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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
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EDITO
LE TEMPS S'ECOULE...
Tic, tac, tic, tac, décembre est arrivé. Décembre, mois traditionnellement consacré aux festivités, aux cadeaux et à la générosité. C'est aussi le temps de l'Avent qui a commencé le 28 novembre et qui annonce les fêtes, réjouissances, commémoration, etc.
Commençons par le 5 décembre, journée nationale d'hommage aux Morts pour la France pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie, bien que cette date, avec raison, ne fasse pas l'unanimité parmi tous nos compatriotes, ne la boudons pas.
Le 6, voilà Saint-Nicolas et sa belle barbe blanche, son manteau rouge et sa crosse d'évêque … Saint-Nicolas, fête traditionnelle de l'Est importée chez nous par les Lorrains et Alsaciens se fête aussi ailleurs en France et plusieurs pays européens. Pendant la nuit du 5 au 6 décembre, la tradition veut que Nicolas apporte, sans se faire voir, cadeaux et friandises aux petits enfants sages. Le 5 au soir, parents et enfants placent devant la cheminée quelques sucres ou carottes pour l'âne de Saint-Nicolas et un petit verre d'eau de vie de mirabelle, de poire ou de prune, pour lui.
Le 10 décembre, la Journée Internationale des Droits de l'Homme célèbre l'anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies le 10 décembre 1948 et normalement dans les écoles, collèges et lycées, c'est une journée de sensibilisation et de mobilisation des élèves et l'occasion de rappeler les principes fondamentaux des Droits de l'Homme. Mais en France c'est devenu les droits pour certains hommes…..
Puis le 21, on arrivera tranquillement en hiver, bien que cela a déjà commencé dans certaines régions. Nous, nous dirigeons tranquillement vers les vacances de Noël.
Les 24 et 25, Noël est une fête de la Nativité de Jésus, qui fait penser fête familiale avec repas familiaux, neige, cadeaux, … ! Cadeaux qui n'avaient rien à voir avec ceux d'aujourd'hui. Une orange, un chocolat, un gâteau ou un pain d'épice suffisaient souvent à notre bonheur d'enfant.
Avec toutes les préparations, pensez que c'est aussi un moment de partage et de solidarité car pour certains, les journées s'écoulent dans l'inquiétude ou dans le vide de la solitude et de la précarité.
En France, l'esprit de Noël se perd petit à petit. Ils ont instauré des marchés de noël qui ne valent rien pour l'ambiance où seul le commerce compte avec souvent des produits venant d'ailleurs et chers.
Dans la plupart des villes, en Algérie, il y avait des kermesses où la joie régnait, C'était ces moments de féerie où le sourire illuminait le visage des enfants faisant la joie des parents et grands-parents qui retrouvaient leur âme d'enfant le temps d'un instant. C'était cela la magie et l'esprit de Noël qui faisait même, que les religions se mêlaient et se respectaient dans le partage.
Puis le 31 nous finirons le mois et l'année avec la Saint-Sylvestre, dans la joie si possible.
Il sera temps de faire le bilan d'une année 2021, année rendue difficile avec une " pandémie " bien alimentée par les médias, big-pharma et l'état. Cela va probablement laisser des traces pendant longtemps avec l'arrivée d'Omicron le cousin du variant Ahmacron. Un peu d'humour ne fait pas de mal.
Chacun pourra faire son bilan, en tirer des conséquences, des leçons, des résolutions avant de regarder avec espérance vers l'avenir 2022 et de laisser cette année derrière nous une bonne fois pour toutes, mais sans pardon et repentance.
Je vous souhaite à toutes et à tous un joyeux Noël et de très belles fêtes de fin d'année.
Jean Pierre Bartolini
Diobône,
A tchao.
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Les palmiers de l'Édough
Par M. Pierre Hecquard
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Sous l'ocre du couchant rougeoyaient les collines
De l'Édough. On voyait, à l'heure où les ramiers
Plongent sur l'horizon, où chardons et carlines
Encor brûlent du feu du jour, mille palmiers
S'avancer vers l'Orient. On eût dit des almées
Figées à l'instant d'ultimes arabesques.
Mon cœur vagabondait, en ces nuits parfumées
De musc et de jasmin aux senteurs barbaresques,
Jusques aux cieux lointains qu'on appelle les rêves,
Où s'efface le temps des peurs inopportunes,
Quand les heures ne sont plus ni longues ni brèves…
La brise se jouait des palmes en dentelles,
Laissant filtrer, parfois, de jaunes rais de lune
Qui donnaient, en silence, un concert d'étincelles.
Pierre Hecquard
11 novembre 2021
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Le temps des souvenirs d'autrefois. (Année 2012)
S'il m'arrive toujours en ces temps de la nativité, de deviner régulièrement dans le plus profond de mon être, les sanglots désespérés et le vacarme rageur d'un violent coup de bafoungne (vent d'hiver), qui viennent douloureusement exacerber toute ma nostalgie des soirs de Noël d'antan…
S'il m'arrive toujours à l'heure où naissait notre seigneur Jésus-Christ voilà deux millénaires, de percevoir ensevelis dans le lointain de ma mémoire, les joyeux carillons de minuit de Saint-Cyprien et le grondement sourd de la mer en furie dans les rochers du lion et des brisants, lesquels, viennent amèrement me rappeler une fois de plus, le souvenir d'une sainte nuit, pas tout à fait comme les autres…
Cependant, il m'arrive aussi que les souvenirs du parfum d'une délicate Oreillette et d'un rustique Zouzamiel ( modeste pain d'épices à base de mélasse ) venus de là-bas à tire d'ailes, m'apportent généreusement toute la douceur d'un rayon de soleil de mon pays callois et viennent délicieusement embaumer d'une éclatante couleur corail, mes plus beaux et précieux souvenirs d'autrefois. Alors grincheux d'abord mais soudain très attentif, je scrute avec anxiété mon ciel couvert de gros nuages menaçants et lorsque enfin la lune pleine vient à se montrer pour discrètement m'asperger de sa belle poussière d'argent, je me console en pointant mon nez vers les nues embrumées, pour me dire que même le plus noir des nuages a toujours sa frange d'or.
C'est ainsi et toujours de la même façon, que je me rappelle régulièrement certains beaux souvenirs du bon temps de Noël et des jours heureux d'autrefois.
En ces fêtes de la nativité j'ai alors eu très envie de te raconter, à toi, mon peuple chéri du Bastion de France, un des plus beaux souvenirs de Noël de ma petite enfance calloise. Mais, puisque Noël est aussi le temps des présents, en plus de mon affection, permettez-moi de déposer avec tendresse et gourmandise dans vos petits souliers, la formule d'une secrète et odorante alchimie culinaire concoctée à ma façon, laquelle, devrait sans conteste, ravir tous vos cœurs pour vous entraîner au-delà du temps, sur le doux chemin parfumé de vos rêves d'antan.
Autant qu'il m'en souvienne un de mes plus beaux souvenirs de Noël, je l'ai vécu autrefois là-bas - chez nous à La Calle de France : c'était pendant la guerre 1940 / 1945 et je devais avoir 3 ou 4 ans.
Les temps étaient alors bien difficiles pour le petit peuple du bastion de France, qui subissait avec beaucoup de courage et de dignité les affres des évènements présents : rationnements, privations et pénurie de toutes sortes… C'était rappelons-nous, le temps du café aux pois-chiches grillés et celui du sucre que l'on remplaçait autant que faire se peut, par de la noire et douce mélasse, lesquels, ne brillaient surtout que par leur rareté… Pour le reste des besoins c'était la même chose, à tel point que dans l'immense vide alimentaire et le silence angoissant des placards, même le peuple des souris faméliques en avait le cœur bien gros et les larmes pleins les yeux. Que dire alors ? ! Lorsque les fêtes de Noël arrivaient. Surtout pour nous les petits enfants, qui ne comprenions toujours pas pourquoi, le papa Noël ne passerait peut-être encore pas cette année et qu'une fois de plus nos mignons petits souliers, ne recevraient pour présent que la noirceur d'un modeste morceau de charbon de bois.
Nous étions alors très loin des Noëls d'aujourd'hui, qui respirent sans vergogne le luxe et l'abondance de toute sorte, au milieu du scintillement des lumières, des strass et des clinquants multicolores. Nos jouets à nous, ne connaissaient pas l'électronique ou l'informatique : c'était tout simplement - la boite de carton que l'on tractait au bout d'une ficelle - la bobine vide de son fils de couture, que nous transformions savamment en un petit tank, avec l'aide d'un bouton de culotte, d'un élastique et d'une frêle allumette - la balle faite de vieux chiffons entremêlés… Quant aux sublimes douceurs qui enchantent le palais des enfants, elles n'existaient que dans l'imagination de nos rêves gourmands et dans les quelques rares bonbons que nous lançaient les soldats alliés, lorsque parfois des convois traversaient la cité en direction de la Tunisie.
Étions-nous, à cette époque, moins heureux que les enfants d'aujourd'hui ? En toute objectivité je répondrais à cette question par la négative et je m'en vais de ce pas tenter de vous le démontrer.
Lorsque l'on se remémore la façon dont nous vivions autrefois à La Calle, on se rend compte que notre petit peuple laborieux et débrouillard, a toujours su au cours des ans s'adapter courageusement aux aléas de la vie et des évènements de l'histoire. Je survivrai ! n'est-elle pas la devise inscrite en lettres d'or sur chacun de nos fronts ? C'est dire que même pendant les plus durs moments de la guerre, chacun a courageusement fait face à l'adversité, en recherchant dans l'environnement toutes les subtilités et astuces qui pouvaient assurer le quotidien - en clair lui permettre de survivre.
Car, même si les buffets de l'époque n'étaient pas bien garnis, nos chers et regrettés parents se sont toujours attachés, à ce que nos assiettes soient suffisamment pourvues de mets savoureux, le plus souvent simples et toujours rustiques - peut-être ! mais ô combien réconfortants et copieux.
Alors pour les fêtes de Noël, chacun faisait tout ce qu'il pouvait humainement faire, pour honorer et célébrer dignement la Sainte nativité. Bien-sûr, pour nous les enfants et cela malgré les dures restrictions, je me souviens que n'étions jamais oubliés. Dans chaque foyer callois une timide petite crèche ou un modeste sapin de Noël, venaient toujours joyeusement illuminer la mélancolie de ces temps de la guerre. Les repas étaient servis à la fortune du pot, avec les quelques ingrédients que l'on avait pu difficilement se procurer, au hasard de la distribution d'un rarissime ravitaillement.
Cependant, c'est toujours avec infiniment de bonheur et nostalgie, que je me souviens, avec émotion, de ce Noël de 1942. Pourtant en ces jours de fêtes, le temps s'était fait triste et pluvieux comme le cœur des gens, puisque bien des pères de famille se trouvaient alors sur le front. En ce soir de réveillon, nous avions salué Noël par quelques fils de pâtes sans fromage, mais agrémentées d'anguilles frites bien dodues et savoureuses à souhait, venues, je ne sais comment tout droit du lac Melha proche de notre cité. Au dessert figuraient sur notre table quelques rares et modestes douceurs : de légères Oreillettes chichement sucrées et une petite poignée de Zouzamiels, dont le parfum particulier me poursuit encore au-delà du temps.
Comme tous les soirs, le fidèle marchand de sable de service qui passait par-là, devait répandre dans les yeux de tous les petits enfants une fine et délicieuse pluie d'or, pour illuminer tendrement leurs jolis rêves de la nuit d'un Noël qui s'annonçait. Mais bien avant que ne s'abaissent mes toutes jeunes paupières, je n'ai pas un seul instant omis d'installer confortablement au pied du sapin de Noël, mes beaux petits souliers vernis des jours de dimanche. Ai-je alors remarqué les regards entendus et peut-être consternés, que devaient sûrement s'adresser Louise ma mère et mes grands-parents ?
Consternés, sans aucun doute ! devant l'innocence d'un petit enfant fermement persuadé, qu'un gentil papa Noël passera cette nuit par la cheminée, pour venir lui témoigner de sa grande générosité et de son affection. Mais hélas nos parents savaient très bien, que la guerre et ses cruelles restrictions n'épargnaient même pas la hotte du père Noël.
En ce 25 décembre, alors que le jour n'était pas encore levé, tout rempli d'un fol espoir je sautais vivement de mon petit lit. Suivi de près par ma mère, je me précipitais le cœur battant vers la salle à manger, où dans le clair-obscure du petit matin trônait le sapin de Noël. Dans la pénombre de la pièce je devais alors apercevoir, la silhouette sombre et luisante de mes petites chaussures ; je remarquais rapidement qu'il se détachait du flou de cette image, un bien singulier petit reflet lumineux arborant une teinte rouge, qui scintillait doucement tout près d'une forme bien mal définie, dont je pouvais deviner quelques nuances orangées. C'est à ce moment que ma mère mit fin au suspense en faisant de la lumière, mettant ainsi un terme final à toutes mes interrogations.
Je me propulsais alors vers mes petits souliers qui ô miracle ! n'étaient pas tout à fait pleines de vide. Comment vous dire la joie immense que j'éprouvais devant les présents, que dans sa grande bonté le père Noël m'avait apportés au cours de la nuit. Ma mère pensive souriait de me voir si heureux et le sapin semblait aussi partager ma joie. Je me souviens même, que le chat de la maison est accouru en ronronnant, se frotter tendrement à moi pour goûter à mon bonheur.
Mais enfin me direz-vous ! Quel était donc ce fabuleux cadeau de Noël, pour lequel je devais manifester autant de liesse ? Mon Dieu ! Pourtant je vous l'accorde, ce présent était bien peu de chose, puisque, dans mes petits souliers je ne devais découvrir, qu'une petite et modeste barre de chocolat, toute habillée de papier rouge brillant, accompagnée de deux superbes et odorantes mandarines encore parées de leurs vertes feuilles. Ce n'était assurément rien à côté des cadeaux de Noël de maintenant, mais cet humble présent restera pour toujours gravé dans ma mémoire, comme le souvenir du plus beau matin de Noël que j'ai pu vivre dans mon enfance..
Chers et regrettés parents, en plus du témoignage de notre affection filiale et de la reconnaissance que nous vous devons, soyez ici remerciés pour votre grande bonté et que le Seigneur notre Dieu vous bénisse en ces jours de la Sainte nativité.
Bien plus tard, me remémorant cette époque j'ai un jour demandé à ma mère, comment, elle avait pu se procurer cette modeste barre de chocolat en ces temps de dures restrictions ? J'ai alors appris qu'elle s'était adressée à Mokhtar et Zhidane - dont l'épicerie faisait face à l'hôpital où elle travaillait alors -, pour leur demander quelques friandises de Noël à l'intention de son petit garçon. Mais hélas et à la consternation des deux épiciers, la demande de ma mère ne put être satisfaite, car, comme on peut s'en douter, leurs étals étaient alors désespérément vides.
Mais au même moment où, la mort dans l'âme, ma mère prenait congé des commerçants, l'un d'eux devait alors se raviser pour la rappeler et lui dire d'attendre un instant. Il devait alors gagner l'arrière boutique pour revenir prestement le sourire aux lèvres, avec un petit quelque chose tout habillé de rouge luisant, qu'il remit précieusement à ma mère en lui disant : "Tiens Louise ! c'est pour le petit." Il devait même refuser d'un geste catégorique de la main, la pièce de monnaie que lui tendait ma mère, en lui répétant à plusieurs reprises : "c'est pour le petit !"
C'est aussi en souvenir de cette grande générosité calloise, que l'on retrouvais alors sans aucune distinction de race et de religion, que je me fais un devoir aujourd'hui de l'associer au plus beau Noël de mon enfance.
Mais puisque bientôt Noël sera, au nom du bureau et du Comité Directeur de notre Amicale, je vous souhaite de bonnes et excellentes fêtes, ainsi qu'une année 2013 qui je l'espère de tout cœur, vous comblera de bonheur et de joie même si parfois au hasard des jours, les présents que vous recevrez du ciel vous paraîtront des plus modestes.
Alors peut-être bien que ma naïve petite histoire de Noël, vous rappellera qu'il faut parfois bien peu de chose pour être pleinement heureux.
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Macaronade de la mer sauce Gennaro.
( Bolognaise de seiches et poulpes )
Ingrédients : ( pour 4 à 6 personnes )
600 g de Spaghetti n°1 ou de Linguines.
1 poulpe de 300/400g ou des petits poulpes.
1 belle poignée de petites seiches fraîches.
1 gros oignon. 4 gousses d'ail en chemise.
1 boite concentré tomate de 140g à 28%.
1 boite 4/4 de tomates pelées au jus.
4 filets d'anchois à l'huile.
1 cuillérée à soupe de câpres.
1 feuille de laurier.
1 branche de thym.
2 clous de girofle.
2 branches de persil.
1 verre de vin rouge.
1 piment de Cayenne ( facultatif ).
Huile d'arachide. Sel et poivre.
Préparation :
Ciselez l'oignon et écrasez grossièrement les gousses d'ail en chemise.
Nettoyez, rincez le poulpe et débitez-le en morceaux moyens.
Nettoyez, rincez les petites seiches et réservez à part.
Dans une petite cocotte fonte, versez 2 bonnes cuillérées d'huile d'arachide.
Dés que l'huile est chaude ajoutez : l'oignon ciselé + l'ail en chemise écrasé + les 4 filets d'anchois à l'huile + 1 cuillérée à soupe de câpres + les morceaux de poulpes + sel et poivre.
Laissez bien dorer la préparation à feu moyen.
Ajoutez le concentré de tomate, que l'on fera doucement revenir à feu doux un petit instant.
Déglacez avec un volume de vin rouge égal à celui de la boite de concentré de tomate.
Passez au moulin à légumes la boite de tomates au jus et l'intégrer dans la préparation.
Thym + laurier + 2 clous de girofle + persil + 1 piment de Cayenne ( facultatif ).
Bien mélanger le tout et ajoutez la valeur d'½ boite 4/4 d'eau froide.
Laissez mijoter à couvert 45' à 1 heure à petit feu, en rajoutant un peu d'eau si nécessaire.
Rectifier l'assaisonnement.
Préparation de la presqu'îlienne de seiches à la Genarro :
Hachez finement les petites seiches fraîches.
Faites à peine sauter ce hachis avec : un peu d'huile + 1 petit hachis d'ail et persil.
Salez et poivrez.
Intégrez le hachis de seiches dans la sauce tomate au poulpe, 10mn à ¼ d'heure environ avant la fin de sa cuisson.
Laissez un moment en contact sur feu éteint.
Faire cuire les pâtes à votre convenance dans une grande quantité d'eau bouillante salée + 2 feuilles de laurier + 2 cuillérées à soupe d'huile d'arachide.
Réservez 1 louche d'eau à la fin de la cuisson des pâtes, que l'on versera immédiatement dans la sauce pour lui donner un peu plus de corps.
Versez les pâtes dans une passoire et les servir accompagnées de la sauce chaude avec ses ingrédients.
Recommandations :
- Fromage râpé ou pas fromage ? Vaste question qui mériterait peut-être la réunion d'un Concile callois, comme celui qui devait, il y a bien longtemps de cela définir le sexe des anges ! Traditionnellement, j'ai toujours entendu dire, qu'il ne fallait jamais saupoudrer de fromage râpé, des pâtes assaisonnées aux produits de la mer ? Dans ce domaine particulier, je crois qu'il faut laisser chacun décider suivant ses goûts, même si l'on est en la matière un parfait traditionaliste voire un intégriste.
- Je pense qu'il faudrait également pour parfaire cette recette, réserver une autre belle poignée de petites seiches fraîches, que l'on farinera légèrement pour ensuite la faire bien dorer dans de l'huile chaude, avec un bon hachis d'ail et persil et un jus de citron. Lorsque la macaronade est servie, accompagnez chacune des assiettes avec cette garniture de petites seiches croustillantes.
- La sauce gagnerait en goût à être faite un peu à l'avance voire la veille au soir. Il est possible également de rajouter : 2 morceaux de sucre et 1 petit bouquet de basilic frais ciselé - en fin de cuisson juste avant de servir.
- Voilà mes amis et compagnons, le petit présent de Noël que je voulais tout simplement vous faire, auquel, j'associerais sans même lui demander la permission, Cap'tain Gennaro alias Signore Janvier Olivieri de la presqu'île de France, qui un jour à eu l'idée de génie de faire une sauce Bolognaise sans viande, peut-être ? oui, mais ! Avec des produits de la mer. Comme son secret n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, aujourd'hui, comme un papagallo, je viens vous répéter son histoire en l'ayant bien-sûr et comme d'habitude revue et corrigée à ma façon, pour vous souhaiter à tous de bonnes fêtes de Noël 2013.
Jean-Claude PUGLISI.
de La Calle de France
( 83400 HYERES ) Année 2013
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Noël !
Le temps des présents.
Comme vous le savez tous parfaitement, s'il n'est pas toujours simple et aisé de choisir un cadeau de Noël, l'offrir même de bon cœur avec amour et tendresse à tout un peuple, est me semble-t-il un exploit bien difficile à réaliser.
A cela je répondrai sans vanité aucune :
" Pour d'autres peut-être !
Mais sûrement pas
pour un enfant de La Calle Bastion de France."
Voilà me direz-vous une affirmation bien présomptueuse, qui comme on peut s'en douter, mérite assurément une juste explication de ma part. Mais rassurons-nous mes chers et estimés amis, car, je n'aurai ce faisant, aucun mérite de vous révéler un petit secret de Polichinelle, que nous avons tous héréditairement reçu en héritage et d'une manière indélébile, dés notre arrivée en ce monde sur cette terre bénie de Barbarie :
Notre amour passion pour les pâtes !
Des pâtes une fois de plus ! Voilà le grand secret que je vais révéler et vous offrir en ces jours de Noël.
Encore des pâtes ! seriez-vous tentés de me dire avec juste raison.
Alors en chantonnant gaîment et de plus belle, je vous répondrai en pointant fièrement mes belles moustaches vers le sud et au-delà de la mer :
Des pâtes, des pâtes ? Oui, mais ! des PUGLISI.
Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'affirmer à plusieurs reprises, il n'y avait pas une mais plusieurs cuisines calloises, puisque, chacune de nos familles, avait sa façon de faire bien à elle, en particulier, tous les petits secrets de préparation d'une bonne macaronade. Alors - même si les dieux du bastion ne me le pardonneront jamais ! - j'ai été tenté de faire comme tout le monde, pour avoir aussi ma recette à moi. Mais, j'avoue très humblement, qu'en plus de mes subtiles manipulations culinaires entre la louche et la casserole, j'ai tout de même jeté un œil curieux et inquisiteur sur tous les maîtres queues de chez-nous, en particulier la délicieuse chansonnette d'un certain Cap'tain Gennaro de la presqu'île de France…
Je n'ai pas également omis un seul instant, de me souvenir des conseils et astuces que j'ai pu relever au sein de notre petit peuple et de me remémorer, avec beaucoup d'émotion et non moins de nostalgie, la splendeur des chefs-d'œuvre culinaires de Madame Marie Costanzo-Dinapoli ( + ), ma chère tante de cœur préférée, que j'embrasse affectueusement au passage.
Alors pour ne pas porter la discussion à la longue, disons-le tout de suite : j'ai eu l'audace de réaliser :
Une Macaronade de la mer à ma façon,
accompagnée d'une presqu'îlienne de seiches
façon Cap'tain Gennaro.
C'est tout simplement ce modeste mais succulent présent de Noël, que j'ai eu très envie de vous offrir, en vous souhaitant à tous une bonne, heureuse et gourmande année 2013, en même temps que ma tendre et fidèle complice :
la Cuisine du Bastion de France.
Cuisine Calloise traditionnelle
des Fêtes de la Nativité.
" Encore une année passée,
Et je porte toujours
Mes sandales et mon chapeau de pèlerin."
( M.Bascho - Haïkaï )
Durant les fêtes de la nativité, dans toutes les familles Calloises se mijotaient des préparations culinaires toutes simples - peut-être ! - mais tellement odorantes et particulièrement goûteuses que bien des années après, nuls ne peut oublier ces fabuleuses tables de Noël de jadis, lesquelles, s'étalaient sans aucune façon - sous le beau ciel d'azur du Bastion de France.
N'allons surtout pas un seul instant imaginer, que la cuisine calloise de ces jours particulièrement fêtés et bénis du Seigneur, ressemblait de près ou de loin à ce genre de grandes cuisines actuelles où, trônent sans vergogne, tous les produits de luxe dont il faut dire qu'ils étaient à cette époque, non seulement pour la plupart méconnus, mais aussi il faut bien le reconnaître - hors de portée des petites et maigres bourses de notre peuple.
La cuisine des fêtes de la nativité, c'était des recettes toutes simples et sans aucune ambition, que nous avaient affectueusement léguées nos ancêtres latins et que par un devoir plus que sacré, nous avions religieusement conservées dans le secret de nos mémoires Calloises.
Des recettes dont il faut le dire, qu'elles étaient au demeurant bien modestes et surtout, là est l'essentiel, très peu onéreuses, ce qui faisait par nécessité, le miracle des cuisines de La Calle tout au long de l'année et tout particulièrement en ces jours des fêtes de fin d'année : faire de très bons menus avec presque pas et / ou très peu de produits !
Il faut distinguer deux menus Callois des fêtes de la nativité :
- Menu du soir de Noël = il était " maigre " - mais sublime.
- Menu du jour de Noël = il était " opulent " - mais sans précieux atours.
Menu dit "maigre " :
- Pasta e "Gabedouns" : spaghetti aux anguilles du lac Melha ( lac salé en arabe ) qui communiquait avec la mer à l'ouest de La Calle.
- Scaroles et salades frisées à l'étouffée et farcies : aux anchois - olives - pignons - raisins secs - ail et persil.
- Choux-fleurs avec un hachis d'ail et persil doré à la poêle.
- Morue frite.
- Fruits secs : figues sèches - dattes - noix - amandes - noisettes.
Menu du jour de Noël :
- Ravioli faits maison et sa divine sauce corail inoubliable.
- Oreillettes - Zouzamiels - Moustatcholes - Angelinettes.
- Fruits = oranges - mandarines - fruits secs...
Bientôt les fêtes de fin d'année seront là et ce sera pour nous tous, des fêtes encore et toujours remplies de la nostalgie de ces temps bénis d'autrefois. Alors pour réchauffer nos cœurs affligés et celui de tous ceux qui ont eu un jour le bonheur de connaître ce petit coin de paradis Callois, je vous adresse en cette occasion et en toute humilité, ce petit message odorant venu tout droit des cuisines Calloises de jadis, pour vous souhaiter :
De Bonnes et Joyeuses Fêtes de la Nativité.
Mais, direz-vous,
que pouvait-on servir en cette occasion
sur les tables du Bastion de France ?
Voici quelques-unes de ces recettes traditionnelles, que j'ai choisies dans mes souvenirs anciens, afin ne vous les faire connaître et de ne pas vous laissez sur votre faim :
Le soir de Noël =
Le souper qui était servi vers 20 heures se devait d'être "maigre", puisque, ne l'oublions pas, il était de tradition ancienne en ce soir particulier, d'aller assister en famille à la messe de minuit, mais aussi et surtout, de se rendre pieusement à la table Sainte pour communier.
Donc, il fallait veiller strictement, à ne pas faire bombance avant de recevoir le corps du Christ - là, est la raison principale de ce menu dit " maigre ".
Dans de nombreuses familles Calloises et au cours des ans, ce menu était toujours égal à lui-même : modeste - peu onéreux - sans aucunes fioritures... mais tout simplement délicieux bien que "maigre".
Il se composait des plats suivants :
Pasta e Gabedouns ( spaghetti aux anguilles ) : ( pour 4 personnes )
Ingrédients :
- 500 gr de spaghetti.
- 800 gr d'anguilles vivantes.
- Quelques gousses d'ail.
- Persil.
- Huile d'olive.
- Sel
- poivre.
- 1 piment de Cayenne ( facultatif ).
Préparation :
- Découpez les anguilles vivantes en tronçons de 5 cm environ.
- Salez et poivrez.
- Dans un poêle chauffer l'huile d'olive.
- Faire dorer les gousses d'ail entières.
- Frire dans l'huile parfumée à l'ail les tronçons d'anguilles avec leur peau.
- Cuire les spaghettis dans une grande quantité d'eau salée.
- Égouttez les spaghettis.
- Dans un grand plat versez les pâtes, incorporez les anguilles et l'huile aillée de cuisson.
- Saupoudrez de persil ciselé.
- Bien mélanger.
Scaroles et / ou Frisées farcies au maigre :
Ingrédients : ( pour 4 personnes )
- 4 petites scaroles et/ou 4 salades frisées.
- Olives noires dénoyautées.
- Filets d'anchois dessalés.
- Ail et persil.
- Pignons de pins.
- Raisins secs.
- Huile d'olive.
- Sel et poivre.
Préparation :
- Ecartez délicatement les feuilles et introduire uniformément : les filets d'anchois - les olives noires - le hachis d'ail et persil - les pignons de pins
- les raisins secs.
- Refermez les salades sur elles-mêmes et les lier une à une en fagot avec du fil de couturière
- Les disposer dans une cocotte de fonte.
- Arrosez d'huile d'olive, salez peu et poivrer généreusement.
- Ajoutez 1/2 verre d'eau.
- Cuire doucement à l'étouffée pendant 30 environ.
Choux-fleurs doré à la poêle :
- Faire cuire les somites du choux-fleurs dans de l'eau salée.
- Bien les égoutter.
- Dans une grande poêle faire chauffer l'huile d'olive.
- Mélanger le choux-fleur avec un bon hachis d'ail et persil.
- Répartir la préparation dans la poêle en écrasant le choux-fleur à la fourchette
- Faire dorer des deux côté comme une omelette.
Morue frite :
- Farinez les morceaux de morue.
- Les frire des deux côté à l'huile d'olive.
- Salez peu et poivrez.
- Servir avec des quartiers de citron.
Le jour de Noël =
Macaronade des grands jours de fête,
avec sa sauce tomate, ses délicieuses pourpettes et ses délicates braciolettes :
- Spaghetti aux pourpettes et braciolettes, arrosés d'une superbe sauce tomate Calloise et abondamment saupoudrés de fromage râpé ( gruyère - Sardaigne et/ou parmesan ).
- Pourpettes siciliennes : boulettes de viande hachée, farinées et dorées à la poêle.
- Farce = viande hachée de porc et bœuf + œufs + fromage râpé + hachis d'ail et persil + sel et poivre.
- Braciolettes : aussi appelés " alouettes sans tête ", petites escalopes de bœuf farcies de viande hachée.
- Farce = la même que celle des pourpettes.
Ravioli faits maison la veille au soir :
- Farce = - viande hachée de porc et bœuf + feuilles de scaroles ou de blettes cuites et hachées + œufs + hachis d'ail et persil + fromage râpé + sel et poivre.
- Pâte à ravioli = farine + oeufs + sel.
N.B. = souvent une volaille tendrement rôtie en cocotte, venait généreusement compléter le festin avec bonheur.
Desserts :
Pâtisseries =
Oreillettes - Zouzamiels - Moustatcholes - Angélinettes.
Friandises =
Dattes et figues farcies à la pâte d'amande.
Fruits =
Clémentines - Oranges - Fruits secs : noix - noisettes - amandes.
Autres douceurs =
Chocolats - liqueurs maison - raisins dattiers de septembre à l'eau de vie et melons.
N.B. = en septembre les dernières grappes de raisin de l'été et les melons tardifs étaient mis en attente, délicatement suspendus dans des petits filets que l'on rangeait dans nos débarras. Ainsi ces fruits pouvaient se conserver en gardant toute leur saveur, pour être consommés durant les fêtes de Noël et du jour de l'an.
Ces belles fêtes de la nativité de jadis ne sont plus hélas aujourd'hui - qu'un beau et doux souvenir que l'on garde précieusement dans nos cœurs
Mais quel souvenir ! puisque, près de 54 années se sont écoulées depuis le grand départ de là-bas, ce qui ne nous empêche pas de ressentir, tous les ans à la même époque ce sentiment particulier, celui d'une nostalgie à la fois douce et douloureuse qui marque ces temps de Noël et nous ramène toujours par la pensée vers notre chère cité du corail où, depuis hélas bien longtemps déjà, ne tintent plus joyeusement les cloches de Saint-Cyprien, qui, de leurs voix cristallines, annonçaient avec le minuit chrétien - la naissance de notre Seigneur Jésus-Christ.
Bonnes fêtes à tous et soyez toujours les bienvenus sur les tables calloises où, vous pourrez alors retrouver dans vos assiettes, toutes les recettes traditionnelles éditées dans l'ouvrage "la Cuisine du Bastion de France", pour le bonheur et la satisfaction de tous en ces jours de fêtes.
Quant à moi et tous les nôtres, je pense qu'en ces saintes journées de la Nativité, nous continuerons inlassablement et jusqu'à l'instant suprême à surfer sur tous nos souvenirs d'autrefois, toujours bien rangés dans le secret des méandres de nos mémoires de Callois.
Telle est notre destinée !
Pour conclure, nous vous offrons cette belle maxime d'un auteur inconnu :
" Malheureux, ceux qui ne se réfugient dans le souvenir ! "
La cuisine de Noël Calloise que nous venons d'ébaucher pour vous, rappellera, j'en suis persuadé, le doux souvenir du bon temps de Noël de jadis et de tous les êtres chers qui nous ont quitté.
C'est ce que nous vous souhaitons très sincèrement et de tout cœur.
Bien Calloisement à vous tous.
Jean-Claude PUGLISI de La Calle de France
Paroisse de Saint-Cyprien de Carthage
( 83400 -- HYÈRES.) Année2016
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En latin d'Afrique...
Une nouvelle chronique de Gilbert ESPINAL
POUR SOLDE DE TOUS COMPTES
- Aye ! Quelle gentusa y'a dans ces Farfouillettes ! S'exclama la Grand-mère à l'adresse de la Golondrina, d'Amparo et d'Angustias, en pénétrant dans le magasin du boulevard Haussmann. Si on croirait que les vendeurs et les vendeuses, y distribuent de I'or, à' oir tous ces acheteurs imbéciles, à se disputer les comptoirs, les cintres et les étagères.
- Pos, y sont pas plus imbéciles que toi I lança la Golondrina, que, comme toi, y sont là à bénéficier des soldes, qu'elles durent que quat' semaines, et y faut faire fissa (1) pour profiter des affaires.
- Et qu'est ce que vous voulez acheter, aouela ? interrogea Angustias
- Est-ce que moi je sais ? Sauta la grand-mère. La Golondrina, elle m'a dit tout à trac à la maison, au moment où j'allais faire la sieste : monmon, prend ton port'monnaie et ton cabacet ; on va dans un magasin, où c'est que y' a des merveilles, quasi gratis ! Y suffit d'êt' là au bon moment et à la bonne chaîne, pour que tu ressortes avec ta garde robe complète pour l'hiver, du chapeau à oualette j'qu'aux escarpins vernis en passant par le manteau de pur phoque, le jean et la casaque à paillettes ! Y paraît qui faut voir les rabais ! J'qu'à 90 % et que, si t'y insiste, non seulement y te font cadeau les choses mais, pasqu'y veulent se débarrasser des rossignols, y te payent pour que tu les prennent !
- Por echarla que sea gorda (2) I ricana Angustias ; je dis pas que nous aut' on trouve pas not' compte, mais y faut pas non plus exiger que le magasin y soye de sa poche !
- Regarde, expèctora la Grand-mère, que ma fi' elle m'a tellement bourré le mou que, de mon port' monnaie;j'ai retiré les billets et que je suis venue rien qu'avec des pièces d'euros ;je sais même pas ce que ça vaut ! Je sens que ça tintinnabule au fond des poches on dirait des grelots d'une mule.
La presse était telle que les quatre femmes avaient du mal à mettre un pied devant l'autre.
- Viens moman ! Glapit la Golondrina ; de ce côté, je crois que y'a des vêtements qui valent la peine qu'on se dispute.
- Et moi, qu'est ce que tu me dis de venir de ton côté ? Brama la Grand-mère ; est-ce que je peux avancer ? Là je suis coincée comme une amande dans le nougat ; mes pieds y touchent plus terre dans cette cohue !Y faut que je me protège des pickpockets, qu'ici y s'en donnent à cœur joie : tout à I'heure, j'en ai senti un qui me fourrageait au plus intime de ma personne et j'ai rien eu que le temps de lui tirer le poignet, au moment ou il allait me mettre la main au panier ! Aye ! Dans quel lieu de perdition nous sommes ici !
- Le mieux, c'est de bien dire et laisser faire gémit la Golondrina ! Moi aussi j'en ai un là aux trousses que depuis tout à l'heure d'une main il est la recherche de ma poche revolver et de l'aut' y fouille à l'intérieur de mon chemisier à voir où j'ai caché mon portefeuille ! Horosement que mes seins y font barrage !
- De la chance vous avez ! Protesta Angustias : je suis aux prises avec un sinberguenza (3), qu'il essaye de me faire un enfant dans le dos ! Y'a un moment qui me braque ; si ça continue, je vais lui demander s'il a pris la précaution de mettre un préservatif ! Dans ce gentio (4) que, comme y dit l'aut', c'est la France d'en bas, y'a que des cochons qui z'empêchent les honnêtes femmes d'avoir la tête à ça qu'elles font ! Là, y'a des robes de soirée magnifiques, aouela ! Je vais vous donner la main ; aggripez vous à la Golondrina à qu'elle s'accroche à Amparo et je vais vous tirer toutes les trois d'oir si je peux me décoincer de ce moussoudiego (5) et arriver à cet endroit où les femmes elles sont en train de se crêper le chignon, pour savoir laquelle elle va remporter la palme !
Elles arrivèrent les quatre au rayon où pendaient, flasques et molles, Ies robes de Galiano.
- Ça, ça me paraît bien ! Fit la Golondrina en brandissant une guirlande étroite de fleurs invraisemblables destinée à occulter les seins.
- Et où ça se porte toutes ces fleurs ? C'est pour se les mettre sur la tête ?
- C'est pas pour sur la tête, c'est pour dissimuler la poitrine.
- Y'a le soutif avec ? demanda Amparo
- Que soutif ni ocho quarto ! Protesta la Golondrina. Tu mets cette guirlande ravissante à cru sur la poitrine.
- Mais on va te voir les tétés ! Fulmina la Grand-mère.
- Et qu'est ce que tu crois que maintenant on s'attache à ces choses ? De ton temps peut-être y fallait sortir blindée, mais main'nant, tout ça se porte à l'air I Tu peux te promener dans la rue en brandissant tes seins, les gens y se retournent même pas pour sa'oir ça que tu fais ! A poil on peut êt' que, ni si quiera, les gens y consentent à te jeter un oeil.
- Mais tous ces gens que y'a dans le magasin, constata la Grand-mère, y z'ont une tenue correcte, comme nous, avec une jupe ou un pantalon !
- Dans les Farfouillettes les gens y s'habillent, expliqua la Golondrina, pasque y'a la presse ! Si chacun il aurait pas des z'habits, dans tout ce jaleo, que des bâtards il y aurait dans neuf mois ! Avec toutes ces bonnes femmes qu'elles sont dans le rayon des hommes, et tous ces hommes que y'a dans le rayon des femmes ! Regarde Angustias :elle est en train d'essayer de se déshabiller, soit disant pour enfiler un manteau, avec Ie bonhomme en chaleur juste derrière, qu'avec l'air de pas y toucher, il agit comme si il y'allait I'y enfiler lui.
- J'ai l'impression qu'il est un peu petit ! Clama Angustias, qui avait entendu la réflexion de la Golondrina, en brandissant une loque, avec un col en Zibeline de clapier.
- Qu'est ce que c'est trop petit ? Ricana la Golondrina, le manteau ou le type qui te colle ?
- Le manteau ! S'étouffa Angustias, en plaçant l'article entre les mains de la vieille fille.
- Du combien tu fais ? interrogea la Golondrina
- Du 58 avant de déjeuner et du 62 après ! répliqua la femme de Bigoté
- C'est du 36 s'exclama la Golondrina ! Y'a pas à s'étonner que ça t'aille petit ! Mais tu devrais qu'a même en profiter : c'est un modèle et il est en solde !
- Il est en solde peut êt', lança Angustias, mais si je rent' pas dedans ?
- Y faut sa'oir ça que tu veux fit Amparo. Toi tu joues sur deux tableaux, un pour gagner et l'aut' pour pas perd' (6) ! Non seulement tu veux un manteau chic, choc et pas cher, et de l'aut' tu aspire à caler toute ta viande dedans ! T'y qu'à défaire les coutures ! Le 36 des Farfouillettes ça chausse grand, ça se tend et ça donne ! C'est pas comme si tu serais allé chez Galiano lui-même, que là, c'est marche ou crève ! Si tu rentre pas dans le manteau, y faut que tu te met' à étudier pour sardine (7)j' qu'à que tu puisse te glisser dedans ! Pour toi ça aurait été un calvaire de maigrir !Tant que t'y aimes le potaje aux pois-chiches et aux haricots blancs avec le petit salé, la couenne et I'oreille de cochon.
Angustias balança un instant et dit : "j'ai peur, en Ie prenant de ressembler à la Cachavera (8)."
- Si vous le prenez pas, cria une cliente en arrachant des mains d'Angustias le vêtement incriminé, je le prendrais moi ! Il ira comme un gant à ma petite fille qu'elle a 17 ans et est fraîche comme la rosée ! Décidez vous ! Je suis une acheteuse putative I
- Je vois bien, fit Angustias, rouge de colère, que vous êtes ça que vous dites ! Mais c'est pas la peine de me bousculer ! Moi je suis une honnête femme, j'ai rien d'une putative, c'est pas pasque j'ai un bonhomme que depuis tout à I'heure y se plaque contre moi, que je vais me laisser dépouiller, à qu'on m'enlève le pain de la bouche par une sans vergogne qu'elle dit d'elle-même qu'elle est putative ! Si vous êtes putative, c'est pas aux Farfouillettes qu'il faut exercer votre art, c'est au Bois de Boulogne !
- Faites attention a ce que vous dites ! se rebella l'acheteuse intempestive. Si vous m'insultez, mon mari il est pas loin, juste à l'étage au-dessus, où il s'achète des sandales pour l'hiver. S'il vous donne un coup de poing sur le sommet de cette tête de vache que vous avez, dans le sol y vous enfonce comme un clou !
- Monsieur, fit Angustias, en s'adressant au personnage qui depuis un moment la persécutait de ses assiduités, vous entendez ça que cette vieille peau elle vient de me dire ! Vous entendez les menaces et les insultes qu'elle profère ?
J'espère que maintenant que nous nous connaissons un peu mieux vous allez lui rabattre le caquet et que, si son bourricot de mari y revient, vous saurez prendre ma défense ! Moi je suis venue ici avec trois amies âgées qu'elles sont inoffensives comme moi et pas à même du tout de se recevoir un gnon sur le cocorrote (9) et s'effondrer debout dans la presse, à que chacun y les piétine.
Le persécuteur avait déjà disparu.
