N° 160
Avril

http://piednoir.net
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Avril 2016
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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  Ne touchez à rien  
Par : Madame Barbara Deschamps, Auteur, Compositeur, Interpréte
http://www.barbaradeschamps.net/
Les Pâques de chez nous
Offerts par Henriqué PALLES
Carte Henri Palles
CHER JEAN-PIERRE
C’est un peu tardivement que je me branche sur l’internet ce soir afin d’adresser mes bons vœux à tous nos Amis mais je tiens à n’oublier personne et surtout pas un Bônois. J’espère que de ton côté vous vous prêtez à passer JOYEUSES PAQUES EN FAMILLE. En tous les cas c’est ce que nous te souhaitons. Notre fête sera dimanche pour la paella familiale.
AMICALEMENT, HENRIQUÉ

Les nouvelles de chez nous
Offerts par Roland Bussola




EDITO

MARS, LE TEMPS DE LA HONTE !

Chers Amis,

         Je commence cet édito avec une merveilleuse chanson offerte par Mme Barbara Deschamps " NE TOUCHEZ A RIEN " qui veut dire beaucoup de choses en 5 mn. Prenez le temps d'écouter cette supplique en des temps où notre civilisation se délite.

         Une carte pascale de M. H. Palles qui souhaite ses vœux de Pâques par une scène de chez nous, suivie par une carte humoristique sur la " Seybouse " de M. R. Bussola.

         La suite des reliques de Saint Augustin par M. M. Donato qui nous fait remonter le temps où les P.N n'avaient pas honte d'être les " enfants spirituels de Saint Augustin. "

         Les suites des œuvres de Sainte Monique et de l'œuvre de M. Aletti sont dans le droit fil de celle des Centres Guynemer en Algérie que nous font découvrir M. P. Anglade et Mme Sandra Raymond, hélas disparue trop tôt.

         Une réédition de la lettre du Père de Foucault qui colle à la réalité actuelle.

         Les commémorations :

         - Celle du lâche et honteux assassinat du colonel Bastien Thiry par un président de la France grand par la taille et par la traîtrise.

         - Celle de la honteuse fusillade du 26 mars 1962 à Alger sous les ordres du même président assassin.

         - Celle du 19 mars 1962 avec des accords honteux de cessez-le-feu qui a sonné la mort de milliers d'hommes et de femmes en Algérie après cette date. La honte suprême est la présence en 2016 du président français, M. F. Hollande à cette manifestation où il a tué une nouvelle fois toutes les victimes de l'après 19 mars. Cela a déclenché des milliers de lettres de protestation et de désapprobation où même une voix militaire se fait entendre de plus en plus fort, celle du Général Martinez. Est-ce le salut ???

         Notre Historien, le Docteur Jean Claude Pérez, continue de nous instruire avec brio sur l'Histoire de l'Algérie et notamment celle des juifs et de leurs exodes.

         Bien entendu, votre Gazette vous réjouira avec d'autres lignes plus riantes ou reposantes.

         Bonne lecture.

JPB           

        Diobône,
         A tchao.





 LAISSEZ NOS MORTS DORMIR…
ECHO D'ORANIE - N°295



              Puisque nos morts n'ont plus de dernière demeure,
              Que les caveaux ouverts crient leur peine à tout vent,
              Puisque rien désormais ne sera comme avant
              Et qu'il ne sert à rien qu'on gémisse ou qu'on pleure

              Puisque ces morts n'étaient que des morts "secondaires",
              Des "même pas Français", voleurs de grand chemin,
              Tous escrocs reconnus, infimes spadassins,
              Menant grand train de vie au niveau somptuaire

              Puisqu'il fallait qu'un jour leurs crimes soient punis,
              Qu'on brise leur cercueil en toute impunité,
              Sans respect de la mort et sans moralité
              Et sans même rougir de cette vilenie

              Puisqu'il fallait cela, Dieu de miséricorde,
              Ne nous accusez pas d'être trop ulcérés,
              Ne songeant avant tout qu'à semer la discorde !

              Nous ne demandons rien qu'un soupçon de justice,
              Qu'on laisse enfin nos morts dormir dans leur pays,
              Sans devoir endurer quelque nouveau supplice
              Et sombrer à jamais dans la nuit de 1'oubli

              Des tombeaux d'autrefois, qui dira ce qu'il reste,
              Quelques dalles brisées aux lettres confondues,
              Des caveaux saccagés aux horizons funestes
              Et nos morts tant aimés une autre fois perdus

              Alors, en prolongeant nos règnes transitoires,
              Dormez, dormez en paix, pauvres morts incompris,
              Pour rester les témoins de notre belle histoire
              Et balayer enfin la haine et le mépris !
             
Marc Antoine CIANFARANI                        







LE MUTILE N° 34, 2 septembre 1917 (Gallica)
L'Œuvre de la Colonie Suisse
EN FRANCE

En faveur des militaires Français internés en Suisse
et de leurs familles
          On connaît l'hospitalité légendaire de nos bons ami les Suisses qui s'est manifestée si grande, si généreuse aux heures sombres de 1870, on sait aussi que plus de 1200 de nos valeureux soldats arrachés aux camps de concentration allemands, dont l'évocation seule fait frémir, ont trouvé asile, dans les vertes montagnes de la riante Helvétie ou ils refont leur santé ébranlée, dans une douce captivité, loin des êtres aimés, mais du moins au milieu des braves gens qui s'efforcent de leur rendre la vie la plus douce possible.

         Ce que l'on ne sait pas, ou pas assez c'est qu'il a été créé une Œuvre de la Colonie Suisse en France Je 17 Mai 1916 dans le but de venir en aide aux Militaires français internés en Suisse, en vue de faciliter le voyage et le séjour de leurs familles, auprès d'eux.

         Placée sous le Patronage de M. Lardy, Ministre de Suisse en France, cette Œuvre est administrée par un Comité Central, composé de la plupart des principaux représentants des Sociétés Suisses de Paris.

         Sollicités de s'associer à cette manifestation de sympathie et de reconnaissance envers la France pour l'hospitalité qu'ils en ont reçue, tous les Suisses domiciliés à Paris, aussi bien qu'en province, se sont empressés de répondre à l'appel qui leur avait été adressé, grâce au concours dévoué de MM. Les Consuls de Suisse en France et c'est ainsi que le Comité installé, 10, rue des Messageries à Paris a récolté en deux appels près de 200 000 francs qui ont permis à 3.955 personnes françaises de se rendre, dans les camps d'internement Suisses pour y voir les leurs, gratuitement, c'est à-dire non seulement en ayant le voyage à titre gracieux, mais encore en vivant aux frais de l'Œuvre durant leur séjour en Suisse.

         Il existe à Alger, au Consulat Suisse sous la Présidence de l'honorable M.Borgcaud, qui dès le début a mérité une large part de reconnaissance des fondateurs et des bénéficiaires pour la collaboration efficace qu'il a bien voulu apporter à l'Œuvre, un comité annexe qui englobe Alger, Oran et Bône.

         Des résultats merveilleux ont été obtenus par son active propagande et c'est ainsi que plus de vingt personnes ont pu se rendre, en Suisse auprès de leurs chers parents, soldats; durant dix jours, défrayés de tout, après avoir été unis par le Comité d'Algérie d'un léger pécule qui leur a permis de vivre là-bas sans avoir recours à personne..

         Nous avons, voulu faire connaître cette œuvre admirable créée avec une spontanéité, un élan qui va à l'âme et force l'admiration, et nous nous inclinons avec respect devant les hommes de bien qui en ont conçu l'idée a cette époque où la fraternité humaine paraît être un vain mot.

         Il est vrai qu'une pensée si humaine ne pouvait exister que dans l'esprit de ceux qui inscrivent fièrement sur leur étendard " Un pour tous, tous pour un ".

         Nous engageons vivement les Suisses habitant Alger à contribuer à cette Œuvre de bien en souscrivant en masse et nous faisons de même un pressant appel à nos compatriotes fortunés qui ne sauraient demeurer indifférents au geste admirable de nos bons et charitables voisins.

         Les accords intervenus entre les nations belligérantes pour l'internement des prisonniers de guerre en Suisse en augmentant le nombre des internés vont augmenter les besoins de l'Œuvre, ne l'oubliez pas. Plus celle-ci comptera de souscripteurs et d'adhérents plus son œuvre sera féconde.

         Gageons que la population algéroise à laquelle on ne fait jamais en vain appel quand il s'agit de faire le bien, va contribuer
          Pour une large part an développement du Comité Suisse d'Alger en faveur des militaires Français internés.
L. PETAIN.          
          


Translation des reliques de saint Augustin de Pavie à Bône.
Envoyé Par M. Marc Donato

          Tous les journaux catholiques ont parlé des hommages rendus par la France religieuse aux reliques d'un des plus grands et des plus illustres docteurs de l'église, saint Augustin. On sait que cet incomparable docteur illustra par sa science et ses vertus le siège épiscopal d'Hyppone, colonie romaine, qui fut détruite, comme la plupart des villes d'Afrique, par les Vandales, barbares infestés de l'hérésie d'Arius, et qui ne réussirent que trop à étouffer dans l'Afrique, autrefois une si noble portion de l'église, la civilisation et le catholicisme. Depuis que l'Algérie a été reconquise au monde religieux, aussi bien qu'au monde politique, par les exploits héroïques de l'armée française, et par ses efforts persévérants, le gouvernement français s'est sérieusement occupé de consolider par les moyens pacifiques d'une sage colonisation, une acquisition si chèrement achetée par le noble sang de tant de généreux guerriers.

          On doit reconnaître que les différents ministères qui se sont succédés dans l'administration des intérêts de la France, ont tous compris que les moyens humains de colonisation seraient impuissants sans le concours de l'agent civilisateur par excellence, la religion. Des arrangements furent pris avec le saint-Siège pour établir un évêché à Alger. Nous n'essaierons point ici de retracer les travaux et les succès de l'homme de Dieu, choisi pour renouer avec le présent, dans ce beau pays, la chaîne des temps anciens.

          Mgr Dupuch, (premier évêque d'Alger) qui avait été si longtemps à Bordeaux la providence visible de tous les pauvres et de tous les affligés, le saint prêtre dont le zèle avait enfanté, ou ranimé tant d'œuvres de charité et de miséricorde, s'est montré digne de la haute mission qui lui avait été confiée. Nos lecteurs qui lisent les annales de la Propagation de la foi, ont pu voir combien d'établissements religieux s'élèvent déjà dans un pays qui, depuis tant de siècles avait été enseveli dans la barbarie. Ces établissements sont dus au zèle infatigable de Mgr. Dupuch, secondé par le concours vraiment libéral du gouvernement français.

          Dans le diocèse d'Alger, se trouve la ville de Bône, bâtie sur les ruines de l'ancienne Hyppone, qui doit surtout son illustration à l'épiscopat de St. Augustin. Mgr. Dupuch avait eu l'heureuse pensée de demander pour l'église de Bône une partie des reliques du St. Docteur, qui, au milieu des invasions des Barbares, avaient été dérobées à leurs profanations, et transportées en Europe. Le pieux évêque fut assez heureux pour réussir dans ce projet, et ce retour des ossements sacrés de St. Augustin, aux lieux qu'il avait évangélisés il y a quatorze siècles, a été pour la religion un éclatant triomphe ménagé par le Seigneur dans sa miséricorde, pour consoler l'église de ses douleurs et de ses humiliations passées.

          Nous ne pouvons entrer dans les détails de cette translation, qui n'est pas seulement un hommage isolé rendu à un homme qui fut une des plus belles gloires du catholicisme, mais qui est en même temps un témoignage éclatant de la doctrine de l'Eglise sur l'invocation des saints, et la vénération des reliques. Les circonstances de ce grand événement prouvent combien l'esprit religieux est vivace dans le cœur des peuples, et combien la France efface noblement les erreurs passagères dans lesquelles l'incrédulité l'avait jetée. Nous rapporterons en peu de mots ce qui peut le plus intéresser et édifier nos lecteurs.

          Le Gassendi

          Les reliques apportées d'Italie à Toulon par Mgr. Dupuch, furent reçues dans cette ville avec enthousiasme. Deux bâtiments avaient été mis à la disposition de l'évêque d'Alger par le gouvernement pour cette cérémonie. Sur le Gassendi étaient les saintes reliques, sous la garde de Mgr, l'évêque d'Alger, et de six évêques qui l'accompagnaient au nom de tout l'épiscopat français. Sur le Ténare étaient une trentaine d'ecclésiastiques, représentant différents diocèses de France. Les évêques qui accompagnaient les reliques étaient avec l'évêque d'Alger, Mgrs. Donnet, archevêque de Bordeaux, de Monier de Prilly, évêque de Châlons, Sibour, évêque de Digne, de Mazenod, évêque de Marseille, Chatrousse, évêque de Valence et Dufêtre, évêque nommé de Nevers.

          Le 25 octobre au matin les reliques furent portées processionnellement sur le Gassendi au son d'une musique guerrière, et au milieu des flots d'une population que les troupes avaient peine à contenir. La traversée a été magnifique, dit une lettre citée dans l'Ami de la Religion. Le 26, les reliques vénérées avaient été disposées sur le pont du Gassendi, et on y a chanté les vêpres solennelles. Le 27 nous suivions les côtes de Sardaigne et nous avions l'intention de débarquer à Cagliari, où ces restes précieux ont été conservés pendant deux cents ans ; mais la crainte de ne pas arriver le 28 à Bône, ayant fait abandonner ce projet, les évêques se sont contentés de bénir solennellement l'île toute entière avec la châsse du Saint.

          Le 28, au matin, nous étions dans la rade de Bône (Le port n'a pas encore été construit..) A sept heures, douze canots sont venus nous prendre, et après une fort belle procession autour de la rade au chant des psaumes, et au bruit des salves d'artillerie, nous ont débarqués au môle, où nous attendaient Mr. l'abbé Suchtt, à la tête du clergé, ainsi que les autorités et toute la garnison. Une foule d'Arabes s'étaient avancés jusque dans la mer pour mieux jouir de cet imposant spectacle. Jamais l'Afrique, depuis les jours de St-Augustin, n'avait, en effet, rien vu de semblable.

          A huit heures et demie du matin, la foule se pressait sur le port, autour d'un arc de triomphe en verdure, portant pour inscription, A Augustin, son Hyppone chérie. Les évêques et les prêtres s'avancent sur des barques qui se rangent en demi-cercle devant le port, tandis qu'une d'elles s'approche du bord et y dépose la statue de bronze d'Augustin destiné à couronner le monument élevé à son honneur. Les évêques, heureux témoins du triomphe du Saint Docteur, nous dit la relation publiée dans L'Univers Religieux, descendent ensuite sur ces rives, tandis que Mr. l'abbé Suchet, vicaire général d'Alger et archidiacre d'Hyppone, placé sous un dais de velours cramoisi, don magnifique du Roi à la Cathédrale d'Alger, reçoit des mains du successeur d'Augustin le précieux dépôt que l'Eglise de Pavie rend à sa sœur d'Hyppone. Alors les prélats, précédés du clergé réuni, s'avancent en silence vers l'arc de triomphe sous lequel les autorités civiles et militaires attendent Mgr. l'Evêque d'Alger, pour lui présenter, ainsi qu'aux évêques, compagnons de son pèlerinage, leurs félicitations et leurs vœux. Lorsque les saintes reliques ont été déposées sur un autel dressé à cet effet, Mr. Pépin, Maire de Bône, placé au milieu de l'assistance, prononce d'une voix émue un discours plein de sentiments catholiques et patriotiques.

          Après quelques mots prononcés par Mgr. L'évêque d'Alger et par Mgr. Suchet, la procession se met en marche. Après les enfants qui portaient un étendard sur lequel était brodée une croix, et les jeunes filles, vêtues de blanc, et escortant la bannière de la Sainte Vierge, venaient les dames de la ville, et douze sœurs de la doctrine chrétienne, qui, envoyées pour établir une école à Bone, venaient, par un heureux concours de circonstances, de débarquer ce jour-là. Après la musique militaire, dont les accents s'élevaient à la gravité de la cérémonie, s'avançait, portée sur un brancard par six marins du Gassendi qui avaient brigué cet honneur, la statue de bronze du grand Docteur, représenté tenant entre ses mains un de ses immortels volumes. Après le clergé venaient les saintes reliques placées dans une châsse de cristal et d'argent, portée sur un brancard orné de draperies, par MM. Montiat, prêtre de Lyon, qui avait prêché une retraite à Bône, et Banvoy, curé de Bône qui depuis dix ans veille avec un soin paternel sur le troupeau qui lui est confié. Un riche dais étincelant de broderies d'or, était soutenu par six notables de la ville. Les cordons étaient tenus par Mr. le colonel de la légion étrangère, représentant l'armée ; Mr. le Maire, représentant la ville ; Mr le procureur du Roi, représentant la magistrature ; Mr. de St-Léon, commandant de la milice africaine; Mr. le consul de Rome, représentant le corps des consuls et Mr le capitaine commandant du port, représentant la marine. Derrière le dais et réunis dans un même hommage, se groupaient Mr. le général, Mr. le président du tribunal, et toutes les autorités, civiles et militaires de Bône.

          Au son des cloches, au bruit des tambours, à l'harmonie de la musique militaire se mêlait le chant grave et majestueux de l'église. C'est, précédée de ce cortège, entourée de ces honneurs, que la sainte relique, après avoir passé sous un second arc de triomphe, arriva sur la grande place ou, entouré de troupes, s'élevait un autel tout à la fois, simple et majestueux. Les précieux restes d'Augustin y sont déposés avec respect, en face, les évêques et les autorités forment un groupe recueilli ; derrière l'autel, et comme à l'ombre d'Augustin, l'on, voyait, une députation de Musulmans, ayant le Cadi à leur tête ; les troupes françaises et la milice africaine encadraient ce brillant tableau : et plus loin, sur la place, aux fenêtres, une foule curieuse de voir, avide d'entendre, se tenait penchée et attentive, pour ne rien perdre de ce grand spectacle. C'est là que Mgr. l'évêque d'Alger célébra la Sainte Messe, et adressa à l'assemblée un discours qui respirait l'éloquence d'Augustin lui-même. Les sept évêques montèrent ensuite à l'autel l'un après l'autre, pour vénérer les ossements précieux d'Augustin ; puis Mgr l'évêque d'Alger, prenant les reliques dans ses mains, les montra au peuple, et le bénit solennellement. La procession se remit alors en marche, en chantant le Te Deum, et vint à l'église où les reliques furent placées sur l'autel, pour y être exposées à la vénération des fidèles. Les vêpres furent chantées par Mgr l'archevêque de Bordeaux, qui, dans un discours sur la solemnité de ce jour, rappela avec bonheur, qu'à pareil jour, quatre ans auparavant, il avait donné la consécration épiscopale au pieux successeur d'Augustin. Le soir, une illumination générale témoignait de la joie universelle.

          Ce n'étaient là que les préludes de la grande cérémonie qui devait avoir lieu le 30 octobre, et sur laquelle nous donnerons quelques détails dans notre prochain numéro".
Marc DONATO          
         Sources :
          Source : Le Propagateur catholique N° 12. Vol. 1. 28 janvier 1843. Pages 164 à 166.

Les reliques de saint Augustin arrivent à Bône.
Envoyé Par M. Marc Donato
          Nous offrons à nos lecteurs les intéressants détails qui terminent ceux que nous avons publiés dans notre dernier numéro sur l'imposante cérémonie de la translation des reliques de saint Augustin.
          " Le samedi 29, l'empressement du peuple fut le même pour jouir de la présence des saints évêques, et entendre leurs paroles. Mgr. l'évêque de Digne officia pontificalement, et, dans une instruction pleine de force et d'onction, il rappela qu'autrefois le diocèse dont il était évêque avait eu le bonheur d'être évangélisé par deux prêtres d'Hyppone, St-Vincent et St Domnin, envoyés sans doute par Augustin. Profitant de la circonstance, il paya un juste tribut d'éloges au digne évêque d'Alger qu'il ne savait pas présent, et dont il raconta la vertueuse jeunesse pendant qu'il étudiait le droit à Paris. Mgr. Sibour termina en administrant les sacrements d'eucharistie et de confirmation à un grand nombre de fidèles.
          " Aux vêpres solennelles de ce jour, la foule n'était pas moins grande que la veille. Mgr. l'évêque d'Alger [Mgr Dupuch, n.p.] raconta dans un discours simple les détails de son voyage de Pavie à Bone. Il montra les peuples accourant de toutes parts à sa rencontre, les villes se revêtant spontanément de leurs habits de fêtes pour honorer les restes du docteur de l'Eglise, et jusqu'aux moindres villages stationnant sur les chemins pour contempler un instant les ossements de celui qui fut si grand devant Dieu et devant les hommes.

          " Ce discours fut suivi d'une cérémonie bien simple et bien touchante. La veille, à la suite d'Augustin, étaient arrivées de France douze sœurs de la doctrine chrétienne de Nancy ; elles venaient sur ces bords prodiguer leurs soins aux jeunes personnes et porter consolation aux malades (Elles s'adonneront plus tard à l'enseignement et construiront leur maison Place Alexis Lambert.) . L'assistance toute entière les accompagna en procession dans leur nouvelle demeure, Monseigneur adressa aux enfants et aux parents quelques paroles d'édification, puis bénit cette maison destinée à devenir le foyer de tant de bonnes œuvres.
          Le dimanche 30 octobre, le soleil se leva radieux dans un ciel d'azur ; ses rayons s'épanouissaient avec tout l'éclat, toute la chaleur d'un jour d'été. Dès l'aurore, le son répété des cloches annonça à la ville que le jour du triomphe était venu. Bientôt une foule nombreuse, composée de personnes de tout âge et de tout rang, se réunit dans l'église trop étroite pour les contenir, et autour de ses murailles. A huit heures et demie, la procession se met en marche dans le même ordre que la première fois, seulement la statue d'Augustin avait été transportée la veille à Hvppone. Mais à sa place une élégante cassette contenant les œuvres complètes d'Augustin, don précieux des frères Gaume (Editeurs de l'époque.) , était portée sur un brancard. Une branche d'olivier, chargée de ses fruits mûrs, ombrageait ce trésor, symbole ingénieux de la douceur et de l'abondance des écrits de l'évêque d'Hyppone.

          "C'était un magnifique spectacle que cette procession, escortée par nos braves soldats, déroulant ses anneaux colorés sur les bords de la Bou-Dgemma (Le port n'avait pas encore été construit. ), ramenant en triomphe dans son Hyppone les restes du saint évêque que quatorze siècles auparavant les Barbares en avaient chassés, et faisant retentir les collines de l'Edough du chant de joie In exitu Israël, qui rappelait si bien ce miracle de la Providence. Le jour n'était plus où des évêques se hâtaient d'enlever ces dépouilles chéries à la profanation des Vandales. Pendant quatorze siècles l'église d'Hyppone, assise comme une veuve désolée sur les rives de la Seybouse avait redit sa douleur aux échos impuissants ; quatorze siècles elle avait été outragée par le pied du Barbare : un seul jour se levait qui devait essuyer toutes ses larmes. Voyez comme ses nombreux enfants se réjouissent à sa vue ; leurs chants à son approche viennent frapper doucement son oreille. Au pont antique de la Bou-Dgemma (Un ancien pont romain sur la "Boudjimah".) , prés des ruines désolées de la basilique de la paix, au pied même du mamelon d'où Hyppone découvre la mer, des arcs de triomphe sont dressés, et les restes bénis d'Augustin tressaillant à l'approche de sa ville chérie, reçoivent les hommages des évêques et du peuple.

          " Sur cette verte colline que les oliviers recouvrent comme une chevelure, au-dessus de ces immenses citernes, ouvrages gigantesques d'un peuple géant qui pourtant se mourait alors, dans ces lieux que les traditions chrétienne et arabe rapportent avoir été la sépulture d'Augustin, s'élève, par les soins des évêques de France, un monument destiné à perpétuer !e souvenir du grand évêque d'Hvppone. Sur un socle circulaire de trente mètres de pourtour en existe un second environné d'une haute barrière de fer. Au centre de cette enceinte pavée de marbre est placé un autel aussi de marbre, surmonté de la statue de bronze d'Augustin. De là, le regard s'arrête à gauche sur les hautes collines de l'Edoug, sur la plaine marécageuse qui s'étend en demi-cercle à ses pieds, il suit jusqu'à la mer la Bou-Dgemma endormie entre ses rives sablonneuses, puis voit dans un horizon rapproché Bône, et ses maisons blanches, les vaisseaux au mouillage, et plus loin encore, la mer et les cieux. En face se déroule cette plaine si verte, où, depuis quatorze siècles, à l'ombre des figuiers et des oliviers, la vieille Hyppone dort d'un sommeil de mort... Au delà de cet espace, et s'avançant avec lenteur vers la mer qui la reçoit dans son sein, la Seybouse, dont les eaux saumâtres ne portent plus que de légers vaisseaux. Enfin, sur la droite, après avoir parcouru des plaines où une végétation luxuriante invite le colon à la culture, le regard va s'arrêter au loin sur les montagnes bleues qui bordent le golfe de Bône.

          " Sur l'esplanade qui entoure le monument, sur le mamelon disposé en gradins, à l'ombre de ces oliviers séculaires dont les branches plient tristement sous le poids de fruits, qu'aucune main ne vient cueillir, se groupent, s'entassent mille et mille personnes, qu'une sainte curiosité a attirées dans ces lieux. Ce sont d'abord les lignes de nos braves soldats, qui dans ce jour n'auront point de combat à livrer à l'ennemi. La milice africaine en uniforme n'a pas été la dernière à rendre les hommages au patron de la cité. Les marins des deux bâtiments qui ont eu le bonheur d'accompagner les saintes reliques sont venus aussi se mêler à cette fête. Puis, aux Français, aux Maltais, aux Italiens, aux Espagnols confondus ensemble, sont venus se joindre, revêtus de leurs costumes si variés et si pittoresques, les Maures et les Arabes qui, eux aussi, veulent unir leurs hommages à ceux des chrétiens, pour augmenter le triomphe du grand Roumi (Romain ) dont le souvenir est célèbre parmi eux.
          " Arrivée au pied du mamelon, la procession le gravit lentement et vient s'arrêter sur l'esplanade. Les évêques, revêtus de chapes magnifiques, envoyées d'Alger pour ajouter à la pompe de la cérémonie, et la tête recouverte de la mitre, entrent dans l'enceinte réservée en chantant le psaume Laetatus sum. Mgr. l'archevêque de Bordeaux bénit d'abord l'autel sur lequel sont déposées les saintes reliques ( On a longtemps cru que c'était le lieu où Augustin avait été enterré.) . Le saint sacrifice de la messe commence, tout le peuple s'y unit avec un merveilleux recueillement. A peine est-il terminé que Mgr. de Bordeaux, se dépouillant de ses ornements pontificaux, s'avance jusqu'à l'entrée de l'enceinte, et, s'adressant au peuple nombreux qui l'entoure, dans un discours plein d'idées élevées et d'heureuses allusions, développe ces deux pensées : — La religion est éminemment civilisatrice, — elle seule procure le bonheur véritable en ce monde. L'orateur sacré prouve sa première proposition en jetant un regard sur ce qu'était ce pays avant l'introduction des Barbares, ce qu'il a été depuis que la religion a fui ses bords. Et maintenant, ajoute-t-il, si la civilisation doit encore refleurir dans ces lieux, si l'Arabe doit apprendre un jour à cultiver cette terre qu'il foule aujourd'hui d'un pied stupide, ce seront des religieux qui le leur apprendront, ce seront des trappistes. " Passant à sa seconde pensée, l'orateur sacré nous montre la religion seule capable de verser la consolation dans un coeur brisé.

          L'éloquent orateur, toujours heureux dans ses citations, prouve, par le témoignage de Napoléon lui-même, disant à un général de sa grande année : " Tu es le plus heureux de mon empire parce que tu es le plus chrétien, " (et ce général s'appelait Drouot); "qu'il n'y a point, qu'il ne peut y avoir de vrai bonheur que dans la religion, mais dans la religion véritablement pratiquée, et non pas dans ce vague sentiment de religiosité qui se contente d'admirer et ne comprend pas que la religion c'est croire et aimer".
          Ce discours, prononcé avec une chaleur et un entraînement extraordinaires, produit une impression si profonde, que si le respect dû à la gravité de la cérémonie n'eût retenu l'enthousiasme, l'auditoire se fût levé spontanément et eût applaudi, tant ces paroles avaient trouvé d'écho dans tous les cœurs français.

          Chacun des évêques monta ensuite à l'autel, et prenant dans ses mains la châsse consacrée, il bénit avec les bras d'Augustin le peuple, la ville et le pays tout entier.
          Sur le point de saluer d'un dernier adieu cette Hyppone qu'ils étaient venus voir de si loin, les pieux évêques voulurent répandre encore une dernière bénédiction sur ce rivage témoin de tant de merveilles, et, unissant leurs mains consacrées, ils bénirent tous ensemble, au nom de la divine Trinité, cet heureux peuple qui dans ce jour puisait sans fin à la source des grâces. Tout le clergé entonne alors en chœur le Te Deum, ce chant d'actions de grâces attribué à Augustin puis il dirige vers les tentes dressées à peu de distance pour y déposer les ornements sacerdotaux, et là reçoit les félicitations des généraux Randon et Baraguey-d'Hilliers, qui avaient assisté à cette imposante cérémonie à la tête de leur état major.
          " II était midi, le soleil versait ses rayons les plus ardents. Tout le peuple se disperse à l'ombre des oliviers, depuis la basilique de la paix (Basilica pacis, l'antique basilique.) jusqu'au sommet du mamelon d'Hyppone, pour se reposer et prendre son répas dans l'enceinte des antiques citernes. M. le général Randon avait fait préparer un banquet auquel vinrent s'asseoir les sept prélats et les autorités civiles et militaires.

          Le désir de passer les fêtes de la Toussaint à Alger engagea les pieux pèlerins à hâter leur départ ; mais avant de s'éloigner peut-être pour toujours, les charitables prélats voulurent faire participer les pauvres à la joie commune, en leur distribuant d'abondantes aumônes, imitant en cela le premier des pasteurs dont il est dit qu'il passa en faisant le bien, transiit bene faciendo. Des barques vinrent les prendre au port de la Seybouse, et bientôt nous les vîmes, accompagnés des regrets de toute la population, regagner leurs vaisseaux, qui, une heure plus tard, saluaient d'un dernier adieu la ville hospitalière de Bône. "
          " Nous ne devons pas passer sous silence la générosité avec laquelle les habitants de Bône ont offert l'hospitalité aux hôtes illustres qui étaient venus prendre part à cette cérémonie. Les autorités civiles et militaires surtout ont rivalisé d'empressement et de bonne volonté ; M. le sous-directeur de l'intérieur, malade n'ayant pu assister à la cérémonie, s'est fait un honneur de loger dans son hôtel Mgrs de Bordeaux et de Marseille, et nous sommes heureux de pouvoir être l'interprète des sentiments de reconnaissance que nous avons entendus sortir de la bouche des vénérables prélats. Le souvenir des trois heureux jours passés à Bône restera gravé dans les cœurs de tous.

          Nous lisons dans une autre correspondance :
          " Le dimanche 6, tous les évêques ont successivement béni la ville et les fidèles d'Alger ; puis, après avoir dîné chez le gouverneur-général, ils se sont embarqués pour la France.
          Le 7, un violent coup de vent nous a obligés à chercher un refuge dans la baie de Palma ( île majorque ) nous avons passé deux jours dans cette île. Au moment où je vous écris, Marseille est en vue : j'y terminerai ma lettre ce soir. Adieu. "

          On écrit de Marseille, 15 novembre :
          " Hier matin, Mgr. de Mazenod, suivi de plusieurs ecclésiastiques, a monté à la chapelle de Notre-Dame-de-la-Garde, pour y rendre grâces de son heureux retour. Le prélat a voulu consacrer par son exemple la pieuse coutume des marins qui, échappés aux périls de la navigation, se font un devoir d'accomplir ce pèlerinage. Lui aussi avait eu sa part du danger, car la tempête qui a forcé le Gassendi de chercher un asile à Palma, était plus violente qu'on ne l'a d'abord annoncé ; la barre du gouvernail s'est brisée, il a fallu près d'une demi heure, pour la réparer, et si on eût été plus près de ta terre, le bâtiment qui ne gouvernait plus y eût été sans doute jeté au risque de périr corps et biens".
Marc DONATO          
          Texte transmis et annoté par Marc DONATO      

Les moines copistes
Envoyé Par Christian

                Un jeune novice arrive au monastère.
                La tâche qui lui est assignée est d'aider les autres moines copistes à recopier les anciens canons et règles de l'église.
                Il remarque que ces moines effectuent leur travail à partir de copies et non des manuscrits originaux.
                Il va voir le Père abbé, lui faisant remarquer que si quelqu'un a fait une petite erreur dans la première copie, elle va se propager dans toutes les copies ultérieures.
                Le Père abbé lui répond :
                - Cela fait des siècles que nous procédons ainsi, que nous copions à partir de la copie précédente, mais ta remarque est très pertinente, mon fils. Aussi j'irai vérifier moi-même les originaux dès demain.
                Le lendemain matin, le Père abbé descend dans les profondeurs du sous-sol du monastère, dans une cave voûtée où sont précieusement conservés les manuscrits et parchemins originaux.
                Celà fait des siècles que personne n'y a mis les pieds et que les scellés des coffres sont intacts.
                Il y passe la journée toute entière, puis la soirée, puis la nuit, sans donner signe de vie.
                Les heures passent et l'inquiétude grandit. À tel point que le jeune novice se décide à aller voir ce qui se passe.
                Il descend et trouve le Père abbé complètement hagard, les vêtements déchirés, le front ensanglanté, se cognant sans relâche la tête contre le mur de pierres vénérables.
                Le jeune moine se précipite et demande :
                - Père abbé, que se passe-t-il donc ?
                - AAAAAAAAAAAHHHHHH ! Mais quels imbéciles ! Quels imbéciles !!!!!!!!!!!!
                C'est voeu de 'charité'... pas de 'chasteté' !!!!!!"


 Bulletin - Oeuvre de saint Augustin et de sainte Monique, patronne des mères chrétiennes  
N° 1. - Novembre 1871 - Brochure trouvée à la BNF
VOYAGE DANS LE SAHARA ET LE MZAB.

                   A - MOZABITES.
                   La pauvreté du Mzab a produit deux résultats principaux au sein de la population active et intelligente qui l'habite.
                   Le premier a été de leur faire inventer un système de culture dont je parlerai dans un prochain article, et au moyen duquel ils ne perdent pas un pouce de terrain. Cette manière de travailler le sol n'est en usage dans aucune autre contrée, car nul pays ne ressemble au Mzab. Aussi, de tels travaux feront-ils toujours l'admiration de tous les visiteurs. Malheureusement l'inertie arabe ne marchera jamais sur les traces de cette race laborieuse.

                   Le second résultat a été de forcer le trop-plein de cette population entreprenante à s'expatrier, comme le font nos Savoyards et Auvergnats. Toutes les villes du nordet même du centre de l'Afrique reçoivent leur contingent de Mozabites qui viennent s'y livrer au commerce. Grâce à leur vie excessivement frugale, à leur travail persévérant et à leur intelligence, ils ne tardent pas à se ramasser un petit pécule qu'ils envoient à leur famille soit pour l'aider à acheter un peu de terrain, soit pour joindre cette somme à celle que peuvent apporter les autres membres de leur parenté.
                   Dans ce cas, ils se réunissent plusieurs pour le commerce. Ils ont soin alors de s'échelonner sur les différents points d'une ligne principale, afin de rendre plus facile l'échange de leurs rapports et de leurs marchandises.
                   D'ordinaire, ce sont les cadets d'une famille qui vont ainsi au loin. Ils partent seuls et laissent au pays, sous la protection et la surveillance du frère aîné femme, enfants et maison. Cet aîné est chargé de gérer les biens de tous et de les travailler en se faisant aider par ceux qui restent.
                   Alors tout se met en commun, gains du commerce qui se fait au dehors, revenus des oasis cultivées par l'aîné, ses jeunes frères et les fils des absents.

                   Au bout d'un certain nombre d'années, quelques-uns reviennent au Mzab. C'est surtout l'époque du Ramadan qu'ils choisissent pour leur retour car ils aiment à passer ce temps de prières et de jeûne dans leur pays natal. Il leur est plus facile alors de prouver à leurs frères qu'ils ont conservé intacte la religion de leurs ancêtres et ils peuvent aussi plus facilement, à cette époque, réparer les fautes qu'ils ont pu commettre au dehors.
                   Assez souvent c'est un de ceux restés jusque-là, au pays qui va remplacer au loin le nouveau venu, et celui-ci demeurera pour cultiver l'héritage de la famille.

                   Quelquefois le Mozabite qui s'en retourne à son commerce emmène avec lui un de ses enfants pour l'initier de bonne heure à la vie qu'il devra mener dans les villes du littoral ou de l'intérieur.
                   Quand il arrive que la mort surprend un des membres aussitôt l'aîné de la famille ou le chef fait le partage des biens du défunt, et rend aux enfants de celui-ci la part, de leur père, augmentée du produit de son industrie et des revenus de sa part dans les jardins et les palmiers. Le partage a toujours lieu avec la meilleure entente et la plus parfaite équité.

                   C'est alors une nouvelle famille de formée mais d'ordinaire les jeunes membres demandent eux-mêmes à ne pas se séparer de la souche première, et se placent dès lors sous la protection et l'autorité du chef de leur famille.
                   Il y a dans cet usage quelque chose de biblique qui fait comprendre l'influence des anciens patriarches.
                   Je dois, à ce sujet, donner des explications sur la forme du gouvernement usité dans ce pays. Nos politiques modernes n'ont peut-être rien rêvé d'aussi parfait.

                   Au Mzab, chaque groupe principal de famille compte quelquefois plus de cent ménages, indépendants les uns des autres, mais reliés entre eux par une sorte de lien commun que représente le chef. Tous dépendent de lui, et les intérêts de tous lui sont confiés. Aussi est-il de droit, membre de la Djemâa ou conseil qui administre, sous l'autorité des marabouts, chaque ville du Mzab. Cette Djemâa est appelée à délibérer sur tous les besoins de la localité. Les fonctions de ses membres sont plutôt administratives que législatives leurs pouvoirs peuvent se comparer à ceux des édiles dans une cité.
                   Pour veiller à l'exécution de ses volontés la Djemâa se choisit un président sans honoraires, qui, malgré sa haute dignité, m'a paru remplir auprès d'elle plutôt les fonctions d'un valet que celles d'un maître. Elle possède des jardins qu'elle fait valoir par des esclaves lui appartenant, et les revenus de ses palmiers, joints aux amendes infligées pour délits, servent à faire face aux frais de police de culte, d'hospitalité envers les étrangers.

                   Quoique chaque ville soit indépendante elle se choisit cependant des alliées dans la confédération. Ainsi, Berrian a pour alliées Ben-Izguen et la moitié de Ghardaïa. Bounoura, Mélika et El-Ateuf prétendent avoir des intérêts communs.
                   Comme je l'ai dit, ce n'est pas la Djemaa qui fait la loi elle est écrite dans un code particulier, et le soin de rendre la justice n'est pas, comme chez les Arabes, confié aux cadis, mais uniquement au Tholbas ou prêtre de la nation, dont je parlerai ailleurs.
                   Voici, en quelques mots, l'histoire de ce peuple, telle que la plupart des chefs nous l'ont racontée d'après les traditions conservées dans le pays.

