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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD se trouve dans la page: La Seybouse,
Numéros Précédents:
1 , 2 ,
3 , 4 ,
5 , 6 ,
7 , 8 ,
9 , 10 ,
11 , 12 ,
13 , 14 ,
15 , 16 ,
17 , 18 ,
19 , 20 ,
21 , 22
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EDITO
Chers Amis
Censure ou Autocensure !!!
PREAMBULE : Le site de Bône est un site de mémoire, de recherche de la vérité sur notre histoire, mais aussi un site d'actualité surtout quand cela concerne les exilés de l'Algérie Française.
Ce n'est pas un site couscous-merguez. Le couscous-merguez est une recette que la France a accommodé pour se moquer des Rapatriés, avec les merguez qui flottent dans le bouillon, c'est dégueulasse, même un catsomarine est plus agréable à voir flotter.
Le site de Bône, celui du CRI et certains autres sites Pieds-Noirs dérangent des consciences.
Internet nous a ouvert des voies que les pouvoirs et les médias nous avaient interdit d'emprunter parce qu'ils nous ont toujours considérés comme des moins que rien. Qu'il fallait nous faire disparaître complètement, d'ailleurs, De Gaulle se réjouissait de nous voir tous morts sur notre terre d'Algérie. A M. Tournoux qui l'interviewait, il déclarera à propos de Général Jouhaud : " Jouhaud, ce n'est pas un Français… Je veux dire, ce n'est pas un Français comme vous et moi. C'est un Pieds-Noirs ". Une certaine catégorie de français (qui se reconnaîtront) a aidé les terroristes pour obtenir par tous les moyens une indépendance dont on voit le résultat aujourd'hui. Certains Etats avaient intérêt à ce que l'Algérie sombre dans le chaos.
Ce qui faisait dire à Jean Brune: (envoyé par Hervé Cuesta)
"Rien n'est jamais acquis. Tout est bataille. On nous le fait bien voir.
Nous sommes gênants. On nous efface.
On a bâti une théorie du monde où nous n'avons pas de place.
On nous verse dans le néant avec nos morts, nos espérances et nos souvenirs."
Depuis plus de 40 ans, tous voulaient aussi nous faire disparaître de la mémoire collective. Ils avaient presque réussi, mais ils avaient oublié que les jeunes se relèveraient autrement, comme l'ont fait d'autres communautés. Ce temps arrive, car l'histoire est un éternel recommencement.
(ci-dessous en annexes, quelques lignes tirées du livre du Général Jouhaud)
Nos sites Pieds-Noirs sont menacés en France, si demain on nous les ferme, ce n'est pas grave nous les ouvriront à l'étranger, mais ils seront toujours accessibles à tout le monde. Ils essayeront de nous éliminer physiquement (les barbouzes, nous connaissons), d'autres prendront la relève. Fini le temps des humiliations.
De Gaulle, après le référendum du 8 juillet 1961, marquait sa volonté de se débarrasser "de la boite à chagrins", l'Algérie et ses habitants qui voulaient rester Français.
En 2003, nous le démontrons: Nos Sites Internets Pieds-Noirs sont le sursaut d'un peuple qui ne veut pas mourir.
Nous apprenons que le Général Schmitt a été condamné pour diffamation envers une ancienne terroriste et parce que la loi lui empêchait de présenter les preuves de ses affirmations. C'est la France qui protége. Mais qui protége t-elle ? (Voir l'aticle du journal)
Pourquoi ce Préambule ?
C'est parce que, l'article " La Mékachèrade ", parue sur le N° 21 de la Seybouse, vaut au site de Bône une Censure ou " Autocensure " digne des plus belles heures de la censure des années 60-62.
(voir ci-dessous la forme de censure en 1962, contre Monseigneur Lacaste)
Et quand cette autocensure vient d'un rédacteur Pieds-Noirs de la Seybouse, cela est grave.
Autocensure réelle ou dictée ? Sans certitude je dirais " Si ce n'est toi, c'est donc ton ombre "
En effet la Mékachérade rapportait un fait d'actualité où une fois de plus nos morts étaient insultés par un personnage de l'Etat français, donc de la France et il était normal qu'une réaction s'imposât, même en des termes de la même veine. D'ailleurs, ce ministre depuis a continué à bafouer ouvertement notre mémoire. Sa déclaration faite au Figaro du 26/09/2003, "On ne peut pas dire que l'armée française a abandonné les Harkis, ni qu'elle les a placé dans des camps en France, s'est-il indigné, en tout cas pas publiquement, ici, à l'hôtel des invalides". Déclaration faite après son refus des textes accompagnant une exposition de photos sur les Harkis qui s'ouvrait le 25/09/2003 à l'Hôtel national des Invalides.
(A voir, une réaction de l'UNFAN)
Alors, qu'un collaborateur Pieds-Noirs, depuis 1 an de la Seybouse se trouve offusqué par cette Mékachèrade et cesse sa participation à la Seybouse et au site, je l'admets sans l'approuver. Qu'il me demande de passer sur la Seybouse N° 22 un article me mettant directement en cause, que j'accepte au nom de la démocratie et qu'il le retire au dernier moment, passe encore.
Mais de là, à ce qu'il me demande 15 jours plus tard de retirer du site tout ce qui porte sa signature, là c'est plus grave, surtout avec des arguments tels que :
" Il ne faut pas parler de la dette de la France envers les Pieds-Noirs ou du rétablissement de la Vérité historique.
" La France est systématiquement vilipendée pour ne pas dire souillée.
" Les articles sont plus virulents depuis la naissance du CRI.
" Il croie qu'il n'a pas de compte à régler avec quiconque et encore moins avec la France. Surtout que sur le dernier numéro un auteur qui a écrit un texte " avec ses tripes " en sachant que les tripes sont loin d'être la partie la plus noble du corps humain et vu ce qui en sort cela n'a rien d'étonnant sur son agressivité envers la France.
" Qu'il ne tient pas à ce que ses articles soient associés à d'autres et qu'il réprouve sans concession. Il ne veut pas partager des idées qui ne lui inspirent que réprobation et tristesse. "
Ces arguments se traduisent en termes plus crus par :
- Touche pas à la France qui a trompé et tué ses enfants,
- Pas touche à ceux qui nous salissent et nous insultent,
- Fermons nos gueules, courbons toujours l'échine, avalons encore des couleuvres.
Comment peut-on ou veut-on rétablir la vérité avec des convictions comme celles-ci ?
Ça fait plus de 40 ans que ça dure, ça suffit.
La génération qui nous a précédé a déjà fait ce sacrifice en pensant sincèrement que cela nous servirait, c'était une erreur. Nous les jeunes et les plus jeunes nous ne l'acceptons plus.
Comme disait Gustave le Bon :"Les volontés précaires se traduisent par des discours, les volontés fortes par des actes."
La ligne du site a toujours été la même, le texte intitulé " Ensemble " que je demande à tout visiteur de lire avant de commencer la visite en est le témoin direct de cette ligne.
Les écrits de l'autocensure devaient être bien dans cette lignée car comment, avec ses convictions, a-t-il pu apporter sa contribution volontaire et libre ?
Lorsque je dis libre et volontaire, chaque rédacteur d'article peut constater et attester que je n'interviens pas dans la rédaction de leurs articles, sauf si cela dépasserait les limites de la légalité.
Lorsqu'il me demande de retirer tout ce qui porte sa signature et que je lis la liste établie (ci dessous), je me pose les questions suivantes :
1) Est-ce que les arguments avancés pour se retirer sont les bons ?
2) Pourquoi se renier de cette façon ?
3) Cette auto censure, cacherait-elle une volonté de récupérer les écrits pour en faire un livre ? Ce serait légitime, mais aussi honnête de le dire. J'ai du mal à croire à cette hypothèse, car rien ne justifierait de vouloir retirer les messages de recherches. Si c'était le cas, la déception n'en serait que plus amère.
4) Cette autocensure, ne serait-elle pas dictée ou imposée par des forces extérieures ou dues à sa profession ? Là je pourrais comprendre, sans accepter ce reniement de ses écrits sur le site.
La gravité de vouloir faire disparaître toute trace de son passage sur le site, même des envois de Pub qui ne lui appartiennent pas, me laisse penser que cette hypothèse serait plus proche de la vérité. Surtout à l'heure actuelle où nos sites Pieds-Noirs sont surveillés, épiés, décortiqués, aussi bien par les pouvoirs publics que par nos ennemis qui sont à l'affût et nous menacent verbalement et téléphoniquement.
Nos sites Pieds-noirs dérangent les consciences. La peur de la diffusion de nos vérités et de notre mémoire affole les gens biens pensant de ce pays. Ils ne veulent pas que leurs thèses soient mises à mal car il ne veulent pas reconnaître leurs erreurs et le mal qu'ils nous ont fait.
Peut-on effacer les articles écrits sur des journaux ou une gazette, c'est impossible. Sur Internet c'est possible, théoriquement pour les nouveaux lecteurs.
Rien ne m'oblige à les effacer puisqu'ils ont été inséré dans le site avec son accord. (ses messages en font foi).
Donc conformément à la demande exprimée, je retire les articles écrits par l'auteur et je les remplacerai par un bandeau " Ici, il y avait un article X , qui a été autocensuré par son auteur, voir édito de la Seybouse N° 23 ".
Je suis sur que ces sujets d'articles seront réécrits un jour par d'autres, donc pas de souci.
Cet édito n'est pas un règlement de compte avec Pierre, mais une mise en lumière de ce qui est néfaste à notre cause Pieds-Noirs. Il ne m'est pas agréable à écrire mais je ne peux passer sous silence ces faits qui paraîtront mineurs à certains et graves à ceux qui luttent.
Les arguments de cette autocensure sont graves pour nos descendants, eux qui ne comprendront pas, pourquoi ils devront subir pire que ce que nous avons connu et qu'ils n'auront pas la possibilité de se défendre parce que beaucoup de leurs prédécesseurs n'auront pas voulu reconnaître la responsabilité de la France envers ses enfants rapatriés. Une reconnaissance qui ouvrirait et, les yeux du monde sur nos communautés mais aussi les esprits pour pouvoir peut-être un jour connaître la paix.
Au lieu de paix, c'est la guerre de la France Algérienne qui se déroule sous nos yeux, avec une fois de plus la bénédiction de la France. L'histoire recommence…
Une telle autocensure confirme pourquoi la guerre a été perdue hors du terrain, pourquoi nous en sommes à nous morfondre sur nos malheurs et montre encore le mal être de certains Pieds-Noirs. Un mal être qui pousse souvent des parents P.N. à occulter leur passé ; à ne jamais parler avec leurs enfants du pays ; ou alors simplement leur dire " Il faut oublier ". C'est dans ces trois mots que leur mal être est le plus apparent, même s'ils les prononcent comme un emplâtre sur une jambe de bois. Jamais on ne peut oublier, tout reste au fond de soi-même. Nous, nous n'avons jamais eu droit à des cellules de prise en charge psychologique comme c'est la mode actuellement pour n'importe quel fait divers.
La déception est digérée, cela renforce ma détermination du combat pour la mémoire et de toute la vérité, le chemin est encore long.
La sérénité est de mise car je n'ai abusé de personne. Pour le site, je donne énormément de ma personne, de mes temps libres et de moyens financiers.
Pour l'histoire, perdre un bon rédacteur dans ces conditions là, c'est désolant mais la vie est ainsi faite, de bons et de mauvais moments à passer. Depuis plus de 40 ans, j'ai appris à vivre avec. Le site continu.
Le Site, continu, La Seybouse se porte bien, surtout qu'avec la sortie de ce numéro 23, nous saluons son deuxième anniversaire. J'en profite pour remercier du fond du cœur tous les Amis qui apportent leur soutien et leur participation bénévole à cette modeste "Gazette" et toutes les personnes qui m'envoient avec amitié de la documentation pour la "Gazette" et le Site.
En ce jour de triste anniversaire, 1er novembre, Le site de Bône et tous ses Amis se recueillent et adressent une pensée pour tous nos morts restés au pays. Le texte d'Eric-Hubert Wagner est là pour nous rappeler cette tragique nuit et que cela se traduise par des bouquets de "pensées" que nous envoyons par Internet à tous nos disparus.
Textes tirés du livre " Ce que je n'ai pas dit " du Général Jouhaud
Quelques passages du livre :
Page 276 :
- " Oran, tout comme Alger et d'autres villes d'Algérie, devint bientôt une cité martyre. Les chars, les blindés, les automitrailleuses, les armes lourdes de 12,7, les canons de 37, les grenades lacrymogènes de guerre, qui risquent de vous rendre aveugles, furent employés. Comme lors du siège d'une ville ennemie, on ouvrit le feu sans sommation sur la foule, on mitrailla des femmes et des enfants. Pour ajouter à cette violence, les suspects furent torturés, les rapports d'experts en témoignent. Et, que je sache, combien peu nombreuses seront les voix, qui se faisaient auparavant entendre lorsque les parachutistes de Massu et Bigeard étaient accusés de sévices, qui s'élèveront pour dénoncer les horreurs qui se commettaient maintenant en Algérie. Les nazis avaient-ils été plus violents ? Mais toutes ces bonnes âmes, dont la conscience ne se réveillait que lorsqu'il s'agissait de prendre le parti des ennemis de la France, resteront bien muettes lorsque ce seront des Français d'Algérie qui seront l'objet d'une répression aveugle et cruelle. Ce n'est guère à l'honneur de notre pays. "
Page 278 :
- " Les accords étaient signés. " Fallait-il vraiment sacrifier pendant plus de sept ans des centaines de milliers de vies humaines et des milliers de milliards pour franchir enfin ce seuil ? " écrivait Sirius dans Le Monde. En fait, la France était toujours celle que Joachim de Bernis dépeignait au comte de Choiseul : " La plus misérable des nations, parce qu'elle n'a nulle espèce d'honneur et qu'elle ne songe qu'à l'argent et au repos. " "
Page 284 :
- " Quelle eût été la réaction de la presse française, de l'opinion publique, si, dans les chaudes journées de mai 1968, on avait appris que l'on faisait intervenir au Quartier latin chars, aviation, que le service d'ordre avait fait une centaine de victimes, que l'on avait achevé les blessés, tiré sur les médecins et les ambulanciers ? On fut plus discret pour la rue d'Isly. Pourtant, comme l'écrira une Algéroise : " La France avait son Oradour et avait édifié dans le sang son mur de la honte. "
Page 291 :
- " Les sentiments manifestés à l'égard des pieds-noirs par Katz : " Un ramassis de descendants de déportés de droit commun, de négriers qui veulent conserver leurs privilèges."
Pages 315/316 :
- " Les anarchistes, gauchistes, maoïstes trouvent toujours des mouvements d'opinion qui leur sont favorables. On peut avoir été déserteur en temps de guerre et siéger ensuite au Parlement, sinon dans les Conseils du Gouvernement. Il n'y a rien de déshonorant, à l'heure actuelle, d'avoir apporté son aide morale ou matérielle aux pays en guerre contre la France. On peut de même faire fortune en projetant des films où le patriotisme est tourné en dérision. On ose, dans des pièces de théâtre, réjouir certains spectateurs par des incongruités sur la tombe de soldats tombés au champ d'honneur. On n'en perd pas sa respectabilité pour autant." (en 2003, c'est toujours d'actualité et encore pire, J.P.B.)
Exemple de Censure en 1962 :
Page 273/275
A Oran, le 11 juin 1962, le général Cantarel, commandant le corps d'armée, parle au haut-commissaire M. Christian Fouchet, de l'évêque d'Oran, Mgr Lacaste. Il lui reproche de pactiser avec tous ceux qui s'opposaient à la politique gouvernementale. M. Fouchet décide de rencontrer le prélat. Invitant l'évêque à s'asseoir, il lui dit : " Que l'Esprit saint nous inspire dans notre conversation ! " Puis il lui fait grief de n'avoir jamais eu un mot pour condamner les excès de l'O.A.S. " Monsieur le Haut-Commissaire, lui répond Mgr Lacaste, la population européenne d'Oran est aujourd'hui menacée dans son indépendance et peut-être dans sa vie même. Je comprends ceux qui luttent pour leur indépendance et laissez-moi vous dire que je n'ai jamais condamné, naguère, le F.L.N. " M. Fouchet répond au prélat qu'il a eu tort de ne pas avoir désavoué les crimes du F.L.N., mais cela n'aurait guère eu de poids, étant donné qu'ils étaient musulmans. En revanche, les Européens sont des chrétiens. Sur eux, peut s'exercer son autorité spirituelle. " Monsieur le Haut Commissaire, lui répond Mgr Lacaste, je ne saurai accepter de leçon de vous quant à ma façon d'agir dans le cadre de ma mission pastorale.
