N° 76
Septembre

http://piednoir.net

Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er septembre 2008
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Les dix derniers Numéros : 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75,
  MUSIQUE et CHANT SARDE       
Auteur inconnu
EDITO

C'EST LA RENTREE


    Chers Amis,

    Pour votre " Gazette la Seybouse ", c'est aussi la rentrée. Deux mois sont passés et lorsque je vous ai quitté le 1er juillet, je n'étais pas sur que je sois encore présent aujourd'hui.

    Vos très, très nombreux messages de soutien, de réconfort, et votre insistance à vouloir garder cette Gazette, m'ont incité à continuer à travailler sur " notre Seybouse " qui nous ramène vers notre mémoire commune.

    Certes, je dois surmonter tous les obstacles, épreuves et menaces qui jalonnent mon chemin, mais vous me rendez encore plus fort car contrairement aux racontars, je ne suis pas seul derrière le clavier de mon ordinateur.

    Comme vous le verrez plus loin, dans un article intitulé " Suis-je un diffamateur ? Suite " où je vous fais part de la suite du triste procès qui m'oppose à des détracteurs, la Seybouse sera plus ancrée sur le passé même si elle sera amputée d'une partie de l'Histoire guerrière de 1945 à 1962.
    Je ne renie pas cette Histoire, mais je la laisse aux " haineux " qui en ont fait " leur fond de commerce mémoriel " dans une pensée unique. Ils se mettent au même niveau que nos adversaires.

    Je suppose que vos journées de vacances ont été bien occupées avec la famille, les amis et les activités de l'été.
    En regardant les jours raccourcir, on s'aperçoit que le temps passe trop rapidement. Les vacances sont finies mais l'automne approche à grand pas.
    Vos enfants reprennent le chemin de l'école, les parents celui du boulot et les grands parents celui du temps libre. C'est la routine que la Seybouse agrémentera chaque mois en espérant que vous soyez encore plus nombreux pour faire taire les médisants. Une Seybouse qui continuera de rapprocher les gens des deux cotés de la Méditerranée afin que chacun puisse retrouver une paix bien méritée après tant d'années d'exil et de séparation.

Jean Pierre Bartolini          

        Diobône,
        A tchao.


Un électeur à l'Assemblée Nationale
N° 10 de mars 1951, pages 13 et 14
de M. D. GIOVACCHINI
Envoyé par sa fille

           Le 28 Février, imitant Paul P., j'ai voulu passer un après-midi à la Chambre, pour éviter la pluie. Les Bémols savent que le Maire de Bône n'est Député que par les jours de mauvais temps.
        Rien ne m'a étonné ni surpris. Je connais le spectacle depuis le temps où le regretté Gaston T. savait me réserver une bonne place d'auditeur.
        Il faudrait que tous les Français assistent à une seule séance, qui parfois tient lieu et place de Grand Guignol.

        Les honorables étaient nombreux parce qu'à l'ordre du jour figurait la foire électorale.

        Jacques A. se dissimulait derrière une élue M.R.P. de 150 Kilos au moins. Quel poids ont ses électeurs sur la conscience !

        DORRA, réfugié sur la dernière travée de gauche, rédigeait sans doute son hebdomadaire.

        Paul P. tenant ses deux pouces dans le gilet - c'était bien lui - plastronnait seul sur une travée du centre, fort en évidence.
        " Regardez-moi, semblait-il dire, c'est bien moi la victime du 11 Février ".

        Et voici René M., Garde de tous les Sceaux, l'homme " qui prend l'ascenseur et qui ne le renvoie jamais ".

        Le banc des Ministres étant complet, il alla s'asseoir quelques minutes près de Paul-le Modeste. J'ai bien entendu quand 'il lui disait à l'oreille : " Je ferais bien de vous un Ministre de strapontin, mais Jacques A. en voudrait aussi. Alors, vous comprenez.... ".

        Il venait d'en dire autant à Jacques A.
        L'élu de Charlot BRINCAT est vraiment fort.

        J'ai entendu mon ex-ami Charles LUSSY ainsi que le sectaire DE MENTHON, Un des inventeurs de BOSSUET.

        Le Président PLEVEN, homme fort doux et sympathique, prêchait en vain la conciliation à tous ces Messieurs qui n'ont qu'un seul programme : " Périsse la France, mais gardons nos sièges".

        Et, pour éviter le scrutin d'Arrondissement qui est le plus clair et qui permettrait d'avoir une majorité stable, on va nous offrir une loi électorale, toute faite d'un maquignonnage qui empêche l'électeur de voter pour l'homme qu'il veut choisir. Comme dit Rémy ROURE, dans le " Monde ". "Réélisez-vous tous et qu'on n'en parle plus ".

        Et après avoir fait tourner dans le manège les mêmes noms : BIDAULT, QUEUILLE, GUY MOLLET, PLEVEN, MOCH, etc... On en revient au bon Docteur de la Corrèze, chargé d'appliquer aux électeurs le meilleur cataplasme électoral.

        Et on nous parle des semaines entières de panachage, d'apparentement - ils deviennent tous cousins - de vote préférentiel, toutes choses savantes qui mettent le cerveau des citoyens en désarroi.
        Après tout ce travail de ménagerie, les " ceusses " de cette lamentable Quatrième, retarderont le plus possible la date de leur échéance et chercheront des " parents " dans leurs départements respectifs.
        Ici on verra des R.P.F. faire leur cuisine avec des M.R.P. ; là, on retrouvera des M.R.P. cuisinant avec les Socialistes ; ailleurs on verra des radicaux trempés dans un bouillon R.P.F. etc....

        Le tout à l'avenant.
        Mais M. René M. qui, à Paris, recherche la sympathie des Socialistes, se gardera bien de voisiner avec BORRA. En bon radical de droite, il acceptera la polygamie avec les hobereaux des Hauts Plateaux et il signor TOUCCHI.

        Bon appétit, Messieurs ! Vous avez l'estomac solide !
        Il pourrait cependant se faire que le festin soit troublé...

***
 

     LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES      (62)
La "Ribrique" de Rachid HABBACHI
  LA PATOSIE AOUTE

          Si que tu parles pas anglais, rien que t'y arrêtes tout de suite pasque aoute, c'est pas un mois, ça veut te dire déhors et si que la Patosie elle est déhors, c'est de l'Euro que j'te parle et de l'Euro du fote-balle, pas çui-là là d'la poche que c'est l'argent.

          Pour te revenir au terrain qu'y nous z'intéresse, çui-là là du fote-balle comme j'l'ai déjà dit, c'est plutôt de piste que j'aurais dû te parler et de piste de cirque encore à cause, qu'on s'a vu onze badiguels que presqu'y te donnaient envie de rire mais y z'étaient pas très tiques et tellement tristes qu'envie de pleurer y te donnaient mais moi, j'ai pas pleuré, j'leur ai juste ansulté les morts affogués, et tous les morts, les vieilles, les fraîches, les vertes, les pas mûrtes et aussi celles-là là qu'elles vont pas tarder à venir quan c'est qu'elles verront les résultats.

          Le premier match que l'entraîneur, à saouar pourquoi y disent qu'il est sélectionneur, y coiyait qu'il allait s'le gagner les doigts en dedans le nez et ce match y s'la préparé comme ça et nul il a été et par le résultat, et par la manière et aussi un peu par la forme des joueurs patos qu'y z'ont pas compris, les tchoutches, qu'avec des doigts en dedans le nez, tu peux pas respirer comme y faut, non plus tu peux pas courir à cause l'équilibre qu'y te donnent les bras quan c'est que tu les balance et encore moins jouer au ballon ça, pourquoi y z'étaient là, justement jouer au ballon. Les roumains eux z'aut', y z'ont compris mais pas beaucoup plusse à cause que nuls, aussi, y z'étaient mais la vérité, moins que les patos.

          Au deuxième match, contre la Rolande qu'on s'la tous vue rouge malgré l'orange qu'elle s'la portait dessur le dos, les patos encore bleus et qu'y z'avaient pas fini de se nettoyer le nez, y se sont mangé une purée de tannée et cette purée, piquante elle était diocamadone, une purée servie quat' fois et qu'areusement, moi que j'aime pas le piquant (j'aime bien pourtant l'harissa, le bras droit du piment) j'l'ai pas mangée donc, j'ai pas eu du mal à la digérer.

          Le troisième match contre les champions du monde, çui-là là, que c'est les z'aut' bleus de cet Euro, on s'est tous dit pourvu qu'y nous vient Zizou, si qu'au moins les patos y gagnent pas, y tapent, y aura des coups de tête mérités et c'est toujours ça de gagné. Et pis oilà, le match, comme tous les z'aut' il était nul lui aussi, mais entention, il était pas nul-nul non, il était gagnant mais tu devineras jamais pour qui…Eh ouai ô beurre, pas pour moi, pas pour toi, pas pour les bleus, pas pour les patos, tous les patos et aussi pas pour la Patosie, toute la Patosie, d'ici et d'ailleurs. Gagnant il était, pour toujours les mêmes, ceux-là là que, à la dernière coupe du monde y z'ont pris des coups mais aussi la coupe tout ça pourquoi ? pasque, comme y dit l'aut', y a eu un concours de circonstances que personnes y s'les z'a vues ces circonstances-là et les patos, ces badiguels, y z'en sont toujours aux circonstances quan les z'aut' y sont au ballon, y s'le jouent et y s'le jouent bien et ousqu'elle est la différence hein ? T'y as des bleus qu'y rient et des bleus qu'y pleurent et ceux-là là qu'y pleurent eh ben y le méritent.

          Y le méritent à cause les docteurs de l'équipe patos, à cause l'entraîneur de l'équipe patos, à cause les joueurs de l'équipe patos, à cause des supporteurs de l'équipe patos qu'y sont trop sensibles pour supporter et à cause le temps que lui, il est pas patos mais il a compris de suite et le premier encore pasqu'y s'est mis à pleurer bien avant que le match y te commence, y savait lui…

          Tout ça comme j'l'ai déjà dit, à cause les docteurs qu'y t'acceptent des bras cassés qu'y z'ont la jambe qu'elle va pas et qu'y savent pas te reconnaîte un malade d'un bien-portant, demande à Vieira et à Turham y te diront eux. A cause l'entraîneur qu'il a pas z'encore compris que le fote-balle c'est quèque soge de sérieux et que ça se joue à soixante cinq myions (au moins pour la Patosie) même si que t'y as que onze joueurs seulement dessur le terrain mais, entention, les soixante cinq miyions, chacun à sa place aussinon où c'est qu'on va; un entraîneur qu'y pense qu'à passer devant le maire sans réfléchir à comment faire pour sortir de la m…, un entraîneur, même pas beau et en plusse, vilain, qu'est-ce tu veux c'est beaucoup des soges à la fois, des soges qu'elles sont dures à oublier. Main'nan, c'est au tour des joueurs et là, y a beaucoup des soges à dire aussi je vais casser les reins à un seul, le seul qu'il a marqué les buts eh ben il a été nul, quoi ? t'y es pas d'accord ? alors dis moi quan dedans un match t'y as un à un, comment tu dis hein ? c'est un match nul et là, ce joueur il marqué un but pour et un but contre y'alors, il est nul, tu veux ou tu veux pas. Les supporteurs, j't'en parle pas, y sont faits pour supporter non ? Y'alors laisse les supporter et si qu'y supportent bien, y vont rien dire et continuer à supporter.

          D'après les analyses des espécialistes du fote-balle qu'y z'écrivent en dedans des journaux eux aussi espécialisés, y a un manque de motivation d'la part de toute l'équipe patos, de l'entraîneur jusqu'au dernier des joueurs à cause la paye qu'elle est seulement de quèques miyiers ou peut-ête des miyions d'Euros que c'est pas bézef et là, c'est de l'argent que j'te parle et bessif, y aurait comme une démobilisation et moi, pour aider la patosie, je suis prêt à me sacrifier, ne plus oir aucun de ses matches. Je suis sûr que tu coyais que j'allais partager avec eux ma retraite misérabe, à de bon je s'rais venu maboule ou mieux, jdof.

          Main'nan y paraît qu'y faut tout oublier et penser à 2010. D'abord, 2010 c'est demain ou au plus tard après-demain y'alors espliques moi comment tu vas sortir de la crise, ne me dis surtout pas qu'en passant par Lourdes et Compostelle y aura moyen. Tout de suite moi, j'te dis arrête, Zidane, Blanc, Makelele, Barthez et les z'aut', y z'habitent pas le coin et y a juste pout Turham le pauv' que Lourdes elle peut lui faire un miraque et quel miraque diocamisère, y lui faudrait au moins un M majuscune.

Rachid HABBACHI

SUIS-JE UN DIFFAMATEUR ? - Suite
Prochaine audience le 22 septembre 2008

LE FAIRE TAIRE A TOUT PRIX


     Excusez-moi si je n'ai pu répondre à toutes vos demandes d'explication, car j'ai du me mettre un peu au vert suite à de nouvelles menaces dont je vous en joins une qui vous étonnera en lisant l'expéditeur. Je remercie les milliers de personnes qui m'ont apporté un soutien moral et même physique par leur présence.

     Pour le procès, il n'y a pas eu de médiation comme le préconisait Mrs Algudo et Gavino car Mme Nicaise et M. Rolando l'ont toujours refusée.

     Beaucoup de gens sensés ont compris tout le mal qu'un procès de ce genre peut faire à une communauté. C'est pour cela que j'ai toujours accepté la médiation ou un conseil des sages qui avaient été proposés.
     Des gens intègres se sont usés à vouloir faire aboutir à un arrêt des poursuites judiciaires de la part du Cercle.

     Malgré encore un été gâché par de tels ennuis, j'ai du garder la sérénité nécessaire pour y faire face et je n'ai pas du tout l'intention de faire rire la galerie en restant serein, comme l'ont écrit des imbéciles.
     Savez-vous pourquoi je suis serein ? Parce que j'ai exclu la haine, même si je suis amené à dire parfois des choses dures, c'est toujours sans haine. Et pourtant je ne connais pas le pardon, car pardonner c'est accorder un permis de recommencer. Eh oui, je ne suis ni chrétien, ni juif, ni musulman, je ne suis adhérent à aucun parti politique, je suis tout simplement libre penseur et peut-être humaniste.
     C'est peut-être plus dur de vivre sans haine, qu'avec une haine qui ronge.
     Voilà une des raisons qui m'a fait patienter deux ans avant de déposer une plainte judiciaire contre des gens qui ne vivent qu'avec la haine.

