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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
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Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO
Qui a dit que Novembre était pourri ?
Chers Amis,
Novembre est en général considéré comme le plus mauvais mois de l'année avec le début des horaires d'hiver, les conditions météorologiques qui se dégradent avec le froid qui prend ses quartiers, les feuilles d'impôts qui valsent, les annonces budgétaires qui nous font mal au ventre, etc., etc…
Comme je n'ai pas envie de m'apitoyer sur le sort qu'on nous réserve et qu'il faudra réagir le moment voulu, je vous invite à profiter de cette période automnale où la nature se pare, avant l'endormissement hivernal de magnifiques couleurs, les arbres revêtent une parure chaude et nous offrent toute la gamme des jaunes, orangés, rouges, ors, roux.
Un exemple, mon jujubier.
En attendant le souhaité " féerique " mois de décembre, et pour l'instant voyons trois sujets qui doivent remettrent un peu de baume au cœur.
1) Si, à la création de la Gazette " La Seybouse ", il y a exactement 12 ans, j'ai eu la volonté de créer une sorte " de petit cahier électronique " pour la mémoire des Bônois, je n'aurai jamais imaginé qu'en novembre 2013, je remplirai autant de pages sur ce qui est devenu un petit journal mensuel pour tous les P.N. et même d'autres communautés ou pays. De quelques centaines de lecteurs le 1er mois, la Gazette attire chaque mois des centaines de milliers de lecteurs dont beaucoup de fidèles. Souhaitons-lui bon anniversaire et encore longue vie tant que j'en aurai la force et le courage car les temps deviennent durs avec toutes les " censures " qui nous guettent. La Vérité de Notre Mémoire Fait Peur.
2) De la lumière et de la joie contrôlée dans nos cœurs avec la restauration de la Basilique Saint-Augustin à Hippone (Bône/Annaba). Un beau travail qui j'espère sera pérenne avec un entretien régulier. Deux regrets, le premier que l'orgue d'origine ne pourra être réparé (je ne sais pas si toutes les pistes ont été explorées) et en deuxième que les cloches ne puissent être restaurées et sonner au moins pour les fêtes. Vous trouverez dans la suite de la Gazette un texte et beaucoup de photos concernant cette restauration.
3) C'est la Toussaint et la traditionnelle fête des morts. Comme maintenant c'est devenu une tradition, l'opération du fleurissement des tombes a été reconduite au cimetière de Bône. Cette année, je n'étais pas directement impliqué car la machine est en route, les rouages ont l'air d'avoir été bien huilés, cela peut tourner sans moi et j'espère que le succès sera encore longtemps au rendez-vous. Si je reçois des photos pour mettre sur la Seybouse, on les verra le mois prochain car ce numéro est déjà saturé de photos.
Quand arrive la fête de la Toussaint, nous pensons bien souvent à tous nos défunts, ici et là-bas que nous vénérons, et aux cimetières que nous allons fleurir tout particulièrement en ce début du mois de novembre.
Il ne faudrait pas oublier cependant que la fête de la Toussaint, le 1er novembre, c'est la fête de tous les saints.
Cette fête rappelle aux croyants qu'il existe des liens spirituels, appelés " la communion des saints ", entre l'Eglise du Ciel et l'Eglise pérennante sur la terre. C'est la journée du souvenir de ces hommes et femmes, souvent martyrisés, qui ont su par leur idéal atténuer les souffrance de leurs contemporains. Peu importe qu'ils soient presque toujours enterrés ou brûlés loin de chez eux, le souvenir est toujours présent. Sainte Monique native d'Algérie, la mère de Saint Augustin d'Hippone, qui disait à ses fils : " peu importe où vous m'enterrerez, je vous demande seulement de vous souvenir de moi à l'autel du Seigneur ". Elle est enterrée en Italie.
La Toussaint, n'est pas la fête des morts !
L'amalgame vient que, le 2 novembre, jour de commémoration de tous les fidèles défunts n'est pas jour férié alors que le 1er novembre en est un … et donc c'est ce jour là que les familles leur consacrent.
Pourquoi s'occuper de nos morts le jour de la " Toussaint " ? Parce qu'ils font encore partie de notre vie, qu'ils restent une part de nous-mêmes …. parce qu'ils nous ont légué en grande partie leur vécu, qu'ils nous ont tracé un chemin.
Les Saints, des êtres humains comme vous et moi, sauf que, eux, ils ont pris l'Evangile au sérieux, autant sinon plus que nous et qu'ils ont aussi tracé un chemin ! Alors croyants ou pas, l'exploration de leur chemin peut être bénéfique aux égarés de la vie.
La Toussaint et la fête des morts, à la fois séparées dans le calendrier liturgique et en même temps articulées par leur enchaînement, manifestent, d'une part avec tous les saints et de l'autre avec tous les fidèles défunts
Bonne fête de tous les saints, bonne Toussaint, meilleures pensées à nos morts !
Jean Pierre Bartolini
Diobône,
A tchao.
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Novembre
Louis-Honoré FRÉCHETTE (1839-1908)
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Jours de deuil ! Plus de nids sous le feuillage vert ;
Les chantres de l'été désertent nos bocages ;
On n'entend que le cri de l'oiseau dans les cages,
Avec les coups de bec sonores du pivert.
De jaunissants débris le gazon s'est couvert ;
Les grands boeufs tristement reviennent des pacages ;
Et la sarcelle brune, au bord des marécages,
Prend son essor pour fuir l'approche de l'hiver.
Aux arbres dépouillés la brise se lamente ;
A l'horizon blafard, l'aile de la tourmente
Fouette et chasse vers nous d'immenses oiseaux gris...
Des passants tout en noir gagnent le cimetière ;
Suivons-les, et donnons notre pensée entière,
Pour un instant, à ceux que la mort nous a pris.
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RESTAURATION DE LA BASILIQUE
SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE
Envoyé par divers correspondants
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Une œuvre à la hauteur de l’homme
19 octobre 2013 à Bône/Annaba
Cette page est réalisée grâce aux nombreux articles reçus d’Algérie et envoyés par des Amis. Je n’ai rien écrit de personnel (à part ceci). J’ai « prélevé » des paragraphes sur ces articles et j’ai fait un montage. Pour ne pas léser les véritables auteurs des articles auxquels j’ai emprunté tous ces passages, à savoir : Mrs Mohamed-Chérif LACHICHI, A. Bouacha, Allia A., Ahmed Chabi. Je les cite en fin de page et je donne les adresses des pages de leurs journaux.
Les photos proviennent pour une petite partie de ces sites et pour les autres de clichés pris pas mes Amis que je remercie du fond du cœur je m’avoir tenu informé pendant toute la durée des travaux et jusqu’à l’inauguration finale, à savoir : Salah Eddine Kaddem, Ammar Begdadi, Atman Shanoun, Hocine Rizzi et d’autres qui veulent rester dans l’anonymat. Je remercie également un autre Ami Bônois qui a œuvré auprès du Conseil Régional Rhône-Alpes dont il était élu, M. Jacques Vassieux malheureusement trop tôt disparu et qui ne pourra voir l’Œuvre restaurée.
C’est une réalisation qui fait dire à un autre ami : « Quand on veut, on peut » et on aurait pu réaliser une autre prouesse avec la « Maison Camus » sans la bêtise des uns, l’incompétence ou « le moi je » des autres pour leur gloire personnelle.
B.J.P.
Après Notre-Dame-d’Afrique à Alger, voici le tour de la basilique Saint-Augustin à Annaba de faire aujourd’hui peau neuve. En effet, les travaux de restauration de la basilique Saint-Augustin sont officiellement réceptionnés au cours d’une cérémonie solennelle à laquelle ont pris part aujourd’hui des officiels algériens, des invités étrangers et des ecclésiastiques.
Le cachet officiel donné à cette inauguration, avec la présence du président du Conseil de la nation, est un signal fort adressé à la communauté internationale et aux organisations des droits de l’Homme qui reprochent souvent à l’Algérie l’ambiguïté de sa politique par rapport aux Algériens de confession chrétienne.
Perchée sur les hauteurs de l’entrée est de la ville, dominant les ruines de l’antique Hippone et la mer, la basilique Saint Augustin a connu bien des dégradations du fait de son exposition aux vicissitudes du climat et à la pollution générée par le complexe des engrais phosphatés de Fertial et d’Arcelor Mittal. En effet, depuis la pose de sa première pierre en 1881 et son inauguration en 1900, elle n’a jamais été restaurée. L’inauguration de «Lalla Bouna», comme aiment à l’appeler les Annabis a consacré, ainsi, près de trois ans de travaux de rénovation. « Lalla Bouna » considérée par les Annabis comme étant l’un des plus importants sites de la Wilaya d’Annaba est visitée par plus de 19000 touristes et pèlerins chrétiens par an.
Pour rappel, le Président Abdelaziz Bouteflika a été l’initiateur du colloque international sur saint Augustin, l’enfant de Thagaste (Souk Ahras) et évêque d’Hippone, tenu en 2001 à Annaba, ayant dépoussiéré l’histoire d’un Algérien de renommée mondiale, mais paradoxalement peu connu chez lui.
C’est en présence d’un parterre composé quand même de 11 ambassadeurs, des autorités religieuses et d’invités chrétiens et musulmans que le Président du Conseil de la Nation M. Abdelkader Bensalah représentant personnel du Président de la République M. Abdelaziz Bouteflika empêché pour cause de convalescence, a présidé à la cérémonie d’inauguration de la basilique Saint Augustin après les travaux de rénovation effectués entre 2010 et 2013 .
Les autorités civiles et militaires étaient également présentes ainsi qu’un nombre important d’étudiants africains, particulièrement des jeunes issus du Burundi. Plusieurs imams de la ville de Annaba faisaient partie des invités. Les ambassadeurs de plusieurs pays et nous citerons les USA, la France, la Norvège, la Finlande, la Croatie, l’Allemagne, l’Italie, La Pologne, l’Espagne, l’Argentine, le Mexique, le Cameroun, ainsi que l’ambassadeur de l’Union Européenne, l’évêque du diocèse de Constantine et Hippone, représentant spécial du Vatican et du Pape François. Les députés de l’Assemblée nationale et des sénateurs avaient aussi rehaussé de leur présence cet événement. Etait également présents à cette cérémonie les P.D.G. de Sonelgaz, Sider, Total Algérie et Lafarge, sociétés ayant, entre autres, contribué à la restauration de cette œuvre historique. Des dizaines d'augustiniens d’Europe ont tenu à faire le voyage de Annaba.
Accueillis sur le parvis de la basilique, le Président du Conseil de la Nation et la délégation qui l’accompagnait, par l’évêque Desfarges, ils ont été ensuite conviés à assister à l’intérieur à la cérémonie proprement dite. Les discours qui ont été prononcés avaient surtout un rapport avec les travaux qui ont été effectués après la dégradation subie à la suite d’infiltration d’eaux pluviales et surtout l’effet du temps, le dôme principal et les deux tours ainsi que les vitraux et les rosaces qui avaient subi des dégâts importants ont pu être restaurés par à des firmes spécialisées dans ce domaine, la palme revient à l’Atelier du Vitrail Cassiopée dont les spécialistes ont ainsi relooké la basilique lui donnant une nouvelle jeunesse et faisant la fierté des représentants de l’association diocésaine ainsi que celle des représentants diplomatiques et des personnes présentes qui témoignaient une certaine émotion.
Notons que plusieurs ministères algériens, la wilaya, la mairie de Annaba et des sociétés nationales, l’Etat français, la République Fédérale d’Allemagne et des donateurs privés ont participé par leurs aides à la rénovation de ce lieu de culte qui fait partie du patrimoine historique national mais également mondial. Rappelons à nos lecteurs que les travaux de rénovation s’étaient élevés à 50 milliards de centimes. Il faut savoir que le financement de cette opération de sauvegarde et de restauration a donné lieu à une vaste coopération entre de nombreux donateurs privés et institutionnels, qu’ils soient algériens ou étrangers.
Mgr Paul Desfarges a tenu à souligner l’aide fournie par l’ancien wali, actuel ministre délégué à la Réforme du Service public, auprès du Premier Ministre, M. Med El Ghazi. l’évêque du diocèse de Constantine et d’Hippone, de Mgr Dominique Lebrun de la Conférence des évêques de France et d’André Friedenberg, adjoint au maire de la ville de Saint-Etienne jumelée à Annaba depuis 1982. Par ailleurs, le maître d’œuvre du projet, l’architecte Xavier David qui s’était déjà occupé de la restauration de la basilique Notre-Dame-d’Afrique ainsi que Christian Pons, directeur général de l’entreprise française A. Girard à qui ont été confiés l’essentiel des travaux de restauration ont présenté, à cette occasion, les travaux entrepris depuis 2010.
Après l’intervention des principaux donateurs qui ont mis en exergue la valeur cultuelle, culturelle et historique de ce lieu d’échange et de partage entre les hommes des deux rives de la Méditerranée, Mgr Paul Desfarges, évêque de Constantine et Hippone, a tenu à remercier tous ceux qui ont contribué à cette action qui a permis de redonner son lustre à ce magnifique joyau architectural. «Saint Augustin, l’éloquent prédicateur, le Berbère, l’Algérien, l'universel demeure le pasteur de notre église d’Algérie et du diocèse de Constantine et Hippone. Il dira, comme nous pouvons le redire avec lui : “Pour nous, vivre c'est aimer”», soulignera Mgr Desfarges.
Il s’est félicité de la réalisation, en un temps relativement court, des immenses travaux de restauration dont a fait l’objet la basilique. Des travaux qui ont rendu à l’édifice “tout son éclat”, a souligné cet évêque, qui a été l’une des chevilles ouvrières de ce projet de réhabilitation. Et d’ajouter que la basilique est “un symbole des liens entre les religions” et qu’elle doit demeurer à ce titre “au service du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée”. Mgr Desfarges a également rappelé que les autorités, des entreprises et particuliers d'Algérie, de France et d’Allemagne ont généreusement contribué au montage financier de ce projet de restauration, qui a coûté près de cinquante milliards de centimes, et de citer parmi les donateurs le pape émérite Benoît XVI, qui s’était manifesté à titre personnel pour l’intérêt qu’il porte à la mémoire de Saint-Augustin, un père de l’église qui n’en est pas moins un algérien.
Quant au maire de Annaba, M. Merabet Farid, dans son intervention dans la langue de Molière, il avait tenu à souligner que cet édifice ajoute « un plus dans la vie spirituelle de nos concitoyens », pour ensuite parler des relations très fortes entre les deux communautés de Saint Etienne et de Annaba, qui durent depuis une trentaine d’années et sont fort bénéfiques aux deux villes. Le rôle de la région Rhône Alpes et particulièrement celui de Saint Etienne représentée hier par son adjoint au maire a été apprécié par les autorités religieuses chrétiennes du diocèse de Constantine-Hippone. Notons enfin que le père Ambroise, recteur de la Basilique qui est un enfant du continent Africain dirigeait avec doigté les interventions et veillait à l’application stricte du programme.
Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qui s’est exprimé au moment de l’inauguration de la plaque commémorative et de la signature du livre d’or de la basilique, suivi dans ce geste par beaucoup de participants, a, quant à lui, mis en exergue les valeurs d’amour et de fraternité que véhicule Saint-Augustin.
Son Excellence André Parant, l’ambassadeur de France à Alger, a, pour sa part, tenu “à féliciter chaleureusement les habitants d’Annaba et le peuple algérien pour l’achèvement des travaux de rénovation de ce vaste palais de la mémoire”. Un palais dont la “beauté”, dira-t-il en paraphrasant Saint-Augustin, nous apparaît aujourd’hui à la fois “si ancienne et si nouvelle”. Il soulignera que l’ambassade de France “se devait, elle aussi, de participer à ce magnifique projet collectif, qui vient mettre en lumière — au sens propre comme au sens figuré – un chef-d’œuvre du patrimoine algérien et du patrimoine universel”.
Enfin une collation a été offerte dans la cour de l’asile des vieillards attenant à la basilique. Puis tout le monde a été convié à un déjeuner offert au mess des officiers, anciennement appelé « Les Cigogneaux » à Chapuis. Notons enfin que l’ambassadeur de France tiendra un point de presse.
inauguration de la basilique Saint-Augustin
C’est un grand jour pour la basilique Saint-Augustin qui fêtera ses nouvelles couleurs. L’événement en soi était attendu, car après 32 mois de minutieux travaux de restauration ayant exigé plus de trente mois d’efforts et de patience, elle illumine à nouveau - et même la nuit - la colline d’Hippone dominant Annaba, sur la côte est de l'Algérie. Visite guidée avant la cérémonie d'inauguration.
Connaissez-vous son histoire ? En 1839, Monseigneur Dupuch, évêque d’Alger, admirateur de saint Augustin et grand amoureux d’Hippone (la cité antique qui précéda Annaba), voulait redonner à Hippone sa gloire de l’Antiquité et jeter les fondations d’un groupe comprenant une basilique, une bibliothèque, un monastère et une maison d’accueil. Le chantier ne commença que bien plus tard, avec le cardinal Lavigerie, archevêque d’Alger. La première pierre fut posée en 1881 et la basilique consacrée en mars 1900. Depuis, et en dépit de certains travaux de réfection, ce joyau architectural nécessitait plutôt une urgente et complète intervention pour lui redonner son lustre d’antan. Celle-ci est allée au-delà d’un simple lifting pour effacer les rides extérieures dues aux outrages du temps.
Pour plus d'information voir la Seybouse du N° 22 Octobre 2003
La basilique accueille chaque année entre 15 000 et 20 000 visiteurs.
La basilique est dédiée à Saint Augustin (354-430), l'enfant de Numidie devenu évêque d'Hippone. Ce n’est pas un saint comme les autres. S’il est né à Souk Ahras en 354 et fut évêque d’Hippone où il décédera en 430, il a longtemps été considéré par l’élite du pays comme un suppôt de l’impérialisme romain. Il faudra attendre 2001 pour qu’il soit "officiellement" réhabilité par le président Abdelaziz Bouteflika qui lui consacre alors un colloque international. Sur cette photo : une relique de Saint Augustin - son cubitus ramené de Pavie (Italie) où il est enterré.
Pour découvrir Le Saint Augustin, voir le site de BÔNE la Coquête
Dominant du haut d’un promontoire les vestiges de l’antique Hippone, le port et la baie d’Annaba, ainsi que la plaine au sud, la basilique Saint-Augustin est l’un des édifices-phares de La Coquette.
La basilique est considérée comme un creuset culturel inestimable à même de représenter un symbole du dialogue islamo-chrétien. Construite entre 1881 et 1900 au moyen de matériaux tirés exclusivement du sol algérien, elle a été sévèrement mise à mal par les outrages du temps.
Cet imposant édifice dont les architectes s’étaient inspirés des styles mauresque et byzantin, nécessitait une opération de restauration pour continuer, au-delà des différences culturelles, de civilisation et de religion, de rapprocher les communautés.
Un projet cohérent de sauvegarde et restauration a été entamé après étude des lieux. Il visait à garantir à cette basilique sa pérennité et son esthétique. Mais d’abord éviter aux visiteurs d’éventuels risques de chutes de rosaces et des infiltrations d’eau de pluie en raison de la dégradation visible des vitraux. Les travaux ont nécessité une enveloppe financière de l’ordre de 500 millions de dinars.
A l’image de la basilique Notre-Dame d’Afrique, à Alger, "Lala Bouna", comme l'appellent les Algériens, a fédéré la France et l'Algérie autour de sa rénovation. Pour ce faire, une convention et un financement public ont été conjointement signés par les deux villes jumelées de Annaba (Algérie) et Saint-Etienne (France, jumelée avec celle de Annaba) et entre la wilaya de Annaba et la région Rhône-Alpes. Un montage financier auquel ont pris part plusieurs donateurs, dont les ambassades de France et d’Allemagne, des entreprises publiques et privées algériennes (Air Algérie, Algérie Télécom, Sider, Sonelgaz) et étrangères (Total, Vinci, Lafarge…), ainsi que de nombreuses Eglises et communautés religieuses (l’Ordre de Saint-Augustin, la Conférence des évêques d’Italie, l’Eglise d’Allemagne…).
Lors d’une visite guidée, organisée en juin dernier au profit des représentants de la presse locale, Mgr Paul Desfarges avait déclaré : «Cette opération concerne un repère phare de l’antique Hippone. Elle touche la reprise des canalisations, la restauration des vitraux et la réhabilitation des fresques des murs de l’édifice d’une grande qualité architecturale.» En charge, une entreprise française spécialisée dans le domaine de la préservation des sites et monuments anciens. Plusieurs partenaires et institutions gouvernementales nationales et étrangères ont également apporté leur concours à ce projet, initié par l’Association diocésaine d’Algérie. Force est de souligner que la basilique Saint Augustin représente la mémoire de la ville de cet homme religieux, un penseur universel, un théologien chrétien de l’antiquité et évêque d’Hippone. Il est l’un des quatre pères de l’Eglise latine.
Des spécialistes en la matière s’étaient attelés à redonner aux vitraux leurs couleurs du début du 20ème siècle, aux plafonds leur ornementation, à l'autel son aura, aux moulures leur contour et au marbre et granit leur éclat. Il fallait refaire les façades, les deux tours-clochers, l’étanchéité des toitures et des dômes nécessitant des supports eux-mêmes refaits. Comme l’a été l’intérieur de la basilique. On a utilisé du granit, onyx et marbre précieux de couleur rouge et blanc, matériaux locaux de Guelma et Filfila (Skikda).
La magnifique chaire et le grand autel, faits du même matériau précieux, notamment pour ce qui est de la lisibilité, des peintures murales d’un raffinement avéré, ont été restaurés par une spécialiste en peinture murale. Tout cela devait se faire avec une compétence technique certaine.
Selon les représentants de l'association diocésaine, la restauration de la basilique, entamée à l’automne 2010, a mis à contribution plusieurs entreprises spécialisées, dont l'entreprise Girard d'Avignon (France) et l'Atelier du Vitrail Cassiopée de Marseille (France), lesquelles ont déplacé quelque 200 tonnes de matériels nécessaires aux travaux et mis tout leur cœur pour rendre au lieu sa configuration initiale, ce qui n’a pas été une tâche facile, compte tenu de l’état de détérioration avancé de l’édifice.
La particularité de la basilique, ce sont ses 140 vitraux. Très dégradés, déformés, pour certains cassés, ils nécessitent un important travail de restauration. Une attention particulière a été accordée à la réfection des vitraux (une centaine) et des rosaces (une trentaine), réalisés par des maîtres-verriers de France.
"Il existe une série, absolument magnifique, de vitreries peintes retraçant la vie de saint Augustin, de type sulpicien. C’est une technique très précise, utilisée par les maîtres-verriers français au milieu du XIXe siècle et au début du XXe, explique Vincent Peugnet, maître-verrier et gérant de l’atelier-vitrail Cassiopée à Annaba. C’est la raison pour laquelle on retrouve beaucoup de ce genre de vitraux dans les églises françaises, un peu aux Etats-Unis et rarement en Europe à cause des destructions de la Seconde Guerre mondiale. Ces vitraux ont un fini photographique !"
"Les murs extérieurs grattés, les enduits refaits, et tout a été repeint, résume le père Ambroise Tshibangu, recteur de la basilique. Mais comparé à Notre-Dame d’Afrique, il y a eu très peu de travaux de pierre." Sur le toit, Laurent Bercher, responsable du projet de restauration, précise : "Tout ce qui concerne la toiture a été refait, y compris la frise de carreaux en bleu, jaune et vert. En fouillant dans les archives, on a découvert que la foudre était tombée sur le clocher en 1956 et en avait fait tomber un morceau." Exposée aux sels marins et aux sels sulfureux de l’environnement industriel dans lequel elle se trouve, "la basilique a exigé des travaux plutôt classiques, comme ceux d’une vieille maison qui n’a pas été entretenue pendant 130 ans", résume Dominique Henry, le maître d’ouvrage.
L'atelier, dans les coulisses de la basilique.
Les cloches, d'origine, n'ont plus sonné depuis 1962. Pour animer les lithurgies et les concerts, il faudra compter sur l'orgue (le 2 mai 2014, une autre inauguration est prévue). "Nous n’avons pas pu restaurer l’ancien, construit en 1930, confie Laurent Bercher, responsable du projet. C’était un orgue de salon destiné à un patron de journal à Alger où il est resté avant d’arriver dans la nef centrale de la basilique en 1950. Mais en 1970, il n’a plus fonctionné. Les experts ont dit qu’on ne pouvait pas le refaire à l’identique, qu’on ne pouvait pas non plus le refaire en Algérie. Le nouvel orgue sera un modèle à transmission électrique, doté d’un petit ordinateur."
Merci à tous ceux qui ont permis cette réalisation.
Merci aux journalistes qui ont écrit les articles ci-dessous qui a permis de faire cette page sur la Seybouse.
Merci aux Amis qui m’ont fait parvenir les textes et Photos.
Mohamed-Chérif LACHICHI
http://www.algerie360.com/algerie/bensalah-a-annaba-pour-l%E2%80%99inauguration-de-la-basilique-saint-augustin-d%E2%80%99hippone/
A. Bouacha
http://lesoirdalgerie.com/articles/2013/10/20/article.php?sid=155564&cid=2
Allia A.
http://www.liberte-algerie.com/actualite/l-hommage-discret-a-saint-augustin-ceremonie-d-inauguration-hier-de-la-basilique-de-annaba-208862
Ahmed Chabi
http://lestrepublicain-annaba.com/article/?id=13753
Ahmed Chabi
http://lestrepublicain-annaba.com/article/?id=13847
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En souvenir de nos soldats Français assassinés
ECHO D'ORANIE - N°259 - 1998
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Si nous sommes aujourd'hui couchés sur ces pelouses
Obligés de jeûner pour être entendus
La cause en est qu'hier, combattant les felouzes.
Dédaigneux des fatigues ou du sang répandu,
A l'appel du pays et de l'armée, nos pères,
Témoignant d'un courage et d'une foi sincères,
S'engagèrent. Hélas! ils ont été vendus!
Français, souvenons-nous! Nos grand-pères à Verdun
Reposent, unis aux vôtres, en un tombeau commun
Appelés à nouveaux quelque vingt ans plus tard
Nos pères. ici même, ont chassé les soudards
Combattants, ils le furent encore en Algérie
A l'appel une fois de plus, de la patrie
Ingrats vous les avez livrés aux égorgeurs!
Sans remords. ce forfait n'est pas en votre honneur!
Aujourd'hui leurs enfants vivent dans la misère
Sans avenir, chômeurs, en des hameaux perdus,
Sans voir jamais venir l'aide promise et due,
Abandonnés de tous comme de pauvres hères
Seul le peuple français, et c'est en son pouvoir.
Saurait nous soulager dans notre désespoir
II suffirait de peu. Nous cherchons un emploi!
Nous voulons du travail partout on nous renvoie!
Et nous étions français avant Savoie et Nice!
Salut! Merci à ceux qui nous rendrons justice.
Rene CARRENO
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DES ANNALES AFRICAINES
Les embusqués
Un journal de Narbonne, indigné de l'embusquage d'un fils à papa, avait insidieusement posé une question à M. Huc, le papa, relative à un jeune homme qu'il devait bien connaître et qui n'avait pas trouvé le moyen, jusqu'ici, d'aller au feu.
M. Huc reconnut qu'il s'agissait de son fils et assigna, devant le tribunal de Narbonne, le journal mais il y a des juges dans bette ville du sud-ouest. Il y a même un procureur qui a affirmé le droit pour les journaux de protester contre les embusqués.
Le tribunal a refusé au père Huc le franc de dommages et intérêts et refusé aussi l'insertion dans les journaux.
Il l'a condamné aux dépens.
Le droit est donc maintenant acquis aux journaux de dévoiler les embusqués sans courir le risque d'être poursuivis et condamnés.
On pourra donc livrer à la vindicte publique et à l'autorité militaire les noms des embusqués et autres Jeanjean qui se prélassent dans les bureaux ou sur les terrasses des cafés, et se pavanent sur les boulevards en costumes de fantaisie, pendant que des hommes de 50 ans, des pères de famille vont au loin défendre leur pays au prix de leur vie.
.Le 3 septembre 1916
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HISTOIRE DES VILLES DE LA
PROVINCE DE CONSTANTINE N°29
PAR CHARLES FÉRAUD
Interprète principal de l'Armée auprès du Gouverneur général de l'Algérie.
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LA CALLE
ET DOCUMENTS POUR SERVIR A L'HISTOIRE
DES ANCIENNES CONCESSIONS
FRANÇAISES D'AFRIQUE.
Les Anglais se font céder La Calle
et les autres comptoirs, en 1806.
En 1806, le Bey de Constantine, à l'instigation de l'Angleterre, devenue la maîtresse de la Méditerranée après le désastre de Trafalgar, admit la concurrence des Maltais et des Espagnols dans les ports où les Français avaient seuls le droit de pêcher le corail, et les Juifs en avaient accaparé le commerce. Cette flagrante infraction aux Traités fut bientôt suivie de leur entière abolition.
En 1807, le bruit se répandit en France, que le Dey avait rompu la Paix avec l'Empire, et que le Consul, ainsi que tous les Français, avaient été jetés en prison. On aurait dû se méfier de cette fausse nouvelle, mais on arrêta aussitôt tous les bâtiments Algériens qui se trouvaient à Marseille; le Dey s'en montra très irrité et prévint le Consul que les Anglais offraient 50.000 piastres fortes de redevance annuelle, pour l'exploitation des Concessions; qu'il fallait que la France, pour conserver ses Établissements, payât désormais la même somme. Il n'accorda qu'un mois pour avoir la réponse du Gouvernement, mais il ne tint pas même ce dernier engagement, car il remit Bône et La Calle aux mains des Anglais, avant l'expiration du terme et leur abandonna la Pêche du Corail. Quant à Collo et à Gigelli, que le Consul Britannique croyait acquis à la Couronne d'Angleterre par son Traité, le Dey en donna l'Exploitation à David Bakri.
Nous trouvons dans un ouvrage publié à Londres, des détails assez curieux sur cette prise de possession par l'Angleterre : Six y ears résidence in Algiers by Mrs. Broughton, (fille du Consul Anglais Blankley.)
Je dois cette traduction à M. l'Enseigne de vaisseau Daniel, Officier d'ordonnance du Gouverneur de l'Algérie.
