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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD se trouve dans la page: La Seybouse,
Les dix derniers Numéros :
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33 , 34 ,
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EDITO
MEMOIRE, VERITE, DIFFUSION - " OUI "
POLLUTION - " NON "
Chers Amis
Depuis quelque temps, mon carnet d'adresses et le site sont sollicités pour faire passer des messages ou des textes à caractère politique.
Lorsque je dis politique, je veux parler de politique politicienne. Les messages reçus sont : soit déjà diffusés par des partis politique officiellement déclarés ; soit par des groupuscules (de droite ou de gauche). Je reçois quantité de lettres ou d'infos de groupuscules qui créent des sites. De tout cela, je lis plus ou moins rapidement et je détruis ce qui ne m'intéresse pas.
J'ai mes idées et j'ai exclu de ma vie (cela risque de choquer), deux choses : la politique politicienne et la religion. Je respecte des idées de chacun comme je demande qu'on respecte les miennes.
N'allez pas en déduire que je suis par exemple communiste, gaullien, extrémiste ou autre chose, je suis simplement moi-même, libre penseur, libre de tout et j'entends le rester. Je ne veux pas être étiqueté, je veux pouvoir m'exprimer librement et ne pas être enfermé dans une doctrine quelque qu'elle soit.
Je me bats pour la mémoire de nos ancêtres, pour faire connaître la véritable histoire de l'Algérie Française. C'est vrai aussi, qu'au travers de ce combat, nous sommes parfois obligés de dire ou de montrer des faits de comparaison à notre histoire pour faire prendre conscience à ceux qui ne connaissent pas tous les faits et de ce qui risque de se passer à l'avenir. Ce combat n'est pas un combat d'étiquette de droite ou de gauche, de telle religion ou d'une autre. Il est simple et sans arrière pensée. Je ne travaille pas dans le subversif.
De plus avec la nouvelle loi, j'ai modifié le formulaire d'inscription à mes listes personnelles de diffusion ou seule l'adresse Internet est obligatoire pour recevoir une réponse. Cette simplification du formulaire a été faite parce que je ne veux pas que ces listes soient visées par la CNIL ou d'autres qui en feraient un usage que je n'approuverai pas. Cela entraîne la disparition de mes listes de diffusion et je n'aurai à l'avenir simplement qu'un carnet d'adresses à qui je transmettrai mes infos dans les mêmes formes qu'à l'heure actuelle.
Je me suis engagé dans ce travail sur la mémoire des Pieds-Noirs, il y a tellement à faire et si vous voulez, nous pouvons continuer à le faire tous ensemble sans se laisser envahir ou polluer par d'autres combats qui ne concernent pas les Pieds-Noirs dans leur entité.
Chacun gardant naturellement sa liberté de faire aussi autre chose sans empiéter sur ce travail de mémoire.
Si nous voulons faire connaître la véritable Algérie Française, ne mélangeons pas Mémoire et Pollution. Mettons cote à cote, Mémoire, Vérité et Diffusion.
Je le fais modestement à la manière d'un homme libre, libre dans la limite des droits constitutionnels…
Jean Pierre Bartolini
Diobône, par tous nos morts.
A tchao.
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LES COMEDIENS DE LA COLONNE
Afin d'interpréter quelques sketchs dont l'action se passe à Bône en 1950, je sollicite la participation de personnes à l'accent bônois naturel ou imité.
La représentation est prévue le 26 février 2005
maison Alphonse JUIN à Aix en Provence
Trois ou quatre répétitions seront nécessaires ( proximité d'AIX)
Programme
SKETCH 1 : L'AFFAIRE DU COQ DE LA RUE PROSPER DUBOURG
Personnages. 1 femme et quatre hommes
Lieu de l'action : Palais de justice de Bône
SKETCH 2 : AUGU, BENGUECHE, CHICHETTE, PARIS-SOIR……et THIERS
Personnages : 4 hommes
Lieu de l'action : Le Maxéville
SKETCH 2 : A CHACUN SA FRANCHE VERITE
Personnages : 1enfant (12ans) et 2 hommes
Lieu de l'action : Le nouveau théâtre de Bône
Si vous êtes intéressés appelez le 04/42/02/89/56
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CHERIFI CHERIF
N° 1 de Janvier 1950
de M. D. GIOVACCHINI Envoyé par sa fille
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Quel est donc ce gros homme, au teint basané, au visage strié, l'œil étincelant et la démarche pesante ?
Est-ce un chef de grande tente ou un cavalier d'Ibn Séoud ! Non, c'est tout simplement le fantassin CHERIFI Chérif, qui voyage en circuit fermé de la " Maxéville " au " Globe", en passant par le " Capitole ".
Itinéraire immuable, sauf pour les heures où il va à confesse chez le Chanoine de la place du Général Leclerc.
Il a des amis et des jaloux. Des jaloux surtout. Les mauvaises langues rallient son ignorance. Mais qui donc a jamais prouvé qu'un Agrégé est plus heureux que lui ? On pourrait même prétendre - si on prend conseil dans l'Evangile - qu'il est plus près du Ciel que le professionnel de savantes dissertations.
Les reflets de la nature sauvage passent parfois sous ses sourcils froncés. C'est qu'on l'a vexé.
Mais, au demeurant, bon et sociable; fruste certes, mais toujours disposé à faire du bien autour de lui.
Gai convive aussi. Son " je te l'a dit, je te l'a pas dit " est connu dans de petits milieux, ou parfois la joie déborde jusqu'à la... lie.
Une fois, il fut cependant éloquent : lors de la remise de sa fastueuse décoration à Bugeaud.
Si le besoin rend ingénieux, le bonheur met la langue en liesse. Il parla même mieux que Vincent FRULIO ! Ce n'est pas peu dire.
En ce moment, CHERIFI contient sa rancœur. De son oeil mi-langoureux, mi-violent, il entrevoit, dans son âme torturée l'image d'une ferme bien cossue, vers le Fetzara, !
On contrarie ses désirs, on le tourmente, ce brave CHERIFI !
De grâce, qu'on lui accorde ce qu'il demande ! On n'en est plus à une faveur près dans notre douce République !
Mais à la condition formelle qu'il ne puisse venir à BÔNE que le jour de la Saint-Henri et que le port de l'éclatant burnous rouge ne lui soit autorisé que pour les cérémonies officielles célébrées aux confins du Lac Fetzara.
Cependant, CHERIFI a déçu, peiné même, quelques Français, quand ils l'ont vu s'engager dans la horde du Manifeste qui, avec le P.P.A. fait oeuvre, criminelle dans le pays.
Il avait une excuse : celle de la solidarité familiale.
Mais l'excuse est faible, parce que LA FRANCE DOIT PASSER AVANT LES COUSINS ET LES COFFRES-FORTS.
ET PUIS, P. ET F. ONT FRAYE LE CHEMIN. L'HOTEL DE VILLE, AUJOURDHUI, A POUR ANGE GARDIEN ET EMINENCE GRISE, LE P.P.A. BENOTHMANE !
D'AUTRES ELUS EN RENOM ONT EGALEMENT TRAHI LA CAUSE DE LA SOUVERAINETE FRANÇAISE. CHERIFI LES CONNAIT BIEN.
NOUS ETALERONS LEUR DUPLICITE DEVANT L'OPINION PUBLIQUE, QUI FINIRA PAR DISCERNER ET S'EMOUVOIR.
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L'installation à l'Académie des Sciences de Denis Fadda
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Universitaire (Paris), Haut fonctionnaire international (Nations Unies), Président de France-Afrique (Membre du Bureau du Comité de liaison des associations nationales de Rapatriés), Denis FADDA, élu à l'Académie des Sciences d'Outre-mer en décembre 2003, a été officiellement installé dans cette prestigieuse institution le 15 octobre dernier.
Il y a été reçu par M.Arnaud d'HAUTERIVES, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-arts qui, dans son très beau discours d'accueil, a souligné l'attachement de Denis FADDA pour sa terre d 'Algérie.
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Au cours de cette cérémonie, devant une assistance très nombreuse qui rassemblait un grand nombre de présidents d'associations de Rapatriés et à laquelle ont notamment participé M. Marc DUBOURDIEU Président de la Mission interministérielle aux Rapatriés, M.Alain VAUTHIER, Président du Haut Conseil des Rapatriés et le Ministre Jacques AUGARDE, Président du Comité de liaison des associations nationales de Rapatriés, Denis FADDA, selon la tradition, a fait l'éloge de son prédecesseur le Préfet Jacques GANDOUIN.
Dans son discours il n'a oublié ni l'Algérie, ni Bône, sa ville natale, à laquelle il est extrêmement lié. Nous avons extrait de ce discours les passages suivants:
" Sans doute en m'élisant avez-vous souhaité, avec beaucoup d'indulgence, reconnaître mes travaux et une vie entièrement consacrée à l'Outre-Mer. Ce faisant, peut-être vous êtes-vous rappelé que, homme de l'Afrique, je suis le descendant d'une famille - vous l'avez souligné Monsieur le Secrétaire perpétuel - qui, constituée d'hommes et de femmes venus du Périgord, du Béarn, de Gascogne, de Bretagne, de Provence, du Bugey, de Suisse et de Sardaigne s'est vouée à l'Outre-Mer, en Afrique du Nord. Une famille qui a pris racine sur les bords de cette Méditerranée là où avec la mort de l'esprit universel que fut Saint Augustin s'est achevée l'agonie de l'Empire romain. Et j'aime à me souvenir, qu'en 1839, soit bien peu de temps après que l'Algérie fut passée sous sa souveraineté, la France, héritière de Rome, accomplissant là un geste magnifique, consentit à ce que Mgr Dupuch, alors archevêque d'Alger, ramenât de Pavie, où elles avaient été déposées après la chute d'Hippone, les reliques du grand Saint. Confiées à Mgr Suchet, ces reliques furent transférées à Bône et déposées là où, à l'initiative du Cardinal Lavigerie, et conformément au souhait de Mgr Dupuch, s'élèvera plus tard une basilique qui, surplombant les ruines d'Hippo Regius, dominera le golfe qui s'étend du Cap de Garde au Cap Rosa. En ramenant sur sa terre et en honorant ainsi l'homme de paix qu'avait été ce grand berbère, la France faisait savoir l'œuvre civilisatrice et de concorde qu'elle entendait mener. "
" Je voudrais aussi rendre hommage à un homme illustre né en ma chère ville de Bône, cette ville dont le Gouverneur général Marcel Edmond Naegelen disait qu'elle était " gaie, joyeuse, travailleuse, vivante d'un optimisme de bon aloi ", et qui m'a précédé en cette Académie ; je veux parler du Maréchal Juin. Il a été avec Franchet d'Espérey, Lyautey et Leclerc de ces " Maréchaux d'Empire " qui ont honoré notre Compagnie, leur carrière s'étant déroulée en grande partie au service de " la plus grande France " ; il a été le véritable disciple de Lyautey qui disait de lui qu'il était l'homme qui le remplacerait en tout et pour tout. Comme Franchet d'Espérey, lui aussi né en Algérie, il servit avec enthousiasme aux tirailleurs algériens et resta toujours profondément attaché à sa province natale, celle qu'il appelait son " royaume enchanté ". Franchet d'Esperey s'enorgueillissait, avec raison, d'être entré à la tête des troupes françaises dans cinq capitales d'Europe, Belgrade, Sofia, Budapest, Bucarest et Constantinople ; Juin se contenta d'une seule, mais quelle capitale ! Rome, celle des Arts et des Lettres, celle de la chrétienté, et il y est entré en libérateur, acclamé par une foule en délire. En cette année du 60ème anniversaire de la libération de la France, je veux saluer le chef valeureux de l'Armée d'Afrique, comme je salue, parmi nous, le Ministre Jacques Augarde autre héros de la campagne d'Italie et aussi libérateur de la France par la Provence. Nous leur devons tant ! Je me réjouis que mon installation coïncide avec cet anniversaire.
Puisque je fais référence à l'Armée d'Afrique, je ne veux pas manquer de saluer un autre de ses brillants officiers, notre confrère Roland Blanquer, heureux initiateur de ce Mémorial national de la France Outre-Mer qui, je l'espère, va voir enfin le jour dans un très proche avenir.
Vous autoriserez, j'en suis sûr, une pensée pour ma terre d'Algérie, meurtrie, quittée dans la tourmente il y a bien longtemps et que je n'oublie pas. Ceux de ma famille qui depuis six générations sont enterrés là-bas, témoignent de l'amour qui lui a été porté et de l'œuvre qui a été accomplie. Un traité d'amitié entre la France et ce pays devrait bientôt être conclu ; j'espère qu'il sera l'occasion de rendre justice à ceux qui en ont été éloignés et de panser bien des plaies. Alors, alors, sera possible cette franche et vigoureuse coopération - que nous appelons de tous nos vœux - entre deux peuples qui jamais n'auraient dû être séparés. "
" Mais le moment est décisif pour l'Indochine française.
Succédant à l'Amiral Georges Thierry d'Argenlieu, Emile Bollaert a été nommé Haut Commissaire de France en Indochine le 1er avril 1947, par Paul Ramadier qui, en janvier, a succédé à Léon Blum à la tête du Gouvernement. Lors de la séance d'investiture, à l'Assemblée, Ramadier avait déclaré que la France ne craignait pas de voir se réaliser, si tel était l'avis de la population, l'union des trois pays d'Indochine pas plus qu'elle ne refusait d'admettre l'indépendance du Viêt-nam dans le cadre de l'Union française et de la Fédération indochinoise.
L'année 1946 avait été importante ; elle avait vu l'échec de la longue conférence de Fontainebleau, pourtant préparée par celle de Dakar. Le 19 décembre, le Viêt-minh avait tenté un coup de force à Hanoï et dans un certain nombre de garnisons ; la triste guerre d'Indochine avait commencé. Bollaert tentera d'établir un contact avec Hô Chi Minh par l'intermédiaire de Paul Mus, mais sans succès. Il recherchera l'arrêt des combats par d'autres moyens ; ce sera le fameux discours de Hadong prononcé le 10 septembre 1947, dans lequel il entendait proposer l'indépendance et l'unité, mais, reflet des hésitations de Paris, le discours évoquera l'indépendance dans sa version vietnamienne et l'autonomie dans sa version française ; le résultat sera désastreux. Bao Daï deviendra le seul interlocuteur possible. Une déclaration commune sera adoptée en décembre. Après la signature de la déclaration de juin 1948 et l'accord de mars 1949 conclu dans le bureau du Président Auriol, Bao Daï rejoindra l'Indochine en qualité de Chef de l'Etat. La suite nous la connaissons. Bollaert et son équipe auront fait tout ce qu'ils auront pu faire, jusqu'à la limite de leurs forces.
Quand Emile Bollaert rentre en France fin 1948, son chef de cabinet, Jacques Gandouin, avec lequel il a travaillé si étroitement pendant ces jours terribles, quitte lui aussi l'Indochine.
Il ne sortira pas indemne de cette expérience indochinoise. Aurait-il pu en être autrement chez un homme qui a sa sensibilité et aussi sa culture ? Rien chez lui ne passe sans laisser de trace, sans laisser place à l'analyse.
Membre de la Francophonie, le Vietnam a accueilli, en 1997 l'un de ses plus importants sommets. Comme le Laos et le Cambodge, il est attaché à notre culture mais, plongé dans un environnement devenu anglophone, pourra-t-il longtemps résister ? Ce n'est pourtant que par la langue française que sera préservé ce qui peut subsister de l'œuvre réalisée par notre pays en Indochine, œuvre à propos de laquelle Jacques Gaudouin disait : " Je crois que l'on peut affirmer qu'avec les imperfections inhérentes à toutes les entreprises humaines, la colonisation française de l'Indochine a été exemplaire ". Mais faisons-nous suffisamment pour sauver le français en Indochine?
Il y a quelques années, j'ai vu le chef de la délégation française ne pas broncher lorsque se discutait l'amendement du règlement intérieur d'une importante organisation internationale asiatique. En un instant la langue française a cessé d'être langue officielle, au seul profit de la langue de Shakespeare. Les délégués indochinois qui avaient espéré une autre attitude de notre pays ont assisté… médusés ".
" Ma génération n'a pas vécu la grande aventure que beaucoup d'entre vous, mes chers confrères, comme Jacques Gandouin, avez vécue, elle est arrivée trop tard; elle aurait pourtant aimé, comme vous l'avez fait, laisser sa marque Outre-Mer. Quelles que soient les responsabilités qu'elle peut avoir et si importantes qu'elles puissent être, elle se sent un peu frustrée. Cette génération a construit, merveilleusement, et elle a eu presque toute latitude pour le faire. La mienne n'a pas eu tout à fait cette satisfaction ; tournée vers l'international, vers l'universel, elle a connu et elle connaît de grands bonheurs, mais il lui arrive parfois d'avoir la sensation de devoir reconstruire ce que vous avez bâti, et cela la rend triste.
Enfant, j'ai rêvé en écoutant le récit de la vie d'oncles qui, Administrateurs de la France d'Outre-Mer, avaient aimé passionnément l'Afrique où ils avaient l'un et l'autre longtemps vécu ; l'un d'eux, au début de sa carrière, avait séjourné à Lambaréné et il évoquait ces splendides nuits au cours desquelles Albert Schweitzer, au piano, jouait les si émouvantes suites anglaises de Bach sur fond de forêt équatoriale. Je ne crois pas que les interprétations de Schweitzer aient égalé celles de Glenn Gould, il avait cependant la réputation de toucher profondément son auditoire.
Plus tard, les nombreuses missions que j'ai conduites dans le cadre des Nations Unies, m'ont amené sur les cinq continents ; j'y ai eu le plaisir de travailler au contact de cultures fort différentes de la mienne pour mener des négociations, conclure des traités, organiser de grandes conférences ou y participer, créer et mettre en place des organisations internationales nouvelles. J'y ai rencontré des êtres merveilleux mais j'y ai aussi côtoyé la misère ; j'ai été confronté avec douleur à de nouvelles famines, à de nouvelles épidémies, à de nouvelles endémies, quelquefois même dans des régions, certes aujourd'hui beaucoup plus peuplées, qui avaient autrefois connu une certaine prospérité et de bonnes conditions sanitaires, et je ne pouvais m'empêcher de me remémorer ce passage du " Savorgnan de Brazza " de Jean Autin qui commence par ces mots : " Les résultats acquis dans certaines régions grâce aux derniers occupants, les Français, n'ont pas été de ceux que dépeignent les pourfendeurs du colonialisme... "
Et je pense à cet homme, Kutongagna, qui s'était voué au lac Victoria. Il était extrêmement grand, longiligne, le visage émacié. Je le revois portant son regard loin, très loin, je revois aussi les larmes qui coulaient le long de ses joues alors qu'arrivaient en grand nombre dans le lac les corps des Tutsis et sans doute aussi des hutus qui venaient d'être massacrés au Rwanda. Il avait lutté contre la jacinthe d'eau, il avait lutté pour que cesse la disparition des espèces - plus de 250 avaient déjà disparu. Il l'aimait son lac qui nourrissait quelque trois millions de personnes dans les trois pays riverains ; à quoi donc avaient servi ses efforts, les efforts d'une vie ? C'est malheureusement l'Afrique d'aujourd'hui, cette Afrique que nous aimons tant, qui souffre, et qui nous appelle.
En Afrique du Nord, en Algérie, l'œuvre de la France et des Français de cette terre a été immense et il y a encore beaucoup de nous-mêmes là-bas, et aussi beaucoup d'affection à notre égard de la part de ceux qui n'ont jamais vraiment pu s'exprimer sur son évolution ; les traces de nos pas sont encore fraîches sur le sol algérien. Il nous faut absolument sauver ce qui peut encore l'être et ce, même si nous avons l'amertume de n'avoir pas vu naître dans ce pays cette société à laquelle nous avons cru. Jean Brune, réfléchissant sur la fascination qu'a toujours exercée l'Orient sur les hommes d'Europe ne nous rappelait-il pas que le couchant est une agonie alors que le levant est une promesse… Une résurrection ?
S'il nous faut nous tourner résolument vers l'avenir, nous avons le devoir et la possibilité de le faire sans négliger, sans oublier notre histoire, notre culture, notre langue, nos amis. Tout est compatible, il s'agit de le vouloir avec détermination. Soyons ce que nous sommes dans le respect des autres peuples et des autres cultures. Respect absolu des autres et détermination dans la défense de notre patrimoine historique et culturel. La France, comme la Francophonie, ne doivent pas craindre de montrer ce qu'elles peuvent apporter au monde.
Albert Camus, un autre enfant de ma ville natale, puisqu'il est né à quelques kilomètres, dans la plaine qui l'environne, dans un joli village où mouraient les vignes et s'épanouissait le tabac, un village qui portait le nom glorieux de Mondovi, a écrit qu'il était habitué à vivre dans la solitude du travail ou " dans les retraites de l'amitié " ; ce sont ces retraites de l'amitié que je suis venu chercher parmi vous, mes chers confrères, je sais que je les trouverai ".
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Ça qu'on vous a pas dit … !
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Christian AGIUS N° 21 le Maltais de la route de Bugeaud, y ramasse dans les poubelles de luxe… ma, tombe de ses morts, c'est la franche vérité !!!
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Les Américains, que tout le monde y prend pour des tchoutches, y zont trouver la combine en Irak : y zemploient des mercenaires pour faire tous les sales boulots ! Comme ça pas de pensions d'invalidité, rien aux veuves, et les conventions de Genève y se les mettent ougatse !
