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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD se trouve dans la page: La Seybouse,
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EDITO
Rencontre avec les enfants de là-haut
Chers Amis,
Être Bônois et aimer l'Edough avec Bugeaud, c'est en premier lieu, appartenir à la grande famille des exilés privés de leur Tableau.
En avril de cette année, avec les copains nous décidâmes de "Monter à Bugeaud". Cette fois nous n'avons pas pris les 500 escaliers de notre enfance chers à M. Rosso, ni la route de 14 km en lacets avec le bus ou les taxis. Nous avons pris le Téléphérique.
Hé oui, le Téléphérique de Bône est de nouveau mis en service et il a été entièrement restauré par une entreprise de France pour la grande joie des Annabis qui trouvent là un moyen de transport, vers ce sommet, peu cher et surtout très agréable.
Cette joie, nous l'avons aussi apprécié tout au long de la montée et de la descente où nous avons découvert sous nos pieds :
- Un cimetière musulman entretenu par des moutons qui faisaient un désherbage écologique sans rien casser. Et dire que j'avais subi les foudres de guerre par des associations quand j'avais proposé cela pour notre cimetière européen encore dans un triste état.
- Une forêt de chênes-lièges où les incendies répétés de ces dernières années ont fait des trouées que le temps aura du mal à combler si la main de l'homme n'y contribue pas.
- Un paysage de montagne printanier qui fait ressortir toute la diversité de la nature.
- Une ville " d'Annabône " qui s'étend, s'étend, s'étend… de plus en plus à nos pieds avec toute sa splendeur dominée par le sanctuaire du Marabout de Sidi-Brahim que prolonge celui de Saint Augustin surplombant les ruines d'Hippone. Sanctuaires figés pour l'éternité et vénérés par tous les Bônois et Annabis.
L'arrivée à Bugeaud se fait sur un promontoire qui offre une vue éblouissante et panoramique de la cité d'en bas ainsi qu'une vue ondulée des points connus comme le col des Chapel (920m), le plateau de Bou Zizi (1008 m), les collines de l'Egyptienne, la Fontaine du Prince, la Cascade ou bien en bas la plage de Sidi Begra que l'on rejoignait par le chemin des muletiers.
En continuant vers le centre de cette cité devenue maintenant Séraïdi, l'aspect de cette station climatique a relativement changé, mais il y a toujours des enfants. Des enfants qui, lors de notre passage obligé devant leur école, nous ont fait une fête surtout lorsqu'ils ont appris que nous étions de chez eux. Cela nous a fait penser au Tableau que représentait pour nous le Bugeaud d'autrefois réputé pour son Préventorium, ses colonies de vacances, ses Hôtels, sa poste qui rappelle des souvenirs à notre copain Gilles, sa Fontaine du Curé, ses puits appelés Glacières où l'on entassait la neige d'hiver qui permettait le rafraîchissement pour ceux restés en plaine l'été...
Le Directeur de l'école en nous souhaitant la bienvenue a aussi évoqué " Ce bon temps et l'amour de son Bled. "
Voilà comment une entorse " Téléphérique " à nos codes habituels " bus et taxis " donne une paisible et agréable rencontre entre des personnes nées sur cette même terre algérienne sous le regard pacifique de ce mont Bugeaudois.
Nous sommes de cette terre, nos racines s'emmêlent dans les entrailles des roches de cette montagne de l'Edough qui a vu passer nombre de générations et de peuplades différentes au cours des siècles précédents.
En nous donnant la force de regarder les réalités, ces racines nous imposent le respect de leur noblesse et leur présence à nos cotés nous font dire : " Nous aimons notre montagne, notre pays, la simplicité et l'accueil de cette génération "
Jean Pierre Bartolini
Diobône,
A tchao.
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LE PORT DE BONE
BÔNE son Histoire, ses Histoires Par Louis ARNAUD
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" Ce port sera trop grand, c'est une folie ! "
Combien de fois l'ai-je entendue cette phrase, dans mon jeune âge sans trop comprendre pourquoi on la prononçait... Je devais avoir dix ans à peine.
Et cette autre, plus tard : " Ce port est un véritable scandale qui démontre la gabegie de nos finances et le désordre de notre administration ".
Là, c'était plus grave et je comprenais mieux.
On accusait Jérôme Bertagna, qui était devenu Maire de la ville et Président du Conseil général, d'avoir trompé sciemment l'Administration supérieure pour faire admettre l'utilité et l'urgence des travaux d'agrandissement du port de Bône. Ceux qui parlaient ainsi semblaient avoir quelque raison pour eux. Tout le monde, en effet, savait que les mines du Mokta, qui étaient presque le seul facteur de l'activité de notre port, commençaient à donner des signes d'épuisement et que bientôt, c'en serait fini de cette prospérité que, depuis quarante ans, elles apportaient à la ville. Et l'on avait très peu d'espoir de trouver un autre aliment pour remplacer les minerais du Mokta.
Les phosphates de Tébessa que l'on venait de découvrir, n'étaient pas encore prêts à fournir au port de Bône cette activité compensatrice qui lui était nécessaire pour remplacer le frêt d'exportation qu'il allait perdre irrémédiablement et, c'était ce moment là, en de telles conjonctures, que l'on choisissait, pour entraîner le pays dans des travaux qui allaient coûter près de dix millions or au budget national.
C'était vraiment vouloir jeter l'argent à la mer.
Le port avait été agrandi, quand même, au grand désappointement des adversaires politiques du Maire de Bône et pendant longtemps, après que les travaux fussent achevés, le trafic du port de Bône fut très loin de correspondre aux buts et aux espérances qui avaient milité en faveur de la conception hardie et trop onéreuse des dirigeants de l'économie bônoise.
En réalité, l'agrandissement du port n'avait été commandé que par un réflexe de défense, pour l'avenir, et non, par un besoin immédiat.
Bône venait de subir une déconvenue qui se doublait d'une vraie spoliation.
La région économique et agricole d'Aïn-Beïda, naturellement tributaire du port de Bône, venait de lui être arrachée par un vote du Parlement qui avait décidé la construction de la voie ferrée d'Aïn-Beïda à Ouled-Rahmoun qui se raccordait à la Iigne menant au port de Philippeville rejetant ainsi la variante Aïn-Abid-Aïn-Beida, qui aurait relié ce centre à son port naturel, proposée par les Bônois.
Toutes les intrigues politiciennes constantinoises avaient joué, en la circonstance, en faveur de Philippeville, et contre les intérêts bônois, et il était à craindre que le fait se renouvelât, un jour ou l'autre, dans les mêmes conditions, car le port de Philippeville, tout nouvellement construit, en eaux profondes, avait incontestablement des qualités supérieures à celles que pouvait offrir, alors, notre modeste et antique petite darse trop souvent envasée.
La seule parade à opposer éventuellement aux entreprises illégitimes de nos peu scrupuleux voisins, consistait donc, tout d'abord, dans une appropriation de notre organisme portuaire à tous les besoins possibles de l'économie de la région commandée par le port de Bône.
Les dirigeants bônois avaient judicieusement raisonné en basant la sauvegarde de la prospérité bônoise sur l'agrandissement du port de Bône. Ils se préparaient ainsi à affronter, bien armés et dans de bonnes conditions, tous les combats que la défense de leurs droits et de leurs intérêts pourraient leur imposer.
Cet impératif les avaient obligés, peut-être, à ruser pour parvenir à obtenir des Pouvoirs publics, l'autorisation d'agrandir leur port et les crédits nécessaires pour ce faire.
C'était pour Bône, une question de vie ou de mort.
Si les Bônois rusèrent quelque peu... ils firent bien, l'Avenir leur donna raison. Et même, en rusant, ils étaient dans leur droit et dans la légalité.
Si leur port n'avait pas été agrandi et en état de permettre l'embarquement des minerais de l'Ouenza et Bou-Kadra, ces minerais auraient été dirigés sur le port de Bizerte où tout était prêt pour les recevoir et les embarquer, où on les réclamait déjà...
Si le port de Bône n'avait pas été convenablement agrandi, en temps opportun, le chemin de fer de Tébessa à Philippeville aurait été construit au lendemain de la deuxième guerre mondiale et l'embarquement des phosphates du DiebeI-Onk, qui doit succéder au Kouif, serait encore destiné au port de Philippeville qui les convoite avec avidité, depuis longtemps.
Ces détournements de trafic auraient, en effet, été légitimés par l'insuffisance du port de Bône, à laquelle, aucun événement sérieux n'aurait pu permettre de parer, avant la déclaration de guerre de 1914, et à laquelle il eut été difficile de remédier utilement après l'armistice de 1918, en raison de l'importance et de la durée des travaux nécessaires.
Quoiqu'il en soit, le port de Bône est aujourd'hui une réalité évidente, vivante et impressionnante.
Elle est le témoignage du labeur, de l'esprit créateur et du génie français.
Lorsque les Français vinrent occuper Bône, le 27 mars 1832, la ville n'avait pas de port, seule l'anse des Cazarins permettait le mouillage des navires. C'était une simple plage où l'on avait installé un petit débarcadère.
Il y avait bien, aussi, le mouillage du Fort Cigogne, bien plus près de la ville. Mais il n'était praticable qu'aux navires de petit cabotage.
Les autorités françaises commencèrent par construire un petit bout de quai en maçonnerie pour servir de débarcadère.
C'est ce petit bout de quai appuyé contre la falaise ouest du Fort Cigogne qui devait déterminer l'emplacement de la petite darse que l'on construisit entre 1856 et 1859, avec un avant-port de l'autre côté du Fort Cigogne
La petite darse avait un plan d'eau d'une superficie de onze hectares, tandis que celui de l'avant-port en comptait soixante et onze.
Dans la petite darse, seul, le quai Warnier avait été pourvu d'un quai qui avait une longueur de 370 mètres. Son côté ouest était entièrement occupé par l'estuaire de la Boudjimah que l'on avait laissé subsister là, dans l'intention de le faire servir ultérieurement à la création d'un arrière-port.
Les minerais du Mokta s'embarquaient à un appontement que l'on avait construit à l'intérieur de l'embouchure de la Seybouse sur sa rive nord.
En 1875, pour permettre l'installation de la gare du Bône-Guelma et faire disparaître les émanations nauséabondes qui viciaient l'atmosphère de la ville, en cet endroit, le cours de la or fut dévié vers le sud et l'intégrité de la darse fut établie au profit du port seul en même temps que la Compagnie du Mokta transférait ses appontements de l'embouchure de la Seybouse au quai sud.
C'est à ce moment-là que le Mokta a donné au port son plus fort rendement dont il maintint la cadence pendant les quinze ou vingt années qui suivirent. Puis son exploitation se ralentit, pour cesser complètement, du moins pour le gisement principal, celui d'Aîn Mokra qui occupait près de 3.000 ouvriers, en 1904, d'autres petits gisements qu'il exploitait entre Aïn-Mokra et Bône, tels que or, Karézas, El-Kirem et Sbeïtla, continuèrent, d'une façon très modeste, à fournir du fret au port de Bône pendant quelques années encore.
Ce sont les phosphates du Kouif - qui touchent, maintenant à leur fin - qui contribuèrent, dans une certaine mesure, à maintenir l'activité du port de Bône, qui n'attendait plus, pour ne pas péricliter davantage, que la mise en exploitation des fameux gisements de l'Ouenza qu'on dit presque inépuisables, en tout cas susceptibles de fournir plus de deux millions de tonnes de fret et davantage même par an, pendant un siècle au moins.