- En voilà un, glapit Angustias, après avoir découvert sa solitude face au danger, qu'y les a pas bien accrochées ! Tant de plat qui m'a fait depuis que je suis rentrée dans le magasin, à me pousser ses avantages ! Maintenant il a fui comme un lapin ! Cobarde.
L'acheteuse rivale triomphante, avait déjà arraché des mains d'Angustias le manteau litigieux et s'ingéniait à le faire essayer par sa petite fille une lycéenne boutonneuse et ficelée à la z'dag' (10) qui jusque là n'avait pas pris part à l'échauffourée.
- Et bien ! Je vous laisse cet oripeau clama Angustias à qui vous étrangliez avec ! A moi y m'allait pas et, de toutes manières, je l'aurais pas acheté pasque dedans j'aurais eu I'air d'une clocharde !
- Et bien essaye le Aurore ! fit la putative à sa petite fille.
- Elle s'appelle Horror, vot' petite fille ! ricana Angustias, c'est un nom qui lui va comme un gant ! Elle vous ressemble.
Le chef de rayon, attiré par la discussion, était, en s'inoculant dans la foule, parvenu à la hauteur des deux clientes.
- Des difficultés mesdames ? s'enquit-il d'un air aimable.
- Aucune, fit Angustias, si ce n'est que cette putative elle a lancé contre moi des menaces de mort !
- Allons mesdames, fit le vendeur d'une voix engageante, ce sont des discussions festives ! Nous vivons un épisode joyeux de notre existence : ne le boudons pas ! Je vous signale qu'au rayon de la lingerie, la fête bat son plein : les poitrines vont se dilater et les tailles s'affiner : on fait des prix sur les gaines et les wonderbras. Il suffit de s'y promener pour trouver pointure à son sein...
- Et réceptacle à son postérieur ! persifla la Golondrina
- C'est une manière elliptique de voir les choses, rigola le commerçant. Avec le popotin de ces dames, ajouta{-il en considérant de dos Angustias et Amparo, y faudra chercher au fond des tiroirs ! Que depuis la guerre de 14 la mode elle a évolué. Angustias, de son talon bottier, lui donna un grand coup sur le pied.
- Ouille ! fit le chef de rayon, madame, vous m'avez donné un gnon sur mon oeil de perdrix que je sais pas si je vais pouvoir continuer ma tache cet' après midi ! Je vais avoir au moins huit jours d'incapacité de travail ! Je vois les étoiles !
- Quand on fait le métier que vous faites, monsieur, I'apostropha Angustias et qu'on organise tout ce tam-tam dans un magasin, il faut sa'oir prend' des risques !
- Qu'est ce qui se passe ? fit la Grand-mère en se rapprochant du groupe malgré la foule.
- Le monsieur y dit que je lui ai foutu un pisoton (11) qu'il en est resté ax !
Fais entention où tu mets les pieds persifla la grand-mère, qu'ici personne y touche terre directement... T'y a vu cette grande mauresque voilée, que depuis tout à l'heure elle me suit comme une ombre ? Là où je me place, derrière elle se fout ; et si je m'avance, elle aussi, si je m'arrête, là elle se sampe à m'observer, rien qu'avec un oeil ; elle cache l'autre avec son haïk. Si ça continue je vais porter plainte au directeur du magasin ou à la police, pour harcèlement moral !
- Vous me reconnaissez pas ? exhala la personne voilée en s'approchant des quatre femmes.
- Et vous, d'où vous voulez qu'on vous reconnaisse ? s'écria la Grand-mère ; là vous êtes, plus hermétique qu'un minaret avec votre drap qui vous laisse passer qu'un oeil !
- Je suis l'ex-princesse Zouina du Tarbouche, l'ex-épouse du prince Yennah Besef et Bathroul.
- Consuelo ! s'écria la grand-mère, là t'y es, toi aussi, à profiter des soldes ? Et pourquoi tu me dis que tu es l'ex princesse El Bathroul ? Ton mari y t'a foutu à la porte ?
- Notre séparation s'est effectuée à l'amiable : mon mari voulait épouser une jeune circassienne de douze ans et y m'a planté là, con el mogno echo ! Horosement que Son Altesse, l'Emir Ben Zine, était tombé amoureux de moi et qui m'a pris dans son harem comme quatrième épouse ! Toute ma nouvelle famille est venue faire les soldes à Paris ; nous sommes descendus, l'Emir au Crillon, et sa suite, (dont moi), à l'hôtel de Madagascar et du Commerce réunis à la Goutte d'Or.
- Et qu'est ce que tu es venue chercher aux Farfouillettes ? demanda la Golondrina.
- Je cherche un tchador hidjabisé ou un hidjab tchadorisé : dans son pays, son Altesse, le Cheikh Ben Zine ne me laisse sortir que si je maintiens mon anonymat ! Ici j'ai revêtu un haïk qui est hermétique, mais on me voit un oeil, et pour mon nouvel époux, c'est déjà pêcher. Je m'étonne que vous ne m'ayez pas reconnue, aouela !
Comme tu veux que je te reconnaisse ? lança la Grand-Mère, si t'y es là qu'on dirait une motte de beurre sous sa gaze. Et à moi tu viens me demander que je me souviennes de toi ?
- Oui mais mon oeil ! lança plaintivement la princesse, vous ne vous souvenez pas de mon oeil ?
- De ton œil je me rappelle ! coupa la grand-mère, de quand t'y étais Consuelo.
Toujours il était posé là où il ne fallait pas ; à épier ça que les aut' y faisaient, à espionner ça que les gens y disaient pour aller répéter chez les uns et les aut' les barbarités que soi disant tu avais vu et entendu : tu faisais bat' des montagnes avec ton oeil, tes oreilles et ta langue.
- J'ai bien changé soupira la nouvelle épouse Ben Zine. Si vous souriez tout ça que mes anciennes belles-sœurs elles m'ont fait passer !
- Qu'elles belles-sœurs ?
- Les épouses des frères du prince Yennah Besef et Bathcoul précisa l'interlocutrice, je vous en ai parlé ! oui ! les deux princesses Naloual Dik I'aînée, et Nahdine el Mouk, la cadette, elles m'ont fait passer les Philippines (12) avec leurs ragots, leur espionnage, leurs médisances ! de ce qu'elles lui disaient à mon propos, mon mari, le prince, Al Bathcoul avait failli me prendre en horreur ! J'ai dû accepter ma rétrogradation comme quatrième épouse chez Son Altesse l'Emir Ben Zine, j'ai même dû changer de titre j'étais princesse Zouïna du Tarbouch et main'nant je suis toujours princesse (Dieu merci !) mais de la Babouche.
- T'y es toujours aussi riche ?
- Plus encore ! Ben Zine est plus raffiné qu'El Bathroul mais il est rogneta (13) : plus il en a, plus il en veut ! C'est lui qui m a envoyé aux magasins qui soldent pour essayer de trouver des habits bon marché
- Et t'y es heureuse avec ton Ben Zine, demanda la grand-mère ?
- Qu'est-ce que vous appelez heureuse,
- J'sais pas moi ! t'y es amoureuse, s'enquit Angustias.
- Lui oui qu'il est amoureux ! rétorqua Zouina : c'est un incandescent permanent ! toute la journée y m'écartèle !
- Défend toi que diable ! s'encoléra la grand-mère.
- Quand je m'enfuis, il me court après, il me coince dans un coin, il m'attaque par les cheveux, fait un moulinet et il m'accule !
- Il te traite comme sa chèvre ! fit la grand-mère l'air dégoûté.
- Et c'est pas qu'avec moi ! Avec ses autres épouses aussi, chacune à son jour : Zoubida le lundi, Zora le mardi, Kadidja le mercredi etcetera, etcetera (posque y'à les concubines) mais moi c'est tous les jours ! et comme il m'a échangé avec son Altesse le prince yennah Besef el Bathroul contre cent chamelles pleines - on dit que je les vaux bien - et qu'il m'a réglé rubis sur l'ongle, il dit qu'il veut amortir. Chez lui se sont des mots d'amour, l'ennui c'est que je sais pas si c'est des mots d'amour pour moi ou pour son portefeuille.
- Aye.! fit Amparo, les hommes puissants y se croyent tout permis. Le premier ça a été ce jalavo de Clinton ! Regarde ce qu'il a fait subir à Monica Lewinski.
- A côté de ce qu'y me fais subir Ben Zine, ça qu'elle a subit Monica Lewinski c'est du gâteau ! y'a des jours, où j'en ai marre et Dieu sait que je suis pas feignante...
- Je sais, je sais déclara aigrement la grand-mère : comme pétate tu te poses là ! déjà à Oran tu avais tué à la tâche ton premier mari Ie Camée Léon (14) et Quitapenas le second il pas tardé à tourner de l'œil ! T'y es resté avec les deux retraites ! zaloupe ! Fais entention mai'nant avec ton Ben Zine et ramasse tous les bijoux et les billets de cinq euros qu'il doit te glisser dans le soutien gorge, quand tu lui fais la danse des sept voiles ! Fais entention de ne rester à sa mort une main devant et l'aut derrière ! que celui là aussi tu vas pas tarder à le conduire à Moul el Douma (15).
La princesse de la Babouche n'écoutait plus, elle héla une vendeuse hagarde que s'arrachait plusieurs clients.
- Mademoiselle fit-elle d'une voix mielleuse, vous n'auriez pas dans vos rayons un choix de Kemis.
- Ouachta hada le Kemis ? s'écria la vendeuse, manifestement francisée de fraîche date et pas tout à fait intégrée, y faut que t'y parle français, ya ouili, si t'y veux que j't'y comprenne.
- Le Kemis, précisa la princesse c'est ce qu'on appelait chez nous la djellaba.
- ici vous êtes au rayon de la lingerie d'y femmes ! si t'a vo des culott', des bas, des tricot' y en a tout ce qu'y faut mais la djellaba, Oualou (16). La djellaba c'est le rayon d'y z'hommes, au quatrième étage.
Soudain la Golondrina sursauta, elle se dirigea l'oeil illuminé vers un comptoir.
- Et bien je crois qu'on a trouvé à ce rayon l'affaire du siècle ! s'écria t'elle. Encore des tchirimbalas (17) rouspeta la grand-mère.
- Regarde moman, ici on vend des porte jarretelles avec un ruban tuyauté. Sors ton por'monnaie.
- Et, moi qu'est ce que tu veux que je fout, avec un port' jarretelles à esta horas ? explosa la grand-mère."
- Maman, si tu veux te met' à la page c'est le moment ou jamais ! D'autant que le magasin y fait des prix ! C'est 25 euros les trois port'jarretelles ; tu payes ! y en aura un pour toi, un pour moi et le troisième pour qui ?
- Pour la Princesse dit d'Angustia, comme ça elle pourra davantage allumer Ben Zine.
Aye ! expira la princesse de la Babouche, si en plus y faut que je l'allume, avec le tempérament qu'il a, y va me faire exploser ! Je ne pourrais même plus donner mon corps à la science..
Partie comme tu es lança vénéneusement la Grand-mère tu donneras ton corps à la science et ton âme au diable ! Putative ! pendon ! (18) insulta t'elle Madame de la Babouche en brandissant son poing.
LEXIQUE
1 fissa : mot arabe - il faut faire vite
2 por echar la que sea gorda ! : dicton espagnol signifiant " pour dire une blaffe, qu elle soit grosse ! "
3 sinberguensa : espagnol. sans honte
4 gentio comme gentussa : espagnol. populace vulgaire
5 moussoudiego : espagnol. Traduction littérale Monsieur Diego. Signifie dans le langage d'Angustias personnage inutile et importun. Jean-Foutre
6 Traduction littérale d'un proverbe espagnol
7 étudier pour sardine, expression espagnole traduite littéralement : estudiar por sardina. Signifie" il faut que tu maigrisses jusqu'à n'être pas plus épaisse qu'une sardine;
8 la Catchavera : personnage mythique de la faune oranaise. J'ai écrit un article paru dans l'Echo de l'Oranie, il y a quelques années. Elle était vêtue d'oripeaux, extravagants et défraîchis. Elle a du vivre avant la guerre de 14 et disparaître entre les deux guerres.
9 Cocorrote : espagnol. L'occiput
10 ficele à la z' dag, : expression oranaise qui signifie mal habillée, de bric et de broc
11 un pisoton ; espagnol. Une ruade avec son talon bottier.
12 faire passer les philippines : expression oranaise qui signifie ; "elles m'en ont fait voir des vertes et des pas mures
13 rogneta : avare.
14 Camée Léon : on se souvient de ce que Léon, le premier mari de Consuela, nouvelle princesse de la babouche, avait un profil de médaille et était pour cela appelé Ie camée Léon ou Léon le Camé.
15 Moul el Douma : Il y avait trois cimetières à Oran : Thamasouet pour les chrétiens, le cimetière israélite, et Moul et Douma pour les musulmans.
16 Oualou : arabe : rien du tout.
17 Tchirimbalas : espagnol ; Objets inutiles et ringards.
18 pendon : espagnol, Grue, Femme de mauvaise vie.
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LE MUTILE N° 108, 28 septembre 1918
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Grande lettre d'une petite fille
A SON CHIEN RATIER
Qui est au front
Mon cher Gayous,
(" Gayous ", de Gagayous, gavroche algérois.)
Je veux qu'on te lise ceci. Depuis que tu es parti, je me rappelle comme tu étais un bon chien et j'ai pleuré, beaucoup pleuré à ton départ.
Te souviens-tu ? ... que nous étions à table pour souper, à 6 heures, de bonne heure, parce que papa, le " maître ", tu sais, va faire des obus la nuit.
Il faisait grand jour encore. On a sonné à la grille. Maman est allée voir. Papa s'est avancé au devant d'un soldat qui entrait et qui lui a dit tout fier : " Le lieutenant m'envoie chercher le petit chien ratier. " Je m'étais glissée dans le jardin, je n'ai pas compris tout de suite, oh non Gayous. Puis, je me suis souvenue que papa avait dit un jour de Suzon : " Gayous va partir au front manger les rats boches. " Mais je n'aurais jamais cru que cela vienne si vite.
Je t'ai cherché dès yeux, tu étais par-là, à fourrer ton nez dans les pivoines ou à traquer un chat. On avait, tondu le pré et tu étais content d'y gambader sans peine. Ça sentait bon les oeillets blancs, tu trottinais sans souci.
Gayous ! Gayous ! Viens vite. Tu es venu tout courant, d'abord, puis en faisant le dos rond et en ployant les pattes, comme si tu marchais sur les coudes, pour te faire câliner par le maître.
Alors, alors... Papa a dit au soldat : " Je vais vous donner son nom, c'est Gayous ; je veux qu'on l'appelle toujours pareil, il est très ratier, cric ! crac ! c'est vite fait et ne le battez pas, c'est un chien très sensible a la parole. Allons Suzon, dis adieu à ton petit Gayous ".
J'étais plantée là, sans bien comprendre je te dis, te regardant. Je me suis accroupie et j'ai, embrassé ton petit museau froid pendant que ton tronçon de queue allait et venait comme un petit balai qui serait content.
Ah ! si j'avais eu le courage dé dire : " Non, papa ! gardez-le encore, Nous avons tant joué ensemble, on s'est tant traîné tous deux sur le gravier de la cour, je lui jetais des petites pierres à rapporter, nous avons joué à cache-cache derrière le tilleul ou le gros mûrier. Je l'aime tant ! Papa,'"laissez-le - moi ! " Mais je ne pouvais pas parler, j'avais le cœur qui tremblait, j'étais triste et fière. Je sentais que je ne pouvais pas t'empêcher d'être soldat parmi les chiens du front.
Et le soldat t'a emmené. Il avait l'air bon. En te caressant de ses grosses patounes rouges, il t'a dit déjà comme à son camarade : " Tu vas venir avec nous, là-bas, à Verdun, mon vieux ! " Je n'ai pas regretté qu'on t'attache avec mes guides pour jouer au cheval, parce que tu sentiras à ton cou quelque chose de ta petite maîtresse, n'est-ce pas mon Gayous ?
Papa m'a pris la main ; nous sommes rentrés. Il n'avait pas l'air bien fixe, papa, de te donner si vite, même à un beau soldat tout d'azur habillé. C'est pour ne pas montrer sa peine qu'il a laissé maman seule te voir passer le seuil du portail. Il fait toujours comme cela, papa, quand c'est ennuyeux, c'est maman qui y va.
Quand elle est revenue, je sanglotais sur les genoux de petit père et tante si vieille qui n'entend plus rien, disait : " Mais qu'a-t-elle donc ?" Je lui ai crié bien fort : " C'est Gayous qui est parti au front ! " Elle a fait : Ah ! et a baissé le nez sur son assiette parce qu'elle t'aimait bien aussi, tu sais. Elle te passait des os en cachette et le maître disait de sa grosse voix : " Gayous, à la cuisine ". Vous restiez bien attrapés tous deux, mais tu te sauvais sans lécher l'os. Oui, j'ai bien pleuré, j'étais comme pour un tremblement de terre, toute bouleversée, et l'on a plus guère mangé ce soir-là.
Papa est allé faire ses obus ; en tirant la grille du clos, il te croyait encore là, il s'est retourné comme pour t'empêcher de te sauver dans la rue. Je l'ai bien vu, va. Tu lui avais si souvent fait la niche de filer entre ses jambes pendant qu'il te criait, pas trop fâché, oh, non : "Sapristi de coquin de .chien ".
Et maintenant, que deviens-tu, mon chien, dans ces tristes tranchées pleines de boue et d'eau où souvent tes petites pattes doivent s'embourber. N'as-tu pas trop peur, des balles et des grosses marmites ; que le petit Jésus te garde au moins en 2ème ligne. J'ai si peur. Que ne m'a-t-on pas dit pour me consoler. Que tu avais fait un beau voyage en train, que les soldats te gâteraient, que tu serais le chien du 140ème avec un beau collier, où il y aurait : " Gayous, 140ème régiment d'infanterie" ; que sur la route tu pourrais monter dans la voiture régimentaire et que tu reviendrais un jour, avec l'étoile de guerre des chiens braves. Enfin, que je pouvais t'envoyer des paquets comme aux soldats.
Je voulais, le premier soir, te garder mes chocolats de 4 heures, mais je crois que cela te ferait mal et je les conserve pour les prisonniers russes, qui n'ont rien, les pauvres ! Voyons que veux-tu que je t'envoie, des choses qu'on croque et qui craquent, du sucré, des noisettes avec des brins d'herbe du pré que mordilleras quand tu seras colère. C'est une de tes habitudes, ça petit. Veux-tu une de mes pantoufles rouges, pour faire sauter en l'air.
J'y pense, et un masque pour les vilains gaz asphyxiants, avec des lunettes, pour aller en auto. Non, je ne te vois pas là-dessous, mon Gayous, il ne te manquerait plus que des bottes de tranchée. Tu serais plus drôle que mon ours, quand je lui mets un tablier.
Tout cela mon petit toutou, c'est pour te faire rire en retroussant tes moustaches sur tes dents pointues. Sois bien brave, et tue-en beaucoup de rats boches pour venir en permission, voir ta petite maîtresse. Je languis de toi. sais-tu, il faut me faire écrire par ton soldat. Une lettre que tu porteras à la boîte, dans ta gueule, afin que j'y voie tes petits crocs marqués.
Fais-le, va, ça me fera tant plaisir. J'ai surtout de la peine en pensant que tu dois t'ennuyer de moi. Je parle souvent de toi, à ma grande poupée Germaine et à mes petits amis, à Marc qui demandera à son papa de faire une chanson de route pour les chiens du front. Je te l'enverrai. C'est que je suis si fière de toi, petit, et de moi, parce que je t'ai donné au pays et que papa dit que nous faisons ainsi tous deux notre devoir.
Adieu mon Gayous. Tout le monde va bien. Les cerises sont mûres et les fraises commencent ; les chats ne se gênent plus pour venir et j'ai trouvé un nid sur le sapin. La tortue te fait toutes ses amitiés et j'ai eu trois bons points en classe. Voilà les nouvelles.
Tu diras au soldat qui te garde, que je l'embrasse, qu'il m'écrive comment tu vas, si tu as toujours un beau poil lisse et ton grain de beauté près de la gueule, celui qui a des petits poils hérissés tout piquants.
J'ai lu sur ton signalement, que tu étais un chien tricolore. C'est fait exprès, puisque tu es un chien du front français, et si tu n'es pas bleu, blanc, rouge, tu a trois couleurs, blanc, noir et feu. Donc, mon petit tricolore, je te bise, sur votre museau noir. S'il est mouillé, tu vas bien ; s'il est sec, c'est que:tu as la fièvre. Je souhaite qu'il ne soit pas sec. Caresses du maître et de maman. Faites le beau, mon petit chien de guerre, je vous aime.
SUZY.
Pour copie conforme,
ISNARD Elisée.
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PHOTOS de BÔNE
Envoi de diverses personnes
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CAP DE GARDE
PLACE D'ARMES
CAP DE GARDE
CAP DE GARDE ET LA CAROUBE
LE VIVIER
RESTAURANT "SOYEZ LES BIENVENUS"
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CHRONIQUE HISTOIRE
Envoyé par M. Piedineri
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Le visionnaire myope et le visionnaire tout court
L'on nous monte aujourd'hui en épingle un de Gaulle prétendument visionnaire à propos de l'Algérie et particulièrement de sa démographie. Rien n'est plus faux. Le véritable visionnaire du problème démographique algérien fut en réalité son grand adversaire, le centriste démocrate-chrétien Georges Bidault, leader des partisans de l'Algérie Française jusque dans la clandestinité.
En voici une des preuves. Le 20 mars 1957 à l'Assemblée Nationale, celui qui fut le successeur de Jean Moulin à la tête du Conseil National de la Résistance déclare :
Si je voulais un autre élément de réflexion sur ce sujet de l'indépendance, je le trouverais dans le dernier ou l'avant-dernier numéro d'une revue qui fait honneur à la science française et qui s'appelle Population. C'est le numéro 3 de 1956, daté de juillet-septembre. […] on trouve dans ce numéro, parmi d'autres articles qui méritent l'attention, un article très intéressant de M. Léon Tabah. Aux pages 440 et 441, on trouve les principaux chiffres suivants :
1° La population algérienne double en vingt-cinq ans. C'est le taux d'accroissement, à une exception possible, le plus élevé de l'univers, plus que le taux de la Chine, que celui de l'Inde ou que celui du Pakistan ;
2° en l'an 2000 […], si l'on suppose, comme M. Tabah, une baisse lente et continue de la natalité, dont je tiens à dire qu'il n'y a pas le moindre signe, il y aura, en Algérie, 35 millions et demi d'habitants.
Comme déjà, et quelque tort qu'on ait l'habitude de faire porter au régime français, neuf millions d'habitants ont de la peine à y trouver leur subsistance, le quadruplement de cette population d'ici cette période relativement brève par rapport à l'histoire pose des problèmes auxquels il faut bien penser.
Qui peut croire que la solution c'est l'indépendance et que l'Algérie pourra faire face avec ses propres moyens non seulement au maintien, mais à l'amélioration du niveau de vie, non pas de neuf millions d'habitants qui vivent grâce aux subsides que la France a le devoir de lui fournir, mais de 35 millions d'habitants ? "
Voilà à quoi ressemble une déclaration d'homme d'Etat qui voit loin, très loin. C'est, à dire vrai, autre chose que les propos de pilier de comptoir signés Charles de Gaulle à propos de ceux que ce dernier, comme nous le verrons un peu plus bas, nommait les " bougn…es ". Propos dont se gargarisent aujourd'hui tous les ignorants pour tenter tant bien que mal de justifier sa politique algérienne catastrophique à tous points de vue.
Bidault : 1 - De Gaulle : 0
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Aussi, à l'heure où - dans le contexte des accords d'Evian livrant les Pieds-Noirs au FLN arabo-islamiste - le " grand visionnaire " Charles de Gaulle déclarait ceci : " Les Algériens de souche européenne [= les Pieds-Noirs] auront les garanties nécessaires pour prendre part, en toute liberté, en toute égalité et en toute fraternité, à la vie de l'Algérie nouvelle. C'est cela que la France aura voulu et obtenu " (8 juin 1962), Georges Bidault, lui, écrivait cela :
Voici ce, que nous, déclare M. Jacques Fauvet, pour nous charmer sans doute, des perspectives de la paix : " Le pouvoir algérien de demain sera un pouvoir qui ne sera pas européen, qui sera musulman le moins possible, mais enfin qui sera musulman et par conséquent il n'y aura que des rapports de subordination de la minorité européenne [= des Pieds-Noirs] par rapport à l'Etat musulman. "
Cette maxime est logique, belle et noble en soi, conclut Georges Bidault avec ironie. Elle serait capable de nous faire regretter que Charles Martel ait eu le malheur d'empêcher une France entièrement musulmane, en l'an 732, à Poitiers. Il faut croire que le sens de l'histoire a de ces rebroussements. " (15 février 1962)
Qui fut le plus visionnaire, si, AVEC LE RECUL, l'on compare ces deux déclarations ? La question ne se pose même pas.
Bidault : 2 - De Gaulle : 0
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Georges Bidault (1899-1983), l'élégance et la classe à la française
Militant antifasciste de renom dans les années 1930, successeur de Jean Moulin comme chef de la Résistance à l'Occupation nazie en 1943, homme d'Etat indispensable de la IVème République et enfin homme d'honneur ayant refusé, au prix d'une nouvelle clandestinité, de se faire le complice de l'abandon des Français d'Algérie Pieds-Noirs et musulmans dont s'est rendu coupable de Gaulle en 1962, Georges Bidault était aussi un homme de style, toujours impeccablement coiffé et habillé.
Les jeunes adeptes du sartorialisme, style vestimentaire prônant le retour à l'élégance masculine classique, devraient par conséquent s'inspirer de lui de la même façon qu'ils s'inspirent de Cary Grant et d'autres personnages des années 30 et 40. Quant aux Français de manière générale, il est temps pour eux d'oublier un peu de Gaulle pour s'intéresser enfin à leur vrai grand homme : Georges Bidault, gentleman à l'intérieur comme à l'extérieur.
Sur la photo ci-dessous, qui date de janvier 1947, nous pouvons voir Georges Bidault en compagnie de Winston Churchill dans un magnifique costume croisé à rayures.
…Bidault : 3 - De Gaulle : 0
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En 1958, Albert Camus rencontre de Gaulle :
" A Francine, Camus explique qu'il interrogea le Général sur l'avenir des petites gens d'Algérie :
- Ils demanderont de lourdes indemnités, répondit de Gaulle.
Camus est effaré par son cynisme. L'écrivain a évoqué l'attribution de la citoyenneté à tous les Algériens. De Gaulle :
- Oui, et nous aurions cinquante bougnoules à la Chambre. "
(Extrait de Olivier Todd, Albert Camus, une vie, Editions Gallimard, 1996, p. 982)
Voilà quel type de soudard fait donc aujourd'hui office d'idole incontestée des Français et des candidats à la présidence de la République. Le sort qui trois ans plus tard fut réservé aux Français d'Algérie, pieds-noirs et arabo-berbères, tient en ces quelques lignes ignobles. " De Gaulle, c'est la France ! ", avons-nous l'autre jour entendu de la bouche d'un humoriste de radio. Non, pour le marginal que nous sommes, la France c'est le Président Georges Bidault, chef par deux fois du Conseil National de la Résistance. Jamais nous n'oublierons son serment :
" Nous resterons fidèles à ceux qui sont fidèles à la terre française d'au-delà de la Méditerranée, à la continuité de notre destin. Rien ni personne ne nous arrachera du cœur ce qui est à la fois la vocation et le devoir de la France : garder aux Français d'Algérie, quelle que soit leur confession ou leur communauté, leur terre, leurs morts et leur drapeau. " (Georges Bidault, Assemblée nationale, 29 juin 1961)
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Le Bachaga Boualam (1906-1982) :
L'homme qui, en 1961-1962, aurait dû remplacer de Gaulle à la Présidence de la République Française
En photo, Georges Bidault et le Bachaga Boualam (1959) :
Le Président Boualam, leader des musulmans d'Algérie partisans de la France, n'aurait jamais eu l'idée de remplacer les deux églises de Colombey par des mosquées comme le craignait de Gaulle - cela, c'était plutôt le projet de l'ennemi FLN devant qui ce dernier a choisi de s'incliner -, en revanche il aurait tenté de préserver au mieux coexistence et liberté de conscience, cathédrales et synagogues, présences juive et chrétienne sur tout ou partie de l'Algérie. Ce qui était après tout la principale action à mener pour éviter qu'un jour des islamistes et indigénistes héritiers du FLN n'aient l'idée de transformer Colombey-les-Deux-Églises en " Colombey-les-Deux-Mosquées ".
Le Président Boualam, aurait su, lui, au nom de la France et de ses valeurs, lutter avec vigueur contre l'arabo-islamisme conquérant et ce qu'on appelle " l'islamo-gauchisme ", qui aujourd'hui rongent notre pays. S'adressant à Mgr Duval, archevêque pro-FLN d'Alger, il écrivait, dans son livre L'Algérie sans la France paru en 1964 :
" Non, Mgr Duval, c'est le plus fidèle des infidèles qui vous le dit, la mission de votre Eglise, si proche de la nôtre, n'est pas " algérienne ", mais romaine et universelle.
Et pour les hommes habités par la foi, qu'ils soient chrétiens, juifs, musulmans, ceux qui veulent leur ravir cette foi, à eux, ces chrétiens, ces juifs, ces musulmans, sont des " barbares ".
Chrétiens, mes frères, je ne pense que sur vos cimetières profanés, vos croix brisées, vos cathédrales et vos sanctuaires violés, on ne peut laisser " le Berger sans troupeau " [= Mgr Duval] dialoguer avec les loups. "
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Pour continuer sur notre lancée, voici une excellente analyse du Bachaga Boualam sur l'immigration algérienne, en 1964. Elle relate le début d'un processus toujours actif un demi-siècle après :
" L'émigration des chômeurs s'étend à toutes les régions d'Algérie où la sous-alimentation devient catastrophique. Il faut voir sur les quais de Marseille ces centaines de familles musulmanes qui attendent que la France leur rende ce qu'elle leur avait donné : le pain et le travail. Car, maintenant, la France a, elle aussi, un mur… le MUR DE MARSEILLE, face à Alger qui, comme à Berlin, marque la séparation de la liberté et de l'oppression.
Comme à Berlin, mes frères musulmans tenteront de franchir cette mer de liberté pour fuir la misère, l'épuration, l'esclavage. […]
Cette émigration qui revêt toutes les formes, y compris celle de la clandestinité, constitue la preuve la plus flagrante de l'échec de l'Algérie algérienne qui se viderait de toute sa substance humaine si les conditions matérielles permettaient aux Algériens de fuir le chaos généralisé et de rejoindre la France. "
(L'Algérie sans la France, Editions France-Empire)
Du Bachaga Boualam à Boualem Sansal
(source de l'image : Valeurs Actuelles, novembre 2021) :
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Comme Boualem Sansal aujourd'hui, le Bachaga Boualam rejetait l'antisémitisme et l'anti-sionisme haineux des anti-occidentaux arabistes, islamistes et tiers-mondistes gravitant autour du FLN.
Ces lignes écrites par le porte-parole des harkis datent de 1964. Mais elles n'ont rien perdu de leur actualité, au contraire :
" L'antisémitisme, déplore le Bachaga Boualam, n'épargne personne en Algérie et le petit-fils d'Abd-el-Kader, accusé d'avoir constitué un maquis, donne l'occasion au ministre de l'Information d'emboucher les trompettes d'Eichmann :
" Il y a parmi eux un Juif algérien. La femme de Rezak est elle-même une Juive polonaise. Cette coïncidence troublante nous fait penser qu'il s'agit d'un complot qui a des ramifications lointaines. Derrière, il y a Israël. "
Voilà, conclut le Bachaga, qui confirme la volonté des autorités algériennes d'entretenir dans le pays un climat psychologique propre à justifier des interventions extérieures voulues par l'Armée Nationale Populaire et son chef Boumediene, pour faire oublier la situation tragique de l'Algérie. " (L'Algérie sans la France, p. 325)
Aujourd'hui la France ne sait que faire face à la montée de l'antisémitisme chez une partie de la communauté musulmane : qu'elle érige en modèle le Bachaga Boualam.
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Pour conclure cette chronique consacrée à Georges Bidault et au Bachaga Boualam, voici une petite note de second degré. Il s'agit d'imaginer ce que devrait être le discours d'un homme ou d'une femme politique qui serait véritablement fidèle, comme ils le disent tous ou presque, " aux valeurs du gaullisme " :
" Je ne comprends pas pourquoi tant de mes amis nostalgiques du gaullisme s'émeuvent d'être les potentielles victimes d'une " épuration ethnique ", comme alertait récemment un homme politique LR. Où est le problème ? Les Français d'origine chrétienne ou juive qui quittent la Seine-Saint-Denis iront s'adapter ailleurs, tout simplement. C'est peut-être même une chance qui s'offre à eux, la possibilité d'un nouveau départ voire d'une ascension sociale. Un probable candidat à la présidentielle s'est vanté récemment d'avoir entendu son père ou son grand-père remercier de Gaulle pour l'avoir " foutu dehors " (sic) de l'Algérie. Il en est de même pour les non musulmans de Seine-Saint-Denis ou de Marseille, qui à leur tour s'adapteront et connaîtront une vie meilleure, plus douce, dans d'autres coins de France. Il y a des terres sous-peuplées en France : le Morvan, la Guyane…
De toute façon la Seine-Saint-Denis et Marseille sont devenus de véritables boulets pour la France, et les Français vont vite en avoir marre d'envoyer leurs enfants policiers se faire caillasser et tuer de l'autre côté du périph ou de la Loire, tout ça pour défendre des territoires pauvres et peuplés de HLM, qui coûtent plus cher qu'ils ne rapportent et ressemblent au tiers-monde. Et puis les Français non musulmans de Seine-Saint-Denis et de Marseille sont de toute manière condamnés à terme par la démographie. Qu'ils l'acceptent et s'adaptent. Les Pieds-Noirs se sont bien intégrés en Métropole, " sans heurts et sans douleurs ", les Marseillais, les habitants de la région parisienne et d'autres " territoires perdus de la République " feront de même. "
P.S. : Ayant publié ce petit texte sur Facebook, et ce dernier ayant recueilli un petit succès, voici deux commentaires de Pieds-Noirs qui m'ont été adressés :
" J'aime bien la reprise de tous les arguments qui nous ont été servis en 1962. Bien sûr c'est du second degré. "
" BRAVO !! J'adore votre humour tellement approprié avec le retour de bâton 60 après la politique éclairée de ce grand visionnaire qui au train où vont les choses reposera sous peu à l'ombre des minarets. J'imagine la réaction des Métropolitains outrés pour ne pas dire plus s'ils entendaient ce discours qui fut pourtant mot à mot celui qui nous fut réservé et qu'en grande majorité ils approuvèrent sans état d'âme, et rendant hommage à la vision de ce grand Homme... "
Marius Piedineri, novembre 2021
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Le Singe et la Colombe
Envoyé Par Mme Marquet
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Une fable qui valut un Bref de Sa Sainteté Pie IX à son auteur en 1876.
Une colombe toute blanche
Au sommet d’un hêtre perchait,
A l’extrémité d’une branche
Qui sur un abîme penchait.
Un gros singe armé d’une hache
Grimpa si haut qu’il put vers elle et, furieux.
Se mit à frapper sans relâche
Ce vert rameau qui les portait tous deux.
– Que faites-vous, dit la colombe ;
Ce que vous ébranlez est votre unique appui.
Si par malheur, le rameau tombe,
Bûcheron insensé, vous tombez avec lui !
– Moi, répond le singe avec rage,
C’est à toi, c’est à toi, colombe, que j’en veux !
Ton renom d’innocence est pour tous un outrage
Ton roucoulement doucereux
M’empêche de dormir. Au gouffre ce feuillage
Qui cache en ses replis tes complots ténébreux !
Il redouble, à ces mots, les efforts de sa haine
Et le rameau craque et se rompt;
Et l’animal pervers qu’en sa chute il entraîne
Avec lui roule jusqu’au fond.
Mais la colombe ouvrant son aile,
S’échappa dans les airs, paisible et sans effort,
Et le singe élevant vers elle
Son œil déjà voilé des ombres de la mort,
La vit planer là-haut vers la voûte éternelle.
Combien de fois, depuis dix-neuf cents ans,
De l’Église du Christ les rameaux bienfaisants
Ont été mutilés par des mains criminelles !
Hardis persécuteurs, les plus forts des humains,
Frappez, frappez encor : la hache est dans vos mains ;
Mais vous verrez un jour que l’Église a des ailes.
Jacques Melchior Villefranche, Le Fabuliste chrétien.
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Extrait d’un Bref de Sa Sainteté Pie IX à l’auteur
…Sa Sainteté n’ignore pas non plus vos autres travaux. Elle connaît ces fables ingénieuses et ces fictions littéraires, d’autant plus écoutées qu’elles sont plus détournées et plus adroites, par lesquelles vous vous efforcez de propager les doctrines religieuses et l’amour de la vertu.
Sa Sainteté se réjouit des louanges accordées à de tels écrits par des hommes instruits et pieux ; Elle vous en félicite du fond du cœur, ne doutant nullement que vous; persévérerez avec constance dans la voie où vous marchez. Elle appelle sur vous, à cet effet, tous les secours célestes.
François MERCURELLI,
Secrétaire de Sa Sainteté pour les Brefs aux Princes. Rome, 12 juin 1876.
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Alger…ma blanche.
Envoi de M. Christian Graille
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Nous vous offrons …l'apéritif à la Casbah…
Il faut entrer dans la Casbah par la terrasse comme les voleurs de lessive à l'heure où l'âme est incapable de distinguer un fil blanc d'un fil noir, le bien du mal. La terrasse de cette esplanade où les gitans ont amarré leur campement. Un remblai couleur de terre d'ombre sur le ciel qui se décolore.
- Des regards,
- un chuchotement,
- la sauvage odeur des popotes en plein air dénonce le petit navire et son mystérieux équipage.
Et tout le campement ondule soudain sur le soir. Soir de jadis ou de naguère, sans phonographe ni radio. La T S F n'arrive pas jusqu'ici à cause des parasites.
Mais des étoiles comme s'il en pleuvait.
Les Arabes disent ou disaient : " il vaut mieux être assis que debout, couché qu'assis, et mort que couché. "
La Casbah est comme cela recroquevillée, demi-morte et mal réveillée.
Ses maisons sont toutes pareilles,
- basses,
- biscornues,
- comme boursouflées par la lune,
- bâties à une échelle inhumaine pour les poupées et les fantoches,
- pour les marionnettes fardées, sages images sur le seuil
- pour des vieilles ratatinées dans les galetas
- pour des assassins aplatis par-dessus le tas.
Épaulées les unes aux autres elles semblent dormir debout et les ruelles effrayées dégringolent en titubant vers la taverne la plus proche. Elle est pleine comme un nid et l'haleine de l'anis nous effleure. C'est votre heure apéros vespéraux !
La " cave des grands mutilés ", une enseigne adéquate. Bar sans faste inutile pour troglodytes cul-de jatte. Mais une fois dedans, vous vous retournez comme vous pouvez et vous apercevez l'Espagne qui prend le frais devant la porte :
- un vieillard en pèlerine de curé est assis sur un escabeau,
- un chien maigre louche à la lune et
- trois pavés font le gros dos.
La patronne arrose les verres avec un petit arrosoir. Aussitôt l'anisette fleurit comme une tubéreuse.
C'est le moment que choisit Florent pour apparaître sur le seuil. Mais comme il y a six personnes à l'intérieur, il hésite poliment. On le presse d'entrer.
Le miraculeux arrosoir fait éclore des confidences.
Naguère Florent avait deux femmes avec lui. Et l'une s'appelait Renée et l'autre Lili. On le regarde. Son visage n'a pas d'autre expression qu'une abondante sueur. Il doit gagner son pain par ce moyen connu.
La patronne explique : " les bagages… " et FLorent poursuit : " Renée, pauvre de moi, elle est morte. Et Lili tout d'un coup est venue aveugle et s'est sauvée va savoir où … "
- Carrière brisée,
- paradis perdu,
- fortune engloutie dans la mort,
- fortune envolée dans la nuit.
Probablement qu'il n'a pas eu assez d'estomac pour refaire sa vie comme on dit. Alors il travaille, en somme, c'est un raté.
*
* *
Cet ancien café maure évoque la darse de l'amirauté. Des reflets multicolores dansent sur les murs crépis à la chaud.
Une flottille de sirops et d'apéritifs s'aligne derrière le comptoir, face au fourneau désaffecté, vêtue de faïence bleue et blanche.
Le propriétaire des bouteilles est un Maltais, sombre comme un torpilleur à son poste.
Du fond de la salle un Arabe assis sur un banc nous regarde avec une fixité agaçante.
On a beau faire comme ça avec la main, son turban roule et tangue, mais toujours cap sur nous.
L'an dernier il a vendu à la police des oignons qui n'étaient pas à lui.
Quelque temps après il a disparu pour trois jours et trois nuits, le temps d'apprendre la vie et le commerce honnête.
Seulement quand on l'a rendu à ceux qui l'avaient connu et aimé, il était complètement idiot.
Cette histoire d'oignons nous a fait monter les larmes aux yeux.
*
* *
Un autre bar contient sept cages de tailles inégales, avec chacune l'éternel arrosoir. Et pissez à souhait !
Au dernier bar, Rue Randon, voici Postillon. Comme son nom l'indique c'est un qui a eu des malheurs. Les statistiques vous diront combien d'autos l'on écrasé : 25.631 en 1931, 25.684 en1930 et ainsi de suite en remontant jusqu'aux temps fortunés où il faisait cavaler sa diligence sur la route de Rouïba.
Dans la vie on a comme çà des hauts et des bas. Il a gardé de son ancien état :
- le feutre de cow-boy,
- la veste de velours côtelé,
- la culotte de cheval
- les bottes.
Pas un mot de plus là-dessus. Postillon marche en arquant les jambes mais c'est sans fatuité cavalière. La tombée éléphantiasique de son ventre le contraint à cette adaptation. Quand Postillon vous donne une poignée de main, si c'est de la droite, vérifiez bien le compte : Vous devez trouver six doigts, le pouce est bifide.
Jadis il se servait de cette pince de homard pour tenir son cigare sans lâcher les rênes.
Que fait au juste Postillon dans la Casbah ? C'est délicat à expliquer.
A Bône on dirait qu'il se porte la commission " à le monde. " A demi-monde serait plus exact, sinon plus grammatical.
On dirait aussi à Bône, qu'il a un œil oui, un œil non ou encore qu'il est borgne d'un œil.
J'ai gardé cet œil pour la fin parce que Postillon dit toujours : " Si j'avais mes deux yeux, je ne resterais pas ici. "
Et parce que je cherche à comprendre pourquoi Lili, aveugle devenue, un soir, à tâtons, s'est sauvée alors que Postillon, le borgne est cloué là par son œil crevé.
Alger Étudiants (19-11-1932)
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Alger, à travers la ville haute.
Envoi de M. Christian Graille
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La ville arabe est un labyrinthe, les rues sont étroites, deux hommes n'y passeraient pas de front.
