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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD se trouve dans la page: La Seybouse,
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L'Hymne des Français d'Algérie
offert par Jean-Paul Gavino
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EDITO
La conscience vue d'en haut !
" François ", as-tu pesé ton impact lors de ton vote ? As-tu pensé à modérer tes actions républicaines et démocrates? Consultes-tu ton " Ego-comparateur " le matin en te levant ? Non ? Pas encore ? Mais alors, alors tu n'es pas un véritable citoyen François qui chaque matin lit sa devise préférée : " Liberté, Egalité, Fraternité ".
Fais ton examen de conscience et avoue, tu n'es pas en paix avec toi-même. Tu sais bien qu'en tant que " François moyen ", depuis 50 ans tu approuves à plus de 50% la politique de la majorité élue ; c'est trop, car tu approuves aussi ses méfaits et tu baisses vite les bras qui s'étaient levés pour la ola à cette politique. N'oublie pas que tu es la conscience d'en bas qui doit contrôler celle d'en haut, mais c'est celle-ci, de la haut, qui influe sur ton comportement. Tu glisses sur la pente savonneuse.
Heureusement que " Saint-Nicolas " est arrivé tel Zorro sur son cheval.
Un jour en se rasant il a consulté son " Ego-comparateur " et il a pris conscience que les expatriés d'Algérie existaient et que son métier de Politique n'était pas sans impact sur le moral et la mémoire de la Gaule. Il faut dire que cela fait au moins trente ans qu'il traverse en tout sens son pays et qu'il tâte la pensée française à défaut de tâter le cul des vaches comme son prédécesseur.
Pendant sa dernière tournée avant son élection, avec sa conscience d'en haut, il a dit " plus jamais de repentance, place à la mémoire, à la morale et au respect ", et du coup, l'expatrié a crié " Victoire, il enfonce le veau moyen ", le surnom que le gaulois Charlot 1er avait donné à ses sujets. L'expatrié a dit aussi, " nous avons trouvé un expatrié qui a de la conscience, lui au moins va nous comprendre. "
La majorité d'expatrié a suivi le troupeau de veaux.
Et puis, le 5 juillet 2007 est arrivé, l'expatrié d'Algérie a cru qu'il pouvait à Paris honorer ses morts et disparus dans la tragédie d'Oran le 5 juillet 1962.
Oui, mais voilà, la Conscience d'en Haut a consulté de nouveau son " Ego-comparateur " et en a déduit qu'il fallait interdire à Paris la commémoration de cette tragédie au nom de la mémoire barbouzienne conduite par les descendants de cette caste crée et dirigée par le maître Charlot 1er.
Dans la balance de "l'Ego-comparateur " de Saint-Nicolas, les victimes n'ont pas pesées lourd et ont été une nouvelle fois assassinées.
C'est ce qu'on appelle la Conscience vue d'en Haut, celle des charlatans ou des vendeurs de promesses.
Et toi " François moyen " que penses-tu de la Conscience vue d'en Bas, celle des gogos, des acheteurs de néant ? Cette Conscience d'en Bas qui ne réagit pas à ces mauvais coups portés à ta chère devise que tu es censé lire tous les matins et faire respecter : " Liberté, Egalité, Fraternité ". Ton indulgence et ton indifférence te perdront.
Comme disait Voltaire " les indulgences avaient ça d'épatant, que les vendeurs et les acheteurs y trouvaient également leur compte "
Et toi " François ", trouves-tu le tien dans le décompte des victimes d'Algérie ?
Et toi " Expatrié " qui a mangé la promesse en chocolat de Saint-Nicolas changé en Zozo, trouves-tu ton compte dans le décompte de tes frères assassinés ?
As-tu fait ton " Ego-Comparateur " ?
Jean Pierre Bartolini
Diobône,
A tchao.
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Le plus Précieux de tous ses Biens
est I'Amour de son État
" PRESIDENT D'AGUESSAU"
N° 7 de novembre 1950
de M. D. GIOVACCHINI Envoyé par sa fille
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Avant ce qu'ils appellent le " Progrès ", il y avait le culte de la famille et de la parole donnée, il y avait surtout l'amour de la Patrie !
Aujourd'hui il y a l'amour de la dépense, de la démagogie, du moindre effort, de l'indiscipline et pour tant de pauvres êtres l'amour de la " Russie ".
Les députés, pensent beaucoup plus à leur réélection, qu'aux malheurs de nos armées d'Indochine.
Les gouvernements, tiraillés par des médiocres rivalités de partis permettent que l'Armée soit bafouée, et que la désobéissance soit prêchée aux conscrits.
M. PLEVEN est un homme d'Etat et un patriote. Mais qu'il mette hors d'état de nuire, les DUCLOS, les MARTY, les MESSALI et autres sujets de l'anti-France, avant tout !
" ENTRE VOUS ET NOUS, DISAIT LE VIEUX CLEMENCEAU au chefs de la C. G. T., c'est UNE QUESTION DE FORCE ".
On ne refera pas la France avec des discours et les bla-bla d'une démocratie embourgeoisée et désuète.
Il faut une main de fer ! Et comme seul programme FRANCE D'ABORD !
Un bon républicain doit demander le vote de l'amnistie, la révision de la Constitution, le retour au scrutin d'arrondissement, la conscription des fortunes, et la mise hors d'état de nuire des séparatistes de toutes nuances.
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LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES (50)
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LA VALEUR DU BONOIS
Depuis main'nan quèques temps, je me rencontre et je peux même dire que j'm'aperçois que le bônois y se donne plus aucune importance. C'est pas qu'y veut pas, non, y sait pas le pauv' et si qu'y continue comme ça, y saura jamais et si que tu continues à l'entende parler comme y fait et tu lui dis rien, tu lui fais pas des remarques, il aura plus aucune valeur et ça c'est grave, diocane…tu ois je jure presque à cause la colère…Pourquoi je dis ça? j'm'esplique: depuis l'ennui des temps on s'a pris cette sale habutude de toujours dire purée de nous z'aut' à tous les coins des rues et comme y dit l'aut' c'est devenu à de bon not' tit' de noblesse mais aujourd'hui mes chers z'amis, y faut que ça change, ce tit de noblesse il a venu not' honte à tous sauf à ceux-là qu'y savent pas et moi, ceux-là là qu'y savent pas j'm'en vas les z'anstruire.
Avec le progrès, la purée en flocons…j'ai dis en flocons, ô tchoutche et pas en flacons, t'y as déjà vu d'la pomme de terre en bouteille?… Ce plat qu'y faisait not' régal quan on étaient p'tits pasque not mère elle t'écrabouillait les patates à la fourchette ou, quan elle était pressée avec le presse-purée eh ben! ce plat, y vaut plus rien, même pas une poignée des caoucaouètes ou un plat de pois-chiches au kamoun comme t'y as mangé la dernière fois à Uzès et que moi, c'est pas pour dire, je m'les mange dessur la tête de tous les galeux de beauséjour et même de saint-Cloud et esprès j'ai choisi ces quartiers à que là, les galeux y te courent pas les rues
Pour te revenir un peu à mon idée sur ça qu'y vaut le bônois et avant que j'oublie, je peux te dire une soge et une soge sérieuse, c'est que depuis que Bône elle a venu coquette, le bônois y s'est laissé aller à la dévolution que comme tout l'monde y sait, c'est le contraire d'évolution et là, tu ois que la langue patos elle est gantche à de bon pasqu'y te suffit de rattacher deux lettes ensembe et le tour il est joué, tu changes total le sens des mots. Moi, quan c'est que je me lance dedans des esplications qu'elles tiennent la route, y m'arrive des fois de la quitter cette route et de plus me retrouver dedans ça que je veux espliquer, je me retrouve des fois à Ischke, loin de mon sujet mais areusement, y a le ressort de l'esprit qu'y vient à mon secours et qu'y me remet là, devant les z'oeils, les deux droits et les deux gauches -à cause que moi, comme tout l'monde y sait, ch'uis quat' z'yeux-, le mot comme si qu'il était écrit et ce mot qu'il est plusieurs c'est, j't'le rappelle, purée de nous z'aut' que, comme j'ai déjà dit et pour pas que j'me répète il enlève toute sa valeur au bônois.
Alors moi, je m'ai trouvé le médicament ou comme y dit çui-là là qu'y sait, le remède. A partir d'aujourd'hui et de dorénavant ensembe et en accord avec la macadémie du tchapagate et à l'urne amitié bônoise, on va plus dire purée ça fait pauv' diocamisère et, pour nous redonner la valeur qu'elle est à nous z'aut', qu'elle est la not', la purée on va s'la jeter à la poubelle et dire bien fort à la cantonnade que c'est pas la femme à Cantona et à qui c'est qu'y veut l'entende en plusse: CAVIAR DE NOUS Z'AUT' et çui-là là qu'y connaît pas, comme je suis gentil, y paye le produit, je m'le prends en stage pour six mois ou plusse si qu'y faut et si que moi ça me rentrera dedans le vente, à lui, au prix qu'y va s'le payer, ça lui rentrera bessif en dedans la tête et comme ça, y saura ça que ça veut dire.
Zotche alors, c'est pas pour dire mais CAVIAR DE NOUS Z'AUT', ça fait plusse mieur, ça fait plusse riche et nous z'aut' qu'on sait ça qu'il est le poisson et ça qu'y représente pour nous z'aut, tu vas oir, on ve se coire revenus à la Caroube.
Rachid HABBACHI
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A TOUTES LES " M A R I E "
Voici un petit poème dédié à toutes les "Marie " :
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" Bonjour chère Marie,
aujourd'hui tu es la plus jolie,
et dans ton âme et ton cœur,
tout devient amitié et bonheur.
Alors, Marie dans l'amour tu nous entraînes,
Et tu enlèves en chacun toute peine,
Ton prénom reste un éternel symbole,
Tu apportes réconfort même aux plus frivoles.
Je t'en prie reste toujours en nous,
Pour veiller sur petits et grands partout,
Demeure dans ce monde parfois cruel,
Sois notre repos de l'âme éternelle.
Au revoir Marie, reste la plus belle,
Et, nous serons toujours aussi fidèles
Pour te dire et te redire tout notre amour,
" Bonne fête Marie ", avec notre foi de toujours.
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LA CIGOGNE
BÔNE son Histoire, ses Histoires Par Louis ARNAUD
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Il y avait à l'entrée du Faubourg de la Colonne Randon, trois jeux de boules.
Tous les trois étaient situés à peu près à la même distance des portes de la Ville, et un peu avant de l'agglomération formée par les premières maisons du Faubourg qui commençait au niveau du débouché de la rue Petitjean (Rue Burdeau) dans la rue de l'Edough (Rue Sadi-Carnot).
Ces grands espaces, nus et vides, car ils occupaient à eux trois une vaste superficie, étaient, entre la Ville et la Colonne, comme une sorte de zone neutre qui les séparait bien plus et bien mieux que la symbolique porte Randon, plus populairement appelée porte de la Colonne, tout court.
Ainsi, les gens de la Ville pouvaient venir faire leur partie de boules sans pour cela aller à la Colonne, où leur présence, en trop grand nombre, aurait pu heurter le sentiment par trop particulariste des habitants, jaloux de leur tranquillité et de leur indépendance de toute contingence urbaine.
De ces trois jeux de boules, deux, les plus anciens, se trouvaient sur le côté droit de la rue de l'Edough. Ils n'étaient séparés l'un de l'autre que par le commencement du tortueux chemin Pandolfo que côtoyait pendant un court instant avant d'aller passer sous son pont de pierres grises, noircies et verdies par les lichens et les mousses, l'Oued-Zaffrania que l'on n'avait pas encore enterré.
Les boulistes étaient déjà nombreux à Bône. On les voyait, de la rue, en passant, formant autant de groupes qu'il y avait de parties engagées.
Ceux qui jouaient, qui n'étaient venus là que pour goûter, ô paradoxe, un peu de repos en se fatiguant un peu plus étaient fiers de montrer leur adresse et leurs muscles, Les autres étalaient leur compétence et leur science du jeu en donnant bruyamment leurs avis sur chaque coup pointé ou lancé.
Et, tout allait finir ensuite, devant une absinthe à trois sous le verre, bien tassée et fraîche, autant que cela était possible, car la glace du Père Molière, dont l'usine n'était pas loin, était répartie avec une obligatoire parcimonie.
On buvait debout en se tenant à l'extérieur d'une petite buvette logée dans une étroite baraque pouvant tout juste, contenir le serveur et quelques bouteilles, et dont le devant s'ouvrait sur un comptoir, ou mieux sur une large étagère de voliges.
Cette baraque qui avait plutôt l'air d'une guérite de soldat était faite de planches mal jointes, vieillies sous le soleil et la pluie, sur lesquelles grimpaient de chétifs liserons bleus, mêlés de capucines orangées qui s'efforçaient à gagner le toit en bois pour essayer de le recouvrir.
La buvette était à l'entrée du terrain du jeu de boules, tout près de la rue, afin que le passant, assoiffé ou non, puisse, lui aussi, trouver à sa portée un verre de cette liqueur opaline, à la fois agréable et rude au goût, que l'on préconisait alors comme remède contre les impuretés de l'eau potable.
De ces deux jeux de boules, l'un a disparu complètement, et l'on serait bien en peine de retrouver la trace de son ancien emplacement, tant l'aspect et le comportement du quartier ont été bouleversés ; l'autre est presque entièrement recouvert par de jolis et grands immeubles qui ont fait de ce " No Man's Land " de jadis, l'un des plus élégants et des plus vivants carrefours de la Ville.
Les boulistes se sont évadés vers les fleurs et la verdure et sous les grands arbres du square Randon, où ils ont à leur disposition un joli bar avec des tables et des chaises, et de l'ombre tout autour. D'autres s'en sont allés vers le stade, où ils ont trouvé des terrains merveilleux et parfaitement aménagés, avec tout le choix désirable d'apéritifs et de boissons en vogue.
Le troisième jeu de boules avait été créé beaucoup plus tard que les deux dont il vient d'être question.
Il était presqu'en face d'eux, mais dans la rue de la Fontaine (Avenue Garibaldi). Son terrain était plus grand, et son aménagement infiniment moins rudimentaire.
Alors que les deux autres étaient innommés, celui-ci avait pris pour enseigne le nom de " Monte-Cristo ", le héros du fameux roman d'Alexandre Dumas, dont la vogue était grande à l'époque.
Buvette Monte-Christo |
Le débit de boissons était dans une vraie maison de maçonnerie, proprement peinte, contre laquelle venait s'appuyer un hangar formant salle de spectacles, avec une scène servant à des concerts ou des saynètes organisées par des artistes amateurs colonnois.
Cette salle de spectacles servait aussi, de temps à autre, à des réunions électorales, et le vaste terrain de jeux était souvent utilisé pour des fins différentes de sa destination commerciale.
Vaillant-Couturier, le célèbre leader communiste, de passage à Bône, y vint donner, certain soir, une réunion de propagande.
Il fut copieusement hué et conspué par la foule nombreuse qui, d'ailleurs, n'était venue que pour cela.
On y organisait aussi des fêtes foraines et des bals en plein air, et c'était là, que le soir de chaque mercredi des Cendres, aux accents d'une fanfare joyeuse, on venait brûler Carnaval, pantin bourré de paille et de pétards, pendu à une gigantesque potence.
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Est-ce à cause de cette pendaison annuelle et rituelle dans la clarté mouvante des flammes, et le fracas des pétards que le propriétaire de " Monte-Cristo " se pendit un beau jour ?
C'était un brave et honnête homme que ses nombreux amis ont sincèrement regretté.
Le jeu de boules " Monte-Cristo " devait être le théâtre d'un événement, unique en son genre dans les annales de notre Cité, comme on va le voir.