Mais la guerre de 1914 survint, qui retarda cette exploitation jusqu'à 1921. C'est à partir de cette année que le minerai de l'Ouenza et celui de Bou-Kadra ont assuré au port de Bône la première place par le tonnage parmi les ports exportateurs de l'Afrique du Nord avec près de quatre millions de tonnes annuelles évacuées par Bône.
J'ai dit, plus haut, dans un précédent chapitre, à l'occasion justement du port de Bône, que c'était le port qui faisait la ville et non la ville qui faisait le port ?
Pour corroborer cette affirmation, je n'ai qu'à citer deux exemples typiques.
En 1859, un peu avant la venue du Mokta dans nos parages, la ville de Bône n'avait que 11.415 habitants, en 1885, à l'apogée des exploitations de cette société, la population de Bône était passée à 27.703 habitants ; en 1921, à la reprise des exportations de minerais de fer (mise en route de l'Ouenza), Bône comptait exactement 41.777 âmes, à l'heure présente, les exportations annuelles sont au plus haut point et la population dépasse certainement 130.000 âmes.
Il y a plus de vingt-cinq ans, le 5 août 1934, le Journal de la Marine marchande " écrivait au sujet du port de Bône :
" La rapidité avec laquelle le trafic du port de Bône s'est développé constitue un fait unique dans l'histoire des ports algériens. Alors que ce trafic atteignait à peine 700.000 t. en 1913, nous le voyons depuis 1927 osciller entre 2.200.000 tonnes et 2.400.000 t. et résister à toutes les dépressions économiques qui ont affecté particulièrement le commerce maritime.
" Mais c'est surtout dans la richesse du sous-sol de son hinterland que le port de Bône trouve les éléments principaux de son trafic, dans lequel se situent en premier lieu le minerai et les phosphates qui figurent respectivement pour 47 % et 39 % des exportations.
Et plus loin, le même journal ajoutait
" Les aménagements de ce port permettent d'ailleurs de faire face à cet important mouvement de marchandises : 118 hectares de nappe d'eau sur laquelle aucun ressac ne se fait jamais sentir, 3.000 mètres de quais et 30 hectares de terre-pleins, sont à la disposition du commerce.
" Mais, en raison du trafic formidable que l'on est en droit d'escompter par suite du développement agricole, industriel et surtout minier de la région, ce trafic qui est évalué pour un avenir prochain à plus de 4 millions de tonnes, les Pouvoirs publics ont dressé un programme d'aménagement et d'extension, en voie de réalisation, mais dont l'exécution est judicieusement poursuivie par tranches successives, en fonction des besoins et des ressources du port, et qui portera à 50 hectares, si nécessaire, la superficie totale des terre-pleins ".
Il y a exactement vingt-cinq années qui se sont écoulées depuis que ce qui précède a été écrit. Bône, à ce moment là, avait 65.653 habitants ; elle en a le double aujourd'hui.
Ainsi, les idoines qui vivent de statistiques, de chiffres et de prévisions sont-ils émerveillés, quant à présent, de la prodigieuse vitalité de notre ville et lui prédisent-ils le plus bel avenir.
Le plus bel avenir ? Mais alors cela tiendrait du merveilleux ? De la magie presque !
Quand un port, en un siècle, a pris une pareille extension ! Quand créé de toutes pièces, il en vient aussi rapidement au degré de perfectionnement d'outillage où il est présentement, est-il vraiment possible de prévoir encore, avec netteté et précision, les étapes qu'il parcourra dans sa marche ascendante, dans sa course plutôt, vers un progrès dont on ne sait où il pourrait s'arrêter.
Car, la création à Bône, d'une industrie lourde, dans son voisinage, ainsi qu'il en est question - ce qui apparaît aujourd'hui comme très réalisable - donnerait certainement une plus grande activité à ce port.
Il y a cinquante ans, ce port était trop grand, et c'était une folie de l'avoir fait si grand, disait on.
Aujourd'hui, ceux qui en ont la charge ne sont préoccupés que par son agrandissement qui s'avère nécessaire encore.
Il n'y a qu'à voir le programme des travaux prévus votés et prêts à entrer en voie d'exécution pour en être convaincu.
1°) - une augmentation des terre-pleins, déjà très étendus, de vingt-cinq hectares au sud de la grande darse ;
2") - des aménagements pour les pétroliers ;
3°) - le prolongement de la jetée du Lion ;
4°) - la construction d'un ouvrage d'accostage à la digue sud de l'avant-port ;
5°) - l'aménagement d'un port de pêche ;
6°) - la construction d'une pêcherie de transit.
Cette nomenclature ne concerne qu'une partie des travaux prévus. Mais il est question surtout de la création d'une troisième darse ce qui prouve que le port n'était pas trop grand comme l'affirmaient les Zoïles du siècle dernier.
Le port de Bône, certes, a bénéficié d'avantages naturels qui ont grandement concouru à son ascension.
Dans les sphères maritimes et commerciales, on est d'accord pour reconnaître qu'il a une situation privilégiée qui ne peut que prendre de plus en plus d'importance dans l'avenir, avec l'exportation du Djebel-Onk et des autres ressources minières, en réserve, dans cet Est algérien, qui est comme le Pérou de l'Algérie. C'est là que se trouve, en effet, les plus riches gisements miniers de l'Algérie. Il y a du fer, du plomb, du cuivre, de l'antimoine, de la calamine, en véritables quantités industrielles.
Tout cela servira, certainement, un jour à alimenter le port de Bône.
On dit, aussi, que ce port a des qualités naturelles et qu'il a été bien servi par le destin.
Il est en effet, doublement abrité par le Cap de Garde et la pointe du Lion. Par tous les temps, sauf ceux d'Est et de Nord-Est, ses abords sont remarquablement calmes et, à l'intérieur des jetées, aucun ressac ne vient jamais troubler la tranquillité de ses eaux, ce qui est loin d'être le cas de La Calle, Philippeville et même Alger.
Mais, ce qu'on ne dit pas assez, c'est qu'il a été aussi et surtout bien servi par sa Chambre de commerce qui l'administre avec une compétence aussi grande que scrupuleuse.
Les soins jaloux dont il a toujours été entouré, tant par les Présidents de la Chambre de commerce de Bône que par ses Directeurs qui l'ont doté de tous les perfectionnements les plus modernes et d'un outillage complet, témoignent de la conscience exacte que les autorités qui étaient chargées de sa gestion et de sa conduite administrative, morale et professionnelle, avaient du grand rôle qu'il devait jouer dans la navigation méditerranéenne et de sa non moins grande utilité pour l'économie du pays.
Un coin du port de Bône
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A l'Aube de l'Algérie Française
Le Calvaire des Colons de 48
Par MAXIME RASTEIL (1930) N° 29
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EUGÈNE FRANÇOIS Mon ancêtre
Quoi de plus louable que de partir à la recherche de ses ancêtres !
Découvrir où et comment ils ont vécu !
La Bruyère disait : " C'est un métier que de faire un livre. "
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J'ai voulu tenter l'expérience de mettre sur le papier après la lecture d'un livre sur "les Colons de 1848" et le fouillis de souvenirs glanés dans la famille, de raconter la vie de ce grand homme, tant par sa taille que par sa valeur morale, de ce Parisien que fut Eugène FRANÇOIS né à Meudon en 1839, mort à Bône en 1916.
Tout a commencé lors de l'établissement d'un arbre généalogique concernant le côté maternel de notre famille : arrivé à notre ancêtre : qu'avait-il fait pour qu'une "Rue" de ma jolie ville de "Bône la Coquette", porte son nom dans le quartier de la Colonne Randon ?
Tout ce que j'ai appris, j'ai voulu le faire découvrir tout simplement comme d'autres ont écrit sur nos personnalités et grandes figures Bônoises !
Pour qu'aujourd'hui, on n'oublie pas ce qui a été fait hier !...
Marie Claire Missud-Maïsto
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DEUXIEME PARTIE
VIEUX CIMETIÈRES
Oh ! La vision de ce qui reste des premiers cimetières algériens !... Que de fois chassant en bordure de la brousse, à proximité d'un village morne, délabré et silencieux, j'ai heurté du pied de vagues pierres tumulaires devenues noirâtres sous la lèpre des mousses.
Plus de clôture, une végétation envahissante, des dalles disjointes, des débris épars, de la rouille rongeant sur le sol anguleux quelques morceaux de fer, des ronciers épineux d'où, parfois, à mon approche, fuyait un petit fauve puant ou se dérobait, en sifflant sa colère de reptile, une longue couleuvre qui buvait du soleil dans ces ruines funèbres.
Cela avait été l'asile, le refuge, le champ de l'éternel repos après les angoisses du calvaire. En vain, écartant les herbes hautes, les asphodèles ou les cistes, j'essayais de lire un nom ou de déchiffrer une date. Tout était effacé, tout révélait l'abandon, et, çà et là, des ossements mis à nu s'en retournaient en poussière.
Indicible tristesse du drame d'ici-bas! Devant ce spectacle, je me suis souvent rappelé qu'au sortir d'un cimetière de hameau assoupi à l'ombre d'une petite église de sa chère Bretagne, où il s'était plu longuement à méditer parmi les croix renversées et les tombes confuses, Renan avait écrit :
" Ce jour-là, j'éprouvai, avec un effroi que je ressens encore, le sentiment de l'immensité de l'oubli et du vaste silence où s'engloutit la vie humaine. "
Et il avait ajouté
" Parmi tous ces simples qui sont là, pas un, pas un seul ne vivra dans l'avenir. Pas un seul n'a inséré son action dans le grand mouvement des choses. Pas un seul ne comptera dans la statistique définitive de ceux qui ont poussé à l'éternelle roue... "
Il s'en est fallu de peu que ces mots de philosophique désespérance ne servent également d'oraison aux pionniers obscurs dont le mérite fut de quitter la douce France de leurs pères pour aller, avec leurs familles courageuses, peupler, défricher, féconder notre brûlante terre d'Afrique.
Non pas que leurs luttes, leurs travaux, leur agonie soient totalement ignorés, mais j'imagine cependant que sans le " rouleau de papier " remis entre mes mains, leur martyre eût moins marqué la place qu'ils sont en droit d'occuper dans la mémoire des hommes.
Colon Eugène François, leur compagnon d'exil, jeune témoin de leur existence dont tu nous as retracé les tortures, tu n'auras pas été seulement grand de taille, de courage, et de coeur... Tu resteras pour nous un Algérien magnifique et un grand Français !
A SUIVRE
Merci à Thérèse Sultana, et Marie-Claire Missud/Maïsto, de nous avoir transmis ce livre de Maxime Rasteil qui a mis en forme les mémoires de son arrière grand-père Eugène François.
Elle a aussi écrit un livre sur lui.
J.P. B.
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Bulletin scolaire
Envoyé Par Thérèse
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La mère de Jésus reçoit le bulletin scolaire de son fils :
- Maths 3/20 : multiplie les pains à volonté mais ne sait toujours pas faire une division. Lamentable !
- Chimie : 2/20 : transforme l'eau en vin et incite tous ses petits copains à l'alcoolisme.
