N° 147
Février

http://piednoir.net
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Février 2015
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO

  JE NE SUIS NI CHARLIE, NI CHARLOT

Chers Amis,

         L'extrémisme laïcard et libertaire, si bien représenté par Charlie Hebdo, a appelé contre lui l'extrémisme de la violence, celui de la barbarie de l'islamisme extrême.

         Je n'ai pas pensé un instant que ces " pseudos humoristes " devaient mourir ou qu'ils avaient trouvé ce qu'ils méritaient. Paix à leurs âmes s'ils en ont une. Bien entendu, je condamne ces meurtres comme je condamne les vrais fautifs que sont les faux-culs de politiciens qui n'ont pas su arrêter cet engrenage mais qui sont prêts à restreindre encore nos libertés au nom du " politiquement correct " sélectif.

         Mais je ne suis pas Charlie.
         Je n'ai pas besoin, pour cela, de prétendre être " Charlie " ou de marcher comme un veau ou comme un " charlot " à coté des responsables du pétrin où ils nous ont mis. Je dis bien à coté, dans une autre rue car ces " gens " là ne se mélangent pas avec la populace ou avec le troupeau de veaux.
         Je n'ai pas besoin, non plus, de croire aux mensonges de ces pays arabes qui prétendent condamner ce qu'ils continuent plus ou moins directement à encourager et à financer. Il en est de même de certains pays occidentaux.
         Je n'ai pas besoin, d'être " Charlie " pour réclamer la Liberté d'Expression, de Pensée, d'Action ou de Conscience.
         Je ne peux être " Charlie " car je ne suis d'aucune obédience politique ou intellectuelle.

La liberté d'expression a des limites...
         Ce sont celles du respect, de la responsabilité.

         L'insulte et le non-respect des croyances d'autrui sont des violences et en aucun cas ce ne peut être de la tolérance ou de la libre pensée:


         Ma pancarte aurait pu être, par respect pour leur honorabilité: "JE SUIS PIED-NOIR DE 1962", " je suis HARKI ", " je suis Policier ", " Je suis GOURDEL ", " je suis Moine de Tibhirine ". En plus de 50 ans, on n'a pas vu la France respecter ces " Français " parce qu'ils n'entrent pas dans le cadre de "l'intellectualité de gauche-gauche".
         Alors, moi non plus, je ne suis pas Charlie car ces " dessinards " n'ont jamais eu de respect pour moi Pieds-noirs, pour mes ancêtres, ils ont armé les bras des tueurs et ont fait leur apologie du crime.

         La mort aussi cruelle soit-elle ne peut soudain leur accorder toutes les vertus du monde ! Surtout qu'ils ont entraîné avec eux, d'innocentes personnes, et cela est impardonnable.....

         Mgr Dominique Rey, dans son homélie publiée sur le site du diocèse de Toulon, dénonce avec des mots justes l'obscénité de Charlie Hebdo et la folie meurtrière des terroristes :
         " Il est symptomatique que les terroristes s'en soient pris à un journal satirique réputé pour ses outrages, ses sarcasmes, ses caricatures blasphématoires. " On doit pouvoir rire de tout " avouait fièrement un de ses responsables. Le rire s'est changé en larmes. L'assaut des kalachnikovs a répliqué à l'agression des mots et des images.
         "Un dessin est un fusil à un coup" disait Cabu. Il vient d'en payer le prix. En même temps que l'on doit dénoncer le fanatisme religieux, notre société doit s'interroger sur l'enchaînement des violences qui la traversent. Car il est des violences verbales, morales, intellectuelles, artistiques… qui en appellent d'autres. Quand on représente Mahomet sous la forme d'une crotte enturbannée, Benoît XVI en train de sodomiser des enfants, la Vierge Marie les jambes écartées de façon suggestive ; quand on s'adonne à la provocation, à l'obscénité sur ce qui touche la conscience la plus intime, celle de la foi, du sacré, de la symbolique religieuse… Ce nouvel iconoclasme engendre inévitablement par ricochet, et bien sûr, sans jamais les justifier, la revanche, la vengeance, d'autres violences encore plus insoutenables dans un engrenage quasi mécanique, et dont l'actualité nous offre l'horrible spectacle. La sacralisation de la dérision et de l'injure ne peut produire en retour que de la haine. "


         Si tout au long de notre histoire, des hommes n'avaient pas eu peur puis haï et combattu par colère les tyrans, les barbares et les oppresseurs de toutes leurs forces, que serions-nous aujourd'hui ? Où se trouverait notre liberté ? Seraient-on des esclaves, des rats, des serpents, des soumis ou des révolutionnaires ?

En ces temps d'imposture universelle,
dire la vérité est un acte révolutionnaire (G. Orwell)

         Depuis quelques décennies des lobbyistes, avec des lois scélérates, font régner un dogme intouchable, - un tabou inviolable, - un fanatisme et diktat intellectuel et nauséabond, - un point de vue d'histoire déformé et sacralisé par ces lois qui envoient en prison les citoyens qui auraient l'inconscience de dire leurs vérités, leur vécu, leurs peurs, leurs sentiments, leurs préoccupations.
         Ce diktat fonde ce Système de l'imposture d'une liberté d'expression en ne protégeant que le discours du pouvoir avec la pensée unique : ce que pense ou dit un adversaire, un compatriote ou un contradicteur n'est pas une opinion, mais un délit passible des foudres judiciaires. Ces crimes reçoivent alors pour noms : négation de l'Holocauste, racisme, antisémitisme, islamophobie, incitation à la haine raciale, apologie du terrorisme ou, en désespoir de cause, trouble à l'ordre public…
         Il y a même eu en direct sur France Télévisions, une journaliste qui a appelait à " repérer " et à " traiter " les citoyens français qui " ne sont pas Charlie ". Ne serait-ce pas du totalitarisme communiste ou nazi ?

         Ce diktat ne s'embarrasse plus de nuances pour mettre au pilori une personne qu'il désigne " islamophobe " ou " xénophobe " en déformant la phobie (peur) par de la haine. Quant à la vraie haine, la leur qu'on voit de partout et dont la bave coule de leurs lèvres avec des appels à virer, à boycotter, à pénaliser, on oublie volontairement de la comparer à la répugnance ou à la discrimination voire à l'attentat intellectuel.

         La Dépêche du Midi - le 7 juin 2014 : CHARB, le dessinateur et directeur de la publication de Charlie Hebdo était l'invité, le 7 juin 2014, de la fête de l'Humanité, aux Argoulets, où il était venu débattre sur le Front national.
         Lors de son Interview, il répondait à cette question :
         QUESTION : Un message pour cette fête ?
         " Oui, un message d'espoir. Je veux dire aux gens que la contestation la colère, les critiques contre les élites sont légitimes. Le problème, c'est quand ils votent FN au lieu de voter PC. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on a le droit de critiquer l'idéologie et les politiques du FN, mais pas les électeurs. Ils souffrent sans doute, sont malheureux, d'accord, mais pour moi, ce sont des salauds. La spécificité du vote FN, c'est que c'est d'abord un vote raciste anti-immigrés. Sinon, ils voteraient à gauche... "

Cela est du fanatisme intellectuel, politique.

         Dans cette terrible affaire, plutôt tuerie, nous avons affaire à deux fanatismes également répréhensibles et immondes :
                 - Celui des tueurs barbares, sans loi ni foi
                 - Mais aussi celui, intellectuel, politique, antichrétien, antireligieux, des caricaturistes de Charlie.

         Le fait d'être incroyant est un état d'esprit qui se respecte, mais le fait d'insulter de manière grossière, haineuse, à travers des dessins scatologiques, ignobles, blasphématoires, ce que les croyants de différentes religions ont de plus profondément sacré, sincère est un autre état d'esprit de la pire espèce.
         Cette manière d'agir pour se faire du pognon ne peut que déchaîner les passions, attiser les actes de barbarie, favoriser les guerres civiles et exciter les antagonismes les plus à fleur de peau.

         Voilà ce qui arrive quand un pays dérive dans des lois discriminatoires, qu'il ne fait pas son travail de maintient de la paix pour tous ses administrés et qu'il laisse certains d'entre eux proclamer la guerre à d'autres. Les seuls véritables responsables sont les gouvernants qui ont accepté et favorisé toutes les dérives communautaires ou " intellectuelles de gauche "
         Les " agneaux intellos, humoristes et hystériques" de gauche qui se croyaient tout permis par leur " liberté de pensée et d'expression " en refusant aux autres d'avoir une " liberté de pensée et d'expression " différente, et voulaient instaurer la pensée unique par cet humour noir qui donnaient la nausée aux gens pacifiques mais aussi la rage morbide aux sanguinaires.

         Cette tuerie est évidemment moralement condamnable, parce qu'en plus, d'innocentes victimes en ont fait les frais. C'est ce qui est le plus regrettable.

         Dans combien de foyers, le dernier N° de Charlie-Hebdo a suscité de la peur car ces nouvelles provocations vont faire encore combien de victimes par la barbarie. "Ils sont charliphobes et barbarophobes". Moi aussi j'ai peur de Charlie-Hebdo et de la barbarie, je deviens "charliephobe et barbarophobe". Suis-je condamnable ?

Non décidément je ne pourrai jamais être Charlie,
et encore moins Charlot.

         Ce gouvernement :
                 - avec Fabius n'a pas pris la dimension de la gravité de la situation : " ne pas dire terrorisme djihadiste " ;
                 - avec la ministre qui relâchent des déséquilibrés comme le Coulibaly, nous sommes de plus en plus en danger dans cette guerre civile que le 1er " sinistre " a nommé à plusieurs reprises.
                 - Avec ces pauvres nigauds de charlots qui n'ont pas compris cette manipulation politique d'un fait tragique afin de redonner de la vigueur à des partis en perte de vitesse et volontairement incapables de résoudre cette guerre civile qui entre dans une phase "parcimonieuse" de meurtres qu'ils qualifient d'horribles. Ils ne savent pas encore ce que le mot horrible veut dire.
         La gratuite des transports prouve la main mise du gouvernement sur cette parade carnavalesque ainsi que tout le business qui s'est développé comme par magie autour de ces "évènements". L'organisation " spontanée " du député P.S. Lamy de cette parade en deux parties avec l'apparition quasi immédiate (après les premiers meurtres) des affichettes " Je suis Charlie " sur fond noir.
         Une autre preuve, c'est l'exclusion de millions d'autres gens de cette parade parce qu'ils ne pensent pas comme eux, et ces " charlies " disent défendre la liberté d'expression ?

         L'islamisme a gagné une bataille supplémentaire puisque le drapeau noir sera présent partout et brandi par les gogos. Le mal est profondément ancré dans la société française car le ver est dans le fruit et plutôt que jouer les veaux gaulliens, il faut éradiquer les racines du mal, toutes les racines.
         Pauvre France que l'ont conduit à l'abattoir !

"Renforcer la garde contre le terrorisme c'est bien
Mais éliminer la vermine et sa racine c'est mieux. Rabah Benali."

         Comme me l'a écrit un correspondant :
Plus fort que " indignez-vous de Stéphane Hessel, "
Je dis: " révoltez-vous. "

         Comme me l'a écrit un autre correspondant : " Ces crimes djihadistes sont horribles, inqualifiables. Je les condamne très vivement.
         Cependant, pour ma part, je ne pourrai jamais oublier, entre autres, les lâches assassinats de El-Halia - 130 morts -, de la bombe sous l'orchestre du Casino de la corniche -11 morts et 100 blessés -, du Milk-Bar - 3 morts 60 blessés -, du 26 Mars - 85 morts - ou du 5 Juillet à Oran avec 3500 morts ou disparus etc, etc, et tous les soldats tombés en embuscade. Tous ces crimes commis au nom d'Allah.
         Nous n'avons pas eu de minute de silence, de drapeaux en berne, de recueillement national, de marche "républicaine" ou de la moindre compassion. Il est vrai que la même presse Socialo-marxo-troyskyste nous qualifiait alors de nazis, fascistes, nationalistes, colonialistes... et n'avait que faire de nous et nos familles. Bien à vous, Jipé "


         Ce qui vient de se passer est un acte d'une gravité majeure. Il faut espérer que ceux qui ne VEULENT PAS voir la réalité de ce qui se passe et qui ne VEULENT PAS nommer l'ennemi par son nom vont enfin comprendre... Mais surtout, " ne plus dire Pasdamalgme ", le dernier mot à la mode des E…….eurs de mouches.

         Tout cela pose une question fondamentale :
         A qui Profite vraiment le crime ?
         Je pense que poser la question est une manière de tenter de trouver des hypothèses en mettant tous les indices à plat et que cela ne doit pas être encore interdit par une loi scélérate. Je laisse ce soin à des spécialistes qui le feront mieux que moi dans le " Dossier Charlie ". (CLIQUER ICI)

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         Je n'étais pas trop "tenté" pour faire cet Edito, mais malheureusement l'actualité avec des attentats d'une gravité qui n'est que le commencement de ce qui sera la suite, avec toute la publicité faite pour ceux qui sont "Charlie" sans réellement savoir pourquoi, avec le refoulement de ceux qui ne sont " pas Charlie" et à qui on ne donne pas la parole dans les grands médias.

         Après avoir lu des centaines de messages reçus, des témoignages et des rappels qui ne m'ont pas laissé dans l'indifférence avec l'émotion, la rage, les souvenirs douloureux, les regrets, la haine, et aussi l'espoir même s'il n'est qu'illusoire mais pas irréel. Non avec tout cela, je ne pouvais pas rester silencieux.

         Peut-être ne devrais-je pas parler de ce " charlitanisme " qui se développe en France afin de masquer la vérité. Je le regrette pour ceux qui n'apprécieront pas parce qu'ils ne voudront pas voir les réalités en face, mais c'est aussi ma liberté d'expression.
         De plus, ces tragiques événements touchent notre mémoire. Ils font replonger nos communautés expatriées dans le puits de nos années de guerre civile qui ont abouti à notre terrible exode suite à des souffrances insoupçonnées de la part des métropolitains et dont la France ne s'est jamais émue.

         Alors oui je déplore toujours ces morts inutiles, mais je ne peux oublier que certains de ces morts ont contribué à la mort d'autres humains qui se croyaient français. Je ne peux oublier qu'ils ont fait l'apologie des crimes dont ils ont été maintenant les victimes. Et je comprends les réactions contre ce journal qui traite de salauds tous ceux qui ne votent pas comme eux. Est-cela leur liberté d'expression ?
         Les plus malheureux sont ceux qui sont tombés en assurant la garde des " journaulards " et ceux qui n'étaient pour rien dans ce combat entre le terrorisme islamiste et le terrorisme intellectuel.

         Quand je vois que ce " journal de M...e " continue, avec son dernier numéro, dans l'escalade de la provocation, du blasphème, de l'irrespect, de l'insulte et qui a fait des dizaines de morts encore à la suite de cette parution, je me dis : que deviendront ces " Charlies et Charlots " quand ils se retrouveront face aux barbares ?
         Marcheront-ils encore sous la bannière de " Pasdamalgme " ?

         Le dessin de Mahomet représente deux pénis : l'un entre le turban et le visage, l'autre entre les yeux et le nez, je ne peux pas approuver cela. Je sais qu'ils ont fait pire avec la chrétienté. Pourquoi la justice ne fait-elle pas son travail ?
         N'oubliez pas que tous les musulmans ne sont pas des terroristes mais que tous les terroristes barbares sont des musulmans islamistes.
         L'Algérie les combat sans merci, pourquoi est-ce que la France ne le fait pas ?
         Pourquoi laisser se développer une guerre civile que même Manuel Valls a reconnu à plusieurs reprises ?

         Quand on veut défendre la liberté d'expression on doit pouvoir accepter celle d'autrui qui ne serait pas la même que la notre tant que cela ne soit pas de l'irrespect, de l'insulte ou du blasphème. La Liberté d'expression ne doit pas être réservée uniquement à "l'intellectualité de gauche-gauche". Elle doit être Universelle.
         Je n'ai pas marché pour la liberté d'expression, je l'applique suivant la déclaration des droits de l'homme.
         Quand je fais part de telles réflexions, je pense surtout à l'avenir de nos enfants et petits-enfants qui sont actuellement des jouets entre les mains des gouvernants qui ne pensent qu'à leur prochaine réélection et à s'en remplir les poches en vidant les nôtres.

         Donc si ces mots et cet Edito gênent la conscience de certains, je n'y peux rien. Je prends mes responsabilités en respectant cette citation de D. Venner (1981).
" Nous n'avons que cette vie dans laquelle
il nous appartient d'être nous-même ou de n'être rien "
Jean Pierre Bartolini          
        Diobône,
        A tchao.


JANVIER NOIR
Par M. Hugues Jolivet


     La France était en deuil, au début de l'automne.
Un Français, un niçois, passionné d'alpinisme,
      Découvrait l'Algérie, payait de sa personne
      La haine, pour la France, des fous de l'islamisme.
      Des sectaires barbares, cruels et sanguinaires,
      Sacrifient leurs otages, selon des rites anciens
      Qui datent de l'Hégire, pratiques des Janissaires,
      Conquérants Ottomans, décimant les Chrétiens !
      Ces lâches assassins d'innocents, sans défense,
      Utilisent toujours le même processus
      Pour provoquer la crainte, la peur ou la méfiance,
      Inciter au départ, avoir le dessus.

      Et quatre mois après ce vil assassinat,
      C'est au coeur de Paris qu'un duo fanatique
      Commet le plus odieux de tous les attentats,
      En fusillant l'équipe d'un journal satirique.
      La France est sous le choc, elle n'a rien vu venir,
      Même si ses Dirigeants sont conscients des menaces,
      Lorsque le commando surgit, sans prévenir,
      Armé jusques aux dents, n'accordant aucune grâce
      A ceux qu'il considère comme des blasphémateurs,
      Pour avoir, autrefois, critiqué le Prophète.
      Oui, c'est au nom d'Allah, qu'ange exterminateur,
      Il supprime, sans remords, du Journal, la tête.

      Et, dès le lendemain, le sang coule à nouveau,
      Celui d'une policière, lâchement abattue
      Par un tueur djihadiste lui tirant dans le dos,
      Avec pour seul motif, qu'elle soit combattue !
      Soldat d'Al Qaïda, chargé, le jour suivant,
      De sacrifier des Juifs, des " suppôts d'Israël ".
      Il remplit sa mission, mais n'en sort pas vivant,
      La police stoppe son Odyssée criminelle .
      Et, simultanément, le premier commando,
      Traqué, puis encerclé, se sachant condamné,
      A choisi le martyr, veut mourir en héros,
      Lance un dernier assaut, fatal, mais, raisonné !

      Vient, après la stupeur et la paralysie,
      La prise de conscience que nous sommes en guerre.
      Cette situation que l'on n'a pas choisie,
      Frappe et s'impose à nous, tel un coup de tonnerre !
      Et, dans tout l'Hexagone, du Nord jusqu'au Midi,
      Des millions de Français, bravant l'Obscurantisme,
      Ont battu le pavé, scandant " Je suis Charlie ",
      Affrontant, les mains nues, les lois du Djihadisme.
      Place de la République, le dimanche onze janvier,
      Cinquante Chefs d'Etat, ont, par leur seule présence,
      Adressé un message aux peuples du Monde entier :
      " Liberté, c'est la vie, la Mort, par son absence " !

      Après le temps du deuil, des manifestations,
      Celui des analyses, des fautes, des manquements.
      Pour notre Président, trouver les solutions,
      Passe par les accords " Elus - Gouvernement ".
      Chacun est à son poste dans chaque Ministère,
      L'Intérieur, la Défense et même l'Education.
      Députés, Sénateurs : Rentrée Parlementaire,
      Pour réfléchir aux textes, à la situation.

