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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
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Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO
LES TRADITIONS…
Chers Amis,
Tout d’abord pour respecter une vraie Tradition, je vous offre ce bouquet de muguet en vous souhaitant Bonne Fête du 1er mai.
Depuis quelques années, il circule sur Internet des messages affirmant que telle ou telle tradition se pratiquait en Algérie.
Il en est un qui m'a souvent interpellé, que je n'ai jamais répercuté et qui revient au moins deux à trois fois par semaine. C'est celui, ci-dessous :
" Notre Dame d'Afrique
Une coutume que les Pieds-Noirs avaient naguère en Algérie !!!
On recevait une statue de la Vierge dans une petite boite qui se promenait de maison en maison. On était très fier de l'avoir chez soi pour quelques jours et de lui faire, faire le tour du village.
C'était un honneur.
En souvenir de cette ancienne coutume, je t'envoie la Vierge Marie pour qu'elle te vienne en aide si tu le souhaites.
NOTRE DAME D'AFRIQUE (MAGNIFIQUE)
Que tu y croies ou non, il serait amical de faire suivre cette image afin que la Vierge Marie voyage de maison en maison, de foyer en foyer, de bureau en bureau, d'ordinateur en ordinateur.
Elle finira bien par arriver chez quelqu'un qui aura besoin d'elle.
Notre Sainte Mère parcourt le monde entier en emportant nos soucis avec elle.
Je te l'envoie, ne la retiens pas.
Aide-la à continuer son chemin pour porter secours aux autres...
Bon Voyage ! "
On retrouve ce message sur certains sites comme entre autres:
http://le-lien-maarif.com/vosmessagesviale/index.html
Ce mail est souvent accompagné d'une image de vierge blanche, contradiction avec le message ; Village et pas Ville ou quartiers ; Le message remplace la boite ; Où serait la tradition ?
Pour cette soit disant tradition : Depuis que ce message circule (environ 8 ans) je n'ai pas rencontré UN SEUL PIEDS-NOIRS plus âgé que moi (et qui n'a pas Internet) et qui a connaissance de cette tradition dans tous ses souvenirs. En tout cas pour Bône et les gens de l'Est, dans mes familles et amis, tous les gens interrogés sont catégoriques, "pas chez nous". Je n'ai jamais trouvé trace de cette légende dans aucun livre ancien ou même revue.
Par contre dans les églises d'Algérie, les curés distribuaient des images des Saints et Saintes et souvent elles étaient encadrées ou soigneusement rangées dans des livres ou bibles. Dans certaines familles, des vierges de différentes tailles, souvent rapportées d'Italie, trônaient sur des cheminées, commodes ou tables de nuit, elles appartenaient à ces familles et ne circulaient pas. Ma grand-mère maternelle en avait une petite (statue de la vierge rapportée d'Ischia par ses parents) et elle avait à coté une veilleuse qui brûlait en permanence. Il n'était pas question pour elle de s'en séparer jusqu'à sa mort.
En Algérie, il y avait une différence entre " les riches et les pauvres ". Est-ce que les riches seraient allés faire du porte à porte pour transmettre une boîte, même renfermant la vierge, dans des quartiers pauvres où ils ne mettaient presque jamais les pieds ? Quand ces " riches " avaient une statue, elle n'était pas petite…
Pour moi cette légende est du genre de celle qui prévaut pour le couscous merguez dit couscous royal attribuée aux P.N. Jamais en Algérie, ni chez les P.N., ni chez les musulmans, on avait vu une merguez flottant dans la Marga comme si c'était un étron. Cela a été une invention Patos pour se moquer des P.N. que le Charlot avait surnommé " des couscous-merguez arrosés d'anisette ". J'en suis toujours à me demander comment un P.N. peut-il accepter cela dans un restaurant ou ailleurs ? Les merguez ont toujours été grillées et mangées à part du couscous.
C'est vrai qu'on peut dire à propos de ce message " cela ne fait pas de mal pour les croyants " mais c'est sur de fausses légendes, de faux écrits, des vantardises de ceux qui disaient avoir tout perdu, surtout leur maison alors qu'ils habitaient des " gourbis " (j'en ai connu pas mal dans ce cas) qu'est bâti le mépris des P.N. par des " Francaouis " et la falsification de notre mémoire.
Donc, soyons réalistes, soyons nous même, n'ayons pas peur de notre véritable passé, il est à l'honneur de notre petit peuple de pionniers qui ont su construire un pays. Un pays que même les algériens d'aujourd'hui regrettent et qui a été bâti dans la misère, la sueur et le sang.
Avec ma liberté de penser, je dis aux croyants, rendez-vous dans vos églises et lieux de culte rendre hommage à vos saints à défaut de le faire chez vous avec une bible ou autre livre de religion.
ET puis pour ce 1er mai, manger un bon couscous de chez nous avec au préalable une anisette avec merguez.
Jean Pierre Bartolini
Diobône,
A tchao.
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Toute la vie d’une main de femme.
Elle a été jadis belle, fine, élégante. Elle reste douce cependant. Toute une vie de travail, d’efforts, mais aussi de douceur. Elle a caressé le corps de l’homme aimé avec passion, une joue d’enfant avec tendresse, essuyé des larmes sur ma joue, tâté un front brûlant, frotté, balayé, lessivé, porté d’innombrables paniers, semé, ramassé du bois mort.
Tenant aussi bien la main du mourant, qu’aidant à mettre au monde l’enfant d’une jeune parturiente, elle a accompli des milliers de choses. A soigné hommes et bêtes.
Tôt le matin, elle a préparé le petit déjeuner, puis est allée puiser de l’eau pour la toilette. Ensuite, sortant pour nourrir les bêtes, elle a caressé la tête du fidèle compagnon assis devant la porte.
Pas un moment de répit. Elle a épluché, cuit, porté d’énormes chaudrons et préparé des quantités de soupe. Elle a semé, récolté, lavé à l’eau glacée du ruisseau, étendu d’innombrables lessives. Elle a cousu, ravaudé, repassé des centaines de chemises. Elle a aussi, avec les fruits du jardin, préparé des confitures pour les petits, cuit nombre de gâteaux.
Elle a écrit à son mari là-bas, seul, sur les champs de bataille, pour le réconforter et l'assurer de son amour, cousu pour lui des chemises et des paletots.
Elle a consolé mes chagrins d’enfant, inventé de fabuleuses histoires, bercé des heures durant. Chanté de douces berceuses.
Aujourd’hui cette main est toute ridée, déformée par les rhumatismes, constellée de tâches brunes. Les gestes de l’amour d’une mère sont infinis, inépuisables, ils sont offerts, donnés sans la moindre réserve avec spontanéité.
Mais pourtant, jamais, ma vie durant, je n’oublierai tes éclats de rire, remède de toutes mes peines et la douceur de ta main sur mon front : MAMAN.
Et je pense à tous ces gestes que je n’ai pas osé faire, tous ces mots que je n’ai pas osé dire, dire tout mon amour pour toi. Je t’aime MAMAN.
Extrait de « Poèmes et Nouvelles nostalgiques »
Jocelyne MAS
Poète-Ecrivain
Site Internet : http://www.jocelynemas.com
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LES PRINTEMPS DE LA-BAS
ECHO D'ORANIE - N°226 Strasbourg 1964
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Qu'ils étaient beaux les printemps de chez nous,
Qu'ils étaient chauds ces printemps
Vous en souvenez-vous ?...
Notre belle "Promenade de l'Etang"!
où on allait à de gais rendez-vous,
tu dis qu'il y a plus de 30 ans,
Et tu vois je m'en fous !...
Petit Vichy, Rampe Valès,
où trônait en Reine "LORANAISE"
Le Lycée Lamoricière",
Avec son horloge égrenant le temps de son tic-tac.
Tendres souvenirs des saisons écolières...
Enfin voilà la S.O.T.A,C. ,
avec ses cars qui s'emplissent d'une foule joyeuse
partant vers les plages radieuses,
De notre Belle Corniche Omanaise.
C'était parfois une vraie fournaise...
mais l'on se sentait à l'aise,
on partait s'évader pour la journée,
Sur un sable fin et doré.
Beaux souvenirs de jeunesse,
préambule d'une chaude baignade,
Oh ! Bon Dieu qu'elle aubade !...
de terminer cette escapade,
après une bonne grillade,
en dansant sur un rythme d'accordéon
Sous les doigts agiles de l'ami Léon.
Mais voilà, il faut déjà rentrer,
croyez-moi, non sans regret...
Ici, tout s'achève...
Malheureusement, ce n'était qu'un rêve...
Beaucoup parmi vous se sont reconnu ?
Mais ces printemps-là, ne vous sont pas inconnus?...
Pierre Artes - Perpignan
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La vie chère en Algérie
Question angoissante entre toutes, qui met en relief l'initiative des uns, l'inertie des autres, la férocité des accapareurs et le mécontentement légitime des spéculés.
La prime est incontestablement acquise par l'énergique maire de Constantine qui use de moyens propres à satisfaire les plus difficiles : réquisition de pétrole, de sucre, taxation des denrées de première nécessité, etc...
M. Morinaud est devenu la Providence des Constantinois : il sait, il voit tout. Ses qualités réellement administratives ont franchi les frontières de nos départements algériens et chaque commune, y compris la plus grande, souhaite posséder un chef de pareille envergure.
A Alger, M. le Préfet Lefébure a été obligé de suppléer à une autorité plus agissante pour taxer le sucre qui avait atteint un prix vraiment exagéré, les oeufs et les pommes de terre. Cette mesure favorablement accueillie, nous semble encore imparfaite et permet aux " trusteurs " nouveau genre - ils sont nombreux à Alger - de spéculer avec usure sur des marchandises entreposées avant la guerre.
Des perquisitions seraient intéressantes !
Divers syndicats ouvriers ont émis le vœu que " les pouvoirs publics mettent un terme à la cherté croissante de la vie par la réquisition générale pure et simple, des denrées de première nécessité ". Ce serait là agir sagement.
Il faut naturellement que l'on veuille faire quelque chose, mais il s'agit de vouloir !
(L'Action Algérienne)
Il nous est agréable d'appuyer sur la crosse, car nous connaissons Morinaud dépuis très longtemps, depuis le premier jour qu'il est entré dans la presse, puis dans la vie publique. L'Action Algérienne dit vrai : les qualités réellement administratives de Morinaud ont franchi les frontières de nos départements Algériens, et chaque commune, y compris la plus grande, souhaite posséder un chef de pareille envergure.
LE MUTILÉ DE L'ALGÉRIE
N°12 - Année 1916
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TRACES DE VIE
Par M. Gilles CAMILLERI (2013) N°11
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LES NAISSANCES EN 1836
Dans les premiers temps de la colonisation, la démographie bônoise fluctue très vite.
Chaque année possède ainsi ses particularités.
1836 se distingue dans le domaine des naissances sur plusieurs points.
Une natalité stagnante
Malgré l'augmentation de la population européenne, la natalité évolue peu. Un doublement a bien lieu de 1833 à 1834. On passe ainsi de 31 nouveau-nés pour une centaine de femmes à 65. Par contre 1834, 1835, 1836 traduisent un arrêt dans la progression de la natalité. De 65 naissances en 1834, on tombe à 60 en 1835, pour remonter à 66 en 1836.
Pourquoi cette stagnation ? Nous savons, en ce qui concerne les Italiens et les Maltais, que ces populations sont en grande partie constituées de migrants temporaires attirés par les possibilités de travail et les salaires élevés offerts par les possessions françaises du nord de l'Afrique. Ces migrants vont et viennent entre leur ville d'attache et l'Afrique. Leurs compagnes et leurs épouses aussi. Du côté français, il est certain que la conquête attire de nombreux colons mais que beaucoup parmi eux vont reprendre le bateau pour TOULON quelques jours après avoir débarqué. BÔNE est en effet un cul-de-sac et, qui plus est, un cul-de-sac insalubre, véritable mouroir pour les adultes et aussi, comme nous l'avons vu, un tombeau pour la grande majorité des enfants. La population de la ville est donc très instable et cette population volatile va attendre, comme nous l'avons aussi indiqué, d'avoir des signes forts de la part de la France pour se stabiliser. Parmi ces signes, la prise de CONSTANTINE (1837) et la création de PHILIPPEVILLE (oct. 1838) ouvrent des portes vers des ailleurs plus gratifiants et surtout plus sains. Le choix aussi du gouvernement de donner un nom : ALGERIE aux possessions françaises du Nord de l'Afrique (14 octobre 1839) va jouer un rôle majeur. Il traduit en effet le choix définitif de la colonisation.
En 1836, nous n'en sommes pas là. C'est ce qui explique ce manque de dynamisme de la natalité. Encore ce chiffre de 66 naissances est-il entaché, comme ceux des années précédentes, par quelques oublis ou curiosités qu'il nous faut signaler et tenter d'expliquer.
Oublis et singularités
Au titre des singularités, comme en 1833, 1834 et 1835, figure dans le registre des naissances un nouveau-né indigène. L'AN 27 nous signale, en effet, à la date du 25 avril, la venue au monde de la petite Fatma. Sa déclaration est effectuée par Ahmed BEN NOUAR, 24 ans, marchand, demeurant à BÔNE, rue Rovigo. Il signale aux services de l'état civil " qu'une fille est née hier soir à 8 heures, rue de l'Hôpital, du sieur Mohamed BABAÏ, propriétaire, âgé de 50 ans et de Aïcha, demeurant ensemble rue de l'Hôpital (…) que cette fille à reçu le nom de Fatma et qu'elle est morte ce matin à six heures. "
Nous avons vu, pour les précédentes déclarations effectuées sur le registre des européens, qu'il s'agissait surtout d'anciens soldats turcs ralliés à la France, de membres de la famille BEN KHERIM ou de personnages importants de la ville. Dans ce dernier cas, il est bien difficile de montrer les accointances existant entre le marchand Ahmed BEN NOUAR, le propriétaire Mohamed BABAÏ et les français. Peut-être, mais c'est une pure supputation, Mohamed BABAÏ a-t-il fait partie des commerçants bônois favorables à l'intervention des troupes françaises ?
Soixante cinq naissances européennes, donc, auxquelles il nous faut rajouter deux oublis.
Celui, tout d'abord, de la naissance de la petite Camille Joséphine HEROUARD, rue Victorine, le 31 mai 1836. Elle est la fille d'un officier du quatrième régiment de ligne et de Dame Joséphine Magdeleine RAIMBERT. Lors de la naissance le père est en garnison à MARSEILLE et il séjourne à BÔNE au moment du décès de son enfant (AD 144 du 2 novembre).
Il est curieux que la venue au monde de Camille HEROUARD n'ait pas été signalée aux services de l'état civil. Le grand-père, comme nous le savons, est Jean Dauphin RAIMBERT, un homme clef dans le fonctionnement de la ville. Ancien responsable de l'agence générale méditerranéenne, agent diplomatique français, agent de renseignement du gouvernement, interprète auprès de l'état major, il représente sans doute l'un des s importants de la ville.
L'enfant a peut-être été déclaré auprès de l'officier de la garnison chargé de l'état civil qui a omis d'en informer son collègue de la mairie … On se trouve, là encore, dans le domaine des hypothèses.
Autre oubli, ensuite, peut-être plus compréhensible celui là, celui de Magdeleine SCHENEL née au camp de DREHAN (DREAN) du Sieur Jean SCHENEL et de Dame Marguerite ADAMY.
Nous avons découvert la trace de cette naissance, comme la précédant d'ailleurs, en consultant le registre des décès où celui de l'enfant est noté le 8 décembre 1836 à l'âge de six mois (AD 207).
Soixante sept naissances européennes donc pour 1836 avec une particularité étonnante propre à cette année : un nombre de filles beaucoup plus élevé que celui des garçons.
L'année des filles
Sur 67 nouveaux-nés, on compte trente six filles et trente et un garçons. Des chiffres qu'on pourrait considérer, somme toute, comme normaux. Même si les naissances de garçons sont généralement plus importantes que celles des filles.
Toutefois si nous étudions les naissances par nationalité, nous constatons un fort déséquilibre entre les deux sexes concernant les français : 25 naissances de filles pour 15 garçons !
Ce déséquilibre n'est pas sensible pour les autres nationalités où les naissances de garçons dominent : 7 garçons / 4 filles pour les " italiens " ; 6 garçons / 5 filles pour les maltais ; 2 garçons / 1 fille pour les " allemands ".
Pourquoi cette singularité française ? Nos connaissances actuelles ne nous permettent pas d'y répondre. Peut-être est-ce tout simplement l'effet du hasard. En tout cas, malheureusement, comme les années précédentes, les nouveaux nés de 1836 sont guettés par la mort.
Une mortalité infantile toujours aussi importante mais en baisse
Alors qu'en 1833, 74 % des nouveaux nés décèdent dans les mois qui suivent leur naissance, l'année 1834 enregistre une baisse sensible d'une mortalité qui demeure importante : 63 %. Le pourcentage reste quasiment le même en 1835 même si on note une légère hausse : 66 %. Par contre, 1836 marque une nouvelle baisse : 59.7 % des nouveau-nés disparaissent.
Une étude minutieuse des décès selon les nationalités ne manque pas, là encore, de nous interpeller.
En effet, les plus nombreux, les français, sont durement touchés avec 28 décès sur 40 (70 %). Les maltais perdent 6 enfants sur les onze nés en 1836 (54.5 %), ce qui est aussi considérable. La nationalité " italienne " est la moins frappée par la mort avec " seulement " 4 disparitions pour onze naissances (36.3 %) ? Nous ne pouvons faire entrer en ligne de compte les " allemands " dont le nombre est très faible mais qui perdent deux de leurs trois nouveau-nés (66.6 %).
Pourquoi, là encore, cette singularité française ? Cette fragilité face à la mort ? Est-ce dû à un meilleur enregistrement des décès ? A l'expérience méditerranéenne des maltais et des " italiens " ou, tout simplement, parce que beaucoup d'étrangers sont simplement, de 1832 à 1840, de passage ?
Une analyse des nouveaux-né corses au nombre de six dont deux disparaissent dans l'année même, semble plaider pour l'expérience méditerranéenne mais les chiffres sont là aussi trop peu importants pour que nous puissions en tirer une conclusion.
Parmi les disparitions de nouveaux-né français, les enfants de militaires sont durement touchés.
Des enfants de militaires peu épargnés par la mort
Sur 10 naissances en 1836, soit d'enfants de militaires en activité, soit de militaires fraîchement congédiés comme Pierre KOENIG, un lorrain, ex soldat de la 1ère compagnie du génie, soit de cantinières comme Marie Michèle CHABANNIER, épouse de feu Jean BELIN, militaire au 59e régiment de ligne, décédé le 15 novembre 1835, soit, enfin, d'employés au service de l'armée comme Nicolas LAGAUDE, employé des lits militaires, on relève 7 disparitions (70 %).
C'est un pourcentage plus élevé que le chiffre global (59.7 %) mais identique cependant à celui du total des français. Les enfants de militaires ne meurent pas plus mais pas moins non plus que ceux des civils français. Il est nécessaire toutefois, avant de poursuivre notre étude, de nous intéresser à l'âge au décès des nouveaux nés.
Des nouveaux nés qui meurent très jeunes
Sur quarante deux décès répertoriés cette année là, dix huit nouveaux nés ne dépassent pas l'âge d'un mois (42.8 %), treize atteignent six mois (30.9 %), six meurent entre 6 mois et un an (14.2 %), quatre atteignent une année d'existence. Un enfant dépasse les trois ans parmi les quarante deux disparitions : le jeune Francisco SCOTTO disparu à 3 ans et sept mois (+ 7 septembre 1836).
La mort frappe vite des enfants très jeunes.
Sur 31 décès compris entre la naissance et 6 mois, 23 sont français (74 %). Parmi les huit autres on relève un italien, cinq maltais (16.1 %) (146) et deux " allemands ". Parmi ceux qui dépassent les six mois d'existence, on compte 4 nouveaux nés français, 3 " italiens ", un maltais et un grec (147).
Français et " allemands " meurent plus jeunes que les autres nationalités. Notre hypothèse d'une " expérience méditerranéenne " de ces populations, plus aptes à combattre certaines maladies, parait malheureusement confortée par ces chiffres effrayants.
Enfin, sur ces 31 nouveaux nés décédés entre le jour de leur naissance et six mois, 20 sont de sexe féminin. Comme le total des naissances féminines est de 36, 55.5 % des bébés de sexe féminin disparaissent entre leur naissance et 6 mois. C'est un chiffre bien plus important que celui indiqué par Claudine ROBERT-GUIARD à la page 142 de son excellent ouvrage où elle écrit qu'un cinquième des bébés de sexe féminin meurt avant 6 mois.
Heureusement vingt cinq des enfants nés cette année là semblent échapper à la mort.
Sur ces vingt cinq, nous en avons retrouvé huit à BÔNE, dans ses environs, et, parfois, fort loin.
Les survivants
- Magdeleine LEBLANC de PREBOIS (AN 4), fille d'un capitaine d'état major originaire d'IVERDUN en Suisse et de Dame Constance Clara ROBERT née à MAHON, est légitimée lors du mariage contracté par ses parents le 7 septembre 1843 devant le maire du second arrondissement de PARIS.
- Alfred Edouard GUASCO, fils d'officier lui aussi, est légitimé par le mariage de ses parents le 29 août 1836. Il contracte mariage à son tour, mais à un âge avancé, avec Adrienne Clémentine SAQUET, à PARIS, 20e arrondissement, le 29 décembre 1906.
- Autre survivant retrouvé à PARIS : Paul Adrien Alexandre BARRAS, un enfant naturel. Sa mère, Pauline BARRAS, ouvrière en linge à BÔNE en 1836, quitte l'Algérie. Le 16 avril 1840, elle séjourne à PARIS, 10e arrondissement, où elle épouse Etienne Henri Adrien GROSRICHARD. Paul Adrien Alexandre est légitimé lors de cette union.
Le retour en métropole a fort probablement sauvé ces trois enfants. D'autres ont dû leur survie au départ de leurs parents vers des villes ou des villages au climat plus sain que celui de BÔNE.
- Ainsi, Maria INGRAZIA (AN 32). Sa famille va s'installer à GUELMA. Maria y épouse, le 15 décembre 1851 (AM 14), un maltais : Laurent Antoine Benigne Salvator BUJEJA, 31 ans, né à LA VALETTE le 22 mai 1820. Elle a tout juste 15 ans et demi. Son père, consentant à cette union, n'y assiste pas. Il demeure (momentanément ?) à SUSO (SOUSSE ?) dans la régence de TUNIS.
- Une autre enfant retrouvée dans la capitale de la régence : Julie Marie LAVOUTE (AN 61) qui y décède le 17 juillet 1900.
Quelques " enfants " demeurent à BÔNE avec leurs familles mais si peu : trois seulement !
- Marie Anne NAM (AN 10) est de ceux-là. Elle descend d'une des plus vieilles familles bônoise. Joseph Jean Baptiste Antoine NAM, natif de VINTIMILLE, comté de NICE et, peut-être, piémontais car il semble être né en 1787, est l'époux en premières noces de Marie Anne Catherine FOUQUIE décédée à BÔNE le 18 mai 1833. Joseph se remarie le 18 novembre 1833 avec une jeune corse : Marie Antoinette BASTELICA. Il exerce à cette époque le métier de marchand boulanger. Ces épousailles sont le troisième mariage européen célébré à BÔNE. La famille NAM demeure dans la ville et Marie Anne, fruit de cette deuxième union, y convole en justes noces, le 17 février 1853 (AM 11) avec un maltais : Michel Pierre Paul SCHEMBRI.
- Honorine Françoise CAGNY (AN 21) est la fille d'un garde champêtre originaire de la SOMME et de Dame Madeleine GIRARD née à GRASSE (Var). Ses parents se reconvertissent en débitants de boissons ou de liqueurs. Elle épouse à 14 ans et sept mois - l'âge légal est de quinze ans - Eugène Joseph TROUSSIER, un sellier bourrelier né à MANOSQUE (Basses Alpes) (AM 60 1850). Veuve, elle se remarie huit ans plus tard avec Pierre DEVERGNES, un marchand bourrelier originaire de CHERONNAC (Haute Vienne) (AM 43 du 26 juin 1858).
- Dernier enfant de 1836 à demeurer à BÔNE : Maria Cattarina Guiseppa CARDONA (AN 29). Elle atteint l'âge adulte et épouse, le 6 janvier 1853 (AM 1), le sieur Jean Marie Laurent Calcedonius BORG, un portefaix né à BIRCHIRCARA (BIRKIRKARA) Malte.
Trois enfants sur 67 grandissent donc à BÔNE, s'y marient et participent à son développement. C'est bien peu. Est-ce anormal ? Nous ne le pensons pas. Quand on analyse le parcours de vie de certaines familles et leur anéantissement rapide par une mort due aux maladies, on comprend le choix de certains parents d'aller vivre dans des villes au climat plus sain, et ce, dès la prise de CONSTANTINE.
Pour en terminer avec " les survivants ", nous n'avons pas retrouvé trace de certains enfants dans les actes de l'état civil mais nous savons que leurs familles sont restées en Algérie.
Ainsi dans le cas de Marie Claire CARBUCCIA (AN 22), la famille demeure à BÔNE où le père, Toussaint, devient patron de navire.
Pour Clémence Delphine JUMENTIER, les parents s'installent à PHILIPPEVILLE. Le père y exerce la profession de peintre vitrier.
