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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD se trouve dans la page: La Seybouse,
Les dix derniers Numéros :
41 , 42 ,
43 , 44 ,
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51 , 52
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EDITO
BONNES VACANCES ...
L'été n'est pas synonyme de vacances pour tout le monde et pour celui des calomniateurs et "ULEMOS".
Depuis presque deux ans, je savais que des associations œuvraient dans et sur mon dos, j'en ai eu des preuves, mais cette fois l'une d'entre elles a dépassé des limites.
Décidément le Cercle Algérianiste veut laver vraiment plus blanc qu'Ajax, mais il m'oblige à le rincer par ma lettre ouverte, plus loin dans la gazette.
Cette "Fondation" a trouvé une façon "très sympathique" de faire connaître "sa culture". Elle n'a plus qu'à proposer à tout assassin du webmaster de ce site, d'avoir son nom gravé sur une plaque de la prison de Perpignan. Sa mémoire sera surement plus conservée que celle de la communauté.
C'est peut-être le nouveau jeu à la mode dans l'associatif Pieds-Noirs.
Heureusement que le sérieux des vrais sites Pieds-Noirs permettent une sauvegarde et une diffusion de notre mémoire et de notre vraie culture. C'est d'autant plus méritoire, que c'est gratuit pour le lecteur et que cela en rapporte aussi des satisfactions aux webmasters qui donnent leur temps et argent bénévolement au détriment de leur vie familiale.
C'est une leçon qu'un certain monde associatif devrait méditer, ainsi que sur ce sujet de thése : " Allume donc une bougie au lieu de maudire l'obscurité ! "
Que les lecteurs de la Seybouse se rassurent, le webmaster du site est encore debout et il souhaite de bonnes et heureuses vacances à tout le monde.
Jean Pierre Bartolini
Diobône,
A tchao.
P.S. : Pour ceux ayant fait des voyages touristiques en Algérie, laissez les valises à la maison et prenez plutôt des sacs de voyage, on ne sait jamais ..... les "ULEMOS" seraient à l'affût !
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LE DEPARTEMENT DE LA SEYBOUSE
N° 3 de Janvier 1950
de M. D. GIOVACCHINI Envoyé par sa fille
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Le Conseil Général va se réunir dans quelques jours, et personne ne parle de la création du Département de la SEYBOUSE. Nos élus sont muets et l'opinion publique est en état de léthargie.
S'il s'agissait de vin, de tabac ou d'agrumes, nous assisterions à des levers de boucliers grandioses et retentissants. Mais l'avenir de BÔNE ne passionne guère outre mesure nos dirigeants locaux et régionaux.
Pourtant la question est vieille et déjà résolue à plusieurs reprises, tout au moins sous forme de vœux par les mêmes Assemblées appelées d'urgence à délibérer.
Maintenant que les mêmes vœux seront passés au crible de la réalité, nous assisterons à des dérobades, à des défections graves qui compromettront gravement les intérêts de la ville, de son riche hinterland, de la France.
BORRA fera bien, pour une fois, d'inspirer utilement notre Ministre de l'Intérieur socialiste.
PANTALONI, MUNCK et ALOI n'ont aucun intérêt à s'y opposer : au contraire.
FADA nous servira comme d'habitude son bla-bla, vide et à l'usage d'une galerie désabusée,
AUGARDE fera bien, ce jour-là, d'aller visiter les oasis ou de garder la chambre pour cause d'indisposition passagère.
L'attention se fixera sur l'attitude de M. René MAYER. De lui, et de lui seul, dépendra le sort du Département de BÔNE !
Les roueries en usage à l'Assemblée Nationale, n'auront pas cours dans le cercle restreint du Conseil Général où tout se devine, où tout se sait sans le moindre retard.
M. René MAYER sera-t-il uniquement le Député de SETIF où se rappellera-t-il qu'il a des comptes à rendre dans notre Région ?
FADA, comme toujours, jouera à la " chauve-souris ". Mais PANTALONI, ALOI et MUNCK - ce dernier surtout - sauront-ils imposer à M. René MAYER son devoir d'Algérien clairvoyant et impartial ?
Il nous revient, par ailleurs, que M. RODIERE, le mal élu de GUELMA, manifesterait peu d'empressement, et pour de bien vulgaires raisons, à l'égard d'une réalisation approuvée depuis longtemps par ses prédécesseurs.
Quand à M. POLYCARPE, il invoque une question de santé.
Le climat de Constantine, lui est, paraît-il, plus favorable que celui de BÔNE.
De quoi faire pâlir de honte les mânes du regretté Léon DEYRON, et le respectable passé de Marcel LAVIE.
Bônois, fixez les yeux sur vos élus ! Et surtout sur les stratégiques habiletés de M. René MAYER.
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LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES (39)
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Y A DES FÊTES ET DEFAITE
Et là, ousque t'y as défaite, y a pas mèche, y peut pas t'y aouar des fêtes et ça, c'est la vérité d'la police…Ouai, je sais qu'y en a qu'y vont encore te dire, comme ça, que je file aux z'ofs mais moi j'leur réponds, macache, y z'ont tout falso, je file droit z'aux buts à cause que je vas leur parler de fôte-balle pasque comme tout l'monde, je suis touché au cœur mais moi, en plusse, j'ai été mordu tout p'tit et c'est par la J B A C que son sang il est bleu comme elle est bleue sa tenue et y coule depuis toujours dedans mes veines qu'elles aussi elles sont d'la même couleur.
On peut pas parler de fôte-balle sans penser au mois qu'y s'est passé entre le 9 juin et le 9 juilliet et le mieur de ça qu'y s'est passé pour moi, c'est mes quinze jours à Bône qu'elle est toujours coquette…Ô kaouède arrête un peu tes bêtisités, c'est pas pour la coupe du monde que j'a été là-bas, c'est pour la coupe du créponnet qu'elle a lieu tous les étés dessur le Cours, à l'Ours Polaire à partir du printemps et qu'elle se passe tous les z'ans que t'y as pas besoin d'en attende quat' et que, dessur la tête de ma mère qu'elle est à côté le bon dieu la pauv', t'y as pas meilleuse dessur toute la terre.
Je sais, ô tchoutche que la coupe du monde de fôte-balle elle s'est passée juste à côté la Patosie, en Allemagne ézactement, en dedans des villes avec des noms à saouar aousqu'y z'ont été les chercher et à part Berlin que c'est comme ça qu'y commence le nom des bonbons de ma jeunesse, que pour cent sous, t'y en avais plein la poche, aucune de ces villes tu peux l'écrire sans faire un wagon des fôtes d'orthografle.
Pour te revenir un peu à cette purée de coupe du monde qu'elle nous z'a tous anextasiés pendant un mois total, je me suis agadé tous les matchs, un par un et j'les z'ai comptés, areusement que je sais, y en avait soixante quat' et des poussières, ces poussières qu'on les z'appelle les prolongations et ça, j'ai compris pourquoi, y faut pas ête sorti de cinque cirque, ça rend les souffrances plus durtes, ça les z'allonge, pas les souffrances des joueurs non, celles-là là de nous z'aut' qu'on nous z'appelle les spectres acteurs peut-ête, pasqu'on vit et que depuis le dedans de la télé, on nous oit pas.
D'abord, pourquoi c'est qu'on appelle ça des matches hein, dis moi ? Chais pas mais des fois j'te jure c'est des combats ousque même les armes arcio c'est d'la rigolade mais avec plein des KO que des fois c'est seulement que d'la comédie. T'y as des arbites qu'y sont achetés, des joueurs qu'y sont achetés, mais entention, pas tous pasque t'y en as qu'y sont vendus et y font comme les p'tits rats de l'opéra, y jouent pas, y dansent et comme y font ça pour d'la belle argent, tu peux dire c'est tous des rats morts mais des rats morts qu'y te vivent bien à cause qu'y sont riches.
Dès le premier match, t'y as l'Allemagne qu'elle s'a tapé le Costa-Rica, je dis tapé pasque quat' buts qu'elle l'y a mis en dedans la lampe pour en prende qu'à même deux dedans sa lampe à elle….Où c'est le Costa-Rica ? Què c'est, on parle ballon ou géographie ? mais y' alors qu'est-ce t'y appris à l'école hein ? dis moi. Allez ouah ! pasque t'y es gentil, j'vas te dire comme y dit le poètre qu'il a fait des études et que bessif y sait : Le Costa-Rica c'est loin là-bas, au-delà des mers.
Main'nan, j'vas te raconter tous les matchs mais seulement ceux-là là qu'elle s'les z'a joués la Patosie que tous, y s'l'appellent " les bleus " alors que c'est tous des z'anciens ou presque…va comprende les patos, toi…Ces bleus-là qu'y z'étaient gonf' à bloc, y l'ont pas toujours z'été et pas tout d'suite ; au premier tour, comme y dit l'aut', y z'étaient un peu à plat surtout devant les suisses, tu sais ceux-là là qu'y te parlent doucement-doucement mais qu'est-ce qu'y jouent vite, diocane, areusement qu'y avait fartasse-Barthez dedans les camps et pis après, y a eu La Corée qu'à saouar pourquoi y disent tous qu'y sont jaunes alors que, un peu babaillons comme toi et moi, y sont et pis, pour te finir ce tour que comme j't'ai dis, c'est le premier, il a venu le Togo qu'il a servi un peu de compresseur et qu'y les z'a gonflés pour qu'y roulent mieur et plusse vite.
Le deuxième tour qu'avec, y z'ont commencé les huitièmes de finale, on s'a tous dit et moi avec, que pour la Patosie c'était fini, qu'elle avait rempli sa mission, une mission qu'elle allait s'arrêter net là, contre les spagnols et qu'elle allait se faire manger à la scabetche pasque les spagnols y z'adorent le poisson bleu préparé à cette sauce-là mais cette sauce et ce poisson bleu que c'était des maquereaux-cavales, y leur a donné de l'orticaire avec un degré de fiève de 3 à 1 à preuve, y z'étaient tout rouges….va comprende les patos.
Là ousque personne il a rien compris, même pas moi, c'est contre le Brésil, le champion du monde en tit' que tout l'monde y leur avait voté la prochaine coupe et que personne il aurait parié un seul zéro pour la Patosie. Ce Brésil qu'il a comme joueurs des artisses qu'un, y paraît que c'est le meilleur joueur du monde et ça, c'est pas moi que j'l'ai dit, y l'y ont même donné pour ça un ballon qu'on peut pas jouer avec à cause qu'il est trop lourd, il est tout en or…On attendait des larmes bleues mais c'est des larmes jaunes qu'elles sont venues, des larmes de la même couleur que les rires de ceux-là là qu'y z'osaient pas pleurer et si qu'on a vu ce jour-là un Brésil, y s'appelait Patosie et si qu'on a vu un brésilien, y s'appelait Zizou et si qu'on a vu le meilleur joueur du monde, y s'appelait Zinedine et si qu'on a vu un ballon d'or, y s'appelait Zidane.
La suite, tout l'monde y s'la connaît, de quart en demie et de demie en finale, y avait plus qu'un Portugal dessur le chemin de la Patosie bleue qu'elle jouait main'nan en blanc même si que c'est un peu plusse salissant. Les portugais y z'ont fait comme moi, y z'ont rien compris et pourtant avec un peu d'la mémoire et d'la connaissance y z'auraient pu se rappeler que Patosie, ça rime avec pénaty et c'est ça qu'y s'est passé, comme en 2000 à l'euro, avec le même tireur qu'il a main'nan un peu moins des cheveux dessur la tête que pour pas ête méchant, on va dire que sa tête elle va presqu'à pieds nus mais tu m'diras que c'est mieur pour taper dedans le ballon et le mette en dedans les filets pour marquer des buts.
Et pis, comme y fallait s'y attende, le 9 juilliet il est arrivé ; tout l'monde qu'y soit patos ou italien il était sûr qu'il allait ête champion du monde et tout l'monde y le disait bien fort pour oublier la madone de chkague qu'elle serrait les ventes qu'à force, y z'avaient tous la courante et de plusse en plusse à mesure que les z'heures elles te passaient. A huit heures du soir, qu'en Patosie y disent vingt heures, l'heure de vérité elle a sonné en même temps que le jour de gloire qu'il est pas chanté par tous à cause justement de la chkague que j'te parlais. De suite, Zizou, Zinedine, Zidane, comme tu veux tu choises, y te plantes un pénaty mais oilà, quèques minutes après, les italiens y z'égalisent, ça qu'y nous ramène aux poussières que j'ai déjà parlé d'elles, les prolongations et c'est là que moi, j'l'ai eue cette courante. Au moment ousque personne y s'y attendait tu ois pas, y a Zizou qu'y donne une leçon à Matterazzi avec un coup de tête dedans le plexus scolaire à cause que l'italien y l'y a insulté les femmes de la famille, soge qu'elle est pas acceptée chez nous z'aut'- Les patos y peuvent pas comprende- Si, y l'y avait seulement juré les morts, il aurait pas reçu le coup pasque les disparus de nous z'aut', affogués ou pas, y z'ont l'habutude les pauv' mais la famille, surtout la mère, diocane, y faut pas y toucher et ça, Materrazzi y le sait, c'est un héritage et si qu'y le savait pas, main'nan y le sait.
Le match y s'a fini aux pénaties que c'est la Patosie qu'elle a perdu et j'ai la rage contre l'entraîneur patos pasque, bleus pour bleus, il aurait dû faire jouer la J B A C qu'elle a qu'à même été championne d'Afrique du Nord en 36/37. Je vas finir en faisant un reproche à Zidane c'est celui de pas aouar appris à jurer les morts et de parler avec l'accent patos sans placer le moindre mot de tchapagate et ça, ça prouve au moins une soge, il a pas eu la curiosité de se plonger dedans le " cyclope y dit " de not' langue pasqu'à Matterazzi il aurait pu lui dire seulement en lui faisant les gros z'oeils, d'aller s'la pile en coule et en Rome avec en plusse la rascasse de tous ses meilleurs, continuer le match et peut-ête, le gagner
Rachid HABBACHI
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Tout récemment La Poste a déposé dans nos boîtes un prospectus que j'ai jugé tendancieux pour ne pas dire insultant.
Ce prospectus titrait à qui voulait bien le lire " LA FAMILLE BONENVOI " en sous-entendant, comme un prénom, une suite " DE DISPARITION ".
Heureusement que notre génération et Uzès sont encore là pour dire à La Poste de fermer sa boîte même, s'il lui faut pour cela y coller tous ses timbres.
J'exhorte donc tous les lecteurs de la Seybouse à nous faire part des lectures sérieuses qui font référence à leur ville natale en Algérie, cela va de soi, et de nous adresser les paragraphes et commentaires sur ces lectures.
Nous comptons sur vous tous pour alimenter cette rubrique
Pour finir de passer l'été à la fraîcheur du vivier de Bône.
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LETTRE A TOUS LES MECONTENTS
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Permettez que je vous vous tutoie…
Je ne vous ai jamais rencontré et n'aurai pas l'occasion de le faire, et pour le concrétiser
Il faudrait le vouloir !
Je pensais que dans l'esprit de notre communauté, nous pouvions être proches. Qu'il serait inconvenant de vous donner du ''tu'' ou du ''Monsieur''. Sauf à avoir été élevé dans de la soie, ce qui n'est pas le cas pour un très gros pourcentage de notre communauté. Ne pas oublier d'où venaient nos ancêtres, et ce que nous étions, nous à BÔNE ou en dans l'ensemble de l'Algérie.
On donne du ''tu'' à ceux que nous aimons et du ''vous'' à ceux que l'on respecte.
Mais certains tombent dans une catégorie non définie…une minorité d'insultants…de jaloux…d'envieux.
Se concentrer sur une certaine HAINE, et oublier nos amis d'enfance restés dans notre pays, sur notre terre ne nous ressemble certes pas, nous ne sommes pas amnésiques que je sache, c'est ensemble que nous avons souffert, de chaque coté de cette mer qui nous a vu grandir heureux et qui nous sépare maintenant. D'un coté, la Désolation et de l'autre, la Tristesse de l'exil, l'Abandon total de nos compatriotes à notre arrivée sur ce sol métropolitain.
Chacun de nous a suivi sa propre route ou sa propre piste, sa propre destinée, sur une terre que nous aimons et haïssons à la fois. Un pays qui nous a volé notre enfance, notre Vie.
Je continue de lire la Seybouse à chacun de mes retours en France et à chacun de ces retours, plusieurs mécontents, ou oublieux, critiquent, insultent Jean-Pierre.
POURQUOI ?
Chacun est libre d'aller où le vent dirige ses pas.
Chacun est libre de s'exprimer, le DROIT SACRE DE LA LIBERTE DE PAROLES.
O.K.
Mais soyons sensés, il y aura toujours des mécontents, des jaloux. Le monde restera monde ! Mais comment montrer à ce monde, le respect de chacun si à chaque voyage retour de Bône la coquette, nous entendons ou lisons les esprits chagrins nous ressasser nos soit disant torts de vouloir retourner, ne serait-ce que quelques jours, fouler notre terre, celle de nos pères. Comment pourrions-nous affirmer notre volonté d'entente cordiale et nos liens affectifs indéniables, nous qui traitons les autres de racistes et d'incompétents.
Je continue de lire avec tristesse qu'une personne de notre communauté, le frère de ma jeunesse, celui qui, par son altruisme et sa grandeur d'âme, a cherché une journée entière, une chambre d'hôtel !
Enfin découverte…à distance et par téléphone par le syndicat d'initiative de cette ville.
Lorsque cette personne, mon frère, se présente enfin devant le réceptionniste de ce même hôtel, ce dernier avait terminé son service et de plus, n'avait laissé aucune consigne à sa remplaçante, de ce fait, la chambre libre n'existait pas. A réfléchir….
Rien ne changera le quotidien de chacun. Pour beaucoup, les fins de mois seront toujours difficiles pour certains et aisées pour d'autres.
Beaucoup profiteront encore des aventures de ces 44 dernières glorieuses en se servant de l'histoire, des photos, des films réalisés par les anciens et les plus jeunes qui ont gardé à jamais l'esprit bônois et ce, pour leur profit personnel, sans se soucier du mal que pourrait engendrer ce remake du pauvre pied-noir déporté vers la France. Gardons notre identité, celle que nos parents nous ont léguée, en évoluant dans un monde malheureusement encore infesté de requins chagrins.
Grâce à Jean-Pierre et certains autres, en nombre très limité hélas, j'ai pu, l'espace d'une journée à UZES, entendre et voir et toucher du doigt la réalité des manigances de certains.
Continue, continuez, votre… ta… (le pronom personnel importe peu )?… route dans un Esprit rétrograde, terne, sans soleil, attaché seulement à la couleur de l'euro !
Magnifique épopée que la nôtre et celle de nos ancêtres, magnifique chemin que celui de nos rejetons. Espérons tous ensemble, les grincheux comme les joyeux, que nos enfants et petits enfants ne suivent pas le mouvement comme des moutons d'un monde, d'une communauté qui se déchire au profit de la connerie et qu'ils restent des HOMMES et FEMMES LIBRES empreints par un humanisme qui fait cruellement défaut à certains " esprits chagrins ".
Alain IACONO.
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LETTRE OUVERTE
La culture du Cercle Algérianiste Ou la " déculture " d'une association
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Quand le Cercle Algérianiste National, qui se réclame " Association Culturelle des Français d'Afrique du Nord ", fait circuler, sur Internet et ailleurs, le torchon, sans signature de l'écrivain, titré " Site Internet de la Honte ", il faut qu'elle s'attende à des réactions et déjà de la mienne.
Si je cite, hélas, le cercle national c'est parce que l'entête le mentionne ; que son président au courant n'a pas eu le courage de m'appeler ; et que si les membres honnêtes (et il y en a) du cercle ont des reproches à faire, prière de s'adresser à (ou aux) l'écrivain(s) de cette prose.
C'est vrai que ma culture scolaire n'a pas eu la chance d'aller plus loin que le Certificat d'Etudes et qu'elle n'a pas la même " valeur " que des représentants de cette association.
Lorsque l'on lit cette prose, on peut s'apercevoir que sous des aspects hautains d'association culturelle des français d'AFN, les complices de cette diffusion se sont abaissés au moins à mon niveau ou plus bas diront d'autres. Cela me facilite la tâche.
Chers lecteurs, pour tenter de comprendre ce déversement de haine à mon encontre, il faut faire un retour sur le passé.
ACTE 1 : Il y a 5 ans environ, étant adhérent au cercle de Perpignan qui sortait d'une grave crise interne savamment orchestrée et lors de la prise de pouvoir par Mme Suzy Nicaise, celle-ci a fait voter, sans informations concrètes, le transfert du seul Musée de l'Algérie Française dans l'ancienne prison de Perpignan. Lors du vote, nous avons été trois à voter contre, mais la dictature commençait en décrétant que c'était l'unanimité. Tout naturellement, n'ayant pas accepté la dictature de De Gaulle, je ne pouvais pas accepter celle de Mme Nicaise. Sans histoire, je n'ai pas renouvelé mon adhésion au cercle de Perpignan.