      Cet élan spontané, qualifié d'historique,
      Saura t-il résister à l'instant euphorique ?
      Ne pas tergiverser, des mesures s'imposent,
      Afin que l'Ennemi ne, jamais, se repose !
Hugues JOLIVET
15 janvier 20155 décembre 2014
 
 





Il neige
Histoire Envoyée par Eliane



       Un matin d'hiver un couple belge écoute la radio. Avant de se lever ils entendent :
       - Nous annonçons 10 cm de neige aujourd'hui alors veuillez mettre vos voitures du côté pair de la rue pour le déneigement !"
       La femme se lève, s'habille précipitamment et va placer l'auto du côté pair.

       Le lendemain, ils écoutent encore la radio qui dit :
       - Nous annonçons 15 cm de neige aujourd'hui alors veuillez mettre vos voitures du côté impair de la rue pour le déneigement !"
       La femme se lève, se dépêche et va placer l'auto du côté impair.

       Le lendemain, ils écoutent encore la radio:
       - "Nous annonçons 30 cm de neige aujourd'hui alors veuillez mettre vos voitures ....krrrrrrhhhrrrrr...bbzzz...
       Et une panne d'électricité interrompt l'émission.

       La femme perplexe regarde son mari et lui dit :
       -Qu'est-ce que je vais faire, il n'a pas dit de quel côté mettre l'auto ?"

       L'homme la regarde et lui dit alors, avec beaucoup de compassion,...mais alors avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de compassion:
       - Et Pourquoi tu ne la laisserais pas dans le garage aujourd'hui ?"





LE MUTILE N° 21, 1917 (Gallica)
L'INCURABLE

         Depuis plusieurs mois, tous les jours, vers une heure de l'après midi, je vois ces pauvres diables assis sur des bancs, à l'entrée des jardins du Ranelagh...
         Oui, je sais... Il ne faut pas dire " ces pauvres diables " ; il faudrait dire " ces glorieux mutilés ; laisser entendre qu'ils sont heureux de leur sort, bien plus heureux qu'avant la guerre, et que les passants jettent sur eux des regards d'envie. Cette attitude, ménageant notre égoïsme, est très pratique ; elle nous dispense de toute pitié.
         Mais je vous demande pardon. En passant auprès d'eux, j'ai le cœur serré..., c'est nerveux.

         Il y a même une chose que je me demandais :
         - Comment se fait-il qu'ils soient encore sous le harnais militaire ?
         - Comment se fait-il qu'on ne les renvoie pas dans leurs foyers, où ils seraient beaucoup mieux que sur les bancs du Ranelagh ?... Car enfin, des mois, je vois toujours les mêmes têtes.,

         Maintenant j'ai l'explication. Elle m'a été donnée par un sergent qui languit depuis quatre mois dans un dépôt de convalescents de Lyon :
         "Oui, voilà quatre mois que j'ai le bras coupé. J'attends ma mise en réforme ; vous ne vous figurez pas quel travail long et minutieux constitue pour messieurs les majors, la mise en réforme d'un homme ayant le bras coupé. Les commissions s'entourent de toutes les garanties possibles pour ne pas être trompées. Il y a six semaines, comme je passais devant la première commission, dite d'examen préparatoire, un de ces messieurs m'a dit : "Votre dossier n'est pas complet ; il vous faut un certificat d'incurabilité !..." Vous comprenez bien. J'ai le bras coupé, et j'ai dû faire des démarches pendant un mois pour obtenir, du médecin-chef de l'hôpital où j'avais été soigné, un certificat attestant que ma blessure "paraissait" incurable"...

         Oui, je comprends bien. Les amputés que nous voyons sur les bancs du Ranelagh, sont soumis à une enquête. On les a mis là en observation, pour s'assurer que leurs membres coupés ne repousseront pas.

         J'ai l'air de plaisanter sur ces choses douloureuses. C'est peut-être pour ne pas en pleurer.., parce que je vous l'ai dit, c'est nerveux...
(de L'Œuvre) Zette                  
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TRACES DE VIE
                    Par M. Gilles CAMILLERI (2013)             N°19
LES DECES EN 1837
Image M. Gilles Camilléri

1837 : L'Histoire bégaie

           En 1837, en effet, l'Histoire bégaie. A BÔNE, les militaires préparent une deuxième expédition pour s'emparer du " nid d'aigles " de CONSTANTINE. Les effectifs guerriers sont plus importants puisque cinq mille militaires supplémentaires vont participer aux opérations.

Un camp de toile et de feuillage

           Dans une ville en reconstruction et qui recommence tout juste à exister, cette concentration énorme de troupes pose problème.
           Le premier est celui de la place nécessaire pour loger tous ces soldats. Elle est insuffisante et il faut transformer les alentours de la ville en un gigantesque campement.
           Dans une lettre datée du 19 septembre, le capitaine de SAINT ARNAUD écrit à son frère : " J'ai un magnifique tableau sous les yeux, dix mille hommes sous la tente autour de BÔNE … un état major innombrable … un matériel immense ... "

        Comment est organisé ce camp ? On en a une idée grâce toujours à une description du capitaine de SAINT ARNAUD dans une lettre du 29 septembre. Elle décrit le camp de MEDJEZ AMAR, poste avancé sur la route de CONSTANTINE, établi par le général DAMREMONT durant l'été : " Toute l'armée est campée. Une ville militaire de baraques en feuillage avec ses rues alignées, ses dessins, ses emblèmes, s'est élevée, et renferme en son centre une ville civile et commerciale non moins curieuse. L'industrie, le commerce, la soif du gain ont amené ici, au centre de l'Afrique, une peuplade d'individus qui ont monté des boutiques en feuillage où l'on vend de tout au poids de l'or, et des cafés et des cabarets sans nombre. Il en faut pour la consommation et les caprices de quinze mille bouches. "

        Le second problème concerne " la ville civile ". Quelle est la composition, si on peut s'en faire une idée, de cette peuplade d'individus qui participe à la concentration des troupes à BÔNE et qui suit la marche de l'armée. Les actes de décès de l'époque nous donnent, sur ce point, quelques indications.
           Elle nous permet de distinguer quatre types de personnages : des pauvres hères ; des femmes sur lesquelles il est difficile d'avoir des éclaircissements et donc de se prononcer ; des " marchands de goutte ", des négociants et des commerçants et tout un peuple de bateleurs. Manger, boire, se distraire … s'étourdir pour cesser de penser à demain sont les préoccupations majeures de veille de bataille.

        Les personnages les plus fascinants, ne le cachons pas, sont pour nous ceux sur lesquels nous possédons le moins d'informations. Des pauvres gens à la poursuite d'une hypothétique fortune. Des " petits chiens " qui s'invitent au grand festin de la conquête coloniale.

" Les petits chiens "

           " Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens ... C'est vrai, seigneur ! Reprit-elle, et justement les petits chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. " (Évangile selon Saint Matthieu 15 - 26 à 28).
           Le dépouillement des actes, en effet, nous rappelle irrésistiblement les paroles de l'évangile. " Les petits chiens " sont nombreux à BÔNE en 1837.

        On y trouve beaucoup de " sans profession ni domicile connus ". Nous en avions relevé 11 en 1836. On en note 32 en 1837 dont 23 en septembre / octobre / novembre, période où les troupes s'assemblent, mènent l'expédition avec succès puis rentrent à BÔNE. Trente deux sur les 214 morts d'origine européenne soit 15 % des décès (266). Combien de " suiveurs de camp " à BÔNE en 1837 ? Le chiffre est difficile à avancer car les actes de décès cessent d'enregistrer ensemble européens et indigènes. Entre trois cents et quatre cents individus sans doute.

        Le premier de la liste est un homme de 58 ans venu de DAMOUZY, un petit village à l'Ouest de CHARLEVILLE MEZIERES dans les Ardennes. Il s'appelle Étienne JOSEPH et est dit " sans profession ". Il décède toutefois en son domicile, rue Beaucaire, n°1, le 1er janvier, et c'est le sieur Jacques FRESSE, un cordonnier du même âge (56 ans) habitant à la même adresse qui déclare le décès.
           Le plus âgé est le nommé Benito MAGLIULO, 85 ans, né à TORRE DEL GRECO, comme beaucoup d'italiens habitués des rivages et du port de BÔNE en ce temps là. L'acte de décès le signale comme indigent et il finit d'ailleurs ses jours à l'hôpital civil provisoire de la rue Saint Louis (AD 52 du 24 mars 1837).

        Il faut dire, à ce sujet, que les épidémies de choléra de 1835 et de 1836 ont pris de court les autorités sanitaires. L'hôpital militaire de la rue du Couëdic a été débordé ainsi que les " cliniques " des docteurs BALSANO et THEY. Il a fallu faire appel aux locaux de la mosquée ou de la synagogue puis à ceux de la mairie, rue Victorine, transformée en hôpital civil provisoire.
           En 1837 on installe donc un nouvel hôpital civil provisoire rue Saint-Louis baptisé parfois par les actes " ambulance SAINT LOUIS ". Son rôle est sans doute de libérer les locaux municipaux et les édifices religieux de l'afflux des malades en période d'épidémie. Existe toujours, en 1837, l'hôpital du docteur BALSANO, 4 rue JEMMAPES, dont la direction a changé. Le docteur BALSANO a été remplacé par le sieur GALASSO, chirurgien aide major âgé de 40 ans (AD 82 du 17 juillet). Ce " médecin des corailleurs " est peut être le parent d'un marin corailleur, Joseph GALASSO, dont l'épouse, âgée de 40 ans, Raphaële MATACERA, s'éteint rue Tabarca, le 19 juin (AD 73).

        Ce même mois de juin d'ailleurs, on note la présence d'un wurtembergeois, Michel HAUCK, 30 ans, " sans domicile à BÔNE ni profession ". Il meurt le 9 juin dans les locaux de l'hôpital militaire (AD 72).
           Le nombre des pauvres hères commence à augmenter en juillet / août. Nous en relevons quatre. L'hôpital militaire est ainsi la dernière étape africaine de Jean Baptiste MEYNIER, 50 ans, de LAMBESC dans les Bouches du Rhône (AD 79) et de Giuseppe MALLIA, un maltais de 30 ans. Ils décèdent à une journée d'intervalle le 7 et le 8 juillet. Le 27 juillet, c'est au tour de Paul Aimé GARACHON, de LAGARDE dans le département du Var de succomber dans le même hôpital. Le déclarant, le commissaire de police HAURE, indique : " sans âge ni profession connus ". Paul Aimé GARACHON ne semble pas posséder aussi de domicile.

        Quinze jours plus tard, toujours dans le même lieu, le 13 août, meurt un allemand, Philippe SCHADE, dont le commissaire de police a pu établir qu'il était né le 5 février 1787 à FULD (?) dans le grand-duché de BADE.
           En septembre, les mentions concernant les " sans profession ni domicile connus " se font plus nombreuses.
           Il est vrai que, durant ce mois, les troupes affluent à BÔNE et qu'à la fin de ce même mois le choléra se déclare dans la ville vers le 24 ou le 25.
           Disparaissent durant cette période, le 4, un lyonnais de 53 ans, Jacques FRESSE (267), un cordonnier déjà cité dit " sans domicile connu " mais qui logeait 1 rue Beaucaire (AD 2 du 2 janvier). Le 5 c'est un homme de 27 ans, Jean Baptiste RANCUREL, marchand de vins, originaire de SAUSSES (Basses Alpes). Comme les autres, il ne possède pas de domicile connu. C'est, peut être, un des ces " vendeurs de goutte " venu pour quelques semaines vendre sa marchandise dans le camp provisoire dressé sous les murailles de BÔNE. Le 7, c'est à un maltais, François MIZZI, 23 ans, toujours " sans profession ni domicile connus " de mourir à son tour. Le 11, trépasse comme les précédents " au dit hôpital militaire ", un toscan de 50 ans : Aniello VITTANO. A la fin du mois un napolitain, Pasquale SARIO, né à TORRE DEL GRECO " d'âge et profession inconnus ", clôt la funèbre liste mensuelle des pauvres gens.

        Pendant le mois d'octobre, alors que l'armée chemine vers CONSTANTINE, l'épidémie de choléra prend de l'ampleur et frappe sans discontinuer. Dix nouveaux décès de " sans domicile connu " ont lieu dans la deuxième partie du mois. Parmi eux " un individu nommé François BUISSON, né à CUERS, dans le Var, dont l'âge et la filiation sont inconnus ". Il disparaît le 15 octobre. Une semaine plus tard, deux maltais, Jouani Batista FABRI, " sans profession ni domicile connus à BÔNE ", 40 ans et SANTO, plutôt un surnom qu'un nom, " inconnu à BÔNE, dont l'âge, la profession et le domicile sont légalement inconnus " accompagnés d'un français : César LAURENT " dont le lieu de naissance, l'âge, la profession et le domicile sont inconnus à BÔNE ", finissent leurs jours rue du Couëdic. Ces trois hommes, comme le nommé Amédée GASSIER, originaire d'AIX (Bouches du Rhône), mort le lendemain dans les mêmes conditions et au même endroit, viennent sans doute de débarquer. Pourquoi cette certitude ?
           La communauté maltaise, en effet, apparaît très soudée. Elle vit fort probablement entre elle et ne peut ignorer longtemps les nouveaux venus. Des hommes comme l'employé du balayage Nicolas GALEA (orthographié aussi GALLIA), devenu en 1835 agent de police ou Antonio DARMENIA, employé à l'église de BÔNE puis blanchisseur, connaissent tout le monde et en particulier, très vite, les nouveaux arrivants. Le commissaire de police Sylvestre HAURE possède sans nul doute des informateurs dans les diverses communautés de la ville et les nouveaux venus font sans doute très rapidement l'objet d'un rapport oral visant à informer les autorités de leurs origines, de leurs professions et surtout de leurs agissements.

        A la fin du mois, c'est au tour de Francesco NIRMINE, un napolitain de PROCIDA, une île du golfe de NAPLES, de décéder rue du Couëdic. Nous connaissons sa date de naissance : le 22 juillet 1819. Il a tout juste 18 ans et si ses parents sont connus : Giacomino et Bona BARRIO, il est dit comme ses prédécesseurs : " sans profession ni domicile connus à BÔNE " (AD 175 du 28 octobre). Il est suivi, à la fin du mois, le 31 octobre, par le nommé Joseph THUILARD " dont les pères, mère, l'âge, le lieu de naissance, la profession et le domicile sont inconnus à BÔNE " (AD 177 du 31 octobre).
           Le nombre des " sans domicile connu " continue d'être important en novembre puisque les actes de décès en enregistrent neuf. Le six novembre, d'ailleurs, le corps expéditionnaire, après la prise de CONSTANTINE, est revenu à BÔNE et va être dispersé.

        Le 2 novembre, au numéro 7 de la rue Héliopolis, décède un sujet toscan : Antonio LISITA, 55 ans, " dont le père, la mère, le lieu de naissance et la profession sont inconnus à BÔNE ". Le 4, c'est au tour d'un maltais : Gaetano BUGEIA " dont le domicile et la profession sont inconnus " d'achever ses jours à l'hôpital militaire (AD 179 du 3 novembre).
           Le 5, un de ses voisins de lit au même hôpital, le français Jean Noël CASSEZ, dont les parents sont identifiés : Bonaventure CASSEZ et Marie THEBAULT mais dont " le lieu de naissance, l'âge, la profession et le domicile sont inconnus " disparaît à son tour (AD 185 du 6 novembre).
           Le 8, nouveau décès rue du Couëdic : un toscan cette fois : Giuseppe GIOVANELLI, fils d'Antonio et de Maria GENUCCHI. Là, l'enquête de police ne donne aucune indication sur l'âge, le domicile ou la profession (AD 188 du 9 novembre).

        Le 11, 13 et 16 s'adjoignent à cette liste de miséreux trois maltais : Giuseppe KASKAS (AD 192 du 11 novembre), Vincenzo MIFSUD (AD 195 du 14 novembre) et Calcédonia FENECH (AD 196 du 16 novembre) dont on ne sait rien si ce n'est que les trois sont journaliers, deux " sans domicile ", le troisième, plus favorisé, loge rue d'Héliopolis mais son âge et ses parents sont inconnus de Sylvestre HAURE et de son adjoint et inspecteur de police BENABU.
           L'énumération macabre des pauvres hères du mois de novembre s'achève par un français de 26 ans, né à PEZENAS dans l'Hérault, fils de Joseph et de Anne LANG " sans profession ni domicile connus " trouvé mort à l'hôpital le 23 novembre (AD 208) comme un autre homme, le toscan Pascal LIPPI une semaine plus tard (AD 213). On connaît son âge : 25 ans mais son père, sa mère et sa profession demeurent ignorés.

        Le dernier de ces " traîne misère " meurt le 1er décembre. A lui seul il constitue un résumé de tous ces pauvres gens. Il ne porte même pas de prénom. Son nom seul nous est connu : PAYSAN. Il a environ trente deux ans. C'est un enfant naturel né à BAGNERES (Hautes Pyrénées). Il n'a pas non plus, bien sûr, de domicile ou de profession connus à BÔNE comme la quasi-totalité de ses prédécesseurs.
           On aura remarqué que tous ces personnages appartiennent au sexe masculin. Or des femmes, moins nombreuses il est vrai, font partie de ce groupe. Peut-on les identifier ?

La question des femmes

           Les femmes, nous l'avons déjà indiqué sont moins nombreuses. En 1837 environ une pour cinq hommes. Elles ont aussi, sans doute, dans un pays où elles sont rares, plus de facilité à trouver un gîte.
           Claudine ROBERT GUIARD rapporte dans son ouvrage (268) le témoignage d'une immigrée espagnole en 1863 : " Il y a vingt ans les femmes étaient rares en Afrique […] En ce temps là sitôt qu'un navire arrivait et amenait des européennes, tous les hommes de la ville accouraient à bord ; et les capitaines faisaient véritablement la traite des blanches. Quand un colon avait choisi la pauvre fille qui lui plaisait, il finissait de payer son passage et l'emmenait chez lui. " Les pauvres filles sont donc difficiles à déterminer. Comme elles sont aussi, en général, dites sans profession, couturière, blanchisseuse, cantinière ou plus rarement modiste, nous ne pouvons les ranger dans cette frange de " suiveurs de camp " misérables qui s'abat sur la ville à la suite de l'armée. Nous ne pouvons citer que les femmes pour lesquelles nous avons de fortes suspicions.

        Ainsi, la demoiselle Anne MICHEL, âgée de 40 ans, sans profession, née à NIMES qui demeure 13 rue Scipion, à la même adresse qu'un ouvrier tailleur de 26 ans, Jean Thomas HIEL (ou MIEL) qui déclare sa mort (AD 75 du 3 juillet). Sans doute s'agit-il d'une de ces femmes " recueillies " que cite Claudine ROBERT GUIARD.
           Autre déracinée qui accompagne probablement les troupes, la blanchisseuse Joanna PIRIS, 34 ans, née à MAHON, dont l'enfant : la petite Esperanza, 10 mois, décède chez sa mère 3 rue Clémentine le 15 août (AD 98 du 16 août). Elle arrive à BÔNE en provenance d'ALGER où est née Esperanza.

        A ces deux femmes on peut sans doute ajouter Perrine MERLATEAU, 40 ans, née à CHATEAULIN (Finistère) décédée " à l'ambulance SAINT LOUIS " (AD 171 du 26 octobre) ; Anne Julienne MENAGER originaire de la Mayenne (village ou bourgade de GIGNEE?) dont l'acte de décès nous apprend qu'elle est née le 11 germinal an sept (1er avril 1799) ; la veuve Tomasa BONACLOCHA, 28 ans, née à ALZIRA, royaume de VALENCE (AD 206 du 22 novembre) et sans doute aussi la demoiselle Véronique, couturière, domiciliée rue Tunis, 32 ans, née à AVIGNON où elle a été " trouvée en l'hospice de ladite ville " (AD 227 du 11 décembre).
           A côté de ces personnes pour la plupart à la dérive dans le sillage des troupes françaises, on trouve bien sûr les célèbres " marchands de goutte " qui ont tant fait jaser.