Enfin, dans le cas d'Hypponie SAGET, là aussi une des premières familles européennes implantées à BÔNE, le père décède dans la ville le 19 octobre 1840 (AD 149). Sa veuve se remarie avec le frère du défunt et meurt à LA CALLE, où la famille a fini par s'établir, le 28 septembre 1857 (AD 191).
L'une des dernières naissances de 1836 nous pose problème : celle de Pierre Edouard GUEROULT. Nous savons que la famille quitte BÔNE pour MUSTAPHA (Algérois). Le père, arpenteur civil à BÔNE, y est dit propriétaire. Que devient le jeune Pierre Edouard ? On trouve trace du décès d'un enfant qui porte ce nom dans le registre des décès de MUSTAPHA. Il serait mort le 2 novembre 1847 (AD 151) à 6 ans et demi, ce qui ne correspond pas avec l'année de sa naissance. Il est possible, dans ce dernier cas, que l'officier d'état civil ait confondu 6 ans et demi avec 10 ans et demi. L'étude des actes nous a déjà montré bien d'autres irrégularités.
Il nous reste à aborder le sujet incontournable dans les provinces françaises du Nord de l'Afrique ces années-là, en matière de naissances, celui des enfants naturels. Et 1836 présente une autre particularité en ce domaine : celle du record de naissances d'enfants naturels.
Une année record pour les naissances d'enfants naturels
En effet 17 des soixante sept nouveaux nés sont des enfants naturels. Sur ces 17 enfants naturels, on compte 12 français (70 %), un italien, un maltais ( !) (148), un anglais, un allemand et un grec.
Le phénomène des naissances illégitimes touche donc toutes les nationalités mais surtout les français. Ces naissances naturelles représentent 25.3 % des naissances. C'est le plus haut chiffre enregistré lors des premières années de la conquête. Rappelons celui de l'année précédente : 9 naissances naturelles sur 57 naissances (15.7 %) ou celui de l'année suivante : 15 enfants naturels sur 76 nouveaux nés (19.7 %).
Ce chiffre s'effondre en 1840 où l'on ne note plus que 10 naissances naturelles sur 130 (7.6 %). Un avenir plus assuré à l'aube des années 40, la conquête par les troupes françaises de l'arrière pays, la maîtrise croissante de l'espace et des villes de l'intérieur, stabilisent les populations migrantes et par là même les couples qui les composent.
Que penser de ce record de naissances naturelles ?
Entre janvier 1831 et décembre 1847, les docteurs FOLEY et MARTIN (149) relèvent à ALGER un rapport de 215 naissances naturelles pour 1000 naissances. La population européenne de BÔNE se situe bien au-delà. Pourquoi cette singularité ? Est-ce dû à l'afflux des troupes en 1836 / 1837 pour préparer et effectuer la conquête de CONSTANTINE et, aussi, aux nombreux pauvres hères ou suiveurs de camps qui les accompagnent ? C'est fort probable.
Plus de la moitié (9) de ces enfants naturels sont plus ou moins reconnus.
Plus puisque trois d'entre eux (AN 4, AN 38, AN 59) sont légitimés lors du mariage des parents, un quatrième plusieurs années après sa naissance (AN 64), le dernier est reconnu par son père lors de la déclaration (AN 33).
Moins car quatre enfants, sans être officiellement reconnus, portent le nom du père (AN 18, AN 45, AN 49 et AN 60).
Il est vrai que le petit nombre des femmes autour desquelles butinent moult prétendants peut entraîner des reconnaissances qui ne manquent pas de piquant.
Ainsi, en 1841, le 20 septembre, Jacob BIELICKI, réfugié polonais de 28 ans (sans doute a-t-il participé à l'insurrection de novembre 1830 au cours de laquelle l'indépendance de la Pologne est proclamée pour peu de temps) " se reconnaît peut-être le père de [Marie Louise] et [de] l'avoir eu de demoiselle Pauline TROUILLET, âgée de 29 ans, domiciliée à BÔNE, lequel enfant est né en cette ville en la maison du père … " (AN 85 du 20 septembre 1841).
Comment sont traités ces enfants naturels ? Meurent-ils plus par exemple que les enfants légitimes ?
Huit enfants décèdent dans les deux premières années d'existence sur dix sept soit 47 %, prés de la moitié.
Si nous calculons maintenant la mortalité des cinquante naissances légitimées, nous obtenons 32 décès soit 64 %. Les enfants illégitimes ne semblent pas souffrir plus de leur condition que les légitimes. Nos chiffres témoignent même du contraire. Il faut dire que le concubinage, en Algérie, ces années-là, est un fait social. Si le père est dit " inconnu ", il n'est jamais bien loin.
Qui sont les mères des enfants non reconnus ?
Des femmes d'environ 25 ans pour la plupart. La plus jeune va avoir 17 ans. Les plus âgées affichent trente printemps. Quatre sont dites sans profession dont deux veuves de militaires. L'une de ces veuves d'ailleurs, Elisabeth FROISSARD, vit aux Caroubiers où se trouve une caserne. Les autres sont domestique, blanchisseuses (2), modiste. On remarque que dans le cas de la jeune modiste Virginie BLANC, native de MARSEILLE, ce sont les sergents de ville DROMARD et BARSIA qui effectuent la déclaration de naissance de la petite Marie Clémence (AN 25 du 15 avril). Peut-être s'agit-il là d'une de ces prostituées dont on sait qu'elles prétendent souvent exercer le métier de modiste.
Penchons nous maintenant, plus particulièrement, sur les naissances françaises civiles et militaires.
La baisse constante des enfants de militaires
On en compte 10, comme nous l'avons vu, en 1836 soit 25 % des naissances françaises.
Par rapport à l'année 1833 où elles représentent 41.9 % des venues au monde, les naissances d'enfants de militaires ne cessent de baisser : 40 % en 1834, 26 % en 1835, 25 % en 1836. Elles vont s'effondrer en 1837 : 13.3 % pour remonter en 1840 : 23.7 %. Cette baisse est à mettre en parallèle avec celle des naissances françaises dans le total des naissances année après année.
La baisse régulière des naissances françaises dans le total des naissances
Représentant des pourcentages importants les premières années : 64.5 % en 1833, 71.5 % en 1834, 66.6 % en 1835 les naissances françaises vont baisser régulièrement au cours des années trente. Elles passent au-dessous de la barre des 60 % en 1836 : 59.7 % pour continuer à chuter lors des années suivantes : 56 %, par exemple, en 1837 mais surtout 48.4 % en 1840.
A cette date le devenir de la colonie apparaît plus radieux et les étrangers marquent leur confiance dans le futur par une nette augmentation des mariages mais aussi des naissances.
Abordons, pour compléter et achever l'étude des naissances de 1836, celle des origines géographiques et des métiers des parents, témoins, déclarants relevés dans les actes.
Les origines géographiques
A propos des origines géographiques des parents, voir notre chapitre sur les naissances en 1840. Lire aussi l'ouvrage de Daniel LECONTE : " Camus si tu savais ".
Daniel LECONTE y écrit aux pages 86 et 87 : " Les motivations [des migrants] ont souvent été semblables. Le bassin méditerranéen ayant particulièrement souffert de la dépression économique du milieu du siècle. Les origines régionales des émigrants français démontrent que les mêmes causes ont produit les mêmes effets en France, en Espagne ou en Italie. Les Corses, en particulier, constituent en 1836 le contingent régional le plus important de la colonie (…) Viennent ensuite dans l'ordre des départements : les Pyrénées Orientales, les Hautes Alpes, les Basses Alpes, la Drôme et le Gard, c'est-à-dire les régions les plus touchées par les mutations économiques " (150). Cette affirmation est à nuancer en ce qui concerne BÔNE dans les années trente. D'abord parce que les mutations économiques, à leurs débuts, jouent un rôle mais peu important. Ensuite parce que, nous l'avons déjà écrit, la colonisation européenne de l'Algérie est un archipel. A chaque " île " un peuplement différent. Enfin, ce qui prime dans les causes de la migration, c'est d'abord la misère, la mal vie, sans horizon, sans espoir d'amélioration. Il faut partir pour espérer valoir plus. Pour un " colon aux gants jaunes ", combien de pauvres gens ?
A BÔNE, si les Pyrénées Orientales, les Hautes et Basses Alpes, départements pauvres, jouent leur rôle dans le peuplement de la ville, il faut avoir présent à l'esprit le rôle important du Nord Est, de l'Alsace, de la Lorraine, des Vosges, région de petits paysans, d'humbles artisans, de métiers itinérants, de soldats. Celui aussi des départements méditerranéens où se trouvent les ports d'embarquement vers l'Algérie : le Var et les Bouches du Rhône. L'importance des corses dans le peuplement doit être recherchée dans la relation plus ancienne qu'ils entretiennent avec les pays barbaresques, dans le rôle d'intermédiaires privilégiés entre ceux-ci et les rois de France qu'ils ont occupé, dans ceux de marchands (grains, cuir, cire, laines …) et de pêcheurs corailleurs attachés aux comptoirs du bastion de France, de LA CALLE, du CAP ROSE, de BÔNE …, qu'ils ont joué pendant des siècles (151).
Les français :
Pour 38 enfants français, nous possédons 61 parents dont l'origine est connue. Prés de la moitié sont issus de quatre départements : le Var (11), la Corse (9), les Bouches du Rhône (6) et les Hautes Pyrénées (4). Vient ensuite le Haut Rhin (trois mentions).
Une confirmation donc : les français qui émigrent vers les provinces françaises d'Afrique du Nord sont originaires de Corse, du Sud et de l'Est de la France comme observé précédemment. Au total 22 départements sont cités (voir carte).
Une étude plus approfondie révèle une France déjà plurielle puisque trois voire quatre enfants sont le fruit d'unions ou de mariages croisés.
Ainsi Magdeleine LEBLANC de PREBOIS est la fille d'un capitaine d'état major originaire d'IVERDUN, en Suisse, et de Constance Clara ROBERT native de MAHON (AN 4) ; Caroline KOENIG a pour père Pierre KOENIG, un soldat congédié de la 1ère compagnie du génie, un mosellan et pour mère Catherine METZER, une jeune femme de BAVIERE ; Marie Louise REYNAUD, elle, est la fille de Louis, natif de LA ROQUE BRUSSAIRE (Var) et de Dame Rose Baptistine ROUBAUD née à TUNIS vers 1814.
Qui est Rose Baptistine ROUBAUD ? Elle appartient à une famille de boulangers globe trotters partie d'AUBAGNE à destination de TUNIS, SMYRNE puis, après un retour à TUNIS, les ROUBAUD s'installent à BÔNE.
Le père, Simon, est d'ailleurs l'un des premiers " colons " arrivés à BÔNE où il meurt, le 25 juillet 1834, à l'âge de 86 ans. Son fils, Simon Joseph, est marié à Dame Louise ROMBI ou ROUMBI, une sarde de CARLOFORTE. La petite Rose Baptistine, fille de Simon Joseph, est le fruit d'une union croisée. Elle a déjà mis au monde, le 7 octobre 1834, un enfant mort né de sexe masculin.
Comment cette famille ROUBAUD est-elle arrivée à BÔNE ? Peut-être a-t-elle suivi les compagnons de jeunesse et d'aventure rameutés par YUSUF pour étoffer son bataillon turc. En tout cas des liens existent. Parmi les témoins de la naissance de la fille de Simon Jules ROUBAUD (un frère de Simon Joseph ?) et de Thérèse RICHAUME, le 21 février 1834, figurent Henry RICHAUME, frère de Thérèse et aussi boulanger ainsi que Gaëtano FERRARI, maréchal des logis de l'escadron auxiliaire turc, un italien de TUNIS.
Dernier exemple d'union croisée, le mariage entre Dominique Michel GALLEZ originaire d'ABBEVILLE dans la Somme, 40 ans, propriétaire et Dame Jeanne Anne Marianne CAPELLIERES née à VERCEIL en Piémont. Cette dernière donne naissance, le 8 septembre, à Louis GALLEZ (AN 47 du 9 septembre).
Doit-on voir dans ces unions une anticipation des hommes nomades d'une société en cours de mondialisation ? Certainement pas. Il s'agit plutôt là d'une société nouvelle en cours de constitution. D'ailleurs huit mariages (ou unions) sur 38 sont des mariages (ou unions) de " pays ".
- Trois concernent des conjoints corses.
- Deux autres sont des mariages de hauts pyrénéens (AN 3 de Charles Joseph BORGELLA), le père est natif de CAMPANS, la mère de BAGNERES ; (AN 57 de Marie CARRERE), le père, Raymond, est un médecin. Il a vu le jour à ADE, canton de LOURDES et son épouse, Dame Clarisse DEVESE (orthographié aussi BETZEBE ou BELZEBE) à TARBES.
- La sixième union est celle, déjà abordée, de Damien ESCHAINE de SAINT COSME (Haut Rhin) avec Marie Françoise JEANTET de BELLEMAGNY (Haut Rhin).
- L'avant dernière union est celle de Jeanne Félicie REILLON native de MIRAMONT (Haute Garonne) avec Pierre VERNET de VILLE-REAL (Haute Garonne) (AN 18 de Joséphine VERNET du 16 mars 1836).
- Le dernier mariage de " pays " est celui de Pierre TARDY de SAINT LAURENT (Isère) avec " Dame TARDY née LAURENT Pauline, son épouse (…) née à MEILLANS (Isère) (AN 5 de Michel TARDY du 30 janvier) " (152).
Les maltais et les italiens :
Il est difficile d'avoir les mêmes informations pour les maltais qui sont dits " natifs de MALTE " sans précision.
Par contre les parents " italiens " sont mieux situés géographiquement.
Sur onze individus, cinq sont de NAPLES même, deux sont de TORRE DEL GRECO, deux viennent de SICILE (PALERME et MARSALA), un autre de NICE (PIEMONT) et le dernier du grand duché de TOSCANE (LIVOURNE).
Les métiers
Les Français :
Sur 41 mentions le commerce et l'alimentation se taillent la part du lion avec dix mentions pour le commerce (4 négociants, 5 marchands et un courtier de commerce) et dix sept pour l'alimentation (6 boulangers et 1 pâtissier, 6 marchands de vins, débitants d'alcool, distillateurs et brasseurs, 2 épiciers, un garçon de café et un cuisinier). Suivent les métiers du bâtiment avec 12 mentions (6 maçons, 5 menuisiers, 1 vitrier) et celui du maintien de l'ordre (3 gardes champêtres, 1 sergent de ville et 1 employé de police).
L'employé de police se nomme Simon BARSIA. Il est à ALGER en 1835 où naît sa fille (le 22 septembre AN 174). Son épouse, Victorine Magdeleine REVERTEGAT est sans doute originaire du Var. Quant à lui, il est difficile de connaître son lieu de naissance mais il exerce le métier d'interprète. Après la mort de sa fille (19 novembre 1835), on le retrouve à BÔNE et sa signature apparaît pour la première fois sur l'acte de naissance 27 de 1836, celui de la petite Fatma (avril 1836). Il connaît donc l'arabe et signe à côté du déclarant Ahmed BEN NOUAR. Est-il un italien originaire de TUNIS ou un français originaire de Corse ou du Sud de la France ? Là encore il ne nous a pas été possible de le savoir.
Les maltais :
Sur dix sept professions relevées, les hommes de peine sont majoritaires avec sept mentions (4 portefaix et 3 journaliers). Suivent, à égalité, les boulangers (2) et les employés de la police (2).
Citons, pour finir, un marchand de liqueurs, une couturière, un blanchisseur, un boucher, un commis négociant et l'incontournable chevrier.
Signalons que sur treize déclarants ou témoins, quatre signent : le sieur Antonio DARMENIA déjà cité, sacristain mais aussi blanchisseur ; le marchand de liqueurs Alessandro GRECH / CAMBO ; le commis négociant Jean Baptiste ELLUL et le journalier Vincenzo MIFSUD. La communauté maltaise est surtout composée de pauvres hères chassés par la misère et attirés par de meilleurs salaires (152) mais y figure aussi un petit nombre d'hommes alphabétisés et parfois très instruits comme les frères Eugène et Xavier FENECH dont l'un est maire par intérim de BÔNE en 1839 / 1840 puis à nouveau maire d'août 1844 à septembre 1846 et de janvier 1847 à mai 1848.
Une petite parenthèse concernant les deux employés de police. De qui s'agit-il ?
Bien sûr de Nicolas GALLIA (fort probablement GALEA mal orthographié), ancien employé du balayage. Il est dit âgé de 56 ans en 1836 (AN 20 du 6 avril de Jean Joseph VELLA) mais de 63 ans le 28 décembre 1838 (AN 110 de Giovanni VELLA). On observe, à ce sujet, le même phénomène pour beaucoup d'autres maltais, petites gens qui ne connaissent pas exactement leur âge.
L'autre employé, Carmino VELLA, est tout simplement le gendre du précédent. Nicolas a utilisé ses relations dans le milieu pour faire entrer son parent dans la police. Ces affectations d'étrangers dans le corps de la police sont d'ailleurs provisoires. Ces " policiers " sembblent être plus informateurs que de véritables représentants de l'ordre. Carmino VELLA, deux ans plus tard, exerce le métier de marchand de tabac. Il est à nouveau agent de police en 1841 (AN 84 de Thomas VELLA, 20 septembre 1841) puis concierge de la police (AN 174 de Félicie VELLA du 23 octobre 1844). Il termine son existence comme journalier (AM 70 de 1861, mariage de Salvador CAMILLERI, journalier, avec Félicie VELLA, fille de Carmino).
Il est sûr qu'en 1836 et au cours des années suivantes, la minorité maltaise s'est distinguée par sa frugalité, sa rusticité, son activité industrieuse, son âpreté au gain mais aussi par un tempérament latin violent. Son amour des chevaux qui la pousse parfois au vol, ses trafics, pas toujours honnêtes, avec les indigènes, son goût du " parler haut " et son sang vif qui amène les hommes à se battre pour des motifs considérés comme futiles par les français, en font une minorité surveillée. Et qui peut le mieux connaître ces curieux migrants ? Des maltais collaborant avec l'administration, la justice et la police. Des auxiliaires temporaires que l'on écarte lorsque le besoin de renseignements qu'ils fournissent ne se fait plus sentir.
Les Italiens :
Sur dix huit mentions, six concernent les métiers de la mer, le tiers, les autres nous montrent des hommes de peine (deux journaliers), des artisans (deux cordonniers, deux tonneliers, deux maçons), des commerçants (un commerçant, un négociant). Ajoutons à cela des petits métiers (deux blanchisseuses, un concierge, une ouvrière en linge). Rien que nous ne connaissions déjà. La confirmation toutefois des liens ataviques des italiens pour le monde maritime.
Conclusion
En conclusion, l'étude des naissances en 1836 nous montre une France coloniale déjà plurielle, " métisse " comme on aime à le dire aujourd'hui, une société nouvelle en cours de constitution mais qui fraie peu avec les indigènes. On peut s'interroger sur les causes de cette colonisation " à la française ". Là où les espagnols et les portugais imposent leurs institutions, leur foi, leur civilisation à des amérindiens traumatisés par les chocs militaires, religieux, microbiens ; là où les anglo-saxons éradiquent indiens, aborigènes, maoris par l'usage des couvertures contaminées ou celui de la Winchester (" un bon indien est un indien mort "), les français achoppent en Algérie. La faute en est à la réserve orgueilleuse des vaincus disent les uns, à celle du " fanatisme " de l'islam clament les autres, à celle du " racisme " avancent quelques uns. N'est-ce cependant pas plutôt à cause d'eux-mêmes ?
Les français, malgré quelques soudards responsables de massacres ou d'enfumages, ont vécu l'empreinte de la révolution de 1789. Une révolution bien plus exigeante que la " glorieuse révolution de 1688 ", une révolution bourgeoise devenue populaire dont la longue durée et son prolongement napoléonien ont produit des hommes qui sont capables de s'empêcher au nom des principes d'une déclaration qu'ils ont créée.
On a évité de réfléchir, soucieux de condamner globalement le colonialisme, sur la spécificité de la colonisation française. Il est de bon ton, aujourd'hui, de fustiger les occupations de mosquées par des églises ou des hôpitaux, les destructions de cimetières par la construction de routes ou d'édifices, les essais pas toujours heureux d'occidentalisation des villes, on oublie le respect dont ont fait preuve beaucoup de conquérants.
Un exemple cité entre autres par G. FLEURY dans un livre favorable à la colonisation. Il s'agit d'une lettre envoyée par les services du gouverneur de l'Algérie à la mère supérieure des sœurs de SAINT VINCENT DE PAUL à l'hôpital civil d'ALGER : "Madame, l'Algérie doit être, avant tout le pays de la tolérance en matière de religion. On a pu autoriser sans danger aucun, dans quelques hôpitaux de France, le placement de l'image du Christ ; mais ici, il ne saurait en être de même. Aussi, j'ai l'honneur de vous prier d'inviter les sœurs sous vos ordres à faire enlever des salles les signes du culte extérieur qui pourraient s'y trouver encore. Toute prière publique doit y être également interdite. " (153)
Les français n'ont pas voulu conquérir par la croix et le glaive, combattre l'islam, poutre maîtresse de la civilisation musulmane. Ils ont respecté la religion des vaincus, ses us et coutumes. Par là même, ils ont sauvé l'identité des indigènes, maintenu le fossé entre les civilisations et, indirectement, favorisé la ruine future du colonialisme en Algérie.
Aborigènes, maoris et indiens ne seront plus jamais indépendants. Parqués dans des zones réservées, ils commencent tout juste à sauvegarder les ruines de leur passé négligé par les vainqueurs. Les amérindiens d'Amérique Centrale et d'Amérique du Sud, ont été acculturés, transformés en citoyen de seconde zone. Ils commencent seulement aujourd'hui, à relever enfin la tête. Il serait souhaitable de se donner la peine, sans surtout porter de jugement, de mesurer cette différence entre les conquérants à travers les siècles, elle semble tout à l'honneur de la nation française !
Origine géographique des parents, des déclarants
et des témoins français des naissances en 1836
1 mention : 2 mentions : 3 et 4 mentions :
4 mentions ( Plus de 4 mentions)
A SUIVRE
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ARCHIVES SCOLAIRES
Par le Webmaster
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Bonjour chers Amis
Je m'adresse aux anciens du Lycée Saint Augustin de Bône.
Je reviens d'un séjour en Algérie et bien entendu de notre chère ville de Bône. J'ai ramené des archives scolaires qui m'ont été offertes. Ne me demandez pas le ou les noms des amis qui m'ont fait ce cadeau, je ne les donnerai pas car je ne voudrais pas leur attirer des ennuis par des gens qui n'ont pas fini leur "guerre" comme en France.
Donc, si vous avez été lycéen au Lycée Saint Augustin, adressez-moi, votre NOM, Prénom, date de naissance, votre année de scolarisation, classe et autres renseignements afin que je recherche dans ces archives ce qui pourrait vous concerner afin de vous en faire parvenir une copie scannée.
Pourquoi une copie scannée et pas l'original ?
J'entends déjà des reproches de ceux qui en revendiqueront la propriété puisque c'est à leur nom. Je répondrai que si elles n'avaient pas été sauvées, ils n'en auraient jamais eu une copie et n'auraient aucune revendication. De plus, trop souvent au décès d'un P.N., ses descendant détruisent cette mémoire avec tous les documents et photos. Ensuite, je reçois souvent des messages de jeunes qui aimeraient connaître un peu du passé de leurs ascendants et je ne peux leur répondre.
Parce que ce sont des archives qui appartiennent à la mémoire collective et quand mon exploitation bénévole et non lucrative sera terminée, ces archives iront dans un lieu sur où elles seront conservées et accessibles gratuitement à tout le monde. Trop souvent des archives gardées dans des associations ne sont pas accessibles aux non adhérents, ce qui fait qu'elles restent confinées dans un placard alors que si elles étaient scannées, elles pourraient servir utilement pour la préservation de notre mémoire en la diffusant.
Depuis des années, je tente de rassembler des archives qui prendront le même chemin.
Je demanderai aux personnes concernées par cette recherche d'archives scolaires d'être un peu patient car je ne pourrai peut-être pas répondre de suite, j'ai pas mal d'occupations.
Je dirai encore une fois UN GRAND MERCI et j'embrasse tous ceux qui ont sauvé ces documents qui ont une valeur sentimentale, généalogique et surtout mémorielle.
N'oubliez pas que je suis preneur de toute archive, (documents, livres, photos, récits, etc...) d'Algérie et plus particulièrement de Bône et sa région.
Mon adresse est : jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
Jean Pierre Bartolini
Webmaster
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Le taxi
Racontée par Kader, taxieur en Algérie
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Ce n'est pas du racisme mais seulement du respect pour l'autre et ses différences
Un islamiste monte dans un taxi
A peine installé, il demande au chauffeur d'éteindre la radio :
"Je ne désire pas écouter cette musique.
Notre religion nous l'interdit.
Du temps de notre prophète, il n'y avait pas encore de musique, cette musique occidentale est uniquement faite pour les incroyants."
Le chauffeur éteint la radio s'arrête sort du véhicule et ouvre la porte arrière.
L'islamiste le regarde et lui dit :
"Pourquoi tu t'arrêtes ?".
Le chauffeur de taxi lui répond :
Au temps du prophète, il n'y avait pas encore de taxis !
Donc maintenant tu sors de là et tu attends un chameau !
