Lambda de Fort de l'Eau
« Ensemble », c'est d'abord souder notre population, toutes races, confessions, origines, situations sociales confondues et ce par le rappel et l'échange des souvenirs d'Algérie, de tous les membres qui la composent. C'est vrai qu'en l'état des désastres qu'a dû subir notre génération, nous avons un besoin viscéral d'avoir des nouvelles des uns et des autres, aujourd'hui éparpillés de par le monde ! Notre drame, c'était hier et les plaies sont et seront à jamais béantes tant que la vérité ne sera pas reconnue, et notre honneur rendu.
« Ensemble » c'est ensuite, regrouper et recenser en tant que de besoin, les témoignages que nous devons à l'histoire en général et à nos enfants en particulier, en raison de la traîtrise, de la forfaiture, des mensonges éhontés qui sont professés par ceux-là même qui, à l'origine de ce désastre aux répercussions non encore terminées, sont souvent chargés de l'écrire ! Un comble.
Ensemble, c'est donc un sigle de ralliement pour se battre et faire entendre la vérité, faire reconnaître enfin, l'immensité de l’œuvre accomplie par nos Pères, ces géants méconnus et sacrifiés, dans l'une des plus belles pages de l'histoire de la France.
L'Histoire de l'Algérie n'est pas d'ailleurs, un cas isolé où se seraient produits les plus grands actes d'héroïsme sur des théâtres éloignés de la Métropole!
L'Afrique en général a vu défiler ces grands Seigneurs de la civilisation. Pierre SAVORGNAN DE BRAZZA, DE BOURNAZEL et tant d'autres sont venus apporter aux autochtones depuis la Métropole, essentiellement : la médecine, l'écriture la langue , la civilisation et ses progrès. Sacrifice suprême, au prix de leur vie souvent, ils ont soulagé la misère et formé des populations tribales aux mœurs archaïques, inventoriant la géographie mondiale, l'ethnologie et les connaissances de ces pays.
L'Asie si lointaine à l'époque, a vu rayonner notre FRANCE en COCHINCHINE, au SIAM, au TonKin et toute cette INDOCHINE où demeurent encore les strates de notre civilisation et le souvenir de ces professeurs, instituteurs, médecins mais aussi commerçants, juristes, terriens, qui ont permis aux populations bien souvent de pouvoir enfin manger à leur faim !
Toutefois, l'Algérie demeurera toujours un cas spécifique pour plusieurs raisons.
D'abord, il s'agissait d'une « région » de France au même titre que la région Languedoc-Roussillon, ou encore la PACA, ou encore la Bretagne. Cette région étant constituée de trois « départements » Français, relevant de la République une et indivisible, au même titre que pourraient l'être l'Hérault, le Gard, l'Aude ou la Corrèze et j'en passe!
Ensuite, de par sa proximité avec la Métropole ! ALGER n'est qu'à une heure d'avion de MONTPELLIER ou de MARSEILLE, il n'en faut guère d'avantage pour relier MARSEILLE ou MONTPELLIER à PARIS ! C'est un peu comme si notre belle bleue n'était qu'un lac bordé de deux rivages Français!
Bien que trahie maintes fois pour tenter de justifier l'inqualifiable, l'histoire de la création de l'Algérie est pourtant connue des métropolitains. Ils savent bien l’œuvre civilisatrice accomplie dans ce pays par leurs propres Pères ! Les mensonges sur ce passé historique feront toujours, du déchirement que nous avons vécu, l'inguérissable abcès de la France.
Je ne reviendrai pas sur l'histoire de la création de l'Algérie.
Les lecteurs de la revue « Ensemble » la connaissent et je n'aurai pas l'impudence de la leur rappeler. Pour les autres, qui voudraient bien s'informer, il existe des bibliothèques entières qui pourront leur confirmer combien ils peuvent se montrer fiers d'être descendants de Français qui ont fondé l'Algérie, pas nécessairement en s'y expatriant, mais simplement comme citoyen d'une France à l'époque entreprenante, généreuse, courageuse.