Elles sont pavées de pierres glissantes pour nos souliers européens, mais non point pour la souple et silencieuse babouche des Arabes.
Souvent solitaires, souvent tortueuses et encombrées d'impasses qui désappointent le promeneur, certaines rues ne sont guère intéressantes que par cette solitude qui a tant de cachet oriental.
A droite et à gauche les murs sont blanchis à la chaux et percés seulement de la petite porte ogivale ornée du marteau de cuivre ciselé en arabesque, de clous en cuivre à tête ronde et énormes et marqués près de cette porte de l'empreinte de la main rouge ou bleue qui doit préserver du djinn ou dieu du mal.
Au-dessus, le mince espace de ciel que l'on peut apercevoir de cette rue étranglée par les étages en pignon que supportent les bois de thuya.
De temps en temps :
- une ombre,
- un fantôme qui passe silencieux,
- une femme voilée,
- une noire en haïk bleu ou
- le maître qui retombe la porte du logis.
Ces rues silencieuses rappellent, comme on se l'est figuré, le harem.
Ici les Arabes nous ont laissé à penser, mais rien à voir. Il y a au contraire d'autres rues populeuses et bruyantes ; c'est là qu'il y a de quoi regarder.
Mais le nouveau débarqué sera long à se remettre des mille impressions qu'il ressentira à chaque action. C'est que les Arabes n'ont décidément rien de commun avec nous :
- leurs démarches, leurs gestes,
- leurs habitudes de corps sont étonnantes.
Comme ces messieurs n'ont point une pudeur exagérée, le promeneur peut s'apercevoir qu'ils diffèrent de nous-mêmes dans la satisfaction des besoins de simple nature.
Toutefois la médecine leur donne en cela raison ; et s'ils nous reprochent ces deux choses exécrables de préférer la position debout et de serrer la main au Juifs, il faut reconnaître que ces gens, pour avoir des habitudes si différentes des nôtres, ont dû se séparer de nous à l'arche de Noé.
Dans ces rues, tous les corps de métier sont représentés ; de ci, de là, c'est :
- l'épicier arabe,
- le cordonnier encadré dans sa petite boutique,
- le restaurateur,
- le brodeur et les autres.
De même que dans le bas de la rue c'est le Maltais qui est fruitier, ici c'est le Biskri ; il a un vêtement particulier, c'est un simple sac dans lequel il a fait deux trous pour passer les bras ; il est couché dans sa boutique, entouré :
- de ses petites bougies coloriées,
- de ses piments rouges,
- de ses oranges et
- de ses olives.
Seulement comme il est très curieux de ce qui se passe dans la rue, il a pour l'aider à regarder une corde attachée à la poutre du plafond et il s'y prend pour passer la tête dehors sans perdre l'équilibre.
- Le restaurant arabe ne se compose guère que d'une table, autrefois c'était une natte où s'assied le consommateur, d'une marmite et d'assiettes dont les plus grandes n'atteignent pas les dimensions de nos soucoupes.
- Dire le nom des mets qu'on y mange serait difficile.
- Le couscous et la salade, on le sait, jouent le plus grand rôle.
Une bonne note au restaurant arabe : propreté irréprochable, l'Oriental est délicat pour son manger ; le cheval le lui aurait appris ; c'est un des signes auxquels l'Arabe reconnaît un cheval de race.
- Après l'épicier et le restaurateur arabe, il y a évidemment un industriel qui ne saurait être passé sous silence :
- c'est le cordonnier ; pour celui-là, une mauvaise note. Il emploie pour faire ses babouches ou ses sbadas de cuir qui n'est pas tanné ; et puis on a lieu de s'étonner qu'il y ait tant de cordonniers quand on sait que les Arabes aiment tant marcher pieds nus.
- Le barbier est non moins important. Il arrache les dents ; il en a malheureusement tout un tableau qui lui sert d'enseigne ; il pratique la saignée et enfin il rase et bleuit la tête de ses coreligionnaires en se rappelant pourtant le verset du Coran : Il n'existe pas une seule créature que Dieu ne tienne par le bout de la chevelure. Naturellement il ne faut pas couper cette chevelure, et du reste, s'il faut en croire Hérodote, de son temps les Arabes se rasaient déjà les tempes mais respectaient le sommet de la tête.
Un bon point au barbier : il rase comme rasait son père, les pères de ses pères.
Chez lui il n'y a pas de mode, pourtant pas :
- de crevés,
- de gommeux,
- de poisseux.
- Chez nous la coiffure des hommes change tous les ans. De quel côté est la sagesse ?
Les brodeurs d'or brodent d'admirables selles ou de fort belles babouches pour les femmes, et on peut leur accorder quelque admiration ; mais les plus étonnants sont certainement les ouvriers tourneurs sur corne ; j'en ai vu se servir de leurs pieds comme nous nous servons de nos mains, tenant avec les pieds l'outil qui coupe la corde tandis que la main tient l'archet qui met le tout en mouvement ; l'ouvrage fini, le pied tient au besoin le long tuyau de la pipe.
L'écrivain arabe, lui se sert encore du roseau ; il a aussi un encrier, l'encrier arabe qui a exactement la forme de ces écritoires du moyen âge, probablement rapportées des croisades. L'écrivain arabe est quelquefois maître d'école.
Rue Kléber je suis entré dans une école de tous jeunes enfants, j'y ai vu pratiquer l'enseignement mutuel.
Mon écrivain était assis au milieu de ses élèves ; sur la natte, autour de lui, les petits élèves prenaient à part chacun un élève plus petit qu'eux et leur faisaient répéter la leçon.
En montant toujours on est sûr d'arriver à la Casbah. C'était mon but. Je rencontrais de temps en temps des fontaines encadrées de marbre blanc, de tuiles vernissées où les femmes juives ou les noires attendaient que les urnes de cuivre fussent remplies ; puis quelquefois un bain maure dont l'entrée se signalait par une porte ogivale décorée d'arabesques et fermée par un rideau flottant.
Enfin pas mal de marchands de gâteaux de miel ; tous les gâteaux arabes sont au miel. N'est-il pas écrit dans le Coran :
Tout Seigneur a dit à l'abeille : Nourris-toi de tous les fruits ; de leurs entrailles, sort une liqueur variée qui sert de remède à l'homme.
Ne sachant guère par où j'allais monter et montant toujours, je suis enfin tombé à l'endroit inévitable quand on monte : au quartier de la Casbah. J'étais :
- rue du Diable,
- rue des Zouaves,
- rue Abderrhaman.
Comme je cherchais le nom d'une rue où je débouchai, je vis quelques têtes :
- bien dessinées,
- aux chairs brunes et roses en même temps,
- à l'œil grand et noir,
- aux sourcils unis l'un à l'autre,
- à la bouche admirablement arquée,
- les cheveux étaient noir d'ébène et entourés de soie verte ou rouge et de tissus d'or, et
- le front était orné d'une guirlande de jasmin.
On fumait la cigarette d'une main couverte de diamants : " boire café ! Boire café ! " me disait-on.
Mais au même moment une femme qui passait m'apprit bien dans quel quartier je me trouvais. Elle avait :
- un jupon rouge,
- la taille énorme,
- les bras écartés,
- les cheveux en désordre et grommelait entre ses dents : " Rue des assassins ! Rue des assassins ! " Il y avait eu en effet ici une échauffourée la veille entre soldats, filles et indigènes.
Parmi les combattants il y eut deux morts ; l'un d'eux, un porteur d'eau était le petit-neveu du dernier Dey d'Alger ; les blessés (on ne sait jamais le nombre) s'étaient enfuis pour n'avoir rien à démêler avec la police.
J'étais donc bien en pleine Casbah. C'est un peu, il faut le dire, le pays du couteau, où matelots de tous pays, soldats en bordée et gens sans aveu se mettent quelque fois en partie. C'est le pays :
- de la prostitution,
- des volets verts,
- des portes à grillages,
- des tailles difformes,
- des embonpoints canailles,
- des chansons obscènes,
- des visages plâtrés,
Qu'il faut traverser, sans être pour cela un pharisien, écœuré à la vue des abîmes où l'espèce humaine peut bien tomber.
C'est là qu'il m'a été donné de voir une danse mauresque qui est extrêmement lascive ; c'est celle qui consiste à danser, la poitrine immobile, mais en dodelinant de la tête et en déhanchant le plus impudiquement possible la partie inférieure du corps. La chose est singulière.
La scène se passait dans un petit carrefour infect ; le fond du théâtre était un mur peint en rose, agrémenté de bouteilles et de cruches de bière, dont le liquide, enlevant le bouchon, retombait spontanément dans le verre.
Des Noirs tenaient l'orchestre, exclusivement composées de grosses caisses de tous calibres et de castagnettes énormes en fer forgé.
Il y avait parmi les acteurs une jeune noire :
- de celles qui sont :
- belles, grandes,
- colorées comme un bronze florentin,
- la jambe nue jusqu'aux genoux et fluette avec des attaches de la plus grande finesse,
- les seins placés extrêmement haut et
- le reste du corps, quoique couvert du haïk, parfaitement immodeste.
Quand elle s'avança pour danser, la parodie sordide de la danse mauresque que deux ou trois femmes étaient en train d'exécuter, prit fin, et le spectacle, je ne le cacherai pas hypocritement, eut bien quelque attrait. Cette jeune femme :
- presqu'une enfant,
- grande et à la peau de couleur de bronze,
- couverte de sequins (pièces de monnaie),
- de tissus transparents de soie violette et jaune,
- la tête enguirlandée d'une tresse de fleurs d'oranger
- était belle à voir.
- Elle voulut bien nous donner à entendre ce que peut être cette ardeur qu'on appelle l'ardeur du tempérament africain.
C'était extrêmement lascif, mais rien ne surpassait l'obscénité de la main agitant un mouchoir enroulé comme un serpent :
- le prenant, le quittant, le laissant retomber pour le rattraper aussitôt.
La main, une des plus belles choses qu'il y ait au monde, faite pour les plus douces et les plus tendres caresses, se trouvait ici un peu compromise.
Les Noires dansent jusqu'à tomber d'épuisement. On l'emporta, elle était en nage et l'on voyait l'eau ruisseler sur ce beau corps.
Mais voilà qu'une femme hideuse, au ventre rebondi, évidemment dans l'état d'une grossesse des plus avancées, vient, les bras pendants, son fardeau en avant, se mettre de la partie ; un éclat de rire général l'accueille, les applaudissements l'excitent et la voilà qui se secoue et se démène horriblement ; enfin elle s'arrête épuisée mais elle a fait une conquête. " C'est bien la mère " dit un gros homme aviné, les yeux hagards et la bouche écumante.
Et tous deux s'en vont au repaire.
Le quartier de la Casbah pourrait cependant être le plus beau de tous ceux Alger. De ci, de là, on voit sortir du milieu de maison infectes un cyprès, un amandier en fleurs ; chacune de ces maisons a ses croisées tournées vers la mer. Tout le golfe d'Alger est sous vos regards ; l'air qu'on respire sur ces hauteurs a la subtilité de l'air des lieux élevés.
Le mont Bouzaréah envoie ici ses arômes et la mer sa brise ; mais c'est un des plus beaux coins d'Alger et aussi des plus laids.
Alger ville d'hiver d'Henri Dumont. Notes de voyage. Édition 1878.
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Parmi les différentes mesures prises pour lutter contre l'épidémie du coronavirus, il est demandé de ne pas se serrer la main.
Par contre, il est possible – et c'est même recommandé – de se serrer les coudes. Il ne faut donc plus tendre la main, ne plus faire des pieds et des mains, seulement des appels du pied afin de garder les mains libres.
Si vous êtes à la tête d'une association et que vous vouliez vous retirer, impossible de passer la main ; certes, il reste la solution de vous faire sortir à coups de pied dans l'arrière-train mais ce n'est pas très élégant et l'on peut très vite en venir aux mains.
Pour les amoureux qui ont le cœur sur la main il est illusoire de le donner, ni même de le partager : les mariages vont tomber en désuétude car plus personne ne fera une démarche pour demander la main de l'être aimé.
Autre conséquence grave pour la démocratie : désormais la politique de la main tendue est vouée à l'échec, être pris la main dans le sac sera moins grave que de donner un coup de main.
Bien sûr, la main gauche doit ignorer ce que fait la main droite mais si elle a donné de l'argent de la main à la main, il sera nécessaire de lui passer un savon.
C'est dans la tribulation qu'il convient d'être fort, l'épidémie génère un sentiment de peur ; la solution ? - S'en laver les mains et prendre son courage à deux mains, surtout en mains propres.
Au revoir et à 2 mains
Un vrai bonheur la langue française
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La culture et l'exploitation des primeurs en Algérie.
dans la Grande Kabylie du Djurdjura.
Envoi de M. Christian Graille
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La culture des légumes primeurs occupe dans l'économie algérienne une place prépondérante depuis que la régularité et la rapidité des transports sont affirmées. En effet sa production occupe la troisième place dans ses exportations et dépasse en valeur les produits miniers et les produits de l'élevage.
Les statistiques prouvent qu'en 1935, par exemple, l'Algérie a exporté un total de 881.535 quintaux de primeurs telles que :
- pommes de terre (462.000 quintaux,)
- artichauts (171.000),
- tomates (3.000),
- carottes (74.000)
- haricots verts (5.000),
- petits pois (22.000),
- fèves fraîches (2.500),
- courgettes (1.100),
- divers (900).
Bien que localisées dans les régions favorisées, les cultures maraîchères nécessitent en Algérie des soins particuliers dus :
- à l'irrégularité de la pluviomètre,
- aux brusques variations de température,
- à la gelée,
- à l'action du vent,
- à la pauvreté des sols.
Pour parer à ces divers aléas, les maraîchers doivent :
- suppléer au régime des pluies pour une irrigation judicieuse,
- protéger les plantations contre les gelées et les vents par des abris de roseaux à faible espacement,
- remédier à la faible teneur en éléments nutritifs des sols légers et peu profonds par un emploi massif d'engrais.
Malgré ces difficultés et bien qu'elle soit onéreuse et reste aléatoire, la culture maraîchère a créé sur la cote africaine de la Méditerranée un paysannat européen et indigène profondément attaché au sol, qui n'exploite que des surfaces très réduites. On estime en effet de 2 à 4 hectares la superficie moyenne cultivée.
La production des primeurs maraîchères est caractérisée par un certain nombre de légumes par deux périodes de végétation et donne lieu à des cultures de printemps et des cultures d'arrière-saison.
Pour la pomme de terre, les primeuristes algériens utilisent des plants venant de France, le climat chaud ne permettant pas d'employer les semences des récoltes locales.
En fin septembre et courant octobre, les premières plantations se font avec des variétés hâtives, telles la Mayette de Roscoff à chair jaune et la Floucke ; la récolte a lieu en décembre et janvier.
A ce moment a lieu une nouvelle plantation pour laquelle on utilise surtout la Royale Kidney. La récolte se déroule en mars et avril, époque où la France a épuisé ses réserves. On plante encore en février et mars des variétés à gros rendement :
- " Saucisse rouge ",
- " Institut de Beauvais ",
- " Majestic ".
Enfin fin juillet avant l'arrivée des plants métropolitains, on utilise des semences locales récoltées en mai-juin.
Mais comme les plantations de février et mars, ces récoltes servent, pour la presque totalité à la consommation locale.
On peut évaluer à 400.000 quintaux environ la totalité des pommes de terre importées en Algérie comme semences ou pour la consommation, et venant de France ; ce chiffre est sensiblement égal aux quantités expédiées en France pour l'Algérie.
Les tomates présentent également deux périodes de production et d'exportation : mai-juin et novembre-décembre. Les variétés cultivées sont :
- Perdignon,
- Rouge grosse hâtive,
- Reine des hâtives,
- Pierrette,
- P.L.M,
- Merveille des marchés,
- perfection.
La culture de la tomate demande :
- beaucoup de pratique,
- une présence continue,
- une surveillance attentive.
- Elle est très coûteuse. On estime à 35.000 francs environ le prix de revient à l'hectare.
La réputation des primeurs algériennes, possédant des qualités gustatives incontestées, va pouvoir s'apprécier de plus en plus grâce à l'action bienfaitrice de l'office algérien d'action économique et touristique (Ofalac). Cet organisme a trouvé là encore à exercer une influence profitable. Depuis 1932 il a institué pour chaque produit un règlement de standardisation qui est officiellement consacré par la marque de garantie " Algéria " que portent tous les envois contrôlés par l'Ofalac.
Ce contrôle, sévèrement exercé, donne aux consommateurs l'assurance d'acheter des produits de choix, d'une saveur incomparable et d'une fraîcheur indiscutable.
Le Temps : Texte figurant dans la publication
" lectures géographique." L'Algérie "
de M. Mme Ozouf, géographes. 1938
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Coutumes agricoles kabyles.
Envoi de M. Christian Graille
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La fraîcheur d'une Savoie dominée par les cimes neigeuses ou des aiguilles abruptes, accrue par le pittoresque des innombrables villages aux toits rouges qui s'allongent interminablement le long des crêtes, au-dessus des quartiers multicolores des champs et des vergers : voici les caractères principaux de la Kabylie qu'aperçoit au siège de son autocar le voyageur se rendant :
- d'Alger à Michelet ou à Bougie.
Combien est captivante l'étude des mœurs et des coutumes de ces Berbères restés semblables à eux-mêmes depuis des millénaires et que commencent seulement à transformer la paix française et sa civilisation !
- Rites singuliers,
- coutumes bizarres,
- usages antiques règlent dans ses plus petits détails l'agriculture dont vit le pays.
Et il est curieux, en parcourant les routes en corniche qui dominent les vallées verdoyantes et le damier des cultures, d'évoquer rapidement le cycle de la vie agricole des familles kabyles.
L'indigène doit attendre pour labourer le temps licite (el helâl) qui commence le 62e jour de l'automne et avant lequel aucun travail ne profite à la vie future.
Ce temps béni arrivé, il faut se garder pendant trois jours de balayer la maison et de donner du feu au voisin.
En janvier commence la période des nuits (liâli).
Pour protéger les céréales des vers blancs, on plante des lauriers roses en chantant " sors ô ver blanc ! Le khammès (ouvrier agricole) te cassera les reins. "
- Aux liâlis succède une période de quatorze jours :
- l'imirghani pendant laquelle il faut se garder de toucher aux arbres fruitiers.
Les périodes rituelles se succèdent ainsi toute l'année :
- thameghart pendant lequel on ne peut labourer,
- thiftirine époque du sarclage des fèves,
- nissâne, en avril, dont certaines journées sont néfastes.
Comme on ne les connaît pas, on doit, tant qu'elle dure, s'abstenir de tout travail agricole :
- Izezzaouène où l'on sème la bechna (plante de la famille du mil et du sorgho) et les haricots,
- iourarène le temps des moissons,
- imellaline pendant laquelle les femmes se mettent du koheul (fard de couleur sombre dont on se frotte les cils et les paupières) aux yeux pour obtenir une belle récolte de figues,
- ikourarène le temps des moissons,
- thaalaft en septembre où l'on enferme les bêtes pour les engraisser.
Et pour qu'elles prospèrent, on laisse trois jours dans leur mangeoire un coussin gonflé.
Le noir aux yeux a une action salutaire sur les figuiers mais si la femme en met pour préparer le couscous, le charbon détruira la récolte.
Il faut penser également à sacrifier un mouton avant de mesurer le grain, faire planter les courges dans le potager par des femmes obèses.
Mais il est très dangereux de planter un frêne ou un noyer : le premier prive de descendance mâle et celui qui plante le second meurt lorsque l'arbre a atteint la grosseur de son cou.
Celui qui observe fidèlement ce rituel compliqué qui apporte régulièrement au rocher ou à l'arbre " marabout " la prière ou le lambeau d'étoffe qui justifie sa foi, qui fait preuve surtout de générosité dans les aumônes qu'il offre au marabout du village peut espérer une belle récolte et une année prospère.
Ainsi, pris dans un réseau de coutumes obscures, tenus par les prescriptions sévères des " kanouns " qui sont les codes de l'agglomération kabyle, partagés dans leurs villages par des luttes séculaires entre deux partis, le côf (association d'assurance mutuelle dans la défense et l'attaque pour les éventualités de la vie) d'en haut et le côf d'en bas auprès desquelles la querelle des Capulets et des Montaigut n'était que plaisanterie, traqués par des haines de famille, dont des vendettas meurtrières sont l'aboutissement normal, les Kabyles ont traversé les siècles farouchement isolés dans leurs montagnes :
- Mais la civilisation,
- l'exode vers les centres industriels de France,
- le développement des œuvres,
- et la coopération agricole, commencent à modifier la mentalité et les méthodes kabyles.
Si le pittoresque y perd, on peut espérer que la prospérité y gagnera, et que :
- libérée de l'observance des jours néfastes,
- des anathèmes des marabouts mécontents,
- des règles innombrables dont l'oubli attire les pires calamités,
- l'agriculture kabyle permettra à une race opiniâtre et travailleuse d'acquérir un peu plus de bien-être et de tranquillité.
René Vallet (le Temps) texte figurant
dans la publication lectures géographiques tome II
" la France d'outre-mer " par Mme R Ozouf et R. Ozouf géographes.
Édition 1938.
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Le trésor
Envoyé par Annie.
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Une petite fille sur les genoux de sa Grand mère lui demande :
– Dis mamie, ferme les yeux s’il te plaît…
– Mais pourquoi donc ?, lui demande sa grand-mère.
– Allez mamie, VAS YYYYYYYYY EEEEEUUUUHH… S’il te plaît, insiste la fillette.
– Bon d’accord, dit la grand-mère.
La grand-mère ferme les yeux, et la petite fille regarde longuement au plafond, puis elle finit par soupirer en disant tristement :
– Bah non, y a rien…
– Comment ça, il n’y a rien ??, s’inquiète la mamie .
– Ben oui, il n’y a rien, continue la petite fille le regard toujours fixé au plafond, pourtant papa dit toujours à maman que lorsque mamie fermera les yeux, un trésor tombera du ciel…
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Arts et industries des femmes arabes.
Envoi de M. Christian Graille
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En savourant l'holocauste des exquises Oulad-Naïl, le polygame demande à grands cris que les musulmans se régénèrent dans le travail.
Le labeur quotidien de ses épouses est pour lui une bonne source de revenus. Voilà pourquoi il fait sur le marché la rafle des travailleuses habiles. N'est-ce à pas bien placer son argent que de payer 300 francs une épouse-ouvrière qui lui en rapporte annuellement mille ?
Certainement la beauté prime en Afrique comme partout, mais le savoir-faire féminin y est encore plus apprécié qu'en pays civilisé. Car s'il n'est point assez riche pour avoir des esclaves, l'Arabe contemplatif s'en remet à ses femmes du soin :
- de tisser ses vêtements,
- de tisser sa maison mobile, la tente et
- de préparer ses aliments, ce qui ne consiste pas seulement à confectionner du couscous et des gâteaux de miel,
- mais à moudre péniblement dans un moulin primitif, formé de deux pierres serrées par un écrou, l'orge et le blé,
- à faire le beurre,
- les fagots,
- les peaux de boucs,
- à aller chercher de l'eau,
- à soigner les chevaux et les chameaux,
- enfin, à enlever et à poser la tente dans les migrations.
Ces moukères délicates, souvent exténuées qui doivent même tenir l'étrier à leurs époux, marchent à pied, la croupe chargée d'un enfant, les bras remplis de provisions ou d'ustensiles de ménage pendant que celui-ci se prélasse sur un cheval. De la capacité de ces femmes dépend pour le musulman le mal-être ou le bien-être relatif.
Aussi, s'il repousse pour elles l'école émancipatrice qui les soustrairait à sa tyrannie, il est tout acquis à leur développement manuel.
Cet homme qui fait profession de contempler le soleil aime bien qu'on initie ses femmes à des travaux dont le produit favorise son oisiveté.
Justement les métiers que les femmes arabes peuvent exercer exigent, pour être lucratifs, un certain développement intellectuel.
L'intérêt de l'homme finira donc par modérer son effroi de l'école féminine.
C'est bien joli de fabriquer de la poterie, avec la fine terre si variée de couleurs qui abondent en Algérie, seulement, si la musulmane pouvait ajouter à la routine qui dirige sa main, quelques notions capables d'élargir son horizon intellectuel, la glaise qu'elle pétrit triplerait de valeur.
Actuellement dans plusieurs régions les femmes arabes fabriquent :
- des tasses,
- des amphores,
- des réchauds,
- des plats à faire cuire le pain, le couscous ou la viande,
- des vases de toutes formes.
Elles vernissent leur poterie d'un composé d'huile et de résine. Les femmes kabyles ne traînent pas seulement la charrue à la place des bœufs ; elles confectionnent des cruches qui ont cinq pieds de haut.
Les habitantes de Touggourt fabriquent de la poterie faite au tour.
Quand elles recevront, en même temps qu'une instruction élémentaire, un enseignement professionnel, les femmes arabes utiliseront le kaolin, elles deviendront des porcelainières émérites et les Algériens n'auront plus la peine de faire venir de France leur vaisselle.
Presque sur tout le territoire les femmes indigènes font mouvoir des milliers de métiers qui ressemblent à nos anciens métiers de tisserands et sur lesquels elles tissent également :
- la laine,
- la soie,
- le poil de chèvre et de chameau,
- l'alfa et
- les filaments de palmiers nains.
Avant de tisser elles commencent :
- par laver la laine, non avec leurs mains, avec leurs pieds,
- ensuite elles la filent et
- enfin elles la teignent à l'aide de végétaux qui croissent en Algérie et qui, comme l'indigo et la garance (plante cultivée autrefois pour la matière colorante rouge extraite de sa racine) donnent des couleurs aussi éclatantes que solides.
L'étoffe que l'on tisse est d'autant plus forte, qu'en filant la laine, on y a mêlé plus de polis de chèvre ou de chameau.
La plus grande largeur des étoffes tissées par les musulmanes est de deux mètres, leur longueur moyenne de six. Les femmes du Souf sont sans cesse en mouvement cinq mille métiers ; elles fabriquent :
- des haïks,
- des tapis,
- 70.000 haouli (haïks) par an qui en moyenne se vendent vingt-cinq francs pièce.
On comprend que, dans ces conditions, l'homme ait imaginé d'avoir des troupeaux de femmes qui lui produisent de beaux bénéfices pendant qu'il fume des cigarettes et se délecte de moka.
Les femmes de Figuig sont aussi des ouvrières habiles qui tissent :
- le coton,
- la laine et
- brodent les haïks.
Les femmes Chambaa tissent et brodent également les étoffes.
Mais les plus beaux haïks blancs à trame de laine fine et à chaîne de soie, sont tissés par les marocaines.
Les femmes arabes n'ont pas d'ateliers pour travailler ; très ingénieuses, comme toutes les filles de la nature, elles enfoncent dans la terre quatre grands piquets sur lesquels elles attachent des traverses en bois destinées à supporter un plafond de lauriers roses, de lentisques ou de chênes nains, les mêmes branches abritent le fond et les côtés de ce gourbi fleuri sous lequel est installé le métier à laine.
Elles ne se servent pour travailler que de leurs mains et d'un petit instrument en fer qu'elles promènent vivement sur la trame pour régulariser le tissage.
Avec les laines mérinos, les laines fines, les musulmanes fabriquent des haïks et des burnous, les joignent des laines communes aux poils de chameaux, aux filaments de palmier et elles tissent des toiles à tentes imperméables, d'un demi-centimètre d'épaisseur.
Le grand plaisir des femmes arabes est de fabriquer des tapis sur lesquels jouent d'éclatantes couleurs. Les Raïra et les Yamina qui ont un tapis sur le métier triomphent dans la tribu ou sous la tente ; on vient de loin pour admirer l'œuvre et l'estimer.
Il parait que les charmantes tisseuses musulmanes sont les ancêtres des tisseurs d'Aubusson.
L'industrie et la fabrication des tapis auraient, dit-on, importé en Europe par les Arabes qui s'emparèrent de l'Espagne et envahirent la France.
La création de la fabrique d'Aubusson serait due à une des tribus arabes battues par Charles Martel en 739, aux environs de Poitiers.
Il y a des femmes qui savent seulement tisser, d'autres qui savent faire des dessins ; alors les premières s'assurent les talents des secondes moyennant un franc par jour pendant les trois semaines que le tapis demeure sur le métier
La fabrication des tapis et burnous souffre présentement de la concurrence de la Métropole : Lyon et Nîmes produisent ces articles. Les tapis arabes de haute laine de la région des plateaux sont, malgré cela, si recherchés qu'une école professionnelle indigène pour leur fabrication a été créée à Alger par Mme Delfau.
Cette école qui reçoit de l'autorité encouragements et subventions forme des monitrices qui vont ensuite enseigner aux femmes de leurs tribus à fabriquer des tapis au goût des Européens en leur conservant leur cachet original.
Pour que les tapis mauresques soient demandés sur les marchés européens comme les tapis indiens et persans, il suffira de diriger :
- le sens artistique des femmes qui les fabriquent,
- de leur apprendre à mettre en relief leur originalité,
- de leur donner, par un développement intellectuel, la clef pour mieux saisir et reproduire les emblèmes et les symboles constituant l'art arabe.
Dans le Fezzan (région de Libye) les femmes font de jolies corbeilles qui sont exportées dans toutes les oasis environnantes.
Elles brodent le cuir avec un talent inimitable.
Les femmes d'Agadès tissent les nattes et fabriquent des objets en cuir curieux.
Les habitantes de Ouargla, des noires pour la plupart, fabriquent les médols, grands chapeaux de paille garnis de petits carrés de soie de toutes les couleurs que les Arabes placent par-dessus turban et chéchia.
Encore une spécialité algérienne, la broderie sur soie ou sur batiste (toile de lin très fine) dite orientale. Quand à Alger Mme Luce, créatrice d'une des premières écoles arabo-française de filles, fut, sur l'injonction du Conseil Général, forcée de transformer son institution en ouvroir, elle apprit aux jeunes Mauresques à faire une broderie originale tantôt pleine, tantôt ajourée comme une dentelle et dont la régularité paraît ne pouvoir s'obtenir que mécaniquement.
Les hiverneurs étrangers paient bien cette broderie qu'ils emportent comme un souvenir de l'industrie africaine.
Les expositions anglaises et américaines aiment à la faire admirer à leurs visiteurs. Des expositions françaises lui donnent la médaille d'or.
Mais combien de Français et d'Algériens ignorent l'existence de cette broderie artistique dont tous les sujets sont Arabes ?
De 1862 à 1878 l'école professionnelle Luce fut soutenue par l'assistance musulmane qui lui donnait une subvention de dix-huit cents francs par an et une maison mauresque vaste et curieuse pour logement.
En 1878, maison et subvention furent supprimées ; Mme Luce Ben-Aben, petite fille de Mme Luce et sa continuatrice dut enfermer dans son appartement, où il lui fut impossible de recevoir beaucoup d'élèves, son enseignement si profitable à l'art et à la patrie française.
Mme Luce a le grand mérite d'aérer l'esprit de ses élèves en même temps qu'elle dirige leurs mains. Si elle leur fait pénétrer les délicatesses que la broderie artistique comporte, si elle leur apprend :
- à suivre,
- à tracer un dessin,
- un chiffre cabalistique,
- elle leur enseigne, aussi secrètement, à parler et à écrire en Français.
J'ai eu entre les mains des lettres de ces jeunes filles mauresques qu'une écolière parisienne ne rougirait pas de signer.
Aussitôt instruites et initiées à nos mœurs, les mauresques deviennent réfractaires à la polygamie. Elles aiment mieux se prostituer que d'épouser un polygame.
Cette répulsion instinctive prouve simplement que la polygamie ne fait pas le bonheur du sexe féminin.
- Bête de rapport, condamnée au labeur productif incessant d'un mercenaire
- ou, bête de luxe vouée à la perpétuelle immobilité d'une momie étendue sur des coussins,
- la femme arabe, quelle que soit sa condition est dans la maison comme sous la tente, assez indifférente aux détails de la vie intérieure.
Elle n'est, ni ne se sent chez elle, chez son mari.
Quelques mauresques ont cependant, parfois, comme les Européennes, des petits talents culinaires.
Elles font des pâtisseries feuilletées, des gâteaux au miel, vraies feuilles de papier dorées, sucrées, transparentes dont les autorités se délectent.
En manipulant avec méthode la farine d'orge, elles obtiennent des granules qui, cuites à la vapeur d'un consommé de volaille ou de mouton et arrosé largement d'un jus substantiel très épicé, constituent le célèbre couscous.
Le plus souvent, ce couscous c'est l'homme qui l'apprête, les épouses qui n'ont point de serviteurs pour le préparer ne sachant cuisiner ou ne devant point être arrachées à leur travail qui serait rémunérateur si, au lieu d'être accompli sans initiation, il était fait avec la méthode que leur inculquerait une instruction rudimentaire.
La femme arabe dont l'industrie est :
- le tissage,
- la poterie usuelle,
- la vannerie,
- la broderie du cuir, du velours, de la soie et de
- la broderie d'art, réclame pour pouvoir gagner sa vie en travaillant, un certain développement intellectuel.
Ce développement l'empêcherait-il de se plonger aux usages de sa race, aux caprices des polygames qu'il faudrait encore le lui donner car en Algérie, comme en France on vit de couscous, non de préjugés.
La femme arabe en Algérie d'Hubertine Auclert. Édition 1900.
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ETUDE DE PATRONYMES HISPANIQUES ORANIENS
Envoi de M. Christian Graille
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Je rappelle ou je précise que tous les patronymes traités dans ce texte sont des patronymes de gens ayant vécu à Sidi-Bel-Abbès (Algérie), prélevés dans une liste d'abonnés à une revue trimestrielle de Bel-abbésiens nommée " la Khémia ".
Bien entendu, ce sont les mêmes que portaient de nombreux Oranais et autres Oraniens puisque l'émigration en provenance de la Péninsule avait les mêmes origines.
Lorsque l'origine sera de langue valencienne, le patronyme sera suivi de l'indication " val. ".
Patronymes empruntés à l'orographie du pays ou désignant des édifices :
- ALMARCHA (Localité située dans une vallée)
- ARROYO (ruisseau)- BARRANCOS (ravins)
- CAMPILLO (petit champ)
- CAMPOS (champs)
- CAÑADAS (gorge profonde. Ce mot a donné " cañón " ou canyon)
- CANTO (caillou)- CANTÓN (coin d'un édifice- canton)
- CASSES val. (Les maisons)
- CASTILLO (château)
- CASTRO (promontoire fortifié militaire)
- CAYUELA (roche calcaire d'aspect bleuâtre)
- COSTA (bord de mer)
- COVES val. (hottes)
- CUENCA (vallée, bassin)
- CUESTA (terrain en pente, côte)
- CUEVAS (grottes)
- FUENTES ou FONT val. (Source, fontaine)
- FUERTE ou FORTE val. (un fort)
- GALIANA (syn. DE CAÑADA, gorge profonde)
- GALIPIENSO (sentier pentu)
- HUERTAS (plaines fertiles)
- LACASA (la maison)
- LAGUNA (lagune, lac)
- MANCHÓN (tache touffue de végétation dans un champ)
- MARÍN (terre côtière)
- MAS val. (Maison de campagne entourée de terres cultivées. On retrouve ce mot en Provence)
- OTERO (une butte, un tertre)
- PELLICER val. (Pelletier)
- POLO (pôle)
- PRADERA ou PRAT val. (prairie)
- PUERTO (le port maritime, le col de montagne appelé aussi " port " dans les Pyrénées)
- PUIG val. (colline, voir puech et puy en Français)
- RIBAS (coteaux)
- RIBERA (rive, jardin bordé d'un ruisseau)
- RIERA val. (torrent, ravin)
- RÍOS ou RÍU val. (rivière, fleuve)
- RIVERA (ruisseau)
- ROCA (roche)
- ROCAMORA (roche brune) - SERNA (champ préparé pour les semailles)
- SIERRA et SERRA val. (la montagne)
- SOTO (le bois)
- TORRES, DE TORRES (les tours)
- TORREGROSSA val. (Grosse tour)
- TORRECILLAS (petites tours)
- TUR val. (pierre calcaire poreuse)
- VALVERDE (verte vallée)
- VARGAS (rudes pentes ou montées)
- VEGA (vallée fertile)
- VILLAR (petit village, syn. de villaje, aldea)
Pour en revenir à VARGAS (A Bel-Abbès, on trouvait aussi un dérivé, BARGAS). Un juge très influent à la cour d'Isabelle la Catholique portait ce patronyme. Lorsque la Reine signait un décret qu'on lui avait préparé et qu'elle le trouvait peu explicite et à la limite confus, elle ajoutait en bas de document : " Averígüelo Vargas ! " c'est à dire " que lo averigüe Vargas ! " (Que Vargas me le tire au clair !)
Cette expression est devenue proverbiale et s'utilise couramment dans la langue.
Chaque fois que l'on veut dire " Comprenne qui pourra ! " on affirme donc " Y averígüelo Vargas ! ".
Patronymes de noms d'adjectifs :
- AMADOR ou AMORÓS val. (Amoureux)
- AMAT val. (aimé)
- ARTERO (astucieux, rusé)
- BALDERAS (oisives, vaines)
- BENITO (bénédictin)
- BLANCO (blanc)
- BONILLO, BONILLA (assez bon ou bonne)
- BRAVO (courageux, sauvage)
- BUENO (Bon)
- CANO (vieux, portant barbe blanche)
- CORTÉS (poli, courtois)
- CRESPO (crépu pour les cheveux, irrité pour le caractère)
- CUADRADO (carré, parfois il signifie parfait, achevé)
- DELGADO (mince)
- FRUTOSO, FRUTUOSO, FRUCTUOSO (fructueux)
- HURTADO et URTADO (dérobé)
- GALLARDO ET GARRIDO (gracieux, élégant)
- FERRIS val. (De fer)
- FUERTE, FORTE val. (Qui est fort)
- LOZANO (vigoureux)
- MOLLAR (tendre)
- MONTESINOS (sauvage, qui vient du bois)
- MORAT val. (Violet)
- MORENO (vient de moro, l'arabe pour l'Espagnol. Qui a le teint d'un arabe, brun tirant vers le noir)
- PAGÁN (villageois, païen)
- PARDO (brun, sombre)
- PRIETO (très brun, obscur)
- PUJANTE (fort, puissant) - PAYA (paysanne, rustre)
- PANDO (indolent)
- REDONDO (rond)
- RUBIO (blond, roux). En Oranie l'adjectif rojo supplante presque toujours rubio dans le sens de blond. Les blondinets c'était les rojicos. Curieusement " rouge " se disait plutôt " colorao ", cf. Le Colorado en Californie, le fleuve rouge)
- SALVADOR (sauveur)
- SALMERÓN (se dit d'une variété de blé dur à très longue tige
- SENTENERO et CENTENERO (se dit des terres bonnes pour la culture du seigle)
- SERRANO (de la montagne, comme les jambons mis à sécher en altitude)
- ROS d'origine Valencienne, vient de ROJO, rouge. Mais il désigne une couleur située entre le châtain et la couleur or. Ses dérivés sont ROSSELL ou ROSELL.
Patronymes empruntés aux noms de villes :
Villes ANDALOUSES : ALMODOVAR - ANDUJAR - BAEZA - CARMONA - CAZORLA - CHACÓN - CÓRDOBA - JAÉN - LAJARA - LINARES - LUPIÓN - MEDINA - SEVILLA - SORBAS - ÚBEDA.
Villes de la province de MURCIA : LORCA - MURCIA - DE MURCIA - SEGURA.
Villes de la province d'ARAGON : ALBARRACÍN - ARAGÓN - ARAGONÉS (hab. D'ARAGON) - BORJA-CALATAYUD (très riche en ruines romaines, fondée autour du château d'un prince arabe " Ayoub ", Kala ta Ayoub (le château de Ayoub) qui lui donna ce nom)
- MOLINA - MOLINÉS (hab. DE MOLINA)
- ROSEL - TEROL (nom valencien de TERUEL)
Villes CATALANES : AGULLÓ - BAGUR - BARCELONA - BLANES - CARDONA - CERDÁN (hab. de la Cerdagne dans les Pyrénées. Beaucoup de Cerdan à Bel-Abbès, dont le plus célèbre, Marcel le champion du monde de boxe) - PAVÍA - RIPOLL - TORTOSA.
Villes de la communauté VALENCIENNE : BORJA - CAMPELLO - CASTELLÓN - CERVERA - MONCADA - ONTENIENTE - ORIOLA (nom valencien de Orihuela) - REQUENA.
Villes de VIEILLE CASTILLE : ALBALADEJO - ARANDA - BURGOS - COBOS - CUENCA -
GALINDO - GUMIEL - MADRID - MIRANDA - SALMERÓN - SEGOVIA - SORIA - SORIANO (hab. de SORIA) - VALDIVIESO.
Villes de NOUVELLE CASTILLE : ALARCÓN - ALBALADEJO - ALCARAZ - BELMONTE - CALATRAVA - CONTRERAS - PICÓN - SILES - TOLEDO.
DIVERS : GALLEGO (hab. de GALICE)
- VERGARA (ville basque)
- NAVARRO (hab. de Navarre)
- GALLIPIENSO, GALIPIENSO, GALLIPIENZO (Navarre)
- HARO, DE HARO (région de la Rioja, pays du bon vin)
- JORDÁN (le fleuve Jourdain. Un voisin de mon patio se nommait ainsi)
- VIZCAÍNO et BISCAÍNO (hab. de Biscaye, capitale Bilbao)
- ZAFRA (Extremadure).
Les Espagnols portant des noms d'origine Catalane, Castillane, Galicienne, Navarraise, Basque établis depuis deux ou trois siècles dans les provinces d'Alicante, de Murcia et d'Almería étaient les descendants d'une émigration interne volontaire ou dirigée par l'État Espagnol dans le but de repeupler les régions reprises aux Maures (en 1492) ou abandonnées plus tard par les Morisques (à partir de 1609).
Ces immigrés prirent souvent alors le nom de la localité dont ils étaient originaires. On les retrouva donc tout naturellement, à partir de 1830, en Algérie et surtout dans toute l'Oranie.
Patronymes de noms de métiers
- BALLESTERO (arbalétrier)
- BARBERO (coiffeur)
- BERENGUER val. (guerrier rusé)
- BLANQUER (tanneur, en Aragon)
- CARRETERO (charron, charretier)
- CELDRÁN (qui cultive les grosses olives)
- ESCUDERO (écuyer)
- FUSTER val. (Le menuisier)
- GUERRERO (guerrier) HERRERO et FERRER val. (Le forgeron.)
- LINARES (les linières)
- MAESTRE et MESTRE val. (le maître d'œuvre)
- MONTERO (veneur)
- MULERO (garçon d'écurie)
- PASTOR (berger, pasteur)
- PEDRERO (carrier)
- REGIDOR (conseiller)
- SASTRE (le tailleur, couturier)
- TENDERO (épicier.)
