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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD se trouve dans la page: La Seybouse,
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EDITO
IL Y A SPAMS ET SPAMS
Chers Amis
S'il y a un domaine qui ne connaît pas la crise, c'est celui des SPAMS. Ces fêtes de fin d'année ont été l'occasion idéale pour le vérifier. 1 courrier sur deux est un spam car un simple internaute peut devenir lui-même un spammeur quand il relaie toute sorte de messages, de PPS, de vidéos et en plus quand il envoie des dizaines de messages par jour à ses listes où des noms peuvent se retrouver en double voire en triple. Il arrive un moment où ce " spammeur " ne sait plus où il en est, ni ne sait ce qu'il a envoyé et à qui et de ce fait il renvoie encore les mêmes choses. Quand cela arrive chez un particulier, c'est peut-être énervant mais ce n'est pas trop grave, mais quand tout cela arrive dans les boites des Webmasters et que ça bloque leurs boites, cela devient plus embêtant et même grave au détriment de messages plus importants.
Et c'est encore plus grave quand ces mêmes messages très chargés, très lourds, reviennent plusieurs fois dans la même journée avec différents internautes. Certains m'ont argués que c'est la faute au Cci.
En effet, pour se prémunir des spams publicitaires, des virus et autres chevaux de Troie, dont les robots récupèrent les adresses aux travers les différents messages, les internautes ont appris à mettre leurs contacts en Cci (adresses cachées pour le receveur) de manière que les robots ne puissent voir ces adresses. Ceci a un inconvénient, c'est que plus personne ne voit que le message qu'il a reçu a été aussi envoyé à untel et untel, donc il le renvoie à ses listes en Cci et la boule de neige se transforme en avalanche.
Pour remédier à tout cela, surtout en ce qui me concerne, gardez vos adresses en Cci, mais, SVP, sortez mon adresse de vos listes d'envoi afin d'alléger mes boites aux lettres. Ne m'adressez plus de PPS, vidéos, chaîne ou pétitions (initiées le plus souvent par des publicitaires ou des " associations " dont les spammeurs professionnels et robots récupèrent les adresses). Seuls les documents concernant mes sites ou l'Algérie sont lus, tous les autres passent à la trappe de la poubelle car je n'ai pas de temps de disponible à leur consacrer.
Dorénavant, même les gentils " spammeurs " seront mis en indésirables. Je suis désolé mais je ne peux faire autrement car j'ai plusieurs fois sonné l'alarme et rien n'y fait.
De plus tous les spams publicitaires ou attrape-mouches que vous recevez, il faut les mettre en indésirable chez votre fournisseur d'accès, cela en limitera la diffusion.
Au cours du mois de janvier, j'ai reçu plus de 10000 (dix mille) messages (hors spams, c'est extraordinaire). Parmi eux des milliers de messages de vœux. Malheureusement, même en me couchant très tard le soir, je n'ai pu répondre à tout le monde, c'est impossible. Encore une fois je remercie sincèrement et fraternellement tous ces amis connus et inconnus qui lisent la Seybouse et qui n'ont pas eu de réponses à leur message ou même cartes postales ou courriers papiers.
Au cours de l'année 2009, le nombre de lecteurs et de visites a plus que doublé, plus de 8.000.000 (huit millions) d'entrées sur la Seybouse. Des entrées qui se répartissent au travers du monde entier. Comment expliquer cette explosion d'entrées si ce n'est pas ma décision de ne plus parler de guerre entre 1945 et 1962, décision prise suite à mes ennuis divers (menaces morales, physiques, administratives dues aux bonnes grâces de malfaisants de la communauté P.N.) et judiciaires (par associations) dont j'ai gagné le procès. Je n'ai pas d'autres explications.
Lorsque j'ai lancé mon 1er numéro de la Seybouse en 2001, jamais je n'aurai imaginé un tel engouement et même un succès pour cette modeste gazette sur Internet. Ceci me fait penser et dire, " ah, que de travail supplémentaire de mémoire aurait pu être accompli si les Webmasters sérieux et les associations avaient pu travailler main dans la main au lieu de se déchirer, bien souvent pour des causes d'ego. " Les associations n'ont pas compris que ces jeunes fous de webmasters qui travaillent vraiment bénévolement pour la mémoire ou la connaissance de leur ville, n'étaient pas des ennemis qui voulaient les remplacer et qu'il fallait leur ouvrir les portes des trésors qui sont renfermés dans leurs locaux ou chez leurs adhérents et qui en définitif ne profitent qu'à leur cercle très restreint. Le succès de la Seybouse est là pour attester mes dires.
En tout cas et en espérant à une véritable prise de conscience de notre communauté je renouvelle à tout le monde mes vœux de Santé, de Joie, de Bonheur et de Prospérité. Je vous dis encore, MERCI, MERCI, MERCI.
Jean Pierre Bartolini
Diobône,
A tchao.
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A la mémoire des Agriculteurs de la plaine de Bône
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Chapitre V
FAMILLE CHOUREAU
(Alliée à la famille Vernède).
Dominique, Pierre Choureau (1878/1955) était né à Arnaud Guilhem, prés de Saint Martory (Haute Garonne). Fils aîné d'une famille de paysans pauvres du Comminges, doué pour les études, il intègre le Lycée agricole d'Ondes (31) puis, boursier, continue ses études à l'Ecole d'agriculture de Montpellier d'où il obtient le diplôme d'Ingénieur en 1899. La mère du Général Gallieni, Gouverneur de Madagascar, lui transmet une lettre de recommandation. Mais sa famille et ses amis le dissuadent d'aller dans cette île lointaine.
La propriété familiale étant trop petite, il propose ses services et en 1903, il est recruté par la Compagnie Algérienne, rejoint le domaine d'Ain Regada d'environ 100000 ha (prés de Oued Zénati) où il gère une propriété de 800 ha pour un salaire mensuel de 125 francs.
En 1907, il rencontre et se marie avec Cécile Calvet (1887/1986) née à Condé-Smendou, dont la famille est originaire de Lorraine. Leurs deux filles, Germaine et Marie-Louise épouseront Armand et Maurice Vernède à Randon.
En 1911 il est nommé Directeur des pépinières Gros et Cie à Mondovi (dont la maison mère est à Royan) pour un salaire de 300fr. La société fournit de nombreux plants aux agriculteurs. Nombre de ces plans sont exportés vers la Roumanie. II existait alors six ateliers de greffage, avec 600 employés indigènes et des prisonniers russes. Il existait une salle de chauffe pour faire pousser les plants. Le père d'Albert Camus, travaillait comme ouvrier caviste sur le même domaine.
En Novembre 1918, le voilà de retour à MONDOVI, après avoir vécu quatre années de guerre dans les Dardanelles et à Corfou. MM. OUSTRY et GREGORY, algérois originaires de l'Europe de l'Est, lui proposent la direction d'un grand domaine (anciennement propriété Elie Douacel) situé à EL KOUS entre le 12ème kilomètre de Bône à Morris, lieu dit l'abreuvoir et MORRIS. Le salaire mensuel était important : 600fr.
La famille habitait une magnifique demeure construite par le comte polonais Timoski.
Propriété essentiellement viticole, Il introduit la culture du géranium Rosat dont les extraits par distillation étaient exportés vers les parfumeries de GRASSE.
Mais Monsieur GREGORY désirant diriger l'entreprise, mon grand-père démissionna.
Suite à une mauvaise gestion, la propriété fut rachetée plus tard par Maurice GERMAIN d'Alger.
En 1920, il s'installa à son compte et acheta une orangeraie de six hectares à Randon pour 30000 francs payés moitié comptant. Il y fit creuser un puits de 15 m de profondeur et de 6.5 m de diamètre par des puisatiers venus du sud, il installa une éolienne, créant un réseau d'irrigation.
Il établissait des expertises pour les compagnies d'assurance dans tout le Maghreb (dégâts de grêle). La dernière expertise eut lieu au Maroc en 39 (payée près de 10.000 fr). Il tomba malade peu après.
Homme érudit et féru d'Histoire, "il cultiva son jardin" jusqu'à sa mort en 1955.
Maurice VERNEDE, son gendre, né en 1908 à Randon dans l'allée de l'entrée du jardin bordée de kumquats et de néfliers du Japon.
Novembre 2006, Jolie lettre de Pierrette Hirschmugl née Vernède
J'ai aimé avec passion cette terre où je suis né, bien que j'ai connu et partagé les misères qui ne lui manquaient pas, elle est restée pour moi la terre du bonheur, de l'énergie et de la création.
Albert Camus (Chroniques Algériennes)
FAMILLE EVÊQUE
(Récit et documents de Pierre Gourbis et de sa maman, Simone, née Evêque)
La famille Evêque, était originaire du département de la Drôme (France), plus précisément de deux villages : Chabrilland et Divajeu, prés de la petite ville de Crest.
De tradition agricole, cette famille y exploitait essentiellement des terres de vignes, quant à partir de 1865, la maladie du phylloxéra commença d'anéantir travail et efforts accomplis.
Joseph Evêque marié à Marie-Sophie Boisse, qui dirigeait l'exploitation décéda le 19/9/1869 et quelques années plus tard, ses quatre enfants décidèrent d'émigrer vers l'Algérie, récemment conquise par la France, dans l'espoir d'une vie meilleure. Trois enfants, s'installèrent à Blida, prés d'Alger.
Le quatrième Louis Léon né le 27/9/1843, parti le premier, choisit d'arriver à Bône et de s'installer comme cultivateur dans la région, avec sa femme Marie Aima Coupier née le 20/7/1847 et leurs trois premiers enfants nés en France : Joseph né en 1873, Marie née en 1876 et Louise née en 1878.
Le 15 Mars 1880, par l'intermédiaire de l'étude de Me Rempfer de Bône et devant le notaire Me Diehl, il acheta à la Compagnie Algérienne, à l'oued Besbes, commune de Randon, arrondissement de Bône, douze lots urbains et de terre à culture.
- La Compagnie Algérienne, était une société anonyme dont le siège était à Paris et qui avait reçu ces lots le 29/11/1877, d'un apport effectué par le liquidateur de la Société Générale Algérienne, qui avait acquis ces lots en les achetant aux Domaines de l'Etat par actes du 18 mai et 1er Juin 1869.
Ces douze lots étaient ainsi décrits:
- Un lot urbain de 10 ares et un lot urbain de 10 ares avec constructions sur ces deux lots, un lot urbain de 10 ares, un lot de Jardin de 2ha 6a 31ca.
- Un lot urbain de 10 ares, un lot de jardin de 3ha 27a 60ca, un lot de jardin de 2 ha 14 a 20 ca, un lot de culture de 13ha 70a, un lot de culture de 2ha 30a, des lots de culture de l ha 50a, l ha 50a, l ha 75a.
Soit un total de 7 ha 78 a de jardins et 20 ha 75 a de terres de culture, outre les 40 ares de lots urbains situés au coeur du village de Randon sur lesquels se trouvait une maison d'habitation.
Ces lots de jardins et cultures pour qui connaît Randon, étaient situés à la sortie du village, de part et d'autre de la route menant à Morris, avant le cimetière chrétien.
Après cette première acquisition, Louis Léon en fit une seconde par l'intermédiaire de l'étude notariale de Me Hallot de Bône et sur un cahier des charges dressé par Me Champroux. C'est par voie d'adjudication lancée par la Cie Algérienne qu'il acquit aux enchères publiques deux autres lots situés sur le territoire de l'oued Besbes commune de Randon, canton de Morris, arrondissement de Bône : Un lot de tabac et un lot de culture de 13ha 80a.
Comme précédemment et aux mêmes dates, la Cie Algérienne détenait ces biens de la Sté Gle. Algérienne qui les avait achetés aux Domaines de l'Etat.
Il est intéressant de noter qu'avant l'achat de ces deux lots, Louis Léon Evêque, était devenu Maire de la commune de Besbes, appelée par la suite commune de Randon.
Ces deux nouveaux lots étaient situés en dehors du village, à quelques trois kilomètres, en allant vers le rocher des Cyclamens, sur les versants de la montagne des Béni-Salah.
Ces terres furent donc exploitées par Louis Léon dans un premier temps puis quand il décéda le 29/3/1904, par sa femme aidée de son fils Pierre Marius né le 3/4/1885 à Randon, comme sa soeur Elidia née le 29/8/1891, il s'était marié en 1911 avec Aimée Augustine Siret née le 20/6/1891 à Sidi Bel Abbés.
Pour sa famille, Pierre acheta le 11/5/1914, par le biais de Me Guichard notaire à Bône, un lot urbain de 11 a 60ca au centre du village de Randon qui comprenait : Une maison à simple rez-de-chaussée de quatre pièces avec cuisine, un hangar, une écurie, un puits et trois cuves en maçonnerie ainsi que des dépendances, le tout appartenant aux époux Euvremer Charles et Bonici Berthe.
Sur cette photo Pierre est assis à gauche de Caroline Blanc tante de Aimée, Evêque (née Rassier) et son mari Emile originaire de Philippeville, debout entre deux inconnues Elidia Evêque.
Mais la guerre de 1914 éclata et Marie Aima s'occupa seule de la propriété pendant que son fils Pierre était mobilisé aux Dardanelles durant quatre ans; ce qui lui valut d'être décorée de l'ordre du Mérite Agricole. A son retour de la guerre, Pierre occupa sa nouvelle maison tandis que la maison à étage achetée par son père en 1880 restait occupée par sa mère Marie Aima, qui décéda en 1921 à Randon.
Cette maison et son jardin avec le puits, devinrent alors l'entrepôt du matériel agricole de l'exploitation et l'écurie, car la famille Evêque ne posséda jamais de ferme au milieu de ses terres cultivées.
Pierre Evêque et son épouse Aimée Augustine, eurent deux enfants : Simone née le 24/11/1918 à Morris, mariée à Lucien Courbis né à Randon et Maurice né le 1/8/1921 à Randon.
Alors que Simone poursuivait une carrière d'enseignante, c'est son frère Maurice qui, au décès de Pierre en 1937, reprit en mains l'exploitation des terres familiales jusqu'à l'indépendance de l'Algérie.
Ainsi pendant prés d'un siècle, trois générations EVÊQUE ont mis en valeur une partie de la plaine de Bône, autour de Randon.
Sur les quelques 28 ha tout proche du village et du cimetière, environ 20 ha furent consacrés à la vigne le reste, en 2 ha de céréales, 5 ha d'orangers, et quelques cultures maraîchères. Quant aux 14 autres hectares, situés sur les versants de la montagne des Béni-Salah, ils furent destinés aux cultures du tabac, blé, orge, et avoine.
Pour l'exploitation de ces terres en montagne, la famille Evêque, s'associait à des Khaddars, employés arabes, rémunérés par un partage égal des bénéfices de la récolte de tabac et céréales.
Pour l'exploitation des terres proches du village, les salariés étaient payés mensuellement selon les tarifs établis par le gouvernement général de l'Algérie.
En parallèle à ces cultures, la famille pratiquait de l'élevage à la fois pour son usage et consommation personnelle et pour la vente de lait, fromages frais, oeufs, mulets, chevaux, vaches, lapins et animaux de basse cour. La vente de ces produits se faisait à domicile où les gens du village venaient s'approvisionner.
La récolte du raisin était en partie livrée à la coopérative vinicole située à la sortie du village en allant vers Mondovi, au moyen de pastières tirées par des mulets.
La coopérative s'occupait du pesage, de l'extraction du vin et de sa vente en réglant leur part à la famille. Le reste de la récolte était vendu sur pieds à titre de raisin de table, à des négociants de la région qui le revendait en ville et sur les marchés. La récolte de tabac qui nécessitait un gros travail (enfilage et séchage) était livrée à la coopérative de Mondovi, sur des charrettes tirées par des mulets et la Tabacoop payait au poids.
Les récoltes de céréales étaient livrées à la Coopérative agricole de Bône dans des sacs de cent kilos transportés par des camionneurs indépendants et étaient payées au quintal par la coopérative. Les récoltes d'oranges étaient vendues directement aux commerçants de Randon. Quant aux cultures maraîchères, elles étaient destinées à la consommation familiale ou, vendues sur place aux villageois.
En Juin 1962, la famille EVÊQUE quitta l'Algérie pour la France lors de l'exode quasi total des européens et le pur hasard fit qu'une partie de cette famille se retrouva installée à Romans, dans la Drôme, à quelques kilomètres des villages de Chabrillard et Divajeu berceau initial des EVEQUE. L'autre partie s'installa à Saint-Etienne dans la Loire.
Aujourd'hui périodiquement, certains membres de cette belle famille retournent à Randon qui a retrouvé son nom arabe "Besbes" : Certaines terres familiales continuent d'être exploitées, d'autres sont abandonnées, d'autres ont été gagnées par les constructions du village.
Le lien avec la terre natale fécondée durant des générations reste inéluctablement maintenu par-delà les vicissitudes politiques.
FAMILLE LATRILLE
Cette famille d'agriculteurs originaire du sud ouest de la France, vendit ses terres pour acheter une parcelle du domaine de Saint-Louis des Réïoua qui appartenait à la société des Fermes Françaises
Domaine de Kef Drari du domaine du Djebel Réïoua.