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QUAND UN A-DIEU S’ENVISAGE..
S'il m'arrivait un jour - et ça pourrait être aujourd'hui - d'être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j'aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays.
Qu'ils acceptent que le Maître Unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal.
Qu'ils prient pour moi : comment serais-je trouvé digne d'une telle offrande ?
Qu'ils sachent associer cette mort à tant d'autres aussi violentes laissées dans l'indifférence de l'anonymat.
Ma vie n'a pas plus de prix qu'une autre.
Elle n'en a pas moins non plus.
En tout cas, elle n'a pas l'innocence de l'enfance.
J'ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde, et même de celui-là qui me frapperait aveuglément.
J'aimerais, le moment venu, avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout court à qui m'aurait atteint.
Je ne saurais souhaiter une telle mort.
Il me paraît important de le professer.
Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir que ce peuple que j'aime soit indistinctement accusé de mon meurtre.
C'est trop cher payer ce qu'on appellera, peut-être, " la grâce du martyre " que de la devoir à un Algérien, quel qu'il soit, surtout s'il dit agir en fidélité à ce qu'il croit être l'Islam.
Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement.
Je sais aussi les caricatures de l'Islam qu'encourage un certain islamisme.
Il est trop facile de se donner bonne conscience en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes.
L'Algérie et l'Islam, pour moi, c'est autre chose, c'est un corps et une âme.
Je l'ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j'en ai reçu, y retrouvant si souvent ce droit-fil conducteur de l'Évangile appris aux genoux de ma mère, ma toute première Église, précisément en Algérie, et déjà, dans le respect des croyants musulmans.
Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison à ceux qui m'ont rapidement traité de naïf, ou d'idéaliste :
" Qu'il dise maintenant ce qu'il en pense ! "
Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité.
Voici que je pourrai, s'il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père, pour contempler avec lui Ses enfants de l'Islam tel qu'Il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de sa Passion, investis par le Don de l'Esprit dont la joie secrète sera toujours d'établir la communion et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences.
Cette vie perdue, totalement mienne, et totalement leur, je rends grâce à Dieu qui semble l'avoir voulue tout entière pour cette JOIE-là, envers et malgré tout.
Dans ce MERCI où tout est dit, désormais, de ma vie, je vous inclus bien sûr, amis d'hier et d'aujourd'hui, et vous, ô mes amis d'ici, aux côtés de ma mère et de mon père, de mes sœurs et de mes frères et des leurs, centuple accordé comme il était promis !
Et toi aussi, l'ami de la dernière minute, qui n'auras pas su ce que tu faisais.
Oui, pour toi aussi je le veux, ce MERCI, et cet " A-DIEU " envisagé de toi.
Et qu'il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s'il plait à Dieu, notre père à tous deux. AMEN
Incha Allah !
Alger, 1er décembre 1993
Tibhirine, 1er janvier 1994
Christian.
http://www.monastere-tibhirine.org/
La mort des moines de Tibhirine
Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, à 1 h 15 du matin, un groupe d'une vingtaine d'individus armés se présente aux portes du monastère. Ils pénètrent de force à l'intérieur et vont vers le cloître où ils enlèvent sept moines. Frère Jean-Pierre et frère Amédée, qui dormaient dans une autre partie du monastère, échappent aux ravisseurs. Le 21 mai, le communiqué no 44, attribué au GIA, annonce : " Nous avons tranché la gorge des sept moines, conformément à nos promesses. ". Neuf jours plus tard, le gouvernement algérien annonce la découverte des têtes des moines, retrouvées le 30 mai près de Médéa. Les obsèques ont lieu à l'église Notre-Dame d'Afrique à Alger, le 2 juin 1996. On envisage de les inhumer en Europe. Mais les responsables de l'ordre cistercien insistent pour que l'inhumation ait lieu en Algérie, sur le site où ils ont vécu. Le 4 juin 1996, les sept moines sont enterrés dans le cimetière du monastère de Tibhirine. Les tombes ont été creusées par des voisins.
Entretenir un lieu de mémoire
Les moines de Tibhirine ont légué à l'humanité un message de fraternité adressé à tout homme et à toute femme, par delà les appartenances religieuses.
L'Église d'Algérie a la volonté de sauvegarder et de transmettre cette mémoire, devenue patrimoine.
Depuis plusieurs années, les visiteurs et les pélerins sont de plus en plus nombreux à se rendre au monastère de Tibhirine.
Aussi, le diocèse d'Alger a commencé la restauration de ces lieux devenus emblématiques, afin de pouvoir y accueillir tous ceux qui veulent s'y rendre.
Jean-Marie Lassausse, prêtre de la mission de France, qui a passé de nombreuses années en Afrique, au Maroc, en Tanzanie puis en Egypte, assure une présence au monastère depuis 2001.
En travaillant la terre avec deux ouvriers agricoles des villages environnants, il témoigne de cet esprit de dialogue : " Je ne crois pas avoir été conscient, au départ, du lourd héritage qui m'était octroyé.
J'ignorais tout des frères.
J'essaie de garder leur mémoire au contact des villageois.
Dans le travail quotidien, avec Youssef et Samir, il n'y a pas un jour où l'on ne parle pas des moines. "
Robert Fouquez, prêtre dans l'Atlas depuis 1964, a vécu en ermite dans le massif de Tamesguida, face au monastère.
Jusqu'en 1994, les moines viennent régulièrement à son ermitage passer un temps de solitude.
Lui-même rejoint le monastère en 1994.
Il y reste après la mort des frères jusqu'en 1999.
Veilleur et témoin de la vie des moines, il vit à Tamesguida dans l'esprit des frères, à une dizaine de kilomètres du monastère.
Des laïcs volontaires viennent passer un, deux ou trois mois à Tibhirine pour travailler la terre, contribuer à l'entretien des lieux et se mettre au service des pèlerins et des visiteurs.
Sœur Bertha se rend régulièrement à Tibhirine. Elle réunit des femmes qui effectuent des travaux d'artisanat à leur domicile, afin de les encourager, les faire progresser et innover dans leur travail.
Pour toute demande d'information concernant le site Internet, des précisions sur le monastère de Tibhirine, sur les modalités de don, sur l'organisation de visites, merci d'envoyer un courriel en cliquant sur le lien suivant ou en le recopiant dans votre logiciel de courriel en remplaçant (à) par @ :
contact@monastere-tibhirine.org
Tibhirine ou Tibharine signifie en tamazight de l'Atlas blidéen " les jardins ".
Il s'agit d'un domaine situé en Algérie à Médéa, non loin d'Alger, qui abrita plus tard, à partir 1937-1938, l'Abbaye Notre-Dame de l'Atlas, fondée par les moines de l'Abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle, qui en possédèrent 12 hectares.
Le Domaine de Tibharine
Il fut fondé par Charles-Pierre Lépiney (1854 -, Alger), officier d'Académie, officier du Mérite, Chef de bureau à la Direction générale de l'Agriculture, du Commerce et de la Colonisation, Tunis : 500 hectares de " vignoble, verger, aspergière, prairie, céréales, reboisement " à Médéa non loin d'Alger. Dans la partie dite " Les Jardins " se pratiquait la culture maraîchère.
Voici une petite description de Médéa, en 1909, bien avant l'arrivée des moines d'Aiguebelle :
" La section du Dakla est avec ses 2826 habitants la plus peuplée de toutes. Les subdivisions sont nombreuses et sa population se partage en cinq tribus ou quartiers qui sont les suivants : Dakla (740 h.), Tibharine (144 h.), Merdjaehkir (833 h.), R'mali (658 h.), Ras Kallouch (451 h.). La section du Dakla va des portes de la ville jusqu'au sommet du djebel Nador et occupe tout le développement de la montagne. Là, pas un pouce de terrain n'est perdu. Ce sont d'abord des jardins, des coteaux couverts de vignes, des prairies, des arbres fruitiers de toutes espèces. La terre est fertile car elle est facilement irrigable. L'eau abonde et la fontaine de " Ras Kallouch " est très fréquentée des indigènes. Les maisons arabes se sont plantées un peu partout et principalement sur les hauteurs. C'est la région qui fournit le plus d'hommes aptes aux travaux de culture "
- Léon Cortès, Monographie de la commune de Médéa
Les Jardins du monastère Notre-Dame de l'Atlas
Les moines exploitèrent ensemble les sept hectares du domaine agricole ; Frère Christophe en était l'agriculteur. Le monastère était environné de jardins. Les jardins étaient très accueillants : dans le premier, les moines avaient taillé une table ronde et des sièges dans la roche de la région et dans un autre, une table ronde et trois sièges étaient faits du tronc et des branches d'un eucalyptus. Certains arbres du jardins sont centenaires. Dans la partie la plus à l'est du monastère se trouve une retenue d'eau et des jardins en escalier. Les villageois pouvaient avoir accès aux cultures des moines : les légumes cultivés par Frère Christophe (tomates, courgettes, pommes de terre, fèves, haricots, petits pois, endives, piment, salades et choux-fleurs) sont encore aujourd'hui vendus au marché ainsi que les fruits provenant de 2500 arbres fruitiers, répartis sur cinq hectares, ainsi que leurs confitures, de quinze variétés différentes : figues, prunes, cerises, kakis, mûres, rhubarbe etc... Le bénéfice des ventes sert actuellement à l'entretien du monastère et à payer deux ouvriers. Le miel des abeilles, qu'on trouvait en grande abondance, leur servait aussi aux soins des malades.
Sources : Infos légales - www.monastere-tibhirine.org
http://www.monastere-tibhirine.org/infos_legales.php
Article plus complet :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Notre-Dame_de_l%27Atlas#cite_note-histoire-19
Visite du couvent du groupe Bartolini
Ce mois d'avril 2014, avec notre groupe d'amis, nous avons été reçus par les Pères Jean-Marie Lassausse et Patrick Morvan qui nous ont fait visiter les lieux avec des commentaires relatant l'historique du couvent et des moines ainsi que leur vie et leur mort.
Nous avons déjeuner dans le jardin en leur compagnie avant d'aller au petit cimetière rendre un hommage aux moines assassinés, à tout le travail qu'ils ont accompli et aux bienfaits qu'ils ont dispenser sans compter. 80% des visiteurs sont des musulmans qui viennent se recueillir sur ces tombes.
UN GRAND MERCI AU PERE LASSAUSSE ET AU PERE MORVAN auquel j'adresse une pensée particulière pour m'avoir souhaité mon anniversaire à l'harmonica et avoir fait quelques pas de danse avec le chauffeur et moi-même. Trois "hommes différents", un chrétien, un musulman et un agnostique libre penseur, bras dessus - bras dessous, c'est la magie de Tibhirine. Merci aussi à Mouloud notre guide qui découvrait la sérénité de ces lieux et qui a été impressionné par ce qu'il a appris. Bien entendu, je n'oublie pas mes compagnons de route qui m'ont fait confiance car ils savaient où l'on allaient ce jour-là, c'était la surprise que je leur faisais.
Jean Pierre Bartolini
Voici quelques photos de ces lieux mystiques.
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POUR LE CENTENAIRE DE LA BASILIQUE
SAINT-AUGUSTIN
Envoyé par M. Hugues
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Cher Jean-Pierre,
Dans le dernier Bulletin " La Seybouse ", un article est consacré aux Cérémonies qui se tiendront, début Mai, à l'occasion de la restauration de la Basilique d'Hippone dont Saint Augustin fut l'Evêque au 5è siècle.
Voulant apporter une petite contribution à cette commémoration, j'offre aux Chrétiens Bônois, aux Pieds Noirs d'Algérie et à tous les fidèles, cette prière écrite par Saint Augustin.
Amitiés, Hugues JOLIVET
Aime-moi tel que tu es.
Je connais ta misère, les combats et les tribulations de ton âme;
La faiblesse et les infirmités de ton corps.
Je sais ta lâcheté, tes péchés, tes défaillances;
Je te dis quand même:
Donne-moi ton cœur, aime-moi comme tu es.
Si tu attends d'être un ange pour te livrer à l'amour,
Alors tu ne m'aimeras jamais.
Même si tu retombes souvent dans ces fautes
Que tu voudrais ne jamais connaître,
Même si tu es lâche dans la pratique de la vertu
Je ne te permets pas de ne pas m'aimer.
Aime-moi tel que tu es:
A chaque instant et dans quelque position que tu te trouves,
Dans la ferveur ou dans la sécheresse.
Dans la fidélité ou dans l'infidélité.
Mon enfant, laisse-moi t'aimer, je veux ton coeur.
Je compte bien te former, mais en attendant, je t'aime comme tu es.
Et je souhaite que tu fasses de même.
Je désire voir, du fond de ta misère monter l'amour.
J'aime en toi jusqu'à ta faiblesse, j'aime l'amour des pauvres.
C'est le chant de ton coeur qui m'importe.
Qu'ai-je besoin de ta science et de tes talents?
Ce ne sont pas des vertus que je te demande,
Et si je t'en donnais, tu es si faible
Que bientôt l'amour propre s'y mêlerait :
Ne t'inquiète pas de cela, Aime!
L'amour te fera faire tout le reste sans que tu n'y penses;
Ne cherche qu'à remplir le moment présent de ton amour.
Saint-Augustin
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ANECDOTE
Michel Rateau et Christian Migliaccio
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Mesures de rétorsion envers Poutine
Quand les deux plus vieux métiers du monde se rencontrent.... C'est bin vrai tout ça....
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Une mise au point saignante
Envoyé Par M. Pierre Barisain
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Je vous conseille de lire cette réponse à Benjamin Stora.
Elle est terrible d'autant qu'elle vient d'un Juif, et qui a cru à l'Algérie "nouvelle".
Stora oublie le départ honteux car inorganisé des Juifs du M'Zab qui étaient là depuis des millénaires et que le pouvoir gaulliste avait oubliés. On voit le résultat de cette éradication à Gardahia où les Tribus à présent s'entretuent.
Peu à peu, l'Histoire vraie émerge et n'est plus le monopole de "spécialistes" autoproclamés; en particulier le souvenir de la petite Nakache première victime de Sétif en 1945, ( occultée comme Azoulay, première victime de la Toussaint 1954 à Oran) est essentiel.
Mercredi 16 avril 2014
Réponse de Jean-Pierre Lledo à la Tribune de Benjamin Stora publiée par la newsletter du CRIF le 4 Avril 2014
Impliqué à de multiples titres par l’histoire de la guerre d’Algérie, en tant que citoyen et cinéaste, en tant que Juif et Algérien, puisque je n’ai quitté l’Algérie qu’en 1993, la Tribune du CRIF accordée à B. Stora le 4 Avril, ne peut me laisser indifférent, comme d’ailleurs l’ensemble des propos de cet historien, juif aussi, mais ayant quitté l’Algérie enfant, une année avant l’indépendance.
Se donnant, là, pour tache d’expliquer les raisons du départ des 130 000 Juifs d’Algérie, je note avec satisfaction qu’il évoque le ciblage des Juifs ‘’... Victimes d’attentats individuels ou collectifs, par des bombes dans des lieux publics, et des attaques à l’arme blanche.’’. Et même ‘’la dimension arabo-musulmane de l’identité nationale’’ du nationalisme algérien qui exclut, de fait, tous les non-musulmans du projet de la future Algérie indépendante : le Code de la Nationalité, deuxième loi adoptée en 1963, après la Constitution, stipulera en effet que seuls les musulmans sont automatiquement algériens (l’historien aurait pu le notifier).
Juifs d'Alger avant 1962
Tout cela est en effet d’une autre tonalité que les propos tenus par le même historien, dans le Monde diplomatique de Mai 2008. Présenté comme « un des meilleurs historiens de l’Algérie », il affirmait : « Depuis qu’ils sont rentrés (sic ) en France, les rapatriés (resic) ont toujours cherché à faire croire que la seule raison de leur départ était le risque qu’ils couraient pour leur vie et celle de leurs enfants. Et qu’ils avaient tous été obligés de partir....». Le 26 du même mois, à l'Hôtel de Ville de Paris, lors d’une conférence-débat de l’Association ‘’Coup de soleil’’, à la question : pourquoi vos parents ont-ils quitté l’Algérie ?, il répond agacé : ‘’Mes parents aimaient la France, la France est partie, alors ils ont suivi la France.’’ Il reste que dans cette Tribune du Crif, aussi, l’historien continue de privilégier cette raison. Il commence par elle et lui consacre l’essentiel de son papier. Pour le résumer : Français par Crémieux, les Juifs tenaient à le rester. L’historien pourra toujours se défendre. Il cite effectivement bien d’autres raisons : dhimmitude, nationalisme, islam, agressivité, durant ‘’la guerre d’Algérie’’... Mais - comment dire... ? - sur un mode mineur d’atténuation, et de façon désincarnée.
La dhimmitude islamique : ‘’un mélange de protection et de soumission’’. Ah, seulement ? Et la discrimination, la ségrégation, le racisme, l’apartheïd, l’humiliation au quotidien, la rouelle jaune ancêtre de l’étoile des nazis, le coup sur la nuque du représentant de la communauté qui venait apporter l’impôt supplémentaire, la savate qui devait laisser dépasser le talon, les couleurs interdites pour l’habillement, les travaux dégradants, les pogroms à répétition, les conversions obligatoires, etc, etc... ? Après un tel régime, comment les Juifs n’eussent-ils pas sauté au cou des Français ? Paul Fenton et David Litman ont donné 800 pages de preuves (L’Exil au Maghreb, PUF).
Le nationalisme : ‘’il insiste sur la dimension arabo-musulmane de l’identité nationale’’. Il ne ferait qu’insister ? Le nationalisme algérien n’aurait-il usé que de rhétorique ? La première victime, et non la seule, des émeutes de Mai 1945, n’est-elle pas une petite juive de 10 ans ? Durant ces émeutes, ne crie-t-on pas dans les rues des villes et des villages ‘’Nkatlou Yahoud ‘’ (Tuons les Juifs) ?
La guerre d’Algérie : ‘’De nombreuses familles juives, ce qui est peu connu, ont été touchées aussi bien comme Juifs que comme Français’’. L’historien spécialiste de l’Algérie devrait savoir que du point de vue des fidayîn et des moudjahidine qui tuent au faciès, comme par exemple le 20 Août 1955, encore dans le Constantinois, il n’y a pas de ‘’Français’’, mais uniquement des ‘’Yahoud’’ et des ‘’Nsara’’ (chrétiens). Quand aux Juifs, on les vise bien parce que Juifs. L’historien ne devrait avoir aucun doute là-dessus. N’a-t-il pas écrit lui-même dans ‘’Trois Exils’’ qu’on tuait les Juifs, ‘’de préférence le samedi ‘’ ? Et on les vise, selon différents modes opératoires, en les arrosant d’essence dans la rue (David Chiche, 65 ans, Alger), en les tuant à l’entrée ou à la sortie des synagogues (comme à Constantine, quelques mois avant l’indépendance, Edmond Baruch Sirat, frère du Grand Rabbin de France René Sirat), ou avec des bombes, y compris chez eux (Isaac Aziza, rabbin de Nédroma, tué avec sa famille). Ils sont pourchassés en tout lieu : devant leur magasin comme Emile Atlan (héros de l’Opération Torch, mise au point par des Juifs, qui permit aux Américains de prendre Alger sans combat), à l’intérieur de leur lieu de travail, ou en des lieux de détente (grenades dans les cafés de Constantine) ou de loisir (Casino de la Corniche qui pulvérise notamment l’orchestre de Lucien Séror, dit Lucky Starway)... Les synagogues, elles-mêmes ne sont pas épargnées : grenades dans les synagogues de villes du Sud, Boghari en Mars 1958 (1 mort), et Bou Saada en 1959 la veille de Kippour (la petite fille du Rabbin tuée). Celle d’Orléanville est incendiée. La grande Synagogue d’Alger, en Décembre 1960, dévastée aux cris de ‘’Mort aux juifs’’, les Rouleaux de la Tora profanés, des croix gammées dessinées sur les murs, et le drapeau indépendantiste planté.
La fin de la guerre d’Algérie. L’historien nous dit certes qu’elle a été ‘’dramatique’’. Pour exemple, il cite ‘’l’assassinat du célèbre musicien Raymond Leyris en 1961’’. C’est déjà mieux que dans le grand livre récent qu’il a parrainé avec A. Meddeb, sur les relations entre juifs et musulmans dans le monde arabo-musulman, où le musicien n’est évoqué que pour illustrer la symbiose judéo-arabe, sans que l’on sache qu’il a été assassiné ! (Ce livre exclut même même de sa bibliographie, des historiens comme Bat Yé'Or, Weinstock, Fenton, Bensoussan, qui ont été pourtant des pionniers dans l’histoire judéo-musulmane non-idéalisée, sans parler de ‘’La fin du judaïsme en terres d’Islam’’, dirigé par Trigano). Mais l’historien rate une nouvelle occasion de combler un immense trou dans son historiographie de la guerre. En effet, il continue à ignorer ce qu’a été la journée la plus meurtrière de la guerre d’Algérie : 700 morts et disparus à jamais (lire ‘’Silence d’Etat’’ de JJ Jordi). Il s’agit du 5 Juillet 1962 à Oran, premier jour officiel de la célébration de l’indépendance qui venait d’être votée 2 jours plus tôt. Ce jour-là, du matin au soir, on a tué, étripé, démembré, du matin au soir, encore une fois, au faciès. Et naturellement, Oran étant numériquement la ville la plus juive d’Algérie, nombreuses et nombreux furent les ‘’Yahoud’’ assassinés et, à ce jour, disparus. La Yahoudya Viviane Ezagouri, membre comme moi du Collectif 5 Juillet 1962, se tient à la disposition de l’historien pour lui raconter comment, avec son fiancé, elle échappa miraculeusement au lynchage, chance que n’eut guère son père...
Les 130 000 Juifs partis, soit vers la France, soit vers Israël, la nouvelle Algérie ‘’libre’’ va-t-elle les regretter, se les remémorer, les rappeler, leur donner envie de revenir, leur montrer qu’après la guerre et ses horreurs, et la fin du ‘’colonialisme’’ une nouvelle ère de communion pouvait commencer ? Que nous dit l’historien ? ‘’Les pouvoirs successifs ont reconstruit une histoire de l’Algérie en supprimant les traces de toutes les diversités, donc la présence des Juifs dans ce pays’’. C’est le moins que le puisse dire ! C’est très peu, trop peu pour signifier que le départ des Juifs, loin de l’atténuer, n’a fait que décupler la judéophobie, surtout depuis la ‘’libéralisation’’ politique et médiatique... Même le président de la république Bouteflika qui avait invité Enrico Macias doit se rétracter ! Les 150 Tlemcéniens qui en 2005 reviennent dans leur ville, déclenchent surtout dans les journaux arabophones, une des plus grandes hystéries antijuives (« Le temps de l’enjuivation ! La façon provocante et plus qu’officielle avec laquelle les juifs ont été reçus à Tlemcen indique qu’il existe des musulmans, issus de notre sang, qui sont encore davantage enjuivés que les juifs eux-mêmes. ». Ech-Chourouk El-Youmi).
A peu près au même moment, un grand quotidien national francophone (Quotidien d’Oran), donne 2 immenses pages à un avocat (Lezzar) pour ‘’prouver’’ que Raymond Leyris avait été sciemment liquidé par le FLN, en raison de ses accointances avec l’OAS !!! Raymond Leyris et son beau-fils Enrico Macias sont régulièrement salis dans la presse algérienne. Dans mon film ‘’Algérie, histoires à ne pas dire’’ un musicien qui se présente comme un ancien moudjahid, lance, en parlant de l’assassinat de R. Leyris : ‘’Il ne valait même pas la balle qui l’a tué’’, tandis que plus prosaïquement, un patron de hammam de Constantine nous dit que chez eux, Arabes et Juifs ne se lavaient pas aux même heures, à cause de ‘’l’odeur’’ de ces derniers... Enfin B. Stora aurait même pu donner un exemple personnel de la judéophilie ambiante : sa participation à la grande rencontre des Constantinois, à Jérusalem en 2005, déclenche une autre avalanche de réactions agressives dans la presse algérienne. On lui demande des comptes. Et fait surprenant, il croit nécessaire d’en rendre...
Les communistes : ‘’Une petite minorité de Juifs, surtout proche du Parti communiste algérien, restera après 1962... Ceux-là aussi partiront dans les années 1990, au moment de la terrible guerre civile...’’. Comparée aux 9 millions de musulmans et aux 130 000 Juifs de 1962, on pourrait penser qu’il s’agit là d’un millier de personnes, ou même d’une centaine... Or, la ‘’ petite minorité de Juifs’’, c’est à peine une dizaine de personnes après 62 ! Le sens de la mesure, ce n’est pas rien en histoire, non ? Quand à ceux qui partirent au début des années 90, il n’y en eut que deux (dont moi). Parce que pour qui voulait voir, les choses étaient visibles dès le début de l’indépendance : en 1963, à Ténès, la Rue Pierre Ghenassia (communiste, infirmier dans les maquis de l’ALN, qui préféra mourir plutôt que fuir - comme le lui proposa son chef, le Cdt Azzedine - et abandonner ses blessés) ne fut-elle pas débaptisée en Rue El Qods ? !!