Patronymes divers
- ABAD (l'abbé)
- AGUILAR (relatif à l'aigle)
- AGUILERA (aire de l'aigle)
- AGULLÓ val. (Aiguillon)
- ALBA (l'aube)
- APARICIÓ val. (Apparition)
- ASCENSIÓ, ASCENSI val. (Ascension)
- BALLESTA (l'arbalète)
- BARRIOS (faubourgs)
- BOTELLA (bouteille)
- CABELLO (cheveu)
- CARA, DE CARA (le visage, l'adjectif chère)
- CARRILLO (la joue, aussi une poulie)
- CABEZAS (têtes)
- CALLEJA et CALLEJÓN (impasse, ruelle)
- CAPARRÓS (sel de composition acide)
- CANDELA (chandelle)
- CAPEL, CAPELL val. (chapeau)
- CARRER val. (la rue)
- CENDRA (cendrée)
- CHORRO (jet violent d'un liquide)
- COHÉN (devin, sorcier, entremetteur, nom porté à Bel-Abbes par une famille catholique)
- CONDE (le comte, un chef d'équipe ou de bande)
- CORREA (la courroie)
- CRUZ, DE LA CRUZ (la croix, de la croix)
- DEL ÁGUILA (De l'aigle)
- DELBAÑO (Du bain)
- DEL SOCORRO (Du secours)
- ESCOLANO (écolier de monastère)
- ESPÍAS (espions)
- HERRADA (baquet)
- HIDALGO (petit noble-gentilhomme)
- IGLESIAS (églises)
- JURADO (un juré, le jury)
- MEDINA (la vieille ville)
- MERLO (cf. " mirlo ", le merle)
- MESANA (mât arrière d'un bateau)
- LACASA (la maison)
- LA PUENTE (le pont d'un bateau)
- MARQUÉS (marquis)
- MOLTÓ val. (Le bélier)
- MULET val. (Petit mulet)
- NADAL val. (Nativité)
- NIETO (petit-fils)
- ORIBES (orfèvres)
- ORTEGA (la gélinotte des bois)
- PANIAGUA (qui reçoit le pain et l'eau, donc nourri)
- PAREJA (le couple, le conjoint)
- PICÓN (charbon menu)
- PUERTAS (les portes)
- RUMI, prononcé [roumi], nom donné par les arabes à tout catholique. Vient de ROME)
- QUESSADA (gâteau au fromage mangé en temps de carême)
- REYES (les Rois)
- RUEDAS (les roues)
- PORTALES (vestibules, portiques)
- ROMEO, ROMEU val. (Se dit du grec moderne)
- SOLER (plancher du fond de cale), SOLER val. (le sol, le rez-de-chaussée d'une maison)
- ZAPATA (bottine. Nom célèbre d'un chef de la révolution Mexicaine).
On trouvait aussi à Bel-Abbès des noms espagnols portés par des juifs séfarades pour masquer certainement leur vrai nom du temps de l'inquisition en Espagne au 15 ème siècle où on poursuivait tout musulman, juif, protestant et autres réformistes :
- ALMOSNINO (généreux avec les demandeurs d'aumône, limosna)
- GANANCIA (le gain)
- PIMIENTA (le poivre. Nom d'un avocat)
- PARIENTE (le parent)
- AMOYEL et AMOYAL (formés sur Muyal ou Moyal, signifiant originaire des villes de Moya (provinces de Lugo, Cuenca et Barcelone)
- KARSENTY (originaire de Crecente, localité de Galice, Nord-Ouest de l'Espagne.)
Patronymes en "ez" : ce suffixe porte la marque d'un pluriel Ex : Sanchez : la famille, les enfants de Sancho. Ce sont des noms d'origines castillanes.
- RAMIREZ (Ramiro)
- MENDEZ (Mendo)
- FERNANDEZ (Fernando) etc.
Il faut savoir que les noms GIMENEZ ou JIMENEZ s'appuient donc sur le prénom féminin de JIMENA, c'est à dire CHIMENE emprunté par Corneille à l'auteur dramatique espagnol Guillén de Castro dans l'œuvre "Las Mocedades del Cid" (la jeunesse du CID Don Rodrigo)
- RUIZ, famille RUI (prénom qui inspira Victor Hugo dans son RUY BLAS)
Les noms valenciens, eux, sont plutôt terminés en "is" :
- Ferris, Sanchis, Gomis, Ferrandis, Peris.
Le prénom Lope (de lopus, loup) a donné López (castillan) et LLopis (valencien).
El llop signifiant le loup en valencien.
En portugais par contre le suffixe final est "es" :
Lopes, Peres, Rodrigues, Mendes, etc.
Patronymes formés sur un prénom (val. = valencien)
- ALONSO, ALFONSO (Alphonse),
- ANDRÉS ou ANDREU val. (André),
- ANTÓN (Antonin),
- BERNABE ou BERNABEU val. (Barnabé),
- BERNAT val. (Bernard),
- DOMINGO ou DOMENECH val. (Dominique),
- ESTEBAN, ESTEVE val. (Etienne),
- GIL (Gilles),
- GUILLERMO, GUILLEM val. (Guillaume),
- JORGE (Georges),
- JUAN (Jean),
- JULIÁN (Julien),
- LORENZO ou LLORENS va. (LAURENT),
- LUCAS (Luc),
- MACIA val. (Mathias),
- MARCOS (Marc)
- MARTÍN (Martin),
- MATEOS, MATEU val. (MATHIEU),
- RAMÓN (Raymond),
- SANJUAN (Saint Jean),
- SANTIAGO (Jacques),
- SAMSÓ val. (SAMSON),
- VICENTE (Vincent), etc.
Patronymes se rapportant à la végétation :
- ALAMO (le peuplier),
- AVELLÁN, ABELLÁN (de Avellano, le noisetier),
- AVELLANEDA (champ de noisetiers),
- BROTÓNS val. (rejetons d'arbres),
- CARRASCO (le chêne tortueux ou rabougri),
- CASTAÑO (châtaignier),
- CASTAÑEDA (champ de châtaigniers),
- ENCINAS (les chênes verts),
- ESPINOSA (ronce épineuse),
- DELBOSQUE (Dubois),
- DELPINO (Dupin),
- CAÑIZARES (lieux plantés de roseaux, cf. le cap Cañaveral),
- CESPEDES (gazons),
- CEREZO (cerisier),
- ESCOBAR (champ de genêts avec lesquels ont fait "las escobas", balais), voir " Pablo Escobar "
- FLORES (fleurs),
- GARRIGA et GARRIGÓS val. (garrigues),
- GRANADOS (grenadiers),
- HIGUERAS (figuiers),
- HINIESTA ou INIESTA (le genêt),
- LAJARA (le ciste)
- LLEDÓ val. (fruit du micocoulier que les enfants appelaient, à Bel-Abbes, des " leonicos "),
- OLIVARES (champs d'oliviers),
- OLIVER val. (Olivier),
- MANZANO(le pommier),
- MANZANARES (champs de pommiers),
- POMARES (idem),
- MONTES (les bois, les monts boisés),
- MORALES (muriers),
- NOGUERA, NOGALES (champ de noyers),
- PARRA (treille),
- PERAL (poirier),
- PEREDA, PEREA (champ de poiriers),
- RAMOS (bouquets),
- ROBLES (les chênes rouvres),
- ROMERO (romarin - pèlerin de la roméria),
- SABUCO ou SAÚCO (le sureau),
- SELVA (la forêt vierge), etc.
REMARQUES :
Parmi les patronymes de Français d'origine espagnole, celui qui est le plus répandu dans l'Hexagone est sans conteste celui de GARCÍA. Ce patronyme occupe la 12 ème place en nombre devant ceux de DURAND et DUPONT. Surprenant non ?
MARTIN occupe la première place. À ce sujet, il faudrait préciser que les MARTÍN, d'origine hispanique, font partie du lot. Ils ont perdu depuis bien longtemps leur accent tonique sur le " I ".
En Espagne, on dit toujours comme une rengaine, en guise de plaisanterie : " Los que nombre no tenían García les ponían ".
Ceux qui n'avaient pas de nom, recevaient inéluctablement celui de Garcia.
Ceci expliquerait-il cela ?
RODRIGUEZ Manuel
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PHOTOS DIVERSES
Envoi de diverses personnes
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ALGER - LA GRANDE POSTE
ALGER - NOTRE DAME D'AFRIQUE
MZAB - GHARDAIA
GHARDAIA
PHILIPPEVILLE - MONUMENT AUX MORTS
CONSTANTINE - MONUMENT AUX MORTS
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Impressions d'Alger.
Envoi de M. Christian Graille
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Pendant que la vieille Europe est ensevelie sous un linceul de neige, que sous la grise monotonie d'un ciel d'hiver, la froide bise vous glace jusqu'aux os, il est un pays, béni entre tous où rayonne un printemps éternel, où brille, au firmament toujours azuré un bienfaisant soleil qui réchauffe le corps et rajeunit le cœur.
Cet Eden, cette terre promise est à vingt-quatre heures de la France, c'est l'Algérie, cette contrée admirable, si mal connue, si décriée par ceux qui l'ignorent et qui laisse, dans l'âme des privilégiés qui l'ont visitée un inoubliable souvenir et un ardent désir de la revoir.
Le climat de la plus belle de nos colonies est, sans conteste, beaucoup plus égal, beaucoup plus tempéré que celui des stations hivernales très en vogue de l'autre rive méditerranéenne.
A Alger pas de ces brusques changements de température comme il s'en produit ailleurs au moment du coucher du soleil.
Jamais de neige ou plutôt comme dit le délicat poète algérien Marie Lefebre :
Pendant que de froides haleines,
Glacent votre ciel obscurci,
Pendant qu'il neige dans vos plaines,
Sur nos coteaux il neige aussi.
Il neige au pied de la colline,
Il neige au détour du sentier,
Il neige des fleurs d'aubépines,
Il neige des fleurs d'églantiers !
Pour dire les charmes de ce pays de rêve, il faut le style imagé, la verve éblouissante de ces écrivains délicats qui ont nom :
- Fromentin,
- Maupassant,
- Hugues le Roux,
- Jean Lorrain,
- Paul et Victor Margueritte…
René Garnier (Guides de l'Algérie)
Longue serait la liste :
- des écrivains,
- des artistes,
- des savants
Qui, venus en Algérie pour chercher :
- des impressions,
- des documents
- ou tout simplement un climat idéal et réparateur
- et qui en sont devenus les plus fervents propagateurs.
Des volumes contiendraient à peine les citations enthousiastes dont fourmillent leurs œuvres.
Contentons-nous d'en donner ici quelques-unes :
- C'est un pays de délices, aux hivers radieux comme des printemps,
- un pays couronné de verdure merveilleuse.
- Là mûrissent des fruits d'or comme la datte et l'orange.
- Là fut jadis le grenier de la Rome impériale.
- Là vivent des hommes d'une belle race, drapés à l'antique dans les blancs burnous ou chevauchant sur des coursiers rapides à travers les vastes plaines, le faucon au poing et les grands lévriers au côté.
Et quand viennent des étrangers de marque, des banquets ou diffas pantagruéliques, des danses suggestives d'almées (danseuses égyptiennes), des baise mains répétés laissent à l'étranger l'impression d'un pays original et riche, peuplé par une race qui vit d'une vie oisive et noble.
En Cat (préface de l'Algérie 1901)
Que les bienfaits du climat algérien soient connus du monde savant, et nous ne mettons pas en doute que de cette salutaire immigration ne naisse un de ces grands courants qui ont pour conséquence le peuplement d'une contrée et son élévation parmi les nations.
D. Maurin (saison d'hiver en Algérie)
Venant de Marseille ou de Port-Vendres après une rapide traversée de vingt-quatre heures que le confort de nos paquebots rend très agréable, on monte enfin sur le pont du navire et qu'on regarde la côte, on a devant soi un de ces beaux rivages accidentés que la Méditerranée aime à présenter aux regards du voyageur, un site fait à souhait selon l'expression de Fénelon pour le plaisir des yeux. Là-bas, à l'horizon, ce golfe radieux, c'est la terre d'Afrique.
- Au-dessus rayonne le bleu profond du ciel,
- au-dessous avec des reflets verdâtres dort le bleu profond de la mer,
- à l'Est derrière ces sommets transparents vivent les Kabyles,
- en face l'Atlas profile ses croupes sur le fond éclatant du Sud,
- à l'Ouest enfin sur les flancs de la Bouzaréah, entre les jardins de Mustapha et ceux de Saint Eugène, Alger la blanche, Al-Djézaïr-Al-Bahadja tournée vers l'Orient comme un musulman en prière, étage l'éventail éblouissant de ses maisons, cascade &écumeuse, immense madrépore séchant sur l'algue verte.
Dr Bernard (l'Algérie qui s'en va)
Féerie inespérée et qui ravit l'esprit, Alger a passé mes attentes : Qu'elle est jolie la ville de neige sous l'éblouissante lumière !
Une immense terrasse longe le port soutenue par des arcades élégantes.
- Au-dessus s'élèvent de grands hôtels européens et le quartier français,
- au-dessus encore s'échelonne la ville arabe,
- amoncellement de petites maisons :
- blanches,
- bizarres,
- enchevêtrées les unes aux les autres,
- séparées par des rues qui ressemblent à des souterrains clairs.
G. de Maupassant (au soleil)
La ville se prolonge à perte de vue le long du rivage :
- A l'Ouest par la coquette ville de Saint Eugène,
- à l'Est par le faubourg de Mustapha qui constitue son quartier aristocratique
- avec ses élégantes villas étagées sur le flanc de la montagne, avec ses hôtels confortables qui abritent chaque hiver une colonie nombreuse d'hiverneurs de toutes les nations. Car Alger-Mustapha est le séjour rêvé pour les délicats, les susceptibles que les intempéries d'un climat septentrional ou les irrégularités de celui du Midi de la France auraient bien vite terrassés.
C'est le printemps installé presque à demeure pendant nos six mois de bise et de froidure dans le plus merveilleux décor que l'on puisse souhaiter.
Les environs d'Alger sont merveilleusement pittoresques. Il suffit de citer :
- Blidah la ville aux fruits d'or,
- La Chiffa et son ruisseau des singes,
- le tombeau de la Chrétienne,
- Tipaza et
- Cherchell, chacune ville romaine importante dont les ruines font encore apprécier les splendeurs passées.
Climatologie médicale d'Alger.
En examinant une à une les données dont l'ensemble constitue un climat médicalement parlant. Nous verrons qu'il n'en manque aucun à celui d'Alger pour le rendre absolument exceptionnel.
1° La température, facteur le plus important d'un climat est pendant les six mois qui constituent l'hivernage assez élevé pour classer Alger dans les climats dits chauds tenant le milieu entre les climats tempérés et les climats tropicaux.
De novembre à fin avril, nous avons pu grâce aux relevés des observations météorologiques de l'observatoire d'Alger, pendant dix hivers consécutifs, constater que les maxima varient de 20° et 15° et que les minima oscillent entre 10° et 12° centigrades.
Si nous calculons les moyennes réunies de dix années successives nous avons le tableau suivant qui fait ressortir les températures moyennes de 7 heures du matin, 3 heures et de 7 heures du soir.
Matin 7 heures Soir 3 heures Soir 7 heures
Novembre 13°7 17°2 14°6
Décembre 12°3 13°1 11°3
Janvier 11°8 15° 12°
Février 11°7 14°3 12°1
Mars 12°7 15°8 13°5
On peut voir par ces chiffres que la température d'Alger est bien plus élevée que celle des stations du Nord méditerranéen, celles de Nice, par exemple :
- où l'on voit le thermomètre descendre à 0 degré très souvent,
- où il neige tous les hivers et
- où le vent du Nord, le mistral, règne en maître.
Les différences entre les températures moyennes du jour et celles de la nuit sont réduites au minimum.
2° L'humidité de l'air d'Alger est assez considérable en raison même du voisinage de la mer. Mais cette humidité spéciale qui serait un défaut ailleurs n'a pas de mauvaise influence par le fait même que l'élévation de la température ambiante.
Très rarement on voit à Alger une journée sans soleil et dès qu'il apparaît ses rayons ardents ont bien vite fait disparaitre les traces de la pluie tombée.
Cette pluie a du reste pour effet de balayer l'atmosphère et de lui donner cette pureté et cette transparence qui lui sont si particulières.
3° Pression barométrique. Peu variable : elle est en moyenne de 759,8 et a pu monter à 780.
4° Les vents ont un régime assez indécis et difficile à bien définir, séparés qu'ils sont par de longues périodes de calme. Ceux du Nord ne sont jamais froids étant réchauffés par leur passage sur la mer.
Alger doit être classé parmi les climats marins sédatifs toniques dont les effets sont depuis longtemps reconnus par la science comme étant les plus favorables.
Nombre d'états morbides sont améliorés par son influence. Ce sont :
- les affections chroniques des bronches et
- de l'appareil respiratoire,
- les maladies du rein,
- le rhumatisme articulaire aigu et chronique etc.
Et cependant, Alger même n'est pas une ville à malades : on n'y rencontre pas, comme dans certaines stations du Midi dont la réputation à ce point de vue est légendaire des théories lamentables de malheureux " que guette la Parque ( ) cruelle " et qui, étendus au soleil sur des chaises longues cherchent vainement à réchauffer leurs membres amaigris.
Ses hôtels, ses restaurants ne contiennent pas de ces pauvres poitrinaires dont le voisinage est si décevant et si dangereux.
Le touriste, l'hiverneur peuvent séjourner à Alger sans crainte d'être contaminés et de rapporter d'un voyage d'agrément les germes cachés de la terrible et sournoise tuberculose.
Ce n'est pas que notre colonie soit absolument exempte de tuberculose mais outre que son climat bienfaisant fait qu'ils sont moins nombreux que dans la ville la plus favorisée d'Europe sous ce rapport, des établissements spéciaux leur sont réservés tels que le Sanatorium d'Alger-Birmandreïs et l'asile Parnet où ils recouvrent promptement la santé lorsqu'il est temps encore !...
Comité d'hivernage algérien.
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La messe
Envoyé par Georges.
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C’est un fermier qui vit tout seul avec son chien, dans une ferme isolée de la lande irlandaise. Mais le chien est vieux, très vieux, et un beau jour, il meurt. Le fermier est bouleversé. Il s’en va voir le prêtre du village et lui dit :
– Mon père, mon chien est mort. Je n’avais que lui pour me tenir compagnie. C’était un chien foncièrement bon. Pourriez-vous dire une messe pour lui ?
Le curé lui répond :
– Hé non, malheureusement. Il nous est interdit de dire des messes pour les animaux; mais il y a une chapelle protestante au bout de la rue, peut-être qu’avec un don ils accepteraient de faire quelque chose… pour votre animal.
Le fermier répond :
– D’accord. Je vais essayer auprès d’eux. Vous pensez qu’un don de 5000 euros suffirait ?
Et le curé :
– Doux Jésus ! Pourquoi ne pas m’avoir dit que votre chien était catholique ?
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Un fléau nord-africain : les sauterelles.
Envoi de M. Christian Graille
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Les invasions périodiques de criquets sont le grand fléau de notre Afrique du Nord. Le mal, certes, n'est pas spécial au Maghreb puisqu'on affirme que près de la moitié des terres émergées est sous la menace des acridiens, mais il affecte plus particulièrement le continent africain et notamment sa zone septentrionale
Il n'est pas nouveau puisqu'il dévasta en l'an 125 avant notre ère la Cyrénaïque (ancienne province romaine située entre celles d'Égypte et de Numidie ; ce territoire fait aujourd'hui partie de la Lybie) et la Numidie, faisant périr près de 780.000 personnes de faim ou de maladies. Plus tard Mahomet ne lut-il pas sur l'élytre (aile dure et cornée des insectes coléoptères) d'un criquet l'inscription suivante :
" Nous sommes l'armée d'Allah ! Nous pondons chacune quatre-vingt-dix-neuf œufs. Si nous en pondions cent nous dévasterions l'univers ! "
De nos jours on semble assister en Afrique du Nord à une recrudescence des invasions de sauterelles.
De vastes régions algériennes et marocaines principalement ont été, à maintes reprises ravagées par ces insectes que colons et indigènes considèrent comme une véritable calamité publique.
- L'origine,
- la vie,
- les mœurs dont les criquets sont restés longtemps mystérieuses.
Des recherches scientifiques récentes ont permis toutefois d'en éclaircir de nouveaux points qu'il était intéressant d'élucider pour arriver à une meilleure organisation des moyens de défense à employer.
On sait que la sauterelle nord- africaine est un orthoptère (insecte dont les ailes postérieures sont pliées dans le sens de la longueur) sauteur végétarien dont il existe plusieurs espèces ayant un cycle biologique commun.
Le pèlerin, réuni en multiples, est voyageur et destructeur pendant six mois de l'année, et pendant les six autres mois, redevenu solitaire, il se soumet dans les sables du désert, au régime sec au bout duquel il assure sa progéniture par pontes et éclosions.
Ainsi c'est pendant l'année grégaire que le criquet est dangereux.
On a récemment déterminé l'aire où les pèlerins nord-africains passent leur période de vie solitaire : elle se trouvait entre les 17e et 19e degrés de latitude Nord dans certaines parties du Sénégal voisines du Sahara et en bordure de la zone d'inondation du Moyen Niger.
C'est de là que partent vers le Nord et vers le Sud les vols de sauterelles, du moins actuellement, car le pèlerin semble adapté à la végétation et aux changements climatiques et son habit peut varier parfois d'une année à l'autre.
Ces vols suivent toujours la même direction et à peu près les mêmes itinéraires allant du Sénégal au Maroc à l'Algérie.
Il en est qui couvrent 50 kilomètres de long sur 10 de profondeur et ils peuvent parcourir par les airs jusqu'à 50 kilomètres quotidiens.
On devine combien leur arrivée est redoutée :
- Un nuage sinistre, noir comme ceux qui apportent la neige ou la grêle,
- une obscurité lugubre qui enténèbre au loin le ciel,
- des myriades là-haut,
- des myriades en bas sur le sol qu'ils inondent, sur les arbres dont les branches cassent sous leur poids,
- bruissements infernal des ailes.
On croirait le vacarme d'une cataracte …
Et pendant que des multitudes d'ailes cachent le soleil, des multitudes de mâchoires :
- broient, dévorent, rasent tout sur la terre herbe, plantes, feuilles, récoltes dans les magasins et jusqu'aux vêtements dans les maisons.
- Rien n'arrête les dévastateurs : les greniers les silos creusés dans le sol sont vidés en une seconde.
Les légions monstrueuses ne laissent derrière celles que le désert et la plus affreuse famine.
L'odeur odieuse de leurs excréments empoisonne l'air souillé.
Que la pluie, l'ouragan ou les hommes jonchent le sol de leurs cadavres (parfois sur une épaisseur de trois décimètres) qu'ils comblent :
- les sources,
- les mares
- les ruisseaux,
- et voici une pestilence abominable et d'affreuses maladies.
Vivants ils affament, morts ils infectent … "
Chose curieuse : alors que jusqu'à ces dernières années on croyait qu'il existait au Maroc un criquet d'une espèce particulière qui se reproduisait, il résulte de récente observations que ce criquet n'est autre que celui du Sahara méridional, qui lorsqu'il peut atteindre l'Afrique septentrionale récupère son aptitude à la ponte.
Les femelles y effectuent dans le sol jusqu'à onze pontes successives séparées par des intervalles de 15 ou 20 jours.
Les œufs au nombre de 50 à 90 par ponte éclosent après un laps de temps de 30 à 50 jours.
Les larves d'abord marcheuses deviennent bientôt sauteuses ; ce sont les criquets proprement dits qui se réunissent en troupes immenses et forment sur le sol une couche grouillante qui s'avance en dévorant tout sur son passage.
Elles subissent alors plusieurs mues successives et après deux mois environ dans les régions chaudes et riches en végétation, trois dans les régions pauvres, elles se transforment en insectes parfaits pourvus d'ailes.
Les sauterelles errent ensuite pendant un ou deux mois dans la région tempérée où elles sont nées puis regagnent les contrées tropicales leur véritable patrie par deux voies migratoires régulières : la voie Maroc-Sénégal et la voie algéro-nigérienne.
Il résulte de ce qui précède que les vols de sauterelles qui désolent le Maghreb surviennent en toute saison ; les plus dévastateurs sont toutefois ceux d'hiver ; aux dégâts qu'ils causent s'ajoutent plus tard ceux commis par les essaims de jeunes criquets sauteurs.
Comment lutte-t-on contre ce fléau ? Pendant longtemps on s'est contenté d'agir chacun pour soi, les indigènes s'efforçant de protéger leurs cultures propre par :
- les feux,
- le bruit,
- le déploiement d'étoffes.
On pratique encore aujourd'hui :
En période d'invasion pullulante ces moyens sont, bien entendu, totalement insuffisants ainsi que l'emploi, parfois sur une grande échelle pourtant, des sauterelles dans l'alimentation des indigènes.
Les colons ont d'abord adopté les procédés des Arabes, essayant de se protéger seuls et se croyant sauvés par les malheurs des voisins.
Aujourd'hui la lutte contre les sauterelles est une véritable mobilisation générale à laquelle tout le monde doit son concours et dont les frais, qui se chiffrent par dizaines de millions, sont supportés par les budgets de nos colonies nord-africaines.
Parmi les procédés employés, procédés qu'on perfectionne sans cesse, et qui visent à la destruction des sauterelles adultes, des jeunes criquets et des pontes, citons :
- les barrages faits avec des bandes de toiles glissantes ou des plaques métalliques obligeant les insectes en mouvement à s'accumuler dans les tranchées où on les écrase,
- L'encerclement par amas de paille ou broussailles enflammées,
- l'utilisation de lance-flammes qui grillent les sauterelles ou les criquets sur place,
- l'usage d'insecticides de contact ou d'appâts empoisonnés répandus sur le sol ou projetés par des avions,
- le ramassage des œufs enterrés à 10 centimètres de profondeur, au moyen de charrues, de pioches, de herses à disques.
Depuis quelques années enfin on répand dans les champs envahis, au moyen d'un pulvérisateur, un liquide contenant une culture d'un microbe dit coccobacille qui provoque dans les vols de sauterelles des épizooties (épidémie frappant les animaux. ) meurtrières. Mais la fécondité des sauterelles est telle que tous ces moyens sont jusqu'à présent restés en grande partie impuissants.
Des conférences internationales ont étudié le problème et conclu qu'on ne pourrait se débarrasser de ces terribles envahisseurs qu'en les empêchant de naître. Pour ce qui est de l'Afrique du Nord, c'est le gouvernement de l'A O F (Afrique Occidentale Française) qui est chargé d'étudier à ce point de vue les mesures à prendre dans les régions qui ont été reconnues comme étant actuellement l'aire où les sauterelles passent leur vie solitaires et d'où elles émigrent en nuées immenses vers nos possessions du Maghreb.
D'après R. Ozouf, géographe
(Journal des Instituteurs, Nathan édition)
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Faune et ses particularités.
Envoi de M. Christian Graille
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La faune de l'Afrique du Nord n'est pas très originale. Elle participe à la faune paléarctique (une des huit éco-zones ou régions biogéographiques) et ne présente aucun caractère tropical.
En ce qui concerne les animaux domestiques, ce pays aux maigres pâturages convient mal aux bovins.
Il est par contre favorable aux moutons dont les troupeaux, prometteurs de succulents méchouis, affectionnent les Hauts-Plateaux, et à un moindre degré les chèvres, dont certaines dans le Sud Marocain offrent cette particularité pittoresque de se jucher sur les arbres arganiers (Arbres endémiques du Maroc, aux rameaux épineux, dont on extrait de son fruit, l'affiache, son noyau qui, broyé, donnera l'huile d'argan.) pour y brouter les baies dont elles sont friandes.
Bien entendu peu ou point de porcs, qui sont proscrits par la loi musulmane (cet élevage prospère cependant chez les colons d'origine européenne).
Au contre et sans doute parce que les fils du prophète considèrent le coursier comme un noble animal, les équidés jouissent d'une certaine faveur dans le Maghreb :
- le cheval barbe, l'autochtone est frustre et résistant,
- son frère, le cheval arabe, vif et nerveux, amoureux des fantasias, fait figure d'aristocrate.
- Il en est de même pour leur cousine, la mule, pomponnée et enrubannée, monture qu'emploient volontiers les bourgeois de l'Islam et qui, suivant une vieille tradition, souvent la font venir d'Espagne.
- Plus rustiques, les mulets qu'ils soient du pays ou bien importés du Poitou ou des Pyrénées, sont généralement " fonctionnaires " dans l'Administration et surtout dans l'armée où on les apprécie hautement pour les transports en montagnes ou vers les postes éloignés.
A ce titre les " brèles " ont joué un rôle glorieux dans la pacification de l'Afrique du Nord, notamment de l'Atlas.
- Le parent pauvre parmi ces équidés, c'est l'âne, le " bourriquot, " compagnon fidèle, et pas très heureux, de l'indigène ; on les voit l'un portant l'autre tout au long des pistes et des bas-côtés poussiéreux ou boueux des grandes routes.
Bien souvent sur son échine s'échelonnent en hauteur de véritables échafaudages de marchandises et pour le stimuler le conducteur le harcèle de son bâton fréquemment muni d'une pointe qui ne tarde pas à faire de ses flancs une véritable plaie.
Seul ou attelé avec un chameau, et ce spectacle ne manque pas de pittoresque, il traîne la charrue primitive du paysan.
Tous ces équidés s'accommodent des terrains et du climat des zones côtières ou moyennement accidentées, mais le chameau, dont le pied fourchu au cartilage d'aspect spongieux ne peut s'adapter :
- Au pavé des villes,
- au macadam des routes,
- au sol dur de la montagne, est surtout l'hôte des Hauts-Plateaux et des régions sablonneuses du Sud de l'Atlas
Il y en a bien quelques-uns toutefois dans certaines régions côtières, à l'Est de Casablanca par exemple, ce qui souligne la sédentarité de ces zones de tribus jadis nomades.
En réalité le chameau d'Afrique du Nord est du type dromadaire (à une bosse), mais cette dernière appellation semble tomber en désuétude.
Originaire de l'Asie Mineure, on pense qu'il a été introduit dans le Maghreb par les Romains probablement à l'époque de l'Empereur Septime-Sévère, dont la femme appartenait à une riche lignée syrienne, ce qui contribua à établir des relations commerciales entre les deux pays.
Dans la gente cameline, il y a les petites gens et les seigneurs.
Les premiers ce sont ces chameaux d'aspect assez misérables, pelés ou galeux, qui la plupart du temps :
- portent de lourdes charges sur les pistes,
- labourent
- ou tirent à longueur de journée de l'eau des puits profonds.
Mais ils n'ont point le stoïcisme ni même la rusticité de leurs compagnons d'infortune, les bourricots : toujours tristes et grognons, ils sont parfois méchants.
Quant aux seigneurs les méhara, chameaux de courses et qu'utilisent avec bonheur nos formations méharistes, ils ne donnent un bon rendement qu'à condition d'être l'objet de soins attentifs et constants.
La faune des animaux sauvages est bien réduite en Afrique du Nord si l'on considère que ce pays fut autrefois pour Rome la grande réserve des bêtes de cirque. Et c'est là peut-être une des raisons qui ont amené les légions romaines au Maghreb. Mais l'éléphant, le lion de Numidie et beaucoup d'autres espèces ont fui devant les envahisseurs.
Il existe encore des panthères dans certaines régions de l'Atlas ; mais l'autruche et la gazelle se cantonnent dans les zones sahariennes.
Seuls les hyènes et les chacals se sont maintenus dans les zones côtières. Le sanglier est encore commun en Algérie et au Maroc.
L'Afrique du Nord représente encore une particularité qui mérite qu'on s'y arrête car elle ne manquera pas d'attirer l'attention du touriste. C'est un des pays où nichent le plus de cigognes.
Les nids y sont inégalement répartis, leur densité s'accentue au niveau des marais et le long des rivières.
Les grandes enquêtes faites à ce sujet au cours des années 1935-1936 donnent les chiffres suivants :
Maroc : 23.969 nids, presque uniquement dans la zone limitée au Nord par le grand et le moyen Atlas et le cours de la Moulouya.
Les agglomérations importantes sont dans la vallée de l'Oued-Sébou :
- 1.600 à Fès,
- 3.500 à Petitjean,
- 2.428 à Had Kourt,
- 1.200 à Port-Lyautey.
Au Sud de l'Atlas, deux petits groupements isolés :
- à Zagora (100) et
- à Bou-Denib (250).
Et on ne relève aucun nid dans le Maroc oriental excepté à El-Aoun (100).
Algérie : 5.934 nids sensiblement limités à la région du Tell. Le fléchissement constaté à l'Est de la Moulaya se poursuit à peu près jusqu'au-delà d'Oran, mais la densité se relève à partir de Relizane.
Au total le département d'Oran a 840 nids pour 1.500 dans celui d'Alger et de 3.794 dans celui de Constantine. Sétif (1.133) et Constantine (1.688) sont les deux gros centres de cigognes de la région.
Tunisie : 81 nids, c'est-à-dire qu'on ne trouve que quelques unités ici et là par suite de l'absence de rivières importantes et de marécages. Le désert est tout proche.
Les cigognes oiseaux migrateurs arrivent en Afrique du Nord pour nidifier et février et mars, puis elles regagnent en août le centre de l'Afrique et l'Afrique du Sud.
Au cours de cette migration, celles d'Alsace et de Belgique les rejoignent ou les suivent après avoir traversé l'Espagne et le détroit de Gibraltar, et toutes effectuent en ligne droite sur plus de 10.000 kilomètres la traversée de l'Afrique par :
- le Sud algérien,
- le Tchad,
- l'Oubangui-Chari (République Centre africaine),
- le Congo Belge.
A ce grand " jamboree " des cigognes, se rendent des effectifs plus nombreux ceux :
- du Danemark,
- de l'Allemagne de l'Est,
- de la Pologne,
- de la Roumanie
Qui empruntent un itinéraire à travers :
- le Bosphore,
- l'Asie Mineure,
- la Palestine,
- l'Égypte, puis suivent l'axe du Caire au Cap.
Les retours se font en sens inverse. Le comportement des cigognes en Afrique du Nord a pu être étudié d'assez près pour qu'on puisse connaître.
Ainsi les cigognes se laissent-elles approcher, et ne réagissent guère quand les hommes pénètrent dans l'intimité de leur nid (faut-il du moins que celui-ci soit aisément accessible) pour y " baguer " les jeunes cigognes.
C'est par la pratique du baguage qu'on peut se rendre compte des grands courants de migration et aussi de la longévité de cet oiseau (celle-ci peut dépasser une vingtaine d'années).
La cigogne est donc un animal sympathique, aux mœurs maintenant bien connues, et dont la présence dans le Nord du Maghreb pendant le printemps et une partie de l'été contribuent à donner à celui-ci sa physionomie particulière.
En bref la faune de l'Afrique du Nord est pauvre et ne se diffère guère de celle de la plupart des pays européens : seul le chameau apporte à ce paysage oriental une note pittoresque.
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Les comptes de Joseph et de Louis...
Envoyés par M. Annie
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Tout le village sait que Louis est socialiste
Un jour, Joseph et Louis se croisent dans les champs et engagent ensemble une petite conversation sur la météo, les cultures et les bêtes....
Tout à coup, Joseph dit à Louis
- J'peux t'poser une question ? T'es socialiste, mais qu'est-ça peut ben vouloir dire être socialiste ?
- Je vais t'expliquer ça en vitesse répond Louis.
Les socialistes sont pour une redistribution équitable.
- Redistribution équitable, qu' 'est-ce que tu me racontes là ? demande alors Joseph.
- Eh bien, je vais te donner un exemple, répond Louis.
Tu possèdes deux ânes, je le sais.
Moi, je n' en ai pas. Le socialisme suggère que tu me donnes un de tes deux ânes.
Ainsi, nous en aurons un chacun.
Ça c'est de la redistribution et ce serait donc mieux pour tout le monde.
Qu' en penses-tu ?.. Rejoins-nous.
- Eh bien, en voilà une théorie ! dit Joseph, il faut que j' y réfléchisse.
Sur ce, il retourne à la maison pour prendre son repas de midi.
A table, il dit alors à sa femme :
- Germaine, j'ai parlé ce matin avec Louis.
J'pense que j'vais aussi devenir socialiste
- Socialiste ? demande Germaine, qu' est ce que c' est ?
- Ben, c' est quand on a deux ânes et que Louis n'en a point.
Si j' lui en donne un, eh bin, on en a un chacun.
C' est ça la redistribution équitable et c'est bon pour tout le monde, répond Joseph.
- Bouh, c'est ben compliqué tout ça, lui répond Germaine j' vais y réfléchir.
Après quelques minutes, Germaine reprend :
- Dis, Joseph, notre Louis..., il a ben 2 vaches.
Et nous, on n' en a point. Si on lui donne un âne, y peut bien nous donner une vache.
Qu' est-ce t' en penses... ?
- Nom de Dieu, c' est bin vrai ça !... lui répondit Joseph.
Et il s' en retourne voir Louis.
On veut ben devenir socialiste, mais elle dit qu't'as deux vaches.
Si on t' donne un de nos ânes, tu nous donnerais bien une de tes vaches ?
Louis le regarde quelque peu surpris et lui répond :
- Joseph, ou bien je n' ai pas bien expliqué, ou bien tu ne m'as pas bien compris, mais le socialisme ça ne marche qu'avec les ânes !!!
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L'évolution des Indigènes algériens.
Envoi de M. Christian Graille
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Quoique les indigènes soient très conservateurs, ils ont évolué et évoluent de plus en plus rapidement au contact de la population européenne.
Le grand mouvement qui s'est produit dans ces dernières années en Orient, notamment en Turquie et en Égypte dans le sens :
- de la laïcisation de la société,
- de la modernisation de l'Islam,
- de l'affranchissement de la femme,
- commence à gagner l'Algérie.
En Kabylie le vieux droit barbare est battu en brèche. Les travaux domestiques exigent un personnel féminin moins nombreux qu'autrefois, il en résulte une diminution de la polygamie qui est devenue assez exceptionnelle :
- La division du travail,
- le perfectionnement des échanges,
- la recherche du bien être tels que nous les voyons poindre tendent à l'affranchissement de la femme.
Le jour où celle-ci jouera au foyer familial le rôle d'intendante et de conseillère comme la bourgeoisie ou la paysannerie française est encore éloigné, mais l'école peut en préparer l'avènement.
Ce sera la transformation la plus profonde qu'on puisse véritablement souhaiter et espérer dans la société indigène.
L'attitude des Musulmans à l'égard de l'école s'est beaucoup modifiée ; autrefois assez réfractaires à notre enseignement, ils le réclament aujourd'hui non seulement pour les garçons mais pour les filles.
Il n'est nullement chimérique de vouloir faire des indigènes algériens des francophones.
Dès à présent ; la langue française a fait chez eux des progrès considérables. Il n'y a pas de raison qu'ils n'apprennent pas le Français comme ils ont appris successivement :
- le punique, le latin, l'arabe
De grands changements ont eu lieu, d'autres se préparent. Peu à peu une société essentiellement :
- guerrière, religieuse, patriarcale
Se transforme en une société déshabituée des luttes à main armée, de plus en plus préoccupée des questions matérielles où des groupements d'intérêts se substituent aux anciens groupements de tribus et de familles.
Au point de vue économique un premier fait de grande importance est l'augmentation considérable de la population qui de 2 millions en 1872 à 6 millions en 1926.
- La cessation de l'état de guerre,
- la disparition des famines et des épidémies ont été pour les indigènes d'incontestables bienfaits.
En outre nous nous sommes efforcés d'améliorer leurs conditions d'existence, de remédier dans la mesure du possible à leurs misères physiques et morales par des œuvres d'assistance et d'hygiène.
Des modifications assez notables se sont produites dans la vie matérielle. Le contact de la civilisation a créé aux indigènes des besoins nouveaux.
Si frugale que soit demeurée leur existence, ils ont pris de plus en plus l'habitude de consommer :
- du café, du thé, du sucre.
Ils achètent :
- des tissus de fabrication européenne,
- des objets de quincaillerie,
- des ustensiles de cuisine.
Ils savent adopter nos coutumes quand ils en ont reconnu les avantages et surtout quand nos objets usuels sont à la portée de leurs moyens d'achat.
Pour le vêtement, sans parler des Israélites qui ont complètement adopté notre costume et copient nos modes, les préventions contre le costume européen ont disparu dans certains milieux.
Dans les villes de plus en plus nombreux sont ceux qui ne conservent que la chéchia. Beaucoup portent des chaussures.
Ils affluent vers les villes européennes et bon nombre d'entre eux s'établissent dans les centres et les fermes.
Même dans les campagnes, ils commencent à habiter des maisons européennes construites avec des matériaux européens ; ils tendent à se fixer au sol, remplaçant la tente par le gourbi, le gourbi par la maison.
Tandis que les indigènes augmentaient en nombre, les surfaces dont ils disposaient ont été réduites par la colonisation européenne.
Néanmoins l'étendue des terres effectivement cultivées a augmenté ; ils tirent meilleur parti des espaces qui leur ont été laissés :
- Ils emploient des charrues françaises,
- pratiquent des labours préparatoires, ce qui leur a permis d'augmenter et de régulariser les rendements des céréales.
Ils ont aussi fait des progrès en matière d'arboriculture :
- ont adopté des cultures nouvelles comme celle de la pomme de terre,
- excellent dans la culture du tabac.
En matière d'élevage, les progrès, moins sensibles sont néanmoins réels. Des centres d'éducation professionnels propagent les bonnes méthodes agricoles chez les fellahs auxquels les sociétés de prévoyance facilitent l'achat des animaux et des instruments.
De louables efforts sont faits pour remédier à la décadence des industries indigènes, notamment celles de la broderie et des tapis.
De nombreuses écoles-ouvroirs ont été fondées. Une maison de l'artisanat forme des monitrices qui vont dans les douars enseigner à leur tour.
L'Administration pourvoit les ouvrières de métier, leur prête des modèles, leur fait l'avance des laines.
L'intervention des Européens, si éclairée qu'elle soit, enlèvent souvent aux industries indigènes la spontanéité qui en faisait tout le prix.
Cependant les tapis fabriqués en Algérie, soit dans le style régional, soit en imitant le tapis d'Orient, sont appréciés par les grands magasins de Paris qui viennent maintenant acheter dans la colonie une part des approvisionnements qu'ils demandaient aux pays d'Orient.
Ainsi les industries familiales deviennent pour la femme une source d'enrichissement et d'affranchissement.
Dans l'ensemble, il ne parait pas douteux que les conditions de vie indigènes vont en s'améliorant.
Notre rôle est de guider cette évolution, d'aider les indigènes à s'adapter aux conditions nouvelles d'existence qui leur sont faites.
Entre indigènes et Européens se nouent de plus en plus des liens économiques.
Bien loin que les intérêts des indigènes et ceux de la colonisation soient opposés, ils sont étroitement solidaires.
L'évolution des indigènes ne peut être l'œuvre que des colons français.
L'exemple est le meilleur des maîtres ; plus il y aura de colons français en Algérie, plus à leur contact, les indigènes abandonneront leur routine et subiront l'infiltration du progrès.
Augustin Bernard
L'Algérie collection.