" Le 7 janvier 1806, y est-il dit, le Dey a mandé mon père, M. Blankley, Consul Général de S. M. Britannique à Alger, en lui faisant dire qu'il avait quelque chose d'important à lui communiquer immédiatement. Sa Hautesse lui dit qu'il l'avait envoyé chercher pour lui donner une preuve du désir qu'il avait de plaire au Roi d'Angleterre. A cet effet, il s'était décidé à lui offrir ce que les grands ennemis de l'Angleterre, les Français, étaient les plus désireux de conserver : le Commerce exclusif de Bône et le droit de s'établir à La Calle et Collo, ainsi que la pêche du Corail sur cette Côte. Que les Français avaient joui depuis plus de deux siècles, de ces bénéfices et privilèges et que la période de leur Traité étant expirée, il était déterminé, bien que le Consul de France fit tous ses efforts pour que le contraire advint, d'offrir à ses bons amis les Anglais, de faire un Traité avec lui, moyennant une redevance moindre que celle payée par les Français.
" M. Blankley remercia chaudement S. H. et lui assura qu'il était convaincu que son Royal Maître serait très flatté de le voir agir d'une façon si amicale et qu'il allait sans perdre de temps, communiquer cette nouvelle à son Gouvernement, qui, il en était persuadé, le chargerait d'accepter l'offre de S. H.
" Écrivez, répondit le Dey, mais pourquoi ne pouvez-vous pas me répondre de suite. Le Consul de France est prêt à signer, à apposer, son Sceau et payer ce que, je voudrais, pour le renouvellement, du contrat.
" C'est en vain que M. Blankley s'efforça de convaincre le Dey qu'il lui était impossible de répondre à une question si spontanée, sans être autorisé à le faire ; ce ne fut pas sans une longue conférence, conférence très impatiente du côté du Dey, que M. Blankley put obtenir un délai au plus de 24 heures, après lequel, s'il ne pouvait prendre sur lui la responsabilité d'accepter l'offre qui lui était faite, S. H. se verrait forcée d'accepter celle de la France.
" Voyez ce que c'est, ajouta le Dey, voyez quel risque je cours pour prouver aux Anglais que je suis réellement leur ami, en vous offrant ce Traité avec un rabais aussi fort, sur celui que les Français seraient heureux de signer les Janissaires m'accuseront de gaspiller le Trésor Public ; ainsi, il n'y a qu'un mot à dire, oui ou non !
" 8 janvier. - M. Blankley a passé une nuit très agitée, mais pendant cette nuit, il s'est aperçu de la manière la plus formelle des avantages que nous offrait le Traité proposé par le Dey et le détriment que cela causerait aux Français. Il s'est donc déterminé malgré tout. Le sort en est jeté et M. Blankley a nolisé un bâtiment pour porter des dépêches au Gouvernement, en même temps que le Traité.
" Si l'on avait mis suffisamment à profit les vues patriotiques de mon bien-aimé père, si La Calle avait eu une garnison et si cette ville avait été colonisée et placée sur le pied où l'avaient placée les Français, l'Algérie serait-elle maintenant aux mains de la France ? et la Russie n'aurait-elle pas eu une autre barrière pour arrêter ses desseins ambitieux sur la Méditerranée ?
" Je suis presque tentée, lorsque je me rappelle les profonds regrets et le désappointement de mon Vénéré père, de dire avec la Reine Marie que La Calle serait toujours gravée dans mon cœur !
" 17 juillet 1806. - Un bâtiment léger est arrivé d'Oran avec des dépêches de Gibraltar. Ces dépêches sont des plus satisfaisantes, elles donnent au Consul l'assurance des remerciements de S. M. et sa haute approbation pour le zèle qu'il a déployé à son service en prenant des mesures contraires aux intérêts Français par l'achat des ports de Bône, etc. " …
La prise de possession de La Calle par les Anglais fut notifiée aux diverses autorités de la Barbarie et Sir Alexandre Bali, à ce moment Gouverneur de Malte, fut chargé d'y envoyer une personne compétente pour examiner le pays et se concerter avec le Bey de Constantine, afin de tirer de cette Province des bestiaux et des grains pour l'alimentation des Escadres et ouvrir un commerce d'échanges. Mais cette négociation fut si mal conduite que l'agent Anglais, arrêté sur la côte aussitôt son débarquement, se vit conduire à Constantine où on le retint de force durant six mois. Lorsqu'il fut libéré, il retourna à Malte, et, malgré le dur traitement qu'il avait subi, il signala les nombreux avantages qui résulteraient de l'occupation de La Calle. Le rapport qu'il présenta au Gouvernement et aux commerçants était tellement en faveur de cette entreprise, que ces derniers souscrivirent une somme considérable pour être employée au commerce projeté, tandis que le Gouvernement promettait formellement d'encourager cette création en plaçant à La Calle un Gouverneur et un Capitaine du Port. On comptait qu'une force militaire occuperait et fortifierait cette nouvelle Colonie de façon qu'elle put protéger la Pêche du Corail.
Maintes causes empêchèrent les Anglais de mettre leur projet à exécution. Mais le motif le plus concluant, c'est que le Divan d'Alger ne voulut pas consentir à ce qu'on créât sur son territoire un poste militaire important qui aurait assuré aux Anglais, la domination maritime de Malte à Gibraltar, dès lors ces derniers n'obtenant pas le but qu'ils voulaient avant tout atteindre, ne jugèrent pas à propos de faire les frais du rétablissement de la Calle, détruit, comme nous l'avons dit, sous le Directoire par les indigènes.
A Bône ils s'étaient emparé de l'Établissement de l'ancien Comptoir français. Sur la plainte portée par Raimbert, le Tribunal musulman de Bône, en présence de l'Agha de la garnison Turque et des notables de la Ville rendit une sentence : " qui reconnaissait que la maison de la Compagnie appartenait en propriété aux Français et ordonnait au Consul Anglais de la restituer immédiatement aux Français. " (Sentence du mois de safar 1225, 1810).
Durant la première année qui suivit le Traité de M. Blankley, les Anglais affermèrent la pêche du Corail à des Siciliens, moyennant une prestation de 200 piastres fortes par bateau, venus au nombre de soixante-trois, de Trapani et de Cagliari. Ceux qui essayèrent l'année suivante d'envoyer exploiter les eaux de La Calle, firent de mauvaises affaires parce qu'il leur manquait une protection suffisante et, surtout, des ports de refuge en cas de mauvais temps. Tunis était alors en guerre avec la Sicile et toutes les nouvelles tentatives pour rétablir la pêche du Corail échouèrent par conséquent devant la crainte inspirée par les Corsaires.
M. Raimbert n'en resta pas moins à Tabarque jusqu'en 1812 et pendant ce temps il eût toujours annuellement de 3 à 400 bateaux corailleurs.
Le commerce de Bône subissait, pendant ce temps, une décroissance énorme, et les Marchands anglais, qui avaient contribué à y établir un Comptoir, perdirent une grande partie de l'argent qu'ils avaient avancé. Abdallah, Bey de Constantine, écrivit, à cette époque, au Dey d'Alger, pour lui exposer que les habitants de sa province étaient forts mécontents de la cession de la Pêche et du commerce aux Anglais.
Blessé de ces observations, le Dey, qui tenait à ne pas se brouiller avec l'Angleterre, fit étrangler l'infortuné Bey.
Nous n'avons pas à nous occuper, ici, des événements multiples qui se passèrent en Algérie, et durant lesquels les affaires commerciales continuèrent à décliner jusqu'en 1815. Le 15 mai de cette année, Lord Exmouth parut devant Alger et vint demander, au nom des Souverains de l'Europe l'abolition de l'Esclavage. A sa sortie du Divan, l'Amiral fut insulté par la populace ; l'Oukil Hardji le poussa rudement au moment où il allait se rembarquer dans son canot. Le Consul Anglais, Mac-Donnel, était arrêté ; il y eût même des officiers de marine maltraités et blessés.
Après ces insultes, le Dey, croyant la Guerre inévitable, envoya, au Bey de Constantine, l'ordre de faire arrêter les Anglais des Établissements de Bône. Si nous en croyons quelques documents, une centaine de Corailleurs, sous pavillon Anglais, auraient été tués, autant à peu près blessés, et huit cents emmenés prisonniers. Les Établissements, comme on le pense bien, avaient été; pillés. Lord Exmouth vint peu après bombarder Alger.
Nous profitâmes de cette rupture de l'Angleterre avec les Algériens pour nous faire rendre ce qu'elle ne s'était fait céder, dix ans auparavant, que dans la persuasion qu'elle nous priverait ainsi de grands bénéfices. Ses idées, à cet égard, avaient bien changé depuis ses mécomptes. Elle ne chercha pas même à s'opposer à cette restitution ; l'exploitation de Bône et de La Calle lui était devenue impossible, tant le bombardement d'Alger avait inspiré de haine contre eux dans la Régence.
Nos Départements du Midi avaient toujours considéré nos Établissements des Concessions comme très précieux, tant sous le rapport des approvisionnements et des fabriques qui en tiraient des matières premières que sous celui de la navigation, à laquelle ils offraient une excellente école de matelots.
D'après ces considérations le Gouvernement rechercha les moyens de leur rendre leur ancienne importance.
La restitution de la Calle avait eu lieu le 17 mars 1817, mais le Dey ne voulut pas rendre tous les privilèges réservés dans les anciens Traités. La redevance fut portée à soixante mille francs et, entre autres conditions humiliantes, il fallut promettre de ne construire dans les limites des concessions aucun fort, ni enceinte pourvus d'artillerie. Le Consul Français qui aurait du s'opposer à cette dernière condition avec une énergie inébranlable, ne fit à ce sujet aucune observation sérieuse. Plus tard, ayant acheté le silence des Ministres Algériens, il fi t relever les fortifications de la Calle. Le Dey n'eut connaissance de ces nouvelles constructions qu'après qu'elles étaient entièrement achevées.
Comme la promesse n'avait été faite que verbalement et que l'existence de ces ouvrages était autorisée dans les anciens Traités, il n'exigea pas leur destruction immédiate, mais il ne pardonna jamais au Consul d'avoir abusé de sa bonne foi.
Les occasions ne lui manquèrent pas pour nous prouver son mauvais vouloir. En 1818, les habitants de Bône ayant pillé un brik Français, le Dey Hussein se refusa à toute réparation.
En 1819, le Gouvernement Français envoya un Ingénieur en Barbarie pour constater l'état où se trouver les établissements de la Calle. Abandonnés depuis vingt ans, les Bâtiments compris dans l'intérieur du Bastion étaient partout encore sur pied, mais dépourvus de portes, de cloisons, de fenêtres, de toitures ; le reste présentait l'aspect d'une ville incendiée les Arabes ayant brûlé les boiseries pour en détacher et emporter les fers.
Les magasins et les logements des Subalternes étaient ce qui avait le plus souffert. Ceux de l'Agence et l'Église, plus solidement construits s'étaient aussi mieux conservés. L'excellent pavage de la plate forme, en gros cailloux avait résisté aux injures du temps. Les trois batteries étaient aussi peu dégradées. Dans l'enceinte, les édifices n'offraient donc que des murs entièrement nus. La chaussée de jonction du rocher à la terre ferme avait été enfouie sous les sables d'alluvion. La source était comblée.
L'Ingénieur distingua les ouvrages à exécuter en travaux urgents et indispensables et en travaux susceptibles d'être ajournés. Il ne fallait guère moins de 400.000 francs pour la réparation de l'Établissement et des Édifices, en supposant que les ouvrages fussent dirigés par des Ingénieurs et les transports effectués par des bâtiments de l'État.
Il en aurait coûté trois ou quatre fois autant pour le mobilier, les approvisionnements, les embarcations, les navires, le personnel et l'attirail de la double exploitation du commerce des Concessions et de la Pêche du Corail, s'il eût été question de les rétablir sur le même pied qu'avant la destruction de l'ancienne entreprise. Il ne se présentait personne qui voulut s'en charger.
Également effrayé de tant de dépenses, le Gouvernement imagina de les faire gérer en attendant et comme on pourrait, pour son compte par le Consul de France à Bône ; mais il ne tarda pas à s'apercevoir qu'il s'était engagé dans une route ruineuse.
Nos archives nous fournissent les renseignements suivants sur cette période.
La première année d'exploitation du 20 mars 1817 au 1er avril 1818, malgré toutes les contrariétés éprouvées et les dépenses de première réinstallation la situation financière obtint le résultat suivant :
Gains 202.905 fr. 34
Dépenses 89.371 fr. 90
Bénéfice 13.543 fr. 44
Du 1er avril 1819 le résultat fut :
Gains 85.206 fr. 07
Dépenses 149.555 fr. 95
Pertes 64.349 fr. 88
Aussitôt la reprise de possession de La Calle, le personnel chargé de l'administration se composa de MM. Paurrat, directeur à Marseille ; Ferrier, puis Guys, Agents à Alger, et Maurice, Agent à Bône. Peïron; l'ancien Gouverneur de La Calle revint visiter les anciens Comptoirs pour renouer les relations commerciales, mais il ne resta pas en Afrique et un sieur Adrien Dupré prit à Bône le titre de Consul de France aux Concessions d'Afrique.
Les pêcheurs étrangers furent appelés pour exploiter les eaux de La Calle, et de même que les Anglais, on leur imposa une prestation de 200 piastres fortes par bateau, somme excessive et d'autant plus hors de proportion avec les bénéfices que le Corail avait subi une baisse extraordinaire, soit parce qu'il n'était plus à la mode, soit qu'il s'expédiât à l'étranger avec moins de facilité par suite des secousses qu'avait éprouvé l'Europe.
Plus tard, la guerre de la Grèce, celle de la Russie avec la Pologne, enfin le choléra dans diverses parties de l'Orient, où le Corail œuvré s'écoulait, portèrent le coup de mort à ce produit, qui s'entassa et languit dans les magasins de l'Europe. Aussi, depuis la reprise des Concessions la Pêche alla toujours en déclinant. Le nombre des barques coralines fut de 53 au début de la Pêche de 1817. A la fin de la campagne, elles avaient atteint le chiffre de 306.
En 1818, elles tombèrent de 301 à 144 seulement. Après les pertes éprouvées pendant ces deux premières années, plusieurs Commissions furent successivement appelées à délibérer sur le mode d'administration qu'il aurait été convenable d'appliquer aux Concessions d'Afrique, et ce fut, d'après leur avis, que dans l'impossibilité d'en remettre l'exploitation à une Compagnie comme l'avait eue jadis la Compagnie d'Afrique qui ne put se reconstituer, le Gouvernement abandonna en 1822 pour huit années consécutives l'exploitation du commerce des Concessions à M. Paret, négociant de Marseille, à compter du 1er janvier.
L'exploitation de la Pêche du Corail continua seule à être dirigée par des Agents du Ministère des Affaires étrangères. Néanmoins ces deux branches d'opérations restèrent encore à plusieurs égards, étroitement liées l'une à l'autre. Rapport du colonel Pretot.
Le Gouvernement abandonnait à M. Paret les Établissements disponibles de l'ancienne Compagnie, ainsi que ceux dont on pourrait obtenir la restitution. Il se chargeait de payer au Gouvernement algérien les redevances convenues par les Traités ; mais les dons d'usage, en certaines occasions, pour s'assurer la bienveillance des autorités locales étaient à la charge du Concessionnaire. Il fut permis à celui-ci d'avoir des Agents à Bône, à Collo et à La Calle. Il devait employer au commerce des Concessions un capital de 100.000 francs, l'augmenter au fur et à mesure des besoins, acheter la totalité des marchandises apportées au Marché et adresser à Marseille tous les produits des Concessions, à l'exception de 500 caffis de grains qu'il lui était loisible d'exporter directement à l'Étranger.
Il devait percevoir et remettre sans frais au Gouvernement les droits imposés aux bateaux corailleurs, munir le Comptoir de Bône de tous les objets nécessaires aux Pêcheurs ainsi qu'à leurs embarcations et les leur vendre à un prix modéré, déterminé chaque année par un tarif réglé de concert entre lui, la Chambre de Commerce de Marseille et le Préfet des Bouches-du-Rhône, et approuvé par le Ministre de l'Intérieur.
Il ne pouvait employer que des Français, et ne prendre des naturels du pays au service intérieur ou extérieur de ses Comptoirs, qu'avec l'autorisation du Consul de Bône, ni faire le commerce des Concessions que sous pavillon Français en temps de paix maritime, et même, autant que possible, en temps de guerre ou, au moins, sous pavillon neutre.
A l'expiration de son bail, le renouvellement lui eu était assuré par préférence à tout autre qui n'aurait pas offert des conditions plus avantageuses. Il était libre d'y renoncer, au bout de deux ans, en prévenant trois mois d'avance la Chambre de Commerce de Marseille, et en cédant, soit au Gouvernement, soit au nouveau Concessionnaire les constructions et le mobilier existant. Les dispositions de Police, établies par l'Ordonnance de 1781 pour les Échelles du Levant et de Barbarie, étaient, d'ailleurs, rendues applicables dans l'étendue des Concessions et les Établissements du Concessionnaire soumis, par ce moyen, à la juridiction du Consul de France à Bône.
L'obligation de n'employer que des Français à son service intérieur avait, apparemment, pour objet la sûreté des Établissements dont le Concessionnaire n'était qu'usufruitier et qu'il devait remettre, soit à son successeur, soit au Gouvernement, à l'expiration de son bail. Celle qui l'assujettissait à ne point employer d'indigènes à l'extérieur de ses Comptoirs sans l'autorisation du Consul de France, pourrait se présenter d'abord à l'esprit sous les couleurs d'une contrainte inutile ou même tyrannique, mais il faut bien se rappeler que l'ombrageuse susceptibilité des Algériens pouvant troubler les Établissements sous les prétextes les plus frivoles : il importait de ne leur laisser aucun motif d'intervention dans le détail des opérations. On y avait vu maintes et maintes fois la Régence sur le point de rompre follement avec des Consuls étrangers, pour des discussions où il ne s'agissait que de dérober la tête de quelques malheureux serviteurs indigènes à ses injustes ressentiments. Ces précautions étaient alors nécessaires.
Le Concessionnaire établit provisoirement le centre de ses affaires à Bône, La Calle ne pouvant être restaurée qu'avec le temps et qu'à grands frais. De ce qu'il n'usa pas de la faculté de résilier son bail à l'expiration des deux premières années, on peut naturellement conclure que ses opérations ne lui avaient pas été désavantageuses quoique, à la rigueur, ce ne soit pas une preuve bien décisive, car si ses transactions ne lui avaient pas été profitables durant cette première période, il pouvait espérer des bénéfices plus sensibles pendant les six années subséquentes, le succès des grandes entreprises étant quelquefois stationnaire à leur début. Quoi qu'il en soit, avec si peu de capitaux et tant d'entraves à vaincre ou à supporter, il était difficile que le Commerce des Concessions, et la Pêche du Corail sortissent de leur langueur, ni les Établissements de La Calle de leur ruine. La Pêche du Corail était restée dans le domaine public aussi le Département des Affaires Étrangères crut-il devoir, en 1825, consulter le Conseil Supérieur du Commerce et des Colonies sur les mesures à prendre pour tirer de cette dernière branche d'industrie qui occupait alors annuellement environ 150 bateaux, la plupart étrangers, à la vérité, tous les avantages qu'elle était susceptible de produire. Le résultat de cet examen fut :
1° Que la Pêche du Corail pouvant devenir pour la France, la source de notables avantages, il importait de conserver le droit exclusif de l'exercer ;
2° Qu'en principe, les pêcheurs étrangers devaient être éliminés des Concessions, mais qu'en attendant que cette exclusion pût être définitivement prononcée, ils devaient continuer d'être soumis à la rétribution de 200 piastres fortes, pour la pêche d'hiver, plus une certaine prestation en Corail, dont les Français devaient, au contraire, être exemptés, ce qui formerait pour eux une prime d'encouragement d'environ 10 % de la valeur de leur Pêche ;
3° Que pour porter de plus en plus nos marins à se livrer à cette industrie, ils devaient pendant un certain nombre d'années, être exempts du Service de l'État, dès l'instant qu'ils seraient engagés pour la Pêche du Corail;
4° Qu'il était nécessaire de procéder au rétablissement du Fort de La Calle, ce qu'on jugeait indispensable pour donner aux Concessions toute la consistance désirable ;
5° Enfin qu'un projet de règlement définitif pour la Pêche du Corail, présenté par M. Dupré, Consul de France à Bône, et qui dirigeait l'Administration des Concessions, était susceptible de recevoir l'approbation des Concessions.
Conformément à cet avis, une Décision Royale, du 19 décembre 1825, exempta les Corailleurs Français de toute rétribution dans les Concessions. Celle à laquelle les Étrangers étaient soumis fut maintenue, et l'on répara partiellement le Fort et les Établissements de La Calle. On se contenta de mettre quelques canons de faible calibre, au Poste du Moulin, ainsi qu'à l'entrée du Bastion. Quelques-uns de ces canons étaient même en bois peint.
Le Dey vit d'assez mauvais œil, toute imparfaite qu'elle était, cette résurrection de l'Établissement ; ce fut un des motifs de son antipathie contre M. Deval, notre Consul général à Alger, et quoique celui-ci eut poussé la condescendance jusqu'à accéder à une augmentation considérable des anciennes redevances, le Dey entrava l'exécution de ces faibles ouvrages.
On avait pourtant à peu prés ce point dans un état qui permettait déjà, aux Pêcheurs et aux Agents chargés de la surveillance de la Pêche, de ne plus redouter les exigences des Arabes, lorsque survint notre dernière rupture de 1827, avec les Algériens, et le nouvel abandon de nos Possessions d'Afrique.
Les causes qui motivèrent notre rupture avec Alger sont parfaitement connues; nous nous bornerons donc à ne rappeler que les particularités saillantes de nos griefs. D'après la Note fournie par M. Deval, notre Consul général, qui comprend vingt-cinq griefs contre Alger.
Le Congrès d'Aix-la-Chapelle, composé des Plénipotentiaires des Puissances Européennes, avait chargé, le 20 novembre 1818, la France et l'Angleterre, pour la sûreté du commerce, de faire cesser la Piraterie. Le Dey d'Alger, malgré la notification officielle qui lui en avait été faite, laissa continuer la Course, prétendant conserver le droit des Algériens de saisir tous les navires des peuples chrétiens qui, n'auraient pas, à Alger, des Agents accrédités payant tribut.
Depuis quelque temps, le Dey faisait à la France toutes sortes de tracasseries. Il exigeait 200.000 francs de redevances pour nos Concessions, au lieu de 17.000 que portait le Traité de 1694.
Conformément aux désirs du Dey, la liquidation des créances des Juifs Algériens Busnah et Bakri avait été faite, et, après leur faillite, une somme de 2.500.000 francs avait été retenue à la Caisse des Consignations, avec l'assentiment du Dey, pour pourvoir aux prétentions des Créanciers français contre ces Juifs ; le Dey écrivit après cet accord, en octobre 1826, à l'insu du Consul général, une Lettre insultante et menaçante au Baron de Damas, notre Ministre, par laquelle il lui réclamait l'envoi immédiat des 2.500.000 francs consignés à Paris, prétendant que les Créanciers français, eussent à venir à Alger pour y justifier devant lui de leurs droits.
Le Ministre Français, n'ayant pas cru de sa dignité de répondre à la Lettre insultante du Dey, n'en informa pas même le Consul général qui, dans une ignorance absolue et parfaite sécurité, se présenta, le 30 avril 1827, à l'audience du Dey, pour le complimenter, selon l'usage, la veille des fêtes musulmanes. Le Dey lui demanda s'il n'avait pas reçu de Lettre du Ministre de France. Sur sa réponse négative, le Dey lui objecta pourquoi le Roi ne répondait pas à ses Lettres ; que, sans doute, c'était le Consul qui était cause qu'il ne recevait pas de réponse, et, aussitôt, en l'accablant d'injures, il lui porta sur les épaules plusieurs coups d'un chasse-mouches qu'il tenait à la main. Le Consul général attendit que le Dey se fut rassis et lui dit alors : " Seigneur, je puis vous affirmer que je n'ai jamais insinué au Ministre du Roi de ne pas vous répondre directement. "
Le Dey répartit : " Eh bien ! sachez que je n'entends nullement qu'il y ait des canons au Fort de La Calle. Si les Français veulent y rester et faire le Commerce et la Pèche du Corail, comme négociants, à la bonne heure ; autrement, qu'ils s'en aillent. Je ne veux pas absolument qu'il y ait un seul canon des Infidèles sur le territoire d'Alger. " Alors, il ordonna au Consul de sortir de sa présence, et cet ordre accompagné de gestes et de termes méprisants contre le Souverain de la Nation française.
Le Gouvernement informé de cet outrage donna aussitôt à son Consul l'ordre d'en demander une éclatante réparation. Le 11 juin suivant, au matin, la goélette la Torche apportait à Alger les instructions du Ministre des Affaires Étrangères et M. Deval s'étant réuni à M le Capitaine de Vaisseau Collet, commandant la Division navale envoyée sut la côte d'Afrique, convint avec lui des mesures à -prendre pour obtenir satisfaction.
Une Note est rédigée : " elle exige qu'une députation à la tête de laquelle se trouvera l'Oukil El-Hardj (Ministre de la Marine) se rende à bord du Commandant de l'expédition et fasse des excuses au Consul Général sur la conduite du Dey à son égard ; que le Pavillon de France soit arboré sur les forts d'Alger et salué de cent coups de canon, faute de quoi les hostilités commenceront. "
Cette Note fut confiée au Consul Général de Sardaigne qui la présenta au Dey. La satisfaction demandée n'ayant pas eu lieu dans les 24 heures, la négociation fut rompue et dès lors, c'est-à-dire le 15 juin 1827 commença le blocus de toutes les côtes de la Régence. Sur l'injonction de M. Deval, les membres du consulat et les sujets Français quittèrent Alger pour s'embarquer sur un brik qui devait les rapatrier. Hussein Pacha concentrant toute son animadversion sur le Consul Deval et ne désespérant pas encore d'éviter une rupture irrévocable avec la France, manda près de lui l'Agent principal des Concessions françaises de la Calle qui résidait à Alger et l'engagea à ne pas partir : " Restez, lui disait-il, vous serez ici tout aussi bien protégé par moi que par votre Consul. Si c'est lui qui vous ordonne de quitter la Régence, vous ne partirez pas mais si c'est l'ordre de votre Souverain, je ne mets aucun obstacle à sa volonté.
Le Consul fut et dut sans doute être inflexible. Ses ordres étaient péremptoires et : de par le Roi il fallut s'embarquer sur-le-champ.
Il est probable qu'en restant, quand ils auraient été libres de le faire, les Agents des Concessions françaises n'auraient pas sauvé leurs Établissements ; en se soumettant à l'ordre qui leur fut donné, ils sauvèrent du moins leur tête.
Le même ordre de départ fut signifié si inopinément à l'Agent que, la Compagnie avait à Bône qu'il lui fallut tout abandonner. A peine quelques employés eurent-ils le temps d'emporter quelques hardes.
A SUIVRE
ALGER, TYP. DE L'ASSOCIATION OUVRIÈRE V. AILLAUD ET Cie
Rue des Trois-Couleurs, 1877
Livre numérisé en mode texte par M. Alain Spenatto.
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L'asile politique
Envoyé par M. Eliane
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Un ressortissant chinois demande .....
A son arrivée à Roissy, une meute de reporters l'attend.
- Pourriez-vous nous parler des difficultés de la vie quotidienne en Chine ?
- A vrai dire, honorables journalistes, on ne peut pas se plaindre...
- Qu'en est-il de la liberté de parole et d'opinion ?
- On ne peut pas se plaindre...
- Et le respect des droits de l'homme ?
- On ne peut pas se plaindre non plus.
- Mais alors, dit un journaliste, pourquoi demandez-vous l'asile politique chez nous ?
- Parce qu'en France, on peut se plaindre
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PHOTOS de BÔNE
Envoyées par divers Amis
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SUITE DES PHOTOS DE L'EDITO LA BASILIQUE SAINT AUGUSTIN
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À nos amis Pieds-Noirs
Marc Macquin
Envoyé Par Charles
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Entre la mer et le djebel, une Algérie....
Celle de votre berceau, votre paradis;
Vous, enfants de Bône et du Constantinois,
Et vous, natifs de l'Oranais, de l'Algérois,
Victimes innocentes d'un conflit sans fin
Qui scellera dans le malheur votre destin.
Vos souffrances se dilueront dans le chagrin
D'une Métropole endeuillée pleurant les siens.
L'accueil fut distant par vos hôtes en France,
Moins par antipathie que par ignorance,
Tant il est vrai que pour une partie d'entre eux,
Avec ce soleil brûlant et cette mer si bleue,
Vous aviez forcément tous gagné le gros lot;
Alors que meurtris, vous débarquiez en sanglots,
Valises à la main, sur les quais de Marseille,
Pour beaucoup, sans famille et sans oseille.
Vos aïeux, vos souvenirs sont restés là-bas,
Vers Philippeville, La Calle, Tébessa,
Sétif, Alger, Oran ou Sidi Bel Abbès,
Enterrés avec les projets de votre jeunesse.
Si des pensées tristes vous assaillent parfois
En songeant aux victimes d'odieux attentats,
C'est que le souvenir de leurs cris, leurs larmes
Sont pour toujours liés au fracas des armes.
La terre des parents où vous avez vécu,
Vos enfants, hélas, ne l'auront jamais connue.
Aujourd'hui, bien installés dans la société,
Soyez heureux et fiers de l'héritage légué:
Vous nous avez fait connaître et apprécier
Le méchoui, le couscous et l'anisette glacée,
Les merguez et tajines, les kémias et mounas,
Le plaisir miellé des makrouts et des zlabias;
Révélé des futures stars du show-business,
Macias, Bedos, Bruel, la famille Hernandez;
Enrichi le patrimoine populaire
De vos histoires sortant de l'ordinaire,
Racontées avec l'esprit et l'accent natals
Qui sont votre passeport international.
Nos sauteries sont pour tous autant d'occasions
D'enjoliver la vie au rythme des flonflons
D'une valse à mille temps de l'Amitié,
L'antidote,dans ce monde de cruauté.
Marc Macquin 10 mars 2013
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TRACES DE VIE
Par M. Gilles CAMILLERI (2013) N°5
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1839 : " l'année des douaniers "
Cette année est marquée par une agitation de certaines tribus de la plaine et de l'EDOUGH qui rechignent à payer l'impôt et sont travaillées par les prémices de l'insurrection d'ABDEL KADER dont le début a lieu en novembre 1839.
Vingt huit mariages sont célébrés cette année-là. Cent soixante huit personnes qui font partie de la population européenne, civile et militaire de la ville sont concernées par ces mariages.
