N° 206
Juin

https://piednoir.fr
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Juin 2020
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
https://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO
  Le mois de juin 2020…    

         En général Juin est un mois très chargé en évènements, mais juin 2020 sera différent !!!

         La Fête des Mères est célébrée dans de nombreux pays. Sa date peut varier d'un pays à l'autre, et cette année, en France, nous fêtons les Mamans le 7 juin.

         Le vilain virus ne fera pas d'ombre au jour de l'Été et à la Fête des Pères, tous deux se déroulant le 21. La Fête des Pères a toujours lieu le 3ème dimanche de juin.

         Pour la Saint Jean, le 24, cette fête est traditionnellement accompagnée d'un grand feu de joie. Cette Tradition qui s'est perdue en ville mais qui est toujours bien vivante en milieu rural, est aussi l'occasion de souhaiter une bonne fête à tous les Jean et ils sont nombreux !

         Ces fêtes sont l'occasion de renforcer les liens avec tous les parents et amis de notre communauté.

         Le premier ministre a annoncé l'assouplissement des mesures de contrôle de l'épidémie. Cette deuxième phase du déconfinement doit débuter mardi 2 juin.
         § " Tous les indicateurs sont au vert ", a déclaré, entre autres, Edouard Philippe, à l'exception du Val-d'Oise et de Mayotte. " Nous allons surveiller avec une vigilance particulière les départements d'Ile-de-France, la Guyane et Mayotte.
         § La réouverture des écoles et des collèges va être accélérée dans toutes les zones, celle des lycées sera limitée dans les départements en orange. " La réouverture des écoles et des établissements est une urgence sociale, c'est aussi un impératif éducatif ", a déclaré Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'éducation nationale. Je rajouterai que c'est plutôt de la garderie éducative.
         § Les bars et les restaurants pourront rouvrir sur tout le territoire dès le 2 juin, toutefois, dans les zones en orange, seules les terrasses seront accessibles. Les parcs et jardins vont rouvrir même dans les zones en orange.
         § Edouard Philippe a annoncé la fin de l'interdiction des déplacements de plus de 100 km, mais dans la limite des frontières françaises au moins jusqu'au 15 juin.

         Le mois de juin s'annonce proche des normales saisonnières côté températures. La pluie sera plus discrète. On s'avance tout doucement vers l'été avec un mois sans excès ! Tout ce qu'il nous faut pour réaliser notre déconfinement et si possible entre Familles et Amis.

         À la suite d'événements dramatiques et inédits pour chacun d'entre nous avec cette pandémie et ses conséquences, il me semble d'autant plus important de retrouver le plus rapidement possible la qualité de vie et l'enrichissement personnel, le lien social que nous sommes tous en droit d'attendre. La Culture et la Mémoire ont, dans cette approche, toujours été essentielles pour nous et La Seybouse est un lien primordial pour notre communauté. Elle a été à vos cotés durant tout ce temps et le sera encore.

         Avant l'épidémie, nous avions le temps des réformes inachevées, pendant le confinement, le temps des réformes suspendues, et après le COVID 19, le temps des réformes nouvelles… en attendant le coup de bambou qui nous est réservé.
         Soyons optimistes dans la réaction du peuple.

Jean Pierre Bartolini          
        Diobône,         
A tchao.


Avec le déconfinement et l'arrivée de l'été, vive les glaces


'HOMMAGE AUX MERES"
ECHO D'ORANIE - N°256

            Des femmes célèbres, nous en avions chez nous, mais, en ce jour où l'on fête les mamans, mon regard se porte aussi vers ces mères inconnues, modestes, méritantes ; elles ne se posaient pas des questions sur leur propre personne : s'oubliant totalement elles s'assumaient généreusement.

            Piliers de la Famille elles élevaient leurs enfants avec souvent très peu de moyens, elles avaient (le mot a été tellement galvaudé... mais ici il s'applique dans sa plénitude) DU GENIE pour palier le manque, faisant toujours mieux, toujours plus.

            Elles ont légué à leurs descendants un héritage inestimable fait d'exemplarité, de courage, d'abnégation, ne l'oublions pas et continuons la transmission de ce trésor des femmes de chez nous.

            Bonne fête Mamans
Jeannine RODRIGUEZ-LINDOR


Hippone La Royale
Envoyé par M. P. Hecquard
           Lorsqu'enfant, sous la conduite d'Erwan Marec, je visitais dans les années 1959-1960 les ruines d'Hippone, un frisson me parcourait toujours en contemplant l'énorme tête de la Gorgone, posée là sur le lit de gravier de l'antique fontaine.
           Je connaissais le mythe : cette créature immonde, au front ceint de serpents vous pétrifiait au premier regard. Je trouvais cependant qu'une tristesse douloureuse émanait de ce masque. Ses yeux terribles étaient maintenant fermés, mais pas apaisés. Qu'avaient-ils vu, que cachaient-ils ? C'est l'objet des quelques lignes qui suivent.
Ruines d'Hippone (1960, Fonds personnel Pierre Hecquard)
1960, Fonds personnel Pierre Hecquard

La Gorgonne d'Hippone

           Les rinceaux épineux d'une bougainvillée
           Sous la brise indocile effleurent la Gorgone
           Au front ceint d'aspics noirs. Par la fleur éveillée,
           L'horrible Méduse de Carrare frissonne.

           Qui sait son mal secret ? De sa gueule béante
           Avait coulé l'eau claire en cascade chantante,
           Elle arrosait Hippone au parfum de jujube,
           Elle se voyait belle, on la disait succube.

           Un homme saint avait bu son eau, un matin.
           Meurtri, mais libéré des ors du Palatin
           Il avait fui Milan et Rome et son faste.
           Il rêvait auprès d'elle du soleil de Thagaste…

           Puis le barbare vint. La Gorgone asséchée
           Se tut. Le souffle obscur de sa gorge tranchée
           Par l'épée du Vandale acheva son destin.
           En silence elle crie le saint nom d'Augustin…
Pierre Hecquard
08 avril 2020


1962, Confinement à Oran
Envoyée par JL Ventura
Photo publiée pour la première fois un 16 mai... 1962.     

         Celle d'une gamine, Frédérique Dubiton, 13 ans, en communiante... et avec des béquilles. Amputée d'une jambe.
         A Oran, Katz avait donné ses ordres, tirer à vue sur toute personne qui se montrerait, ne serait-ce que derrière les rideaux de sa fenêtre, lors d'un bouclage. Les rafales de mitrailleuse lourde balayaient les façades, les projectiles pénétraient dans les logements... tuant, mutilant ceux qui s'y trouvaient. Une balle atteignit Frédérique, pourtant "confinée" chez elle.
         Pas d'états d'âme pour les gardes mobiles français qui tiraient sur la population qu'ils étaient censés protéger... Tout cela après le 19 mars, la date à partir de laquelle les armes se sont paraît-il tues.
         Avant Frédérique, les petites Dominiguetti et Echtiron, 15 et 16 ans, seront fauchées sur leur balcon simplement parce qu'elles étendaient du linge.
         135 euros d'amende si l'on ne respectait pas le confinement il y a encore une semaine... sa vie en Algérie en 1962, même en étant chez soi. Mais on n'en parle pas autant.
         Et que dire du blocus de Bab el Oued... toujours APRES ce fameux 19 mars.



LE MUTILE N° 75, 1919

SOUS LA COUPOLE

               Il ne s'agit pas de l'Académie Française, ne vous y-trompez point.
       Le monument le plus impressionnant, le plus majestueux, le plus décoratif, celui qui attire la foule, qui provoque l'admiration, qui soulève l'enthousiasme, dont le hall vertigineux est un défi à la voûte céleste, qui est, à la fois, cathédrale mosquée et gare de chemins de fer, c'est la nouvelle poste d'Alger.

       Dès que l'homme pénètre sous la coupole, il se sent envahi par un sentiment quasi-religieux qui lui fait mieux comprendre combien grave est le moindre acte de son existence, fut-ce celui d'aller prendre un mandat-poste ou faire l'emplette d'un carnet de timbres à quinze centimes.

       Ils s'avancent, avec respect, vers les autels où officient les imans de la mosquée. Quoique la foule soit dense, elle est recueillie et l'on ne perçoit aucun bruit appréciable. Des pénitents susurrent (on dirait qu'ils prient) près de petites chapelles. Ils contemplent, résignés, l'officiant qui feuillette d'un air grave les livres sacrés et qui tamponne de petits papiers en songeant k l'inconstance des choses humaines.

       Mais, approchons d'un peu plus près.

       Ce pâle jeune homme distribue des timbres-poste avec lenteur et componction. Une ne faut pas accélérer l'allure, afin de ne pas mélanger le timbre d'un sou avec celui de deux ou trois sous. La classification des espèces, ô Cuvier, n'est pas une petite affaire. Ne-trépidez pas d'impatience devant le pâle jeune homme ; son oeil terne vous fait comprendre que le contribuable, passé, que l'Administration seule demeure, et, s'il ouvrait la bouche, il vous dirait : " Frère, il faut mourir."

       Cette délicieuse enfant délivre des mandats-poste. Ne la dérangeons pas, pour l'instant. Elle aussi fait de la classification, elle classe, des petits billets et puis des grands ; elle compte et recompte sa bourse ; puis, pour changer, elle tamponne avec un cachet à date une multitude de petits cartons ; sur chacun, elle appose un cachet, deux cachets, trois cachets, quatre cachets et ce, avec une telle aisance, qu'on sent qu'elle est ici chez elle. Elle ne répond point aux questions insidieuses qu'on lui pose et quand, enfin, elle a terminé ses fonctions rituelles, elle daigne jeter, sur celui qui attend, un regard interrogateur, les lèvres pincées, le visage glacé.

       Voici les dames chargées des plis recommandés. Telles les divinités infernales, elles tiennent la balance, emblème de la justice ; elles pèsent les petits paquets avec rapidité et les envoient prestement par-dessus leurs épaules, dans un grand panier. S'il y a des oeufs la-dedans, ça fera l'omelette. N'oubliez pas de remplir, avec exactitude, les formalités qu'elles vous délivrent parcimonieusement, ou bien, gare à vous, vous serez rappelé à l'ordre sévèrement et mis en pénitence.

       Le préposé à la P.-R. est un bon vivant, c'est presque un marchand, avec son éventaire derrière lui. Là station a son guichet est un repos pour l'âme, surtout après les autres guichets. C'est un peu le Saint-Antoine de Padoue de l'endroit, On attend, avec espoir, qu'il vous apporte la réalisation d'un vœu et si l'on mettait, auprès de lui, un tronc pour les bonnes oeuvres, nul doute que les offrandes soient nombreuses.

       Le guichet du télégraphe a certainement pour marraine la fée électricité en personne. Les petites télégraphistes trépident et elles sont si gentilles qu'elles font oublier la mauvaise humeur et la malignité de leurs voisines.

       Télégraphistes mignonnes,, électrisez un peu te marchand de timbres, votre vis-à-vis, policez vos compagnes, communiquez-leur le sourire, distribuez à tous de la bonne humeur. Qu'ils abandonnent leur air maussade, leur figure renfrognée et qu'ils adoptent, au moins, le visage épanoui de Bouddha, puisqu'ils veulent pontifier sous la coupole.


R. L.               


Ballade de ceux qui n’oublient pas
Texte de Louis de Condé
Envoyé par M. A. Hamelin

C’était pourtant un bon Français.

         Il voulait faire son devoir
         Quand il est parti pour la guerre,
         Mais en Algérie un beau soir
         Il est tombé sur notre terre,
         Parmi la ronce et la bruyère.
         Hélas ne reviendra jamais
         Le soldat mort pour rien naguère.
         C’était pourtant un bon Français.

         Il est en proie au désespoir
         Lui qui fut toujours Volontaire,
         Le Harki si fier dans son douar
         Da sa médaille militaire,
         Car ils ont égorgé son frère,
         Et son beau pays désormais
         Est ravagé par la misère.
         C’était pourtant un bon Français.

         Loin de l’air pur de son terroir
         Et de l’éclairante lumière,
         Que l’exil est dur au Pied-Noir,
         Loin de la tombe de son Père
         Porté jadis au cimetière.
         Mais par le crime du Mauvais,
         Sa Patrie est terre étrangère.
         C’était pourtant un bon Français.

         Princes de ce temps sanguinaire,
         Grands de ce monde ou bien laquais,
         Sans doute vous n’y pensez guère,
         C’étaient pourtant de bons Français.
Louis de Condé


Nos bals publics
Envoyé par M. Christian Graille
Un soir de bal sur la place Gambetta

                  Il est 9 heures ½ ; après avoir jeté un dernier coup d'œil sur ma tenue, je sors et me dirige vers la place Gambetta.
                  Le spectacle qui s'offre à ma vue est vraiment beau ; la place est entourée d'un magnifique réseau d'ampoules électriques de plusieurs couleurs ; des groupes de jeunes gens et de jeunes filles arpentent méthodiquement la place comme une charrue traçant son sillon. La conversation a, naturellement pour sujet, le bal qui va commencer. Les plaisanteries ne sont plus épargnées.
                  Personne ne songe alors aux fatigues de la journée et tout nage dans une atmosphère de gaîté.

                  Pendant ce laps de temps, les arroseurs vous obligent à fuir d'un autre côté sous peine d'être arrosés ; les marchands de bonbons, de glaces, de confettis, s'emparent chacun de leur place respective et dès ce moment on entend crier de tout côté : " Des confettis parfumés ! Deux sous le paquet ! Mademoiselle, venez voir ici les confettis parfumés ! "
                  Cependant les musiciens arrivent et prennent gravement possession du kiosque ; les groupes de jeunes gens se disloquent et les demandes pour la polka commencent à affluer.
                  Ces messieurs sont, pour la plupart, reçus avec une sourire accompagné d'un gracieux " oui monsieur ". Quelques-uns cependant sont éconduits par des réponses plus ou moins vraies : " Je suis promise ou je ne danse pas ". La douleur de ces derniers solliciteurs fait peine à voir.

                  Mais voici que les musiciens attaquent, avec un ensemble parfait, la première partie de la polka ; aussitôt le bal commence. Dès lors, il y a sur la place trois rangées bien distinctes.
                  - La première, celle qui fait face à la mairie, où danse le grand monde.
                  - Les costumes nouvelle mode de nos jeunes snobs forment contraste avec les robes de toutes nuances que portent nos ravissantes concitoyennes.
                  - Dans la deuxième rangée se trouve le monde qui ne danse pas. Mais ne croyez pas que cette jeunesse perde son temps : garçons et filles se lancent réciproquement, dans la figure autant que possible, des confettis aux couleurs diverses.

                  Depuis quelque temps, on utilise aussi les lance-parfums, discrètement cachés dans une de leurs mains. Ils envoient, au moment où l'on s'y attend le moins, un peu d'odeur destinée surtout (oh ! Les cruels), à nettoyer la poudre de riz qui est très en vogue à Mascara.
                  - Dans la troisième rangée se trouve du monde aux allures moins aristocratiques.
                  - Les gens n'ont plus cette fierté qui caractérise les autres groupes. Ils sont là comme chez eux : ils dansent comme ils peuvent, comme ils veulent, et au quadrille on peut voir un peu de tout.

                  Quant aux personnes âgées, elles sont aussi sur les bancs environnants le kiosque ou attablées au café. De là, elles regardent, en soupirant, les couples de danseurs car c'est une partie de leur jeunesse qui reparaît devant eux.
                  Enfin voici le dernier quadrille terminé.
                  Les musiciens se hâtent de déposer leurs instruments afin d'aller se rafraîchir. Plusieurs personnes suivent leur exemple et bientôt les cafés regorgent de consommateurs. Quant à celles qui restent sur la place, elles se reposent et attendent impatiemment la 2e série.
                  Heureusement pour ces derniers, les exécutants, bonnes gens avant tout, ne se font pas attendre trop longtemps et bientôt le bal recommence.
                  De tous côtés, l'entrain redouble. Seulement de la troisième rangée s'élève un immense nuage de poussière à travers lequel on aperçoit une cohue indescriptible.
                  Lorsque la deuxième série est terminée, les rangs sont bien clairsemés.
                  Les personnes, qui craignent la fatigue résultant d'une trop longue veillée prennent le chemin de leur logis. Seuls les danseurs infatigables restent à leur poste.

                  Enfin nous voici arrivés à 2 h ½, 3 heures du matin. Après avoir lancé un dernier accord, les musiciens se lèvent et vont prendre un repos bien mérité.
                  Le bal est terminé. Chacun rentre chez soi.
                  Lorsqu'il n'y a plus personne j'allume une cigarette et tranquillement, je me dirige vers la maison paternelle. Chemin faisant je me dis :
                  " En somme à part quelques petits incidents (tel que dispute, manque d'éclairage etc.), tout s'est bien passé ; on s'est bien amusé. Malheureusement le bonheur n'est pas durable, demain, il faudra recommencer l'âpre lutte pour la vie…"
                  Mais, tout à coup, je me trouve devant la porte de mon habitation. Je m'endors bientôt, bercé par des rêves dorés.

De Muses.
Mascara Cythère ( 06-09-1907)


Aperçu topographique de l'Algérie,
de ses maladies et de leurs causes
Envoyé par M. Christian Graille

               Située au Nord de l'Afrique, l'Algérie occupe la limite qui sépare les climats tempérés des climats chauds.
               L'année, dont la température moyenne diffère peu de celle du Midi de la France et de l'Espagne, n'offre guère que deux saisons, la première qui est tempérée est comprise entre le 1er novembre et le 1er juin, intervalle pendant lequel se développe, avec les pluies une végétation vigoureuse ; l'autre qui dure depuis le 1er juin jusqu'au 1er novembre est chaude et sèche ; elle rappelle les chaleurs de la de la zone équinoxiale. Les nuits sont alors fraîches et souvent accompagnées de rosées abondantes.

               Les villes, déjà nombreuses, qui couvrent la surface du pays, occupent les pentes Nord et Sud de la double chaîne de montagnes (grand et petit Atlas) qui, étendue de l'Est à l'Ouest, représente assez bien la figure générale de nos possessions.
               Le versant septentrional, dont le pied baigné par la mer, en reçoit les brises jusqu'à une certaine distance, et qui plus loin est rafraîchi par les vents du Nord, est sensiblement moins chaud, plus fertile et plus peuplé que l'autre versant, exposé à l'ardeur du vent du Sud (le sirocco).
               Ces montagnes sont tantôt divisées par des ravins souvent très profonds ou des vallées humides, tantôt tronquées ou séparées par de larges plaines, dont plusieurs sont encore à l'état de marais. Ces marais, couverts d'eau pendant la première saison se dessèchent en totalité ou en partie pendant la seconde cette période de l'année.

               En somme, le climat et le sol de l'Algérie sont généralement sains et agréables ; aussi, à l'aide de quelques précautions hygiéniques, les Européens peuvent-ils y conserver leur santé, ou au moins diminuer beaucoup le nombre et les atteintes de diarrhée, de dysenterie et de fièvre intermittente, dont à leur arrivée ils sont menacés par suite de l'action :
               1° d'une haute température à laquelle ils ne sont pas encore habitués,
               2° des exhalaisons qui se dégagent des plaines ou des vallées marécageuses mais que la culture et de convenables aménagements feront disparaître,
               3° dans certaines localités, du froid humide des nuits contre lequel ils ne se tiennent pas assez en garde.

Habitations

               Les colons à leur arrivée en Algérie, pendant la saison chaude, préfèreront toujours comme étant plus saine, si toutefois ils en ont le choix, l'habitation du littoral, ou mieux encore celle d'un coteau septentrional bordant la mer.
               Il sera avantageux pour eux de n'aller dans l'intérieur qu'après quelques mois de séjour dans un lieu voisin du littoral et de choisir une situation à mi-côte. Dans quelque position qu'ils se fixent, ils devront autant que possible se tenir loin des plaines ou des flaques d'eau stagnante et à l'abri du vent dominant, si ce vent souffle d'une plaine marécageuse ou d'une vallée.
               Ils devront :
               - déblayer,
               - régulariser les cours d'eau auprès desquels ils se trouveront,
               - planter les bords d'une végétation élevée qui, sans nuire à la marche des eaux, en prévienne la trop grande évaporation et décompose les miasmes tout en fournissant de l'ombrage.

               Ils devront ne pas s'entasser en trop grand nombre dans un local insuffisant.
               En Algérie, l'encombrement a des inconvénients plus graves qu'en Europe. La chambre qu'ils occuperont devra présenter deux ouvertures opposées ; sans cette condition, l'air s'y renouvellerait mal.
               Les habitations ouvertes le jour seront fermées depuis le coucher du soleil jusqu'à son lever, parce que les miasmes sont surtout condensés près de la terre pendant la nuit.
               Mais comme alors le défaut de renouvellement d'air extérieur pourrait avoir d'autres désagréments, il conviendra qu'outre les deux ouvertures, chaque chambre ait une cheminée dont le tirage sans feu suffira pour rétablir ce renouvellement d'air.
               Les colons qui habiteront une baraque devront, si dans celle-ci existe un premier étage, de choisir de préférence au rez-de-chaussée pour s'y coucher. Ils feront bien d'élever le sol de ce rez-de-chaussée de 4 à 5 décimètres au-dessus du plan extérieur, de le carreler ou l'enduire d'une couche de béton à la chaux. Eloigner des habitations :
               - les eaux ménagères,
               - les ordures,
               - les fumiers et
               - les latrines.

               C'est particulièrement dans l'intérieur, c'est-à-dire loin du littoral, qu'il faudrait sur ce point redoubler de précautions.
               La plus grande propreté est nécessaire contre les insectes et la vermine dont en Le badigeonnage avec le lait de chaux au-dedans et au-dehors des habitations a le double avantage de détruire ces insectes et d'affaiblir l'action de la chaleur solaire. Le badigeonnage devra avoir lieu au moins une fois chaque année, au mois d'avril.

Vêtements

               Des vêtements :
               - légers,
               - amples,
               - de couleur claire et
               - d'un tissu isolant, c'est-à-dire en laine ou en coton sont nécessaires en Afrique pendant la saison chaude.
               - Un chapeau de paille ou de feutre gris, à larges bords, est ce qui convient le mieux pour la tête pendant le jour.
               - Une ceinture de flanelle est une indispensable précaution contre les conséquences possibles de refroidissements de la sueur, dont la peau, celle du ventre particulièrement, est constamment baignée chez les arrivants.
               - Un pantalon à larges plis est préférable à un pantalon européen.

Soins relatifs à la peau

               A leur arrivée en Afrique, les colons indépendamment des ablutions quotidiennes du visage, des mains et des pieds en usage partout devront de temps en temps, chaque jour, lorsqu'ils seront en sueur, s'essuyer tout le corps avec un linge qu'ils promèneront vivement sur toute la surface de la peau ou se faisant rapidement des ablutions générales après lesquelles ils s'essuierons de la même manière.
               Quand s'apaisera la transpiration excessive que leur aura causé la première impression du nouveau climat, les bains de mer leur seront favorables. Ces bains devront être pris le soir après le repas. Avant d'entrer dans l'eau, ils attendront que la sueur ait cessé, ils s'y jetteront sans hésitation, n'y séjourneront pas plus d'un quart d'heure et, à la première sensation pénible du froid se rhabilleront et feront un léger exercice.

Aliments

               Les colons se tiendront contre les dangers de l'augmentation d'appétit qu'on éprouve assez souvent en Algérie.
               Bien que ne changeant rien à la nature de leur régime habituel en Europe, ils tâcheront cependant d'en diminuer, pour quelque temps au moins, plutôt que d'en augmenter la quantité, ils feront bien aussi d'en observer les effets, et leurs digestions languissaient ou s'ils étaient pris de diarrhée, ils auraient de suite recours à des aliments plus légers.
               Les fruits quand ils sont mangés mûrs ou en quantité modérée, surtout après d'autres aliments ou avec du pain, n'ont rien de nuisible en Afrique ; ils sont au contraire rafraichissants et agréables.
               C'est l'abus qu'on en fait quand ils sont verts ou d'un goût trop acide qui rend malade ou occasionne la diarrhée et la dysenterie. Il importe particulièrement de s'abstenir de manger en abondance des figues de Barbarie avec les petits grains qu'elles contiennent car il en résulte souvent des constipations opiniâtres et pénibles.

               L'eau rougie est, pour les repas, la meilleure boisson que les colons pourront prendre. Dans l'intervalle, l'expérience a démontré que lorsque la chaleur est accablante, la boisson la plus convenable parce que tout en désaltérant, elle soutient les forces et prévient l'excessive abondance de la sueur, c'est l'infusion de café à la manière des Arabes.
               Les boissons, fussent-elles même de nature et de qualité convenables sont toujours contraire à la santé, si on en ingère trop à la fois. Mais l'excès nuit surtout si elles sont chargées d'alcool ou si ne consistant que dans de l'eau, celle-ci est tiède ou bue trop fraîche, le corps étant en sueur ; si enfin elle provient d'une mare infecte saumâtre ou d'une rivière bordée de joncs ou de roseaux comme assez souvent on la trouve en Afrique loin des villes.
               L'eau de citerne et l'eau courante sont, en général, les meilleures pour tous les usages. Une eau qui ne cuit qu'incomplètement les légumes et qui dissout mal le savon n'est pas bonne à boire.
               Les colons qui, pressées par la soif, n'auront pour se désaltérer qu'une mauvaise eau, devront, à la manière des Arabes, au lieu de la boire, s'en humecter la bouche et s'en mouiller à plusieurs reprises le visage et les mains.
               Il importe que les colons n'oublient pas que l'eau des mares, des étangs ou des ruisseaux contiennent souvent en Algérie, de jeunes sangsues que leur extrême finesse rendent presque imperceptibles et que, si on les avale, il en résulte des accidents fort graves ; pour éviter ces accidents, il est indispensable de passer l'eau à travers un linge.

               Au surplus il ne faut pas oublier qu'en Algérie, pendant les chaleurs, plus on boit, plus on sue ; il faut apprendre à résister à la soif, on supporte alors beaucoup mieux et beaucoup plus longtemps le travail et l'on s'épargne beaucoup de maladies. Nos meilleurs marcheurs dans l'armée d'Afrique et nos hommes les plus valides sont ceux qui boivent le moins.

Exercice musculaire

               Les colons à professions fatigantes et qui travaillent au soleil interrompront ce travail au milieu du jour : ils feront bien alors de prendre un moment de sommeil.
               Ce temps de repos ou sieste, leur donnant de nouvelles forces, les rendra plus aptes à supporter impunément les fatigues du travail de l'après-midi.
               On ne doit ni travailler ni voyager la nuit ; si cependant on ne peut l'éviter, il convient alors de se couvrir :
               - la tête, - le cou, - les oreilles avec le capuchon du caban.

Préceptes généraux

               Nulle part les prompts secours et une bonne hygiène ne sont plus nécessaires ni plus efficaces que dans les pays chauds.
               En Algérie donc, plus encore qu'en Europe, les maladies demandent à être traitées dès leur début ; les affections les plus graves commencent quelquefois sous la forme la plus simple et la fièvre peut tuer au second accès.
               Dès qu'ils seront indisposés, et surtout dès qu'il y aura fièvre, les colons devront consulter un médecin, en attendant son arrivée, s'ils ne peuvent le voir immédiatement ils suspendront l'usage de tout aliment solide pour ne prendre que quelques bouillons.

               Ils se souviendront dans tous les cas des précautions recommandées ci-dessus et dont les propositions suivantes offrent le résumé :
               1° Choisir autant que possible une habitation située au Nord, à mi-côte, bien aérée, qu'ils tiendront propre et où ils éviteront l'encombrement ainsi que le voisinage des marais et des matières putrescibles.
               2° Porter des vêtements amples légers de nuance claire et d'un tissu qui préserve à la fois du chaud et du froid.
               3° Tenir la peau propre.
               4° S'abstenir des excès en tout genre, et particulièrement dans le boire et le manger ; être sobre surtout de liqueurs alcooliques et maîtriser la soif.
               5° Faire une heure ou deux de sieste au milieu du jour.
               6° Ne pas négliger une indisposition ; recourir aux secours de la médecine dès le début des maladies.
Extraits d'un document officiel 1848


Le Chéliff
Envoyé par M. Christian Graille

                  A peine le barbeau, l'alose, y peuvent vivre,
                  Unique et maigre lot des oueds africains
                  Où de rares pêcheurs, épris de vagues gains,
                  Se hasardent aux feux du soleil qui les cuivre.
                  Mais de barque, pas une, et de marin, néant.
                  C'est la rivière morte, et comme inviolée,
                  Où jamais nulle voile, au vent chaud, déroulée,
                  N'a troublé le miroir de son cœur fainéant
                  Dans la plaine éclatante où flambent les moissons
                  Pensif et comme las entre ses hautes berges,
                  Le Chéliff sinueux roule ses ondes vierges
                  De fleuve sans bateaux et presque sans poissons.
                  A peine le barbeau, l'alose, y peuvent vivre,
                  Unique et maigre lot des oueds africains
                  Où de rares pêcheurs, épris de vagues gains,
                  Se hasardent aux feux du soleil qui les cuivre.
                  Mais de barque, pas.
                  Il coule cependant, comme un fleuve de rêve,
                  Ayant sa vie à lui, calme et non sans beauté,
                  La lumière y flamboie et, par les jours d'été,
                  Ses rives d'ocre vif ont un aspect de grève.
                  Des geais passent, parfois de grands hérons plongeurs
                  Y viennent s'y baigner parmi les lauriers roses,
                  Un Arabe accroupi goûte la paix des choses
                  Et regarde l'eau fuir avec ses yeux songeurs.
                  Il pense que la vie elle-même est une onde,
                  Et qu'elle suit sa pente, et que tout est fatal,
                  Et que poussé par Dieu, dans le bien ou le mal,
                  L'homme aussi n'est qu'un flot qui s'en va par le monde….
                  Et sa pensée alors, et l'onde, à l'unisson,
                  S'aventurent au loin dans une vague brune,
                  Nul trouble n'est en lui, sur le flot nulle écume ;
                  L'air alourdi de feu n'a pas même un frisson.
                  Une égale torpeur emplit l'homme et le fleuve,
                  Tandis que la campagne, immobile autour d'eux,
                  Sous le ciel enflammé les regarde tous deux
                  S'écouler vers leur sort sans que rien les émeuve !
                 

Vicron Pittié
La vie algérienne et tunisienne (30-11-17897)



Anciennes possessions françaises
de la Calle.
Envoyé par M. Christian Graille
De la pêche au corail

                 Avant la guerre de 1830 contre Alger, comprenant une soixantaine de lieues de côtes de Barbarie, notre prise de possession datait de 1520.
                 Les établissements eurent à souffrir plusieurs vicissitudes jusqu'au moment où les Français furent chassés définitivement de la Calle, ville incendiée par les Arabes, d'après l'instigation des Turcs le 18 juin 1827.
                 L'Est de ces parages où se trouvent nos anciennes possessions de la Calle, du cap Rosa, du bastion de France et du cap Roux était affecté à la pêche du corail ainsi que le golfe de Bône et les environs du cap Ferrat près d'Oran.
                 L'autre partie des côtes de la province de Constantine, objet des concessions commerciales, était exploitée par une compagnie française qui y faisait un commerce exclusif sur :
                 - les grains, les cuirs, la laine, le miel, la cire, la soie et l'huile.

                 L'avantage de ce monopole coûtait à la France une redevance annuelle de deux cent mille francs payés au Dey d'Alger. Le trésor rentrait dans ses avances en accordant des patentes de pêche aux bâtiments corailleurs à raison de mille francs pour la saison d'été et de cinq cents francs pour celle d'hiver.
                 Souvent le même bateau prenait une patente tunisienne afin de pouvoir pêcher dans les eaux de Tabarcâh (Tabarka) ; elle coûtait moitié moins que celle de la France. On comptait jusqu'à deux cents bateaux corailleurs en mer ; leur réunion dans un petit espace offrait un coup d'œil agréable.
                 La compagnie commerciale n'était assujettie à aucune rétribution. Le gouvernement français ayant voulu exploiter ce commerce ne put couvrir ses frais : il l'abandonna à une compagnie française avec la condition avantageuse pour elle de fournir aux corailleurs les objets de consommation.

                 La ville maritime de Bône était le centre des pêcheries et des opérations commerciales. Un consul de France y résidait et la compagnie d'Afrique y avait formé ses plus grands établissements. Ce n'était qu'éventuellement qu'elle faisait des achats dans les ports de Stora, Collo et de Bougie.
                 Lorsque la France déclara la guerre au Dey d'Alger, il n'existait plus de distinction entre les concessions commerciales et les anciennes possessions territoriales limitées par la Seybouse et le cap Roux.
                 Aussi avait-on laissé tomber en ruine nos fortifications du cap Rose, du bastion de France et du cap Roux. Ce ne fut qu'accidentellement que celles de la Calle furent réparées.
                 Comme pendant mon premier séjour à Oran en 1831, j'ai résidé pendant un an au fort de Mers-el-Kébir, j'eus l'occasion de voir constamment les bateaux corailleurs et j'eus la curiosité de les visiter et d'aller voir comment se faisait cette pêche ; je fus plusieurs fois en mer avec eux pour jouir de ce coup d'œil et j'étais loin de l'imaginer comment s'opérait cette pêche.

                 La pêche au corail est faite par des balancelles, bateaux pontés du port de quinze à vingt-cinq tonneaux, ayant de huit à douze hommes d'équipage et deux mousses constamment occupés à faire et à réparer les filets.
                 La voilure est fort basse soutenue par un seul mât ; elle se compose d'une voilure latine et d'une brigantine.
                 Les filets de pêche sont formés par deux forts madriers placés en croix, longs d'un mètre cinquante centimètres. A leur réunion est une grosse pierre carrée et un câble assez long pour laisser descendre le filet jusqu'à quatre-vingt brasses de profondeur (quatre cents pieds) et quelquefois plus.
                 Aux quatre extrémités des madriers sont fixés des paquets de réseaux en grosse ficelle.
                 Cet appareil fort simple est jeté à la mer et retenu au moyen du câble fixé à un petit cabestan (treuil). En entrant dans l'eau les réseaux du filet s'étendent et parvenus au fond ils s'étalent autour des madriers qui, agités par les flots, cassent les branches de coraux.

                 Quand on suppose qu'une quantité suffisante a été détachée des rochers sous-marins on enlève les filets au moyen du câble ; alors les réseaux se rapprochent par leur propre poids et accrochent les morceaux de corail cassés par le madrier.
                 Les filets étant parvenus sur le pont on cherche dans les réseaux les coraux qui s'y trouvent. On ne conserve que les morceaux qui résistent à la cassure qu'on cherche à faire avec les doigts.
                 Cette pêche n'est exploitée que par des Sardes et des Napolitains.
                 Un bateau bien équipé pêche pour dix ou douze mille francs de corail avec une dépense de six à sept mille francs. On le transporte à Livourne où il est vendu de trente à cinquante francs la livre.
                 Les gros morceaux de corail, propres à tailler des médaillons se vendent à la pièce jusqu'à mille francs et au-delà. Ce n'est que dans ce port et à leur retour que les patrons s'acquittent du prix de leurs patentes auprès du consul français.
Depuis que nous occupons Alger, cette pêche a repris une activité plus grande que jamais car à l'époque où j'étais à Oran c'était la saison d'été ; il y avait au moins une trentaine de bateaux corailleurs qui tous les matins partaient du port de Mers-el-Kébir et se dirigeaient vers le cap Ferrat où était leur point de mire et la réunion des autres bateaux qui cependant se tenaient à distance des uns et des autres lorsqu'ils commençaient leur pêche.
                 Je les examinais tous les matins et toute cette réunion de petits bateaux formait une petite citadelle fort agréable à la vue qui donnait une activité étonnante à ces parages.
L'Algérie française par Arsène Berteuil
Ancien pharmacien en chef des hôpitaux militaires
de l'Armée d'Afrique. Édition 1856


" REVUE DE METEOLOGIE PRATIQUE
POIDS ET MESURES
9ème Année. - N° 7 JUILLET 1931.

