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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
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Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO
Profitons tant que nous le pouvons
Chers Amis,
Cette année la Seybouse sort après les fêtes des Rameaux et de Pâques. Avant j'aurais voulu vous souhaiter de passer de bonnes fêtes mais je n'ai pas pu le faire, faute de temps. Un temps qui passe à la vitesse grand V.
Bien sur qu'à chaque fête on repense à cette terre qui nous est chevillée au corps et aux bons moments passés tous ensemble, dans la pauvreté pour les plus nombreux d'entre nous, mais dans une fraternité que nous n'avons jamais retrouvée sur la terre d'exil. Ah les Saints-Couffins, les Gazadiels, les Mounas !!!
Tous les amis et la famille ont été dispersés et les moments de retrouvailles ont été rares pour la grande majorité de nos exilés. Certains diront que les P.N. ressassent sans arrêt leur passé. Eh bien oui, parce que c'est notre mémoire et c'est elle qui nous a tenu en vie et qui le fera encore très longtemps car le temps des cerises reviendra plus vite que ce que l'on croit et ceux qui ont pensé nous enterrer avec une loi scélérate (sur le 19 mars) en seront pour leur frais pendant que nous serons spectateurs de cette France qui se dégrade de plus en plus. Les manifestants pacifiques, contre une autre loi tout aussi dégradante, ont subi des violences des forces du pouvoir. Là c'était avec du gaz, demain ils connaîtront eux aussi les balles de leurs compatriotes comme les manifestants pacifiques du 26 mars 1962 et alors là, peut-être comprendront-ils enfin ce que nous avons subi et enduré.
En attendant, à la tête de cet état nous avons un gougoutse élu par des embabouqués et des gandouls qui vont en payer les premiers frais, et ils viendront pleurer ensuite. A vot'bon cœur, m'siou. Il faut faire avec….
Nous arrivons à ce mois d'avril où il ne faut pas se découvrir d'un fil, surtout avec un temps plus malade que jamais mais pas aussi fort que les affaires de l'Etat. Ensuite il commencera à faire plus beau et les sorties s'accélèreront, pour ceux qui le peuvent car malheureusement, la moyenne d'age dans la communauté née là-bas, va en s'élevant et il y a de plus en plus de disparus.
Alors Bonnes Fêtes à Tous, profitons tant que nous le pouvons...
Jean Pierre Bartolini
Diobône,
A tchao.
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JERBERT
ECHO D'ORANIE - N°277
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Qui se souvient de JERBERT ?
Vénérable justicier
Se jouant des policiers
Grand chef de la révolte
Contre le pouvoir despote
Qui se souvient de JERBERT ?
Grand épris de sa terre
Héros au grand coeur
Grand homme d'honneur
Fugitif libre traqué
De tous cotés attaqué
Par vaux et par monts
Le magnifique Edmond
Le grand Algérien
A la foi de Chrétien
Pour sauver le pays
Aux engagements trahis
Renouer la fraternité
Des deux communautés
Lutter sa raison de vivre
Tous n'osèrent le suivre
Homme à la fibre d'acier
Dénoncé emprisonné
A mort condamné
Puis justement gracié
A Fresnes, Tulle des durs séjours
Il revoit enfin le grand jour
Puis vient le poids des remords
A la recherche de ses torts
Le regret d'avoir été pris
De la patrie volontairement incompris
De ses deux ennemis
En son coeur point de haine
Seule une grande peine
Celle de son pays
Et de son peuple perdus
Chef à la divine âme
Il a du rendre les armes
Sensible des soutiens reçus
Ceux de Catherine l'avaient ému.
Catherine petite ingénue
Innocente petit être
Aux émouvantes lettres
Sans avoir pu lui parler
Le géant s'en est allé
Mais pour ne plus revenir
Avec aussi ton souvenir
Petite Oranaise inconnue
Qui se souvient de JERBERT ?
Le Raz-el-Aïnais
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LE MUTILE N° 199, 26 juin 1921
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FERNAND MERIC
Le souvenir, mot vague, plus ou moins persistant, qui déteint, s'effrite et se mélange â la poussière des choses vécues et oubliées, sous le vent pernicieux de notre siècle.
Après la souffrance, le peu de bien-être qu'on retrouve est goûté avec avidité, on y prend goût ; on recherche d'autres sensations meilleures. Comme un appel impérieux, le désir de vivre se fait sentir. On noie, dans le plaisir, le souvenir des mauvais jours. Telle est, en ce moment, l'effervescence qui bouillonne dans certains esprits, et les lointaines journées de la guerre et ses funestes conséquences, tous ces funèbres souvenirs sont oubliés. Notre mémoire, notre esprit, repus de tout cela, se sont laissés séduire par de beaux jours prometteurs de la paix et on a oublié beaucoup !..
Il y a un peu de notre modestie ! " Eh Bien ! oui, j'ai fait la guerre, je me suis distingué ; Tout cela est passé. Qu'on me laisse tranquille, maintenant. " Voilà la réponse, de tous les anciens combattants.
Lorsqu'on veut avoir quelques mémoires d'eux, c'est au prix de mille ruses qu'on leur arrache quelques souvenirs.
Mais ceux qui sont restés !.. Il est de notre devoir de commémorer leur sacrifice et de les tirer de l'oubli. Tous sont des braves ! Tous, plus ou moins ignorés et modestes dans leur sacrifice ; tous ont droit à ce culte du souvenir.
Le souvenir de ces plus pures figures françaises qui incarnent le courage et l'abnégation, ne devrait jamais nous quitter. Honorons ce culte, c'est la meilleure preuve de reconnaissance ! Honorons-le comme un croyant honore son dieu. Le croyant connaît le nom de son bienfaiteur ; nous, nous ignorons, souvent, les noms de ceux qui se sont sacrifiés pour nous, pour nous faire une vie meilleure.
Notre journal est le livre de ces martyrs de la grande cause. Nous ferons tout pour tirer ces noms de l'oubli et de l'indifférence, et nous continuons notre oeuvre en citant un vieil Algérois, un ami de notre journal, modeste héros tombé aux jours incertains des premières années de guerre.
Tel est le brave Fernand MERIC.
Mobilisé au 1er groupe d'artillerie de campagne, il partit au front dés les premiers jours de la mobilisation. Il acquit, dès son arrivée aux armées, la considération de ses chefs, de ses camarades et, de suite, fut nommé maître-pointeur. Intelligent, gai, entraînant, insouciant du danger, sans être imprudent, courageux, il faisait l'admiration de toute sa batterie. Il devait tomber, hélas ! Mortellement atteint, d'un éclat d'obus au ventre, face à l'ennemi.
Ses chefs perdaient en lui un canonnier hors ligne et un camarade. Voilà en, quels termes son capitaine s'exprimait : "MERIC ÉTAIT UN MAÎTRE POINTEUR HORS LIGNE, COURAGEUX ET DOUBLÉ D'UNE CAMARADERIE GAIE ET CONSTANTE, AUSSI NE LAISSE-T-IL QUE DES REGRETS DANS LA BATTERIE ET NOUS FERONS TOUT POUR LE VENGER. "
LA CROIX DE GUERRE AVEC ÉTOILE DE BRONZE LUI A ETE DECERNÉE AVEC LA CITATION SUIVANTE :
Ordre n° 2g
" Le chef d'escadron Maloigne, commandant provisoirement l'artillerie de la 37° division, cité à l'ordre de la 37° division
" Le maître-pointeur MÉRIC (Fernand), du 1er groupe d'artillerie de Campagne d'Afrique
Très belle conduite au feu ,sous un bombardement violent et souvent répété, a assuré le service de sa pièce avec beaucoup de courage et un mépris absolu du danger. "
Le chef d'Escadron MABIGNE; Com prov l'A.D. 37
Signé : MALOIGNE
" Le capitaine commandant la D° batterie,
Signé: " PERTUS:
La médaille militaire vient de lui être accordée à titre posthume, pour ses services rendus, avec la citation suivante :
Extrait du " Journal Officiel. Du 18 novembre 1920. "
Le Ministre de la Guerre,
Vu le décret du 1er octobre 1918, modifié par ceux des 4 décembre 1918 et 30 août 1919 ; Vu la loi du 15 juin 1920,
Arrête.
Article unique. - Sont inscrits au tableau spécial. De la médaille militaire, à titre posthume, les militaires dont les noms suivent ;
" MERIC (Fernand-Edouard), matricule 1651; maître-Pointeur au 1er groupe d'artillerie de campagne d'Afrique :
" Très belle conduite au feu, sous un bombardement violent et souvent répété a assuré le service de sa pièce avec beaucoup de courage et un mépris absolu du danger. Tombé glorieusement pour la France le 17 juin 1916.
(A déjà été cité)
Pour extrait et copie conformes,
" Paris, le 2 juin 192I."
" Le Chef de bataillon, chef de service
" ILLISIBLE. "
Nous transmettons à son père, marchand tailleur rue, Bab-Àzoun, et à la famille éprouvée, si estimée dans notre ville; nos sincères condoléances.
R. D'OTRANTE.
Un beau geste du Roi des Belges
Le Roi Albert a prélevé sur sa fortune personnelle une somme importante destinée aux soldats français qui du 1er au 31 août 1914, ont combattu sur le territoire de Belgique.
La somme de 300 francs leur sera attribuée après qu'ils auront prouvé avoir assisté au moins à un combat.
Ecrite à S.M, le Roi des Belges, à Bruxelles, en donnant le plus de détails possibles : numéro du régiment auquel ils appartenaient du 1er au 31 août et nom des endroits où ils ont combattu.
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CONTE EN SABIR
Par Kaddour
Fable imitée de la Fontaine
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LI CORBEAU Y LI CHACAIL
CONTE SABIR
On jor, mosio corbeau
Qui z'ti sor on z'arbre, tôt afi t'en haut
Y gardi dans son boche on fromage
(Ji crois qui 1'a voli dans l'village).
Mosio Chacail qui v iendra por promner,
Y dira : - Ji trovi pour ji biann dijouner !
Alors y viendra à côti di corbeau,
Y loui di : - Comme vos ites beau !!!
Vos avi one bile calotte,
On bil gili, one bile capote,
Y ji croir qui si vout chansons,
Y sont di mimes zitoff' qui vout pantalon
Vos ites li soltann dit cit itablissement.
Li Corbeau qui son biann content,
II ovrir son boche one moment,
Por ji chante one chanson di la Fabourite.
Ma mosio li Chacail, y son corir biann vite
Afic on grann corage !!
Por trapi li fromage.
Qui son tombi.
Apri ? y s'a sovi.
Li corbeau y ristrat tot à fi coillion
Ma biantôt y dira : " ---Cit Chacail cit oun Jouif !
J'ti va fir pitition,
Por risponsabiliti coulictif.
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La hollanderie
En Algérie, Le Commerçant M. Hollande ne vendait que ce qu'il connaissait, tandis que celui de France, nous vend de tout et du n'importe quoi sans le connaître et en plus il veut faire les installations de son n'importe quoi, qui n'est pas du bon lait ou du petit lait.
Comme c'est Pâques, vous pourrez faire un bon "Pic Nique" au lait hollandais, le Vrai.
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Le cotonnier existe en Algérie à l'état sauvage et en arbrisseau. Il y était déjà cultivé au Moyen Âge. Lors de l'arrivée des Français, en 1832, il est expérimenté au jardin d'essai d'Alger, mais comme une simple curiosité.
- La culture du coton, comme la culture du tabac, n’est pas d’importation française. Les géographes ou historiens arabes nous apprennent que l’on trouvait dans l’Afrique septentrionale de magnifiques plantations de cotonniers, et Edrissi parle avec admiration de celles qui entouraient la ville de Tobna, dans le Hodna.
Sans remonter aussi loin , on sait qu’au temps des Turcs la culture du colon était pratiquée dans plusieurs localités du Tell. De nos jours et avant nous, les tribus des environs de Collo en récoltaient ce qui leur était nécessaire pour la fabrication de leurs vêtements, et, s’il faut en croire certaines traditions, les plaines du Sig et de l’Habra étaient aussi couvertes de cotonniers.
L'Algérie n'a cependant joué qu'un rôle tardif dans l'histoire de la culture du coton. Cinq ans après le début de la conquête, l'idée d'y cultiver cette plante est encore balbutiante, malgré des cours mondiaux élevés. En 1835, Edmond Pelouze, ancien planteur de coton et propriétaire d'habitation à Sainte-Lucie, devenu industriel, présente des échantillons de coton récolté en Algérie au comité des arts et manufactures, qui conclut qu’il « surpasse les plus belles sortes de coton de la Louisiane, et qu'il devait être classé avec le coton de la Géorgie », le célèbre Sea Island cotton. Il est examiné également par la chambre de commerce de Rouen, qui lui découvre de profondes analogies avec les cotons de Pernambouc et de Bahia (Brésil).
Essayé comme curiosité, en 1832 et 1833, par quelques colons et au jardin d’essai d’Alger, introduit dans les cultures en grand de in Réghaïa en 1837 et 1838, et puis abandonné pendant la guerre, le coton fut repris en 1842 et 1843 à 1a la pépinière centrale. L’administration s’efforça pendant quinze ans de développer cette culture par des encouragements de toutes sortes et au prix de notables sacrifices.
Ce système de protection n’avait produit, après dix on douze années d’application, qu’une exportation de 118,412 kilogrammes.
La guerre d’Amérique survient ; les approvisionnements de nos manufactures s’épuisent ; Le prix du coton s’élève ;les besoins industriels et commerciaux s’accusent de plus en plus. Le gouvernement n’est plus seul à comprendre la nécessité de propager la culture du coton. Les industriels et les négociants se préoccupent de la production algérienne. On n’est plus tenté par une prime, par un prix de faveur, mais par l’enchérissement considérable du produit sur les marchés. Devant une pareille situation, les agriculteurs a1gériens n’hésitent plus : la campagne de 1862-1863 donne 127.833 kilogrammes ; celle de 1863-1864 : 376.518 kilogrammes.
Lorsque l’administration a voulu faire faire, encourager, diriger, acheter, vendre elle-même, son argent. ses notices imprimées, ses enseignements n’ont pu faire produire, après plus de quinze années que 118,412 kilogrammes. Lorsque la rareté du produit sur les marchés a déterminé une hausse considérable dans les prix, et que l’initiative individuelle s’est préoccupée du développement de la culture cotonnière, Français et Arabes se sont mis à l’œuvre, et en deux ans la récolte a été plus que triplée.
La conclusion est facile à tirer. Les cultures subventionnées, comme toute plante a besoin de serre chaude pour porter des fruits, coûtent cher et valent peu.
La culture cotonnière occupe vers 1866 4.024 hectares, dont 3,576 en longue soie. Sur un total de 2,224 planteurs, on compte 1,614 Européens et 610 Indigènes. Les premiers cultivent 3,485, les seconds 539 hectares.
Une illusion commune est de croire qu’il existe en Algérie beaucoup de terres propres à la culture du cotonnier. La quantité en est, au contraire, assez restreinte. Des 20 millions d’hectares qui composent la région cultivable, 300.000 tout au plus peuvent être affectés au coton. Deux conditions sont attachées à cette culture : un sol particulier et un sol arrosable. Sur les terrains secs que gercent les soleils d’été, l’exploitation, ou ne réussirait pas, ou ne payerait pas les frais de la main d’œuvre ; il en serait de même sur les plateaux, sujets à de brusques variations de température. C’est donc aux fonds inférieurs qu’il faut limiter les essais, et les meilleurs sont les fonds du littoral.
Presque toutes les plaines qui débouchent sur la mer sont composées d’un terrain de transport très-meuble, avec des couches d’argile toujours mé1angées de détritus. Aucune roche ne parait à la surface, et, à quelque profondeur que l’on ait creusé, on n’a trouvé que de l’alluvion formée d ‘une juste proportion d’argile et de sable. Aux fonds ainsi exposés un autre avantage s’attache : ils s’imprègnent, sous l’influence des vents du large, d’efflorescences salines favorables à cette végétation. La présence des lacs et des terrains salés pro1onge cette zone fort avant dans l’intérieur. C’est sur ces fonds privilégiés que se récoltent les plus belles espèces, les cotons longuc-soje, comme on les nomme. Mais la nature du sol ne suffirait pas pour bien produire sans la faculté d’irrigation.
Le véritable instrument de la culture cotonnière est l’aménagement des eaux ; or, on sait quel en est en Algérie le régime naturel : l’hiver elles débordent ; pendant la saison chaude, les lits sont à sec. Capter les eaux, les emmagasiner dans des lits artificiels, se ménager des réserves suffisantes pour abreuver les plantes pendant tout le temps de l’étiage, distribuer ces réserves dans un service régulier, voilà les conditions à remplir, si l’on veut sortir de la petite production pour entrer dans la grandeexploitation.
Ce que l’Egypte tire de son Nil dans des proportions abondantes et au moyen d’une canalisation informe, il faut que nous l’empruntions à une hydraulique artificielle , crée à grands frais, multipliée sur tous les points où il y a avantage à l’introduire. Il s’agit d’une certaine violence à faire à la nature des lieux, d’une discipline à imposer à l’élément rebelle. Les points à transformer ainsi sont tous indiqués dans la province de Constantine, les plaines du Saf Saf, de Bône et du Bou-Merzoug; dans la province d’Alger, le bassin du Chelif et la Mitidja; dans la province d’Oran, les plaines de la Mina et de l‘habra.
Le coton dans l'Est algérien
Que le cotonnier ait désormais sa place dans l'économie agricole économique et sociale de l'Algérie, voilà la vérité une réalité d'évidence
D'une culture à éclipses, les torts conjugués des agriculteurs, groupés en coopérative, des fabricants métropolitains de textile, des pouvoirs publics compréhensifs ont abouti à une extension considérable de la culture du cotonnier dans les plaines de l'Algérois, de l'Oranie et de l'Est Algérien dans nos réglons d'El-Arrouch et de Bône.