                   Je dois le dire tout d'abord, ces traditions établissent un autre fait que l'histoire ne contredit pas, et qui pour moi semble évident, c'est que, bien que la langue berbère soit parlée dans tout le Mzab, ses habitants ne doivent pas tous se rattacher à cette même origine. En général le type mozabite diffère beaucoup du type kabyle, qui passe pour être le plus pur de la race berbère.
                   Le kabyle est grand, blond, osseux. Dans beaucoup de villages on retrouve même le vrai type romain, tandis que le type mozabite est trapu, et brun il est plus voisin du type juif. Le Mozabite a, du reste, un peu le caractère du juif, car on le voit partout âpre au gain, dévoué à sa famille, passionné pour le commerce et l'industrie de mœurs en général douces, mais parfois sanguinaires. Cependant il est plus fidèle moins trompeur, quoique aussi intéressé, que le juif.
                   Tout cela fait supposer que le peuple mozabite a dû se former en partie de Berbères mêlés à d'autres peuples. C'est, je le répète, ce que confirment les diverses traditions d'où j'ai tiré les renseignements qui suivent.

                   Quoi qu'il en soit, les Mozabites habitaient autrefois le Nord de l'Afrique, et plus spécialement le Djérid, en Tunisie. Ils portaient alors, disent-ils, le nom de Labadis. Ils prétendent descendre d'un personnage de race franque, et qu'ils appellent El-Farizi. Le cheikh Salah de Ghardaïa, grand marabout actuel, chef religieux et politique du pays, m'a dit aussi qu'ils tenaient à la race latine par les femmes romaines auxquelles leurs pères s'étaient alliés.
                   Ils professaient, disent-ils, le christianisme a l'époque de l'invasion musulmane. Ne pouvant plus résister au torrent, et jaloux cependant de conserver leur indépendance, ils n'hésitèrent pas à quitter en masse leur pays, afin de trouver un coin de terre où ils pourraient vivre libres et tranquilles. Ils abandonnèrent donc, entre les mains des Arabes le Djérid, aujourd'hui presque inculte, mais si fertile de leur temps.
                   Les Arabes continuèrent à les inquiéter dans leurs diverses pérégrinations, et contraignirent même les émigrants à s'enfoncer dans les profondeurs du Sahara. Ceux-ci s'établirent d'abord du côté d'Ouargla, mais on vint encore leur disputer cette position ce qui fit qu'après bien des difficultés des attaques, des persécutions endurées de la part de leurs ennemis, ils résolurent de se fixer définitivement au milieu de ces mamelons nus et rocheux, où toute herbe refuse de pousser, et qui forment peut-être le pays le plus aride qui soit au monde.

                   En prenant cette résolution désespérée, ils savaient qu'ils se condamnaient à plusieurs siècles d'horrible misère, car il a fallu de nombreuses générations pour exécuter ces travaux gigantesques qu'ils ont dû entreprendre pour subvenir aux besoins de la population. " Mais au moins, ajoutent leurs descendants ils assuraient dans leurs nouveaux foyers la paix et l'indépendance, les deux choses que les Mozabites estiment le plus au monde. " II était difficile en effet de penser que les Arabes viendraient encore leur disputer cet affreux territoire.
                   Telle est l'histoire bien sommaire de ce pays, faite, je le répète, d'après les traditions que, sur les lieux mêmes, j'ai pu recueillir de la bouche de ses habitants.
                   Comme on le voit, un fait principal est resté dans ces traditions, c'est qu'avant d'habiter le Mzab, ils étaient les chrétiens du Nord de l'Afrique " Pendant très longtemps me disait El Hadj Ibrahim, chef de Berrian, nos pères ont lutté contre les Arabes à cause de leur religion, qui était la vôtre. Mais, pour ne pas devenir esclaves, et afin de conserver notre indépendance, nous avons abandonné nos villes du Nord, et nous sommes venus faire des jardins entre ces pierres pour nous nourrir. "

                   Malheureusement ils n'ont pris cette résolution désespérée qu'après bien des luttes et bien des persécutions endurées car on voit que l'Arabe tout d'abord a dû commencer par faire ce qu'il a fait partout en Afrique brûler les livres, afin de laisser au temps et à la persécution le soin de changer la foi. Ce premier pas a été plus facile à faire, dans le nord de cette Afrique si divisée dans sa foi par les erreurs de toutes sortes qui ont cherché à s'y produire, et aussi par les dissensions séculaires qui l'ont bouleversée à toutes les époques de l'histoire. Mais la tâche est devenue plus ingrate quand il a fallu faire accepter à ces races énergiques, à ces fiers descendants des Numides et des chrétiens de S. Augustin et de S. Cyprien les mœurs et la loi du Coran. La violence, les persécutions, le cimeterre n'ont rien pu faire. Partout la résistance a été opiniâtre tous ont préféré la mort ou la fuite à une complète apostasie, telle que la voulaient les Musulmans.
                   Les uns se sont retranchés et barricadés dans les montagnes de l'Atlas. Ils y portent aujourd'hui le nom de Kabyles, et avaient pu résister jusqu'au jour de notre conquête aux projets envahisseurs de tous les peuples qui, avant nous, s'étaient succédé en Algérie.

                   Les autres ont abandonné les riches plaines du Tell pour le Sahara, où ils ont dû vivre d'industrie et de pillage, ce qui leur a valu le nom de Touaregs (voleurs). D'autres enfin, en plus petit nombre, sont venus se cacher entre les rochers du Mzab comme dans une retraite inaccessible aux autres hommes.
                   Chose remarquable, toutes ces fractions de races berbères, isolées les unes des autres, ont conservé, avec leur. langage d'autrefois, la croix, la monogamie, la haine de l'Arabe, et en particulier le kanoun ou code de leurs anciennes lois.

                   B. - RELIGION DU MZAB.
                   Ce qui surprend le-plus, quand on voit de près les peuples berbères, c'est en effet la physionomie toute chrétienne des mœurs qu'ils ont pu conserver au sein même de l'Islamisme.

                   L'Œuvre des Arabes conquérants n'a jamais pu se faire au milieu d'eux qu'à demi. A force de cruautés, de persécutions et de persévérance, leurs vainqueurs ont détruit chez eux, le culte catholique et leur ont imposé la profession de foi musulmane. Mais c'est tout jamais il n'a été possible de leur faire adopter toute entière la loi du Coran, tandis que certains usages et même quelques pratiques exclusivement catholiques se sont maintenues parmi eux avec une constance et souvent une pureté qui peut difficilement s'expliquer.
                   Aussi, Kabyles, Mozabites, Touaregs n'ont-ils cessé d'être en butte à l'aversion des Arabes. Mais, de tous ces représentants de la race berbère, ceux que les Arabes détestent le plus cordialement, ce sont, sans contredit, les Mozabites : "Les Kabyles et les Touaregs appartiennent disent-ils, à une des quatre sectes orthodoxes; mais les Mozabites ne sont que des hérétiques, des Khammes ou partisans d'une cinquième secte vouée à l'exécration de tous les Musulmans.

                   Et cependant, comme on va le voir, ces usages suivis au Mzab, et que les Mozabites désapprouvent si énergiquement, ne sont, pour la plupart, que de précieux vestiges des mœurs et pratiques chrétiennes, sur lesquelles jusqu'ici on n'avait presque aucune donnée.
                   C'est sans doute l'isolement à peu près absolu auquel se sont livrés les Mozabites qui leur a permis de conserver sinon la foi, au moins la discipline de leur ancienne religion.

                   Voici, sur ce sujet si intéressant, quelques détails dont je crois pouvoir garantir l'exactitude. Ils montreront que si, à la suite des temps, le Mozabite a dû se faire musulman par la croyance que la force lui imposait, il est demeuré à demi-chrétien par les pratiques toutes catholiques qu'il a pu conserver.
                   Comme le Kabyle et le Touareg, le Mozabite ne reconnaît l'autorité ni du sultan ni des chorfas, à laquelle tous les autres Musulmans se soumettent. Il n'a pour chef ni caïd ni cadi, et n'accepte que les décisions émanées de la Djemâa des marabouts ou de celle des notables élus par chaque famille.

                   On le voit, ce qu'il a conservé de plus que les autres Berbères, c'est sa Djemâa, assemblée des Tholbas ou Lettrés, en qui résident les pouvoirs religieux, et on peut dire aussi politiques, car chez eux le gouvernement est essentiellement théocratique. Ce sont eux qui gouvernent et qui votent les décrets mais c'est la Djemâa des notables qui veille à leur exécution et qui administre chaque ville.
                   Quant aux Kabyles, ils n'ont pas de marabouts ni héréditaires ni élus. Depuis que chez eux le sacerdoce catholique s'est éteint, Dieu n'a pas permis que ce peuple, qui avait eu des Augustin et des Fulgence pour évêques pût donner des prêtres à l'Islamisme.

                   Ils n'ont supporté qu'avec impatience les marabouts arabes que le gouvernement turc avait établis de force à côté d'eux mais jamais ils ne les ont acceptés au milieu d'eux. Tandis qu'aujourd'hui, après dix siècles de lutte contre les prêtres du Coran, ils accueillent avec joie l'arrivée du missionnaire dans leurs tribus et s'empressent de leur amener leurs enfants pour lui confier le soin de leur éducation.
                   Les Mozabites, eux aussi, ont toujours refusé de reconnaître la sainteté héréditaire et n'ont jamais pu subir l'influence. des marabouts arabes, comme le font les autres Musulmans, et même ils n'ont jamais consenti à subir leur intervention en quoi que ce soit.

                   Chez eux, les marabouts sont appelés Lettrés (Thaleb, au pluriel Tholba). Ce n'est pas là un simple titre comme chez la plupart des Tholbas arabes c'est une dignité, et la plus éminente de la cité, car elle ne vient ni du sang ni de l'influence de la famille, comme pour les membres de la Djemâa, mais uniquement du mérite personnel. En effet, chose bien digne de remarque, ils se recrutent de la même manière que le clergé catholique. Ce sont les Tholbas eux-mêmes qui se choisissent entre eux dans toutes les classes et dans toutes les familles. Ils prennent souvent des jeunes gens qui se font remarquer par leurs dispositions heureuses ils travaillent à leur donner la science, les bonnes mœurs et la prudence nécessaires pour diriger le peuple. Il y a cela de particulier que rarement le fils d'un Tholba est accepté pour faire partie de la Djemâa ou à siéger avec son père.
                   A la tête des Tholbas, est proposé un cheikh à vie. C'est sans contredit l'homme le plus influent de toute la confédération. Il est désigné par son prédécesseur qui ne l'indique jamais de vive voix, mais seulement dans son testament. Toutefois l'investiture ne lui est donnée que lorsque les autres Tholbas ont approuvé et sanctionné le choix du cheikh défunt, ce qui a toujours lieu.

                   Il y a quelques années, celui qui gouvernait le Mzab était le cheikh Baba, homme d'une grande influence et très hostile aux Français. En mourant, il désigna pour lui succéder le cheikh Salah qui, à cette nouvelle inattendue, s'enfuit du Mzab et se réfugia en Tunisie, d'où il fut ramené par une députation qui s'était mise à sa recherche. C'est un homme jeune encore, à la figure longue et osseuse, au regard demi-fermé, mais pénétrant. Son action est immense au Mzab.
                   Outre leur influence générale dans la politique et les affaires de la Confédération, les Tholbas ont pour mission spéciale le culte et la surveillance des bonnes mœurs.
                   C'est là surtout que se remarquent les traditions chrétien-nés, et on pourrait presque dire apostoliques. Ils ont pu les conserver en dépit de tous les efforts faits par les autres peuples musulmans pour les extirper et les détruire.

                   Parmi les vestiges les plus remarquables que l'on retrouve encore de leur ancienne religion, il faut mettre en première ligne la confession et l'excommunication. Elles y sont encore en vigueur avec une sévérité digne des premiers siècles de l'Eglise. Ils avouent même, que ce sont surtout ces deux institutions qui leur ont permis de conserver intacte jusqu'à ce jour leur nationalité, en réprimant et éloignant au besoin les causes des désordres qui peuvent se produire et fomenter la discorde dans leur sein.
                   "Nous n'avons, disent-ils avec orgueil, ni tribunaux ni juges, ni soldats, ni police, et cependant chez nous l'ordre est parfait, le respect des personnes et des choses est inviolable. "

                   S'il arrive que quelqu'un commette un délit il ne peut plus venir à la mosquée prier avec ses frères jusqu'à ce qu'il ait obtenu son pardon. Et au Mzab sont regardés comme délits non-seulement le vol, le meurtre et les fautes contre les mœurs mais encore on tombe sous le coup de la loi pour une querelle, pour avoir fumé du tabac ou du kif, bu du vin ou, de l'aguemi (liqueur du palmier), joué aux cartes ou aux dés, trompé ses clients ou n'avoir pas payé ses créanciers.
                   Le coupable, quel qu'il soit, s'il veut se présenter à la prière devra auparavant réparer le scandale qu'il a pu donner à ses frères. Il est donc tenu d'aller d'abord trouver le cheikh ou grand marabout pour lui exposer la manière dont il a vécu. Celui-ci lui indique alors, eu égard à la gravité du délit, combien de jours il aura à subir la pénitence publique. Elle consiste à se présenter cinq fois par jour à la mosquée aux heures de la prière, en criant à haute voix, au milieu des assistants recueillis, qu'il est coupable et qu'il en demande pardon puis, à se tenir à l'écart, dans une attitude de suppliant, jusqu'à ce que tous soient sortis de la Djemâa.

                   Il arrive quelquefois qu'un coupable pense que ses fautes ne sont pas connues du marabout et il essaie de pénétrer avec les autres dans la mosquée pour prier mais le marabout ne tarde pas d'être averti, et alors c'est lui-même qui l'interpelle. Il commence par lui reprocher sa conduite en présence de tout le monde; puis il le somme de s'avancer au milieu de l'assemblée pour demander pardon, ou, s'il y a eu récidive, de se retirer et de ne jamais paraître dans ce lieu de prières jusqu'à ce qu'il ait fait une réparation éclatante.
                   Quelquefois le coupable refuse de venir solliciter son pardon aussitôt le marabout, en pleine mosquée, lance contre lui ses anathèmes. Dès lors il est véritablement excommunié. Personne ne pourra plus communiquer avec lui sous aucun prétexte, ni vendre, ni acheter, ni même recevoir ses aumônes.
                   S'il n'est pas marié, aucune femme ne l'acceptera pour époux car il ne peut plus paraître devant le cheikh des Tholbas, qui seul peut consacrer et légitimer son mariage.

                   S'il désire s'amender, il doit commencer par voir le marabout en particulier puis, au moment de la prière, venir en face de tout le monde se mettre à genoux les bras croisés derrière le dos le front incliné devant le Thaleb qui préside l'assemblée. Là, il confesse publiquement ses fautes, en demande pardon à Dieu, au marabout et à ses frères qu'il a mal édifiés et s'engage à n'y plus retomber.
                   Il répète cette confession publique autant de jours que le marabout le lui a prescrit. C'est alors seulement, après une sévère réprimande et quelques encouragements, que le marabout déclare l'interdit levé et que chacun peut dès lors communiquer avec lui comme auparavant.

                   Si, malgré ses promesses, il retombe encore dans ses anciennes fautes, le pardon sera désormais bien plus difficilement accordé. On ne croira plus à son repentir ni à ses engagements nouveaux. Il sera obligé de trouver dans la ville deux notables de bonne réputation qui, en présence de tous, consentent à répondre des bons sentiments du pénitent et se portent garants de sa persévérance à l'avenir. Ce sont les parrains de sa régénération. Aussi désormais ont-ils droit de surveillance sur sa conduite et s'il commet de nouvelles fautes, ils seront les premiers à lui reprocher ses écarts et, au besoin, à le dénoncer au marabout.
                   Quand il arrive qu'un excommunié meurt sans s'être amendé sans avoir voulu ou pu se confesser à la face de ses frères il est alors privé non-seulement de sépulture mais encore des dernières prières que le marabout prononce ordinairement sur le corps des défunts, depuis le lit de mort jusqu'à la tombe.

                   Deux esclaves nègres sont payés pour porter son cadavre hors des remparts, au milieu des immondices de la ville. Il est jeté là comme un animal immonde, près de la porte de la cité la plus voisine de son habitation avant la fin du jour il aura disparu sous les monceaux de pierres que lui jettent les passants. En même temps ses proches rayent son nom de la liste des membres de leur famille, afin que les descendants n'aient pas la honte de compter un excommunié parmi leurs ancêtres.
                   On le voit, c'est peut-être au sein de cette petite peuplade de Berbères que se retrouvent les vestiges les mieux conservés de l'ancienne discipline de l'Eglise à laquelle elle appartenait jadis. Puissent ces hommes énergiques revenir à leur ancienne foi. La conversion des Mozabites me paraît plus difficile, soit à cause des Tholbas et de leurs censures soit surtout à cause des difficultés qui pourront surgir de l'intervention du gouvernement français, sous prétexte de régler les différends. Quoi qu'il en soit, ceux qui se convertiront le feront sérieusement, et leur persévérance offrira les plus sérieuses garanties. C'est une question de prudence, d'influence et de temps.

                   C. - MŒURS DU MZAB.
                   Outre cette discipline toute chrétienne on trouve aussi dans les mœurs de ce peuple d'autres vestiges du christianisme qui ne sont pas sans intérêt.
                   Parmi les usages religieux de Mzab, deux faits m'ont plus particulièrement intéressé l'un concerne le berceau, l'autre concerne la tombe.

                   Les Arabes ne circoncisent jamais un enfant avant l'âge de sept ou huit ans, et c'est là, chez eux, un fait qui passe inaperçu dans la vie de l'homme. Chez les Mozabites, l'enfant est toujours circoncis peu de temps après sa naissance c'est une véritable cérémonie à laquelle vient assister un marabout pour prier sur le nouveau-né, et lui donner le nom dont il sera appelé désormais.
                   En second lieu quand quelqu'un meurt, on porte son corps à la mosquée, pratique absolument inusitée chez les Musulmans. Là on récite des prières, et les Tholbas accompagnent le convoi jusqu'au lieu de la sépulture.

                   A ce sujet, un usage touchant existe dans ce pays. C'est que jamais on ne dispute aux morts le peu de terre qu'on leur donne. Aussi les cimetières sont-ils immenses. Il y a même, comme chez nous, un jour consacré spécialement au culte des morts. Je me trouvais précisément au Mzab, à cette époque.
                   Les marabouts viennent passer une partie de cette journée au cimetière, et chacun se fait un devoir de visiter les tombes qui lui sont chères, et jusqu'à celles de ses ancêtres les plus éloignés. C'est par ces vieilles tombes, paraît-il, que les vivants reconnaissent entre eux les degrés de leur parenté.

                   Ils se montrent fiers du culte qu'ils ont conservé à l'égard de leurs morts : "L'Arabe me disait l'un d'eux, ignore même où reposent son père et sa mère car chez lui on les enterre comme les animaux, là où ils meurent, tandis que chacun de nous sait où reposent même ses aïeux.. "
                   Dans ses pérégrinations, ce que le Mozabite redoute le plus, c'est de mourir loin de son pays, et de ne pas reposer au milieu des siens. Aussi a-t-on remarqué que, dans les villes du littoral où se trouvent tant de Mozabites, on ne voit point de vieillards, excepté peut-être ceux qui ont dû abandonner pour toujours leur patrie à la suite d'une excommunication fulminée contre eux. Le bannissement perpétuel est chez eux la peine la plus infamante et la plus redoutée qui existe la peine de mort y est inconnue.

                   En outre, comme chez 'tous les peuples berbères, la femme mozabite n'est jamais achetée et, chose inconnue des autres Musulmans, ce n'est qu'avec son libre consentement que le mariage peut avoir lieu. Il se fait à la mosquée et devant le marabout, qui interroge lui-même les futurs conjoints, prie sur eux, et ne les enregistre qu'après s'être assuré de leur consentement, exactement comme chez les chrétiens.
                   Dès lors le mariage est regardé comme indissoluble. La femme seule, à la suite d'un scandale public de Son mari, peut le conduire devant le marabout et divorcer. Elle revient alors à la maison paternelle avec ses joyaux et tout ce qui lui appartient, sans que personne n'ait rien à voir à sa détermination. Du reste, l'assemblée des Tholbas ne tardera pas à prononcer le bannissement du coupable, qui désormais ne pourra plus revoir son pays.

                   Quant à la femme, ainsi que je l'ai dit ailleurs, si elle est surprise dans le mal son mari, où si elle est encore jeune fille, son père, son frère ou tout autre proche parent de qui elle dépend l'enfermera dans une chambre dont la porte sera murée, et on la laissera là mourir à petit feu, à moins qu'il ne se trouve un homme qui consente à l'accepter pour épouse malgré son inconduite, et personne ne demandera compte à la famille de cette rigueur.
                   Dans un ménage mozabite, la femme n'a pas de rivales comme chez l'Arabe. Elle est la seule épouse et elle est regardée véritablement comme la compagne et non comme la servante de son mari.

                   Aussi bien qu'en Europe, elle commande et gouverne toutes choses dans l'intérieur de sa maison, et l'homme n'a à s'occuper que des seules affaires du dehors. Elle élève sa famille comme elle l'entend et l'enfant apprend à aimer et respecter sa mère. Autrefois m'ont assuré plusieurs Mozabites, elle allait partout avec son époux, comme la femme Touareg et toujours la face découverte.

                   Aujourd'hui elle ne sort que très rarement et ne paraît que soigneusement voilée. C'est, disent les indigènes, parce que les Tholbas le veulent ainsi, à cause des temps mauvais et pour éviter les désordres que suscitent dans une ville la vue des femmes.
                   La loi de Mahomet autorise un homme qui doit séjourner longtemps dans une ville à s'y marier s'il le désire, tout en conservant la femme laissée dans son pays. La plupart des Mozabites seraient dans ce cas-là, car leur commerce les appelle fréquemment et les retient plusieurs années hors du Mzab mais celui qui agirait ainsi serait immédiatement abandonné par sa femme et ne pourrait plus désormais rentrer dans son pays.

                   A côté de la grande influence que la loi et les mœurs publiques donnent aux femmes du Mzab, il faut avouer que le mari et les habitudes du pays les obligent à passer la plus grande partie de leur existence dans l'abandon et l'isolement le plus complet. C'est au point qu'il est très rare qu'un maître de maison admette quelqu'un dans l'intérieur de sa demeure. Je n'y ai pénétré qu'une seule fois pour soigner un jeune enfant qui se mourait.

                   Une chose à noter ici, c'est qu'un Mozabite est expulsé de son pays s'il épouse une femme arabe, et jamais il ne consent à donner sa fille à un étranger. L'Arabe, au contraire, quand il est riche, prend ses femmes partout où il les trouve; et, pourvu qu'elles lui conviennent, il reçoit indistinctement musulmanes, juives, négresses, chrétiennes, à l'exemple de Mahomet qui en avait quinze appartenant à toutes les races. Il leur laisse même, au besoin, suivre leur religion, mais à condition que les enfants suivront la sienne.
                   Non-seulement le Mozabite n'a et ne peut avoir qu'une femme mais encore, contrairement à ce que permet le Coran il ne peut recevoir aucune concubine sous peine de bannissement; aussi sa maison n'est-elle habitée que par sa seule famille et s'il a des négresses, il est obligé de les marier à des esclaves et de leur donner une résidence particulière.

                   Quand il arrive qu'un maître s'oublie, il a le plus grand intérêt à tenir sa faute cachée, sous peine d'encourir les rigueurs de la loi et, lors même qu'elle serait découverte, l'enfant, comme aujourd'hui chez les Touaregs et autrefois chez les Romains, suivrait la condition de la mère et resterait esclave quand même, ce qui n'a point lieu chez l'Arabe. Tous ses enfants noirs ou blancs ont droit au partage des biens du père, quelles que soient l'origine et la condition de la mère. Aussi le type arabe se mélange-t-il de jour en jour, tandis que le type mozabite se conserve bien plus pur.

F. CHARMETANT,
prêtre missionnaire d'Afrique à Alger.
       
A SUIVRE


Ode à LEÏLA
Par Jocelyne MAS
Extrait de " Poèmes des Deux Rives "

    

                       Te souviens-tu Leïla ?

                                      Nattes blondes et nattes brunes,
                                      sautillant et dansant
                                      dans les sentiers et les chemins,
                                      parmi les roses et le jasmin.

                       Yeux clairs et yeux de biche,
                       riant aux éclats
                       parmi coquelicots et lilas.

                                      Main dans la main,
                                  de joie éclaboussant
                              bonheur de vivre en chantant:
                              " Douce France,
                              bercée de tant d'insouciance,
                              je t'ai gardée dans mon cœur ….. "

                       Leïla ! ma sœur, où es-tu ?

Jocelyne MAS              
Poète Écrivain Conférencière              
Médaille d'Or des Valeurs Francophones              
06 20 78 74 53              
http://www.jocelynemas.com              




De l'Algérie à la Normandie...
Ecrit et envoyé par M. Aletti

Les vacances : transferts en métropole

Durant l'été 1959, grâce à la générosité d'une association de loisirs, des locaux d'une colonie de vacances nous ont été proposés gracieusement pour établir un camp de vacances. Il fallut, bien entendu, obtenir l'autorisation du Ministère de la justice, ce qui ne posa pas de difficultés, mais arriva, in extremis, alors que nous attendions le bateau sur le quai. L'organisation d'une telle activité nécessita une aide extérieure qui ne nous a jamais fait défaut, à savoir un hébergement à Oran, puis l'embarquement pour Marseille et ensuite le trajet de la gare en autobus de Roanne jusqu'aux lieux de séjour à Palladuc dans le Puy de Dôme. Ce fut un séjour inoubliable, basé sur l'organisation de camps itinérants, avec des arrêts dans des terrains de camping au contact des vacanciers.
Les jeunes eurent un comportement exemplaire, émerveillés par une forme de vie bien éloignée des tracasseries liées à la situation en Algérie. Noirétable, Cusset, Vichy, Thiers, Riom sont évocateurs d'activités de plein air sous la responsabilité des éducateurs. Les veillées ont permis des moments de convivialité avec les estivants. La découverte par les jeunes de la vie dans la campagne française devint effective à l'occasion, entre autre, du ramassage des pommes de terre ou de diverses récoltes. Tous ont emporté des souvenirs qui sommeillèrent longtemps sur un fond magique et qui ressurgirent plus d'une fois dans les conversations, à l'évocation de ce séjour exceptionnel, ensoleillé et agréable, en dépit des conditions incertaines de l'organisation. . La même expérience fut renouvelée avec le même engouement en 1960.

En 1960, également, nous avons organisé durant les vacances scolaires de printemps des séjours en bord de mer, (à Béni-Saf-Rachgoun). Le littoral n'était distant que de 100 kms de Tlemcen, ce qui facilitait les choses. Ce fut une occasion de faire découvrir un environnement marin à nos jeunes qui, pour la plupart, venaient de l'intérieur. L'installation des tentes et du matériel mis gracieusement à notre disposition par le service social de l'armée a permis la réalisation d'activités de loisirs de plein air, tels que natation, promenade, pêche à la ligne, recherche de coquillages, jeux de plage, le tout dans d'excellentes conditions en dépit du climat d'insécurité qui allait croissant.

Puis, en 1961, une nouvelle direction a été prise : Maubourguet dans les Pyrénées Orientales. L'installation dans cette petite bourgade s'est faite sans difficultés particulières. Deux faits désagréables marquèrent toutefois ce séjour. Lors d'un camp itinérant allant de Tarbes à Lourdes, au cours d'une halte au camping de Lourdes, les gendarmes nous firent une visite surprise, ils enquêtaient sur la disparition de billets de banque dans la caisse du propriétaire. Il fut demandé à deux jeunes, suspectés d'être les auteurs du vol, de jurer de leur innocence sur le Coran : refusant le parjure ils en vinrent aux aveux, l'argent avait été dérobé et caché dans un tronc d'arbre.
Le lendemain, accompagnés d'un éducateur ils se sont rendus à la gendarmerie pour présenter leurs excuses et restituer les billets subtilisés. Les auteurs de ce vol étaient de jeunes citadins, d'âge scolaire, confiés au titre de l'ordonnance de 1945, qui possédaient une riche expérience de l'école de la rue. Ils avaient tout simplement abusé de la confiance de l'employée du magasin de souvenirs d'un camping, l'un demandant un renseignement tandis que l'autre se servait dans le tiroir-caisse. Karim, éducateur responsable du groupe de vie, disait :
"Les Arabes sont habitués à écouter la voix qui parle ferme et qui vient d'en haut"

Ensuite, autre déconvenue, le matin du jour prévu pour le retour, trois jeunes manquaient à l'appel. Des renseignements obtenus auprès de leurs camarades nous apprirent qu'ils ne voulaient pas rentrer en Algérie. Un avis de recherche a été lancé avec le concours de la police et de Radio Toulouse ; finalement il fut décidé de retarder le départ dans des limites raisonnables. L'équipe enseignante, aidée des plus grands, a parcouru les environs pour finalement apprendre, de la bouche de paysans occupés dans leurs champs, que les jeunes se reposaient à proximité : ainsi Fodel, Ali et Mohamed furent récupérés, déçus, dépités car ils voulaient réellement rester en France. Le reste du voyage, de retour à Tlemcen, s'est ensuite déroulé dans le calme.

En 1960 la Direction de l'Education Surveillée, délégation du gouvernement en Algérie, m'a fait parvenir le rapport de Mr Voirin, Inspecteur général de l'Education Surveillée, ce document me précisait qu'il m'appartenait de mettre en œuvre les réformes préconisées et d'adapter dans la mesure du possible les différentes suggestions contenues dans ce rapport. Ceci concernait l'achèvement du centre dans ses structures définitives, la création d'un atelier de maçonnerie pour donner des assises professionnelles aux jeunes bien qu'il n'y ait pas de poste de moniteur technique. Je cite " Plus difficile se présente le projet de la construction de deux classes si toutefois on entend poursuivre la scolarisation des mineurs de 14 ans et celle des apprentis, il est certain que l'ouverture de l'atelier de maçonnerie faciliterait l'édification des bâtiments scolaires. "
Les mesures qui étaient préconisées furent suivies d'effet grâce à l'action du personnel et l'appui des services de tutelle. Le problème du chauffage a été résolu par l'installation d'un chauffage central qui s'imposait dans une région située à 900 mètres d'altitude, où les mois d'hiver étaient souvent extrêmement rigoureux.
Tous ces travaux ont été réalisés par les jeunes, encadrés par le personnel de l'établissement épaulé par des artisans de Tlemcen.

Dans un climat souvent imprégné d'angoisse, des actions d'entraide se manifestaient régulièrement entre les deux communautés tiraillées de multiples côtés. Un matin, se déroula une opération de bouclage. Des militaires postés à chaque carrefour fouillèrent les maisons. Soudain, des coups de feux éclatèrent, suivis de courtes rafales de pistolets mitrailleurs, puis brusquement tout tumulte cessa. Les forces de l'ordre quittèrent les lieux, laissant les habitants hagards et sollicitant de l'aide pour les blessés.
L'un d'eux présentait une blessure particulièrement grave à l'abdomen. Au vu et au su du personnel et de tous les jeunes, nous avons emmené nous-mêmes dans un véhicule du centre ce blessé à l'hôpital. Une autre fois, dans la torpeur de la canicule, nous entendîmes des détonations et des explosions, puis, une longue foule d'hommes et de femmes, fuyant la ville, gagna le centre pour se mettre à l'abri de la fusillade. Dans la vieille ville, un poste de garde avait été attaqué par un commando rebelle. Une fois de plus, des civils paniqués pris en otage, victimes d'une violence destinée à déstabiliser tout un climat de relative harmonie. Nous offrîmes bien volontiers un refuge à quelques habitants hébétés en attendant le retour au calme.
La formation des jeunes : des tâches concrètes...
Au cours des années 1960 et 1961, dans le cadre de l'enseignement technique, la section de maçonnerie nouvellement créée a participé activement à la réalisation de travaux en vue de développer et d'améliorer les conditions de vie des pensionnaires de l'établissement. Le groupe scolaire, le secteur buanderie-lingerie, ainsi que certains locaux destinés au rangement de matériaux ont été construits. La réalisation la plus spectaculaire a été l'édification du bloc scolaire qui a mobilisé jeunes et personnels pendant une année entière. Les apprentis des différentes sections ont apporté leur concours à la construction d'un édifice dont la destination était connue de tous. A l'exception du coulage de la dalle de l'étage, tous les travaux ont été réalisés par les jeunes qui apprenaient vite et bien, à la grande satisfaction des moniteurs d'ateliers.

Cet atelier de maçonnerie a également été ouvert dans l'éventualité d'une politique de logements dont aurait grand besoin l'Algérie nouvelle quel que soit son futur statut. Cette section fut confiée à Mr Anton, maître ouvrier dans le secteur du bâtiment, cet homme d'âge mûr, le béret sur la tête, avait la facilité de la langue pour créer un climat de sympathie lucide et efficace. Il a veillé sérieusement à l'apprentissage de ses élèves et obtenu d'excellents résultats. Sur le plan de l'enseignement pratique, il a accompli sa tâche de responsable d'atelier avec bienveillance et respect, sachant reconnaître le mérite de chacun. Deux classes ont ainsi été installées rendant possible la fréquentation d'ateliers d'écriture, de lecture et de calcul pour des jeunes avides d'acquérir des notions élémentaires de connaissances. Je me souviendrai toujours du visage rayonnant de ce jeune de 17 ans, assis sur le bord du trottoir, content d'avoir inscrit dans la poussière le mot maman, il était tout simplement heureux d'avoir pu décoder des syllabes, d'en comprendre le sens et de le faire savoir. Peu à peu, l'établissement connaissait des améliorations : le revêtement de la cour principale a été effectué par les services municipaux à titre gracieux, le chauffage central a remplacé les poêles à anthracite début 61. Fin 1960 l'établissement pouvait accueillir 70 internes.

J'ai le souvenir de tous ces jeunes qui ont séjourné au centre et à qui nous avons fait connaître une vie basée sur le respect mutuel. La plupart d'entre eux ont bénéficié de l'acquisition de connaissances scolaires élémentaires, ainsi que de l'apprentissage d'une activité professionnelle. Ils ont en outre participé à des activités de loisirs : sport, camps de vacances en France, jeux divers, le tout en rapport avec l'objectif de l'établissement qui était d'en faire des individus responsables. Chacun selon son âge, selon ce qu'il était, a pu s'épanouir et grandir au contact des adultes et des camarades, dans le respect des règles adoptées. Ensemble, chrétiens et musulmans, personnel enseignant aussi bien que personnel des services, nous avons œuvré pour doter les jeunes de connaissances afin qu'ils puissent, sans dommage, s'adapter à une vie en société. J'ai en mémoire l'exemple de Miloud, un jeune adolescent longiligne, à l'air abattu, sans appuis parentaux connus, ( résultat de l'éclatement des familles rurales), conduit au centre par un officier S.A.S. Ce garçon n'a posé aucun problème durant un séjour de 2 ans. Il s'est intéressé aux activités proposées, prenant des initiatives et se montrant apparemment satisfait de son séjour à l'internat. En résumé, un jeune très dynamique, d'intelligence normale, ayant d'excellentes aptitudes manuelles et une bonne adaptation sociale.







L'escalade de la violence
Dans la ville de Tlemcen, où tout le monde vivait dans le respect des différences culturelles, les habitants ont été victimes de violences qui s'inscrivaient dans la lutte pour l'indépendance et entraînaient, par contrecoup, le renforcement de mesures destinées à protéger l'ensemble de la population, sans aucune distinction de race, d'origine ou de religion. L'essentiel de cette situation inextricable visait à éviter les attentats en mettant en place un dispositif préventif offrant une certaine garantie à tous. Dans ce contexte il était difficile de resserrer des liens qui ne cessaient de se distendre entre des habitants aux prises avec des contradictions liées aux inégalités sociales et économiques. Il ne semblait pas possible d'espérer un rapprochement des différentes communautés, sans réponse politique. Le but du terrorisme était de créer de façon irréversible une rupture définitive.

Une barrière symbolique offrait une apparente sécurité aux résidents de notre établissement et, à dire vrai, il n'y eut rien à déplorer pendant cette période. Une nuit, cependant de violents coups frappés à la porte de notre logement de fonction nous réveillèrent brutalement. Après un moment d'hésitation, une voix inconnue, implorant l'hospitalité, s'est fait entendre dans une atmosphère d'angoisse. A travers la porte, obstacle dérisoire contre une intrusion, le dialogue s'engagea. A l'ouverture, une épouse apeurée apparut, craignant pour les siens, tenant un enfant endormi dans les bras. Les collègues rapidement alertés réagirent et aperçurent un homme paniqué qui demandait que l'on appelle la police, il venait d'échapper à un enlèvement par un commando FLN et s'était enfui à travers les jardins, Ses agresseurs avaient abandonné la poursuite lorsqu'il sauta dans la cour du Centre après une course éperdue. Bien connu des services de sécurité, il a été mis à l'abri par la police.

L'accueil des militaires du contingent à notre table.
Pour certains de nos collègues, notre attitude pouvait avoir un caractère ambivalent qui exigeait respect mutuel et engagement aux services des jeunes. Il n'était pas toujours aisé de vivre normalement. Cependant, la maturité, l'intelligence et la compétence de chaque partenaire permirent de mener à bien des missions incombant au centre éducatif de Tlemcen. Cette situation complexe et délicate obligeait constamment à prendre la mesure du possible et du souhaitable, afin que les jeunes trouvent le goût de l'effort et la joie de vivre. Ce fut une aventure humaine au cours de laquelle magistrats, fonctionnaires, administrateurs et personnels ont su accomplir efficacement une action dont les effets positifs sont encore présents dans l'Algérie d'aujourd'hui. Nombreux sont ceux qui m'ont accompagné dans cette tâche, que ce soit : Rachid, Karim, Taouli, Yves, Taleb, Nouba, André ou d'autres….
Nous ne pouvions pas ignorer que l'organisation politique du FLN était fortement implantée grâce à la structuration de toutes les couches sociales : paysans, travailleurs, professions libérales, fonctionnaires et étudiants. Chaque catégorie connaissait les actions à mener pour faire aboutir les objectifs du mouvement, essentiellement la souveraineté algérienne, voire l'indépendance. Comme beaucoup d'hommes et de femmes qui ont cru et travaillé à une Algérie fraternelle, j'ai effectué mon action avec passion, constamment animé de l'esprit : " Moissons Nouvelles " ce qui m'a permis de donner un sens à toutes mes activités à Tlemcen puis plus tard de l'autre côté de la Méditerranée.
" Tract distribué par la voie des airs " 5/1962

LE CESSEZ LE FEU
1962 fut, certes un grand soulagement pour les appelés et leurs familles. Pour la population, ce fut l'année qui marqua de façon définitive la fin d'une tragédie empreinte de tant d'espoirs déçus et de passions. Le cessez-le-feu a été accueilli par une explosion de joie de la part des masses algériennes mais également par le déchaînement de la violence et de la haine. De 54 à 62 il y eut des actes répétés, irréfléchis, inexcusables mais explicables : les meurtres répondaient aux meurtres. Les attentats, la répression ont fait du mal, beaucoup de mal, mais ils ont été réalisés dans des affrontements réciproques impitoyables, alors que l'arrêt des hostilités a engendré une période de délire, de folie, d'aveuglement, de terreur. Il n'y avait plus de raisonnements encore moins de justifications. Les Européens se sentaient abandonnés, perdus, et perdants… personne ne savait où était la bonne voie, ce fut la peur, la panique, l'affolement….Cette période atroce a été marquée par des excès en tous genres et de toutes tendances : enlèvements, assassinats et aussi les meurtres froidement délibérés de libéraux comme Mouloud Feraoun, Maxime Marchand … et bien d'autres, de chaque bord, tombés sous les balles de l'un ou de l'autre camp.