Envoyé par Mme N. Marquet
Exposition Coloniale Internationale de Paris en 1931
Système de poids et mesures en usage en Algérie
avant l'occupation française


LA COUDEE ROYALE DE TLEMCEN
MESURE LINÉAIRE ÉTALON DU XIVème SIECLE

           A la demande de M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie, une collection d'anciens appareils et mesures indigènes, en usage dans les territoires du Nord et dans les Oasis sahariennes de l'Algérie, avant l'application du système métrique, figure au stand de la Cité des Informations, dans la partie réservée au commerce.
           Cette collection personnelle, offerte à l'État par l'Inspecteur-chef du Service des Poids et Mesures de l°Algérie, n'est pas complète ; quelques-uns des spécimens caractéristiques qui existent dans les collections des musées de la colonie y auraient figuré, si l'Administration des Antiquités algériennes n'avait estimé qu'elle ne devait pas s'en dessaisir.
           Je connaissais, au musée archéologique si intéressant de Tlemcen, l'ancienne et opulente capitale du Maghreb, une tablette de marbre appelée " Coudée Royale ", portant une inscription arabe, c'est-à-dire un monument épigraphique du plus haut intérêt pour la science, que le chef d'escadron Bernard, commandant la place de cette ville, faisant exécuter les travaux d'appropriation après la prise de possession, découvrit dans un pan de muraille. Il le remit à l'État, rendant ainsi à l'archéologie le plus signalé service, en raison de l'importance de cette inscription qui, sans la prévoyance de cet officier supérieur, eût été à jamais perdue.

           J'avais sollicité de M. le Maire de Tlemcen le déplacement de cette plaquette pour la faire transporter à Paris, à l'Exposition Coloniale, avec les autres objets expédiés par mes soins au Ministère du Commerce. D'un beau marbre translucide, par conséquent très fragile, et, de plus, scellée au mur, de trop grands risques auraient pu résulter de cet envoi, suivant l'avis de l'érudit conservateur du musée, M Bel et du premier magistrat de la cité. Cependant, l'obligeante autorité municipale fit photographier la " Coudée Royale " et m'envoya l'exemplaire annexé à cette note; grâce à cette reproduction, les explications qui vont suivre présenteront encore plus intérêt
           Du commencement du XIIème siècle jusqu'à la fin du XVème, les ports de la Méditerranée entretinrent des relations de commerce étendues et suivies avec les Etats musulmans de la cote septentrionale d'Afrique.
           Un des comptoirs principaux et des plus renommés était Tlemcen, où les échanges atteignaient, à cette époque du XIVème siècle, des proportions considérables. C'était la capitale du Maghreb central, la plus accessible au commerce étranger; elle comptait environ 2.000 marchands venus de diverses contrées catholiques de l'Europe méridionale. Cette société étrangère et mêlée frayait de bon accord avec la population indigène, qui dépassait alors le chiffre de 100.000 âmes.

           Cette cité populeuse était divisée en quartiers distincts où chaque classe, chaque corporation, avait sa place marquée. La partie de la ville située au nord était spécialement réservée au commerce. Il y avait la plus de trois mille boutiques. Les commerçants européens étaient tous rassemblés au centre de ce quartier, dans des fondouks agglomérés au milieu d'une enceinte crénelée qui les isolait des bazars indigènes. Cette petite cité européenne avait reçu le nom d El-Kissaria.
           Ce nom d'El-Kissaria pouvait être rangé au nombre des mots transportés des langues européennes dans le langage arabe usuel du Maghreb.
           La cité active et industrieuse, qui semblait avoir été transportée du midi de l'Europe au sein de la ville africaine, avec sa religion, ses langues et ses coutumes diverses, atteignit, vers le milieu du XIVème siècle, à l'apogée de sa prospérité.
           La décadence vint par la suite ; Le quartier fut plus tard en quelque sorte abandonné et c'est dans les premiers temps de notre occupation après la prise de possession du vaste et bel emplacement d'El-Kissaria, que le génie militaire découvrit, dans les démolitions, la " Coudée Royale " parfaitement intacte.
           Ainsi que je l'ai déjà dit, cette " Coudée Royale " est de beau marbre translucide, de l`onyx ; elle mesure 0m. 66 de longueur et sa largeur est de 0m 18. L'inscription qu'elle contient se compose de deux lignes en caractères andalous, d'un type superbe et d'un fort relief ; la dimension de ces caractères varie, suivant la forme propre à chaque lettre, entre 2 et 4 centimètres. Au-dessus de l'inscription est figurée une mesure linéaire, refouillée dans le marbre à une profondeur de 0 m. 005 et divisée en quatre parties égales.

           Le texte épigraphique, traduit, est tel qu'il suit :
           " Louange et reconnaissance à Dieu. Ceci est la mesure de la Coudée " pour El-Kissaria ".
           " Que Dieu le peuple et l'enrichisse ~ Dans le mois de Rebiâ second l'année sept cent vingt-huit (728) ".


           La date hégérienne de Rebiã second, 728 correspond au mois de mars 1328 de notre ère.
           A cette époque, la capitale du Maghreb central avait atteint son plus haut degré de prospérité ; le commerce y était florissant, et les relations des indigènes avec les négociants étrangers avaient pris un essor considérable. Bien que la loyauté des transactions commerciales, des Tlemcéniens fut proverbiale, l'autorité dût, avec sagesse, songer à introduire dans ces transactions l'ordre et la régularité qui pouvaient en assurer la sincérité et la durée. D"où l'initiative d'une réforme négligée jusqu'alors, réforme qui se traduisit par la détermination et la promulgation, dans les états du Maghreb central, d'une mesure de longueur type, à l'usage du commerce, qui rendit un signalé service à ceux qui se livraient à des opérations d'échange. Cette réforme, on peut le croire, s'étendit encore à Oran, à Ténès, à Alger et à toutes les autres places de commerce qui relevaient du même gouvernement.

           La coudée est la plus ancienne mesure connue. Les Égyptiens, les Hébreux, les Grecs, les Romains et les Arabes, de temps immémorial, en avaient fait la base de leurs mesures, de longueur et de superficie. La coudée naturelle peut varier entre 45 et 50 centimètres. Il importait donc, pour la sécurité des transactions, de ne pas laisser cette appréciation au hasard.
           La coudée qui se trouve figurée avec ses principales subdivisions sur le marbre d'El-Kissaria, mesure exactement 47 centimètres (0,47).
           Il est digne de remarque que de toutes les coudées connues, soit dans l'antiquité, soit de nos jours, aucune ne présente la même dimension que celle de Tlemcen, qui indiquait mieux qu'aucune autre la moyenne de la coudée naturelle.
           Ce travail serait incomplet si, à l'aperçu qui précède, sur la mesure de longueur adoptée comme unité en pays musulman, il n'était fait un court exposé des principes d'après lesquels elle a été constituée, et des mesures composées qui en dérivaient légalement. Il s'agit d'un système très bien lié, dont l'étude n'est pas dépourvue d'intérêt et peut donner lieu à de curieux rapprochements.
           D'après quelques auteurs arabes, la coudée arabe se subdivise en 36 portions égales représentées par 36 doigts de grosseur moyenne et alignés de champ.
           Le doigt équivaut, à son tour, à l'espace qu'occupent 6 grains d'orge moyens, rangés en ordre serré, et dos à ventre.
           Le grain d'orge représente lui-même l'espace que peuvent remplir 6 crins de mulet de l'espèce appelée Bardeau.

           En tenant compte de ces évaluations et en les traduisant en valeurs métriques, on trouve, étant donnée la coudée Tlemcénienne de 47 centimètres :
           1) Que le Doigt, 36ème partie de la coudée, égale 0 m. 013 et une fraction ;
           2) Que le Grain, 6ème partie du doigt, équivaut à 0 m. 002 et une fraction ;
           3° Qu'enfin le Crin, 6ème partie du grain, vaut 0 m. 0003.

           Tels sont les sous-multiples de la coudée, qui servent à former, pour l'usage ordinaire du commerce, les mesures fractionnaires suivantes :
           L'Empan, valant 18 doigts ou la moitié de la coudée = 0 m. 235 ;
           Le Demi-Empan, représentant 9 doigts ou le quart de la coudée = 0.117 et fraction ;
           Le Palme ou tiers d'Empan, de la valeur de 6 doigts, le 1/6ème de la coudée = 0,078 et fraction.

           Les quatre subdivisions de la coudée figurées sur le marbre d'El-Kissaria sont : l'Empan et le demi-Empan.
           Les multiples de la coudée formant, dans le système arabe, les mesures itinéraires et de superficie, se classent dans l'ordre suivant :
           La K'ama, représente la longueur des deux bras étendus en croix ; c'est notre aune ancienne et la brasse, demeurée en usage dans la marine. Elle équivaut à quatre coudées, soit, en valeur métrique, à 1. m. 88. Elle se rapproche de la toise française (1 m. 94).
           La R'eloua vaut 100 K'ama ou 400 coudées, soit 188 mètres. C'est, à quelque différence prés, l'équivalent de notre câble marin (200 m.) ou encablure.
           Le Mille représente 10 R'eloua, en d'autres termes 1.000 brasses ou 4.000 coudées, c'est-à-dire 1.880 mètres, à peu près la valeur du mille moderne marin (1.852 m.).

           La Parasange, en arabe El-Fersenkh, comprend 3 milles, ou 30 r'eloua, égales à 3.000 brasses ou à 12.000 coudées : elle égale donc 5.640 mètres et se rapproche de la lieue marine de France.
           L'Ak'ba est le double de la Parasange ; elle vaut 6.000 mille, représentant 24.000 coudées, soit 11.280 mètres
           Enfin, le Barid, équivalent de 2 Ak'ba, ou de 4 parasanges, ou de 12 milles, en tout 48.000 coudées, marque le degré le plus élevé dans l'échelle des mesures de longueur : il égale 22.500 mètres.

           Tel est, en résumé, le système légal, universellement adopté dans tous les pays soumis à l'islamisme, depuis la plus haute antiquité.
           C'est à titre purement rétrospectif que vient d'être indiqué ce système de mesures, pour bien montrer le degré de civilisation qui existait déjà, en cette matière, dans le Maghreb central, et pour établir son rapprochement avec notre système métrique, aujourd'hui répandu et appliqué dans le monde entier, à l'exception de l'Angleterre et des États-Unis. En Algérie, plus particulièrement, il n'est plus discuté depuis longtemps, et c'est justement à propos de cet éclatant progrès que j'ai pu écrire ce qui suit dans la brochure publiée à l'occasion du Centenaire (page 20) : " L'Algérie, Nord et Sud, jusque dans les oasis les plus lointaines, forme un bloc dans lequel nos lois sur le système métrique décimal sont observées scrupuleusement, aussi fidèlement que dans la capitale de la France. Ici, point de dénomination ancienne rappelant les vieilles coutumes et les traditions surannées de la province française ".
           Le génie de notre race a accompli une oeuvre parfaite dans le nord de l'Afrique.
L'Inspecteur, chef du Service des Poids et Mesures de l'Algérie :
E. ALAUX


Au hasard
Envoyé par M. Christian Graille

         Voulez-vous, autour de Mustapha-Supérieur, faire une promenade pittoresquement capricieuse ?
         Vous êtes devant l'église. En face de vous un poteau du Club Alpin vous indique un sentier qui mène à El-Biar. Prenez-le.
         Vous cheminez entre des murs de clôture ; par-dessus, les odeurs volent et vous arrivent ; des grappes parfumées pendent même au-dessus de votre tête et vous n'avez qu'à tendre les mains pour les cueillir.
         Au printemps ce sont des glycines d'un violet pâle ; en été, des jasmins enivrants Des orangers et des citronniers ont des fruits d'or rouge ou d'or vert en janvier et des cassolettes blanches d'encens, en mai. Des lauriers roses font de larges taches carminées et bleues dans les feuilles noires, lorsque août brûlant règne dans la splendeur.
         C'est là le commencement de votre promenade.

        A moins de 200 mètres, la grille d'une villa semble barrer votre route, vous tournez à gauche le sentier monte et se cache de plus en plus sous les frondaisons. C'est par endroits une nuit mystérieuse et fraîche. Puis des trouées s'ouvrent dans la voûte verdoyante qui s'arrondit sur vous, et ce sont des échappées radieuses du soleil.
         Je rêve d'un tableau qui me montrerait un couple divinement beau, enlacé dans une de ces trouées lumineuses. Il serait comme transfiguré, comme immatériel dans une poussière d'or impalpable.
         Le sentier cesse de s'élever et incline à droite. Il n'est plus sombre ni fermé. Plus de tunnel de verdure ; un vallon qui descend vers la mer et la Méditerranée en bas.
         Un léger et court pont sur un lit d'oued vide. Engagez-vous à gauche dans un sentier tout juste large pour placer vos pieds.

        Que vous en dirai-je ? Il est délicieux. Vous rejoindrez le grand chemin de la colonne à El-Biar, proche de la colonne.
         - Poussez jusqu'à ce village.
         - Égarez-vous dans le bois de Boulogne.

        Le hasard vous conduit au bas du Splendid Hôtel.
         Voyez-vous ce poteau du Club Alpin, comme à l'entrée d'une grotte de feuillages ? C'est le sentier des voleurs. Il paraît qu'on y fait de mauvaises rencontres. Ce que j'affirme, c'est qu'il n'en est pas un aussi étrange, aussi merveilleux où l'on surprenne autant de rêves et d'amoureux. Il est raviné, en casse-cou, absolument discret et caché, changeant à chaque dix pas. Il débouche à Mustapha-Inférieur, près du Champ-de-Manœuvres.
Errans.
Les Annales algériennes (12-02-1893)


Brasserie de l'Étoile
Envoyé par M. Christian Graille
Réveillon de Noël
à 4 francs, vin non compris
Menu

Potage bisque
Six huîtres
Saumon du Rhin (sauce verte)
Pâté de lièvre, gelée au Sauternes
Dindonneau et poulardes truffés,
Avec jambon d'York au cresson
Salade mimosa
Glace pralinée
Dessert

Carte

Huîtres
Écrevisses en buisson
Langouste
Faisan truffé
Chaud- froid de perdreaux Marie-Stuart
Truffes en surprise
Terrine de foie gras
Jambon d'York
Saucisses de Francfort
Choucroutes gratinées
La Brasserie de l'Étoile reste ouverte toute la nuit.
Réveillon du 31 décembre
à 4 francs, vin non compris
Menu

Consommé double en tasse
Six huîtres
Ombrine du golfe moscovite
Choucroute garnie Francfort et jambon
Galantine
Poularde de Bresse
Filet de bœuf à la gelée
Salade céleri
Glace " Étoile "
Dessert
Carte

Huîtres
Écrevisses en buisson
Jambon à la gelée
Terrines de foie gras
Faisans perdreaux truffés belle vue
Filets de soles Calypso
Poularde à la Néva
Choucroute garnie gratinée


La Brasserie de l'Étoile reste ouverte toute la nuit.

La vie algérienne (14-12-1907)


L'Algérie et Monsieur de Lanessan
Envoyé par M. Christian Graille

               N'en déplaise à nos confrères de France qui nous accusent de ne pas savoir ou de ne pas vouloir discuter et de répondre à des raisons par des injures, nous ne demandons pas mieux que de discuter et nous acceptons les raisons, quand elles sont bonnes.
               Mais si des plumitifs s'obstinent à parler de l'Algérie sans la connaître et à nous faire prendre des vessies pour des lanternes, s'ils persistent à nous montrer blanc ce qui est du plus beau noir, nous ne pouvons évidemment acquiescer par condescendance ou pure courtoisie à pareilles contre-vérités.

               Il est à Paris une certaine presse qui ne peut parler de nous sans acrimonie. Je me hâte de dire qu'il en est une autre dont les procédés diffèrent sensiblement.
               On veut toujours nous faire notre procès, mais on y met des formes et la passion n'y paraît pas. Il est même certains journalistes qui sans se préoccuper de plaire ou de déplaire à leurs lecteurs n'ont que le souci de les éclairer ; il m'est très agréable de signaler dans cette catégorie un homme d'un très ferme et très beau talent.

               M. de Lanessan (homme politique) qui s'est fait une spécialité des questions coloniales et qui les traite avec autant de modération que de compétence.
               Il vient d'écrire dans le XIXe siècle un article qui est un pur chef-d'œuvre de clarté et de logique. Impossible de mieux exposer en le résumant cette si épineuse question algérienne dont tant de contradictions ont fait un vrai casse-tête.
               Ne pouvant reproduire en entier cet excellent article je n'extrais sans trop de commentaires les passages les plus saillants.

               Parlant du grand débat qui va s'ouvrir et dont la présence de M. Tirman à Paris a augmenté encore l'importance M. de Lanessan s'exprime ainsi :
               " Il s'agit de savoir si l'Algérie sera définitivement et complètement assimilée à la métropole, si elle ne sera plus qu'une réunion de départements français, semblables à tous les autres, avec la même organisation administrative et financière, ou si, au contraire, entrant dans une voie nouvelle on lui donnera une large autonomie administrative, avec un budget spécial dont les recettes et les dépenses seraient réglées par les pouvoirs locaux. "

               D'après M. de Lanessan, les Algériens ont été d'abord partisans du système des rattachements. Ils trouvaient dans le budget de la France ce que leurs propres ressources auraient été insuffisantes à leur donner.
               Alors ce fut l'ère des vaches grasses. Les Algériens en profitèrent, non pas seulement pour effectuer des travaux utiles, mais aussi hélas, pour des créations innombrables de fonctionnaires dont beaucoup auraient pu être économisés sans inconvénient.

               Il faut savoir entendre la vérité, avouons que M. de Lanessan n'a pas tout à fait tort de nous critiquer sur ce point, et que l'argent qui, dans la pensée de la France devait servir à la colonisation s'est, en de notables proportions réparties sur les fonctionnaires dont on se serait fort bien passé. Aussi il en résulte qu'autant par nécessité que pour mettre fin à des abus criants, la métropole a serré les cordons de sa bourse.
               Dès lors, la période des vaches maigres est venue, l'Algérie a vu s'arrêter le développement de son outillage industriel et commercial tandis que ses recettes augmentaient par suite du progrès de la colonisation.
               Alors les Algériens changeant d'attitude sont partisans du système de colonisation et veulent disposer à leur gré des recettes de la colonie.

               Avec beaucoup d'équité, notre confrère déclare qu'ils n'ont pas tout à tort, nombres d'esprits clairvoyants ont reconnu que plus on a voulu assimiler l'Algérie à la France, plus on a rencontré des difficultés.
               " Ce ne sont pas seulement les indigènes qui se sont montrés rebelles à nos lois et à nos mœurs administratives, les colons eux-mêmes ont protesté contre les charges et les obligations auxquelles on voulait les soumettre sous prétexte de les assimiler aux autres citoyens français. "

               J'arrive au point où notre éminent confrère formule aussi heureusement que possible quelques appréciations qu'on est ravi de lire dans un journal de France et qu'on devrait lire dans tous, si l'on voulait être, je ne dirai pas bienveillant pour nous, mais simplement équitable.
               " Il est certain, je cite textuellement M. de Lanessan, que si nos compatriotes ne devaient pas trouver au-delà de la Méditerranée des avantages particuliers, ils n'auraient aucune raison de s'expatrier."
               On a trouvé très étrange, par exemple, que les colons ne payent pas les mêmes impôts que les Français de la métropole.
               On ne réfléchit pas qu'ils ne jouissent pas non plus des même avantages que nous. En Algérie :
               - les routes et les chemins de fer sont encore rares,
               - la sécurité n'est que relative surtout dans les centres agricoles où les vols sont plus nombreux qu'en France,
               - les approvisionnements de toutes sortes sont rares et beaucoup d'objets doivent être importés de France à grand frais,
               - l'argent est beaucoup plus cher que dans la métropole, etc.

               En un mot, le colon algérien manque d'une grande partie des avantages que procure aux citoyens de la métropole l'état si avancé de notre civilisation. N'est-il pas naturel que ses charges soient moins lourdes ?
               Il n'y a rien à ajouter à des paroles si judicieuses, je me borne à souhaiter que tous ceux qui auront parlé de l'Algérie se donnent au préalable la peine de l'étudier aussi consciencieusement que l'a fait M. de Lanessan.
Jean de Blida
La Tafna (04-03-1891)


Les bains de mer
Envoyé par M. Christian Graille


               Au moment où les divers établissements balnéaires ont ouvert leurs portes, où une nuée de gamins vont prendre leurs ébats dans les flots bleus, nous croyons intéressants de donner à nos lecteurs quelques conseils, dont ils pourront tirer profit.
                L'usage des bains de mer tendant à se répandre de plus en plus, il arrive que beaucoup de personnes en usent sans règles ou mesure, sans demander l'avis de leur médecin, quelquefois même malgré sa défense.

                Elles sont alors étonnées de ne point voir se réaliser les bons effets qu'elles en attendaient, et rejettent sur les bains de mer les torts qu'elles devraient seules s'adresser. Car il ne faut pas se le dissimuler, les bains de mer ont leurs indications et leurs contre-indications.
                Ils peuvent être pris dans un but hygiénique ou dans un but thérapeutique, mais dans l'un et l'autre cas on doit soumettre leur administration à certaines règles immuables dont on ne doit pas se départir.

                Entre autres choses, l'heure du bain a une grande importance ; il faut éviter de se baigner dès le matin au sortir du lit, ou le soir après le coucher du soleil, car la réaction salutaire qui doit suivre le bain serait entravé tant par l'humidité de l'atmosphère que par la basse température de l'air et de l'eau. Le bain doit être pris à jeun ou longtemps après le premier repas, environ quatre heures. Sa durée pour les grandes personnes ne doit pas dépasser vingt à trente minutes.
                En sortant de l'eau, il est bon de ne pas se vêtir trop hâtivement.
                Un peu de marche ne peut être que salutaire ; en outre, le peignoir jeté sur les épaules est suffisant pour assécher la peau, il ne produit pas sur elle de frottements énergiques qui enlèvent les particules diverses déposées sur l'épiderme par l'eau de mer, particules qui contiennent les principes excitants dont on ne saurait le priver si l'on veut obtenir des bains de mer d'excellents effets.

                Si la réaction qui suit le bain se faisait mal, on devrait la favoriser par une longue promenade à pied, ou un exercice corporel quelconque ; on pourrait prendre aussi un léger cordial : vin généreux, bouillon chaud etc.
                Telles sont les précautions générales qui doivent précéder et suivre le bain ; mais tout le monde indistinctement peut-il prendre des bains de mer ? Non ! Et c'est pour méconnaître cette règle qui nombre de gens éprouvent de gros mécomptes.

                Sans parler encore des enfants pour lesquels il y a de nombreuses contre-indications ; tous les adultes ne peuvent aller à la mer sans inconvénient, les rhumatisants par exemple, les malades atteints d'une affection au cœur ou des reins, d'une maladie d'intestins, doivent absolument éviter les bains de mer, du moins le bain froid, car ce qu'il y a surtout à craindre c'est le refroidissement résultant du bain.
                Ils peuvent cependant, mais dans certains cas seulement, car l'appréciation de chaque cas en particulier doit être réservée au médecin traitant, prendre des bains chauds dans une baignoire.

                Il en est d'autres, au contraire, à qui ce moyen est défendu : ce sont ceux qui sont atteint d'une maladie de peau et chez lesquels l'action excitante de l'eau de mer aggraverait la lésion cutanée.

L'Indépendant de Mostaganem (15-07-1891)


L'armoire de chez Ikea
Envoyé par Hugues


       Une dame a acheté une armoire chez Ikea et décide de la monter toute seule, sans attendre son mari.

       Elle regarde bien le plan et se met à l'ouvrage.
       Voilà, c'est fait.
       Mais en bas, dans la rue, un autobus passe.
       Le sol vibre, et l'armoire se met à trembler, et la voilà par terre.

       La dame ne s'avoue pas vaincue.
       Elle reprend le montage, en suivant bien les étapes une après l'autre, elle ajoute même un point de colle ici et là... Voilà, c'est terminé.
       Mais l'autobus qui fait la navette est revenu, et de nouveau le sol vibre, l'armoire tremble, et plaf, elle s'effondre.

       Exténuée elle appelle le service après-vente Ikea.
       On lui envoie aussitôt un technicien.
       En arrivant, celui-ci dépose sa sacoche, laisse son mégot dans le cendrier et déclare :
       - Bien, voyons ça, je vais refaire le montage et nous verrons ce qui se passe.
       Il assemble normalement et, en un quart d'heure, l'affaire est réglée.
       - Hé bien, elle est très bien cette armoire, où est le problème ?
       - Attendez un peu que le bus passe, et vous verrez...

       Le bus passe effectivement, et le sol vibre, l'armoire tremble, et tombe en miettes.
       - J'aurai le dernier mot ! dit le technicien, et il recommence le montage, mais avec de la colle super forte, des vis supplémentaires, de grands coups de marteau...
       Et le bus qui continue son service passe dans la rue, et le sol vibre, l'armoire tremble, et vlan, elle se retrouve en mille morceaux.

       Le technicien se fâche :
       - Putain de merde ! J'en aurai le cœur net. Je vais tout remonter normalement, et je vais me mettre à l'intérieur pour voir ce qui se passe quand ça vibre.
       Et c'est à ce moment-là que le mari de la dame rentre du travail.
       Il voit la sacoche, le mégot, et demande à sa femme :
       - Tu me trompes, j'en suis sûr maintenant. À qui est cette sacoche ? Et ce cigare ?

       Tiens, et cette armoire, c'est nouveau !
       Ton amant est là-dedans, je le sais !.
       Et il ouvre l'armoire.
       - Alors, qu'est-ce que vous foutez là, vous ?
       - Ben, vous n'allez pas me croire, mais j'attends l'autobus...




Salut de la rédaction de la " cravache "
Envoyé par M. Christian Graille
Aux Oranais et Oranaises !
Aux Bel-Abbésiens et Bel-Abbésiennes !

                 Hauts Seigneurs, bourgeois, manants, châtelaines, bourgeoises et gentes croquantes, je vous salue très fort du plat de ma colichemarde et vous aussi mignonnes demoiselles petites et grandes, qui êtes la grâce et la parure de nos bonnes villes.
                 Laissant à mon directeur la partie politique la plus ardue et la plus ennuyeuse, je réjouirai fort vos petites oreilles de moult chroniques drôles qui me vaudront, j'en suis certain, toutes vos félicitations.
                 Un journaliste est un oiseau, si vous lui coupez les ailes et si vous le mettez en cage, il ne chante plus, il lui faut l'air, la lumière et la liberté.
                 Ici pas de censure, mais nous chanterons très fort puisque nous sommes libres, Que le Diable fasse que nous chantions juste.

                 Si notre journal est mauvais, la faute en sera à vous : qu'elle vous soit légère ; vous devez chaque semaine me fournir :
                 - des évènements incroyables de grandes passions platoniques,
                 - des duels,
                 - des gens masqués à l'allure ténébreuse, aux grandes capes grises, se glissant le long des murs pour enlèvements nocturnes,
                 - des poignards luisant dans l'ombre etc., etc.

                 Et tout cela, amis lecteurs, il faudra me le dire ou me l'écrire. Je ne peux pas non plus vous guetter au coin des rues comme une amante délaissée qui attend par une pluie battante que son fidèle sorte de chez sa nouvelle maîtresse pour l'empoigner par les basques de son habit.
                 Je préfère par ce vilain temps me chauffer les pieds aux bûches de la cheminée, entendant chanter le feu.
                 Maintenant si vous vouliez connaître mes goûts, voilà :
                 - j'aime mieux les vers que la prose,
                 - la musique que les vers et je ne préfère rien au monde à une peinture de Raphaël si ce n'est une jolie femme.

Le secrétaire de rédaction.
d'Artagnan.
La Cravache oranaise (21-02-1909)
Il y a beaucoup de femmes adorables qui la première quinzaine accordent la main et à la fin du premier mois le pied, au second elles abandonnent la joue et puis la bouche et ainsi de suite … La pudeur de femme n'est autre chose que la crainte de n'être pas trouvé assez elle … C'est ce qui fait que les belles filles se donnent plus facilement que les laides. Il n'y a pas de résistance plus furieuse que celle d'une femme qui a le genou mal tourné.

Théophile Gautier
La Cravache oranaise (21-02-1909)


Coucher de soleil
Envoyé par M. Christian Graille

           Ivre d'horreur j'assiste à ton coucher farouche
           Dans la cendre embrasée, à soleil dévorant,
           Rouge ulcère du ciel gris de gangrène, œil louche,
           Sanglant, féroce et froid de Tibère expirant.

           Là-bas, nous souvient-il du gai soleil dorant
           Nos soirs au doux pays de France ! Sur sa couche
           C'est un roi qui s'endort paisible et dont la bouche
           En songe encore murmure un arrêt bienfaisant.

           Il a brûlé, tué tout le jour, et sa rage
           Lasse enfin, s'est changée en un lugubre ennui.

           Assoiffé du néant, sans nul remords du crime,
           A corps perdu, d'un bond, il se rue à l'abîme…
           Et brusquement sur la terre s'abat la nuit.

Kairouan, 25 juillet 1892
Albert Marie.
Les Annales algériennes (19-02-1893)




Calamité publique à Bougie
Envoyé par M. Christian Graille

                 Bougie vient de subir une des plus sérieuses calamités qui puissent l'atteindre.
                 Bougie est isolée du reste de l'Algérie par les voies terrestres !
                 Ses routes sont emportées par les oueds débordés ou ensevelis sous les avalanches de boue, charriant des énormes quartiers de rochers et des arbres entiers.
                 - La voie ferrée est coupée dans de nombreux endroits.
                 - Les viaducs ont leurs piles corrodées par les flots de la Soummam en furie et s'affaissent sous le poids des tabliers métalliques ; les culées sont sapées en arrière des quarts de cône et menacent de s'écrouler.
                 - Ni les voyageurs, ni les marchandises, ni les courriers postaux ne peuvent passer, soit par chemin de fer, soit par routes.
                 - Dans beaucoup de points, les cavaliers et les piétons les plus intrépides sont dans l'incapacité de se frayer un chemin.
                 - La vie commerciale est à peu près suspendue, les transactions sont devenues presque nulles.

                 La Chambre de commerce, gardienne vigilante et dévouée de nos destinées, s'est réunie d'urgence dès qu'elle a connu la situation terrible faite au négoce et aux industries locales par les désastres survenus à toutes les voies de communication.
                 Elle a réussi à se montrer à la hauteur de sa tâche en prenant en main la recherche des voies et moyens de porter remède à la pénible situation faite à l'agriculture, au commerce et à l'industrie de la région.
                 Nous pouvons compter sur la louable initiative de notre Assemblée consulaire pour mener à bien la noble tâche qu'elle s'est imposée.

                 Il appartient à toutes les personnalités administratives :
                 - à tous les chefs de service,
                 - à tous les corps constitués,
                 - à tous les élus,
                 - à tous les groupements autorisés d'unir leurs voix à celle de la Chambre de commerce pour obtenir des pouvoirs publics d'intervenir rapidement et énergiquement pour tirer notre ville et ses environs de l'isolement où elle se trouve, sans routes et sans voies ferrées praticables, enserrés entre la mer et la ceinture de nos hautes montagnes.

                 La Chambre de commerce a envoyé la dépêche suivante à M. le Gouverneur général pour l'aviser officiellement de la situation :
                 " A la suite de dégâts considérables causés sur les lignes de chemins de fer, notamment sur celles Bougie-Béni-Mansour, où des ponts mêmes ont cédé, ainsi que sur les routes desservant la région de Bougie, la circulation des trains est complètement interrompue pour un laps de temps qui paraît devoir durer plusieurs mois.
                 - Vie commerciale du pays totalement suspendue,
                 - trafics et correspondances arrêtés,
                 - navires ancrés dans le port obligés de partir sans chargements,
                 - marchandises importantes s'accumulant sur les quais et l'alimentation des populations intérieures n'étant plus assurée.

                 En présence de cette calamité un immense préjudice est causé à tous.
                 La Chambre de commerce de Bougie, réunie extraordinairement, vous supplie d'intervenir d'extrême urgence afin que, au moyen de réparation provisoire le trafic puisse être promptement rétabli.
                 La Chambre compte sur votre sollicitude pour faire agir immédiatement les services intéressés et effectuer les travaux absolument indispensables. "

Cazaubon, Président.


                 Si cette dépêche n'est pas suffisamment éloquente, une délégation de l'Assemblée consulaire ira à Alger exposer la gravité de la situation, plaider la cause de notre prospérité menacée, demander des secours pour réparer les malheurs déjà accomplis.
                 Nous devons tous nous grouper autour des hommes éminents et désintéressés qui ont à cœur de sauver de la ruine Bougie et sa région.

L'écho de Bougie.

Sur la voie ferrée
Communications coupées

                 Les nouvelles qui nous parviennent des environs sont absolument alarmantes à la suite des inondations.
                 La ligne de chemin de fer est coupée au pont de Tiklat par suite de l'affaissement d'une pile du pont qui se penche du côté aval menaçant de laisser glisser dans la Soummam le viaduc métallique qui supporte la voie ferrée.
                 En outre, le courant du fleuve vient se briser contre la culée du pont, du côté d'El-Kseur, et menace de la détruire complètement.
                 Il n'est même plus praticable pour les piétons.

                 Au-delà de ce pont (dans la direction de Béni-Mansour), les points kilométriques de la voie ferrée 51e,48e,45e, entre El-Maten et Sidi-Aïch, sont en mouvement et des affaissements des remblais sont signalés qui pourraient totalement couper la voie.
                 A Sidi-Aïch, le grand viaduc (qui est le plus bel ouvrage d'art de la ligne), est menacé de ruine dans la partie du pont métallique. Le pilier central qui supporte les extrémités des deux grandes travées de 55 mètres chacune, s'est affaissé de plusieurs décimètres par suite d'un affouillement des fondations.
                 Le pont n'est plus praticable pour les trains mais les piétons peuvent encore passer avec prudence.

                 Au-delà de Sidi Aïch la voie est menacée au pont de l'oued Tarzouit.
                 Passée la gare de Takrietz c'est au kilomètre 38, à l'entrée du tunnel, qu'une avalanche de boue descendant de la montagne menace la voie et pour le moment oblige les trains à passer à la vitesse du pas de l'homme.
                 Entre l'Azib-ben-Ali-Charif et Aksoum, au kilomètre 28,500, l'oued Tifri changeant de lit, est venu submerger la voie dans la partie en tranchée, déposant une couche de boue et de pierres qui ont fait dérailler le train 16, machine 109, parti à 5 h 15 du soir samedi.
                 C'est à 7 h 50 du soir que se produisit l'accident. Le mécanicien Gotteland et son aide-mécanicien Walter furent violemment projetés sur leur machine en se faisant heureusement aucun mal.
                 Ce fut au prix des plus grandes difficultés que le personnel du train parvint à remettre en marche le convoi. Une bielle d'accouplement était faussée, les purgeurs des cylindres étaient guillotinés, le cendrier était à moitié arraché. Ce n'est qu'à 5 heures du matin que le train put arriver à Beni-Mansour par ses propres moyens. La machine 109, hors d'état de fonctionner, a été remorquée à Sidi-Mabrouk.