C'est qu'au point de vue social la culture du cotonnier est la culture familiale-type. Elle n'exige pas main-d'œuvre spécialisée. Tous membres de la famille peuvent employer sans peine excessive et 50% du coût de la production va à la main-d'œuvre.
De plus, le cotonnier est une culture sarclée qui procure du travail à des milliers d'ouvriers, aux femmes, vieillards et enfants, car les techniciens ont établi que 60 à 70 % du prix de vente du coton revient à la main-d’œuvre.
-Son rôle social est donc très important, et dans les régions où elle est possible, elle fournit une base solide aux entreprises du paysannat.
Au point de vue économique, elle ne concurrence aucune production métropolitaine et au contraire, épargne des devises.
Un kilo de coton économise à la France 1 dollar. Aussi, l'écoulement de la production ne pose-t-elle, aucun problème en raison non seulement de l'économie en devises mais par suite de la qualité du coton algérien particulièrement de celui de la région, de Bône
Ce résultat est le fait de l'expérience et de la technique.
Rappelons d'abord que le coton est l'équivalent de la betterave comme culture d'assolement. Il n'épuise pas le sol et s'accommode à des terrains chlorurés.
La qualité de la soie du coton Bônois a été obtenue grâce au concours des génétistes des Services algériens de l'Institut de Recherches Cotonnières (LIRC,T.) avec la station expérimentale de Duzerville dont la Coopérative cotonnière assure la gestion.
Le choix des graines la défense contre les ennemis dont le plus connu, et redoutable est l'Earias ont concouru au magnifique résultat cultural, sans omettre la bonne volonté des agriculteurs en majorité musulmans qui ont accepté et appliqué les conseils et recettes.
Enfin, c'est l'aboutissement naturel, cette marchandise est traitée et livrée dans les usines d'une façon impeccable selon les méthodes les plus modernes qui lui ont valu la faveur des fabricants.
La fixation d'un prix rémunérateur a été obtenue par une convention signée entre, les différents ministères intéressés, les fabricants et la Caisse de Compensation des prix alimentée par une taxe spéciale.
Les planteurs reçoivent un acompte à la livraison et le complément leur est versé dans le courant de la campagne suivante. Actuellement, la culture en terre sèche est encore sous la " coupe ", des fluctuations atmosphériques. Celles-ci déterminent le volume des récoltes qui ne répond pas toujours au travail et aux espérances des planteurs.
Mais les agriculteurs ne peuvent, ne doivent ne doivent pas être découragés. Ils savent, par une expérience ancestrale que les récoltes abondantes succèdent aux médiocres.
D'ailleurs avec l'édification du la Barrage de la Bou-Namoussa et l'irrigation, la prévoyance de l'homme corrigera les.. , écarts de la nature. La culture du coton doit donc être poursuivie et développée.
Dans tous les milieux de la Métropole et de l'Algérie elle, apparaît comme la culture d'avenir, digne de tous les encouragements et aides.
Dans le domaine de l'agriculture algérienne, le coton a pour la France, la même valeur symbolique que le pétrole. On attend d'eux, une rénovation de l'économie algérienne et nationale.
Agriculteurs, plantez du coton !
L'usine d'égrenage de Bône est, en raison de l'extension considérable des cultures dans cette riche région, celle qui a connu le développement le plus spectaculaire et qui dispose du matériel le plus moderne.
En octobre 1953, un important groupe de filateurs du Nord, de l'Est et de Normandie a visité les champs et les installations de la Coopérative cotonnière, de Bône.
Ces professionnels ont été d'accord pour proclamer que la culture du cotonnier en Algérie était à encourager, et qu'elle était destinée à un développement certain et profitable à l'économie française.
Bibliographie :L’Algérie de A BERACHET, La Coopération Agricole dans la région de Bône,
La Culture du coton en Algérie de Louis REYBAUD (1864), Les Grands Secteur de L’Agriculture Algérienne
Edité par le Gouvernement Général de l’Algérie, La Dépêche de Constantine.
Ciantar Charles
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HISTOIRE DES VILLES DE LA
PROVINCE DE CONSTANTINE N°23
PAR CHARLES FÉRAUD
Interprète principal de l'Armée auprès du Gouverneur général de l'Algérie.
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LA CALLE
ET DOCUMENTS POUR SERVIR A L'HISTOIRE
DES ANCIENNES CONCESSIONS
FRANÇAISES D'AFRIQUE.
FOURNITURES DE GRAINS A LA FRANCE
C'est au moment où nos Comptoirs d'Afrique marchaient à grands pas vers leur ruine que la France allait encore une fois avoir recours à eux pour se procurer des approvisionnements. Un Comité de quinze personnes, établi par les Représentants du Peuple délégués dans les départements méridionaux, devait attirer, à Marseille et dans les Ports voisins, tout le blé possible. Les besoins, étaient grands et urgents, il était prescrit d'acheter des grains à Bône, à Alger et a Arzew. Les instructions étaient ainsi conçues :
Marseille, le 20 frimaire de l'an second de la
République une et indivisible.
(10 décembre 1793).
" Comité d'approvisionnements maritimes en blé. "
" Citoyens,
" Si, dans tous les temps nous avons été animés de l'amour de la Patrie et ambitieux de lui être utiles, c'est dans les occasions essentielles que nous devons, plus que jamais, ranimer les sentiments qui nous y attachent. C'est lorsque nous sommes appelés à remplir une mission importante que nous devons nous livrer, avec le plus parfait dévouement, à l'objet qui nous est confié ; c'est, enfin, lorsqu'il s'agit de la chose publique que nous devons nous y sacrifier entièrement. Je comprends toutes les sollicitudes, tous les dégoûts, toutes les difficultés que vous pourrez essuyer par les démarches pressantes et réitérées que vous serez obligés de faire pour obtenir tout ce que vous demanderez, mais rien ne doit vous coûter ni vous arrêter un instant ; ne vous laissez donc point abattre dans les refus que vous pourrez essuyer et continuez vos démarches. Donnez-vous tous les mouvements possibles pour parvenir à votre but; le Consul de la République pourra vous aider, au besoin, de sa protection, de ses conseils et de tous les moyens qui seront en son pouvoir.
" C'est la seule personne avec laquelle vous puissiez conférer confidemment de l'objet dont il s'agit, c'est à dire de la commission qui vous est donnée de procurer à la République tout le blé que nous pourrons obtenir, à moins qu'il ne pense lui-même qu'en donnant connaissance de tout au Dey, ce ne fut le véritable moyen de réussir dans les différentes demandes que vous aurez à lui faire. Vous vous concerterez ensemble là-dessus et vous prendre, avec lui, le parti qui vous paraîtra le plus sûr.
" GIMON. "
" Complément d'instructions pour le citoyen Guibert,
Agent de la Compagnie d'Afrique, à Bône.
" Pleine de confiance dans le zèle, dans le patriotisme, dans les lumières et dans les connaissances locales du citoyen Guibert, Vallière attend de lui le plus grand succès possible dans les vues ci après, pour l'exécution desquelles il ne négligera aucun moyen praticable.
" Le Comité d'approvisionnements maritimes en blé, établi à Marseille, a ordonné, à Alger, l'achat de tous les blés qu'on pourra s'y procurer, pour être expédiés dans les Ports de la République sur la Méditerranée.
" Vallière a en main tous les fonds nécessaires pour les dits achats. Guibert est chargé d'arrêter tous les blés qu'il pourra, pour le compte de la Compagnie d'Afrique et à ses périls et fortune, s'il le juge convenable.
" En cas de refus, il opérera, sous le secret, pour le compte de la Nation, agira et se mettra en règle avec nous, comme le pratiquent des commissionnaires envers leurs commettants, le relevant, en ce dernier cas, de tous les risques et événements dont la commission est susceptible.
" Le projet est donc de faire arriver dans un Port du continent de la République sur la Méditerranée, quel qu'il soit, à l'Est où à l'Ouest de Marseille, mais à Marseille principalement, si les vents le permettent et que les navigateurs voient jour à l'atteindre. Ils éviteront les îles d'Hyères (Port-Vendres et Collioure sont au pouvoir des Espagnols en ce moment) et ne considéreront l'île de Corse que comme un lieu de refuge.
" Tous les Capitaines expédiés seront instruits de cette destination et leur voyage sera terminé au Port de la République on ils aborderont. Ils écriront, par exprès et par le courrier, au citoyen J.-N. Gimon, à Marseille, pour le prévenir de leur arrivée dans un de nos Ports, afin qu'il soit disposé de leurs cargaisons, conformément aux ordres du Comité.
" Si les Juifs ou les Neutres ont à Bône des blés, Guibert tâchera, par tous les moyens de prudence, de les acheter, livrables dans un des Ports de la République. Il faut faire ces propositions avec sagesse, ménagement, ne s'adresser qu'à des gens qu'il croira de bonne foi et portés à entreprendre ces Expéditions. Dans cette manière de traiter, il sera stipulé un prix seul et unique, pour la charge de blé rendue en France ; le coût, les frais, l'assurance, les avaries, etc., étant sur le vendeur. Le blé doit être livré sain. Il sera payé au choix du vendeur, soit au lieu du débarquement, soit à Bône, soit à Alger, soit à Livourne, en telle monnaie qui sera convenue, après la livraison du lieu du déchargement. On ne limite aucun prix, s'en rapportant au zèle et aux lumières de Guibert qui n'écoutera pas, sans doute, des prétentions extravagantes et horriblement exagérées. Il doit cependant apprécier nos besoins de blé et les obligations à contracter, par les vendeurs et exciter, en conséquence leur cupidité, jusqu'à un certain point, afin de les déterminer à ces sortes de marchés qui nous sont très convenables sous toutes sortes de rapports : on désire pouvoir en conclure un grand nombre. L'intérêt est tout puissant sur les Juifs et autres. On peut encore stipuler de payer le blé, au prix qu'il vaudra à Livourne, le jour de sa livraison en France et accorder une prime en sus, toujours payable au choix du vendeur, après la livraison. S'il est homme connu et solide, ayant Établissement à Alger, on peut lui compter une avance remboursable en cas de non-livraison.
" Au reste, les marchés ci-dessus ne conviennent que pour les blés déjà livrés par le Bey de Constantine, et, dans le cas inadmissible où ce Gouverneur continuerait ses livraisons aux Juifs, Neutres et Ennemis, il faut franchir tout obstacle pour obtenir tout le blé exclusivement, en droiture du Bey lui-même. Il faut se hâter d'abord d'enlever par bâtiments Neutres et à défaut par bâtiments Français, les deux chargements que le Dey vient de promettre, à 38 piastres le caffi s et pour lesquels ce Souverain a expédié les ordres les plus forts au Bey ; et, ensuite, si ce prix de 38 piastres est insuffisant pour que ce Gouverneur continue ses envois de blé, il faut y mettre un prix supérieur, quoique le Dey ait accordé cinq à six chargements, au prix de 38 piastres. Le meilleur moyen d'obtenir beaucoup, est de bien payer. Cet argent employé sagement et de manière à ce que l'honneur du Dey ne soit pas compromis, est le meilleur protecteur. Il convient aussi de récompenser ses Officiers, qui vous serviront bien, en évitant cependant une profusion inutile et en suivant l'économie possible. Il est à espérer que, par ce moyen, tous les blés nous viendront promptement et abondamment. Les étrangers ne doivent plus rien avoir : ils n'ont que trop eu. Le Dey lui-même en est convaincu et ses promesses me donnent les plus douces espérances. Les choses venues à ce point, plus ou moins, Guibert chargera sur les bâtiments Neutres, quand il en aura, et, à défaut, sur bâtiments Français, en observant les précautions suivantes :
" Quand ce sera sur bâtiment Neutre, qu'il soit capable d'un coup de main, embarquez dessus un Subrécargue Turc ou Maure, sujet d'Alger, et, à défaut, un Juif également sujet d'Alger. La cargaison doit paraître faite pour compte Algérien, ou du Subrécargue lui-même et à sa consignation, et il faut donner à ces chargements la destination simulée pour Gênes. S'accorder avec les Subrécargues et les Capitaines neutres pour les récompenses à leur payer après leur arrivée et la consignation du blé dans un Port de la République ; prendre toutes les mesures que l'expérience et la prévoyance suggéreront pour que rien ne décèle la simulation et pour que ces étrangers ne puissent abuser de leur écrit dans la traversée. Il serait bon que le Subrécargue fut au fait du commerce et un homme de confiance, afin que, si un ennemi le conduisait à Gênes, destination simulée, il put vendre, exiger et reporter le produit à Bône ou à Alger, pour le même compte simulé. Cet expédient serait un grand malheur en privant la République du blé, mais conserverait au moins la propriété. Il faut enfin que le Subrécargue et le Capitaine s'obligent expressément, sous Serment, de prendre toutes les mesures pour arriver dans les Ports français, et la meilleure garantie est une gratification suffisante à leur arrivée dans un des dits Ports sur cette mer. Dans le cas où la simulation et le Subrécargue (car il faut l'un et l'autre), ne pourraient s'obtenir, il faut renoncer à l'emploi des bâtiments étrangers et courir nécessairement tous les risques sous Pavillon Français. Il est indispensable d'exiger des Capitaines et Subrécargues étrangers une obligation particulière d'aller en France, où il sera fait mention des récompenses promises s'ils y arrivent avec leur cargaison de blé. Obligation réciproque dont un double restera entre les mains de Guibert et l'autre dans celle des récompensés, mais avec de sages mesures, afin que cette pièce, en cas de visite de l'ennemi, ne parvienne pas à sa connaissance et ne prouve la dissimulation : s'il est quelque meilleur moyen, il sera préféré. Si on pouvait se dispenser d'embarquer cette pièce, cela vaudrait mieux.
" En cas que les bâtiments Neutres ou Français soient forcés d'aller à Gênes, ils seront adressés à J.B. Romayrone, négociant, qui dirigera leur marche.
" Si Guilbert emploie des bâtiments Français, il est également bien d'observer la simulation comme pour les Neutres, au moyen d'un Subrécargue, Musulman ou Juif. Cette précaution, en cas de prise par l'ennemi pourrait sauver au moins la valeur de la cargaison.
" Il est juste aussi d'accorder une gratification aux Capitaines français qui porteront leur cargaison dans un Port de la République. Leur patriotisme n'a sans doute pas besoin de cet aiguillon, mais doit être récompensé. Guibert prendra aussi avec eux les mesures les plus sages, et doit être bien sûr de leur républicanisme prouvé, avant de leur confier les subsistances de l'État.
" Vallière confirme par les présentes les instructions précédentes d'hier et d'avant-hier, imparfaitement rédigées par manque de temps. Il prévient encore qu'il y a à Bône un gros Vénitien presque chargé de blé appartenant aux Juifs. Ce serait une bonne affaire de pouvoir se procurer bâtiment et cargaison.
" Ci-joint deux décrets de la Convention dont vous ferez connaître les dispositions à tous les négociants. Elles sont très-propres à attirer des subsistances dans nos Ports.
" Il ne faut pas trop charger les bâtiments pour les tenir plus légers et plus propres à échapper à la poursuite de l'ennemi.
" La plus grande extension au présent projet est recommandée au citoyen Guibert, par Bressan et Vallière, chargés de concert de son exécution et qui s'estimeront heureux du succès dudit Agent. Au surplus, quoiqu'une sage économie ne doive pas être perdue de vue, il faut aussi ne pas risquer de manquer notre objet. C'est à lui de concilier l'importance du succès au point de vue économique qu'on ne doit pas négliger. Il serait peut-être bon, par exemple, d'augmenter un peu le prix qu'on paye aux Maures, afin qu'ils apportent leur blé au marché avec plus de célérité et d'abondance. C'est du blé principalement et beaucoup qu'il faut, mais à défaut : orge, fèves, maïs. Ne balancez pas à tout accepter.
" On le répète, captez le Bey, sondez la quantité de blé qu'il peut encore fournir et pressez-le en conséquence; éconduisez les étrangers, que tout soit pour la Patrie ! qu'il nous serait glorieux d'être en même temps ses enfants et ses nourriciers !
" Si La Calle peut fournir, prenez.
" L'essentiel est d'avoir du blé et promptement, beau et très-sain tant que possible ; mais un peu inférieur ; il convient encore de s'en accommoder à plus bas prix, comme de raison.
" Si en quoi que ce soit l'intervention des soussignés est nécessaire, elle sera employée avec zèle, et, on espère, avec efficacité.
" Guibert est autorisé à noliser tous les bâtiments nécessaires et d'en demander en France. Alger lui fournira ceux qu'il pourra.
" L'adresse à Marseille est J. N. Gimon, préposé à la direction du présent projet ; compte lui doit être rendu.
" Les Capitaines auront ordre, en cas de poursuite de l'ennemi, de jeter à la mer tous paquets, lettres et papiers autres que ceux relatifs à la simulation qu'il faut assurer par tous les moyens possibles, de manière qu'il paraisse clairement alors que la propriété est Algérienne. Le Subrécargue est seul propriétaire ou Vekil de quelque grand, ou Officier de Bône ou de Constantine. Il faut avoir soin que le contrat d'affrètement soit victorieusement à l'appui de la simulation et concorde exactement avec les dépositions que le Subrécargue pourrait être forcé de faire à l'ennemi.
C'est sans doute trop de détails Citoyen Guibert : il n'en fallait pas tant, d'après la connaissance que nous avons de vos lumières et de votre talent, mais le désir de bien faire nous a rendu faciles et agréables les explications.
" Courage, allez à Constantine si besoin est. D'une manière ou d'autre il faut vous distinguer. Apprenez, avant que nous terminions, que nous avons tout lieu de compter sur l'attachement et la protection du Dey. Adieu, succès, prospérité et fraternité.
" Alger, le 7 pluviôse, l'an 2 de la République française une et indivisible (le 26 janvier 1794, vieux style.) "
" Signé : VALLIÈRE et BRESSAN. "
P.-S.: Le Citoyen Guibert est prié de garder sur ses opérations et les nôtres le secret nécessaire en tout ce qui sera possible. - Deus protegat !
" Alger, le 10 pluviôse, 29 janvier 1794.