Situé entre Mondovi et Randon, tel 0.56 Mondovi
La société des domaines Latrille acheta en 1959, un domaine dans le Jurançon, dirigé aujourd'hui par Marion et Pierre-Yves Latrille.
Etiquette du nectar de la Société des domaines Latrille de France
FAMILLE GIULIANO
(Récit et documents de Gilette Borg née Giuliano et d'Armand Giuliano)
Domaines de Zérizer
M. Giuliano, né vers 1833 dans la région de Turin (Italie), débarqua en Algérie vers 1870. Ouvrier agricole, il était veuf et avait un fils Charles-Félix né le 18/11/1853 à Verzuola, marié à Angèle Marie Thérèse Amirati née le 4/6/1864 à Montalo.
Charles-Félix obtint une petite concession à quelques kilomètres du village de Zérizer. Il s'installa avec son épouse dans une baraque en bois sans eau ni électricité, construite en cet endroit insalubre. Ils rencontrèrent de grosses difficultés. Ils virent même un lion mis en cage en face de la cave du domaine Gassiot, appelé depuis Domaine de La cage aux Lions.
Naturalisés en 1901, les Giuliano eurent treize enfants dont dix restèrent en vie à Zérizer : Georges, Victor, Émile, Charles, Félix, Yvonne, Edouard, Albert, Thérèse et Berthe.
La plupart des frères étaient agriculteurs, sauf Georges qui était maquignon.
Victor, né le 6/7/1891 à Bône, fit la guerre de 1914/18 à Verdun. Décoré de la Croix de Guerre avec palme, il se maria le 13/12/1919 à Morris avec Marie Simon. Victor possédait une propriété de 200 ha au lieu-dit La cage aux Lions, à 2 km de Zérizer.
Ils eurent trois enfants :
Gilbert marié à Monique Ellul décédée le 28/11/2003 à Lyon, Marguerite et Gilette mariée à Charles Borg (dit Lolo).
A sa mort le 13/2/1949, son épouse Marie et son fils Gilbert, reprirent la culture des vignes et des oliviers.
Charles, marié à Madeleine, eut trois enfants: Armand, Josette, Eliette.
Edouard né le 24/2/1900 à Zérizer occupait plusieurs postes à responsabilité dans l'organisation des coopératives.
Albert né en 1903 à Zérizer marié puis divorcé d'avec Lucette Lafranque.
De gauche à droite première photo : Anne Schiano, Andrée Giuliano, Arlette Vernède, Gilette Giuliano, Borg Charles, Borg Gilberte.
Seconde Photo : mariage de Jean Charles Borg et Josette Giuliano entourés à gauche de Roland Buch et Elyette Giuliano, à droite de Gilette Giuliano et Charles Borg.
FAMILLE ODE
(Récit et document de Richard Ode)
Monsieur Roger Ode, agriculteur de Zérizer
Après cet horrible assassinat, son fils Richard resté à Zérizer, vida la maison, brûla tout ce qu'il pouvait faire disparaître devant les arabes qui lui disaient qu'il finirait comme son père, puis après avoir rempli le puits de tout ce qu'il ne pouvait pas brûler, il partit définitivement le 31 octobre 1962.
A SUIVRE
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LE MUTILE N° 188, 10 Avril 1921
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Dédié à M. Abel
GOUVERNEUR INTÉRIMAIRE DI L'ALGÉRIE
J'ignore de quoi se
compose le menu d'un Gouverneur Général de l'Algérie, même, quand
ses émoluments se doublent de ceux d'un député en congé et ma faible
cervelle cherche en vain pourquoi le cumul est permis chez les gros quand il
est interdit chez les petits. Ce que je retiens et, j'en appelle à ceux
qui me liront, c'est que le premier magistrat de l'Algérie, le représentant de la
France, touche une indemnité de vie chère alors que les pauvres, diables vivent de maigre chair.
Des gens, mal inspirés, très probablement,
me soufflent à l'oreille que le député du Var, en excursion
en Algérie, s'offre des hors d'oeuvres quotidiens qui feraient
vivre une famille, tout simplement parce que sa gastronomie lui ordonne un régime
pantagruélique pendant que le populo s'affame.
Je n'ai jamais été député, pas même
gouverneur, je n'ai même jamais été budgétivore ; mais j'ai vécu
dans les milieux sociaux où l'on cause des, vicissitudes de la vie, de la misère
humaine, avec le ton propre à des gens qui ont le souci de la vie, qui en connaissent
les besoins et qui parlent sans colère cependant, de ce qu'ils souffrent, bien qu’ayant
l'estomac presque vide.
Je n'aime ni les discours, ni les
discoureurs parce que ceux qui s'en servent et qui eu vivent sont autant de hâbleurs
qui paraphrasent pour endormir les naïfs qui les écoutent.
Cependant, je me suis mis en tête de
dire, une fois pour toute, non pas au nom de la collectivité, parce que, dans
cette collectivité, il y a des trembleurs ou des béni oui oui, mais au
nom d'une partie de cette collectivité, je parle de ceux qui souffrent et ont
le droit et le courage de l'avouer, ce que je pense des discours
fantasmagoriques de M. Abel, barbe en fleur (la barbe !)
Lorsque cette créature du défunt
Premier, M. Clemenceau, est arrivée en Algérie, comme un colis dont on se débarrasse
avec plaisir, nous avons eu l'agréable surprise de l'entendre
nous dire : « L'Algérie, je la connais, l'ayant vu une fois
en touriste ; mais je veux la voir de plus près et, je saurai apporter un remède
aux maux qui la désolent, je le jure sur ma barbe » et, ce, disant, M. Abel caressait
en effet sa longue barbe, aussi longue et aussi longue et de nuances, aussi diffuses
que ses palabres et nous pensions : « Dieu veuille que ce brave homme, car il
est brave au fond, nous apporte enfin, sinon la félicité, du moins le droit de vivre tranquilles ! »
Nous lui avons fait crédit, puisqu'il
nous a demandé la permission de s'instruire à nos dépens.
Or, son instruction étant acquise dans
maintes excursions à grande vitesse, voici qu'impartiaux, nous constatons
qu'il lui reste à connaître nos vrais besoins.
Pourquoi, diront certains ? Mais c'est tout simple:
Nouveau venu dans la colonie, il avait
à résoudre deux problèmes primordiaux entre tant d'autres problèmes :
1° La sécurité ; 2° Les nécessités d'assurer
l'existence à un peuple qui souffre de la faim dans la plus riche des colonies françaises.
Voyons comment il a résolu ces problèmes.
Appelé à la tribune parlementaire pour répondre à une interpellation
basée sur des faits documentés mais peut-être mal présentés, il a affirmé et
juré sur sa barbe que tout allait pour le mieux. Que les Algériens, Européens
et indigènes ne souffraient nullement de la famine et qu'au contraire
il se faisait un tel gaspillage de pain qu'il avait été obligé de le taxer à 1 fr, 50 le kilo.
Or, comme pour lui donner un
sanglant démenti, les Indigènes du bled se sont rués en masse sur les villes, poussés
par la faim qui tenaillaient leurs entrailles et ont semés ses routes de
leurs cadavres, quand on n'a pas pu ou pas su les hospitaliser à temps. Est-ce du bluff, ceci, M. Abel ?
Nous ne sommes plus ici au Palais-Bourbon
où des députés travaillés dans les couloirs ou ignorant l'Algérie et sa misère
ont des applaudissements tout prêts, par platitude ou ignorance.
Je vous défie, et j'en appelle à toute
la Presse algérienne qui signale les cas de morts par inanition, surtout, dans
la population indigène, de me dire ou de faire dire par votre Presse, que j'ai menti.
Est-ce par mon ordre ou par le vôtre
que des camps de « mesquines » ont été créés dans chaque ville ?
N'est-ce pas vous qui
avez ordonné large hospitalisation aux indigènes que votre incurie fait mourir,
avec le droit de leur doubler le repas et de ne les rendre à la vie, commune qu'autant
qu'ils seront tout à fait d'aplomb ?
Est-ce vous ou moi qui ordonnez dans
le bled, la vente du kilo de pain à 1 fr. 20 ou 1 fr. 3o, quand nous le payons
ici 1 fr. 50, parce que, et vous ne sauriez le nier, vous avez besoin d'écouler
un stock de farine, acheté à prix fort, tandis que le prix du blé a
sensiblement diminué.
Vous êtes donc responsable de la
mortalité anormale que vos statistiques menteuses ont signalée normales par
ordre, vous avez sur la conscience la misère dont vos 1000000 fr de traitements
et vos 137000 francs de fonds secrets se rient. Vous êtes la cause que demain
peut-être une crise va éclater entre minotiers, boulangers et ouvriers, parce
que les uns et les autres ignorent que votre impéritie les dressent les uns
contre les autres.
Quand on fait d'aussi mauvaise besogne, Monsieur le
Gouverneur Général, on s'en va, dans le Var ou ailleurs, à moins que l'on
ne fasse son Ponce Pilate et, comme il ne peut plus y avoir en notre siècle ou
chacun doit prendre la responsabilité de ses actes, on à le courage d'avouer
son incapacité.
Mais, vous n'aurez pas ce
beau geste, par fausse pudeur ou par amour de la grasse sinécure que votre
grand ami vous a donnée à nos dépens.
Restez, en attendant que l'opprobre
vous chasse, car, ne l'ignorez pas, l'Algérien sait chasser un
Gouverneur quand il en est las. Demandez-le plutôt à vos devanciers, de néfaste
mémoire, mais souffrez que je vous dédie auparavant ma deuxième qui a trait à la
sécurité de l'Algérie, que vous avez solennellement qualifiée de parfaite.
R. MASSON.
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ANECDOTE
Envoyé par Mme PAGANO
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L’IDIOME
Pièce
en 1 acte 2 personnages
RIRI et FAFA
Envoyé par M. Jean Pierre Duclos
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RIRI
Ô Curie, ô renversement des mœurs, pourquoi ai-je tant
vécu porteur de cette infamie ?
A moi comtesse de ces lieux,
Descends du ciel et joue moi sur ta flûte un hymne de
longue haleine…
Descends Calliope
reine des muses,
Réjouis moi les sens, raconte moi les escarpements de
Sabine, la fraîcheur de Diane ou les
rondeurs de Chloé, fais moi oublier toutes les pitudes
qui nous entourent.
Viens ici ma Fafa, faut que j’te cause
FAFA
Jj’accours, je vole, mon Riri…
Diocamadone, faut pas t’ennerver comme ça, tu vas me faire une maladie et nous
porter la schkoumoune.
Quoisse qui t’arrive mon Riri ?
Pourquoi t’ias pris la Rabbia ?
RIRI
La purée de nous z’aut ma Fafa, c’est c’te’ patos de la Choumarelle, le franci qui dit
qui prend pas l’avion pour rentrer chez lui, y prend du saucisson parce qu’il est
de Lyon, comme moi je mange le couscous pour aller à la
Place d’Armes. C’tenfoiré qui s’appelle Sganarelle y m’a ensulté
à moi que le rouge de la honte y m’a monté à la fugure
et que j'ai attrapé plein des enflures.
FAFA
Ah mon Riri, toi mon héros, toi qui as le
bras qu’il a tant fait le salut militaire et qu’il a levé plein de sacs de pons de terres, toi qu’il a presque travaillé hier et qu’il
est à peine fatigué jourd’hui, toi qui supportes les heures implacables de la torride canicule, toi qui aux taureaux lassés
par la charrue et à la vagabonde brebis offres la fraîcheur exquise, toi qui
vas prendre rang parmi les sources illustres qui jaillissent sur le roc
caverneux, bondissantes et babillardes.
Ah mon Riri, je
compatis à ton malheur, ma va !... n’as pas peur mon Riri
je sais que ti’es
pas le roi des chiqueurs.
Quoisse qui t’a dit cte gars qu’tiapelles Narelle, ou Garganelle
Quoisse qui t’a fait ?
RIRI
Y m’a dit ma Fafa,
la tombe de mes morts, que l’bon dieu y me lève la
langue, y ma dit qui veut plus marier note fille, la Choupette, passe qui parle
pas le franci et qu’il est chômeur dans son mitier.
FAFA
Ah Diocadamone,
ah rabbia et désespoir, ô vieillesse ennemie, j’comprends pourquoi t’ias c’te fugure, pourqui
y s’prend , da ousse qui vient,
da ousse qui sort c’te
bouffeur de saucisse, j’voudrais bien saoir qu’est ce qui fait ce june
homme, si c’est un fonctionnaire et si y touche la gross’somme,
qui connaît à son père, qui connaît à sa mère, qui connaît à son onque ?…et d’abord pourquoi y voudrait plus voir notre
Choupette, elle qui naguère s’adonnait à cueillir les fleurs dans les prés pour
tresser les couronnes qu’elles destinait aux nymphes, elle qui se drape dans sa
vertu et ne songe plus qu’à épouser l’irréprochable pureté de l’Olympe ?
RIRI
Il a dit qui veut plus voir Choupette parce que…
attends, attends, achpète…il a dit que notre fille
c’est une Tchapagate, comme qui dirait une idiome bâtard que pas même tu peux saoir si t’ies pas pied-noir.
Qu’est ce qu’il a pas dit là.
Ma fille ! une idiome bâtard ! moi qu’on appelle Riri, dit ridzin,
le roi de la merguez prés du cimitiere de Bône, moi
qui a été une fois en garde à vue et que la poulice y
regardait pas.
Mammamille, ousse qu’elle est la poulitesse, qui ose me déranger pendant la sieste !
A vaincre sans pari on triomphe sans boire, à deux pas
d’ici je vais sortir ma pétoire.
Putain de sa race, si j’avais pas une anducation bien élevée j’y aurais juré tous ses morts affogués tellement y ma fait peine quand c’est qui m’a dit
que Choupette était un idiot batard, elle qui sait de
si douces chansons et joue si bien de la cithare, elle pour qui je suis prêt à
mourir deux fois si, épargné par les destins, la chère enfant à ce prix me
survit, elle qui est plus belle qu’un astre, encore ignorante de l’hymen et pas
encore mûre pour les pétulances du mâle.
Qui c’est cuila,
ce Sganarelle qui se prétend le valeureux
héritier d’une honnête Famille, descendant des
héros qui prirent la bastille, contemporain de ceux qui prennent le métro,
modèle de tous ceux qui s’tapent l’apéro, mais brave
parmi les braves et les vaillants, courant après les cerfs pour illustrer, tel
Hannibal, son triomphe dans les cités Ansoniennes, ou
après l’hydre renaissante sous les coups d’Hercule, prodige de Colchide ou de
Thèbes ? Qui c’est cte patos
qui parle le franci pas comme nous z’aut.
FAFA
T’ias parli comme il faut mon riri, ma
t’ia rien compris à quoisse
qui t’a dit.
Si t’iavais pas
joué aux bizagates quand t’ietait
petit, au lieu d’écouter les cours de calcul rentable ou de grand-mère à
l’école de Saindi Carnot, t’iaurais
su que le Gargamelle qui parle le franci de la Patosie, y comprend pas le tchapagate,
ça que tu parles tous les jours. Le tchapagate, mon Riri c’est pas une langue, c’est un idiome.
Mais ça que tu lui a pas dit, c’est que
nous z’aut on est fiers, on a pioché dans toutes les
langues qui nous entourent, l’arabe, le spagnol, le talien, le maltais, et même dans le franci
de Dunkerque à Tamanrasset..
C’est le lierre, apanage des doctes fronts,
qui nous hausse au niveau des dieux, c’est un vrai bocage, ce sont les chœurs
agiles des nymphes et des satyres qui nous détachent du vulgaire…
Oila, cà qui fallait
z’y dire au Garganelle !!
RIRI
Ah ma Fafa, me oilà content… j’ai pas perdu la baraque, dans mon cœur en morceaux,
ma tête y reste intaque. Nous z’aut
les Tchapagates on n’est pas des idiots, diocamadone, on parle Idiome.
Désormais il a qu’à bien se tenir le Gargamelle.
Choupette fera la merguez à la Choumarelle, face à la
banque de France où j’ai pris les accords, la banque fera pas de merguez et moi
jf’rai pas le crédit.
Prépare la kémia et l’anisette… ma
Fafa
Je l’attends pour lui annoncer la nouvelle !!
FAFA
Qué nouvelle mon Riri ?
RIRI
Diocamadone, la purée de ma mère, elle qu’ia
pas eu le cirtificat des études parce qui connaissait
pas de quoi c’est le Renard et le Corbeau.
( cuila qui l’a laché le fromage rapé dessur son arbre perché).
Va, va, ma fille, j’vais
li si dire. Tu peux marcher de partout la
tête haute, tout le monde y pourront te lever la
calotte, toi tu parles l’idiome sans le saoir.
Va fangoule le patos et vive le pied noir !!!
………
….Ma, goisse qui fait, porquoi qu’il est pas core là
ma fille ? Porquoi y fait attendre à son père, lui qu’il a travaillé toute
sa vie à garder le cimitière ?