C'est à la même époque d'ailleurs, que depuis notre vieille Europe, s'exilaient par bateaux entiers, des colons vers les Amériques, l'Afrique, l'Australie et ces lointaines contrées aussi inconnues que l'était alors l'Algérie. Il n'est qu'à comparer leurs comportements et attitudes à l'égard des populations rencontrées ! souvent décimées, chassées de leur territoire, parquées dans des réserves, qu'est-il advenu de ces populations autochtones d'Amérique, d'Australie ou d'ailleurs ?
Nos soldats, magnifiques de courage, d'abnégation, ont porté l'honneur de leur drapeau et imposé la paix où régnaient les guerres tribales.
Bien sûr, et de tout temps, comme en tous autres lieux, des exactions ont été commises et sporadiquement, des heurts inévitables se sont produits, confrontant deux idéologies, deux religions, deux éducations, deux modes de vie différentes. L'Algérie avant la France, ce n'était que cela ! tribus contre tribus, razzia pour le plaisir de la razzia, et nos marins de la Mare Nostrum d'alors en ont largement payé le prix! En est-il différemment aujourd'hui, ici ou là ?
Mais l'ensemble du pays vivait en harmonie, bénéficiant des mêmes droits et soumis aux mêmes devoirs.
J'affirme avoir été instruit dans l'école communale de mon petit village, par un instituteur kabyle, notre classe comptant 58 élèves, dont deux européens exclusivement. J'ai appris les spécificités et la richesse de notre langue française en arabe ! Et je n'ai rien oublié de ce formidable enseignement, servi par un homme compétent, généreux, soucieux de son rôle et de l'importance qu'il avait dans le devenir et la vie de ce qu'il appelait ses enfants !
J'affirme avoir rencontré d'autres musulmans, Cheikhs, Hadjs, propriétaires terriens, fonctionnaires, qui m'ont beaucoup appris, se conduisant comme des chevaliers, de véritables seigneurs quant à leur philosophie, leur morale, leur comportement, leur hospitalité, mais aussi leur courage. Beaucoup d'entre eux, avaient montré leur attachement et leurs remerciement à l'endroit de la France, en se rangeant au côté de nos soldats aussi bien en 1914 qu'en 1940, mais aussi en 1954 ! Beaucoup d'entre eux pouvaient légitimement arborer la croix de valeur militaire, la croix de guerre, la légion d'honneur. J'éprouve aujourd'hui encore, un immense respect pour ces personnages qui en remontreraient à bien des Français.
Ils furent d'ailleurs les premières victimes sacrifiées par les égorgeurs sur l'autel imbécile et mensonger de ce qui allait devenir la guerre d'Algérie.
Nos détracteurs ont avancé que les « colonialistes » avaient usurpé une terre qui n'était pas la leur : Mensonges : En 1830, la population musulmane totale de l'Afrique du nord comptait moins de trois millions d'individus, disséminés sur cet immense territoire, en nomades, et autres tribus non sédentaires (cf. « histoire de la colonisation Algérienne » : Hypollityes PEUT ALGER 1854).
Nos détracteurs ont annoncé que les « colonialistes » avaient asservi tout un peuple le rendant esclave des grands propriétaires terriens ou encore, le limitant à des tâches subalternes. Mensonges. J'affirme avoir connu autant de propriétaires terriens musulmans que français, lesquels employaient la même main d'oeuvre que ne demandait guère autre chose. J'affirme avoir connu des médecins, des avocats, des pharmaciens, des fonctionnaires, des officiers musulmans, et dont le talent n'était contesté par personne. J'affirme avoir connu des commerçants musulmans, construisant leur vie avec la même bonne fortune que tout autre commerçant français sinon mieux, en l'état de contraintes salariales auxquelles ils échappaient
Nos détracteurs ont avancé que les « colonialistes » ont commis des horreurs et nos soldats la torture, justifiant ainsi la révolte de la population musulmane. Mensonges encore : .