                 La voie fut également coupée à quelques centaines de mètres au-delà d'Allaghan, du côté de Tazmalt. Sur ce point, la communication fut rétablie après 48 heures de travail.
                 Un train est bloqué entre le pont de Sidi Aïch et le pont de Tiklat.
                 Ce train fonctionne entre ces deux ponts. C'est le mécanicien Renaudet avec son chauffeur Zerdad, le conducteur-chef Chlocter et le serre-frein Cuni qui constituent le personnel de ce train isolé.
                 Du côté de Beni-Mansour, deux machines du dépôt de Bougie sont bloquées. Ce sont celles du mécanicien Desentil, chauffeur Colomb et du mécanicien Basset, chauffeur Mora. Elles assurent un mouvement de va-et-vient du pont de Sidi Eich à la gare de Beni-Mansour.

                 Moins heureux que nos mécaniciens de la section Beni-Mansour-Bougie, un de ces vaillants travailleurs de la ligne Alger-Constantine vient de trouver une mort tragique à Bouïra.
                 Le train de nuit n° 231 venant d'Alger avait quitté à 11 h 37 la gare de Bouïra et traversé sans encombre, avec 70 voyageurs, le grand pont de fer de l'oued Eddous, à deux kilomètres de Bouïra.
                 Aussi, c'est avec tranquillité que le mécanicien autorisé Deverdin, son chauffeur Thouverey et le conducteur-chef Morachini étaient montés sur leur train formé en gare de Bouïra partant de cette gare à 5 h 25 du matin.
                 Ce train connu sous n° 555, est composé d'une seule voiture de voyageur, une 3e classe, attelée en queue de 6 wagons de marchandises.
                 Au passage de l'oued Eddous, le pont s'affaissa tout à coup sous le poids du train par suite de la rupture des deux piles de maçonnerie du milieu et la locomotive, le tender et les six wagons furent précipités de six mètres de hauteur, dans la rivière profonde de plusieurs mètres ; le wagon de 3e classe resta accroché au tablier du pont.

                 Le corps du mécanicien Deverdin a disparu. Le chauffeur et le chef du train sont très grièvement blessés.
                 Le pont de l'oued Eddous était en mauvais état depuis fort longtemps et les mécaniciens étaient tenus de ralentir pour franchir le pont et ses abords.
                 On devra le reconstruire totalement en fondant de nouvelles piles et de nouvelles culées.

                 Les menaces d'éboulements et de coupures sur la ligne de Beni-Mansour-Bougie avaient été signalées à la direction, il y a quelques jours, et bien que, au moment où les dégâts de samedi et de dimanche se produisirent,
                 M. l'Ingénieur Jousselin, du service de la voie ferrée était justement sur les lieux.
                 A l'aide d'un mulet et au prix des plus grandes fatigues, M. Josselin a inspecté les points détruits ou menacés sur 60 kilomètres de longueur.
                 La Compagnie de l'Est Algérien a été très durement éprouvée par les divers sinistres qui se sont produits sur notre section et dans son voisinage.
                 Il ne nous appartient point de rechercher s'il y a des responsabilités à établir, peut-être y a-t-il prescription, mais il nous plait de constater que tout le personnel de la voie, depuis le plus humble des poseurs jusqu'aux piqueurs et aux ingénieurs ont fait preuve de beaucoup de dévouement pendant ces quelques jours d'épreuve.

                 Le personnel de la traction qui compte trois victimes, s'est montré énergique et calme et le personnel de gare a employé les plus louables procédés pour éviter aux voyageurs en panne une aggravation de leur désagréable situation.
                 Nous espérons que la Direction va prendre des mesures énergiques pour pallier dans la plus large mesure les désastreuses conséquences qu'entraînera la suppression du trafic tant que dureront les coupures.

Les inondations

                 Depuis une semaine, la Soummam, grossie par les apports considérables d'eau du Bou-Selam, survenus à la suite de la fonte des neiges aux environs de Sétif après deux jours de beau temps, donnait des inquiétudes en inondant quelque peu les bas-fonds de la plaine de Bougie et des Beni-Bou-Messaoud.
                 Vendredi, la pluie s'étant mise à tomber avec violence et presque sans interruption, à la masse colossale d'eau déversée dans la Soummam vient s'ajouter les eaux très augmentées de l'oued Amacine, de l'oued Rhir, de l'oued Roumila, de l'Ighzer Amokran, de l'oued Seddouk, de l'oued Illoula et du haut oued Sahel, sans compter les petites rivières de moindre importance.
                 - La sous-préfecture,
                 - la gendarmerie,
                 - le service des Ponts et Chaussées faisait surveiller depuis quelques jours l'élévation continuelle des eaux du fleuve hors de ses berges.

                 Samedi matin vers 6 heures, la gendarmerie signala une augmentation considérable de la surface submergée.
                 Le maréchal des logis Cretté et le gendarme Muel se rendirent rapidement sur les lieux.
                 L'eau montait déjà à 40 centimètres de hauteur au-dessus du niveau de la chaussée des routes de Sétif et d'Oued-Amizour, sur plusieurs kilomètres de superficie. Au loin, les habitants juchés sur les toitures, sur les meules de fourrage et dans les arbres faisaient des signaux de détresse.

                 Le danger n'existait pas encore, mais les flots boueux grossissaient à vue d'œil. Les gendarmes revinrent à Bougie et empruntant un bateau à fond plat à M. Chailiès et le chargeant sur le camion de M. Joseph Darmani, ils donnèrent en ville avis de la situation (qu'on apprécie d'une manière suffisante des hauteurs de la ville vue vers le sud).
                 Une foule de personnes se porta à la suite de la gendarmerie vers le pont de la Soummam. Le niveau de l'inondation augmentait à vue d'œil.

                 Le Sous-Préfet se renseignant téléphoniquement à Sidi Aïch sur l'état de la progression de la crue de la rivière apprit que l'eau s'élevait toujours.
                 Il décida de se transporter sur les lieux d'où l'on voyait des habitants menacés et de les faire secourir.
                 En très peu de temps une quantité de personnalités se trouvaient également sur les lieux organisant les secours et encourageant les sauveteurs qui arrivaient de tous côtés.
                 Déjà deux jeunes marins, Salem Antoine et Guido Daniel, avec un courage qui ne devait pas se lasser de toute la journée, avaient opéré plusieurs sauvetages avec le maréchal des logis Cretté, le gendarme Muel et l'auxiliaire Kacher Chérif.

                 Antoine Salem surtout faisait preuve d'une ardeur extraordinaire, se mettent dans l'eau jusqu'à la poitrine pour empêcher en s'arc-boutant, sa barque d'être entraînée par le courant.
                 L'une des personnes présentes, M. Lando, voyant le bon office que l'on tirait des embarcations à fond plat, pour opérer les sauvetages, revint à Bougie en toute hâte où il obtint un camion de M. Spitéri et la " bette " des Ponts et Chaussées avec les matelots Papalardo, Caravano et Chérif et une grande quantité de cordages.
                 Ce matériel de secours fut transporté au galop au pont de la Soummam et mis à l'eau route de Sétif. Le personnel de la douane arrivait également, conduit par M. le lieutenant Mazonni.

                 Les opérations de sauvetage se poursuivaient avec activité dans trois villages d'Ardir, de la Zaouïa, de Aït-l'Adj et de Icheklaten, de la fraction des Beni-Bou- Messaoud, où les eaux gagnaient de soixante-dix à quatre-vingts centimètres de hauteur dans les gourbis.
                 MM. Les lieutenants Cointot de la gendarmerie et Mazonni des douanes, à la tête de leurs hommes, dirigèrent à cheval les équipes de sauveteurs au milieu de mille difficultés, se maintenant avec peine dans les chemins cachés sous l'eau, ayant à éviter de laisser leurs hommes s'écarter vers les fossés des routes où l'eau atteignait près de deux mètres et dans les cultures où les chevaux fussent enlisés dans les fondrières de boue, cheminant parfois entre d'étroites et tortueuses allées de figuiers de barbarie émergeant au-dessus des flots jaunes et marquant l'emplacement des sentiers conduisant de la grande route aux gourbis envahis par l'inondation.

                 A l'aide du camion qu'il avait réquisitionné, M. Lando se rendait au sixième kilomètre sur la route de Sétif couverte de 60 centimètres d'eau en face de la Zaouïa et faisait établir un va-et-vient à l'aide d'un câble de 600 mètres entre le camion et le village.
                 Les opérations de va-et-vient réussirent très bien. En deux voyages trente-cinq personnes, principalement des femmes et des enfants étaient ramenés sur la terre ferme grelottant de froid et tremblant de peur.
                 De nombreux bestiaux étaient également sauvés. Quatre indigènes refusaient de se sauver en ne voulant pas abandonner leur bétail.

                 Sur ces entre-faits, le commandant Sérant arrivait avec un détachement de 50 tirailleurs, pourvus d'outils, et une prolonge du train des équipages.
                 Les hommes de la prolonge se mirent à exécuter avec les bateliers les opérations de sauvetage.
                 Dans les autres villages indigènes on n'était pas resté non plus inactif et une soixante de personnes avaient été tirées de situations critiques par des marins civils et de la douane.
                 Dans un olivier séculaire six petits-enfants faisaient des signaux de détresse. On courut à leur secours en établissant un va-et-vient entre leur asile et le camion et la prolonge arrêté sur la chaussée de la route d'Oued-Amizour.

                 La nuit venait rapidement par le temps pluvieux. Les sauveteurs se hâtèrent et une trentaine de femmes et d'enfants, ainsi que trois hommes purent être ramenés vers le pont de la Soummam.
                 La troupe avait fait de louables efforts pour se porter au secours des personnes en danger, mais l'embarcation qui fut confiée aux tirailleurs était une yole de course, absolument hors d'état de servir à un sauvetage à cause de sa trop grande longueur, de son faible tonnage, de son peu de stabilité. Après de vains et exténuants efforts les tirailleurs durent renoncer à cet esquif dangereux, non sans que plusieurs d'entre eux aient dû plonger dans les flots boueux pour diriger la yole et à l'arracher à la violence du courant.

                 Nous avons remarqué sur les lieux, MM.
                 - Choisnet, sous-préfet,
                 - Vitalis, administrateur,
                 - Tessier, ingénieur,
                 - Grosmann, conducteur des Ponts et Chaussées,
                 - Sérant commandant d'armes,
                 - Cointot, lieutenant de Gendarmerie,
                 - Peyron, capitaine des tirailleurs,
                 - Braconnier, chef du génie.

                 Parmi les sauveteurs qui se sont le plus dévoués, citons les marins civils :
                 - Antoine Salem, Guido Daniel et Chérif Captan Belkacem, ce dernier n'a cessé ses actes de courage qu'à la nuit venue.
                 Les marins des Ponts et Chaussées Papalardo et Caravano.
                 Les matelots de la douane :
                 - Mastagli et Corien, sous la conduite du patron Marius Raymondon et du sous-brigadier Scotto, sauvèrent une dizaine de personnes en deux voyages.
                 Les gendarmes :
                 Muel et Chérif Kacher et le maréchal des logis Cretté qui sont proposés pour être portés à l'ordre du jour de la légion pour leur belle conduite.
                 - Le capitaine Peyron et
                 - le sergent-major Betannière.
                 - Le brigadier du train et les conducteurs.

                 Pour parer à toutes éventualités M. le commandant Sérant envoya 20 hommes passer la nuit au pont de la Soummam et organiser les secours si un événement imprévu les nécessitait. Mais l'eau baissa pendant la nuit et actuellement elle est totalement retirée.
                 Un tapis de vase de 5 kilomètres et demi de long et de près de 4 kilomètres de large macule la campagne, marquant l'emplacement des lieux inondés.

Dégâts

                 La maison des Ponts et Chaussées près du pont de la Soummam est aux trois quarts détruite par les affouillements de ses fondations :
                 - 3 bœufs,
                 - 2 ânes,
                 - 3 cochons,
                 - 1 mulet et
                 - 20 lapins ont été noyés.
                 - Les récoltes sont enlisées et perdues sur environs 800 hectares de superficie.

Les désastres autour de Bougie

                 On signale de tous côtés de véritables désastres atteignant plus particulièrement nos routes.
                 ur la route nationale de Sétif la passerelle du 18e kilomètre faillit être renversée par un barrage d'arbres charriés par les eaux qui s'étaient formés le long des pilotis.
                 Au pont du 20e quelques enrochements ont été enlevés.
                 Au 36e la route a été submergée pendant 24 heures sous 40 centimètres d'eau.
                 Dans quelques endroits la route est coupée dans les gorges de l'oued Agrioun et du Chabet, aux kilomètres 47, 51, 52, 54 et au 60e au-delà de Kerrata.
                 Le chemin de grande communication de Souk-el-Tenine à Djidjelli est coupé à son point de départ au 26e kilomètre de la route nationale. La chaussée a totalement été enlevée sur 250 mètres de longueur. On dit que la culée est du pont de l'oued Agrioun menace ruine ; mercredi le courrier a pu passer dans la rivière à dos de mulet.
                 Sur la route de Bougie à Akbou des éboulements se sont produits entre Roumila et Sidi-Aïch. Une maisonnette s'est effondrée dans la rivière au rocher du Plâtre.
                 La passerelle reliant la gare au village de Sidi-Aïch est compromise, la culée du côté de la gare ayant été à moitié détruite par le courant.
                 Sur la route d'Akbou à Seddouk le pont de l'oued-Seddouk est aux trois quarts détruit.
                 Les nouvelles du reste de l'arrondissement apportent d'autres avis de dégâts.
                 Dans la commune mixte du Guergour 3 maisons se sont écroulées le long du bordj Lafayette.
                 Une école arabo-française s'est écroulée au Ben Achech et une autre menace ruine à Loula N'courte, les élèves et les professeurs sont indemnes.
                 A Djidjelli les oueds ont débordé rejetant deux cadavres.

L'Écho de Bougie (21-02-1907)



Aux calendes constantinoises
Envoyé par M. Christian Graille

                 M. Morinaud s'arrache les cheveux. Il y a bien de quoi :
                 - Les lampions étaient suspendus,
                 - les guirlandes de fleurs en papier multicolore couvraient harmonieusement les murs des ruelles que devait suivre le cortège,
                 - Le cafetier du coin avait mis sur la lampe à alcool le punch, d'honneur naturellement, que les journalistes de Cirta allaient spontanément offrir à M. Jonnart.

                 
                 Un commissaire de la fête avait proposé de mettre à la disposition des invités une boîte de cigares, marque " Leygonie ", et quelques paquets de cigarettes.
                 Mais Morinaud jetant, par habitude, un regard inquiet dans la direction de sa boutonnière, vit tout rouge. Colère, il intervint :
                 " Pas de tabac, dit-il, pas de tabac." On croirait à une allusion…
                 Et tandis que les Constantinois fiévreux s'attardaient aux derniers préparatifs, le télégramme épouvantable parvenait à la préfecture : Le voyage du Gouverneur est renvoyé. Et la remise de la Légion d'honneur également.
                 M. Thomson l'a emporté. M. Morinaud n'aura pas son petit bout de ruban. Il y tient beaucoup, cependant. Mais le Ministre de la Marine est comme le héros du fossé de Caylus : il se souvient.

                 Il se souvient notamment que M. Morinaud imprimait dans son Républicain des phrases de ce goût… : " Car si les épithètes d'escarpes et de rastaquouères peuvent s'appliquer à des hommes publics, c'est assurément à ceux qui dirigent ou ont dirigé jusqu'à ce jour les destinées du parti judaïco- opportunard dans notre département.
                 Et ce sont les journaux inféodés à ces tristes représentants, ce sont les défenseurs de ces élus par fraude qui déshonorent ce pays, qui ont aujourd'hui le front de faire de la morale et de parler d'honnêteté publique !
                 Arrière, escarpes, bandits et rastaquouères, c'est à vous et vous seuls que peuvent s'appliquer de telles épithètes …"

                 M. M. Thomson, Aubry, Cuttoli, etc., etc. étaient compris au nombre des escarpes, bandits et rastaquouères que Morinaud dans un geste superbe de mousquetaire outragé, clouait au pilori de l'indignation publique.

                 La fête est remise aux calendes constantinoises, à fin janvier. A cette époque :
                 - les trains sont bloqués par la neige,
                 - le froid est vif,
                 - un rhume est bien vite contracté.
                 Et puis d'ici deux mois sait-on ce qui peut arriver quand on a pour patron un citoyen qui s'appelle Clemenceau ? …
La Vie algérienne (26-11-1907)


Le Gars bourré
Envoyé par Mme Eliane

         Un gars rentre d'une fête en voiture, bourré comme un coin.
         Un gendarme l'arrête et lui dit :
         - Test d'alcoolémie !
         - Et merde... Si je vous donne 10 EUR vous me laissez partir ?
         - Non !
         - Ok, alors 20 EUR ?
         - C'est d'accord. Allez-y mais doucement et soyez prudent !

         Le gars repart et 2 minutes plus tard, il retombe sur un gendarme qui lui dit :
         - Test d'alcoolémie !
         Le gars :
         - Oh non, pas encore... Avec 10 EUR vous me laissez partir ?
         - Non !
         - Bon, alors 20 EUR ?
         - C'est d'accord. Allez-y mais doucement et soyez prudent !

         2 minutes plus tard, le gars tombe une nouvelle fois sur un gendarme.
         Le gars gémit :
         - Oh non, encore un putain de test d'alcoolémie... Écoutez, est-ce que pour 50 EUR vous me laisseriez partir ?
         - Non ! Donnez-moi 100 EUR et je vous laisse partir !
         Le gars s' exclame:
         - 100 EUR ! Mais c'est de l'arnaque, les autres gendarmes ne m'ont demandé que 20 EUR !
         Le gendarme sourit et réplique :
         - c'est toujours moi, mais cette fois, en plus, je vous explique comment sortir du rond-point ! ! !



PHOTOS DE BÔNE
Envoyée par J.L. Ventura

        


A la France
Envoyé par M. Christian Graille

 

 O reine dont la noble épée
  Traça la plus fière épopée
  Qui puisse émerveiller un cœur,
  Toi qui fis l'orgueil de l'histoire
  En luttant pour la seule gloire
  De saluer le droit vainqueur,
  Si tu veux voir deux sœurs fidèles,
  Qui pour tes vertus immortelles
  Nourrissent un amour pareil,
  O France radieuse, ô mère,
  Tourne les yeux vers la lumière,
  Tourne les yeux vers le soleil.

  Au-delà du flot qui murmure
  Et qui, dès l'aurore s'azure
  Comme les lacs d'un paradis,
  Tu verras surgir des rivages
  D'où s'élançaient au cours des âges,
  les navires les plus hardis
  Tu verras les plaines superbes
  Qui prodiguent les blondes gerbes
  Aux légions de moissonneurs ;
  Tu verras la vigne féconde
  Qui, pour désaltérer le monde,
  A chaque automne offre ses pleurs.
  Tu verras la blanche Algérie
  Qui veut devenir la patrie
  Des fils que tu nous enverras,
  Et, sur la même côte ardente,
  La Tunisie éblouissante,
  Brune enfant que tu chériras.


 A toi, tous les fruits de leurs plaines,
  Leurs épis d'or, leurs grappes pleines,
  Et la toison d'or de leurs troupeaux !
  A toi, l'indomptable vaillance
  Du soldat bronzé qui ne pense
  Qu'au prestige de tes drapeaux !
  A toi, les tissus magnifiques
  Que brodent de leurs doigts magiques
  Nos filles au profond regard !
  A toi, l'œuvre toujours auguste
  Du beau rêve ou du bras robuste,
  De nos métiers et de nos arts !

  A toi les parfums de nos plantes,
  A toi nos palais et nos tentes
  Que protège ton fanion !
  A toi, la pensée éternelle
  Des femmes aux yeux de gazelle,
  Des hommes au cœur de lion !
  Mais, en retour, reste toi-même,
  Et pénètre l'âme qui t'aime
  De tes principes immortels
  Marché toujours à l'avant-garde
  Et que l'opprimé te regarde
  Comme l'Allah de ses autels.
  Et sous notre ciel admirable,
  O France, ô mère incomparable,
  Nous restons avec fierté
  Les deux joyaux de ta couronne
  Si, grâce à toi, sur nous rayonne
  Le flambeau de la liberté !


Victor Nadal
(La vie algérienne et tunisienne 11-01-1897)


Alger au début du XVIIIème siècle
Envoyé par M. Christian Graille

           Cette ville est entre le pays de Ténès et celui de Bougie, baignée de la mer Méditerranée du côté du Nord et son circuit est d'environ une lieue. Elle est bâtie sur le penchant d'une colline jusqu'au bord de la mer. Elle forme un parfait amphithéâtre, aucune maison ne borne la vue de l'autre et des terrasses de celles qui sont au bout de la ville, on y découvre la mer, comme de celles qui sont à la marine. Sa forme est celle d'une voile de hunier de vaisseau lorsqu'on l'approche ; ses terrasses qui sont toutes bien blanchies en rendent la vue toute particulière, et l'on dirait en la découvrant, que c'est une blanchisserie où l'on a étendu du linge.

           On a disposé les rues si étroites, selon l'opinion commune, pour n'y être pas incommodé de l'ardeur du soleil, mais l'on voit clairement que les tremblements de terre qui y sont assez fréquents y ont aussi contribué, puisque presque toutes les façades des maisons y sont étayées les unes avec les autres par des chevrons qui croisent la rue.
           On en sentit de violentes secousses pendant neuf mois dans l'année 1717. Tous les habitants abandonnèrent la ville, et il n'y resta que le Divan ou les officiers de l'État auprès du Dey et dans son palais.

           Tous les chemins étaient pleins de tentes où campaient les pauvres habitants, qui n'avaient pas de biens de campagne, et la misère y fit périr beaucoup de monde.
           Il y eut une demi-lieue de terrain auprès de la ville où les maisons de campagne furent abattues par les différentes secousses, et le terrain tout bouleversé.

           Les murailles de la ville ont les fondements et le bas de pierre de taille, et le haut de brique. Elles ont environ 30 pieds dans leur plus grande élévation du côté de la terre, et 40 du côté de la mer. La ville est entourée de vieilles tours carrées, qui font partie des murailles.
           Il y a un ancien fort dont le rempart fait partie, situé entre le Sud et l'Ouest de la ville, qu'on appelle Alcaçavar, où l'on a toujours garnison, et qui est le seul qu'on y avait lorsque les Arabes la possédaient. Une muraille sépare ce fort de la ville. Les fossés ont environ 20 pieds de largeur et 7 pieds de profondeur.

           Il n'y a point d'eau douce dans la ville, et quoique chaque maison y ait une citerne, on en manque très souvent à cause de la rareté des pluies.
           Autrefois les habitants étaient obligés d'en envoyer chercher à la campagne pour remplir leurs citernes, mais en 1611 un Maure de ceux qui avaient été chassés d'Espagne, ayant vu une belle source sur la colline auprès du Château de l'Empereur, à un bon quart de lieue de la ville, proposa au Dey de faire conduire cette eau dans la ville. Ce projet fut exécuté, en faisant un aqueduc, et par le moyen de plusieurs tuyaux, on donna de l'eau à plus de cent fontaines qu'on construisit tant à la ville qu'à la campagne.
           Tous les tuyaux aboutissent à un réservoir, qui est au bout du môle, où tous les bâtiments de mer font leur eau avec beaucoup de commodité.
           A chaque fontaine il y a une tasse ou gobelet attaché, pour le besoin des passants.

           L'eau qui regorge de l'évier de ces fontaines, des cruches qu'on y remplit, ou qui se répand en buvant, se ramasse toute par des tuyaux et passe par une infinité de fossés ou cloaques, où se vident les lieux de chaque maison. Le tout se rend à une grande fosse qui est près de la marine, par où toutes les immondices sont roulées nuit et jour, et précipitées dans le port, ce qui donne beaucoup de puanteur à la porte du môle, pendant les chaleurs.

           Ceux qui vont boire à ces fontaines, ou remplir des cruches, doivent chacun attendre leur rang selon leur arrivée.
           Les Turcs se font toujours faire place à tous les autres, et les Juifs doivent toujours attendre les derniers, jusqu'à ce que les Maures et les esclaves soient servis.
           Il y a cinq portes, qui sont toujours ouvertes depuis la pointe du jour jusqu'au soleil couchant :
           - La porte de la marine ou du môle Est à l'Orient. L'on y voit à l'entrée cinq cloches, qui ont été prises dans la ville d'Oran en 1708.
           - La porte de Babbazira est un peu au sud de celle de la marine et a issue dans le port. Elle est nommée communément la porte de la pescaderie, à cause que les pêcheurs y tiennent leurs bateaux.

           En dedans il y a un chantier où l'on construit des vaisseaux.
           - La porte Neuve ou de Babaxedit au Sud, Sud-Ouest, conduit au Château de l'Empereur.
           - La porte de Babazon (Babazoun) est au Midi.

           C'est sur les remparts tout près de cette porte où l'on fait les exécutions. L'on y pend les malfaiteurs, et l'on y jette aux crocs qui sont attachés à la muraille de distance en distance, les voleurs de grand chemin.
           - La porte de Babalouët est au septentrion.
           Au dehors de cette porte sont les cimetières des Chrétiens et des Juifs et le lieu de leurs supplices, lorsqu'ils sont jugés dignes de mort.
           Le feu est ordinairement le supplice des Juifs.

           Il y a quatre forts autour de la ville, du côté de la terre :
           - le plus considérable est le Château de l'Empereur, commencé par les troupes de l'Empereur Charles V en 1541 et achevé et fortifié par Hassan pacha en 1545. Il est situé au Sud-Ouest de la ville, sur une montagne qui le domine avec tous ses dehors.
           - Le Château neuf, qu'on appelle communément le Château de l'étoile, est un fort heptagone sur une colline au Sud-Ouest de la ville qui y fut bâti par le même Hassan, et perfectionné par ses successeurs, à cause que les troupes espagnoles s'étaient logées sur cette colline et y avaient dressé une batterie.
           - Les deux autres sont les forts de Babazon et de Babalouët, vis-à-vis et tout près des portes de même nom ; mais ils sont de peu de conséquence.
           - Au Sud-Est de l'entrée du port, sur la pointe du cap Matifou qui forme la rade, à deux lieues de distance ou environ, il y a un fort de vingt pièces de canon nommé le fort de Metifuz.

           C'était un fort ruiné qui restait des débris de la ville qu'on appelait autrefois Metafuz. Il fut rebâti, parce que les galères de France lors du bombardement de 1685, mouillèrent dans une anse qui est sous ce cap.

           Le long du rivage du côté de l'Ouest, il y a deux autres petits forts. A demi-lieue de la ville est le fort des Anglais de douze pièces de canon. Il fut construit et nommé tel, parce que des navires anglais étant en calme le long de cette côte, en sondant trouvèrent un mouillage et donnèrent l'ancre à peu de distance de la terre, étant en paix. Mais cela fit présumer aux Algériens que leurs ennemis pourraient y faire un débarquement, et se rendre maîtres de la campagne.
           L'autre fort est à une demi-lieue de celui des Anglais, bâti sur une pointe ou petit cap nommé la pointe de Pescade, parce que les bateaux pêcheurs vont s'amarrer dans une anse qui est sous cette pointe.

           Il y a quatre pièces de canon et garnison comme dans tous les autres. Il fut construit sur cette pointe, parce qu'une galère étrangère se mit pendant la nuit dans l'anse qui est entre les rochers, pour être à l'abri d'un coup de vent, et se sauva en plein jour et à la vue des Algériens.
           Tous ces forts ne tiendraient pas beaucoup, si on pouvait faire un débarquement de bonnes troupes et d'artillerie, parce qu'ils sont dominés par des terrains élevés. Les fortifications les plus considérables sont à l'entrée du port, qui se défend déjà assez par sa situation, et par le danger où les vaisseaux sont exposés dans la rade et sur la côte, lorsque le vent est toujours très violent, et donne une grosse mer.

           On voit dans la ville dix grandes mosquées et cinquante petites ; trois grands collèges ou écoles publiques, et une infinité de petites pour les enfants et cinq bagnes pour y loger et enfermer les esclaves du deylik ou du Gouvernement.
           Ces bagnes sont de grands et vastes bâtiments, sous la direction d'un Gardien Bachi ou Gouverneur chef, qui a des officiers sous ses ordres, auxquels il remet le soin du détail et des revues, et qui lui rendent compte de tout ce qui se passe dans ces maisons.

           Il y a plusieurs maisons très belles, qui n'ont pourtant aucune apparence au dehors. Ce sont celles qu'ont fait bâtir les Pachas et les Deys.
           Il y en a plusieurs qui sont pavées de marbre du haut en bas, dont les colonnes qui soutiennent les galeries sont aussi de marbre, et dont les lambris sont d'une sculpture fine, peinte et dorée.
           Il n'y a ni place ni jardin dans la ville, de sorte qu'on peut presque aller par toute la ville de terrasse en terrasse, où l'on tient toujours une échelle pour monter et descendre dans celles des maisons voisines, lorsqu'on veut voisiner le soir à la fraîcheur, y ayant des maisons plus hautes les unes que les autres, comme partout ailleurs.
           Mais quoiqu'il y ait cette facilité d'aller dans les maisons qui sont toujours ouvertes par le haut, on n'y découvre jamais de voleurs ; parce qu'une personne inconnue trouvée dans une maison est punie de mort, comme il a été observé au chapitre des mœurs et des coutumes.

           L'on compte environ cent mille habitants dans la ville, y comprises 5.000 maisons ou familles juives originaires de Barbarie, sans compter les Chrétiens.
           Il n'y a aucun cabaret ni auberge dans Alger, ni dans les autres villes du royaume où les Chrétiens puissent aller. Ils seraient inutiles, à cause du peu d'étrangers qui y abordent.
           Tous les Chrétiens qui y vont pour affaires, ou par quelque accident, logent chez ceux à qui ils sont adressés, ou chez le Consul de leur Nation.

           Ces Ministres se font un plaisir de donner un appartement dans leur palais et leur table aux personnes de quelque figure, et un devoir de donner le couvert et la nourriture à tous ceux que quelque accident y conduit.
           Pour les pauvres voyageurs du pays, ou Grecs, il y a des tavernes ou gargotes, que des esclaves du Deylik tiennent par privilège dans les bagnes, où ils trouvent avec de l'argent tout ce qui leur est nécessaire pour la vie.
           Les Juifs tiennent aussi des chambres garnies à louer, pour les gens de leur Nation.

Histoire du royaume d'Alger. (Extraits du livre second)
par M. Laugier de Tassy,
Commissaire de la Marine pour sa Majesté
très chrétienne en Hollande.
Édition 1725.




De la manière dont les Algériens font leurs courses,
du partage des prises, du rachat des esclaves
Envoyé par M. Christian Graille

           Il est surprenant que les Algériens gardent autant d'ordre et de justice qu'ils en gardent dans leurs brigandages. Il n'y avait de mon temps que trois galères dans le port d'Alger sans aucune chiourme (Ensemble de rameurs d'une galère).
           Ils n'y entretiennent que deux ou trois gardiens, pour la conservation des choses que l'on ne juge pas à propos de mettre dans les magasins ; de sorte que pendant tout l'hiver elles demeurent comme abandonnées. Elles sortent au mois d'Avril ou au plus tard au mois de mai.
           Leurs campagnes ne sont que de quarante jours, après quoi elles reviennent pour espalmer (Après avoir chauffé le navire, le frotter avec un enduit de suif depuis la quille jusqu'à la flottaison pour rendre sa marche plus facile.), soit qu'elles aient fait prise ou non.

           Les esclaves chrétiens passent l'hiver dans les bagnes ou chez leurs patrons. On leur remet leurs chaînes quand on les embarque et on les leur ôte quand on désarme les galères. Elles sont ordinairement fort bien armées ; elles côtoient l'Italie, l'Espagne et les îles de la Méditerranée, ce sont leurs galères ordinaires.
           Les corps des galères appartiennent à plusieurs particuliers associés et feux qui y fournissent leurs esclaves ou quelque autre chose, tirent leur part du profit selon la chasse-partie qu'ils font entre eux.
           Il y avait environ trente vaisseaux de guerre à Alger de différentes grandeurs. Le plus considérable n'était que de cinquante pièces de canon et les autres en diminuant jusqu'à dix ou douze.

           Les bâtiments fabriqués à Alger et des bois du pays sont ordinairement fort légers et bons voiliers.
           Ils ont des constructeurs renégats fort habiles et comme ils ne les chargent point de tant de choses que les nôtres, ils sont plus propres à donner chasse et la prendre. Outre leurs munitions de guerre ils n'ont que :
           - de l'eau
           - du biscuit,
           - des légumes,
           - des oignons,
           - de l'ail,
           - du fromage.

           Outre quelques légères provisions que les soldats ont dans leurs havresacs. On voit que ces munitions de bouche ne coûtent pas beaucoup et occupent peu de place.

           On ne connaît, ni les matelas, ni les coffres et autres meubles, chacun couche dans son capot (Construction par laquelle on entre sur un bateau dans le logement de l'équipage.) avec son sac pour chevet. Ils font extrêmement propres.
           Leurs équipages sont toujours nombreux et c'est par cet endroit que leurs abordages sont à craindre.

           Lorsqu'ils ne sortent point de la Méditerranée ou qu'ils n'entrent point dans l'archipel, leurs campagnes ne sont que de quarante ou cinquante jours. Soit qu'ils aient prise ou non ils reviennent au port, après cela désarment, espalment, arment de nouveau et tout est prêt en huit ou dix jours.
           Dès que le vaisseau est entré dans le port, les soldats s'en vont chez eux avec leurs havresacs sur leurs épaules.
           Quand le vaisseau est prêt à partir, on tire un coup de canon et on voit accourir de tous côtés des hommes pour le monter. Le nombre en est quelquefois si grand qu'on est obligé d'en renvoyer plus de la moitié.

           Le vaisseau était sous voile, l'Aga de la milice qui y est embarqué fait la revue et fait écrire les noms de ceux qui doivent faire le voyage en commençant par le capitaine, les officiers, les soldats et les esclaves, qui le plus souvent servent de matelots.
           Le Baïa un écrivain garde ce rôle certifié par le capitaine et l'Aga. C'est sur ce rôle que se fait le partage du profit. Le capitaine ne se mêle que de la navigation et n'a presque pas de pouvoir sur l'équipage, tout roule sur l'Aga.

           Dès qu'un vaisseau est arrivé de course, après avoir fait prise, on débarque les esclaves et on les conduit à la maison du Roi.
           Le Dey en choisi la cinquième partie, et toujours les meilleurs, pour être vendus au profit du corps de la milice : on les envoie au bagne de la douane, les autres sont conduits au Batistan (Marché) ; c'est une longue et large rue, fermée aux deux bouts, où l'on vend toutes les prises.
           On y trouve des délats ou courtiers qui prennent les esclaves par la main, les promènent d'un bout à l'autre en criant tout haut le prix que l'on en offre : c'est un encan (Vente aux enchères) ou tout le monde a droit d'enchérir et où la marchandise est livrée au plus offrant et dernier enchérisseur, pourvu qu'il ait de l'argent comptant pour la payer.

           Les marchands qui trafiquent en esclaves (car il y en a beaucoup qui n'ont point d'autre négoce) font tout ce qu'ils peuvent par de bonnes paroles pour savoirs des esclaves qu'ils ont achetés s'ils sont de bonne famille et ce qu'ils peuvent leur donner pour leur rançon.
           Ils examinent leurs dents, les paumes des mains pour juger de la délicatesse de la peau s'ils sont gens de travail ; mais on observe surtout ceux qui ont les oreilles percées, d'où ils considèrent qu'ils sont gens de qualité et distingués des personnes du commun puisque, étant enfants ils ont porté des pendants d'oreille.