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Y nourrissent pas bien les prisonniers en dedans les prisons. Par esemple, Mohammed B. il avait tué une femme à Brive, pire qu'un mouton à l'aïd : 30 ans en dedans la prison. Ma un jour qu'on lui portait le couscous, il s'est tapé une rabia ac les gardiens qui se sont ensauvés, laissant deux zotres détenus qui zaidaient à porter les gamelles. Résultat : y casse la tête à l'un et y lui bouffe la cervelle, qu'elle était même pas cuite…
Réaction du directeur d'la prison : la mise en place d'une cellule psychologique…
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Le Conseil économique et social ça sert à Chirac et Raffarin pour recaser les ceusses qui zont pris le saucisson aux dernières érections : connu…
Tous ces culs-de-fils-Louis (Fifine, ma grand-mère) y zont alors une vie épouvantable : 2775 zorros net par mois pour une matinée de présence, plus…4 après-midi par mois en séance plénière, qui consiste pour leurs chauffeurs à venir signer la feuille de présence… !
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L'Algérie, elle a mis le temps, ma elle vient de remettre le français obligatoire dès la deuxième année du primaire : qu'est-ce qu'on a perdu comme temps, Diocane !!!!!!!
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Le directeur des écoles du canton de Vaud, en Suisse, il a trouvé une formule plus géniale que la cage-attrape à serpent de Zézé Mikaleff : on n'appelle plus " parents d'élèves ", ma, " géniteurs d'apprenants "… Zotche !
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Un copain d'enfance de Chirac, Michel Basset, y va écrire une biographie ac la révélation que Abd-el-Aziz ( le copain à Jacques Bouteflika) y pouvait pas être le fils à sa mère pourquoi elle avait les trompes ligaturées.
La franche vérité, y a aucune raison d'avoir honte, c'est que ce petit, qu'il est venu grand, i y s'appelle Santiago Cordero Marin et il a été adopté en Espagne…………
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Les salariés de " Télérama " y zont gueulé comme le bourricot à Béchir pourquoi y zétaient contre le passage à 35 h…
Evidemment, comme y disait Schneider, c'est tchoutche de faire 35 heures quand tié payé pareil en faisant……32 h !!!!!!!
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Alexandre Adler, la trouvaille du Figaro, passé du communisme au fauconnisme américain (celle-là, je la dépose…) il a prophétisé la victoire de Kerry à l'érection américaine quitte, il a dit " à devenir la risée de mes lecteurs en novembre… " : c'est fait !!!!!!!
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L'équipe nationale de hand-ball du Sri Lanka elle avait obtenu les visas pour venir jouer en Allemagne : 23 joueurs.
Ma, y zont tous disparus sitôt arrivés. Essplication : y a pas de fédération de hand au Sri Lanka, et pas plus de clubs que dessur la tonsure à l'abbé Mizzi…
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LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES (22)
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OILA MAIN'NAN QU'ON NOUS DICTE L'EAU
Moi, que vous savez, j'aime pas beaucoup l'école à cause qu'elle rend fartasse tous ceux-là là qui te tombe en dedans son piège, y m'est arrivé une drôle d'histoire, drôle mais où que tu ris pas.
L'aut' jour, la télévision qu'elle est faite normalement pour te passer des fims d'horreur ousque tu ois d'la rage, du désespoir avec une musique et un tèxe qu'y te font bayer au Corneille, une télévision qu'elle est faite aussi pour te passer des films de Tarzan et de Zorro, oilà que cette télévision elle te rente dedans la bande des faiseurs des têtes qu'elles te vont à pieds nus.
L'aut'jour donc, j'te disais mon pauv', la télévision elle a tendu un piège à tous ceux-là là qui, comme moi, pauv' tchoutche que je suis, y z'ont pas compris l'annonce du programme pasqu'il a été annoncé comme ça qu'y allait y aouar les dicos d'or et moi, quan c'est que j'entends parler d'or, y me vient la fiève, j'deviens maboul et pas à de rire, j'deviens maboul à de bon. T'y as un monsieur Bernard, Pivot qu'y s'appelle, rien qu'il a tourné, tourné et tourné autour du pot jusqu'à y me donne mal à la tête pasque j'ai pas tout compris et pis d'un coup, il a dit prenez un papier et un stylo et moi comme tout l'monde y sait que j'ai inventé l'intelligence, eh ben ! j'ai obéi.
Il a commencé à posé des Q C M ou, comme y dit lui, des questions à choix multiple, à saouar ousqu' il a été chercher tout ça ; des questions ousqu'y fallait bessif répondre et comme tu me connais, j'ai tiré les réponses à zotch ou farde. Après, diocane, j'ai compris pourquoi t'y as une espression qu'elle dit, dicter une ligne de conduite pasque, quan t'y as quarante ligne de dictée dessur l'eau, forcé que t'y as besoin d'une conduite pour pas perdre une goutte à cause que les dicos d'or c'est seulement une dictée et le tit' de cette dictée c'est " l'eau ", une eau où, en dedans j'ai eu la mayonnade, j'me suis noyé.
En dedans ce tèxe, y avait de ces mots, à saouar aousqu'y z'ont été les chercher, même pas dedans le dictionnaire de poche y sont. Tu savais toi qu'y avait l'eau vive et la vive eau et en plusse est-ce que tu sais què c'est la différence entre les deux ? Tu savais toi qu'un névé, non pas un navet avec l'accent patos, un névé, tu savais que c'était comme du créponnet dur pasque sans citron, tu savais dis ?
Enfin, tout ça pour dire que j'ai passé l'après-midi la plusse noirte de ma chienne de vie et, pour " chlore " le chapit' de cette eau qu'elle m'a empoisonné, j'ai même pas agadé les résultats pasque sûr, j'aurais eu la plusse grande correction de ma vie.
Rachid HABBACHI
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FIN DE SAISON
Par Arlette FONT ROBLES
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Déjà, sont passées les quatre saisons, c'était hier
Belles fleurs, soleil, automne, hiver...
Toujours à nos pieds, ses superbes paysages,
Nos plaines, nos campagnes, notre village.
Sous la chaleur, la beauté, la fraîcheur la blancheur,
Sous tous ces aspects, les saisons vivent une heure...
Couleur d'or, brillante, rouille ou coton,
Que de joie nous apportent ces saisons.
Matin coloré, masse de fraîcheur...
Vent d'hiver, souffle de chaleur,
Chaque jour nous apportent du bonheur
A nous de saisir cette joie dans notre demeure.
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BÔNE.. TU TE RAPPELLES
Par M. JEAN PERONI
envoyé par M. Roger SABATON -- N° 6
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"Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer. "
BEAUMARCHAIS
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BONOIS TOUT COURT ET BONOIS D'AILLEURS
Nul besoin d'y regarder de très près pour s'apercevoir que les Bônois se partageaient en deux espèces : les Bônois tout court et les Bônois d'ailleurs. Ceux?là, c'étaient les gens du cru, nés à Bône, de parents bônois, d'arrière parents bônois. Les racines de leur arbre généalogique étaient imbibées d'eau de Seybouse ; les marbres du cimetière en portaient témoignage. Leur patronyme se terminait en a, en o, ou en i, Saliba, Papalardo, Biscardi, avec pourtant quelques variantes comme Rodriguez, Ayoun ou Zamitt. Et puis il y avait l'accent, et puis la façon de tourner la phrase, et puis les gestes, un tas de petites choses qui ne se perdaient pas, même après les séjours dans les casernes métropolitaines ou les facultés d'outre?mer. Ceux?là, c'étaient les Bônois tout court.
Les autres, les Bônois d'ailleurs étaient venus de Paimpol, de Lille, d'Ajaccio, de Brest ou de Marseille. Ils avaient traversé la mer pour les besoins d'une carrière, la nécessité d'une promotion, le souci de créer une industrie, d'installer un commerce : l'attrait des pays neufs. Ou bien, aux hasards de leurs pérégrinations, n'est?ce pas M. Marec ? ils avaient découvert Bône et éprouvé l'envie d'y installer définitivement leurs Pénates, séduits par le site, le climat et les gens.
Leurs origines se lisaient dans leurs noms : Durbec, le Morvan, Meyer, Albagnac.
Les autochtones auraient été mai venus de leur reprocher leurs provenances étrangères. Sous prétexte de défendre l'intégrité du territoire, allaient?ils les bouter dehors ? Ce n'eut pas été honnête ; parce que, tout compte fait, eux, les Bônois tout court, s'ils avaient pris racine à Bône, ne devaient pas oublier qu'ils n'étaient pas Bônois depuis Hugues Capet. Où remontait leur ascendance ? A trois générations, quatre pour les parents les plus précoces. Il fallait bien qu'ils soient venus d'ailleurs, avant 1830, déportés politiques ou exilés volontaires !
Donc ces "étrangers" avaient été acceptés et, du fait de cet accueil chaleureux et fraternel, les nouveaux venus s'étaient finalement considérés comme chez eux : ils s'étaient intégrés.
Subsistait tout de même une différence qui séparait les deux espèces : la question de la retraite à l'heure du troisième âge.
Pour les Bônois'du cru, point de soucis : ils savaient qu'ils trouveraient un morceau de jardin à piocher, un canot au Sport Nautique, ou tout bonnement un bout de banc devant la Cathédrale pour la causette quotidienne qui fait patienter les vieux. Pas de problème ; ils étaient nés à Bône ; ils y mourraient.
Les autres, eux, n'avaient qu'une idée en tête : retourner au "pays" vivre le reste de leur temps. Aussi bien leur volonté s'affirmait?elle de ne pas rompre les liens qui les rattachaient à la terre natale.
Quand on vit des années durant à l'heure bônoise, l'accent risque de se perdre. Auriez?vous vu Lignac retrouvant son beau?frère sur les rives de la Garonne et s'exclaffant de la sorte
"Madone, quelle fatche il a le mari de ma soeur !"
Des amicales se formèrent donc qui sonnèrent le ralliement des Bretons, des Gars du Nord, des Corses, des Gascons, des Provençaux. Sans conteste, celle des Corses fut la plus florissante ; il est vrai qu'à deux pas de l'Algérie, 1'l le pouvait s'offrir le luxe d'exporter des fonctionnaires avant d'importer ses retraités.
Au pays, pour un oui pour un non, la chicane éclate, surtout si la politique entre dans le jeu. La zizanie est monnaie courante. Mais dès qu'ils passent à l'étranger, les Corses se serrent les coudes ; non pas parce que l'union fait la force, mais parceque, tous réunis, ilséprouvent moins l'impression d'être exilés ; on se sent chez soi si l'on veut bien faire un petit effort. On parle du fils à Mathieu, du beau?père à Toussaint, des châtaignes de la tante Françoise. Et l'Amicale, c'était fait pour ça.
De sorte qu'ils se comptaient plus de 300 aux banquets annuels. Une seule salle était susceptible de recevoir cette foule en liesse, celle du Majestic?Plage : P'tit Louis faisait des prodiges pour caser son monde ; il arrivait à se procurer figatelle, fromaggio et vin du Cap. On mangeait, on buvait, on écoutait les discours ; après quoi on dansait.
Pas du moderne, évidemment, mais de la bonne vieille valse, et du tango, et de la polka. On s'en donnait à pleines jambes et à coeur?joie pendant toute une soirée ; avec des haltes, bien sûr, sur la terrasse, juste en face de l'horizon derrière le uel se devinait la Corse.
Parce qu'il faut bien l'avouer, à ces agapes traditionnelles les jeunes ne participaient pas. On comprend leur ennui de passer tout un après?midi entre maman et papa qui s'entretiennent san arrêt avec les amis du village dans un patois qu'ils ne comprennent pas.
Fort heureusement le vice?président Casanova avait eu pour eux une initiative bien paternelle : il avait ouvert le bal du dimanche au "Fugone". Les jeunes s'y trouvaient à leur aise.
En arrivant à Bône pour prendre la direction de la Police Urbaine, Roger Pinelli s'aperçut que les Corses avaient besoin d'être stimulés. Il leur insuffla son dynamisme. En échange ils lui offrirent la présidence de leur amicale : il l'accepta comme un dû.
Son premier acte fut d'y faire cotiser tous les gardiens de la paix corses. Après quoi il dressa la liste des manifestations susceptibles de secouer la léthargie des fils de l'lie en séjour à Bône : banquet, bal, kermesse, élection de la reine. L'Amicale de son fait repartit d'un pas alerte.
Les Corses qu'on sait amoureux de l'uniforme n'étaient pas mécontents d'avoir un président commissaire central. Ils étaient surtout satisfaits de ce qu'ils pouvaient en attendre. Finies les tracasseries du sens unique, du stationnement 'interdit, des difficultés de parking. Contraventions ? Connais plus. Un gardien de la paix avait?il l'audace de faire une observation, "j'irai voir le Commissaire Central". La femme pouvait secouer ses tapis à la fenêtre, l'homme faire pipi contre le mur, du képi récalcitrant on se gossait, parce qu'on était corse, comme le Central.
Roger Pinelli de son côté savourait cette promotion qui ajoutait à son titre de "flic en chef" celui de président d'une association de 300 ou 400 membres ; il prenait l'autorité d'un chef de bataillon. A ce double titre il s'offrait le luxe de pontifier aux banquets traditionnels entre le sous?préfet et le commandant d'armes.
Car Pinelli aimait le panache au point de pousser le protocole jusqu'à l'exagération. N'avait?il pas pris l'habitude de faire escorter par des motards sa voiture de service ? Quatre fois par jour, dans les allées et venues entre son domicile et son bureau, son équipage à grande allure traversait le Cours Bertagna. Cette cavalcade motorisée ne dura pas longtemps : on en rit d'abord, on s'en plaignit ensuite. Finalement, malgré l'aimable amitié dont étaient assortis les rapports entre la sous?préfète et la présidente, le sous?préfet Daussin, sur les injonctions du préfet de Constantine, fut obligé d'intervenir... et le carousel cessa.
Avec la présidence de Jean Castelli, les Corses ne perdirent rien des avantages acquis. Troquer un commissaire central contre un médecin, c'était toujours rentable. Bien sûr, le code de la rue retrouva son intransigeance ; par contre, ils bénéficièrent des consultations médicales gratuites.
Jean Castelli était le pur produit du maquis. Fier de ses origines modestes, il se voulait corse avant tout. L'ambition raisonnée qu'il avait manifesté dès le début de sa carrière bônoise, les ressources d'une solide érudition, ses énormes facultés de travail l'amenèrent à se spécialiser dans la cardiologie. Il avait débuté à bicyclette comme un petit garçon de course ; l'aisance aidant et la clientèle grossissant, il changea son vélo contre une petitevoiture. C'était, on s'en doute, pénible pour un médecin appelé à tous moments, de tous côtés par des malades exigeants : un travail acharné, un diagnostic sûr, la gentillesse qui débordait de son caractère aimable augmentèrent rapidement sa popularité. Tout naturellement les Corses de Bône en firent un président, au grand dam de Vangioni, déçu dans ses espérances.
Dieu sait si Vangioni y avait pensé à cette présidence ! Pour évincer les candidats ne l'avait?on pas entendu dire au cours d'une assemblée générale : "pour être élu il est indispensable de posséder une maison en Corse." La proposition avait fait rire tout un chacun. Il se contenta d'une vice?présidence subalterne.
Avec Jean Castelli l'Amicale perdit ses hôtes galonnés, et la table d'honneur des bals retomba dans le droit commun.
L'Amicale des Gascons eut elle. aussi grand prestige ; c'étaient de gais lurons, ces gars passés, pour les exigences de la vie, des rives de la Garonne aux berges de la Seybouse. Lignac, patron des Contributions Diverses, les présida de longues années durant. Eux aussi se manifestaient par leurs coutumières agapes auxquelles le cassoulet apportait un savoureux goût de terroir.
Les Gascons se montrèrent traditionnalistes. Lignac dura autant que l'Amicale ; traditionnalistes aussi dans la façon d'organiser leurs réunions joyeuses : mêmes chanteurs, mêmes chansons.
"Allez, Hugues, l'Anatomie 1"
Hugues chantait "l'Anatomie" que les invités, toujours les mêmes connaissaient sur le bout des doigts.
Mouchet récitait son poème de Michel Zamachoïs qui emporte son accent à la semelle de ses souliers. Et puis tous ensemble ils reprenaient "Si la Garonne avait voulu, lanturlu", pour finir d'une seule voix, d'un seul coeur, par les "Montagnards", un peu "I'Ajaccienne" des Corses.
Ainsi donc Corses et Gascons tinrent longtemps à Bône le haut du pavé dans le folklore régional.
Les Bônois du cru n'étaient pas sans admirer cet esprit de corps animé par l'esprit du clocher. Ils ne pensaient pas, les Bônois du cru, qu'un jour, eux?aussi, obligés d'abandonner le "pays", se chercheraient à leur tour pour former un peu partout en Métropole des Amicales d'Enfants de Bône.
EN AVANT LA MUSIQUE
Gilbert Bousquet, ayant toqué à la porte du maire, entra et, au brutal "qu'est?ce que c'est ? " répondit à peu près en ces termes :
"Je suis employé municipal et premier prix d'harmonie du Conservatoire de Montpellier. A ce double titre je vous fais une proposition : vous m'autorisez à ôter mes manches de lustrine, à poser mon stylo, à laisser de côté la paperasse; en échange je vous offre une école de musique".
-"Combien ? ", dit Pantaloni.
-"Pas un centime", répliqua Bousquet.
Pantaloni acquiesça.
Peu importe de savoir qui eut raison, de Rosso ou de Bousquet, sur l'authenticité du diplôme invoqué ; le fait est qu'une école de musique fut ouverte aussitôt, et que Bousquet en fut le directeur.
Un type, ce Gilbert Bousquet. Il portait une tête de Berlioz avec large front et cheveux en crinière. Sa santé de fer lui permit de se transformer en Frère Quêteur pour son école. Il est vrai qu'il nourrissait pour la musique une passion effrénée au point qu'il aurait volontiers transformé tous ses concitoyens en mélomanes, sinon en musiciens.
Par dessus le marché il jouait du hautbois.
Le voici donc, nanti de l'autorisation municipale, portant la bonne parole dans les familles, prospectant dans les écoles, sollicitant des collaborations, convaincant les uns, stimulant les autres ; il va, il vient, fait mille tours et, parti de rien d'autre qu'une volonté inébranlable et un courage démesuré, il donne vie à l'Ecole. Les premiers pas de ce Conservatoire en herbe sont hésitants à cause des difficultés à lui trouver un gîte. On installe les pupitres d'abord dans un réduit de l'Hôtel des Ponts et Chaussées, qui ouvre ses fenêtres boulevard Narbonne ; puis dans une salle de classe de l'Ecole Victor Hugo, entre le pont de la tranchée et la caserne des Tirailleurs. Elle arrive finalement à se caser au Centre de Santé ; dès ce moment?là, elle se porta bien, et eut beaucoup d'enfants.
De cette abondante progéniture sortirent quelques sujets d'élite, Suzanne Lagardère, par exemple, que son père Henry destinait à une carrière musicale hors série. Avant de l'envoyer à Paris parfaire des études commencées à Bône, il la produisit sur la scène de son Colisée, sous la rubrique "Ia plus petite des grandes artistes". Las, au grand dam du père, Suzanne s'arrêta en chemin : la vocation de génitrice avait pris le pas sur la vocation de musicienne. Elle se maria pour vivre sagement sa vie entre époux et enfants.
Plus persévérant fut Reynald Giovaninetti. Une réussite sensationnelle couronna une jeunesse studieuse, dominée par l'amour du travail bien fait et la précocité d'une rare intelligence. Son père musicien, sa mère mélomane, l'entouraient de leurs sages conseils ; et Bousquet sentant toutes les possibilités qui stimulaient l'ardeur du jeune homme, poussa le pied à fond sur l'accélérateur. Reynald Giovaninetti est aujourd'hui un chef d'orchestre à renommée mondiale.
Mais l'Ecole de Musique, après avoir fait des années durant consciencieusement son travail ne manqua pas de subir les aléas d'une situation qui se dégradait de jour en jour. Les élèves se firent rares, les parents ayant plus souci de leur sécurité que de leur instruction musicale.
Gilbert Bousquet ne désarma pas pour autant. Il prit son bâton de pélerin. C'était l'époque où les Sections Administratives cherchaient à combler le retard de l'enseignement dans le bled. Bousquet, comme jadis Pan avec sa flûte, réussit à charmer les petits enfants des campagnes et à leur inculquer,grâce au pipeau, quelques notions rudimentaires d'harmonie. C'était une façon comme une autre de continuer son sacerdoce.
Même si frappé douloureusement par les évènements d'Algérie, il emporta dans un déménagement hatif le piano à l'Ecole, il mérite qu'hommage soit rendu à son travail et à son enseignement.
I1 n'empêche que de nombreux parents avaient préféré la leçon particulière aux cours en commun ; ou alors ils complétaient ceux?ci par celle?là. Ils eurent à leur disposition une pléïade d'excellents professeurs diplômés : Salvati, Kisselef, Zammit, Dondeyne au violon ; Onoralow, Mmes Canapa et Maximoff au piano.
Tout compte fait, les messieurs eurent la part plus belle qui pouvaient sans fatigue veiller jusqu'aux aurores pour animer les bals publics et les kermesses en plein air.
Zammit et Salvati tinrent successivement la baguette de l'orchestre du théatre et, des saisons entières, furent du dernier bien avec toutes ces dames du Lyrique, les Filles du Tambour ajor et de Madame Ango, Lucie de Lammermoor et la Veuve Joyeuse, la Carmen de Don José et la Charlotte de Werther. Ils savouraient en même temps leur revanche sur Bousquet, leur patron à l'Ecole, refoulé au creux de la fosse au bout de son hautbois.
Comme tout Méditerranéen, le Bônois était friand de bel canto, et connaisseur. Tant et si bien qu'aux soirs des représentations, se bousculaient au portillon pulls de laine et manteaux de vison dans une cohue sympathique. Pour ne pas être pris au dépourvu, on retenait ses places en début de saison, quitte à ingurgiter les quelques navets que les producteurs ne manquaient pas de glisser dans leur programmation.