ACTE 2 : Lorsque Mme Nicaise a insisté par des articles de presse, dans sa voie du transfert, j'ai écrit des articles sur les N° 12, 17, 21 de la Seybouse.
http://www.seybouse.info/seybouse/infos_diverses/mise_a_jour/bulletintete.html
Pour me suivre dans la contestation de l'horreur, il faut savoir que ce lieu de transfert est un ancien couvent situé dans un quartier pas très fréquentable de Perpignan où l'accès risque d'être " interdit aux blancs " dans quelques temps. Quartiers Saint-Jacques/Saint-Mathieu où ont eu lieu en 2005 de graves émeutes entre différentes ethnies pour la domination des lieux. Cela était déjà prévisible en 2001, 2002 et reste d'actualité pour le futur.
ACTE 3 : Nous connaissons, tous, toutes les embûches, depuis plus de 40 ans, que les gouvernements, les élus nationaux ou locaux peuvent ériger pour nous faire disparaître de la mémoire collective. Nous avons eu des preuves supplémentaires avec :
- la date du 5 décembre qui ne résout pas celle du 19 mars ;
- le décret de 1999 sur les désendettements et indemnisations qui fait qu'actuellement des gens se retrouvent à la rue ;
- la loi du 4 février 2005 avec l'abrogation de l'article 2 sous la pression de nos ennemis déclarés (LDH, Communistes, Gaullistes, etc.), alors que les lois Taubira et Gayssot restent en place ;
- L'application du DZA sur nos papiers d'identité pour ceux nés avant 1962, et autres sigles cachés dans les fichiers informatiques de l'Etat ;
- la contestation de l'édification de stèles dans les cimetières ou autres lieux publics, alors que la pose de stèles ou plaques à la gloire de nos assassins ne soulève pas d'interdictions ;
- la commémoration ou interdiction de célébration de nos morts, comme à Paris le 5 juillet 2006, alors que la repentance est à l'honneur chez les hommes de pouvoir ;
- l'enseignement tronquée de l'Algérie Française et de l'œuvre accomplie pendant 132 ans, alors qu'une académicienne non française se permet de s'asseoir sur la culture qui lui a permis d'occuper un fauteuil dans ce qui était une honorable académie ;
- etc., etc., …
Connaissant tout cela et prévoyant d'autres coups bas, depuis des années, je dis et redis, que la seule solution pour la conservation de notre mémoire, c'est de nous prendre en mains, sans l'aide des finances publiques. Il suffit d'acheter un terrain suffisamment grand pour édifier un musée, des stèles ou murs commémoratifs, salles de conférences et d'enseignement, jardin de rassemblement. Bien sur qu'il faut choisir un endroit facilement accessible par la route, le rail ou l'avion, en somme un nœud routier.
J'ai souvent entendu dire, " mais où trouver des financements " ?
C'est facile avec de la volonté, de l'abnégation, du courage et surtout de la propreté dans la gestion.
" Oui, mais l'arme de la guerre, c'est les sous ! "
Les sous sont dans nos poches et dans les trésors de guerre des associations. En effet, les 1500 associations de " rapatriés " se targuent d'avoir plus de 500000 adhérents.
Pour amorcer la pompe à fric, il suffit que chaque association prélève 3 euros pendant 2 ans sur chaque adhésion. Cela ramènerait un premier pactole de 3 millions d'euros (environ 2 milliards de centimes de francs). Une fois cet amorçage fait, les mécènes et sponsors ne pourront pas être en reste car ils voudront en être et se prévaloir pour leur publicité, c'est normal car dans la nature humaine. De plus il faut compter sur la masse des non adhérents qui ne resteront pas avec les poches cousues.
Au bas mot on doublerait ou triplerait le premier pactole qui nous préserverait pour la construction et le fonctionnement. Je n'entre pas dans d'autres détails.
Alors, cela est considéré comme un projet fou et difficile qui va à l'encontre d'autres ambitions personnelles ou collectives par des petits projets qui génèrent souvent de gros problèmes sur des lieux publics.
" Ce n'est pas parce que c'est difficile qu'on n'ose pas, mais parce qu'on n'ose pas que c'est difficile ! " Sénèque
Où le bât blesse l'orgueil, c'est que cela ne peut être Perpignan situé au bout de la France.
Et c'est à la suite des trois actes cités, que je le dis et redis, que cela m'attire des ennuis et déchaîne la haine avec des lettres comme la FATWA du cercle algérianiste.
Quand ce qui est considéré comme de l'Utopie, rejoint la réalité, cela devient gênant pour certains. Alors quoi de mieux que de faire passer mes idées pour une querelle personnelle contre Mme Nicaise présidente du cercle de Perpignan. Si cette personne prend ce chemin et sa plume comme bâton de pèlerin en laissant croire que c'est une querelle de personnes, libre à elle, elle en portera la responsabilité et je suis à sa disposition. Mais pour le moment c'est une affaire d'honneur, de mémoire et de respect.
Ce qui me guide avant tout, c'est la mémoire et le respect de l'œuvre de nos ancêtres et des disparus, et aussi par respect des époux Brasier véritables pionniers du musée qui étaient contre ce transfert. C'est plus de 40 ans d'effort d'une famille pour réaliser cette collection qui doit faire partie de notre patrimoine, et qui est en danger. Je ne peux pas laisser faire sans rien dire. Rien ne dit que je gagnerai, mais au moins j'aurai tout essayé et rien à me reprocher. Dans l'affaire, je sais que je risque gros, les menaces ne m'ont jamais fait peur. Et puis si ils réussissent à me faire taire définitivement, j'espère que la communauté prendra conscience dans la merde que l'incompétence et la compromission nous ont confiné pendant plus de 40 ans et qui veulent continuer par leurs jeunes pousses endoctrinées.
Beaucoup de gens savent et se taisent. Tout cela pour le paraître et ne pas montrer des dissensions, par peur de l'ennemi. Le principal ennemi est dans nos rangs.
En Algérie, je me suis fait insulter par des P.N. restés sur place depuis 1962, me faisant qualifier de traître parce que je n'avais pas soutenu leurs thèses (communistes et indépendantistes) et déserteur car j'étais parti d'Algérie. Déserteur à 15 ans en 1962, obligé de suivre mes parents dans l'exode et enfermé un mois dans ce que j'appellerai toujours le camp de concentration de Guéret jusqu'à mon évasion.
En France, je me fais traiter de porteur de valises par le cercle algérianiste parce que je suis retourné dans ma ville comme des milliers de compatriotes qui pourraient, à travers moi, se voir aussi insulter.
Si j'en crois ces deux versions contradictoires, je ne saurai pas qui je suis, déjà que le Consul Général d'Algérie, m'a dit avec juste raison, que j'étais un apatride en voyant mon passeport et le lieu de naissance dans un pays qui n'a jamais existé et qui n'existera jamais. Je serai né à Bône dans une province qui s'appelle France, dans un pays DZA, Algérie indépendante en 1947, ???
J'aurai préféré des insultes directes que d'être traité de porteur de valises, moi qui ai failli y rester parce qu'à 15 ans je collai des affiches OAS pendant que notre voisin O… collait celles du FLN. Cela ne nous empêchait pas de jouer ensuite au foot ensemble. A cet age, nous étions peut-être inconscients des risques que nous prenions pour le résultat final (des deux cotés). C'est un copain, colleur aussi, qui a été tué par un militaire français. Même les musulmans de ma rue m'ont respecté pour ça à Bône et m'ont protégé quand les gardes mobiles anti P.N. voulaient m'amener pour me faire disparaître.
Etre traité de porteur de valises dans ce milieu par une Fatwa, c'est un appel au meurtre, et je suis sérieux.
Pourquoi avoir choisi la diffusion sur la Seybouse de cette lettre accompagnée par la page du mur de la honte et la page de la LDH, car ce ne sera pas un petit cercle de quelques centaines de personnes qui les liront par courrier, mais des dizaines de milliers de visiteurs qui pourront voir comment on peut se faire traiter de porteur de valises parce que l'on soulève dans nos rangs, des casseroles posées sur des têtes dans lesquels leur petit pois sonne faux.
A en croire, les " ULEMOS (1) ", lorsque je n'organise pas de voyages à Bône, je suis seul devant mon clavier d'ordinateur, mon seul interlocuteur pour répandre des propos abjects, dénonçant les manifestations de la communauté Pieds-Noirs, car mes passages au sein de plusieurs associations s'étant mal terminés. C'est très réducteur de mon activité.
Être seul devant son clavier pour essayer de répondre à des milliers de messages mensuels, n'est pas une punition, ni une corvée, mais un respect des 30000 visiteurs mensuels du site de Bône.
Faire la publicité des dates et lieux des manifestations de la communauté " rapatriée " et en rapporter le déroulement avec une note personnelle et objective de ce que j'ai vu ou vécu lorsque j'y ai participé, ce serait dénoncer ces manifestations P.N. !!!
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Quel est le but ou la raison et la résolution de cette idiotie algérianiste ?
La résolution personnelle est que dorénavant, je n'annoncerai plus et ne ferai plus de publicité pour des manifestations de la communauté organisées par des associations ou avec leur soutien. Il n'y aura plus de ma part de compte rendu car je ne suis pas un Béni-Oui-Oui qui dit amen, même à l'inconcevable pour faire bonne figure. Je ne suis pas un adepte de la langue de bois ni de la langue fourchue.
C'est regrettable que les bonnes associations paieront à cause des " ULEMOS ".
Que savent-ils de mes activités pendant plus de 30 ans au sein d'associations diverses, (sportives, écologique, de défense des citoyens, sociales, syndicales artisanales, sans oublier P.N. entre autres), avec des résultats même si cela m'a fait montrer les dents. Ce n'est pas en léchant les bottes ou… , que l'on a de véritables résultats honnêtes dans le respect des uns et des autres. Cela a un prix, la haine et la rancœur des gens contraires à ma conception de la vie. Une chose est sure, c'est que je peux me regarder dans une glace et sortir sans maquillage de ma personnalité.
Quant à être en mal de reconnaissance, c'est mal me connaître car je n'en cherche pas et n'en ai pas besoin.
Juste un petit exemple pour la gouverne des " ULEMOS " :
J'ai donné six ans de ma vie pour faire aboutir un projet de construction pour des jeunes. Projet dont le budget final avec le fonctionnement pour un an avoisinait les 3,5 millions d'euros actuels et qui serait équivalent à un musée construit par nous, les Exilés. Quand tous les financements étaient acquis, la construction lancée, la suite assurée, je me suis retiré de manière à ne pas avoir mon nom (en reconnaissance) sur une plaque. J'ai horreur des honneurs ou médailles, je travaille pour un résultat. POINT.
Peuvent-ils en dire autant ? La course à la subvention…. , à la rosette ou à l'olivette est un sport favori chez eux.
Pour le Mur des Disparus et le Musée projetés dans cette prison (propriété de la commune et du Conseil Général) dont la bassesse de mon raisonnement serait si lamentable qu'il ne leur convient pas de s'y appesantir.
Au contraire, les " ULEMOS " vous auriez du vous y appesantir et même vous y plonger dedans :
- en donnant le descriptif réel des travaux et de toutes leurs destinations finales ;
- le montant des devis retenus ;
- les résultats d'appels d'offres ;
- les délibérations entérinées ou pas par le Conseil Municipal de Perpignan et le Conseil Général des Pyrénées Orientales ;
- faisant connaître toutes les raisons et motifs d'opposition locales ;
- donnant l'état des lieux fait par le ministère de la culture et des Bâtiments avec le coût initial car le définitif sera doublé comme toujours sur les estimations d'état ;
- faisant connaître et donner de réelles garanties et assurances pour sa survie.
OUI, là vous auriez dû être explicites et non pas refuser de vous y appesantir.
Croyez-vous que le coût prohibitif (environ 12 millions d'euros au final) de cette " restauration en l'état carcéral " peut être affecté seulement à la communauté des " rapatriés ". Les catalans avec juste raison ne veulent pas payer une telle somme pour une seule communauté. Ce sera forcément partagé avec d'autres associations des quartiers incriminés, ce qui veut dire que ce centre de la mémoire des français d'AFN sera noyé et à terme disparaîtra.
Lorsque l'on veut donner des leçons, on développe car les élèves que nous sommes, nous voulons comprendre toutes les subtilités.
Mme Nicaise a raison quand elle dit dans d'autres messages de bienveillance:
"Savez-vous ce qu'il nous en coûte en énergie pour que ce dossier aboutisse car la LDH et autres gauchos ne sont pas les seuls à vouloir le faire capoter"
En effet, à cette clique là, il faut ajouter le Conseil Général, une bonne partie du Conseil Municipal (toutes tendances confondues), les Harkis, les catalans, et bien sur des Pieds-Noirs.
Mais, avec l'appui de politiques locaux, elle s'entête à faire croire que le projet aboutira dans la forme qu'elle annonce à coup de grandes déclarations, En prenant bien garde de ne pas dire comment en assurer et garantir la protection, la pérennité, et authenticité de l'oeuvre (mur et musée). Si cela n'est pas une fin personnelle appuyée politiquement, c'est quoi ? Ce serait de l'art politique dans la langue de bois ? Il faut m'expliquer, nous expliquer.
Si le terme " Mur de la honte " a pu choquer des familles de disparus, nous nous en sommes expliqués et excusés auprès d'eux. Mais il faut savoir que ce terme que nous avons repris, m'a été envoyé par une descendante de disparus qui a été offusquée et prise de nausées après avoir lu et vu sur place. Bien entendu, je tairai son nom pour lui éviter de recevoir, elle aussi une " Fatwa ". Elle ne veut pas que le nom de sa famille apparaisse dans ce lieu, elle en prendra les dispositions judiciaires qui s'imposeront le moment venu. C'est aux " ULEMOS " de recueillir les autorisations familiales des disparus.
Les cours extérieures de la prison susceptibles de recevoir le mur des disparus.
Un des murs prévu pour la pose des plaques et souillable par la rue du haut
Ce terme, " Mur de la Honte ", je le garde car la honte n'est pas pour les disparus ou leurs familles, mais pour les instigateurs du projet dans ce lieu. Cela, ils le savent très bien et ils veulent m'en faire porter la responsabilité.
Leur Honte et Responsabilité n'en deviennent qu'encore plus grandes.
Maintenant si les associations de disparus apportent leur soutien à cette entreprise de lente démolition et de disparition de notre mémoire, libre à elles d'en partager la responsabilité. Il ne faudra pas dire plus tard " On ne savait pas ".
Quand au thème des disparus, (que Mme Nicaise évoque dans ses messages) lors du congrès 2004 à Perpignan où les congratulations allaient bon train mais où le semblant d'exposition sur le sort des disparus était casé dans un coin noir pour ne pas être trop vu. Il fallait cacher l'horreur face aux personnalités. Elle en tire une gloire applaudie par des béni-oui-oui. Des présents, peuvent le confirmer.
L'exposition des disparus dans le noir à Perpignan en 2004
Pour le cercle de la honte, " je ne pèse pas grand-chose " (sic), c'est vrai, je n'ai que le poids du grain de sable qui empêche la machine infernale de tourner, et ils ont décrété cette Fatwa. Les vérités du grain de sable que je suis, représentent-elles un danger pour les " ULEMOS " et leur doctrine ? Pourquoi ? Quels en sont les raisons et enjeux ? Quel (s) politique (s) est derrière cela ?
Certainement que le grain de sable pèse plus lourd que le petit pois qu'ils ont dans la tête. Le grain de sable s'est logé dans l'engrenage et tous les moyens sont bons pour l'écraser.
Lorsque l'on sait qu'il y a quelques années, des associations de P.N. avaient lancé contre un homme à Montpellier les mêmes menaces déguisées ; qu'il a fallu que des esprits faibles ou fous prennent cela à la lettre, pour que cet homme perde la vie par assassinat ; et que ces pauvres faibles ou fous ont été complètement enterrés par les instigateurs initiaux de la haine déversée. Vous saurez, si cela devait m'arriver, où trouver les véritables coupables et complices.
Bien entendu, cette lettre non signée a été suivie par des menaces et mises en garde téléphonique anonymes de même que des tracts, reproduisant cette lettre brute, ont circulé dans les P.O.
Bien sur qu'à partir de maintenant, je ne me sens plus en sécurité, mais comme cela ne change rien à l'ordre des choses, cela aussi ne m'empêche pas de continuer dans la voie que j'ai toujours choisi, celle de la vérité, de la mémoire, de la fraternité, de l'impartialité et de l'honnêteté. C'est une voie très large pour moi où je me sens très à l'aise mais une voie très étroite pour d'autres à tel point que leur petit pois ne peut pas y pénétrer.
Ce n'est pas la haine qui me guide dans l'écriture de cette lettre ouverte, c'est écoeurement des magouilles de Pieds-Noirs qui pendant plus de 40 ans nous ont mené sur des chemins sablonneux et qui nous conduisent par leurs poulains vers la mort définitive, donc l'oubli de la mémoire collective. C'est aussi les conseils reçus de ne pas m'attaquer à plus fort que moi car j'en paierai le prix très cher, à commencer par la disparition du site Internet avant d'être porté disparu à mon tour. De fermer les yeux et de laisser faire…
Pour paraphraser, le dernier paragraphe de la Fatwa des " ULEMOS (1) ", les juges et docteurs de la loi algérianiste, je dirai : " Quand au cercle algérianiste, l'association déculturée qui se croit celle des Français d'Afrique du Nord, le seul choix qui s'impose c'est de ne pas ou plus y adhérer. "
Les associations ayant eu connaissance de cette Fatwa et qui ne la condamneraient pas publiquement, s'en rendraient solidaires et mériteraient aussi de ne plus avoir d'adhésions.
Pour ma part, puisque je n'attends rien des associations ; puisque je ne veux aucun intérêt particulier ou aucun bénéfice pécuniaire à tirer de mes actions ; je sortirai de toutes ces associations dont je suis encore adhérent et ainsi j'aurai les mains encore plus libres sans que ma présence puisse les gêner.
Merci de m'avoir lu dans cette trop grande lettre mais nécessaire pour continuer dans ma voie.
Jean Pierre Bartolini Et pour finir un proverbe envoyé par un ami.
LA COMPLAISANCE FAIT DES AMIS
LA FRANCHISE ENGENDRE LA HAINE
(1) ULEMOS : Terme péjoratif pour qualifier des personnes qui s'érigent en juges et docteurs sans signer de leur patronyme leurs actes d'incitation à la haine ou à la mort, car ils n'ont sûrement pas la conscience tranquille. Ils ne méritent pas le terme d'Ulémas qui seraient faire injure aux véritables. Certes, les adhérents du cercle ne sont pas tous des Ulémos et qu'il y a des gens très bien.
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La FATWA du cercle Algérianiste Reproduction intégrale
Cercle algérianiste national
Fédération des Cercles algérianistes
LE SITE INTERNET DE LA HONTE
Quand il n'organise pas des voyages en Algérie, l'animateur du site infopn.net, seul devant son clavier d'ordinateur, aime à se répandre en propos abjects dénonçant sans cesse toute manifestation organisée au sein de la communauté pied-noire. Il faut dire que ses passages fugaces au sein de plusieurs associations s'étant mal terminés, au fil du temps son clavier est devenu son seul interlocuteur.
À l'abri derrière son écran, ce donneur de leçon (J.-P. B.) a cette fois dépassé les limites de l'admissible en assimilant le futur Mur des Disparus de Perpignan à un Mur de la honte au prétexte que ce dernier sera érigé dans l'ancien couvent Sainte-Claire à Perpignan. Installer là le Mur et le Centre de la présence française en Algérie reviendrait d'après cet individu, à mettre en prison nos morts. La bassesse du raisonnement est si lamentable qu'il convient de ne pas s'y appesantir davantage.
Notons néanmoins que le propos en question est à la fois diffamatoire et empreint d'une véritable volonté de nuire. À qui ? Aux algérianistes, c'est évident. Mais c'est surtout l'offense qui est faite aux centaines de familles de Disparus qui est insupportable. C'est les insulter, elles qui attendent depuis si longtemps un lieu spécifique pour se recueillir. On peut d'ailleurs se demander ce que ce personnage a fait jusqu'à présent pour la communauté et en particulier pour ces malheureuses familles qui, quarante-quatre ans après le drame sont toujours dans la peine. Quel (s) projet (s) a-t-il conduit à l'exception de l'organisation de voyages en Algérie au prétexte de revoir le pays et dont la finalité demeure d'ailleurs très ambiguë.