           Les Français sont ordinairement ceux que l'on vend à meilleur marché parce qu'outre qu'ils se font toujours plus pauvres qu'ils ne sont en effet, les patrons craignent toujours que le Roi ne les retire par quelque traité et qu'ils ne soient obligés de les rendre pour le prix de l'achat.

           Les Italiens sont à peu près sur le même pied que les Français quoique ce ne soit pas pour la même raison mais parce que les rédemptions sont bien plus rares.

           Mais les Espagnols qui ne veulent pas démordre de leur gravité aiment mieux demeurer plus longtemps esclaves et même y mourir que de s'abaisser un peu. Ils disent hautement qu'ils sont gentilshommes, qu'ils sont riches et que leurs parents qui sont grands seigneurs ne souffriront pas qu'ils soient esclaves et qu'ils enverront au plutôt des sommes considérables pour les racheter.
           On dit qu'un Espagnol ayant entendu qu'on l'avait donné pour cent piastres demanda tout bouffi de colère à celui qui le menait si on le prenait pour une bourrique si un homme de sa façon n'était estimé qu'à ce prix.

           Quoique les acheteurs soient convenus du prix d'un esclave au Batistan, on ne le lui livre pas encore ; on le conduit à la maison du Roi et en présence du Dey on fait une nouvelle criée et l'enchère augmente beaucoup plus qu'au Batistan.

           Après cette dernière enchère le Juif écrivain du Batistan prend le nom de l'esclave avec celui de l'acheteur et l'écrit sur son livre, y marque le prix de l'achat qui a été marqué en craie devant et derrière l'habit de l'esclave avec certaines marques qui font connaître combien il a été renchéri.

           L'argent que l'on retire de ces ventes est porté sur-le-champ au trésorier du Batistan qui le garde jusqu'à ce que la vente entière de la prise soit achevée.
           Tandis que ces courriers vendent les esclaves, d'autres vendent ce qu'on appelle la robe taillée.
           On comprend sous ce terme toutes les hardes et les marchandises qui se sont trouvées dans la prise jusqu'aux choses de la moindre valeur car il n'y a point de pillage dans ces armements.

           Les Maures et le bas peuple sont assez superstitieux pour s'imaginer que ce qu'ils achètent des prises faites sur les Chrétiens apporte du bonheur dans leurs familles. Les Turcs les confirment autant qu'ils peuvent dans cette opinion afin de leur vendre plus cher leurs prises.

           Les marchandises les plus considérables se vendent aussi à l'encan. Ce sont pour l'ordinaire des Juifs et autres marchands qui les achètent et qui les font passer à Gênes, Livourne et autres lieux pour les y vendre avec profit, en quoi ils se trompent assez souvent, à cause de l'empressement qu'ont les Algériens pour acquérir cette prétendue bénédiction en les achetant, qui les fait souvent pousser à un prix beaucoup plus haut que leurs valeurs.
           J'ai vu une barque française vendre à un tiers moins les mêmes marchandises de la même qualité et dans le même temps qu'étaient vendues celles qui provenaient d'une prise.
           On conseilla au patron français de faire vendre les femmes comme faisant partie de celles des prises mais il n'osa le faire de crainte qu'on les fît passer réellement comme appartenant à la prise.

           L'argent revenu de la vente de toute la prise et amassée chez le trésorier du Batistan on l'appelle baïa ou écrivain du vaisseau corsaire qui avec le trésorier fait le calcul de la somme qui doit revenir à ceux qui y ont part.
           Pour en venir plus aisément à bout ils partagent la somme entière en un grand nombre de parts. Le corps du vaisseau et l'armement emporte la moitié du total.
           Sur le reste on donne quarante parts au capitaine, l'Agha en a trente, les officiers dix, les soldats cinq, les esclaves qui ont servi de matelots deux ou trois, les garçons ou mousses une.
           Ce partage se fait avec tant de justice que personne ne peut se plaindre et l'on ne peut pas assez louer la sagesse et la politique de ce gouvernement qui tient en paix tant de voleurs.

           Quand on veut racheter un esclave on fait parler à son patron par le trucheman ( ) de la nation qui convient de prix avec lui. Après qu'il est payé ils vont tous trouver le cadi pour lui faire donner sa carte franche ; c'est ainsi qu'on appelle le témoignage du juge comme le Chrétien a été mis en liberté moyennant une telle somme. On y déclare le nom, le surnom, la patrie, la taille, la couleur du poil de l'esclave, les marques qu'il a sur le corps et sur le visage, en un mot tout ce qui peut le faire connaître.

           Après cela il faut payer le droit des portes de la ville sans quoi il ne pourrait pas sortir. Ce droit est de cinquante piastres pour les cent premières piastres qu'il a coûté et dix piastres pour les autres centaines.
           Ainsi il faut cinquante piastres pour cent, soixante pour deux cent soixante, et dix pour trois cents et ainsi en augmentant de dix pour chaque centaine.

           Ce droit est au profit du divan qui n'en fait grâces à personne de sorte que si un patron donnait la liberté à son esclave gratis, le Dey ne lui permettrait pas de s'embarquer qu'il n'eût été estimé et qu'il n'eût payé le droit des portes sur le pied de l'estimation et tout ce qu'on pourrait attendre de sa courtoisie ce serait d'en être quitte pour cinquante piastres.

           Les Pères de la Rédemption ne payent que quarante piastres par tête d'esclaves parce que ce sont par les aumônes des Chrétiens qu'ils les rachètent et que les Turcs ont assez de dévotion pour prendre part à cette bonne œuvre.

           Mais les leur font d'autres mangeries, c'est-à-dire d'autres avanies qui les récompensent en partie de leur charité. C'est le plus souvent le truchement de France qui se mêle à ces sortes de marchés où il trouve un avantage considérable.

Mémoires du Chevalier d'Arvieux, envoyé extraordinaire du Roy
à la Porte (palais du sultan.), consul d'Alep, d'Alger, de Tripoli
et autres échelles du Levant
par le Révérend Père Jean Baptiste Labat
de l'ordre des prêcheurs 1735




MA MÈRE D'ALGÉRIE
De Hubert ZAKINE
Envoyé par Mme Annie


A toutes les MAMANS D’ALGÉRIE. À celles qui sont nées en bas là-bas..............dans notre paradis toujours aussi cher dans nos cœurs…

       Elle a le cœur dans sa cuisine,
       Toujours les mains dans la farine,
       Le regard baigné de tendresse,
       Pour ses souvenirs de jeunesse.
       Elle est la base de sa famille,
       Comme toutes les Mères d'ALGÉRIE.
       Elle a dans le cœur et la voix
       Des comportements d'autrefois.

       Elle soigne les rhumes à l'anisette,
       Dans les oreilles et sur la tête.
       Elle suit l'exemple de sa mère
       Qui le tenait de sa grand-mère.
       Derrière les carreaux de l'hiver,
       Elle songe aux souvenirs d'hier.
       Qui ont marqué son existence,
       De l'autre côté de la FRANCE.

       Loin de la terre où elle naquit,
       Loin des voisins et des amis.
       Elle vit solitaire ses journées,
       Emmitouflée dans son passé.
       Dans sa vie de solitude
       Elle veut garder ses habitudes,
       Mais ses voisines ne viendront plus
       Chercher de l'ail, de la laitue.

       Chez elle l'odeur de la lavande
       Vous saute au cœur comme une offrande,
       Le linge respire la propreté,
       Esprit de sel, planche à laver.
       Sa cuisine sent bon les épices,
       Sa table est un petit délice,
       Elle fait chanter la nostalgie
       En cuisant des plats d'Algérie.

       Elle aime ses fils à l'infini,
       Pour elle ils sont restés petits.
       Elle distribue avec largesse
       Tout son amour et sa tendresse.
       Sa porte ouverte sur l'amitié,
       Reste inutile sur le palier,
       Ici ne vient jamais personne,
       L'affection parle au téléphone.

       L'exode a dispersé sa vie,
       Et disloqué toute sa famille,
       Sa maison est comme un hôtel
       Depuis qu'elle n'a plus son " chez elle ".
       Mais elle conserve au long des jours,
       L'esprit PIED-NOIR et pour toujours,
       Son cœur respire en ALGÉRIE,
       Près de la tombe de son mari..................

Hubert ZAKINE          



Vous avez dit "délation" ?
Par M. Marc Donato


          "On est en guerre", a martelé le président de la République. La guerre ! Oh! Le vilain mot qui évoque inévitablement celles que nous avons vécues ou qu'on nous a apprises à l'école.
          Nous, pour les plus anciens, qui avons connu des grands-pères authentiques poilus et le désastre du premier conflit mondial. Nous, plus proches de la deuxième guerre avec sa tragique partition de la population, résistants et collabos. Ce qui n'est pas sans rimer avec "corbeaux" et la litanie : mouchard, balance, donneur, indic, cafard, traître ou Judas...

          Et voilà qu'avec le virus, la délation, la dénonciation refont surface. Ces périodes inhumaines que sont les guerres, les vraies, ou les pandémies comme celle que nous vivons avec le coronavirus, servent de révélateur à la véritable nature de l'homme avec ce qu'il a de plus noble, mais aussi, hélas, avec ce qu'il a de plus détestable.
          Alors dénonciation ou délation? La première est motivée par le bien-être d'autrui que l'on sait menacé (femme battue, pédophilie)... Les motivations de la délation sont différentes.

          C'est la volonté de nuire ou de régler ses comptes qui amène le délateur à révéler des faits avérés ou pas. C'est une dénonciation inspirée par des motifs méprisables. Insensiblement, les marches sont gravies du signalement à la délation en passant par la dénonciation.
          Ce virus qui perturbe le monde en ce moment agit sur les esprits. Il terriblement anxiogène parce que imprévisible dans son comportement, incontrôlable par les moyens dont dispose la médecine, et parce que la crainte de la mort, appuyée par les chiffres déclinés tous les jours, se profile au détour de nos chemins.

          Un matin de mars, la peur a pénétré en nous brutalement et notre vie s'est en quelque sorte arrêtée tout aussi brutalement quand le confinement a été décrété. Une petite mort, quoi ! Que s'est-il passé ? Soudainement, pour le plus grand nombre, les activités se sont figées. Ecoles et commerces et fermés, activités sportives supprimées, réunions familiales annulées, enfermement et isolement…
          Autant de contraintes auxquelles beaucoup n'arrivent pas à se plier. On est dans un monde individualiste : pourquoi alors me contraindre pour les autres ? On est dans un univers de l'immédiateté : alors pourquoi remettre à demain, ce que je peux faire aujourd'hui au mépris des interdits. On est dans le monde de l'indiscipline : alors pourquoi obéir aujourd'hui plus qu'hier ? Et, répétons-le, brutalement, du jour au lendemain avec des difficultés objectives de confinement plus difficiles à supporter pour certains que pour d'autres !
          Alors, quelques-uns ont tenté de laisser leurs commerces ouverts, d'aucuns ont voulu maintenir leur jogging, leur escalade en montagne, les jeux d'enfants dans les parcs, d'autres encore se réunissent pour le barbecue traditionnel, et la bouteille de pastis rassemble encore les copains dans la résidence secondaire rejointe à la barbe des pandores. Au diable les conseils des spécialistes, les règles de vie en collectivité, les contraintes administratives.
          Manque de respect des règles ? Manque de discipline ? Ignorance, mépris des autres ?
          C'est quand même un problème de santé publique

          Dès lors, on voit la société se déliter : strate de celui qui veut sauver sa peau commerciale, strate des irréductibles qui n'obéiront que sous la peur du gendarme, mais surtout, et c'est flagrant, strates générationnelles. Nous les jeunes, on n'est pas touchés ! Et les vieux (à partir de quel âge ?) essaient de se protéger en se confinant.
          La Peur a pénétré en nous, conviant Jalousie, sa cousine. Et avec ces deux-là, on peut s'attendre à tout. Leur copine, l'Intransigeance s'est invitée elle aussi pour en remettre une couche.
          Le signalement ? Devoir civique, vous diront certains. A preuve, l'Etat n'incite-t-il pas à "signaler" dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale (loi du 6 décembre 2013).

          Certains maires n'ont-ils pas placardé des invitations à faire connaître des comportements "anormaux" ? Des numéros spéciaux sont désormais dédiés comme le 17, n° d'urgence d'ailleurs saturé par des appels souvent voués à l'échec. Dans les lieux de résidences secondaires, voilà qu'on relève les immatriculations "étrangères". Les routiers ne dénoncent-ils pas ceux de leurs collègues au comportement dangereux sur la route ? En Australie avec le "Neighbourhood Watch", gare à toi si tu jettes ton mégot dans la rue et si … tu ne confines pas ! On n'en finirait pas d'aligner les attitudes dénonciatrices.

          L'exaspération est poussée à son comble par les restrictions. Les conflits familiaux, se multiplient, les violences conjugales de même et, dans un cercle élargi, les tensions avec l'environnement sont exacerbées avec certains conflits de voisinage latents qui sont réactivés : la dénonciation-délation permet alors de satisfaire de vieilles rancunes.
          Au diable la moralisation, mais il est évident que la plus grande compréhension s'impose de la part de tout le monde, compréhension réciproque s'entend : on est tous condamnés à vivre ensemble. Dans cette période où ce que le philosophe Nicolas Grimaldi nomme "l'égoïsme vital ", c'est à la conscience de chacun de fixer les limites de ce qui est permis et de ce qu'on peut admettre.

          Marc Donato - 16 avril 2020 - 31ème jour de confinement.

          PS. J'avais donc rengainé ma plume devenue ringarde. Mais que non ! Voilà qu'elle reprend de la vigueur avec le déconfinement annoncé. Depuis, elle a appris à écrire ce mot bien français "tracing" et se prend à espérer de nouvelles pages grâce aux dernières dispositions sanitaires. Avec le tracing (je me plais à prononcer ce mot), il s'agira de retrouver les personnes avec lesquelles un patient atteint du coronavirus s'est retrouvé en contact afin de les tester. Ce procédé permettrait ainsi de pouvoir détecter de manière plus efficace les cas de covid sur le territoire français. Voilà une noble idée qui veut éviter la contagion à tout prix.

          L'idée est louable de la part de nos dirigeants dont je ne voudrais prendre la place à aucun prix.
          Oui, mais qui va détecter ? Médecins tenus au secret médical ? Tout autre investi du pouvoir, certes, mais non-tenu à ce secret ? Un dossier médical partagé regrouperait à la fois des données médicales et non médicales (!) qui serait renseigné et consulté par un grand nombre d'intervenants (Aie ! Les fuites !) à partir des données collectées par les brigades sanitaires… J'espère qu'elles ne seront ni internationales ni rouges voire policières ! Jouons le jeu. Laissons-leur le bénéfice de l'objectivité.

          A côté, d'autres brigades plus sournoises, plus délétères, plus anonymes vont sortir de leur récente et courte léthargie : - Moi, M'sieur, mon voisin il a rien dit mais je sais que…
          - Allo, docteur, j'ai vu celui du dessus qui ne semblait pas bien… - M'dame, le vieux, là-bas, il a toussé…
          Et voilà que Dénonciation ressuscite, que Délation montre à nouveau le bout de son nez. Et mon texte reprend toute sa valeur.
          Vivement qu'on sorte de cette triste période avec son ambiance parfois pernicieuse et qu'on ne retienne de ce virus que la "virtus" de nos soignants, le courage des petits, la ténacité des obscurs, l'ardeur des sans-grades qui ont démontré la noblesse de l'Homme.
          Et, après le 11 mai, continuez à être vigilants… sinon, je vous dénonce !
          Le même - 47ème jour de confinement.

Marc Donato - 30/04/2020 - 42ème jour de confinement.


HISTOIRE DE BÔNE
PAR RENE BOUYAC
Contrôleur civil suppléant Interprète militaire hors cadre
Source Gallica
DEUXIEME PARTIE
BONE DEPUIS 1830

        CHAPITRE V
Prise d'Alger en 1830. - Expédition du général Damrémont et première occupation de Bône. - Abandon de Bône à la nouvelle de la Révolution de juillet. - Siège de Bône par l'armée du bey de Constantine. - Les Bônois demandent du secours. - Expédition du commandant Huder, deuxième occupation de Bône. - Le commandant Huder est trahi, sa mort, désastre de l'expédition.

        Le 5 juillet 1830, Alger ouvrait ses portes au maréchal de Bourmont. La piraterie, cette odieuse institution qui, durant trois siècles, avait courbé le monde chrétien sous le joug de l'épouvante et de la honte, était anéantie. La France venait enfin d'arborer son drapeau victorieux sur le repaire des redoutables forbans qui, fiers de leur longue impunité, n'avaient pas craint d'insulter notre représentant.
        La marine, à qui revenait en cette occasion une large part de gloire, n'avait pas encore terminé sa mission, et l'amiral Duperré reçut l'ordre d'envoyer une division navale devant Tripoli pour imposer au bey de cette ville l'obligation de ne plus armer de corsaires, d'interdire l'esclavage des chrétiens dans ses Etats et, enfin, de donner réparation d'une insulte dont le consul de France avait été victime au mois de septembre 1829.
        L'impression produite dans le monde musulman par la chute d'Alger avait été profonde. Il fallait la mettre à profit en occupant les principaux ports de la Régence. Cependant cette occupation eût été sans doute ajournée, bien qu'elle entrât dans les vues du maréchal de Bourmont, si de puissantes raisons que nous allons passer en revue n'avaient presque imposé au gouvernement l'obligation de satisfaire l'opinion publique.

        A peine la nouvelle du succès de nos armées était-elle parvenue en France, que de nombreuses sollicitations assaillirent le gouvernement en vue d'obtenir le rétablissement des pêcheries de corail et des comptoirs de commerce de La Calle et de Bône, ruinés au moment de la rupture de nos relations avec la Régence d'Alger. L'ancien agent de la Compagnie d'Afrique, Raimbert auquel un long séjour à Bône et une connaissance approfondie des mœurs et de la langue du pays permettaient de fournir de précieux renseignements, s'efforçait de faire valoir les sérieux avantages que procurerait au commerce français l'occupation de nos anciens établissements.
        Raimbert avait été, en 1795, agent du comptoir de Collo, pour le compte de la Compagnie d'Afrique dont le siège était à La Calle. Forcé de fuir avec tout le personnel pour éviter la captivité, il se retira à Marseille. Mais il n'avait pas abandonné l'espoir de revenir en Afrique. Aussi accourut-il avec joie dès les premiers jours de la conquête se mettre à la disposition du général en chef. Il obtint de précéder l'expédition du commandant Huder à Bône, où il avait laissé d'excellents souvenirs. Son influence eut une grande part dans l'accueil sympathique qui fut fait au commandant de l'expédition. Raimbert fut ensuite admis dans le corps des interprètes militaires et ne consentit à prendre sa retraite dignement acquise qu'à l'âge de soixante-treize ans.

        Un traité conclu le 8 août avec la Régence de Tunis vint donner un commencement de satisfaction aux solliciteurs. " Le bey de Tunis restituait à la France le droit de pêcher exclusivement le corail, depuis la limite des possessions françaises jusqu'au cap Nègre, ainsi qu'elle le possédait avant la guerre de 1799. La France n'avait à payer aucune redevance pour la jouissance de ce droit. " Nous verrons plus loin que cette dernière clause ne tarda pas à être changée.

        Bône, à notre arrivée en Afrique, bien que déchue de son ancienne prospérité, n'en était pas moins le seul port de la province de Constantine ouvert au commerce européen ; c'est là que venaient s'entasser les riches produits de l'intérieur, les cuirs, les laines et surtout les grains qui, tant de fois, avaient sauvé de la famine les populations méridionales de la France. L'Europe y apportait ses marchandises et principalement les armes et munitions de guerre nécessaires aux troupes des beys et aux contingents des tribus.

        Bône pouvait donc à juste titre être considérée, sinon comme la clef, du moins comme une des portes du beylik de l'Est. Si l'occupation de cette ville était jugée par le maréchal de Bourmont d'une importance extrême au point de vue de l'extension future de notre domination dans la province de Constantine, les Bônois envisageaient avec joie la perspective de notre arrivée. Leurs relations presque ininterrompues depuis le moyen âge avec les nations de l'Europe méridionale, et plus particulièrement avec la France, le séjour prolongé de nos compatriotes à La Calle et, parmi eux, la présence constante dans leur port de tous les pavillons du commerce européen, en un mot, une longue habitude des chrétiens et de leurs moeurs, avaient en quelque sorte inspiré aux Bônois des idées de tolérance et de progrès, si toutefois ce mot peut être employé à propos des musulmans de 1830.

        Mais plus encore que leur sympathie, l'intérêt personnel leur faisait une loi de nous accueillir en amis. Aux richesses que procuraient aux Bônois les relations de commerce, étaient venus se joindre les bénéfices dont nos comptoirs étaient la source. Cette situation avait été la cause même de leur ruine, car elle n'avait pas tardé à éveiller les instincts cupides des beys de Constantine. Ceux-ci auraient pu se contenter des droits prélevés sur les échanges, mais ils préférèrent traiter directement les affaires avec les Européens. Le gouvernement beylical s'était donc emparé du monopole du commerce, et, pour empêcher toute fraude, avait installé à Bône un agent spécialement chargé des transactions. Cet agent appelé " Mercanti " avait acquis bientôt une autorité au moins égale à celle du gouverneur de Bône. Ce fut un coup funeste pour la coquette citée. Privée des sources principales de ses revenus, elle avait vu sa fortune décroître rapidement, et, en 1830, Bône comptait à peine quinze cents habitants.

        L'espoir de reconquérir la liberté de commerce, source de leur richesse passée, le désir de secouer le joug odieux du bey Ahmed, décidèrent les Bônois, dès que la nouvelle de la chute du gouvernement turc leur fut parvenue, à se déclarer indépendants. Une sorte de comité fut organisé et chargé de solliciter du général en chef l'appui de nos armes. Ce comité était composé de quatre hommes les plus influents de la cité. C'étaient Si Zerrouk ben Sidi Cheik, Si Ahmed ben Sidi Cheik, le cadi Si Hassein et Si Redjem ben Radia, ex-caïd de Bône. Quelques jours avant notre arrivée à Bône un agent du bey s'était présenté en son nom pour prendre le commandement de la ville, mais le comité ayant refusé de le recevoir, il se contenta de demander livraison des poudres, ce qui lui fut également refusé. C'était une rupture que ne déguisait pas même un semblant de prétexte.

        Nous avons dit que, dès les premiers jours de la conquête, le maréchal de Bourmont avait résolu, pressé par l'opinion publique, d'occuper les principaux ports de la Régence. Il était convaincu de ne rencontrer aucune résistance. " La prise d'Alger, écrivait-il, paraît devoir assurer la soumission de toutes les parties de la Régence. Plus la milice turque était redoutée, plus sa prompte destruction a révélé dans l'esprit des Africains la force de l'armée française. Le bey de Tittery a reconnu le premier l'impossibilité de prolonger la lutte, et les Arabes paraissent convaincus que les beys d'Oran et de Constantine ne tarderont pas à suivre cet exemple. Tout nous porte à croire que la tâche de l'armée est remplie. "
        Illusion que les événements se chargeront bientôt de dissiper.

        Le 26 juillet, une escadre, sous les ordres du contre-amiral de Rosamel, sortait d'Alger Elle était composée de huit navires : le Trident, vaisseau portant le pavillon du contre-amiral ; deux frégates de premier rang : la Guerrière et la Surveillante ; deux bombardes : le Vulcain et le Vésuve ; un brick de vingt canons : l'Action ; un vaisseau armé en flûte : le Superbe. Elle emportait la première brigade de la deuxième division, c'est-à-dire deux régiments d'infanterie le 6ème et le 49ème, formant un effectif de deux mille cinq cents hommes, une compagnie du génie et une batterie de campagne. Damrémont, un de nos meilleurs généraux, avait reçu le commandement de l'expédition.

        La division navale arriva en vue de Bône le 2 août. Le débarquement, favorisé par une mer très calme, commença aussitôt. Les habitants, parmi lesquels se trouvait Raimbert, arrivé quelques jours avant, accoururent sur le môle et confirmèrent leurs bonnes intentions en apportant à nos soldats des vivres frais. Le général Damrémont, malgré ces démonstrations amicales, ne crut pas devoir s'endormir dans une fausse sécurité et, aussitôt que le débarquement fut terminé, il fit occuper les principales positions.
        La Casbah reçu un bataillon du 6ème de ligne; le 2ème bataillon et le 49ème de ligne, chargés de surveiller la plaine qui s'étendait jusqu'à la Boudjima, prirent d'abord position sur la route de Constantine ; mais la crainte de voir la santé des troupes compromise par les exhalaisons d'un terrain marécageux obligea le général Damrémont à les faire rentrer ; elles furent logées en ville. Deux redoutes, élevées à la hâte en avant de la porte de Constantine, furent confiées à la garde d'un bataillon.

        Bien lui en prit, car de toutes parts les tribus couraient aux armes, et, dès le 3, leurs premiers cavaliers vinrent caracoler à portée de fusil des remparts. Le nombre de ces éclaireurs ne fit qu'augmenter dans les journées qui suivirent et, bientôt, des masses assez considérables de cavalerie défilèrent sous les yeux de nos soldats qu'elles espéraient attirer en rase campagne. Le général Damrémont, pour éclairer les abords de la place, autant que pour sortir d'une inaction qui, interprétée par l'ennemi comme un signe de faiblesse, pouvait augmenter son audace, ordonna une sortie. Les ruines d'Hippone, à cette époque bien autrement considérables qu'aujourd'hui, offraient un abri naturel aux hordes qui nous assiégeaient.

        Le 6 au matin, une compagnie de voltigeurs, soutenue par deux pièces de campagne, fut lancée en avant ; en quelques instants, elle eut gravi les pentes de la colline et délogé les Arabes. Nos soldats, pour la première fois, apparaissaient au sommet du mamelon, qui domina si longtemps la célèbre cité de Saint-Augustin.

        L'importance stratégique de la position frappa le général Damrémont, mais la difficulté d'y mener de l'artillerie le fit renoncer au projet d'occuper ce point.
        Les Arabes, embusqués dans les ruines, n'opposèrent à nos grenadiers qu'une résistance suffisante pour permettre à d'autres bandes de contourner la plaine et de se jeter à l'improviste sur les travailleurs occupés à achever la redoute Nord. Un combat assez vif s'engagea dans lequel quatre hommes du 6ème furent tués.

        Le 7, un renfort assez considérable vint encourager les assaillants ; une attaque combinée eut lieu sur divers points à la fois, mais elle fut énergiquement repoussée et quelques coups de mitraille suffirent pour achever la déroute. Le découragement commençait à se glisser dans les rangs de l'ennemi, lorsque, dans l'après-midi, apparut le cheik de La Calle, suivi d'une assez grosse troupe.

        Le soir même, à onze heures et demie, eut lieu une attaque furieuse, mais le général Damrémont avait été prévenu par les habitants de Bône, et nos soldats étaient sur leur garde. Malgré la fusillade et la mitraille, les Arabes s'avancèrent jusqu'au bord des fossés des redoutes, et firent preuve d'un véritable courage, ils ne se retirèrent qu'à la pointe du jour, après sept heures d'un combat acharné. Le commandant Foucaud, qui dirigeait l'artillerie, fut grièvement blessé. Nos pertes étaient du reste peu considérables, car, nos soldats couverts par des retranchements, étaient moins exposés que les assaillants. L'habitude d'enlever leurs morts nous empêchait d'en évaluer le nombre ; mais leurs pertes avaient dû être sérieuses, car ils restèrent dans l'inaction pendant deux jours.

        Le 10, au matin, eut lieu une nouvelle attaque contre les redoutes, objet de tous les efforts de l'ennemi ; nous eûmes deux hommes tués. Le capitaine du génie d'Oussières eut le bras brisé par une balle. Mais toutes ces attaques n'étaient que le prélude d'un assaut plus sérieux.

        Depuis la sortie du 6, nos troupes s'étaient tenues sur la défensive. Ce n'est pas que nos soldats n'eussent préféré aller chercher l'ennemi, mais le général Damrémont n'ignorait pas que l'énervement produit sur ces natures ardentes par notre impassibilité, se traduirait par quelque tentative désespérée qui lui fournirait l'occasion de leur infliger une cruelle et dernière leçon.
        Les événements justifièrent ses prévisions. Les Arabes de la plaine, décimés par les derniers combats, s'étaient décidés à faire appel aux habitants de l'Edough et on vit bientôt les files de ces rudes montagnards déboucher dans la vallée.

        Le 11, le général Damrémont s'aperçut, au grand mouvement qui régnait parmi les Arabes, dont le nombre était beaucoup plus considérable qu'à l'ordinaire, qu'une attaque sérieuse se préparait ; il se porta de sa personne dans la redoute qui, par sa position, paraissait la plus menacée et se disposa à une vigoureuse défense.

        L'attaque prévue eut lieu à onze heures du soir; les Arabes se précipitèrent sur nos ouvrages avec une admirable intrépidité ; repoussés, non sans peine, ils revinrent à la charge à une heure du matin ; plusieurs d'entre eux franchirent les fossés, escaladèrent les parapets et combattirent à l'arme blanche dans l'intérieur des redoutes où ils périrent glorieusement.
        Après un combat acharné, le courage, aidé de la discipline, triompha du courage seul; nos soldats étaient joyeux d'avoir rencontré des ennemis dignes de leur valeur.
        Les Arabes furent encore repoussés. Quatre-vingt-cinq cadavres, qu'ils laissèrent dans les fossés et sur les parapets des redoutes, dénotent avec quelle fureur ils combattirent ; ils firent preuve en cette circonstance de cette ténacité qui semble appartenir plus particulièrement à la race berbère ; et, en effet, tous les agresseurs étaient des montagnards de l'Edough et des environs de Stora (Pélissier, Annales algériennes.).

        Cette chaude attaque fût la dernière. Parmi les cadavres des Arabes tués, on reconnut celui du beau-frère du bey de Constantine. De notre côté, nous avions à regretter la mort de deux canonniers, d'un sergent du 49ème et d'un soldat du 6ème.
        Le général Damrémont, à partir de ce moment, ne songea plus qu'à rétablir l'ordre dans la ville, en mettant l'ancien service administratif en harmonie avec la pensée de l'occupation.
        Il se garda bien de changer les autorités qu'il avait trouvées en débarquant ; il institua même un conseil des notables, véritable conseil municipal, qui lui présentait les vœux de la population. Son grand esprit de sagesse et de conciliation, sa justice et sa modération, lui attirèrent l'affection des habitants.

        L'occupation de Bône était donc désormais un fait accompli, et nous étions en droit de nous enorgueillir d'une conquête qui, effectuée presque sans lutte, n'était que le résultat dès dispositions sympathiques des habitants.
        Il eût pu en être tout autrement, et bien du sang aurait été versé si les Bônois, plus fanatiques, avaient résolu de se défendre, ce qu'ils auraient pu faire avec de sérieux avantages.
        Nous avons vu, en effet, dans le chapitre qui précède, qu'à l'époque de la rupture des relations le bey Ahmed s'était occupé de faire fortifier la ville. La correspondance, citée plus haut, qu'il entretint avec le dey d'Alger, nous démontre le prix qu'il attachait à la conservation de ce point du littoral.

        Le général Damrémont, par sa sage politique, eut sans doute consolidé la domination française dans la province si, malheureusement, les événements de Juillet n'étaient venus détruire le résultat obtenu. La déchéance de Charles X fut bientôt connue à Alger ; elle frappa de stupeur le maréchal de Bourmont.

        Ignorant les intentions du nouveau gouvernement, il crut nécessaire de réunir sous sa main toutes les troupes de l'armée d'Afrique pour parer aux éventualités. En rappelant les corps expéditionnaires de Bône et d'Oran, l'intention du maréchal, ont dit les uns, était de faire intervenir l'armée d'Afrique pour assurer l'élection du duc de Bordeaux. D'autres, qu'il ne voulait que réunir toutes les forces dont il disposait pour les tenir prêtes à être embarquées en prévision d'un conflit européen.
        Quoi qu'il en soit, il fallut abandonner Bône et ce ne fut pas sans un sentiment de véritable tristesse, je dirais presque de honte, que le général Damrémont obéit à l'ordre qui lui avait été envoyé.
        Ce départ pouvait être considéré par les Bônois comme une sorte de trahison.
        En occupant leur ville, nous assumions la responsabilité de leur sécurité future, et notre départ les livrait, réduits à leurs propres forces, à la vengeance inexorable du bey Ahmed.

        Rendons cette justice au général Damrémont, qu'il s'efforça, par ses paroles et par ses actes, d'atténuer lès effets désastreux de cette retraite. Il chercha à faire comprendre aux habitants atterrés, que si les événements nous mettaient dans l'obligation momentanée de nous retirer, la France n'en aurait pas moins les yeux fixés sur eux et que si le danger devenait trop pressant, leur appel serait toujours entendu.
        Pour donner un plus grand poids à sa promesse, il laissa des munitions et des vivres en assez grande quantité.
        L'ordre de départ était arrivé le 18 et, le même jour, l'escadre du contre-amiral de Rosamel, qui revenait de Tripoli, jetait l'ancre devant Bône.

        La mer était très agitée, et le transport du matériel de l'artillerie, à bord des navires, constituait un véritable danger. On y parvint cependant avec beaucoup de temps et d'efforts. Les troupes ne commencèrent leur embarquement que le 20 au soir. Le colonel Magnan, qui commandait les compagnies d'élite, dut repousser jusqu'au dernier moment les attaques des Arabes qui occupaient nos positions au fur et à mesure que nous lès abandonnions. Ces compagnies s'embarquèrent les dernières le 21, à onze heures du matin.
        Les habitants nous avaient loyalement aidé dans cette difficile opération et même, au dernier moment, nous donnèrent une preuve frappante de leur amitié.
        Un artilleur était resté en ville ; les dernières embarcations allaient s'éloigner lorsqu'on vit accourir les Bônois qui, à l'aide de cordes, firent descendre l'artilleur dans une des barques qui était revenue au pied d'un rocher.

        Bien que les habitants de Bône nous eussent donné pendant notre séjour des preuves non équivoques de leur sympathie, il était prudent, en prévision des changements qui pouvaient se produire dans l'esprit d'une population que notre départ livrait aux influences du dehors et aux intrigues du dedans, il était prudent, dis-je, de prendre des précautions pour faciliter un retour probable.
        Le capitaine Cuvilliers, commandant le Superbe, fut chargé d'enclouer les canons du côté de la mer.
        L'expédition était de retour à Alger le 26 août, un mois après en être sortie.
        Lorsque les voiles de notre escadre eurent disparu à l'horizon, grande fut la perplexité des Bônois.
        Fallait-il appeler Ahmed bey et par cette démarche obtenir son pardon? Fallait-il persévérer dans la voie où l'on s'était engagé?
        L'avis des frères Si Ahmed et Si Zerrouk ben Sidi Cheikh, qui comptaient de nombreux partisans, prévalut; on décida de sauver à tout prix l'indépendance qui devait rendre à Bône sa prospérité passée.

        Les tribus des environs ne pouvaient pardonner aux Bônois de s'être fait les alliés des infidèles, aussi ne cessèrent-elles, dès notre départ, de harceler la ville et d'interdire toute communication avec l'intérieur.
        Fort heureusement, les montagnards de l'Edough ne s'associèrent pas au mouvement général et continuèrent d'approvisionner la ville par les criques de l'Oued-Koubba et d'Aïn-Beugra. La première de ces plages s'appelle aujourd'hui "plage Chapuis. " La seconde est située entre le cap de Garde et le cap de Fer, au nord-ouest de Bône.