- Sport : 0/20 : ne sait toujours pas nager ; ne pense qu'à faire rire ses petits camarades en marchant sur l'eau.
Marie regarde alors sévèrement son fils et lui dit :
- Avec un bulletin comme ça mon garçon, tu peux faire une croix sur tes vacances de Pâques !
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L"ÉQUIPEMENT SPORTIF
DE L'ALGERIE (2)
Extrait de la revue de la direction des sports d'Alger, mars 1959.
Envoyé par Daniel DARDENNE
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Oran, première ville sportive de France
L'entrée monumentale du Parc des Sports a belle allure les jours de grand match.
A l'entrée du Parc des Sports, au premier plan, le stade de basket, à l'arrière-plan, le stade de volley, tous deux pourvus de gradins pour 3.000 spectateurs.
La tonnelle qui constitue l'originalité de construction du grand stade se retrouve ici.
La ville d'Oran a remporté en 1957 le concours organisé par le journal " L'EQUIPE ", pour la municipalité la plus sportive de France.
Cette distinction, Oran l'a obtenue pour sa vitalité sportive, bien connue, mais aussi pour ses réalisations en matière de constructions sportives, puissamment aidée en cela par les Services de l'Education Physique et des Sports d'Algérie.
Oran a surtout fait l'effort d'engager plus de 550 millions de dépenses échelonnées sur plusieurs exercices pour la construction de son Parc des Sports et de sa piscine municipale.
Oran, qui observe toujours Alger du coin de l'oeil, est fière d'avoir été la première ville algérienne à posséder un stade digne d'une grande ville. Ce stade de 34.000 places où le football particulièrement en honneur en Oranie est venu s'installer en maître, a permis l'organisation de grands matches de la Coupe de France et même un prestigieux Réal de Madrid-Stade de Reims qui a fait le plein.
Jusqu'à l'an dernier, la scène sportive la plus populaire d'Oran était incontestablement les arènes d'Eckmühl. Maintenant ce stade moderne éclatant de blancheur est venu leur disputer la première place dans le cœur des Oranais.
Le Parc des Sports qui comprend de plus un basket, un volley-ball pourvus chacun de gradins pour 3.000 spectateurs, est un ensemble moderne pourvu de tous les aménagements nécessaires. La visibilité y a été fout particulièrement soignée. C'est ainsi que dans le grand stade les tribunes ne comportent aucun pilier. La couverture (140 mètres de longueur, 20 mètres de portée) est d'une conception hardie.
Cette impressionnante photo aérienne montre le Parc des Sports d'Oran archi bondé à l'occasion du match Reims-Réal de Madrid le 8 mai 1958.
Les plans du majestueux Parc des Sports d'Oran ont été dessinés par M. Bohé.
LES ÉCOLES SPORTIVES
Une leçon collective à l'école municipale de natation, piscine des Groupes Laïques à Alger.
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L'école d'escrime d'Alger fonctionne dans la salle du RUA, Maison des Etudiants.
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Les nouvelles installations ont grandement facilité la création d'écoles sportives à l'intention des scolaires.
II n'était évidemment pas question de gagner à la cause tu football ou du basket les élèves de nos écoles mais de permettre à ces derniers de connaître des sports moins populaires : l'athlétisme, la natation, l'escrime, l'aviron, sports fout spécialement indiqués pour la formation physique et morale des jeunes.
L'appoint des nouvelles installations a été particulièrement important en ce qui concerne la natation. Ainsi, créée en 1953 par le Service départemental de l'Education Physique et des Sports, l'école municipale d'Alger, dirigée par Georges Cals, a permis en cinq ans d'apprendre à nager à 8.000 garçons et filles de nos écoles.
Les scolaires oranais, très dynamiques par nature, ont suivi nombreux les cours de l'école municipale de natation à la Piscine chauffée Bastrana.
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L'école d'athlétisme a permis à des fillettes de découvrir un Sport exaltant quelles méconnaissaient.
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Un pays rêvé pour l'aviron
Un quatre yole de l'école d'aviron du Sport Nautique d'Alger effectue une sortie d'entraînement dans le port d'Alger.
Plus de mille kilomètres de côtes baignées par la Méditerranée, une rivière navigable, la Seybouse, des barrages offrant d'immenses plans d'eau : l'Algérie avait tout ce qu'il fallait pour devenir une grande région pour l'aviron.
Effectivement dans chaque port de la côte algérienne on trouve un club d'aviron et la Fédération a fait construire avec l'aide du Service de l'Education Physique et des Sports, un Club-house modèle au barrage du Hamiz à une trentaine de kilomètres d'Alger pour l'organisation da compétitions internationales.
Malheureusement, depuis les événements, le barrage du Hamiz a dû être délaissé par les rameurs.
Le Club-house de la Fédération d'aviron d'Algérie a été édifié au bord du lac formé par le barrage du Hamiz,
CONCLUSION
L'oeuvre sportive réalisée en Algérie, malgré le regret ou la nostalgie qu'elle procure en l'évoquant, de par son côté humain et civilisateur, comme tant d'autres, n'aura pas été vaine.
Elle aura marqué heureusement le passage et l'action, sous la double autorité du Recteur, Directeur Général de l'Education Nationale et du Gouverneur Général de l'Algérie ; le passage et l'action du chef de service académique, Directeur de l'Education physique et des Sports, assisté de ses adjoints, Inspecteurs et des Inspecteurs-Directeurs Départementaux, de tout le personnel administratif et technique, de tous les professeurs et maîtres d'Éducation Physique et aussi des dirigeants sportifs, Présidents de Comités, de Ligues et d'Associations sportives ; enfin des champions et de tous les sportifs.
Et pourtant, cette oeuvre sportive n'est qu'une partie infime de la grande oeuvre civilisatrice et profondément humaine, n'en déplaise à ses détracteurs, que la France a réalisée en Algérie avec ses instituteurs, jusque dans les bleds les plus reculés, ses professeurs, ses fonctionnaires de tous ordres, ses médecins, ses avocats, ses commerçants, ses artisans, ses employeurs, ses ouvriers, et aussi ses colons, si injustement décriés et qui n'en ont pas moins fertilisé le pays.
Puisse cet ouvrage le rappeler à tous les Français d'Algérie rapatriés qu'une brutale et sanglante indépendance, en 1962, a contraints à l'exode et à tous les Musulmans avec lesquels pendant plus d'un siècle ils ont vécu en co-existence pacifique et bien souvent en frères.
Puisse-t-il faire connaître tout cela aux Français de l'hexagone, qui l'ignorent.
C'est notre voeu le plus cher.
Louis SIGALA,
Inspecteur Général de la Jeunesse et des Sports, ancien directeur régional de l'Education physique et des Sports en Algérie de 1948 à 1962.
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A la mémoire des Agriculteurs de la plaine de Bône
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Chapitre Il
LA COOPÉRATION
ET LES SYNDICATS AGRICOLES
Après la guerre 1914/1918, une crise très grave affecta l'agriculture de
l'Est algérien. En effet, durant cette guerre, huile et tabac s'étaient vendus
à des prix élevés compte tenu des besoins importants des armées. Mais à
l'Armistice, la demande s'effondra et aucune exportation, ne devint possible.
Aussi les oléiculteurs et les planteurs de tabac sentirent-ils la
nécessité de s'unir pour demander de l'aide aux Pouvoirs Publics. Quatre hommes
se rencontrèrent pour mener et coordonner une action commune : Mihoub Benyacoub, Laurent
Saunier, Joseph Serda, et Charles Munck.
L'Union Agricole de Bône qu'ils créèrent en 1919 ne
disposait ni de capitaux ni de crédits. En outre, les agriculteurs européens et
musulmans étaient encore très individualistes et rebelles à la mutualité et à la coopération.
Il fallut la foi tenace, la volonté sans faille de ces dirigeants pour
amener quelques planteurs de tabac à s'organiser, à créer des docks coopératifs
à Mondovi, afin de traiter en commun avec la Régie Française, au lieu de vendre
séparément leur tabac. La Régie s'engagea alors pour dix ans à acheter une
quantité fixe de tabac à la Société des planteurs de la région de Bône.
Ainsi, le 17 février 1921 fut créée la Tabacoop
par la fusion des Docks coopératifs et de la Société des Planteurs.
La première des coopératives s'installa au pied de l'antique Hippone. Un
mois plus tard, l'unité fut renforcée par la transformation de l'Union Agricole
de Bône en :
Union Agricole de l'Est
La TABACOOP (en Orange La TOMACCOP (en Rouge), La COTOCOOP (en Bleu clair),
L’OLEOCOOP (en
Jaune), La LABOURCOOP (en Marron Foncé), L'AGRUMCOOP
(en Vert).
Vue des Docks des
Coopératives de l'Union Agricole de l'Est
LA TABACOOP
L'implantation de la culture du tabac à fumer dans la plaine de Bône fut
conduite en 1859 par le Maréchal Bugeaud qui s'occupa personnellement de la
sélection des semis qui devait aboutir au choix de la variété Cabot.
De 2.500 hectares en 1914, cultivés
presque exclusivement par des planteurs musulmans, la culture s'étendit un peu
partout dans la plaine. Grâce aux travaux menés dans les fermes expérimentales
de Barral et Bou-Hamra, ces superficies en tabac
atteignaient 18.000 ha en 1960.
La Tabacoop
représentait avant l'indépendance un des principaux éléments de l'activité
économique de la région de Bône.
Ses objectifs
étaient au nombre de trois :
- assurer aux
planteurs une rémunération convenable et autant que possible stable,
- pratiquer une politique de qualité par la distribution de semences sélectionnées,
- traiter les tabacs afin de livrer à l'industrie un produit de qualité.
Des conventions décennales avaient été signées avec la Régie
métropolitaine, complétées par des accords avec le Groupement des Producteurs Algériens
et la Régie de Tunisie. En 1960, sur une production moyenne de 10.000 tonnes,
la Régie des tabacs en absorbait 5.500 tonnes, les fabricants algériens 1.800
tonnes et les exportations principalement à destination de l'Europe centrale et
des Etats-Unis représentaient 2.700 tonnes. Le tabac, une fois séché chez les
planteurs, était livré aux docks qui pouvaient recevoir 12.000 tonnes de
récolte. Quatre machines Quester pour
améliorer les fermentations et deux chambres chaudes pour les fermentations spéciales
permettaient d'avoir un produit de qualité. Enfin, une usine annexe traitait
les déchets pour l'extraction de la nicotine écoulée en Algérie et à
l'étranger, principalement aux Etats-Unis. Ces installations occupaient une
superficie couverte de plus de 6.000 m2.
Les résultats sociaux étaient spectaculaires. La Tabacoop
regroupait environ 11.000 adhérents dont 9.000 français musulmans. La
superficie moyenne cultivée par adhérent était de 1,5 à 2hectares et les
rendements se situaient entre 7 et 8 q/ha.
Pendant
sa période d'activité, la Tabacoop occupait plus de
2.000 ouvriers saisonniers employés de huit à neuf mois par an et 250 ouvriers permanents.