Les choses étaient claires depuis longtemps d’ailleurs. Le communiste juif André Beckouche, constantinois comme B.Stora, se rappelle que dans un de ces débats d’étudiants algériens à Paris, qu’il situe en 1955, Réda Malek, jeune dirigeant nationaliste, avait ainsi conclu : « L’Algérie, n’est pas un manteau d’Arlequin »… 35 ans plus tard, relatant les négociations sur ‘’Les Accords d’Evian’’ dont il avait été partie prenante (Le Seuil, 1990), il persiste et signe : « Heureusement, le caractère sacré arabo-musulman de la nation algérienne était sauvegardé.». Et les lecteurs du CRIF doivent savoir que cet homme n’était pas un fanatique, qu’il se voulait un ‘’moderne’’ et qu’il combattit autant qu’il put les islamistes lorsqu’il fut chef du gouvernement en 1994. Quelques années plus tard, lorsqu’il évoque la signature de ces Accords d’Evian, Ben Khedda, qui fut le Président du GPRA de 1958 à l’indépendance, souvent présenté comme un ‘’démocrate’’ face au ‘’dictateur’’ Boumedienne, est encore plus explicite : « En refusant notamment la nationalité algérienne automatique pour un million d’Européens, nous avions prévenu le danger d’une Algérie bicéphale » (La fin de la guerre d’Algérie, 1998 - Casbah Ed).
Les Juifs sont certainement le peuple qui a donné, et continue de donner, à toutes les ‘’révolutions’’ le plus fort contingent d’idiots utiles. C’est un constat. Que je fais en connaissance de cause puisque j’avoue sans fierté en avoir été. Mais quand ils sont censés écrire l’histoire, cette mission ne devrait-elle pas les encourager à distinguer, au moins, entre leur rêve de fraternité et l’histoire réelle, et au plus à se remettre en question ? Auteur en 1969, de ‘’Le sionisme contre Israël’’, considéré par l'extrême gauche comme la Bible de l'antisionisme, l’historien Nathan Weinstock a montré qu’il ne fallait pas désespérer, puisqu’il nous a offert ces dernières années un des meilleurs livres d’histoire qui se soit écrit sur le conflit israélo-palestinien : ‘’Terre promise, trop promise’’.
Enfin, la seule atténuation légitime, mais dont l’historien ne dit mot, est qu’il faut se garder d’identifier le comportement des chefs à celui de tous les individus, parmi lesquels, il y eut comme partout des Justes. Ils furent comme partout très minoritaires. Et parmi eux ne brillèrent que très peu d’intellectuels, lesquels dans leur grande majorité ont préféré jusqu’ici emboucher les trompettes de la vindicte et de l’excommunication. Dans le monde arabo-musulman, rapport aux Juifs, l’Algérie n’est certes pas une exception. Déplorant que depuis le jour de son enterrement, plus personne n’ait pu réciter de Kaddish sur la tombe de son frère assassiné, René Sirat le Grand Rabbin de France constatait il y a quelques années : ‘’Aujourd’hui, l’Algérie est l’un des rares pays au monde Judenrein”.
Par Jean-Pierre Lledo, cinéaste et écrivain
à Tel Aviv, le 6 avril 2014
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L'U.E. sur le "pied bot" de guerre
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG
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Qu'est-ce qui pousse l'Europe, surtout la France en position tellement financièrement instable avec les bateaux à livrer à la Russie... puis l'Amérique, à pousser des cris d'orfraie contre Poutine ? C'est vrai qu'il semble reprendre du poil de la bête et ne se laisse plus "entourlouper" comme en 1999 avec l'affaire du Kosovo, où il a laissé faire l'Otan, l'Amérique et la France dans une aventure dont on observe les conséquences néfastes : un pays à la solde d'un système mafieux ! Ne parlons pas de la Libye déstructurée et partagée en "katibas" guerrières, où le gouvernement français socialiste essaie en vain de trouver des poux dans le dossier virtuel de Sarkozy, victime surtout à cette époque d'un faux philosophe : BHL... à la recherche d'un titre de livre pour compenser le plagiat de certains écrits "tirés" des élucubrations du "Canard enchaîné".
Revenons à nos moutons de l'U E et à la Crimée. Pourquoi tant de mauvaise foi sur un sujet qui ne concerne que les russes et cette partie de l'Ukraine anciennement russe et qui souhaite à 80 ou 90 % des suffrages redevenir russe ?
Il y a eu vote, il y a eu résultat et voilà que l'U E et l'Amérique contestent une décision populaire, brandissant les limites des frontières imposées contre le souhait d'un peuple. C'est de cette façon que l'Afrique a été découpée et c'est la raison de ces guerres malheureuses en Afrique en opposant le droit des peuples à s'autodéterminer au droit d'un sol tiré au cordeau ! Dans le cas de la Crimée, pourquoi tant d'oppositions occidentales ? Poutine fait-il si peur ? Nous voilà dans le temps des sanctions ... légères évidement car que peut-on faire exactement hors une guerre ?
Déjà, François Hollande pris entre les retombées financières des navires à livrer à Poutine et les actions de L'U E, prend des demi-mesures comme au Mali et en RCA... il est prêt à "envoyer" quatre avions à l'Est ... Il oublie ou fait semblant de l'oublier que notre armée est démunie de tout et n'est plus à la hauteur des extravagances présidentielles.
Pourquoi l'U E et l'Amérique ont-elles si peu de courage pour reconnaître qu'elles se trompent ? Les "gens" de Bruxelles et nos dirigeants, depuis leurs bureaux anti atomiques ont beau jeu d'envoyer au casse-pipe des soldats... Ils refont le monde mais sur du sang, comme à chaque guerre. Des décisions à vau-l'eau ! C'est actuellement l'Europe et l'Amérique qui poussent au crime. Poutine se retient. Ne menace personne, mais en Occident on voit déjà des conséquences funèbres avec le gaz, ou le pétrole "coupés" et des approvisionnements en baisses pour une partie des pays européens soumis à ces livraisons.... "On" annonce que la Russie sera perdante ? Mais il y a tellement d'entreprises européennes à Moscou ! Peut-on du jour au lendemain tout abandonner ? Que l'U E , l'Amérique et surtout Hollande, le spécialiste des guerres en queue de poisson, interminables, réfléchissent ! En sont-ils capables ? J'ai des doutes lorsque je vois comment les "guerres" américaines se terminent... Somalie, Afganistan, Libye et tout cela, avec la France !
Robert Charles PUIG / Avril 2014
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Petit cadeau pour des noces de diamant !
Envoyé par Hugues
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Un couple de personnes âgées avait fêté son soixantième anniversaire de mariage.
Ils s'étaient connus amis d'enfance et venaient se promener main dans la main dans le quartier de leur jeunesse ; ils voulaient revoir leur ancienne école.
La grille n'était pas fermée, ils sont entrés et ont retrouvé le vieux pupitre qu'ils avaient partagé, sur lequel Louis avait gravé :« Je t'aime, Claire. »
En revenant à la maison, un sac tomba d'un fourgon presque à leurs pieds. Claire le ramassa et l'emporta à la maison.
Là, elle l'ouvrit et compta .........cinquante mille euros !
Louis déclara : « Nous devons le rendre ».
Claire dit : « Qui trouve garde. » Elle remit l'argent dans le sac et le cacha dans le grenier.
Le lendemain, deux policiers vinrent enquêter dans le quartier. Ils frappèrent à leur porte.
« Pardon, auriez-vous trouvé un sac qui est tombé d'un fourgon hier ? »
Claire dit : « Non ».
Louis : « Elle ment. Elle l'a caché dans le grenier ».
Claire : "Ne le croyez pas, il est sénile ».
Les agents se sont tournés vers Louis et lui ont demandé :
« Voulez-vous nous raconter l'histoire depuis le début. »
Louis : - Bien ! Claire et moi revenions de l'école, hier............. »
Le premier agent se tourna vers son collègue et lui dit :
« Viens on s'en va .........! »
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LA RÉVOLTE DU 1er REGIMENT ETRANGER DE PARACHUTISTES
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« Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie / Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie / Entre les plus beaux noms, leur nom est le plus beau / Toute gloire près d'eux, passe et tombe éphémère / Et comme le ferait une Mère / La voix d'un Peuple entier, les berce en leurs tombeaux / Gloire à notre France éternelle / Gloire à ceux qui sont morts pour elle / Aux martyrs, aux vaillants, aux forts / A ceux qu'enflamme leur exemple / Qui veulent place dans le temple / Et qui mourront, comme ils sont morts » (Victor Hugo – « Les Chants du crépuscule »)
… 12 Novembre 1960
Une nouvelle consternante parvient dans les unités parachutistes. Dans les Aurès, les fells ont surpris un groupe de combat du 1er REP à sa descente d’hélicoptères, faisant 11 morts et 6 blessés graves.
15 Novembre 1960
Dans la chapelle de l’hôpital Maillot à Alger, eut lieu la cérémonie militaire et religieuse en l’honneur des légionnaires tombés le 12. Ils allaient maintenant reposer comme tant d’autres dans cette terre d’Algérie qu’ils avaient défendue jusqu’à l’ultime sacrifice et qui était la leur désormais.
Au cimetière de Zéralda –qui gardera à jamais, dans son « carré légionnaire » les dépouilles mortelles de ces soldats morts pour la France- l’aumônier de la 10ème Division Parachutiste, le Père Delarue, bien qu’habitué à conduire des légionnaires à leur dernière demeure, se sentait, devant tous ces cercueils, bouleversé. Ce qui le mettait en rage, lui, prêtre, c’était l’absurdité de cette mort si elle ne correspondait plus à un sacrifice exigé par la Nation. Onze cadavres inutiles et scandaleux… Onze cadavres de plus dans cette longue liste… Et sa détresse, sa lassitude étaient immenses, de cette guerre où des hommes valeureux payaient de ce qu’ils avaient de plus cher pour racheter l’incompétence, la veulerie, les fautes et les palinodies de leurs gouvernants.
Tous écoutaient, muets et bouleversés, les dernières prières douloureuses de l’aumônier. Des paroles simples lui venaient aux lèvres. Il disait :
« Vous étiez venus de tous les pays d’Europe où l’on aime encore la liberté pour donner la liberté à ce pays… La mort vous a frappés en pleine poitrine, en pleine face, comme des hommes, au moment où vous vous réjouissiez d’avoir enfin découvert un ennemi insaisissable jusque-là… »
Et, d’une voix forte, il ponctua en criant presque :
« Vous êtes tombés au moment où, s’il faut en croire les discours, nous ne savons plus, ici, pourquoi nous mourons ! »
Puis le clairon, gonflant ses joues et les veines de son cou, lança vers les airs cette courte sonnerie saccadée : la sonnerie aux morts.
« Notre Père, qui êtes aux Cieux… » commença le prêtre, de sa voix qui tremblait et qui n’avait pas son impassibilité habituelle. Et tandis que se continuait le Pater, chez ces grands enfants qui écoutaient, recueillis, se reflétait un immense chagrin au souvenir de leurs camarades de combat. Chez certains, les yeux devenaient troubles comme sous un voile et, à la gorge, quelque chose s’étranglait. Sur toutes ces têtes alignées, flottait pour la dernière fois, l’ombre de ceux qui étaient morts, parce que la France, une dernière fois, le leur avait demandé. Et quand le prêtre, après un arrêt, et la voix plus grave encore, prononça les derniers mots de l’Ave Maria, d’une simplicité sublime : « Sainte Marie mère de Dieu… priez pour nous, pauvres pécheurs… maintenant… et à l’heure de notre mort », tout à coup, sur les joues de ces hommes rudes que l’on qualifiait « d’inhumains », de brusques larmes coulèrent, qui jaillissaient rapides et pressées comme une pluie…
L’émotion avait atteint un degré douloureux. La foule pleurait en silence communiant dans la douleur avec « ses soldats », « ses légionnaires ». Puis le nouveau chef du 1er REP, le Colonel Dufour, s’avança à son tour pour dire adieu à ses hommes. Il énuméra les noms de ceux qui ne feraient plus le chemin, tant rêvé, du retour dans leur foyer. Ces noms qui, bientôt ne vivraient plus que dans le cœur des mères, émurent le silence, cognèrent aux poitrines, bâillonnèrent les gorges et mouillèrent de nouveau les yeux. Puis il termina par ces mots :
« Il n’est pas possible que votre sacrifice demeure vain. Il n’est pas possible que nos compatriotes de la Métropole n’entendent pas nos cris d’angoisse ».
Il salua ; les clairons sonnèrent : « Au drapeau ». Les détachements présentèrent les armes et défilèrent, les yeux tournés vers les tombes. Les visages graves, bronzés et maigres, recelaient toutes les tristesses cachées, toutes les tares et tous les deuils qui les avaient amenés là.
« Nous ne savons plus ici pourquoi nous mourrons… » Ces paroles du père Delarue allaient avoir un écho immédiat : il allait, sur le champ, être banni d’Algérie et exclu des unités parachutistes.
« Si quelqu’un veut savoir pourquoi nous sommes morts, dites-leur : « Parce que nos pères ont menti ! » s’était écrié Rudyard KIPLING, après que son fils fut tué à la bataille de LOOS en 1915.
Trois semaines plus tard, le Colonel Dufour fut relevé de son commandement pour avoir exprimé en public ses sentiments « Algérie française » et fut prié de quitter le sol algérien avant le 9 décembre 1960, date d’arrivée de de Gaulle à Oran. Ecarté de la Légion, affecté aux Forces Françaises en Allemagne (Offenburg), le Colonel Dufour choisira quelque temps plus tard la clandestinité et rejoindra, en Algérie, les rangs de l’OAS.
8 Janvier 1961
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Un vent de panique souffla à tous les échelons de la hiérarchie. Quoi ! La « grève de la mort » ? Impensable pour des hommes qui étaient « soldats pour mourir » ! (1)
Une pluie de sanctions s’abattit sur les révoltés qui furent mis aux arrêts et mutés immédiatement en Métropole. L’un d’eux, le Lieutenant Roger Degueldre fut affecté au 4ème Régiment Etranger d’Infanterie mais il refusa de rejoindre son nouveau corps. Le 25 janvier 1961, il entra dans la clandestinité. Les dés de son destin étaient jetés. Une légende naissait…
A Zéralda, fief du 1er REP, le cœur n’y était plus et les questions que posaient les cadres rescapés de la purge n’obtenaient aucune réponse de la hiérarchie : le drapeau du FLN va-t-il flotter sur Alger ? Après avoir été vaincu sur le terrain, le FLN y sortira-t-il vainqueur ? Que vont devenir les Européens ? Et les Musulmans ralliés au drapeau français, eux qui ont cru aux promesses de l’armée ? Après l’Indochine, l’Algérie… L’armée sera-t-elle donc éternellement vaincue, éternellement parjure ?
Et de mains en mains l’on se passait une lettre. C’était une missive vieille de 2000 ans. Le texte, rapporté par Suétone, était de Marcus Flavinius, centurion à la 2ème cohorte de la légion Augusta. Destiné à son cousin Tertullus, il avait été écrit en Numidie, ainsi que s’appelait l’Algérie à l’époque romaine : « Si nous devions laisser nos os blanchis en vain sur les pistes du désert, alors que l’on prenne garde à la colère des légions ! »
La colère des légions ! Elle se concrétisa le 22 avril 1961 avec le soulèvement des plus belles unités de légion et de parachutistes… et se termina par la dissolution du 1er REP.
(1) - En janvier 1885, lors des préparatifs de l’attaque de Bac Ninh, au Tonkin, le général de Négrier s’était adressé aux légionnaires des 1er et 2ème Bataillon en ces termes : « Vous, légionnaires, vous êtes soldats pour mourir et je vous envoie où l’on meurt ! »
"Les témoins sont le sel d'un pays. De près, ils brûlent la peau, car personne n'a envie de les entendre. Mais ils persistent, solitaires et tristes, accrochés à leur mémoire. Ils attendent leur heure. Ils possèdent la résistance du grain de sable. C'est la dernière responsabilité qui nous incombe : Eviter que nos enfants aient un jour les dents gâtées par les raisins verts de l'oubli. Écrire et raconter, inlassablement, non pour juger mais pour expliquer. Ouvrir la porte à ceux qui cherchent une trace du passé et qui refusent le silence, repiquer chaque matin le riz de nos souvenirs... Ne pas lâcher prise, jamais, pour celui qui est demeuré dans le bien et dont l'amour est resté là-bas dans une colline de l'Alma... (1)" - Cdt Hélie de Saint Marc ("Les sentinelles du soir")
(1) L'Alma était le nom d'un village d'Algérie à proximité duquel le Lieutenant Yves Schoen, beau-frère du Commandant de Saint Marc, a été tué en 1959 à la tête d’une unité de Harkis.
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LA FIN DU 1er REGIMENT ETRANGER DE PARACHUTISTES
Avril 1961 - Il y a 53 ans, disparaissait, en Algérie, la plus prestigieuse unité de Légion étrangère…
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«L’Honneur est-il dans l’obéissance absolue au pouvoir légal, ou dans le refus d’abandonner des populations qui allaient être massacrées à cause de nous ? J’ai choisi selon ma conscience. J’ai accepté de tout perdre, et j’ai tout perdu. (…) Je connais des réussites qui me font vomir. J’ai échoué, mais l’homme au fond de moi a été vivifié » (Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc - « L’aventure et l’espérance »)
… 22 Avril 1961
Une agitation anormale prenait naissance. On signalait des mouvements imprévus des véhicules de groupes de transport. Il était une heure du matin et les légionnaires du 1er REP, commandés par le Commandant, Elie Denoix de Saint-Marc, fonçaient sur Alger.
Pouvait-on vivre chargés de honte? La France s’enfonçait dans les égouts, la France n’existait plus. A son secours volaient les légionnaires, prêts à verser leur sang si la légion le leur demandait, marchant de leurs pas d’éternité vers la vie, vers la mort, fidèles à eux-mêmes, aux pierres tombales qui jonchaient leur route, fidèles à l’honneur.
Au même moment, d’autres « Seigneurs de la guerre » investissaient les grandes villes d’Algérie : le 1er Régiment Etranger de Cavalerie du Colonel de la Chapelle, le 5ème Régiment Etranger d’Infanterie du Commandant Camelin, le 2ème Régiment Etranger de Parachutistes entraîné par ses capitaines et son commandant, le cdt Cabiro, dès lors que son chef, le colonel Darmuzai était « déficient », les 14ème et 18ème Régiments de Chasseurs Parachutistes des Colonels Lecomte et Masselot, le groupement des commandos de parachutistes du Commandant Robin, les commandos de l’air du Lieutenant-colonel Emery… Les fleurons de la 10ème et de la 25ème Division de Parachutistes.
Et puis d’autres unités se rallient au mouvement : le 27ème Dragons du Colonel Puga, le 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens, le 1er Régiment d’Infanterie de Marine du Commandant Lousteau, le 6ème RPIMA du Lieutenant-Colonel Balbin et le 8ème RPIMA du Colonel Lenoir, le 94ème RI du Colonel Parizot, le 1er RCP du Colonel Plassard, le 9ème RCP du Colonel Brechignac… A noter aussi le ralliement immédiat des harkis du Commandant Guizien, basés à Edgar-Quinet, village situé au pied de l’Aurès. Au lendemain du cessez-le-feu, ils paieront très cher leur fidélité : un millier de ces supplétifs, avec femmes et enfants, seront massacrés dans des conditions effroyables…
Néanmoins quelque chose avait filtré du projet. Il n’est pas de secret que puissent garder tant d’hommes en marche vers leur mystérieux rendez-vous. De confuses alertes chuchotées de bouche à oreille avaient couru d’un bout à l’autre de l’Algérie, affolant par l’imminence d’un événement qu’ils pressentaient, de courageux officiers qui s’étaient ainsi rués dans l’une de ces échappatoires qui leur permettrait, plus tard, de pouvoir se disculper tant auprès des vaincus que des vainqueurs. Ils s’étaient fait mettre en permission pour éluder le choix et des quatre coins d’Algérie, des chefs étaient partis pour ne pas être présents quand se lèveraient les aurores difficiles… Pourtant, des années durant, sur les tombes des officiers tués au combat, ces mêmes chefs avaient limité leur oraison funèbre à un serment prêté sur les cercueils drapés de tricolore : « Nous n’abandonnerons jamais l’Algérie ! ». Qu’en était-il aujourd’hui ?
Fallait-il dans ce cas employer la force? C’est dans de tels moments que bascule le destin des hommes… et c’est à ce moment-là que bascula celui de l’Algérie française.
Parce que la fraction de l’armée qui s’était révoltée refusait de mener le même combat que la rébellion, la bataille allait être perdue. Parce que les généraux, notamment le général Challe, avaient eu la naïveté de croire qu’une révolution se faisait sans effusion de sang et pouvait se gagner uniquement avec le cœur et de nobles sentiments, ils allaient entraîner avec eux dans leur perte les meilleurs soldats que la France n’ait jamais eus… et tout un peuple crédule et soumis.
A l’évidence, ils négligèrent les recommandations d’un célèbre révolutionnaire : Fidel Castro, dont la doctrine était la suivante : « Pour faire une révolution, il vaut mieux un chef méchant que plusieurs chefs gentils ».
25 Avril 1961
Le général Challe prend la décision de mettre fin au soulèvement et de se livrer au bon vouloir de Paris. Ce faisant, il va consacrer la défaite des plus belles unités, livrer 20 ans de sacrifices et d’expérience. Ce qu’il remet à l’ennemi, c’est la force morale d’une armée qui retrouvait le goût de vaincre, c’est tout un capital jeune et révolutionnaire qu’elle avait amassé avec tant de souffrance pour la nation.
Dès lors, le choc psychologique provoqué par la reddition du chef va être considérable. Dans des circonstances d’une telle intensité dramatique, la fermeté du commandement est la bouée qui retient les faibles et les indécis. Qu’elle vienne à couler et c’est le sauve-qui-peut. Remontent alors en surface les résidus de l’humanité : les attentistes, les lâches et les habiles ! Ah ! Il ne leur reste pas beaucoup de temps pour sortir de leur prudence et prouver qu’ils méritent d’accéder au grade supérieur. Du coup, l’Etat retrouve pléiade de serviteurs zélés, moutons de Panurge revus et corrigés par l’Elysée, même si le grand cordon d’une légion d’honneur leur sert de collier.
C’est désormais la débandade ! Outre les officiers qui ont refusé de franchir le rubicond et qui louent désormais le Seigneur pour leur « bon choix », de nombreux officiers putschistes, sentant le vent tourner, se rallient au pouvoir. Les rats quittent le navire !…
Et ce fut la fin! Les camions défilèrent un à un avec leur chargement de généraux, de colonels, de paras et de légionnaires. Les hommes chantaient une rengaine d’Edith Piaf : « Non, rien de rien… Non, je ne regrette rien » tandis que d’autres camions arrivaient maintenant, portant des soldats du contingent métropolitain qui chantaient, indifférents à la peine des uns et des autres : « Les Pieds-Noirs sont dans la merde » sur l’air des « gaulois sont dans la plaine ».
Ainsi durant quatre jours et cinq nuits, des hommes valeureux avaient tenté de sauver l’Algérie. Son corps se vidait de son sang, tout sombrait. Leur dignité imposait de se conduire en Seigneurs, même s’ils étaient chargés de tout le désespoir du monde. Ne rien regretter ? Si ! D’avoir perdu. Et des camions qui roulaient maintenant dans la nuit profonde, toujours ce chant qui s’élevait encore plus vibrant :
« Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien… »
JE NE REGRETTE RIEN, ce cri allait désormais devenir l’hymne de ceux qui avaient osé et qui avaient tout sacrifié… sauf leur honneur.
C’étaient des hommes vaincus –provisoirement-, courageux et généreux qui connaissaient l’adversité. Les légionnaires se souvenaient pour la plupart de leurs combats pour la liberté en Pologne ou en Hongrie, pour d’autres, ceux des rizières du Tonkin, pour d’autres encore, ceux de That-Khé, Dong-Khé, Cao-Bang, Diên Biên Phu qui furent les tombeaux d’unités prestigieuses telles que les 2ème et 3ème Régiments Etrangers et du 1er BEP -Bataillon Etranger de Parachutistes-, celui-là même dont les légionnaires du 1er REP étaient les fiers héritiers…
Les appelés des 14ème, 18ème RCP et des commandos, trop jeunes pour avoir connu tant de gloire, demeuraient traumatisés par ces visions apocalyptiques qui les hantaient et que représentaient ces visages lacérés où les yeux manquaient, ces nez et ces lèvres tranchés, ces gorges béantes, ces corps mutilés, ces alignements de femmes et d’enfants éventrés, la tête fracassée, le sexe tailladé. Tous, à ce moment ignoraient le désespoir et savaient que demain la lumière brillerait à nouveau. C’étaient des révoltés à la conscience pure, des soldats fidèles, des Hommes… des vrais !