" Les marchands de goutte "

           Répétons-le, alcool, musique, " beuglant ", théâtre sont les antidotes des nombreux " poisons " africains. Ils sont nécessaires aux soldats comme aux colons pour s'étourdir à la veille d'une expédition militaire, pour oublier aussi les maladies, les épidémies, la rareté des femmes, l'omniprésence de la mort. " Les marchands de goutte " sont une réalité incontournable de ce temps. Leur nombre est élevé mais peu réussissent véritablement à édifier la fortune rêvée.

        Le premier que nous identifions cette année là est le bavarois Henri SINTZENICH. Ce marchand de vins domicilié au numéro 7 de la rue Navarin a pour compagne la demoiselle Marie Eve LÖHMULLER, 19 ans, une wurtembourgeoise dont la famille s'est établie à BÔNE.
           Le père de Marie Eve, Sal LÖHMULLER dit aussi François SALES, un menuisier de 54 ans, a choisi de vivre avec son épouse et ses enfants à BÔNE, rue Sidi Ferruch. Il reste fidèle à son choix puisqu'il y décède le 11 avril 1853, à l'âge respectable de 70 ans.

        Henri SINTZENICH est mentionné, le 28 août 1837, lors de la déclaration du décès de son fils Henri, quatre mois et demi, aux services de l'état civil.
           Ce qui nous frappe tout d'abord, c'est que la disparition de l'enfant n'est pas signalée par son père. De plus, le bébé meurt chez le sieur Ferdinand Charles DESTREES, 40 ans, secrétaire à la mairie de BÔNE. Il est vrai, cependant, que le sieur Ferdinand Charles DESTREES fréquente beaucoup de monde et il est possible que les parents soient venus, devant la maladie ou l'accident de l'enfant, demander de l'aide à la mairie.

        Henri SINTZENICH va avoir un autre enfant avec la demoiselle LÖHMULLER : Marie Thérèse Caroline qui voit le jour le 28 janvier 1839. A cette époque, il est toujours marchand de vins mais demeure à LA SEYBOUSE (il tient peut être une installation sommaire auprès des militaires). Il disparaît en 1840 et lorsque sa fille Marie Thérèse Caroline épouse, le 26 juillet 1856, à BÔNE, le menuisier luxembourgeois Théodore KUNTSCH - elle a tout juste dix sept ans - le lieu du décès et le dernier domicile du marchand de vins sont dits " inconnus " et il est aussi indiqué " sans profession ".

        Nous savons d'autre part que la demoiselle Marie Eve LÖHMULLER certainement abandonnée avec une enfant en bas âge, se marie en 1840 avec un belge : Théodore BINSFELD. Elle exerce la profession de domestique lorsqu'elle meurt le 17 avril 1869.

        Toutes ces informations ne nous donnent pas une bonne image du sieur Henri SINTZENICH. Il nous apparaît comme un " suiveur de camp " sans état d'âme. Un de ces hommes qui se " laissent happer par l'aventure " et qui " ne veulent pas d'attache ".

        Autre débitant de liqueurs, le sieur Jean Baptiste Julien PAYAN. Il déclare le décès de sa fille, Marie, un an et huit mois, née à MARSEILLE le 10 janvier 1836, le 5 octobre, à la mairie de BÔNE sur le coup de midi. L'enfant est décédée la veille (AD 136 du 5 octobre).

        Voila un homme qui fait partie des premiers arrivés dans la ville conquise. En effet, il signale aux services de l'état civil, le 15 octobre 1832, la naissance de sa fille Rosalie décédée malheureusement trois jours plus tard (AD 68 du 19 octobre 1832). Il est toujours limonadier lors de la venue au monde du premier garçon de la famille : Marius, le 23 février 1834 (AN 9 du 24 février 1834). Natif de SEYNE (Basses Alpes), il retourne en France en 1835 / 1836. En tout cas sa fille Marie, dont nous venons de signaler le décès, est née dans cette ville début 1836. En 1838, il séjourne à nouveau à BÔNE puisque le 18 juin, alors qu'il exerce le métier d'aubergiste rue du Lion, il vient indiquer aux autorités municipales la naissance de Joséphine Nanette le 17 (AN 40 du 18 juin 1838). La petite fille disparaît un an plus tard. Le dernier enfant à voir le jour à BÔNE est le jeune Antoine en 1840 (AN 77). Jean Baptiste Julien a renoué alors avec son premier métier : il est redevenu débitant de liqueurs. Puis il semble avoir connu un brutal revers de fortune. En effet, il quitte BÔNE et lorsqu'il disparaît, à l'âge de 42 ans, le 17 décembre 1840, à LA CALLE, peu de temps après la naissance de son dernier enfant, il est déclaré sans profession. Il n'a pas réussi … Il aurait été alors appelé " propriétaire "

        Cet homme, pourtant, à l'inverse de l'aventurier SINTZENICH, a cru en ces " possessions françaises du Nord de l'Afrique " qui allaient devenir l'Algérie. Il a tenté une émigration en " bon père de famille ".
           Il n'est pas venu seul à BÔNE. Il était accompagné de son épouse : Magdeleine CASTRE, de son beau-frère Joseph, d'une enfant de 2 ans, Magdeleine née à MARSEILLE le 29 mai 1830 (acte de mariage n°6 du 26 mai 1847, LA CALLE) et peut être d'un frère ou d'un cousin plus âgé. On relève, en 1835, le décès à BÔNE d'un voiturier du même nom : Antoine PAYAN (AD 92) le 22 août. La présence comme témoin du marchand de comestibles Joseph BAVAJO, présent aussi lors de la naissance d'Antoine PAYAN, le laisse à penser.

        Ce " marchand de goutte " chargé de famille arrive à BÔNE pour gagner de l'argent mais il n'a pas peur de s'installer et d'y faire souche. Comme beaucoup de ses confères, il ne fait pas fortune et meurt " sans profession ". Il n'a pas eu la volonté (?), la chance (?) d'accéder à celle de " propriétaire ".
           Dans la même ligne que Jean Baptiste Julien PAYAN, un limonadier déjà évoqué : Joseph GUIDELLI dont l'épouse et le fils Barthélémy finissent par devenir " propriétaires " à BÔNE et dans les environs. Il décède rue Kleber, dans son domicile, le 6 octobre 1837.

        Plus intéressant encore est le cas d'Adolphe BELLON. Ce débitant de liqueurs déclarant du décès de son fils Étienne, dix huit mois, né à TOULON et décédé le 4 novembre (AD 183 du 5 novembre) est venu, comme Jean Baptiste Julien PAYAN, en famille avec des frères ou des cousins. L'étude des actes de naissances et de décès des années trente nous permet de relever les noms et prénoms de Jean Baptiste BELLON, boulanger, et de son épouse dame Dorothée ALLEMAND, ceux de Pierre BELLON, boulanger, rue Bélisaire [Adolphe habite aussi rue Bélisaire] et de son épouse dame Pascale Mariette CAUVIN. Cette dernière n'est pas non plus arrivée à BÔNE toute seule puisque l'acte de naissance de Rosine Séraphine, sa fille (AN 76 de 1840) indique comme présent lors de la déclaration François CAUVIN, marchand de nouveautés.

        Ces personnes, toutes originaires de TOULON, sont venues à BÔNE avec des enfants en bas âge avant la première expédition des troupes françaises visant " le nid de résistance turque " de CONSTANTINE. Cette arrivée en famille a été suivie d'une installation pérenne malgré une terrible mortalité infantile.
           Autre exemple bien différent, celui de Catherine MATHIS, épouse CARENTENE, 45 ans. Voila une femme, domiciliée rue Héliopolis, issue de l'industrieuse minorité lorraine, elle est originaire de FIMBRANGE dans la Meurthe, veuve de Jacques Catherine Théophile Valentin CARENTENE qui n'hésite pas à exercer un métier difficile l'amenant à affronter des conditions de vie très dures au contact de troupes souvent en mouvement. Elle disparaît le 30 décembre 1837 (AD 238 du 30 décembre).

        Ce coup d'œil sur cinq marchands de goutte de 1837 nous montre des situations très diverses même dans une profession décriée par les contemporains comme, bien sûr, par beaucoup d'historiens actuels. On y trouve des familles dont l'objectif est de s'installer, de travailler et, si possible, de réussir comme les BELLON ou les PAYAN ou encore les GUIDELLI, des aventuriers comme Henri SINTZENICH ou des femmes de caractère comme la veuve CARENTENE. Là encore, répétons-le, il faut se garder de porter des jugements de valeur fondés sur quelques cas avérés d'aigrefins pour justifier une posture idéologique dominante. La colonisation, même dans ses aspects commerciaux dont certains peuvent apparaître choquants, est le fait d'une grande diversité d'individus. Tout choix de personnages répondant à satisfaire une visée idéologique précise, ne peut amener à écrire qu'une caricature d'Histoire.

Négociants et commerçants

           Les négociants, marchands ou commerçants inscrits au registre des décès de 1837 sont au nombre de 16 (269) dont, nous venons de le voir, cinq limonadiers, marchands de vins ou de liqueurs. Le chiffre est assez important puisqu'il représente un peu plus de 5 % des disparitions (6,6 %).
           Plus de la moitié de ces marchands, onze, sont d'origine française, six viennent d'Italie (trois issus du royaume de NAPLES, un autre d'ANCONE, le cinquième de PLAISANCE et le dernier du royaume de PIEMONT SARDAIGNE), deux arrivent de MALTE (anglo-maltais) et les deux derniers du royaume de BAVIERE et d'ANVERS.

        Ce négociant belge est d'ailleurs très jeune : 19 ans. Il porte un nom espagnol : Auguste Eugène DIAS DE LEON (AD 170 du 25 octobre) (270). Il a peut être été commandité par une société commerciale du grand port de l'ESCAUT. La mort, sans doute le choléra, l'a fauché rue Trézel alors qu'il accomplissait sa mission.

D'autres hommes, visiblement, sont aussi de passage.

           Pierre Auguste LAFFARGUE, " âgé d'environ 32 ans et domicilié impasse Félicité " vient d'ALGER où son épouse, dame Elisa ARNAUD est domiciliée (AD 23 du 24 janvier). Certains ne possèdent même pas de domicile fixe : le marchand pyrénéen Jacques DARROIS, 30 ans, décède à l'hôpital militaire (AD 42 du 22 février) comme le négociant Jean CHICHE, 24 ans, un pyrénéen lui aussi (AD 107 du 2 septembre) ou le marchand de vins Jean Baptiste RANCUREL, 27 ans, originaire de SAUSSES (Basses Alpes) (AD 111 du 5 septembre). On peut aussi ajouter à cette liste le commerçant d'AIX, Pierre MARGAILLAN, 40 ans (AD 94 du 3 août).

        Tous ces hommes agissent au coup par coup, en " free lance ". Ils ne semblent pas avoir déplacé et mis en œuvre une structure commerciale mobilisant plusieurs individus.

        A cette époque, un négociant important est toujours accompagné de commis et de serviteurs. Ainsi Victor ANGTERE, un négociant de 50 ans, natif de MARSEILLE, installé au numéro 3 de la rue Joséphine à BÔNE et décédé le 18 novembre 1832 (AD 72 du 19 novembre) d'une " irritation du sang à l'estomac " (ulcère ?), a-t-il auprès de lui son fils Marius Pascal et " trois serviteurs de sa maison " : Joseph UCCARDI, Bernard MANCHO et Thomas ERRIYRI. Ce sont trois autres négociants : Messieurs ROUX, REYNAUD et FIGON qui participent à la déclaration du décès.
           Rien de tout cela, bien sûr, en 1837. On a, sauf dans le cas des marchands ou négociants dont on sait par ailleurs qu'ils sont installés à BÔNE, la nette impression que la plupart de ces marchands ou négociants sont venus là uniquement pendant le séjour bônois des troupes affectées à l'expédition de CONSTANTINE.

        Plus inquiétant encore, peut être, ces opérations commerciales ponctuelles confiées à de jeunes négociants ou commerçants peuvent traduire un constat effectué par le grand commerce métropolitain : les possessions françaises du Nord de l'Afrique ne représentent pas un lieu majeur de l'activité commerciale européenne. Les espoirs suscités par la conquête semblent avoir été vite déçus. Si cette analyse s'avère fondée, elle montre que le grand commerce a rapidement " pesé, compté, divisé " les possibilités offertes par la nouvelle conquête.
           La source principale d'éventuels profits, ce ne sont ni les trésors des maures ou leurs domaines, ni la terre fertile, le commerce existant, les forêts voire les mines. La source principale d'éventuels profits est artificielle : c'est l'armée qui a besoin de tout pour évoluer dans un monde éminemment hostile. Il est assez stupéfiant de constater que la conquête et la colonisation (BUGEAUD en est un bon exemple) sont le fait de soldats à la poursuite de rêves de gloire, de " la croix " ou de promotions, de négociants ou de commerçants vivant surtout des besoins militaires, d'utopistes soucieux de matérialiser leurs chimères, d'hommes politiques désireux de réaliser au Sud leur espoir d'une plus grande France momentanément anéanti par le désastre de WATERLOO et, enfin, de pauvres hères à la recherche de la fortune. Rien de tout cela ne correspond à un plan méthodique de conquête. Tout est rêves, improvisations, pulsions, appétits, désirs dans lesquels les hommes sont pris comme dans un tourbillon. Rien de durable n'aurait pu naître d'un tel phénomène.

        Il est aujourd'hui extraordinaire de constater que seule la volonté et le sacrifice de quelques dizaines de milliers de colons a réussi à créer, à fonder et à mettre en place un futur dans un pays campé dans le présent et qui n'était conçu par les conquérants que comme un vaste champ de manœuvres destiné à contenter les appétits des militaires, les idées fumeuses des utopistes et les " combinazzioni " des politiciens.
           Parmi les marchands installés, des liens commerciaux renforcés par des alliances matrimoniales mettent en place des " maisons " solides aux nombreuses ramifications.

        Ainsi, le sieur Josué RIVIECCIO (271), marchand napolitain né à LA TORRE DEL GRECO est l'époux de dame Louise LOFFREDO. Il est le fils d'un entrepreneur de constructions. Sa mère, Madeleine, originaire de LA TORRE DEL GRECO, est aussi une LOFFREDO. Il existe à BÔNE, en 1839, un Francesco LOFFREDO, marchand âgé de 60 ans dont le fils Giuseppe, né aussi à TORRE DEL GRECO, est patron corailleur basé à LIVOURNE (acte de naissance n°136 du petit-fils de Francesco LOFFREDO le 21 décembre 1839 à BÔNE).
           Pêche, constructions, commerce, trois activités favorites des italiens que cet acte de naissance met ici en lumière sans compter les autres liens établis avec des français comme les ESCHAINE ou les BADENCO, des propriétaires terriens. Josué est témoin lors du décès de Gaspard Joseph ESCHAINE, 62 ans (AD 137 du 5 octobre 1837) et l'un des témoins de son propre décès (AD 120 du 13 juillet 1857) est le propriétaire Henri Michel BADENCO.

Les troupes théâtrales

           Parmi les 239 décès de 1837, l'un des derniers, le numéro 215 du 1er décembre, a particulièrement attiré notre attention. Il s'agit de celui du dénommé Isaac GRELON, 37 ans, né à LYON dont la profession est celle d'artiste dramatique. Aux côtés du commissaire de police Sylvestre HAURE, deux autres hommes de théâtre : Auguste Louis SABBIN, 26 ans et Louis ESMIEUX, 29 ans, témoignent de la mort de leur compagnon survenue rue de Tunis.
           Ces trois artistes ne logent pas ensemble. Le sieur SABBIN habite rue Bélisaire et le sieur ESMIEUX rue Rovigo.

        Nous avons là un des premiers témoignages, concernant la ville de BÔNE, sur ces troupes théâtrales accompagnant les militaires.
           Boire, danser, assister à un concert ou à une représentation théâtrale agrémentent la vie en garnison ou au campement. Le théâtre est une vraie passion pour certains militaires.

        " Dès les premières semaines [de la conquête], BOURMONT s'était occupé d'organiser des concerts et des représentations théâtrales. Le 12 novembre 1830, CLAUZEL ordonnait la construction d'un théâtre et, sans attendre, André GUILLAUME formait une petite troupe d'amateurs avec des officiers et des fonctionnaires. Les actrices étaient professionnelles et venaient de PARIS " écrit Marc BAROLI dans son ouvrage sur la vie quotidienne des français en Algérie (272).

        De son côté, Pierre DARMON rajoute dans son chapitre : " Vivre dans les villes " : " Dans toutes les villes d'Algérie, la fondation d'un théâtre suit de près l'installation des premiers colons (…) Dans la plupart des petites villes, c'est l'armée qui contrôle la vie théâtrale à tous niveaux (…) ".

        Il cite Alexandre DUMAS, de passage à SETIF en 1847, qui indique à propos de son séjour avoir vu une représentation où : " les deux jeunes premières s'appellent DROUET et MARCHAND. DROUET, charmant garçon blond, jouait les amoureuses et avait un succès remarquable dans " la chanoinesse ". MARCHAND était sergent. Nous eussions pu le voir à CONSTANTINE où il était allé pour acheter des rubans et des costumes de femmes. Ils appartiennent au 19e léger où se trouvaient incorporés plus de huit cents parisiens " (273).
           Ce goût du théâtre, les " pieds noirs " en héritent et vont le manifester jusqu'à l'indépendance. Un autre acte beaucoup plus terrible que les pièces de nos artistes va à nouveau se jouer à la fin du mois de septembre. Il a pour scène la plaine bônoise et son déroulement est malheureusement connu des habitants de la ville : une nouvelle flambée du choléra.

Une nouvelle épidémie de choléra

           Militaires et civils, en effet, sont à nouveau frappés par une épidémie de choléra fin 1837.

        Quels responsables ? Militaires ou napolitains ?
           La lecture de la narration du 2e siège de CONSTANTINE par Ernest MERCIER ne laisse apparemment planer aucun doute.

        " La concentration des troupes [à BÔNE] ne s'était pas faite sans mécomptes. Le 12e de ligne apporta avec lui le choléra et, au dernier moment, le général se décida à laisser dans le camp les troupes contaminées. " Nous sommes fin septembre. Il ajoute un peu plus loin : " Le 16 octobre (…) arriva une colonne de trois mille hommes, partie de BÔNE sous le commandement du colonel BERNELLE et composée du 61e de ligne et d'un bataillon du 26e (…) Malheureusement ces troupes apportèrent avec elles le choléra qui se répandit aussitôt [dans les troupes victorieuses] et fit de nombreuses victimes. (…) L'épidémie cholérique devenant de plus en plus intense, le général en chef hâta l'évacuation du reste de l'armée. " (274)
           L'étude des actes de décès, jour après jour, nous laisse à penser que l'épidémie a démarré vers le 25 septembre et qu'elle a pris de l'ampleur le 28 pour s'achever les 10, 11 décembre.

        Contrairement à ce qui est avancé dans la narration précédente, il apparaît que l'épidémie a été amenée à BÔNE par les marins napolitains. Il s'agit là, sans nul doute, d'une recrudescence de la 2e pandémie de choléra (1829 / 1837). La première s'arrête loin de l'Europe, en Sibérie occidentale et aux bords de la mer caspienne. La seconde, par contre, n'épargne aucun continent.
           En 1836 / 1837 " le choléra se développe à NAPLES en deux étapes distinctes : la première sévit durant 158 jours, du 2 octobre 1836 au 8 mars 1837 mais était déjà en voie d'extinction fin décembre 1836 ; la seconde dure (…) 195 jours, du 13 avril au 24 octobre 1837 [et s'avère] plus grave que la précédente " (275).