J’ai beau chouffer par la finètre, j’la vois pas en
dessur la rue paraître.
Il a la sanche que j’ai le mal en mes pieds aussinon
j’vais la sarcher, à de bon !
………
Ba, ba, ba, ba, ba, la oilà …
Comme t’ies belle ma fille !
A la Colonne, pluss que ma Choupette y a pas !
Comme le cimitière de Bône, l’envie de mourir elle te donne, mammamia !
Fafa, apporte la gargoulette que je blanchisse
l’anisette.
« Voici l’heure où les troupeaux cherchent
l’ombre et le frais, voici la source d’une eau vive pour un homme altéré
pendant l’ardeur de la canicule …heureuse Daphné, ombragez les fontaines de
rameaux » et chassez le falso !
CHOUPETTE (essoufflée)
T’ias vu, j’ai fait fissa, Rachida y m’a trouvé au
Monoprix à la rue Bugeaud. Y m’a dit que le Sganarelle y voulait casser la
carte passeque je parle le tchapagate
… Qui c’est à cuilà ?
D’sur mes morts je le connais pas encore, jte
jure !
C’est pas avant d’le marier que j’vais le tromper avec
un étranger, la purée de moi, c’est lui que j’ai choisi, pas cuilà que j’connais pas!
C’est quoi cette cagade, si y cherche la baroufa y va
saoir qui je suis, j’vais lui monter l’œil sur la place Marchis !
« Après cet indigne évènement, que toute la terre
se change en de profonds abîmes où j’irai me précipiter, a moins qu’Amaryllis
face brûler de la verveine et de l’encens, sacrifices magiques qui vont changer
le cœur de mon amant ».
Oilà c’que j’dis à Sganarelle, d’sur la tête à ma
mère !
FAFA
Faut pas t’ennerver comme çà, ma Choupette, tout il
est changé, écoute à ton père, lui qu’il a les cheveux blancs à l’étage,
bientôt y veut faire le mariage !
RIRI
A de bon ma fille, parole d’ma mère, c’est fini la merguez.
Si tu maries le patos, cuilà qui fait fonctionnaire à
la poste et qui l’a toujours la langue qui mouille les timbres à les
enveloppes, fini la Choumarelle ou la Colonne, tu vas faire le créponnvy-tet à
le Cours, que même Bertagna y va s’tourner la statue pour chouffer ton popotin !
Atso !
Le tellectuel de patoisie il a dit quoi c’est le
tchapagate, ça qui parle le Binguèche, c’est pas le françi, c’est pas l’arabe,
le maltais ou le talien, c’est la parole de Bône que même chez les sanstifiques
on l’appelle l’idiome.
Va sarcher le Sganarelle, le fartasse un peu badjoc,
dis y que les tchapagates y sont contents d’aoir l’idiome sans le saoir.
Te quiètes pas Choupette, pour fêter çà on va faire
une grande cassouela dihiors, vec la kémia, la macaronade, les zlabias et le
vin de chez Cassar !
« Et le maître, couché sur l’herbe avec tous ses
bergers assemblés, la coupe à la main, il vous invoque, divin Bacchus, en vous
offrant les prémices de la liqueur dont son vase est rempli jusqu’au bord. »
La schkoumoune elle a schkappa, à de bon le tchapagate
il est le roi, et vive le bônois!
Jean Pierre
DUCLOS-APRICO
(Noël 2006)
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Choumarelle : quartier
populaire de Bône (Annaba )
Patos (patosie) français de France
Tchapagate : idiome
pied noir typique de la région de Bône (Annaba)
Colchide : pays
d’Asie Mineure où se trouvait le dragon qui gardait la toison d’or
Ansoniennes : italiennes (nom primitif et poétique).
J’ai
utilisé le glossaire de Brua, des histoires de la Seybouse, mes souvenirs et les œuvres de Virgile.
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Le braqueur
Envoyé par Jeanine
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C'est un braqueur qui arrive dans une banque. Il tient tout le monde en respect avec une arme et exige l'accès au coffre fort.
Il ressort quelques instants plus tard avec plusieurs sacs de billets.
Il regarde alors un client droit dans les yeux et lui demande :
"Tu as vu quelque chose ?"
Le client répond :
"Oui, vous avez...."
Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'il est abattu d'une balle entre les deux yeux.
Le malfaiteur regarde le client à côté de lui droit dans les yeux, et lui repose la même question :
"Tu as vu quelque chose ?"
Le client répond :
"Moi, non. Mais ma femme, elle, a tout vu !!"
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MŒURS ET COUTUMES DE L'ALGÉRIE
1853 Par LE GÉNÉRAL DAUMAS N° 16
Conseiller d'Etat, Directeur des affaires de l'Algérie
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TELL - KABYLIE-SAHARA
AVANT-PROPOS.
Appeler l'intérêt sur un pays auquel la France est attachée par les plus nobles et les plus précieux liens, faire connaître un peuple dont les moeurs disparaîtront, peut-être un jour, au milieu des nôtres, mais en laissant, dans notre mémoire, de vifs et profonds souvenirs, voilà ce que j'ai entrepris. Je ne me flatte pas d'avoir les forces nécessaires pour accomplir cette tâche, à laquelle ne suffirait pas d'ailleurs la vie d'un seul homme; je souhaite seulement que des documents réunis, avec peine, par des interrogations patientes, dans le courant d'une existence active et laborieuse, deviennent, entre des mains plus habiles que les miennes, les matériaux d'un édifice élevé à notre grandeur nationale.
Général E. Daumas
LE SAHARA.
IV.
Guerre entre les tribus du désert.
Une caravane a été pillée, les femmes de la tribu ont été insultées, on lui conteste l'eau et les pâturages : voilà de ces griefs que la razzia, fût-ce la terrible téhha (1), ne suffirait pas à venger. Aussi les chefs se sont réunis et ont décrété la guerre.
Ils ont écrit à tous les chefs des tribus alliées et leur ont demandé leur aide. Les alliés sont fidèles et surs ; ne sont-ils pas aussi les ennemis de la tribu à punir, n'ont-ils pas les mêmes sympathies, les mêmes intérêts que ceux qui les appellent, ne font-ils pas partie du sof, du rang, de la confédération? Aucune des tribus ne refusera d'envoyer son contingent, proportionné à son importance.
Mais les alliés sont loin : ils ne pourront arriver avant huit à dix jours; en attendant, les conseils se renouvellent, et les chefs excitent les esprits par leurs proclamations :
« Vous êtes prévenus, ô esclaves de Dieu, que nous avons à tirer vengeance de telle tribu qui nous a fait telle insulte. Ferrez vos chevaux, faites des provisions pour quinze jours : n'oubliez pas le blé, l'orge, la viande sèche (khreléa) et le beurre; vous devez non seulement suffire à vos besoins, mais encore pouvoir donner généreusement l'hospitalité aux cavaliers de telle, telle et telle tribu, qui viennent nous soutenir. Commandez à vos plus jolies femmes de se tenir prêtes à marcher avec nous, qu'elles s'ornent de leurs plus belles parures; qu'elles parent de leur mieux leurs chameaux et leurs atatiche (palanquins de parade) ; portez vous-mêmes vos plus riches vêtements, car c'est pour nous une affaire de nif (amour-propre). Tenez vos armes en bon état, munissez-vous de poudre, et soyez réunis tel jour à tel endroit. Le cavalier qui a une jument et qui ne viendra pas, le fantassin qui possède un fusil et qui restera, seront frappés, le premier d'une amende de vingt brebis, et le second d'une amende de dix brebis. »
Tout homme valide, même à pied, doit faire partie de l'expédition.
On va partir; mais d'abord les chefs confient les troupeaux, les tentes et les bagages de la tribu à la garde de vieillards expérimentés chargés également de pourvoir à la police et à la surveillance de cette réunion de femmes, d'enfants, de malades et de bergers.
Les ennemis aussi se sont préparés ; instruits par des voyageurs, des amis, des parents même qu'ils ont dans le parti opposé, ils se hâtent d'écrire de tous les côtés pour réunir leurs alliés (leur sof); ils placent les troupeaux, les tentes, les bagages dans un endroit qu'ils croient sûr, puis un rendez-vous est assigné aux cavaliers dans le plus bref délai ; dans la crainte d'une surprise, on choisit un terrain convenable pour la défensive, et l'on attend les événements.
Les événements sont proches, et la tribu qui a pris les armes pour se venger va bientôt se mettre en marche ; elle n'a pas perdu un seul instant. La veille du départ, tous les chefs auxiliaires se réunissent à ceux qui les ont mandés, et, en présence des marabouts, prêtent sur le livre saint de Sidi-Abd-Allah le seraient suivant :
"Nos amis! Jurons par la vérité du livre saint de Sidi-Abd-Allah que nous sommes frères, que nous ne ferons qu'un seul et même fusil, et que si nous mourons, nous mourrons tous du même sabre; si vous nous demandez le jour, nous viendrons le jour, et si vous nous appelez la nuit, nous accourrons pendant la nuit. »
Les assistants, après avoir juré, conviennent de partir le lendemain matin.
Le lendemain, à l'heure désignée, un homme de haute naissance, noble (djieud) entre les plus nobles, monte à cheval, se fait suivre de ses femmes portées sur des chameaux, et donne le signal. Tout s'ébranle alors, tout se met en mouvement; l'oeil est ébloui par ce pêle-mêle étrange et pittoresque, cette foule bigarrée de chevaux, de guerriers, de chameaux portant les riches palanquins où sont enfermées leurs femmes.
Ici, ce sont les fantassins qui font bande à part, là, les cavaliers qui surveillent la marche des femmes; d'autres, plus ardents, plus insoucieux, sont partis en avant ou s'éparpillent sur les flancs, moins en éclaireurs qu'en chasseurs. Ils forcent avec leurs lévriers la gazelle, les lièvres, l'antilope ou l'autruche.
Les chefs sont plus graves ; sur eux pèse la responsabilité. C'est à eux que reviendra la plus grosse part du butin si l'expédition réussit ; mais si c'est un revers, à eux les imprécations, la ruine et la honte.
Ils se concertent et méditent.
Puis viennent les chameaux qui portent les provisions.
Tout cela se conformant aux exigences du terrain, tout cela désordonné, bruyant et joyeux, songeant à l'aventure, non à la fatigue, à la gloire, non aux périls. Les guerriers célèbrent leurs exploits de tous genres; les joueurs de flûte les accompagnent, les animent ou les interrompent, les femmes poussent des cris de joie; ces bruits sont dominés par les enivrants éclats de la poudre.
Mais les fusils se taisent; un jeune et beau cavalier entonne alors l'un de ces chants d'amour que la passion se plait à parsemer de couleurs éclatantes, d'images étranges, et qui, dans le désert, ont toujours un charme nouveau pour ces populations chevaleresques.
Mon coeur brille avec,son feu
Pour une femme issue du paradis;
0 vous qui ne connaissez pas Meryem (2)
Cette merveille de Dieu l'unique,
Je vais vous montrer son portrait.
Meryem, c'est le bey Osman lui-même,
Quand il paraît avec ses étendards,
Les tambours qui mugissent
Et ses goums qui le suivent.
Meryem, c'est une jument de race
Qui vit avec délices
Dans un palais doré;
Elle aime l'ombre des feuilles,
Elle boit une eau limpide
Et veut des noirs pour la soigner.
Meryem, c'est la lune des étoiles
Qui trahit les voleurs (3)
Ou bien c'est encore le palmier
Du pays des Beni-Mezabe (4),
Dont les fruits sont si haut
Qu'un ne peut y toucher.
Meryem, c'est plutôt la gazelle
Quand elle court dans le désert.
Le chasseur met en joue son petit;
Elle voit brûler l'amorce,
Sait recevoir le coup,
Et mourir pour lui
sauver la vie.
Elle m'avait donné rendez-vous
Pour la nuit du lundi;
Mon cœur battait, elle est venue,
Tout enveloppée de soie,
Se jeter dans mes bras.
Meryem n'a pas de soeur (5)
Dans les quatre coins du monde!
Elle vaut Tunis avec Alger,
Tlemsen et Mascara,
Leurs boutiques, leurs marchands
Et leurs étoffes embaumées.
Elle vaut les bâtiments
Qui traversent la bleue (6)avec leurs voiles
Pour aller chercher les richesses
Que Dieu nous a créées (7).
>Elle vaut cinq cents juments,
Fortune d'une tribu,
Quand elles courent à la poudre
Sous leurs fiers cavaliers.
Elle vaut cinq cents chamelles
Suivies de leurs petits,
Plus cent nègres du Soudan
Volés par les Touareug (8)
Pour servir les musulmans.
Elle vaut tous les Arabes nomades,
Heureux, indépendants,
>Et ceux à demeures fixes,
Malheureuses victimes
Du caprice des sultans (9).
Sa tête est ornée de soie pure
D'où s'échappent en boucles ondoyantes
Ses noirs cheveux parfumés avec du musc
Ou de l'ambre de Tunis.
Ses dents, vous diriez des perles
Enchâssées dans du corail bien rouge,
Et ses yeux, infiltrés de sang,
Blessent comme les flèches
Des sauvages habitants du Bernou (10).
Sa salive, je l'ai goûtée,
C'est le sucre des raisins secs,
Ou le miel des abeilles
Quand fleurit le printemps.
Son cou, c'est le mât d'un vaisseau
Qui fend les mers profondes,
Avec ses voiles blanches
Pour voguer selon les vents.
Sa gorge ressemble à la pêche
Qu'on voit mûrir sur l'arbre ;
Ses épaules à l'ivoire poli,
Et ses cotes arrondies
Sont les sabres orgueilleux<
Que tirent les Djouad. (11)
Aux jours fatigués de poudre.
Que de braves cavaliers
Sont morts pour elle en combattant !
O combien je voudrais posséder
Le meilleur cheval de la terre,
Pour marcher seul et pensif
Auprès de sa chamelle blanche !
Ce cheval ferait bien enrager
Les jeunes gens du Sahara!
Je chasse, je prie, je jeûne
Et suis les lois du prophète;
Mais dussé-je aller à la Mecque,
Je n'oublierai jamais Meryem.
Oui, Meryem, avec tes cils noirs,
Tu seras toujours belle,
Agréable comme un cadeau. (12)
Au bout de quelques heures, la chaleur se fait sentir; on fait une halte (meguil), on dresse les tentes, on prépare le déjeuner, on débride les chevaux, on les fait paître : c'est le repos.
Le soleil baisse, la chaleur s'adoucit : il est deux ou trois heures de l'après-midi. En marche ! En avant! Vous autres les hardis cavaliers; faites voir dans une brillante fantasia ce que sont vos chevaux et ce que vous êtes vous-mêmes. Les femmes vous, regardent; montrez-leur ce que volts savez faire d'un cheval et d'un fusil.
Allez ! Plus d'un sera payé de ses prouesses. Voyez-vous ce nègre? Il apporte à quelqu'un d'entre vous le prix de son habileté à manier un cheval ou à se servir d'un fusil ; c'est le messager auquel une des belles spectatrices a confié son amour : elle l'a chargé de porter au héros de la fantasia ses bracelets de pied (khrolkhral) ou son collier de clous de girofle (mekhranga).
Mais il ne suffit pas d'être un brave et adroit cavalier, il faut être prudent. —Tu as un ami, demain tu lui donneras ton cheval et tes vêtements ; recommande-lui bien, ta soeur (13)le veut, de se montrer au milieu du goum avec ta monture et vêtu comme toi, que tous les cavaliers s'y trompent. Toi, tu passeras inaperçu, modeste fantassin; tu marcheras près de la chamelle qui porte ta nouvelle maîtresse. Sois attentif, épie le moment favorable, et glisse-toi dans l'alouche. Va, elle est aussi impatiente que toi : elle te tend la main ; profite de ce secours, et que tes mouvements soient plus rapides que le soupçon.
En amour comme en guerre, la fortune est pour les audacieux, mais les périls aussi sont pour eux. Si ces rendez-vous sont fréquents et réussissent presque toujours, on y risque sa vie ; des amants ainsi surpris seraient surs de périr tous les deux.
Mais qui les trahirait? Tous ceux qui les entourent sont pour eux. L'amant instruit ses amis de sa bonne fortune ; tous ont voulu aider à son bonheur, et dix ou douze douros ont été envoyés à l'amante. Ce n'est pas tout encore : son émissaire a reçu deux ou trois douros ; de l'argent enfin a été distribué aux esclaves et aux domestiques de sa tente. Aussi tous ces serviteurs font-ils bonne garde et sauront-ils prévenir l'amoureux de l'instant où il devra sortir de l'atouche lorsque l'installation du camp, aux approches de la nuit, amènera partout le désordre et la confusion.