Si, cependant, nous considérons qu'aucun maltais, sur les 1 300 qui peuplent alors BÔNE, est présent sur les registres des mariages, les indications portées sur lesdits registres ne portent que sur environ 1700 personnes, ce qui représente des éléments de connaissance portant sur 10 % environ de la population (9.80 %). Ce chiffre de 168 bônois doit cependant être nuancé par le fait que, dans cette ville de garnison, des militaires participent à ces épousailles (30) ce qui nous donne en fait des indications portant sur 8 % de la population civile (douaniers inclus).
Que nous apprennent ces mariages ?
Tout d'abord la présence toujours imposante des soldats, prés du quart des témoins, celle importante des artisans (21.40 %) et la place toujours considérable occupée par les négociants (14) et les marchands (7) (18.75 %). Parmi les fonctionnaires, les douaniers sont au nombre de onze dont un inspecteur, un brigadier, un receveur, un lieutenant et un vérificateur. Il est vrai que cette année 1839 voit les noces d'un inspecteur et de quatre préposés (17.80 % des mariages).
La présence de la France à BÔNE, d'après ces chiffres et ces pourcentages, apparaît comme fondée sur des forces armées appuyées par une importante administration notamment douanière, la ville étant approvisionnée par un nombre conséquent de commerçants et surtout de négociants. Heureusement, le nombre des artisans vient donner à la ville un aspect moins guerrier et moins mercantile. Quant au secteur agricole, il semble encore embryonnaire car on ne relève parmi les mariés et les témoins que quatre propriétaires (sans précisions) et un cultivateur ... Ce qui fait bien peu.
Les marchands de vins, liquoristes et limonadiers, après le boom de 1838, sont en nette régression car nous n'en relevons que quatre (3 témoins et un marié). L'euphorie déclenchée par les passages et les séjours des troupes nécessaires à la prise de CONSTANTINE semble retombée.
Pour le reste, on continue d'enregistrer une forte proportion d'épouses plus âgées que leurs conjoints (9 sur 28 soit 32 % des mariages). La moitié de ces femmes déclare ne pas exercer de profession et celles qui en possèdent une sont couturières, blanchisseuses, ménagères ou domestiques. On remarque cependant la présence d'une marchande et d'une modiste.
Les mariages croisés, peu nombreux jusque-là, augmentent. Ils atteignent, cette année-là, 25 %. Il s'agit uniquement de français qui épousent des italiennes (4) mais aussi des espagnoles (2) et même une anglaise originaire du Kent : Miss Harriet Maria TROTT marchande rue des Santons.
Que deviennent, maintenant, à l'épreuve de l'écoulement du temps et de la tentation offerte par un espace immense à découvrir et à mettre en valeur, les 28 familles qui naissent au cours de cette année 1839 ?
Prés de 30 % des unions, tout d'abord, sont brisées par la mort dans un temps assez court (huit mariages sur vingt huit). Cinq hommes et trois femmes décèdent, parfois très rapidement.
Ainsi, lorsque François Michel GIRAUD, surveillant des condamnés militaires cantonnés à la " caserne " d'HIPPONE près de BÔNE, veuf de Jeanne DUJOUX décédée à HIPPONE le 7 juin 1839, épouse, le 3 juillet 1839, une blanchisseuse : Marie Anne Victoire Félicité MESNIER, veuve de Louis Jean GILBERT, un fusilier du régiment d'infanterie de ligne décédé le 30 octobre 1837 lors de la 2ème attaque française de CONSTANTINE, il peut naïvement penser que son bonheur va être de longue durée. Las, ce n'est pas le cas puisque son épouse meurt le 3 septembre 1839 après deux mois de mariage.
Il en est malheureusement de même pour Marie Pascaline BERNARDINE, une domestique. Son époux, Arnaud AUGE, un préposé de la douane, décède un peu plus de deux mois après les épousailles. Jeune marié le 18 septembre 1839, il est mis en terre le 29 novembre de la même année.
Devant de tels exemples on comprend mieux l'agitation, le tapage nocturne, l'ivrognerie. BÔNE est une ville tragique où la durée de la vie peut être très courte. Tout ce qui doit être vécu ailleurs en trente ans doit se télescoper ici en quelques mois. Les bônois doivent se hâter de vivre car la mort peut les saisir en très peu de temps. Qui ne fait pas l'effort de comprendre cette ambiance de " bateau ivre ", cette accélération du temps dans un espace si comprimé ne peut se permettre d'écrire sur cette période … et encore moins de porter, assis dans sa chaire magistrale, un jugement.
Pour ces mariages abrégés par la Camarde, la durée des unions ne dépasse pas 2 ans et 9 mois. Une durée très légèrement supérieure à l'année 1838 (2 ans et six mois).
Sur ces vingt huit familles nouvelles, quatorze vont s'installer durablement à BÔNE, même si le chef d'une de ces familles : " l'écrivain " Honoré FOURNIOL, époux de Rosalie Magdeleine PARLIER (ou JARLIER), fille d'un débitant de boissons de la rue d'Orléans, choisit de terminer sa vie dans le village de colonisation de BARRAL. Ce chiffre est intéressant car il nous montre là une population moins volatile qu'en 1838 (35 % des mariages de cette année-là avaient fait souche à BÔNE), une population qui se stabilise et essaie de s'enraciner sur une terre difficile. Les autres couples s'éparpillent : ALGER (1), PHILIPPEVILLE (2), BLIDAH (2), SOUK AHRAS (1), NECHMEYA (1). Quatre familles disparaissent à BÔNE, brisées par la mort d'un des conjoints dans les deux ans qui suivent le mariage, une autre moins de trois ans plus tard. Enfin, deux couples s'évanouissent sans laisser de traces en Algérie.
Un bref coup d'œil peut être aussi donné sur la progéniture de ces unions.
Les enfants conçus hors mariage sont toujours aussi fréquents. Nos douaniers ne manquent pas, bien sûr, de se distinguer en la matière. Quand Dominique François VECCHIONACCI, préposé de la douane, épouse le 18 juillet 1839, la couturière Anna BARCELO, il n'est pas fait mention d'un fils, Toussaint Mathieu, né le 28 janvier 1839. Dans l'acte de naissance de l'enfant, Anna BARCELO est citée comme épouse alors que le mariage des deux concubins n'a lieu qu'au mois de juillet ! Peut-être l'enfant est-il décédé entre temps ? En tous cas il n'est pas fait mention de son décès…
Même cas de figure pour le douanier Joseph GIACCOBI qui se marie, le 22 juillet 1839, avec Marie Joséphine ROUSSEAU. Le couple a perdu, le 9 avril 1839, une fille, Marie Ursule, née à DOUERA.
Cas plus complexe : celui de Harriet Marie TROTT, une anglaise native de DEAL dans le comté de Kent. Arrivée en Algérie avec sa fille Rosine née à MARSEILLE dans le courant de l'année 1838, Harriet débarque à BÔNE avec cette enfant âgée de quelques semaines et s'installe rue des Santons (119). Qu'est-ce qui a pu pousser cette jeune femme à quitter enceinte son comté de Kent, à accoucher à MARSEILLE, à prendre le bateau pour l'Algérie ? Que fuyait-elle ? Quelle terrible rupture a pu l'amener à partir en France puis en Algérie ? En tout cas, cette fille mère n'a pas peur de s'installer avec son enfant en bas âge comme marchande. Un enfant, une fille, qui survit et qui va se marier le 25 avril 1857 avec Léon LARDILLIER, un clerc d'avoué de la Place d'Armes.
Le sort est moins clément, comme nous allons le voir, avec ses demi frères et ses demi sœurs. Harriet, dans cette ville pauvre en femmes, ne tarde pas à être courtisée et convole en justes noces avec Georges JACOB, un menuisier, le 19 décembre 1839. Ce mariage est l'un des deux plus féconds de cette année puisque huit enfant vont naître entre 1840 et 1853. Sur ce total, une seule fille : Maria Théresa, arrive à survivre.
Cette union met en relief l'effroyable mortalité infantile de ce temps confirmée d'ailleurs par l'autre union prolifique de cette année 1839 : le mariage FOURNIOL / JARLIER (ou PARLIER) : huit enfants aussi nés de 1840 à 1849 dont deux seulement arrivent à l'âge adulte.
Les familles, enfin, qui réussissent à gravir l'échelle sociale semblent peu nombreuses. Si on prend comme critère de succès le titre de propriétaire accolé au nom du défunt, seuls trois hommes arrivent à s'élever : le menuisier Désiré CUIRASSIER, propriétaire dans le quartier de SAINT ANTOINE à PHILIPPEVILLE, le garde du parc aux bœufs Pierre PREBEDIT, allié, il est vrai, à l'influente famille BADENCO et le tailleur Alexandre MEYSSONIER qui, dès la naissance de sa fille Elisa, le 29 octobre 1839, est dit propriétaire. Et les autres ! ?
Parmi les hommes qui s'installent dans la petite ville de BÔNE ou ailleurs, nous avons d'anciens militaires tels le capitaine DE BLOIS qui épouse Claudine Anne Barbe de GEBHARDT, sœur du vice consul de PIEMONT SARDAIGNE par ailleurs négociant et termine sa vie comme capitaine adjudant major de la milice ou, encore, le sergent des mineurs du génie Désiré THOME qui se reconvertit dans les Ponts et Chaussées.
Dans le corps des fonctionnaires, mobiles de par leur profession, se distinguent toujours nos douaniers. Certains, une fois leur service achevé, exercent des métiers variés. Ainsi, Dominique VECCHIONACCI devient agent de 1 ère classe dans la police de BLIDAH puis garde colonial. Son collègue, Dominique TADDEI, lui aussi parti pour BLIDAH, achève son existence comme garde champêtre.
A part quelques professions bien établies, la mobilité professionnelle concerne surtout sept chefs de famille (25 % des mariages). Si nous ne tenons pas compte des deux douaniers cités plus haut, cinq changent une ou plusieurs fois de profession durant leur vie.
Honoré FOURNIOL, écrivain comme témoin au mariage THOME / GUIDELLI du 21 mars, est dit sans profession lors de ses épousailles avec Rosalie PARLIER, fille d'un débitant de boissons. En 1840, il devient sous employé des subsistances militaires puis employé de la manutention (1843). Remarié avec Angèle PALOMBA, une rentière de vingt huit ans, fille de Donato PALOMBA, un négociant et petite fille d'un patron corailleur, originaire de TORRE DEL GRECO, il finit par se dire rentier mais échoue à BARRAL en 1874 avant de mourir à l'hôpital de BÔNE avec comme seuls témoins déclarants des infirmiers militaires.
Le cas de Jacques GELIN, débitant de vins rue des Santons a déjà été étudié. Cet analphabète traiteur en 1840, voiturier en 1843 exerce le métier de cuisinier lorsqu'il décède à l'hôpital militaire de BÔNE. Un autre sous employé aux subsistances militaires, Claude Joseph LOUVET se transforme, lui, en marchand de nouveautés. C'est le métier signalé lors de son décès, le 28 juin 1853.
Arnaud LAPORTE, commis marchand, marié à Marie BUCELLE, veuve de Joseph BARTHELEMY décédé à MARSEILLE le 15 janvier 1834, une femme qui a seize ans de plus que lui, fait partie de la première tentative d'implantation de colons à NECHMEYA en 1849. Son épouse meurt le 28 décembre 1849. Il décède à son tour trois mois plus tard.
Jean Etienne ROUMIER, épicier droguiste, devient receveur à l'abattoir du centre de colonisation de SOUK AHRAS, créé à 100 kilomètres de BÔNE, vers 1855. Son épouse y décède le 15 octobre 1863 et il la suit dans la tombe un an plus tard.
Cette petite frange de colons bônois fait montre d'une grande instabilité. Souvent mobiles dans leurs métiers car sans profession avouée comme Honoré FOURNIOL ou pratiquant une activité marginale temporaire vouée à la disparition (sous employé des subsistances militaires) comme Joseph LOUVET ou toujours Honoré FOURNIOL ou encore trop peu qualifiés comme Arnaud LAPORTE, commis marchand, certains d'entre eux n'hésitent pas à continuer de courir derrière une éventuelle réussite en intégrant des centres de colonisation (NECHMEYA ou SOUK AHRAS). Ceux-ci vont s'avérer des pièges tragiques, points finaux de leur aventure coloniale généralement entre les murs blancs d'un hôpital civil ou militaire.
LISTE DES DOUANIERS (1839 1840)
1) Jean de Dieu, Raymond LE GOUPIL : lieutenant des douanes
2) Théodore Alexandre VERNET : inspecteur (sous inspecteur en 1841)
3) Armand TISSIER : receveur
4) Nicolas Désiré ARMAND : vérificateur des douanes
5) Jean SCHMIDT : brigadier
Pierre BORDENAVE : brigadier
6) Dominique François VECCHIONACCI : préposé
7) Joseph Jacques GIACCOBI : préposé
8) Dominique TADDEI : préposé
9) Edouard GIDE : préposé
10) Arnaud AUGE : préposé
11) Antoine VAGUER : préposé
12) Joseph CHAINE : préposé
13) Paul CAILHOL : préposé
14) Michel KLEIN : préposé
15) Jean BIERGEHSEL : préposé
16) François DOUILLET : préposé
17) Désiré BOUILLET : commis
18) Alexandre Charles SANS : vérificateur des douanes
19) Charles Palamède MONTIGNY : commis de 1ère classe
20) Joseph PASTUREL : préposé
21) Marin PITTION : sous brigadier (1841)
22) Antoine HECTOR : sous brigadier (1841)
23) Barthélemy IZOLET : préposé (1841)
24) François Nicolas MELLIER : employé des douanes (impasse Hortense) (1841)
25) Claude ARGOUD : employé des douanes (impasse Hortense) (1841)
26) Joseph Guillaume MASSANS : employé des douanes (impasse Hortense) (1841)
27) François GODARD : brigadier (impasse Hortense)
28) Adolf WOULF : brigadier (impasse Hortense)
1840 : Les premiers mariages étrangers
L'année 1840 est marquée par une grande instabilité politique. La révolte d'ABD EL KADER va éclater. Elle marque la fin de la colonisation libre.
Dans les environs de BÔNE les tribus continuent de rechigner à payer les impôts.
La France victorieuse, en effet, a conservé le système fiscal appliqué par les turcs aux populations indigènes.
Dans l'Est Algérien, ces impôts étaient mal ou même pas du tout payés. Les tribus rétives n'hésitaient pas à fuir en Tunisie pour échapper aux colonnes armées des percepteurs.
La présence administrative et militaire française étant plus dense et plus contraignante, les administrateurs français ne tenant pas compte des lacunes, des manques ou des absences du système fiscal antérieur et se montrant plus tatillons, de graves soulèvements se produisent en octobre comme celui de l'importante tribu des BENI SALAH (plus de 1 500 individus).
Venu percevoir l'ACHOUR, le capitaine SAGET est assassiné comme va l'être aussi le lieutenant ALLEAUME, en juin 1841, toujours pour une question de refus d'impôt.
Consciente de cette méconnaissance du milieu, l'administration française créé des bureaux des affaires indigènes. Le premier est mis en place par le général TREZEL en 1833. A BÔNE, il faut attendre 1840 pour voir cette institution apparaître. Elle a pour chef un homme dont nous avons déjà évoqué la carrière et la vie : Luis Arnold ALLEGRO. Le siège du bureau se trouve à LA PEPINIERE.
Deux maires : Emmanuel Xavier Marie Antoine FENECH et Philippe Antoine CHARLEMAGNE PEPIN, un maire par intérim : Jean LABAILLE, délégué aux fonctions de l'état civil et Pierre Auguste LACOMBE, adjoint à la mairie de BÔNE, remplissant les fonctions d'officier de l'état civil " par empêchement de monsieur le maire " célèbrent les vingt sept mariages, un de moins qu'en 1839, qui ont lieu en 1840.
Cependant la population continue d'augmenter surtout grâce à l'immigration européenne (120). Une population de moins en moins masculine, d'ailleurs, même si la ville compte encore deux hommes pour une femme.
Parmi ces vingt sept mariages on continue de constater l'importance des hommes en uniforme ou dépendant de l'armée (prés de 26 % des mariés et 19.50 % des témoins), la faiblesse du monde rural, des " colons " tels qu'on les considérait en Algérie (121). Un seul cultivateur parmi les mariés. Deux témoins seulement pour se dire cultivateur ou fermier. Cette constatation doit être nuancée par le fait que sont mentionnés six propriétaires et que nous avons du mal, uniquement grâce aux actes de l'état civil, à distinguer les propriétaires de maisons ou d'immeubles des propriétaires ruraux. De plus, les propriétaires ruraux, comme nous l'avons vu, possèdent souvent une résidence en ville.
Autre remarque, les " marchands de goutte " apparaissent moins présents : deux parmi les mariés (un marchand distillateur et un débitant de vins), un autre parmi les témoins, un, enfin, cité comme père d'une mariée. En outre, la profession semble être moins contrôlée par les français puisque deux débitants de vins sont étrangers : Stéphane DAVICO, espagnol et François BORG, maltais. Nous voyons même apparaître un brasseur : Jean GULTIAR (mariage REINERT / SIEGFRIED du 17 décembre 1840). Ce qui indique qu'une part non négligeable de la population bônoise est originaire des marches de l'Est ou des pays étrangers (Westphalie, Bade, Wurtemberg, Bavière).
Notons, pour en finir avec les professions des mariés et des témoins, l'importance des artisans dans le domaine de la construction. On compte 5 maçons ou maîtres maçons, trois menuisiers, un charpentier, un plâtrier, deux ouvriers tailleurs de pierre soit 11 % des témoins. Par contre, le chiffre des négociants (4) est moins important. Il est à nuancer toutefois car il faut y ajouter six marchands (sans précision), deux marchands quincailliers, un marchand pâtissier, un marchand épicier. Négociants et marchands constituent donc encore 13 % du groupe des témoins.
Derniers points concernant cette année 1840 avant d'aborder l'étude du devenir des vingt sept mariages, l'analyse du nombre des épouses plus âgées que leurs maris et l'origine nationale des mariés.
Le nombre des épouses plus âgées diminue : six seulement (122). On enregistre aussi une baisse des mariages croisés (français / étranger) (123) au nombre de cinq alors qu'ils étaient sept en 1839. Le fait important, cette année-là, consiste surtout dans l'apparition de mariages entre étrangers. Entre " allemands " : mariage GUEROULT / LÖHMULLER, entre " italiens " : MALATESTA / FASANI, entre anglo maltais : GRECH / BUHAJIAR et, enfin, entre un " italien " et une espagnole.
Si nous nous penchons maintenant sur le devenir des 27 familles créées à BÔNE lors de l'année 1840, nous constatons que onze couples restent dans la ville ou dans ses environs.
Ces jeunes mariés vont avoir 27 enfants, trois familles étant particulièrement prolifiques. Ainsi, le couple CHARMARTY / TERRADE, un coiffeur de LA DOUBLE (Dordogne) et une fille de CONDOM (Gers). Huit enfants naissent de cette union dont six n'atteignent pas l'adolescence. Jeanne Adélaïde TERRADE, très jeune mariée : elle n'a pas dix sept ans lorsqu'elle épouse Martial CHARMARTY, décède le 22 mai 1861 à 37 ans. Son mari lui survit dix neuf ans. C'est un homme qui comme beaucoup de ceux que nous avons étudiés, exerce moult métiers : coiffeur au moment de son mariage, il se dit perruquier en 1843 puis débitant de tabac en 1848. En 1852, il est devenu commerçant rue Césarine puis s'installe comme cafetier place d'Armes. En 1859, lors du décès de son fils Philippe, il est devenu distillateur.
La deuxième famille nombreuse a pour origine le couple formé, le 17 décembre 1840, par Pierre REINERT et Caroline SIEGFRIED. C'est un mariage croisé entre un homme du Bas Rhin (GAMBSHEIM) et une jeune étrangère native du royaume de WURTEMBERG. Pierre est soldat aux spahis réguliers et le couple, lorsqu'il se marie, a déjà eu trois enfants : Caroline née le 18 décembre 1837 et décédée le 22 décembre ; Marie Louise, née le 1er novembre 1839 (morte elle aussi en bas âge le 10 septembre 1840, acte de décès 124 du 11 septembre) et Caroline, 12 octobre 1840 (acte de naissance 97) décédée dix jours plus tard (acte de décès 150). Ce militaire est en fait bottier ou cordonnier aux spahis réguliers et son épouse exerce le métier de couturière.
Les trois autres enfants nés de 1842 à 1846 : Marie Noémie, Augustine Mélanie et Pierre nous permettent de constater l'évolution professionnelle de Pierre REINERT qui finit par devenir gendarme. Nous perdons sa trace après le mois de septembre 1846. Sans doute est-il affecté dans une autre ville de garnison.
Dernière famille nombreuse, celle formée par Théodore BINSFELD né à ECHTERNACH alors en France et devenue belge au moment où l'acte de mariage est rédigé, le 16 novembre 1840 et Marie Eve LOHMÜLLER native de ROTTENBURG sur le NECKAR dans le royaume de BADE WURTEMBERG. Théodore BINSFELD, comme François SALES, son beau père, est menuisier. Cette année-là, François SALES LOHMÜLLER marie d'ailleurs deux filles : Marie Eve donc, le 16 novembre et Marie Thérèse, le 22 août avec un " prussien " Charles GUEROULT, un géomètre.
Théodore et Marie Eve ont cinq enfants : 3 garçons et 2 filles. Deux des garçons parviennent à l'âge adulte et l'un des deux a un curieux destin que nous n'avons pu éclaircir. Né le 19 octobre 1845 (acte 181), Auguste Théodore est déclaré décédé le 5 août 1846 (acte 105) par son père et Jean MERTZ, un aubergiste bônois. Or, nous le retrouvons le 12 mai 1873 lorsqu'il épouse, à CONSTANTINE, Elise Joséphine RIVIERE, fille d'un bourrelier. La mort de son épouse, le 18 juin 1878, l'amène à se remarier, le 8 novembre 1879, avec Félicie Françoise BOUSSAGOL. Menuisier comme son père, Auguste Théodore devient cafetier puis limonadier jusqu'à son décès en 1893. Théodore BINSFELD meurt à BÔNE, le 20 août 1872, Marie Eve LOHMÜLLER le 17 avril 1869.
Trois mariages donc prolifiques sur les onze familles qui choisissent de demeurer à BÔNE. Les autres couples mettent au monde 1 ou 2 enfants ce qui nous donne pour ces onze mariages une moyenne de 2, 3 enfants par union. Certaines de ces unions sont très vite brisées par la mort, tel le mariage, le 14 décembre 1840, entre Jean Joseph GUILLET, horloger, né le 25 septembre 1804 à GRENOBLE (Isère) et Olive Françoise Antoinette ROLLAND née le 22 juillet 1813 à PONTIVY (Morbihan). Elles sont d'ailleurs deux bretonnes, deux demoiselles de PONTIVY, à convoler en justes noces en cette année 1840 : Olive Françoise Antoinette ROLLAND et Olive Aimée BANEAT, veuve de Jean Nicolas DIRLER, aubergiste, mort à l'hôpital militaire de BÔNE le 13 décembre 1837. Le mariage de la première s'achève six mois plus tard puisque son époux meurt le 20 juin 1841. Olive Françoise Antoinette ROLLAND va se remarier avec un autre horloger : Pierre Paul ARIBAUD, le 6 avril 1853, deux semaines avant son décès suite à une grave maladie qui oblige l'officier de l'état civil à se déplacer au domicile de la future épouse. Trois enfants nés hors mariage sont légitimés au cours de cette union.
Dernière remarque concernant ces onze familles : certains des mariés ou parents des époux sont des familiers du bassin méditerranéen comme nous avons pu déjà le constater avec les corses, les corailleurs, les italiens de TUNIS, la famille RAMBERT (ou RAIMBERT), certains commerçants comme les familles OURSE et ROUBAUD. Ainsi le mariage 4 : BOUILLET / HAEFFLIN nous apprend que l'épouse est originaire de CONSTANTINOPLE en Turquie où elle est née le 29 octobre 1820. Le père de la mariée est un marchand tailleur, un alsacien de BOËTZINGEN dans le Bas Rhin (sans doute BOESENBIESEN). Son épouse, Anna SAÏT, fille de Francisco SAÏT et de Maria JUG est née à Malte. Au moment du mariage de Désiré BOUILLET, commis de la douane, avec leur fille Ariane, Anna SAÏT demeure à ALGER, rue de la Couronne. Le couple HAEFFLIN / SAÏT a mis au monde deux autres filles : Emmanuelle, décédée le 23 novembre 1901 à GUYOTVILLE est originaire de CONSTANTINOPLE où elle a vu le jour le 2 avril 1822. Marie Thérèse, elle aussi est native de CONSTANTINOPLE ainsi qu'en témoigne un acte de naissance délivré en latin, dans cette ville, le 25 avril 1826. Voilà donc un couple unissant un alsacien à une maltaise qui a mis au monde trois filles en Turquie et qui finit ses jours à BÔNE puisque Mathieu y meurt le 9 juillet 1852 à l'âge de 72 ans et Anna SAÏT, le 22 juillet 1861 à 75 ans.
Le mariage 16, MALATESTA / FASANI, un italien de TUNIS avec une fille de SYRACUSE (Sicile) nous indique que le père de la mariée, un médecin, est décédé à MODON le 27 janvier 1829, fort probablement au cours de l'expédition de MOREE.
Toujours lors de l'étude des mariages de cette année 1840, on note que l'époux du mariage 9, Pierre Justin MAISONDIEU LAFORGE, un charentais, marchand distillateur, s'éteint à VERA CRUZ au Mexique le 12 juillet 1856, bien avant l'expédition de NAPOLEON III qui débute en 1861. Son épouse, domiciliée à MARSEILLE en 1878 (mariage de son fils Léon à MOUZAIAVILLE avec Marie Zelie OULES le 3 août 1878) décède dans un asile des petites sœurs des pauvres à BOUZAREA le 22 avril 1897 (acte n°23).
On a là donc une minorité de personnes, française ou étrangère, qui nous surprend par son cosmopolitisme et sa mobilité. Notre époque ne cesse de se flatter en affirmant que la terre est un grand village où des hommes nomades pratiquent un véritable brassage humain et culturel. Nos ancêtres ne l'ignoraient pas. En témoignent le tailleur HAEFFLIN, le distillateur Pierre Justin MAISONDIEU LAFORGE, le docteur Francisco FASANI. L'installation des colons à BÔNE est donc à la fois le fait d'émigrants d'une grande naïveté mais aussi le fait de personnes dotées parfois d'une grande expérience du bassin méditerranéen. Les militaires ne sont pas en reste. Le commandant HUDER a été ancien aide de camp de l'ambassadeur de France à CONSTANTINOPLE ; le baron BUISSON D'ARMANDY a effectué un séjour en Egypte, a servi l'Imam de MASCATE et le Sultan de KIRMANSHAH (124).
Le succès de la colonisation a tenu à ces hommes d'expérience même si, parfois, certains tiennent plus de l'aventurier que du colon.
A côté de ces onze familles qui font souche à BÔNE, on compte 8 familles dont nous perdons rapidement la trace.
Le mariage 10, entre Amédée Ferdinand Michel vicomte de SAINT FARGEAU, officier au 4ème régiment de chasseurs d'Afrique et Emilie Victorine RAIMBERT est brisé en moins de 5 ans par la mort de l'époux. Sa veuve se remarie à BÔNE avec Joachim Marc Ramon CHAUMEIL DE STELLA, capitaine au 2ème régiment de la légion étrangère.
Le mariage n°13 voit une cuisinière de 46 ans épouser un charretier de 30 ans et nous ne sommes pas étonnés d'une absence de descendance. C'est aussi le cas du mariage n°20 entre un militaire, un portier consigne, de 51 ans et une marchande de meubles de 53 ans.
Le mariage n°23, premier mariage entre maltais, sombre lui aussi dans l'inconnu. Les époux sont-ils retournés dans l'archipel ? En tout cas, le père de la mariée, Georges BUHAGIAR, décède à BÔNE le 11 janvier 1854, rue d'Héliopolis, à l'âge de 50 ans.
Les autres unions sont le fait d'hommes en uniforme (douaniers, militaires) sujets à des affectations diverses, ou de négociants que leurs métiers amènent à se déplacer.
Le dernier mariage dont nous perdons la trace : le mariage 19 entre Antoine RODDO et Francisca de PAOLA DAVICO n'implique pas forcément un départ du couple de l'Algérie. La mère de la promise, en effet, est morte à l'hôpital civil d'ALGER le 16 août 1845 (acte de décès 735).
Dans le cas de sept unions, enfin, les époux quittent BÔNE pour des villages ou des villes de l'Algérie. L'époux du mariage n°1 (7 janvier 1840), Paul GUILLAUME, un maçon, décède le 12 avril 1850 dans la colonie agricole de ROBERTVILLE, victime des fièvres ou du choléra.
La famille de Pierre Justin MAISONDIEU LAFORGE semble résider dans l'Algérois (MOUZAIAVILLE - BOUZAREA). Celles du tailleur de pierre, Pierre DESPAGNE et du voiturier Claude CHARTIER (mariages 12 et 14) se fixent à GUELMA. Le couple Charles GUEROULT / Marie Thérèse LOHMÜLLER quitte rapidement BÔNE pour ALGER (mariage 15). Les jeunes mariés des deux dernières unions (mariages 18 et 27) s'installent dans les deux grandes rivales de BÔNE : CONSTANTINE (couple CALLOT / BANEAT) et PHILIPPEVILLE (couple DE MARINI / BERENGE). Emmanuel DE MARINI perd son épouse très vite, le 21 avril 1842, se remarie dix ans plus tard avec Candida MAURANDI originaire de CARLOFORTE. Menuisier lors de son mariage à BÔNE, il est dit propriétaire lorsqu'il disparaît, le 15 mai 1877, à PHILIPPEVILLE, âgé de 77 ans.
ANNEXE
(119) Harriet Marie TROTT n'est pas la seule anglaise à résider à BÔNE, rue des Santons. L'acte de naissance n°50 du 19 septembre 1836 nous apprend qu'une autre demoiselle réside à cette date au numéro 12 de ladite rue : Henriette CURLING née à DOUVRES, 23 ans. Le 17 septembre 1836, Henriette met au monde un enfant naturel : Alfred CURLING. Deux négociants : Denis MICHEL, 46 ans, demeurant à BÔNE rue d'Alger et Jean François Frédéric NOBLET, 33 ans, demeurant lui aussi rue des Santons (sans précision du numéro) effectuent la déclaration. Henriette CURLING est-elle la compagne de l'un des deux hommes et l'a-t-elle suivi en Algérie ? Les négociants sont de grands voyageurs. On peut imaginer la rencontre entre l'un de ces deux hommes et la jeune fille à DOUVRES lors d'une mission commerciale antérieure et, par la suite, le fait que la jeune fille ait suivi son amant en Algérie.
