Nous voici arrivé au temps des vacances, bien méritées, suite aux ennuis subis après des agressions virales qui ont empêché la sortie de la gazette le mois dernier, nous voici avec ce numéro des vacances. Dans ce numéro, de nouveaux récits, de nouvelles photos de classe, des bônoiseries, tout cela dû à la plume d'auteurs anciens ou contemporains et à la gentillesse des expéditeurs.
C'est formidable cette solidarité que je trouve sur le site Bônois mais il faut le dire aussi sur la quasi totalité des sites Pieds-Noirs.
L'Union des Pieds-Noirs que tout le monde attend et espère malgré les prémices du début d'année, cette Union se manifeste sur Internet. Cette Union se réalise grâce aux nombreux liens que nous avons établi entre sites.
L'UNION, l'Union que tout le monde préconise et clame a été très diversement suivie lors des manifestations organisées aux quatre coins de France pour la commémoration des 40 ans de notre Exode Forcée.
Toutes ces manifestations ont été organisées sans grande concertation et sans cohésion quand aux dates, pour ne parler que de cela.
J'en veux pour exemple NÎMES, où un comité d'associations (le premier) s'est constitué depuis septembre 2001 avec la participation matérielle de la municipalité de Nîmes pour l'organisation de deux journées, les 22 et 23 juin 2002.
Ce Comité s'est dépensé sans compté pour le faire savoir par courrier et par distribution de circulaires lors de chaque rassemblement connu de Pieds-Noirs. Et même par Internet sur ce site.
La très grande majorité des associations Pieds-Noirs (au moins 400) avait eu connaissance de ces dates suffisamment à l'avance pour s'organiser, apporter leur petite pierre à l'édifice et ne pas commémorer aux mêmes jours, comme cela s'est passé à Marseille, Toulon, Nice, Toulouse et d'autres villes.
Toutes ces villes ont bâtie des manifestations à la hâte (parfois quelques semaines) sans se préoccuper que cela favoriserait la dispersion des forces, des moyens et surtout des Pieds-Noirs.
QUELLES EN SONT LES VRAIS RAISONS ?
Là, je pense qu'il est temps et je croie qu'il faut mettre les pieds dans le plat et le dire.
Dans chaque association, il y a de vrais bénévoles mais aussi des gens que la vie ont rendu sectaires. Ceux là veulent garder un bout de gras, gras par l'honneur d'être,,, ou de paraître important, gras par l'individualité qu'ils manifestent, gras par les honneurs reçus sans bien souvent s'apercevoir que cela les anesthésie. Et le pire c'est qu'ils n'admettent pas que des idées venues d'ailleurs pourraient être écoutées et prises en compte. Certains n'ont pas encore compris que les vieilles querelles stériles doivent être enterrées lorsqu'il s'agit de la sauvegarde de notre Mémoire.
Lorsque l'on voit cela, c'est à croire que ces Pieds-Noirs qui oeuvrent à leur façon, veulent rester entre eux et ne pas admettre la diversité qui se manifeste actuellement par la prise de conscience des jeunes et moins jeunes.
Ce problème se rencontre aussi chez nos frères Harkis.
Moi aussi, j'aurai pu bouder Nîmes, car après avoir reçu l'invitation et avoir fait par deux courriers la proposition d'être présent avec le site à cette manifestation et qu'en plus je pouvais engager d'autres site Pieds-Noirs à faire de même, ces courriers sont restés lettres mortes, sans réponse. Cela ne m'a pas empêché d'être présent, de participer et de le reprocher amicalement aux organisateurs. La réponse a été : des voix se sont élevées contre la participation d'Internet.
Nous touchons un des problèmes, Internet fait peur à certains, car ils pensent qu'ils perdront du pouvoir. Ils n'ont pas compris qu'Internet, c'est le seul et véritable endroit et outil où notre mémoire pourra se perpétuer et se diffuser, grâce aux jeunes qui pourront s'enrichir et ensuite renforcer les associations.
- Pourquoi le seul endroit, parce qu'il ne faut pas compter sur les médias. Quand aux livres écrits, en plus du temps que la plupart d'entre nous ne peut consacrer, pas très connus et très souvent, par leur prix ils sont inaccessibles.
- Pourquoi ne l'ont ils pas compris ou pas voulu (à Nîmes comme ailleurs), parce bien souvent, ils n'ont pas voulu faire ce véritable travail de mémoire et que cela les gène quelque part.
Beaucoup d'associations, que nos détracteurs nomment couscous-merguez, s'éteindrons petit à petit car elles ne trouveront personne pour prendre le relais.
Pour ma part, j'applaudi lorsqu'il y a des initiatives pour réaliser des vrais Unions d'associations comme au Barcarès, Cagnes sur Mer et à nîmes.
Autre exemple : Pour la commémoration des 40 ans de notre exode à Perpignan, là aussi un programme a été établi, un programme certes léger, sans grande concertation entre les 38 associations Pieds-Noires du département et leur participation. POURQUOI ?