Seul, le Saint-Père peut disposer de l'évêque que je suis. "
Ce que n'a pas ajouté, dans ses Mémoires, Christian Fouchet, c'est qu'après cette digne et cinglante réponse, Mgr Lacaste ajouta:
" Toutefois, monsieur le Haut-Commissaire, si des paroles incitant la population à la non-violence vous paraissent indispensables, je veux bien les prononcer. A une condition toutefois. Que je sois autorisé, au préalable, à déclarer combien le sort de l'Algérie a été indiffèrent de tout temps à la France. La colonie fut un remarquable moyen de se débarrasser de certains individus encombrants. Déjà, en 1848, furent transplantés sur une terre inculte, dans l'insécurité, des chômeurs parisiens soumis à un régime militaire particulièrement sévère. En 1851, ce seront des citoyens, estimés trop républicains, qui seront déportés. En 1871, les Alsaciens et les Lorrains devront, à leur tour, arrivant dans le plus complet dénuement, refaire leur existence en Algérie. En quoi la France a-t-elle porté d'intérêt à l'Algérie ? Égoïstement, les gouvernements, les partis politiques ne verront dans ce pays que la possibilité de renforcer leur audience. Aussi feront-ils attribuer des lots de terre importants à leurs grands électeurs ; aussi remplaceront-ils souvent la noblesse de sang, classe dirigeante héréditaire chez les Musulmans, par des hommes que l'on comblera d'honneurs et de prébendes. Et aujourd'hui, quelle reconnaissance manifeste la Métropole à l'Algérie qui a envoyé ses fils combattre en 1914/1918 d'abord sur le front français, qui a ensuite délivré une partie de la France, de la Provence au Rhin, alors que la Métropole était occupée, depuis la défaite, par l'ennemi ? Aucune gratitude, vous le savez. Aussi, concluait Mgr Lacaste, je devrais leur dire de ne plus attendre de compréhension de la part de la France, qui a décidé de les chasser de leur sol natal. Qu'ils ne tentent pas de s'y opposer. Leur résistance serait brisée dans le sang. "
Christian Fouchet réfléchit un court instant: "Non, Monseigneur, cette déclaration est impossible. D'ailleurs, les décisions prises par les autorités françaises sont irréversibles. " Il se leva, tendit la main à l'évêque : " Espérons, Monseigneur, que nous nous retrouverons en des circonstances moins pénibles. "
Le clergé d'Algérie n'était pas entièrement à l'image de Mgr Duval.
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LISTE DES ARTICLES "Autocensurés par Pierre Zammit"
TITRES
40 ans après
Ma rue Bugeaud
La conquête de Bône
Bugeaud
Les combats de Sidi Brahim
Le sergent Blandan
Maillot, médecin militaire
Le poilu de Mondovi
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La Moricière
Carnet de vacances
Introduction de la rubrique " conquête "
Annonce (rubrique " messages ")
Annonce (rubrique " messages ")
Toutes les " pubs "
Sages femmes de Bône
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LE 1er NOVEMBRE 1954, EN ALGERIE
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Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, deux amis originaires du petit village de Picard en Oranie (aujourd'hui Khadra), Laurent FRANCOIS et Jean-François MENDEZ âgés de 22 ans, reviennent de Mostaganem où ils ont passé la soirée avec des jeunes de leur âge.
S'ennuyant un peu, ils ont décidé de partir plus tôt que prévu pour rejoindre en voiture leur village. Ce départ précipité va changer le cours de leur vie et leur histoire d'homme va rejoindre la grande Histoire… Ils empruntent une route nationale très peu fréquentée à cette époque, bordée de vignes. Soudain, dans la clarté de la lune et dans la lumière des phares, un homme surgit du bord de la route, apeuré, les bras en l'air en signe " d'au secours ".
C'est le commis de la ferme Monsonego " des hommes en armes ont tenté de faire sauter le transformateur d'Ouillis qui alimente tout le Dahra ". Il faut prévenir de toute urgence la gendarmerie qui se trouve au village de Cassaigne (aujourd'hui Sidi Ali) à quelques kilomètres de là. Des coups de feu en direction de la voiture, claquent dans la nuit, le pare-brise vole en éclat et Laurent est blessé au front. La voiture, sous les sommations de Jean-François, démarre en trombe avec Laurent au volant.
Tout bascule… Les kilomètres sont parcourus à tombeau ouvert pour arriver au plus vite et ils débouchent enfin sur la place publique où se trouvent la gendarmerie, s'arrêtent devant la porte fermée de celle-ci y tambourinant sans succès afin qu'elle s'ouvre. Les minutes sont longues qui s'écoulent sans réponse. Et soudain, encore des coups de feu. Jean-François se jette à terre. Laurent s'écroule, mortellement touché, de dos, à la nuque. Il est 1h30 du matin.
Ensuite, tout va très vite…Sans le savoir, par leur action courageuse, ils ont fait échouer le plan d'attaque du F.L.N naissant et macrophage, qui s'apprêtait par ce commando de plusieurs hommes en armes, à attaquer cette gendarmerie en cette nuit d'insurrection de " la Toussaint rouge " comme l'Histoire l'a nommé.
La mort de cet homme, certainement, en sauva d'autres. Qui s'en souvient ? Le premier mort de la guerre d'Algérie, un civil, venait de tomber. Des milliers d'autres de tous âges, de toutes conditions et de tous horizons, suivront . Il méritait de la France qui l'a oublié (on ne peut pas se souvenir de tout !) et de l'Histoire qui l'a passé aux oubliettes. Elle n'a retenu comme premier mort de ce drame débutant, que le symbole de l'instituteur Guy Monnerot, lâchement abattu lui aussi par balles, plusieurs heures plus tard, vers 9h30, sur la route de Biskra à Arris dans les gorges de Thiganimine dans les Aurès, avec le Caïd pro-français Hadj Saddok .
Depuis, Laurent repose au cimetière de Mostaganem, abandonné comme le millier de cimetières français du territoire algérien, sur une tombe qui, comme des millions d'autres n'est plus ni fleurie, ni visitée, quand elles ne sont pas éventrées. En ce 1er novembre, ayons une pensée pour lui, pour tous ceux que nous avons laissé là-bas.
Jean-François - car ainsi va le destin d'un homme, là où la vie de l'un s'arrête, celle de l'autre se poursuit - est un grand-père heureux malgré sa blessure au fond du cœur. En juillet 2003 il était avec moi qui pourrait être son fils, et avec d'autres amis Pieds-Noirs et Français d'origine algérienne, en Algérie.
Son œuvre de réconciliation passe pour lui par son témoignage à porter là-bas à la connaissance de tous afin que l'Histoire soit connue du plus grand nombre. Les mythes fondateurs sont faits pour être, signe de maturité des peuples, remis en question, soumis à l'interrogation et à la critique constructive, celle qui élève. L'Algérie nouvelle, dans une démarche de Vérité (mais l'Algérie officielle, depuis 41 ans manipulatrice et parfois liquidatrice, en est encore loin par enfermement idéologique destructeur), à tout à y gagner afin que le passé ne soit pas une entrave au futur, afin que se retrouvent tous les enfants de cette terre de passions et de drames, synonyme d'Espoir et d'Avenir, indispensable à la France, à l'Algérie.
Au diable toutes les hypocrisies ! Que l'Algérie, pour le plus grand bonheur et honneur de tous, s'enorgueillisse enfin de la richesse, de la multitudes de ses racines fécondes ! Que cesse les visions manichéennes de l'Histoire entretenue par ses falsificateurs et autres fossoyeurs. Ce généreux engagement de Jean-François est valeur d'exemple en ces temps troublés, car ce thème est universel, par une Paix en soi pour une Paix avec les Autres.
Bien sûr, ce devoir moral est d'une extrême difficulté, mais reste le parcours essentiel à accomplir. Parce qu' il y a risque à " revivre " cruellement l'Histoire par effet boomerang comme l'a vécu si douloureusement l'Algérie ces dernières années, parce que " la fin ne justifie pas tous les moyens ", le témoignage de Jean-François aide à expurger les démons nous habitant tous, Pieds-Noirs et Algériens, en une œuvre de Paix, d'Humanité, de Fraternité. Jean-François l'a ainsi voulu, en mémoire de son ami d'enfance, en lègue aux jeunes générations des deux rives et aux orphelins de l'Algérie que nous sommes les uns les autres, les uns des autres. Je suis heureux d'avoir était un des artisans de la concrétisation de cet élan fraternel que les Algériens ont su reconnaître et apprécier à sa juste valeur, notamment ceux qui l'ont accueilli à bras grands ouverts dans son village natal et au-delà. Méditons…
Eric-Hubert WAGNER
Le Port, à la Réunion la bien-nommée.
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Pendant trente ans, j'ai été professeur de physique dans un grand lycée de Marseille. Ancien élève du lycée Saint-Augustin, je pensai faire carrière à Bône dans cet établissement mais, hélas, le vent de l'Histoire en a décidé autrement. Aussi m'arrive-t-il une fois par an de rêver que j'enseigne la physique au lycée Saint-Augustin. C'est un de ces rêves, qui se déroule dans un Bône imaginaire de l'année 1998, que je vais vous raconter et que j'ai intitulé :
LA GRAVITATION SELON SAINT-AUGUSTIN
En décembre 1998, à la télévision, dans une émission de grande audience le dimanche soir, le Ministre de l'Education nationale, Claude Allègre, affirme qu'une balle de tennis et une boule de pétanque, lâchées de la même hauteur, s'accompagnent dans leur chute et arrivent en même temps. Le soir, je m'endors et mon rêve me transporte au lycée Saint-Augustin, dans une classe terminale dans laquelle je traite une leçon sur la chute des corps, phénomène que les physiciens désignent par le nom plus général de gravitation.
Afin d'amorcer mon cours, je décide de reprendre l'exemple de la balle de tennis et la boule de pétanque comme l'a fait le ministre à la télévision. Je n'ai pas eu le temps d'annoncer le titre de la leçon lorsqu'un élève intervient :
- M'sieu, m'sieu, hier Allègre à la télé il a dit que quand une balle de tennis et une boule de pétanque elles tombent, c'est kif kif ! C'est la franche vérité c'qui raconte ?
En un instant toute ma stratégie pédagogique venait de s'effondrer. J'avais pensé qu'en raison de la demi-finale de la coupe de France de football qui se déroulait dimanche soir dans le stade Robert Cohen, au cours de laquelle l'équipe du SOB ( sporting olympique bônois) affrontait l'olympique de Marseille, aucun élève ne regarderait la télé ce soir-là. Pas de chance, il y en avait un qui était resté chez lui ce soir !
Et que répondre à un élève qui doute de la parole du ministre de l'Education nationale, surtout quand ce ministre est un mammouth de la géophysique ! Je me dis alors que, même en le dégraissant, je ne ferai jamais le poids devant lui ; et pour un prof de physique, ne pas faire le poids dans une leçon sur la gravitation, n'est-ce pas le comble de l'ironie !
Sans répondre à l'élève, je raconte alors une anecdote de l'Histoire des sciences en empruntant le langage bônois de ma jeunesse.
- Un jour Newton, un madone de savant anglais, y passe en dessous un pommier. Tout à coup il reçoit une pomme sur la tête : atso, qui c'est cet aoufis qui m'a lancé un schkool sur la tête à moi ! s'écria Newton qui, étant fartasse, pose sa main sur sa perruque pour se gratter à l'endroit du choc. Il arregarde alors en l'air et oit la tige de la pomme encore engantchée à la branche du pommier. Alors Newton y se fait tape cinq avec ses deux mains et s'exclame : goddog ( traduction anglaise de diocane), l'âme de mes morts j'ai compris pourquoi la pomme elle tombe bessif ! Si la pomme elle tombe, c'est que par la Terre elle est attirée ?
Soudain sa fugure elle prend une allure de cimitière que la peur de mourir y te donne.
- Assaoir si ça serait pas la Terre qui serait attirée par la pomme, murmura Newton en croisant ses deux bras d'honneur !
-M'sieu, m'sieu, ce Newton c'est un babalouc, proteste un élève
- Zotch alors et pourquoi ? Je lui demande
- Newton y dit que la Terre elle est attirée par la pomme, répond l'élève. Puis il ajoute : si la Terre elle tombe sur la pomme, elle l'écrase diokix !
Devant cette implacable logique toute la classe se tait et attend ma réponse. Je décèle dans les yeux de certains élèves une lueur de pitié devant cette petite pomme qui reçoit sur elle tout le poids du monde. J'avais oublié qu'après avoir été le fruit défendu à l'origine des temps, la pomme était devenue en 1995 le fruit recommandé pour réduire la fracture sociale. J'abandonne donc l'exemple de la pomme et resitue la découverte de la gravitation près de Bône, ce qui donne :
- Si un jour Newton y serait venu à Bône et si en passant en dessous un olivier il aurait reçu une zitoune sur la tête, tombe de mes morts je vous jure qu'il aurait compris aussi bien pourquoi les corps y tombent sur la Terre.
- Ouais mais avec sa grosse perruque il aurait pas senti l'olive ! conteste un élève.
- Sûr que Newton il aurait enlevé sa perruque tellement il fait chaud chez nous, réplique un autre élève.
- Et si c'était une pastèque ! s'exclame un plaisantin.
Toute la classe est alors pliée en deux de rire et des remarques fusent de toutes les rangées.
- Oh tchoutche, où t'ias vu que les pastèques elles poussent sur les arbres !
- T'ies jamais sorti en dehors du cours Bertagna oh gougoutse !
- Mon père il a dit qu'à Chapuis il y avait des madones de pastèques sur le sable !
Afin de couper court à la dérive verbale et aussi pour réhabiliter le concepteur de l'arbre à pastèques, je ramène le calme dans la classe et je reprends l'exemple à mon compte et affirme, en joignant les gestes au verbe, qu'une olive et une pastèque, lâchées de la même hauteur, arrivent en même temps au sol.
- Zotch alors, Allègre il a pas raconté des tchalefs ! s'exclame l'élève qui avait vu le ministre à la télé.
C'est alors qu'un élève, qui jusqu'à présent écoutait les débats en somnolant, lance sur un ton péremptoire :
- N'empêche que si tu reçois une olive ou une pastèque sur la tête, c'est pas kif kif !
La morale de cette histoire est conforme au dogme du grand docteur de l'église, Saint Augustin, lorsqu'il mettait en garde les habitants d'Hippone en déclarant : " cave ne cadas ", ce qui signifie en latin : " entention tu tombes ". Bien avant Newton, notre Saint vénéré avait déjà compris que sur la Terre, la chute des corps était inévitable. D'une certaine manière, il avait découvert la gravitation.
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LAURENT SCHIAFINO
Donne une bonne leçon Aux " Grands Hommes "
N° 5 de Mai 1950
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De passage, il y a quelque temps dans notre ville, Mr Laurent SCHIAFFINO personnage considérable et considéré, était convié à un banquet dans les salons de Robert l'Agile, par les augures constellées du cru.
Dès son arrivée, il demanda des nouvelles d'un ancien camarade d'école On lui répondit sur un ton d'indifférence, que la chance ne lui avait guère souri dans la vie, et qu'il était devenu un petit employé gagnant sa vie de justesse.
" Raison de plus pour aller le chercher de suite. Il sera des nôtres ".
Ce qui fut fait. Et dès l'arrivée de son ami, il l'embrassa avec tant de joie et de sincérité, que les " Grands petits hommes " sidérés, n'en croyaient plus ni leurs yeux ni leurs oreilles ".
