N° 159
Mars

http://piednoir.net
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Mars 2016
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,

Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO

LE ROYAUME DES FAUX-CULS

Chers Amis,

         Au royaume des aveugles, les borgnes sont sourds mais pas muets puisqu'on les voit parader ou trôner dans les émissions télévisées pour falsifier la réalité comme on a pu le voir lors de la manifestation de Calais pour la sauvegarde d'une ville, voire d'un pays. Une manifestation qui n'avait pas véritablement commencé et qui a été très rapidement réprimée dans la violence contre des français patriotes. Vous pourrez en lire quelques articles provenant de généraux qui commencent à se révolter et d'autres qui s'en désolidarisent. Cela ne va pas sans rappeler ce qui s'est passé en Algérie.

         Le Docteur Pérez continue à nous instruire sur le Cycle de l'Adieu à notre pays avec trois nouveaux chapitres.

         Par les Œuvres de Ste Monique, nous découvrons le voyage des Orphelins Kabyles avec nos missionnaires.

         M. Hubert Cataldo nous adresse un article sur Le Cercle des Nageurs de Bône.

         M. Aletti, colonisateur du savoir et de la générosité, continu son histoire avec l'ouverture de son Centre Educatif en Algérie.

         Mme Léonelli nous envoie des photos et coupures de journaux sur le massacre d'El Halia en 1955.

         Une petite " Ode pour les Pieds-Noirs " par M. Yasmina Khadra.

         En France, une nouvelle atteinte à la liberté d'expression qui touche notre Ami, l'Abbé Pagés et la fermeture de son site Internet, alors que la christianophobie (mot que je n'aime pas trop) sur-plante la réalité qu'est l'antichristianisme dont font preuve les casseurs des lieux religieux chrétien et qui ne touche pas le cœur " du royaume des aveugles ou royaume des faux-culs". Je ne parle pas des vrais non-voyants handicapés physiquement.

         M. Pierre Jarrige rend hommage à Pierre Leroy et à ses dessins au cours de sa carrière d'aviateur notamment en Algérie.

         Place aussi à des photos de Bône, ainsi qu'à des poèmes pour se reposer et histoires pour rire un peu dans ce monde qui nous rend fous.

JPB           
        Diobône,
         A tchao.


LA CASCADE D'EL MINA
ECHO D'ORANIE - N°289



              Son beau nom "d'El Mina" chante encore la princesse
              D'un vieux conte oriental
              Qui par un tendre amant, connut la folle ivresse
              De l'abandon total.

              Ses élans ont vécu les longueurs d'un voyage
              Qui du reg la mena,
              A travers les alfas, affronter au passage
              Les falaises grenats.

              D'un même accord cent dieux taillèrent l'échine
              Sonore comme airain,
              Et d'un doigt créateur, du galbe de l'ondine
              Façonnèrent son rein.

              Tandis que, d'heure en heure, en d'incessantes courses
              Elle enflait du profit
              Renouvelé des eaux de généreuses sources
              Relançant son défi.

              L'aigle prêtait l'aile à l'impossible prouesse
              Pour un saut conquérant
              Aux rebonds argentés, haussant avec hardiesse
              La fougue du torrent.

              Rivière de mes jeux suspend ta course orphique
              Bride le temps qui court,
              Et dans mon triste exil, redis-moi, nostalgique,
              Et l'enfance et l'amour.
Maurice URSCH                        




LE MUTILE N° 33, 19 août1917 (Gallica)
LA MARNE
Hommage au Maréchal Joffre
          D'un côté, c'est le crime, l'horrible guet-arpent,
          Le viol, l'assassinat, les mains rouges de sang
          D'un bandit- Empereur !

          Un effrayant démon, tout à coup déchaîné,
          Apparaissant, soudain, au monde épouvanté
          Qui pousse un cri d'horreur !

          De l'autre c'est le Droit, la Justice immortelle,
          La foi dans le Progrès, la lumière éternelle
          Qui ne veut pas périr !

          Le drapeau de Valmy, la liberté chérie,
          Sortant du sol sacré la voix de la Pairie :
          " Soldats ! Vaincre ou mourir ! "

          Les fils des vieux Gaulois chantant dans la fournaise
          Couvrant les cris des Huns ; la sainte Marseillaise
          Dans ces accents vengeurs.

          Elevant jusqu'au ciel ses deux bras de géante !
          Déployant dans l'azur, ses ailes frémissantes
          Faisant bondir les cœurs !

          Ils étaient revenus les va-nu-pieds épiques !
          Marceau. Kléber ! les enfants de la République,
          Les grognards de Napoléon !

          Tous s'étaient redressés dans leur linceul humide
          De Burgos à Moscou, du Rhin aux Pyramides,
          A la voix de Danton !

          Tous les preux de la France étaient dans la mêlée
          Lorsque les escadrons chargeaient dans la fumée
          Parfois on croyait voir…

          Devant les chevaliers aux armes éclatantes
          Montrant du doigt le Hun et ses hordes tremblants
          Jeanne d'Arc et Bayard !

          Joffre et tous ses héros sauvèrent la douce France
          Un cri de joie ! d'amour ! de foi de délivrance !
          Jaillit de tous, les cœurs !

          La France avait frappé le Monstre qui égorge
          Et le Monde accourut saisissant à la gorge
          L'Empire et l'Empereur.
MARTIN, Professeur          
          


L'équipe junior du C.N.B. 1946/1949
Par Hubert Cataldo
            
    En 1942 le club décide d'organiser un tournoi interne de water-polo avec minimes et cadets pour sélectionner les membres de la future équipe junior.
            Quatre équipes sont en lice : l'Association Sportive (l'AS), l'Olympique Scolaire (l'OS), le Club Universitaire (le CU) et, parrainé par Henri Vigo le Zazou Etudiant Bônois (le ZEB).

    C'est l'OS (capitaine François Salemme) qui l'emporte facilement.
            En effet dans cette équipe figurent les éléments qui, avec Truxillo, vont former l'équipe de 1946.
            Goal : Ragno dit Laillon, arrières Ciliberti, Santacreu, demis Truxillo (cap), Cataldo, avants Wurtz, Bonici. Equipe championne du département.

    La seule équipe qui pouvait rivaliser avec nous c'est celle de l'ASB qui ne nous battra jamais, elle obtient en 4 ans seulement 2 nuls.
            En 1946 elle comprenait notamment les frères Rossius.
            Notre équipe était très forte.
            En été 1946 : Le Ballet Nautique de Reims nous régala de deux soirées au Môle Cigogne et le premier soir un match de Water-polo opposa les seniors aux juniors et nous battîmes les seniors si bien que le 2eme soir le match opposa défense senior et attaque junior à la défense junior attaque senior.

    En 1947 Truxillo, atteint par la limite d'âge laisse la place à Jean-Pierre Santacreu.
            Ce fut la grande année de l'équipe.
            En effet, en 6 matches de la ligue de Constantine, (qu'elle gagna) elle marqua 33 buts et n'en prit qu'un contre le CS Constantine, encore ce but fut-il marqué par le courant de la piscine pendant que Laillon, délaissant le ballon, engueulait on ne sait pourquoi Roger Santacreu.
            Le 20 septembre nous rencontrons les junior de l'A.S.Montpensier qui, parait-il avaient battu les Oranais 9 à 0.
            Le match se passe chez eux.
            A la présentation des équipes nous arrivons avec un sweet-shirt bleu ciel nos adversaires, roulant les mécaniques en simple maillot de bain. A la mi-temps nous menons déjà 2 à 0 et finalement nous gagnons 4 à 2 (5 à 2 ) selon Alger Républicain.

    Voici ce qu'en disait l'Echo d'Alger
            " une surprise agréable nous est venue de l'Est avec l'équipe du C.N.Bône.
            Désavantagés par la situation géographique de leur département les Constantinois ne peuvent avoir de championnat suivi et leurs rencontres sont spasmodiques. Chacun se débrouille dans sa sphère comme il peut et c'est pourquoi nous ne nous attendions pas à une aussi belle exhibition des gosses de Bône. Ayant une excellente compréhension du jeu, jouant pour l'équipe, maniant la balle et nageant bien, les scolaires bônois qui pratiquent ensemble depuis 2 ans sans pour autant avoir de nombreuses rencontres, ont un bel avenir et peuvent prétendre à représenter dignement leur ligue dans les années à venir.

    Samedi conte l'A.S.M. champion algérois de la catégorie, ils étalèrent pleinement leur valeur en s'imposant comme vainqueurs dès le début. Opposés à une sélection algéroise dans laquelle figuraient les frères Bernardo, Rouet et Lubrano, les jeunes Bônois confirmèrent leur succès de la veille
            Félicitons vivement leurs dirigeants MMO.Vitalis,leur président, et Azzopardi leur conseil. "


    Fin août 1948 nous trouvons à Alger en même temps que l'A.S.B. seniors qui est battue 10 à 0 par l'A.S.M en 1/4 de finale de la Coupe d'Afrique du Nord.
            Pour notre part nous faisons match nul avec les juniors de l'A.S.M.
            La plupart des anciens avaient laissé la place à des nouveaux et la jeune équipe ne peut faire que match nul 3 à 3 avec l'A.S.Montpensier.
            L'équipe: Goal Jean-Pierre Salemme dit Crevette, arrières Grauby Kafrouny demis Cataldo (cap), Galetti avants Locrasto et Jean-Pierre Santacreu.

    Voici ce qu'en disait le lendemain l'Echo d'Alger
            " Les juniors du C.N.B. ont fourni la preuve que leur victoire de l'an dernier n'était pas accidentelle; Leurs mêmes adversaires, les jeunes de Montpensier n'ont pu faire que jeu égal 3 à 3 après une partie très agréable où chacun donna le meilleur de lui-même "

    Sortant de l'eau l'A.S.B. me demande de remplacer leur arrière Palomba qui était malade.
            Nous avons été battus 9 à 0. J'avais eu la lourde tâche de marquer l'international Baudier.
            Dans la Ligue de Constantine nous gagnons nos matches sauf un nul avec l'A.S.B.

    En 1949 il n'y a que 3 équipes juniors dans le département.
            La Ligue décide de ne faire qu'un tournoi à Philippeville piscine Jeanne d'Arc.
            Nous faisons match nul 1 à 1 avec l'A.S.B. qui bat le CSC 8 à 1 et nous nous battons le CSC 7 à 0 ce qui fait que nous gagnons le championnat pour la 4ème année consécutive.

    Par la suite certains comme Robert Ciliberti, Roger Santacreu Pierrot Bonici intégrèrent l'équipe senior.
            Si les autres pris par leurs études ou leur métier n'ont pu continuer, à leur grand regret, à exercer leur talent au bénéfice du club, il n'en reste pas moins que pour nous tous cette période a été extraordinaire et reste un grand souvenir.
            Je suis sûr de me faire le porte-parole des survivants de cette époque pour avoir une pensée pour les disparus.
                             Hubert Cataldo            

Photo Hubert Cataldo
Championnat d'Algérie Juniors,
Equipe junior du Cercle des Nageurs de Bône
Alger 20 septembre 1947
Photo Hubert Cataldo
Photo Hubert Cataldo <
br>EQUIPE sénior
Championne du Département de Constantine
Photo Hubert Cataldo
DE gauche à droite
1-Pierre Bonnici, 2-Roger Santacreu, 3-Galetti, 4-Romi,
5-Raymond Fineis, 6-René Attard, 7-Robert Ciliberti
Galetti, moins d'une minute aux 100 métres





Hippone au Vatican.
Envoyé Par M. Marc Donato

          Dans la galerie Urbain VIII et Alexandrine, au Vatican, Hippone Monseigneur Dupuch figure en bonne place. Entre deux vases en porcelaine de Sèvres offerts par Mac Mahon et Jules Grévy aux papes de l'époque, on peut voir une table bien particulière qui nous a réchauffé le cœur quand nous l'avons découverte.

Image de M. Marc Donato         Offerte par Monseigneur Dupuch, évêque d'Alger, en 1843, au Pape Grégoire XVI, elle se présente sous l'aspect d'un guéridon circulaire dont le décor représente une étoile de David à 6 branches formée de deux triangles inversés entrelacés (hexagramme). Au centre, dans un cercle rouge, une croix à quatre branches bifides.

Image de M. Marc Donato
         L'ensemble de la mosaïque est formé de losanges dans les teintes de marbres qu'il serait intéressant de comparer avec ceux de la chaire de la basilique érigée en 1900 au sommet de la colline, tant les couleurs sont semblables. L'ensemble est ceint de trois cercles dont le plus extérieur porte la mention :

         "Frammenti di marmi dell'antica basilica d'Ippona mandati in dono dal vescovo di Algeri alla santità di nostro signore Gregorio XVI PML l'anno M DCCC XLIII".

         "Morceaux de marbres de l'antique basilique d'Hippone offerts par l'évêque d'Alger à sa Sainteté Grégoire XVI - 1843".

Image de M. Marc Donato         Monseigneur Dupuch.

         Depuis que la colonisation de l'Algérie a commencé en 1830, le pape Grégoire XVI s'éprend d'une idée : la résurrection de l'Eglise d'Afrique et Louis-Philippe, "roi des Français" décide d'avoir un évêque à Alger.

         C'est Monseigneur Antoine Adolphe Dupuch connu pour sa personnalité et sa réputation qui fut choisi pour être le premier évêque d´Alger. Le christianisme ayant disparu depuis le Ve siècle, l'évêque organise à partir de rien un vaste diocèse qui couvre alors toute l'Algérie. On lui doit ainsi d'avoir fait en sorte de faire revivre le souvenir de saint Augustin à Bône.

         Cependant, l'ouverture aux autres, aux musulmans, en particulier, ses relations devenues amicales avec Abd El-Kader, son attitude pacifiste apparaissent, aux yeux des militaires, insupportables. Il avait par ailleurs contracté des dettes importantes. Il devra quitter l'Algérie en 1846 pour échapper à ses créanciers et se réfugier en Espagne puis en Italie et mourra à Bordeaux.

         Relations Dupuch-Grégoire XVI.

         Grégoire XVI, c'est le pape qui a ordonné Dupuch, qui l'a nommé au siège épiscopal d'Alger.
         Par ailleurs, il semble que les prélats aient eu tous les deux une vénération pour saint Augustin. On peut supposer une estime réciproque.

         Grégoire XVI fait plusieurs fois référence à saint Augustin dans son encyclique Mirari vos du pape du 15 août 1832 (1 an près son élection).

Image de M. Marc Donato         De son côté, Monseigneur Dupuch a voué une grande vénération à Augustin et des idées précises pour rendre à Hippone, siège épiscopal de l'antique évêque, la notoriété qu'elle avait perdue.

         C'est encore dans la sacristie de l'église saint Augustin de Bordeaux que fut déposé son corps après sa mort, ce qu'atteste une plaque portant l'inscription :

         "Ici, épuisé par de vaillants labeurs, ayant acquis la reconnaissance de l'Eglise d'Afrique, tout effondrée depuis le temps d'Augustin, restaurée dans la peine et les larmes, aspiré par le repos céleste, s'endort dans le Seigneur le Révérend Monseigneur Antoine Adolphe Dupuch, Evêque de Julia Césarée (Alger) le 11 juillet de l'An de grâce 1856."

         Comme il l'avait demandé, après sa mort, son corps fut ramené en Algérie et enterré dans la crypte de la cathédrale d'Alger, en 1864.

         On comprend alors le geste de remerciement de Mgr Dupuch envers Grégoire XVI avec la table offerte évoquant le site et le saint.

          La cérémonie de la relique.

         Monseigneur Dupuch demanda au pape Grégoire XVI une bulle pour ramener une partie des reliques sur la terre africaine. Le document accordé, l'évêque fit un pèlerinage en 1843 au tombeau de saint Augustin à Pavie. Le dépôt de la relique à Bône s'inscrivait dans un projet plus global de construction de la basilique actuelle.

         Un journal de l'époque relate l'évènement.

         Grégoire XVI ITALIE. -Ou écrit de Pavie, à la Gazette Piémontaise :

         " Avant-hier (le 12 octobre 1843), un peu après midi, Mgr Dupuch, évêque d'Alger, arriva dans notre ville, et… il demanda aussitôt que l'on fît extraction de la relique de saint Augustin…

         A cette cérémonie eurent part M. l'évêque de Pavie, le vénérable chapitre de la cathédrale et les représentants de la cité. On voyait parmi les assistants, M. le conseiller du gouvernement, délégué impérial pour la province, un clergé nombreux et les habitans les plus distingués. Un nombre immense de fidèles remplissoit la chapelle et l'église.

         Les deux évêques, arrivés processionnellement, s'agenouillèrent au pied de la châsse de saint Augustin et firent une courte prière. Ensuite l'évêque d'Alger présenta à celui de Pavie la bulle pontificale contenant l'autorisation d'ouvrir l'urne sainte, à laquelle on ne peut toucher sans la permission du Saint-Père, et d'en extraire l'insigne relique accordée à l'Eglise d'Afrique, c'est-à-dire l'ulna ou l'os de l'avant-bras droit.

         Après lecture faite à haute voix de la bulle… on retira de dessous l'autel la caisse d'argent et de celle-ci l'urne de cristal garnie de bronze doré qui renferme les saintes dépouilles. Les sceaux, reconnus intacts, furent brisés et l'urne ouverte. Alors notre évêque retira l'os indiqué par la bulle, et l'ayant placé avec respect sur un bassin d'argent, le présenta aux deux médecins, M. le professeur Platnert et M. le docteur Kruch, médecin municipal, qui dévaient l'examiner. Ces messieurs ayant déclaré que cet os était l'ulna ou cubitus de l'avant-bras droit, on ferma et cacheta de nouveau l'urne de cristal.

         M. l'évêque d'Alger présenta ensuite au peuple, sur le bassin d'argent, la relique qu'il devait porter avec lui et qui fut aussitôt enveloppée dans un morceau de drap blanc et cachetée. Le clergé entonna un hymne … et les deux évêques sortirent processionnellement, Mgr Dupuch portant dans ses mains le précieux dépôt".


         C'est le cubitus du bras droit que l'on peut voir encore aujourd'hui dans la basilique Saint-Augustin d'Annaba, dans une châsse contenant une statue représentant saint Augustin sur son lit de mort.

         Le transport de la relique connut un accueil triomphal dans toutes les villes d'Italie traversées pour rejoindre Toulon, et c'est la corvette à vapeur "Gassendi" qui effectua le transport maritime. Le 28 octobre 1848, la relique sacrée, escortée d'un cortège de prélats, Tombeau d'Augustin à Pavie arriva à Bône. Un accueil triomphal lui fut réservé et après de grandioses cérémonies, elle fut déposée dans l'église de la vieille ville, la seule qui existait à l'époque.

          Hippone s'exporte.

         Monseigneur Dupuch ne s'est pas contenté d'offrir la table en marbre à Grégoire XVI.

         Il fit don aussi à la cathédrale Saint-André de Bordeaux d'une mosaïque, du 4e et du 5e siècle, originaire d'Hippone (Panneau octogonal constitué de tesselles peut-être en onyx et marbre, monté dans un encadrement octogonal de 8 dalles en marbre blanc portant des inscriptions).

Image de M. Marc Donato         A Pavie, le tombeau de saint Augustin avait été érigé dans l'église San Pietro in Ciel d'Oro à la fin du XIVe siècle par les Visconti.

         A l'occasion de l'extraction de la relique, Mgr Dupuch a offert à l'église une " belle " mosaïque qui fut placée au pied de l'autel de saint Augustin. " Cet ouvrage, remarquable par son antiquité, a été trouvé dans les ruines d'Hippone. Le travail en est très simple. Ce sont deux anneaux entrelacés, entourés d'arabesques ".

r>         Conclusion.

         Monseigneur Dupuch poussé par sa vénération pour saint Augustin et par sa volonté de rebâtir l'Eglise sur la terre d'Algérie a été très généreux avec les " ruines " du site antique d'Hippone. Bordeaux, Pavie, Vatican. Peut-être autre part… Au moins, ces témoignages devenus eux-mêmes des " reliques " peuvent-elles être vues ailleurs qu'à Bône-Annaba et susciter des émotions comme celle que nous avons éprouvée au Vatican.
Marc DONATO          


         Sources :

         Le Propagateur catholique, Volume 1 - p. 165.
         L'Ami de la religion, Volume 115 - PP 202 203.



Mgr Dupuch ramène les reliques de Pavie
Envoyé Par M. Marc Donato

ITALIE. - On écrit de Pavie, le 14 octobre [1842],
à la Gazette Piémontaise :

          " Avant-hier, un peu après midi, Mgr Dupuch, évêque d'Alger(1), arriva dans notre ville(2), et en homme qui ne pouvait goûter le repos jusqu'à ce qu'il eût atteint le but de son pèlerinage, il demanda aussitôt que l'on fît extraction de la relique de saint Augustin déjà promise à lui-même et à l'Eglise renaissante d'Hippone.

Image de M. Marc Donato
Le tombeau de Saint Augustin à Pavie.


Image de M. Marc Donato         A cette cérémonie eurent part M. l'évêque de Pavie, le vénérable chapitre de la cathédrale et les représentants de la cité. On voyait parmi les assistants, M. le conseiller du gouvernement, délégué impérial pour la province, un clergé nombreux et les habitans les plus distingués. Un nombre immense de fidèles remplissoit la chapelle et 'église.


         Les deux évêques, arrivés processionnellement, s'agenouillèrent au pied de la châsse de saint Augustin(3) et firent une courte prière. Ensuite l'évêque d'Alger présenta à celui de Pavie la bulle pontificale(4) contenant l'autorisation d'ouvrir l'urne sainte, à laquelle on ne peut toucher sans la permission du Saint-Père, et d'en extraire l'insigne relique accordée à l'Eglise d'Afrique, c'est-à-dire l'ulna ou l'os de l'avant-bras droit.

         Après lecture faite à haute voix de la bulle qui indiquoit également la manière de procéder à la cérémonie, on retira de dessous l'autel la caisse d'argent et de celle-ci l'urne de cristal garnie de bronze doré qui renferme les saintes dépouilles. "

          Les sceaux, reconnus intacts, furent brisés et l'urne ouverte. Alors notre évêque retira l'os indiqué par la bulle, et l'ayant placé avec respect sur un bassin d'argent, le présenta aux deux médecins, M. le professeur Platnert et M. le docteur Kruch, médecin municipal, qui dévaient l'examiner. Ces messieurs ayant déclaré que cet os était l'ulna ou cubitus de l'avant-bras droit, on ferma et cacheta de nouveau l'urne de cristal.

         M. l'évêque d'Alger présenta ensuite au peuple, sur le bassin d'argent, la relique qu'il devait porter avec lui et qui fut aussitôt enveloppée dans un morceau de drap blanc et cachetée. Le clergé entonna un hymne au saint docteur, et, quand il fut achevé, les deux évêques sortirent processionnellement, Mgr Dupuch portant dans ses mains le précieux dépôt.

          Le lendemain, on plaça au pied de l'autel de saint Augustin une belle mosaïque donnée par Mgr Dupuch. Cet ouvrage, remarquable par son antiquité, a été trouvé dans les ruines d'Hippone. C'est peut-être l'unique souvenir qui restât sur les lieux du saint évêque qui rendit cette cité illustre dans tout le monde chrétien. Le travail en est très simple. Ce sont deux anneaux entrelacés, entourés d'arabesques(5)

         Ce symbole était demeuré jusqu'à ce jour au pied de l'autel épiscopal d'Hippone, pour attester l'union de l'Eglise antique de saint Augustin et de celle qui renaît maintenant. Dorénavant, elle attestera l'alliance des Eglises de Pavie et d'Hippone, et la reconnaissance de nos frères de l'Algérie.

          Le 28 de ce mois [1843], jour anniversaire du sacre de Monseigneur Dupuch, notre relique portée sur un bâtiment du roi des Français, touchera aux rives consolées d'Hippone, et l'on procédera à l'inauguration du monument de saint Augustin, construit par la piété de tous les évêques de France.

          On élèvera ensuite la nouvelle cathédrale d'Hippone sur les ruines de l'antique. La première pierre de cet édifice sera extraite de notre vieux et célèbre temple de Saint-Pierre in cielo d'Oro. Mgr Dupuch a voulu transporter cette pierre avec lui. "

          L'AMI DE LA RELIGION - VOLUME 115. PP 202-203.

Marc DONATO          


          Texte transmis et annoté par Marc DONATO

          1) Le premier évêque d'Algérie.
          2) Pavie.
          3) Les reliques de saint Augustin ont été transportées d'Hippone en Sardaigne, puis à Pavie, au VIIIe siècle, par le roi lombard
          4) Grégoire XVI
          5) Voir mon article "Hippone au Vatican".

         





PHOTOS DE BÔNE
Envoi de M. Marc Spina

Photo envoyée par M. Marc Spina
LA CAROUBE
Photo envoyée par M. Marc Spina
CHAPUIS





NOSTALGIE
Envoyée Par Mme. Françoise MERCIECCA


         C'est en décembre sous un ciel gris
         Que j'ai quitté Bône et sa mer bleue.
         Les événements sanglants m'avaient aigri
         Et je partais bien triste sous d'autres cieux.

         Bône la coquette c'était la propreté,
         La joie de vivre, et le franc-parler,
         L'amitié, et les filles en beauté
         Sous un soleil qui nous collait.

         Bône la coquette c'était la diversité,
         Les pionniers de toutes origines.
         Maltais, Italiens et Espagnols peuplaient la cité,
         Leurs descendants restent fiers de leurs racines.

         Toi ville si joyeuse et si belle
         Tu as vu souffrir, mourir e fuir
         Tes enfants qui te croyaient et éternelle,
         Le sang répandu a taché nos souvenirs.
         Que sont devenus ce qui fit notre fierté :
         Le théâtre, le marché central, le stade…
         La gare tout blanche que flattaient
         A proximité, les palmiers, le cours Bertagna et les arcades…

         Les barbares en paix avec le Général Félon
         Se sont introduits dans la rayonnante cité
         Après avoir égorgé et chassé ouvriers et colons,
         Ces pieds-noirs qui avaient amené la prospérité.

         Les barbares ont détruit et rayé
         La belle et majestueuse cathédrale,
         J'ai été baptisé, j'ai communié, je me suis marié
         Dans cette lumineuse église ancestrale.

         Les barbares ont cru faire disparaître
         Le symbole de la communauté chrétienne
         Que les pieds-noirs ont fait naître
         Pour que leur foi se maintienne.

         O Bône, ma ville natale
         Que je n'ai pas revue,
         En pensant à toi, j'ai mal
         Car je ne te reverrai plus.
- Yves MERCIECCA Eté 2001        




 Bulletin - Oeuvre de saint Augustin et de sainte Monique, patronne des mères chrétiennes  
N° 1. - Novembre 1871 - Brochure trouvée à la BNF
UN MISSIONNAIRE DE SAINTE-MONIQUE
DANS LE SAHARA.

                   Aussitôt après être rentré à Alger, le R. P. Charmetant, dont il est question dans l'article précédent sur l'audience du Saint-Père est parti, avec deux compagnons, pour l'intérieur de l'Afrique. Il vient de traverser le pays des M'zabites l'un des peuples qui habitent le Sahara, en dehors des possessions de la France.

                   Nous donnons ci-après quelques extraits de ses lettres, parce qu'elles montrent que la bénédiction de Pie IX accompagne le Père dans son lointain voyage, et parce qu'elles donnent quelques aperçus nouveaux sur une question extrêmement intéressante, celle des vestiges du christianisme, qui existent encore parmi les anciens habitants du pays.

                   Nous les avons signalés, sur le littoral, à Hippone, dans un de nos précédents bulletins, et aussi dans le dernier numéro, en Kabylie. Nous allons les retrouver dans le Sud parce que, comme nous l'avons dit, les anciens habitants chrétiens du pays, chassés des plaines fertiles par les Arabes conquérants, s'étaient réfugiés, en partie, dans les gorges les plus inaccessibles des montagnes du littoral, en partie dans les sables du Sahara.

                   Nous savons, par la tradition des historiens et des voyageurs arabes eux-mêmes, que le christianisme se perpétua longtemps dans le sud de l'Algérie, qu'on en trouvait encore des marques au siècle dernier.

                   Nous croyons pouvoir citer, à cet égard, des passages frappants de l'ouvrage intitulé : Voyage dans le sud de l'Algérie, par deux pèlerins musulmans (traduit par M. Berbrugger) :

                   " Les gens de Touzer, disent-ils, sont un reste des chrétiens qui étaient autrefois en Ifriqiya (Algérie actuelle), avant que les Musulmans en fissent la conquête. La plupart des habitants du Djérid ont cette même origine parce que lorsque les Arabes s'emparèrent du pays, les vaincus se firent Musulmans pour sauver leurs familles et leurs biens. "

                   " En voyant encore de nos jours (en 1710) les anciennes églises chrétiennes (du Djérid) qui tombent en ruines et qu'on n'a pas employé à d'autres usages, on devine, sans que les historiens le disent formellement, que les Musulmans prirent ce pays par capitulation."


                   Ces témoignages ne sont pas les seuls. Léon l'Africain parle de ces anciens chrétiens dans sa description de l'Afrique, ouvrage du XVIème siècle, et l'historien arabe Ibn-Khaldoun dit formellement que la population berbère de l'Afrique du Nord fut contrainte quatorze fois, par la violence des Arabes, d'embrasser le mahométisme, et que quatorze fois elle revint, à sa religion.
                   Enfin, comme on le sait, sous les coups répétés de la persécution, et surtout par suite du manque d'évêques et de prêtres, le Christianisme disparut. Qui pourra jamais dire après quels tourments quels supplices, quels martyres de la part de ces barbares vainqueurs ? Il y a eu là des millions et des millions de morts glorieuses, précieuses devant Dieu, et la terre qui nous porte est véritablement abreuvée du sang des chrétiens, et ces pauvres indigènes sont, eux-mêmes, sans le savoir, les descendants des martyrs.
                   Aujourd'hui sans doute, toute pratique du christianisme a disparu mais, de même que lorsqu'on fouille le sol de l'Algérie, on retrouve les restes des anciennes basiliques chrétiennes, de même lorsqu'on examine les traditions les usages même des anciennes populations chrétiennes on y retrouve les restes de leur ancienne foi.
                   C'est ce que nous trouvons, pour les M'zabites, dans les lettres du P. Charmetant.