Des anthologies illustrées des colonies françaises, H. Laurens.
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L'Algérie et le gibier.
Envoi de M. Christian Graille
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Beaucoup d'Européens et non des moindres en sont encore aux récits des chasseurs de lions. Aussi croyons-nous intéressant de reproduire ici les notes fournies par un officier de notre armée d'Afrique désireux de renseigner ceux qui songeraient à faire un déplacement de chasse en Algérie.
- Le lion, dit-il, tend à disparaître. Il n'existe qu'en un ou deux points de la province de Constantine.
- Le renard existe en Algérie comme en France ; j'en ai tué aux environs de Constantine et de Tlemcen.
- Le cerf, pareil au notre, n'existe que dans les forêts qui séparent l'Algérie de la Tunisie. C'est donc une rareté.
- L'antilope se trouve tout à fait au Sud et en petite quantité ; j'en ai vu une tuée près d'El-Kantara (entre Batna et Biskra).
- La gazelle est plus répandue, il n'est pas besoin de descendre si bas pour la rencontrer. Très méfiante, vivant sur des terrains découverts, on l'approche difficilement à portée.
- Le mouflon, analogue à celui de Corse, se trouve en familles dans le Sud ; c'est un animal de montagne comme notre chamois. Je l'ai chassé du côté de Tlemcen. Beau coup de fusil mais difficile à joindre.
- le sanglier, plus petit et moins bien armé que le nôtre, vit dans les fourrés du littoral comme dans les forêts des hauts plateaux. A défaut des chiens courants, on le tue à l'affût ou au rabat.
- Le lièvre se trouve partout, sur le littoral comme dans les touffes d'alfa des hauts plateaux, mais naturellement il a disparu des environs immédiats des villes. Près de Kenchela, j'en ai fait lever plus d'une vingtaine en très peu de temps.
- Le porc-épic, dont la présence est décelée par ses piquants noirs et blancs qu'on trouve dans certains terrains, ne se tue guère au fusil, étant très méfiant et ne sortant que la nuit il faut le déterrer et sa chair est d'ailleurs excellente.
- Les singes que les touristes virent quelquefois de loin, dans : la Chiffa, le Chabet-el-Akra et le Gouraya, mais qu'on ne chasse guère dans ces endroits, se rencontrent souvent en bandes et à bonne portée dans la forêt de l'Akfadou située dans la Kabylie au Sud de Bougie.
Comme oiseaux on peut chasser :
- La grande outarde, oiseau du Sud, très difficile à joindre.
- La petite outarde (canepetière ou poule de Carthage) se rencontre souvent en nombre, surtout vers les hauts plateaux.
- La bécasse passe en Algérie comme en France. On peut en faire de jolies chasses dans l'Akfadou.
- La perdrix existe partout, sauf aux environs immédiats des villes ; c'est la rouge, il n'y a pas de grises.
- Le kanga rappelle comme aspect notre perdrix grise ; c'est un oiseau du Sud qui vit en bandes nombreuses, souvent de plusieurs centaines.
- La caille donne en masse au moment du passage. J'en ai tué et vu tuer des quantités, notamment au Kroubs près de Constantine et avec ces cailles pas mal de râles. Les deux oiseaux ont la même chair que ceux de France.
- Les pigeons, la grive, le merle etc., comme en France.
Je citerai comme oiseaux inconnus ou peu connus en France :
- la grue, la cigogne, l'ibis, le geai bleu, le guêpier ou chasseur d'Afrique.
Comme oiseaux d'eau on rencontre sur le littoral et surtout dans les lacs de l'intérieur toute la sauvagine de France :
- les oies, les canards,
- les pluviers etc., plus
- le flamand qui mérite une mention spéciale.
Tel est l'aperçu de ce que l'on peut rencontrer en Algérie. Le touriste proprement dit, qui suit un itinéraire bien défini, ne voit pas de gibier, et ce doit être lui qui dénigre, involontairement je veux le croire, les chasses d'Algérie. Mais le chasseur qui ferait un déplacement spécial de chasse, d'un mois ou six semaines, en choisissant des endroits giboyeux, mais non pittoresques (ceux où ne passe pas le touriste), ce chasseur, dis-je, ne perdrait pas son temps et brûlerait pas mal de cartouches.
La vie algérienne et tunisienne
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AUTREMENT
De Jacques Grieu
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Autre temps, autres mœurs, affirme le penseur.
Demain ? Un autre jour ! confirme le censeur.
Vérité dans un temps, est erreur dans un autre….
Ces affirmations-là, on peut les faire nôtres !
Souvent, un feu qui brûle, un autre vient le tuer ;
Comme un vice nous mène à d'autres bas excès.
Souvent, la mort de l'un, pour l'autre est bénéfique.
Tout extrême en produit d'autres plus diaboliques…
On voit les maux d'autrui d'un autre œil que les siens.
Autre paille est la poutre en l'œil de nos voisins.
Une partie du monde aime rire de l'autre,
Et l'autre, inversement, dans l'ironie se vautre.
Les experts, les savants, sont ceux qui savent tout :
Tout, c'est vrai, mais rien d'autre… Et ce n'est pas beaucoup !
Un homme en vaut un autre. Et quelque fois bien plus.
Les autres et les uns en sont-ils convaincus ?
Sans les autres, je sais que je ne serais rien.
Un ami est un autre, autre moi pour mon bien.
Je ne suis rien : rien d'autre . Et cela, je le sens.
La tombe est une boîte où un autre descend…
Jacques Grieu
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Alger.
Envoi de M. Christian Graille
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Alger, capitale de l'ancienne régence, est à peu près au centre du littoral ; c'est l'ancienne Julia Caesarea, puis Icosium selon les uns et Ruscurium selon les autres.
C'était le centre de la richesse et des dépouilles de toutes les nations, le centre du pouvoir et de l'influence de ce gouvernement absurde.
Les Arabes l'appellent El-Djezaïr El Gesaïr, mot arabe qui signifie ville de l'île ; à cause de l'endroit où est situé le phare et qui autrefois était une île qui a été jointe par une chaussée ou un môle qui l'unit à la ville. Ils la surnomment aussi :
- la Bien-Gardée,
- la cité guerrière,
- la vierge,
- la ville des jardins.
Par la manière dont elle est bâtie, Alger ne peut être comparée à aucune ville d'Europe. Toutes les maisons se touchent et ne forment presque qu'une seule masse ; elles sont surmontées d'une terrasse au lieu de toiture et blanchies à la chaux deux fois par an.
Vu de la haute mer, Alger paraît dans sa forme et sa couleur comme une véritable carrière au milieu d'un champ de verdure.
Les montagnes qui l'environnent, une campagne cultivée toute couverte de maisons blanches, parmi lesquelles sont quelquefois de superbes édifices, présentent à mesure qu'on s'en approche, un des plus beaux points de vue qu'offrent les rives de la Méditerranée.
La capitale de la Régence s'élève en amphithéâtre triangulaire au pied et sur le versant d'une colline dont la hauteur atteint cent trente mètres au-dessus du niveau de la mer.
La base du triangle s'élargit sur les grèves de la rade ; le sommet adossé à la colline porte la Kasbah qui servait à la fois de citadelle et de palais aux souverains turcs. Alger, vue de la mer, offrait avant notre occupation l'aspect d'une immense barrière de plâtre.
La ville basse, bâtie sur un sol plat, est aujourd'hui déblayée en grande partie des masures arabes encombraient les trois grandes artères qui la traverse sous les noms de rue de la Marine, Bab-Azoun et Bab-el-Oued sont presque entièrement construites à l'européenne ; leur point de jonction forme une place magnifique d'où la vue sur la Méditerranée rivalise avec celle du golfe de Naples.
La ville haute malgré les ridicules constructions à quatre ou cinq étages que les Européens y ont intercalées, conserve encore en grande partie sa physionomie mauresque : c'est un labyrinthe de rues tortueuses et de passages voûtés à l'exception de la rue de la Kasbah qui du milieu de celle de Bab-el-Oued monte à la citadelle.
Des terrasses de la Kasbah d'Alger l'œil embrasse un splendide panorama.
La ville descend par étages jusqu'à la Marine et se termine au môle et aux batteries qui défendent les abords de la côte.
Les maisons à Alger n'ont aucune apparence extérieure mais intérieurement quelques-unes sont richement décorées.
De tous les arts celui que les Maures entendent le mieux, c'est l'architecture.
A Alger comme dans le Levant on trouve dans certaines maisons :
- de grandes portes,
- des appartements spacieux,
- des pavés en marbre blanc et
- le soubassement des appartements en faïence peinte vernissée ou tuiles de Hollande.
Des cours à portiques ornées quelquefois de jets d'eau ou de bassins.
Toutes les fenêtres donnent sur une cour intérieure : de petites ouvertures en long qui ont la forme de créneaux ou espèces de lucarnes sont le seul jour pratiqué du côté de la rue.
A l'entrée de chaque maison on trouve d'abord un porche avec des bancs des deux côtés ; c'est là que le chef de famille reçoit ses visiteurs et expédie ses affaires.
Vient ensuite une cour ouverte qui, suivant la fortune du propriétaire, est pavée de marbre ou de pierres polies.
La galerie du premier étage est soutenue sur des colonnes en pierre ou en marbre blanc. Au-dessus de la cour en été une toile étendue la garantit de l'ardeur du soleil. Autour règne une galerie qui donne entrée dans les appartements.
Les pièces en général sont très vastes mais plutôt en longueur qu'en largeur ; rarement elles communiquent entre elles.
Une de ces chambres sert souvent de domicile à une famille entière.
A l'extrémité de chaque appartement on remarque une estrade entourée d'une balustrade et élevée de quatre à cinq pieds sur laquelle les Maures placent leur lit.
Chez les gens riches les chambres, depuis le plancher jusqu'à la moitié de leur hauteur, sont tapissées de velours ou de damas ; le reste du mur est chargé d'ornements en stuc ou de plâtre ; le plafond est peint avec beaucoup d'art ; les planchers sont couverts de tapis ; les escaliers sont sous le porche à l'entrée de la cour mais jamais dans l'intérieur des maisons.
Les toits des habitations forment des terrasses souvent garnies d'arbustes et de fleurs et quelquefois d'un joli treillage de vigne arrondi en berceau.
Les terrasses sont ordinairement les promenades des dames algériennes qui ne sortent que très rarement pour aller aux bains ou se visiter entre elles.
Nous avons dit qu'Alger a cinq portes :
- Bâb-el-Oued (porte de la rivière) (1),
- Bâb- Azoun (2),
- Bâb-el-Djerrid (porte neuve) (3)
- Bâb-el-ahr (porte de la mer ou des pêcheurs) et
- Bâb-el-Zira (porte du môle).
Son origine est contestée : les savants modernes soutiennent que c'est l'ancienne Icosium ; Léon l'Africain l'appelle Mesganah ; Marmol Mosganah du nom des Béni-Mosgane qui l'auraient bâtie (4).
Les Turcs la nommaient El Djezaïr parce que le môle oriental du port était séparé du continent par un îlot.
Le grand désir que nous avons eu de faire d'Alger une ville européenne nous a porté à élargir et à redresser les principales rues très souvent outre mesure ce qui a nécessité de nombreuses démolitions.
L'administration qui avait mis de côté toutes les formalités pour détruire, se les ait rappelées lorsqu'il s'est agi des reconstructions et a opposé des lenteurs de ses décisions à l'activité des particuliers qui tendait à remplacer par des bâtiments à l'européenne les édifices mauresques que détruisait le marteau administratif ; il en est résulté que pendant quatre ans on a détruit sans reconstruire.
Mais enfin deux ans après une partie des obstacles étaient levés et un Alger nouveau commençait à sortir de l'ancien.
Il est seulement à regretter que l'on abandonne entièrement l'architecture arabe qui est si gracieuse et si bien appropriée au climat et qu'il serait si facile par quelques légères modifications de plier à nos habitudes.
Lors de notre conquête à Alger, il n'existait qu'une petite place avec une fontaine dans le bas de la ville d'une très petite dimension ; nous avons senti la nécessité de l'agrandir considérablement afin d'avoir un lieu de réunion pour nos troupes.
A cet effet nous avons été forcés à démolir une grande quantité de maisons et une belle mosquée qui était soutenue par de jolies colonnes en marbre blanc.
C'est aujourd'hui la pace du gouvernement qui a la vue sur la mer : elle est très vaste et fort belle depuis que les constructions qui étaient déjà commencées se sont trouvées entièrement achevées ; c'est sur cette place que se tient journellement le marché alimenté par les Européens et les Indigènes.
Alger prend déjà l'aspect d'une ville française est n'est presque plus reconnaissable depuis quatorze ans que nous l'occupons, surtout dans la partie basse de la ville. De belles rues entourées de constructions européennes, avec une galerie supportée par des arcades, à l'instar de la rue de Rivoli à Paris, tel est le genre de construction qu'on a adopté.
La rue de la marine enfin se trouve terminée ; de jolies maisons à l'européenne dans l'espace de deux ou trois mois se sont élevées comme par enchantement.
Les constructions de la rue Bâb-Azoun et Bâb-el-Oued se sont continuées également avec une grande activité ; à peine avait-on démoli de vieilles maisons, qu'on en voyait surgir de nouvelles.
Les bâtisses sur la place du Gouvernement s'élèvent, celles qui doivent couper, au bout de la place pour former une nouvelle rue (c'est la rue Mahon), devant des maisons construites depuis longtemps.
Cette ville est habitée actuellement par six mille Européens, y compris ceux de la banlieue, et s'accroît considérablement par un grand nombre d'émigrants qui y arrivent journellement ; on compte quatorze mille musulmans et cinq mille juifs.
Après avoir parlé de la ville d'Alger et des embellissements faits par les Français depuis notre occupation, il est à propos de parler des marchés ; il y avait à Alger, primitivement, cinq marchés bien connus :
- Le grand marché aux légumes, sur la place du gouvernement ;
- les marchés au grain et à l'huile, dans la rue Bâb-Azoun ;
- le marché aux oranges qui se tenait autrefois au marché dit des caravanes,
- le marché Juba, qu'un énorme figuier ombrageait entièrement
- et où se faisaient les ventes aux enchères :
- des meubles,
- et effets des Indigènes, à certains jours de la semaine.
Ces deux derniers endroits ont été convertis en un beau bazar, dans lequel on a conservé et construit des boutiques avec leur petite dimension et leur hauteur pour les Maures, à l'usage de leur petit négoce où ils peuvent se croiser les jambes comme sur un établi, étant assis dans l'intérieur.
Il y a aussi un joli passage dans la rue Bâb-Azoun que l'on nomme Narboni et qui a été construit depuis notre occupation.
Hors de la porte Bâb-Azoun, à droite se tient le marché au charbon (5).
En outre, il existe dans l'intérieur de la ville plusieurs bazars. On trouve une grande quantité :
- de bains à vapeur ou étuves publiques,
- des fours banaux,
- des moulins arabes grossièrement faits, et qui se meuvent au moyen de manèges par des mulets, mais qui suffisent au besoin de la population.
- Six moulins à vent,
- des casernes en pisé,
- des hôpitaux en planches,
- un abattoir public,
- un magasin à fourrage,
- une fontaine à la place du Soudan,
- deux établissements de bains à la parisienne y ont été formés ainsi que
- des moulins à eau dont le premier a été construit sous l'administration de M. Genty de Bussy, ex intendant civil.
D'après les états fournis par le génie militaire deux cent soixante-treize bâtiments :
- mosquées,
- caravansérails,
- maisons, sont occupés militairement à Alger.
Le nombre des maisons de la ville est d'environ quatre mille.
Alger possède des égouts bien établis et de nombreux aqueducs qu'il suffit d'entretenir pour avoir en abondance une eau saine et pure.
Les fontaines y sont assez nombreuses.
Un joli édifice à colonnes, de forme grecque a été construit à l'entrée du port pour l'observatoire de la quarantaine et les déclarations sanitaires ; mais c'est là que se bornent pour l'intérieur les travaux de ce genre.
Le reste consiste en la conservation que l'on a faite de divers édifices en casernes ou en hôpitaux ; on a fait aussi des ouvrages hydrauliques et des améliorations importantes aux fortifications.
Hors de la porte Bab-Azoun, à un quart de lieue de la ville, on a construit une caserne de cavalerie, et l'on n'a pas interrompu les ouvrages hydrauliques à l'entrée du port qui est constamment battu par les lames, auxquelles les temps d'orage donnent beaucoup de violence.
Enfin, on a disposé une quantité considérable de maisons ou d'édifices divers pour servir à toutes les branches de l'administration ou des services militaires et civils, tels que :
- les divers établissements de la manutention des vivres (la Djeninah),
- des magasins pour les approvisionnements des denrées sèches et liquides,
- ceux du casernement,
- les bureaux et magasins de la douane,
- les lieux des séances des tribunaux et leurs greffes,
- les logements de tous les fonctionnaires civils et militaires, dans des maisons appartenant à l'État, lesquelles sont très nombreuses et en général de la plus extrême beauté, ou dans d'autres séquestrées à des particuliers,
- des ateliers remarquables du génie militaire et de l'artillerie.
Nous avons à Alger deux places magnifiques : c'est la place du Gouvernement et l'esplanade de Bab-el-Oued.
Au sortir de la porte de Bab-el-Oued, on a nivelé un vaste espace de terrain sur le bord de la mer, c'est l'esplanade Bab-el-Oued ; elle sert à la manœuvre des troupes et il serait à désirer qu'elle fût plantée d'arbres ; on en avait déjà planté, mais ils n'ont point pris.
Il serait très utile n'en faire revenir d'autres car la ville et ses environs sont totalement privés de promenades ombragées et cet emplacement en ferait un fort agréable.
On compte encore dans Alger deux petites places, celle du Soudan et celle de Chartres ; cette dernière surtout devait encore acquérir plus d'importance puisqu'on se proposait de l'agrandir pour y former un nouveau marché ; ce projet a été mis à exécution depuis quelques temps ; on a abattu beaucoup de maisons pour la rendre carrée et large et elle forme maintenant un fort beau marché européen.
La ville d'Alger n'offre à la curiosité publique aucun monument que l'on puisse remarquer à l'extérieur : les maisons, telles que je les ai décrites n'offrent aucune apparence à l'extérieur ; elles sont hideuses au dehors, quoique intérieurement on y trouve si bien les commodités appropriées au pays et au climat.
Les Maures étaient trop absorbés par la superstition pour songer à des établissements d'utilité publique ou à la culture des arts, ils ne faisaient que des mosquées ; on en compte plus de soixante.
Elles n'ont rien de remarquables à l'extérieur et elles sont en général très grossièrement construites ; on les distingue par une coupole et par un minaret dont elles sont surmontées ; cependant il y en a dont l'intérieur est d'une magnificence remarquable ; l'une d'elles a été démolie parce qu'elle se trouvait sur l'emplacement où l'autorité française a fait la grande place publique.
La mosquée convertie en église catholique, d'une construction moderne, est fort belle ; les dômes qui remplacent les voûtes longues de nos églises sont soutenus par des colonnes en marbre blanc.
Le palais que l'on nomme en langue franque Casa del Bey, et en traduction espagnole Maison du Roi, et qui s'appelle maintenant le palais du gouvernement, au centre de la ville, et que ce dernier Dey n'habitait pas, est un bâtiment vaste et d'une architecture élégante.
On entre dans ce palais de plain-pied et par une grande porte ; il y a deux cours spacieuses le long desquelles règnent des péristyles, présentant de toutes parts aux yeux des marbres de Gênes, importés à grands frais dans les lieux où les Romains allaient chercher le marbre.
Il est peu de palais aussi beaux et aussi riches en marbre et en dorures que celui-là ; mais les abords en sont si obscurs, qu'à peine si l'on voit clair à midi dans les rues qui y conduisent et que dans ces lieux on serait loin de se douter qu'il existe un palais.
C'est là que réside le gouverneur des possessions françaises. Ce palais communique de plain-pied par une galerie à notre église catholique ; ainsi, par le mauvais temps, le Gouverneur Général peut se rendre à l'office divin sans se mouiller.
On assure qu'autrefois Alger avait des faubourgs considérables ; qu'ils furent détruits par les habitants peu de temps après l'invasion des Espagnols sous Charles-Quint, de crainte que, dans une autre tentative, les assiégeants ne s'en emparassent avec les secours des Maures.
Aujourd'hui, cependant, on donne encore le nom de faubourgs à deux groupes assez considérables de maisons ; l'un au Sud de la porte de Bab-Azzoun, s'appelle faubourg Bab-Azzoun ; l'autre au Nord de la porte Bab-el-Oued, se nomme faubourg Bab-el-Oued. Ce dernier est contigu au fort Neuf (6).
Des hauteurs qui couronnent Alger, la principale est celle de Boudjaréah qui forme le noyau principal de cette espèce de saillie ou petite péninsule qui fait irruption dans la mer, tout juste autant que la mer fait irruption dans les terres pour creuser la rade d'Alger.
Cette péninsule, qui s'arrête d'une part à Sidi-Ferruch, de l'autre à la batterie du fond de la rade d'Alger, ou, si l'on veut, à l'embouchure de la petite rivière de l'Harrach, aurait de huit à neuf lieues carrées de superficie si l'on y joignait les deux extrémités par une ligne droite ; mais la suite de collines et de vallées qui les unit forme un arc de cercle large, duquel il résulte que le bassin d'Alger a une superficie de douze lieues carrées.
Le cap Caxine, à trois milles environ Nord-Ouest d'Alger, occupe l'extrémité Ouest de la rade. C'est un grand promontoire dont les flancs escarpés s'élèvent d'environ deux cents toises (400 mètres environ) au-dessus de la mer, et qui, en s'éloignant du rivage, va se former en cercle autour de la ville, et se termine doucement en une plaine à l'embouchure de l'Harrach.
Cette rivière après avoir parcouru la vaste plaine de la Mitidja va se perdre dans la mer, à trois milles environ Sud-Est d'Alger ; le promontoire s'éloigne encore plus brusquement à l'Ouest et finit de ce côté de la belle rade de Sidi-Ferruch, qui dans le beau temps offre aux vaisseaux :
- un ancrage aussi bon que celui d'Alger,
- un abordage sûr et facile et
- sur la côte une source de bonne eau.
Un marabout qui couronne une petite tour est défendu par une petiote batterie de deux canons.
C'est à l'Est du marabout que l'on trouve le lieu pour jeter l'ancre, celui de l'abordage est la source d'eau ; Du Cap Caxine à la ville, vous trouvez une belle route qui suit la direction du rivage en s'appuyant à la montagne.
Cette partie de la côte n'offre que des rochers escarpés, et point d'ancrage sûr ; progressivement à droite les montagnes présentent une pente rapide, et près de la ville une gorge profonde pénètre dans la campagne où se montrent des sites romantiques, une foule de maisons de campagne ; dans cette direction, les points abordables sont défendus par des batteries de canons.
On va aussi d'Alger à l'embouchure de l'Harrach par une belle route qui parcourt le rivage de la mer, le long d'une plage agréable, couverte de sable et faisant partie de la baie.
Cette route est une vallée belle et fertile puis s'élèvent des chaînes de montagnes qui se coupent en rochers escarpés. Toute cette plaine est bien habitée et produit des légumes en abondance pour la consommation d'Alger.
- Des forts,
- des retranchements et
- des batteries défendent la côte qui offre partout un lieu propre pour opérer un débarquement quand le temps est favorable.
De la rivière de l'Harrach au Cap Matifou la distance est d'environ neuf milles, ce qui comprend toute la partie de la baie d'Alger.
Dans toute son étendue la côte est belle et couverte de sable ; tous ces endroits sont propices pour un débarquement mais plusieurs batteries en défendent l'approche.
A partir de la plage, la terre s'élève à pic environ trente ou quarante pieds et se termine en un plateau uni depuis la plaine de Mustapha qui n'est qu'une continuation de la plaine de la Mitidja.
En suivant le rivage de la mer on arrive à Maison-Carrée, maison qui a été fortifiée et crénelée et qui a été dans le temps occupée par nos Arabes auxiliaires ; plus loin, toujours en suivant la côte sablonneuse et à peu près à moitié chemin pour arriver au Cap Matifou, il y a un petit fortin que l'on appelle le fort de l'Eau.
De la porte Nord de la ville ou Bab-el-Oued en suivant un chemin pavé et montueux, formant une ligne parallèle avec la partie Nord du rempart pour aller joindre l'angle Sud-Est de la Kasbah.
La distance est d'environ dix minutes si l'on va d'un pas ordinaire.
De la pointe du château de l'Empereur la distance est à peu près d'un mille, par un chemin mal entretenu, pénible et pavé dans quelques endroits.
Cependant nous avons de fort bonnes routes sur tous les points qui sont le fruit du travail de nos troupes qui ont tenu garnison à Alger depuis notre conquête.
Ainsi ce pays, où, il y a quatorze ans, le chameau était souvent obligé de se frayer un chemin à travers champs et au milieu des broussailles, est aujourd'hui traversé en tous sens par de larges routes où les voitures des colons se croisent avec les chariots du train des équipages et même les cabriolets des négociants ainsi que les diligences qui vont d'Alger à Douéra.
Tous les jours, hors la porte Bab-Azzoun, l'on trouve des voitures et des carrioles qui vous mènent à la plaine de Mustapha, moyennant la faible rétribution de cinquante centimes.
Tout le pays est couvert :
- de maisons de campagne,
- de hameaux et
- de jardins.
Parmi les premières il faut remarquer celle du Dey sur le bord de la mer, à peu près à égale distance du fort des Anglais et du fort Neuf.
(1) Bab-el-Oued en arabe veut dire porte du ruisseau, porte de la rivière
(2) On dit qu'Alger fut assiégée au moyen âge par un chef Maure nommé Azoun et que la porte Bab-Azoun a gardé son nom (d'Arvieux, mémoires). La porte est célèbre par les exécutions nombreuses qui s'y faisaient sur les remparts et près de cette porte.
(3) Porte neuve, porte nova en jargon franc, Bâb-el-Djeddid en turc par laquelle on se rend d'Alger au fort de l'Empereur
(4) Les Maures nomment Alger Gezeïre des Beni-Mosgane ; elle a été bâtie par des Berbères de ce nom. (Marmol Caravajal : description générale de l'Afrique).
(5) Rien n'a été changé dans certains carrefours, et on laisse les Arabes s'y livrer en parfaite liberté à leur commerce habituel, dans l'un de ces carrefours, ils vendent de la viande de boucherie ; une partie de la rue de la porte Neuve leur sert de marché au beurre ; ailleurs les noires vendent du pain ou quelques autres comestibles en usage chez les Indigènes depuis notre occupation.
(6) Du reste ces deux faubourgs feront bientôt partie de la ville puisqu'on se propose de reculer les portes Bab-Azzoun et Bab-el-Oued pour agrandir cette cité dont la population européenne augment chaque jour.
L'Algérie française par Arsène Berteuil, ancien pharmacien en chef des
hôpitaux militaires de l'armée d'Afrique. Tome I. Édition 1856
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Chéragas.
Envoi de M. Christian Graille
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Chéragas est situé à 12 kilomètres à l'Ouest d'Alger, à l'entrée de la plaine de Staouéli, à 198 mètres au-dessus du niveau de la mer.
L'arrêté du 22 août 1842 le constitua administrativement.
En 1845 eurent lieu des dessèchements qui ont assuré la salubrité sur ce point.
Ses eaux forment des ravins qui aboutissent à l'oued-Terfa ou rivière des Beni-Messous.
Des familles sobres et laborieuses venues de Grasse ont apporté la culture des plantes odoriférantes pour lesquelles des distilleries expédient en France des produits estimés. Chéragas est reconnu commune par le décret impérial du 31 décembre 1856.
La population est de : 488 Français, 123 Étrangers, 448 Indigènes.
L'église, fort jolie est ornée de plusieurs statues données par les habitants.
Le territoire est celui où les cultures sont les plus avancées dans le Sahel. Elles consistent en :
- blé, orge, fèves, maïs, tabac, coton,
- vignes dont le vin est estimé et plantes à huiles essentielles.
La route d'Alger à Koléa traverse le village. On y trouve :
- un jardin public,
- un lavoir,
- un abreuvoir.
Sur la place est une fontaine surmontée du buste du duc de Malakoff. Il y a un moulin à farine, mu par la force hydraulique et un moulin à manège pour les huiles. On fabrique en grand le crin végétal provenant du palmier-nain.
L'éducation des bestiaux est favorisée par les nombreux coteaux boisés où l'herbe croît en abondance parmi des eaux abondantes et des prairies étendues.
Deux briqueteries sont en pleine activité ainsi qu'une fabrique de crin végétal et une d'essences odoriférantes. Les produits des laiteries et des fromages sont renommés.
Il y a des hôtels et des auberges dans ce très joli village.
L'Empereur a parcouru cette commune lorsque le 4 mai 1865, il fut visiter :
- Sidi-Ferruch
- Staouéli et
- le monastère de la Trappe qui y est situé.
Guide à Alger. Alger et ses environs en 1863. Extraits.
Description d'Alger et de ses environs par Victor Bérard,
Receveur de l'Enregistrement, des Domaines et du Timbre. 1867. Extraits.
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CENTENAIRE DE L'ARMISTICE
Par Hugues Jolivet
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Jour de liesse, jour de deuil que ce onze novembre !
Halte aux tirs des fusils, des obus, des grenades.
Ils sortent des tranchées qu'ils n'ont plus à défendre,
Ces poilus harassés, tous prêts pour la parade !
Ils celèbrent la victoire, rendent hommage aux morts
Tombés en Flandres, Chemin des Dames ou à Verdun,
Ces millions de victimes que la France commémore :
Appelés régionaux et Alliés opportuns.
Un père, un frère, un oncle, tous enfants de Marianne,
Donnent un titre de gloire aux millions de familles
Urbaines, villageoises, fermières des campagnes
Et aux nombreux milliers, d'Afrique et des Antilles,
Qui, par le sang versé, nous imposent le devoir
De protéger l'acquis d'une patrie sauvegardée.
Promesse à renouveler, après cent ans d'histoire,
En faveur d'une France aujourd'hui chambardée !
A l'instar de deux oncles, les frères de mon père,
Dont les noms sont inscrits sur une Stèle Normande,
Je renouvelle mon don , le jour du Centenaire,
D'amour de mon pays, de vie s'il la demande !
Hugues JOLIVET 11 Novembre 2018
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Bougie.
Envoi de M. Christian Graille
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Bâtie en amphithéâtre sur le versant Sud du Gouraya, montagne de 660 mètres d'altitude, au fond d'un golfe qui offre l'aspect d'un vaste lac entouré d'un rideau de hautes montagnes, la ville doit cette situation d'être complètement abritée contre les tempêtes du Nord et du Nord-Ouest si violentes en Méditerranée.
Le voyageur qui arrive à Bougie par mer, sur un des paquebots qui assurent ses relations avec :
- Marseille, Alger et Philippeville,
- Embrasse dès qu'il a dépassé le cap Bouak un panorama merveilleux, au centre duquel se dresse, majestueuse, la montagne du Gouraya, dominant de sa masse géante les étages successifs des différents quartiers de la ville.
Dans le lointain, il aperçoit, par la trouée de la vallée de la Soummam, les hautes montagnes du Djurdjura, à sa gauche, et derrière lui, dans un cercle grandiose et ininterrompu qui parait fermer le golfe, la chaîne des montagnes des Béni-Mimoun et des Babors dont les principaux sommets atteignent près de 2.000 mètres
Un coup d'œil en hiver, lorsque toutes ces montagnes sont couvertes de neige et que les rayons d'un soleil, doucement chaux et lumineux, se reflètent sur les eaux blues, les cimes neigeuses des coteaux verdoyants, au milieu desquels émergent Bougie, est réellement féerique et digne d'inspirer la palette du peintre et la lyre du poète. Au centre du nouveau port, actuellement aménagé pour recevoir les navires du plus fort tonnage, à une centaine de mètres des bords du quai, le voyageur rencontre en débarquant la porte sarrasine (Bab-el- Bahar) vieil arceau en ogive, de pierres et briques, soigneusement conservé qui faisait partie des fortifications arabes.
Autrefois les balancelles franchissaient cette porte, pour venir s'abriter dans une petite rade aujourd'hui comblée.
Une ruelle à pente très rapide et un escalier de quelques marches conduisent à la place de la Sous-Préfecture sur laquelle s'élève, dominant la mer, un coquet édifice de construction moderne qui abrite le représentant du Gouvernement à Bougie, et les bureaux de son administration.
Si le voyageur hésite à suivre ce chemin, il peut accéder au même point, en longeant la ligne du quai jusqu'au pied du fort Abdelkader et en remontant la rampe Réguis qui le mène, par une pente douce devant plusieurs beaux immeubles édifiés sur les flancs du coteau de Bridja à l'endroit où s'élevait à l'époque hammadite le fameux palais de la perle.
De la place de la Sous-Préfecture, par le boulevard des Cinq Fontaines, qui conduit au Royal Hôtel, établissement de premier ordre, pourvu de tout le confort moderne et tenu avec un soin et une propreté minutieux.
Cet établissement peut rivaliser avec les hôtels les plus réputés d'Alger et de Biskra. Honoré de la clientèle de tous les Gouverneurs Généraux depuis M. Jonnart qui le citait comme un modèle d'hôtel bien tenu, il est pendant la saison hivernale le rendez-vous de tous les touristes de marque qui visitent la Kabylie et dont les automobiles peuvent se remiser immédiatement, soit dans l'immense garage de l'hôtel soit en face et à quelques mètres de " l'auto garage ".
De la place du Royal Hôtel on monte vers la ville soit par la rue Trézel, soit par l'escalier monumental qui continue le boulevard des Cinq Fontaines et dont les marches semblent vouloir escalader la masse géante du Gouraya.
La rue Trézel principale artère de la ville passe :
- devant le cercle militaire,
- la mairie où l'on s'arrêtera pour admirer la superbe mosaïque découverte en 1891, dans les fondations de l'hôpital civil, près de l'ancien palais de l'Étoile et
- la copie du magnifique tableau d'Horace Vernet où est campée fièrement la silhouette du Général Trézel conduisant ses troupes à l'assaut de Bougie,
- l'hôtel d'Orient, le plus ancien de la ville, établissement admirablement situé et doté d'une salle à manger d'où l'on jouit d'une vue merveilleuse sur toute la rade et le golfe, et
- les bureaux du Syndicat d'Initiative où le touriste sera toujours certain de trouver tous les renseignements dont il aura besoin.
Elle débouche ensuite sur la place de Gueydon du haut de laquelle un panorama saisissant se déroule sous les yeux du spectateur qui embrasse tout à la fois l'ensemble de l'immense cirque de montagnes au pied duquel s'étale, en une vaste nappe claire et azurée, le golfe entier dans le fond duquel s'estompent les contours des caps Cavallo et Bougaroune, tandis que derrière se dressent les étages successifs de la haute ville et les escarpements du Gouraya.
De la place de Gueydon, la rue Trézel se continue jusqu'à la place Clément Martel, autrefois place de l'Arsenal, d'où un large boulevard, le boulevard François Biziou permet de descendre au quartier commerçant et industriel du Camp-Inférieur, tandis que sur la droite une rue en pente rapide, la rue Fatima, conduit vers les hauts quartiers de la ville en passant :
- devant l'école des filles indigènes,
- la mosquée, jolie monument d'architecture arabe ornée de carreaux de céramique du plus heureux effet,
- l'école indigène des garçons,
- le fort Barral ou Moussa,
Massive construction hammadite, restaurée par les Espagnols et enfin
- l'hôpital civil installé avec tout le confort et l'outillage des établissements similaires les mieux organisés.
Si à quelques mètres de la place Gueydon, en face du marché couvert, on quitte la rue Trézel en prenant à sa droite, on peut monter vers la ville haute par la rue des Vieillards ainsi dénommée parce qu'au moment de la prise de Bougie, cette rue était habitée par les vieillards de la ville qui y furent découverts dans une maison où ils s'étaient réfugiés.
Cette longue artère conduit jusqu'au quartier de Bridja, vaste plateau aéré sur lequel sont édifiées les casernes et plus bas l'hôpital militaire et l'Atelier pénitencier militaire des travaux publics
Les monuments les plus saillants de Bougie sont :
- l'Hôtel de ville,
- la Sous-Préfecture,
- la Mosquée,
- l'Hôpital civil,
- l'Eglise.
Un musée très intéressant dû à l'initiative personnelle et aux patients travaux d'un amateur M. Cazaubon, Conservateur de ce Musée, est installé dans une des salles d'un édifice auquel on accède par un escalier faisant communiquer la place de Gueydon et le port.
Ouvert le jeudi et le dimanche ce Musée où l'on admirera notamment une très belle mosaïque récemment découverte à Mansouriah, est obligeamment ouvert chaque jour aux personnes qui en font la demande.
Sur la façade de l'église, construite depuis notre occupation, ont été gravées les armoiries de la ville formées d'un écu chargé :
- d'un croissant,
- d'une comète et
- d'une ruche.
- Le croissant rappelle la domination musulmane,
- la comète, celle de 1858, année de la construction de l'église,
- la ruche est l'emblème de l'activité des populations kabyles, en même temps qu'elle rappelle la cire servant à faire les bougies qui auraient tiré leur nom de celui de la ville.
Le singe qui supporte l'écu indique la présence de ces animaux en grand nombre dans les environs de la ville. Les monuments anciens sont :
- la porte sarrasine,
- le fort Abdelkader sur les quais du port,
- la Casbah sur la porte de laquelle on relève les intéressantes inscriptions suivantes :
Ferdinandus v. rex hispaniae inclitus vi armorum perfidisaga renis hanc abstulit vr bem anno mov IIII.
" Ferdinand V, illustre Roi d'Espagne, a enlevé par la force des armes cette ville aux perfides enfants d'Agar en l'an 1509. "
Quam mhris castellis Q.M.V nivit imp. H. A carolus ferdinan di memorati nepos et ha eres soli deo onor et gloria.
" Cette ville a été pourvue de murailles et de forteresses par l'Empereur Charles-Quint l'Africain, petit-fils et successeur de Ferdinand. A Dieu seul honneur et gloire ! "
Le fort qui donne accès au chemin conduisant au cimetière indigène et dont les tourelles sont restées ce qu'elles étaient, il y a huit ans.
Bougie et la petite Kabylie.
Livret-guide Syndicat d'Initiative. Édition 1914
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Quelques heures à la plage.
de la vigne en Algérie.
Envoi de M. Christian Graille
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Aïn-el-Turk devient un lieu de prédilection pour les Oranais. Malgré la chaleur accablante, malgré la lumière intense du soleil, des familles se sont installées dans les villas qui bordent la falaise.
Tout au long de la plage, on voit de coquettes bâtisses blanches, roses, ensoleillées.
C'est d'abord la construction mauresque de :
- M. Sabouret,
- celles de M. Louis Bastos,
- de Mme Michel,
- M. Baside,
- M. Saint-Cyr,
- et, très loin, l'immense rectangle de M. Bruneau.
C'est aujourd'hui dimanche. Le drapeau hissé au bout de la hampe, claque joyeusement dans l'air. Les fenêtres largement ouvertes sur la mer, laissent entrer la brise maritime.
Partout l'on s'amuse. Toute une jeunesse ardente est là, dans les maisons. Dans le calme de l'atmosphère, monte quelquefois une valse langoureuse ou une mélodie délicieuse chantée par une jolie voix de jeune fille.
Madame et Monsieur Palisser ont réuni plus de soixante personnes. C'est une grande matinée de famille donnée à la campagne, dans une immense salle ouverte sur la grève.
Au piano prennent place tour à tour :
- Mmes Amilhau,
- Bernard,
- Mlle P. Gomis et
- M. E. Bichon.
Et l'on danse ! Et il fait chaud ! Et l'on s'amuse ! Tout le monde veut être du quadrille :
- M. Palisser,
- Mme et M. Sanchidrian,
- Mlles Desmond,
- Amilhau,
- Palisser, Bernard…
La mémoire me manque pour rappeler le nom des charmantes jeunes filles qui dansèrent jusqu'au soir. Elles ne m'en voudront certainement pas, car il est permis d'avoir le cerveau paresseux en été.
Et ne croyez pas que les monologuistes ne furent pas de la partie ! Au contraire, ils aidèrent à se reposer :
- des danses folles,
- des lentes mazurkas,
- des lanciers majestueux et
- des gracieuses moscovites.
La nuit descend lentement sur la mer lorsque le piano plaque les dernières notes d'une ronde finale… On se sépare sous le charme des délicieux moments passés à la villa Palisser. Ce fut une journée bien remplie !
Combien de personnes ont promené leur ennui dans les rues d'Oran durant ce dimanche ?… Il me semble voir les habitués du boulevard Seguin et de la Place d'Armes, marchant sous le soleil, sans air, serrés dans des faux-cols et des corsages trop gênants !
Là-bas, c'était la campagne, c'était l'air pur, et c'était la joie…
Il manquait peut-être, après dîner, l'excellente musique de 2ème zouave ; mais n'avions-nous pas les orgues de la grande bleue dont l'harmonie est infinie ?
N'avions-nous pas la beauté très grande des étoiles et le calme profond de la campagne endormie ?…
Henry Musarlys.
La revue mondaine oranaise (06-09-1903)
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PHOTOS de BÔNE
Envoi de diverses personnes
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CATHEDRALE ET PALAIS DE JUSTICE
ENTREE DE LA COLONNE
CHAMBRE D'AGRICULTURE
PALAIS LECOQ
AIR FRANCE
ROCHERS DU CAP DE GARDE
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Antique CUICUL
Louis LESCHI
Correspondant de l'Institut
Directeur des Antiquités de l'Algérie
PARTIE III
LE MUSEE
Sauf une belle statue de femme drapée qui, par un hasard fâcheux, a été transportée à Constantine où elle orne le palais d'Ahmed Bey, les oeuvres "d'art et les objets découverts à Djemila sont recueillis au Musée.
Dans un jardin, au pied de grands arbres, sont rangées les inscriptions de Cuicul, dédicaces de monuments, bases de statues, bornes milliaires, épitaphes païennes et chrétiennes, - documents précieux qui ont apporté quelques renseignements sur l'histoire de la ville. Des sculptures, des chapiteaux de types variés, des fenêtres en pierre ajourée, des mortiers en pierre et en marbre, de grandes jarres en terre cuite y sont rassemblés. Une série de stèles votives à Saturne, enrichie par des trouvailles récentes, montre ce dieu protecteur des récoltes sous les traits d'un vieillard barbu, trônant entre deux génies, au-dessus des dédicants et des animaux destinés au sacrifice ; la sculpture est souvent maladroite, mais l'abondance de cette collection témoigne de la popularité d'un culte essentiellement africain. Deux statues en mauvais état évoquent d'autres cultes également en honneur dans l'Afrique romaine : un svelte Bacchus (sans tête ni bras), un Hercule coiffé de la peau de lion.
Près de la porte d'entrée du Musée se dresse sur un socle élevé la tête colossale de Septime-Sévère, cet Africain au gros nez aplati, aux lèvres épaisses, à la barbe imposante (Ph. 1).