(120) Rien d'étonnant sur ce point. Dans son livre " L'identité de la France " l'Espace et l'Histoire (op. cit.) p 159, F. BRAUDEL écrit à propos des villes de la métropole : " Sans ces apports de sang frais (de l'émigration interne), celles-ci déclineraient, incapables de compenser chez elles les décès par les naissances toujours insuffisantes. Car toutes les villes (grandes ou moyennes) jusque et y compris au XVIIIe siècle, sont des " mouroirs ". "
On pourra certes objecter qu'en 1840 nous sommes au XIXe siècle. L'écart cependant entre la métropole et sa colonie n'est pas si grand !
Dans son livre " Chartres au début du siècle " publié au Cherche Midi en 1992, Roger JOLY indique qu'en 1900, à CHARTRES, les décès l'emportent sur les naissances (1 300 décès de plus) et que l'accroissement démographique de la ville est dû principalement aux campagnes environnantes d'où affluent nombre de paysans. CHARTRES est une ville de garnison où résident 1 800 hommes de troupe, deux fois moins qu'à BÔNE dans les années 1830. Pour 23 431 habitants on relève " une quantité incroyable de débits de boissons, particulièrement dans la basse ville où le cabaret, si peu luxueux soit-il, parait parfois plus attrayant que le taudis familial " (p 15). En 1900, à côté de 36 aubergistes " maîtres d'hôtel " et de 17 restaurateurs, on compte 150 cabarets et 37 cafés (p 140).
Profitons de cet exemple pour couper les ailes d'un canard cher aux historiens contempteurs de la colonisation, avides de décrire la colonie comme un repaire de soiffards de tous poils. La métropole, diantre, les chiffres précédents le montrent bien, possède aussi moult villes où de nombreux cabarets font recette !
Cependant, malgré cette constatation, la colonie a toujours vécu en décalage vis-à-vis de la métropole. Ainsi dans l'Algérie des années 1950 vivent côte à côte des fonctionnaires métropolitains bien ancrés dans un vingtième siècle tourné vers l'Europe ou l'Atome, des " colons " à l'esprit " victorien " ou " IIIe République ", des indigènes appartenant encore par bien des côtés, sans que cela doive être considéré comme péjoratif, à l'époque archaïque. Entre ces trois catégories des franges intermédiaires peu fournies d'hommes et de femmes qui tentent d'établir des passerelles entre ces trois mondes, des " monstres ", des " erreurs de l'Histoire " pour reprendre une expression de Jean AMROUCHE.
(121) Le français d'Algérie, " l'Algérien ", utilise le terme colon dans un sens restrictif. Est colon celui qui cultive ou fait cultiver la terre. Pour un français de métropole, tous les français vivant en Algérie sont des colons.
(122) Avec un record en la matière. Le 25 septembre 1840 Pierre CALLOT né à AVRICOURT arrondissement de SARREBOURG (Meurthe) sous employé des subsistances militaires demeurant à CONSTANTINE, épouse Olive Aimée (ou Marie Aimée) BANERT veuve de l'aubergiste Jean Nicolas DIRLER. Il a 26 ans et elle 47 puisqu'elle est née à PONTIVY (Morbihan) le 6 avril 1793.
(123) Nous aborderons dans un autre ouvrage les mariages entre français ou étrangers et les indigènes.
(124) Voir le livre du général comte de CORNULIER LUCINIERE (op. cit.) p 80 et suivantes.
A SUIVRE
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Pauvre France de demain !!!!!!
Un couple tue et enterre son enfant sauvagement...
Les jeunes ne se mobilisent pas...
Des vieux se font braquer pour quelques euros...
Les jeunes ne se mobilisent pas...
Une femme de 85 ans est jetée dans une rivière par des cambrioleurs...
Les jeunes ne se mobilisent pas...
Des centaines de travailleurs sont mis au chômage en Bretagne, des familles sont touchées par les fermetures d'usines au point de faire la grève de la faim pour espérer survivre...
Les jeunes ne se mobilisent pas...
L'état rajoute 3 ans de plus à la retraite, diminue les salaires…
Les jeunes ne se mobilisent pas...
L'état confisque l'épargne et l'héritage des français…
Les jeunes ne se mobilisent pas...
L'état expulse une famille qui vit dans l'illégalité, qui ment sur son origine, et qui ne respecte pas les lois françaises...
Les jeunes se mobilisent...
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El-Hadj Moussa, ou l'Homme à l'Âne
ET L'ÉMIR ABD-EL-KADER, EN 1835.
Les documents européens abondent sur la guerre que nous soutenons ici depuis 1830, mais les matériaux arabes sont d'une rareté extrême. Aussi, tandis que nous apercevons très clairement tout ce qui s'est passé dans le camp français, nous n'entrevoyons que d'une manière fort confuse ce qui se faisait dans ces temps de lutte sous les tentes arabes.
Le récit ne peut cependant être complet et prendre ses véritables couleurs que lorsque ce double aspect sera bien connu. La lacune signalée est surtout regrettable, quand il s'agit d'événements qui se sont passés entre indigènes et dont nos relations, officielles ou autres, ne parlent qu'en termes fort laconiques. Ainsi, par exemple, lorsqu'en 1833, Abd-el-Kader voulut profiter de la paix qu'il venait de conclure avec la France pour étendre son autorité vers l'Est, il trouva dans la province d'Alger un concurrent, El-Hadj-Moussa, qui ne fait pas bien redoutable, il est vrai, mais qu'il importe cependant de connaître à cause du contact qu'il a eu momentanément avec cet homme célèbre et surtout à cause de sa fin tragique à l'assaut de Zaatcha.
Eh bien, ce rival de l'Émir, ce martyr de la guerre sainte n'a obtenu que quelques lignes dans les Annales algériennes, cet ouvrage si remarquable du commandant Pellissier (v. p. 450 du tome 1er de la réédition), et d'autres auteurs moins consciencieux ou moins bien informés l'ont même entièrement passé sous silence. Il y a donc là évidemment un oubli de l'histoire contemporaine à réparer.
En octobre 1855, me trouvant à Dellys chez El-Hadj-Kara, alors mufti de cette ville, où il est mort depuis quelques mois, la conversation vint à tomber sur Bou-Hamar ou l'Homme à l'Âne (El-Hadj-Moussa).
Hadj-Kara l'avait connu très-particulièrement et me raconta tout au long les vicissitudes de sa vie très-agitée ; il eut même la complaisance de les mettre par écrit. C'est son récit , traduit par M. Gorguos, que je place aujourd'hui sous les yeux du lecteur, en y ajoutant quelques notes indispensables pour l'intelligence du texte. Outre que la biographie d'El-Hadj-Moussa éclaircit un point de notre histoire locale, elle offre des détails de mœurs indigènes d'un assez grand intérêt. On y voit comment surgissent et se développent ces fanatiques qui agitent périodiquement le pays, gens mi-partis de Guzman d'Alfarache et de Brutus, et chez lesquels l'imposture et la conviction sont quelquefois mêlées en doses si égales qu'on ne sait trop quel nom leur donner. L'incurable crédulité de leurs dupes y apparaît dans cette étrange naïveté qu'aucun échec ne peut décourager longtemps, qu'aucune déception ne peut désabuser jamais.
Ce n'est pas là seulement une étude historique intéressante : c'est un enseignement politique qui n'est pas sans utilité. Pendant cinq siècles de domination, les Romains ont vu périodiquement apparaître des agitateurs de cette espèce ; nous ne pouvons pas raisonnablement espérer d'en être tout à fait quittes après le court espace d'un quart de siècle.
Tout ce qui tend à les faire bien connaître, à manifester leurs mobiles, à découvrir leurs véritables points d'appui sur les populations, à révéler leurs procédés de mise en scène est donc utile à publier.
Après ce préambule, je laisserai El-Hadj-Kara raconter la biographie d'un homme qu'il a connu très-particulièrement et sous les drapeaux duquel il avait même un peu combattu, comme on le verra plus loin.
Il faut faire observer qu'El-Hadj-Kara, parent par alliance de Moustafa, dit Bou-Mezrag, bey de Titteri avant 1830, a joué un rôle dans la plupart des événements de cette province, avant la prise de possession définitive de Médéa par les Français. C'était, en un mot, un personnage politique fort à même d'être bien informé, et de plus un homme instruit et même assez éclairé pour un musulman.
A. BERBRUGGER.
El-Hadj-Moussa-ben-Ali-ben-el-Hossaïn, de la secte des Derkaoua (1) était égyptien, dit Hadj-Kara. Venu en Algérie, il s'établit d'abord à Laghouat. Il est mort à la prise de Zaatcha.
En l'année 1247 de l'hégire (1831-1832 de J.-C.), il vint de Laghouat à Médéa et descendit chez moi. Il amenait avec lui des disciples qu'il avait revêtus du bernous rapiécé (2). C'étaient deux habitants de Laghouat nommés, l'un Bou-Hala - qui prétendait descendre d'El-Abbas - Notre Abd-er-Rahman-ben-Ali. Moussa se rendait avec eux en visite religieuse auprès du cheikh El-Arbi-ben-Atïa-ben-es-Sid-ben-Abd-Allah, dans le Ouanseris ils apportaient leur offrande sur un âne, des dattes et un bernous djeridi (3). Moussa ne connaissait pas encore El-Arbi-ben-Atïa. personnellement, mais il avait entendu parler de lui à Tripoli par son cheikh ou professeur, Sidi Mohammed-el-Medani, lequel disait avoir été son condisciple alors qu'ils suivaient tous deux la secte du grand cheikh Sidi-el-Arbi-ben-Ahmed-ed-Derkaoui, dans la montagne de Derka, auprès de Fez (4). Ce grand cheikh leur avait affirmé (à Ben-Atïa et à El-Medani) qu'ils seraient ses successeurs et ses vicaires.
La connaissance de ce fait avait déterminé El-Hadj-Moussa à aller visiter le cheikh Ben-Alla jusque dans le Ouanseris, car il le considérait comme un de ses confrères en religion.
Au retour de ce voyage, il descendit chez moi, à Médéa, avec ses deux disciples. La nuit venue, il me confia que ceux-ci lui semblaient vouloir renoncer à sa rose (5) pour adopter celle de Ben-Abia. J'essayai de le rassurer en lui disant que le mal ne se devait jamais supposer et qu'il fallait attendre qu'il apparût avec évidence. Mais ses craintes étaient bien fondées : et, à leur arrivée à Laghouat, la défection de ses deux acolytes devint manifeste et amena une brouille entre eux. El-Hadj-Moussa, qui avait ce procédé sur le cœur, épancha son chagrin dans une épître de quatre-vingts pages, adressée au cheikh Ben-Atïa, et où il blâmait amèrement ces esprits légers qui adoptent la discipline d'un cheikh, puis, l'initiation à peine reçue, l'abandonnent pour un autre.
Le cheikh Ben-Atïa répondit par une missive de cent-vingt pages dans laquelle il développait amplement cette pensée : " Un disciple peut s'attacher non-seulement à un cheikh, mais à soixante-dix, si bon lui semble et s'il y trouve un bénéfice moral. "
Moussa répliqua à ce factum par un autre dont je ne puis préciser l'étendue et qu'il fit écrire par un de ses partisans nommé Ben-el-Hadj, car lui-même ne pouvait tenir une plume. Lorsque je le vis pour la première fois, il savait à peine une dizaine de chapitres détachés du Coran, ce qui ne l'empêchait pas d'être un homme suffisamment instruit sur les matières autres que le droit de Sidi-Khelil et la grammaire syntaxique.
Je n'ai pas appris que leur controverse ait eu d'autres suites.
A partir de cette époque, Moussa se fixa à Laghouat, d'où il venait de temps à autre nous visiter à Médéa, voyage qu'il accomplissait en quatre ou cinq jours et monté sur son âne, d'où lui est venu le surnom de Bou-Hamar par lequel il fut connu dans la suite. Ses compagnons de route ont été souvent témoins des faveurs que Dieu lui accordait à l'endroit du boire et du manger. Ainsi, un jour que la violence de la chaleur allait le faire périr de soif avec ceux qui le suivaient, Moussa se dirigea, d'inspiration, vers un endroit où l'on n'avait jamais vu d'eau jusqu'alors ; et, à la stupéfaction générale, il s'en trouva une magnifique nappe où chacun put réjouir ses yeux et étancher sa soif.
Dans les lieux arides et déserts qui s'étendent entre Laghouat et Bogar, jamais le taam (couscoussou) ne manquait de leur arriver à point ; et, marque évidente de la protection céleste, la portion d'une seule personne suffisait toujours à les rassasier tous.
Ce sont-là des faits tellement avérés que le doute est forcé de s'en tenir à une très-grande distance. Mais El-Hadj-Moussa méritait bien ces faveurs, car c'était un homme vraiment supérieur, instruit en quelques matières et dont toutes les actions étaient louables.
Le premier signe des bénédictions divines qui s'attachèrent à sa personne éclata à Laghouat en 1247 (1831-32), lorsque Ben-Chohra, cheikh des El-Arba, tenta de s'emparer de cette ville. El-Hadj-Moussa sortit contre lui à la tête de dix hommes ! Le chef arabe leur prit leurs chevaux, il est vrai ; mais Moussa, rentré dans Laghouat, dit au cheikh de l'oasis : " Va combattre l'ennemi demain : tu lui tueras onze guerriers et le mettras en déroute." Et la chose s'accomplit de point en point. Quant aux chevaux pris à la petite troupe de Moussa, ils furent rendus le jour suivant par l'intervention du cheikh Ben-Salem, et Ben-Chohra, pour être agréable au saint` homme qui les avait perdus, y ajouta une brebis et fit la paix avec Laghouat.
Quant à l'origine de Moussa, voici ce qu'il m'a raconté lui-même Médéa : il était né en Égypte, d'un père nommé Ali, qu'il perdit, ainsi que sa mère, alors qu'il était encore en bas âge. Il fut élevé par son grand-père, El-Hossaïn-el-Djoundi-el-Razzi, qui l'enrôla ensuite dans les troupes de Méhemet-Ali. Moussa faisait partie de celles qui assiégèrent, pendant deux années, le pacha des Arnautes (6). A la suite de ces événements, il revint au Caire d'où il se sauva à Tripoli.
A cette époque difficile de sa vie aventureuse, il lui arriva souvent, n'ayant rien à manger, de tromper la faim par la fumée du tabac. Sa destinée le conduisit un jour à la Zaouïa du cheikh tripolitain, Mohammed-el-Medani, dont il a été question plus haut ; il se disposait à sortir, après quelques instants passés dans le lieu de réception du saint homme, lorsque les disciples de celui-ci prétendirent qu'il manquait une paire de souliers à la porte, et que l'étranger devait les avoir volés ; mais le pauvre Moussa , qui était alors dans la plus profonde misère, et qui d'ailleurs n'avait pas encore bougé de place, prouva sans peine, en montrant ses pieds nus et ses hardes incapables de cacher même son corps, qu'il n'avait pas plus de chaussure aux autres que de chaussure à lui-même.
Le cheikh El-Medani, qui survint sur ces entrefaites et à qui on rendit compte de l'affaire, dit en riant, après avoir bien envisagé Moussa : " Celui-ci est un voleur d'hommes et non de souliers. "
El-Hadj-Moussa resta un mois chez ce cheikh, qui lui ordonna ensuite d'aller parcourir l'Occident en missionnaire.
Moussa lui obéit aussitôt et se rendit tête et pieds nus, dans la partie méridionale du Maroc, en 1243 (1827-28). Deux ans après, il arrivait à Mascara où se trouvait le bey de l'Ouest, Hassan. Arrêté comme espion des Français, il comparut, après trois jours passés en prison, devant le bey avec qui il s'expliqua en langue turque. Relâché à la suite de cette conversation, il passa encore vingt jours dans cette ville, logeant au café maure en compagnie de soldats turcs.
Enfin, il alla à Laghouat où il s'attacha à la mosquée des Ahlaf, une des deux tribus de cette oasis ; il y remplit l'office de moueddin, appelant aux cinq prières, avec les modulations vocales usitées dans l'Orient. Ce chant étranger plut beaucoup aux gens du pays qui lui apportaient sa nourriture dans la mosquée où il habitait, sur une des nattes du temple. Il reçut alors une lettre du cheikh El-Medani qui lui ordonna d'entreprendre les fonctions d'Initiateur. C'était l'époque de l'entrée des Français à Alger. El-Hadj-Moussa, enflammé d'un zèle ardent pour l'islamisme, sollicita la population de Laghouat à s'enrôler sous la bannière des Derkaoua, en répétant cent fois chacune des trois formules sacramentelles de la secte et en les faisant suivre des cinq prières légales.
Le cheikh Ahmed-ben-Salem lui dit alors : " Nous sommes de la confrérie de Tedjini, le marabout vénéré d'Aïn-Madi ; mon père m'a nommé de son nom, et Tedjini lui-même m'a fait, à ma naissance, avaler des dattes mâchées par lui, comme faisait le Prophète aux enfants de Médine. N'espère donc pas que nous rompions avec Tedjini ; cependant, nous te traiterons avec bienveillance et n'empêcherons même pas ceux à qui il plaira de sortir de la voie de notre marabout pour suivre la tienne. "
Moussa dut se contenter de cette réponse et il ne gagna à sa secte que Bou-Hala, Ben-el-Hadj, Abd-er-Rahman et un autre pauvre diable nommé Mohammed dont il épousa la fille. Ils priaient tous ensemble, mangeaient de compagnie, quand on leur faisait l'aumône ; et, si l'aumône venait à manquer, s'endormaient le soir, l'estomac vide, sur les nattes de la mosquée. Car c'était une année de disette.
Moussa m'a racontée à ce sujet, que, quand le repas quotidien avait fait défaut, il faisait néanmoins allumer le feu de ménage, comme à l'ordinaire, afin, disait-il que les voisins voyant la fumée, s'imaginassent que nous soupions et n'eussent pas à souffrir de la pensée de nos privations.
Cette même année, Moussa alla chez les Mozabites : en entrant dans Gardaïa, il portait sur ses épaules un morceau de carcasse de bête de somme dont il avait rencontré la charogne sur la route; et il allait criant par les rues les louanges de Dieu. Les habitants, indignés de cette action insultante, se bornèrent pourtant à lancer après ses trousses les enfants de la ville qui le chassèrent à coups de pierres.
Rentré à Laghouat, il fit si bien qu'il s'aliéna aussi l'esprit des gens de cette oasis.
En 1249 (1833-31), il se rencontra à Blida avec El-Hadj-el-Serir-ben-Sid-'Ali-ben-Embarak, avec El Berkani et Ben-Sidi-el-Kebir-ben-Youcef qui l'engagèrent à soulever les Arabes du Sahara, afin de grossir les rangs de ceux qui combattaient pour la guerre sainte. Le sultan Abd-el-Kader, alors fort occupé d'établir son autorité du côté de Tlemcen, n'avait pas encore songé aux régions de l'Est.
Moussa me fit part des propositions qu'on lui avait faites ; j'essayai de le détourner de cette voie dangereuse, en lui faisant envisager l'extrême puissance des Français. Tout fut inutile : au commencement du printemps, il vint avec les contingents du Sahara, les populations des Ksour, les tribus du Tel central auxquelles se joignirent celles qui entourent Médéa. Tous prirent d'une voix unanime l'engagement de s'emparer d'Alger.
Moussa vint camper près de Médéa dans un endroit appelé Bsal (?). J'allai à sa rencontre avec les Oulémas de la ville pour l'engager à ne point passer outre, lui objectant que la multitude qu'il traînait après lui allait manger toute la contrée. A cela, il répondit en nous proposant de nous joindre à lui, ce que nous refusâmes. Il n'y eut pas moyen de s'entendre.
Médéa n'avait pas même alors une porte solide et ne possédait qu'un vieux canon tout usé. Cependant, quand nous retournâmes en ville et que nous annonçâmes aux coulouglis et aux citadins que Moussa voulait entrer de vive force, on fit une sortie et on se battit dans les jardins. Moussa parvint tout près de nos murailles ; et le vieux canon que l'on tira alors, éclata du premier coup.
La population vit dans cet événement un miracle en faveur de Moussa, qui passa subitement pour le Mahdi, le Moula saa (7).
L'alarme fut générale et on passa la nuit sur le rempart, n'ayant pas de porte capable d'arrêter l'ennemi.
Au point du jour, les Arabes entourèrent Médéa. Dans ce moment critique, je sortis de la ville avec un des bloul et je trouvai Moussa monté sur un cheval bai. Je m'emparai vivement, mais d'un air amical, d'un chapelet qu'il tenait à la main, et, je lui dis : " Je tiens un gage de paix entre toi et notre population : hier, tu as perdu huit hommes ; de notre côté, nous avoirs eu sept victimes. La paix vaut mieux que tout cela. "
Bref, il consentit à un arrangement et entra dans l'oratoire extérieur (moussalla) pour vendre et acheter, lui et tout son monde ; et il ne se fit aucun mal, de part ni d'autre.
Il envoya alors deux hommes à Miliana, à Hadj-es-Ser'ir pour annoncer son arrivée et lui donner rendez-vous à Blida. Ces envoyés furent dix jours sans reparaître, ce qui décida Moussa à pousser en avant. Il passa dans les jardins de Médéa la nuit qui devait précéder son départ et je l'y visitai avec seize oulémas ; nous lui promîmes d'aller le rejoindre à Blida.
Mais voici que sur ces entrefaites arrivent ses messagers qui lui apprennent qu'Abd-el-Kader venait de faire la paix avec les Français, et qu'à la tête d'un camp très-nombreux, il était dans la province, exigeant partout la reconnaissance de son autorité et que Hadj-es-Ser'ir était nommé son khalife de l'Est.
Cette nouvelle changea les plans de Moussa qui se dirigea alors vers la montagne de Ouamri. Il était, du reste, en proie à l'irrésolution la plus complète : tantôt voulant combattre ce rival qui surgissait à l'improviste, tantôt se décidant à abandonner la partie.
L'Émir vint de son côté camper du pied de la montagne de Ouamri, à Amoura, en face de son ennemi. Il franchit le Cheliff dans la matinée du lendemain ; et les deux partis commencèrent la lutte dans l'après-midi.
Mais Abd-el-Kader avait du canon, et le bruit de cette artillerie épouvanta les contingents de Moussa, qui furent facilement mis en déroute. L'Émir lui tua 280 hommes, lui fit à peu près autant de prisonniers et enleva beaucoup de femmes. Quant à Moussa, il se sauva dans le Désert, pendant en l'Émir envoyait son harem à Miliana, ainsi que son fils Mohammed (8).
Pour moi, j'avais été dépouillé sur-le-champ de bataille; cependant, à la faveur de la nuit, je pus échapper aux gens de l'Émir et gagner Cherchell, d'où je vins ensuite à Alger.
Abd-el-Kader, à ce que j'ai su depuis, alla à Médéa où il resta vingt jours. Il y nomma bey et son khalifat, El-Berkani ; fit arrêter Bou-Chareb et Ben Hamoul et les envoya en prison à Mascara comme auteurs des troubles qui avaient agité Médéa. En effet, ces deux personnages avaient amené de Fez un certain El-Hadj-Moati et l'avaient installé gouverneur de Médéa ; il y était resté à ce titre environ deux ans ; mais, fatigués de ce gouverneur, les habitants avaient invoqué le secours d'Ahmed, bey de Constantine, qui l'avait chassé. C'étaient ces deux individus qui avaient fait venir Moussa (9).
Quant à ce dernier, il se tint depuis sa défaite aux environs de Laghouat. Il était en grande vénération parmi les populations du Désert, à cause de la rigueur avec laquelle il se conformait à la tradition religieuse (sonna). On se disputait dans la contrée, comme relique, les chéchias qu'il avait cessé de porter, et il s'en est vendu jusqu'à cent douros (500 fr.) pièce.
Ses amis parvinrent à lui faire rendre sa femme et son fils qui étaient prisonniers à Miliana, depuis le combat d'Amoura. Il s'était d'ailleurs remarié et menait un train considérable au Ksar de Msad où il s'était fait construire une maison que le général de Ladmirault fit détruire dans une des expéditions du Sud.
Il a aussi habité Berrïan (10), près du Mzab, et y a bâti une mosquée. Lorsque Bouzïan se souleva à Zaatcha, Moussa eut une apparition du Prophète qui lui ordonna de prendre les armes ; il alla donc se mêler à la lutte contre les Français, au moment où elle était le plus ardente. Il put pénétrer dans la place et combattre pendant les vingt derniers jours de ce siège sanglant.
Au moment de l'assaut final, il partagea le sort de Bouzïan et mourut à ses côtés. Il avait alors 53 ans, et il s'en était écoulé vingt depuis sa première apparition à Laghouat.
Dieu nous dirige par les voies qui lui conviennent !
GORGUOS.
(1) Les Derkaoua composent une secte ou, pour mieux dire, un parti religieux, dont le chef se tenait à Derka, petite ville auprès de Fez, dans le Maroc. Comme ils rejetaient toute autorité temporelle qui ne faisait pas servir sa puissance à la propagation de l'Islam, ils ont toujours eu des occasions de protester contre le pouvoir établi ; et ils en ont si bien et si souvent usé que leur nom est devenu ici synonyme de rebelle. - M. le colonel de Neveu en parle avec détail dans son excellent ouvrage des Khouan, page 147, etc.
(2) Un vêtement déguenillé était l'uniforme obligé des Derkaoua et marquait leur détachement des choses de ce monde.
(3) On donne ce nom aux bernous blancs provenant du Djerid (Sahara tunisien) ou d'une fabrication analogue à celle de cette contrée.
(4) M. le colonel de Neveu, dans l'ouvrage déjà cité, parle de ce cheikh suprême des Derkaoua, qu'il indique comme ayant succédé à Moula-Idris dans la direction générale de cette dangereuse confrérie.
(5) Recevoir la Rose, dans les confréries religieuses musulmanes, c'est entrer dans l'ordre institué par tel ou tel marabout. Comme en arabe Rose se dit Oueurd, M. le colonel de Neveu est disposé à croire que ce dernier mot vient du latin ordo. Je crois plutôt que c'est un emprunt fait au vocabulaire du soufisme, cette secte mystique où toutes les expressions sont détournées de leur sens propre.
(6) Nous supprimons ici quelques lignes où des événements de l'histoire contemporaine d'Égypte sont évidemment altérés ; la mémoire d'Hadji-Kara n'ayant pas conservé avec exactitude des faits complètement étrangers à son pays. Quant au mot Arnautes, c'est l'expression par laquelle les Turcs désignent les Albanais.
(7) Espèces de Messies musulmans qui sont toujours attendus et dont chaque agitateur s'efforce de se donner les apparences, telles qu'elles sont indiquées dans les traditions. (Voir : RICHARD, Insurrection du Dahara.)
(8) Cette affaire eut lieu en avril 1835.
(9) A propos de ces gouverneurs, l'autorité française avait fait quelques représentations aux gens de Médéa. Ceux-ci répondirent par une lettre du 14 janvier 1832 que les chrétiens ne pouvant les administrer, ils cherchaient à s'en acquitter eux-mêmes ; et que, depuis qu'ils ont choisi chef le cheikh Si Mohamed, leur ville jouit de la plus parfaite tranquillité.
(10) Le texte arabe donne ce, mot, mais il doit y avoir une erreur, car El-Hadj-Moussa n'aurait pas été admis dans une ville des Mozabites, après son aventure de Ghardaïa.
BLÉ ANTIQUE DE NOVI.
La presse s'est déjà occupée du blé antique découvert à Novi, près de Cherchell, il y a deux ans environ. Nous avons recueilli récemment sur place, des détails authentiques à ce sujet, détails que les lecteurs de la Revue ne seront sans doute pas fâchés de trouver ici.
En octobre 1851, le colon Vieville (Antoine), en cultivant son champ, situé à environ 300 mètres au Sud-Ouest de Novi, fouillait une ruine romaine qui se trouve sur ce point : sa pioche ayant pénétré dans la maçonnerie antique qui sonna le creux, il continua la recherche jusqu'à rencontrer un tombeau dans lequel était étendu un squelette humain, sous la tête duquel, dans une cavité hermétiquement fermée par une pierre, se trouva un tube en verre à fond renflé. Cette espèce de fiole, bouchée avec du ciment, contenait trois épis de blé parfaitement conservés. La pioche brisa ce vase, à côté duquel s'en trouvaient plusieurs autres en poterie ainsi que deux pièces de monnaie, l'une à l'effigie de Tetricus Senior, très bien conservée, et l'autre fort oxydée. On a trouvé aussi un fragment de collier ou bijou imitant le verre de Bohème.
Les urnes, au nombre de cinq ou six, furent remises à une personne, qui les a brisées à coups de pierres pour amuser les enfants de l'école ! Sur ces vases il y avait des inscriptions.
Il existe dans l'endroit où ces objets ont été trouvés un ancien mur recouvert de palmiers nains, sur une étendue d'une soixantaine de mètres.
Le journal le Progrès manufacturier, publié à Paris, en rendant compte de cette découverte dans son numéro du 9 septembre 1855, ajoute : " que les trois épis ayant été semés avec beaucoup de soin ont donné une première fois 105 autres épis qui, à leur tour, ont produit cette année 300 kilos de grains sur une surface de 10 ares environ. "
Le reste de l'article du Progrès est une excursion archéologique sur la fabrication du verre chez les Romains et sur l'empereur Tetricus, excursion qui prouve le danger de traiter des questions spéciales qu'on n'a pas étudiées suffisamment.
Quant au blé antique de Novi, considéré au point de vue agronomique, on doit avouer qu'il ne constitue pas une culture très profitable, s'il est vrai - comme nous l'ont assuré plusieurs personnes qui parlaient par expérience - qu'il ne rend presque que du son à la mouture.
TOMBEAU ROMAIN
DES ENVIRONS D'ORLÉANSVILLE.