Certain après-midi d'été de l'année 1894, la population, qui y avait été conviée, était, en grand nombre, venue sur ce vaste terrain pour assister à l'apothéose d'un inventeur bônois, dont la presse locale et la rumeur publique chantaient les louanges, depuis quelques jours.
On était alors dans cette période qui a vraiment marqué un tournant décisif dans l'histoire de la navigation aérienne.
Clément Ader, " Père de notre Aviation ", poursuivait inlassablement ses recherches et multipliait ses expériences. Il devait, deux ans plus tard, en 1896, expérimenter, pour la première fois, un biplan propulsé par un moteur, ce qui allait enfin orienter les chercheurs vers le succès final.
En attendant la question du plus lourd que l'air préoccupait tous les savants dont l'attention était fixée sur le vol des oiseaux pour essayer de comprendre le secret du mécanisme du mouvement de leurs ailes, et de le copier.
L'Ingénieur allemand, Otto Lilienthal, qui devait se tuer au cours de la même année 1896, en effectuant sa deux millième expérience, de vol basée sur ces idées, avait écrit en 1889, un ouvrage intitulé " Le vol des oiseaux base de l'aviation ".
L'inventeur bônois, qui avait nom Turlin, et qui appartenait au personnel des ateliers des Chemins de fer Bône-Guelma, s'était, sans doute, inspiré des théories de Lilienthal. Il avait construit un appareil qu'il avait appelé " La Cigogne ".
Ces oiseaux migrateurs sont très nombreux dans nos régions où ils sont vénérés par les indigènes du pays, et Turlin avait pu, par conséquent observer à son aise leur vol et en retenir les caractéristiques nécessaires à la réalisation de son projet.
La forme de la machine, qu'il avait entièrement construite lui-même, rappelait d'assez loin, sans doute, l'aspect de ces grands échassiers, destructeurs de serpents et de rats, mais suffisamment, tout de même, pour justifier le nom qui lui avait été donné sur son créateur.
Donc, tout était prêt, ce jour-là, pour l'envol inaugural de la fameuse " Cigogne " dont on parlait tant en ville. Le grand oiseau monté sur la haute armature de fer représentant ses grandes pattes, était au milieu de la foule impatiente. Turlin installé à son poste de commandes, entre les deux ailes, s'apprêtait à les mettre en mouvement, lorsqu'un personnage, à l'allure imposante et au visage cireux et sévère, encadré par une barbe noire, du genre de celle du Président Sadi-Carnot, qui venait d'être assassiné à Lyon, s'avança vers l'inventeur, et, lui donnant une vigoureuse poignée de main, lui dit d'une voix forte, énergique et solennelle, tout à la fois : " Bon voyage, M. Turlin ".
C'était M. Louis Vernin, rédacteur en chef du journal " la Démocratie Algérienne " qui devait, plus tard, devenir sous-préfet de Calvi, puis entreposeur des tabacs à Nice.
Ce " Bon voyage " de Louis Vernin n'eut pas l'effet stimulateur qu'avait certainement voulu lui conférer le grave et austère journaliste bônois, car " la Cigogne " ne fit que quelques embardées et ne parcourut que quelques mètres, en ne s'élevant que par intermittence, et de très peu au-dessus du sol.
Si la foule dut retenir à regret les clameurs d'enthousiasme dont elle avait décidé de saluer le succès de Turlin, elle n'en fut pas, pour cela, dépitée ou déçue.
" La Cigogne " avait répondu aux commandes de son inventeur elle n'était pas demeurée inerte. C'était donc que le principe créateur avait, tout de même, du bon et qu'il suffirait d'une mise au point nouvelle pour obtenir le résultat rêvé.
C'est sur cette conclusion consolante et pleine de philosophie, que se termina cet après-midi d'été de 1894.
Si il y eut jamais, ultérieurement, une mise au point, ce fut certainement une mise au point mort, car jamais plus on n'entendit parler de " La Cigogne ", non plus que de Turlin, qui, d'ailleurs, fut muté à Tunis par son Administration, non pas à cause de la conduite récalcitrante de sa machine volante, mais pour un avancement en grade. Le jeu de boules " Monte-Cristo ", lui aussi, a totalement disparu.
C'est sur son emplacement qu'a été ouvert le Boulevard Georges Clemenceau, et qu'ont été édifiés les immeubles qui encadrent le départ de cette importante et magnifique artère à sa jonction avec l'Avenue Garibaldi, parmi lesquels se trouve le cinéma " Olympia ".
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Le temps des souvenirs d'autrefois.
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Mon grand-père Vincent Gabriel PÊPE Alias l'Africain ou l'Afrique.
A propos de quelques anecdotes et aventures familiales véridiques.
Histoire de vautours.
Mon grand-père maternel Vincent PÊPE était natif de l'île de Ventotène dans l'archipel des îles Pontines (Province Latina), situé à 25 miles à l'ouest des côtes du Golfe de Gaète. Il était né en juillet 1880 d'un père qui exerçait la profession de marin pêcheur et de corailleur, dont les ancêtres s'étaient installés sur cette petite île vers 1790. La vie était rude et misérable à Ventotène, c'est pourquoi vers 1890 la famille émigra à Bône en Algérie où déjà devaient se trouver quelques compatriotes, mais aussi de la famille et en particulier des cousins. Vincent qui avait 10 ans fréquenta très peu l'école, tout juste pour apprendre les rudiments de la lecture et écrire son nom de famille. Il devait surtout passer son temps à courir sur les quais et suivre Aniello son père qui exerçait le métier de la pêche sur son petit bateau. Là, il devait apprendre sa jeunesse durant, toutes les ficelles que lui enseignaient son père, afin qu'il puisse à son tour devenir autonome et gagner honnêtement sa vie en tirant toutes ses ressources de la mer nourricière.
Enfin devenu adulte, les fruits de son travail devaient alors lui permettre d'acquérir un bateau de pêche voile moteur, qu'il baptisa bien naturellement " la Sainte Candide ", en souvenir de la sainte patronne de son île natale… C'est à l'âge de 29 ans qu'il convola en justes noces avec Mlle Pétronille CELANO, une émigrée sicilienne de 21 ans qui lui donna 4 enfants ( 2 garçons et 2 filles ) et avec laquelle il passa toute sa vie. Il devait décéder en juillet 1961 à La Calle où il s'était retiré en 1938, pour une retraite à vraie dire bien méritée.
Pour en venir à l'histoire que ma grand-mère m'a un jour contée, je dois dire que mon grand-père Vincent Pêpe alias l'Africain, devait passer le plus clair de son temps sur son bateau, pour s'adonner à la pratique de la pêche dans le beau golfe de Bône. Cette activité vitale était immuable dans son déroulement et l'homme connaissait parfaitement et son métier, et tous les sites de pêche qu'il fréquentait depuis son plus jeune âge. Par conséquent tous les jours et de grand matin il prenait la mer en direction du cap de garde, pour ratisser au passage avec ses lignes les fonds très poissonneux de son vaste golfe.
Un matin d'été alors que le soleil déjà haut sur l'horizon, commençait à darder la nature environnante de ses rayons brûlants, Vincent, la pêche finie, devait comme tous les jours s'apprêter à rentrer au port. Quand soudain ! Son attention fut mise en éveil par un bruit feutré qui venait des airs, alors que dans le même temps une ombre très inquiétante se refléta à la surface de la mer. Saisi tout à coup d'inquiétude il leva alors les yeux vers le ciel pour apercevoir avec stupeur, un énorme volatile qui tournait à faible altitude juste au-dessus du bateau. Présageant un danger imminent et voulant se mettre à l'abri d'une éventuelle attaque de l'oiseau, l'Africain devait bondir précipitamment vers la proue de son canot, pour s'en aller chercher refuge sous le pont avant, en tirant vivement le panneau de l'écoutille sur sa tête. Dans le clair-obscur de cette modeste cale il prêta alors une oreille des plus attentives, pour tenter de saisir tous les bruits venus du dehors. Mais malgré le temps qui lentement s'écoulait, seul le clapotis continu des flots sur la coque de la barque, devait venir briser la monotonie et le silence angoissant des lieux. Au bout d'un moment qui lui parut bien long, il décida de jeter subrepticement un œil au dehors. A l'instant même où il commençait à soulever le panneau de l'écoutille, il entendit un grand plouf dans la mer environnante, suivi d'une gerbe d'eau qui retomba en averse sur le pont du petit navire : l'oiseau venait de tomber dans les flots et pour l'heure il se débattait désespérément pour ne pas sombrer.
Vincent qui s'était alors vivement éjecté de son refuge, regardait maintenant la scène avec beaucoup d'attention et de curiosité : le pauvre oiseau était en train de se noyer ! De le voir ainsi piteusement patauger toutes ailes déployées, Vincent fut soudain pris par un sentiment de commisération pour l'animal, d'autant que la pauvre bête paraissant bien épuisée et manifestement à bout de force. Alors il décida impromptu de repêcher l'oiseau, qui pour l'heure avait pratiquement perdu connaissance. Il le hissa péniblement sur le pont pour faire le constat que l'oiseau en question, était un énorme vautour parfaitement muni de serres inquiétantes et d'un sinistre bec crochu. Mais l'animal restait somnolent et sans aucune réaction d'agressivité, ce qui rassura mon grand-père et lui fit prendre la courageuse décision de le ramener jusqu'au port - ce que fut fait sur le champ. Je passe sur l'arrivée à quai ainsi que la surprise des promeneurs et de l'émoi des gens de mer qui se trouvaient là, compte tenu du spectacle insolite de ce vautour recroquevillé piteusement sur le pont avant de la Sainte Candide.
Mais la question qui dés lors se posait : " que faire de l'énorme oiseau de proie ? " Il était bien évident que pris d'une soudaine compassion, mon grand-père ne pouvait laisser l'animal se noyer sous ses yeux, d'où l'explication du laborieux sauvetage de l'infortuné volatile. Mais ensuite et après que faire de lui ? À une époque où la société protectrice des animaux n'existait pas encore en Algérie.
J'ai toujours été convaincu que l'Africain avait déjà bâti dans sa tête, une originale petite idée quant à l'avenir du grand rapace : le faire empailler ! Puisque les animaux empaillés étaient très à la mode dans le pays, Vincent avait tout naturellement pensé confier l'oiseau aux mains d'un taxidermiste, qui pourrait se charger de l'opération de rempaillage et ainsi traiter l'animal pour lui donner une apparence plus que vraie... Naïvement mon grand-père pensait que se faisant et en plus du souvenir de son exploit maritime, le majestueux vautour empaillé viendrait joliment décorer son humble logis, qui, il faut le dire, comportait au 1er étage d'un immeuble vieillot : 1 pièce + 1 alcôve + 1 petite cuisine, dans lequel étaient hébergés : une épouse et 4 enfants déjà grands. Mais pour l'heure, il était surtout indispensable de transporter l'oiseau jusqu'au domicile, ce qui ne devait pas en l'espèce poser de problèmes particuliers. En effet plusieurs de ses collègues et amis pêcheurs se proposèrent de lui prêter main forte et c'est ainsi que le grand rapace qui fort heureusement était dans un état d'extrême faiblesse, fut véhiculé à bout de bras du port au domicile de Vincent - distante de 2 Km environ. - ce qui fut fait sur le champ. Dans cet équipage chacun des hommes tenait rigoureusement sa place dans le cortège : les uns, le bout de chaque aile, les autres, le cou et la queue de l'animal… ce qui faisait dire à mon grand-père que les ailes déployées de l'oiseau, dépassaient presque la largeur de la route - soit à l'époque près de 3,5 mètres d'envergure.
Durant le trajet du rapace, je laisse imaginer le spectacle insolite que devaient découvrir les promeneurs et passants des lieux ! Car jamais dans la grande et coquette cité bônoise on avait aperçu un tel animal à plumes aussi important, ce qui fut par ailleurs sérieusement confirmé par tous les anciens du pays… Bref, arrivé enfin à bon port, dans un immeuble mis aussitôt en effervescence par l'arrivée d'un équipage inattendu : les enfants, surpris criaient et sautaient de joie, certains locataires apeurés, observaient la scène derrière leurs volets à claire-voie qu'ils s'étaient empressés de tirer à la vue du rapace, dans le souci évident d'une saine prudence bien compréhensive au demeurant… Quant à ma grand-mère sicilienne, elle devait surtout manifester vertement sa mauvaise humeur, devant l'initiative de son cher époux qu'elle trouvait à vraie dire bien malheureuse. Cependant, je soupçonne qu'elle éprouva alors une certaine fierté à l'égard de Vincent, lequel, pour l'heure et au regard de tous, faisait incontestablement figure de héros et star de la journée.
Aidé de ses amis et de quelques-uns de ses voisins, mon grand-père ligota solidement le rapace à l'aide d'une corde, pour enfin l'immobiliser aux barreaux du lit conjugal. Le pauvre vautour qui était en proie à un réel épuisement, avait semble-il perdu dans sa triste aventure toutes les forces vives qui faisaient sa noblesse d'antan. De ce fait il devait rapidement apitoyer Pétronille ma grand-mère, qui ne trouva pas mieux de jeter à l'oiseau quelques reliefs de côtelettes de mouton, que l'animal goba prestement et sur-le-champ… Manifestement le rapace n'avait rien mangé depuis longtemps, ce qui pourrait expliquer son état d'extrême épuisement mais pas seulement ! Car il semble bien que l'oiseau venait de franchir la Méditerranée, peut-être bien en provenance de la chaîne des Pyrénées, où les vautours ont traditionnellement leurs aires habituelles ? Exténué par l'effort fourni au cours de son voyage et surtout avec un estomac complètement vide, il s'est trouvé qu'arrivé enfin en vue des côtes d'Algérie, le rapace qui n'en pouvait vraiment plus devait tenter un atterrissage manqué sur le bateau de Vincent l'africain, pour tomber lamentablement dans les flots à proximité du canot…
Mais revenons à Pétronille qui pour épater la galerie, continuait consciencieusement à nourrir le vautour qui semble-t-il avait repris du poil de la bête, à la grande satisfaction de Vincent qui pensait avec une logique bien à lui, qu'il serait plus facile à l'empailleur d'opérer sur un animal en bonne santé… Mais alors que tout baignait dans le parfait bonheur au sein de la maisonnée, il devait se produire un incident qui aurait pu avoir des conséquences bien fâcheuses. Que je m'explique ! J'ai indiqué plus haut dans quel état de faiblesse était alors le vautour, lors de son arrivée en fanfare dans la maison puis au sein du logis familial. Cependant la mansuétude de Pétronille était dirons-nous une arme terrible et à double tranchant, puisque très rapidement rassasié par la grande générosité de ma grand-mère, le vautour gavé de viande et d'os de mouton prit rapidement des forces et commença à se débattre vigoureusement pour en définitive se libérer de ses liens. On assista alors à la fuite précipité de tous les ceux qui étaient présents dans la pièce y compris et d'abord Antoine le fiancé "courageux" de ma tante Philomène sœur cadette de ma mère, qui pourtant était un costaud dans la fleur de l'âge et qui ne trouva pas mieux de courir vers l'extérieur pour aller s'enfermer dans les WC communs de la coursive. Quel courage ! La chambre était à présent vide de monde et par précaution la porte de communication bien fermée sur l'animal. Dans la pièce l'oiseau faisait un tapage étourdissant, bousculant lit et objets meublants avec un épouvantable fracas. : C'était la catastrophe pour tout le monde et peut-être même l'apocalypse pour certains, qui n'arrêtaient pas de trembler et d'être tout verts de frayeur.