" Vallière à Nicolas Gimon,
" Qu'il est cruel, pour nous, que les ordres du Comité d'approvisionnements en blé, ne nous aient pas été donnés plus tôt Tes craintes ne sont que trop fondées. Le temps des Traites des denrées est passé; les étrangers pendant notre silence et notre inaction en ont prodigieusement enlevé par Oran, par Arzew et par Bône et même par Tedelès (Dellys). Ils viennent de finir d'enlever tous les comestibles dont les prises Américaines étaient chargées. Malgré cela, la Cie Bressau et moi, nous nous sommes bien pénétrés du projet du Comité et de tes instructions, et nous avons vu jour à glaner encore après la moisson des autres. Le don de l'urne d'or nous a paru au préalable indispensable, sans lequel nous ne pouvions espérer grand succès. Elle nous a précédés chez le Dey. Je m'y suis rendu ensuite en compagnie de Bressan et de l'Agent de la compagnie d'Afrique.
" J'ai tenu à ce Souverain un discours analogue aux circonstances heureuses que la République vient d'éprouver, et, insensiblement, j'en suis venu à l'article Subsistances. J'ai demandé les blés Arzew, ceux d'Alger et ceux de Bône, Il a répondu qu'il n'y en avait pas dans la province de Mascara, qu'il y en avait peu dans les magasins du Beylik et il a tout promis pour Bône. Nous avons expédié sur-le-champ, à Mascara, et les lettres du Bey arrivées hier disent qu'il ne peut pas livrer un seul grain de blé ni d'orge. Le blé est très cher ici. Le Dey craint le murmure du soldat et ne peut rien accorder des magasins de Beylik : nous n'avons donc plus de ressources que Bône. Les ordres du Dey au Bey de Constantine sont partis depuis six jours et sont très forts ils permettent de livrer tous les blés aux Français, au prix de 38 piastres le cafis (nota : on en paye jusqu'à 45).
" Nous avons instruit en même temps l'Agent de la Compagnie, à Bône, de ces dispositions afin qu'il en presse l'exécution et qu'il charge tout de suite tous les bâtiments qu'il aura. Il lui est enjoint, aussi fortement que possible, de faire la plus grande extraction. Les ordres du Dey sont tels. Ce Prince nous faisant beaucoup espérer en réponse à nos prières, et les Comptoirs de la Compagnie ayant de grandes dettes, notre marche aurait été entravée faute de fonds.
J'ai obtenu 50 mille piastres fortes du Dey qui nous les a prêtées de la meilleure grâce du ronde et qui serviront pour les achats de blé et pour la Compagnie. Nos vœux seront remplis si l'extraction est considérable et si le fruit de notre travail parvient à nos concitoyens… Le Dey, le Bey, son Vekil, tout a été et sera mis en usage pour réussir ; l'œuvre est bien commencée, puisse-t-elle arriver à heureuse fin. Je crois que nous aurons au moins les six mille charges ordonnées.
" J'apprends avec indignation, par le Dey même, que les Anglais ont osé lui demander de nous refuser tout secours, afin de nous laisser périr par la famine. Le Dey a répondu en homme maître dans son pays et en ami des Français. Le Consul Anglais a fait une seconde tentative tout aussi infructueuse que la première. Ce début me fait espérer de la persévérance de la part du Dey, mais ne me livre pas moins à de vives inquiétudes pour l'avenir.
" Au reste, continuons à être vainqueurs et nous obtiendrons toujours beaucoup ici. Tu dois savoir que la navigation et le commerce ennemis travaillent depuis longtemps, comme en pleine paix, sans escorte et sans périls. N'y aurait-il pas moyen de mettre en mer quelques bâtiments de l'État et quelques Corsaires particuliers qui balayeraient la navigation ennemie et protégeraient la nôtre ?
" P.-S. - Le 17 Pluviôse (5 février). "
" Le bon génie de la République nous protège, Citoyen. Les ordres tout puissants du Dey viennent de nous obtenir du Bey de Mascara un chargement de blé à Arzew
" Le Bey de Constantine a répondu au Dey que nos bâtiments chargeraient à Bône le plus tôt possible.
" Les Espagnols croisent, depuis cinq à six jours, en vue de ce Port; il faut qu'un coup de vent les éloigne. Une Escadre Espagnole croise sur Tunis ; on dit qu'une seconde doit croiser sur Bône.
" L'ennemi est partout. C'est un grand tourment pour nous de travailler au milieu de tant de dangers. Nous ne posons les pieds que sur des charbons ardents. Mais Dieu et notre courage nous sauveront " VALLIÈRE. "
Le Mercanti de Bône confirma à Guibert les instructions que le Dey avait données au Bey de Constantine, mais, à ce moment, les magasins de ce dernier étaient vides, tout avait été enlevé par les Juifs, et l'hiver, ainsi que le mauvais état des routes, retenaient les Arabes de l'intérieur, qui auraient été à même d'apporter des grains. A ce moment, La Calle n'avait plus que son approvisionnement de deux mois de vivres, et l'argent faisait défaut à Bône aussi bien qu'à La Calle pour en acheter et même pour payer les Lismes en retard. Heureusement que les Arabes de la Mazoule ne les tourmentaient pas.
" A La Calle, le 22 pluviôse, l'an second de la République.
(10 février 1794, vieux style).
" Au citoyen Vallière.
" Le Citoyen Guibert, s'est rendu ici pour me communiquer les différentes lettres que vous lui avez écrites. Nous n'avons pas eu de la peine à nous entendre. Enfants de la Patrie, nous sommes tout à elle, trop heureux d'avoir des occasions de lui marquer notre zèle et notre dévouement.
Réduits à l'inaction, faute de fonds et de moyens de nous en procurer, nous ne pouvions que gémir sur le commerce que faisaient les interlopes au préjudice des plus chers intérêts de notre Patrie. Votre patriotisme a su tout aplanir, le nôtre est d'y répondre en faisant tout ce qui dépend de nous pour le succès de vos vues. Quoique la Compagnie nous mande seulement de préparer les voies pour une extraction considérable de grains, nous n'hésitons pourtant pas de prendre pour son compte deux chargements que vous venez d'obtenir du Dey et que nous expédierons aussitôt que le Bey nous les aura fait remettre. Il n'y a malheureusement dans ce moment-ci, guère plus de 100 caffis de blé dans ses Magasins et il faut que le surplus vienne de la montagne : il n'est que trop à craindre que les pluies, la difficulté des gués de rivières ne nous contrarient.
" Le Citoyen Guibert à son retour à Bône, n'oubliera rien pour s'assurer la totalité ou partie du blé que les Juifs peuvent y avoir, en sorte que le départ du capitaine Mordeille soit différé le moins possible. Cet Agent vous a déjà donné connaissance des engagements que le Bey a pris avec les Juifs et les Espagnols. Vos deux chargements passeront avant tout : nous y comptons du moins, d'après les ordres que le Bey a donnés à son Mercanti à Bône.
Pourquoi n'aurions-nous pas tout le surplus de son blé ?
Il n'y a qu'un moyen, c'est que le Dey l'ordonne et qu'il exprime dans l'obligation qu'il en fera au Bey, la sortie de Stora, comme celle de Bône. Votre crédit auprès du Dey, ses bontés pour la Nation, me font espérer qu'il vous sera assez facile de le décider pour cette faveur. Sans cela, il sera bien à craindre que nous ne soyons menés comme les années précédentes, c'est-à-dire qu'après que le Bey se serait engagé pour tout son blé, il ne nous en accordât point ou presque point...
" Nous avons expédié, ce matin, un courrier à Constantine pour demander au Bey de vous verser tout son blé et en savoir la quantité.
Si sa réponse est affirmative, le Citoyen Guibert se rendra aussitôt auprès de ce Gouverneur pour traiter définitivement avec lui. Il agira, en cela, comme pour la Compagnie. Mais nous ne saurions prendre cette affaire qui pourrait être très majeure pour son compte qu'après des ordres précis de sa part, et jusqu'alors nous travaillerons pour compte de la Nation, avec le plus grand désir de faire réussir ses vues et les vôtres.
" Vous connaissez les démarches que fait la Compagnie, combien elles sont dirigées vers le bien public, et qu'elle n'attendait que d'être autorisée par le Gouvernement pour donner à son patriotisme toute l'énergie dont elle est susceptible.
" Le Citoyen Guibert vous a informé de ma pénurie en blé. J'en ai tout au plus pour un mois pour la provision de la Place, et, n'ayant point d'argent pour en acheter, je me suis vu dans la dure nécessité d'en demander au Bey 200 caffis à crédit. Je ne serais pourtant pas sans espoir d'en attirer quelques mille charges de la montagne, dans le courant de germinal, floréal et prairial, surtout si la nouvelle récolte promet bien, en ayant de l'argent pour lés payer, car je n'éprouve que trop que les Arabes n'entendent pas de me vendre à crédit. Il ne me faudrait pas moins de 30,000 piastres pour me liquider de mes dettes, acquitter les charges consenties et reprendre ici mes opérations de commerce.
Je sens qu'avec la meilleur volonté la Compagnie aurait trop de risques à courir pour me faire ces fonds que je n'ai cessé de lui demander. Ne vous se-rait-il pas possible, Citoyen, de la suppléer pour ce besoin, en vous servant des moyens qui sont en votre pouvoir pour nous procurer cette somme de 30 mille piastres et la mettre à ma disposition le plus tôt possible...
" Hier et aujourd'hui nous avons célébré ici par des réjouissances publiques la reprise de Toulon...
Le Gouverneur des Établissements de la
Compagnie d'Afrique, PEÏRON.
" Bône, 10 germinal (30 mars) 1794,
" A Vallière, Consul à Alger.
" …Tu me parles de la population de La Calle qui bientôt serait réduite à rien s'il ne venait des bâtiments sous escorte. Presque tout le monde veut s'en aller.
" La Place est à l'eau depuis près de trois mois. Elle y a été pendant quatre l'été dernier. Nous manquons de toutes sortes d'autres provisions. Ces gens-là nous croient abandonnés, et ce qui leur fait plus de peine, c'est que presque personne ne reçoit de nouvelles de sa famille. Enfin, s'il reste 150 hommes à La Calle, après que j'aurai chargé le bâtiment qui doit me venir, ce sera le bout du monde, et ce serait bien autre chose s'il me venait une escorte et qu'on put s'en aller avec un peu plus de sûreté.
" GUIBERT. "
Il était bien difficile de faire des achats sans argent; mais, peu de jours après, un bâtiment, parti de Marseille, apportait 12,000 piastres à Bône et 9,000 pour Collo. Ce navire avait fait le trajet en cinq jours.
Le 1er juin arrivait à Bône un voilier armé en course, apportant aussi de l'argent de Marseille, qui n'a mis que deux jours pour sa traversée, dit Guibert dans son journal.
A Vallière, Consul.
" Bône, 5 floréal (24 avril) 1794.
" Les piastres de La Calle ont fait un effet merveilleux sur l'esprit des Maures. Ils ne les surent pas plutôt dans les mains du citoyen Peïron, que, le surlendemain, ils lui ont apporté, dans un seul jour, 400 charges de blé avec promesse de revenir, mais il est déjà à sec d'argent. " GUIBERT. "
Dans les premiers jours d'avril, Guibert parvenait à expédier, à Marseille, trois bâtiments portant 1,720 caffis de blé ; il lui en restait encore 600 caffis en magasins, que venait de lui livrer le Bey de Constantine.
Mais en ce moment qu'il eut fallu ne songer qu'aux approvisionnements, une nouvelle réforme intempestive vint jeter la confusion dans les affaires de nos Concessions Africaines.
" A Vallière, Consul général, à Alger.
" La Calle, le 23 fructidor, l'an III.
(9 septembre 1794).
" Je crois nos mers purgées des pillards Corses et Anglais, du moins je n'en ai vu aucun depuis quinze jours, quoique des Maures m'assurent qu'il y en ait encore qui font la Pêche du Corail dans les mers de Tabarque. Je suis toujours en mesure contre eux et le ferai jusqu'à la fin du mois prochain, malgré que le service de nuit soit entièrement fatigant pour tous nos frères de La Calle.
" Quelques bateaux Corses ont voulu nous faire une seconde visite de nuit en débarquant à une plage voisine, ce qui rendait leurs intentions plus suspectes ; mais il furent aussi bien reçus que la première fois et s'en furent en ripostant, à coups de pierriers, aux Maures que j'avais postés à la défense de la plage en question. Ils n'ont pas été envieux d'y revenir.
" Il me tarde, cependant, de connaître ce que définitivement le Dey aura prononcé sur les vingt-deux bateaux qu'on tient à Bône et dont les équipages ont été expédiés à Alger, parce que cette décision doit considérablement in-fluer sur notre manière d'être ici. Nous n'y serions pas bien si les Anglais venaient à rompre avec la Régence. La sûreté de l'Établissement exigerait, pour sa défense, des dépenses considérables et qu'Alger nous permît de nous fortifier, de nous monter en toutes choses pour faire face à quelques frégates et aux débarquements qu'elles pourraient vouloir effectuer. Dans ce cas, il serait très essentiel que l'Agence put en être instruite tout de suite, afin de prendre des mesures pour mettre la Place à l'abri d'un coup de main ; ayant vu par expérience que dans pareil embarras il ne faudrait compter que faiblement sur les Maurs de ce canton, et ne rien espérer que de nos propres forces… "
" PEIRON. "
La révolution de 1789, ayant aboli tous les privilèges, ne pouvait laisser subsister ceux des Compagnies commerciales. De très vives réclamations arrivaient de toutes parts, au Gouvernement, et, parmi les Compagnies privilégiées dont on demandait la dissolution, celle d'Afrique était attaquée avec d'autant plus de vivacité que, seule entre ses pareilles, elle faisait bien ses affaires.
Les Comités de l'Assemblée constituante examinèrent le principe général des privilèges mercantiles. Bertrand, Directeur de la Compagnie, alla exposer, devant eux, les conditions spéciales de l'existence de cet Établissement. Le résultat de la discussion fut la dissolution de toutes les Compagnies, hormis celle d'Afrique.
Mais, le principe était condamné, la confiance ébranlée et il arriva ce que tout le monde prévoyait : un Arrêté, du 21 juillet 1791, prononçait, en faveur de tous les Français, la liberté de commerce dans les Échelles du Levant et de la Barbarie. Aux obsessions des députés de la Corse, Salicetti et Pozzo di Borgo, une convention fut faite en vertu de laquelle cinquante-six gondoles eurent la faculté de faire une pêche de cinquante-cinq jours.
Les corailleurs corses vendaient une partie du produit de leur pêche à Livourne, et comme ce premier coup porté aux manufactures de Marseille et de Cassis fut suivi de beaucoup d'autres, elles ne s'en relevèrent pas. La Compagnie d'Afrique, quoique fortement ébranlée par ces mesures arbitraires, se soutint cependant jusqu'en 1794, époque où elle fut supprimée par un Arrêté du Comité de Salut public (19 pluviôse, an II), et remplacée par une Agence au compte de l'État, à qui elle ne fut d'aucun profit.
Les deux millions quarante-huit mille deux cent quarante-huit livres provenant de la liquidation du fonds social furent versées au Trésor. " Ce fut, dit le baron Baude, une déplorable erreur et une brutale injustice. "
Mais, avant d'aller plus loin, passons une revue rétrospective de la situation de la Compagnie qui venait d'être ainsi dissoute.
Voici d'abord le relevé de ses inventaires de fin d'année, pendant la dernière période de son existence ; le mouvement de fonds avait été :
Année 1741 ………….. 1.200.000 livres
Année 1750 ………….. 1.218.593 livres
Année 1760 ………….. 1.450.323 livres
Année 1770 ………….. 964.441 livres
Année 1775 ………….. 4.520.722 livres
Année 1780 ………….. 532.226 livres
Année 1790 ………….. 2.885.801 livres
Dans les dernières années, les charges courantes de la compagnie étaient les suivantes :
Droits et présents aux autorités
Barbaresques 188.137 liv.
Appointements en France 25.900 liv.
Appointements à La Calle Bône; Collo, Tabarque, Alger, Tunis 54.538 liv.
Vivres pour La Calle 56.500 liv.
Dépenses diverses 6.706 liv.
Loyers à Marseille 3.300 liv.
Pensions de retraite 9.400 liv.
Intérêt du capital primitif 72.000 liv.
Total 416.481 liv.
L'intérêt à six pour cent avait toujours été payé régulièrement aux Actionnaires. La mauvaise administration du Directeur principal, Armeny de Benezet, avait réduit le fonds social à moins de cinq cent mille francs. Benezet fut révoqué et remplacé par un sieur Martin, dont l'habileté sauva la Compagnie d'une ruine imminente.
" Jamais, disent les Mémoires du temps, les affaires ne furent dans une situation plus florissante, et cet état prospère était dû aux soins que prenait le sieur Martin de conduire les opérations de la Compagnie sur les principes d'une Société marchande, de rendre exacte et fidèle, et de n'employer en Barbarie que des sujets probes, sages et conciliants avec les Maures. Chaque année, les Actionnaires recevaient un assez fort dividende (300,000 livres), et la moyenne annuelle des exportations de blé qui, dans la période précédente, était tombée à vingt mille charges, était, en 1773, de quatre-vingt-cinq mille. Dans ce chiffre n'étaient pas comprises les exportations du Cap Nègre, de Bône et de Collo.
" Trois ans après, lorsque Martin mourut, le fonds social était de quatre millions cinq cent mille francs, indépendamment des créances douteuses, de la valeur des édifices de la Compagnie et de quelques marchandises qui restaient invendues dans les magasins. Cent à cent vingt navires, dont le fret coûtait annuellement trois cent mille livres, étaient employés au transport des marchandises et denrées achetées par la Compagnie.