Je me souviens de ma dernière conversation avec le docteur Karat venu à la maison soigner Luce qui était souffrante. Au moment de payer la visite, il a refusé mon offre en m'indiquant qu'on avait le temps. Le dialogue fut laconique mais cordial :
" Je vous dois combien, docteur? ". " On verra cela plus tard ! " " La situation est telle que l'on va être obligé de partir ! ". " Non l'Algérie a besoin d'hommes comme vous ! " Ces quelques phrases résumaient un espoir qui, malheureusement, ne put se concrétiser, tant les haines devinrent irréversibles. Les accords d'Evian, le cessez le feu, les violences des deux bords, la crainte des-uns, la joie des-autres ne permettaient plus de correctement se situer. Un des derniers événements marquants pour nos ultimes actions fut la fugue de cinq jeunes, enfuis avec du matériel de camping. 48 heures plus tard, ils réintégrèrent le centre sur injonction d'un cadre de l'ALN, à qui nous avons fait parvenir un message pour le remercier de son aide.

J'ai reçu ce tract par voie postale en Mai 1962 (Tract du FLN)

L'EXODE......
Deux jours plus tard, des amis me conseillaient de quitter Tlemcen, en raison du retour des réfugiés de l'intérieur, des combattants de l'ALN, et également des personnes éloignées de la vie locale depuis plusieurs années. Il suffisait, en ces temps, d'être musulman ou chrétien, pour être abattu sans discernement par les-uns ou par les-autres. Munis de quelques affaires, après une nuit au commissariat de police, nous avons effectué le trajet Tlemcen Oran, en autocar, accompagnés d'une escorte militaire. Nous avons traversé la vieille ville sous les jets de pierres, les crachats, et les you-you, avant de nous retrouver parqués sur le port d'une cité qui sera notre dernier regard sur un pays qui nous rejette à jamais.

Au mois Juin 1962 sur les quais d'Oran dévasté, s'entassaient des hommes, des femmes et des enfants. Ils attendaient en plein soleil, l'arrivée du paquebot Lyautey (tout un symbole) dérouté de sa ligne habituelle tandis que là-haut sur la montagne le fort de Santa Cruz et le sanctuaire du même nom proclamaient la puissance, la foi et l'orgueil de la ville et de son récent passé. Des hommes s'apprêtaient à quitter définitivement un sol qui les avait vus naître.
J'ai vécu cette période troublée avec espoir, puis crainte et déception, car j'aspirais à la paix et à la justice sur cette belle terre d'Algérie. Hélas quand le délire s'empare des foules, il n'y a plus le choix : on abandonne sur l'heure tout çà à quoi on est attaché pour se jeter sur la route de l'exode. En réalité, il faut le dire, la bonne volonté et l'espoir ne résistent pas devant la folie collective, sinon les massacres les plus abjects et les plus injustes.

La souffrance ne s'effacera pas par l'oubli, même si les années se sont envolées dans l'espace de la vie. Elle demeure toujours aussi présente car l'apparence n'est rien, la plaie est au cœur : " Voilà le bateau, tout est fini. " Le passé est mort ! " disent les arabes. "L'avenir si incertain soit-il nous attend, à nous de faire face"
Il faut beaucoup de courage pour s'arracher aux lieux où 'on est né, où l'on a travaillé, souffert, où l'on a ses souvenirs et ses tombes, pour se lancer dans l'inconnu.
Nous avions emporté un peu de terre, des odeurs, des couleurs et de nombreux souvenirs du pays de notre enfance, ce pays où nos aïeux avaient apporté un dynamisme et un esprit d'entreprise inégalable, un pays où s'étaient perpétuées, pendant des générations, peines et joies. Un peuple de petites gens, pour la plupart attachés à leurs traditions, partait sans espoir de retour. Ils étaient, une fois de plus, résolus à se tourner vers l'avenir, tels ces pionniers qui avaient, les premiers défriché, un sol ingrat. L'exode, l'exil, une réalité difficile à décrire objectivement, des gens hébétés, terrorisés, apeurés, riches de quelques valises, fuyant la terre de leurs aïeux comme des animaux hagards devant un incendie dévastateur. Une traversée inoubliable, tant sur le plan psychologique que physique, un débarquement dans une ville guère accueillante, un hébergement de fortune dans les diverses régions offrant la possibilité d'une difficile réinsertion.

Le retour en France à la suite de l'indépendance de l'Algérie ne me permet pas d'avoir un regard objectif sur le devenir de ces jeunes que nous nous sommes efforcés de former. Que sont-ils devenus dans l'Algérie indépendante ? Par contre ce que je peux affirmer, c'est que la plupart de ceux qui se sont établis en Métropole sont devenus des citoyens dignes et honnêtes, n'ayant pas éprouvé trop de difficultés à trouver place dans une société qui dès le départ n'a pas facilité leur insertion.
De l'Algérie, pays magnifique où le soleil laisse éclater la joie de vivre, où un racisme rampant, maladif, et une sous-administration criante ont fait un mal terrible, où le manque de sollicitude et de respect nous ont conduit à une rupture… jusqu'à la France. Ce fut une épreuve pour les rapatriés et femmes d'Algérie qui souhaitaient s'adapter à la société qui devenait la leur. Cette épreuve a marqué des générations entières, depuis le vieillard qui quitta un sol qu'il croyait lui appartenir jusqu'à ces jeunes qui aimaient ce même sol et n'admettaient pas d'en être dépossédés. Il serait sot de penser que cette situation était facile ou normale, rien n'était aisé, il fallut trouver appui, conseil, aide soutien auprès d'une population le plus souvent mal préparée et parfois hostile à l'accueil des déracinés ; n'étaient-ils pas tous des riches colons ou des exploiteurs d'une masse indigène soumise et mal traitée ? Par conviction et tempérament, je ne me sentais pas porté à épouser les causes des râleurs ou simplement des passifs, je savais, nous savions, que nous devions nous battre pour poursuivre notre chemin. Pour construire, ou plutôt reconstruire notre futur, nos expériences au service des autres seraient le moteur de ce que l'on pourrait appeler notre survie. Résolu, inquiet même, je souhaitais tout simplement que les années à venir m'apportent, ainsi qu'à ma famille, force et santé afin de réussir notre adaptation dans ce pays d'accueil que nous connaissions si mal. Notre objectif était simple : avoir des repères et sortir sans pour autant la renier, d'une communauté qui courait le risque de rester figée, nous devions nous situer dans l'histoire de notre pays en restant conscient des occasions perdues. Notre droit de citoyen était de garder le souvenir du passé tout en vivant le présent et en préparant l'avenir.

Personnellement je n'ai jamais accepté l'expression péjorative de : " Pieds-noirs " qui désormais désignait la population d'Algérie et plus globalement d'Afrique du Nord. Sur le sol métropolitain il suffisait d'être natif de Bône ; Alger, Constantine ou Batna pour être chargé d'un péché originel : le colonialisme. Peu d'esprits échappaient à cette culpabilité, on la sentait dans tous les propos. J'ai décrit le cheminement à la fois personnel et professionnel de ma présence en Algérie, tout en éprouvant des étonnements, des inquiétudes, des dégoûts ou des joies. Il ne s'agit pas pour moi de légitimer le comportement colonial, ni faire son apologie. C'est simplement une évocation du passé.
Départ d'Algérie : 12 juin 1962
Attente de l'embarquement sur le paquebot " LYAUTEY "



Marseille, notre arrivée en France



" Ce qui est passé a fui, ce que tu espères est absent mais le présent est à toi "
(proverbe Arabe)

Fin de la 1ère partie

A SUIVRE




SOUVENIRS D’EN FACE
Par Hubert Zakine
Envoyé par Mme Annie Bouhier

         En face, c’est l’Algérie. Mon Algérie.
         Qui, un jour, a cessé d’être mienne parce qu’Indépendante.
         Elle est devenue algérienne, la pauvre !
         Depuis, elle n’a cessé d’être tourmentée, balayée par le Sirocco de l’indépendance.
         Quand c’est fini, l’indépendance ?
         Jamais !
         Vous avez voulu être libres et indépendants ?
         Vous l’êtes !
         Vous bénéficiez du droit des peuples à disposer d’eux- mêmes.
         Et de faire selon votre bon vouloir.
         La chance que vous avez !
         Et le pétrole, et le gaz, Hassi r’mell,Hassi Messaoud…..
         Remerciez le ciel et La Grande Zohra.

         Miroir aux alouettes.
         Quoi, vous n’êtes pas contents ?
         Vous voulez venir en France ?
         Et puis quoi encore !
         Il faut savoir ce que vous voulez.
         La France ne faisait-elle pas suer le burnous ?
         Alors, tout ça, c’était des mensonges. Des tchalefs.
         Vous enviez même les rapatriés?
         Mais le temps des rapatriés, c’est fini. R’lass !
         Aujourd’hui est venu le temps de la repentance.
         La France, zarmah….il faut qu’elle paye d’avoir transformé un pays où poussaient des figues de Barbarie en un eldorado où pousse le pétrole!
         Salauds de Français ! Tiassardo Francia !
         Cheval de Troie et djellabah.
         Le ventre des femmes pour envahir la France.
         Et tout ça, ça fera d’excellents français…….de papier.
         Papier de médias complices.

         Et le politiquement correct qui s’en mêle pour s’emmêler les crayons.
         Attention comment tu parles.
         Ah, cette politique………..de l’autruche.
         Politique quand tu nous tiens, tu nous tiens bien.
         Tu ne peux pas nous lâcher un peu la grappe ?
         Aouah ! Samote et compagnie.
         Où est passée ma France grande, belle et généreuse!
         Chez Azrine ! Chez Dache !
         Cette France qui part en barigoule veut nous emmener en bateau.
         Ce n’est pas De Gaulle qui disait "nous renverrons chez eux les Algériens vivant en France qui cesseraient d'être Français"? »
         Mais les paroles s’envolent, les écrits restent………..comme des témoins gênants!

         Je ne suis plus qu’un français non pratiquant !
         Alors que dire et que faire ?
         Ecrire pour raconter l’histoire des gens d’en face que nous étions…………..
         Avec nostalgie et sans haine!
         Puiser dans le grenier aux souvenirs…..
         Avant que le dernier d’entre nous jette un dernier coup d’œil sur le pays d’en face.
         Trace de mémoires éreintées
         Rire pour ne pas pleurer……………………
Hubert Zakine              



Les Centres Georges GUYNEMER
entre 1941 et 1945.

Envoyé par M. Pierre Anglade

Au coeur de l'été 1962 l'Algérie devient indépendante.
    Les révolutionnaires algériens auto proclamés gouvernants n'offrent plus aux Français qui ont mis ce pays en valeur depuis cent trente deux ans que deux options " la valise ou le cercueil ".
    Ces Français qui ont déjà connues les journées sanglantes assassines des 26 mars à Alger et 5 juillet à Oran.

     Dépouillées de leurs biens craignant pour leur vie l'exode des Français d'Algérie vers la France s'effectue dans une désorganisation totale sous l'égide d'un gouvernement pour le moins indifférent voire hostile. Et pourtant …
     Et pourtant ?

     Et pourtant ce sont bien ces mêmes populations qui entre 1941 et 1945 ont largement et bénévolement ouvert leurs foyers et leurs coeurs à plusieurs milliers d'enfants métropolitains victimes des vicissitudes nées de la guerre.

     Ce sont les enfants du " Centre Georges Guynemer ".
    Quelques uns d'entre eux devenus octogénaires relatent dans cette modeste compilation leurs souvenirs d'époque.



Une page de l'histoire sociale
de l'Afrique du Nord Française.     

                Ce recueil de témoignages des différents acteurs de cette histoire est le résultat de longues et patientes recherches menées par Claude Sandra-Raymond (2013 t) et Pierre Anglade de 2007 à 2013, à travers toute la France et jusqu'au Canada.
                II n'a d'autre ambition que de faire connaître une page de l'histoire sociale de l'Afrique du Nord Française (Algérie-Tunisie) de 1941 à 1945, page oubliée ou inconnue de la plupart de nos concitoyens en conséquence directe de la guerre de 1939-40.

               II rendra également hommage à toutes ces familles d'Algérie et de Tunisie, souvent vilipendées, qui ont bénévolement ouvert leurs bras et leurs foyers à 3 000 enfants venus de métropole afin de les soustraire aux difficultés de la guerre : bombardements aériens des anglo-américains, privations de toutes sortes dues à l'occupation.

               Pour avoir été condisciple d'une vingtaine d'entre eux au Collège Moderne de Boufarik, et parce que certains furent les hôtes de ma famille pendant les vacances de Noël entre 1943 et 1945, je me suis associé avec Claude Sandra-Raymond, Directrice de l'Écho de l'Oranie, pour entreprendre la recherche de ces "enfants" et de leurs familles d'accueil. Notre but était de retrouver et si possible de renouer un contact entre ces enfants devenus octogénaires et leurs familles d'accueil résidant en France depuis 1962, afin que leurs souvenirs puissent porter témoignage avant qu'ils ne s'éparpillent et disparaissent de leur mémoire.
Pierre Anglade               
Avant-propos
.
               Au mois de septembre 2007, dans son numéro 118, la revue L'Algérianiste publiait dans sa " Chronique des Chercheurs " sous la référence 118/1033 l'annonce suivante :
                " Enfants métropolitains accueillis en Algérie par des familles durant la guerre 1940 à 1945. Ils furent plusieurs milliers entre l'Algérie et la Tunisie "

               A la lecture de cette information, Madame Claude Sandra-Raymond, Directrice de l'Echo de l'Oranie, et Pierre Anglade, qui fut compagnon de classe d'une vingtaine de ces " réfugiés " au Collège de Boufarik, se mettaient en quête de retrouver ces enfants et les descendants des familles qui les avaient bénévolement reçus afin de confronter les souvenirs des uns et des autres et provoquer d'éventuelles retrouvailles.

               Ce modeste ouvrage est le résultat d'une longue et patiente tentative pour recoller les morceaux d'une histoire oubliée. Un article de "La Voix du Nord" daté du 5 septembre 2009 en résume ainsi la démarche :
                Le 29 juin dernier, Pierre Anglade lançait un avis de recherche dans les colonnes de La Voix du Nord. Ce dernier vivait en Algérie à l'époque des colonies Guynemer. Sa famille accueillait aussi des enfants de Métropole. Pierre Anglade n'avait qu'une envie : retrouver des gamins de l'époque.

               Georges Rembert tombe sur l'avis de recherche et prend tout de suite contact avec Pierre Anglade. De là, tout s'enchaîne. Le 11 août, Georges et son épouse font un détour par Toulouse pour rencontrer Hervé et Jacqueline Villars. " J'ai de suite reconnu Jacqueline. Son frère et elle me disent alors : on fait comme avant, on se tutoie ? Les souvenirs reviennent. On évoque l'école. Je leur parle également de leur habitation d'Aïn-el-Hadjar où il y avait une treille exceptionnelle.. "               
               Ces souvenirs vivaces étaient pourtant anciens : c'est en avril 1942, que Georges Rembert et son petit frère de cinq ans quittent Calais pour Oran. Durant six mois, ils vivent à Aïn-Temouchent. A la suite du débarquement des troupes alliées en Afrique du Nord, les deux petits Calaisiens ne peuvent plus rentrer au pays... A l'école du village, Georges se lie d'amitié avec Hervé et Jacqueline Villars.

               Après six ans de recherches, plus de 200 enfants (devenus depuis octogénaires !!) ont été identifiés ainsi qu'une centaine de familles d'Algérie ce qui a permis de réaliser des rencontres en plus de certaines relations qui avaient été pérennisées depuis.
                Les émouvants témoignages recueillis tout au long de cette quête, ceux des enfants, des familles bénévoles et des institutions méritaient qu'on les rassemble et qu'on les consigne sur papier afin que la mémoire ne meure plus tout à fait sur cette aventure des enfants Guynemer... Outre l'aspect purement historique, les survivants ou leurs descendants sont souvent avides de détails sur cet événement et les demandes ont afflué, telle celle-ci :

                " Mon mari, Jean Godissart portait le numéro 570 du centre Guynemer quand il quitta Toulouse pour Marseille puis Alger. Il fut confié à une famille d'accueil, M. et Mme Marcé à Alger, pour quelques mois mais, pour des raisons que nous ignorons, il ne revit ses parents et fut adopté par ce couple en 1952. Ils lui donnèrent une bonne éducation mais ne répondirent jamais à ses interrogations d'enfant. Il avait quatre ans à son arrivée. Il aurait aimé avoir des détails sur cette émigration, sur les lois qui protégeaient ces enfants, le nom du bateau qui l'a emmené etc. Aujourd'hui mon époux est décédé, mais pour mes enfants et moi, c'est toujours important d'évoquer ces souvenirs et peut-être de trouver des réponses à ces éternelles questions... "

1. Historique.

               En 1941, la vicomtesse Yvonne de Villiers de la Noue crée une association destinée à protéger des enfants français des vicissitudes de la guerre. Les bombardements sur des villes comme Le Havre ou Dunkerque mettent sérieusement en danger l'équilibre de nombre d'enfants et le seul moyen de les protéger est de les éloigner de ces zones de combats.

               Avec le soutien de Mme la maréchale Pétain et du Nonce apostolique de Paris, Mgr Valerio Valeri, Mme de Villiers va envoyer ces enfants en Afrique du Nord (Algérie et Tunisie). Son association prend pour siège social l'aéroclub de Paris, au n°6 de la rue Galilée, où elle a de nombreux contacts. Son époux, Lucien Arnaud de Villiers de la Noue, est officier de marine, ancien de l'école Navale, et la vicomtesse est la sœur aînée du pilote Georges Guynemer. Voilà donc deux bonnes raisons de chercher dans cet aéroclub le soutien nécessaire. Un article de presse précise que le but de l'association est de valoriser la santé morale et physique des enfants de France menacés par les bombardements et minés par la sous-nutrition... (Source non citée). L'épouse du Général Weygand en accepta la présidence.
                La recherche historique sur cet épisode n'est pas simple. Les dépôts d'archives renâclent à ouvrir les liasses de cette époque ; les organismes et les personnes concernés n'ont conservé aucun papier officiel qui puisse attester de la réalité. Quelques articles de journaux donnent certaines précisions étonnantes telles que le nombre d'enfants envoyés en AFN : 2 916, nous dit Nord Eclair le 13 mars 1945. D'où ont-ils tiré une telle précision ? L'association Guynemer a été créée en novembre 1940 pour les uns, en janvier 1941 pour les autres.

               Généalogie Guynemer.
                GUYNEMER Paul Achille Anatole 1860/1922 x 1890 Paris
                DOYNEL de St QUENTIN Julie Noémie 1866

               Yvonne Virginie Angèle Georges-Marie Odette o 01.07.1891 Paris o 24.12.1894 Paris o 1893 23.03.1976 11.09.1917
                 Lucien Armand 1889/1970

               De Villiers de la Noue Mahaut
                De Perthuis de Laillevault Roland

               Guillaume Philippe Renaud Eric Hugues
           1961 1962 1965 1968 01.12.1971

               Au départ de cette recherche, nous ne connaissions pas la date exacte de la création de cette association. On savait seulement que le premier convoi d'enfants vers l'Algérie avait eu lieu le 5 mai 1941. La consultation du Journal Officiel, qui en principe révèle toutes les déclarations d'associations 1901, n'a rien donné malgré une remontée dans le temps jusqu'au 1er janvier 1940. Il faut noter qu'à partir du 1er mars 1941, plus aucune déclaration n'apparaît au Journal Officiel. Sous le gouvernement de Vichy, le droit d'association est quasiment supprimé. II est confié à la Direction des Affaires Départementales et Communales, par le biais de la Sous-Direction des Cultes et Associations. L'intitulé de la nouvelle réglementation vise essentiellement les juifs et les groupements dits clandestins (rattachés au communisme et à la franc-maçonnerie), mais finit par atteindre toute forme d'association. En effet, comment prouver qu'une banale chorale, qu'un club de boulistes ou qu'une réunion d'amateurs de broderie ne servent pas en réalité de couverture à une activité antinationale ? Il ne pouvait donc exister que des associations d'Etat, ce qui expliquerait la référence constante à la Maréchale Pétain et au Nonce apostolique Valerio Valéri dans les rares textes que nous possédons.

               La direction même de l'association reste floue : La Vicomtesse de Villiers de la Noue en était-elle l'égérie, la présidente ? Certains prétendent que c'est le Parti Social Français du colonel de La Roque qui en a été l'instigateur. Même confusion entre le soutien de Mme la maréchal Pétain ou de la maréchale De Lattre. Il est fait très souvent état du siège social domicilié dans les locaux de l'aéroclub de Paris. En fait, c'est aux Archives Départementales des Bouches-du-Rhône que les statuts de l'association ont été retrouvés. Tous les papiers officiels ont été signés à la préfecture de Marseille. Dans ces statuts, le nom de la vicomtesse De Villiers de la Noue n'apparaît qu'en toute fin de liste des déclarants, en tant que membre et paraphé d'une discrète signature.

               Il est certain que la période ne prêtait pas à la transparence. Entre ce qui relevait de la clandestinité, ce qui n'était pas toujours avouable, ce que certains tenaient à faire savoir ou croire, c'est une longue et très technique enquête qu'il faudrait suivre. L'après-guerre n'a pas été plus propice à l'éclaircissement des positions et activités réelles des protagonistes. La sœur du héros Georges Guynemer n'a utilisé ni sa famille, ni ses actes de résistance, et encore moins l'association portant son patronyme pour attirer les regards. Pourtant, l'engagement sans faille manifesté envers ces enfants en difficulté tout au long de ces années de guerre, laisse percevoir, outre son sens moral aigu, un don certain de l'organisation et une remarquable ténacité.

               Selon des sources de l'époque auxquelles on se réfère, cette organisation fut rendue possible grâce à la participation de plusieurs organismes :
                - La Croix Rouge,
                - Le Comité Ouvrier de Secours National (COSI), - La Fédération des amicales laïques (PPF),
                - Le Secours National (Vichy),
                -La Caisse Régionale des Institutions Ouvrières (CRIFO)

               Mais qui a fait quoi, jusqu'à quel point, c'est la une question à laquelle nous ne pouvons pas répondre. Selon le témoignage de M. Jean Lamy, qui accueillit des enfants Guynemer, le centre aurait été créé par le Parti Social Français (PSF) du Colonel François de la Roque, information qui serait à vérifier. Etant donné l'étendue des actions sociales mises en oeuvre par le PSF (soupes populaires, éducation populaire, aéroclubs, colonies de vacances, sociétés sportives...), la thèse n'est pas surprenante mais incertaine.

               Le courrier entre les enfants et les parents fut assuré par la Croix Rouge Internationale. Trois mille jeunes furent ainsi hébergés par des associations ou des familles en Algérie entre 1941 et 1945. Dans son rapport moral prononcé lors de l'assemblée générale du 18 décembre 1941, le Dr Louis Bazy, président de la Croix Rouge Française, résumait ainsi la situation : "...Dans certaines zones, chaque nuit apporte l'alerte, le danger, la mort. Des populations entières, des enfants, vivent et dorment dans des caves, les nerfs tendus dans l'attente de la combe meurtrière. La CRF est présente. Elle établit des postes e secours, elle prend les enfants et les met à l'abri. Elle rencontre alors, pour sauver ces enfants l'aide de certains Etats auxquels leur neutralité et leur sécurité providentiellement -maintenue ne fait pas oublier ceux qui souffrent du conflit mondial. Que grâce soit rendue à ce noble sentiment de solidarité humaine !... "

               Les bureaux du Centre Guynemer à Alger étaient installés au Palais Bruce, place du Gouvernement. "Par les moucharabiehs du second étage, se souvient l'une des secrétaires, nous pouvions voir arriver en rade d'Alger les gros paquebots de la série des "Gouverneurs". Deux ou trois fois par mois, ils amenaient des convois d'enfants sous-alimentés à placer dans les familles françaises algériennes qui s'étaient offertes à les nourrir et les héberger autant que durerait la guerre... " A la suite d'un appel radiophonique de Mme de la Noue, c'est par centaines que les familles vinrent chercher ces pauvres gosses. Certains gros colons recueillirent jusqu'à cent enfants à la fois, les installant dans leurs fermes de la Mitidja, pourvoyant entièrement à leur entretien et à leur scolarité.

               En 1942, le débarquement des Américains en Algérie interdit tout transport de passagers entre Marseille et Alger. Les petits Français qui étaient déjà partis pour des séjours de trois à six mois se retrouvèrent bloqués de l'autre côté de la méditerranée. Côté français, il fallut trouver d'autres lieux d'hébergements possibles. Des centres d'accueils ont alors été créés à La Bourboule et Chamonix. En tout, plus de dix mille enfants furent pris en charge par l'association des Centres Georges Guynemer. Pour les enfants bloqués en Algérie, l'un des problèmes fut l'acheminement du courrier. La Nonciature Apostolique de Paris et le Comité International de la Croix Rouge étaient les seuls habilités par l'occupant à délivrer des messages, rédigés sur des formulaires pré-imprimés et limités à 25 mots au maximum.

               Cette opération impliquait bien entendu un coût considérable, entièrement financé par la générosité de particuliers. La comptabilité des Centres Guynemer a disparu mais on trouve parfois, au hasard des recherches, des bilans mentionnant les dons à l'association. La Coopérative de Céréales et de légumes secs des Maalifs dont le siège social était à Ain-el-Hadjar note par exemple, dans le procès-verbal de sa séance du 3 juillet 1947 que grâce aux prélèvements effectués sur les bénéfices annuels et aux contributions volontaires de 1 à 2 Frs par quintal de grain livré, la Coopérative a pu prendre en charge le quart des frais du Centre Guynemer (12 enfants réfugiés de France) soit 105 000 Frs.... On trouve aussi dans la presse algéroise de mars 1942 qu'un match de boxe Kouidri-Cerdan aura lieu au profit des enfants métropolitains réfugiés et accueillis autour d'Alger...

               La vicomtesse de Villiers de la Noue fut une femme extrêmement active durant toute la période de la guerre. Malgré sa discrétion, plusieurs citations officielles permettent de décrire son parcours :
                - En tant que membre de l'État-major des Sections Sanitaires Automobiles (SSA : formation privée possédant le tiers du matériel sanitaire de l'armée) et chef du Service du personnel, a organisé les cours de secourisme, de mécanique, de circulation routières, destinés à la formation des ambulancières
                - Sur la demande du Ministère de l'Intérieur, a établi au moment de l'avance ennemie, le barrage sanitaire de l'Aisne à la mer (citation à l'ordre des SSA sans croix de Guerre)
                - Sur l'ordre du général Frère du 31 mai 1940 (Quatrième Bureau), a évacué la population civile de la zone de combat de l'Aisne à la Somme, ne quittant Cayeux que sur les ordres de l'Armée Britannique, alors que l'on se battait déjà dans les rues
                - A accompli de nombreuses évacuations de zones bombardées avec citation Croix de Guerre, dont le texte est : " Conductrice volontaire, d'une énergie, d'un courage et d'une endurance dignes des plus grands éloges. A prodigué ses efforts pour ravitailler et évacuer malades et blessés, civils et militaires, dans les plus menacées, sans aucun souci du danger. " (Signé Général Weygand, ordre n°150/c)
                - Au moment des bombardements de la région parisienne, suivant l'ordre de la Défense Passive, consigne d'alerte n°20276, s'est rendue sur les lieux à la première chute de bombes pour assurer le transport des blessés
                - Apres la signature de l'Armistice, s'est mise à la disposition du Service de Renseignements. Croix de guerre dont le texte est : " Agent d'un réseau en territoire occupé par l'ennemi. Française animée d'un patriotisme dynamique. Dès juillet 1940, s'est mise à la disposition des services de renseignements pour assurer la transmission, à travers les zones contrôlées, de renseignements importants. Avec une audace intelligente, a su triompher de tous les interrogatoires et examens de situation qu'elle a subi. A réalisé avec succès plus de deux cent liaisons et recueilli elle-même des renseignements précis sur les activités des Forces allemandes d'occupation. A ainsi participé de façon efficace à la libération du pays. " (Signé Général de Gaulle)
                - A fondé dans le même temps l'Association Nationale des Centres Guynemer, les premiers à organiser l'évacuation et l'hébergement des enfants des zones bombardées
                - A crée également un foyer de formation familiale, rue de Dantzig à Paris, pour les filles au-dessus de quatorze ans des régions bombardées, qui a donné des résultats absolument remarquables
                - Plusieurs millions de journées d'enfants ont été ainsi réalisées avec un minimum de frais pour l'Etat, les enfants placés en Afrique du Nord, n'émargeant ni l'allocation de réfugiés, ni aux cartes de textiles et d'alimentation, bloquées par la préfecture de Marseille. Seuls les billets de chemin de fer et de bateau étaient alloués gratuitement, ainsi que la somme de 12,50 Frs pour faire face pendant trois jours à l'entretien des enfants attendant leur embarquement. Plus de 100 enfants, dont les parents avaient été tués dans les bombardements, ont été adoptés par les familles hébergeuses en Afrique du Nord et ont eu leur avenir assuré. Près de 100 garçons, ayant dépassé l'âge autorisé pour l'évacuation par les autorités d'occupation, ont été envoyés en Afrique du Nord, où la plupart se sont engagés au moment du débarquement allié en 1942.

               Cette aventure étonnante nous a été retracée à travers de nombreux témoignages d'enfants déplacés et de familles d'accueil, ou par leurs descendants, le temps ayant bien éclairci les rangs des derniers témoins de l'œuvre de la vicomtesse de Villiers de la Noue. Parfois, il ne reste de traces qu'une vieille carte postale, telle celle envoyée en février 1942 par Mme Valéro habitant à Dupleix près de Gouraya à Mme Le Batard, de Montivilliers (76), mère du petit Gaston : " Quelques lignes afin de vous donner des nouvelles de votre petit. II est toujours parmi nous, va en classe (il a plusieurs fois gagné la croix), il est en excellente santé, toujours sage. Il nous parle souvent de vous et de votre famille et vous envoie ses baisers affectueux. Salutations, Mme Valéro. " Et le petit Gaston a ajouté : "Je vais toujours bien, baisers à tous, Gaston. "



Le décès brutal et prématuré de Claude Sandra-Raymond en mars 2013 a rompu notre partenariat alors que nos recherches arrivaient à leur terme et que nous allions pouvoir passer à leur publication.

     Il était désormais exclu que cette édition soit assurée sous ma seule identité ; elle n'a pu voir le jour que grâce à la qualité de la relation nouée avec Hugues et Gilles les fils de Claude qui m'ont spontanément et aimablement confié les documents recueillis par leur mère.

        La rédaction de cet ouvrage a été bénévolement assurée par Jean-François Aupetitgendre, généalogiste, et sa relecture par une compatriote universitaire.

      Plus globalement merci à toutes celles et ceux qui ont bien voulu répondre à nos sollicitations au cours de nos recherches de 2007 à 2013 car ils sont à la fois les auteurs et les acteurs de cette compilation.
       Enfin merci par avance à toutes celles et ceux qui apporteront une attention à la lecture de leurs témoignages.
Pierre Anglade


Cet ouvrage est vendu au profit de l'entretien de la mémoire
des Saints catholiques d'Algérie : Notre Dame d'Afrique
à Théoule, Santa Cruz à Nimes, Saint Augustin à Uzès

Pour le commander, adressez votre Nom, prénom, et adresse ainsi que le nombre d'exemplaires (18€ ) avec votre chèque à :
M. Pierre ANGLADE
16, rue des Noyers
31520 RAMONVILLE SAINT-AGNE
Tél : 05 61 73 35 71
Mail : pierre.anglade31@sfr.fr

        

Prédictions !!!
Envoyé par M. Pierre Anglade
Lettre de Charles de Foucauld à René Bazin
De Tamanrasset le 29 juillet 1916

                JESUS CARITAS,
                Tamanrasset, par In Salah, via Biskra, Algérie, 29 juillet 1916.


                   " Monsieur, Je vous remercie infiniment d'avoir bien voulu répondre à ma lettre, au milieu de tant de travaux, et si fraternellement. Je pourrais, m'écrivez-vous, vous dire utilement la vie du missionnaire parmi les populations musulmanes, mon sentiment sur ce qu'on peut attendre d'une politique qui ne cherche pas à convertir les musulmans par l'exemple et par l'éducation et qui par conséquent maintient le mahométisme, enfin des conversations avec des personnages du désert sur les affaires d'Europe et sur la guerre.

                  I - Vie du missionnaire parmi les populations musulmanes
                   Habituellement chaque mission comprend plusieurs prêtres, au moins deux ou trois ; ils se partagent le travail qui consiste surtout en relations avec les indigènes (les visiter et recevoir leurs visites) ; oeuvres de bienfaisance (aumônes, dispensaires) ; oeuvres d'éducation (écoles d'enfants, écoles du soir pour les adultes, ateliers pour les adolescents) ; ministère paroissial (pour les convertis et ceux qui veulent s'instruire dans la religion chrétienne). Je ne suis pas en état de vous décrire cette vie qui, dans ma solitude au milieu de populations très disséminées et encore très éloignées d'esprit et de cœur, n'est pas la mienne... Les missionnaires isolés comme moi sont fort rares. Leur rôle est de préparer la voie, en sorte que les missions qui les remplaceront trouvent une population amie et confiante, des âmes quelque peu préparées au christianisme, et, si faire se peut, quelques chrétiens. Vous avez en partie décrit leurs devoirs dans votre article : "Le plus grand service" (Écho de Paris, 22 janvier 1916). Il faut nous faire accepter des musulmans, devenir pour eux l'ami sûr, à qui on va quand on est dans le doute ou la peine, sur l'affection, la sagesse et la justice duquel on compte absolument. Ce n'est que quand on est arrivé là qu'on peut arriver à faire du bien à leurs âmes. Inspirer une confiance absolue en notre véracité, en la droiture de notre caractère, et en notre instruction supérieure, donner une idée de notre religion par notre bonté et nos vertus, être en relations affectueuses avec autant d'âmes qu'on le peut, musulmanes ou chrétiennes, indigènes ou françaises, c'est notre premier devoir : ce n'est qu'après l'avoir bien rempli, assez longtemps, qu'on peut faire du bien.

                   Ma vie consiste donc à être le plus possible en relation avec ce qui m'entoure et à rendre tous les services que je peux. A mesure que l'intimité s'établit, je parle, toujours ou presque toujours en tête-à-tête, du bon Dieu, brièvement, donnant à chacun ce qu'il peut porter, fuite du péché, acte d'amour parfait, acte de contrition parfaite, les deux grands commandements de l'amour de Dieu et du prochain, examen de conscience, méditation des fins dernières, à la vue de la créature penser à Dieu, etc., donnant à chacun selon ses forces et avançant lentement, prudemment.
                   Il y a fort peu de missionnaires isolés faisant cet office de défricheur ; je voudrais qu'il y en eût beaucoup : tout curé d'Algérie, de Tunisie ou du Maroc, tout aumônier militaire, tout pieux catholique laïc (à l'exemple de Priscille et d'Apulie), pourrait l'être. Le gouvernement interdit au clergé séculier de faire de la propagande anti-musulmane ; mais il s'agit de propagande ouverte et plus ou moins bruyante : les relations amicales avec beaucoup d'indigènes, tendant à amener lentement, doucement, silencieusement, les musulmans à se rapprocher des chrétiens devenus leurs amis, ne peuvent être interdites par personne. Tout curé de nos colonies, pourrait s'efforcer de former beaucoup de ses paroissiens et paroissiennes à être des Priscille et des Apulie. Il y a toute une propagande tendre et discrète à faire auprès des indigènes infidèles, propagande qui veut avant tout de la bonté, de l'amour et de la prudence, comme quand nous voulons ramener à Dieu un parent qui a perdu la foi..

                   Espérons qu'après la victoire nos colonies prendront un nouvel essor. Quelle belle mission pour nos cadets de France, d'aller coloniser dans les territoires africains de la mère patrie, non pour s'y enrichir, mais pour y faire aimer la France, y rendre les âmes françaises et surtout leur procurer le salut éternel, étant avant tout des Priscille et des Mulla !

                   Il - Comment franciser les peuples de notre empire africain

                   Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du Nord de l'Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la Française, sans avoir l'esprit ni le coeur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l'étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d'autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu'elle a avec les Français (représentants de l'autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d'elle. Le sentiment national ou barbaresque s'exaltera dans l'élite instruite : quand elle en trouvera l'occasion, par exemple lors de difficultés de la France au-dedans ou au dehors, elle se servira de l'islam comme d'un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant. L'empire Nord-Ouest-Africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique occidentale française, etc., a 30 millions d'habitants ; il en aura, grâce à la paix, le double dans cinquante ans. II sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer, peuplé d'habitants rompus au maniement de nos armes, dont l'élite aura reçu l'instruction dans nos écoles. Si nous n'avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu'ils deviennent Français est qu'ils deviennent chrétiens.

                   Il ne s'agit pas de les convertir en un jour ni par force mais tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, oeuvre surtout de laies français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime.

                   Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ? Exceptionnellement, oui. D'une manière générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s'y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l'un, celui du medhi, il n'y en a pas : tout musulman, (je ne parle pas des libres-penseurs qui ont perdu la foi), croit qu'à l'approche du jugement dernier le medhi surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l'islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l'islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants ; s'il est soumis à une nation non musulmane, c'est une épreuve passagère ; sa foi l'assure qu'il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l' engage à subir avec calme son épreuve; " l'oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s'il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération ", disent-ils ; ils peuvent préférer telle nation à une autre, aimer mieux être soumis aux Français qu'aux Allemands, parce qu'ils savent les premiers plus doux ; ils peuvent être attachés à tel ou tel Français, comme on est attaché à un ami étranger; ils peuvent se battre avec un grand courage pour la France, par sentiment d'honneur, caractère guerrier, esprit de corps, fidélité à la parole, comme les militaires de fortune des XVIe et XVIIe siècle mais, d'une façon générale, sauf exception, tant qu'ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du medhi, en lequel ils soumettront la France.

                   De là vient que nos Algériens musulmans sont si peu empressés à demander la nationalité française : comment demander à faire partie d'un peuple étranger qu'on sait devoir être infailliblement vaincu et subjugué par le peuple auquel on appartient soi-même ? Ce changement de nationalité implique vraiment une sorte d'apostasie, un renoncement à la foi du medhi...

                   III - Conversation avec des personnages du désert sur les affaires de l'Europe et sur la guerre

                   Je n'en ai pas. Je n'ai jamais cessé de dire aux indigènes que cette guerre est chose sans gravité : deux gros pays ont voulu en manger deux petits ; les autres gros pays, tel que les Anglais, les Russes et nous, leur font la guerre non seulement pour empêcher cette injustice, mais pour ôter à ces deux voleurs la force de recommencer ; quand ils seront bien corrigés et affaiblis on leur accordera la paix ; cela durera ce que cela durera, le résultat ne présente aucun doute, et nous avons l'habitude d'aller lentement mais sûrement... Les gens de ce pays reculé sont d'une telle ignorance que tout détail supplémentaire les induirait en erreur : ils ne comprendraient pas, et se feraient des idées fausses.