Avant le coucher du soleil, les chefs ont fait reconnaître un endroit propice au campement de la nuit. On doit y trouver de l'eau, de l'herbe et les arbustes qui servent à faire le feu (guetof, el oueera et el chiehh). On arrive sur l'emplacement désigné ; chacun dresse ou fait dresser sa tente ; on débride les chevaux, on les entrave ainsi que les chameaux; les nègres vont à l'herbe et au bois, les femmes préparent les aliments; on soupe. Mille scènes donnent à cet ensemble du camp un aspect plein de charme et d'originalité; puis une obscurité complète l'enveloppe, à moins de clair de lune; les feux sont éteints; aucune clarté ne lui[ dans ces ténèbres. On ne sait dans le Sahara ce que c'est que l'huile ou la cire. (14)
Immédiatement après le souper, chaque tente désigne un homme qui veille autour des bagages et des animaux, il est chargé de prévenir les vols que ne pourra guère empêcher son active vigilance.
Les voleurs ne sont pas les seuls à attendre la nuit. A cette heure aussi, et protégé par cette obscurité, l'amant prévenu par sa maîtresse, s'approche furtivement de la tente où elle repose, en relève les bords, guidé par un esclave dévoué, et prend la place du mari qui, fatigué de la course du jour, dort dans la chambre des hommes (khralfa mtâa redjal), car dans les tentes du désert il y a toujours deux compartiments distincts, l'un pour les hommes, l'autre pour les femmes. Eu outre, un homme ne peut sans honte passer toute la nuit avec sa femme. Rien ne gène dès lors les entrevues amoureuses. Ce n'est pas la présence d'une ou plusieurs des trois autres femmes que la loi permet aux musulmans, qui y mettrait obstacle; à en croire le proverbe arabe, la juive seule surpasse le Chitann (Satan) en malice, mais aussitôt après (Satan) vient la musulmane; il est sans exemple dans le désert que les femmes se soient dénoncées entre elles.
Parfois pourtant on trouve l'aventure trop périlleuse ; la femme alors sort de la tente lorsque tout le monde est endormi, et se rend dans un lieu qu'elle a désigné à l'avance à son amant, par un des intermédiaires obligés, les nègres et les bergers.
C'est aussi à l'heure où les amants heureux se rencontrent, que s'accomplissent les projets de vengeance. Un amant repoussé pénètre dans la tente de celle qui l'a dédaigné, il s'approche d'elle et la tue d'un coup de pistolet. Au bruit de la détonation, on se lève, on court, on pousse des cris, mais le meurtrier a le temps de disparaître, et presque toujours le crime commis sans témoins reste impuni.
Toutes ces aventures sont fréquentes au Sahara, et de gré ou de force une femme arabe a toujours des amants. La jalousie et les précautions des maris surexcitent et poussent à l'excès en le gênant le libertinage des femmes. Quelle que soit leur classe, elles passent leur vie à inventer des ruses pour tromper leurs maris quand elles sont jeunes, à faciliter les amours des autres quand elles sont vieilles. (15) Toutes les intrigues se nouent par l'entremise des pourvoyeuses (âdjouza). Ce sont elles dont la langue dorée, et les machinations diaboliques, disposent les jeunes femmes à faillir, et qui ménagent les rendez-vous. Elles prennent tous les visages pour s'insinuer, et réussissent surtout en s'attaquant au côté faible, l'amour des présents.
1. Téhha veut proprement dire le tombement; c'est le nom donné à la plus terrible de la razzia. On égorge tout ce que l'on rencontre.
2. Meryem. - Marie.
3. Qui trahit les voleurs. — Les voleurs arabes se mettent rarement en campagne quand la lune est dans son plein. On a remarqué qu'il y avait beaucoup plus de vols et d'assassinats, en pays arabe, à la fin du mois lunaire.
4. Les Beni-Mezabe forment, au milieu des populations du désert, une petite nation à part qui se distingue par la sévérité de ses moeurs, son langage particulier, sa probité proverbiale et quelques modifications dans les pratiques religieuses.
5. N'a pas de soeur. — Expression consacrée dans la langue arabe pour dire : n'a pas sa pareille
6. La bleue (zerga), veut dire ici : la mer.
7. Que Dieu nous a créées. — Ici se révèle dans toute sa force l'orgueil des Arabes. Avec le produit de nos chevaux, de nos chameaux et de nos moutons, disent-ils, nous n'avons pas besoin de travailler, et nous pouvons, cependant, nous procurer tout ce que fabriquent, avec tant de peine, ces misérables chrétiens.
8. Volés par les Touareug. — Grande tribu, d'origine berbère, qui garde les portes du Sahara et du Soudan, prélevant sur les caravanes un droit de sortie, un droit de voyage et un droit d'entrée. Les Touareug font, en outre, la traite des nègres.
9. Ce couplet peint admirablement et les charmes que les Arabes du Sahara trouvent à leur vie nomade et le mépris qu'ils professent pour les Arabes du Tell.
10. Royaume nègre dans le sud duquel certaines peuplades combattent encore avec des flèches empoisonnées.
11. On donne chez les Arabes le nom de Djouad à la noblesse militaire. Ils tirent leur origine des Méhal conquérants venus de l'Est à la suite des compagnons du prophète. L'homme du peuple a beaucoup à souffrir des injustices et des spoliations des Djouad. Ceux-ci cherchent à faire oublier ces mauvais traitements et à maintenir leur influence en accordant généreusement l'hospitalité et leur protection à ceux qui la réclament, c'est dire qu'ils réunissent, au suprême degré, les deux traits saillants du caractère national : l'avidité du gain et un grand amour du faste.
12. Agréable comme un cadeau. — Cet Arabe, disant que sa maîtresse sera toujours agréable comme un cadeau, fait parfaitement comprendre combien son peuple est encore soumis à l'entraînement et à la corruption des présents.
13. Ta sœur le veut. — soeur, dans cette circonstance, veut dire : maîtresse, amante.
14. Depuis les relations fréquentes qu'ils ont avec nous, les chefs du désert emploient, avec plaisir, la bougie qu'ils nous achètent sur le littoral.
15. Il existe cependant d'honorables exceptions.
A SUIVRE
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VOYAGE EXTRAORDINAIRE A TRAVERS L'ALGERIE
12 jours : du 11 au 22 avril 2010
ORAN - TLEMCEN - SIDI-BEL-ABBES ALGER - TIPAZA - CHERCHELL BOUGIE - DJIDJELLI PHILIPPEVILLE - BÔNE
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Le garagiste
Envoyé Par Jean Pierre
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A la porte du Ciel, un type furieux se présente devant Saint-Pierre.
« Mais bon sang, qu'est-ce que je fais là ! Hurle t-il.
Regardez-moi, j'ai 35 ans, je suis en pleine forme, je ne bois pas, je ne fume pas, hier soir je me couche bien sagement dans mon lit et voilà que je me retrouve au ciel ! c'est certainement une erreur »
« hé bien ! ça n'est jamais arrivé, mais enfin je vais vérifier » répond Saint-Pierre, troublé. « Comment vous appelez-vous ? »
« Dugommeau. Norbert Dugommeau. »
« Oui... Et quel est votre métier ? »
« Garagiste. »
« Oui.... Ah, voilà, j'ai votre fiche. Dugommeau Norbert, garagiste..
Eh bien, Monsieur Dugommeau, vous êtes mort de vieillesse, un point c'est tout. »
« De vieillesse ? Mais enfin ce n'est pas possible, je n'ai que 35 ans..»
« Ah moi je ne sais pas, Monsieur Dugommeau. Mais on a fait le compte de toutes les heures de main d'oeuvre que vous avez facturées, et ça donne 123 ans !!!! »
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" L'AFRIQUE DU NORD MUSULMANE"
2ème Edition 1954/1955
Envoyé par M. Daniel Dardenne N°12
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Textes et Annexes de A. BENSIMON et F. CHARAVEL : Instituteurs à Alger.
Documentation photographiques et réalisation Technique de
H. BENAIM - G. DOMECQ - E. DURIN - R. PERIAND - Instituteur à Alger.
Illustration et Cartes de F GIROUIN - Instituteur à Alger.
Réalisé sous l'égide de la Section d'Alger du Syndicat National des Instituteurs.
COMMENTAIRES DES GRAVURES
11 - LE MINBAR OU CHAIRE A PRECHER
DE LA GRANDE MOSQUEE D'ALGER
L'ameublement des mosquées comprend peu de choses en dehors du minbar ou chaire à prêcher et parfois d'une estrade surélevée destinée aux hazzâbîn ou lecteurs du Coran. Dans certaines mosquées on trouve aussi une maqçoûra, sorte d'enclos de bois richement orné où le souverain s'isole de ses sujets pendant la prière.
On remarque également quelques lutrins à Coran, de rares ex-voto (oeufs d'autruche suspendus), des luminaires qui sont parfois des lustres richement ouvragés et d'imposantes dimensions. Des nattes et plus rarement des tapis recouvrent le sol.
Le minbar est donc bien la pièce essentielle de cet ameublement. C'est une sorte d'escalier en bois mobile qu'on dissimule dans un réduit visible derrière le minbar sur la photographie. On l'en sort pour la grande prière en commun du vendredi Celle-ci revêt une importance spéciale du lait que c'est au cours de cette prière qu'un prédicateur, le Khatîb, placé sur les marches du minbar, prononce un prône ou khotba.
Cette khotba comporte notamment une invocation en faveur du souverain régnant. Elle n'est prononcée que dans les mosquées cathédrales qui seules possèdent un minbar, meuble ayant ainsi un rôle à la fois religieux et politique ".
Lorsque la prière a lieu dans la cour de la mosquée, on y transporte le minbar comme on peut le remarquer sur la photo aérienne de la Grande Mosquée de Kairouan, planche N° 2. En ce cas, on use également d'un mihrâb portatif ou 'anaza, qu'on place sur la façade de la salle de prières qui donne sur la cour.
Le minbar de la Grande Mosquée d'Alger porte l'inscription suivante :
" Au nom d'Allah le Clément, le Miséricordieux, ce minbar a été achevé le 1er du mois de redjeb qui fait partie de l'année 490. Il est l'oeuvre de Mohammed. "
Cette date correspond au 18 Juin 1097 ce qui fait du minbar, une oeuvre almoravide datant de Yoûsof Ben Tâchfîn. Les panneaux qui décorent les côtés du minbar ont été remontés " sur un bâti neuf mais apparemment bien copié d'après l'ancien jugé caduc ".
Selon M. G. MARÇAIS, le décor de cette chaise porte la marque de l'âge almoravide, et il s'apparente nettement aux oeuvres de peu antérieures ou postérieures : l'Aljaferria de Saragosse (entre 1046 et 1081) et la Grande Mosquée de Tlemcen (1135). L'entrelacs géométrique de galons refendus dans l'axe, se souvient encore de ses origines byzantines. Il ne connaît pas encore les thème: irradiés en étoile des médersas de Fès ou de l'Alhambra. L'entrelacs floral présente une remarquable variété d'épures constructives que l'époque moresque (à partir du XIIIème siècle) tendra à remplacer par des formules d'une élégance plus facile et plus monotone. Les palmes sont des dérivés de l'acanthe. La facture en est large et sobre. L'outil a laissé des plans qui accrochent la lumière, en dépit des couches de peinture dont ces sculptures ont été généreusement recouvertes, qui ont empâté les reliefs, niais qui ont eu du moins l'avantage de conserver le bois. Conservation partielle, survivance inespérée du naufrage qui, sur 120 panneaux, en a fait disparaître 75.
(G. MARÇAIS - Feuillets d'El Djezaïr - Septembre 1942).
Ce vénérable trésor artistique a ainsi une grande valeur comme témoignage historique. Il atteste " le fait que les Almoravides tinrent dans leurs mains le Maghreb et l'Espagne leur permit de jouer le rôle d'agents de liaison, de transmettre le leçon de Cordoue à la Berbérie encore à demi barbare " (G. MARÇAIS, Ouv. cité).
" Le minbar d'Alger fait ainsi transition entre les périodes d'influence orientale et hispano-maugrebine ". (RICARD).
Remarque : Dans le détail de l'ornementation donné sur la gravure, certains panneaux non sculptés sont ornés d'une rosace peinte sont des panneaux modernes remplaçant des parties détruites.
12 - UNE TRAVEE DE LA GRANDE MOSQUEE D'ALGER
Cette photo d'une travée de la Grande Mosquée d'Alger, complétée par le plan donné ci-dessous, montre comment " l'anatomie des mosquées s'explique par le culte ". En reprenant les termes de M. G. MARÇAIS, on constate en effet que le plan reflète les deux dispositions essentielles qu'adoptent les Musulmans lorsqu'ils se réunissent pour la prière en commun à la mosquée le vendredi ou à l'occasion des fêtes.
La première de ces dispositions réside dans l'étirement en largeur, sur une faible profondeur, des rangées de fidèles alignées derrière l'imâm. Il en résulte une division de la salle de prières en TRAVEES de grande longueur. La Grande Mosquée d'Alger en comporte cinq analogues à celle de la gravure.
La seconde de ces dispositions réside dans le fait que les fidèles se prosternent face à la qibla, c'est-à-dire, dans la direction de la Mekke. Aussi la salle de prières est-elle divisée à Alger, en onze nefs parallèles, toutes orientées vers la qibla. La nef principale conduit au mihrâb qu'on aperçoit sur la photographie au fond à droite. Face au mihrâb se tient l'imâm, en avant des fidèles.
Il faut noter que la qibla suivant laquelle on oriente les mosquées varie suivant les lieux : Nord-Ouest, Sud-Est. A Kairouan, elle est Nord-Sud à Damas et Est-Ouest à Calcutta. Elle irradie ainsi autour du temple de la Ka'aba qui ose trouve au centre de l'immense cour de la mosquée de la Mekke. Il en résulte que dans cette dernière mosquée, les pèlerins priant face à la Ka'aba l'entourent concentriquement, Ils sont alors vraiment au coeur de l'Islâm.
Dans la salle de prières de la Grande Mosquée d'Alger, à l'intersection des nefs et des travées, se trouvent de puissants piliers. Chacun d'eux porte quatre arcs : deux lobés sur les nefs et deux en fer à cheval brisé sur les travées.
Ces piliers sont une des caractéristiques de la Grande Mosquée d'Alger. On les retrouve également à la Grande Mosquée de Tlemcen qui est de même type et de même origine,
Dans la plupart des autres mosquées en trouve le plus souvent non des piliers, mais des colonnes. Alors que les plâtres d'autres mosquées sont fouillés par l'arabesque, ici la seule parure lient dans l'élégance des arcs. Cette sobriété dans la décoration murale est un témoignage de l'austérité des bâtisseurs.
En effet, la tradition attribue la construction de cette Mosquée à l'Almoravide Ibn Tâchfîn et son minbar est daté de 490 de l'Hégire, soit 1097 de notre ère.
Et pourtant l'enduit éclatant de blancheur qui pare entièrement cette mosquée et lui ôte toute vétusté ne laisse pas soupçonner au profane qu'Alger possède en elle un vénérable monument, contemporain de la prise de Constantinople par les Croisés et antérieur à Notre Dame de Paris.
Remarques :
1) Il existe, à Alger notamment, certaines mosquées qui diffèrent totalement de la mosquée classique avec sa cour et sa salle hypostyle.
La mosquée de la Pêcherie ou Jâma'I-dîd à Alger, est cruciforme, la nef et le transept étant couverts, en berceau, avec une grande coupole à leur intersection.
Ce type de mosquée, postérieur au XVIème siècle, a été importé d'Asie Mineure par les Turcs qui ont subi l'influence des basiliques byzantines.
La mosquée turque de la Pêcherie, consacrée au rite hanéfite est de dimensions plus modestes que la Grande Mosquée de la Rue de la Marine consacrée au rite malékite qui est dominant au Maghreb.
2) La Grande Mosquée d'Alger a été bâtie sur les ruines d'une basilique chrétienne, elle-même édifiée en partie sur un ancien rempart romain. De plus, des matériaux antiques ont été réemployés lors de sa construction : une pierre romaine de grand appareil est encore visible sous la galerie bordant la rue de la Marine : elle porte le nom d'un citoyen nommé Caecilius Rufus.
3) La galerie bordant la Grande Mosquée sur la rue de la Marine (et représentée sur certains timbres-poste) a été édifiée en 1837 par un architecte français qui a réemployé les colonnes de marbre italiennes provenant de la mosquée Es-Saiyda démolie lors de l'aménagement de la Place du Gouvernement.
13 - MINARET DE LA KOUTOUBIYA
La Koutoubiya fut construite au XIIème siècle par 'Abd el-Moûmin dès qu'il se fut emparé de Marrakech (1147).
Le minaret de la mosquée est la tour du haut de laquelle le Muezzin appelle les fidèles à la prière, cinq fois par jour.
C'est un chef-d'oeuvre de l'art hispano-mauresque. Bâti en pierres roses, haut de 70 m., mesurant 12 m. 50 de côté, il élève sa silhouette aux lignes très pures dans un ciel d'un bleu cru. On accède à son sommet, non par un escalier, mais par une rampe qui tourne en spirale autour d'un noyau de maçonnerie formant 6 étages de salles superposées. Sa décoration extérieure varie d'une face à l'autre et ses éléments (arcatures, lucarnes) se situant à des hauteurs différentes, éclairent les rampes intérieures.