Après la première guerre mondiale,
la culture de la tomate s'étendit dans la plaine de Bône jusqu'à Blandan et le Tarf, passant de
200 hectares en 1924 à 1.600 hectares en 1955. Cette expansion amena en 1922,
la création d'une usine de conserve, la Tomacoop dont
la capacité atteignait en 1953, 100.000 quintaux environ de tomates destinées à
la conserverie, du concentré principalement, mais aussi des tomates entières
pelées. A leur arrivée en cageots, les tomates étaient triées et analysées. Les
opérations étaient toutes automatisées : lavage sur des tapis roulants puis
broyage. Les jus étaient filtrés, raffinés et passaient dans un malaxeur, puis
dans des appareils successifs de concentration. Les produits ainsi obtenus
contenaient 35 à 38 % d'extrait sec. Ils étaient mis en boites, puis passés
dans un autoclave. Ces boites de concentrés étaient expédiés en Europe sous les
marques Cirta et Reine de l'été.
François Borg, vice-président et
administrateur de cette coopérative, ses oncles et son fils Charles
cultivaient, avec ses neveux, entre 20 et 60 hectares de tomates, suivant les
années, en rotation avec le tabac. En 1946 Charles était le chauffeur et
faisait un à deux voyages par jour de 50 à 100 quintaux. Pour la récolte, la Tomacoop engageait des jeunes de 15 à 18 ans, pour la
plupart originaires des Khaddars.
Répartition
de la production de tomates en Afrique du Nord et en Métropole
Le cotonnier, plante venue
d'Asie, était déjà présent au Maghreb du temps des Romains, puis y fut cultivé
comme plante d'ornement par les Turcs. La culture du coton à fibre fut
implantée en 1947 dans les terres chaudes et humides de la plaine de Bône et de
la vallée voisine d'El Arrouch. Son développement fut
rapide. Avant l'indépendance elle occupait une superficie d'environ 9.000ha
pour une production moyenne de 4.000 à 5.000 tonnes. Quatre-vingts pour cent
des planteurs étaient des Français-Musulmans.
En
vert, zones de la culture du coton dans la plaine de Bône
De création récente, la Cotocoop était équipée
d'un matériel très moderne notamment de quatre égreneuses à scie à haut
rendement et de dispositifs de transport pneumatiques qui supprimaient les
manutentions. La fibre était séparée des graines qui étaient pressées
ultérieurement pour en extraire l'huile. Les fibres étaient achetées par le
Syndicat de l'Industrie Cotonnière Française avec qui il existait une convention.
Après la création de la Cotocoop de Bône,
l'évolution de la culture du coton en Algérie fut très rapide. Les superficies
consacrées à cette culture passèrent de 167 hectares en 1947 à 3.950 hectares
produisant 2.280 tonnes en 1950, puis à 10.400 hectares pour 4.200 tonnes en
1954. La qualité de la fibre était excellente, et pouvait remplacer en filature
les cotons américains. La graine qui contenait environ 20% d'huile était
traitée en Algérie et constituait un apport significatif dans l'économie. Les
tourteaux étaient destinés à l'alimentation du bétail surtout celle des vaches laitières.
(Récit de Charles Borg)
« Mon beau-frère, Robert Cassegrain, était employé à
la coopérative cotonnière, au début comme conseiller auprès des planteurs de
coton. Il s'occupait aussi à la lutte contre la maladie, l'Earias.
Le traitement se faisait en avion par saupoudrage d'insecticides. Par la suite,
il devint acheteur pour le compte de la coopérative jusqu'à l'indépendance de
l'Algérie. Cette culture employait beaucoup de main d'oeuvre pour le ramassage.
Mes oncles Marius, Henry et Albert Borg étaient producteurs de coton. »
LA S.A.P.C.E
La Société Algérienne de Produits Chimiques et d'Engrais (SAPCE)
produisait des superphosphates pour l'agriculture locale et l'exportation. Le
directeur, Charles Lassus, avait son bureau, rue Perrégaux, à Bône.
Le
directeur de production, Scala, était l'oncle de mon beau-frère, Robert Abela.
Une
fois les commandes passées, il préparait les divers engrais spécialisés pour
les cultures maraîchères, les céréales, les agrumes ou le tabac. La formule
changeait avec plus ou moins d'azote de potasse
ou d'acide phosphorique.
A SUIVRE
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Le lion de Bâb el Oued
Trait d'Union N° 46
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Communiqué par notre collègue Gilbert LOPEZ avec cette précision : "Anecdote authentique que mon père m'avait raconté et que Bâb el Oued avait vécue".
Cette anecdote avait dû se produire entre 1910 et 1920 à Bâb el Oued, quartier d'Alger qui a tout perdu fors l'honneur.
Un artisan menuisier originaire de Lyon, je crois, vrai "pathos" intégré, y exerçait ses talents, tant dans le bois que dans la peinture en lettres et devantures de magasins.
Son nom, Mr Scherrer, je crois ; mais tout le monde l'avait surnommé "canon". II était assez adepte du "ballon"... de rouge, mais en usait modérément (comme précurseur de la pub !).
Il n'avait aucune confiance dans ses confrères et avait réalisé son propre cercueil qu'il conservait debout dans son atelier. Il était ainsi plus sûr de la qualité du bois et du travail.
Un beau matin d'été, un de ses voisins, ami de longue date, qui tenait une épicerie "orientale" vint lui demander un devis pour repeindre sa façade et refaire son enseigne.
Ce client avait des idées bien arrêtées et voulait faire écrire en lettres de 1m de haut "Epicerie du Lion".
"Canon" fit déjà quelques plaisanteries à propos de l'homonymie avec sa ville de naissance, mais le commerçant arabe avait des idées bien précises.
"Canon" proposa alors de faire un devis sur l'écriture suivante : "Epicerie du..." et à la place du nom, peindre un Lion de l'Atlas tel que celui de Tartarin, tous crocs dehors et griffes agressives.
L'idée plut au client. Devis ?
Question de "Canon" : "Veux-tu le lion avec une chaîne autour du cou pour le tenir, ou sans la chaîne ?"
Le client : "Quelle différence de prix y a-t-il ?"
Canon : "C'est plus cher avec la chaîne."
Marché fut conclu sans la chaîne car c'était moins cher...
C'est ainsi que "Canon" se mit à l'ouvrage et réalisa un chef-d'oeuvre tant dans la peinture des lettres que dans le réalisme du lion.
Mais "Canon" était facétieux au point d'avoir peint les lettres à la "peinture à l'huile" et le lion avec une "peinture à l'eau".
Dès les premiers orages d'automne survenus, inutile de décrire le "pleurage" du lion qui partit en déliquescence. Fureur de l'épicier qui se précipita chez "Canon" et conta sa mésaventure.
Quelle fut sa surprise lorsqu'il entendit les conclusions de l'artisan :
"Vois-tu, étant donné que tu n'as pas voulu que je peigne une chaîne au cou du lion, à la première occasion, celui-ci s'est évadé..."
L'histoire dit, pour les esprits chagrins (?) et ... adeptes de la pensée politiquement correcte, que "Canon", fier de sa blague, a repeint un nouveau lion, à la peinture à l'huile, sans toutefois y rajouter la chaîne...
Gilbert LOPEZ
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Le sage et les impots
Envoyé Par Chantal
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Un type est convoqué au centre des impôts pour un contrôle fiscal.
Sa femme lui conseille de porter des vêtements et des chaussures usés. Laisse-leur penser que tu es pauvre !
Il appelle ensuite son avocat et lui demande si c'est une bonne idée.
Ne vous laissez pas intimider! Portez votre plus beau costume. C'est vous le patron !
Notre homme est bien embarrassé. Avec tous ces conseils, il ne sait toujours pas comment s'habiller.
En désespoir de cause, il va voir un vieux sage asiatique très réputé. Il lui expose son cas, les 2 avis contradictoires et lui demande le sien.
Le sage lui répond :
Une future mariée demande à sa mère ce qu'elle doit porter pour sa nuit de noces. Celle ci lui répond de mettre une longue chemise de nuit de flanelle fermant jusqu'au cou, et de grosses chaussettes de laine. La jeune femme pose la même question à sa meilleure amie, qui lui répond de mettre sa nuisette la plus sexy, la transparente qui arrive aux hanches avec un décolleté jusqu'au nombril....
L'homme l'interrompt : Et quel est le rapport avec les impôts ?
Le sage hoche la tête :
Quels que soient les vêtements qu'elle portera, elle se fera baiser...
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ANECDOTE
Envoyé par Mme PAGANO
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MŒURS ET COUTUMES DE L'ALGÉRIE
1853 Par LE GÉNÉRAL DAUMAS N° 8
Conseiller d'Etat, Directeur des affaires de l'Algérie
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TELL - KABYLIE-SAHARA
AVANT-PROPOS.
Appeler l'intérêt sur un pays auquel la France est attachée par les plus nobles et les plus précieux liens, faire connaître un peuple dont les moeurs disparaîtront, peut-être un jour, au milieu des nôtres, mais en laissant, dans notre mémoire, de vifs et profonds souvenirs, voilà ce que j'ai entrepris. Je ne me flatte pas d'avoir les forces nécessaires pour accomplir cette tâche, à laquelle ne suffirait pas d'ailleurs la vie d'un seul homme; je souhaite seulement que des documents réunis, avec peine, par des interrogations patientes, dans le courant d'une existence active et laborieuse, deviennent, entre des mains plus habiles que les miennes, les matériaux d'un édifice élevé à notre grandeur nationale.
Général E. Daumas
LA KABYLIE.
I.
L'idée que l'on se fait en général du continent d'Afrique, et l'extension donnée à des renseignements partiels ont accrédité, depuis longtemps, au sujet de l'Algérie, une erreur fort étrange. On la regarde comme un pays de plaines et de marécages, tandis que les accidents et la sécheresse du sol en forment au contraire le trait caractéristique. Le littoral de l'Algérie surtout est presque toujours montueux. Entre la frontière marocaine et la Tafna règne le massif des Traras. Oran a, comme Alger, son Sahel mamelonné.
Depuis l'embouchure du Chélif jusqu'à celle du Mazafran, c'est-à-dire sur une longueur de soixante lieues et sur une profondeur de dix à douze, s'élève, se ramifie la chaîne du Dahra. Celle du petit Atlas s'y rattache par le Zaccar et ferme l'hémicycle de la Mitidja. Arrivé en ce point, le système se rehausse, s'élargit, se complique et garnit toute l'étendue de la côte jusqu'au voisinage de Bône. Ce n'est pas tout : il faut compter, dans l'intérieur, l'Ouarsenis qui fait face au Dahra, le domine en hauteur et le surpasse en étendue; puis, d'autres grandes masses parallèles aux précédentes, et qui séparent le Tell du Sahara comme celles-ci l'ont isolé de la Méditerranée ; tels sont : le Djebel-Amour (1), les Aurès, etc.
Ces régions de montagnes embrassent à peu près la moitié du territoire algérien ; elles sont presque toutes habitées par des Kabyles, race ou agglomération de races entièrement distincte des Arabes. Les différentes Kabylie n'ont entre elles aucun lien politique ; chacune même ne constitue qu'une sorte de fédération nominale où figurent, comme autant d'unités indépendantes, des tribus riches ou pauvres, faibles ou puissantes, religieuses ou guerrières , et subdivisées à leur tour en fractions, en villages également libres. Quoiqu'il existe entre elles une frappante analogie de moeurs, d'origine et d'histoire, la disjonction des faits impose la nécessité de les considérer séparément. Autant de Kabylie, autant de pages détachées : il y aura celle des Traras, de l'Ouarsenis, du Dahra, du petit Atlas, du Jurjura et beaucoup d'autres. C'est la dernière nominée que nous nous proposons d'écrire, l'histoire de la Kabylie du Jurjura, que beaucoup d'écrivains nomment exclusivement la Kabylie, et que nous appellerons, nous, eu égard à son importance relative, la GRANDE-KABYLIE.