M. Schiaffino Laurent est, certes, un capitaliste de belle envolée.
Mais, sachons nous incliner devant son élégance morale. Il y a, clans ce monde de l' "argent " des gens qui savent conserver les fines manières de la véritable aristocratie : celle du cœur.
Quels mépris méritent les grossiers parvenus et quel exemple d'éducation l'armateur n'a-t-il pas donné, ce jour-là, à bien des mufles qui l'entouraient !
Je cite cet exemple eux " agenouillés ", qui font " la lèche" à des patrons ou à des élus sordides et mal élevés, dans l'espoir d'être récompensés.
Les T… et ses pareils se " servent " des gens, pour les laisser choir sans égard dès qu'ils ne leur sont plus utiles.
Des hommes qui ont la manière d'un SCHIAFFINO... sont un réconfort.
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Ça qu'on vous a pas dit … !
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Christian AGIUS N° 9, le Maltais de la route de Bugeaud, y ramasse dans les poubelles… ma, tombe de ses morts, c'est la franche vérité !!!
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Nathalie Baye, Jane Birkin, Fanny Cottençon, Evelyne Bouix, Annie Girardot et Mireille Darc, elles ont touché du flouss des assedics comme intermittents de l'espectacle ? Et qu'est-ce qu'elles faisaient, ces morues, pendant l'intermittence ? Hein ?
Moins tchoutche, Mireille elle a demandé que le pognon y soit viré en Suisse !..
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L'état d'la Californie il a adopté une loi qui oblige à les employeurs d'embaucher des coulots…
Le promoteur de la loi, Mark Leno, de San Francisco, il est ouvertement enscrit à la joyeuse pédale californienne !
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Le néfaste food Ma Queue Donald de Strasbourg-Saint-Denis à Paris il est occupé par ses employés. La direction elle s'est engagée à……respecter le code du travail français ! Zeb ! Et comment ça se passait avant ???
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Diocane ! Le ministre de l'Antérieur il a une sacrée paire de claouis en dedans le pantalon !!! Y vient en effet de déclarer : " Nous allons maintenant faire partir les étrangers qui sont chez nous, illégaux et légaux, et mettre au travail les nationaux qui, jusqu'à présent, vivaient de l'assistance. "
Hein ? Ca c'est une belle paire !!!
Ma, calmons-nous… Il s'agit du ministre de l'antérieur……israélien !
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Le 8 juillet dernier, ba-Bush y s'est fait photographier devant la porte de la " maison des esclaves " de l'île de Gorée, au Sénégal, ac des tonnes de repentances pourquoi les malheureux zesclaves y partaient de là vers les Etats-Unis.
Zeb ! De qui y se fout, ce tanoute, car Gorée c'est un tchalèfe inventé par un griot malin comme un singe, Joseph N'Diaye, qui sa inventé cette histoire d'esclaves embarqués……ailleurs !
Ma, ba-Bush il a pas perdu la main : pour sa visite, Gorée elle a été vidée de toute sa population qui a été enfermée en dedans le stade !!! Les chromosomes des ancêtres à ba-Bush y s'étaient réveillés,
diocanamadone !
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Paris + Lyon + Marseille y bouffent 500 tonnes de kif par an !
D'où ça vient ? Comment ça vient ?
Cherchez pas : le Maroc y produit 3000 tonnes de résine de kif par an ; 3/5 ème de la production mondiale…
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Qui c'est qu'il a dit qu'on avait pas assez de pognon pour s'acheter des hélicoters pour combattre le feu en Provence ? Hein ?
J'en sais rien, ma je sais que la France elle va verser un million de zorros au Congo pour……acheter des uniformes à l'armée congolaise ! Dans le c.. de tous leurs morts !!!
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Sarközizi y vient de choisir un haut fonctionnaire pour les relations ac les adeptes des parties de raves.
C'est un certain Henri Morel : il est patron de la radio des coulots " Fréquence Gay "…
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Ca recommence : des socialistes enragés, et même des communistes, bouffeurs de soutanes, y défendent ac la bave à la fugure l'école publique.
Ma le directeur de l'Humanité, Patrick le Hyaric, il a enscrit son fils dedans un collège privé catholique de l'Orne !
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Dominique Perben, garde des sots, y veut étendre la loi dessur la liberté de la presse à l'homophobie.
Tia entérêt à dire " va te faire enc… ! " au lieu de dire " enc… " à quelqu'un que tu veux l'envoyer à la caserne des Sénégalais.
Dans le deuxième cas, c'est une ensulte.
Dans le premier, c'est seulement une invitation à laquelle il n'est pas tenu de souscrire…
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France-Télécom il a la médaille en or pour le déficit : 760.000 zorros par fonctionnaire d'la maison !!!
Imagine Jean-Pierre Bartolini qui présente deux années de suite ce bilan à le tribunal de commerce ?…
Zeb ! Ca empêche pas Thierry Breton, le pédé-g, de s'engager à conserver le statut de fonctionnaire à les employés, après l'inévitable privatisation !!!
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Les Bônois au Secours de la France
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Suite des Volontaires Bônois de 1870 d'aprés Bône Militaire envoyé par Georges Bailly
Le commandant fut nommé lieutenant-colonel à la suite de cette affaire; Le séjour à Chanceaux fut employé à faire des reconnaissances dans les bois voisins.
Une nuit, deux compagnies, l'une du Tarn et Garonne et l'autre d'Alger, tombérent sur une reconnaissance allemande dissimulée dans un ravin, un combat assez vif s'engagea.
Quatre compagnies envoyées en renfort trouvérent au lever du jour, les cadavres du capitaine, et du lieutenant du Tarn et Garonne et vingt corps de francs tireurs, les autres avaient disparus.
Peu de temps aprés le bataillon regagna Dijon le 8 janvier. De là il retourna à St-Seine aprés avoir échangé ses carabines contre des armes plus modernes, la compagnie reçut des Chasse-pots.
A six kms de là, à Champigny, se trouvait un troupeau de moutons appartenant à l'administration allemande. Le 10, à heures du soir, ce troupeau fut surpris, il fut fait dix prisonniers et l'on s'empara de 600 bêtes qui, vendues à Dijon par les soins de l'intendance, rapportèrent 13Fr.05 à chaque homme du bataillon.
Le lendemain, à neuf heures du matin, une nouvelle attaque fut dirirgée par les francs tireurs sur Champigny. La compagnie se trouvait à l'extrême gauche. La présence d'esprit du capitaine évita une surprise qui aurait pu avoir des conséquences fatales. Le battaillon battait en retraite à trois heures de l'aprés midi, faute de cartouches. Le colonel vit un moment une ligne déployée s'avancer sur la droite de la compagnie. Il voulait faire cesser le feu, croyant avoir à faire à une de ses unités mal orientée dans son mouvement de retraite par échelons. Ce fut sur l'insisitance du capitaine Génova qu'il suspendit son ordre. C'était une compagnie allemande et les Bônois se trouvaient alors seuls en extréme arrière garde. Ils ne quittérent leur position qu'au dernier moment.
Le volontaire Teddé s'entendit alors appeler, c'était le jeune Hivert (Etienne) de la compagnie de Guelma et Bônois d'origine qui avait été frappé d'une balle au pied droit. La cantinière du bataillon était allée chercher une charrette pour enlever le blessé, mais comme elle n'arrivait pas, le volontaire Teddé, aidé de ses camarades Arnaud, Colombier et de Maintenon, improvisa un brancard avec des fusils.
Il était temps, les Allemands approchaient et le départ fut salué d'une grêle de balles qui heureusement n'atteignirent personne. La charrette fut rencontrée plus loin. Hivert fut évacué sur St-Seine puis sur Dijon où il devait mourir de sa blessure.
La compagnie ne subit aucune perte dans cette affaire, le bataillon eut 30 tués ou blessés. La retraite continua sur Dijon où le capitaine reçut le 12, un mandat de 500 frs. envoyé par la ville de Bône.
Après un repos de deux jours, le bataillon revint à St-Seine et la compagnie fut détachée à Alise Sainte Reine. Au cours de cette marche le caporal Morlot s'enivra, c'était un peu excusable étant donné les privations auxquelles étaient soumis les Volontaires depuis le commencement de la campagne. Mais le vieux soldat qu'était le Capitaine ne pouvait admettre ce manquement à la discipline. Le caporal fut cassé et ses galons lui furent arrachés devant la compagnie sous les armes. Le 19 les franc-tireurs, rétrogradèrent sur Dijon et reprirent leur place dans la brigade qu'ils avaient quitté depuis Autun.
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La suite au prochain numéro, mais c'est à la suite de ce fait de guerre que mon arrière grand-père maternel Antoine Teddé fut décoré par la suite de la Légion d'Honneur et qu'il fut enterré à Bône avec les Honneurs militaires. Qu'on se le dise Atso !
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Bien à vous tous, Georges le Bônois
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LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES (13)
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LA LETTE DE BONE
Tu ois, moi que tu me ois pas mais que t'y es en train de me lire, eh ben j't'écris de Bône que tout l'monde y sait main'nan qu'elle s'appelle Annaba. J'te jure, à de bon, je suis à Bône depuis mardi ; le premier jour je m'ai reposé bien-bien à cause la fatigue du oiyage qu'il a qu'à même duré une heure et si que j'étais pas arrivé la nuit, j't'aurais dis qu'y avait un beau soleil.
Le deuxième jour, on s'a tapé le créponnet dessur le cours et là, j'te dis pas, y avait le soleil et aussi la chaleur qu'elle va avec et le créponnet, diocamadone y s'avait un goût de citron qui te ressembait à du vrai citron. Après le créponnet et un tour à la colonne où que je suis passé devant le square Randon, on s'est affogué un madone de couscous que si j'te dis tu vas aouar l'eau à la bouche, un couscous avec plein de la viande, des légumes et un wagon de pois chiches et au dessert on s'a pris des plaquemines, tu sais ceux-là là les fruits qu'en Patosie y s'les appellent des kakis alors qu'y z'ont même pas la couleur militaire.
A la fin de l'après-midi, là où que la soirée elle commence, on a été invités à assister à une conférence au CCF qu'en raccourci c'est l'abrégé de Centre Culturel Français, une conférence qu'elle parlait de l'environnement et de l'Organisation Mondiale du Commerce tu sais, cette organisation que José Bové il est devenu son cauchemar. J'ai agadé comme tout l'monde les p'tits films que tous y z'ont dit que c'était des documentaires, j'ai écouté des tchatcheurs que tous y disaient que c'était des conférenciers, j'ai bougé la tête comme tout l'monde, j'ai tapé des mains comme tout l'monde pour pas qu'on croit que je suis tchoutche et comme tout l'monde j'ai rien compris à tout ça qu'il a été dit.
Fatigué en dedans la tête, je suis rentré et après aouar mangé léger, je me suis tapé une de ces dormades comme jamais t'y as vu, pour me faire tout de suite un cauchemar de rêve où que je me oiyais en train de ramper dessur le vente, dedans la neige, là-bas en haut du côté de Dijon même que ce rêve y me paraissait tellement vrai que je me suis réveillé en nage avec une purée de fiève j'te dis que ça. Mais t'en fais pas, demain, après un bon vin chaud que malheureusement ce sera pas du Tannières, j'te repartirai d'un bon pied avec mes deux chevilles cassées pour te donner rendez-vous dedans une aut' lette et te raconter la suite de mon séjour.
Rachid HABBACHI
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Nous étions bien heureux, là-bas en Algérie
Sous le soleil brûlant de Bône la coquette
Sous son ciel toujours bleu, et ses plages jolies
Devant tant de beauté, le cœur était en fête.
Dès l'aube, le dimanche, On partait pour la pêche,
Les yeux abrités sous notre grand chapeau,
Le roseau sur l'épaule, un casse-croûte en poche
A grand pas, nous allions direct à Babayo.
Escaladant les roches, chacun cherchait sa place
Et on se dépêchait à lancer l'hameçon
En pensant au retour, à la bonne fougasse,
A l'anisette bien fraîche, là-bas à la maison.
A midi, le panier garni de beaux poissons,
Tout fiers, nous reprenions le chemin du retour.
On étalait sa pêche, et tous à la maison
Joyeux, on attaquait la daube avec amour.
L'après-midi, en famille, c'était au Cabanon
Où nous nous retrouvions, là-bas à la Caroube,
Allongés sur le sable, et quand l'accordéon
Faisait danser les jeunes, parfois jusqu'à l'aube.
Et quand venait l'été, on partait pour la France
Sur le Sidi-Okba, tout près de nos valises.
On était si contents, on prenait des vacances
On restait sur le pont, le visage à la brise.
Au bout de peu de jours, on pensait au retour,
A la plage, à la pêche, à Bône, enfin à tout.
On préparait la valise, et on comptait les jours.
Comme on était heureux de retourner chez nous !
Puis un vent de folie un jour a tout détruit
En sanglotant, le cœur meurtri, et tristes à en mourir,
Nous avons dû quitter notre Algérie chérie,
Notre pays natal, et tous nos souvenirs.
Les ans pourront passer, je n'oublierai jamais,
Car là-bas sont restés, et mon cœur et ma vie,
Mes plus beaux souvenirs, et tout ce que j'aimais.
Je t'aimerai toujours, mon Algérie chérie.
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LA RUE SADI CARNOT
de Gabriel Belmonte
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"La Rue Sadi Carnot" est un livre écrit sur son lit d'hopital par M. Gabriel Belmonte, pour ses amis Pieds-Noirs.
Cette histoire de la "Rue Sadi Carnot" nous est offerte par Mme Eliane Belmonte née Donadieu. Nous la suivrons par épisodes sur "la Seybouse".
Je mentionne que cette publication est sans but lucratif, qu'elle peut être reprise par les associations ou sites Pieds-Noirs à la condition impérative que les publications se fassent de façon absolument gratuite, sans même 1 euro symbolique, tel que le souhaitait M. Gabriel Belmonte.
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A ma mère,
Sans qui ce petit recueil de souvenirs n'aurait peut-être jamais existé, car c'est elle, en effet qui, avec sa verve, sa mémoire et son sens de ta transmission orale, disons tout simplement sa tchatche intarissable, qui a eu me raconter et me faire revivre la plupart de ces histoires qui j'espère, vous feront passer d'aussi merveilleux moments que j'ai passés moi-même en les écrivant.
PREFACE
Ce petit recueil d'histoires s'adresse surtout aux gens qui ont habité la rue Sadi Carnot, mais les personnes ayant habité à proximité s'y intéresseront certainement aussi. Certains passages intéresseront une partie alors que d'autres préféreront d'autres passages.
"Nos jeux d'alors" est surtout destiné à ceux qui ont pratiqué ces jeux et avec quel acharnement ! La nuit seule, parfois, les arrêtait ou bien le cri de stentor de Maman Truglio qui sonnait le rappel en appelant ses fils par l'intermédiaire de Zââââvier ! l'aîné.
Je conseille à ceux qui ne seraient pas vraiment intéressés par ces chapitres de les survoler simplement assez vite et de passer aux autres qui leur plairont peut-être davantage.
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La Rue Sadi Carnot
comme si vous y étiez avec quarante ans de moins
L'idée d'écrire ces petites histoires de la rue Sadi Carnot, de faire revivre, en somme, cette rue, l'espace d'un moment, m'est venue sur mon lit d'hôpital à Montpellier lors d'une insomnie nocturne.
Serait-ce l'opération que j'y ai subie, avec son anesthésie assez longue, qui aura déclenché en moi cette idée subite qui s'avèrera peut-être ridicule pour certains, amusante pour d'autres ? Je ne puis le savoir ; toujours est-il que c'est une envie irrésistible qui m'a poussé à le faire et, si cela ne devait être que pour ma famille et mes proches amis seulement, j'écrirais quand même tout ce qui me revient à l'esprit comme histoires très drôles pendant toutes ces longues nuits d'insomnie qui ont suivi mon opération.
Beaucoup d'amis d'enfance les apprécieront, j'en suis sûr puisque eux aussi auront, comme moi, atteint âge où le rappel de vieux souvenirs, l'évocation de certains faits très anciens soit vous font rire, soit vous rajeunissent pendant quelques secondes, soit vous font couler quelques petites larmes, pas toujours de tristesse, bien au contraire.