     C'est fou, comme peuvent être ignorants et bêtes des Pieds-Noirs qui jouent au petit soldat et se font passer pour des biens pensants ou des donneurs de leçons.
     Certains Pieds-Noirs (une très petite minorité), sans rien connaître de l'affaire, m'ont demandé (parfois avec insistance et animosité) en inversant les rôles : de faire des excuses unilatérales ; m'ont traité de malade mental ; de schizophrène ; m'ont accusé de traîner la communauté Pieds-Noirs dans la boue d'un tribunal ; de refuser un modus vivendi ; etc…
     Oui, mais voilà, c'est bien souvent cette très petite minorité qui se croit représentative des Pieds-Noirs et qui se permet de parler en son nom parce qu'elle crie plus fort que les autres. On voit très bien où nous ont mené leurs cris depuis 46 ans.

     Pour un Modus Vivendi, il faut deux parties mais quand une des deux parties refuse, continue de déverser sa haine, et profère des graves menaces, que doit-on faire ? Aller mettre ma tête au bout de leur canon ? C'est vrai que cela réglerait le problème des haineux et des biens pensants avec la satisfaction qu'ils en tireraient afin qu'ils n'aient pas à se poser les véritables questions. En vérité ce serait donner un bonus à la lâcheté et au déshonneur.

     Voyez-vous, je ne suis pas prêt à devenir un martyr ou une victime consentante mais si je dois mourir assassiné autant que ce soit sous les armes d'un ennemi affiché que sous les balles d'un "faux frère Pieds-Noirs " caché par une communauté qui n'a rien compris depuis plus de 46 ans.

     J'ai subi pendant deux ans, j'ai patienté deux ans sans déposer une seule plainte malgré tout ce que j'ai subi.
     Ils en ont profité pour continuer à déverser de la haine sur moi. Ils ont refusé la médiation et en plus maintenant ce sont des menaces directes d'une femme qui ne sait plus se maîtriser. C'est devenu encore plus dangereux.
     Là, je n'avais plus le choix, c'était presque une injonction du juge et du Procureur qui m'ont demandé de déposer une plainte contre celle qui m'a assigné devant le tribunal. Je ne pouvais faire plus que ce que j'ai fait pour calmer.

     Je sais que ce procès va servir beaucoup de monde hostile aux Pieds-Noirs; c'est vrai aussi que cette situation ne sert en principe surtout pas la communauté qui se dit Pieds-Noirs, ni le Cercle, Nicaise ou Rolando.

     Il y a une autre solution, la balle est maintenant dans le camp du Cercle avec Rolando et Nicaise. Pour ma part, j'ai toujours laissé la porte ouverte et c'est aux Pieds-Noirs de faire pression sur eux afin qu'ils entendent raison.

     Alors des gens me reprochent que les RG, le SDCE se mêlent à ce procès et qu'ils fouilleront dans " l'Organisation ". Donc pour moi les RG, le SDCE et l'OAS avec leurs pépés flingueurs qui se prennent toujours pour des cow-boys, se débrouilleront entre eux, pendant que les ennemis des Pieds-Noirs et consorts tireront les marrons du feu…. Ce sont les conséquences de la bêtise humaine.
     Par contre, moi je défends simplement ma peau et avec ce procès, je pourrai voir peut-être la fin de mon calvaire et celui de ma famille.
     Et cela ne me fait pas rire du tout.

     Le pourquoi de cette affaire.


     Mme Nicaise a une haine personnelle contre moi qui dure depuis des années et elle semble se servir du Cercle Algérianiste pour l'assouvir. Je dis elle semble car tous les adhérents et tous les Conseils d'administrations ne sont pas au courant de la réalité des faits.
     Depuis des années elle fait croire que je suis viscéralement contre le mur des disparus et contre le musée mais elle ne dit pas pourquoi.
         1) je n'ai jamais dit que j'étais contre un mur des disparus. Au contraire, je suis pour qu'il soit dans un lieu privé pour en avoir l'entière gestion et en garantir la pérennité. A t-elle dit que ce mur actuel ne tient que sur une parole d'élu et qu'au prochain changement de municipalité, il n'y aura plus de mur ou alors il y aura tous les disparus d'Algérie comme l'exige la loi. Qui se moque des familles des disparus ? ET pour quelle raisons ? Je ne rentre pas dans tous les détails qu'elle aurait dû donner aux familles et adhérents. Une fois la disparition de ce mur soit par le tribunal soit par une municipalité, qui croira qu'il sera possible d'en refaire un autre ? Non plus jamais. C'est la même chose pour les stèles qui risquent de disparaître à tout jamais. Voir Marignane.
         2) Le musée de l'Algérie Française qui disparaît sous le pseudo de Centre de Documentation de l'Algérie !! A t-on peur de l'Histoire et de l'oeuvre de nos ancêtres pour faire disparaître Algérie Française comme si elle n'a jamais existée et ainsi on fera disparaître de la mémoire ceux qui ont oeuvré pour construire un pays. Les créateurs de ce musée, les époux Brasier étaient contre un transfert dans un tel lieu car ils savaient ce qui se passerait. Quels sont les buts réels de ce transfert et de la disparition de notre mémoire. En mettant un tel "Musée" dans cet endroit, c'est tromper la confiance de tous ceux qui ont apporté leurs pierres pour la préservation de cette mémoire et qu'ils la verront disparaître petit à petit car elle sera tellement fondue dans ce centre qui échappera à tout contrôle des Pieds-Noirs. L'Algérie Française c'est 132 ans d'Histoire dont même la majorité des algériens sont fiers car maintenant ils ont un vrai pays qui s'appelle l'Algérie.
     L'Algérie a une mémoire plurielle et la part que nos ancêtres y ont laissée, qu'elle s'appelle française, européenne ou algérienne, doit être respectée en leur nom.

     En tant que Pieds-Noirs, comment peut-on accepter la symbolique du lieu de ce mur ou du musée. Une prison ! Comment peut-on mettre notre mémoire et nos morts dans l'ancienne cour des condamnés à mort où se trouvait la guillotine destinée aux assassins. Nos morts sont-ils des assassins ou des pauvres victimes d'un système qui nous a écrasé et qui continu à le faire avec de tels symboles. Le quartier, classé à haut risque. Dans le même lieu il y aura les associations de quartier, comment voit-on la cohabitation ? Sera t-elle la même que le sanctuaire de Nîmes avec son environnement.


     Ce sont des simples questions de bon sens, que je me suis posé, que j'ai posé publiquement car la dame en question ferme la porte de la discussion à tous ceux qui cherchent à comprendre ou à apporter des solutions. Des solutions simples j'en ai apporté, mais il faut du courage pour les adopter et du courage pour se mettre à la vraie tâche. Le monde Pieds-Noirs est-il prêt à le faire, maintenant j'en doute lorsque je vois qu'il faut aller devant un tribunal pour régler des histoires de famille.
     J'ai mis toute ma bonne volonté pour faire gagner la vraie cause Pieds-Noirs, celle de la mémoire, mais malheureusement je ne savais pas que je me heurtais à un système qui dure depuis plus de 60 ans et qui tend à nous faire disparaître à jamais de la mémoire de l'Histoire mondiale. Le pire ennemi du Pieds-Noirs est le Pieds-Noirs car il ne sait pas réfléchir, il se laisse facilement dominer et est prêt à suivre comme un mouton des bergers qui sont eux-mêmes manipulés ou qui ont des ambitions personnelles, bien souvent des médailles en chocolat.


     Mme Nicaise est retournée en Algérie, sa famille aussi retourne.
     Pourquoi fustige t-elle mes voyages en Algérie dans son communiqué de 2006 ?
     Mes voyages ont apporté du bonheur à tous ceux qui ont eu la joie de revoir cette Terre peut-être pour la dernière fois comme en 2006 pour mon ami Bônois Marcel Saliba dont j'ai fait ramener cette année les cendres dans le vivier de Bône qu'il a construit avec son père. Ce lieu sera marqué à jamais de son empreinte.
     Mes voyages nous permettent de découvrir notre pays que l'exil nous a privé.
     Mes voyages nous permettent de retrouver une mémoire que les Vieux Algériens transmettent à leurs enfants et petits enfants. Ce que les Pieds-Noirs ne savent pas faire avec leurs descendances.
     Mes voyages permettent d'aller se recueillir sur les tombes de nos ancêtres et de faire réparer celles-ci lorsque c'est possible directement avec des artisans sur place. Là aussi cela gêne des associations car leur fond de commerce en prend un coup.
     Mes voyages gênent toutes les associations qui organisent des voyages à des prix exorbitant et qui ne peuvent rivaliser en qualité/prix avec les miens car ils ne connaissent pas le vrai bénévolat.
    

     Pour le 13 Août 2008
     Bien évidemment je ne peux entrer dans tous les détails que je réserve pour ma défense et que je ne voulais pas qu'ils viennent sur la place publique pour éviter un massacre de la communauté devant nos vrais ennemis héréditaires. Malheureusement la date du 13 est arrivée, je ne pouvais faire autrement que de me préparer à me défendre avec toute mon énergie et toutes mes armes. Je ne me laisserai plus diffamer, traîner dans la boue et me faire assassiner sans laisser une trace dans un dossier judiciaire.
     Le destin de la communauté est entre les mains du Cercle Algérianiste, de Rolando et de Nicaise, mais surtout pas entre les miennes. Je démontrerai que je ne serai pas le responsable de la future destruction du mur, comme ce pourrait être leur véritable but au travers de ce procès !!! C'est une véritable question.

     Je comprends ceux qui reçoivent les messages de Mme Nicaise ou de M. Rolando et qui me disent ne pas comprendre l'affaire. Je peux déjà dire cela :

=====

     Qu'est-il arrivé ?
     Pour connaître tous les motifs de ce procès il faut se reporter au N° 75 de la Seybouse et à l'article "Suis-je un diffamateur ?" (À l'adresse ci-dessous)
     http://www.seybouse.info/seybouse/infos_diverses/mise_a_jour/maj75.html

     JPB a constitué un petit dossier que chacun peut consulter à cette adresse.
     http://www.seybouse.info/seybouse/infos_diverses/mise_a_jour/mur/dossier-mur.html

=====

     Je vais résumer en quelques mots l'affaire de la soit disant diffamation:

     "En juillet 2006, un article est paru sur le site "infopn". Cet article "Le mur de la Honte" était très réaliste de ce qui se passerait pour ce mur. La honte ne s'adressait nullement aux disparus mais à la conception de ce mur dans un endroit sordide. Rapidement l'auteur de cet article se rendant compte qu'il pouvait prêter à confusion l'a retiré du site. L'auteur ce n'est pas moi, JPB. (Jean Pierre Bartolini)
     A la suite d'un article paru sur le site "infopn", le cercle publiait et diffusait largement un communiqué "bartolinihonte" (ci-joint) me mettant directement en cause avec des avis faisant peser des menaces sur JPB avec toute une batterie de mots diffamant pour moi et pour ceux qui ont fait des voyages avec JPB.
     Le titre " Mur de la Honte " n'est pas de l'auteur de l'article. Il a été prononcé publiquement plusieurs fois par des adversaires sans que ceux-ci se retrouvent devant un tribunal ou fassent l'objet d'un communiqué injurieux ou inquisitorial de la part du célèbre Cercle Algérianiste. C'est plus facile de s'attaquer à un compatriote…
     Dés la diffusion du communiqué du Cercle Algérianiste que j'ai dénommé Fatwa, les premières menaces sont arrivées et ensuite les intimidations physiques et orales, ce qui m'a amené en séjour hospitalier, arrêt de travail, retraite forcée car je ne peux plus faire ce que je faisais. Voilà ce qu'un communiqué savamment dosé par le Cercle de M. Rolando et Mme Nicaise peut engendrer chez des fous qui se prennent pour des petits soldats et qui n'ont pas besoin de commanditaire pour agir, car ils n'ont rien dans la tête.
     Les concepteurs de ce communiqué (fatwa) connaissent les dangers de leurs écrits, ils ne se sont jamais excusés et pourtant ils connaissent toute la vérité. Et en plus ils continuent à dire des mensonges, à me diffamer et à me menacer.
     Pour quels véritables buts font-ils cela ?

     Au mois de mars 2008, sur un forum de discussion Pieds-Noirs, en réponse à un Monsieur qui étalait son ras le bol avec le Mur des disparus, j'ai redit que j'avais reçu cette fatwa et les conséquences. Pour cette réponse que vous aller découvrir dans le forum (dossier mur), le Cercle Algérianiste avec M. Rolando et Mme Nicaise m'ont traduit en correctionnelle pour diffamation alors que ce sont eux qui me diffament depuis deux ans.
     Je suis passé par une phase d'abattement, puis une phase d'écoeurement qui m'a fait accepté une médiation ou un conseil des sages que les "plaignants" ont refusé, mais maintenant je suis dans une phase de combat.
     Il faut savoir que je n'ai accepté cette médiation que dans intérêt de la communauté, sachant que cela ne réglerait pas tous les problèmes que je subis depuis deux ans.
     Dans cette communauté où qui se croit communauté Pieds-Noirs, il ne fait pas bon de dire des vérités et surtout quand elles sont dites trop tôt. On est de suite condamné."

     Quand les gens lisent simplement le communiqué (Dans le dossier Mur) du Cercle Algérianiste tout s'éclaire. Un communiqué qui pue la haine en mélangeant volontairement "Voyages, Mur et porteurs de valises". Tout est dit avec une profondeur de sens des mots, recouvert d'un voile menaçant. (dixit un Imam)

     En plus des gens qui se sont proposés en médiateurs, il y a beaucoup de compatriotes qui ont écrit leur désapprobation à M. Rolando et à Mme Nicaise. Ceux-ci s'entêtent à vouloir déverser leur haine en sortant de leur contexte des mots et des phrases, des textes que j'ai écrit. Ils agissent à la manière du célèbre "détail".
     Je ne sais pas s'ils en ont conscience car leur raisonnement frise l'inconscience.
     Du moins, ce que je pensais être de l'inconscience est en fait un véritable déni de responsabilité.