Il fallait manifestement faire quelque chose pour se sortir de cet imbroglio insurmontable, puisque la seule pièce de la maison était soudain devenue une horrible cage aux fauves. L'Afrique qui était ancien combattant et blessé de guerre dans les tranchées de Verdun en 1914 / 1918, disait toujours très honnêtement qu'il n'était pas un homme très courageux. Mais ce jour-là et aux yeux de tous il devait prouver le contraire à toute l'assistance : armé d'une grosse et solide barre de fer, il s'introduisit lentement mais fermement dans la pièce en question pour surgir brusquement dans le dos du vautour et lui asséner plusieurs coups mortels sur le crâne, qui firent passer le pauvre rapace de la vie à trépas. Bien heureusement d'ailleurs, car le vautour venait de se libérer après avoir rompu ses liens et tordu proprement les barreaux du lit qui l'immobilisaient.
Désormais on ne parla plus de faire naturaliser le rapace, mais plutôt de la façon la plus convenable de se débarrasser de la dépouille du pauvre volatile. Mon grand-père l'emporta le lendemain matin sur son bateau, pour le jeter à la mer convenablement lesté au milieu du golfe de Bône, à l'endroit même où la veille il l'avait repêché.
Mais l'histoire n'est pas terminée, puisque dés le jour suivant les journaux locaux firent gorges chaudes de l'affaire, en relatant abondamment l'événement de la veille et surtout en faisant l'éloge du remarquable courage du dénommé Vincent Pêpe alias l'africain, attaqué sur son navire par un terrible vautour dans les alentours du cap de Garde. Mais cependant, l'article qui relatait l'incident et qui faisait de Vincent la star du jour, se poursuivait par quantité de congratulations à l'endroit de deux autres personnages, dont les journaux ne tarissaient pas d'éloges puisque le même jour et au même moment, faisant preuve d'un courage exemplaire doublé d'un extraordinaire sang-froid, ils avaient également affronté les violentes attaques d'un féroce vautour quelque part du côté des plages de la grande cité bônoise.
Que s'était-il donc passé ?
Ce jour-là vers midi deux braves bônois prenaient béatement l'apéritif, bien installés sur la terrasse d'un petit bistrot des bords de mer. Entre deux verres de blanche Anisette accompagnés de kémia, ils devisaient consciencieusement tout en vivant heureux le temps qui passait en prêtant leurs visages aux caresses du soleil et de la brise marine. Soudain ! Une ombre inquiétante venue du ciel devait se profiler sur la terrasse du café, immédiatement suivie par l'atterrissage bruyant d'un énorme oiseau tout près des consommateurs. Un vent de panique souffla alors parmi l'assistance et le grand rapace tel un pantin désarticulé investit les lieux en sautillant gauchement sur ses pattes. Compte tenu de la situation présente il est certain que frayeur aidant, la plupart des clients s'étaient enfuis à toutes jambes hors de l'établissement, pour se mettre à l'abri et échapper à ce danger venu des airs. Cependant il se trouva tout de même parmi eux deux hommes dirons-nous un peu plus courageux, pour affronter avec beaucoup de vaillance et de témérité le redoutable vautour : se saisissant fermement d'une chaise métallique ils devaient rapidement venir à bout du rapace, par quelques coups bien appuyés sur le crâne du pauvre animal, qui comme son infortuné coreligionnaire devait passer de la vie à trépas.
Voilà comment autrefois, là-bas, à Bône en Algérie, on fabriquait parfois les héros du jour : en assommant par exemple deux pauvres vautours égarés, qui avaient assurément le ventre bien creux et qui étaient manifestement épuisés par un long voyage au-dessus de la mer.
On pourrait crier au meurtre et s'insurger en avançant fermement, qu'on aurait pu agir d'une autre façon envers les pauvres rapaces ! Somme toute ce couple de vautours n'en voulait à personne, puisque, frappés d'épuisement, l'un, tomba à la mer tout près du bateau de mon grand-père, alors que l'autre animal, se laissa tomber de fatigue sur la terrasse d'un bistrot des bords de mer, pratiquement dans le même secteur que celui de son alter- ego.
Alors que dire et quoi penser ? !
A la décharge des intéressés en question que je qualifierai gentiment de héros sans panache, je dois dire que cette nouvelle qui s'est déroulée autour des années 1920, doit être ramenée dans le contexte particulier de l'époque. Qui pouvait alors se targuer d'avoir aperçu une fois seulement, un vautour survolant la ville où la campagne bônoise alentours ? Certains avaient peut-être acquis quelques maigres connaissances sur l'existence du rapace et de quelques animaux sauvages en général, probablement dans la lecture et les gravures naïves de quelques rares livres de l'époque, ou peut-être au cours d'une séance exceptionnelle des premiers cinématographes ? Rappelons-nous les célèbres chasseurs de lions, tigres, éléphants et autres… qui, pour exhiber fièrement leurs trophées, se livraient gratuitement et pour le sport de plein air, au massacre de ces animaux dits sauvages avec l'admiration d'un public du moins complaisant sinon bien naïf ! Comme je l'ai plus haut indiqué, il faut savoir que la société protectrice des animaux et les structures d'accueil pour les animaux blessés ou abandonnés n'existaient pas encore. Par ailleurs, à la différence d'Alger qui avait la chance de posséder son jardin d'essais, la grande cité bônoise n'a jamais eu de jardin zoologique pour montrer de tels animaux à ses habitants et par cela même les instruire sur la question, ce qui aurait eu en n'en pas douter un effet bénéfique sur leur comportement - à l'égard des bêtes en général et des vautours en particulier !
Que dire ? Pour conclure cette longue évocation.
Sinon que ceci expliquant cela sur le meurtre sans préméditation de deux malheureux vautours, qu'il faut considérer comme un acte causé par cette ignorance qui affectait gravement les gens de l'époque. Aujourd'hui, il me reste de cette chronique familiale bien ancienne le souvenir ému qui s'y rattache et que j'ai voulu raconter à la ronde pour parler d'un âge pourtant pas si lointain, où les façons de faire et de penser des gens simples en particulier étaient peut-être différentes, mais, où le respect des valeurs de ce monde, prenaient alors toute sa pleine signification : les hommes des temps jadis étaient tout simplement des hommes, qui ne faisaient que vivre alors avec les croyances et traditions de leur temps - et voilà tout !
Jean-Claude PUGLISI -
de La Calle bastion de France.
( Giens en presqu'île - Mars 2005 )
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MOTS POLITIQUES
Envoyé par Mme. Suzy Mons
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"Ségolène Royal n'est pas maladroite, elle est mal à gauche." (R. Bachelot)
"Quand le moment est venu, l'heure est arrivée." (Raymond Barre)
"Même en avion, nous serons tous dans le même bateau." (Jacques Toubon)
"La droite et la gauche, ce n'est pas la même chose." (Pierre Mauroy)
"Voici que s'avance l'immobilisme et, nous ne savons pas comment l'arrêter". (Edgar Faure)
"Saint Louis rendait la justice sous un chêne. Pierre Arpaillange la rend comme un gland." (André Santini)
"Les socialistes aiment tellement les pauvres qu'ils en fabriquent." (Jacques Godfrain)
"Je me demande si l'on n'en a pas trop fait pour les obsèques de François Mitterrand. Je ne me souviens pas qu'on en ait fait autant pour Giscard." (André Santini)
"La meilleure façon de résoudre le chômage, c'est de travailler." (Raymond Barre)
"Il est plus facile de céder son siège à une femme dans l'autobus qu'à l'Assemblée nationale." (Laurent Fabius)
"Villepin fait tout, je fais le reste." (Renaud Muselier)
"Cette semaine, le gouvernement fait un sans faute ; il est vrai que nous ne sommes que mardi." (François Goulard)
"Il doit bien rester un angle de tir pour la paix." (Bernard Kouchner)
"Mamère Noël est une ordure." (Michel Charasse)
"La moitié du nuage d'ozone qui sévit dans la région parisienne est d'importation anglaise et allemande." (Roselyne Bachelot)
"C'est l'union d'un postier et d'une timbrée." (Dominique Strauss-Kahn, à propos de l'alliance LO-LCR)
"A mon âge, l'immortalité est devenue une valeur-refuge." (Valéry Giscard d'Estaing, reçu à l'Académie Française)
"C'est un texte facilement lisible, limpide et assez joliment écrit : je le dis d'autant plus aisément que c'est moi qui l'ai écrit." (Valéry Giscard d'Estaing au sujet du projet de Constitution Européenne)
"C'est une bonne idée d'avoir choisi le référendum, à condition que la réponse soit oui." (Valéry Giscard d'Estaing au sujet du projet de Constitution Européenne)
"J'étais partisan du non, mais face à la montée du non, je vote oui." (Manuel Valls)
"Que l'on soit pour ou contre la Turquie, on ne pourra pas changer l'endroit où elle se trouve." (Michel Barnier)
"Les veuves vivent plus longtemps que leurs conjoints." (Jean-Pierre Raffarin)
"Le pétrole est une ressource inépuisable qui va se faire de plus en plus rare." (Dominique de Villepin)
"Même quand je ne dis rien, cela fait du bruit." (Ségolène Royal)
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A l'Aube de l'Algérie Française
Le Calvaire des Colons de 48
Par MAXIME RASTEIL (1930) N° 9
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EUGÈNE FRANÇOIS Mon ancêtre
Quoi de plus louable que de partir à la recherche de ses ancêtres !
Découvrir où et comment ils ont vécu !
La Bruyère disait : " C'est un métier que de faire un livre. "
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J'ai voulu tenter l'expérience de mettre sur le papier après la lecture d'un livre sur "les Colons de 1848" et le fouillis de souvenirs glanés dans la famille, de raconter la vie de ce grand homme, tant par sa taille que par sa valeur morale, de ce Parisien que fut Eugène FRANÇOIS né à Meudon en 1839, mort à Bône en 1916.
Tout a commencé lors de l'établissement d'un arbre généalogique concernant le côté maternel de notre famille : arrivé à notre ancêtre : qu'avait-il fait pour qu'une "Rue" de ma jolie ville de "Bône la Coquette", porte son nom dans le quartier de la Colonne Randon ?
Tout ce que j'ai appris, j'ai voulu le faire découvrir tout simplement comme d'autres ont écrit sur nos personnalités et grandes figures Bônoises !
Pour qu'aujourd'hui, on n'oublie pas ce qui a été fait hier !...
Marie Claire Missud-Maïsto
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PREMIÈRE PARTIE
SE COUCHER POUR MOURIR
Notre départ de Mondovi fut un adieu plein de larmes aux tombes que nous avions voulu revoir une dernière fois avant de fuir ces lieux de désolation.
Et le lendemain, sur une place de Bône, je me trouvais aux côtés du colon renonciataire François (Gabriel), qui s'occupait à faire vendre aux enchères publiques les objets mobiliers dont il n'avait pu se débarrasser entièrement auprès des habitants du village.
Cette opération terminée et le produit de la vente en poche, il ne nous restait plus qu'à nous embarquer, ce que nous fîmes en prenant passage à bord du vapeur Sinaï.
La traversée fut si longue et si accablante de chaleur que nous arrivâmes à Marseille plus exténués que jamais. Après des formalités à n'en plus finir, nous nous remîmes aux mains d'un pisteur qui se chargea de nos bagages et nous conduisit chez un certain Décugis, lequel tenait un petit hôtel-gargote, rue du Vieux-Port.
Par mesure d'économie, nous avions dû nous contenter de la plus modeste chambre de la maison, et nous couchions dans le même lit, sous les toits. Nous mettre aussitôt en route pour Paris, mon père l'aurait bien voulu, mais il n'avait pas même le force de se lever, et c'est à peine s'il prenait quelque nourriture. Nous étions là depuis quatre jours, lorsque je priai notre hôtelier de faire venir un médecin qui examina longuement le malade.
- Ton papa est très fatigué ! Me dit le docteur après sa visite. Garde-le bien, mon pauvre petit ! Je repasserai dans la soirée en apportant le médicament qu'il lui faut!
Lorsqu'il revint, il posa un flacon sur la table de nuit et me fit, en partant, la recommandation suivante :
- Ecoute-moi bien !... Demain, à la première heure, tu feras boire à ton père un grand verre de cette limonade purgative... J'espère qu'après cela, il y aura du mieux... Si ça allait plus mal, il faudrait m'aviser !
Et sur ces mots il disparut, après avoir échangé à voix basse quelques paroles avec le tenancier de l'hôtel, qui le reconduisit jusque dans la rue.
La nuit vint. Je me couchai auprès de mon père qui me paraissait dormir, et j'attendis le jour pour lui faire prendre sa médecine. Mais comme je l'appelais dans ce but, je fus surpris de ce qu'il demeurait immobile et ne me faisait aucune réponse.
- Papa !... Papa !... criai-je effrayé en le secouant aux épaules. Réveille-toi !... C'est ton petit Eugène qui te parle !...
Hélas ! Ce fut inutile. Mon père était mort, mort à côté de moi, dans le même lit, sans faire entendre un gémissement ou une plainte... Et j'avais passé cette nuit-là allongé contre son grand corps inanimé qui avait fini de souffrir !...
Qu'on juge de l'effroi d'un enfant de neuf ans, seul dans une chambre en tête à tête avec un cadavre ! Pris de peur, je bousculai la bouteille et le verre déposés sur la table de nuit, j'ouvris la porte et me sauvai à travers les couloirs et les escaliers en criant : " Mon père est mort !... Mon père est mort !... Au secours !... Au secours !... "
La Colonisation algérienne venait de faire une victime de plus en terrassant le colon renonciataire de 1848, François (Gabriel), charpentier-appareilleur.
Et voilà comment, dans ce vaste et tumultueux Marseille où il ne connaissait âme qui vive, le petit garçonnet que j'étais à peine se tro
A SUIVRE
Merci à Thérèse Sultana, et Marie-Claire Missud/Maïsto, de nous avoir transmis ce livre de Maxime Rasteil qui a mis en forme les mémoires de son arrière grand-père Eugène François.
Elle a aussi écrit un livre sur lui.
J.P. B.
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LE MONT PAPPUA
Par Paul BAYLET N°7
Envoyé par Mme Gauchi
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Préface de Erwan MAREC
Extrait du bulletin N°38 (1938-1961)
De l'Académie d'Hippone
Bône Imprimerie Centrale
VI. - LE MONT PAPPUA
ET LA VILLE DE MEDENOS
Le raisonnement seul pourrait nous avoir menés, avec GELIMER, de TRICAMARA à cette " GUELAA " couronnant le Djebel EL MEDINE, dans le Massif du CHAIBA - ou MONT PAPPUA - en plein milieu du Massif de l'EDOUGH.
En vérité, des coïncidences fort troublantes viennent appuyer une thèse qui, sans elles, paraîtrait fragile, malgré sa logique.
D'abord, cette " forteresse naturelle " qui, par la simple traduction de son nom arabe, évoque déjà si bien la description que donne PROCOPE du dernier refuge de GELIMER (une montagne hérissée de toutes parts de rochers abrupts et superlativement inaccessible), je la connais sur toutes ses faces, sans avoir jamais eu l'idée de l'escalader, hélas, ignorant son intérêt et n'ayant qu'un goût très modéré pour l'alpinisme. Je le regrette d'autant plus que cette " promenade " est sévèrement interdite depuis deux ans. Son plateau supérieur, à 773 mètres d'altitude, doit couvrir moins d'un demi hectare. Les hautes falaises qui entourent son sommet ne livrent passage qu'à des sentiers de chèvres.