Quel contraste étonnant cependant entre ces Seigneurs de la guerre que l’on montrait aujourd’hui du doigt sous le sobriquet fallacieux de « mercenaires » et de « factieux », ces soldats-loups à la démarche souple de félins accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, soldats perdus dont l’uniforme collait comme une peau de bête, acceptant le défi de la guerre dans les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil, dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants… et ces hommes flasques qui entonnaient de plus belle leurs incantations à la quille !…
Au lendemain de la reddition des généraux, le général de Gaulle s’empressa d’épurer l’armée française. L’occasion était trop belle d’en finir avec les contestataires trop fidèles en leur idéal et en leur parole. C’est ainsi, qu’outre les centaines d’arrestations opérées dans les milieux militaires, policiers et civils, les régiments qui avaient constitué le « fer de lance » du putsch : 1er REP, 14ème et 18ème RCP, Groupement des commandos Parachutistes et Commandos de l’air, allaient être dissous. Le 2ème RPIMA quant à lui, allait être expulsé de ses cantonnements. Dissoutes, également la 10ème et la 25ème Division de Parachutistes. Ne pouvant éliminer toutes les unités compromises sous peine de réduire à néant la force opérationnelle, seul leur encadrement serait sanctionné…
C’est ainsi qu’au cantonnement du 1er REP, l’ordre vint, sec et cruel. Le régiment était aux arrêts ! Tous les officiers de cette prestigieuse unité devaient sur le champ se constituer prisonniers. Beaucoup de légionnaires refusaient de s’incliner ; ils voulaient livrer un ultime baroud d’honneur. Leur « Camerone » à eux, ils le souhaitaient, ils le désiraient. Mais toute résistance devenait désormais inutile. Leur sacrifice aurait été vain, l’Etat était trop puissant, la France entière était contre eux, elle les avait reniés et l’Algérie était d’ores et déjà condamnée. Les blindés de la gendarmerie mobile cernaient le cantonnement, prêts à leur donner l’assaut. La flotte était là à quelques encablures, ses canons pointés vers eux. Allons ! Il faut céder. C’en est fini du 1er REP…
La population européenne tout entière se dirigea vers le camp de Zéralda où les légionnaires étaient cantonnés. Elle voulait dire adieu à « son » régiment, le saluer une dernière fois, lui dire encore et toujours : Merci ! Merci à « ses » légionnaires. Les commerçants baissaient leurs rideaux, les jeunes filles portaient des brassées de fleurs. A eux, les portes du camp s’ouvrirent. Les journalistes furent interdits. « Vous ne verrez pas pleurer les légionnaires ! » leur lança un officier. Même les cinéastes du service cinématographique des armées furent refoulés. Pas question de filmer la mort du REP!
Le silence se fit. Une ultime et bouleversante cérémonie aux couleurs, réunit autour du grand mât blanc, la population et ces valeureux baroudeurs, jeunes d’Algérie et vétérans d’Indochine.
Soudain, de la foule en larmes, surgit une petite fille. Tel un ange de blanc vêtu, elle s’avança vers les rangs des légionnaires, une feuille à la main. D’une voix douce et faible elle en fit la lecture. C’était l’ultime hommage du petit peuple de Zéralda à leurs enfants en reconnaissance de leurs sacrifices, leur courage et leur fidélité. Puis elle éleva sa petite main jusqu’à sa bouche et dans un geste empreint d’une infinie tendresse, leur adressa un baiser. A ce moment, les applaudissements crépitèrent et une pluie de pétales de rose tournoya dans les airs.
Gagnés par l’émotion et la rancœur, des légionnaires parachutistes, le visage tendu, les yeux rougis, sortirent des rangs, ôtèrent leurs décorations couvertes d’étoiles, de palmes et de gloire et les jetèrent devant eux. L’assistance regardait avec une sorte d’effroi ces médailles qui jonchaient le sol. Des femmes les ramassaient et en les embrassant, les rendaient aux paras : « Si, si, reprenez-les ! » Des officiers pleuraient.
Puis ce fut l’embarquement dans les camions. Certains criaient : « De Gaulle au poteau ! », d’autres « Algérie française quand même! ». Sur leurs joues, des larmes coulaient. D’autres s’efforçaient de sourire à la foule venue en masse pour les saluer et qui s’époumonait à hurler sur leur passage : « Vive la légion ! », tandis qu’à la vue des képis blancs, les gendarmes mobiles s’effaçaient.
La colonne traversa la petite ville où les Européens qui n’avaient pu se rendre au camp couraient sur les trottoirs, leur lançant un ultime adieu. Des mains jetaient des fleurs sous les roues des camions.
Un à un, les lourds véhicules passèrent au milieu des cris, des larmes, des baisers envoyés à la volée. Alors, de la colonne, couvrant le grondement des moteurs, 1200 légionnaires, partagés entre la colère et le chagrin, entonnèrent un refrain aux lentes cadences, pathétique, triste, entrecoupé de sanglots :
« Non, rien de rien,
Non, je ne regrette rien… »
Le convoi du 1er REP roulait sur un tapis de roses, de lilas et de pensées. Voie triomphale et triste. Et sous les baisers, les acclamations, les larmes et les fleurs, il disparut dans un dernier nuage de poussière, convoi de mariniers halé par une complainte grave, emportant avec lui les plus folles espérances…
Pauvre régiment ! Si glorieux ! Que triste est ton sort aujourd’hui ! Et dans son sillage se traînait déjà, lamentablement, le fantôme déguenillé de l’Algérie française…
Et tandis que les légionnaires roulaient vers leur destin, d’autres hommes, d’autres « Seigneurs de la guerre », braves et courageux, parachutistes et commandos des unités putschistes dissoutes assistaient, la rage au cœur, à l’amené du drapeau, de ce même drapeau qu’ils avaient eux aussi défendu au prix du sang dans les rizières d’Indochine et sur les pentes des djebels. La 10ème et la 20ème Division de Parachutistes avaient fini d’exister !…
Créé au lendemain de la seconde guerre mondiale, le BEP (Bataillon Etranger de Parachutistes), appellation originelle de l’unité, avait été deux fois sacrifié en Indochine. Une première fois au Tonkin où 17 légionnaires seulement revinrent d’une mission « suicide », puis à Diên Biên Phu où durant deux mois il connut le cauchemar que l’on sait. Sur le millier d’hommes qui reconstituèrent l’unité après leur premier sacrifice, moins d’une dizaine survécurent…
Reconstitué en 1955 pour les besoins de la guerre d’Algérie sous l’appellation de REP (Régiment Etranger de Parachutistes), il mit hors de combat 8000 « fells », récupéra plus de 5000 armes mais compta également 300 tués –dont le Colonel Jeanpierre- et 500 blessés.
Pour son seul séjour en Algérie, le 1er REP avait reçu pour ses légionnaires parachutistes, plus de trois mille citations. Son drapeau portait cinq palmes et la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.
Il était le premier régiment de choc de l’armée française. Premier par sa bravoure, premier par son sacrifice, premier par ses héros qui le composaient, premier par ses citations, douloureusement premier par le nombre de ses morts et premier dans le cœur des Pieds-Noirs.
De toute cette gloire, il ne reste aujourd’hui que des souvenirs…
Puis le « cessez-le-feu » fut proclamé. L’ennemi d’hier devint l’interlocuteur privilégié de l’état français… et ce fut la fin.
Une nouvelle fois le drapeau tricolore fut amené. Une nouvelle fois l’armée française plia bagages poursuivie par les regards de douleur et de mépris et les cris de tous ceux qu’elle abandonnait. Le génocide des harkis commençait…
Dans le bled –comme en Indochine- les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont, là, des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de si tôt oublier…
Et c’est de cette façon que mourut l’Algérie française… dans la honte, les larmes et le sang… Oui, c’était bien la fin!… la fin d’un monde… la fin d’une génération de soldats… la fin d’une épopée… la fin d’un mythe… la fin d’une race d’hommes… de vrais… celle des Seigneurs de la guerre !
Et si ces hommes avaient choisi de se battre jusqu’au bout, s’ils avaient vomi le renoncement, c’était encore pour une certaine idée qu’ils se faisaient de la France, c’était pour l’Algérie française leur seul idéal, c’était pour le sacrifice de leurs camarades qu’ils ne voulaient pas vain, c’était pour ces milliers de musulmans qui avaient uni leur destin au leur, c’était pour ces « petits Français de là-bas » qui étaient les seuls à les comprendre et à les aimer et c’était aussi parce qu’ils avaient choisi de se fondre dans un grand corps aux réflexes collectifs, noués dans la somme des renoncements individuels et que par ce chemin, ils atteignaient à une hautaine dimension de la LIBERTE.
Mais le peuple d’Algérie, lui, n’exprimera jamais assez sa gratitude à ces « soldats perdus », à tous ceux qui, par sentiment profond, ont risqué leur vie, ont abandonné leurs uniformes, ont sacrifié leur carrière, ont été séparés de leurs familles –parfois durant de longues années- ont connu la prison, l’exil, le sarcasme de leurs vainqueurs et de ceux qui n’avaient pas osé, des lâches, des poltrons et des traîtres pour être restés fidèles à leurs serments et à leur idéal.
Le temps passera, l’oubli viendra, les légendes fleuriront, mais jamais assez l’histoire ne mesurera la grandeur de leur sacrifice.
« J’ai choisi la discipline, mais choisissant la discipline, j’ai également choisi avec mes concitoyens et la nation française, la honte d’un abandon, et pour ceux qui, n’ayant pas supporté cette honte, se sont révoltés contre elle, l’Histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre » " (Général De Pouilly)
Concernant l’histoire du 22 avril 1961, il appartiendra aux historiens de l’écrire, un jour, avec honnêteté et clairvoyance. Avant toute chose, ils devront établir une liste des colonels et des généraux permissionnaires. Ils découvriront alors que ce « putsch » ne fut rien d’autre, en réalité, que l’épreuve de force entre une élite qui s’engagea, qui jeta tout dans l’aventure jusqu’aux soldes, jusqu’au prestige hérité du passé, jusqu’à la vie… et un troupeau qui éluda l’engagement et l’abandonna aux sergents, parce qu’il avait depuis longtemps choisi entre l’auge et le sacrifice à une idée.
La politique et l’histoire offrent à chaque instant le spectacle de retournements qui, quelques mois, quelques jours, quelques heures auparavant avaient encore paru incroyables. Il semble que le cœur des hommes et leurs intérêts rivalisent d’inconséquence et nourrissent le même goût pour l’imprévu et pour l’imprévisible. La logique et la raison ne s’emparent de leur imagination que pour mettre un semblant d’apparence d’ordre et de nécessité dans le foisonnement de leurs scrupules, de leur indécision, de leurs regrets et de leur versatilité. J.C
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C'est un jour de Mai 2017...
Envoyé par Hugues
C 'est pour bientôt.
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Un vieux Monsieur est assis sur un banc en face de la grille du Coq du Palais de l'Élysée.
Au bout d'une heure, il se lève et s'approche du Garde Républicain :
- "Bonjour monsieur, j'aimerais visiter l'Élysée et rencontrer le Président François Hollande."
Le Garde Républicain lui répond :
- "Monsieur Hollande n'est plus président et il n'habite plus ici."
Le vieux Monsieur s'en va sans dire un mot.
Le lendemain le vieux Monsieur est de nouveau assis sur son banc.
Au bout d'une heure, il se lève, va voir le Garde Républicain et lui dit :
- "Je veux visiter l'Élysée et rencontrer le Président François Hollande."
Le garde lui dit :
- "Monsieur Hollande n'est plus président et il n'habite plus ici."
Le vieux Monsieur s'en va sans dire un mot.
Le troisième jour, le vieux Monsieur est assis sur le même banc et fixe longuement l'Élysée.
Il se lève enfin, va voir le Garde Républicain et lui dit à nouveau :
- "J'aimerais visiter l'Élysée et rencontrer le Président François Hollande "
Le pauvre Garde Républicain est très embêté.
- "Monsieur, cela fait 3 jours que vous demandez à rencontrer Monsieur Hollande et ça fait 3 jours que je vous dis que Monsieur François Hollande n'est plus président et qu'il n'habite plus ici.
Est-ce qu'il y a quelque chose que vous ne comprenez pas ?"
- "Non..... Non. .... dit le vieux Monsieur, c'est juste que ça me fait tellement plaisir de l'entendre dire."
Alors le Garde Républicain se met au garde-à-vous, le salue et lui dit:
- "A demain, Monsieur."
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PHOTOS DE BÔNE
De BÔNE
Envoi de Mrs. Pierre Cameleyre et Louis Di Rosa
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Cet envoi de photos de Bône a été fait par Mrs Pierre Cameleyre et Louis Di Rosa du site de Djidjelli
Vous pourrez y faire une visite
ICI
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" L'HISTRIONISME(1) GAULLISTE 6
Envoyé par Le Docteur J.C. Perez
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" histrionisme(1) : attitude théâtraliste en relation avec une pathologie profonde, durable et invalidante du cerveau et de la conscience . "
" les faits parlent d'eux-mêmes "
Jacques Bainville : " Bismarck et la France " - Paris 1911
Il serait d'une imprudence majeure de s'entêter dans la négation d'une évidence : notre pays, la France, a vu son identité et sa sécurité profondément altérées depuis le 19 mars 1962. Date officielle de la défaite historique d'une grande nation d'occident. Défaite subie devant l'arabo-islamisme fondamentaliste et conquérant que je ne confonds pas avec l'islam.
" Mais ", comme l'écrit Bainville " d'où viennent nos défaillances ? Qui a créé les puissances dont nous sommes entourés et menacés ? ".
Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est évoqué aujourd'hui encore, à la manière d'une incantation un peu rengaine. Par ceux qui ont mis la main à l'agression dont la France fut victime le 1er novembre 1954, jour de la Toussaint Rouge.
" Vous voulez la France de Dunkerque à Tamanrasset, je vous prédis, moi, que vous aurez l'Algérie de Tamanrasset à Dunkerque " a déclaré le chef FLN Ben M'Hidi, peu de temps avant sa mort en 1957.
" La France de Dunkerque à Tamanrasset " exprimait à l'évidence une espérance raisonnable, une ambition logique, une perspective intelligente. Il n'est pas inutile, cependant, de rappeler que cette formulation était à porter au crédit des plus hautes autorités de la IVème République en novembre 1954. Mitterrand, ministre de l'intérieur, avait précisé avec vigueur et conviction qu'il fallait que " la force de la nation l'emporte quelles que soient les cruautés de la tâche ".
En disant cela, il ne faisait qu'appuyer les propos enthousiastes du président du conseil, Pierre Mendès France. Quand celui-ci soutenait, au même moment, que " l'Algérie c'est la France ! ".
C'était avant que lui-même, Pierre Mendès-France, ne devînt mendésiste !
Car le mendésisme, si on veut recourir à cette terminologie conventionnelle, fut dans la réalité des faits une création de Jacques Chevallier.
En 1954, celui-ci occupait les fonctions de maire du Grand Alger et de secrétaire d'état à la guerre, avant d'accéder au ministère de la guerre, pendant peu de temps, au début de l'année 1955. A propos de la guerre d'Algérie qui commençait, il agissait et s'exprimait, dès le mois de novembre 1954, en tant que représentant très secret des services spéciaux américains.
En 1943, alors qu'il résidait à Alger, il fut mobilisé dans l'armée américaine. Ce fut son choix, car il jouissait d'une double nationalité, sa mère étant texane. " Il fit la guerre " dans les services secrets américains, aux USA.
En 1954, tout logiquement, il influença le président du conseil Mendès France et obtint que celui-ci se soumît, comme plus tard Mitterrand, aux exigences du capitalisme financier. Celui-ci s'exprimait à travers la thèse révolutionnaire du " délestage économique du débouché algérien ".
C'était cela le mendésisme.
Ce n'était que cela : tuer la France en Algérie, dans la perspective d'une recherche de valeur ajoutée augmentée. De la valeur ajoutée produite par les investissements effectués par ceux qui, cependant, avaient éveillé à la vie des territoires en attente… d'un éveil à la vie justement.
Cette recherche d'une plus forte valeur ajoutée exigeait, soutenait-on, que l'on se débarrassât de la charge sanitaire et sociale du peuple algérien d'abord, des peuples africains de l'Union Française ensuite.
Nos investissements en Algérie étaient rentables certes. Mais d'après les comptables du grand argent, ils étaient insuffisants parce qu'ils étaient " routiniers ". Ils ajoutaient que leur rendement était médiocre pour une raison majeure : ces investissements étaient protégés, conventionnés, ont-ils écrit.
A partir de cette conviction, exclusivement économique, fut montée une conjuration dans laquelle s'était inscrit à un poste décisif, Jacques Chevallier, le fondateur réel du mendésisme.
Il s'agissait de la conjuration permanente contre l'Algérie française, contre la France en Algérie, dont Jacques Chevallier de 1954 à juillet 1962, fut un animateur fondamental, avec des collaborateurs de toutes origines : de Blachette à un transfuge de l'OAS à partir d'octobre 1961, grâce auquel il obtint le cessez-le-feu de l'OAS d'Alger.
Cette conjuration avait été amorcée, en réalité, à partir de 1920. C'est l'année de la création des Cénacles d'Etudes à l'initiative du religieux berbère, Omar Smaïl. Celui-ci commanda, en riposte à la loi du 4 février 1919 qui offrait aux musulmans d'Algérie une possibilité simplifiée d'accéder à la citoyenneté française, de lutter, écrivait-il, contre " la francisation, l'assimilation et l'évangélisation ". Dans cette lutte, il imposa que les musulmans d'Algérie fissent un usage constant et surtout exclusif de l'arme majeure que constituait la langue arabe littérale, soutenait-il.
Par cette décision, il se pliait aux exigences formulées en 651 par le 3ème Calife Uthman d'une part. Il entreprenait de cette manière, d'autre part, d'arabiser à outrance l'Algérie, comme l'avaient fait quelques siècles avant lui les Berbères almoravides arabophones par choix volontariste. Par cette exigence, Omar Smaïl donna vie à la phénoménologie arabo-islamiste qui se manifesta, dès lors, comme une donnée scientifique et politique dépourvue de tout fondement ethnique exigible.
A partir de cette année 1920, s'est élaboré et manifesté en Algérie, un dynamisme anti-français et anti-occidental, structuré à partir d'une volonté révolutionnaire arabo-islamiste arabophone et conquérante dont la perspective stratégique lointaine fut illustrée historiquement par la formulation de Ben M'Hidi, en 1957 : " vous aurez l'Algérie de Dunkerque à Tamanrasset ".
Avant de mourir, ce combattant courageux formula ainsi un avertissement dont il serait à la fois ridicule et criminel de ne pas tenir compte. A Dunkerque, à Paris, à Madrid, à Moscou et aujourd'hui à Kiev, à Kharkov, en Crimée…
Conseillé et guidé en permanence par le rothschildien Pompidou, De Gaulle fut propulsé en Algérie dans un but prioritaire, proclamé ou plutôt allégué, dont il s'est fait lui-même l'annonceur : protéger la France contre " des populations dont le destin est d'être miséreuses ". Ces termes, colorés d'une indiscutable nuance de mépris, ont enrichi son célèbre discours du 16 septembre 1959.
Il est venu dans un premier temps en Algérie, en 1958, à la recherche des moyens de prendre le pouvoir en France. Tout en organisant secrètement la naissance de la république algérienne dont il était devenu un concepteur depuis 1943. A cette date, avec l'appui de Catroux, il avait apporté son soutien et sa caution personnelle à Ferhat Abbas. Celui-ci, fort de cet avantage, créa l'AML. C'est-à-dire l'association des Amis du Manifeste de la Liberté.
A partir de l'AML, naquit le MTLD en 1946 puis le FLN en juin 1954 qui dès le premier jour officiel de la guerre d'Algérie, déclara par l'intermédiaire d'Ibrahim Bachir, que le combat était engagé contre la France " pour le triomphe de l'arabisme et de l'islam ". C'était à partir du Caire que le président de l'association des ouléma inonda le monde de cette déclaration.
Depuis lors, une pression idéologique et religieuse constante s'exerce en France sur notre territoire national. Sa vigueur révolutionnaire s'exprime tout naturellement par des attaques contre le christianisme, plus sélectivement contre le catholicisme apostolique et romain. A un point tel que certains hommes politiques charognards du gaullisme tueur de la France en Algérie, envisagent avec une sérénité, déconcertante pour les naïfs seulement, un retour sur la loi de " séparation des églises et de l'état du 9 décembre 1905 ". Loi dont ils prétendent supprimer l'observance, avant de l'abroger purement et simplement.
Cette loi, qui prétendait protéger la laïcité contre l'influence des églises, a vu sa signification évoluer.
De loi contraignante telle que l'avaient conçue ses promoteurs, cette loi est devenue aujourd'hui, à l'encontre de ce que recherchaient ces mêmes promoteurs, l'expression administrative et légale d'une garantie. La garantie de la liberté religieuse dans notre pays.
Cette loi, en effet, permet aux différents courants religieux de s'exprimer en France, dans la mesure où ces mêmes courants religieux ne prétendent pas contrevenir aux lois votées chez lui, par le peuple français souverain.
Certains notables musulmans ont manifesté, à maintes reprises, la volonté de faire abroger cette loi dans un avenir non précisé, car d'après eux, elle ne tient pas compte du message religieux musulman.
Il ne s'agit ni plus ni moins, que d'une volonté révolutionnaire, qui prétend remettre en question le code de la laïcité, telle que celle-ci est vécue en France.
De Gaulle se situe à l'origine de l'agression qui, de nos jours, menace la France. Il est seul responsable, " les faits parlent d'eux-mêmes ", de la soumission aux exigences dogmatiques et institutionnelles de l'islamisme fondamentaliste et conquérant, envisagée par les ennemis de notre pays,.
Dans cette étude, la dernière que je consacre à l'histrionisme gaulliste, je tiens à vous soumettre quelques réflexions et analyses que j'avais déjà exprimées dans mon livre " Vérités tentaculaires sur l'OAS et la guerre d'Algérie ".
J'ai donc recouru à ce livre, qu'avec timidité je vous recommande de lire, pour toucher du doigt, au mieux possible, le rôle actif et décisionnaire joué par De Gaulle dans la défaite de la France du 19 mars 1962.
De Gaulle, l'accélérateur majeur de la décadence occidentale.
En 1942, quelques jours avant le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, l'amiral Darlan était venu rendre visite à son fils malade. Celui-ci était soigné à l'hôpital militaire Maillot. Informé de l'imminence d'un débarquement allié sur nos territoires d'Afrique du Nord, l'amiral fit une déclaration que je me souviens avoir lue dans la presse algéroise, que j'évoque souvent et que d'autres ont repris fort à propos :
" L'empire sans la France ce n'est rien,
La France sans l'empire ce n'est rien ".
L'amiral exprimait une profonde angoisse pour le destin de la France. Curieusement, cette angoisse trouva un écho 15 ans plus tard, dans les propos d'un homme politique français. Il s'agit de Chaban-Delmas. En 1957, celui-ci occupait le poste de ministre des armées dans un gouvernement de la IVème République, dont le président du Conseil était Félix Gaillard. Cette année-là, ce ministre installa à Alger une antenne célèbre, qui joua un rôle majeur dans la préparation et le déroulement des évènements du 13 mai 1958. C'était l'Antenne de la Défense Nationale composée secrètement d'hommes très actifs comme Guy Ribaud, le commandant Pouget, Delbecque, Nouvion, Lhostis et mon camarade Jacques Laquière qui mit son cabinet d'avocat à la disposition de cette antenne.
Dans l'exercice de ses fonctions, Chaban-Delmas rendit visite au général Salan, commandant en chef des forces armées françaises en Algérie. Il inaugura, à Philippeville, une nouvelle école de guerre révolutionnaire. En réalité, une école de contre-guérilla. Cette école était installée au casino Beau-Rivage, tout près de cette belle ville du littoral constantinois, au pied du djebel Filfila. Il était accompagné du général Gilles, commandant du Corps d'armée de Constantine.
S'adressant aux 90 capitaines stagiaires qui allaient entamer le cursus de cette école, le ministre des armées leur tint ces propos, en substance :
" Sachez bien qu'il n'y aura plus d'armée française, parce qu'il n'y aura plus de France si par malheur nous manquons notre coup, ici, en Algérie ".
Il est donc logique d'affirmer que pour des hommes politiques et des hommes d'état de très haute responsabilité, il était banal et surtout logique d'affirmer, en 1957, que le sort de la nation française était intimement lié au destin que l'on s'apprêtait à élaborer pour ce qui était encore l'Algérie française. Il n'est pas inutile de rappeler que Chaban-Delmas avait un " maître à penser " : le général De Gaulle. L'esprit de la trahison gaulliste n'avait pas encore perfusé à travers toutes les consciences de ses partisans.
L'année précédente, trois évènements graves étaient venus animer l'actualité algérienne et plus généralement, nord-africaine.
Le 22 octobre 1956, un avion affrété par le sultan du Maroc fut intercepté par les services spéciaux français et obligé de se poser à l'aéroport de Maison Blanche à Alger. Officiellement, sur décision de Robert Lacoste qui représentait le gouvernement français en Algérie. A l'initiative secrète d'un spécialiste des services spéciaux ? Quoi qu'il en soit, six membres importants du FLN furent capturés ce jour-là. Ben Bella se trouvait parmi eux. J'ai connu personnellement un officier de gendarmerie qui a participé à cette opération et à l'arrestation de ces six responsables ennemis. Il m'a déclaré en substance : " Tu ne peux pas imaginer à quel point ils ont été heureusement surpris de ne pas être fusillés sur le champ ! ".
Un peu plus tard, Ben Bella s'est permis le luxe d'écrire à propos de cet évènement du 22 octobre 1956 : " Je n'aurais jamais cru les Français capables d'un coup pareil ! ".
Ben Bella manifestait indiscutablement une agressivité méprisante à l'égard de notre pays. Peut-être était-il conforté dans ses convictions par un chèque dont il était en possession ce jour-là et qui émanait de l'ARAMCO. Ainsi, Ben Bella qui manifestait verbalement des convictions socialistes presqu'idéalistes, était en réalité subventionné pour mener la guerre contre la France, par une énorme société pétrolière dont les principaux actionnaires étaient des potentats très connus du capitalisme financier, américains en particulier.