Berrian, le 10 novembre 1872 (samedi).         

                   " Mon cher père,
                   C'est une bien grande jouissance pour moi d'avoir l'occasion de vous envoyer de mes nouvelles, dès mon entrée au "M'zab. Nous sommes arrivés à Berrian aujourd'hui même, à une heure. Nous nous sommes dirigés tout droit vers la place publique et là, le chef, qu'on est allé chercher immédiatement à la mosquée, est arrivé, au milieu d'un grand concours de curieux, nous souhaiter la bienvenue et nous prendre pour nous conduire chez lui avec nos montures. Immédiatement, il nous a fait servir pastèques, grenades et dattes d'excellente qualité, en nous priant d'attendre la diffa du soir.
                   Comme il doit dépêcher demain matin un courrier pour Laghouat, je m'empresse de vous écrire ces quelques lignes. C'est lui-même qui m'y a invité.
                   Le voyage s'est admirablement passé depuis notre départ de Laghouat. Dès le premier jour, nous nous sommes joints à une caravane de chameaux. Le soir, nous avons dressé notre tente au milieu d'un douar des Arbah. Le caïd Amar nous a très bien reçus et a nourri, nous, nos hommes et nos montures. J'ouvre ici une parenthèse, pour vous recommander les repas arabes de la règle en évitant de les préparer à la française. Le plat de piment rouge préparé par Abd-el-Kader est une douceur auprès des kouskousses des Arabes, et surtout des M'zabites. Mon premier repas chez les Arbah m'a fait mal, à moi qui ne crains pas le poivre.

                   Le lendemain, et jusqu'ici tous les jours, j'ai pu célébrer la sainte messe sous la tente. Quelle jouissance pour le cœur du prêtre de pouvoir ainsi faire descendre Notre-Seigneur dans des pays où, jusqu'à ce jour, il n'était jamais descendu !
                   Priez avec moi, pour que la rosée féconde de la grâce rafraîchisse un peu cet immense désert.
                   Pendant cinq jours j'ai parcouru l'espace qui nous sépare du M'Zab avec une caravane composée de plus de cent chameaux et de nombreux arabes errants venus des diverses tribus qui peuplent le Sahara. Je ne crois pas avoir été dans ma vie l'objet de plus d'égards et d'un plus grand respect que de la part de ces pauvres infidèles. Ils venaient les uns après les autres me montrer leurs maladies et me demander un remède.
                   Voyant que je le leur donnais pour rien " Comment, me dit l'un, toi, chrétien, tu me panses pour l'amour de Dieu, et un de nos marabouts m'a fait payer bien cher quelques prières qu'il m'a écrites dans une amulette " Le soir, quand leurs chameaux étaient déchargés et notre tente dressée, ils venaient tous s'asseoir en rond autour de notre feu et là, ils gardaient le silence tout le temps que je disais mon office après quoi, ils me faisaient toutes les questions qui leur passaient par la tête, sur toutes sortes de sujets, et surtout sur la différence de nos religions. Il y a une observation que j'avais faite depuis longtemps, mais jamais autant que pendant mon voyage, c'est qu'ils trouvent étrange que, tandis que nous ne faisons le bien que pour Dieu, leurs marabouts et tolbas leur vendent bien cher leurs services et leurs prières. Ils m'ont affirmé que, très souvent, des marabouts parcourent les douars et exigent que chaque tente leur donne ou une toison, ou du beurre, ou du lait, et qu'ils annoncent les plus grands malheurs à ceux qui ne consentent pas à se dépouiller pour eux. Ils m'ont demandé pourquoi je n'irais pas vivre au milieu d'eux, qu'ils me recevraient avec bonheur, puisque je passais ainsi ma vie à faire du bien. Je crois en effet qu'il y aurait là du bien à faire et que certainement les difficultés ne viendraient pas de leur prétendu fanatisme.

                   Que dire du Zab ? Je ne le connais pas encore assez pour en parler. Si dans quelques jours je retrouve une occasion, la chose sera facile. En attendant, ce que j'ai vu de Berrian me montre une population laborieuse et intelligente. En ce moment leurs jardins sont pleins de légumes. Mais ce qui est le plus surprenant, c'est leur système d'irrigation. Il me semblerait bien difficile de faire mieux. Je vous en parlerai une autre fois.
                   Un attendant, je vous envoie, de ma part et de celle du frère Falcon, nos meilleurs sentiments.
F. CHARMETANT,
prêtre missionnaire.

Ghardaïa, le 19 novembre 1872.      

                   " Bien cher Père
                   Je pense que vous avez reçu la lettre que je vous ai écrite de Berrian et dans laquelle je vous donnais des détails sur notre voyage. Il devient de plus en plus heureux. Partout nous sommes très bien accueillis.
                   J'ai aujourd'hui, sur les traces du christianisme parmi ce peuple, des données bien certaines et très précieuses, et qui ont précisément le motif de l'aversion profonde des Musulmans pour les M'zabites, qui s'obstinent à garder ainsi de tels vestiges de christianisme dans leur religion. D'abord, non-seulement la confession existe, comme on le dit, mais encore la position que le coupable doit occuper est celle d'un suppliant à genoux, et s'il arrive qu'il meure sans s'être ainsi confessé, il est enterré comme un chien, hors du cimetière, sans fosse, sans prêtre pour faire des prières sur son corps, et littéralement enseveli sous un monceau de pierres que chaque passant lui jette. Chose plus remarquable encore, c'est qu'à l'inverse des autres Musulmans, chez eux, pas plus que chez nous, on ne naît prêtre ou marabout (1). On ne les choisit qu'à un certain âge, on les prend n'importe où, pourvu qu'ils soient reconnus savants et vertueux par la Djemâa des marabouts. Le chef de cette Djemâa cherche autour de lui le plus estimé pour le remplacer après sa mort, et non ses enfants, qui le plus souvent restent simples particuliers, sans aucun titre, sans aucune distinction, ce que ne peuvent comprendre les Arabes qui rendent les plus grands honneurs à la postérité d'un marabout, qu'ils regardaient comme saint de son vivant. (1) Chez les Arabes, les marabouts sont de naissance.; on est marabout, dès qu'on est fils d'un marabout.

                   De même que le Kabyle, le M'zabite n'a et ne peut avoir qu'une femme mais celle-ci a beaucoup plus de privilèges encore qu'en Kabylie. Ainsi, elle seule dirige et gouverne l'intérieur de la maison comme en Europe. Le mari ne s'occupe que des choses du dehors. Elle n'est pas achetée par son époux, et si elle avait quelques autres motifs sérieux de s'en plaindre, elle peut le laisser là et revenir à la maison paternelle avec tout ce qui lui appartient, sans que ni l'époux, ni le père, ni là famille, ni la Djemâa aient rien à voir à sa détermination. Mais aussi, si le mari là surprend dans le mal, il l'enfermera dans une chambre dont il murera la porte et où il la laissera mourir à petit feu.
                   Si elle n'est pas mariée, ce sont ses parents qui la traiteront ainsi. En outre, si un homme ou une femme donne quelque scandale et que la famille n'en fasse pas justice, la Djemâa des marabouts prononce le bannissement contre les coupables. Ils sont alors chassés de la ville et s'en vont au loin porter leur ignominie et cacher leur honte. Désormais, ils ne pourront plus rentrer dans leur pays et seront reniés partout par tout bon M'zabite.
F. Charmetant,
prêtre missionnaire.

VOYAGE DES ORPHELINS
EN KABYLIE.

                   Nous avons laissé nos voyageurs à Tizi-Ouzou, le premier village kabyle que l'on traverse. en venant d'Alger. C'est aussi aujourd'hui un village européen, ou, pour mieux dire, il y a deux villages l'un auprès de l'autre. Le village kabyle est bâti à mi-hauteur sur la Montagne. Les maisons sont basses et serrées l'une près de l'autre comme pour se défendre mutuellement contre l'invasion d'un ennemi. Le village français est plus largement construit, dans la vallée. Il a une jolie église, chose rare en Algérie.
                   C'est dans ce village que nous passâmes la nuit, couchés sur des nattes, Le matin, de très bonne heure, après avoir entendu la messe, nous nous remîmes en route, pour notre dernière, étape. Mais à deux kilomètres de Tizi-Ouzou, nous fûmes arrêtés par un obstacle inattendu.
                   Il avait plu considérablement les jours et les nuits précédentes. Tous les ruisseaux des montagnes s'étaient gonflés peu à peu, et les rivières étaient devenues des torrents. L'Oued-Aïssi, qui coule dans la plaine entre Tizi-Ouzou et les premières assises des montagnes, était grossi outre mesure. Il remplissait son vaste lit qui, à certains endroits, a deux kilomètres de large et dans d'autres se resserrent entre des rochers, où ses eaux deviennent profondes et se précipitent avec fracas. L'endroit où d'ordinaire se trouve le gué est l'un de ceux où le lit du fleuve est le plus large. Mais, ce jour-là, il ressemblait à un petit bras de mer, sauf la couleur des eaux qui était d'un jaune ardent.

                   Lorsque nous le découvrîmes du haut des collines où est bâti Tizi-Ouzou, nous pensâmes qu'il serait impossible da traverser, et, en effet, jamais nos chevaux et notre omnibus n'auraient pu nous tirer d'affaire.
                   Mais à mesure que nous approchions de la rivière, nous entendions des cris et nous apercevions une foule d'indigènes rangés sur le bord des eaux. C'étaient les Kabyles des villages environnants. Ils avaient été prévenus du passage de Monseigneur l'Archevêque, et, soit pour lui faire honneur, soit aussi pour participer à l'aubaine qu'ils attendaient, ils étaient accourus en foule.
                   Monseigneur, qui nous précédait de fort peu de temps, venait de traverser avec sa voiture, lorsque nous arrivâmes au bord de l'eau. Les Kabyles se partageaient entre eux la large aumône que le vénérable Prélat leur avait faite, et ce n'était pas sans disputes. Notre arrivée mit un peu d'ordre parmi eux..
                   " Nous tenons, nous dirent-ils dans leur pittoresque langage, de voir le général des marabouts français de l'Afrique. Nous lui avons fait passer la rivière; mais non pas sans peine. Il nous a donné des pièces d'or.
                   - Et nous, lui dîmes-nous, pouvons-nous passer?
                   - Tout seuls, non, mais avec nous, oui. "

                   Et aussitôt dit que fait, voilà nos Kabyles encore tout ruisselants d'eau qui prennent, les uns nos chevaux par la bride, les autres notre omnibus par les roues et nous commençons à fendre les ondes. A certains passages où le courant était plus rapide, ou bien les eaux plus profondes, chevaux, voiture et voyageurs s'arrêtaient tout d'un coup. C'était à se demander si nous n'allions pas être engloutis. Mais nos vigoureux Kabyles, au nombre de plus de cent, les uns se tenant aux autres pour fendre le courant, criant d'une manière assourdissante, nageant en poussant l'omnibus transformé momentanément en bateau, frappant les chevaux, nous tiraient d'un pas difficile et nous sentions les roues mordre de nouveau le gravier.

                   Ce fut ainsi qu'au bout de vingt minutes nous nous trouvâmes, sains et saufs, à l'autre bord et nous commençâmes à gravir les rapides rampes de la route qui conduit à Fort-Napoléon, aujourd'hui Fort-National.
                   Cette route est l'œuvre de nos soldats. Lorsque, sous la conduite de l'illustre maréchal Randon, ils entreprirent cette difficile et glorieuse conquête de la Kabylie, que les Romains et les Turcs n'avaient pas pu faire, et qu'ils durent enlever un à un, à ces rudes montagnards, les pitons inaccessibles où sont construits leurs villages, l'une des plus grandes difficultés à vaincre était de porter avec soi les vivres et les munitions nécessaires à toute une armée. Point de routes tracées. Des précipices et des sentiers où nul ne passait que les chèvres des Kabyles ou leurs chevaux, moins adroits et non moins légers qu'elles.

                   Nos soldats suffiront à tout. La pioche d'une main, le fusil de l'autre, se servant de la poudre pour attaquer à la fois l'ennemi et les rochers de ces montagnes, ils firent en quelques semaines une œuvre qui avait semblé irréalisable à tous les anciens maîtres de l'Algérie.
                   Aujourd'hui la route faite par eux serpente le long des montagnes, cent fois repliée sur elle-même, à travers les gorges et les précipices, le long des flancs des ravins, tantôt dominant les pics d'alentour avec les villages que porte chacun d'eux, tantôt dominée par des masses plus élevées.

                   Nous suivîmes à pied tous ces contours, accompagnés de nos enfants, qui allaient, venaient, heureux de se retrouver sur le sol natal, plus cher encore aux fils des montagnes. Nous, nous admirions l'admirable paysage qui, à mesure que nous montions, se déroulait sous nos yeux.

                   Nous étions aux premiers jours du printemps qui, dans ces hautes montagnes, coïncide, comme époque de l'année et comme température, avec celui de France. Les arbres fruitiers étaient en fleurs, la vigne commençait à mêler le vert encore tendre de ses feuilles au vert sombre des oliviers séculaires qu'elle enlace de ses rameaux. De chacun des pitons innombrables qui nous entouraient, la fumée des chaumières kabyles s'élevait en tournoyant nous entendions, dans le silence de cette nature, splendide, les cris, les chants des hommes, qui se répercutaient dans: es échos ; nous admirions la constance et l'énergie de ces pauvres montagnards, qui n'avaient pas laissé sans culture un seul endroit accessible au travail et aussi l'abnégation avec laquelle ils s'étaient réduits à une vie si laborieuse et matériellement, si misérable, pour conserver durant des siècles ce qui leur était plus cher que tout le reste, leur liberté et leur foi.

                   Ils sont plus de cinq cent mille groupés, ou pour mieux dire entassés, dans ce pâté montagneux qui s'étend sur la mer de Dellys, l'ancienne Ruscurrum des Romains à Bougie, l'ancienne Saldoe, et de la mer à Sétif, l'ancienne capitale de la Mauritanie Sitifienne. Cinquante mille Européens n'y trouveraient pas à vivre, quel que fût leur travail. Eux ils y vivent, grâce à leur sobriété, à leurs habitudes de pauvreté. Un Kabyle ne dépense pas, en moyenne, plus de trois sous par jour pour sa nourriture : une mauvaise galette, avec un peu d'huile faite par eux, rarement du kouskous, presque jamais de la viande.
                   Telle est la vie de ce peuple.

                   Et cette vie, il la supporte depuis des siècles pour échapper au joug de l'Arabe conquérant.

                   C'est là que se réfugièrent ses ancêtres alors, comme nous l'avons dit, que les mahométans s'emparaient des villes et des plaines et en massacraient les habitants qui se refusaient à l'apostasie.

                   Ils préférèrent cette vie pauvre à toutes les séduisantes promesses de ceux qui voulaient leur faire abandonner leur religion et leur Dieu. Ils se barricadèrent pour ainsi dire dans les forteresses naturelles de leurs montagnes, dont ils rendirent l'accès plus difficile encore, en s'abstenant partout de faire des routes et en roulant des rochers dans leurs sentiers déjà presque impraticables.

                   C'est ce qui était arrivé du reste aux chrétiens de l'Asie. Les montagnes de la Syrie ont présenté et présentent encore le même spectacle que présentèrent les montagnes de la Kabylie, durant tant de siècles. Dans les montagnes de la Syrie, s'étaient réfugiées les populations chassées des villes et des plaines par les Musulmans ; elles s'y étaient faites, dans leurs rochers et dans leur pauvreté, des asiles impénétrables, et c'est ainsi que le peuple maronite a conservé intacte jusqu'à nos jours la religion de ses pères. Les Kabyles ont été moins heureux. Plus éloignés de la protection des peuples chrétiens, ils ont fini par succomber dans la lutte.

                   Il ne faut pas que nos lecteurs s'étonnent de retrouver souvent cette vérité dans ce Bulletin. C'est à elle, en effet, qu'il faut s'attacher, si l'on veut réellement conquérir l'Afrique. Ce ne sont pas des Arabes que nous avons devant nous, ce sont, en très grande majorité, des Berbères, des Berbères qui ont été chrétiens, par conséquent nos frères de civilisation et de foi. Ils le savent, il faut leur en expliquer, leur en appliquer les conséquences c'est pour ne l'avoir pas compris, que la France a fait si déplorablement fausse route en Algérie.

                   Voilà ce que nous nous disions à nous-mêmes, en gravissant les contre-forts de ces montagnes, où cette pauvre population avait tant souffert pour la foi qu'elle a aujourd'hui perdue.

                   Nous commencions à traverser quelques villages, passant tantôt au-dessus, tantôt au-dessous de ses maisons selon les caprices de la route. Les femmes montraient de temps en temps, derrière les murs de leur demeure, leurs visages moitié effrayés, moitié curieux; quelques enfants plus hardis s'aventuraient vers nous: mais si nous faisions un pas de leur côté, ils prenaient aussitôt la fuite, en poussant des cris horribles. Pour les apprivoiser, nous leur montrâmes des sous de loin. C'était une tentation bien forte. Je me rappelle le plus courageux d'entre eux, un enfant de quatre ou cinq ans, couvert de haillons, à qui il manquait déjà un œil, en attendant que l'autre disparût à son tour sous la crasse et les plaies de son visage il avait bien envie d'avoir nos sous, mais il restait toujours à distance respectueuse.
                   " Allons, viens, lui dit un de nous, si tu les veux, viens les prendre. "
                   Mais le petit drôle, avec son œil où flambait déjà la ruse du sauvage, étendant vers nous sa petite main, un doigt en avant :
                   " Ah carottier, nous dit-il en kabyle, c'est pour m'attraper et m'emporter que tu veux que je vienne prendre tes sous ; jette les sur la route, je viendrai les ramasser. "

                   Nous éclatâmes tous de rire, comme on le pense bien, et nous lui jetâmes les sous, qu'il ramassa prestement, et il s'enfuit ensuite avec la rapidité d'une flèche à travers les précipices à pic qui surplombaient son village; nous eûmes bientôt par nos enfants l'explication de cette terreur. Les Kabyles, pour détourner les petits garçons et les petites filles de leurs villages de lier commerce, avec les Français, leur font les plus effrayants récits de la manière dont, d'après eux, nous traitons les enfants à les entendre, les Français sont des ogres qui ne vivent que de chair fraîche, et tous les enfants dont ils peuvent s'emparer sont impitoyablement dévorés par eux. Voilà pourquoi notre petit borgne avait été si effrayé de notre offre amicale. Il y voyait un piège infernal uniquement destiné à nous fournir sans doute d'un plat nouveau pour notre déjeuner. Ce récit de nos enfants nous fit rire de nouveau au souvenir de sa frayeur, mais, le dirai-je, il nous attrista davantage encore, car enfin cet enfant à qui l'on avait inspiré une frayeur pareille des chrétiens, était le descendant de ces mêmes chrétiens qui avaient tant souffert pour leur foi.

                   Cependant nous montions nous montions toujours les villages succédaient aux villages. L'air devenait plus pur le froid plus vif. Les pitons qui nous entouraient étaient couverts de neige, comme dans les Alpes et les Pyrénées. Bientôt, de loin, nous aperçûmes Fort-Napoléon c'était, avant la conquête, un petit village perdu comme un nid d'aigle sur le plus haut des pitons de la montagne on le nommait l'Arba, c'est-à-dire, le quatrième jour, le mardi, parce que, ce jour-là, il se tenait un marché dans le village, et que, pour les indigènes, le jour du marché est le grand jour c'est le jour où l'on se revoit, où l'on traite toutes ses affaires, où l'on complote aussi, car les insurrections se préparent souvent et éclatent même quelquefois dans les marchés. Aujourd'hui Fort-Napoléon est une forteresse uniquement destinée à maintenir notre domination. Il n'y a pas, en dehors de la troupe qui y tient garnison, vingt familles françaises définitivement établies.

                   Comme nous regardions de loin la masse des forts, deux de nos enfants battirent des mains:

                   " C'est notre village, dirent-ils, c'est Aguemoun !"
                   Et, rapides comme l'éclair, ils se précipitèrent vers un sentier abrupt qui débouchait sur la grande route et qui ressemblait plutôt à un escalier qu'à un chemin, et ils disparurent à nos yeux.

                   Nous les suivîmes de loin, glissant un peu sur les pierres mouillées par la pluie. En entrant dans le village, nous entendîmes de grands cris poussés par des femmes et mêlés à des sanglots. C'était la mère de nos deux petits, Salem Oul-Mouloud et Ali Oul-Mouloud, qui, en reconnaissant ses enfants, avait commencé à pousser des cris et à pleurer, pour témoigner son émotion de les revoir, à la manière Kabyle et toutes les voisines, accourues au bruit, témoignaient aussi leur joie à leur façon en faisant comme elle.
                   Cependant la mère pressait ses enfants dans ses bras, les regardait, pleurait, les pressait encore.

                   C'était une pauvre veuve, dont le mari, mort, il y a déjà huit années l'avait laissée seule avec deux enfants, l'un à peine sorti du berceau, l'autre âgé de quatre ou cinq ans. Ce sont ces deux enfants mourant de faim que le P. Creuzat, curé de Fort-Napoléon avait adoptés sur la demande de la mère, et qu'il nous avait ensuite envoyés à Alger pour les élever, du consentement de celle-ci. Ils sont tous deux pleins d'intelligence, et de cœur, et l'aîné, Salem Oul-Mouloud, à qui nous avons donné le nom de Cyprien, sera, s'il continue, un homme remarquable.
                   Les deux enfants touchés de la joie de leur mère, de celle de leur village qui, tout entier, accourait pour les voir, restaient immobiles, les larmes aux yeux. Chacun les interrogeait, les félicitait, félicitait la mère !
                   " Tes pauvres enfants, qui étaient couverts de guenilles les voilà heureux maintenait. Il n'y a pas dans nos montagnes d'enfants habillés comme eux. Ils ont trouvé mieux que des pères.. "

                   La mère écoutait en pleurant et souriant à la fois. Nous, pendant ce temps, nous considérions le village et les habitations kabyles.

                   Qu'on se figure une grappe de maisons, suspendues l'une au-dessus de l'autre, sur les flancs d'un ravin à pic et disposées par enfilades ou par groupes que séparent des sentiers ou plutôt des ruisseaux taillés en escalier dans le roc, larges de, 50 ou 60 centimètres, rendus presque impraticables par des pierres roulantes. De distance en distance, quelque petite place vide, formant des sortes de carrefours sur lesquels s'ouvre les portes des maisons, ou des petites cours carrées qui las précèdent. Les maisons, de six qui huit mètres carrés, basses à simple rez-de-chaussée, couvertes en tuiles rouges qui reposent sur une charpente ou plutôt sur un lit de roseaux. Dans l'intérieur, une pièce unique, à sol inégal où se trouvé tout à la fois le foyer, les, nattes qui servent de lit, un coffre énorme où sont déposés; les ustensiles et les vêtements puis, à côté, l'orge, les fouilles pour les bestiaux, car, en Kabylie comme en Syrie, pendant une grande partie de l'année, c'est des fouilles des arbres que les animaux se nourrissent. Là vivent, pêle-mêle, hommes, femmes, enfants, animaux dans une promiscuité1 et une saleté qui inspirent le dégoût des Européens, mais qui semblent toutes naturelles aux Kabyles.

                   Toutes les maisons se ressemblent à peu de chose prés, celles des riches comme celles des pauvres; deux seulement diffèrent des autres, c'est la Djemmaa ou maison commune dont nous avons parlé dans le précédent numéro de ce Bulletin, et celle qui sert de mosquée.

                   Cette dernière est absolument vide, il n'y a que les quatre murs pour les dimensions, du reste, le mode de construction, la couverture, elle ne diffère pas des maisons ordinaires..

                   C'est là que les Kabyles s'assemblent pour prier, là que, de temps en temps dans l'année, ils viennent entendre leur marabout.

                   Le marabout, c'est le prêtre, mais le prêtre ara te; car il faut bien-savoir qu'il n'y a point de marabouts parmi les Kabyles". Les marabouts sont, si je puis me servir de cette expression, une importation du dehors. Les maîtres musulmans de l'Afrique qui n'avaient pas pu avoir raison de la Kabylie, par les armes en ont eu raison par les marabouts. Ils les ont imposés à ces pauvres montagnards, après avoir détruit parmi eux les sacerdoce chrétien, et c'est ainsi que les Kabyles ont peu à peu accepté non pas le Coran, qui n'a jamais été traduit dans leur langue, mais une portion de la loi, extérieure du mahométisme et le fanatisme religieux.

                   Et voilà comment la France les a trouvés si hostiles à son pouvoir, comment, il y a deux ans, ils se sont, comme un seul homme, levés contre elle. Ce sont les marabouts arabes établis dans le pays qui l'ont poussé tout entier à la guerre sainte, en lui promettant la victoire au nom de Mahomet.

                   Et nous n'avons pas compris, pendant bien longtemps, que la seule chose que nous eussions à faire, politiquement parlant, dans la Kabylie, c'était d'en renvoyer les marabouts arabes, et de donner aux missionnaires chrétiens la pleine liberté de leur mission de charité; maintenant cette liberté existe, il ne lui faut plus qu'un auxiliaire, celui de la charité des chrétiens de France.
       
A SUIVRE

LE PARADIS Á DEUX VITESSES
Envoyé Par Christian



                Il y avait, dans un village, deux hommes qui s'appelaient Francis. L'un était prêtre et l'autre chauffeur de taxi.
                Le destin voulut que tous deux meurent le même jour. Ils arrivent au ciel et se présentent devant le Seigneur. Francis, le chauffeur de taxi passe en premier.
                Dieu consulte ses registres et lui dit :
                Très bien, mon fils. Tu as gagné le Paradis. Tu as droit à une tunique en fils d'or et un bâton en platine. Tu peux y aller.

                Quand passe l'autre Francis, Dieu lui dit :
                Bien, tu as mérité le Paradis. Tu as droit à une tunique de lin et un bâton en chêne.

                Le prêtre est surpris :
                Pardon Seigneur, mais il doit y avoir une erreur. Je suis bien Francis, le prêtre !
                Oui mon fils, tu as mérité le Paradis avec cette tunique de lin.
                Non ! Ce n'est pas possible ! Je connais l'autre Francis, il vivait dans mon village. C’était une catastrophe comme chauffeur de taxi ! Il avait des accrochages tous les jours, il roulait comme un dingue et conduisait très mal. Et moi j ai passé 50 ans de ma vie à prêcher tous les dimanches à la paroisse. Comment est-il possible qu'on lui donne la tunique en fil d'or et à moi celle-ci ?

                Et Dieu lui répond :
                Non, mon fils, il n’y a aucune erreur. Nous faisons maintenant des évaluations et des bilans.

                Comment ?... Je ne comprends pas.

                Oui, nous travaillons au résultat et avec des objectifs.
                Durant ces derniers 25 ans, chaque fois que tu prêchais, les paroissiens s'endormaient...
                Mais lui, chaque fois qu'il conduisait, tout le monde priait...





De l'Algérie à la Normandie...
Ecrit et envoyé par M. Aletti

Le centre éducatif est opérationnel :

Le centre fonctionnait désormais avec les premiers mineurs confiés par le tribunal de Tlemcen. Il s'agissait de jeunes ruraux à la recherche d'occupations, vivants de débrouillardises, ayant des difficultés à localiser leur propre domicile, vivant à proximité de la frontière marocaine, certains d'entre eux ayant fui à la suite de corrections paternelles. Soit des adolescents appréciant le cadre de vie que nous leur proposions. L'équipe éducative s'étoffa progressivement avec l'arrivée d'élèves-éducateurs, de moniteurs d'atelier et du personnel des services généraux. Le recrutement s'élargit avec l'admission de jeunes originaires d'Ain-Témouchent, Sidi-Bel-Abbès, Sebdou, Nédroma, Remchi… Le lieu n'était ni forcément carcéral, ni monastique, il représentait tout simplement une réponse éducative basée sur le respect des règles sociales et matérielles : La vie en collectivité ; des méthodes scolaires inspirées de l'apprentissage, par exemple la lecture et l'écriture pour adulte. Un préapprentissage également au cours duquel le jeune pouvait exercer un choix débouchant sur des activités concrètes, c'est-à-dire des travaux d'amélioration du cadre de vie, sans négliger le rôle important du sport, en particulier le football également facteur d'intégration sociale. L'accent était mis sur la création d'un climat de sécurité et de confiance avec des règles de vie communautaire contrebalancée par une grande liberté d'action ; en particulier : sortie libre le dimanche et sorties autorisées sur demande, dans le respect des horaires.
La solidarité de proximité

  Nous fûmes assez vite sollicités par les habitants du voisinage pour apporter une aide, donner un conseil, soigner une plaie, sans oublier les invitations à partager un événement familial, voire une fête : Aïd el Kébir, le Mouloud, l'Achoura… La dimension purement sociale de notre travail facilitait de bonnes relations au-delà des incertitudes qui nous menaçaient.
  Notre souci était d'offrir un climat chaleureux et convivial afin que le séjour des internes soit une étape vivante et structurante. A vrai dire, nous avons été écoutés par ces adolescents qui savaient toutefois avoir un comportement viril, résistant, et parfois une certaine vision du monde souvent éloignée des réalités.
  A partir de 1957 la vie de l'établissement se trouva rythmée par la sévérité d'un couvre-feu de 18hà 6 heures en raison de la détérioration progressive de la situation.
  L'équipe éducative formait une entité parfaite autour du directeur, tout était fait dans le but de donner un sens aux actions et à créer une âme-maison, et ce malgré les conditions difficiles liées à la tragédie algérienne que nous vivions au jour le jour.