Le Massif du CHAIBA, dont elle fait partie, culmine à 827 mètres par le pic du même nom, lequel grisonne et blanchit régulièrement chaque hiver, de nuages et de neige. D'où ce nom qui signifie, en arabe, " vieille femme, femme aux cheveux grisonnants " (1). Or, le même sens se retrouve au masculin dans le " PAPPUS " latin (2), auquel l'usage populaire a pu parfaitement fabriquer le féminin logique de " PAPPUA ". Il se retrouve aussi dans le grec (langue de PROCOPE), féminin (3). Et il n'est pas rare de voir se conserver, à travers les âges, non pas la phonétique de certains noms propres, mais leur signification quand ils en ont une qui définisse aussi simplement l'aspect de la chose ou du lieu.
Tout près du col de FEDJ EL GUELAA, à l'Ouest, se trouve la source d'AIN BARBAR qui a donné son nom à toute la région. Je n'ai pu trouver à ce nom aucun sens en arabe, malgré toutes mes recherches et celles de nos deux arabisants de l'Académie d'HIPPONE, MM. Louis SECCHI et Cheddli LARGUECHE. Par contre, il se rapproche curieusement de celui que PROCOPE donne aux derniers hôtes de GELIMER : Maures barbares.
Des " Maures barbares " ? Cela serait un pléonasme étonnant chez cet auteur au style châtié si, justement, il n'accordait un sens tout à fait spécial au qualificatif de BARBARE appliqué précisément aux Maures habitant cette contrée.
Enfin, cette mystérieuse ville de MEDENOS, absolument introuvable (4) chez tout autre voyageur, historiographe ou géographe que PROCOPE et à laquelle, si elle était déjà en ruines comme je pense l'avoir démontré plus haut, ce dernier peut avoir donné le nom du lieu où se trouvaient ses vestiges, offre plus qu'une ressemblance phonique avec le DJEBEL EL MEDINE et avec le CHABET EL MEDINE qui s'en écoule au Sud-Ouest. Je sais qu'un Saint Marabout, du nom de SIDI BOU MEDINE, a jadis parcouru tout le MOGHREB, de GABES à MOGADOR, en semant son nom un peu partout sur son passage. Je ne crois pas qu'il faille chercher là l'origine du nom de la montagne, car elle s'appellerait alors le Djebel SIDI BOU Médine. Les mots donnant un sens de sainteté (même quand ils sont étrangers à l'Islam) sont religieusement conservés par les Musulmans et ne sont jamais élidés. Je pencherais plutôt à rapprocher le mot MEDINE du latin MEDIUS parce qu'il aurait désigné une montagne située très exactement au milieu du massif très individualisé de l'EDOUGH.
Aux règles de grammaire près - et PROCOPE était trop styliste pour les avoir oubliées - on penserait à une ville dont le nom, trop ancien, n'existe plus...
Sur les contreforts Nord du Djebel EL MEDINE, à mi-distance en plan et en altitude entre le marabout et la mer, on a trouvé, il y a un siècle, des ruines assez importantes pour représenter les restes d'une ville, surtout si l'on sait qu'elle était déjà au début du VIème siècle. Puisque la route qui amenait au MONS PAPPUA venait du Sud, cette ville (ou ce qu'il en restait) se trouvait " à l'autre extrémité de la montagne ", ce qui répond encore à la relation précise de PROCOPE. Le lieu où se trouvent ces ruines est appelé, par les habitants, " LES ROUMANETTES " et l'on sait que le mot ROMANUS s'est maintenu en Afrique du Nord sous la forme de ROUMANE et de son diminutif un peu moqueur (ou haineux selon l'époque) de ROUMI, avec le sens de chrétien et, plus généralement, d'européen. D'aucuns ont voulu rapprocher de ROUMANETTE le nom arabe, ROUMANE, de la grenade. La relation est impensable, car il n'y a pas un seul grenadier - et il ne pourrait y en avoir - en ces lieux trop exposés aux vents violents, salins et froids pour un arbuste aussi délicat.
De POUYDRAGUIN verrait en ces ruines, celles de SUBLUCU. C'est fort plausible et c'est le seul emplacement qui conviendrait au point de vue des distances indiquées par la Table et l'Itinéraire ; à condition toutefois, de ne pas s'obstiner à faire passer la route de SUBLUCU à HIPPONE par le Nord du Massif du BOU ZIZI, comme l'ont fait tous les géographes sauf POULLE et M. SALAMA (dont il suffirait de modifier un peu les tracés pour que nous soyons entièrement d'accord).
Toutes ces coïncidences ne sont pas des preuves, certes, et il parait difficile de prouver quoi que ce soit en cette affaire. Cependant, leur nombre, ajouté au fait qu'elles viennent toutes confirmer le raisonnement, leur confère quelqu'intérêt et constitue quand même une présomption sérieuse.
D'ailleurs, mon opinion n'est pas sans appel et la discussion reste ouverte...
***
Je ne terminerai pas sans remercier mes collègues de l'Académie d'HIPPONE - tout particulièrement notre éminent Président MAREC et notre helléniste, M. EPPE - qui m'ont aidé, encouragé et souvent éclairé pour mener à sa fin ce travail de recherche et de raisonnement. Lequel n'a été, au demeurant, qu'un agréable délassement et un excellent dérivatif aux soucis du moment, alors que toutes prospections archéologiques ont dû être interrompues et restent, pour l'heure, strictement impossibles.
BONE, le 1er Mai 1957. Paul BAYLET.
(1) Cf vocabulaire J. B. BELOT, p. (396) : Cf dictionnaire M. BEAUSIER (BOUYER - ALGER - 1871, p. 355 :
(2) Cf dictionnaire Félix GAFFIOT, Hachette 1934, p. 1.112.
(3) Cf dictionnaire Firmin DIDOT (THESAURUS GRAECAE LINGUAE AB HENRICO STEPHANO), 1842-47, p. 190, T. VI.
(4) A moins de tenter des rapprochements fragiles comme l'a fait FOURNEL (Richesse Minérale de l'Algérie, p. 32 ; renvoi 1) après MANNERT, ce qui ne donne, d'ailleurs, aucune idée de son emplacement, même approximatif.
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Suite au Ras le bol N°3
Voir Seybouse N°63
La préfecture des P.O. a mis prés d'un mois pour répondre à ma lettre qui faisait suite à sa mise en demeure sur l'organisation de nos voyages.
La 1ère partie de cette réponse est une explication ou une justification de cette mise en demeure et sur la réglementation des voyages, donc pas trop d'intérêt pour le lecteur. Tout cela pour me dire que ce n'est pas " une dénonciation calomnieuse " et éviter de me donner officiellement le nom de la plaignante. C'est un langage administratif qui vaut son pesant de cacahuètes. C'est vrai que je ne m'appelle pas Sarko.
Par contre la 2ème partie est intéressante à plus d'un titre :
1) La transmission de mes informations, que j'ai argumenté, fait qu'il n'y a pas lieu de donner suite à ce dossier vu que j'utilise un prestataire hors du territoire national...
Cela nous donne raison avec mon groupe d'amis de ne pas utiliser un prestataire en France car j'aurai peut-être été poursuivi.
En effet, il faut savoir que la législation française interdit à quiconque d'organiser des voyages à but lucratif ou plus petit profit, s'il n'est pas agréé. Cela vaut aussi et surtout pour les associations qui en font une source de revenus comme elles le font avec des repas ou autres qui sont soumis à une législation fiscale et dont souvent elles s'exonèrent. Et on pourrait dire de bons profits quant on voit les tarifs appliqués. Le savent-elles ou l'ignorent-elles volontairement ?
Quant aux associations qui organisent des voyages (quelques qu'ils soient) sans passer par un prestataire agrée, elles sont dans l'illégalité. Le savent-elles ? Surtout celles qui me tapent dessus !!! Respectent-elles les lois sur l'organisation des voyages, des fêtes, repas et autres sources de revenus ???
Ceci dit, avec le groupe d'amis, nous continuerons si nécessaire (rapport qualité/prix) avec notre prestataire de services et pour le moment il n'y a aucune raison de ne pas le faire, nous en sommes entièrement satisfait. D'ailleurs pour le voyage 2008, le travail a déjà commencé.
Je ne dénigrerai pas la profession de voyagiste car en France, il y a aussi des gens sérieux, mais bien souvent ils sont enclins à augmenter leurs tarifs quand ils voient que le tarif appliqué à une association est majoré à l'adhérent et qu'ils constatent que l'association gagne plus que le prestataire de services agréé.
2) Jusqu'à présent et vu les demandes que je recevais, j'annonçais sur la Seybouse l'organisation des voyages pour les amis, cela m'évitait de le faire individuellement. Je manque de temps pour faire tout ce que je voudrais faire. Cela permettait aussi à d'autres personnes de rejoindre notre groupe. J'ai toujours fait cela en respectant la législation et en faisant clairement mention des coordonnées du professionnel choisi pour les prestations et n'importe qui pouvait prendre directement contact avec lui. Je n'ai fait qu'un travail amical et tout le groupe peut en attester. Malgré cela, la Sous-Préfète, qui a eu la documentation et la vu sur le site, fait semblant de ne pas savoir en me rappelant de le faire dans le cadre de mon bénévolat quelle reconnait et sûrement suite à son enquête.
Donc, puisque les annonces dans la légalité ne servent à rien, la préfecture ne les " voit " pas et que les détracteurs les ignorent, j'ai décidé que je ne ferai plus d'annonce publique. Dommage pour certains, mais je dois me préserver du venin des rats pas triés nuisibles.
L'organisation de nos voyages restera strictement privée et seuls les amis ou amis de nos amis pourront nous rejoindre dans ce cadre bénévole où tout le monde s'implique fraternellement.
Je sais que les " pisses vinaigre " ne renonceront pas, mais je m'en fous car le groupe est soudé et en sort encore plus renforcé.
Alors " madame la plaignante " d'une association de Perpignan, messieurs/dames des associations et voyagiste qui êtes derrière ces gamineries de bas étage, ayez plus de respect pour ceux qui ont d'autres buts plus fraternels et humanitaires que le fric qui vous est si cher.
A bon entendeur, salut.
Ceci clos pour le moment ce chapitre de la calomnie…
J.P. Bartolini
Ci-dessous la 2ème partie de la réponse préfectorale.
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Je ne suis pas un colonialiste ! Je n'ai colonisé personne. Je n'ai exploité personne.
J'ai eu le bonheur ou le malheur de naître sur cette terre comme mon père, mes grands-pères et les pères de ceux-ci. Comme d'autres sont nés Bretons, Corses ou Basques, à Clichy, à la Courneuve ou ailleurs. Je n'y suis pour rien ! Le hasard des destinées, les vicissitudes de l'existence des hommes qui naissent quelque part.
Je ne suis pas un "colon" ! Les miens n'avaient pas de terre. Pas un are !
Je le serais, je n'en aurais pas forcément honte. Bien au contraire ! Il y en eut d'admirables.
Pas de biens, pas d'acquis sonnants et trébuchants. Une lignée d'ouvriers, d'employés et de pécheurs. Des vies laborieusement passées à attendre une paye maigrichonne qui se faisait désirer. Pas d'opulence donc mais pas de détresse non plus. Seulement l'espoir que ce qui ne réussissait pas aujourd'hui, finirait bien par s'accomplir demain. Pas d'exigences non plus, ni d'ambitions démesurées, simplement l'espérance que l'avenir des enfants serait un peu mieux, demain. La culture du travail fut le seul champ labouré et les journées de labeur bien longues et bien mal récompensées. Vivre était déjà si beau. Profiter des joies simples qu'offrait la mer, les paysages, les casse-croûte entre amis, les fragrances et la lumière, si belle.
Je ne suis pas un fasciste, ni un adepte de la Staviska. Les quelques 16 et quelque pour cent de mes compatriotes qui ont sacrifié les plus belles années de leur jeunesse et aussi leurs vies, pour empêcher qu'elle étende son ombre sur le monde, devrait m'en donner acte. Mes anciens en ont fait partie et je reste fidèle à leur combat.
Et si les sectaires de tous horizons, veulent m'y crucifier, libre à eux. Je les laisse faire, même si la position est des plus inconfortable.
Je ne suis pas un raciste ! Je n'ai humilié personne. Un historien disait récemment, qu'entre communautés, en Algérie, " on était frères, mais on ne serait jamais beaux-frères ". Pourtant il est de beaux-frères qu'on déteste et des frères qu'on respecte.
J'ai partagé les jeux des gosses qui m'entouraient sans distinction d'origine ou de religion. Et s'il se trouve qu'il n'y eut pas plus de métissage, à qui la faute quand les filles de treize ans sont voilées et chaperonnées par père et frères ?
S'il y eut des salauds de mon coté, je ne suis pas sur qu'en proportion il y en eut davantage que dans l'hexagone. S'il y eut des antisémites, n'y en a t-il pas eu en France ?
Penser que kabyles ou arabes soient d'une pureté d'âme absolue qui leur feraient, dans leur intégralité, être étrangers aux turpitudes combinardes et aux exclusions ethniques, serait un mensonge supplémentaire qui viendrait contredire le sacro saint principe d'égalité entre les " races ", entre les peuples, entre les hommes. Celui qui veut que les sentiments humains soient les choses les mieux partagées au monde.
Je ne suis pas un nostalgique de la colonisation ! Je l'ai dit maintes fois. Je ne suis que son produit. La colonisation ne m'a apporté que la douloureuse décolonisation.
Quant aux miens, elle leur a donné l'opportunité de vivre sur une terre magnifique, qu'ils avaient contribué, modestement sans doute, à faire vivre et dans laquelle ils espéraient reposer en paix, l'heure venue. Mais que de privations et que de sacrifices, de générations en générations.
Je ne suis pas un étranger. Du moins je l'ai cru bien longtemps. Je suis né français de père et de grands-pères français, sur une terre française, du moins je le croyais.
Je n'ai pas obtenu ma nationalité par un quelconque tour de passe-passe. Chez moi on célébrait la France. On apprenait la Marseillaise et pas seulement le premier couplet que des français, des vrais eux, ânonnent en esquivant la moitié des paroles qu'ils ne connaissent pas, ou qui se refusent à chanter ce chant " sanguinaire et barbare ".
Chez moi trois choses faisaient se découvrir les hommes : Le passage d'un corbillard, la présence d'une femme et les accents de l'hymne national.
Je dis " chez moi " parce que ce n'est pas ici. Les brimades et les " tatillonneries " administratives me l'ont bien fait sentir.
J'ai lu une réflexion d'un PN qui disait qu'il serait bon " de tourner la page et de changer de comportement vis à vis des algériens ". Quelle page devrions-nous tourner ? Celle du " grand vent de l'histoire " ? Et changer quel comportement ? Le peuple algérien a payé un lourd tribut au FLN. Et pour que le mythique soulèvement du peuple algérien uni comme un seul homme contre " l'occupation française ", devienne vérité historique d'état, il a fallu que la terreur permanente fasse basculer les masses du coté des vainqueurs. Rien de bien nouveau, l'histoire des peuples fourmille d'exemples. Qu'aurions nous fait nous ? Sans doute la même chose.
Je ne suis pas décidé à retourner chez moi, même si l'envie me hante parfois et si mes nuits se peuplent de rêves symboliques et des souvenirs réels. Peut être irais-je un jour.
Mais je n'irai pas exécuter une danse du ventre dans le burnous coutumier. D'abord parce que je suis un piètre danseur et ensuite parce que l'habit traditionnel me tombe mal, même s'il est bien coupé et enfin parce que, si je respecte la culture orientale, je ne me sens pas obligé de participer à une mascarade de circonstance.
Si c'est ce comportement là qu'il faut adopter, pour tourner la page, ce sera sans moi.