Français dis-moi : as-tu déjà vu toute une famille, homme, femme, enfants, parents, animaux domestiques, bétail, égorgés et baignant dans une mare de sang ? Connais-tu l'odeur de ces massacres ? As-tu déjà entendu le bourdonnement des mouches, vu la vermine ronger ces malheureux condamnés pour n'avoir commis d'autre crime que d'être Chrétiens ?
Français dis-moi : connais-tu les ravages provoqués par une bombe cachée dans un couffin, explosant dans un grand magasin, à une heure de grande fréquentation ? Sais-tu les conséquences de ces massacres aveugles, sur des enfants, des femmes, des hommes, des vieillards sans défense ? Sais-tu que ces bombes, l'argent et le financement des ces hordes d'égorgeurs, étaient assurés par des français se réclamant d'une idéologie gauchiste extrémiste ?
Français dis-moi : sais-tu ce que l'on ressent, lorsque l'on voit des officiers félons, ordonner de tirer sur des populations civiles qui brandissent le drapeau tricolore en chantant notre Marseillaise ?
Français dis-moi -. sais-tu ce que l'on ressent lorsque l'on voit l'armée Française rester sans bouger, l'arme au pied, pendant que sous ses yeux, le FLN massacrait plus de 3500 personnes ayant marqué leur attachement à la France, y compris Harkis avec femmes et enfants.
Français dis-moi alors: Pourquoi ces crimes, pourquoi ces mensonges ?
Alors oui, j'ai crié, alors oui j'ai hurlé et le hurlerai encore et toujours mon indignation, ma révolte contre tant d'injustice.
Nous n'avons pris la place de personne en Algérie !
Ce Pays, c'est Nous, Français d'Algérie, pieds noirs, qui l'avons construit, de toutes pièces à la sueur du front de nos Pères, et au prix de sacrifices dont tu n'as même pas idée !
Nous n'avons fait que défendre nos vies en Algérie et défendre l'Algérie elle-même contre ces hordes qui méprisent notre civilisation et ses progrès, pour mieux asseoir leurs propres turpitudes!
Nous n'avons souhaité rien d'autre que de rappeler la souveraineté de la France sur cette terre que les Pieds noirs lui ont apporté.
Français dis-moi : sais-tu ce que c'est, qu'une nuit, l'arme sur la tempe, tu dois tout abandonner, ta maison, tes biens, ton travail, tes amis, tes souvenirs, pour fuir ? et pour aller où ?
Abandonner mes biens a été difficile. Abandonner mon cimetière a été un déchirement. Car vois-tu français, mon grand-père et son père avant lui, sont morts trois fois :
- une première fois, les reins cassés pour avoir défriché et travaillé une terre aride, les mains crevassées et le visage buriné par un soleil de plomb,
J'ai aimé, j'ai pleuré et regrette encore cette Algérie que j'ai connue.
Celle d'aujourd'hui me donne la nausée, et je plains plus que je ne blâme ces malheureux imbéciles qui pensaient que, prenant nos maisons, nos commerces, nos terres, transformant nos églises en mosquées, trouveraient à travers leurs crimes le bonheur d'Allah ! Où sont-ils aujourd'hui ces criminels impunis ? Incapables notoires pour vivre dans ce pays pourtant si riche que nous leur avons laissé, seraient-ils en France actuellement, vivant des prébendes d'un état dispendieux, bénéficiant par naissances multiples interposées, de nos aides diverses qui d'ailleurs menacent nos organismes sociaux ?
Qu'ont-ils fait de mon Pays où la barbarie a repris ses droits ? Car comment qualifier autrement, ces crimes contre l'humanité qui se perpétuent encore aujourd'hui au détriment d'une population civile désarmée ? Comment qualifier autrement, l'atroce agonie de nos malheureux moines égorgés de FIBERGINE demeurés dans ce Pays pour tenter d'y maintenir l'évangélisation et la paix du Christ, soulager les misères de ces femmes, vieillards et enfants, retournés à devoir vivre chichement!