François Madrès et ses choeurs ne furent pas la moindre attraction de ces bonnes soirées.
Atteint par la vétusté et les bombardements, l'ancien théâtre était arrivé à la limite d'âge. Willy Lagrange, alias Albert Perriaud, essaya vainement de lui trouver une deuxième jeunesse. Raoul Borra le laissa faire. Pantaloni, de retour, chassa le velléitaire, annula la mauvaise entreprise et planta ses décors à lui sur les ruines de la vieille bâtisse.
Pour répondre aux exigences de l'urbanisme, il eut aimé les mettre ailleurs ; et c'eut été l'avis de tous. Mais à l'époque lointaine où la ville, la Vieille Ville d'aujourd'hui, n'avait pas encore sauté par dessus la rue du 4 Septembre, un mécène avait offert à la commune ce vaste terrain. En paiement, une volonté à respecter : qu'y soit construit un théâtre, et rien d'autre.
Pantaloni, économe de ses espèces, obtempéra.
L'inauguration se fit en grand tralala, robes de soirée et habits noirs, uniformes chamarés et burnous écarlates. Les gardiens de la paix présentaient leur grande tenue, les ouvreuses leur grand uniforme.
Le Maire s'était refusé à offrir à ses concitoyens, en cette extraordinaire circonstance, quelqu'opéra du répertoire, une comédie de boulevard ou un classique de tragédie. Il avait tenu à inaugurer son théâtre par un spectacle aux dimensions prestigieuses : les Ballets du Marquis de Cuévas, arrivés de Paris en catastrophe sur un avion spécialement frêté, avec leurs musiciens, leurs décors et leur prodigieuse renommée. L'enthousiasme se manifesta de façon délirante. Seuls les Constantinois, invités à la fête, éprouvèrent une compréhensible amertume, où se mêlaient un brin de jalousie et une bonne dose d'envie.
De longs entractes avaient été prévus pour donner à la parure féminine le temps de s'exhiber. Le foyer, vaste, clair, plaqué de miroirs profonds, planté de fleurs et de plantes vertes, se prêtait à cette démonstration. On s'admira tout à loisir, avec des compliments décernés à voix haute, et des critiques en aparté. Une seule fausse note troubla la fête, lorsque la fille du Président de la Chambre d'Agriculture croisa l'épouse du préfet de Constantine : leur robe était identique, et de façon, et de tissu, et de coloris. Et pourtant elles étaient allées l'une et l'autre chercher une exclusivité chez un grand couturier parisien.
Pantaloni, soucieux de garder à son théâtre le strict aspect d'un temple de la culture, avait interdit qu'on y dansât. Les moquettes auraient?elles supporté les tourbillons extravagants des valses, des tangos et des swings? Après tout on ne manquait pas d'autres lieux où Terpsichore pouvait à son aise réunir ses adeptes. L'Aéro?Club dansait à l'Hôtel d'Orient, l'Amicale des Corses dans les salons de l'Hôtel de Ville, l'A.S.B. au P'tit Mousse, la Croix Rouge au Majestic?Plage ; c'étaient des habitudes. Quant aux petites sociétés qui se passaient d'apparat et de "tenue de rigueur exigée", elles se casaient dans des salles plus modestes, prévues à cet effet.
Ce qui importait, ce n'était pas la place disponible mais le dynamisme de l'orchestre. Kisselef, à la tête d'un groupe de musiciens consciencieux, resta longtemps l'imbattable. Quel boute?en?train que cet homme?là ! Juché sur son estrade, face aux danseurs qu'il dominait, sans lâcher son violon qu'il coinçait sous son menton, il tanguait, roulait, lançait la tête en arrière, la projetait en avant, gesticulait, se trémoussait, entrait en transes. Le plat favori servi à la jeunesse, c'était "Les Oignons", qu'il hurlait, au risque de se casser la voix, jusqu'à ce que, épuisé, époumoné, sans forces, presque sans vie, l'archet effiloché, il tombat sur sa chaise. On en redemandait, et il en redonnait, jusqu'à l'aube.
Marcel Salvati inaugura un autre genre, plus discret, moins bruyant, excluant la tempête, mais qui ne manquait pas de rythme ni de mesure et qui souvent touchait au tzigane. Il en fallait pour tous les goûts, pour tous les âges.
Un été le Cours Bertagna décida de s'endormir plus tard, pour mieux profiter des longues soirées douces. Orchestre ici, orchestre là, on eut musique à gogo, devant le Maxeville, l'Hôtel d'Orient et à la terrasse de la Brasserie de la Paix. Ce fut un beau tintamarre, jusqu'à ce qu'intervint un gentleman agrément : à tour de rôle.
Les consommateurs s'installaient sur la chaussée interdite aux voitures, les badauds derrière les barrières. Le Cours passait la nuit à la fenêtre, hommes en pyjama, femmes en bigoudis, les yeux plein d'un sommeil défendu par l'interminable sérénade. Cependant que les lumières indiscrètes derrière les chemises de nuit jouaient aux ombres chinoises.
Par instant la saute d'humeur d'un vent venu de loin rajoutait à la proche musique quelques flonflons égarés des kermesses du Sport Nautique et de la Place Alexis Lambert.
Dieu, que Bône était heureuse en été !
La suite au prochain Numéro,
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BASKET
Si je reparle un peu du groupe scolaire, dans cette rubrique c'est que le sport est né avec l'école, et qu'avant M. FAUTHOUX il n'y avait rien.
Ce n'était pas nos parties footbalistiques sur la place du village qui pouvaient nous donner le sens sportif et éveiller en nous le fair-play si cher aux Anglais.
Notre entraîneur FAUTHOUX trouva un terrain en friche et dut commencer par le B.A. BA car beaucoup n'avaient jamais vu un ballon aussi gros.
Je ne sais si nous étions doués mais avec 2 entraînements par semaine plus une petite virée tous les soirs au stade, nous progressions vite.
Equipe cadet de basket (OSSU)
Mansouri, Siacchitano, Ribourel, Camps, H.Coffinet, A Serra, G.Juan, G.Beretta Mélan, X, & moi.
La passion du coach était communicative et souvent minuit sonnait que les spots du terrain brillaient encore. Les scolaires étaient privilégiés car ils recevaient dans le cadre de l'OSSU un complément d'éducation sportive.
Le soir, au stade, seniors et juniors se retrouvaient. Ils arrivaient crottés de leurs champs, se transformaient en joueurs et la partie était lancée.
L'ambiance, des plus sympathiques, faisait parfois oublier l'heure à certains et les devoirs attachés aux jeunes époux. M. FAUTHOUX était un de ceux là.
Une solution s'imposait pour le décharger d'une partie de ses fonctions.
Je fus donc investi de la responsabilité des équipes minimes garçons et féminine cadette dans le cadre scolaire. J'en étais l'entraîneur et l'accompagnateur.
Entraîneur, cela consistait à familiariser les minimes et les cadets des deux sexes avec un ballon et plus particulièrement avec le basket.
La bonne volonté des jeunes, ma disponibilité, nous firent faire de rapides progrès. Et puis il y avait "AICHA".
En fin d'entraînement, chaque joueur devait exécuter 10 lancers francs, avec un taux de réussite de 50%, sinon" AICHA" rentrait enjeu.
Simple badine, qui caressait les fesses plus qu'elle ne frappait; plus psychologique, que brutale, " AICHA" était devenue un mythe et provoquait de bons résultats. Accompagnateur la tâche était plus ardue. Pour les garçons, pas de problème, mais pour les filles ce fut une autre histoire car parfois le bus ramenait plus de voyageurs au retour qu'à l'aller.
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l'équipe féminine Ossu
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Comme on voyait que le basket m'intéressait, M. FAUTHOUX me poussa à passer l'examen d'arbitre. Ce métier ingrat n'était pas sans risques, puisque plusieurs fois on sortit un couteau menaçant.... à un arbitre bien jeune, qui se voulait juste.
J'ai eu quand même un excellent souvenir, celui d'arbitrer l'Equipe de France du temps du grand Buffière, l'équipe de Staoueli servant de Sparring-partner à l'équipe de France. Cela se passait à STAOUELI en nocturne, et le stade n'avait jamais été aussi plein. A la fin du match, les joueurs se félicitèrent, l'arbitre restait dans son coin. Déçu, car je pensais avoir droit aussi à quelques congratulations, je partais, la tête basse quand l'ami FAUTHOUX, à qui rien n'échappait malgré son oeil de verre, me rattrapa et me dit les mots qu'il fallait.
TROUFION
Troufion est un mot péjoratif qui a pour synonymes pioupiou, bleusaille et d'autres. Cette connotation gaie prolonge les débordements de joie des conscrits. Quand on est bon pour "le Service et pour les Femmes", la République vous octroie un blanc-seing vis à vis de la société, certifiant que vous avez passé le cap de l'adolescence et l'on vous considère comme un "Homme".
Je n'ai jamais été conscrit puisque à 18 ans je signai un engagement pour 5 ans dans l'Armée de l'Air.
"Bon pour les femmes", mes adieux avec Yolande furent touchants, pleins de fougue et de tristesse, car je savais en mon for intérieur que ces amours juvéniles n'auraient pas de lendemain.
La passion du moment supplante souvent la raison et, elle comme moi, avions ce goût amer de la séparation, bien que nous nous promîmes de nous revoir.
Ce 2 octobre 1953, mon père me conduisit avec le fourgon Peugeot de "Casti-Primeurs" à la caserne où j'avais souscrit mon engagement.
Je devais y être pour 8 heures... 7 heures sonnaient, nous étions déjà devant les grilles.
Un long silence s'établit entre nous, moi essayant de regarder dans le lointain, un avenir que je ne percevais pas, lui, peut être se souvenant de son passé mais pas mécontent que son fils libère une place bien encombrante dans la famille qui venait de s'agrandir. La demie sonnait. Ce tête-à-tête silencieux était trop lourd pour nous deux. Je lui dis au revoir en l'embrassant.
La main sur la poignée de ma valise, je m'apprêtais à partir, quand mon père me retint par la main et me délivra ce conseil "Fais attention aux filles et ne soit pas trop sentimental avec elles".
Longtemps cette phrase me procura une sorte de malaise, car je ne sut jamais, s'il parlait, rétrospectivement, pour lui ou pour moi.
7 heures 30 : je franchis les grilles de la caserne, je devins troufion pour plus de 21 ans.
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l'équipe E.O.M. 86 Hoggar
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Je ne m'attarderai pas sur ma vie militaire ni sur les bêtises de l'Armée.
Elles sont si bien décrites ailleurs et chacun a des exemples, oh combien révélateurs!...
Mais au-delà de l'image d'Epinal, et de la pantalonnade que l'on prête à la grande muette, il existe un sérieux, une organisation, une méthode que je n'ai pas retrouvés dans l'Administration civile. Point de vue très personnel, que je pourrais développer mais là n'est pas mon propos.
De ma vie militaire, je me cantonnerai à quelques anecdotes que je croie amusantes. Pour la compréhension de ce qui va suivre, je fais une différence marquée entre la vie militaire et celle de reporter-photographe de l'E.C.P.A. Ma vie de troufion s'arrêta quand je quittai Telergma; celle de reporter, commença de suite après. Cette parenthèse fermée revenons à nos anecdotes: Les "classes" pour un civil, c'est le contact brutal avec l'Armée.
Sur le principe de "la discipline faisant la force principale des armées", nos gradés ont eu le malin plaisir de choisir des idiots indécrottables pour éduquer les jeunes recrues. L'adjudant Jaumillot était un de ces demeurés mentaux qui confondent discipline et torture mentale.
Il faisait régner la terreur dans nos rangs, exigeant de nous un renoncement total de toute notre personnalité.
Une Base aérienne s'étend sur plusieurs hectares, et celle de Blida était particulièrement importante, puisque à l'époque elle était la seule à pouvoir recevoir sur ses pistes les avions à réaction.
Au bout de ces pistes une porcherie. Pas très réglementaire peut être, mais qui agrémentait l'ordinaire. Pour garder ces porcs, un troufion, paysan de son métier et un peu simplet. Le verrat, belle bête, pesant ses 140 kg, fut baptisé "Jaumillot". Ce porc, au caractère de cochon défonça sa porte, et alla cueillir fleurette sur les pistes.
Le soldat porcher réalisa que l'incident était grave et pouvait occasionner un accident au décollage ou à l'atterrissage des avions. Il prit le téléphone, demanda le Colonel en le priant de donner l'ordre de fermer les pistes. La raison, "Jaumillot" est sur les pistes.
- Que fait Jaumillot sur les pistes?
- Il vient de se sauver d'où je l'avais enfermé. -vous avez enfermé Jaumillot ?...
- Oui, comme d'habitude, après l'avoir lavé mais, mon colonel, il faut maintenant l'abattre car il peut causer un accident !!!
- Vous voulez abattre l'Adjudant Jaumillot ?.!..? L'histoire fit le tour de la base…
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Troufion à Blida en 1954
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Quelques années plus tard, je devais revenir à Blida, mais ma vie militaire y sera plus douce que pendant mes classes puisque je suis maintenant Sergent.
Nous venions, quelques collègues et moi, de Rochefort où nous avions été formés dans les différentes spécialités qui permettent de faire voler un avion.
Affecté avec un collègue à E.O.M. 86 "Hoggar', le nom de mon escadrille, nous mettions en pratique notre jeune savoir. Le collègue s'occupait des instruments de bord, quant à - moi j'étais responsable de la bonne marche des caméras - photos montées sur Dassault 315 ou 311. A ce titre j'appartenais à l'équipage.
Une mission était prévue et, à bord de l'appareil au sol, j'installais tout le gros matériel photo qui servait à la cartographie.
Mon collègue mettait au point un altimètre défectueux.
Mes essais terminés, je quittais le parking après avoir salué le collègue qui, intrigué par la multitude de boutons sur un avion, titillait l'un, branchait l'autre. A peine avais-je parcouru dix mètres qu'un grand fracas se produisit. Je tournai la tête: l'avion avait replié son train d'atterrissage et, comme un oiseau blessé, se trouvait sur le ventre. (Normalement des sécurités sont mises mais, à ce moment là, d'autres mécaniciens vérifiaient le train.)
Résultat, pas de bobo pour mon collègue mais 30 jours d'arrêts de Rigueurs.
Je ne restai que 10 mois à Blida et ce le début de la Guerre d'Algérie.
Je fus muté à Télergma, à 60 kms à l'ouest de Constantine.
Arrivé dans les 200 premiers sur la Base Aérienne N° 211, je reçus gratuitement son écusson, sur lequel figurait un moine; je fus affecté à la Section photo, commandée par le Lt PREVOST et commençai un apprentissage de laborantin-photo.
Cet homme, le Lt Prévost, sympathique, avait su créer autour de lui une équipe d'un rendement maximum. Nous faisions les 3 huit, avec un jour de repos quand nous travaillions la nuit. Éloigné de tout, sans permission pour les célibataires, j'y ai passé les 33 mois les plus durs de ma carrière militaire. Nous avions 20 ans !
Les folies du soir à Telergma se bornaient au mess ou au bordel.
Ce dernier lieu de plaisirs était attribué avec parcimonie car, outre la Base aérienne, il y avait sur le site, 4 régiments, d'Infanterie, de Tirailleurs algériens, de Tirailleurs sénégalais .... 4000 hommes en plus.
Pour les aviateurs, c'était le jeudi.
La troupe avait droit au plaisir de la chair entre 19 et 22. heures. S/officiers & officiers: de22 heures à minuit.
Ces dames , une petite dizaine, nous recevaient sur une natte, à même le sol battu d'un gourbi
Il y avait un poste de garde, un sergent et 12 hommes plus un infirmier chargé de désinfecter chaque postulant à l'amour au bleu de méthylène .....
Je fus hélas désigné pour assurer cette garde que tout le monde redoutait. Le lieu en question entouré de gros grillage de 2,50 mètres de haut, était interdit aux civils. Mes consignes m'ordonnaient d'effectuer une ronde vers les 2 heures du matin, heure où ces dames, en principe, reposent.
Je fis ma ronde mais, au lieu de la faire à l'intérieur du périmètre, j'innovai en la faisant à l'extérieur. Mes rangers en caoutchouc me rendant parfaitement silencieux, mitraillette en bandoulière, je partis.
Dans le cône sombre de l'éclairage des projecteurs, mes yeux distinguèrent deux corps, debout, étroitement liés mais séparés par un grillage.
Un moment, je regardai la scène: pas de doute, d'un côté une femme qui faisait des heures supplémentaires, de l'autre, un Arabe qui avait retroussé sa djellaba.
Je m'approchai doucement et j'enfonçai le canon de ma mitraillette dans les reins de l'homme.
L'effet fut immédiat. Les tremblements s'inversèrent. De l'Amour on passa à la Peur.
Je laissai partir ce fervent d'Eros tout en signalant la femme au médecin. Ainsi va la vie .....
Je ne quitterai pas ce chapitre de ma vie militaire sans me rappeler la camaraderie que j'y ai rencontrée au sein de cette Armée si décriée, si critiquée.
C'est là que j'ai mes vrais amis, ceux à qui on peut tout dire, tout demander, tout donner.
Je n'oublierai jamais les stupidités, qui jalonnent la vie d'un militaire, mais cette confession ne sera pas écrite par moi.
Je quitte Telergma le 1er avril 1958, ( ce n'est pas une blague) aguerri, quelque peu argenté, content de quitter les barbelés pour Paris. Ma vie militaire pure et dure s'arrête là.
La Toussaint de 1954 marque le triste jour du début de la guerre d'Algérie.
A ce moments-là, cela se nommait " les événements", puis il y eut des opérations de maintien de l'ordre où les troupes marchaient derrière un gendarme qui, au nom de la loi, demandait que les terroristes se rendent.
En France nous avons la science des mots écrans pour dissimuler une réalité, une vérité.
Dans notre base de Telergma qui ne s'arrêtait pas de grandir et de voir au fil du temps plusieurs escadrilles venir s'implanter, je remarquais une activité importante mais l'aviation n'a jamais eu un rôle déterminant dans cette guerre de guérilla où les maquis profonds ne sont pas propices à une action aérienne, mis à part les hélicoptères.
Écrasé par un travail intense, essayant de ne pas perdre complètement ma jeunesse, j'étais plus préoccupé par mes loisirs ou mes sorties à Constantine que par des événements, somme toute peu graves pour l'heure.
Quelques bandes de 300 hommes armés étaient repérées par-ci, par-là, dans des coins arides, bref peu de chose.
C'était l'impression du moment et jamais nous n'aurions pu imaginer, qu'un jour, il nous faudrait partir. Quitter le pays était inimaginable.
SERVICE CINÉMA DES ARMÉES (S.C.A. ou E.C.P.A.)
L'arrivée au Service Cinéma des Armées est sinistre et peu accueillante.
Paquetage sur le dos, un bon kilomètre de côte de la station de métro "Mairie d'Ivry" à l'entrée du fort qui ressemble à une prison. Tout pour mettre en joie le jeune sergent à qui on avait promis monts et merveilles.
Passé la porte et le poste de garde, à part les bâtiments qui sont noirs et hideux, on a l'impression de rentrer dans un parc public.
Beaucoup d'arbres, une grande pelouse qui sert de terrain de foot, une cour pour parquer sa voiture, le tout entouré de buttes verdoyantes où l'on distingue le nez de quelques casemates enterrées.
C'est dans ce cadre de verdure quelque peu bucolique où les oiseaux nichent et les merles sifflent, que j'ai appris mon nouveau métier, celui de reporter-photographe.
Quel changement avec la pierraille et le sol aride de Telergma!...
Avant de parler de moi, il faut que je vous précise que le Service cinéma des armées (SCA) est un organisme qui regroupe Aviateurs, Marins et Armée de terre. Il a pour mission de couvrir les actualités des armées, d'instruire par les moyens audio visuels tous les cadres et la troupe.
Cela déborde sur les recherches techniques, spatiales, atomiques, pour atterrir aux réceptions du ministre, parfois aux petits fours de l'Elysée, voire à la réanimation de la flamme, un soir de décembre, à 18 Heures sous l'Arc de Triomphe. On ne sait combien de reporters-photos sont morts de bronchite dans les courants d'air de l'Arc: c'est un métier à risques...
Sa cinémathèque, une des plus importantes de France, cumule nos propres archives avec celles laissées par les Allemands pendant la guerre de 39/45.
Sa photothèque, remontant aux daguerréotypes sur plaques de verre, fait la joie des chercheurs & historiens. Cette structure, sous l'autorité du Ministère des Armées et du S.I.R.P.A.(ex 5éme Bureau), sert aussi à forger des armes psychologiques. Voilà en quelques lignes l'activité du S.C.A.
Jeune sergent de 23 ans, je fus affecté, en attendant un stage de cameraman, au Service photo.
Très vite, je me liai d'amitié avec Pierre FERRARI qui exerçait déjà le métier de reporter en Indochine.
C'est lui qui m'a conseillé fortement de ne pas suivre ce stage de cameraman car, disait-il, en opération, quand il faut courir et pas toujours en avant, porter 35 k c'est très embarrassant.
Je me suis rangé à cet avis car, à l'époque, les cameramen en opération militaire étaient équipés d'un matériel ciné format 35mm avec batteries au plomb.
Rétrospectivement , je ne comprends pas pourquoi nos responsables ont pu aliéner la mobilité de leurs reporters en imposant ce" matériel de studio". Peut être n'ont-ils pas vu , comme moi, des cameramen-reporters se débarrasser au plus vite de leurs équipements pour courir se mettre à l'abri quand cela sifflait trop près des oreilles.