  L'assistance médicale était assurée par un médecin de Tlemcen et une infirmière à mi-temps était en poste ; un psychologue apportait son concours à temps partiel. Il faut souligner que le tribunal pour enfants ne possédait aucun service social et qu'il n'y avait pas d'assistante sociale.
  Les élèves du primaire et des jeunes inscrits en formation professionnelle suivaient leur scolarité dans les écoles publiques et les centres d'apprentissage. Peu à peu trois sections furent ouvertes : bois, fer, maçonnerie. La progression professionnelle était bien suivie, les élèves appliqués dans leurs tâches. En raison des faibles acquis des jeunes, les ateliers n'avaient pas vocation de conduire à un CAP. Par contre, les formations étaient accessibles à un certain nombre d'élèves après deux années d'internat, à la condition de suivre une instruction même partielle concernant à la fois l'enseignement général et les épreuves pratiques.

  " Les enfants jouissent d'une sécurité physique et morale qui a été obtenue par de véritables exploits. Un supplément d'efforts ne peut être demandé que par un étalement des responsabilités sur un plus grand nombre de personnes. Sous réserve de la surcharge des services et des conséquences qui peuvent en découler pour les enfants, le travail accompli est digne d'estime et cette maison remplit son rôle ".
Inspection de Monsieur VOIRIN, 1960 Photo M. Aletti Joseph
La connaissance de mon père

  Je portais le nom d'un homme que je ne connaissais pas. Durant des années, je me suis interrogé sur cette situation, laissant mon esprit vagabonder : n'y a-t-il pas plus malheureux enfant que celui que son père ne connaît pas ? Il m'était difficile d'exprimer la profondeur des sentiments avec la mesure qui me faisait probablement défaut à cette période de ma vie.
  En 1957, j'ai su que mon père avait appris qu'il était grand-père et qu'il avait manifesté le désir de connaître son petit-fils. Nous étions en vacances à Bône, au quartier de l'Etoile, où, Luce et Jacques m'avaient précédé, répondant à l'invitation d'un oncle paternel. A la demande de la famille et après avoir mûrement réfléchi j'ai accepté de rencontrer mon père, revenu parmi les siens en raison de l'insécurité qui allait croissant dans le Constantinois.
  Une rencontre a donc été organisée dans les locaux de l'entreprise de travaux publics appartenant à mon oncle. Ce fut une épreuve à la fois dure et émouvante pour moi, chargée de sentiments d'Amour et de haine pour deux êtres qui ne se connaissaient pas. L'entrevue a été organisée dans un bureau faiblement éclairé par la lumière du jour en raison d'un soleil voilé, un local qui me parut sordide. J'avais accepté, pour les miens, de rencontrer ce père qui avait abandonné femme et enfant.

  D'un rapide coup d'œil, je dévisageai un homme de grande taille, mince, à l'air mal à l'aise… quant à moi, je ne savais quelle attitude adopter n'osant m'approcher, disant quelques mots sans utiliser de pronom personnel voulant probablement marquer ainsi l'anonymat qui nous séparait. J'étais bloqué et ne ressentais aucun signe de dépit ou de joie. Malgré l'ambivalence de mes sentiments, la blessure de son absence n'était pas cicatrisée. Au cours de l'entretien très bref que nous eûmes, j'ai vécu des instants douloureux et pénibles.
  Ni lui ni moi n'avions le cœur à faire ou à obtenir des confidences. Pour rien au monde je ne voudrais revivre ces moments-là.
  Le soir à la villa Mathilde pendant que mon oncle débitait quelques histoires Bônoises, je le vis faisant sauter Jacques sur ses genoux, l'air détendu et heureux. Nous avons pu partager quelques jours ensemble. C'est à peine si j'ai profité de sa présence mais j'ai pu mesurer l'isolement d'un homme qui avait fait un choix de vie, probablement en rapport avec son caractère et ses passions, il était excellent chasseur et charpentier très qualifié.

  Ce fut pour moi un grand apaisement de l'avoir connu, le temps m'apportait une réponse au besoin plus ou moins conscient de mettre un visage sur un inconnu, tour à tour haï, idéalisé, ou rejeté, voire recherché. Pendant des années j'avais épié des êtres qui ne me voyaient pas. Lors de notre départ, il nous a accompagnés et au moment de nous séparer, il m'a entraîné à l'écart pour me remettre une enveloppe contenant une liasse de billets de 100 NF, " Prends ceci, c'est pour l'ouverture d'un carnet au petit. "
  Par la suite, nos rapports se sont limités à de brèves correspondances épistolaires ; nous l'avons revu une fois en 1960 où il a fait la connaissance de Joëlle. Nous demeurions à plus de 1000 Km et il n'était pas facile de circuler dans un pays en guerre. En effet, nous avions effectué le trajet Tlemcen-Bône, via Alger par la route avec des étapes courtes à Alger, Sétif, Constantine, cela a été une aventure empreinte d'incertitude quant à notre sécurité. Rapatrié sanitaire en 1962, il a été hospitalisé et s'est éteint en mai 1963 à l'âge de 67 ans, j'ai appris son décès alors que nous étions à Tatihou ; Il repose au cimetière de Montpellier seul, sans présence familiale à proximité. Dans ses affaires, j'ai retrouvé un coffret contenant des cartes postales que nous lui avions adressées à l'occasion de séjours en vacances ainsi que des pièces d'identité.....
Le début de la fracture entre les communautés

  Les événements d'Algérie se sont étendus à l'Oranie à partir de 1956 marquant ainsi le début de la lente détérioration entre les communautés qui vivaient côte à côte, dans une ambiance harmonieuse malgré la médiocrité de la vie dans les campagnes où la misère était visible. Durant cette période aucun acte délictueux en direction des personnes ou des biens n'a été commis à notre encontre. Nous étions dans un quartier périphérique, à l'écart de la ville sans protection particulière, notre action était connue de tous et notre disponibilité totale. L'association Moissons Nouvelles, fidèle à ses principes a toujours observé une attitude prudente et neutre.
  Tlemcen ne bougea qu'en 1957 à la suite des obsèques du docteur Benzerdjeb, arrêté puis trouvé mort entre les mains de la police. Une manifestation s'ensuivit, la population, y compris les collégiens et les lycéens, suivit les mots d'ordre du FLN.
  Peu de temps après ces tragiques événements, le juge confia au centre quatre jeunes étudiants inculpés d'association de malfaiteurs…Ces militants nationalistes ont très rapidement tenté de déstabiliser l'établissement en suscitant un mouvement d'opposition à l'action que nous menions.
  En effet, cette admission a fait naître de sérieuses interrogations quant à la possibilité d'exercer nos délicates fonctions, c'est-à-dire l'éducation professionnelle et familiale des jeunes. Il y avait une incompatibilité évidente entre l'aide apportée à des jeunes en difficulté et la prise en charge de jeunes " politiques ", instruits, intelligents et respectueux du personnel.
  Rapidement, il nous est apparu difficile de cautionner la conduite d'agitation menée par ces lycéens, issus de la bourgeoisie musulmane, qui jouissaient d'un certain prestige auprès des élèves dont la majorité venait campagnes. Comment éviter de subir les pressions et de se cantonner à accomplir notre action de formation en toute neutralité ?
  Ce n'était pas notre mission d'imposer la qualité de Français à quelqu'un qui le supportait mal. Jusqu'à présent, les admissions relevaient du droit commun, aussi l'arrivée de " délinquants politiques " nous posait des problèmes quant au respect des objectifs poursuivis.

  Je me remémore l'entretien avec Rachid, leader de cette " cellule terroriste ", lycéen de seconde, d'éducation soignée, d'intelligence vive, au cours duquel j'ai perçu la détermination et l'engagement d'un jeune nationaliste revendiquant son action. Le dialogue fut tendu et bref :
  " Rachid nous effectuons une action sociale en évitant d'aborder le domaine politique ou militaire. Notre objectif est de former des jeunes et de les insérer dans la société de demain. Je ne peux pas tolérer votre attitude d'endoctrinement. " Sa réponse fut franche et directe. " Notre lutte est légitime monsieur le Directeur, l'émancipation des peuples colonisés est en cours, la France doit reconnaître le droit des Algériens à disposer d'eux-mêmes. C'est une aspiration politique. J'ai pris un engagement que je tiendrai quelle que soit la décision que vous prendrez, je ne peux m'interdire de militer. L'Algérie sera indépendante, il me faut convaincre mes frères de lutter contre le colonialisme. "

  J'ai du, dés lors, solliciter une mesure modificative du placement. Lors de l'audition au tribunal pour enfants, je me suis entretenu avec le père de Rachid. Stoïque et réaliste, cet enseignant tout en acceptant la décision judiciaire souhaitait désespérément qu'une solution soit négociée entre les deux parties. " Il faut, me dit-il, que les politiques se rencontrent autour d'une table pour mettre fin à cette tragédie. Les pays voisins, le Maroc et la Tunisie ont obtenu leur indépendance, l'Algérie suivra inéluctablement. "
  Plus tard j'ai appris que le jeune Rachid avait continué ses études et était devenu avocat dans l'Algérie devenue indépendante.
  L'évocation de ce cas est destinée à faire comprendre la complexité du travail à effectuer dans le contexte de la vie sociale de l'époque. Que l'on ne m'accuse pas de faire des phrases, mais quel aurait été mon comportement si j'avais été Français Musulman ?
  Au nom de certains principes, nous étions appelés à agir à l'encontre d'autres principes qui nous étaient aussi chers. Je croyais en mon action en cherchant à concilier en moi des contradictions. Comment construire la paix pour éteindre la guerre ?

  L'escalade ne faisait que débuter. Il est irréfutable que nous avons vécu dans un contexte d'insécurité, d'angoisse, d'incertitude où s'affrontaient deux conceptions totalement contradictoires : celle de l'Algérie française et celle de l'Algérie indépendante. A cette époque, les efforts tentés par les libéraux en faveur de la paix n'ont pas abouti, la guerre aurait pu s'arrêter là, mais il y eut le détournement du DC 3 qui devait acheminer la délégation algérienne de Rabat à Tunis….. J'ai ainsi vécu le drame de ce pays et assisté impuissant à la lente dégradation de la situation sociale dans laquelle s'est trouvée engagée une population avide d'instruction. Il s'en suivit hélas des affrontements sanglants, apportant leur cortège de souffrance, de chagrin, de détresse et de violence. Cette tragique période a été liée au développement d'actions insidieuses conduisant à une déstabilisation des rapports qui unissaient les deux parties. Ma pensée reste pleine de cette émotion profonde pour toutes ces victimes : morts, disparus, massacrés, et pour toutes celles et ceux qui ont supporté le fardeau des folies tout en rêvant d'un avenir meilleur.
  Tout au début, nous évoquions les événements avec sérieux et confiance, convaincus qu'une solution politique serait trouvée, tant le gouvernement affirmait que la pacification était en bonne voie. Cependant, très rapidement, l'extension du conflit ne laissa aucun doute. Il était marqué par le rappel de disponibles, de réservistes, le maintien des appelés. Des informations alarmantes furent diffusées sur les pertes subies ou infligées au cours des accrochages avec les unités de l'ALN, les embuscades comme celles de Palestro, les fermes incendiées… Autant de situations où tous les coups étaient permis, entraînant dans la tourmente aussi bien les jeunes de 20 ans que la population tout entière.
L'ambiguïté des rôles

  Mon poste de direction à Tlemcen m'avait évité de rejoindre Dellys en Kabylie où j'étais affecté au 2° RTA. En contrepartie, dés le début 1957, j'ai été incorporé au groupement des Unités Territoriales de Tlemcen. Notre compagnie était chargée d'effectuer des tâches obscures mais indispensables à la sécurité des habitants, c'est à dire la garde des édifices scolaires, des usines, des dépôts de carburants. Les hommes qui constituaient ces UT étaient des réservistes qui depuis longtemps avaient effectué leurs obligations militaires et qui, pour certains, avaient été mobilisés durant le conflit 1939/45. Ce service allait à l'encontre du rapprochement des communautés. Educateurs et enseignants devaient, quatre à cinq jours durant, endosser un uniforme et être armés. Notre rôle était ainsi marqué par deux aspects contradictoires, assurer la cohabitation la plus intime possible d'une part et, d'autre part, maintenir un respect de l'ordre par des mesures souvent coercitives. En résumé, il s'agissait de deux attitudes peu conciliables. Mobilisé, tu obéis à une fonction mais pas nécessairement à une vocation.

  Pour effectuer ces actions paramilitaires, il fallait se rendre en uniforme, sans arme, à la caserne et rejoindre un lieu d'affectation. De 1957 à 1960 j'ai effectué 213 jours de campagne en qualité de chef de poste. A ce titre j'ai été témoin de certains faits inquiétants et j'ai vécu cette menace qui, jours et nuits, demeurait suspendue sur nos têtes : attentats individuels, jets de grenade dans la foule ou dans les débits de boissons. Je garde en mémoire l'atmosphère angoissante des heures passées à attendre dans la peur larvée, générée par un climat d'insécurité qui allait en croissant avec le temps. La vie des appelés et des rappelés stationnés dans les agglomérations n'était bien entendu, pas comparable à celle des soldats vivant dans les postes disséminés dans le djebel. En ville, le danger était moindre, mais plus sournois avec son cortège d'attentats aveugles et inattendus. Ainsi, pendant quatre années, j'ai connu une double activité, civile et militaire, en assistant impuissant à la décomposition des rapports entre les personnes. Chacun se cantonnant dans une attitude de méfiance sinon de haine, cela finissait par engendrer un sentiment de crainte permanent. Le danger était partout et nulle part, dans la rue et à la porte des maisons.

  Une nuit d'été dans un de ces postes où le décor était le même que celui de tant d'autres, un bâtiment fortifié à la lisière de la forêt et tout autour une étendue de rochers assez désertique, le tout procurant un absurde sentiment de sécurité derrière une ceinture de fils de fer barbelés...... nous n'avions qu'à attendre dans le silence, protégés par la vigilance des sentinelles. La garde avait bien commencé, mais vers 1 heure du matin un appel de sentinelle ramena l'angoisse. Dans la nuit noire et dans cette atmosphère pesante un léger bruit métallique se faisait entendre, inquiétant, répétitif, faisant suspecter une présence à proximité. Les deux gardes étaient totalement déstabilisés. Rapidement il a été possible de déterminer l'origine du bruit semblable à une reptation mêlée de cisaillement. Il s'agissait en réalité du frottement des boites métalliques sur les fils, conséquence d'une brise imperceptible. Nous fûmes dès lors rassurés et à la relève du matin nous apprîmes que la route menant à la station de filtrage de l'eau, qu'empruntaient journellement nos véhicules de surveillance avait été minée. Ces incidents étaient fréquents, ils engendraient de longs moments d'angoisse qui rituellement empoisonnaient notre vie.
  L'ordre du FLN se substituait à celui de la République, à cet ordre mis en place par les français. Face au terrorisme, des civils de toutes confessions étaient menacés. Nos missions, si humbles soient-elles, face à l'aggravation des hostilités, consistaient à neutraliser, dans la mesure du possible, les équipes de tueurs qui, peu à peu, s'étaient constituées dans différents quartiers.

  Alors que par une matinée ensoleillée, j'effectuais la relève de la garde chargée de veiller sur un pont de chemin de fer, Ahmed, un vétéran de la guerre de 39/45 me signala qu'un véhicule civil venait de faire une embardée et s'était écrasé dans le ravin en contrebas. Nous partîmes rapidement sur le lieu de cet accident, la camionnette était couchée sur le toit, son chauffeur se trouvait coincé dans la cabine. Avec précaution nous l'avons extrait de cette dangereuse situation, la camionnette ayant pu prendre feu à tout moment, et nous l'avons conduit aux urgences du Centre hospitalier de Tlemcen. Il s'agissait d'un commerçant, français musulman, un être comme nous, un humain qui avait eu besoin du secours des autres hommes. Cela était aussi notre rôle. Il était difficile de concilier patriotisme et pacifisme dans un contexte où le désespoir ne disait jamais son nom, où les sentiments humanistes tentaient de dépasser les haines, et dans lequel quelques témoignages de fraternité continuaient de se manifester. A plusieurs centaines de mètres du centre se trouvait une petite exploitation agricole, un employé, Smaïn, en assurait l'entretien et la garde. Il vivait avec sa famille dans une maison de terre, un gourbi, couverte de tôles, alors que le maigre bétail avait droit lui à une étable en maçonnerie. Le véritable propriétaire des lieux était parti se réfugier au Maroc pour des raisons de sécurité que nous ignorions. Souvent Smaïn nous invitait à prendre chez lui, dans son modeste domicile, une tasse de thé à la menthe agrémentée de galettes, ses enfants venaient aussi chez nous fréquemment. Un hiver particulièrement rude j'ai été amené à lui donner des soins en bravant la rigueur du couvre-feu. Parfois, il me faisait savoir qu'il fallait éviter de venir certains soirs, vraisemblablement en raison du passage de collecteurs de fonds qui encaissaient l'impôt révolutionnaire dans le village ou de la visite du commissaire politique FLN de la région.
  Une amitié, qui ne pouvait pas dire son nom unissait tous les habitants dans une ambiguïté mêlée de fatalisme.

  Notre mission de maintien de l'ordre durait 24 heures en poste de défense nocturne et en surveillance de jour, pour protéger et assister les compagnies de CRS chargées de contrôler les identités des personnes et de fouiller les véhicules entrant en ville. Après ma relève, un certain jour, arrivé à la maison, je délaçais mes chaussures, lorsque à ce moment précis, éclatèrent des détonations, des explosions, des rafales d'armes automatiques…Un commando du FLN attaquait un poste de garde tenu par des sénégalais. Les civils apeurés ont été une fois de plus pris en otage dans des actes de violence aveugle, destinés à déstabiliser un climat de relative quiétude dans lequel vivaient les uns et les autres. Bon nombre de femmes et d'enfants fuyant le danger vinrent s'abriter dans notre centre considéré comme une sorte de havre de sécurité. Je ne me souviens pas du nombre des victimes qui ce jour-là payèrent un lourd tribut à cette guerre impitoyable et non reconnue en tant que telle.

  Un matin d'hiver, en 1957, à l'entrée de la ville une compagnie de CRS nouvellement arrivée de métropole assurait la protection périphérique. Le temps était couvert, lourd, brumeux. Malgré le froid, les hommes veillaient, soudain un objet métallique roula sur le pavé, " Tous à terre, cria une voix, une grenade. " Rapidement tout le monde se coucha à l'abri bien précaire des véhicules, l'explosion déchira le silence. Tous se relevèrent prudemment, nouvelle explosion, une seconde grenade venait d'être lancée, semant la mort cette fois-ci. Des corps sans vie, des blessés jonchèrent le sol, les terroristes s'enfuirent lâchant des rafales d'armes automatiques. Le lever d'un jour nouveau fut endeuillé. Le rêve d'une réconciliation tant espérée tant recherchée s'envola une fois de plus. Progressivement, la rupture angoissante, teintée de rejet, se cimenta dans le malaise de deux mondes qui s'éloignaient l'un de l'autre. L'hostilité prenait résolument le pas sur l'amitié, sur une tolérance de plus en plus improbable.
Photo M. Aletti Joseph

Une nouvelle naissance : Joëlle
  La vie ordinaire se poursuit. Luce est à la maison. Elle s'occupe de Jacques et de l'intérieur. L'équipe éducative s'étoffe grâce à l'arrivée de nouveaux éducateurs, de moniteurs d'ateliers et au recrutement de personnels des services généraux. Les admissions se poursuivent concernant des jeunes d'Ain Témouchent, de Sidi Bel Abbés et d'Oran.

  En 1958 Joëlle naquit, dans notre appartement de fonction, en raison de la fermeture de la clinique Roigt où Jacques avait vu le jour, et aussi à cause du couvre-feu sévère et rigoureux à la suite des multiples attentats. Ainsi, Joëlle, mon second enfant, avait attendu mon retour d'une mission de sécurité pour apparaître au monde. C'est donc revêtu de ma tenue militaire que je l'ai vue pour la première fois en une fin de journée du mois d'août. " C'est une fille, vous avez le choix du roi " me dit le docteur qui avait été contraint de loger sur place. " Elle sera grande " constata maman en procédant à la toilette de sa première petite fille. Cette naissance permettait la création d'un lien nouveau qui se rattachait aux autres, (père, mère, frère,) soit l'éclosion d'une famille avec ses joies, ses peines, ses règles, ses limites et ses parcours qui enseignent la manière de naître, de vivre et aussi de mourir.

  Désormais nous étions quatre. Forts de notre expérience, nous avons entouré nos enfants de beaucoup d'attention tout en étant de plus en plus préoccupés par la dégradation de la situation. Deux autres familles demeuraient sur place : les Paris et les Beddek. Nos enfants, aussi bien que Fatiha et Rachid, que Paul, Pierre, Patricia, avaient à peu près le même âge et vécurent ensemble sans l'ombre d'une difficulté quelconque. Tlemcen est le lieu de naissance de Jacques et Joëlle ; ils ont été baptisés à l'église Saint Michel, aujourd'hui transformée en supermarché, ils ont vécu une partie de leur enfance en Algérie, pendant une guerre d'indépendance sacralisée au niveau des masses populaires ; ils ont connu la fin de l'Algérie française avec son cortège de fusillades, de meurtres et de destructions. Ils ont enfin subi l'exode en masse des Européens.

  Peu après la venue de Joëlle, j'ai vécu avec émotion un geste touchant : Au poste de garde des UT, Elie, un des mobilisés, m'apporta un coffret contenant une médaille en or. " J'ai appris, me dit-il, que tu étais papa d'une petite fille, je te présente tous mes vœux de bonheur, pour elle et pour vous. Est-ce que son nom est bien orthographié ? " Elie était bijoutier, je lui serrai la main avec reconnaissance, il continua : " Je suis très attaché à la famille, une naissance est une joie. C'est une responsabilité de devenir chef de famille dans la situation que nous vivons, si pleine d'incertitude. "
  Une fois ces paroles dites très simplement, très sincèrement, il prit son fusil et partit effectuer son tour de garde. Je savais que la fraternité régnait dans notre unité mais je n'aurais jamais imaginé être l'objet d'une telle marque de sympathie de la part d'un compagnon que je ne connaissais que fort peu.
  L'attribution de la médaille commémorative " Algérie ", ainsi que le titre de reconnaissance de la Nation ont fait de moi un ancien combattant.
Photo M. Aletti Joseph

Au centre, la vie se poursuit ....
Photo M. Aletti Joseph

  Malgré les difficultés, les personnels du centre avaient à cœur de maintenir des activités collectives, le football était là encore un moyen de favoriser l'ouverture de la maison sur l'extérieur et de fortifier l'appartenance à une collectivité. En dépit des rigueurs du couvre-feu, deux fois par semaine, des matchs d'entraînement opposaient des équipes du centre à celles des quartiers environnants ; tout se passait dans une ambiance animée et cordiale, mais avec un réel engagement. Les rencontres officielles se déroulaient en fin de semaine, généralement l'après-midi, soit au stade municipal, soit au stade de la Mechkana, le tout dans un esprit de compétition passionnée. Le volley et le basket-ball complétaient les rapports relationnels de caractère sportif avec l'extérieur.

  Un problème épineux et parfois difficile à résoudre consistait en l'attribution des permissions de sorties. Parmi les pensionnaires, nombre d'entre eux faisaient l'objet d'inculpation liée aux événements pour des faits somme toute mineurs, comme : association de malfaiteurs ou atteinte à la sûreté de l'état… des faits qui ne nécessitaient pas forcément une mise sous mandat de dépôt. Le magistrat instructeur autorisait dans de nombreux des permissions de sortie ou de visite, (il était important de ne pas couper les jeunes de leurs relations familiales.) Aucun incident grave, fut enregistré durant cette période troublée, tous les bénéficiaires de sorties ont réintégré l'établissement, seuls, deux d'entre eux disparurent sans laisser de traces.
  Cette tolérance n'allait cependant pas sans poser quelques problèmes, un des jeunes, ayant été aperçu en ville par un inspecteur de police, entraîna de la part de ce dernier la rédaction d'un rapport virulent, s'indignant des pratiques éducatives appliquées à un dangereux criminel. Il nous revenait de relativiser ces sortes de débats, ce qui n'allait pas toujours sans complications.

  Les nouvelles admissions au centre m'ont laissé des souvenirs poignants. Je revois toujours l'arrivée du jeune Mohamed placé au centre pour homicide volontaire. Ce garçon originaire d'une province reculée, le visage rond, craintif, une attitude empruntée, vêtu de vieilles loques ne parle pas un mot de français. Incontestablement, il ignore totalement ce que signifie se servir d'un couvert à table, dormir dans un lit. En apparence, il est " cet enfant sauvage " méconnaissant totalement la vie moderne. Les liens familiaux sont inexistants, aucune nouvelle de sa famille n'aboutit. Très lentement, l'acquisition de gestes élémentaires permit une assez bonne et progressive adaptation. Quelques années plus tard, les progrès sont spectaculaires, aussi bien au niveau des études que dans celui d'acquisitions propres à la vie civilisée. Nous relevons des signes évidents de propreté chez un sujet qui deviendra soucieux de sa présentation corporelle et vestimentaire. Mohamed est resté au centre pendant quatre années avant d'entrer dans la vie active. Au début des années 60 il est venu nous rendre visite avec le grade de brigadier chef de l'armée française ; Qu'est-il devenu à la fin de ces hostilités qui ne voulaient pas dire leur nom? A l'inverse de Mohamed, Ali, un autre jeune, lui, est devenu sergent dans l'ALN. Un air malicieux, un regard enjoué, une allure dynamique à son arrivée au centre, caractérisaient ce garçon désireux d'apprendre les métiers du bâtiment sous la responsabilité d'un maçon chevronné. Ses qualités d'ensemble en firent un excellent camarade, de même qu'Aïna, placé au de la protection judiciaire de la jeunesse en raison de son absence d'acquisitions scolaires. Simple gardien de troupeau de moutons Aïna confectionnait de superbes corbeilles en alfa et en raphia. Il a pris une part active au fonctionnement d'un atelier de tressage.

  La majorité des jeunes admis étaient des ruraux, intelligents, sains, respectueux et obéissants. Ils venaient d'un monde dans lequel l'influence familiale est forte, le père étant le détenteur de l'autorité. Lors de la visite de parents, il m'a souvent été conseillé d'être exigeant avec leur enfant. C'était peut-être leur façon d'affirmer la prépondérance de leur autorité. Ces jeunes étaient moins menacés dans leur moralité que les jeunes citadins.

  En 1957, un soir d'été, les jeunes avaient pris place dans la salle à manger pour assister à une séance de cinéma. Je me souviens du film : " Les aventures du capitaine Blood. " avec dans le rôle principal Errol Flynn. La projection démarre, les jeunes sont silencieux et attentifs, soudain plus d'électricité, le noir total. En un instant, une lueur rougeâtre précède une explosion formidable qui met le quartier en émoi. Le fer et le feu avaient envahi les lieux, ainsi qu'une forte odeur de poudre… Sous la violence du choc, la toiture du bâtiment principal du centre qui abritait les unités de vie s'était soulevée, provoquant le déplacement de plusieurs mètres carrés de tuiles. Le moulin Bensidoun, situé à quelques dizaines de mètres du centre, n'était plus qu'un amoncellement de ruines fumantes d'où jaillissaient des flammes. Un chien hurlait à la mort. Les vitres des fenêtres du centre étaient pulvérisées, des éclats de verres couvraient les lits et les dortoirs. Des tuiles avaient été projetées dans la cour principale où elles jonchaient le sol. Le chien, toujours hurlant, a été détaché par un éducateur muni d'un extincteur.

  Les pompiers et les forces de l'ordre sont arrivés rapidement sur les lieux, pour combattre le feu et constater les dégâts. Sur le terrain vague, utilisé comme stade, des fils électriques, qui avaient été alignés pour la mise à feu, conduisaient à un groupe de mechtas désertées étrangement par leurs habitants. Le lendemain, les jeunes et les éducateurs participèrent aux opérations de récupération d'objets, d'effets ou autres, qui furent restitués à leurs propriétaires.

  Et toujours de nouvelles admissions, une routine sans cesse renouvelée : En 1959, Mokdad, un jeune originaire de la région de Béni Saf, est confié au titre de la protection sociale. Rapidement il se révéla un apprenti doué, assimilant les consignes sans peine apparente, sans vanité aucune. J'ai été fort impressionné par le sérieux de son caractère et par cette droiture que l'on retrouvait dans ses gestes quotidiens. Son meilleur ami Zidor avait été admis à la même époque, trouvé errant en pleine campagne par des militaires. Plus discret, ne possédant pas un vocabulaire important, ce jeune a suivi les cours d'alphabétisation avec succès. L'insertion de tous ces jeunes a certainement favorisé leur devenir dans l'Algérie indépendante, donnant ainsi un sens au travail accompli par l'association Moissons Nouvelles qui, fidèle à ses engagements, a toujours poursuivi une action strictement humanitaire.

  A titre indicatif, le centre de Tlemcen a fonctionné avec un effectif moyen de 60 jeunes pendant plusieurs années. Fin 1961, le nombre de pensionnaires s'élevait à 69 dont 6 européens.
  A la même époque, le tableau des personnels, toutes catégories confondues, comportait 50% de musulmans. L'ouverture du centre de formation d'éducateurs de Dely Ibrahim (Alger) avait favorisé le recrutement des personnels éducatifs.
A SUIVRE


Paris 2015 / El Halia 1955
Par Oran1962.free
Envoyé par Mme Leonelli

              Relisez le récit de Marie Pusceddu qui vécut le massacre d'El Halia, préfiguration du 5 juillet 1962 à Oran. ( 7 ans !)
              Que sera la France en 2022 ?

              http://oran1962.free.fr/El-Halia.htm
Les Photos d'un massacre


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  Il vaut mieux être Clandestin en 2015 que Pied-Noir en 1962,
à Méditer....   