Cette région embrasse toute la superficie du vaste quadrilatère compris entre Dellys, Aumale, Sétif et Bougie, limites fictives, en ce sens qu'elles ne résultent point de la configuration géographique, limites rationnelles au point de vue de la politique et de l'histoire.
Plus qu'aucune autre Kabylie, celle qui va nous occuper a fixé l'attention publique en France. Diverses causes y contribuèrent : son étendue, sa richesse, sa population ; son voisinage d'Alger , source de quelques relations commerciales ; sa vieille renommée d'indépendance et celle d'inaccessibilité faite aux grandes montagnes qui la couvrent ; enfin , depuis ces dernières années, un très grand partage d'avis sur la politique à suivre envers elle.
Des événements considérables viennent de trancher cette dernière question ; ils out fait jaillir en même temps des lumières nouvelles qui en éclairent toutes les faces. N'est-ce pas le moment de jeter un double coup d'oeil sur l'avenir et sur le passé ? Faisons comme ces voyageurs qui ont marché toute la nuit dans des défilés difficiles ; au point du jour, ils s'arrêtent, ils voient. La route qui leur reste à suivre se dessine claire et sure devant eux, et, s'ils regardent en arrière, ils ne peuvent contenir un saisissement mêlé de satisfaction, en comptant les obstacles de celle qu'ils ont parcourue dans les ténèbres.
On ne s'accorde point sur l'étymologie du mot Kabyle. Des érudits lui assignent une origine phénicienne. Baal est un nom générique de divinités syriennes, et K, dans la langue hébraïque, sert à lier les deux termes d'une comparaison (k-Baal , comme les adorateurs de Baal). A l'appui de cette hypothèse, qui déterminerait aussi le berceau primitif des Kabyles , on cite des analogies de noms propres : Philistins et Flittas ou Flissas; Moabites et Beni-Mezzab (2) ou Mozabites; quelques autres encore.
Nous rejetons cette étymologie parce qu'il lui manque la consécration des écrivains de l'antiquité. Dans Hérodote seulement, on trouve le nom Kbal appliqué à quelques tribus de la Cyrénaïque , mais on ne le rencontre nulle autre part ; aucune trace n'en existe chez les nombreux auteurs de l'époque romaine, historiens ou géographes, qui ont laissé tant de documents sur les Mauritanies.
Les montagnards de l'Afrique septentrionale ne commencent réellement à être appelés Kabyles qu'après l'invasion des Arabes ; ce serait donc dans la langue arabe qu'il faudrait chercher de préférence l'origine de ce nom. Dès lors on ne peut plus guère hésiter qu'entre les racines suivantes :
Kuebila : tribu.
Kabel : il a accepté.
Kobel: devant.
La première s'expliquerait par l'organisation même des Kabyles en tribus fédérées.
La seconde par leur conversion à l'Islam. Vaincus et refoulés, ils n'auraient eu, comme tant de peuples, aucune autre ressource, pour se soustraire aux violences du vainqueur , que d'embrasser sa religion. Ils auraient accepté le Koran.
La troisième n'est pas moins plausible. En appelant les Kabyles ses devanciers, l'Arabe aurait seulement constaté un fait en harmonie avec toutes les traditions, et conforme d'ailleurs au génie de l'histoire qui nous montre toujours les autochtones, puis les races vaincues , refoulées tour à tour dans les montagnes par suite des conquêtes successives de la plaine.
Chez les Kabyles, le mélange du sang germain, laissé par la conquête des Vandales , se trahit maintenant encore à des signes physiques : les étymologistes y joignent quelques rapprochements de noms : Suèves et Zouaouas, Huns et Ouled-Aoun (3), etc. Nous n'insisterons pas davantage sur toutes ces consonances plus curieuses que décisives.
La langue est la vraie pierre de touche des nationalités. Les communautés d'origine, les influences étrangères, la grandeur ou la décadence des peuples, l'attraction ou l'antipathie des races, tout cela s'y reflète cousine dans un miroir ; et l'on serait tenté de dire, avec l'écrivain allemand : Une nation est l'ensemble des hommes qui parlent la même langue.
Cette unité de langage existe, elle établit la parenté la plus certaine entre toutes les tribus kabyles non seulement de l'Algérie, mais de la côte barbaresque, et cela seul suffirait pour vider sans retour la question des origines. Des tribus parlent exclusivement arabe ; par conséquent elles viennent d'Arabie. D'autres conservent un idiome différent, celui , sans aucun doute, qui régnait dans le pays avant l'invasion. De qui le tiendraient-elles, sinon de leurs ancêtres ?
Les Kabyles dérivent donc d'un seul et même peuple autrefois compact, autrefois dominateur du pays entier ; mais, plus tard , refoulé dans les montagnes, circonscrit par des conquérants qui s'approprièrent les plaines, et morcelé de la sorte en grandes fractions devenues à la longue presque étrangères l'une à l'autre.
Depuis ce moment, la langue aborigène qu'on nomme berberia, berbère, ou kebailia, kabyle, dû subir, en chaque point, des altérations diverses, par suite du contact plus ou moins immédiat, plus ou moins fréquent des Arabes, et par l'absorption variable des premiers conquérants européens. H en est résulté plusieurs dialectes que voici :
1° Le Zenatia : il existe chez les tribus kabyles qui, remontant vers l'ouest, s'étendent depuis Alger jusqu'à notre frontière du Maroc.
2° Le Chellahya : c'est celui dont se sers eut presque tous les Kabyles du Maroc.
3° Le Chaouiah : il appartient à toutes les tribus kabyles qui se sont mêlées aux Arabes, et, connue eux, vivent sous la tente, entretiennent de nombreux troupeaux. Comme eux encore, elles comptent plus de cavaliers que de fantassins, et sont nomades sur un territoire délimité. Naturellement, beaucoup de mots arabes se sont glissés dans ce dialecte : il est très répandu dans la province de Constantine.
4° Le Zouaouïah : il est parlé depuis Dellys et Hamza jusqu'à Boue. II représente l'ancien idiome national dans sa plus grande pureté. On y remarque toutefois, chez les tribus à l'est de Gigelly, une légère altération qui proviendrait du commerce avec les Arabes. Aussi sont-elles traitées, par les Kabyles purs, de Kebaïls-el-Hadera, Kabyles de la descente.
Chez toutes les tribus kabyles, mais principalement chez celles qui parlent le Zouaouiah, il existe encore un langage que l'on nomme el Hotsia, le Caché. C'est une sorte d'argot inventé depuis longtemps déjà par les malfaiteurs de profession. Les voleurs, les assassins, les baladins l'emploient pour converser ensemble, sans que personne puisse les comprendre. En Kabylie, comme chez nous, ce langage de convention est repoussé, flétri par les honnêtes gens.
L'alphabet berbère est perdu. Dans tout le pays kabyle, il n'existe pas aujourd'hui un seul livre écrit en berbère. Les Tholbas (4) kabyles, et ils sont nombreux, prétendent que tous leurs manuscrits, toutes les traces de leur écriture ont disparu lors de la prise de Bougie, par les Espagnols, en 1510. Cette assertion, d'ailleurs, ne supporte point la critique ; mais il est plus facile de la réfuter que de la remplacer par une autre.
De nos jours, le berbère ne s'écrit plus qu'avec des caractères arabes. La zaouïa de Sidi-Ben-Ali-Cherif possède, dit-on, plusieurs manuscrits de ce genre.
Un Arabe n'apprend point l'idiome berbère; il en retient quelques mots pour sou usage, s'il a des relations fréquentes avec les Kabyles.
Tout Kabyle, au contraire, étudie forcément l'arabe, ne fût-ce que pour réciter des versets du Koran. Celui qui commerce ou voyage éprouve la nécessité de savoir l'arabe vulgaire : bientôt il l'entend et le parle avec facilité. Aucun chef important ne l'ignore.
Les Romains appelaient le Jurjura Mons Ferratus, et Quinque Gentii les habitants de la région environnante. Ce nom qui signifie les cinq nations ou les cinq tribus, si l'on veut, révèle déjà, dans cette haute antiquité, une sorte de fédéralisme analogue à celui des Kabyles actuels.
Ces Quinque Gentii n'écoutèrent quelques prédications chrétiennes que pour embrasser violemment le schisme donatiste ou l'hérésie furieuse des circoncellions. On voit, vers l'an 300, l'empereur Maximien diriger en personne, contre eux, une guerre d'extermination. Un demi-siècle après, on les retrouve en armes pour soutenir l'anti-César Firmus, et, depuis cette époque jusqu'à l'invasion arabe, aucun conquérant ne parait se hasarder dans leurs montagnes.
Plusieurs villes romaines ont existé sur les côtes de la Grande-Kabylie : Baga, Choba, Salvæ, Rusucurrum. Tour à tour, on les a placées toutes à Bougie, que les Européens connaissent depuis longtemps; mais enfin l'opinion du docteur Shaw, confirmée depuis par la découverte d'une inscription romaine, fixe décidément à Bougie la colonie utilitaire Salvæ,. Aujourd'hui encore, des ruines de maisons, et surtout un vieux mur d'enceinte, dont le développement n'excède pas 2500 mètres, constatent en ce point l'existence d'une cité antique mais peu considérable.
L'intérieur du pays renferme également quelques ruines de l'ère romaine ou chrétienne.
A cinq lieues de Bougie, à côté des Beni-Bou-Messaoud, on voit debout six colonnes très hautes en pierres de taille. Elles portaient des inscriptions devenues illisibles. Tout autour gisent des décombres qui attestent de grandes constructions.
D'un autre côté, à six lieues environ de Bougie, existe une ville souterraine qui renferme plus de deux cents maisons en briques, bien conservées, avec des rues voûtées et des murs très épais. On y descend par un escalier d'une douzaine de marches. D'après le dire des Kabyles, cette cité ténébreuse, qu'ils nomment Bordj-Nçara, le fort des Chrétiens, aurait été bâti par les Romains de la décadence. Le chef de toutes ces contrées y demeurait, disent-ils, avec ses gardes.
Koukou renferme des ruines sur lesquelles ou découvre encore quelques inscriptions.
A Tiguelat, entre les Ayt-Tauzalet et les Fenayas, les traces d'une ville subsistent. Les remparts ont trois à quatre mètres d'élévation. On y voit encore debout une statue, que les Kabyles appellent Sour-el-Djouahla.
Chez les Senadjas, dans un village appelé Tissa, il existe, parmi des ruines importantes, une fontaine très bien conservée, et une autre pareillement chez les Beni-Bou-Bekheur, à Akontas, village bâti au milieu d'une ancienne enceinte qui, sur certains points, était double.
Chez les Beni-Oudjal, à Aïn-Fouka, on trouve les restes d'une ville surmontée de trois forts. Elle renferme encore une fontaine qui donne beaucoup d'eau. On l'appelle El-Kueseur-el-Djouahla.