Ce qui est encore plus grave, c'est que ce site exécrable n'hésite pas à apporter son soutien à la Ligue des Droits de l'Homme qui avec le MRAP, le Parti Communiste, la Ligue Communiste Révolutionnaire exigent l'interdiction de l'édification du Mur des Disparus et du Musée de l'Algérie française comme pour toute expression de la mémoire pied-noire. Ce personnage qui est aussi l'animateur d'un autre site '' la Seybouse'', est sans doute en mal de reconnaissance. Peut-être pourrait-on lui conseiller plutôt que d'insulter la communauté pied-noire et les familles de victimes, d'aller proposer ses services aux organisations sus mentionnées et à leurs amis porteurs de valises à moins que cela ne soit chose faite.
Bien évidemment, toute cette haine déversée gratuitement ne nous empêchera pas d'ériger le MUR DES DISPARUS forts du soutien de plusieurs centaines de souscripteurs, de familles de Disparus, d'associations et amicales, à côté desquels M. J.-P. B. ne pèse pas grand-chose.
Quant à son site infopn.net, LE SITE DE LA HONTE, le seul choix qui s'impose c'est de celui de l'éviter.
Le Cercle algérianiste
Association culturelle des Français d'Afrique du Nord
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B.P. 213 - 11102 Narbonne Cedex - Tél. 04 68 32 70 07 - Fax 04 68 32 69 64
Courriel : secretariat@cerclealgerianiste.asso.fr
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Ci-dessous, la page (parue le 16 juillet 2006 et retirée du site) qui a fait dire au cercle algérianiste que je n'hésite pas à apporter mon soutien à la Ligue des Droits de l'Homme, le MRAP, le Parti Communiste, la Ligue Communiste Révolutionnaire. A vous de juger !
Le mur de la honte |
Nous avons évoqué l'inacceptable ingérence de la LDH pour tout ce qui touche à notre communauté, notamment pour l'empêchement qui nous est fait de rendre hommage à nos morts et disparus. La LDH s'oppose à la construction d'un mur du souvenir.
Sans faire alliance contre nature avec ces effaceurs de mémoires dont nous ne dirons jamais assez la colère que nous provoque la haine qu'ils nous portent, il n'en reste pas moins que l'édification de ce mur est entourée d'écrans de fumée, dus aux intérêts politiques et particuliers.
Il faut d'abord replanter le décor.
Il est dit, dans un soucis publicitaire, que le lieu de recueillement sera propice puisqu'il s'agit de la cour d'un ancien couvent.
S'il est vrai que le couvent Sainte Claire abritait des nones, c'était il y a plus de deux cents ans. Depuis, l'administration a utilisé l'espace pour en faire ce qu'il y a peu encore, était la prison de Perpignan !
L'architecte des Bâtiments de France s'est opposé à ce que le mot prison soit enlevé de ce bâtiment historique situé dans le quartier maghrébin de Perpignan.
Voici donc déjà une première incongruité et de taille celle-là : Nos morts, en prison !
Il était question également, à l'origine, d'y placer la stèle des fusillés et qu'heureusement l'Adimad avec l'accord de la municipalité a érigé au cimetière de Perpignan.
Il est toujours d'actualité que le seul musée de l'Algérie Française(1) soit transféré dans ces lieux sordides et insalubres et indignes de notre mémoire.
Les autorités municipales UMP et la Présidente du Cercle Algérianiste de Perpignan soutenue par le Cercle National, s'obstinent à vouloir édifier un mur des disparus dans une petite cour de la prison. L'ancienne cour des condamnés à mort qui sert de dépotoir aux habitants du quartier. En effet, du parking qui surplombe cette cour, atterrissent toutes sortes de détritus (nous fournirons les photos prochainement). Deuxième symbole fort : Nos morts à la poubelle !
Il est vital pour notre mémoire que nous prenions les choses en main !
Nous pourrions construire nous-mêmes, sans l'aide de personne, sans compromission aucune, un véritable musée sur un terrain que nous achèterions. Cela appartiendrait à la communauté et personne ne pourrait s'en rendre maître. Ni municipalité, ni état.
Avec Environ 3 euros pendant deux ans prélevés sur chaque cotisation d'adhérent dans chaque association, cela est faisable.
Reste à prier que la prise de conscience collective soit effective et que… la LDH ne gagne pas cette fois encore…
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(1) C'est véritablement le seul musée de l'Algérie française crée par les Epoux Brasier en grande partie sur leurs deniers personnels et décédés dans l'indifférence générale.
Les époux Brasier, membres co-fondateurs du Cercle National et du cercle de Perpignan, ancien président national, qui ont été mis aux oubliettes comme des malpropres par les nouveaux maîtres de Perpignan.
Nota : l'inauguration de ce mur est prévu pour juillet 2007. A ce jour le premier coup de pioche n'a pas été donné....
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Ci-dessous, la page reproduisant l'article, envoyé par une responsable d'association de disparus, de la Ligue des Droits de l'Homme. Parue sur le site infopn le 13 juillet 2006. A vous de comparer les raisons d'opposition qui sont complètement différentes.
Ils n'arrêtent pas
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"Criminels, révisionniste, soudards, attentats, assassinats, communautarisme, historiens (entre guillemets), haine, raciste" tous ces termes, nous les connaissons. La LDH et ses acolytes, ne se privent pas de célébrer des assassins et des criminels, de s'entourer d'historiens (entre guillemets), d'attiser la haine contre notre communauté, de propager le révisionnisme en niant effrontément la réalité de nos souffrances, de nos morts et de nos disparus qu'ils nous empêchent d'honorer, de sourire avec admiration à des soudards égorgeurs, pour favoriser un communautarisme respectable celui-la, qui leur est sympathique.
"Intégrité, respectueuse, historique, associant", ça, ils ne connaissent pas. Parce que, pour être intègre, il faudrait au moins essayer. Quand en plus, on n'est pas capable de respecter la mémoire des morts jusqu'à en profaner les fleurs qui leur sont offertes, que l'on ne veut sous aucun prétexte respecter des victimes que l'histoire a déjà prouvé, et quand on pratique l'apartheid des sentiments, il est des mots qu'il serait préférable de ne pas prononcer, si l'on avait une once de dignité. Mais voila, pour cette qualité comme sur bien d'autres, les donneurs de leçons en manquent singulièrement
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Non ! au musée de la mairie de Perpignan à la gloire de la colonisation
lundi 10 juillet 2006
La cérémonie organisée le 7 juin 2006 par l’ADIMAD (Association amicale pour la Défense des Intérêts Moraux et matériels des Anciens Détenus et exilés politiques de l’Algérie française, présidée par Jean-François Collin, membre notoire du Front National) dans l’enceinte du cimetière du Haut-Vernet, devant la stèle érigée en juillet 2003 à la gloire des criminels de l’OAS (Organisation de l’armée secrète), nous rappelle que les nostalgiques de l’Algérie coloniale sont particulièrement actifs dans notre département. Ce qui est grave, c’est que le préfet ait refusé d’interdire ce honteux hommage à des criminels.
Cette décision n’est pas sans rapport avec la réhabilitation du passé colonialiste de la France voulue par la majorité de droite et le gouvernement français. La promulgation de la loi du 23 février 2005 en est la preuve la plus flagrante. Cette loi qui vante : « L’œuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d’Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine... », officialise la date du 5 décembre comme journée nationale d’hommage, au lieu du 19 mars, date du cessez le feu en Algérie, en 1962 et permet désormais d’indemniser les anciens criminels de l’OAS.
C’est dans ce climat révisionniste, que se perpétue à Port-Vendres, la célébration annuelle, en présence du sous-préfet de Céret et avec défilé militaire, de la prise d’Alger le 14 juin 1830 par les soudards de Charles X. Et encore, cette glorification du colonialisme n’est rien en comparaison du projet de création, par la mairie de Perpignan, d’un « centre de la présence française en Algérie », qui sera implanté dans le bâtiment du couvent Sainte Claire. La réalisation de ce centre, à la gloire des nostalgiques du « bon temps des colonies », a été confié au Cercle Algérianiste des Pyrénées Orientales qui ne cache pas ses liens avec l’ADIMAD, dont le site est entièrement dédié à la gloire de l’OAS et à la mémoire "des victimes de procès stalino-gaullistes" (sic) qui ont multiplié attentats et assassinats.
Il est évident que la mairie de Perpignan et son maire Jean-Paul Alduy se font complices des nostalgiques de l’Algérie coloniale, qui se complaisent à attiser la haine et à exalter le communautarisme. Et comme si cela ne suffisait pas, il est prévu d’ériger dans l’enceinte du couvent Sainte Claire, un « mémorial des disparus en Algérie (1954-1963) » dont le comité de pilotage est constitué en particulier des deux adjoints au Maire de perpignan, Jean-Marc Pujol et Maurice Halimi. Le cercle Algérianiste a fait aussi appel à deux « historiens », Geneviève de Ternant et Jean Monneret, dont les travaux sont consacrés à faire l’apologie de l’Algérie française.
*Parce qu’on ne construit pas l’avenir sur la haine et le communautarisme, les organisations et les personnes soussignées, exigent que :
- la stèle à la gloire de l’OAS, organisation d’extrême droite, raciste et criminelle, soit retirée du cimetière du Haut-Vernet
- le projet du mur des disparus ne voie pas le jour
- la création du « centre de la présence française en Algérie » soit abandonnée.
Résolument opposés à ce centre faisant l’apologie du colonialisme, les signataires sont par contre ouverts à la création d’un musée-centre de ressources sur l’histoire croisée de la France et de l’Algérie. Il appartiendrait aux organisations de défense de ce contre-projet de veiller à l’intégrité du contenu et à la présentation des toutes les facettes de l’histoire, respectueuse des recherches historiques et associant des historiens des deux rives de la Méditerranée et des représentants des deux peuples français et algériens.
A Perpignan, le jeudi 22 juin 2006
ANPROMEVO, ASTI, CGT, LCR, LDH, MJCF, MRAP, MRC, PCF
Transmis par M.C.T
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Passant près de fourrés de hauts lentisques verts
Vibrant de gazouillis d'oiseaux, à leur ramage,
Je me suis détourné car il était dommage
D'interrompre leurs chants comme font les hivers.
Mais au bruit de mes pas, s'envolant des couverts,
Un chardonneret mâle à l'éclatant plumage
Eperdu voleta restant dans mon parage.
Ecartant un buisson, j'aperçus au travers
Des oisillons au nid. La petite femelle,
Effrayée à tour s'enfuit à tire d'aile
Avec des cris plaintifs, et presque à ma merci
Le couple affolé vole, il part, revient, tournoie.
Emu, je m'éloignai tandis qu'en chants de joie,
Tel l'Arabe, l'oiseau me criait son merci.
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LES PIONNIERS
BÔNE son Histoire, ses Histoires Par Louis ARNAUD
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L'ŒUVRE française, dans ce Pays, ne peut apparaître dans sa réelle grandeur que si l'on est à même de mesurer exactement l'importance des efforts qu'il a fallu accomplir pour vaincre les difficultés innombrables et diverses, mais toujours graves, qui se sont, dressées sur la route des premiers habitants de ce joli coin de terre africaine.
Avant 1830, la Ville et la campagne avaient eu, sans doute, un aspect florissant. C'était, disait-on " la région la plus fertile de la Barbarie ".
Mais, après deux années de siège, aggravé par la destruction systématique poursuivie par les soldats de Ben-Aïssa, des beaux jardins qui fournissaient autrefois des vivres frais aux habitants de la Ville, et par le découragement de ceux-ci qui n'avaient plus de matériaux pour entretenir et réparer leurs demeures, elle offrait un spectacle désolant.
Les maisons étaient en ruines, et les rues, au dire d'un contemporain, étaient encombrées de rats morts et d'immondices de toutes sortes, excréments et victuailles en putréfaction.
C'était un véritable cloaque où vivaient quinze cents habitants.
Ainsi, se présentait, en cette fin de mars 1832, la Ville où venaient d'aborder les marins de la " Béarnaise ".
***
Moins de deux mois après, le 16 mai 1832, le Corps expéditionnaire du Général d'Uzer arrivait de Toulon.
L'effectif de la garnison qui ne comportait jusqu'alors que les six cent hommes commandés par le Capitaine d'Armandy atteignit de ce fait d'un seul coup le chiffre de cinq mille hommes.
C'était vraiment plus que n'en pouvait loger et nourrir cette pauvre Ville délabrée, sale, presque sans ressources et même, sans eau potable.
La situation sanitaire devint vite alarmante.
Du 1er juin au 30 septembre 1833, un an après l'arrivée du Général d'Uzer, 4.097 hommes, dont 36 officiers étaient entrés à l'hôpital, et 830 y étaient décédés.
Le seul 55ème de Ligne, dont l'effectif normal atteignait 2.430 hommes ; n'en avait plus 500 de disponibles.
A la fin de 1833, après vingt mois d'occupation française, l'aspect général de la ville, et de son alentour, n'avait guère changé.
Tout était sordide, laid et sale. Aucun jardin n'avait été créé pour remplacer ceux qui avaient été détruits, et les marécages subsistaient toujours empuantissant l'air et propageant le paludisme.
La population européenne comptait à peine huit cents habitants parmi lesquels les Français étaient en minorité en face des Maltais et des Mahonnais.
Le peuplement du nouveau territoire français, on le voit, se faisait avec une extrême lenteur ; on pourrait même dire qu'il ne se faisait pas du tout, puisque dans cette minorité de Français, il fallait comprendre les fonctionnaires civils qui avaient été envoyés par le Gouvernement pour servir en Algérie, et qui regagneraient sûrement la France à la fin de leur mission.
***
Le zèle des Tribus rebelles finissant par se ralentir, sans pourtant s'apaiser encore, le Général d'Uzer voulut bien tourner son attention vers cet état sanitaire déficient, si préjudiciable à la colonisation du Pays, car il était impossible de retenir dans des lieux aussi désagréables et insalubres, le moindre élément de peuplement français.
Le Commandant de la Subdivision, dès la fin de cette année 1833, entreprit donc d'améliorer l'état de la Ville et de la petite plaine qui l'environnait.
Les rues furent réparées et alignées dans la mesure du possible. Les égouts nettoyés et les chaussées mieux entretenues permirent d'espérer que ces à peine suffisantes réformes rendraient plus supportable le séjour de la Ville, et encourageraient la venue d'éléments nouveaux dans la population.
Hélas, ces remèdes n'eurent pas grand succès. L'insalubrité persistait et les maladies continuaient de décimer la population. Les civils, cette fois, étaient plus atteints que les militaires, particulièrement surveillés par les médecins de l'armée.
C'est à ce moment-là, en 1834, que le Docteur Maillot, médecin chef de l'hôpital militaire, expérimenta, pour la première fois, l'emploi de la quinine pour combattre l'horrible fléau que constituait la malaria.
L'emploi de l'absinthe pour couper l'eau des rivières, et la rendre moins nocive, avait aussi été préconisé. Mais il était arrivé, ce qui était fatal, que ceux que l'on voulait immuniser ainsi contre les fièvres étaient rapidement la proie de l'alcoolisme qui fit alors dans la population des ravages presque aussi graves que le paludisme.
L'insécurité des environs demeurait malgré les mesures prises par le Général d'Uzer. Il était interdit aux habitants de sortir de l'enceinte et de s'aventurer dans la campagne.
Quel attrait pouvait bien avoir, dans de telles conditions, le séjour dans cette nouvelle cité française ? Rien ne pouvait aider à combattre le spleen et l'ennui, ni à surmonter la dépression morale qui s'emparait peu à peu de chacun.
Véritables reclus, les habitants étaient condamnés à circuler, toujours, et sans cesse, par les mêmes ruelles tortueuses, montantes et poussiéreuses, sans avoir le droit d'espérer qu'ils pourraient, un jour, avoir la liberté de s'évader vers la campagne.
C'était une vie infernale, aussi triste et lassante que celle de ces prisonniers qui tournent en rond, deux par deux, par mesure d'hygiène et pour se détendre, dans le préau de leur prison pendant des heures déterminées.
Le Général d'Uzer qui comprenait l'état d'âme de ses concitoyens, décida de créer un point de rassemblement au centre de la Ville, un mail comme en France, où ils pourraient se retrouver à certain moment de la journée.
Le chef de la Subdivision voulut que la future grande place de Bône marquât bien le cœur de la Ville, et il choisit un terrain vague situé devant une Mosquée construite vers la fin du XVIIIème siècle, par Salah Bey de Constantine.
Il fit procéder à la démolition de quelques vieilles masures situées autour ce terrain trop étroit.
Puis, des immeubles à arcades furent édifiés, qui entourèrent très correctement l'espace ainsi obtenu, sur trois côtés, tandis que la Mosquée occupait le quatrième.
C'est ainsi que fut créée la Place d'Armes.
Mais la Place qui pouvait évoquer certaines images de la vie française ne réussit pas, pour autant, à chasser l'ennui engendré par l'uniformité de l'existence, et la maussaderie du reste de la Ville.
Les Français ne vinrent pas davantage se fixer dans ce Pays.
***
Les Généraux Trézel et Guingret qui commandèrent à Bône après le départ du Général d'Uzer, n'ont pas eu le même souci que lui de l'administration et de salubrité de la Ville.
Il est vrai qu'ils eurent à faire face à d'autres événements militaires dont la préparation de l'expédition de Constantine n'avait certainement pas dû être le moins important.
C'est de Bône, en effet, comme on le sait, que le 27 septembre 1837, est partie la colonne commandée par le Duc de Nemours et le Général Damrémont pour aller mettre le siège devant Constantine.
La malpropreté et le désordre s'installèrent de nouveau dans la Ville. L'ivrognerie, le vol, les tapages nocturnes revinrent troubler la quiétude des habitants.
La situation était telle qu'un officier de l'époque écrivait le 17 février 1838, lettre reproduite par M. René Bouyac dans son " Histoire de Bône ".
" II est temps, enfin, disait cet officier, de sortir de cet état de barbarie, en envoyant à Bône des Administrateurs à santé forte, à volonté ferme, et à grande persévérance.
" Que l'on ne craigne pas de les récompenser et de " les soutenir, même dans les actes qui paraîtraient arbitraires en France, et qui sont, ici, nécessaires pour organiser l'ordre au milieu de fainéants et de voleurs.
" Nous avons des marais pendant six mois, et une sécheresse absolue pendant six autres.
" Tels sont les résultats du désordre dans lequel on se débat depuis six ans à Bône pour ne pas avoir eu l'idée fixe sur la position à occuper, et un plan de conduite invariable ".
Naturellement, cette situation lamentable était connue dans la Métropole, où parvenaient, sans doute, des quantités de lettres de fonctionnaires et d'officiers semblables à celle-ci.
Il est compréhensible, dès lors, qu'il n'y ait eu que très peu d'engouement chez les Français pour les " Nouvelles possessions françaises d'Afrique ".
Ce qui était particulièrement pénible, c'était cette absence totale de plan de colonisation et de volonté directrice chez ceux qui avaient assumé la charge d'intégrer l'Algérie dans le cadre de la Civilisation et de l'économie métropolitaines.
Pendant ce temps là, des Français venus sur notre rive africaine, mouraient de fièvres ou d'ennui, en maudissant la France qui leur avait fait croire que l'Algérie allait être pour eux un nouvel Eldorado.
Ainsi, la vie bônoise se traînait, depuis dix années, dans les marécages, les immondices, l'ennui et la désespérance lorsque le Général Randon vint prendre, le 4 octobre 1841, le commandement de la Subdivision.
Il y a vraiment, de par le monde, des hommes prédestinés dont les dons naturels et les qualités innées se manifestent spontanément, dès que les circonstances s'y prêtent.
Le Général Randon n'avait été jusque là, qu'un militaire, un militaire remarquable comme Trézel, de Castellane et Guingret qui l'avaient précédé dans ce commandement.
Mais dès qu'il fut à la tête de la Subdivision de Bône, il se révéla grand Administrateur autant que grand soldat.
Il sut parfaitement, pendant les six années qu'il devait demeurer à ce poste, mener de front les tâches primordiales qui s'imposaient au chef de la Subdivision : organiser la vie de la Cité, améliorer les conditions de séjour des habitants, et achever la pacification de la région.
Les habitants qui commençaient à se laisser aller au découragement, se reprirent à espérer et mirent toute leur confiance en lui. Il devint comme leur Dieu, et ils l'appelèrent du seul nom, plus terrestre et plus humain, qui pouvait donner la mesure de leur foi en lui : " Le Père de Bône ".
Lorsqu'il partit, six ans plus tard, le 7 juillet 1847, ce fut comme un grand deuil, une catastrophe immense qui s'abattait sur la Ville. Toute la population l'accompagna au bateau et beaucoup ne purent s'empêcher de manifester leurs regrets et leur tristesse.
Certes, le Général Randon s'était efforcé à rendre la Ville plus habitable et plus gaie.
Il avait combattu le paludisme en essayant d'assécher les marécages autour de la Ville.
Il avait ramené la sécurité dans la campagne immédiate en construisant la route de l'Edough, afin de permettre aux petits jardiniers d'être en sécurité et de travailler au ravitaillement de la Ville.
C'est grâce à cette route de l'Edough, on le sait, que le Faubourg de la Colonne put se former.