Texte envoyé par M. Marc Spina
Sans être Pied-Noir, C'est la triste vérité :
la France n'a pas les mains propres.

               “J’ai lu l’appel de Bernard Cazeneuve invitant les Maires de France à accueillir le mieux possible les Migrants qui souhaitent s’installer en France.

               J’ai entendu l’Appel des Artistes demandant que les Pays Occidentaux et les Monarchies du Golfe assument leur Devoir d’Asile, en ouvrant leurs Frontières et leurs bras aux réfugiés qui fuient la Guerre et la Barbarie.
               J’ai noté l’Appel de la CGT à défendre le Droit d’Asile et à respecter la Convention de Genève.
               J’ai vu les milliers de Manifestants qui se mobilisent dans toute la France pour venir en aide aux Populations en détresse.
               Humanité, Solidarité, Générosité, Fraternité, Assistance, Tradition d’Accueil et Droits de l’Homme sont dans la bouche de toutes nos Élites depuis la découverte du corps du petit Eylan, échoué sur une plage de Turquie.

               Partout, l’émotion est à son comble.
               Mais si tout cela me parait bien légitime, je ne peux m’empêcher de ressentir une grande amertume en pensant à l’accueil que la France avait réservé aux Rapatriés d’Algérie en 1962 .

               Pour eux, il ne fut pas question d’Humanité, de Solidarité ou de Fraternité.
               Encore lycéen à l’époque, je n’ai pas vu de mobilisation des Maires pour les accueillir.
               Je n’ai pas entendu d’appel des artistes pour soulager leur détresse.

               Je n’ai pas souvenir de défilés pour défendre nos traditions d’accueil et leur venir en aide.
               Pourtant, non seulement ils étaient Français, mais eux aussi fuyaient la guerre et la barbarie, puisque les accords d’Évian n’ont jamais été respectés par le FLN.

               Pieds-Noirs et Harkis furent tout simplement abandonnés par les Pouvoirs Publics et les Français de Métropole.
               Qui se souvient des Odieuses Paroles du Maire Socialiste de Marseille, Gaston Defferre ?
               “En tout cas je ne les recevrai pas ici….. Qu’ils aillent se faire pendre où ils voudront. En aucun cas je ne veux des Pieds-Noirs à Marseille."

               Et, comble de l’ignominie, cette phrase abjecte :
               "Français d’Algérie, allez vous réadapter ailleurs. Il faut les pendre, les fusiller, les rejeter à la mer… Jamais je ne les recevrai dans ma Cité."
               Quant à Louis Joxe, le Ministre négociateur des Accords d’Évian, il ne fut pas en reste.
               "Les Pieds-Noirs vont inoculer le Fascisme en France…. Il n’est pas souhaitable qu’ils s’installent en France. Il vaudrait mieux qu’ils aillent en Argentine, au Brésil ou en Australie."

               Pompidou voulait les envoyer en Amérique du Sud alors que de Gaulle préférait la Nouvelle-Calédonie ou la Guyane, Terres de pionniers
               Sans oublier la CGT, qui ne trouvait rien à redire quand ses Dockers jetaient dans le Port de Marseille les caisses des rapatriés, seuls biens qu’ils avaient pu sauver au cours de leur exode.
               Il est vrai qu’à l’époque, l’URSS soutenait le FLN, dans l’espoir de chasser les Français et d’implanter son Influence dans tout le Maghreb….
               Selon un Sondage de 1962, pour 62% des Métropolitains, il n’était pas question de sacrifice pour aider les Français d’Algérie, rendus responsables de la Guerre et des nombreux morts parmi les Appelés du Contingent.
               Telle fut la Véritable Tradition d’Accueil que la France réserva à ses Propres Ressortissants, il y a plus de cinquante ans !

               Une sinistre Page d’Histoire qui n’honore pas nos Élites de l’Époque et qui contraste amèrement avec les manifestations de générosité déployées aujourd’hui envers les Migrants étrangers .
               Pour beaucoup de Métropolitains, les Pieds-Noirs n’étaient pas Français.
               Pourtant ils n’avaient fait que servir les Intérêts de la République depuis 1830, transformant les Marécages en jardins, éradiquant les Épidémies de Typhus, de Choléra et de Peste
               En 132 ans de présence, à force de Courage et de Volonté, ils avaient fait pousser partout des Villes magnifiques, des Ports, des Écoles, des Voies ferrées, des Hôpitaux, faisant des trois départements Français d’Algériens le Pays le plus moderne de tout le Continent Africain avec l’Afrique du Sud.

               Personne n’a jamais autant aimé l’Algérie que les Pieds-Noirs.

               Hélas, la Dictature du politiquement correct a fait table rase de ce bilan exceptionnel, ne gardant que l’image caricaturale du colon avide, faisant suer le burnous aux indigènes.
               Il est vrai que le Terrorisme intellectuel n’est pas à un mensonge près, même s’il salit la France…
               Les Français de 2015 se veulent la Patrie des Droits de l’Homme et des Valeurs Humanistes, évoquant l’Accueil réservé de tous temps aux Populations persécutées :Russes chassés par la Révolution bolchévique de 1917, Espagnols fuyant Franco, Arméniens victimes du Génocide turc, Chiliens, Bosniaques ou boat people vietnamiens….
               Mais ils ont oublié qu’en 1962, ils n’ont même pas été capables d’accueillir dignement leurs propres compatriotes, lesquels n’avaient pourtant d’autre choix que la Valise ou le Cercueil.

               Heureusement, dans leur malheur, les Pieds-Noirs sont arrivés en plein boom économique des Trente Glorieuses.
               Courageux et travailleurs, ils ne mirent pas longtemps à s’adapter et à contribuer fortement à notre Croissance.
               Qu’ils en soient remerciés, car ces Battants qui avaient défriché les Terres hostiles d’Algérie pour en faire un verger ont été et sont toujours une réelle richesse pour la France.
JACQUES GUILLEMAIN”              



Yasmina Khadra : " Mon pays, l'Algérie, est aussi le pays des pieds-noirs "
Par Julia FICATIER
Envoyé par Mme Annie Bouhier
Le 17/03/2010 à 16h16 Entretien avec Yasmina Khadra, écrivain algérien
Auteur à succès, à la tête du Centre culturel algérien à Paris depuis deux ans et demi, Yasmina Khadra (Mohammed Moulessehoul né le 10.01.1955 à Kenadsa) évoque cette Algérie fraternelle et accueillante où " jamais un étranger ne se sent étranger "


             La Croix : Vous n'avez jamais caché, dans vos romans, votre nostalgie de cette Algérie fraternelle où les pieds noirs avaient leur place. Pourquoi ?
        Yasmina Khadra : J'ai toujours voulu montrer l'Algérie, dans sa générosité, dans sa sincérité, sans parti pris.
        Cela gêne bien évidemment certains apparatchiks en Algérie. Pour moi, cela ne fait aucun doute : l'Algérie, qui est mon pays, est aussi le pays des pieds-noirs. Chaque pied-noir, pour moi, est un Algérien, et je ne dirai jamais le contraire. Nous reste en mémoire, Français et Algériens, ces amitiés déchirées, ces voisinages dépeuplés…
        Algériens et Français, nous voulons lutter contre les traumatismes historiques. Et ce n'est pas facile. Je le dis clairement, on ne peut ramener la colonisation à celle des colons militaires. C'est oublier les " petites gens " que nous les Algériens nous aimions, le petit peuple des Français, des Italiens, des Espagnols, des Juifs, avec qui l'on vivait au quotidien. Nous avons la nostalgie du vivre-ensemble. Les injustices étaient là, valables pour les uns comme pour les autres. Nous vivions si proches.

             Votre famille n'avait-elle pas elle-même des relations très étroites avec les pieds-noirs ?
        Au Sahara, à Kenadsa (20 km de Colomb-Bechar), où je suis né, où ma famille vivait, il y avait Robert Lamoureux, qui était notre voisin. Avant de devenir l'artiste qu'on a connu, il était un très modeste employé des Houillères. Il travaillait au service de la comptabilité.
        Mon grand-père lui a même offert un pantalon, tellement il était pauvre. Mon père, jeune homme, avait une amie, prénommée Denise, une petite voisine, qu'il voulait épouser, qu'il aimait. Il l'a présentée à son père. Mais mon grand-père s'est opposé à son mariage. Aujourd'hui il me parle toujours de Denise avec nostalgie. Elle a été le grand amour de sa vie.
        Même sous la colonisation, il y avait des mariages mixtes, qui n'étaient pas cachés. À Rio Salado, El-Maleh de son nom d'aujourd'hui, situé à 50 km à l'ouest d'Oran, vivent toujours Jonas et Émilie ; elle est française, lui est algérien. Ils sont retraités. Il y avaient des rencontres heureuses à Rio Salado, et comme je l'écris dans mon livre Ce que le jour doit à la nuit, c'était " un superbe village colonial aux rues verdoyantes, aux maisons cossues. (…) La majorité des habitants de Rio Salado étaient des Espagnols et des Juifs fiers d'avoir bâti de leurs mains chaque édifice et arraché à une terre criblée de terriers des grappes de raisin à soûler les dieux de l'Olympe. C'étaient des gens agréables, spontanés et entiers (…) Rio Salado fleurait bon la convivialité"…

             Vous prônez sans cesse la réconciliation ?
        Combien de pieds-noirs me racontent et m'ont raconté leur pays, et combien ils souffraient d'en être privés ! Ceux qui sont revenus au pays en vacances ont été si bien accueillis par la population. Les Algériens sont le peuple le plus fraternel du monde : il est, je dirais, " xénophile ". Un mot que j'invente pour la bonne cause ! Jamais un étranger ne se sent étranger, chez nous en Algérie.
        J'ai la chance d'être romancier, et je peux écrire sur cette nostalgie qui nous tient tous à cœur, Algériens et pieds-noirs. J'ai la prétention de croire que je peux arranger les choses, pour nous Algériens et pour les pieds-noirs, nous tous qui avons vaincu la dislocation atroce de nos deux communautés amoureuses d'un même pays. Je suis un romancier de cœur, un homme de cœur, et il n'y a pas de place chez moi pour la haine. Pour certains responsables algériens, la colonisation est un fonds de commerce : il y en a qui sont prêts à tout dévaster et ne veulent rien reconstruire, même dans leur cœur. Ce n'est pas sain. Ils font du chahut pour bloquer une société qui ne rêve que d'une chose : se reconstruire. Le monde ne repose pas seulement sur le politique et heureusement !

             N'allez-vous pas vous faire de nouveaux ennemis en Algérie ?
        J'ai l'habitude. Je suis sans cesse attaqué : la morsure prime la caresse en ce qui me concerne…
Recueilli par Julia FICATIER             



RÊVE DE LIBERTÈ
Par M. Hugues Jolivet


         "Sortir de la mélasse dans laquelle nous sommes " ! (*)
         Le rêve de chacun friand de liberté !
         Ne croiser en chemin que de vrais gentilshommes
         Sans risque pour sa vie ou d'être déporté.
         Tel ne fut pas le cas, dans notre Grand Vingtième,
         Quand deux guerres mondiales et leurs millions de morts
         Méritent, qu'à leurs auteurs, soit jeté l'anathème.
         "L'homme est un loup pour l'homme", il mord sans remords.
         Le plus faible s'éloigne, recherche une terre d'asile
         Où coulent lait et miel, comme au Jardin d'Eden,
         Il rêve de liberté pour oublier l'exil,
         Dans un pays d'accueil, loin du mal de la haine.

         Les guerres, comme les orages, cèdent aux éclaircies
         Que le poète saisit pour livrer son message.
         Il possède en lui cette force d'inertie
         Qui calme l'impulsif et épanouit le sage.
         S'il est, dans notre France, une terre propice
         A l'éveil poétique, au calme de l'esprit
         Qui écoute sa muse, sous les meilleurs auspices,
         C'est dans notre Midi dont nous sommes épris.
         Du Rhône à l'Italie, d'Avignon à Embrun,
         Des étangs de Camargue jusqu'au Port de Menton,
         Au son des fifres et au rythme des tambourins,
         Nous jouissons de la vie au pays des santons.

         C'est en cette région, jusqu'en Côte d'Azur,
         Qu'un poète sauvegarde son rêve de liberté.
         Oui, Frédéric Mistral met fin à la brisure
         De l'âme méridionale et lui rend sa fierté.
         Expert en langue d'oc, il protège les racines
         Du parler occitan, d'un pays, d'une histoire.
         Ecrite en provençal, "Mireille", son héroïne,
         Reçoit le Prix Nobel, sa grandiose victoire !
         Entre mer et montagnes, terre bénie des dieux,
         La Provence suscite grâce et poésie.
         Amateur, confirmé, l'écrivain est radieux
         D'user d'une telle palette pour nuer son esthésie.

         Pays d'Arles et Camargue, sites animaliers,
         Le "Passo Carriero", les Arlésiennes en fête;
         Au nord, en Avignon, spectacles festivaliers
         Pour un public comblé, les troupes satisfaites;
         Puis, Marseille et Pagnol, son chantre incontesté,
         L'épopée de Marius, de Fanny et César,
         Celle de Manon des Sources, d'une famille dévastée;
         Sur la Côte d'Azur, le climat, les Beaux-Arts
         De Biot, de Mougins, la Baie des Anges de Nice;
         Tant et tant de modèles, pour pinceaux et pour plumes,
         Qu'artistes et poètes transforment, sans artifices,
         En rêves de liberté légués sans amertume !
        
- Hugues JOLIVET        
Mars 2016        
(*)Jean-Luc GAG, dans Nice Matin




" LE CYCLE DE L’ADIEU
Envoyé par Le Docteur J.C. Perez               N°4
L’agonie des cathédrales
CHAPITRE IV
LA DEUXIEME FAUTE D’ACHARD

              Celle qui aboutit à l’arrestation du général SALAN

              Le 20 novembre 1961, le président d’une section locale de la SFIO algéroise, William Lévy, est tué à Bab-El-Oued. Sur ordre d’Achard le responsable du secteur OAS de B.E.O.
              Poste auquel je l’avais personnellement affecté lors de la première réunion « d’état-major » de l’OAS.
              Réunion tenue après l’échec d'une esquisse de « putsch » des généraux en avril 1961.

              Il est important de souligner qu’au tout début de notre structuration, ma proposition d’une segmentation-OAS de l’Algérie, superposable à celle de l’armée, avait été entérinée par le colonel Godard.
              Lors de cette réunion, il fut convenu que le « sous-secteur » allait constituer la structure territoriale de base de notre organisation.
              J’espérais que, grâce aux officiers qui avaient refusé de se soumettre au pouvoir gaulliste le 26 avril 1961, l’adhésion du « peuple pied-noir » au combat de l’OAS, n’allait pas souffrir de difficultés majeures. Tout au moins dans le domaine de la structuration.
              Une adhésion sans réserve de sa part à notre implantation et à la discipline que l’OAS imposait d’observer, nous paraissait un minimum à espérer et à obtenir de la part de notre peuple.

              Mais, nous connûmes des désillusions.

              Si l’on excepte le colonel Gardes, il est important de souligner que dans le domaine de l’action de l’OAS, la majorité des officiers supérieurs et généraux tinrent un rôle que l’on doit qualifier de théorique. Il est important de se libérer de tout comportement inutilement révérencieux dans ce domaine.
              Pour nous les décideurs et les exécuteurs de l’action, à part le prestige lié à leurs noms, ils nous ont offert un concours doté d’une efficacité opérationnelle particulièrement réduite.
              Oui, insistons : c’était des noms célèbres et prestigieux.
              A part Le Pivain et De Gueldre, dès les tous débuts de notre structuration, aidés par les capitaines qui nous ont rejoints ultérieurement, à part Château-Jaubert qui finit par se décider à l’action, bien tardivement cependant, il est important de ne pas oublier que leur rôle fut extrêmement modeste.

              J’avais été affecté, après quelques semaines d’activisme collectif, brouillon, à la limite de l’anarchique, à un poste de responsabilité nationale bien précis. Celui de mettre sur pied et de commander en Algérie et en Métropole, l’Organisation du Renseignement et des Opérations (ORO) de l’OAS.
              Dès le début de ma prise de fonction, je fus confronté, en silence, à deux obstacles internes d’une gravité extrême.
              Obstacles porteurs théoriquement, l’un et l’autre, d’un danger de mort pour l’OAS.

              o Premier obstacle

              De Gueldre s’est empressé d’aviser Godard par écrit, qu’il « refusait d’être aux ordres ».
              Une attitude qui ne m’a pas surpris.

              Depuis les journées de décembre 1960, qui ont vu la livraison officielle du peuple musulman au pouvoir FLN par De Gaulle et ses complices, De Gueldre connaissait les exigences bien particulières de la clandestinité.
              Devenu un correspondant opérationnel privilégié, mais clandestin, des services spéciaux français, de ceux qui combattaient encore le FLN à cette époque-là, il avait mis sur pied une excellente structure opérationnelle.
              Dans son effectif se comptaient des hommes qui avaient fait partie de mes équipes lors des premières interventions anti-terroristes que j’avais mises en œuvre dès 1956. Ils tinrent à m’exprimer qu’ils gardaient à mon égard la vieille camaraderie que nous avions connue et m’assuraient de leur fidélité en toutes occasions. « En cas de nécessité » précisions-nous.
              Ces détails vous sont fournis pour vous faire bien capter que De Gueldre ne voulait pas partager le commandement d’une formation clandestine, « les Delta » dont il était le créateur. Parce qu'il voulait en garantir l’homogénéité par le moyen de son autorité exclusive.
              Il n’était pas question de perdre du temps en ouvrant une polémique avec De Gueldre sur ce sujet délicat. Je souligne simplement deux notions importantes.
              La première : De Gueldre ne m’a jamais déclaré, à moi personnellement j'insiste, qu’il refusait d’être aux ordres.
              La seconde : Il prit soin de suivre mes suggestions opérationnelles au fur et à mesure de nos rencontres, suggestions imposées par le combat. Rencontres qui devinrent très rapidement quotidiennes.

              Je l’informais, comme s’il était officiellement intégré à mon dispositif, des opérations que je déclenchais à l’échelon des zones, des secteurs et des sous-secteurs. Opérations exécutées par un effectif qui était directement sous mon commandement par l’intermédiaire de mes responsables de l’ORO.
              En quelques semaines, tout logiquement, l’unité d’action finit par s'établir. Contrairement à ce que certains avaient vainement espéré, il n’y eut jamais de conflit entre De Gueldre et moi.

              Il ne m’a pas tué : c’était pourtant à sa portée.
              Je ne l’ai pas tué : c’était pourtant à ma portée.

              Dans la réalité quotidienne de l'OAS, De Gueldre a fait partie de l’ORO.
              Le budget mensuel que je lui attribuai, était de 20 millions d’anciens francs par mois. Cette somme correspondait à 50 % du budget mensuel de l’ORO, qui avait été fixé par Godard sur ma demande à 40 millions de francs de l’époque. Il s’agissait d’un budget mensuel, je le souligne encore. J’étais seul juge et responsable de l’utilisation de ces fonds. Je n’avais de comptes à rendre, éventuellement, qu’à mes collaborateurs et subordonnés directs.
              De Gueldre jouissait d’une autonomie d’action facilitée secrètement par des officiers de renseignement professionnels, encore en fonction officielle, qui l’alimentaient en précieuses informations et qui furent à l'origine d'opérations bien précises.
              Ces informations étaient transmises simultanément par ces mêmes officiers, au chef du BCR national de l’ORO. C’est-à-dire, je le rappelle, le Bureau Central de Renseignement qui était la deuxième branche de l’ORO. La première étant le BAO, Bureau d’Actions Opérationnelles commandé par De Gueldre.
              Le chef du BCR était « un ancien de la maison » comme on le disait. Celui-ci était sous ma responsabilité. Sa mission était d’organiser tout l’appareil de renseignement de l’OAS, à l’échelon national.

              J’avais pris soin d’être d’une rigueur particulièrement constante dans le montage d’un autre dispositif. Un dispositif ultra secret dont la fonction était d’assurer ma propre sécurité et celles de mes subordonnés de l’ORO, à l’égard de tous. Ce qui me conduisit, tout logiquement, à espionner, donc à connaître, l’intimité de ceux qui rêvaient de jouer les « ayatollahs ».
              Cet aspect de notre action n’est pas agréable à évoquer. Mais il est facile à comprendre, quand on connaît les risques courus par ceux qui assurent le commandement d’un appareil clandestin.
              Lorsque les armes font partie du dialogue, il est souvent vital de ne pas être imprudemment… naïf.
              En résumé : De Gueldre ne fut pas un écueil. Je confirme : il ne fut pas un obstacle.

              Il fut un collaborateur de valeur exceptionnelle qui exigeait de ma part une attention particulière, adaptée à ses compétences et à sa personnalité.

              o Deuxième obstacle

              Dès la première réunion « d’état-major », un évènement grave s’est produit. J’ai flairé immédiatement le danger de mort pour notre structure de combat que véhiculait « cette gravité ».
              Leroy, un ancien cadre de « Jeune Nation » fit savoir par l'intermédiaire de Susini, qu’il « refusait de s’intégrer avec son effectif dans la nouvelle structure de l’ORO, que j’avais proposée à Godard ». Structure qui fut acceptée par tout le monde. Ou plutôt qui ne fut rejetée par personne.

              Susini se chargea de nous éclairer sur ce que prétendait Leroy.
              Faire de son effectif qu’il avait définitivement étiqueté « Front Nationaliste », une structure de combat alliée de l'OAS.
              Mais non intégrée aux organes de commandement de l’OAS.
              Susini, devant Leroy tout le temps silencieux, s’est chargé de présenter la requête de celui-ci comme raisonnable et surtout nécessaire.
              Il aurait été naïf à cet instant même, de ne pas comprendre le but réel de la manœuvre Leroy-Susini.
              Elle était motivée par la volonté de faire échapper ce Front Nationaliste à mon influence.
              Je ne cède pas au ridicule de dire, à mon autorité.
              Mais je n’étais pas dupe. Ce « Front Nationaliste » de Leroy était en réalité une force de frappe qui était mise à la disposition directe de Susini. Par l’intermédiaire de Leroy donc, qui ne flairait pas le danger de mort auquel il se soumettait dès lors, de la part du chef qu'il avait choisi.
              Ce jour-là j’ai enregistré une confirmation limpide de ce qui concrétisait la volonté constante et sous jacente de Susini. Pour arriver à ses fins, quelles qu’elles fussent, il lui fallait m’éliminer par quelque moyen que ce fût.
              Mais je disposais d’un effectif redoutable de couverture et surtout de représailles immédiates.
              S’attaquer à moi…. c’était risqué.
              La conséquence de cette ambiance fut qu’elle m’imposa dès cette minute, d’intervenir dans mon action à la manière d’un prétorien. Il me fallait être fort tout le temps et surtout très attentif au comportement de « chefs » que stimulait l'ambition de tout diriger.

              Je n’avais pas compris, à Paris, le but poursuivi par Susini pendant le Procès des Barricades.
              Il avait décidé de rejoindre Madrid pour ne pas laisser à Lagaillarde seul, le rôle de vedette auquel l'ancien député d'Alger croyait avoir accédé après son départ, lors de l’interruption du procès pendant les vacances de la Toussaint.

              A l’évidence, le but prioritaire de Susini, dès la mise en place de l’OAS à Alger, était de m’écarter. Il rêvait de prendre le pouvoir en France et il me traitait comme si j’étais un obstacle majeur à l’accomplissement de son ultime ambition.
              Il refusait de voir qu'à Paris comme partout, ce qui m’animait c’était la volonté exclusive du combat. Tout tenter pour sauver l’Algérie française.
              Avec des hommes, des chefs de guerre comme Lauzier, Descaves, Jourdes, Sergent, Jacques Dupont et d’autres, nous avions pris l'initiative de monter un appareil de combat dès ma sortie en liberté provisoire de la Santé, en novembre 1960.
              Ce fut à partir de ce premier appareil que s'est structurée d’ailleurs l'OAS-métro.
              Je venais d’une position sociale bien établie et responsable.
              Mon ambition était de retrouver mes fonctions de médecin-praticien une fois le combat terminé par la victoire de la France en Algérie.
              Victoire illustrée par la confirmation historique de l’Algérie-française, qui n’était pas une utopie mais une nécessité primordiale pour l’Occident

              Je ne m’étais pas rendu compte à quel point tout était envisageable pour celui qui était convaincu d’être un leader politique d’exception.
              En particulier, faire tuer ceux de ses premiers amis d’Alger et d’Espagne qui selon ses fantasmes, risquaient de lui faire de l’ombre.
              L’ambition névrotique est la mère de tous les crimes.
              De tous les reniements.
              De toutes les compromissions et finalement, nous l'avons constaté, de tous les changements de camp.

              A partir de 1961, en application de cette attitude, il essaya de porter atteinte à mon autorité en Algérie, à l’échelon des zones et des secteurs. En réalité, il échoua partout et cette attitude fut sans conséquence.
              Sauf dans le secteur Orléans-Marine, c’est-à-dire le secteur de Bab-El-Oued et du Port d’Alger.
              Il intervint en exerçant son influence personnelle sur celui que j’avais fait nommer, après l'échec du putsch d'avril 1961, comme responsable du secteur OAS de Bab-El-Oued : Jacques Achard.

              Je savais qu’à B.E.O. existait une structure opérationnelle de base, prête à l'action. Je l’avais mise en place moi-même, en 1959, dès la création du FNF par Joseph Ortiz cette année-là. Structure opérationnelle que j’avais bâtie en partant du réseau anti-terroriste qui avait été mis sur pied, par mes soins, en octobre 1955.
              J'ai rappelé le rôle que joua le service d’ordre mis en place le 19 décembre 1959 à Saint-Eugène, lors de la visite de Georges Bidault, l’ancien président du Conseil National de la Résistance.

              Après l’échec du Putsch d’avril 1961, il me fallut d’urgence mettre à la tête de ce secteur un chef compétent certes, mais surtout un chef étranger au peuple de Bab-El-Oued.
              De manière à éviter les réactions d’hostilités locales, les jalousies de terroirs et de quartiers, qui risquaient d’être nocives pour notre action.
              Quand j’ai demandé à Godard d’entériner ma décision de nommer Achard comme chef du secteur de Bab-El-Oued, j’ignorais que ce même Achard était déjà, depuis l’Espagne, sous l’influence majeure de Susini.
              Ajoutons qu’Achard, depuis l’Indochine, évoluait très près de Salan.
              C’était un opérationnel de grande valeur technique et surtout…. j’insiste…. Il était un homme de confiance de Salan.
              J’ignorais aussi qu’il était un alcoolique chronique et dépendant. Je n'ai pas tardé à me rendre compte de cette particularité.
              Nous avons eu l’occasion de nous heurter, parfois sévèrement, et je l’avais en surveillance prioritaire.
              Achard commit au moins deux fautes décisives.

              Permettez-moi, pour rester en conformité avec ce qu’annonçait le titre de ce chapitre, d’évoquer en tout premier lieu, les contacts désastreux qu’Achard et Ferrandi ont établis avec un dénommé Géromini et d’autres acteurs.
              Je tiens à être laconique sur ce chapitre très connu de notre histoire.
              Géromini et d’autres, étaient tenus en mains par le pouvoir gaulliste dont l’objectif était de monter un traquenard contre Salan.
              Un piège fut tendu avec la complicité très active de Ferrandi. Celui-ci, porte-bidon de Salan, s’est rendu coupable de trahison, même si le piège qui fit tomber Salan doit être attribué à son incroyable imprudence. Une imprudence criminelle en tout état de cause.
              Une trahison, j’insiste.
              Ce piège aboutit, on le sait, à l’arrestation de notre chef. J’attribuai à cette époque, et j’attribue encore de nos jours, une responsabilité majeure à l’action d’Achard et de Ferrandi dans le montage de cette opération. Dont l’imprudence, je le répète, équivalait à une trahison.

              Après l’arrestation du général, j’ai pris la décision de sanctionner Achard. Je lui ai transmis un ordre par écrit :
              « je te donne 24 heures pour foutre le camp ou je lâche les chiens ! »

              Je pèse aujourd’hui le caractère odieux de ce message. D'autant plus qu'il n’était pas nécessaire. Ce que j’aurais dû prendre comme décision, c'était celle de faire exécuter Achard.
              Motif : avoir provoqué des contacts entre le général Salan et des agents du pouvoir dont la mission était de parvenir à l’arrestation de notre chef.
              Achard et Ferrandi s'étaient refusés à me tenir informé des contacts qu’ils avaient eu l’indigence intellectuelle de mettre en route.
              Dans n’importe quelle structure de combat, digne de ce nom, il n’y aurait pas eu d’hésitation.
              Achard méritait la mort (Ferrandi aussi, mais il avait été arrêté en même temps que Salan).
              Achard se soumit à mon ultimatum. Il prit un bateau dans les 24 heures.

              C’était l’OAS.

              Engagée dans un combat ultime.
              Autour d’Achard évoluaient des hommes de valeur. Patriotes, persuadés qu’Achard était des nôtres. Ils ignoraient que ce dernier agissait pour Susini avec le renfort de Ferrandi.
              Je tiens à souligner qu’Achard n’a pas réagi à mon message.
              Je le répète, il a obtempéré. Je précise que personne du commandement de l’OAS ne m’a transmis une observation pour la décision que j’avais prise.
              Il s’est soustrait, par son départ, à une sanction dont il savait qu’elle était méritée.