        Si le bey Ahmed, informé de notre départ, n'eût écouté que sa colère et son ardent désir de vengeance, il est certain qu'il fût accouru, mais de graves complications le retenaient dans le sud de la province, soulevée contre son autorité odieuse et abhorrée.

        Ce fut vers la fin de 1830 seulement qu'il put disposer de quelques troupes. Il en confia le commandement à El Hadj Amar ben Zagouta et le lança contre Bône, autant pour châtier les rebelles que pour reprendre rapidement possession du seul point de ravitaillement qui existait, dans la province.
        Ben Zagouta avait rempli pendant longtemps les fonctions de Mercanti ou délégué du bey à Bône.

        Le maréchal Clauzel avait pris la succession du maréchal de Bourmont le 2 septembre; il avait formé depuis son arrivée en Afrique un projet dont l'exécution devait nous permettre de concentrer tous ; nos efforts et tous nos sacrifices sur la province d'Alger, tout en établissant notre suzeraineté sur les autres parties de la Régence.-
        Il consistait à céder à un des princes de la famille régnante de Tunis les deux beyliks de Constantine et d'Oran, moyennant une reconnaissance de vasselage et un tribut annuel, garanti par le bey de Tunis.

        La déchéance d'Ahmed fut prononcée par arrêté du 15 décembre et, le 18 du même mois, un autre décret donnait le beylik de Constantine à un frère du bey de Tunis, Si Mustapha. En voici la reproduction

        " 18 décembre 1830. - Convention entre le général en chef de l'armée française et le bey de Tunis, pour la perception des revenus de la province de Constantine.
        " Au quartier général d'Alger, le 18 décembre 1830, etc.

        " ARTICLE PREMIER. - Le général en chef, en vertu des pouvoirs susdits, ayant nommé bey de Constantine Sidi Mustapha, désigné par Son Altesse le bey de Tunis, son frère, et sa dite Altesse, ainsi que Sidi Mustapha, bey désigné, ayant autorisé par les pleins pouvoirs déjà cités, Sidi Mustapha, garde des sceaux et ministre, à garantir, au nom de Son Altesse et du bey désigné, les conditions déjà convenues entre les parties contractantes, ainsi que leur exécution, il a été convenu de rédiger ces conditions au moyen du présent acte, lequel, écrit dans les deux langues, sera signé par les deux parties, en leurs qualités respectives exprimées dans le préambule.

        " Ces conditions sont les suivantes :
        " 1° Son Altesse le bey de Tunis garantit et s'oblige personnellement au paiement à Tunis, à titre de contributions pour la province de Constantine, de la somme de huit cent mille francs pour l'année 1831. Le premier paiement par quart aura lieu dans le courant de juillet prochain, et les autres à des époques successives, de manière que tout soit soldé à la fin de décembre 1831 et, pour la régularité des écritures, il sera consenti, au nom du bey de Tunis, par Sidi Mustapha, garde des sceaux, l'une des parties contractantes, quatre obligations de deux cent mille francs chacune, au profit du Trésor français, à Alger ;

        " 2° Les paiements des années suivantes, également par quart ou par trimestre, seront de la somme d'un million de francs, divisée en quatre paiements, sauf les arrangements qui pourront être pris postérieurement, après que la province de Constantine sera pacifiée;

        " 3° L'asile sera accordé, sans aucun frais, par le gouvernement de Tunis, dans l'île de Tabarca, aux bateaux français-pêcheurs de corail ou autres;

        " 4° Dans les ports de Bône, Stora, Bougie et autres de la province de Constantine, les Français ne paieront que moitié des droits d'entrée de douane imposés aux autres nations ;

        " 5° Tous les revenus de la province de Constantine, de quelque nature qu'ils soient, seront perçus par le bey;

        " 6° Toute protection sera accordée aux Français et autres Européens qui viendront s'établir comme négociants ou agriculteurs dans la province de Constantine;

        " 7° Il ne sera placé aucune garnison française dans les ports ou ville du beylik avant que la province ne soit tout à fait soumise, et, dans tous les cas, il sera pris d'un commun accord des mesures d'ordre dans l'intérêt réciproque ;

        " 8° Si Son Altesse le bey de Tunis venait à rappeler près d'elle le bey de Constantine, son frère, il serait désigné un autre prince qui réunît les qualités nécessaires et qui, sous l'approbation préalable du général en chef, recevrait la commission du bey de Constantine.
        " COMTE CLAUZEL SIDI MUSTAPHA. "
        Ce traité ne fut pas approuvé par le gouvernement, grâce à la pression du ministre des affaires étrangères, M. Sebastiani, qui, froissé de n'avoir pas été consulté par le maréchal, s'opposa à la ratification de deux mesures qui pouvaient produire d'excellents résultats, si elles eussent été bien exécutées. Le maréchal rentra en France le 21 février et fut remplacé par le général Berthezène, qui n'eut que le titre de commandant de la division d'occupation.

        Déchéance et convention n'étaient qu'une vaine menace, tant que notre drapeau ne flotterait pas sur les murs de Constantine. L'impossibilité dans laquelle se trouvait Mustapha de prendre possession de son commandement et d'assurer la perception des impôts en faisait une sorte de bey in-partibus, peu fait pour inquiéter l'énergique Ahmed.
        Mais ce dernier était poursuivi par la crainte de nous voir revenir à Bône, ce qui lui aurait enlevé pour toujours l'espoir d'y rentrer en maître. Aussi, en envoyant Ben Zagouta à marche forcée, espérait-il nous devancer et mettre la ville à l'abri d'une nouvelle occupation, car il était persuadé que les Bônois, à l'aspect de ses troupes, rentreraient immédiatement dans le devoir.

        Quelle ne dut pas être sa surprise et son courroux en apprenant qu'aux sommations de son lieutenant, les habitants de la ville rebelle avaient répondu par des salves de mousqueterie.
        Ben Zagouta, meilleur marchand que vaillant soldat, se hâta de battre en retraite et alla s'installer sur la rive gauche de la Seybouse, à l'endroit où se trouve aujourd'hui le dépôt de remonte de l'Allélick.
        De là, il envoya ses émissaires dans les tribus pour réunir leurs contingents. Celles-ci, qu'attiraient l'espoir du, pillage et surtout leur haine contre les Bônois, se hâtèrent de répondre à son appel. Seuls, les montagnards refusèrent et continuèrent leurs relations avec la ville par la voie de mer, toute communication ayant été coupée avec l'intérieur par les bandes de Ben Zagouta.

        Les Bônois vécurent ainsi de longs mois avec les provisions qu'ils recevaient de la montagne et qui leur étaient apportées comme nous l'avons déjà dit aux petites criques de l'Oued-Koubba et d'Aïn-Beugra.
        Lorsque Ben Zagouta jugea qu'il avait suffisamment de monde autour de lui, il se rapprocha de Bône, mais en dépit de toutes ses tentatives, il ne réussit pas y entrer. Les batteries de la Casbah l'empêchaient, du reste, de séjourner longtemps à proximité de la place, et, après chaque attaque, il était obligé de se replier à une certaine distance.
        La défense de la citadelle était assurée par une centaine de Turcs déserteurs de Constantine, futur noyau du bataillon turc qui se comporta si vaillamment en mainte occasion et devint à son tour le 3ème régiment de tirailleurs.

        Le siège durant déjà depuis six mois, les vivres manquaient et les alertes continuelles avaient considérablement affaibli la population.
        Les Bônois se souvinrent alors de la promesse que leur avait faite le général Damrémont et commencèrent à tourner les yeux vers Alger.
        Un hasard Providentiel amena à ce moment en vue de Bône un brick français, le Grenadier, ayant à son bord le commandant Huder qui venait de Tunis, où il avait été envoyé en mission.
        Les habitants se hâtèrent de lui envoyer six notables pour implorer son appui : " L'orateur commença par déclarer que la détermination des gens de Bône était telle que jamais ils ne passeraient vivants sous la domination du bey de Constantine; puis il demanda qu'on voulût bien les assister d'un envoi de vivres et d'un détachement de cette troupe musulmane dont on disait que les Français appréciaient le bon service à Alger, en ajoutant qu'ils souhaiteraient à la tête du détachement un officier du génie." Mais Huder n'avait ni le droit ni les moyens d'intervenir ; il ne put que leur laisser des vivres et leur promit de rendre compte de leur situation au général en chef.

        Un mois s'écoula encore et, bien que dans cet intervalle des provisions et des munitions leur eussent été envoyées, leur situation devenait de jour en jour plus critique.
        Le commandant Huder, de retour à Alger, s'était empressé de rendre compte au général en chef de la situation désespérée, de Bône et l'avait supplié de lui confier le commandement d'une expédition pour aller au secours de ses habitants.

        Le général Berthezène, d'un caractère naturellement hésitant, n'osait prendre sur lui une telle responsabilité. A vrai dire, la situation était difficile; les moyens de transports nécessaires manquaient totalement et il y avait presque danger à affaiblir l'effectif des troupes employées à réprimer l'insurrection dont la plaine de la Mitidja était alors le théâtre.
        Cependant une dernière démarche des Bônois, affolés et résolus à livrer leur ville dans un délai de quinze jours s'ils n'étaient secourus, la crainte de laisser ce point important tomber entre les mains de notre ennemi le plus acharné, firent disparaître toute hésitation.
        Une compagnie du premier bataillon de zouaves, composée de quatre officiers, huit sous-officiers et cent quinze zouaves, munis chacun de 150 cartouches, s'embarqua à bord de la corvette la Créole et du brick l' Adonis.

        Les deux navires, outre un gros chargement de vivres, emportaient cent fusils et soixante costumes destinés à équiper les habitants qui seraient tentés de s'engager dans le nouveau corps.
        Ce détail dénote la confiance que le commandant Huder avait dans le résultat final de sa mission.
        La compagnie de zouaves était sous les ordres d'un ancien officier du génie, le capitaine Bigot. Le commandant Huder, qui avait revendiqué l'honneur de diriger cette entreprise, fut investi de la direction générale de l'expédition, qui sortit d'Alger le 9 septembre 1831. Cinq jours après, au milieu de l'enthousiasme des habitants qui voyaient en eux des libérateurs, nos soldats débarquèrent à Bône et s'y installèrent. A peine le général Berthezène fut-il informé de l'arrivée à Bône du commandant Huder, qu'il se hâta de demander au gouvernement l'autorisation d'envoyer des renforts, mais il dut attendre que des moyens de transport fussent mis à sa disposition. Fatal retard qui causera la catastrophe finale.

        L'accueil enthousiaste dont il avait été l'objet à son arrivée, et surtout les flatteries dont l'Arabe est si prodigue pour toute autorité, même accidentelle, avait gagné la confiance du commandant Huder, qui rendait compte de sa mission, en ces termes, au général en chef :
        " Je me réjouis, mon général, écrivait-il, d'avoir pu amener les choses à ce point, par des moyens qui ne froissent point les masses. Mon action sera plus libre et l'autorité française, mieux constatée, s'affermira de plus en plus. Je vous prie de m'envoyer cent ou cent cinquante zouaves arabes ; pas de mélange de Français, ils nous gâtent tout. Les habitants de toutes les classes viennent me féliciter, me dire que je suis fortuné, que tout me réussit.

        " Si, d'une part, je rencontre une confiance dont je n'ai qu'à me louer, de l'autre je n'oublie point les précautions que me commande la situation encore nouvelle et toute d'épreuves où nous sommes. " Paroles que les événements vont bientôt démentir, car au moment où il écrivait ces lignes, de sourdes intrigues se tramaient autour de lui et préparaient la douloureuse catastrophe qui devait coûter la vie à nos malheureux officiers.
        D'un côté, Ahmed ben Cheikh, que notre présence gênait dans ses secrètes visées et qui n'avait pas encore renoncé à l'espoir de se créer un domaine indépendant, mettait à profit son influence religieuse pour recruter les partisans hostiles à notre domination ; de l'autre, un ancien bey destitué, Ibrahim, personnage dissimulé et intelligent, que la misère rendait encore plus audacieux, était venu à Bône sous prétexte de mettre son influence au service du commandant, mais en réalité pour essayer de nous créer des difficultés et s'emparer du pouvoir après nous avoir chassés. Il réussit pleinement.

        Braham-bey-el-Greteley, ou comme l'indiquait son cachet, Ibrahim-bey-ben-Ali, d'abord caïd des Haractas, avait été pendant trois ans bey de Constantine. " Il était, dit Vayssettes, dans son histoire des beys, généreux, affable, sincère dans ses paroles, désireux du bonheur de ses administrés, doux et compatissant pour les gens de bien, sévère et implacable pour les criminels et les fauteurs de désordre quels qu'ils fussent.
        Aussi, sous son gouvernement, ne vit-on plus les grands commettre de ces injustices qui rendent parfois leur autorité si lourde et si odieuse. La tyrannie et l'arbitraire furent sévèrement réprimés, chacun pour conserver les faveurs du maître dut se renfermer dans les limites de son devoir et les peuples vécurent heureux et tranquilles. "

        Ibrahim fut destitué, puis interné à Médéa. En 1830 il vint dans la province de Constantine pour tenter de reconquérir le pouvoir, mais battu par Ahmed, il se réfugia en Tunisie et n'en sortit qu'en apprenant la révolution, dont Bône venait d'être le théâtre.
        Les souvenirs laissés par l'ex-bey vivaient encore dans l'esprit de la population, aussi l'accueillit-elle avec bienveillance.
        De leur côté, les Turcs de la Casbah avaient conservé de profondes sympathies pour Ibrahim, car ils espéraient bien, en cas de réussite, se partager plus tard honneurs et dignités.
        La bienveillance des habitants, que le succès changerait en enthousiasme, la sympathie de la garnison turque constituaient déjà pour Ibrahim de sérieuses chances de réussite. Il ne s'agissait donc plus que de patienter, et de profiter d'une occasion favorable pour jeter le masque et s'emparer de la Casbah, dont la position le rendrait maître de Bône.

        Le commandant Huder, entouré de prévenances et de protestation de fidélité par ceux-là mêmes qui se préparaient à le trahir, n'avait pas conservé l'indépendance d'esprit nécessaire pour s'apercevoir de ce qui se passait autour de lui. Mais les deux antagonistes, à l'affût du pouvoir, se devinèrent. Trop habiles pour laisser éclater ouvertement leurs sentiments de haine, ils cherchèrent à se nuire mutuellement dans l'esprit du commandant Huder, tout en conservant dans leurs rapports des apparences d'amitié. Ibrahim, par ses airs de franchise et de bonhomie, avait su s'attirer la sympathie de ce dernier, tandis qu'au contraire l'attitude froide et réservée de Sidi Ahmed l'avait indisposé. Ce fut donc avec certaine complaisance qu'il prêta l'oreille aux insinuations d'Ibrahim qui accusait son adversaire de vouloir s'emparer de la Casbah pour se déclarer indépendant, mais il lui était difficile de prendre des mesures de rigueur, sans qu'elles fussent justifiées par des preuves évidentes qu'Ibrahim ne put du reste fournir.

        Si Ahmed, avec le merveilleux instinct de l'Arabe, comprit bientôt que son adversaire plus heureux allait le perdre ; il prit un parti décisif et écrivit en son nom et celui de ses partisans une lettre au bey Ahmed en le priant de venir à leur secours. En voici la traduction.
        " Louange à Dieu et notre Seigneur et maître, El Hadj, pacha de Constantine. Salut.
        " Permettez que nous exposions à votre Seigneurie les motifs de notre conduite et de nos actes.

        " Lorsque les Turcs gouvernaient le pays, nous leur étions soumis et jamais leur autorité ne fut méconnue par nous, aujourd'hui leur puissance est renversée et les Français règnent à leur place.
        Et nous faibles que nous sommes que pouvons-nous faire?
        Nous sommes étrangers au maniement des armes et aux luttes sanglantes des batailles. A la vue des troupes que tu as envoyées contre nous, nos enfants ont été saisis d'épouvante et nos cœurs ont pâli. Si c'est à cause d'Ibrahim bey que tu nous fais la guerre, sache qu'il est venu dans nos murs pour y chercher un refuge et qu'il s'est imposé à nous ; mais il n'a ni armes ni soldats à t'opposer ; si ton expédition est dirigée contre les Français, ils sont en effet les maîtres de la ville et nous subissons la loi du vainqueur ; mais étions-nous assez forts pour leur résister et est-il aujourd'hui en notre pouvoir de nous soustraire à leur domination ? Cependant nous remettons entre tes mains le sort de notre propre cause, nous t'établissons arbitre de nos destinées.
        " A toi de prendre les moyens efficaces pour consolider la tranquillité de notre ville. "

        Pendant ce temps, le commandant Huder et ses officiers définitivement rassurés par l'attitude pacifique de la population et des notables avec lesquels ils avaient de fréquentes entrevues, se relâchaient des mesures de prudence prises les premiers jours.
        C'est ainsi qu'ils laissèrent leurs hommes se répandre en ville, au lieu de les garder réunis afin de prévenir toute surprise ; qu'ils négligèrent de leur assigner un point de ralliement en cas d'attaque ; l'officier chargé du détachement de la Casbah, dont la présence pouvait au moins mettre les zouaves à l'abri des suggestions des Turcs travaillés, eux-mêmes par les sourdes menées d'Ibrahim, faisait de fréquentes absences et descendait en ville. C'était courir au-devant d'une catastrophe. En effet, le détachement de la Casbah, livré à lui-même et vivant continuellement en contact avec les Turcs, ne tarda pas à subir l'influence de ces derniers. Des fautes aussi graves ne pouvaient passer inaperçues aux yeux d'un homme qui avait intérêt à en profiter.
        Dans la nuit du 24 juillet, Ibrahim alla trouver secrètement le commandant Huder et, après avoir lancé contre Ahmed de nouvelles accusations malheureusement trop vraies, il le quitta en lui demandant de l'argent, sous prétexte de payer les émissaires chargés de surveiller les agissements de son ennemi. Le commandant lui fournit cette dernière arme.

        Le 26, profitant de l'absence de l'officier commandant le détachement de la Casbah, Ibrahim se rendit à la forteresse. Les Turcs, seuls, n'auraient pas hésité un instant, car cette démarche était attendue, mais la présence des zouaves les retenait encore ; se servant alors de l'argent que lui avait donné naïvement le commandant Huder, Ibrahim fit promptement cesser cette hésitation ; les zouaves ne purent ou ne voulurent résister et firent cause commune avec les Turcs. Les portes furent fermées et quelques instants après les canons de la forteresse saluaient l'étendard musulman arboré à la place du drapeau français.

        Quel dut être le désespoir du commandant Huder et de ses officiers en voyant disparaître le résultat de tant de fatigues et de peines. Espérant cependant n'être en présence que d'une mutinerie, ils réunirent à la hâte quelques zouaves et se dirigèrent vers la Casbah. Ils ne conservèrent plus de doute sur le caractère de cette rébellion lorsqu'ils se virent repoussés à coups de fusil par leurs propres soldats qui les injuriaient du haut des murs.
        La corvette la Créole n'avait pas quitté le port de Bône; le brick l'Adonis, qui avait fait voile pour Alger, était revenu mouiller dans la rade en entendant la fusillade. Le commandant Huder voulait se servir des équipages pour tenter une attaque contre la Casbah, mais les habitants, craignant qu'Ibrahim n'écrasa la ville sous le feu de son artillerie, le supplièrent de différer son projet, lui promettant de lui faire rendre la citadelle sans effusion de sang.

        Il est certain qu'en attendant la réalisation des promesses faites, le commandant Huder, tant pour les mettre à l'abri que pour les soustraire aux influences des partisans d'Ahmed ben Cheikh, aurait dû ramener les restes de sa troupe à bord des navires ; il eût évité par-là le sanglant dénouement de cette tragédie.
        Quoi qu'il en soit, les événements, à partir de ce moment, se précipitent.
        Pendant que le commandant Huder, espérant toujours que la Casbah va lui être rendue, s'obstine à rester en ville, les tribus de la plaine se réunissent à l'appel d'Ahmed ben Cheikh
        L'attitude de ce dernier devient plus insolente et il jette définitivement le masque dans la journée du 29. Suivi de ses parents et de ses partisans, il se présente chez le commandant et lui intime l'ordre d'évacuer la ville. Vaincu par la fatalité, ayant épuisé tous les moyens, celui-ci doit céder à la force et envoie demander des embarcations aux commandants des deux navires qui se trouvaient en rade. Au même instant, une vive fusillade éclate, des cris de joie mêlés à des gémissements et des imprécations se font entendre.

        Le capitaine Bigot, à la tête de quelques hommes restés fidèles, se précipite vers les portes de la ville, que venaient de forcer les Arabes de la plaine, et essaie de s'opposer au torrent ; peine inutile, aux premières bandes en succèdent d'autres ; le capitaine Bigot, après avoir tué deux de ses adversaires, tombe frappé de deux coups de pistolet, et la foule, se ruant sur son cadavre, lui tranche la tête avec son propre sabre. A ce moment, le commandant Huder accourait pour le soutenir. Mais, témoin impuissant du désastre, il ne songe plus qu'à battre en retraite et sauver les derniers débris de sa troupe. Disputant le terrain pas à pas, luttant avec la rage et le désespoir dans l'âme, quelques zouaves accompagnent le commandant qui, atteint lui-même de deux blessures graves, ne se soutient qu'à force d'énergie. Ils arrivent ainsi sur le port.
        Les marins des navires voient le danger qui les menace, font force de rames, et viennent se joindre à la petite troupe, qui, pendant une heure, fait bravement tête au flot toujours croissant des assaillants.
        Ceci se passait à l'endroit des quais où se trouvent aujourd'hui les bâtiments en planches de la Compagnie Transatlantique.
        Du haut des remparts, les Arabes, qui n'osaient s'aventurer sur le port, fusillaient nos hommes. Une balle frappé à la tête et tue l'infortuné commandant Huder, au moment où il mettait le pied dans un canot. Enfin, les derniers combattants purent regagner les deux bricks qui, durant cet épouvantable drame, n'avaient cessé de tirer sur la ville.

        Outre les pertes subies par les zouaves, neuf marins avaient été tués. Triste ironie du sort, quelques heures après ce douloureux événement, les deux bricks : le Cygne et le Voltigeur, portant deux cent quarante hommes du 2ème bataillon de zouaves, commandés par le chef de bataillon Duvivier, arrivaient d'Alger.
        Celui-ci voulait venger nos malheureux compatriotes et tenter avec sa troupe une attaque contre la Casbah qui continuait à tirer sur nos navires, mais les pertes subies par les équipages de la Créole et de l'Adonis étaient sensibles. Outre les marins tués, il y avait un nombre considérable de blessés, il ne fallait pas dans ces conditions aller au-devant d'un nouvel échec.
        Les débris de l'expédition rentrèrent à Alger, avec les renforts, le 11 octobre 1831.
A SUIVRE
        


LE PHARE FOUILLEUR   
Par Michel SALANON
Chronique n° 254 - Jeudi 7 mai 2020
7 mai 1954, chute du camp de Dien Bien Phu (Indochine).
                  
                  Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes.

              Il est des jours ou ma gorge se sert en pensant à certains de nos soldats, fils de France et morts pour Elle, probablement oubliés par une grande partie de la population française, mal informée voire désinformée par la Presse de gauche.

              Voilà 66 ans, le 7 mai 1954, après 55 jours de combats furieux qui durèrent une vingtaine d'heures et se sont terminés par un affrontement au corps à corps, nos vaillants soldats affamés et à cours de munitions perdaient avec panache cette bataille de la " cuvette de Dien Bien Phu ". Ils se sont battus à 1 contre 10.

              Ils furent littéralement submergés par des milliers de nord-vietnamiens, représentant les forces communistes du Viet Minh commandées par le général Vo Nguyen GIAP, que le journal communiste L'Humanité osa qualifier de stratège de la liberté (je vous laisse apprécier cette appellation quand on sait les millions de morts causés dans le monde par le communisme), en titre d'un article paru le 4 octobre 2013.

              Cette défaite fut saluée sans vergogne par les communistes français, déjà à l'œuvre pour nuire à la France et à l'Occident, comme le prouvera leur comportement lors de la guerre d'Algérie à l'occasion de laquelle ils envoyèrent de l'argent et des armes au FLN…. pour tuer des Français, civils ou militaires !

              Lorsque je réalise que des représentants du parti communiste, parti totalitaire et anti-français, occupent des bancs de notre Assemblée nationale…. je me demande comment est-ce possible, par contre ce qui est sûr c'est que j'en ai la nausée !

              Probablement que nous devons cette présence infâme subsistante à Charles-le-félon qui négocia avec le Parti Communiste Français (PCF) des accords politiques à la fin de la guerre 1939-45.
              Son plan de traîtrise était déjà amorcé !
              Laissons-là mes états d'âme, revenons à ces fils de France, qui défendirent là-bas l'honneur de la France et de la parole donnée.

Rappels préalables tirés du site Soldats de France.fr : Carte de l'Indochine

(source Ministère de la défense - Secrétariat général pour l'administration - Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives - Collection " Mémoire et Citoyenneté " n° 39 - LA BATAILLE DE DIEN BIEN PHU 13 mars-7 mai 1954 - page 6)

Le Camp retranché est installé de part et d'autre de la rivière Nam Youn. Il est constitué d'un réseau de points d'appui ou centres de résistance aux prénoms féminins.

              Les forces terrestres engagées composent le Groupement Opérationnel du Nord-Ouest (GONO) dont le PC est implanté au centre du camp retranché (Épervier).
              Le camp retranché est divisé en sous-secteurs :
              - le sous-secteur nord composé des points d'appui Anne-Marie et Gabrielle. Il couvre le nord et le nord-est du terrain d'aviation, point sensible du camp. Une piste pavée relie le terrain d'aviation aux points d'appui Anne-Marie et Gabrielle. Chacun de ces points d'appui est tenu par un bataillon. Il est commandé par le Lieutenant-Colonel André TRANCART.
              - le sous-secteur centre comprend les points d'appui Claudine, Huguette, Dominique, Éliane et Béatrice. Il regroupe huit bataillons et il est commandé par le Lieutenant-Colonel GAUCHER.
              - le sous-secteur sud comprend le point d'appui Isabelle. Il est tenu par deux bataillons et il est commandé par le Lieutenant-Colonel André LALANDE.

Commandement du GONO

Le Colonel puis Général Christian de CASTRIES (photo ci-dessous)
est le Commandant du GONO.


              Il a sous ses ordres :
              - le Lieutenant-Colonel André TRANCART commandant le sous-secteur nord.
              - le Lieutenant-Colonel Jules GAUCHER, puis le Lieutenant-Colonel LEMEUNIER, commandant le sous-secteur centre.
              - le Lieutenant-Colonel André LALANDE, commandant du sous-secteur sud.
              - le Lieutenant-Colonel Pierre LANGLAIS commandant le Groupement Aéroporté 2 (GAP 2).
              - le Colonel Charles PIROTH, commandant de l'Artillerie. Après son suicide dans la nuit du 15 au 16 mars 1954, il est remplacé le 20 mars par le Lieutenant-Colonel Guy VAILLANT, avec pour adjoint le Lieutenant-Colonel ROBIN.

              Je cesse arbitrairement l'évocation nominative des soldats et de leurs groupes, les puristes les retrouveront sur le site précité.

              Afin d'en rester au travail d'écriture de son auteur, je reproduis ci-dessous à l'identique, le remarquable article daté de ce jour, d'Eric de VERDELHAN, (1) auteur du livre dédié à son père et intitulé " Au capitaine de Dien Bien Phu ". Editions SRE Editions.

              Le 7 mai 2020
              Diên-Biên-Phu : notre dernier baroud d'Honneur.
              " Nos compatriotes aiment les grands sacrifices inutiles ...Ils connaissent mieux Azincourt que Patay et Waterloo que tous les triomphes de l'Empereur. Diên-Biên-Phu s'inscrit dans la longue série des sacrifices inutiles ... " (Alain Griotteray ; ancien chargé de mission en Indochine).
              " Après les Accords de Genève, il a fallu quitter et parfois désarmer les parachutistes vietnamiens qui s'étaient battus à nos côtés. Je garde de cet épisode un sentiment de honte, comme un marquage au fer rouge, une infamie. Je vous souhaite de ne jamais connaître des heures semblables, où des frères vous regardent comme si vous étiez des traîtres ... " (Hélie de Saint Marc).
              " Nous pouvons désormais agir sur un terrain propre, sans la moindre tache de colonialisme. Diên-Biên-Phu a été un bienfait caché … " (Foster Dulles, porte-parole des USA en novembre 1954).
              Tous les 30 avril, la Légion Etrangère fête le combat de Camerone (30 avril 1863).
              Tous les 1er septembre, les " Coloniaux " - Marsouins et Bigors - honorent leurs morts de la bataille de Bazeilles (31 août-1 er septembre 1870).
              Il s'agit pourtant de deux défaites de nos armes, mais elles résonnent dans nos cœurs comme des victoires tant elles magnifient le patriotisme, le don de soi, le courage, le sens du devoir et de l'Honneur, avec un grand " H ".

              Et chaque 7 mai, j'ai une pensée pour un village thaï situé dans une " sinistre cuvette " du haut-Tonkin qui, du 13 mars au 7 mai 1954, a vu une garnison française se battre héroïquement - à un contre dix, vingt ou cent - contre les troupes communistes du Vietminh.
              Diên-Biên-Phu, cette bataille que je considère comme le Camerone des Parachutistes (même si je n'oublie pas tous les autres : cavaliers, artilleurs, tirailleurs algériens, légionnaires, aviateurs, pilotes de l'Aéronavale, supplétifs indigènes…etc…), je lui ai consacré un livre (1) en hommage à mon père, capitaine au GAP 2 (2) du colonel Langlais, le patron des paras durant la bataille.
              Au début de ce livre, j'écris ceci : " De 1946 à 1954, notre corps expéditionnaire d'Indochine a mené des combats héroïques avec des moyens limités : une guerre de pauvres.
              Nos paras, en treillis dépareillés, avec un armement souvent disparate et vétuste, se sont remarquablement battus.

              Ce conflit, achevé avec la défaite de Diên-Biên-Phu, nous a coûté entre 60 000 et 70 000 tués, trois fois plus que la guerre d'Algérie.
              Or, en dehors de trop rares auteurs, personne en France n'ose évoquer cette belle page de notre histoire.
              Nous ne devrions en ressentir aucune " repentance " mais une fierté ô combien légitime !
              Le " Roy Jean " de Lattre de Tassigny n'a-t-il pas dit, au sujet de cette guerre, qu'elle était : " Notre combat le plus juste depuis les croisades " ? Un à un, les anciens d'Indochine, les survivants de l'enfer, quittent la scène, discrètement, sans bruit et sans laisser de trace dans les manuels d'histoire.
              De leur vivant ils étaient peu loquaces sur Diên-Biên-Phu. Trop de morts, trop de sang, trop de souffrance.
              Leur mémoire, volontairement sélective, n'a voulu conserver que les bons moments de leur carrière. Les mauvais resurgissent aussi, parfois, les soirs de déprime ou de cafard, quand un camarade disparaît.
              La guerre d'Indochine a tué sept promotions de Saint-Cyriens.

              La génération de mon père a commencé la guerre -que l'on disait "drôle" à l'époque- en 1939.
              Elle a déposé les armes en 1962, après les funestes accords d'Evian et l'indépendance de l'Algérie.
              Ces hommes ont été marqués par la mort, ils ont " flirté " avec elle.
              La camarde en a pris beaucoup, elle en a épargné d'autres qu'elle a laissé " K.O. debout ", sans doute pour qu'ils témoignent, mais finalement, très peu ont accepté de témoigner.
              Par modestie, par pudeur, par respect pour leurs morts, ils ont préféré se taire. Les soldats de Diên-Biên-Phu -officiers, sous-officiers et hommes du rang- ont choisi, délibérément pour la plupart, d'être des oubliés de l'histoire.

              La sortie du film " Diên-Biên-Phu " de Pierre Schoendoerffer a suscité chez eux des réactions étranges : indifférence, mécontentement, irritation, indignation parfois.
              Schoendoerffer, qui a vécu la bataille comme cinéaste aux armées, a cru utile de témoigner. -2- Et, malgré les critiques, je crois qu'il a eu raison. Les Américains ont produit " Apocalypse Now ", " Platoon " et quelques autres films à la gloire de la puissante Amérique(3), pour raconter, magnifier, enjoliver, une guerre perdue malgré des moyens matériels et logistiques énormes.
              En " Indo " -notre Vietnam à nous- la France a mené une guerre de gueux pour une cause juste.
              Ce serait une bonne chose qu'on en parle….qu'on en parle enfin !
              Je voudrais rendre hommage, ici, aux bataillons qui ont littéralement porté la bataille.
              Cette liste(4) ne saurait, bien sûr, être exhaustive ou limitative.
              Hommage aussi aux autres, que je ne cite pas (pour que cet article ne soit pas trop long).

              Commençons par les parachutistes : 2ème Bataillon du 1er Régiment de Chasseurs parachutistes, Chef de Bataillon Jean Bréchignac . 1er Bataillon de Parachutistes Coloniaux, Capitaine Guy Bazin de Bezons. 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, Chef de Bataillon Marcel Bigeard. 8ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, Capitaine Pierre Tourret. 1er Bataillon Étranger de Parachutistes, Chef de Bataillon Maurice Guiraud. 2ème Bataillon Étranger de Parachutistes, Chef de Bataillon Hubert Liesenfelt. 5ème Bataillon de Parachutistes Vietnamiens, Capitaine André Botella.

              Légion étrangère : 1er Bataillon de la 13ème Demi-Brigade de Légion Étrangère, Chef de Bataillon de Brinon. 3ème Bataillon de la 13ème Demi-Brigade de Légion Étrangère, Chef de Bataillon Paul Pégot.
              1er Bataillon du 2ème Régiment Étranger d'Infanterie, Chef de Bataillon Clémençon. 3ème Bataillon du 3ème Régiment Étranger d'Infanterie, Chef de Bataillon Henri Grand d'Esnon.

              Armée d'Afrique : 2ème Bataillon du 1er Régiment de Tirailleurs Algériens, Capitaine Jean Saliot des Noyers, Capitaine Pierre Jeancenelle. 3ème Bataillon du 3ème Régiment de Tirailleurs Algériens, Capitaine Jean Garandeau. 5ème Bataillon du 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens, Chef de Bataillon Roland de Mecquenem. 1er Bataillon du 4ème Régiment de Tirailleurs Marocains, Chef de Bataillon Jean Nicolas. 2ème Tabors Marocains, Chef d'Escadron Mirabeau, puis Chef de Bataillon Borie.

              Troupes coloniales : 2ème Bataillon Thaï, Chef de Bataillon Maurice Chenel. 3ème Bataillon Thaï, Chef de Bataillon Léopold Thimonnier.
              Le bilan de la bataille de Diên-Biên-Phu est édifiant : du côté français (hors supplétifs), nous avons perdu 7184 hommes (4436 blessés). Parmi ces pertes : 214 officiers et 840 sous-officiers.
              Le général Giap, qui a tendance à minorer les pertes de son " armée populaire " déclarait à Jules Roy que nos troupes lui avaient infligé 30 000 morts. La réalité doit être du double !
              A Diên-Biên-Phu, durant les 56 jours de combat, la densité d'obus au mètre carré a été deux fois supérieure à celle des pires heures de la bataille de Verdun, et il n'y avait pas de " voie sacrée " pour envoyer des renforts ou évacuer les blessés.