Le minaret est terminé par un lanternon, coiffé d'une coupole côtelée surmontée d'une tige de métal portant 3 boules de cuivre doré (DJAMOUR) ; c'est de cette plate-forme que le Muezzin officie.
Des zellîj ou marqueterie de céramique bleu turquoise couronnent l'édifice.
Le minaret comme ses deux tours soeurs : la célèbre Giralda de Séville et la tour Hassân de Rabat, atteste la splendeur de l'Empire almohade et l'étroite liaison qui dans tous les domaines a uni le Maghreb à l'Espagne.
" Le minaret de la Koutoubiya ne vaut pas seulement par ses proportions, sa décoration et sa couleur. Il se dresse au milieu d'une ville plate où on le voit de partout, au milieu d'une immense plaine qu'il a l'air de dominer. C'est comme un doigt dressé vers le ciel que l'on aperçoit de l'Atlas, comme les collines de Djebilet : sa valeur symbolique n'en est que plus grande ".
(R. LE TOURNEAU).
(Encyclopédie de l'Islâm)
Editeur : BRILL - 33a Oude Rijn LEYDE (Hollande)
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A SUIVRE
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PHOTOS DE VIE BÔNOISE
Envoyé par M. Charles Ciantar
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J.S. CAROUBE de BÔNE
Etablissements SENS - OLIVE et MIGNOT de BÔNE
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BONNE ANNEE 2010 !
Envoyé Par plusieurs Internautes
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A vous, bande de calamars boiteux
Qu'est ce que je dirai pas pour vous rendre heureux !
Sinon vous donner une calbote amicale,
Que ça va sûrement pas vous faire mal,
A vous tous les fartasses, les guitches et les laouères,
Ceux qui allaient se taper le bain en bas la mer,
A tous les bouffeurs de cocas, mantecaos, zlabias,
Bliblis, roliettes, mounas, mouqrouds et calenticas,
A ceux qui dégustaient les brochettes à Fort de l'Eau,
A ceux qui tapaient cinq, à tous les falsos,
Aux buveurs d'anisette avec kémias,
A ceux qui faisaient sans arrêt l'avenue de la Bouzaréah,
A tous les falempos qui mentaient comme des voleurs,
A tous ceux qui ont fait le bras d'honneur,
Et ceux qui trichaient aux tchics tchics,
Ceux qui faisaient la chaîne au Majestic,
Ceux qui tiraient le fer au cassour, à tous les kilos,
A ceux qui, comme moi, tapaient cao,
Ou soit disant maqua hora,
Ceux qui jouaient aux tchalefs ou au tas,
Ceux qui ont fait, les pôvres, figa ou tchoufa,
A ceux, que quand ils partaient on aurait dit qu'ils revenaient,
Aux anciens de Bab El Oued, mon quartier,
A mes voisins de la rue Réaumur et de la Cité Picardie
A tous ceux de notre ancien " paradis "
A tous ceux là,
En pensant à ceux que j'aimerais qu'ils soient toujours là,
Je souhaite que cette nouvelle année vous apporte le bonheur,
Et surtout que cette purée de santé, elle vous laisse pas tomber.
Macarel...que celle là elle est Bôônne....
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CONTE EN SABIR
Par Kaddour
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LI VOLOR QUI TROUVE ENCORE PLOUS VOLOR
Li mon Dio ni vos pas, quand li donne vol parol,
Qui Ii fi sarche por tronnpi. Marchi droit vot ch'min,
Bare qui ti troveras, on zami plous mariol
Digordi, carottier, plous qui toi plous malin.
Acoute cit z.'histoire
Oui sont vri, ti po croire.
Mardouchi Kaouitou, on jouif di bon famille.
Ji sont marié son fils afic la mazmozille
Di mosion Brimatou.
Y sont content comme tout.
Li soir di mariage, y son fir on grann fite,
Afic la mousique, violon y darbouka
Por fir dansi Esther, Zora y Ribbicca.
Passé plous di trois mois, Mardochi casse son tite
Por fir l'anvitations.
Tos li grann mercantis.
Di bas, di cotonades, di saussites,
Tos y sont anvités,
Ji voir mime, ji t'assor, di marchand d'zalimittes.
Trois Jouifs grann carottier,
Qui por fir di commirce, y sont biann digourdi,
Y barle por fir socier :
Si ti vos (qui loui di
Jacob à son zami),
Nos povons dans cit fite gani bocoup l'arjann,
Mardochi cit on homme, qui ji si qui sont riche,
Il en a des casseroles, di zassietles en diamann
Por di vri, mon zami, ça n'it pas di postiches ;
Li coteaux, li forcittes, ji crois qui son en zor
Li tass', li plateaux, y ji si pas encor
Bocoup di z'otre z'affires,
Blous millor, ji l'ispire.
Nous volerons li coteaux, nous l'mitrons dans la poche,
Apri nous li portons chi moi dans on sacoch'
Qui j'achite tot ixpri.
Nous partageons apri.
Vous ites content comme ça ?
Ti vo fir cit commirce ?
Ji jour nos partageons, to c'qui sont binifices
Moi j'acci'pte, dit Smadja.
Y moi j'accipte aussi, qui répond Ben Tata.
Moi ji trabail honnitement,
Ji vos pas carotti, moi ji donn' la confiance.
Y ji si barfitement,
Qui madame la sourté, y z'ont la mifiance.
Nous sommes tous d'honnites gens, ji suppose
(Dit Jacob), y si ji prann quiqu' soge,
" C'est por nos trois. "
Sont finit, li youdis sont d'accord, por cit fois.
Li soir 'qui viann la fite,
Y marchent tos ensemble,
Y bromine, y son boir., y mange la galite,
Tata, li plous volor, y liss Io son zami.
Y prann one virre en zor,
Ma Jacob y li voir, y sarche ousqui l'a mis ;
Y l'mittra dans son poche.
Smadja comme lui son fir
Y prendra one couillir.
Jacob il attendra qu'il mit dans la sacoche.
Y fir riann, y Jacob lorsqui loui dimandi
S'il sont fir di zaffir, tous dos y répondi :
" Rian di tout, mon zami. "
Jacob y sont riann di, y pensi dans son tite
Qui li biann mal acquis, jamais y vos brofite.
Ji vas cit dos sales jouifs, bogrement coillonner !
A mosio Mardochi, tot d'souite y va sarcher,
Y !oui dit : " Mon zami, cit assi di mousique.
Ji va, si vos voli, fir on tor di physique.
Pendant plous di dos ans, ji voir Robert-Houdin,
Dija mois ji connais les tours li plous malin. "
Mardnchi, bian coutann, y fir finir la danse,
To li monde y viendra.
Alors y dire : - Ji pense
Qui tos vos sri contann, lorsqui ji t'appendra
Qui mon zami Jacob, qui viann di Boufarique,
Y va fir divant vous on grann tour di physique.
Tot li monde aussitôt dans sa main y frapra.
"Silence (qui dit Jacob), tot di souit' ji commence.
" Midames, Msion y Mazmazille,
Ji soui vénou dans cite ville
Por vo fïr voir
Di soge quand ji vo l'di, jami li vodra croire
Biann plous qui li mon dio, moi ji conni li diable.
Y pot fir comme loui, ji crois ji soin capable.
Pardon, msio Mardochi, volez-vous, s'il vo plait.
Donner on virre en zor, on couillir bor di lait.:
Marci biann. Attention, à présent ji commence
Vos voyez bian cit virre i Y bian en vot prisence
Dans ma poche ji l'mettrai.
La mime soge la couillir.
On, dos, trois, c'est parfait.
Matenant, par la force qui mi donna li diable
Ji Ii fir voyager (non, ça n'est pas croyable)
Au milio di vos zôtres ! Dans la société !
Ji commande, vo l'verrai viritable :
Li virre ti marchra dans la poche à Tata
La couillir dans ciloui di son zami Smadja.
On, dos, trois, partez !
Matenant, rigardez "
Mardochi y cour vite, to li monde y rigarde
(Jacob biann content y rira dans son barbe)
Y rigarde à la poche di mosio Ben Tata
Y trovera li virre ;
Y rigarde dans ciloui di son zamii Smadja
Y trouera la couillir.
Ya Donaï ! Ya Donaï I qui son dire li youdi.
Ji coni qui Jacob il it bian digordi.
Smadja y Ben Tata y son fir on sale tite.
Jacob, gran volor, y s'a sovi bian vite,
Afic li verre en zor, y aussi la couillir,
Barc' qu'il oubli di l'rendre, au moment di partir.
Mardochi, satisfait, y di c'est manifique,
Ji soui contan di voir cit bon tor di physique.
»
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FABLES ET HISTORIETTES
TRADUITES DE L'ARABE
PAR A. P. PIHAN
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LA BOURSE ET LES TROIS AMIS.
J'avais, dit Ouâkédy, deux amis, dont l'un appartenait à la famille de Hàchem; et notre affection mutuelle était si vive, que nous ne faisions pour ainsi dire qu'une seule âme. A la fête du beïràm, une gêne extrême étant survenue dans mon ménage, ma femme me dit: "O mon maître! quant à nous, nous pourrions bien supporter la misère et l'adversité; mais mon coeur est brisé de chagrin et de pitié relativement à nos enfants, qui voient ceux de nos parents et de nos connaissances déjà parés pour la fête et remplis de joie. Je crois qu'il ne serait pas mal d'aviser au moyen de leur acheter quelques vêtements." Ces paroles me parurent très justes, et sentant mon coeur subjugué par le récit de ma femme, je me mis à réfléchir; puis j'écrivis à mon ami le Hachémite, pour le prier de me secourir en m'envoyant ce dont il pourrait disposer. Il me fit parvenir une bourse contenant mille dirhems; mais elle ne demeura pas longtemps entre mes mains, car je reçus de mon autre ami une lettre dans laquelle il se plaignait d'une gêne semblable à celle dont j'avais informé le Hachémite. Je lui envoyai donc la bourse telle quelle, et me rendis ensuite à la mosquée, n'osant paraître devant ma femme. Toutefois, lorsque j'allai la trouver et qu'elle eut connaissance de mon action, elle ne m'en fit aucun reproche.
Sur ces entrefaites, le Hachémite vint rapporter chez moi la bourse dont le cachet était intact, et il me dit : " Explique-moi donc ce que tu as fait de ce que je t'ai envoyé?" Je lui racontai franchement l'affaire, et il reprit : "Tu m'as demandé de te secourir, mais je te jure que je ne possédais alors rien autre chose que la bourse que je t'ai envoyée. Bientôt après, je me suis vu forcé d'écrire à notre ami pour qu'il m'aidât, s'il le pouvait. Or, il est venu lui-même me remettre cette bourse encore scellée de mon cachet et que je te rapporte aujourd'hui. Comme il est évident que nous sommes tous trois dans le besoin et que nous n'avons plus que cette bourse, eh bien! il faut nous la partager. " Ouvrant aussitôt la bourse, le Hachémite donna cent dirhems à ma femme et répartit le reste entre nous, savoir : trois cents dirhems pour moi, Trois cents pour notre ami, et les trois cents derniers pour lui.
La nouvelle de cette aventure étant parvenue aux oreilles du khalife Almàmoûn, il me fit appeler et me questionna sur l'affaire, que je lui racontai dans tous ses détails. Ensuite, il envoya chercher mes deux amis, et fit donner à chacun de nous mille dinars, plus mille dinars pour ma femme.
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BULLETIN N°8
DE L'ACADÉMIE D'HIPPONE
SOCIÉTÉ DE RECHERCHES SCIENTIFIQUES
ET D'ACCLIMATATION
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ITINERAIRE DE RUSICADA A HIPPONE
Par M. HENRI TAUXIER
Sous-lieutenant au 74e régiment d'infanterie de ligne.
II - Des pays nommés :
Numidie par les Grecs.
Hérodote, dans sa description de la
Libye, divisait cette région en deux parties bien distinctes, divisées par ce
qu'il appelait le lac Triton, c'est à dire par les marais salants du
Djérid. A l'est de ce lac, il plaçait la Libye des nomades, à
l'ouest celle des laboureurs. A l'occident du lac Triton, disait-il, après les
Auses, la Libye appartient à des laboureurs habitant des maisons. On les
appelle Maxyes ; leur contrée et le surplus de la Libye sont infestés de bêtes
fauves, et plus boisés que le pays des nomades ; eu effet, la partie orientale
de la Libye, celle que les nomades habitent, est basse et sablonneuse jusqu'au
Triton ; celle au delà du fleuve, au couchant, est montagneuse, couverte de
forêts, hantée de bêtes fauves. Ou y trouve d'énormes serpents, des lions, des
éléphants, des ours, des aspics, des ânes cornus, des monstres à tête de chien,
d'autres sans tête, ayant les yeux à la poitrine, à ce que disent les Libyens,
des hommes et des femmes sauvages et une multitude d'autres têtes farouches,
sans doute fabuleuses ».
Cette division du pays
n'était pas tout à tait exacte ; il y avait aussi des nomades a l'ouest de la Libye;
c'est ce que connurent bientôt les marchands de Kyrène, et surtout les soldats
grecs qui firent partie de l'expédition d'Agathocle. « Quatre races
différentes, rapportèrent ces soldats, se partagent le territoire de la Libye :
les Phéniciens, qui habitent Carthage ; les Libophéniciens, qui sont en
possession; de la plupart des villes, maritimes et qui sont attachés aux
Carthaginois par les liens du sang; ce qui leur a valu le nom qu'ils portent ;
les Libyens, qui sont l'ancienne race indigène et les plus nombreux, et qui
sont animés d'une haine implacable contre les Carthaginois qui leur ont imposé
un joug pesant, et enfin les nomades, qui habitent la Libye jusqu'au désert.
Cette description nous montre, avec une clarté suffisante, d'une part les
habitants du Tell que leur vie sédentaire rend faciles à subjuguer, de l'autre,
les tribus indépendantes qui errent au-delà du Tell, sur la lisière du désert.
Cette distinction des indigènes en deux races ne pouvait
échapper aux Carthaginois; aussi Hannibal, dans son inscription de Lacinium,
compte-t-il pour autant de peuples différents les nomades, les`Massyliens,
les Massésyliens, les Makkéens et les. Maures de l'Océan mais, à la
même époque, les demi savants de la Grèce, bouleversant sur leur carte la
division d'Hérodote, rangeaient parmi les nomades
tous les peuples au-delà de Carthage, à l'exception des Maures, de l'Océan.
Trop de livres se sont perdus pour que nous puissions
découvrir avec clarté la cause de cette confusion ; nous pouvons
seulement soupçonner que les Grecs ayant rejeté dans l'ouest leur imaginaire
lac Triton, n'en ont pas moins continué à étendre jusqu'à ce lac le pays des
nomades (1). Quoi qu'il en soit, la
première trace de ce nouveau système apparaît dans un passage d'Eratosthènes,
portant que « le mont.. Abilyx, colonne d’Hercule de
Libye, se trouvait dans le Metagônion, peuple de Numidie ».
On s'étonne que
Polybe, qui fut pourtant un esprit sagace et exact, n'ait pas relevé cette
erreur de ses devanciers. L'inscription de Lavinium qu'il avait copiée lui-même
aurait dû l'avertir, qu'il y avait là une confusion ; mais peut-être
cette confusion était-elle si complètement entrée dans les esprits qu'il n'y a
pas réfléchi ; peut-être a-t-il protesté contre l'erreur dans un de ses
livres. perdus.; toujours est-il que, dans ce qui nous
reste de lui, il semble la partager, et qu'il comprend parmi les Numides les Massyliens,
les Massésyliens et tous les autres peuples du nord de l'Afrique. Dès lors, tous
les géographes et tous les historiens de l'antiquité l’admirent sans contestation.
Le nom que donnaient à
ces indigènes les auteurs anciens signifiait, dans leur pensée, que ces tribus
étaient nomades et errantes, il s'en fallait pourtant de beaucoup que ces
peuples menassent tous la vie pastorale. En effet, toutes les fois que les historiens
eux-mêmes sortent des descriptions générales pour raconter des faits
particuliers, ils nous les montrent toujours sédentaires et cultivant leurs
champs. « Après les Auses, dit Hérodote, la Libye appartient à des
laboureurs qui habitent des maisons ; on les appelle Maxyes. » Après Hérodote, nous voyons l'historien
d'Agathocle distinguer, les Libyens des nomades et faire mention dans ses
récits de villes indigènes, indiquant des populations sédentaires. Tite-Live,
nous racontant les aventures de Massinissa, nous montre, les anciens soldats de
Gala sortant en foule de leurs villages et de leurs champs cultivés pour le
soutenir. Polybe même nous apprend que l'Afrique est d'une fertilité admirable,
ce qui suppose une culture, et s'il ajoute ensuite que beaucoup de peuplades
indigènes ne connaissant pas les fruits du sol se nourrissaient que d'animaux, il ne dit pas que ce fusse là les
mœurs de tous. Salluste, enfin, à
propos de la guerre de Jugurtha, décrivait ainsi la marche de Metellus :
« Les maisons, comme s’il n’eut pas été question de guerre; étaient habitées,
et les campagnes couvertes de bestiaux et de laboureurs ; les officiers du roi
venaient des villes et des hameaux au-devant de l’armée et offraient de fournir
du blé, de porter les provisions, de faire enfin tout ce qui leur serait
ordonné.» Tous ces exemples ne montrent-ils pas que nos indigènes n'étaient pas
tous des nomades, et que c'est une méprise qui leur a fait donner ce nom?