              Nous nous sommes revus dix ans plus tard. En 1972. Il rentrait du Mexique. Il avait été opéré d’une tumeur cérébrale. C’était près de Versailles, au cours d’une cérémonie du souvenir, sur la tombe de Roger Degueldre. Il est venu vers moi et m’a embrassé sans un mot.
              La mort n’était pas éloignée. Il décéda peu de temps après.

              C’était donc la deuxième faute d’Achard.
Le docteur Jean-Claude PEREZ        
Nice, le 13 janvier 2016                 

" LE CYCLE DE L’ADIEU
Envoyé par Le Docteur J.C. Perez               N°5
L’agonie des cathédrales
CHAPITRE V
La première faute d’Achard

               Du rôle des « communistes franquistes d’Algérie »

              Permettez-moi de revenir sur un évènement que j’ai évoqué dès l’introduction du chapitre précédent.
              J’ai rappelé la mort, le 20 novembre 1961, d’un cadre algérien de la SFIO, William Lévy, tué à Bab-El-Oued sur l’ordre de Jacques Achard. Ce fut un drame.
              Par-dessus le marché, c’était une faute.
              Une trahison.

              Dans le cadre de nos opérations destinées à vaincre l’ennemi de l’Algérie française, les partis de gauche n'ont pas manqué de s’identifier à des organisations indiscutablement complices du FLN.

              Complices idéologiques : ils prétendaient justifier leur combat contre la France au nom d’une justice sociale et universelle, telle qu’on la vivait, évidemment à cette époque, en Union Soviétique, en Chine et ailleurs aussi.

              Complices opérationnels : nous avons vu des communistes français et espagnols d’Algérie, prendre une part active à la guerre que conduisait le FLN.
              Je rappelle les noms d’Yveton et de Maillot parmi les premiers. Dans la préparation et le déroulement des attentats que nous subissions, ils jouissaient de l’appui des catholiques progressistes qui, à l’instar de Madame Chaulet, ont apporté leur concours à des livraisons d’armement à nos ennemis. Des armes destinées à tuer des Français.

              Il n’existait donc pour nous, en tant que défenseurs de la Patrie française et de notre peuple promis à un génocide, aucun doute sur le bien-fondé de notre combat contre ceux qui revendiquaient leur identité communiste. J’ai effectivement donné des ordres pour que ces ennemis et traitres à la Patrie fussent sanctionnés, dans la mesure où était établie leur volonté de nous nuire.
              C’est-à-dire de nous faire tuer.

              Les militants de la SFIO ne s’inscrivaient pas parmi les objectifs permanents et prioritaires de notre action. Le plus souvent, la solidarité communautaire avait été suffisamment forte pour qu’ils missent sous l’éteignoir, leurs convictions idéologiques.
              Dans le domaine de nos relations avec les socialistes, je peux affirmer que le problème qu’ils nous posaient ne s’exprimait pas en termes de décisions opérationnelles à prendre ou à ne pas prendre contre leur personne.

              Permettez-moi de revenir sur le drame de William Lévy.

              Mon chef du BCR national, ancien parachutiste, héros des campagnes de la libération de 1943, 1944 et 1945, attira mon attention sur un ordre d’exécution qui avait été lancé à Bab-El-Oued, contre William Lévy.
              Le motif invoqué par des opérationnels intervenant à l’échelon local, qui ne dépendaient pas de la BAO 1 commandée par Degueldre, s’exprimait ainsi en substance : « William Lévy non seulement tient en public des propos favorables au FLN, mais surtout il exprime son hostilité à l’OAS dont il se déclare l’ennemi ».

              J’avoue avoir été ébranlé par une forte émotion à la lecture de cette décision opérationnelle. Dans mon esprit, j’avais immédiatement intégré William Lévy au drame du printemps 1956 que j’ai relaté au début de cette série d’études. Le drame du jeune Lévy tué par le FLN au cours d’une opération déclenchée par l’ennemi au sein de Bab-El-Oued.
              J’ai exprimé la souffrance de sa mère telle que me l’avait décrite l’officier de police judiciaire Janvier, au lendemain de ce drame.
              Dans mon esprit, William Lévy s'identifiait au père de cette jeune victime. C’est une conviction que j’exprime et je n’ai jamais jugé nécessaire de la vérifier. Et, surtout, je n’ai pas accepté que l’on pût s’attaquer à sa personne.

              J’ai transmis d'urgence un contre-ordre à Achard. Je précise :
              J’ai interdit formellement l’exécution de William Lévy.
              Et puis….. j’ai oublié l’évènement.

              Les problèmes quotidiens d’organisation, les drames auxquels j’étais confronté à chaque heure et que l’on peut deviner si l’on veut bien se souvenir des fonctions qui étaient les miennes au sein de ce combat, ont fait que William Lévy, a momentanément disparu de mes préoccupations.
              Je pensais l'avoir mis à l'abri par l’ordre que j’avais donné à Achard, de ne pas le faire tuer.
1 B.A.O. : une Branche d'Action Opérationnelle, première branche de l'ORO, qui fonctionnait sous les ordres de Degueldre.

              Quelques semaines plus tard, le 20 novembre 1961, j’apprenais son « exécution ».
              J’adressai immédiatement un message très sévère à Achard, le chef du secteur OAS de B.E.O. que vous connaissez, donc le responsable de l’opération.
              « Qu’as-tu fait de mon ordre d’interdiction d'attenter à la vie de William Lévy ? »

              Réponse désinvolte d’Achard : « désolé, j’avais oublié de transmettre !».

              Vous décrire la colère qui m’assaillit, serait inutile.
              D’autant plus que la colère m’était interdite.
              Un homme que le destin a placé à la tête d’un appareil révolutionnaire, doit être tout le temps étranger aux passions subalternes.
              A la rancune, à la haine, à la colère avant tout.
              J’étais littéralement asphyxié par cette colère car je me suis trouvé confronté à un problème d’une gravité extrême : quelle sanction allais-je devoir prendre contre Achard pour cette décision inadmissible ?

              Il n’y en avait qu’une seule d'envisageable : c’était la mort !
              Oui…. mais...


              Nous vivions au milieu d’un drame particulièrement lourd de menaces.
              Tout l’équilibre de l’OAS dépendait, avant tout, du bon fonctionnement des organes de commandement au niveau de chaque secteur, et souvent même à
              Alger, au niveau de chaque quartier.
              Remettre en question la vitalité du secteur Orléans-Marine, c'est-à-dire le secteur de B.E.O. et du port d'Alger, un ensemble opérationnel remarquablement efficace qu’avait bien structuré Achard, était un risque que je ne pouvais pas courir par une décision « immédiate ».
              Nous étions une organisation clandestine, je le souligne encore. Au sein de celle-ci les sanctions intermédiaires du type « arrêts de rigueur » étaient impossibles à appliquer. En de rares occasions, la mort était le seul recours dont nous disposions pour nous protéger contre les défaillances graves d’un militant ou d’un cadre subordonné.

              Lors du drame de William Lévy, j’étais écrasé par un sentiment de colère motivé par la désinvolture criminelle d’Achard. Désinvolture, dont je prévoyais les conséquences que nous allions connaître.

              Que nous avons effectivement connues.

              Nous préparions alors d’autres opérations. L’espoir de la victoire nous animait encore. Une autre opération était effectivement prévue à Paris contre De Gaulle…. et, dans l’éventualité d’un succès, …. tout nous semblait encore possible.

              S’était déjà déroulée le 8 septembre 1961 l’opération de Pont sur Seine, montée et exécutée par celui que j’avais nommé à un poste de haute responsabilité dans le fonctionnement de l’OAS-Métro. Ce responsable disposait d’un effectif d’élite confié à Bastien-Thiry tout spécialement chargé du renseignement et du montage technique de l’opération prévue contre De Gaulle. Sous le commandement de Pierre Descaves, à qui j’avais attribué les fonctions de commandant de l’ORO-Métro sous l'autorité suprême de Philippe Lauzier.

              Ce projet opérationnel devait être présenté par des messagers envoyés par Descaves pour participer à la réunion d’état-major de l’OAS que j’ai évoquée dans l’étude précédente. On se souvient de l’ambiance de conjuration interne pourrie qui s’est manifestée lors de cette réunion. Ambiance pourrie je le répète, consécutive à la décision « Leroy-Susini » concernant le rôle du Front Nationaliste créé théoriquement par Leroy après l’échec du putsch d’avril 1961. J’ai interprété cette dernière décision, acceptée par Godard et Gardy, comme un danger de mort que l’on faisait courir à l’unité de l’OAS.
              Les envoyés de Pierre Descaves, au milieu de cette ambiance plus que délétère, ont estimé prudent de ne pas présenter leur projet d’attentat contre De Gaulle.

              Après un échange téléphonique avec Descaves, celui-ci qui me connaissait tout particulièrement, transmit un ordre précis à ses envoyés. Il leur demanda de prendre contact avec moi pour qu’une décision fût prise.
              La question qui me fut posée fut effectivement celle-ci : « nous tenons une opération réalisable contre De Gaulle. Que faisons-nous ? »
              « Allez-y ! foncez ! Je prends cette responsabilité sur ma tête ». Telle fut ma réponse.
              Comme on le sait, l’opération fut tentée.
              Descaves, dans son livre, a précisé officiellement que j’étais l’ordonnateur de l’opération de Pont Sur Seine.
              Mais faut-il rappeler que les brillants exécutants ont tout banalement oublié de planter un détonateur dans la charge d’explosifs !

              Ce fut le ratage à peine concevable aujourd’hui, d’une opération qui aurait pu changer le cours de l’histoire.

              Cet attentat malgré son échec, entretenait l’espoir d’un autre accomplissement possible. Dans cette perspective, ma mission était de garantir avant tout l’unité de l’OAS. L’unité résiduelle certes, mais l’unité nécessaire à tout tenter.
              J’avais diagnostiqué une première fissuration sérieuse de cette unité à travers la décision Susini-Leroy.
              Il fallait taire ses critiques, dominer ses condamnations, étouffer ses rancunes et sauvegarder l’unité minima nécessaire à une bonne gestion de l’éventuelle disparition de De Gaulle.
              Animé de cet espoir, il me fallait jouer à outrance, j’insiste encore, sur le maintien de l’unité.
              Et, en novembre 1961, lors de la mort de William Lévy, Achard faisait partie de nos moyens d’actions.
              Il prouva plus tard, lors de l’accomplissement « de sa deuxième faute » que lui, Achard, ainsi que son complice Ferrandi, ne jouissaient pas des qualités et des compétences pour organiser des contacts avec d’une part, les précautions et d’autre part, l’intelligence qu’exigeaient ces mêmes contacts.
              Dans ce drame, ils ont été manipulés sans aucune difficulté par nos ennemis. Ils ont provoqué l’arrestation de Salan. Ils ont pris le risque de faire tomber notre chef dans un piège mortel. Un piège mortel monté par le pouvoir.

              L’évocation du drame du 20 novembre 1961, la mort de William Lévy vécue à B.E.O., me conduit à poser la question suivante :
              « Les opérations que nous montions contre l’ennemi communiste étaient-elles justifiées ? »
              Cette question pourrait être qualifiée d’étonnante par beaucoup d’interlocuteurs.
              Voici pourquoi elle mérite d’être posée.
              J’avais accepté un contact, par l’intermédiaire d’un de mes correspondants du BCR 2 , avec un interlocuteur mystérieux qui me transmit des informations dont je vous livre une synthèse :

              « J’entretiens des contacts personnels et sérieux au consulat d'Espagne » me dit-il. « Je peux vous affirmer une chose : la plupart des communistes espagnols d’Algérie, réfugiés politiques en 1939 après la fin de la guerre civile espagnole, qui exercent une activité pro-FLN, donc anti OAS, le font en exécution d’ordres reçus des services secrets militaires espagnols. Je dis bien des services spéciaux franquistes. Un pseudo-nommé Alonso, le capitaine Alonso, subordonné du général franquiste Garcia-Valinõ qui organisa des livraisons d’armes au FLN à partir de Nador au Maroc espagnol, est venu proposer une offre d’amnistie à ces communistes. Tout au moins à ceux qui jusqu’à ce jour ne peuvent pas revenir en Espagne, en raison de leurs activités particulièrement sanguinaires pendant la guerre civile. Cette proposition consistait en leur participation à des attentats contre la France et l’OAS, pour le bénéfice du FLN. Aujourd’hui, ces hommes quand ils interviennent en faveur du FLN, obéissent en réalité, à une branche des services secrets militaires espagnols. A la SEGUNDA-BIS. Ils sont automatiquement amnistiés par le franquisme et peuvent rentrer dans leur pays s’ils le veulent.

              BCR : Bureau Central de Renseignements, 2ème banche de l’ORO. (Rappel)

              Donc, lorsqu’il vous arrivera de tuer un communiste espagnol complice du FLN, c’est en réalité un agent franquiste que vous aurez exécuté ».

              Je dois reconnaître que, dans ma naïveté, j’étais ébranlé au plus haut point par cette révélation. Nous, les naïfs, qui pensions que Franco, au nom de l’anticommunisme, allait soutenir le combat de l’OAS !
              Et pourtant ….
              Franco savait que la France gaulliste allait se défaire de l'Algérie.
              Il lui fallait, en conséquence, prendre des garanties avec les futurs détenteurs du pouvoir sur ce territoire géographique d’importance primordiale, situé au voisinage de l’Espagne et de la France.

              Quelques jours plus tard, il y eut des enlèvements. Dans la zone OAS d’Orléansville, un européen fut enlevé par le FLN. « Ne t’inquiète pas pour lui » me déclara Oscar, chef de la zone Orléansville. « C’est un communiste espagnol très connu. Ils vont sûrement le relâcher ». Effectivement, il fut rapidement libéré par le FLN.

              Mais ce qu’Oscar ignorait, c’était l’agitation téléphonique qui avait alerté le consulat d’Espagne dès que fut connu l’enlèvement de ce communiste espagnol qui exerçait en réalité ses activités pro-FLN sous les ordres suprêmes de Franco, par l’intermédiaire du général Garcia-Valinõ.

              Tout était faisandé en Algérie.
              Tout se résumait à un drame sordide qui affligeait le monde méditerranéen parce que De Gaulle s’était soumis depuis 1942, aux perspectives opérationnelles du capitalisme financier international.
              Celui-ci exigeait le « délestage économique de l’Algérie » : c'était le motif fondamental, exprimé en maintes occasions, de la guerre en Algérie.
              En réalité, il s’agit d’une terminologie très technique mais une terminologie de camouflage.
              Ce n’est pas au délestage économique du débouché algérien que cherchait à parvenir le monde capitaliste international, complice majeur du FLN.
              C’était à un délestage économique oui, mais le délestage économique du peuple algérien.
              C’est de la charge sanitaire et sociale, extrêmement coûteuse de ce peuple qu’il fallait libérer l’argent des technocrates du capitalisme financier. C’était cela le fondement politico-économique de l’action des pompidoliens ou des rotschildiens. Quand on évoque la mort de l’Algérie française, ces deux derniers termes sont synonymes.

              Il n’est pas inutile de souligner, une fois de plus, cet arrière-fond de la guerre d’Algérie sur lequel nos historiens observent un silence entêté et coupable. Et de rappeler à quel point dans leur gravissime comportement, les décideurs du délestage de l’Algérie ont oublié quelque chose.
              Ils ont oublié que l’Algérie, telle que la France l’avait créée et façonnée, était devenue un pays immense. Cette immensité géopolitique se déploie aujourd’hui, au ralenti certes, entre la Méditerranée et le reste du continent africain.
              Immensité territoriale, l’Algérie, dont le rôle politique relativement discret pour le moment soulignons-le une fois de plus, ne manquera pas d’évoluer dans un avenir prochain.

              Un rôle enrichi depuis 2012 d’une transcendance insoupçonnée.

              Transcendance générée à partir d’une notion évoquée, à Alger, lors du Congrès de la Casbah de 2012. Cette notion c’est celle de la volonté de voir se structurer un Occident Musulman.
              Un Occident Musulman qui, selon les congressistes de 2012, doit affirmer son identité historique propre. Une identité affirmée à partir de son affranchissement passé, actuel et futur à l’égard des influences levantines.

              Au cours de cette série d’études, pré-mortem, que je vous propose, je ne manquerai pas d’évoquer cette notion nouvelle d’Occident Musulman.
              Celui-ci, en réalité, avait été déjà affirmé au VIIIème siècle, à partir de la Mauritanie par des Berbères arabophones de la partie sud-ouest extrême de la Numidie.
              Il s’agissait de la mouvance almoravide.

              Il est évidemment primordial de nos jours que l’Occident musulman, dont la naissance est espérée par les congressistes de 2012, s’affranchisse de la dictature sanguinaire née de la mouvance nouvelle de ceux qui s’intitulent les « almorabitoums ». C’est-à-dire un ensemble de groupes djihadistes qui constituent une branche d’Al-Qaïda, Al-Qaïda du Maghreb islamique qui, au préalable, doit être vaincue et détruite par les défenseurs du nouvel Occident Musulman.
              Le déploiement de celui-ci doit s’effectuer dans la verticalité sud-nord et nord-sud. Verticalité qui englobe l’Europe toute entière et l’Afrique toute entière.
              Dans cette perspective, ne peut-être évitée une entente inéluctable et constructive avec l’Occident chrétien.
              Une entente nécessaire à l’épanouissement d’une convivialité confessionnelle indispensable à la santé du monde. A la vie du monde.
              Il nous appartenait à nous, les responsables du combat pour l’Algérie française, de faire, aujourd’hui, le constat de cette évolution historique possible.
              Evolution qui n’est pas une chimère. Mais tout au contraire, une nécessité historique pour la paix dans un nouvel Occident Total.

              En 1968, se déroulèrent en France des élections législatives triomphales, consécutives à une dissolution de l’Assemblée Nationale décidée par De Gaulle à la fin des journées de mai 1968.
              Fut envoyée au Palais Bourbon, une chambre hypertrophique de gaullisme rampant.
              De Gaulle crut pouvoir, un peu plus tard, se laisser aller à une velléité d’indépendance boudeuse à l’égard de ceux qui depuis 1942 lui avaient ouvert la voie du pouvoir en France, en éliminant le général Giraud à Alger, après avoir pris la précaution de faire assassiner l’amiral Darlan.

              A cette époque, c'est-à-dire vers la fin de l'année 1942, fut publié aux Etats-Unis un article de presse signé Rothschild. Dans cette communication, on reprochait au général Giraud, de ne pas avoir pris immédiatement la décision « d’abroger l’abrogation du décret Crémieux de 1940 ». Et d’avoir retardé par cette non-décision, le retour des juifs d’Algérie au sein de la citoyenneté française.
              L’ancien président du conseil, Paul Reynaud rapporte cette information dans son livre « les Mémoires d’un Président ».
              Cette condamnation de Giraud, à la fin de l’année 1942, ne signifiait rien d’autre qu’une volonté de mettre en route un processus politique international visant à propulser De Gaulle, agent d’exécution du capitalisme financier, au premier rang du monde politique français.
              En contraignant Giraud au silence.

              L’homme de Colombey, dans la volonté de s’affranchir de ses premiers « guides », commit une erreur fatale pour lui, en avril 1969.
              Lors du référendum qu’il proposa aux Français, De Gaulle fut vaincu.
              Il fut éliminé par le peuple de France, grâce à l’appui des « giscardo-pompidoliens » octroyé à ceux qui avaient fait le constat que l’homme du 18 juin n’était plus utile à la gestion capitaliste exclusive de la politique mondiale.

              Oui, De Gaulle, le grand De Gaulle, fut victime du système qui l'avait mis au pouvoir. Le célébrissime, mystérieux, très réel et immortel système, qui a conduit la France à connaître une situation de désastre.

              Désastre que nous pouvons apprécier de nos jours et à chaque instant. Illustré tout particulièrement, par les drames de janvier et de novembre 2015 à Paris et Saint Denis.
              Notre France, mise dans l’obligation d’assumer une défaite contre un ennemi, le FLN, qu’il lui aurait été facile de vaincre en Algérie.
              Un ennemi que notre armée avait vaincu en Algérie.

              Le 19 mars 1962 à Evian, l’Algérie connut un destin nouveau.
              Destin lourd avant tout d’un silence politique, encore riche d’inconnu.
              L'Algérie française aurait été capable de protéger l’Afrique des drames à peine imaginables qu’elle connaît aujourd’hui.
              Elle aurait permis de faire de la Méditerranée un pays et non pas une frontière entre deux mondes qui n’arrivent pas à communiquer. C’est cela, le véritable résultat obtenu par ceux qui ont mis en œuvre le délestage économique du débouché algérien.

              Un immense territoire, l’Algérie, est privé pour le moment d’un rôle majeur dans la mise en œuvre d'une harmonie méditerranéenne nécessaire à la paix du monde.
              Harmonie méditerranéenne dont toute la France et toute l’Europe ont un besoin vital.
              Cette harmonie méditerranéenne, indispensable à l’avenir géopolitique du continent africain, peut-elle être espérée à partir d’une rencontre indispensable entre l’Occident chrétien déjà ancien et le tout nouvel Occident musulman ? L’avenir nous répondra.
Le docteur Jean-Claude PEREZ        
Nice, Le 29 janvier 2016                

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" LE CYCLE DE L’ADIEU
Envoyé par Le Docteur J.C. Perez               N°6
L’agonie des cathédrales
CHAPITRE VI
Les conséquences encore actuelles
de la première faute d’Achard

« Je me rappelle alors tout ce que les autres ont dit, tout ce que j’ai lu et j’y ajoute tout ce qui sort de mon fonds, qui est en ce genre, d’une fécondité surprenante »
Diderot « le neveu de Rameau »


« Il fallait en Algérie : que la force de la Nation l’emporte et cela, quelles que fussent les cruautés de la tâche »
François Mitterand (Ministre de l’intérieur) 12 novembre 1954

              Il était nécessaire pour moi d’évoquer le drame de William Lévy.
              Pour de multiples raisons, parmi lesquelles je relève celle-ci : Achard n’avait accordé aucune priorité à l’ordre très précis que j’avais donné de ne pas tuer William Lévy.
              Sans oublier que ce drame fut à l’origine de deux groupes de réactions.

              Premier groupe de réactions.

              Ce fut la protestation des « innocents ».
              Je n’ose pas dire des « naïfs ». La protestation de ceux de l’OAS-métropole qui, sous le prétexte de contacts qu’ils avaient cru établir avec des socialistes parisiens opposés à De Gaulle, semblaient espérer, pauvres inconscients, que la SFIO métropolitaine allait rallier l’OAS !
              A la suite des attitudes répétées et hostiles contre l’Europe manifestées par le chef de l’état, une réaction de mauvaise humeur antigaulliste s’était exprimée parmi certains notables de la SFIO métropolitaine. L’un d’entre nous, à Paris, crut détecter dans cette mauvaise humeur socialiste une possibilité d’approche de notre part vers le monde de la SFIO parisienne !

              Il est établi qu’un contact fut théoriquement et très modérément envisagé entre certains socialistes et quelques uns parmi nos correspondants à Paris.
              La mort de William Lévy est venue anéantir la possibilité de confirmer aux membres de la SFIO ce que nous déclarions partout : « voyez et jugez les objectifs de l’OAS : la patrie, la protection sociale et sanitaire la meilleure possible du peuple français multiconfessionnel d’Algérie, la présence d’une France souveraine au sud de la Méditerranée dans le cadre d’une intégration Nord-Sud, intelligemment conduite, voilà le but que nous prétendons atteindre ».
              La mort de William Lévy vint couvrir d’un ridicule dramatique ceux qui avaient nourri l’ambition de faire connaître aux autres cet arrière fond politique « fondamentalement réel et raisonnable du combat de l’OAS ».

              La bataille de l’OAS illustre en réalité une phase de guerre qui fut vitale pour la France. Comme le fut le pacte de Reims de la fin du Vème siècle 1 . Pacte qui vit naître ce qui est devenu un premier royaume de France….
              1) 496 ou 501 4

              La bataille de l’OAS devait protéger la France contre l’entreprise de désintégration nationale qu’on risquait de mettre en œuvre et qui fut effectivement vécue à la manière « d’un syndrome malin » survenant dans le cours d’une maladie infectieuse d’évolution lente et désespérément chronique.
              Les « pseudo-accords d’Evian du 19 mars 1962 » constituent historiquement le point de départ de cette désintégration qui, elle-même, définit le résultat fondamental obtenu par la Vème république gaulliste.

              Le dialogue théoriquement espéré avec la SFIO fut donc rompu dès la mort de William Lévy:
              « vous prétendez nouer des contacts, ou plutôt accepter des contacts avec la SFIO et vous osez tuer notre représentant à Alger ! ».

              « OAS, assassins ! », telle fut à peu de chose près, la conclusion de cette tentative de contacts, timide certes mais réelle, entre quelques socialistes antigaullistes et peut-être quelques membres de l’OAS métro.

              Une question très lourde de signification me fut posée à ce moment là.
              Après la mort de William Lévy, animé du souci de rendre possible une éventuelle reprise du dialogue avec la SFIO de Paris et d’autres formations politiques anti-gaulliste, aurais-je dû faire exécuter Achard responsable de cette opération désastreuse ?
              Je pose la question car on m’a reproché de ne pas avoir crédité l’OAS, vis-à-vis des « autres », d’un coefficient de crédibilité qui aurait été renforcé par l’exécution d’Achard.
              Je souligne que cette question « pourquoi n’avez-vous pas donné l’ordre d’exécuter Achard » fut posée par des interlocuteurs qui étaient totalement ignorants des conditions très particulières du commandement opérationnel de l’OAS.

              Nous vivions un drame constant.
              Nous luttions pour la vie ou pour la mort d’une terre immense qui allait disparaître en tant que terre française !
              Nous luttions pour la vie ou pour la mort d’un peuple, le peuple français multiconfessionnel d’Algérie qui était menacé d’un massacre.
              Je me trouve néanmoins dans la nécessité de répondre, encore aujourd’hui, à cette question : « pourquoi n’ai-je pas pris la décision de faire exécuter Achard ? ».

              Que répondre, si ce n’est ce que j’ai déjà exposé dans les chapitres précédents ?
              Nous étions dans l’attente d’évènements graves, porteurs d’espoir. Nous nous nourrissions de l’espérance d’un attentat réussi cette fois, contre le haut responsable de l’hallali français en Algérie.
              Achard, malgré ses défauts, était un homme d’action qui pouvait se révéler efficace dans un cadre opérationnel précis.
              Je ne voulais pas prendre le risque de porter atteinte à ce qui restait du potentiel de guerre de l’OAS par l’accomplissement d’un acte de … justice.
              J’ai donc pris la responsabilité d’accorder un sursis à Achard. Parce que je voulais croire encore à une victoire possible.

              Deuxième groupe de réactions

              La mort de William Lévy fut à l’origine d’une autre conséquence illustrée par une campagne d’accusations particulièrement graves portées contre l’OAS : une accusation d’antisémitisme.
              Ce fut en réalité la conséquence majeure de la mort de W. Lévy qui fut saisie comme une occasion à ne pas rater par les ennemis de l’Algérie française.

              Nous aurions fait tuer cet homme parce qu’il était juif !

              Certains, en toute logique, devant la fausseté mille fois évidente de cette accusation, me reprochent encore aujourd’hui de perdre mon temps à vouloir la combattre. Ils soulignent avec aigreur l’identité dramatiquement ridicule qui caractérise cette même accusation.

              Je dois cependant en tenir compte, plus d’un demi-siècle plus tard, d’autant plus que cette accusation d’antisémitisme est proférée aujourd’hui comme un recours ultime, utilisé par ceux qui veulent dénaturer l’identité de ceux qui se sont consacrés au sauvetage de l’Algérie française.

              Un historien ne craint pas le ridicule de soutenir, nous l’avons lu, que le débarquement français de Sidi-Ferruch, au mois de juin 1830, fut une opération spécifiquement dirigée contre les juifs d’Algérie !
              Dans une interprétation historique riche d’une malveillance anti-française que je qualifie de puérile, cet auteur prétend démontrer que la France a organisé intentionnellement, une agression contre la collectivité juive d’Algérie par le moyen de son intervention dans le destin de cette terre, à partir du mois de juin 1830.
              Intervention française qui aurait soumis la collectivité algérienne de confession juive, à trois exils, selon l’acte d’accusation dressé par l’historien que je cite en référence et que je m’interdis de nommer.

              - Premier exil : il fut provoqué, selon notre accusateur, par le débarquement de l’armée française et la bataille de Staoueli, le 19 juin 1830. « Par l’envahisseur français » écrit-il.

              - Deuxième exil : il est évoqué par ce même auteur. Il rappelle l’abrogation du décret Crémieux par le gouvernement de Vichy en 1940.
              Abrogation qui ne fut pas abrogée à son tour par le général Giraud, dès l’automne 1942. Immédiatement après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord française.

              - Troisième exil : il s’agit cette fois du départ forcé de l’immense majorité des juifs d’Algérie, en 1962, à la suite de la victoire historique et officielle concédée au FLN par le gaullisme, pressé de se libérer de la charge financière qu’exigeait le développement du peuple algérien de confession musulmane.
              Il s’agit d’une défaite, dont une motivation dégradante et mal fondée fut exprimée par le général De Gaulle, président de la république, dans son discours du 16 avril 1962.
              Il osa affirmer ceci :
              « la France n’a aucun intérêt à porter à bout de bras l’existence de populations dans une Algérie qui n’offrirait rien en échange, de ce qu’elle aurait à demander. C’est pourquoi la France considérerait avec le plus grand sang-froid, que l’Algérie cessât d’appartenir à son domaine ».

              Ainsi est exprimée la finalité officielle, la finalité gaulliste, de cet abandon. On fait appel à l’arrière-fond supposé « grippe-sous » d’une catégorie de notre peuple, pour justifier l’abandon d’une position-clef de l’Occident au Sud de la Méditerranée, au Nord de l’Afrique.
              Position-clef illustrée, soulignons-le encore, par un immense territoire situé à 800 km de Marseille seulement, l’Algérie.