        Cette deuxième phase semble être à l'origine de l'épidémie bônoise qui débute le 25 septembre.
           Le premier mort civil décède à l'hôpital du sieur GALASSO connu pour accueillir les marins corailleurs. Il s'agit du nommé Giuseppe LANCELLA, patron corailleur de 24 ans, né à LIVOURNE (AD 122 du 26 septembre). Le 25 toujours, dans le même hôpital, trépasse un marin corailleur de 44 ans, Antonio SASSO, né à TORRE DEL GRECO, prés de NAPLES (AD 123 du 26 septembre). Lui succèdent le 26, toujours chez le sieur GALASSO, Arcangelo SGAGLIOZZI, 60 ans, marin toscan ; le 27, Giovanni BUONO, marin toscan de 41 ans ; le 28, Pasquale SARIO, un napolitain de TORRE DEL GRECO cette fois rue du Couëdic à l'hôpital militaire ; le 28 encore mais à l'hôpital GALASSO un autre marin toscan de 25 ans : Lorenzo PERRINI et, le 29, Gaetano LAURON, marin napolitain de 30 ans. Suivent sept mentions de décès de marins napolitains ou toscans (AD 129 à 135) qui s'échelonnent du 26 septembre au 4 octobre. Au total 17 morts italiens sur les 26 du mois de septembre soit 65 % des décès !

        Les français civils, quant à eux, sont surtout touchés par le fléau en octobre : 26 morts sur 46 (56 % des décès). Les maltais présentent une situation particulière. Nous savons qu'ils sont aussi nombreux que les français et pourtant ils n'ont à déplorer que 9 morts et qui plus est, en novembre ! Neuf décès sur les trente sept du mois (24 %) ce qui est encore un chiffre inférieur à celui de la population française : 16 disparitions sur trente sept (43 %). Les italiens, chez qui l'épidémie semble avoir pris naissance, ne sont plus que 10 à mourir ce même mois (27 %).
           La deuxième phase de l'épidémie napolitaine a été propagée à BÔNE par les marins corailleurs. Elle s'étend ensuite aux français et aux autres nationalités. Il est curieux de constater que les nationalités sont victimes de la maladie l'une après l'autre. Italiens d'abord, français ensuite et maltais enfin. Quand l'épidémie se termine pour les italiens, elle atteint son paroxysme chez les maltais. Pourquoi ? Les nationalités ne paraissent pas pourtant vivre séparées les unes des autres, ce que montrent les bribes d'informations que nous pouvons recueillir sur l'occupation des rues.

        Un exemple est particulièrement parlant à ce sujet :
           Rue de Carthage, au numéro 1, dans la partie Est de la ville, quartier " Annaba ", vit la demoiselle Élisabeth ROCHE, blanchisseuse, 29 ans (AD 186 décès de sa fille Marie ROCHE [née le 22 octobre] le 7 novembre). Elle habite avec sa mère dame veuve ROCHE née Anne REYNAUD (AD 217 du 1er décembre 1837) et sans doute son frère Jacques, 17 ans (AD 224 du 9 décembre). A la même adresse on trouve la veuve Tomasa BONACLOCHA, une espagnole de 28 ans, née à ALZIRA, royaume de VALENCE (AD 206 du 22 novembre). Toujours rue de Carthage mais sans précision, la demoiselle Anne SILMAN, sans profession, 32 ans (AD 69 du 2 juin, mort de sa fille) ; le maçon napolitain Innocenzo TORRESE, 36 ans et sa famille (AD 108 décès de sa fille Maria Carmela, 2 ans, née à NAPLES, le 2 septembre) ; Thomas LÖHMULLER, 20 ans, né à STUTTGART, infirmier à l'hôpital militaire (AD 197 du 17 novembre) ; la famille maltaise de Giuseppe PSAÏLA, 31 ans, scieur de bois, époux de Joséphine (AD 81 du 14 juillet concernant sa fille Joséphine, 5 mois).

        Comme nous l'avions déjà constaté, les rues sont de véritables mosaïques de nationalités. Alors comment expliquer ces nationalités atteintes à des moments différents et surtout le fait que les maltais, aussi nombreux que les français (environ un millier) sont relativement épargnés. Le démarrage de l'épidémie a-t-il entraîné une fuite vers MALTE relativement proche ? Tous les décès maltais sont-ils déclarés ? Les maltais, enfin, sont-ils plus prudents ? Mieux immunisés que les autres nationalités ? Nous n'avons pas malheureusement assez d'informations pour expliquer ces différences mais nous allons tenter toutefois, dans les paragraphes qui suivent, de proposer l'explication la plus plausible. Quant aux indigènes, les renseignements disparaissent début juin car, dès le 6, les états civils sont séparés.

Mères et enfants, des drames sans cesse renouvelés

           Le premier de ces drames est celui de l'enfantement.

" Femme grosse a un pied dans la fosse "

           Au fil des actes de décès quatre femmes sur les vingt huit en âge d'avoir des enfants disparaissent des suites de couches soit plus de 14 % (14,2 %).
           La première, Françoise JEANTET, est l'épouse de Joseph ESCHAINE, un cultivateur de 27 ans. La famille ESCHAINE est originaire de SAINT-COSME dans le Haut Rhin. La dame JEANTET est née à BELLEMAGNY à quelques kilomètres de SAINT COSME.

        La constatation du décès a lieu place du Commerce où le sieur Joseph ESCHAINE, semblable en cela à de nombreux agriculteurs ou cultivateurs, possède un domicile. La lecture de l'acte nous apprend que Françoise JEANTET est morte " en son domicile " à 11 heures du matin, le 21 février (AD 38). Les deux décès suivants sont ceux de jumeaux : Georges et Charles ESCHAINE (AD 39 et 40) nés le 18 février. Ils ont survécu peu de temps à leur mise au monde certainement difficile. Georges meurt le premier, le 20, à 11 heures, et Charles Joseph le même jour à six heures du soir.
           La seconde épouse à succomber dans les mêmes conditions est une maltaise. Il s'agit de Maria SULTANA femme SASS (AD 53). Son époux, plus jeune que la défunte : il est âgé de 23 ans et elle de 28 ans, exerce le métier de blanchisseur (comme Antonio DARMENIA, voir décès année 1833). Il se nomme Vincenzo.
        Le couple loge au numéro 7 de la rue des Pyrénées. Maria meurt le 25 mars et son enfant, le petit Carmelo, né le 17, le 26 mars.

        La troisième femme dont le décès à la suite de son accouchement peut être relevé a un destin encore plus tragique. Elle s'appelle Thérèse FERRAND épouse SICARD.
           Son mari est signalé comme " potier de terre " lorsqu'il disparaît à l'âge de 33 ans, au 12 de la rue Bélisaire, le 19 octobre (AD 160).
           Thérèse attend un enfant, une fille, Élisabeth Hortense, qu'elle met au monde le 31 décembre 1837 (AN 2 du 2 janvier 1838). C'est Marguerite PASCAL, femme PRACHE, une sage femme de 37 ans domiciliée rue Louis Philippe, qui effectue la déclaration. Élisabeth Hortense perd sa mère un mois plus tard (AD 20 du 3 février 1838) et se retrouve orpheline.

        Enfin, la quatrième mère à disparaître dans les mêmes conditions est l'épouse de Frédéric Hugues FROTTE, chirurgien aide major attaché à l'hôpital militaire de BÔNE.
           Originaire de MAHON (Espagne), Jeanne Catherine COLOMB, 22 ans, meurt le 23 octobre (AD 166). Elle a accouché, le 14 octobre (AN 57 du 15 octobre) " dans son domicile, rue Castiglione " d'une fille : Claire Émilie. La petite Claire Émilie survit tout juste un an à sa mère puisqu'elle décède à ALGER le 10 décembre 1838 (AD 330 du 11 décembre 1838). C'est son oncle maternel, Charles Salomon DESHAYES (276), un cultivateur de 39 ans, domicilié à ALGER faubourg Babel Oued, accompagné de Jacques SCHMITT, un restaurateur de 38 ans, lui aussi vivant à ALGER au numéro 40 de la rue Jenina, qui vient témoigner de sa disparition. A cette époque Frédéric Hugues FROTTE est revenu à ALGER d'où il était certainement parti en mission, accompagné de son épouse, pour renforcer les effectifs de l'hôpital militaire de BÔNE à la veille du deuxième siège de CONSTANTINE.

Des enfants naturels à l'existence éphémère

           L'année 1837 nous permet de préciser les observations effectuées sur ce sujet lors de l'étude des années 1833 et 1834.

        Deux sont des confirmations.
           La première, celle de l'extrême fragilité des enfants naturels parmi une population infantile très sensible aux maladies. Sur cinquante quatre décès d'enfants européens en 1837, treize sont ceux d'enfants naturels soit 24 %, plus du double de 1836 (6).

        La seconde, celle du métier le plus pratiqué par les mères de ces treize enfants : celui de blanchisseuse (5 mentions). On note, aussi une couturière, une aubergiste, une domestique et une employée de l'hôpital militaire. Neuf mères exercent donc un métier.
           Trois autres vivent en concubinage avéré avec des militaires : Marie RIBSTEIN (28 ans) avec Antoine PATAU (30 ans) sapeur conducteur à la deuxième compagnie du régiment du génie ; Rosalie GUARIGUES (35 ans) avec Charles LACOMPE (23 ans) chasseur à la deuxième compagnie du 2e bataillon d'infanterie légère ; Élisabeth ADAMY (24 ans) avec Auguste Joseph GOICHOT (41 ans) lieutenant au troisième régiment de chasseurs d'Afrique.

        La dernière de ces mères, une wurtembourgeoise, Marie LÖHMULLER (19 ans), fille du menuisier Sal LÖHMULLER (François SALES), vit avec un marchand de vins bavarois, Henri SINTZENICH (25 ans) déjà évoqué.
           La troisième observation nous montre que le phénomène des enfants naturels touche presque toutes les nationalités.
           L'exception notable, bien entendu, mais cela n'étonne pas, est l'absence d'enfants naturels issus de la communauté maltaise. L'extrême religiosité de cette population empêche cette pratique d'une manière catégorique.

        Parmi les nationalités rencontrées, si les mères d'origine française dominent (sept mentions), on remarque aussi une autrichienne : Anette GIVOVICH (18 ans), une grecque : Marie DIMITROULA (22 ans), deux allemandes : Mélanie SIEGFRIED (20 ans) et Marie LÖHMULLER (19 ans), une italienne : Jovanina FASANI (17 ans) originaire du royaume de NAPLES et enfin une espagnole : Joana PIRIS (33 ans). Les mères d'origine française sont en général plus âgées que les mères étrangères. Quatre ont dépassé la trentaine et leur moyenne d'âge au moment du décès de leur enfant s'établit autour de trente ans (30,4).

        Les mères d'origine étrangère sont beaucoup plus jeunes voire très jeunes. Trois ont moins de vingt ans et leur moyenne d'âge relevée au moment de la perte de leur enfant est de vingt et un ans et demi soit neuf années de différence avec les françaises.
           Qu'en conclure d'après ce que nous savons ? Les françaises vivent au voisinage des troupes qu'elles accompagnent : deux blanchisseuses, une cantinière, une employée de l'hôpital militaire. Trois sont des compagnes de soldats ou d'officiers.

        L'une d'entre elles, Élisabeth ADAMY finit par être considérée comme l'épouse d'un officier du troisième régiment de chasseurs d'Afrique, le lieutenant GOICHOT. Un doute subsiste en effet sur l'acte de mariage officialisant la liaison durable du couple. Malgré nos recherches, nous n'avons pu le découvrir. Cependant l'acte de décès d'Auguste GOICHOT, en date du 14 octobre 1843, nous signale qu'il est " fils du légitime mariage du décédé Monsieur Joseph [GOICHOT] ex capitaine du 4e régiment de chasseurs d'Afrique et de la dame Élisabeth ADAMIS (sic) veuve GOICHOT ". L'enfant est " mort au domicile de ses parents, maison GANDOIT, le 13 du courant [mois] ". Au moment du décès de son époux, le 30 septembre 1843, Élisabeth ADAMY GOICHOT est enceinte. Le 22 mars 1844, elle donne naissance à BÔNE, où elle est venue faire ses couches dans le logement familial du 14 place des Numides, à une fille : Joséphine (AN 47 du 23 mars 1844).

        Cette dernière, une fois adulte, éprouve des difficultés à épouser, en 1863, François Marie Redjel DELCAMBE, fils du chef d'escadron d'état major en garnison à BÔNE en 1837. Nous avons vu que cet officier commande plus particulièrement l'escadron d'otages qui se bat au service de la France. Madame veuve DELCAMBE, née Marie Conception DEL RIO, originaire de CADIX, refuse son consentement à son fils malgré les trois actes respectueux qu'il lui présente. Le mariage a finalement lieu le 16 février 1863.
           On peut s'interroger sur les raisons qui motivent cette opposition. Le passé de cantinière d'Élisabeth ADAMY peut être ? Les enfants aussi conçus hors mariage : Achille ADAMY (orthographié ADAMI) né à BÔNE le 3 juin 1834 et décédé le 8, Augustine ADAMY, née à CUERS dans le Var et décédée à BÔNE à l'âge de 14 mois le 29 août 1836 (AD 97) sans doute. Mais le déclarant, fort probablement le père, est déjà le sieur GOICHOT. La naissance posthume de Joséphine ? L'espoir sans doute bercé par la mère d'un meilleur mariage pour son fils ? On ne sait …
           Sur la seconde de ces compagnes de soldats, Rosalie GUARIGUES, nous n'avons pas d'autre document que l'acte de décès de son enfant.

        La dernière, Marie RIBSTEIN, 28 ans, née à SURZUR dans le Morbihan, quitte BÔNE, probablement, après la conquête de CONSTANTINE. On retrouve sa trace à ALGER lorsqu'un marchand de vins de 40 ans, Pierre François LAPORTE, déclare le 4 avril 1840 (AN 165) la naissance d'Antoine Alexis Achille RIBSTEIN, de père inconnu et de demoiselle Marie Perrine RIBSTEIN, 32 ans, couturière, domiciliée faubourg Bâb Azoun, " café BELIDA " où ledit enfant a vu le jour.

        Ce voisinage avec les troupes françaises, les fonctions subalternes occupées (blanchisseuses, employée, cantinière), les liens noués avec les soldats, expliquent peut être la maturité plus affirmée des françaises. Elles apparaissent comme des femmes averties plus que comme de naïves jeunes filles. Peut être aussi sont-elles plus indépendantes de leur milieu original que les étrangères et, de ce fait, mènent-elles une vie plus libre que les femmes issues des autres nationalités. On a tendance à oublier que la France est la nation phare de ce temps, la " grande nation " ; que les revendications féministes et la révolution ont fait des françaises des femmes un peu plus émancipées que leurs voisines européennes.

        Ce serait cependant une erreur de voir dans ces femmes une avant garde des féministes des années 1920 ! Certaines ne vivent pas seules à BÔNE. Élisabeth ADAMY y possède une partie de sa famille : sa sœur Marguerite, épouse SCHNELL ainsi que sa mère, Catherine GRIMOND veuve ADAMY, vivent à BÔNE place des Numides. La demoiselle Élisabeth ROCHE, une blanchisseuse de 29 ans, habite elle aussi avec sa mère et son frère rue de Carthage.
           Quant aux mères d'origine étrangère, si elles sont pourvues de familles comme les allemandes Mélanie SIEGFRIED ou Marie LÖHMULLER, l'italienne Giovanni FASANI, fille d'un médecin décédé, est hébergée par sa mère, ou l'espagnole Juana PIRIS dont la sœur Speranza réside au 41 de la rue des Trois Couleurs à ALGER, elles peuvent être orphelines comme la grecque Maria DIMITROULA ou sans attache familiale identifiable comme l'autrichienne de TRIESTE, Anette GIVOVICH. Sa situation difficile n'empêche d'ailleurs pas cette dernière de faire souche à BÔNE, de s'y installer et d'y mourir, toujours célibataire, le 26 mai 1883, à l'âge de 64 ans.

        Les mères d'enfants naturels, qu'elles soient femmes ou jeunes filles, françaises ou étrangères, font face dans des conditions extrêmement difficiles. Minoritaires dans un monde d'hommes, elles ont assumé la tâche de la maternité malgré les chances extrêmement réduites de voir grandir leurs enfants. Ces derniers, en effet, ne vivent pas vieux. L'étude des treize actes de décès des enfants nés hors mariages en 1837 révèle qu'ils disparaissent généralement durant leur première année d'existence. Deux sur les treize dépassent l'âge d'un an pour mourir l'année suivante.
           La mortalité infantile, il est vrai, demeure très importante à BÔNE même si elle semble baisser en cette année 1837.

Une mortalité infantile toujours considérable

           Les chiffres sont en effet importants puisque 43 % des décès féminins sont constitués par des petites filles ou des adolescentes. Un chiffre en forte baisse cependant par rapport à celui de l'année 1836 (70,5 %).

        Toutefois il nous faut tenir compte dans ce funèbre décompte de l'affluence importante à BÔNE, cette année là, d'individus de toutes origines. Ce phénomène revêt un aspect important que nous venons d'étudier (trente deux sans domicile et sans profession décédés en 1836 rien que pour les hommes et fort probablement une petite dizaine de femmes). Les décès de ces pauvres hères, vite touchés par les maladies, faussent toute statistique. Ainsi pour les hommes, les enfants et adolescents décédés représentent un chiffre de 18,8 % alors que nous enregistrons toujours le même nombre de décès, voire plus même concernant les garçons, de décès d'enfants (24 enfants de sexe féminin en 1836, 29 en 1837 ; 12 enfants de sexe masculin en 1836, 29 en 1837).

        Quant aux moins de deux ans, ils représentent 69 % des décès d'enfants mâles et 13 % du total des décès masculins, 68 % des décès d'enfants de sexe féminin et 28,8 % du total des disparitions féminines.
           En fait, la mortalité infantile ne faiblit pas. Elle est simplement rendue moins visible par l'effroyable mortalité globale.

Une effroyable mortalité globale des européens

           59 femmes ou petites filles, 155 hommes ou petits garçons disparaissent en 1837.
           Il est dommage de ne pas posséder les chiffres des indigènes car, au vu des décès relevés les années précédentes, au tout début de la conquête, les populations locales d'origine maure, arabe, israélite ou noire auraient dû disparaître. Il n'en a heureusement rien été. Nous tenterons un peu plus loin d'analyser les chiffres fiables que nous possédons, ceux du mois de janvier.

        Sur les deux cent quatorze personnes européennes qui décèdent, les français sont largement majoritaires. A eux seuls ils constituent plus de 40 % des hommes, 58,6 % des enfants de sexe masculin, plus de 70 % des femmes et 60 % des petites filles. Au total 106 personnes, pratiquement la moitié des décès européens (49,5 %).
           Les suivent les italiens, en forte hausse, parce qu'ils sont sans doute les propagateurs de l'épidémie de choléra : 55 personnes, plus d'un quart des décès Les maltais, comme à l'accoutumé, font exception avec leur trente trois disparitions : 15,4 % des défunts alors que leur population approche les mille individus (975) (277). Avec un taux de mortalité de 33,8 pour mille qui succède à ceux de 44 pour mille de 1836 et 38 pour mille de 1835, ils affichent une mortalité bien faible surtout si nous la comparons à celle des français : 109 pour mille (67 individus de sexe masculin, 37 de sexe féminin soit 104 personnes pour 954 civils français vivant à BÔNE) (278) ou à celle des étrangers non maltais (58 individus de sexe masculin, 15 de sexe féminin soit 73 personnes pour un total de 693 étrangers non maltais), ce qui nous donne le chiffre de 105,3 pour mille.

        Si nous additionnons tous les morts européens, maltais compris, le taux de mortalité baisse mais s'élève quand même à 88,8 pour mille. Ce chiffre important n'a rien à voir avec les 196 pour mille en 1833 ou les 154 pour mille de 1835. Il est proche de ceux de 1834 : 78,3 pour mille ou 1836 : environ 77 pour mille, mais il reste impressionnant et justifie parfaitement le terme de " mouroir " appliqué à la ville.
           Le taux peu élevé de la mortalité maltaise doit néanmoins être expliqué. Si on recense prés de mille personnes à BÔNE, sont-elles résidentes toute l'année ? Une explication peut être avancée : dans les premières années de la conquête, un va-et-vient saisonnier s'installe entre l'archipel maltais et les possessions françaises du Nord de l'Afrique en général et BÔNE, bien sûr, en particulier.