Je sais bien que d'habitude
on fait honneur à Massinissa du changement de moeurs de ses sujets; mais quelle
que soit leur autorité, l'assertion de Polybe, d'Appien et de Strabon tombe
devant ce fait brutal que les détails donnés par Hérodote, Diodore et Tite-Live
se rapportent à des temps antérieurs au règne de Massinissa. L'engouement des
Romains pour ce barbare qui leur fut si utile, peut bien les avoir conduits à le vanter outre mesure.
Quoi qu'il en soit des
moeurs indigènes, le nom de Numidie n'en resta pas moins affecté à tous les
pays occupés soit par les Massyliens, soit par les Massésyliens, soit par les tribus
voisines, que ces pays fussent au sud, ou qu'ils fussent au nord de cette ville.
Autant qu'on
peut suivre, dans les récits qui nous sont parvenus, l'histoire des royaumes
barbares de l'Afrique, nous voyons qu'avant la deuxième guerre punique les pays
à l'ouest de Carthage appartenaient aux Massésyliens, dont Cirta était la
résidence royale ; les pays au sud de cette ville appartenaient aux Massyliens (2), dont Thapsus était une des
villes principales, Dans ces royaumes était enclavée une foule de petits Etats,
vassaux de droit, indépendants de fait, ,dont les princes étaient
souvent en guerre, soit entre eux, soit contre leurs souverains. A la suite de
la deuxième guerre punique (201 ans avant J.-C), Massinissa reçut des Romains, outre
son royaume paternel qu'on lui rendit, la partie orientale du royaume de
Syphax, avec Cirta pour capitale. Après lui, ses Etats finirent par se
fractionner entre ses successeurs et changèrent souvent de limites entre eux;
mais ces changements, qui, du reste, ont été expliqués avec infiniment de
sagacité par M. Poulie, ne rentrent pas dans mon sujet. Tous ces Etats,éphémères
continuaient à compter tous dans la Numidie.
Il en fut ainsi
jusqu'à Juba 1er et Massinissa Il. Ces princes s'étant déclarés pour
le Sénat contre César, le vainqueur confisqua le royaume de Juba au profit de
la République, et en fit un gouvernement particulier, auquel il
donna le nom de Nouvelle-Province, pour le distinguer de l'ancienne province ou
Carthaginoise. Il en détacha néanmoins Cirta, capitale de ce prince, qui fut
donnée à un aventurier romain, nommé Sittius, qui s'était déclaré pour lui (3). Quand aux Etats de
Massinissa Il, il les partagea entre ce même Sittius et le roi maure Bogud ;
dans ce partage Sittius eut la meilleure part du pays, le roi maure eut le
reste (.46 ans avant J.-C.).
Dès ce moment, on cessa
de compter dans la Numidie les pays qui formaient la nouvelle-Province, et on
restreignit ce nom aux pays à l'ouest de l'Ampsaga. Ce nom, du reste, n'était
qu'une expression géographique, car on y comprenait des Etats qui n'avaient
aucun rapport d'origine. C'étaient entre autres la république des Sittiens de
Cirta (4), le royaume numide
d'Arabion, qui avait repris à Bogud les Etats de Massinissa II, son père, et le
grand empire maure- numide de Bogud, dont Iol était la capitale, et qui
s'étendait jusqu'à la Malva; au-delà de cette rivière était un autre royaume
maure, indépendant du premier.
Ce nom de Maures commençait à cette époque à
se substituer à celui de Numides pour tous les pays compris dans le Tell, Appien,
nous racontant qu’un général romain des guerres civiles avait pris à son
service des cavaliers numides, nomme ces cavaliers « Numides - Maures, »
et ce qui prouve bien que ces cavaliers n'étaient pas la Tingitane, mais du
pays Massylien, c'est qu'il ajoute que, le général ennemi imagina, pour les
attirer .à son parti, de tirer de la prison de Vénuse, où il était
enfermé, un fils de Jugurtha, nommé Oxynthas. Ces Numides désertèrent en masse
pour aller servir auprès de ce prince, dans lequel ils voyaient leur roi
national. Ailleurs, le même historien est plus précis encore, car nommant Juba 1er
pour la première fois, il en dit que c'était le,roi des Maures
-Numides. Son fils Juba, bien qu'il fût Massylien d'origine, portait le nom de roi de Mauritanie.
Avec le temps, Cirta rentra dans la condition
générale des colonies romaines. Arabion fut tué et son royaume détruit ; les
deux Mauritanies, réunies en un seul Etat, passèrent de la maison de Bocchus à
celle de Massinissa, et finirent après l'assassinat du dernier roi par être
réunies au domaine de l'Empire (40 ans av. J.-C.) L'empereur Claude imposa
alors au pays une nouvelle organisation, dans laquelle le nom de Numidie prit
enfin une dernière signification. L'Afrique occidentale fut divisée en quatre provinces :
1° L'Afrique propre ou proconsulaire composée:
1) de l'ancienne province ou Carthaginoise ; 2) de la Byzacène, détachée de la
nouvelle, et 3) d'un canton situé sur l'Ampsaga, détaché également de la Nouvelle-Province ;
2° La Numidie, composée de la
Nouvelle-Province, y compris la Cirta de l'ouest (Constantine) ;
3° La Mauritanie Césarienne, formée par
l'ancienne Numidie ou Mauritanie de Bocchus, et s'étendant de l'Ampsaga à la Malva;
4° La Mauritanie Tingitane, à l'ouest de la Malva.
Cette division ne reçut de modifications que
sous Dioclétien ; encore ces modifications n'intéressèrent-elles pas la Numidie.
Ptolémée a eu à décrire ces pays ; selon son
habitude, il a confondu dans sa carte des renseignements de diverses sources et de
diverses époques. Dans sa description générale du pays, par exemple, il adopte la
division officielle de Claude ; mais quand il en arrive à la description de
détail ; ne connaît plus que l'Afrique propre à l'est de l'Ampsaga, ce qui nous
ramène la division de Méla,
Ce n'est pas tout, quand il énumère les
peuples de cette Afrique propre, il s'exprime ainsi : « Les peuples qui
occupent l'ouest de l'Afrique propre jusqu'à la mer sont les Cirtésiens et les
Nabathres, et après eux, à l'est, les Iontiens, occupant la Numidie ou Nouvelle-Province
jusqu'à Tabraca; après eux, les Midènes, qui sont tout contre Carthage. » Mais,
après avoir si bien marqué que la Numidie et la Nouvelle-Province ne formaient
qu'une; Ptolémée, énumérant les villes de l'Afrique propre, les classe en
séries géographiques, qui sont entre autres les villes des Cirtésiens et les
villes de la Nouvelle-Numidie.
Toutes ces erreurs, toutes ces confusions
montrent qu'il n'y a pas lieu de s'arrêter à cette expression Nouvelle-Numidie,
et qu'on aurait tort d'y voir la trace d'une division politique ignorée; c'est
tout simplement une combinaison maladroite des deux expressions Numidie et
Nouvelle-Province, qui avaient tour à tour désigné le même pays.
Nous ferons par la même occasion remarquer une
autre erreur de Ptolémée. Après avoir placé les Cirtésiens près de l'Ampsaga,
il mentionne ensuite comme leur appartenant Cirta-Julia , c'est-à-dire Sicca-Veneria,
et toutes les villes qui l'entourent : Zama, Vaga et Laribus. On conçoit quelle
perturbation devait produire dans une carte la confusion entre deux villes
aussi importantes et si distantes l'une de l'autre. Pline n'avait eu garde de
faire cette confusion, et bien que sa phrase trop rapide manque de lucidité, on
voit bien, quand on est prévenu, ce qu'il a voulu dire : « ... in Mediterraneo,
colonia Cirta, Sittianorum cognomine et alia lntus Sicca..... »
Nous venons de montrer en détail quels furent
les différents pays qui portèrent à diverses époques le nom de Numidie; en
résumé, nous avons vu que ce nom, réservé par Hérodote à la Libye orientale,
s'étendit ensuite jusqu'au Molachath, qu'à la mort de Juba 1er il se
restreignit aux pays à l'ouest de l'Ampsaga, pour n'être plus appliqué, à la
mort du roi Ptolémée, qu'à la province située entre l'Ampsaga et la Proconsulaire.
1. La même cause avait fait faire de toute
l'Afrique un pays sablonneux. Polybe savait bien que celte erreur venait de
loin et en accusait les vieilles descriptions : «La fertilité de l'Afrique est
admirable, disait-il ; aussi pourrait-on accuser Timée non seulement
d'ignorance, mais encore d'irréflexion et de puérilité, pour avoir affirmé (suivant
d'anciennes traditions que pour ma part j'ai négligées) que l'Afrique est un
pays sablonneux, desséché, stérile dans toute son étendue. » ( Polybe, XII, 3.)
2. On a cru que le pays situé entre Cirta et
notre Hippone formait les frontières de Massinissa et de Syphax, à cause d'une
phrase de Tite-Live (XX1X , 32) ; mais cette phrase elle-même implique que
Massinissa, en se portant de ce coté, avait envahi le royaume de son rivai.
3. Ceci n'est pas marqué positivement par les
anciens, mais ressort de ce que Cirta, qui était encore, à la fin de la guerre,
une des principales villes de Juba, est marquée ensuite comme appartenant aux
Sittiens. Sittius avait distribué entre ses soldats le pays qu'on lui avait donné.
4. On a pu croire que Cirta était comprise dans
la Nouvelle-Province, à cause d'une phrase d'Appien racontant la guerre entre
Sextius, gouverneur de cette province, et Cornificius, gouverneur de
l'ancienne. Cette phrase est ainsi conçue: «Laelius, lieutenant de Cornificius,
étant entré dans la province de Sextius, met le siège devant Cirta.... »
Mais la Cirta dont parle ici Appien n'était pas Constantine, niais Sicca
Veneria, qui portait aussi ce nom. A ce moment, les Sittiens n'avaient encore
pris parti pour personne et ne le furent qu'un peu plus tard.
Bône, le 9 janvier 1869
A SUIVRE
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LE VALLON
par Lamartine 1816LE VALLON
Envoyé par Bartolini
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Mon coeur, lassé de tout, même de l'espérance,
N'ira plus de ses voeux importuner le sort;
Prêtez-moi seulement, vallon de mon enfance,
Un asile d'un jour pour attendre la mort.
Voici l'étroit sentier de l'obscure vallée
Du flanc de ces coteaux pendent des bois épais,
Qui, courbant sur mon front leur ombre entremêlée,
Me couvrent tout entier de silence et de paix.
Là, deux ruisseaux cachés sous des ponts de verdure
Tracent en serpentant les contours du vallon :
Ils mêlent un moment leur onde et leur murmure,
Et non loin de leur source ils se perdent sans nom.
La source de mes jours comme eux s'est écoulée :
Elle a passé sans bruit, sans nom et sans retour;
Mais leur onde est limpide, et mon âme troublée
N'aura pas réfléchi les clartés d'un beau jour.
La fraîcheur de leurs lits, l'ombre qui les couronne,
M'enchaînent tout le jour sur les bords des ruisseaux;
Comme un enfant bercé par un chant monotone,
Mon âme s'assoupit au murmure des eaux.
Ah! C'est là qu'entouré d'un rempart de verdure,
D'un horizon borné qui suffit à uses yeux,
J'aime à fixer mes pas, et, seul dans la nature,
A n'entendre que l'onde, à ne voir que les cieux.
J'ai trop vu, trop senti, trop aimé dans ma vie;
Je viens chercher vivant le calme du Léthé.
Beaux lieux, soyez pour moi ces bords où l'on oublie ;
L'oubli seul désormais est ma félicité.
Mon coeur est en repos, mon âme est en silence;
Le bruit lointain du monde expire en arrivant,
Comme un son éloigné qu'affaiblit la distance,
A l'oreille incertaine apporté par le vent.
D'ici je vois la vie, à travers un nuage,
S'évanouir pour moi dans l'ombre du passé:
L'amour seul est resté, comme une grande image
Survit seule au réveil dans un songe effacé.
Repose-toi, mon âme, en ce dernier asile,
Ainsi qu'un voyageur qui, le coeur plein d'espoir,
S'assied, avant d'entrer, aux portes de la ville,
Et respire un moment l'air embaumé du soir.
Comme lui, de nos pieds secouons la poussière
L'homme par ce chemin ne repasse jamais;
Comme lui, respirons au bout de la carrière
Ce calme avant coureur de l'éternelle paix.
Tes jours, sombres et courts comme les jours d'automne,
Déclinent comme l'ombre au penchant des coteaux;
L'amitié te trahit, la pitié t'abandonne,
Et seule, tu descends le sentier des tombeaux.
Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime;
Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours :
Quand tout change pour toi, la nature est la même,
Et le même soleil se lève sur tes jours.
De lumière et d'ombrage elle t'entoure encore :
Détache ton amour des faux biens que tu perds;
Adore ici l'écho qu'adorait Pythagore,
Prête avec lui l'oreille aux célestes concerts.
Suis le jour dans le ciel, suis l'ombre sur la terre :
Dans les plaines de l'air vole avec l'aquilon;
Avec le doux rayon de l'astre du mystère,
Glisse à travers les bois dans l'ombre du Vallon.
Dieu, pour le concevoir, a fait l'intelligence :
Sous la nature enfin découvre son auteur !
Une voix à l'esprit parle dans son silence :
Qui n'a pas entendu cette voix dans son coeur?
Lamartine - 1816
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NOTES
L'Algérie Agricole, Commerciale et Industrielle
N° 5, mai 1860
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ÉTUDE SUR LES VIGNES DE TLEMCEN
CHAPITRE II.
SUR L'ABSENCE DE QUALITÉ ET DE BOUQUET DES
VINS DE L'ALGÉRIE. — 0n a prétendu que l'excès de maturité du raisin, excès
qui pourrait résulter de l'élévation et de la persistance de la chaleur pendant
les cinq mois de mai à septembre devait être pour beaucoup dans le défaut de
qualité et l'absence de bouquet qu'on reproche assez généralement
aux vins de l'Algérie; on a dit, et cela serait conforme à l'expérience
éclairée de ces derniers temps, qu'une pointe de verdeur dans le
vin, verdeur qui disparaît d'ailleurs bientôt, était nécessaire pour
que l'arôme ou bouquet pût se développer. 0n a dit encore qu'une
forte proportion d'alcool pouvait masquer cet arôme. Il est
parfaitement vrai qu'une maturité trop complète du raisin peut
exclure, dans le vin qu'on en obtient, certaines qualités que le
gourmet aime à y rencontrer; mais si ces qualités dans les vins de Tlemcen font
défaut, nous pouvons certifier que ce n'est point à une telle cause qu'il faut
l'attribuer; pour que cette maturité se fasse, il y faut deux conditions
indispensables : la chaleur et la durée de celte chaleur, c'est-à-dire
qu'il faut que le raisin soit demeuré soumis à cette chaleur pendant
un temps suffisant; et, bien qu'à Tlemcen la chaleur soit forte et
durable, le raisin, cependant, n'y reste pas exposé assez longtemps pour
atteindre quelquefois même une maturité suffisante.
ENNEMIS DONT ON A À SE DÉFENDRE. — Trop d'ennemis à la
fois menacent la récolte : les chacals, les oiseaux, les guêpes et les abeilles
; même la main de l'homme. Chaque jour de retard en diminue l'importance ;
chaque jour amène une dévastation nouvelle, et comment pourrait-il en être
autrement dans un pays où les terrains cultivés sont aux espaces incultes, à
peine comme un est à mille, où ces espaces incultes servent de refuge à une
multitude d'êtres qui, à un moment donné, accourent par myriades
pour tout dévorer, dans un pays où l'indigène croit faire acte de patriotisme, ou peut être de justice, en s'emparant
par ruse, quand il ne le peut de vive force, de ce qui appartient à l'Européen
; dans un pays cependant où, par une erreur fatale et inexplicable, les lois
sont si peu d'accord avec les besoins, que le colon ne peut, sans se rendre
coupable du délit de chasse et sans en encourir les peines, défendre son bien
par les armes contre ces nuées d'animaux dévastateurs, ne peut non
plus, la nuit, protéger son champ contre les déprédateurs nocturnes sans être
traduit devant la cour d'assises. Admettons, si l'on veut, que la
justice reconnaîtra qu’en agissant ainsi, l'inculpé ne faisait volontiers
qu'user du droit de légitime défense ; admettons qu'elle l'absoudra,
toujours sera-t-il vrai, qu'en lui faisant grâce de la vie ou de la
liberté, elle l'aura presque inévitablement ruiné dans sa fortune, par les
frais et démarches de toute sorte, les pertes de temps et d'argent
auxquels l'auront entraîné l'obligation de répondre à la
justice et le soin de sa défense. En pareille matière, ne devrait-il pas
suffire d'une information judiciaire faite par le juge de paix délégué par
commission rogatoire, suivie d'une ordonnance de non lieu, si les
circonstances sont de nature à légitimer une telle conclusion.