              Pour aboutir à ce résultat stratégique majeur, c’est-à-dire l’abandon d’un territoire qui était en mesure de s’identifier à une large tête de pont de l’Occident sur le monde africain, on n’hésita pas à abandonner des milliers de femmes, d’enfants et d’hommes français, à la fureur bestiale de centaines d’assassins, qui se livrèrent à un lynchage partiel de notre communauté.

              J’évoque la boucherie du 5 juillet 1962 à Oran.

              Massacre déclenché devant l’apathie résignée de milliers de nos soldats parfaitement armés et équipés qui, sous le prétexte de ne pas désobéir aux ordres de Katz et de De Gaulle, ont laissé, dans leur immense majorité, massacrer, violer, éventrer, égorger et brûler vifs, des centaines de nos concitoyens, à quelques dizaines de mètres de leurs casernements.

              Il aurait suffi du déploiement de quelques compagnies armées en guerre pour éviter la mort atroce à laquelle furent abandonnés des centaines de nos concitoyens d’Oran et d’ailleurs.

              Il est important de savoir, et surtout de faire savoir, que de brillants historiens, universitaires, de confession juive, affirment une conviction catégoriquement opposée à celle de notre accusateur ou plutôt, de l’accusateur de la France.
              Ils démontrent, scientifiquement, le caractère infondé de la thèse de celui-ci. Thèse qui ose soutenir, rappelons-le, que la collectivité juive d’Algérie s’est trouvée soumise, par la France, à trois exils, dont le dernier s’illustra par une déportation de l’immense majorité des juifs d’Algérie vers la terre de France.
              « La France est coupable d’une déportation des juifs d’Algérie ». Voilà donc exprimée en clair et surtout résumée à sa plus simple expression, la thèse de l’accusation dont nous, Français d’Algérie et de Métropole, sommes l’objet de la part de cet historien.
              Ceux parmi les universitaires qui s’opposent à cette thèse démontrent brillamment que cette accusation est affectée d’une nullité totale. Ils nient la réalité de ces exils en développant un argumentaire auquel il est facile de se référer.

              Permettez-moi, en raison des responsabilités qu’un destin tragique et hors du commun m’a imposé d’assumer, de vous faire connaître un autre point de vue concernant la réalité, ou la non-réalité, d’exils vécus par la collectivité primitivement berbère, puis secondairement française de confession juive d’Algérie.

              Nous avons retenu 7 bouleversements effectivement intervenus dans le destin de la collectivité juive d’Algérie.
              Peuvent-ils s’identifier à 7 exils ?
              Peuvent-ils s’identifier à des exils dont seuls nos compatriotes français de confession juive furent victimes en Algérie ?

              Il y eut effectivement des bouleversements du destin de notre peuple français d’Algérie. Bouleversements qui affectèrent aussi la collectivité juive d’Algérie, ou de Berbérie.

              Premier « exil ». Il se situe en 698.
              Les juifs comme les chrétiens, sont soumis à l’islam à partir de cette date, vraisemblablement.

              Deuxième « exil », affirmé par notre historien-ennemi. 1830.
              Le débarquement français à Sidi-Ferruch de cette année-là.
              En réalité, il est fondamental d’opposer à cette affirmation, que cet évènement, le débarquement français à Sidi-Ferruch, fut à l’origine de l’accès des juifs d’Algérie, à une liberté totale.

              Troisième « exil ». 1865.
              Il est exprimé à l’occasion du sénatus-consulte de Napoléon III du 14 juillet de cette année-là.
              Les juifs refusèrent la citoyenneté française offerte par Napoléon III dans ce même sénatus-consulte du 14 juillet 1865.

              Quatrième « exil ». 1870.
              Le décret Crémieux éleva les nationaux français de confession juive, à la dignité de citoyens français.
              Ce décret fut interprété par certains religieux comme une restriction à l’emprise du rabinat sur la collectivité israélite d’Algérie.

              Cinquième « exil ». 1940.
              Il s’agit de l’abrogation du décret Crémieux par le gouvernement de Vichy.
              Elle priva une grande majorité des juifs d’Algérie, de la citoyenneté française.

              Sixième « exil ». 1942.
              Celui-ci est retenu comme tel, d’une manière très agressive, par certains historiens.
              Il est illustré par la non-abrogation de cette abrogation qu’aurait dû mettre en œuvre le général Giraud.

              Septième « exil ». 1962.
              Le destin des juifs d’Algérie en tant que citoyens français d’Algérie, s’est inscrit dans l’abandon par les gaullistes de cette position-clef de l’Occident.

              Position-clef qui se définit avant tout par l’immensité du territoire algérien.
              Immensité étendue du sud de la Méditerranée jusqu’au cœur de l’Afrique.

              L’OAS s’est opposée à cet abandon dont les conséquences en termes de désastre, de désolation et d’assassinats ne sont plus à démontrer.
              Dans ce combat pour l’Algérie française, des juifs comme des non-juifs, ont occupé leur place à des postes de responsabilités redoutables.

              Que ce soit pour moi l’occasion de saluer la minorité de nos concitoyens français d’Algérie et de Métropole, de toutes confessions, qui ont pris part à ce combat.
              Un combat qui était avant tout un combat de la lucidité.
              Nous le vérifions chaque jour et nous le vérifierons encore pendant longtemps.

Le docteur Jean-Claude PEREZ        
Nice, le 3 février 2016                

1)
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BIBLIOGRAPHIE

L'assassinat de l'Algérie française, terreau de la conquête islamiste actuelle. 2012
              Un des livres du cinquantenaire, à lire et à faire lire.
Vérités tentaculaires sur l'OAS et la guerre d'Algérie
              Stratégies et tactiques, 2006 ; 2e Edition
              Cet ouvrage a été d'un grand recours dans la rédaction de cette étude
L'islamisme dans la guerre d'Algérie
              Logique de la Nouvelle Révolution Mondiale, 2004
Le sang d'Algérie
              Histoire d'une trahison permanente, 2006 ; 2e édition
Debout dans ma mémoire
              Tourments et tribulations d'un réprouvé de l'Algérie française, 2006 ; 2e édition
Attaques et Contre-attaques
              Vérités tentaculaires sur l'OAS et la guerre d'Algérie II, 2008
Editions Dualpha
Boite 37
16 bis rue d'Odessa
75014 PARIS
Tel. : 09 52 95 13 34 - Fax : 09 57 95 13 34
Mail : infos@dualpha.com
Site internet : www.dualpha.com

Vous pouvez prendre connaissance des deux interview accordées par Jean-Claude PEREZ :
- la première à Monsieur Olivier CAZEAUX : sur Internet tapez « OAS, le docteur PEREZ parle » ;
- la seconde, à Monsieur BESSOU dans le cadre de la préparation d’un film. Monsieur BESSOU a livré à Jean-Claude PEREZ tout le matériau de son exposé visible sur le site
www.jean-claude-argenti-sauvain.com.


Ortograf !! Sublime !!!
Figaro-Magazine - 12 février 2016 - page 77
Envoyé par M. Rémy
CHAIR MADAME VALLO BELLEQUASSEME


Najat, vous perméter que je vous appel Najat, in ? Je suis trait comptant.
Je suis d’accort à sans pour sans avec la raiforme de ’lortograf.
Enfaim kelk1 qui nous a comprix. Je nan pouvez plus du prof de fransé
qui nous parle toujour de Cornaye, hauteur qui est deja maure.
Moi qui narive pas a terminet le dernier Musso !
ll paré que vous avez soustenu la téaurie du janre. Cé quoi sa ?
Abiyer les garsons en fille ? Vous dépasser les baurnes.
Mai vous avez rézon. Les maux sont trot conpliké. Tous ses axan nainportou,
c’été une turi. Depuis la maternaile, les dictez son mont cochemarre.
Heureuseumand que les naute ont tété suprimais.
Avent, j’avez des bultains grave. Vous avé changer toussa.
An plusse, sur Kanal vous aitié vrémant jantye avaique un barebu.
Par pitiez, ne féte pas come votre colaig KristiannTobiraz, ne kiter pas le gouvairnemans.
J’éme bocou votre sous-rire. Dézormai, il est clair mes journez.
J’avous, il y a des foies ou je saiche les colles. Ne le raipété pas a ma maire.
Elle manpecheraie de regardez Ze Voillece. Sept un secré antre nous.
Vous aite la mayeure ministre. Mairsi de nous
zanlevez cé trés d’union qui son tinutil.
Jé une favoeur a vous deuxmandez.
Mintenand je voudré fer un staje dans vos buros rue de Grrrnell. Vous savet, grasse avou, je vé bientaut avoir mon back les doa dans le né. C’est mairvéyeu.
Sa cera un trait bo kado pour mes 23 zan.
Je vous quiffe.



ANECDOTE
M. Pierre Barisain

Noël de Charlie il y a 40 ans
Au moment où le gouvernement inonde les médias avec une scandaleuse publicité pour Charlie-Hebdo (ce qui, en passant, lui permet d'occulter - comme d'habitude - les vrais problèmes ! ),
il n'est pas inutile de rappeler le niveau moral et intellectuel de "Charlie" en ce souvenant de cette UNE de 1975.



              
              Quelles valeurs !!!
              Mais à cette époque personne ne faisait de la pub pour ce torchon comme le font (sans aucune honte) les socialistes aujourd’hui…
              Enfin, imaginons, une seule seconde, un journal de droite avec des titres pareils de nos jours.
              La gauche en profiterait pour organiser un tollé général avec marche dans la rue Monge, sans oublier les procès !
              



Liberté d'expression en péril
Publié le 17 février 2016 - par Abbé Guy Pagès
"Les policiers ont déboulé chez mon hébergeur : je n’ai plus de site !"

                Nous venons d’apprendre que l’abbé Guy Pagès vient d’être victime d’une perquisition policière chez son hébergeur, et que toutes les données de son site ne sont plus accessibles. Devant ce grave scandale, qui montre comment les socialistes utilisent l’Etat d’urgence, nous venons de rentrer en contact avec lui…

                C'est une utilisation de l'etat d'urgence, vue par le pouvoir, qui prend une orientation que beaucoup de gens n'envisageaient pas ! le pouvoir totalitaire si;

                Riposte Laïque : Vous êtes l’auteur du livre « 1501 questions aux musulmans », sur lequel notre site avait l’occasion de s’entretenir avec vous. Vous faites partie de ces trop rares catholiques qui, parce qu’ils connaissent parfaitement la réalité de l’islam, tentent d’alerter vos coreligionnaires et les Français sur le péril qui nous menace. http://ripostelaique.com/les-musulmans-moderes-sont-de-mauvais-musulmans.html Vous animez également un site, « Islam et Vérité », qui paraît avoir eu plusieurs soucis, ces derniers temps. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

                Abbé Guy Pagès :
Eh bien, voilà que suite au piratage le 13 novembre 2015 du site http://www.islam-et-verite.com/, (ce n’était que la deuxième fois !) et devant le refus de l’hébergeur de continuer son service « à moins de modifier chaque page du site » (sic), nous avions trouvé un hébergeur plus courageux. Péniblement, depuis lors, article après article, vidéo après vidéo, nous reconstruisions le site. Or voilà que ce 16 février, sur réquisition judiciaire, la Police, sans aucun préavis, est venue saisir chez notre nouvel hébergeur les serveurs et toutes les données et sauvegardes de notre site, sous les auspices des nouvelles dispositions légales relatives à la lutte contre le terrorisme, et des articles 227-24 et 225-17 du code pénal incriminant respectivement la « diffusion d’un message à caractère violent, incitant au terrorisme, pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine […] lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur et atteinte au respect dû aux morts. » ! Il n’y a pas de doute, on ne peut que féliciter les services de renseignements et de police pour leur flair manifestement infaillible dans la traque des réels soutiens au terrorisme et des vrais ennemis de la France ! A moins que ce soit une façon pour Manuel Valls de répondre à la Lettre ouverte que je lui ai récemment adressée ?

                Riposte Laïque : Vous êtes en train de nous dire que la police a débarqué chez votre hébergeur, et a confisqué tout votre matériel, c’est bien cela ?

                Abbé Guy Pagès :
Oui, et le pire est que sur les serveurs hébergeant mon site, d’autres sites s’y trouvaient, n’ayant aucun rapport avec le mien, tel celui de la très honorable Fondation pour l’école, et qui se trouvent désormais, tout comme le mien, rayés de la carte… Si c’est pas beau la justice !

                Riposte Laïque : Quelles sont les prétextes policiers mis en avant ?

                Abbé Guy Pagès :
Aucun, à ce que je sache, sinon, comme je vous le disais, l’ordre d’une réquisition judiciaire, dont on ne sait si elle provient d’un officier de police judiciaire, d’un procureur ou d’un juge d’instruction…

                Riposte Laïque : Quelles sont les conséquences de cette action ?

                Abbé Guy Pagès :
Pour le moment, outre donc « les dommages collatéraux » infligés à d’autres sites, le fait que je ne puisse travailler avec mon site, ni nombre d’internautes en recevoir la Bonne Nouvelle au service de laquelle il était consacré.

                Riposte Laïque : Si je vous dis qu’en plein Etat d’urgence, la police française se permet de fermer brutalement le site d’un catholique lucide sur la réalité de l’islam, quand un djihadiste de Guantanamo va faire des conférences dans des écoles bretonnes, et que des « migrants » potentiels terroristes continuent d’arriver en France, est-ce que je résume la situation ? http://www.breizh-info.com/2016/02/17/mourad-benchellali-al-quaida-guantanamo-islamiste-bretagne/

                Abbé Guy Pagès :
Hélas, parfaitement… une situation de schizophrénie dans laquelle nous semblons inexorablement nous enfoncer, tétanisés d’un côté par l’islam synonyme de terreur, et de l’autre par l’obligation de rejeter l’idéologie libertaire, relativiste et nihiliste, qui nous a conduits dans cette situation de plus en plus malheureuse. D’un côté ns dirigeants prétendent déplorer et lutter contre « le terrorisme », mais de l’autre ils le développent en entretenant la source d’où il provient, qui n’est autre que l’islam… Notre société ressemble à un organisme devenu non seulement stérile, en enfants, en œuvres d’art digne de ce nom, en charité, et ce, parce qu’il n’y a plus d’espérance, de raison de vivre ensemble, de s’aimer, ayant rejeté Dieu et l’amour donné en Son Fils, mais encore un organisme devenu si pervers qu’il retourne son système immunitaire contre lui-même, persécutant ses cellules saines – j’entends tous ceux qui dénoncent l’islamisation de notre pays et l’idéologie pseudo-libérale qui la favorise -, et qui d’autre part nourrit, développe, importe des cellules cancéreuses, parasites, assassines.

                Riposte Laïque : Que comptez-vous faire, face à ce véritable coup de force de l’Etat français contre la liberté d’expression ?

                Abbé Guy Pagès :
Dans un premier temps prier, demander conseil à celui dont « le manteau qui L’enveloppe est trempé de sang » (Ap 19.13), que l’Apocalypse désigne comme faisant « la guerre avec justice » (Ap 19.11), qui vient « en vainqueur, et pour vaincre encore » (Ap 6.2), afin qu’Il me prête l’épée « qui sort de Sa bouche » (Ap 19.21). Mais je vais aussi demander conseil à mes amis, et je remercie déjà tous ceux qui voudront bien m’aider en ce nouveau combat, et toi Pierre en premier lieu, qui connaît semblable affaire, mais aussi d’autres résistants au nouvel ordre mondial… Ma mésaventure peut sonner le tocsin qu’entendront tous ceux qui ne souhaitent pas d’ici quelque temps se voir eux-aussi totalement et arbitrairement privés de moyens d’expression !

                Propos recueillis par Pierre Cassen

                Permettez moi de vous signaler mon dernier livre :
                "Interroger l'islam, 1501 questions à poser aux musulmans", éditions DMM
                http://www.editionsdmm.com/A-182172-interroger-l-islam-elements-pour-le-dialogue-islamo-chretien.aspx

                Venez visiter notre site "http://www.islam-et-verite.com/"
                Abonnez-vous à la lettre d'information du site "http://www.islam-et-verite.com/newsletters/"
                Loué soit "Jésus, qui nous délivre de la Colère qui vient !" (1 Th 1.10)



La France se meurt !
Envoyé par Danielle

   https://lafrancechretienne.wordpress.com/2016/02/04/la-france-se-meurt/

            La France se meurt ! Ce ne sont pas de vains mots. Le Christianisme est en net recul, abandonné à son triste sort, appartenant à un passé qui semble déjà lointain. Au XIXe siècle, la religion catholique était majoritaire en France. Les défenseurs du Christ étaient encore nombreux. Puis, la troisième république a semé les graines de la mort. La loi de 1901 a interdit les associations religieuses. Les frères chrétiens ont dû fuir hors de France, pendant quelque temps, pour éviter de graves persécutions. Le témoignage du père Vincent de Paul Bailly, fondateur du journal la Croix, est d’ailleurs édifiant à ce sujet. Puis, la France a renié officiellement la religion catholique en 1905. L’Église était frappée de plein fouet.

            Quelques années plus tard, des millions d’hommes, plus ou moins catholiques, mais, toujours braves et bons français, sont morts sur les champs de bataille, en 1914. La France s’est dépeuplée soudainement. Les femmes regardaient les photos de leurs maris perdus ou relisaient ces lettres écrites à la va-vite entre deux explosions ou quelques tirs de fusil. Deux décennies plus tard, le national-socialisme semait son venin mortifère en Europe. La France connaissait encore des moments extraordinairement cruels.

            Mais, le coup de grâce survint par la suite. Lorsque la nation fut libérée, les esprits se relâchèrent soudainement. Les individus n’étaient plus amoureux de la vérité, mais, d’une fallacieuse liberté. Ils délaissèrent ce qui fit la beauté de notre nation pour se ruer dans les grandes surfaces, les cinémas ou s’avachir sur un canapé bordé de chips et de confiseries. La mollesse insidieuse distillait lentement son poison dans les âmes. Si nous lisions ou relisions les œuvres oubliées du XIXe siècle, rédigées par de pieux catholiques, nous nous rendrions compte que leurs nombreuses mises en garde concernaient, non pas leur époque, mais, la nôtre !

            La barbarie est de retour, mais, elle ne marche plus au pas de l’oie, le bras levé. Désormais, elle se faufile derrière les faux-semblants. Elle trafique le sens des mots. Elle pervertit les phrases, trompe les esprits, caricature, pousse au rire sarcastique, défait la beauté d’un simple geste détestable, falsifie la réalité à l’aide de mots mal compris et mal orthographiés, croit inventer le renouveau alors qu’elle renoue simplement avec ce qui existait avant Jésus-Christ : l’inhumanité.

            La violence apparaît en second lieu, lorsque les âmes trop appesanties pour réfléchir se laissent porter par des émotions plus ou moins vulgaires. Alors, à partir de cet instant, les yeux brillent d’une malice cruelle. Les esprits se mobilisent pour critiquer, haïr, maudire, et, enfin, tuer d’une haine satanique ceux qui se trouvent sur leur chemin. La barbarie n’est pas liée au hasard. Elle est programmée.

            Ceux qui ne sont pas assez conscients de leur environnement se laissent porter doucement par la décadence. C’est comme s’ils descendaient une pente douce sur plusieurs kilomètres : leurs pas les entraînent au pied de la montagne sans qu’ils ne s’en aperçoivent, mais, il est déjà trop tard pour remonter. Le mal est fait. Ils ont descendu le chemin qui menait à leur perte. En bas se tient une armée de mercenaires prête à anéantir tout ce qui appartient au passé glorieux. C’est-à-dire la beauté, la joie, la paix, la morale, l’intelligence fine, l’héroïsme, le martyr, et, finalement, les commandements de Jésus-Christ.

            La barbarie est un piège machiavélique qui prend ses ennemis au piège, non pas dans des conditions extrêmes, mais, bien au contraire, dans le confort d’un canapé, la torpeur d’une émission télévisée, un repas trop alcoolisé, une scène érotique ou une attitude addictive qui mène à la mort de l’âme. Les yeux de l’individu perdent leur éclat. Ses pupilles se rétrécissent dangereusement, son humanité cède la place à un goût prononcé pour le sang. Il roule dans un véhicule homicide, cruellement égoïste jusqu’au point d’écraser un vieillard qui trottinait péniblement sur le goudron ou un enfant qui courait après un ballon égaré. L’homme moderne est bien souvent une brute qui s’ignore. La lame du couteau attend d’être plantée dans le cou du voisin lorsque les supermarchés seront dévalisés, les pompes à essence vidées de leur substance.

            Lorsque la faim causée par la crise financière rongera les estomacs, l’égoïsme aura fait son affaire : le manque de charité aura transformé l’homme en une bête cruelle, un Goth, un monstre sanguinaire qui s’imagine être une élite intellectuelle après avoir grommelé quelques mots vulgaires de ci et de là. Le XXIe siècle se transformera subitement en charnier avant que les survivants ne prennent conscience des erreurs passées.

            La laideur, la bassesse, la raillerie, le mensonge, la vulgarité et la violence seront considérées, à juste titre, comme des plaies, des horreurs à bannir à jamais. Alors, dès ce moment-là, le Christianisme reviendra pour faire briller de sa belle lumière les hommes et les femmes ayant soif de charité, de vertu, de beauté, de grandeur, de morale, et, finalement, de Dieu. Le vrai Dieu Trinitaire sera de nouveau loué. Les hommes auront pris conscience de l’importance de la vérité et de la charité réunies. L’esprit aura étouffé l’animal qui sommeillait en chaque citoyen débonnaire du XXIe siècle : le véritable trésor n’est jamais matériel, mais, spirituel.

            Les commandements divins servent à orchestrer le monde. Lorsque les hommes s’en dessaisissent, ceux-ci se condamnent eux-mêmes à une grave sanction, puisque, comme le disait saint Ambroise au temps de l’empire romain :

            « Le sang de tant de martyrs et le bannissement de tant d’évêques persécutés étaient la véritable cause des révolutions de l’empire ; les princes ne peuvent s’assurer de la fidélité des hommes quand ils ne sont pas eux-mêmes fidèles à Dieu ; et les soulèvements d’une nation arienne contre un empereur arien était un effet de la justice divine, qui punissait l’impiété par l’impiété même. »

            Lien vers le fichier PDF : http://www.fichier-pdf.fr/2016/02/04/la-france-se-meurt/

           



L’archevêque d’Alep : le gouvernement Assad constitue «une protection pour la population» syrienne
Envoyé par M. Fabien Alary

           De passage en France, Monseigneur Jean-Clément Jeanbart a dénoncé haut et fort la situation dans son pays, évoquant la politique du gouvernement français, la crise des migrants, ou encore le rôle de Bachar el-Assad.

           Ce 29 janvier, le prélat s’exprimait à Notre-Dame de Paris, aux côtés d’autres religieux, d’Irak, du Pakistan, ou encore du Soudan, venus partager les difficultés qu’ils rencontrent pour vivre leur foi librement, dans le cadre de conférences qui se tiendront dans toute la France. Il était invité par la fondation Aide à l’Eglise en détresse, qui vise à protéger les Chrétiens persécutés dans le monde.

           «J’ai connu une autre France, qui défendait les valeurs de liberté, d’humanité, de laïcité»

           Au cours de son témoignage, l’archevêque de la ville syrienne d’Alep s’en est notamment pris au rôle de la France dans le conflit, qu’il a vivement critiqué. «J’aime la France, c’est elle qui m’a éduqué», a-t-il déclaré avant de poursuivre : «Mais j'ai connu une autre France, une France qui défendait les valeurs de liberté, d'humanité, de laïcité et de respect. Pourquoi agit-elle aujourd'hui par intérêt politique ou financier ?»

           «"Si vous nous aimez, aidez-nous à rester chez nous!": le cri de Mgr Jeanbart»

           Refuser de discuter avec Bachar el-Assad ? Une erreur

           Interviewé par la chaîne française BFMTV au cours de son passage, l’archevêque a reconnu que la France et d’autres pays avaient trop tardé à impliquer Bachar el-Assad dans le processus de négociation syrien.

           Lire aussi
           L'archevêque d'Alep a souligné une intervention russe en Syrie synonyme d'espoir pour les chrétiens. Archevêque d’Alep : «L’intervention russe redonne espoir aux chrétiens de Syrie»

           Il a estimé que, malgré ses réserves envers le gouvernement syrien, ce dernier permettait au moins d’avoir «un Etat laïc, un Etat pluraliste, un Etat où on peut avoir une citoyenneté égale» pour tous.

           Au cours de son intervention dans l’église parisienne, le prélat a développé une pensée similaire, expliquant qu’«à choisir, je préfère encore le régime actuel, plutôt que les fondamentalistes qui le combattent» et qu’«il y va de notre avenir en Syrie, comme de l'avenir de toutes les minorités de la région».

           Dans un entretien au journal français Le Point, il a indiqué souhaiter «une réconciliation, que l’on trouve des points de rencontre afin de bâtir l’avenir». «Je ne suis pas proche du pouvoir en place, mais je crains que la désintégration et la chute de ce régime ne provoquent une guerre civile. Les institutions, l'armée, le ministère de l'Intérieur, les tribunaux constituent une protection pour la population», a-t-il conclu.

           Une couverture médiatique manipulée

           Jean-Clément Jeanbart a également tenu à souligner le rôle des médias occidentaux, dont il estime que la couverture du conflit syrien est biaisée par certaines sources donnant une vision partiale de la guerre en Syrie. «L’Observatoire syrien des droits de l’homme diffuse une information favorable à ceux que vous appelez les rebelles. Al-Jazeera, par l’origine [qatarie] de ses financements, donne également une information systématiquement à charge contre le régime».

           L’incitation à l’immigration serait une «déportation»

           Evoquant l’exode en masse des Chrétiens, et plus généralement de la population de Syrie, qui fuit le pays en guerre, Monseigneur Jeanbart a expliqué, dans une interview pour Radio Notre Dame, qui couvre l’événement : «Nous avons vu non seulement des gens partir, mais aussi des pays offrir le transport par avion gratuit, donner des visas à peine demandés... Tout à coup, on les emmène, on prend les quelques forces humaines restantes... C'est comme si c'était une déportation».

           Mgr Jeanbart (Syrie) : « Des centaines de milliers de gens qui émigrent en qq jours, ce n'est pas spontané, cette politique est suicidaire »

           Un complot pour justifier une intervention occidentale en Syrie ?

           Evoquant le fait que des centaines de milliers de personnes «se déplacent comme ça, sous les yeux de la Turquie qui avait les moyens de les empêcher de passer», le prélat affirme être «de plus en plus persuadé qu'il y avait un complot pour justifier une intervention militaire musclée en Syrie. Un complot des Etats-Unis, de l'Europe, de l'OTAN».

           Lire aussi : Un archevêque syrien demande au Royaume-Uni d'arrêter d'aider les groupes islamistes anti-Assad

           «Aidez-nous à rester chez nous»

           Alors que la Syrie entrera, en mars prochain, dans une sixième année consécutive de guerre, le conflit a coûté la vie à environ 250 000 personnes, et en a fait déplacer des millions d’autres. Dans ce contexte, l’archevêque d’Alep lance un appel à la France : «Vous nous voulez du bien? Alors aidez-nous à rester chez nous».
M. L'archévêque syrien Jean-Clément Jeanbart , 29 janvier 2016  
https://francais.rt.com/france/14813-archeveque-alep-syrie-france-guerre  


Notre-Dame du cap Falcon : d'Oran à Toulon, un lien cultuel et culturel impérissable
par M. Guy Raynaud
Evoyé par M. Villard

        L'histoire est belle et édifiante : après la seconde guerre mondiale, des pêcheurs installent dans une grotte du cap Falcon, à l'ouest d'Oran, une statue de la Vierge pour la remercier de les avoir protégés lors des bombardements de 1940 et 1942. En juin 1962, ils décident de l'immerger afin qu'elle échappe à la profanation, mais la statue refuse de "couler" ; elle est alors confiée à la Marine Nationale et parvient à Toulon.

        En 1975, au cap Brun, à l'est de Toulon, la statue est placée en bordure d'une falaise, sur le dôme d'une petite casemate allemande transformée en chapelle. Après de multiples péripéties, c'est en 1987 qu'une fidèle reproduction de la statue est placée au sommet du site, un des plus beaux de la côte varoise, face à Bône, tandis que la Vierge rapatriée est définitivement abritée dans la chapelle.
        Enfin, en 2007, dans cet "immense décor où la tendresse et la gloire se rencontrent dans le jaune et le bleu"(1), la chapelle est entièrement rénovée grâce aux associations de l'Union Amicales Varoises des Français Rapatriés d'Outre-mer sous le Présidence de Ghislaine RUVIRA, adjoint au Maire et aux travaux de la ville.

        Cette dernière est embellie avec un parti-pris esthétique empreint de pureté, de sensibilité, de simplicité et d'amour. Sont ajoutés à la vénérable statue (qui a retrouvé sa couronne originelle) de multiples œuvres artistiques cultuelles, symboliques et mémorielles : des vitraux, des céramiques (Notre-Dame d'Afrique, de Santa-Cruz...), une plaque pour les Disparus, un superbe et imposant arbre de vie dont les fruits sont des reliquaires contenant la terre d'une quarantaine de cimetières d'Algérie...
        Sur le mur de la chapelle, est apposée cette autre plaque : "Ce lieu est voué à la mémoire des Êtres aimés reposant en terre d'Algérie, Maroc, Tunisie. Puisse notre pensée recueillie voguer vers eux par cette mer qui nous sépare et pourtant nous unit. Mémoire au cœur. 45 ans après. 1962-2007", tandis que, proche de là, une stèle affirme : "On peut arracher l'homme au pays, mais on ne peut arracher le pays au cœur de l'homme. "

        À Toulon, Notre-Dame du cap Falcon et tout son environnement (dont un jardin du souvenir, une table d'orientation, etc.), constituent à l'évidence un magnifique "haut lieu de mémoire" pour les Pieds-Noirs et leurs familles, qui viennent s'y recueillir en grand nombre. Mais, bien au-delà, le simple Visiteur ne pourra qu'être enthousiasmé par la beauté époustouflante des lieux, de leur aménagement, et des œuvres présentées, ainsi que considérablement ému par les souvenirs et la spiritualité qui s'en dégagent avec force et douceur...