Lorsqu'on se rend d'Orléansville à Pontéba, en remontant la rive gauche du Chélif, on rencontre, à trois kilomètres environ de la ville française, les ruines d'une grande villa romaine. La maison d'habitation ainsi que les constructions rurales ont disparu sous la poussière accumulée pendant douze siècles par le vent du Sud et les orages sur les débris de leurs fondations massives ; mais si l'on continue à remonter le cours du fleuve jusqu'à l'emplacement d'une ferme bien connue sous le nom de maison Bernandes, on retrouve, à 300 mètres à peu près de la colline formée pur les amas de décombres, un souvenir imposant de cette opulence évanouie. C'est un hypogée, un tombeau de, consistant en un caveau de 15 à 18 mètres de diamètre, divisé intérieurement en compartiments (1) si j'en dois croire les renseignements assez vagues qui m'ont été donnés ; on m'a assuré qu'il ne renfermait que quelques débris d'ossements, sans inscriptions ni objets de curiosité. On n'a trouvé également que des ossements dans trois ou quatre tombes en pierre, semblables pour la forme à celles du cimetière chrétien de Tipasa : elles ont appartenu, sans doute, à des serviteurs de la famille, car elles avaient été simplement déposées en terre, à quelques mètres du tombeau principal.
La calotte extérieure de cet hypogée est occupée tout entière par une vaste mosaïque représentant au centre un lion passant, d'un mètre de longueur. C'étaient, sans doute, les armoiries de la famille. La distance entre le cercle qui l'enveloppe et la circonférence est partagée en quatre zones excentriques, ornées de rosaces et autres motifs de simple ornement, d'une exécution fort ordinaire ; mais ce qui donne à tout cet ensemble une grande valeur historique, ce sont les deux inscriptions suivantes qui se lisent avec la plus grande facilité, car les lettres, de 10 centimètres de hauteur, sont tracées en pierres noires sur un fond de couleur pâle :
IN PACE
BONÆ MEMORÆ FAVSTINÆ
DIE IIII NONAS DECEMBRI
PROV.NC CCCCXXX ET QVINTA
A.ECESSIT NOS IN PACE
...POSVS BONÆ MEMORIÆ
VISC INI. D IIII NON NOVEM
B. ET SEPVLTVS EST NON
OVEM.B. PRO.V CCCCXX ET NONA
A la 1ère ligne de l'inscription de droite, je lis en toute certitude precessit.
A la 2e ligne, sposus pour sponsus.
Le premier mot de la 3e ligne m'a présenté des difficultés qui tiennent à l'état des lieux ; les deux inscriptions, ainsi que la partie de la mosaïque qui y touche, sont recouvertes d'une construction légère et fermée de murs en terre, sous laquelle s'abrite maintenant une famille arabe. La couverture, en tuiles comme à l'ordinaire, ayant fait fléchir les soliveaux, il a fallu la soutenir au moyen d'une poutrelle dont la base repose dans un trou fait à coups de pic, ce qui a ébranlé les parties voisines et déterminé un léger affaissement où s'accumulent les immondices.
Bien que les hommes se prêtassent de bonne grâce à déblayer le sol, et même à laver les parties que j'indiquais afin de faire mieux ressortir les lettres, tandis que les femmes, le sein découvert, sans autre voile que celui de leur affreuse laideur, continuaient à allaiter leurs enfants, je craignais de fatiguer leur patience. Laissant donc dans l'incertitude les lettres 4, 5, 6 et 7 dont le sens général importait assez peu, je fis porter tous leurs efforts sur le reste de l'inscription au sujet duquel il n'y a pas de doute possible.
Il n'en existe pas non plus sur l'épigraphe de gauche dont tous les détails étaient très nettement lisibles.
Ainsi donc, vers la fin du Ve siècle une famille d'opulents romains, propriétaires et chrétiens (probablement ce n'était pas la seule), vivait paisiblement dans les environs d'Orléansville.
Le père et la mère, morts le 2 novembre 469 et le 2 décembre 475, furent déposés dans le tombeau qu'ils avaient préparé pour eux et leur postérité. Cependant aucun de leurs descendants ne parait les y avoir suivis ; aucun du moins n'a obtenu les honneurs d'une troisième inscription qui consacrât sa mémoire.
N'est-il pas naturel d'en attribuer la cause aux invasions des tribus de l'intérieur qui seraient venues quelques années après 475 répandre la mort et les ruines sur cette contrée si prospère ?
Nos deux inscriptions déterminent donc, d'une manière très approximative, un point de chronologie important pour l'histoire de l'Algérie (2).
FAROCHON, Inspecteur de l'instruction primaire.
(1) On a voulu peut-être parler de ces colombaires ou niches que les anciens pratiquaient dans les murailles des caveaux funéraires. - N. de la R.
(2) Voir le 1er numéro de la Revue, p. 53, et le 2e numéro, p. 115. - N. de la R.
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Vérité enfantine !
Envoyé par Hugues
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MATHILDE, 5 ans, revient de l'école.
Elle a eu sa première leçon sur les bébés.
Sa mère, très intéressée, lui demande « Comment cette leçon s'est-elle passée ? ».
MATHILDE répond :
.... Paul a dit que son papa l'a acheté à l'orphelinat.
....Amine, ses parents sont allés l'acheter à l'étranger.
....Christine, elle a été faite dans un laboratoire.
....Pour Jean, ses papas ont payé le ventre d'une Dame.
Sa mère répond en riant : « Et toi, qu'as tu dit »
« Rien! je n'ai pas osé leur dire que mon papa et ma maman sont tellement pauvres qu'ils ont dû me faire eux-mêmes ».
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" L'HISTRIONISME GAULLISTE 3
Envoyé par Le Docteur J.C. Perez
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Une conséquence perverse et toujours actuelle de l'équivoque gaulliste.
" Le plan Pompidou "… du printemps 1958
" histrionisme : attitude théâtraliste en relation avec une pathologie profonde, durable et invalidante du cerveau et de la conscience . "
Nous avons vécu en 2012 une année riche d'une misérable amertume. Mais plus que tout riche d'un ridicule affligeant. L'année du 50ème anniversaire de l'anéantissement de la France Sud-Méditerranéenne par la volonté de Charles De Gaulle.
Nous avons célébré aussi le 50ème anniversaire d'un génocide raté. Nous l'avons célébré, oui, mais dans un silence particulièrement significatif d'une vexante indifférence. Le génocide raté du peuple pieds-noirs. Génocide qui fut cependant prévu en 1956 par Abane Ramdane tout particulièrement. Celui-ci, cette année-là, avait écrit à Krim Belkacem : " nous répartirons les femmes européennes entre les frères ".
Affirmation d'une perspective d'avenir rassurante, certes, pour nos futures veuves. Mais perspective dont la mise en œuvre exigeait théoriquement le massacre de tous les hommes français d'Algérie.
Ce génocide du peuple pieds-noirs ne s'est pas accompli.
Grâce à la pugnacité d'une élite très minoritaire de Français d'Algérie et de Métropole. Pugnacité qui a rendu impossible la persistance de la grande majorité du peuple français d'Algérie, espérée par les gaullistes sur un territoire où aller s'exercer un pouvoir avilissant pour ceux d'entre nous qui l'auraient subi.
J'évoque tout particulièrement, bien évidemment les combattants de l'OAS de France et d'Algérie dont la lutte doit être interprétée comme un redoutable prélude aux drames qui s'annoncent un peu partout en Occident. De la Sibérie à la Méditerranée. Dans un avenir pas très lointain. Si l'on n'y prend garde.
Ce fut néanmoins un 50ème anniversaire de grande richesse historique. Celui de la plus sévère défaite infligée à la chrétienté par l'arabo-islamisme depuis 711.
711, l'an 89 de l'hégire : ce fut l'année de la bataille de Guadalete en Espagne. Bataille qui a vu la défaite du roi wisigoth espagnol Roderick, ou Rodrigue, devant un vassal wisigoth : Tarik, duc de Tanger. Un vassal rebelle.
Le premier était chrétien-romain.
Le second était arien : il refusait l'incarnation de Dieu dans Jésus. Tarik, en tant que chef arien, symbolisait avant tout un ennemi irréductible du dogme trinitaire. En tant que chef unitaire suprême, dans la péninsule ibérique, il était spirituellement ouvert à une conversion. Conversion d'autant plus facile qu'il avait reçu avec enthousiasme, la proclamation universelle du razoul :
" il n'y a de dieu que Dieu et Mohamed est le razoul, c'est-à-dire l'envoyé de Dieu ".
Cette proclamation fut transmise à travers le monde méditerranéen et oriental tout d'abord, par le relais du transmetteur suprême de la volonté du Seigneur, Mohamed. Celui-ci en fut le premier et unique destinataire par le biais de contacts intimes et supranaturels qu'il avait établis avec l'archange Gabriel : le transmetteur délégué du message divin. Nous évoquons-là l'élément fondamental du tahdit, c'est-à-dire de l'échange entre Dieu et l'envoyé de Dieu. L'archange Gabriel, insistons encore, jouant le rôle de l'intermédiaire nécessaire et unique de cet échange.
711, l'an 89 de l'hégire : l'Espagne est convertie, en grande partie à la religion du prophète de la Mecque et de Médine.
Une " invasion arabe " …. un mythe. Elle ne fut pas nécessaire. Elle n'eut jamais lieu.
En 1962, par la volonté de Charles De Gaulle, la Croix fut vaincue en Algérie. L'expression historique de la défaite de la Croix fut constamment suggérée dans le discours gaulliste avec un cynisme insultant pour l'œuvre de la France. Cette défaite est ainsi riche, avant tout, d'une dimension satanique. L'œuvre accomplie par De Gaulle, le 19 mars 1962, de livrer cet immense territoire du nord de l'Afrique aux ennemis de la chrétienté, s'identifie en effet, jour après jour, à un crime contre l'Afrique, à un crime contre la France, à un crime contre l'Europe, à un crime contre l'Occident universel.
Je fais partie de ceux qui tentèrent de s'opposer à ce désastre. J'ai toujours été animé de la conviction que le sort de l'Algérie française, en tant que terre d'Occident, en tant que terre française, était avant tout entre les mains du peuple français d'Algérie de toutes confessions. Je veux dire du peuple français d'Algérie chrétien, musulman et juif qui, à travers l'enthousiasme généré par le drapeau de la France, se ralliait dans le même élan, à l'épopée du christianisme romain. Pour une raison évidente : le christianisme était, lui seul, en mesure de garantir une convivialité durable entre les 3 expressions de la foi monothéiste qui s'exprimaient sur la terre algérienne.
Une des rares vérités qui fut proclamée par De Gaulle en 1959 fut celle que j'ai retenue quand il affirma, cette année-là, que le sort de l'Algérie était " entre les mains des Algériens ".
Chez nous, Algériens français d'Algérie de toutes confessions, je veux dire Algériens français d'Algérie qui ne reniaient pas la France, qui se savaient Français au plus profond de leur âme, défendre l'Algérie française se révélait comme un devoir enrichi d'un impératif mystique : celui de défendre sur cette terre et à partir de là en Afrique, une totale et durable liberté religieuse.
Ne pas participer à titre personnel à la défense de sa terre pour un Français d'Algérie, m'est apparu inimaginable à l'instant même où je fus libéré de mes obligations militaires le 5 octobre 1955. Jour qui vit naître ma carrière de médecin à Alger.
J'ai affronté, comme d'autres à l'échelon de toute l'Algérie et de la Mère-Patrie, des évènements dramatiques. Des évènements que j'ai subis ou que j'ai provoqués. Auxquels je me suis incorporé, physiquement, moralement et spirituellement. Des péripéties qui m'ont valu quelques " tracas " parmi lesquels, en étape ultime, une condamnation à mort par contumace pour mon rôle dans l'OAS.
Mon rôle, je le rappelle, en tant que responsable à l'échelon national de l'Action et du Renseignement de l'OAS. J'ai connu un exil tourmenté en raison des responsabilités que j'ai toujours assumées et même revendiquées : expulsions, arrestations en Europe et en Amérique latine, séjours en prison jusqu'en 1965. En 1966, pas un seul pays au monde ne m'avait accepté avec un statut de réfugié politique.
Je me propose, dans le but tout prioritaire de vous informer, d'évoquer un évènement auquel j'ai participé le 2 juillet 1956. Je souligne que cette date est incertaine. La date du 30 juin est retenue par d'autres comme la date de l'accomplissement d'une opération dans laquelle je suis intervenu comme agent décisionnaire d'une part, et comme exécutant de second ordre d'autre part. En réalité, l'exactitude de la date est dépourvue d'importance. Ce qu'il est nécessaire de connaître, c'est qu'il s'agit d'une opération qui démontre à quel point le sort de l'Algérie française s'intégrait dans une phase fondamentale de l'histoire du monde : je veux dire dans une conjuration permanente contre l'Occident chrétien.
Ceux qui ont pris une part active à l'assassinat de la France Sud-méditerranéenne ont vu converger contre celle-ci, une conjonction d'influences maléfiques et sataniques émanant de théoriciens du capitalisme financier international. Ceux-ci n'ont pas hésité à sacrifier la Croix. Ils l'ont fait, obsédés par leur recherche d'un meilleur rendement économique : celui-ci exigeait un délestage économique du débouché algérien en vertu de critères de gestion imprudents, pour ne pas dire aberrants, voire suicidaires.
Ils l'ont fait. Ils ont joué " le court terme ".
Ils ont accepté de mettre en œuvre dans leur obstination de délestage, un premier déploiement offensif et universel de l'arabo-islamisme fondamentaliste. Arabo-islamisme dont la pression s'exerce aujourd'hui à l'échelle européenne, africaine et orientale. Arabo-islamisme dont il faut dire qu'il est une des conséquences majeures de cette catastrophe infligée à la France et à l'Occident : l'abandon volontaire d'un territoire fondamental de l'histoire du monde, l'Algérie française.
Cet abandon fut l'accomplissement historique d'une décision opérationnelle imputable à De Gaulle, l'illustre chargé d'exécution des théoriciens du délestage économique du débouché algérien.
Se défaire de " populations dont le destin est d'être miséreuses ", avait proclamé De Gaulle le 16 septembre 1959.
Je me suis engagé, dès octobre 1955, par une décision rigoureusement personnelle, dans l'action clandestine en Algérie. A Alger plus précisément. Dans le but de combattre l'ennemi FLN, partout où il était possible de le combattre.
Mû par mes convictions et par ma foi, j'étais persuadé que cet enthousiasme nécessaire au sauvetage de l'Algérie française, ne pouvait pas se satisfaire d'une vie qui, pour moi, aurait pu être facile, aisée. J'étais persuadé que la détermination qui me commandait de tourner le dos aux agréments de la vie, était d'une nécessité absolue. Il s'agissait de faire face à un ennemi qui, lui, ne se privait pas de nous menacer d'anéantissement. Les Pieds-Noirs, que l'on n'appelait pas trop ainsi en 1954, à qui on attribua ce quolibet à partir de 1955 surtout, depuis les drames du 20 août 1955 au Maroc à Ouedzem et à Philippeville dans l'Est Constantinois, ne savaient pas, ou plutôt semblaient ignorer, que tout dépendait d'eux d'abord.
Mettre en jeu son confort, ses équilibres familiaux, son avenir professionnel, sa liberté et sa vie, c'était tout cela qu'avec d'autres très, très peu nombreux, je risquais chaque fois que nécessaire. Clandestinement, je veux dire illégalement, pour défendre la terre française d'Algérie.
J'ai donc participé à une opération, parmi d'autres, dont j'avais établi avec mes équipiers qu'elle était urgente et nécessaire. Il s'agissait de faire sauter le siège de l'UGTA à Alger : l'Union Générale des Travailleurs Algériens, dont le siège se situait place Lavigerie, ou plutôt tout près de cette célèbre place de la belle ville d'Alger.
Je vous propose de relater mon vécu personnel de cette opération. Un vécu en réalité peu compliqué. Celui d'un agent de couverture. Un agent dont le rôle consistait à représenter un suspect éventuel de l'attentat. Dont la présence près du site de l'opération, pouvait être justifiée, professionnellement dans mon cas, auprès des services de police, dans l'éventualité d'une suspicion des autorités judiciaires.
J'estime opportun de relater pour votre information ce que je croyais savoir de l'UGTA à cette époque, c'est-à-dire au printemps 1956. Je savais qu'il s'agissait d'une union de travailleurs qui s'était inscrite dans le combat contre la France le 24 février 1956, jour officiel de sa " création ", et que nous soupçonnions de complicité active avec le Parti communiste algérien d'une part et avec le FLN d'autre part. Nous ne savions pas à cette époque que la première partie de notre soupçon était infondée, au contraire de la seconde qui était entièrement vérifiée. L'UGTA n'a jamais été une filiale ou une émanation du parti communiste algérien ou international.
Permettez-moi de décrire sommairement mon vécu de l'attentat. Je ne manquerai pas de revenir sur l'identité réelle de l'UGTA, c'est-à-dire sur son rôle dans la guerre d'Algérie, tout à fait indépendant du parti communiste. Je me permets, une fois de plus, de souligner cette vérité. Je décrirai son rôle rigoureusement anti-français certes, mais un rôle conforme aux exigences opérationnelles du capitalisme financier international.
La date de l'attentat : je l'ai souligné dans mon introduction, il existe un doute, 30 juin 1956 ou 2 juillet 1956 ? Cette imprécision ne doit pas vous étonner car j'ai vécu durant cette période de nombreuses opérations de même genre et d'autres beaucoup plus graves, voire dramatiques. Je n'ai pas cru nécessaire de retenir leurs dates respectives avec une précision rigoureuse. Que les puristes se rassurent, je confirme que cette imprécision n'est pas gênante.
Je propose la date du 30 juin 1956. C'est celle qui est retenue dans leurs écrits par les historiens de l'UGTA eux-mêmes.
D'une manière apparemment illogique, je vais vous donner une description morcelée de l'attentat. Ce que j'estime prioritaire en effet c'est de mettre en relief l'importance historique et symbolique du site de son déroulement : la place Lavigerie et les rues environnantes qui jouèrent un rôle immense dans le drame de l'Algérie française.
Revenons à l'attentat.
J'ai pris l'initiative ce jour-là, de regrouper quelques visites aux domiciles de patients qui m'avaient confié leur avenir sanitaire, et qui vivaient justement rue de la Lyre et rue du Divan, derrière la cathédrale d'Alger. J'ai donc pu choisir pour ma voiture des stationnements successifs, qui avaient la particularité de me permettre l'accès au domicile de mes malades d'une part, tout en se situant à quelques dizaines de mètres du site de l'attentat, d'autre part.
Quelques minutes avant l'heure prévue de l'explosion, j'avais pris soin de m'installer au volant de mon véhicule, en attente de l'évènement. Dès l'explosion, je me suis mis en mouvement comme cela avait été programmé, en direction de la Place du Gouvernement, atteinte en quelques secondes. Je me suis dirigé vers la droite puis vers la gauche, c'est-à-dire que je contournai la place du Gouvernement par son angle sud-est pour m'engager dans la rue Jules Ferry, sur ma droite en regardant vers la mer.
Je me suis arrêté devant la Pharmacie d'Urgence de la ville d'Alger qui était tenue par mon camarade de combat Jacques Simon. Je suis entré dans l'officine, prétextant le besoin d'un médicament. Je fus accueilli par le préparateur qui venait d'entendre l'explosion que nous avions provoquée. Il crut bien faire de m'accueillir en clamant avec enthousiasme : " encore une fuite de gaz docteur ! ".
D'un regard sévère je l'invitai au silence et lui demandai de jouer avec moi la comédie d'une livraison d'un médicament dont, en réalité, je n'avais pas besoin.
Cet attentat provoqua quelques blessés parmi ceux qui avaient organisé la réunion. Il eut le mérite d'interrompre les activités de l'UGTA à Alger.
Il me paraît indispensable de m'attarder sommairement, à ce point de ma relation, sur les lieux qui avoisinaient le site même de l'attentat. Non pas dans une perspective nostalgique d'évoquer des rues, des places et des monuments, mais dans l'intention de préciser l'importance du rôle tenu dans le destin de l'Algérie, par la place Lavigerie et quelques rues très proches de la cathédrale.
Animé de cette préoccupation, il me paraît nécessaire de faire un bond en direction du passé. Un bond qui nous ramène à l'année 1941.
J'avais 13 ans et il m'arrivait un dimanche sur deux d'accompagner mon père à la cathédrale d'Alger pour assister à la grand-messe. Il voulait me montrer des hommes célèbres qui assistaient parfois à l'office. Dès la première fois il me désigna quelqu'un qui se tenait près de l'autel, au premier rang, à une place d'honneur :
" Regarde bien ! C'est le général Weygand ! "
J'étais très peu instruit à cette époque-là du détail des opérations de la campagne de France de 1940. Mais je savais que le général Weygand avait été nommé aux fonctions de général en chef alors que le désastre militaire était déjà consommé.
Je n'ignorais pas en revanche, que depuis le mois de décembre 1940, le général Weygand avait été affecté par le maréchal Pétain, à partir de Vichy, au commandement en chef des forces françaises de l'Empire et au poste de représentant du gouvernement français en Afrique française. C'était donc une personnalité de très haute importance que mon père prétendait saluer de loin, en se rendant à la grand-messe, chaque fois qu'il le pouvait.
Mais ce que nous ignorions c'est qu'auprès du général Weygand se tenait un homme dont la mission était d'une importance fondamentale et décisive pour l'avenir de l'Algérie française. Evidemment, je l'ignorais en 1941. Je me réfère dans cette partie de ma relation à des connaissances que j'ai acquises ultérieurement, on l'aura compris.
Auprès du général Weygand se tenait Monsieur Robert Murphy.
Robert Murphy, au moment de la campagne de France, occupait les fonctions d'un haut fonctionnaire de l'ambassade américaine à Paris. Il fut choisi par le président américain Franklin Roosevelt pour le représenter " personnellement " auprès du maréchal Pétain à Vichy, dès l'accomplissement du désastre de 1940.
Murphy écrit dans son ouvrage "Un Diplomate parmi les Guerriers " que le président américain lui avait commandé instamment d'étudier dès cette date, en toute priorité, les possibilités qui s'offraient aux Etats-Unis d'effectuer un débarquement en Afrique du Nord française.
Pour l'accomplissement de sa mission, Robert Murphy suivit de très près la nomination du général Weygand et le rejoignit à Alger. Pourquoi fut-il choisi par Roosevelt ?
Parce que Robert Murphy était catholique pratiquant. C'était un américano-irlandais qui assistait à la messe tous les dimanches. Le premier commandement que lui intima Roosevelt, fut de côtoyer de très près le général Weygand qui lui aussi était pratiquant. " Vous irez même à la messe avec lui " précisa Franklin Roosevelt.
Ce qui est important dans cette information relatée par Robert Murphy lui-même, c'est l'évidence suivante : dès le début de l'été 1940, avant même l'armistice de la France avec l'Allemagne du 24 juin 1940, Roosevelt avait projeté un débarquement américain en AFN. C'est-à-dire, bien avant que les Etats-Unis ne fussent eux-mêmes en guerre.
Si l'on veut bien relier cette information à celle qui nous apprend que Roosevelt avait engagé Winston Churchill à rejeter un armistice éventuellement offert par Adolphe Hitler dès l'arrêt des combats sur le territoire français d'une part, tout en lui promettant une aide matérielle maximale de la part des USA, dont l'entrée en guerre était prévisible et envisagée à moyen terme d'autre part, on peut se poser, tout logiquement, la question suivante :
"dans quelle mesure, dans l'esprit du chef d'état américain, l'escadre française de Mers-El-Kébir n'allait-elle pas constituer un obstacle majeur à un débarquement américain ultérieur, dans l'éventualité où la France décidait de s'y opposer ? ".
Aujourd'hui encore, nous pouvons être étonnés que personne n'ait estimé opportun de poser cette question. L'amirauté britannique était parfaitement informée de la détermination de l'amiral Gensoul de ne jamais livrer l'escadre française à l'Allemagne. Mais elle était informée de la redoutable puissance de feu que représentait cette escadre si elle avait le temps de se déployer en formation de combat pour s'opposer à une tentative de débarquement américain en AFN, si elle en recevait l'ordre.
Donc l'interrogation qui semble s'imposer est la suivante :
" le drame de Mers-El-Kébir du 3 juillet 1940 ne fut-il pas réellement et secrètement une opération préalable au débarquement américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942, opération envisagée par Franklin Roosevelt depuis le mois de juin 1940 ? ".
Revenons au site géographique de l'attentat contre le siège de l'UGTA, du 30 juin 1956 à Alger.
Il me paraît impossible de ne pas mettre en relief l'importance de ce morceau d'Alger : la cathédrale, en face d'elle l'archevêché et les rues avoisinantes.
En tournant le dos à la cathédrale et en faisant face à l'archevêché, nous regardions vers le nord. Au-delà de l'archevêché, la Place du Gouvernement et la mer. A droite de la place Lavigerie, se dressait un groupe d'immeubles avec un café au rez-de-chaussée, " Le Gambrinus ". Je crois me souvenir que c'était le nom de cet établissement. C'est dans ce groupe d'immeubles que se situait le siège de l'UGTA. C'était donc le site de notre objectif.
Au sud de ce groupe d'immeubles, la rue de la Lyre.
Au nord de ce groupe d'immeubles, la rue de Chartres.
La rue de la Lyre : c'était la limite nord de la Casbah. Son trottoir de gauche quand on se dirigeait vers la cathédrale, était particulièrement riche en établissements tenus par des commerçants de confession juive. Ceux-ci n'avaient pas encore abandonné, pour un grand nombre d'entre eux, leurs anciens domiciles familiaux qui se situaient à la lisière nord de la casbah d'Alger : les mêmes appartements qu'ils occupaient avant que n'arrivent les Français.
Sur le trottoir opposé, s'étaient édifiés des immeubles de style européen habités par des inscrits maritimes d'origine italienne, des patrons pêcheurs et des commerçants méditerranéens.
De l'autre côté de ce groupe d'immeubles, c'est-à-dire vers le nord, c'était la rue de Chartres. La rue où est né mon père le 1er décembre 1898. Dans un immeuble situé en face d'une ruelle en escaliers, la rue d'Ammon. Celle-ci reliait la rue de Chartres à la rue de la Lyre. A l'angle de la rue d'Ammon et de la rue de Chartres existait la Bodega Pérez, un fonds de commerce, un dépôt de vins, liqueurs, salaisons et nougats d'origine espagnole, ouvert en 1875 par ma famille et dont mon grand-père Pérez-Moràles assurait l'exploitation avec ses frères, en complément de leur négoce de fabricants d'anisette. C'est dans l'immeuble situé en face de la Bodéga et de la rue d'Ammon que naquit mon père le 1er décembre 1898.
Cette date, que j'ai évoquée à deux reprises intentionnellement, n'aurait pas l'importance que je parais lui attribuer, si ce n'est que ce jour-là, à l'instant même où mon géniteur prenait contact avec les charmes de la vie terrestre, une tuerie de juifs s'est déclenchée dans la rue de Chartres. Au pied même de l'immeuble dont mon grand-père était propriétaire. Les commerçants juifs du quartier étaient pourchassés par des Arabes armés de couteaux et de rasoirs qui pillaient leurs magasins et les menaçaient de mort. Mon grand-père abandonna son épouse dans les douleurs de l'accouchement, pour ouvrir la porte de son immeuble et y mettre à l'abri tous ses voisins juifs. Comme il était espagnol et chrétien, il put se permettre d'haranguer les arabes qui l'écoutèrent et renoncèrent à poursuivre leurs victimes juives à l'intérieur même de l'immeuble.
Cette page d'histoire s'est déroulée alors que Max Régis, député d'Alger, avait déclenché une campagne contre les juifs de la ville d'Alger. Lorsque les historiens rappellent ce drame, ils n'insistent pas sur un détail d'importance capitale : Max Régis était lui-même un agitateur juif, marié à une juive italienne qui s'appelait Milano.
Il agissait ainsi parce qu'il était animé, avec d'autres à Paris, de la volonté d'organiser l'Algérie en s'inspirant de l'évolution qu'allait connaître Cuba, depuis la victoire des Américains sur l'Espagne, lors de la guerre de Cuba en 1898. Cuba allait connaître un statut de semi-autonomie par le biais d'une organisation économique étroitement subordonnée aux intérêts américains. Dans cette perspective les juifs d'Algérie étaient offerts en pâture à des massacreurs arabes par les ennemis de la France qui déjà, manifestaient d'exclure notre patrie de ce territoire. Parce qu'elle était devenue gênante pour leurs projets économiques.
Le deuxième intérêt de la rue de Chartres, est de rappeler que tout près de l'immeuble où est né mon père, se situait la Place de Chartres. Sous des arcades, s'y était installé à partir de 1947 le siège du MTLD , dirigé par Messali Hadj. A l'intérieur des structures de ce parti naquit, en 1947, l'OS, l'Organisation Secrète : secrète à l'égard de la direction du MTLD, mais organisation qui constitua l'ossature de la rébellion algérienne .
Deux membres éminents du MTLD, Lahouel et Boudiaf, furent séparément découverts durant l'été 1954, à quelques jours d'intervalle, roués de coups, " laissés pour morts " dans la rue de la Lyre. C'est-à-dire, si on se déplace du siège du MTLD vers la rue de la Lyre en passant par la rue d'Ammon, à 200 mètres à peine du siège de ce parti ennemi de la France. On ne sait pas, aujourd'hui encore, officiellement, qui est responsable de cette double agression.
Agression de Boudiaf, membre du comité directeur du MTLD.
Agression de Lahouel, président d'honneur du MTLD.
Hocine Lahouel, à cette époque, c'est-à-dire pendant l'été 1954, était conseiller municipal et adjoint du maire d'Alger, Jacques Chevallier. Rappelons que, depuis quelques mois, Jacques Chevallier occupait les fonctions de secrétaire d'état à la guerre dans le gouvernement de Pierre Mendès-France.
Lahouel, adjoint au maire, était donc un membre influent du MTLD et luttait pour l'indépendance de l'Algérie, avec la complicité active et constante du maire d'Alger, futur ministre de la guerre en 1955. Celui-ci tint ce rôle en faveur de l'indépendance algérienne, jusqu'à sa proclamation de foi lors des cérémonies du 3 juillet 1962 à Alger, qui célébraient avec éclat la défaite de la France. Jacques Chevallier déclara ce jour-là devant une foule en délire : " je salue ma jeune patrie ". Il était soutenu dans ce reniement par un ancien cadre de l'OAS qui, depuis octobre 1961, s'était rangé, clandestinement et secrètement, sous la bannière d'un trio d'ennemis affirmés de l'Algérie française : Chevallier, Tiné, Pouillon.