Ces ruines et quelques autres, qu'on place à Tighebine, sur le territoire des Beni-Chebanas, comprennent toute l'étendue des renseignements kabyles. Nos excursions nous ont fait reconnaître près d'Akhou des ruines sans importance, et à Toudja, les restes d'un aqueduc romain, quinze ou seize pilastres supportant le conduit qui amenait les eaux de la montagne à Bougie.
En somme, ces vestiges de l'occupation romaine semblent moins répandus en Kabylie que dans aucune autre portion du littoral; on n'y reconnaît point d'ailleurs l'assiette, l'étendue, la magnificence monumentale qui caractérisent de puissantes cités. N'est-il pas permis d'en conclure que la conquête de ce pays fut toujours une œuvre incomplète, même à l'époque des conquérants du monde?
Au Vème siècle, l'invasion vandale s'abattit sur Bougie. Genséric en fit, jusqu'à la prise de Carthage, la capitale de son empire naissant. Puis, on recommence à perdre de vue cette ville dans les ténèbres historiques de la grande barbarie, dans le chaos de cette époque où toutes les croyances viennent se heurter confusément.
Mais à la fin du VIIème siècle, un vif éclair part du Levant: c'est l'immense invasion arabe, conduite par Okba. Elle balaye toutes les plaines de ses flots successifs, et déborde jusqu'aux montagnes. Eu 666 d'abord, plus tard en 708, Bougie est enlevée d'assaut. Moussa-Ben-Noseïr en est le conquérant définitif; les habitants sont massacrés ou convertis.
Ce fut sans doute aussi vers le même temps, et de la même manière, que les Kabyles du voisinage acceptèrent la foi musulmane.
Englobée dans le mouvement de l'Islam et soumise à toutes ses révolutions dynastiques, Bougie traverse des phases peu connues et peu intéressantes jusqu'au milieu du XVIème siècle, où on la trouve incorporée dans un vaste empire berbère dont le centre était à Tlemcen. Elle en est alors détachée par Igremor-Solthan, chef de la dynastie des Beni-Isseren, et donnée à son fils Abd-el-Aziz. Elle devient ainsi la capitale d'un petit royaume indépendant. C'est son ère de prospérité. Elle s'enveloppe d'une muraille de 5000 mètres, dont on voit encore les ruines. Le commerce, la piraterie accroissent ses richesses ; mais le pouvoir des Maures y subit à la longue cette décadence qui prépare sa chute universelle au début du XVIème siècle.
Bougie comptait dix-huit mille habitants sous le règne d'Abd-el-Hame, quand une flotte espagnole de quatorze gros bâtiments sortit d'Ivice, une des Baléares, avec cinq mille combattants d'élite et une artillerie formidable. De plus, cette expédition était conduite par le fameux Pierre de Navarre. Son départ avait eu lieu le 1er janvier 1510; le 5, elle était devant Bougie. Le roi maure, terrifié, s'enfuit dans les montagnes, quoiqu'il comptât autour de lui huit mille guerriers. Bougie fut prise et livrée au pillage.
Malgré ce facile succès, malgré le coup de main hardi que Pierre de Navarre exécuta trois mois plus tard, en surprenant, au bord de la Summam, le camp du prince maure dont l'équipage et toutes les richesses tombèrent en son pouvoir, les rudes montagnards ne cessèrent d'inquiéter les Espagnols jusque dans Bougie même; et cette guerre d'embuscade obligea les vainqueurs à s'abriter derrière des forts. Celui de Moussa fut bâti près des ruines d'un château romain ; un autre s'éleva sur l'emplacement de la Casbah actuelle; enfin, au bord de la mer, à l'endroit où se trouve aujourd'hui le fort Abd-el-Kader, on restaura celui qui existait déjà.
Ces défenses procurent aux Espagnols une certaine sécurité dans la ville; mais ils y sont hermétiquement bloqués et tenus sous la menace perpétuelle du prétendant maure.
En ce moment, de nouveaux acteurs viennent prendre part à la lutte religieuse de l'Orient contre l'Occident, et le bassin de la Méditerranée, qui lui sert d'immense théâtre, voit déborder les Turcs demi sauvages à l'une de ses extrémités, tandis qu'à l'autre s'évanouissent les Maures chevaleresques.
Deux aventuriers, fils de renégat et corsaires, Baha-Aroudj et Khair-ed-Din (5), livrent leur voile errante au vent de la fortune musulmane qui les porte sur la côte d'Alger pour en faire deux pachas célèbres. Mais ces terribles écumeurs de mer ne sont pas toujours et partout également heureux. Deux fois Baba-Aroudj se présente devant Bougie (1512, 1514), et deux fois il est repoussé malgré la coopération des Kabyles de l'intérieur. Quarante-deux ans après, Salah-Raïs, son deuxième successeur, venge glorieusement ces échecs (1555). Vingt-deux galères bloquent le port, trois mille Turcs et une nuée de Kabyles attaquent les remparts : les Forts Moussa, Abd-el-Kader, sont enlevés tour à tour. Enfermé dans le grand château (aujourd'hui la Casbah), le gouverneur D. Alonso de Peralta signe une capitulation qui stipulait, pour tous les Espagnols, la vie sauve, la liberté et le transfert dans leur patrie. Ces clauses ne furent respectées que pour lui et une vingtaine des siens. On les reconduisit en Espagne ; mais (telle était l'animosité de la lutte) Charles-Quint, irrité d'un si grand revers, livra le malheureux gouverneur à des juges qui le condamnèrent, et sa tête roula sur la place de Valladolid.
Loin de reprendre, sous le gouvernement des pachas, son ancienne splendeur, Bougie déclina de plus en plus, se dépeupla, se couvrit de ruines. Trois compagnies turques de l'Oudjak y exerçaient un pouvoir despotique et inintelligent. Par leur état de guerre continuel avec les tribus de la montagne, elles anéantirent le commerce de la ville et ne lui laissèrent pour ressource que les chances aléatoires de la piraterie. Ce port fut en effet signalé à l'attention spéciale des croisières françaises pendant le règne de Louis XIV.
La grande Kabylie, qui ne s'était jamais liée beaucoup aux destinées de sa capitale, en resta séparée complètement depuis la conquête espagnole. Elle donna longtemps asile et prêta son concours à l'ancienne famille régnante, dans toutes ses entreprises de restauration. Enfin, le voeu d'une nationalité distincte éclata encore dans quelques tentatives assez obscures qui semblent remonter à cette époque. Plusieurs personnages influents s'efforcèrent, à diverses reprises, de reconstituer un royaume kabyle et d'en placer la capitale en quelque point de l'intérieur. Ce fut ainsi que Sidi-Ahmed-Amokhrane, ancêtre des khalifas actuels de la Medjana, releva ou bâtit, il y a quatre siècles, la ville de Kuelâa, l'arma de plusieurs canons venus des chrétiens, on ne sait trop comment; enfin joua, dans ce district, le rôle d'un véritable souverain.
Un nommé Bel-Kadi fit en tout point la même chose à Djemâat-Saridje, petite ville qui subsiste encore.
Sous une influence pareille, Koukou vit quelques habitations se relever au milieu de son enceinte romaine ; il en reste à peu près cinquante aujourd'hui.
L'avortement de tous ces essais d'unité servit bien la cause des Turcs. Ils s'emparèrent de Djemâa-Saridje; Kuelàa, fatiguée de ses petits sultans, se rangea volontairement sous leur pouvoir. Mais ni ces points d'appui, ni la sanction morale que leur prêtait l'autorité religieuse du sultan de Constantinople ne réussirent à fonder leur domination sur une base solide. Ils y ajoutèrent des forts sans plus dé résultat, n'ayant pu les porter assez loin dans le pays kabyle.
Les plus avancés qui restassent, en 1830, étaient, sur le versant septentrional, Bordj-Sebaou et Bordj-Tiziouzou ; sur le versant méridional, Bordj-el-Boghni; et Bordj-Bouira, dans le district de Hamza. Ce dernier, du reste, marquait une double retraite : deux forts plus éloignés avaient été successivement détruits par les gens de la montagne. Bien plus, sous le règne d'Omar-pacha, une petite armée turque, envoyée pour réduire les Beni-Abbas, n'avait réussi à brûler quelques-uns de leurs villages qu'en essuyant des pertes écrasantes suivies d'une véritable défaite.
En somme, les Turcs n'exercèrent jamais d'autorité durable, ne prélevèrent d'impôts proprement dits que sur quelques fractions kabyles des pentes inférieures, obligées de cultiver en plaine, et, par conséquent, saisissables dans leurs personnes ou dans leurs biens. Mais celles-là se trouvaient en butte aux mépris des tribus voisines, pour avoir préféré le déshonneur à la mort. Il n'était sorte d'avanies dont on ne les abreuvât. La plus commune consistait à s'emparer de quelqu'un des leurs : on l'affublait d'un vêtement complet de vieille femme ; on lui faisait un collier avec les intestins d'un animal, et on le promenait ainsi dans les marchés, au milieu des huées générales. Cet usage est encore en vigueur.
Au demeurant, les kabyles disaient volontiers la prière pour le sultan de Constantinople, suais ou n'en tirait pas d'autre tribut ; il billait négocier pour obtenir à des gens du pacha le passage sur leur territoire. S'élevait-il un différend ? On le vidait par les armes, comme avec un peuple étranger ; souvent on préférait s'en venger par des vexations sur ceux qui fréquentaient les marchés de la plaine.; il en résultait même de longues interruptions dans le commerce.
Si incomplète que soit cette esquisse des précédents historiques de la grande Kabylie, elle aura suffi pour prouver que ses fiers habitants possèdent, en effet, quelque droit à se vanter, comme ils le font, de leur indépendance immémoriale.
1. Djebel veut dire montagne.
2. Beni, c'est-à-dire enfants. Beni-Meszab, les enfants de Mezzab.
3. Ouled signifie enfant, descendant. Ouled-doua : enfant d'Aoun.
4. Taleb , savant; au pluriel : Tholbas.
5. Baba sighifie père. Baba-Aroudj, le père Aroudj. Nous en avons fait Barberousse. Khair-ed-Dia, veut dire le bien de la religion. Ce nom est devenu Chérédin.
A SUIVRE
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Les Bônois à Guelma
Texte envoyé par M. M.L GASMI
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Guelma a reçu, les 21 et 22 avril courant, la visite du groupe encadré par M. Jean-Pierre BARTOLINI.
Les vacanciers étaient au nombre de 37. Malgré une pluie fort abondante, par moments, ils ont eu un programme bien chargé.
Déjà les contacts avec les amis ont démarré alors que l’installation dans les chambres était à peine en cours. Après une nuit passée à l’hôtel Mermoura où ils ont pu se reposer des fatigues d’un long périple, nos voyageurs ont retrouvé leurs forces pour se rendre, de bon matin, à divers endroits dont Roknia et Meskhoutine où certains d’entre eux n’ont pas manqué de prendre un bain. Le retour à Guelma leur a permis d’être au rendez-vous avec une trombe d’eau, au théâtre romain, comme si la météo voulait offrir une douche à l’eau fraîche à ceux qui avaient craint d’être échaudés par l’eau thermale, auparavant.