              Le 7 mai 1954, faute de munitions, la garnison de Diên-Biên-Phu déposait les armes, sans se rendre, sans drapeau blanc.
              Le lieutenant Jacques Allaire, du 6ème BPC (5), exigea même une note écrite de Marcel Bigeard avant d'accepter de déposer les armes.
              Ensuite, les prisonniers de Diên-Biên-Phu allaient connaître l'enfer : une longue marche de plus de 700 kilomètres vers les camps-mouroirs viets. 11 721 hommes ont été capturés à Diên-Biên-Phu. Quelques mois plus tard, le Vietminh en rendait… 3290 dont beaucoup à l'état de cadavre.
              Mon père est rentré de captivité pesant… 39 kilos.
              8431 soldats français sont morts en captivité (durant la longue marche ou dans les camps).
              C'est, toutes proportions gardées, un taux de mortalité très supérieur à celui des camps de concentration nazis.

              A leur retour en France, nos soldats n'ont eu droit qu'aux insultes du quotidien communiste " l'Humanité " et à l'indifférence voire le mépris des civils.
              Pas de " cellules de soutien psychologique ", pas d'articles dans la presse pour vanter leur courage, pas (ou peu) de reconnaissance d'une nation qui voulait oublier l'Indochine. -3- Pierre Brisson écrira, dans " le Figaro " du 8 mai 1954 : " Au 55ème jour de lutte, la forteresse de Diên-Biên-Phu vient de succomber.

              Le courage dépensé sur ce lambeau sanglant au plus épais de la jungle, la valeur du général de Castries et de ses troupes, les prodiges des aviateurs et des parachutistes, la chaîne ininterrompue de leurs sacrifices, l'élan de ce volontariat fraternel et désespéré, tout ce que nous savons des combats sans merci livrés par des hommes libres contre le fanatisme a rempli d'admiration l'univers et nous laisse, au moment où j'écris ces lignes, dans une inexprimable émotion.

              L'éloge reste au-delà des mots. Toute éloquence serait hors de mise… " Pourquoi n'apprend-t-on pas aux petits Français, qu'en 1954, dans un coin perdu d'Extrême-Orient, à 10 000 kilomètres de la mère-Patrie, quelques braves livrèrent un dernier combat héroïque, un baroud d'Honneur, pour la défense de nos valeurs : celles de l'Occident chrétien.

              Contraints d'abandonner leurs supplétifs et leurs familles en quittant l'Indochine, beaucoup d'entre eux franchiront le Rubicon, le 21 avril 1961, pour ne pas livrer les populations musulmanes amies aux tueurs du FLN et tenter de sauver l'Algérie française.

              Mais ceci est une autre histoire : une belle histoire qu'il faudrait aussi enseigner à nos enfants, honnêtement, loyalement, sans passions partisanes, pour qu'ils arrêtent cette culpabilisation idiote et injuste qu'on appelle " repentance " et qu'ils soient fiers du passé de leur pays.

              J'avais cinq ans quand mon père est rentré d'Indochine.
              De Diên-Biên-Phu, il ramenait la Légion d'Honneur et la Croix de Guerre des TOE avec palmes (6), ainsi que des ennuis de santé - liés à sa captivité - et qu'il a trainés toute sa vie.
              Le gamin que j'étais à l'époque était fier de son père et de son pays. Soixante-cinq ans plus tard, j'ai gardé la même admiration pour mon père, mais plus, hélas, pour mon pays.
Eric de Verdelhan

1)- " Au capitaine de Diên-Biên-Phu " publié en 2011 ; chez SRE-éditions.
2)- Groupement Aéro-Porté N°2.
3)- Et ne parlons pas des pseudos exploits ridicules de " Rambo 1,2,3 … "
4)- Cette liste émane d'un dossier très complet, rédigé par mon ami le Lt-Colonel Jean-François Cérisier, à l'occasion de l'anniversaire de la chute de Diên-Biên-Phu.
5)- 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, le fameux " Bataillon-Bigeard ". J'ai eu le privilège et le plaisir de dédicacer deux de mes livres au Colonel Jacques Allaire.
6)- TOE : Théâtres d'Opérations Extérieures.

Livre " Au Capitaine de Dien Bien Phu "
par Eric de Verdelhan / SRE Editions



Mémorial aux 10.000 hommes morts dans la bataille (Vietnam).

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                Merci de votre aimable considération. Mes pensées de ce jour vont à ces Hommes qui avaient notre France chevillée au corps et sont morts pour Elle. Merci à René pour la transmission de l'article précité.
                Bien cordialement.
Michel SALANON                 
largosalan@hotmail.fr                
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" La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ".
Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

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ALGER MAI 1960
Par M. Bernard Donville
            
            Envoyé par Madame Geneviève Troncy....d'Alger
            A tous ceux qui connaissaient Alger!

            Chère Famille, Chers Amis,
            BIDI nous retrouve avec sa rubrique « ALGER IL Y A 60 ANS » : (PJ1)
            "Ma manif du 1er mai est de vous envoyer cette missive ( preuve que je tiens le coup et espère qu'il en est de même pour vous)
            Rétrospectivement il y en a qui ont eu chaud en l'air ( n'est- ce pas Geneviève ...? ).
            Alger il y a 30 ans a été, (par flemme) rajeunie de 60 ans.
            Chez nous aussi un Salon des Indépendants.
            C'est toujours Brouty qui meuble tant le Coup de cœur ( en flânant à La Rochelle) que le Bonus (Fort Flatters)
            Bonne lecture et faites gaffe !
            Bernard

Cliquer ICI pour voir la suite du dossier

Un accident de caravelle

Cliquer ICI pour voir l'Accident

En complément la suite de la série du journal dans l'esprit "Comment quc'était...comment quc'est devenu!!!" A faire lire à Macron (il faut rabacher avec ce genre d'intellectuel!)
Cliquer ICI pour voir 130 ans de voies ferrées

        


ADIEU SIECLE DES LUMIERES
De Hugues Jolivet


      
       Avant même d'être élu Président de la France,
       Emmanuel Macron divisait les Français.
       Etait ce pour mieux régner, ou bien par ignorance
       Qu'il reniait notre Histoire, enterrait son passé ?

       Notre peuple, confiné, ne peut apercevoir
       A quoi le Président consacre ses journées,
       Cerné par les draperies, il ne peut ajourner
       Et exhume des dossiers du fond de ses tiroirs !

       Il choisit un décret dont il n'est pas l'auteur,
       Mais, dont le contenu répond à sa vision
       D'une France émiettée, pâle et sans saveur,
       Dont les assises tremblent avant son explosion !

       L'enseignement de l'arabe en école primaire
       Par des maîtres tunisiens. Projet deux mille dix sept
       Du quinquennat Hollande, ouverture "missionnaire"
       Accordée à Tunis, agréée, satisfaite !

       Trois ans sont écoulés. Les français muselés,
       Le port du masque oblige, c'est en catimini
       Qu'il confirme l'accord premier renouvelé.
       Et ce dernier faux-pas sème la zizanie !

Hugues Jolivet         

4 mai 2020                   



13 mai 1958....
Envoyé par B. Leonelli
"Je n'aurais jamais cru que cet homme illustre puisse être un menteur....." Pfimlin." 

https://www.dreuz.info/wp-content/uploads/2020/05/les-generaux-raoul.jpg
           
     L’opération «Résurrection» est lancée sous le patronage de Jacques Soustelle, Chaban-Delmas, Michel Debré, Lucien Neuwirth, « l’envoyé spécial » à Alger, Léon Delbecque, et quelques autres.

       Ce complot a pour objectif de ramener de nouveau au pouvoir De Gaulle.

       Le 1er janvier 1958 De Gaulle, alors simple citoyen, écrit directement au général Salan car il a parfaitement compris son erreur de jugement de 1956 (Objectif : l’assassinat et la mort du Commandant Rodier) et qu’il tient absolument à s’en faire un allié : « Puisse la France comprendre les immenses services que vous lui rendez en Algérie. »

       Le 13 mai 1958, c’est le jour où Pierre Pflimlin doit être investi comme chef du Gouvernement.

       À Alger, une manifestation monstre se déroule à la mémoire de trois militaires du contingent, fusillés par les fellaghas en Tunisie.

       Sous la conduite de Pierre Lagaillarde, la foule donne l’assaut au bâtiment du Gouvernement Général.

       Sur l’incitation de Léon Delbecque, un Comité de Salut Public est nommé et la présidence en est confiée au général Massu, l’idole des Algérois à l’époque.

       A Paris les députés n’apprécient pas mais investissent comme il se doit Pierre Pflimlin.

       Toujours en fonction à la présidence du conseil, Félix Gaillard confie les pleins pouvoirs civils et militaires au général Raoul Salan. Celui-ci entérine le Comité de Salut Public et confirme Massu dans sa présidence.

       Le 13 mai à Alger, c’est l’explosion de joie, l’allégresse générale. « Nous avons gagné ».

       De sa retraite campagnarde de Colombey, De Gaulle affirme qu’il se tient « prêt à assumer les pouvoirs de la République. »

       Manœuvré par Léon Delbecque (Délégué spécialement par De Gaulle), le général Massu s’adresse à la foule le 14 mai : « Le Comité de Salut Public supplie le général De Gaulle de bien vouloir rompre le silence, en vue de la constitution d’un Gouvernement de Salut Public qui, seul, peut sauver l’Algérie de l’abandon. »

       Le lendemain 15 mai, c’est au tour du général Salan de prendre la parole, devant une foule immense qui ne quitte pas le forum : «Nous gagnerons parce que nous l’avons mérité et que là est la voie sacrée pour la grandeur de la France. Mes amis, je crie Vive la France, Vive l’Algérie française. »

       Salan se retire vers l’intérieur mais il se retrouve face à Delbecque qui lui souffle : «Dite Vive De Gaulle, mon général !».

       Reprenant le micro le général Salan crie alors « Vive De Gaulle ! »

       Afin de repousser toute idée qu’il ait pu participer à un complot, De Gaulle donne une conférence de presse le 19 mai, afin de déclarer qu’il n’acceptera pas le pouvoir sous la pression d’Alger.

       Le 27 mai, il ment délibérément en affirmant que Pierre Pflimlin s’efface afin de le laisser libre de ses mouvements et que dès lors il entame le processus régulier pour l’établissement d’un gouvernement républicain.

       Pflimlin ne peut s’empêcher d’avouer:

       « Je n’aurais jamais pensé que cet homme illustre puisse être un menteur.» Il confiera en privé : « Les gens d’Alger vont avoir des surprises avec De Gaulle car il ne croit pas à l’Algérie française ! »

       Effectivement jamais le Président du Conseil ne lui avait laissé prévoir qu’il s’effacerait avant même qu’il ne soit appelé, lors de leur dernier entretien.

       Pour les députés il ne fait plus aucun doute, c’est un coup d’état qui se prépare.

       Mais tout n’est pas joué, loin s’en faut : les partis en majorité sont contre l’éventualité d’un retour du général, aussi Messieurs Soustelle, Roger Frey et de Bénouville, contactent le général Salan, au nom de Michel Debré, afin qu’il envisage, si nécessaire, le débarquement de ses régiments en métropole.

       Le général Salan refuse tout net : « Il n’en est pas question. Le sang n’a pas coulé ici et je ne veux pas apporter le risque en France. »

       Le 1er juin à 11 h. Olivier Guichard téléphone directement au général Salan pour l’informer que «les affaires se présentent mal» et que ce sera à lui de jouer et de se tenir prêt à intervenir.

       Salan refuse une nouvelle fois. Mais il n’empêche qu’on affirme qu’une opération militaire serait donc prête à occuper Paris, si l’assemblée refuse l’investiture à De Gaulle.

       Cette opération militaire, le largage d’un régiment de parachutistes sur la capitale, est organisée, dit-on, par le ministre de la Défense, Chaban-Delmas.

       L’intox fonctionne à fond. Les gaullistes se servent de cette menace (ce ne sera pas la dernière fois) pour forcer la main aux députés et les menacer d’une guerre civile qui n’aurait jamais eu lieu.

       Ils usent de cet épouvantail qu’est un coup de force militaire.

       Lors d’une conférence de presse organisée « à la va vite » De Gaulle s’écrie, alors qu’un journaliste lui demande s’il s’agit d’installer une dictature : « J’ai rétabli les libertés publiques quand elles avaient disparu. Croit-on qu’à 67 ans je vais commencer une carrière de dictateur ? »

       Nouveau mensonge puisqu’il dirige lui-même le complot destiné à le faire investir, par un coup de force militaire si besoin est.

       Preuve de sa duplicité, De Gaulle rencontre les présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat, André Le Troquer et Gaston Monnerville. Il exige les pleins pouvoirs, la dissolution du parlement et une nouvelle constitution.

       Devant leur opposition il les menace : « Je n’aurai pas d’autre solution que de vous laisser vous expliquer avec les parachutistes d’Alger ».

       Le 1er juin 1958 De Gaulle investit l’Assemblée Nationale.

       Pierre Mendès-France : « Je ne voterai pas le pistolet sur la tempe ».

       François Mitterrand : « De Gaulle détient ses pouvoirs par un coup de force ».
PAR MANUEL GOMEZ



De Gaulle durant la Grande Guerre.
Envoyé par M. J.L. Ventura

        « Non ! Je n'ai jamais cru à l'Algérie française. J'ai bluffé, j'ai toujours bluffé, en juin 1940, à Churchill, à Giraud, aux Américains ... ». De Gaulle après les «accords d'Evian », en 1962.
        En 1965, De Gaulle déclare à Georges Pompidou : « Il n'y a que deux moteurs à l'action de l'homme: la peur et la vanité. Ou bien c'est la catastrophe et alors la peur domine. Ou c'est le calme et alors c'est la vanité ... ».
        Pompidou répond: « Oui mais parfois l'honneur remplace la vanité ? ».
        « Détrompez- vous, lui lance De Gaulle, il n'y a pas d'honneur en politique ».Il parlait d’or !

        Honte à moi ! Je mérite le fouet, le bannissement ou les galères ! Dans mon dernier article, j’ai osé déboulonner la statue du Commandeur en racontant la VRAIE bataille de Montcornet.
        Un courageux anonyme indigné (à ne pas confondre avec un alcoolique anonyme qui lui, à le mérite d’essayer de se soigner !) m’injurie copieusement et m’assène l’argument-massue ; celui qui interdit toute discussion : « Comment osez-vous ? Vous oubliez la conduite héroïque de De Gaulle à la bataille de Verdun ». Est-ce ma faute si l’épisode de Montcornet se situe en 1940 ?
        Mais effectivement, la Grande Guerre marque bien le début du mythe gaulliste.

        Les quatre frères De Gaulle y sont mobilisés comme officiers. Ils en reviendront tous biens vivants, et en pleine forme. Quand la guerre éclate, De Gaulle est lieutenant (depuis octobre 1913) au 33ème Régiment d'Infanterie (le régiment du colonel Pétain en 1912).

        En août 1914 il est muté à l'état-major de son régiment.
        « Il est blessé le 10 mars 1915, à la main gauche, à Mesnil-Les-Hurlus… Il désobéit à ses supérieurs en ordonnant de tirer sur les tranchées ennemies. Cet acte lui vaut d'être relevé huit jours de ses fonctions… » C’est ce que raconte, sur le Net, l’histoire « officielle », et elle poursuit :
        « Le 2 mars 1916, son régiment est attaqué et anéanti par l'ennemi en défendant le village de Douaumont.... Sa compagnie est mise à mal et les survivants sont encerclés. Tentant alors une percée, il est obligé de sauter dans un trou d'obus pour se protéger, mais des Allemands le suivent et le blessent d'un coup de baïonnette à la cuisse gauche. Capturé, il est soigné et interné. Cette disparition au front lui vaut d'être cité à l'ordre de l'Armée… »
        Mais l’histoire, la véritable histoire, est assez différente de la légende : comme on manque de capitaines, De Gaulle est nommé capitaine à titre provisoire le 10 février 1915.
        Il est légèrement blessé à la main le 10 mars. Soigné au Mont-Dore, il revient à son régiment le 13 juin et reçoit le commandement de la 10ème compagnie dans un secteur calme.
        Le 24 février 1916, son régiment part pour Verdun. Jusque là, De Gaulle n'a pas connu la vraie guerre: les gaz, les matraquages d'artillerie, la solitude et la boue des tranchées dévastées.
        Le 1er mars 1916, à la nuit tombée, le 33ème Régiment d'Infanterie relève le 110ème, qui combat depuis quatre jours dans les ruines du village de Douaumont.

        Le capitaine Destouches, qui passe son secteur à De Gaulle voit arriver un individu: « Badine en main, gants beurre frais, l'air conquérant », lequel se permet de rabrouer vertement le lieutenant Pieuchot qui commande les mitrailleurs. Le lendemain à midi, De Gaulle était prisonnier avec sa compagnie. Ce fut rapide et assez peu glorieux, malgré une blessure (controversée) à la fesse.

        Le témoignage du capitaine Destouches - qui n'a jamais été démenti et encore moins attaqué en diffamation - est édifiant. Il écrit: « Le capitaine qui vient me relever se présente ...dans un vêtement tout propre et tout juste bon à se promener sur les boulevards ...De Gaulle est stupéfait qu'il n'y ait ni réseau de fil de fer, ni abris pour les troupes, enfin, que le secteur ne ressemble pas à celui qu'il occupait dans le secteur de l'Aisne (Pontavert) »(1).

        Le capitaine Destouches est éberlué qu'on ose comparer Verdun à Pontavert. Pontavert c'est un secteur calme où on envoyait le régiment au repos ; Verdun, c'est l'enfer ! :
        « J'ai beau lui dire, écrit-il, que depuis trois jours nous n'avons eu que des attaques, que nous n'avons pas un seul outil du génie, pas une pelle, pas une pioche, pas un centimètre de barbelé. Il agonit ensuite de sottises le lieutenant Pieuchot lequel lui répond: « Depuis trois jours, nous sommes sous un marmitage invraisemblable; il n'y a pas un trou, pas une tranchée et nous avons repoussé quatre attaques. Faites en autant ... ».
        De Gaulle aura-t-il l'occasion d' « en faire autant » ? Vers 5 h du matin, un nouveau marmitage commence. Puis les Allemands attaquent massivement.
        Le commandant Cordonnier, qui commande le 3ème bataillon du 33ème RI, lance ses hommes en contre-attaque, courant devant eux, son revolver à la main. Il tombe, tué d'une balle en pleine tête. Ses fantassins continuent à se battre quand ...une serviette blanche brandie au bout d'un fusil surgit de la position tenue par la compagnie du capitaine De Gaulle.

        Dans « Le nouveau Candide » du 21 avril 1966, le lieutenant Albrecht, qui commandait un groupe de lance-flammes allemand, témoigne: « J'ai vu sortir un tissu blanc. J'ai ordonné le cessez-le-feu. Quelques hommes sont sortis. J'ai remarqué l'officier qui les commandait tellement il était grand ...Il paraissait hagard et chancelant. Il m'a remis lui-même son ceinturon et son arme ...je l'ai fait emmener par un sergent et trois hommes ... ».
        Ce témoignage est corroboré par celui de M. Delpech, de Haute-Garonne, dans « Sud-Ouest Dimanche » en 1961 puis, plus tard, en 1966 (2). Tant pis s'ils écorniflent la légende !

        De Gaulle est donc prisonnier mais indemne. Mais l'histoire ne s'arrête pas là : le clairon Haverland, enterré trois fois sous les bombardements, réussit à rejoindre le PC du régiment et déclare qu'il a cru voir tomber le grand capitaine commandant la 10ème compagnie. Le colonel Boudhors, chef de corps du 33ème RI en déduit que De Gaulle, comme le commandant Cordonnier, est mort en héros et demande pour lui une citation au général commandant la 2ème Armée, celle de Verdun. Ce général, c'est le bienfaiteur de De Gaulle, le général Philippe Pétain.
        Ce dernier rédige une citation, à laquelle s'ajoute la Légion d'Honneur:
        « Le capitaine De Gaulle a enlevé ses hommes dans un assaut furieux. Seule solution qu'il jugeait compatible avec son sentiment de l'honneur militaire ... »
        Il est possible que De Gaulle ait été légèrement blessé quelques heures après sa reddition.
        Mais le capitaine Richèbe, ancien du 33ème RI, devait déclarer dans ses mémoires : « Je tiens de source sûre que sa blessure n'a été qu'une écorchure à la cuisse ... ».

        Selon certaines rumeurs, cette écorchure aurait été faite par un feldwebel qui chatouillait du bout de sa baïonnette l'arrière-train du prisonnier qu'il conduisait à l'arrière. Voilà donc De Gaulle prisonnier. Il le restera 30 mois. Il existe un autre témoignage sur la captivité de De Gaulle. Il émane du général Perre, un de ses condisciples à Saint Cyr: « Les Boches faisaient l'honneur aux officiers qui s'étaient bien battus de leur rendre leur sabre pour certaines manifestations, comme la messe par exemple. Ils ne le rendirent pas à De Gaulle. Celui-ci, croyant à un oubli, leur réclama sèchement. Les Allemands refirent une enquête sur les conditions de sa reddition…
        Renseignements pris, ils ne rendirent pas son sabre au capitaine De Gaulle. »(3).

        Après une tentative d’évasion manquée, assez obscure, à Osnabrück, il est transféré au fort d'Ingolstadt, en Bavière. Il y croise le futur général Catroux, l'aviateur Roland Garros et le futur Maréchal soviétique Mikhaïl Toukhatchevski.

        Un « lamentable exil », c'est en ces termes qu'il décrit à sa mère son sort de captif. Pour tromper l'ennui, il organise pour ses compagnons de captivité des exposés magistraux sur l'état de la guerre en cours. Il est libéré après l'armistice du 11 novembre 1918 et retrouve les siens le mois suivant. De sa longue captivité - deux ans et demi -, il garde un souvenir amer, estimant être « un soldat inutile qui n'a servi à rien ». C’est lui qui le dit ! Mais c'était la Grande Guerre.
        Est-on qualifié pour juger le courage des combattants de 14- 18 ? Non, bien sûr !
        Mais on peut s'indigner de la suite.

        Revenu en pleine forme de captivité, De Gaulle ne demanda jamais l'annulation de sa citation pour la Légion d'Honneur à titre posthume.
        Et il se garda bien de décourager ses biographes - ses hagiographes - qui décrivaient avec moult détails son héroïsme à Verdun.

        Son dossier militaire devait bien porter mention de sa citation à titre posthume mais, revenu aux affaires en 1958, l'intégralité de son dossier disparut, comme par enchantement, du ministère des Armées.
        Alors, tant pis, je vais encore me faire agonir par les thuriféraires du « Grand Charles » ; ceux que le général traitait de veaux et qui, un demi-siècle après sa mort, adorent encore leur Veau d’Or, car le gaullisme n’est pas un courant de pensée ou un programme politique, c’est une idolâtrie.

        De Gaulle n'avait rien d'un grand homme, mais c'était un remarquable illusionniste or le Français a besoin d'illusions. C'est sous De Gaulle que la France connut la Libération et mai 1968.
        Deux psychodrames épisodiques grâce auxquels les Français retrouvent une conscience et la France, un pucelage. La pantalonnade de mai 68 a permis de passer de « la Carmagnole » à « la Marseillaise » sans passer par la révolution.

        Quant à juin 1944, ce fut, pour une majorité de nos concitoyens, ce qui a permis de sauter du passé à l'avenir sans avoir besoin du présent ou mieux, de passer de la défaite à la victoire sans passer par la guerre. Finalement, De Gaulle aura été la bonne conscience des lâches.
        Bon, je vous accorde bien volontiers qu’il incarnait mieux la fonction présidentielle que les pitres, les escrocs ou les voyous qui lui ont succédé (exception faite de Georges Pompidou) et que je préfère un Chef d’Etat amoureux du pays qu’il prétend incarner, à une marionnette mondialiste aux mains de Georges Soros. De Gaulle se faisait « une certaine idée de la France ». Macron, lui, ne rêve que d’un gouvernement européen, même s’il tente de nous faire croire que le Coronavirus l’a fait « changer son logiciel » (quel pathos !).
Eric de Verdelhan
Le 17 mai 2020

1): « L'homme qui faisait se battre les français entre eux » de Roger Holeindre; Chez l'auteur; 2009.
2) : Témoignage de M. Delpech, de Haute-Garonne, dans « Sud-Ouest Dimanche » le 16 avril 1961. Repris dans « Sud-Ouest » le 29 mars 1966.
3): Témoignage paru dans l'hebdomadaire « Minute » du 11 juin 1966.


Il était une fois …
Envoyé par M. Christian Graille
Oye ! Oyes braves citoyens de France, d'Occitanie et d'ailleurs.

                  Dans les conditions délicates et bien tristes dont vous êtes les innocentes victimes, gardez votre sang froid et votre lucidité.
                 Sachez que le gouvernement ne vise actuellement qu'un seul objectif : celui de vous protéger et, pour ce faire, il fera preuve d'une redoutable vigilance qui ne tolèrera aucune faille.
                 Devant ce péril venu d'Orient, danger dont il ignore les causes et la vitesse de propagation, il vous promet de vous en guérir.

Mais quand murmure les citoyens impatients et inquiets ?

                 Soyez raisonnables, nul ne le sait ; laissons au temps de s'écouler paisiblement même si personne, à ce jour, n'entrevoit une quelconque lueur d'espoir pour annoncer la fin du tunnel et confirmer que l'arrivée en gare ne saurait tarder….
                 Le train ne sera pas à l'heure. Acceptez-en l'augure.
                 Sachez que nous ne pensons qu'à vous conseiller et à vous aider ….
                 Prêter sans réserve, une oreille attentive aux sages conseils qui ne manqueront pas de vous être quotidiennement prodigués.
                 Mais il est une priorité absolue : L'urgence de s'équiper de masques…
                 Oui, vous ne rêvez pas : des masques ! Et en grandes quantités ! ! !

Mais comment le faire si nous n'en trouvons pas dans les canaux
normaux de la distribution, comme les pharmacies,
qui en sont désespérément dépourvus ?

                 Ne feignez point l'ignorance ! Braves citoyens !
                 Passez sans tarder à la fabrication artisanale de ces indispensables objets ; chacune et chacun doivent apprendre cette technique nouvelle en participant à l'effort national ; Le moment n'est plus aux palabres et aux balbutiements mais à l'action. Allez, tout le pays doit se mettre au travail !
                 La reconversion en couture, lors de ce confinement, sera une noble tâche qui aura au moins un intérêt réel et confirmé, celui de combattre l'ennui.
                 En cas de doute contactez Sibeth notre éminente déléguée à la communication.
                 Elle vous aidera de son mieux, tant sa compétence en matière médicale est grande, non pour vous indiquer la façon de porter un masque, car elle a avoué ne pas le savoir, mais pour vous dire où il est devenu indispensable de vous adresser si vous n'en maîtrisez pas les techniques de conception.
                 Restez cependant concentrés et tenez-vous informés très régulièrement !
*
* *

                 Tout ne se déroulant pas toujours de la façon souhaitée, un malaise est apparu.. En effet, une certaine cacophonie semble avoir fait son apparition dans les hautes sphères de notre État : Il parait que Santé publique France a jalousement conservé, à l'abri des regards indiscrets, 156 millions de masques, un stock " protégé " considéré comme stratégique depuis le début du siècle (années 2000). Malgré la date de péremption ils ont été jugés aptes à être utilisés. Qui en donna l'ordre et pourquoi ?
                 La réponse ne pourra être, si elle se fait, que nébuleuse, donc imprécise et qui sait mensongère…

Mais alors pourquoi la découverte de ces masques cachés
n'a pas était faite plus tôt ?

                 Tout simplement car à l'époque on criait, à qui voulait l'entendre, que ce moyen de protection n'offrait aucun intérêt pour le grand public.
                 Mais une rumeur monta, enfla, se répandit comme une traînée de poudre, frôla même la déflagration.
                 On apprit soudainement ; - surpris, - incrédules, - stupéfaits, - sidérés que les " grandes enseignes de distribution " pouvaient désormais monnayer la vente de stocks très importants qu'elle avait patiemment entreposés. Bravo !
                 Aux masques ! Aux masques ! Précipitez-vous dans ces lieux, mais surtout en bon ordre et sans pagaille comme vous en avez trop souvent pris la triste habitude.
                 Ces établissements ont eu l'autorisation de vendre des masques, cette " denrée " rare alors que les pharmacies avaient l'interdiction de le faire, sauf aux professionnels de santé.

Qui donc a eu la lumineuse idée
de prendre une telle décision et pourquoi ?
Le mystère demeure ….
Comprendra qui pourra : Moi pas !

                 Et puis chaque soir vous avez découvert une belle carte de France en couleurs.
                 Vous avez été comblés :
                 Certains départements étant verts, vous permettant de sortir quand bon vous semblait et à vous livrer à des activités que le pouvoir définirait bientôt ….
                 Mais le déplacement ne pourrait s'effectuer que dans un rayon de 100 kilomètres ; nos gouvernants y veilleraient et nous faisaient savoir qu'ils ne badineraient pas avec la règle édictée.
                 D'autres étaient rouges et vous obligeraient peut-être, rien alors n'était sûr, à un confinement un peu plus strict, quoique ….
                 Il semble presque superflu d'évoquer les distances de déplacement autorisées …
                 Un énarque, très certainement fraîchement nommé, a eu l'ingénieuse idée de rallonger cette distance initialement fixée à 100 km et de la porter, suivant l'expression : à 100 km à vol d'oiseau !
                 Quelle intéressante trouvaille et quel bouillonnement intellectuel dans cette profonde et mûre réflexion.
                 Espérons toutefois que l'intéressé ne fut pas victime de maux de tête…
                 Nous savons désormais à quoi servent nos fameuses écoles formant de si grands Commis de l'État ! ! !

                 Notre Administration est : - pléthorique, - lente, - souvent inefficace.
                 Nous en sommes tous, aujourd'hui les malheureux témoins mais le pays peut en être fier. Elle a le mérite d'être connue dans le monde entier mais n'est ni reconnue, ni redoutée.
                 Cependant, les citoyens, souvent râleurs, parfois frondeurs, étaient gâtés : S'ils résidaient à moins de 100 kilomètres d'un département voisin ou s'ils habitaient à sa frontière ils pourraient s'y rendre en toute quiétude et, librement rejoindre en toute tranquillité le leur, au crépuscule.
                 Cette action se voulait : - souple, - efficace et - pédagogique mais certes pas infantilisante comme elle le fût.

                 Une couleur orange avait était ajoutée à cette nouvelle carte de France, mais les autorités officielles, dans la confusion qui régnait, préféraient, peut-être interroger les autorités compétentes ayant conçu un si beau tableau…. Quel talent !…
                 Et puis, cerise sur un indigeste gâteau, ces teintes pouvaient évoluer chaque jour jusqu'à une date qui, judicieusement, serait un jour communiquée.
                 Et pour modifier quelque peu cette nouvelle stratégie et apporter plus de simplicité, la variation de teinte pouvait faire également son apparition au sein même d'une commune quelle que soit sa taille et son importance.
                 Encore une fantastique idée !

                 Mais pourquoi alors ne point avoir céder à l'absurdité dans une hypothétique simplification de diviser bourgades et villes en quartiers …pour améliorer le système de fonctionnement de cette mécanique si bien pensé, si bien huilée certes, mais incomprise par la majorité de citoyens.

Tant pis pour eux ! Ce ne sont que des enfants qu'il faut prendre
par la main pour leur indiquer le bon chemin.

                 Et puis qui pourra dire, plus tard, qu'il est dans l'incapacité de situer un département sur une carte alors qu'il l'aura consultée tant de fois ? …
                 Cours de géographie assuré par des amateurs si vite devenus professeurs !

                 Mille excuses, nous allions oublier une précision : Vous avez, sans aucun doute remarqué que le premier jour, le département du Lot, nullement affecté par la pandémie, était coloré en rouge. Simple étourderie d'un haut fonctionnaire somnolent ….

Pourquoi cette énigme ?

                 Tout simplement pour éviter que la zone Sud ne soit pas entièrement verte, cette si belle teinte de l'espoir et que certaines nuances apparaissent, c'est tellement plus beau.

                 Mais ce qui fut, pour beaucoup : - révoltant, - inqualifiable, - inadmissible, - écœurant,
                 C'est ce conseil qui fut donné aux : - seniors, - anciens, - vieux, - vieillards, - ancêtres.

                 Il leur serait difficile s'ils avaient plus de 70 ans, d'être accueillis dans des hôpitaux engorgés. Ils seraient bien trop nombreux et de surcroît, fort vulnérables. Priorité aux plus jeunes et aux actifs. C'est la règle.
                 Alors, pour ne pas paraître les oublier, ce que l'on a cependant fait on leur donna quelques conseils :
                 - Tenter de se soigner comme ils le pourraient ou demander conseil à leur médecin,
                 - rester confinés, mais sans peur, angoisse, ou crainte excessive, on s'occuperait d'eux le moment venu ; patience donc !
                 - mourir enfin aussi sereinement à leur domicile,
                 - loin de leurs proches,
                 - dans la solitude la plus cruelle, la plus totale et
                 - l'anonymat le plus complet et le plus grand.
                 Oublions ! Oublions donc ces vieux auxquels l'éthique faisait croire que la base de la vie sociale dans une République digne de ce nom, résidait dans la protection de leur intégrité physique et morale que toute une collectivité nationale se devait d'en faire un devoir sacré.

Amère et cruelle désillusion !

                 L'une de l'une des études scientifiques considérée comme très sérieuse a fait apparaître les projections suivantes :
                 Il faudrait, si les calculs étaient fiables, que ces " anciens " restent sagement confinés jusqu'en … février 2021 car s'il leur venait l'idée stupide et saugrenue de passer outre, alors la sanction serait terrible : le nombre de décès pourrait avoisiner les 200.000, des vieilles et des vieux, bien sûr et majoritairement …
                 Ce que nul n'ignore en ces temps difficiles c'est que la priorité ne fut pas d'assurer une protection indispensable et certainement prioritaire à laquelle ils avaient droit, à ces résidents hébergés dans ce que l'on appelle pudiquement les E H P A D (Établissements d'Hébergement pour personnes Agées Dépendantes). Si certains prétendent et clament dans un assourdissant silence de ne point avoir oublié cette population fragile (de près de 700.000 âmes selon les sources officielles), nous affirmons qu'elle fut trop longtemps négligée et même parfois ignorée.
                 Oublions, oublions donc ces vieilles et ces vieilles, citoyens d'un grand âge et d'un autre âge que soudain, la communauté nationale avait le devoir impérieux d'assister et de protéger….
                 Mais, fort heureusement, la sénilité n'ayant pas gagné tous les esprits ,et en particulier de ceux des ainés, posons quelques questions se pourraient faire débat.
                 Si l'on poursuit cette politique d'oubli, d'indifférence relative et inconsciente, et ce moment d'égarement amnésique :
                 - qui, dans un avenir proche, poursuivra l'animation bénévole de la multitude d'associations qui fourmillent sur tout le territoire ?
                 - Qui seront les nouveaux compagnons de jeu des petits enfants ?
                 - Qui les aidera, parfois financièrement dans leurs études ?
                 - Qui continuera à contribuer au regain d'une économie bien chancelante ?

L'oubli est l'un des principaux maux dont notre société souffre cruellement, une sorte de peste sociale, elle ne guérira malheureusement pas.
*
* *

A-t-on déjà oublié le cri d'alarme et de désarroi de cette vaillante et remarquable cohorte qui, animée d'un exceptionnel dévouement mais terriblement esseulée, a tenté et réussi à ne pas transformer cette épidémie en véritable catastrophe : celle du monde de la médecine.