Aujourd'hui encore personne n'a révélé l'identité des décideurs de ces deux agressions de la rue de la Lyre du début de l'été 1954. Je précise " de ces deux cassages de gueules " manifestement exécutés par des spécialistes animés de la volonté de ne pas tuer. Faut-il les relier au rôle joué par Lahouel en particulier, dans la réunion préparatoire de la guerre d'Algérie ?
Je m'explique : le premier dimanche de juillet 1954 au matin, s'est tenue la réunion préparatoire de la guerre d'Algérie. En Belgique, dans le Brabant dans la petite ville de Hornu, dans un cinéma, " La Prairie ". La décision fut prise ce jour-là, jour du congrès d'Hornu, de déclencher la guerre d'Algérie. La date prévue de ce déclenchement fut retardée à cause du tremblement de terre d'Orléansville.
Au-delà de la date et de l'identité des participants à ce congrès, ce qu'il est capital de ne jamais oublier c'est ceci : cette réunion de Hornu s'est tenue sur l'exigence de la CISL, la Confédération Internationale des Syndicats Libres qui avait son siège à Bruxelles, depuis la fin de la guerre 1939-1945. Son président était une personnalité américaine, Monsieur Irwing Brown.
La CISL était une émanation d'une énorme confédération américaine du travail. Plus précisément, de la Fédération Américaine du Travail, qui était en réalité, à cette époque, une confédération mais une confédération syndicale de droite. Confédération qui était la bête noire de l'écrivain communiste américain Dos Passos, tel qu'il l'exprime brièvement dans son livre " La guerre de Monsieur Wilson ". Cette confédération se proposait, dès la fin de la seconde guerre mondiale, de prendre en mains toutes les organisations syndicales européennes, de les faire fonctionner sous influence américaine et de les affranchir avant tout, d'une tutelle soviétique qui était menaçante après la guerre de 1939-1945.
En 1954, le 5 juillet, à Hornu en Belgique, Irwing Brown, président de la CISL est donc animé, en théorie et en silence, d'un déterminisme opérationnel antisoviétique et anti-communiste. La CISL, cette confédération syndicale américaine, donna le signal de la guerre d'Algérie.
Sur exigences de Mohamed Kidder, un 2ème participant du MTLD à cette réunion avec Lahouel, une toute première aide financière fut apportée pour faciliter le démarrage de la guerre d'Algérie : 500.000 dollars, somme exigée par Mohamed Kidder. Cet argent fut livré en deux parties émanant de deux origines théoriquement différentes.
La première moitié, 250.000 dollars fut versée par la CISL elle-même. Donc par le syndicalisme américain de droite.
La seconde moitié, 250.000 dollars, fut versée par les services secrets américains par l'intermédiaire de l'ARAMCO, un consortium d'exploitation pétrolière dont le siège se situait en Lybie et dont l'un des principaux financiers et actionnaires était M. Hammer-fils. Ce richissime potentat américain évoluait dans l'ambiance du Parti Démocrate aux Etats-Unis. Je rappelle que Ben Bella, lorsqu'il fut arrêté à Maison Blanche en 1956, lors de l'interception de l'avion qui le conduisait vers la Tunisie, était porteur d'un chèque émanant de l'ARAMCO. C'était quatre mois environ après notre opération du 30 juin 1956, contre l'UGTA, place Lavigerie à Alger, dans le groupe d'immeubles où se situait le bar " Le Gambrinus ".
Dans cette perspective anti-française, la CISL obtint l'adhésion " officielle et surtout statutaire " de l'UGTA, le 7 juillet 1956.
C'est-à-dire deux ans presque jour pour jour après le congrès d'Hornu en Belgique, le premier dimanche de juillet 1954. C'est une confirmation, qu'il faut rappeler mille et mille fois, du rôle déterminant, décisionnaire, qu'ont joué les potentats financiers américains et autres contre l'Algérie française. Par l'intermédiaire de deux relais dominants et intégrés l'un dans l'autre : l'UGTA et Jacques Chevallier. Celui-ci intervenant en tant que représentant des oligarchies financières d'Algérie, parmi lesquelles la quasi-totalité des minotiers, des fabricants de cigarettes d'Algérie, et de très riches propriétaires terriens. A partir de 1956, De Gaulle vint renforcer l'effectif opérationnel de ceux qui avaient mis en train l'assassinat de la France sud-méditerranéenne.
Nous aurions été bien surpris en 1956, le 30 juin, place Lavigerie, si on nous avait déclaré officiellement ce jour-là que notre objectif, le siège de l'UGTA, était en réalité une antenne de la CISL.
C'est-à-dire une antenne opérationnelle des potentats financiers américains et internationaux qui ont joué le délestage économique du débouché algérien. Dans le but d'augmenter la valeur ajoutée de leurs investissements et d'enrichir la productivité de ces derniers par leur accession " libérée, ou mieux débarrassée de la nation France " aux richesses algériennes en pétrole, en gaz et autres.
Aux richesses algériennes potentialisées en termes de géopolitique par la situation géographique de l'immense Algérie : son voisinage avec le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, la Lybie et les principaux états africains sub-sahariens de l'Atlantique à la Mer Rouge et à l'Océan indien.
Que l'on me permette, avant de conclure cette étude, de revenir à 1941. La cathédrale d'Alger. La grand messe de 9 heures. L'archevêque d'Alger, Monseigneur Leynaud, que je rappelle avec émotion. Le général Weygand, Robert Murphy et … quoi d'autre ?
Je veux évoquer une autre conjuration contre l'Algérie française et contre la France, une conjuration qui intervint en appui opérationnel octroyé à l'ennemi allemand.
Une conjuration qui avait été détectée et jugulée par la IIIème République. C'était au tout début de la guerre de 1939-1945.
La CGT et le parti communiste algérien, intégrés dans cette conjuration, ont été frappés d'interdiction en Algérie par les pouvoirs français, dès le début de la guerre de 1939-1945.
En même temps, le PPA de Messali Hadj fut lui-même interdit pour les mêmes raisons. Ce Parti du Peuple Algérien avait été fondé en 1937 à Nanterre, par Messali, après la dissolution de l'Etoile Nord-Africaine, par le gouvernement français.
L'association des ouléma fut interdite au même moment en 1939. Elle avait été créée le 5 mai 1931. Le 7 mai Ben Baddis était élu président par l'assemblée générale constitutive de cette association. Celle-ci avait été créée en vertu d'une loi de Waldeck-Rousseau, la loi de 1901 sur les associations. Lors de sa prise de fonction, Ben Baddis avait formulé en clair un résumé de sa thèse révolutionnaire :
" Ma religion c'est l'islam,
Ma langue c'est l'arabe,
Ma patrie c'est l'Algérie ".
Proclamation psalmodiée dès 1931 par Ben Baddis, un berbère du Constantinois devant une assemblée générale d'ouléma, c'est-à-dire de docteurs de la foi coranique, berbères dans leur immense majorité.
Cette proclamation du 7 mai 1931 était en elle-même un défi lancé contre la IIIème République laïque. Une véritable agression qui remettait en question l'esprit de la loi du 9 décembre 1905. Un esprit laïque théoriquement inspirateur de " la loi de séparation des églises et de l'état ", votée cette année-là.
1) Ma religion c'est l'islam : c'était une première formulation opérationnelle. " L'islam, voilà notre raison de combattre ". Ben Baddis aurait pu ajouter ce qu'un notable musulman a proclamé récemment en France à travers la presse de notre pays, en substance : " l'islam est une religion qui, pour des raisons sociétales ne peut pas s'accommoder des exigences de la loi de 1905 ".
2) Ma langue c'est l'arabe : c'est une reprise du message du 3ème calife au VIIème siècle. Un ordre opérationnel qui connut une spectaculaire application le siècle suivant, dans l'adhésion majoritaire de l'Espagne à la religion du prophète de la Mecque et de Médine. La langue arabe devint " l'outil conceptuel de l'islam " la " substance phonique " du message du Prophète. Prophète, ou envoyé de Dieu, dont nous savons que, lui-même ne parlait pas arabe. La langue arabe devint ainsi en 1931 la motivation fondamentale et surtout le moyen de la révolution arabo-islamiste mise en œuvre cette année-là à Alger, par Ben Baddis.
3) Ma patrie c'est l'Algérie : c'est la formulation géopolitique de l'objectif à conquérir par les nouveaux belligérants, c'est-à-dire les ouléma de l'association de 1931. L'Algérie, entité géopolitique créée par la France, projetée dans l'histoire par la France, allait s'illustrer comme un objectif. L'objectif d'une conquête arabo-islamiste. Cette conquête devint le fondement géopolitique révolutionnaire de la phénoménologie arabo-islamiste, connue et revendiquée à travers la notion élargie de " umma ", la nation arabe universelle qui définit le but politico-religieux constant de la conquête arabo-islamiste. Celle-ci divise le monde en deux grands espaces :
" Le dar al islam ", l'espace de l'islam, c'est-à-dire théoriquement, l'espace de paix, opposé au :
" dar al harb ", l'espace de la guerre, l'espace de la mort.
1931 : par la déclaration du cheik Ben Baddis, une guerre de conquête était déclenchée contre la France.
Messali avec le PPA et Ben Baddis avec l'association des ouléma, ont tout naturellement prêté une oreille tactiquement complaisante aux approches des services secrets militaires allemands, dès le début de la guerre de 1939-1945. C'est une réalité historique que j'ai évoquée dans mes deux études précédentes et dans pratiquement tous mes livres. Ces deux partis, ennemis de la France, ont été interdits, j'insiste, par les autorités françaises, dès le début de la deuxième guerre mondiale, en Algérie.
Messali, convaincu de contacts avec des agents des services secrets militaires allemands, fut arrêté et incarcéré. Son mouvement, le PPA, fut dissout, nous l'avons dit.
Ben Baddis, fut contraint de résider dans un camp de concentration du Constantinois. Il y mourut d'une maladie intercurrente, le 13 avril 1940.
Messali était toujours en prison au moment de l'armistice du 24 juin 1940. Il y resta, mais ne fut pas immédiatement jugé. Son avenir judiciaire posait un problème aux autorités françaises de cette époque. Il était difficile en effet de juger et de condamner un agent allemand de nationalité (et non de citoyenneté) française, en présence des commissions d'armistice germano-italiennes qui siégeaient en Algérie, tout particulièrement à Alger. Celles-ci n'auraient pas accepté que l'on condamnât quelqu'un qui s'était rangé sous la bannière de l'Allemagne dès 1939. Mais…. Survint le drame du 25 janvier 1941, le drame de Maison Carrée. Nous l'avons évoqué dans l'étude précédente.
Des spahis, en instance de réaffectation étaient regroupés dans ce gros faubourg à l'est d'Alger. Le 25 janvier 1941, l'année du 10ème anniversaire de la fondation de l'association des ouléma, ces spahis se révoltèrent contre les autorités françaises. Ils massacrèrent 10 civils français, 10 sous-officiers et un capitaine français. Le Vème Régiment de Chasseurs d'Afrique expédia un escadron motorisé pour mâter cette rébellion. Les rebelles assassins, en effectuant leur massacre avaient hurlé " Allah Akbar ! " et en même temps " Messali, Messali ! ".
Celui-ci, qui n'était intervenu en rien dans cette révolte dont les meneurs furent tous passés par les armes, ne s'est pas trouvé conforté dans sa prison par l'enthousiasme manifesté à son égard par les tueurs de Maison Carrée. Car les autorités françaises se sont trouvées dès lors dans la possibilité de le juger, éventuellement de le condamner, malgré la présence de la commission d'armistice germano-italienne qui siégeait à Alger. Mais comment condamner quelqu'un qui, manifestement et juridiquement, était innocent de l'émeute sanguinaire du 25 janvier mais qui était coupable d'intelligence avec l'ennemi allemand depuis 1939 ? Cette question revenait à l'interrogation suivante : comment le juger et éventuellement le condamner alors que la commission d'armistice surveillait attentivement le comportement des autorités françaises ? Il fut néanmoins jugé au printemps 1941 par le tribunal militaire d'Alger et condamné à 18 ans de travaux forcés. Il était néanmoins nécessaire de formuler un motif officiel de la condamnation. Un motif qui n'allait pas être susceptible d'indisposer les observateurs de la commission d'armistice. Le motif officiel de cette condamnation à 18 ans de travaux forcés fut le suivant : " avoir porté atteinte au moral de l'armée en temps de guerre ! ".
Ce serait presque risible si les morts militaires et civils de Maison Carrée n'étaient pas là pour nous rappeler le drame que constituait cette agression du 25 janvier 1941. Mais ce fut suffisant pour expédier Messali à Lambèze, avec les fers aux pieds.
Le général Giraud, sur injonction pressante de Robert Murphy le fit libérer.
De Gaulle arriva à Alger en 1943. Son initiative, dès son arrivée en Algérie, fut de lever les interdictions de la IIIème République à l'égard des trois partis qui avaient manifesté une évidente volonté de pactiser avec l'ennemi en 1939, au début de la guerre.
Le PPA de Messali Hadj fut autorisé à réapparaître.
L'association des ouléma d'Ibrahim Bachir, successeur de Ben Baddis, fut autorisée à renaître.
Le PCA d'Amar Ouezeguène fut réactivé.
Ces trois partis qui s'étaient compromis avec l'ennemi dès 1939 ne manquèrent pas d'offrir leur appui constant à leur sauveteur, le général De Gaulle, dès 1943.
Entre temps, Ferhat Abbas avait créé le Manifeste Algérien de la Liberté. Dès l'arrivée de De Gaulle, il manifesta l'intention de créer une nouvelle association regroupant les Amis du Manifeste de la Liberté : l'AML.
Le général Giraud s'opposa de toutes ses forces à la création de l'AML. Le général De Gaulle, tout seul, en tant que président de l'exécutif provisoire français, autorisa l'AML à déposer des statuts qui furent agréés par l'autorité française gaulliste d'Alger.
L'association des Amis du Manifeste de la Liberté, l'AML, regroupait : le PCA, le PPA, l'association des ouléma et le Manifeste Algérien de la Liberté de Ferhat Abbas.
L'AML : c'était la cellule-mère politico-militaire et religieuse, de l'organisation qui avait décidé de faire la guerre à la France.
Elle fut interdite lors du drame du 8 mai 1945 : " Les évènements dits de Sétif ".
Elle naquit de nouveau en 1946, sous l'identité du MTLD, que nous connaissons, après l'amnistie octroyée par le IVème République naissante.
Le MTLD fut dissout dès le 1er novembre 1954, jour de la Toussaint Rouge.
Messali répliqua en fondant le MNA, le Mouvement National Algérien, officiellement interdit dès sa création. Il connut néanmoins un fonctionnement clandestin, contrôlé cette fois par les services secrets et les services de police français. Le MNA fut utilisé opérationnellement, dans la genèse de ce que l'on appela, les règlements de comptes FLN/MNA.
Dès 1958, le MNA clandestin fut contrôlé par l'état gaulliste. Il devint en 1962, le FAAD, le Front Algérien d'Action Démocratique dont le but opérationnel était de piéger les derniers combattants de l'Algérie française et d'anéantir les derniers combattants de l'OAS.
De Gaulle s'identifie à l'homme qui mit en route la révolution anti-française d'Algérie dès 1943. Il participa à la guerre d'Algérie, celle qui commença le 1er novembre 1954 en s'y intégrant dès 1956, avec la complicité de multiples personnalités parmi lesquelles nous nommons Maître Boumendjel à Paris et Gaston Palewski, ambassadeur à Rome, agent de liaison privilégié, grâce à la malle diplomatique, entre De Gaulle et l'organisation extérieure de la rébellion algérienne. De Gaulle opérait à parti de la rue Solferino, dans le septième arrondissement de Paris, ancien siège du RPF, le Rassemblement du Peuple Français.
L'homme de Colombey opéra comme un intervenant de grand luxe dans la dynamique révolutionnaire qui sous le couvert de la " décolonisation " déclencha un processus révolutionnaire porteur aujourd'hui, d'un danger de mort pour la France.
En réalité, ce processus révolutionnaire avait pour finalité de se décharger de la responsabilité des peuples colonisés. Il prétendait s'affranchir de toutes les obligations humanitaires et sociales de manière à exploiter, avec un maximum de rendement, les richesses de ces territoires. Territoires qu'il fallait " libérer " pour mieux les " exploiter" : les richesses, oui. Les peuples, non.
Pour l'Algérie, le plan était prêt dès le printemps 1958. Dès la prise du pouvoir par De Gaulle, en tant que dernier Président du Conseil de la IVème République au mois de juin 1958, ce plan, préparé par le rothschildien Pompidou, chef du cabinet de De Gaulle, fut sur le point d'entrer en vigueur. Un plan élaboré par Pompidou, avec l'aide de 2 remarquables techniciens, Brouillet et Tricot.
Ce plan avait pour objet, dès le mois de juin 1958, d'entamer des négociations avec l'organisation extérieure de la rébellion algérienne qui avait accepté ces négociations sous la condition de les voir se dérouler dans une ville étrangère. Une rencontre fut prévue à Barcelone. J'ai relaté cet épisode dans mon livre " Attaques et contre-attaques ". Cette rencontre n'eut pas lieu parce que le FLN s'y est dérobé au dernier moment. Et le " plan Pompidou " fut retardé dans son application … jusqu'au 19 mars 1962.
Le plan de l'abandon de l'Algérie était tenu prêt bien avant l'arrivée de De Gaulle au pouvoir, par les gaullistes eux-mêmes, rue de Solferino, sous l'autorité administrative d'Olivier Guichard, chargé d'organiser l'état-major secret de De Gaulle.
Il fut mis en œuvre dès l'arrivée de celui-ci au pouvoir. De Gaulle fit une exhibition de son immense compétence à user de techniques révolutionnaires.
Pour se débarrasser du peuple algérien et surtout du peuple pied-noir, il eut recours à toutes les félonies, à toutes les violations de serments, à toutes les proclamations dont nous aurons à reparler quand je poursuivrai mon étude sur l'histrionisme gaulliste, dans un avenir proche, si Dieu le permet.
Le docteur Jean-Claude PEREZ
Le 17 octobre 2013
Auteur du livre " ATTAQUES ET CONTRE-ATTAQUES "
aux Editions Dualpha - BP 58, 77522 COULOMMIERS CEDEX
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MOIS D'OCTOBRE 2013...
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG
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Mémoire pied-noir.
2013. Elle est là, présente ! Pourtant, cela fait plus d'un demi-siècle que nos souvenirs, nos voix, notre passé se trouvent étouffés par un vent contraire, néfaste, de gouvernements complexés par le temps de la colonisation, les empêchant de regarder ce que l'Histoire a construit. La preuve ? Cette éradication, cet arasement d'une épopée. Les mensonges d'Etat ou les non-dits de la honte. Ils planent toujours sur les 132 ans de présence française en terre maghrébine, sans racine autre que celle que la mémoire de peuples anciens a gravée, sculptée dans la pierre, par les vestiges de temples ou de mausolées laissés en héritage.
Cette Mémoire a survécu à l'érosion des siècles, et ses traces sont toujours présentes.
Puis, il n'y eut plus rien sinon les barouds, les razzias et l'esclavage.
Puis, il y eut les aventuriers du dix neuvième siècle. Les conquérants d'une liberté retrouvée et du savoir faire. Ils arrivèrent pour construire là ou seule l'herbe poussait et où les maladies endémiques tuaient.
Cette Mémoire, c'est la nôtre ! En créant un monde nouveau, celui du vingtième siècle, elle s'estimait invincible mais des forces obscures et traîtresses voulurent la perdre. Elles crurent la crucifier mais elle est toujours vivante. Elles voulurent l'assassiner mais elles appréhendèrent à donner le dernier coup de lance. Elles s'en tinrent aux mensonges mais elles furent si nombreuses à crier " haro " sur l'Algérie française, que cela faillit marcher.
Cependant, cette Mémoire étouffée par des instances perfides et malignes - qu'elles soient politiques ou médiatiques, de l'Est communiste, de l'Algérie FLN ou de pays d'Occident pudiquement aveugles - demeure aujourd'hui comme une braise que la haine et l'arrogance ne peut éteindre. C'est sans doute une des raisons qui fit que cette Mémoire discréditée, déconsidérée mais toujours invincible, indestructible, s'est redressée vivante et fière, après l'Exode de 1962.
Cette Mémoire pied-noir ne pouvait pas croire aux connivences : " laisser-faire ", " laisser agir ", du pouvoir gaulliste en " faveur " des terroristes du FLN. Ils en profitèrent pour éradiquer d'un sol commun les bâtisseurs d'un monde moderne et une partie de sa population musulmane croyant en un autre destin.
Cette Mémoire pied-noir ne comprit pas qu'il faille l'assassiner en mars et juillet 1962, pour la grandeur d'un pouvoir parisien menteur !
2013. Notre Mémoire est toujours présente, insensible aux attaques impies de faux dévots philosophes, aux traquenards de charognards s'abreuvant aux sources du mal et du mensonge ou se goinfrant d'une propagande de la déraison à la fois sournoise et matoise.
Bien entendu, cette Mémoire-là, lorsque l'on a tout perdu, c'est ce qui reste. Une Mémoire qui a " du pain sur la planche " pour contester les affronts imposés par les déplorables reconnaissances des dates du 17 octobre 1961 et du 19 mars 1962 par le pouvoir socialiste. Personnellement, je la sens vibrer, je la sens combative comme au temps de mes vingt ans. C'est une Mémoire intemporelle parce que de génération en génération elle se transmet pour qu'un jour, la Vérité qui est nôtre - la seule vraie - apparaisse, éclate et illumine le chemin des générations futures. Est-ce une chimère ?
Octobre 2013, R C PUIG
Pour ceux qui ne lisent pas Nice-Matin... un rappel!
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Une pastèque non comestible
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Beaucoup de Pieds-Noirs ont vu l’émission “tirs croisés” présentée par L. FERRARI le 16 octobre 2013 et qui recevait Éva JOLY laquelle a osé faire un amalgame entre les pieds noirs et les Roms.
Vous pourrez voir et écouter les propos de cette femme inculte, qui ne connaît pas l'histoire de son pays d'adoption. Et dire, que tout en étant traitée de tous les noms d'oiseaux, elle a été candidate à la présidence de la France et qu'elle représente le pays en étant "dépitée" européenne. Quelle honte ! Que peut-on attendre d'une perruche ? Qu'elle répète les idioties répandues dans les médias par ses amis gauchistes dont Voynet et Mélenchon qui ont repris les mêmes bêtises que la Éva. Ces idiots ne savent pas que les P.N. n'ont pas été intégrés parce qu'ils étaient déjà plus que français, mais qu'ils se sont fondus dans la masse alors qu'ils étaient rejetés de toute part. Et cela dure encore quand on voit de tels propos.
A une question de L. Ferrari, Éva Joly louvoie et dit finalement " LA FRANCE POURRAIT, SI ELLE LE VOULAIT, INTEGRER QUELQUES MILLIERS DE ROMS, PUISQU'ELLE A INTEGRE UN MILLION DE PIEDS NOIRS".....*
Notre communauté a encore une fois été humiliée et bien entendu, il y a eu des réactions par lettres privées ou publiques adressées à Éva Joly, Voynet et Mélenchon. En voici quelques unes car je ne peux pas publier tout le courrier reçu, faute de place ou à cause d'insultes qui ne servent à rien tout comme la pétition commerciale qui circule sur le Net.
Madame,
Au cours de l’émission télévisée “tirs croisés” du 16 courant, vous avez assimilé les français nés en Algérie avant 1962 (qui sont appelés depuis “pieds noirs”) aux roms, déclarant que ces derniers pourront avec le temps et les moyens, s’intégrer tout comme se sont intégrés les pieds noirs.
Outre la révélation de votre inculture, cette déclaration est insultante et ignoble envers une frange ( plus d’un million) de la population française qui a contribué par son courage, sa volonté, son esprit d’entreprise, à la grandeur de la France pendant un siècle et demi.
Votre ignominie doctrinale doublée d’une soif de vengeance du fait des résultats que vous avez obtenus aux dernières présidentielles ne mérite même pas une leçon d’histoire. Elle suscite en revanche un profond mépris pour votre personne, mépris que je vous adresse avec le sentiment non moins profond que vous n’avez rien à apporter dans la vie des français.
Recevez Madame, de la part d’un français indigné, ancien combattant né en Algérie et détenteur du titre de reconnaissance de la nation, les considérations les plus consternées.
Michel LA PERNA
Madame,
Beaucoup de mes compatriotes se sont sentis outragés par votre comparaison de notre communauté de Français des ex départements de notre Algérie Française avec les " Roms, " et je les comprends.
Cependant, personnellement cela m'a fait sourire car, venant de votre part, en connaissance de vos origines et de votre parcours qui vous amène aujourd'hui à représenter la France au parlement Européen, la décence aurait voulu que vous vous taisiez….et je reste poli !
En effet, qui se rapproche plus de la situation des " Roms " en ce moment, vous ou nous ?
Si vous occupez le rang qui est le vôtre aujourd'hui, à quel prix a-t-il été payé après le départ volontaire de votre pays natal que vous avez finalement déserté, si je ne m'abuse ? Vous a-t-il si mal traitée ?
Nous, par contre, il nous a mal traités, notre pays, mais, que je sache, même dans la douleur de l'exode, nous ne l'avons tout de même pas abandonné et nous l'aimons pour ce qu'il représente historiquement !
Pouvez-vous en dire autant ? Vous-même, ou un seul de vos ascendants, quel service éminent avez-vous rendu pour la grandeur de la France dans son histoire, sinon votre proposition démente à vouloir supprimer le 14 juillet date emblématique de cette République dont l'image que vous donnez est déplorable, à tous points de vue ?
Faut-il vous rappeler ce qu'est d'être Français depuis des générations par le sang versé ? Pouvez-vous me citer un monument aux morts pour la France où les noms de votre famille d'origine tombés au Champ d'Honneur apparaissent ? Pour nous ils sont pléthore !
Alors Madame apprenez l'Histoire de votre pays d'accueil avant d'avancer des âneries insultantes !
Quand on n'a jamais participé de près ou de loin aux destinées de la France, à son œuvre civilisatrice, à sa défense, que l'on profite grassement des institutions de ce pays, comme c'est votre cas de fraîche date, on n'a pas l'outrecuidance de se lancer dans des comparaisons, et ce, avec la complicité bienveillante d'une journaliste orientée, au sourire entendu, qui transforme ainsi, à travers vous, son émission " tirs croisés " en " tirs directs " contre les Français d'Algérie que nous sommes fiers d'être, ne vous en déplaise !!
Ainsi de grâce, Madame, quelle satisfaction pour tous les nôtres insultés si vous mettiez à exécution votre intention qui, parait-il, était de retourner dans votre pays natal après votre déconvenue électorale à la dernière Présidentielle, qui elle, par contre, a bien reflété " la notoriété " dont vous jouissez en France !
Et en prime de retour au pays, avec quelques amis, comme nous ne vous voulons pas malgré tout de mal, nous nous cotiserions même pour vous acheter une nouvelle paire de lunette convenable pour ne plus vous faire courir de risques, car, parait-il, finalement " le ridicule tue ! "
Je précise que je n'ai absolument rien contre ceux des " Roms " qui ne sont pas fauteurs de troubles et de nuisances dans leur environnement, ce qui n'est apparemment pas votre cas !
Malgré cette haine qui paraît transpirer chez vous à notre égard, veuillez croire Madame à la sincérité de la pitié Chrétienne que j'ai pour vous.
Alain ALGUDO
" Pied Noir " Français, et fier de l'être plus que jamais
Ci-joint, le communiqué de M. Élie Aboud
On ne sera pas étonné, plus que ça, de voir l’iconoclaste Éva Joly provoquer les Français.
Elle avait déjà proposé de supprimer le défilé du 14 juillet – auquel les Français de tout bord sont attachés – et de le remplacer par un défilé des enfants des écoles …
Lors de cette émission, elle a déclaré : « Si nous ne sommes pas capables d’intégrer quelques dizaines de milliers de Roms alors que nous avons intégré, en 1962-63, un million de Pieds-noirs, si l’Europe de 500 millions n’est pas capable d’intégrer la communauté Rom, c’est que nous les considérons comme nos « intouchables ! »
Peut-on répondre à madame Éva Joly qu'avant de parler il serait bon qu'elle apprenne de toute urgence l'Histoire de France !
Car les Pieds-noirs étaient des Français et en aucun cas des étrangers.
Car les Pieds-noirs ne venaient pas en France rechercher des prestations sociales mais par ce qu’on les avait tout simplement chassés de chez eux !
De plus les Pieds-noirs ont participé au développement de la France et ils ont créé des richesses.
Madame,
La coupe est pleine!!! décidément vous êtes bien “fatiguée”
Moi, pied noir, j’ignorais ma similitude avec les roms!
Alors, je vais demander pour Noël un seau, une raclette et de l’eau sale savonneuse, pour nettoyer les pare-brises aux feux rouges de ma ville.
Je crois bien que, Madame Éva JOLY vous avez définitivement perdu la tête, que vous n'aviez d’ailleurs pas bien accrochée.
Et sur ce, Bon retour chez vous!
PS : si vous avez des amis pieds noirs, transmettez leur ce message, pour les inviter à être prudents s’ils veulent se rendre en Roumanie et à ne pas oublier de demander avant leur départ les 300 euros que la France verse à tout Rom qui repart dans son pays.
Ci-joint, le communiqué de M. Christian Estrosi
Madame.
Jusqu’à présent j’avais beaucoup d’admiration pour les combats judiciaires, écologiques et politiques que vous avez menés.
Je n’ai pas voté pour vous à la dernière élection présidentielle .A mon grand regret j’ai voté utile pour François Hollande afin d’éviter un duel au second tour Sarkozy-Le Pen.
Votre intervention sur le plateau de canal plus le 18/10/2013 lors de l’émission tirs croisés sur Canal en présence des journalistes Laurence Ferrari, Audrey Pulvar et Jean-Claude Dassier m’a interpellé vivement.
Que vous souteniez 15000 Roms afin que la France les intègre ne m’a pas choqué, bien au contraire, mais que vous établissiez une comparaison avec l’intégration des Pieds-Noirs d’Algérie en 1962 me paraît d’un goût douteux et une injure à ce million de Français et leurs descendants.
Vous avez une méconnaissance totale de l’histoire de notre Pays.
C’est vrai que vous, Norvégienne naturalisée française n’avez certainement pas encore assimilé notre histoire, je vous conseille donc de réviser vos connaissances historiques.