Ceci étant, j'ai suivi le conseil de Pierre FERRARI et j'ai fait part de mon intention de refuser le stage, préférant mon appareil photo, mon fidèle Rollei.
Ferrari avait quelque peu parrainé mes débuts de reporter, ce fut lui qui me guida, me conseilla, m'éduqua dans ma nouvelle fonction.
Au début nous faisions nos missions en double et, après le travail, nous sortions ensemble dans le Paris-jeunesse; restaurants à la mode, boîtes, spectacles, tout y passa, même mes économies faites à Télergma.
Heureusement j'avais, dès mon arrivée à Paris, fait l'acquisition d'une Simca "Aronde" d'occasion, seule épave récupérée de mon désastre économique.
Du temps que je m'adapte à mon nouveau métier et à la vie parisienne, le stage commença. Plusieurs cameramen du S.C.A. ont été pris par la télévision voire le cinéma; le plus célèbre, sans doute, est Pierre Schoendoerffer, aujourd'hui à l'académie des Beaux-Arts.
Pour bien comprendre l'ambiance du S.C.A., il faut expliquer que la moitié du personnel est civil, que les militaires de carrière ne portent plus l'uniforme et que les appelés du contingent ont souvent des parents très influents qui préfèrent savoir leurs rejetons, pas très loin d'une station de métro.
Aussi ai-je eu la possibilité de connaître des célébrités d'aujourd'hui, tels que Claude LELOUCH, SAUTET.. .. et d'autres.
Ces "fils à Papa" acceptaient mal la discipline douce mais indispensable à une collectivité de 200 hommes de troupe.
Heureusement l'A/c DUCASSOU avait l'humour à la pointe de son cigare, cigare prélevé dans la boite de Havane du Papa et qu'on offrait à ce si compréhensif adjudant de compagnie.
Cela donnait une ambiance très cinéma comme celle qui règne sur un plateau de tournage, très professionnelle, mais très décontractée (maintenant on dirait cool)
Peu à peu, volant de mes propres ailes, je fis des reportages seul mais j'ai toujours eu un ami, un soutien, en la personne de Pierrot FERRARI, pour moi un grand "Monsieur".
- Un reportage qui m'ait marqué plus que les autres dans cette période là?
L'ascension du Mont Blanc, pour y couvrir une prise d'armes .... avec les Chasseurs-Alpins.... Mais je m'éloigne de mon sujet et de mes préoccupations immédiates qui sont d'ordre pécuniaire.
La vie parisienne, quand on veut s'amuser, coûte cher, et j'arrivais au bout de mes économies.
L'Algérie était en effervescence et il me semblait que ma place était là-bas. J'avais " loupé le 13 mai 1958, date fétiche qui nous avait donné tant d'espoir, à nous "Pieds-Noirs".
Le "Je vous ai compris" retentissait dans nos entrailles comme un soulagement; enfin "UN", qui avait compris !
De cousin bâtardé de métèque, nous devenions par ces simples mots, membres de la famille France.
Enfin un qui avait compris les souffrances, les désirs, les espoirs d'un petit peuple. Il voulait créer une grande Nation au profit de la France.
Magnifique moment de joie exubérante dans le style méditerranéen qui fut, par la suite, transformé en drame.
En France, après le 13 mal, De GAULLE fut, un temps, Président du Conseil.
Une lettre émanant de la Présidence demandait un photographe attaché à sa personne. Je fus désigné.
Ce fut prestigieux mais ennuyeux au possible, n'étant pas homme à cocktails et à petits fours. Ce fut dans une de ces réceptions que je bus pour la première fois du champagne rosé auparavant réservé aux maisons closes avant la loi de Marthe RICHARD.
Le Général ne devait pas le savoir, ni Tante Yvonne, sa femme.
Je terminerai cette brève évocation du S.C.A. en vous esquissant les caractères des Reporters-Photos avec qui je partageais mes joies et mes déboires.
Notre chef, M. BRANLARD (eh oui! ça ne s'invente pas) était un civil de 51 ans contractuel et... malin. C'est à lui que revenait la responsabilité de distribuer les missions à effectuer. Pour lui-même, il se réservait les cocktails, le bal de la Croix Rouge, les réceptions chez les Maréchales Leclerc & De Lattre et, bien sûr, l'Arc de Triomphe.
Ainsi, était-il sûr de rentrer chez lui le soir, auprès de sa femme et de ses enfants. Comme je l'ai dit plus haut, il a été victime du Soldat Inconnu et il nous a quittés, victime d'une mauvaise bronchite.
Ensuite venait Pierrot Ferrari, la "F1" des reporters. A lui les grands et bons coups, ceux qui sont prestigieux mais qu'il faut savoir faire.
Puis René BONNET, un marin au collier de barbe très soigné, complexé par sa taille et au caractère difficile, spécialisé dans les reportages maritimes.
Etant le plus jeune, je recevais tous les reportages longue distance, ceux où l'on doit passer la nuit dans le train et être frais et dispos le matin pour couvrir l'événement: suivre de grandes manoeuvres , faire le tour de France en canaux ou assister à quelques lancements d'avions téléguidés sur le plateau des Mille Vaches ou du Larzac.
Très intéressé par les premiers balbutiements de l'aérospatial, j'en avais fait une sorte de spécialité.
Je bricolais quelques appareils photos pour les faire déclencher par radio-commande, j'élaborais ce système avec l'ami DURU.
Quand j'écris ses lignes, je trouve puéril mes bricolages, comparés à ce que possède aujourd'hui un gamin de 3 ans pour faire fonctionner sa voiture télécommandée. Il fallait un début et c'était passionnant.
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Les reporters de l'époque ( 1959)
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Les noms que j'ai cité restèrent le noyau immuable des Reporters-Photos, avec un rajout celui de BOUVIER qui, lui, était attaché à la personne du Ministre.
Le cas de Roger DUCASSOU est particulier. Il rêvait de devenir Reporter au S.C.A. et sa fonction d'adjudant de compagnie ne lui plaisait guère. Presque tous les jours, il venait renifler l'odeur forte du révélateur, discuter de cadrage, parler photos. Là où il s'attardait le plus c'était chez les reporters, humant avec frénésie l'ambiance d'un débriefing, demandant le pourquoi du comment. Un vrai plaisir pour lui, pour nous.
Mon retour en Algérie trottait toujours dans ma tête et, à l'occasion d'un petit accrochage avec le Colonel ANDRES dit "Mimile", je demandai mon transfert au SCA Alger (antenne et annexe du SCA IVRY).
Cela me fut accordé mais je ne me précipitai pas pour partir.
Je pris donc deux bons mois pour régler toutes mes affaires, y compris sentimentales. Roger DUCASSOU fut mon remplaçant. Ce qui fut acquis avant mon départ, à sa grande joie, joie que nous partagions entièrement. Dès sa nomination de reporter, nous fîmes ensemble un grand reportage dans le Sud, près de Marseille pour illustrer une exposition photographique. Ce fut son premier travail au S.C.A, très réussi, et je quittai Ivry le 1er octobre 1959 pour Alger.
J'avais passé 1 an 1/2 avec comme port d'attache Ivry, parcouru la France en tous sens, trouvé de vrais amis, fait la fête et je n'avais plus un sou en poche
Bref j'étais heureux.
FIN DU 8éme EPISODE LA SUITE AU PROCHAIN NUMERO
Histoire écrite en l'an 2001 par Robert ANTOINE
Photographies de l'auteur
A ma femme, à mes filles
A M. et Mme Roger Fauthoux
A ceux qui m'ont aidé à retrouver une documentation perdue
M. ANTOINE nous fait l'honneur de la diffusion, par épisodes sur notre site, de ce livre de souvenirs dont le tirage est épuisé. Pour ceux qui ne voudraient pas attendre la fin du livre, il peut être réédité et vendu par l'auteur au prix de 25 Euros (hors envoi), à condition qu'il y ait une demande.
Adresse de courriel, cliquez ICI --> : M. Robert Antoine
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ELLES SONT BIEN BÔNE
Par M. Fernand Bussutil dit OTTO BUS
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ELLES SONT BIEN BÔNE
FERNAND BUS
A tous mes Amis bônois, si douloureusement éprouvés par les événements d'Algérie et dispersés dans tous les coins de France et du Monde, avec mes affectueuses pensées.
F.B.
" FUGIT IRREPARIBILE TEMPUS "
(Virgile)
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L'IVROGNE AC SA FEMME
Tous on a son défaut et toujours y revient.
Malin cuilà qu'il dit qu'il faut qu'il se le passe.
Un exemple d'attaque tout de suite y me vient,
C'est l'histoire du collègue, de Zézé le fartasse.
Cette fugure de tanoute, toujours sous la pression
Comme la locomotive, qui fait le Bône?La Calle,
Il aimait que le vin ; c'était sa grande passion,
Et le quinze du mois, il était à fond d'cale...
Un beau jour que sa femme elle se rentre du marché,
Elle se le trouve bien bien au fond du colidor
Elle se lui fait les poches, ma il était fauché,
Défense même qu'y remue et laisse le qui dort.
Alors, elle reflechit, elle va prendre un lindau
Elle se l'anstalle dédans et elle dit au cocher :
" Régardes, prends toi la route, direction chez Tado
Il a un gros sommeil, je vas me le coucher. "
Arrivée à l'endroit, au champ des pissenlits
La femme elle s'l'enferma dans une petite chapelle,
Dessur une caisse de mort, pour lui servir de lit.
Zézé, y rouvre une oeil, laisse qu'il appelle :
" C'est vrai que je suis mort et qu'y en a plus d'espoir,
Adieu 0 mon Adèle ! 0 pauvre mesquinette,
Pardonne de ça qu'j'a fait, je t'a pris pour une poire. "
Alors la femme elle vient ac un drap tsur la tête,
Elle s'approche de lui et s'lui fait la grosse voix
" Je suis la femme au Diable et j'apporte la bourrade,
Au plusse je te régarde et au plusse je te ois,
Ivrogne invertébré et roi de la soifade,
T'y as fait souffrir ta femme sans lui donner d'pognon
Tiens, manges malgré qu't'y es mort depuis avant hier,
Mange cette cotelette maltaise, que c'est un gros oignon
" D'accord qui dit Zézé, donne un litre de Tannières. "
MOI ET AUGU ET LES MAUVAISES LANGUES
" Augu ! que j'y dis à mon collègue, tu sais ça que c'est que la calomnie ?
" Bien sûr, qui répond Augu, dans le temps à l'Ecole FIORI, j'a joué à la calomnie, au rond ac des billes, pas borvinant, pas kixe, grand qui m'arrête. "
" Ma non ! c'est pas ça o tanoute ! La calomnie c'est la mauvaise langue et pas rien que les femmes elles parlent mauvais d'la bouche, les hommes aussi y sont terribles.
D'abord te dirais un tchuchotement, comme une zibellule qu'elle chatouille l'eau quand elle se court darrière les moustiques ; ensuite elle se pose tsur une herbe et elle fait les z'oeufs pleins de la poison. Les z'oeufs y s'ouvrent ac la méchantise et oilà ça qu'on appelle la calomnie. Mainant que je t'a espliqué, un exemple je vas te donner :
Une femme dans le tram, elle s'en rencontre une autre. " Bonjour comment ça va et patati et patata... régardez Madame Carmen à côté de vous la fille à Madame Jean eh ben ! elle s'a fait les quatre cents coups ac les anglais et pourtant elle est moche qu'on dirait Madame Tiapapeur. Entention ça que je vous dis, que ça reste entre nous z'autres... "
Et Madame Carmen elle promet de rien dire, ma comme elle rentre à la maison elle se le raconte à le mari.
Le mari, vite vite le soir en promenant tsur le cours y se le raconte à son copain, y s'arrange l'histoire et y dit même des choses qu'elles sont pas.
Le mal il est fait, la grippe à sciatique c'est rien à côté, y rampe, y court, y suffie, y grandit à la vue des yeux. D'abord c'est un p'tit vent comme la brise d'été à la Caroube, après c'est la Baffoune, la Tramontane et le Maestrale, qui soufflent ensemble ; ça torbillone ac le tonnerre et les éclairs... qui c'est Diobone ! qui résistrait ?
" Qu'est ce te veux c'est la vie qui me dit Augu, personne il est parfait et quand j'a fait le régiment à Morhange où on m'avait infecté, à le foyer du soldat y avait une anscription, qu'elle disait : " Quand te parles de la femme, penses à ta mère et à ta sœur et te rixeras pas de dire des bêtises. "
C'est vrai ça, mais qu'est ce te veux tous on a ce défaut ; t'y as vu tsur cette terre des gens qui disent pas du mal du oisin ?
- Ça c'est sur que j'y reuponds à Augu ; les muets.
- Atso ! Alors te les connais pas, pourquoi ac les gestes y sont plusse mauvaise langue que les autres.
- Un but à zéro et la balle au centre que j'y dis à Augu. Comme la morue te commences à te dessaler et mainant à nous deux, on se fait une belle paire. A ce tantôt, comme y dit le Parigot.
MOI ET AUGU
Nous sommes candidats
Zélecteurs, Zélectrices,
Moi et Augu, nous s'avons l'honneur et davantage de vous demander de voter pour nous z'autres.
À nous deux, nous se faisons comme les ciseaux : Une belle paire
Nous sommes nés à la Colonne, chemin d'la Ceinture ; on s'a pas t'été longtemps à l'école, ma assez pour oir où il est le faux et d'où il est le vrai. On sait pas très bien parler le parigot, ma pour le bônois on se défend, c'est ça qui compte le plusque.
Des promesses ac Augu, on vous en fait pas et le pêcheur, le vrai, te te le ois pas devant le comptoir d'un bistrot ma en bas la marine ou tsur la Sibouse ac le roseau dans la main.
Si vous votez pour nous, on vous fera pas perdre la fugure, pourquoi on sait ça que vous attendez. La prémière question, c'est celle-la des moustiques. Pour ça, d'accord ac Marie-Claire, le proposé à ce service, une esquoate de quatre z'hommes et un caporal, y traverseront la ville ac des appareils remplis de poudre M.
Les ordures ménageries, elles seront vidées dans des boites en fer espéciales ousqu'on aura mis de l'eau d'Colonne, comme ça la ville elle sentira bon.
Plus de mesquines, pourquoi la plupart anscrits au chômage depuis qu'ils sont nés. C'est Paris-Soir, qu'il s'occupera de ça, pourquoi ac son grand naz, il a du flair.
Pour les z'embellissements de la ville, appel on fera, à Binguèche. C'est un capable, qui vous fera un canal à côté chez lui à l'Orangerie pour pas qu'il y a des inondations quand y tombe trop de l'eau.
C'est lui aussi qui veut que les estatues elles soient fondues et qu'on se les remplace par des fondus qui z'ont fait la gloire de Bône: Chichette, Diobone, Skarloutche.
Il sera anterdit de poser des affiches où te'veux. Du côté les Santons, un grand mur y sera construit. Des échelles et des passerelles, elles serviront à le monde à lire et à circuler.
Un seul journal y sortira de Bône : " Le Réveil des Lions " et le chef de la TSF et de la Radiofusion ça sera Marcel, çuila qui vend les journals et les billets d'la loterie.
A la Choumarelle, si le Bon Dieu y veut et vous z'autres aussi, on vous construira une Académique ac des concours de vers en Bônois, une école de musique ac de l'accordion, d'la mandoline et d'la cacavelle.
Le port y sera creusé encore, pour que les cuirassiers y rentrent. Un tiâtre de 5 000 places ac une scène basculante, il est dans nos plans. Enfin un tapis roulant y fera andare et vénire pour les touristes de Bône à Bigeaud.
Oilà les choses qu'on fera, si Moi et Augu on est élu. Si on prend le saucisson tant pis pour vous et pour nous z'autres aussi. Pour finir et pas vous la porter à la longue, dimanche qui vient, les jeunes et les vieux, les bien portants et les bancales, vous rentrez dans l'urinoir pour faire votre petit deoir de citoyen.
Tous dans l'urne et entention, soyez calmes pour le dépouillage... et nous se crions tous les deux: Vive Bône, vive la Colonne, vive la République une et invisible, et vivent nous z'autres.
LES IMPRÉCATIONS DE FIFINE
Au théâtre
FIFINE : (en coulisse)
Ah ! gatarelle, te m'étrangles...
MOI: (revenant sur scène)
Et oilà comment moi, je casse comme une noix
Celle là qu'elle ose pleurer un ennemi bônois.
Pour les enfants de nous autres...
FIFINE
Pourquoi te m'la tué mon Augu que j'adore
Je me le verras plus, adieu sa belle voix d'or
La chkoumoune est venue, la guigne, le mauvais sort
Ne cherches plus ta sœur où t'l'avais laissée
Te retrouves une panthère, qu'elle a le cœur bless
Tigre affogué de sang, te me défends les larmes
Te veux que j'vas chanter victoire à la Place d'Armes,
A Saint-Cloud, à Bigeaud, que je crie tsur les toits
Pourqu'je m'le tue encore, une deuxième fois.
MOI :
Diokixe, à de bon c'est un tir de barrage.
C'est mieux que te dis rien ; qu'elle me vient pas la rage
contente te dois-t-être, oublie tous tes malheurs,
pourquoi tout est perdu, ma sauve elle est l'honneur.
Te pleure qu'on se dirait qu'on se vide une bonbone
Te dois te sacrifier aux autérêts de Bône.
FIFINE:
Bône ! J'm'la jure des morts, j'fais pas de sentiment
Bône ! rapport à toi a tué mon amant
Bône ! je m'la déteste, qu'elle a pris mon p'tit cœur,
Challah ! que ses oisins ensembles associés
Y s'la coupe en morceaux comme si c'était scié
Et si c'est pas assez de tout I'Département
Qu'il vienne le monde entier pour ce chambardement
Challah ! qu'avec mes yeux, je ois tomber la foudre,
Oir les maisons cassées, ton cabanon en poudre,
Oir le darnier Bônois faire un darnier soupir '
Moi seule être la cause, me mourir de plaisir. (Elle sort)
MOI : (la poursuivant)
C'est trop, t'y en as trop dit, il faut que je t'affogue
Je vas te déchirer, je m'déguise en bouldogue
LA BELLE, QU'ELLE SE DORMAIT DANS LES BOIS
Y avait z'une fois, un roi ac une reine, rien qui se font du mauvais sang et le lait à la femme y tornait en fromage, pourquoi y pouvaient pas aoir des enfants. Malgré qui se font lever le coup d'oeil, malgré qui se brûlent des cierges, pas moyen.
Un bon jour, la reine elle s'encouche d'une petite fille. J'te dis pas du baptême : des montagnes de dragées ac une madone de croquande, grande comme la tour de Babe louette. Tout le pays y s'avait été anvité et la petite qu'elle s'appelait Aurore, on se lui donna sept marraines qu'elles étaient toutes des fées. Telment content il était le roi, qu'il s'avait oublié d'envoyer une carte d'anvitation à une vieille fée qu'elle était en retraite à l'Hospice Coll.
Et comme le monde y commençait à casser la croûte ac des forchettes et des couteaux en or et qui se boivaient dans les verres en cristal de Baklaoua, y s'amène la vieille qu'elle faisait en marchant le bruit des lasagnes que te casses dans la soupe, telment maigre elle était, pourquoi elle avait que la peau et les osses. On se la fait mettre à table, ma y restait plus des beaux couvercles, alors on se lui donne une assiette ac un forchette et un couteau en duralumin et un quart de tirailleur. La vieille elle en casse pas une et elle se venge sur la raviolade et elle s'en mange cinq fois. (A de bon, le ver solitaire, elle avait).
Au moment des cadeaux et des souhaits, pourquoi dans ce temps là comme ça on faisait, la vieille qui se regardait la petite en champ frein, elle crie tout fort : " Un jour te te piqueras ac une épingle et alors direct à chez Tado ". Alors une autre fée qu'elle était restée en errière, elle dit : " Non, elle cassera pas sa pipe, ma elle se prendra le sommeil pendant au moins, au moins.... si c'est pas plusque. "
Le temps y passa et le roi ac sa furnelle y faisaient entention que sa fille qu'elle courrait après ses dix huit ans, elle se pique pas. Ma, un jour la petite elle mange un oursin, elle se pique et... adieu la valise.
Alors le roi, son pauvre père y se la fait mettre dans un beau lit ac les draps qu'on s'avait changé et on se l'anstalle bien, bien. On s'aurait dit un ange qu'elle était descendue en parachute du ciel ac sa robe blanche.
Alors on s'appelle la bonne fée. Ac son bâton elle touche à tout le monde : les femmes de chambre, les garçons, les bonnes, les cuisiniers, les soldats et tout le monde y se dorma. Même le p'tit chien Miky qu'il était en train de faire son p'tit besoin y resta comme ça, ac la patte en l'air.
Le temps y passa encore et le château d'où elle dormait la petite, il était plein de broussailles autour. Un jour, Dandalon, le fils au Roi Léon qui se chassait les tornagas rouges ac un fusil à bouchon y se trouve le château et y rentre dedans. Y monte les scaliers en scargot, y oit dans une grande salle, les soldats qui se dormaient au garde à vous. Dans la cuisine, la même chose, y rentre dans la chambre et se oit tsur le lit, la petite belle comme une estar du cinéma. Y se li fait une gratouille dans le creux de la main de la petite, elle se frotte les yeux, se régarde le p'tit roi et se l'embrasse en disant : " Atso ! ma patience elle faisait gantche et mare j'avais d'attendre. Allez que nous s'en allons nous marier. Et dix jours après, y avait une madone de mariage ac cinquante lindeaux et soixante filles d'honneur. --
Jamais y cassèrent la carte et tous les 2 ans, à l'Etat Civil, le Roi il s'allait se déclarer un enfant et ça pendant cinquante z'ans. Et oilà l'histoire de la Belle qu'elle se dormait dans le bois.