" La Compagnie vendait son corail brut à des fabricants de Marseille, qui le travaillaient et le versaient dans le commerce. Les négociants l'expédiaient en Barbarie, en Égypte, en Syrie, en Russie, en Perse et, enfin, dans les diverses parties des Indes Orientales. Chacun de ces pays recevait les divers ouvrages, couleurs et qualités à sa mode et à ses usages. De ces envois, de ces expéditions lointaines, il résultait un commerce d'échange d'un avantage immense pour Marseille, indépendamment de celui d'occuper une quantité considérable de bras pour la fabrication de ce produit, occupation dont on ne peut se faire une idée qu'en sachant que le corail brut doit passer par quatorze mains pour arriver à sa pleine confection et être livré au commerce.
" Enfin, si le corail des Concessions était d'un prodigieux avantage pour cette ville, l'État y trouvait de son côté, pour sa marine, une ressource qu'il appréciait d'autant mieux que la Compagnie, en lui formant des marins devenus excellents à son école, par les dures épreuves où ils devaient passer sur une côte aussi orageuse que celle-ci, ne recrutait jamais aux dépens de l'armée navale pour ses besoins. Car, chose remarquable, elle employait des hommes qu'elle appelait de l'intérieur de la Provence et en faisait des marins qui, sans la pêche du corail, n'eussent jamais connu la mer ; et ces hommes se succédaient, en Afrique, de telle manière que, non-seulement ils suffisaient à la pêche, mais encore à tous les divers travaux de la Colonie. (Baude)
" Les relations d'amitié que les marchands, dès la première année de leur installation, avaient eu soin d'établir avec le Cheikh des tribus de la Mazoule, étaient maintenues avec une grande attention. La bienveillance de ce Chef puissant était, en quelque sorte, pour le Comptoir de la Calle, une question de vie ou de mort. Il n'eût tenu qu'à lui d'anéantir entièrement le commerce de grains que faisait la Compagnie, si cette dernière eût été assez imprudente pour l'indisposer contre elle. Les marchands, afin de s'assurer son bon vouloir d'une manière définitive, lui avaient permis de percevoir, à son profit, une taxe assez forte sur, tout le blé qui était embarqué, ainsi qu'un droit de sortie de dix piastres sur tous les chevaux que l'on transportait à Marseille.
C'était, chaque année, 60 à 70.000 francs qui étaient versés au Cheikh de la Mazoule ; mais, comme il était intéressé lui-même à ce que les achats de grains se fissent en grand nombre, les marchands avaient la liberté d'en exporter autant qu'ils voulaient.
Préoccupée des seuls intérêts de son commerce, la Compagnie avait même stipulé, avec les Arabes, que si l'un d'eux tuait un Chrétien, hors du cas de guerre ou de légitime défense, il ne payerait que cinq cents piastres, tandis que le Chrétien qui aurait tué un Arabe serait taxé de huit cents. C'était pousser un peu loin le mépris de sa dignité ; mais, en flattant ainsi les préjugés des Arabes, les marchands espéraient qu'ils se montreraient plus accommodants dans les transactions commerciales.
Enfin, en 1750, la Compagnie, voulant augmenter encore la sûreté de ces relations, demanda, au Divan d'Alger, de lui accorder une certaine part dans la nomination du Cheikh de la Mazoule. Le Divan ayant accueilli favorablement cette requête des marchands, il fut décidé que le Cheikh nommé par le Bey de Constantine ne pourrait entrer en fonctions qu'après avoir été agréé par le Directeur français chargé de lui remettre le burnous d'investiture.
La Compagnie exerçait une grande influence dans le pays. Le patois provençal devenait familier aux tribus Voisines, persuadées qu'elles apprenaient le français. De grands troupeaux, dans lesquels étaient intéressés nos Agents, étaient devenus des propriétés communes entre Arabes et Européens ; et, pour défendre ces magasins, ces cultures, contenir les indigènes, quelles étaient les forces de la Compagnie ? La garnison de La Calle, composée de cinquante vétérans, commandée par un Capitaine, et armée de six pièces de quatre qui n'ont jamais fait feu qu'à poudre, en signe de réjouissance.
Toutes ces mesures, aussi habiles que sages, assuraient la libre possession de La Calle bien mieux qu'un corps de troupes entretenu a grands frais.
Mais, avec des gens au caractère capricieux, fanatique en même temps qu'avides de dicte, toutes ces clauses avantageuses pour la Compagnie ne furent pas régulièrement observées surtout dans les derniers temps.
La correspondance du Directeur de La Calle est très instructive : elle nous démontre la cupidité insatiable des Pachas et des Beys s'emparant arbitrairement des biens de leurs sujets. Tout Agent du Gouvernement turc, à quelque degré qu'il fût dans la hiérarchie, cherchait, avant tout, à s'enrichir en pressurant sans pudeur les populations par tous les moyens alors en pratique. C'était une exploitation organisée sur une vaste échelle, mais non une administration ; on en sortait les mains pleines d'or, de sang et de boue.
Quand le Pacha ou le Bey sentait qu'un fonctionnaire en sous ordre avait suffisamment rançonné ou mangé son monde, - expression arabe consacrée, - qu'il avait, en un mot fait son magot, pour me servir d'une expression triviale, mais justement applicable ici, il le révoquait capricieusement et lui faisait rendre gorge, souvent à l'aide de supplices barbares. Un autre, aussi avide que le précèdent, était nommé à sa place jusqu'à ce que son tour d'alimenter le trésor du souverain maître arrivât aussi. Afin de se soustraire à de telles spoliations, la dernière ressource était de cacher son bien, d'affecter la misère pour ne pas tenter là cupidité.
Nous voyons que cet amour de l'argent fut cause que les Beys de Constantine, oubliant leurs engagements, ne consultaient même plus la Compagnie sur le choix des Cheikhs de la Mazouté, et qu'ils vendaient ces fonctions lucratives au plus offrant des membres de la famille féodale des Oulad Dieb. Poussant même les choses plus loin, excités en cela par des marchands Juifs, ils faisaient, pour leur propre compte, le commerce et l'exportation des grains, bien que la Compagnie, qui devait, seule, jouir de ce privilège, fût tenue d'en payer très régulièrement les droits.
On exigeait, en outre, des cadeaux de joyeux avènement à l'occasion d'une noce, d'une naissance, d'une fête musulmane, etc.
Nous trouvons, dans nos archives, une liste détaillée indiquant la composition de ces cadeaux en nature adressés, en 1783, au Bey de Constantine ; elle est assez curieuse ; la voici :
" Perles. - Diamants. - Sirop de capillaire. - Bouteilles de liqueurs assorties. - Cannelle. - Muscade. - Girofle. - Poivre. - Drap de couleur. - Bagues montées en diamants. - Pistolets. - Café Moka. - Toile de Hollande. - Tabac d'Arles. - Bazin des Indes. - Sucre royal. - Confitures. - Chaîne en or pour montre. - Tabatières. - Montres. - Poudre de guerre.
On comprend que, soumise à de pareilles obligations et le commerce ne marchant pas, la Compagnie ne pouvait que se ruiner.
A SUIVRE
ALGER, TYP. DE L'ASSOCIATION OUVRIÈRE V. AILLAUD ET Cie
Rue des Trois-Couleurs, 1877
Livre numérisé en mode texte par M. Alain Spenatto.
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Monsieur,
L' Auteur serait G. Depardieu ?
Envoyé par Henry
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Monsieur,
Vous êtes prof et bourge et je suis un titi,
Vous êtes un Nantais et je suis un nanti !
N’êtes-vous pas heureux en tant qu’ homme de gauche
Qu’un titi puisse avoir quelque argent dans sa poche ?
De plus je l’ai gagné en toute honnêteté
Sans voler, sans frauder ni même spéculer.
J’ai reçu de par Dieu le talent de séduire
Et suis dès lors vendeur d’émotion et de rire,
Ce dont vous ne pouvez qu’assez peu vous vanter :
Car lorsque je vous vois paraître à la télé
Jean ai Marc d’un Ayrault fatigué et sinistre
Dont on m’a assuré qu’il est 1er Ministre !
J’aime l’amour, la vie et le jus de la treille,
Mon casier n’est en plus chargé que de bouteilles….
J’ai donc sans coup férir du jour au lendemain
Fait ma niche fiscale en mon nid de Néchain.
J’aime mieux exporter les kilos que je pèse
Que de risquer en France une mauvaise Grèce !
Votre sécurité qu’on appelle sociale
Ne soigne pas encore les hernies fiscales,
Je vais donc me soigner, disons à moindre frais,
En buvant du pot belge au lieu d’impôts français.
Je reviendrai en France un beau jour, quand le fisc
Ne me dira plus simplement : je confisque
Mais qu’il respectera le travail que j’ai fait
Pour concourir un peu au bonheur des français.
Pour n’être point taxé… d’être un inter – « minable »
J’arrête ici les frais, car ils sont impayables !
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PHOTOS de BÔNE
Collection Ciantar
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Photo envoyée par M. Ciantar
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Toujours plus vite
Envoyé par Annie
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Un couple roule dans une voiture sur l'autoroute. Le mari est au volant.
Tout à coup sa femme dit :
Je vais te quitter !
Le mari accélère de 10km/h...
- Je prends les gosses avec moi et on va chez ma mère !
Le mari passe à 150km/h...
- Je prends tous les meubles, y compris la télé 16/9 !
Le mari accélère encore de 10km/h...
- Je prends toute ta collection de timbres et de pièces étrangères !
Le mari accélère...
- Je veux aussi une pension mensuelle de ta part !
La voiture roule à 180km/h et se rapproche dangereusement d'un camion, et le mari est toujours impassible.
- Mais bon sang, mais dis quelque chose ! Je vais tout te prendre !
Qu'est-ce que tu as que je n'ai pas ?
Le mari la regarde en souriant et dit :
- L'airbag...
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Je rêvais d’un pays qui soit debout et fier
Un pays simple et gai peuplé de braves gens
Parlant la langue simple des mots ordinaires
Où celui de patrie serait dit en songeant.
Je rêvais d’un pays qui s’aime simplement
Un pays de Français sachant ouvrir leur porte
Comme on ouvre son cœur pour devenir amant
Comme on ouvre sa main quand l’âme n’est pas morte.
Je rêvais d’un pays délivré des besoins
De ses pensées figées de ses paupières closes
Un pays surpeuplé d’un trop plein de témoins
Pour démontrer qu’en France quand on aime on ose.
Je rêvais d’un pays où la main la parole
Ne s’abolissaient pas au prétexte d’un deuil
Que l’honneur d’un seul mot contient l’odeur du vol
Si le mot oublié avait promis l’accueil.
Je rêvais d’un pays surplombé de ciel bleu
Traversé de comptines et de farandoles
Habité de légendes et de nobles vœux
Pour prendre aux mains de Dieu comme son auréole.
Mais j’ai vu si souvent des gloires fatiguées
Une aumône acheter l’espoir d’un paradis
Des portes de printemps soudainement claquer
Au nez d’une promesse et d’un serment brandis.
J’ai si souvent croisé des jeunesses fanées
Au front de misérables enfin parvenus
Des allures voutées par tellement d’années
A offrir au néant toutes les hontes bues.
J’ai tellement souffert de ma patrie meurtrie
Par tant d’intelligents tant assoiffés de titres
Qu’ils reniaient en un jour les anciennes fratries
Pour la Croix d’un Mérite les décrétant pitres.
Et j’ai tant écouté les motifs éloquents
Qui séparent l’ivraie de la foule des gens
Tant de fois vu Judas se lever toujours quand
Il faut bien en venir à discuter d’'argent.
Que je garde pour moi le récit des Rois Mages
L’amour de mon pays la gloire de mon Père
L’Histoire de France racontée en images
Et ouvrant mon berceau le regard de ma mère.
Que je laisse aux aurores remplies de voix sourdes
Le tumulte inutile des haines en rang
Alignées pour l’affront dans la bêtise lourde
Psalmodiant les couplets du Dogme référent.
Je rêve d’un pays où la poussière même
En hiver en été sentirait toujours bon
L’odeur parmi toutes de la femme que j’aime
Qui me fait citoyen et jamais vagabond.
Je rêverai toujours de cette patrie mienne
Comme on rêve au parfum du bouquet préféré
Elle est depuis toujours comme vie mitoyenne
Majuscule au milieu de mon bleu pré carré.
VITUS
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LES CAHIERS de la MEMOIRE D'ALGÉRIE
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Le dossier du 19 mars 1962
Par divers auteurs
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Face aux associations de combattants comme la FNACA et à leurs alliés intellectuels, barbouzes, FLN, porteurs de valises, qui veulent faire du 19 Mars 1962 leur date anniversaire officielle de la fin de la guerre, nous nous devons de réagir.
Ici, toutes les actions entreprises pour faire échouer cette trahison supplémentaire contre les victimes qui ont succombées après cette date de lacheté et de honte de la France.
Vous pourrez lire l'intégralité des "non respectés" Accords d'Evian, et en faisant des paralléles avec l'actualité quotidienne, vous pourrez vous rendre compte jusqu'à quel point De Gaulle en abandonnant l'Algérie a vendu la France.
Je compte sur vous, visiteurs et tous vos amis, pour enrichir et compléter les pages de ce tableau par des photos, documents, fichiers et renseignements.
Vous pouvez me contacter soit par le Formulaire soit directement par Courrier :
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19 MARS 1962 : LE CESSEZ-LE-FEU… ou la victoire du FLN
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LA COLONISATION, version François HOLLANDE !...
- « Pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal. Ce système a un nom, c’est la colonisation, et je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien. »
- « Nous les Français, nous sommes des envahisseurs, brutaux et injustes, et nous avons perpétré, sur des innocents opprimés, des massacres… »
- « La France est responsable d’une colonisation injuste et brutale ; elle est responsable des massacres d’innocents algériens à Sétif, Guelma et Kenitra »
(Francois Hollande – Alger, 20 décembre 2012)
…Comble de l'ironie, la visite triomphale de François Hollande à Alger a eu lieu en pleine polémique en France au sujet des appels d'artistes d'origine algérienne à ouvertement "niquer la France".
Monsieur le Président, par ces déclarations ineptes, vous avez trahi, injurié, humilié, culpabilisé la France, son peuple, son Histoire ; sali la mémoire de nos soldats, de nos martyrs et attenté à l’honneur de notre pays !
En 1990, Aït-Ahmed, l’un des chefs historiques du FLN, répondait au Figaro Magazine : « Avant ? Vous voulez dire du temps de la colonisation ? Du temps de la France? Mais c'était le paradis ! Des fleurs, des fruits, des légumes partout, des restaurants. Maintenant nous manquons de tout : de crèches, d'écoles, d'hôpitaux, de dispensaires, mais le parti et la police ont des immeubles neufs... La plus grande misère ici est intellectuelle. ».
Et il concluait ses propos par cette repentance (justifiée celle-ci) : « Hélas ! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques, stratégiques. Il y a eu envers les Pieds-Noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l’Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens »
Monsieur le Président, alors qu’un chef du FLN –et non des moindres- a eu le courage de dénoncer les carences et les ignominies commises par les siens, vous avez, à l’inverse, par intérêt économique, complaisance sénile ou sclérose mentale, négligé de dénoncer les actes barbares dont se sont rendus coupables, huit années durant, les maîtres actuels de l’Algérie. Vous avez éclaboussé la France d’une honte que le temps ne suffira pas à effacer et cette tache indélébile ternira à jamais votre honneur et celui de votre gouvernement !
LA V E R I T E, Monsieur Hollande… C’EST CELLE-CI !
Visages lacérés où les yeux manquaient, nez et lèvres tranchés, gorges béantes, corps mutilés, alignement de femmes et d’enfants éventrés, la tête fracassée, le sexe tailladé ; c’était le lot journalier de la terreur… Malheur à ceux qui refusaient d’obéir au FLN ! Un sadisme et une cruauté sans pareil à l’égard de ceux qui aimaient la France…
« La France a commis un crime : Elle a livré le peuple algérien aux tueurs et aux assassins ! » (Ferhat Abbas (ex-leader du FLN)
Ci-dessous, Musulmans assassinés à l’Arba, le 27 février 1956. Les tortionnaires ont commencé par leur couper les paupières, le nez et les lèvres, avant de les achever tandis qu’un troisième était égorgé devant sa famille… pour l’exemple.
« O croyants, combattez les infidèles qui vous avoisinent, qu’ils trouvent toujours en vous un rude accueil. Sachez que Dieu est avec vous et avec ceux qui le craignent » (Coran - IX, 124)
Le 27 mai 1956, au douar Zenata (Remchi), deux musulmans, Benmrah Bouhassoun et Beneli Mohamed, sont torturés par les fellaghas. Ils sont décapités à la sape après avoir eu la verge sectionnée et enfoncée dans la bouche
« C’est pourquoi il est de notre devoir d’éprouver une haine farouche et de la léguer à nos descendants… La haine est le premier sentiment des nations, et le premier jalon dans l’édification des peuples » (A. H. Bakouri)
30 janvier 1956, à Sétif, toute la famille Cruet sera sauvagement assassinée. Voici deux des enfants, le père et le grand-père
« Le facteur initial et fondamental qui doit décider les Français à évacuer et à déguerpir est un climat de terreur permanente et de peur perpétuelle » (Radios Arabes)
Le massacre de Hel Halia, le 20 aout 1955, qui anéantit des familles entières, fit cinquante victimes européennes, dont un grand nombre d’enfants qui furent sauvagement mutilés et égorgés.