Septime Sévère
A l'intérieur de l'édifice, on peut remarquer dans la première salle un buste de jeune homme au visage idéalisé, dans la seconde salle une petite Vénus sortant du bain, un torse de Diane vêtue d'une robe courte (Ph. 45), et surtout une Nymphe à la coquille, à demi nue, dont la draperie porte des traces de peinture (Ph. 44) ; ce sont des répliques de types classiques, exécutées d'une main habile, mais sans rien d'original. Trois têtes par contre, découvertes comme la Nymphe à la coquille dans les Grands Thermes, sortent de la banalité (2e salle) : un enfant charmant aux joues rondes creusées d'exquises fossettes, un Bacchus couronné de lierre, dont la bouche gracieuse s'anime d'un sourire énigmatique (Ph. 43), un Faune malicieux dont la tête a pu heureusement être rapprochée du torse, trouvé séparément. Le modelé délicat et la valeur expressive de ces visages ,rappellent les meilleures productions de l'art romain d'inspiration hellénistique ; nous n'avons pas là un travail d'atelier provincial, mais des oeuvres de maître venues peut-être de Carthage, peut-être d'Italie. Ouvrage local au contraire, les deux statues en pierre grise qui- représentent un personnage en toge et sa femme (3e salle) avec la maladresse d'une époque où l'on ne savait plus ni exprimer la beauté ni rendre avec vérité la nature.
La principale richesse du Musée est constituée par les mosaïques polychromes provenant des maisons particulières ou des édifices publics où elle recouvraient le sol des pièces les mieux décorées. Il est impossible de les laisser exposées aux gelées de l'hiver, sauf dans les monuments où les plafonds restaurés les abritent (au baptistère et dans deux petites salles des Grands Thermes) ; on les a donc transportées au Musée dont elles tapissent les murs à l'intérieur et même à l'extérieur. Elles sont de genres très divers. Les plus simples s'ornent de motifs purement géométriques ; d'autres associent ces dessins à des éléments végétaux stylisés, tels ces deux beaux pavements venus des Grands Thermes, - l'un où des triangles curvilignes alternent avec des carrés et des cercles renfermant de grandes fleurs épanouies (à l'extérieur du Musée), l'autre aux élégantes rosaces inscrites dans des étoiles et des hexagones (dans la 2e salle) ; ces exemples montrent la virtuosité atteinte à la fin du IIe siècle (époque de la construction des Grands Thermes) par les artisans qui fabriquaient ces tapis chatoyants.
Les pavements des églises chrétiennes combinent le décor géométrique et le décor animal ; lui de l'église du IVe siècle (1" salle) présente une accumulation de motifs linéaires (étoiles, losanges, triangles, damiers, entrelacs, etc.), à côté d'animaux variés dont certains ont un sens symbolique (paon, lion, colombe) ; quelques médaillons renferment des noms de donateurs. Quant aux mosaïques de la basilique du Ve siècle (2e salle), les dessins ornementaux y sont plus simples, les animaux sont soit des allégories empruntées à l'art des Catacombes (colombes, poissons, cerfs, agneau, etc.) soit des éléments propres à l'Afrique (cigognes, autruches). Deux paons triomphants, la queue largement déployée, expriment l'idée d'immortalité de part et d'autre de la grande inscription qui comprend la dédicace de l'église par Cresconius, puis l'épitaphe de l'évêque. Malgré les maladresses que l'on peut relever dans ces panneaux, la représentation des animaux sort d'une inspiration directe de la nature.
Les animaux fournissaient aussi des éléments décoratifs, tantôt seuls (on en voit un exemple dans la 3e salle), tantôt mêlés à des personnages humains comme dans la mosaïque de " l'Ane vainqueur " (Asinus Nica) - qui était peut-être un jeu - où des médaillons circulaires contiennent des animaux figurés souvent avec un grand réalisme et des personnages dont l'aspect conventionnel touche à la caricature (1'e salle).
La figure humaine n'apparaît dans aucune de ces mosaïques chrétiennes. Toutes les grandes compositions à personnages sont d'inspiration païenne et la plupart traitent des sujets mythologiques :
Toilette de Vénus (Détail)
La toilette de Vénus (1ère salle). La déesse, assise dans une conque marine tenue par deux Tritons, se regarde dans un miroir où se reflète son visage, bien que le mosaïste naïf ait tourné le miroir vers le public ; des Néréides s'ébattent derrière elle, aux pieds d'une statue de Neptune.
Autour de ce tableau central se déroulent des scènes de pêche très vivantes et les évolutions de barques chargées de musiciens et de danseurs.
A chaque angle du cadre une scène mythologique est figurée : Hero et Leandre, Orphée et les animaux, Jason et la Toison d'Or (Ph. 38).
Enlèvement d'Europe - Nymphe à la coquille
L'Enlèvement d'Europe par Jupiter qui a pris la forme d'un taureau (2e salle), sujet banal auquel s'ajoutent ici des détails amusants, comme le geste du petit Amour qui supporte sur ses épaules la queue du taureau (Ph. 44).
La mosaïque de style classique la plus remarquable est celle de la Légende de Dionysos (3e salle) ; les différentes scènes qui la composent, séparées par de légers rubans entrelacés et de grandes victoires - caryatides, - première enfance et éducation de Dionysos, sacrifice d'Ikarios, scène d'initiation, meurtre de la nymphe Ambrosid, - reproduisent sans doute une décoration peinte ; en tout cas, l'artiste s'est efforcé de rendre avec ses cubes de petites dimensions et de couleurs variées, des effets de peinture : demi-teintes, ombres portées, modelé en relief (Ph. 35).
L'immense panneau qui représente des scène de chasse et d'amphithéâtre (3e salle), est de caractère très différent. Le sujet est emprunté à la vie réelle : deux bestiaires luttent avec les fauves dans l'amphithéâtre ; d'autre part un cavalier chasse le sanglier dans la campagne et un homme à pied rapporte un lièvre qu'il a pris au filet ; au fond on aperçoit une rue de ville avec des portiques à arcades et les pignons pointus des maisons. Cette composition étonne par ses dimensions, par l'aspect de ses lions énormes traités de façon conventionnelle ; les personnages sont gauches, il n'y a ni étude d'anatomie ni perspective ; mais il s'y manifeste une originalité dans l'invention et un sens décoratif très intéressants. Ce grand tableau est encadré par des dessins géométriques qui sont des motifs de tapis berbères ; nous avons là un document curieux sur le mélange des éléments venus de l'art gréco-romain avec des éléments locaux, â la fin de la période antique.
Les vitrines renferment des fragments de marbres et de stuc, des lampes en terre cuite païennes et chrétiennes, de la vaisselle, en particulier des fragments de plats en terre sigillée parfois ornés de sujets en relief, de petits objets en os ou en ivoire (épingles, boutons, jetons, dés à jouer, boîtes à fard), des ustensiles en bronze et en fer.
Diane
La collection de bronzes contient un petit chef-d'œuvre, une chienne en train de se lécher, dont les mouvements sont parfaitement observés, - des têtes de divinités qui ont dû être utilisées comme appliques, des manches de miroir à forme humaine, des fragments de trépieds, des goulots de fontaines ornés de centaures marins, un autre surmonté de la figure de Scylla. Quatre lions porte-flambeaux, deux lampes à deux becs dont la poignée porte un disque orné d'un chrisme, deux petits réchauds ont été trouvés dans les monuments chrétiens. Les bijoux et objets de parure (bracelets, bagues, fibules, boucles d'oreilles et de ceinture) sont aussi en bronze, quelques-uns seulement en argent. En bronze aussi, des ustensiles domestiqués tels que son-nettes, balances, robinets, serrures et clefs, et une intéressante série d'instruments de chirurgie.
Les outils en fer (haches, pioches, faucilles, socs de charrue) ressemblent étonnamment à ceux dont se servent encore aujourd'hui les habitants du- pays.
Un fragment de toit, dont les tuiles sont restées assemblées par des tenons en plomb et par du mortier " armé " de fer, nous renseigne sur le type des toitures de Cuicul.
Le chantier de Djemila que Madame de Cresolles, qui avait assisté auprès de son mari au début des recherches en 1909, a dirigé jusqu'en 1941 avec une énergie et un dévouement qu'on ne saurait assez louer, a été confié depuis 1942 à Mademoiselle Y. Allais, agrégée de l'Université. Avec une remarquable compétence et un dévouement inlassable, Mlle Allais poursuit sur ce site qu'elle connaît parfaitement des recherches qui sont loin d'avoir dit leur dernier mot. Les travaux en cours le prouvent bien. Après un demi-siècle d'activité un bon quart de la ville antique est encore sous terre. Il reste encore un champ de recherches assez vaste pour que, forts du passé, nous augurions bien de l'avenir.
FIN
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ROBERT RANDAU
Par M. Bernard Donville
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Chers amis,
Je vais vous faire découvrir, ou vous rappeler, la personnalité de Robert Randau penseur pied-noir, explorateur, écrivain et théoricien de l'algérianisme. Je vais reprendre sur les trois prochains envois la conférence que nous avions faite avec mon épouse sa petite fille. Nous allons donc nous retrouver dans le nord de l'Afrique et bien souvent en Algérie de 1880 à 1950.
Dans la première partie que je vais développer aujourd'hui nous allons cerner l'homme qui, parvint en 1896 major du concours de l'école coloniale et débutera sa carrière en administrateur de communes mixtes.
S'ensuivra la découverte de l'Explorateur animé par l'idéal de créer pour la France un immense empire colonial en Afrique en particulier au nord du Niger.
Dans la seconde partie j'aborderai l'écrivain, nous basant sur plus de trente ouvrages où à coté de la vie coloniale et de la grande brousse nous trouveront une part importante à ce qu'il appelait " la patrie algérienne".
Enfin en dernière partie nous suivrons Robert Randau, pied noir revenu sur notre terre et instigateur en 1921 de mouvement algérianiste.
J'espère que ce thème inattendu mais intimement lié à l'histoire de l'Algérie Française vous plaira et dans tous les cas je suis ouvert aux remarques que cela vous inspirerait .
Avant de poursuivre notre chemin avec Randau 2 éclaircissons, à la demande de mon frère, l'ambiguité que le nom de dessinateur Hergé auteur de la caricature commentée par Pomier a pu laisser planer à l'ombre de Tintin dans notre histoire. Reprenons les précisions que mon frère donne:
La caricature de Randau par Hergé n’est pas du dessinateur de Tintin, mais d’un ingénieur chimiste René Gilles (Lille 1901- Alger 1958) qui à ses moments de loisirs caricaturait dans “Alger étudiant “ et qui dès 1923, soit un an avant le Hergé Belge, signait ses dessins du nom de Hergé. Il exposait souvent au “salon du rire” et était le père de la chanteuse d’opéra Lucette Gille.
J'en profite pour vous conseiller de vous rapprocher de l'excellent site "Alger Roi " concernant ce "Salon du rire".
Ceci étant utilement repris je vais vous offrir maintenant le Randau écrivain, partition que j'ai évidemment élagué fortement car parmi les 30 romans qu'il nous a laissé c'est surtout ceux qu'il a classé comme appartenant à sa nomenclature "Roman de la patrie algérienne" qui, se rattache à notre histoire.
Vous verrez que parmi ceux-ci je me suis régalé à vous instiller des extraits de "Sur le pavé d'Alger" qui en outre nous fait bénéficier des dessins de Kleiss.
Goutez son humour, la richesse de son vocabulaire parfois pernicieux, sa tenacité, comme par exemple réecrire un roman mal édité, son pouvoir de nous transporter dans notre "pays"...
Bonne lecture!
Amitiés, Bernard
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RANDAU 1
RANDAU 2
A SUIVRE
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VOYAGE de NAPOLEON III
en ALGERIE en 1865
Envoyé par M. Louis Aymés
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BOUGIE.
Le 6 mai, dans la soirée, l'Empereur partait pour Bougie, où il devait passer en revue le corps expéditionnaire qui venait d'achever la pacification des Babors. Le lendemain, à six heures du matin, l'Aigle, escorté par la Reine Hortense et l'escadre cuirassée, faisait son entrée dans la baie de Bougie.
La ville et la vallée qu'elle domine offraient le spectacle le plus captivant. Bougie est, comme Blida, la ville des orangers la riche verdure dont elle se pare contraste d'une façon saisissante avec les montagnes ravagées qui l'entourent. Quant à la vallée, le campement de 15,000 hommes revenus d'une récente expédition lui prêtait un aspect étrange et des plus animés.
Dès qu'il eut mis le pied sur le sol de Bougie, l'Empereur, montant dans son drowsky (1), se dirigea vers le camp. Après avoir parcouru les rangs de l'armée, Sa Majesté prit place avec son état-major sur une tribune de feuillage qui Lui avait été préparée. Alors eut lieu la distribution des récompenses suivie d'un défilé sans pareil au milieu des cris les plus enthousiastes.
Le décor luttait de magnificence avec la mise en scène ; d'un côté, les Babors dressaient leurs cimes orgueilleuses de l'autre, la mer étendait au pied de Bougie sa nappe bleue et tranquille, que coupait la flotte cuirassée.
A l'occasion de cette mémorable revue, l'Empereur adressa la proclamation suivante aux soldats de l'armée d'Afrique.
" Soldats de l'armée d'Afrique,
" Je veux, avant de retourner en France, vous remercier de vos travaux et de vos fatigues. En visitant tous ces lieux paisibles aujourd'hui, mais témoins depuis trente-cinq ans de luttes héroïques, " j'ai ressenti une vive émotion.
Sur cette terre conquise par vos devanciers et par vous se sont formés " ces généraux illustres et ces soldats intrépides qui " ont porté nos aigles glorieuses dans toutes les " parties du monde.
L'Afrique a été une grande école pour l'éducation du soldat il y a acquis ces mâles " vertus qui font la gloire des armées et sont les plus fermes appuis d'un empire; en apprenant à affronter le danger, à supporter les privations, à " mettre l'honneur et le devoir au-dessus de toutes " les jouissances matérielles, il a senti son âme s'ouvrir à tous les nobles sentiments aussi jamais " dans vos rangs la colère n'a survécu à la lutte " parmi vous, aucune haine contre l'ennemi vaincu, " aucun désir de s'enrichir de ses dépouilles vous " êtes les premiers à tendre aux Arabes égarés une " main amie et à vouloir qu'ils soient traités avec générosité et justice, comme faisant partie désormais " de la grande famille française.
" Honneur soit donc rendu à ceux qui ont versé " leur sang sur cette terre, dont la possession depuis " tant de siècles a été disputée par tant de races différentes !
Soldats de Staouëli, de Mouzaïa, de Constantine, de Mazagran, d'Isly, de Zaatcha, comme vous " tous qui venez de combattre dans les plaines arides du désert ou sur les cimes presque inaccessibles " de la Kabylie, vous avez bien mérité de la patrie, " et par ma voix la France vous remercie.
" Fait à Bougie, le 7 juin 1865.
" NAPOLEON.
L'après-midi fut consacrée par Sa Majesté à étudier les besoins de cette partie de notre colonie ; et tandis qu'Elle se préoccupait de l'avenir de ce point maritime, 3,000 hommes appartenant au corps expéditionnaire s'embarquaient à bord de la flotte cuirassée aux cris mille fois répétés de Vive L'Empereur' Vive L'impératrice / Vive " le Prince. "
Sa Majesté voulut réunir à dîner, avant son départ. Le général Perigot et les colonels du corps expéditionnaire. C'était le dernier repas donné sur la côte d'Afrique.
(1) Drowsky : Voiture hippomobile découverte, utilisée autrefois en Russie, basse et suspendue par des ressorts, servant de cabriolet de place.
SOURCE GALLICA
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PRISES ET MÉPRISES
De Jacques Grieu
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PRIS EN COMPTE
L'homme est un grand preneur ; il prend plus qu'il ne donne.
Passant sa vie à prendre, il n'épargne personne.
" Je prends, tu prends, il prend ", la prise est son pactole,
S'il prend froid ou prend peur il perd son auréole…
La prise est son domaine et sa façon de voir
Ou bien il prend son pied, ou il prend… le pouvoir.
On le prend comme il est, on le prend à son jeu,
Mais prendre sa défense est le prendre… au sérieux.
D'ailleurs, prendre parti n'est pas prendre à partie
S'habiller le matin n'est pas prendre l'habit.
La prise de judo n'est pas prise électrique :
La prise de tabac n'est pas prise de chique…
" C'est la mer qui prend l'homme " a proclamé Renaud ;
La mer l'avait bien pris : il l'avait pris de haut.
Peut-on prendre la fuite en prenant le bateau ?
Souvent prise de terre exclut la prise d'eau…
On peut rester derrière en prenant les devants,
Tout prendre à contre-pied en prenant du bon temps.
On peut prendre la mouche et ne pêcher qu'au vers
Car prendre du poisson est un art très divers…
Quand tout est bon à prendre, alors, il faudra rendre :
On usera la terre à ne faire que prendre.
Rendre c'est recycler ; tout cela nous regarde,
Il faut le prendre en compte et aussi prendre… garde.
Le monde appartiendra à qui saura le prendre
Et cent sortes de prises essayent d'y prétendre.
Sans se prendre, un baiser... peut-il être... donné ?
On peut prendre congé sans prendre des congés !
Et puis, on prend… de l'âge ; et même un peu de ventre.
On se prend… en pitié ; de soi, on est le centre.
De ses prises de langue, on se prend… à témoin.
Reste à prendre son vol et puis… à prendre fin.
Jacques Grieu
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L'Algérie choquée....
De M. M. Gomez,
Envoi de Mme Cottin
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L'Algérie choquée par les " provocations " de la France et de son président !
L'Algérie choquée par les provocations de la France et de son président, Emmanuel Macron. Elle ne comprend plus, plus d'excuses, plus de repentances, plus de crimes contre l'humanité, plus de gerbes d'un ministre de l'Intérieur sur la stèle des martyrs arabes de l'indépendance à Alger.
Ils ne comprennent plus les nouveaux dirigeants, ils n'entendent plus les Benjamin Stora, les Pascal Blanchard, chantant en chœur leurs louanges.
Mais de quoi ont-ils peur ? Ne comprennent-ils pas que nous sommes en pré-campagne électorale, enfin, voyons, s'imaginent-ils une seule seconde que nos menaces contre les " visas " en échange des OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) vont changer la donne? Combien d'expulsions vers l'Algérie depuis cette menace ? Pas davantage qu'avant. Combien d'arrivées d'Algériens en France, soit légalement, soit par cette passoire qu'est la frontière espagnole, bien davantage qu'avant et cela ne diminuera pas puisqu'il n'y a aucun contrôle sérieux.
Oui, les dirigeants algériens sont en colère contre notre pays et c'est le voisin, le Maroc, qui risque " d'en prendre plein la gueule ".
Trois ressortissants algériens ont été "lâchement assassinés" par un "bombardement barbare" de leurs camions, alors qu'ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, indique mercredi 3 novembre un communiqué de la Présidence de la République algérienne, faisant état de plusieurs facteurs désignant les "forces d'occupation marocaines" au Sahara Occidental comme " ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat ".
" Le 1er novembre 2021, alors que le peuple algérien célèbre dans la joie et la sérénité le 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale, trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions, alors qu'ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d'échanges commerciaux entre les peuples de la région ". " Les autorités algériennes ont aussitôt pris les dispositions nécessaires pour enquêter sur cet acte ignoble en vue d'élucider les circonstances qui l'ont entouré ", note le communiqué, ajoutant que " plusieurs facteurs désignent les forces d'occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat à travers cette nouvelle manifestation d'agressivité brutale qui est caractéristique d'une politique connue d'expansion territoriale et de terreur ". " Les trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d'Etat rejoignent, en ce glorieux jour du 1er Novembre, les Martyrs de la Libération nationale qui font de l'Algérie Nouvelle la citadelle des valeurs et des principes de son Histoire éternelle. Leur assassinat ne restera pas impuni ", affirme la même source. (Quotidien El Watan).
Pas un mot, pas une phrase, du président Macron et de son ministre de l'Intérieur, Darmanin, même pas une allusion du ministre des Affaires étrangères, pour participer à l'allégresse du peuple algérien en cette journée d'anniversaire du " déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale ".
Mais où est passé Benjamin Stora, disparu, invisible, on ne l'entend plus, pourtant souvenons-nous : au mois de novembre 2019, l'hebdomadaire " Valeurs Actuelles " osait décrire le fameux historien spécialiste de la colonisation, de la guerre d'indépendance et de l'immigration nord-africaine vers la France (le contraire serait surprenant et inimaginable !) d'une manière peu convenable : " L'homme n'a pas seulement fait du gras, il a enflé, un poussah pontifiant, gonflé, au risque d'exploser de cette mauvaise graisse, ayant prospéré à proportion de la vanité qui n'a cessé de croître en lui à mesure que s'élevait son statut social. "
Certes, le portrait n'était pas des plus flatteurs.
Suite à cette caricature, environ 400 intellectuels Français avaient découvert une " attaque antisémite " contre " l'historien ", paraît-il également, de l'Algérie, d'avant, de pendant et d'après la colonisation, Benjamin Stora. L'homme qui a tout lu, tout étudié et, surtout, tout compris.
Celui qui, mais vous le savez, sait ce que tous les autres ne savent pas.
Jugeons donc, avec objectivité, l'attaque antisémite.
Que ce soit une charge d'une rare violence, sans doute, mais en toute honnêteté, de vous à moi, comment ces 400 pseudos-intellectuels ont-ils découvert une " attaque antisémite ", dans cette unique " description physique ", contre ce " spécialiste ", qui n'a rien vécu mais beaucoup lu et beaucoup écrit.
Il y aurait donc, dans cette description physique, selon Benjamin Stora, une " inspiration antisémite " : ce serait " La description s'inscrivant dans la tradition classique antisémite des " juifs de cour " que l'on pouvait lire dans la presse d'extrême droite au moment de l'affaire Dreyfus, par exemple, à propos de Bernard Lazare. "
Et, toujours selon lui, ce serait également " la caricature classique du juif capitaliste à gros cigare. Il serait celui qui a fait carrière dans l'obscurité et qui ne peut pas comprendre l'identité française " !
Carrière dans l'obscurité ! Il plaisante, non, le Benjamin Stora !
Dans l'obscurité il l'a été, entre 1968 et 1984, au sein de l'OCI (Organisation Communiste Internationale), près de Cambadélis, mais les feux de la rampe se sont allumés sur sa personne, auprès des Mitterrand, des Chirac, un peu moins sous Sarkozy, des Hollande, des Macron.
Carrière dans l'obscurité, allons donc ! Il a connu, et connaît, tous les honneurs !
Toujours selon lui, il s'agit " d'une pure attaque ad hominem sans aucune discussion sur sa production scientifique ".
Production scientifique ! C'est lui qui le dit… pas nous.
Il n'a jamais refusé le débat, écrit-il, certes mais il n'y a jamais eu débat et si, toujours selon lui, " il faut éjecter de la scène des gens comme lui ", ce n'est certes pas parce qu'il aurait beaucoup grossi, ni parce qu'il est juif, mais uniquement pour ses élucubrations concernant les " crimes de la colonisation ", sa glorification de la guerre d'indépendance de l'Algérie, sa vision pro-algérienne et donc anti-française et forcément anti-PN.
Par exemple sur les crimes et le génocide commis par la colonisation.
Pas les crimes du FLN et de l'ALN (El Alia, Melouza, Oran, et j'en passe. Il ne s'agissait pas de crimes, mais d'actions héroïques de patriotes en guerre contre l'oppresseur. Ce n'étaient pas des crimes !) mais les crimes de l'armée française, des colons, de l'OAS, des PN.
Pas non plus les crimes de ces traîtres, les communistes, au service de l'ennemi de la France, les Maillot, Iveton, Jeanson, Audin, Fanon et quelques centaines d'autres !
Si demain, " Médiapart " ou " Libé " s'en prenaient à ma prise importante de poids et à l'arrondi de mon ventre, je ne verrais en aucun cas " une attaque anti-cléricale " de leur part, je vous le promets !
Quant à Benjamin Stora, sans vouloir débattre, je me permets de lui conseiller " Comme j'aime ", on est tellement sûr que " ça marche " et, je tiens à le préciser, cette " pub " n'a rien de particulièrement antisémite, que je sache !
Manuel Gomez
Riposte laïque 4 novembre 2021
https://ripostelaique.com/lalgerie-choquee-par
-les-provocations-de-la-france-et-de-son-president.html
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AFRIQUE SEPTENTRIONALE.
Gallica : Revue de l'Orient 1844(3) pages 318 à 321
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LES ZIBAN.
(OASIS DU SAHARA ALGÉRIEN.)
Au fond d'une vallée, entourée d'une ceinture de montagnes escarpées, de rochers arides, dépouillés et déchirés par de profondes anfractuosités, s'ouvre une gorge étroite où coule une petite rivière sur laquelle est jeté un pont, construction hardie qui, réunissant la rive droite à la rive gauche et les deux lignes d'un sentier tracé à mi-flanc du rocher perpendiculaire, forme l'unique passage qui conduise à ce que les montagnards nomment El-Kantara.
Ce pont, que tout indique comme remontant à la domination romaine, est dans un parfait état de conservation les garde-fous en ont été enlevés, mais on en voit la place ; et sur la chaussée pavée en larges pierres calcaires on remarque deux ornières creusées par les charriots romains. Très-élevé au-dessus de la rivière, il n'a qu'une seule arche des sculptures encore intactes décorent la partie intérieure de l'arceau.
Arrivé au centre de ce pont, on découvre un spectacle vraiment admirable et saisissant. A droite et à gauche, des rochers à pic ; en bas, aux pieds du voyageur, la rivière, retenue par un barrage et formant une sorte de lac au fond, devant lui, une foret de palmiers, traversée par la rivière s'échappant de son barrage à travers d'énormes rochers au-dessus de sa tête, le ciel d'Afrique dans un de ses plus beaux jours de splendeur et de lumière. Rien ne saurait donner une idée de la nouveauté de cet ensemble, de l'harmonie de ces contrastes; on se croirait devant une décoration de théâtre l'œil embrasse d'un seul regard ce paysage artistement composé, arrangé, on dirait, pour l'effet comme un tableau.
El-Kantara n'est pas une ville à proprement parler ; ce nom, emprunté à la langue arabe, signifie pont, et désigne particulièrement ici le pont romain. Par extension, on l'a donné à la rivière sur laquelle le pont est jeté, puis au territoire que les eaux fécondent, enfin aux jardins de palmiers plantés sur les bords et aux cahutes de terre des cultivateurs. Ces misérables demeures sont réunies en trois groupes, qui forment trois villages, situés, deux sur la rive droite de la rivière, et un sur la rive gauche. La population est évaluée à 1800 âmes.
Les plantations de palmiers couvrent une superficie de 5,000 hectares. On compte environ 16,000 pieds de palmiers. On sait que ces arbres se divisent par sexe les mâles et les femelles ; ces derniers portent seuls des fruits ; ils se reproduisent par boutures. La plantation, la culture, et les soins qu'exige la fécondation des remettes offrent des détails très-intéressants. Pour avoir de beaux produits, le cultivateur est obligé de transporter le pollen du mâle sur les grappes naissantes des femelles. Un seul mâle suffit souvent à un jardin étendu, et sa destruction peut entraîner la ruine du propriétaire. Le palmier porte des fruits à trois ans et vit des siècles ; une femelle en plein rapport vaut de 30 à 40 fr., et un mâle 60 fr.
Les grappes sont moyennement au nombre de dix, et donnent un revenu annuel de 8 à 10 fr. Ces arbres doivent être beaucoup et fréquemment arrosés ; les plantations sont coupées de canaux d'irrigation, qui les rendent d'un accès difficile. Toutes les parties du palmier payent un tribut au propriétaire avec les feuilles on fait des paniers, des nattes, etc. avec tes branches, des treillages ; le tronc fournit des bois de construction; la datte est le principal élément de la nourriture de ces populations; enfin le noyau lui-même, malgré sa dureté, trempé dans l'eau pendant quelques jours, est donné à manger aux chèvres.
El-Kantara est une des deux portes par lesquelles il faut passer pour aller du Tell dans le Sahara. De l'est à l'ouest, une chaîne de montagnes difficiles et habitées par des tribus jusqu'ici insoumises aux dominateurs de la province, avant comme depuis l'occupation française, sépare ces deux contrées. Cette barrière s'ouvre à El-Kantara, et plus à l'ouest à Megaour, dans le pays des Ouled-Sultan. Cette circonstance donne une grande importance commerciale à la position de cette petite ville. Ses habitants sont les intermédiaires les plus actifs entre les villages du Sahara et Constantine. Ils portent dans cette dernière ville les dattes des oasis et quelques tissus de laine; ils en rapportent, pour les gens du désert, des tissus de coton et d'autres articles des importations européennes.
Au-delà d'El-Kantara il n'y a plus de culture que là où peut atteindre l'irrigation. Les montagnes sont dénudées et rarement couvertes de quelques touffes d'herbes.
Le Sahara est habité par des populations bien distinctes: les Arabes nomades, qui vont passer l'été dans le Tell les habitants des villages entourés d'oasis, dont la réunion compose ce qu'on appelle les Ziban comme quelques tribus sédentaires fixées dans le Sahara. Ces diverses populations ont chacune leur physionomie propre. Les nomades sont évidemment la postérité légitime des conquérants musulmans ; ils sont encore organisés en tribus et n'ont rien perdu, rien oublié des usages et des mœurs de leurs ancêtres.
Chez les sédentaires, au contraire, et chez les Zibaniens, on trouve des preuves incontestables d'une race et d'une origine différentes. La constitution de la propriété, l'administration municipale, le rang accordé à la noblesse religieuse, les habitudes de culture, un commencement d'industrie, tout semble attester des rapports intimes avec les races vaincues. Elles ont conservé un lambeau des institutions de chacun des peuples qui se sont succédé dans la conquête.
Lorsque les nomades partent pour le Tell, ils emportent les dattes et les échangent contre les céréales qui servent à leur approvisionnement et à celui des Zibaniens. Ces relations mettent annuellement les deux populations en contact, et deviennent pour les possesseurs de jardins une source de pertes ruineuses. Les nomades, voyageant en bandes compactes avec leurs innombrables troupeaux, sont un fléau pour tous les champs dont ils s'approchent les cultivateurs les comparent à des nuées de sauterelles. Comment se garder de ces redoutables alliés, chez lesquels l'autorité, à peine définie, incertaine, est impuissante à réprimer des désordres dont tous les membres de la tribu profitent.
Mais si les Arabes sont, vis-à-vis des Zibaniens, dans une position de maîtres et d'oppresseurs, ils subissent à leur tour la loi de la nécessité lorsqu'ils pénètrent dans le Tell pour s'y approvisionner. Alors l'autorité prend sa revanche contre ces fières tribus; elle leur fait payer cher le droit de vendre leurs dattes, le droit d'acheter des grains, le droit même de séjour. C'est cette alternative dans les conditions de leur existence nomade qui fait la force de leur chef, le cheik El-Arab. et leur mesure, pour ainsi dire, la protection qu'il leur fait obtenir dans le Tell, au respect qu'ils ont montré pour les propriétés des Zibaniens, à leur exactitude à acquitter les contributions, à leur obéissance.
Voici sommairement les principales divisions territoriales du Sahara, six tribus nomades ; cinq tribus sédentaires ; le Zab (singulier du mot Ziban) du nord, composé de dix villages ; le Zab du sud, renfermant neuf villages ; le Zab de l'est, treize ; Biskra, capitale politique dont dépendent trois villages ; Sidi-Okba, capitale religieuse El-Kantara, Medoukat, vis-à-vis le denté de Megaour Outbaïa et Beranës, dans la même plaine le pays de Souf, à neuf journées de Biskra, dans l'est, comprenant sept villages ; les Ouled-Djebat, à l'ouest ; Tuggurt, au sud, à 45 lieues de Biskra, comprenant trente villages. La plus grande longueur des Ziban de l'est à l'ouest est de 20 lieues ; et du nord au sud, de 6 à 10 lieues.
Le cheik El-Arab a plus particulièrement dans la main deux tribus qui sont exemptes d'impôts et lui doivent le service militaire l'une, prise parmi les sédentaires, les Ouled-Soulah, l'aide à maintenir l'ordre dans les Ziban l'autre, nomade, les Abt-Ben-Aty, contient les Arabes et les suit dans leurs émigrations. Les Zibaniens ont aussi d'utiles protecteurs dans les nombreux marabouts, la plupart puissants et riches, fixés dans les oasis. Les principaux sont celui de Medoukal, qui est aussi maître d'EI-Kantara, celui d'El-Bordj, celui de Sidi-Okba et celui de Kanga-Sidi-Nadji. Les Turcs leur avaient accordé de grands privilèges, parce qu'ils trouvaient en eux des auxiliaires vénérés pour accréditer leur autorité dans ces contrées éloignées. La perception des impôts, suprême résultat de la soumission aux yeux des Turcs, devant s'opérer très-rapidement, ils ne croyaient pas acheter trop cher le concours des marabouts en leur faisant une large part dans la curée.
Biskra est la capitale politique des Zibans. Quoiqu'il compte près de 4,000 âmes, on a peine à lui décerner le titre de ville ; ses habitations, groupées en sept quartiers, sont répandues dans les plantations de palmiers qui occupent une étendue de près de 20,000 hectares. C'est une ville disséminée dans un jardin. La kasba est au centre de l'oasis ; elle sert de caserne à une garnison de quelques centaines de soldats, qui suffit pour maintenir tout le pays dans le devoir. La mosquée n'a de remarquable que son haut minaret dont le sommet dépasse les plus hautes têtes de palmiers et s'aperçoit au loin. Comme à El-Kantara et dans tous les autres villages zibaniens, les maisons sont bâties en pisé et leurs toits sont en terrasse. On dit les femmes de Biskra d'une beauté remarquable.
Sidi-Okba est à peu près aussi grand que Biskra, mais c'est au moins une ville compacte ; les jardins en ceignent les habitations toutes contiguës.
Cette ville porte le nom d'un des plus illustres conquérants musulmans, et possède son tombeau dans sa mosquée principale. Sidi-Okba était un compagnon du prophète ; on prétend qu'après avoir achevé la conversion et la conquête des provinces les plus occidentales de l'Afrique, arrivé sur le rivage de l'Océan, il poussa son cheval dans les flots, et s'écria "O prophète de Dieu la terre a manqué sous mes pieds avant que mon zèle pour la propagation de la religion du Dieu unique ait pu s'affaiblir " Les habitants racontent que lorsqu'on commande, par la tête de Sidi-Okba, au minaret de la mosquée de trembler, il tremble. Plusieurs ont été témoins de ce prodige, mais les plus âgés car la foi s'éteint dans les cœurs, et les voix n'ont plus assez d'autorité pour que le minaret consente à obéir à leur commandement.
Ismaël URBAIN.
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A L'AUBE D'UN CENTENAIRE
Envoyés par M. Louis Aymés
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L'ALGERIE COMMERCIALE
Alger ne peut pas avoir la prétention d'éclipser Barcelone et si brillante que puisse être, l'année prochaine, l'Exposition du Centenaire, il est certain qu'elle ne pourra être comparée à la manifestation catalane, dans laquelle nos voisins transpyrénéens ont englouti un capital de deux cent mille pesetas, soit près d'un milliard de francs.
C'est à peine si le budget projeté par le gouvernement général atteindra cent millions. Aussi les délégations financières ont-elles voulu moins provoquer une Exposition générale qu'une fête patriotique servant à la propagande coloniale en faveur de l'Afrique du Nord.
Ce que veulent les Algériens, c'est profiter d'une occasion unique pour démontrer la prospérité obtenue par une grande province française, malgré tant de catastrophes dues à l'inclémence du climat. Ils poursuivent, d'une part, un but commercial. Ils veulent mettre en évidence la beauté de leurs sites et ils invitent les industriels et les commerçants français à venir étudier sur place les possibilités du marché algérien, tant au point de vue de la vente que de l'achat.
C'est que les Algériens sont des gens pratiques. Ils constituent aujourd'hui une race originale, très attachée à la patrie qu'ils ont défendue avec courage, mais qui, à la ressemblance d'un dominion britannique, a la conscience de ses intérêts propres.
Si vous voulez vous faire une idée très exacte de la position actuelle des problèmes les plus délicats de l'Afrique du Nord, lisez le beau livre que vient de publier chez Félix Alcan le savant titulaire de la chaire de géographie et de colonisation de l'Algérie à la Sorbonne M. Augustin Bernard.
Les commerçants français trouveront dans ce volume intitulé " l'Algérie ", les renseignements qui leur sont indispensables pour préparer un fructueux voyage d'enquête.
Le distingué professeur souligne une remarque qui ne peut manquer de frapper. Il constate que le résultat principal de notre enquête a été la transformation d'un peuple guerrier en peuple de commerçants. Presque dès le début de l'occupation, et dès que la tranquillité a été à peu près assurée, nos officiers ont, avec une perspicacité qui les honore, transformé leur activité guerrière en activité économique. Le maréchal Bugeaud a posé des principes directeurs dont ne se sont guère écartés les fonctionnaires civils qui ont succédé aux militaires.
Le professeur Bernard emploie ici cette expression saisissante : " On a remplacé les hommes de poudre par des hommes de boutique " Aux Caïds grands seigneurs, mais exploiteurs prodigues de la masse indigène, on a substitué des chefs qui, sous le contrôle du gouvernement général, ont orienté les Musulmans vers l'activité purement économique. Les Kabyles qu'on a nommés justement les Auvergnats de l'Algérie, les Mozabites étaient naturellement portés à réussir dans cette voie. Ils ont rapidement égalé et même dépassé les Israélites, libérés par le fameux décret Crémieux.
Presque toutes les fortunes historiques se sont effondrées - parce qu'entre les mains de possesseurs inadaptables - pendant que se formaient des fortunes nouvelles, nées du négoce et de l'économie. Les imprévoyants, les paresseux, les faibles, ont été éliminés petit à petit et les chances les plus belles ont été ouvertes aux forts, aux épargnants, aux laborieux.
Au résultat, l'Algérie s'est miraculeusement développée. De zéro, la population européenne est passée à 800.000 individus, tandis que la population indigène passait de un million à cinq millions.
Assurément, notre colonie est avant tout une grande usine agricole. Une année heureuse se compose pour les Algériens de trois éléments :
1° une récolte de blé ;
2° une bonne production viticole :
3° une récolte déficitaire de vin… en France.
Bon an, mal an, le commerce de l'Algérie, qui atteignait à peine 400 millions en 1880, dépassait 1.700 millions en 1920. La dévaluation du franc a jeté quelque trouble dans les statistiques, mais l'équilibre s'est peu à peu rétabli et, malgré une série de récoltes déplorables, malgré l'épuisement du cheptel ovin, malgré la terrible catastrophe de 1927, le commerce algérien dépasse aujourd'hui le chiffre de huit milliards.
Dans la catégorie des produits manufacturés, nos producteurs de savons et de parfumerie vendent plus de 100 millions de marchandises, nos fabricants de textiles 600 millions. Dans cette statistique, les ouvrages en métaux représentent 210 millions, les machines 250 millions, les automobiles 220 millions.
La manifestation de 1930 doit aider à augmenter largement ces chiffres, car l'Afrique du Nord est en train de s'enrichir considérablement.
Par une spécialisation naturelle, le commerce de détail et le colportage sont demeurés aux mains des indigènes, tandis que le commerce de gros et le commerce de transit prospéraient entre les mains des Européens.
Puisque je parle du transit, n'oublions pas que si Marseille est toujours la véritable capitale commerciale du Maroc, l'Algérie joue vis-à-vis de l'Empire chérifien le rôle d'un pays de transit. On peut dire que tout le Maroc oriental est sous la dépendance économique d'Alger. J'ajoute que j'ai pu constater récemment, dans un voyage d'enquête et de mes propres yeux, que les colons qui réussissaient le mieux dans le Maroc occidental étaient des hommes d'origine algérienne.
Au moment où les nations étrangères ferment leurs portes, où l'Amérique se cloisonne et l'Angleterre boude, que les producteurs métropolitains n'oublient pas que l'Afrique du Nord est une seconde France et que les débouchés s'y offrent abondants.
Maurice AJAM,
Ancien sous-secrétaire d'Etat
de la marine marchande.
Paru le 23 août 1929 sur le Bien Public quotidien de Côte d'Or
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Mathieu Slama: "Le non-vacciné est le bouc émissaire de la crise sanitaire"
Paru sur www.lefigaro.fr
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FIGAROVOX/TRIBUNE - En Autriche, les autorités ont annoncé la mise en place d'un confinement pour les personnes non-vaccinées. Selon l'analyste politique, une telle mesure permet de désigner des coupables tout trouvés.
Consultant et analyste politique, Mathieu Slama collabore à plusieurs médias, notamment Le Figaro et Le Huffington Post. Il a publié La guerre des mondes, réflexions sur la croisade de Poutine contre l'Occident, (éd. de Fallois, 2016).
Le chancelier autrichien Alexander Schallenberg a annoncé, dimanche 14 novembre, l'entrée en vigueur dès ce lundi d'un confinement pour les personnes non vaccinées ou qui n'ont pas guéri du Covid-19. L'Autriche devient le premier pays au monde à mettre en place une telle mesure, qui s'installe donc au cœur même de l'Europe démocratique et libérale. Avec ce confinement discriminatoire, nous franchissons une étape supplémentaire dans la politique autoritaire mise en place pour lutter contre le Covid, puisqu'il s'agit désormais d'aller au bout de la logique du passe sanitaire, c'est-à-dire exclure définitivement les non-vaccinés de toute vie sociale.
S'il y a une leçon que nous pouvons retenir de cette pandémie, c'est que celle-ci agit comme un laboratoire géant où les mesures les plus liberticides sont testées, approuvées puis généralisées. Le confinement, le couvre-feu, le masque en extérieur, le passe sanitaire : toutes ces mesures insensées et attentatoires à l'État de droit se sont progressivement normalisées à mesure qu'elles duraient dans le temps et s'étendaient géographiquement. Le confinement a commencé en Chine, puis a contaminé l'Italie et la France ; le passe sanitaire a d'abord été mis en place en Israël avant de contaminer l'Europe entière.
Pourquoi en irait-il différemment de ce confinement discriminatoire mis en place par l'Autriche ? On a entendu hier soir plusieurs candidats de droite à la présidentielle indiquer qu'ils n'étaient pas défavorables à l'idée de confiner les non-vaccinés seulement. Le Professeur Gilles Pialoux a déclaré ce matin que le confinement des non-vaccinés "avait du sens d'un point de vue médical". Tous les tabous sautent un à un, et ce n'est qu'une question de temps avant que celui-ci ne soit brisé.
Il est inutile de préciser qu'un tel monde qui enferme les citoyens selon qu'ils sont vaccinés ou non est un monde inacceptable et contraire à tout notre héritage démocratique. L'enjeu que nous voudrions soulever ici est ailleurs.