MORTALITÉ
Attendre un petit peu pour aoir un époux
Riche et beau qu'il est pas plein des poux
Eh bien !... c'est naturel
Ma, s'attendre cinquante ans et ça en roupillant
On trouve plus de fumelle
Qui dort si tranquillement
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FEUILLE MORTE,
GLISSANT SUR L'EAU
Par Arlette FONT ROBLES
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Laisse parler, laisse écrire le poète!
Une feuille morte, glissant sur l'eau,
Source de rêve, naissant dans sa tête
Où, tous ses regards se posent sur le beau.
Fleurs d'iris, boutons d'or et pâquerettes
Les enfants riants, allant les cueillir
Pour offrir à leurs parents, joyeux, en fête ...
Afin de voir naître en eux un sourire.
J'ai souvent évoqué des souvenirs heureux ...
En regardant un chêne au bord de l'eau...
Au grand large de l'horizon bleu...
Laisse couler le rêve, feuille morte sur l'eau...
J'écris pour l'herbe, l'arbre le plus haut
Pour l'eau stagnante, pour l'enclos,
Pour l'être humain seul... les oiseaux...
Pour la musique du silence, pour le berceau.
Laisse parler, laisse écrire le poète
Les larmes glissent sur sa joue et dans l'eau...
C'est le trop plein d'une souffrance secrète
Source de rêve, feuille morte glissant sur l'eau.
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BÔNE MILITAIRE
du CAPITAINE MAITROT
Envoyé par M. Rachid Habbachi
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Bône Militaire
44 SIÈCLES DE LUTTES
du XXIVème avant au XXème Siècle après notre ère
Médaille de Bronze à l'Exposition Coloniale de Marseille 1906
Médaille d'Argent de la société de Géographie d'Alger 1908
Première Partie
HlPPONE ET BONE
PRÉFACE
Les Petites Patries
Sous le patronage de MM. Raymond Poincaré, Liard, F. Buisson, A. Ribot, Deschanel, Albert, Thomas, etc., s'est constituée, récemment, une Société de l'histoire locale à l'école dont le but est de faire connaître, et même de révéler, à l'enfant son berceau et les lieux avoisinants.
Déjà M. Maurice Faure, dans une des dernières circulaires qu'il ait signées comme ministre de l'Instruction Publique, avait appelé l'attention des recteurs sur l'ignorance de la plupart des élèves et d'un trop grand nombre de Français, hélas ! En ce qui concerne la géographie et l'histoire de la commune, du département, où ils sont nés et de l'ancienne province dont ce département faisait partie avant la Révolution.
Il ne s'agissait pas, de surcharger des programmes assez copieux, sans, cela, ni de séparer l'histoire et la géographie locales de l'histoire et de la géographie nationales. Ils importaient surtout de rendre à l'enfant l'histoire générale attrayante, en procédant du simple au composé et en lui faisant aimer la petite patrie dans la grande.
Aussi bien, l'entreprise n'est pas nouvelle. Elle eut des partisans, il y a une dizaine d'années ; nos collèges et nos écoles publiques furent sollicités par des hommes éminents de répandre cet enseignement... ;, puis, on parla d'autre chose. Revenons à nos moutons, d'autant plus que nous plaidons la cause du bercail.
Il faut n'avoir jamais interrogé un écolier de village ou même un collégien de sous-préfecture pour trouver la requête superflue. La vérité c'est que ni l'un ni l'autre ne savent à quoi se rattache, dans le passé, ce qui les entoure. Ils ont appris par cœur, en somnolant sur un livre, l'histoire des Mérovingiens, l'histoire des Carlovingiens, les Croisades, la guerre de Cent ans, l'histoire des Valois et celle de Napoléon ; ils ont, péniblement retenu, et pas pour longtemps, quelques faits et quelques dates ; ils affronteront avec cela l'épreuve du certificat d'études ou, l'examen du baccalauréat ; mais le village où ils vivent, la ville où leur collège est situé, demeurent pour eux l'inconnu.
Nul ne s'est soucié de leur en dire un mot, quelquefois parce que les renseignements manquent, mais le plus souvent, parce que tout le monde les juge sans intérêt.
Sans intérêt, la campagne, environnante, les ruines sur la hauteur, une vieille église, une maison debout depuis des siècles, une place et ses ombrages, l'horizon coutumier, le ruisseau qui coule, l'arbre âgé, la cloche qui sonne les heures a ceux qui ne sont plus... Sans intérêt !…
En, réalité, il n'y a pas un mot des leçons, pas une ligne des livres qui ne soient évocateurs et tout ce que l'on demande au maître, c'est d évoquer.
'Dans les souvenirs, qu'il vient de publier, M. Lavisse, cite l'exemple d'un professeur qui dictait des mots sans en expliquer le sens. Il fit écrire ainsi : Templier, mais il se garda bien d'exciter et de satisfaire la curiosité de ses élèves en leur signalant une chapelle voisine, vestige de l'ordre il n'en savait pas même l'existence et M. Lavisse ne l'apprit que beaucoup plus tard.
Je traversais, il y a trois mois, Puget-Théniers. Après avoir donné un coup d'œil à la statue de Blanqui, inaugurée sur la place publique voici deux ou trois ans, je m'approchai d'un commerçant sur le seuil de sa boutique, à quelques pas du monument :
La maison natale de Blanqui existe-t-elle toujours ? demandai-je à cet indigène.
Il me regarda avec hébétude et me répondit :
Blan.... quoi ?
Et croyez bien que c'est à peu près partout la même chose. Ce que l'écolier sait le moins, c'est son commencement. On ne lui enseigne pas. Ça n'en vaut pas la peine. Et puis, cet a b c n'est pas dans les manuels. Où se le procurer ? Comment ?
Je dois dire que cet excuse perd tous les jours de sa valeur, grâce aux publications sans nombre que le goût des voyages et particulièrement des excursions en, France a suscitées. Le moindre guide de poche est déjà instructif, mais seuls les touristes le consultent. Pour les gens du pays, c'est toujours comme disait l'autre : Blan… quoi ?
Il n'en faut pas moins pour encourager l'initiative de la nouvelle société qui a organisé un grand concours de monographies communales. Ce sont des sources où l'instituteur pourra puiser lorsqu'il n'aura pas le temps de chercher et de réunir lui-même les documents nécessaires. En attendant l'imprimé, d'ailleurs, serait-il si difficile que cela de faire établir dans chaque région, par quelques personnes de loisir et de bonne volonté, des notices manuscrites ou autographiées dont l'instituteur s'inspirait et qu'il animerait de sa parole ? Ce peut être aussi l'utile occupation d'une villégiature pour beaucoup de désœuvrés qui retournent, chaque année. au même endroit de prédilection.
Par l'enfant, on doit espérer que la leçon profitera aux parents, s'il est vrai, comme a dit Michelet, que l'éducation n'est pas seulement la culture du fils par le père, mais autant, et parfois bien plus, celle du père par le fils.
Une monographie, une conférence, une gravure, une carte géographique peuvent révéler à l'homme les raisons, profondes qu'il a d'aimer son coin de terre, son horizon borné Il les chérira davantage en découvrant, dans leur histoire ancienne, de nouveaux sujets de fierté, d'espérance et même de tristesse...
LUCIEN DESCAVES.
19 Mai 1912 du Journal.
HIPPONE ET BÔNE
CHAPITRE 1
MIGRATION DU XXIVème SIECLE
avant notre ère
Etymologie d'Hippone et Bône
" Sur les rives occidentales de l'Asie, que baignent les flots de la Méditerranée, vint s'établir, dès la plus haute antiquité, une tribu chananéenne chassée des steppes de l'intérieur par une invasion étrangère. "
C'est ainsi que M. Bouyac commence son ouvrage sur Hippone et Bône.
Il veut parler des Phéniciens qui, chassés par les Arias Japhétiques, vers le milieu du XXIV ème siècle avant notre ère, vinrent s'établir en Asie Mineure et, de là, rayonnant sur toute la Méditerranée, vinrent fonder des Colonies sur toutes les côtes de cette mer.
Cette dissertation sur l'origine des Phéniciens, sur les commencements de leurs comptoirs et, par la suite, sur la fondation d'Hippone vers le milieu du XI ème siècle avant notre ère, est probablement très exacte.
Mais qu'il me soit permis de ne pas partager l'opinion le mon éminent précurseur.
Les Phéniciens sont venus en Mauritanie au XI ème siècle, c'est sans conteste possible ; mais avant cette époque, la côte était certainement habitée par un peuple civilisé qui a laissé des traces indéniables.
Quand M. Bouyac, en 890, a publié son ouvrage, on n'avait encore trouvé quoique ce fût qui put fixer les idées à ce sujet.
Tout dernièrement, M. Chevillot, un colon duquel j'aurai l'honneur de parler à plusieurs reprises, découvrit dans sa propriété un monument du style égyptien dit du bossage ; on pourrait donc conclure que des Egyptiens sont venus sur cette côte. De quelle façon ? En passagers ou en colons ? La question est, en l'admettant, je crois, facile à résoudre.
Les Hébreux, sur l'appel de Joseph, sont, c'est incontesté, venus d'Orient dans le pays de Goschen, chassés par la migration japhétique ; pourquoi, de leur côté, les Egyptiens, les Arias primitifs, n'auraient-ils pas poussé aussi dans l'inconnu, en venant fonder une colonie au milieu des Imosçhach, les Schachim de la Genèse - C'est d'ailleurs dans l'ordre de la marche des peuples qui ont toujours, au moins d'une façon presque générale, émigré de l'Est à l'Ouest. Les Egyptiens ne sont pas venus, en passagers mais bien en colons stables, parce que le monument en question, sur la description duquel j'insisterai quand le moment en sera venu, est de même structure apparemment que les Pyramides et a dû servir de nécropole ; et comme cette nécropole a dû demander un temps et une peine infinis à construire ; elle a certainement été édifiés par des habitants qui ont dû séjourner longtemps en cet endroit. Des savants placent l'érection de ce monument vers le XX ème siècle. Etant donné le temps qu'il a fallu pour le construire et surtout le temps qui s'est écoulé avant que le besoin de le construire se fût fait sentir, on peut placer vers le XXIV ème siècle, la première migration des Egyptiens sur cette Cote.
J'irai même plus loin et je dirai que, en cet endroit, il dut y avoir un port, car les déserts de Libye étaient beaucoup trop, à cette époque, couverts de ténèbres mystérieusement effrayantes, pour que les peuples superstitieux de l'Egypte eussent osé s'y aventurer. Le voyage de migration et les relations qui ont dû exister entre la Mère-Patrie et la Colonie, se sont donc, à peu prés certainement, fait par la voie de mer. (1).
J'avance, peut-être, des choses extraordinaires, mais, comme c'est, paraît-il, le seul monument de cette espèce en Algérie, il peut être permis de forger de nombreuses hypothèses.
Du XXIV ème au Xl ème Siècle, il est probable qu'il s'est produit des perturbations politiques et ethniques et, quand les Phéniciens sont arrivés sur la côte africaine, il n'était plus question de la Colonie égyptienne ; c'est possible.
A moins que ces murailles cyclopéennes ne soient attribuées aux Djouhala ou aux Beni-Sfao (2) les premiers aborigènes de l'Afrique du Nord, Quarante siècles avant notre ère. Mais, c'est là une hypothèse tout, aussi hardie que celle, que j'ai formulée, car ces primitifs n'ont, jusqu'ici, marqué leur passage que par des instruments très rustiques, très rares, d'ailleurs, dans la région bônoise. Et il on peut se demander si les partisans de cette acceptation ne font pas un rapprochement un peu risqué avec les murailles pélasgiques de la vieille Europe. D'autres archéologues voient, dans cette muraille, un quai phénicien et appuient leur hypothèse sur ce que le devant de ce monument est fortement ensablé.
Avant de parler de la fondation d'Hippone, qu'il me soit permis de donner d'abord l'étymologie de ce nom et, en même temps, celle du nom de sa sœur cadette, Bône.
En phénicien, UBBON signifie golfe.
Hippone étant situé au fond d'un golfe, d'Ubbon, on a fait Hippone.
En phénicien, IPO signifie joli ; en hébreu, on dit IPA.
La situation merveilleuse de la cité de saint-Augustin ferait admettre encore cette étymologie.
Ptolémée, et bien d'autres savants depuis lui, prétendent que ce nom vient de cheval.
Ptolémée écrit (XX-157) :
"Hypo est une colonie de Tyr. Son nom est d'origine phénicienne. Il est possible que cette ville ait été fondée par les habitants d'Hypo-Zaritus, ce qui lui aurait fait donner, par les Grecs, le nom de Iññou Axpa que portait chez eux cette dernière place. "
Et d'autres personnes ajoutent que, comme les Grecs formaient rarement des noms composés, avec des vocables de langues différentes, Axpa étant grec, Iññou l'est aussi. et elles ont traduit Iññou Axpa par la tête de cheval, en ajoutant que cette acceptation est vraisemblable, étant donnée la situation de la ville, élevée sur deux monticules, qui représenteraient les deux oreilles d'une tête chevaline.
Le capitaine de Pouydraguin place Iññou Axpa qu'il appelle Iññou Axpoy au Cap de Garde, ce qui serait plus rationnel au point de vue géographique. Mais, peu importe cette position.
En dehors de ces considérations, on pourrait encore ajouter que le pays fournit une quantité assez considérable de chevaux.
Je reconnais que le mélange de deux vocables de langues différentes ne se faisait pas dans les mots composés grecs, mais tout change, si l'on considère non Iññou comme une étymologie, mais comme un dérivé. Je m'explique : il est possible que des Grecs, (ceux d'Agatocle, au IV ème siècle), arrivant sur la côte, aient, par suite de la position de la ville, par suite de la présence des chevaux, ou pour toute autre raison qui nous échappe actuellement, pris le mot phénicien Ubbon. pour le mot grec Iññou et que le nom de la ville, par suite d'une erreur de compréhension, se soit composé du phénicien Ubbon, accepté pour Iññoç et du grec Axpa.
Mais en tous cas, il est, à mon avis, téméraire de croire qu'on a attendu l'arrivée des Grecs pour baptiser Hippone, surtout qu'il existe déjà deux étymologies très acceptables, d'une ancienneté plus grande.
M. Papier prétend que les deux mots n'ont absolument rien de grec et signifieraient, l'un UBBON, golfe, et l'autre HAGRA, fort : le fort du golfe.
On pourrait même ajouter, dans le même ordre d'idées, sans toutefois beaucoup de vraisemblance, que Hippone est un mot grec sans aucune formation ; on lit dans Littré :
" Hippone, divinité qui présidait aux chevaux et aux étables, honorée surtout par les gens de la campagne. Iññwya de Iññoç cheval. "
Bochart écrit que les Phéniciens n'ont certainement pas appelé la ville, Hippone, d'un mot grec qui aurait trait soit aux chevaux. soit aux écuries. Il admet l'hypothèse de Ubo ou Ubbo parce que la ville se trouvait au fond d'un golfe.
" Le golfe, en Syrien, ajoute-t-il, (3) se dit Ubo ou Ubbon selon d'autres auteurs. En Arabe, Ubbon, signifie également un lac ou une baie. Dans Giggérius on trouve le mot Alubbo qui signifie baie ou lac. "
Le docteur Shaw (4) prétend que la situation basse du pays, et les inondations auxquelles il est sujet, justifient l'étymologie de baie ou de lac.
On fait généralement dériver le nom de Bône de celui d'Hippone.
C'est très admissible. I est une lettre faible. qui disparaît, le P et l'O latins se transforment tout naturellement en un B et un N arabes et la terminaison féminine A est à sa place à la fin d'un nom de ville.
Le docteur Shaw écrit " Bona est sans doute une corruption du mot Hippo ou Hippone, quoique ce ne soit pas proprement ici qu'il faille chercher cette ancienne ville, mais parmi un tas de ruines qui est, à un mille au sud. "
On peut m'objecter que Bône existait en, même temps qu'Hippone et qu'on n'aurait pas débaptisé l'ancienne ville en faveur de la nouvelle. Aussi dois-je ajouter que les premiers auteurs arabes emploient généralement les noms de Medinat-Seybouse et Medinat-Zaoui. Lorsque El Bekri écrit Bouna, il ajoute toujours, el Hadita (la neuve) lorsqu'il s'agit de Bône.
C'est, seulement au XlVème siècle, que Ibn Khaldoum et Léon l'Africain employèrent les vocables de Bona et de Belad el Hanneb, d'une façon courante.
Une légende locale veut que le premier de ces noms vienne d'une maraboute célèbre, encore honorée de nos jours, et qui vivait au XI ème siècle : elle s'appelait la Bouna. Certaines personnes l'ont, un peu à la légère, confondue avec sainte Monique, par une assonance assez semblable à celle qui a fait confondre Ubbon et Innov.
Le second vient des nombreux jujubiers qui entouraient la ville et, encore maintenant, par dérivation, les Arabes appellent Bône : Anabah.
(1) Voir à ce sujet, du même auteur, Arabes et Auvergnats Société d'Archéologie de Constantine ; Bône à travers les Siècles, Editeur A-M Mariani, à Bône.
(2) On peut s'étonner avec juste raison des noms donnés par certaines personnes à des peuplades voisines de la préhistoire alors que ces noms sont nettement arabes.
Djouhala vient de el djouhall, les païens (des religions nos révélées) avant l'islamisme.
Béni Sfao a de grandes affinités avec Béni Sfao, les fils de l'incapacité légales.
(3) Bochart, Chan. Lib. I. Cap 24.
(4) Dr M. D. Shaw. Voyage en Barbarie, 1743.
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SCOUTS CATHOLIQUES
DANS L’EST ALGERIEN
DES ORIGINES A 1962
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Cet historique a pu être écrit grâce à l'amabilité de Jean BENOIT, ancien Scout de France à Constantine avant la guerre de 1939-45, ancien journaliste à la " Dépêche de Constantine et aujourd'hui âgé de 82 ans, Trésorier de l'association " les Bahuts du Rhumel " qui regroupe des anciens des lycées D'Aumale et Laveran de cette ville.
Il a bien voulu me prêter dix bulletins " le Scout Cirtéen " de 1932 à 1934 qui ont été, par leurs textes édifiants et leurs photos évocatrices, les sources principales du présent article.
Ce bulletin, fondé par Emmanuel Grima, a eu comme correspondants les Chefs Orsini de Constantine, Guasti de Bône, Charlety et Brandi de Philippeville, Righi de Djidjelli, Trio de Bougie, Chauvin de Sétif, Garneau de Paris, Melle Vergnes de Saint-Arnaud, les cheftaines Letteri de Djidjelli, Jayot de Guelma et le C.P. Bozom occasionnellement.
Le mouvement de jeunesse connu sous le nom de " Scouts de France ", concerne les scouts de l'Eglise catholique apostolique et romaine. Ils pratiquent donc cette religion et dans leur formation, notamment pour la préparation à la " promesse ", ils doivent servir la messe et veiller devant l'autel, confirmant ainsi leur engagement dans la voie de la foi ou tout du moins leur adhésion à la communauté.
Cérémonie de promesse à Constantine en 1932
Leur présence en Afrique du Nord coïncide avec celle de la France dans ces contrées et depuis 1962, date de l'indépendance de l'Algérie, ce mouvement catholique a disparu suite au départ de l'ensemble de la population non musulmane.
Au Maroc une troupe a subsisté pendant longtemps, à titre officieux, dans le cadre de l'aumônerie du Lycée Français et de l'Evêché de Rabat. Si vous avez des précisions vous pouvez nous les communiquer, nous les publierons sur Internet.
Pour la Tunisie, nous n'avons aucune information et si vous en avez pour la période du Protectorat aussi bien que postérieure à 1956, nous serions heureux de les recevoir.
Naissance des Scouts de France à Constantine
Dans son numéro de juin 1933, Le Scout cirtéen, fête les 10 ans de la troupe Général Laperrine, 1ère Constantine, en soulignant que c'est la plus ancienne troupe d'Afrique du Nord.
Elle avait son siège 4, rue Floquet à Constantine et a été fondée le 7 Juin 1923 par R.Dournon, scoutmestre, le révérend père d'Anselme s.j. aumônier et les A.S.M. G. Chauve Et R. Giovanetti.
Deux patrouilles ont été formées, les Cigognes avec Paul Rossi et Les Aigles avec Pierre Grima.
Elle eu tour à tour comme chefs de Troupe :
Robert Dournon, fondateur.
Gabriel Chauve.
Pierre Grima, 1er C.P. Il deviendra Scoutmestre, puis Scoutmestre de District.
A.S.M. Orsini secondé par l'A.S.M. Lecordier (du Havre, militaire à Constantine).
Comme Aumôniers :
R.P. d'Anselme s.j.
Père Lançon.
Abbé Rigal (Sept 1929 ).
Abbé Sanière. Ancien instructeur de secourisme.
Abbé Curmi (Octobre 1932).
Local :
Rue Floquet
Cathédrale
Instructeurs de topographie:
A.Grima .
M. Colin " le Lion de l'Atlas ".
Investiture d'un chef de patrouille à Constantine en 1933 (1)
Le nouveau chef de patrouille est félicité par ses chefs à Constantine en 1933(2)
Effectifs 1933 :
30 scouts en activité.
20 scouts honoraires éloignés de la Troupe par leurs études, leur service militaire ou leur carrière.
Camps :
La Troupe a accompli plus de 12 camps dont 3 en France, 1 au Jamboree d'Angleterre.
Réalisations :
En Octobre 1930 organisation de la 1ère Meute de Louveteaux par Mme Ganty née Simon.