J'ai rejoint la Métropole, que, comme beaucoup de Pieds noirs, je ne connaissais qu'à travers les livres d'histoire, et l'enseignement de mes professeurs. Je confesse une grande naïveté, car j'avais de la Mère Patrie une image un peu « victorienne ». Les agissements de tous ces traites qui avaient soutenu le fellagha ne pouvaient que résulter de marginaux que les tribunaux un jour condamneraient inexorablement!
Pour moi, la France, c'était depuis toujours, le pays de grands soldats, et sans remonter à VERCINGETORIX, CHARLEMAGNE, DUSGUECLIN, JEANNE D'ARC ou LOUIS le quatorzième, mais plus près de Nous, LYAUTEY, LECLERC, JUIN et tant d'autres encore, venaient conforter mes convictions.
Pour moi la France, c'était NAPOLEON et les grandes réformes, sa conception de l'Europe, et ce fameux code civil qui a encombré bien de mes nuits d'étudiant.
Pour moi la France, c'était des hommes et des femmes scientifiques de renom, des inventeurs de génie, des grands chirurgiens, de grands littéraires, des peintres de talent, des musiciens immortels.
Pour moi la France, c'était aussi le peuple de fraternité, de la générosité, du courage, de la justice et puis aussi, cet esprit « gaulois » où l'on peut faire des choses très sérieusement sans se prendre au sérieux.
Pour moi à l'époque et surtout, la France c'était la Paix ! pour moi la France, c'était ..... la France!
D'ailleurs, dans ma Famille et au plus loin que remonte ma mémoire, nous avons servi cette France là, en 1870, en 1914 et en 1940, et 1954 bien sûr.
J'aimais cette France, viscéralement.
Aujourd'hui je regrette et je pleure cette France là !
Car à l'évidence cette France n'est plus !
Que reste-t-il en effet et qu'observons-nous aujourd'hui, de nos institutions, de nos structures, de notre société en général ?
L'Armée - notre belle et grande muette, politiquement mal dirigée et mal commandée, a sacrifié, en condamnant elle-même, ses plus grands officiers, ses plus grands décorés. Vainqueur sur le terrain, et malgré tous les sacrifices consentis, que reste-t-il de notre grande armée et de son honneur aujourd'hui ? Certains corps d'élite auxquels je me raccroche comme un désespéré, fier d'observer l'anniversaire de CAMERONE ou encore le comportement de certains de nos petits gars sur les T.O.C.
La Police - l'une des meilleurs du monde hier encore, a baissé les bras, en l'état des instructions qui lui sont données où il leur est permis de se faire tuer, sans pouvoir ni riposter, non plus que de remplir la mission qui lui revient de droit. Notre police a perdu sa conviction, son efficacité, et on la comprend ! Il n'est d'ailleurs que d'observer le nombre de suicides dans ses rangs ! Une médaille attribuée hypocritement à titre posthume, ne fait pas revenir un père dans son foyer. S'installe donc dans nos banlieues, un état de non droit, où règnent la terreur, le viol, le vol, le crime. A nos portes, à nos dépens !
Le Magistrat - tiraillé dans les méandres intellectuels juridico-politicosocio-économiques, en regard d'un rôle toujours de plus en plus surchargé, notre magistrat a perdu tout le respect du justiciable. Il n'est que d'observer la tolérance accordée lors de certains jugements qui pourraient parfois confiner au laxisme. Sans parler encore de la responsabilité, lors de récidive, qui revient au juge d'application des peines ! Où est l'exemplarité de la peine, quand un repris de justice, condamné de multiples fois pour des faits identiques, se fait reprendre une fois encore en flagrant délit ?