                 - A-t-on déjà oublié cette lutte héroïque que des services d'urgences mènent depuis de nombreux mois pour obtenir une amélioration des conditions de travail de leurs lieux d'exercice ?
                 - Doit-on se satisfaire, d'un rapport officiel selon lequel, cette France jugée par certains si créatrice, si généreuse et à l'avant-garde du progrès se trouve en 28e position sur 32 en Europe dans les salaires accordés à ses infirmières et infirmiers ?
                 A-t-on oublié ces anciens Présidents qui, au nom d'économies et de décisions :
                 - stupides,
                 - convenantes et
                 - inconcevables ont érodé, chaque année, de façons drastiques les budgets des hôpitaux en fermant de nombreux lits qui manquent si cruellement en ces périodes troublées ?

                 Et comment peut-on aujourd'hui expliquer aux citoyens que gouverner étant prévoir, rien n'ayant été vraiment prévu , on nous ait plongé dans les ténèbres… Ces dirigeants porteront une bien lourde responsabilité lorsqu'il ne conviendra plus de se poser des questions en hésitant mais de décider et d'agir avec la plus grande efficacité.
                 Il convient donc, dans toute cette confusion et face à ces nombreuses incohérences successives, d'adresser un message :
                 - de félicitations, de reconnaissance et de gratitude
                 A tout ce personnel constamment mobilisé dans tous les hôpitaux :
                 - professeurs, médecins, réanimateurs, infirmières, infirmiers, aides-soignantes, sages-femmes, cadres supérieurs de santé, - pharmaciennes et pharmaciens, psychologues, masseuses et masseurs kinésithérapeutes, assistantes sociales, travailleuses et travailleurs sociaux, agents des services hospitaliers, ambulanciers, brancardiers, personnel administratifs, comptables, d'entretien.
                 Et à ceux que j'oublie et auxquels je demande d'avoir l'indulgence de me pardonner.

A toutes et à tous bravo et merci !

                 Faudrait-il oublier les citoyens, hors des hôpitaux qui ont grandement contribué et permis à l'économie de ne pas s'effondrer ? Certes pas. Remercions et félicitons les ces nombreux et valeureux citoyens : Chauffeurs, taxis, éboueurs, personnel des grandes surfaces, artisans, commerçants et bien d'autres dont le mérite et l'abnégation furent grands.
*
* *

                 Ah ! J'allais oublier de préciser que les enfants sont de retour en classe depuis le 11 mai. Si, comme le prétend le ministre de l'Education Nationale, 85 % des écoles sont ouvertes, de nombreuses salles de classe risquent d'être désespérément vides ; mais soyons rassurés, le gouvernement ne relâchera ni la pression, ni la surveillance et continuera d'interdire l'accès aux bars et aux restaurants, lieux de beuveries et de libertinage connus.
                 Avec une telle équipe, nous n'avons plus rien à craindre, l'avenir est assuré !
                 Nous sommes sauvés ! …..
                 Ô toi :
                 - France vivante et éternelle,
                 - phare de cette nouvelle Europe qui se dessine,
                 - pays des lumières et de l'obscurité parfois,
                 - terre d'accueil,
                 - patrie des droits de l'Homme ,
                 - sois fière de ceux à qui tu as confié ton destin.
                 - Garde profondément ancrée :
                 - quiétude,
                 - ta sérénité,
                 - ton courage,
                 - mais sache que ton proche avenir, semé d'embûches, restera sombre.

Conclusion …. provisoire :

                 Est-ce là un billet d'humeur, d'humour … les deux peut-être.
                 Tout cela ne pourrait être qu'un cauchemar si nous n'étions pas dans une situation : inédite, troublante, énigmatique, - angoissante, - sombre et dramatique dont personne ne peut prévoir ni la suite ni l'issue mais qui ne laissera personne en sortir sans une quelconque séquelle….

                 P S : Comment encore s'étonner benoîtement qu'un nombre de plus en plus croissant de citoyens se détourne des urnes… Cherchez l'erreur … vous trouverez très certainement et bien vite la réponse.

Cordialement votre.
Christian Graille
13 mai 2020



Le Fléau de l'histoire !
Par M. Robert Charles PUIG


       Si Attila fut le "fléau de Dieu", Jacques Attali est en passe d’être considéré comme le "fléau de l’Histoire".

       Lors d’une interview conduite par Ruth Elkrief sur BFMTV, il en a effet commis les propos suivants :
       « Ce n’est pas inutile de parler de l’identité française à condition de ne pas parler de l’héritage chrétien de la France mais de l’héritage divers de la France. La France a beaucoup d’héritages : elle n’est pas spécialement chrétienne. Elle est aussi musulmane dans certaines régions de France où l’islam a été présent avant la chrétienté. Le judaïsme a été présent partout bien avant que la chrétienté soit là. Et puis il y a les héritages celtes, romains, etc. ».
       Ouf !... Celtes et Romains sont tout de même cités. Mais en tout dernier, pour mémoire. Histoire de ne pas se faire reprocher leur occultation et de pouvoir dire qu’on l’a dit.

       Ces affirmations péremptoires appellent obligatoirement plusieurs réflexions qu’il nous faut présenter historiquement de manière chronologique et avec les nuances nécessaires pour ne pas tomber dans la caricature comme l’a fait Jacques Attali.

       1°) La première implantation communautaire juive notable en territoire gaulois a eu lieu peu après la victoire de Jules César à Alésia (52 av. JC). Certains historiens datent l’arrivée des premiers Juifs en Gaule de l’an 31 av. JC (« Antiquité, aux origines des premiers juifs en Gaule »). Elle consistait alors en quelques centaines de personnes installées dans la région de Lyon, anciennement Lugdunum, ville de Lug, dieu gaulois de la lumière. À cette époque, la vallée du Rhône était déjà particulièrement propice aux échanges commerciaux et les États antiques n’avaient pas attendu la commission de Bruxelles pour y procéder. Des comptoirs commerciaux existaient un peu partout dans les grandes villes, dont certains tenus par des marchands juifs. En Gaule comme en d’autres contrées, c’est un fait. Marseille, grand port de commerce fondé par les Phocéens en 600 avant notre ère, en est un témoignage parmi d’autres.
       Ces établissements commerciaux ne constituaient en aucune manière des «colonies de peuplement» destinées à se substituer aux populations de souche ou à en modifier les mœurs et traditions. Ils n’étaient pas des postes avancés pour une conquête future. Les Juifs faisaient leur métier, du commerce, et vivaient normalement parmi les populations « indigènes », respectant les lois locales tout en suivant leurs propres règles religieuses en interne.

       Rapportée à environ 8 millions de Gaulois (=Celtes), la présence de quelques centaines de Juifs ne pouvait donc être regardée que comme extrêmement marginale et nullement dérangeante aux yeux de « la Gaule chevelue » ("Identité nationale : nos racines" ).

       Ainsi, dire, comme le fait Attali, que « le judaïsme a été présent partout bien avant que la chrétienté soit là » est un abus de langage basé sur une parcelle de vérité. Le judaïsme est antérieur au christianisme, c’est évident. Il y a eu des Juifs en Gaule avant des Chrétiens, bien sûr.
       Mais dire qu’ils étaient présents partout, nous venons de le voir, c’est faux. Quant à parler de "racine juive" ou "d’héritage juif", il y a tout de même un pas que le simple bon sens, la prise en considération des proportions et la réalité historique objective interdisent de franchir.
       Les Juifs eux-mêmes n’ont d’ailleurs jamais tenté d’imposer leurs lois religieuses sur les terres de nos Ancêtres. Le Talmud n’est pas la charia.

       Prenons un exemple a contrario. La France fait du commerce avec de nombreux pays africains depuis très longtemps. Des entreprises, des commerces tenus par des Français y sont implantés depuis belle lurette. Parle-t-on pour autant des racines françaises du Gabon, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Tchad, du Congo… non bien évidemment, et c’est normal. Par contre, vous noterez au passage qu’il existe des « révisionnistes » patentés pour évoquer «nos» racines prétendument africaines.
       Mais là, nous ne sommes plus sur le terrain historique, mais sur celui de l’idéologie. Et cela change tout.

       2°) «Elle est aussi musulmane dans certaines régions de France où l’islam a été présent avant la chrétienté» gazouille encore ce brave Attali qui flirte ici avec les sommets de la bêtise. De quelles supposées régions parle-t-il? À quelles dates inventées fait-il référence ? Comme à l’école, faisons lui donc un bref rappel historique.

       8 novembre 392 : L’empereur Théodose proclame le christianisme « religion officielle », interdisant du même coup tous les autres cultes. Malgré les nombreuses missions de conversions entreprises, les campagnes gauloises restent néanmoins très attachées à leurs cultes ancestraux païens (c’est-à-dire polythéistes) qui, eux précisément, sont nos véritables racines. Mais l’arrivée d’un nouveau dieu n’a rien de choquant pour un Païen polythéiste. Un dieu supplémentaire n’est pas surprenant pour quelqu’un dont le panthéon en est rempli.

       496 : Clovis se convertit au christianisme après sa victoire sur les Alamans, à Tolbiac. Dès lors, les sorts de la monarchie française et du christianisme vont se trouver intimement mêlés. Partout en Gaule, les croix, calvaires et autres symboles chrétiens viennent progressivement s’implanter sur les lieux mêmes des cultes anciens. Les dates religieuses n’échappent pas à la règle : Noël, par exemple, vient se substituer au Solstice d’Hiver, la Toussaint au Samain, etc. Inexorablement, la Gaule s’évangélise… souvent autrement que par la douceur, d’ailleurs.

       À cet instant précis, quid de l’islam ? Rien. Mahomet, le prophète des musulmans, naitra en 571. L'islam sera fondé à la fin du VIème siècle et la « première révélation coranique » n’interviendra que 39 ans plus tard, en 610, pour durer 22 ans (certains musulmans disent « 23 »). Le calendrier musulman, l'hégire, ne démarre d'ailleurs qu'à compter du 16 juillet 622 (« Oumma »).

       Après une période de conquête effrénée et ravageuse sur les terres d’Afrique et au Moyen Orient (au passage, Mahomet est mort en 632), nous en arrivons à l’époque des premières frictions entre la chrétienté et l’islam, inaugurant une nouvelle ère où les rapports furent, et sont toujours, davantage à base conflictuelle que d’échanges culturels sur le mode « bisounours ».

       711 : début de la conquête de l’Espagne wisigothique, notamment par Tariq Ibnou Ziyad qui passe par Gibraltar. 10 ans suffiront à soumettre une bonne partie de la péninsule ibérique. Les premiers raids militaires au-delà des Pyrénées n’interviendront qu’à partir de 721, mais allant toujours en s’intensifiant.

       En 721, les Arabes parviennent à s’emparer de Narbonne qui servira dès lors de base militaire aux razzias lancées tous azimuts dans les provinces méridionales (« Invasions du Moyen-Âge : les Sarrazins »), jusqu’à ce que Pépin le Bref, fils cadet de Charles Martel et père de Charlemagne, reprenne la ville en 759. Mais en attendant cette reconquête, les Arabes ravagent ainsi des régions entières de la Septimanie (Aquitaine première, Aquitaine seconde, Novempopulanie, Narbonnaise, Viennoise, Alpes Maritimes), enlevant momentanément des grandes villes comme Carcassonne, Avignon, Nîmes, Avignon, etc… villes immédiatement saccagées et livrées aux pires débordements du massacre et du pillage.

       732 : Charles Martel stoppe une armée d’invasion. C’est la célèbre bataille de Poitiers qui ne fut pas qu’une « simple escarmouche », comme le prétendent aujourd’hui certains « savants de l’islam » soucieux de minimiser la rossée, mais bien une grosse bataille rangée mettant aux prises deux armées d’une vingtaine de milliers d’hommes chacune, à l’issue de laquelle les débris de l’armée ennemie repassèrent les Pyrénées dans le plus grand désordre. Ce sont d’ailleurs les Arabes rescapés de cette débâcle qui baptisèrent « voie des martyrs » l’ancienne voie romaine reliant Bordeaux aux Pyrénées (« Les grandes batailles de l’Histoire », page 70, par Sophie Chautard).

       Mais, pour importante qu’elle fut, cette bataille de Poitiers ne mit toutefois pas complètement fin à la présence des musulmans en France car ces derniers conservaient encore la ville forte de Narbonne.
       Charles Martel dirigea alors ses troupes sur cette ville et parvint encore à écraser les renforts ennemis lors de la bataille de Sigean, dans l’Aude, en 737.

       Nous pourrions ainsi continuer longtemps cette énumération de dates et d’évènements incontestés. Nous aboutirions immanquablement à la même conclusion : Jacques Attali raconte n’importe quoi.

       Pour lui, le simple fait que les Arabes aient occupé momentanément et militairement certaines parcelles de territoires christianisés nous procurent automatiquement des racines musulmanes.

       Il est difficile d’être soit plus malhonnête, soit plus ignare. Au choix. Mais de toute évidence, l’Histoire n’est pas sa spécialité… d’ailleurs, c’est quoi sa spécialité ?
       Dans le film «le Pacha», Michel Audiard faisait tenir à Jean Gabin la réplique suivante :
       «Quand on mettra les c..s sur orbite, t’auras pas fini de tourner !»

       Nul ne saura jamais si Audiard pensait à quelqu’un en particulier. Mais dans le doute, faut-il souhaiter «bon vol !» à Jacques Attali ?

Robert Charles PUIG / avril 2020       
      


Le ramadan le lire et le relire !
De M. Gomez,
Envoyé par plusieurs correspondants
  Manuel GOMEZ est né à Alger (Bab-el-Oued) le 17 novembre 1941. Il a été engagé comme journaliste pigiste par Albert Camus dans le quotidien Alger-Républicain, puis chef de rubrique à La Dépêche d'Algérie. Il a poursuivi sa carrière en France, après 1962, comme chef de rubrique dans le quotidien L'Aurore, également comme rédacteur à Paris-Turf et correspondant du quotidien Le Méridional.           

               Mme la Maire de Paris déclarait récemment : « Le ramadan est une fête qui fait partie du patrimoine culturel français. Le célébrer fait partie du partage et ne contrecarre pas la laïcité. »

                La réponse de Manuel Gomez, écrivain : On peut être Maire d’une capitale comme Paris tout en présentant de larges déficiences culturelles sur certains sujets. Sa déclaration n'est qu'un monument d'erreurs.
               Le manque de curiosité et l'inculture des religions alliées à la bêtise, à l'à-plat-ventrisme donnent un résultat totalement renversant et insultant !

                Et bien NON Madame la lécheuse de babouche:
               Trois erreurs grossières dans cette simple petite phrase destinée à satisfaire les représentants des musulmans de France, qu’elle recevait en grande pompe à l'hôtel de ville.
               1) Le ramadan n’est pas une fête.
               Bien au contraire, il s’agit d'une épreuve pénible imposée par le Prophète à ses croyants afin de tester leur fidélité : jeûne total, abstinence sexuelle et étude du Coran durant toute la journée (les manquements étant très sévèrement punis, jusqu'à la peine de mort). Cela n'a rien d'une fête. La fête suit dès la fin du ramadan car, justement, c'est une fête qu'il soit enfin terminé, il s'agit alors de l'Aïd el-Fitr et cette fête peut même durer jusqu'à trois jours.
               2) Le ramadan n'a jamais fait, ne fait pas et ne fera jamais partie du "patrimoine culturel français".
               Mme Hidalgo imagine-t-elle une seule seconde que l’occupation de la France du Sud, avec ses pillages, ses razzias, ses paiements de rançons, son exploitation systématique au bénéfice du califat, son esclavage (sexuel pour les femmes et économique pour les jeunes hommes qui étaient châtrés afin de pouvoir ni "forniquer" ni se reproduire), etc., permettrait un jour d'inscrire cette période néfaste au patrimoine culturel de notre pays ?
               3) « Célébrer le ramadan ne contrecarre pas la laïcité » ?

                Effectivement, que les fidèles musulmans pratiquent le ramadan ne contrecarre en rien la laïcité, tout comme les juifs et les chrétiens qui célèbrent leurs fêtes religieuses. Mais quand la pratique de la religion musulmane nous oblige à la subir contre notre volonté, cela contrecarre la laïcité.
               – Quand on ne veut pas que les femmes soient soignées par des médecins hommes.
               – Quand on exige des menus « halal » dans les cantines des crèches et des écoles.
               – Quand on porte le « voile » dans l’unique but de provoquer, justement, les lois laïques.
               – Quand on demande que l’on offre des églises pour en faire des mosquées.
               – Quand on débaptise des fêtes chrétiennes et que l'on supprime le mot «saint » sur les médias télévisés et que l'on souhaite également le supprimer dans le nom de nos communes, etc.

                Un jour on ira peut-être à Tropez, à Raphaël ou bien à Étienne !
               Tout cela contrecarre la laïcité car il s’agit d'exigences communautaires d'une religion.
               Alors, Mme la Maire de Paris, si votre culture n’est pas à la hauteur de vos ambitions politiques, profitez de la prochaine période du ramadan, non pas pour étudier le Coran mais pour vous instruire davantage sur les « valeurs de la République » qu’hélas, vous représentez.

                Et souvenez-vous que l'Andalousie, où vous êtes née, a subi sept siècles d'occupation par les Maures au cours desquels des dizaines de milliers de vos anciens compatriotes ont payé de leur vie pour s'en libérer et d'autres, livrés à l'esclavage, se sont vu priver à vie de leur liberté.
Manuel Gomez
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.


Cinquante ans de médecine de campagne…
Envoyé par M. P. Buttacavoli

17/04/2020
                  J’ai 76 ans passés et j’en ai vu des épidémies de grippe dès 69-70, qui tuaient 30 à 40 000 personnes sans qu’on affole une population infantilisée par l’idée de la mort et -surtout- par médias et hommes politiques qui surfent sur la vague.
       J’ai de nombreuses années assumé un cabinet de 40 à 5O malades jours et nuits et dimanches en dépit de 3 associés que j’avais accueillis à mes côtés.
       Encore inscrit au Conseil de l’Ordre, je viens de soigner une dizaine de personnes atteintes du covid 19 et j’y suis passé moi-même sans encombre en n’hésitant pas à prendre Nivaquine + antibiothérapie.

       Oui, on n’est pas certain de l’efficacité de ce traitement… mais alors, que proposer à nos patients? Pour mes amis et parents, comme pour moi, je n’ai pas hésité.
       Toxicité de l’hydrochloroquine? J’en ai prescrit comme tous les autres médecins pendant 50 ans (sans qu’on m’emmerde) contre le palu et dans certaines affections rhumatismales sans le moindre incident alors que j’ai dû hospitaliser des cirrhoses au paracétamol chez des non alcooliques, sans parler des hémorragies digestives sous aspirine…

       Le confinement : certes pour les personnes fragilisées et afin de ne pas engorger les services de réanimation qui n’existaient pas dans les années 70.
       Mais on le prouvera quand nous serons en possession de tests sérologiques fiables: quoi qu’on fasse, les trois quarts de la population auront contracté le Covid 19 en ne présentant qu’une simple « grippette »ou une forte grippe.

       Que dire de la cacophonie des « grands professeurs » (combien d’entre eux ont-ils réellement fait de la recherche fondamentale?) des grands professeurs qui n’ont pour la plupart jamais eu à soigner une grippe et des pneumopthies virales alors que nous en avons soigné des milliers au cours de notre carrière et que sommes, nous, médecins de famille en première ligne pour soigner les trois quarts des personnes atteintes du Covid 19.

       Oui : qu’ont-ils à proposer ?
       Alors, qu’on laisse le médecin de famille responsable faire son boulot sans lui interdire tel ou tel produit!

       Ou alors, qu’on lui interdise le droit de soigner! Seuls quelques grands spécialistes et chercheurs ont droit de nous apprendre.
       Toute mon admiration va aux médecins de réanimation et à leurs assistants qui se dévouent de façon merveilleuse 24 heures sur 24 pour les cas désespérés.

       Mais si on jour, il se confirme que Nivaquine et Plaquénil ont une efficacité -même relative- contre le Covid 19, alors nous serons en droit d’accuser tous ceux qui nous l’ont interdit, d’avoir mis en danger la vie de centaine de milliers de malades et -voire- de les traduire en Justice.
       Car, pour avoir été maire pendant 19 ans et Conseiller Régional 12 ans, je doute de l’esprit de culpabilité de certains "grands" élus.
Docteur Jean-Louis Bellaton, né le 5-10-43,
454 chemin des Vignerons
69 830 Saint-Georges de Reneins. »

ARTICLE paru sur les sites du Progrés et de Médiapart, entre autres.


Gestion de la crise sanitaire - Edition corrigée et augmentée
Par J.P. Aprico

            Diriger, c'est prévoir et décider !
            Vous avez pu noter, comme moi, l'absence d'anticipation et de discernement face à la crise sanitaire que nous vivons, non-report des élections municipales, absence de masques, de gel bactéricide, de tests, d'appareils respiratoires, de lits (on doit recourir à " un " hôpital militaire de toile alors que les chinois ont construit en un mois plusieurs hôpitaux en dur pouvant accueillir des milliers de personnes) ! Notre système de santé est à revoir, c'était le meilleur du monde, aujourd'hui il est entre les mains d'une administration de commis aux écritures au bout de la chaîne de décisions qu'on ne prend plus sans se couvrir, cela sans assurer son irresponsabilité !

            Saluons cependant ici avec force, l'ensemble de notre personnel soignant privé ou public, ils travaillent tous dans des conditions difficiles, sans compter, de même nos routiers qui assurent notre approvisionnement, nos caissières dans les grandes et petites surfaces, nos policiers qui veillent sur nous ! Merci à vous et tous les autres discrets mais présents ! Mais, de grâce, cessez vos manifestations ridicules sur vos balcons, ça rappelle les casseroles de l'Algérie Française- ta, ta, ta - ta, ta !
            Notre chef de " guerre " a perdu la bataille avant même de l'avoir engagée, il est comptable de cette impéritie ayant entraîné la mort de milliers de français, dont une grande partie de nos anciens placés en Ehpad. Son vaisseau amiral, unique fleuron de notre marine de guerre est à quai, son super blindage n'a servi à rien, nous sommes désarmés, il a été touché et immobilisé par un " virus ". Nous voici désarmés, à la merci de n'importe quel fou ! Tous nos grands hommes de science (Dieu sait s'ils sont nombreux), tous requis, parlent dans une cacophonie comparable à celle de nos médias qui nous vomissent chaque jour le même repas, en boucle.
            La Justice devra être saisie, on nous doit des comptes !

            Au nom de tous nos morts, plainte sera déposée pour incompétence dans l'exercice du pouvoir, à la gendarmerie de Colombey-les deux églises contre " notre " président, à l'issue de cette pandémie, si toutefois elle a une a une fin !
            Pour l'heur les Régions pallient les déficiences de l'Etat et de ses représentants dont le sens des responsabilités, l'expérience, la compétence et le discernement sont absents, en particulier chez le 1er d'entre eux.

            Nous avons élu des incapables " en marche ", vers la sortie (spero) !
            A quoi sert notre " députée locale " dont l'action et la voix sont confinées ? Elue, elle aussi par défaut voire par erreur ! C'est lamentable tout cela ! Mais le plus important est de s'en sortir, pour çà il nous faut respecter le confinement, il faut nous protéger !
            Ce qui est grave cependant, c'est que demain sera comme hier, ne vous y trompez pas, la solidarité dont on nous rebat les oreilles, n'est qu'un mot dont la réalité est souvent discrète et peu visible, voire illusoire. " chacun chez soi, " les veaux* seront bien gardés " Le vivre ensemble est dépassé, je n'ai aucune raison de vivre avec des gens qui ne partagent pas ma culture, c'est fini ! " Gilets jaunes, à la niche " !
            Protégez-vous , soyez prudents! A bientôt peut-être !
JP Duclos Aprico 27/04/2020              

            · Désolé pour les veaux de la 1ère édition !
            · PS : Je ne comprends toujours pas le déconfinement alors qu'au plan médical on a rien résolu, le virus est toujours là, et contrairement à ce qu'on nous dit, les masques ne sont toujours pas disponibles, à tout le moins gratuitement tant la responsabilité de l'Etat est engagée, de même pour les tests ! Je me vois mal dans le Métro (mais je ne le prends jamais), au restaurant derrière un plexiglas, à un mètre cinquante de ma compagne, ou dans tout type de transport en commun.
            · Les scientifiques s'expriment tous en même temps et se contredisent sans cesse, quelle image !
            · Les économistes crient à la catastrophe, les particuliers aussi, avec raison !
            · Les politiques, égaux à eux-mêmes, nuls, ont cédé leur pouvoir à une technocratie sanitaire, véritable dictature médicale qui supplante celle du politiquement correct !
            · En fait, contre le virus on ne dispose que du confinement et de la distanciation ; le gel pour les mains, les masque et les tests, on les attends ! Rien d'autre, de la nivaquine et de l'eau de javel, pas de vaccin. Alors enfermons-nous, plantons nos légumes sur le balcon et élevons le mouton dans la salle de bains, " comme là -bas " Ouhalla !
            · C'est grave, j'ai peur de nos décideurs politiques incompétents !
            · Les uns les autres, nous voici enfermés dans nos départements respectifs, aux mains de brigades armées de PV de sale gueule, comme au temps de la milice !
JP Duclos Aprico 27/04/2020              


Victimes illustres d'épidémie
Envoyé Par M. P. Barisain
Périclès, Hegel, Sœur Juana, Saint Martin et d’autres personnages historiques qui sont tombés gravement malades ou sont morts dans des épidémies

          Le fléau des maladies infectieuses - par les virus ou les bactéries - a fait des ravages à plusieurs reprises à travers l’histoire: rois, papes, présidents, intellectuels et figures artistiques ont été victimes - souvent mortelles - de ces ravageurs

          La première épidémie qui a été retracée documentaire, grâce à un témoin direct, l’historien Thucydides, a été la peste qui a ravagé la Grèce dans les années 430 à 426 avant JC et qui aurait causé des dizaines de milliers de morts, y compris le stratège militaire et homme d’État Pericles , qui a marqué l’histoire d’Athènes. Bien que dans son Histoire de la guerre du Péloponnèse, Thucydide a laissé une chronique de cette épidémie, on ne sait pas exactement quelle maladie était traitée. C’est un de ces mystères qui passionnent les historiens. À ce jour, les spécialistes n’optent pas pour le typhus ou la fièvre typhoïde.
          En l’an 81, l’empereur romain Titus mourut quand, au milieu d’une épidémie de peste, il fut personnellement impliqué dans l’aide aux malades. Faute de sources documentaires, on ne sait pas non plus exactement de quel type de peste il a été victime.
          Entre les années 589 et 590, c’est au tour du pape Pelage II ( Justinien) d’être victime d’un autre fléau à Rome, . Quand le pontife est mort, le 8 février 590, la terreur de la peste parmi les Romains atteint le paroxysme.

          Guerre bactériologique
          Jusqu’au 8ème siècle environ, à l’époque carolingienne, la peste a attaqué l’Europe à des moments différents. Puis vint une pause de plusieurs siècles, jusqu’à ce qu’il fasse une réapparition horrible, dans sa forme bubonique (pour les «bubones», ou noeuds gonflés dans les organes génitaux et les yeux) vers le quatorzième siècle, venue d’Asie.
          D’une certaine manière, c’était une forme fondamentale de guerre bactériologique, parce que les Mongols, en 1344, dans le siège de la ville de Cafa (ou Kefe, aujourd’hui Feodosia, en Crimée), jeta des cadavres contaminés par le bacille de cette terrible maladie au-dessus des murs pour surmonter la résistance de ses habitants. Sur la piste de la ville, les marins européens ont emmené l’ennemi invisible avec eux à Marseille, une ville méditerranéenne dans le sud de la France qui était la porte d’entrée de la peste.
          Cette fois, c’est le poète Boccaccio qui a laissé un témoignage écrit dans son Decameron de cette réapparition de la peste qui, en l’espace de mois, prendrait jusqu’à 40 pour cent de la population de certaines régions. Et en près de 40 ans, il a duré, les morts se sont élevés à des millions.

          Stigmates
          Quand l’Amérique a été conquise, les Espagnols ont apporté la variole, qui a décimé les populations indigènes ; en retour, ils ont apporté la syphilis avec eux...

          Le capitaine Martin Pinzon, partenaire de Christophe Colomb dans son aventure américaine, fut la première victime européenne de la syphilis, en 1493, un an après son arrivée dans les Caraïbes.
          Jusqu’à la découverte de la pénicilline, cinq siècles plus tard, cette maladie vénérienne socialement disqualifiante ravage. Quelques-unes de ses illustres victimes sont le poète Charles Baudelaire, et les peintres Paul Gauguin et Henri de Toulouse Lautrec.
          Baudouin le Roi lepreux ou Baudouin IV, qui devait manifestement son surnom à la maladie qu’il souffrait, fut roi de Jérusalem de 1174 jusqu’à sa mort en 1185. C’était l’époque du Royaume latin de Jérusalem (qui a duré 200 ans), établi par les Occidentaux après la conquête de Jérusalem lors de la première croisade.
          La lèpre, une maladie très stigmatisante, qui pendant des années a été jugée beaucoup plus contagieuse qu’elle ne l’était en réalité, a fait des ravages sur le physique du jeune homme, qui portait un masque pour cacher les empreintes sur son visage et était presque aveugle. Il mourut très jeune, à l’âge de 24 ans - il était monté sur le trône à 13 ans, après la mort de son père - mais était hyperactif malgré la maladie, au point de gagner l’admiration et le respect de ses contemporains. Et même celui de son ennemi Saladin, qu’il avait vaincu sur le champ de bataille.

          L’imam d’Ispabon a écrit de lui : « Ce jeune lépreux a imposé son autorité à la manière de grands princes comme David ou Salomon. » La figure de Baudouin, aussi appelée « le Saint », est devenue un symbole d’héroïsme. Ces derniers temps, sa figure a été sauvée par le cinéma.
          Plusieurs siècles plus tard, en Argentine, le Cura Brochero (1840-1914), aujourd’hui saint - a été canonisé par le pape François en 2016 -, a contracté la lèpre tout en s’occupant des colons oubliés des montagnes de Cordoue.

          Toujours en Amérique, l’écrivaine et religieuse Sœur Juana Inés de la Cruz a contracté la peste au Mexique en 1695 alors qu’elle s’occupait d’autres religieuses dans le couvent de San Jerânimo où elle vivait. L’épidémie, particulièrement meurtrière, alors que neuf religieuses malades sur dix moururent, prit également Sœur Joan, le 17 avril 1695, à l’âge de 46 ans.

          La grande épidémie de choléra en Europe
          L’épidémie de choléra en Europe dans les années 1830 a fait plusieurs victimes notables.
          L’un était Jean-François Champollion, considéré comme le père de l’égyptologie; il est l’érudit qui a accompagné Napoléon Bonaparte dans son expédition militaire, colonisante et scientifique en Egypte et là il a réussi à déchiffrer l’écriture hiéroglyphique. Il contracta le choléra à Paris en mars 1832 et mourut à l’âge de 41 ans.
          Le philosophe allemand Georg Wilhelm Friedrich Hegel a été une autre des célèbres victimes de cette épidémie qui a décimé l’Europe. L’auteur de la phénoménologie de l’Esprit mourut à Berlin le 14 novembre 1831, alors qu’il préparait une réédition de cette œuvre, laissant la nouvelle préface inachevée.

          La même pandémie de choléra a été prise au président de l’époque du Conseil d’Etat de France, Casimir Périer (chef du gouvernement sous la monarchie semi-constitutionnelle de Louis Felipe d’Orléans), qui a contracté la maladie après une visite des hôpitaux et est décédé Le 16 mai 1832.
          Aussi Charles X de France, le dernier roi Bourbon, déposé par la Révolution de 1830, est mort du choléra, en exil.

          Saint Martin, "au bord de la tombe"
          La même épidémie de choléra a failli tuer José de San Martin et sa fille Mercedes. C’est ce qu’a dit le Libérateur lui-même dans une lettre à son ami Bernardo de O’Higgins : « Le choléra nous a envahis à la fin du mois de mars et ma fille a été attaquée de la manière la plus terrible. Je suis tombé malade de la même épidémie trois jours plus tard; vous figurez quelle serait notre situation, ayant pour chaque entreprise, mais une femme de chambre; heureusement, la veille de la maladie de Mercedes, le fils aîné de notre ami, feu le général Balcarce, était arrivé de Londres (il était en notre compagnie et pour dans notre chalet, où nous étions deux ligues et demie de Paris) et c’était notre rédempteur et sans ses soins prudents, nous aurions succombé. Mercedes a été réapprovisionnée un mois, mais moi, attaqué au début de la convalescence d’une maladie gastrique-intestinale, m’a gardé au bord de la tombe et qui m’a fait souffrir d’innombrables souffrances pendant l’espace de sept mois.
          La maladie fut l’occasion de renforcer les liens avec Mariano Balcarce, avec qui Saint Martin épousera plus tard sa fille.

          La Grande Grippe du XXème siècle
          Dès le XXème siècle, la grande grippe espagnole était particulièrement mortelle, avec 50 millions de décès dans le monde.
          Le peintre Gustav Klimt - bien connu pour son travail "Le Baiser" - est mort de cette maladie en 1918.
          La grippe a également attaqué, mais n’a pas tué, le roi d’Espagne, Alfonso XIII, le Premier ministre britannique, David Lloyd George, le président américain, Woodrow Wilson, et l’empereur allemand Guillaume II. C’est,aux grands protagonistes de la politique mondiale de l’époque.
          Deux écrivains Français consacrés sont morts pendant l’épidémie : le poète Guillaume Apollinaire et l’auteur de Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand

          Francisco de Paula Rodrigues Alves, président constitutionnel du Brésil entre 1902 et 1906, réélu à la fin de 1918, n’a pas pris son second mandat parce qu’il a contracté la grippe espagnole et est décédé le 16 janvier 1919.
          En Argentine, l’épidémie de choléra de 1867 fut fatale au président en exercice, Marcos Paz, décédé le 2 janvier 1868. Vice-président élu, il était en charge de l’exécutif, en l’absence du premier représentant, Bartolomé Mitre.

          Cas non confirmés
          À la mort du grand conquérant Alexandre le Grand - prématuré, à 33 ans - et dont le tombeau reste secret à ce jour, de nombreuses hypothèses ont été tissées; y compris qu’il a été victime du paludisme, de la fièvre typhoïde ou du virus du Nil, bien qu’une autre hypothèse soit qu’il a été empoisonné.
          La mort du célèbre compositeur russe Piotr Ilich Tchaïkovski à Saint-Pétersbourg le 6 novembre 1893 est attribuée à l’épidémie de choléra qui vivait dans cette ville. Mais on croit que l’artiste a délibérément bu de l’eau contaminée pour causer la mort.

          Cas divers
          Le médecin, astronome et diseur de bonne aventure Nostradamus (Michel de Notre-Dame) a vécu à des époques de pestes répétées, et dans l’un d’eux a perdu toute sa première famille: épouse et deux enfants.
          Le corsaire et vice-amiral anglais Francis Drake mourut de dysenterie, qui, dans l’une de ses variantes, causait de fréquentes épidémies sur des navires au large des côtes du Panama, le 28 janvier 1596, et fut enterré en mer.
          La combative Anita Garibaldi (Ana Maria de Jesus Ribeiro), épouse brésilienne de Giuseppe Garibaldi, mourut de la fièvre typhoïde le 4 août 1849, tandis qu’elle et son mari fuyaient l’Italie après la défaite de la République.