Lancement de " la Route " en cours en 1933.
Galerie des portraits :
L'Abbé Curmi
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" LION " 1933 A.S.M. Orsini
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L'Abbé Rigal
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A.S.M. Lecordier
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A.S.M. P. Grima
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L'A.S.M. Emmanuel Grima mérite une mention spéciale.
Il est le fondateur du bulletin officiel du scoutisme catholique du district de Constantine : " Le Scout Cirtéen ".
Il est devenu prêtre et s'est toujours occupé de la jeunesse dans cette ville où il fonda l'association des " Aiglons et Alouettes "
Après l'indépendance, il continua son activité en France où il créa la revue " Ensemble ", bulletin de liaison des rapatriés du Constantinois. Il était connu comme " l'Abbé Grima ".
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Les Armes de la Ville de Bône
Tiré des histoires de MOI et AUGU
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Histoire Bônoise les Armoiries
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Laut matin du dimanche j'a rencontré Augu à côté les Ponts des chaussées en bas les quais:
" Eh ! oualio comment qu'ça va ? que j'y dis à Augu. Rien de neuf ?
_ Ah oui qui me répond augu t'y as vu la ville de Bône elle a des nouvelles armoires ac la Croix d'guerre.
_Mais non ! ça se nomme des armoiries.
_ Ah !..; je sais pas si elles rient ma elles sont belles un tas.
_ Eh bien ! toi qui est malin qu'est ce que ça représente ce tableau ?
Augu y se donne un coup de doigt à la casquette pour s'la faire venir en errière, y se gratte la tête pas parce qu'il a des petites bêtes ma pour réflechir. Nous se mettons l'image que j'a sorti de ma poche devant la vue des yeux et y commence:
_" En haut du Boclier t'y la couronne des Rois pourquoi à Bône c'est pas ça qui manque.
T'y as le roi de la Place d'Armes, le roi des Fanfarons, le roi d'Espagne le boucher qu'il est mainant cafetier à Guelma, le roi de la Bière pas en planches ma en bouteilles, exetera.
_ En bas le boclier à ma main gauche à moi, t'y as un chat noir qu'il est posé à la jetée Babaillot et qui guette les tchalutiers pour avoir d'la matsame. Après ça te ois une chose terrible un gros pôisson à trois queues qui se jette dessus une tchatine à oile. En haut un morceau d'arbre d'olives comme y vend le monde pour les Rameaux en bas de l'Eglise. Enfin en bas la Croix de guerre pourquoi pendant quatre zannées à Bône elle à souffert le martyr. Tout le monde il a resté en place sauf ceusses qui le soir se mettaient les oiles à Bugeaud. Malgré les spikfaits, les stougats et tous les arioplanes, les bombes ancendiaires, gonflantes et sufflantes. Bône elle a résisté et oilà pourquoi elle s'li la croix de guerre et on est fier. En bas pour l'anscription la vérité je sais pas ce que ça veut dire ma c'est pas des vilaines paroles et oilà.
_ Alors t'es une caisse de mort; que j'y reponds, t'y a compris que dale dans le dessin et te m'a fait une acquapazze en première. Ecoute bien.
En haut de l'eucusson on oit la Casbat ac des fortifiants tout autour pourquoi la ville dans le temps elle était entourée de remparts ac des grandes portes Les Kaarrezas, les Santons, les Caroubiers et patin et couffin.
En bas c'est pas un chat ma un lion pas en viande ma en pierre et même aujour d'aujourd'hui te peux te les oir quand t'y es en train de casser la croute ac des moules au P'tit Mousse où le vent y te pousse.
Après ça tsur la mer qu'elle est bleue y a pas de baleine ni des trois queues c'est un grand bateau, une galère ac une oile et la queue c'est l'avant du bateau comme tsur les outses. En haut tsur un fond pourpre....
_ Y a pas de pourpre ni de calamard c'est un arbre d'olives qui dit Augu.
_ Ne m'anteromps O DIO misère: le fond pourpre c'est un fond rouge de calamards c'est toi et y a pas des olives c'est des jujubes ac les feuilles et les épingues.
Enfin en bas la Croix de la guerre la seule chose que t'y as endeviné et la phase c'est du latin et ça veut dire pourquoi elle parle de la jujube: Elle te pique ma elle t'enlève la faim.
_ Alors, y dit Augu, viens je t'enlève la soif pourquoi à force de faire le perroquet ravageur te dois aoir la gorge qu'elle est sèche et te fais des necks pourquoi t'y as lu tout ça dans un livre.
Comme deux anséparables, le poivre et le sel on été au café Tiatre boire à la ville de Bône et à une santé qu'elle nous est chère; la nôtre...
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ASPECTS ET REALITES DE L'ALGERIE AGRICOLE
Envoyé par M. Philippe Maréchal N° 2
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Par cette Brochure qui sera diffusée par épisode au cours des Numéros suivants, nous allons faire découvrir des aspects et des réalités qui ont été déformées par les fossoyeurs de l'Algérie Française et dont les conséquences se poursuivent et dureront encore plusieurs décénies.
Les Techniciens
De l'Agriculture Algérienne
Vous présentent
ASPECTS ET REALITES DE L'ALGERIE AGRICOLE
" Quand je débarquai à Alger pour la première fois, il y a une vingtaine d'années, j'éprouvai une impression à laquelle, j'imagine, un Français n'échappait guère. J'arrivais dans un des rares coins du monde où nous pouvions nous présenter avec orgueil. "
Jérôme et Jean Tharaud.
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Exposés Généraux
L'Oeuvre française
dans le développement
de l'Agriculture Algérienne
PAR
Pierre ROUVEROUX
Ingénieur Agricole (Grignon, 1923)
Docteur en Droit
Membre Correspondant de l'Académie d'Agriculture
Administrateur de Sociétés Agricoles
Président de l'Association Algérienne
des Ingénieurs Agricoles
I. SITUATION ACTUELLE ET ÉVOLUTION DE L'AGRICULTURE ET DE L'ÉLEVAGE.
A. Situation actuelle.
B. Evolution des différentes cultures et spéculations.
II. LES FACTEURS DE L'ÉVOLUTION AGRICOLE.
A. Facteurs ayant freiné le développement de la production
1. Conditions naturelles
2. Facteur humain
3. Régime foncier
4. Régime agraire.
B. Facteurs ayant favorisé le développement de la production
1. Réalisations individuelles
2. Réalisations dues à l'action des Pouvoirs Publics
a) Crédit ;
b) Mutualité et coopération
c) Politique de l'eau. - Lutte contre l'érosion ;
d) Enseignement, recherche et vulgarisation ;
e) Oeuvre du Paysannat.
III. POSSIBILITÉS D'EXPANSION DE LA PRODUCTION AGRICOLE.
A. Remarques préliminaires
1. Au point de vue quantitatif
a) Les surfaces cultivables peuvent-elles être augmentées?
b) Les rendements peuvent-ils être améliorés ?
2. Au point de vue qualitatif :
Faut-il substituer la culture des céréales à celles de la vigne et des agrumes ?
B. Buts à atteindre :
1. Plan de Modernisation et d'Equipement de 1953 ;
2. Application de ce plan :
a) Aspects techniques :
Extension des cultures irriguées ;
Amélioration d e s techniques ;
Introduction de spéculations nouvelles.
b) Aspects économiques
c) Aspects politiques et humains.
IV. CONCLUSION.
Que peut-on attendre de l'effort entrepris ?
Généralités
L'agriculture et, l'élevage constituent les activités essentielles de l'Algérie, tant par l'importance de leur contribution à l'économie générale du pays, que par le nombre d'agriculteurs qui leur consacrent leurs activités et trouvent en eux leurs moyens d'existence.
A titre indicatif, près de 80 % de la population de ce pays vit encore du travail de la terre et les produits agricoles, avec un montant de quelque cent milliards, représentent plus de 80 %, des exportations totales de l'Algérie.
Nous allons nous attacher à examiner successivement sous leurs aspects techniques, économiques, politiques et humains :
- d'abord la situation actuelle de l'agriculture et son évolution dans le passé ;
- ensuite, les éléments qui ont pu accélérer ou freiner cette évolution
- enfin, nous nous efforcerons de dresser un inventaire des mesures ou aménagements susceptibles d'être entrepris pour obtenir, dans les années qui viennent, une augmentation de la production qu'une progression démographique très élevée rend indispensable.
1. Situation actuelle et évolution de l'Agriculture et de l'Elevage.
A. Situation actuelle.
La situation du territoire algérien est la suivante
Superficie totale de l'Algérie : 2.205.000 kM2 (quatre fois celle, de la France).
Superficie de l'Algérie du Nord : 210.000 km2 (38 % de celle de la France).
Ces 210.000 km2, soit 21 millions d'hectares, représentent :
Terres improductives 5.500.000 ha = 26 %
Zones forestières 3.000.000 ha = 14 %
Terres utilisées par l'agriculture 12.500.000 ha = 60 %
Les terres utilisées par l'agriculture se subdivisent en :
Parcours et pâturages Européens 550.000 ha 5.700.000 ha
Musulmans 5.150.000 ha
Terres arables Européens 2.150.000 ha 6.800.000 ha
Musulmans 4.650.000 ha
12.500.000 ha
Les terres arables comprennent :
Terres arables au repos (jachères) 2.400.000 ha
Terres arables en culture 4.400.000 ha
6.800.000 ha
Ainsi, 4,4 millions d'hectares seulement sont cultivés annuellement en Algérie, soit 21 % de l'Algérie du Nord contre un peu plus de 39 millions d'hectares, soit 70 %, dans la Métropole.
" L'Algérie du Nord, avec une superficie égale à celle de 35 départements français, ne dispose que des produits agricoles cultivés sur une surface équivalente à celle de 10 départements français et doit nourrir une population égale à celle de 17 départements français. " (M. WECQUEL, 1947.)
La répartition des terres arables en culture et la valeur de leur production, en 1955, sont données par le tableau suivant :
SUPERFICIE DES TERRES ARABLES EN CULTURE ET VALEUR DES PRODUITS
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Superficies (en hectares) |
Valeur (en milliards) |
Céréales Légumes secs Fourrages artificiels Cultures diverses Cultures arbustives Cultures maraîchères Vignes Cultures industrielles
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3.500.000 120.000 65.000 10.000 220.000 55.000 380.000 50.000 4.400.000 |
79,5 % 2,7 % 1,5 % 0,2% 5% 1,2 % 8,6% 1,1%
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51
2,2
20 16,5 50 3
142,7
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Ces chiffres soulignent la prépondérance des cultures de céréales qui représentent à elles seules près de 80 % des cultures pratiquées, alors que la part de la vigne n'atteint pas 10 %.
La valeur des produits obtenus à l'unité de surface varie dans des proportions importantes suivant les cultures ; d'après les évaluations officielles, le produit brut hectare serait de :
- 12.300 francs pour les céréales,
- 13.500 francs pour les légumes secs,
- 33.300 francs pour les productions maraîchères,
- 771.000 francs pour les cultures industrielles,
- 95.000 francs pour les cultures fruitières,
- 140.000 francs pour la vigne.
Par ailleurs, les troupeaux entretenus sur l'ensemble du territoire représentent un effectif de :
Moutons 6.300.000 Mulets 240.000
Chèvres 3.300.000 Chevaux 200.000
Bœufs 920.000 Porcs 80.000
Anes 365.000
La valeur brute des produits animaux s'établit à 51 milliards dont :
- 28 milliards pour la viande,
- 9 milliards pour les produits laitiers,
- 9 milliards pour les volailles et les oeufs,
- 5 milliards pour les autres produits.
Notons que la valeur des produits animaux représente seulement 25 % de la valeur de la production agricole algérienne, chiffre très inférieur à celui enregistré dans la Métropole où ceux--ci fournissent environ 50 % de la production totale.
B. Evolution des différentes cultures et spéculations.
CÉRÉALES.
La culture des céréales a, de tout temps, occupé la plus large place dans l'agriculture algérienne. Néanmoins, au cours des années qui ont précédé 1830, sa production paraît avoir été tout juste suffisante pour assurer en moyenne la subsistance d'une population inférieure à 2.200.000 habitants. Après une légère régression des ensemencements pendant la période qui suivit immédiatement la conquête, les emblavures accusèrent une progression marquée jusqu'en 1920. Depuis, l'insuffisance de terres disponibles a freiné cet accroissement qui, néanmoins, s'est poursuivi puisque, actuellement, nous l'avons vu, on compte près de 3.500.000 hectares, soit plus de trois fois la surface de 1856, ainsi que le montre le tableau suivant :
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Céréaliculture musulmane |
Céréaliculture européenne |
Total |
1856 1871 1920 1955 |
900.000 ha 1.720.000 ha 1.920.000 ha 2.500.000 ha |
50.000 ha 480.000 ha 880.000 ha 1.000.000 ha |
950.000 ha 2.500.000 ha 2.800.000 ha 3.500.000 ha |
Moissons aux Beni-Slimane (Tablat).
La progression des récoltes a été également sensible : inférieure à 13 millions de quintaux en 1880, elle est passée actuellement à près de 21 millions de quintaux. Cette récolte représente, en 1955 :
Production musulmane...........12.000.000 q = 58,5 % de la récolte totale
Production européenne............8.500.000 q = 41,5 % de la récolte totale
Le rendement moyen à l'hectare, en 1955, s'élève à 4,8 quintaux chez les Musulmans et 8,5 quintaux chez les Européens. Cette différence de production s'explique essentiellement par l'emploi de techniques plus rationnelles et par l'utilisation de moyens d'exploitation plus importants.
Il faut observer que le rendement moyen des exploitations européennes en Algérie est très inférieur à celui des céréaliculteurs métropolitains (22 quintaux à l'hectare). Il faut voir là l'influence d'un climat moins favorable.
L'évolution de la culture des céréales s'est traduite par des modifications dans la nature des espèces cultivées.
C'est ainsi que le blé tendre, inconnu avant 1830, couvre aujourd'hui près de 500.000 hectares avec une production moyenne de l'ordre de 3.500.000 quintaux ; l'avoine, également inconnue autrefois, est actuellement cultivée sur 130.000 hectares et produit 850.000 quintaux.
LÉGUMES SECS.
Bien qu'ils n'occupent encore que des étendues modestes, les légumes secs ont enregistré, surtout depuis trente ans, une progression sensible. De 60.000 hectares en 1924, ces cultures sont passées à 120.000 hectares cependant qu'au cours de la même période, le tonnage produit annuellement a presque doublé. L'augmentation, qui avait été particulièrement marquée pour les lentilles, a été freinée au cours de la dernière campagne par l'effondrement des prix.
CULTURES ARBUSTIVES.
Les cultures arbustives ont également vu leur importance s'accroître considérablement depuis trente ans. Leur développement a porté principalement sur les agrumes dont l'étendue atteint aujourd'hui 35.000 hectares contre 7.500 en 1928. De même, le patrimoine oléicole productif de l'Algérie (arbres en rapport) est passé de 3 millions d'arbres en 1890, à 11 millions actuellement, couvrant près de 77.000 hectares. Les olives ont donné lieu à deux industries prospères : huilerie et conserverie. Signalons, en outre, 69.000 hectares de figuiers et 19.000 hectares de caroubiers, abricotiers, pruniers, pêchers et amandiers.
CULTURES MARAÎCHÈRES.
Les productions maraîchères, localisées surtout dans des bandes littorales où les conditions de climat permettent d'obtenir des productions précoces, ont marqué un développement régulier depuis le début du siècle. De 30.000 hectares en 1930, leur surface est passée à 55.000 hectares ; étendue modeste, mais fournissant une production qui se classe au troisième rang des activités agricoles avec plus de 16 milliards.
A titre indicatif, au cours de la dernière campagne, les pommes de terre ont fourni un revenu brut voisin de 5 milliards ; les tomates, 3,2 milliards ; les artichauts, 2,5 milliards ; les carottes, 1,2 milliard.
VIGNOBLES.
La vigne, dont les premières plantations répondaient à la nécessité de satisfaire les besoins de la consommation nationale après la dévastation du vignoble métropolitain par le phylloxéra, s'est développée rapidement depuis 1887 :
1830.......2.000 ha...........1900............155.000 ha
1870......12.000 ha...........1928............220.000 ha
1880......30.000 ha...........1936............390.000 ha
Ce dernier chiffre n'a pas été dépassé depuis, en application des dispositions du statut viticole.
Le vignoble algérien, dont la production avait fléchi au cours des années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale, a produit, l'an dernier, près de 15 millions d'hectolitres, chiffre en diminution assez sensible par rapport aux récoltes moyennes des années qui ont précédé 1939.
Le rendement moyen du vignoble algérien est de 40 hectolitres par hectare.
CULTURES INDUSTRIELLES.
Ces cultures se sont développées avec des fortunes diverses et couvrent aujourd'hui 50.000 hectares environ contre moins de 20.000 il y a trente ans.
Le tabac, dont la progression a été particulièrement marquée, occupe aujourd'hui 35.000 hectares, pour la majeure partie en culture musulmane, avec une production de l'ordre de 3 milliards.
Le coton, dont l'évolution a enregistré de grandes variations dans le temps, occupe actuellement près de 10.000 hectares et fournit un revenu de 650 millions.
Les plantes à parfum sont en nette régression (1.000 hectares contre 3.000 hectares, en 1928) et leur revenu ne dépasse pas 200 millions.
Les plantes sucrières et alcooligènes (betterave et sorgho) dont la culture a été encouragée par l'installation de distilleries et d'une sucrerie, enregistrent une certaine progression. Au cours de la dernière campagne, elles ont fourni un revenu brut de l'ordre de 150 millions sur 3.500 hectares.
Cultures maraîchères sur le littoral ouest d'Alger
(La Madrague)
(Cliché CI' Aérienne de Photographie, Alger)
PRODUCTIONS ANIMALES.
Les effectifs ont augmenté sensiblement au cours des vingt-cinq dernières années en ce qui concerne les chevaux (200.000 contre 160.000), et surtout les mulets (240.000 contre 160.000).
Il en est de même pour les bovins qui sont passé de 870.000, en 1928, à 920.000 actuellement.
Les troupeaux de moutons ont enregistré des fluctuations considérables ; ils représentent aujourd'hui 6 millions de têtes environ.
Enfin, pour les porcs, l'effectif, malgré des variations annuelles assez sensibles, s'est stabilisé autour de 80.000 têtes.
FORÊTS.
Les forêts, qui couvraient environ 4 millions d'hectares, en 1830, occupent actuellement 3 millions d'hectares, cette réduction étant en rapport avec l'extension des cultures. Toutefois, la protection des peuplements existant se fait de plus en plus efficace, la destruction par le feu est en très nette régression, alors que les plantations nouvelles s'établissent à un rythme accéléré.
En définitive, il est permis de dire que, depuis 1830, l'évolution des productions agricoles de l'Algérie s'est caractérisée surtout :
1° Par un accroissement marqué de la production des céréales qui demeurent de loin, en superficie, la culture la plus importante.
2° Par un développement important - encore qu'elles ne représentent qu'un petit nombre d'hectares - des autres cultures alimentaires et des cultures industrielles.
3° Par un rapide essor de la vigne et de certaines plantations fruitières qui, malgré l'étendue relativement faible des surfaces qu'elles occupent, constituent les éléments essentiels du revenu brut de l'agriculture algérienne et, nous le verrons, permettent de distribuer un montant élevé de salaires.
4° Enfin, par une progression moins marquée des diverses productions animales, bien que se manifeste une augmentation régulière de la consommation locale de la viande (les seuls abattages contrôlés ont traduit une augmentation de 7,5 %, de 1954 à 1955).
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1954 ….L'année de mes vingt ans !
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j'avais adressé à l'hebdomadaire "La Vie" un texte de 2 pages, sur le 1er novembre 1954, qui n'a pas été publié sur l'édition papier faute de place, mais qui est paru sur le site web de ce journal "caviardé". Ils faisaient un dossier sur l'Algérie.
J'ai subi un tronçonnage de 41 lignes sur 91 ! Les plus importantes pour moi et ces coupes ont dénaturé mon texte. J'ai réagi en envoyant une lettre demandant, au directeur de la rédaction Max Armanet, que la totalité du texte soit rétabli. ( j'avais demandé que, si ce texte était publié, il le soit en intégralité, car je craignais ce tronçonnage). En saumon les lignes supprimées. Ce journal appartient depuis peu au "Monde"!
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Un demi-siècle s'est déjà écoulé et il me semble que c'était hier …
Il y a foule, en ce début de juillet 1954, dans l'une des quatre grandes cours où se réunissent, à chaque récréation, les élèves du lycée Lamoricière d'Oran. Les candidats au baccalauréat attendent la proclamation solennelle des résultats, comme cela se fait traditionnellement chaque année dans cet établissement centre d'examen.
Toute la classe de Math 1 est là. Les plaisanteries fusent. Soudain le silence se fait. Sur le perron qui domine la cour Lavergne, en haut du double escalier que nous avons gravi tant de fois dans nos sarraus noirs de potaches, apparaît le secrétaire général de l'inspection académique appuyé sur sa canne, costume noir, nœud papillon, lunettes d'écaille sur le nez. Il appelle les noms des reçus en indiquant la mention obtenue.
Le premier est Ahmed Ghozali qui obtient la mention Bien. Les suivants : Hached Chaabane, mention Bien également, puis dans l'ordre de mérite Bouamrane Mohamed et Boumaza Mohamed, mention Assez bien.
Mes camarades saïdéens Kiés M'Ahmed, Kestemont Jean-Paul et Médéghri Ahmed obtiennent, comme moi, ce diplôme qui doit nous ouvrir l'accès à l'Université d'Alger ou à un emploi. Tout le monde semble heureux. Quelques jours avant, durant les oraux, une quinzaine d'élèves de notre classe avaient tenu à assister, pour le plaisir, à l'oral de mathématiques d'Ahmed Ghozali. M.Rahal essaya, en vain, de le mettre en difficulté.