        Le fait qui nous incite à le penser c'est l'absence, avant 1841, de mariages bônois chez ce peuple très religieux qui n'admet pas l'union libre. Les maltais ne croient à la conquête et à l'établissement définitif de la France à BÔNE qu'à partir de cette année là et ils s'implantent alors définitivement. Le faible taux maltais correspondrait donc à une population mouvante, d'autant plus mobile que l'archipel maltais est proche (un peu plus de 500 kms), que le prix du voyage est modique (environ 4 shillings) (279) et que les maltais sont mal vus des français ainsi qu'en témoigne un administrateur de la ville nouvelle de PHILIPPEVILLE en 1841 / 1842 : " Regardés de mauvais œil parmi nous, ils se pressent d'amasser un pécule et vont le porter ailleurs. " (280).

        Pendant donc les premières années et jusqu'en 1841 les maltais vont et viennent entre leur archipel qui est leur lieu de vie (281) et BÔNE où ils travaillent. Il faut la volonté toute cartésienne des administrateurs français pour donner des chiffres précis qui ne sont qu'un instantané très certainement éloigné de la réalité. Mille maltais à BÔNE en 1837 sans doute mais combien résident de manière permanente ? Beaucoup moins. Rappelons en tout cas les termes employés par D. PROCHASKA (282) à propos de la population européenne : " an extremely volatile transient population (…) The very high rate of population turnover is the final major characteristic which disntinguishes the people of colonial BÔNE (…) Throughout the first decade, the BÔNE population turned over in less then a year on average. "
           Les italiens et les maltais participent à ce taux élevé de " turn over " d'autant plus aisément, nous l'avons dit plus haut, que leurs lieux d'origine sont peu éloignés de la côte africaine.

        Une autre explication mérite d'être approfondie. Beaucoup de maltais malades sont peut être retournés mourir au pays. Ce qui nous incite à l'avancer, c'est l'histoire familiale de l'auteur de ces lignes. Son trisaïeul, François (Francis) est revenu mourir à FLORIANA. La mention du décès survenu à l'hôpital central de FLORIANA le 8 juin 1853 est portée sur le registre des décès de la paroisse SAINT PUBLIUS (283). Il serait intéressant d'effectuer des recherches dans ce sens sur les registres paroissiaux de décès des îles anglo-maltaises.

La disparition des indigènes du registre des décès de 1837

           Un seul mois de l'année 1837 semble utilisable : le mois de janvier. Au-delà le nombre d'indigènes décédés devient très faible : 5 en février, 2 en mars, 1 en juin et ne correspond plus à la réalité.

        La dernière mention est datée du mois de septembre. C'est celle d'une nommée ZOUÏNA accompagnée dans la marge de la mention INDIG. Cette femme, âgée de 70 ans, est la fille de MEFSUD et de MIMI. Elle est décédée rue des Numides et c'est son gendre, un marchand, Soliman MALEM qui vient effectuer la déclaration le 13 septembre (AD 117). Nous avons un doute sur l'origine de ZOUÏNA. Est-elle maure, arabe ou israélite ? Ces mentions ont disparu mais certains noms et prénoms nous amènent à penser qu'elle est sans doute israélite.
           Nous nous intéresserons donc uniquement au mois de janvier. Que nous enseigne-t-il ?
           La ville, tout d'abord, semble maintenant reprendre le cours normal de son existence.

        En témoigne la mention du décès, " rue Joseph, aux bains maures " du nommé Soliman BEN MESSAOUD, âgé de 40 ans, " arabe de la secte des Mozabites " (AD 6 du 5 janvier 1837) (284). Les Mozabites sont des commerçants émérites. Ils sont spécialisés dans la meunerie, la boulangerie, le commerce de la viande et la tenue des bains publics ainsi qu'en témoigne J. Michel VENTURE DE PARADIS : " [A ALGER] les Mozabites forment un corps séparé qui a un amin de leur nation. Ce sont eux qui ont tous les moulins pour la farine, les boulangeries de la ville, les bains publics et la ferme de la viande. " (285). Le retour des Mozabites, qui ont certainement fui la guerre civile et les divers épisodes de la conquête française pour se réfugier dans le Mzab, traduit cette reprise des activités commerciales indigènes et le redémarrage économique de la cité.

        Autres citations intéressantes. Tout d'abord la baisse du nombre des mentions de militaires indigènes ou turcs au nombre de deux (AD 5 du 5 janvier : décès d'un spahi turc du nom de Mustapha OSMAN, 35 ans, né à ANDRINOPLE et AD 4 du 5 janvier toujours : disparition de BEN KASSEM, spahi âgé de 20 ans né dans la tribu des ATTAHOUAS (fort probablement des OUICHAOUAS).
           On note ensuite, mais l'observation ne porte que sur un mois, rappelons-le, la diversification des métiers rencontrés au fil des actes de janvier : deux barbiers, un bûcheron, un maître d'école et un boulanger.

        Enfin, aux côtés des précédents, perdure un nombre relativement conséquent de propriétaires : Mohamed BEN SAMAR, 25 ans au 7 de la rue Scipion (AD 3) ; Ibrahim BENOUALI, 40 ans, au 6 de la même rue. Demeure avec ledit BENOUALI, le sieur Bel Hadj Mohamed BEN BADIA, 30 ans, dit aussi propriétaire (AD 11) ; le sieur KASSEM, 30 ans, lui, est logé rue de Constantine (AD 22). Au total 4 mentions en un seul mois. Les études des années antérieures nous ont montré par ailleurs que de nombreux possédants maures demeurent en ville et que tous n'ont pas fui chassés par la " soldatesque " des envahisseurs.
           La mortalité infantile, malheureusement, reste importante. Sur quinze décès indigènes, on relève sept enfants dont les âges s'échelonnent entre 6 mois et trois ans (46,6 %). Un pourcentage semblable à celui des années 1833 (50 %), 1834 (55 %), 1836 (48,9 % des décès masculins et 59,5 % des décès féminins constitués de moins de 18 ans). Les petites filles sont durement touchées puisque sur les 7 décès d'enfants six sont des petites filles.
           Il nous est difficile d'ajouter autre chose sur cette année réduite à un mois en ce qui concerne la mortalité des indigènes.

Les maltais

           Trente deux, trente trois décès si nous tenons compte de Stéfano MUSCA, environ 36 ans, marin, signalé comme sarde (royaume de PIEMONT SARDAIGNE) alors que son nom nous laisse à penser qu'il appartient à la nation maltaise (AD 207).
           Ce Stéfano MUSCA, d'ailleurs, meurt " rue Tabarca dans une maison appartenant au sieur Benezet GELIN, âgé de 47 ans, capitaine de santé à BÔNE, y demeurant, rue d'Uzer ". Est-il locataire de Monsieur GELIN ou hospitalisé dans une clinique ? Fort probablement locataire car l'étude de la famille GELIN nous apprend que " Joseph Benezet GELIN, capitaine de santé à BÔNE, chevalier de la légion d'honneur, né à LA CIOTAT (Bouches du Rhône) [décède] au domicile conjugal rue Tabarca " (AD 551 du 13 novembre 1849) (286).

        Plusieurs autres maltais vivent aussi rue Tabarca : Vincenzo MIFSUD, 37 ans journalier, déclarant du décès d'Antonio PISCOPO, 28 ans, marchand (AD 16) ; Roserio VELLA, deux semaines (AD 61) ; Paul BONELLO, 28 ans, journalier (AD 76) et Salvo MIZZI, 21 ans, portefaix (AD 193). La communauté maltaise a-t-elle tendance à se regrouper dans cette cité étrangère ? Peut être. Il semble plutôt que nos maltais cherchent des logis prés du port, lieu principal de leur activité. Or la rue Tabarca est proche de la porte de la Marine et de l'embarcadère.

        Confirmation nous est donnée, ensuite, des observations effectuées les années antérieures : les maltais exercent des professions d'hommes de peine. Le relevé des métiers des défunts et des déclarants nous indique huit journaliers et quatre portefaix sur les vingt cinq professions indiquées soit prés de 50 % (48 %). On note encore trois marchands dont un de poissons, deux bouchers, un boulanger, un menuisier, un scieur de bois, un ferblantier, un blanchisseur, un pêcheur et un matelot.
           Sur les trente deux ou trente trois décès, enfin, les enfants sont au nombre de six, un chiffre élevé mais très inférieur, comme nous allons le voir, à celui des français.

Les italiens

           Alors que les années précédentes le chiffre des sépultures apparaît modeste (4 en 1833, 20 en 1834 dont 25 % de femmes ou de petites filles, 35 en 1835 dont 28 % de femmes ou de petites filles, 28 en 1836 : 27 hommes et une petite fille), il double pratiquement en 1837 : 55 décès !

        Le nombre des décès masculins est écrasant : 45 adultes pour 2 femmes. Il confirme une immigration saisonnière dont les familles sont quasiment absentes même si on relève, en sus des deux femmes défuntes, huit enfants morts surtout en bas âge (5 petites filles entre 10 jours et 5 mois et trois jeunes garçons entre 8 jours et 12 ans), soit un total de 14,5 % bien inférieur là aussi à celui des français.
           Parmi ces immigrés italiens, les gros bataillons sont fournis par le royaume de NAPLES ou des DEUX SICILES : 34 personnes : 61,8 %, le grand-duché de TOSCANE : 13 (23,6 %) et le royaume de PIEMONT : 6 (10,9 %).

        Sur quarante cinq métiers cités dans les actes, 26 sont des marins, matelots, marins corailleurs soit plus de la moitié : 57 %, le nombre des marchands est faible (2), trois avec un marchand de poissons, celui des professions liées à la terre est très bas : on enregistre seulement deux jardiniers. Il faut adjoindre à tous ces actifs 9 personnes dites sans profession (3) ou dont la profession n'est pas connue (6) et un indigent. Un chiffre, somme toute, fort proche de celui indiqué plus haut pour l'ensemble de la population européenne (287).

        Parmi les hommes, le commissaire le police Sylvestre HAURE déclare la disparition de Jean Marie AMIE, né à MONTINO (Savoie) (AD 162 du 21 octobre).

        Ce personnage est " un déserteur de la légion étrangère au service de l'Espagne ". En effet, le roi LOUIS PHILIPPE, partie prenante dans la guerre de succession d'Espagne opposant la reine ISABELLE à son frère DON CARLOS, a cédé la légion étrangère à ISABELLE II le 28 juin 1835. La décision a été mal acceptée par un corps doté déjà d'une forte personnalité. Des officiers et des légionnaires ont refusé la cession. Jean Marie AMIE a-t-il déserté avant le débarquement de la légion à TARRAGONE (août 1835) ou après ? En tout cas, il est présent à BÔNE en 1837 où il meurt le 21 octobre. Peut être espérait-il intégrer le corps expéditionnaire assemblé pour la prise de CONSTANTINE... Le fait, en tout cas, méritait d'être signalé.

        Enfin, dans la foule des marins et des matelots, on remarque trois hommes dont les professions montrent qu'ils exercent des fonctions au service de la garnison ou de l'administration portuaire.
           Le premier se nomme Giovanni DI ROLLO (AD 20 du 22 janvier). C'est un garde de santé employé sans doute par le bureau de santé, le lazaret ou l'administration chargée du contrôle sanitaire des navires. Il est originaire de CAPRI (royaume de NAPLES).

        Le second porte le même nom mais n'est pas parent du précédent. Il s'agit de Francesco DI ROLLO, 39 ans, employé aux subsistances militaires (AD 109 de son fils Domenico du 4 septembre 1837), mentionné comme boulanger de l'administration lors de la déclaration du décès, en 1835, de sa fille Nunciata. En 1839 (acte de naissance de Nunciata DI ROLLO), il est indiqué comme " ouvrier boulanger " employé à la manutention des subsistances militaires (288).

        Le dernier, Raffaële VIVIANI est signalé, lors du décès de son fils Marius Antoine Charles (AD 58 du 2 avril 1837), comme entrepreneur de bâtiment. Mais nous savons, par ailleurs, que ce livournais est employé aux constructions militaires (AD 65 de sa fille Anne Louise Sophie Catherine du 1er mai 1836) après avoir été employé aux subsistances militaires (AN 26 de sa fille Anne Louise du 27 avril 1835). Lorsqu'il décède à CONSTANTINE le 12 mai 1844 (AD 9) il est indiqué comme sous employé de l'administration. Son épouse, Marthe CAURO, est native d'AJACCIO et son beau-père exerce la profession de négociant.

        Ces trois exemples nous montrent l'importance économique de la nombreuse garnison française pour la ville et ses alentours.
           Il existe, certes, un bataillon d'ouvriers de l'administration destiné à répondre aux demandes de l'armée mais il ne peut pallier tous les manques qui se présentent au fil des jours (289).
           Le piètre état du port, par exemple, génère de multiples emplois de canotiers, de bateliers et de portefaix dont les maltais profitent.

        Dans la ville qu'il faut reconstruire en grande partie et aménager, les militaires ont aussi besoin de l'aide de nombreux employés, artisans et ouvriers comme, nous venons de le voir, dans les domaines de la construction, de la santé et des subsistances. Peu importe que ces hommes possèdent une autre nationalité ou fassent partie des indigènes.

Les allemands et les espagnols

           Sept allemands dont deux enfants, cinq espagnols dont un homme sont cités dans le registre des décès.

Les allemands :

           Un paramètre qu'il nous faut maintenant aborder, est souvent négligé par les historiens actuels soucieux, à juste titre, de faits et de chiffres, c'est celui de l'immatériel.
           Un empire en formation, c'est aussi la capacité pour des politiques, des militaires, de stimuler l'imagination, de susciter le rêve chez leurs contemporains. Partir pour un ailleurs susceptible d'apporter propriétés, terres, richesse et gloire, constitue le moteur le plus puissant du " colonialisme ". Face aux vieux mondes figés que les guerres ou les révolutions arrivent tout juste à ébranler, l'idée d'exister enfin par une vie différente dans les marches d'un empire est exaltante. Elle a permis à des hommes et à des femmes de s'accrocher à un espace ingrat. A leur arrivée à BÔNE, ces colons ont découvert l'ampleur de la tâche et ont choisi de rester dans " le mouroir " parce que la terrible réalité n'a pas été assez forte pour tuer leurs rêves. Parmi les arrivants que nous pensons particulièrement doués de cette capacité de rêver figurent les allemands.

        Un vieil article (290) sur le village de colonisation de NECHMEYA situé à 48 kilomètres de BÔNE et dont l'origine remonte d'ailleurs à un camp militaire installé lors de cette année 1837 pour la prise de CONSTANTINE nous indique : " Ce ne fut certainement pas la pauvreté qui poussa ces familles à émigrer (…) certaines d'entre elles possédaient des brasseries ou des industries prospères. " Qui parle ainsi ? Le maire du village, Monsieur HIBSCHELE, cent ans après la création du village. Et l'auteur de l'article de s'interroger : " L'appel de l'aventure, alors, qui les incita à entreprendre cette vie rude mais libre ? " Ajoutons pour notre part à cette évocation de l'aventure, la part difficilement quantifiable du rêve et venons-en aux colons allemands de BÔNE en 1837.

        D'où viennent-ils ? De trois états : le grand-duché de BADE, le duché de WURTEMBERG et le royaume de BAVIERE. Ce sont des hommes sans emploi et sans domicile comme Michel HAUCK (AD 72) ou Philippe SCHAD (AD 97) mais aussi des hommes pourvus d'un métier tels le tailleur bavarois Charles CRAKEL, 33 ans (AD 84), son compatriote marchand de vins Henri SINTZENICH (AD 105) déjà évoqué, le badois Gaspard CHEFFER, 34 ans, charretier (AD 234) ou le wurtembergeois Thomas LÖHMULLER, 20 ans, infirmier à l'hôpital militaire (AD 197).

        Charles CRAKEL, avant d'arriver à BÔNE, est passé par ALGER. En témoignent les registres des naissances et des décès de ladite ville en 1833. Le 27 février de cette année là, Charles CRAKEL déclare la naissance de son fils François (AN 33 ALGER) né le 26, au 8 de la rue du Rempart. Son épouse s'appelle Albana HIRCH. Le nouveau-né, malheureusement, ne vit que quelques jours puisqu'il disparaît le 2 mars (AD 51 du 4 mars ALGER). Charles CRAKEL est-il venu à BÔNE à la suite des troupes qui y affluent cette année là ? On ne sait. Le nom disparaît des registres d'Algérie après sa mort.

        Quant au wurtembergeois Michel HAUCK, peut être a-t-il des parents dans la ville mais nous n'avons pu les identifier car le nom est aussi porté par des bavarois et des alsaciens.
           Aux côtés de ces cinq hommes, deux enfants issus d'unions libres entre Marie Eve LÖHMULLER (sœur de Thomas) et Henri SINTZENICH : le petit Henri SINTZENICH disparu à 4 mois et demi et la jeune Louise Zoé SIEGFRIED, morte à 1 an et 6 mois, fille de Mélanie SIEGFRIED, 20 ans, domestique au domicile du sieur GOSSELIN, officier au 3e R.C.A., son compagnon.

        Marie LÖHMULLER, mère du petit Henri est, comme nous l'avons vu, la fille de Sal LÖHMULLER qui s'installe à BÔNE et y décède le 11 avril 1853. Après son aventure avec Henri SINTZENICH, Marie épouse le menuisier Théodore BINSFELD. Elle meurt rue Tabarca le 7 avril 1869 à l'âge de 52 ans. Lors de la mort de son époux à l'hôpital militaire, le 20 août 1872, si ses prénoms de Marie Eve sont bien orthographiés par l'officier de l'état civil, il n'en est pas de même de son nom déformé en LAMELLES ! (AD 252 de 1872).

        Ce sont des familles allemandes qui débarquent à BÔNE au début de la conquête et qui y font souche. Certaines de ces familles sont groupées autour d'un chef de famille : Sal LÖHMULLER, menuisier, 54 ans en 1837 ou Jacob SIEGFRIED, aïeul de Louise Zoé, cultivateur, 60 ans en 1837, mais comme nous l'avons vu dans le cas d'Henri SINTZENICH, les aventuriers sont présents comme les simples journaliers désireux de trouver du travail dans une agriculture qui se met en place et manque de bras.

Les espagnols :

           Quatre femmes, un homme, pas d'enfant. Une communauté très modeste, surtout féminine.
           L'homme, Santiago ORTIGA est dit " né à MONTEVIDIO ". Il décède le 29 mars à l'hôpital civil provisoire de la rue Saint Louis (AD 56).
           Les quatre femmes ont des parcours de vie différents.

        Louise OLIENO comme Jeanne Catherine COLOMB sont des filles des Baléares, l'une de MAJORQUE, l'autre de MINORQUE (Mahon). Toutes deux ont épousé des militaires français. Louise OLIENO est l'épouse du surveillant de l'atelier des condamnés : François Louis GIROD. Jeanne Catherine COLOMB est celle d'un chirurgien major attaché à l'hôpital militaire : Frédéric Hugues FROTTE. Jeanne Catherine COLOMB est venue d'ALGER avec son époux affecté à l'hôpital militaire.

        La troisième de ces femmes est la veuve Tomasa BONACLOCHA domiciliée 1 rue Carthage. Elle a 28 ans lorsqu'elle décède à la fin du mois de novembre 1837 (AD 206).
           Marie GEBHARDT, la dernière, n'est pas n'importe qui. Née à BARCELONE dans une famille de négociants, elle est la sœur du consul de PIEMONT SARDAIGNE lorsque la mort la fauche à l'âge de 25 ans (AD 226) le 9 décembre 1837.
           L'absence d'enfants nous montre un groupe humain très limité en nombre. L'importance de l'élément féminin qui, à BÔNE, domine, possède une explication comme l'indique Claudine ROBERT GUIARD dans on ouvrage : " Pour (…) certaines le départ en Algérie n'était pas tant motivé par l'espoir de mieux vivre que simplement survivre. " (291).