« Aucune cause ne justifie la mort de l’innocent. Si je peux comprendre le combattant d’une libération, je n’ai que dégoût devant le tueur d’enfants » (Albert CAMUS)
3 mai 1956, trois écoliers européens d’Ain-Beida sont attirés dans un guet-apens par un de leurs petits camarades de classe musulman ; les corps des enfants, martyrisés, lapidés et massacrés, furent retrouvés dans un puits le 23 juin 1956. Les bombes dans les lieux publics ont fait des centaines de petites victimes innocentes…
« Quittez le pays, quittez l’Algérie arabe, avant que l’on ne vous chasse, que l’on ne vous jette dehors comme des bêtes féroces et nuisibles » (Radios Arabes)
1er Mars 1962 – Assassinat de Mme Josette ORTEGA, concierge du stade de la Marsa, à Mers el-Kébir, et de ses deux enfants de 4 et 5 ans. Leurs têtes seront fracassées contre la muraille
« Le cœur de chaque algérien est rempli de haine à l’égard des Français… Chaque algérien est résolu à sacrifier son sang et sa vie pour élever l’étendard de son pays sur le corps des Français » (Radios Arabes)
La famille Barral fut exterminée le 11 mai 1957. Dans une chambre, Josiane, 12 ans, violée avant d’être tuée de trois coups de couteau. Suzy, poignardée. Gérard, 16 ans, pieds et poings liés, égorgé. Madame Barral, égorgée. Monsieur Barral, 55 ans, bâillonné, les mains liées derrière le dos, égorgé avec un raffinement de cruauté. Les enfants seront les principales victimes de cette cruauté comme le démontrent ces taches de sang –qui expliquent ses blessures- sur la robe de cette petite fille de 7 ans. Et il s’est trouvé des Français pour justifier de telles atrocités et soutenir les barbares !...
« Les tortionnaires se ressemblent… Ils appartiennent à la sombre patrie des bourreaux et insultent d’abord à notre espèce avant de salir, au hasard des guerres, le drapeau de leurs victimes » (Pierre Moinot)
« Mes frères, ne tuez pas seulement… mais mutilez vos ennemis… crevez-leur les yeux, coupez-leur les bras et pendez-lez » (« Ez Zitouna », organe du FLN)
Les massacres collectifs furent innombrables… El-Halia, Ain-Manaa, Wagram, Melouza, entre autres, où plus de 300 personnes furent exécutées le 28 Mai 1957. Villages entiers rayés de la carte. Ci-dessous, le massacre d’Honaine. A propos de Melouza, le journal « Politiken », de Copenhague, écrira : « Ces actes sont d’une telle sauvagerie que l’on a peine à croire que leurs auteurs algériens aient atteint un degré d’évolution supérieur à celui d’animaux attirés par l’odeur du sang… Le plaisir de faire souffrir fait partie des rites… »
Ci-dessus, deux victimes musulmanes égorgées
comme des moutons selon la coutume du FLN
La lutte pour l’indépendance de son pays justifie t-elle de telles atrocités ?
- Et pourtant, en dépit de cette barbarie, c’est l’Algérie qui voudrait condamner la France pour ses « crimes » et traite nos soldats de « criminels de guerre »… avec la complaisance sénile de nos gouvernants
- Et pourtant, il se trouve, en France, deux associations d’A/C gauchisantes : FNACA et ARAC, qui considèrent la date du 19 Mars 1962 (cessez-le-feu) comme une « victoire » et la commémorent, comme telle, reniant, ainsi, le sacrifice de milliers de soldats français...
… Qu’elles se souviennent, en autres tragédies…
18 Mai 1956 : Le massacre de PALESTRO. Une section du 11/9e R.I.C tombe dans une embuscade. Vingt jeunes soldats appelés sont effroyablement massacrés. Le lieutenant Pierre Poinsignon, commandant la 6ème compagnie de cette même unité venue en renfort, témoignera : « Des cadavres mutilés gisent dans les buissons. Les yeux sont crevés, les corps vidés de leurs entrailles et bourrés de cailloux. Les testicules ont été coupés, et les pieds zébrés de coups de couteaux… »
Ci-dessous, le 18 juillet 1956, dix-neuf militaires tombent dans une embuscade en se rendant au Douar de Sidi-Ghalem où ils étaient invités par des indigènes infiltrés et terrorisés par le FLN. Ils furent tous atrocement mutilés.
-1 ère photo : Soldat français du contingent.
- 2 ème : Le médecin Maurice Feignon. Ses tortionnaires l’ont torturé au fer rouge et liquide bouillant, avant de l’égorger.
- 3 ème : Chasseur Falourd, du 29 ème BCT. Ses tortionnaires ont mis à nu tout le squelette du bras droit en arrachant méthodiquement les chairs frémissantes du poignet à l’épaule.
Monsieur le Président, en rendant hommage, lors de votre visite à Alger à Maurice Audin, militant communiste, traître à son pays en temps de guerre et coupable de haute trahison envers la France, vous avez implicitement honoré la mémoire d’autres félons à l’image de l’aspirant Maillot, Fernand Iveton, Henri Alleg, Maurice Laban, Pierre Vidal-Naquet… Vous avez, ainsi, méprisé le sacrifice de ces jeunes soldats français tombés sous les armes des égorgeurs livrées par ces derniers, sans le moindre mot de compassion à leur égard. Le temps passera, l’oubli viendra… mais jamais assez l’Histoire ne mesurera la portée de votre infamie !...
Les âmes chagrines disent que la conscience se révolte au spectacle de certains crimes. Nous sommes ici en présence du plus monstrueux florilège du crime qui puisse se concevoir. Les images qui représentent les milliers d’êtres humains égorgés, les visages mutilés au couteau, les corps écorchés vivants à coups de canif, les enfants déchiquetés par les bombes, les femmes éventrées, les hommes suspendus encore vivants aux crochets d’abattoir, reculent les limites assignées à l’horreur. Cependant, ces atrocités ne révoltent pas les consciences contre les criminels, mais contre les victimes. Ces milliers d’innocents versés dans la mort servent à apitoyer le monde sur le sort des bourreaux. Le réflexe n’est pas l’indignation devant la sauvagerie du crime, mais la compassion envers les assassins à qui l’on trouve toujours une excuse à leurs actes « désespérés »… Et si les survivants excédés ou terrorisés prennent les armes pour sauver leur vie, dans un geste de défense aussi vieux que les âges –c’est ce qui s’est passé en 1961 et 1962 avec l’avènement de l’OAS-, ils soulèvent contre eux l’unanimité des censeurs.
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Déni d'Histoire
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG : Mars 2013
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Ce premier mars 2013, je m'interroge. Pourquoi est-ce que je suis contre ce 19 mars ? Pourquoi, lorsque j'évoque cette date, j'éprouve des sentiments aussi contradictoires que de la colère, de la stupeur et de la peine ? Suis-je un damné de l'Histoire pour m'opposer à cette date de commémoration du 19 mars 1962 décidée par le pouvoir socialiste, ou fais-je parti de ce petit noyau de patriotes lucides qui contestent ce déni de l'histoire imposé ?
François Hollande, élu Président de la République sur de fausses promesses et un harcèlement médiatique anti Sarkozy, profite de son rôle de... premier plan, pour assouvir ses fantasmes en défigurant l'esprit de la Nation ; en transformant la France en une terre sans âme ni passé historique.
Depuis son élection le " genre " devient la norme imposée à la jeunesse ; l'école maternelle perd son identité et l'armée ses victoires... Le 19 mars 1962 qui a vu le gaullisme des années 1958 à 1962 devenir le fossoyeur de notre province d'Algérie en même temps que l'élimination d'une partie de sa population pied-noir, chrétienne et musulmane, devient aujourd'hui par le fait du Président, un jour de honte et de déshonneur.
Pendant cinquante ans, jusqu'à ce jour de juillet 2012, j'ai cru à la reconnaissance des 132 ans de présence français en Algérie. J'ai désenchanté. Aujourd'hui, en ce début mars 2013, je me rends compte combien mon combat doit se poursuivre pour que tout ce temps où j'ai voulu croire à un autre destin ne reste pas un vide sans épopée.
Le 19 mars, par l'effet d'un " droit de cuissage " socialo-communiste, va trouver sa place dans les commémorations de la France avec celles des guerres mondiales ! François Hollande, ses sénateurs et ses députés nous imposent cette date ! C'est le pire affront que je vais subir depuis ces cinq décennies. C'est comme si ce gouvernement-là crachait sur les tombes de ceux qui sont morts pour la France, " là-bas ", en Algérie. C'est comme si les militaires métropolitains, blessés, morts ou disparus ; les civils européens et arabes, blessés, tués, assassinés ou kidnappés sans que des représentants de la Nation ne bougent, ne soient intervenus dans le jeu trouble et gaulliste, de concert avec le terrorisme FLN, persévérait avec les socialistes et se poursuivait, pour notre élimination et celle de notre mémoire.
Ce clan socialo-communiste, sous couvert des Préfets et du ministre des Anciens Combattants Kader Arif, exige que les drapeaux flottent à nos édifices nationaux ! Quels drapeaux ? Les drapeaux gaullistes qui ont bradé l'Algérie ; ceux que certains brûlent sous couvert d'être " excusés " par la ministre de la justice, Mme Taubira ? Je me souviens d'un drapeau, ce jour du 19 mars 1962, il était rouge du sang des innocents et un garde-mobile, depuis son véhicule a tourné son arme vers lui... C'était rue Berthezène juste après les assassinats du plateau des Glières... Il était 15 heures... 15 heures 30...
Avec nos associations pieds-noirs et de nombreux Anciens Combattants, nos allons manifester, combattre cette anomalie de l'Histoire de France en ce mois de mars 2013, et si notre cause est aujourd'hui étouffée par le pouvoir socialo-progressif intolérant, notre persévérance sera-t-elle le signe d'une victoire future ?
Robert Charles PUIG : Mars 2013
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" Douze arguments contre la commémoration du 19 mars 1962 "
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Comment la France peut-elle avoir la volonté politique de commémorer le 19 mars !
Il y aurait selon la FNACA, actuellement en France 2 633 villes qui ont inauguré une artère du 19 mars 1962. Pire, 18 000 conseils municipaux de toutes tendances (soit la moitié des communes de France) ont adopté un voeu pour la reconnaissance officielle de cette journée.
Voici douze raisons parues chez notre confrère et ami "Rizieres et Djebels" sous la plume de J-C Terrasse de l'Asaf-Loire pour que nos compatriotes comprennent qu'ils se trompent et qu'ils trompent la Mémoire de leurs Morts en commémorant cette date.
1/ Le 19 mars 1962, la manchette de la première page du journal "L'HUMANITÉ" - organe central du PC.E - titrait "Une grande victoire pour la paix : cessez-le-feu en Algérie", le F.L.N. en profitant après cette date pour massacrer impunément des milliers de français, notamment musulmans, ayant renié tous ses engagements pris à Evian la veille le 18 mars.
2/ La date du 19 mars 1962 ne représente rien car le Cessez-le-feu ordonné par le Gouvernement français de l'époque a été souvent unilatéral et respecté seulement de l'Armée française. Les combats ont continué sans publicité après le 19 mars, et ont causé les pertes suivantes : - militaires français : 152 tués, 422 blessés, 162 enlevés ou disparus, 275 décédés par maladie ou accident ;
- supplétifs algériens ou harkis : 100 à 150 000 assassinés par le F.L.N. avec leurs familles
- européens : 3 000 enlevés par l'A. L.N. dont 2 000 disparus.
Le 19 mars 1962 a obligé 91000 Algériens à se réfugier en France dans l'exil pour éviter la mort, et 900 000 Français "Pieds-Noirs" à faire de même. Alors, est-ce cela que certains veulent faire commémorer aux français le 19 mars ?...
3/ Cette date du 19 mars 1962 a été choisie par le F.L.N. pour célébrer sa prétendue victoire militaire sur l'Armée française. Le journal officiel du F.L.N. "El Moujahid" n°8318 du 19 mars 1962 publiait en première page son éditorial intitulé : "Le jour de la Victoire" signé par Saada Messous, ancien secrétaire de la Wilaya III durant la guerre d'Algérie et actuellement avocat à la Cour, où l'on pouvait lire sous sa plume : "...le 19 mars 1962 devrait être considéré comme étant la date qui a vu la consécration de la victoire du peuple algérien... Oui, le 19 mars 1962 fut une victoire du peuple algérien... Oui, le 19 mars 1962 fut une victoire que doit célébrer le peuple algérien comme est célébrée la victoire sur le nazisme par le monde entier le 8 mai 1945..". Malgré cela, la direction de la FNACA continue de vouloir en faire un hommage national en incitant ses adhérents à y participer.
4/ Il n'existe pas en France de commémorations ni de baptêmes de lieux publics pour :
- le 22 juin 1940, date de l'armistice de la guerre 1939/1940 contre Hitler demandé par le Président du Conseil, le Maréchal Pétain ;
- le 21 juillet 1954, date des Accords de Genève mettant fin aux combats d'Indochine entre la France et le Vietminh signés par le Président du Conseil MendèsFrance.
5/ Le 19 mars 1962 est une hérésie, car ni le Maroc, ni la Tunisie ne sont concernés par le Cessez-le-feu en Algérie n'étant nullement impliqués dans les Accords d'Evian du 18 mars 1962, puisque l'Indépendance du Maroc fut reconnue par la France le 3 mars 1956 et celle totale de la Tunisie le 20 mai 1956, donc six ans avant !!! ... Nos 1247 militaires tués au Maroc et nos 665 en Tunisie, ainsi que nos 7 041 blessés du Royaume Chérifien et les 3 408 de la République Tunisienne doivent aussi être honorés mais certainement pas le 19 mars puisque sans aucun rapport avec leur sacrifice. Souhaitons que les premiers magistrats des communes ayant baptisé "le 19 mars 1962" un lieu public de leur ville ou de leur village n'aient pas eu parmi les habitants un ou plusieurs morts au Maroc ou en Tunisie entre 1952 et 1956 !!! Ce serait gênant pour le maire à l'égard des familles endeuillées ! Il est certain qu'il eût été préférable de dénommer cet endroit "Anciens Combattants d'A.F. 1952-1962" respectant simultanément la réalité de l'Histoire.
6/ II n'y a jamais eu de défaite de l'Armée française en Algérie. Cette dernière avait réussi, grâce à la fermeture hermétique des frontières de Tunisie et du Maroc, à empêcher les renforts du F.L.N. de s'introduire en Algérie (nombre de combattants de l'A.L.N. ont payé de leur vie les franchissements de ces barrages). Une fois les sources d'approvisionnement en hommes et en armes quasiment taries, le plan Challe avait systématiquement, grâce aux opérations "Pierres Précieuses", dans toutes les régions d'Algérie, désorganisé l'une après l'autre les bandes locales. Bref, si victoire a eu lieu, c'est celle de l'Armée française sur l'A.L.N. L'Armée française a dû partir d'Algérie sur une décision politique du Gouvernement du moment, et non pacre qu'elle a été battue sur le terrain. Elle a obéi avec discipline.
7/ Il y a eu en A.F.N. (Maroc, Tunisie et Algérie) de 1952 à 1962 au sein des troupes françaises 25 108 morts (et non 30 000 selon la FNACA) - ce qui est déjà hélas ! beaucoup trop - dont 1 247 au Maroc, 665 en Tunisie et 23 196 en Algérie pour la période de 1954 à 1962 concernant ce dernier pays avec 11 913 appelés ou rappelés pour 11 283 militaires d'active ou de carrière. De même, les 300 000 blessés annoncés par la FNACA n'ont été, en fait et heureusement, que 70 637 pour toute l'AF.N. dont 7 041 au Maroc, 3 408 en Tunisie et 60 188 en Algérie. Il n'y a pas eu 3 000 000 de Français qui ont combattu en A.F.N. contrairement aux prétentions de la FNACA, mais 1 747 927 dont 1 343 000 appelés et rappelés pour 404 927 d'active ou de carrière, soit 42 de moins, se répartissant comme suit - Maroc : 120 163 appelés et rappelés pour 43 590 d'active
- Tunisie : 121 257 appelés et rappelés pour 43 792 d'active
-Algérie : 1 101 580 appelés et rappelés pour 317 545 d'active
Ces statistiques officielles ont été fournies par le Ministre de la Défense suite à une question écrite d'un honorable parlementaire et publiées au J.O. (débats Assemblée Nationale) du 04.08.1986 (page 2469). Il faut rappeler que sur les 23 196 morts de l'Armée française en Algérie de 1954 à 1962, les appelés et rappelés représentent 51,36 % (11 913) alors que l'active (engagés, rengagés et de carrière) 48,64 (11283). Seulement, par rapport à l'effectif ayant servi en Algérie durant cette période, sur les 317 545 militaires d'active, les morts atteignent un pourcentage de 3.55 contre 1.08 pour les appelés et rappelés s'élevant à 1 101 580 ! La voici cette "Sacrée Vérité", même si elle déplaît à certains, et que les morts ne sont pas pour la plupart âgés de moins de 20 ans..
8/ Les médailles commémoratives des Opérations de Sécurité et de Maintien de l'Ordre avec agrafe "Algérie" sont attribuées jusqu'au 1er juillet 1964, et la période d'attribution des Cartes de Combattant d'A.F.N. ou du Titre de Reconnaissance de la Nation est limitée au 2 juillet 1962, la FNACA au sein du Front Uni demandant de la prolonger jusqu'au 1er juillet 1964 comme pour la médaille commémorative d'Algérie...
Si le 19 mars 1962 est pour la FNACA vraiment la date du cessez-le-feu en Algérie, pourquoi alors réclamer les titres de combat jusqu'au 1er juillet 1964 ainsi que des médailles commémoratives ??? Il y a là, une évidente contradiction !!! ...
9/ Avec ses 338 303 adhérents en mai 1997, la FNACA ne représente que 19,35 % des combattants d'A.F.N. si l'on considère le chiffre officiel de 1 747 927 militaires de toutes origines (active et de carrière, appelés, rappelés, maintenus) ayant servi en A.EN. (Maroc, Tunisie et Algérie) de 1952 à 1962, mais seulement que 11,28 % si l'on se base sur les trois millions revendiqués par la FNACA. La représentativité de la FNACA au sein des Anciens Combattants d'A.EN. est aussi minoritaire que celle des syndicats professionnels dans le monde du travail C.Q.F.D. !!!
10/ Le Président de la République, M. Mitterrand, a reconnu lui-même dans sa conférence de presse du 22 septembre 1981 : "S'il s'agit de décider qu'une date doit être officialisée pour célébrer le souvenir de la guerre d'Algérie, cela ne peut être le 19 mars parce qu'il y aura confusion dans la mémoire du peuple".