                   La main-d'œuvre polonaise
                   Votre article sur la main-d'oeuvre étrangère (L Écho de Paris du 28 mai 1916), et ce que vous y dites avec tant de vérité des Polonais me porte à vous parler d'un ami... qui a consacré sa vie à l'étude et au relèvement de la Pologne, sa patrie ; il travaille à la relever surtout par la pureté des mœurs, l'austérité de la vie et le renoncement à l'alcool. Voyant avec douleur beaucoup de Polonais partir annuellement pour l'Amérique où ils perdent leurs âmes, il cherche à détourner ce mouvement d'émigration vers la France et les colonies françaises du Nord de l'Afrique, Algérie, Maroc, Tunisie. Depuis trois ou quatre ans Il a fait parvenir des propositions à ce sujet aux autorités françaises d'Algérie et du Maroc, offrant de diriger sur ces pays des familles choisies de Polonais. Rien de ce qu il a proposé n'a été exécuté jusqu'a présent. L'heure viendra peut-être bientôt de reprendre son idée et de l'appliquer non seulement à l'Algérie, à la Tunisie et au Maroc, mais aussi à la France...

                   Les Kabyles
                   Comme vous, je désire ardemment que la France reste aux Français, et que notre race reste pure. Pourtant je me réjouis de voir beaucoup de Kabyles travailler en France ; cela semble peu dangereux pour notre race, car la presque totalité des Kabyles, amoureux de leur pays, ne veulent que faire un pécule et regagner leurs montagnes. Si le contact de bons chrétiens établis en Kabylie est propre à convertir et à franciser les Kabyles, combien plus la vie prolongée au milieu des chrétiens de France est-elle capable de produire cet effet.
                   Les Berbères marocains, frères des Kabyles, sont encore par trop rudes ; ils seront pareils aux Kabyles, quand, comme eux, ils auront soixante ans de domination française. Saint Augustin aimait la langue punique, parce que, disait-Il, c'était la langue de sa mère : qu'était la race de sainte Monique dont la langue était la punique ? La race berbère ? Si la race berbère nous a donné sainte Monique et en partie saint Augustin, voilà qui est bien rassurant. N'empêche que les Kabyles ne sont pas aujourd'hui ce qu'étaient leurs ancêtres du IVe siècle : leurs hommes ne sont pas ce que nous voulons pour nos filles ; leurs filles ne sont pas capables de faire les bonnes mères de famille que nous voulons.

                   Pour que les Kabyles deviennent français, il faudra pourtant que des mariages deviennent possibles entre eux et nous : le christianisme seul, en donnant même éducation, mêmes principes, en cherchant à inspirer mêmes sentiments, arrivera, avec le temps, à combler en partie l'abîme qui existe maintenant.
                   En me recommandant fraternellement à vos prières, ainsi que nos Touaregs, et en vous remerciant encore de votre lettre, je vous prie d'agréer l'expression de mon religieux et respectueux dévouement.
                   Votre humble serviteur dans le Cœur de Jésus."
Charles de FOUCAULD                    

C/C Bulletin catholique de presse octobre 1917. Archives familiales " Les Rangeardières " (Liberté politique NO 25 printemps 2004)

        

 Alger, 26 mars 1962, rue d’Isly : un crime d’État !
Envoyé par Mme Jocelyne MAS
              Christian Fouchet, alors ministre de l’Intérieur lors des événements de 1968, avouera avoir été l’organisateur du massacre de la rue d’Isly, le 26 mars 1962, pendant son mandat de haut-commissaire en Algérie.

              Limogé le 31 mai 1968 par le chef de l’État (de Gaulle), il avouera le 28 octobre 1969 : « J’en ai voulu au Général de m’avoir limogé au lendemain de mai 1968. C’était une faute politique. Il m’a reproché de ne pas avoir maintenu l’ordre… » « Vous n’avez pas osé faire tirer », m’a-t-il dit. « J’aurais osé s’il l’avait fallu », lui-ai-je répondu. « Souvenez-vous de l’Algérie, de la rue d’Isly. Là, j’ai osé et je ne le regrette pas, parce qu’il fallait montrer que l’armée n’était pas complice de la population algéroise. » Christian Fouchet avoue donc avoir assassiné ce jour-là des Français innocents et désarmés sur ordre de De Gaulle.

              En 1962, les accords d’Évian viennent d’être signés. Le gouvernement français s’est déculotté mais de Gaulle n’est pas pleinement satisfait. La situation en Algérie n’évolue pas comme il le souhaite. L’armée française respecte le cessez-le-feu unilatéral mais les enlèvements et les assassinats se multiplient du côté FLN et l’OAS s’obstine à défendre cette terre encore française !

              Il faut donc provoquer un clash. Le prétexte sera une embuscade au cours de laquelle six soldats français seront abattus par un commando Delta de l’OAS.

              Depuis le 19 mars, les militaires remettent leurs armes sur simple demande de l’armée secrète et tout se déroule dans le meilleur esprit, jusqu’à cette heure où un coup de feu tiré de l’intérieur d’un véhicule militaire, par un septième homme en treillis non réglementaire, déclenche une riposte immédiate.

              Normalement, il devrait y avoir des morts, mais également des blessés ; eh bien ce jour-là, il n’y eut que des morts, achevés d’une balle dans la tête après le départ du commando Delta.

              On connaît la suite : blocus de tout le quartier de Bab El Oued par 10.000 soldats et CRS sous les ordres du général Ailleret et représailles dignes des nazis. Pour mettre un terme à ce blocus meurtrier, une longue marche pacifique fut organisée. Pas d’armes, bien entendu, des femmes, des enfants, des civils, protégés par des drapeaux tricolores.

              À leur arrivée rue d’Isly, devant la Grande Poste, un coup de feu est tiré d’un toit avoisinant. Qui a tiré ? Ce sera un mystère jusqu’à fin mai 1968.

              On a la preuve, par des témoins présents et encore vivants, et par des bandes-son, que des soldats arabes, fraîchement débarqués du bled, avaient été placés volontairement aux premiers rangs du service d’ordre, sachant qu’ils paniqueraient et tireraient sur les manifestants.

              Bilan : près d’une centaine de morts, entassés nus sur le sol de la morgue de l’hôpital Mustapha, dont les corps ne seront jamais rendus à leurs familles.
              

Extrait du livre "Il était une fois ma vie, Alger la blanche"
Prix des Arts et Lettres de France
http://www.jocelynemas.com
  

 La fusillade du 26 Mars 1962 à Alger.
(Ma mère Yolande Fougère, mon frère Jean-Marc)

              " Le 26 mars 1962, ma mère, mon frère et moi, Madame Ortéga, amie de toujours, ses trois enfants Wilma, Lynda et Serge, accompagnés de nos amies et voisines, chargées de victuailles, de lait en poudre pour les bébés, rejoignîmes la foule pacifique de femmes et d'enfants se dirigeant vers les quartiers de Bab-El-Oued qui depuis plusieurs jours faisaient l'objet d'un blocus inacceptable. Blocus d'un quartier français par l'Armée Française ! La solidarité des Français d'Algérie joue encore une fois. Ils sont sans ravitaillement, sans médicaments, les militaires fracturent les portes des appartements, molestent les hommes, les femmes et les enfants, détruisent tout avec joie : " Pieds Noirs pourris". Ils vident de leur contenu tous les placards, au sol l'huile se mêle au sucre et à la farine en cette période où les denrées sont si rares.

              Devant la Grande Poste, magnifique édifice de style néo-mauresque, un cordon de Gardes Mobiles revêtus de l'uniforme de gendarmerie mobile nous barre la route, nous parlementons : " Voyez ! Nous ne sommes pas armés, nous sommes des femmes, des enfants, nous portons seulement des produits de première nécessité à nos compatriotes " Les pièces d'artillerie appartiennent au 4° Régiment des Tirailleurs, des F.M sont sur les terrasses, mais les soldats ouvrent le barrage et nous laissent passer. Le lieutenant Ouchène est très nerveux : " Partez ! Partez ! Ne restez pas là ! "

              Nous crions notre joie : " L'armée avec nous ! " mais un soldat musulman qui semblait très nerveux nous dit : " n'avancez pas, ils vont tirer ! " Nous avions fait à peine dix mètres qu'une détonation a claqué suivie d'un mitraillage en règle, sans aucune sommation. La fusillade a duré 11 minutes ! Une éternité ! Les gens courraient dans tous les sens, essayant de s'abriter dans les entrées d'immeubles. Ma mère et mon petit frère poussés par la foule sont partis d'un côté tandis que moi, ne sachant où aller, je m'aplatissais sous une voiture en stationnement. Il y avait du sang partout, des lambeaux de chair, mon cœur battait la chamade, je m'inquiétais pour ma mère et mon frère, je tremblais de tous mes membres. " Halte au feu ! Halte au feu ! " Enfin les mitraillettes se sont tues. Les ambulances sont arrivées tout de suite ! Étaient-elles déjà là dans les rues adjacentes ? Une femme hurlait sur le corps de son fils, le drapeau français baignait dans le sang de ses enfants. Les tirailleurs portant des casques verts W 4 (Willaya 4) écrit à la craie étaient des gens du djebel, d'origine maghrébine, surarmés, avec des gilets porte-grenades, des auto-mitrailleuses étaient à chaque coin de rues. Les officiers hurlaient le cessez-le-feu mais les soldats continuaient de tirer. Certains civils furent abattus à bout-portant.

              Le Docteur Massonnat en blouse blanche est à genoux et essaie de soulager un blessé ; il est abattu d'une balle dans la tête.
              Des camions GMC bâchés, apparemment vides avec seulement le chauffeur, attendaient. Après la fusillade des soldats sortirent des civières de ces camions et commencèrent à ramasser les corps. Tout était donc bien prémédité !

              D'autres CRS ouvraient le feu du tunnel des Facultés à la rue Michelet et à la rue d'Isly.

              A la morgue, les corps furent alignés par terre, nus, sur trois niveaux sur des paillasses, parmi eux des fillettes, un bébé, des femmes.
              Sur ordre des autorités, les corps seront enlevés au petit matin, par camions militaires, ensevelis à la sauvette, sans même une cérémonie religieuse. C'était un véritable piège.
              Pour les survivants, la terreur s'installe : le rêve est brisé

              Nous sommes traumatisés, beaucoup d'entre nous refusent d'admettre la vérité : à savoir qu'une troupe française a tiré sur nous ! des Français désarmés ! des femmes, des enfants !
              Notre moral est très atteint. Nous compriment à ce moment-là que la partie était perdue. Les épreuves étaient pourtant loin d'être terminées.
              La violence engendre la violence, c'est bien connu !

              L'Hôpital Mustapha ne désemplit pas ; les Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul soignent sans répit les Musulmans comme les Français. Les cornettes blanches amidonnées de leur coiffe courent dans les couloirs ; "Ya Rouhia " mon frère qu'est ce qui se passe ! les hommes sont fous !
              Ce n'est plus possible, les gens commencent à partir, tous ceux qui ont de la famille en France, ou ailleurs, partent.

              Mon oncle Robert Fallour et ma tante Charlotte de Cap-Matifou, se réfugient à l'École de l'Air pour y chercher protection, en attendant de pouvoir partir. Leur maison, à peine terminée, dans la cité des Castors est aussitôt occupée. Ils vécurent dans ces dortoirs pendant plusieurs mois. Le personnel devait être rapatrié, mais cela n'a pas pu se faire tout de suite. Leurs deux chiens des labradors adorables mais bons gardiens furent égorgés et accrochés par leurs colliers au portail. Vengeance gratuite, tuer pour le simple fait de tuer.

              La forêt de Baïnem brûle, les habitants se réfugient sur les plages et dans l'eau, tellement la chaleur est insupportable.
              Insupportable aussi la vision d'un monde qui s'écroule.
              Mon père ne décolère pas, il enrage, il se sent trahi, humilié, abandonné, devant tant d'injustice et d'incompréhension. Lui qui a quitté sa Normandie natale pour rejoindre Londres à l'appel du Général De Gaulle, qui a combattu à Bir-Hakeim, à El Alamein, en Lybie, en Palestine, il se sent trahi. Sa foi et son amour pour son cher pays le soutiennent, mais que faire devant tant de massacres d'innocents. Car cette guerre n'est pas une guerre ouverte, c'est une guérilla où les civils, femmes, enfants, vieillards Musulmans et Français sont les premières victimes.

              Le 18 juin 1962, nous quittons l'Algérie, cette terre où sont restés nos arrières grands-parents, qui l'ont enrichi de leur corps et de leur sueur.

              Nous voilà partis sur les chemins de l'exil.
Jocelyne MAS              
Ecrivain              


              C'est pour cela que nous ne voulons pas que le 19 Mars soit une date définie comme étant la fin de la guerre d'Algérie, puisque c'est après cette date que les attentats et les enlèvements firent le plus de victimes.

              Il s'agit de supprimer une victoire française au profit d'une déroute française qui a entraîné plus de morts après le 19 mars que pendant 7 ans de guerre, au profit d'un acte de lâcheté qui a signé l'abandon des Français d'Algérie, voués à la mort, aux enlèvements, aux massacres, aux actes de cruauté, à la barbarie, aux tortures les plus inconcevables ... pour une Algérie devenue une flaque de sang.

Jocelyne MAS
Poète-Ecrivain - Conférencière

Site Internet : http://www.jocelynemas.com


Algérie : qui se souvient de la fusillade du 26 mars 1962,
de la rue d’Isly aussi ?

              Les témoins de cette tragédie sont d'évidence de moins en moins nombreux et beaucoup ont encore de la pudeur à l'évoquer. Le sujet reste quasiment tabou et l'histoire attend que les années jettent leur linceul sur ce crime d’État. Ceux qui revisitent l'histoire et décident du politiquement incorrect attendent que les derniers survivants disparaissent pour réécrire l'histoire à leur façon.

              · Jocelyne Mas fut témoin de cette infamie. Elle l'a relaté dans de nombreux textes. Chaque année comme d'autres pieds-noirs, elle souffre en silence et se remémore les faits.

              · Quand on pense que c'est après le 19 mars 1962 que les enlèvements d'européens se sont multipliés, que les attentats, les crimes, se sont fait journaliers, que le 26 mars 1962 à Alger, rue d'Isly, les gardes mobiles ont tiré sur la foule de femmes et d'enfants français. Des Français tirant sans hésitation, sans sommation sur des Français désarmés, innocents. Mais qui le sait ? Que les ambulances étaient déjà dans les rues adjacentes, que les morts ont été ensevelis dans la nuit dans les cimetières les plus proches. À Oran, il y a eu des milliers d'enlèvements, d'assassinats. Mais qui le sait ? Que les troupes de l'ALN vous arrêtaient sur la route, vous assassinaient uniquement pour vous voler vos bijoux et votre voiture. Et le général Katz chargé par De Gaulle « de mettre au pas cette population rebelle », dans l'hélicoptère survolant ce carnage dit à son pilote qui s'inquiétait : on ne bouge pas ! Mais qui le sait ? Que les musulmans des campagnes commençaient à descendre dans les villes pour occuper les appartements, villas et les magasins des Européens, n'hésitant pas à égorger ceux qui résistaient. Mais qui le sait ?

              · On comprend mieux que les pieds-noirs, même si beaucoup d'entre votent à droite (il faut dire que l'accueil du maire PS de Marseille, Gaston Deferre, ne les a pas incité à voter à gauche), qu'ils ne sautent pas de joie à l'évocation du Général De Gaulle et du gaullisme dont continuent à se réclamer des politiques à la recherche d'une étiquette qualificative...

              · Combien d'élus se sentent encore concernés par ce détestable souvenir, au point même de le commémorer ? La député-maire du Cannet, Michèle Tabarot est de ceux-là. Chaque année elle rend un hommage ému aux victimes de la fusillade du 26 mars 1962. Ce sera cette-fois le vendredi 25 mars à 16 h, Stèle du Souvenir.

              · Elle est, on le serait à moins, scandalisé par la volonté du chef de l’État de prendre part aux cérémonies du 19 mars 1962. « Chacun sait - dit-elle - que les accords d’Évian et le prétendu cessez-le-feu, n’ont jamais signifié la fin des combats. Durant les mois qui ont suivi, les Pieds-noirs et les Harkis ont été lourdement endeuillés. À Oran, rue d'Isly et dans tant d’autres lieux de sinistre mémoire… Commémorer cette date pour faire plaisir à quelques associations politisées au mépris de toutes celles, bien plus nombreuses, qui refusent ce funeste anniversaire est une insulte à la mémoire des victimes de ce conflit qui s’est soldé par un lourd abandon. »

              · Cet acte inédit, jamais vu sous notre République, serait une grave faute historique mais aussi symbolique, ajoute-t-elle. « Sur le plan symbolique, le choix du Président de la République du quai Branly pour prononcer son discours apparaîtrait comme une triste provocation. Ce lieu, voulu par le président Jacques Chirac pour les cérémonies du 5 décembre, ne doit pas recevoir la polémique. Il doit rester un symbole fort d’apaisement et de volonté de tourner une page douloureuse de notre histoire, sans oubli et sans injustice. Y commémorer le 19 mars 1962 serait une offense de plus à la mémoire des Pieds-noirs et des Harkis qui, depuis le début de ce quinquennat, ont eu à subir en plus de la repentance systématique, bien trop de vexations qu’ils ne méritent pas. »
Crédits:
textes par Alain Dartigues
Publié le vendredi 11 mars 2016
Catégorie Politiquement correct
pariscotedazur.fr/archives/2016/3/11/algérie 26 mars 1962


Fusillade du 26 mars 1962 rue d'Isly à ALGER ...
envoyé par Mme Annie Bouhier

* 26 mars 1962 à Alger rue d'Isly : des Français de toutes ethnies manifestant avec drapeaux français pour seules armes, massacrés par des soldats de l'armée française ; ce crime d'état jamais reconnu comme tel a fait 82 morts et 200 blessés (hommes, femmes et enfants).
Liste nominative de la section du 4e RT ayant ouvert le feu :


         * Amrati Mohamed (tireur au fusil-mitrailleur)
         * Khelifa ben Sbkhaoui
         * Youssef ben Aïssa
         * Ali ben Amar
         * Manis Moktar
         * Caïd Mohmed
         * Bendekin
         * Bellat Laïdi
         * Blikheri Messaoud
         * Khelifa Abderahmane
         * Ziane ben Amar
         * Guezalah Mohamed
         * Moujnibag Mohamed
         *Habibi Amar

     Commentaire : qui peut oser parler sans honte de « cessez-le-feu » en Algérie le 19 mars 1962 ?



DEFAITE DU 19 MARS
Par M. Hugues Jolivet


         A quoi pense cet homme, à la tête de la France ?
         Alors que le peuple gronde, même les étudiants,
         Il célèbre une défaite, après la "Repentance",
         Pour collecter des voix, se transforme en mendiant !

         A t-il seulement un coeur ? Aime t-il la France ?
         Il parle de République, rarement de Patrie.
         Il condamne les Pieds Noirs à la désespérance,
         Ils ne comprennent pas sa folle idolâtrie

         A l'égard d'un peuple qui n'a pas respecté
         Parole et signature, mettant fin a une guerre
         Et au dépôt des armes. Pire, qui a profité
         Du retrait, en casernes, de nos forces militaires

         Pour commettre l'indicible, égorger des civils
         Dans la ville d'Oran, jour de l'indépendance,
         Perpétrer des massacres, si cruels et si vils,
         Sur les européens qui s'exilent par prudence.

         Mais vous, le Président, délaissez ces Français
         Ainsi que les Harkis, décimés par milliers.
         Vous êtes inconscient, vous creusez un fossé
         Entre le peuple et vous, vous n'avez plus d'alliés.
        
- Hugues JOLIVET        
17 Mars 2016        



lettre de Roger Holeindre, président du CNC
à François Hollande

Envoyée par M. José Castano

                  Monsieur le Président de la République,

        Il y a bien longtemps que je désirais vous adresser cette lettre ouverte… Je pensais pourtant que… tout compte fait… cela ne servirait à rien.
        Mais j'apprends par la presse que vous comptez, cette année, pour l'anniversaire du 19 Mars 1962, donner à cette forfaiture… en étant présent à la cérémonie… une certaine dimension historique !
        Cela est proprement incroyable… honteux… voire dégueulasse !
        En effet, vous n'êtes pas sans savoir que tout ce que racontent les tueurs du FLN et les "porteurs de valises", (physiques ou moraux) dont les prototypes les plus emblématiques sont M. Benjamin Stora et les communistes de la FNACA est faux, et que par votre présence, vous officialisez des mensonges d'Etat.

        M. Chirac et M. Sarkozy, vos deux prédécesseurs, pourtant pas très courageux en l'occurrence, n'avaient pas osé aller jusque là. Mais vous, vu votre "popularité", vous n'avez plus rien à perdre !
        Eux aussi, pourtant, ont été à plusieurs reprises pleurnicher à Alger… et se repentir… sans aucune honte sur le dos de la France…comme vous… pour des raisons exclusivement électoralistes, appel du pied… aux plusieurs centaines de milliers de binationaux qui vivent chez nous… après nous avoir chassés de "chez eux". MM. Chirac et Sarkozy s'étaient gardés d'officialiser cette date, car ils savaient… comme vous-même… qu'elle marquait en fait le commencement… des tueries… enlèvements… séquestrations…. de milliers de civils européens, auxquels s'ajoutèrent des dizaines de milliers d'anciens soldats français d'origine musulmane qui, avant de se battre à nos côtés sur la terre algérienne, avaient été des nôtres dès 1870… puis en 1914-1918… en 1940-1945… et en Indochine. Ils représentaient en nombre, et volontairement eux, juste avant ces accords odieux, cinq fois plus que les soldats FLN de la dite "Armée de Libération Nationale"… dans les maquis algériens… en Tunisie… et au Maroc.
        Car face à tous ces mensonges, ces trucages, ces faux… que disaient réellement ces fameux et douteux accords… que le FLN n'a jamais respectés :

        LES ACCORDS D'EVIAN
        DE L'INDEPENDANCE DE L'ALGERIE (Extraits non tronqués)

        (…) L'Etat algérien souscrira sans réserve à la Déclaration universelle des droits de l'homme, et fondera ses institutions sur les principes démocratiques et sur l'égalité des droits politiques entre tous les citoyens sans discrimination de race, d'origine ou de religion. Il appliquera notamment les garanties reconnues aux citoyens de statut civil français.

        DES DROITS ET LIBERTES DES PERSONNES ET DE LEURS GARANTIES
        Dispositions communes
        Nul ne pourra faire l'objet de mesures de police ou de justice, de sanctions disciplinaires ou d'une discrimination quelconque en raison :
        - d'opinions émises à l'occasion des évènements survenus en Algérie avant le jour du scrutin d'autodétermination,
        - d'actes commis à l'occasion des mêmes évènements, avant le jour de la proclamation du cessez le feu.

        Aucun Algérien ne pourra être contraint de quitter le territoire algérien, ni empêché d'en sortir.
        Leurs droits de propriété seront respectés. Aucune mesure de dépossession ne sera prise à leur encontre sans l'octroi d'une indemnité équitable préalablement fixée.

        DE LA COOPERATION ENTRE LA FRANCE ET L'ALGERIE (Extraits non tronqués)

        Les relations entre les deux pays seront fondées dans le respect mutuel de leur indépendance, sur la réciprocité des avantages et l'intérêt des deux parties.
        L'Algérie garantit les intérêts de la France et les droits acquis des personnes physiques et morales dans les conditions fixées par les présentes déclarations. En contrepartie, la France accordera à l'Algérie son assistance technique et culturelle, et apportera à son développement économique et social une aide financière privilégiée.

        LES ACCORDS D'EVIAN ET LE PETROLE DU SAHARA (Extraits non tronqués)
        Dans les départements actuels des Oasis et de la Saoura, la mise en valeur des richesses du sous-sol aura lieu selon les principes suivants :
        - La coopération franco-Algérienne sera assurée par un organisme technique de coopération saharienne. Cet organisme aura un caractère paritaire. Son rôle sera, notamment, de développer l'infrastructure nécessaire à l'exploitation du sous-sol ; de donner un avis sur les projets de loi et de règlements à caractère minier ; d'instruire les demandes relatives à l'octroi des titres miniers ; l'Etat algérien délivrera les titres miniers et édictera la législation minière en toute souveraineté.
        - Les intérêts français seront assurés notamment par :
        - L'exercice, suivant les règles du code pétrolier saharien, tel qu'il existe actuellement, des droits attachés aux titres miniers délivrés par la France.
        - La préférence, à égalité d'offre, aux sociétés françaises dans l'octroi de nouveaux permis miniers, selon les modalités prévues par la législation minière algérienne.
        - Le paiement en francs français des hydrocarbures sahariens à concurrence des besoins d'approvisionnement de la France et des autres pays de la "zone franc".

        Faut-il répéter éternellement qu'aucun article de ces accords ne fut jamais respecté par le FLN.
        Faut-il aussi répéter… réécrire… clamer… que tous les prisonniers politiques incarcérés à la suite d'activités en rapport avec ce conflit… "Evènements d'Algérie" ou "guerre d'Algérie" devaient être libérés… De Gaulle fit immédiatement sortir de prison les gens du FLN… pendant que les défenseurs de l'Algérie française, du Sahara et des populations qui ne voulaient pas de la terreur des amis de M. Bouteflika… restèrent encore des années derrière les barreaux.
        Sur le terrain, ce fut le désastre. Et le mot est faible ! Il se passa dès cette date des choses horribles. Tout fut couvert par Charles De Gaulle et ses sicaires ! Celui-ci, du début à la fin mentira à tout le monde. Il embraya immédiatement après le soulèvement populaire d'Alger du 13 mai 1958. Celui-ci était dû au fait… qu'en Tunisie… trois jeunes soldats français du contingent… venaient d'être fusillés par le FLN. Il demanda à ses hommes de main d'essayer de prendre le train en marche. Très rapidement, il fit dire au général Salan… que… ce qu'il faisait "était remarquable et dans le sens voulu pour l'honneur et la sauvegarde de la France".

        C'est lui, et lui seul, qui demanda de préparer un largage massif de parachutistes sur Paris… Il s'inquiètera même de savoir… si les généraux d'Alger voyaient assez grand quant aux effectifs qui seraient engagés. Comment cela s'appelle-t-il ? Un PUTCH !
        On connait la suite honteuse qui vit cet homme… "Le plus grand des Français"… "Le visionnaire", etc… raconter n'importe quoi… et prendre le pouvoir de façon tout à fait cavalière pour ne pas dire antidémocratique… tout du moins vis-à-vis de la démocratie française telle qu'elle nous est racontée.

        Il en remit des tonnes… Ainsi à L'Echo d'Alger du 24 octobre 1958 : " Quelle hécatombe connaîtrait l'Algérie si nous étions assez stupides et assez lâches pour l'abandonner. "
        Au général Bigeard, le 27 août 1959 : " Moi vivant, jamais le drapeau FLN ne flottera sur l'Algérie. "
        Il fit même constamment des déclarations racistes qui aujourd'hui vaudraient de sérieux ennuis à leurs auteurs.
        A Delbecque : " Vous nous voyez mélangés avec des musulmans ? Ce sont des gens différents de nous. Vous nous voyez mariant nos filles avec des arabes ? "
        A Alain Peyrefitte : " Les musulmans ? Vous êtes allés les voir ? " " Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très savants. Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. "
        Et toujours au même : " Vous croyez que le corps français peut absorber 10 millions de musulmans, qui demain seront 20 millions et après demain 40 ? Si nous faisons l'intégration, si tous les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Eglises, mais… Colombey-les-Deux-Mosquées ! "
        Pourtant quand, dernièrement encore, Mme Morano, dont je ne suis pas électeur, cita des déclarations du "grand homme"… elle se fit insulter… ridiculiser… et… chose nouvelle, des plumitifs stipendiés signèrent dans leur feuille de choux des articles disant que… tout ce qu'elle attribuait au général… était faux ! (sic)

        Que se passa-t-il réellement sur le terrain après, le 19 mars ?
        A la fin de la semaine qui suivit… le 26 mars… le "Premier résistant de France" tel un dictateur de République bananière, fit mitrailler, rue d'Isly à Alger, une foule de civils… seulement armés de drapeaux tricolores, et qui ne demandaient qu'une chose : Rester Français sur leur sol. La tuerie fut horrible… Une centaine de morts… Deux cents blessés. Elle dura 12 minutes.
        Que faisaient donc dans la rue tous ces civils ? Ils désiraient soutenir moralement la population de Bab El Oued. La signature des soi-disant accords d'Evian avec des membres du FLN ne représentant qu'eux-mêmes… avait plongé les populations d'Algérie, pieds-noirs et musulmans fidèles, dans le désespoir et le malheur, et c'est dans ce quartier populaire qui vota un temps communiste, que le refus de l'abandon prit toute sa force et sa détermination. Abandonnée pour abandonnée, la population décida d'interdire ses rues aux forces de l'ordre qu'elle considérait comme… "passées à l'ennemi".
        Dans un tel climat de haine, alors qu'aux cris " Algérie française ", des cortèges arabes répondent par " Vive l'Algérie algérienne ", Vive "De Gaulle, le drame ne pouvait qu'arriver. Il arriva ! Le 23 mars 1962, des coups de feu vont être échangés. A Paris, De Gaulle est fou de rage. Il donne des ordres drastiques et, tel un Bachar el-Assad, ordonna d'employer tous les moyens contre une partie de son peuple. Aussitôt l'armée et la gendarmerie encerclent ce quartier, y pénètrent à grands renforts de blindés, écrasant les voitures… éventrant les devantures de magasins. A la 12-7, les troupes tirent sur les fenêtres les balcons, dans les rues, sur les façades des maisons. A plusieurs reprises, chose quand même inouïe… et bien cachée depuis… l'aviation, en rase motte, mitraille les toits. Les perquisitions se succèdent, les appartements sont, non pas fouillés, mais saccagés. Les blessés, les malades ne sont pas soignés. Les morts ne sont pas enterrés. Il n'y a plus de ravitaillement… Bal El Oued est transformée en véritable ghetto hermétiquement fermé, sur la populace comme dirait votre ami Jospin.

        Pourtant un grave problème demeurait… Le désarmement des harkis ! Dans beaucoup de cantonnements, les soldats supplétifs sentent que des choses bizarres se trament… mais jamais… au plus profond d'eux-mêmes… ils ne penseront que De Gaulle… va les livrer au FLN.
        Déjà, beaucoup d'officiers de SAS et de secteurs subodorent que des choses graves, et totalement impensables se mettent en place. Beaucoup décident en urgence de tout tenter pour expédier leurs hommes et leurs familles en métropole. Incroyablement, la vindicte de De Gaulle et de ses barons… ne s'exerce pas contre les tueurs et les égorgeurs du FLN qui sévissent dès lors dans toute l'Algérie, mais contre les officiers qui tentent de sauver leurs hommes, et par extension leur honneur.
        Des mesures draconiennes sont immédiatement prises aussi contre les harkis qui auraient l'outrecuidance de croire aux bruits qui commencent à circuler. C'est à ce moment que M. Louis Joxe, Ministre d'Etat chargé des Affaires algériennes, et grand féal de De Gaulle, se déshonorera en signant plusieurs télégrammes qui sont… des condamnations à mort pour 150 000 musulmans fidèles à la France et ainsi livrés à la vindicte du FLN.
        Télégramme n° 125/IGAA, ultra secret (16 mai 1962) :
        " Le ministre d'Etat Louis Joxe demande au haut commissaire [en Algérie] de rappeler que toutes initiatives individuelles tendant à installation métropole Français musulmans sont strictement interdites. En aviser urgence tous chefs SAS et commandants d'unités. "
        Comme cet ordre paraissait n'avoir eu que peu d'effets, Joxe le doublait d'une directive plus explicite, le 15 juillet 1962 :
        " Vous voudrez bien rechercher, tant dans l'armée que dans l'administration, les promoteurs et les complices de ces entreprises de rapatriement et faire prendre les sanctions appropriées. Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général seront renvoyés en Algérie. Je n'ignore pas que ce renvoi peut être interprété par les propagandistes de l'OAS comme un refus d'assurer l'avenir de ceux qui nous sont restés fidèles. Il conviendra donc d'éviter de donner la moindre publicité à cette mesure. " (sic)

        Dans de nombreux cantonnements, des convois de camions arrivent… certains sont pleins de caisses… d'autres vides. Des "officiers"du matériel (Oui, des "officiers") expliquent aux harkis rassemblés… " Nous vous amenons de nouvelles armes en meilleur état. Mettez tout votre vieil arsenal dans les camions vides, de façon que l'on puisse vous distribuer le nouveau matériel. " Les hommes s'exécutent. Puis, dès qu'ils sont désarmés… les salauds s'enfuient les laissant désemparés.
        - Dans le port de Nemours, près de la frontière marocaine, des dizaines de supplétifs français sont émasculés, jetés dans des fûts d'huile bouillante, enterrés vivants dans du ciment, avec seule la tête qui émerge.
        - En juillet 1962 : Le commando "Georges" formé par Bigeard et composé uniquement de jeunes fellaghas ralliés à la France et opérant dans la région de Saïda, doit embarquer à Oran pour la Métropole.
        Ils sont désarmés et renvoyés sur Saïda… Arrêtés par le FLN, ils sont torturés, enterrés debout, vivants. Seule leur tête sort du sol et la population est invitée à venir déféquer sur eux. Ils mettront des jours à mourir !
        - En juillet 1962 : A Philippeville, dans le port, la Harka de Beni Bechir, de la SAS de Mareuil, très bonne unité militaire, est à bord d'un bateau en partance pour Marseille.
        Un commandant de l'ALN exige son débarquement. Le commandant du bateau refuse. Une heure après, l'officier du FLN revient… avec un ordre écrit du général de Corps d'Armée de Constantine… un général français… donnant ordre de débarquer manu militari les harkis et de les livrer au FLN. Débarqués de force malgré leurs cris et leurs supplications, ils sont tous égorgés sur la place Demarqué à Philippeville.

        Devant tous ces drames horribles, De Gaulle reste impassible, dans la mesure où les ordres viennent de lui. Les supplétifs français musulmans continuent à être désarmés par les troupes françaises qui restent sur place, alors que les accords d'Evian que le FLN n'a jamais respectés stipulaient : " Tout musulman pourra opter librement pour la nationalité française… rester en Algérie et bénéficier de l'amnistie totale… ou rejoindre la métropole. "
        La situation est aussi désastreuse pour les Européens et les Musulmans de l'administration, très nombreux, qui servaient la France avec honneur et fidélité. En fait, rien de sérieux n'est prévu pour eux.
        Aussi incroyable que cela puisse paraître, il existe une date bien précise qui semble être le début exact de l'épidémie d'enlèvements… Ceux-ci en effet atteignent leur apothéose le 5 juillet 1962 à Oran, où les tueries se déclenchent et prennent une ampleur inégalée.
        Il y eut, Monsieur le Président de la République, après le cessez-le-feu et l'indépendance… en deux mois et demi… plus d'enlevés et de disparus… qu'entre novembre 1954 (début des "évènements") et le 19 mars 1962… soit huit années !

        C'est pour cela, Monsieur le Président, que votre date du 19 mars ne veut rien dire… et est une insulte supplémentaire aux malheurs des Français d'Algérie, toutes confessions confondues. En effet, le 5 juillet 1962, la ville d'Oran a connu une véritable Saint-Barthélemy. Ce fut véritablement… une chasse aux Européens… où tous les moyens furent employés… pour massacrer des populations civiles qui n'avaient qu'un tort... être françaises ! Des cortèges sans fin d'Européens, les mains en l'air, sont conduits vers le lieu dit…le Petit Lac… et massacrés par une foule en délire, sans qu'aucune autorité FLN n'intervienne… et sans que l'individu commandant la région… le sinistre général Katz… qui dispose pourtant encore de 18 000 hommes, ne fasse quoi que ce soit. Il se contentera de survoler la ville en hélicoptère… et même longuement… les lieux des massacres. Il donna finalement ordre à ses officiers de… absolument pas intervenir !
        Il faut savoir que M. de Gaulle lui attribua une étoile supplémentaire. Ce "brave homme" n'hésita pas d'ailleurs… à déclarer publiquement… " Je n'ai fait qu'obéir aux ordres formels du Chef de l'Etat ". Le seul soldat qui fit son devoir fut un officier musulman qui sauva des dizaines d'Européens… Katz, déchaîné, lui déclara… " Vous ne seriez pas musulman je vous casserais et vous mettrais au trou ! " Il y eut malheureusement de nombreux "petits Katz" dans cette époque démente. Il faut savoir que sur les milliers d'hommes, de femmes, d'enfants enlevés… ceux qui furent retrouvés étaient généralement morts de façon atroce.
        Les services de renseignements français, savaient très souvent où étaient détenues les personnes disparues… L'ordre drastique tombait tous les jours… Interdiction de bouger ! Les femmes françaises enlevées étaient toutes livrées à la prostitution. Des maisons closes servant de centre de repos (sic) aux tueurs du FLN… étaient connues ; parfois même le nom des femmes qui y étaient détenues… chair à plaisir, violées à longueur de journées et de nuits. Pire encore, un certain nombre de français enlevés étaient déclarés donneurs de sang… et saignés à blanc. Ceux retrouvés, ressemblaient à des momies.
        Tous les renseignements nécessaires à la récupération d'une grande partie des internés étaient entre les mains des services français. Mais M. Joxe (toujours lui et toujours sur la brèche) sortit une nouvelle "note de service"… Un télégramme très explicite… qui interdisait à tous les services français, civils ou militaires, d'intervenir ! Il écrira même sans que jamais personne ne lui demande des comptes par la suite… " Je serai pour ma part hostile à une intervention quelconque de la Croix Rouge internationale dans tout ce qui concerne les arrestations et détentions d'Européens. " Ce texte était connu du gouvernement puisqu'il émane d'un de ses membres et était daté du 2 avril 1962.

        M. le Président, pour exposer seulement une partie de cette très sombre et honteuse vérité, sachez qu'à chaque enlèvement d'un homme, d'une femme, d'un enfant… courageusement (dans un tel climat de haine, de peur et de désespoir)… des civils européens courraient vers les patrouilles françaises pour les alerter… et que chaque fois… oui, chaque fois… les chefs de patrouille répondaient " Nous avons des ordres draconiens. Nous n'avons plus le droit d'intervenir dans des affaires comme celle-là ! Le maintien de l'ordre dépend maintenant du FLN !"
        Il y eut même mieux, c'est-à-dire bien pire ! Des hommes évadés d'un camp de détention du FLN et qui s'étaient réfugiés… dans une caserne de gendarmes mobiles… ont été remis à leurs bourreaux. Dès décembre 1961, Charles De Gaulle, Président de la République française avait approuvé la création d'équipes de barbouzes… fait débloquer les fonds et donner ordre au Haut commissaire, Christian Fouchet, de faire en sorte que … " l'intendance suive ". Fut ainsi créé… pour travailler avec le FLN, une police parallèle, la Mission C (pour "choc") commandée par M. Bitterlin, représenté en métropole par un avocat… le sieur Lemarchand… et supervisé sur le terrain en Algérie par un authentique vrai flic, directeur de la police judiciaire. Tout ce beau monde, dès ce moment ne travailla plus qu'au profit du FLN et transmettait à ceux-ci… des listes… vraies ou fausses… de citoyens français catalogués comme partisans de l'Algérie française ! C'est ainsi que le chef FLN, Si Azzedine, responsable de la zone autonome d'Alger travailla dès cette époque avec tous les services officiels ou "barbouzards" du gouvernement officiel de la France.
        Il reçut régulièrement dès lors, de l'envoyé spécial de De Gaulle, le Préfet Vitalis Cros, des listes de dénonciations de Français… Nom… Prénom… Age… Adresse… et même pseudonyme. Dès cet instant, et officiellement, il fut décrété que les "barbouzes" et le FLN… n'avaient plus qu'un seul ennemi commun… Les Français qui refusaient de larguer l'Algérie et le Sahara.