Sachez Madame que ce million de Pieds-Noirs dont je fais partie n’était pas composé d’ immigrés mais de FRANÇAIS A PART ENTIERE !
Nous n’avons pas attendu 1962 pour nous intégrer !
Sachez Madame que Gaston Julia né à Sidi-Bel-Abbès 1893-1978 fut l’un des plus grands mathématiciens du début du siècle passé, qu’il fut un précurseur des théories d’Einstein.
Officier de l’armée Française en 14-18 il fut défiguré à jamais au Chemin des Dames ce qui l’obligea toute sa vie de porter un nez de cuir pour cacher ses horribles blessures.
Sachez Madame que René Viviani 1862-1925 lui aussi natif de Sidi-Bel-Abbès fut le chef du gouvernement Français du 13/06/1914 au29/10/1915.C’est lui qui prit la lourde décision d’engager la France dans la première guerre mondiale.
Il fut aussi le créateur du journal : L’Humanité.
Peut-être avez-vous lu les écrits philosophiques de l’admirable Marcel Camus Prix Nobel né à Alger, mais a entendre vos paroles cela m’étonnerait beaucoup !
Nous avons fourni à la France des officiers de haut rang entre autres le Maréchal Juin(qui a percé les défenses allemande au Monte Cassino en sacrifiant ses troupes composées pour la plupart d’indigènes d’Afrique du Nord et de Pieds-Noirs quoique vous en pensiez).
J’oubliais nos artistes Jean-Claude Brialy, Roger Hanin ,Josiane Balasco, Nicole Garcia et d’autres dont j’ai oublié le nom
Notre humoriste :Guy Bedos.
Nos journalistes entre autre le célèbre Jean-Pierre Elkabbach, Paul Amar.
Notre très célèbre couturier Yves Saint-Laurent est issu de nos rangs.
Nos sportifs si nombreux à défendre les couleurs de la France comme Alain Mimoun champion Olympique , Marcel Cerdan champion de France ,d’Europe ,du Monde de boxe.
Nos Internationaux de football, de handball, de basket, de volley-ball, de tennis. Je vais arrêter là mon énumération qui n’apporterait pas plus d’eau à mon moulin.
Pardonnez-moi j’avais oublié que votre ancien porte parole des verts Jean-Louis Roumégas était lui-même né à Alger de même que l’ancien député sarkoziste Didier Gonzalez né à Sidi-Bel-Abbès .
Toutefois si vous voulez en savoir plus sur les Pieds-Noirs célèbres je vous conseille de les rechercher sur Google : (rubrique8)>> vous pourrez constater leur grand nombre et tout ce qu’ils ont apporté à la France
Nous nous ne sommes pas intégrés en Métropole nous y avons pris tout simplement notre place grâce à notre travail, nos connaissances, notre esprit d’initiatives et surtout notre courage.
Pour une majorité d’entre nous nos ancêtres venaient de France (C’est mon cas, mes arrières grands-parents impliqués dans la Commune de Paris sont venus peupler l’Algérie pour échapper à la terrible répression organisée en 1871 par ce brave Monsieur Thiers qui ensanglanta Paris après l’épisode de La Commune de PARIS).
Pour les autres ils venaient de l’Europe entière et même au-delà. Ils étaient Français de cœur à l’origine et le devinrent encore plus par le sang qu’ils versèrent entre 1870 et 1962 sur les champs de bataille de Sedan, Verdun ,au Chemin des Dames, Narvik(ce nom doit vous dire quelque chose), Libye, Italie, Tunisie, Corse, France, Allemagne, Indochine, Maroc, et Algérie !!!
Madame, vous qui vous permettez de nous comparer à une bande d’étrangers illettrés et déshérités qui n’ont rien à voir avec notre passé, qu’avez-vous fait pour la France, avez-vous versé votre sang pour notre pays ?
De quel droit vous permettez-vous de comparer ce qui n’est pas comparable !
Madame au nom de mes trois cousins Pieds-Noirs morts pour la France:
Fernand Amadeuf, André Carol, Roland Cazalon .
J’ai l’honneur de ne pas vous saluer .
Cependant si vous avez le courage de vous excuser publiquement de votre dérapage, je puis vous assurer que vous aurez à nouveau toute ma sympathie et mon respect.
André Amadeuf le 20/10/2013
Madame,
Lors d'une interview sur Télé dans l'émission " TIRS CROISES' du 16 octobre dernier, vous avez comparé l'intégration d'un million de PIEDS NOIRS français d'Algérie en 1962-1963 à celle de quelques dizaines de milliers de ROMS aujourd'hui.
Nous voulons vous dire combien nous avons été choqués par ce scandaleux amalgame.
Vous semblez ne pas savoir, Madame, que les PIEDS NOIRS se sont battus pour la France en 14-18 mais aussi en 39-45. En Algérie, Maroc et Tunisie ils étaient environ un million : 168.000 soit 17 % furent appelés ou volontaires. Ce chiffre passe pour le plus fort pourcentage de la dernière guerre. Ils furent rejoints par 20.000 Français évadés de France et 35.000 Corses à partir de janvier 1944.
Avec 173.000 Tunisiens, Marocains, Algériens et Africains, ils constituèrent l'ARMEE D'AFRIQUE forte d'un peu plus de 360.000 hommes. Tombèrent au Champ d'Honneur 40.000 d'entre eux : 20.000 Européens et 20.000 non Européens, 72.000 furent blessés.
Alger fut la Capitale de la France en guerre de 1942 à 1945.
Les Français d'Algérie dits 'PIEDS NOIRS', ont dû quitter ce pays en 1962 dans des conditions indescriptibles, 1500 d'entre eux sont considérés comme " disparus ". 5000 furent victimes du terrorisme, 50.000 Français musulmans furent assassinés.
Ces rapatriés, de toutes origines et de toutes confessions, ont réussi, par leur travail, à réinstaller leurs familles et éduquer leurs enfants dans le respect du drapeau de leur pays.
Comment pouvez-vous Madame faire un scandaleux amalgame entre notre passé et celui des ROMS. Nous déplorons que vous représentiez la France au Parlement Européen.
Soyez assurée, Madame de notre non considération.
Gérard SCHETTINI
Président du Recours France
Lettre à Madame VOYNET
J’ai suivi dernièrement l’émission de télévision sur les « Roms ». Émission à laquelle vous participiez.
Le débat était intéressant, compte tenu de la pluralité des solutions proposées par chacun.
Mais…il y a un mais !
Vous dites : les « Roms » ne devraient pas avoir la moindre difficulté à s’intégrer en France, comme l’ont fait les Espagnols et les rapatriés »
Je suis rapatrié.
Mes parents, ma famille également.
La seule différence que nous, rapatriés avons avec les « Roms », c’est que nous sommes Français depuis 1852.
Français par le sang et l’honneur.
Mon grand père, à 33 ans, en août 1914, quittait la ville d’Oran pour venir défendre la patrie. Car la patrie allait au siècle dernier de Dunkerque à Tamanrasset. Ce n’est pas moi qui l’affirme mais le « grand homme »que vous avez peu connu. Mon grand père n’est jamais revenu de son envie de libérer la France. Son Corps gît avec 680 de ses compagnons à Arras, ensevelis, dans une tranchée qui avait été minée par les allemands.
Ce n’est pas le cas des « Roms ».
Alors pourquoi cette comparaison ?
De plus lorsque je veux récupérer ses cendres pour les mettre, dans le tombeau familial, avec sa fille, l’État Français s’oppose en prétextant qu’elles n’appartiennent plus à la famille mais au patrimoine national.
Ce père et grand père de rapatriés a-t-il eu des difficultés à s’intégrer ?
J’ajouterai que ce n’est pas le cas de français d’origine gauloise, les purs, planqués à Paris et profitant des festivités de la belle époque. Ou des combattants, toujours des purs, qui pour éviter de défendre la patrie se tiraient une balle dans le pied, se planquaient, et en fin de guerre arboraient des poitrines zébrées de multiples distinctions.
En 39-45, mon père, ses frères, dont l’un n’avait que 18 ans, et ses beaux frères se sont engagés dans l’armée d’Afrique pour libérer la patrie.
Les membres de ma famille ont écrit de leur sang les combats à Monté-Cassino, au débarquement de Provence, à la libération de Sainte Maxime. Par modestie je dirai que cet adolescent participait à libération de Colmar ou le conseil municipal lui octroyé, 50 ans après, le titre de « citoyen d’honneur ». J’ajouterai que certains français d’origine gauloise, se planquaient, comme leurs pères l’avaient fait en 14, dans la capitale, dans l’hexagone, et même à l’étranger. Ils ont fait fortune avec le marché noir, voir en se prostituant avec les allemands. Je tairai ceux qui ont également fait fortune en dénonçant des citoyens français pour les expatrier dans des camps de concentration
Enfin, pendant la guerre d’Algérie, puisque vous l’évoquiez indirectement dans ce débat, ma famille, a défendu dans l’armée française, un territoire que nous avions cru français.
J’ajouterai qu’un bon nombre de français d’origine gauloise, pendant cette période, collaboraient et vendaient des armes à l’ennemi.
Vous veniez de naître, mais vous avez appris l’histoire, « les porteurs de valises »….rue d’Isly…le 5 juillet 1962….les harkis...
Vous connaissez donc l’histoire des rapatriés.
Alors pourquoi tenez-vous des propos pernicieux à l’encontre des français rapatriés dans un débat télévisé, réservé aux Roms?
Je note que vos interlocuteurs gaulliens et FN n’ont pas relevé cette insulte.
Madame Voynet, pourquoi n’avez-vous pas comparé la situation des « Roms » aux Corses, Bretons, Alsaciens, Basques… ? mais qu'aux rapatriés.
Madame la Ministre, pourquoi faites vous des comparaisons délétères et humiliantes à l’encontre des français nés en Algérie.
Madame la Sénatrice, pouvez vous parler avec plus de sérénité des rapatriés qui souffrent encore aujourd’hui de votre rejet.
Madame la Mairesse, pourquoi insulter des Français patriotes qui vous ont permis d’être aujourd’hui Française? C’est un racisme anti français que vous attisez.
J’ai trop de respect pour la fonction d’élue que vous occupez.
Je ne vous présenterai pas mes salutations.
Pierre de SaintPierre
Mélenchon ose comparer les roms avec les Pieds-noirs
Lorsque Monsieur Mélenchon compare, sur France-Inter, la présence en France des ROM au retour des Pieds-Noirs il y a cinquante ans, il m’insulte. Il insulte mon père chirurgien passionné, qui dut exercer, à soixante ans, la médecine générale parce que ses confrères, souvent amis d’enfance, ne voulaient pas de lui dans leur cénacle. Il insulte mes copains de lycée maltais, juifs, siciliens, arrivés ici avec cent francs en poche et devenus depuis chefs d’entreprises, avocats, politiciens, gens de plume, artistes ou simples honnêtes négociants.
Il insulte tous ceux qui parvinrent sur les quais de Marseille ou de Port-Vendres, à l’été 62, la faim au ventre et les poches vides, hébétés, le désespoir à l’âme, encore hantés par une brute terreur que l’on prit alors souvent, ici, pour de la mauvaise humeur. Il les insulte, tous ces petits qui, passé le temps de la seule nécessité de survivre, se mirent au travail partout où c’était possible, dans une patrie souvent inconnue qui les accueillait du bout des lèvres. Une patrie, c’est vrai, qui connaissait alors le plein-emploi. J’atteste que ces gens, dans leur écrasante majorité, y réussirent tout en donnant à leur enfants, par l’éducation et le sens de l’honneur, l’envie de les imiter.
Il insulte, au-delà, des Pieds-Noirs et de leur odyssée, les milliers de nos compatriotes que la politique d’immigration folle menée depuis des décennies (et à laquelle il participa directement comme co-responsable) contraint aujourd’hui à la fréquentation usante de Pôle-Emploi, quand des populations itinérantes pour qui l’art consiste à détrousser le plus habilement possible celui qui possède encore quelque chose, s’engraissent aux dépens du cochon de Français.
Il insulte les lycéens lucides, ils sont nombreux, dont les parents se saignent pour qu’ils puissent aller jusqu’au diplôme qui leur donnera leur chance dans la vie, quand d’autres reçoivent, dès qu’ils ont acquis la marche et outre les scandaleuses subventions arrachées de force aux honnêtes gens, l’ordre de se servir de leurs doigts pour saisir à la volante l’objet qui ne leur appartient pas. Et la technique qui va avec. Ponctionneurs en costume-cravate, sous écharpe rouge ou en jupe gitane, qui se ressemble s’assemble !
Il insulte beaucoup de monde, Monsieur Mélenchon, en vérité quelques dizaines de millions de gens qui tentent de s’en sortir, de toutes parts, par les moyens légaux.
Source : http://ripostelaique.com/quand-melenchon-ose-comparer-les-roms-avec-les-pieds-noirs-il-minsulte.html
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PHOTO D'HISTOIRE
Envoyée par M. Cinobati.
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Stèle du Maréchal Juin aux Invalides
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TESTEUR DE VIN
Envoyé par M. Gilles
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Chez un marchand de vin, l'ancien testeur de vin est décédé et le directeur cherche à le remplacer.
Un ivrogne, à l'allure très sale est venu pour le poste. Le directeur du magasin cherche à s'en débarrasser. Il lui donne un verre de vin.
L'ivrogne boit et dit :
C'est un Muscat , trois ans d'âge, provient du sud et a été muri dans un conteneur en inox. Bas de gamme, mais acceptable.
D'accord, dit le patron surpris. Un autre verre ? lui demande-t-il ?
L'ivrogne le boit et dit :
C'est un cabernet, huit ans d'âge, provient du sud-ouest, mûri dans une barrique en chêne à 8 degrés. Demanderait trois autres années pour de meilleurs résultats.
Exact, dit le patron épaté.
Un troisième verre...
C'est un champagne blanc de blanc, très coté et exclusif, dit l'ivrogne calmement.
Le directeur est stupéfait. Ce dernier fait un signe à sa secrétaire de suggérer quelque chose d'autre.
Elle sort du bureau et revient avec un verre rempli d'urine.
L'ivrogne y goûte et dit : Elle est blonde, 26 ans, enceinte de trois mois et si vous ne me donnez pas le job, je vais donner le nom du père ...
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Un témoignage rarissime sur l'Épuration :
(Chronique hebdomadaire de Philippe Randa )
Envoyé par : Francephi diffusion
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Un témoignage rarissime sur l'Épuration : Feuilles de Fresnes 1944-1948 par Xavier Vallat (éditions Déterna)
http://francephi.com/boutique/feuilles-de-fresnes-1944-1948/
Les électeurs de la circonscription de Tournon-Annonay le désignèrent le 16 novembre 1919 comme député sous le signe de l’Union sacrée. Réélu en 1928, devenu en janvier 1940 vice-président de la Chambre des députés, Xavier Vallat ne cessa de lutter contre l’individualisme étatiste, l’antipatriotisme et le matérialisme athée. Il était alors l’orateur talentueux de la Fédération nationale catholique, mais il gardait des relations toujours cordiales avec ses collègues députés de tous bords. Survint la débâcle de 1940. Vallat se retrouva aux côtés du maréchal Pétain qui, face à une guerre que d’autres avaient voulue et si mal préparée, agissait pour épargner aux Français les pires malheurs. Vallat, héritier des plus hautes traditions catholiques et françaises, mit un point d’honneur à ne jamais montrer une attitude de soumission envers les Autorités allemandes qui en vinrent à exiger son départ le 19 mars 1942.
En 1944, Xavier Vallat, emprisonné, fut condamné le 10 décembre 1947 par la Haute Cour à dix ans d’emprisonnement et à l’indignité nationale. À la maison centrale de Clairvaux, il retrouva Charles Maurras, et naquit alors entre les deux hommes, faits pour s’attirer et se comprendre, une amitié extraordinaire…
Feuilles de Fresnes 1944-1948, par Xavier Vallat, éditions Déterna, collection « Documents pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 280 pages, 26 euros.
Philippe Randa est écrivain, chroniqueur politique et éditeur (www.francephi.com). Ses chroniques sont libres de reproduction à la seule condition que soient indiquée leurs origines, c’est-à-dire le site www.francephi.com, « Espace Philippe Randa ».
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Déclaration d'amour torride
Par Eliane
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Quand tu nous tiens, tu nous tiens bien !
Je te cherche et je te trouverai,
Au lit, je t’emporterai,
De là, j’abuserai de toi,
Je te ferai frémir, suer,
Trembler jusqu’à ce que tu gémisses.
Je te ferai demander grâce,
jusqu’à ce que tu me supplies d’arrêter,
Je te rendrai faible au point que tu seras heureux que j’aie fini,
Et quand j’aurai fini , fébrible pour des semaines , tu resteras !!!
Avec tout mon amour
Signé : LA GRIPPE.
Maintenant ôte-toi ces idées cochonnes de la tête et va te faire vacciner !!!
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Lettre ASAF - 13/10 - Armées : une désinformation orchestrée ?
Envoyé par M. Hugues Jolivet
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"Si vis pacem, para bellum" ! (Si tu veux la paix, prépare la guerre !)
Cette sentence date de l'Empire Romain !
Aujourd'hui, réduites, jour après jour, nos Armées ont à peine les moyens d'entretenir leurs matériels !
La sentence devient : "Si tu veux la guerre, ouvre les frontières, fais du social !"
Et pendant ce temps, ce sont les banlieues qui constituent leurs arsenaux !
Où allons-nous ?? .....!
Hugues
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LETTRE MENSUELLE de L'ASAF 13/10
« Ne pas subir » (Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)
Madame, Monsieur,
Voici la lettre de l’ASAF du mois d’octobre. Elle dénonce certains propos, erronés mais récurrents, relatifs aux choix cruciaux en cours pour l’avenir de notre Défense.
L’ASAF estime de son devoir d’informer les Français.
Ils doivent connaître la vérité au-delà des discours officiels et des slogans.
Ils doivent comprendre les enjeux pour agir vers leurs élus et leur rappeler que la Défense de la France est le premier devoir de l’Etat.
Dans le contexte de menaces montantes et multiples que nous connaissons, se prépare, de façon masquée, l’affaiblissement inéluctable et irréversible de nos forces armées. L’ASAF propose donc à ses nombreux lecteurs et sympathisants de la rejoindre afin de peser davantage sur les décisions à venir qui engageront l’indépendance de la France et la protection des Français pour la décennie à venir.
Très bonne lecture, Bien cordialement
Henri Pinard Legry
Président de l’ASAF
Armées : une désinformation orchestrée ?
Le texte de présentation du projet de loi de programmation militaire (LPM) et les propos de certains relais d’opinion illustrent la désinformation dont les questions militaires sont l’objet.
Des propos qui masquent la réalité
« Le président de la République a pris la décision de sanctuariser notre effort de Défense ».
Il serait plus exact d’écrire « geler notre budget de Défense » car l’effort de Défense se mesure au pourcentage du PIB qui lui est consacré. Or celui-ci va baisser mécaniquement puisque le budget de la Défense sera maintenu de 2014 à 2016 à son niveau de 2013 en euros courants c’est-à-dire sans intégrer l’inflation.
En outre, le montant du budget est « gelé » jusqu’en 2016 à son niveau de 2013 sous réserve que les ressources exceptionnelles attendues soient au rendez-vous et que les annuités de la loi de programmation soient respectées, ce qui n’a jamais été le cas dans les décennies précédentes.
D’ailleurs, on peut se demander pour quelles raisons le budget, qui est censé être « sanctuarisé », n’est pas financé par des ressources garanties. Dans ce cas, en effet, plutôt que d’être affectées au budget de la Défense, les ressources exceptionnelles escomptées auraient été versées au budget général de l’Etat.
De 1,5% du PIB aujourd’hui, notre effort de défense va probablement descendre à 1,3%, voire 1,1% du PIB en fin de LPM. L’allusion à une remontée à partir de 2017 au niveau de 2% ne trompe personne…
« Les déflations d’effectifs que nous allons entreprendre ne porteront pas atteinte aux capacités opérationnelles attendues de nos armées ».
Cette expression est une véritable pirouette qui tendrait à faire croire que nos capacités opérationnelles ne seront pas diminuées au cours de la LPM. C’est évidemment faux.
Elles le seront inévitablement. Mais comme le contrat opérationnel, c’est à dire ce qui est « demandé » aux armées », est réduit pour tenir compte de la réduction des effectifs - parfois de moitié - alors, effectivement les suppressions d’effectifs (35 000 personnes entre 2014 et 2019 !) ne devraient pas empêcher les armées de remplir ce nouveau contrat opérationnel fortement diminué. Mais par rapport aux capacités actuelles, il s’agit bien d’une réduction de nos capacités. Cela s’appelle une pirouette.
Des slogans erronés
« La Défense doit participer à l’effort budgétaire actuel ».
Si l’on omettait ce qui s’est passé depuis 30 ans, cette affirmation serait évidente. Mais faut-il rappeler que pendant cette période, la part du PIB consacrée à la Défense a été ramenée de 3% à 1,5%, c'est-à-dire que des dizaines de milliards de francs puis d’euros ont été économisés sur la Défense ? Aucun autre budget de l’Etat n’a été ponctionné à ce point. Ces réductions n’ont d’ailleurs pas empêché les budgets successifs de l’Etat d’être votés systématiquement en déficit, accroissant d’autant une dette publique qui se monte aujourd’hui à 1 900 milliards d’euros (60 années de budget actuel de la Défense !), dont les seuls intérêts s’élèvent, en 2013, à plus de 56 milliards d’euros soit près de 2 fois le seul budget annuel de la Défense.
« Les Français ne s’intéressent pas aux questions de Défense »
Cette assertion est infondée. Il est certain qu’au regard de leurs préoccupations vitales et immédiates - chômage, insécurité -, la Défense n’est pas la première préoccupation des Français d’autant que ce sujet fait rarement la une des médias ; mais le taux de confiance de plus de 80% qu’ils affichent pour leur armée (contre 15% pour la classe politique !) et leur sentiment de fierté après l’opération Serval confirment l’intérêt qu’ils portent à leurs soldats.
L’enregistrement quotidien de nouvelles adhésions à l’ASAF tend à confirmer cette prise de conscience de la place centrale de l’armée en ce temps d’incertitude et de trouble.
Le « coup » de la condescendance
Enfin et pour conclure cet échantillon de contrevérités insinuées ou assénées, il convient de noter la réaction quelque peu condescendante de l’animateur d’un blog consacré à la Défense à l’encontre des membres du club des « Sentinelles de l’agora » qui ont « osé » dénoncer ce qu’ils estiment être le processus de démantèlement de l’institution militaire.
L’attitude de ce journaliste, proche du cabinet du ministre, met en lumière la volonté politicienne de dénigrer les officiers supérieurs et généraux qui ont pour certains le tort de parler vrai et à visage découvert.
Mais les temps ont changé. Si l’armée d’active ne s’exprime encore aujourd’hui qu’à travers la voix de ses chefs d’état-major et uniquement, hélas, devant les seules autorités politiques, ceux qui ont quitté le service actif après avoir assumé de hautes responsabilités ont non seulement le droit, mais le devoir, de contribuer à l’information des citoyens et au débat national sur la Défense qui demeure malgré tout la première raison d’être de l’Etat.
En guise de conclusion
Les Français en ont assez du filtrage déformant des réalités et des illusions habilement entretenues.
Ils estiment et ont confiance dans l’armée en raison du courage et du sens de l’intérêt général de ceux qui y servent. Mais il est essentiel qu’ils la connaissent mieux et comprennent qu’elle est menacée non seulement dans ses capacités opérationnelles mais aussi comme élément central de cohésion et de résilience de la Nation.
L’ASAF, soutien indéfectible de l’armée, apportera son aide à tous ceux qui contribuent à briser le carcan de l’hypocrisie, du mensonge et de l’omerta sous toutes ses formes.
Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)
Site : www.asafrance.fr
Courriel : secretariat@asafrance.fr
18, rue de Vézelay, 75008 Paris
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Délice espagnol
Envoyé par Jean Pierre
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Un touriste américain visitant l'Espagne s'arrête à un restaurant de Pampelune.
Tout en sirotant sa sangria, son attention se porte sur une alléchante assiette servie à la table voisine.
Non seulement cela semble savoureux, mais aussi ça dégage un arôme qui tient du divin ...
Il s'informe donc au garçon :
" Mais quelle est cette merveille que vous venez de servir ? "
Le garçon de répondre : " Ah Sénior, vous avez du goût ! Ce sont les testicules du taureau du combat de cet après-midi.
Un plat d'une délicatesse que l'on nomme le Délice Espagnol ! "
L' américain un peu médusé, "Après tout, je suis en vacances, servez-moi donc ce régal ! "
Mais le garçon de répondre:
" Je regrette Sénior. On ne peut servir ce plat qu'une fois par jour, car il n'y a qu'un seul combat par après-midi.
Si vous revenez plus tôt demain et que vous êtes le premier à commander.... alors, nous pourrons vous réserver ce grand délice."
Le lendemain, l'Américain revient, réserve son menu, et, un peu plus tard, il se fait servir ce seul et unique délice du jour.
Après avoir humé son assiette, examiné la présentation et s'être délecté de quelques petites bouchées, il rappelle le garçon et lui dit :
" Elles sont délicieuses, mais elles sont beaucoup, beaucoup plus petites que celles que je vous ai vu servir hier..."
Le garçon hausse les épaules et dit...
" Si Sénior. Mais il arrive parfois que c'est le taureau qui gagne" !
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Nous sommes gouvernés par des fous !
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Etant en ce moment en France, j'ai le grand plaisir d'écouter de temps en temps les " informations " dispensées sur les chaînes de radio ou de télévision françaises.
Récemment, j'ai eu droit à toute une série d'interviews données par le ministre des Finances français, M. Moscovici je crois, sur le fait que la politique économique suivie par le gouvernement actuel portait ses fruits et que la croissance était " de retour ", ce dont je ne saurais trop me réjouir.
Et pourtant, malgré les qualités éminentes de notre ministre des Finances actuel et en dépit de l'autorité que lui confèrent ses fonctions et de son extrême compétence, j'ai des doutes, et même des doutes fort sérieux, sur ce retour de la croissance en France.
Quand le ministre me dit que " tous les indicateurs sont orientés dans la bonne direction ", je ne peux m'empêcher de penser au " tous les feux sont au vert " de Pierre Mauroy, en 1982, alors Premier ministre, juste avant que tout ne s'écroule.
Essayons cependant de comprendre pourquoi notre ministre nous annonce un avenir radieux. Il tire sa confiance (apparemment) des " prévisions " de l'OCDE qui annonce une reprise de l'activité et une hausse du PIB dans notre beau pays pour l'année en cours, à moins que ce ne soit pour l'année prochaine. On parle de 0,4 % ou de 0,8%, je ne sais plus très bien (pour rappel, il faudrait 2 % pour que le chômage baisse).
Voilà qui me paraît intéressant.
En effet :
L'erreur d'estimation moyenne des modèles économétriques que fait tourner l'OCDE est très supérieure à ce chiffre, ce qui montre à tout le moins que les économistes de l'OCDE ont le sens de l'humour puisque leurs prévisions vont parfois jusqu'à nous donner la deuxième décimale dans le chiffre après la virgule…
Ensuite, plutôt que de citer ce chiffre avec contentement en s'appuyant sur la compétence et l'impartialité supposées des économistes de l'OCDE, peut être serait-il bon de faire un petit retour en arrière et de vérifier la qualité des prévisions qu'ils ont faites depuis quelque temps concernant l'activité économique à venir des différents pays sur lesquels ces bons docteurs Diafoirus se penchent. Je n'aurai pas la cruauté de rappeler les prédictions que l'OCDE a faites sur l'évolution à venir des économies grecque ou italienne il y a quelques années et je vais me contenter d'un exemple beaucoup plus simple et beaucoup plus récent.
En avril de cette année, M. Olivier Blanchard, économiste en chef de cette noble institution et grand keynésien devant l'éternel, a pris à partie publiquement le Premier ministre britannique pour expliquer que la politique de contraction des dépenses publiques qu'il suivait était absurde et allait amener la Grande-Bretagne en dépression. Passons sur le fait qu'un fonctionnaire que personne n'a élu se permette de juger le Premier ministre de la plus vieille démocratie du monde, où les fonctionnaires doivent démissionner de la fonction publique s'ils se présentent aux élections, et venons-en aux résultats.
Moins de six mois après l'annonce par M. Blanchard de l'effondrement de l'économie britannique, tous les observateurs s'accordent pour dire que l'économie est en plein boom et que, de tous les pays de l'OCDE, c'est celui qui a le plus fort taux de croissance. Réaction de M. Blanchard à une erreur aussi invraisemblable, puisque tout permettait d'annoncer, dès avril ou même avant, que la Grande-Bretagne allait de mieux en mieux ? Un silence assourdissant, bien sûr…
En pratique, si la croissance revenait en France, ce serait une grande première dans l'histoire de l'humanité. Mais avant d'expliquer à nouveau ce qu'est la croissance et d'où elle vient, il me faut encore une fois rappeler ce qu'elle n'est pas.
Commençons par définir le mot. Si notre ministre sous entend par croissance le fait que le PIB monte, voilà qui ne veut strictement rien dire. En effet, comme chacun le sait, la part de l'Etat dans le PIB français atteint 57 %, ce qui veut dire que le secteur privé représente 43 % de la richesse produite. Or, le système étatique est en cash flow négatif perpétuel (déficit budgétaire depuis 1973).
Toute croissance du système étatique se finance donc soit par un accroissement des prélèvements fiscaux sur les 43 % restants, soit par une augmentation de la dette, qui n'est qu'un impôt différé. Imaginons que le PIB augmente de 0,8 % l'an prochain et que nous ayons à la fois une augmentation d'un peu plus de 1% du PIB étatique et une stagnation voire une baisse de l'économie privée. Voilà qui ressemblerait furieusement à une croissance du type Union soviétique dont on sait qu'en général elle se termine mal.
La seule croissance qui compte, c'est celle du secteur privé et, à la rigueur, du système étatique s'il n'a pas recours à la dette ni aux impôts pour croître.
Un chiffre : l'an prochain le PIB devrait augmenter de 17 milliards d'euros et la dette de 100 milliards. Parler de croissance dans ce cas-là me paraît quelque peu… farfelu.
Tout ce qui se sera passé, c'est que le gouvernement aura tiré une traite, une de plus, sur le futur et qu'il aura rajouté cette traite à la croissance actuelle. Du Madoff s'il en est.
Venons-en maintenant aux conditions nécessaires pour qu'il y ait croissance économique.