Ahmed Ghozali devait intégrer une école prestigieuse : l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées.
Le même jour, Mathieu Saint-Laurent Yves apprenait son succès au baccalauréat série Philosophie. Il devait, par la suite, entamer sa brillante carrière de couturier. On le voyait souvent dans la cour Chevassus, réservée aux récréations des élèves du second cycle, tiré à quatre épingles avec un nœud papillon et des cheveux blonds bien peignés.
Alain Gomez, futur PDG de Thomson, élève en classe de Première, reçu à son premier bac avec la mention " Très bien obtenait le 1er prix d'honneur de l'Association des parents d'élèves du lycée (Ahmed Ghozali, recevait le 3ème prix de cette association).
Une année de travail s'achevait dans ce magnifique lycée. Nous étions internes. Logés dans le même dortoir, nous mangions dans le même réfectoire, pas aux mêmes tables, notre République laïque acceptant depuis des décennies que les élèves musulmans puissent avoir une alimentation conforme à leur religion, , mais dans la même vaisselle.
Ceci pour rassurer un écrivain qui voulant nous faire comprendre la guerre d'Algérie dénonçait le fait que dans une école normale algéroise, Bouzaréah, en 1920, les élèves-maîtres européens mangeaient dans des assiettes en faïence et les musulmans dans des écuelles de métal ! Autre " infamie coloniale " : les élèves-maîtres musulmans étaient nommés " adjoints-instituteurs " et les européens " instituteurs " à leur sortie de l'école normale ! Cela doit faire sourire l'élève-maître Mouloud Feraoun, s'il nous observe de là-haut, lui qui fut le condisciple d'Emmanuel Roblès dans ce même établissement et directeur de Cours complémentaire en 1952.
M. Claude Liauzu, professeur à l'Université Paris VII, note dans un article paru le 11 novembre 2002 sur un journal France-Algérie le Trait d'Union, : " Qu'à Bouzaréah ces jeunes ont été mêlés, les mettant exactement sur le même pied, les traitant de la même façon, sous réserve de certaines pratiques religieuses traditionnelles : officiellement il y a bien encore deux écoles normales à Bouzaréah, mais la fusion s'est faite entre les élèves-maîtres français et indigènes qui fraternisent en bonne amitié, pour le plus grand profit de tous ".
Mouloud Feraoun confirme " La communauté franco-arabe, nous l'avons formée il y a plus d'un demi-siècle à Bouzaréah ".
Un historien qui professa au Lycée Lamoricière - ce qui constitue à mes yeux une circonstance aggravante - écrit dans un ouvrage consacré à la colonisation que les Français d'Algérie - les pieds-noirs - tutoyaient les indigènes et que cela était une marque de mépris à leur égard.
Je pense qu'il ne s'était pas beaucoup mêlé aux autochtones et qu'il n'avait pas beaucoup visité ce magnifique pays. Il aurait pu constater que les algériens n'utilisaient pas le vouvoiement et qu'ils tutoyaient ceux à qui ils s'adressaient, sans que cela n'offusque personne, et la réciproque était vraie.
Que de caricatures et de mythes à qui il faudra un jour tordre le cou.
En réalité en 1954 à Oran - comme en 1930 à Bouzaréah - nous étions dans les mêmes classes - musulmans et européens, la même salle d'étude où nous passions plus de trois heures par jour. La vie en internat ne posait aucun problème et le meilleur état d'esprit régnait entre nous, européens et musulmans, sans haine et avec la complicité qui règne chez les potaches de tous les établissements scolaires. Germaine Tillion disait aussi qu'avant 1954 il n'y avait aucune haine en Algérie.
Le premier octobre 1954 j'étais nommé Maître d'internat dans ce même lycée, avec comme voisin de chambre Ahmed Médéghri.
Un mois plus tard, le 1er novembre, jour de la Toussaint la première victime de ceux qui avaient choisi la violence pour faire aboutir leur cause était un enseignant qui arrivait de France pour occuper un poste dans le bled. La seule victime civile, à ma connaissance, qui eut droit à la compassion des dirigeants du F.L.N. qui avancèrent la thèse de l'accident, la rafale de mitraillette ne lui étant pas destinée !
Nos relations ne devaient pas changer, du moins en apparence. Nous avions vingt ans et nos élèves étaient juste un peu plus jeunes que nous, insouciants comme peuvent l'être des adolescents, mais aussi pouvant être très responsables quand une cause leur paraît juste. Et la cause de l'Algérie française leur paraissait juste.
Le climat devait se dégrader. Nos jeunes élèves étaient invités à se joindre aux nombreuses manifestations, notamment lors du massacre de vingt et un jeunes soldats du contingent, atrocement mutilés.
Des cadenas étaient posés sur les portails, empêchant l'entrée des élèves ! Notre travail devenait difficile dans une ambiance surchauffée qui devait coûter son poste à notre sympathique, mais excentrique, censeur des études.
Nommé instituteur à la rentrée 1956, je retrouvais à Saïda, notre ville natale, mon collègue Médéghri dans l'école où enseigna M. Germain , autre Saïdéen, père spirituel d'Albert Camus qui lui rend hommage dans son livre " Le Premier homme ".
Quelques mois plus tard, Ahmed Médéghri, disparaissait un matin en abandonnant sa classe.
Après la proclamation de l'indépendance de l'Algérie, mes deux condisciples, Ahmed Ghozali et Ahmed Médéghri, furent appelés à de hautes fonctions ministérielles. Le second disparut tragiquement.
Ferhat Abbas, Docteur en pharmacie, diplômé de la Faculté d'Alger en 1925, pouvait alors écrire que l'Algérie sortait de " la nuit coloniale " où l'avait plongé la France en 1830. Après, aurait-il pu ajouter, les trois siècles de lumière prodiguée par quinze mille janissaires turcs, dont l'humanisme était connu de tous les habitants du Royaume d'Alger !
Peut-être que la nouvelle loi " Sur la reconnaissance de la nation due aux rapatriés " pourra aborder ces problèmes et reconnaître que l'œuvre française en Algérie, " si elle ne fut pas exempte de critiques fut magnifique malgré son passif " comme le soulignait Beuve-Méry, directeur du journal " Le Monde " en 1959, qui ajoutait déjà en 1956 : " C'est faire bon marché en effet de l'objectivité que d'écarter délibérément du jugement les traits bienfaisants d'une œuvre dont l'importance n'est contestée par aucun musulman algérien de bonne foi ". Ceci en réponse à un manifeste de l'Association des oulémas musulmans d'Algérie.
Robert JESENBERGER
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NON au DZA Sur nos pièces d'identité
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La communauté des Français d'Algérie refuse de voir porter sur leurs passeports et cartes d'identité le DZA comme pays de leur naissance.
De nombreuses initiatives sont organisées, notamment auprès des Élus locaux et nationaux.
Néanmoins les alternatives proposées étant parfois "brouillonnes", j'ai décidé de faire paraître cet échange, d'autant plus nécessaire que la future loi ultime, qui sera discutée, début décembre, après l'Assemblée nationale, au Sénat, ignore ce point, alors même qu'elle prétend redresser l'Histoire et l'Œuvre de la France en Algérie.
La diffusion de ces lettres montre avec quelle fourberie les pouvoirs se foutent ouvertement de notre gueule.
Pour ceux/celles qui ont essayé de faire changer leur passeports COMBIEN y sont parvenus ou ont avancé ?
- En ce qui concerne Paris et le 7ème arrondissement .. C'est niet pour le moment.
- Certain d'entre nous ont, semble t il, pu faire mentionner France après sa ville de naissance ( mais toujours avec DZA comme dans la circulaire de 2001 )
- Quel accueil ont eu vos interventions si vous avez interpellé des Parlementaires ?
Veuillez trouver ci joint une proposition de question écrite que l'on a faite et que je vais envoyer avec une lettte d'accompagnement personnalisée à certains parlementaires.
Je vous la communique si vous souhaitez la proposer aux Sénateurs et aux Députés de votre région ( telle quelle ou avec vos propres modifications car il n 'y a pas de droit d'auteur )
Si vous modifiez la suggestion , merci de communiquer l 'information pour que chacun sache ce qui est demandé aux parlementaires ..
Plus il y aura d 'interventions de notre part et éventuellement de parlementaire qui posent une question sur DZA plus on aura du poids et des chances ..
Pour le moment, peu de parlementaires connaissent ou ont compris ( certains sceptiques diront, "ont a essayé ou voulu comprendre" ) ce problème DZA.
DZA Proposition pour une question écrite
Lettre de M. RONDEAU Jean Pierre, envoyée : jeudi 25 novembre 2004.
Objet : DZA
A Monsieur Christian KERT
Monsieur le Député, Monsieur le Président du Groupe d'études sur les Rapatriés,
Je vous remercie de l'attention que vous avez portée à mon courrier à Madame BAYLE, et à mon action contre le DZA depuis janvier 2004; plus particulièrement, pour la Question que vous avez posée à Monsieur le Ministre de l'Intérieur.
Nous ne pouvons qu'approuver l'exposé de ce qui motive notre demande. Vous avez, en effet, écrit que cela "constitue une sorte d'«oubli historique» de leur identité et contribue à brouiller la perception de leur nationalité, en France comme à l'étranger. Cette situation apparaît en contradiction avec la politique volontariste de mémoire envers les rapatriés que le gouvernement a récemment initiée".
Néanmoins, nous souhaitons attirer votre attention sur les points suivants:
- D'après mes nombreuses conversations avec les plus Hauts fonctionnaires, certains de vos collègues députés et sénateurs, et Monsieur Marc DUBOURDIEU, Président de la Mission interministérielle aux Rapatriés, il semble bien, qu'il s'agisse là effectivement d'une Norme Internationale que la France n'a pas contestée lors de sa mise en place. De plus, aucun des Gouvernements qui se sont depuis succédés n'a informé les Français d'Algérie, ni les Elus, même quand ceux-ci sont autant désignés par leurs fonctions et attentifs à nos problèmes que vous. La note que vous citez a été classée « confidentielle".
- La solution du "France (DZA)", à laquelle vous semblez vous rallier, n'est pas plus acceptable. Elle ne diminue en rien ce que vous appelez "oubli historique" et que nous appelons "Révisionnisme" vis à vis de notre Histoire et plus généralement de la grande Histoire de la France. Selon vos propres mots: "elle ne reconnaît pas aux rapatriés le caractère spécifique de leur naissance dans des départements français". En fait, elle est discriminatoire.
- Cette mention est pour le moins ubuesque et burlesque. La France apparaît, dans des papiers d'identité et instructions circulant dans le Monde entier, comme ayant été, avant 1962, une province de DJEZAIR, c'est à dire d'un État algérien qui n'avait jamais existé, encore moins sous ce nom arabe! Cela prouve que le ridicule ne tue plus ... même l'État français et ses Représentants.
- Vous n'attirez pas l'attention de Monsieur le Ministre de l'Intérieur et par la même du Gouvernement sur le fait que la même mention figurera bientôt sur nos cartes d'identité. Celles qui vont être délivrées à l'occasion de la mise en place du projet INES, carte d'identité "universelle" sur laquelle j'ai pourtant attiré votre attention.
Il va sans dire que nous ressentons comme vous que "cette situation apparaît en contradiction avec la politique volontariste de mémoire envers les rapatriés que le gouvernement a récemment initié ". Vous et nous pensons bien entendu à la future Loi "ultime" qui est vidée de son sens, au moins sur ce point, avant même d'avoir été définitivement votée.
Je me tiens à votre disposition pour un prochain rendez-vous ou de plus amples renseignements, si vous le souhaitez.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Député, à l'assurance de mes sentiments distingués.
Jean-Pierre RONDEAU
MODELE DE LETTRE A VOTRE ELU
M. attire l'attention de Monsieur le Ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur le problème du renouvellement des passeports pour les françaises et les français nés en Algérie et de nationalité française avant la proclamation de l'Indépendance en 1962.
En effet, alors que jusqu’en 2004, à la rubrique lieu de naissance, le nom de la ville était suivi de la mention ALGERIE, il est désormais suivi du sigle DZA qui semble correspondre à la codification internationale de l'Algérie actuelle.
Or, une circulaire de votre ministère du 19 octobre 2001 relative à «la mise en œuvre de l’application DELPHINE pour la délivrance informatisée des passeports», demandait aux préfets de «distinguer entre les personnes nées en Algérie à l’époque où elle était régie par l’administration française des personnes nées après l’indépendance» et, pour les premières, de faire suivre le nom de la commune de naissance - en rétablissant, si besoin est, le nom qui était le sien avant juillet 1962 - par les termes FRANCE (DZA).
La mention qui est faite aujourd’hui du seul terme DZA après le nom de leur ville de naissance sur le passeport des rapatriés, constitue une sorte d'«oubli historique» de leur identité et contribue à brouiller la perception de leur nationalité, en France comme à l'étranger, puisque cela fait apparaître l’Algérie comme n'ayant jamais été française, à aucun moment de l'Histoire.
Cette situation apparaît en contradiction avec la politique volontariste de mémoire envers les rapatriés que le gouvernement a initié, notamment à travers le projet de loi adopté en première lecture le 11 juin 2004 à l'Assemblée Nationale qui, en son article 1er, stipule que "la Nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l’œuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d'Algérie…"
La persistance de cet état de fait, difficilement compréhensible, serait inacceptable pour les français rapatriés d'Algérie qui ont subi les drames que l'on connaît et à l'égard desquels la France a contracté une dette d’honneur.
M. le D. demande donc au ministre de l’Intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales de lui indiquer s’il existe bien des contraintes internationales en matière d’informatisation des passeports qui expliquent l’apposition du terme DZA aux lieu et place du terme Algérie et, dans cette hypothèse, de rappeler expressément aux préfets qu’ils doivent mettre en œuvre les instructions contenues dans la circulaire du 19 octobre 2001, qui, en opérant une distinction entre les personnes nées en Algérie avant et après l’Indépendance, reconnaissent aux rapatriés le caractère spécifique de leur naissance dans des départements français.
S’il n’existe aucune contrainte de cet ordre, il lui demande de bien vouloir faire retirer le sigle DZA des passeports des rapatriés et rétablir purement et simplement la formulation antérieure, soit le nom de la commune tel qu’il existait avant 1962 suivi du terme ALGERIE, ou mieux encore, comme pour les autres citoyens français, suivi également de la référence du département français de la ville de naissance de l’intéressé, tel qu’il existait avant 1962.
G/M Bonnier
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" Il vaut mieux être assis que debout " dit le sage,
" Il est préférable d'être couché qu'assis,
Mieux encore être mort " sans attendre un sursis
Car la vie, après tout, n'est que très court passage.
A quoi bon commencer par un apprentissage ?
L'Avenir est à Dieu, rien n'est plus imprécis.
Si ton pain n'est pas frais, sois heureux du rassis,
Etre privé de tout se supporte à l'usage.
Qu'ont donc fait les Roumis avec tout leur progrès ?
Les douros qu'ils gagnent, qu'en font-ils donc après ?
Travailler pour d'autres, toujours comme une bête
A quoi bon ? Dieu sait tout car il est le plus grand
Allah est bien Allah, Mohamed son Prophète
Vouloir faire mieux qu'eux n'est que péché flagrant.
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L'ennemi intime jour de deuil de notre communauté
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Chers compatriotes,
Nous serons tous enterrés et l'on continuera à nous bafouer.
je vous adresse ci-dessous un courrier adressé à madame Marie-Laure AUGRY, médiatrice de FR3 qui passait, à nouveau, le soir du 1er novembre "l'ennemi intime". Emission au cours de laquelle des acteurs de la guerre d'Algérie vont s'exprimer!!! sic.
Je pense ne pas être seul à m'être manifester, mais si vous le souhaitez vous pouvez passer ce courrier sur vos sites ou journaux.
Amitiés à vous tous.
A l'attention de madame Marie-Laure AUGRY, médiatrice de l'information
objet : "l'ennemi intime"
Madame,
Le déclenchement de l'insurrection algérienne va, à nouveau, faire la une de tous vos journaux télévisés ; cela a du reste déjà commencé et, pour ne pas changer, vous les médias qui êtes censés rapporter des faits, des réalités : en un mot dire la vérité, vous persistez à truquer l'histoire ou tout au moins à occulter la vérité du début de l'insurrection jusqu'à l'exode de tout un peuple en juillet 1962 ; il est vrai que certaines vérités risquent de peser lourd sur les relations franco-algériennes.
Depuis 1962, date à laquelle, notre peuple - Français - a été contraint d'abandonner sa terre natale ; nous avons été bafoué, nous continuons à être bafoués ; depuis 1962 vous masquez des faits qui, aujourd'hui, devraient condamner les dirigeants algériens pour les massacres qu'ils ont perpétré.
Notre Président, Jacques Chirac, a condamné en son temps et à juste raison certaines exactions des Serbes à la découverte de charniers. Pourquoi n'en fait-il pas autant avec le Président Boutlefika qui persiste à nier les exactions commises au cours de la guerre d'Algérie, après le cessez-le-feu et après l'indépendance, ce malgré les accords d'Evian qui garantissaient la sauvegarde de tous les citoyens français dont les Harkis.
Un demi-siècle après le déclenchement de la rébellion, vous persistez à raconter des contre-vérités, à commencer par la première victime.
En effet la première victime du terrorisme algérien n'est pas Guy Monnerot. Ce dernier, paix à son âme, a été abattu le 1er novembre à 7 heures du matin.
Les deux premières victimes furent :
A Oran, le 31 octobre 1954 à 0 h.2 monsieur Georges-Samuel AZOULAY, 28 ans, propriétaire du taxi-automobile Peugeot 403 noir n° 47, qui fût assasiné de 3 balles de revolver dans la nuque.
En même temps que se perpétrait cet attentat à Oran, se déroulait un autre drame à Proximité de Cassaigne - village proche de Mostaganem. 2 jeunes gens, Jean-François Mendez et Laurent François tous deux âgés de 22 ans, rentraient d'un bal de Mostaganem lorsqu'ils furent arrêtés par le gérant de la ferme Monsonégo qui les avisa qu'un groupe de " bandits " attaquait la ferme.
Aussitôt les deux jeunes gens se rendirent à la gendarmerie la plus proche afin de donner l'alerte ; c'est devant la porte de la gendarmerie que Laurent François trouva la mort. Il était 1 heure du matin, il avait 22 ans.
Ce fait est confirmé sur un article paru tout récemment EN ALGERIE par Mustapha Mohammedi. Du reste la ville de Cassaigne a emprunté le nom de l'assassin de Laurent François : Benabdelmalek Ramdane.
Voici donc la vérité sur la ou les premières victimes lors de l'insurrection. Saurez-vous rétablir cette vérité, ne serait-ce qu'en hommage pour ces jeunes victimes ?
Vous allez donc, comme c'est prévu sur toutes vos chaînes, réévoquer la guerre d'Algérie. Et, de nouveau, vous allez nous " rebassiner " (excusez le mot peut-être un peu fort) sur la torture.
Soit, il faut en parler mais en même temps il faut parler des massacres commis par les valeureux combattants du F.L.N..
Ce n'est que lorsque vous aurez évoquer ces massacres que si l'on ne l'excuse pas, on pourra comprendre pourquoi il y a eu, en Algérie, des interrogatoires poussés.
Quelques exemples :
Lors du massacre d'El-Halia, des dizaines d'enfants de moins de 12 ans, ont été massacrés de façon indescriptible.
Lors de l'embuscade de Palestro au cours de laquelle des jeunes appelés trouvèrent la mort ; les corps furent dénudés, mutilés et exposés sur des rochers.
A Mers el Kébir une fillette fut tuée, fracassée contre un mur.
Au cours de toutes les tueries commises par le F.L.N., les terroristes (car il n'y a pas d'autre qualificatif) ne se contentèrent pas de tuer des victimes innocentes. Ils s'acharnaient ensuite sur leurs corps :
Des femmes enceintes furent éventrées, le bébé posé à côté et remplacé par des cailloux, des vieilles femmes furent violées, émasculées et égorgées ; les hommes étaient émasculés, leur sexe coupé et mis dans la bouche, etc..
Souhaitez-vous des photos ? Souhaitez-vous les dates et lieux de ces boucheries ?
Connaissez-vous un seul peuple au monde capable de telles actes de barbarie ?
Je tairai les actes de terroristes que l'une de vos chaînes a qualifié " d'Héroïne de la bataille d'Alger " et dont le courage a été de poser des bombes et de tuer des innocents.
Songez-vous à relater les carnages du 5 juillet à Oran au cours desquels des milliers d'Oranais (hommes, femmes, enfants) furent massacrés, vidés de leur sang, pendus à des crochets de boucherie au village nègre. Mon oncle, Gilbert Guillem, fut enlevé le 3 juillet 1962 à Oran ; il laissa 1 veuve et 4 orphelins.
Quant aux dizaines de milliers de Harkis massacrés dans des conditions horribles, qui en parle ? comment accepter que monsieur Boutlefika indique même ignorer l'existence des Harkis.
Voici, madame, monsieur, très brièvement relaté mon état d'âme quant à la présentation des faits relatifs à la guerre d'Algérie.
Vous êtes notre seul espoir pour réhabiliter notre mémoire car nous faisons partie de la dernière génération des exilés d'Algérie.
J'ose espérer que mes propos n'auront pas été brutaux, en tous cas si c'est le cas, ce n'est point ce que je recherche.