     L'audience au tribunal a été rapide et a été reportée au 22 septembre à 14 Heures aux motifs principaux:
         - Que l'avocat des plaignants ne s'est pas présenté.....
         - Et, le juge et le procureur m'ont demandé de déposer une plainte pour menaces et qu'elle leur soit transmise.

     J'ai fait cette déposition avec plainte pour menaces.
     J'ai joint aussi le communiqué (fatwa), la plainte en diffamation sur le communiqué (fatwa) et les menaces caractérisées à des conditions de faire une lettre d'excuses au prétexte de maladie (elle cite une personne qui me traite de schizophrène dans un autre message), sinon gare à " ses amis, anciens actifs de l'organisation, pas des colleurs d'affiches ". Sans compter sur " ses amis, filles de disparus ou bônois qui m'ont déjà mis en garde ". C'est ce qui pourrait s'appeler faire pression par menaces sur un accusé pour l'empêcher de se défendre.

     Voilà où nous en sommes par la faute de cette dame qui salit l'homme seul derrière son ordinateur parce qu'il fait des voyages en Algérie en le traitant implicitement de "porteur de valises" et qui lui-même revendique la liberté de penser et de s'exprimer autrement que par le système unique.

     Le message joint de Mme Nicaise (qui circule sur le Net) avec des menaces assez graves pour motiver ma plainte. Des menaces qui impliquent une organisation dont les opposants vont se pourlécher les babines car elles apportent de l'eau à leur moulin.
     Tout le monde doit savoir par son message de quoi est capable cette dame pour arriver à ses fins et doit lui envoyer un message la condamnant de ses propos et de ses intentions car ce sont ceux de l'extrémisme qui nous dessert.


     Et toutes les associations béni-oui-oui, qu'en pensent-elles ?
     Où sont les grandes gueules qui ne sont bons qu'à brailler comme le disait le "Grand Charlot" ?
     Où sont les "grands représentants Pieds-Noirs.", qui n'ont pas osé simplement s'exprimer sur la lettre de M. J.P. Gavino ?
     De quoi ont-ils peur ?
     Certains ont certainement pensé qu'il fallait mieux sacrifier un bonhomme qu'une association qui croit avoir pignon sur rue ?
     Il vaut mieux écraser celui qui au dire du Cercle, "ne représente rien, c'est un grain de sable". Oui, mais ce grain de sable rassemble probablement sur "sa Seybouse" bien plus de lecteurs mensuels que toutes les associations réunies et leurs éditions.


     C'est peut-être cela une des clés de l'affaire.

     Normalement tous les Pieds-Noirs devraient condamner publiquement ces menaces. Hier c'était M. J. Roseau qui a été abattu ; depuis deux ans c'est moi qui suis dans le viseur ; demain qui sera le prochain ?
     Il y a un véritable système mis en place pour faire taire ceux qui osent franchir le Mur de la pensée unique. C'est un système fait pour faire supporter à d'autres, les échecs de leur incompétence et de leurs ambitions qui se résument souvent à une médaille en chocolat.

     Depuis deux ans que je subi les menaces, les violences verbales et physiques, je n'avais jamais déposé plainte pour épargner la communauté Pieds-Noirs, mais je me suis rendu à l'évidence qu'elle n'existe pas. Si elle existait, il n'y aurait pas eu procès. La représentation de cette "communauté" aurait du se prononcer publiquement contre ce procès qui la dessert et condamner Mme Nicaise et M. Rolando. Cette représentativité doit en porter la responsabilité car elle s'est aplatie comme une carpette.
     Comment peut-on encore être adhérent du Cercle si celui-ci ne condamne pas publiquement les responsables Nicaise et Rolando qui ont fermé la porte de la médiation et tenu des propos plus que diffamant et menaçant ?
     Comment peut-on encore être adhérent d'une association, qu'elle quelle soit, si celle-ci ne condamne pas publiquement les mêmes propos et les mêmes responsables ?

     C'est pour cela que j'éprouve un écoeurement pour ce monde Pieds-Noirs (leur) dont je ne veux plus faire partie car il déshonore les vrais Pieds-Noirs Je suis d'accord avec ceux qui me disent que les éclaboussures de ces affrontements inutiles sont toujours néfastes pour nous exilés.

     Toujours serein pour le procès, je suis obligé de tenir compte des menaces en espérant que cela n'accélère pas le processus de mon élimination et que j'ai le temps d'arriver au procès car les fous sont lâchés et c'est là le plus dangereux quand ils n'arrivent plus à se maîtriser.

     Comme me l'a si bien dit mon ami Georges Bailly avec poésie qu'à son humble avis je l'ai bien cherché en me berçant de l'illusion du "peuple Pieds-Noirs ". Une communauté qui n'existe pas et que je ferai comme un autre ami, je me contenterai d'être simplement "FIER DE RESTER BÔNOIS".
     Cela personne ne pourra me le contester.

     A la demande de milliers de messages de soutien et de vœux de continuation, et pour ces raisons, la Seybouse continuera sa route où n'apparaîtront plus l'actualité Pieds-Noirs et la période guerrière de 45 à 62. Je laisse cela aux associations qui par leur "monopole de fait" sauront le faire mieux que moi dans leur pensée unique et dans leur destruction de notre véritable mémoire. Tout le monde ne se bat pas pour la même vérité.

     Avec la "Seybouse", c'est une bouffée d'air de chez nous qui nous fait du bien.

     Bien entendu, dans les semaines à venir, le site de Bône et la Seybouse seront épurés de tout ce qui touche à la période guerrière de 1945 à 1962 ; de toute l'actualité Pieds-Noirs, y compris commémorations, musée, murs des disparus, etc… ; liste des disparus dont avec mes amis Bertrand Bouret et Antoine Martinez, nous avons été les seuls à leur rendre hommage chaque jour depuis 4 ans (1) et dont nous avons décidé de fermer " L'Echo des Français d'AFN " où nous avons préservé l'esprit critique et garanti l'objectivité en donnant la parole à tous ceux qui ont bien voulu la prendre.

     Voilà tout ce que je pouvais dire en résumé et je vous remercie vous tous, majorité silencieuse, pour vos messages sans parti pris mais cherchant à comprendre la vérité.
     Dans tout ça il n'y a rien d'ubuesque ou de comique (comme me l'ont dit certains) car depuis deux ans cela a eu une grave répercussion sur ma santé, mais ne me fera pas perdre le moral et ma liberté de pensée.

     

Jean Pierre Bartolini                  
          Jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr          
 

1) 4 ans de pur bonheur dans une amitié fraternelle et un respect de la liberté de pensée de chacun.


Voici les dernières menaces d'une personne dont je vous laisse le loisir d'apprécier ses propos, mais qui se permet de me traduire en correctionnelle.

DÉBROUILLARD, PROFESSION BONOISE
BÔNE son Histoire, ses Histoires
Par Louis ARNAUD

        La Justice fut instituée à Bône, en forme de Tribunal civil, en janvier 1837, et c'est un Juge, M. Corninet-Lamotte qui eut l'honneur de l'administrer le premier.
        Ce n'est qu'au cours de l'année 1843 que le Tribunal fut doté de son premier président qui fut M. Marion, auquel succédèrent les Gazan de la Perrière, de Lajaumont, Debreuil-Paulet, Zeys, Laffite et Genty, pour ne rappeler que ceux qui ont laissé un souvenir durable dans le pays et qui firent, ensuite, des carrières des plus honorables.

        Le Tribunal civil était alors installé dans la rue Française, rue qui existe encore, et qui, partant de la Caserne d'Orléans, longe l'ancienne Sous-Préfecture, parallèlement à la rue Damrémont.
        Notre Palais de Justice, qui n'avait, certes pas, la Majesté d'un Palais, s'ouvrait sur la rue, dans l'axe même de celle-ci, face à son débouché dans la rue d'Orléans, et à la hauteur des communs de la Sous-Préfecture.

        L'immeuble est encore debout, il a été conservé presque intact, car le Musulman qui en était devenu propriétaire, et qui était Oukil judiciaire, était fier de le posséder, et de vivre parmi les fantômes et les souvenirs d'un passé où la Justice, après l'Armée, avait joué un si grand rôle dans la pacification du pays et l'adhésion d'un peuple inculte et ignorant au glorieux prestige de la France.
        On accédait à la salle d'audience par une grande cour qui servait de Pas-Perdus. Ouverte en plein ciel où quelques pieds de vigne, noueux et solides et vieux, semblent indiquer qu'elle eut autrefois une treille comme plafond

        Sur la droite de la rue Française, jouxtant le Palais de Justice et formant avec lui exactement un angle droit, il y avait un autre immeuble également élevé d'un étage dans lequel se trouvaient les services du Parquet.
        On accédait à ces services et au Cabinet du Procureur de la République par une entrée spéciale, puisque cet immeuble était absolument indépendant de l'autre.
        Des fenêtres intérieures du Parquet, le regard plongeait dans les dépendances de la prison, car celle-ci se trouvait dans une petite rue qui va de la rue Rovigo à la rue Damrémont, contournant à angle droit, l'ancienne demeure des Picon, de l'Amer Picon, qui avaient installé leurs écuries dans les locaux de l'ancienne prison.

        La petite rue s'appelait, et doit encore s'appeler, rue Félicité, joli nom pour une rue qui conduit à la prison.
        Cette rue Félicité était certainement la plus laide et la plus triste de la ville, puisqu'elle menait, d'un côté comme de l'autre, à la prison qui était juste dans l'angle droit qu'elle formait, car la rue était en équerre.

        Ce n'est qu'en 1882, que le Palais de Justice abandonna ces vieux quartiers pour venir se dresser tout à côté de l'Eglise. Justice de Dieu, Justice des hommes.


        Le chemin qui conduit au cimetière par la porte de l'Aqueduc passait entre ces deux monuments ; le Quartier de Beauséjour et Saint-Cloud-les-Plages n'étaient même pas encore envisagés comme possibilités futures, et c'est pour cela que la prison fut adossée au Tribunal. C'était semblait-il alors, le bout de la ville de ce côté là.
        Du même coup, pour bien faire, on réunit au Tribunal et à la prison, la Gendarmerie, qui, elle aussi, abandonna à son tour, l'angle de la rue d'Orléans et de la rue Française pour se tenir plus près de la Justice dont elle était un des plus précieux et des plus actifs auxiliaires.

        Le Palais de Justice n'est plus en rapport, pour la majesté des principes qu'il représente et son architecture, avec l'aspect du quartier dans lequel il est situé, ni même avec l'ensemble de la Ville.
        Il a cependant, dans cette pauvre maison qui se donne l'air d'un Palais, accompli une carrière honorable et un labeur incontestable sans que jamais la moindre atteinte ait été portée dans ses murs, à la dignité de la Justice, au cours de ses trois quarts de siècle d'existence en ces lieux.

        Hélas, que de Magistrats sont passés là et qui l'ont grandement honoré, parmi lesquels le Président Genty qui occupa son siège pendant plus de trente cinq ans.
        Leurs figures et leurs caractères, leur science juridique, leur conscience et leur souci de la Justice, tout cela est resté dans l'air comme un encens, les murs ont été imprégnés de leur âme et de leur esprit. Leurs ombres y viennent parfois rôder encore.
        La bonté, et même la bonhomie n'étaient pas exclues de leurs jugements, de leur attitude.

        Je revois, et j'entends, le brave et bon Président Meyniel qui dirigeait avec tant de tact, de sûreté, de compétence et d'à-propos, les audiences correctionnelles d'avant la guerre 1914-1918, demander à un témoin quelle était sa profession, après s'être renseigné sur ses nom, prénoms et âge. Le témoin ne répondait pas clairement, n'ayant pas de profession bien définie et il était embarrassé par l'insistance du Président, très patient, qui lui demandait de quoi il vivait enfin. Le témoin finit par dire : " Je me débrouille ", Ce que le Président traduisit au Greffier par le terme " Journalier ".

        Un second témoin de la même affaire, les mêmes questions furent naturellement posées, avant la prestation du serment, et, coïncidence curieuse, le témoin, dans las mêmes conditions que le précédent, et après les mêmes efforts du Président pour obtenir une réponse, finit par dire, lui aussi : " Je me débrouille ".
        Cette fois, le bon Président Meyniel, ne dicta plus au greffier la traduction qu'il avait précédemment adaptée à la réponse du premier témoin, il dit tout simplement : " Débrouillard, profession bônoise ".


A l'Aube de l'Algérie Française
Le Calvaire des Colons de 48
                                       Par MAXIME RASTEIL (1930)                                       N° 21

EUGÈNE FRANÇOIS
Mon ancêtre

Quoi de plus louable que de partir à la recherche de ses ancêtres !
Découvrir où et comment ils ont vécu !
La Bruyère disait : " C'est un métier que de faire un livre. "
Photo Marie-Claire Missud
J'ai voulu tenter l'expérience de mettre sur le papier après la lecture d'un livre sur "les Colons de 1848" et le fouillis de souvenirs glanés dans la famille, de raconter la vie de ce grand homme, tant par sa taille que par sa valeur morale, de ce Parisien que fut Eugène FRANÇOIS né à Meudon en 1839, mort à Bône en 1916.
Tout a commencé lors de l'établissement d'un arbre généalogique concernant le côté maternel de notre famille : arrivé à notre ancêtre : qu'avait-il fait pour qu'une "Rue" de ma jolie ville de "Bône la Coquette", porte son nom dans le quartier de la Colonne Randon ?
Tout ce que j'ai appris, j'ai voulu le faire découvrir tout simplement comme d'autres ont écrit sur nos personnalités et grandes figures Bônoises !
Pour qu'aujourd'hui, on n'oublie pas ce qui a été fait hier !...
Marie Claire Missud-Maïsto

DEUXIÈME PARTIE
1830-1848

COLONISATEURS ET SPÉCULATEURS


         Apparition combien timide, équivoque, hésitante, louche et incertaine que celle des premiers jours.
         La colonisation désirée? Faut-il la voir dans le ramassis de gens sans aveu, sans argent, sans industrie qui, dès l'annonce de la prise de la capitale de la Régence par nos troupes, viendront s'abattre des quatre coins de l'Europe sur Alger, telle une nuée de vautours ayant flairé une proie?
         " Vulgaire canaille! " écrira un officier de l'époque en parlant de ces 8.000 vagabonds qui, du Havre, où ils sollicitaient de partir pour le Canada, furent dirigés sur Marseille, et, de là, embarqués pour les sombres ruelles avoisinant le quartier Bab-Azoun.