Cette agglomération est devenue le populeux Faubourg qui porte aujourd'hui le nom de celui qui a présidé à sa fondation.
En Ville, le Général s'était efforcé par tous les moyens à rendre plus supportable le séjour de ses concitoyens.
La nature était belle et clémente. Mais était-ce suffisant pour retenir des fonctionnaires jeunes, vigoureux et ardents, sur le sol algérien ?
N'étaient-ils pas trop exposés à l'emprise du spleen, ce mal sournois et indéfinissable du cœur et de l'esprit fait d'un mélange de tendres souvenirs de temps heureux et du morne ennui du présent.
Il fallait donc aider à vaincre l'ennui, à chasser la nostalgie.
Et pour cela, rompre la monotonie d'une vie sans attrait, il organisait des fêtes et des réunions à l'Hôtel de la Subdivision auxquelles il conviait presque toute la Ville, civils et militaires, qui étaient ses invités, au même titre.
Les échos mondains de " La Seybouse ", journal de Bône, redisaient, ensuite, le grand succès remporté par ces réceptions et ces bals organisés par le Général dans le seul but de divertir une population qui risquait de s'enliser dans la neurasthénie.
" Les soirées de M. le Général ont été terminées par " un bal travesti, des plus brillants, disait " La Seybouse " du 4 mars 1846. Les costumes des dames étaient d'un goût et d'une élégance irréprochables. Parmi les hommes, les costumes étaient généralement trop sévères , trop graves.
" Les danses ont été très animées ".
On sent presque de la tristesse dans ces lignes simples et naïves.
Et c'était la même impression qui perçait à travers les autres relations de fêtes semblables, car les officiers, ou les civils, pour suivre l'impulsion donnée par le Général, organisaient, tour à tour, des bals dans les grands cafés de la Ville.
Tel ce compte rendu qui suivait un bal donné un soir d'hiver, dans la salle du grand café Ours, à la Place d'Armes :
" Les dames n'avaient point besoin, pour s'y rendre, disait le journal, de chausser les bottes de leur mari. Des chaises à porteurs avaient été mises à leur disposition. Toutes en ont profité ; les porteurs ont dû faire douze voyages.
" La salle décorée avec goût était délicieuse de fraîcheur.
" L'orchestre habilement dirigé par M. Sulot, rappelait l'entrain des bals de Paris ".
" L'entrain des bals de Paris ", cela s'appelle bien dorer la pilule pour qu'elle soit moins amère ou plus acceptable.
Il fallait ces grossières illusions pour donner un peu de goût à la vie étriquée de ces pauvres habitants qui bravaient le vent, la pluie et la boue, pour venir se retrouver ensemble, et qui, sans chaises à porteurs, n'auraient pas pu passer par des rues impraticables.
Cela devait rappeler l'entrain des bals parisiens comme une caricature grotesque peut rappeler un personnage important.
La haute Société bônoise aussi cherchait à créer l'illusion du plaisir.
" La Seybouse " parlant dans le même temps d'un bal donné dans les salons de Madame A..., expliquait à ses lecteurs que de " telles soirées laissaient dans l'esprit des visiteurs des souvenirs si agréables, que chacun, en se retirant, faisait des vœux pour qu'on en donnasse toujours de semblables ".
Pour remplir le vide des autres soirées qui n'étaient pas consacrées à ces bals et à ces réceptions, il y avait le théâtre. Mais quel théâtre... Une salle étroite et basse, mal aérée, sans acoustique, et tout à fait incommode : telle était la salle de la rue de Tunis où se donnaient les représentations.
Les dimanches, dans la journée, on pouvait, depuis que le Général Randon avait assuré la sécurité de la banlieue, organiser des sorties et des pique-niques. La chronique signalait encore cette propension en ces termes :
" Les parties de campagnes sont devenues de mode. Les dîners sur l'herbe, les rendez-vous à la Bastide, la promenade aux petits jardins qui bordent les routes de la Fontaine et de l'Edough, procurent hors des murs, des distractions qui, le dimanche, rendent la Ville d'une monotonie, d'une tristesse désespérante ".
Ces bals, ces réunions, ces fêtes improvisées à tout propos et à la moindre occasion, ces parties de campagne ne constituaient pas, hélas, des divertissements au sens réel du mot, c'étaient à peine des diversions.
La vie matérielle, même, pour les célibataires, était extrêmement difficile, si l'on en juge par cette constatation que l'on trouve dans la " Seybouse " du 14 juin 1846 :
" Les gens qui n'ont ni ménage, ni pension bourgeoise sont très embarrassés de pouvoir se nourrir dans les restaurants de Bône ".
On comprend alors que les Français aient été si peu enclins à venir se fixer à Bône.
Il y eut, une année, l'année 1848, où non seulement il n'en vint pas un seul pour demeurer, mais au contraire, où il en partit deux de plus qu'il n'en était arrivés. La statistique de l'année 1846 publiés par la " Seybouse ", le 14 février 1847, nous apprend, en effet, qu'au cours de cette année qui venait de s'écouler, il était arrivé à Bône 871 Français par les paquebots de l'Etat, et qu'il en était parti 873.
***
Dans cette ville ravagée, saccagée par les hordes de Ben-Aïssa, tombée en ruine faute d'entretien, à peine reconstruite, dont les environs n'étaient ni sûrs, ni même praticables, où la maladie planait sur chaque habitant, les jeunes fonctionnaires éprouvaient fatalement la nostalgie des régions paisibles, riantes et salubres de la " Douce France " qu'ils venaient à peine de quitter
Ils ne demandaient qu'à retraverser bien vite la Méditerranée pour aller les retrouver, oubliant les raisons qui les avaient attirés sur cette terre africaine qu'ils avaient imaginée pleine de poésie, d'exotisme et de mystère.
Ils renonçaient, sans regrets, aux perspectives d'avancement qu'ils avaient escomptées tirer, ne les retenant plus dans ce Pays, ils retournaient avec empressement dans la Métropole.
Et l'on comprend, alors, que Flaubert ait pu noter dans le " Voyage à Carthage " qu'il avait entrepris pour aller rassembler sur place, à Tunis, les éléments de son célèbre roman " Salammbô ", ces impressions, brèves, caustiques et bien peu flatteuses pour notre Ville :
" Jeudi (22 avril 1858), débarqué à Bône. Plage d'où la mer se retire. Les chevaux se baignent à une grande distance du rivage.
" C'est désert, bête et lamentable, les montagnes sont vertes.
" Hippone, mamelon vert, dans une vallée entre deux montagnes s'inclinant un peu sur la gauche ".
22 avril 1858... Il y avait vingt-six ans que Bône était Française et vingt-deux ans que mon grand-père paternel était dans ce Pays.
Mon père avait onze ans, et ma mère venait à peine d'entrer dans la vie, et tous deux, étaient nés dans ce lieu " désert, bête et lamentable ".
Cette évocation de l'impression notée en passant par Flaubert en 1848, vient s'ajouter au sombre tableau des conditions dans lesquelles étaient contraints de vivre depuis 1832, les quelques Français qui avaient traversé la Méditerranée pour venir se fixer à Bône. Il est facile de se représenter ce qu'il a fallu à ces Français de ferme volonté et d'aveugle confiance dans l'avenir, ou tout simplement de fierté nationale, pour demeurer dans cette région où tout était ingrat : le climat, le sol, les hommes, et même la Patrie qui les oubliait parfois.
Mon grand-père paternel n'avait aucun lien matériel qui pouvait le retenir dans ce Pays, après sa retraite en 1865. Il s'était marié à Bône avec une fille de Draguignan. Ils auraient pu, tous deux, retourner dans ce joli département du Var où le ciel est si bleu, et l'air si embaumé par le parfum des fleurs, dont ils étaient originaires. Ils ont préféré demeurer sur cette terre algérienne dans laquelle ils dorment leur dernier sommeil.
Mon grand-père maternel, Jean-Marie Rollier, était venu à Bône quelques années plus tard après avoir occupé le poste de Maître de port à Stora ; marié à Bône à une Arlésienne, il a renoncé lui aussi à sa Bretagne natale, et repose, ainsi que sa femme, dans notre cimetière bônois.
C'est bien après l'avènement du second Empire, que les Métropolitains se sont révélés assez aventureux et assez courageux pour venir planter leur tente sur les bords de la Seybouse. Les mines du Marquis de Bassano acquises par la Compagnie du Mokta, leur permettaient, sans doute, de croire à l'avenir de Bône.
Mais avant, lorsque la malaria disputait à l'ennui le droit de régner sur les habitants, combien étaient-ils, hormis les militaires, les Français qui avaient choisi de vivre sous ce soleil trop brûlant, au milieu des moustiques et des voleurs, guettés aussi bien par une attaque ennemie que par un accès de paludisme.
Et ces militaires, qui n'étaient venus que contraints et forcés, et qui, arrivés au terme de leur congé, avaient décidé de rester aux côtés des autres, les civils, bien rares, dont ils avaient pourtant vu les souffrances et connu les misères, n'on-ils pas droit à une bonne part de la gratitude du Pays ?
Ils ont, tous ensemble, pour le compte de la France, monté la garde sur ce rivage en attendant les renforts nécessaires pour faire, à force de travail, de volonté et d'intelligence, de cette " Plage d'où la mer se retire ", de ce lieu " désert, bête et lamentable ", la grande et belle Cité laborieuse et charmante, dont leurs descendants sont aujourd'hui si justement fiers
Ces braves gens, faméliques, peut-être, mais têtus et courageux, sûrement, qui ont dû subir les injustices du sort et supporter toutes les souffrances pour assurer la permanence de la présence française, ont été les vrais pionniers de l'œuvre admirable accomplie dans ce Pays.
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BÔNE MILITAIRE
du CAPITAINE MAITROT
Envoyé par M. Rachid Habbachi N° 17
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Bône Militaire
44 SIÈCLES DE LUTTES
du XXIV ème avant au XX ème Siècle après notre ère
Médaille de Bronze à l'Exposition Coloniale de Marseille 1906
Médaille d'Argent de la société de Géographie d'Alger 1908
Deuxième Partie
BÔNE FRANÇAISE
CHAPITRE XVII
Expéditions de Constantine
3 Mars 1835 21 Novembre 1837
Au commencement de l'année 1836, toute la France croyait le moment venu de s'emparer de Constantine. Le maréchal Clauzel, gouverneur général, ennemi juré du bey qu'il avait déclaré déchu en décembre 1830, obtint de M. Thiers, président du Conseil et du maréchal Maison, ministre de la guerre, la promesse d'une armée de 33.000 hommes.
Yusuf avait été nommé à Tlemcen, le 21 janvier 1836, bey de Constantine avec des instructions détaillées (1).
La nomination de Yusuf ne fut ratifiée qu'en août et elle laisse à supposer que le nouveau bey n'était plus en odeur de sainteté (2) .
Le bataillon turc par extinction, était presque réduit à néant.
Le maréchal avait autorisé Yusuf à le porter à mille hommes et à en entreprendre l'éducation militaire de manière à en faire une troupe régulière.
Le maréchal Maison, ministre de la guerre, ratifia ces dispositions, en partie, tout en les modifiant pour raisons budgétaires. L'effectif fut fixé à 500 hommes, la solde à 0 fr. 60 centimes et les vivres de campagne, sauf pour les anciens qui conservèrent un boudjou (1 fr. 80).
Avec un bataillon d'infanterie, 300 spahis réguliers et le bataillon turc, alors à 300 hommes, Yusuf Bey alla établir son quartier général au camp de Dréan.
Ce camp avait été créé, par arrêté d'avril 1836, à 22 kilomètres de Bône, entre Duzerville et Penthièvre, un peu à l'Est de la route actuelle. Son emplacement était merveilleusement choisi.
Au milieu de la plaine, adossé d'une part à la Seybouse, d'autre part, au lac Fetzara, se dresse un mamelon à pentes douces, Sur ce mamelon, on traça un fossé de deux mètres de profondeur à talus remblavés. Les faces longues respectivement de 375 mètres et 72 mètres se terminaient par un bastion armé d'une pièce de canon ; au milieu, se dressait un appareil Chappe que l'on peut voir encore et qui communiquait avec Bône.
Yusuf s'installa dans son camp en souverain oriental.
Le baron Baude, conseiller d'État en mission y fut reçu (3).
Les cheicks avaient envoyé leurs fils à Yusuf. Quelques-uns avaient une telle confiance en lui qu'ils lui adressaient des lettres dans le genre de celle de Belkacem ben Younès :
" Je t'envoie mon fils, c'est ce que j'ai de plus cher au monde. Garde-le jusqu'à ce que tu marches sur Constantine et si au premier bruit de tes pas, je ne te rejoins pas avec 8.000 cavaliers pour me ranger sous tes bannières, fais tomber la tête de mon enfant chéri. "
C'était d'autant plus sincère que tout le monde connaissait la froide cruauté de Yusuf pour qui une vie humaine ne comptait pas.
Avant de suivre les opérations militaires dont le camp de Dréan fut le point de départ, étudions un peu la façon de vivre du bey in partibus.
Nominé à Tlemcen, Yusuf s'était rendu compte que pour frapper l'esprit de ses nouveaux sujets, il fallait les éblouir par un faste tout oriental. Il alla trouver à Tlemcen, un nommé Lasry à qui il emprunta 10.000 boudjou (18.000 francs).
L'usurier n'accepta pas de remboursement, il obtint de suivre le bey et lui demanda en paiement de la somme et des intérêts (2 ½ pour cent par mois, soit 30 francs par an), des boeufs à raison de 18 francs par tête, ce qui représentait 300 boeufs par an, rien que pour les intérêts. Outre que cela, poussait Yusuf à faire des razzias, cela désorganisait complètement la province, car ces boeufs, achetés 18 francs, étaient embarqués pour la France et revendus 100 et 150 francs.
Aussi, M. Melcion d'Arc intendant de l'armée d'Afrique, fît-il prendre un arrêt interdisant l'exportation des bestiaux de la province de Constantine (20 juillet 1836).
De plus, pressurées de toutes façons, les tribus commencèrent à se détacher du bey, préférant encore Ahmed dont la fortune était faite, à Yusuf, qui avait à faire la sienne et celle de ses amis.
D'autre part, en dehors de ces résultats immédiats, les déprédations de Yusuf eurent pour résultat, de faire trouver préférable aux indigènes, la domination immédiate des Français.
En tout cas, le beylick d'Yusuf lui coûta 200.000 livres de dettes.
Mais laissons le souverain oriental pour suivre l'officier français dans sa carrière de gloire.
Yusuf reçut du gouverneur général l'ordre de faire, avec toutes ses troupes, une reconnaissance sur La Calle.
I1 partit de Dréan en mai et arriva chez notre allié, le cheick de La Calle, sans avoir brûlé une cartouche.
Cette reconnaissance était le résultat des instances des corailleurs qui, venus de Tabarka à Bône, demandaient à avoir sur la côte un point d'attache plus près de leur lieu de pêche.
La route était libre, le colonel d'état-major Duverger, successeur intérimaire du général d'Uzer, ordonna au capitaine Berthier de Sauvigny de quitter Dréan, le 14 juillet, avec 40 cavaliers. Arrivé à La Calle, le 15, le capitaine écrivit :
" Le détachement n'a rencontré aucune résistance, un groupe d'Arabes sans armes, assis paisiblement sur les ruines de cette ville française, attendant l'arrivée de ses anciens maîtres dont il reconnaissait les droits. Nous avons trouvé La Galle dans l'état où l'incendie du 27 juin 1827 l'avait laissée. "
Le même jour, le capitaine du génie, Carrette, avec 50 ouvriers, arriva à bord du brick le Cygne. Les corailleurs accoururent aussitôt et mirent leurs équipages à la disposition du capitaine.
Ahmed Bey, à la nouvelle de la nomination d'Yusuf envoya ses émissaires prêcher la guerre sainte et vint s'établir avec 400 cavaliers au nord de Guelma.
Le colonel Duverger sortit de Dréan dans la soirée du 23 juin avec 650 cavaliers français, 1.200 indigènes, 523 fantassins et 4 pièces de canon et marcha sur Hammam Berda et Guelma. Ahmed recula quatre lieues plus loin. La reconnaissance s'établit à Guelma et reçut la soumission des tribus voisines.
Devant ce succès tout pacifique, le colonel crut pouvoir prendre Constantine avec deux bataillons. Le maréchal écrivit lui-même, le 19 juillet :
" Dans la province de Constantine, 1.200 hommes, dont la moitié seulement de troupes françaises et l'autre formée par des troupes indigènes irrégulières, viennent de s'avancer jusqu'à 18 lieues de Constantine et non seulement elles n'ont pas tiré un coup de fusil, soit en allant, soit en revenant, mais le commandant supérieur de Bône a reçu, chemin faisant, la soumission de plusieurs tribus des plus nombreuses et des plus guerrières ".
Le 2 août, le maréchal Maison signa un arrêté réglant les attributions du gouverneur, des chefs de service des administrations civiles et des conseils d'administration d'Oran et de Bône.
Mais revenons à Dréan. Yusuf fit de lui-même plusieurs opérations contre les Redjata et les Oulad Attia qui refusaient de le reconnaître. Il y obtint une sixième citation à l'ordre.
La septième lui fut donnée à la suite d'une affaire de police des plus importantes.
La campagne de Bône était mise en coupe réglée par un bandit nommé Bel Arbi. Ce brigand enlevait les factionnaires ou les colons, les torturait ou, si le temps lui manquait, leur coupait la tête qu'il envoyait contre un bas prix au bey Ahmed.
Bel Arbi était un porteur d'eau de la ville de Bône. Sur la place d'Armes, il fut un jour insulté par des sous-officiers qui sortaient d'un café, l'un d'eux lui lança son cigare à la figure. Le musulman terrassa le Français, mais fut blessé de plusieurs coups de sabre. Il disparut en jurant de se venger.
Yusuf résolut de le forcer dans sou repaire de l'Edough, mais ses efforts restèrent longtemps sans résultats.
Enfin, le 10 août, le cheick Kermiche réussit à le cerner après avoir perdu deux hommes. Un escadron de chasseurs avec quelques fantassins, sortit de Bône. Bel Arbi atteint de trois blessures fut pris et décapité, sa tête fut exposée pendant huit jours sur la porte de Constantine.
Le 12 août 1836, une ordonnance royale créa deux nouveaux escadrons de spahis réguliers. Les cavaliers furent répartis dans les escadrons d'après leur origine.
Premier escadron : Karézas.
Deuxième escadron : Beni-Urgine.
Troisième escadron : diverses tribus.
Quatrième escadron : escadron turc.
Le 16 octobre, une autre ordonnance royale composa le tribunal de Bône de la façon suivante : un juge royal, un juge suppléant, un substitut du procureur général, un greffier.
Cependant Ahmed Bey n'avait pas renoncé à son projet de détrôner son adversaire. Il vint camper à Ras El Akba.
Le 9 octobre, il fit une démonstration sur Bône, démonstration masquée par deux mouvements secondaires. Une centaine de montagnards de l'Edough descendirent dans la plaine, razziant tout ce qu'ils trouvèrent et massacrant les isolés. Vingt-cinq chasseurs les poursuivirent jusqu'à la forêt (levant laquelle ils furent obligés de s'arrêter, mais ils leur reprirent deux ouvriers européens.
A neuf heures du matin, une colonne indigène marcha sur le camp de Dréan. Yusuf se porta au-devant elle avec 500 cavaliers, soutenus en arrière par 36 chasseurs sous les ordres du capitaine Marion.
Cette démonstration retint le commandant pendant qu'une troisième colonne se répandait dans la plaine de Bône ; elle enleva des troupeaux et massacra un voiturier, mais 4 compagnies du 17ème la forcèrent à reculer, lui reprirent le bétail et lui tuèrent 20 hommes.
Le générai Trézel, débarqué le 3 octobre, avait remplacé le colonel Duverger, nommé chef d'état-major général de l'armée expéditionnaire. Il ne voulu pas laisser impunie cette audacieuse entreprise. Le 10, il se dirigea sur Dréan avec 600 hommes du 59ème, 50 sapeurs, 320 chasseurs et 2 canons. Le 11, à quatre heures du matin, il partit dans la direction d'Ascours, traversa le Bou Infra, affluent de la Boudjima, et rentra à Bône, sans avoir tiré un coup de fusil.
Le même jour, le Fulton et le Ramier amenèrent dans le port de Bône, 800 hommes du 17ème de ligne.
La démonstration du 11 n'avait servi à rien. Pendant la marche du général Trézel, un corailleur napolitain avait la tête coupée aux Caroubiers. Le 12, deux enfants et un Maltais étaient enlevés au même endroit.