        Et que dire M. le Président de ceux qui à cause… de cette ignoble trahison… tombèrent aux mains du FLN. Je vous laisse le soin de réfléchir sur leur sort.
        Plusieurs de mes amis sont passés par là… Attachés nus sur des lits en ferraille… Battus… Torturés…Sodomisés avec des bouteilles de Perrier… Tourmentés inlassablement pendant des jours et des nuits en présence, souvent, d'officiers supérieurs de la gendarmerie. Tout cela a été constaté… certifié…enregistré par tout le corps médical français… d'Alger et d'ailleurs en Algérie. Ce fut le cas de mon ami Ziano, loque humaine à sa miraculeuse libération.
        Et tout cela, M. le Président de la République, pour en arriver où ? et à quoi ?

        Le 19 juin 1965, Ben Bella, premier Président de la République algérienne est arrêté et jeté en prison pour des années. Ce sont les hommes de la sécurité militaire, véritable Gestapo, aux ordres de son ex-chef d'état-major, Boumediene, qui ont monté l'affaire. Cet acte dictatorial ne gêne personne dans l'ensemble des démocraties, et surtout pas en France où pas un seul homme de la mouvance mondialiste et humaniste… pas un seul de vos amis… n'élève la voix.
        Dans les années qui suivirent l'emprisonnement de Ben Bella… Boumediene, comme prévu, "muscla" son régime et sabota sciemment les "accords". Les biens français, abandonnés lors de l'exode tragique des "pieds-noirs", de "biens vacants" sous Ben Bella, devinrent des "biens d'Etat" sous son régime.

        Sans préavis, dès 1968, quatorze des sociétés françaises de distribution du pétrole saharien, notre pétrole, sont nationalisées. Puis de mois en mois, les meilleures entreprises françaises, les plus modernes, les plus rentables, toutes garanties par les accords d'Evian, sont à leur tour nationalisées… sans que Paris ne dise rien… sans que la moindre mesure de rétorsion ne soit prise contre les biens algériens en France… qui sont, dans le domaine hôtelier entre autre, colossaux.

        Le 24 février 1971, le pétrole saharien est nationalisé. Nous n'intervenons pas plus. Boumediene pourtant (cela est prouvé) pense que la France, cette fois-ci, va prendre le mors aux dents. Il pense que le gouvernement de Paris va expulser le trop-plein de travailleurs algériens. Des mesures sont même prises par toutes les wilayas pour accueillir les refoulés. Rien ! De grands rires sonores s'élèvent dans le ciel algérien.
        Les chefs FLN qui savaient depuis longtemps ce qu'ils devaient penser du courage politique des dirigeants français se rient de nous et nous méprisent.

        Aujourd'hui l'Algérie retourne au chaos après dix longues années de guerre civile qui connut tous les excès et fit deux cent mille morts… des vrais, ceux-là ! Les milliards que nous leur avons donnés, ou laissé prendre, c'est-à-dire le pactole que représentaient… notre gaz, notre pétrole (car tout cela ne fut jamais algérien)… ont été dilapidés, pillés, détournés.

        Pour obtenir la paix civile, il a fallu… aux satrapes au pouvoir à Alger… acheter à prix d'or, tout ce que produisait avant l'Algérie française… et le distribuer à perte.
        Cette Algérie, qu'ils ont récupérée en état de marche, est en ruines ! La chute des prix des hydrocarbures va mettre ce régime à genoux… et déjà les "jeunes" de là-bas… savent où ils vont aller… Chez nous ! Nous leur devons bien cela… puisque tout est de notre faute ! Il faut absolument que nous leur donnions des visas !

        Nous les avons (à vous entendre, vous et vos amis, M. le Président) tellement malmenés, tellement pillés ! Pendant 130 ans, ils ont connu l'enfer, et le sieur Bouteflika, même grabataire, en remet une couche chaque jour… A l'entendre, il parait que " l'occupation française en Algérie, fut pire que l'occupation allemande en France ! " (sic). La seule différence c'est qu'au départ des Allemands, des millions de Français n'ont pas pleuré pour aller s'installer outre Rhin
        Parfois, pensant à ma jeunesse, aux combats qu'avec tant d'autres jeunes… de toutes races et de toutes religions… nous avons mené pour l'honneur de la France sous le drapeau tricolore… je réfléchis à ce qu'aurait pu être notre pays… si nous n'avions pas été gouvernés par des gamellards soucieux seulement de "leur carrière politique" !

        Car se sont bien des traîtres qui ont laissé entendre… et ont finalement fait croire… à ceux que vous appelez les "jeunes des banlieues"… que toutes ces "conneries" étaient la vérité… et qu'en plus… leurs grands-pères avaient battu l'armée française… alors que la seule vérité est que notre armée, que ce soit avec ses appelés ou ses engagés, a gagné militairement la guerre dite d'Algérie et que seul… Charles De Gaulle l'a perdue, volontairement, politiquement pour tenter, avec l'aide de M. Adenauer, de devenir le chef de la "troisième force mondiale" entre le bloc américain et, à l'époque, le bloc soviétique.
        Devant les tribunaux d'exception qui prétendaient nous juger… alors qu'ils n'étaient qu'au service de la trahison et de l'abaissement de notre patrie… debout, face à eux, sans faiblir, ni baisser la tête, nous leur avons dit, les yeux dans les yeux… Vous ne voulez pas de l'Algérie française, vous aurez la France algérienne. Nous espérions pourtant, au fond de nos cœurs de soldats… que cette horreur n'arriverait pas. Mais malheureusement pour la France, cela se réalise.

        Oui M. le Président, grâce à vous et à vos amis qui faites passer vos idéaux politiques nauséeux et criminels… avant l'intérêt du peuple de France…NOTRE PATRIE EST EN DANGER… Comme le général Katz… prenez votre hélicoptère… Regardez dans nos rues… Ils sont là… et les autres arrivent !
        Mais il est vrai que vous avez autre chose à faire, n'est-ce-pas ? Il vous faut déjà débloquer des milliards (alors que nous sommes en faillite)… pour tenter de récupérer votre électorat en charpie… Continuer à changer notre peuple, puisqu'il vote mal… et déchristianiser la France.
        Beau programme en effet, digne de la Haute Cour !

        Voilà ce que je voulais vous dire M. le Président.
        Je ne vous salue pas… Je le regrette… mais il faudra bien que notre peuple, et surtout notre jeunesse, que vos amis et vous-même avez déboussolée et rendue apatride sache que des citoyens de ce pays, simplement hommes du peuple… ne se résignent pas et appelent à la résistance afin que face au désastre que vous nous concoctez… SURVIVE LA FRANCE ETENELLE ET CHRETIENNE !
Roger HOLEINDRE        
Président du Cercle National des Combattants        

Cercle National des Combattants : http://www.cncombattants.org/
Courriel : cerclenationalcombattants@orange.fr
Tel. 01.40.59.07.66



Lettre ouverte d’un Français d’Algérie à Nicolas SARKOZY
Par Jean Pierre Rondeau
Envoyé par M. Rémy

Au sujet du 19 mars : Ôtez votre masque !

              Les médias vibrionnent de votre posture au sujet du 19 mars, notamment avec le soutien d’un journal ami qui promeut une pétition, dont le fichier des signataires servira demain à rappeler aux Français d’Algérie, qu’à l’instar de votre grand maître « Vous nous avez compris ! ». Mais nous ne nous ferons pas avoir cette fois, en dehors de quelques représentants avides de prébendes et de gogos servant de piétaille aux cérémonies d’élus prétendus républicains. Car les Français d’Algérie n’oublieront pas ce que fut votre compréhension à leur égard du temps de votre présidence.

              Bien sûr, nous ne pourrions qu’approuver votre réaction à la trahison du néo porteur de valises au profit du FLN et d’une association masquée du P.C.F. Mais il faudrait que nous vous croyions sincère. Au moins, eux, se battent sous leurs vraies couleurs et nous n’attendons pas d’amitié ou de pitié de leur part, ni pour notre Histoire, ni pour nos Victimes et leurs familles.

              Vous dites « La guerre d’Algérie a été un événement dramatique, des hommes et des femmes portent encore dans leur souvenir comme dans leur chair la trace de cette Histoire vivante, ne déclenchons pas une guerre des mémoires ». Mais qu’en était-il de vos valeurs républicaines, de votre appétence à plus de démocratie, de votre espoir de réconciliation entre Français et de Paix interne, mais surtout de votre compassion envers des familles françaises meurtries depuis 54 ans, lorsque vous leur avez interdit d’honorer leurs Morts à deux reprises ? Vous étiez Ministre de l’Intérieur (2006), puis Président de la République (2007), lorsque vous nous avez refusé le Ravivage de la Flamme le 5 juillet par l’association ALLO (Anciens du lycée Lamoricière d’Oran) que je présidais. Cette cérémonie, et pas une manifestation qui peut toujours dégénérer, avait pourtant été autorisée par le Comité de la Flamme et son président de l’époque, le Général Jean COMBETTE. Il s’agissait d’honorer les trois mille Oranais disparus et massacrés le 5 juillet 1962. Ils furent pendus à des crocs de bouchers, éviscérés, égorgés, brulés vifs, lynchés, fusillés, etc., quand, en tant que femmes, elles ne finirent pas dans les bordels du FLN. Cet Hommage était aussi élargi à tous nos Disparus de la Guerre d’Algérie (Pieds Noirs et Harkis). Ces Victimes étaient-elles pour vous moins honorables que celles de Toulouse, de Charlie, du Bataclan, des cafés et de l’hyper Cacher, voire même que celles des tours de New York ?

              Votre prétexte fut celui de risques de « troubles à l’Ordre public ». Nous n’étions pourtant que quelques centaines de gens présents à cette cérémonie, dont des familles de Disparus. Nos tempes étaient depuis longtemps blanchies. Nous fûmes, sur votre ordre, stoppés et empêchés de raviver la Flamme par des centaines de CRS, casqués et armés. Ce fut, semble-t-il, la seule fois où le Public ne fut pas autorisé à accéder au Monument, sauf du temps des Nazis, peut-être !

              Or le 5 juillet 2006, à la même heure, vous faisiez fi de « tout trouble à l’Ordre public », en laissant des hordes de voitures venues des banlieues monter et descendre à toute vitesse les Champs Élysées, passagers penchés à l’extérieur, vociférant des cris, klaxons, drapeaux algériens flottants au vent. L’Algérie allait jouer un match important dans le cadre de la Coupe du Monde. Mais pire, toujours faisant fi de tout « trouble à l’ordre public », vous laissiez se dérouler une manifestation anti-israélienne en bas de la même avenue, à proximité des ambassades américaine et israélienne, lors de laquelle furent proférés des slogans et insultes contre les Juifs.

              Par notre double interdiction, vous niiez, alors, la douleur des familles, « leur souvenir comme dans leur chair ». Vous bafouiez la Mémoire des victimes, foulant aux pieds la Loi qui fait « obligation à l'État de permettre la tenue des manifestations de ceux qui la respectent ».

              Je déposais deux plaintes au nom d'ALLO. En 2009, le Préfet, ancien Saint-Cyrien, qui déshonorait ainsi son ancien uniforme, et l'État étaient doublement désavoués, c'est-à-dire vous-même. Vous étiez condamnés pour cette méprisable action, par deux jugements du Tribunal administratif. Les arrêtés d'interdiction étaient annulés (virtuel) et l'État condamné à verser deux fois 500€ à ALLO. Sans aucune vergogne, Préfet et État, c'est-à-dire encore vous, firent appels des deux jugements. Vous fûtes de nouveau condamnés en 2011, à hauteur cette fois de deux fois 1000€. Vous alliez enfin comprendre, les condamnations, pas nous. Aujourd’hui cette cérémonie se tient chaque année.

              Oui, on ne vit donc pas ce qu’était votre sens de la Paix des Mémoires et de la réconciliation avec des familles françaises meurtries depuis 54 ans. Ces familles de Disparus subirent ainsi une quadruple peine, après les trois infligées par votre triste mentor : perdre les siens, sans savoir dans quelles horribles conditions, ni où gisent les corps martyrisés, voilà que vous leur interdisiez de les honorer. Cumul de peines que ne vivent pas les familles victimes de Mérah, chez Charlie ou du 13 novembre. Nous espérons pour elles que dans quelques années les terroristes n’enseigneront pas dans les universités, que les médias et le Cinéma ne leur offriront pas des tribunes et que nos politiciens n’iront pas un jour se prosterner au Monument des Martyrs d’un quelconque État Islamique, comme c’est le cas pour nous.

              Il est vrai que nos familles n’eurent, elles, jamais droit aux cellules psychologiques pour leur permettre de faire ce deuil que l’on demande à la moindre disparition, pas plus qu’elles n’eurent le droit aux comités d’accueils que l’on réserve aux Étrangers, surtout quand ils crachent sur la France. Mais il est vrai que vous obéissiez ainsi aux instructions comminatoires qui vous avaient été données par les habituels salisseurs de la France, par Mouloud AOUNIT, président du MRAP avant qu’il ne soit « sorti » pour positionnement trop communautariste, par la LDH de Toulon -ces prétendues associations droits de l'hommiques et anti racistes-, par la dénommée MOUSSAOUI, membre du PC et journaliste de l'Humanité, enfin par la Presse algérienne et son ami GAVOURY, dont les compassions ne vont qu’aux porteurs de valises et aux terroristes fellaghas. Mais il vous fallait bien plaire au terroriste-président algérien auprès de qui vous mendiiez, comme votre prédécesseur et votre successeur, la signature d’un traité dit « d’amitié franco- algérien » (sic).

              Oui, que ne nous vous avons entendu vous élever contre cette « guerre des Mémoires », pour une France réconciliée et apaisée ? L’était-elle pour nous sous votre présidence ? Nous serions aujourd’hui plus enclins à croire que votre action n’est pas que politicienne et à la noblesse de vos anathèmes contre le président en exercice.

              C’est pourquoi les Français d’Algérie, vos Compatriotes, n’oublieront pas. Pas plus qu’ils n’oublieront que les massacres intervenus après le 19 mars 1962 furent l’œuvre généreuse de celui dont vous revendiquez, comme bien d’autres, le sinistre héritage.

Jean-Pierre RONDEAU
Président de DEPATRIES
Président d’Honneur des Anciens du Lycée Lamoricière d’Oran
Responsable VERITAS IDF



Lettre recommandée de Simone GAUTIER
au Président de la République

Envoyée Par Annie Bouhier

 
Quai Branly – 19 mars 1962– le mensonge d’Evian
       

         Monsieur le Président,

         J’ai l’honneur de porter à votre connaissance l’horreur et la douleur que je ressens à la lecture des informations concernant votre projet de commémoration, reçues par le net.

         Vous devez vous rendre au quai Branly, ce 19 mars, pour prononcer un discours, devant le Mémorial National de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.

         Il s’agirait bien d’une journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

         C’est ce que vous affirmez n’est-ce-pas ?

         En réalité, Monsieur le Président, je vous plains. Il se fera évident que vous êtes fort mal informé pour glorifier une telle date. Il s’agit de la commémoration d’un impudent mensonge d’État.

         Tous les anciens combattants le savent, les avez-vous interrogés ? Le savent, aussi, tous ceux qui ont vécu cette époque et qui n’ont pas manqué d’accomplir leur devoir de transmission des faits, bien au-delà de leurs générations.

         Ce 19 mars 1962 est la date de la signature des soi-disant accords d’Evian, ce sinistre mensonge d’État. Vous ne pouvez pas ignorer, en effet, que ce 19 mars 1962, ne fut en réalité que « l’accord » de poursuivre l’horreur dans laquelle nous, les Français d’Algérie, fûmes plongés, de même que les Harkis et autres musulmans pro-français, en toute conscience.

         Vous ne pouvez pas ignorer que la signature du 19 mars 1962 ne fut qu’un paraphe du sang et tous les chantres pseudo-historiens dont - malheureusement pour votre connaissance - vous vous entourez, n’y changeront rien.

         J’ai l’honneur de vous remettre, en pièce jointe, le courrier que j’ai adressé à vos prédécesseurs à propos d’un de ces massacres qui suivirent, le massacre du 26 mars 1962, Plateau des Glières à Alger. C’est au cours de cette tuerie, au milieu d’une humble foule de femmes, d’enfants, de vieux messieurs portant fièrement leurs décorations, que le père de mes enfants fut assassiné, sur un ordre venu du sommet de l’État.

         J’ai refusé que le nom de mon époux soit inscrit sur la colonne du Quai Branly.

         Par cette lecture vous comprendrez à quel point je suis heureuse, aujourd’hui, eu égard à la cérémonie que vous entendez y tenir, que le nom de mon époux ne figure pas sur cette colonne. Sa mémoire ne participera pas au déshonneur posthume, -de la souillure-, infligé à la mémoire de tous ceux dont les noms sont énumérés là.

         Comment pouvez-vous prétendre représenter la France et les Français dans la commémoration d’une paix qui a provoqué deux fois plus de morts que durant tout le conflit ?

         Quelle paix allez-vous évoquer devant les familles des Disparus.

         Vous ne servez pas la paix en nous donnant une image de morgue. Et plus qu’un déni de mémoire, car là, il existe bien quelque chose, vous utilisez le déplacement de la mémoire, le plus horrible qui puisse exister, cette tentation d’éradiquer tout un peuple, tout un pan de l’Histoire de l’humanité à laquelle nous appartenons.

         Quoique vous tentiez, nous existons.

         Tous les échos douloureux, qui vous parviennent à l’évocation de cette date funeste, ainsi que ma propre douleur contribueront, je l’espère, à votre méditation sur le sujet.

         Tout en comptant sur votre compréhension, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président, les respectueuses salutations dues à votre charge.


Simone GAUTIER            





16 - LA LETTRE IMPERTINENTE ET PLUS… !
Par J.P. Aprico

            Comment des autorités militaires et civiles Françaises peuvent-elles s'associer à une décision de Hollande (qui n'a pas fait de Service militaire), alors que la précédente, qui avait retenu le 5 décembre à titre consensuel, n'a pas à ma connaissance été rapportée, instituant le 19 mars date de commémoration des morts d'AFN ?

            Comment la presse peut-elle rapporter toutes ces manifestations, sinon par le fait d'une méconnaissance de l'Histoire ?

            Le cessez le feu (qualifié de chiffon de papier par le FLN) n'a jamais été la date de fin de la " guerre " d'Algérie, le 2 juillet 1962 étant la date officielle reconnue pour l'obtention du statut de combattant.

            En honorant le 19 mars on fait offense aux familles des milliers de morts et disparus après cette date, tant militaires appelés que civils Français dont les corps n'ont pas été réclamés par la France ( 80 à la rue d'Isly le 26 mars , tués par l'armée française, plus de 1000 à Oran le 5 juillet,2 000 civils disparus, 8 à 900 militaires non récupérés ni réclamés, soit plus de 4 000 personnes auxquelles il faut ajouter plus de 100 000 Harkis abandonnés à la vindicte sanguinaire des algériens, les combattants de la 25ème heure )! Tel est le bilan des morts après le cessez le feu du 19 mars !

            En honorant cette date c'est aussi et surtout se mettre aux ordres de la FNACA, c'est-à-dire aux ordres du parti communiste qui la dirige depuis sa création, sans même que ses adhérents le sachent !

            Le 19 mars 1962 est seulement une date parjure et tragique de deuil national, et de défaite, reconnue par les algériens comme date de leur victoire révolutionnaire sur le colonialisme et le capitalisme !
            C'est une date d'abandon, de liquidation et de trahison ! A Evian de Gaulle a bradé et abandonné le million de Français qui l'a sorti de son trou de Colombey !

            Aujourd'hui la radicalisation et l'islamisation de nos banlieues et de la France entière avec la bénédiction et la lâcheté de nos élus, artistes et intellectuels auto proclamés, sont une des conséquences de ce laxisme repentant, une réalité qu'on se borne à évacuer en saluant le multiculturalisme, en palabrant sur la déchéance de nationalité et en combattant le seul ennemi de la république qu'on s'est assigné, le Front National ! C'est lamentable et ridicule !

            En réalité, mais on ne veut pas l'admettre, il n'y a pas d'Islam de paix, il y a un djihad armé permanent contre les mécréants que nous sommes .
            Aujourd'hui c'est Bruxelles, demain Paris, après demain Rome ou le Vatican…On n'est pas en capacité d'arrêter ces fous de Dieu !

            On répond comment ? Avec des mots, des montages juridiques, des incantations, des passoires ? Ou avec des tribunaux d'exception du type de ceux du Gaullisme contre l'OAS, avec retour aux condamnations à mort pour crimes contre la société Française ? Pourquoi pas !
            J'ai honte pour la France, j'ai honte de mon pays !
            CIAO- Je suis écœuré ! 22/03
JP. Aprico              



PRISONNIERS DU PASSE
Envoyée Par M. Hugues Jolivet


         Il faut "rendre un hommage aux victimes du conflit"
         "Faire la paix des mémoires, regarder vers l'avenir".
         Vos paroles, Président, n'ont, certes pas, suffi
         A calmer les chagrins liés au Souvenir !

         Souvenirs des familles de proches assassinés,
         D'autres de disparus, enlevés, asservis,
         Aux impossibles deuils, au fil des années,
         De parents ou d'enfants, priant pour leur survie !

         Justifier votre présence, le jour d'une défaite,
         "Pas encore la paix"! Non respect des Accords
         Par l'une des parties, ennemie insatisfaite,
         Qu'a tué impunément, enregistra des records.

         "La guerre des mémoires, c'est rester prisonnier"!
         Est-ce la liberté d'aller faire repentance
         Et de tirer un trait sur l'oeuvre des pionniers,
         Fondateurs d'un pays, d'une oeuvre de la France ?

         Pour "Convoquer l'Histoire", il vous faut être deux,
         Et qu'Alger reconnaisse attentats et massacres
         Postérieurs à la Trève, qu'il en fasse l'aveu,
         Qu'il reconnaisse ses fautes, cesse le simulacre !
- Hugues JOLIVET         
20 mars 2016         





Le Blason de l'Algérie Française
Envoyé par M. Pierre Anglade
Photo Pierre Anglade
Epilogue d'une idée originale de Jacques
Decroux " le blason de l'Algérie Française "

                   Avril Mai 2010 au cours d'une conversation entre Jacques Decroux et Pierre Anglade constatation est que toutes les provinces françaises ont un blason.
                   L'Algérie du temps de son identité française n'en n'a jamais possédé.
"Si nous interrogions nos compatriotes pour connaître leurs opinions sur le sujet ?"
                   A cette fin s'est constituée une petite équipe Théo Bruand ; Maurice Calmein ; Jacques Decroux et Pierre Anglade rejointe plus tard par Robert Lidon.
     De la consultation de nos compatriotes nous avons reçu en retour une centaine de propositions diverses dont nous avons tiré la quintessence avec l'aide graphique de Robert Lidon.
     De cette image naîtront des reproductions sous formes de " stickers ", et deux générations de cartes postales, autocollants et timbres poste diffusés ; avec l'aide de revues amies ; jusqu'au mois de juillet 2013 auprès de 600 correspondants sous forme de 18 000 stickers, 6 500 timbres postaux, 2 400 cartes postales.
     Le bénéfice de ces ventes d'un montant de 2 500 € a été versé à l'association " SOS Outremer " qui parraine un orphelinat chrétien au Liban.
     Au final " les armoiries d'Algérie " sont maintenant à la disposition libre et gratuite de tout public privé et associatif ; chacun pouvant les utiliser selon son gré et sur le support de son choix.
A dater de la présente la gestion de cette action est assurée par " SOS Outre-mer "
Maurice CALMEIN
13 Faubourg Sebastopol
31290 Villefranche de Lauragais
05 61 81 01 18 - maurice.calmein@orange.fr

        


" LE CYCLE DE L’ADIEU
Envoyé par Le Docteur J.C. Perez               N°7
L’agonie des cathédrales
CHAPITRE VII
« PREMIER VERITABLE EXIL ENCORE OCCULTÉ DES JUIFS D’ALGERIE »

« LES AURÈS, 698 »

              Durant cette fin du VIIème siècle, l’influence arianiste (Ou arienne) est dominante en Berbérie. Elle est renforcée par le voisinage de l’Ibérie, l’Espagne, car les Portes d’Hercule, identifiées au détroit de Gibraltar, ne constituent pas un obstacle majeur à l’intercommunication des Berbères nord-africains avec les Berbères hispaniques.
              Malgré le concile de Tolède de 589, qui officialise l’adhésion du royaume d’Espagne et de son roi, Récarède, au culte trinitaire romain, une opposition arianiste anticatholique, est fortement et militairement structurée dans la péninsule ibérique. Elle exerce ses effets contre le catholicisme officiel tout récent du royaume goth d’Espagne. Il s’agit de la confrontation fondamentaliste qui exerce ses effets depuis le début du IVème siècle au plus tard, entre les unitaires ariens et les trinitaires romains.
              Des chefs militaires goths, des Vandales, étaient venus s’établir en Berbérie nord-africaine en partant de Tarifa vers 434. Ils y combattirent le catholicisme apostolique et romain enseigné par des dignitaires religieux. Parmi ceux-ci, Saint-Augustin, son cousin Fulgence, et beaucoup d’autres encore.
              Rappelons que la vérité théologale du christianisme romain s’exprime ainsi : « Jésus, c’est le fils de Dieu ».
              S’affirme à partir de cette vérité, une autre valeur considérée comme une valeur fondamentale du christianisme : la charité.

              A partir du IIIème siècle, à l’intérieur des limites géographiques très variables dans le temps de l’empire romain, la foi en une divinité ou en des divinités s’était exprimée et s’exprimait encore, schématiquement, de façons diverses.

              Le paganisme restait encore dominant et polymorphe.

              La religion juive s’exprimait depuis des dizaines de siècles. « Depuis plus de 4.000 ans ». Rigoureusement monothéiste, elle regroupait des fidèles motivés par la vigueur de leur conviction. Des fidèles recrutés parfois après un prosélytisme très sélectif.

              A ce propos, il est utile de rappeler la définition première du terme de prosélyte. Celui-ci désignait un païen converti au judaïsme.
              Schématiquement, cette religion fut révélée à Abraham. Il fut chargé de la transmettre à son peuple, à sa diaspora. Elle fut progressivement et traditionnellement vécue par deux catégories de fidèles.
              La collectivité ou la diaspora des fils d’Abraham qui réunit des populations considérées comme hébreuses, représentées historiquement par ceux qui s’incorporèrent au sein des premières collectivités juives, religieusement définies.
              Ces fils d’Abraham convertirent des païens vivant sur les territoires où eux-mêmes s’étaient implantés. La parole d’Abraham, des Prophètes, et des Hagioraphes, fut ainsi propagée par le moyen de l’adhésion des nouveaux croyants réunis par leur foi, dans une collectivité de juifs qui n’avaient rien d’hébreux au sens ethnique que l’usage confère à ce terme.
              Ils n’étaient pas les fils d’Abraham.
              Ils étaient les fils d’Israël.
              Mais ils firent un usage exclusif de la langue hébraïque.
              Ces fils d’Israël étaient d’origines ethniques diverses. Particulièrement concentrés au Proche et au Moyen-Orient, et plus loin jusqu’à l’Oural et à l’Inde. En Berbérie nord-africaine et en Berbérie ibérique.
              Ils furent à l’origine de la diffusion de la foi juive, à l’échelon universel, par l’intermédiaire de communautés dispersées au sein des royaumes qui, entre temps, s’étaient structurés au sein du nouvel Occident naissant.

              Le peuple nord-africain, jusqu’au VIIème siècle était majoritairement d’origine berbère. Le culte païen y était suivi par le plus grand nombre avec cependant une vigoureuse implantation chrétienne, grâce en particulier, à l’enseignement de Saint-Augustin et de son cousin Fulgence.
              Une forte pression arianiste s’exerça après l’arrivée des Vandales en provenance de Tarifa. Ceux-ci, s’appuyant sur une redoutable force armée, exigèrent la conversion des catholiques berbères à la religion « chrétienne », telle que la concevait Arius, l’évêque qui avait été condamné comme hérétique au Concile de Nicée, en 325.
              Au IVème siècle, l’arianisme ainsi renforcé, devînt dominant en Berbérie. Il exerçait un pouvoir militaire absolu. Animé d’une volonté opérationnelle constante : la conversion des catholiques romains au dogme unitaire d’Arius.
              Par la force si nécessaire.

              L’arianisme, par son expression rigoureusement unitaire de la foi en Dieu, s’est identifié à l’insu de la majorité de ses pratiquants à un « substrat de la religion musulmane ». Leur conviction s’exprimait par un acte de foi :
              « il n’existe qu’un seul Dieu, unique et sage, à nul autre pareil ».

              Cette doctrine illustrait la formulation d’une opposition radicale au dogme trinitaire du christianisme romain ainsi qu’au fondement de celui-ci, qu’il nous paraît nécessaire de rappeler :
              « Jésus c’est le fils de Dieu ».
              Ce substrat se structura dans la mentalité des ariens et grâce au pouvoir politique et militaire de ces derniers, il finit par évoluer vers un syncrétisme musulman de la foi monothéiste.

              C’est-à-dire une structure un peu brouillonne qui à partir du VIIème siècle, c’est-à-dire à partir de l’Hégire, trouva dans le message du prophète de la Mecque et de Médine, qui n’était pas encore transmis à cette époque sous la forme du Coran, une confirmation opérationnelle à la fois limpide, providentielle et surtout transmise ou plutôt confirmée au nom de Dieu par l’archange Gabriel, Jibril, de la foi que les ariens exprimaient déjà depuis trois siècles au moins.

              En 589, en Ibérie, lors du Concile de Tolède le roi goth arien Récarède se convertit solennellement au catholicisme romain. Cette religion fut déclaré officiellement la seule religion pratiquée en Espagne.
              Mais, à l’instant même de cette proclamation, une forte opposition arienne se structura dans la péninsule ibérique contre le « roi goth nouvellement catholique, Récarède ».

              589, c’est-à-dire, rappelons-le, 33 ans avant l’Hégire.

              Jean d’Escola, à propos de cet évènement, écrit en substance, nous l’avons souligné :
              « l’arianisme se définissait dès lors, comme un syncrétisme musulman ».
              Il situe historiquement la réalité du syncrétisme musulman 33 ans avant l’Hégire, soulignons-le une fois de plus.

              Ce sont des notions que j’évoque superficiellement, en apparence, c’est évident. Mais cette imprécision nous plonge dans une nébuleuse spirituelle plus que confuse. Epaisse même. Dans laquelle évoluèrent plus tard les esprits, à la fin du VIème siècle et au VIIème siècle. Nébuleuse en relation avec la situation conflictuelle qui opposait violemment les chrétiens trinitaires orthodoxes d’une part, aux arianistes unitaires d’autre part.
              Une nébuleuse qui permet toutefois de comprendre que ce « syncrétisme pré-musulman » accéléra la conversion immédiate et massive des Berbères de Numidie à la religion musulmane. La conversion des Berbères nord-africains, fidèles de la doctrine d’Arius.
              Ainsi que la conversion des ariens ibériques, languedociens, balcaniques, germains, syriaques, sassanides et pré-caucasiens à la religion du prophète Mohamed. Prophète du culte unitaire : « il n’y a de dieu que Dieu ».

              Cette transformation ou plutôt cette évolution « logique » de l’arianisme vers l’islam, explique « la massification » immédiate que connut l’islam sur les territoires où le substrat arianiste était déjà fortement implanté.
              Tout logiquement, sur ces territoires, « lorsque l’islam apparaît, l’arianisme disparaît ». Car les arianistes adhèrent à l’islam comme à une clarification de leur foi.
              Une clarification offerte par le Coran. Enseigné aux mortels par Jibril, l’archange chargé par Dieu d’assurer l’enseignement du Prophète.

              Les masses arabes, les invasions arabes, la cavalerie arabe qui provenaient les unes et les autres du Hedjaz pour envahir le Maghreb puis l’Espagne et le sud de la Gaule, voilà une légende à laquelle restent fidèles ou plutôt « soumis » de grands et sympathiques historiens.
              Ceux-ci refusent d’enregistrer que le message de Mohamed, ou plutôt le message de Dieu transmis par l’archange Gabriel au Prophète de la Mecque et de Médine, fut reçu avec enthousiasme par les ariens. Ces derniers ont identifié le message reçu par le Rasoul à une confirmation divine de leur propre foi. « Dieu a parlé au Prophète, par l’intermédiaire de Jibril »
              Ils sont devenus tout logiquement, musulmans et surtout arabes.
              Ou plutôt arabophones.
              Car ils adhérèrent avec une conviction fanatique aux commandements du 3ème calife Utman qui avait imposé l’utilisation exclusive de la langue arabe littérale sur tous les territoires où allait être propagée la Parole du prophète. Générant ainsi « l’arabisme » des fidèles du coran, quelle que fût leur origine ou identité ethnique.

              La langue arabe littérale s’identifiait dès lors à « un outil conceptuel ».
              Outil conceptuel, c’est-à-dire une langue que le prophète lui-même ne parlait pas.
              Cette vérité historique, négligée aujourd’hui encore avec entêtement, fut exprimée et démontrée sans provoquer d’opposition, par le professeur K. Vollers, d’Ièna, grand spécialiste allemand de l’islam, de la langue arabe et des langues sémitiques.
              C’était au Congrès Orientaliste tenu à Alger en 1905.

              Le peuple berbère de confession juive, résista à la pression des ariens d’abord, puis de ces derniers quand ils se déclarèrent musulmans.
              Il n’accepta pas de renier sa foi.
              Dans les Aurès, au sud-est de ce qui devint l’Algérie grâce à la France, cette lutte engagée pour la défense de la foi juive contre les Berbères tout récemment convertis à l’islam, s’exerça sous le commandement d’une prêtresse juive, la Kahena.
              Le peuple juif prit les armes et lutta jusqu’à la limite de ses ressources.
              En 698 il finit par être vaincu par les Berbères néophytes de l’Islam. Ceux des Berbères juifs qui voulurent survivre sur cette terre furent dans l’obligation de se convertir à l’islam, tout au moins sur ce territoire des Aurès.
              La Kahena fut tuée, décapitée après une captivité de 3 ans ….peut-être.

              Cette année 698, 76 ans après l’Hégire, représente historiquement le « premier exil » subi par le peuple juif sur un territoire qui n’était pas encore l’Algérie.
              Un territoire qui devint l’Algérie peu de temps après que la France eût pris pied sur cette contrée. Il est nécessaire de ne jamais oublier que c’est la France qui a enfanté cet immense territoire développé au sud de la Méditerranée, au nord de l’Afrique et qui plonge jusqu’au cœur du continent africain.

              Un premier exil dont notre accusateur, très sélectif et partisan dans ses choix, considère sans aucun doute inutile voire inconvenant, de faire état aujourd’hui.
              Au moment où une entreprise d’invasion idéologique arabo-islamiste fondamentaliste est amorcée à l’échelon de tout l’Occident, il ne faut pas, en effet, pour un futur « collabo des nouveaux envahisseurs » que sont les islamistes, de « Daesh » et de « l’Etat islamique », prendre une attitude agressive, une attitude de résistance, une attitude de refus de soumission, contre ceux qui prétendent nous conquérir.
              Contre ceux que certains considèrent « déjà » comme les futurs maîtres du monde.
              Encore une fois, permettez-moi d’exprimer une précision : quand j’évoque les invasions idéologiques arabo-islamistes qui s’annoncent en perspective, je n’évoque pas la religion musulmane.
              La religion musulmane ce n’est pas « Daesh », ce n’est pas « l’Etat islamique ».
              Ce n’est pas l’organisation des massacres tels que nous les avons connus en Algérie, et à Paris le 13 novembre 2015, les massacres de Paris et Saint-Denis.
              Ces organisations ont déclenché un combat pour atteindre un seul but politique : la domination finale du monde.

             
             
Le docteur Jean-Claude PEREZ        
Nice, le 10 février 2016                 

" LE CYCLE DE L’ADIEU
Envoyé par Le Docteur J.C. Perez               N°8
L’agonie des cathédrales
CHAPITRE VIII
« DEUXIEME EXIL ALLEGUÉ DES JUIFS D’ALGERIE : 1830 »

 Qui se situe réellement à l’origine de l’intervention française  
sur le territoire de la Régence turque d’Alger en 1830 ?

              Il est évident qu’intentionnellement je refuse de faire usage de la terminologie employée par notre accusateur. Ou plutôt par l’accusateur de la France, coupable d’après lui, des bouleversements subis par la collectivité juive d’Algérie. Bouleversements directement consécutifs à la présence française sur ce territoire.
              « A l’invasion française » précise-t-il.

              Lorsque, plus raisonnablement l’on veut évoquer l’intervention française en Algérie en 1830, on a l’impression de s’incorporer à un roman.
              Un roman bâti autour d’une créance céréalière au débit de la France.
              J’ai déjà publié une étude sur ce sujet, dans l’un de mes livres. Etude reprise il y a quelques années par le biais d’internet, sur cet évènement que je me permets de rappeler ici.

              «On a prétendu utiliser une créance céréalière au débit de la France et au bénéfice du dey d’Alger au XVIIIème siècle, pour créer un mythe. Le mythe d’une formidable richesse agricole de la terre algérienne avant 1830.
              On croit rêver ! Surtout si l’on songe aux difficultés techniques que rencontrèrent nos agriculteurs, travailleurs forcenés, pour espérer un rendement agricole générateur de bien-être à partir de la dure terre d’Algérie.
              Grâce, en particulier, à leurs équipements d’avant-garde, puisqu’en Algérie, au XXème siècle durant les années 30, fonctionnaient quatre fois plus de moissonneuses-batteuses qu’en France métropolitaine.
              La volonté de « réussir » les orientait par nécessité vers le progrès, vers la technologie moderne. L’Algérie française, était en mesure de devenir, grâce à eux, la Californie du Maghreb et de l’Afrique.
              Malgré ces équipements d’avant-garde, les rendements en céréales n’étaient en 1956 que de 6 à 7 quintaux à l’hectare. Ce n’était qu’une moyenne, mais nettement inférieure au rendement des exploitations européennes dans leur ensemble.

              Nos moissonneuses-batteuses ainsi que l’acharnement au travail de nos agriculteurs devaient affronter de redoutables ennemis : le climat, la sécheresse, les invasions épisodiques de sauterelles. Le paludisme. Les entérites mortelles, pour nos nourrissons.
              Comment imaginer, informés de toutes ces données, qu’à la fin du XVIIIème siècle, au stade de non-existence technico-agricole que connaissait la Régence turque d’Alger, ce pays ait pu bénéficier du travail d’agriculteurs disposant des moyens de semer, moissonner, stocker et livrer des tonnes et des tonnes de blé dans le but de nourrir les armées du Directoire et des premières campagnes de Bonaparte !
              Mais à propos de cet épisode historique, illustré par une créance céréalière au débit de la France, certains sont excusables, si l’on tient compte de l’imprécision volontairement nébuleuse, avec laquelle il a été rapporté. Car un très lourd contre-sens fut entretenu par nos historiens sur cette ténébreuse créance céréalière.
              Rien n’est clair dans cette affaire. Il faut la situer très schématiquement dans son contexte historique : la fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème siècle. Période qu’illustrent le déploiement du capitalisme financier d’une part et un nouvel essor contemporain du monde juif méditerranéen d’autre part.
              Tout particulièrement, des israélites vivant au sein de la Régence turque d’Alger. Parmi ces derniers évoluaient ceux qui étaient étroitement liés au port toscan de Livourne.
              Le pool Alger-Livourne joua un rôle capital dans le destin de la Régence turque d’Alger.