          Un fonctionnaire civil sera non moins dur à leur sujet. " Venant de tous les pays, dira-t-il, ce misérables sans énergie, traînant après eux une foule d'enfants et de vieillards, vinrent soi-disant pour cultiver les terres. Ils n'en firent rien. On leur construisit deux villages et ce ne fut pas assez. Il aurait fallu pour ainsi dire leur préparer leurs aliments. "
         Un autre témoin constate que ces vagabonds peu recommandables devaient disparaître comme ils avaient vécu, dans la fainéantise et le besoin.
         "La fièvre, d'après lui, en décima les trois quarts, et le reste se traîna dans Alger au milieu de toutes sortes de métiers. "

          L'Intendant général Genty de Bussy leur décernera, il est vrai, le titre de "premiers colons, mais il avouera, d'autre part, que la moitié de ces indésirables n'ayant fait que e changer de misère, mourut dans des conditions lamentables, tandis que l'autre, réduite à la mendicité, devint une lourde charge publique ".
         Ceci se passait en 1830. Malgré cet insuccès notoire, plusieurs convois de colons de même provenance et de même acabit se montreront en 1832 et 1833, suscités, par certains affairistes séduits par le mirage d'un pays neuf où les terrains accaparés à vil prix à la faveur d'une législation imprécise ou d'une administration complaisante, donnaient lieu à toutes sortes de transactions scandaleuses.
         A parler franc, le mot " colonisation " était devenu synonyme de spéculation générale, tant et si bien que le 29 avril 1834, au retour des membres d'une Commission d'enquête réclamée par l'opposition, M. Dupin, président de la Chambre des Députés, fera retentir la tribune de paroles indignées `dont il n'est pas inutile de réveiller l'écho.
         " La rage de spéculation, s'écriera-t-il, a été poussée jusqu'au scandale. On a vendu des terres à Alger comme des quantités algébriques, comme à la Bourse de Paris on trafique sur le sucre, le café et les eaux-de-vie. Le territoire d'Alger appartient aujourd'hui à de gros capitalistes qui ont des numéros de loterie, qui cherchent à les placer et qui voudraient qu'une déclaration du Gouvernement vînt leur dire qu'ils ont vendu sous sa garantie, afin de faire hausser le prix de leur marchandise et, ensuite, de s'en départir. "

          Et M. Dupin complétera son réquisitoire par cette accusation précise : " Un administrateur a fait cette spéculation et voudrait faire tomber à la charge du Gouvernement le soin d'assurer ce bénéfice. "
         Etait-ce pour favoriser les turpitudes des traitants que la France de Charles X et de Louis-Philippe avait si abondamment versé le sang de ses soldats et prodigué les millions du Trésor ? Pouvait-elle continuer à couvrir de son pavillon de semblables trafics et tolérer que l'Algérie servît d'exutoire à l'écume accourue pour recueillir les premiers fruits de la conquête?
         Comme il a été dit plus haut, par commisération, deux centres, Kouba et Dély-Ibrahim, avaient été aménagés administrativement aux portes d'Alger même, pour sauver le reliquat d'une tourbe d'émigrants cosmopolites plus nuisibles que profitables à notre emprise sur le sol fraîchement occupé. Mais c'était là assurément la limite extrême de nos sacrifices dans cette voie hasardeuse,

          Il apparaît alors, en effet, aux yeux de tous, législateurs, financiers, économistes et soldats, que l'heure est venue de jeter les bases d'une colonisation qui s'inspirera avant tout de l'intérêt national pour la mise en valeur des territoires que l'Ordonnance du 22 juillet 1834 désignera sous le nom de
         Possessions françaises dans le Nord de l'Afrique.
         A la tête des dites " Possessions " on ne placera plus un Commandant en chef du Corps d'occupation, mais un Gouverneur général militaire. On instituera, en outre, sur différents points, des Commissions de Colonisation et de Peuplement.
         Et les méthodes vont succéder aux méthodes, en vue de résoudre le grand problème.
         L'histoire ne peut s'en désintéresser.


A SUIVRE       
Merci à Thérèse Sultana, et Marie-Claire Missud/Maïsto, de nous avoir transmis ce livre de Maxime Rasteil qui a mis en forme les mémoires de son arrière grand-père Eugène François.
Elle a aussi écrit un livre sur lui.
J.P. B.

LE PERROQUET & LA FAUSSE ROUSSE
Envoyé Par Jean Claude Pagano


C'est une "roussote" qui entre dans un magasin pour animaux.
     A l'entrée, elle voit un perroquet qui coûte 3 000 euros. Toute étonnée, elle demande au vendeur :
     - Pourquoi ce perroquet est-il aussi cher ?
     Le vendeur répond
     - Parce qu'il sait parler 2 langues: si on lui tire la patte droite, il parle français et si on lui tire la patte gauche, il parle anglais.
     La "roussote", stupéfaite, demande :
     - Et si on lui tire les 2 pattes ?
     Le perroquet répond :
     - Je tombe jobastre !!



 UNE VILLE ALGERIENNE
Par Renée Augier de Maintenon
BONE 1915, IMPRIMERIE CENTRALE (A VAPEUR), A.-M. MARIANI
N° 4             

UNE VILLE ALGERIENNE
Pendant la guerre
1914-1915

Notice publiée sous le patronage
Du Syndicat de la presse de l'Est Algérien

Vendu au profit de la Croix-Rouge
de l'Oeuvre des Envois aux Soldats de l'Afrique du Nord
de l'Oeuvre des Prisonniers de Guerre

<====OOO====>
Chapitre VI
Cantonnement des Zouaves
Aspect de la Ville

        En arrivant à Bône au mois d'août 1914, un voyageur, déjà familier avec notre ville, n'eût pas trouvé un changement très sensible dans sa physionomie,
        Le quartier indigène, avec ses ruelles déclives, ses étroites impasses où toute une marmaille qui piaille, joue sur le pavé gluant et se dispute les bribes du marché matinal, restait animé et grouillant.
        Sur la place d'Armes, un instant désertée, les boutiques en plein vent réédifièrent bien vite, sous la tente de toile, leurs pyramides de citrons, d'oranges, de grenades et devant la mosquée, à l'abri des ficus et des, palmiers, s'allongèrent de nouveau sur des bancs, de somnolents Arabes, chibouk aux lèvres, les yeux rêveurs.

        Dans la ville européenne, l'émotion causée par le bombardement, la crainte d'une nouvelle agression, paralysèrent, pendant quelques jours, le mouvement commercial. Les magasins, privés par la mobilisation d'une partie de leur personnel, entrouvraient à moitié leurs portes et ne vendaient plus qu'au comptant. Mais les rues restaient pleines de vie. Car si de nombreux Bônois étaient mobilisés, tous n'étaient pas encore partis. Les étrangers fournissaient, par ailleurs, un appoint sérieux à l'élément masculin.

        Sur les terrasses des cafés, des consommateurs exaltés discutaient avec feu les événements du jour, et se livraient à des calculs stratégiques ; des uniformes nombreux, regardés avec sympathie égayaient la foule. Sur la route de la gare, un incessant mouvement de voitures mettait dans le quartier une animation singulière. Cependant, dès que le soir venait, Bône prenait un aspect mélancolique; parcimonieusement éclairé, aucun bruit ne retentissait dans les rues, et ce silence me paraissait d'autant plus singulier, qu'ici, en été, comme dans tous les pays chauds, c'est surtout à la tombée du jour que l'activité est intense dans les artères de la ville. Les enfants se livrent à leurs ébats, sous l'oeil indulgent des mères qui bavardent au seuil des maisons, le peuple circule à pied, les gens cossus en voiture, tous respirant avec délices, après la chaleur lourde de la journée, la brise fraîche du soir.

        Mais, depuis le 1er août, les règlements militaires, défendant de franchir les portes de la ville après le coucher du soleil, les Bônois, quelque peu émus, restaient chez eux, les enfants même, terrifiés par la canonnade teutonne, de hardis étaient devenus poltrons ; dès que Phébus disparaissait à l'horizon, tels des oisillons apeurés ils regagnaient leurs nids trouvant désormais les trottoirs sans sécurité et sans charme.

        A l'intérieur des églises, la foule pleurait et priait ; elle pleure et prie encore, et dans un élan de ferveur renouvelée pat la douleur, suppliait Dieu d'accorder à la France le triomphe de sa juste cause, de protéger ses enfants éprouvés; de nous envoyer enfin, cette paix victorieuse qui doit faire naître dans le inonde une ère de fraternité et d'amour.

        Mais, ce fut dans notre port, surtout, que pendant les premières semaines de guerre on sentit, vraiment notre ville vivre d'une vie anormale.
        Les bateaux de commerce avaient fui ; les courriers arrivaient, très irrégulièrement ; les balancelles ne mettaient plus sur l'azur des flots leurs voiles blanches ; les barques de pêche dormaient sur le sable doré ; les filets roux ne séchaient plus sous l'éclatant soleil.
        Les quais ordinairement animés .des bruits les plus divers : hurlements des sirènes, sifflement des locomotives, grincements des treuils et des grues, cris des charretiers, chant des marins carguant leurs voiles, appels des débardeurs affairés ; toute cette vie tumultueuse se déployant dans le décor merveilleux que forme notre golfe aux lignes harmonieuses, avait disparu pour faire tristesse du silence et place à la lourde de l'abandon.

        A l'heure où j'écris ces lignes, Bône a presque repris sa physionomie d'avant la guerre. Le port a retrouvé une animation relative ; les services postaux sont à peu près rétablis ; des vapeurs de toutes nationalités - sauf celles ennemies - viennent prendre leurs chargements divers et, sur les quais, des marchandises de toutes sortes sont entassées.

        Venant de la plaine, c'est un défilé ininterrompu d'immenses chariots attelés de six, huit, et quelquefois dix boeufs, le front sous le joug, deux à deux, l'allure paresseuse, qui apportent à la ville pour y être vendues, les moissons des fermes environnantes.
        Souvent, par les beaux soirs d'été, par les clairs de lune rayonnants, les lourds véhicules arrivent lentement; de très loin on entend leur sourd roulement, le claquement sonore des fouets les appels impatients des charretiers. Arrives sur la place d'Hippone, devant chez nous, ils s'arrêtent, les boeufs se couchent sur la terre rafraîchie, les hommes, des Arabes s'étendent sur des sacs de blé, des balles de foin, d'autres, assis en cercle au pied des grévillers, causent entre eux ou chantent d'une voix de fausset d'étranges mélopées.

        Ils restent là jusqu'au matin attendant les propositions d'achats, la conclusion des marchés et, dans la lumière diffuse de l'aube, dans le grand calme de la nature assoupie, de la ville encore endormie, ce spectacle empreint d'une poésie biblique, représente si bien l'image, de l'abondance et de la paix qu'on oublie un instant l'horrible fléau qui s'est abattu sur l'Europe.

        Hélas ! bien vite l'effroyable vision se dresse ; le coeur étreint d'une angoisse indicible, on songe, devant ses riches moissons entassées, à l'autre, à la moisson humaine, magnifique et sanglante, que la mort cruelle fauche là-bas prématurément, inlassablement, sans arrêt.

        Oui ! Bône a repris sa physionomie accoutumée ; avouerai-je que nous en sommes un peu honteux, que nous nous sentons presque humiliés de continuer le traintrain de notre vie trop facile, de conserver notre confort, nos habitudes, quand, sur le front, tant de nos frères, sont exposés aux pires dangers, aux privations les plus cruelles et luttent sans relâche pour repousser l'envahisseur sauvage ?
        Mais c'est surtout en hiver que cette impression pénible nous accable, pendant cet admirable hiver de nôtre Algérie où le soleil, toujours chaud, sourit aux fleurs qui ne veulent pas mourir, où jamais la neige, ni la glace ne remplacent, par leur floraison de cristaux, les feuilles des arbres, où rien ne vient interrompre le frissonnement du palmier éternellement vert, sous la caresse de la brise.

        Toute cette nature divinement harmonieuse, éclatante d'un charme trop épanoui, semble insulter à nos douleurs présentes, et si nos yeux se laissent séduire, malgré eux, par son attrait irrésistible, nos coeurs lui gardent rancune de son impassible beauté.

*
* *

        Au mois de mars 1915, le corps expéditionnaire d'Orient fut créé. Bône eut la joie de donner l'hospitalité à cinq mille zouaves qui attendirent ici pendant plusieurs semaines le transport devant les emmener aux Dardanelles.

        Nos jeunes hôtes différaient un peu des zouaves d'avant la guerre, aux vastes culottes pourpres, aux chéchias écarlates qui fleurissaient nos rues et nos campagnes d'extravagants coquelicots. On avait transformé leur uniforme trop éclatant pour les champs de batailles : culottes étroites bleu foncé, serrées dans des molletières sombres, veste courte brodée, haute ceinture cambrant leur taille mince, chéchia voilant son éclat tapageur sous la bouse de toile ; nos petits zouaves ainsi vêtus avaient de loin l'aspect de pimpants Espagnols.

        Elle eut pendant ces quelques jours, un air belliqueux et charmant, notre ville. Joyeux aussi, car tous ces enfants allaient à la guerre, comme à'une fête, avec le rire aux dents et la chanson au coin des lèvres ; l'air résonna de fanfares guerrières, le pavé retentit du pas cadencé des bataillons en marche; les mitrailleuses crépitèrent dans le champ de Mars où quelques centaines de zouaves étaient campés. Les autres furent logés un peu partout dans des entrepôts vides, sous des hangars, dans nos écoles licenciées, les appartements, les magasins non loués leur servirent d'abri.