Ces notables FLN seront incarcérés à la Santé où ils bénéficieront de conditions de détention très confortables, des conditions de détention " bourgeoises ". Je l'affirme d'autant plus que quatre ans plus tard, après les Barricades d'Alger, je fus de ceux qui bénéficièrent de ce confort bourgeois lors de mon séjour à la prison de la Santé, à partir du début février 1960, avec mes camarades d'infortune que nous connaissons tous.
Quelques jours plus tard, le 6 novembre 1956, se déroule la spectaculaire expédition de Suez. Les parachutistes anglo-français prennent le contrôle du canal de Suez et s'apprêtent à donner une leçon à Nasser. Mais dans des délais extrêmement rapides un cessez-le-feu est imposé aux forces anglo-françaises, conjointement par les USA et l'URSS. Cette opération, si elle avait été menée jusqu'au bout, aurait été peut-être l'occasion de mettre fin à la guerre d'Algérie en neutralisant l'appui militaire et politique que le FLN recevait à partir de cette base arrière. Il ne faut pas oublier que c'est à partir du Caire que, le 1er novembre 1954, le président en fonction de l'association des ouléma d'Algérie, Ibrahim Bachir avait déclaré que le combat était engagé " pour le triomphe de l'arabisme et de l'islam ". Mais il était contraire aux projets du capitalisme financier international que la France gagnât la guerre d'Algérie.
En réalité, ces deux opérations avaient été atténuées dans leur impact émotionnel, national et international, par le drame de Budapest. Le 23 octobre 1956, ce fut en effet l'insurrection hongroise contre le pouvoir communiste qui fut écrasée dans le sang par les blindés soviétiques et qui prit fin le 10 novembre 1956.
A cette époque, De Gaulle vivait à Colombey-Les-Deux-Eglises. Au printemps de cette même année 1956, il est opéré de la cataracte. Il se déplace très souvent dans les bureaux de l'ancien RPF (Rassemblement du Peuple Français). Il suit de très près, " l'affaire d'Algérie ". Il veut surtout entamer un dialogue avec Ferhat Abbas. Même s'il lui est arrivé à maintes reprises de traiter Ferhat Abbas de " jean-foutre ", à cette époque, son interlocuteur privilégié, celui qu'il a choisi, c'est Ferhat Abbas. De même que lui, De Gaulle, a été choisi par Ferhat Abbas et cela, depuis 1943. Nous nous sommes exprimés à maintes reprises sur le soutien que De Gaule avait apporté à Ferhat Abbas pour contrer le général Giraud en 1943, à Alger, lors de la création de l'AML .
En 1956, il faut au général De Gaulle des moyens d'action bien structurés pour conduire des négociations secrètes vers le meilleur résultat possible : convaincre le FLN que lui, De Gaulle, est le seul interlocuteur valable de la République française pour aboutir à un cessez-le-feu favorable au FLN.
En tout premier lieu, il lui faut un cabinet privé. Animé par un personnel adéquat, trié sur le volet. Olivier Guichard, un fidèle du général, se charge d'organiser ce cabinet.
Mais surtout, il lui faut une équipe de transmissions qui satisfasse à toutes les garanties exigées : efficacité et surtout une discrétion totale, car le secret le plus absolu est nécessaire pour la conduite de ces négociations.
En effet, ces opérations de contact sont clandestines, illégales. De Gaulle est susceptible de tomber sous le coup d'une inculpation de complicité avec le FLN. C'est-à-dire, d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, si la justice est saisie. Voire même, d'intelligence avec l'ennemi. A cette époque-là, De Gaulle n'est pas un homme d'état. C'est un particulier. Donc une impitoyable rigueur va commander au choix de ces " officiers de liaison " dont le général De Gaulle, dont le citoyen De Gaulle, a un besoin urgent en 1956.
Quatre officiers de liaison vont retenir notre attention.
Tout d'abord, maître Boumendjel. C'est un avocat, de brillante culture. Avant 1954, il fait partie du MTLD . Ce qui est parfaitement envisageable car jusqu'au 31 octobre 1954, ce mouvement est légal. Il a été fondé en 1946. Ces statuts sont déposés en préfecture. Après le 1er novembre 1954, la Toussaint Rouge, ce mouvement est dissout par le ministre de l'intérieur, François Mitterrand. Messali Hadj, fondateur du MTLD crée alors le MNA, Mouvement National Algérien qui, bien évidemment, est clandestin. Maître Boudmendjel est condamné à mort, nous dit-on, par des tueurs messalistes du MNA. Devant cette menace, Boumendjel se jette dans les bras du FLN. Celui-ci est tout heureux d'assurer la protection de ce célèbre avocat. Boumendjel connaît très bien Ferhat Abbas et ses intentions ne sont pas encore bien tranchées en ce qui concerne le destin de l'Algérie. Mais sa disponibilité, ses relations amicales avec le pharmacien de Sétif, son intelligence et sa culture, en font un officier de liaison de tout premier ordre. C'est la raison de son recrutement par le cabinet privé du général De Gaulle en 1956. Nous pouvons préciser que ce choix reçoit l'agrément de Ferhat Abbas. Agrément confirmé plus tard par le CNRA. Conseil National de la Révolution Algérienne qui siège à l'extérieur de l'Algérie et qui naît au mois d'août 1956 lors du Congrès de la Soummam. Précisons que Ferhat Abbas ne fait pas partie du CNRA. Il remplit une fonction importante au sein du CCE, le Comité de Coordination et d'Exécution qui a été créé lui aussi au mois d'août 1956, lors de ce célèbre Congrès. Ce qui signifie que Ferhat Abbas n'est pas encore un personnage des plus représentatifs du FLN. Mais il dispose d'un atout décisif : il est l'interlocuteur privilégié du général De Gaulle, " le plus prestigieux des Français ", précise-t-il.
Boumendjel remplit donc, dans le secret le plus absolu, des missions de contact à Berne, avec Ferhat Abbas. Il sera reçu à maintes reprises par le général dans son bureau de la rue Solferino. Il se verra offrir l'indépendance de l'Algérie par son célèbre interlocuteur. En 1956. Je le rappelle avec insistance. " Car l'Algérie sera indépendante ", déclare en substance l'ancien chef de la France libre à Boumendjel et à d'autres interlocuteurs.
Le deuxième officier de liaison mis en action par le cabinet privé du général De Gaulle, est un journaliste autrichien, écrivain de talent, décédé depuis les années 1960. Il s'agit d'Arthur Rosenberg qui jouit au plus haut point, d'un statut de persona grata auprès du FLN. Celui-ci en a fait un attaché de presse privilégié, chargé de moduler l'information internationale pour le bénéfice exclusif des rebelles anti-français.
Le troisième de ces officiers de liaison est un brillant diplomate français, de la IVème république. Gaston Palewski est ambassadeur de France au Saint-Siège, auprès de sa sainteté Pie XII. Une valise diplomatique est ainsi utilisée pour nouer des contacts fructueux avec des représentants du FLN qui séjournent occasionnellement ou de façon permanente dans la capitale italienne. On évolue, ainsi, en pleine forfaiture. Car voilà un diplomate en fonction qui met la valise diplomatique française au service du FLN, parce que son maître De Gaulle le lui a ordonné et tout cela, permettez-moi de le souligner, encore et encore, en 1956.
Le quatrième officier de liaison recruté par le cabinet du général De Gaulle est Mohamed Masmoudi, l'ambassadeur de Tunisie à Paris. Un diplomate officiel, subordonné direct de Bourguiba, se met au service du FLN par l'intermédiaire de De Gaulle, à Paris, en 1956.
Ce diplomate passe son temps à déclarer que le plus célèbre des Français représente " la conscience de la France en Algérie ". Il est inutile de préciser que son excellence, monsieur l'ambassadeur de Tunisie à Paris, ne peut agir ainsi sans l'accord préalable de son président Bourguiba. Celui que l'on appelle le " Le Combattant Suprême ". Mégalomane avant tout, Bourguiba veut tirer profit de la situation précaire de l'Algérie. Il prétend devenir, lui, le promoteur d'une naissance : la naissance d'un état fédéral algéro-tunisien dont il serait le chef évidemment. Il veut faire apparaître ainsi une patrie nouvelle, avec une zone occupée par l'ennemi l'Algérie, une zone libre où siège le gouvernement du nouvel état, la Tunisie. Hostile à ce projet, Nasser essaiera de faire tuer Bourguiba. Donc, lorsque Masmoudi se met au service du général De Gaulle il le fait en obéissance intégrale aux exigences de Bourguiba. La Tunisie prend position dans l'histoire et Bourguiba va se compromettre d'une façon décisive dans l'accession au pouvoir du général De Gaulle.
Au début de l'année 1958, Bourguiba accorde une interview à un journaliste français. Elle est publiée dans la Revue des Deux Mondes peu de temps avant le 13 mai 1958. Peut-être au mois de février ou mars de cette même année. Une fois de plus, mon cher correspondant, j'implore votre pardon car ma mémoire est exceptionnellement défaillante sur ce détail. En revanche, je me souviens très bien d'avoir lu le contenu de cette interview donnée par le " combattant suprême " à un journaliste appelé Guignoux. Bourguiba divisait les Français en deux catégories. Il ne disait pas " Français de gauche " ou " Français de droite ". Car ne l'oublions pas, Bourguiba tenait à atténuer sa réputation d'homme de droite, voire d'extrême droite, qu'il était fondamentalement. Il ne disait pas " Français partisans de l'indépendance de l'Algérie " ou " Français partisans de l'Algérie française ". Non, pour lui, les Français se scindaient en deux fractions. Les Sudistes et les Nordistes.
Les Nordistes acceptent la mort de l'Algérie française.
Les Sudistes ne l'accepteront jamais.
Chose curieuse à cette époque, le gouverneur général Lacoste, socialiste, se trouve inclus par Bourguiba, dans le clan des Sudistes.
Pourtant, nous avions combattu Robert Lacoste lorsqu'il avait présenté son projet de " loi-cadre " en 1957. Parce que cette loi se proposait de faire des musulmans d'Algérie des Français à part entière certes, mais en leur accordant cependant, sur le plan civil, le privilège de n'être soumis qu'à la seule législation du droit coranique. Nous considérions, quant à nous, que s'il fallait et il le fallait sous peine de mort pour l'Algérie française, accorder aux musulmans les droits inhérents à la citoyenneté française, il fallait aussi de la façon la plus impérative, affilier les musulmans d'Algérie aux mêmes règles et aux mêmes devoirs que ceux auxquels étaient soumis la majorité des autres citoyens français. A la même juridiction civile. Il n'était pas envisageable en effet, d'accorder aux musulmans d'être régis par une juridiction civile différente de la nôtre car la France est une république laïque. Laïcité régie en particulier par la loi du 9 décembre 1905, dite loi de séparation des Eglises et de l'Etat.
Nous entendons par " laïque " une administration et un gouvernement qui exercent le pouvoir en toute indépendance à l'égard des grands courants religieux.
Nous refusons de nous inscrire dans ce courant d'idées pervers qui prétend conférer au terme " laïque " un sens qui n'est pas le sien : celui de stigmatiser exclusivement le christianisme et tout particulièrement le catholicisme apostolique et romain, comme ennemi exclusif de la laïcité.
Donc, la France étant une république laïque, il était exclu, et aujourd'hui il est encore exclu, d'accepter ou de promouvoir une partition cléricalo-juridique de notre pays, c'est-à-dire une partition motivée par un impératif confessionnel.
Ce que proposait Robert Lacoste se situait à l'opposé de l'intégration. Car celle-ci, parce qu'elle s'appelait " intégration ", parce qu'elle s'appelle encore " intégration ", exigeait et exige au préalable, une sécularisation de tous les comportements religieux retardataires.
Les juifs, pour être Français, avaient renoncé en 1870, aux exigences du code mosaïque. Ils restent néanmoins fidèles à leur foi.
Nous, chrétiens, avons accepté un grand nombre d'aggiornamentos à l'échelon de la planète. Nous n'avons pas renié notre foi pour autant.
Les musulmans devaient, et doivent, eux aussi, satisfaire à cette exigence pour accéder à la citoyenneté française.
Pour nous c'était et c'est toujours une condition sine qua non.
Dans cet article de la Revue des Deux Mondes de 1958, du premier trimestre 1958, Bourguiba détecte néanmoins chez Robert Lacoste une indiscutable conviction " Algérie française ". Il le range donc dans le camp des sudistes. Et il ajoute, je ne fais que citer ses propos de mémoire :
" Les sudistes sont prêts à tout, y compris à un coup de force militaire ".
Puis il précise, toujours en traduisant ses propos :
" Seul le général De Gaulle sera capable de les mâter en les contrôlant, d'autant plus facilement que ce sont ces mêmes Sudistes qui feront appel à lui et qui l'installeront au pouvoir ".
Quand Bourguiba disait " en les contrôlant ", il voulait dire sans aucun doute : en les circonvenant, en les roulant, en les cocufiant.
Mais comment mettre la machine gaulliste en marche ? Comment va-t-il opérer, lui Bourguiba ?
Pour répondre à cette question, nous allons aborder ce que j'appelle un chapitre " pourri " de notre histoire. Le chapitre de Sakiet-Sidi-Youcef de février 1958.
Voici la succession des évènements, que je vous propose schématiquement.
Le capitaine Allard commande un quartier tout près de la frontière tunisienne. Pas loin d'un cantonnement de fellagas, implanté en territoire tunisien, près de Sakiet-Sidi-Youcef.
Dans la nuit du 10 au 11 janvier 1958, il est instruit par ses supérieurs, d'une tentative de passage de la frontière par un détachement rebelle. Il reçoit l'ordre de monter une embuscade et d'intercepter ce détachement. Pour cet officier, ce n'est pas un problème. C'est un militaire aguerri qui dispose d'un effectif de soldats français du contingent, entraînés et expérimentés. Il réunit une troupe sélectionnée de 43 hommes. Pour ces combattants courageux et bien préparés, c'est un effectif suffisant pour monter une embuscade. Mais surprise ! Notre troupe tombe sur une force de 300 fellouzes. Pratiquement trois compagnies fortement armées. En réalité, le traquenard existe bien : mais ce sont nos soldats qui tombent dedans, car le renseignement qu'on leur a transmis, camoufle un piège. Un piège tendu par le FLN et la Tunisie. Dans quel but ?
Dans le but exclusif de faire du bilan, c'est-à-dire de provoquer des pertes parmi nos soldats.
Ces 300 fellouzes qui ont passé la frontière, jouissent d'une logistique digne d'une armée conventionnelle : liaisons radio et renseignements fournis par l'armée tunisienne. 300 hommes véhiculés par des camions de la garde nationale tunisienne jusqu'à la frontière. L'accrochage est dur. Des renforts sont demandés d'urgence par le commandement français. Ils parviennent sur place. Les " fells " sont repoussés avec de lourdes pertes mais ils sont protégés dans leur fuite vers la Tunisie par des tirs de mitrailleuses et de mortiers qui partent des crêtes tunisiennes. 14 de nos soldats sont tués et retrouvés horriblement mutilés.
Mais un élément anormal est enregistré : 4 hommes ont été emportés, prisonniers par le FLN. Citons 3 noms : Richomme, Decourtreix, Feuillebois.
Retenons les noms de ces 3 fils de France. Insistons sur cette anomalie opérationnelle : pourquoi ramener des prisonniers en Tunisie ? L'accrochage a été dur. Les " fells " ont eu le temps de massacrer, d'émasculer et d'éventrer 14 soldats français. Pourquoi s'encombrer de prisonniers ? Nous verrons l'usage tactique majeur qui sera fait de 3 de ces 4 malheureux soldats.
A la suite de ce drame, le colonel Duval, commandant l'aviation du corps d'armée de Constantine, ordonne un renforcement des opérations de reconnaissance sur la Tunisie. Il faut à tout prix préciser d'où viennent les assassins de nos soldats. Il faut si possible découvrir le lieu de détention de ces infortunés prisonniers. Précisons que durant ce mois de janvier 1958, les forces armées tunisiennes ont manifesté une agressivité anormale contre nos avions. Le 13 janvier, un de nos appareils est abattu par un tir de DCA. Il faut préciser que ces tirs de DCA constituent une véritable provocation. Car en cas de survol d'un territoire national par des appareils étrangers, les tirs de défense aérienne devaient obéir à toute une procédure prévue par les Nations Unis. Or, les avions français n'étaient pas agressifs : ils relevaient les informations pour mettre nos soldats à l'abri d'embuscades.
Le général Jouhaud, commandant l'aviation en Algérie, demande à son supérieur, le général Salan, de solliciter du chef d'état-major général de l'armée, le général Ely, l'autorisation de déclencher un raid de riposte. Le général Ely ne peut transmettre un tel ordre sans l'accord préalable de son gouvernement. Il donne néanmoins et rapidement son feu vert pour un raid de représailles. Ce qui signifie que le gouvernement de la IVème république est d'accord.
Le raid contre la base ennemie de Sakiet-Sidi-Youcef, se déroule le 8 février 1958. Il est mené par une escadrille française composée de 11 B25, 6 Corvair, 8 Mistral. La base est détruite.
D'après le général Jouhaud, plusieurs dizaines de Fellagas sont tués.
D'après le service d'information de Bourguiba ne sont tués que des femmes, des enfants, et des combattants FLN blessés.
J'ai tendance à accorder plus de crédit à la relation de Radio-Tunis. En effet, ce raid étant le résultat d'une provocation montée de toutes pièces par une collusion FLN-Bourguiba, il paraît impensable de concevoir qu'un effectif de combattants valides ait été volontairement exposé aux bombardements et au mitraillage de nos avions. Ce que recherchaient nos ennemis, c'était exhiber des victimes innocentes. Des victimes sacrifiées par Bourguiba pour les besoins de cette conjuration. Cette opération connaîtra d'ailleurs de la part de Bourguiba, une exploitation démentielle. " Un crime contre l'humanité ! ", " un crime contre l'honneur ! ". La France est mise en accusation ! Bourguiba appelle à la haine contre la France. Il réclame des sanctions contre cette agression impérialiste.
Cette opération de Bourguiba est immédiatement couronnée du succès espéré : les anglo-saxons osent proposer leurs " bons offices ! ".
Colère à Paris !
Colère en Algérie !
Cette intervention de l'étranger dans nos affaires est intolérable !
L'ambiance est telle qu'à Alger des manifestations s'organisent. Pour aboutir finalement au gentil défilé du 26 avril 1958. Un défilé qui regroupe les associations d'anciens combattants et des mouvements nationaux. Alger gronde. Alger gueule. Mais Alger " ne se déclenche pas ". Tout se déroule " dans le calme et la dignité ". Cette dernière expression connaîtra une fortune littéraire. Elle signifiera désormais qu'une manifestation se déclenche pour n'aboutir à rien. Elle évoque surtout une notion d'incapacité, d'impuissance, de ridicule.
Mais le plus déçu de tous, c'est le commandement FLN ! Il lui faut donner un coup d'accélérateur. Ces Algérois sont vraiment trop mous ! Quand vont-ils se décider à faire la révolution ? Car il faut absolument qu'un coup de force se déclenche à Alger. Le coup de force qui va permettre à la prévision de Bourguiba de s'accomplir : un coup de force déclenché pour De Gaulle qui, lui, se chargera de soumettre l'Algérie à la volonté du FLN.
Tout s'accomplit le 9 mai 1958. Le FLN publie à grand renfort de communiqués, la nouvelle de " l'exécution " de 3 soldats français : René Decourtreix, Robert Richomme, Jacques Feuillebois. L'exécution s'est déroulée le 30 avril 1958. 4 jours après la manifestation jugée trop molle du 26 avril. 4 soldats, qui avaient été faits prisonniers lors de l'accrochage du 11 janvier 1958, avaient été jugés par un tribunal militaire FLN. Celui-ci acquitta le quatrième prisonnier français. Ce qui permet au FLN, le plus sérieusement du monde, de démontrer son objectivité dans le jugement de ces " criminels de guerre ".
A Alger, un sentiment d'horreur nous étreint furieusement. Une douleur qui se transforme en bouffée de haine. Nous réclamons justice. Nous réclamons vengeance. Nous fonçons dans la rue. Alger explose. Alger se mobilise en masse pour venger nos soldats assassinés. Pour mettre à bas un gouvernement qui " baisse culotte " devant les terroristes !
Il ne m'appartient pas, dans le cadre de cette étude, de revenir sur les évènements du 13 mai 1958. Mais ce qu'il faut souligner, c'est le potentiel de réaction en Algérie et en France, que va éveiller l'assassinat de 3 soldats français.
En 1958 il existait encore en France et en Algérie, une volonté de ne pas subir. Une volonté de faire payer les assassins de notre peuple. Une volonté de ne jamais accepter que des soldats prisonniers de guerre, fussent tués par nos ennemis FLN.
Mais tout évoluera très vite. Sous De Gaulle on verra comment fut accepté le lynchage des Pieds-Noirs à Oran, le 5 juillet 1962. Comment fut accepté l'assassinat de dizaines de milliers de harkis. Comment fut accepté, en toute bassesse l'assassinat de centaines de militaires français prisonniers de guerre qui ne furent jamais rendus par le FLN… après le cessez-le-feu.
En 2 ans de gaullisme, la combativité de la France et la réactivité des hommes de France ont été mises sous l'éteignoir pour satisfaire, sans la gêner, à une honteuse politique d'abandon.
" Le délestage économique du débouché algérien ".
Après le passage de De Gaulle à Alger, où il avait été appelé par la naïveté algéroise, le général peut donc reprendre ses anciens contacts à partir de l'hôtel Matignon, tout d'abord.
A l'Elysée, silence radio. Le président Coty n'a rien à dire.
En réalité, ce que je viens d'écrire n'est pas exact. Ce ne sont pas " des contacts " que l'on remet en route. Il s'agit cette fois " de négociations " que l'on entame. Au nom du gouvernement français, dont le président du conseil est De Gaulle.
Des négociations dans le but d'aboutir à un cessez-le-feu en Algérie. On s'emploie à " baisser culotte " devant le FLN. A hisser le drapeau blanc. En effet, comme l'a souligné Ferhat Abbas, c'est celui qui sollicite sans cesse l'arrêt des combats qui doit hisser le drapeau blanc.
Voici le modus operandi. De Gaulle contrôle un gouvernement. A partir de celui-ci des manœuvres silencieuses, clandestines, vont être planifiées dans un premier temps, puis mises en route. Le nouveau chef du gouvernement de la IVème république dispose de la compétence d'un excellent chef de cabinet. Georges Pompidou. Ancien fondé de pouvoir de la banque Rothschild. Pompidou, je le répète, en accord avec le secrétaire d'état aux affaires algériennes René Brouillet, dont l'adjoint est Bernard Tricot, " prépare l'exploitation d'un document rédigé depuis le mois de juin 1958 ".
Il s'agit du " document Pompidou ". Sont précisées toutes les étapes des négociations à entreprendre pour un cessez-le-feu. Un lieu géographique est prévu pour le déroulement de ces négociations. Il s'agit de Barcelone.
Rappelons que De Gaulle a été installé au pouvoir pour sauver l'Algérie française ! Nous sommes au début de l'été 1958. L'acte de décès de l'Algérie française est cependant tout prêt.
En Algérie, c'est toujours un gigantesque délire hallucinatoire. L'Algérie française est chantée partout. Les maquis FLN se tiennent cois. Les généraux Salan et Allard, obtiennent des ralliements spectaculaires.
J'essaie, à titre personnel, d'informer mes confrères, mes amis, mes patients de la réalité du piège mortel que les gaullistes sont en train de mettre en place. Je souffre de voir cette élite algéroise accepter son lynchage collectif avec la candeur idiote d'arriérés mentaux. C'est la force de l'amour qui me fait rester en Algérie. De l'amour de cette terre. L'amour que je porte à ce peuple pied-noir. Malgré la trahison que je ressens, que je vis dans la plus profonde intimité de ma personne, j'ai la prescience qu'un nouveau destin merveilleux peut s'élaborer encore pour la France à partir de l'Algérie française !
Et je ne peux rien faire d'autre que ce constat : trois outils majeurs sont en train d'être forgés ou mis en œuvre, pour rendre exécutoire l'assassinat de la France sud-méditerranéenne, voulu et programmé par De Gaulle.
Le premier outil : c'est le document Pompidou qui veut atteindre un seul but : le cessez-le-feu. J'insiste, il s'agit ni plus ni moins que d'un acte de décès de la France en Algérie qui, dès le printemps 1958, mettra De Gaulle en action.
Le deuxième outil : il s'agit de l'interlocuteur avec lequel on va discuter. Le partenaire de l'abandon. De qui s'agit-il ? De l'ennemi en exil : le FLN.
Depuis le mois d'août 1956, celui-ci est représenté par un commandement bicéphale :
- Le CNRA : Conseil National de la Révolution Algérienne,
- Le CCE : Comité de Coordination et d'Exécution.
Cela fait un peu brouillon ! De Gaulle réclame de l'ordre : " s'il-vous-plaît messieurs ! Devenez un gouvernement ! " C'est ainsi que le GPRA, Gouvernement Provisoire de la République Algérienne, voit le jour le 18 septembre 1958. 10 jours avant le referendum mortel du 28 septembre de la même année. En effet, comment ne pas relever la coïncidence historique, à quelques jours près, de la naissance de la Vème République d'une part, avec la naissance du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne d'autre part !