Une répression plus énergique s'imposait. Tout indiquait que le moment était venu de marcher sur Constantine, dont le chef devenait par trop insolent. Malheureusement, M. Thiers et son ministère, les promoteurs de l'expédition, tombèrent le 7 septembre et le 27, le maréchal Clauzel reçut la dépêche suivante :
" Le gouvernement du Roi aurait désiré qu'il n'eut pas encore été question de l'expédition de Constantine. C'est parce que cette expédition a été annoncée et pour ce seul motif que le gouvernement l'autorise. Il est bien entendu qu'elle doit se faire avec les moyens personnels et matériels qui sont actuellement à votre disposition. "
Tomber de 33.000 hommes à rien, la chute était dure ; heureusement ou plutôt malheureusement Yusuf conservait sa belle confiance et écrivait au maréchal : " Les populations ne demandent qu'à se soumettre, seulement elles attendent qu'elles puissent le faire sans danger. Pour qu'elles viennent à moi, il suffit de me désigner à elles comme leur nouveau bey. Dès lors, des milliers de cavaliers accoureraient à nous pour combattre Ahmed, qu'ils redoutent autant qu'ils l'exècrent. A la rigueur, je pourrais, je crois, entrer en possession de la capitale de mon beylick, avec les seules ressources dont je dispose ".
Le duc de Nemours arriva à Bône, le 29 octobre et passa une revue le 31 octobre, à la suite de laquelle il alloua à chaque homme de troupe une gratification de 0 fr. 50, versable de moitié à l'ordinaire.
Le maréchal arriva le 31, après avoir organisé la milice africaine, destinée à remplacer les troupes enlevées d'Alger et d'Oran.
L'arrêté de suspension de transmission d'immeubles fut remis en vigueur et étendu aux provinces de Bône et de Constantine. On considérait donc l'opération comme faite, témoin cette proclamation écrite de Bône et non arrivée à Constantine, grâce à la surveillance d'Ahmed Bey.
" L'armée française respectera votre religion, vos personnes et vos propriétés ; il ne vous sera rien demandé, rien imposé. Le soldat sera logé dans des maisons séparées des vôtres et le plus grand ordre régnera dans Constantine si notre entrée se fait sans résistance et pacifiquement de votre part ".
Les débuts de l'expédition furent déplorables. Sur 1.500 mulets, Yusuf en réunit avec peine 475 ; 2.000 hommes entrèrent à l'hôpital.
Enfin, au commencement de novembre, nous étions prêts ; 8.766 hommes, dont 1.356 indigènes étaient répartis en 5 brigades. La première brigade, de Rigny, formait l'avant-garde.
Les troupes chargées de ce service étaient sous les ordres du commandant Yusuf Bey et comprenaient les spahis réguliers (16 officiers et 520 hommes), les irréguliers (300), le bataillon turc (536).
Le départ se fit le 8 novembre, par une pluie battante qui ne cessa qu'à Guelma où la concentration eut lieu le 15.
Je ne suivrai pas les opérations de Constantine.
Le général Trézel, nommé au commandement d'une division de l'armée, fut remplacé à Bône par le colonel Brice, commandant de place.
Le premier décembre, l'armée rentra à Bône à midi, ayant perdu 593 morts et 304 blessés.
Elle avait laissé à Guelma un bataillon du 62ème commandant Philippe, et 150 malades qui y moururent presque tous.
Le 4, le maréchal s'embarqua pour Alger, le colonel Duvivier partit pour Guelma avec le bataillon d'Afrique et un bataillon du 17ème ; les spahis furent répartis entre Dréan et Guelma.
Le 30 janvier 1837, une terrible explosion, occasionnée par l'imprudence d'un garde d'artillerie eut lieu à la Casbah : 200 hommes furent tués et 500 blessés.
Le maréchal Clauzel fut rappelé en France et remplacé, le 12 février 1837, par le général de Damrémont, qui débarqua à Alger, le 3 avril.
Le colonel Duvivier, à Guelma, avait su obtenir la confiance des Arabes à un tel point, qu'ils acceptaient en paiement de denrées, des billets à terme quand le trésor avait du retard dans ses convois. Aussi, jaloux de cette popularité, Ahmed Bey résolut-il de faire une nouvelle incursion dans les tribus, nos alliées ; à sa voix, les Oulad Zénati se levèrent en masse.
Le 24 mai, les révoltés furent battus par le colonel prévenu de leur approche. Les Achaches eurent le même sort et leurs troupeaux furent enlevés.
Le 16 juillet, une nouvelle attaque sur le camp de Guelma fut repoussée par 600 fantassins et 120 cavaliers.
Le général Damrémont, aussitôt son retour en Algérie, avait résolu de reprendre l'expédition de Constantine ; il choisit, comme base d'opérations, la ligne Bône-Guelma, qu'il fit fortifier en créant deux postes de ravitaillement, l'un à Nechmeya, l'autre à Hammam Berda.
Le général arriva à Bône le 26 juillet, mais avant d'entamer les hostilités, suivant d'ailleurs les instructions qu'il avait reçues, il fit faire des propositions à Ahmed Bey.
M. Toltz, aide de camp du gouverneur général se rendit à Tunis pour faire les propositions suivantes :
" La France se réservait l'administration directe du territoire de Bône, de La Calle et de Guelma. Le drapeau français serait dans toutes les cérémonies publiques et sur tous les bâtiments de Constantine, placé au-dessus du drapeau musulman. Le bey Ahmed devait se reconnaître le vassal de la France, payer un tribut annuel et rembourser les frais de la dernière expédition. "
M. Busnach, d'Alger, reçut du bey de Constantine l'invitation de venir le trouver pour discuter les conditions de la paix.
Deux influences étaient en présence : celle de M. Busnach et celle de Ben Aïssa, partisan de la guerre à outrance.
Celui-ci parlait même de l'intervention de la Turquie, mais l'amiral Lalande se chargea de calmer la Porte.
Le général de Damrémont mit la longueur des négociations à profit. Les troupes venues d'Alger et d'Oran, le matériel de siège et de campagne, venu de France, furent installés dans des baraquements, à Bône, Nechmeya et Guelma.
Le 9 août, le général se rendit à Medjez Amar avec le 17ème et le 23ème de ligne. Enfin, fatigué des lenteurs d'Ahmed, il envoya un ultimatum reçu d'insolente façon.
Le Conseil des ministres, saisi, ordonna de marcher et l'on partit de Medjez Amar, le 1er octobre.
L'armée, forte de 10.000 hommes, était divisée en quatre brigades :
La première, commandée par le duc de Nemours, reçut deux escadrons de spahis réguliers ;
La deuxième, général Trézel, les spahis irréguliers et le bataillon turc (119 hommes).
La troisième, général Huilière, deux escadrons de spahis irréguliers ;
La quatrième, général Bernelle, le 3ème chasseurs d'Afrique et forma l'avant-garde.
Le comandant Yusuf était parti en congé le 3 mai et avait été remplacé à la tête des spahis par le capitaine adjudant-major de Mirbeck et, au bataillon turc, par le capitaine de Berthier, des spahis, puis par le lieutenant Allegro, des spahis, avec le titre d'agha de l'infanterie.
Constantine fut pris le 13, après la mort du général de Damrémont, tué d'un boulet, le 11.
Le général Vallée, qui avait pris le commanderaient de l'armée, trouva à Bône, sa nomination de gouverneur général des possessions françaises en Afrique. Le corps du général de Damrémont fut embarqué pour la France et déposé aux Invalides.
Le général Trézel fut nommé lieutenant-général et. chef d'état-major général de l'armée d'Afrique.
Il s'embarqua, le 21 novembre 1837, mais le gouverneur refusa de le recevoir parce qu'il n'avait été consulté.
Bône resta le chef-lieu de la province, malgré l'occupation de Constantine.
Le service de la garnison de Bône avait, pendant ces expéditions, été assuré par la milice africaine.
Cette milice avait été, sous le nom de Garde Nationale, organisée à Bône dès le 17 août 1832. L'arrêté du 21 septembre de la même année n'y admit que les Français. Le 28 octobre 1836, le maréchal Clauzel avait créé la Milice Africaine composée de Français et d'Etrangers, âgés de 18 à 60 ans, à Bône, elle forma trois compagnies.
(1) ARMÉE D'AFRIQUE Alger, le 13 Mars 1836
Etat Major Général
Commandant,
Vous vous rendrez immédiatement à Bône pour y prendre le commandement des Spahis réguliers. Vous y joindrez le commandement supérieur des Spahis auxiliaires.
Je donne des ordres pour qu'en qualité de bey de Constantine, on vous salue de trois coups de canon.
Les Arabes de l'extérieur seront ainsi prévenus de la présence de celui qui est appelé à les commander. Comme il importe que votre autorité soit reconnue le plus promptement possible dans la province de Constantine, je vous autorise à agir pour votre propre compte toutes les fois que vous le jugerez avantageux aux intérêts de la France et à l'influence que vous devez vous efforcer d'acquérir dans le pays. Je fais donner l'ordre au commandant supérieur de Bône de vous aider de tous les moyens qui sont à sa disposition.
Deux pièces d'artillerie de montagne seront mises à votre disposition avec leurs accessoires et des munitions à raison de 50 coups par pièce. Elles seront servies par des artilleurs de bonne volonté, en attendant que ces derniers puissent être remplacés par des canonniers turcs. Je ne doute pas que vous remplissiez, d'une manière satisfaisante, la haute et importante mission qui vous est confiée. Votre dévouement et vos brillants services m'en donnent l'assurance et j'ai la confiance que vous acquérez de nouveaux droits, à la bienveillance du gouvernement français. Je vous autorise à continuer l'enrôlement des indigènes jusqu'à concurrence de mille hommes.
Le Gouverneur Général, Signé : CLAUZEL.
(2) Malgré les plaintes graves que les excès commis à Tlemcen ont soulevées, le gouvernement consentira à laisser Yusuf investi du titre de bey, qui lui a été confié par vous, mais un officier général, capable de lui en imposer et de le diriger, sera placé dans la province.
15 Août 1836.
(3) Yusuf nous reçut sous une vaste tente ouverte, en avant de laquelle ses drapeaux étaient plantés près de quatre obusiers de montagne, placés en batterie ; il vint à notre rencontre entre deux rangs, l'un de Turcs, l'autre d'Arabes qui se tenaient, dans une attitude respectueuse, à droite et à gauche de son divan.
Les Turcs étaient ceux qu'il avait conquis par son adresse et son courage en 1832 dans la Casbah de Bône. Les Arabes étaient des jeunes gens appartenant aux principales familles des tribus ; leur présence en ce lieu était un gage d'assentiment et de soumission. Nous eûmes pendant la journée notre part des honneurs du beylick ; on nous fit entendre la musique aigüe et monotone qui accompagne partout les beys.
Des Turcs et des spahis noirs nous donnèrent tout nus, sur les tapis dont la tente était garnie; le spectacle de luttes qui rappelaient les jeux athlétiques de l'antiquité.
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A SUIVRE
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QUAND L'ORAGE PASSA
L'EXODE
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PREMIERS PAS
Tous ou presque ont trouvé du travail. Ils se sont reconvertis de cultivateurs en commerçants, en représentants de farine, pour rebondir en agents immobiliers, ou en limonadiers ... D'autres ont repris le tracteur, pour améliorer, voire défricher des îles sur le Rhône ou dans la plaine de la Crau.
Bref, à 90% tous ont su trouver une place dans la société de l'époque.
Une certaine fraternisation a joué, on s'est aidé, entre nous mais, dans des cercles spécifiques, de communauté de villages, de religion, de région ou simplement de parenté. Comme on est en France, on a voulu nous récupérer politiquement, ce qui donne aujourd'hui un aspect un peu triste de nos différences.
Cette intégration économique réussie, comble partiellement nos souffrances internes. Nous voulions être compris, voire aimés : nous avons eu l'argent et de la distance. L'indifférence générale tient largement à un manque d'information, à de fausses informations. Ainsi dans les larmes et les difficultés, ces " jetés aux poubelles de l'Histoire," comme l'écrira le Monde ont réussi. Ils ont réussi parce qu'ils ont du coeur au ventre. L'adversité est souvent un aiguillon, celui-ci était de taille.
Un rapport publié par la DOCUMENTATION FRANÇAISE (mars 1976) signé Pierre Baillet conclut " Le rapatrié est donc une chance pour la France ". Cette phrase est d'autant plus forte que le même auteur avait brossé un tableau pessimiste en 1962, qualifiant " cette population inadaptée à la France. "
Pouvez-vous me dire, Monsieur, qu'elle est la population adaptée pour la France ? ...Ne me répondez surtout pas.
Cet exode a bouleversé les rangs sociaux. Les plus riches n'ont pas toujours sauvegardé leur patrimoine, d'autres se sont élevés dans l'échelle des grandes fortunes, enfin certains ont su garder rang social et fortune.
Mais au-delà des réussites économiques incontestables, il y a pour les gens nés vers les années 1910 /1950, le regret du pays perdu.
" Excusez!"
- Vous vous lamentez comme une vieille pleureuse juive !
Vous n'êtes pas les seuls à être déracinés. Vous venez de prouver que la greffe a bien pris sur le sol français, que d'aucuns auraient voulu être plus vite partis du sol algérien. Que diable Monsieur ! Finis les pleurs, finies les langueurs. Arrêtez vos jérémiades, Monsieur, elles n'ont plus cours !
Monsieur, mes yeux sont secs, mes jérémiades obsolètes, et quand je vois un ami Pied-Noir nous parlons d'avenir, ou de celui qui, hélas, vient de nous quitter.
Mais ce qui nous manque le plus, c'est notre passé. Ce n'est pas un pays perdu que l'on a laissé, un pays que l'on peut retrouver un jour, NON Monsieur, c'est un pays qui n'existe plus.
Le tragique de cet exil tient à cette disparition.
Je ne retrouverai jamais le pays qui fut le nôtre, et si un jour je devais retourner à Staoueli, ce serait avec les yeux de la découverte et l'âme d'un touriste. Peut - être quelques ruines m'émouvraient elles ?
Scène de paysannerie française en 2083 ? Peut être...
Ma femme me dit que je reparle comme un pied-Noir des barricades. C'est possible car quand on analyse les faits, ils sont à charge du gouvernement. Les attitudes des Pieds Noirs sont toujours compréhensibles.
Mais le temps a passé, si notre amertume est enfermée, elle est toujours vivante. Le fait d'écrire bien modestement la saga de ma famille, fait remonter des souvenirs qui, bien que malheureux, nous rappellent le bon temps de là-bas.
J'ai aussi toujours à l'esprit ces harkis, aujourd'hui encore insultés par M. Boutéflika Président de l'Algérie. C'est encore la honte de la France qui se perpétue à travers eux, à travers l'Armée qui les a impliqués. Ces vaillants guerriers, victorieux sur le terrain du combat, ont dû fuir.
Inadaptés, rejetés, incompris ; ils ont les pires difficultés à vivre, à survivre. Les promesses faites ne sont plus ce qu'elles étaient de l'autre côté de la Méditerranée. J'espère que la nouvelle génération trouvera un moyen de s'intégrer complètement. Quand je parle de harkis, je pense à ceux envers qui la France a une dette. Ceux qui sont traités de " collabo " par Boutéflika ont toute ma sympathie. Ils étaient 46 000 en 1962, à demander asile.
Les autres sont 5 millions et plus en l'an, encore de grâce, 2003.
- DÉCOLONISER ... AVEZ-VOUS DIT ...
Monsieur votre femme a raison. Quarante ans ont passé et vous avez les cheveux blancs. Vos enfants, vos proches ne comprennent plus très bien votre discours. Vous évoquez des noms qui ne sont même pas dans le dictionnaire, vous contez un pays qui n'existe plus, peuplé par des fantômes, et quand vous vous réunissez avec vos amis, c'est pour évoquer vos maux de vieillards.
Alors Monsieur, prenez la vie comme elle vient. Profitez le plus possible des instants qui vous restent, et laissez à d'autres le soin de faire l'Histoire.
Certes, l'Histoire jugera, mais dans combien de temps. Je ne sais.
Mais vous n'éviterez pas que je vous dise encore deux mots.
Le premier vient d'un auteur Jeannine VERGES-LEROUX qui après une longue enquête (2003) sur les pieds-noirs conclut : " Qu'ils aient fait des études ou non et quelles que soient leurs opinions, on retrouve certaines de leurs qualités, de leurs forces. Si on les lit de prés, on verra en tout cas qu'ils n'ont rien à voir avec les clichés qui traînent. On pourrait objecter : s'ils étaient comme ils se montrent quarante ans plus tard, comment a t-on pu en faire, jadis, une peinture aussi négative ... ?"
Je crois que les qualités évoquées sont toujours là, nous n'avons guère évolué sur ce point, mais la question posée mérite une réponse, que les Français n'ont pas encore écrite. La deuxième remarque c'est la décolonisation.
C'est un mot relativement récent, mais qui est l'inverse du sens originel de colon, celui qui cultive.
Je vois chaque jour les résultats de la décolonisation.
En Indochine à notre époque, le mot boat people n'existait pas et chacun avait de quoi remplir son bol de riz.
Décolonisez avez-vous dit, c'est le mot magique qui fait arriver très rapidement l'aide humanitaire. Les exemples sont si nombreux que je n'en citerai aucun, ouvrez votre journal Monsieur...
L'aide humanitaire devrait avoir comme pourvoyeur de fonds tous les intellectuels que le mot colonie fait frémir.
Je sais, on ne peut se réjouir de la famine des uns ou de la barbarie d'un autre âge des autres. De même on ne peut que se désoler de l'intégrisme si proche de l'Islam.
Mais la perfidie de certains penseurs - philosophes à la courte vue et à la plume acérée ne doit-elle pas un jour être comptabilisée, et responsabilisée. En Algérie, le joug de la colonisation devait être bien léger puisque à un moment, un sondage publié par France-soir démontrait la volonté de 80% des Algériens d'acquérir la nationalité française. (Camus - Chroniques algériennes).
Quel gâchis, dû à l'âpreté des uns, à l'orgueil de l'autre, à la méconnaissance des uns et des autres.
Je n'évoque même pas les boucheries internes dignes d'un autre âge, d'une autre culture mais admises en décolonisation.
Réfléchissons sur la progression de l'Islam en France et dans le Monde ?
Pour moi, si vous vous laissez aller, si vous ne conservez pas la haute main sur la laïcité, attendez vous aux pires tracas.
La guerre civile est affreuse, la guerre de religion est d'une autre époque pour nous. Qui veut aujourd'hui mourir pour le Christ, beaucoup moins que ceux qui meurent pour Allah.
Je vous promets Monsieur d'ouvrir d'oeil, mais j'ai encore une question à vous poser : n'y a-t-il pas quelques Pieds-Noirs qui ont voulu rester sur la terre algérienne ; ont-ils eu cette aura que le savoir donne et qui engendre la confiance ?
Vous parlez comme Roro de Bab el Oued, l'accent en moins.
Moi, je n'en connais qu'un : Monseigneur Duval archevêque d'Alger. Tous sont partis, après un, deux ou trois ans de déceptions.
Un instituteur avec sa classe de 72 élèves a tenu 2 ans, et découragé, il est revenu.
Un autre a essayé de garder sa ferme pendant 3 ans ; ne voulant pas être massacré, il a pris le chemin de l'exil entouré par ses ouvriers.
J'ai bien compris vos arguments, mais, n'existe t-il pas une troisième voie, une sorte de soutien, de coopération.
L'idée est gaullienne et intellectuellement valable mais, en dehors du fait que le tutorat même léger est mal accepté, il coûte cher, même avec les effets induits...
Ces arguments tombent hélas d'eux-mêmes après un laps de temps plus ou moins grand, on retombe dans des politiques tribales ou intégristes. Je vous demande de me citer un seul pays où, après une " très longue colonisation ", Royaumes, États ne soient devenus des potentats ou des Républiques bananières ne portant le mot démocratie qu'en bandoulière.
-Si vous avez une solution ... faites le savoir.
Il existe une méthode made " in U.S.A. " que je ne commenterai pas.
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ÉPILOGUE
" Si j'avais été Pied-noir, je n'aurai jamais pardonné. "
Roger DUCASSOU le 10/09/2002
L'épopée a pris fin.
J'ai conté mon histoire, en modérant mes mots, en essayant de ne heurter personne, en éliminant les extrêmes toujours excessifs.
Je cherche encore une vérité que je n'ai pas trouvée. C'est là un sentiment personnel, que d'aucun, sûr de leurs arguments, me reprocheront...
Mais l'essentiel est dit, sans haine, sans rancune, sans esprit de revanche. Je rejoins cette notion de fatalité " MEKTOUB " si chère aux musulmans.
Une dernière question, vos enfants ont-ils le culte du souvenir de l'Algérie française?
À vrai dire ce n'est pas leur préoccupation première. Ils sont dans la vie, ils ont des enfants, des problèmes propres à leur couple, à leur avenir. Mais ces quelques lignes ont pu éveiller en eux une particularité que les autres n'ont pas.
Si ma saga est écrite, et ressemble à beaucoup d'autres, elle n'avait jamais été qu'orale. Quelques bribes étaient lancées mais jamais, toute l'histoire n'avait été narrée. C'est une constante chez les Pieds Noirs ; glorieux et vaincus, ils préfèrent se taire.