        Derrière chez nous, dans de vastes entrepôts inoccupés, trois cents soldats fuient installés qui vécurent là sous nos yeux, car bien vite la rue peu passante devint pour eux une succursale de leur logis et nos futurs poilus mangèrent, jouèrent, se lavèrent et se firent raser par des figaros de fortune sous le ciel clair, dans l'air léger de notre printemps délicieux.

        Dire qu'ils furent bien accueillis par nous serait peu dire; ils furent choyés, gâtés, soignés à l'envi. Les femmes du peuple se disputèrent la joie de blanchir leur linge et de le ravauder, n'acceptant pour leur peine d'autre rétribution que le sourire ému, le regard plein de gratitude de ces enfants qui n'avaient pas vingt ans.
        Gâteaux, douceurs de toutes sortes, vin généreux, fruits, tabac, cigares et cigarettes, leur furent distribués avec abondance par les généreuses Bônoises. Nos plus jolies jeunes filles tinrent à l'honneur de les fleurir.

        Je vois encore un petit zouave, aux yeux clairs pleins de malice, aux joues roses, qui, les deux mains dans ses poches, la poitrine en avant, désignant d'un regard joyeux, sa boutonnière où triomphait un œillet magnifique, criait à ses, camarades, d'une voix rieuse, un peu tremblante, d'émotion " Regardez-moi ! Eh les gars un zouzou fleuri, c'est un spectacle pas banal !
        " Oh ! Les Bônoises ! ", disaient-ils en levant les mains au ciel, sûr qu'on ne les oubliera pas ; si nous sommes blessés, c'est ici qu'on veut être soigné !

        Un jour, il était midi, nous déjeunions. Tout à coup la Marseillaise éclata, triomphante, clamée par des vois fraîches, jeunes et puissantes. Nous, nous précipitâmes à la fenêtre. Que se passait-il
        Dans la rue, nos exubérants guerriers s'agitaient, criaient, chantaient, s'embrassaient fous de bonheur. La cause de cette joie ? On venait de leur annoncer qu'ils partaient le soir même pour les Dardanelles ; et dans l'émotion heureuse que leur causait cette nouvelle, pas un d'entre eux, j'en suis sûre, ne songeait aux dangers qu'ils allaient affronter.

        La Turquie ! Le Bosphore ! Constantinople ces mots magiques évoquaient en eux une vision de rêve, un pays féerique, où la bataille serait brillante, joyeuse, comme le beau ciel qui l'éclairerait.
        Ils partirent le 21 avril ; le 5 mai nous apprenions que sur les trois cents jeunes hommes pleins de vie, dont le nom de chacun nous était maintenant connu, bien peu avaient échappé à la mort dans' ce débarquement meurtrier où tant de Français furent fauchés.

* * *
A SUIVRE

    Mes débuts dans l'enseignement :
PIRETTE 1921     
par Marthe BRIAL (née CABROL)
Trait d'Union N° 46, janvier 2000

        Fin septembre 1921 arrive ma 1ère nomination : "Vous êtes nommée à PIRETTE (Kabylie) en remplacement de Madame REBOUL nommée à DRA EL MIZAN."
        PIRETTE ? Où pouvait se trouver ce village dont je n'avais jamais entendu parler ?
        Aucun atlas ne l'indiquait ! Peut-être sur l'almanach des Postes ? Après maintes recherches nous découvrons Pirette à mi-chemin entre DRA EL MIZAN et BOGHNI. Pour s'y rendre il faut prendre à Alger le train de TIZI OUZOU, descendre à la gare d'AOMAR et là, un petit bus nous emmènera à DRA EL MIZAN. Maman m'accompagnera car mes parents sont inquiets de me voir partir seule, à 19 ans, vers une région inconnue. Je n'ai jamais voyagé si ce n'est pour me rendre à l'Ecole Normale de MILIANA.

        Nous quittons Alger vers 8 heures et arrivons vers 11 heures à AOMAR. Là, un bus nous mène par une route en lacets à DRA EL MIZAN. Nous demandons au chauffeur de nous arrêter devant un hôtel. II n'y en a qu'un ! Nous descendons, ma mère et moi, avec ma malle et nos deux valises. Nous déjeunons puis demandons à l'hôtelier comment atteindre PIRETTE ?
        II faut prendre le "Courrier" qui, quotidiennement, joint DRA EL MIZAN à BOGHNI distant de 15 kms. Mais voilà, il est midi et le "Courrier" est déjà parti ! "Y a-t-il une chambre pour nous loger ?" L'hôtel est complet car c'est jour de marché ! Si nous acceptons, nous pourrons dormir sur un matelas dans le bout du couloir ... Ça commence bien ! Où pourrions-nous aller ?... Le lendemain matin nous achetons quelques provisions et nous nous entendons avec le boulanger qui nous promet de faire déposer chaque jour du pain au café maure de Pirette.

        Nous prenons donc le fameux "Courrier" avec malle et bagages. La route descend pendant près d'une heure, enfin nous arrivons au café maure. Là, somnolent quelques clients roulés dans leurs burnous. La traverse indiquant PIRETTE est juste en face de nous. Aidées par quelques clients pour transporter nos bagages nous arrivons enfin à pieds. A la 1ère maison nous demandons où est la mairie afin de présenter ma nomination et demander les clés de l'école. Il n'y a, à PIRETTE, ni mairie, ni maire. II s'agit d'une commune mixte dépendant de l'administrateur résidant à ... DRA EL MIZAN ! Heureusement, Monsieur NORMAND le représente à PIRETTE et peut me remettre les fameuses clés ainsi que celles de la "Villa Marguerite" destinée à l'institutrice. Monsieur NORMAND est un vieil instituteur en retraite. Venu du Nord de la France attiré peut-être par l'exotisme, il vit là, en paysan avec sa femme et une jeune fille de 15 ans.

        Nous avons donc les clés et pouvons entrer dans "la villa". Des voisins, obligeants, nous aident à y entrer la malle. Nous visitons "notre maison". On y entre par une porte-fenêtre donnant sur la rue en terre caillassée. Face à nous une cuisine meublée d'une table grossière, d'une chaise, d'un placard creusé dans le mur avec plusieurs planches-étagères. Un "potager" tapissé de faïences rouges et, creusée au dessus, une vasque surmontée d'un robinet. Nous l'ouvrons mais rien ne coule. II n'y a pas l'eau à PIRETTE ! A l'aide d'un grand arrosoir posé sur la table, il faut aller en chercher dans l'oued qui coule en bas de la colline : rempli, il est difficile à porter et, quand on arrive à la maison, il s'est à moitié vidé en route ! Le "potager" est percé de deux trous carrés dans lesquels des grilles sont encastrées afin d'y faire brûler du charbon de bois pour cuire les aliments. Heureusement, maman a apporté un petit réchaud à pétrole !

        Face à la porte d'entrée, s'ouvre une autre porte qui grince en l'ouvrant. Elle donne sur un petit jardin abandonné, donnant lui même, sans clôture, sur un petit bois. A gauche du potager, adossée au mur, une soupente sur laquelle les anciens locataires entreposaient leur bois de chauffage. Une petite fenêtre donnant sur le jardin éclaire la pièce. Sur la droite une chambre meublée d'un lit à deux matelas, une armoire, une commode et ... une chaise ! Là aussi, une petite fenêtre. Sur la gauche une seconde porte donne apparemment sur une seconde chambre. Nous l'ouvrons ... Cette pièce, dont une porte donne sur l'extérieur, est lézardée profondément du sol au plafond ; l'herbe pousse abondamment sur tout le sol, la fenêtre est condamnée, la lumière provenant uniquement de la fissure ! Donc nous refermons et condamnons cette porte en mettant l'armoire devant. Dans un coin, à gauche, pend une chaîne qui communique avec une cloche sur le toit. Mr NORMAND nous dira : "Si vous êtes en danger, vous tirez la chaîne et la cloche tintera. Le garde champêtre, Mr BOURRICHA viendra à votre secours. Rassurant ? ... Nous visitons "l'école".

        C'est une classe unique. Grande salle meublée d'un bureau et de pupitres avec des bancs. Tout est noir car ce mobilier apparaît très ancien. Au mur la traditionnelle carte de France. Une bibliothèque renfermant cahiers, livres, ardoises et quelques fournitures. Le registre matricule mentionne une dizaine d'élèves.
        Le 1er octobre je me rends donc à l'école afin d'accueillir, à 8 heures, mon petit monde. Voici Odette Warlo 9 ans, Clémentine Byronte 9 ans, Marcel Normand 8 ans, sa petite soeur Andrée 4 ans, Toubal 10 ans, Hacène 9 ans, Rabah 8 ans et 2 autres petits kabyles dont j'ai oublié les noms, plus Marguerite et Mathilde filles du garde champêtre. Ces dernières, bien que kabyles portent des noms catholiques car la famille est "m'tourni". Tous sont dociles et très gentils. Ça ira bien ...

        Le 1er jeudi, avec maman, nous retournons à DRA EL MIZAN (il n'y a aucun commerce à PIRETTE) pour y faire quelques provisions : charbon de bois, pétrole (il n'y a, évidemment pas l'électricité !), riz, pâtes, etc ... Nous prenons donc le "Courrier" de 8 heures. Nous rendons visite à Madame REBOUL à qui je succède. Il se trouve que je l'ai connue à l'Ecole Normale. Elle est aujourd'hui mariée et vient d'avoir une mignonne petite fille. Elle nous invite à partager leur repas et, bien sûr, nous manquons le "Courrier" de midi ! Ma collègue nous promet de nous "dépanner". Vers 5 heures elle nous accompagne vers l'entreprise de charronnerie de ses beaux parents où nous attendons "une occasion". Celle ci se présente sous la forme d'un "carricolo" tiré par deux chevaux et conduit par un kabyle. Dans l'habitacle en grosse toile noire sont déjà installés quatre kabyles sur deux bancs face à face. Un 5ème montera près du conducteur. On nous fait place.

        Par un chemin en lacets nous voilà partis dans la montagne. Nous roulons peut-être une heure quand, tout à coup, un choc violent nous renverse les uns sur les autres. Une roue arrière est cassée ! La nuit noire est tombée, seule les étoiles ... Alors, un grand kabyle sort de sa ceinture une sorte de petit sabre à large lame. Nous n'en menons pas large ma mère et moi ! Il s'adresse à nous : "Ne craignez rien, Mesdames, si nous sommes attaqués, j'ai de quoi nous défendre !"

        Que faire ? Marchez. Et nous voilà tous partis à pieds ! Chaque fois que j'apercevais une éclaircie sur le bord de la route, je demandais : "Est-ce là, la traverse de Pirette ?" - "Il faut encore marcher. Je vous préviendrai." Et nous marchons dans la nuit ... Enfin, le grand kabyle nous dit : "Voici la traverse, vous montez tout droit et vous arriverez dans la rue. Vous ne pouvez pas vous tromper !" C'est ainsi que nous arrivâmes en pleine nuit avec nos provisions à bout de bras ! Heureuses mais tremblantes nous fermâmes la porte à clé et à tâtons allumâmes la lampe à pétrole ! Et nous comprîmes que nous étions seules, sans eau, sans électricité, sans commerces, sans amis : rien !

        Au bout de quelques jours ma mère, un peu rassurée rentre à Alger : mon père et mon jeune frère ont besoin d'elle ... Heureusement à Noël et à Pâques je rentre à Alger en vacances chez mes parents mais, dès la fin de l'année scolaire, je demande mon changement pour me rapprocher de ma famille. Je ne l'obtiens pas car; me répond l'Académie : "Il faut 2 ans au moins d'exercice dans le poste avant de faire une demande ..."

        Je recommence donc une 2ème année, toujours dans les mêmes conditions de solitude. Au cours des vacances de Pâques suivantes je me rends à l'Inspection Académique afin de renouveler ma demande. "Avez-vous eu une inspection ?" me demande le responsable. Il faut une note pour établir votre barème"... II n'y a pas eu d'inspection à PIRETTE depuis 20 ans ! J'écris donc à mon inspecteur afin de lui demander de venir me voir. Il arrive au mois de juin. En voyant où je me trouvais et dans quelles conditions je vivais il s'indigne de ce qu'une jeune fille de 19 ans ait été envoyée dans ce poste ! II me promit fermement mon changement et ... cette fois je l'obtins. Dès mon départ l'école a été fermée et tout le monde est parti. Le village doit être, aujourd'hui complètement rayé de la carte.

Marthe BRIAL     
**********

P.S.: Et, le 28 septembre 1999, Marthe BRIAL est décédée à Nîmes discrètement ... et avec elle un peu de notre HISTOIRE est morte.

BELGES AU CLAIR DE LUNE
Envoyé Par Jean Claude Pagano


Deux Belges installent leur tente dans une clairière et se couchent pour dormir.
     Quelques heures plus tard, l'un d'eux réveille l'autre et lui dit :
     - Regarde dans le ciel et dis-moi ce que tu vois.
     - Des millions d'étoiles !
     - Et qu'est-ce que ça veut dire, selon toi ?

      Le Belge réfléchit à la question un instant et dit :
     - Ben, astronomiquement parlant, cela veut dire qu'il y a des millions de galaxies et des milliards de planètes dans le vaste espace.
     Astrologiquement, cela me dit que Saturne est en Verseau.
     Pour l'heure, je dirais qu'il est quatre heures du matin.
     Théologiquement parlant, il est évident que Dieu est tout puissant et que nous sommes petits et faibles.
     Météorologiquement, il semblerait qu'il fasse beau demain.

     Après s'être fait dévisager par l'autre Belge pendant quelques minutes, il reprend :
     - Quoi, qu'est-ce que j'ai dit de mal ?
     - Pauvre con va ! Si tu vois le ciel, ça veut simplement dire qu'on s'est fait voler la tente...



ANECDOTE

N° 95. - 4e BUREAU. - No 2.168

DOMAINE PUBLIC MARITIME. - Occupation temporaire.