              Très succinctement, les juifs d’Alger se scindaient alors en deux catégories administratives.

              La première regroupait ceux qui étaient soumis, au sein d’une dhimma, à l’autorité politique et religieuse du territoire. Une dhimma, c’est-à-dire une collectivité qui, tous les jours, achète son droit à la vie et à la liberté. Au sein de cette dhimma la liberté religieuse existait dans un cadre très restreint d’expression. Vous avez payé pour cela et vous continuez de payer. Ce qui était interdit de façon rigoureuse, c’était de se livrer au prosélytisme, à l’apostolat. Il ne fallait pas se risquer à convertir un musulman au judaïsme ainsi d’ailleurs qu’au christianisme. C’est la condamnation à mort qui menaçait dans cette éventualité.

              Rappelons qu’avant la christianisation, et avant l’islamisation ultérieure du territoire algérien, une fraction réduite, mais non négligeable loin de là, de la population berbère s’était convertie au judaïsme. Ils alimentaient la collectivité des fils d’Israël depuis des siècles et des siècles. Fils d’Israël, c’est-à-dire l’une des deux collectivités qui peuplent la diaspora juive, la première étant constituée des fils d’Abraham, d’origine hébraïque... théoriquement.

              La deuxième catégorie administrative était représentée par des juifs autochtones d’Algérie qui jouissaient d’un statut consulaire. Elle se composait d’hommes d’affaires et de commerçants dont un secteur important d’activités, parmi d’autres négoces, consistait à vendre sur les places commerciales européennes les produits de la « course ». Ils disposaient, pour ce faire, de disponibilités financières en espèces fournies par des banques livournaises et autres, qui ne laissèrent pas passer l’occasion de transactions rentables.
              Il s’agissait en effet de transformer « en monnaie » interchangeable, les marchandises de toutes sortes, récupérées au cours des pillages effectués par des pirates barbaresques. Ce négoce était enrichi du produit des rançons payées parfois en marchandises de luxe, pour la libération des esclaves chrétiens.
              C’était la seule industrie florissante développée sur le territoire de la Régence.
              L’unique source de revenus à partir de laquelle s’élaboraient des profits.
              Le marché intérieur de la Régence était en effet rudimentaire donc insuffisant. Il fallait vendre des marchandises à l’extérieur, exporter quelque chose pour élaborer une monnaie ou tout au moins une trésorerie nécessaire au paiement des janissaires et des féodaux de la Régence turque d’Alger.
              Une trésorerie indispensable pour satisfaire chaque année au tribut qu’exigeait le sultan de Constantinople, suzerain de la Régence.
              Comment fabriquer cet argent ? De la façon suivante…. parmi d’autres.
              Lorsque des chrétiens étaient capturés au cours d’actions de piraterie ou de rezzous qui s’effectuaient en France méridionale, en Méditerranée orientale et ailleurs, une rançon était exigée pour leur libération éventuelle. Les transactions, la plupart du temps, s’effectuaient par l’intermédiaire de certains ordres religieux.

              Les négociations étaient officielles. Chaque cas particulier constituait le centre d’intérêt d’une opération comptable. La libération de l’esclave chrétien, lorsqu’elle était obtenue, se déroulait après un accord financier.
              Les esclaves s’identifiaient à un produit d’exportation puisqu’on les vendait à l’extérieur après les avoir capturés.
              Les rançons n’étaient pas toujours versées en espèces sonnantes et trébuchantes, rappelons-le. Elles consistaient souvent en marchandises de luxe, draperies, faïences, œuvres d’art, porcelaines, joaillerie, que l’on s’employait à revendre secondairement sur les marchés européens pour les convertir en espèces échangeables.
              Les juifs d’Algérie ou plutôt de la Régence turque, réunissaient les compétences techniques pour mener ce genre de négoce à bonne fin. Mais il leur fallait des relais bancaires sur les principales places commerciales européennes.
              Plus particulièrement méditerranéennes.
              C’est ainsi que ces capitalistes locaux obtinrent le soutien intéressé du duc de Toscane. A partir de la splendide synagogue de Livourne, foyer de rayonnement particulièrement vigoureux du culte juif en Méditerranée, s’appuyant aussi sur les ports de Gênes et de Marseille, ces négociants juifs devinrent les protégés ou plutôt les sujets du monarque toscan. Pour toutes ces raisons ils bénéficiaient à Alger d’un statut consulaire.
              C’était les Livournais.
              Il est important de souligner que leurs activités économiques s’inscrivaient dans le cadre de la normalité la plus totale. Elles trouvaient leur place dans cette phase de mutation capitaliste de la fin du XVIIIème siècle et du début du XIX.
              C’est au sein de cette nouvelle situation économique européenne, avec la complicité active de l’administration toscane, qui n’oubliait pas d’encaisser ses dividendes, protégés universellement et spirituellement par la haute autorité religieuse du consistoire de Livourne, que les juifs livournais d’Alger développèrent des marchés de toute nature avec l’ensemble des potentats financiers européens.
              Dans l’exploitation de ces marchés, ils ont bénéficié des services techniques de certains armateurs italiens, installés dans la Régence depuis des dizaines d’années.
              Parmi ceux-ci, il convient de citer le nom de Schiaffino.

              Ces armateurs assumaient les liaisons commerciales entre Alger, Marseille, Gênes, Livourne et Naples. Ils se sont chargés en particulier du transport de marchandises pour le compte des potentats financiers de la Régence de confession israélite. Marchandises accumulées grâce à la piraterie d’une part et à l’encaissement des rançons d’autres part, quand celles-ci étaient payées en objets et marchandises de valeur. Les ports d’attache de ces flottes commerciales étaient multiples : Alger, Bône, Naples, Livourne, Gênes et Marseille.
              L’un de ces potentats, Jacob Bacry, achetait et vendait tout ce qui était négociable, c’est-à-dire susceptible d’être à l’origine d’une bonne spéculation dans les normes économiques les plus totales. Ce terme de potentat doit s’entendre dans le sens que l’on utilise aujourd’hui pour désigner un président qui se trouve à la tête d’une société multinationale. En l’occurrence d’une société d’import-export.
              Bacry s’est trouvé, à la suite de ces transactions lucratives, propriétaire d’un stock de blé dont il avait fait l’acquisition on ne sait où mais certainement pas en Algérie.
              Il a vendu ce blé au gouvernement français qui en avait grand besoin pour le pain quotidien des soldats de la Révolution. Pour des raisons mal élucidées, ou plutôt des raisons sur lesquelles, aujourd’hui encore personne ne veut s’attarder, Bacry au nom du groupe financier qu’il représentait a jugé opportun d’intéresser le Dey d’Alger à cette transaction céréalière. Il l’a incorporé au trust qu’il avait organisé.
              Il a fait du dey d’Alger, un actionnaire d’une société montée dans le but de générer une situation conflictuelle entre la France et la Régence turque d’Alger.
              Ainsi le dey d’Alger détient à un moment donné une part de capital au sein de cette multinationale qui négocie la vente de céréales.
              Sans bourse déliée.
              Comme ça ! Pour ses beaux yeux ?

              Voire…

              Car, à partir de cette créance au débit de la France, dont les intérêts vont grimper à toute allure, jusqu’à tripler le montant de la dette, voilà qu’une réaction inattendue se manifeste du côté français.
              On ne veut pas payer.

              Comme si une influence occulte voulait s’emparer de l’occasion de ce refus de paiement, en tout cas de ce report perpétuel d’échéance, pour faire naître une situation conflictuelle entre le roi de France, Louis XVIII et le dey d’Alger puisque celui-ci s’inscrivait parmi nos créanciers du premier rang.

              Imaginons un dialogue :
              « Alors Bacry, et mon argent ? » demande le dey d’Alger à cet homme d’affaires. En effet, c’est bien de son argent qu’il s’agit. Il veut récupérer sa part de capital augmentée des bénéfices réalisés au cours des différentes transactions :
              « Les Français ne veulent pas payer » lui répond Bacry.
              « Eh bien va chercher l’argent à Paris ! »

              Bacry se rend en France, théoriquement pour réclamer le paiement d’une créance. Pour exiger le remboursement d’une dette.
              Celle-ci atteint la somme de 18 millions de francs-or car les intérêts s’étaient accumulés. On va marchander et arriver, croit-on, à un compromis.
              Puis, sous des influences occultes, la dette se met soudain à fondre pour atteindre officiellement le montant de départ, 7 millions de francs-or. Comme par miracle !
              Louis XVIII, excédé, ne comprenant rien à ces comptes en relation avec une transaction ancienne qui ne le concernait pas, finit par ordonner le paiement des 7 millions de francs-or, « et qu’on me débarrasse de Bacry et du dey d’Alger » aurait-il affirmé en substance.

              En toute logique, si l’on avait obtempéré à la décision royale, il n’aurait existé par la suite aucune raison, aucun prétexte d’organiser le débarquement de Sidi-Ferruch quelques années plus tard.
              Mais, « certains comptables » particulièrement bien avisés, ou plutôt bien manipulés, des comptables sous influence, des comptables payés pour leur intervention, estimèrent judicieux de bloquer ces 7 millions de francs-or, effectivement dégagés par le trésor royal, à la Caisse des Dépôts et Consignations. Rappelons que cet organisme d’inspiration napoléonienne avait vu le jour en 1816.
              Et le dey d’Alger ne voit toujours pas arriver son argent ! On ne veut pas payer. On fait la sourde oreille à ses véhémentes réclamations.
              Comme si on recherchait l’incident. Comme si on voulait le pousser à bout.

              Qui, à cette époque, détient le pouvoir de bloquer cet argent à la Caisse des Dépôts ? Qui ?
              La réponse à cette interrogation livrerait une précieuse information : elle ferait connaître, d’une façon certaine, l’identité des véritables déclencheurs de l’expédition d’Alger. En 1818, il faut en effet disposer d’un pouvoir immense, même s’il est occulte, pour différer l’exécution d’une décision royale. Et cela …. pendant 12 ans au moins !
              En 1827, la créance n’ayant toujours pas été honorée, une discussion orageuse s’engage à Alger, publiquement entre le Dey Hussein et Monsieur Deval, le consul de France. Un petit coup de chasse-mouche sur le bras gauche de l’honorable consul….!
              L’horreur ! L’insulte L’honneur de la France est outragé !

              Il est très important de souligner, même à voix basse, que c’est une balancelle de Jacques Schiaffino, l’armateur italien que nous avons déjà rencontré, qui fut chargée de véhiculer à Gênes, via Naples et Livourne puis à Marseille, la dépêche consulaire informant le gouvernement de Charles X de cette insulte, de « cette intolérable agression ». Dépêche à partir de laquelle se décida officiellement l’opération d’Alger.
              Cela signifie que Schiaffino est intervenu en tant qu’officier de liaison dans ce complot dont le but n’était rien d’autre que de provoquer une intervention française.

              C’est trois ans plus tard seulement, que seront réunis les moyens de réagir à l’insulte ! Comme si cette dépêche avait exigé une étude approfondie en cours d’escales, et tout particulièrement au cours de l’escale livournaise, pour faire apprécier soigneusement et par qui de droit, le potentiel de riposte dont elle était porteuse. D’une riposte « légitime ».
              Un corps expéditionnaire français est envoyé à Alger. Malgré l’opposition du contre-amiral Duperré qui assume le commandement naval de l’opération.
              Malgré le scepticisme parfois hostile de quelques gouvernements étrangers. Malgré le désaveu narquois de l’Angleterre. Le général, duc de Wellington, a déclaré en substance :
              « Les Français seront rejetés à la mer dans les 15 jours ».
              Wellington s’est trompé.

              Il faudra 132 ans pour rejeter la France à la mer. Grâce à De Gaulle qui imposa à notre pays la plus infamante défaite qu’il ait jamais subie.
              Le débarquement français à Sidi-Ferruch du 14 juin 1830 semble s’identifier à la conclusion d’un très compliqué mais ingénieux montage.

              Le but recherché par une fraction du monde capitaliste européen de confession juive était d’aboutir à la libération ou plutôt à l’affranchissement de la dhimma juive d’Alger, dans le but d’incorporer les israélites de la Régence turque d’abord, et ceux du Maghreb ensuite, dans une nation européenne au sein de laquelle ils allaient vivre en toute liberté.
              La France, à cette époque, était la seule nation, parmi les nations riveraines de la Méditerranée, qui offrait des garanties suffisantes pour devenir la patrie de tous les juifs de la Régence et du Maghreb.
              Rappelons que depuis la Convention nationale républicaine, depuis 1792, les juifs autochtones de France avaient acquis officiellement la citoyenneté française.
              Dans la perspective où la Régence devenait à son tour un territoire français, les juifs algériens pouvaient prétendre accéder eux aussi, inéluctablement, à la nationalité française.
              Et pourquoi pas, à la citoyenneté française !

              Il n’est pas déraisonnable d’affirmer ceci : l’opération de Sidi Ferruch de juin 1830 fut, en première intention, une opération de délivrance pour la totalité de la communauté juive d’Algérie.

              Une délivrance spirituelle avant tout. Ils purent exprimer leur foi, la vivre sans s’exposer aux sanctions prévues antérieurement contre les croyants non musulmans, qui refusaient de taire leur foi.

              Une délivrance économique car ils furent mis à l’abri du pillage.
              Les indigènes musulmans d’Algérie, au moment de la prise d’Alger, avisés de la protection dont les juifs allaient jouir de la part des Français, ont souvent confié leurs disponibilités en monnaies, en bijoux et en or, à leurs voisins juifs.

              Un de mes vieux camarades algérois, Lascar, mon confrère et mon ancien dans la pratique de la médecine générale, m’avait exprimé, lors d’une rencontre à l’hôpital Boucicaut, tout son intérêt pour mon premier livre, « Le Sang d’Algérie ». Il tint à me faire connaître une confirmation personnelle de ce que j’y soutenais :
              « mon grand-père m’a raconté qu’au moment où les troupes françaises sont entrées dans Alger, ses voisins musulmans lui ont confié la totalité de leurs bijoux et de leurs monnaies d’or ».
              Lascar ajouta :
              « Ils ont précisé leur motif : les Français ne vous pilleront pas, vous les Juifs ».

              Voilà ce que me déclara mon vieux confrère à propos du comportement des voisins musulmans de sa famille en 1830.
              Lascar précisa :
              « les Français n’ont pillé personne à Alger et tout fut récupéré un peu plus tard par les musulmans inquiets pour le trésor qu’ils avaient confié préalablement à mon grand-père parce qu’il était juif. Donc protégé des Français ».

              Il est d’une évidence majeure et incontestable que les juifs d’Algérie ont été rendus à une liberté totale, qu’ils ne connaissaient pas encore, grâce à l’arrivée des Français.

              Une question mérite néanmoins qu’on s’y attarde.
              Quelle était la nationalité des juifs d’Algérie avant l’arrivée des Français ?
              Elargissons cette interrogation : de quelle nationalité étaient officiellement les musulmans d’Algérie ?
              La réponse est nette : l’immense majorité des indigènes algériens de confession juive non livournais et les indigènes de confession musulmane étaient, les uns comme les autres, apatrides sur la terre de leur naissance.
              Ils n’étaient pas « Turcs » pour leur immense majorité, car la « Porte » ne les a jamais considérés comme des sujets du sultan.
              Les musulmans comme les juifs non livournais à partir du moment où la France exerça la responsabilité d’administrer le territoire avec l’accord de la communauté internationale, à l’exception de l’Angleterre et de la « Porte », accédèrent automatiquement à la nationalité française.

              Précisons : la « nationalité » et non pas la « citoyenneté ».

              On peut donc affirmer que la première nationalité qu’ont connue les indigènes algériens de confession juive et de confession musulmane, fut la nationalité française.
              Avant d’être des nationaux français, ils étaient avant 1830, les uns comme les autres, apatrides sur leur terre natale.
              C’est une vérité que je me permets de dire et de redire parce qu’il est nécessaire de ne jamais l’oublier.

              Il est impossible d’accorder le plus petit crédit à la thèse de notre accusateur.
              Le peuple juif tout particulièrement, grâce à l’arrivée des Français, accéda immédiatement à la liberté religieuse. Ainsi qu’à d’autres libertés inhérentes à la nationalité française car il s’inscrivait automatiquement parmi ceux qui désormais faisaient partie d’une nation.
              Ce ne fut pas un exil….. tout au contraire.
              Ce fut l’occasion pour ce peuple de confession juive, d’accéder enfin à la liberté, par le biais de la nationalité française. De la patrie française.

              1830 : ce fut l’année où fut enfin abrogée historiquement, la soumission de la dhimma juive d’Algérie. C’était un avantage majeur.
              Confirmons-le, ce fut en réalité la fin d’un exil auquel était soumise une communauté religieusement définie. La collectivité juive.

              Notre accusateur, j’en suis convaincu, jouit très largement des facultés intellectuelles nécessaires à la compréhension de cette vérité.
              Mais son refus de la France qui exprime en réalité sa haine de la France, lui interdit de formuler cette vérité que nous synthétisons de la façon suivante :
              « La France en 1830, délivra la communauté juive d’Algérie de la soumission qu’elle subissait avant Sidi Ferruch ».

              Cette délivrance du peuple de la régence, fut, de toute évidence, mise en œuvre par les leaders économiques juifs de ce pays qui organisèrent le complot de leur accession à liberté.

              La contrevérité qui se situe à la base de l’argumentaire de notre détracteur est mise en évidence par de brillants historiens de confession juive, de nationalité française et fiers de l’être, qui n’ont pas hésité à apporter un démenti aux accusations de celui qui a décidé de condamner la France, pour avoir mis les pieds en 1830 sur la terre algérienne.

              Il est donc inutile, malséant et surtout insultant pour la France, que de vouloir évoquer le débarquement français de Sidi Ferruch en 1830 comme un évènement devant inspirer une repentance de la part de notre pays.
Le docteur Jean-Claude PEREZ        
Nice, Le 17 février 2016                

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" LE CYCLE DE L’ADIEU
Envoyé par Le Docteur J.C. Perez               N°9
L’agonie des cathédrales
CHAPITRE IX
« TROISIEME EXIL VOLONTAIRE EN 1865 DES JUIFS D’ALGERIE », SUIVI D’UN « QUATRIEME EXIL THEORIQUE DES JUIFS D’ALGERIE EN 1870 »

              I - Opposition rabbinique au Sénatus-Consulte de Napoléon III du 14 juillet 1865

« National français ? » oui.              

« Citoyen français ? » non
             

              II – Cette opposition rendit nécessaire en 1870 le Décret Crémieux.

              Celui-ci incorpora les juifs d’Algérie dans la citoyenneté française.
              Ce décret, curieusement, est interprété comme générateur d’un quatrième exil évoqué par l’accusateur perpétuel de la France.


              Je ne m’attribue pas le droit de juger la politique ou plutôt les politiques de Napoléon III, qui devint empereur des Français après avoir été le premier président d’une république française élu au suffrage universel.
              On peut retenir, dans la limite restreinte de nos connaissances, je parle des miennes évidemment, qu’il est resté pendant longtemps esclave d’une obsession.
              Celle-ci faillit être mortelle pour la France. On oublie en effet qu’elle s’est située à l’origine de drames horribles aux dépens des peuples européens vers la fin du XIXème siècle et durant la première moitié du XXème siècle.
              Le drame des guerres franco-allemandes.

              Cette obsession, celle du carbonaro qu’il avait été et qu’il continuait d’être, s’est principalement exprimée à travers sa volonté de détruire l’Empire des Habsbourg.
              Ce qui nous conduisit à la bataille de Solferino en 1859. Victoire française illustrée par des pertes humaines tellement horribles qu’elles furent à l’origine de la naissance de la Croix Rouge internationale.
              Ce fut une défaite pour les Habsbourg.

              Obsédé par l’empire austro-hongrois, Napoléon III n’a pas prêté l’attention adéquate qu’il eût été nécessaire de prêter à l’évolution ascendante de la Prusse sous la conduite de son chancelier Bismarck. Celui-ci sut profiter de la faiblesse de l’empire des Habsbourg consécutive à la guerre précédente contre la France, pour écraser l’armée austro-hongroise à Sadowa, le 3 juillet 1866.
              La suite logique de cette victoire prussienne fut Sedan : le 1er septembre 1870.
              Défaite pour la France, avec les conséquences gravissimes que connut notre Patrie. Illustrées par l’annexion à la Prusse de l’Alsace et d’une partie importante de la Lorraine, en exécution des exigences formulées au traité de Francfort.

              Malgré cet aboutissement européen finalement catastrophique des aspirations politiques de Napoléon III, celui-ci ne pouvait cependant pas faire l’impasse sur l’Algérie.

              Il a donc formulé un diagnostic sur l’identité qu’il fallait conférer à cet immense territoire algérien, situé à 800 kilomètres de Marseille seulement. Il le fit par le relais d’affirmations qui ont été retenues et souvent commentées.

En 1851.

              Il déclare : « l’Algérie est un boulet attaché à la France ».

              Dès le début de son règne, il veut avoir les mains libres en Europe. Dans la perspective de libérer l’Italie de l’emprise des Hasbourg. C’est sa mission ou plutôt celle qu’il a choisi de remplir en toute priorité.
              L’Algérie lui pose un problème, selon toute apparence. Elle le gêne. Car il préférerait se consacrer, en exclusive priorité, à l’affaiblissement définitif de la puissance austro-hongroise. Il déclare donc d’une manière imprudemment laconique : « l’Algérie, est un boulet attaché à la France ».
              Il veut se libérer de ce boulet.
              Néanmoins, il estime nécessaire de réfléchir. Pendant un an.

En 1852.

              Son opinion sur l’Algérie s’était apparemment enrichie. Il fit alors usage d’un vocabulaire bien particulier. Celui-ci connut le prestige d’avoir fait délirer un grand nombre de commentateurs historiques modernes. Il déclara en 1852 :

              « l’Algérie est un royaume arabe que la France doit assimiler ».

              Apparemment en une seule année, Napoléon III a réussi à prendre conscience d’un phénomène historique particulier à l’Algérie.
              « Un phénomène arabe ».
              Il savait cependant que l’Algérie, ethniquement, n’était pas arabe.
              Il ne savait peut-être pas, il n’était pas le seul d’ailleurs, que l’Algérie n’avait jamais été conquise, au sens militaire du terme, par les Arabes.

              Mais il avait constaté à quel point s’était développée sur cette terre, une emprise religieuse exprimée à travers une arabité ou plutôt un arabisme. Celui-ci s’était implanté puis déployé à partir du sud-ouest algérien, à partir de la zone-frontière qui jouxte la Mauritanie, le Mali et plus loin le Sénégal.

              Nous évoquons en réalité l’arabisme almoravide dont nous connaissons le rôle qu’il joua, dans un premier temps, sur l’apparition et le développement d’une « phénoménologie arabe spécifiquement numidienne et ibérique».
              Cette phénoménologie exerça son effet grâce à un peuple ethniquement non arabe. Un peuple majoritairement berbère, qui avait intégré naturellement et dans une forte proportion, l’islam à l’arabisme.
              Celui-ci illustrant l’expression culturelle de celui-là.
              Un peuple qui sut faire de la langue arabe littérale, le support fondamental, le support opérationnel exclusif de la survie d’abord, puis du rayonnement conquérant de la religion musulmane à partir de l’ouest nord-africain.
              Nous évoquons une fois de plus « l’onde de retour islamique » qui s’est développée à partir de l’ouest numidien et sur laquelle j’ai souvent insisté.
              La langue arabe littérale devint l’outil conceptuel de l’islam, comme l’avait exigé le 3ème calife Otman (ou Utman).
              Cet arabisme intrinsèque de l’Algérie, que nos ennemis n’ont pas manqué d’évoquer et de « rénover » à l’occasion de la guerre d’Algérie, conféra à ce territoire, une homogénéité conceptuelle que certains ont assimilé à l’homogénéité d’un royaume.
              Un royaume arabe donc, défini par son contenu philosophique et doctrinal certes, mais certainement pas défini par une structure de gouvernement propre au concept de royauté.
              Ce fut un brillant artifice de vocabulaire suffisant néanmoins pour illustrer dans l’esprit de Napoléon III, une difficulté majeure dans la perspective d’administrer l’Algérie. D’assimiler l’Algérie.
              Car c’était bien l’arabisme constaté par Napoléon III et qu’Ibrahim Bachir évoqua le 1er novembre 1954, lors de la Toussaint Rouge, qui conférait à ce pays l’identité d’un royaume arabe.
              Royaume arabe qui a fait délirer et qui fait encore délirer beaucoup de commentateurs modernes.
              Puis, un long silence impérial a suivi.

Jusqu’en 1865

              Napoléon III prit le risque de formuler une identification synthétique de l’Algérie. Selon lui, celle-ci s’était identifiée, en fin de compte, à :

                   un royaume arabe
                   une colonie européenne
                   un camp français


              Un royaume arabe

              Lorsqu’il déclara en 1865 que : « l’Algérie, c’est un royaume arabe », alors qu’il n’existait pas de roi d’Algérie, il voulait exprimer une conviction qu’il est fondamental de rappeler une fois de plus :
              « l’Algérie est un territoire porteur d’un arabisme tel que celui-ci suffit à conférer à ce même territoire, l’homogénéité d’un royaume ».
              L’arabité linguistique ou plus globalement l’arabisme culturel et religieux, est en effet imposée partout où l’on prétend transmettre le message du Prophète.
              En application de la volonté du 3ème calife, Othman. Celui-ci fut le rédacteur ultime et principal du Coran.
              Cet arabisme linguistique explique l’homogénéité qu’a revêtue l’intégration à l’islam des collectivités arianistes, ou ariennes, quand celles-ci découvrirent dans le message du Rasoul une confirmation divine de leurs propres convictions. Confirmation que l’archange Gabriel, Jibril, fut chargé de transmettre au Rasoul, de la part du Seigneur : ainsi nous l’enseigne l’histoire.

              Une colonie européenne

              Mais ce « royaume arabe », ainsi défini ou plutôt constaté par Napoléon III, exigeait pour vivre, la compétence d’un peuple. Ce peuple ne pouvait être à cette époque, qu’une « colonie européenne ».
              Celle-ci se singularisa avant tout par son aptitude à générer une vie sur une terre très difficile à éveiller à la vie justement.

              Donner la vie à la terre algérienne, c’était avant tout donner la vie à la population autochtone, qui trouva dans le génie de cette colonie européenne la condition de sa survie d’abord, puis d’un développement prodigieux par la suite.
              La mission de cette collectivité, de cette colonie européenne fut toutefois compromise par deux facteurs.

              Le premier facteur :
              ce furent les guerres européennes : des guerres de Napoléon III aux conflits génocidaires que connurent les républiques françaises. Des millions de jeunes hommes européens furent massacrés sur les champs de bataille européens et le peuplement non musulman du sud de la Méditerranée fut définitivement compromis… dans sa densité. Par voie de conséquence, il fut compromis dans sa nature, je veux dire dans son identité. Et surtout dans son potentiel d’agent majeur et nécessaire d’une rencontre intercommunautaire évolutive et profitable.

              Le deuxième facteur :
              ce fut le comportement d’inspiration antichrétienne dominant qui inspira progressivement l’attitude des administratifs français de l’Algérie.
              De Louis Philippe à la Vème République, l’œuvre de nos missionnaires et de nos prêtres fut freinée et sabotée.
              Au nom d’une interprétation dépravée du principe de la laïcité.
              Une laïcité qui exprimait avant tout, pour ceux qui assumaient l’évolution de l’Algérie, la volonté de ralentir à outrance la diffusion du message chrétien.
              L’œuvre chrétienne, malgré cet obstacle administratif, fut néanmoins immense en Algérie. Mais elle était privée, au nom de la laïcité, de l’appui de l’appareil de l’Etat.
              Le « respect des musulmans » prioritairement prescrit et institutionnalisé, fut en réalité structuré à la manière d’un obstacle opérationnel efficace à opposer au rayonnement chrétien qui était en puissance de se déployer en Algérie.
              Les anticléricaux d’Algérie exercèrent leurs effets contre les chrétiens, soulignons-le, mais contre les chrétiens seulement. Ils sont allés jusqu’à considérer l’expansion du culte musulman algérien comme un moyen privilégié de lutter contre la Croix. Tout fut mis en œuvre, en toute priorité, pour éviter la conversion volontaire de musulmans au christianisme.
              Le dialogue inter-religieux devint logiquement et très rapidement une utopie.
              Tout au contraire, à partir de 1925, à partir de la naissance des cénacles installés par le religieux berbère, Omar Smaïl, fut définie et proclamée une résolution d’organiser le combat islamiste en Algérie. Un combat :

              - contre l’assimilation française,
              - contre la francisation,
              - contre l’évangélisation.


              Comme si en 1925 la IIIème République avait été animée de la volonté d’évangéliser les musulmans algériens ! Mais il fallait officiellement ou plutôt solennellement désigner l’ennemi que les musulmans devaient combattre en priorité : la Croix !

              L’antichristianisme administratif, non exprimé mais réel, facilita tout logiquement un renforcement de l’expression publique du culte musulman.

              Cette colonie européenne s’est donc trouvée amputée d’une possibilité : celle de développer un contact intercommunautaire et interconfessionnel qui fût générateur d’unité par le moyen à la fois prioritaire et exclusif de la tolérance religieuse réciproque et partagée.
              Rien ne fut entrepris en particulier pour faire naître en Algérie « un esprit provincial algérien », inspiré avant tout par la volonté d’accéder à une véritable convivialité interconfessionnelle organisée dont le monde est encore tragiquement privé de nos jours.
              Nous nous sommes laissés enfermer, tout au contraire et à notre insu, dans une dialectique permanente de confrontations religieuses.

              Confrontations religieuses particulièrement illustrées en Algérie avec fanatisme et violence, dans le domaine du sport. On accepta d’opposer des clubs laïques à des clubs qui revendiquaient et qui exhibaient en même temps leur identité religieuse.
              On accepta qu’un club appelé « mouloudia », « widad », « musulman » c’est-à-dire un club qui brandissait son identité religieuse comme un acte de foi publiquement exprimé, fût opposé à un « racing », une « association », un « football-club », un « gallia », c’est-à-dire à un club qui exhibait tout au contraire une identité dépourvue de tout esprit religieux.
              Chaque rencontre devenait symboliquement un mini-conflit de religions, opposant des infidèles à des fidèles de la foi islamique. Ce favoritisme administratif, qui allait à l’encontre des principes les plus élémentaires de la laïcité, fut vécu par les islamistes fondamentalistes comme des occasions de faire hurler parfois : « Katlan », « tuez-les » avec souvent une précision apportée par le terme de : « n’sarra », « les chrétiens ». « Katlan n’sarra », « tuez les chrétiens ».

              Un camp français

              Napoléon III enregistra que la force armée allait devoir intervenir nécessairement parfois pour contrôler les manifestations religieuses mises en œuvre par ceux que l’on désignait, trop commodément par le terme de fanatiques.
              C’est ainsi que l’Algérie se devait d’être aussi, en plus d’un « royaume arabe », en plus d’une « colonie européenne », un « camp français ». C’est-à-dire un camp militaire français où seront regroupés progressivement les effectifs d’un corps d’armée. Celui-ci devint plus tard le XIXème Corps d’Armée.
              Des unités de ce XIXème corps ont payé, à maintes reprises, le prix du sang pour la défense de la Mère Patrie. A Solferino, à Sedan, à Verdun, jusqu’à Cassino, et plus loin encore, quand la France attaquée était décidée à se défendre. Pour la sauvegarde de la Patrie, « l’armée d’Afrique », « les Africains », ont payé le prix du sang.

              De toute évidence, Napoléon III, un peu plus tard, voulut concrétiser toutes ces interprétations de la réalité algérienne d’une manière plus nette, plus officielle.
              En attribuant, peut-être à son insu, un rôle prépondérant sinon majeur, à l’identité religieuse des hommes qui y vivaient.

              Car ce fut en fonction de celle-ci, ou plutôt en fonction des exigences de celle-ci, que fut proposée aux musulmans et aux juifs d’Algérie la voie de leur intégration dans la citoyenneté française.

              Ce fut sans aucun doute, un des objectifs majeurs du Sénatus-Consulte du 14 juillet 1865.
              Dans ce texte nous est livrée une double constatation, clairement formulée par Napoléon III.

              Première constatation
              « L’indigène algérien de confession musulmane est Français ».

              Deuxième constatation
              « L’indigène algérien de confession juive, est Français ».

              Ce Sénatus-Consulte n’offre rien.

              Précisons : c’est une constatation de la part de Napoléon III et pas autre chose.

              Il constate, il veut faire constater, il affirme, que l’identité religieuse juive ou musulmane n’est pas incompatible avec la nationalité française.

              Celle-ci est une conséquence logique d’une part, de la présence française en Algérie, avec l’accord de la communauté internationale.
              Elle est aussi une conséquence d’autre part, d’une vérité majeure que l’on néglige constamment de souligner.

              Vérité sur laquelle Pierre Fabiani a insisté dans l’excellent travail qu’il a rédigé, lorsqu’il exerçait les fonctions de Secrétaire général du Cercle Algérianiste de Nice et des Alpes-Maritimes.

              Cette vérité majeure est la suivante : avant l’arrivée des Français, l’immense majorité des indigènes algériens musulmans et juifs ne jouissait d’aucune nationalité.
              Car ils étaient apatrides sur la terre de leur naissance.
              Pour l’immense majorité d’entre eux en effet, ils ne jouissaient pas de la qualité de « sujets de la Porte Ottomane ».

              La première identité nationale officielle qu’a connue la majorité du peuple de confession juive comme la totalité du peuple de confession musulmane d’Algérie, fut la nationalité française.
              Celle-ci fut constatée d’abord puis officialisée par Napoléon III le 14 juillet 1865 par le Sénatus-Consulte que nous évoquons à partir de ces lignes.

              Rappelons qu’avant 1830, les Juifs d’Algérie se divisaient en deux catégories :
              - la catégorie de ceux qui, originaires de cette terre, n’étaient pas considérés comme des hommes libres. Une collectivité de dhimmis, apatrides, soumis dans tous les domaines de la vie au pouvoir des féodaux et des potentats locaux ;

              - la catégorie des Livournais, juifs algériens qui étaient devenus les sujets du duc de Toscane et qui jouissaient à Alger, d’un statut consulaire. Leur représentant spirituel était le grand rabbin de Livourne, port italien et ville toscane, dont le rôle fut majeur dans le rayonnement du culte juif dans l’ouest méditerranéen.

              Napoléon III dans ce même Sénatus-Consulte de 1865, certifie donc que les membres de ces deux collectivités juive et musulmane, jouissent de la nationalité française.

              Oui, mais en 1865, le Second Empire a évolué. Ce n’est plus « l’Empire autoritaire » des premières années. Une notion est devenue dominante dans l’identification du peuple français.
              C’est la notion de citoyenneté française qui est à la fois différente et surtout complémentaire, de la notion de nationalité.

              Napoléon III, en 1865, formule donc une précision majeure pour chacune des deux collectivités concernées :

              - l’indigène algérien de confession musulmane est citoyen français : il est soumis au Code civil français ;

              - l’indigène algérien de confession juive, est citoyen français : il est soumis au Code civil français.


              Dans ces deux propositions parfaitement limpides, il manque néanmoins une conjonction de coordination.
              Il manque le mot « donc ».

              Ce qui aurait dû être écrit c’était ceci :
              - l’indigène algérien de confession musulmane est citoyen français : il est donc soumis au Code civil français ;

              - l’indigène algérien de confession juive, est citoyen français : il est donc soumis au Code civil français.


              L’avantage offert par ce Sénatus-Consulte est illustré par une double précision.

              - La nationalité est acquise par la naissance sur un territoire français. Elle est inaliénable.

              - La citoyenneté : elle exige une soumission au Code civil français ou plutôt une acceptation sans réserve du Code Napoléon.

              Refuser le Code civil français, c’est tout simplement rejeter la citoyenneté française.

              Tout ce que nous venons d’écrire était vrai jusqu’à l’ordonnance perverse de De Gaulle en 1944.
              Ordonnance qui fut à l’origine de l’article 82 de la loi d’octobre 1946, qui prévoyait que le statut personnel des musulmans ne pouvait constituer un motif à limiter leurs droits et libertés attachés à la qualité de citoyen français.
              Donc, en fonction de sa religion, en s’appuyant sur elle, on pouvait violer le code civil français tel qu’il est prescrit dans notre constitution républicaine. On mettait en œuvre dans cette éventualité, un dédoublement possible et officiel de la citoyenneté française.
              Dédoublement accepté, officialisé, voire imposé, qui suffisait à faire naître, pouvait-on redouter, une évolution dangereusement schizophrénique de cette même citoyenneté.

              A partir de ce stade de notre rédaction, permettez-moi de me consacrer au retentissement qu’eut le Sénatus-Consulte de 1865 sur le comportement de la collectivité juive d’Algérie, jouissant de la nationalité française certes depuis 1830, mais ne jouissant pas, avant le 14 juillet 1865, de la citoyenneté française.

              Ce que Napoléon III propose aux nationaux français de confession juive d’Algérie, c’est d’accepter tout banalement, ce que les juifs italiens et européens avaient accepté en 1807 à Paris, lors du Sanhédrin dit de Napoléon 1er.
              Les rabbins, lors de ce Sanhédrin, réunis solennellement pour résoudre ce problème, renoncèrent au code mosaïque.
              En particulier à la polygamie.

              Pour obtenir l’adhésion de leurs coreligionnaires, ces mêmes rabbins n’ont pas lésiné sur les moyens : ils ont cité Dieu comme témoin.
              Ils ont déclaré en effet qu’ils avaient reçu « l’inspiration du Seigneur ».

              C’est-à-dire qu’ils avaient bénéficié du secours de l’Esprit de Sainteté. Celui-là même qui permit à Moïse d’imposer les Tables de la Loi.

              Ils ont eu recours ainsi à un argumentaire fondamentalement religieux : ils prirent soin dans cet esprit, de souligner que les opposants à cette décision du Sanhédrin seraient en infraction avec la volonté « du Seigneur Dieu d’Israël ».
              C’était en 1807.

              En 1865 lors du Sénatus-Consulte de Napoléon III, il n’existait, pour les juifs d’Algérie, aucune raison majeure, aucune raison dogmatique, aucune raison religieuse de rejeter l’offre de Napoléon III.
              Pourtant, quelques dizaines de personnalités juives « seulement », accédèrent à l’offre de Napoléon III et devinrent citoyens français.
              La quasi-totalité, nous l’avons dit, se soumit à la pression du rabbinat qui refusa de renoncer au Code mosaïque à Alger. Se soumettant ainsi, insistons, à un troisième exil volontaire.

              Il fallut attendre le Décret Crémieux du 24 octobre 1870 pour que les juifs d’Algérie, déjà nationaux français par la naissance, comme les musulmans, accédassent à la citoyenneté française par le moyen d’une loi.
              D’un décret.