Monsieur, je vous quitte, j'ai passé un agréable moment en votre compagnie mais je pense que notre discussion touche à sa fin. Si vous avez un peu compris nôtre peuple, par ces écrits, j'en suis très satisfait mais hélas ce n'est maintenant qu'une histoire qui ressemble aux autres, elle est dans l'Histoire mais, pas encore dans les livres scolaires d'Histoire.
Permettez d'embrasser ma famille, avant de partir pour un autre destin.
C'est pour eux que j'ai déchiré mes lambeaux de pudeur, c'est pour eux que j'ai quitté mes nippes d'orgueil, et que vous avez pu apercevoir mon coeur.
FIN
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Histoire écrite en l'an 2001 par Robert ANTOINE
Photographies de l'auteur
A ma femme, à mes filles
A M. et Mme Roger Fauthoux
A ceux qui m'ont aidé à retrouver une documentation perdue
M. ANTOINE nous a fait l'honneur de la diffusion, par épisodes sur notre site, de ce livre de souvenirs. Pour ceux qui voudraient posseder ce livre, il est vendu par l'auteur au prix de 25 Euros (hors frais d'envoi).
Adresse de courriel, cliquez ICI --> : M. Robert Antoine
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Allant en promenade, un jour d'anciens Avrils,
D'une de ces bornes qui jalonnent les routes,
Je regardais la plaine et les bêtes qui broutent
D'entre deux grands poteaux de Poste et sous leurs fils.
Des vols d'hirondelles s'y posaient, leurs babils
Coulaient autour de moi comme feraient des gouttes
De pur cristal tombant d'harmonieuses voûtes.
Ces oiseaux - pensais-je - pour qui donc chantent-ils ?
Et les petits corps noirs se détachaient en notes
Sur les fils en portée où, grises, des linottes
Ponctuaient en blanches leurs apparitions
Et je vis, en pensée, enchanteresse fée
Sur les pages du ciel, vieilles partitions,
L'hymne à la nature de la lyre d'Orphée.
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COLONISATION de L'ALGERIE
1843 Par ENFANTIN N° 13
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IIème PARTIE
COLONISATION EUROPÉENNE
AVANT-PROPOS. La colonisation, anarchique jusqu'ici, doit être régulière.
1er Chapitre. Lieux et ordre favorables à la fondation des colonies civiles et militaires.
IIème Chapitre. Personnel et matériel des colonies civiles et militaires.
AVANT-PROPOS. LA COLONISATION, ANARCHIQUE JUSQU'ICI, DOIT ÊTRE RÉGULIÈRE
I. - Depuis la frontière de Maroc jusqu'à celle de Tunis, sur une longueur de deux cent cinquante lieues et une profondeur de vingt-cinq à trente, nous avons, depuis douze ans, déterminé successivement les points dont nous devions nous emparer et qu'il fallait occuper militairement. Ce fut d'abord Alger, puis Oran, puis Bône et Bougie ; ensuite Constantine, Jigelli et Cherchel ; quelque temps après, Médéa et Miliana, et en dernier lieu Mascara et Tlemcen. Je n'ai pas à examiner si cette succession d'entreprises et d'établissements militaires a été l'effet d'un système bien médité ; il me suffit de faire remarquer que cette occupation de l'Algérie n'a pas été simultanée, et que l'on n'a pas cru indifférent de commencer par tel point plutôt que par tel autre.
Et lorsque chacune de ces villes a été prise, on a immédiatement arrêté et exécuté un système de défense de ces villes, on a fixé le nombre des troupes qu'on y laisserait, on a vite entrepris la construction de redoutes, de forts, de blockhaus, dans les points jugés les meilleurs pour en assurer la sécurité.
Je crois qu'il serait prudent d'employer des mesures analogues à ces procédés de conquête et d'occupation, quand nous songerons réellement à coloniser.
Nous ne pouvons pas coloniser d'un seul coup toute l'Algérie ; nous devons donc décider par quels points il est bien de commencer ; il faut aussi déterminer le chiffre et la nature de la population coloniale que nous devons appeler sur ces points ; il faut arrêter comment nous devons la placer, l'organiser, et quels sont les travaux qu'elle doit entreprendre, pour que cette population soit, s'il est possible, une nouvelle condition de force et de richesse pour nous, et non pas une cause d'affaiblissement et de ruine.
Nous sommes loin d'avoir eu jusqu'ici cette prévoyance générale ; aussi tout le monde sait le résultat des tentatives coloniales que nous avons laissé faire, au hasard, en désordre, ici, là, dans des lieux malsains; sur des points sans cesse menacés, par des hommes qui n'avaient aucun lien entre eux, et qui se perdaient à l'aventure ou nous imposaient d'immenses sacrifices pour protéger leur folle entreprise et sauver leur propre personne.
II. - Nous avons cru, nous qui éprouvions pourtant de si grandes difficultés, pour nous établir en Algérie militairement, avec l'ordre et la discipline qui régnent dans l'armée, avec la force dont elle dispose, nous avons cru qu'en disant aux colons : Placez-vous où vous voudrez, comme vous voudrez, isolés si cela vous plaît, réunis si cela vous arrange ; allez en liberté cultiver un pays où nous ne pouvons nous maintenir, nous autres soldats, qu'en rangs serrés et l'arme au bras; nous avons cru, dis-je, que nous formerions ainsi une colonie!
Un de nos gouverneurs, M. le maréchal Valée, qui avait été frappé, à ce qu'il paraît, des tristes résultats obtenus par cette absence de principe d'ordre, ou mieux encore par ce principe de désordre , réagit, dès qu'il prit le gouvernement de l'Algérie, contre cette colonisation désordonnée; la réaction alla même jusqu'à défendre absolument la vente de la terre dans la province de Constantine ; plus tard, dans la province d'Alger, lorsque la guerre recommença, le Gouverneur prévint les colons aventurés dans la plaine qu'ils ne devaient pas compter sur lui pour défendre leurs propriétés ; et cependant, plus tard encore, forcé de songer à la colonisation, autrement que pour l'empêcher dans la province de Constantine et ne pas la protéger dans la province d'Alger. Il s'occupa lui-même de colonisation, mais voulut y apporter des principes d'ordre et de prévoyance ; il fixa les points qu'il voulait coloniser, le nombre de familles qui y seraient appelées, et imposa quelques conditions d'appropriation individuelle et de services communs, qui annonçaient que l'époque de la colonisation anarchique était finie. Je n'examine pas maintenant si ces points étaient bien choisis, si c'est par Blida, Koléa et Cherchel qu'il est le plus utile de commencer à coloniser, si les conditions imposées aux colons étaient celles qui conviennent; je remarque seulement que, par cette mesure, le Gouvernement a commencé à remplir son rôle, qu'il a commencé à gouverner la colonisation.
III. - Je le répète, c'est à ces derniers actes du gouvernement de M. le maréchal Valée, que se termine réellement une longue période d'anarchie coloniale, et que commence pour l'Algérie une ère nouvelle. Jusqu'à cette époque, tout le monde a fait de la colonisation où il a voulu et comme il l'a voulu ; une seule personne n'en avait pas fait, et n'avait pas même dit comment elle voulait la faire; cette personne, c'était le Gouverneur général de l'Algérie,
M. le maréchal Clauzel a fait, il est vrai, de la colonisation, et a montré comment il voulait la faire ; mais il ne l'a pas faite en sa qualité de Gouverneur, et n'a pas dit qu'elle dût être faite sous la direction éclairée et prévoyante du Gouvernement ; il a professé et pratiqué le système de colonisation libre, individuelle, ce fameux système du laisses faire qui a été inventé à l'usage des peuples qui ont un Gouvernement incapable et corrompu. Ce système est inapplicable à la colonisation de l'Algérie, et cela par une raison fort simple; c'est que cette colonisation est impossible, tout-à-fait impossible " avec un Gouvernement incapable et corrompu.
A ce titre, félicitons-nous encore de l'admirable instinct qui nous a fait prendre et conserver l'Algérie, puisque l'indispensable nécessité d'apporter, dans notre gouvernement d'Afrique, capacité et moralité, contribuera certainement à donner au gouvernement de la France elle-même ces deux conditions de force et de durée.
IV. - Les idées que je vais émettre sur la colonisation de l'Algérie supposent donc, j'en conviens à l'avance, que le gouvernement de l'Algérie, et pour parler sans figure, que le Gouverneur et les hommes qui l'entourent, ont un système de colonisation étudié et réfléchi ; que leur position les met à même de savoir, mieux que tous, comment doit être dirigée cette colonisation; et que cette même position leur donne, plus qu'à tous, le pouvoir de la bien diriger. Je suppose, en outre, qu'ils sont pénétrés, plus que tous, de l'importance française de cette grande entreprise, et que l'intérêt de leur propre réputation, de leur gloire, de leur fortune même, les sollicite, plus encore que tous les colons, à contribuer au succès général de la colonie.
Peut-être dira-t-on que toutes ces hypothèses sont des utopies, et qu'en réalité les choses ne se passent pas et ne sauraient se passer ainsi. A cela je répondrai que si toutes mes suppositions ne deviennent pas des réalités, c'est-à-dire si nous avons un gouvernement sans système, une administration qui sache moins et qui puisse moins que les administrés, une autorité moins soucieuse que les colons du succès de la colonie, nous ne fonderons rien en Algérie, et nous continuerons à y prodiguer inutilement et puérilement notre argent et notre sang.
J'admets très bien qu'une vieille société puisse vivoter au jour le jour un certain espace de temps, quand bien même les hommes qui savent et qui peuvent seraient gouvernés, tandis que l'ignorance et l'impuissance trôneraient ; mais avec de pareilles conditions, il est impossible de rien fonder, de rien entreprendre de neuf; c'est l'anarchie, c'est le monde renversé; ce qui est en haut devrait être en bas, ce qui est en bas en haut ; c'est, en un mot, âge social où se font les révolutions qui détruisent, mais non pas celles qui créent; c'est la France de 1780 à 1793.
Or, longtemps encore après que ce renversement inévitable est opéré, et que la société s'est, pour ainsi dire, retournée, beaucoup d'hommes conservent, par éducation et par habitude, le principe qui a très légitimement provoqué et favorisé ce bouleversement. Bien des gouvernés prétendent savoir et pouvoir plus que les gouvernants, et quelques gouvernants eux-mêmes sont souvent disposés à croire qu'en effet il doit en être ainsi ; c'est ce qui s'appelle, dans l'histoire des nations, l'époque de la souveraineté du peuple, pendant laquelle, en effet, les gouvernants marchent à la remorque des gouvernés, ou du moins sont obligés d'employer des moyens détournés(1) pour les entraîner, et, s'il faut le dire, de paraître vouloir le contraire de ce qu'ils désirent leur faire faire(2).
En pareille circonstance, la société est divisée en deux parties à peu près égales, qui se font contrepoids ; le gouvernement à bascule est inventé, on cherche entre le parti du pouvoir et celui de l'opposition, entre le oui et le non, un certain équilibre impossible, puisqu'il n'est ni oui ni non ; on oscille, mais on ne marche pas ; on hésite, on doute, on ne fait rien, mais l'on parle beaucoup. Cette époque est nommée parlementaire.
Enfin il arrive un moment où l'on commence généralement à rougir de l'impuissance d'un grand peuple qui ne peut plus rien faire de grand ; où l'on réfléchit, en bas comme en haut, à la cause réelle de cette impuissance ; où l'on s'aperçoit que les gouvernants n'osent pas gouverner, et que les gouvernés ne veulent pas obéir, parce que, des deux côtés, on ignore également ce que l'intérêt de tous réclame ; et alors les hommes qui brûlent de rendre à leur patrie sa grandeur perdue, qui souffrent de la voir s'épuiser dans des luttes intestines, dans des entreprises mesquines ou entravées si elles sont capitales, qui sont ennuyés de son vain partage, et honteux de la voir déchue du rang qu'elle occupait dans l'assemblée des peuples; ces hommes appellent de tous leurs vœux le moment où un gouvernement, digne représentant des destinées sociales , osera commander, et où le peuple s'empressera et se glorifiera d'obéir.
Pour l'Algérie en particulier, j'espère qu'il en sera ainsi, sans cela je ne prendrais pas la plume; j'espère que le Gouvernement saura ce qu'il faut faire pour coloniser, qu'il osera l'ordonner avec vigueur et l'accomplir avec persévérance, et qu'il inspirera ainsi l'obéissance; parce que, pour une pareille œuvre, pour fonder une société nouvelle, et surtout une société composée de deux populations très différentes, il faut, plus que dans toute autre circonstance, j'en ai la conviction profonde, il faut à un très haut degré un pouvoir intelligent, vigoureux, unitaire, despotique même, et non pas un gouvernement parlementaire.
Cet avant-propos m'a paru nécessaire, parce qu'il m'arrivera sans doute plus d'une fois de blesser ce que je ne crains pas d'appeler les préjugés des hommes qui pensent que, partout et toujours, il est bien d'entourer le pouvoir d'une surveillante défiance, de le contrôler, de lui lier les bras, enfin d'empêcher le pouvoir de pouvoir; ces mêmes personnes veillent avec un soin extrême à l'indépendance presque absolue du citoyen, c'est-à-dire de l'homme qui doit être dépendant, par définition et par position, puisque ce n'est pas lui qui gouverne et commande, mais, au contraire, lui qui 'est gouverné et doit obéir.
Pour l'Algérie, et en présence d'un peuple qui sait très bien commander et très bien obéir, mais qui attend, lui aussi, qu'on lui dise ce qu'il faut commander et à qui il doit obéir, il est indispensable que l'autorité française sache commander, car elle n'inspirerait pas sans cela le respect aux Arabes ; et que la population européenne sache obéir, car les, Arabes sentent très bien ce que donne de force l'obéissance, et il faut qu'ils nous sentent forts comme peuple, aussi bien qu'ils nous ont senti forts comme soldats disciplinés et obéissants. Il faut que nos villages en imposent à leurs tribus, et, je le répéterai à satiété, il n'y a pas un village de France qui ne parût et qui ne fût une proie facile pour la moindre tribu arabe.
Je serais donc tenté de solliciter l'indulgence des hommes auxquels le pouvoir, quel qu'il soit, inspire la défiance; leur indulgence pour le pouvoir français, en Algérie. Je voudrais qu'ils consentissent, au moins comme à une nécessité temporaire, mais enfin une nécessité, à l'établissement d'une autorité coloniale, qui ne serait pas calquée sur la pâle autorité que nous possédons en France, quitte à limiter, balancer, contrôler, enchaîner ce pouvoir, lorsque les fondations de la colonie seront largement creusées et solidement bâties, ou bien dès que les Arabes .seront convertis à la foi parlementaire; nous aurions du temps devant nous.
Mais c'est assez et peut-être trop de préambules, arrivons à la question.
V. - L'établissement de la colonie européenne, ai-je dit, ne peut pas être instantané ; nous ne pouvons pas transporter immédiatement en Algérie la population qui devra successivement s'y fixer ; il faut donc; avant toutes choses, déterminer les points par lesquels il convient de commencer, et indiquer progressivement, à mesure que ces premiers points seront solidement occupés, quels sont ceux qui doivent, à leur tour, être livrés à la colonisation.
Cette question préalable une fois résolue, le Gouvernement devra fixer lui-même la position des villages, leur forme, le nombre des familles et des maisons qu'ils doivent renfermer r l'étendue des terres qui composeront le territoire de la commune, la division de ces terres, conformément aux besoins de sécurité, de salubrité, de communications, d'irrigations et de culture ; il déterminera le nombre et la nature des édifices publics, les routes et canaux, les travaux généraux d'assainissement, de défense et de défrichement ; il fera dresser le plan de cette commune, avec toutes les indications ci-dessus.
S'il procède ensuite à la concession des territoires cadastrés si préparés par lui, il aura dû publier à l'avance ses intentions sur la manière dont le village sera non-seulement administré mais gouverné, sur les obligations communales imposées à tous les habitants, pour la garde des terres, la défense du village et les travaux d'intérêt général ; enfin sur la nature du droit qu'il concède et des obligations que contractent les concessionnaires, soit pour l'espèce et l'étendue de la culture, soit pour la durée de la concession et les conditions de résiliation ou d'annulation, soit pour la conservation et l'observation des formes administratives et directrices qu'il établira.
Les conditions qui précèdent peuvent être résumées de la manière suivante :
Dans quels lieux et dans quel ordre faut-il procéder à la fondation des colonies ?
Quel sera le personnel et le matériel de ces établissements civils ou militaires ?
L'examen de ces deux questions fait l'objet des deux chapitres de cette seconde partie.
1) Ainsi, les fortifications de Paris ont été votées par l'opposition, non pas pour elles-mêmes, mais parce que l'opposition a pu espérer que le Gouvernement était prêt à déclarer et faire la guerre que demandait l'opposition.
2) Je demande, par exemple, si la conservation de l'Algérie, depuis 1830, n'est pas due, en grande partie, à ce que l'opposition a cru que l'intention du Gouvernement était de l'abandonner. Ce fut une réaction contre l'opinion supposée au pouvoir, et contre les intentions connues d'une nation rivale; ce n'était pas, pour l'opposition, une conviction motivée. L'Algérie, d'ailleurs, était un legs de la Restauration, dont bien des gens n'auraient pas voulu se charger, s'ils avaient cru que la dynastie nouvelle voulût sincèrement l'accepter.
A SUIVRE
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LES FRERES PIEDS-NOIRS
Par Christian Roehrig
N° 4
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PREFACE
A travers un survol virtuel de mes souvenirs, moi, petit et humble piednoir de Bab-El-Oued (Place Lelièvre) je retrace certains faits historiques qui m'ont profondément marqué.
Mi goguenard, mi-cynique, quelquefois acerbe, je décris en pataouète, mes états d'âme et mes ressentiments à l'égard de certains hommes politiques qui ont failli à leur parole d'honneur.
Depuis ces désillusions, j'observe les charognards se disputer le pouvoir.
Devenu grand-père, je doute, si rien ne bouge, de la nationalité future de mes arrière- petits enfants que je ne connaîtrai pas et à qui je veux, par le présent, laisser le témoignage d'une vérité.
C. ROEHRIG
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LES TCHALEFFES
Joseph : Tu m'dis à moi si je connais Louis ? Porqua Mladone ! Tu rigoles ou quoi ! Il habitait à côté d 'chez moi rue Jean Jaurès, Rue de Phaslbourg en montant à la Basseta ! Et tu m' demandes si j'le connais ? Tu veux rire ou quoi ? Non mais, ti'es en train d'me parler de ma jeunesse et tu crois qu'y a que toi qui a des souvenirs ? Tu crois parler à un inconnu ma parole !
N'oublies pas qu'on habitait presqu'à côté hein ! C'est comme les frères Palmer, y avait Dédé et Jean, leur père il était mort jeune.
Jeannot c'était l'roi du Volley-ball, il jouait au Club de la Rue Cardinal Vervier, ouais là où y avait la cité. Dédé, y jouait aussi, mais le roi c'était Jeannot, quand y faisait des services y'avait qu'le bon Dieu qui pouvait l'arrêter, voilà encore un champion. Le pôvre Dédé il est mort bien jeune lui aussi.
Christian : Ouais !.. Dédé c'était aussi mon frère, il est venu me rejoindre à Nancy où j'étais militaire. On n'avait pas beaucoup d'argent tous les deux, pace qu'avec les 350 francs anciens qu'on touchait y avait pas quoi faire des folies, mais des fois je recevais du Président de la J.U.A., (que je remercie en passant ainsi que son fils, Jean-Pierre,) où je jouais au foot, d'ailleurs contre le S.A.B.O. Tu t'souviens ! Bon après tu m'réponds pace qu'y faut que je continue, alors le Président, c'est çui qu'y avait le Café place du gouvernement juste en bas de la Casbah, j'te dis juste en bas de la Cathédrale, des fois il m'envoyait un peu d'argent et avec Dédé on allait au restaurant, au Pied d'Cochon ou bien à la Pucelle à Nancy et on s'tapait un gueuleton vu qu'à la caserne on mangeait que des choux et des patates. Tiens j'vais te dire, tell'ment on n'était pas au courant des manières ni des noms qui donnent aux choses dans ce Pays, pace qu'ici, j'sais pas si tias remarqué mais y donnent des noms bizarres aux repas, bon j'continue.
Un jour, on rentre au restaurant et pour changer de menu, j'veux faire le gars qui sait, tu vois l'genre, alors quand la serveuse elle vient, nous on avait mis le calot sous l'épaulette, elle me dit ce que je veux, moi j'regarde la carte et j'lui demande, un chateaubriand avec des pommes en robes des champs, moi j'savais pas c'que c'était, mais j'étais curieux, j'voulais connaître, Dédé lui, y demande l'oeuf avec des pommes de terre frites. Moi quand elle me sert, j'vois qu'le chateaubriand, comme ils disent, il était pas brillant vu qu'c'était un Beesteak, et les pommes de terre, elles étaient même pas épluchées, j'avais pas l'air d 'un ... Tu t'rends compte, même la flemme d'éplucher la pomme de terre qu'ils z'avaient, alors pourquoi ils disent qu'elle était en robe des champs, si c'est ça la robe ils z'avaient qua la mette toute nue, au moins j'aurai compris.