        Par arrêté du 24 mars 1888, le sieur Cauvin-Yvose a été autorisé à occuper temporairement une parcelle du domaine public maritime, située sur le terre-plein da port de Philippeville pour y établir une baraque destinée à servir de magasin de dépôt aux divers objets de son commerce.

        


" L'AFRIQUE ROMAINE"
L'ECOLE REPUBLICAINE : 6ème Numéro Spécial MENSUEL MAI 1957
                                         Envoyé par M. Daniel Dardenne                                       N°1
PRÉSENTATION

          Jusqu'à ce jour, aucune documentation illustrée relative à l'Histoire et à la Géographie de l'Algérie n'était mise à la disposition de nos élèves.

          De nombreuses réalisations similaires existent à l'heure présente en France mais elles ne sont pas adaptées aux besoins de nos classes d'Afrique du Nord.
          C'est cette lacune que nous tentons de combler aujourd'hui,
          Parmi les richesses des " Villes d'or " nous avons dû choisir. Du moins, avons-nous essayé de le faire avec le désir de présenter à nos enfants quelques vues essentielles sur la vie romaine. Celle série est consacrée presque exclusivement aux villes de l'Afrique romaine. Si elle a la faveur de nos camarades, nous la compléterons.
          Cependant, que la majesté de ces ruines ne fasse pas illusion. Si l'Afrique du Nord possède les vestiges antiques les mieux conservés, quatre siècles de domination romaine ont laissé peu de traces sur l'organisation de la société autochtone d'Afrique du Nord. L'Islam a tout recouvert.
          Quant à nos camarades de France, ils trouveront dans ces gravures et dans celles qui suivront un moyen de mieux comprendre et aimer cette Algérie qui, dans l'Empire romain fut déjà associée à la Gaule.
          Pour préciser davantage le sens de notre initiative, nous ajouterons qu'elle est oeuvre syndicale, travail d'équipe auquel chacun a fraternellement participé.

Alger - Octobre 1950.      


DOCUMENTATION

Richesse archéologique de l'Algérie

          On a souvent souligné que, de tous les pays de l'Occident méditerranéen, l'Afrique du Nord était sans doute celui où l'étude du passé se présentait dans les conditions les plus favorables. Mais, avant, 1830, la recherche, limitée à quelques explorations difficiles et hâtives, s'était surtout bornée à l'étude des auteurs anciens.
          Aujourd'hui au contraire, les Antiquités romaines de l'Algérie fournissent des monuments - et plus particulièrement des ensembles - absolument uniques, plus nombreux que ceux de l'Italie elle-même. Leur intérêt scientifique dépasse largement l'Afrique ; des spécialistes et savants étrangers de tous pays les étudient et prennent en considération leur extraordinaire richesse.


DIRECTION DES ANTIQUITES D'ALGERIE                  
(Note sur l'Ethnographie, la Préhistoire, l'Archéologie,                  
l'Art musulman, les Beaux-Arts en Algérie). Gouvernement Général.


Rôle civilisateur des Villes

          Qu'on juge de la surprise des Berbères lorsqu'ils pénétraient pour la première fois dans une ville romaine ! Ils passaient sous une des portes triomphales que les vainqueurs avaient élevées à l'entrée des moindres municipes, pour faire souvenir de leurs victoires : ils visitaient ces places peuplées de statues, entourées de temples ; ils jetaient un coup d'oeil sur ces thermes où l'on avait réuni toutes les commodités, tous les agréments de la vie ils s'arrêtaient pour prendre le frais sous les portiques ; ils suivaient la foule dans les théâtres, les cirques, les amphithéâtres. La surprise se changeait bientôt chez eux en admiration. Ils entrevoyaient un monde nouveau dont ils n'avaient pas soupçonné l'existence. Le souci du bien-être, le sentiment de l'élégance et de la grandeur, s'éveillaient confusément dans leur esprit. Ils devenaient, avec le temps, plus sensibles à ces plaisirs à mesure qu'ils les connaissaient mieux, et quelquefois même ils cherchaient à introduire de quelque façon dans leur village et dans leur domaine, ce qui les avait charmés ailleurs.
G. BOISSlER                  
(L'Afrique romaine)                  


Développement des Villes

          A première vue, il peut sembler étonnant qu'il y eut tant de villes dans l'Afrique romaine, pays agricole : la vie agricole nous apparaît comme impliquant essentiellement l'existence dans des fermes isolées ou dans des villages. La ferme isolée se rencontrait en Afrique, le village aussi, en tant que groupement spontané ou artificiel d'un nombre restreint d'habitations, mais une très forte partie de la population, de celle qui vivait de la terre, habitait dans les villes, et la proportion de la population urbaine allait en augmentant de génération en génération, à mesure que les villages s'agrandissaient et se transformaient en cités administrativement indépendantes.

          La plupart de ces villes apparaîtraient, aux modernes, comme des villes plutôt petites ; Carthage seule serait pour nous une grande ville, dépassant cent mille habitants, les autres villes africaines contenaient sans doute de 5. à 6.000 habitants à une trentaine de mille, les villes d'environ 10.000 formant, selon toute vraisemblance, la catégorie la plus abondamment représentée. Mais il faut se rendre compte que, petites à nos yeux, ces villes étaient pour les anciens, moins habitués que nous aux grosses agglomérations, des villes d'une bonne importance moyenne.

          Ceux qui y vivaient étaient, évidemment, en partie des commerçants et des industriels, dans la mesure où la présence de commerçants et d'industriels était nécessaire à la vie de la localité, mais c'étaient aussi des cultivateurs qui, chaque matin et chaque soir, faisaient le trajet entre la ville et leurs terres ou bien séjournaient alternativement, par périodes, à la ville et aux champs.
          En d'autres termes, la ville africaine était une ville à population paysanne, conforme à un type très répandu de nos jours dans l'Italie méridionale, en Sicile et en Andalousie.

E. ALBERTINI L'Afrique Romaine   

Le Prolétariat Berbère
des campagnes

          Au Vème siècle de Empire, Saint Augustin ayant prêché contre des hérétiques des environs d'Hippone, devait se faire accompagner d'un interprète punique.
          Ce simple détail rappelle qu'en dehors des villes, une importante masse rurale était restée étrangère à la civilisation romaine.
          Les paysans s'appelaient aussi " colons ". Tout l'équilibre de la société repose sur leur labeur. La terre est la richesse principale. L'Empereur, les Sénateurs sont de grands propriétaires terriens. D'où la préoccupation constante des Empereurs de tout mettre en oeuvre pour maintenir au travail de la terre ceux qui seraient tentés de l'abandonner.
          C'est Valentinien 1er qui écrit en 371 " Nous ne pensons pas que les colons aient la liberté de quitter le champ auquel les attachent leur condition et leur naissance... S'ils s'en éloignent et passent chez un autre, qu'ils soient ramenés, enchaînés, punis... " Le Code Justinien ajoute :
          " C'est une règle établie par une sorte de droit éternel, que les colons ne doivent point s'éloigner du sol dont les produits les entretiennent, déserter la terre: qu'ils ont une fois accepté de mettre en valeur... Ils sont considérés comme les serfs de cette terre où ils sont nés, ils n'ont pas la faculté d'aller où ils veulent, de changer de localité, leur possesseur use légalement et de la sollicitude d'un patron et de l'autorité d'un maître ".
          Ainsi donc, si le .colon n'est pas un esclave, ce n'est pas non plus un fermier libre. L'obligation qui lui est faite de ne " pas prendre femme hors du domaine ", achève de faire du " colonat " une véritable caste.
          " A travers les constitutions impériales, affirme E.F. Gautier, nous voyons, dans les derniers siècles de l'Empire romain, naître une classe sociale qui lui a survécu pendant tous les siècles du Moyen âge, celle des serfs de la glèbe ".

L'Empereur cuirassé

          C'est le geste du général haranguant ses troupes. Par dessus la tunique (T), dont l'extrémité supérieure est drapée sur les épaules, se fixait la cuirasse ajustée (C) qui s'arrêtais à la ceinture d'où pendaient les lambrequins de cuir (L) juxtaposés pour former un tablier protecteur.

L'Empereur cuirassé (Musée de Cherchell) date du début de notre ère.

* * *
A SUIVRE

RECUEIL OFFICIEL
DES ACTES DE LA PREFECTURE DE CONSTANTINE
ANNÉE 1888, 30 MAI - N°8
N°88 - 1er BUREAU. - 1197.

MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR. - Circulaire relative au mode de procéder à suivre pour le paiement des prix des pensions de jeunes aveugles ou sourds-muets à la charge des Communes.


Circulaire à MM. les Maires et Administrateurs du Département.

Constantine, le 14 mai 1888.        

                MESSIEURS,

                Je reçois de M. le Ministre de l'Intérieur la circulaire ci-après, relative au mode de procéder à suivre pour le paiement du prix des pensions de jeunes aveugles ou sourds-muets à la charge des communes, et aux prescriptions de laquelle je vous prie de vouloir bien vous conformer.

Paris, le 28 avril 1888.        

                " MONSIEUR LE PRÉFET, dans une circulaire émanant de la Direction générale de la comptabilité publique et adressée aux trésoriers-payeurs généraux sous la date du mars dernier, le département des Finances donne à ces comptables, " entre autres instructions sur des sujets divers, les suivantes " dont je crois devoir placer le texte même sous vos yeux.

                " Un certain nombre de communes entretiennent des pensionnaires ou élèves boursiers, dans let établissements nationaux de bienfaisance tels que l'institution nationale des jeunes aveugles de Paris ou l'Institution nationale des sourdes muettes de Bordeaux, par exemple. Les Receveurs des finances ont jusqu'ici prêté leur concours aux Receveurs municipaux de ces communes pour la transmission du prix de pension au Receveur de I'établissement de bienfaisance mais, quelques difficultés s'étant élevées au sujet de la manière dont cette transmission doit être effectuée, il a paru utile de consacrer et de réglementer le mode de procéder, actuellement employé dans la plupart des départements par analogie avec les dispositions de l'article 809 de l'instruction générale concernant les dépenses départementales.

                " En conséquence, le prix de pension dans un établissement national de bienfaisance à la charge d'une commune pourra à l'avenir être mandaté par le Maire au nom du Receveur de l'établissement et payable sur l'acquit provisoire du Receveur des finances de l'arrondissement en attendant la quittance du créancier réel, le Receveur municipal de cette commune versera alors les fonds au Receveur des finances, qui acquittera pour ordre le mandat. Sur la demande du Receveur des finances, le prix de la pension sera transmis en un mandat sur le Trésor par le Trésorier général à son collègue du département dans lequel est situé l'établissement de bienfaisance. Ce dernier remettra les fonds au Receveur de l'établissement en échange d'une quittance à souche qui sera renvoyée au Trésorier général du premier département et transmise par lui au Receveur municipal.

                " Cette pièce, qui représente l'acquit du créancier réel, sera aussitôt, rattachée dans la comptabilité communale au mandat acquitté précédemment pour ordre par le Receveur des finances.

                " II importe que ces dispositions soient portées à la connaissance des municipalités qui concourraient à l'entretien d'un enfant sourd-muet ou aveugle dans une des Institutions nationales de Paris, Bardeaux, Chambéry, je vous recommande de les notifier en tant que de besoin aux Maires de votre département par la voie du Recueil des Actes administratifs de la Préfecture.

                " Recevez, etc.
                " Pour le Président du Conseil, Ministre de l'Intérieur:
                " Le Directeur de l'Assistance publique,


Signé : MONOD.        

NUIT DE BLED
Envoyé par M. Marc Dalaut
Ecrit par M. Gaëtan Dalaut

Le long crépuscule s'assombrit et la brume
Estompe à l'horizon les lointains familiers
Où des silhouettes, piétons et cavaliers,
Se hâtent vers les feux que le douar allume.

La nuit, qui de senteurs sauvages se parfume,
Bruit d'étranges sons et de cris singuliers,
Les oiseaux nocturnes font vibrer les halliers
Au vol silencieux, ouaté, de leur plume.

Et dans le cimetière indigène isolé,
Là-bas sur le penchant du ravin désolé,
La lune argente toutes les pierres plates

0ù face à l'Orient, sont étendus des corps,
Et dans l'ombre souvent soudainement éclatent
Les sinistres rires de l'hyène sur les morts.



COLONISATION de L'ALGERIE
  1843                           Par ENFANTIN                      N° 36 
NOTE SUR LA COLONISATION ROMAINE
  

(Avant d'émettre, sur la colonisation romaine, une opinion aussi différente de celle qui est généralement admise, j'ai désiré avoir l'adhésion d'une autorité tout à fait compétente en pareille matière ; j'ai soumis à un membre de l'Académie des inscriptions, qui venait de visiter l'Algérie, une lettre, dans laquelle j'avais réuni les idées que j'ai développées dans l'Introduction. Le savant, auquel je m'étais adressé, m'a répondu par la note suivante, dont il a bien voulu me permettre de disposer.
Depuis lors, j'ai eu la satisfaction de voir que ces idées étaient également celles de M. bureau de la Malle, à qui j'avais communiqué mon ouvrage, en sa qualité de rapporteur de la Commission académique chargée d'examiner les travaux de la Commission scientifique. M. bureau de la Malle a confirmé pleinement cette manière d'envisager un fait aussi important de l'histoire dans un article du Journal des Débats, du 6 janvier 1843, ayant pour titre : SUR LA COLONISATION DE L'ALGÉRIE, colonisation romaine. )

        La question d'Alger est immense ; elle touche aujourd'hui à tous les intérêts du pays, à sa gloire, à sa prospérité matérielle, à son avenir. De même, l'histoire de Rome est presque tout entière dans son action sur les pays conquis par les Romains ; action lente mais irrésistible, et que nous appelons, assez improprement à mon avis, la colonisation romaine car, dans l'état ordinaire des choses, les Romains, une fois sortis de l'Italie, ne colonisaient jamais. Ils ne faisaient que de l'assimilation. Le glaive des légions commençait l'oeuvre; elle s'achevait par le temps, par les maîtres d'école, par la littérature et les arts, enfin par la naturalisation ou le droit de cité donné à pleines mains par les Empereurs. La devise des chefs militaires, comme des administrateurs, semble avoir été le fameux proverbe Romanus sedendo vincit. Mais il faudrait écrire un volume pour raconter l'histoire de cette assimilation, ou, si l'on veut absolument l'appeler ainsi, de cette colonisation romaine qui s'accomplit en Afrique durant l'espace de sept siècles; il faudrait encore écrire une vingtaine de pages pour démontrer, d'après les documents épars de tout genre qui nous restent, combien l'état des choses différait alors de ce qu'il est aujourd'hui; car depuis la conquête arabe tout a changé : langue, moeurs, sympathies, vie morale qui est mille fois au-dessus de la vie matérielle. Accablé d'affaires, je suis dans l'impossibilité d'entreprendre un travail semblable; je n'ose pas même rectifier toutes les erreurs reçues en pareille matière, ayant moi-même besoin de beaucoup d'indulgence pour les réflexions qui vont suivre.