Malheureusement, comme l'époque que je vais essayer de faire revivre n'est pas longue ? elle se situe en effet dans les années 1930 à 1945 - en gros, certaines histoires antérieures ou même postérieures à cette période manqueront et cela est regrettable car il a dû s'en passer de bien bonnes, surtout avant l'époque qui sera donc la mienne.
J'ai eu la chance malgré tout, que la télévision et la radio n'existant pas encore, tout au moins la télévision, la transmission orale se pratiquait beaucoup plus que de nos jours.
C'est pourquoi ma jeunesse, toute relative, ne m'empêchera pas de citer des anecdotes anciennes, toutes véridiques je l'assure, anecdotes qui m'ont été relatées en leur temps, par ma grand-mère, ma mère surtout qui était intarissable, mes oncles et tantes. En ce temps-là, on écoutait encore parler les vieux ...
Certaines personnes se retrouveront ou, tout au moins, reconnaîtront des parents à eux, des amis ou des voisins. De beaucoup d'autres, il ne sera malheureusement pas fait mention car, bien entendu, ma famille comme moi-même ne connaissions pas toutes les familles de cette belle et mémorable rue Sadi Carnot. De ce fait, ce sera surtout de la portion de rue qui s'étendait depuis les "Quatre Chemins" jusqu'à la hauteur de la vieille église désaffectée avec le café Maure en face, dont je parlerai. Ne croyez pas pour autant que tous les autres habitants seront oubliés car beaucoup d'entre eux sont encore très vivants en moi comme vous allez le voir. Que les autres, que je n'ai pas assez connus, veuillent bien m'excuser et j'espère, de tout cœur, qu'après la lecture de ce petit livre, d'autres "Colonnois" auront l'idée de poursuivre l'œuvre que je vais essayer de mener à bien ; je les lirai avec énormément de plaisir.
Qu'on veuille bien me pardonner aussi si parfois je ne situe pas exactement à leur vraie place certains commerces.
Dans tout ce qui sera dit, tout au long de ces lignes, deux histoires seulement ne seront pas véridiques, mais comment décrire une tranche d'histoire de la ville si truculente qu'était notre chère ville de Bône sans y glisser deux petites blagues qui, tout en ne nuisant en rien à la véracité de l'ensemble de ce récit le fera se terminer sur un fond de rigolades, rigolades qu'on appréciait tant dans cette région bénie des Dieux où tout était joie de vivre, gaieté et amour de faire des farces.
Je ne pense pas qu'il soit possible d'essayer de faire revivre une certaine rue d'une ville sans parler un minimum de cette ville, surtout lorsque celle-ci est un monument de par : son parler, sa gaieté, sa coquetterie, sont attirance, ses expressions uniques, le nombre de ses figures et j'en passe ! J'ai cité Bône.
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LA RUE SADI CARN0T
Entrée de la Rue Sadi Carnot |
Bon, après ces bonnes paroles, venons-en à notre rue puisque c'est de cette rue qu'il sera surtout question tout au long de ce petit livre. Tout d'abord, situons-là de la meilleure façon possible; vous allez tous penser : quoi de plus facile ? entre l'avenue Garibaldi et la rue Burdeaux, et voilà !
Non, je vais vous dire, moi, comment je la situe cette rue et comment je la revois dans ma tête, surtout lorsque je ferme les yeux !…
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Lequel d'entre vous qui lisez ces lignes n'est pas allé, au moins une fois dans sa p….. de vie ramasser sur la route de Bugeaud des "tarmaragasses" (1) ou des "abjoumards" (2) ou même des abrahams" (3) ces petites baies violettes, fruits de la myrte, qui nous laissaient la langue noire et un goût âpre dans la bouche ? Eh bien, lorsque vous dépassiez un peu le virage du troisième kilomètre de cette route et que vous regardiez sur la droite, vous aperceviez, dans la vallée, une longue artère, droite comme un I qui allait jusqu'à la place Marchis ; c'était ça la rue Sadi Carnot et même si de là-haut on n'entendait pas tous les bruits habituels d'une cité, quelle qu'elle soit, on imaginait sans peine ceux propres à cette rue fascinante, je veux dire entre autres : A la cope! à la cope, les belles pastèques ! ... Marchand chiffons !... rien à vendre ? ... J'l'ai dans l'pantalon, voila l'machin !... (comprenez : gilets ! pantalons ! voilà l'marchand !). Avec toujours un gosse bien intentionné qui répondait par un pet bien sonore effectué avec la bouche. Alors le pauvre Arabe (car le marchand de chiffons en était un) prenant une passante à témoin : "Ti vois madame, y a plus d'zenfants, moi ji travaille pour gagner quat'sous et chaque fois que j'y passe dans cet quartier, y a toujours un qui fait avec son bouche le bruit qui fait avec son cul, Khalouf ! Ma tarchem, che (4) ?''
Et la bonne dame de répondre
Laisse tomber Amette, tu ois pas que tous ces jeunes c'est des coulots (5) Que tu te demandes avec qui leur mère elle les a faits !
Puis c'était Paoulo qui passait, le marchand de poisson avec Zézé Rocca qui tirait le charreton et qui criait :
- Cale, cavale ! Cale, cavale ! … Qu'est-ce que tu as de bon aujourd'hui Paoulo ? demandait une femme, Paoulo, si j'ai bonne mémoire, s'appelait Ellul Paul et habitait au quartier de l'Elisa, sous toute réserve, et son prénom de Paul s'était transformé en "Paoulo", connu de toute la "Colonne".
- J'a des cavales (6) et quèques tchelbas(7) c'est tout.
- Comment avec ce beau temps ti as pas mieux ?
- Oh assez ! va de là, tu vois le temps ici, toi, rue Sadi Carnot mais va voir un peu les vagues qui passent par-dessus la jetée Babayaud qui se trouve pas en déhors du port pourtant, après tu parles !
- Bon ça va, te mets pas en colère, Paoulo, donne-moi quatre cavales, y zont les yeux un peu pâles mais en escabètche ça ira, combien ? Quatre francs 'le kilo ? pauvre de moi, tu me tues !
- Bon, allez, voilà une tchelba cadeau et reste tranquille entroment j'te vends plus rien, sur la tombe de mes morts ! ... Cale, cavale ! cale, cavale ! et le charreton continuait sur les pavés de la rue vers les "quatre chemins".
Passait ensuite le marchand d'œufs : "Voilà li zofs ! Ya madame ti chri lardames (8) ya monsieur ti chri des oeufs !"
L'après-midi c'était plutÔt le marchand de haricots de mer (coquillages bi-valves qu'on appelle Tellines en Provence). Ce marchand avait l'habitude, et il en avait bien le droit, de priser du camphre comme d'autres prisent du tabac. Allez me dire pourquoi on avait affublé ce brave gars du surnom de "Marcassin". Aussi, dès qu'il lançait son cri:
"Haricots de mer .... bien frais il se trouvait toujours quelqu'un pour lui lancer "Oh ! Marcassin tu sens le camphre !…..
Et la patanaque (9) de ta mère qu'est-ce qu'elle sent ?
La réponse ne se faisait jamais attendre et tout le monde de s'esclaffer comme vous pouvez le penser. Pauvre Marcassin ! je le revois comme si c'était hier avec sa casquette grise, toujours la goutte au nez qui pendait (à cause du camphre) ...
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(1) Petites dattes à très gros noyaux, fruits des palmiers-nains qui mûrissent en octobre et novembre.
(2) Palmiers-nains dont on suçait la sève des cœurs.
(3) Petits fruits violets qui poussaient sur les branches de myrte
(4) Cochon, tu n'as pas honte ?
(5) Pédéraste en Bônois pour ceux qui ne le sauraient pas !…
(6) Maquereaux.
(7) Nom local de la saupe.
(8) Tu achètes des oeufs, en arabe.
(9) La "chatte" d'une femme en métropolitain.
A SUIVRE
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Ô, France, Ô, ma France !
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Ô, France, Ô ma France !
Comme je T'ai aimée quand nous Te regardions d'en bas, de là-bas.
Dans mes livres d'Histoire, Tu étais fière et brave.
Vercingétorix. Jeanne d'Arc , les Croisés.
Clovis, Charles Martel, Charlemagne et Roland, Saint Louis, François 1°,
Louis XIII, Napoléon, Clemenceau, Pétain.
Comme j'étais heureux d'être un de Tes enfants. Je ne m'appelais pas Duroux ou Massenet.
Non, j'étais un descendant d'Espagnol. Dès 1860, mes aïeux T'avaient choisie.
Et, c'est toujours Toi que je prenais comme modèle.
Comme je me sentais bien près de Toi quand je lisais Balzac, Alexandre Dumas ou Victor Hugo.
Je n'ai jamais connu d'autre littérature que la Tienne. C'est toujours pour moi la plus belle.
Je déjouais tous les pièges de Ton orthographe et de Ta grammaire.
Comme je voulais Te connaître, Te toucher, Te sentir! Retrouver Tes champs de blés dorés tachetés de coquelicots ou de bleuets. Voir Tes Alpes bleues ou Tes Pyrénées avec leurs neiges éternelles de mes leçons de géographie.
Je retenais le nom de tous Tes fleuves et de leurs affluents. Le bouillonnant Rhône et sa Durance, la paisible Loire et l'Allier, la sinueuse Seine et la Marne, la Garonne et le Gave de Pau ou la Dordogne.
Tes régions n'avaient aucun secret pour moi : l'Aquitaine, la Bretagne, l'Alsace, l'Artois, la Normandie, la Bourgogne, le mystérieux Massif central, la Provence tellement semblable à mon Algérie, là-bas.
Je savais Te dessiner et situer Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Nice, Orléans ou Strasbourg.
Je voulais voir l'Atlantique, la Manche, le Golfe de Gascogne et du Lion et les comparer à ma Méditerranée.
J'avais visité en rêve tous les châteaux de la Loire : Chambord et ses centaines de clochetons, Chenonceaux qui appuie ses arches dans l'eau, Amboise.
J'avais gravi les marches de celui de Fontainebleau et entendu l'adieu de Napoléon. Je traversais en calèche la magnifique cour de Versailles au côté de Sa Majesté Louis XIV.
J'avais franchi le portail de la place Leszczynski à Nancy, descendu victorieux Tes Champs-Élysées, voté des lois justes dans l'enceinte de Ton Assemblée Nationale maintes fois imitée.
Ô, France, Ô ma France !
Comme je sentais ma peau frémir quand je chantais la Marseillaise ! Combien de fois ai-je pleuré en l'entendant dans la rue, à un défilé, ou dans un stade.
Sais Tu que je pouvais nommer tous Tes glorieux Officiers ?
J'imaginais que le monde entier m'enviait et je rêvais pendant des heures devant les cartes de Ton Empire.
Notre drapeau tricolore flottait partout. Comme j'aimais ses couleurs : Bleu-Blanc-Rouge.
Combien d'autres pays les ont prises pour modèle! Les Anglais, les Américains, les Yougoslaves, les Hollandais, la Russie. Mais notre étendard était le plus beau. C'était le Tien, le nôtre.
Qu'ils étaient courageux Tes Soldats morts pour Toi dès que Tu les appelais. Qu'ils fussent vêtus de couleurs vives, en bleu-horizon, en kaki ou de leur tenue camouflée. Ils venaient du Nord, de l'Est, de l'Ouest et du Sud. Oui, même du Grand Sud. Ils partaient avec une joie incommensurable avec ou sans fleur au fusil pour Te défendre. Il ne fallait pas Te toucher. Personne ne devait toucher notre France, ma France.
Combien de noms célèbres ou anonymes sont gravés sur les stèles !
Mais je ne verrai jamais plus les noms de mes oncles ou de mon grand-père. Ils sont là-bas. Tu les a oubliés là-bas, dans des cimetières saccagés.
C'est quand nous avions le plus besoin de Toi que Tu nous a abandonnés. Tu as accepté la mort de milliers de Tes fils inutilement. Tu T'es laissée vaincre. Nous les aimions, nous, ces jeunes soldats au teint clair et à l'accent qui ne sentait pas la Méditerranée. Nous les respections et les admirions, ces militaires aux bérets bleus, rouges ou verts. Nous ne craignions rien quand ils étaient près de nous, avec Toi.
Ô, France, Ô ma France !
Tu as donné notre pays. Le pays que nous avions construit avec Toi, pour Toi. Il Te ressemblait tant. Nous avions écrit Ton nom partout. Partout. Nous avions hissé Tes couleurs partout, Oui, partout. Et, Tes fusils nous ont tiré dessus. Tu as tué Tes propres enfants. Ils ne voulaient que Toi. Tu as ensanglanté Ton propre drapeau. Et, Tu T'es fait aider par ceux-là même qui nous assassinaient, pour vouloir effacer nos noms, notre existence. Et, cependant, comme ces enfants maltraités par leurs parents, nous sommes revenus à Toi. Certains de mes frères venaient à Toi pour la première fois. Ils croyaient arriver chez eux, chez Toi. Ici, sur l'autre rive. Et, Tu nous a reniés. Tu n'a pas voulu de nous. Tu en as enfermés derrière des barbelés pendant des années. Tu ne veux toujours pas de nous. Nous portons Ton nom sur nos identités. Mais nous devons toujours prouver notre nationalité. Tu préfères ceux qui ne voulaient pas de Toi. Tu as tellement honte de ce que Tu nous a fait que Tu as honte d'avoir fait flotter Tes couleurs là-bas, d'où nous T'aimions tant, Ô, France, Ô, ma France !
J.P. Ferrer-Cerdan. 09/09/2003.
Texte protégé et déposé.
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COMMUNIQUE De M. Fred ARTZ
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Jeudi 24 Novembre 1859 - N° 743
Envoyé par Pierre LATKOWSKI
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CHRONIQUE LOCALE
Par Dagand
Chronique locale.
Par décision impériale du 30 octobre 1859, M. le général de division Desvaux, inspecteur de cavalerie, en ce moment en Algérie, est nommé au commandement de la division de Constantine, en remplacement de M. le général Gastu, décédé,
- Nous sommes prié d'annoncer que les dames de charité feront célébrer samedi prochain, 26 du courant, à onze heures et demie, une messe en l'honneur de sainte Elisabeth, leur patronne. Les personnes qui n'auraient pas reçu de lettres d'invitation sont priées d'y assister.
- Par décision en date du 22 octobre dernier, M. le ministre secrétaire d'état de l'Algérie et des colonies vient d'accorder une médaille d'honneur de 2ème classe, en argent, au sieur Valette, cavalier des douanes à Souk-Ahras, pour avoir sauvé, le 21 décembre 1858, une personne qui se noyait dans les eaux débordées de la Seybouse.
Extrait des minutes du greffe du tribunal de Bône (Algérie).
D'un jugement rendu le six octobre mil huit cent cinquante-neuf par le tribunal de première instance de Bône, jugeant en Matière correctionnelle, sur la poursuite du ministère public,
Contre Jean Camilleri, âgé de 31 ans, boulanger et épicier, né à Malte demeurant à Duzerville, non repris de justice,
À été extrait ce qui suit
Le tribunal
Déclare Jean Camilleri coupable, mais avec circonstances atténuantes, du délit de tromperie sur la quantité de la chose livrée,
Et, par application des art. 1er , 3 et 6 de la loi du 27 mars 1851, 423 et 463 du code pénal,
Le condamne à la peine de vingt-cinq francs d'amende et aux frais ;
Ordonne que le présent jugement sera affiché au nombre de dix exemplaires, dont huit seront apposés à Bône et deux à Duzerville, et insère une fois, par extrait, dans le journal la Seybouse qui paraît à Bône ; le tout aux frais du condamné.
Vu au parquet: Pour le greffer,
Le procureur impérial, E. BRISSET,
A. LETOURNEUX. Commis - greffier.
MUSIQUE DU 58°.
Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche, aux Allées, à quatre heures et demie du Soir.
Signal d'orage, pas redoublé (Brunet).
Ouverture de Fra Diavolo (Auber).
Mosaïque sur la Norma (Bellini).
Perruque, Quadrille (Erntz).
Mosaïque sur Lucie de Lammermoor (Donizetti),
Palestro, galop (Gognelat).