Le GPRA est présenté officiellement à la presse internationale, au Caire, le 19 septembre 1958. Le général De Gaulle se fait représenter officieusement à cette cérémonie. Deux émissaires français sont présents effectivement : Jean Amrouche, écrivain et Abderrahman Farès. Tout semble en ordre. On peut négocier enfin avec un véritable gouvernement et surtout avec le chef de ce nouvel exécutif : le pharmacien de Sétif, Ferhat Abbas, qui s'exhibe devant le monde diplomatique, comme l'interlocuteur choisi par la totalité des protagonistes.
De toute évidence, tout cela n'est pas suffisant. Il faut, d'urgence, forger un 3ème outil. Un officier de liaison, chargé du contact étroit entre le GPRA et le dernier gouvernement de la IVème République dont le président du conseil est encore le général De Gaulle. Cet officier de liaison doit être compétent, discret, fiable et surtout, convaincu de l'indépendance de l'Algérie. Un agent qui soit en même temps un partisan inconditionnel du FLN et soumis à l'allié majeur de celui-ci : le général De Gaulle.
" Mais ne cherchez plus mon général ! Cet homme vous l'avez ici à Paris. Il habite Porte de Vincennes, avenue Daumesnil, au n° 269. Il s'agit d'Abderrahman Farès ! ".
Farès, ancien notaire de Coléa, petite ville située tout près d'Alger, ancien président de l'Assemblée Algérienne, vit à Paris. Il veut se mettre au service du général De Gaulle. On occulte généralement, qu'il faillit faire partie du dernier gouvernement de la IVème République, au moment même où De Gaulle fut appelé à la présidence du Conseil par René Coty, sous la pression des Algérois décérébrés et des militaires chloroformés. En effet, Guy Mollet, que De Gaulle a nommé ministre d'état sans portefeuille, propose au nouveau chef du gouvernement de nommer aussi Farès ministre d'état sans portefeuille.
Mais Farès est discipliné. Il demande des instructions au FLN qui lui intime l'ordre de ne pas accepter. Farès obéit à ses chefs du FLN. De Gaulle ne lui en tient pas rigueur. Il en fait un chargé de mission officieux. .Clandestin même. Le 3ème outil donc, dont la fonction unique mais capitale est d'assurer les pré-négociations entre De Gaulle, Pompidou et René Brouillet d'une part, Ferhat Abbas et le GPRA d'autre part, après la naissance de ce dernier, le 18 septembre 1958.
Ferhat Abbas, au début de l'été 1958, et le 18 septembre 1958, n'est pas encore chef du gouvernement algérien puisque celui-ci n'existe pas à cette date. Mais tout le monde sait qu'il est l'interlocuteur choisi par De Gaulle qui lui-même est l'interlocuteur choisi par le FLN. Donc celui-ci intronise tout logiquement Ferhat Abbas, certainement de mauvais gré, dans le but de mener ces négociations au meilleur résultat possible. Mais alors qu'en 1956 Ferhat Abbas rencontrait Boumendjel à Berne, durant l'été 1958 il rencontre Farès à Montreux, en Suisse. Farès, le troisième outil, va porter le titre dès cette période, du " pèlerin de Montreux ".
Farès fait partie de ces notables algériens qui ont su faire du double jeu un trait majeur de leur personnalité politique.
Nous savons cependant d'une source irréfutable et officielle puisque c'est lui-même qui l'écrit, que dès le début de la guerre d'Algérie il entretient des relations suivies avec les chefs terroristes. Je n'évoque pas ici des leaders de la révolution algérienne. Je fais référence à ceux qui commandent de tuer.
Il rencontre Ouamrane, le colonel Ouamrane, le chef de la Willaya 3. Il obtient un contact avec Sadek, le futur colonel Sadek qui tient un rôle important au sein de la Willaya 4. Il s'agit d'un cadre FLN qui dénonça l'implantation du maquis de Laban et de Maillot aux hommes du Bachaga Boualem et par voie de conséquence, aux forces de l'ordre. C'était au mois de juin 1956.
Il est en contact fréquent et répété avec Ibrahim Bachir de l'association des ouléma, ennemi mythique de la France. C'est lui qui, le 1er novembre 1954, rappelons-le, déclare au Caire que la lutte est déclenchée " pour le triomphe de l'arabisme et de l'islam ".
Il obtient une entrevue avec Larbi Ben M'Hidi, le chef de la ZAA . Celui qui déclara avant sa mort : " Vous voulez la France de Dunkerque à Tamanrasset, je vous prédis, moi, que vous aurez l'Algérie de Tamanrasset à Dunkerque ". Nous voilà donc prévenus. Je sais que je rappelle cette phrase depuis des milliers de fois ! Mais il n'est pas inutile de s'en imprégner.
Farès tient à rencontrer personnellement, en pleine casbah, Yacef Saadi et Ali la Pointe, responsables d'attentats meurtriers dans la ville d'Alger.
Qu'on ne s'y trompe pas : ces contacts sont mis en route à la demande de Farès. Car il lui faut donner des gages à ceux qui sont capables de tuer ou de faire tuer.
Il leur explique qu'il se situe dans leur combat. Qu'il est aux ordres du FLN. Il leur démontre qu'il est en train de trahir la France. Il tient à s'assurer de leur appui. Pour cela, il fait allégeance à la terreur anti-française.
A Alger, il était très proche de Jacques Chevallier, le maire FLN d'Alger. Il était très près de celui-ci qui avait organisé, dans les locaux de la mairie d'Alger, un véritable bureau d'appui de la ZAA. Il était très près de cet autre qui, de la mairie d'Alger, alimentait en fausses cartes d'identité les tueurs du FLN. Il s'agit de Lebjaoui. Celui-ci, chef de service à la mairie d'Alger, sous les ordres du maire renégat, utilisait un appariteur, Rabah Adjaoui. Ce dernier transmettait de faux papiers parfaitement valables à Ben M'hidi et à ses agents. Sous la pression des évènements, Lebjaoui est obligé de plonger dans la clandestinité. Il quitte Alger. Le FLN lui commande alors d'organiser la Fédération de France du FLN. Curieux cursus professionnel de cet homme qui le conduira de la Mairie d'Alger à la Fédération de France du FLN !
Il rencontre Farès à Paris, dans le 17ème arrondissement, rue Legendre, tout près du Parc Monceau. Il est arrêté le lendemain de cette rencontre ainsi que tout le réseau qu'il venait de monter. Donc, " le bon Farès " ne reste pas les bras croisés. Il a choisi son camp.
Arrive le 13 mai 1958. Le général De Gaulle prend le pouvoir. Farès, à plusieurs reprises, va bénéficier de l'incroyable privilège d'entrer en contact personnel avec le général De Gaulle. Celui-ci, nous l'avons dit, l'utilisera comme son troisième outil, " le pèlerin de Montreux " chargé de maintenir des relations suivies avec Ferhat Abbas. Il se lance dans une recherche permanente de nouveaux contacts avec les leaders du FLN qui séjournent en Europe. Car, comme il le faisait à Alger en 1956, il lui faut donner des gages de sa fidélité au combat FLN. C'est ainsi qu'il rencontre Ben Tobal, un des co-responsables du massacre du 20 août 1955 à El Halia et aux mines d'Aïn Abid, dans le nord-est constantinois.
Pourquoi cette débauche de rencontres de la part d'un homme qui, plus tard, assumera les fonctions de président de l'Exécutif Provisoire en Algérie ?
Parce que Farès, le troisième outil de De Gaulle, éprouve le besoin de prendre des garanties. Il craint que ne lui arrive la mésaventure tragique que connut Benabylès, au lendemain du discours du 16 septembre 1959, prononcé par De Gaulle. Benabylès, ami de Farès et de Ferhat Abbas, a compris après ce discours que De Gaulle va irrémédiablement abandonner l'Algérie à l'ennemi FLN. Jusqu'à ce jour, Benaylès était un élu " Algérie française ". Convaincu de la volonté irrévocable de De Gaulle de tuer la France en Algérie, il sollicite de Ferhat Abbas, un poste dans le gouvernement en exil. Il s'apprête à remplir ses nouvelles fonctions et s'achemine vers l'étranger pour rejoindre Ferhat Abbas. Il est tué dans l'Allier.
Par qui ?
On a voulu imputer cette exécution aux services secrets français, qui l'auraient puni ainsi de sa volte-face. Mais le général Jacquin est formel. Il précise en substance :
" C'est faux ! C'est Ben Tobal qui l'a fait flinguer par un tueur qui, après l'opération, reste caché en France ". Caché ? Mais où donc ?
A Lyon, chez le Primat des Gaules, tout près de l'archevêché, au Prado.
Mais pourquoi l'exécution d'un homme d'une telle valeur qui, par-dessus le marché, s'est rallié aux ennemis de la France ?
Parce que le colonel Ben Tobal a pris ombrage de ces fonctions importantes qui commencent à être attribuées à des transfuges de l'Algérie française. Les places, c'est pour les combattants des premiers jours ! Et Farès… redoute pour lui, une tragédie identique.
Parmi les promoteurs gaullistes de la nouvelle carrière de Farès, on redoute un drame :
" ils ne vont tout de même pas nous le tuer, celui-là aussi ! ".
Comment assurer 24 heures sur 24 une protection efficace de Farès contre un tueur ?
Mais c'est facile ! On va le foutre en taule !
On arrête Farès à son domicile, durant le premier trimestre 1962. On lui signifie, en s'efforçant de ne pas rire, une inculpation " d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat ". On l'incarcère à Fresnes.
On le libère quelques jours plus tard, après le cessez-le-feu du 19 mars 1962. Après la défaite consacrée historiquement et officiellement par la capitulation d'Evian.
Il est reçu par De Gaulle :
" Alors mon cher président, bien reposé ? " lui demande en riant le général De Gaulle en évoquant le séjour à Fresnes de celui qui est déjà nommé Président de l'Exécutif Provisoire en Algérie. Voilà comment Farès réussit à survivre au danger dont il se croyait menacé. Il pourra venir encore une fois exercer ses talents en Algérie. Talents faits de duplicité et de roublardise.
Evidemment dans cette relation que je vous transmets, on a noté que le général De Gaulle était passé de Matignon à l'Elysée. Entre temps, le projet Pompidou tel qu'il apparaissait dans le fameux document Pompidou de juin 1958, était tombé dans l'oubli car le FLN n'a pas accepté de se rendre à Barcelone, à cette date, pour amorcer une étude sérieuse des conditions d'un cessez-le-feu déjà sollicité par De Gaulle.
Farès apparut quelques fois découragé devant les difficultés que rencontrait apparemment De Gaulle pour perdre la guerre. Celui-ci, alors qu'il était encore président du conseil, se chargea de lui remonter le moral. Il lui aurait dit :
" Ne vous en faites pas Farès, bientôt je chanterai leur chanson ". A propos de cette anecdote, de cette " citation " on relève des disparités dans son évocation. J'ai lu qu'effectivement De Gaulle a déclaré à Farès ce que je viens d'écrire. D'après Farès lui-même, le président de la république aurait déclaré à l'écrivain Jean Amrouche : " alors, vous voulez que je la chante votre chanson ? ".
Il semble que le terme de " chanson " soit utilisé à maintes reprises quand De Gaulle évoque le destin qu'il réserve à l'Algérie française. Ce qui aujourd'hui reste indiscutable, c'est qu'il n'a jamais cessé de chanter la même chanson que le FLN. Il va la chanter avec conviction, avec enthousiasme, à la manière d'une action de grâce, d'un alléluia. Ce qui ne l'empêcha pas de déclarer pendant cette même année, au cours d'une émission télévisée : " quelle hécatombe connaîtrait l'Algérie si nous étions assez stupides et assez lâches pour l'abandonner ! "
Le 4 novembre 1960, De Gaulle n'hésite pas à prononcer les termes de République Algérienne.
Ce 4 novembre 1960 est un vendredi. Je précise même que c'est le week-end qui précède l'ouverture du procès des Barricades d'Alger. J'ai donc l'honneur d'écouter ce discours de l'intérieur de la prison de la Santé, avec mes autres camarades détenus, bien évidemment.
La surprise est très forte dans les sphères gouvernementales. Un véritable ébranlement.
Paul Delouvrier, délégué général du gouvernement en Algérie, convoque d'urgence ses quatre principaux collaborateurs, pour le lendemain 5 novembre à Alger. Qui sont les collaborateurs convoqués par Paul Delouvrier ce jour-là ?
- Tout d'abord Coup de Fréjac : il est directeur de l'information. Une brillante personnalité de la Vème République. Héros des opérations clandestines de la résistance. Coup de Fréjac est aux ordres de son idole, il est un inconditionnel du général De Gaulle. Quelles sont ses fonctions réelles ? Museler l'information en Algérie, organiser la censure. Interdire aux Français d'Algérie de s'exprimer.
- La deuxième personnalité convoquée est Jean Vaujour : c'est le chef de cabinet du délégué général du gouvernement. En 1954, il avait assumé les responsabilités de directeur de la sûreté nationale en Algérie. Il avait reçu des offres de services de la part d'un rebelle anti-français. Celui-ci, contre la somme d'un million de francs de l'époque, s'était proposé de lui livrer toute l'implantation FLN dans les Aurès. Mitterrand, ministre de l'intérieur, fut le destinataire principal du " rapport Vaujour du 23 octobre 1954 ". Document célèbre que les historiens évoquent avec fréquence. Ce rapport, dont Mitterrand ne tint pas compte, démontre que l'on s'est employé, avant tout, à ne pas interdire le déclenchement de la guerre d'Algérie. On aurait pu la tuer dans l'œuf, on ne l'a pas fait.
- Troisième personnalité, il s'agit de François Coulet : brillant personnage. Brillant officier de réserve réactivé. Pendant la guerre d'Algérie, il commande une prestigieuse unité : celle des parachutistes de l'air qui avaient été créée auparavant par le général de Maricourt. Ses convictions, sa formation auraient dû faire de lui un défenseur ardent, efficace, acharné même de l'Algérie française.
Il l'est effectivement jusqu'en 1958. Mais De Gaulle arrive ! Son dieu ! Ce dieu dont il a décidé d'être le prêtre ! Ses convictions vont subir une mutation radicale. Une obéissance inconditionnelle. Aveugle. Exclusive. Il participe avec enthousiasme à l'assassinat de la France en Algérie .Il quitte l'armée. Quelles fonctions peut exercer un homme de cette valeur auprès du grand commis de l'Etat qu'est Monsieur Paul Delouvrier ? Il est directeur des affaires politiques, c'est-à-dire qu'il exerce en réalité les fonctions d'un commissaire politique gaulliste.
- Le quatrième personnage convoqué ce 5 novembre 1960 est André Jacomet. Conseiller d'état, il assume les responsabilités de secrétaire général de l'administration. Ce qui fait de lui le patron de tous les fonctionnaires d'Algérie. C'est un gaulliste. Mais ce samedi 5 novembre, André Jacomet semble frappé par la grâce. Il n'accepte pas le discours du 4 novembre. L'Algérie lui est-elle montée à la tête ? Le message " Algérie française " s'est-il manifesté soudain dans son esprit comme un impact de la lumière divine ? En tout cas il lâche une bombe. Il ose affirmer que le sort de la France ne peut pas être lié au sort d'un homme, fut-il le général De Gaulle !
" Pour moi la France ce n'est pas De Gaulle ! De Gaulle ce n'est pas la France ! " a-t-il le cran de déclarer en langage dépourvu d'ambiguïté.
Fureur noire à l'Elysée ! De Gaulle exige du conseil d'état qu'il se réunisse en commission pour statuer comme il se doit sur ce qui reste de carrière à Monsieur André Jacomet. Le Conseil d'Etat siège en commission le samedi 12 novembre, sous la présidence de monsieur Parodi, monsieur Gazier, un notable socialiste, assumant les fonctions de secrétaire général. Le Conseil d'Etat refuse la révocation d'André Jacomet !
Nouvelle crise de colère à l'Elysée ! Le président va prendre l'initiative de révoquer lui-même un conseiller d'état. Le lendemain dimanche, 13 novembre à Alger, Paul Delouvrier convoque Jacomet. Il lui fait part de la décision présidentielle et le gratifie d'un redoutable commentaire :
" Vous avez obéi à votre conscience au lieu d'obéir à votre devoir ! C'est abominable ! "
La phrase est merveilleuse. Pour être gaulliste avant toute chose, il ne faut pas avoir de conscience ! Il faut obéir, un point c'est tout ! Un comportement régalien va plonger un capital intellectuel énorme de femmes et d'hommes politiques, dans une véritable déréliction idéologique. J'entends par là qu'ils vont se trouver amputés de leur idéal. Ils vont être coupés de leurs repères. Ils vont étouffer en eux-mêmes les enthousiasmes qui les avaient propulsés dans ce combat pour la patrie qui se déroulait en Algérie. On en fera des porte-bidons, des potiches de la Vème République. " Pour De Gaulle, par De Gaulle, avec De Gaulle ". Ils continuent, pour certains d'entre eux, aujourd'hui encore à se déclarer fidèles au gaullisme involutif et décérébrant.
Ce comportement régalien outrancier était motivé chez De Gaulle par une exigence tactique. La sécession définitive des départements français d'Algérie et du Sahara. Cette exigence tactique s'inscrivait à son tour, nous l'avons souligné avec abondance, dans une stratégie.
Une stratégie dont il faut affirmer qu'elle est frappée aujourd'hui du sceau de l'interdit. C'est un tabou historique. On ne veut pas en parler.
Stratégie qui s'identifie au dessein d'une fraction dominante du capitalisme financier moderne. Fraction qui a décidé que la recherche d'une valeur ajoutée plus forte aux investissements, exigeait la mise en route d'un nouveau plan opérationnel. Accepter une guerre, la commanditer, quelles que fussent les conséquences dramatiques pour les populations qui allaient subir ces conflits.
Puis la perdre.
Comme sous l'effet de la fatalité historique.
Pour aboutir au délestage économique de l'Algérie, c'est-à-dire supprimer la charge financière imputable au coût social et sanitaire des populations d'Algérie de toutes confessions.
Il a donc fallu choisir un tacticien hors pair. Un exécuteur de prestige supérieur qui allait se charger de mener à bonne fin cette conduite opérationnelle. La mort d'un morceau de France, là-bas en Algérie. De Gaulle fut investi de ce pouvoir en exécution d'une conjuration internationale : celle qui avait détecté en lui l'homme indispensable à la mort de la France sud-méditerranéenne.
Plongé dans la défaite du 19 mars 1962, défaite voulue et accomplie par De Gaulle l'auxiliaire majeur et décisif du FLN, ou plutôt l'élu secret du FLN, notre pays semble souffrir aujourd'hui d'une mise en danger de son intégrité nationale.
Les " rothschildiens " à travers les " pompidoliens " ont installé De Gaulle au pouvoir en 1958. Pour l'accomplissement du délestage voulu par le Grand Argent.
Etape décisive de l'actuelle révolution mondiale : c'est ainsi que se concrétise historiquement l'assassinat de l'Algérie française.
Ces mêmes pompidoliens, totalement dépourvus d'états d'âme, n'ont pas hésité à mettre en œuvre, par eux-mêmes, le renvoi de De Gaulle, leur pion majeur. Son expulsion du pouvoir par l'intermédiaire du peuple français, en 1969, lors du referendum de cette année-là.
De Gaulle avait cependant tenu son rôle pendant 11 ans avec une redoutable efficacité : le rôle d'un prestigieux décisionnaire de l'assassinat de la France Sud-Méditerranéenne, en collaboration opérationnelle étroite avec l'ennemi FLN.
Il avait été détecté depuis 1943 au plus tard, comme " l'homme des circonstances " ont-ils écrit.
L'homme des circonstances qui réussit à convaincre les Français de subir et d'approuver une " décision paradoxale ". Car nombreux sont les gaullistes qui ont écrit en 1992 : " le paradoxe de la paix en Algérie est connu, cultivé même par certains partisans du général et de sa mémoire ". Propos curieux, s'il en fut, que je soumets à votre réflexion. La liquidation de l'Algérie française paraissait d'une finalité tellement incroyable, voire inimaginable, que seul De Gaulle était apparu en mesure de l'imposer aux Français ! Et que crèvent nos harkis, nos civils, nos femmes et nos enfants, et des centaines de nos soldats français prisonniers de guerre !
Ce n'est pas la haine qui m'anime. Ce n'est pas la préoccupation de glorifier notre combat livré envers et contre tout qui m'impose de connaître au mieux la signification réelle de la mort de l'Algérie française. De préciser à outrance l'identité du concepteur tactique, de l'organisateur opérationnel majeur, du responsable historique de l'assassinat partiel de la France. En effet, comme l'écrit Bainville, " les faits parlent d'eux-mêmes ". Il suffit de regarder et surtout, il suffit de voir. Encore faut-il être capable de voir.
L'islamisme conquérant, que je ne confonds pas avec la religion musulmane, tire tout logiquement un immense profit né de la décérébration gaulliste, qui a plongé certains hommes politiques, aujourd'hui encore, dans un comportement histrionique chronique.
La Croix et la France sont devenues les deux objectifs prioritaires à vaincre par les nouveaux envahisseurs de l'Occident.
Le docteur Jean-Claude PEREZ
Nice, Avril 2014
Auteur du livre " ATTAQUES ET CONTRE-ATTAQUES "
aux Editions Dualpha - BP 58, 77522 COULOMMIERS CEDEX
Histrionisme : cette définition est une définition médicale. Car depuis 20 ans au moins, en médecine on refuse d'employer le terme d'hystérie. Ce terme a été remplacé par histrionisme. La définition que je vous propose est une définition d'un aspect majeur de l'hystérie.
1er RTA : Premier Régiment de Tirailleurs Algériens
1er BTA : premier Bataillon de Tirailleurs Algériens
ORO : Organisation du Renseignements et des Opérations de l'OAS dont j'étais responsable à l'échelon national
B.E.L. : Bureau d'Etude et de Liaison : dernière appellation officielle des services spéciaux français opérant en Algérie
3ème RPIMA : 3ème Régiment Parachutiste d'Infanterie de Marine
CCI : Centre de Coordination Inter-armes, une des appellations des services secrets militaires en Algérie
ZAA : Zone Autonome d'Alger
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Le patient chez le psychiatre :
Histoire Envoyée par Eliane
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- Docteur, j'ai un problème. Tous les soirs, quand je suis au lit, j'ai l'impression qu'il y a quelqu'un caché dessous.
Alors, je me relève pour regarder sous le lit, et, bien sûr, il n'y a personne. Je me recouche, mais au bout d'un moment, je me dis que je n'ai peut-être pas bien regardé. Alors je me relève pour vérifier de nouveau, sans résultat bien entendu. Bref, j'ai beau me dire que c'est idiot, je ressens toujours le besoin de m'assurer que personne n'est caché sous le lit.
Docteur, tout ça me pourrit la vie, pouvez-vous faire quelque chose ?
Le psychiatre : - Hum... Je vois... obsessionnel compulsif... Comptez quatre ans d'entretiens de psychothérapie, à raison de trois séances par semaine, et je vous guéris de votre obsession.
Le patient : - Euh... Combien ça va me coûter, Docteur ?
Le psychiatre : 60 euros par séance. Donc 180 euros par mois, soit 2160 euros par an et donc 8700 euros au final.
Le patient songeur : - Euh... je crois que je vais réfléchir...
Six mois plus tard, le psychiatre rencontre le type dans la rue, par hasard :
-Alors ? Pourquoi n'êtes-vous jamais revenu me voir ?
Le patient : - C'est que ... 8700 euros ?!!!...alors que mon livreur de pizza m'a résolu mon problème pour 30 euros seulement !!!
Le psychiatre vexé : - Votre livreur de pizza ?? Vraiment ?? Et comment a-t-il fait ?
Le patient : - Il m'a conseillé de scier les pieds de mon lit !
Bonne journée Docteur !!!!!
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Rien ne change !
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG
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De gouvernement.COM... à gouvernement.COUAC ! (Titre d'après V.A. n°4037)
Rien ne change ! Nous ne réagissons pas et trop de médias applaudissent cette pantomime de nouveau gouvernement Valls, qui n'est qu'un " bis répétita " du précédent, avec en prime pour Ayrault, de la part de ses " amis ", un monceau de médisances comme un " haro " sur la bête. Cela fait le jeu de Hollande qui joue avec ses marionnettes dont Valls devient le guignol, et qui persévère suivant la formule " persévéraré no es diabolicum ! ". Il poursuit son chemin vers le moins de liberté au nom de son relativisme où rien ne compte que son ego et ses options dangereuses socialo-humanistes. Son nouveau gouvernement est le reflet de ses exigences personnelles où point un Manuel Valls, proue d'un vaisseau fantôme dont l'unique valeur est de plaire à une droite aveugle. Son " allure " macho ne nous cache pourtant pas un pauvre bilan à la tête du Ministère de l'intérieur : " ses " résultats ne sont pas à la hauteur de ses propos ! Dans son fief d'Ivry, entre les deux tours des municipales, une jeune fille s'est faite agressée, torturée et violée par quatre jeunes d'origine étrangère qui affichaient leur racisme anti européen ! C'est la triste information du mandat de Valls à la tête de la police !