Bon ! Enfin tu vois l'tableau. Après on s'est séparés pace que lui, Dédé, y pouvait pas partir en Indochine, j'sais pas mais j'crois qui pissait pas assez, et moi j'ai quitté le bataillon, (tu t'souviens que j'étais engagé), pour former une aute unité qui devait partir pour (comme y nous ont dit) sauver Dien Bien Phu, alors y nous ont équipé et entraîné (Enfin vite fait pace qu'y fallait faire fissa vu que Dien Bien Phu y tombait).
Après lentrain'ment, y m'ont donné 15 jours de permission T.O.E. qu'y disaient (Territoire d'Occupation Extérieure) avant d'partir pour l'Indo, c'est la qu'j'ai revu mes parents pace que j 'suis revenu au Pays, c'était ma première permission et ça a été la seule, pace que j'en ai plus eu daute. Qu'est-ce que j'l'ai trouvé beau quand j'suis revenu, j'avais déjà perdu l'habitude de voir si clair, ouais pace qu'à Nancy j'ai plutôt vu d'la neige que du soleil, et toutes ces belles filles habillées légèrement (ouais, à Nancy y faisait tellement froid que les filles elles ressemblaient à des paquets de vêtements) qui tournaient comme des papillons. Bon allez !...
Juste avant de les quitter pour retourner à mon unité, j'ai dis à mon père ce que je devais faire pace que j'voulais pas qu'ma mère elle sache la pôvre, elle aurait eu trop de peur pour moi et moi j'voulais pas lui donner de la peine, alors j'ai dit à mon père pour où je devais aller, et j'y ai donné ma correspondance des fois où....on sait jamais y a tell'ment d'balles perdues que çui qui la trouve y la garde soit dans la tête soit dans l'corps et y revient plus au Pays et moi j'voulais pas qu'y recoive mon courrier intime par la poste si j'revenais pas. J'l'ai embrassé comme jamais, c'est la première fois que j'voyais mon père pleurer, ça m'a fait d'la peine que même main'nant quand j'y pense… Allez, j'arrête pace que j'ai la glotte qui commence à avoir des trémolos. Puis y a Mendès France qu'y a signé un accord avec les Viets et on l'a eu dans l'Babs encore une fois, et j'suis arrivé en Tunisie. Mon frère Dédé, lui il est resté tout seul sans moi, on a eu beaucoup de peine à se quitter, vu qu'on était frère. ...
Tu comprends queque chose toi, pace que moi j'comprends pas les politiques, à chaque fois qu'y signent un accord on l'a dans l'baba. C'est comme pour l'Algérie, y z'ont signé un accord et y a qu'la France qui l'a respecté, encore une fois dans l'Baba qu'on l'a eu. Y z'en ont pas marre ces Politiques de s'faire avoir comme çà ! .Hein joseph ?
Joseph : Qu'est-ce tu veux que j'te dise hem ! j 'suis comme toi , j'observe comme un observateur. Main'nant j'suis plus rien, avant j'étais pas grand-chose mais j'étais dans un beau Pays que le père de mon père, et çui de mon père, y l'avait commencé à construire et tous, l'un après l'aute y z'ont continué et moi j'ai laissé mon beau Pays aux mains des gens qui savent même pas qu'il est beau et qu'ils le détruisent , alors main'nant j'm'en fous, j'ai l 'coeur gros. Enfin
Tu t'souviens de la rue Cardinal Verdier, y'avait la famille Marin qu'y z'habitaient là-bas, même que le père et le fils y sont partis un jour pour travailler et y sont plus jamais revenus, y z'ont disparus, emportés par les fellagas, disparus sans laisser d'adresse, c'est comme une feuille que le vent y l'emporte ailleurs et qu`tu retrouves plus. J'crois bien que si on leur avait demandé leur avis ils auraient p't'ête, mais j'dis p't'ête, préféré ête torturés et laissés Libres après non ? .... Enfin ils sont là haut ensemble.
Y avait les Routiniers de B.E.O., les Bains Maures, le Café de la famille Delmas, la cité où ils habitaient Lavoipierre, Dabundo, Sylvain, Fernand et tous les autes que les noms y me reviennent pas mais que j'ai les visages gravés dans ma tête, y avait aussi José Segui, Georgeot Moraguès et sa sœur, les frères ORTZ José et Dédé, la Clinique Barbier Hugo, l'hôpital Maillot et au bout y'avait la rue Réaumur, la rue de ma femme, Danielle SAPENA, c'est là que j'l'ai suivie avec la Vespa. Elle était bien belle, très belle même, et bien jeunette, c'était comme un joli bonbon plein de miel dans un bel écrin, j'avais envie de la manger tellement elle était à croquer, mais chez nous, pas touche avant la bénédiction du père Castéra de l'Eglise Saint Joseph. C'est pour ça qu'on avait toujours un bout d'ficelle dans la poche pour s'attacher l'bâton d 'amour dès fois qu'il aurait eu envie de ... hein tu m'comprends. Et puis on arrivait au Cimetière. En parlant d'l'Eglise Saint Joseph, c'était vraiment le coeur de la Place Lelièvre, y en a combien qui z'ont fait la communion, le baptême et le mariage dans cette Eglise ?
Tu t'rappelles quand on faisait Enfant de Choeur et qu'on sonnait les cloches, c'était à celui qui montait le plus haut, le plus fort c'était P'tit Pierre et Jean-Claude Ciretti. Et quand on jouait à la Boléra sur le mur à l'extérieur de l'église ! Poh ! Poh ! Poh ! que des souvenirs y nous viennent !.... Y paraît qu'c'est devenu une mosquée. Ca fait rien hein, Dieu y l'est partout alors !...En haut, dans la Rue Camille Douce, y'avait les maltais qu'y z habitaient, y'avait les Frères Agius ; Monsieur Agullo et tous les autes que j'me souviens pas. Pace qu'on était nombreux à Bab-El-Oued alors j'peux pas tout avoir dans l'cigare..
Christian : Bien sur, j'te comprends au sujet de pas touche, d'ailleurs y en a une qui disait, tout ce qui est au dessus du cou tu peux, pour le reste tu demandes à ma mère. Alors avant de demander à la mère j'te dis pas hein .f...
Y avait aussi le bal de Saint-Eugène, purée c'était grand; tu t 'souviens de cette belle piste de danse, et les mères qui z'étaient toujours assises autour de la piste, elles z'yeutaient pour voir comment elle dansait la fille et des fois ça allait mal.
Un jour, j'sais plus quand, y' a une mère qui s'est levée et elle a dit au cavalier de sa fille, je crois qu'c'était Sylvain, çui de la cité d'la rue Cardinal Verdier, y vendait les appareils ménagers, bon j'vais pas t faire un chapitre si tu n'vois pas ça fait rien, ti'ouvriras l'œil plus tard, bon, alors la mère elle se lève et elle va vers lui et elle lui dit, entention vous, jeune homme, entention, vous dansez avec ma fille mais le ventre à vingt centimètres hein ! Ou sinon je reprends ma fille. La honte qu'il a eu, que le rouge qu'y l'y est monté à la figure il était plus rouge que le rouge de la couleur. Tu t'rends compte de la sévérité qu'y avait !
Mais dis-moi, j'suis en train de parler et j'pense en même temps. Y a des choses qui m'reviennent dans la testa, j'sais pas si j'ai révé ou si c'est vrai, tu t'souviens qu'y avait aussi le Ministre comment y s'appelait ? Y a son fils qu'y est un député....Oilà. Michel Debré, ouais c'est ça, j'crois bien qu'lui aussi il a dit qu'l'Algérie elle était française et qui fallait pas toucher, y pouvait pas lui donner son indépendance pace que la Constitution elle le voulait pas. Alors j'comprends pas ! Ou alors, si j'comprends bien, y z'ont pas eu peur de perdre la figure en nous racontant tous ces tchaleffes.
Oilà, on a un beau Pays qui est la fille de la Mère Patrie, il est beau comme une belle rose le matin à la rosée, que le soleil il lui tape dessus et qui dégage un bon parfum que tu sens à cinquante mètres, et pace qu'y à quelques chaouias d'la montagne qui mettent quelques pétards mouillés, tu laisses qu'on écrase la fleur au lieu de la garder ! Tu crois qu'c'est bien ça ! Dis-moi ! Pace que si j'me souviens bien, y avait le plan Challe qui avait bien quadrillé le terrain et que nos militaires y z'avaient gagné la guerre avec le Général Massu, le Colonel Bigeard (Je vous salue en passant) et oilà l'aute, le grand, qui dit, les couteaux aux vestiaires et qui signe des accords que c'est même pas des accords de piano, non y a une seule musique que ti entend partout, c'est les youyous des mouquères de la Casbah qui te descendent de la prison pour t'égorger, alors l'aute y va te signer des accords pour de l'eau d'Evian. Tu comprends, toi ! Toi qui a fait les math 'sup (maternelle supérieure).
Joseph : Madone, Christian ! Là tu m'as remué. J'peux pas te dire mon frère, moi j'suis comme toi et puis tu t'rends compte qu'ça fait quarante ans.
J'me souviens ouais, mais ya des choses que j'comprends pas, y z'ont dit tell'ment d'choses sur nous, que même naute mère elle saurait pas reconnaître son fils. Moi c'que j'crois c'est qu'le Grand; c'était un falampo, il a jamais pu nous encaisser, la tronche qu'on avait elle était bonne quand il avait personne avec lui pour faire l'armée, nous on a fait la guerre avec Leclerc, pas avec Le Grand, lui il était toujours au chaud, même si y faisait froid et nos parents y z'étaient dans la merde jusqu'au cou, y avait aussi çui qu'y est devenu Maréchal de France (encore un de chez nous). Alphonse Juin et puis y avait eu aussi El Alamein. Après, le Grand il voulait pas de nous mais il a su se servir de nous pour reprendre le pouvoir, perce qu'en 58, c'est pas les ceux de France qui l'ont fait monter sur le Podium avec le numéro un, hein ! C'est bien nous, qu'on en avait marre de tous ces changements qui se faisaient à Paris alors Salan, Delbeque, Lagaillarde, et tous les autes que j'me rappelle pas les noms y z'ont dit y faut faire venir le vieux de Colombey les Deux Eglises (nous aussi on avait deux Eglises, y avait Saint Joseph et Sainte Thérèse et nous c'était un quartier d'un quartier d'un quartier et lui c'était une ville alors tu vois si c'était grand chez nous). Y faut dire qu'eux aussi y savaient pas que le Grand il allait dire y faut aller à droite alors que lui il dirige la voiture vers la gauche.. Hein ? Moi j'crois qui z'ont tous été manipulés sans l'vouloir bien sûr.
Main'nant on va pas refaire la guerre allez ! tu crois pas qu'on est trop vieux ? Si j'avais su c'que j'sais main'nant et ben hein…
La Suite au prochain Numéro
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Une semaine sans femme ...
Envoyé par Geneviève Camilléri
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LUNDI
Seul à la maison. Ma femme est partie pour la semaine. Génial !
Je sens qu'on va vivre des instants inoubliables, le chien et moi. Je me suis concocté un emploi du temps réglé comme du papier à musique. Je sais exactement à quelle heure je vais me lever et le temps que je passerai dans la salle de bains ou dans la cuisine, à préparer le déjeuner. J'ai également compté les heures qu'il me faudra pour liquider la vaisselle, le ménage, les promenades du chien, les courses et la cuisine. Et la, surprise: il me restera plein de temps libre !
Pourquoi les femmes se font-elles une montagne de toutes ces tâches alors qu'elles peuvent être expédiées si rapidement? Tout est une question d'organisation. Pour le souper, le chien et moi avons un steak chacun. J'ai disposé une jolie nappe, une bougie et un bouquet de roses pour faire plus intime. Le chien a mangé de la mousse de canard en hors-d'œuvre et aussi en plat principal, mais accompagnée d'une farandole de petits légumes. Et, comme dessert, des biscuits. Moi, je me suis octroyé du vin et un cigare. Cela faisait des lustres que je ne m'étais pas senti aussi bien.
MARDI
Je dois revoir mon emploi du temps : apparemment, quelques aménagements s'imposent. J'ai expliqué au chien que, bien entendu, ce n'est pas tous les jours fêtes; il ne doit donc pas s'attendre à des hors-d'oeuvre et à un service dans trois bols différents, vu que le préposé à la vaisselle, c'est moi ! En prenant mon déjeuner, j'ai noté les inconvénients du jus d'orange pressé : ça vous oblige à nettoyer chaque fois le presse-agrumes, à moins d'en prévoir suffisamment pour deux jours, et dans ce cas, vous avez moitié moins de vaisselle. Ma femme a insisté pour que je passe l'aspirateur tous les jours. Pas question ! Une fois tous les deux jours suffira amplement.
Il n'y a qu'à enfiler des pantoufles et nettoyer les pattes du chien... A part ça, je suis en pleine forme.
MERCREDI
J'ai le sentiment que le ménage prend plus de temps que prévu. Il va falloir affiner ma stratégie. D'abord, acheter des repas tout préparés.
Cela me fera gagner quelques minutes en cuisine. La préparation du souper ne devrait jamais être plus longue que sa consommation. En revanche, la chambre reste un problème. Il faut s'extraire des couvertures, aérer et enfin faire le lit. Trop compliqué ! D'ailleurs, je ne vois pas l'intérêt de faire le lit tous les jours dans la mesure où on se recouche le soir même. Pour le chien, fini les préparations culinaires élaborées. Au menu : pâtée en boite. Il boude, mais tant pis. Si je peux me contenter de plats cuisinés, pourquoi pas lui.
JEUDI
Plus de jus d'orange ! Comment un fruit d'aspect si anodin peut-il provoquer une telle pagaille? Désormais, j'achèterai du jus en bouteille.
Découverte N°1 : j'ai réussi à m'extirper du lit en défaisant à peine les couvertures. Comme ça, il n'y a plus qu'à les retaper un peu. Bien sur, cela nécessite un certain entraînement et on a intérêt à ne pas trop gigoter pendant la nuit. J'ai un peu mal au dos, mais une bonne douche chaude et n'y paraîtra plus. J'ai cessé de me raser tous les jours. Je gagne ainsi de précieuses minutes.
Découverte N°2 : changer d'assiette à chaque repas est une hérésie. Les vaisselles à répétition commencent à m'énerver. Le chien, lui aussi, peut manger dans le même bol. Ce n'est qu'un animal après tout !
Note : je suis parvenu à la conclusion que le passage de l'aspirateur ne s'imposait qu'une fois par semaine... maximum. Saucisses au déjeuner et au souper.
VENDREDI
Terminé le jus de fruit en bouteille ! Trop lourd a porter. J'ai observé un curieux phénomène : les saucisses sont excellentes le matin, un peu moins bonnes le midi et carrément infectes le soir. Si un homme en mange plus de deux jours de suite, elles risquent même de lui occasionner de légères nausées. Le chien a eu des croquettes. C'est tout aussi nutritif et le bol reste propre. J'ai découvert qu'on pouvait boire la soupe directement à la casserole. Elle a exactement le même goût. Plus de bol, plus de louche ! Désormais j'ai moins l'impression être réincarné en lave-vaisselle. J'ai cessé de passer le balai dans la cuisine. Cela me tapait autant sur les nerfs que de faire le lit.
Note : laissé tomber les conserves. Ça salit l'ouvre-boîte.
SAMEDI
A quoi bon se déshabiller le soir pour se rhabiller le lendemain matin? Je préfère occuper ce temps à me reposer un peu. Pas la peine non plus d'utiliser les couvertures : comme ça, le lit reste impeccable.
Le chien a laissé des miettes partout. Il s'est fait gronder. Je ne suis pas sa bonne ! Étrange : c'est exactement la réflexion que ma femme me fait parfois. Aujourd'hui, rasage. Mais je n'en ai vraiment pas envie. Je suis à bout de nerfs. Pour le déjeuner, proscrire ce qui doit être déballé, ouvert, coupé en tranches, étalé, cuit ou passé au mélangeur. Toutes ces corvées m'exaspèrent. Pour le dîner, manger à même l'emballage. Sans assiette, ni couverts, ni nappe, ni rien de toutes ces choses superflues. Mes gencives sont un peu sensibles. Peut-être parce que je ne mange pas de fruits : ils sont trop lourds à transporter. C'est sans doute un début de scorbut. Ma femme a appelé dans l'après-midi pour savoir si j'avais fait les vitres et la lessive. Je suis parti d'un éclat de rire hystérique. Comme si j'avais le temps !
Malaise dans la baignoire : le siphon est bouché par des spaghettis. Ce n'est pas si grave, puisque, de toute façon, je ne me douche plus.
Note : Le chien et moi mangeons ensemble, directement au frigo. Il faut faire vite pour ne pas laisser la porte ouverte trop longtemps.
DIMANCHE
Le chien et moi sommes restés au lit, à regarder la télévision. Nous avons salivé tous deux en voyant des gens faire des agapes. Nous sommes épuisés et grognons autant l'un que l'autre. Ce matin, j'ai mangé quelque chose dans son bol. Aucun de nous deux n'a aimé. Je devrais vraiment me laver. Me raser. Me peigner. Lui préparer sa pâtée. Le sortir. Faire la vaisselle. Ranger. Penser aux courses. Et tout le reste...
Mais, je n'en ai vraiment pas la force. J'ai l'impression d'avoir des problèmes d'équilibre et de vision. Le chien ne remue même plus la queue. Seul l'instinct de conservation nous a permis de nous traîner jusqu'au restaurant, où nous avons passé plus d'une heure à manger des tas de bonnes choses dans de multiples assiettes... avant d'aller à l'hôtel. La chambre est propre, bien rangée et douillette. J'ai trouvé la solution idéale. Je me demande si ma femme y a jamais pensé.
EPILOGUE
Mesdames, juste un conseil si vous devez vous absenter : réservez deux places au chenil...
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ASPECTS ET REALITES DE L'ALGERIE AGRICOLE
Envoyé par M. Philippe Maréchal N° 21
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Par cette Brochure qui sera diffusée par épisode au cours des Numéros suivants, nous allons faire découvrir des aspects et des réalités qui ont été déformées par les fossoyeurs de l'Algérie Française et dont les conséquences se poursuivent et dureront encore plusieurs décénies.
Les Techniciens
De l'Agriculture Algérienne
Vous présentent
ASPECTS ET REALITES DE L'ALGERIE AGRICOLE
" Quand je débarquai à Alger pour la première fois, il y a une vingtaine d'années, j'éprouvai une impression à laquelle, j'imagine, un Français n'échappait guère. J'arrivais dans un des rares coins du monde où nous pouvions nous présenter avec orgueil. "
Jérôme et Jean Tharaud.
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III - TEMOIGNAGES
D. - CONSTANTINOIS
L'Arboriculture fruitière des plaines de Bône Philippeville et Guelma
PAR Par Jean COUDERT
Ingénieur de l'Institut Agricole d'Algérie (1940) Contrôleur à l'O.F.A.L.A.C. Bône
et Et Henri KUNEYL
Ingénieur Agricole d'Algérie Grignon, 1928) Conseiller technique arboricole à Bône
Les régions de Bône, Philippeville et Guelma ont le privilège d'avoir un climat et des sols très favorables à l'arboriculture. Les premiers colons arrivés dans ces régions l'avaient rapidement compris, aussi rencontre-t-on actuellement des vergers établis sur les premiers lots de colonisation.
Les cultures fruitières
Toutes les espèces fruitières sont largement représentées :
Les arbres à feuilles caduques (pêchers, pruniers, abricotiers, pommiers, poiriers et bibaciers on néfliers du Japon) et les oliviers occupent environ 1.500 hectares ; ils sont exploités surtout par des petits propriétaires, aussi bien européens que musulmans.
Les agrumes (orangers, démentiel..., mandariniers, citronniers) couvrent une superficie beaucoup plus grande : plus de 4.600 hectares, et se répartissent entre près de 600 propriétaires, soit une moyenne d'environ 8 hectares. Signalons que 15 exploitants possèdent plus de 25 hectares et 9 seulement plus de 50 hectares. Par ailleurs, les Citrus, dont les fruits sont exportés pour la majeure partie, ont une grande importance économique.
Est-ce le terrain ? Est-ce cette espèce de tendresse avec laquelle l'arboriculteur exploite ses arbres ? Toujours est-il que les fruits obtenus dans ces régions ont une saveur particulière et recherchée.