Les français

           Une hausse terrible de la mortalité
           L'année 1837 enregistre une hausse importante de la mortalité pour les français.
           Cent quatre morts cette année là soit un peu plus de 48 % de la totalité des décès européens. Sur 954 habitants français de BÔNE cela nous donne un taux de mortalité de 109 pour mille. C'est le taux le plus élevé de toutes les nationalités qui peuplent la ville mais, comme nous l'avons vu, celui des indigènes n'a pu être calculé. On se rend mieux compte du désastre par une division toute simple. Cent quatre morts c'est un français sur 9 qui disparaît.

        Sur ces 104 décès, 67 appartiennent au sexe masculin et 37 au sexe féminin. Parmi les personnes du sexe masculin figurent 17 enfants dont onze âgés de moins de 2 ans. Parmi celles de sexe féminin 13 enfants dont dix de moins de 2 ans.
           On se souvient des soixante cinq décès de 1836 pour bien mesurer l'impact meurtrier du choléra et on relève que si 34 personnes de sexe féminin disparaissent en 1836, il y en a seulement trois de plus en 1837. Ce qui change donc en 1837, c'est la mortalité masculine qui fait plus que doubler. L'afflux de pauvres hères, personnes fragilisées par l'absence de métier ou de logis, est un facteur déterminant dans l'augmentation de la mortalité masculine. Une vingtaine de personnes sont dans ce cas auxquelles s'ajoutent six matelots ou passagers décédés à bord de navires de passage (292).

L'origine géographique des défunts

           D'où viennent ces français dont la vie s'arrête à BÔNE en 1837 ? Ce sont surtout des hommes et des femmes des départements méditerranéens où se trouvent les ports d'embarquement pour les possessions françaises du Nord de l'Afrique. Huit mentions concernent le Var, huit autres les Bouches du Rhône, deux l'Hérault, cinq l'Aude, une les Pyrénées Orientales auxquelles il faut adjoindre trois mentions attestant une origine corse sans oublier trois personnes originaires des Basse Alpes et deux du Vaucluse. Soit, au total, trente deux mentions sur les quatre vingt une relevées sur le registre des décès de 1837, un pourcentage de 39,5 %. Plus du tiers donc de nos migrants viennent de la France méditerranéenne. Le phénomène de colonisation à BÔNE est donc d'abord un fait de proximité.

        S'ajoutent à ces migrants dix sept origines géographiques des départements frontières du Nord Est et de l'Est (21 %). Quinze pour cent seulement des mentions d'origine indique une France à l'Ouest d'une ligne BAYONNE / SEDAN. Des régions comme le Nord, la Normandie, le Centre, le Centre Ouest sont absentes de la colonisation de BÔNE. C'est donc la France de l'Est, plus particulièrement celle des marches de l'Est et du Sud qui participe au fait colonial (53 mentions soit 65 %).
           Nous avons effectué la même constatation lors de l'étude des registres des mariages et des naissances.

Les métiers pratiqués

           Sur soixante six indications de métiers non militaires, on en relève le tiers qui ont trait aux professions de la restauration ou de l'alimentation (4 boulangers, 3 restaurateurs, 2 aubergistes, 1 brasseur, 3 cafetiers, 4 marchands de vins ou débitants de liqueurs, 3 épiciers, 1 pâtissier et 1 cantinière), 20 % concernent les métiers de la construction (menuisiers, maçons, charpentiers, serruriers), 17 % sont liées au petit ou au grand commerce et 11 % à l'habillement ou à son entretien. Très peu de cultivateurs (2), comme peu de propriétaires (2) ou de métiers liés au travail du cuir (2) (293) peuvent être notés.

        Que conclure de ces observations ? Les français, visiblement, ont entrepris de reconstruire la ville et de lui donner un aspect plus conforme à leurs souhaits, à leur vision du monde urbain. Il y font vivre des boutiques, des commerces, des services aptes à satisfaire les besoins de l'importante garnison. Ils ne croient pas encore à une colonisation étendue hors des faubourgs de la ville.
           En témoignent le faible nombre d'agriculteurs et de cultivateurs. Ils espèrent des signes forts de la part de la métropole pour s'aventurer durablement dans la plaine. La conquête de CONSTANTINE va en être un.
        BÔNE, en 1837, constitue encore un cul de sac. Qu'attendre d'ailleurs d'une ville ruinée, à la population instable et surtout masculine, cernée de marécages pestilentiels et d'indigènes encore majoritairement farouches ? Nos colons français, à part quelques exceptions, sont surtout des pauvres, des malléables dans leurs métiers, des itinérants qui se dépêchent de " valoir plus ". Beaucoup ne trouvent pas le temps de se marier ou ne le veulent pas. Nous l'avons vu.

        D'autres en arrivent même, nous l'avons aussi constaté, à oublier de déclarer leur progéniture (294). Ils pensent avoir le temps, fortune faite, de légaliser leurs unions et leurs enfants. Beaucoup sont loin d'imaginer comme lieux d'arrivée de leur course erratique, les hôpitaux civils et militaires des possessions françaises du Nord de l'Afrique.
           Quant à la ville, elle va attendre quelques mois avant de redevenir, comme autrefois, un lieu de passage, une fenêtre sur l'Europe, comme sur l'Afrique. Ce sera chose faite après la prise de CONSTANTINE, la création de PHILIPPEVILLE (octobre 1838) et la mise en place de villages de colonisation.

        Beaucoup de migrants vont alors s'évader vers ces " ailleurs " plus sains et plus gratifiants. Un exemple : " concurrents " bénis par les dieux de l'antique STORA, venus en partie de BÔNE, les philippevillois ont toujours suscité une sourde rancune de la part des bônois coupables d'avoir fui l'enfer pour une vie plus facile, ils avaient trop tôt perdu l'espérance qui maintenait sur place les bônois !

Origine géographique des civils français décédés à BÔNE en 1837
Image M. Gilles Camilléri Image M. Gilles Camilléri

ANNEXE

        (266) 214 morts d'origine européenne dont 59 de sexe féminin. On ne peut affirmer dans ce total, que des femmes peuvent être comptabilisées dans la liste des " sans domicile ni profession connus " car si elles sont souvent " sans profession ", elles ont toujours un domicile pour des raisons que nous analyserons dans le chapitre suivant. Ces trente deux décès doivent donc être rapportés aux morts européens adultes de sexe masculin au nombre de 125, ce qui nous donne en fait un pourcentage de pauvres hères de 25,6 % soit le quart des décès d'adultes de sexe masculin.
        ((267) Jacques FRESSE n'est pas un inconnu et on ne peut l'ajouter au groupe des " sans profession, sans domicile connus ". C'est un " vieux " bônois puisqu'on trouve sa trace dès 1833 lorsqu'il vient déclarer la naissance de son fils " Hyppolite " le 7 septembre (AN 6, 7 septembre 1833). Il exerce le métier de cordonnier, il est natif de LYON et son épouse avec laquelle il est marié depuis 9 ans (en 1833) est native de CHERBOURG. On possède même son nom : Marie DESPLANQUES. Il est probable que, dans la panique déclenchée par la déclaration du choléra, certains actes de décès ont été vite expédiés.
        ((268) Claudine ROBERT GUIARD op. cit. p 59.
        ((269) Vingt et une mentions si on compte les déclarants ou les témoins.

        (270) Le cas d'Auguste Eugène DIAS DE LEON nous apparaît plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. Certes, le jeune homme est né à ANVERS. Le nom de sa mère : Joséphine WASCHIERS semble d'origine flamande. Il n'est sans doute cependant pas belge même si son père paraît être installé dans ce pays. Il est sans doute arrivé à BÔNE avec un parent, lui aussi négociant, domicilié rue de Constantine, 43 ans au moment du décès d'Auguste Eugène : Joachim DIAS DE LEON, né à MALAGA en Espagne.
        (Joachim DIAS DE LEON est accompagné d'autres membres de sa famille puisqu'on relève, en 1839, le 10 novembre, le décès de sa fille Marie Émilie Battistine née à MARSEILLE (AD 196). Nous savons d'autre part, toujours grâce au même acte de décès, que Joachim DIAS DE LEON est marié avec " dame Antoinette MARTIN, 30 ans, née à SAINT ROCH, prés de GIBRALTAR, demeurant avec lui ".
        (On retrouve Joachim DIAS DE LEON lors de la naissance de quatre enfants nés hors mariage : Angélique Lucie (1848), Adèle Antoinette Marthe (1849), André Joachim (1850), Annonciate Célestine (1854) avec une demoiselle corse d'AJACCIO : Marie PERI dite aussi Nuncia ou Annuziata, Ledit Joachim régularise sa situation à 66 ans, trois ans avant sa disparition. Il épouse la demoiselle Marie PERI le 30 avril 1859 (AM 22). La jeune mariée n'a que 27 ans. Il est vrai qu'elle n'a pas seize ans quand apparaît le petite Angélique Lucie !

        ((271) Cité dans l'acte de décès 137.
        ((272) Marc BAROLI op. cit. p 17 et 18.
        ((273) P. DARMON op. cit. p 195 et 196.
        ((274) E. MERCIER " Le deuxième siège de CONSTANTINE " 1896.
        ((275) Il choléra a Nopoli nel 1836 - 1837. Gli aspetti demographic. Article d'Anna Lucia FORTI MESSINA : Mélanges de l'école française de ROME, n°88-1 p 319 et suivantes.

        (276) Charles Salomon DESHAYES est instituteur à DELY IBRAHIM en 1835. Il est âgé de 36 ans et a épousé dame Thérèse Paule COLOM (ou COLOMB) sœur de Jeanne Catherine. Il a un enfant : Frédéric Jules Salomon DESHAYES né le 1er janvier 1835 à ALGER (AN 1 du 2 janvier). A cette époque, comme nous le signale l'acte cité précédemment, Hugues FROTTE (orthographié FROTE) est sous aide pharmacien et il est déjà l'époux de Jeanne Catherine. Charles Salomon devient, comme nous l'avons vu, agriculteur et vit à BAB EL OUED puis à BOUZAREA comme nous l'indique l'acte de naissance n°3 du 4 janvier 1839 où il déclare la venue au monde d'un autre enfant : Émile Augustin Godefroy. Hugues FROTTE est l'un des deux témoins et il habite ALGER où il exerce comme sous aide chirurgien.
        (277) Marc DONATO op. cit. p 119.
        ((278) La population est alors de 2 622 européens (954 français et 1 668 étrangers) d'après H. CATALDO op. cit. T III p 20.
        ((279) Marc DONATO op. cit. p 116.
        ((280) Marc DONATO op. cit. p 82 qui cite le rapport du secrétaire du commissaire civil LAPAINE.
        (281) A l'appui de cette thèse MALTE lieu de vie / BÔNE lieu de travail, l'acte de décès 91 du 30 juillet 1837 dans lequel nous apprenons que le sieur Antonio MASUCCI, 40 ans, menuisier, né à MALTE, est l'époux de dame Calcedonia " demeurant actuellement à MALTE ". Antonio MASUCCI est venu gagner sa vie à BÔNE. Il n'y est pas établi car son épouse réside à MALTE. On peut y adjoindre l'acte de décès 96 du 8 août qui concerne le portefaix, Giuseppe MAGRO, 30 ans. Il nous informe que l'épouse dudit MAGRO, Maria, 27 ans, est " actuellement domiciliée à MALTE. "
        ((282) David PROCHASKA op. cit. p 90.
        ((283) Registre des décès de la paroisse SAINT PUBLIUS, volume A p 23.
        ((284) Les Mozabites sont des Kharidjites, un groupe de musulmans qui a refusé de choisir entre MOAWIYA et ALI, le gendre du prophète en arguant que Dieu seul était en mesure de choisir entre l'une ou l'autre des parties. Ce refus de choisir, cette sortie de la querelle a donné naissance à un groupe distinct du chiisme, les Kharidjites (de l'arabe " Khawarij ", sortant) ou Ibadites du nom de leur fondateur : Abdallab al Ibadi. Les Kharidjites occupent en Algérie la pentapole du Mzab.
        ((285) J. M. VENTURE DE PARADIS : " ALGER au XVIIIe siècle " op. cit. p 34.
        (286) Ce problème de locataire nous permet de mettre en évidence la famille de Joseph GELIN. Joseph GELIN dit aussi Joseph Benezet GELIN, originaire de LA CIOTAT, fait partie des premiers arrivés à BÔNE.
        (Nous relevons, dans le registre des naissances de 1833, la naissance d'Almonde Eugénie Comnène GELIN, née le 24 janvier " fille de Joseph Benezet, capitaine du bureau sanitaire à BÔNE et de Marie Comnène Trébizonde née ARTAUD son épouse ".
        (Cette famille reste dans la ville puisque le fils de Joseph Benezet, Jean Baptiste Noël, né à LA CIOTAT en 1818, lui aussi directeur de la santé à BÔNE, domicilié comme ses parents rue Tabarca, y décède le 9 mars 1891.
        (Ses enfants : Nathalie Marie Trébizonde et Alexandre Casimir y voient le jour. La première en 1854 (AN 244 du 27 décembre), le second en 1859 (AN 50 du 21 février). Nathalie Marie Trébizonde s'y marie avec un officier lorrain en 1876 : Jules Gustave LENNUYEUX, né à VIGY, le 25 janvier 1838, capitaine au 6e régiment d'artillerie.
        (Les prénoms d'origine byzantine portés par l'épouse de Joseph Benezet, sa fille et sa petite fille peuvent nous intriguer. Tout s'éclaire lorsque nous découvrons que Marie Comnène Trébizonde née ARTAUD à ANTIBES (Var) a pour mère Laurette Comnène STEPHANOPOLI descendante d'un des chefs de la colonie grecque de la Maïna (PELOPONNESE), persécutée par les turcs et installée par la république de GENES en Corse à PAOMIA (1663).
        (En 1782, le dirigeant de la colonie, Démétrius STEPHANOPOLI de COMNENE est reconnu, par lettre patente du roi LOUIS XVI, comme descendant et héritier de l'empereur DAVID II de TREBIZONDE. Des grades d'officiers, des pensions sont attribuées par la royauté française à des membres de cette famille.
        (Un acte de sépulture de 1851 nous indique en outre que la dame ARTAUD n'est pas la seule femme originaire de cette colonie grecque à habiter BÔNE, toujours rue Tabarca.
        (Marie Dominique Laure STHEPHANOPOLI COMNENE, née à AJACCIO, veuve d'André LEONI " en son vivant commandant de place " y meurt cette année-là le 24 novembre (AD 273). La lecture de son acte de décès nous apprend qu'elle avait pour père un capitaine de cavalerie : Apostoli STEPHANOPOLI COMNENE, chevalier de Saint Louis.
        (Nous n'ignorons pas, pour finir, le rôle des grecs de PAOMIA dans la fondation de la colonie algérienne de SIDI-MEROUANE. A l'heure où certains vantent comme " le fait du siècle " le métissage humain et culturel, on peut s'apercevoir qu'il n'est qu'une " vieille lune ", qu'il a toujours été présent sur les rives de la méditerranée au cours des siècles et qu'il est bien présent à BÔNE dès le début de la colonisation.
        (287) 25,6 %. De même parmi les 33 décès maltais apparaissent 5 sans domicile / sans profession, 23,8 % si nous ne tenons compte que des seuls décès d'adultes masculins.
        ((288) Il habite lui aussi rue Tabarca, près de la porte de la Marine où se trouvent les subsistances militaires.
        ((289) Les italiens ne sont pas les seuls à collaborer avec l'administration ou l'armée française. Ainsi Thomas LÖHMULLER fils du menuisier Sal LÖHMULLER, un wurtembergeois qui s'installe à BÔNE dès le début de la conquête, est infirmier à l'hôpital militaire, rue du Couëdic, où il décède le 17 novembre 1837 (AD 197).
        ((290) Article de René PONCET paru dans la presse de CONSTANTINE le 18 juin 1954.
        ((291) Claudine ROBERT GUIARD (op. cit.) p 58.
        ((292) AD 47 : Claude PAVIN, 20 ans, matelot à bord de la corvette de charge " La Caravane ".
        (AD 63 : Bernard BATAILLE, 23 ans, matelot de 3e classe à bord de la gabarre " La Durance ".
        (AD 67 : François Pélage AGUET, 17 ans, matelot de 3e classe sur la corvette de charge " L'Égérie ".
        (AD 140 : Jean Joseph THENOUX, 37 ans, quartier maître de manœuvre. AD 201 : Alphonse CADOUX, 34 ans, géomètre sous employé aux subsistances militaires, passager à bord du chasse marée " L'Anna ".
        (AD 235 : François ROSSI, 46 ans, mouillage des Cazarins (KASRIN).
        ((293) Les indigènes et sans doute les espagnols (voir 1835) comblent fort probablement ce manque.
        ((294) C'est le cas de la petite Charlotte LACOMPE, née à BOUGIE (où elle n'a pas été déclarée) et dont le décès est enregistré à BÔNE le 27 octobre (AD 172) ou de la jeune Eugénie Marie REMUSAT, quinze mois, née à ALGER (où elle n'a pas, elle aussi, été déclarée) et qui meurt rue Saint Nicolas, à BÔNE, le 17 décembre 1837 (AD 231).
A SUIVRE

Il n'avait pas le choix !
Envoyée par Eliane

        Joseph, 80 ans, va voir son docteur car il a mal au coude droit.
        Le docteur est surpris de le voir, malgré ce petit bobo, en si grande forme et lui demande comment il fait.
        - Tous les jours je me lève tôt le matin pour jouer au golf et je fais tout le parcours et les 18 trous à pied.
        Et tous les jours, midi et soir, en bon alsacien, je bois un bon verre de Riesling.
        - Bien dit le docteur je suis certain que ça doit aider mais il doit y avoir autre chose.
        Quel âge avait votre père quand il est décédé ?
        - Qui a dit que mon père était mort ?

         Le docteur surpris.
        - Ecoutez vous avez 80 ans et votre père est encore vivant. Quel âge il a ?
        - Il a maintenant 100 ans dit Joseph et il a joué au golf avec moi ce matin, ensuite nous sommes allés à la piscine et à midi en bons alsaciens nous avons bu notre verre de Riesling.
        - Bien dit le docteur, mais il doit y avoir autre chose qui explique cela.
        Parlez-moi du père de votre père. Quel âge avait-t’il quand il est décédé ?
        - Qui a dit que mon grand-père était mort ?

        - Quoi dit le docteur, votre grand-père vit encore ? Incroyable, quel âge il a ?
        - Il a 118 ans..
         Le médecin très étonné voulant faire de l'humour dit :
        - J’imagine qu’il a joué au golf avec vous ce matin ?
        - Non, pépé ne pouvait pas ce matin car il se marie cet après midi ..
        - Quoi dit le médecin perdant patience..un homme de 118 ans voudrait se marier ?

         - Qui a dit qu'il voulait se marier ? Il n'avait pas le choix ... ... ...