En revanche, j'aimerais, seul ou bien accompagné, comme un touriste un peu particulier, visiter les lieux de mon enfance, bien que majoritairement en ruine, découvrir les paysages inconnus, humer les parfums inoubliables, voir la mer, " à l'envers ", tourné de l'autre coté, prendre contact avec les autochtones que je n'appellerai pas indigènes, bien entendu et si possible, serrer des mains fraternelles.
J'irai, peut être un jour, sans autorisation des ligues plus ou moins vertueuses qui pense devoir décider à ma place s'il est opportun, souhaitable ou convenable d'y aller.
Pour le reste, je n'ai rien à me reprocher !
Je n'ai pas à supporter les sous entendus quand ce n'est pas les insultes, de ces marchands de certificats de bonne conduite qui se pensent autorisés à m'inculquer les bonnes manières. Les geôliers des droits de l'homme peuvent me foutre la paix.
Je connais le respect, ayant été bien élevé, je connais le racisme aussi, parce que je l'ai subi. Je vis l'esprit entre deux terres. Je n'ai pas à être culpabilisé sans cesse parce que ma mémoire n'est pas morte et que je suis fidèle à mes origines.
Qu'ils piétinent les fleurs de cimetières, ils en ont l'habitude ! Pour mes souvenirs, ils peuvent toujours courir.
AM
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ANECDOTE
sur le 4 août 1914 à Bône
Envoyé par M. Yves Jan
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Après le bombardement les Autorités décidèrent qu'en cas de nouvelles alertes, les réverbères au gaz devraient être éteints immédiatement, mais un problème se posa car les allumeurs de becs de gaz étaient peu nombreux et ils ne pouvaient les éteindre rapidement.
Pour ce faire l'on fit appel aux " Eclaireurs de France " (cela peut paraître un comble !!) dont 2 troupes existaient à Bône ( 1 ).
On découpa la ville en secteurs et chaque "Eclaireur" eu le sien, autant que possible dans le quartier où il résidait avec mission d'en éteindre tous les réverbères en cas d'alerte.
Plusieurs alertes eurent lieu et le système fonctionna au mieux jusqu'à la levée du black-out, lorsque le croiseur allemand Breslau accompagné du cuirassé Gobben qui lui avait bombardé Philippeville se retirèrent dans le détroit de Messine bloqué par les Marines Française et Anglaise.
(1) En cette année où l'on commémore la création du Scoutisme dans le monde par Lord Baden Powell, signalons que la 1ère troupe de " Boys scouts " fut créée à Bône en 1912 par M. COURSIER professeur d'Anglais au Lycée, une des première en France et peut être la première en Algérie.
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Je sais une île fausse, fausse, fausse
Qui ne sait que soleil et que musique
Mais toute son âme n’est qu’une fosse
Où se mêlent tous les plaisirs iniques
On s’y tutoie en échangeant des joints
Et son Président lui aussi tutoie
Ici tous les mois de l’an sont en Juin
Les riches de la planète y festoient
Les jeunes y sont vieux et dégénérés
Abrutis de bruits, défoncés d’alcools
Ils savent qu’ils n’ont plus à espérer
Qu’à mourir jeunes dans leur sombre vérole
Prêtres et Pasteurs y font les cent pas
Dieu y est psalmodié d’un seul chorus
Dans les rots et rires d’un Mardi Gras
Entendu entre Hilton et Angélus
Une nuit noire au cœur du Pacifique
Pour les vieux parents des parents qui durent
Dans la patrie de l’Océan du Fric
Les vieux sabotent la villégiature
Côte à côte rendez-vous des races viles
Qui prend des vieux mais des vieux milliardaires
Qui loue, qui loue, qui loue le Dieu d’une île
Où l’hostie est ce qui vaut le moins cher.
Guy Rolland 21 Juillet 2007
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COLONISATION de L'ALGERIE
1843 Par ENFANTIN N° 24
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IIIème PARTIE
ORGANISATION DES INDIGÈNES.
CHAPITRE PREMIER.
PERSONNEL ET MATÉRIEL DES TRIBUS SOUMISES, ORGANISÉES
ET GOUVERNÉES PAR L'AUTORITÉ FRANÇAISE.
1. - Les mêmes considérations générales qui m'ont servi à .déterminer les lieux favorables à l'établissement des colonies, déterminent également, d'une manière générale, les lieux favorables à la soumission et à l'organisation des tribus; je n'aurai donc, sur ce sujet, qu'à entrer plus avant dans l'examen des lieux et des populations ; voilà pourquoi j'intervertis ici l'ordre que j'avais adopté pour l'organisation des colonies. Je commencerai par l'organisation du personnel et du matériel du gouvernement des tribus, ce qui n'est, en quelque sorte, que l'exposition des rapports politiques et administratifs qui devront exister entre les tribus et l'autorité française ; du moins c'est par ce côté que j'aborderai l'organisation des tribus indigènes.
Sans autre préambule, posons de suite les bases du gouvernement simultané des Européens et des indigènes, des colonies et des tribus, dans les deux zones.
Commençons par la ZONE INTÉRIEURE MILITAIRE.
II. - Le général en chef de l'armée active commanderait aussi, avons-nous dit, les colonies militaires.
Près de chaque colonie militaire , et dans un lieu jugé militairement favorable , c'est-à-dire de facile défense et dominant les tribus voisines de la colonie, serait établi un POSTE MILITAIRE, commandé par un officier indépendant du commandant de la colonie, ayant une troupe spécialement de cavalerie.
Cette troupe serait composée d'indigènes réguliers et de Français, dans des proportions différentes, selon les provinces : plus d'indigènes dans la province de Constantine que dans celle d'Alger, et beaucoup plus que dans celle d'Oran, où la majorité serait cavalerie française, tandis que celle-ci serait relativement en petit nombre dans la province de Constantine.
La mission du chef de ce poste serait de protéger la colonie, sur la réquisition du commandant de la colonies en cas d'attaque par une tribu ; dans cette circonstance, il mettrait une partie de sa troupe, conduite par son adjudant, à la disposition et aux ordres du commandant de la colonie, sous la responsabilité de celui-ci, et il veillerait personnellement à la garde du poste.
Elle consisterait aussi, d'après les ordres qu'il en recevrait du général en chef ou de son représentant, commandant supérieur de la province, dans des expéditions contre des tribus hostiles ; et alors, il joindrait à ses troupes le détachement que la colonie aurait également reçu ordre supérieur de fournir pour l'expédition, et en prendrait le commandement ; le chef de la colonie militaire resterait à la colonie, où, plus que jamais, sa présence serait indispensable.
Enfin elle consisterait surtout dans le gouvernement et l'administration des tribus soumises, et dans la surveillance militaire des tribus insoumises.
C'est cette troisième partie de sa mission, la plus importante d'ailleurs, que nous avons particulièrement à examiner.
Ajoutons toutefois, que ces postes militaires ne seront astreints à aucuns travaux, autres que ceux qui ont rapport à ces trois parties de leur mission, ou qui seraient nécessaires à la construction, à. l'entretien et à. la défense du poste ; ils font partie de. l'armée active , appartiennent à des régiments, ce sont des soldats et non des colons.
Ceux de ces soldats qui seront indigènes devront, sans exception, être étrangers aux tribus du cercle colonial.
Ces postes seront, comme les colonies militaires, groupés sous l'autorité supérieure des commandants des cercles et arrondissements de la zone militaire, ceux-ci devant occuper, avec les réserves de l'armée active, les points importants de la ligne stratégique.
Ces réserves seront elles-mêmes composées des corps qui fourniront les détachements des postes militaires.
III. - Le commandant du poste organisera, dans chaque tribu, sous le commandement et la responsabilité du Cheik, une milice de spahis irréguliers, chargés de la police de la tribu et du service de la correspondance entre les colonies, et qui assisteront le Cheik dans l'exercice de ses fonctions; ces spahis s'obligeront à marcher, sur la réquisition du commandant du poste, dans les expéditions contre les tribus hostiles.
Chaque tribu devra construire, sur son territoire, une maison avec enceinte crénelée, pour l'habitation du Cheik et du Cadi, et la mosquée, cette enceinte renfermant, autant que possible, la fontaine principale, ou la dominant.
La valeur de ces constructions sera comptée en déduction de l'impôt dû par la tribu.
Elles seront élevées, autant que possible, sous le canon du fort, ou du moins près de lieux facilement accessibles à l'artillerie de montagne.
Les Cheiks devront, tous les huit jours, faire leur rapport et prendre l'ordre chez le commandant du poste, qui, de son côté, fera, avec sa troupe, une inspection, chaque quinzaine, dans les tribus soumises.
Le jour de cette inspection, des otages de la tribu, désignés d'avance à l'inspection précédente, se rendront au poste militaire, où ils seront retenus jusqu'au retour du commandant.
L'étendue de la circonscription du poste et celle de chaque inspection, devront être calculées de manière que l'inspection d'une tribu ou fraction de tribu n'exige pas plus d'un jour.
Le commandant du poste fera dresser le plan du territoire de chaque tribu, avec l'aide des officiers des colonies militaires, il prendra note de la distribution des terres faite par le Cheik, du nom des familles qui les cultivent, du nombre de leurs membres, de la quantité de terre en culture, et du nombre des troupeaux.
Il règlera avec le Cheik l'impôt de la tribu, conformément à toutes ces données.
Tels sont les principaux objets de l'inspection.
L'inspection spéciale militaire des spahis irréguliers, attachés à la personne du Cheik, aura lieu tous les mois, au poste même, où ils viendront chercher la solde de leurs jours de service; et dans les époques de l'année où les travaux de la terre le permettront, les spahis irréguliers de toutes les tribus viendront camper, durant quinze jours, près du poste, pour y être exercés, par les sous-officiers de la troupe du commandant, aux évolutions militaires.
Les jours d'inspection, la colonie militaire fournira une garde supplémentaire à l'officier qui remplacera au poste le commandant absent.
Les inspections seront toujours faites par le commandant, à moins de maladie.
Le commandant fixera les limites du territoire de chaque tribu; il jugera tous les différends de ces tribus entre elles, relativement à ces limites, et ceux même qui pourraient s'élever sur ce point entre une tribu et la colonie, sauf appel au commandant supérieur de l'arrondissement.
Le commandant, assisté du Cadi de la tribu et du commandant de la colonie militaire, jugera également les discussions qui pourraient s'élever entre les colons militaires et des indigènes des tribus. Il jugera seul les cas de rébellion et les infractions aux règlements de police politique et militaire, commises par des indigènes, mais en présence du Cheik de la tribu et de deux officiers du poste.
Le Cadi réglera, selon la loi musulmane, tout ce qui sera relatif aux mariages aux successions, aux pratiques du culte musulman, et jugera tous les crimes ou délits commis dans l'intérieur des tribus , entre indigènes.
Le Cheik sera chargé de faire exécuter les jugements et les ordres du commandant, dans tous les cas dont il vient d'être question.
Il percevra, pour ses émoluments, une part proportionnée au produit de l'impôt de la tribu, sans avoir droit à d'autre perception, sauf les journées de travail dont il sera parlé ci-après.
Le Cadi jouira des droits fixes qui seront établis sur les mariages, sur le règlement des successions et sur les amendes imposées par le commandant, pour les crimes ou délits qu'il jugera.
L'impôt sera perçu en nature et non en argent, sous les deux formes suivantes : en produits et en journées de travail.
Les produits seront versés aux magasins de la colonie militaire.
Les journées de travail seront employées exclusivement sur le territoire de la tribu, pour les routes, les irrigations générales, l'assainissement, le tracé des limites et les plantations communales ; elles pourront se racheter moyennant argent qui sera consacré aux mêmes travaux.
Tout travail d'indigène des tribus pour la colonie militaire ou pour le poste , est interdit , sauf celui des routes qui joindraient le poste aux tribus; ce qui sera le premier travail exécuté par elles.
Le Cheik aura droit à. une partie des journées imposées à la tribu , pour les labours de la portion de terre qu'il se sera réservée dans la distribution générale.
Le commandant indiquera les travaux communaux, les fera tracer, et chargera le Cheik de les faire exécuter, au moyen des journées imposées.
Les exercices militaires de la troupe du poste se borneront aux sorties pour expéditions, pour inspections, ou pour patrouilles.
A l'époque des moissons, la troupe fera le service de nuit sur les limites du territoire de la colonie ; mais le commandant ne quittera pas personnellement le poste, où il veillera aux signaux de nuit.
Outre les spahis irréguliers attachés au Cheik, les hommes de la tribu qui seront désignés par le Cheik, comme nécessaires à la sûreté de la tribu , seront autorisés au port d'armes par le commandant, qui prendra leur nom et leur délivrera un permis.
Tout indigène des tribus qui n'aura pas ce permis , et qui sera pris, portant une arme à feu, sur le territoire de l'une quelconque des tribus dépendant du poste, perdra la faculté d'avoir droit au port d'armes pendant dix ans ; son arme sera saisie, et il sera condamné à vingt journées de travail.
Nul indigène, même celui qui aurait un permis de port d'armes, ne devra se trouver armé sur le territoire de la colonie ou du poste militaire , sauf les spahis et les Cheiks , dans l'exercice de leurs fonctions. Un indigène, trouvé arme sur ces territoires, pendant le jour, sera jugé comme voleur, et pendant la nuit comme assassin. Dans le premier cas, privation de port d'armes pour dix ans , amende en nature (bestiaux ou grains) ou en journées de travail, selon la fortune du coupable; dans le second cas, expulsion de l'Algérie, travaux publics à Cayenne, ou- autre colonie française.
Tout indigène trouvé de nuit, même sans arme, sur le territoire de la colonie, sera condamné à dix journées de travail, et ne pourra prétendre au port d'armes pendant cinq ans.
En général, la pénalité consistera dans les trois procédés indiqués ci-dessus : expulsion de la colonie, par condamnation aux travaux publics dans l'une des colonies françaises.; amendes en nature et en journées de travail ; privation de certaines facultés(1). L'emprisonnement n'aura lieu que pour le temps nécessaire, soit, à l'instruction d'un jugement criminel, soit à l'exécution de ce jugement.
La saisie mobilière immédiate sera le moyen général de garantie du paiement des amendes.
Les chefs de famille seront responsables, sous ce rapport, des délits et crimes des membres de leur famille, y compris leurs serviteurs.
En cas de non-paiement de l'amende, les objets saisis seront vendus au plus prochain jour de marché de la colonie, jusqu'à concurrence du montant de l'amende et des frais de garde du mobilier saisi.
IV. - LMaintenant, occupons-nous du personnel de ces postes , et n'oublions pas qu'il s'agit ici de constituer l'organisation gouvernementale et administrative des tribus ; que , par conséquent, ce n'est pas seulement un corps de garde et une fonction de police militaire qu'il s'agit d'établir. Le choix dés officiers est donc de la plus haute importance, et ne saurait être livré entièrement au hasard du roulement des tours de service ; et leur nombre, ainsi que celui des sous-officiers, doit être tout autre qu'il ne serait dans la position habituelle de tout détachement semblable de l'armée active.
Le commandant du poste sera un capitaine d'état-major , ayant au moins cinq ans de grade et deux ans de service en Algérie. Il portera le titre de commandant et jouira des appointements de chef d'escadron de son arme.
Son état-major se composera :
D'un lieutenant d'état-major, du génie ou de l'artillerie ; ayant au moins deux années de service en Algérie ;
De deux officiers du corps de l'intendance ;
De deux sous-officiers du génie ou de l'artillerie, et un sous-officier de l'administration;
D'un interprète de troisième classe.
Sa troupe consistera en :
Un détachement de chasseurs d'Afrique, commandé par un capitaine ou au moins un ancien lieutenant ;
Un détachement de spahis réguliers, commandé par un sous-lieutenant ou un lieutenant, selon-la force du détachement ;
Un détachement des bataillons indigènes, commandé par un lieutenant ou un sous-lieutenant, selon la force du détachement.