        Selon moi, l'auteur de la lettre que j'ai lue avec le plus vif intérêt, a parfaitement raison quand il dit que jamais les Romains « n'ont transporté en Afrique, et généralement dans leurs innombrables conquêtes, la famille, si ce n'est par exception; » qu'ils n'ont « ni détruit, ni refoulé les populations vaincues, en Afrique pas plus que dans les Gaules ; qu'ils n'ont pas, comme les Anglais dans les États-Unis, porté dans les pays conquis un peuple tout nouveau de colons. » Cela est pour moi hors de doute. Cependant, je n'oserais pas dire, avec le judicieux auteur de la lettre, qu'ils ont bien plus ressemblé aux Anglais de l'Inde. Ceux-ci, sur les bords du Gange, gouvernent des peuples qui se refusent à toute fusion. Il y a différence de race, de religion, et, quant aux Hindous, différence de couleur. Mais lorsque Rome victorieuse, après la chute de Carthage, devint maîtresse de la Zeugitane et de la Byzacène; lorsque plus tard la -Numidie et la Mauritanie furent réunies à l'empire par Jules César et par Claude, ces pays étaient remplis de villes et habités par une nombreuse population agricole. L'islamisme n'avait pas encore « empêché l'herbe d'y croître. » Les anciens gouvernements ayant disparu, tout devint facile; car vaincus et vainqueurs étaient à peu près de la même race, et, de plus, les uns et les autres étaient idolâtres.

        L'indifférence a toujours été de bonne composition; et le polythéisme, tolérant de sa nature, est fort éclairé sur les intérêts positifs. On ne rencontrait donc pas chez les indigènes, comme aujourd'hui, une religion guerrière, haineuse et exclusive. Les notables des villes reçurent avec reconnaissance le droit de cité leurs enfants prirent des noms romains, eurent une éducation romaine ; la carrière des honneurs et des emplois s'ouvrit devant eux. L'exemple une fois donné, personne, en Afrique, ne résista plus à la double influence du pouvoir et d'une civilisation supérieure; l'ambition, l'intérêt, la vanité firent le reste. Dans les grandes et opulentes cités maritimes, à Siga (embouchure de la Tafna), Césarée (Cherchell), Saldæ (Bougie), Igilgilis (Gigelli), le commerce fit bientôt naître des relations suivies et des alliances de famille avec les populations déjà romanisées des Gaules et de l'Espagne ; car un autre secret de la force de Rome, de la durée et de la stabilité de son empire, c'est que la Méditerranée fut tout à elle. Sous l'Empereur Trajan, le descendant d'un soldat de Jugurtha, né lui-même à Lambèse (Tezzoute?), au pied du mont Aurasius (Djebel Auress, s'appelait peut-être Quintus Cæcilius Longinus ; il ne parlait et surtout il n'écrivait d'autre langue que la langue latine. Suivait-il la carrière militaire ? Comme les jeunes soldats ne restaient pas dans les pays où ils étaient nés, il pouvait avoir fait ses premières armes à Amida (Diarbekir), avoir commandé une escouade de cavalerie à Sabaria am Auger, non loin de Vienne en Autriche), où naquit plus tard saint Martin de Tours ; enfin s'être marié à Juliobona (Lillebonne) à une jeune Gauloise. Celle-ci descendait peut-être d'un chef massacré par les soldats de César ; mais si elle appartenait à une famille aisée, elle avait certainement le même langage, la même éducation, les mêmes sympathies patriotiques que son mari. Tous les deux étant enfants, l'un au fond de l'Afrique, l'autre sur les bords de la Seine, avaient jeûné aux ides de février (défaite et mort des Fabius), et le 6 des kalendes de mars (le Régifuge, anniversaire de la fuite de Tarquin) avait été pour tous les deux un jour de fête. En parlant de Rome, ils pouvaient dire l'un et l'autre, avec un poète national, né à Alexandrie en Egypte (Claudien, XXIVème, v. 150-159) : 1:

Hœc est, in gremium victos que sois recepit,
Matris, non domine ritu; CIVESque vocavit
Quos domuit, nexuque pio longinqua revinxit.
Hujus pacificis debemus moribus omnes,
Quod veluti patriis regiônibus utitur hospes;
Quod sedem mutare licet; Quod cernere Thulen
Lusus et horrendos quondam penetrare recessus;
Quod bibimus passim Rhodanum, potamas orontem;
Quod cuncti GENS UNA sumus.

        Je suis entré dans quelques détails concernant cette fusion complète de tant de peuples en un seul, fait unique dans l’histoire, et qui, loin d'être bien compris, a été à peine aperçu par ceux qui, depuis dix ans ont écrit sur ce qu'ils appellent la colonisation romaine en Afrique. Ils opposent toujours, comme deux peuples différents et même ennemis, les Romains et les indigènes. Mais au troisième siècle de notre ère, les Africains comme ceps de nation n'existaient plus. Il n'y avait que des Romains, à l'exception des esclaves et de quelques paysans. Lucius Septimius Severus naquit à Leptis (Lebdé), dans la régence de Tripoli. Il est fort possible que ses ancêtres, enrôlés dans les armées des Carthaginois, ou embarqués sur leurs flottes, aient combattu les légions de Scipion ; mais cinq cents ans plus tard, cette famille était devenue romaine ; elle avait été élevée, peut-être par la faveur de quelque proconsul, jusqu'à la dignité équestre. (Spartian. Vila Severi, cap. i : Majores, equites romani, ante civitatem omnibus datam.) Le jeune Africain avait fait ses études à Rome (ibid.: studiorum causâ Roman?, venit ) ; habile, brave, ambitieux, lettré (ibid.: priusquam latins grcecisque litteris imbueretur, quibus eruditissimus fuit), il devint successivement avocat du fisc, questeur en Sardaigne, sénateur, proconsul en Pannonie, général, Empereur, bien qu'il conservât toute sa vie l'accent africain ( Ibid., cap. xrx : Canons vote, sed Afrum quiddam usque ad senectutem sonans).

        Sa propre soeur, dont l'éducation parait avoir été singulièrement négligée, était malheureusement restée par trop Africaine ou provinciale, comme une campagnarde du Languedoc ou de la Bretagne dont le frère serait devenu maréchal de l'Empire; et lorsqu'elle arriva à Rome, Sévère étant déjà Empereur, les dames élégantes de la capitale devaient se moquer beaucoup d'elle (ibid., cap. XV : Quum soror sua Leptitana ad eum venisset, vix latinè loquens , ac de illa multùm Imperator erubesceret , etc. ) ; aussi eut-il hâte de renvoyer cette personne dans sa province (ibid. : Dato folio ejus lato clavo, atque ipsi muftis muneribus, redire mulierem in patriam prcecepit).

        Ainsi, au second siècle de notre ère, l'immense majorité de la population libre de la Numidie et de l'Afrique proconsulaire était romaine, non par son origine, mais par sa langue, sa littérature, ses institutions, son patriotisme. La urbs ceterna, le geniuspopuli romani comptaient au nombre de ses divinités. Qu'il y ait eu, mêlées à cette grande masse, quelques véritables colonies militaires, colonice sagatce, cela est certain ; on peut même supposer que des vétérans, se fixant dans ces établissements et cultivant des terres appartenant à l'État, y ont amené leurs femmes parlant latin comme eux, mais nées en Espagne, dans les Gaules, dans la Germanie, devenue, elle aussi, en partie romaine. Peut-être y avait-il même, dans le nombre, quelques filles ou femmes originaires de Rome ou du moins de l'Italie ; bien que cette contrée fût déjà fort dépeuplée du temps de Vespasien ; mais ces colons ne formaient certainement qu'une partie extrêmement faible de la population. Ce qui a induit en erreur plusieurs écrivains modernes, c'est le nom de colonie que portaient, au troisième siècle, presque toutes les villes un peu considérables de l'Afrique romaine. On ne s'est pas rappelé qu'alors ce nom, fort ambitionné et recherché par les municipalités provinciales, n'était plus qu'un titre d'honneur, semblable à celui de bonne ville que les Rois de France donnaient jadis aux: grandes cités du royaume.

        Au surplus, vu la perte de tous les ouvrages anciens où il était question d'une manière spéciale de l'administration de l'Afrique proconsulaire et de la Mauritanie, ce qui concerne les établissements militaires dont je viens de parler (les Colonise sagatce, toujours distinctes des Colonise togatae) est fort obscur. Les Auctores rei agrarise (Ed. cura W. Goensii, 1674) ne donnent presque aucun renseignement sur leur organisation intérieure. Nous sommes réduits aux notions très incomplètes recueillies par Heineccius, Antiquitatum syntag. ma (append.
§ 425, sqq); Heyne, Opuscula academica (tome I, p. 290-329, et tome HI, p. 79-92) ; Otto, De cedilibus coloniarum et municipiorum (p. 33). Voyez aussi M. bureau de La Malle, Recherches sur l'histoire de la partie septentrionale de l'Afrique connue sous le nom de Régence d'Alger, et sur l'administration et la colonisation de ce pays à l'époque de la domination romaine (Paris, imp. roy., 4855, in-8°).

        Sur l'assimilation opérée par les Romains, on trouve de judicieuses observations dans l'ouvrage de M. Amédée Thierry, Histoire de la Gaule sous l'administration romaine ( tome I, Paris, 1840 , in-8°). — Enfin, sur l'extinction de la population latine en Afrique, en butte aux plus horribles persécutions de la part des Arabes, il faut consulter Gibbon, Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction de M. Guizot (tom. X, p. 332).

        Je me résume. Aux personnes qui « ne poussent et ne pousseront à la colonisation française de l'Algérie, par l'importation de familles AGRICOLES, que parce que, selon elles, Rome agissait ainsi, » on peut répondre qu'il faut grandement se défier des comparaisons historiques, quand tout a changé autour de nous. L'Afrique a toujours été cultivée par les Africains. S'il fallait absolument chercher quelque analogie entre ce qui eut lieu dans ces siècles reculés et les faits qui s'accomplissent de nos jours, sous nos yeux, une critique historique éclairée comparerait plutôt l'action de Rome sur l'Afrique, ou, si l'on veut, la colonisation romaine de ce pays, à l'action que le Nord de la France exerce depuis quelques siècles sur le Roussillon, sur le Languedoc, sur la Provence.

        Ce que nous voyons aujourd'hui en France avait lieu dans l'Empire romain, seulement sur une échelle infiniment plus vaste. Pendant une grande partie du moyen âge, les provinces- que je viens de nommer eurent une langue différente et déjà fort cultivée, celle des Troubadours leurs usages différaient totalement de ceux du Nord. Leurs guerriers, tantôt sous les bannières des Rois d'Angleterre, tantôt sous celles de comtes et de ducs à peu près indépendants, combattaient sans cesse les armées des Rois de France. Le Languedoc n'a été réuni à la Couronne qu'en 1271, la Provence sous Louis XI, le Roussillon bien plus tard, en 1642. Et cependant, aujourd'hui on parle français à Toulouse, à Marseille, à Perpignan; les habitants de ces Contrées ne le cèdent à ceux du Nord ni en instruction ni en patriotisme ; ils peuvent parvenir aux plus hautes fonctions, car ils sont Français comme les autres ; ils ont la même éducation et les mêmes droits. La force matérielle et morale du pays est même dans cette idée : Quod cuncti GENS UNA sumus.

        A ceux qui croient que les Empereurs « ont rempli l'Afrique de familles de cultivateurs romains, » il faudrait demander s'ils pensent que le Gouvernement résidant à Paris « a mis en culture » une grande partie de ses possessions en Provence » par des colons venus du Nord, ou, en d'autres termes, si une grande portion de la population agricole ou vinicole de la Provence est Parisienne ou Picarde. Non, certes. Eh bien! la fusion qui a eu lieu en France s'était également opérée dans l'Empire des Césars, alors comme aujourd'hui, sans déplacement des populations agricoles. Les militaires et les fonctionnaires civils seuls voyageaient. Sous les tandis que, parmi les magistrats de Cirta et de Sitifis, on comptait des Gaulois, des Espagnols et peut-être même des Italiens. Romains, une foule d'Africains se trouvaient en Italie comme juges et comme administrateurs,

        Pour faire voir comment le génie romain, favorisé par des circonstances extraordinaires qui ne peuvent se reproduire, avait absorbé les peuples réunis sous sa domination, je n'ai cité que quelques traits saillants que j'aurais pu multiplier à l'infini. Mais en terminant cette note déjà trop longue, je ne veux nullement juger les mesures que nos généraux semblent aujourd'hui vouloir prendre en Afrique. Notre situation y est entièrement différente. Nous n'y avons plus les sujets dociles de Massinissa, ni les riches colonies phéniciennes, industrieuses, commerçantes et éclairées. Nous avons affaire à une race guerrière, dont l'éternelle inimitié est le résultat d'une croyance religieuse immuable, et chez laquelle, au sein même de la paix et de la possession la moins contestée, ne pouvant changer la religion ni faire concevoir à ces peuples d'autres lois que celles qu'elle a consacrées, nous parviendrons difficilement à associer les vainqueurs aux vaincus.