J'essaie tout simplement de vous faire part de mon désarroi, comme celui de tous mes compatriotes, sur ces évènements et sur les campagnes d'intoxication que l'on persiste à faire à notre communauté qui, je ne crois pas utile de vous le rappeler, a toujours, envers et contre tous, défendu le drapeau tricolore.
Soyez assurés, Madame, de mes respectueuses salutations.
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Le dossier des disparus
PIEDS-NOIRS par Guillaume Desanges Valeurs Actuelles 29 octobre 2004
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Près de deux mille Français d'Algérie, sur une communauté d'un million, ont été enlevés entre le cessez-le-feu de mars et l'indépendance de juillet 1962. Un crime que les familles veulent faire juger par la justice française ou européenne.
L'anxiété au pas de la porte, l'étonnement de l'accueil reçu, le soulagement de pouvoir se recueillir sur une tombe, c'est la "nostalgérie". Les médias ont largement fait écho des récentes visites de Pieds-Noirs en Algérie. Trois mille d'entre eux ont traversé la Méditerranée depuis le début de l'année. Un phénomène exceptionnel? Pas vraiment.Depuis longtemps, en fait, des Français d'Algérie reviennent sur la terre qui les a vu naître, même si cela reste interdit aux anciens harkis.
Les problèmes liés à l'indépendance de l'Algérie demeurent pourtant brûlants. À l'occasion du 31ème congrès du Cercle algérianiste,les 23 et 24 octobre, de nombreuses associations Pieds-Noirs et harka se sont réunies à Perpignan autour du thème "Disparus en Algérie 1954-1963: le temps de la vérité et de la justice est-il enfin venu?" Car de nombreuses familles ne savent toujours pas ce que sont devenus leurs proches. Entre le cessez-le-feu de mars et l'indépendance de juillet, plus de 3 000 piedsnoirs ont été enlevés en 1962; 1300 ont été libérés mais 1700 ont disparu, dont 800 sont considérés avec une quasi-certitude comme morts. Pour les autres, on ne sait rien. Dans certains foyers on continue de servir, dans l'attente de son retour, le couvert d'un parent absent. Comme dans toute affaire semblable, sans procès ni réparation, il est bien difficile de faire son deuil. Et cela fait quarante ans que les Pieds-Noirs attendent la reconnaissance officielle de ce drame. Pendant toute la durée des "événements", de 1954 à 1962, 25 000 Européens sont morts ou ont disparu. Sans oublier les 100 000 musulmans fidèles à la France, massacrés pour la plupart après l'indépendance.
Le 30 août 2001, des Harkis déposent une plainte contre X pour crime contre l'humanité. Un an plus tard, une quarantaine de familles Pieds-Noirs suivent l'exemple de leurs compagnons d'infortune.
Après avoir été jugées non recevables en première instance et en appel, ces plaintes arrivent devant les juges de cassation. " Tout se passe à l'époque sur un territoire encore français, au vu et au su des forces de l'ordre ", constate Me Emmanuel Altit, l'avocat des familles de victimes. Pour lui, " il y a eu entreprise d'épuration ethnique ". La partie civile est optimiste. Les plaintes seront rejetées mais aboutiront d'ici cinq ans devant la Cour européenne des droits de l'homme. "Depuis le Rwanda et l'ex-Yougoslavie, nous assistons à un développement du droit international qui nous est très favorable. "
Le responsable? Le FLN bien sûr. Mais,pour les Pieds-Noirs, l'État gaulliste est également coupable. " Il a organisé et non pas seulement laissé faire, constate Bernard Coll, de l'association jeune Pied-Noir. Sans la complicité de Paris, rien n'aurait été possible à un FLN vaincu militairement. "
Le 11 juin, les députés ont adopté un projet de loi qui reconnaît " le rôle positif de la présence française outre-mer " et " associe les populations civiles (. ..) à l'hommage aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord ". A la grande déception des associations de rapatriés, la reconnaissance de la responsabilité de l'État a été écartée sous la pression du gouvernement. La gauche, pas mécontente de pouvoir courtiser la communauté pied-noire, s'est empressée de demander la création d'une commission d'enquête sur les responsabilités dans les massacres de 1962. Ironie du sort, la droite s'apprête donc à perdre le bénéfice du long travail de mémoire engagé depuis le début du septennat de Jacques Chirac.
Mais pourquoi l'État freine-t-il des quatre fers? En coulisse est évoquée la personne de Pierre Messmer, seul artisan de cette période encore en vie : certains Pieds-Noirs ont en effet déjà porté plainte contre le ministre des Armées de l'époque. Même si cette initiative ne fait pas l'unanimité parmi eux.
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COMMUNIQUE De M. Fred ARTZ
Gérant Bénévole
DU JOURNAL PIEDS-NOIRS MAGAZINE
A nos lecteurs et à nos amis
INVITATION A POURSUIVRE AVEC NOUS LE CHEMIN "PIEDS NOIRS D'HIER et D'AUJOURD'HUI" c'est entre nos mains
Créé, voici bientôt 15 ans, il a succombé après une rude bataille, malgré l'aide de ses lecteurs, aux vicissitudes propres à toute vie d'une entreprise mais aussi aux difficultés de faire entendre notre Histoire particulière qui dérange.
Après deux ans d'interruption, il a reparu : A VOUS DE LE FAIRE DURER.
Par la volonté d'un groupe d'amis Pieds-Noirs, depuis toujours engagés dans la défense de notre communauté, nous ferons connaître NOTRE HISTOIRE dans toute sa vérité et défendrons nos droits de citoyens de ce pays. Notre indépendance politique, ethnique ou religieuse en est la garantie.
Privés de radio et interdits de télévision, nous afficherons nos messages et nous attendons de nos abonnés qu'ils les fassent entendre partout où ils seront. Nous ne devons compter que sur nous-mêmes. Trop de personnalités en activité ont intérêt à escamoter les forfaitures qui ont été commises.
Relancé par une nouvelle équipe, notre magazine, votre média reste ouvert à tous ceux qui souhaitent y apporter leur contribution en détenant des parts sociales de sa SARL "Les Editions du Grand Sud", ou en occupant une place de rédacteur, d'auteur ou de témoin dans notre combat.
Ressorti sous ce titre et dans la version qui étaient connus, il évoluera, autant que nécessaire, pour répondre à l'attente de notre communauté dont nos frères Harkis sont partie intégrante.
Une place est prévue à l'Histoire et une autre à L'Actualité qui tiendra lieu de Droit de Réponse ou d'avis. Dès le numéro de décembre, il a pu faire connaître d'une même voix ce que chacun s'emploie à crier dans son coin et à sa manière : Le Cri (site Internet) qui est un bel exemple de démarche commune pourrait alors être le relais Web de cette entreprise.
Beaucoup parmi vous souhaitent nous aider :
Il conviendrait qu'un maximum d'associations ou d'amicales souscrive à cette entreprise de notre communauté toute entière. Elles pourraient trouver là, mois après mois, une communication avec leurs adhérents et réunir les énergies qui concourent à leur action ou à leur activité.
Faites-nous confiance. Abonnez-vous, REABONNNEZ - VOUS, FAITES ABONNER VOS AMIS.
Plus nous serons nombreux et plus nous serons entendus.
NOUS DEVONS REUSSIR pour donner une image respectable et forte de notre communauté à nos détracteurs, au pouvoir politique, et demain à nos enfants et petits-enfants.
La rédaction
Fred ARTZ.
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Au chien pourvu d'argent, on dit " Monsieur le Chien ".
Lorsqu'un fellah riche te dépasse à dos d'âne
Mets ta main sur, ton coeur et dis " Qu'Allah me damne
S'il est plus beau cheval, Monseigneur, que le tien ".
Prends tout ce que tu peux sans jamais laisser rien,
Mieux en main un moineau que dix sur une liane,
Pour l'homme ruiné - comme, à la courtisane,
Il reste les Souhaits pour Capital et Bien.
Tous ceux qui sont riches sont aimés, lorsque même
Ils seraient chiens et fils de chiens tel les Roumis.
Si c'est ton intêret, déclare : " Je vous aime ".
Et proclame partout qu'ils sont tes bons amis,
Mais à l'occasion traite les comme proie,
Allah sait ce qu'il fait s'il les met sur ta voie.
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LES ECHOS DIVERS
Par les VIGIES DU NET
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1) Une jeune femme lapidée à Marseille
Par : Grand Marseille 20 Minutes – mercredi 10 novembre 2004
Une nouvelle affaire Sohane étouffée par les "grands médias"
Nous avions eu écho de cette affaire dont nous avons vainement attendu que la presse nationale rende compte. Seul, à notre connaissance, le journal "20 minutes" en a parlé. Cette information a d'ailleurs été reprise dans la presse canadienne anglophone dont fait état Michèle Vianès.
Quelles sont les raisons de ce tonitruant silence ?
Toute la vérité doit être révélée, d'autant qu'il est possible que cette exécution par lapidation ait été perpétrée en présence de témoins, comme ce fut le cas de la jeune Sohane brulée vive à Vitry
SB
Arrestation du meurtrier présumé d’une jeune femme lapidée
Le meurtrier présumé d’une jeune Tunisienne de 23 ans, dont le corps lapidé avait été découvert le 20 octobre, a été placé en garde à vue. Le suspect, 18 ans, interpellé dimanche à son domicile, est une ancienne relation de la victime. Il sera présenté au juge d’instruction aujourd’hui. Le corps de Ghofrane Haddaoui avait été retrouvé sur un terrain vague près d’un centre commercial, dans les quartiers nord de Marseille.
NDLR: L'intifada à Marseille ? J.P.B.
(envoyé par Pierre Barisain)
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2) La France accepte La Marseillaise en arabe
http://www.lanouvellerepublique.com/ le 22-11-2004
Par A. Abdelghafour
Une exception.
Le président Jacques Chirac vient d’accepter officiellement l’interprétation, l’enregistrement et la diffusion d’une nouvelle version de La Marseillaise… en arabe.
Comme pour faire oublier ce qui s’était passé au Stade de France lors du match «politisé» entre la France et l’Algérie, le 6 octobre 2001, lorsque La Marseillaise avait été sifflée et le stade de Saint-Denis envahi par les «supporters» des Verts.
Cette initiative a été prise récemment par trois chanteuses d’origine algérienne Hayet, Amira et Malya, la fille du chanteur chaâbi H’ssissen, qui ont décidé de chanter en arabe l’hymne national français non sans l’arrangement judicieux de Karim Albert Kook qui a couplé les premières notes de Qassamen à La Marseillaise.
Cette nouvelle version (qui est loin d’être une parodie) connaîtra, à coup sûr, nombre de commentaires à sa sortie.
En effet, tout le monde garde en mémoire, ici et là, l’incident de Saint-Denis qui avait provoqué, rappelons-le, une onde de choc des deux côtés de la Méditerranée.
On nous a confié sous le sceau du secret que cette «création originale» a été expressément autorisée par la plus haute autorité de l’Etat français, en l’occurrence le président Jacques Chirac en personne.
Du côté français, on nous avoue que c’est là une preuve supplémentaire qu’à travers La Marseillaise, la révolution française reste avant tout un symbole universel.
Il y a lieu de préciser qu’aujourd’hui, liberté, égalité et fraternité sont autant de valeurs qui restent à conquérir sans cesse partout dans le monde.
Comme chacun sait, l’hymne français qui appelle à lutter contre la tyrannie évoque un «sang impur» qui, par définition, n’existe pas.
Ces paroles, considérées, a priori, comme désuètes, ont subi, à cette occasion, un léger «lifting» : «un adoucissement qui a été rendu possible grâce à la richesse de la langue arabe», apprend-on par ailleurs.
Enfin, pour les «puristes» ou disons plus simplement les conservateurs, l’hymne national est immuable et devrait pouvoir ainsi transcender le temps.
Cela dit, si La Marseillaise relate aussi l’histoire d’un peuple qui a su gagner sa liberté, l’hymne national algérien Qassamen continue à nous rappeler que le fondement de la révolution algérienne reste un défi lancé… à la France coloniale.
NDLR: Et Qassamen tout droit à la France Algérienne grâce à un léger «lifting» pour transcender les 42 ans de travail de décervélation de nos gouvernants. J.P.B.
(envoyé par Bertrand)
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3) L’arme de la citoyenneté
( Liberté-algérie)
Par Ghania Khelifi
L’Algérie, plus que tout autre nation, a souffert de la vision ethnocentriste occidentale et a dû payer le prix fort pour qu’enfin soit reconnue sa résistance face à un ennemi tentaculaire.
La démarche préventive des Africains en matière de terrorisme est peut-être un peu tardive, mais elle a tout de même le mérite de définir, sans équivoque, ce fléau. Le continent, en affirmant que rien ne saurait justifier l’acte terroriste, ni raison politique, idéologique, ethnique, raciale ou philosophique, a mis un terme au débat douteux qui faisait un raccourci entre sous-développement et violence terroriste. Il est vrai que la misère et surtout l’injustice, malheureusement dominantes en Afrique, favorisent les réseaux terroristes, mais elles ne sont pas la condition sine qua non de leur existence. Il est établi, à présent, que le terrorisme international est financé et dirigé par des individus appartenant à l’élite de leurs pays respectifs.
NDLR: Monnerot, Laurent, Hadj Saddok, Ali Chekkal, Marie Pusceddu, ( la liste est longue) ont eux aussi payé le prix fort, et qui rappelle leurs souffrances ?
(envoyé par Pierre Barisain)
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4) Le Dilem du jour dans Liberté
http://www.liberte-algerie.com/dilem.php?id=664
(envoyé par Bertrand)
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J'ai reçu le message, ci-dessous, de la famille DELIA :
En me "promenant" sur les sites pouvant me rappeler le pays de mon enfance, j'ai parcouru le vôtre et y ai vu les listes des victimes d'attentats.
Notre famille n'a pas été épargnée et je vous joins l'article de presse concernant l'assassinat à Blida, de ma jeune tante et de sa fillette (son mari et son fils y ont miraculeusement réchappé).
Une date est écrite sous "seul un bébé", 3-12-60, est-ce que quelqu'un pourrait me confirmer cette date ?
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Envoi de M. Nicolas Chaloin
Le 20 avril 1958 a eu lieu un attentat à Saint Cloud au cour contre 3 sites dont l'epicerie de Saint cloud tenue par Mme Marquez et au cours duquel son mari a etait tué en attrappant une grenade afin d'épargner sa famille car il y avait des bouteilles de gaz dans l'épicerie.
Deux autres crimes ont eu lieux le meme jour et ont fait 2 morts et 1 blessé.
Qui peut nous apporter des précisions sur ces attentats ?
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MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté,
n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini
Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une nouvelle rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la seybouse.
Après avoir pris connaissance des messages ci-dessous, cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura
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Pour des recherches par nom, Marc Mora a ouvert un site de recherche de personnes ?
Vous pouvez le voir à : http://pieds-noirs.info/recherche
Vous pouvez effectuer votre recherche à partir du module ci-dessous.
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De M. Alain Wespiser
J'avais des cousins Wespisser qui vivaient à Blida à la fin des années 50. Personne ne sait ce qu'ils sont devenus.
j'ai déjà tenté quelques pistes, Amicale Nationale des Enfants de l'Algérois, le CEFANOM, Généalogie Algérie Maroc Tunisie, toutes pistes qui se sont révélées vaines .
Je recherche de nouvelles pistes. Merci d'avance.
Alain Wespiser
Adresse : alain.wespiser@wanadoo.fr
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De M. Pierre Jarrige
Chère lectrice, cher Lecteur,
Afin de poursuivre la publication d'ouvrages sur l'histoire de l'aviation en Algérie jusqu'en 1962, je recherche des témoignages, des documents et des photographies sur le sujet (aviation militaire, aviation commerciale, aviation légère, etc...).
Les documents originaux seront retournés très rapidement en courrier recommandé.
Merci de votre collaboration. --- Pierre Jarrige
Adresse : pierre.jarrige@wanadoo.fr
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De M. Abdelkrim Beldi.
Bonjour,
Je suis algérien habitant Bône, suis tombé sur votre site par hasard et je vous félicite pour sa qualité. Cependant une idée m'est venue, auriez-vous la gentillesse de savoir s'il y'a encore en vie des anciens de la CAPER (caisse d'accession à la propriété et l'exploitation rurale) parce que mon père y a travaillé comme moniteur?
Merci d'avance.
Abdelkrim Beldi
Adresse : abdelkrimbeldi@voila.fr
NDLR : Moi aussi je suis interessé par l'histoire de cette CAPER et aimerai savoir : son origine, son mode de fonctionnement, etc. Je vous remercie d'avance pour toutes les infos qui pourraient être recueillies.
Jean Pierre Bartolini
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De M. Jean Pierre Ferrer
Bonjour,
Une église catholique a été complètement saccagée dans la région parisienne entre le 11 et le 13 Novembre 2004, dans un quartier baptisé sensible dans la terminologie du pouvoir laxiste.
Un JT d'une chaine d'état a révélé ce vandalisme pendant 15 à 20 secondes.Et depuis silence complet sur les ondes.
Je ne retrouve sur le Net aucune trace de cette info.
Je n'ai pas encore visité les sites des donneurs de leçons des défenseurs des Droits de l'homme et autres organisation d'opprimés.
Qui en a entendu parler? Avez vous conservé la date exacte? Avez vous réagi?
Qui peut nous apporter des précisions ?
Merci d'avance. J.P. Ferrer
Adresse : jeanp.ferrer@wanadoo.fr
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De M. Eric Dupré
Bonjour,
Une de mes cousines Laure Magda Hugoud-Birgentzlen (née à Oued-Fodda) épouse Quin (né à Alger) s'est souvenu d'une soeur de son grand-père Eugène Birgentzlen qui s'était mariée avec un CASENAVE; installés du côté de Bône, ils ont eu 3 enfants, Georges, Marie et Rémi avec lesquels la famille a toujours été en relation malgré l'éloignement (Philippeville-Bône); la guerre d'Algérie a mis fin à ses relations et elle croit même se souvenir que cette famille Casenave-Birgentzlen a été exterminée. Comment puis-je faire pour avancer dans cette affaire ? Je n'en ai aucune idée.. Pourriez-vous m'aider ?
Bien cordialement et toutes mes félicitations pour votre site,
Eric Dupré
Adresse : anericdupre@free.fr
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De M. Jean Claude Chestin
Bonjour,
je lance un avis de recherche sur la famille de laurent formosa jeune copain pn du service militaire assassiné à maison carrée le 15 avril 62.
Merci de l'aide que vous pourriez m'apporter.
Amitiés. Jean Claude Hestin, Haute Savoie
Adresse : Jchestin@aol.com
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DIVERS LIENS VERS LES SITES
Bonjour amis d'ici et d'ailleurs
Le collectif http://www.piednoir.net/guelma
est sur la toile, il présente au mois de novembre : Paillettes et strass, humour, histoire des médecins à Guelma en 1837, un album de photos, des souvenirs, malte et son commerce maritime, un étude d'un étudiante américaine sur l'origine P N, Guelma en 2004
et vous souhaite un bonne lecture
Arlette Setboun
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Voici le lien vers le nouveau site Internet du GAMT (en fonction depuis avril 2004) : www.genealogie-gamt.org
Pour tout courrier : info@genealogie-gamt.org
Cordialement
D. Carrasco, gestionnaire du site GENEALOGIE ALGERIE MAROC TUNISIE
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Radio Pied-Noire Internationale diffuse toutes les musiques des Artistes P.N. en boucle et l'émission "LE PAYS OÙ JE SUIS NÉ"
http://www.radiorpni.com
Pour tout courrier : jpernst@wanadoo.fr
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Le Cercle Algérianiste de Montpellier a crée un site Internet dont voici l'adresse:
http://algerianistesmtp.free.fr
Pour tout courrier : almontp@free.fr
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De M. Jean Pierre Bartolini
RECHERCHE DE DOCUMENTS:
De même, je serais preneur des N° "de la Dépêche de l'Est", de la "Seybouse"
ou de tout autre publication Bônoise ou pas, comme : "Le Réveil Bonois"; " Le Ralliement";
"L'Indépendant de Constantine" ; "L'Oasis" ; "L'Akhbar" ; "Le Morbacher" ; "Le Courrier de l'Algérie";
"Le Commerce Algérien, de Sétif" ; "Le Sémaphore" ; "La Gazette des Abonnés" ; "L'est Algérien";
"Le Mahouna" ; "Le Progrés de l'Algérie" ; "Le Zeramna" ; "L'Electeur Libre" ; "Le Potache" ;
"La Démocratie Algérienne" ; "La Dépêche de Constantine" ; "Démocratie" ; "Dépêche de l'Est" ;
"Le Courrier de Bône" ; "La Liberté" ; "Le Petit Bônois" ; "Le Bônois" ; "L'Impartial" ; " Echo de Bône" ;
"La Gazette Algérienne" ; "L'Avenir de l'Est" ; "Echo d'Hippone" ; "La Petite Revue Agricole" ;
"Le Chêne Liège" ; "Les Clochettes Bônoises" ; ETC...
"Le Calvaire des Colons de 1848" de Maxime Rasteil.
Ces recherches sont faites pour sauvegarder numériquement, et faire connaître notre passé. Ce site en fait foi.
Il va de soi, que ces journaux devront être mis en lieu sur, accessibles facilement à tous (toutes communautés confondues d'hier et d'aujourd'hui).
Seules la connaissance et la diffusion permettront la sauvegarde de notre mémoire, de rétablir des vérités
et de montrer au Monde que nos communautés vivaient trés bien ensemble.
Je remercie d'avance tous les chercheurs.
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MISE A JOUR DES RUBRIQUES
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Parle, Parle... Moi je Roule
Envoyé par Michèle Raphanel
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Vive le beaujolais nouveau !
Attention l'abus d'alcool, nuit à la santé et au portefeuille.
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