Rôle social des vergers
Cependant, ces cultures exigent beaucoup de travail et de soins tout au long de l'année ; travaux du sol, taille, irrigations, fumures, traitements antiparasitaires, cueillettes se succèdent sans discontinuité exigeant une main-d'oeuvre nombreuse et de qualité. Même après la cueillette, le fruit requiert de nombreuses manipulations, lavages, désinfection, brossage, calibrage, mise en caisse et marquage, destinées à lui conserver sa belle qualité et à lui donner une présentation agréable au consommateur.
L'extension de ces cultures riches a permis de créer dans l'Est algérien un pôle attractif pour les éléments musulmans. Les salaires agricoles et semi-industriels distribués grâce à l'arboriculture qui utilise une main-d'oeuvre qualifiée (tailleurs, coupeurs, emballeurs), sont un appoint considérable pour le standard de vie de l'ouvrier autochtone. A proximité de chaque propriété arboricole, s'est implantée une " mechta " où logent les ouvriers et leurs familles. Les communes rurales sont en plein développement. Aussi, la culture des arbres fruitiers, contribuant à fixer une nombreuse population, joue-t-elle un rôle très important sur le plan social.
Par ailleurs, les fruits frais sont de plus en plus appréciés sur place. Leur consommation s'est considérablement développée depuis la dernière guerre : c'est un signe certain de l'amélioration du pouvoir d'achat des Musulmans, car ce sont eux qui constituent la grosse masse des acheteurs.
Rôle des grands domaines
Tout ce qui a été réalisé jusqu'à ce jour est l'oeuvre de plusieurs générations de Français. Les services techniques de l'Administration ont beaucoup aidé les arboriculteurs dans leur tâche par des travaux de recherches et par la vulgarisation des résultats.
Mais ils ont trouvé également auprès des grands domaines une aide efficace, une parfaite compréhension et des moyens substantiels. Ces grandes exploitations ont été appelées à faire les premières les frais de mise au point des techniques et appareils nouveaux ; elles ont consacré des surfaces relativement importantes à la plantation de variétés nouvelles, de façon à en étudier le comportement et l'adaptation au milieu. Les résultats de leur expérimentation ont été largement diffusés.
Toujours à l'avant-garde du progrès, ces domaines se prêtent volontiers à toutes les mises au point que leurs moyens permettent ; ils entraînent dans leur sillage la niasse des petits propriétaires et participent ainsi activement à l'amélioration d'une région.
C'est là un rôle des grandes propriétés qui est insuffisamment connu en Algérie.
Cueillette des oranges dans la région bônoise
Échanges commerciaux
Enfin, les plantations fruitières créent un courant commercial très élevé en particulier avec la France.
En effet, l'excédent de production non consommé sur place est exporté en France, quelquefois à l'étranger. La qualité des fruits leur permet de s'écouler sans difficultés. Ce mouvement d'exportation nécessite le fonctionnement de 10 Stations de Conditionnement et d'Emballage très modernes. Cent soixante négociants-exportateurs ou producteurs assurent l'expédition des fruits conditionnés.
Mais, en retour, l'entretien des vergers exige d'abondantes matières premières et produits manufacturés fournis par la France. Ce courant inverse est constitué par les achats de matériel de culture, de matières premières d'emballages, de machines spécialisées pour le triage et le conditionnement, de nombreux produits nécessaires à la lutte contre les parasites animaux et végétaux des plantations.
En outre, malgré le prix de revient élevé des productions estivales -- frais supplémentaires pour la lutte contre les parasites - la demande de fruits d'été est si forte que la Métropole et l'Étranger (Italie, Suisse et même Argentine) trouvent encore d'intéressants débouchés sur nos marchés locaux. Il est courant de voir aux devantures et sur les petites voitures des pommes et des poires métropolitaines ou étrangères étiquetées à 200 francs le kilo.
Exactions fellaghas dans les vergers
Malheureusement, cette belle région a été meurtrie par les terroristes. Ils ont comme ailleurs assassiné, brûlé, détruit.
Dans le Constantinois, c'est par centaines que les fermes ont été brûlées et 'par milliers de têtes que le bétail a été égorgé.
Bien entendu les vergers n'ont pas été épargnés : plus de 30.000 arbres ont été saccagés. C'est une bien triste chose que de parcourir une plantation visitée par les " nationalistes " ! Avec des scies, des serpes, des haches, ils ont coupé les arbres à la base ou au niveau des grosses branches. Il n'y a aucun espoir de sauver les premiers, et il faudra des années pour reconstituer la frondaison de ceux coupés au niveau des ramifications.
Cependant, tout n'est pas fini dans cette région privilégiée ; il reste encore suffisamment de terrains à mettre en valeur, d'arbres à planter et à soigner, de fruits à récolter et à vendre pour absorber l'activité d'une nombreuse population.
L'arboriculture dans le Constantinois est donc appelée à un avenir très prospère. C'est par l'extension des vergers et par l'intensification de la production que Bône, Philippeville et Guelma arriveront, sur le plan intérieur, à satisfaire à meilleur compte et en abondance aux exigences d'une population en accroissement constant.
Orangers saccagés par les fellaghas dans la région bônoise.
A SUIVRE
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LETTRES A UN METROPOLITAIN
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" La conquête de l'Europe se fera par l'Afrique. "
STALINE.
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LETTRE N° 13
Comme bien l'on pense, les colonies, c'est-à-dire les pays peuplés par une majorité d'autochtones et une minorité d'Européens, fournissaient à l'entreprise communiste un magnifique champ d'action. D'une manière générale, tous les pays sous-développés sont particulièrement réceptifs à la propagande subversive. Les ventres affamés n'ont pas d'oreilles, si ce n'est pour ceux qui sont d'autant plus prodigues de promesses qu'ils sont moins décidés à les tenir. Et dans leurs colonies, les pays européens, la France en particulier, n'avaient pu, malgré les efforts entrepris et les résultats déjà obtenus, combler tout le retard.
D'autre part, les mensonges communistes sont d'autant plus facilement gobés qu'ils s'adressent à des primitifs ou même, ce qui est souvent encore pire, à des semi-évolués ayant atteint le niveau où l'on croit comprendre, sans qu'un bon sens millénaire vienne rectifier les erreurs de l'esprit.
Enfin, les colonies européennes étaient situées principalement en Afrique, et la mainmise sur l'Afrique, à travers le Moyen-Orient sous-développé, donnait aux Soviets une excellente base de départ en direction de l'Amérique du Sud. Nous avons déjà rappelé, aux termes de notre lettre précédente, que leur installation en Afrique du Nord permettrait aux Russes de verrouiller la Méditerranée et, par conséquent, de tourner l'Europe par le Sud.
La stratégie communiste a également un autre but : en "satellisant" l'Asie, puis l'Afrique et, enfin, l'Amérique latine, elle coupe les pays capitalistes d'Europe et d'Amérique du Nord de leurs sources d'approvisionnement en ce qui concerne certaines matières premières essentielles et elle leur ferme d'importants débouchés commerciaux. Elle escompte ainsi déclancher une grave récession économique, provoquer un chômage généralisé, un abaissement du standing de vie et, par voie de conséquence, des troubles sociaux propices à l'infiltration de la propagande subversive.
Maintenant nous vous demandons, en vous aidant éventuellement d'un planisphère, de vous rappeler les événements qui se sont déroulés depuis 1945. Au cours de ces quinze années, le communisme a conquis l'Europe Centrale (jusqu'à Berlin) et les Balkans (sauf la Grèce), puis une partie du Moyen-Orient, l'Asie enfin, d'où les Européens ont en pratique été intégralement chassés. Il a pris pied en Egypte.
Oui, nous savons bien qu'officiellement, Nasser est anticommuniste. Mais ce sont tout de même les Soviets qui financeront le barrage d'Assouan, œuvre de pur prestige, injustifiable sur le plan technique.
En Afrique, la France a dû abandonner le Maroc, la Tunisie, Madagascar, l'A.O.P., l'A.E.F., le Cameroun.
Des troubles graves ont éclaté au Cameroun, en A.E.F., au Congo Belge, puis en Argentine, et, enfin, en Afrique du Sud.
Nous voulons bien qu'il y ait des coïncidences. Nous trouvons seulement que l'histoire de ces quinze ans en contient trop pour que le fameux "sens de l'histoire" suffise à les expliquer.
La tactique communiste est, d'ailleurs, très souple. Parfois, le pays d'où la puissance colonisatrice a été chassée, est directement transformé en satellite. Tel fût le cas de la Guinée. On sait que Sekou Touré a été formé dans les écoles marxistes ; il a immédiatement appliqué les méthodes communistes : destruction de tout le système politique, économique et social institué par !a France ; création d'un parti unique (Parti démocratique de Guinée) ; mobilisation de toute la population au service du parti ; embrigadement de la jeunesse dans un mouvement unique (la J.R.D.A.), institution du travail obligatoire ; établissement des " hiérarchies parallèles ". D'autre part, les cargos soviétiques ont débarqué à Conakry d'importants chargements d'armes tchèques, précédés de moniteurs que commande un ancien instructeur de l'Ecole de sabotage de Prague. Conakry, où siègent le " Parti Africain de l'Indépendance" et l'" Union Générale des Travailleurs d'Afrique Noire ", est en voie d'être doté d'un émetteur radio de 150 kw (celui de Dakar n'a que 20 kw), d'un Institut de propagande et d'une puissante imprimerie.
Nous espérons que nos anciennes colonies d'Afrique Noire resteront groupées au sein de la Communauté, mais nous avons peur que le ver ne soit déjà dans le fruit.
Dans la plupart des autres pays cependant, la soviétisation n'est pas immédiate. Aussitôt l'" indépendance " acquise, s'instaure un Gouvernement "national" appelé à fonctionner sur le mode démocratique. Mais, en même temps, les Européens, c'est-à-dire les techniciens et les capitaux, s'en vont et l'économie s'effondre ; aussitôt. Il en résulte inéluctablement une vague de chômage et de misère, ce qui permet aux " activistes " communistes, en cristallisant les mécontentements, de créer une " aile marchante " qui ne manque pas de revendications. Quels que soient les excès démagogiques auxquels se livre le gouvernement, il est irrésistiblement débordé à gauche car, impuissant à prendre les seules, mesures qui pourraient remédier à la situation, il ne peut que l'aggraver, précipitant ainsi sa perte.
Tel est très exactement le processus qui est en train: de se dérouler au Maroc. Nous souhaiterions être mauvais prophètes, mais nous pensons que, sauf événements imprévus, le temps n'est pas très éloigné où une nouvelle: "République Marocaine" renverra S.M. Mohamed V à ses méditations d'exilé.
Quant à la Tunisie, dont le Gouvernement a pu provisoirement écarter la menace communiste grâce à une sévère dictature policière, elle subsiste à la faveur de l'aide américaine (40 millions de dollars en 1959) qui constitue le plus clair de son budget. On arrive très bien à faire tenir un crayon sur sa pointe jusqu'au moment où on le lâche.
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En Algérie, la tentative de subversion s'est déroulée selon le même scénario, minutieusement réglé, que dans les autres pays du Maghreb et qu'en Indochine. Dès 1922, les Soviets envoyaient en Algérie des émissaires qui concluaient à l'absence de tout courant nationaliste. Il fallait donc le susciter, en s'aidant d'une autre contradiction interne : le racisme.
Nous avons déjà signalé (c. lettre n° 6) qu'à défaut de sentiment nationaliste animant la masse des musulmans, il existait certains cercles d'intellectuels professant une idéologie où des relents de fanatisme religieux se mêlaient à des rêves de panarabisme. Les marxistes-léninistes devinrent leurs conseillers. Ils les préparèrent patiemment à l'action, mettant à profit la perte de prestige que, bien qu'elle eût figuré au nombre des vainqueurs, la France venait d'éprouver. De 1951 à 1954 le Parti communiste chargeait l'un de ses spécialistes, Jean Feix, de mettre en place les organisations terroristes. En octobre 1954, Benoît Frachon était dans les Aurès. Le 1er novembre la rébellion éclatait.
La première phase consiste, en effet, en une série d'attentats spectaculaires qui ont pour but de faire connaître à l'opinion mondiale l'existence d'une revendication nationaliste. Aussitôt, la presse communiste et, surtout, crypto-communiste, lancent leur offensive d'intoxication psychologique. Ainsi que nous l'avons déjà exposé (c. lettre n° I), il s'agit de convaincre l'opinion qu'elle se trouve en présence d'un soulèvement à la faveur duquel un peuple opprimé, invoquant le célèbre " droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ", cherche à se libérer de l'esclavage et à se débarrasser de ses oppresseurs. Il est aisé, avec ce thème, d'émouvoir les âmes sensibles. Et assez paradoxalement, ce sont les citoyens des U.S.A. qui furent en cette affaire les meilleurs alliés des communistes.
Les Etats-Unis ont été peuplés, essentiellement, par des immigrants d'origine européenne qui, d'une part, se sont rendus indépendants en se révoltant contre le Gouvernement légitime et, d'autre part, ont conquis le pays en éliminant ses habitants autochtones. Il paraît assez difficile de trouver une meilleure définition du colonialisme.
Les Américains manifestent cependant une antipathie atavique à l'égard des entreprises de colonisation des autres nations. Peut-être ont-ils quelque chose à se faire pardonner ; quelque chose comme un pêché ancien dont le remords les gêne. Et puis l'Algérie sentait le pétrole, mais ce n'est sans doute qu'une coïncidence.
De sorte que l'opinion française, livrée sans contrepartie à cette propagande, s'est sentie mauvaise conscience et s'est persuadée qu'il fallait donner aussi son indépendance au " peuple algérien ", car il est évidemment inutile de se battre pour une mauvaise cause.
Ce qui était très exactement le but recherché.
La seconde phase comporte l'institution d'un régime de terreur, obtenu grâce à la généralisation d'attentats et notamment d'assassinats perpétrés avec un luxe d'horreur particulièrement sadique. Ainsi que Lénine le disait :
" Le parti révolutionnaire est nécessairement obligé d'établir sa domination par la terreur".
Au cas particulier, il fallait, d'une part, obliger la masse musulmane à devenir nationaliste malgré elle et, d'autre part, affoler l'élément européen, le pousser à des réactions désespérées et, en définitive, dresser irrévocablement les deux communautés l'une contre l'autre.
Au cours de la troisième phase, se crée un " Gouvernement National " qui s'installe, si possible, sur une portion de territoire et s'efforce d'obtenir sa reconnaissance " de facto ". Ainsi s'est constitué le " Gouvernement provisoire de la République Algérienne", sans toutefois que, jusqu'à présent, notre Armée lui ait permis de prendre possession d'une partie quelconque du territoire.
La quatrième phase, enfin, correspond à " l'internationalisation du problème ". L'opinion mondiale est inquiète et elle s'émeut au récit des " atrocités " commises par les troupes françaises qui s'avèrent néanmoins incapables de rétablir l'ordre. L'opposition, on devine laquelle, s'indigne vertueusement à la pensée que l'on fait tuer de pauvres soldats et que l'on dépense des milliards pour protéger les privilèges de quelques colonialistes. La France est traînée au banc des accusés et son Gouvernement pris au piège du " Dien-Bien-Phu " diplomatique que dénonçait M. Robert Lacoste, n'a plus qu'à signer sa déchéance.
A la veille du 13 mai, la manoeuvre subversive en Algérie en était arrivée à la quatrième phase. Pour régler l'insoluble problème algérien, les U.S.A. venaient d'offrir leurs " bons offices ".
Il y avait toutefois deux choses que les communistes n'avaient pas prévues : Que malgré l'implacable terreur que le F.L.N. faisait peser sur elle, en dépit de sauvages massacres, dont l'horreur défie la description, la masse des musulmans refuserait l'indépendance et choisirait la France; que les Européens et l'Armée elle-même, dressés dans un sursaut de révolte, balaieraient le Gouvernement et entraînant la Métropole, forceraient brusquement le destin, unissant plus étroitement que jamais les deux communautés, rendant à la France le sens de sa grandeur et l'homme qui incarne cette volonté de grandeur.
Le 13 mai 1958, le communisme léniniste-marxiste a subi une irréparable défaite. Les valeurs qu'il avait niées se sont retournées contre lui.
Les communistes n'ont certes pas abandonné la partie. Pour effacer leur échec, ils essaient de flétrir les Français d'Algérie sous le nom d'" ultra ", ce qui ne veut rien dire, ou sous celui "d'activistes", insulte qui, adressée aux patriotes d'Algérie, possède une saveur particulière quand on sait que, dans le jargon communiste les activistes sont les spécialistes chargés de déclencher les mouvements révolutionnaires. Comme l'avait déjà remarqué La Fontaine :
"Tel cuide engeigner autrui :
Qui souvent s'engeigne soi-même ".
Mais l'Algérie, elle, a connu l'heure de la vérité. Elle s'est aperçue qu'un refusant de céder au chantage, en opposant s'il le faut la force à la force, en faisant appel d'une prétendue fatalité de l'histoire à la volonté du peuple, le mensonge s'effondre et la vérité finit par triompher, la vérité : la seule arme dont nous entendions nous servir.
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Pour nos chers Amis Disparus
Nos Sincères condoléances à leur Familles et Amis
Envoi de Jean Pierre Rondeau
Décès de Mme Farinacci Michele
Je me permets de vous adresser ce message pour diffusion parce qu'elle est connue de beaucoup d'Oranais, notamment de nos amis des autres Lycées, et de la Communauté Pieds Noirs en PACA pour ses activités en sa faveur.
De Michèle FARINACCI
"Chers(es) amis (es),
Retenue pour cause de maladie, je ne puis être des vôtres en ce jour. Je pense néanmoins bien à vous les amis de Provence Côte d'Azur et de tous les coins de France, d'Espagne, du Canada et autres pays. A tous ceux qui me connaissent et qui m'ont prouvé leur affection au cours de nos précédentes rencontres.
Je me soigne, je suis en de bonnes mains et avec l'aide de Dieu, je serai parmi vous au prochain Rassemblement.
A toutes et à tous ma très fraternelle amitié."
C'était le message que Michèle avait tenu à adresser de Puyricard aux
Alloïstes présents au rassemblement ALLO, qui avait lieu à Toulouse ce 16
mai 2006. René me l'avait dicté et je l'avais lu avant notre déjeuner.
Michèle ne sera pas pas parmi nous l'année prochaine. Elle est passé de l'autre côté cette nuit (27/07/2006) vers 3 heures du matin, victime du cancer qui la rongeait depuis plusieurs mois. Elle avait tenu à ce que l'on conserve d'elle l'image de la belle femme qu'elle était, mais aussi de la combattante toujours vigilante quant à l'Histoire de cette France qu'elle aimait, mais surtout de la Mémoire de notre pays perdu. Nous perdons un soldat.
Mais ALLO perd aussi beaucoup avec elle, car avec son époux René, qu'elle soutenait et qui en échange lui portait une grande admiration et une affection protectrice sans faille, ils ont fait vivre comme personne la région PACA, n'hésitant pas, quand il le fallait, à apporter leur appui tant aux autres Régions plus démunies qu'au CA et à son président.
A René, à Catherine, sa fille, et à Pierre-Jean, le petit-fils tant aimé, à Georges et son épouse, aux cousins si proches nous adressons nos plus tristes et aimantes condoléances en notre nom et au nom de tous les Alloïstes et, j'en suis sûr, Oranais.
Jean-Pierre, Président d'ALLO, et Anne-Marie
Les cérémonies ont eu lieu lundi 31 juillet au Crématorium d'Aix en Provence
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MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté,
n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini
Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une nouvelle rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la seybouse.
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sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura
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SINCERITÉ DE COUPLE
Envoyé par Marcel Treels
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Un homme d'affaires envoie un fax à sa femme:
"Ma très chère épouse: Tu comprendras que maintenant que tu as 54 ans, j'ai certains besoins que toi tu ne peux plus satisfaire.
Je suis très heureux avec toi, je te considère comme une merveilleuse épouse et sincèrement j'espère que tu ne le prendras pas mal quand tu sauras que quand tu recevras ce fax je serai à l'hôtel Confort Inn avec Vanessa, ma secrétaire, qui a 18 ans
Mais ne t'inquiète pas, je serai à la maison avant minuit".
Quand ce type arrive à la maison, il trouve un papier sur la table de la salle à manger qui dit:
Cher époux: "J'ai reçu ton fax et je ne peux pas éviter de te remercier pour ta prévenance. Je profite de l'opportunité pour te rappeler que toi aussi tu as 54 ans.
Et, je t'informe que quand tu liras ce message, je serai à l'hôtel Fiesta avec Michel, mon instructeur de tennis, qui comme ta secrétaire, a aussi 18 ans.
Comme en plus d'être devenu un homme d'affaires reconnu, tu as une licence de Maths, tu pourras facilement comprendre que nous sommes des semblables en cette circonstance mais … avec une légère différence:
"18 rentre plus de fois dans 54, que 54 dans 18 "..... Donc, en conséquence ne m'attends pas avant demain!
Bisous de ta femme qui te comprend…"
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