              Le Sénatus-Consulte de Napoléon III s’illustre historiquement et à l’évidence pour les juifs d’Algérie, comme tout le contraire d’un exil imposé au peuple juif.
              Ce fut en premier lieu, une constatation officielle de leur nationalité.
              Celle de leur nationalité française.
              Nationalité qui fut complétée en 1870 par leur accession à la citoyenneté française par le moyen d’un décret.
              Ce Sénatus-Consulte ne fut en rien un exil imposé à nos concitoyens juifs d’Algérie.
              Ce Sénatus-Consulte de Napoléon III en 1865 avait clairement offert aux juifs d’Algérie la possibilité d’accéder à la citoyenneté française.

              Ils sont les uniques responsables d’avoir été astreints pendant 5 ans au statut restrictif de national français non citoyen, par un exil volontaire dans lequel ils avaient décidé, eux-mêmes, de persister. Jusqu’à leur intégration lors du Décret Crémieux de 1870.
              Leur intégration dans la citoyenneté française.

              Tout démontre aujourd’hui à quel point l’abandon de l’Algérie française n’a pas provoqué « le grand renouvellement » annoncé par De Gaulle. Celui-ci, instrument occasionnel du capitalisme financier, a cru trouver dans la défaite française d’Algérie du 19 mars 1962, le moyen d’un accomplissement « génial » qui allait établir et pérenniser sa gloire.

              En réalité il ne fit que se ranger, en subalterne, aux perspectives opérationnelles d’un capitalisme financier, riches de projets économiques espérés fructueux à court terme.
              Il n’a pas répugné à se rallier, ou plutôt à se soumettre à la volonté de ceux, « les pompidoliens », qui ne reconnaissent comme doctrine, comme base politique et philosophique de leur action, que la valeur ajoutée des investissements.

              En 1960, Valéry Giscard d’Estaing avait déclaré à l’écrivain Jacques Laurent : « la France n’a aucun intérêt économique à rester en Algérie ».
              C’est une citation que je fais de mémoire, elle est donc approximative peut-être. L’Algérie ne rapportait pas assez selon ces théoriciens.
              Pour cette raison « majeure » il fallait assassiner l’Algérie française et éventuellement prendre le risque d’un génocide du peuple pied-noir.

              Giscard confirmait dans cette formulation ce que Jacques Marseille écrivit plus tard dans sa thèse de doctorat d’Etat et que j’ai souvent citée :
              « Tout semble s’être passé comme si le capital financier avait dû attendre la décolonisation pour effectuer sa percée ».

              La percée du capital financier s’est peut-être effectuée grâce à la décolonisation. Au bénéficie de qui ? Au bénéfice de quoi ?
              Certainement pas au bénéfice économique et humain des peuples africains décolonisés.
              Ni au bénéfice des peuples européens officiellement et théoriquement délivrés de la charge des peuples africains.

              Ce fut une banale opération de gangsters, de piraterie, mise en œuvre par ceux qui avaient jugé urgent de s’affranchir de la charge sanitaire, sociale et humaine, évidemment très coûteuse des peuples dits coloniaux.

              La décolonisation s’identifie à une désertion mise en œuvre par des potentats financiers, qui ont camouflé la finalité financière et capitaliste de leur action, derrière une expression socialiste.
              Derrière un comportement dit « de gauche ».
              Un comportement de libérateur !

              La colonisation ne fut pas parfaite. C’est vrai.
              Mais la décolonisation s’illustre historiquement comme un crime contre l’humanité dont les conséquences révolutionnaires africaines, médio-orientales, américaines et européennes s’annoncent dans un avenir relativement proche, par des drames dont on ne mesure pas encore la dimension apocalyptique… possible.
              Le 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, nous avons pu apprécier les drames avant-coureurs des conséquences de la défaite consentie à Evian en 1962 par le général De Gaulle.

Le docteur Jean-Claude PEREZ        
Nice, le 2 mars 2016                

1)
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BIBLIOGRAPHIE

L'assassinat de l'Algérie française, terreau de la conquête islamiste actuelle. 2012
              Un des livres du cinquantenaire, à lire et à faire lire.
Vérités tentaculaires sur l'OAS et la guerre d'Algérie
              Stratégies et tactiques, 2006 ; 2e Edition
              Cet ouvrage a été d'un grand recours dans la rédaction de cette étude
L'islamisme dans la guerre d'Algérie
              Logique de la Nouvelle Révolution Mondiale, 2004
Le sang d'Algérie
              Histoire d'une trahison permanente, 2006 ; 2e édition
Debout dans ma mémoire
              Tourments et tribulations d'un réprouvé de l'Algérie française, 2006 ; 2e édition
Attaques et Contre-attaques
              Vérités tentaculaires sur l'OAS et la guerre d'Algérie II, 2008
Editions Dualpha
Boite 37
16 bis rue d'Odessa
75014 PARIS
Tel. : 09 52 95 13 34 - Fax : 09 57 95 13 34
Mail : infos@dualpha.com
Site internet : www.dualpha.com

Vous pouvez prendre connaissance des deux interview accordées par Jean-Claude PEREZ :
- la première à Monsieur Olivier CAZEAUX : sur Internet tapez « OAS, le docteur PEREZ parle » ;
- la seconde, à Monsieur BESSOU dans le cadre de la préparation d’un film. Monsieur BESSOU a livré à Jean-Claude PEREZ tout le matériau de son exposé visible sur le site
www.jean-claude-argenti-sauvain.com.



In Memoriam :
Colonel Jean BASTIEN-THIRY :
Requiem 11 mars 1963 !

Envoyé par Christian Migliaccio
In Memoriam, 11 mars 1963.
Il y a cinquante trois ans à 6 h 42, mourait le Colonel Jean Bastien-Thiry, assassiné sur ordre d' un parjure : Charles de Gaulle ! Nous le l' oublierons jamais.

Monsieur Pierre Sidos a, pour la première fois, autorisé la publication d’un document unique qu’il détient depuis le 11 Mars 1963.

                Un policier qui conduisit le Colonel Bastien-Thiry au peloton raconte :
                 « Il semblait enveloppé d’une auréole ».

                 Ce récit des ultimes instants du Colonel Bastien-Thiry fut rédigé de la main même d’un témoin privilégié : un dirigeant de la police française qui, pour mieux servir la France dut cacher son admiration pour l’homme qui allait mourir et pour la cause à laquelle cet homme avait sacrifié sa vie.

                 Pour l’heure, ce témoignage extraordinaire permet de mesurer à quels drames de conscience ont été confrontés certains fonctionnaires de l’état gaulliste, en ces temps de trahison du premier d' eux : Charles de GAULLE..

                 Il devrait rendre moins péremptoires les donneurs de leçons qui, sans risque, jugent et condamnent, un demi-siècle plus tard, des hommes qui n’ont fait que leur devoir « Pour que la France continue. »

     Samedi 9 mars 1963 17 heures.

     P…, commissaire divisionnaire à l’état-major de la police municipale, me demande au téléphone de mon bureau du 5ème district, avenue d’Italie, et m’invite a venir d’urgence à son bureau. Je ne puis m’empêcher de m’exclamer : « Je crois, hélas, deviner pourquoi ».

     Je pars donc à la préfecture, et là, P… me confirme qu’en effet, si Prévost et Bougrenet de la Tocnaye sont graciés, l’exécution de Bastien-Thiry est ordonnée pour le lundi 11 mars au matin. Le moins qu’on puisse dire est que les choses n’ont pas traîné depuis le jugement qui doit remonter à quinzaine de jours.

     Nous voici à mettre sur pied le futur service d’ordre….


     B…, commissaire de Choisy, assurera un isolement total des Prisons de Fresnes, avec des effectifs considérables.

     L…, commissaire de Charenton, qui sera de ronde de nuit du 10 au 11, consacrera tout son temps à la surveillance de l’itinéraire Prisons-Fort d’Ivry ; effectifs généreusement prévus : on ne lésine vraiment pas…

     B…, commissaire d’Ivry, assurera les fonctions judiciaires : accompagnement des autorités, présence sur le lieu de l’exécution et procès-verbal pour en rendre compte.

     Détail pénible : on le charge de commander le cercueil et on lui donne les mensurations du malheureux ; ces préparatifs hideux, concernant un homme bien vivant, espérant sans doute encore avec ses proches auxquels il est toujours relié par la pensée (comment oublier sa femme et ses trois petites filles ?) me mettent dans un trouble profond et me font abhorrer la peine de mort.

     Je reviens chez moi, sans dire un mot, en proie au désespoir et au dégoût, me demandant comment je vais vivre ces quarante-huit heures d’attente….

     Pour comble, je préside le soir même, le bal de la section de Gentilly de l’orphelinat mutualiste de la PP. Comment ai-je pu, avec mes pensées en désarroi, tenir devant les niaiseries de ces gens se contorsionnant, et faire le discours d’usage ?

     Le dimanche est une véritable veillée funèbre : je ne sais où aller pour fuir les pensées qui m’assaillent. La journée passe, morne. Sans avoir dormi, je me lève à une heure du matin. Il pleut à torrents. Par les rues désertes, je vais à la préfecture prendre contact avec les équipes en civil de la Brigade de direction, mises à ma disposition pour chercher, véhiculer et protéger au besoin les juges, le procureur général, l’aumônier, le médecin.

     C’est un médecin de l’Armée de l’air qui doit assister, ô dérision, à cette mort. Les braves gars de la Brigade, des gens courageux toujours prêts à traquer les criminels, la nuit, sont ébranlés eux aussi. Ils ont à tour de rôle escorté le prisonnier tout au long des nombreux trajets Prisons-Fort de l’Est où siégeait le tribunal. Les rares contacts qu’ils ont eus avec le Colonel Bastien-Thiry (entrevu quand il montait et descendait du fourgon cellulaire) leur ont laissé malgré tout une profonde impression que l’on éprouvait en le côtoyant, même sans lui parler… :
     « Il semblait enveloppé d’une auréole »

     Je repasse au district, encore plus ému par ce bref aveu d’un humble flic. Je prends dans ma voiture mon chauffeur de service et un secrétaire et nous partons pour Fresnes.

     Dès notre arrivée, je vois une dizaine de reporters de presse filmée ou de télé qui allument leurs projecteurs.

     Cette attente des badauds de profession en prévision d’une curée, recherchant avidement tout ce qui se présente de sensationnel, me semble quelque chose d’indécent. Usant des consignes draconiennes que j’ai reçues, c’est sans ménagements que je les fais refouler dans le bistrot voisin qu’ils ont déjà fait ouvrir et où ces importuns ont établi leur PC.

     Les effectifs arrivent, les commissaires mettent en oeuvre le plan qu’ils ont reçu, je reste rencogné dans le fond de ma voiture, après les avoir successivement revus.

     Je suis embossé dans l’allée menant au pavillon résidentiel du directeur de la prison, M. Marti. Le condamné est dans le bâtiment voisin : le CNO (Centre national d’orientation), où sont habituellement concentrés les prisonniers en attente d’une autre affectation. Cette masse sombre est silencieuse : les CRS de garde aux abords courbent le dos sous l’averse. Ma radio grésille doucement. Paris est encore en léthargie ; la police prend la place sur l’itinéraire, sans bruit la pluie fait rage…. J’écoute le vide… et prie.

     Tout à coup, les abords de la prison s’animent : B…, qui attend près de la porte, pénètre dans le CNO en compagnie de M. Marti. L’aumônier suit. Survient Gerthoffer, le procureur général, silhouette falote, moulé dans un pardessus gris aux formes démodées ; il descend de voiture et saute pour éviter les flaques d’eau, faisant le gros dos sous les rafales. Ces vieillards allant faire tuer un être jeune, plein de vie encore, me semblent une énormité inhumaine.

     Pendant ce temps, De Gaulle doit reposer dans sa sinistre morgue.…

     La gendarmerie, chargée de livrer le condamné au peloton d’exécution, a fait grandement les choses : une escorte de trente motos, celle d’un chef d’Etat, trois petits cars bourrés d’effectifs armés, pour s’intercaler entre les divers véhicules du cortège, prennent place sur l’avenue dite « de la Liberté ». Le car chargé de transporter le condamné, avec une garde de huit gendarmes, entre dans la prison. Nul n’ignore que la gendarmerie est le pilier de ce régime… infâme.

     B… m’informe par radio que, toutes les personnalités étant arrivées, on va réveiller le condamné.

     Il me relatera ensuite que c’est Gerthoffer qui est entré le premier et que Bastien-Thiry a aussitôt demandé quel était le sort de ses compagnons. Apprenant qu’ils étaient graciés, il sembla alors délivré de tout souci et entra dans une sorte d’état second, abandonnant toute contingence terrestre.

     Il revêt son uniforme et sa capote bleu marine de l’Armée de l’air sans prêter un instant d’attention aux paroles bien vaines que ses avocats croient devoir prononcer.

     Il entend la Messe à laquelle assiste également M. Marti. Il est, même aux yeux des moins perspicaces, en dialogue avec le Ciel. Au moment de communier, il brise en deux l’hostie que lui tend l’aumônier et lui demande d’en remettre la moitié à son épouse. Puis, après l’ Ite Missa est, il dit « Allons »… et se dirige vers le couloir de sortie. A ce moment, les phares des voitures s’allument, les motos pétaradent, et j’annonce par radio la phrase que j’ai si souvent prononcée lorsque j’étais avec De Gaulle :« Départ imminent »….

     L’état-major la reprend pour alerte générale.

     Mais rien ne vient, et cette attente imprévue semble atroce. Pendant vingt affreuses minutes les avocats vont tenter une démarche désespérée : ils demandent au procureur général d’ordonner de surseoir à l’exécution en raison du fait nouveau qu’ est l’arrestation récente d’Argoud.

     Bastien-Thiry, absent de tout, revient dans sa chambre, stoïque, silencieux, méprisant devant ces passes juridiques où chacun s’enlise. Il ne dira pas un mot, ni d’intérêt, ni d’impatience….

     B…, qui n’est pourtant pas un croyant, me dit : « Il est déjà parti en haut ».

     Enfin, les palabres des hommes de loi prennent fin : le procureur refuse tout sursis.

     Les phares s’allument de nouveau, les motos repartent à vrombir.
     Cette fois, c’est bien le départ. Je vois la voiture du condamné balayer de ses phares le seuil de la prison, puis se diriger vers le portail ; tout le cortège s’ébranle. C’est bien celui d’un chef d’Etat, dans son triomphe.

     Ce condamné qui, au procès, a traité De Gaulle d’égal à égal et l’a assigné au Tribunal de Dieu et de l’histoire, comme renégat à la parole donnée, aux serments les plus solennels et sacrés, ce condamné est bien un chef d’Etat.

     C’est bien le même cortège que j’ai si souvent commandé : voiture pilote avec phare tournant, motos devant, motos formant la haie d’honneur, motos derrière, et quinze voitures officielles suivant….

     La pluie redouble ; je reste loin derrière, suivant la progression par radio codée… comme pour l’Autre….

     Je décide d’aller directement au cimetière de Thiais, triste aboutissement…. Je n’aurais pas pu assister à ce Crime, pas même rôder autour du Fort d’Ivry et entendre cette horrible salve.

     Au moment où j’entre parmi les tombes, j’entends cette petite phrase de B…, et elle me restera longtemps dans l’oreille : « Allô… Z1 » ; le processus s’accélère… « Je vois le condamné contre son poteau ». Et, à 6 h 42, cette information : « Exécution terminée ». Je sais gré à B… d’avoir évité la formule consacrée « Justice est faite », elle serait si malvenue ici. Justice… où es-tu ? J’attends encore : rien. Donc, il n’y a pas eu défaillance du peloton comme pour le malheureux Degueldre.

     Je vais avec D…, dont je connais les sentiments proches des miens ; nous nous rendons au carré des condamnés. C’est une triste parcelle recouverte de hautes herbes jaunies par le gel, entourée d’arbustes dénudés, frêles et désolés. Un trou a été creusé dans la glaise qui colle aux chaussures.

     Enfin arrive un fourgon, escorté par le colonel de gendarmerie de Seine-et-Oise. On descend le cercueil en volige de bois blanc. L’aumônier arrive ; il est suivi du médecin, un grand maigre, tout gêné. Je viens saluer et me recueillir avec D… Les gendarmes se retirent ; les fossoyeurs, à l’abri dans le bâtiment de la Conservation tardent à venir. Nous restons là, tous les quatre, à prier devant cet humble cercueil, placé de travers sur le tas de glaise, courbant le dos sous les rafales de ce sale hiver qui n’en finit pas.…

     Dehors, les premiers banlieusards se hâtent vers le travail, indifférents à tous ces policiers massés devant le cimetière. Chacun va à ses occupations, c’est le monstrueux égoïsme des grandes cités.

     Ainsi est mort pour son idéal, le Rosaire au poignet, Jean-Marie Bastien-Thiry, trente-quatre ans, ingénieur de 2e classe de l’aviation militaire, père de trois petites filles, devenues subitement orphelines, demeurant de son vivant 17, rue Lakanal, à Bourg-la-Reine.

     Paris, le 11 mars 1963, 11 heures du matin.


Communiqué d'Alexandre Simonnot
Hommage au Colonel Jean-Marie Bastien-Thiry

     Jean-Marie Bastien-Thiry était Lorrain, Polytechnicien, Lieutenant-colonel dans l’Armée de l’air et l’inventeur de deux missiles antichars, les SS-10 et SS-11. Il avait 36 ans et laissait une veuve et trois petites orphelines.
     Organisateur de l’opération du Petit-Clamart, le Colonel Jean-Marie Bastien-Thiry aura tout sacrifié, sa famille et sa vie, pour que vive la France. Il nous a laissé, en versant son sang, un message, un modèle à méditer, à admirer et à suivre.

     Alors que les tireurs du Petit-Clamart seront graciés par De Gaulle, celui-ci refusera d’accorder sa grâce à Bastien-Thiry.
     Jean-Marie Bastien-Thiry est l’exemple parfait du dévouement, du courage, de l’abnégation, du don de soi et du sacrifice de sa vie envers la Patrie. Il est l’honneur de l’Armée Française.

     Homme de Foi, grand Catholique, il mourra comme un Saint, marchant vers le peloton d’exécution son chapelet à la main, après avoir entendu la Messe. Refusant d’avoir les yeux bandés, il regardera la mort droit dans les yeux avant de pouvoir contempler ensuite la Vie Eternelle.
     Assassiné sur ordre de celui qui aura trahi l’Algérie Française et livré des dizaines de milliers de Harkis et de Pieds-noirs aux tortures les plus innommables des bouchers fellouzes du FLN, le Colonel Jean-Marie Bastien-Thiry demeure un Français modèle, un héroïque soldat dont le nom restera pour toujours inscrit sur le Martyrologe de la Nation.

     Que Jean-Marie Bastien-Thiry repose en paix, aux côtés de tous les Morts pour la France, dans le Paradis des Héros, des Martyrs et des Soldats.



Pensée ethnique du Nationalisme algérien
Envoyé par J.P. Lledo


            La pensée nationaliste ne veut absolument pas prendre en compte la modification de la géographie humaine depuis 1830. Fondée sur des critères ethno-religieux, sans jamais le proclamer, elle peut se résumer ainsi : "Arabo-musulmane avant la colonisation, l'Algérie doit le redevenir après. "

            1) Avant la Guerre d'indépendance…

            - Pour adhérer au PPA, principal parti nationaliste (tendance radicale), on prête serment sur le Coran.

            - " La Valise ou le cercueil " est un slogan du PPA, dans les années 40.

            - L'insurrection de Mai 45, qui démarre à Sétif, est menée dans tout le Constantinois aux cris de " Djihad fi Sabil Illah " (Combat sacré pour la Cause de Dieu), " Nkatlou Gouar ", " Nkatlou Nsara ", " Nkatlou Ihoud ", (Tuons les Infidèles, Tuons les Chrétiens, Tuons les Juifs).

            - Les militants nationalistes laïques de ce parti qui, après 1945, s'appelle MTLD, sont marginalisés. En 1949, les auteurs d'un Manifeste qui propose une définition non- ethnique de la nation, stigmatisés " berbéristes ", sont exclus.

            - En 1956, quand à Paris, on discute de l'appellation de l'Union des Etudiants Algériens, c'est le sigle l'UGEMA qui l'emporte contre celui de l'UNEA (" Musulmans " contre " Nationale ").
            Dans un de ces débats d'étudiants algériens des années 50, Reda Malek conclut ainsi son intervention : " L'Algérie, n'est pas un manteau d'Arlequin ", témoigne le constantinois André Beckouche, qui poursuit :
            " je suis resté en Algérie jusqu'en 1965. J'ai dû me résoudre à quitter l'Algérie, mon pays natal et la terre de mes parents depuis des siècles et des siècles. Car l'Algérie n'a pas pu ou su garder les non-musulmans et je n'y trouvais pas ma place tout comme des camarades de grande valeur. Je pense à Henri Alleg, et à combien d'autres, Sixou, Timsit… La vérité, c'est que la France les a mieux accueillis et traités, eux qui avaient combattu sa politique coloniale, que l'Algérie pour laquelle ils avaient combattu. " Toujours selon le même témoin, Bélaïd Abdeslem, futur ministre de l'Industrie de Boumediene, affirme dans un de ces débats des années 50 à Paris : " Avec un million d'Européens, l'Algérie serait ingouvernable ! " (Propos tenus à JP Lledo en 2009. Ils sont aussi dans une thèse d'histoire de Pierre Jean-Lefoll).

            2) Durant la guerre…

            La nécessité d'avoir des appuis internationaux, et notamment dans les milieux traditionnellement laïques de la gauche européenne, obligent les grands dirigeants à pratiquer le double langage.

            Plusieurs textes du FLN et du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne), invitent les Juifs et les Européens à se considérer Algériens et à rester dans leur patrie…
            - " La Révolution Algérienne n'a pas pour but de "jeter à la mer" les Algériens d'origine européenne mais de détruire le joug colonial inhumain ". El Moudjahid : n° spécial, 1956 (Congrès de la Soummam du 20 août 1956) p. 24.
            - Appel du GPRA du 17 Février 1960 " Aux Européens d'Algérie "
            " L'Algérie est le patrimoine de tous… Si les patriotes algériens se refusent à être des hommes de seconde catégorie, s'ils se refusent à reconnaître en vous des supercitoyens, par contre ils sont prêts à vous considérer comme d'authentiques Algériens. L'Algérie aux Algériens, à tous les Algériens, quelle que soit leur origine. Cette formule n'est pas une fiction. Elle traduit une réalité vivante, basée sur une vie commune. ".

            3) Mais dans le même temps, de hauts responsables disent le contraire, en privé….

            - Propos d'Abbane Ramdane, maître d'œuvre du Congrès de la Soummam de 56, (propos tenus avant 1957, année durant laquelle il est assassiné par les siens.) rapportés Jean-Marie Domenach, qui durant la guerre se rend plusieurs fois au Maroc et en Tunisie pour y rencontrer des dirigeants du FLN. Résistant, écrivain et intellectuel français catholique, lutte pour la décolonisation en Indochine et en Algérie, J-M D (1922-1997), a été Directeur de la Revue ESPRIT.
            " Je me rappelle en particulier une discussion qui a été d'une violence extrême avec Abbane Ramdane… Je lui ai parlé du sort qui serait fait à la population ' pieds-noirs '. Je lui ai dit : ' Vous n'allez pas mettre tous ces gens à la porte comme ça '. Il m'a répondu : ' S'ils ne sont pas contents, ils n'ont qu'à s'en aller '. Il m'a tenu ces propos extrêmement violents que j'ai rapportés à qui de droit ". - " Un souvenir très triste ", La guerre d'Algérie et les intellectuels français (Ed. Complexe, 1991), p. 354.

            - Boumendjel et Benyahia, dirigeants du FLN et négociateurs partis de Tunis, se dirigent en 1960 vers Melun, dans un avion privé. Les accompagnant, le journaliste et directeur du Nouvel Observateur, Jean Daniel, lui-même juif de Blida, leur demande : " Croyez-vous qu'avec tous ces fanatiques religieux derrière vous, il y aura dans une Algérie indépendante un avenir pour les non-musulmans, les chrétiens, les juifs auxquels vous avez fait appel ? ".
            Après que Boumendjel ait dit à Benyahia : " Il ne faut pas mentir à Jean ", voici leur réponse : " Le pendule a balancé si loin d'un seul côté pendant un siècle et demi de colonisation française, du côté chrétien, niant l'identité musulmane, l'arabisme, l'islam, que la revanche sera longue, violente et qu'elle exclut tout avenir pour les non-musulmans. Nous n'empêcherons pas cette révolution arabo-islamique de s'exprimer puisque nous la jugeons juste et bienfaitrice. ". (" Cet étranger qui me ressemble ". Entretiens de Jean Daniel. Ed. Grasset, 2004.)

            - Lakhdar Ben Tobbal, un grand dirigeant de la Révolution algérienne, se rend au Maroc en 1961, pour y expliquer les résultats de consultations à Tripoli. Les militants du FLN inquiets par les différents Appels du GPRA et du FLN aux Juifs et aux Européens d'Algérie, sont ainsi rassurés : " Ces textes sont purement tactiques. Il n'est pas question qu'après l'indépendance, des Juifs ou des Européens soient membres d'un gouvernement algérien. " (Archives du FLN par M. Harbi)

            4) Les déclarations à usage diplomatique sont aussi démenties sur le terrain…

            Durant toute la guerre, les Européens et les Juifs sont des cibles privilégiées : 5000 civils non-musulmans sont tués contre 10 000 soldats français.

            - Cette guerre qui commence avec l'insurrection du 20 Août 55 dirigée par Zighout Youcef, dont l'épicentre est Skikda est menée dans tout le Constantinois, comme en Mai 1945, aux mêmes cris de " Djihad fi Sabil Illah " (Combat sacré pour la Cause de Dieu), " Nkatlou Gouar ", " Nkatlou Nsara ", " Nkatlou Ihoud ", (Tuons les Infidèles, Tuons les Chrétiens, Tuons les Juifs).

            - S'achève pareillement, avec les mêmes slogans, le 5 Juillet à Oran.

            5) Après l'Indépendance,

            - La Constitution de 1963, et les suivantes, stipulent dès l'Article 2, que " l'Islam est religion d'Etat "…

            - Le Code de la Nationalité de 1963, stipule que l'on est Algérien si l'on a un père et un grand-père nés en Algérie…. musulmans.
            Les non-musulmans considérés comme étrangers doivent donc en faire la demande : beaucoup de ceux qui avaient payé leurs convictions indépendantistes par la torture et la prison, trouvant la démarche humiliante, s'y refusent et quittent l'Algérie.

            Quand ils écrivent leurs mémoires, les dirigeants dévoilent ce qui fut leur vraie pensée…

            - Durant les 3 années que durent les négociations mettant fin à la guerre par les Accords d'Evian du 19 Mars 1962, les représentants du GPRA refusent que la population européenne soit dotée de la nationalité algérienne à l'instar des musulmans. Refus accepté par les négociateurs français, une fois obtenue la garantie que les intérêts pétroliers français ne seront pas touchés.

            Réda Malek, qui se veut un dirigeant moderniste et qui fut un 1er ministre anti-intégriste dans les années 90, conclut ainsi son récit des négociations (" Accords d'Evian " - Le Seuil, 1990) :

            " Heureusement, le caractère sacré arabo-musulman de la nation algérienne était sauvegardé. "

            - Ben Khedda, président du GPRA (Gouvernement provisoire de la république algérienne), 1961-1962, confirme dans son livre " La fin de la guerre d'Algérie ", Casbah Ed. 1998 : " En refusant notamment la nationalité algérienne automatique pour un million d'Européens, nous avions prévenu le danger d'une Algérie bicéphale "

            6) Aït Ahmed, l'exception qui confirme la règle : un dirigeant nationaliste à contre-courant…

            Responsable du PPA-MTLD nationaliste dans les années 40 et 50, partisan de la lutte armée, un des principaux créateurs du FLN, il a toujours été un opposant : au premier chef nationaliste, Messali Hadj, ensuite à la ligne arabiste du FLN, enfin au pouvoir autoritaire et militaire après l'indépendance. Il doit s'exiler et créée le plus vieux parti d'opposition, le FFS.
            En 1963, lors de la 1ère Assemblée Constituante, il est un des très rares députés à s'opposer à l'inscription de l'Islam dans la Constitution comme " religion d'Etat ", puis au Code de la Nationalité discriminatoire …

            Connaissant ses prises de position de cette époque, on ne sera pas trop étonné de lire ce qui suit…

            Après avoir évoqué la véritable " tragédie humaine " qu'a constitué " l'exil des pieds-noirs " en 1962, il affirme : " Et pour reprendre le mot de Talleyrand, c'est plus qu'un crime, une faute… Une faute terrible pour l'avenir politique, économique, et même culturel, car notre chère patrie a perdu son identité sociale.
            N'oublions pas que les religions, les cultures juives et chrétiennes se trouvaient en Afrique du Nord bien avant les Arabo-Musulmans, eux aussi colonisateurs, aujourd'hui hégémonistes. ".
" Avec les Européens et leur dynamisme - je dis bien les Pieds-noirs et non les Français - l'Algérie serait aujourd'hui une grande puissance africaine, méditerranéenne. Hélas, je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques stratégiques. Il y a eu envers les Pieds-noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l'Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens. "

            (Propos accordés à Francis Rugas, in Les Français d'AFN, Mai 1987, mensuel)

           



COMBATTRE LE TERRORISME !
Par M.José CASTANO,

« La croyance superstitieuse en la force historique des complots (quand bien même ils existeraient, de type individuel ou collectif) laisse complètement de côté la cause principale des échecs subis aussi bien par les individus que par les Etats : les faiblesses humaines » - Alexandre Soljenitsyne

       Qu’ils soient intégristes, fanatiques religieux ou anarchistes, les terroristes prêchent le viol de la société, et, par conséquent, ils ne sauraient être traités comme des adversaires réguliers. Car « vouloir donner aux choses le sens de ses désirs est la pire forme de dérèglements de l’esprit ». Ainsi s’est exprimé Bossuet dans une de ses prédictions au souffle lyrique de ses visions grandioses.

       Le caractère d’extrême gravité que revêt le terrorisme international a fait de la France (et désormais de la Belgique) l’une de ses plaques tournantes et nous met dans l’obligation de réagir avec fermeté contre tous ceux qui tentent de faire de notre pays un « champ de tir » du terrorisme, son refuge ou son « laboratoire d’expériences » révolutionnaires… d’autant plus que ces actions terroristes impliquent nécessairement une chaine de connivence et d’appui logistique sur notre sol et une préparation minutieuse…

       A la guerre révolutionnaire ou « guerre sainte » prônée par les islamistes, nous devons opposer la guerre populaire totale ou guerre de libération nationale. Face à une menace terroriste, il faut faire le choix majeur qui s’impose et en tirer toutes les conséquences ; agir sans oublier la foi formulée par Engels : « Ne jamais jouer avec l’insurrection armée et, quand on la commence, la mener jusqu’au bout ». La France est aux yeux de l’islam une aire de guerre, « dâr al-harb », et elle se doit de traiter ce dernier de la même manière qu’il la traite.

       Nous n’arriverons probablement jamais -en dépit de toute fermeté- à réduire totalement les actions criminelles mais il serait possible d’en limiter le nombre par l’instauration d’une juridiction et de tribunaux d’exception identiques à ceux créés par le régime gaulliste durant la guerre d’Algérie afin d’éradiquer l’OAS… et qui menèrent sans le moindre état d’âme au poteau d’exécution quatre soldats français dont deux officiers.

       Puisque cela fut accompli contre des patriotes dont le seul crime fut de vouloir conserver l’Algérie française, pourquoi cette juridiction ne serait-elle pas reconduite contre les ennemis de la France reconnus coupables d’avoir sacrifié des victimes innocentes ? Dès lors, le rétablissement et la mise en application immédiate de la peine de mort seraient prononcés à leur endroit. Qui a tué doit être tué ! L’horreur du mal est le principe même de la justice. Elle doit s’imposer comme une règle impérative, car elle est notre propre raison. « La loi, en général, est la raison humaine –disait Montesquieu- en tant qu’elle gouverne tous les peuples de la terre »…

       Les demi-mesures, comme c’est le cas actuellement, ne mènent à rien car les vices impunis s’accroissent à l’infini. Mais châtier les coupables, les condamner à mort ou leur infliger une sanction à la hauteur de leurs crimes, ne ferait -dans notre société émolliente, indifférente, conservatrice- que révolter les consciences de la « bien-pensance », des associations « humanistes » et provoquer la colère des islamo-compatibles issus de la gauche bobo-caviar et de la droite capitularde et louvoyante toujours prompts à brandir le carton rouge au nom de leur angélisme républicain.

       Dostoïevski écrivait déjà, dans la « légende du Grand Inquisiteur » : « Qui aime trop l’humanité en général est en grande partie incapable d’aimer l’homme en particulier. Qui plaint trop le malfaiteur est fort souvent incapable de plaindre la victime ». Et le drame actuel c’est que nos sociétés vieillottes s’interdisent tout moyen coercitif. Elles ont lentement accumulé pendant une longue procession de siècles, les règles, les précautions et les interdits destinés à protéger l’idée qu’elles se faisaient de la civilisation. Elles ont imaginé couler la sagesse dans des lois… codifier l’indulgence et la mesure, pour défendre l’homme contre lui-même. Préoccupées d’exorciser la violence qui bouillonne toujours confusément dans des instincts mal maîtrisés, elles ont naturellement été conduites à interdire la seule forme de violence sur laquelle elles pouvaient peser : la cruelle mais indispensable gamme des châtiments qui prétendent moins punir le crime, que décourager le criminel.

       Négligeant cette suprême mise en garde d’Aristote « Tolérance et apathie sont les dernières vertus d'une société mourante », elles ont inventé un arsenal de répression humain conçu à l’exacte mesure de coupables considérés comme des « égarés » ou des « déséquilibrés ». Or, on ne combat pas des terroristes avec de simples lois. On doit adopter une riposte appropriée afin de les arrêter dans leur élan velléitaire et agressif. « Plus l’Etat est corrompu, plus les lois se multiplient » clamait Tacite, cet historien et sénateur de l’antique Rome.

       La France vit sous des menaces de plus en plus récurrentes que l’on ne peut contenir par la seule force de la loi. « Les français vont devoir s’habituer non à la menace des attentats, mais à la réalité des attentats qui vont, à mes yeux, immanquablement survenir. Nous sommes désormais dans l’œil du cyclone, le pire et devant nous » a déclaré dans « Ouest France », le 14 novembre 2015, au lendemain des attentats de Paris, le juge Marc Trévidic.

       Bruxelles vient à son tour d’en subir les affres… et les terroristes vont de nouveau frapper. La France, confrontée à l’un des plus graves périls de son histoire ne doit pas s’embarrasser de préjugés pour prendre les mesures appropriées afin d’assurer sa propre survie. « Celui qui s’incline devant des règles établies par l’ennemi ne vaincra jamais » soutenait Léon Trotski.

       Mais, empêtrée dans ses règles, ses décrets et ses scrupules, voilà notre civilisation chrétienne paralysée par les dogmes qui la fondent et les lois qui la défendent qu’elle ne peut transgresser sans se renier. Et voici les barbares –forts de cette assurance- qui répandent leur terreur en voulant tout détruire, tout raser pour tout recommencer sur les décombres d’un passé qu’ils haïssent parce qu’ils ne le comprennent pas. Et ils tentent d’imposer leur loi par l’assassinat et la terreur à des sociétés qui ont su dissiper ces cauchemars depuis si longtemps qu’elles n’en imaginent plus l’éventuel retour. Voici qu’enchaînées par les règles qu’elles ont accumulées pour se prémunir contres les excès de leur propre colère, les sociétés stupéfaites s’abandonnent aux coups que leur portent des colères inconnues… Et voici que s’écroule la civilisation parce que les barbares puisent dans son raffinement, ses complications et son indulgence, la seule force qui rend leurs débordements irrésistibles. Ils retrouvent naturellement le plaisir d’égorger sachant combien timide sera la répression. Jamais les passions déchaînées n’ont fait autant de ravages… semé autant de morts… Jamais on n’a assassiné autant d’hommes au nom du bonheur de l’humanité… Jamais le mot de Malaparte n’a été plus juste : « Jamais on n’a couché autant de Christs dans les charniers du monde ».

       Et nous, pauvres occidentaux, sommes en passe de perdre cette ultime guerre qui nous est imposée parce qu’irrémédiablement condamnés à capituler… au nom de la défense de la civilisation qui n’est autre qu’un suicide devant un assaut qui en nie l’essentiel.

       Soljenitsyne a écrit : « Toute notre vie là-bas nous a appris qu’il existe un seul moyen de résister à la violence : c’est la fermeté ! »

       Dans la lutte contre la subversion et le terrorisme, rien n’est plus important que l’application d’une politique de défense préventive ferme et impitoyable à l’égard des adversaires de la Nation. Celui qui sème le vent doit récolter la tempête.
José CASTANO       
e-mail : joseph.castano0508@orange.fr

      

      
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Localisation...
.Envoyé par Gérard


        Un jour, ma femme m'appelle furieuse sur mon portable :
        « Et alors, vieux soûlard, où est-ce que tu es ? »
        Je réponds doucement :
        « Te souviens-tu de cette bijouterie où, il y a très longtemps, tu avais repéré une superbe bague sertie de diamants et tu en étais tombée dingue amoureuse ?
        Je t'avais dit à ce moment-là "Un jour elle sera à toi". Mais à cette époque je n'avais pas assez d'argent pour te l'offrir. »
        Ma femme, calmée et soudain toute émue, un début de sanglot dans la voix :
        « Oh oui, mon amour, je me souviens !

        — Eh bien, je suis dans le bistrot d'en face ! »






G.R.F.D.A
GROUPE DE RECHERCHES DES FRANÇAIS DISPARUS EN ALGERIE

Association à but non lucratif régie par la loi de 1901, enregistrée sous le n° W33600288 déclarée au JO du 28/ 02 /2015
Siège social : chez la Présidente Colette DUCOS ADER 65 Boulevard de la plage 33120 ARCACHON Mobile : 06/89/33/64/23 courriel : col.gda@wanadoo.fr

        La douloureuse question des enlevés portés disparus reste toujours oppressante pour les familles

         Le deuil est impossible tant que l'absence de preuves de décès perdure.
         Le temps qui passe n'efface pas les interrogations.
         La quête des réponses à nos questionnements doit être inlassable.
         Nous citerons la dernière phrase du livre émouvant d'Andrée MONTERO, Le cri retenu : " Depuis des années déjà septembre a enfoui cet espoir fou sous ses tapis de feuilles mortes, mais au plus dur de l'hiver, quand le vent hurle et gémit à mes fenêtres.. souvent je crois entendre un appel."