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Pour consulter, le N° 743 de la Seybouse du 24 novembre 1859
CLIQUER ICI
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Dans la Série "LES EGLISES DE BÔNE"
LA CATHEDRALE DE BÔNE
Par Le Chanoine BERUAR. Archiprêtre
Parue dans l'Algérie Catholique, N° 11, novembre 1937
(Envoyé par M. Roger Sabaton)
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Vue extérieure de la Cathédrale de Bône (Photo Roblédo)
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Historique
La Ville de Bône qu'on dénomme " La Coquette", sans doute pour la bonne tenue de ses rues larges et spacieuses, pour son Cours si accueillant, où chaque dimanche la foule se presse autour du kiosque pour applaudir tour à tour " La Bônoise, l'Harmonie, les Enfants de Bône " dans les programmes toujours choisis que ces sociétés lui réservent, est la quatrième ville de l'Algérie par l'importance de sa population.
Le recensement de 1936 a révélé une population. de 86.000 habitants, en augmentation de 18.000 sur le recensement de 1932, dont plus de 50.000 Européens.
Elle vient immédiatement après Alger, Oran et Constantine. Encore Constantine avec ses 114.000 habitants a-t-elle une population européenne sensiblement moindre.
A la cadence actuelle, nul doute qu'au prochain recensement la ville de Bône n'atteigne les 100.000 habitants. Que nous sommes loin du trois ou quatre mille que possédait la vieille Aneba turco-arabe aux rues tortueuses et sordides, accrochée au flanc de la colline qui domine la mer, cité privilégiée de la malaria, de la typhoïde, du typhus et que ses remparts ne défendaient pas toujours des incursions des montagnards de l'Edough
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430: C'est l'année de la mort du grand Docteur d'Hippône, lumière de l'Eglise Universelle, Saint Augustin, qui avait demandé à Dieu de ne point voir le sac de sa ville qu'assiégeaient les barbares, l'apostasie et la dispersion de son peuple.
430: C'est quelques mois après, la ville d'Hippône renversée par les vandales qu'avait appelés d'Espagne le Gouverneur Boniface pour se venger de sa disgrâce à Constantinople et qui, pris de remords, défendit héroïquement la ville et mourut avec honneur dans un combat suprême.
2 août-20 septembre 1830. - Première occupation de Bône, et sans coup férir, par le général Damrémont.
14 septembre 1831-29 septembre 1831. - Deuxième occupation par le commandant Huder, qui devait être massacré au moment où, sa position devenue intenable, il réembarquait avec ses troupes.
Enfin, le 26 mars 1832, le capitaine d'Armandy et le légendaire Yusuf, dans une folle équipée, à la tête d'une poignée de braves que surveillait " la Béarnaise " ancrée au Rocher du Lion, s'emparaient de la Casbah à la pointe du jour. Désormais, c'est une ère nouvelle qui commence. La France ne quittera plus ce pays et c'est de Bône que partiront en 1836 d'abord, puis en 1837, les vainqueurs de Constantine.
Point de vue religieux
Mais ce n'est pas l'histoire profane de Bône qu'attendent les lecteurs de " l'Algérie Catholique ", c'est son histoire religieuse. La longue nuit qui s'étend de la mort de Saint-Augustin 430 jusqu'à la résurrection, de l'antique Eglise d'Afrique avec la conquête française ne nous offre guère d'éclaircie et un lourd mystère pèse sur ces 14 siècles de ténèbres.
Tout ce qu'on sait de positif, c'est que le corps sommairement embaumé du Grand Docteur d'Hippône fut exhumé soixante quinze ans environ après sa mort et transporté à Cagliari en Sardaigne par Saint Fulgence et ses compagnons fuyant la persécution, qu'il y resta deux cents ans avant d'être transféré, toujours pour être soustrait à la violation des Infidèles, sur la demande de Luitprand, roi de Lombardie, à Pavie sa Capitale où il est encore. Evidemment avec la mort de Saint Augustin et la ruine d'Hippône, la foi n'a pas disparu d'un seul coup.
Mais quelles persécutions elle a dû subir! Sous les Vandales d'abord, puis sous les Musulmans qui consommèrent sa destruction, Bône, devenu au moyen âge, comme bien d'autres villes de la Côte africaine, un repaire d'écumeurs de mer, eut plus d'une fois maille à partir avec les Républiques Chrétiennes d'Italie et fut tour à tour châtiée par les Pisans et les Génois. Et le jour vint où, à l'intérieur de ses remparts, en fait de chrétiens, il n'y eut plus que les esclaves que ses aventuriers s'en allaient à périodes régulières rafler les côtes de Provence, ou de Sicile.
Aussi bien, au 1er janvier 1839 (d'après le rapport de Mgr Dupuch au Saint Père), il n'y avait dans la province de Constantine qu'une misérable chapelle à Bône.
Le 6 septembre 1840, Mgr Dupuch préside la bénédiction et la pose de la première pierre de l'Eglise actuelle érigée plus tard en Cathédrale. Jusqu'à son inauguration, une petite mosquée de la haute ville servit au Culte Catholique.
Un des événements les plus considérables qui illustra la vie religieuse de Bône en ce temps déjà lointain fut le transfert de la Relique de Saint-Augustin de Pavie à Toulon, puis de Toulon à Bône en 1842. Le 30 octobre Mgr Dupuch débarqué du " Gassendi ", apportait le précieux trésor. Il était entouré de Mgr Donnet, archevêque de Bordeaux, de Mgr Monyer de Prilly, évêque de Châlons, de Mgr de Mazenod, évêque de Marseille, de Mgr Sibour, évêque de Digne, de Mgr Chatrousse, évêque de Valence, de Mgr Dufêtre, évêque de Nevers et de M. Suchet vicaire général, archidiacre de Saint Augustin d'Hippône.
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Vue intérieure de la Cathédrale de Bône
Maitre-Autel de la Cathédrale Photos Robledo
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De grandes fêtes religieuses qu'ont relatées les Annales du temps eurent lieu en cette occasion sur l'emplacement où s'élève aujourd'hui la première statue de Saint Augustin, coulée avec le bronze de canons turcs et que l'on croyait être celui du tombeau dans la Basilique de la Paix.
Le soir du même Jour, on rapportait la pieuse Relique à l'Eglise paroissiale de Bône qui devait la garder jusqu'à son transfert à la Basilique d'Hippône lors de sa consécration en 1900.
Il n'est peut-être pas indifférent de rappeler les noms des prêtres qui se sont succédés à la Cathédrale depuis la création de la Paroisse jusqu'à nos jours. Les voici dans l'ordre chronologique que les Archives nous donnent avec les principaux événements qui ont marqué leur passage :
M. Banvoy, missionnaire apostolique, curé 1832-1855. Il installe le culte et exerce en même temps le rude apostolat d'Aumônier militaire. Les grandes fêtes du transfert du Bras de St-Augustin se sont déroulées sous son Pastorat. Il a donné son rom à une rue.
M. Savy, 1855-1856, vrai savant et fin lettré, n'a pas eu le temps de donner sa mesure.
M. Gondard, 1856-1872. Prêtre éminent qui meubla la Cathédrale, lui donna un relief, qu'elle n'avait point eu jusqu'ici, la dota des Orgues qu'elle possède encore et qui, à leur inauguration le 30 novembre 1862, étaient les plus remarquables de l'Algérie.
M. Rion, 1872?1876, prête éminent lui aussi qui sut, en toutes circonstances, défendre par la plume et la parole les intérêts religieux et la foi de son peuple.
M. Védrines, 1876, qui ne fait que passer.
M. Desplas, 1876-1887, qui vit dans sa chapelle le sacre de Mgr Combes, nouveau curé de Constantine et d'Hippône, par le général Lavigerie, le 9 octobre 1881.
M. Leduc, dont le souvenir est encore si vivant et si populaire. On lui doit les vitraux du Chœur.
M. Branche, l908-1921, qui eut tous les soucis de l'organisation paroissiale au lendemain de la loi de la Séparation qu'on venait d'appliquer à l'Algérie.
M. Péronne, 1921-1927, qui présida à la réfection totale des peintures du Chœur et soutint avec un désintéressement au dessus de toute éloge toutes les Œuvres Catholiques de la Paroisse. Il est aujourd'hui, retiré à Sainte-Anne.
M. Béruard, 1927. Doit-on lui souhaiter - Ad multos annos! Et pourquoi pas ? Installé solennellement le 19 juin 1927 par Mgr Thiénard, Evêque de Constantine et d'Hippône, qu'accompagnait M. le Chanoine Saint Amand, plus tard prélat de la Maison de sa Sainteté, Vicaire général. Il a eu le très grand, honneur de voir se dérouler en 1930 soit à la Cathédrale le 11 mai, soit sur la place de la Cathédrale le 12 mai, une partie des fêtes mémorables du 15ème Centenaire de la mort de Saint Augustin et d'organiser en cette unique circonstance la réception de son Eminence le Cardinal Verdier et d'une vingtaine d'Evêques de France, d'Algérie et des Colonies.
La deuxième partie de ces fêtes devait se dérouler au pied de la Basilique de Saint Augustin à Hippône. Le 24 avril 1935, il souhaitait la bienvenue à son Excellence Mgr Leynaud, Archevêque d'Alger, venu à Bône pour la bénédiction de la nouvelle châsse du bras, de Saint Augustin à la Basilique d'Hippône,
Etat présent de la paroisse
1° Au point de vue matériel. - Comme nous l'avons vu plus haut, commencée en 1847, la Cathédrale actuelle a été livrée au culte très probablement en 1850,
Nous n'avons pas de document relatant la cérémonie de l'inauguration. Tout ce que nous savons, c'est que c'est le service du Génie qui a conçu le plan et que c'est la main-d'œuvre civile et militaire qui l'a exécuté. Il apparaÎt pourtant que le clocher n'aurait pas été achevé. Elle a été meublée par la suite par les différents curés qui se sont succédés soit par les subsides qu'en ce, temps-là les communes pouvaient fournir à l'église, soit par les dons particuliers. 1 .
Il y a deux ans, sur la demande de M le Curé, la Municipalité que préside M Pantaloni a bien voulu la revêtir à nouveau du manteau de sa première jeunesse et réparer des ans les répables outrages. Beau travail dont nous n'avons pas manqué de féliciter M. le Maire et son Conseil.
Pendant ce temps, M. le Curé engageait de gros frais pour refaire les peintures et mettre l'intérieur à l'unisson de l'extérieur. D'ailleurs depuis 1927, pas une année se s'est écoulée sans qu'un plan de rénovation et de restauration n'ait été fidèlement rempli. Vieux matériel, chaises et bancs, remplacé par du neuf, pose des vitraux des nefs latérales, remplacement aux 16 fenêtres jumelles du haut des verres ordinaires par des verres plus riches en effets de lumière. Lustres du chœur, nouvelles statues à la place des anciennes, dont la robe blanche et la taille ajoutent à l'harmonie générale, nouvel équipement électrique, ornements neufs; la restauration totale des orgues avec l'addition de jeux supplémentaires, oeuvre exécutée en 1930 par la Maison Merklin et Khun de Lyon (100.000 frs), édification de part et d'autre de la Sacristie de la Cathédrale, de deux salles d'œuvre, l'une pour la Jeunesse Catholique, l'autre pour les Scouts (84.000 frs), agrandissement et réfection totale du Caveau du Clergé (20.000 frs) .
En décembre, prochain, baptême par Monseigneur l'Evêque du Bourdon coulé aux Ateliers Paccard à Annecy le 14 octobre, lequel s'appellera le Saint Augustin et qui, en souvenir des morts de la Grande Guerre 1914?1918, portera, gravés sur sa robe d'airain les 497 noms inscrits sur le marbre de la Chapelle que la piété des fidèles leur a édifiés. Au lendemain de son baptême, il montera rejoindre au clocher les quatre petites sœurs qui, patiemment, depuis si longtemps l'attendent, et mêlera, désormais, quand les circonstances le demanderont, la gravité de son timbre à leurs voix aériennes dans une harmonie parfaite. Tintements ou volée du Bourdon et de ses petites sœurs, désormais l'électricité s'en chargera et un Angélus automatique couronnera le tout, (70.000 frs), à peu près.
En somme, depuis 1927 à ce jour, il a été dépensé 450.000 frs environ pour mettre la Cathédrale sur le pied où elle se trouve aujourd'hui. Evidemment, dans cette somme, il n'est pas question des dépenses que la ville a faites pour son aménagement extérieur.
Les grandes orgues de la Cathédrale. |
Reste la question du Presbytère. Avant 1856, Ies prêtres de Bône étaient fort mal logés, à ce point que lors de la "visite de Mgr Pavy, la Municipalité de Bône, un peu honteuse, avait réservé à l'Evêque une invitation plus confortable que, l'Evêque refusa élégamment parce qu'il tenait à être l'hôte de M. le Curé. Sous M. Gondard, 1856-1872, un presbytère très convenable avec jardin fleuri s'élevait tout proche du chevet de la Cathédrale, derrière la Sacristie. Ce presbytère disparut quand on entama à coups de mines les Santons pour en extraire les blocs qui devaient servir à la construction du port.
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Mais la commune s'était engagée à fournir annuellement la somme nécessaire au logement du clergé. Survint la loi de la séparation ou plutôt son application à l'AIgérie, la commune se crut déchargée de ses obligations et, désormais le clergé n'avait plus à compter que sur les moyens dont il disposait pour se loger. M. Branche, qui venait de prendre possession, de son poste, pria l'un de ses paroissiens qui, par ses services approchait de très près la Cathédrale, de lui bâtir un presbytère dont il paierait une location convenable sur un terrain libre qu'il possédait à l'entrée de la rue Marcel-Lucet. Le nouveau presbytère achevé, il quittait le local de la rue Perrégaux que le clergé avait occupé de si nombreuses années et venait s'installer rue Marcel-Lucet. Presbytère mal compris, défectueux, pièces abominablement. étroites. Il fallut bien, s'en contenter surtout quand, après la guerre, les logements étaient introuvables et qu'on pouvait bénéficier des dispositions de la Loi.
Pourtant une des plus grandes préoccupations de M. le Curé dès 1927 fut de régler cette question du presbytère en donnant au clergé plus d'indépendance, plus de large et aussi plus de ce chez soi si appréciable et si avantageux. Les associations diocésaines venaient d'être autorisées; C'était, le moment de saisir la plus proche occasion. Place Alexis-Lambert, une belle maison, du moins par ses dimension et son exposition, qui avait déjà appartenu au diocèse mais qu'on avait eu le tort de revendre à l'Ouenza qui en avait fait ses bureaux et y logeait l'un de ses ingénieurs, était en vente. M Je Curé, après, en avoir informé Monseigneur, se garda bien de laisser échapper l'occasion que depuis longtemps il épiait, et, en novembre 1930 au nom de l'Association Diocésaine de Constantine et d'Hippone, faisait l'acquisition de l'immeuble en question.
Pour cette acquisition, emprunt de 300.000 frs 5 % remboursables en six annuités. Il fallait alors l'adapter à sa nouvelle destination.150.000 frs environ y furent consacrés. Enfin, le 1er décembre 1932, on entrait, dans la Terre Promise. Depuis lors le clergé de la Cathédrale a conquis son indépendance, il n'apprécie que mieux la joie qu'il y a d'être chez soi et d'y jouir en paix du grand trésor qu'est la liberté.
Etat Présent de la paroisse
2° Au Point de vue religieux. - Maintenant que nous savons l'état présent de la paroisse au point de vue matériel, il nous reste à connaÎtre son état au point de vue religieux Disons tout d'abord que la Ville de Bône a toujours passé et à juste raison pour l'une des premières villes d'Algérie, sinon la première, pour les sentiments religieux qui animent ses habitants. Et cela se comprend. Sur les 50000 Européens à peu près que compte la ville, un grand nombre sont d'origine maltaise et italienne. Or tout le monde sait que la foi catholique est très intense chez ces populations et qu'elles en aiment les manifestations. Déjà Mgr Dupuch pouvait écrire au Pape Grégoire XVI : " il y a un excellent esprit parmi la population de Bône et une remarquable piété ". " Plus du tiers de la population chrétienne accomplissait en 1844 son devoir pascal ", (Lettre de Mgr Dupuch au Gouverneur Janvier, 1845). Cet esprit, religieux n'a pu qu'être entretenu et développé par les communautés qui sont venues collaborer avec le Clergé sur la terre africaine.