Les proportions de ces divers détachements seront variables selon les lieux, mais la troupe ne s'élèvera jamais au-dessus du tiers du nombre des soldats de la colonie militaire ; de sorte que la portion de l'armée active, tenue en réserve dans les chefs - lieux de cercles et d'arrondissements, sera toujours égale aux deux tiers des colons militaires et au double des postes. (2)
Disons actuellement quelles seront les fonctions des officiers et sous-officiers attachés à l'état-major du poste.
Le lieutenant sera l'adjudant du commandant ; il commandera la place et en aura la garde pendant l'absence du commandant ; c'est lui qui sera chargé de la correspondance du commandant avec l'autorité supérieure, et de toutes les relations du poste avec la colonie militaire.
Les deux officiers du corps de l'intendance seront chargés, l'un du matériel ; l'autre du personnel du poste et des tribus, sous les ordres du commandant mais uniquement sous le rapport administratif et non militaire.
Le premier, chargé du matériel, assisté des deux sous-officiers du génie ou de l'artillerie, fera faire les plans cadastraux, posera les limites, tracera et fera exécuter les travaux publics, dressera la statistique du matériel agricole des tribus.
Le second, chargé du personnel, aidé du sous-officier d'administration, s'occupera du règlement de l'impôt et de son recouvrement, de la justice et de la police.
Quant aux officiers de troupes (3)
L'officier de chasseurs d'Afrique aura le commandement de toute la cavalerie du poste, et dans les expéditions celui des spahis irréguliers des tribus et celui du détachement de cavalerie qui serait fourni par la colonie militaire pour ces circonstances; il sera ainsi commandant supérieur de toute la cavalerie du district du poste, chaque fois qu'elle sera en campagne.
L'officier de spahis aura l'inspection spéciale des spahis irréguliers des tribus c'est lui qui dirigera leur instruction, leur service, et, qui règlera leur solde ; il étudiera les ressources des tribus, en ce qui concerne la cavalerie, et il assistera l'officier comptable, chargé du personnel, dans l'exercice de ses fonctions.
L'officier d'infanterie sera chargé de la police militaire des tribus, de dresser l'état nominatif des fantassins pouvant combattre, avec note de leurs armes ; il tiendra registre des ports d'armes et permis de séjour et de voyage, et assistera l'officier comptable chargé du matériel.
Les sous-officiers de ces deux derniers détachements participeront, selon leur grade, à toutes ces fonctions de leurs officiers, à l'égard des tribus.
Ainsi, les sous-officiers de spahis auront la surveillance spéciale d'une partie des spahis irréguliers des tribus et les sous-officiers, d'infanterie indigène auront la surveillance spéciale de police militaire d'une tribu ou d'une fraction de tribu.
Il en sera de même pour les deux sous-officiers du génie ou de l'artillerie, attachés au comptable du matériel ; ils se partageront les travaux à diriger dans le district du poste.
L'interprète sera attaché exclusivement au commandant ; les deux comptables devront trouver; dans les spahis ou les fantassins indigènes les interprètes dont ils pourraient avoir besoin pour accomplir leurs fonctions. D'ailleurs les Français seront constamment excités par le commandant à apprendre l'arabe, comme à l'une des nécessités et l'un des devoirs de leur position.
Le détachement de chasseurs sera remplacé au bout d'un an par des hommes du même escadron; mais l'officier restera une année encore avec les hommes nouveaux. A la fin de cette seconde année, cet officier sera remplacé avec ses hommes ; mais, autant que possible, ce sera toujours le même escadron qui fournira a le contingent du poste.
Le détachement de spahis sera à poste fixe, et l'officier ne pourra être remplacé qu'au bout de deux ans, hors le cas d'avancement.
Le détachement d'infanterie indigène sera également à poste fixe, et l'officier ne pourra être remplacé qu'au bout de trois ans, hors le cas d'avancement.
Toutefois , le remplacement des spahis et des fantassins pourrait être ordonné par le commandant supérieur de la province, s'il le jugeait convenable au bien du service.
Les indigènes, cavalerie et infanterie, devront n'appartenir à aucune des tribus comprises dans le cercle du poste, mais généralement à des tribus peu éloignées du cercle; des permis d'absence leur seraient accordés, selon leur conduite, une fois par an, et jamais pour plus de huit jours ; dans certains cas, ils pourront être autorisés à faire camper leur famille sous les murs du poste.
Tous les malades et blessés du poste seront traités à l'hôpital de la colonie.
Tel est l'élément du corps gouvernemental et administratif français, qui me parait propre à organiser les tribus soumises de la zone militaire, si nous voulons que la France organise, gouverne et administre sa conquête.
(1) Telles que celles du port d'armes, de voyager, de monter à cheval, de paraître au marché de la colonie, de servir dans les spahis, de faire partie des expéditions, etc., etc.
(2) J'ai supposé (2e partie, ch. 1er, p. 223) vingt et un mille colons militaires et vingt et un mille hommes de I'armée active dans la zone intérieure, indépendamment de trois colonnes mobiles, s'élevant à dix-huit mille hommes. Les postes militaire& renfermeraient donc sept mille hommes; il en resterait dans les chefs-lieux de cercles et d'arrondissements quatorze mille, qui renouvelleraient les détachements de presque tous ces postes , sans toucher à l'effectif des colonnes mobiles, celles -ci n'ayant â fournir que ceux des. postes qui dépendraient des trois arrondissements capitaux de Constantine, de Miliana et de Mascara. --On voit , d'après cela, que les troupes de réserve auront généralement peu de cavalerie, et que celle-ci, au contraire, sera très nombreuse dans les postes.
(3) Je n'indique ici qu'un seul officier pour le commandement de chacun des trois détachements ; néanmoins, il y en aura toujours deux, non seulement à cause du nombre d'hommes qui l'exigerait, mais aussi pour qu'on établisse facilement une division entre le service intérieur ou de la troupe, et le service extérieur ou des tribus.
A SUIVRE
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Le Service de Santé des Armées
dans les Territoires du sud Algérien
Par le Professeur André Savelli N°1
Publié par le Cercle Algérianiste de Montpellier
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L'AUTEUR
Le Professeur André Savelli est né en 1927 à Rabat de parents originaires de Blida et Oued El Aleug. C'est l'aîné de 7 garçons, il fait ses études secondaires à Rabat. Il entre à la Faculté de Médecine d'Alger en 1945 puis à l'Ecole du Service de Santé de Lyon. Il passe sa thèse à Alger sous la direction du Professeur Benhamou puis exercera deux ans comme médecin militaire à In Salah avant de rejoindre le 1er RTA et l'hôpital Ducros à Blida.
En 1961 il sera chef du service neuropsychiatrique de l'Hôpital Maillot à Alger puis sera nommé Professeur Agrégé au Val de Grâce. Par la suite il fut Maître de Recherches à l'INSERM puis directeur de l'UER de psychologie à la Faculté des Lettres de Montpellier et Chargé de cours de Criminologie Psychiatrique à la Faculté de Droit. Il est l'auteur d'une centaine de publications en psychopathologie.
Il est Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l'Ordre National du Mérite et membre de l'Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier.
PREFACE
L'oeuvre humanitaire du Service de Santé des Années, si vaste et si dense à travers le monde, sur les cinq continents, et de façon continue pendant plus d'un siècle, mériterait d'être mieux connue.
Je n'écrirai, ici, qu'une seule page de cette glorieuse épopée, celle du Service de Santé dans les Territoires du Sud algérien de 1900 à 1976. Je peux en témoigner pour y avoir participé de 1953 à 1955.
En effet, après une thèse de doctorat en médecine à Alger, et un an d'application à l'hôpital du Val de Grâce à Paris, ma première affectation fût le Sahara. Toute la promotion partait en Indochine; une dizaine d'entre nous cependant était détachée, hors cadre, au titre du Ministère de l'Intérieur, avec pour unique mission l'assistance médicale aux populations sahariennes
In Salah - 1953
En Août 1953, je rejoignais mon poste, l'oasis d'In Salah, 20.000 habitants, y compris les petites oasis périphériques et les nomades, au coeur du Tidikelt, à 1.000kms au sud d'Alger.
Et maintenant pour nous plonger plus vite dans l'atmosphère locale... Enfilons boubou, sarouel et naïls ... Entrons au Sahara.
Pr. André Savelli
INTRODUCTION
Sahara, vastes horizons, mirages émouvants, immensité plate, aride et fauve où nomadisent les pasteurs; rares îlots de verdure - les oasis - où vivent et peinent leurs habitants, les Harratin, à l'ombre des palmiers.
Le schéma ci-dessous permet de situer géographiquement les Territoires du Sud algériens, trois fois plus étendus que la France - 2150 Km est ouest et 1650 nord sud - avec ses deux grands départements, de la Saoura et des Oasis. Avant 1945, officiers médecins et enseignants y circulaient à cheval ou à dos de chameau.
Le Sahara, géographiquement
Ceux qui y ont vécu assez longtemps échappent, par l'intérêt qu'ils portent à leurs recherches dans ces contrées étranges, au " cafard " dû au climat et à l'isolement.
Ainsi, chez nombre d'entre eux, l'âme s'exalte : c'est l'envoûtement du Sahara bien décrit par Charles de Foucauld et porté à l'extrême chez Ernest Psichari. Cet officier incroyant, neveu de Renan pour qui le désert est métaphysique, découvre sur cette terre mythique, la présence divine. Si cette description et ce mysticisme peuvent faire rêver, la réalité a une autre facette.
Avant l'arrivée des premiers pionniers français descendus de l'Algérie vers la Croix du Sud, à travers des étendues à peu près vides, les autochtones, sous-alimentés, étaient continuellement victimes de la famine, des épidémies et des pillards. Aucune nation civilisée ne s'était occupée d'eux..
" Je formule le voeu, écrivait en 1958 le Dr Edmond Sergent, membre de l'Institut, directeur de l'Institut Pasteur d'Algérie, que l'oeuvre de science et de bienfaisance accomplie déjà, si vaste, par les médecins militaires des Territoires du Sud, serve de modèle aux médecins appelés à la poursuivre. "
C'est cette oeuvre d'Assistance Médicale que je décris ci-dessous. Après cette introduction suivront l'organisation, puis le fonctionnement de cette oeuvre humanitaire au long cours.
L'Institut Pasteur, au Hamma, à Alger
ORGANISATION GENERALE
DE L'ASSISTANCE MÉDICALE
Dès les premiers temps de l'installation française en Algérie, vers 1832, et au fur et à mesure de la pénétration de nos troupes, le Commandement avait le souci de faire assurer les soins aux autochtones dans ses formations sanitaires, ambulances des colonnes mobiles et hôpitaux de campagne.
Cette pratique avait rencontré un grand succès auprès des habitants. " Il n'est pas de fait plus solidement établi, écrivait Lyautey, que l'efficacité du médecin comme agent de pénétration, d'alliance et de pacification ".
On connaît son fameux télégramme à Gallieni : " Si vous pouvez m'envoyer quatre médecins de plus, je vous renvoie quatre compagnies ". Aussi, lors de l'occupation du Sahara, après les combats d'In Salah et d'In Rhar pour protéger la mission scientifique Flamand-Pein, en 1900, le corps de Santé a poursuivi son oeuvre d'assistance médicale aux populations.
1 - Direction.
Avant 1918, les médecins militaires détachés dans le grand Sud relevaient des divisions d'Alger, Oran ou Constantine.
Le décret du 15 Février 1918, retardé par la grande guerre, crée une direction du Service de Santé des Territoires du Sud, à Alger, dépendante à la fois du Gouvernement Général pour l'assistance médicale indigène, et du Commandement pour le service médical des troupes. Le directeur est chargé d'une mission permanente d'inspection et de contrôle, de l'étude des questions d'hygiène et d'épidémiologie, ainsi que de l'examen des projets de construction des établissements sanitaires et de leurs équipements.
II - Les Médecins
Les médecins sortent tous de l'Ecole du Service de Santé militaire de Lyon. Le plus souvent débutants, à l'âge des enthousiasmes, ardents et avides d'impressions nouvelles, au bon moral et de santé robuste, ces jeunes médecins étaient bien préparés par une solide formation technique. En effet, après la thèse, ils suivaient une période d'application d'un an au Val de Grâce à Paris; cet enseignement, très dense était agrémenté par l'octroi de quelques places de médecin de théâtre. C'était la fête ! Puis départ pour Alger avec un temps d'adaptation d'un mois, afin de se familiariser avec la pathologie locale.
Dr H Foley à Alger en 1954
Là, deux stages de perfectionnement les attendaient : l'un, au Laboratoire Saharien de l'Institut Pasteur dirigé par le Dr Henry Foley, ancien médecin militaire, pour remettre à niveau leurs connaissances bactériologiques et parasitologiques ; l'autre, à la Clinique ophtalmologique du Pr. Larmande à l'hôpital universitaire Mustapha, pour y acquérir entre autres la pratique d'interventions chirurgicales simples, trichiasis et cataractes pour les plus doués.
A cet égard, il faut signaler que le premier titulaire de la chaire d'ophtalmologie de la Faculté de Médecine d'Alger, fut le Pr. Cange, agrégé du Val de Grâce.
Consultation d'ophtalmologie au Sahara
(Professeur Cange)
Rappelons aussi que la première Ecole de Médecine d'Alger fut créée dès 1832 par Jean-Baptiste Baudens, chirurgien-major des Armées, et initialement installée dans les Jardins du Dey, futur hôpital Maillot. Après une éclipse et à l'instigation d'un élève de Baudens, le médecin colonel Bertherand, elle redevint Ecole de Médecine en 1856, dépendante de la circonscription de Montpellier jusqu'en 1909, date de son plein exercice, comme Faculté.
Ces stages étaient complétés à l'hôpital Maillot par des gardes de nuit à la Maternité et aussi, par une formation stomatologique permettant les soins dentaires simples, traitement des caries et extractions. Sur place, dans les oasis, sans électricité pour la plupart, la roulette sera actionnée par un tour à pied.
Cette préparation s'avérait indispensable pour ces médecins qui seront isolés dans leur oasis, loin des grands centres techniques, sans téléphone, ne pouvant compter que sur eux-mêmes. Mon confrère le plus proche, à Aoulef, se trouvait à trois heures de piste de tôle ondulée, six heures de pénible tape-cul aller-retour !
La durée du séjour des médecins, fixée à deux ans, peut l'être à trois dans les zones climatiques modérées comme Tamanrasset. Jamais au-delà, car il était impossible de les faire bénéficier du moindre congé de détente. Cette relève périodique répétée a favorisé la réussite du service.
Arrivé en 1953 à In Salah, à 1000 Km au sud d'Alger, je peux attester cette continuité médicale depuis 1900. Le nombre des médecins militaires s'est accru considérablement : 20 en 1918, 31 en 1946, 42 en 1950 et 70 en 1960, tous hors cadre, affectés aux soins des populations.
III - Les circonscriptions médicales.
Les circonscriptions médicales des Territoires du Sud, 15 en 1918 et 35 en 1960, se répartissent entre le département des Oasis et celui de la Saoura. Elles sont centrées sur les Etablissements de l'Assistance Médicale, infirmeries et formations secondaires.
1 - Les infirmeries servent à la fois d'hôpitaux auxiliaires et de dispensaires pour consultations. La première est créée en 1905 à Beni Ounif par le médecin major Henry Foley. Grand seigneur, séducteur et travailleur acharné il devint en 1918, le premier directeur du Service de Santé des Territoires du Sud avant d'assurer la chefferie des Laboratoires Sahariens de l'Institut Pasteur d'Alger de 1922 à 1956.