        D'après ce que j'ai vu en Afrique, c'est peut-être une brillante et philanthropique utopie que de rêver la civilisation des peuples musulmans de l'Atlas. D'ailleurs, l'islamisme est paresseux de sa nature. Peut-être faudra-t-il cultiver nous-mêmes la terre africaine et remplacer par des colons européens, au moins sur quelques points les indigènes, si la barbarie de ceux-ci, leur fanatisme et leur manière d'envisager la liberté, leur rendent trop odieuses les institutions de notre ordre social.

        Ou bien faudra-t-il coloniser en Algérie, non comme les Romains, mais comme les Russes l'ont fait, dans les royaumes jadis mahométans de Casan et d'Astracan? Comme ils vont le faire peut-être en Circassie?

        Mais heureusement je n'ai pas à me prononcer sur ces grandes et difficiles questions. J'ai dû me borner à indiquer historiquement, d'après le témoignage unanime des auteurs anciens et des monuments, la différence énorme qui a existé et qui, je le crains, existera encore pendant longtemps, entre la position des Romains en Afrique et la nôtre.

Paris, le 19 janvier 1842

FIN DU RECIT de M. ENFANTIN

Le plan «Delphine» au service des amoureux de la Coquette
Par Mme. Radia Zerrouki -02/08/2008
Envoyé par M. Kadem

          Mercredi passé et à peine réveillée, je me suis mise à la fenêtre pour contempler, comme le disait le poète maudit, cette mer qui, d’emblée, vous met le cœur à l’heure. Au loin, la ville lasse des Bônois, fiers de leur étiquette de Marseillais d’Afrique du Nord qui s’adonnent à cœur joie aux éternelles controverses, assorties d’expressions imagées jusqu’aux premières lueurs matinales, semblait se redresser tout en exerçant sur nous cet envoûtement mystique.
          C’est sous le charme de la coquette que nous accompagnons, vers 10 h, le chef de compagnie de gendarmerie de Annaba, le commandant Abdelkader Seddouk, au niveau de sa circonscription pour avoir une idée d’ensemble sur le dispositif mis en place par la gendarmerie nationale, dans le cadre du plan Delphine initié depuis 2004 spécialement pour la saison estivale.

          Dans ce cadre, le Groupement de la wilaya de Annaba s’est renforcé, en plus de son effectif, de 240 gendarmes dont deux officiers, 160 élèves gendarmes et trois groupes cynotechniques. Il s’agit, également, d’un renfort de 37 motocyclistes pour la sécurité routière et la surveillance du littoral ( 80 km de côte) par un hélicoptère et ce, pour d’un côté, la sécurité des estivants au niveau des plages et d’un autre côté, pour lutter efficacement contre les formes de criminalité dominantes dont l’atteinte aux personnes et aux biens, le trafic de drogue et le phénomène de harraga. Selon le commandant du Groupement de gendarmerie, le lieutenant-colonel Sahraoui Bahrour, un poste de gendarmerie est mis à la disposition des estivants sur chacune des 15 plages relevant de leurs secteurs de compétence au niveau des communes de Séraïdi, Chtaïbi et Annaba et ce, avec une moyenne de dix gendarmes couvrant chacune des 13 plages dépendant de Annaba et Chtaïbi et 30 autres éléments rien que pour la plage de Djenane El-Bey à Séraïdi.

          Nous avons pu découvrir dans la journée de mercredi dernier une joyeuse ambiance au niveau des plages de La Karroube, Toch, Belvédère et Aïn Aâchir où des centaines d’estivants, venant de différentes régions du pays, sont venus profiter de ces beaux lieux parfaitement animés et entourés d’hôtels et de toutes les infrastructures nécessaires pour de meilleurs vacances sur la côte bônoise qui attire de plus en plus des touristes nationaux et étrangers. Selon des citoyens rencontrés sur place, le sentiment d’être en sécurité est le premier motif pour fréquenter ces plages, notamment les efforts des gendarmes sur le terrain pour traquer efficacement les groupes d’agresseurs qui profitent de cette saison pour doubler leur activité mais qui se retrouvent le plus souvent coincés. D’ailleurs, plusieurs groupes de malfaiteurs ont été arrêtés depuis le début de la saison, dont une bande de cinq délinquants en cagoule qui agressaient leurs victimes créant une panique chez les citoyens durant ces derniers jours. Trois parmi eux sont déjà derrière les barreaux après avoir été arrêtés la semaine dernière par les gendarmes sur un axe routier. Ils étaient, selon les mêmes services, à bord d’un véhicule de marque Logan en possession de cagoules, d’armes blanches, de portables et autres objets volés aux citoyens. Deux autres sont déjà identifiés et sont activement recherchés. De son côté, la sûreté de wilaya a renforcé son effectif de 145 policiers dans le centre-ville et au niveau des trois plages du secteur urbain, à savoir la plage de Rezgui Rachid, Rizi Ammar et Sidi Salem.
          Notre dernière étape de visite des plages nous mène à Oued Boukrat, une plage merveilleuse surplombée par les montagnes de Séraïdi. Une eau transparente, peu profonde où se mêle toute la gamme d’un bleu magnanime et réconfortant. Des parasols alignés, dans une géométrie parfaite, vous souhaitent la bienvenue.

          Dès notre arrivée, le commandant Seddouk inspecte la section de gendarmerie dépêchée pour renforcer les effectifs durant cette période. L’officier chef de section lui rend compte de sa mission, en faisant montre d’enthousiasme dans l’application des obligations de sa charge. Le long de la plage et tels des métronomes, de jeunes gendarmes en tenue de plage sillonnent le secteur dans la discrétion en jetant parfois des regards attendris vers les enfants. Issus pour la plupart de l’Algérie profonde, ils doivent en ce moment penser aux leurs mais leur dévouement au métier des armes est le prix à payer. Toujours en compagnie de l’officier de gendarmerie, nous prenons une table où nous a rejoint spontanément le patron d’un petit restaurant. Issu de la région, la soixantaine, et dans un Français châtié, il a tenu à nous parler de sa terre natale qui a subi les affres du terrorisme et à faire l’éloge des services de sécurité. Pendant ce temps et dans une indifférence totale, les familles profitaient du soleil qui est passé à une vitesse supérieure pour incruster ses rayons sur notre épiderme trahi par une trop grande présence dans la monotonie des rédactions.
          Des petits barbotaient dans l’eau tout en maintenant en éveil la vigilance de leurs parents et celle des agents de la protection civile auxquels je fais un clin d’œil pour leur amabilité, et le travail remarquable qu’ils font quotidiennement et souvent dans l’anonymat. Cette région de Annaba est un vrai trésor, mais il est à noter que les collectivités locales doivent s’intéresser d’avantage à l’entretien des chemins qui mènent aux plages, au nettoyage du sable et surtout à créer des infrastructures au service des citoyens qui se plaignent à la fois de l’absence totale de l’éclairage public, de la rareté de l’eau douce et du manque flagrant de restaurants, salons de thé et d’animation dans un lieu qui devrait être un exemple du tourisme national.

Radia Zerrouki           


MON PANTHÉON DE L'ALGÉRIE FRANÇAISE
DE M. Roger BRASIER
Créateur du Musée de l'Algérie Française
Envoyé par Mme Caroline Clergeau

MARIUS DE BUZON
1879 - 1958

Peintre, pensionnaire de la Villa Abd-el-Tif (1913)
Grand Prix Artistique de l'Algérie (1923)
Chevalier de la Légion d'Honneur
" Séduit par l'Algérie, où il s'installe définitivement, il voyage en Tunisie, au Maroc, en Espagne, mais Alger, les villes sévères du M'Zab, la verdoyante Kabylie l'inspirent surtout. De Buzon crée son propre univers de légende classique qu'il imprègne d'une mélancolie délicate. Coloriste raffiné, il offre une synthèse de la vie algérienne ; des places animées, des processions de mariage, des baigneuses au bord de rivières, des femmes nues dans les hammams ou des maisons publiques, des scènes de la vie champêtre, etc...."
(Algérianiste N°24, décembre 1983.



A SUIVRE

LEDA
Envoyé par M. Marc Dalaut
Ecrit par M. Gaëtan Dalaut

Par une chaude après midi d'été, Léda
Femme de Tyndare roi fabuleux de Sparte,
Sur la berge d'un lac où croissaient jonc et sparte
Vint chercher la fraîcheur. Elle se dénuda.

Un cygne qui nageait solitaire aborda.
Au travers des buissons que du bec il essarte,
Se frayant un chemin dans l'herbe qui s'écarte
Il vint contre la reine. Emue, elle accorda,

Vibrant de volupté vague, mystérieuse,
Qu'il couvre son beau corps de son aile soyeuse.
Jupiter, - c'était lui sous ce déguisement

Qu'il avait revêtu pour séduire la reine,
Reprit tout doucement sa forme, forme humaine
Et, sans résistance, le Dieu fut son amant.



LES MOTS ECRASÉS
                                    Par R. HABBACHI                            N°18
Les, qu’y sont couchés

I-C'est bon seulement dedans la soupe, pas quan c'est qu'y s'adresse aux morts.
II- Pour appeler quèqu'un qu'on s'l'aime bien. - Beaucoup, beaucoup du temps et passé encore.
III- Lui, c'est un homme pasqu'il sauvé beaucoup du monde en mer.
IV- Comme ça, tu commences ton au re'oir. - Celles-là là qu'on a pas pu s'les z'avaler pasqu'elles se prennent pour Madame Cassis.
V- 2 à Rome. - Si que plusieurs, comme ça, t'y as au poker c'est que tu triches.
VI- Lu comme ça, ça peut ête un prénom de femme. Deux lettes perdues, les pauv'. - C'est à toi.
VII- Pour ête sûrs, y sont sûrs. -
VIII- Pour la liaison y a pas mieuss. - Va pas en mette à la pompe, malheureux, actuellement ça coûte les z'oeils de la tête.
      IX- C'est un chef. - Si que c'est seulement pour la prononciation, ça va mais si que c'est pour manger dessur une tarte, t'y as une madone de fôte d'orthographle qu'elle risque de te donner une endigestion.
      X- Deux points, c'est tout. - C'est comme ça que la vérité moi j'l'aime. - Dessur des vieux cerfiticats.

             Les, qu’y sont debout

             1- Traîner la savate.
             2- Il a même pas su s'allumer une lampe et pourtant il a vu clair. - Pour nous z'aut', ça fait qu'à même bézef.
             3- Si que tu le fais, aga bien que c'est pas ton arrêt de mort. - Par amour, la pauv', elle a venue bête à manger du foin.
             4- Comme ça, elles peuvent tromper personne.
             5- Ô bel ! y paraît qu' au pluriel, elles viennent au féminin, va comprende.
             6- Le Bon Usage agrégé. - Aga Lao et t'y as un philosophe chinois.
             7- Capitale asiatique. En plein dedans le vent.
             8- En dedans d'une vieille chanson on s'l'avait appelée Aglaé.
             9- Le frère du père et aussi çui d'la mère.
             10- Bône y se trouve à ce cardinal. - La caroube, ça qu'elle est quan c'est qu'on connaît un peu la géographie.


Solution des Mots Ecrasés N° 17
Les, qu’y sont couchés

I- Tous les mois, tu t'les z'as en dedans " La Seybouse ".
II- Y paraît qu'y sont tous riches, à saouar.
III- Tu le lis des fois dessur un CD ousqu'y a d'la musique classique.
IV- Un maboul complètement jdof. - Gravé en dedans la mémoire de la tête.
V- Du verbe aouar patos. - Deux lettes, les mêmes.
VI- Deux lettes qu'on sonne. - Prénom de Nana.
VII- Fin de participe. - Elles z'ont juste ça qu'y faut.
VIII- Possessif. - Deux oiyelles qu'y s'les z'entend le cheval, y marche. - Il a tombé de l'eau.
IX- Il est comme le 2 couché sauf qu'il est vieux, il a une aut' couleur et il est pas riche. - Artique d'à chez nous z'aut' là-bas.
      X- Ça qu'y le fait l'éventail quan tu l'agites devant le feu. - Les mêmes que le 7 couché.

             Les, qu’y sont debout

             1- Un drôle de numéro qu'en plusse, il est mouchard. - Possessif à moi
             2- Même grillée, tu peux pas t'l'affoguer.
             3- Ça, tu peux t'les affoguer. - Si que tu veux le faire, y vaut mieur que tu recules.
             4- Une lette en plusse et t'y as un ancien pys de l'Europe. - A lui ou à elle, comme tu veux. - Ferraille en formule.
             5- Distance d'à chez les z'oeils plissés. - Celles-là là qu'elles z'ont été redonnées.
             6- A chez le notaire ou au théâte. - Le marin biblique.
             7- Accord qu'il est donné au 4 debout. - En quantité et en qualité ça te fait beaucoup.
             8- j'connais que ses plumes qu'elles sont en dedans les couettes. - C'est avec ça que Cyrano y défendait son honneur et çui de son nez.
             9- Deux lettes que c'est pas des oiyelles. - A mette dessur le cheval si que tu veux le monter.
             10- Si que j'en avais beaucoup, j'te jure que c'est à Bône que j'irais le dépenser. - Ça, tu peux le réciter par cœur.


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De M. Rachid HABBACHI

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DIVERS LIENS VERS LES SITES

M. Robert Antoine et son site de STAOUELI vous annoncent la mise à jour du site au 1er septembre.
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C'est la rentrée !
Envoyé par Chantal Marques

         Madame Martine MARTINOT, (Professeur à l'Université) rappelle à son amphi que le lendemain aura lieu l'examen de rattrapage de mécanique. Elle précise à ses étudiants qu'aucune absence ne pourra être tolérée sans motif sérieux, du type accident grave, maladie ou décès d'un proche . . .
         Au fond de l'auditoire Stéphane LÉON, un jeune rigolo, demande alors :
         Et en cas de très grande fatigue pour activité sexuelle débordante ?
         Tout l'auditoire éclate de rire.
         Quand le silence est enfin rétabli, Madame Martine MARTINOT sourit à l'étudiant et lui répond doucement :
         Vous écrirez avec l'autre main.
        



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