          Épidémie moderne
          Enfin, une épidémie la plus proche dans le temps, qui a traversé la peur, mais aussi la stigmatisation et le déni, a été celle du sida, dans les années 1980.
          Le philosophe Michel Foucault, les stars du ballet, Jorge Donn et Rudolf Noureev, le chanteur Freddie Mercury et l’acteur Rock Hudson ont été quelques-unes de ses célèbres victimes.
https://www.infobae.com/sociedad/2020/03/21/pericles-hegel-sor-juana-san-martin-y-otros-personajes-historicos-que-enfermaron-gravemente-o-murieron-en-epidemias/


Mahomet en rêvait, Macron l’a fait
Envoyé Par m. A. Hamelin

C’est au journal officiel du 2 mai et c’est à peine croyable. En plein confinement…
Ce n’est pas un poisson d’avril, disons-le d’emblée.
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041841288&dateTexte=&categorieLien=id


        Un décret du 30 avril de Macron, Philippe et Le Drian prévoit l’enseignement de la langue arabe dès l’école élémentaire, à un âge où les enfants n’ont même pas appris à écrire, lire le français et compter ; un âge où ils découvrent la langue française.

        A l’heure où chacun s’agite et s’inquiète pour sa santé et celle de ses proches, pour l’économie, pour la possibilité de retrouver une vie à peu près normale, la préoccupation gouvernementale est d’inculquer une langue étrangère qui est celle du Coran à des petits qui peinent déjà à maîtriser la langue de Molière.

        De plus en plus de parents risquent de ne pas vouloir envoyer leurs enfants à l’école, c’est certain !

        Cela intervient en application d’un accord signé à Tunis en 2017 par Belkacem… Il aurait suffi de ne pas publier l’accord pour refuser de continuer cette politique. La France est assez libre dans ce domaine, il n’y aura jamais un huissier pour sonner à la porte de l’Elysée contrairement aux conventions entre particuliers…

        Le titre a le mérite d’être explicite : décret du 30 avril 2020 portant publication de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République tunisienne dans le domaine de l’enseignement de la langue arabe à l’école élémentaire en France, signé à Tunis le 31 mars 2017.

        Cet accord a été motivé officiellement par la « volonté de coopérer étroitement en faveur d’une amélioration de la qualité des enseignements » et « pour la France », par » les objectifs de diversité linguistique dans le premier degré et de continuité dans le second degré portés par la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République ».

        La diversité expliquerait ainsi l’entrée de la langue arabe dans les écoles primaires, alors que de nombreux enseignants déplorent déjà le recul de la maîtrise de la langue française dont l’apprentissage leur semble une priorité absolue ! Est-ce en sachant mieux parler arabe que les élèves auront un niveau correct en français ? On peut en douter !

        En théorie, l’apprentissage de l’arabe sera facultatif… MAIS ! Il y a un MAIS !

        L’article 5 du décret prévoit en effet que les résultats obtenus auront un impact sur l’APPRECIATION GENERALE DU TRAVAIL de l’élève !!!

        L’arabe devient une option bonifiante comme les langues mortes l’étaient autrefois ! L’option latin permettant souvent de gagner quelques points pour décrocher une mention au bac, c’est d’ailleurs pourquoi beaucoup la gardaient tout en détestant le latin…

        Ainsi, l’enfant qui ne voudra pas – ou dont les parents ne voudront pas – apprendre l’arabe passera pour un fils de fascistes refusant la diversité et risquera de se voir pénalisé par rapport aux autres…

        De plus, l’article 6 encourage à continuer ensuite cet enseignement au collège en organisant des passerelles du primaire au secondaire.

        Des enseignants tunisiens pourront alors obtenir un titre de séjour pour venir enseigner l’arabe en France ! Et ce, dès la réouverture des classes puisque le décret entre en vigueur RETROACTIVEMENT au 1er/4/2020 !!!

        Chapitre 1ER : Enseignement de langue arabe Article 1er
        Dans les écoles d’enseignement public en France, il peut être organisé, en coopération avec les autorités tunisiennes, et selon les conditions locales, un enseignement complémentaire de langue étrangère se rapportant à la langue arabe.
        Cet enseignement doit être assuré dans le respect des principes généraux de l’Education nationale française et conformément à la législation française en vigueur.

        Article 2
        Cet enseignement facultatif est accessible à tous les élèves volontaires, en accord avec leur famille et dans la limite des places disponibles, de la classe de cours élémentaire première année à la classe de cours moyen deuxième année.

        Article 3
        Cet enseignement est organisé pendant le temps scolaire en complément des enseignements obligatoires prévus pour tous les élèves par les programmes en vigueur, à raison d’une heure et demie (1,5) par semaine.

        Article 4
        Cet enseignement propose un apprentissage de la langue arabe qui fait référence à la culture arabe, notamment à des éléments de la culture tunisienne. Les contenus de cet enseignement sont adossés au Cadre européen commun de référence pour les langues et visent le niveau Al.

        Article 5
        Les résultats obtenus par les élèves dans le cadre de cet enseignement sont pris en compte dans l’appréciation générale de leur travail scolaire et portés à la connaissance des familles.

        Article 6
        Une continuité des apprentissages sera progressivement et selon les conditions locales, assurée au collège. Cette continuité est prise en charge par les professeurs du secondaire de l’Education nationale.

        Chapitre II : Personnel enseignant Article 7
        En fonction des besoins, le Gouvernement de la République tunisienne sélectionne et rémunère les enseignants tunisiens titulaires des cadres du ministère tunisien de l’Education. Ces enseignants disposent des compétences pédagogiques et linguistiques nécessaires à l’enseignement de l’arabe en France. (…)

        Pour le Gouvernement de la République française : Najat Vallaud-Belkacem
        Ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
Fait le 30 avril 2020.
Emmanuel Macron Par le Président de la République :
Le Premier ministre, Edouard Philippe ;
Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian ».

Lettre d'information - Mai 2020
www.asafrance.fr
Envoyée Par l'ASAF
       https://www.asafrance.fr/item/regard-de-mai.html

« Regard de mai » : Lettre de l'ASAF du mois de mai 2020

      


Le Coronagricole ?
Envoyé Par M. P. Barisain
Alexis Arette - 10 mai 2020

          Le 24 mars, les ministres Didier Guillaume, Bruno Lemaire, et Muriel Pénicaud, ont publié un appel à 200 000 volontaires pour rejoindre la " grande armée de l'Agriculture " que leurs prédécesseurs ont réduite à ce que fut " La grande armée Napoléonienne " dans la campagne de Russie. Ce qu'ils n'auront jamais le courage de dire, c'est que cette situation désastreuse d'une Agriculture qui, manque de bras, est exactement le projet des Synarques, qui profitèrent de la totale ignorance de De Gaulle en matière agricole, pour lui faire adopter le projet d'extermination paysanne défini par le banquier Rueff. Ainsi, 75 années après la Guerre, la politique de la République, fait que, non seulement la France exporte moins de produits agricoles qu'elle n'en importe, mais la politique productiviste a totalement déséquilibré la production, de sorte que l'agriculture manque de bras ! La crise du Coronavirus aura au moins démontré, que " l'Economie de Progrès " qui s'était ouverte au " mondialisme " avait totalement détruit les structures Paysannes dont la première mission était de nourrir les Français.
          Et pourtant, le volant de chômage en France devrait pallier le manque de main-d'œuvre.
          Le nombre des immigrés sans travail, entassés dans les banlieues, devrait suffire à la demande. Mais voila : La plupart de ces invités du capitalisme, rêvent de devenirs chanteurs de rock, ou autres gesticulateurs de scène, ou vendeurs de cocaïne, et autres activités " festives ", plutôt que de se courber pour ramasser des fraises ! A 7 heures du matin, il faut ouvrir la chaîne 9 pour se rendre compte de ce que nous prépare la France Métèque (Et je cite le mot au sens qu'il avait en grec !) Ce ne sont que des acteurs bronzés, qui trépignent et hurlent sur scène sur une " musique " totalement déjantée faite pour provoquer l'hystérie des jeunes, vides de toute spiritualité. Cette partie de la population hexagonale, devenue populace citoyenne pour vivre des aides républicaines plus grassement que certains paysans français acculés au suicide, sont le résultat de la politique qu'on nous a imposée, depuis la guerre républicaine contre l'Algérie Française , et la totale obédience au régime du plus important syndicat agricole, la FNSEA, dont la plupart des dirigeants sont devenus des repus politiques, tandis que certains de leurs adhérents étaient obligés de recourir aux Restaurants du Cœur inventés par Coluche.
         Monsieur Yves d'Amecourt, Président des " Elus locaux de l'Aquitaine ", interrogé, précise : " L'agriculture, depuis 70 ans, s'est appauvrie. En 50 ans, le prix de l'alimentation a stagné (en monnaie constante) et dans ce prix, la part versée aux agriculteurs a été divisée par deux (…) Pour refaire des métiers de l'agriculture des métiers attractifs, il faut deux choses : revaloriser les prix de l'alimentation, et dans ces prix, verser une part plus grande aux Agriculteurs. "
          D'Amecourt souligne ensuite que nous avons été, depuis 2000, de plus en plus dépendants de nos importations : elles ont été, depuis cette époque, multipliées par deux. On estime que 20% de notre alimentation vient de l'étranger : La moitié de nos fruits et légumes ! 30% de nos volailles également (et produites dans quelles conditions sanitaires !) 25 % de nos importations de porcs. On importe même d'Allemagne et d'Espagne, du bœuf, du lait et du fromage. Et sauf les fruits exotiques, toutes ces productions peuvent mieux être produites chez nous, qu'ailleurs : Les fraises venant d'Espagne, n'existent pas devant nos " garriguettes ". Quant aux magnifiques pêches ibériques, leur goût ne peut guère être concurrent qu'avec celui des raves !
          Ajoutons à cela, ce qu'avait vainement dénoncé Jean Lassalle, il y a 20 ans, une certaine collusion d'importants secteurs économiques très exactement franc-maçonnés, avec diverses officines " écologistes " visant à réintroduire des fauves divers, dans nos montagnes ! Nos bergers ont été à ce point découragés, qu'aujourd'hui, c'est 60% de la viande ovine qui nous vient de Nouvelle -Zélande …

         Autre exemple de notre économie livrée au mondialisme : alors que nous sommes toujours exportateurs de blé, un très important responsable d'un hypermarché m'a révélé, que la pâte à pain de son établissement, lui arrivait de Russie toute prête à être enfournée !
          Que s'est-il donc passé ?
          On a appelé " Ricardisme " du nom de l'économiste David Ricardo, une théorie, qui fut celle d'un instant où l'énergie pétrolière à bon marché, semblait " rapetisser " les distances, de sorte qu'il était possible d'importer des pays lointains, des produits à moindre coût, là où les productions étaient intenses, avec une main d'œuvre à bon marché. En fait, le progrès général aurait dû, avec, en sus, une énergie plus chère, diminuer les avantages financiers des transactions. Mais l'intérêt des trafiquants et des financiers qui mènent le monde était de pérenniser ce système d'exploitation, en maintenant le Tiers-monde des producteurs dans un sous-développement criminel, et en jetant, sur notre marché, des produits que, avec nos charges sociales, nous ne pouvions concurrencer. C'est ainsi que nous en sommes à plus de 9 millions de personnes qui meurent de faim chaque année dans le Monde, soit 25 000 par jour, au profit des castes capitalistes, et que pour tenter de se suréquiper pour produire à meilleur compte, le paysan Français s'est mortellement endetté ! En 1990, l'endettement paysan était supérieur à la valeur des biens fonciers ! Et à cela s'ajoutait que, dans les terroirs difficiles, les terres en vente ne trouvaient plus de repreneurs.
          Je reprends ici la confidence que m'avait faite un ingénieur toulousain des services agricoles et que j'ai déjà publiée dans " Les Damnés de la terre " : " Nous faisons signer aux jeunes agriculteurs des plans de redressements, dont nous savons bien qu'ils ne pourront honorer, étant donné la baisse constante des prix des produits agricoles. Ils se ruineront. Mais c'est eux ou c'est nous ! "
          Ma génération a connu cette monstruosité : pour favoriser nos exportations américaines, nous acceptions de recevoir d'Amérique du Sud, des viandes dont nous n'avions aucun besoin, et que rétrocédions à la Russie à moitié prix ! C'était " le Milliardaire rouge ", Jean -Baptiste Doumeng, directeur " d'Interagra ", chargé de l'opération. Quand la ministre Edith Cresson voulut mettre de l'ordre dans l'agriculture, une manifestation monstre du Syndicalisme appointé, la fit écarter, et le Président de la FNSEA deviendra Ministre de l'agriculture, pour faire perdurer le désastre.
         Au lendemain de la Libération, l'Agriculture faisait vivre modestement mais directement, près de 4 millions de personnes, avec en sus, un très grand nombre de citoyens dans des activités para-agricoles. Il y en aurait, aujourd'hui, environ 300 000, sans compter les familles qui survivent grâce à l'emploi extérieur du conjoint ou de la conjointe. Bref, il y a presque autant d'étudiants étrangers en France que de véritables agriculteurs, et presque autant " d'intermittents du spectacle ", qui nous coûtent très cher. Par ailleurs, les aires de loisir, les aires de stationnement des supermarchés et des lieux festifs, les autoroutes et leurs abords ont réduit les espaces agricoles. Au temps où Madame Cresson osait dire quelques vérités, elle révélait qu'il manquait à l'Europe 8 millions d'hectares pour être auto-suffisante ! On n'ose plus faire le décompte de ce qui nous manque aujourd'hui, bien que la science chimique ait augmenté les rendements ! D'ailleurs, sans que le gouvernement se soit vraiment préoccupé de la gestion du territoire, une sorte de prescience prévisionnelle, a fait surgir une invention d'agriculture " citadine ", avec des tours non seulement habitables, mais aussi " jardinières " ! On a même mis au point des tubes agronomiques avec des ouvertures latérales, qui permettent des cultures étagées ! Cela ne parait pas très sérieux, mais cela démontre une prise de conscience du problème : Nous avions, en 1940, 40 millions d'habitants. Grâce à la politique suicidaire de l'immigration-invasion, nous en avons aujourd'hui 67 millions. Comment allons-nous les nourrir, après la crise que nous subissons, et dont nous n'avons pas évalué toutes les conséquences ?
          En précisant, en 1964, que désormais "la ville et l'usine " imposaient la loi, Edgard Pisani fut un bon prophète, mais seulement d'une évolution qui nous met dans l'impasse, et qui a néantisé la paysannerie. La puissante FNSEA caporalisée par le Gaullisme, compta jusqu' à 800 000 adhérents convenablement imbécilisés pour accepter leur disparition. Elle en compterait aujourd'hui, environ 250 000, qui, sur le plan électoral, sont négligeables, et qui sont, par ailleurs, " taillables et corvéables " à merci " !
          Nous avons vu leur cercle autour de Monsieur Macron, lors du dernier Salon de l'Agriculture, buvant les paroles insignifiantes du Président, comme une manne miraculeuse venus du ciel. Mais le ciel n'est pas l'Elysée.
          Les combats que j'ai menés, à la tête de la Fédération Française de l'Agriculture, m'ont conduit, avec quelques camarades, jusque dans les cachots de la République. Mon successeur a cru faire œuvre utile en passant l'héritage à la jeune " Coordination rurale ", qui donna quelque espérance, avec une gigantesque montée des paysans libres sur Paris. Elle n'osa pas cependant, marcher sur l'Elysée, alors que c'était la seule certitude d'être entendue, et elle ne s'est pas relevée, de la faute de ses dirigeants " modérés ", pour ne pas dire davantage. Le Modef, bien que contrôlé par le Parti communiste et qui, avec " La Terre ", avait un excellent journal, à subi la décadence du parti. Quant à la confédération paysanne éminemment socialiste, elle en a subi la néantisation, et se survit dans une semi-écologie, sans projets et sans moyens. Bref, il ne reste rien de ces mouvements, qui, là où ils pouvaient réunir, hier, 100 paysans, ont peine à en mobiliser 10. Bref, nous assistons à la victoire terminale du Gaullisme sur la paysannerie ! La félonie en avait projeté le génocide. Il va falloir en payer la note. La Bible disait : " Les Pères ont mangé les raisins verts, et ce sont les fils qui ont eu les dents agacées ". Et les dentistes n'y pourront rien…

         Pourtant, le Coronavirus, semble imposer quelques réflexions salutaires. La Nation réapparaît comme une nécessité face au Mondialisme. On redonne du crédit aux frontières.
          Le localisme des marchés apparaît comme une garantie de qualité. Une autre politique est possible, avec l'autonomisation des entreprises agricoles, capables de produire, avec 10% de leurs terres, toute leur énergie nécessaire. Si cela n'était point réalisé, une rupture de l'approvisionnement pétrolier, condamnerait dans les trois mois, les pays à la famine, avec les conséquences qu'on peut imaginer !
          Deux voix aujourd'hui persistent à énoncer des vérités cruelles, mais, ô combien nécessaires, pour que l'esprit de résistance se mobilise, et que l'on prenne des mesures draconiennes pour sauver ce que pourra sauver l'Etat justicialiste qui s'impose. Ce sont les courageux et talentueux Pétrus Agricola, dans " Rivarol ", et Pierre Jeanthon, dans " Le cri du Chouan ". Bien sûr, il doit en exister d'autres, qui ne peuvent se faire entendre.
          Mais évidemment il faut d'abord que, d'une façon ou d'une autre, s'effondre cette Cinquième République qui semble nous conduire vers la Vingt-cinquième Heure …
         Car je ne crois pas au miracle de la conversion de notre Etat Vampire. Mais il parait que l'espérance est une vertu !
Alexis Arette - 10 mai 2020     


LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini


                            Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.

             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens d'ajouter Petit, Clauzel, Gelât Bou Sba, Héliopolis, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.

             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.

             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.

             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Millesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, Kellermann et Millesimo, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :

CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:

http://www.livredor-bonois.net

             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

                         J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envois divers

IDIR : sa famille dévoile sa dernière volonté

Envoyé par Pierre
https://www.tsa-algerie.com/idir-sa-famille-devoile-sa-derniere-volonte/

Par tsa.algerie par Sonia L. le 12 Mai 2020


             Face aux critiques qui l’ont ciblée suite à sa décision d’inhumer le défunt Idir en France et non dans son pays natal, la famille du chanteur est sortie de son silence et dévoile les dernières volontés de l’artiste ambassadeur de la chanson algérienne.

             Idir a lui-même demandé à être enterré en France « auprès de ses enfants », assure sa famille dans un communiqué mis en ligne ce mardi 12 mai sur la page Facebook officielle du chanteur.

             « Chers parents et amis de notre regretté Hamid Cheriet, cher public, aimé de Idir. En ces instants de recueillement, nous estimons avoir le devoir de livrer la dernière volonté de notre cher père, frère et oncle, aveu que jusque-là, considérions d’ordre privé », écrit la famille qui explique que le vœu de Idir a évolué « au cours du temps ».

             « Bien que son souhait de toujours fût d’être enterré dans son village natal, il a au cours du temps, exprimé auprès de ceux, auxquels incombe l’accomplissement douloureux de ses obsèques, la volonté de se faire inhumer en France, auprès de ses enfants. Ce vœu formulé, en pleine conscience, a été réitéré, à différents membres de la famille, ayant la légitimité de le faire exaucer. Nul ne peut se prévaloir de traduire le contenu de sa pensée et son cheminement au fil du temps, nous relatons simplement les faits ».

             « Nous l’aimons profondément et ne pouvons, pour certains bien malgré nous, qu’accepter sa décision, qui le connaissant a été bien méditée. N’ayant aucun doute sur l’attachement que tous lui portez, nous espérons que vous observerez le même respect pour sa dernière volonté. Qu’il repose en paix », conclut le communiqué.

             NDLR: Inutile de rajouter un commentaire à ce constat...
Sonia L.           


Quatre individus arrêtés

Envoyé par Julie
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5289931


Le Quotidien   l Par Mme. K. Assia - 19 mai 2020

La statue de la grotte du sanctuaire de Notre Dame saccagée

        La statue de la Vierge Marie de la grotte située sous l'esplanade «Vivre ensemble en paix» au sanctuaire Notre Dame de Santa Cruz a fait l'objet d'un acte de vandalisme perpétré, dans la nuit de lundi 4 mai dernier.

        Celle-ci posée sur un socle de pierre a été renversée et les deux bras ont été cassés, un acte que de nombreux Oranais ont fortement condamnés.
        Dans un communiqué publié sur la page Facebook du sanctuaire Note Dame de Santa Cruz, l'évêque d'Oran Monseigneur Jean Paul Vesco précise que contrairement à ce qui a été rapporté dans la presse la statue n'a pas été décapitée mais renversée avec son socle de pierre et ses deux bras ont été endommagés dans la chute.
        «Ce geste ne fait pas honneur à ceux qui l'ont commis et qui en portent seuls la responsabilité» lit-on dans le communiqué et d'ajouter qu' «il n'y aura pas le dernier mot sur la volonté de vivre ensemble en paix et dont nous célébrons la Journée mondiale qui a donné son nom à l'esplanade du sanctuaire.»
        En effet, l'Evêché d'Oran a été avisé, le 6 mai de cet acte de vandalisme qui a ciblé la statue de la grotte, a fait savoir notre interlocuteur précisant qu'aucune plainte n'a été déposée «La chose est prise aux sérieux par les autorités, et il ne nous a pas semblé bon d'en faire publicité afin de ne pas donner prise à toutes les interprétations et instrumentalisations qu'un tel acte symbolique peut susciter» a-t-il noté.
        Par ailleurs, le dossier étant pris en main par les autorités locales et une enquête a été ouverte par les services de Sécurité. Les investigations diligentées ont permis d'interpeller quatre individus chargés de garder les lieux. Lors de leur interrogatoire, les enquêteurs ont conclu que les versions rapportées par ces derniers étaient totalement contradictoires, au moment des dépositions.
        Le procureur de la République du Tribunal d'Oran a, en outre, ordonné le placement sous mandat de dépôt des quatre suspects qui sont fonctionnaires de la municipalité d'Oran. Notons que cet acte de vandalisme fait suite à d'autres actes constatés, ces derniers mois. Pour rappel l'esplanade a été baptisée "Vivre ensemble en paix" le 17 décembre 2018 indique-t-on.
K. Assia           


Hassi Bounif

Envoyé par Romane
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5289934

Le Quotidien   l Par Mme. K. Assia - 19 mai 2020

Saisie de 90 quintaux de semoule

           Une quantité de 90 quintaux de semoule a été saisie par les éléments de la brigade de la gendarmerie de Hassi Bounif, dans une minoterie pour aliment de bétail située dans la même localité. En effet, les informations parvenues aux gendarmes ont révélé qu'une minoterie spécialisée dans la fabrication des aliments de bétail utilisait de la semoule.
           Sur ce, les investigations diligentées ont permis aux gendarmes de vérifier tous les documents et la fouille effectuée dans cette unité a donné lieu à la saisie de 360 sacs de semoule de 25 kg chacun de qualité supérieure et de marque «Safina» soit -90 quintaux.

           La semoule était mélangée, selon l'enquête, à l'aliment de bétail soit le son, le soja pour être écoulée sur le marché comme aliment de bétail. Les gendarmes ont relevé comme infraction détention de produit contraire au registre de commerce et absence de facture d'achat. Une enquête a été ouverte.
          
K. Assia                      


Nuit d’émeute à Annaba

Envoyé par Martin
https://www.liberte-algerie.com/actualite/nuit-demeute-a-annaba-339068


 Liberté Algérie - Par M. A. Allia - 23/05/2020

après la mort d’un homme touché par une balle en caoutchouc

           L’intervention des services de sécurité a permis d’éviter le pire. © D.R.

           Le procureur de la République près le tribunal d’El-Hadjar a ordonné l’ouverture d’une enquête. De son côté, la Ligue algérienne des droits de l’Homme exige que la lumière soit fait sur les circonstances de ce drame.

           Deux jours après l’émeute populaire qui l’a secouée, la ville ouvrière de Sidi Amar porte encore les stigmates de la soirée de furie de mercredi marquée par la mort d’un homme de 60 ans et par les nombreuses arrestations opérées parmi les habitants de la cité El-Qarya.
           Dans les rues et les ruelles de ce quartier défavorisé, l’atmosphère était lourde, hier, bien que la population ait pansé ses blessures et qu’elle tente de vaquer normalement à ses occupations, en ces dernières heures du Ramadhan. Pour rappel des faits, une descente de police effectuée mercredi un peu avant le f’tour au domicile d’un individu recherché dans une affaire de trafic de drogue, à Sidi Amar, a dégénéré en affrontements, lorsque les parents du suspect ont tenté de s’opposer, armes blanches à la main, à l’arrestation de celui-ci.

           De l’échauffourée, qui a opposé les habitants du quartier venus en renfort et les éléments de la BMPJ, lesquels ont tiré des balles en caoutchouc en riposte aux jets de pierres et autres projectiles, on relèvera un mort, le père du trafiquant de drogue présumé.
           La dépouille de la victime a été immédiatement transférée à la morgue du CHU Ibn Rochd en attendant les conclusions de l’enquête ouverte sur demande du parquet de la Cour d’Annaba, apprend-on de source judiciaire. Sitôt informé de la tournure des évènements, le procureur de la République près le tribunal d’El-Hadjar s’est déplacé jusqu’à l’hôpital, où il a constaté le décès avant d’ordonner la mise sur pied d’une commission d’enquête pour déterminer les circonstances exactes dans lesquelles s’est déroulée l’arrestation du trafiquant de drogue recherché.
           Le communiqué officiel de la DGSN, publié peu après le drame, confirme l’information de “la perquisition, dûment autorisée par une autorité judiciaire, du domicile familial d’un repris de justice âgé de 28 ans, suspecté d’être impliqué dans une affaire de drogue”.
           Il est indiqué dans ce communiqué que “l’opération a été menée hier vers à 18h et que les éléments chargés de cette mission ont été attaqués par un groupe composé de 50 à 60 individus au moyen de pierres, d’armes blanches et d’un fusil à harpon”. Et d’ajouter que “les policiers ont dû riposter, en état de légitime défense, en utilisant des balles en caoutchouc et que le présumé narcotrafiquant a été arrêté alors qu’un autre individu touché par les tirs des policiers a succombé à ses blessures au moment de son transfert vers le CHU Ibn Rochd”.
           Revenant sur ces tragiques événements, le coordinateur et les membres du bureau de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (Ladh) d’Annaba ont pour leur part rendu public un communiqué à travers lequel ils demandent, à ce que “toute la lumière soit faite sur cette affaire, à travers une enquête approfondie, dont les détails seront communiqués à l’adresse de l’opinion publique nationale”. Dans ce communiqué, dont Liberté détient une copie, les observateurs locaux de la Ladh ont tenu “à condamner, tout d’abord, tout acte de violence, quel qu'il soit, à l’encontre des forces de l’ordre, de tout employé, pendant l’exercice de ses fonctions ou de tout citoyen”.
           “Sans mettre en doute la véracité des faits rapportés par le communiqué de la DGSN, à propos de l’incident qui a conduit au décès tragique de la victime”, la Ligue algérienne des droits de l’Homme a tenu toutefois “à attirer l’attention sur de nombreuses vidéos réalisées et postées en direct par des citoyens de cette localité.

           Sur ces publications, on voit clairement des douilles (que les citoyens présentent comme celles laissées par les forces de l’ordre) qui sont, selon des experts nationaux en armements, "celles de balles réelles et non de balles en caoutchouc, comme l’affirme le communiqué de la DGSN”. L’auteur du document précise, en se fondant sur le constat des sources médicales, que la balle, qui a causé la mort, a pénétré le thorax de la victime. “Ce qui est loin de conforter l’hypothèse de la balle en caoutchouc”, dira-t-il avant de conclure, en citant les habitants du quartier d’El-Qaria, que “ce serait le père du présumé narcotrafiquant qui a payé les frais de ce qui s’apparente à une bavure”.

           Des témoins de la scène ont affirmé que la situation est restée très tendue à Sidi Amar durant une bonne partie de la soirée de ce triste mercredi, des jeunes du quartier Mokhtari-Abdelmadjid, où réside le présumé trafiquant de drogue ayant entrepris d’assiéger les locaux de la brigade mobile de la police judiciaire situés non loin, et de les bombarder littéralement avec des blocs de pierres et des produits pyrotechniques (feux d’artifice).
           Il aura fallu attendre minuit et l’intervention de forces de police supplémentaires pour que les assaillants, des jeunes surtout, quittent les lieux, nous a-t-on confié. Ces mêmes témoins sont unanimes à démentir, pourtant, les rumeurs qui ont circulé à travers les réseaux sociaux à propos de policiers tirant à balles réelles sur des manifestants.
           “Tout le monde a entendu les détonations, il s’agissait de cartouches à blanc pour éloigner les jeunes qui se rapprochaient trop dangereusement de la patrouille venue arrêter le suspect”, affirme un citoyen, dont le domicile se trouve à une vingtaine de mètres de celui du mis en cause.
A. Allia                      



LFC 2020 : le droit de préemption supprimé et la règle 49/51 réaménagée

Envoyé par Bernard


 Liberté-Algérie - Par Ryad Hamadi —10 Mai 2020

Au cours d’une réunion extraordinaire tenue ce dimanche 10 mai sous la présidence du président de la République, le Conseil des ministres a discuté en seconde lecture le projet de Loi de finances complémentaire 2020 et pris une série de mesures afin de permettre le parachèvement du programme de l’année scolaire en cours.

           Le texte, selon le communiqué qui a sanctionné la réunion, vise à rectifier certaines dispositions de La loi de finances 2020 afin de consolider le pouvoir d’achat des citoyens, améliorer les recettes fiscales et s’ouvrir sur les investissements étrangers sérieux.

           Au chapitre du soutien au pouvoir d’achat, il a été décidé de reconduire l’abattement de 50% de l’IRG pour tout revenu effectué au sud du pays jusqu’en 2025 et d’entériner les décisions annoncées la semaine passée, soit la suppression de l’IRG pour les bas revenus (30 000 Da ou moins) et l’augmentation du SNMG de 18 000 à 20 000 Da à partir du 1er juin prochain.
           Le Conseil des ministres a en outre adopté des mesures à même de permettre « l’amélioration » du rendement de la fiscalité, parmi lesquelles, la révision de l’impôt forfaitaire unique, le remplacement de l’impôt sur le patrimoine par un impôt sur la fortune, la suppression du régime déclaratif pour les professions libérales, l’application de nouvelles mesures aux dividendes des actions, la révision des taxes sur les produits pétroliers et les véhicules neufs.
           Le Conseil a aussi évoqué les charges déductibles au plan fiscal ainsi que les dons et les aides afin d’encourager les opérateurs économiques à accompagner les élans de solidarité face à la pandémie du Covid-19.

           Vers le retour de l’importation des véhicules neufs

           Concernant la relance économique et les investissements, plusieurs mesures phares ont été arrêtées, dont la suppression de la règle 51/49, sauf pour les secteurs considérés comme stratégiques et les activités de vente et achat des produits, le relèvement du taux de retenue à la source pour les sociétés étrangères activant avec des contrats de prestation de service de 24 à 30% et ce, afin de les inciter à ouvrir des bureaux en Algérie et la suppression du droit de préemption qui sera remplacé par une autorisation préalable pour les investissements étrangers.

           L’autre mesure importante prévue par le projet de loi, c’est la suppression du régime préférentiel du système SKD/CKD pour le montage automobile et l’autorisation des concessionnaires à importer de nouveau des véhicules neufs.
           Aussi, dans le but d’encourager l’intégration des industries de montage, les composants acquis localement par les opérateurs dans les secteurs de la mécanique, de l’électricité, de l’électronique et de la pièce de rechange seront exonérés des droits de douane et la TVA pour une période de deux ans renouvelables.

           Le Bac et le BEM en septembre

           Pour le parachèvement du programme de l’année scolaire en cours, il a été décidé d’annuler l’examen de fin de cycle primaire (cinquième) et de maintenir les examens du BEM et du Bac qui se tiendront respectivement pendant la deuxième et la dernière semaines du mois de septembre prochain. <
           En outre, dans les trois paliers de l’enseignement, le passage vers la classe supérieure se fera sur la base des résultats des 1er et 2e trimestres, avec revue à la baisse de la moyenne exigée pour le passage.

           Le Conseil des ministres a aussi décidé du report de la rentrée scolaire pour l’année scolaire 2020-2021 au mois d’octobre prochain. La rentrée universitaire sera également reportée jusqu’à la mi-novembre 2020, avec programmation des soutenances des thèses et mémoires en juin et septembre 2020.
           Enfin, pour la formation professionnelle, ceux qui devaient entamer leur formation lors de la session de février dernier, pourront le faire lors de celle de septembre, avec ouverture d’une autre session en octobre 2020. Quant à ceux qui sont déjà en formation, ils pourront rejoindre les entreprises économiques publiques et privées, dans lesquelles ils sont inscrits, dès que celles-ci auront repris l’activité. Les soutenances de fin de formation se feront pendant les mois de juin et septembre prochains.

           Le Conseil des ministres a néanmoins précisé que l’application de toutes ces mesures est tributaire de l’amélioration de la situation sanitaire du pays.
Ryad Hamadi                      


MESSAGES
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    N° 138                                                       PDF 138
    PDF 139                                                   N° 139
    PDF 139A Pierre Jarrige
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Mon adresse : jarrige31@orange.fr

Quand les eaux furent changées
Envoyé Par Fabien

          En des temps très anciens, Khidr, le maître de Moïse, avertit les humains qu’un jour prochain l'eau de la Terre disparaîtrait, hormis celle qui aurait été mise en réserve : elle serait remplacée par une eau différente qui rendrait les hommes fous.

          Seul un homme l’entendit. Il recueillit de l’eau en grande quantité et la conserva en lieu sûr. Puis il reprit le cours normal de sa vie en attendant le jour où l’eau de la Terre changerait de nature.

          À la date fixée, les rivières cessèrent de couler, les puits se tarirent, et l’homme qui avait écouté, voyant cela arriver, gagna sa retraite et but l’eau qu’il avait recueillie.

          Quand il vit, de son refuge, les torrents se remettre à couler, il revint parmi les hommes et constata qu’ils pensaient et parlaient désormais d’une façon tout à fait différente et ne gardaient aucun souvenir de ce qui s'était passé, ni de l’avertissement qu'ils avaient reçu.

          Quand il voulut leur dire ce qu'il savait, ils le crurent fou. Il était en butte à l'hostilité des uns ; à d’autres, il inspirait de la compassion ; il ne pouvait se faire comprendre de personne.

          Il ne but pas une goutte de leur eau. Chaque jour il retournait à sa cachette et puisait dans ses réserves. Puis il finit par se dire qu'il ferait mieux de boire l’eau nouvelle : il ne pouvait plus supporter l'impression de solitude qu'il ressentait à vivre, se comporter, penser différemment de tous les autres.

          Il but de l’eau nouvelle, devint semblable à eux, oublia tout de sa réserve d’eau originelle.

          Ses frères humains le regardèrent alors comme un fou qui aurait miraculeusement recouvré la raison.

          L'auteur présumé de ce conte est Dhun-Nun, l'Égyptien (mort en 860).

          La légende établit un lien entre Dhun-Nun et au moins une des formes de la franc-maçonnerie. Dhun-Nun est la première grande figure de l’histoire de l'Ordre derviche malamati, or certains spécialistes occidentaux ont relevé des ressemblances frappantes entre les malamatis et les maçons. Dhun-Nun passe pour avoir redécouvert la signification des hiéroglyphes pharaoniques.

          Cette version est attribuée à Sayed Sabir Ali-Shah, saint de l'Ordre chishti, mort en 1818.
Contes derviches
De Jean Néaumet, Idries Shah



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