D'abord les Sœurs de la doctrine chrétienne de Nancy qui s'installèrent rue Caraman en 1841 dans une maison mauresque transformée en école.
Puis en 1843, on leur confiait l'hôpital en remplacement des Sœurs de St-Joseph de l'Apparition qui, à Bône depuis 1835, s'éloignaient définitivement. Plus tard apparurent les Sœurs de Saint-Vincent de Paul. Enfin les Frères des Ecoles Chrétiennes dont l'Ecole au moment des décrets néfastes était si prospère et qu'on regrette aujourd'hui si amèrement.
Actuellement, les Frères des Ecoles Chrétiennes partis, les Sœurs de la Doctrine Chrétienne, et les Sœurs de Saint-Vincent de Paul, sont, plus que jamais, d'un concours précieux et inestimable pour la vie, religieuse de la Paroisse.
Leur action sur les enfants qu'elles instruisent et élèvent, les premières au Pensionnat de la Place Alexis-Lambert, 700 élèves, les autres par leurs Catéchismes la rue Bouscueil, à leur maison, tous les soirs et, dans la banlieue, presque tous les jours, exercent une action bienfaisante d'une portée considérable. En rendant aux Sœurs de la Doctrine Chrétienne et aux Sœurs de Saint-Vincent de Paul l'hommage qu'elles méritent, n'oublions point les Sœurs de l'Hôpital Civil, ni les dernières venues les Sœurs de Notre-Dame Auxiliatrice de dom Bosco de la Clinique du Champ-de-Mars dont Dieu seul connaît le bien qu'elles font les unes et les autres aux malades qu'elles soignent et la reconnaissance qu'on leur doit.
Mais il est temps de mentionner les Œuvres Paroissiales :
A - Œuvres de Jeunesse.
1° Jeunesse Catholique Française et avant-garde, une centaine de jeunes gens et de garçons;
2° Scouts de France et louveteaux, encore une centaine de jeunes gens et de garçons
3° Jocistes en vole de création, environ 20
4° Jécistes en voie de création, environ autant.
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M. L'Archidiacre Beruard entouré de ses vicaires
De gauche à droite, MM. les Abbés Gallaud, Comte et d'Agon. Photos Robledo
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B. - Œuvres d'hommes.
1° Conférence de Saint-Vincent de Paul, une trentaine de membres ;
2° Cercle de Mun, 150 inscrits.
C. - Œuvres de Jeunesse, jeunes filles et fillettes.
1° Enfants de Marie du Pensionnat et de la Crèche, 150 membres ;
2° Croisées du Pensionnat Petites-Bernadettes, Jeannettes.
D - Œuvres de Dames.
1° Confrérie du Tiers-Ordre de Saint François ;
2° Dames des Tabernacles
3° Dames de la Crèche ;
4° Dames du Vestiaire pour la confection de vêtements pour les pauvres ;
5° Œuvre des Catéchistes volontaires dont les services sont en proportion de la multitude d'enfants à catéchiser chaque année. On s'en rendra compte par le nombre moyen d'enfants appelés tous les ans à la première Communion solennelle, lequel s'élève de 300 à 350 unités, quelquefois 400.
En terminant, Je ne puis m'empêcher de me poser une question : d'abord que va penser d'un si long exposé la Rédaction de " l'Algérie Catholique " ? Qu'elle soit bien tranquille, elle a toute autorité pour y remédier.
Mais en supposant que cet exposé trouve grâce à la Rédaction, aura-t-il la même faveur auprès du public ?
Quoi qu'il en soit ; nous avons fait de notre mieux. On nous avait demandé un travail d'une certaine envergure, nous avons tâché de le réaliser et d'avoir ainsi évoqué quelques souvenirs d'histoire de la ville de Bône, d'avoir rappelé à grands traits l'histoire religieuse de la Cathédrale et dénombré les oeuvres qui absorbent actuellement l'activité du Clergé, nous ne regrettons nullement le temps que nous avons mis à répondre à cette demande, au contraire.
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COMMUNIQUE
Amicale des Enfants de Bône
NOUBLIEZ-PAS : les 22-23 Novembre 2003
C. et Y. MARTHOT vous présentent la Grande Exposition Culturelle sur Bône et sa région,
de 10 h à 19 h à la Maison Maréchal Juin à Aix en Provence, rue de Turbigen.
En hommage à Yves et Cathie
Des milliers de photos vous attendent.
Nous comptons sur vous tous pour rendre hommage, par votre visite, à ce très grand travail de bénévolat
et pour continuer à enrichir l'exposition en leur fournissant de nouveaux documents et photos sur Bône et ses environs.
Entrée gratuite pour tout le monde.
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4ème régiment de Chasseurs d'Afrique
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Historique succinct des origines à 1906
Intervention dans le sud tunisien en 1906
La place du recrutement de Constantine
de 1891 à 1907
| Opération dans le sud tunisien en 1906
Introduction :
Avant toutes choses, il me semble utile et intéressant de rappeler dans quelles circonstances j'ai été amené à m'intéresser au 4ème Chasseurs d'Afrique et à faire des recherches dans ses archives car c'est une longue histoire, pour moi du moins.
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En effet lorsque j'étais enfant, à Philippeville, nous n'avions pas la télévision pour occuper les veillées et je questionnais souvent mes grands parents sur leur histoire et celles de leurs ancêtres ou comment était-ce quand ils étaient petits .
Entre autres mon grand père m'avait raconté son service militaire en 1905-1906 au 4ème " Chass' d'Af' ". Toujours curieux de faire un parallèle avec les " évènements " que nous vivions alors, j'avais voulu approfondir le débat en lui demandant si au cours de cette période il y avait eu une intervention armée. Après réflexion il m'avait répondu qu'il ne se rappelait plus très bien mais qu'en effet il y avait eu quelque chose dans le sud.
Ces données me sont toujours restées présentes à l'esprit; à l'état latent pendant ma vie active pour ressurgir à l'époque récente où une disponibilité nouvellement acquise me permit de me plonger dans les archives à la recherche de traces et de détails de l'évènement, s'il en était.
Quelle ne fut pas ma surprise, lorsque parcourant le " Journal de Marche et Opérations " du régiment, je tombais en Octobre 1905 sur la mention de l'arrivée au corps des appelés de la classe 1904 du recrutement de Constantine et en Avril-Mai 1906 sur la relation de cette démonstration armée, modeste certes mais bien réelle, pour rétablir le calme dans une région de Tunisie. C'était donc vrai et j'ai voulu vous la faire partager en y adjoignant d'autres données sur nos concitoyens dans la même unité.
Tous les éléments de cet article sont issus de l'historique officiel du 4ème Régiment de Chasseurs d'Afrique qui a été en garnison en Tunisie de 1882 jusqu'à la fin du protectorat, à Tunis au quartier Forgemol sa " maison mère ", avec son dépôt à Bizerte et plus tard des détachements stationnés à Gabès et Tatahouine, dans le sud. Depuis les fenêtres du quartier Forgemol la vue donnait sur la mosquée de la Zeitounia, ce qui explique que cet édifice sera représenté sur l'insigne de poitrine (pucelle) adopté en son temps mais jamais homologué par la symbolique militaire.
Cette affaire de Mai 1906 est intéressante sous plusieurs aspects.
En premier lieu, elle va nous permettre de vous apporter sur les Chasseurs d'Afrique et le 4ème en particulier, des détails qui complèteront utilement les informations d'ordre général déjà exposées par le rédacteur de l'article sur la présentation de l'armée d'Afrique dans son ensemble.
Ensuite elle nous permettra de nous rappeler que le quotidien des troupes d'Afrique du Nord a toujours été " agité " et que les " exactions " sanglantes perpétrées contre les vies des Européens isolés dans le bled n'ont pas été une innovation de 1954.
Enfin les développements complémentaires qu'elle entraîne, intéressent tout particulièrement les Philippevillois et les originaires de l'Est Algérien puisque nombre d'entre eux et de leurs ancêtres ont servi dans ce régiment dont ils constituèrent souvent le plus fort contingent sans toutefois être majoritaires (du moins au début du XXème siècle) comme nous le verrons en parcourant les listes d'appelés.
St Germain-en-Laye : Février / Août 2003
J.B. Lemaire
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INFLUENCE DE L'ESPAGNOL DANS LE FRANÇAIS DES HISPANOPHONES ORANIENS
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Nous savions déjà combien la pratique du bilinguisme avait eu pour conséquence la disparition de certains mots de vocabulaire espagnols au profit de mots français.
Ainsi donc on entendait dire : el trottoir, el buffet, el évier, la brouetta, el poteau, sans oublier, las carrotas, las prunas etc..
Par ailleurs le français des hispanophones aussi subissait l'influence de la langue espagnole.
Utilisation fréquente d'hispanismes. Ces expressions espagnoles toutes faites que certains traduisaient, mot à mot dans leur tête, en français, que tous comprenaient très bien mais qui souvent étaient inintelligibles pour les non-hispanophones.
Attention ! Tous ne s'exprimaient pas ainsi. Cette imbrication des deux langues est un phénomène surtout observé chez les hispanophones nés avant 1930 environ.
C'était le cas dans les foyers où l'analphabétisme sévissait encore et où la présence de grands-parents exclusivement hispanophones, la vie en communauté dans les patios, l'ambiance espagnole durablement sauvegardée dans les rues des faubourgs, imprégnaient fortement le discours populaire.
C'était aussi le cas des familles où on avait peu fréquenté l'école, parce qu'il y avait eu urgence à se mettre au travail très jeune pour aider les parents à " faire bouillir la marmite ".
Les générations nées entre 1930 et 1940 étaient moins affectées par ces erreurs de langage. Progression de l'usage du français grâce à la poursuite des études et disparition des vieilles générations, ne parlant exclusivement que la langue espagnole.
Ceux nées après 1940, parvenaient aisément à éviter ces incorrections, bien que certaines expressions avaient encore la vie dure et résistaient.
Parmi la génération en voie d'extinction, certains continuent encore de nos jours, en 2003, à utiliser, quarante ans après, ces expressions incorrectes, marquées du sceau espagnol.
Ceci contribue à ce que jeunes et anciens se souviennent toujours de ces expressions si savoureuses.
Nous avons tous en mémoire l'œuvre de Gilbert Espinal, " el patio de Angustias "( ORAN -1958) qui nous a tant fait rire. Mais la caricature est ici une recherche permanente, de tous les instants, pour amuser un public lecteur, en forçant constamment le trait.
Si les exemples ici choisis pour illustrer cette façon de parler bien particulière à l'Oranie, prêtent souvent à sourire, ne perdons jamais de vue cette interrogation : " Serions-nous en mesure de mieux faire dans la langue espagnole ? "
C'est donc en pensant à la génération de mes parents, à de nombreux amis de faubourgs que je m'autoriserai à souligner ces phénomènes de langue.
J'énoncerai donc, tout d'abord, la phrase avec ses particularités. Je donnerai, entre parenthèses, le sens désiré par l'interlocuteur et pour finir, j'écrirai la phrase espagnole d'inspiration.
Voici donc quelques exemples de notre chère prose :
I) La jeunesse, les études, les jeux
-Ce prof aime s'entourer de quelques " tchoupons ". Je ne l'aime pas. ( Des fayots). Ce mot vient du verbe " chupar ", sucer. Ce sont donc des suceurs. Son chupones.
- Le maître nous a " calés " en train de copier l'un sur l'autre.( Il nous a surpris, il a deviné nos intentions) - El maestro nos ha calado.
- Mon père m'a dit : " A voir si " tu obtiens un bon bulletin ce mois-ci ! (Nous verrons si….). A ver si….
- Comme j'ai bien travaillé en classe, mon parrain m'a acheté un vélo de course " plus joli ! "( Très joli). Más bonito !
- En l'absence des parents, nous étions" ni plus tranquilles ! "(Bien tranquilles !) Ni más tranquilos
- Je " ne peux plus " avec ces gosses, ils ne m'obéissent plus ! ( Je n'en viens plus à bout). Ya no puedo más con estos críos.
- Dis Jeannot, tu ne vas pas me dire que cet imbécile de Pierrot " il te peut ", à toi ! ( Il est plus fort que toi). Te puede a ti.
- Je me suis fâché avec René, parce qu'il " se le croit trop ! " ( C'est un orgueilleux !). Se lo cree mucho !
- Le petit voisin c'est " un cahouète ", il a dit à tout le monde qu'il m'avait vu avec des garçons au jardin public. " Total que " mon père il ne me laisse plus sortir seule.(C'est un rapporteur…Conclusion, mon père ne me laisse plus…Alcahuete est un mot espagnol emprunté au vocabulaire arabe " al-qawwad ", l'entremetteur ou le rapporteur. Certains, surtout dans les jeunes générations hispanophones, disaient [cahuété] , débarrassé de l'ancien article arabe " al ". Nous avons aussi le verbe " alcahuetear ", servir d'alcahuete.) Es un alcahuete…Total que mi padre ya no me deja salir sola.
- Mon fils ! Ce copain a abandonné ses études et toi tu as un examen en fin d'année. Alors, " lâche-lui du fil ! ".( Prends un peu tes distances avec lui !) Déjale hilo ! On disait aussi dans le même esprit " Déjale hilo a la bilocha " ( la birlocha) ( lâche du fil au cerf-volant… pour qu'il s'éloigne)
- Je suis contrariée. Ce matin le lait " s'est coupé " et mes enfants sont allés à l'école sans prendre leur petit déjeuner. ( Le lait a tourné). Se ha cortado la leche !
- Tu as vu la Marie Jeanne qui disait tellement de bien de son fils. Eh bien ! Il " a fait tchoufa " à son examen. (Il s'est couvert de ridicule, il a échoué). " Chufa " c'est une farce, une plaisanterie.
- " Ma fille ! " ( Tu te rends compte !) Le curé veut qu'on paye les cierges de la procession des communiants, et à quel prix ? Surtout qu'après il les reprend aux enfants " Ah ça oui que non ! " (Absolument pas question !). Hija mía ! …….Eso sí que no !
- Cette gamine, elle " est faite une bonne saeta " !( C'est une bonne maline, elle sait bien manœuvrer). Le mot saeta désigne une flèche. Está hecha una buena saeta.
- Ma fille " me donne le martyre pour " aller au cirque. ( Elle m'ennuie beaucoup parce qu'elle veut….). Me está dando martirio porque quiere…
- Celle-là qu'est-ce qu'elle aime " lui donner à la patte " ! (Elle est toujours en promenade.) Lo que le gusta darle a la pata.
- Huy mon fils ! Va " oucher les poules " qui sont en train de manger les tomates du jardin.( Va chasser les poules…) Ve a oxear las gallinas !
- Paulo ne fait que " me chercher ", à la fin il va " me trouver " et je vais " le gonfler ". ( Il ne cesse de me provoquer, il va trouver à qui parler, et je vais le battre). Me está buscando, me va a encontrar y lo voy a hinchar.
- Pour la bagarre, celui-là c'est un " pignol ". Il n'y a personne qui " lui peut ! "( C'est un os ! Personne n'est plus fort que lui !. Un " pinyol " est un noyau de fruit en valencien. " Un hueso " en castillan). No hay quien le pueda !
RODRIGUEZ Manuel
Professeur honoraire d'espagnol
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Fiction ou Réalité...
Lettre à Ouest-France, non parue (lettre trop longue)
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La Flèche le 24 juillet 2003 Robert Jesenberger
70 rue de Ceinture
72200 LA FLECHE
à
Monsieur François Régis Hutin
Directeur du journal Ouest-France
Monsieur le Directeur ,
Je lis votre journal, je devrais dire " notre journal ", depuis mon retour d'Algérie, pays où je suis né et dans lequel j'ai vécu depuis ma naissance en 1934 jusqu'à mon retour en 1962.
Je le lis avec beaucoup d'attention et quelquefois je me laisse entraîner à lui adresser mon point de vue dans le courrier des lecteurs.