         "Je comprends ici ce qu'on appelle gloire : le droit d'aimer sans mesure."(2)

        (1) et (2) : citations extraites de "Noces à Tipasa" d'Albert Camus (1959)
Guy Raynaud - 01/12/2015          


CHEZ LE NOTAIRE
.Envoyé par Rémy


        Un délice, cette langue française ! Que c'est beau ... toutes les subtilités et les richesses de la langue !

        Ne dit-on pas que cette langue est très difficile à apprendre ?
        En voici un exemple :

        Une vieille demoiselle se présente chez un notaire pour enregistrer l'acte d'achat de sa maison récemment acquise.
        Le notaire l'invite à s'installer, appelle son clerc et lui demande textuellement:
        "Veuillez, s'il vous plait, ouvrir la chemise de Mademoiselle, examiner son affaire, et si les règles ne s'y opposent pas, faites une décharge pour qu'elle entre en jouissance immédiate!"
        On n'a toujours pas rattrapé la vieille fille !


        Pour moi, elle n'aurait pas du fuir : elle aurait du essayer de tirer les choses au clerc..!!!






Nanard, fais-nous un dessin !
Envoyé par M. Jarrige

UNA-ALAT-Est
Union Nationale des Associations de l'ALAT - Groupement Est










 Bernard Leroy

            Bernard Leroy, né le 12 mars 1932, est un appelé du contingent 52/2 le 6 novembre 1952 au GAOA n°1 à Essey-lès-Nancy.

            Il effectue le stage pilote à Mayence comme brigadier appelé et obtient le CPAP n° 117 du 8 juin 1954 transformé par équivalence. Il part en Tunisie en septembre 1954 au GAOA n°5, puis à Sétif en septembre 1958, ensuite au 2ème PA 19ème DI à M'Sila, puis retour en mai 1959 au CISALAT de Nancy.

            Il est muté à Constantine en 1962 au PMAH 14ème DI puis au 2ème PALAT 26ème DI à

            Laghouat en février 1963 pour terminer à Nancy, caserne Molitor, au CISALAT puis au GALAT n° 5, comme adjudant à l'info-liaison.

            Bernard Leroy décède le 12 novembre 2001 à Nancy. Pilote avions avec 3 500 heures de vol, il est titulaire de la Médaille militaire et de la Croix de la Valeur militaire avec deux citations à l'ordre de la division. Il a joué du crayon toute sa vie et ses dessins sont empreints de spontanéité, avec le scrupule du détail disaient ses amis.

Hommage par Maurice Delaporte,
Présidant du Groupement Est de l'UNA-ALAT


            Le piano était là, clavier ouvert, un verre de bière à la mousse délicate posé auprès d'un cendrier rempli de mégots encore tièdes

            L'homme s'assoit, mains tendues aux longs doigts, plus faits pour les arts que pour la mitraille, à la lippe un éternel mégot vacillant de cendre.

            Après quelques accords bien scandés, d'une voix rauque, style Louis Armstrong, les premières paroles de Sakiet Blues résonnent à nos oreilles. Un silence soudain s'installe dans le salon. En sourdine, la trompette discrète de Pierre Tallet accompagne le mélomane nostalgique. Soirée de fête ? Galette des Rois ? Je ne sais plus exactement.

            C'était la première fois que j'entendais cette complainte, souvenir des événements d'Algérie à la mémoire des camarades disparus.

            Le morceau terminé, l'homme se leva, un large sourire éclaire son visage, l'amitié se lit dans son regard car il est l'Amitié personnifiée. Son allure est nonchalante, sa dégaine surprend toujours. Un peu américaine ! Boy ? Mais imprégnée de GI, sûrement !

            D'ailleurs, il en a le casque et l'équipement, ainsi que le salut militaire. Une silhouette se dessine déjà à votre mémoire ? Je vais vous aider un peu. Souvenez-vous !

            - Toi, Woogye, son chien, reprends ta laisse, ton maître est de retour...

            - Toi, Claude Luther, son compagnon de vol à voile, reprends ton saxo alto et joue pour lui...

            - Toi, le rédacteur du contingent 52/2 du GAOA 1 dans le Père Cent qui disait, tout comme Geneviève Tabouis dans les dernières nouvelles de demain : Avec son allure élancée, dans l'US Air Force aurait dû s'engager...

            - Toi, le conducteur du tramway n° 3 qui cherchait affolé ton convoi au départ d'Essey-lès-Nancy, celui-ci se trouvait déjà à son terminus laxouvien, tout cela pour un Vélo Solex tombé en panne...

            - Toi, le chef de poste du garage autos en 1953, retrouvant la sentinelle qui jouait de l'harmonica, le fusil bien tranquille posé dans un coin de guérite...

            - Toi, le chef de stage "transfo hélico" qui avait comme stagiaire un "paralysé de la voilure", qui était, d'après toi, plus apte à décorer les murs du PC qu'à apprendre à ne plus être paralysé...

            - Toi, le planton au poste de police du quartier Kléber qui entendait, au loin, rugir une sirène de half-track, croyant à l'arrivée d'une colonne de blindés ouvrait la barrière avec rapidité pour laisser passer... une Fiat 500 déguisée en voiture starter, au damier noir et blanc, armée d'une antenne de SCR 300...

            - Toi, le leader, un jour de défilé aérien, après le passage en patrouille au-dessus de la place Stanislas, voit avec horreur qu'il te manque l'ailier gauche ? A gauche aussi, les clochers de la cathédrale a priori... intacts ! Silence radio... plus d'ailier ? Enfin retrouvé au parking de l'escadrille, l'appareil photo autour du cou, rempli d'obliques basses de la Vieille Ville et huit jours d'arrêts à la clef...

            - Toi, le fellagha médusé, éberlué de voir dans ton djebel un Piper sur le dos, l'équipage de ton côté, en se protégeant des tirs nourris des troupes au sol...

            - Toi, le Chef de Corps qui décrochait ton téléphone et qui recevait en guise d'appel un retentissant coup de trompette dans les oreilles...

            - Toi, le jeune garçon qui a appris l'art du trait et de la gouache à la MJC de la Vieille Ville...

            - Toi, le brocanteur qui cherchait un emplacement pour ton commerce devant le Palais Ducal...

            - Toi, le copain rencontré au coin d'une ruelle et retrouvé devant une chope de bière...

            - Toi, Odile, sa Compagne... Sa Croq'Odile comme il aimait t'appeler...

            Vous tous et j'en oublie, vous n'entendrez plus Sakiet Blues. Bernard Leroy n'est plus parmi nous !

            Son corps, dispersé aux quatre vents malzévillois, nous rappelle que nous sommes poussière, mais les zéphyrs malins murmurent dans le lointain : Nanard, fais-nous un dessin !

            Les dessins de Bernard Leroy qui suivent sont extraits d'un fascicule édité autrefois à l'intention des nouveaux brevetés pilotes et mécaniciens de l'ALAT. Il a été préservé par le Groupement Est des Amis de l'ALAT. Pour en savoir plus sur l'ALAT :

UNA-ALAT : www.una-alat.asso.fr
UNA-ALAT-Groupement Est : lou.y@orange.fr
Site ALAT : www.ALAT2.fr
Musée de l'ALAT : www.museehelico-alat.com

Image envoyée par M. Jarrige
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Mis en page par Pierre JARRIGE
www.aviation-algerie.com
Mars 2016
Reproduction autorisée
Publication gratuite - Vente interdite




104 églises profanées en 4 mois :
et nos gouvernants parlent d'islamophobie ?

Envoyé par Monsieur Jacques Costagliola
Du 1er janvier au 15 février, 45 églises ont été visitées par des infidèles indélicats. Une par jour.

       Le minaret, oui. La Vierge Marie, non !

       Le site lagauchematuer.fr a relevé que, du 1er janvier au 15 février, 45 églises ont été visitées par des infidèles indélicats. Une par jour. Cela va du tabernacle vandalisé à l'église incendiée, en passant par des tags démoniaques défigurant chœur et autel. Le site propose " un panorama de cette christianophobie ordinaire ".

       Mais il y a pire statistique encore. Sur un autre site spécialisé dans l'observation des actes de christianophobie, dirigé par Daniel Hamiche (www.christianophobie.fr), sont répertoriés l'ensemble des actes commis contre des églises, des lieux de culte, de dévotion, des écoles et des sites Internet chrétiens en France. La synthèse mensuelle de ces actes est tout simplement ahurissante ! Et totalement ignorée du gouvernement et de ses complices les médias. Pendant les quatre premiers mois de l'année, ce sont 170 actes qui ont été relevés par cet observatoire, dont 104 concernent des églises ! Une interruption de messe aux cris de Allahu Akbar, le caillassage de l'église de Lacanau, une sacristie incendiée, des tags anarchistes sur une église de Tours. Car ces actes christianophobes ne sont pas toujours le fait des adorateurs d'Allah mais souvent, aussi, celui de jeunes satanistes ou de cette secte des antifas, les milices armées de notre Premier ministre, qu'il ne veut surtout pas dissoudre pour entretenir un certain désordre sur notre sol. Et c'est peut-être bien là son seul bilan positif.

       Alors islamistes radicaux, jeunes des cités désœuvrés, antifas : tous des déséquilibrés si l'on s'en réfère aux rapports de police ou aux juges façon Taubira. Mais le gouvernement - Manuel Valls en tête - comme les médias n'ont qu'un mot au bout de leur plume : islamophobie. La christianophobie, " connais pas ". À une exception près : au lendemain de la tentative de mitraillage d'une église à Villejuif, notre Premier ministre a clôturé le débat en nous invitant à aller tous à la messe… Comme si d'un coup d'un seul, son enfance lui revenait dans le fond de sa mémoire catholique.

       Mais sur cette succession de faits gravissimes contre les signes de la catholicité et qui ne semble pas s'arrêter, peu de déclarations, aucune émotion. Même le silence de M. Cazeneuve est intolérable, tant il est loquace dès qu'il s'agit d'une mosquée. Le récent exemple de deux poids deux mesures est éloquent sur la mentalité de nos juges politisés à outrance : deux jeunes gens de Mâcon ont pris 30 mois de prison dont six mois ferme pour avoir tenté d'incendier une mosquée, alors que cette même justice relâchait un " jeune " qui avait lardé de 16 coups de couteau une prostituée car sa religion, a-t-il déclaré lors de son arrestation le mois dernier, ne tolère pas la location du corps.

       Les églises de petites villes comme Le Teil en Ardèche, ou Orgelet dans le Jura, comme les abbatiales, telle celle de Saint-Pierre de Moissac, ou les calvaires et les cimetières ne sont pas épargnés par ces barbares qui défendent, les uns une laïcité outrancière, les autres certains versets d'un Coran peu tolérant. Une situation que les autorités laissent pourrir, sans doute au nom de la laïcité, devenue en Hollandie la religion officielle.
Floris de Bonneville               

http://www.bvoltaire.fr/florisdebonneville/104-eglises-profanees-4-mois-nos-gouvernants-parlent-dislamophobie,175929


Ah ces alsaciennes!
Envoyé par Eliane
         


     Dans un petit village du Sundgau (Haut-Rhin), un très vieil homme était étendu, mourant, dans son lit.
     Soudain il sentit l'odeur des Fasenachtschànkele (beignets de carnaval).
     Il prit le peu de force qui lui restait pour se lever du lit.
     Se tenant contre le mur, il se dirigea hors de la chambre à coucher.
     Dans un plus grand effort encore, il descendit l'escalier en tenant la rampe avec ses deux mains.
     En respirant péniblement, il se tint dans le cadre de la porte, regardant vers la cuisine.
     S'il n'avait pas été à l'agonie, il se serait déjà cru au ciel !
     Là, sur la nappe de la cuisine, il y avait des centaines de ses beignets favoris.
     Était-il déjà au Ciel ? Était-ce un avant goût du Paradis ?

     Ou peut-être encore un acte héroïque de sa femme dévouée désirant qu'il quitte ce monde en homme heureux ?
     Dans un ultime effort, il rampa vers la table.
     Se soulevant péniblement sur ses mains tremblantes, il tenta de prendre un Schànkele.
     A ce moment précis, sa femme lui assena un coup de spatule sur les doigts

     - "Touche pas ! C'est pour l'enterrement !"

ØØØØØØØØØØØØØØ


PHOTOS DE BÔNE
Envoi de M. Charles Ciantar


Photo envoyée par M. C. Ciantar
ROBERT COHEN
Photo envoyée par M. C. Ciantar
DOCTRINE CHRETIENNE
Photo envoyée par M. C. Ciantar
JARDIN D'ESSAI ou PEPINIERE
Photo envoyée par M. C. Ciantar
ANCIEN MARCHE AUX POISSONS
Photo envoyée par M. C. Ciantar
PLACE de la LIBERTE
Photo envoyée par M. C. Ciantar
PORTE RANDON
Photo envoyée par M. C. Ciantar
VUE SUR LE PORT
Photo envoyée par M. C. Ciantar
VUE GENERALE
Photo envoyée par M. C. Ciantar
ROCHER DU LION
Photo envoyée par M. C. Ciantar
Saint Augustin mais 2014
Photo envoyée par M. C. Ciantar
Saint-Augustin - mort de Sainte Monique
Photo envoyée par M. C. Ciantar
Saint Augustin enfant
Photo envoyée par M. C. Ciantar
ST Augustin, ruines d'Hippo-Régius
Photo envoyée par M. C. Ciantar
Veilleuse de Saint-Augustin
Photo envoyée par M. C. Ciantar
L'équipe de la Caroube, Olympique Caroube Bône
Debout de gauche à droite : MISSUD, GIRAUD, ZAMMIT Emmanuel, BALLOCO, Di BATISTA Hubert.
Accroupis de gauche à droite : MARFAING Yvan , BIANCHINI , FRICK , CALAMIA Raymond, STELLA Jean Claude, BABIN,




Eglise Sainte Anne




L'invasion migratoire planifiée !
Texte du Général Antoine Martinez
Envoyé par Mme Elyette

Communiqué du 09.02.2016

         Devant l'invasion migratoire planifiée que subit l'Europe depuis le « printemps arabe », devenue massive depuis plusieurs mois, des citoyens européens commencent à réagir et à s'opposer aux tenants de l'idéologie multiculturaliste que de nombreux dirigeants veulent imposer aux peuples européens.

         Cette réaction traduit la prise de conscience des européens patriotes de toutes tendances, attachés à leur civilisation, à leur culture façonnée par le christianisme, à leurs traditions et modes de vie, du danger qui menace l'Europe face à cette intrusion incontrôlée et massive sur nos territoires de populations dont la majorité ne peut pas être considérée comme réfugiée et doit être renvoyée car motivée par des raisons économiques. Par ailleurs, la majorité de ces migrants est composée d'hommes jeunes dont certains infiltrés par l’État islamique, les attentats de Paris du 13 novembre le démontrent clairement. Enfin, à quelques rares exceptions, ces populations sont de culture modelée par l'islam dont on voit bien qu'il est d'essence violent et donc incompatible avec nos démocraties.

         Alors, ces patriotes européens ont voulu se manifester le 6 février sur l'ensemble du territoire européen et, pour la France, quatre manifestations étaient programmées à Saint-Brieuc, Calais, Bordeaux et Montpellier.

         Un meeting au cours duquel je suis intervenu était organisé à Rungis, près de Paris, le 7 février.

         A Calais, cette manifestation était interdite par le ministre de l'Intérieur pour des raisons fallacieuses et de simple impuissance devant des événements qui dépassent totalement le gouvernement incapable de faire régner la légalité sur notre territoire. Le général PIQUEMAL le savait. Il a toutefois considéré que l'intérêt supérieur des peuples européens, et particulièrement du peuple français et de cette France charnelle qui nous unit, lui commandait de braver cette interdiction. Je salue son courage et appelle les Français à lui manifester maintenant leur soutien et leur solidarité.

         L'arrestation de ce serviteur de l’État et de la Nation, comme le sont tous ceux qui servent ou qui ont servi sous l'uniforme, constitue une manœuvre d'intimidation d'un gouvernement aux abois qui tente de bâillonner la liberté d'expression de patriotes qui ont une vision de la France et de la Nation française dont ceux qui nous gouvernent sont incapables, leur seule préoccupation étant de gagner des élections. De plus, ils n'ont pas conscience que leur réaction irréfléchie favorise la radicalisation des esprits.

         Cette manœuvre d'intimidation s'inscrit dans une démarche totalitaire que le Chef d’État-major des Armées a pu lui-même relever lors de sa dernière audition au Sénat lorsqu'un sénateur lui a demandé de faire taire certains militaires en retraite. Il en est de même lorsqu'on reçoit d'un autre élu du peuple un message assassin qui se termine par « avec le regret que la France ait pu vous compter parmi ses généraux »

         Il faut qu'ils sachent qu'un général n'est jamais en retraite, même s'il n'est plus en activité, car il continue de servir la France d'une autre façon, même s'il est évident qu'il prend parfois des risques. Mais comme l'a dit le poète « un général ne se rend jamais, même à l'évidence ». Seule compte la France. Nous sommes les sentinelles et les gardiens de la mémoire et de l'histoire de la Nation que nous avons le devoir de défendre et de transmettre. Et si nos camarades d'active sont soumis au devoir de réserve, et c'est bien compréhensible, ceux qui ne le sont plus ont un devoir d'expression, comme tout citoyen, et même plus en raison de leurs expériences diverses au service de la France et de son peuple.

         Alors, face à ces provocations grossières d'un gouvernement nerveux et contesté, seulement capable d'intimider les vrais patriotes, mais incapable, par manque de courage politique, de faire appliquer la loi sur l'ensemble du territoire, il nous faut rester calmes. Mais nous devons également être déterminés et résister pour redonner leur fierté aux Français au lieu de les maintenir dans la haine de soi injustifiée afin de leur rendre l'espoir pour redresser cette France que nous aimons tous. Nos gouvernants qui confondent la France avec la République la guident vers le chaos. Ils ont oublié que l'essence du politique c'est d'assurer la sécurité à l'extérieur et la concorde à l'intérieur. Ils devraient savoir qu'ils ne sont que les fondés de pouvoir d'un souverain qui s'appelle le peuple. Et en démocratie le peuple est souverain. Alors, qu'on lui donne la parole.

         Ensemble pour notre patrie charnelle. Vive la France éternelle.
Général (2s) Antoine MARTINEZ        




ARRESTATION DU GENERAL CHRISTIAN PIQUEMAL LE 6 FEVRIER 2016
Envoyé par M. Régis Guillem
7 Février 2016 - COMMUNIQUE DU GENERAL TAUZIN

           En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui tentent de l’éteindre. Hier à Calais, les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation du Général Christian Piquemal, ancien commandant de la Légion Etrangère. Il s’agit d’un incident grave.

            Le Général Piquemal, que je connais personnellement et pour qui j’ai un profond respect, savait que sa présence à cette manifestation était illégale du fait de l’interdiction préfectorale dictée par le ministre Cazeneuve. Il était prêt à en payer le prix pour des raisons supérieures à la légalité : le service de la France et la défense des Français face aux vagues migratoires.

            Officier, il a consacré sa vie à la France et, à 75 ans, il reste prêt à la donner pour que la France vive. Officier de la Légion Etrangère, il ne peut en aucun cas être considéré comme un raciste.

            Cette arrestation brutale se traduit aujourd’hui par un jugement en comparution immédiate, ce qui me révolte profondément étant donné que notre « justice » manifeste par ailleurs un laxisme insupportable envers la délinquance réelle des no-borders.

            Je félicite vivement le Général Piquemal et lui dis tout mon respect. J’appelle toutefois au calme, car cette arrestation constitue, de la part de nos gouvernants, une grossière tentative d’intimidation; méthode classique des régimes à l’agonie. Ne nous laissons pas entraîner là où ils veulent nous conduire : l’action violente.

            Ce gouvernement – dont l’incompétence confine de plus en plus à l’illégitimité – nous provoque et espère nous pousser à la faute. Ne cédons pas aux manipulations et préparons l’avenir avec détermination.

            Dans la tempête qui se prépare, nous devons rester calmes, avoir confiance en la France car elle a connu bien d’autres difficultés, et préparer avec courage son redressement.
          Ensemble, nous rebâtirons la France !

Général Didier Tauzin            


08 février 2016 - Communiqué
du général d'armée (2s) DARY
président de
l’Amicale des Anciens Légionnaires Parachutistes (AALP)

           Au cours du week-end dernier, un de nos camarades, et non des moindres puisqu’il s’agit du général Christian Piquemal, a été placé en garde-à-vue, pour avoir participé à une manifestation interdite par le préfet du Nord.
           En ma qualité de Président de l’Amicale des anciens légionnaires parachutistes et à titre personnel comme citoyen français, je tiens d’abord à exprimer ma solidarité au général Piquemal, et je lui adresse, à lui comme à ceux qui nous lirons, ces mots d’Antoine de Saint-Exupéry, qui me semblent tout à fait opportuns :

            « Puisque je suis l’un d’eux, je ne renierai jamais les miens quoi qu’ils fassent :
           – je ne parlerai jamais contre eux devant autrui ;
           – s’il est possible de prendre leur défense, je les défendrai ;
           – s’ils sont couverts de honte, j’enfermerai cette honte dans mon cœur et je me tairai ;
           – quoi que je pense alors sur eux, je ne servirai jamais de témoin à charge ! »

           Mais au-delà de cette solidarité, et sans remettre en cause les institutions françaises que nous tenons particulièrement à respecter, je tiens à me faire l’interprète de beaucoup de mes camarades, en exprimant notre étonnement de citoyen devant la manière dont cet incident a été géré et a pu ainsi déraper, par tant de maladresses, d’ambiguïtés et d’inopportunité !

            D’abord avec beaucoup de maladresses, car si manifester en dépit d’une interdiction préfectorale n’est pas bien, on peut se demander si un regroupement, qui, apparemment n’était pas violent, méritait un tel traitement et la garde à vue volontaire d’un officier général ?

            Ensuite avec beaucoup d’ambiguïté, car si l’on mettait en garde à vue tous ceux qui enfreignent quotidiennement et plus gravement la loi, il faudrait beaucoup de places dans les prisons françaises ; il suffit de penser aux zadistes, aux clandestins, aux bonnets de toutes les couleurs…. Depuis quand les Français ne seraient-ils pas égaux devant la loi ?

            Enfin cette arrestation est particulièrement inopportune, car le sujet de l’immigration est à la fois complexe, grave et sensible et demande, avant tout de la part des services de l’Etat du calme et de la pondération ; or mettre un officier général en garde à vue ne règlera rien, mais, au contraire, ne fera qu’exacerber la situation
Général d'armée (2s) DARY
Président de l’Amicale des Anciens Légionnaires Parachutistes
(AALP)

09 février 2016 : GUILLAS Patrick
           Mon Général, en tant qu'ancien légionnaire du 2ème Régiment Etranger d'Infanterie - Mle 140.066 je tiens à vous exprimer mon plus profond respect.
           Aux réactions de quelques uns de vos homologues je m'étais dit que notre si belle Armée s'était métamorphosée en fonctionnaires soucieux d'un fauteuil. Non seulement vous prouvez le contraire et je ne puis qu'admirer l'Officier digne de ses illustres prédécesseurs qui, eux aussi, en d'autres circonstances presque similaires avaient choisi l'Honneur.
           Merci mon Général, pour moi, vous êtes le digne représentant de notre si belle arme qu'est la Légion Etrangère.

COMMUNIQUÉ DU PRÉSIDENT NATIONAL DE L'UNION NATIONALE DES PARACHUTISTES (UNP), LE GÉNÉRAL (2S) CAMBOURNAC
Lieutenant-colonel (er) Régis Ollivier, le 08 février 2016

           A l'instar des plus hautes autorités du ministère de la Défense, -qui ne dit mot consent-. l'Union Nationale des Parachutistes (UNP). par la voix de son président national, le général (2S) Thierry Cambournac, se désolidarise des événements ayant conduit à l'arrestation du général (2S) Christian Piquemal, ou à tout le moins, déclare que l'UNP n'est pas partie prenante à ces événements. //RO

            Chers présidents. chers adhérents

            En ma qualité de président de l'UNP. Il ne m'appartient pas de me prononcer au fond sur les évènements de ce week-end.

            En revanche, il est de ma responsabilité de veiller à ce que l'Union Nationale des Parachutistes respecte strictement ses statuts et son objet social et ne s'engage que sur les sujets qui en relèvent.

            Devant les nombreux mails internes à l'Union qui se rapportent à ce sujet je réitère avec vigueur que l'UNP n'est pas et ne sera pas partie prenante à ces évènements et qu'aucun de ses membres ne peut se prévaloir de son appartenance à l'UNP dans ces circonstances.

            J'ajoute que sur ce point j'ai recueilli l'avis du général Cann et du général Chazarain qui l'un et l'autre ont approuvé ma ligne directrice et m'ont encouragé à faire preuve dans cette question de la plus grande fermeté.
Thierry CAMBOURNAC général d'armée (2s) président de l'UNP

COMMUNIQUÉ DU GÉNÉRAL (25) R. GAUSSERÈS, PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS D'ANCIENS DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE.
Le Général (2s) R. Gausserès, le 08 février 2016 Association de Soutien à l'Armée Française (ASAF)

           Samedi 6 février à Calais. le Général (2s) Piquemal a participé à une manifestation organisée par le mouvement européen Pegida. qui réclamait un traitement gouvernemental du problème des migrants. Cette manifestation avait été interdite par la préfecture.

            Le Général Piquemal a été interpellé par les forces de l'ordre et mis en garde à vue. il sera présenté à un juge du tribunal de Boulogne-sur-Mer lundi 8 février après-midi, en comparution immédiate.

            Tous ceux qui ont connu le Général Piquemal en activité. sont désolés de ces événements. Cependant, la FSALE précise que c'est à titre personnel qu'il a agi.

            Aussi, toute initiative non concertée avec le bureau de la Fédération, serait de nature à transgresser l'article 7 de notre code d'honneur de l'ancien légionnaire :
           " Je m'interdis d'impliquer la Légion étrangère dans toute action politique ". II y va du maintien de la bonne image de la Légion étrangère.
Le Général (2s) R. Gausserès Président Fédéral

           Source : Fédération des Sociétés d'Anciens de la Légion Étrangère

Commentaire de Patrick Guillas du 2ème Régiment Etranger d’Infanterie non soumis au devoir de réserve.
           - Sauf erreur et/ou omission le Général PIQUEMAL ne s’est en aucun cas prévalu de son titre de Général ni de son appartenance à une arme quelconque. Il était en civil et par conséquent il n’était pas contraint au Devoir de Réserve obligatoire pour des militaires d’active.
           - La position prise de façon extrêmement courageuse par le Général PIQUEMAL concerne la France et par voie de conséquence l’Armée qui est censée défendre l’honneur des couleurs bleu-blanc-rouge
           - La position du Général PIQUEMAL, par rapport à la vôtre – celle d’un carriériste – relève au contraire l’honneur de tous les Parachutistes quelle que soit la couleur de leur béret, mais aussi l’honneur de toute l’Armée Française.
           - Quant aux Présidents des différentes Associations ; ils doivent bien au contraire apporter leur soutien total à cet homme de valeur.

NDLR: Nous sommes en pleine guerre civile portée par le terrorisme islamiste et nous assistons à des tergiversations qui nous rappellent les années 1960-1962 en Algérie.
          Il y a ceux qui s'engagent, ceux qui sont dans la défensive et ceux qui préservent leur carré. La guerre n'est pas gagnée, encore......... B.J.P.


L'Algérie est au bord d'une faillite
qui "engendrerait le chaos et pousserait
les Algériens à fuir vers l'Europe".

Envoyé par M. Jacques Costagliola

        Il y a maintenant deux ans, j'écrivais un article, en forme de bouteille à la mer, pour Boulevard Voltaire intitulé " Printemps algérien en vue, une catastrophe pour la France ? " Des troubles naissaient alors en Algérie, suite à la nouvelle élection d'Abdelaziz Bouteflika à la tête du pays. Loin de s'être arrangée, la situation du pays s'est, depuis, dégradée. En cause, notamment, la chute des cours des matières premières. Les rentes de gaz et de pétrole (60 % des recettes budgétaires d'Alger) ne rapportent plus autant qu'auparavant et la gérontocratie algérienne ne peut plus calmer la population en l'arrosant d'allocations diverses.

        Mohamed Benchicou, ancien directeur du journal Le Matin, estime que l'Algérie est au bord d'une faillite qui " engendrerait le chaos et pousserait les Algériens à fuir vers l'Europe ". Une situation qui n'est pas souhaitable des deux côtés de la mer Méditerranée. Pire : l'Algérie partage une frontière avec la Libye, actuellement en guerre civile suite à la funeste opération de " démocratisation " voulue par Nicolas Sarkozy et son visiteur du soir, l'" intellectuel " Bernard-Henri Lévy.

        Les forces de l'État islamique se sont considérablement renforcées lors des derniers mois, et certaines zones libyennes menacent de basculer sous le joug des armées du califat. Boualem Sansal, auteur du roman d'anticipation 2084 - La fin du monde, grand prix du roman de l'Académie française pour l'année 2015, déclarait hier au Figaro qu'un " scénario d'une escalade de la terreur sur le modèle syrien " lui paraissait tout à fait crédible. Je fais mienne sa déclaration et suis au regret de constater que ce que je prévoyais il y a deux ans pourrait n'être que modéré par rapport à ce qu'il se prépare.