La France n'a pas attendu l'Autriche pour mener une politique culpabilisatrice et discriminatoire vis-à-vis des non-vaccinés. La figure du non-vacciné est devenue au fil des mois, à mesure que la politique vaccinale devenait de plus en plus autoritaire, une sorte de citoyen à part, réduit à son statut sérologique et diabolisés en permanence par un pouvoir qui en a fait le bouc émissaire de la crise. Cela ne doit rien au hasard, et relève d'une stratégie méthodiquement pensée et mise en place.
Le philosophe René Girard élabore, dans son ouvrage célèbre La Violence et le sacré, l'idée selon laquelle les sociétés sont, depuis les origines, troublées par un mal, le désir mimétique, source de rivalités et de conflits, et qu'elles ont résolu ce mal en désignant une victime sacrificielle, le bouc émissaire. "À l'agitation et à la peur qui ont précédé le choix du bouc émissaire, puis à la violence exercée contre lui, succède, après sa mort, un climat nouveau d'harmonie et de paix", écrit Girard.
Le bouc émissaire est à la fois celui qui concentre toute la responsabilité de la crise et celui qui garantit, par son sacrifice, le maintien de l'ordre social. Pour Girard, "qu'elle soit physique ou psychologique, la violence infligée à la victime nous paraît justifiée par la responsabilité du bouc émissaire dans la survenue d'un mal dont il convient de se venger, d'un élément mauvais ou nuisible auquel il faut résister ou qu'il importe d'éliminer". Chaque crise a donc son coupable désigné. "Les persécuteurs, écrit Girard, finissent toujours par se convaincre qu'un petit nombre d'individus, ou même un seul peut se rendre extrêmement nuisible à la société tout entière, en dépit de sa faiblesse relative".
Les contextes changent, mais les mécanismes anthropologiques perdurent. La crise du Covid-19 n'y échappe pas. Face à une épidémie sans fin et un climat de peur savamment entretenu par les gouvernements pour favoriser l'acceptabilité de leurs mesures liberticides, les non-vaccinés sont devenus les boucs émissaires de la crise sanitaire, ceux par lesquels l'épidémie perdure et "rebondit" (selon le mot consacré).
Emmanuel Macron et son gouvernement ont délibérément construit cette figure de bouc émissaire, qualifiant tour à tour les non-vaccinés d'égoïstes, d'irresponsables, leur faisant endosser la responsabilité d'un éventuel reconfinement, les ostracisant par le moyen du passe sanitaire. Le discours est clair : si l'épidémie repart, c'est de la faute des non-vaccinés ; si nous devons reconfiner ou fermer des commerces, ce sera de votre faute. Quant au passe, il agit comme une sorte de certificat de pureté et de vertu, séparant les purs (vaccinés) des impurs (non-vaccinés), les vertueux des immoraux, les responsables des irresponsables. Il matérialise la stratégie du bouc émissaire en marginalisant socialement, de manière concrète, ceux qui sont rendus responsables du malheur.
En désignant à la foule un bouc émissaire, le gouvernement a agi de manière cynique et irresponsable, encourageant les divisions, le ressentiment et la violence verbale. En concentrant la colère des gens sur les non-vaccinés, il s'est exonéré de toute responsabilité dans la conduite de la crise, détournant le regard des gens sur ses propres insuffisances au détriment d'une partie de la population. Obnubilés par l'"irresponsabilité" des non-vaccinés, nous avons fini par oublier que dans une crise, la responsabilité incombe d'abord aux gouvernants.
Mais une telle manipulation n'est possible que s'il y a, déjà là, une société prête à accepter la désignation d'un bouc émissaire. René Girard évoque l'existence d'un "inconscient persécuteur" et rappelle que la stratégie du bouc émissaire n'est possible que parce qu'il y a des oreilles attentives qui l'écoutent et la reproduisent : "Que de telles choses puissent se produire, surtout à notre époque, c'est possible, mais elles ne se produiraient pas, même aujourd'hui, si les manipulateurs éventuels ne disposaient pas, pour organiser leurs mauvais coups, d'une masse éminemment manipulable, autrement dit de gens susceptibles de se laisser enfermer dans le système de la représentation persécutrice, de gens capables de croyance sous le rapport du bouc émissaire".
Si les peuples sont majoritairement en faveur de mesures restrictives accablant les non-vaccinés, c'est qu'ils ont besoin d'entendre ce discours et de diriger leur colère vers une victime sacrificielle. Le non-vacciné est une figure indispensable à la crise, parce qu'elle répond à un besoin de désigner un coupable. Si le non-vacciné n'existe pas, alors il n'y a plus de coupable. Cette demande est d'autant plus forte chez un électorat âgé, partisan de l'ordre, qui plébiscite fortement les mesures restrictives prises par le gouvernement. Il y a aussi, dans toute cette histoire, des enjeux électoraux dont a parfaitement conscience Emmanuel Macron qui remobilise délibérément son électorat à la faveur de sa politique autoritaire et répressive.
Emmanuel Macron n'en est pas à son premier coup d'essai. Cette même stratégie fut mise en place à l'encontre des Gilets jaunes, diabolisés à outrance par le pouvoir (et légitimant une doctrine de maintien de l'ordre beaucoup plus stricte lors des manifestations), ou encore à l'encontre des chômeurs, accusés de profiter du système et de l'"assistanat". La stratégie macronienne est une stratégie de division et d'hystérisation qui aboutit, à chaque crise, à la désignation d'un coupable et à la mise en place d'une politique répressive à l'encontre d'une partie de la population.
La grave crise de l'État de droit que nous traversons est aussi une crise de la citoyenneté, où celle-ci n'est accordée pleinement qu'à la condition d'être un "citoyen responsable", c'est-à-dire soumis aux injonctions du pouvoir. Or les Gilets jaunes, anti-passe, non vaccinés, chômeurs etc. ne sont pas moins citoyens que les autres. Mais à force d'entendre le contraire dans la bouche de nos dirigeants, nous avons fini par nous laisser convaincre. La société sécuritaire et répressive est une société de la recherche permanente du coupable. C'est une société fragmentée, divisée, injuste et inégalitaire. D'une certaine manière, la crise sanitaire a rendu visible ce qui était jusqu'alors moins visible mais tout aussi prégnant.
Rappelons-le : on ne saurait faire durablement société dans la recherche permanente d'un coupable. La stratégie du bouc émissaire est une solution de court terme, mais qui menace notre société libérale et démocratique dans ses fondements mêmes. Comme le rappelle René Girard, "on ne manquera pas de faire remarquer qu'un bouc émissaire, aussi puissamment rejeté puis adulé soit-il, ne saurait éliminer la peste".
Mathieu Slama: "Le non-vacciné est le bouc émissaire de la crise sanitaire" (msn.com)
NDLR : Cet article confirme bien mon édito du 1er septembre 2021, oui, le non-vacciné, est un paria qui devra supporter toutes les accusations, même d'avoir créer le virus. On est dans une dictature où après vouloir enfermer ou confiner très sévèrement les parias, on leur interdira l'accès aux soins, on les perquisitionnera (ça commence), on pourra les tuer s'ils ne se soumettent pas. Même la gestapo n'y a pas pensé. C'est ce qu'ils appellent la discrimination positive. On a connu la " peste des barbouzes ", la nouvelle, la " peste des picbouzes " est en place.
On dit que les lanceurs d'alertes exagèrent mais ils ont très souvent raison et c'est pour cela " qu'ils " veulent les " tuer ou éliminer " en invoquant la " raison d'état ". Elle a bon dos cette raison de la dictature d'état.
La société, en général, ne voit pas plus loin que le bout de son nez, son petit " confort personnel " est plus important que sa résistance à la dictature. C'est cela qui entraîne des révolutions ou des guerres, qui malheureusement font trop de victimes innocentes.
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DE GAULLE… MYTHE, IMPOSTURE et TRAHISON
Par M.José CASTANO,
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« On peut se demander ce que connaîtront nos petits-enfants de l’Histoire de France, et surtout comment ils comprendront qu’un homme qui a signé, non pas la capitulation, mais un armistice devant une armée ennemie victorieuse, peut être un traître... et qu’un autre, tel De Gaulle, put accepter la défaite en Algérie, alors que son armée avait gagné la guerre, livrer aux couteaux des égorgeurs des dizaines de milliers de civils, près de cent mille de ses soldats, et être quand même placé au Panthéon des Héros ! » (Roger HOLEINDRE, 8ème RPC, Président du Cercle National des Combattants)
« Lorsque la pierre tombale de l’Algerie Française aura été scellée par la volonté acharnée d’un homme épaulé par la lâcheté de tout un peuple, je n’abandonnerai jamais l’idée de pouvoir débarrasser mon pays du personnage qui a corrompu l’âme de la France » (Colonel Antoine Argoud)
Ces mots du brillant officier que fut le Colonel Argoud ne cessent, depuis des années, de résonner à ma mémoire et je console mon amertume en me disant que s’il existe vraiment une justice, de Gaulle devrait aujourd’hui s’y trouver. En effet, mon éducation chrétienne m’incite à penser que toute œuvre humaine passe en revue devant Dieu pour être classée comme acte de fidélité ou comme acte d’infidélité. En face de chaque nom, dans les registres du ciel, sont couchés avec une redoutable exactitude toute action mauvaise, tout despotisme, toute trahison, tout parjure et la loi de Dieu sera sans appel pour ceux qui auront contrevenu à ses commandements. Par conséquent, si le paradis est accordé à De Gaulle, alors il n’y a plus de raison de craindre la Justice Divine… tout le monde y aura accès… et cela ne se peut !
Quand l’Histoire et la postérité jugeront Charles de Gaulle, elle dira : « Il a demandé son succès à l’astuce et au mensonge ; il l’a déshonoré par ces milliers de morts qui ont cru à ses paroles. Et ses crimes d’avoir appelé les Musulmans à servir la France pour ensuite les abandonner au massacre, d’avoir trompé ses soldats, d’avoir abusé de cette candeur sublime sans laquelle il n’y a pas de héros, d’avoir privé du rayonnement de leur Patrie plus d’un million d’êtres après les avoir livrés à la hache des bourreaux, d’avoir couvert les enlèvements et laissé mourir dans d’indescriptibles souffrances des milliers d’êtres humains innocents… sont inexpiables ». C’est cela que l’Histoire ne lui pardonnera pas ! C’est d’avoir souillé d’astuce, de mensonges et de cruauté la grande œuvre d’unité que des générations précédentes avaient entreprise ; d’avoir taché indélébilement l’histoire de la France. « Les mensonges écrits avec de l'encre ne sauraient obscurcir la vérité écrite avec du sang ».
Dès 1944, il s’affirmait en fossoyeur de l’Algérie française en confiant à André Philip, ministre socialiste : « Tout cela finira par l’indépendance, mais il y aura de la casse, beaucoup de casse » et en 1957, bien avant sa prise de pouvoir, il laissait entrevoir à un autre ministre socialiste, Christian Pineau, sa conception de la politique algérienne basée essentiellement sur le mensonge, les palinodies et la trahison, qu’il comptait mener :
- Il n’y a qu’une solution en Algérie, c’est l’indépendance !
- Mais, mon général, pourquoi ne pas le dire maintenant ?
- Non, Pineau, ce n’est pas le moment !
Elu Président, lors d’un entretien avec André Passeron, journaliste au quotidien « Le Monde », de Gaulle confirmera la préméditation de sa trahison en indiquant que ses intentions, avant 1958, étaient bel et bien d’abandonner l’Algérie. Dans son livre, « De Gaulle 1958–1969 », page 314, on peut lire : « Tenez, par exemple, pour l’Algérie de tout temps, avant que je revienne au pouvoir et lorsque j’y suis revenu, après avoir étudié le problème, j’ai toujours su et décidé qu’il faudrait donner à l’Algérie son indépendance. Mais imaginez qu’en 1958, quand je suis revenu au pouvoir et que je suis allé à Alger, que je dise sur le forum qu’il fallait que les Algériens prennent eux-mêmes leur gouvernement, mais il n’y aurait plus eu de De Gaulle dans la minute même. Alors il a fallu que je prenne des précautions, que j’y aille progressivement et, comme ça, on y est arrivé. Mais l’idée simple, l’idée conductrice, je l’avais depuis le début ».
Ainsi, fit-il connaître au monde entier la duplicité à base de manipulations diverses dont il fit preuve tout au long de sa vie pour mener à bien ses ambitions politiques…
Et pourtant. Pour la majorité de la presse française et pour le peuple français par trop naïf et crédule, de Gaulle, cet instrument de braderie qui jamais durant la guerre d’Algérie ne fit preuve d’amour, de générosité et de dignité humaine, fut un objet d’admiration et d’enthousiasme. « Il était grand ! » Et voilà, ici, cette notion de grandeur qui sauve tout : « De Gaulle, ce grand homme ! »… Grand par la taille, oui, (1m96) quant au reste !...
Sous le vocable de grandeur on exclut tout d’un coup le critère du bien et du mal. Pour celui qui est grand il n’est pas de mal. Il n’est aucune horreur qui puisse être imputée à crime à celui qui est grand ! Ce qui est « grand » est bien ; ce qui n’est pas « grand » est mal. Et pourtant, parmi sa génération de soldats, il y eut de grands hommes, de vrais, ceux-là : Leclerc, De Lattre de Tassigny, Juin, Montsabert, Salan… mais lui, de Gaulle, était d’une autre race, brutal, cynique, ambitieux, assoiffé d’honneurs, hautain, méprisant, discourtois, cassant, sans rien d’aimable dans l’insolence… craint de ses propres ministres.
Alain Peyrefitte, en évoquant l’Algérie, écrira dans ses mémoires : « Dans cette affaire, le général a fait preuve d'une inutile cruauté » et rapportera ces mots méprisants qu’il eut à l’égard des harkis lors du Conseil des Ministres du 4 mai 1962 : « Les harkis, ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre ! » Que de cynisme de la part d’un Chef d’Etat ! Et quand ce même Peyrefitte, pris de remords à la vue du désastre humain que représentait l’exode des Français d’Algérie exposera au « général Président », le 22 Octobre 1962, « le spectacle de ces rapatriés hagards, de ces enfants dont les yeux reflètent encore l’épouvante des violences auxquelles ils ont assisté, de ces vieilles personnes qui ont perdu leurs repères, de ces harkis agglomérés sous des tentes, qui restent hébétés… », De Gaulle répondra sèchement avec ce cynisme qu’on lui connaissait : « N’essayez pas de m’apitoyer ! »… On était bien loin du « C’est beau, c’est grand, c’est généreux la France ! »…
Cependant, ce qui est incompréhensible, c’est que tout le monde connaissait le personnage ; tout le monde savait cela, oui, mais voila : « Il était grand ! »… C’était suffisant. Sur la « grandeur », de ce « général micro », Churchill –qui l’a bien connu- dira avec sévérité : « De Gaulle, un grand homme ! Il est arrogant, il est égoïste, il se considère comme le centre de l’univers… il est… vous avez raison, c’est un grand homme… »
Pour bon nombre de journalistes et d’historiens, être grand c’est le propre de ces êtres d’exception qu’ils appellent des héros. Et de Gaulle se retranchant derrière l’Histoire, en abandonnant à leur perte non seulement ses anciens compagnons d’armes, ses soldats qu’il avait entraînés dans « son » aventure (que l’on se souvienne de Mai 1958 !) mais encore, plus d’un million de Français à qui il devait tout et autant de fidèles Musulmans engagés politiquement et militairement parlant… sentait « que c’était grand » et son âme était en paix. Et il ne vient à l’idée de personne que reconnaître pour grand ce qui échappe à la mesure du bien et du mal, c’est seulement reconnaître son propre néant et son incommensurable petitesse. Du sublime au ridicule, il n’y a qu’un pas. Aux yeux du monde, de Gaulle l’a franchi…
Quelle responsabilité pour celui qui se déclarait le « sauveur de la France », pour celui qui avait « ramené la liberté », celui qui invoquait la grandeur morale, nationale et intellectuelle ! Rarement autant d’indifférence, d’immoralité politique et de vilénie furent mises au service d’une politique que l’on voulait faire passer pour pragmatique et généreuse. C’est là toute l’imposture gaulliste.
Le 19 janvier 1960, recevant exceptionnellement les élus d’Algérie, il les sidéra en déclarant d’une certaine hauteur : « L’intégration est une connerie, d’ailleurs, l’armée ne fait que des conneries ! » Et, toisant insolemment le député musulman M’hamed Laradji, il ajouta avec un mépris glacial : « Les Musulmans ne seront jamais des Français ! ». Laradji qui eut dix membres de sa famille assassinés par le FLN soutint le cynisme de De Gaulle en insistant sur le fait que la politique menée par le Chef de l’Etat allait faire souffrir les Algériens pro-français… ce à quoi, la « grandeur gaullienne » répondit sèchement : « Eh bien, vous souffrirez ! ».
… Et c’est ainsi que la guerre continua encore durant deux ans et six mois, couverte par les mensonges, les palinodies, les reniements, la trahison et tant pis pour ceux qui se firent tuer durant ce laps de temps : Soldats du contingent, militaires d’active, civils Musulmans, Chrétiens et Juifs, enlevés, torturés, égorgés, émasculés, ébouillantés, découpés en morceaux, femmes livrées à la prostitution…
Dans son livre « Les damnés de la terre », Alexis Arette (qui tenait l’information de Georges Bidault, l’ancien Président du Conseil National de la Résistance sous l’occupation allemande), rapporte l’anecdote suivante :
« Lors de la conférence de Casablanca qui se tint du 14 au 24 janvier 1943 afin de préparer la stratégie des alliés après la guerre à l’égard de l’Europe, Churchill parvint à réunir non sans mal Giraud et De Gaulle en face de Roosevelt. Giraud était indispensable dans l’élaboration de cette stratégie. Général de grande valeur, à la tête de l'armée d'Afrique, il ne devait aucune de ses étoiles aux « arrangements politiques du temps » et jouissait d'un grand prestige aux yeux des Américains depuis son évasion, l'opération Torch et la prise d'Alger. Ces derniers le considérant, sans la moindre équivoque, comme le chef militaire de la France combattante envisageaient très sérieusement une coopération unifiée où tout naturellement sur le plan strictement militaire de Gaulle était placé hiérarchiquement sous ses ordres… ce que le « général micro » n’appréciait guère. Les deux hommes se détestaient... Tout les opposait : le sens du devoir, la fidélité à la parole et à l'Etat, la valeur militaire, etc... Mais les Américains comprenant que le ralliement de l'Afrique dans sa globalité était nécessaire et que dans ce contexte Giraud qui restait loyal à Pétain - mais qu'ils considéraient comme infiniment plus fiable et d’une envergure supérieure à De Gaulle- était absolument incontournable. Churchill allait donc œuvrer pour mettre les deux hommes en face de Roosevelt et obtenir la fameuse poignée de main de circonstance dont la photo fera le tour du monde... Cependant Roosevelt, toujours frileux pour entrer en guerre en Europe, posa clairement la question aux deux officiers Français : « Les Etats Unis seraient susceptibles de débarquer en France à la condition que la France accepte d'ouvrir son empire au commerce américain et prenne l'engagement de décoloniser dans les trente ans ». Giraud eut un haut de cœur et claqua la porte... De gaulle resta. On connaît la suite... »
Peu de choses ont été dites officiellement sur le marchandage de cette entrevue et le refus de Giraud d'accepter les conditions honteuses du démantèlement de l'Empire Colonial Français, conditions auxquelles de Gaulle souscrivit sans le moindre scrupule...
Si Roosevelt n’estimait pas De Gaulle, Winston Churchill ne l’estimait pas davantage et dira du personnage : « De toutes les croix que j’ai portées, la plus lourde a été la Croix de Lorraine ». Un jour, il fit à de Gaulle cette remarque qui le glaça : « Votre pire ennemi, c’est vous-même. Vous avez semé le désordre partout où vous êtes passé ! »
Je me suis souvent demandé quel aurait été le sort de l’Algérie s’il n’y avait pas eu de Gaulle. L’Histoire aurait, assurément, été écrite différemment. A l’ordinaire, l’Histoire n’est qu’une résultante d’infiniment petites forces où chaque individu n’a que la part d’une composante élémentaire. Mais à certaines heures naissent des hommes qui résument en eux une force capable d’intégrer, d’orienter toutes les autres forces élémentaires de la nation. Ceux-là changent vraiment le destin des peuples et du monde. Ou plutôt ces hommes sont le destin… et de Gaulle en fait partie. Ainsi, concernant la guerre d’Algérie, l’Histoire, sous de Gaulle, nous a démontré qu’elle n’était jamais qu’un rocher imaginaire de gloire et de boue entraîné par des torrents de sang vers des absences de rivages… Et cette Histoire là, comme le sable, a bu les rêves et le sang de milliers d’hommes sans en être fécondée.
« La France a jeté les harkis dans les basses-fosses de l’Histoire. Il y a eu 80.000 morts. Paris a systématiquement entravé leur sauvetage. De Gaulle est bel et bien complice d’un crime contre l’humanité. » Georges-Marc BENAMOU (Paris-Match – N° 2841 – 30/10- 5/11/2003)
« De Gaulle a abandonné les harkis c’est son crime et le nôtre ». Jean DANIEL (Le Nouvel Observateur - 17 septembre 2009)
"L'acte de trahison le plus retentissant de la Ve: République ? Sans hésitation, celui du général De Gaulle vis-à-vis des Français d'Algérie." – Alain DUHAMEL dans HISTORIA, nov-déc 2009 - page 54
En 1962, pour faire aboutir sa nouvelle politique algérienne, radicalement opposée à celle qui lui avait permis de revenir au pouvoir en juin 1958, de Gaulle a-t-il été conduit à concevoir et mettre en œuvre un « crime d'Etat », c'est-à-dire une action préméditée conduisant au sacrifice de nationaux français qui n'entraient pas dans le cadre de sa nouvelle politique ou qui s'y opposaient ? Les archives officielles et privées, les témoignages des acteurs et des victimes permettent de démontrer scientifiquement que de Gaulle est bien l'auteur d'un crime contre l'humanité dont il porte la principale responsabilité. Si cette affirmation s’était avérée fausse, les personnalités qui ont publiquement relaté cette vérité historique auraient été poursuivies en diffamation par la famille, les proches ou les défenseurs de la mémoire de l’homme de Colombey. Plus de 10 ans se sont écoulés depuis la parution de cet article dans Paris-Match ; Georges-Marc Benhamou n'a jamais été inquiété en quoi que ce soit… et aucun intellectuel, aucun historien, aucun homme politique n'est venu démentir ses propos.
Alors que les « gogos de service » commémorent toujours « l’appel du 18 juin », il est bon de rappeler les ordres criminels donnés par de Gaulle lors des séances du Comité des Affaires Algériennes, qu'il présida de 1959 à 1962. Ceux-ci furent rapportés par son conseiller, Raymond Aron, dans ses mémoires « 50 ans de réflexion politique » (p.388 – Julliard) : « les harkis, pour la plupart, furent livrés à la vengeance des vainqueurs sur l'ordre peut-être du général de Gaulle lui-même qui par, le verbe, transfigura la défaite et camoufla les horreurs... ». Cette action criminelle fut dénoncée au Parlement dès mai 1962 par le Bachaga Saïd Boualam, Vice-président de l'Assemblée Nationale, et par le Professeur Maurice Allais, Prix Nobel d'Economie, dans son ouvrage « L'Algérie d'Evian » (L'Esprit Nouveau - mai 1962). Le président algérien Abdelhaziz Bouteflika a reconnu ce massacre en déclarant sur Radio-Beur FM, en octobre 1999, parlant de la répression contre le GIA : « Nous ne faisons pas les mêmes erreurs qu’en 1962 où, pour un harki, on a éliminé des familles et parfois des villages entiers ». (« La Croix » du 17 juin 2000).
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Comme l'Albatros.
Par M. Robert Charles PUIG
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L'espoir devenu cendre, le rêve devenu cauchemar et l'instant de gloire soudain fumée qui laisse un goût amer au palais, en irritant la gorge.
Souvenons-nous de l'Albatros de Charles Baudelaire. L'oiseau roi de l'Azur soudain maladroit quand ses grandes ailes blanches comme des avirons traînent piteusement sur le pont du navire.
J'ai cette désagréable imprécision au fil des jours après avoir cru, positivement cru, en l'homme nouveau, celui qui parle vrai, sans retenue ni barrière qui enferment nos politiciens dans le politiquement correct.
Il était le grand espoir, l'esprit sans concession qui devait balayer le monde soumis, l'esclavagisme où le pays s'enfonce. Je voyais la lumière après cinq années d'obscurantisme, d'agenouillement, de défaites ou de phrases humiliantes pour celui qui les prononçait parce qu'il détruisait l'honneur de la nation.
Oui, l'homme surgi de l'ombre, écrivain et chroniqueur reconnu, vedette de Cnews, tel un tsunami semblait vouloir rejeter loin dans l'ombre des ténèbres et emporter sur le Léché, ceux qui depuis des décennies nous vouent à l'esclavage d'un monde nouveau et à l'Orient.
Il était le sauveur puis... Puis il me semble que soudain ses actions, ses gestes, démentent son argumentation de vainqueur. Il semble dépassé par trop d'attaques de ses détracteurs. Le rôle qu'il s'était assigné est-il trop fort ? Ses propos si francs, si vrais, ne sont-ils basés que sur un terrain mouvant qu'il ne connaissait pas, celui de la politique, de ses mœurs particulières, de ses agressions ?
Ils sont si nombreux contre lui et nous sommes si peu à le désigner notre Hérault dans cette gigantesque bataille de la prochaine élection présidentielle.
Les chaînes de la télévision française sont imprégnées de cet esprit Woke que nous retrouvons dans leurs émissions, comme s'il fallait admettre notre effacement avec le multiculturalisme, la mixité, le genre, l'effroyable racialisme anti-blanc et surtout la destruction de nos us et coutumes avec notre histoire falcifiée, modifiée, détruite.
La Une, la Deux, la Cinq totalement vendue au monde du pire et BFMTV entre autres chaînes d'informations savent avec une propagande appropriée détenir et utiliser l'arme qui doit le vaincre, les propos qui blessent, les arguments qui accusent, les mots et les images qui tuent.
Où qu'il aille, se présente, les images prioritaires sont celles qui l'accusent avec les propos de ceux qui le renient et les slogans, les pancartes qui rejettent sa vérité, notre vérité.
Demain, sera-t-il comme hier et aujourd'hui ? Sommes-nous, parce qu'un homme seul ne peut combattre la furie d'une armada en rage, vaincre en notre nom l'erreur, les contrevérités et les mensonges ?
Je crains que demain soit comme aujourd'hui avec une France sans frontières, envahie, soumise au nom du progressisme qui habite nos élus sans conscience et devienne une terre sans passé, sans Clovis, sans Napoléon ni les statues de nos grands hommes.
Il aura tenté le renouveau mais il me semble que la victoire s'éloigne...
J'espère me tromper, mais j'ai si souvent espéré une Grande France que je crains une fois de plus d'être berné par cette fausse droite qui joue les utilités sans convaincre face au macronisme et son " en même temps ! "
Robert Charles PUIG / novembre 2021
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Polémique.
Envoyé par Mme N. Marquet
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Lettre ouverte
à Monsieur Éric Zemmour.
" Leur faire aimer leur servitude, telle est la tâche assignée aujourd'hui, par les états totalitaires aux ministres de la propagande, aux rédacteurs en chef des journaux, et aux maîtres d'école. Il est possible que s'abatte sur nous, d'ici 50 ans, l'horreur d'un seul totalitarisme supra-national, se développant sous le besoin du rendement, de la stabilité pour prendre la forme de la tyrannie-providence ! "
Aldous Huxley (1956) Préface du " Meilleur des Mondes "
Monsieur,
Après quelques-unes de vos déclarations concernant les mérites du général De Gaulle, je m'attendais à ce que, ce 9 Novembre vous alliez à Colombey-les-Deux-Églises, rejoindre les autres laudateurs, que je tiens pour d'éminents abrutis.
Au temps où le front National ne s'était pas encore converti au Gaullisme, j'avais battu un record, que Le Pen lui-même avait loué, avant de m'éliminer pour n'en point subir quelque ombre. Nommé " Orateur National ", j'avais tenu 77 réunions, de Lille à Bastia, avec le sentiment qu'il fallait en finir avec la honteuse légende d'un De Gaulle sauveur de la patrie. J'ai gardé le bon souvenir d'une de mes conférences en Auvergne, où la cellule locale du parti Communiste vint m'entendre dans un silence très attentif. Ce n'est qu'une semaine après, qu'il publia un feuillet sous le titre : " Comment faut-il répondre à Alexis Arette. "
J'ai vécu ce temps où, avec beaucoup de camarades, paras entre autres, nous nous consacrâmes à restaurer une image de la France mise à mal par les massacres de la Libération, et la livraison de nos harkis désarmés à leurs égorgeurs, et j'ai eu quelque joie, n'étant plus mobile, de vous entendre prendre, avec un immense talent et un très grand courage, la nécessité d'une réaction patriotique, mais je n'ai pas compris comment vous avez jugé positif, le criminel héritage Gaullien !
C'est à ce point, qu'en me souvenant que Pie XII avait prédit le ressourcement de la France et de l'Eglise, " malgré la présence du premier Antéchrist ", j'ai pensé que cet ennemi de notre genre, pouvait être l'Homme du 18 Juin, car c'est à cette date qu'il plongea délibérément dans le mensonge, en affirmant que notre gouvernement avait capitulé, ce qui est une reddition, alors que nous avions obtenu des Allemands un armistice inespéré, car l'armistice n'est qu'une suspension des armes ! La suite, c'était, ou bien un traité de paix, ou bien la reprise du conflit. C'est ce qu'avait compris le premier mouvement de résistance Alsacien, qui fut subventionné par les fonds secrets, par le Maréchal, et qui, plus tard s'impliqua dans l'évasion du Général Giraud, qui, parvenu en Zone libre, dînait le soir même avec le Maréchal !
L'Eglise a toujours considéré que le satanisme était fondé sur le mensonge de l'Esprit mauvais et que Satan avait entraîné, dans son mensonge, un tiers des étoiles du ciel. De Gaulle allait faire mieux dans l'impiété, il allait se servir des héros de la Résistance, des hommes comme Estienne d'Orves, pour couvrir les crimes abominables des staliniens qui ne résistèrent que lorsque l'Allemagne attaqua la Russie, alors que Daladier avait commencé à faire fusiller, ces communistes saboteurs ! Et c'est ainsi que fut créé le mythe de " l'unité de la Résistance ", qui permit aux résistants marxistes de passer pour des patriotes, alors qu'ils avaient tué plus de Français " pétainistes ", que d'Allemands !
Il est vrai que vous n'avez pas vécu cet atroce mensonge. Vous n'êtes pas un témoin comme je le suis. C'est ainsi que vous n'avez pas tenu compte du témoignage de Jean Paulhan, Grand Officier de la Légion d'Honneur au titre de la Résistance, car d'avoir résisté disait-il : " Je n'en tire aucune gloire. Plutôt de la honte ! Tout ce que je me propose de dire, c'est que ni Maurras, ni Brasillach, ni Pétain n'ont jamais été jugés ! C'est qu'il n'est pas un des 400 000 Français qui ne se sont vus, à la Libération, exécutés, envoyés au bagne, révoqués, ruinés, taxés d'indignité nationale, et réduits au rang de parias, c'est qu'il n'est pas un seul de tous ceux-là, qui n'ait été frappé au mépris du droit et de la justice ! "
François-Georges Dreyfus, comme vous, Français d'ascendance juive, comme je suis Français d'ascendance béarnaise, a pu dire, avec un beau talent d'historien que, si le Maréchal Pétain n'avait pas été là, lui non plus n'aurait pas été sauvé du génocide ! Dans quelle mesure pouvez-vous en créditer De Gaulle ? Savez-vous que c'est un juif Français comme vous, Emmanuel Berl, qui passe pour avoir rédigé les premières allocutions du Maréchal ? Avez-vous retenu que c'est une juive Française, Simone Weil qui a considéré que, non seulement le Maréchal avait fait son possible, mais qu'il avait été plus utile aux juifs Français, qu'aux Français de souche ? Savez-vous qu'une autre Juive Française, Simone Veil, ne fut pas inquiétée tant qu'exista la zone libre ? Savez-vous que le général Odic s'entendit recommander par de Gaulle de ne jamais avouer que l'armistice était inévitable ?
Peut-être n'avez-vous pas lu, du préfet Gabriel Delaunay, résistant notoire, " La nuit sans aube " sur qui les médias firent silence, car il y exposait comment les militants soviétiques avaient agi de telle façon qu'il y eut, dans le pays, le plus grand nombre possible de représailles allemandes, afin de préparer le climat de la future révolution !
Savez-vous, ce que m'a rapporté le Colonel Savelli, que Leclerc, consultant De Gaulle, sur le fait que le gouvernement souhaitait le renvoyer en Indochine, entendit, après une discussion orageuse, le grand homme s'exclamer : " Mais enfin, Leclerc, si vous réussissiez là-bas, qu'est-ce que je deviens, moi ? "
Je me demande si vous avez examiné la façon dont les communistes s'imposèrent à De Gaulle en Algérie, en commençant une épuration criminelle, et comment on s'empara de l'armée reconstruite par Weygand et Giraud, celle qui, commandée par Juin et par De Lattre, contribua si fort à la victoire ! Vous êtes-vous demandé pourquoi ces chefs prestigieux étaient-ils restés fidèles à l'Etat Français, provoquant la sordide jalousie du vaincu de Montcornet ?
Je suis témoin, monsieur Zemmour de l'assassinat, dans mon pays, par les Espagnols rouges, du jeune poète Lasserre, considéré comme un espoir du félibrige, et de son père, pour faire bonne mesure ! Je suis témoin d'un jeune homme, dont j'ai perdu le nom, qui descendait, joyeux, les escaliers du Palais de justice de Pau, car il venait d'être innocenté des accusations portées contre lui par les communistes ! Une rafale de ces " héros " l'expédia, et les assassins " résistants " ne furent pas inquiétés !
Sous Jacques Chirac, les patriotes gaullistes réparèrent l'oubli, et l'on apposa une plaque commémorative sur le Monument aux morts de la ville de Pau, pour célébrer les exploits des " guérilleros " !
Erasme a dit, je crois, qu'il faut mêler à la sagesse, un grain de folie. Moi, je crains qu'à votre grand talent vous ne mêliez plus qu'un grain de confusion. Certes, vous n'atteignez pas les triste dessous de Marine le Pen, mais elle a les excuses d'une très mauvaise éducation familiale. Et je sais bien que mes propos sont conditionnés par ma Guerre d'Indochine, mais je sais que De Lattre de Tassigny avait raison, en exhortant Salan à gagner la Guerre d'Indochine, car disait-il, " si nous perdons en Indo, nous perdrons en Afrique, et la révolution du pire gagnera la métropole. " Et nous en sommes là !
Moi, j'ai vu, à la Santé, les frères Venton, joyeux d'avoir été totalement innocentés des accusations portées contre eux par le parti communiste. Ils furent confiés à la police, qui devait les ramener en Algérie. On les découvrit quelques jours après, dans une fosse commune. La police s'avérait gaulliste !
Moi j'ai vu, toujours à la Santé, Piegs et Dovecar, transférés dans la cellule des condamnés à mort, deux jours avant leur procès : Ils étaient condamnés d'avance !
J'ai su dernièrement que le général Katz, que nous tenions pour un atroce boucher, devant le spectacle des coraniques assassinant les pieds-noirs dans la rue, avait, tout de même, demandé à l'Elysée que ce qu'il devait faire. De Gaulle aurait répondu : " Ne bougez pas ! "
Je sais depuis toujours que les accords d'Evian n'ont pas existé ! Boumediene n'ayant pas accepté de les entériner. Je sais, selon ce que devait en dire monsieur Poniatowski, que le gouvernement gaulliste n'a jamais tenté de délivrer nos prisonniers du FLN, qui ont fini dans les mines de sel du Sahara. Il en fut de même pour les femmes pieds-noires enlevées par les Coraniques, à ceci près qu'elles finirent dans le bordel de l'armée algérienne. Je n'ai pas entendu dire que la pieuse madame de Gaulle ait prié pour qu'elles supportent avec une foi Gaullienne, l'ignominie de leur condition.
Enfin, en supprimant l'indexation des prix agricoles, De Gaulle ordonnait le génocide paysan, dont les récentes pendaisons en sont le plus clair résultat. Ainsi, modeste agriculteur, quoique dénommé " premier Paysan de France " dans le concours du Centre des Jeunes Agriculteurs de 1957, j'ai dû nourrir les miens, avec, reconnaissait Rocard, moins de la moitié du Smic, et j'ai dû considérer comme une boutade spirituelle, la déclaration de ce triste sire de Colombey : " Les paysans, c'est comme les anciens combattants ! Quand il n'y en aura plus, le problème sera résolu ".
Moi qui, avec mes Commandos d'Indochine, ai souvent regardé la mort en face, j'ai trouvé que le Gaullisme avait une gueule cent fois pire, et que mon devoir serait de le combattre, sans me soucier du jugement des cloportes tricolores. C'est ce que je fais, en vous écrivant sous le regard inquisiteur des nouveaux barbouzes judiciaires, qui m'accusent de souhaiter la guerre civile quand je conseille à mes amis de défendre par tous les moyens ce qui nous reste d'honneur !
Et je garde, malgré tout, quelque chose qui ressemble à la " petite fille espérance ", dans le chaos dont vous ne dénoncez qu'une partie.
Je crois que le forban politique qui a tellement contribué à établir en France la malhonnêteté légale, doit être replacé dans ce que j'avais dit au Bachaga Boualem, alors que la ville de Pau n'était pas encore centriste, soit " Que le manteau de Charlemagne sur les épaules de Ganelon, ça ne pouvait faire un roi de France ! " Et j'ose penser que si Dieu ne voulut point nous le conserver jusqu'au 11 Novembre, ce fut afin qu'il ne partage point la gloire des Poilus !
Sur le reste Monsieur Zemmour, croyez-moi bien votre.
Alexis ARETTE -10 novembre 2021
Maison Landresse (12e siècle), à Momas
Paysan. Combattant volontaire
PS : S'il est un ami qui connaîtrait l'adresse de Monsieur Zemmour, je le prie de lui transmettre mon propos !
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Boualem Sansal : le scénario le plus probable est la guerre civile
Par M. Jacques Guillemain.
Envoyé par M. R. Puig
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Ainsi s’exprime Boualem Sansal dans une interview parue dans le Figaro.« En France, le scénario le plus probable est la guerre civile »
Le brillant écrivain algérien sait de quoi il parle.
Cet athée a vécu le basculement de l’Algérie dans la guerre civile au cours des années 1990, une tragédie qui fit 200 000 morts.
Une guerre qui a d’abord commencé par des attentats ponctuels, çà et là, comme en France actuellement. Puis le cancer terroriste s’est diffusé peu à peu, jusqu’à se transformer en guerre civile dévastatrice durant une décennie.
Une terrible menace que les élites françaises refusent de voir, niant obstinément le lien immigration-islam-islamisme-terrorisme.
Hommages et commémorations ne suffiront pas à vaincre l’islamisme, prévient Boualem Sansal.
Pour l’écrivain, ce qui attend la France, c’est une libanisation du pays ou une algérianisation, c’est-à-dire un mix entre dictature militaire et dictature islamiste.
Si la libanisation est un risque indéniable, l’algérianisation du pays n’est pas crédible. Il n’y aura jamais de mix entre dictature militaire et dictature islamiste, l’armée française n’ayant pas vocation à diriger le pays et encore moins à partager le pouvoir avec les islamistes.
Mais passons sur cette comparaison un peu hâtive de Boualem Sansal.
Car sur le fond, il a raison. Sans un sursaut rapide des autorités mettant fin à une immigration démentielle et à une islamisation suicidaire, l’embrasement du pays et sa libanisation à terme ne font aucun doute.
Face à l’islam conquérant, la France est tétanisée.
Elle subit, se soumet, s’agenouille, sanglote et s’humilie sans que personne ne le lui demande.
Il y a d’abord « la crainte de désespérer la banlieue et la peur de la guerre civile, du séparatisme et des représailles des gardiens de l’islam ou des parrains de l’islamisme. Mais cela n’explique pas tout. »
On a l’impression que la France s’est lancée dans une conversion volontaire à l’islam.
À l’acte de guerre d’une violence inouïe du 13 novembre 2015, la France a répondu par des larmes et des lamentations. « Ce faisant, elle a humilié son peuple, sa police et son armée, et signé sa fin. »
« Il est insupportable de voir la France de Macron passer ses journées à rendre hommage aux victimes de l’islamisme, et les enterrer une deuxième fois. Un chef des armées n’enterre pas ses morts, ne fait pas de discours en larmoyant, il tonne, il agit, il frappe vite et fort sans se soucier du politiquement correct. C’est cela que les morts et les vivants réclament. »
La vraie nouveauté c’est Éric Zemmour, qui a imposé ses thèmes. Mais tous ceux qui lui emboîtent le pas hypocritement ne feront rien, tous soumis à la doxa en vigueur.
Revenant sur les rapports France/Algérie, Boualem Sansal n’est pas tendre avec Macron, qu’il juge « intelligent mais peureux. »
Personnellement, je le trouve peu intelligent vu ses décisions et ses comportements, et poltron, ce qui n’arrange rien.
Macron est inconséquent. Il abreuve ses amis algériens d’hommages et de reconnaissance, accusant même la France de crime contre l’humanité, mais il leur reproche ensuite de vivre de la rente mémorielle comme de la rente pétrolière, ajoutant même que l’Algérie n’existait pas avant l’arrivée de la France.
Le résultat ? Son ami Tebboune rappelle son ambassadeur à Paris, ferme son espace aérien aux avions militaires français, interdit l’usage du français dans les ministères, rompt 500 contrats avec des PME françaises et appelle les grandes firmes allemandes et italiennes à venir remplacer les entreprises du CAC 40 opérant en Algérie. Et Macron se tait et se couche misérablement.
Voilà la désastreuse réalité de la diplomatie française que nous rappelle Boualem Sansal et qu’on ne verra pas sur les chaînes TV de la Macronie.
Macron, c’est le Président français rêvé pour les Algériens.
Qu’il se répande en repentance mielleuse ou bien qu’il prenne les Algériens à rebrousse-poil, il cautionne indirectement la désastreuse politique du FLN, fournissant aux autorités une diversion inespérée pour faire oublier le pillage de la manne pétrolière, la corruption généralisée et l’incompétence d’une caste dirigeante prédatrice, qui a dilapidé l’héritage colonial pendant 60 ans.
« Guerre civile », un mot que pas un seul candidat n’ose prononcer, à part Zemmour.
Autant dire que Macron et tous les prétendants à l’Élysée autres que Zemmour, s’ils l’emportent en 2022, ne feront rien pour nous éviter l’Apocalypse. Ils attendront sagement la déflagration, au nom du politiquement correct.
Et c’est bien pour cette raison que toute la meute mondialiste diabolise Zemmour, le seul candidat qui parle cash et veut sauver le pays.