Je m'adresse directement à vous pour une phrase, ou plutôt un membre de phrase, relevé dans l'un de vos éditoriaux .
Je vais être long et je m'en excuse à l'avance, mais tellement de choses inexactes ont été écrites sur l'Algérie, que quelquefois on se demande si nous sommes dans la fiction ou dans la réalité. D'autant plus que fiction et réalité se mêlent, comme dans nos feuilletons télévisés qui fleurissent sur nos chaînes nationales, notamment cette année qui veut célébrer l'Algérie en France. Nul ne doute que l'an prochain, c'est la France en Algérie que l'on voudra fêter et que nos amis harkis seront invités à y participer. Mais là je vois que je suis en plein dans la fiction et la polémique !
Si ma lettre présente quelques longueurs, ces écrivains et ces historiens ont des milliers de longueurs d'avance sur moi.
Enseignant, j'ai durant près de vingt mois apporté une collaboration modeste à l'Echo d'Oran, comme correspondant régional pour le département de Saïda, durant la période agitée de janvier 1960 à août 1961, avant mon départ au service militaire et de ce fait je connais le pouvoir de la presse écrite.
Quand on sait la somme d'articles, de revues, de livres consacrés à la Guerre d'Algérie, à l'Algérie indépendante, à la colonisation - que l'on veut rendre responsable de tous les maux que connaît aujourd'hui ce pays - on pourrait considérer comme inutile et déplacée cette mise au point.
Beaucoup s'expriment, écrivent, publient, mais combien d'entre eux ont-ils foulé de leurs pieds cette terre où trois religions différentes coexistaient, sans compter les athées.
J'ai été profondément choqué lors d'un entretien sur France 3, animé par Jacques Paoli, lorsqu'à la suite d'une intervention remplie d'émotion d'une Française d'Algérie, Mme Ribérioux, historienne, elle-même touchée par ce témoignage, déclara qu'elle ne s'était jamais rendue en Algérie ! Comment peut-on juger des rapports humains, sans être allé sur place pour se faire un jugement ?
Chaque ville était différente, chaque " colon " avait sa personnalité, le petit peuple avait ses défauts, ses qualités, comme celui qui en France accueillit les " pollacks " et " les macaronis ". Lisons un peu Cavada, ou d'autres écrivains, fils d'immigrés. Il y avait en Algérie, comme en France des imbéciles et des gens intelligents, pas plus qu'ailleurs dans le monde. Lorsque l'on voit les conflits inter-communautaires actuels dans certaines banlieues, on peut dire, que somme toute nous vivions en bonne intelligence à Saïda, même durant les pires moments.
L'historien Marc Ferro vient de diriger un nouvel ouvrage sur la colonisation. Il enseigna au Lycée Lamoricière d'Oran et eut comme élève Jean-Pierre Elkabach , que je dus surveiller lors des permanences quand il était en première. Eh bien le fait d'avoir séjourné à Oran n'a pas empêché notre ancien professeur de commettre une grossière erreur quant aux rapports entre les indigènes et les européens. Celui-ci souligne le fait que ces derniers tutoyaient les indigènes. Et il considère cette attitude comme du mépris ! Mon père, restaurateur tutoyait ses employés et ceux-ci faisaient de même avec lui, ma mère, ma sœur et plus tard mon épouse, et personne ne semblait s'offusquer de cet usage. Le tutoiement est normal chez l'Algérien. En classe c'était différent, le vouvoiement s'imposait à tous les élèves quand ils s'adressaient à leurs maîtres.
Jacques Duquesne fait plus fort en indiquant dans un ouvrage récent, qui avait la prétention de faire comprendre la guerre d'Algérie aux lecteurs, que les élèves-instituteurs musulmans à l'Ecole normale de Bouzaréah mangeaient dans des écuelles en fer, alors que les français le faisaient dans la faïence. Mouloud Feraoun qui fréquenta cette école avec Emmanuel Roblès, doit en rire de l'endroit où il est, lui qui affirmait : " La communauté franco-arabe, nous l'avons formée il y a plus d'un siècle à Bouzaréah ". C'était aussi mal connaître les enseignants d'Algérie et même c'est insultant à leur égard ! Et Feraoun ajoutait qu'il avait gardé une affection particulière pour ses maîtres " qui nous couvaient tendrement, à cause de notre origine modeste et s'étaient attachés à cette école de pauvres par toutes les fibres de leur âme ".
Je suis né et j'ai vécu durant vingt huit ans dans cette ville qui a vu naître Cheb Mami, dans " une petite ville à la française " que décrivait Guy de Maupassant dans la chronique qu'il adressait au Gaulois durant son voyage en Algérie en 1882.
Mon grand-père âgé de six ans, qui avait quitté son Andalousie natale avec ses parents et sa sœur, pour échapper à la misère que connaissait cette région de l'Espagne, aurait pu l'apercevoir dans l'enceinte fortifiée de la Redoute où il séjourna dans l'unique auberge de la ville, avant d'emprunter le train pour remonter vers le sud et les champs d'alfa.
C'est là, dans cette " contrée aride et désolée " que Maupassant devait rencontrer cette vieille alsacienne qui avait perdu trois de ses quatre fils, son mari et qui se désolait de cette terre : " De la cendre, monsieur, de la cendre brûlée, il n'y vient pas un chou, pas un chou, pas un chou ! ". Dans son désarroi elle montrait un certain courage et posait la question de s'installer en Tunisie où les terres étaient meilleures, avec un espoir : " Et peut-être je pourrai y réchapper mon garçon ".
Il concluait en disant : " Tous nos colons installés au-delà du Tell en pourraient dire à peu près autant ". Il était opposé à la colonisation, ce qui conforte d'autant son témoignage sur la condition des petits colons un demi-siècle après le débarquement de Sidi-Ferruch. Cinquante ans après, il aurait pu constater que de nombreuses terres avaient été défrichées et produisaient des céréales qui faisaient la richesse de cette région.
J'ai eu le privilège de vivre dans cette ville où le maire, élu au suffrage universel, l'avait été à l'issue d'un scrutin où européens et indigènes votaient dans le même collège pour la première fois, alors que la population européenne était très minoritaire. Ce maire était l'un de mes collègues Charles Koënig, P.EG.C.. Membre de La Fédération de l'Education nationale. Il assuma en 1962 des fonctions ministérielles dans l'Exécutif provisoire algérien. Comme la presque totalité de ses compatriotes il quitta, amer, l'Algérie en 1966, pour toujours, après avoir condamné dans un des Cahiers du Centre fédéral de la Fédération de l'Education nationale, paru en 1992, l'intolérance et le fanatisme des responsables de la mort de civils Saïdéens, victimes du F.LN en mai 1962.
Je vous adresse cette lettre très tard, car votre éditorial " Algérie : solidarité et démocratie " a paru dans l'édition des 24 et 25 mai. Je ne l'ai pas fait avant car, comme vous le disiez fort justement, l'heure était à la solidarité, car l'Algérie souffrait des conséquences de ce séisme meurtrier, comme elle a beaucoup souffert et comme, malheureusement, elle souffrira encore tant qu'elle n'aura pas des dirigeants dignes de ce nom.
Pourquoi cette lettre ? Parce que je prends conscience - la lecture d'un ouvrage paru très récemment et qui se veut être un lien entre les Algériens et les Français * me conforte dans ma réflexion - que beaucoup de choses se sont dites et se sont écrites de chaque côté de la Méditerranée qui ne favorisent pas une réconciliation qui devient difficile, voire impossible.
Albert Camus l'avait senti quand il écrivait en 1958 : " Il n'y aura pas d'avenir qui ne rende justice aux deux communautés d'Algérie ". Camus qui devait beaucoup à son instituteur Louis Germain, Saïdéen comme moi.
Est-ce le cas aujourd'hui de part et d'autre de la Méditerranée ?
Justice a été rendue et est rendue tous les jours aux Algériens par une condamnation unanime du colonialisme et des tortures infligées par l'armée française aux terroristes du F.L.N.
Mais de l'autre côté de cette mer chantée par Charles Trenet un million de personnes, elles aussi déplacées, les humiliés de l'Histoire comme le disait Mme Jeannine Verdès-Leroux, Directeur de recherche au C.N.R.S, attendent qu'on leur rende justice pour le travail qu'ils ont accompli durant des générations, car eux aussi ont mouillé leurs chemises pour faire de ce pays, un pays moderne.
Ils attendent toujours que l'on condamne avec la même fermeté, comme l'avait fait Albert Camus, les actes de torture et les agissements des terroristes qui ont tué et mutilé des dizaines milliers de civils dont la seule faute était de vivre dans ce pays, décision prise 130 ans avant par l'Etat Français. Ne pas le faire, ce serait porter atteinte à tout le travail de ces générations d'hommes et de femmes courageux venus sur cette terre, souvent pour échapper à la misère ou pour demeurer Français.
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PRIX ALGERIANISTE RESULTATS DE LA DELIBERATION DU 16 SEPTEMBRE 2003
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Le jury du Prix Algérianiste " Jean Pomier": réuni à Narbonne le 16 septembre 2003 a décerné:
- le Prix Algérianiste " Jean Pomier" à : Georges Dillinger pour son livre "Français d'Algérie face au vent de l'histoire". Edition GD.
- la mention Livre Algérianiste 2003, prix témoignage: à
René Rouby pour son livre "Otage d'Amirouche" Edition ATURA
et à Hadjila Kemoum pour:" Mohand le harki" Edition Anne Carrière.
- la Distinction Algérianiste catégorie Art à:
Marion Vidal-Bué pour" L'Algérie des peintres" EDIF 2000.
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QU'AVEZ-VOUS FAIT DE NOUS ?
du Bachagha Boualam
paru sur "Trait d'Union" N°48, décembre 2000 bulletin de liaison de « l’Amicale des anciens instituteurs d’Algérie »
La seule mise en forme ( en gras et/ou soulignés ) est du rédacteur, ainsi que les commentaires. (passages en rouge) |
Dernière allocution du Bachagha BOUALAM à la tribune de l'Assemblée Nationale ( extraits ) dont il était alors vice-Président, le 5 juin 1962. ( juste un mois avant le 5 juillet !! )
Un mois plus tard, le Général De Gaulle lui retirait tous ses mandats électifs et l'envoyait, lui et les siens, planter du riz en Camargue…. La suite est connue : 150 000 soldats français musulmans égorgés… sans oser parler de leurs femmes et de leurs enfants !
Lâches et hypocrites, aucune Association des Droits de l'Homme ou antiraciste n'a défilé ; aucun homme politique, aucune église n'est intervenu. Silence … On tue …
( De Gaulle est certes le grand responsable, mais ce discours, devant les députés, dans l'enceinte emblématique de notre République met le peuple français et ses représentants devant leurs propres responsabilités )
Mesdames, Messieurs,
Depuis 18 mois ma place était parmi les miens, en Algérie. Pendant ce temps, vous arrêtiez notre destin. Je reviens aujourd'hui vous demander : qu'avez- vous fait de nous ?
J'ai servi la France, après mon père, pendant 56 ans. J'ai donné au pays un de mes fils. J'ai été loyal jusqu'au bout. J'ai engagé tous les miens. Avec eux, au prix de lourdes pertes, seuls, nous avons détruit la rébellion dans une immense région. Nous avons gagné et nous avons été désarmés. Nous avions battu l'ALN et vous l'avez implantée. Nous avions choisi : nous nous étions déterminés et vous nous exterminez. Le choix était alors simple : ou nous laisser égorger, ou fuir vers la métropole pour sauver nos enfants. La rage et le désespoir au cœur, n'ayant plus le droit ni les moyens de nous battre nous avons dû partir.
Derrière nous, pour la première fois, montait le drapeau blanc et vert du FLN. Nous laissons notre sol natal, mais aussi combien d'hommes qui s'étaient battus avec nous. C'est vers eux que va ma pensée. C'est au nom de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants que je vais vous parler. Ces hommes qui, depuis sept ans, sont en Algérie l'instrument de la France, l'instrument vivant, l'instrument de chair, ces hommes sans lesquels aucun des succès de la France n'aurait été possible, depuis sept ans et jusqu'à ces derniers mois, la France et son chef ont eu pour politique de les compromettre de façon irrévocable. Ils constituaient, récemment encore, la moitié des forces armées françaises. Depuis sept ans, ils tombent sous les balles ou sous les couteaux et pas seulement là-bas, dans les villes et dans les douars, mais ici, au milieu de nous, en plein Paris. ( Il aurait même pu dire " au milieu de vous " )
On leur avait juré pour toujours et à la face du monde la fraternité. Rappelez-vous ces hommes, ils n'étaient pas, ils ne sont pas un mythe. Vous les avez vus, tout le peuple de Paris les a vus, les a acclamés, les a portés en triomphe. Ce fameux 14 juillet 1958, notre fête nationale, sept mille d'entre eux, les plus valeureux, venus de leurs villages et de leurs villes, malgré les menaces, drapeaux en tête avec toutes leurs décorations avaient remonté les Champs Élysées, devant le chef de l'État.
Ces hommes, vous les avez appelés vos frères, vos compatriotes. Vous leur avez demandé, tout le pays leur a demandé de poursuivre le combat jusqu'au bout, c'est à dire jusqu'à la victoire, car celle-ci n'était possible que par eux, grâce à eux, à leurs sacrifices.
Ils ont répondu. Ils se sont battus. Ils ont cru qu'ils avaient gagné. Beaucoup sont morts. Aujourd'hui, dans toutes les villes et les villages d'Algérie, terrés et angoissés, ceux qui demeurent attendent que vous décidiez de leur sort. Oui, de leur sort et de celui de leur famille, car c'est pour eux une question de vie ou de mort. Depuis les accords d'Evian, le silence est tombé sur ces soldats d'hier, comme si leur existence même était un remords ou peut-être une gêne pour mener à bien une politique qui est - j'aurai le courage de le dire - une politique d'abandon.
En retirant l'Armée vous livrez nos terres et nos populations à la merci de l'ALN. Dans le bled on rançonne systématiquement les serviteurs de la France. Ailleurs comme chez moi, l'Armée reste l'arme au pied sur ordres de préfets qui reçoivent leurs consignes de l'ALN. Les assassinats se poursuivent.
Autrefois, un seul de ces cas aurait soulevé l'indignation du pays. Des jeunes filles sont enlevées et partagées entre les bandes de l'ALN ; des familles entières sont égorgées ; la vieille mère et les deux frères d'un moghazni de la région de Djidjelli, qui avait pu s'échapper, ont été sauvagement exécutés. Mais il y a pire encore ; je pense aux prisonniers européens et musulmans. Dans l'Ouarsenis, tout le monde sait que l'ALN détient prisonniers un officier et trois de ses soldats.
A Dra-El-Mizan des moghaznis prisonniers ont été mutilés au bras droit. Il existe à Rovigo un camp de prisonniers français et musulmans. Il court aussi ce bruit affreux selon lequel à Alger, en plein cœur de la Casbah, des dizaines d'européens sont détenus en des lieux connus des autorités. Celles-ci ont refusé d'intervenir. ( mouvements divers) . Et le commando Georges. Ses hommes, après s'être illustrés pendant des années au combat ont été désarmés et ils ont été massacrés ? Leurs deux officiers d'active, français-musulmans, ont subi une mort ignominieuse.