Les infirmiers au Sahara
15 infirmeries existent en 1918, 23 en 1928, et à cette époque, toutes dans des locaux préexistants, en pisé, éclairés à la lampe à pétrole. Le développement croissant des besoins oblige l'administration à réaliser un programme de constructions en dur. Djelfa (1928-29), Laghouat (1929-30) Tougourt et El-Goléa (1934), Colomb-Béchar et Fort Polignac (1936), Tamanrasset (1937). Reprise après les hostilités. Biskra et Kenadza (1945),
Guerrara dans le Mzab (1946), Beni Abbes (1948) Ouargla et Adrar (1950), Djemaa, Tindouf et Timimoun en 1951.
Timimoun
C'est dans l'oasis rouge de Timimoun, qu'a exercé à cette époque le médecin - général Edmond Reboul quand il était lieutenant. Lauréat de l'Académie Française et de l'Académie de Médecine, son premier livre, Si Toubib (prix Vérité 1958), relate la vie romancée d'un médecin militaire au Sahara.
Le Docteur Reboul
Puis sont construites les infirmeries d'Aoulef et Taghit (1952), Metllili-Les-Chambas (1953), In Salah que j'ai inaugurée en 1954, Djanet (1956), Ghardaïa et Berrian (1958). De plus à Laguouat, après un dispensaire en 1949, est créé un pavillon de chirurgie avec une maternité en 1956, un pavillon de contagieux à Djelfa et une infirmerie- hôpital de cent lits à El Oued. Il existait en 1960, 26 infirmeries dispensaires.
Le nombre de lits organisés dans ces établissements varie d'une dizaine comme à In Salah à 130 à Djelfa. Il compte, en 1960, plus d'un millier de lits auxquels s'ajoutent ceux des hôpitaux militaires de Colomb - Béchar (120) et d'Ouargla (80). Ces infirmeries sont pourvues de matériel d'exploitation et d'ameublement des plus modernes, et d'un outillage technique de qualité avec salle d'opération, maternité, pharmacie, laboratoire de microscopie ; 25 possèdent une installation radiologique.
2 - Les formations secondaires (postes de secours ruraux ou dispensaires anti-ophtalmiques) sont implantées dans les petites oasis satellites. Elles comportent un local de consultations, et souvent un petit logement pour les infirmiers auxiliaires. Ces derniers donnent les soins courants entre les visites médicales et servent d'agents de renseignement sanitaire en cas de menace d'épidémie ou de malade intransportable.
J'ai le souvenir, à cet égard, de l'infirmier de la petite oasis d'In Rhar, ayant couru 50 Kms pour me prévenir qu'un vieillard semi comateux n'urinait plus. A la réflexion, il devait être plus jeune que moi aujourd'hui ! Son ventre de femme enceinte par distension vésicale, justifie la pose d'un cathéter à travers la paroi abdominale pour vider lentement la vessie. Transport à l'hôpital d'In Salah ; impossible de passer une sonde. J'ai dû opérer, mon infirmier chef au masque à éther pour l'anesthésie, et le manuel de chirurgie opératoire tenu devant mes yeux par une infirmière ; je n'étais pas fier ! Grâce à Dieu et aux antibiotiques, ce patient guérit. Dès lors, les consultations augmentèrent bien malgré moi !
Tindouf
Le nombre de ces dispensaires (les fameux biout et aïnin ou maisons des yeux), dont l'importance est primordiale en matière de lutte contre les affections oculaires et surtout le trachome, a été multiplié : 25 en 1930, 51 en 1940, ils passent à 135 en 1958.
3 - Le personnel a progressé en qualité et en quantité. Jusqu'en 1918, le médecin n'avait qu'un infirmier local, aidé de quelques hommes de peine. En 1930, on compte 24 infirmiers et un nombre variable d'auxiliaires, 6 soeurs blanches à Laghouat et 2 à Ain Sefra.
En 1945 existent 246 personnels dont 135 soignants, et en 1960, 419 dont 13 sages-femmes, 2 assistantes médico-sociales, 41 infirmiers dont 27 sœurs blanches, et 363 personnels communaux.
A SUIVRE
Publication du Cercle Algérianiste de Montpellier
Association Culturelle des Français d'Afrique du Nord
Maison des Rapatriés Rue Emile Chartier dit Alain 34001 Montpellier Cedex 1.
Tel: 04 67 69 29 22
Site Internet du Cercle Algérianiste de Montpellier :
http://algerianistesmtp.free.fr
Adresse e-mail : almontp@free.fr
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En sortant de la Résidence,
J'ai perdu la tête au Bardo
Abandonnant par imprudence
Tes seins de marbre blanc, Vénus,
Qui semblaient dire en confidences
-" Spiritum meum commendo " -
Et sans la moindre redondance
- "In tuas, Domine, manus. " -
Car, sitôt revenus à Bone
Et sans daigner m'en avertir,
Je la mesurais à mon aune,
Ma femme aura fait demi-tour
Pour rejoindre, au Musée, un faune
Sans feuillage pour le vêtir,
Feuille de vigne ou feuille d'aulne,
Plus nu donc que le Dieu d'Amour.
Le coeur plein de regrets sans nombre,
Je puis bien l'avouer sans fard,
Lâchant la proie ainsi pour l'ombre
Je suis seul, dans le statu quo.
L'existence me paraît sombre
Dans mon cerveau court un cafard
Qui me tracasse et qui m'encombre.
0 qu'elle revienne illico.
Femme, à rentrer, vois, je t'exhorte
Sinon, retournant vers un chott,
J'y trancherai ma veine porte
En plein parfum amoniacal.
Ou bien, je finirai - qu'importe -
Haut pendu mais forget me not,
A la Bab Allahg, sainte porte,
Au bout d'un cordon beylical.
Comme à se branche pend la mangue,
Avant d'expirer, à. mon fil,
Dans le vent où je roule et tangue,
Balançant comme un vieux falot,
Je me vois te tirer la langue
Et dire à Dieu :-" Qu'ainsi soit-il,
Je meurs, écoutez ma harangue,
Seigneur, jetez le Faune à 1'eau. " -
Trop certain qu'à mes sonneries
Nul, nul ne répondra jamais,
Mieux oublier tes clowneries,
Tout du Destin est excipé
Car ce serait flagorneries
Qu'encor tu raconterais, mais
Je te laisse aux afféteries
De ton Satyre al nippé.
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MON PANTHÉON DE L'ALGÉRIE FRANÇAISE DE M. Roger BRASIER
Créateur du Musée de l'Algérie Française
Envoyé par Mme Caroline Clergeau
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"Je ne sais ce qu'il faut le plus admirer. Il faut admirer, certes, son travail en tant que fonctionnaire des chemins de fer algériens, mais, ce qui m'a surtout frappé chez lui, à vrai dire, ce sont ses articles dans la "Dépêche Algérienne" et, depuis 1962, ce travail inlassable et permanent de création du Cercle Algérianiste qu'il est arrivé à créer, non seulement ici, mais aussi sur le plan national".
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Le Président d'Honneur du Cercle Algérianiste
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"Alors, la tâche que vous avez entreprise, les uns et les autres, l'Algérie Française, l'action de la France en Algérie ne peut pas s'oublier, ne peut mourir dans la mesure où, précisément le Cercle Algérianiste fait ce travail pour rappeler, rafraîchir la mémoire des uns et des autres". (Paul Alduy -Sénateur-Maire de Perpignan).
Conservateur du Musée d'Art et Traditions Populaires
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Un 26 mars, Cimetière du Haut-Vernet à Perpignan.
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Saint-Paul de Fenouillet (P.-O.)
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A SUIVRE
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Ce matin du 11 juillet 2007, je ne me doutais aucunement que j’allais être victime d’un phénomène informatique appelé ‘slamming’.
Peut-être connaissez-vous déjà ce terme, mais pour ceux qui ne le connaissent pas je ne leur souhaite pas d’en prendre connaissance.
La suite vous expliquera pourquoi !!!!
Donc mercredi 11 juillet 2007, je suis sans connexion Internet à partir de 15 heures environ.
Après avoir effectué une procédure dite de « Reboot », c’est à dire débranché et rebranché le cordon d’alimentation de ma « Freebox », puisque j’ai un forfait à « Free », sans résultat satisfaisant, je me décide d’appeler le service Hotline (34cts la m). Bien sur j’ai du attendre le jeudi 12 juillet, 8 heures pour joindre un technicien, car dans la journée impossible de contacter qui que ce soit. Là j’apprend avec stupéfaction que ma ligne a été écrasée par un autre serveur ????
Mais pour retrouver ma connexion il faut que je remplisse un formulaire que je dois récupérer sur …..Internet ???
Et en plus je dois fournir une photocopie de ma carte d’identité recto-verso pour bien prouver que c’est bien moi qui effectue la demande de remise en service de ma connexion dont je n’ai jamais sollicité son interruption.
Pour accéder à ce formulaire il faut ‘entrer’ dans une interface de gestion personnelle où il est demandé le nom de l’utilisateur et le numéro de passe personnel délivré par Free lors de l’ouverture de ligne ???? données tout à fait confidentielles. On me conseille de m’adresser à un ami ou un voisin qui possède Internet, mais qui soit quand même une personne de grande confiance.
Je contacte mon fils qui se trouve à 300 km, il me fax le formulaire qu’il a rècuperé sur le net.
Celui-ci rempli et la photocopie de la carte effectuée, le tout est faxé à Free le vendredi 13 juillet à 17h45. Et comme il m’avait été précisé par le technicien contacté sur la hotline, je rappelle le service le lundi matin 8 heure. Le deuxième technicien contacté m’informe qu’il ne peut pas vérifier mon fax compte tenu que ce n’est pas le même service.
J’appelle alors France telecom pour essayer de comprendre ce qui s’est réellement passé.
Un opérateur, après m’avoir confirmé que j’avais bien demandé un autre serveur Internet le 11 juillet 2007, me conseille d’appeler un autre numéro.
Aussitôt dit aussitôt fait et là j’apprends à mon grand étonnement que mon numéro de téléphone appartient à une autre personne que je ne connais pas et que l’adresse communiquée ne correspond pas à la mienne. !!! et oui ça peut arriver !vous avez un numéro de téléphone bien à vous, depuis 25 ans mais un jour un monsieur fait une demande en se trompant il inscrit votre numéro et vlan votre connexion est coupée. Sans vérification du nom ni de l’adresse, par contre si vous voulez rècuperer votre ligne il vous faut prouver votre identité. J’ai eu droit aux excuses de France Telecom, et après avoir reconnu l’erreur commise, «ils » ne peuvent pas rétablir la connexion sans passer par les démarches obligatoires à ma charge, comme un nouvel abonné à internet.
Le mardi matin 8 heures je rappelle les services de Free pour savoir ou on en était.. Le technicien prend connaissance de mon fax, celui-ci contrairement à celui contacté la veille, a pu aller chercher le fax pour le consulter, mais il trouve que la photocopie de ma carte d’identité est très foncée et il doute que ma demande puisse passer. Là je « pète les plombs » ! et après une grosse prise de gueule, je raccroche.
Je rappelle France telecom, et je demande des explications concernant la rupture de ma ligne avec Free. Un dialogue de sourds s’établi. La dame qui me répond me soutiens que je suis inscrit à Orange, point c’est tout ! Je n’ai pas de modem Orange, le modem a été expédié à une autre adresse que la mienne puisque c’est à cette adresse que la demande a été faite. Moi j’ai un modem Free mais ma connexion est interrompue,,,, sic ! je raccroche.
Le mercredi matin 18 juillet je rappelle Free, toujours à 8 heures du matin, et j’apprends que la demande est en cours mais que France telecom ne me raccordera pas avant le ….. 24 juillet, et encore la connexion pourrait s’établir que 24 à 72 heures après !!!
Je me décide à reprendre contact avec France Telecom pour solliciter une priorité, et là, nouvelle prise de gueule ; puisque la personne contactée m’affirme qu’il n’y a jamais eu d’erreur de déconnexion, que cela ne peut pas arriver, c’est impossible, que l’anomalie vient tout simplement de mon fournisseur.
A votre avis, amis Bônois et d'ailleurs, croyez-vous qu’un fournisseur d’accès Internet s’amuserait à déconnecter un de leur abonné pour l’abonner à un autre fournisseur concurent ? En a–t–il seulement le pouvoir ?
Puis au fil de la discussion, j’apprends que je n’ai pas d’Internet sur ma ligne, que j’en ai jamais eu, bref j’ai raccroché car j’allais être grossier avec ce personnage.
Du coup j’ai débranché ma Freebox et j’ai patiemment attendu le 24 juillet !
Mais voilà ce qui peut arriver à n’importe quel internaute.
Et l’affaire n’est pas terminée, car maintenant je vais demander réparation du préjudice causé, le remboursement des periodes d’abonnement non consommées pour impossibilité.
Michel et Jacqueline ZAMMIT
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TOURNÉE 2007 - Jean Paul GAVINO
DATES & VILLES
Jean Paul Gavino
... grâce à ses chansons le peuple prend la parole...
UN ÉVÉNEMENT A NE PAS MANQUER!!!
Date/heure |
VILLES |
Salles de Concert |
Samedi 20h30 15 Septembre 2007
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SAINT ORENS [31] Entrée : 25 €
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Salle Altigone Espace Culturel Palace Jean Bellières 31650 ST ORENS DE GAMEVILLE
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Dimanche 16h00 16 Septembre 2007
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POLLESTRES [66] Entrée : 25 €
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Salle Polyvalente Jordi BARRE Avenue Pablo Casals 66450 POLLESTRES
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Samedi 20h30 22 Septembre 2007
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LA GRANDE MOTTE [34] Entrée : 25 €
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Palais des Congrès Avenue Jean Bene 34280 LA GRANDE MOTTE
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Vendredi 20h30 28 septembre 2007
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MARIGNANE [13] Entrée : 25 €
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Salle Saint-Exupéry Cours Mirabeau 13100 MARIGNANE
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Dimanche 16h00 30 Septembre 2007
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CANNES [06] Entrée : 25 €
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Théâtre LA LICORNE 25, Avenue Francis T0NNER
06150 CANNES LA BOCCA
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Samedi 20h30 20 Octobre 2007
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BRON [69] Entrée : 25 €
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Salle Albert Camus 1, rue Maryse Bastié 69500 BR0N
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Samedi 20h30 21 Octobre 2007
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NOGENT S/ MARNE [94] Entrée : 25 €
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Espace Watteau Place du Théâtre
94736 NOGENT SUR MARNE
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RESERVATION ET VENTE BILLETERIE
Par Courrier:
Gavino Music Ediciones 17, Rue Trousseau 75000 PARIS
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Par Tel/Fax : CONTACTEZ MICHELE
Téléphone: 00 (33) 01 58 30 91 91 00 (33) 01 58 30 91 11 Télécopie: 00 (33) 01 58 30 91 09
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Sur Internet:
www.jeanpaulgavino.com Par mail : ediciones@jeanpaulgavino.com
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Le Plateau des Glières
Simone Gautier
L'histoire d'un amour brisé le 26 mars 1962
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Préface
C'est l'histoire d'un amour et de sa fin tragique pendant la guerre d'Algérie;
Une histoire d'amour qui se poursuit au-delà des apparences, dans le monde sensible, comme une expérience tout à fait particulière de l'invisible.
C'est aussi un hommage en l'honneur d'un homme dont la mémoire gît, encore aujourd'hui, au fond des ténèbres.
14 heures 50 à l'horloge de la Grande Poste.
14 heures 50 la première rafale …
Aller au secours de ce qui est resté dans le silence pendant si longtemps, c'est mettre des paroles sur la souffrance.