        Si l'Algérie aurait pu avoir vocation à être un point d'équilibre dans le monde arabe et la région, certains défauts structurels sembleraient plutôt la précipiter dans le chaos. Le contexte international n'aide pas, mais l'Algérie doit au plus vite parer à ces funestes éventualités en procédant à son examen critique.

        L'argent du pétrole n'a pas été investi pour moderniser le pays et lui donner une économie diversifiée capable de lui permettre d'affronter les transformations mondiales. L'Algérie est un pays riche et jeune aux institutions hors d'âge. Abdelaziz Bouteflika a livré les pauvres aux islamistes qui se substituent parfois à l'État, à l'image de ce qu'il se produit dans quelques zones de Non-France dans l'Hexagone. Que se passera-t-il lorsque Bouteflika mourra ? La continuité institutionnelle ne semble pas assurée et les divisions profondes des diverses sensibilités pourraient se faire jour dans une cruelle guerre de succession.

        Inflation, austérité, panne de l'ascenseur social et baisse du pouvoir d'achat entraînent une grogne sociale de plus en plus vive. Sans oublier les tensions multiples entre la communauté amazighe, souvent méprisée, et le pouvoir. La moitié des 40 millions d'Algériens ont aujourd'hui moins de 19 ans. Ils sont nombreux à rêver de s'installer en Europe, ce que nous ne pouvons pas permettre. Ils sont nombreux, aussi, à profiter de la crise migratoire pour s'infiltrer dans les filières des " migrants ". En témoignent les violeurs arrêtés à Cologne, parmi lesquels figuraient plusieurs jeunes Algériens.

        Diriger, c'est prévoir. Le danger que fait planer l'explosion hallucinante de la démographie africaine est multiplié par plusieurs phénomènes contemporains : la vivacité de l'islam de combat, la chute du prix des matières premières, les populations immigrées non assimilées en France et en Europe, le laxisme et l'impuissance des autorités européennes, l'absence de frontières intra-européennes. Un printemps algérien serait une immense catastrophe. Nous devons nous y préparer dès maintenant pour éviter le pire.

       
Gabriel Robin          

        Ihttp://www.bvoltaire.fr/gabrielrobin/algerie-cette-guerre-menace,240845



Lettre ouverte à un soldat d'Allah
Arrête de m'appeler "frère"!

Karim Akouche, poète, romancier et dramaturge.
Envoyé par Mme Saurel Eliane

Publié le 19 janvier 2016 / Monde Religion
http://www.causeur.fr/islam-daech-terrorisme-36313.html

        Prépare ta valise. Achète un billet. Change de pays. Cesse d'être schizophrène. Tu ne le regretteras pas. Ici, tu n'es pas en paix avec ton âme. Tu te racles tout le temps la gorge. L'Occident n'est pas fait pour toi. Ses valeurs t'agressent. Tu ne supportes pas la mixité. Ici, les filles sont libres. Elles ne cachent pas leurs cheveux. Elles portent des jupes. Elles se maquillent dans le métro. Elles courent dans les parcs. Elles boivent du whisky. Ici, on ne coupe pas la main au voleur. On ne lapide pas les femmes adultères. La polygamie est interdite. C'est la justice qui le dit. C'est la démocratie qui le fait. Ce sont les citoyens qui votent les lois. L'État est un navire que pilote le peuple. Ce n'est pas Allah qui en tient le gouvernail.

        Tu pries beaucoup. Tu tapes trop ta tête contre le tapis. C'est quoi cette tache noire que tu as sur le front ? Tu pousses la piété jusqu'au fanatisme. Des poils ont mangé ton menton. Tu fréquentes souvent la mosquée. Tu lis des livres dangereux. Tu regardes des vidéos suspectes. Il y a trop de violence dans ton regard. Il y a trop d'aigreur dans tes mots. Ton cœur est un caillou. Tu ne sens plus les choses. On t'a lessivé le cerveau. Ton visage est froid. Tes mâchoires sont acérées. Tes bras sont prêts à frapper. Calme-toi. La violence ne résout pas les problèmes.

        Je sais d'où tu viens. Tu habites trop dans le passé. Sors et affronte le présent. Accroche-toi à l'avenir. On ne vit qu'une fois. Pourquoi offrir sa jeunesse à la perdition? Pourquoi cracher sur le visage de la beauté?

        Je sais qui tu es. Tu es l'homme du ressentiment. La vérité est amère. Elle fait souvent gerber les imbéciles. Mais aujourd'hui j'ai envie de te la dire. Quitte à faire saigner tes yeux.

        Ouvre grand tes tympans. J'ai des choses à te raconter. Tu n'as rien inventé. Tu n'as rien édifié. Tu n'as rien apporté à la civilisation du monde. On t'a tout donné : lumière, papier, pantalon, avion, auto, ordinateur… C'est pour ça que tu es vexé. La rancœur te ronge les tripes.

        Gonfle tes poumons. Respire. La civilisation est une œuvre collective. Il n'y a pas de surhomme ni de sous-homme. Tous égaux devant les mystères de la vie. Tous misérables devant les catastrophes. On ne peut pas habiter la haine longtemps. Elle enfante des cadavres et du sang.

        Questionne les morts. Fouille dans les ruines. Décortique les manuscrits. Tu es en retard de plusieurs révolutions. Tu ne cesses d'évoquer l'âge d'or de l'islam. Tu parles du chiffre zéro que tes ancêtres auraient inventé. Tu parles des philosophes grecs qu'ils auraient traduits. Tu parles de l'astronomie et des maths qu'ils auraient révolutionnées. Tant de mythes fondés sur l'approximation. Arrête de berner le monde. Les mille et une nuits est une œuvre persane. L'histoire ne se lit pas avec les bons sentiments. Rends à Mani ce qui appartient à Mani et à Mohammed ce qui découle de Mohammed. Cesse de te glorifier. Cesse de te victimiser. Cesse de réclamer la repentance. Ceux qui ont tué tes grands-parents sont morts depuis bien longtemps. Leurs petits-enfants n'ont rien à voir avec le colonialisme. C'est injuste de leur demander des excuses pour des crimes qu'ils n'ont pas commis.

        Tes ancêtres ont aussi conquis des peuples. Ils ont colonisé les Berbères, les Kurdes, les Ouzbeks, les Coptes, les Phéniciens, les Perses… Ils ont décapité des hommes et violé des femmes. C'est avec le sabre et le coran qu'ils ont exterminé des cultures. En Afrique, ils étaient esclavagistes bien avant l'île de Gorée.

        Pourquoi fais-tu cette tête ? Je ne fais que dérouler le fil tragique du récit. Tout est authentique. Tu n'as qu'à confronter les sources. La terre est ronde comme une toupie, même s'il y a un hadith où il est écrit qu'elle est plate. Tu aurais dû lire l'histoire de Galilée. Tu as beaucoup à apprendre de sa science. Tu préfères el-Qaradawi. Tu aimes Abul Ala Maududi. Tu écoutes Tarik Ramadan. Change un peu de routine. Il y a des œuvres plus puissantes que les religions.

        Essaie Dostoïevski. Ouvre Crime et châtiment. Joue Shakespeare. Ose Nietzche. Quand bien même avait-il annoncé la mort de Dieu, on a le droit de convier Allah au tribunal de la raison. Il jouera dans un vaudeville. Il fera du théâtre avec nous. On lui donnera un rôle à la hauteur de son message. Ses enfants sont fous. Ils commettent des carnages en son nom. On veut l'interroger. Il ne peut pas se dérober. Il doit apaiser ses textes.

        Tu trouves que j'exagère ? Mais je suis libre de penser comme tu es libre de prier. J'ai le droit de blasphémer comme tu as le droit de t'agenouiller. Chacun sa Mecque et chacun ses repères. Chacun son dieu et à chaque fidèle ses versets. Les prophètes se fustigent et la vérité n'est pas unique. Qui a raison et qui a tort ? Qui est sot et qui est lucide ? Le soleil est assez haut pour nous éclairer. La démocratie est assez vaste pour contenir nos folies.

        On n'est pas en Arabie saoudite ni au Yémen. Ici, la religion d'État, c'est la liberté. On peut dire ce qu'on pense et on peut rire du sacré comme du sacrilège. On doit laisser sa divinité sur le seuil de sa demeure. La croyance, c'est la foi et la foi est une flamme qu'on doit éteindre en public.

        Dans ton pays d'origine, les chrétiens et les juifs rasent les cloisons. Les athées y sont chassés. Les apostats y sont massacrés. Lorsque les soldats d'Allah ont tué les journalistes, tes frères ont explosé de joie. Ils ont brûlé des étendards et des bâtiments. Ils ont appelé au djihad. Ils ont promis à l'Occident des représailles. L'un d'eux a même prénommé son nouveau-né Kouachi.

        Je ne comprends pas tes frères. Il y a trop de contradictions dans leur tête. Il y a trop de balles dans leurs mitraillettes. Ils regardent La Mecque, mais ils rêvent de Hollywood. Ils conduisent des Chrysler. Ils chaussent des Nike. Ils ont des IPhone. Ils bouffent des hamburgers. Ils aiment les marques américaines. Ils combattent " l'empire ", mais ils ont un faible pour ses produits.

        Et puis, arrête de m'appeler " frère ". On n'a ni la même mère, ni les mêmes repères. Tu t'es trop éloigné de moi. Tu as pris un chemin tordu. J'en ai assez de tes fourberies. J'ai trop enduré tes sottises. Nos liens se sont brisés. Je ne te fais plus confiance. Tu respires le chaos. Tu es un enfant de la vengeance. Tu es en mission. Tu travailles pour le royaume d'Allah. La vie d'ici-bas ne t'intéresse pas. Tu es quelqu'un d'autre. Tu es un monstre. Je ne te saisis pas. Tu m'échappes. Aujourd'hui tu es intégriste, demain tu seras terroriste. Tu iras grossir les rangs de l'État Islamique.

        Un jour, tu tueras des innocents. Un autre, tu seras un martyr. Puis tu seras en enfer. Les vierges ne viendront pas à ton chevet. Tu seras bouffé par les vers. Tu seras dévoré par les flammes. Tu seras noyé dans la rivière de vin qu'on t'a promise. Tu seras torturé par les démons de ta bêtise. Tu seras cendre. Tu seras poussière. Tu seras fiente. Tu seras salive. Tu seras honte. Tu seras chien. Tu seras rien. Tu seras misère.



Portrait de l'islamiste en fossoyeur du monde
Toute tentative de dialogue est vouée à l'échec

Karim Akouche, poète, romancier et dramaturge.
Envoyé par Mme Saurel Eliane

Publié le 11 janvier 2016 / Monde Religion
http://www.causeur.fr/islam-daech-algerie-36188.html

        Après les horreurs du vendredi 13, la France de demain ne sera plus comme avant. Elle ne sera ni la France d'hier, ni celle d'aujourd'hui. Elle sera semblable, à quelque chose près, à l'Algérie des années 90. Paris sera Alger. Toulouse, Blida ou Média. Lyon, Ain Defla. La Kabylie, la Bretagne.

        Ce n'est pas difficile à prédire. C'est même une évidence pour celui qui, comme moi, a vécu la guerre civile, côtoyé la violence aveugle des fous de Dieu, marché sur des flaques de sang et des morceaux de chair.

        Ça a débuté comme ça : en bruit de pantoufles avant que ne retentissent les kalachnikovs et les bombes.

        On pensait que c'était un jeu. Comme ces pétards que les enfants faisaient exploser lors de l'aïd et de l'anniversaire de la naissance du Prophète.

        On riait des qamis et des barbes hirsutes des intégristes. C'étaient nos pères Noël. Ils n'apportaient pas de cadeaux, ne distribuaient pas de bonbons, mais ils aimaient nous raconter des histoires obscures sur l'enfer et le jugement dernier.

        On trouvait leur façon de s'habiller exotique. Car, à la fin des années 80, rares étaient ceux qui portaient ces accoutrements importés d'Afghanistan et d'Iran.

        Puis ça a continué comme ça : par l'intimidation. Avec des mots qui, certes, étaient trop violents pour mes oreilles d'enfant, mais c'était de simples mots. Les islamistes harcelaient les femmes libres, les démocrates et les laïques. Ils traitaient les progressistes de dépravés, de suppôts des croisés.

        Parfois, ils donnaient des coups de poing, de simples coups de poing. Puis ça a progressé. Ils utilisaient des objets, de simples objets : des galets, des cordes, des seringues d'acide, des couteaux, des haches…

        Ensuite ça a basculé : les islamistes ont embarqué le peuple dans un bateau ivre, pour un long voyage au bout de la nuit…

        Sans crier gare, ils ont sorti les armes à feu, les fusils à canon scié, les bonbonnes de gaz et tout leur attirail de guerriers.
        Ce n'était plus un jeu. C'était sérieux. C'était la folie des hommes.

        Les barbus tuaient les poètes, les fonctionnaires, les enseignants, les médecins… puis les gens ordinaires, le " petit " peuple.

        Les journalistes rasaient les murs, ils étaient devenus des nécrologues. Ils n'écrivaient plus d'articles, ils comptabilisaient les morts. Les cafés et les trottoirs se vidaient, les gens se donnaient rendez-vous aux cimetières et parfois on enterrait à la pelleteuse.

        Grisé par le sang, l'islamiste a redoublé de violence. On l'a vu éventrer les femmes enceintes, jeter des bébés dans des micro-ondes, égorger des villages entiers : Bentalha, Beni-Messous, Larbaa, Raïs… des toponymes qui donnent encore froid dans le dos.

        L'islamiste est partout le même. Il carbure à la haine. Son vocabulaire est pauvre. Il ne maîtrise que quelques verbes, souvent équivalents : tuer, exécuter, massacrer, violer, brûler, détruire… Il ne lit qu'un seul livre, le coran. Il n'obéit qu'aux seules lois d'Allah et de son Prophète. Il dort avec un seul mot dans la bouche : vengeance. Il ne se réveille qu'avec un seul désir : éliminer un maximum de mécréants.

        L'islamiste joue au sourd et au muet. C'est un dictateur. Il a raison même s'il a tort. Toute tentative de dialogue avec lui est vouée à l'échec. Il préfère le monologue. Il refuse le débat d'idées. Car il sait qu'il va perdre. Il préfère le terrain de la menace. Gare à celui qui le contredit.

        L'islamiste n'a pas d'arguments, il a des versets. Il n'a pas de cœur, il est une hydre. Il ne connaît pas la peur, il marche avec dédain. Si les balles tombent sur lui, il les affrontera avec le sourire. Sa devise : la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la mort. Pour lui, la mort, c'est l'éternel bonheur : il s'y abreuvera aux rivières de vin - interdit sur terre ! - et à la tendre chair des houris.

        L'islamiste n'est pas un animal de compagnie. On ne doit pas le caresser dans le sens de la barbe, ni lui faire confiance. Il a le cerveau malade. Les crocs acérés. La gâchette facile. Son entreprise s'appelle la terreur.

        L'islamiste ne réfléchit pas, ne recule pas, il fonce. Il ne rafistole pas, il achève. Son objectif : soumettre l'humanité à la Oumma, la nation islamique mondiale. Son droit chemin lui a été tracé par Allah et Mahomet. Les autres voies lui sont impénétrables.

        Jouer avec lui, c'est comme badiner avec un serpent. Il glisse. Il mord. On ne peut pas le dompter, il tue. En voulant l'instrumentaliser dans leur stratégie contre les démocrates, les dirigeants algériens l'ont payé cher lors de la décennie noire. Le serpent leur a échappé des mains. Bilan : plus de 200 000 morts.

        L'islamiste est perfide. Il affectionne la ruse. Il brouille les pistes. Il peut être un loup solitaire, mais il chasse souvent en meute. Il n'aime pas la démocratie, mais il s'en sert. Il déteste la liberté, mais il en abuse pour propager son idéologie. Il n'aime pas les technologies, mais il en détourne l'usage afin de faire avancer sa cause.

        L'islamiste a repéré les failles des démocraties occidentales. Il sait qu'il est un bourreau, mais il joue à la victime. S'il brandit le spectre de l'islamophobie, c'est pour culpabiliser le démocrate et le pousser à céder du terrain où il sèmera ses graines.

        L'islamiste gagne chaque jour des batailles contre l'Occident. Il a réussi à restreindre la liberté de pensée, à séparer les femmes des hommes dans les piscines, à halaliser les menus scolaires, à fragiliser la laïcité, à ouvrir des mosquées dans les universités, à gagner des procès contre des États, à verrouiller plusieurs institutions internationales…

        L'islamiste a deviné le gouffre spirituel dans lequel est plongé l'Occident. Il compte le combler. Il sait que le capitalisme sauvage crée des solitudes et que celles-ci tuent dans les villes. Il a trouvé un remède au stress et à l'ennui : son prosélytisme et sa fausse fraternité.

        L'Occident est en train de perdre sa guerre contre l'islamisme.
        Sans courage et lucidité, il perdra aussi son âme.

        La France, quant à elle, risque de devenir très vite l'Algérie des années 90.



Mensonges historiques

Envoyé par : Francephi diffusion

Entretien avec Jean Boudier auteur de Mensonges historiques (entretien réalisé par Fabrice Dutilleul d’après l’introduction du livre)

« L’enseignement de l’Histoire en France
est une guerre civile »
(Fustel de Coulanges)


           L’Histoire est la mémoire des peuples, dit-on…

           Et un peuple qui oublie son Histoire perd son identité et donc sa liberté. Un peuple amnésique est un peuple esclave. Mais cette amnésie, totale ou partielle, est bien rarement volontaire. Elle est généralement le fruit de l’inlassable travail d’hommes et de groupes pour qui le secret et le mensonge ont, de toute éternité, représenté des moyens de gouvernement, des instruments de pouvoir.
           Or, dans la panoplie des tromperies, le mensonge par omission n’est certes pas l’arme la moins redoutable. Et c’est celle qui, on va le voir, est la plus fréquemment maniée par les déformateurs de l’Histoire.

           Mensonges historiques s’appuie sur des exemples précis empruntés aux périodes les plus diverses de l’Histoire mondiale…

           Encore que l’époque contemporaine ait souvent retenu notre attention – le texte qui va suivre n’a, bien entendu, aucunement la prétention de constituer une « somme ». Il n’entend qu’attirer, faits en main, l’attention du lecteur sur les monstrueuses déformations infligées à l’Histoire. De tout temps, mais plus encore en notre orgueilleuse époque, où comme on a pu le voir assez récemment avec les événements de Roumanie et le conflit du Golfe, les techniques les plus modernes d’information se sont plus volontiers mises au service de la duperie générale qu’à celui de la vérité.

           Table des matières
           I - L’homme qui fit entrer en guerre les États-Unis
           II - « Ultra », la machine à lire dans la pensée d’Hitler
           III - Les vraies origines de la Deuxième Guerre mondiale
           IV - Les mensonges de 39-40
           V - La résistance militaire allemande
           VI - Les aliénés au pouvoir
           VII - La Révolution et la Commune : des tueurs aux imposteurs
           VIII - Comment on livra la Russie aux Bolcheviques
           IX - Ces gêneurs qu’on veut oublier
           X - La culture et l’amnésie

           Mensonges historiques, Jean Bourdier, Éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa,

           Le volume : 246 pages, 24 euros.           
+++

          
           Commande par internet (paiement 100 % sécurisé par paypal ou carte bancaire) sur notre site www.francephi.com.           
           Francephi diffusion - Boite 37 - 16 bis rue d’Odessa - 75014 Paris - Tél. 09 52 95 13 34 - Fax. 09 57 95 13 34 – Mél. diffusion@francephi.com

Philippe Randa est écrivain, chroniqueur politique et éditeur (www.francephi.com). Ses chroniques sont libres de reproduction à la seule condition que soient indiquée leurs origines, c’est-à-dire le site www.francephi.com, « Espace Philippe Randa ».




LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini

             Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.

             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens d'ajouter Petit, Clauzel, Guelât Bou Sba, Héliopolis, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.

             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.

             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, Kellermann et Millesimo, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net

             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :                          J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie

LE PRÉSIDENT BOUTEFLIKA DANS UN MESSAGE AUX TRAVAILLEURS

Envoyé par Georges
http://elwatan.com/regions/est/annaba/les-malades-victimes-des-luttes-d-interets-entre-chefs-de-services-16-01-2016-312135_133.php


Par Liberté-Algérie 26/02/2016 l Par : Mehdi Mehenni
Gestion des ressources publiques : la rigueur reste de mise .

           Abdelmadjid Sidi-Saïd a été reçu hier par Abdelaziz Bouteflika

           Abdelaziz Bouteflika a saisi la célébration du 60e anniversaire de la création de l’UGTA, pour remettre au goût du jour les orientations de la nouvelle Constitution, mais aussi réaffirmer la “rigueur” dans la désormais politique financière du pays, pour faire face à la crise.

           Le recul des revenus pétroliers et ses retombées sur la santé financière du pays ont dominé le discours d’Abdelaziz Bouteflika, lu en son nom hier, au Palais des nations, par son conseiller Benamar Zerhouni, à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Le président de la République qui a ainsi rappelé que “les recettes pétrolières ont chuté de près de 70%, ces deux dernières années”, a réaffirmé que “nous n'envisageons nullement de renoncer à la rigueur requise et nécessaire à la gestion des ressources publiques et à la rationalisation de nos options financières”. Et comme pour mieux souligner que le temps des vaches maigres a sonné, Abdelaziz Bouteflika a réitéré la détermination de l’État “à faire face aux retombées de la chute des prix du pétrole au moyen d'une politique de développement économique judicieuse et rigoureuse à la fois”. Cependant, le chef de l’État a tenu à rassurer que la politique sociale du pays ne sera pas grandement remise en cause, lorsqu’il précise qu’“en dépit de l'acuité de la crise, l'Algérie ne prévoit pas de cesser d'investir dans les facteurs de réussite du développement économique et, encore moins, renoncer à ses choix fondamentaux en termes de solidarité nationale véritable et de justice sociale réelle”. Il ajoutera, dans ce sens, que “la révision de la Constitution est venue consolider les options de notre pays dans sa politique sociale et de solidarité nationale, notamment dans les domaines de la santé, du logement, de l'enseignement, des droits des travailleurs et de la solidarité avec les catégories démunies et celles aux besoins spécifiques”. En effet, la récente révision de la Constitution a aussi dominé le laïus présidentiel. Abdelaziz Bouteflika a surtout mis l’accent sur les nouvelles orientations, à l’exemple de “la nécessité de diversifier l'économie et de valoriser toutes les ressources naturelles et humaines du pays (qui) traduit la ferme volonté de l'État d'opérer rapidement des changements structurels pour rendre notre économie plus compétitive et lui permettre d'accéder au marché mondial avec davantage d'atouts”.

           Il ajoutera, d’ailleurs, que “la diversification et la compétitivité de l'économie nationale étant des exigences pressantes dans la conjoncture actuelle, il s'agit de faire en sorte que toutes les entreprises en soient la locomotive et le moteur. Appelées à évoluer dans un espace ouvert sur le monde, ces entreprises n'ont d'autre choix que de développer leurs capacités à innover et à promouvoir la qualité et l'efficacité”. Le président de la République a tenté également d’être rassurant au sujet du devenir des secteurs stratégiques du pays dans la nouvelle politique économique du gouvernement. Un volet largement remis en cause par une partie de la classe politique, notamment le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune. “La révision de la Constitution prévoit des dispositions fondamentales qui confortent nos choix nationaux dans le domaine économique, notamment pour ce qui est de la préservation de la propriété publique des mines, des hydrocarbures et autres secteurs vitaux. La Constitution révisée insiste sur la responsabilité de l'État dans la sauvegarde des terres agricoles et des ressources hydriques. D'autres amendements consacrent la liberté d'investir, l'encouragement par l'État de toutes les entreprises sans distinction, la régulation du marché et la lutte contre le monopole”, a-t-il, enfin, indiqué.
Mehdi Mehenni


GUELMA

Envoyé par Roger
http://www.liberte-algerie.com/est/les-citoyens-confrontes-a-la-flambee-des-prix-240644


Par Liberté-Algérie 26/02/2016   l Par : Hamid BAALI
Les citoyens confrontés à la flambée des prix

           Devant la flambée des prix, même les familles les plus aisées peinent à faire leur marché.

           Le kilo de viande d'agneau et de veau caracole à 1 300 DA et un poulet de moins de deux kilos est cédé à plus de 750 DA et les pauvres gens se rabattent sur les abats et les tripes dont les prix ont également augmenté.

           Tout le monde se plaint de la cherté de la vie et même ceux qui sont bien nantis éprouvent toutes les peines du monde à remplir le fameux panier. Que dire de ceux qui sont au chômage ou de condition modeste? Les retraités regrettent le bon vieux temps et Ammi Ali, un septuagénaire, s'exclame : “Durant les années 70 et 80, notre salaire nous permettait d'acheter les produits de première nécessité, des viandes rouges, du poulet de ferme, des produits laitiers, des fruits et légumes ! C'était la belle époque et on mangeait bien!”. Son compagnon, ammi Tahar renchérit : “Nous étions de simples travailleurs et nous étions à l'abri du besoin. Nous nous permettions des vacances au bord de la mer en été et même en Tunisie ! À présent, nous renonçons à ces extras et nous bouclons difficilement les fins de mois”. Un petit tour au marché de la ville nous laisse pantois. Le kilo de viande d'agneau et de veau caracole à 1 300 DA et un poulet de moins de deux kilos est cédé à plus de 750 DA et les pauvres gens se rabattent sur les abats et les tripes dont les prix ont également augmenté.
           Des mères de familles rentrent du marché avec un couffin maigrement rempli car les pommes de terre sont proposées à 40 DA le kg, l'oignon sec à 90 DA, la botte d'oignons verts à 80 DA, la tomate à 60 DA, les petits pois à 160 DA, les haricots verts à 200 DA, les courgettes et aubergines à 100 DA, les carottes, navets, salade verte à 80 DA, l'ail à 600 DA le kg. Les maîtresses de maison ne savent sur quel pied danser car la confection du menu pour la maisonnée est un véritable casse-tête ! Même les sardines, poisson du pauvre, se sont mises de la partie puisqu'un simple kilo est à 500 DA ! Les fruits de saison à savoir les mandarines, les oranges thomson, les pommes oscillent entre 120 et 280 DA le kilogramme et les bananes sont à 200 DA. Imaginez le calvaire d'un simple ouvrier qui doit subvenir aux besoins de sa famille avec un salaire mensuel de 26 000 DA ! Que lui reste-t-il après avoir réglé les charges de la Sonelgaz, de l'ADE et de l'OPGI pour nourrir les siens, les vêtir, les soigner et assurer la scolarité des enfants ? De toute évidence, dans tous les foyers, le coût de la vie est décrié et des familles vivent dignement malgré le dénuement total. D'aucuns déplorent l'absence d'associations caritatives et humanitaires. Chez nous l'entraide et la solidarité sont des valeurs en voie de disparition alors que dans un passé récent tout le monde mangeait à sa faim !
Hamid BAALI           


OUARGLA

Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/actualite/corde-autour-du-cou-bras-incises-les-chomeurs-menacent-de-se-suicider-242788

Liberté-Algérie l Par : G. Chahinez 26/02/2016
Corde autour du cou, bras incisés, les chômeurs menacent de se suicider

          Après avoir noué une corde autour du cou et s’être incisé les bras au couteau, cinq demandeurs d’emploi aux lèvres cousues et au torse nu menacent de se suicider devant l’entrée du siège de la wilaya d’Ouargla. Cet acte est survenu après plusieurs jours de sit-in et de grève de la faim. Malgré les tentatives d’officiers de police de les faire renoncer à ces actes de mutilation, les chômeurs ont refusé d’aller à la rencontre du wali exigeant qu’il vienne lui-même à eux. Pour sa part, joint hier, le wali, Saâd Agoudjil, a argué que la crise est due au manque de transparence dans le traitement du dossier des recrutements, tout en précisant que certains candidats ne veulent pas d’emploi dans les entreprises privées et non pétrolières. “Les offres sont énormes et dépassent largement la demande du marché de la région mais le problème, c’est que les jeunes demandeurs d’emploi optent uniquement pour les trois sociétés pétrolières, notamment l’Enafor, l’ENTP et l’ENSP, qui payent bien”, a affirmé le wali. G. Chahinez



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De M. Marcel GASPERINI

         Bonjour,

Je suis un bônois à la recherche d'un achat d'un fanion de l'équipe de football de Bône ASB.
         Pouvez-vous m'aider dans ma démarche ?
         Par avance, je vous remercie de l'attention que vous porterez à ma demande.
         Je vous donne mes coordonnées si besoin :
         Marcel GASPERINI - Tèl: 07.81.58.10.71
         Bien amicalement,
Mon adresse est : Marcel GASPERINI
I
De M. Jean Claude Pagano

INFORMATION
Pour les Français qui sont nés au Bled, voici le lien qui vous permettra d'établir par internet, la demande de documents d'état civil au Ministère de Affaires étrangères - Service central d'état civil - 11 rue de la Maison Blanche - 44941 - Nantes.
Pour ceux qui n'y sont pas nés cela pourrait concerner leurs parents éventuellement.
https://pastel.diplomatie.gouv.fr/dali/index2.html
        
Mon adresse est :
De M. Pierre Jarrige

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Superman :
Envoyé par Hugues

      Deux amis se rencontrent. Pédro est couvert de bleus et de blessures. Juan lui demande :

      · Mais qui t'a mis dans cet état ?

      · Ma femme répond Pédro.

      · T'as traversé pendant quelle faisant une marche arrière ou quoi ?

      · Non, mon pote, elle m'a frappé parce que je suis rentré à la maison comme Superman.

      · Comment ça ? T'es rentré en volant ?

      · Mais non, abruti ! Je suis rentré avec le slip sur le pantalon !!!     Amitiés à tous
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