GADAN ANTOINE
Envoyé par M. Charles Ciantar, 2015

Antoine Gadan
Peintre

Seurre (Côte-d'Or), 23 février 1854 -
Bône (Algérie), 18 août 1934

         Antoine Gadan, né à Seurre en Côte d'Or, a appris son métier de peintre dans son pays natal, de manière autodidacte, et quelques œuvres de jeunesse représentant la campagne bourguignonne en témoignent encore, mais c'est dans son pays d'adoption, l'Algérie , qu'il a développé son talent exceptionnel de paysagiste. Toute une partie de la famille Gadan, d'origine paysanne, part en Algérie pour y chercher une vie meilleure et le jeune peintre , alors âgé de vingt-sept ans, séjourne à Marseille dans l'attente de l'embarquement, avec ses parents, son frère Charles, son épouse et son premier fils Charles, qui y naît en novembre 1880. Ce premier garçon décède à Bône en 1882, un autre fils également prénommé Charles y vient au monde en janvier 1883, mais meurt à son tour au mois d'octobre suivant. Deux filles survivront, Jeanne née en 1884, et Marie-Louise née en 1887.
         Il arrive à Alger en 1881 à l'âge de vingt-sept ans. Il s’installe à Bône avec sa famille et loge dans une ferme appartenant au comte de Sonis. Son frère Charles dirige les caves du domaine de Guébar et devient propriétaire de la ferme du comte de Sonis au fort Gênois, à proximité de Bône. Gadan se plaît à traiter des sujets champêtres - on le surnomme quelquefois « le Peintre des herbes ». Ses paysages dans la campagne Bônoise vont du massif de l'Edough, de la plaine de la Boujimah aux rives du Ruisseau d'Or; plus tard, il découvre le cap de Garde. Il travaille également dans les Aurès, à El-Kantara, à Beni-Férut et à Biskra. Gadan obtient un succès en 1895 au Salon des artistes français où il expose La Rivière blanc à EI-Kantara et Nuit algérienne
         Habitait « dans une petite rue du Faubourg, parallèle à l’Avenue Célestin Bourgoin » à peu près derrière l’église Sainte Anne.
         Antoine Gadan participe à l'Exposition Universelle de 1900 où il est médaillé de vermeil. Ses oeuvres se trouvent dans les musées des Beaux-Arts d'Alger et de Constantine

Photo de M. Charles Ciantar
Gadan dans son atelier




Photo de M. Charles Ciantar
Gadan et sa famille chez lui




Photo de M. Charles Ciantar
Marabout de Ras el Hamra






Photo de M. Charles Ciantar
Alentours de Bône






Photo de M. Charles Ciantar
Le Mont Edough et la Vallée du ruisseau d’Or







Photo de M. Charles Ciantar
Enfants dans la plaine de Bône






Photo de M. Charles Ciantar
Troupeaux en bordure de mer







Photo de M. Charles Ciantar
Moutons et leur berger







Photo de M. Charles Ciantar
Chèvres en bordure de Mer







Photo de M. Charles Ciantar
La Caravane







Photo de M. Charles Ciantar
Bergère et son troupeau







Photo de M. Charles Ciantar
Jeunes enfants Jouant







Photo de M. Charles Ciantar
La Moisson






Photo de M. Charles Ciantar
Porteuse d’eau






Photo de M. Charles Ciantar
Troupeau et son gardien dans la campagne







Photo de M. Charles Ciantar
Chèvres et Berger en bordure de mer







Photo de M. Charles Ciantar
Ras el Hamra







Photo de M. Charles Ciantar
Ras El Hamra







Photo de M. Charles Ciantar
Ras el Hamra







Photo de M. Charles Ciantar
Retour du Marché







Photo de M. Charles Ciantar
Cheval, moutons et le Berger







Photo de M. Charles Ciantar
Moissonneurs







Photo de M. Charles Ciantar
Le ramassage des olives





Photo de M. Charles Ciantar
Jeune femme et enfant près du foyer




Photo de M. Charles Ciantar
Femmes et enfants intérieur d’une maison






Photo de M. Charles Ciantar
Pastèque, raisins, pêches et figues







Photo de M. Charles Ciantar
Plaine





Photo de M. Charles Ciantar
Le Pont de Constantine





Photo de M. Charles Ciantar
Pêcheurs dans le port d’Alger




BOU-HADJAR
ECHO D'ORANIE - N°250
(En lisant " BARBARA " de J. PRÉVERT)


              Souviens-toi BOU-HADJAR
              Le soleil envahissait les rues du village
              Et les ombres du BEFFROI étaient violettes
              Souviens-toi BOU-HADJAR
              Le soleil envahissait les rues du village
              Et je fermais la porte pour ta dernière fois.

              Souviens-toi BOU-HADJAR
              Toi que je connaissais bien
              Toi qui me connaissais bien
              Souviens-toi
              Souviens-toi de ce jour-là
              N'oublie pas
              Je marchais seul triste désarçonné
              Ruisselant sous le soleil
              Et le rocher du petit vichy
              Coulait ses larmes de souffre
              Dans de longs sanglots

              Souviens-toi de cela
              N'oublie pas
              Ces parfums de vendange
              Cette lumière sur les vignes
              Sur les champs heureux
              Sur les visages heureux
              De tes enfants heureux
              Ces bals sur la place
              Aux rythmes éteints de Jacques HELIAN
              N'oublie pas encore ce son
              L'entends-tu ce son
              Ce souffle de cheval poussif et haletant
              S'évanouissant dans la plaine de ta M'Leta
              L'entends-tu encore.... le BOU-YOU-YOU
              Oh ! BOU-HADJAR
              Quelle connerie c'était cette guerre !

              Je me souviens de toi et des autres
              Je n'ai pas oublié
              Le soleil envahit toujours les rues du village
              Et les ombres du BEFFROI sont toujours violettes
              Mais ce n'est plus comme avant, tout est obscur
              C'est un soleil de deuil terrible et désolé
              C'est un soleil de poudre d'acier et de sang
              Qui balaie les vies
              Et Soulève les plaintes des mères à genoux
              La plus terrible tragédie
              Que cette terre eue portée dans son sein.

              Mais souviens-toi
              Souviens-toi de ton église
              Devenue maintenant mosquée
              Ce n'est plus la même foi
              Mais c'est le même Dieu
              Un Dieu de justice
              La paix reviendra
              Et tu t'en souviendras

              (A tous mes amis de HAMMAM-BOU-HADJAR et à tous les autres des deux communautés.)
Claude ANDREOLETTI              




ANECDOTE
Envoyée par M. Pierre Barisain

Connaissiez-vous ces pages d'Albert Camus ?

A lire à la veille du 21 janvier, 222 ans après la mort de Louis XVI:

                 « Le 21 janvier, avec le meurtre du Roi-prêtre, s'achève ce qu'on a appelé significativement la passion de Louis XVI. Certes, c'est un répugnant scandale d'avoir présenté, comme un grand moment de notre histoire, l'assassinat public d'un homme faible et bon. Cet échafaud ne marque pas un sommet, il s'en faut. Il reste au moins que, par ses attendus et ses conséquences, le jugement du Roi est à la charnière de notre histoire contemporaine. Il symbolise la désacralisation de cette histoire et la désincarnation du Dieu Chrétien.

                 Dieu, jusqu'ici, se mêlait à l'histoire par les Rois. Mais on tue son représentant historique, il n'y a plus de Roi. Il n'y a donc plus qu'une apparence de Dieu relégué dans le ciel des principes.

                 Les révolutionnaires peuvent se réclamer de l'Évangile. En fait, ils portent au Christianisme un coup terrible, dont il ne s'est pas encore relevé. Il semble vraiment que l'exécution du Roi, suivie, on le sait, de scènes convulsives, de suicides ou de folie, s'est déroulée tout entière dans la conscience de ce qui s'accomplissait. Louis XVI semble avoir, parfois, douté de son droit divin, quoiqu'il ait refusé systématiquement tous les projets de loi qui portaient atteinte à sa foi. Mais à partir du moment où il soupçonne ou connaît son sort, il semble s'identifier, son langage le montre, à sa mission divine, pour qu'il soit bien dit que l'attentat contre sa personne vise le Roi-Christ, l'incarnation divine, et non la chair effrayée de l'homme. Son livre de chevet, au Temple, est l'Imitation de Jésus-Christ. La douceur, la perfection que cet homme, de sensibilité pourtant moyenne, apporte à ses derniers moments, ses remarques indifférentes sur tout ce qui est du monde extérieur et, pour finir, sa brève défaillance sur l'échafaud solitaire, devant ce terrible tambour qui couvrait sa voix, si loin de ce peuple dont il espérait se faire entendre, tout cela laisse imaginer que ce n'est pas Capet qui meurt mais Louis de droit divin, et avec lui, d'une certaine manière, la Chrétienté temporelle. Pour mieux affirmer encore ce lien sacré, son confesseur le soutient dans sa défaillance, en lui rappelant sa « ressemblance » avec le Dieu de douleur. Et Louis XVI alors se reprend, en reprenant le langage de ce Dieu : « Je boirai, dit-il, le calice jusqu'à la lie ». Puis il se laisse aller, frémissant, aux mains ignobles du bourreau. »

                 Albert Camus, L'homme révolté, La Pléiade, p. 528-529

http://chardon-ardent.blogspot.fr/





TROUVAILLES 
Les Archives de Pépé

                      
Envoyé par Mme Jocelyne MAS
Divers Photo J. Mas
























 L’AVIATION MILITAIRE            
               EN ALGERIE (1912-1918)
                    Envoyé par M. Jarrige                    N°3
L'escadrille 546 à Biskra
       Du 4 juin au 16 septembre 1917, l'escadrille 546 effectue une campagne remarquable. Au départ de Biskra, elle atteint Boufarik en s'arrêtant à M'Sila, rayonne autour de Boufarik vers Ténès, Duperré, Médéa et Berrouaghia puis rejoint Tlemcen par Orléansville et Mascara. De Tlemcen, elle effectue un aller et retour à Oran, rayonne ensuite jusqu'à Méchéria et Nemours et survole à plusieurs reprises la frontière marocaine. Elle revient par Sidi-Bel-Abbès, Relizane et Blida, stationne ensuite à Bouira d'où elle effectue des vols vers Bougie, Aumale et Aïn-Boucif et survole à plusieurs reprises la Kabylie avant de se diriger vers Sétif et Aïn-M'Lila. Elle poursuit jusqu'à Guelma d'où elle rayonne vers Bône et Souk-Ahras en survolant longuement le Nord-Constantinois. Elle revient enfin à Biskra par Aïn-Beïda et Batna.
       Ce raid, véritable croisière impériale, consacre l'Aviation militaire en Algérie. Avec des avions vétustes, abandonnés depuis longtemps pour les opérations sur le Front, l'escadrille a parcouru un chemin considérable en survolant les massifs montagneux et en affrontant des températures extrêmes. Elle a créé de nombreux aérodromes, ramené une moisson de photographies et mis en évidence les possibilités offertes par l'aviation comme moyen de reconnaissance et comme force de dissuasion.
       Le 3 mars 1917, une escadrille de trois avions, venant de Biskra par Touggourt, survole toutes les oasis du Souf jusqu'à El-Oued. Le capitaine Perdiaux, chef d'annexe d'El-Oued, atteste l'impression profonde causée par cette visite aérienne sur la population locale.
       En avril 1917, cinq avions de l'escadrille 546, pilotés par le capitaine Laurent (fonctionnaire algérien), le lieutenant Simian (agriculteur né à Alger), les lieutenants Robin et Audit, le sous-lieutenant Jacquet et les sergents Peche et Trépeau vont de Biskra à Laghouat par le tracé de l'oued Djedi, après escale à Oued-Djellal. L'escadrille va ensuite à Ghardaïa qui reçoit sa première visite d'avions. Le retour à Biskra est effectué par Guerrara et Touggourt.
Les nombreux terrains d'escale de l'escadrille 546







18En-haut et en bas : L'escadrille au départ de Biskra



A droite : L'escadrille à Bouira














Batna

 Bône

 Bouira




 Guelma

 Sétif

 Tlemcen






















Le guet-apens d'Aïn-Guettara

       Avant de s'aventurer au Sahara en voiture ou en avion, il est nécessaire d'aménager des routes au long desquelles seront installés des aérodromes. La France, alors à un des moments les plus critiques de la guerre, a d'autres soucis que d'équiper le Sahara en voies carrossables. Des crédits arrivent cependant qui permettent d'entreprendre le grand projet de la voie impériale reliant l'Algérie au Niger. Une piste à peu près carrossable avait été aménagée entre Ouargla et In-Salah et, en août 1916, le lieutenant Des Isnards avait réussi une première liaison automobile à travers le Sahara par Gerrara, Ouargla et Inifel. En septembre 1917, le capitaine Sigonney atteint In-Salah en cinq jours avec dix camionnettes et va à 270 km plus au sud, dans la région de Tadimout.

       En août 1917, l'escadrille 547 est à Ouargla et doit aménager des aérodromes avec ateliers et dépôts de carburant à Inifel et In-Salah, afin d'installer une nouvelle escadrille à In-Salah. Le 29 janvier 1918, le lieutenant aviateur Fondet part pour cette mission avec deux tracteurs d'aviation Brasier et un détachement composé du lieutenant Chandès (radio) et des sous-officiers et soldats Hours, Demart, Mugnier, Benevret, Tierce, Barlat, Lacoste et Roussel, ainsi qu'un guide chaambi.

       Le 1er février, à 200 km au nord d'In-Salah, le convoi tombe dans une embuscade dans les gorges d'Aïn-Guettara. Les dix Français et leur guide sont massacrés par des Touareg ajjers, ainsi que les huit gardes chaamba stationnés au puits prévu pour l'escale.








La route des gorges et le bordj d’Aïn-Guettara















La route des gorges avec les restes d’une camionnette du lieutenant Fondet et, en haut, le signal Bousquet















Les gorges d’Aïn-Guettara, sinistre défilé qui mène du Tiddikelt au Tadémaït par une dénivellation de 700 mètres sur quelqueskilomètres de distance, sont signalées à leur entrée par le fameux Signal Bousquet, bâti à l’endroit où est mort de soif le sergent Bousquet après s’être égaré.

Dans ces gorges, le sergent Chapuis a construit une authentique route à l’aide de ses Chaamba et de quelques outils primitifs amenés à dos de chameaux.

L’itinéraire d’El-Goléa à In-Salah a ensuite délaissé Aïn-Guettara et la nouvelle route passe plus à l’ouest, par Aïn-el-Hadjadj.




Le signal Bousquet devant le bordj d’Aïn-Guettara26


       










Les messages après l'attaque d'Aïn-Guettara2728
















Message annoncant la mort du père de Foucauld29

















Message demandant l'intervention de l'aviation


















Le raid Ouargla-In Salah-Ouargla

       Le 14 mars 1918, quarante-cinq jours seulement après le drame d'Aïn-Guettara, le raid Ouargla-In Salah-Ouargla des vieux Farman préfigure le raid sur Tombouctou, en accord avec le ministère des PTT qui étudie un ambitieux projet de ligne aérienne Paris-Marseille-Alger-Tombouctou, en accord avec le gouverneur général Charles Lutaud.
       Des postes de ravitaillement sont installés à Hassi-el-Hadjar, Hassi-Berkane, Hassi-Inifel et Aïn-Guettara. L'escadrille 546 de Biskra, commandée par le lieutenant Simian, rejoint, à Ouargla, l'escadrille 547 commandée par Alexandre Bernard.
       Trois Farman MF 11, pilotés par Alexandre Bernard, l'adjudant Audit et le sergent Terpeau, sont engagés pour le raid. Ils transportent le capitaine Laurent (devenu unijambiste à la suite d'un accident à Biskra), le capitaine Sigonnet (des unités sahariennes, passager de Bernard), le lieutenant Lemaître, Léon Souguenet (explorateur, observateur et guide).
       Après une escale à Berkane où les attendent deux camions ravitailleurs, les avions continuent, à 80 km/h de moyenne, vers l'escale d'Hassi-Inifel. Ensuite, Aïn-Guettara est atteint à 16 heures. Bien que pressés par le temps, les aviateurs vont se recueillir sur les tombes de leurs camarades assassinés et redécollent à 17 heures 30 pour In-Salah atteint à la tombée de la nuit.
       Le trajet de Ouargla à In-Salah a été effectué dans la journée, 600 kilomètres ont été parcourus, contre un vent défavorable, en 7 heures et 22 minutes de vol (le trajet demande une quinzaine de jours à dos de chameau).
       Le retour commence le 25 mars par l'étape In Salah-Aïn Guettara. Le 26 mars, l'escadrille arrive en un temps record, car le vent est favorable, à Hassi-Berkane, après une escale à Hassi-Inifel. Ouargla est atteint le 27 mars au matin.
       Le raid Ouargla-In Salah-Ouargla, premier vol au Sahara avec du courrier postal, repousse encore la limite de la pénétration aérienne, au prix des victimes de l'attentat d'Aïn-Guettara. La citation à l'ordre de l'Armée d'Afrique du Nord attribuée aux équipages qualifie ce raid d'un exploit qui a eu dans tout le Sahara un retentissement immense.
       Le 18 avril 1918, le général Laperrine reçoit sa troisième étoile, il est alors à Ouargla, de retour de Tombouctou. Le général Nivelle, en tournée d'inspection, l'avait rejoint à In-Salah en voiture (le général Robert Nivelle, ancien commandant de la 2 ème Armée à Verdun en 1916, puis commandant en chef du 16 décembre 1916 au 15 mai 1917, avait été nommé à Alger par le ministre de la Guerre Paul Painlevé à la suite de l'échec de l'offensive meurtrière du Chemin des Dames).
       Le 24 avril 1918, trois Farman partent à la rencontre du général Nivelle et le ramènent de Ouargla à Biskra.

De la guerre à la paix

       Dès son retour au Sahara, le général Laperrine avait obtenu des résultats spectaculaires et, en juillet 1919, il pouvait circuler de nouveau sur son territoire entièrement pacifié, il avait donné une deuxième fois le Sahara à la France en utilisant au mieux l'automobile et l'avion. Muté à la tête de la division d'Alger, il quittait le Sahara le 2 octobre 1919 et ne devait y revenir, en avion, que pour y trouver la mort.

       La guerre est terminée et elle a fait faire des progrés énormes à l'aviation. Avec des équipages valeureux qui ont su compenser la médiocrité du matériel, les escadrilles d'Algérie ont mené leur mission à bien. Leurs vols exceptionnels sont passés inaperçus dans un monde en guerre. L'Algérie a été sillonnée et la conquête aérienne du Sahara, entamée en silence, se poursuivra dans la paix.


       La lettre d'Alexandre Bernard, commandant l'escadrille 547, à son moniteur le capitaine Garcin à Châteauroux, traduit les difficultés rencontrées. Il sera nommé adjudant en 1919.

       Ci-dessous, la transcription de cette lettre

       Biskra, le 9 décembre 1917 - Mon Capitaine. Je reviens d'In-Salah où je suis allé préparer l'installation de mon escadrille à 1 200 kilomètres de Biskra. J'en ai fait le trajet en auto, c'est peu commode et je me demande même comment on fera avec des avions pour ne pas perdre un instant pour nous ravitailler. Le personnel de mon escadrille est arrivé, aucun pilote n'a passé à Chateauroux. Ce n'est pas pour flatter la maison, cela se voit : sur 4 avions montés, j'en ai déjà 3 hors de combat et 2 pilotes à l'hôpital. Cela commence bien, atterrissage en vitesse, capotage.

       J'ai fait mes débuts sur le (Caudron) G4 avant mon départ vers In-Salah cela a été tout seul. J'ai actuellement plus de 150 atterrissages.

       L'organisation de l'escadrille se fait petit à petit, mais il y a du travail : Le Caudron ne semble pas fait pour ce pays, le sable qui circule partout nous joue de mauvais tours. Les ouvriers qui sont avec nous ici font un service magnifique sans le moindre accident. J'ai fait jusqu'au mois d'octobre plus de 5 000 kilomètres sans le moindre accident. C'est un appareil merveilleux. A 'escadrille 546 il y a l'adjudant Auvit un ancien pilote de Chartres en mai 1915.

       Je vous joins quelques photos de notre raid au nord de l'Afrique. Sitôt celles d'In-Salah terminées, je vous en enverrai des exemplaires, voyez-y, mon Capitaine, une marque de profonde reconnaissance et de respectueuse sympathie.

       Veuillez présenter à Madame Garcin mes hommages respectueux et pour vous mon Capitaine, l'assurance de mes sentiments reconnaissants.




    





  A SUIVRE  




Mon Jardin d'Eden
Par M. Hugues Jolivet


         Dans un Monde agité et, sans cesse, en conflit,
         Dans une France victime de tueurs intolérants,
         Chacun aime vivre en paix où il s'est établi,
         En toute liberté, sans être indifférent.