11/ Le 29 septembre 1981, M. Jean Laurain, Ministre des A.C.VG., réunissait 29 associations représentatives concernées par la guerre d'Algérie :26 se déclarèrent contre le 19 mars mais en faveur du 16 octobre, jour anniversaire de l'inhumation du Soldat Inconnu d'Algérie dans la Nécropole Nationale de Notre Dame de Lorette, bien que certains penchaient plutôt pour un regroupement avec les cérémonies du 11 novembre.
12/ Les 10 et 11 mai 1997 a eu lieu au Ministère des A.C.V.G. la première émission du timbre-poste à 3 francs en "Hommage aux Combattants Français en Afrique du Nord 1952-1962". Ce timbre ne comporte aucune mention "35è anniversaire du 19 mars 1962, fin de la guerre d'Algérie ou Cessez-le-feu en Algérie", ce qui fort heureusement contribue à ne pas oublier les 163 753 du Maroc et les 165 049 de Tunisie, soit un total de 328 802 combattants entre 1952 et 1956...
Ces 12 arguments démontrent indubitablement que le 19 mars ne peut être officialisé par la France comme "Journée Nationale du Souvenir des Victimes Civiles et Militaires d'A.F.N.". Que certains responsables politiques et élus locaux pas au courant ou insuffisamment informés de ce problème s'en inspirent et y réfléchissent avant de s'engager délibérément dans une action pro- 19 mars, alors que bien d'autres dénominations s'offrent à eux en conformité absolue avec la "Vérité Historique". Et s'il en fallait une treizième, l'Algérie a très officiellement émis un timbre sur le 19 mars, journée de la Victoire. A contrario pour la France le 19 mars est la journée de la défaite ! CQFD !
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" Les Algérois regrettent la non-commémoration du 19-Mars "
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Au grand dam des Algérois, aucune cérémonie officielle de grande ampleur n'a été prévue pour commémorer le 50e anniversaire du cessez-le-feu décrété le 19 mars 1962 en Algérie, au lendemain de la signature des accords d'Évian. Reportage.
"Le 19-Mars ? C'est la fête de la victoire, non ?". Malgré sa légère hésitation, Nabil, un jeune étudiant algérois âgé de 22 ans est conscient de l'importance de cette date dans l'histoire de son pays. En effet, il y a cinquante ans, jour pour jour, un cessez-le-feu était décrété en Algérie, au lendemain de la signature des accords d'Évian entre la France et le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Un événement qui mit fin à la Guerre d'Algérie, et qui entraîna quelques mois plus tard l'indépendance du pays, colonisé par les Français depuis 1830.
"Vu l'importance de cette date-clé, il aurait fallu organiser des festivités, des conférences et des débats pour rendre hommage aux anciens combattants, dont mon grand-père et surtout mon oncle, qui lui est mort en martyr pour libérer l'Algérie", regrette Nabil avec l'approbation d'Adel, son camarade de cours de génie civil à l'université de Bab Ezzouar. Or comme le laissent entendre ces deux étudiants, et au grand dam des Algérois, aucune cérémonie officielle de grande ampleur n'a été prévue par les autorités locales à cette occasion. Et rien dans les rues ensoleillées d'Alger ne vient rappeler que le pays marque un anniversaire historique, exceptés les dizaines de drapeaux algériens hissés le long du front de mer ces derniers jours.
"La première étape vers l'indépendance"
Adossé sur un kiosque à journaux, à quelques pas de l'imposant édifice de la Grande Poste d'Alger, Hussein, moustache broussailleuse et costumes trois pièces, se dit lui aussi déçu par l'indifférence autour du cinquantenaire du 19-Mars. "J'avais 12 ans en 1962, et je me souviens parfaitement de ce jour-là, explique cet universitaire algérois. Car malgré mon jeune âge j'avais pris conscience, en analysant les réactions des adultes, qu'il s'agissait bel et bien de la première étape vers la fin de la guerre et l'indépendance". Tout en réajustant ses lunettes de soleil vintage, il rappelle que le 19-Mars était un jour férié en Algérie, jusqu'en 1988. La preuve, selon lui, que "certains dans le pays font du lobbying au profit de la France pour effacer un pan de l'histoire algérienne".
La cinquantaine élégante, Salima se souvient elle aussi de cette journée de 1962, bien qu'elle n'était âgée que de 4 ans à l'époque. "Alger était en fête, nous sommes sortis dans la rue, ma mère et moi, pour exprimer notre joie d'être libres aux côtés de nos compatriotes", raconte-elle d'une voix troublée par l'émotion. Cette mère de famille et professeur d'allemand affirme qu"il est nécessaire de célébrer le 19 mars 1962 pour que "la jeune génération n'oublie pas tout le mal qui a été fait par le colonialisme et qu'elle soit fière de son identité". Tournée vers l'avenir, elle ne souhaite pas rester l'otage de l'histoire. "Malgré cette mémoire douloureuse, aujourd'hui je ne regarde plus la France comme une ennemie", précise Salima, dont le prénom signifie paisible en arabe.
Ménager l’ancienne puissance coloniale
Dans les locaux de la rédaction d'Al Watan, quotidien francophone fondé en 1990 et référence de la presse algérienne, la déception est également de mise.
"Le cinquantenaire des accords d'Évian aurait mérité d'être célébré car ils constituent une victoire politique pour les Algériens qui avaient obtenu ce jour-là des concessions importantes du colon français", note Fayçal Metaoui, salarié du quotidien depuis 22 ans. Il explique que les autorités algériennes ont toujours préfèré commémorer le 5 juillet 1962, soit la date officielle de la fête de l'indépendance du pays, ou encore le 1er Novembre 1954 qui marque le déclenchement de la Guerre d'Algérie . "Le pouvoir ne considère pas le 19-Mars comme une grande fête, mais comme une simple étape du processus de libération car le débat n'est pas tranché en son sein sur les accords d'Évian, que certains responsables de l'époque avaient considéré comme insuffisants voire comme une trahison", analyse-t-il.
L'éditorialiste Hassan Moali estime lui que l’Algérie officielle occulte ce cinquantenaire symbolique afin d'éviter d'avoir à faire le bilan de l’indépendance, et par conséquent celui du pouvoir actuel. Pis, en cette période de campagne électorale pour les deux pays (présidentielle en France et législatives en Algérie, NDLR), il soupçonne les autorités locales de ménager l’ancienne puissance coloniale en célébrant "sans tambour ni trompette" ce qui devrait l'être.
"Résultat, nous avons la pathétique impression que c'est la France qui commémore toute seule, notamment à travers les médias, le cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, c'est le monde à l'envers", peste-t-il.
Nabila Amir, journaliste politique pour Al Watan depuis 13 ans, confie quant à elle ressentir un pincement au cœur en pensant "aux victimes du colonialisme et de la guerre qui ne seront pas honorées dignement", ce 19-Mars. "Normalement, dans un pays qui se respecte, on aurait préparé plusieurs mois à l'avance un tel anniversaire, ne serait ce que pour rafraîchir les mémoires", regrette Nabila qui pense que la banalisation de ce cinquantenaire résonne comme un manque de reconnaissance des dirigeants de l'État. "Comment reprocher ensuite à la majorité des jeunes de ce pays de ne pas connaître leur histoire quand on les prive, pour des raisons politiques, d'une telle fête", conclut-elle.
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MARS 1962 : LE 26 / NO COMMENT
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG : mars 2013
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Le flot des souvenirs enflamme mes pensées...
Comme la larve d'un volcan brûle la terre,
Mon âme s'embrase dans un feu de forêt.
Dans cette rétrospective un peuple en prière
Va affronter sa Fin... J'entends les hurlements
De ceux qui sont blessés et qui crient leur colère.
Je sens l'odeur de poudre et vois couler le sang
De ceux qui vont mourir sur ordre militaire.
Toi, la Fossoyeuse, tu as créé le drame,
Broyé des cœurs, des corps, sans compter tes victimes.
Froide Mort, sans larmes, sans le moindre état d'âme !
Quel juge et quelle loi sanctionneront tes crimes ?
Quel traître, ce jour là, a donné le signal
D'anéantir, dans un rite machiavélique
Une foule invitée à cette bacchanale
Faite de feu, de sang et d'un destin inique ?
Toi le C.R. - S.S., forban d'un Moyen Âge,
Qui malmena les femmes et matraqua les gosses ?
Toi, l'Arabe obtus, soldat imprégné de rage,
À l'idéal confiné aux seuls coups de crosses ?
Le regard noir, les mains crispées sur le F.M.
Je vois ces hommes armés qui venaient de tuer
Sans qu'aucun Magistrat n'ait dressé d'anathème !
Ô ! Peuple anéanti par la Mort annoncée !
C'était un temps ou l'ordre, peu républicain,
Ôtait par le meurtre l'envie d'être Français.
Mon cœur résonne encore de l'agonie des miens.
Je me souviens du SAC, dressé à mutiler.
Du diktat ordonné depuis le Rocher Noir
D'écraser une foule, armée de sa passion,
Pour brader un pays, à un vainqueur sans gloire…
Les balles destructrices ont pourtant eu raison
De ma terre perdue, ensanglantée, meurtrie,
Où le drapeau trempait dans un sang innocent !
Un cliché m'agresse... Dieu n'entend pas mon cri
Quand l'arme assassine met en joue des enfants !
Le temps efface tant et tant de souvenirs,
Même ceux de nos morts, ensevelis de nuit.
Je me souviens pourtant des rires et des désirs
Qu'engendrait cette terre, à cette époque enfuie.
Comme une goélette sous l'assaut du vent,
Je tangue sous les rafales du temps passé.
C'est un ouragan qui gronde sur l'océan,
Un typhon dévoilant des pensées oubliées.
Robert Charles PUIG / 26 mars 2013
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Il y a exactement cinquante ans, le lieutenant-colonel Jean-Marie Bastien-Thiry rendait son ultime souffle face à un peloton d’exécution. Il avait été condamné à mort le 4 mars précédent par le tribunal militaire de justice pour son implication dans l’attentat du Petit-Clamart commis le 22 août 1962. Bastien-Thiry dirigea le commando qui cribla de balles la DS présidentielle sans faire de blessés. Il avait alors utilisé un journal qu’il avait agité afin d’indiquer à ses hommes le moment où il leur fallait tirer. Durant le procès, il tint tête à ses juges, revendiquant son acte en raison de ce qu’il estimait être une trahison du président de Gaulle envers les français d’Algérie et les harkis ainsi que pour la défense de l’Algérie française. Il sera arrêté en septembre 1962 après son retour d’une mission en Angleterre. Il fut défendu par les avocats Dupuy, Le Coroller, Isorni et Tixier-Vignancourt. Ceux-ci tentèrent de sauver sa tête en se basant sur une expertise médicale démontrant qu’il n’avait pas toute sa raison au moment de l’attentat, mais Bastien-Thiry refusa ce recours et préféra affronter son destin. Ce qu’il fera dignement et courageusement. Il entra ainsi dans l’histoire comme étant le dernier condamné à mort fusillé de l’histoire de France. De Gaulle aurait dit à son sujet : « Celui-là, ils pourront en faire un martyr ». Le général aurait refusé sa grâce essentiellement par ce qu’il mit en danger la vie de sa femme Yvonne et parce qu’il n’avait pas pris de risque personnel dans l’opération. Les deux tireurs, Alain de La Tocnaye et Jacques Prévost, également condamnés à mort, furent graciés par le chef de l’État.
Aîné d’une famille de sept enfants, fils de parents catholiques et d’esprit militaire, il se basa notamment sur la lecture de Saint-Augustin pour justifier sa participation à l’attentat du point de vue de sa foi catholique. De son mariage avec Geneviève Lamirand, il aura trois filles.
Communiqué d'Alexandre Simonnot
Hommage au Colonel Jean-Marie Bastien-Thiry
Envoyé par M. Francis Vaudlet
Colonel Jean-Marie Bastien-Thiry
Rendons un hommage tout particulier au Colonel Basien-Thiry, héros et martyr de la Patrie, fusillé il y a aujourd’hui 50 années, le 11 mars 1963.
Jean-Marie Bastien-Thiry était Lorrain, Polytechnicien, Lieutenant-colonel dans l’Armée de l’air et l’inventeur de deux missiles antichars, les SS-10 et SS-11. Il avait 36 ans et laissait une veuve et trois petites orphelines.
Organisateur de l’opération du Petit-Clamart, le Colonel Jean-Marie Bastien-Thiry aura tout sacrifié, sa famille et sa vie, pour que vive la France. Il nous a laissé, en versant son sang, un message, un modèle à méditer, à admirer et à suivre.
Alors que les tireurs du Petit-Clamart seront graciés par De Gaulle, celui-ci refusera d’accorder sa grâce à Bastien-Thiry.
Jean-Marie Bastien-Thiry est l’exemple parfait du dévouement, du courage, de l’abnégation, du don de soi et du sacrifice de sa vie envers la Patrie. Il est l’honneur de l’Armée Française.
Homme de Foi, grand Catholique, il mourra comme un Saint, marchant vers le peloton d’exécution son chapelet à la main, après avoir entendu la Messe. Refusant d’avoir les yeux bandés, il regardera la mort droit dans les yeux avant de pouvoir contempler ensuite la Vie Eternelle.
Assassiné sur ordre de celui qui aura trahi l’Algérie Française et livré des dizaines de milliers de Harkis et Pieds-noirs aux tortures les plus innommables des bouchers fellouzes du FLN, le Colonel Jean-Marie Bastien-Thiry demeure un Français modèle, un héroïque soldat dont le nom restera pour toujours inscrit sur le Martyrologe de la Nation.
Que Jean-Marie Bastien-Thiry repose en paix, aux côtés de tous les Morts pour la France, dans le Paradis des Héros, des Martyrs et des Soldats.
« Il semblait enveloppé d’une auréole »
Document
Envoyé par Mme Bernadette Leonelli
Le 11 mars 1963 tombait au Fort d’Ivry le colonel Bastien-Thiry, héros de l’Algérie française, fusillé sur ordre de De Gaulle.
Monsieur Pierre Sidos a, pour la première fois, autorisé la publication d’un document unique qu’il détient depuis trente ans.
Je ne puis dire la fierté que m’inspire le choix du Libre Journal pour cette publication.
Ce récit des ultimes instants du colonel Bastien-Thiry fut rédigé de la main même d’un témoin privilégié : un dirigeant de la police française qui, pour mieux servir la France dut cacher son admiration pour l’homme qui allait mourir et pour la cause à laquelle cet homme avait sacrifié sa vie. Nous reviendrons d’ailleurs prochainement, avec la permission de monsieur Pierre Sidos, sur cet épisode étonnant de l’histoire contemporaine.
Pour l’heure, ce témoignage extraordinaire permet de mesurer à quels drames de conscience ont été confrontés certains fonctionnaires de l’état gaulliste, en ces temps de trahison.
Il devrait rendre moins péremptoires les donneurs de leçons qui, sans risque, jugent et condamnent, un demi-siècle plus tard, des hommes qui n’ont fait que leur devoir « Pour que France continue. »
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Samedi 9 mars 1963 – 17 heures.
P…, commissaire divisionnaire à l’état-major de la police municipale, me demande au téléphone de mon bureau du 5ème district, avenue d’Italie, et m’invite a venir d’urgence à son bureau. Je ne puis m’empêcher de m’exclamer : « Je crois, hélas, deviner pourquoi ».
Je pars donc à la préfecture, et là, P… me confirme qu’en effet, si Prévost et Bougrenet de la Tocnaye sont graciés, l’exécution de Bastien-Thiry est ordonnée pour le lundi 11 mars au matin. Le moins qu’on puisse dire est que les choses n’ont pas traîné depuis le jugement qui doit remonter à quinzaine.
Nous voici à mettre sur pied le futur service d’ordre…
B…, commissaire de Choisy, assurera un isolement total des Prisons de Fresnes, avec des effectifs considérables.
L…, commissaire de Charenton, qui sera de ronde de nuit du 10 au 11, consacrera tout son temps à la surveillance de l’itinéraire Prisons-Fort d’Ivry ; effectifs généreusement prévus : on ne lésine vraiment pas…
B…, commissaire d’Ivry, assurera les fonctions judiciaires : accompagnement des autorités, présence sur le lieu de l’exécution et procès-verbal pour en rendre compte.
Détail pénible : on le charge de commander le cercueil et on lui donne les mensurations du malheureux ; ces préparatifs hideux, concernant un homme bien vivant, espérant sans doute encore avec ses proches auxquels il est toujours relié par la pensée (comment oublier sa femme et ses trois petites filles ?) me mettent dans un trouble profond et me font abhorrer la peine de mort.
Je reviens chez moi, sans dire un mot, en proie au désespoir et au dégoût, me demandant comment je vais vivre ces quarante-huit heures d’attente…
Pour comble, je préside le soir même, le bal de la section de Gentilly de l’orphelinat mutualiste de la PP. Comment ai-je pu, avec mes pensées en désarroi, tenir devant les niaiseries de ces gens se contorsionnant, et faire le discours d’usage ?
Le dimanche est une véritable veillée funèbre : je ne sais où aller pour fuir les pensées qui m’assaillent. La journée passe, morne. Sans avoir dormi, je me lève à une heure du matin. Il pleut à torrents. Par les rues désertes je vais à la préfecture prendre contact avec les équipes en civil de la Brigade de direction, mises à ma disposition pour chercher, véhiculer et protéger au besoin les juges, le procureur général, l’aumônier, le médecin.
C’est un médecin de l’Armée de l’air qui doit assister, ô dérision, à cette mort. Les braves gars de la Brigade, des gens courageux toujours prêts à traquer les criminels, la nuit, sont ébranlés eux aussi. Ils ont à tour de rôle escorté le prisonnier tout au long des nombreux trajets Prisons-Fort de l’Est où siégeait le tribunal. Les rares contacts qu’ils ont eus avec Bastien-Thiry (entrevu quand il montait et descendait du fourgon cellulaire) leur ont laissé malgré tout une profonde impression que l’on éprouvait en le côtoyant, même sans lui parler… « Il semblait enveloppé d’une auréole… »
Je repasse au district, encore plus ému par ce bref aveu d’un humble flic. Je prends dans ma voiture mon chauffeur de service et un secrétaire et nous partons pour Fresnes.