Et qu'on le croie bien, si nous
parlons ainsi, ce n'est point par un vain esprit ale critique ; mais
bien parce que nous portons à la colonisation le plus vif intérêt, parce que
bien assez de maux déjà pèsent sur elle et en empêchent le développement.,
parce (lue, si elle ne trouve pas en elle-même la force qui lui manque au dehors
pour lutter contre les obstacles de toute espèce qui l'entravent et pour les
vaincre, elle succombera infailliblement à la peine; et tous ces immenses
sacrifices en hommes et en argent, que la France s'est imposés en
vue de la colonisation de l'Algérie, se trouveront être absolument
en pure perte.
Nous ne pousserons pas plus loin ces
réflexions; nous laisserons à d'autres le soin d'en poursuivre, s'il
y a lieu, le développement.
LA VÉRITABLE CAUSE DE L'INFÉRII0RITÉ DES
VINS DE L'ALGERIE Est DANS LA FABRICATION. — Revenant à notre
sujet, nous dirons que ce n'est point à l'excès de maturité du
raisin qu'il faut attribuer le défaut de qualité, l'absence de
bouquet que l'on reproche aux vins de ce pays; car la nécessité où
l'on est de se bâter, pour soustraire la récolte aux dangers qui la
menacent fait qu'on n'attend pas cet excès de maturité, à beaucoup près ; mais
bien à d'autres causes, et ces causes sont nombreuses : c'est
à la mauvaise fabrication, à l'emploi pour cette fabrication de
vaisseaux qui par leur forme n'y sont point propres ; c'est à l'inégalité
dans le travail de la fermentation, à l'insuffisance partielle de
celle-ci, aussi bien qu'à son exagération dans certains cas; c'est
au manque de soins et de précautions en ce qui concerne les moyens de
conservation du vin. Il faudrait à cet égard faire un cours entier à l'usage
de nos colons; c'est ce que ne comporte point le peu d'étendue du
travail dont nous nous occupons ici. Plus tard, si les circonstances nous le
permettent, nous pourrons reprendre cette importante question et la traiter
avec les détails qui y sont nécessaires.
Encore un mot cependant au sujet du bouquet. Tout le monde
sait qu'indépendamment des circonstances de terroir, de choix de
cépages, de soins entendus dans la fabrication, le développement du bouquet ne
peut se faire qu'après un certain laps de temps, pendant lequel le
vin se dépouille de ses principes les plus grossiers. Or, on sait également, et
nous l'avons expliqué plus haut assez au long, que la plupart de ces
conditions, celles surtout de fabrication, manquent totalement, surtout en ce
qui pourrait avoir pour résultat d'assurer la bonne et longue
conservation du vin. On sait encore que la consommation s'en fait de suite. Comment
songer alors à demander au vin de ce pays cette qualité que, dans les
circonstances présentes, il ne saurait posséder? Il est tout à fait prématuré
aujourd'hui d'aborder sérieusement cette question.
DE L'ESPÈCE DE VIN QU'IL
CONVIENT ICI DE PRODUIRE. — Il est une autre question sur laquelle nous devons dire quelques
mots, c'est celle des sortes de vins qu'il convient ici de produire
de préférence. A une époque déjà ancienne, â quelques cinq ou six ans en
arrière ( car six ans, par le temps qui court et avec la vertigineuse rapidité
des événements qui se précipitent, six ans, c'est long), les
producteurs de vins de nos départements du Midi élevaient les plus âpres
protestations contre le développement de la culture de la vigne en Algérie; à
les en croire il aurait fallu interdire cette culture aux colons, ou tout au
moins la grever de tant de charges fiscales que cela eût équivalu à une
prohibition. Cependant, en France, par suite de la maladie, la production du
vin s'est trouvée tellement réduite que le pays ne pouvait plus, à
beaucoup près, suffire à sa propre consommation. En cela,
comme en tant d'autres choses, le malheur a été un grand maître ;
les récriminations, devenues sans objet, ont cessé ; on n'a plus songé à
contester aux colons de l'Algérie le droit de faire et de disposer de leur
chose à leur gré; d'ailleurs, en Algérie comme en France, comme partout, la
maladie a sévi avec une extrême intensité, et le sort des colons planteurs de
vigiles, s'est trouvé plus misérable encore que ne l'était ou ne pouvait l'être
celui des habitants de la métropole. Aujourd'hui les colons peuvent, sans se
préoccuper des récriminations, faire de la vigne comme ils l'entendent. Voyons
donc tranquillement quel intérêt ils ont dans cette culture et dans quelle
direction ils pourront ou devront, conformément à cet intérêt, la développer.
CE NE SONT POINT LES VINS DE LIQUEURS. — On leur a conseillé les
vins de liqueurs ; mais ce conseil est déjà ancien ; il remonte à cette époque
de craintes exagérées et de récriminations que nous signalions tout à l'heure.
Mais, dans l'état actuel des choses, la production de ces sortes de vins égale
tout au moins, si elle ne dépasse pas les besoins de la consommation. L'Espagne
les donne à bas prix. D'ailleurs, chez nous, qui donc en boit de ces vins de liqueur?
Et puis, au point de vue de l'hygiène, l'usage serait loin d'en être
favorable à nos populations. Ajoutons à cela que ce que les colons en
produiraient leur reviendrait bien cher et leur rapporterait bien peu. Et,
dussent-ils obtenir des qualités de premier ordre, ce qui est au moins douteux,
ils auraient encore longtemps à souffrir avant que, dans le commerce, le
classement pût s'en faire et qu'ils pûssent en obtenir un débit avantageux.
A notre avis donc, au moins d'une
manière générale, la production des vins de liqueur, en Algérie, doit provisoirement être écartée.
Et que l'on remarque bien que nous ne parlons
ici qu'au point de vue de la petite colonisation, de ceux-là seulement
d'entre nos colons qui, pauvres en ressources pécuniaires, ont besoin de tirer
parti, en quelque sorte, au jour le jour, de leurs produits, quels qu'ils
puissent être ; libre d'ailleurs à ceux qui peuvent disposer de
ressources suffisantes, d'aborder cette production selon leur gré.
CE NE SONT POINT NON PLUS LES VINS FINS PROPREMENT
DITS. —
Si nous parlons en ces termes de la production des vins de liqueur, on
comprendra sans peine que nous professions les mêmes idées pour celle des vins fins proprement
dits. Les plants qui fournissent ces vins sont généralement très pauvres sous
le rapport de la quantité de production ; et il n'appartient
volontiers qu'à des personnes riches de se soumettre aux chances si
diverses et trop généralement défavorables auxquelles cette production est su jette.
MAIS BIEN LES VINS DE CONSOMMATION ORDINAIRE. —Restent donc les vins de consommation ordinaire;
blancs ou rouges, les rouges surtout. Voyons pour tout le pays de Tlemcen
quelle en peut être l'importance.
RECHERCHES TENDANT A ÉTABLIR QUELLE EST L'IMPORTANCE
ACTUELLE DE LA CONSOMMATION. — La population européenne, civile, agricole ou
commerçante, répandue tant à Tlemcen que dans les villages ou dans les exploitations
isolées qui dépendent de cette circonscription, aussi bien en territoire
militaire qu'en territoire civil, peut être évaluée en chiffres
ronds à 6,000 habitants; la population militaire irait en moyenne à 4,000. Ce
serait donc au total 10,000 âmes, non compris les populations indigène, arabe ou israélite.
Admettons pour chaque habitant une consommation journalière
de un demi-litre par individu, on aurait par jour une consommation totale de
5,000 litres, ou 50 hectolitres, et par an une consommation de 18,000
hectolitres qui, à 40 fr. l'hectolitre, chiffre qui peut sans inconvénient être
pris pour moyenne du prix du vin dans ce pas depuis plusieurs années,
représenteraient au-delà de 700,000 fr.
Ce chiffre de consommation, comme on le voit, est considérable,
et il ne peut que s'accroître.
Il importe extrêmement à la population agricole de ce pays
de le couvrir au moyen d'une production équivalente; et, en vérité,
nous ne voyons pas de raison qui puisse l'empêcher d'y parvenir; c'est
une question de temps et de travail. Pour la portion que consomme elle-même la
population, ce sera une très grosse économie; et, pour ce qui en est consommé
par la troupe, ce sera pour la colonie, incontestablement, une importante
source de richesse.
Mais, à côté de ce chiffre de consommation, recherchons
quelle est l'importance actuelle de la production.
IMPORTANCE DE LA PRODUCTION. — Elle est bien mince, cette
importance. D'après les documents statistiques que nous avons fournis à l'administration,
et pour la réunion desquels, dans le but surtout de les obtenir exacts, nous n'avons
épargné aucun soin, nous voyons quo la quantité de vin produite cette année, ne
va guère qu'à 165 hectolitres.
Dans ce chiffre, la production européenne entre pour 241
hectolitres; le surplus, ou 163 hectolitres, a été obtenu de l'emploi
des raisins récoltés par les Arabes dans leurs jardins et apportés par eux sur
le marché.
Les 241 hectolitres de production européenne sont donc le
produit exclusif des vignes plantées; l'importance de ces vignes
plantées est de 50 hectares; mais, de ces 50 hectares, la moitié seulement est
en rapport. Ce serait donc en moyenne de 9 à 10 hectolitres de vin par hectare.
Ce rendement est de beaucoup au-dessous de ce qu'il devrait être;
mais il ne faut pas que l'on oublie que les vignes de ce pays sont en proie à
deux fléaux dévastateurs, l'oïdium et l'eumolpe. Sur bien des
points, la destruction par l'un ou par l'autre de ces deux iléaux a été
complète. L'oïdium tend à disparaître : pour l'eumolpe, des soins
entendus pourront en atténuer les ravages. — On doit espérer que d'ici
à peu d'années les choses rentreront dans l'état normal,
et la production alors pourra se trouver quintuplée.
Au reste, de 406 hectolitres, chiffre actuel de production,
à 18,000 hectolitres, chiffre de la consommation, il y a bien loin, comme on le
voit, et il faudra que les plantations et la production s'accroissent
dans une bien forte proportion pour arriver à couvrir le déficit.
MOYENNE A ATTEINDRE POUR LA PRODUCTION A L'HECTARE. — Mais, quelle doit être cette
production à l'hectare? Beaucoup de personnes semblent croire qu'elle
doit s'arrêter à 30 hectolitres. Disons tout de suite que ce nombre de 30
hectolitres ne représente en réalité, suivant l'expression des
viticulteurs français, que la moyenne de production de la troisième région,
dans laquelle se trouvent les vignobles à vins fins, vignobles dont la pauvreté
de production est proverbiale, et ne se rachète que par le haut prix des
produits. Est-ce ici le cas ? Non, évidemment; à ce taux les colons se
ruineraient infailliblement. Nous l'avons dit, dans leur intérêt bien
entendu, les colons ne doivent point chercher à produire des vins fins, ils
doivent viser à une certaine abondance de production dans des qualités moyennes.
Nous avons émis ailleurs la pensée que, pour servir le pays
suivant ses besoins, avec les conditions de température qui y sont habituelles,
il fallait arriver à une production moyenne de 100
hectolitres par hectare; et nous ajoutons tout de suite que cela est parfaitement
possible. Pour toute personne qui sait à fond la
culture de la vigne et ses ressources, ce que nous
avançons là serait admis sans preuves : mais il s'en faut bien que tous soient dans ce cas. Voyons donc à
fournir des démonstrations.
Commençons par notre propre expérience. Nous avons pu
constater, à Auxerre, dans des années chaudes et abondantes, que des vignes plantées de plants riches, avaient donné jusqu'à 200
feuillettes de vin à l'hectare. La feuillette contient 1 hectol. 40
L ; 200 feuillettes représentent donc 280 hectolitres.<
Citons ensuite l'opinion d'un
auteur justement renommé en viticulture, et dont le nom fait autorité, M. Puvis, président de la société d'agriculture
de l'Ain,
dont la perte récente a causé les plus vifs et les plus profonds regrets. Dans un écrit très
remarquable ayant pour titre : « De la culture de ta vigne et de la
fabrication du vin, » publié aux Annales do la Société royale d'agriculture de Lyon,
années 18147 et 1848,
l'auteur à
la page 260 dit, en parlant du Midi de la France, et
nous citons textuellement : « et puis ou connaît les énormes produits auxquels, de notoriété publique, on y arrive;
on recueille
dans les années favorables jusqu'à 360 hectolitres par
hectare. Nous pourrions citer un propriétaire du Midi, homme de poids et de considération, qui nous a montré sa vigne, dont le produit, en 1840, avait été de 378 hectolitres par
hectare,
quantité double ou triple des plus grands produits du Centre et du Nord. »
Il est au reste bien avéré que la production de la
vigne suit
une progression croissante en allant, pour nos pays, du moins, du Nord au Sud ; l'élévation de la température y
est sans contredit, une condition favorable.
« La vigne, dit l'auteur
cité, (voir p. 276), a besoin de soleil et de
chaleur; c'est la chaleur qui fait naître dans l'oeil de la vigne le germe du
fruit qui doit se développer l'année
suivante : ainsi,
une année chaude qui mûrit et fait du bon vin,
est encore le présage presque assuré de l'abondance
de la récolte suivante : l'année 1804, qui de
mémoire d'homme a été la plus abondante,
a succédé aux années chaudes 1802 et
1803 ; 1803 s'annonçait féconde, quand une gelée d'avril détruisit tout
espoir; 1808, qui succéda à 1807, année
chaude, donna un très grand produit; 1812,
qui suivit l'année de la comète, fut une année abondante; au printemps 1816, qui succédait aux chaleurs de 1815, les
raisins sortirent en grand nombre, et il ne fallut rien moins que la
persistance des pluies et temps contraires pour détruire la récolte ;1820, qui
succédait à l'année chaude 1819, fut une année de grand produit ; après les chaleurs
de 1822, l'année 1823 fut très féconde; 1834 fut, après l'année
sèche 1833, une année abondante : » puis, l'auteur cite encore les
années 1835, 1840, 1843, 1847.
Quelle induction pouvons-nous tirer de tout
cela? C'est que, partout où règne chaque année et d'une manière régulière,
pendant la saison d'été, une chaleur assez intense et suffisamment
prolongée, on doit pouvoir compter avec la même régularité, et sauf les cas de
force majeure, sur d'abondantes récoltes. L'Algérie est dans ce cas;
et, comme la chaleur est de même une condition essentielle à la maturité, ici
encore on peut être assuré par la même raison, d'obtenir cette
maturité suffisante si nécessaire à la bonne qualité des produits. Et la
médiocrité même des cépages n'y saurait être un empêchement. Y a-t-il en effet
un cépage plus décrié sous ce rapport que le Gamay? Ce plant, que le duc
Philippe de Bourgogne traitait de déloyal, et dont il ordonnait l'arrachage
général, ce plant, dont les produits, dans notre basse Bourgogne, sont véritablement
détestables quand la saison a péché par défaut de chaleur, et par excès d'humidité,
ce plant, disons-nous, dans les bonnes années au contraire, donne des produits
vraiment estimables. « Le Gamay, dit encore notre auteur, p. 281, ne méritait donc
pas la proscription générale dont on a voulu le frapper, car il donne encore au
bas de la côte de bons vins d'ordinaire, et sur les arrière côtes
même, il produit dans les bonnes années un vin qui a son prix et sa valeur; il
a du feu, de la couleur, du moelleux, et se conserve assez bien.
Ajoutons ici que notre expérience personnelle
nous a fournit la preuve de la vérité des assertions qui précèdent.
Ces conditions de température, si nécessaires à la bonne
qualité du vin et à son abondante production, lesquelles n'apparaissent
dans nos contrées vinicoles de France que de loin en loin et en quelque sorte
par exception, sont ici permanentes, et ne peuvent manquer de se reproduire chaque
année; en sorte que, chaque année aussi, sans faute, on peut être assuré d'obtenir
tout à la fois cette abondance et cette bonne qualité des produits.
Admettons donc que cette moyenne de 100 hectolitres à l'hectare
n'a rien qui doive paraître exagéré; mais admettons en même temps que, pour
arriver à l'obtenir, les colons ne devront pas craindre de planter
des cépages productifs; et, quant à la qualité des produits à en provenir, qu'ils
demeurent bien persuadés qu'eu apportant à la fabrication de leur
vin, ainsi qu'à sa conservation, les soins convenables, ils n'auront
qu'à se louer, obtenant à coup sûr une qualité suffisante.
Il y a six ans bientôt, nous avions l'honneur de
soumettre à S. L. M. le Maréchal Ministre de la Guerre, sur cette même question
de la culture de la vigne en Algérie, un mémoire où nous professions les mêmes
idées ; le séjour de deux ans que nous avons fait dans ce pays n'a
fait que nous y confirmer.