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Simone GAUTIER, d'origine métropolitaine, minorquine et espagnole est née à Hussein Dey, grande banlieue d'Alger, qu'elle quitte fil 1962.
Elle débute ses études à l'université d'Alger; les poursuit à Paris à la Sorbonne en faculté de psychologie et à l'Institut d'Orientation scolaire et professionnelle.
Elle est diplômée du Conservatoire des Arts et Métiers de Paris. Conseillère d'orientation psychologue, elle termine sa carrière comme directrice de centre d'orientation de l'Education nationale.
Elle est chevalier des Palmes académiques.
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POUR TOUTE COMMANDE
Le livre est en vente à mon domicile au prix de 20 euros plus les frais d’envoi 5 euros 62, frais de la poste pour le poste-livre.
Simone GAUTIER
14 avenue de France
06400 Cannes
Mon adresse email est simone.gautier@free.fr
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Il est pris dans la nasse.
Il m'a été impossible de chercher à savoir ce qu'il s'était passé, ne serait-ce que m'informer sur les conditions de la tuerie. Aller vers cette information était d'une telle difficulté que je me retrouvais immédiatement au plus profond de l'inconcevable, l'inexprimable. Je suis devenue le chien de garde de ma douleur. Rien ni personne ne devait s'en approcher.
Et puis, un jour je suis allée la secourir comme on va au secours de ce qui est souffrant et ce que je ne parviens pas à dire encore, j'essaie de l'écrire le mieux que je peux l'exprimer. Mon devoir de mémoire était pour commencer, d'aller secourir cette mémoire restée dans la souffrance et le silence. Je devais mettre cette souffrance en paroles.
Ce lundi 26 mars 1962, à 14 heures 50, à l'horloge de la Grande Poste, une foule française a été mitraillée par ses propres soldats, sur ordre des sommets de l'État.
Bâb el Oued, quartier populaire, était devenu au bout de trois jours un enfer et un ghetto : blocus, ratissage, déportation des hommes, appui aérien et blindé.
Dans un élan de solidarité, toute la population d'Alger se rassemble au Plateau des Glières pour une marche pacifique vers Bâb el Oued, par la rue d'Isly, seule voie restée possible pour s'y rendre.
La manifestation est interdite mais les autorités savent bien que, toutes classes sociales confondues, venue de tous les quartiers d'Alger, et même de l'intérieur du pays, la population ira au secours de Bâb el Oued. Il faut donc briser cette manifestation par tous les moyens. Contre une foule désarmée et pacifique se met en place un dispositif de guerre : gendarmes, C.R.S., troupes du contingent, compagnies de tirailleurs…
Pourquoi alors aucune décision de couvre feu ?
Pourquoi les autorités n'ont-t-elles pas informé la foule que l'ordre était d'arrêter la manifestation par tous les moyens, au besoin par le feu ?
Pourquoi les chefs font des barrages en mettant en place au carrefour de la Grande Poste des tirailleurs musulmans venus des djebels, transbahutés depuis des jours d'un endroit à l'autre, fatigués, nerveux, n'ayant aucune pratique du maintien de l'ordre en milieu urbain ?
Pourquoi enlève-t-on de la rue précisément ceux qui ont l'habitude de la rue et des manifestations publiques ?
Pourquoi tous les fusils mitrailleurs et les " P.M. " sont-ils approvisionnés et armés ?
Pourquoi ?
Il laisse sa voiture sur les quais à cause des barrages, des cordons de soldats. Il continue à pied et monte vers la Grande Poste par le boulevard Laferrière. Il est au milieu de la foule qui a forcé un barrage à force de persuasion auprès du lieutenant, barrage qui se referme derrière lui.
Il est pris dans la nasse.
Crie ma colère, crie !
Simone Gautier
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Longue vie à notre Jeune Centenaire Pieds-Noirs
La Seybouse souhaite à Jeanne un joyeux anniversaire dans le bonheur et la santé.
Nous avons une centenaire bônoise
Mme Jeanne Sinigaglia est née le 18 août 1907 à Bône. Elle est née FELECETTI.
Elle s'est mariée et s'appelait Mme SCHEMBRI. Puis elle a été veuve, plus tard, elle s'est remariée avec M. SINIGAGLIA.
Regardez sa photo, on ne lui donnerait pas 100 ans.
Si le 18 août ou 17 vous êtes derrière le P.C., envoyez lui les voeux bônois ou algériens de toute région de notre pays par l'intermédiaire de l'animatrice Mme Sylviane Leplus qui la choie tendrement.
Hôpital Local de Monségur
Maison de retraite
53 r St Jean 33580 Monségur
Vous pourrez aussi voir un petit reportage réalisé dernièrement par des P.N. Si vous allez sur le site http://www.notrejournal.info/journal/Ah-Les-Centenaires à la rubrique "ah les centenaires", vous découvrirez ce reportage fait sur Jeanne.
Bravo à cette rubrique du site notrejournal.info
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LES MOTS ECRASÉS
Par R. HABBACHI N°6
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Les, qu’y sont couchés
1- Quan c'est qu'y sont gazes, j'te jure, c'est toujours à fond.
2- Elles z'étaient annoncées par la crécelle du vendeur. - C'est ni à moi, ni à lui.
3- Y en a qu'y disent comme ça que c'est une île et des z'aut' que c'est une note, à saouar. - Même si qu'y z'ont mille pattes, moi j'm'appelle ça des vers.
4- C'est comme ça qu'on appelle les p'tites oitures et les permis qu'y vont avec. - Les z'avions elles sont comme ça atorment, c'est plus des z'avions.
5- Des tas des maisons placées comme ça entre quat' rues. - Si que tu les respectes pas, tu vas direct à Cayenne.
6- Il a venu parmi nous z'aut'. - Participe qu'il a d'la joie. - Un astre qu'y tourne pas rond.
7- Au poker, quat' comme ça t'y as, comme eux tu viens.- Comme ça y dit quan y va au tribunal. - Tu peux le mette avant le pas si que tu veux pas le faire.
8- Latine qu'elle est cette conjonction. - Là ousqu'y la met le notaire.
9- Surtout, va pas te tromper et t'la prendre dedans. La note à moitié.
10- Elle fait pas du mal quan c'est d'la p'tite monnaie.
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Les, qu’y sont debout
I- Aux bizagates, tu le dit pas, t'y as perdu.
II- A la place d'armes, t'y en as en pagaille. - Une vache de travers.
III- Ph. Dessur la terre nette c'est un site qu'y reçoit ceux-là là qu'y z'achètent et ceux-là là qu'y vendent. - C'est en face ousqu'y s'couche le soleil.
IV- Y paraît que t'y as pas plusse blanc, même que le lait, jaloux y vient à de bon.
V- Militaire américain. - Une égyptienne mais très vieille la pauv' que tout l'monde y s'la connaît mais que personne y s'la jamais vue. - C'est encore à moi.
VI- Tu ois, eh ben ! sans lui, tu ois pas. - La paire romaine.
VII- C'est celles-là là que t'y as l'habutude de t'en servir.
VIII- Un prénom que, Kamel tu lui mets devant, y change de couleur. - Elle coule autour Strasbourg.
IX- A saouar pourquoi c'est que des vents qu'on les z'appelle comme ça.
X- Devant Rainier avant et devant Albert main'nan. - Purée qu'est-ce qu'elle me viennent quan c'est que je travaille, areusement, ça m'arrive pas souvent.
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Solution des Mots Ecrasés N° 5
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Les, qu’y sont couchés
1- Attend un peu oh ! -. Avec ça, c'est sûr que tu vas z'aller droit.
2- Lui, y va avec le groupe-. Avant, c'était une Patosie foncée.
3- Y te coule direct de source-. Ph. C'est une ville des hauts plateaux de chez nous z'aut', là-bas.
4- C'est tous des cochons-. Au début, au miyeu et à la fin d'une sandale.
5- Si que tu tombes dessur, mieur tu le donnes à ton chien-. Ça, c'est pas à toi-. Comme ça y commence ça qu'on appelle un molosse.
6- Blanche, noire, jaune ou rouge mais sans la fin-. Des z'habutudes comme on dit à chez nous z'aut'.
7- Mette de côté et pour toujours.
8- Y te vient tout droit du 09.
9- Avec ça, t'y as en même temps une bonne liaison et une belle alliance-. C'est un prince qu'il est plusse que vieux.
10- Les paris y le sont pas toujours-. Met lui un A au miyeu et t'y as plus rien.
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Les, qu’y sont debout
I- Une région spagnole qu'elle a venu à Paris pour te parler des z'oeils d'Elsa-. Si que tu sais qui il est, à de bon tu sais qui c'est qu'y dit du mal de tout l'monde.
II- C'est plusse qu'un fourbi-. Tu te prends le III et tu recommences.
III- C'est un allemand, mais c'est qu'à même un Monsieur-. Tu dis ça à un bourricot et il avance, mais va pas le dire à un âne du Poitou, y comprendrait rien.
IV- Pesque toujours à la fin d'une lette-. Elle est toute maigleuse.
V- C'est un prénom qu'y trompe.
VI- Un technicien qu'il est très fort-. Sans ces deux lettes-là, tu pourras jamais faire l'ingénieur.
VII- Plusse que souhaitées.
VIII- Tu le dis toujours quan c'est que j'te cois pas-. Y s'portait des jupons à ça qu'y paraît.
IX- Y fait surtout la blanchisserie.
X- Des fois y sont nuls même si qu'on les z'a dessur le dos-. Parole, y sont pas z'à moi.
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Bonjour à tous,
J'ai l'honneur de vous informer de la création de 3 boites Gmail
verite.enfin@gmail.com
lefilm.1830.1962@gmail.com
lefilm.1962.2008@gmail.com
Afin de faire connaitre l'oeuvre des Français d'Algérie et la vérité très souvent déformée.
Et pour contrecarrer la campagne de désinformation actuelle.
Radio Pieds-Noirs internationale et Télévision-Pieds-Noirs
www.radiorpni.com
www.television-pieds-noirs.com
Recherche tous documents Audio-Audiovisuel - Témoignages-Documents papiers en vue de la réalisation de deux films pour les périodes concernées.
Merci d'utiliser ces trois boites, qui permettrons un stockage et une réception importante de données.
Merci de faire suivre cet émail à vos Amis (es) et de votre aide, elle m'est précieuse.
Pour le rétablissement enfin de la vérité, c'est un devoir de mémoire.
A tous merci !
Amicalement.
Jean Pierre ERNST
jeanpierre.ernst@gmail.com
Jean Pierre Bartolini
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MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté,
n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini
Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique, cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura
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De Mme Anne-Marie Aymard
Je suis fille de Pieds-Noirs, mon père est né à Bône le 15 Juin 1903. Je fais la généalogie de ma famille, j'ai trouvé des Lustro dont ma grand-mère Antoinette née à Bône le 10 Novembre 1880.
Je recherche toutes informations et contacts avec des compatriotes recherchant leurs racines et qui auraient des liens avec les noms trouvés dans ma généalogie?
Voici quelques précisions supplémentaires : Mon père est Marcel Marchand né à Bône en 1903 ; fils de Antoine Hilaire Marchand et de Antoinette di Lustro née en 1880 à Bône rue Beaucaire fille de Joseph et de Angiolina Pallini mariée en 1900 et décédée en1931 impasse Lacaille à Bône.
Je possède quelques noms de témoins : Fenech, Fedérigi, Zammit, Robert... Ces derniers sont venus d'Ischia.
Habitant la Creuse, je ne peux malheureusement pas participer à vos activités.
D'avance merci de votre aide et de vos réponses. Bien cordialement.
Anne-Marie Aymard
Mon adresse : aymard.a-m@wanadoo.fr
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DIVERS LIENS VERS LES SITES
M. Robert Antoine et son site de STAOUELI vous annoncent la mise à jour du site.
Son adresse: http://www.piednoir.net/staoueli
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Staouélien
M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site.
Son adresse: http://www.piednoir.net/guelma
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Guelmois
Bonjour à tous,
Vous êtes nombreux à administrer des sites internet, et afin de propager l'information le plus rapidement possible, dans le monde entier, qui concerne aussi notre Peuple et notre Communauté, il serait bien de réaliser des liens de vos sites vers
http://www.radiorpni.com
et http://www.television-pieds-noirs.com
Comme vous le savez radiorpni à mis en place de nombreux liens en votre faveur, depuis de nombreuses années. Mais malgré mes demandes mes liens n'apparaissent pas dans certains sites et non des moindres.
Il serait opportun de faire de même depuis vos sites vers les nôtres, c'est pour cela que je vous joint nos deux bannières en jpeg, qu'il sera facile pour vous de mettre en place et d'activer. Naturellement, comme vous vous en doutez, je visite souvent vos sites, il va de soit que si je m'aperçois que ma demande de réciprocité n'ai pas appliquée, je me ferais un plaisir de déactiver les liens de vos sites et d' en supprimer les indicatifs.
Pour information, mes deux sites sont visités par 250 Internautes et malgré quelques petits ennuis avec la diffusion de la radio, tout est rentré dans l'ordre.
Quand au projet de www.television-pieds-noirs.com je continue mon travail d'expérimentation. Je possède déjà un serveur dédié pour faire transiter le flux audiovisuel en 100 mégats/bits pour diffuser des extrais de vidéos Pieds-Noirs et d'informations télévisés avec une bonne qualité d'image.
En espérant que vous avez pris bonne note de ma demande de réciprocité.
Dans l'attente de vous lire favorablement.
Amicalement.
Jean Pierre ERNST
Se battre et se rebattre jusqu'à la fin d'une vie.
Venez voir mon blog. CELEBRER LA VIE ;;;;;
Amities
Luce Caggini
Mon adresse: http://lucecaggini.blogspot.com/
Merci la Seybouse d'avoir parlé d'Union.
Vous savez le combat que nous menons pour cela. Heureusement nous progressons bien. Je compte sur vous tous pour nous aider.
Venez voir notre site
Notre adresse: http://clan-r.org/portail/
Avec mes biens fidèles amitiés
Denis Fadda
Chers Amis,
Je vous joins le lien qui donne accès au Blog de l'UNLAS.
Bonne lecture :
Le Président : Christian MIGLIACCIO
Son adresse:
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C'EST PAPA !
Envoyé par Geneviève
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Bonjour mon coeur, c'est papa au téléphone. Tu peux me passer maman
Ze peux pas, elle est à l'étaze dans sa chambre avec oncle David.
Bref silence.
Mais ma chérie, tu n'as pas d'oncle David.
Si, si, il est dans la chambre avec maman !
Bien, OK, bon, alors, voilà ce que je veux que tu fasses :
pose le téléphone, cours en haut, frappe à la porte de la chambre, et crie à maman et oncle David que la voiture de Papa vient de rentrer dans le garage
D'accord papa ...
Quelques secondes plus tard, la fillette, affolée et en pleurs, revient au téléphone.
Z'ai fait ce que tu m'as dit, papa.
Putain, qu'est-ce qui s'est passé ?
Ben, maman s'est mise à crier, à sauter hors du lit toute nue, elle s'est mise à courir partout, elle a glissé sur le tapis, elle est tombée sur coin du lit. Il y a plein de sang et elle ne bouge plus, je crois qu'elle est morte !
Oh mon Dieu ! mon Dieu ! mon Dieu !... Et oncle David ?
Ben, il a sauté hors du lit tout nu, s'est mis à courir partout, puis il a sauté par la fenêtre de derrière dans la piscine... Mais il a oublié que le week-end dernier, tu avais vidé la piscine pour la nettoyer, et maintenant je pense qu'il est mort lui aussi ...
Long silence. Puis papa dit : La piscine ? Quelle piscine ? Je ne suis pas au 01.13.37.69.69?
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