La Politique - Je ne connais pas un seul pays aujourd'hui, où l'homme politique soit tombé aussi bas que le notre. Servile, son seul objectif consiste aujourd'hui à se faire élire. Elu, son seul objectif sera de se faire réélire. Entre temps, il disposera de fonds colossaux, prélevés au travers d'une fiscalité parmi les plus lourdes du monde ! Le Crédit Lyonnais, les détournements de la Sté ELF, le sang contaminé, sont des scandales que la décence hier encore, aurait conduit leurs auteurs au suicide. Aujourd'hui, non seulement chacun demeure accroché à son poste, à son titre, et à leurs avantages, mais encore, mais encore, par le jeu de découpages électoraux soigneusement étudiés, ils gouvernent encore notre Pays sans aucune vergogne. Outre une immunité parlementaire bien pratique, il peut s'auto-amnistier, et/ou bénéficier encore de juridiction spécifique. Ce Politique a perdu toute confiance de ses électeurs. En l'état de telles prévarications, voter n'a plus aucune signification, et pourrait même s'entendre comme de la complicité
Le Clergé - En perdant sa soutane, en abandonnant la langue universelle de l'église catholique romaine, en s'immisçant dans la vie politique; le prêtre a perdu son âme. Comment pourrait-il s'occuper des nôtres ? et qui demain, s'en occupera en l'état même du peu de voeux prononcés chaque année ? Alors même que par ailleurs, l'intégrisme avec toute sa rigueur, impose de nos jours ses lois à une population mondiale en fulgurante expansion
Le citoyen - assisté de chaque instant, indemnisé de tout, bénéficiaire de tous les droits sans aucune contre partie, manipulé lors de chaque consultation électorale par les promesses d'un éden toujours à venir, bénéficiaire d'allocations, d'indemnités, de revenus d'insertion, et j'en passe, notre citoyen français a perdu totalement sa lucidité, voire sa fierté. En regard de son environnement, et de la carence des pouvoirs publics, il se croit autorisé aussi bien à brûler un feu rouge, stationner n'importe comment et n'importe où, qu'à se conduire comme il vit : en se moquant des autres ! se complaisant dans le loto ou le tiercé, il envahit les stades ou les nouveaux jongleurs de foot constituent ses nouveaux dieux, passant allègrement des vacances d'hiver aux vacances d'été, les ponts en congés de maladie, son principal souci demeure de travailler de moins en moins et gagner de plus en plus, deux choses incompatibles.
La Cellule Familiale - Elle était le creuset où se construisait l'unicité culturelle, sociale et économique du couple et de ses enfants. Le sacrement du mariage et les dispositions du code civil cimentaient cette union dans laquelle s'épanouissaient les acteurs socio-économiques. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Union libre, concubinage reconnu, naissance sous « x » avortements légalisés, divorces en permanente augmentation, ont fait exploser cette pierre angulaire sur laquelle reposait l'équilibre de la société civile 1 Les prochaines dispositions relatives au pacte social légaliseront désormais l'union d'homosexuels et ainsi la boucle sera bouclée de la plus parfaite dégénérescence de notre société.
D'ailleurs, l'exemple vient d'en haut, où le palais de l'Elysée, lupanar de luxe, abritait les amours autrefois qualifiés de coupables du président de la République avec sa maîtresse et leur fille illégitime ! La France ferait mieux de se taire en regard des critiques qu'elle martèle quotidiennement à l'endroit du Président CLINTON qui en l'occurrence n'est qu'un enfant de chœur !
Nos Jeunes - Alors qu'ils sont notre avenir, alors qu'ils sont les forces vives d'un pays, alors que tout devrait être conçu pour eux, les meilleurs de nos étudiants, sous couvert de stages à effectuer à l'étranger, ont quitté notre Métropole, et ils ont largement bien fait. Ceci se vérifie à LONDRES notamment, où plus de 280000 jeunes français travaillent aujourd'hui en contrepartie de salaires très performants. C'est donc dire que ceux d'entre eux qui nous restent doivent, soit de se plier aux contraintes socio-économiques de notre paysage professionnel, chercher un travail, une dignité d'homme ou de femme, avec les difficultés que l'on sait, soit se lancer dans l'aventure individuelle, où ils sont chassés et tirés comme des lapins au coin du bois, par les diverses charges sociales et fiscales auxquelles ils se trouvent soumis et qui dans une trop grande majorité de cas, les conduisent à la faillite. Notre Pays perd sa meilleure jeunesse. Je ne parle là que de nos enfants, sans bien entendu aucune référence à ces Jeunes casseurs de banlieue, qui ne sont qu'un ramassis de vulgaires bandits, mineurs ou non !