Dès notre arrivée, je vois une dizaine de reporters de presse filmée ou de télé qui allument leurs projecteurs.
Cette attente des badauds de profession en prévision d’une curée, recherchant avidement tout ce qui se présente de sensationnel, me semble quelque chose d’indécent. Usant des consignes draconiennes que j’ai reçues, c’est sans ménagements que je les fais refouler dans le bistrot voisin qu’ils ont déjà fait ouvrir et où ces importuns ont établi leur PC.
Les effectifs arrivent, les commissaires mettent en oeuvre le plan qu’ils ont reçu, je reste rencogné dans le fond de ma voiture, après les avoir successivement revus.
Je suis embossé dans l’allée menant au pavillon résidentiel du directeur de la prison, M. Marti. Le condamné est dans le bâtiment voisin : le CNO (Centre national d’orientation), où sont habituellement concentrés les prisonniers en attente d’une autre affectation. Cette masse sombre est silencieuse : les CRS de garde aux abords courbent le dos sous l’averse. Ma radio grésille doucement. Paris est encore en léthargie ; la police prend la place sur l’itinéraire, sans bruit la pluie fait rage… J’écoute le vide… et prie.
Tout à coup, les abords de la prison s’animent : B…, qui attend près de la porte, pénètre dans le CNO en compagnie de M. Marti. L’aumônier suit. Survient Gerthoffer, le procureur général, silhouette falote, moulé dans un pardessus gris aux formes démodées ; il descend de voiture et saute pour éviter les flaques d’eau, faisant le gros dos sous les rafales. Ces vieillards allant faire tuer un être jeune, plein de vie encore, me semblent une énormité inhumaine.
Pendant ce temps, De Gaulle doit reposer dans sa majestueuse sérénité…
La gendarmerie, chargée de livrer le condamné au peloton d’exécution, a fait grandement les choses : une escorte de trente motos, celle d’un chef d’Etat, trois petits cars bourrés d’effectifs armés, pour s’intercaler entre les divers véhicules du cortège, prennent place sur l’avenue dite « de la Liberté ». Le car chargé de transporter le condamné, avec une garde de huit gendarmes, entre dans la prison. Nul n’ignore que la gendarmerie est le pilier de ce régime…
B… m’informe par radio que, toutes les personnalités étant arrivées, on va réveiller le condamné.
Il me relatera ensuite que c’est Gerthoffer qui est entré le premier et que Bastien-Thiry a aussitôt demandé quel était le sort de ses compagnons. Apprenant qu’ils étaient graciés, il sembla alors délivré de tout souci et entra dans une sorte d’état second, abandonnant toute contingence terrestre.
Il revêt son uniforme et sa capote bleu marine de l’Armée de l’air sans prêter un instant d’attention aux paroles bien vaines que ses avocats croient devoir prononcer.
Il entend la Messe à laquelle assiste également M. Marti. Il est, même aux yeux des moins perspicaces, en dialogue avec le Ciel. Au moment de communier, il brise en deux l’hostie que lui tend l’aumônier et lui demande d’en remettre la moitié à son épouse. Puis, après l’Ite Missa est, il dit « Allons »… et se dirige vers le couloir de sortie. A ce moment, les phares des voitures s’allument, les motos pétaradent, et j’annonce par radio la phrase que j’ai si souvent prononcée lorsque j’étais avec De Gaulle : « Départ imminent »…
L’état-major la reprend pour alerte générale.
Mais rien ne vient, et cette attente imprévue semble atroce. Pendant vingt affreuses minutes les avocats vont tenter une démarche désespérée : ils demandent au procureur général d’ordonner de surseoir à l’exécution en raison du fait nouveau qu’est l’arrestation récente d’Argoud.
Bastien-Thiry, absent de tout, revient dans sa chambre, stoïque, silencieux, méprisant devant ces passes juridiques où chacun s’enlise. Il ne dira pas un mot, ni d’intérêt, ni d’impatience…
B…, qui n’est pourtant pas un croyant, me dit : « Il est déjà parti en haut ».
Enfin, les palabres des hommes de loi prennent fin : le procureur refuse tout sursis.
Les phares s’allument de nouveau, les motos repartent à vrombir. Cette fois, c’est bien le départ. Je vois la voiture du condamné balayer de ses phares le seuil de la prison, puis se diriger vers le portail ; tout le cortège s’ébranle. C’est bien celui d’un chef d’Etat, dans son triomphe.
Ce condamné qui, au procès, a traité De Gaulle d’égal à égal et l’a assigné au Tribunal de Dieu et de l’histoire, comme renégat à la parole donnée, aux serments les plus solennels et sacrés, ce condamné est bien un chef d’Etat.
C’est bien le même cortège que j’ai si souvent commandé : voiture pilote avec phare tournant, motos devant, motos formant la haie d’honneur, motos derrière, et quinze voitures officielles suivant…
La pluie redouble ; je reste loin derrière, suivant la progression par radio codée… comme pour l’Autre…
Je décide d’aller directement au cimetière de Thiais, triste aboutissement… Je n’aurais pas pu assister à ce Crime, pas même rôder autour du Fort d’Ivry et entendre cette horrible salve.
Au moment où j’entre parmi les tombes, j’entends cette petite phrase de B…, et elle me restera longtemps dans l’oreille : « Allô… Z1… » ; le processus s’accélère… « Je vois le condamné contre son poteau ». Et, à 6h42, cette information : « Exécution terminée ». Je sais gré à B… d’avoir évité la formule consacrée « Justice est faite », elle serait si malvenue ici. Justice… où es-tu ? J’attends encore : rien. Donc, il n’y a pas eu défaillance du peloton comme pour le malheureux Degueldre.
Je vais avec D…, dont je connais les sentiments proches des miens ; nous nous rendons au carré des condamnés. C’est une triste parcelle recouverte de hautes herbes jaunies par le gel, entourée d’arbustes dénudés, frêles et désolés. Un trou a été creusé dans la glaise qui colle aux chaussures.
Enfin arrive un fourgon, escorté par le colonel de gendarmerie de Seine-et-Oise. On descend le cercueil en volige de bois blanc. L’aumônier arrive ; il est suivi du médecin, un grand maigre, tout gêné. Je viens saluer et me recueillir avec D… Les gendarmes se retirent ; les fossoyeurs, à l’abri dans le bâtiment de la Conservation tardent à venir. Nous restons là, tous les quatre, à prier devant cet humble cercueil, placé de travers sur le tas de glaise, courbant le dos sous les rafales de ce sale hiver qui n’en finit pas…
Dehors, les premiers banlieusards se hâtent vers le travail, indifférents à tous ces policiers massés devant le cimetière. Chacun va à ses occupations, c’est le monstrueux égoïsme des grandes cités.
Ainsi est mort pour son idéal, le Rosaire au poignet, Jean-Marie Bastien-Thiry, trente-quatre ans, ingénieur de 2e classe de l’aviation militaire, père de trois petites filles, devenues subitement orphelines, demeurant de son vivant 17, rue Lakanal, à Bourg-la-Reine.
Paris, le 11 mars 1963, 11 heures du matin
HOMELIE DE Mgr J.Y. MOLINAS
Durant la Messe célébrée en la Cathédrale de Toulon
Le lundi 11 mars 2013
Envoyé par Mme Bernadette Leonelli
Pour le Colonel J. BASTIEN THIRY assassiné le 11 mars 1963
Il y a cinquante ans, un homme tombait sous les balles du peloton d'exécution.
Nous savons, nous qui sommes réunis dans cette cathédrale, qui était cet homme et les raisons pour lesquelles il achevait prématurément sa vie dans les fossés du fort d'Ivry.
Depuis cinquante ans des générations d'hommes et de femmes se sont succédées. Peu nombreux ont connaissance de ce drame qui a cependant marqué l'histoire de notre pays. Cette mort est intimement liée à l'agonie et à la mort d'une province française, l'Algérie, mais plus encore au refus d'accepter de voir la France renoncer à sa mission de nation civilisatrice dans le monde et particulièrement sur toutes ces terres lointaines où son génie avait permis un bond de mille ans en avant. Nombreux historiens, géopoliticiens, philosophes expliqueront que ce dégagement était inévitable et que le vent de l'histoire nous y obligeait fut-ce au prix d'un abandon dramatique des populations qui avaient cru, elles, en la France. Mais des hommes se sont élevés contre ce qu'il faut bien appeler une forfaiture, une trahison, et donnèrent leur vie pour ne pas faillir à la parole donnée.
Et, parmi eux, il y eut Jean Bastien-Thiry. Jeune lieutenant-colonel, marié et père de trois petites filles, il n'hésita pas à sacrifier un avenir humain et professionnel prometteur, pour que la France ne se perde en succombant à " l'acharnement d'un très vieil homme ".
Comme l'écrivit son frère, Gabriel Bastien-Thiry, Jean " s'était fait de la France une idée trop belle, et de la justice humaine un concept spirituel ". Cette idée et ce concept dont les racines plongeaient dans la foi chrétienne façonnèrent toute sa vie. Oui, Jean Bastien-Thiry était un fervent chrétien, et cela depuis sa plus tendre enfance. L'amour du Christ l'avait tout naturellement ouvert à l'amour de sa patrie, la France. Ainsi, pétri par les pages de gloire de l'histoire de son pays et par le baptême qui marqua la France, il ne pouvait ignorer le drame qui se déroulait sous ses yeux, et dont il prévoyait clairement les conséquences désastreuses que non seulement la France mais aussi l'Europe auraient à endurer.
N'oublions pas le contexte géopolitique existant alors : d'une part, l'idéologie marxiste diffusant ses mensonges et pénétrant toutes les couches de la société ; des centaines de pays dans le monde asservis à cette dictature habilement présentée comme l'avènement de la liberté et de la démocratie pour les plus pauvres ; la menace militaire des pays du pacte de Varsovie prêts à envahir le monde libre; à l'intérieur la subversion, aux frontières les chars et les missiles. Et d'autre part, en Algérie et dans nombre de pays musulmans le réveil d'un Islam fait d'intolérance, de violences extrêmes et dont la volonté d'expansion dans le monde est clairement démontrée aujourd'hui.
En 1963, l'indépendance de l'Algérie est déjà survenue. Le nouvel état algérien n'a tenu aucun compte des accords d'Evian qui devaient permettre aux différentes communautés de continuer de vivre sur cette terre. Jour après jour, les nouveaux maîtres du pays, hier encore terroristes sanguinaires mais qui, bien qu'au pouvoir, n'ont pas renoncé à leurs méthodes, bafouent ces accords. Des milliers d'européens sont enlevés, des centaines de milliers de harkis sont massacrés dans des conditions horribles, l'armée française encore présente en Algérie, restant, sur ordre, l'arme aux pieds. Les églises sont profanées, les cimetières dévastés...Tout cela après la fusillade de la rue d'Isly à Alger, le 26 mars 1962, où l'armée française tira sur des hommes et des femmes qui revendiquaient seulement le droit de rester français sur une terre française, et le massacre horrible du 5 juillet à Oran.
La pureté de coeur et d'esprit de Jean Bastien-Thiry ne pouvait accepter que la France continua de sombrer dans l'ignominie, après que, comme le déclara le Président du Sénat Gaston Monnerville, " la Constitution eut été violée et le peuple abusé ". Nous ne tenterons pas ce soir de découvrir le cheminement qui amena Jean-Bastien Thiry jusqu'à l'attentat du Petit Clamart contre le président de la république, mais nous retiendrons comme certain que ce qui le conduisit jusqu'à cet acte, ce ne fut pas la haine de celui qui gouvernait alors la France, mais " la compassion pour les victimes " de cet homme, la volonté de " sauvegarder des vies humaines innocentes ", et l'amour de la France dont il ne voulait pas que l'histoire fût irrémédiablement souillée.
La mort courageuse de Jean Bastien-Thiry et de tant d'autres de ses compagnons qui ne se sont pas résignés à accepter le fatalisme d'une nation anesthésiée, nous amènent, cinquante ans après, à nous poser cette question : leur sacrifice a-t-il été vain ? On pourrait le craindre en constatant combien notre pays et l'occident chrétien en général semblent s'être détourné de leur destinée. Un chef d'état français n'a-t-il pas été parmi les plus déterminés opposants à la reconnaissance des racines chrétiennes de l'Europe ? La France, notre patrie, est aujourd'hui défigurée, et bon nombre de nos compatriotes semblent avoir renoncé à la fierté d'être français. Ne leur demande-t-on pas, encore et encore, de se battre la coulpe et de se reconnaître coupables de toutes les abjections commises sur cette terre. Depuis des décennies, on leur a retiré peu à peu les repères historiques, religieux et philosophiques qui les constituaient en nation. On enseigne dans nos lycées que le FLN, qui fut l'ennemi de la France et dont on s'acharne à vouloir dissimuler le terrorisme, la cruauté et le mensonge, incarna la révolte saine et courageuse d'un peuple opprimé pour se libérer du colonialisme français. Cinquante après, nombre d'algériens eux-mêmes n'y croient plus ! Et du coup, on passe sous un silence honteux les 30 000 soldats français morts pour la France en Algérie. Pire encore, on crache sur leur tombe. Peu à peu, on a effacé de notre histoire les grandes figures qui faisaient que l'on pouvait être fier d'être français. Je dis avec assurance et certitude que Jean Bastien-Thiry fait partie de ceux là. Hélas, en compensation, on a fait du show-biz un olympe et des saltimbanques et autres marchands de rêves, les maîtres à penser d'un peuple décadent.
Le bilan pourrait donc nous paraître bien triste. Et pourtant, la foi et l'espérance ne doivent pas déserter notre vie. Il n'est pas possible que les sacrifices de tels hommes ne finissent par porter du fruit. Autant de souffrances, (je pense à l'indicible souffrance que connurent les proches de celui dont nous faisons mémoire, son épouse, ses trois filles alors encore enfants, de tous ceux dont un des leurs tomba sous les balles du pouvoir) autant d'abnégation engendreront un jour de nouvelles générations qui se lèveront, et se reconnaitront en ce frère ainé qu'est Jean Bastien-Thiry. Animées par la foi, ils édifieront ce Royaume de lumière, de paix, de fraternité et de vérité que le Christ est venu instaurer sur notre terre.
Et pour nous les Pieds-Noirs, c'est un devoir de nous souvenir de la compassion de Jean Bastien-Thiry pour notre calvaire. " Les Pieds Noirs ne pourront oublier que cet homme, pétri de traditions, enchaîné par ses principes, a tenté l'intentable à cause d'eux. " (" Plaidoyer pour un frère fusillé " de Gabriel Bastien-Thiry)
Avant de rendre sa belle vie à Dieu, Jean Bastien-Thiry, heureux d'apprendre que ses camarades avaient été graciés, servit à sa dernière messe célébrée par l'aumônier. S'adressant au prêtre, il lui dit : " Mon Père, offrons cette messe pour qu'un jour redevienne possible l'unité des Français. " " Oui, mon Père, il faut qu'un jour les Français puissent être unis ! " Devant le peloton d'exécution " l'Homme a souri, et son visage a reflété un immense apaisement, une sérénité définitive. " Que Dieu sauve la France ! Amen
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Agée, mais pas gaga ....
Envoyé par Eliane
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Une dame âgée se fait arrêter par la police.
- "Y a-t-il un problème, Monsieur l'agent ?"
- "Oui, madame. J'ai bien peur que vous rouliez à une vitesse excessive."
- "Ah, je vois. "
- "Est-ce que je peux voir votre permis de conduire, s.v.p. ?"
- Pas possible, je ne l'ai pas !
- "Vous n'en avez pas ? "
- "Non. On me l'a retiré il y a 4 ans pour conduite en état d'ivresse."
- "Je vois… Est-ce que je peux voir la carte grise du véhicule ?"
- "Je n'en ai pas non plus."
- "Pourquoi ?"
- La voiture n'est pas à moi !
- "Vous l'avez volée ?"
- "Oui et j'ai tué le propriétaire."
- "Vous avez fait quoi! ?
- "Les parties du corps sont dans des sachets en plastique dans la valise qui se trouve dans le coffre, si vous voulez les voir."
L'agent regarde la femme et recule lentement dans sa voiture pour appeler du renfort. Quelques minutes après, 5 voitures de police entourent la voiture de la vieille dame. Un officier s'approche lentement, tenant un pistolet. Il dit à la vieille dame :
- "Madame, veuillez sortir lentement votre véhicule, les mains en l'air !"
La vieille dame s'exécute. Elle s'adresse à l'officier qui la tient en respect :
- "Y a-t-il un problème, Monsieur l'officier ?"
- " Mon collègue m'a dit que vous avez volé cette voiture et assassiné son propriétaire."
"Assassiné le propriétaire ? Êtes-vous sérieux ?"
- "Oui, pourriez-vous s.v.p. ouvrir la valise dans le coffre de votre voiture ?"
La vieille dame ouvre la valise qui ne contient rien de plus qu'une plus petite valise vide. L'officier de police reprend :
- "Est-ce votre voiture, madame ?"
- "Oui, voici la carte grise et l'attestation d'assurance à mon nom."
L'agent qui l'a arrêtée est tout à fait surpris. L'officier le regarde courroucé, puis se tourne à nouveau vers la vieille dame :
- " Mon collègue m'a dit aussi que vous n'avez pas de permis de conduire."
La vieille dame fouille dans son sac à main, en tire son permis et le montre à l'officier. Celui-ci l'examine attentivement, puis le lui rend, tout penaud.
- "Merci madame. Je suis vraiment confus. Mon collègue m'avait dit que vous n'aviez pas de permis, que vous aviez volé cette voiture et que vous aviez assassiné le propriétaire.
- Je parie qu'il vous a dit aussi que je roulais trop vite ?
Méfie-toi des dames matures !