Hammam Meskoutine
Du site antique, comme par enchantement, on se dirige vers l’artère de la ville qui a commencé par s’appeler, précisément, « route de Bône ». Quel plaisir et quelle agréable surprise pour le noyau des Bônois dans le groupe!
Le repas de midi de nos touristes accompagnés de leurs invités est, donc, pris dans un restaurant de l’avenue du premier novembre disposant d’une grande salle, le responsable du groupe veillant à ce que tout son monde soit constamment uni.
La plupart des convives, les plats servis encore en voie d’être digérés, ne se privent pas de la prospection des lieux environnant le boulevard SOUDANI Boudjemaa où le car était en stationnement.
Ancien Café Martinez
Profitant du moment d’attente des promeneurs retardataires, une petite équipe s’est précipitée vers la mairie afin de demander un certain nombre d’actes de naissance, de mariage ou de décès.
Au cimetière se trouvant dans le quartier du 19 juin, le recueillement dans la ferveur, l’émotion étant à son paroxysme, devant les sépultures des êtres chers était, sans conteste, le moment le plus fort du voyage...Larmes discrètes et pluie battante se rencontrent et se confondent... Le centre d’artisanat de la CASAP qui attendait les hôtes depuis le 20 sera le premier des rendez-vous pris dans le cadre de la découverte du monde du travail. Les produits de la tapisserie et de broderie captent l’attention et l’intérêt de tous. La diversité des parures de lit et des services à thé tentent aussi bien les messieurs que les dames. Les achats, sur place, battent leur plein.
A l’usine de l’ETER, le technicien compétent chargé d’expliquer les étapes de fabrication, n’oublie aucun détail. Maîtrisant parfaitement sa tâche, de l’avis de tous, il expose minutieusement les procédés suivis de A à Z avec un brio sans pareil et passe en revue – au cours des déplacements, avec son auditoire très intéressé, dans toutes les parties de l’immense usine- l’ensemble des thèmes relatifs à la céramique. Ayant comblé les visiteurs aussi bien par sa disponibilité que par son souci de rendre son exposé exhaustif, il ne finit pas sa mission sans répondre à la moindre question posée par les participants.
Mais tout a une fin... La RN 21 attend le car pour boucler à Annaba (Bône) le circuit commencé le 16....De leurs places, les collectionneurs ont la possibilité d’acquérir les cinq dernières belles cartes postales de Guelma à un prix symbolique, chacun de nos voyageurs ayant déjà obtenu les deux dépliants relatifs respectivement aux trois formules de séjours et aux différentes excursions dans la région. Cependant, le car ralentit, après avoir dépassé Héliopolis de moins d’une lieue kilométrique et s’immobilise, un court laps de temps, devant le virage où le Président de l’Office du Tourisme de Guelma fait découvrir la piscine romaine.
Plus que 6 km et on se trouve à Guelaat Bou Sbaa où M. Le Maire est prêt à répondre au désir des touristes de voir l’une des curiosités de sa commune ! Il suffisait de suivre Le Président d’APC et tout le monde se trouve chez le brave M. FOUGHALI Lazhar qui, non seulement, a bien voulu préparer les spécimens de poterie traditionnelle et les échantillons de tissage artisanal mais encore a tenu à offrir, de tout son cœur, une collation de type local pour joindre l’utile à l’agréable.
Poteries antiques de Guelaat Bou Sbaa
Collation locale offerte aux voyageurs
« Merci, Guelaat Bou Sbaa ! Au revoir Guelma !» répétaient les participants en reprenant leurs places dans le car qui les emmenait vers d’autres horizons...
M.-L. GASMI
24 avril 2009
MERCI à M. Gasmi pour sa disponibilité
et aux Guelmois pour leur hospitalité.
http://www.guelma.org/francais/index2.php?rub=divers&srub=actualites&goto=bonois_a_guelma
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" L'AFRIQUE DU NORD MUSULMANE"
2ème Edition 1954/1955
Envoyé par M. Daniel Dardenne N°4
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Textes et Annexes de A. BENSIMON et F. CHARAVEL : Instituteurs à Alger.
Documentation photographiques et réalisation Technique de
H. BENAIM - G. DOMECQ - E. DURIN - R. PERIAND - Instituteur à Alger.
Illustration et Cartes de F GIROUIN - Instituteur à Alger.
Réalisé sous l'égide de la Section d'Alger du Syndicat National des Instituteurs.
LE CALIFAT FATIMIDE
Xème SIECLE
- Son histoire ressemble à celles d'Idrîs au Maroc et de Rostem à Tâhert.
- Dans tous les cas, une tribu nord-africaine met à sa tête un Arabe de haute naissance, le porte au Califat, puis disparaît, épuisée par son propre triomphe.
- Les Kôtama, montagnards de la petite Kabylie, prennent la défense d'une doctrine religieuse venue d'Orient, le chi'isme.
Qu'est-ce que le Chi'isme ?
- C'est une hérésie de l'Islam ses adeptes prétendent que le Califat doit revenir aux descendants d'Ali et de Fatima, fille du Prophète (voir généalogie du prophète).
- Ils affirment que l'Imam descendant d'Ali n'est pas mort, qu'il vit caché et attend son heure. Le retour de ce Mahdî (le bien Guidé) marquera le triomphe de la Justice, de la Paix et de l'Islam.
- Leur propagande aboutit à une explosion de foi chi'ite, à la faveur de laquelle apparaît le Mahdî tant attendu en la personne de 'OBAYD ALLAH" au début du Xème siècle en Syrie.
- Persécutés en Orient, les Fatimides envoient en Afrique du Nord des agents qui organisent leur propagande.
LA CONQUETE DU POUVOIR :
- 909. Un dâ'i, missionnaire fatimide, se fixe à IKDJAN, près de l'emplacement actuel de Chevreul. Il entraîne les KOTAMA à la conquête de KAIROUAN après avoir battu la dernière armée aghlabide. Le Mahdî 'OBAYD ALLAH, qui avait quitté l'Orient pour rejoindre son dâ'i, était finalement, on ne sait trop comment, prisonnier à SIJILMASSA (TAFILALET). Le dâ'i et les KOTAMA vont le délivrer, détruisent au passage le royaume ROSTEMIDE de Tahert et ramènent le Mahdî triomphant qui fait son entrée dans la capitale, " monté sur un cheval conduit par son missionnaire qui marche à pied devant lui en versant des larmes de joie " (IBN KHALDOUN). Le Mahdî se fait construire une capitale : MAHDIYA, sur une presqu'île entre SFAX et SOUSSE.
LA CONQUETE DE LA BERBERIE :
- Le Commandeur des croyants ne peut laisser le Maghreb échapper à son autorité.
- Avec ses soldats, il s'empare de Tâhert - Fès - Tlemcen.
- Les Kôtama, conduits par un prince arabe ont donc fait la conquête de la Berbèrie.
- Ils ont ainsi envahi le domaine des Zenâta, grands nomades chameliers, alliés du Calife de Cordoue.
- La lutte des nomades Zénètes et des sédentaires kotama-çanhâja emplit tout le Xème siècle, " attisée par les subsides des Califes dont ils sont les champions " (Julien).
Révolte de " l'Homme à l'âne "
- Cependant, la fiscalité excessive,
- les exaltations de l'armée irritent le peuple.
- L'âme de la révolte est un Khâréjite Aboû Yazîd qui, monté sur un âne parcourt le Maghreb : on l'a surnommé " l'homme à l'âne ".
Il s'empare de Kairouan mais échoue devant Mahdîya.
- Le Mahdî Isma'il, petit-fils du fondateur de la dynastie, prend le titre d'El-Mançour (le Victorieux).
Dans sa répression, il Pst aidé par une tribu apparentée aux Kôtama : les Çanhâja.
En 973, les Fatimides quittent l'Ifriqiya pour l'Egypte enlevée au Calife de Baghdâd.
- A la tête de ses contingents berbères, le Calife el-Mo'izz, fils et successeur d'El-Mançour, pénètre en Egypte et fonde le Caire.
- Il confie le gouvernement du Maghreb à un prince berbère, Zîrî, de la tribu des Çanhâja, qui a soutenu la dynastie fatimide dans les moments difficiles.
LECTURES
ABOU YAZID, " L'HOMME A L'ANE "
(Le père d'Aboû Yazîd) ayant acheté à Tademket une esclave nommée Sabika, il eut d'elle un enfant qui était boiteux et avait un point noir sur la langue ; il l'appela ABOU-YAZID...
C'est un bâton à la main, vêtu de laine grossière et avec le seul titre de Cheikh des Musulmans, qu'Aboû Yazîd avait commencé à prêcher l'insurrection. Plus tard, il adopta des habits de brocard et ne monta plus que des chevaux de race...
Après s'être rendu maître de l'Ifriqiya, Aboû Yazîd vint assiéger El Mahdîya, la ville du Mahdî, retranchée sur son promontoire maritime. Conformément à une prédiction du constructeur de la ville, il ne pu la prendre et dès lors " le reste de sa vie n'offre plus qu'une suite de revers ". Après de nombreux échecs il se retrancha sur le mont Kiâna.
Le Calife prit son temps et ses mesures pour cerner Aboû Yazîd. Un fossé fut creusé autour du camp au pied du moud Kiâna ; (Le Calife) Isma'il fit construire un immense fourneau où il fit allumer du feu et au-dessus fut fixée une poulie. Lorsqu'un Berbère était pris, on le hissait par les pieds au-dessus du foyer allumé et on le maintenait dans une position où il pu être tourmenté par l'ardeur des flammes ; dès qu'il paraissait être sur le point d'expirer on le relevait pour lui donner le temps de se ranimer ; puis on répétait ce supplice jusqu'à ce qu'il rendît l'âme.
Le Calife fit aussi fabriquer une cage en bois, où furent enfermés un singe et une guenon. " C'est là-dedans, dit-il à ses soldats, que je mettrai Makhled ben Kîdad (vrai nom Yaboû Yazîd) et il aura pour société ces deux animaux ". La cage fut placée de manière à être aperçue par Aboû Yazîd...
Un dimanche d'août 947, l'assaut est donné. Aboû Yazîd est pris et conduit au Calife...
S'adressant ensuite au prisonnier, le Calife lui dit : " Quel motif t'a poussé à ce que tu as fait ? - - J'ai voulu une chose, répondit Aboû Yazîd, mais Dieu me l'a refusée ". Isma'il était désireux de le mener vivant à Kairouan. Mais... il mourut de ses blessures... Isma'il le fit écorcher, sa peau fut bourrée de coton et les jointures si parfaitement cousues qu'on aurait pu prendre ce corps pour un homme endormi.
Extrait de l'Histoire des Rois Obaïdides (les Khalifes Fâtimides par IBN HAMMAD Traduction Vonderheyden) - Carbonel - Alger 1927 et P. Geuthner, Paris
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A SUIVRE
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FABLES ET HISTORIETTES
TRADUITES DE L'ARABE
PAR A. P. PIHAN
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LE RENARD PUNI DE SA GOURMANDISE.
Un renard sortait chaque jour de son terrier pour courir sur les montagnes à la recherche de sa nourriture, et, quand la nuit venait, il rentrait au gîte.