Voilà, Mesdames, Messieurs, le sort que subiront trop des nôtres. Je demande au Gouvernement : pourquoi n'avez-vous rien prévu, depuis des mois, alors qu'il était encore temps et que déjà l'abandon était décidé ? Pourquoi n'avez-vous pas depuis des mois, regroupé et protégé tous ceux qui sont désarmés ? Pourquoi avez-vous refusé en Algérie les autorisations de sortie vers la métropole, comme à ces supplétifs de Beni-Bechir repliés depuis des semaines à Philippeville ? Pourquoi enfin avez-vous décidé de refouler hors de notre patrie ceux qui, individuellement, parviennent jusqu'à Marseille ? Pourquoi menacer de sanctions des officiers qui se sentent jusqu'au bout responsables de leurs hommes et organisent leur retour vers la France ? Et si le Gouvernement me répond qu'il a tout réglé, tout prévu et qu'il rouvre l'ancien camp de prisonniers FLN du Larzac, cela ne me suffit pas. Il faut qu'on m'assure que là-bas, en Algérie, les autorités vont recevoir immédiatement l'ordre de regrouper effectivement tous ceux qui le veulent, à quelque titre que ce soit. Il faut qu'on m'assure qu'en tout lieu les moyens seront mis en œuvre pour les protéger. Car ce sont des milliers de personnes qu'il nous faut sauver avant le 1er juillet. Il faut sans plus attendre, Monsieur le Ministre, que le Gouvernement s'y engage. Le reste ne serait que tromperie. Faute de cet engagement, il ne resterait plus à tous les nôtres que 3 issues : mourir sous les balles FLN ; se suicider comme ce mokhadem de Canrobert ; prendre le maquis comme cet harka des Aurès disparue avec femmes et enfants.
Mesdames, Messieurs, le pouvoir qui est en place depuis quatre ans doit faire face à ce devoir élémentaire d'équité et de justice, en protégeant et en sauvant ces hommes. Ou bien il continue volontairement ( puisque, au moins par ce discours, il ne peut plus dire qu'il ne sait pas ) à fermer les yeux et, après avoir livré la terre d'Algérie aux rebelles, il livre aussi à l'ennemi d'authentiques français. Dans le cas contraire, le Gouvernement aura sur les mains le sang des innocents. Cela, de toute ma raison, je ne puis me résoudre à le croire. Il est encore temps. La France sait être grande et généreuse. Il ne s'agit pas seulement de sauver des hommes, il s'agit, dans ce désastre, de sauver l'honneur de notre pays.
Note de la rédaction du " Trait d'Union " : aujourd'hui encore, en cet an de grâce 2000, le complice de ces assassins, M. Bouteflika, vient, en plein Paris, invité à cette même Assemblée Nationale, non pas pour demander pardon ( ! ) mais pour insulter les survivants ! Et personne ne lui crache à la figure ? Chacun peut le constater :
TOUT EST PERDU … … MAIS SURTOUT L'HONNEUR !
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Le 25 septembre 2203 : en participation pour cette journée du souvenir en espérant enfin leur reconnaissance par des actes concrets. Bien cordialement. P.E. Muvien
ALLAH AKBAR !
Les mots paraissent stériles, superflus, impuissants
Pour traduire l’émotion que l’amitié ressent.
Mais notre compassion veut apporter la preuve
Que nous restons sensibles à vos biens dures épreuves,
A vos martyrs trahis, victimes expiatoires,
Lâchement abandonnées aux bourreaux de l’Histoire,
Au cynisme, à la morgue de ces vils responsables
Couverts d’ignominie et plaidant non coupables,
« Obéissant aux ordres », disent-ils, sans état d’âme
Et en faisant l’impasse sur une conscience infâme…
ALLAH AKBAR !
Dans un exode tragique dans une France délétère,
Vous avez enduré le dédain, la misère…
Traités comme des parias et livrés au malheur
Par une indifférence souillée de déshonneur,
En dépit des discours, des gestes artificiels,
Vous attendez en vain ce qui reste essentiel :
Une juste réparation des torts et préjudices,
Sans esprit mercantile, sans simagrées factices…
ALLAH AKBAR !
Enfants de l’Algérie, notre terre commune,
Le sort nous a liés dans une même infortune…
Nos mémoires se souviennent d’un passé révolu
Que nos vies imbriquées ne verront jamais plus…
Racines éradiquées par une « Indépendance »
Ayant rompu les liens séculaires de la France
Pour apporter au peuple, par le vent de l’Histoire,
Une autre joie de vivre. Mais cela reste à voir…
ALLAH AKBAR !
Puisse-t-il vous accorder, dans son Eternité,
La grâce que, sur Terre, vous avez mérité…
Pierre-Etienne MUVIEN
Pour le 25 Septembre 2003-09-22
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LES ECHOS DIVERS
"C'it eusses qui s'le disent"
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1) Sabotage contre Ispat à El Ouenza
http://www.lematin-dz.net/12112002/jour/sabotage.htm
La vieille mine de fer d'El Ouenza, cédée il y a deux années à la société indienne Ispat, a été la cible jeudi dernier d'actes de sabotage qui ont causé de sérieux dégâts dans l'infrastructure de l'exploitation.
L'incendie et les actes de destruction survenus durant la nuit ont touché la voie ferrée, qui sert au transport de la matière extraite jusqu'au complexe d'El Hadjar et qui coûte environ 200 millions de francs français. La conséquence directe de ce sabotage, qui touche une structure dont l'importance est capitale pour la production, est la rupture dans l'approvisionnement en matière première ; ce qui a poussé la direction d'Ispat à commander d'urgence un million de tonnes pour combler le déficit et respecter les délais du programme de production pour l'année 2002.
Ce cas est le premier qui touche un investisseur étranger. Même si la thèse de l'accident reste très probable, il n'empêche que les hypothèses de l'acte délibéré se soutiennent bien avec la piste terroriste, d'un côté, et, de l'autre, le crime économique que justifient notamment les appétits nourris autour de la mine qui constitue l'unique source de revenus pour la population locale.
Par ailleurs, en attendant de nouveaux éléments ainsi que les résultats de l'enquête qui doit établir ou infirmer la nature criminelle de ce sabotage, les propriétaires du gisement ont déposé une plainte contre X pour sabotage avec comme preuves des pièces trouvées à proximité des lieux et qui auraient servi au crime.
Nouri N
(Envoyé par Jean-Pierre Ferrer)
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2) Les Parcs Nationaux d'Algérie: ( Liberté Algérie)
Les Trésors de la nature négligés
Le dernier lion de l’Atlas a été tué en 1893 dans les Aurès et la dernière panthère vivant sur la terre algérienne a mordu la poussière en 1958 dans la wilaya de Béjaïa.../...
Saurons-nous préserver ces richesses inestimables et les milieux naturels dans lesquels on les retrouve ? Telle semble être la mission des parcs nationaux et des réserves naturelles. Entre 1923 et 1929, la France a créé en Algérie 10 parcs nationaux. Fait qui peut paraître très curieux, elle a pensé à créer des parcs nationaux en Algérie bien avant qu’elle ne le fasse sur son propre territoire.../...
Elevé au rang de parc national du temps de la colonisation en 1925, le massif de l’Akfadou n’a pas été repris par l’Algérie indépendante au même titre que les autres parcs créés par la France.
NDLR: "Fait qui peut paraître aussi curieux", la puissance exterminatrice a permis, en 130 ans, à une espèce en voie d'autodestruction, de passer de 1 million à 10 millions et a même transformé sa métropole honnie en laboratoire de génération spontanée. Seul vrai succès du Parc National de l'Algérie Française grâce à la volonté de son conservateur en Chef De Gaulle et l'aide du FLN: l'éradication complète du Harki et du Pied-noir .
(envoyé par Pierre Barisain)
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3) Qui sont les agresseurs du Rabbin Sarfaty ?
20 octobre 2003
Par proche-orient.info contact@proche-orient.info
Selon Michel Sarfaty, le rabbin de Ris-Orangis (Essonne) victime de violences, vendredi 17 octobre, alors qu'il se rendait à la synagogue, ses agresseurs sont des Maghrébins. Ils viennent de la cité de la Grande Borne à Grigny et les deux hommes étaient connus de la police.
Pour Michel Sarfaty, « les banlieues sont des terreaux d'antisémites réels, et non potentiels. Nous assistons à un retour de bâtons des stratégies mises en place par les associations pro-palestiniennes, par certaines associations musulmanes, et par une certaine extrême gauche. Les populations des banlieues n'ont en tête qu'une seule chose : la Palestine. »
NDLR: L'analyse est bonne mais pourquoi s'arrêter dans cette énumération ? La responsabilité va aussi vers ceux qui, sans être d'extrême gauche mais au nom de l'antiracisme, ont non seulement permis mais encore favorisé une immigration massive et sans contrôle. Ils ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis. La perte de l'Algérie française, Mai 1968, le regroupement familial de 1974 et le montage éhonté de Carpentras sont quatre étapes majeurs de ce processus qui nous mène à la guerre civile. Le communautarisme , c'est la Libanisation, et la Libanisation , c'est la guerre civile et la servitude.
(envoyé par Pierre Barisain) | |
4) l'Eglise de l'Ariane
24 octobre 2003
L'Eglise de l'Ariane à Nice (quartier chaud, énormément de "jeunes"...) a été entièrement saccagée, vandalisée, vitraux et crucifix détruits...
Seule FR3 Côte d'Azur en a parlé ; j'ai écouté attentivement Claire Chazal : elle a surtout parlé du Concorde et du clandestin mort de froid dans une soute de train d'atterrissage.
Comme c'est bizarre !
Nous ne sommes pas encore en période électorale, mais tous ce qui pourrait inciter les français à voter autrement est soigneusement occulté !
Quand la façade d'une mosquée est tachée de 2 projections de couleurs,on en parle pendant des jours !
(envoyé par Hervé Cuesta)
NDLR: Deux poids, deux mesures; ou une église, une mosquée. C'est la "démo crasse" !!
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A LA PORTE DE L'OUED
par Françoise Mesquida
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Dans ce récit, l'auteur nous entraîne sur les pas d'une petite fille d'Alger, nous faisant partager ses souvenirs d'enfance entremêlés de rires et d'insouciance. avec, en toile de fond, l'inquiétude face aux attentats... jusqu'à l'effroyable journée qui les a elle et ses sœurs, privées de leur mère.
" Ils vous l'ont tuée a dit papa. ils ont tué votre maman. " La douleur est toute puissante. Comment échapper à l'horreur ? Se réveiller du cauchemar ?... Cette vie brisée sous elle...des hommes nous l'avaient tuée sans nous laisser le temps de lui dire au revoir: Lui dire que nous l'aimions. "
A la douleur s'ajouta le déchirement de l'abandon d'un pays tant aimé et le chagrin d'un accueil hostile en France.
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MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté,
n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini
Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône vient de créer une nouvelle rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui sera liée avec les numéros de la seybouse.
Après avoir pris connaissance des messages ci-dessous, cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura
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De M. Gilbert Pavia
J'aimerais retrouver l'adresse et le téléphone de mes cousins Paul Xiberras et sa femme Jeannine née Lunardelli.
Les dernières adresses à Montbazon ou à Tours ne répondent plus.
Quelqu'un peut-il me renseigner ? Merci d'avance.
Adresse : Gilbert Pavia: g.j.pavia@net-up.com
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De M. Guy Mongenot
L'Adimad a réalisé des cassettes vidéo de l'inauguration de la stéle des fusillés. Elles sont en vente au prix de 15 euros.-à faire savoir à tous nos amis.
Pour l'achat des cassettes :pour ceux qui sont dans les Pyrénées Orientales, je peux leur en fournir en leur apportant ou par leur venue chez moi au prix de 15 euros.
Pour les autres, il faut s'adresser à ADIMAD Sud :
68, traverse des loubes, 83400 HYERES LES PALMIERS .tel : 04 94 57 68 65 au prix de 15 euros plus 5 euros de port soit: 20 euros
Salut et amitiés
Adresse : M. Guy Mongenot: micheguymonge@wanadoo.fr micheguymonge@wanadoo.fr
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De M. Gilbert Ibanez
Mise en page de la première partie de la plainte au TGI Paris et les motifs plus qu'arbitraires de l'ordonnance d'irrecevabilité.
http://www.algerie-francaise.net/plainte/
De nouveaux documents vont être ajoutés.
Une nouvelle plainte ne pourra être déposée que lorsque nos compatriotes et ceux qui se prétendent outrés de la façon dont De Gaulle et ses complices ce sont rendus coupables de crimes contre l'humanité, mettront la main à la poche pour nous aider à trouver les meilleurs avocats même s'il faut les faire venir de l'étranger.
Pour que la vérité soit enfin dévoilée, pour que nos morts laissés là-bas reposent en paix, pour que ceux qui ce sont sacrifiés afin d'honorer la parole donnée et pour que justice soit enfin rendue aux familles des fusillés.
Rien n'est plus écoeurant que de voir notre chef de l'Etat serrer les mains de nos bourreaux, des politiques véreux mettre des plaques pour honorer des criminels, des responsables de la télé présenter des émissions pour honorer des traîtres ayant pactisés avec l'ennemi permettant ainsi la mort de milliers d'innocents femmes et enfants, et la perte de nombreux militaires dont des jeunes du contingent qui au nom de la France se battaient pour la Patrie en danger.
http://www.algerie-francaise.net/valise/desinformation.shtml
http://www.algerie-francaise.net/valise/index.shtml
Nous avions dit non au 19 mars communiste -
Nous disons non au 5 décembre gaulliste.
Le pardon ne peut venir qu'après que la vérité soit dite.
Gilbert Ibanez
Adresse : Gilbert Ibanez : nouvelles@algerie-francaise.org
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De Mrs. Yves Rémy et Marcel Ferreres
La numérisation de l'état civil dit " Européen " d'Algérie. 1830?1962
Lu sur le site du CAOM:
Le Centre des archives d'Outre-Mer et le Service central d'état civil du Ministère des Affaires étrangères ont mené en étroite collaboration une opération d'envergure pour numériser et indexer les microfilms de l'état civil dît "européen" établi en Algérie de 1830 à 1961
Au Centre des archives d'outre-mer, le public a désormais accès, dans un espace multimédia dédié, à la totalité des actes centenaires de l'état civil dit "européen" des Français d'Algérie. La recherche se fait au moyen d'une base de données permettant des interrogations multiples sur les critères suivants : commune, année, type d'acte, nom et prénoms, Le résultat de cette recherche propose les images des actes correspondants.
Les lecteurs auront également la possibilité d'imprimer les actes. Par ailleurs, un accès Internet ne concernant que la base de données (noms, prénoms, communes, dates, types d'actes) sera proposé aux internautes. Les actes eux-mêmes ne peuvent en effet être mis en ligne conformément aux recommandations de la Commission nationale Informatique et Libertés.
Allez à l'adresse
http://sdx.archivesdefrance.culture.gouv.fr/ecfa/index.html
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De M. Jean Pierre Bartolini
RECHERCHE DE DOCUMENTS:
Je recherche, même des photocopies des N° de la revue "Les Grands Hommes Bônois" de M. D Giovacchini.
De même, je serais preneur des N° "de la Dépêche de l'Est", de la "Seybouse"
ou de tout autre publication Bônoise ou pas, comme : "Le Réveil Bonois"; " Le Ralliement";
"L'Indépendant de Constantine" ; "L'Oasis" ; "L'Akhbar" ; "Le Morbacher" ; "Le Courrier de l'Algérie";
"Le Commerce Algérien, de Sétif" ; "Le Sémaphore" ; "La Gazette des Abonnés" ; "L'est Algérien";
"Le Mahouna" ; "Le Progrés de l'Algérie" ; "Le Zeramna" ; "L'Electeur Libre" ; "Le Potache" ;
"La Démocratie Algérienne" ; "La Dépêche de Constantine" ; "Démocratie" ; "Dépêche de l'Est" ;
"Le Courrier de Bône" ; "La Liberté" ; "Le Petit Bônois" ; "Le Bônois" ; "L'Impartial" ; " Echo de Bône" ;
"La Gazette Algérienne" ; "L'Avenir de l'Est" ; "Echo d'Hippone" ; "La Petite Revue Agricole" ;
"Le Chêne Liège" ; "Les Clochettes Bônoises" ; ETC...
"Le Calvaire des Colons de 1848" de Maxime Rasteil.
Ces recherches sont faites pour sauvegarder numériquement, et faire connaître notre passé. Ce site en fait foi.
Il va de soi, que ces journaux devront être mis en lieu sur, accessibles facilement à tous (toutes communautés confondues d'hier et d'aujourd'hui).
Seules la connaissance et la diffusion permettront la sauvegarde de notre mémoire, de rétablir des vérités
et de montrer au Monde que nos communautés vivaient trés bien ensemble.
Je remercie d'avance tous les chercheurs.
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MISE A JOUR DES RUBRIQUES
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