L'IMPORTANCE A DONNER A LA PRODUCTION PEUT
ALLER DÉS A PRÉSENT A 18,000 HECTOLITRES. — Nous avons montré aux colons quelle est l'importance
du développement que réclame ici la production du vin et qu'on peut lui donner
: 18,000 hectolitres, d'une valeur annuelle d'environ 700,000 fr. Le
taux moyen de production, dans les conditions que nous avons indiquées, peut
être porté sans crainte à 100 hectolitres par hectare.
Les cinquante hectares plantés, si le choix des cépages dans
cette vue était fait d'une manière convenable, représenteraient donc volontiers
une production annuelle de 5,000 hectolitres : nous avons vu pourquoi nous
sommes si loin de ce chiffre. Pour arriver à la production de 20,000
hectolitres, il ne devrait pas être nécessaire de dépasser le nombre de 250
hectares; mais veut-on, pour garder un tempérament avec ceux qui se refusent à
admettre une si forte moyenne production, la restreindre à moitié, nous
supposons alors les plantations poussées jusqu'au chiffre de 500
hectares; le pays ne pourra qu'y gagner. Il est d'ailleurs bien
entendu que nous admettons la disparition préalable des deux grands fléaux qui
ravagent nos vignobles; et l'on a vu que nous regardions le premier d'entre eux
comme étant en voie de décroissement, et près de disparaître, et que, pour le
second, les efforts combinés des colons devront en triompher.
LES COLONS DOI\'ENT REDOUBLER D'ARDEUR EN
PRÉSENCE DE L'AVENIR QUE LEUR RÉSERVE LA CULTURE DE LA VIGNE. —Conseils. - Que les colons
ne perdent donc pas courage; Ils ont devant eux un
magnifique avenir. Qu'ils ne négligent aucun des moyens propres à
leur assurer le succès. Qu'ils plantent des vignes nouvelles ; qu'ils
choisissent des plants d'un fort rendement, qu'ils les marient de
manière à obtenir de bons vins d'ordinaire, doués d'une
couleur et d'une vinosité suffisantes; qu'ils plantent en
terrain sec plutôt qu'humide (pour la vigne l'humidité
est infiniment plus à craindre que la sécheresse; l'humidité permanente
surtout); qu'ils donnent, s'ils le reconnaissent nécessaire, un ou deux
arrosages dans le cours de la saison ; le premier pourrait venir à propos après
la défloraison, pour faciliter la formation du grain; et encore, à cette époque
de l'année, le sol ne doit pas, ce nous semble, être sec assez à
fond pour nécessiter un arrosage ; le second, que nous pouvons croire le plus
véritablement utile, devrait être donné vers la fin de juillet, à cette époque
où, le pépin étant bien formé à l'intérieur de la grume, le raisin
commence à se flétrir sous l'influence d'une sécheresse trop
prolongée, et n'attend pour tourner que la venue d'une
humidité alors véritablement nécessaire. Au reste, les arrosages donnés à
propos, avec modération, sans nuire à la qualité de la récolte, ne pourront
qu'assurer I'abondance. Cette marche, d'ailleurs, est conforme à ce
qui se passe habituellement dans nos contrées vinicoles d'Europe :
une pluie après la défloraison est, toujours bien venue ; si le beau temps et
la chaleur peuvent s'établir ensuite, on est heureux de voir arriver
de nouveau quelques pluies à l'époque où le premier mouvement qui
doit amener la maturité du raisin va commencer à se produire; enfin, un peu d'humidité
encore vers la dernière quinzaine, pourvu qu'elle n'ait pas de
durée, ne peut que produire un effet favorable.
Mais surtout, qu'ils soignent la
fabrication; qu'ils se munissent, pour le cuvage, de vaisseaux qui y soient
propres ; qu'ils proscrivent d'ailleurs sévèrement l'usage
d'instruments avariés; qu'ils purgent la vendange de tout
ce qui peut en détériorer la qualité ; qu'ils apportent ensuite à la
conservation de leur vin tous les soins nécessaires, comme ils auront dû le
faire à la fabrication ; l'un et l'autre sont d'une
égale importance.
Particulièrement, pour le choix des cépages,
et le mélange propre à assurer tout à la fois l'abondance et une qualité
suffisante, nous pouvons croire que, parmi les plants dont nous avons donné
plus haut la description; plusieurs peuvent y suffire. Les plants noirs,
propres à donner couleur et qualité, comptent le Mourvède, la Serine noire de l'Isère,
la Ouilliade ou gros Marocain noir de la Charente, le Grenache et quelques
autres ; — pour l'abondance, trois plants gris, très robustes très productifs,
se disputent la préférence, l'Aramon, le Planta de Mula, et le
Tarré-Bourré ; - enfin le Ferrana des Arabes, comme raisin blanc, propre à
donner de la finesse au vin, et que l'on pourrait vraisemblablement très bien
remplacer par la Ouilliade blanche. - Nous croyons qu'une vigne,
composée de cépages appartenant à chacune de ces trois séries, ne pourrait
manquer de donner d'excellents résultats.
Les trois localités de Tlemcen, de Bréa et de
Mansourah, sous le rapport du terroir, nous semblent mériter la préférence : le
sol, trop argileux de Safsaf, nous paraît moins propre à cette culture; le vin
d'Hennaya aurait, dit-on, un goût de terroir très marqué; mais
Safsaf trouve dans la production des fourrages, et Hennaya dans la culture du
tabac qui y donne des produits d'une qualité supérieure, une
suffisante compensation.
Encore quelques mots avant de clore ce travail.
Et d'abord, dans les conditions d'extrême
sécheresse, qui sont particulières au climat de Tlemcen, disons que la
plantation devra se faire plutôt avec des chevelées qu'avec de
simples crossettes. La reprise sans cela ne serait pas assurée. Les colons
feront donc bien d'établir des pépinières qu'ils pourront
arroser pour faciliter la production des racines, et d'où ils
tireront ensuite les plants enracinés qui leur seront nécessaires.
UN DERNIER MOT SUR L'OIDIUM. — Ensuite, en ce qui concerne
l'oïdium, auquel nous avions pris l'engagement de revenir, des essais de
traitement par le soufre ont été pratiqués ; mais ces essais ont été peu
nombreux. M. Finaton en a obtenu de bons résultats; d'autres n'ont
pas eu à s'en louer. Peut-être l'opération n'a-t-elle
pas été faite à des heures convenables. La vaporisation du soufre par la
chaleur paraît être le phénomène vraiment actif de cette opération. En France,
l'heure la plus chaude du jour n'est pas la même qu'ici
: cette heure la plus chaude en France est vers les deux à trois heures de
l'après-midi, tandis qu'ici, c'est de huit à neuf heures
du matin ; plus tard, la brise s'élève, qui rafraîchit l'air ou
dissipe la chaleur, et qui, par sa vivacité, peut emporter la fleur de soufre
et en empêcher l'action. On croit avoir remarqué d'ailleurs
que le raisin blanc est plus rebelle à cette action.
Ce que nous avons lieu d'observer ici, et qui
avait été remarqué déjà par quelques viticulteurs, car l'article de
M. Barrai, sur le soufrage de la vigne, en fait mention, c'est que
les vignes tenues basses et dont les sarments sont couchés sur le sol, sont
demeurées exemptes de la maladie; celles au contraire qui avaient été relevées
ont été fortement atteintes. L'humidité et le manque d'air nous ont paru encore
être une autre et puissante cause d'invasion. Les vignes, répandues
clans les jardins de nos colons, et qui participaient aux irrigations, ou qui
étaient disposées en tonnelles, ont été parfois affreusement ravagées. 11 y a
là encore un enseignement utile. Un sol bien égoutté, bien sain, une plantation
suffisamment espacée, et dans laquelle on a eu le soin de ne point laisser la
végétation se développer de manière à empêcher la libre circulation de l'air,
nous ont paru être les meilleures conditions pour atténuer le mal ou le
prévenir. L'enlèvement des parties atteintes et le traitement par le
soufre viennent en aide comme moyens curatifs.
On nous a parlé encore d'un autre moyen dont on
vante beaucoup l'efficacité. Ce moyen, que le commissaire de police
de Tlemcen, M. Cramer, nous a assuré avoir vu pratiquer avec succès en Espagne,
consiste à ouvrir une fosse circulaire autour de chacun des ceps envahis par l'oïdium,
à déposer dans cette fosse une certaine quantité de chaux vive, en évitant bien
entendu de la mettre en contact direct avec les racines de la vigne, puis à
recouvrir cette chaux avec la terre qui en avait été retirée. Au bout de quinze
jours, toute trace de maladie avait disparu, et l'état de santé de la vigne se
manifestait par la vivacité de la végétation et la couleur d'un vert foncé
qu'avait prise le feuillage.
CONCLUSION. — Le travail qu'on vient de lire concerne
spécialement la circonscription de Tlemcen; c'est en vue d'être utile à cette
circonscription que nous l'avons entrepris et publié. Cette
circonscription, nous devons l'ajouter, ne comprend, à bien prendre,
que le territoire civil ; dans le territoire militaire, tant qu'il restera tel,
la culture de la vigne a peu de chances de se développer ; pour le moment, elle y est nulle.
La métropole connaîtra les circonstances malheureuses qui
ont ici pendant longtemps paralysé le développement de
la culture de la vigne ; mais elle apprendra en même temps avec joie que ces
circonstances améliorées tendent à se transformer, à disparaître. Elle verra
que le sol et le climat de Tlemcen sont éminemment favorables à cette culture,
et qu'un splendide avenir lui est réservé; elle applaudira aux généreux
efforts des colons et à leur persévérance; elle connaîtra en même temps ce qu'elle
peut faire pour récompenser ces efforts, et les sacrifices de toute sorte qu'elle
n'a pas craint de s'imposer jusqu'ici en vue de favoriser
l'élan de la colonisation sont un gage de l'empressement qu'elle
apportera à l'adoption des mesures qui lui sembleront les plus
propres à venir en aide aux colons.
Il est un point cependant à l'égard duquel nous
ne pouvons nous empêcher d'exprimer ici un regret. La publicité que
nous aurions voulu pouvoir donner à cet écrit ne sera pas suffisante. C'est en
vue de la petite colonisation surtout rue nous l'avons entrepris, que nous y
avons consigné des descriptions, des renseignements, des conseils, dont
nous croyons qu'elle a besoin. Les journaux, même les plus répandus,
n'arrivent guère jusqu'à elle. Indiquer un besoin, n'est-ce
pas indiquer le remède qu'il conviendrait d'y appliquer?
Le gouvernement a trop fait jusqu'à présent pour
ne pas seconder l'oeuvre de ses administrés par des mesures utiles
et par une protection efficace. Chaque jour voit se réaliser des réformes
nouvelles. Chaque jour de nouveaux décrets, de nouvelles décisions, viennent
témoigner de la volonté de l'Empereur de substituer de plus en plus
l'élément civil à l'élément militaire dans une colonie
qui a besoin, pour prospérer, de pouvoir se développer librement sous l'influence
des moyens dont elle dispose et de marcher vers le perfectionnement en toute sécurité.
Si cette humble opinion devait être jugée digne
de la haute et bienveillante attention de S. E. M. le ministre de l'Algérie
et des Colonies, et si notre travail lui semblait mériter sa haute protection,
ce serait à coup sûr un grand honneur pour nous, et en même temps une douce
récompense accordée à notre travail, qui acquerrait par là pour nos lecteurs un
grand intérêt de plus.
SALOMON,
Inspecteur de colonisation
à Tlemcen
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PHOTOS D'ECOLE
Envoyé par M. François PISANU
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College Technique 1952 + 3ème Année
Brevet d'Enseignement Industriel
1 ? - 2 ? - 3 ? - 4 ? - 5 PAOLI - 6 ? -
7 ? - 8 ? - 9 ? - 10 ? - 11 Henry DURAND- 12 ? - 13 WURSTHORME -
14 ? - 15 ? - 16 ? - 17 PISANO - 18 ? - 19 XUEREB - 20 ? - 21 ? -
22 PISANI - 23 ? - 24 ? - 25 M. CHAMBOISIER - 26 ? - 27 François PISANU- 28 Gilbert SERALINI -
De haut en bas et de gauche à droite Photo envoyée par M. François Pisanu
Classe de M. CHAMBOISIER dessin industriel
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Rodolphe ORANE Auteur, Compositeur, Interprête
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Pour nos chers Amis Disparus
Nos Sincères condoléances à leur Familles et Amis
Envoi de M. Danielle VERMEUIL
Décès de Mme VERMEUIL
"Chers(es) amis (es),
Ma mère a fait un AVC l’après du 24 décembre et demeurait hospitalée depuis.
Elle est décédée le 19 janvier 2010, ses obsèques ont eu lieu le 21 janvier à l’église de St Tropez. Elle a été inhumée au cimetière Lagoubran de Toulon à 15 h 30 entourée de nos amis Bônois.
La Seybouse et tous ses amis présentent leurs sincères condoléances à la famille et que Mme Vermeuil repose en paix.
Jean Pierre Bartolini
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MESSAGES
S.V.P., Lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté,
n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini
Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique, cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura
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De Mme. Colette Nabeth Busidan
Bonjour,
Est-ce que quelqu'un pourrait me donner des renseignements et me dire ce qu'ils sont devenus: Willy KIEFFER mon voisin, ainsi que des petits amis avec lesquels je jouais, petits-enfants de mon voisin M.SALERNO, forgeron. Ils venaient de Bône.
Merci de me donner des nouvelles, écrire à l'adresse ci-dessous qui transmettra.
Colette Nabeth Busidan
Mon adresse : guelma-collectif@orange.fr
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De M. Georges Méléo
Bonjour,
Je fais appel à vos souvenirs, à ceux de vos connaissances et chez les membres de l'enseignement :
Denis Forestier secrétaire du Syndicat national des Instituteurs (SNI) avait tenu des propos insultants à l'égard des PN. Mais lesquels ?
C'était en 1962 où, peut être MAIS JE N'EN SUIS PAS SUR, dans le bulletin du Syndicat national des instituteurs, qui s'appelait l'"Ecole libératrice".
C'était l'époque terrible où tous les gens bien pensants se déchaînaient contre l'OAS et les P.N.
Pour mémoire: devant l'attitude des instits métropolitains à l'égard des instits PN, ceux-ci ont fait scission et ont crée le Syndicat Indépendant des Instituteurs (SII)
Dans l'espérance d'une réponse,
Salutations distinguées bien comme il faut
Mon adresse : georges.meleo@orange.fr
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De Mme.
Bonjour,
Mon adresse :
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DIVERS LIENS VERS LES SITES
M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er Janvier 2010.
Son adresse: http://www.piednoir.net/guelma
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Guelmois
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Ahmed, Monseigneur et la tondeuse
Envoyé par Chamalo
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L'archevêché doit engager un nouveau jardinier.
Le bedeau aimerait bien donner la place à son copain Ahmed, qui est au chômage, mais il sait que l'archevêque est très strict sur un point : tout le personnel doit être catholique. Alors le bedeau a une idée.
- Ahmed, on va dire que tu t'es converti il y a plusieurs années à la religion catholique.
- Ti gentil, mais ci pas possible ! Moi, j'i connais rien à ta religion catholique...
- Ne t'inquiète pas, Ahmed. Pour vérifier qu'un employé est un bon chrétien, Monseigneur pose toujours les mêmes questions. Il va te demander qui était la mère de Jésus, tu répondras : Marie. Qui était le père de Jésus, tu répondras : Joseph. Comment est mort Jésus, tu répondras : sur la croix.
- Arrête, j'i m'rapellerai jamais tout ça !
- Je te le répète, ne t'inquiète pas, j'ai pensé à tout. Je marquerai les réponses sur ta tondeuse à gazon, tu n'auras qu'à les lire.
Ahmed est engagé. Et le premier jour, alors qu'il tond la pelouse, l'archevêque s'approche de lui :
- Ah ! Vous êtes le nouveau jardinier. Comment vous appelez-vous ?
- Ahmed, m'sieur Monseigneur.
- Mais...vous n'êtes pas catholique ?
- Si, m'sieur Monseigneur. J'i m'suis converti.
- Comme c'est beau ! Voyons si vous êtes un bon chrétien. Savez-vous comment s'appelait la mère de Jésus ?
Ahmed se penche sur sa tondeuse.
- Marie.
- Et le père de Jésus ?
Ahmed se penche à nouveau sur sa tondeuse.
- Joseph.
- Très bien. Et comment Jésus est-il mort ?
Nouveau coup d'oeil sur l'engin.
- Sur la croix.
- Parfait !
L'archevêque s'éloigne, satisfait. Et puis, pour être vraiment certain que ce musulman est devenu un bon chrétien, il revient sur ses pas.
- Pourriez-vous également me dire les noms des deux larrons qui étaient de chaque côté de Jésus sur la croix ?
Ahmed se penche sur sa tondeuse et relève la tête avec un grand sourire.
-Black et Decker!
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