Elles sont au nombre de deux et de deux seulement.
Il faut que le coût du capital soit inférieur au rendement du capital. Cette phrase un peu obscure veut simplement dire que ceux qui prennent des risques doivent gagner plus d'argent que ceux qui n'en prennent pas, et donc que les taux d'intérêts doivent être inférieurs au taux de croissance des profits. Or, si l'on exclut les grandes valeurs du CAC 40, dont la rentabilité ne dépend plus de l'économie française, les autres entreprises opérant en France ont une marge brute d'autofinancement en chute libre, atteignant et enfonçant des plus bas historiques mois après mois.
Cette marge brute d'autofinancement, que le gouvernement voulait taxer encore tout récemment, est à peu près la moitié de ce qu'elle est en Allemagne. Un grand patron d'une société française me disait récemment que son groupe avait deux usines, l'une en Allemagne, l'autre en France et que la rentabilité de l'usine en Allemagne était le double de ce qu'elle était en France. La prochaine usine sera donc bâtie en Allemagne. Comme les taux d'intérêts sont supérieurs au taux de croissance des profits en France, il ne peut pas y avoir d'investissements dans ce pays, et donc la productivité va continuer à s'écrouler et le chômage à monter. Il ne peut pas en être autrement, sauf à penser que les entrepreneurs français sont idiots, ce qui n'est pas le cas.
La survie de leurs affaires exige qu'ils investissent partout, sauf en France… ce qu'ils font, et heureusement. Immédiatement, à ce point du raisonnement, tout le monde les accuse de manquer de patriotisme, ce qui est une incommensurable ânerie. Il n'existe pas de patriotisme économique, il n'existe que le patriotisme qui exige que le capital que nous avons reçu de nos parents ne soit pas gaspillé, ce qui n'est pas le cas en France, et depuis longtemps. Ceux qui ne font preuve d'aucun patriotisme, ce sont les élites politiques et non pas les entrepreneurs, qui eux se battent pour transmettre un stock de capital supérieur à celui qu'ils ont reçu.
Les entrepreneurs sont de petits être sensibles qui vivent dans l'incertitude et la crainte, tant le monde dans lequel ils se battent est concurrentiel. Pour prendre leurs décisions, ils ont d'abord besoin d'une grande stabilité fiscale et réglementaire, ce qui est loin d'être le cas à l'heure actuelle, mais surtout ils ont besoin que l'Etat ne fasse pas trop de bêtises structurelles. Car en plus de faire des erreurs conjoncturelles, les gouvernements peuvent aussi faire d'énormes boulettes structurelles. D'après Arthur Laffer (créateur de la courbe éponyme), cinq énormes erreurs économiques amènent presque toujours à une dépression si elles sont commises par le gouvernement :
Une guerre, ce qui fait baisser la rentabilité du capital investi.
Une augmentation massive des réglementations (même résultat).
Des législations protectionnistes (idem).
Une erreur flagrante de politique monétaire, tels les taux de change fixes. L'euro est un merveilleux cas d'école. Le résultat de notre cher Frankenstein financier étant bien sûr l'effondrement des marges brutes d'autofinancement dans toute l'Europe du Sud, ce que chacun peut constater aujourd'hui.
Une augmentation des impôts (ce qui fait baisser bien sûr la rentabilité des affaires).
Comme chacun peut le voir, à l'exception de la guerre, il n'y a pas une seule erreur qui manque à l'appel.
Si donc une période de croissance durable s'instaurait en France, il me faudrait manger mon chapeau et reconnaître que j'ai eu tort, et avant moi Adam Smith, Jean Baptiste Say, Ricardo, Bastiat, Wicksell, Von Mises, Hayek, Schumpeter, Sauvy, Rueff … et que Marx et Keynes avaient raison, ce qui est cependant peu vraisemblable. Il me semble en effet que nous disposons de suffisamment d'éléments de preuves qui nous ont été fournis tout au long du Xxème siècle pour que j'écarte cette dernière hypothèse.
Bref, ce que raconte aujourd'hui le gouvernement français, président de la République en tête, me rappelle fâcheusement ce que disait Pierre Mauroy en 1982. Et les résultats vont être les mêmes. Déjà les recettes fiscales s'effondrent, signe annonciateur des tempêtes à venir.
Einstein disait que la caractéristique de la folie, c'était de faire la même chose toujours et encore en espérant à chaque fois des résultats différents.
Nous y sommes. Nous sommes gouvernés non pas par des incompétents, mais par des fous.
Charles Gave
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La bassesse n'a plus de limite n'est-ce pas M. Fabuis !
Diverses réactions
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Lettre ouverte à Laurent FABIUS
Ministre des Affaires Etrangère de la République Française
Par M. Alain Algudo
Béziers le 14 octobre 2013
Objet : Votre hommage au tortionnaire GIAP
Monsieur Le Ministre des Affaires Etrangères,
Avec tout le respect que je dois à votre Ministère, permettez-moi d'être outré par l'hommage que vous venez un rendre au tortionnaire de nos compatriotes civils et militaires et de nos Amis vietnamiens fidèles à la France, le criminel en chef GIAP !
J'ai le regret de constater que vous avez atteint là le sommet de l'indignité et les milliers de morts écorchés par ce bourreau et ses sbires vous regardent d'outre-tombe. Et surtout n'invoquez pas la raison d'Etat car vous ajouteriez de l'ignominie à l'ignominie dont vous vous êtes rendu coupable.
Votre fonction et les relations entre les pays vous obligent, je le conçois, à certaines règles diplomatiques obligatoires mais descendre à un tel niveau de d'obséquiosité et de compassion à l'annonce de la mort d'un tel criminel de guerre équivaut au même résultat qu'un hommage qui serait rendu à un Goebbels ou à un Eichmann !
Mais comment s'étonner quand votre Président est allé rendre lui aussi hommage au FLN en une Algérie bradée à ceux-là mêmes incrustés depuis cinquante ans au gouvernement, en faisant une honteuse repentance crachant ainsi sur les charniers des harkis et leurs familles ainsi que sur ceux de nos compatriotes assassinés ou disparus après ce 19 mars 1962 que vous célébrez maintenant avec une ferveur lamentable et honteuse. S'allier moralement aux barbares devient décidément une habitude depuis l'avènement de l'ère gaulliste.
Alors si les exactions sanglantes de ce communiste exterminateur vous indiffèrent, choquant ainsi les familles de ses dizaines de milliers de victimes, que penseriez-vous d'un hommage posthume rendu aux criminels Nazis coupables de l'holocauste ?
Certes le citoyen Français moyen que je suis ne fera jamais le poids face à votre rang qui vous fait planer au-dessus de toutes ces contingences. Cependant sachez que malgré votre attitude naturelle qui semble transpirer le mépris pour l'autre, nous sommes heureusement conscients, et nous en réjouissons, que vous ne représentez plus aujourd'hui qu'une infime minorité dans notre peuple.
Je vous dois ce respect dû à votre fonction au sein du gouvernement de mon pays, mais cela ne me soumet pas aux formules de politesse traditionnelles car vous salissez la mémoire de tant de victimes, bafouant l'honneur, en faisant l'éloge d'un sadique assassin avéré qui brûle aujourd'hui en enfer en compagnie de tous ceux qui dégoulinent de sang d'innocents. Si être un homme d'Etat Français doit passer par de tels abaissements dans les comportements, alors j'ai peur pour l'avenir de mon pays et de ce qui restera encore de son prestige à travers le monde après votre passage.
Alain ALGUDO
Vice Président de VERITAS
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(2ème) Lettre ouverte à Laurent FABIUS
Ministre des Affaires Etrangère de la République Française
Par M. Le Général (2ème S.) Pierre CAUBEL
Parmain, le 11 octobre 2013
Monsieur le Ministre,
Je viens de trouver, sur ma boîte mail, le texte de cette lettre qui vous est adressée par un expéditeur "anonyme". Son auteur a sans doute de bonnes raisons de garder l'anonymat. Aussi, comme je partage à 95% ce qui y a été exprimé, je veux bien la reprendre à mon nom :
Monsieur le Ministre,
Ces hommes mourant sur des civières ne sont pas des déportés à Buchenwald ou Mauthausen, et pourtant avec des milliers d'autres camarades ils ont rejoint la longue cohorte des ombres et des martyrs de l'Histoire, qui appellent à un "devoir de mémoire" éternel et à l'indignation la plus vive, car le crime ici est resté impuni !
Ces soldats français font partie des prisonniers, torturés et assassinés dans les camps du Général Giap en Indochine, plus de 30000 n'en reviendront pas ! Puis ce sera le tour des américains, des supplétifs indochinois, des minorités ethniques et de tous ceux qui refusant le joug communiste seront persécutés jusqu'à nos jours. Nguyen Giap vient de mourir à l'âge de 102 ans, et je doute que la paix sera facile à son âme !
Car si ce général vietnamien a marqué l'histoire de son pays pendant 40 ans luttant successivement contre les japonais, les français et les américains... Il fut aussi et surtout un chef militaire impitoyable sacrifiant ses hommes sans vergogne en cherchant à écraser par le nombre l'ennemi, comme à Dien bien Phu en 1954, où la victoire n'est obtenue qu'après trois mois de combat et un effectif 10 fois supérieur en nombre !
Mais si Giap est le vainqueur incontestable de Dien Bien Phu (aidé par les généraux chinois, des erreurs stratégiques françaises et un abandon politique des soldats français) il est aussi et surtout le criminel de guerre qui organisa des camps de prisonniers qui furent le théâtre d'un programme d'extermination qui arriva jusqu'à 72% de taux de mortalité !!!
Bien sûr il ne s'agit pas ici de refaire l'Histoire, ou de réclamer le prix du sang, ni même jubiler ou de sourire à la mort de ce vieillard de 102 ans, ce ne serait qu'une minable et facile expression d'un sentiment de vengeance incongru. Une page de l'histoire se tourne et il est important de s'en souvenir pour ne pas avoir à la relire une nouvelle fois.
Ceci aurait dû être le "fait divers" banal d'un écho d'un passé mourant à l'aube de ce nouveau siècle.
Mais voilà que vous, Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, toute honte bue, léchant cupidement les pompes d'un pays émergent, faites l'éloge de cet assassin ! Chaque jour, votre indignation sélective nous mène à l'abreuvoir putride de la repentance communautariste, imposant votre vision partielle et donc partiale de l'Histoire.
Car cet éloge, qui est une injure aux victimes de Giap constitue bel et bien un nouvel acte de trahison intolérable digne des plus infâmes collaborateurs (mais il est vrai que la gauche avec Doriot, Darnand, Laval... a de l'expérience dans le domaine !)
Il y a un mois à peine, disparaissait Hélie Denoix de Saint Marc, résistant, déporté, ancien combattant d'Indochine et d'Algérie, écrivain humaniste de renom, Grand croix de la Légion d'Honneur. Cet homme, ce commandant de Légion, ce héros qui toute sa vie, sublima les souffrances vécues en leçons de sagesse et d'espérance... ce Français exemplaire, vous l'avez ignoré ! Méprisé ! Votre absence a brillé aux cérémonies officielles d'hommage qui lui ont été rendues.
Aujourd'hui j'ai honte de vous, de ce gouvernement de faquins et de cette France qui a oublié les chemins de la révolte et se laisse insulter et acheter par des criminels dont vous êtes les complices !
Je préciserai seulement que je suis un ancien d'Indochine, dans l'armée de l'air. L'avion que je pilotais a été abattu au-dessus de Dien-Bien-Phu par la DCA chinoise, quinze jours avant la chute de D. B. Phu. Je suis un ancien de la "longue marche" et du "Camp N°1".
Vous êtes "Ministre de la République" et, conformément aux "valeurs de la République" si souvent exaltés par vos amis mais bien mises à mal par votre éloge à Giap, je suis tenu de vous adresser mes "respectueux sentiments".
Sachez, cependant, qu'ils me restent un peu coincés dans le fond de la gorge.
Signé CAUBEL
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(3ème) Lettre ouverte à Laurent FABIUS
Ministre des Affaires Etrangère de la République Française
Par M. DUCLOS Gerard
Le 16 octobre 2013
Honte à notre gouvernement et à son ministre des affaires étrangères, le traître Laurent FABIUS, plus connu de ses victimes du sang contaminé .....
Monsieur le Ministre,
Ces hommes mourant sur des civières ne sont pas des déportés à Buchenwald ou Mathausen, et pourtant avec des milliers d'autres camarades ils ont rejoint la longue cohorte des ombres et des martyrs de l'Histoire, qui appellent à un "devoir de mémoire" éternel et à l'indignation la plus vive, car le crime ici est resté impuni !
Ces soldats français font partie des prisonniers, torturés et assassinés dans les camps du Général Giap en Indochine, plus de 30000 n'en reviendront pas ! Puis ce sera le tour des américains, des supplétifs indochinois, des minorités ethniques et de tous ceux qui refusant le joug communiste seront persécutés jusqu'à nos jours.
Vo Nguyen Giap vient de mourir à l'âge de 102 ans, et je doute que la paix sera facile à son âme !
Car si ce général vietnamien a marqué l'histoire de son pays pendant 40 ans luttant successivement contre les japonais, les français et les américains... Il fut aussi et surtout un chef militaire impitoyable sacrifiant ses hommes sans vergogne en cherchant à écraser par le nombre l'ennemi, comme à Dien bien Phu en 1954, où la victoire n'est obtenu qu’après trois mois de combat et un effectif 10 fois supérieur en nombre !
Mais si Giap est le vainqueur incontestable de Dien Bien Phu (aidé par les généraux chinois, des erreurs stratégiques françaises et un abandon politique des soldats français) il est aussi et surtout le criminel de guerre qui organisa des camps de prisonniers qui furent le théâtre d'un programme d'extermination qui arriva jusqu'à 72% de taux de mortalité !!!
Bien sûr il ne s'agit pas ici de refaire l'Histoire, ou de réclamer le prix du sang, ni même jubiler ou de sourire à la mort de ce vieillard de 102 ans, ce ne serait qu'une minable et facile expression d'un sentiment de vengeance incongru. Une page de l'histoire se tourne et il est important de s'en souvenir pour ne pas avoir à la relire une nouvelle fois.
Ceci aurait du être le "fait divers" banal d'un écho d'une passé mourant à l'aube de ce nouveau siècle.
Mais voilà que vous, Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, toute honte bue, léchant cupidement les pompes d'un pays émergent, faites l'éloge de cet assassin ! :
Nous savions déjà que ce gouvernement était composé de pieds nickelés et de tartuffes confondant l'art de la gouvernance avec un concours d'inaptitude totale...
Jusqu'où croyez vous pouvoir nous mener ?
Chaque jour, votre indignation sélective nous mène à l'abreuvoir putride de la repentance communautariste, imposant votre vision partielle et donc partiale de l'Histoire.
Chaque jour, vous détruisez les valeurs fondatrices européennes obtenues patiemment et défendues au prix du sang depuis 30 000 ans
Chaque jour, vous abandonnez le pays aux mains des financiers repus et des migrants affamés.
Chaque jour, vous semez la haine et la discorde dans notre nation et dans les nations étrangères comme en Libye ou en Syrie !
Et je ne parle pas de votre politique économique ou éducative...
Vous êtes des irresponsables !
Et des immoraux !
Car cet éloge, qui est une injure aux victimes de Giap constitue bel et bien un nouvel acte de trahison intolérable digne des plus infâmes collaborateurs (mais il est vrai que la gauche avec Doriot, Darnand, Laval... avez de l’expérience dans le domaine !)
Vo Nguyen Giap -- Le courage au service de la haine
Hélie Denoix de Saint Marc -- Le courage au service de l'Honneur
Il y a un mois à peine, disparaissait Hélie Denoix de Saint Marc, résistant, déporté, ancien combattant d'Indochine et d'Algérie, écrivain humaniste de renom, Grand croix de la Légion d'Honneur.
Cet homme, ce commandant de Légion, ce héros qui toute sa vie, sublima les souffrances vécues en leçons de sagesse et d'espérance... ce Français exemplaire, vous l'avez ignoré ! méprisé !
Votre absence a brillé aux cérémonies officielles d'hommage qui lui ont été rendues.Il est vrai que votre présence les aurait entachées car cet homme a toujours choisi la voie de l'honneur plutôt que celle des honneurs... (exactement l'inverse de vous !)
Honneur et Courage, si vous n'en avez pas, essayez au moins de respecter ceux qui leur ont tout sacrifié pour faire la France que vous êtes censé représenter et honorer !
Mais cela dit et malgré ma colère, je vous comprends Laurent : il est tellement plus facile de reconnaître celui qui vous ressemble... et il est vrai qu'entre Hélie de Saint Marc l'humaniste et Giap le tortionnaire, vous avez révélé votre nature profonde, que nous devinions déjà !
Aujourd'hui j'ai honte de vous, de ce gouvernement de faquins et de cette France qui a oublié les chemins de la révolte et se laisse insultée et achetée par les criminels dont vous êtes les complices !
Recevez Monsieur le Ministre l'expression des sentiments que votre comportement lâche et irresponsable m'inspire.
DUCLOS Gerard
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LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS
Par J.C. Stella et J.P. Bartolini
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Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages necessaires pour les villes ci-dessouset je viens d'ajouter Kellermann et Mileesimo, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :
J.C. Stella et J.P.Bartolini.
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Le Serment de l'Orane
Après lespremiers succès de l'année
auquels ont assisté plus de neuf cents personnes
la prochaine représentation de la pièce de théâtre
Le Serment de l'Orane
aura lieu, à l'initiative de ANRO-France,
à l'Atelier des Arts de Marseille 9ème
133, avenue de Mazargues
le samedi 30 novembre 2013 à 15h30
C’est pour bientôt ! Inscrivez-vous ....
et si vous l'avez déja vue, faites-le savoir à vos amis
C'est la dernière de l'année 2013 !
Claude NAL
www.jh-dhonneur.fr
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NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie
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16 “harraga” interceptés au large de Mostaganem
Envoyé par Pierre
http://www.algerie1.com/info-des-regions/interception-de-14-emigrants-clandestins-au-large-dannaba/
algerie1.com : 16/10/2013
Par : Lila Ghali
Seize candidats à l’émigration clandestine dont deux mineurs ont été interceptés, ce mercredi, au large de la wilaya de Mostaganem par les éléments du groupement territorial des gardes-côtes.
Selon les indications fournies par le même corps de sécurité, une embarcation monomoteur de 30 chevaux (CV), avait à son bord les “harraga” issus du quartier Diar El Hanna (Mostaganem, ville), a été interceptée à 40 km au nord du port de Mostaganem.
Selon la même source, ces candidats à l’émigration clandestine ont embarqué dans la soirée de mardi à partir du phare de “Cap Ivy” relevant de la commune de Benabdelmalek Ramadane, située à 27 km à l’Est du chef-lieu de wilaya.
Les personnes arrêtées seront présentées jeudi devant le procureur de la République près le tribunal de Mostaganem pour “tentative d’émigration clandestine”.
Interception de 14 émigrants clandestins au large d’Annaba
Envoyé par Pierre
http://www.algerie1.com/info-des-regions/interception-de-14-emigrants-clandestins-au-large-dannaba/
algerie1.com : 16/10/2013 Par : La Rédaction
Un groupe constitué de 14 candidats à l’émigration clandestine a été intercepté dans la nuit de mardi à mercredi à 5 miles au large de Ras El Hamra, à Annaba, ont indiqué mercredi les responsables du groupement territorial des Gardes-côtes.
Ces émigrants clandestins, âgés de 18 à 35 ans, avaient pris la mer sur la plage de Sidi-Salem pour tenter de traverser la méditerranée à bord d’une embarcation de fabrication artisanale lorsqu’ils ont été arrêtés par les Gardes-côtes qui effectuaient une patrouille de routine, a précisé la même source.
Les personnes arrêtées devaient être présentées dans l’après-midi devant le procureur de la République près le tribunal d’Annaba après avoir subi la visite médicale d’usage.
Le Président Boumediene serait mort par empoisonnement, selon un médecin russe
Envoyé par Pierre
http://www.algerie1.com/actualite/le-president-boumediene-serait-mort-par-empoisonnement-selon-un-medecin-russe/
algerie1.com : 14/10/2013 Par : Kaci Haider
Le Président Houari Boumediene serait mort par empoisonnement, selon le médecin-chef russe, Evgueni Tchazovqui dirigeait le département 4 chargé de la santé des leaders communistes au Kremlin( URSS).
En effet, dans entretien diffusé par la chaîne international de télévision russe d’expression arabe, La Russie d’aujourd’hui à l’occasion d’une série de témoignages sur la prise en charge médicale des dirigeants égyptien et algérien, Nasser et Houari Boumediene.
Le médecin russe a même conclu dans un livre paru récemment que quelqu’un aurait aidé le président algérien à rejoindre l’au delà.
Révélant les confidences du président algérien à son arrivée dans l’hôpital russe, Tchazovqui affirme que Boumediene lui a confié qu’il commençait à ressentir le malaise juste après avoir déjeuné à bord de l’avion qui le transportait de retour de la capitale Damas où il avait pris part au sommet arabe.
Face à l’impossibilité de diagnostiquer avec précision les cause à l’origine de la maladie du président algérien, son épouse décida alors de le rapatrier à condition que l’équipe médicale russe l’accompagne. Et c’est chose faite puisque Boumediene est rentré au pays avant de rendre l’âme quelque jours après en compagnie des médecins soviétiques.
Toujours selon Tchazovqui, les médecins français qui soignaient le président algérien ont pris la fuite avant même son décès alors que les russes sont restés jusqu’à la dernière minute.
La fuite des médecins français serait liée aux déclarations d’un haut dirigeant algérien, selon lesquelles si Boumediene venait à rendre l’âme les algériens s’en prendraient à eux.
Même l’épouse du président Boumediene avait des soupçons sur l’empoisonnement de son mari sans fournir de détails et citer des noms des présumés auteurs de l’empoisonnement.
NDLR: Pour le Russe, relayé par l'Algérie, les médecins français auraient "fui" leurs responsabilités, il y a 35 ans. C'est pourquoi nos dirigeants font entrer les médecins algériens et africains, sous prétexte que les Français ne veulent plus travailler, en maintenant un numerus clausus drastique depuis J. Chirac.
IL est délivré par l'Académie française des sciences
Un Algérien lauréat du grand prix EADS d’informatique
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/radar/un-algerien-laureat-du-grand-prix-eads-d-informatique-il-est-delivre-par-l-academie-francaise-des-sciences-208175
liberte-algerie.com : 06/10/2013 Par : Rubrique Radar
Rachid Deriche, ce diplômé de l'École polytechnique d'Alger qui est actuellement à la tête de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) en France, vient de recevoir le grand prix EADS (informatique), délivré par l'Académie des sciences, pour l'ensemble de ses travaux. Une distinction qui souligne tant l'excellence scientifique de ses contributions que sa constante collaboration avec des industriels de pointe. En 2002, Rachid Deriche change radicalement de thématique et se dirige vers les neurosciences computationnelles. En juillet 2010, il fonde Athena dont il assume la responsabilité scientifique. L'équipe développe des techniques d'analyse et d'imagerie du système nerveux central et en particulier de son réseau de “connexions”, aussi bien anatomiques que fonctionnelles. Actuellement, il est l’encadreur de deux jeunes chercheurs algériens qui se sont spécialisés dans la recherche de l’imagerie médicale. Ce prix lui sera remis sous la Coupole de l'Institut de France en séance solennelle le 15 octobre prochain.
NDLR: J'aimerais bien qu'on m'explique pourquoi on a foutu la France hors de l'Algérie, exilé le Bachaga Boualem vice president de l'Assemblée Nationale, et égorgé les PNS et les harkis, pour en arriver là, 50 ans après !
Les quartiers Ibadites et Malékites renouent avec la violence à GHARDAÏA
Les affrontements intercommunautaires reprennent
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/actualite/les-affrontements-intercommunautaires-reprennent-les-quartiers-ibadites-et-malekites-renouent-avec-la-violence-a-ghardaia-207875
liberte-algerie.com le Mardi, 01 Octobre 2013
Par : KACHEMAD L.
Dimanche vers 10h30, de violents affrontements ont opposé des jeunes des quartiers malékites d’Aïn Lebeau et de Ben Smara et ceux ibadites de Bab El-Haddad et Chaâbet Ennichène, ce qui a entraîné la fermeture de la route reliant Ghardaïa à Dhaïa Ben Dahoua, soit une dizaine de kilomètres.
La nuit de dimanche à lundi a été marquée par plusieurs foyers de violence, dans différents quartiers populaires de la ville, qui se sont soulevés comme par effet boule de neige. Au quartier Belghenem, des jeunes déchaînés ont commencé, vers 20h, à tout détruire sur leur passage, notamment les plaques de signalisation routière, les candélabres et poteaux électriques dont les fils électriques restaient dangereusement étalés à terre. La route, jonchée de pierres, de ferraille, de pneus brûlés et de toutes sortes d’objets, a été coupée à la circulation depuis 11h et n’a été rouverte que vers 23h. Des dizaines d’automobilistes ont dû faire un détour de plus de 20 km pour rejoindre leur domicile. Mais malheureusement, beaucoup d’entre eux, une trentaine, selon des sources crédibles, ont vu les vitres de leurs véhicules brisés par des jets de pierres des deux côtés.
L’intervention rapide des forces antiémeutes a permis de limiter les dégâts au prix de quatre blessés dans leurs rangs. Maintenus à distance par un imposant cordon de sécurité, les émeutiers s’en sont alors pris au siège de l’Algérienne des Eaux de Bab Edjeddid, qu’ils ont complètement vandalisé et saccagé. Il est à signaler qu’aucune interpellation n’a été opérée et qu’aucun blessé grave n’a été enregistré.
NDLR: 51 ans après avoir chassé les Juifs du M'Zab , 1ers occupants, Berbères judaïsés (comme la Kahena de Kenchela) ), les Algériens se tapent dessus, pour changer.
Ennahda adoptera les enfants nés du « djihad sexuel » des Tunisiennes en Syrie
Envoyé par Gilles
http://french.irib.ir/info/afrique2/item/276899-ennahda-adoptera-les-enfants-nés-du-«-djihad-sexuel-»-des-tunisiennes-en-syrie
french.irib.ir, 30 Septembre 2013
Par : La Rédaction
IRIB-Habib Ellouze, député d’Ennahda, propose d’adopter les enfants qui naitront des Tunisiennes parties faire le « djihad sexuel » en Syrie. Plusieurs centaines de très jeunes Tunisiennes y ont été emmenées pour satisfaire les besoins sexuels des djihadistes. De ces relations multiples, garanties hallal, des enfants naitront bientôt en Tunisie, les volontaires une fois rentrées au bercail enceintes.
Le cheikh saoudien Al-Arifi a émis en janvier 2013 une fatwa légitimant le djihad sexuel pour la Syrie
La première partie de l’histoire, hallucinante, est connue depuis plusieurs mois: des Tunisiennes ( la plus jeune a 13 ans) ont été enrôlées dans un djihad sexuel vers la Syrie. Manipulées par les salafistes, détournées de leur famille comme le fait une secte, elles sont conduites vers les camps rebelles syriens, bénies par des fatwas de cheikhs saoudiens ( Al-Arifi sur la photo) tunisiens, syriens qui leur promettent le paradis d’Allah une fois atteint le septième ciel dans les bras de valeureux guerriers assoiffés de repos charnel.
Des parents désespérés, des jeunes filles revenues de l’horreur ont témoigné à plusieurs reprises. Le ministère tunisien de l’Intérieur a confirmé la véracité des faits et précise, depuis quelques semaines, que nombre des candidates sont revenues au bercail enceintes de pères multiples et inconnus. Les fatwas de ces ébats stipulaient que le mariage était prononcé avant l’acte sexuel et dissous après, ce qui permettait à la femme d’être immédiatement remariée à un nouveau partenaire, et ainsi de suite.
La sexualité délirante, codifiée par la barbarie, ayant toujours été associée à l’intégrisme, et autres salafismes ( se souvenir des souffrances des Algériennes kidnappées et violées dans les maquis ds Groupes islamiques armés entre 1992 et 1999), cette affaire est logique. Son côté spectaculaire ne fera du reste pas bouger d’un iota les positions également délirantes de nos braves bellicistes français prêts à livrer des armes à ces brigades du pire.
La seconde partie de cette affreuse saga, ce sont les enfants, nés ou à naitre des petites Tunisiennes revenues de cet enfer dépeint auparavant par les rabatteurs aux couleurs de Dieu et de l’argent. La prostitution, les mafias et les grosses primes jouent évidemment un rôle majeur dans ce business sacré. Le ministre tunisien de l’Intérieur vient d’en évoquer les conséquences. Depuis le 20 septembre, un député d’Ennahda, Habib Ellouze, qui s’était distingué naguère par ses appels au châtiment des impies, notamment de Chokri Belaid, le député de l’opposition laïque assassiné le 6 février 2013, propose d’adopter les enfants nés du pieux combat sexuel. Selon des informations du site islamiste tunisien Binanews, reprises par le site Kapitalis, il veut être le premier à leur donner son propre nom.
Cette histoire et ces déclarations recèlent, dans leur effroi, leur outrance, leur obscénité, le malheur des femmes, le malheur des enfants, l’horreur des bourreaux, l’hypocrisie puante des islamistes prétendument « modérés », l’intégralité de l’intégrisme.
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MESSAGES
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Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la Seybouse.
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Dans une petite ville de province, deux curés se croisent tous les dimanches, à bicyclette, quand ils vont faire la messe dans leur paroisse respectives.
Mais un jour le Père Joseph croise son confrère à pied. Surpris il lui demande :
Où est votre bicyclette Père Jean ?
On me l'a volée, répond le curé, juste devant l'église...
C'est insensé, dit le curé encore cycliste, mais j'ai une idée pour confondre le voleur... À l'heure du sermon, vous citerez les 10 commandements. Quand vous arriverez au passage de “ tu ne voleras point ” vous ferez une pause et vous parcourrez les fidèles d'un regard accusateur. C'est sûr que le coupable va se dénoncer...
Le dimanche suivant les deux curés se croisent à nouveau tous deux à bicyclette.
- Ah! Ah! vous l'avez donc retrouvé votre vélo ? Mon idée a porté ses fruits , demande le Père Joseph.
- Bah !... plus ou moins, dit le Père Jean. C'est bien grâce aux dix commandements que j'y suis parvenu, mais lorsque je suis arrivé à “ tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain “ que je me suis subitement souvenu de l'endroit où j'avais laissé mon vélo !!
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