Fred ARTZ
Pour avoir été prophétiques ces recommandations n'en demeurent pas moins d'actualité.
Riche du brassage des peuples, des cultures, et des religions qui en a constitué la source, notre communauté de Français d'Algérie doit assumer la charge de ses origines.
A l'instar des autres peuples de la planète on ne saurait prétendre à l'uniformité de nos opinions même si les caractères méditerranéens qui les agrémentent ne sont pas de nature à en donner une exacte mesure ou à en limiter la prolifération des variantes.
Cependant il faut admettre que ces tares originelles ont savamment été exploitées tout à la fois par ceux qui trouvaient intérêt à nous diviser et ceux des nôtres qui ont tiré des avantages souvent très personnels à nous faire paraître rassemblés sous leur " haute autorité".
On peut comprendre des premiers, engagés dans la course au pouvoir, qu'indistinctement de droite ou de gauche ils n'aient pas souhaité voir 2 % de la population arbitrer le débat national ; les uns et les autres se sont donc employés à distribuer des aumônes afin de nous entretenir dans une éternelle attente. Maitres de la manoeuvre, ils ont su séduire ceux des nôtres, honnêtes ou malhonnêtes, qui ont pu y croire.
Des seconds on doit retenir que leurs fourberies auront surtout abusé les « autorités », là encore de droite comme de gauche, qui se sont prêtées à leur entretien ; mais l'histoire montre qu'à ce jeu ils ont tous consommé le crédit qu'ils ont pu avoir dans notre communauté même quand les médias, à la solde des « diviseurs », se sont employés à donner à ces avoirs douteux quelque apparence de réalité.
Aussi serait-il puéril d'attendre de notre communauté qu'elle trouve la voie de l'union ; pour autant il lui appartient bien de se voir reconnaître la place honorable qui est la sienne dans la nation Française.
Dès lors il convient de tendre à son rassemblement afin de conduire un véritable débat qui fixerait les droits intangibles de la communauté rapatriée d'Algérie. Ce « consensus » d'intérêt général serait alors le substitut avantageux de l'impossible « union ».
De fait, il s'agit seulement de justifier de notre capacité à débattre ensemble de nos préoccupations essentielles. A défaut de support territorial, nos associations, quel que soit leur objet social, constituent un cadre qui convient à cette démarche de consultation. des mesures techniques appropriées peuvent faire obstacle à la confiscation par quelques uns de cette conquête qui doit rester à tous ceux qui l'auront entreprise.
Trois situations parmi d'autres sont aujourd'hui particulièrement d'actualité :
Il va sans dire que notre seule entente sur ces points serait suffisante pour faire valoir notre droit fondamental en la matière ; alors...
C'est à cette réflexion que je vous invite afin d'entreprendre ensemble la marche vers ce rassemblement.
(Revue Ensemble N° 212, pages 4-5, Avril 1998) |