Jacques Guillemain
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"FRAPPER VITE ET FORT"
Envoyé Par M. P. Barisain
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Boualem Sansal : Face au terrorisme islamiste, «c’est cela que morts et vivants réclament »
jeudi 18 novembre 2021
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C’est un entretien poignant et particulièrement intéressant avec Boualem Sansal qu’Alexandre Devecchio a publié dans Le Figaro du 12 novembre. Boualem Sansal ne cesse d’alerter les peuples occidentaux et principalement la France sur le danger islamiste et la faiblesse de leur riposte. Ils auront été dûment avertis par quelques grandes voix, dont celle de Boualem Sansal, qui rejoignent, d’ailleurs, tout simplement le sentiment populaire. Ici, la trahison des « élites » est patente. Et l’on se dit que l’on ferait mieux de les en accuser clairement plutôt que de s’en prendre incessamment à des « collaborateurs » – ou indistinctement et sommairement désignés pour tels – d’époques déjà lointaines. Les « collaborateurs » d’aujourd’hui sont tout désignés, du moins aux yeux d’un nombre grandissant de Français.
JSF
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« La vraie nouveauté c’est Zemmour le polémiste qui impose à tous ses thèmes de campagne. Et voilà que tous, manchots, pingouins et autres canards boiteux, lui emboîtent le pas, mais avec des couacs et des « oui, mais, cependant » qui montrent qu’ils ne feront rien. »
ENTRETIEN – Six ans après les attentats du 13 novembre 2015, le romancier rappelle que les hommages et les commémorations ne suffiront pas à vaincre l’islamisme. Face à ce dernier, il appelle à agir vite et fort sans se soucier du politiquement correct.
LE FIGARO.- Nous commémorons cette année le sixième anniversaire des attentats du 13 Novembre alors que le procès de ce carnage vient de s’achever. Avons-nous tiré les leçons de ces événements?
Boualem SANSAL. – Face à l’islam, la France officielle a perdu toute capacité de réfléchir, de statuer et d’agir. Elle subit et se prépare à subir encore. Les musulmans, tout contraints qu’ils sont par le dogme et la communauté, sont plus libres face à leur religion ; ils l’aiment beaucoup, mais ils la discutent quand même, critiquent ses excès, lui donnent des coups de canif par-ci par-là. Il en est même, comme moi qui suis athée de naissance, qui recommandent de la mettre au musée. La France s’est mise dans un processus de soumission invraisemblable, elle s’humilie piteusement alors que personne à ma connaissance ne le lui demande, et surtout pas de s’humilier de cette façon wokienne, s’agenouiller dans la boue, se couvrir la tête de cendres, déchirer ses vêtements, se taillader les veines.
La crainte de désespérer la banlieue et la peur de la guerre civile, du séparatisme et des représailles des gardiens de l’islam ou des parrains de l’islamisme n’expliquent pas tout. On croirait que la France s’est engagée dans un processus de conversion volontaire qui ne dit pas son nom. À moins que par un mécanisme de compensation psychique elle remplace le christianisme qu’elle a chassé par la porte par un islam arrivé par la fenêtre. Malraux l’avait dit: le XXe siècle sera religieux ou ne sera pas. Moi j’y vois aussi du sexe: l’islam est jeune, vigoureux, infatigable, le christianisme vieux, faible, les Français qui aimaient tant la bagarre et la bagatelle regardent ça avec lubricité et regret.
Ce qui s’est passé le 13 novembre est un acte de guerre d’une violence inouïe auquel la France présidente a répondu par des larmes et des lamentations. Ce faisant, elle a humilié son peuple, sa police et son armée, et signé sa fin.
Rien de bon ne peut-il sortir de tout cela?
Le scénario le plus probable est la guerre civile, avec à terme la libanisation du pays ou son algérianisation qui est un mix entre dictature militaire et dictature islamiste. Écoutez Michel Onfray, il ne cesse de le répéter avec force arguments. La seule façon de l’éviter, et ça, c’est moi qui le dis, c’est le grand chambardement, il faut abattre la maison avant qu’il ne soit trop tard et la reconstruire après une séance d’exorcisme réussie. Belzébuth, sors de ce corps, par les Lumières vitales.
Il y a à peine un mois nous commémorions l’assassinant de Samuel Paty? Que pensez-vous de ces hommages?
Bien sûr qu’il faut des hommages, mais s’ils ne sont pas suivis d’actes forts, ils consacrent l’état de lâcheté et d’incompétence de l’Autorité. C’est insupportable de voir la France de Macron passer ses journées à rendre des hommages aux victimes de l’islamisme, et les enterrer ainsi une deuxième fois. Un chef des armées n’enterre pas ses morts, ne fait pas de discours en larmoyant, il tonne, il agit, il frappe vite et fort. C’est cela que les morts et les vivants réclament.
La campagne pour l’élection présidentielle est marquée par les questions liées à l’immigration et à l’islam. Est-ce le retour du refoulé?
Il n’y a pas de refoulé, ces questions sont sur la table depuis de Gaulle qui craignait de voir atterrir des mosquées à Colombey-les-Deux-Églises, Giscard, maître d’œuvre du regroupement familial, qui disait que la France faisait face à une invasion migratoire, Marchais qui réclamait l’arrêt de l’immigration, Rocard qui disait que la France ne pouvait pas accueillir toute la misère du monde, Chirac qui s’offusquait du «bruit et des odeurs», Sarkozy qui se voulait le champion des expulsions, Hollande qui disait que la France était en guerre, Macron qui découvre qu’il faudrait y voir, qu’il y a peut-être, des relations de cause à effet dans les malheurs de la France.
Non, la vraie nouveauté c’est Zemmour le polémiste qui impose à tous ses thèmes de campagne. Et voilà que tous, manchots, pingouins et autres canards boiteux, lui emboîtent le pas, mais avec des couacs et des «oui, mais, cependant» qui montrent qu’ils ne feront rien, sinon déplorer, soumis qu’ils sont à la doxa en vigueur.
Paradoxalement en 2017, ces questions avaient très peu été abordées…
En 2017, on a privilégié l’émotion, on a invité toutes les autruches de France à se rassembler pour affronter le danger et bouter l’ennemi. C’était à qui pleurait le plus fort sous l’œil ému des caméras. L’émotion c’est fort, ça unit dans les larmes, le temps qu’elles sèchent.
Nous étions quand même quelques-uns à parler de ces choses, mais on le sait l’émotion rend sourd. N’oubliez pas le politiquement correct et la police de la pensée et souvenez-vous de ce que disait Prévert: «Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie.»
N’y a-t-il pas aussi un souci légitime de ne pas stigmatiser l’ensemble des musulmans, de ne pas confondre islam et islamisme?
Sur ce plan, Zemmour dit des choses d’une justesse parfaite mais ne les explique jamais afin que chacun puisse voir ce que les mots cachent. L’islamisme c’est de l’officiel, c’est l’une des quatre écoles canoniques qui forment l’islam sunnite, toutes nées entre le VIIe le VIIIe siècle, quelques décennies à peine après la mort de Mahomet en 632: le malékisme (dominant au Maghreb et au Sahel), le hanafisme (dominant en Turquie, Bosnie, Chine, Inde, Pakistan, Afghanistan), le chafiisme (dominant au Yémen, en Afrique de l’Est, en Asie et Asie du Sud-Est), le hanbalisme (école ultra-orthodoxe qui impose une lecture littérale du Coran, dominant en Arabie, au Qatar et au Yémen, où il a accouché du wahhabisme ; il est également présent en Asie, aux Comores, sous une forme moins agressive et en Égypte, où il a donné les Frères musulmans).
C’est ce courant minoritaire mais très remuant, le hanbalisme, version wahhabite qu’en Occident on appelle islamisme. Mais aujourd’hui cette école, irriguée par les pétrodollars saoudiens et qataris et les aspirations califales qui fleurissent dans l’ensemble du monde musulman, a contaminé les trois autres écoles de l’islam sunnite, et les autres courants de l’islam, chiite, kharidjite et même soufi, et au final personne ne sait vraiment reconnaître les siens.
Les musulmans qui connaissent un tant soit peu leur religion et l’école juridique de leur communauté, ne se sentent nullement stigmatisés. Ceux qui se mouchent, ce sont les hanbalites, les wahhabites, les Frères musulmans et ceux qui confondent tout avec tout.
Alors que les 60 ans des accords d’Évian approchent, Emmanuel Macron a multiplié les gestes mémoriels reconnaissant notamment «la responsabilité de la France dans le massacre du 17 octobre 1961». A-t-il raison de faire ce type de gestes? Sont-ils appréciés en Algérie?
Macron, c’est Gaston Lagaffe, il en fait toujours trop parce qu’apparemment il ne sait pas au juste ce qui doit être fait. Il devrait lire Un président ne devrait pas dire ça. Il a sûrement tous les talents que les siens lui prêtent mais pas celui-là, le sens de l’histoire, il n’est pas historien, ni psychologue. Les Algériens n’aiment pas qu’on vienne les caresser dans le sens du poil, ce qu’ils veulent c’est écrire eux-mêmes leur histoire, chose que leur gouvernement ne leur permet pas, il les oblige à boire le breuvage officiel jusqu’à la lie et obéir aux alertes du ministère de la vérité. Ce qui intéresse le pouvoir (algérien, NDLR) c’est tout ce qui peut lui apporter un peu de légitimité pour conserver le pouvoir dérobé par lui un certain juillet 1962. La légitimité pour lui c’est le blanc-seing pour piller le pays en toute bonne conscience. Il a trouvé en Macron le gars sympa qui leur en donne tant et plus. Venant de l’ex-colonisateur ça vaut acquittement.
Macron avait passé la pommade à son vieil ami Bouteflika, il le fait aussi avec son nouvel ami Tebboune. Les Algériens observent sans comprendre ce qui peut lier un charmant jeune homme propre sur lui avec la gérontocratie haineuse d’Alger. En fait ils s’en fichent, ce qu’ils veulent c’est un peu de liberté, de la tranquillité, et si possible la vérité sur les affaires de leur pays, et en cadeau un visa pour visiter la France et y faire souche le cas échéant.
Dans le même temps, Emmanuel Macron a accusé le régime algérien de vivre de la rente mémorielle…
Macron est inconséquent, d’un côté il flatte ses vieux amis d’Alger, les abreuve d’hommages et de reconnaissance, et de l’autre il les accuse de vivre sur la rente mémorielle comme ils vivent royalement sur la rente pétrolière, deux choses qui se confondent au fond quand on n’a pas de légitimité et de dignité. On se demande qui conseille si mal ce jeune président qui certainement ne demande qu’à bien faire.
Il a également réduit le nombre de visas octroyés aux Algériens après l’échec du dialogue au sujet de la réadmission des clandestins expulsés. Comment le pouvoir algérien a-t-il réagi?
Il n’y regarde même pas, il sait que Macron ne fera rien, il est intelligent mais peureux, il sait que le pouvoir algérien ne rigole pas si on touche à ses intérêts. Alors qu’il n’a rien fait, juste émis une idée, voilà que son vieil ami Tebboune rappelle son ambassadeur à Paris, ferme l’espace aérien aux avions militaires français, interdit l’usage du français dans plusieurs ministères, rompt 500 contrats avec des PME françaises et appelle les grandes firmes allemandes et italiennes à venir remplacer au pied levé les entreprises du CAC 40 opérant en Algérie. Que fera-t-il si Macron s’avisait de toucher aux visas dus à ces messieurs, à leurs familles et alliés. Bravo, ça, c’est un chef! Pauvre Macron, il s’est mis un caillou dans la chaussure et un sacré souci dans la tête.
Au-delà de ces derniers épisodes, comment expliquez-vous que soixante ans après la fin de la guerre d’Algérie, les rapports entre les deux pays soient si passionnels?
Avant d’être passionnels, ils sont intéressés. La seule source de légitimation de la junte a été et reste la geste anticoloniale. Elle continue la guerre de libération pour maintenir le peuple sous l’empire des lois de la guerre clandestine. On lui explique journellement, par communiqués du haut commandement, que la guerre n’est pas finie, que l’ennemi est toujours là, plus dangereux que jamais.
Il doit y croire, le voir partout et agir en bon moudjahid et si nécessaire mourir en héros. Il doit chaque jour sacrifier au quart d’heure de la haine du JT de 20 heures contre la France. C’est du pur Orwell. L’Algérie est de ces rares pays encore vivants (Corée du Nord, Cuba), à avoir réussi à faire de la magnifique fiction orwellienne 1984 une réalité vivante.
D’un autre côté la France a un besoin vital de l’amitié et l’affection des Algériens pour se persuader et démontrer au monde que sa colonisation a été pour eux un pur bonheur. La preuve est qu’ils prennent d’assaut ses consulats pour obtenir leur visa ou vont affronter à mains nues les dangers de la mer pour venir se jeter dans les bras de la mère adoptive indigne.
Votre dernier livre prend la forme d’une Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la terre (Gallimard). En vous lisant, on ne sait trop si c’est un geste de désespoir ou d’optimisme fou?
L’optimisme fou et le désespoir sont les deux faces d’une même pièce, la pièce de sagesse, s’entend. Des pans entiers de la vie sont en train de disparaître sous nos yeux. La désintégration se fait par l’action de ce que dans ma lettre j’ai appelé les Grands Destructeurs formés par les couples maléfiques Argent-Marché, Religion-Colonisation, Malbouffe-Machinisme, Jeux d’arènes-Délinquance.
Le combat de la jeune Greta Thunberg me paraît ne pas viser la bonne cible. La COP, les partis Verts et autres agitations connexes ne servent à rien, ce sont des leurres. Le danger n’est pas le réchauffement climatique, ce sont les Destructeurs, il n’est que l’une des innombrables conséquences de leur sinistre magistère. Ils tuent la raison, la joie, l’amour, l’amitié, l’esprit, les âmes et ensemencent dans ce qui reste de vivant en nous mille maladies et mille poisons. Détruire les Destructeurs, voilà le seul vrai combat. ¦
Boualem Sansal publie un dernier ouvrage, « Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la terre », chez Gallimard, 112 p.
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Commentaire de P. Barisain-Monrose
Boualem Sensal face à la montée de l'islam qu'il connait et analyse de l'intérieur, rappelle par ses avertissements le Soljenitzine de 1962 avec le tonnerre d'd'Une journée d'Ivan Denissovitch puis dans les 15 années suivantes , avec son oeuvre gigantesque et géniale sur le régime communiste et l'archipel du Goulag. Rappelons que, déjà à l'époque, toute la clique gauchiste-Bobo niait le génie de l'écrivain alors qu'il était évident que nous avions affaire à un nouveau géant de la littérature russe. Boualem Sensal ajoute: "Zemmour dit des choses d’une justesse parfaite", mais il lui fait le seul reproche de ne pas expliciter ses propos. Mais celà se fait en vain depuis 1973 et le lamentable regroupement familial de Giscard, Chirac, Poniatowsky, Simone Veil, Durafour. Il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir, à commencer par l'intelligentsia juive qui oublie que les Juifs d'AFN présents sur le sol d'AFN depuis 2 millénaires, et, pour certains, pro-FLN par essence marxiste, ont dû fuir leur terre natale en totalité, la tête basse. Elle ne veut pas voir que le même processus les chassera de l'Héxagone où ils ont trouvé une place de choix. Seul Zemmour et quelques autres comme W. Goldnadel ou Pierre Lellouche osent le clamer.
Boualem Sansal ose parler de "guerre", du wahabisme version radicale qui a gangréné "tout l'Islam", de "soumission volontaire" de nos dirigeants par aveuglement et lacheté, de "libanisation". Il nomme les grands "Destructeurs" de l'Occident, comme Soljeniszine le faisait et, bien avant lui, Ch. Maurras qui désignait les grands "pourrisseurs", souvent à l'époque pro-bolcheviques et pro-germanistes ( "les 2 faces d'une même pièce") par haine du christianisme fondateur
Depuis Sainte Geneviève, l'Occident a toujours eu ses guetteurs. Malheureusement, le Pouvoir "inconséquent et mal conseillé" ne les écoute pas ou trop tard, quand l'ennemi est dans la place.
www.jesuisfrancais.blog/2021/11/18/boualem-sansa
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Ni, ni et en même temps.
Par M. Robert Charles PUIG
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En fait, nous voilà en place pour un pugilat national. Il y a ceux qui se sont déclarés et les autres en attente du moment, comme une scène érotique où on attend le moment de l'extase. Pardonnez-moi l'image mais le ni-ni et le en même temps sont les signatures du président et il en jouit et en profite. Après les algériens qu'il honore de crânes anciens, sans en connaître la vraie histoire, après sa soumission au Qatar et à l'Arabie saoudite, il poursuit sa trace auprès des français ; les jeunes qui recevront 500 euros sans rien faire, les doubles nationalités dont il ne faut pas critiquer leur anti-France, les vieux qu'il faut vacciner... Ce n'est pas fini. Tout à coup le vaccin n'est plus imposé. Pas de confinement à quelques mois de la présidentielle, mais sans se déclarer candidat il est de nouveau en chasse sur le territoire... S'est comme cela que l'on gagne, pense-t-il. Et cela marche. Il ne baisse pas dans les sondages et se borde en avec l'épouvantail d'une ultra droite que l'ion découvre à nouveau... Ils ont des armes, ils veulent la révolution clament les journaux macronistes et cela fait peut au peuple.
Pourtant ? le pouvoir d'achat stagne, les couts des marchandises augmentent. Les gens pauvres sont plus pauvres et les dividendes des riches n'ont jamais été aussi hauts. La France est en danger de disparition avec l'envahissement des migrants dont le président ne parle pas,. Il lui manquait une pierre à son édifice faussement vrai... Alors il va reprendre ses voyages, se vendre en régions et comme il lui manquait un atout maître, il va le chercher à Rome et rencontrer le pape pour mettre les catholiques dont il a oublier les assassinés d'Orient dans sa poche.
Il oublie ses erreurs et les coups de l'éventail ! L'Algérie qui refuse sa délégation et nous méprise. Où est Charles Martel ? Les sous-marins que les USA nous truandent et maintenant dernière nouvelle, le pantalon baissé des LREM face à l'Angleterre et les navires de pêche que le gouvernement désarme par manque de la volonté de se battre. C'est du ni-ni et du en même temps, mais ce n'est pas ce que veulent les français.
Pourtant, il voit loin, jusqu'à avril 2022. Mais après ???
Il reprendra son rôle de progressiste et de faux "gagneur". Il nous pliera à cette Europe qui veut la fin de nos frontières. Il nous mènera en bateau jusqu'aux récifs où le pays sera une proie aux envahisseurs d'une Algérie anti-France et en guerre et bientôt, après son élection il ne manquera plus aux français que la misère pour survivre ou l'exile pour rester français, parce que nous avons des droites qui ne savent pas s'unir, parce que l'orgueil des uns et l'esprit borné des autres restent aveugles et qu'ils ne se rendent pas compte du tsunami qui nous emportera si l'union des droites ne se réalise pas.
Robert Charles PUIG / 19 novembre 2021
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Lettre d'information - Novembre 2021
www.asafrance.fr
Envoi de l'ASAF 17 novembre 2021
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Défendre le corps et l’âme de la Patrie
Le 11 novembre 2021, la France commémorait comme chaque année l’anniversaire de l’armistice de la Grande Guerre. Elle honorait aussi le dernier survivant des 1038 Compagnons de la Libération avant que son corps ne rejoigne les 16 autres inhumés au mémorial de la France combattante du Mont-Valérien depuis 1945.
Dans sa très brève et dense allocution prononcée le 11 novembre 1945, le général de Gaulle évoquait la « défense du corps et de l’âme de la Patrie » comme ses enfants l’avaient assurée humblement, les armes à la main, depuis 2 000 ans.
Défendre le corps de la Patrie
L’Arc de Triomphe, défiguré durant quelques semaines, reste le lieu de notre mémoire nationale où des Français viennent quotidiennement se recueillir devant le tombeau du Soldat inconnu « mort pour la Patrie ». Ce soldat sans nom rappelle l’aspect intemporel de ces sacrifices et symbolise tout le sang versé par ses enfants.
Depuis toujours, notre peuple a combattu pour que notre Patrie, la terre de nos pères, ne soit pas amputée, ni ses frontières violées par les envahisseurs. Toutes les générations ont rempli cette mission sous l’impulsion de figures légendaires telles que Geneviève face aux Huns, Jeanne d’Arc contre les Anglais, Foch et de Gaulle[A], repoussant les Allemands. La défense collective, obtenue au prix de sacrifices individuels, a été assurée pour défendre le corps de cette patrie, la France, que nous avons aujourd’hui en héritage.
Mais défendre le corps de la Patrie c’est aussi protéger « la veuve et l’orphelin », les femmes et les enfants garants de la survie de la Nation. Alors, demain, dans 20 ans, alors que nous ne renouvelons plus naturellement notre population[1], aurons-nous les hommes et les femmes en nombre suffisant et aptes physiquement pour assurer notre défense ? Déjà, l’Angleterre et l’Allemagne ne parviennent pas à recruter les soldats nécessaires. Chez nous, l’armée peine à sélectionner ses soldats, compte tenu du peu de candidats à l’engagement.
« Le salut de la Patrie est éternellement précaire » rappelait le général de Gaulle en 1945, à l’issue de la « guerre de 30 ans » au cours de laquelle la France et l’Allemagne s’étaient affrontées. Notre indépendance est toujours menacée par les grandes puissances, tant sur le plan stratégique que dans le domaine des hautes technologies, sans parler du domaine culturel. Son intégrité territoriale est même violée dans ces zones dites de « non-droit » où un islam intégriste cherche à imposer des lois contraires aux nôtres. Elle l’est aussi par les actions subversives menées par des nations étrangères dans nos DOM-COM.
Défendre l’âme de la Patrie
Mais pour défendre l’âme de la Patrie, il faut d’abord connaître l’histoire et l’environnement de ceux qui nous ont précédés, chercher à comprendre les décisions qu’ils ont prises et les raisons qui les ont poussés à faire la guerre ou à conquérir des terres lointaines. Quelles furent, il y a 1 000 ans, 100 ans, leurs motivations réelles, les intérêts visés, les joies éprouvées et les souffrances supportées ?
Il faut connaître et comprendre le passé avec objectivité et tirer les leçons de l’Histoire, susciter le devoir de servir cette patrie fragile dont l’avenir est toujours menacé, plutôt que de juger et de condamner. S’inspirer des figures clairvoyantes et héroïques grâce auxquelles la France est toujours regardée et souvent admirée.
C’est pourquoi la richesse de notre Histoire et la fierté que nous pouvons légitimement en tirer ne peuvent supporter les déclarations de repentance de donneurs de leçons souvent ignares. Si l’historien a pour devoir de rechercher les faits et de tenter d’expliquer leur l’enchaînement dans un contexte du moment si différent du nôtre, il est du devoir des politiques d’assumer ce passé après l’avoir analysé finement dans ses dimensions historique et géographique afin de développer leur capacité d’appréciation de situation et de décision. À leur tour, ils ont pour mission d’assurer au mieux la pérennité de la Nation.
Le « vivre ensemble » dont il est tant question aujourd’hui est-il un lien suffisant pour susciter, si nécessaire, la défense du corps et de l’âme de la Patrie ? Vivre ensemble signifie-t-il vraiment que l’on est prêt à mourir ensemble ? La liberté individuelle tellement chérie aujourd’hui peut-elle exister sans esprit de Défense avec la perspective de sacrifices que le combat exige ? Défendre l’âme de la France passe donc par une véritable éducation des citoyens. Mais peut-on assurer cette éducation au respect, à la camaraderie, à la loyauté et à l’amour du pays quand on entend et lit « nique la France » sans que ces propos soient fermement sanctionnés ?
La Défense de la France repose sur son armée, mais elle prend ses racines dans une démographie dynamique et une solide éducation autant familiale que scolaire. Sans ces fondements, aujourd’hui fragilisés, notre pays ne pourra assurer la défense ni de son corps ni de son âme.
La campagne électorale qui s’ouvre doit être l’occasion, pour ceux qui aspirent à servir la France en devenant chef d’État, de s’engager formellement sur ces deux dimensions vitales pour l’avenir afin que dans 20 ans les Français puissent continuer à vivre au sein d’un pays libre tout en étant prêts à le défendre au prix du sacrifice suprême. Là est l’essentiel.
[1]Il faut une moyenne de 2,1 enfants par femme pour assurer en France le renouvellement de la population. Aujourd’hui le taux de fécondité n’est plus que de 1,84 enfant par femme.
"De Gaulle repoussant les Allemands ?" Etrange propos...
Je vous rappelle ce que lui-même disait à Roger Belin, secrétaire général du Gouvernement, lors de la signature du décret du 11 avril 1959 par le Premier Ministre, relatif à la Commémoration de la Victoire de 1945, "Cette victoire n'est d'ailleurs pas la nôtre. L'action de nos forces, qu'elle fut celle de nos armées ou celle de la Résistance, n'a été d'aucun poids dans le résultat final. Elle n'a pas modifié d'un jour ou même d'une heure le moment de la capitulation allemande. Naturellement, j'ai dit et affirmé le contraire, car il fallait que la France figurât parmi les puissances victorieuses et fût présente à la table des vainqueurs." (Roger Belin, Lorsqu'une République chasse l'autre, 1958-1962. Souvenir d'un témoin, Editions Michalon, 1999, p. 199).
Tant que les militaires ne seront pas conscients de l'origine du discrédit de l'Armée, celle ci ne se redressera pas, et le pays avec elle. "Depuis 1962, la France est en état de péché mortel" ( Marechal Juin)
Remarque très juste de M. P. Barisain
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COMMEMORATION
Pour la journée du 1er novembre 2021
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EN SOUVENIR de tous nos morts en Algérie Par M. Alain Algudo
Stèle de Béziers
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LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS
Par J.C. Stella et J.P. Bartolini
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Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens de faire des mises à jour et d'ajouter Oued-Zenati, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Clauzel, Duvivier, Duzerville, Guelaat-Bou-Sba, Guelma, Helliopolis, Herbillon, Kellermann, Millesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Oued-Zenati, Penthièvre, Petit et Randon, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :
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NOUVELLES de LÁ-BAS
Envois divers
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ANNABA
Envoyé par David
https://www.lesoirdalgerie.com/regions/
une-tentative-de-harga-contrecarree-70954
Le Soir d'Algérie / par A. Bouacha le 22.11.2021
Une tentative de harga contrecarrée
Les gardes-côtes de la station maritime de Annaba ont intercepté, dans la soirée de samedi, à une dizaine de milles marins au large de Ras el-Hamra, 14 candidats à l’émigration clandestine, âgés de 18 à 29 ans.
Ayant pris la mer d’une plage du rivage annabi, à bord d’une embarcation traditionnelle, les 14 harragas sont originaires des wilayas de Annaba, Constantine, Biskra, El-Tarf et Oum el-Bouaghi. Ils avaient mis le cap sur les côtes sardes (Italie) avant que leur tentative ne soit stoppée par les gardes-côtes en patrouille de routine dans cette zone.
Une fois ramenés sur la terre ferme, les 14 harragas ont subi une visite médicale par le médecin de la Protection civile qui les a déclarés en bonne santé, à l’exception d’un jeune homme âgé de 27 ans, venant de la wilaya de Constantine qui souffre d’une blessure à la jambe droite.?Il a été pris en charge sur place pour les premiers soins par le même médecin, avant son évacuation à l’hôpital Ibn-Rochd.
Les 14 auteurs de cette tentative ont par la suite fait l’objet d’interrogatoires par les policiers de la mer. Ils seront ensuite présentés par devant le procureur de la République territorialement compétent qui décidera de leur sort.
A. Bouacha
ÉLECTIONS LOCALES
Envoyé par Théophile
https://www.lesoirdalgerie.com/actualites/les-enseignants-
candidats-piegent-lecole-70552
Le Soir d'Algérie - Par Mohamed Kebci le 15.11.2021 :
Les enseignants candidats «piègent» l’école
Le même scénario se répète à chaque échéance électorale avec une tendance «plus lourde» et «plus visible» lors des élections locales comme celles anticipées prévues le 27 novembre prochain avec ces innombrables candidats à ce scrutin parmi les différentes corporations de l’éducation nationale, notamment celle des enseignants.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ils sont nombreux les établissements scolaires à souffrir depuis l’entame de la campagne électorale pour les élections locales anticipées du 27 novembre prochain, qui de l’absence d’un ou de plusieurs enseignants, qui d’un directeur ou d’un intendant ou d’un quelconque autre fonctionnaire. La raison est que ces personnels se sont portés candidats, soit sur des listes partisanes ou indépendantes.
Un «statut» qui leur permet de bénéficier d’un congé spécial pour pouvoir mener leur campagne électorale. Ce que, dans les faits, nombre de ces candidats ne font malheureusement pas puisque se contentant de profiter du repos que suggère ce congé spécial sans s’impliquer dans ladite campagne.
Déjà qu’il est laborieux de remplacer un enseignant durant ces trois semaines, alors trouver un «substitut» temporaire pour un directeur, un proviseur ou un intendant candidat relève de l’utopie. «Qui voudrait assumer ces missions durant une aussi courte durée sans s’assurer d’être payé en conséquence déjà que des enseignants vacataires ne sont pas payés des années durant», s’offusque ou presque Boualem Amoura. Et «le drame», poursuit le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation, est que «des candidats, en plus d’être absents de leurs lieux de travail, y font la promotion de leur candidature et y ont même collecté les parrainages des électeurs exigés par la loi électorale».
Ce qui fait que nombreux sont les élèves qui sont obligés de faire l’impasse sur nombre de matières alors qu’ils sont appelés à subir les compositions du premier trimestre à partir du 28 novembre prochain, soit exactement le jour de la reprise du travail pour leurs enseignants candidats. Autre conséquence de ces «vacances sabbatiques», des établissements scolaires se retrouvent sans ordonnateurs, trois semaines durant.
Et quid de l’éthique et de la morale, concernant un métier aussi noble que celui de l’enseignant ? «Mais il n’en reste pas beaucoup», réplique sèchement, pour sa part, Méziane Mériane. Le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) qualifie tout simplement ce congé spécial dont bénéficient les fonctionnaires candidats aux élections «d’aberration» à laquelle il faudra absolument «mettre fin».«Ce n’est certainement pas de cette manière qu’on encouragera la militance politique et associative», déclare notre interlocuteur. Pour Mériane, «tout enseignant ou autre membre d’une quelconque corporation de l’éducation nationale comme toute autre personne a le droit de se porter candidat à des élections, mais il doit mener sa campagne en dehors de ses heures de travail comme cela se fait de par le monde».
Le FLN s’en prend violemment à l’ENTV
Ceci dit, si elle a franchi, hier, son onzième jour, la campagne électorale pour ces élections locales anticipées a été émaillée, la veille, d’un incident. Le parti du Front de libération nationale (FLN) a, en effet, condamné, dans un communiqué, l’Entreprise publique de la télévision qui, selon lui, n’a pas couvert deux meetings électoraux du secrétaire général du parti du vieux front, ceux d'Aïn-Defla et d'El Bayadh. Pour le vieux front du pouvoir, l’EPTV a, «en violation flagrante de la loi, privé le Front de libération nationale de la couverture médiatique de l'activité du secrétaire général du parti». Un boycott qui intervient comme une «réaction irresponsable» de la télévision nationale à un «incident isolé survenu lors du rassemblement populaire dans la ville de Sidi-Aïssa, dans la wilaya de M'Sila, le 10 novembre écoulé, lorsqu'il y a eu des altercations entre le journaliste de la télévision et certains des organisateurs, en raison d'un malentendu entre les deux parties».
Et de rappeler que le secrétaire général du parti a personnellement et immédiatement, après ce simple incident, présenté ses excuses au journaliste et au directeur général de l’EPTV.
M. K.
Annaba
Envoyé par Alice
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9031655-demolition-de-constructions-illicites-sur-la-facade-maritime
TSA-Algérie - Par : B. Salah-Eddine — 22 Nov 2021
Démolition de constructions illicites sur la façade maritime
Devant le phénomène de la construction illicite, qui a pris des proportions inquiétantes dans la wilaya d’Annaba, le wali Djamel-Eddine Berimi, a décidé de s’attaquer de front en sanctionnant toutes les infractions commises au détriment de l’environnement et du foncier de la façade maritime, principalement.
Ainsi, samedi dernier, le chef de l’exécutif, accompagné de ses plus proches collaborateurs, a supervisé une opération de démolition des constructions illicites érigées en bordure de la grande plage de Seraïdi, indique un communiqué de la cellule de communication de la wilaya, publié sur son site public sur Facebook.
Selon cette même source, le wali a exigé, à l’occasion, que toute la façade maritime, d’une longueur de 80 km, allant de Boukhmira, à l’Est jusqu’à Sidi-Akacha (Chetaibi), à l’Ouest, « soit strictement assainie dans les meilleurs délais conformément aux lois en vigueur et qu’il ne tolèrera aucune défaillance dans l’exécution de ses directives ».
Cependant, des observateurs, qui suivent de près l’évolution de la lutte contre l’habitat illicite dénoncent la pratique des deux poids deux mesures par certains responsables et élus. Si du côté des quartiers résidentiels, à l’image du Saint-Cloud, les Santons, Majestic, Chappuis, entre autres, il est quasiment impossible de voir une construction s’élever dans l’opacité, ce n’est malheureusement pas le cas pour le reste des communes que compte la wilaya, ou la règlementation est allègrement bafouée.
En effet, l’on affirme que l’informel en matière d’habitat, a eu raison de centaines d’assiettes urbaines dans la plupart des villes et villages, sans que personne ne bouge le petit doigt, avec, en plus, la complicité des services techniques des APC. C’est le cas, par exemple, de la ville de Berrahal, où, en toute illégalité, des villas ont été construites au beau milieu du centre-ville, au lotissement Zerdazi et surtout à la cité palmier, précisément.
Plus grave à Guireche, où l’on rapporte que les assiettes foncières situées aux abords de la RN 44, à la sortie Ouest du chef-lieu de Berrahal et qui sont réservées normalement pour accueillir des showrooms et autres projets d’utilité publique, ont été spoliées et des dizaines de magasins, dont certains sont même entrés en activité, y ont été construits.
Alors comment expliquer que le fait accompli soit devenu une loi immuable et qu’il puisse s’imposer jusqu’à saper les fondements sur lesquelles repose l’Etat dans son acception la plus large ? Aujourd’hui dans cette commune, surtout au niveau du pôle urbain Kalitoussa, de Tacha et de Sidi-Ali, il est devenu évident que les notions de secteur du foncier, d’assiettes foncières, de règles d’urbanisme et de respect du cadre de vie du citoyen ne sont qu’utopie.
La question qui se pose et s’impose en matière de lutte contre l’habitat précaire : non pas pourquoi la loi est transgressée, mais pourquoi elle n’est plus protégée et appliquée ?
B. Salah-Eddine
Semaine culturelle Italienne’’
Envoyé par Nicolas
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annaba-un-carrefour-des-civilisations-de-la-mediterranee
Par EST-REPUBLICAIN - Par: Sadouki Soufiane — 14 Nov 2021
Annaba, un carrefour des civilisations de la Méditerranée
La wilaya d’Annaba, de par son Histoire et ses histoires, « un carrefour des civilisations de la méditerranée ». C’est dans cet esprit que l’association « Fonoon » pour la promotion de la culture dans la wilaya d’Annaba a donné le coup d’envoi de la première édition de « la semaine culturelle Italienne » à Annaba.
En cette circonstance qui coïncide avec la commémoration du 1667eme anniversaire de Saint Augustin, les représentants de l’ambassade de Tunisie en Algérie, la CCI Seybouse, le Dr. Nouara Amara, directeur du site archéologique d’Hippone et le père Basil Hilary, en charge de la basilique Saint Augustin, ont été invités à cet évènement sans précèdent qu’accueille la wilaya d’Annaba.
Des journées consacrées, non seulement à la culture italienne, mais aussi au partage, le savoir et le vivre-ensemble. Car le savoir n’est que la première étape vers la compréhension. Comprendre que les frontières physiques, qui séparent les peuples et nations s’effacent en quelques mots, quelques échanges d’idées, un dialogue entre personnes de différentes cultures et croyances, car au final « Dieu nous a fait tous hommes».
C’est le cœur même de la réflexion et la philosophie qui ont régi et guidé, les moindres actions et déclarations de Saint Augustin, sujet de l’intervention du Dr. Nouara Amara, directeur du site archéologique d’Hippone, intitulée « Saint Augustin, le philosophe et son rôle dans l’histoire de l’humanité ». Aimer son prochain certes, mais aller vers son prochain, créer des liens d’affection avec son monde et son époque, découvrir et redécouvrir, encore et encore, ce que l’humanité a de mieux à offrir, envers ses semblables, mais aussi envers le monde et le futur qui s’étend devant-nous à perte de vue.
Plus de 1.600 ans après son époque, Saint Augustin survit à travers ses enseignements et sa philosophie, non seulement en tant qu’homme de l’église Chrétienne, mais en tant qu’homme du monde, qui s’adresse toujours et encore à l‘humanité en tant qu’ensemble. Il fut, il est et restera la preuve, au vu de ces journée consacrées à son héritage universel et qui ne sont qu’une pierre de plus apportée à l’édifice qu’il a fondé il y a de cela 1667 années et jusqu’à aujourd’hui.
Un héritage, composante d’une civilisation qui a façonné le bassin méditerranéen, durant plus d’un millénaire, à savoir l’empire Romain. La cité d’Hippone en est la preuve vivante, un vestige d’un temps où la perle de l’Est était un lieu consacré à la pensée, aux arts et l’amour de son prochain.
Un témoin de la mémoire que nous avons visité, avec l’association « Fonoon » et le Dr. Nouara Amara, directeur du site archéologique d’Hippone, qui nous a raconté l’Histoire et les histoires de ces lieux où nos ancêtres ont côtoyé et échangé des idées sur la nature de l’humain, avec Saint Augustin.
Une visite qui prendra fin dans l’un des lieux les plus sacrés de l’Afrique du Nord et de la chrétienté, « La basilique Saint Augustin » où le père Basil Hilary nous a fait visiter les lieux. Un lieu sacré chargée en histoires et qui défie les notions d’espace et de temps, un havre de paix, consacré à l’amour de son prochain.
L’aventure « semaine culturelle Italienne » ne fait pourtant que commencer, car aujourd’hui à partir de 09H30, la bibliothèque principale « Barket Slimane » accueillera une série de conférences, qui s’inscrivent dans le contexte historique de la cité d’Hippone et Saint Augustin, mais aussi dans les œuvres cinématographiques et les plus grands chefs d’œuvre du cinéma Italien.
Entre le 14 et le 18 novembre, la cinémathèque d’Annaba propose une série de projection de films Italiens, à l’image de « La Dolce Vita » de Federico Felini, « La Vita é Bella » de Roberto Benigni, « Il Postino » de Michael Radford, « Vacanze a Roma » de William Wyler, en plus de plusieurs films qui font découvrir les merveilles de l’Italie à l’image de « The Tourist » de Florian Henkel Von Donnersmarck.
Sadouki Soufiane
Fort des suppliciés - Annaba
Envoyé par Florence
http://www.lestrepublicain.com/index.php/annaba/item/9031452
-operation-de-nettoyage-et-de-mise-en-valeur
- Par Est Républicain - Par Z. A. 14 Nov 2021
Opération de nettoyage et de mise en valeur
Les efforts de la société civile pour la réhabilitation des différents monuments historiques de la ville de Annaba ont donné leurs fruits.
C’est l’association « Médina » qui mène actuellement une bataille sans merci contre l’indifférence générale vis-à-vis la Casbah de Bouna et c’est au tour du fort des suppliciés (El-Mechnaka) d’être réhabilitée par les services communaux et ceux de la Direction de la Culture.
Ce monument hautement symbolique et qui subsiste de la période hafside a bénéficié d’une opération de nettoiement et de mise en condition jeudi dernier par des équipes de l’APC de Annaba et de la Direction de la Culture mais surtout en présence des membres de l’association de défense de patrimoine « Médina ».
A la suite de cette opération, la façade principale du fort est désormais apparente après la suppression des buissons qui la cachaient et qui offraient un repaire à toutes sortes de délinquances et de fléaux.
La bâtisse est également en sécurité après l’enlèvement des racines puissantes des arbres qui menaçaient les fondements. Toutefois, d’autres actions sont nécessaires pour accomplir la mission à savoir l’installation d’une clôture et d’un portail afin d’interdire toute entrée indésirable au site historique.
Ce dernier doit bénéficier de l’éclairage nocturne afin de le mettre en valeur en attendant le début des travaux de restauration qui vont permettre son exploitation touristique. Cette action ainsi que d’autres accomplies par l’association « Médina » pour la sauvegarde du patrimoine local sont une aubaine pour l’histoire locale.
Sans la conscience éveillée de ses membres et leur ténacité, le Fort des suppliciés ainsi que d’autres bâtisses de la Casbah seraient restés à l’abandon.
Z. A.
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Conte derviche
Envoyé par Fabien
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Le Jour des Comptes,
Imam El-Ghazali rapporte une tradition concernant Isa ibn Maryam.
Isa vit un jour des gens assis sur un mur, au bord de la route.
Isa leur demanda :
« Quelle est votre affliction ? »
Ils dirent :
« C'est notre peur de l'enfer qui nous a rendus ainsi. »
Isa se remit en chemin, et vit des gens qui se tenaient tristement sur le talus, dans différentes attitudes.
Il leur dit :
« Quelle est votre affliction ? »
Ils dirent :
« Le désir du paradis nous a rendus ainsi. »
Isa se remit en chemin, et rencontra peu après un troisième groupe. Ces gens avaient l'air d'avoir beaucoup enduré, mais leurs visages rayonnaient de joie.
Isa se tourna vers eux :
« Dites-moi ce qui vous a rendus ainsi. »
Ils répondirent :
« L'Esprit de Vérité. Nous avons vu la Réalité, cela nous a rendus oublieux des objectifs inférieurs. »
Isa dit alors :
« Ceux-ci sont les gens qui atteignent au réel. Le Jour des Comptes, c'est eux qui seront dans la Présence de Dieu. »
[Ceux qui pensent que l'accent exclusif sur le thème de la récompense et du châtiment favorise le progrès spirituel ont souvent été surpris par cette tradition soufie relative à Jésus.
Pour les soufis, une forte insistance sur l'idée de gain ou de perte n'est utile qu'à certains individus, et encore cet aspect des choses ne représente-t-il qu'une composante de l'ensemble des expériences vécues par chacun. Ceux qui ont étudié les méthodes de conditionnement et d'endoctrinement, et leurs effets sur la personne humaine, seront enclins à leur donner raison.
Les dévots formalistes ont du mal à admettre que les alternatives simples (bien-mal, tension-détente, récompense-châtiment) ne sont que des éléments d'un système complexe d'accomplissement de soi.
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Notre liberté de penser, de diffuser et d’informer est grandement menacée, et c’est pourquoi je suis obligé de suivre l’exemple de nombre de Webmasters Amis et de diffuser ce petit paragraphe sur mes envois.
« La liberté d’information (FOI) ... est inhérente au droit fondamental à la liberté d’expression, tel qu’il est reconnu par la Résolution 59 de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptée en 1946, ainsi que par les Articles 19 et 30 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948), qui déclarent que le droit fondamental à la liberté d’expression englobe la liberté de « chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ».
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