Hollande n'a pas changé d'équipe ! Il la veut à sa main. Est-ce la raison de la présence de Taubira à la justice ? Elle reprend du service malgré ses mensonges et bientôt sa réforme sera mise en place avec la libération d'un nombre important de condamnés... Pendant ce temps, un hélicoptère de la République continuera à l'amener voir un de ses fils en prison et les tribunaux continueront à manquer de matériel pour assurer leur tâche !
Rien ne change ! Hamon continuera d'imposer les décisions de son prédécesseur ! Le genre, l'ABCD de l'égalité et les nouveaux horaires des écoles. Il est trop à gauche pour ne pas fortifier l'action aberrante de l'éducation nationale, plus trotskiste que républicaine, étant lui-même d'un " rose " tellement vif, qu'il tend au rouge communiste le plus pur et le plus obsolète. Il permettra au travers de son idéologie marxiste au communautarisme d'exister et à la viande halal et au voile d'envahir les écoles !
Rien ne change ! Le pire est à droite. Fillon et Copé se sont entrenui et continuent à s'étriper malgré une victoire aux municipales. Ils jouent une carte " personnelle " au détriment d'un désir de France ! Il faut croire que François Hollande connaît bien les rouages de la politique française qui s'offre à ses dictats, parce que rien ne s'oppose à lui, sinon des cris d'orfraie impuissant ! Ainsi, de par la volonté du président, toutes les institutions de France sont cadenassées et à ses ordres, avec des hommes à lui ! Le " Moi président " a fait long feu ! Il agit à l'inverse de ses promesses et pas un parti politique ne réagit sauf le FN, en butte aux critiques, aux attaques et au harcèlement de médias aux ordres de la gauche, dont le but est de saborder les actions des maires FN, avant qu'ils n'aient fait leurs preuves.
Rien ne change ! Le gouvernement Valls continuera à creuser le trou de la dette nationale ! Les prébendes promises aggraveront le déficit budgétaire et le déséquilibre de nos financements que l'UE dénonce sans être entendue ! Comment peut-on promettre des augmentations et des aides d'un côté et tenir l'engagement de ramener le déficit budgétaire aux 3 % du PIB ! Une farce ! Une histoire de fous ! Un effet d'annonce pour amadouer l'UE !
La dissolution de l'Assemblée Nationale et une nouvelle majorité porteront seules la solution du sauvetage de notre pays.
Robert Charles PUIG / avril 2014
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L'église Saint-Roch de Nice vandalisée
Envoyé Par M. Gomez Baptiste,
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La consternation, le choc. Dans la nuit de samedi à dimanche, l'église de la place Saint-Roch a été dégradée. Arrivé hier à 8 heures, le personnel religieux a constaté que "tout avait été chamboulé dans le bureau d'accueil", déplore Richard Vitale, économe paroissial.
Tiroirs éventrés, documents saccagés, meubles renversés.
Le bureau en question est un vaste champ de ruine." Dans une salle, ils ont cassé un mur à coup de masse ", révèle Richard Vitale pour souligner la détermination des vandales. Les vitres de la sacristie ont été brisées.
À l'intérieur même de l'église où hier matin, la messe a quand même été célébrée, " ils ont fracturé trois tabernacles où sont conservées les hosties consacrées. "
Soulagement relatif : " Celui qui était plein a résisté et ne s'est pas ouvert. C'est assez miraculeux ", note le gestionnaire de l'église.
Aucun objet religieux n'a été enlevé.
" Actes inqualifiables "
Une enquête a été ouverte. La police scientifique a expertisé les lieux dans la matinée. Aucune information supplémentaire n'a filtré.
Dans l'après-midi, Christian Estrosi a condamné " avec la plus grande fermeté cet acte gratuit et malveillant perpétré à l'encontre d'un lieu de culte. "
Dans un communiqué, le maire de Nice a précisé qu'il mettra " bien évidemment à la disposition des enquêteurs tous les moyens de la Ville, et notamment les enregistrements des caméras de vidéo-protection, pour retrouver, au plus vite, les auteurs de ces actes inqualifiables. "
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QUESTIONS GÊNANTES...
Envoyé Par M. Albertelli, auteur inconnu.
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Si l'intégration a totalement échoué, c'est tout simplement parce que nos dirigeants ont confondu antiracisme et acceptation de l'autre, avec le renoncement à nos valeurs. Il ne fallait rien changer au moule républicain qui a permis depuis des siècles à des millions d'immigrés de devenir des citoyens français. Les règles d'intégration qui ont fait leur preuve avec des générations d'immigrés, étaient la force de la République. La faute majeure de nos élus est de les avoir ignorées.
Se Poser Publiquement des Questions gênantes, fait partie de la liberté d'expression et ce n'est pas du racisme mais de la citoyenneté.
Quand les Français vont-ils reprendre la Bastille?
- Où est la justice sociale quand on repousse l'âge légal de la retraite alors que tout étranger de 65 ans n'ayant jamais travaillé ni cotisé en France, a droit à une retraite de 780 euros par mois dès son arrivée ?
Où est la justice sociale quand une femme de paysan ayant travaillé 50 ans à la ferme, n'a pas droit à ces 780 euros au prétexte que son mari et elle dépassent le plafond de 1200 euros de minimum vieillesse pour un couple ?
- Où est la justice sociale quand la sécurité sociale en faillite continue de payer à l'étranger, sans le moindre contrôle, des retraites à d'innombrables centenaires disparus depuis des lustres ?
- Où est la justice sociale quand l'Aide Médicale d'Etat soigne 220000 sans papiers chaque année, à raison de 3500 euros par malade, alors que la sécurité sociale ne dépense " que " 1600 euros par affilié qui travaille et cotise ?
- Où est la justice sociale quand des étrangers bénéficient de la CMU et d'une mutuelle gratuite, alors que 5 millions de Français n'ont pas de mutuelle, trop riches pour bénéficier de la mutuelle CMU mais trop pauvres pour s'en payer une? 30% des Français ont différé leurs soins en 2011 !
- Où est la justice sociale quand on sait que 10 millions de fausses cartes Vitale sont en circulation et permettent de soigner des milliers d'étrangers sous une fausse identité, au détriment des ayants droit ?
- Où est la justice sociale quand la France entretient des milliers de polygames, certains d'entre eux percevant plus de 10 000 euros par mois sans travailler, alorsque la polygamie est interdite et que nos comptes sociaux sont dans le rouge ?
- Où est la justice sociale quand une famille nombreuse étrangère est prioritaire pour un logement social, alors qu'un jeune couple français doit attendre sept ou huit ans son premier logement pour avoir un enfant ?
- Où est la justice sociale quand on sait qu'un million de faux passeports, donnant droit à la manne sociale, sont en circulation sur les sept millions de passeports biométriques soi-disant " infalsifiables " ?
- Où est la justice sociale quand un Français né à l'étranger doit prouver sa nationalité à l'administration, ce qui se traduit souvent par un véritable parcours du combattant, alors qu'on brade chaque année la nationalité française avec des milliers de mariages blancs ?
- Où est la justice sociale quand on accueille chaque année plus de 200.000 étrangers non qualifiés, dont notre économie n'a nul besoin, alors que la pauvreté augmente, que nous avons près de 5 millions de sans emplois et que le chômage atteint déjà 40% chez la population immigrée ?
- Où est la justice sociale quand le contribuable finance des associations qui ne combattent que le racisme à sens unique alors que le racisme anti-français est systématiquement ignoré et les plaintes classées sans suite ?
- Où est la justice sociale quand on condamne un journaliste pour avoir énoncé une vérité sur la délinquance étrangère, alors que des rappeurs incitant à la haine ne sont jamais inquiétés au nom de la liberté d'expression ?
- Où est la justice sociale quand la délinquance explose et que les droits des voyous passent avant ceux des victimes ?
Quand un peuple se pose de telles questions,
c'est qu'il est au bord de la révolution..
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De la Berbérie à l’Algérie. Des origines à Bouteflika. Un pays, un peuple, pas encore une nation
(Propos recueillis par Pierre Cardinal)
Envoyé par : Francephi diffusion
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Entretien avec de Jean-Pierre Duclos-Aprico, auteur de De la Berbérie à l’Algérie, éditions Dualpha (propos recueillis par Pierre Cardinal)
« Les Pieds-noirs n’ont rien à regretter,
ils n’ont pas à se repentir,
ils ont fait un pays là où il n’y avait rien ! »
2012 est l’année du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. Pourquoi revenir aux origines berbères du pays, désormais arabe par sa langue et sa culture ?
J’ai voulu aller au-delà des passions toujours présentes en plongeant le lecteur dans les faits historiques pour y chercher les enseignements du passé, et la vérité.
Gaston Boissier, historien du XIXe siècle, disait : « … pour savoir ce qu’un peuple pourra devenir, il faut d’abord connaître ce qu’il a été. »
Le pays des Berbères a toujours été sous domination étrangère, phénicienne, romaine, vandale, byzantine, arabe, turque, française.
C’est une réalité, les Berbères se sont le plus souvent moulés dans le mode de vie et les mœurs de leurs occupants, rien de ce qui a été réalisé dans le pays n’a été de leur fait.
Les Arabes leur ont volé leur langue et leur culture, et leur ont imposé leur foi.
Ils sont désormais retranchés dans leurs bastions de Kabylie, des Aurès, ou du Hoggar et Tassili (pour les plus purs et authentiques d’entre eux).
Il est de bon ton aujourd’hui, notamment à gauche, de vouloir faire acte de repentance pour avoir occupé pendant 130 ans un pays qui n’existait pas. Il m’est apparu nécessaire de faire savoir ce qui a été fait en Algérie par la masse des « petites gens » que la France est allée chercher sur les rives de la Méditerranée, petites gens qui ont apporté la force de leurs bras pour faire de ce pays inculte et inorganisé, ce pays moderne qu’ils ont laissé.
Les Pieds-noirs n’ont rien à regretter, ils n’ont pas à se repentir, ils ont fait un pays là où il n’y avait rien !
Voulez vous dire que vous regrettez l’Algérie des Français ?
Je n’ai pas dit cela. Je regrette surtout que nous n’ayons pas su faire l’économie d’une guerre ! Je regrette surtout que les Pieds-noirs aient été poussés à partir ! Je regrette surtout qu’ils aient été aussi mal accueillis par les métropolitains qui, eux, n’ont rien « compris »
L’indépendance était inéluctable, inscrite depuis toujours dans les droits de l’homme.
Héritiers des conquérants de 1830, la France a entretenu les Pieds-noirs dans des droits qui résultaient de la conquête, dans le même temps elle enfermait l’indigène dans un statut de régnicole, régi par le code de l’indigénat. Elle n’a pas su pratiquer l’intégration, comme elle ne sait toujours pas le faire dans nos banlieues.
On semble avoir oublié qu’avant nous, il y avait un peuple, une culture, une histoire, on a voulu ne voir qu’un peuple vaincu.
Napoléon III n’a pas été entendu, Ferhat Abbas non plus, Albert Camus de même ! La révolution algérienne était dans la logique des choses.
La majorité des Pieds-noirs ont payé, mais les quelques dizaines de colons qui, eux, avaient placé leurs avoirs en France ou à l’étranger depuis les années 50, ne sont pas rentrés avec une valise, ils ne font pas partie des rapatriés, et non plus des associations Pieds-noirs.
Pourquoi considérez vous que l’Algérie n’est pas encore une nation ?
Parce qu’un pays qui a tué 250 000 des siens (auxquels on doit ajouter 50 000 disparus) depuis 1992 – sans négliger les 100 000 harkis en 1963, massacrés dans des conditions ignominieuses –, un pays intolérant où on détruit les églises, un pays dont les pères fondateurs juifs ont été expulsés en raison de leur judaïté, ne peut être considéré comme une nation.
Qu’est-ce qu’une nation ? C’est d’abord une unité linguistique, culturelle, économique. La Langue et la culture Berbères ont été capturées par les Arabes ; quant à l’économie, elle est entre les mains des caciques du Pouvoir.
L’Algérie est encore un état voyou, notamment vis-à-vis de son peuple.
De la Berbérie à l’Algérie. Des origines à Bouteflika. Un pays, un peuple, pas encore une nation, de Jean-Pierre Duclos-Aprico, éditions Dualpha, Collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 422 pages, 35 euros.
Du même auteur, chez le même éditeur : Touareg. Massacre à l’uranium (200 pages, 25 euros)
Peuple libre et fier, peuple miroir de notre nostalgie pour une vie de liberté, peuple porteur d’une part capitale de la mémoire de l’humanité, les Touareg – un million et demi d’hommes et de femmes repartis dans l’immensité d’un désert morcelé par des frontières arbitraires – luttent pour leur survie et la sauvegarde de leur identité. Les lois du désert, pour y vivre, nécessitent une liberté et une maîtrise absolue de l’espace.
Philippe Randa est écrivain, chroniqueur politique et éditeur (www.francephi.com). Ses chroniques sont libres de reproduction à la seule condition que soient indiquée leurs origines, c’est-à-dire le site www.francephi.com, « Espace Philippe Randa ».
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PHOTOS 1914 - 1918
Envoi de M. Charles Ciantart
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Guerre 1914 1918 Troupes Nord Africaines
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LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS
Par J.C. Stella et J.P. Bartolini
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Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages necessaires pour les villes ci-dessouset je viens d'ajouter Kellermann et Mileesimo, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :
J.C. Stella et J.P.Bartolini.
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NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie
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Algérie: attaque meurtrière contre des militaires en Kabylie
Envoyé par Pierre
http://www.rfi.fr/afrique/20140420-algerie-une-attaque-terroriste-fait-14-morts-sein-armee/
Liberté : 20/04/2014 ; Par : RFI
En Algérie, 14 militaires ont été tués dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 avril en Kabylie, dans un accrochage avec un groupe terroriste. Les soldats ont été pris en embuscade au pied du massif de Djurdjura alors qu'ils revenaient de mission. Cette attaque est la plus meurtrière depuis trois ans.
Samedi soir, les militaires de la région montagneuse des Ouacifs près de Tizi Ouzou rentrent dans leur campement. Selon les autorités, ils participaient à une opération de sécurité pour l'élection présidentielle.
Lorsque le bus qui transporte les soldats s’approche du campement de l’armée, il tombe dans une embuscade. Dans l’accrochage, onze militaires sont tués sur le coup et trois autres sont grièvement atteints. Ils ont depuis succombé à leurs blessures.
Des professionnels et des jeunes
Les victimes sont des soldats professionnels mais aussi des jeunes en service militaire. Selon le ministère de la Défense, les militaires ont été repérés par un groupe terroriste à leur départ et surpris dans un virage à leur retour. C’est l’attaque la plus meurtrière depuis 2011. Cette année-là en Kabylie, un attentat contre un campement militaire avait fait 14 morts.
En 2013, on a compté trois grandes attaques terroristes. D’abord, la prise d’otages d'In Amenas, qui n’a fait aucune victime dans les rangs de l’armée, puis une à Khenchela le mois suivant, qui n'a fait aucune victime mortelle non plus. En juillet dernier, deux gendarmes avaient été tués dans un affrontement au cœur de la ville de Batna.
Situation sécuritaire en Tunisie
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/international/la-menace-terroriste-prend-de-l-ampleur-aux-frontieres-algeriennes-situation-securitaire-en-tunisie-219734
La menace terroriste prend de l’ampleur aux frontières algériennes
Par : Imed O | Mercredi, 19 Avril 2014| liberté Algérie
Les autorités militaires tunisiennes reconnaissent l’ampleur de la menace djihadiste à laquelle fait face la Tunisie depuis déjà deux ans.
“La Tunisie fait face à des menaces jihadistes accrues dans la région du mont Châambi, à la frontière algérienne, où plusieurs soldats ont été tués l'an dernier”, a affirmé jeudi le porte-parole du ministère tunisien de la Défense. Au vu de cette menace, le président de la République, Mohamed Moncef Marzouki, avait décrété, mercredi, tout le mont Châambi “zone d'opérations militaires fermée”. Le porte-parole du ministère de la Défense, Taoufik Rahmouni, a expliqué cette décision par “la multiplication des menaces de la part des organisations terroristes basées dans la région du mont Châambi”. Lors d’un point de presse, M. Rahmouni a aussi évoqué “l'usage des armes et l'installation de barrages et de mines (...) contre les membres de l'armée et des forces de l'ordre”. “Nous avons remarqué que certains éléments terroristes ne sont plus retranchés sur le mont Châambi seulement mais bougent vers des monts avoisinants”. Il est à rappeler que huit militaires ont été tués dans une embuscade en juillet 2013 au mont Châambi. Plusieurs autres y ont été blessés ou tués par des engins explosifs cachés dans ce massif. Une autre personne a été encore blessée, vendredi dernier, dans l'explosion d'une mine artisanale. Les forces de l'ordre tunisiennes cherchent à y neutraliser des jihadistes qui seraient liés à Al-Qaïda, et plusieurs opérations militaires, notamment des bombardements aériens, y ont eu lieu. Les massifs montagneux voisins de Sammama, Salloum et Mghilla ont également été déclarés zones militaires, a indiqué la présidence. Il s'agit de “contenir toute la zone et de limiter leurs activités”, a précisé M. Rahmouni, sans pouvoir détailler le nombre de ces éléments “terroristes”.
On enregistre plus de mariages, moins de naissances
38,7 millions d’Algériens au 1er janvier 2014
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/international/la-menace-terroriste-prend-de-l-ampleur-aux-frontieres-algeriennes-situation-securitaire-en-tunisie-219734
algerie.com, Par : Farid Belgacem ; 31 Mars 2014
Avec un recul timide du niveau de la mortalité infantile et une progression importante des mariages, l’Algérie a atteint 38,7 millions d’habitants au 1er janvier 2014, selon l’Office national des statistiques (ONS).
La population de l’Algérie a atteint 38,7 millions d’habitants au 1er janvier 2014. Elle atteindra 39,5 millions d’habitants au 1er janvier 2015, avec un accroissement naturel d’une moyenne annuelle de 800 000 personnes. C’est ce qui ressort d’une étude rendue publique par l’Office national des statistiques (ONS) qui révèle, par ailleurs, que la situation démographique en 2013 a enregistré 963 000 naissances vivantes, 168 000 décès et 388 000 mariages.
“La situation démographique en 2013 a été marquée essentiellement par une régression du volume des naissances vivantes et des décès, un recul timide du niveau de la mortalité infantile et une progression importante des mariages”, a précisé l’ONS.
D’ailleurs, pour étayer cette tendance, l’ONS a indiqué qu’en 2013, la population résidente totale a enregistré un accroissement naturel de 795 000 personnes, soit une régression de 14 000 par rapport à l’année 2012, précisant que le taux d’accroissement naturel est passé ainsi de 2,16 à 2,07 pour mille. Il s’agit là d’un indice révélateur d’un fléchissement établi imputé essentiellement à la baisse significative du volume des naissances vivantes associée à un recul relativement modéré du volume des décès.
“Si ce niveau de croissance devait se maintenir, la population résidente totale atteindrait 39,5 millions au 1er janvier 2015. En volume, la population résidente est passée de 34 590 000 à 38 297 000 entre les 1er juillet 2008 et 2013, soit un accroissement brut de 3 706 000 personnes, ce qui correspond à un taux d’accroissement annuel moyen de 2,06%.”
Annaba : Construction d'une tour de 14 étages sur un terrain litigieux
Envoyé par Charles
http://www.liberte-algerie.com/algerie-profonde/construction-d-une-tour-de-14-etages-sur-un-terrain-litigieux-annaba-220126#rediger
algerie.com, Par : Badis B ; 24 avril 2014
L'affaire a été portée en justice et le verdict prononcé ordonne l'arrêt des travaux, en attendant une décision définitive de dépossession.
Bien qu'informé officiellement, dimanche, par un huissier de justice, assisté par la Gendarmerie nationale, d'une décision du tribunal de Annaba le sommant d'arrêter immédiatement les travaux de construction d'une tour en R+14 sur un terrain appartenant à un autre propriétaire, le promoteur du projet poursuit les travaux.
Le verdict prononcé en référé et consolidé par un arrêt de la cour de justice de Annaba était supposé mettre fin aux travaux en attendant une décision définitive à une affaire de dépossession d'un terrain privé situé sur la corniche de cette ville, pourtant, acté, enregistré et publié au nom de ladite dame.
L'attitude de défi de ce dernier s'explique, selon des sources proches de ce dossier, par son supposé "statut d'intouchable", qui ferait prévaloir son accointance avec des "personnalités très influentes". Ebruitée, l'insoumission du promoteur a vite fait le tour de la ville côtière, où elle fait l'essentiel des discussions. Il est utile de faire un rappel des faits pour mesurer le caractère scandaleux de cette affaire : le lot de terrain en question, qui est situé sur la corniche annabie, à la limite des plages Rizzi-Amor et la Caroube, a attiré la convoitise de ce promoteur confortablement installé dans la région, qui a décidé d'en faire un site pour y réaliser un projet d'envergure, incluant des logements promotionnels et des garages. Il y avait un obstacle à son projet et il décide de jeter son dévolu sur la propriété de D. H., légalement enregistré et publié.
C'est ainsi, explique cette dame, qu'il fera jouer ses relations et contourner la loi en se "faisant attribuer la même parcelle par l'Agence foncière de Annaba et à se faire délivrer des documents lui permettant d'en jouir en toute illégalité", apprend-on. Volontaire, la dame a décidé de ne pas se laisser faire et a dénoncé ce qu'elle qualifie de "véritable complot orchestré par des administrateurs véreux" visant son bien foncier, en entamant des poursuites judiciaires à l'encontre du promoteur. Du côté de l'APC de Annaba, on estime que ce dossier est "plus que douteux" et on affirme que l'ancien staff avait refusé catégoriquement d'apposer sa signature sur le permis de construire qu'on lui a présenté. Le maire de Annaba de l'époque se serait plutôt rangé du côté de la victime en émettant des réserves graves, indiquant entre autres, dans l'une des correspondances relatives à l'affaire, que "le demandeur du permis de construire n'est pas le propriétaire du terrain en question". Sur cette lettre, il est souligné plus loin "la non-conformité de l'assiette de terrain avec le plan de masse et le non-respect du cahier des charges qui n'accorde qu'une construction de type R+3". Des réserves plus sévères les unes que les autres, qui n'ont pas empêché, toutefois, le wali de signer personnellement le permis de construire contesté.
Comble de l'ironie, la lettre sur laquelle est mentionné l'avis défavorable du P/APC a été référencée en haut du permis de construire finalement accordé à cet entrepreneur. La victime a transmis, le 2 mai 2011, un recours (sous le n°780 114) par lequel elle demande la révision de l'affaire et l'annulation de la décision prononcée en 2e instance par un tribunal de la ville, en appuyant sa démarche par un dossier bien ficelé contenant un PV d'expert agréé par la justice.
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MESSAGES
S.V.P., Lorsqu'une réponse aux messages ci-dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté,
n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini
Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la Seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique, cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura
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De Jean Claude Hestin
Bonjour,
Je reviens vers vous... je suis toujours a la recherche de mon ami Benoit de Chaumarayné dans les années 38/42 . sa maman tenait le Bar le Damier 9 rue lemercier à Bône..
Les années ont passées.. les sites de amis Bônois se sont développés..et j'ai eu la chance de consulter l'annuaire téléphonique de 1962..
J''ai donc pris le temps de consulter l'annuaire et de rechercher les gens qui ont habités cette rue..
Il ne me reste plus qu'a les retrouver, et avoir leurs adresses émails..
Je pourrais leur demander s'ils ont un souvenir de la famille de chaumaray..écoles scolaires; lycée collège ; mission catholique Scouts, etc etc.;
Je vous ai fait la liste de toutes celles et de tous ceux qui habitaient rue Lemercier.. Avec un peu de chance , si vous pouvez m'aider, je pourrais y arriver..
Amor cardiologue ; Baranès tailleur ; Bernard H ; Bichard (Mme) ; Bonnabry comptable ; Boukari épicerie ; Braka (grains) ; Bruno (pompes funébres) ; Calléja ( bestiaux) ; Casanova ( avocat) ; Chemla ( représentant) ; Coen et Karsenty : Di luca F. ; Droguerie de l'est numéro 9 ; Emsalem M ; Gerbaulet architecte ; Guez henri ; Guez R ; Mansouri mohamed Seddik ; Nabeth H ( tailleur) ; Paris chic coiffure dames numéro 9 ; Prestige ( confection) ; Rezzag épicier ; Simon A (assurances) ; Strouc E N° 9 : Tourqui Tahar ( boucher) ; Victor coiffure ; Zahra..
Merci de ce que vous pourrez faire pour m'aider..
Bien à vous, cordialement
Jean claude Hestin né en 1940 à alger
Mon adresse est : Ducdcars@aol.com
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DIVERS LIENS VERS LES SITES
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L'accoucheur !
Envoyé par Eliane
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Un accoucheur s'occupe d'une femme qui attend des jumeaux.
Le premier bébé sort, c'est un superbe garçon:
une tape sur les fesses et il pousse un cri vigoureux.
Mais le deuxième bébé tarde à vouloir sortir.
Une heure passe, deux heures... l'accoucheur dit à la sage-femme qu'il part manger et de l'appeler quand il y aura du nouveau. Dès qu'il est parti, la sage-femme entend: -psitt -psst - pst !
Elle distingue une petite main qui passe entre les jambes de la patiente et qui lui fait signe de venir !
Elle se rapproche de la femme et voit une petite tête qui pointe à l'orifice
- Il est parti le monsieur qui donne les fessées ?
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