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PHOTO D'HISTOIRE
Envoyée par Daniel
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BÔNE 1960 : Championnat de France de cyclisme militaire.
http://www.ecpad.fr/championnat-de-france-de-cyclisme-militaire
Le championnat de France de cyclisme militaire se déroule sur un parcours de 169 kilomètres et sur la piste du vélodrome de Bône. Lors du tour, les concurrents sont confrontés à la chaleur et à une route difficile. Au fil des heures, le peloton s’étire longuement et, malgré les chutes, connaît quelques échappées. Une Jeep de la Circulation routière, qui fait également office de voiture de presse, suit les concurrents pour leur prêter assistance et parer à une éventuelle embuscade.
Sur le vélodrome de Bône, les cyclistes sont présentés au colonel Vial avant la course de poursuite et de vitesse. A la nuit tombante, c’est un coureur nommé Lacombe, vainqueur de l’épreuve, qui revêt son maillot de champion de France. En présence du général Ailleret, il partage sa victoire avec les médaillés d’argent et de bronze.
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La compréhension !
Envoyé par Hugues
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Un homme et sa femme sont en train de souper dans un restaurant très chic.
Une superbe jeune femme arrive dans le restaurant, va directement vers l'homme et lui donne un long et doux baiser.
Elle lui dit qu'elle le verra un peu plus tard, et quitte le restaurant.
Sa femme le regarde avec des éclairs dans les yeux (comme les femmes savent très bien le faire !!) et lui demande :
- Veux-tu bien me dire qui était cette jeune pétasse ?
- Qui ? Elle ? Mais c'est ma maîtresse !
- Ben j'aurai tout vu, lui répond sa femme. Je demande immédiatement le divorce !
- Ecoute, je comprends ta réaction, commente le mari, mais il faut que tu réalises que si nous divorçons, tu n'auras plus de voyages, plus de shopping dans les boutiques de Paris, plus de vacances d'hiver sur les plages de la Barbade, plus de Porsche ni de Jaguar, plus de club de yachting et de Polo ..., mais c'est ta décision et je la respecte.
Au même moment, un ami du couple entre dans le restaurant avec une superbe femme au bras.
- Qui est cette femme avec Jacques ? demande la femme.
- C'est sa maîtresse, répond le mari.
Alors la femme répond :
- La nôtre est plus jolie !...
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PHOTOS D'ORAN
Envoi de M. Barisain
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Jetée emportée en1937
Sous marin à Oran en1937
Tempête à Oran en 1937
L'Algérie à Oran en 1937
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Le galopin et la pipe de Papy..
Envoyé par Gérard
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Après déjeuner, celui-ci s’installe dans son fauteuil et allume sa pipe. Alors le gosse s’approche et lui demande :
- Papy ! prête-moi ta pipe…
- Non, ce n’est pas pour les enfants.
- Papy, s’il te plaît, prête moi ta pipe…
- Non, les enfants ne fument pas.
- Mais je ne fumerai pas, je te le jure. C’est juste pour la tenir…
- Tu me promets ? Bon, alors la voilà, fais-y attention…
Le petit garçon prend la pipe, la jette par terre, et l’écrase à coups de talon. Stupéfait le grand-père crie :
- Mais qu’est-ce qui te prend ? Pourquoi as-tu fait ça, petit galopin ?
Et le gosse répond :
- Parce que papa dit toujours : «Quand le pépé cassera sa pipe, on s’achètera une belle voiture ! ».
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LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS
Par J.C. Stella et J.P. Bartolini
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Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages necessaires pour les villes ci-dessouset je viens d'ajouter Kellermann et Mileesimo, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :
J.C. Stella et J.P.Bartolini.
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Pour nos chers Amis Disparus
Nos Sincères condoléances à leur Familles et Amis
Par le Webmaster
Décès de Mme Claude-Sandra RAYMOND
CHERS TOUTES et TOUS,
C'est avec une grande tristesse que je vous fais part du décès survenu dans la nuit de 23 mars 2013, de Mme Claude-Sandra RAYMOND Présidente des Amitiés Oraniennes / L'Écho de l'Oranie - 11 avenue Clemenceau 06000 NICE.
Elle avait, depuis quelques année, repris le Flambeau de cette revue si chère aux Oranais, l'Écho de l'Oranie qu'elle a représenté un peu partout, dans les rencontres de Rapatriés. Elle fut secrétaire du Général Jouhaud.
Fidèle lectrice de notre Seybouse, elle m'avait autorisé à mettre sur la Seybouse des poémes sortis de sa revue. Je continuerai au nom de sa mémoire.
La Seybouse et ses Amis adressent les plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches, ainsi qu’à toute la grande famille Oranienne.
Ses obsèques ont eu lieu le lundi 25 mars à 16H en l'église Saint-Louis de Hyères !
Ses souhaits étaient une cérémonie sobre, sans drapeaux, agrémentée de peu de fleurs et être accompagnée du Chant des Africains.
Paix à son Âme
JPB, Webmaster
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NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie
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La société ACI investit dans la culture
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/radar/la-celebre-piece-monserrat-mercredi-au-tna-la-societe-aci-investit-dans-la-culture-195444
Liberté Radar : Lundi, 04 Mars 2013 09:50
Par : Rédaction
La célèbre pièce “Monserrat” mercredi au TNA
La société Agroconsulting international a décidé d’investir dans la culture en organisant, en collaboration avec la Coopérative artistique et culturelle Port-Saïd, une présentation théâtrale de la célèbre pièce Monserrat d’Emanuel Roblès, mercredi prochain. La pièce traduite par Mohamed Farrah, réalisée par Djamel Guermi et dirigée par Mohamed Aouadi sera donc présentée mercredi à partir de 19h au théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, à Alger. Le directeur général d’ACI animera, aujourd’hui, dans ce cadre une conférence de presse à 11h au TNA. Une brochette de comédiens algériens bien connus sur la scène jouera dans cette pièce, à l’image de Taha Lamri, Nadia Talbi et Abdenour Chelouche.
NDLR : L'Oranais Emmanuel Roblès, "frère de soleil" de Camus, né en 1914 et mort en 1995, commence à recouvrer la notoriété qu'il mérite.
Elevé sans père, par une mère espagnole pauvre, comme Camus, il laisse une oeuvre énorme. Montserrat date de 1948 et je me souviens de l'avoir entendu interprété à Radio Alger, à une époque où nous n'avions que ce moyen d'accéder à la Culture, hormis les livres et le cinéma chers.
Grand voyageur, il a vécu et raconté l'accident de l'hydravion géant Lionel de Marmier en Uruguay, le 31 octobre 1945.
Une vraie déclaration de guerre
Une f
Envoyé par Pierre
Le 17 mars à 17h46 par Charentelibre.fr
Par : (source AFP)
Al-Qaïda appelle les jeunes jihadistes à combattre la France
http://www.charentelibre.fr/2013/03/17/mali-et-algerie-al-qaida-appelle-les-jeunes-jihadistes-a-combattre-la-france,1144501.php
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a appelé les islamistes d'Afrique du Nord à rester dans leurs pays pour s'y opposer aux laïques et conseillé aux jihadistes de rejoindre le combat contre la France, rapporte dimanche le centre américain de surveillance de sites islamistes SITE.
Dans un message posté sur des sites islamistes, Aqmi a demandé aux jeunes islamistes de ne pas déserter leurs pays. L'organisation a estimé qu'il ne convenait pas de "laisser le terrain aux laïques et aux expatriés pour qu'ils sèment la corruption" en ajoutant toutefois que les jihadistes convaincus se doivent de rejoindre le combat contre la campagne militaire de "la France des Croisés" en Algérie et au Mali.
"Le Front du Maghreb islamique est dans le plus grand besoin du soutien des fils de la Tunisie, du Maroc, de la Libye et de Mauritanie pour mettre en échec l'attaque de la France des croisés, défaire ses agents dans la région et renforcer le projet islamique", écrit Aqmi à l'intention de ceux qui veulent rejoindre ses rangs.
Quelque 4.000 militaires français sont actuellement déployés au Mali, où de violents combats les opposent aux islamistes armés dans le nord-est du pays, près de la frontière algérienne.
NDLR : Comme en 1939, l'Assemblée du Front Populaire face à Hitler, comme Guy Mollet en 1957 face au FLN, les socialistes derrière le "repenti" Hollande se trouvent confrontés à la réalité dramatique: une déclaration de guerre islamique et des finances à sec, un pays en pleine implosion.
Les faits sont têtus ! Après l'incantation "Droits de l'Hommiste", nous abordons le sang, la sueur et les larmes.
Rapts d'enfants en Algérie
Envoyé par Pierre
http://www.algerie1.com/zoom/la-multiplication-de-rapts-denfants-relance-brusquement-le-debat-sur-la-peine-de-mort-en-algerie/
Par :
La multiplication de rapts d’enfants relance le débat sur la peine de mort en Algérie
Le double assassinat des enfants Haroun et Brahim à Constantine, puis la découverte du corps sans vie vendredi de Sana dans la wilaya de Tlemcen vient de relancer de façon brusque la débat sur la peine de mort en Algérien.
Dans la foulée de l’émotion soulevée par la mort des deux garçons de la cité Ali Mendjeli, des universitaires de Constantine ont réclamé le rétablissement de la peine capitale.
Mustapha Lanouar, bâtonnier de la cour de Constantine, cité par le journal Liberté est catégorique à ce sujet. Pour lui, les crimes ciblant les enfants doivent être jugés autrement.
“Bien sûr que le débat doit s’ouvrir à la société, mais le problème est politique. La loi sur la peine de mort existe, mais elle n’est plus appliquée depuis 20 ans. La dernière exécution remonte à 1993 et a été appliquée, justement ici à Constantine, à la suite de la condamnation d’un groupe de terroristes”.
Ce bâtonnier, tout en admettant que les loi du pays doivent évoluer en fonction de l’évolution de la société algérienne, rappelle que nous sommes avant tout une société musulmane et qu’à ce titre la peine de mort doit être rétablie. A tout le moins pour les auteurs des crimes commis contre les enfants.
Maitre Farouk Ksentini, un des fervent défenseurs de l’abolition de la peine de mort a tempéré ce samedi son jugement sur les ondes de la radio en se prononçant pour le maintien, à titre exceptionnel de la peine capitale à l’encontre des kidnappeurs et tueurs d’enfants.
“Je suis pour l’abolition de la peine de mort sauf dans certains crimes tels que les enlèvements d’enfants suivis d’assassinats. Elle doit être prononcée à leurs encontre de façon exceptionnelle”, a plaidé Me Ksentini lors d’une émission ” (Débat de la semaine) de la Radio nationale.
En sa qualité d’avocat, Farouk Ksebntini a expliqué, dans le même cadre, que le juge est la seule personne habilitée à décider d’infliger cette sanction capitale, tout en insistant sur la nécessité de respecter la présomption d’innocence des suspects jusqu’à leurs condamnations définitives.
Cela étant dit, ajoute t-il “la question de la peine de mort ne peut être laissée à l’opinion publique, car il revient à la justice et à elle seule de décider de son application ou pas”.
Ce samedi à Béchar, le Premier ministre a reconnu que le problème du rapt des enfants “préoccupe le gouvernement”. Cependant, il n’a pas dit si la décision de la suspension de fait de la peine de mort allait être gelée. Car il faut savoir que depuis 1993 l’application de la peine de mort en Algérie est suspendue.
De débats ont été organisée par des partis politiques, dans l’enceinte parlementaire. Mais la loi, qui autorise la peine de mort est toujours théoriquement en vigueur, mais sans exécution depuis 1993.
ANNABA: Une meute de chiens errants menace les habitants
Envoyé par François
http://www.liberte-algerie.com/algerie-profonde/une-meute-de-chiens-errants-menace-les-habitants-annaba-196512
LIBERTE : Mercredi, 20 Mars 2013 09:50
Par : Badis B.
Une meute de chiens errants a envahi, ces derniers temps, le centre-ville de Annaba. Ces bêtes abandonnées rôdent à longueur de journée entre le rond-point du marché El-Hattab et le garage Citroën, en passant par le Champ de mars, un espace vert où elles élisent domicile le soir venu. Selon le témoignage de nombreux citoyens et notamment celui des habitants du quartier faisant face au secteur militaire, elles se seraient attaquées violemment, le plus souvent à la tombée de la nuit, à au moins à une dizaine de citoyens, en l’espace d’une semaine. Le plus angoissant dans cette histoire, s’inquiète-t-on, est que ces dogues, principalement de race croisée, sont toujours en liberté, et ce, bien que l’alerte ait été donnée par les habitants et par les passants, mais malheureusement, aucune action susceptible de rassurer les riverains n’a été engagée par les autorités compétentes.
Ce qui a suscité psychose et inquiétude au sein de la population, surtout lorsqu’on sait que ces chiens errants, en constante multiplication, échappent à tout contrôle vétérinaire et qu’ils sont vecteurs de toutes sortes de maladies, dont la rage. En réalité, la lutte contre la prolifération des chiens errants n’a jamais été l’une des grandes priorités des pouvoirs publics alors que beaucoup reste à faire en matière de salubrité publique. Enfin beaucoup de citoyens s’interrogent, s’il y a autant de chiens errants, à qui incombe normalement la faute ? Indéniablement à l’Assemblée populaire communale de Annaba, dont les élus du peuple semblent plutôt préoccupés par tout ce qui dérange ou plaire au wali, mais pas au calvaire au quotidien des habitants de la cité…
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MESSAGES
S.V.P., Lorsqu'une réponse aux messages ci-dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté,
n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini
Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la Seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique, cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura
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De M.
Bonjour
C'est Roger Ortega du site de Delmonte. Un mot pour vous demander un service, si vous le voulez bien.
Mon fils Ortega Christophe est Auteur, Compositeur, Interprète et Musicien.
Sous le Pseudo de " EDDY CHRYS ". Actuellement il est présent sur un site Américain
www.reverbnation.com/eddychrys
Afin de le faire mieux connaître, il faudrait ( si vous le voulez bien ) de temps en temps, cliquer sur ce site et écouter une chanson à lui.
Cela augmentera le compteur de son site et lui fera de la Pub.
Passer le message à vos amis (amies), ce serait sympa
Encore Merci. Mes amitiés. Roger
PS: Le site mon quartier delmonte a un peu de retard, car quelques petits soucis de santé. Il reprendra normalement très rapidement. Merci
Mon adresse : Roger Ortega
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De M.
Bonjour.
Mon adresse :
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DIVERS LIENS VERS LES SITES
M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er Mars 2013.
Son adresse: http://www.piednoir.net/guelma
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Guelmois, guelma-collectif@orange.fr
Bonjour à tous
Je vous ecris pour vous donner quelques infos sur le site, dans un premier temps je vous remercis tous pour l'intérêt que vous avez porté au site hommage à ce jour il y a eu plus de 2200 visites chose que je n'aurais jamais cru quand j'ai ouvert le site et cela n'est pas finis.
J'ai après de nombreuses recherches reussi à entrer en contact avec 2 anciens goumiers qui ons bien connus mon grand-père l'un d'eux ma envoyer un message relatant la tragédie du 9 novembre 1955 je ne mets qu'une partie du témoignage car certains détails sont trop personnels et n'ons rien à faire sur le net .
Concernant le travail effectué je pense être au bout de ma démarche même si des tas de choses pourraient être beaucoup plus développés, ayant passé un très grand nombre d'heures (en moyenne 2 heures par jour) depuis 4 mois ma propre vie continue l'important étant fait, l'histoire et la fierté que je porte à mon grand-père est posé .
Même si des choses restent à faire et à rajouter je vais mettre fin à mon travail, quelques photos et autres seront mises de temps en temps car j'ai encore pas mal de chose à mettre .
Une vidéoprésentation du site va voir le jour je ne manquerai pas de vous la faire partager prochainement
Merci encore à vous tous
Amicalement - Marc-Antony Sanchez
Mon site : http://goumier.jimdo.com/
Bonjour, je me nomme LIORT Jean-François et j'ai créé un site sur ROUFFACH en ALGERIE (département de CONSTANTINE), je vous fais parvenir le lien qui vous permettra d'ouvrir ce site.
Merci d'avance pour votre visite, bien cordialement. JF.LIORT
Mon site : http://rouffach-1874-1962.pagesperso-orange.fr/
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Un para et la Presse...
Envoyé par Augustin
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Deux
Un Para se promène au zoo de Vincennes, lorsque tout á coup il apperçoit une petite fille qui est un peu trop proche de la cage du gros lion d'Afrique. Soudain le lion attrape la robe de la petite et la ramène vers lui afin d'en faire une bouchée.....tout ceci sous les yeux des parents qui hurlent de désespoir.
Le Para sans hésiter une seconde se rue sur le lion et lui asséne un terrible coup de poing sur le museau, le lion recule en lachant prise et se frotte le museau en grognant, pendant que le Para revient avec la petite vers ses parents qui pleurent de joie et n'arrétent pas de remercier le Para.
Un reporter a tout vu et s'approche du Para, "Monsieur vous venez de poser un geste extrèmement courageux, je n'ai jamais vu un homme poser un tel geste depuis 40 ans que je fais ce métier." Le Para répond " Mais Monsieur je n'ai rien fait d'extraordinaire !... Le lion était en cage, j'ai vu le danger que courrait la petite, et j'ai agit en conséquence "
Le reporter répond, "Monsieur je vais m'assurrer que ceci ne passera inaperçu, je suis journaliste vous savez et demain vous serez en première page....dites moi vous êtes de quelle région,
Êtes vous PS ou UMP ?..."
Le Para répond, "je suis fils de Pieds Noirs et j'ai voté Le Pen."
Le journaliste s'en va....
Le lendemain le Para achète Le Journal afin de lire la première page et voir si son geste de la veille y est mentionné...
Il lit alors :
UN PIED NOIR DU FRONT NATIONAL ATTAQUE UN IMMIGRANT AFRICAIN ET LUI VOLE SON REPAS ......
...et c'est comme ÇA que les médias vous transmettent leurs nouvelles aujourd'hui.........
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