Dans une de ses excursions, il rencontra d'autres renards, et chacun faisait le récit de ce qu'il avait dévoré. " Hier, dit l'un d'eux, j'ai trouvé un onagre bien gras; et j'étais excessivement affamé, car je n'avais rien mangé depuis trois jours. Tout joyeux de ma découverte, je remerciai le Dieu très haut de m'avoir livré cette pâture ; puis je me mis à manger le coeur de l'onagre, et, quand je fus rassasié, je regagnai mon terrier sans manquer de témoigner ma reconnaissance à mon Créateur. Depuis trois jours, il est vrai, je n'ai rien trouvé; mais au moins (Dieu soit béni !) je me suis régalé. "
A ce récit, notre renard, jaloux de la bonne fortune de son camarade, se dit en lui-même : " Il faut aussi que je mange le coeur d'un onagre, afin de me. régaler comme celui-là. " Cette idée ne cessa de le préoccuper pendant plusieurs jours, à tel point que la fatigue et la faiblesse le forcèrent de renoncer à ses courses et de rester couché dans son terrier.
Sur ces entrefaites, des chasseurs, qui étaient partis dans le but de poursuivre la première bête fauve qu'ils rencontreraient, trouvèrent un onagre après avoir passé le jour entier sans rien prendre; et ils se dirent les uns aux autres : " Si nous percions d'une flèche cet onagre, peut-être nous servirait-il à faire quelque capture? " Aussitôt un des chasseurs décocha une flèche acérée, qui, perforant le ventre de l'onagre, atteignit le milieu du coeur et tua l'animal. Or cela se passait près du terrier du susdit renard.
Les chasseurs, s'approchant de l'onagre, reconnurent qu'il était mort, et, sans toucher à la flèche dont le bois seul sortait de la blessure, ils le laissèrent en cet état, pensant bien que quelque bête fauve arriverait sur lui et deviendrait pour eux une proie facile; mais jusqu'au soir rien ne parut, et ils s'en retournèrent chez eux.
Le renard, qui avait entendu parler d'une pareille chasse aux alentours de son terrier, sortit vers le soir, bien qu'il ne pût se remuer qu'avec peine, et trouvant l'onagre presque à l'entrée du terrier, il fut ravi de joie, et s'écria clans son transport : " Louange à Dieu, qui m'a envoyé de quoi satisfaire mon appétit sans fatigue et sans effort! Certes, je n'espérais pas rencontrer cet onagre, et c'est Dieu qui l'a nourri à mon intention tout près de mon terrier. "
S'acharnant alors sur l'animal, il lui déchira le ventre et y inséra sa tête en fouillant çà et là, jusqu'à ce qu'il 'eût atteint le coeur qu'il saisit d'un oeil avide avec sa gueule. Mais le fer de la flèche lui demeura dans le gosier sans pouvoir en sortir; et le renard, auteur de sa perte et de son malheur, dit en expirant : " la vérité, la créature ne doit jamais porter ses désirs au delà de ce que Dieu lui a départi; car, si je m'étais contenté de mon lot, je n'aurais point couru à ma perte, et c'est à bon droit que je meurs. "
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Les Anciens du Collège d'Alzon de Bône
par Georges Bailly
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Des retrouvailles toujours aussi fraternelles.
La réunion des Anciens du Collège d'Alzon de Bône s'est déroulée tout un week-end du mois de mai à Nîmes.
Georges Bailly avait pu organiser ce week-end grâce à l'Office de tourisme de Nîmes.
Il avait pour thème, "Sur les traces du Père d'Alzon" qui fonda à Nîmes le 1er collège et de sa congrégation d'assomptionnistes, qui vivent selon l'esprit de Saint Augustin.
Retrouvailles à l'hôtel Les Baladins, pour le champagne et le repas des anciens. Comme une visite sur la tombe du Père d'Alzon est prévue le lendemain matin, nous avions le bonheur de la présence du Père Zabé, responsable de la chapelle où sont enfouis les restes du Père d'Alzon. Le père Zabé fut celui qui ferma le Collège à Annaba.
Embrassades, congratulations entre les anciens et leurs épouses, super repas, avec histoires Bônoises ou pas! Au son du cor du célèbre Patrick Dauban!!!!
Le lendemain lever tôt pour retrouver notre bus qui nous emmena à la chapelle où le Père Zabé nous fit une conférence sur le père d'Alzon.
Prière spéciale du Père sur sa tombe. ART sa devise Que ton règne vienne.
Ensuite direction centre ville pour admirer les monuments romains, les arènes, la maison carrée et les bâtisses du vieux Nîmes en profitant de l'éloquence d'une guide officielle. Puis voilà midi et l'apéritif avant le repas au restaurant Les Alizés.
Après cet instant des plus convivial, notre bus nous amène à l'aqueduc romain du pont du Gard où Georges nous donne quelques explications.
Puis retour à notre Hôtel et dislocation.
Tous les anciens qui étaient présents et nous avons eu beaucoup de plaisir à embrasser : François Canino, Jean-Jacques Cottarel, Robert Caduc dernièrement retrouvés, ont été contents de l'organisation et ont confié de nouveau à Georges, le soin de nous organiser un grand week-end en Corse où notre ami Jacques Castelli se fera un plaisir de nous recevoir.
Au revoir les anciens, et à l'an prochain.
Tout ancien intéressé peut contacter Georges Bailly à cette adresse :
georges.bailly@free.fr
Salut et fraternité à tous
Georges Bailly
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MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté,
n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini
Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique, cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura
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De M. Francis JOSSE
Bonjour. Je recherche toute information concernant le chasseur (7ème Régiment de chasseurs d'Afrique) CONEIN Albert (2ème escadron) - campagne d'Allemagne 1945 - décédé le 1er juin 1945 (lieu non précisé) dont le nom apparaît sur la plaque commémorative du 7RCA apposée dans la mairie d'Esprels (70). Je n'en retrouve pas la trace dans les éléments dont je dispose.
Cette unité prestigieuse a été reformée le 1er avril 1943 à Ben Chicao à partir des effectifs (active et réserves ADAC) des Chantiers de la Jeunesse d'Afrique du Nord.
Merci de votre aide.
Cordialement. Francis JOSSE
Mon adresse : jossef@numericable.fr
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De Mme. Bernadette-RYTER-LEONELLI
Bonjour,
Quelqu'un pourrait me dire, SVP, quel est le nom de l’artiste peintre (femme) qui a réalisé la grande fresque située à gauche de la salle des pas perdus de la gare de Bône ?
Avec tout mon soutien, merci.
Cordialement, Bernadette-RYTER-LEONELLI
Mon adresse : bernadette.leonelli@bluewin.ch
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De M. Pierre Anglade
Bonjour,
Je souhaiterai un contact avec des habitants de DUVIVIER pendant la période 1954 1962.
Merci de vos bons soins.
Pierre Anglade.
Mon adresse : panglade1@club-internet.fr
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De Mme. Jane-Line
Bonjour, voilà quand j'étais plus jeune je jouais avec ma famille aux cartes espagnoles. On jouait à la ronde et à la brichke( pas sûre de l'orthographe) pourriez-vous m'aider. Je ne me rappelle plus vraiment comment on y jouait et pour les points.
Si vous pouviez m'aider ce serait sympa de votre part.
Jane-Line une pied-noir
Mon adresse : JaneLineC@aol.com
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De M. Francis JOSSE
A la demande de la famille d’un disparu je recherche toute information concernant un Cavalier du 7ème Régiment de Chasseurs d’Afrique dont le nom est gravé sur la plaque commémorative, apposée dans l’Hôtel de Ville de Esprels (70), rappelant le séjour du Régiment – du moins de l’Etat-major et du 1er Escadron – en octobre 1944 (voir photographie du monument jointe - en bas et à droite - dernière ligne).
Il s’agir du Chasseur CONEIN Albert (sans autre précision), mentionné comme décédé au cours de la campagne d’Allemagne le 1er juin 1945.
Cette dernière mention, datant le décès postérieurement à la capitulation de l’Allemagne nazie, pourrait évoquer la mort suite à des blessures contractées au cours du trimestre précédent ( ?) ou l’évocation d’un disparu ( ?).
Je vous remercie, le cas échéant, de diffuser autour de vous cette recherche à tous les anciens de l'Armée d'Afrique et en particulier aux "anciens" de la campagne d'Allemagne du 7RCA. Sait-on jamais ?
Cordialement. Capitaine (H.) Francis JOSSE
Mon adresse : jossef@numericable.fr
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De Mme. Katc
Bonjour,
Je suis à la recherche de photos de M. JOSSAUD Roland, décédé il y a dix ans, et qui est né à Bône en 1932.
Merci de votre réponse
Cordialement, Mme Katc
Mon adresse : katcc@neuf.fr
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DIVERS LIENS VERS LES SITES
M. Robert Antoine et son site de STAOUELI vous annoncent la mise à jour du site au 1er Mars.
Son adresse: http://www.piednoir.net/staoueli
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Staouélien
M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er Mars.
Son adresse: http://www.piednoir.net/guelma
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Guelmois
J - 16, RAPPEL pour les éventuels retardataires
Quelques jours à ORAN début Juin.
Malgré un emploi du temps très chargé, il me reste encore une petite place dans mon planning pour prendre à votre intention une photo d'une rue, d'une maison, d'un endroit qui vous manque comme ma ville m'a manqué pendant 47 ans...
Alors, à votre clavier pour me dire comment je pourrais vous faire plaisir...
Je promets de faire tout mon possible pour satisfaire votre demande.
J'ai construit un site (bien modeste et incomplet) sur Oran, vous y êtes le très bienvenu.
L'adresse de mon site: http://www.villedoran.com
Bien cordialement,
Gary d'Oran
La Sénia : Qui ne connait pas LA SENIA, Village situé à proximité d'ORAN( ALGERIE ) Lieu de passage de beaucoup de monde en raison de: l'aéroport Oran La Sénia, la Base Aérienne 141, l'hippodrome du figuier, sa gare de triage. Site créé par Jean Paul VOGLIMACCI pour ses amis Sénialais.
Je vous invite à visiter mon site de LA SENIA DE MON ENFANCE ( ORAN ) et à me faire part de vos remarques et suggestions
Son adresse: http://www.lasenia.rmc.fr
D'avance, merci pour votre visite.
Jean Paul VOGLIMACCI
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Vous n'avez mal nulle part ?
Envoyé par Michèle
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Un Allemand, un Anglais et un Français dînent dans un restaurant.
À la table d'en face, quelqu'un ressemble tellement à Jésus, que, n'y tenant plus, l'allemand veut en avoir le cœur net. Il se lève et s'adresse à cette personne :
" Vous savez que vous ressemblez beaucoup à Jésus ?
— Je suis Jésus.
— Ah quelle chance ! Je suis un fervent catholique et, justement j'ai un terrible mal de tête…"
Jésus tend la main, touche son front et guérit son mal de tête.
L'allemand revient à sa table et raconte ce qui s'est passé. L'anglais se lève alors, et va voir Jésus :
"Je crois en vous et j'ai un horrible mal au bras."
Jésus tend la main, touche son bras et guérit son rhumatisme.
L'anglais revient à sa table et raconte ce qui s'est passé. Le Français ne bouge pas.
Aussi, au bout d'un moment, Jésus se lève gentiment et s'approche du Français :
"Et vous, dit-il, vous n'avez mal nulle part ?
— Ah ! vous ? surtout, ne me touchez pas ! Je suis en arrêt maladie........!!!!!!
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