Nos Artisans - Ce sont les sacrifiés du régime. Malgré leur courage, leur obstination, leur créativité, leur bonne volonté, leur compétence, ils succombent sous le poids des charges qui les écrasent. Dans un marché dont on prend conscience aujourd'hui qu'il est mondial, comment voulez-vous que nos artisans puissent emporter des marchés, quand la concurrence est allégée de toutes les contraintes sociales et fiscales qui pèsent sur leurs épaules. En conséquence beaucoup s'expatrient et créent leur propre structure à l'étranger qui les accueille avec le respect dû à leur compétence. C'est un énorme gâchis intellectuel et financier !
Nos artistes - tous les goûts bien entendu sont dans la nature et il faut de tout pour faire un monde. Mais je ne pense pas que nos impressionnistes traversent les siècles avec le même bonheur qu'un DE VINCI, LE NAIN par exemple ou que notre musique disco se chante demain comme les sonates de J.S. BACH, HAYDN, MOZART, SCHUBBERT et plus près de nous, STRAVINSKTY ou encore RAVEL ! Quant on voit les subventions accordées par le ministre de la culture de la France, prélevées sur nos impôts, à des structures répondant au nom de « Nique ta Mère » on est en droit de s'interroger sur les valeurs qui sont devenues les nôtres aujourd'hui. Nous avons même perdu ce qui a fait la grandeur de la France : ses artistes et leur talent ! Je pense même que nous avons perdu la raison tout court !
Je pourrais ainsi continuer à parler de certains de nos sportifs, aussi largement payés que dopés, bien entendu décorés de la légion d'honneur (c'est évident) ou bien encore de nos banlieues qui s'enflamment chaque jour sans aucune poursuite, dans un état de non droit. Je pourrais aussi évoquer la morale élastique, les grandes combines d'état major des Grands partis politiques qui n'ont d'autre mot à la bouche que celui de démocratie, et qui agissent en toute immunité, dans leur seul intérêt.
Durant la dernière guerre, CHURCHILL s'adressant aux Français leur dit un jour « vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur, vous avez eu quand même la guerre ».
Pour l'ensemble de ses démissions en général et pour l'Algérie en particulier, Français, il en est de même. Vous avez choisi le déshonneur, et vous avez la guerre. Car vous l'avez toujours la guerre, sur le territoire métropolitain certes. Elle se prolonge aujourd'hui de la même manière que nous l'avons vécue, par les mêmes acteurs, par les mêmes moyens : la terreur, le viol, le vol, l'argent de la drogue, le crime. Au rasoir ou au couteau, dans le métro, les couloirs, les rues de certains quartiers, et bien entendu, ce que l'on appelle désormais les banlieues. Et l'on retrouve notre police impuissante à entrer dans ces lieux de non droit. Avec le SAMU et les pompiers, c'est le droit et la civilisation qui reculent, faisant place pour une chienlit qu'il faudra bien juguler un jour autrement que par des remontrances de pacotille qui ne font trembler que la voix de nos juges totalement débordés et impuissants.
Et pourtant !
Et pourtant, Dieu merci, la plus grande majorité de ce Pays est composée d'hommes et de femmes travailleurs, attachés à des valeurs immuables. Ces gens « normaux », généreux de tous horizons et de toutes conditions, les petites gens, les honnêtes, sans grade, la bonne et tranquille population, aspirent à la paix. Cependant, marginalisés, manipulés, anesthésiés, ils observent un silence coupable que ce soit par égoïsme, par lâcheté, ou par étouffement.
Alors, tel un cancer qui nous envahit, notre douce et belle France, chantée depuis l'antiquité pour ses paysages, sa grandeur d'âme, sa douceur de vivre, est en train de mourir.
Dis-moi Français qu'as-tu fait de ton Pays ?
(Revue Ensemble, N° 217, Avril 1999, pages 12 à 19) |