Dans le cadre de ce programme, je ne peux passer sous silence la petite exposition sur notre mémoire. Sans critique sur le contenu de l'exposition, car chacun fait avec les moyens matériel et humain dont il dispose, mais c'est le lieu qui m'a grandement choqué.
En effet, cette exposition de " Notre mémoire " dans un endroit vétuste et délabré où certains des exposés, ET POUR RIEN AU MONDE, n'auraient voulu y retourner - cet endroit est l'ancienne prison de Perpignan, dans un quartier où peu de monde ose s'aventurer.
ET, quand je pense que des associations Pieds-Noires ont accepté que notre mémoire ainsi que la stèle, financée par les Pieds-Noirs, qui sera consacrée à nos héros fusillés de l'Algérie Française soit érigée dans ce lieu morbide; quand je pense qu'ils seront emprisonnés à perpétuité une deuxième fois et pourquoi pas fusillés aussi à l'inauguration, cela me révolte. Ils ne méritent pas et nous avec, ce nouvel affront.
IL FALLAIT que je le dise, ça soulage sans lever le poids de la peine.
A Nîmes, même si cela n'a pas été parfait : - manque de bénévoles - manque de participation active de certaines associations - manque de publicité par les médias mais surtout par les associations - et surtout tout cela a engendré un manque de public Pieds-Noirs et Harkis aux diverses conférences très intéressantes.
ET POURTANT le programme était très alléchant, très bien choisi, des exposants de qualité et dévoués, un spectacle final magnifique avec le seul vrai chanteur Pieds-Noirs, Jean Paul Gavino, aux arénes.
ALORS, rien que pour cela, bravo aux organisateurs de Nîmes et Perpignan et oublié les imperfections et malentendus (sauf pour le lieu à Perpignan).
Je dis aussi bravo à Cagnes sur Mer pour leurs manifestations de la fin mai et dont j'ai eu de très bons échos.(Dans mise à jour, voir aussi l'article de Pierre Rochiccioli, "Les P.N. cultivent le...)
J'en profite pour remercier Amy Hubbell, une jeune Américaine qui, après avoir fait le voyage, nous a fait l'amitié d'être présente ces deux jours à Nîmes. Amy est une jeune visiteuse et correspondante du site qui s'intéresse à la culture et à la mémoire des Pieds-Noirs et qui en prépare une thèse.
Amy Merci et reviens quand tu le veux, nous t'accueillerons les bras ouverts.
La jeunesse, eh bien, cette année est une belle année pour l'espoir, car comme j'ai pu le constater aussi bien sur Internet que dans les journées d'Uzès et de Nîmes, cette jeunesse était présente. A Nîmes, la conférence sur le 5 juillet 1962 d'Oran était animé par une jeune fille qui a été très applaudie par les spectateurs. L'intervention de deux jeunes Harkis a été un grand moment. Un grand espoir.
Chers amis, Pieds-Noirs, Harkis et patos (il y en a et merci à eux), grâce à Internet et à nos sites Pieds-Noirs, continuez à nous faire parvenir vos souvenirs, votre mémoire pour nous permettre de la diffuser et la faire connaître aux yeux du monde. C'est seulement ces actions qui pourront rendre possible la continuité de nos associations qui sont absolument nécessaires malgré tous les reproches que bien souvent pouvons leur adresser. La critique constructive ne peux pas faire de mal.
Après avoir mis les Pieds dans le plat, et il était grand, je vais les tremper dans la mer.
Je vous souhaite bonnes vacances à tous sans oublier de vous citer deux mots mignons et récents de gamins Pieds-Noirs.
Jean Pierre Bartolini
Le premier : C'est un gamin de 4 ans qui demande à sa mère.
" Dis maman, ou est Papy ?
Il est là haut dans cette étoile, répond la mère,
Eh bien, elle doit être grande l'échelle et papy il est très fort pour monter si haut. "
C'est le petit fils de mon ami Norbert Bétro décédé le mois dernier.
Le deuxième : C'est un gamin de 5 ans qui demande à sa mamie, le matin.
" le gamin : Dis mamie, c'est quoi ça ? désignant le blason des Bônois surmonté des deux Pieds-Noirs sur un tee shirt,
La Mamie : C'est une image qui représente la ville où est né pépé avec les pieds noirs comme pépé,
Le gamin : C'est quoi les Pieds-Noirs ?
La mamie : C'est des gens comme pépé qui ne sont pas nés ici ?
L'après midi alors que la mamie se reposait sur son lit, le gamin aprés avoir joué pieds nus, venant se mettre à coté d'elle et se regardant les pieds dans le miroir d'en face, dit:
" Tu vois, mamie, moi aussi je suis Pieds-Noirs, j'ai les pieds sales comme pépé "
C'est mon petit fils.