LES OBJECTIFS DE l'ASSOCIATION
         Etre à l'écoute des familles des enlevés portés disparus pendant la guerre d'Algérie (1954 -1962) et dans les mois qui ont suivi l'indépendance.
         Leur faciliter l'exercice légitime du droit de savoir, rechercher la réalité des faits et l'obtention de témoignages permettant la localisation des lieux de sépultures individuelles et collectives.
         Etre associé dans les mêmes objectifs aux travaux du comité Intergouvernemental franco-algérien mis en place en décembre 2012.
         Veiller à la mise à jour de la liste des civils européens établie par la commission " disparus " de la MIR à laquelle elle a participé.
         Aider les familles dans leurs démarches d'octroi de pensions de victimes civiles du terrorisme et de la mention " Mort pour la France ".
         C'est avec ces objectifs que l'association continue son combat pour obtenir le droit de savoir des familles

HISTORIQUE ET TRAVAUX DU GRFDA
         En octobre 2002 s'est constitué le GRFDA autour de monseigneur Pierre BOZ † (2013), du général Maurice FAIVRE, de Jean MONNERET, et des familles d'enlevés portés disparus. La mission en était d'étudier le sort des européens disparus en Algérie de 1954 à juillet 1962 et dans les mois qui suivirent la déclaration d'indépendance. Depuis sa création le GRFDA soutenu et aidé par les associations ARMR ( Association des rapatriés Mineurs au moment de l'Indépendance) et MAFA (Maison des agriculteurs et des français d'Afrique du Nord ) a eu une activité ininterrompue qui se solde par un bilan relativement positif.

ETABLISSEMENT DES LISTES DES DISPARUS
         Avant 2003 un gros travail a été réalisé pour dresser la liste des disparus.
         Diverses listes établies par les associations, des particuliers, la Croix Rouge Internationale et les consulats (liste du Ministère de Affaires Etrangères) ont été remises au général FAIVRE.
         Après consultation, une première liste a pu être établie avec difficulté qui a servi de base à notre étude. Elle fut corrigée ultérieurement par la commission " disparus " de la Mission Interministérielle aux Rapatriés (MIR).
         Les travaux de plusieurs historiens ont apporté leur contribution à la connaissance de ce dossier.

RAPPORT DU CICR
         Le rapport du Comité International de la Croix Rouge (CICR) fut remis au Général FAIVRE le 17 Avril 2003.Tenu secret depuis 1963, il confirmait l'impuissance des enquêteurs dans le climat d'insécurité qui régnait alors en Algérie. Il était accompagné de fiches individuelles que les familles ont pu réclamer au ministère des affaires étrangères. Dés lors, les archives furent ouvertes à nos historiens et les familles purent consulter les dossiers de leurs proches.

MISE EN PLACE DE LA COMMISSION " DISPARUS "
         En Mai 2009 le président de la MIR, Monsieur Renaud BACHY a créé, avec la participation de membres du GRFDA et du Cercle Algérianiste sous l'autorité de l'historien Jean-Jacques JORDI, la commission " Disparus ". Elle avait pour but de revoir la liste établie par le ministère des affaires étrangères en Juillet 2005 et révisée le 5 Mai 2008 afin qu'elle se rapproche le plus possible de la réalité. Les chiffres estimés par cette commission sont les suivants :
         1583 personnes enlevées portées disparues
         171 personnes au sort incertain
         123 personnes enlevées dont les corps ont été retrouvés et inhumés sans que les familles en soient informées.
         Cette liste de disparus peut-être encore complétée notamment par les travaux toujours en cours du GRFDA, de Jean-Claude ROSSO coordonnés par J.J JORDI.

MEMORIAL DU QUAI BRANLY
RER : ligne C (station Champs de Mars - Tour Eiffel)
Métro : ligne 6 (station Bir-Hakeim).
         Suite à la mise en place par arrêté du 3 Mars 1998 d'un groupe de réflexion chargé de déterminer les modalités de création d'un mémorial national de la guerre d'Algérie, un monument dédié à la mémoire des combattants morts pour la France et aux supplétifs après le cessez-le-feu, a été érigé quai Branly. IL a été inauguré le 5 Décembre 2002 par le président Jacques CHIRAC et se présente sous la forme de 3 colonnes bleu, blanc, rouge.
         En 2005, pour la première fois, les enlèvements pratiqués en Algérie du 1er Novembre 1954 à Décembre 1962 ont été reconnus dans le cadre de la loi du 23 Février 2005 portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des français rapatriés. Elle associe à l'hommage rendu aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres et d'exactions commis pendant la guerre d'Algérie et après le 19 Mars 1962 en violation des accords d'Evian ainsi que les victimes civiles des combats du Maroc et de la Tunisie.
         Une plaque portant une dédicace collective a été apposée en 2006 près du mémorial.
         A la demande du GRFDA d'une véritable matérialisation de la loi de 2005, il a été répondu favorablement. La liste des enlevés portés disparus a été affichée sur la colonne blanche du monument depuis le 28 Février 2012.
         Cette reconnaissance officielle du drame de nos disparus sur un monument national fut une grande victoire.
         Cependant nous devons faire acte de présence lors des cérémonies commémoratives et faire preuve de vigilance.
         C'est pourquoi le GRFDA s'est déclaré en association le 28 février 2015 et a déposé ses statuts.

         Nous devons veiller à maintenir intacte la mémoire des disparus afin qu'ils ne sombrent pas dans l'oubli. Ce serait lâcheté que d'oublier.
Pour cela il est important de se rapprocher de l'association que vous soyez famille de disparus ou sympathisant de notre action.
Si nos objectifs vous intéressent rejoignez-nous en nous communiquant votre courriel.
La cotisation est fixée à 5 euros à l'ordre du GRFDA.
GROUPE DE RECHERCHES DES FRANÇAIS DISPARUS EN ALGERIE(GRFDA)
         Siège social : chez la présidente Colette DUCOS ADER 65 Bd de la Plage 33120 Arcachon.
         Mobile : 06 89 33 64 23 Courriel : col.gda@wanadoo.fr
         Etablissement bancaire : Crédit Agricole Aquitaine -Agence d'Arcachon - compte n°23065229560

A mediter...
Envoyé par Eliane

     Une enseignante était chez elle, et à l’heure du dîner, elle a commencé à lire les devoirs faits par ses élèves.
     Son mari passait avec son smartphone, jouant à son jeu préféré ‘Candy Crush Saga’.
     Pendant qu’elle lisait le dernier devoir, les larmes ont commencé à rouler silencieusement sur le visage de sa femme.
     Le mari a vu ça et a demandé « Pourquoi tu pleures ma chèrie ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »...
     La femme: « Hier, j’ai donné un devoir à mes élèves de première année, sur le sujet ‘Mon Souhait.' »
     Le mari : « D’accord, mais pourquoi tu pleures ? »
     La femme : « C’est le dernier essai m’a fait pleurer.
     Le mari curieux : « Et qu’est-ce qui est écrit dans cet essai qui t’a fait pleurer ? »
     La femme : « Écoute :

     ‘Mon souhait est de devenir un smartphone.
     Mes parents aiment tellement leurs smartphones.
     Ils se préoccupent tellement de leurs smartphones que parfois ils oublient de s’occuper de moi. Quand mon père rentre fatigué du travail, il a du temps pour son smartphone, mais pas pour moi.
     Quand mes parents sont en train de faire un travail important et que le smartphone commence à sonner, ils répondent au téléphone à la première sonnerie. Mais pas moi… même si je pleure.
     Ils jouent des jeux sur leurs smartphones, pas avec moi. Ils ne m’écoutent jamais, même quand je suis en train de leur dire quelque chose d’important.
     Alors, mon souhait est de devenir un smartphone.' »


     Après avoir écouté l’essai, le mari était ému et il a demandé à sa femme « Et qui a écrit ça ? »

     La femme : « Notre propre fils »

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LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Général Antoine Martinez et....
Envoyé par divers lecteurs

Communiqué du 03/03/2016

         Le Président de la République française, en vertu de l’article V de la constitution de 1958, est « le garant de l’intégrité du territoire ». Sa responsabilité est donc engagée dès lors que des migrants illégaux entrent massivement en France, avec des points de fixation comme Calais et le Calaisis.

         Sur cette portion de notre territoire, abandonnée de facto par les autorités de la République, des milliers d’immigrants en situation irrégulière se sont concentrés, dans l’espoir de rejoindre le Royaume-Uni. La population locale n’a jamais été consultée sur cette implantation et vit dans la terreur des bandes maffieuses. Ce gigantesque bidonville, malheureusement comparable à ceux du Tiers-Monde, appelé à bon droit « la jungle » par le bon sens populaire, est une zone de non-droit de fait où dominent la violence et l’extorsion en bande organisée. Les lois de la République ne sont donc plus respectées.

         Le général Christian Piquemal, s’est rendu pacifiquement sur place pour constater cette capitulation de l’État. Par une ironie blessante, il a été arrêté au nom de l’ordre public alors que les migrants illégaux demeurent libre de leurs faits et gestes pendant ce temps. Vous devez, Monsieur le Président, prendre la mesure de l’indignation que ce paradoxe provoque dans le cœur de beaucoup de Français.

         Certes, on peut alléguer l’impuissance de l’Europe de Schengen à assurer le respect de nos frontières. On peut également évoquer le manque de solidarité de nos voisins britanniques qui refusent d’adhérer à Schengen et d’aligner les conditions de travail et la répression du travail clandestin sur nos normes provoquant un appel d’air qui a créé la situation calaisienne. Il est vrai par ailleurs que ce n’est pas vous qui avez signé l’incompréhensible traité du Touquet qui oblige la France, à ses frais, d’empêcher les migrants de partir pour le Royaume-Uni.

         Il vous appartient néanmoins de négocier avec Londres et Bruxelles des modifications aux traités actuels de Schengen et du Touquet qui ont contribué largement à créer le désordre calaisien. Il est urgent que vous puissiez vous rendre sur place pour évaluer et juger de la situation sur le terrain si tant est que les rapports administratifs ne permettent pas à eux seuls d’appréhender la situation existentielle désastreuse qui est faite aux habitants de cette région du nord de la France.

         Il convient, au lieu de s’acharner sur un soldat, fut-il général et patriote, de rétablir l’ordre public à Calais, ce qui suppose l’éradication de la « jungle » (une « jungle peut-elle exister en République ?) et le renvoi de tous les clandestins dans leurs pays d’origine. Vous êtes, en effet, le garant de l’ordre public et aussi du respect de nos frontières et vous ne pouvez pas vous dérober à vos devoirs sur ces deux points essentiels.

         En espérant que vous prendrez en compte ce message qui va au-delà des querelles politiques partisanes, en espérant que vous ne laisserez pas triompher l’injustice faite, certes à un général, mais aussi à toute la population du Calaisis, et faire rétablir l’ordre public pour tous.

         Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’assurance de notre très haute considération.
         Général de corps d’Armée Pierre Coursier (ancien gouverneur militaire de Lille),
         Général Jean du Verdier ,
         Général Antoine Martinez,
         Yvan Blot ancien député du Nord-Pas-de-Calais,
         Nicolas Stoquer Secrétaire de la Conférence France Armée




HUMILIATION
Envoyé par M. J.C. Bena

           Vu que personne ne veut nous entendre, je veux faire part de notre détresse à Calais.

            Je suis né à Calais en 1952, de parents et de grands parents calaisiens, en 1978 nous avons fait construire notre petite maison avec un petit jardin.
           A la retraite depuis 4 ans, je comptais profiter de ma maison et de mon jardin, mais c’était sans compter sur la présence des centaines de migrants arrivés à Calais.
           Calais est devenu invivable, je ne reconnais plus ma ville, insécurité, agressions, insultes, viols, vols sont monnaies courantes. Si un calaisien se plaint c’est tout de suite un fasciste, un FN, un salaud, ce n’est plus supportable.
           L’année dernière mon jardin a été ravagé, ils m’ont volé tous mes légumes, sont passés dans mon poulailler, m’ont volé lapins, poules, mon épouse en pleurait. Je ne peux plus cultiver mon jardin, mes poiriers, pommiers, pêchés sont pillés.
           En décembre ils sont rentrés dans mon garage, ont volé des outils, des bouteilles, un préjudice de 2000€.
           Mais le plus beau, c’est que dans leur camp ils ont créés des commerces où ils vendent ce qu’ils ont volé dans les alentours. Certains ont des voitures et vont commettre leurs vols dans les villages alentours, mon fils qui habite le village de Peuplingues s’est fait voler tous ses légumes et un vélo.
           La police refuse de prendre nos plaintes et nous suspecte de nous voler nous-mêmes. Les bien-pensants et les ONG nous accusent de stigmatiser, qu’ils ne sont pas des voleurs. Nous nous faisons insulter par les personnes qui soutiennent ces migrants, nous avons des menaces de mort.

            Le 23 décembre nous avons acheté pour Noël un VTT à notre petit fils, le 26 il s’est fait agresser par trois migrants qui lui ont volé son VTT. Un voisin est venu nous voir il a vu le VTT entre les mains de gamins dans le camp des migrants. Comme nous avions porté plainte, nous avons alerté la police, ces derniers nous ont dit qu’ils ne pouvaient rien faire, qu’ils avaient des ordres. Nous avons décidé mon fils et moi d’aller au camp pour récupérer le VTT, nous nous sommes fait agresser et insulter par des migrants mais aussi par des membres d’une ONG qui nous ont dit je cite : « Vous n’allez pas nous faire tout un plat pour un simple vélo ! » Mon fils a voulu récupérer le vélo, le membre de l’ONG a averti la police. La police nous a évacués manu militari ! Le monde à l’envers.
           Régulièrement ils rentrent dans notre jardin, défèquent, urinent dans ce dernier, mon épouse est en dépression, elle a la sclérose en plaque. J’ai fait plusieurs courriers au préfet Vincent Berton, à madame le maire, au ministre de l’intérieur, rien ! on se fiche des calaisiens.

            Ma fille et mon gendre ont voulu vendre leur maison, elle est invendable, Calais est une ville sinistrée. La maison a perdu plus de 50% de sa valeur. Ma fille s’est faite agressée 3 fois depuis 2013. Le 5 décembre 2015 elle est rentrée presque nue chez elle, si un routier Polonais n’était pas venu à son secours, elle aurait été violée. Notre plainte n’a pas abouti.

            Mais je n’étais pas au bout de mes surprises, samedi 6 février 2016 je décidais d’aller à la manifestation où le général Piquemal fut arrêté, nous étions plus de 150 contrairement à ce que disent les médias, et nous n’avions pas d’intentions hostiles ou velléitaires, ce sont les forces de l’ordre qui nous ont agressés, et violemment car les calaisiens ont le droit de se faire agresser, comme cela s’est pas passé la semaine d’avant lors de la manifestation en faveur des migrants ; 34 calaisiens ont été agressés, mais les médias ont préféré montrer cette famille dont l’un des fils a sorti un fusil. Je connais cette famille ce sont de braves gens, qui ne roulent pas sur l’or, dont les fins de mois sont difficiles. Mais eux ce sont les méchants, pas les migrants.

            Le 8 février j’ai vu les RG débarquer chez moi, ils ont fouillé ma maison du grenier à la cave, me traitant de fasciste et faisant parti du réseau Pégida, alors que je suis militant UDI. Ils nous ont traités comme des terroristes. Ils m’ont conduit au poste, ils ont pris mes empreintes, m’ont pris en photo, ils étaient menaçants. Ils ont enquêté chez mon fils, chez ma fille. Jamais je n’avais été humilié de la sorte. Tout calaisien qui essai de dénoncer le moindre fait est traité de fasciste.

            J’ai toujours payé mes impôts, je n’ai jamais eu une amende, j’ai toujours été honnête et voilà comment ce gouvernement nous traite, comme de la m………
           Certes le sort de ces migrants est peu enviable, mais nous ne devons pas être les boucs émissaires de leur détresse. Les journalistes, les élus nous méprisent se fichent éperdument de nos peurs de nos angoisses, de notre insécurité permanente.
           Les calaisiens sont devenus des agresseurs, des fascistes, ils n’ont qu’un droit, se taire et subir.

            Les ONG sur place nous méprisent, ce gouvernement crache sur les français, bafoue les règles élémentaires des principes républicains, de la démocratie. Mon grand-père, résistant fut fusillé en 1942, par les allemands, mon père entra en résistance à l’âge de 17 ans. Et aujourd’hui les RG me traitent de fasciste, j’en pleure. Moi-même je fus au service de la France pendant 16 ans et voilà comment ce gouvernement nous traite, ma famille et moi.

            Je constate avec désespoir que la délinquance, à un bel avenir en France. Mais le pays est à l’image de ceux qui le dirige. De l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par le droite et la gauche, tous se fichent de l’intérêt général, de la France ce qui les préoccupe c’est leur place et leurs privilèges, doivent-ils pour cela s’assoir sur les valeurs de notre République.

            Mais qu’attendre de gens qui conspuaient la Marseillaise, traitaient de fasciste ceux qui brandissaient un drapeau Bleu Blanc Rouge et maintenant ils font l’inverse. Des opportunistes prêts à vendre leur pays pour être élu.
           Pour faire entendre la voix de ceux qui sont bâillonnés faites circuler cet article pour que les calaisiens soient entendus

Merci d’avance            
Gérard un calaisien humilié.            


La France muselée
Michel Geoffroy, essayiste

           La France semble inerte si on regarde ce qui se passe chez nos proches voisins.
           Les manifestations contre l’immigration ou l’islamisme sont rares et rassemblent beaucoup moins de monde qu’en Allemagne, alors même que notre pays a été la cible d’attentats islamistes à répétition. A la différence de l’Espagne on ne descend pas non plus dans les rues pour protester contre le chômage ou la pauvreté. A la différence de l’Angleterre on n’entend plus les eurosceptiques. A la différence des Russes on ne défile pas dans les rues pour honorer les Anciens Combattants.
           En France il ne se passe plus rien.
           Car nous ne vivons plus en démocratie mais en post-démocratie oligarchique


            La France muselée

            La France est avant tout inerte parce que les libertés politiques n’ont cessé de se réduire.
           François Hollande ne parvient pas à assurer la sécurité des Français mais, par contre, il a mis en place un arsenal, au prétexte de la « lutte contre le terrorisme », de surveillance de la population et de répression politique sans précédent sous la Ve République et avec la complicité de toute la classe politicienne.
           Un système policier et judiciaire à deux vitesses s’est instauré dans notre pays : laxiste vis-à-vis des allogènes et extrêmement répressif vis-à-vis des autochtones, comme on vient encore de le voir à Calais par exemple.

            L’idéologie du « vivre-ensemble » sert aussi de prétexte à la mise en place d’un ordre moral particulièrement obtus : ordre moral qui repose :
           – sur l’action conjuguée des médias de propagande ;
           – sur des législations liberticides ;
           – sur la surveillance exercée par les associations « bien-pensantes » ;
           – sur la répression judiciaire et policière.


            Sans oublier les mouvements d’extrême gauche, « forces spéciales » du Système qui sont toujours là pour justifier le risque de « troubles à l’ordre public », qui permet aux préfets d’interdire les manifestations non politiquement correctes menacées par… ces mêmes gauchistes.
           Il devient pour cette raison de plus en plus difficile de contester publiquement et donc politiquement l’action du Pouvoir.

            La France totalitaire

            S’inquiète-t-on de l’islamisation ? On se rend coupable d’islamophobie. Conteste-t-on l’immigration de peuplement ? On est raciste. Est-on patriote ? On est xénophobe. Conteste-t-on la politique israélienne ? On est antisémite. Veut-on manifester ? C’est qu’on est d’extrême droite. Proteste-t-on contre la censure ? On estfacho. Montre-t-on des images des crimes commis par les islamistes ? On est accusé de… propager l’incitation à la haine.
           Et une liberté essentielle, celle de manifester, est désormais extrêmement restreinte dans notre pays dès lors qu’il ne s’agit pas de complaire au Pouvoir. Si l’on veut manifester, alors les interdictions, comme les coups et les garde-à-vue, pleuvent. Comme dans n’importe quel pays totalitaire.
           De proche en proche toute contestation se trouve diabolisée, judiciarisée, censurée et progressivement interdite.

            La France ahurie par les médias de propagande

            La France est aussi rendue inerte par l’abrutissement médiatique dont elle est l’objet.
           Les médias de propagande déversent en moyenne plus de 4 heures par jour leur message débilitant et politiquement correct sur nos concitoyens : « Accueillons les pauvres réfugiés », « Poutine est dangereux », « Le Front national menace la démocratie », « L’islam est compatible avec les valeurs de la République », « Les Français sont racistes », etc.
           Cette propagande, digne du « bourrage de crânes » de la Grande Guerre, se déverse par une multiplicité de canaux : la publicité, les télévisions allumées partout, les journaux « gratuits » que l’on trouve partout, les radios, les quotidiens ou les hebdomadaires. Sans oublier, bien sûr, le cinéma et le monde de l’édition, autres vecteurs du politiquement correct et de la censure bien-pensante.
           Mais le bourrage des crânes prépare le bourrage des urnes.
           Car curieusement nos concitoyens, qui d’après les sondages expriment pourtant en majorité des opinions contraires à l’idéologie du Système, finissent toujours par voter pour… les candidats du Système. Cherchez l’erreur.

            La France en panne d’hommes d’Etat

            La France est enfin inerte car elle est dramatiquement en panne d’hommes d’Etat.
           Les médias de propagande, soucieux de nous faire croire que nous vivons encore en démocratie, scénarisent une opposition gauche/droite devenue factice depuis que les socialistes se sont ralliés au néo-capitalisme et que la droite a capitulé devant le politiquement correct – et que tous ont abandonné notre souveraineté au profit de l’Union européenne, c’est-à-dire des banques, des entreprises mondialisées et des Etats-Unis.
           A 500 jours de la présidentielle de 2017, la France croule donc sous les candidats, sous les primaires et les revenants de toute sorte. Tous interchangeables car elle n’a plus d’hommes d’Etat : le magma post-démocratique et le régime des partis ont réussi à les empêcher d’apparaître.
           Mission accomplie, le Système n’a pas à s’inquiéter : il produit non pas des hommes d’Etat susceptibles de se dresser mais des politiciens qui savent se courber, comme le dit si bien le roi des Perses au traître Ephialtès, dans le film 300 de Zack Snyder.

            2017 : un jeu d’échecs annoncé

            L’élection présidentielle de 2017 s’annonce déjà comme une gigantesque partie d’échecs nationale.
           Car si rien ne change, les électeurs n’auront d’autre option que de choisir une nouvelle fois entre ceux qui ont déjà échoué : comme président, comme premier ministre, comme ministre ou comme chef de parti. Choisissez « démocratiquement » votre loser préféré !
           On comprend que cette belle perspective rende nos concitoyens encore plus inertes.
           Et encore plus dissidents ceux qui sont restés lucides.
Michel Geoffroy        
25/02/2016        

           

La colère et le courage
           Le ministre de la Défense a demandé que le général Christian Piquemal soit sanctionné pour participation à une manifestation anti-migrants interdite et, qu'en conséquence, il soit mis à la retraite. Le ministre a saisi le Chef d'état-major de l'armée de Terre pour qu'un conseil de discipline soit mis sur pied afin d'exclure ce général de la deuxième section, statut des officiers généraux qui ne sont plus en activité mais toujours à la disposition des armées.

           Au-delà des polémiques partisanes sur la conduite de ce général qui a servi loyalement l’État et la Nation et qui, n'ayant pas voulu se rendre à l'évidence en ce début du mois de février 2016, subit aujourd'hui les foudres de la hiérarchie civile, des questions légitimes doivent être posées et des réponses doivent donc être fournies. Car la responsabilité de cette situation déplorable incombe totalement au pouvoir politique qui non seulement n'assume pas ses devoirs mais voudrait, de surcroît, faire taire ceux qui dénoncent des faits inacceptables dans un État de droit.

           En effet, pourquoi en est-on arrivé là ? Comment peut-on accepter le drame que vivent les Calaisiens et le Calaisis depuis des mois ? Pourquoi avoir permis l'installation d'une telle jungle avec ce gigantesque bidonville comparable à ceux des pays les plus pauvres du Tiers-monde où règnent la violence et l'extorsion en bandes organisées que les médias, serviles et complices de nos gouvernants, ne montrent pas ?

           Peut-on être surpris qu'un officier général, qui comme tout serviteur de l’État ayant servi ou servant sous l'uniforme, attaché viscéralement à la légalité et au respect du règlement, dénonce précisément le non-respect de l'état de droit qui fonde notre démocratie ? Qui est le plus coupable ? Ce général, révolté, qui a enfreint cette interdiction de manifester ou ceux qui ne font pas appliquer la loi et participent à l'aggravation de la situation ? Cette jungle doit être éradiquée, l'ordre public rétabli et tous les clandestins renvoyés dans leur pays d'origine. C'est bien la loi républicaine qui n'est pas appliquée par nos responsables politiques, depuis fort longtemps d'ailleurs, face à l'entrée illégale de clandestins sur notre territoire. N'oublions pas que notre Constitution précise en son article V que le Président de la République est le garant de l'intégrité du territoire. Sa responsabilité ne peut donc pas être ignorée dès lors que des migrants clandestins, donc illégaux, entrent massivement sur le territoire français alors même qu'il a déclaré il y a plusieurs mois, ainsi que les membres du gouvernement, que la France est en guerre. L'état d'urgence en vigueur en est bien la preuve.

           C'est la raison pour laquelle, devant l'abandon par l'État de ses responsabilités régaliennes, les lois de la République n'étant pas respectées, le général Christian Piquemal s'est rendu sur place pour constater l'impuissance, le renoncement, voire la capitulation des pouvoirs publics face à la chienlit.
           Le préfet avait interdit la manifestation suivant en cela la déclaration faite devant les caméras par le ministre de l'Intérieur lui-même. Ce dernier évoquait des risques sérieux sur le plan de l'ordre public et de la sécurité, « oubliant » cyniquement que quelques jours auparavant une autre manifestation organisée par des trublions de l'extrême-gauche encadrant les clandestins s'était déroulée avec des violences inacceptables sans aucune réaction des pouvoirs publics. Mais cette manifestation du 6 février ne devait pas être tolérée car elle dénonçait l'existence de cette jungle insupportable qui a plongé les Calaisiens et leur région dans le malheur. On peut donc douter sérieusement des raisons invoquées par le ministre, raisons plutôt fallacieuses traduisant en fait l'impuissance de l’État à assurer l'ordre face à des antifas et des no-borders hostiles à cette manifestation pacifique. Le général Piquemal savait que cette manifestation était interdite. Il a toutefois considéré que l'intérêt supérieur du peuple français et de cette France charnelle qui nous unit, lui commandait de braver cette interdiction. Cela dit, dès la seconde sommation lancée, il a ordonné la dislocation du dispositif des manifestants, obéissant ainsi à la loi. Et c'est au moment où les manifestants se dispersaient qu'il a été arrêté.

           Il est donc maintenant indispensable d'analyser les raisons qui conduisent le ministre de la Défense à demander la sanction de cet officier général ainsi que la méthode employée.

           Sur les raisons, on peut affirmer que dès lors que le général Piquemal avait publié un communiqué le 5 février indiquant qu'il serait présent à Calais le 6, bravant l'interdiction, le pouvoir politique, affolé, pris de court et craignant une contagion, a décidé qu'il devait impérativement être arrêté. D'ailleurs, les ordres n'ont pas été donnés aux gendarmes (au statut militaire) ou aux CRS mais à d'autres éléments de police. C'est pourquoi l'officier général a été arrêté après avoir donné les consignes de dispersion, respectant ainsi l'ordre donné par la sommation d'usage délivrée par l'officier de police responsable du service d'ordre. Indéniablement, le pouvoir politique a voulu par cette arrestation faire un exemple et surtout faire taire ceux qui, ayant servi l’État et la Nation sous l'uniforme, s'expriment aujourd'hui pour dénoncer la non-application des lois de la République, l'impuissance et l'absence de vision de ceux qui nous gouvernent, et la mise en danger du peuple français, l'intégrité du territoire n'étant plus garantie. Il s'agit donc bien de faire taire ceux qui gênent le pouvoir et de chercher à museler leur liberté d'expression. Cette pratique indigne d'une démocratie moderne s'inscrit d'ailleurs depuis quelque temps dans une démarche partagée non seulement par le niveau gouvernemental mais également par le niveau parlementaire puisque certains élus du peuple n'hésitent pas à témoigner de leur agacement, voire de menaces de sanctions à l'égard de ceux dont ils ne supportent pas l'expression. Le Chef d'état-major des armées en a fait récemment l'expérience lors de sa dernière audition devant la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées du Sénat au cours de laquelle un sénateur lui a demandé de faire taire certains militaires qui ne sont plus en activité. Mais d'autres en ont fait l'expérience de façon plus directe avec un échange épistolaire se terminant par « avec les regrets que la France vous ait compté parmi ses officiers généraux ». Le citoyen appréciera.

           Quant à la méthode employée qui conduit le ministre à demander la sanction de cet officier général, il est difficile de ne pas y voir une démarche hypocrite et cynique digne d'un jugement à la Ponce Pilate, version 2016, qui verrait ce dernier non pas se laver mais se frotter les mains.
           En effet, demander au Chef d'état-major de l'armée de Terre de convoquer un conseil de discipline pour sanctionner le général Piquemal par une mise à la retraite, c'est d'abord avoir déjà décidé et dicté la sanction avant même que ce conseil se réunisse, ce qui est contraire au fonctionnement d'un tel organe. D'autre part, sur un plan moral et peut-être même juridique une telle pression sur les futurs membres de ce conseil n'est-elle pas arbitraire et donc devant être considérée comme irrégulière ? Il serait sage que des experts juridiques soient consultés.
           C'est ensuite vouloir humilier cet officier général – sous le prétexte qu'il a voulu pousser un coup de gueule devant l'inacceptable alors qu'il a servi loyalement pendant toute sa carrière – en le faisant condamner par ses pairs. C'est, de plus, la marque d'une hypocrisie totale doublée d'un calcul cynique et machiavélique car l'objectif visé en le faisant finalement condamner par ses pairs n'est-il pas de tenter de semer la discorde et la division parmi les officiers généraux et chercher ainsi à dissuader ceux qui souhaiteraient s'exprimer sur l'avenir de la France et de la sécurité de son peuple aujourd'hui menacés ? Bon courage à ceux qui auront la lourde tâche de condamner l'un des leurs en proposant au ministre une sanction qui leur est déjà dictée !

           Alors, face à cette situation déplorable, on ne peut s'empêcher de constater qu'il est beaucoup plus facile de poursuivre un général que d'arrêter des délinquants, des criminels ou des djihadistes. Il est, en effet, plus facile de s'en prendre à un général que de faire respecter la loi républicaine dans des centaines de quartiers transformés en zones de non-droit qui n'ont plus rien de commun avec la réalité historique de la France et qui sont devenus des territoires perdus de la République où l'islam règne en maître. Il est, en effet, plus facile de condamner un patriote que d'empêcher l'entrée sur notre territoire de clandestins par milliers et ne pas avoir ensuite le courage d'appliquer la loi face à leur présence illégale sur notre sol. C'est, par ailleurs, un aveu de faiblesse de la part du politique qui révèle ainsi son impuissance, son incapacité, sa démission, son renoncement à faire respecter l'état de droit. Ce n'est certainement pas de cette façon que le pouvoir politique fera taire ceux, de plus en plus nombreux, qui aujourd'hui, devant les dangers imminents qui menacent la France et la nation, considèrent avoir un devoir légitime d'expression en lançant un signal d'alerte, voire d'alarme face à son obstination à ne pas vouloir considérer la réalité. Car, on peut tout demander à un soldat, y compris de donner sa vie pour son pays, pour la nation à laquelle il appartient, pour la défense des intérêts de la France, mais on ne peut pas lui demander de se taire face à l'inconséquence de décisions ou de non-décisions qui mettent en danger l'existence même de son peuple et qui conduisent inévitablement le pays vers la guerre civile. D'ailleurs, si le soldat existe, c'est bien que son essence-même répond au besoin de toute société car cette dernière a besoin d'être protégée pour survivre.
           Et si donc dans une démocratie l'armée exerce un sacerdoce au service d'un gouvernement, elle l'exerce avant tout au service d'un peuple et d'une terre charnelle, car un gouvernement est par nature éphémère, un peuple non. Alors, cela peut incommoder certains mais un général en deuxième section continue de servir la nation et les intérêts de son pays, ce qui lui confère une certaine légitimité pour exprimer son appréciation lorsque la sécurité et l'avenir du peuple sont mis en danger. Cet engagement totalement désintéressé doit permettre aux citoyens désemparés et exaspérés aujourd'hui de retrouver des motifs d'espérer. « L'espérance a deux filles superbes : la colère et le courage. La colère pour que ce qui ne doit pas être ne soit pas, et le courage pour que ce qui doit être soit » Cette pensée de Saint Augustin nous interpelle aujourd'hui.
Général Antoine MARTINEZ        


LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini

             Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.

             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens d'ajouter Petit, Clauzel, Guelât Bou Sba, Héliopolis, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.

             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.

             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, Kellermann et Millesimo, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net

             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :                          J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie

ARZEW

Envoyé par Roland
http://ouest-info.org/pdf/30-03-2016.pdf


Par ouest-info.org 30/03/2016 l Par : Hadj Hamdouche
Un troisième palmier s'écroule sur une voiture .

           Les palmiers qui faisaient le charme d'Arzew, s'effacent du paysage l'un après l'autre, sous les yeux des riverains. En effet, les intempéries de cette saison d'hiver passé, n'ont pas cessé de faire des dégâts à Arzew. Après deux premiers palmiers qui s'étaient écroulés quelques temps auparavant dans la ville d'Arzew, un autre palmier, de plus d'une vingtaine de mètres est tombé sur un véhicule de marque Renault Clio, au niveau de la même place publique. Le drame s'est produit, en plein jour, causant ainsi ce dégât incommensurable et comme dit l'adage '' y a pas photo''.

           En effet, la photo légende parle d'elle-même. Selon, les riverains d'Arzew, à savoir, A Hachemi, un habitant de la cité des palmiers, dira " que le temps est venu d'enlever tous ces palmiers pour la sécurité du citoyen. " Arrêtez cette culture du béton et du carrelage qui bousille ce patrimoine !". Une autre habitante H. Bouziane, dira, " c'est une catastrophe, il faudra qu'on évite la placette, les jours d'intempérie et de vent fort, et éviter la grande avenue là où il y a des palmiers, on n'a pas le choix dira-t-elle ". Bachir B, quant à lui dira " Un palmier ne tombe pas sans raison ! Regardez-moi le pied de l'arbre, c'est du béton ! ". De mémoire d'habitants, le vent a soufflé fort à Arzew, au point de déraciner le troisième palmier, en cette saison.

           Selon des explications les plus logiques établies après ce sinistre, c'est le ruissellement lié aux fortes précipitations, durant des années, qui a entraîné une accumulation des eaux.

           Étant sertis de béton à la base du tronc de ce palmier, un concept qui n'aurait jamais du être réalisé, car c'est la seule explication de cette érosion entrainant de façon spectaculaire les profondes ravines, expliquent des riverains.
Hadj Hamdouche


Réhabilitation du vieux bâti à Annaba
Un milliard de dinars débloqué

Envoyé par Daniel
http://www.elwatan.com/regions/est/annaba/un-milliard-de-dinars-debloque-30-03-2016-317756_133.php


Par El Watan 30/03/2016   l Par : Leïla Azzouz

La wilaya de Annaba a dégagé une enveloppe d’un milliard de dinars pour la réhabilitation et la rénovation du vieux bâti dans les différentes communes.

           Prévue pour être lancée durant cet été, cette opération est répartie sur trois îlots du vieux tissu urbain des quartiers populaires de la ville. Elle concernera principalement les façades des immeubles datant de l’époque coloniale.

        C’est ce qu’a confirmé le wali de Annaba lors d’un point de presse tenu dernièrement au siège de la wilaya. «Cependant, nous avons des contraintes pour le bon déroulement de cette opération. Les citoyens dont les maisons sont concernées, empêchent les ouvriers d’accéder à leurs balcons pour effectuer l’entretien des façades», a remarqué le chef de l’exécutif.

        Parallèlement, le siège de l’APC de Annaba se prépare aussi à être restauré. En effet, selon Farid Merabet, le président de la commune de Annaba : «Le conseil communal validera, lors de sa prochaine session, le financement de cette opération, estimé à quelque 600 millions de dinars. Des avis d’appel d’offres seront immédiatement lancés avec l’espoir de retenir une entreprise spécialisée dans le domaine. Il faut savoir que la restauration du vieux bâti est une spécialité que seuls les Russes, les Turcs, les Italiens et les Français maîtrisent.

        Pour moi, la restauration de la mosquée Abou Marouane de la vieille ville est un véritable gâchis.» Et si à la restauration du vieux bâti, la wilaya de Annaba accorde un intérêt particulier, il n’en demeure pas moins qu’une attention remarquable anime les nouveaux programmes de logement. En effet, selon le wali, quelque 12 454 logements programmés et non enregistrés à la nouvelle ville de Draâ Erriche, dont 2100 unités affectées à l’AADL, seront inscrits en ce mois d’avril 2016.

        Sur le plan des infrastructures d’accompagnement, le même responsable a déclaré que : «Parallèlement, nous avons dégagé 5,3 milliards de dinars à l’effet de mettre en place un réseau énergétique pour ce nouveau programme et 2,5 milliards pour la construction de cinq châteaux d’eau pour alimenter la nouvelle ville de Draâ Erriche à partir de Chaïba.

        Toutes ces commodités seront réceptionnées à la fin de l’année en cours. Pour la scolarisation des enfants des nouveaux habitants de cette nouvelle ville, une enveloppe de 3,57 milliards de dinars a été affectée pour la construction des établissements scolaires dont le démarrage des travaux est prévu pour juin 2016.»

        En phase d’achèvement sur le même site, 12 820 logements, dont 6820 unités à El Kalitoussa et 6000 autres à Draâ Erriche, seront distribués fin 2016 au grand bonheur des souscripteurs, dont plusieurs centaines de familles attendent un nouveau toit depuis des dizaines d’années.

Leïla Azzouz           





MESSAGES
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On se sent concerné ?
Envoyé par Christian

      D'une dame...de notre âge...!
      Il y a quelques jours alors que je quittais une réunion Tupperware dans un hôtel, j’ai réalisé que je n’avais pas mes clés de voiture.
      Je me suis mise à les chercher. Elles n'étaient ni dans mes poches ni dans mon sac a main. Une recherche rapide dans la salle de réunion n'a rien révélé. Soudain, j'ai réalisé que je devais les avoir laissées dans la voiture. Frénétiquement, je me dirigeai vers le parking. Mon mari m'a grondé plusieurs fois par le passé après que j'ai laissé mes clés dans le contact.
      Ma théorie est que le contact est le meilleur endroit pour ne pas les perdre. Sa théorie est que la voiture est plus facile à voler.
      Comme je me dirigeais vers le parking, j’en suis venue à une conclusion terrifiante: Sa théorie était juste, le parking était vide !
      J'ai immédiatement appelé la police. Je leur ai donné ma position, ai avoué que j'avais laissé mes clés dans la voiture et que la voiture avait été volée.

      Puis j'ai fait l'appel le plus difficile de tous :
      "Chéri" ! (Je balbutie, je l'appelle toujours "chéri" dans ces moments-là)..., j'ai laissé mes clés dans la voiture et la voiture a été volée."
      Il y eu une période de silence.
      Je pensais que l'appel avait été coupé, mais ensuite j'ai entendu sa voix.
      Il aboya : C’est moi qui t’ai conduit ce matin à ta réunion !! »
      Maintenant, c'était le moment de me taire..., embarrassée, j'ai dit : «Euh.., eh bien, viens me chercher. »
      Il rétorqua : «J'étais en chemin pour le faire, mais je vais avoir du retard... »

      "Mais pourquoi chéri ?" Demandai-je.
      « Parce que je viens d’être arrêté par la police et tu dois maintenant les convaincre que je n'ai pas volé notre voiture ! »
      Oh oui, ce n’est pas drôle de vieillir !!    
ØØØØØØØØØØØØØØ


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