         Depuis un tiers de siècle, j'ai posé pied à terre,
         Erigé mon logis dans le Jardin d'Eden.
         Je n'en partirai pas, car, ailleurs, c'est la "guerre" !
         Mon voeu, qu'en fin de vie, mon âme soit sereine.

         Toute la Terre connaît Nice et sa Baie des Anges,
         Sa Promenade des Anglais, ses Arènes Romaines !
         Il est sur ses collines, pour peu qu'on se dérange,
         Un village perché favori d'une Reine.

         La Reine fut Victoria, Falicon, mon village !
         Impératrice des Indes, Reine du Canada,
         La Reine d'Angleterre, avec son équipage,
         Montait à Falicon, boire un thé "Dimbala".

         En mil neuf cent trente neuf, l'écrivain Jules Romains
         Qualifie Falicon "La douceur de la vie",
         Titre de son roman. Ce ne fut pas en vain,
         L'école porte son nom, les élèves sont ravis !

         Falicon est, aussi, le lieu de résidence
         De l'unique Française, Miss Monde, cinquante trois.
         A la Fête de l'Oeillet, par son active présence,
         Elle propose, au public, des défilés de choix !

         Places et rues du village, en avril prochain,
         Pour la Fête de l'Oeillet, dont c'est le trentenaire,
         Accueilleront gaiement une foule d'humains,
         En habits du dimanche, et fleur en boutonnière,

         A cette occasion, les organisateurs
         Recevront les Elus des Communes voisines.
         Et, pour fêter l'Oeillet, merci aux producteurs,
         Source d'une richesse des Alpes Maritimes.

         La "Fleur" est honorée et sa mise en valeur
         Fait l'objet d'un concours entre artistes floraux.
         Leurs oeuvres sont exposées pour le plus grand bonheur
         Des petits et des grands, des amoureux du beau !

         Tous les participants, en deuxième journée,
         Attendront, impatients, le Défilé de Mode.
         Et, suivra l'Election, pour la seconde année,
         De Miss Falicon, dans sa plus belle robe !

         Oui, en toute saison, le village s'anime.
         Tout commence par les vœux de Madame Le Maire,
         Et les cadeaux remis aux plus illustrissimes
         Des sportifs méritants dont la Commune est fière !

         Puis les participants partagent, dans la joie,
         La Galette des Rois, leurs vœux de Nouvel An,
         Pour chacun, la santé, le bonheur qu'on s'octroie
         Dans notre beau Village, facteur de notre allant !

         Puis viennent, tour à tour, la Fête de l'Ecole,
         La nuit de la Saint Jean, aux rythmes Flamenco,
         Le Quatorze Juillet, son bal, ses farandoles,
         Quelques semaines avant la Fête Latino !

         Les Falicomédies, Théâtre de l'automne,
         Pour la douzième fois, ont déclenché les rires.
         Le Repas des Aînés n'est en rien monotone,
         Les mets sont délicieux, l'ambiance tout sourire !

         Le Village, de tout temps, accueille en son sein
         De nouveaux résidents qui construisent leurs nids.
         Ils n'envisagent pas, ce n'est pas leur dessein,
         De quitter Falicon pour rencontrer l'ennui !

         Des exilés d'Alger, d'Oran et de Guelma,
         De Tunis, de Tanger ou de Casablanca,
         Ont apprécié l'accueil des Maires successifs,
         Soucieux de leur bien-être et si compréhensifs.

         Depuis un tiers de siècle, j'ai posé pied à terre,
         Erigé mon logis dans le Jardin d'Eden,
         Je n'en partirai pas, car, ailleurs, c'est la " guerre " !
         Mon vœu, qu'en fin de vie, mon âme soit sereine !

        

Hugues Jolivet                





LA PUB Á BÔNE     (2)
Envoyé par M. Charles Ciantar, 2014






Photo C. Ciantar











































































LE BANQUIER ET LA VIEILLE DAME.
Envoyé Par Christian

                Cher Monsieur

                Je vous écris pour vous remercier d'avoir refusé le chèque qui m'aurait permis de payer le plombier le mois dernier.

                Selon mes calculs, trois nanos secondes se sont écoulées entre la présentation du chèque et l'arrivée sur mon compte des fonds nécessaires à son paiement.

                Je fais référence, évidemment, au dépôt mensuel automatique de ma pension, une procédure qui, je dois l'admettre, n'a cours que depuis 26 ans.

                Il me faut d'ailleurs vous féliciter d'avoir saisi cette fugace occasion et débité mon compte des 30 euros de frais pour le désagrément causé à votre banque.

                Ma gratitude est d'autant plus grande que cet incident m'a incitée à revoir la gestion de mes finances - après tout, je n'ai QUE ÇA à faire.

                A partir d'aujourd'hui, je passerai dix (10) fois par jour au guichet de votre agence (nous sommes voisins) et notamment à 11H50 et 16H50 pour retirer 2 EUR ; je déposerai aussi des espèces (1 EUR) et demanderai un reçu.

                Je paierai TOUS mes achats (même ma baguette de pain) par chèque.

                A ce propos, veuillez m'envoyer immédiatement cent (100) chéquiers.

                Comme il m' arrive d'OUBLIER de signer certains chèques ou de noter des montants chiffres et lettres différents, je vous demanderai de faire très attention puisqu'il s'agirait d' une faute de votre part.

                Bien entendu, je préviendrai mes commerçants et leur demanderai de faire une copie de mes chèques, avant de les porter.

                Je vais interrompre TOUS mes prélèvements automatiques, je paierai par chèque.

                TOUS mes courriers seront déposés à votre banque et adressés au directeur avec la mention "CONFIDENTIEL NE PAS OUVRIR".

                Je compte changer tous les mois ma signature légale : avec tous ces vols de chéquiers on n' est jamais assez prudent.

                Dorénavant, si vous me téléphonez :
                Vous entendrez "appuyez sur la touche étoile de votre téléphone"
                Vous devrez choisir la langue :
                1, 2, 3 ou 4 (eh oui, à 86 ans je parle 4 langues)
                Une fois la langue sélectionnée, vous devrez :
                Taper 1 pour prendre rendez-vous avec moi
                Taper 2 pour toute question concernant un retard de paiement
                Taper 3 pour me laisser un message
                Taper 4 pour me parler
                Taper 5 pour retourner au menu principal et tout recommencer

                ENFIN, avant de me parler, vous entendrez une belle musique, chantée par moi (Pas de droit SACEM) que vous connaissez sûrement et qui s'intitule : "Le petit bonhomme en mousse".

                Je vous souhaite une bonne soirée, et vous dis donc A DEMAIN.
                Respectueusement,

                Moralité : Faut pas faire chier les vieux



To be or not to be
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG


       Si je suis " Charlie ", c'est celui des victimes, de toutes les victimes de ces jours de mort de ce début janvier 2015, mais jamais au grand jamais je ne serai celui d'un hebdo qui a toujours critiqué le passé du pays et de l'Algérie française.

       Si je suis " Charlie ", c'est en hommage aux policiers assassinés, aux civils français d'origine arabe ou juive abattus au nom d'une islam déformé, dénaturé de son rôle de religion, mais je ne suis pas l'hebdo qui cautionne le gouvernement socialiste et les milliards déversés dans les banlieues, tout en laissant croître comme une mauvaise herbe, parce que l'éducation nationale l'a abandonnée, une jeunesse déscolarisée, désorienté et prête à croire à toutes les utopies profanées contre la France.

       Si je suis " Charlie ", je ne suis pas cet hebdo qui, à la suite de ces femmes et ces hommes assassinés, permet aux socialistes de " récupérer " l'événement pour en faire un élément de propagande qui hisse François Hollande du fin fond des sondages à celui de chef, en faisant d'un drame français une cause socialisante et gauchisante et en créant le malaise d'une union " nationale " sectaire et partisante qui invite les uns et exclus les autres.

       Si je suis " Charlie ", c'est celui qui a honte de ce gouvernement PS en butte à ses luttes intestines mais qui, bien que prévenu par différentes sources des possibilités imminentes d'attentats et sachant combien cette cible d'un journal satirique était une cible " prioritaire ", n'a pas su dans de bonnes conditions prévenir le drame et ce massacre des innocents... mais, je ne suis pas cet hebdo qui a souvent critiqué l'armée française en Algérie, en cautionnant les diatribes des faux historiens de gauche, des partisans du FLN et des faux philosophes à l'écriture haineuse comme Sartre et bien d'autres après lui, qui ont brandi le poignard de la traitrise contre ce temps des conquêtes.

       Si je suis " Charlie ", c'est parce que ma foi chrétienne prie pour tous ces morts, mais je ne suis pas l'hebdo irrévérencieux, je ne suis pas l'hebdo faisant le lit d'un socialisme relativiste qui se moque de l'honneur et de la gloire de la Nation et qui détruit la famille, l'éducation, l'instruction, au nom d'un clan qui se vend à l'Orient comme une hétaïre s'offre à la concussion.

       Si je suis " Charlie " c'est pour plaindre les familles de ces victimes de l'outrance salafiste et jihadiste omniprésente sur notre territoire, mais je ne suis pas l'hebdo qui ne voit pas dans l'UMPS la prémonition d'un Houellebecq.

Robert Charles PUIG / Janvier 2015       
     

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Quand Rokhaya Diallo prend acte du grand remplacement.
Publié le 27 janvier 2015 Par M. Kader Hamiche

        Quand il s’agit de parler du pseudo-racisme du peuple qui lui a permis d’être ce qu’elle est, ou de « l’apartheid » dont les immigrés, selon le Premier Ministre de la France, seraient l’objet, Rokhaya Diallo n’est jamais la dernière. Mais quand Yvan Rioufol lui demande de se désolidariser publiquement, en tant que musulmane de l’attentat contre Charlie Hebdo – ce qu’on attend d’une « faiseuse d’opinion » classée 36ème « française » la plus influente par la rédaction de slate.fr en 2013 – elle s’indigne. Les injonctions, c’est pour les autres : Zemmour, Houellebecque, Finkielkraut, Rioufol, et des millions de Français chaque jour, sont à tout propos sommés de dire et répéter qu’ils ne sont pas racistes. Quand il s’agit d’eux, on trouve tout à fait normale l’injonction de « verbaliser » leur antiracisme ; pour Rokhaya Diallo, ce serait indigne. Combien de Musulmans autrement plus respectables qu’elle l’ont fait ? (Lire) Des dizaines, y compris des gens dont on peut douter de la sincérité. Mais le débat démocratique s’interdit les procès d’intention. Aussi personne, s’agissant d’eux, ne s’est autorisé à exprimer la moindre réserve.

        Une discipline et une honnêteté intellectuelle auxquelles laquelle les staliniens qui peuplent la sphère médiatico-intellectuelle refusent de s’imposer dès qu’il s’agit de stigmatiser ceux qui ne pensent pas comme eux. Rokhaya Diallo, avec le soutien d’une Florence Parisot nouvellement, tardivement et opportunément convertie à l’antiracisme et au droit-de-l’hommisme, a joué les indignées jusqu’à verser des larmes de crocodile tueur (écouter). Il est vrai que cette femme est, à l’égal d’une Houria Bouteldja (l’inventeuse[1] du concept insultant de « souchien »), le prototype de la fille d’immigrés qui n’a que haine pour cette France qui, après avoir reçu ses parents quand ils crevaient de faim, l’a nourrie, cajolée, promue au point d’en faire un personnage public. Une haine qui se traduit par une arrogance, une recherche permanente de la provocation et de l’humiliation du Peuple français. Une haine et un mode d’expression qu’elle a illustrés récemment en déclarant avec une délectation non dissimulée que la France avait « changé d’identité, de visage, de religion majoritaire », confirmant ainsi que notre pays est bien en voie de remplacement programmé de sa population.

        C’est évidemment rageant ; mais les Patriotes qui veulent lutter contre cela doivent se garder de réagir avec les tripes ; ce n’est pas à eux, les Diallo, les Bouteldja, les Tarik Ramadan – le plus dangereux du lot -, qu’il faut s’en prendre. C’est à ceux qui les promeuvent, aux médias qui leur donnent la parole plus que de raison et à leurs parrains, nos zélites politiques qui ont choisi d’imposer aux Français une société communautariste sur le modèle américain. Ce qui ne doit pas nous empêcher, quand c’est possible, de les marquer à la culotte avec pertinence et, si possible, humour, en leur faisant savoir que le Peuple français n’est pas dupe, qu’il ne cédera pas un pouce de terrain et qu’il saura mettre en échec leurs basses œuvres.


Apartheid
Envoyé par M. Robert Puig

  Avant d'aborder ce sujet de l'apartheid, comment va la France ?    
             Voilà un gouvernement qui prend le taureau par les cornes et enfin nous promet mille... promesses et plein de bonnes solutions pour sauver la France du jihadisme... mais ou est l'argent pour des mesures qui ne seront mises en place que d'ici... 3 ans ! D'autant plus que déjà la majorité se fissure.... Taubira contre les mesurettes de Valls et une partie de la gauche contre "trop" de police. Quant aux décisions de V-Belcacem... ça existe déjà le drapeau et l'instruction civique, mais cela n'est jamais appliqué. Des promesses, c'est ça la gauche !

             Maintenant l'apartheid. Là je crois qu'ils sont fous ces gaulois ! Ce mot fait fureur depuis 2 ou 3 jours. Les uns le minimisent, à gauche avec l'air gêné et les autres frappent dessus, mais pas un n'essaie d'expliquer la vraie signification de ce mot et ce qu'il représente pour notre pays. Pourtant il a un sens ce mot que Valls a utilisé sans le connaître semble-t-il ou sans en connaître le vrai sens !
             Dans ma boule de cristal ce mot, dans sa vraie signification, c'est la séparation unilatérale d'un groupe par un autre! C'est l'exclusion pure et dure d'une partie de la population sous le joug d'une autre plus importante ou plus forte.

             L'Afrique du sud était bien la représentation de ce schéma et bien la seule !
             Mais chez nous, en France, c'est quoi ce mot apartheid ? Il n'existe pas ou c'est un apartheid à l'envers... car nous sommes trop bons donc trop C... Par contre, dans certains quartiers, dans certaines banlieues et de la part de certains individus, il y a une volonté de nous empêcher d'être "chez nous". Il y a des zones de non-droit où les policiers, les pompiers, les docteurs, ne peuvent pas pénétrer. Ils sont personnes interdites. Voilà la France dont le gouvernement ne veut pas entendre parler ! Il y a des zones où les populations sont esclaves de mécréants qui font LEURS LOIS et nous ne bronchons pas ! Il y a des personnages qui prêchent une fausse religion, qui mentent et qui sont crus par des innocents, parce que nous n'intervenons pas !

             C'est l'inverse de l'apartheid : un non droit qui fait fonction de ... droit à siffler la Marseillaise, à prier dans les rues et imposer, contre la loi nationale, le voile et le niqab aux femmes.
             Sur certains territoires nous ne sommes plus chez nous et sommes exclus de notre sol par la volonté d'un communautarisme salafiste qui cherche à nuire à nos valeurs et notre passé... Mais ne nous faisons pas d'illusions ! L'Etat a toujours fermé les yeux sur les exactions d'Orient, parce qu'il s'est fait acheter par le Qatar et l'Arabie saoudite ! Quant à l'école, elle promeut le genre mais plus l'Histoire. Des élèves contestent la République. Ils veulent la Charia, chez nous et depuis des années l'éducation nationale ne réagit pas !

             Il semble que cela va changer... quand ? Lorsque les poules auront des dents, car je ne crois pas aux promesses utopiques de la gauche.
Robert Charles PUIG / Janvier 2015       


La colère du Général ou
La diatribe du grand Charles
Envoyé par Hugues
              La scène est au paradis
              Sur un petit nuage Yvonne tricote assise sur un pliant.
              Elle voit arriver le général, titubant, la mine défaite, prêt à défaillir.
              Après quelques pas, Il s’effondre à ses côtés dans un fauteuil (ou un transat)

             
Yvonne-
              Depuis que de Saint Pierre vous eûtes permission
              De retourner sur terre ausculter la nation
              Sur ce petit pliant j’attends votre venue...
              Mais je lis dans vos yeux une déconvenue!
              Parlez moi sans tarder de celle qui toujours
              Fut jadis avec moi l’objet de vos amours...
              Le général-
              Vous voulez dire France à qui j’ai voué ma vie,
              Ne cachons point son nom! Je vous sais gré, Mamie
              (malgré les embarras, les peines, les tracas
              Qu’elle a pu vous donner et dont je fais grand cas!)
              Pendant aussi longtemps de l’avoir tolérée

              Yvonne-
              Eh bien?
              Le général-
              Eh bien Madame, elle est défigurée!
              Yvonne -
              Charles, je compatis, c’est une peine extrême
              De voir les traits meurtris d’une femme qu’on aime
              Elle a vieilli sans doute...
              Le général-
              Oh, ce n’est pas cela!
              Il m’en faudrait bien plus pour être en cet état.
              Je ne m’attendais pas à la revoir pucelle!...
              Mais on peut décliner sans cesser d’être belle!
              Si le corps en hiver n’est plus à son printemps
              L’âme de l’être aimé sait résister au temps!

              Yvonne-
              C’est donc son âme?
              Le général-
              Hélas! si je n’étais au ciel
              Près de vous, à l’abri des chocs existenciels
              Ce que j’ai vu m’aurait donné le coup de grace!
              Yvonne-
              Mais qu’avez vous donc vu? Vos silences me glacent!
              Le général-
              France, mère des arts, des armes et des lois...
              Ô Dieu, l’étrange peine! Et quel affreux émoi!
              Quelle désillusion, quelle désespérance
              De revoir sa maitresse en telle déshérance !

              Yvonne-
              Mais encor, précisez je reste sur ma faim!
              Vous me turlupinez ! Qu’avez vous vu enfin ?
              Le général-
              J’ai vu, j’ai vu, Oh ciel! J’ai vu... Comment vous dire...
              Comment bien s’exprimer quand on a vu le pire?
              J’ai vu le Titanic s’abîmer dans les flots
              Et son grand timonier repeindre les hublots!
              J’ai vu un président, la cravate en goguette,
              L’air niais, le regard flou et la mine défaite,
              Un casque sur le chef, juché sur un scooter!
              (On avait dû lui dire: il faut sortir couvert!)
              Vous voyez le tableau! Oh, madame, j’ai honte
              De certifier pour vrai tout ce que je raconte!
              C’est la chienlit, vous dis-je et pas qu’en les faubourgs!
              Comme ce fut le cas quand nous jouissions du jour
              Mais dans le Saint des Saints, au cœur de l’état même!
              Où tout devrait baigner dans un accord extrême.
              J’ai vu des gouvernants qui ne gouvernent rien
              Et un peuple hébété les traiter de vauriens!
              J’ai vu des ministrons se tirer dans les pattes
              Plus diviser entre eux que ne sont les carpathes!
              J’ai vu, comme jadis, tous ces «politichiens»
              Se disputer leur os, hargneux comme des chiens
              J’ai vu dans la maison où j’ai régné dix ans
              Un orchestre amateur gratter ses instruments
              Dans la cacophonie! et dans ce grand bazar
              Le moindre palotin se prendre pour César:
              L’un fraîchement nommé, jouant les petits saints,
              S’exonérer d’impôts et trouver ça très bien!
              L’autre, obscur conseiller, quérir à son de trompe
              Un larbin stipendié pour lui cirer les pompes!
              Geste surréaliste au temps qui fut le mien!
              Mais j’allais oublier, et là, tenez vous bien!
              Pour couronner le tout, j’ai vu, (serrez les cuisses!)
              Le gardien du budget planquer son fric en Suisse!

              Yvonne-
              N’êtes vous point sévère avec ces jeunes gens
              Tout fiers d’avoir acquis un certain entregent ?
              Ces nouveaux Rastignac jadis vous faisaient rire
              Et ne vous mettaient pas dans une telle ire!
              Nous connûmes souvent et du temps de nos rois
              Nombre de grands coquins qui s’éxemptaient des lois
              Et même pour certains sombraient dans la débauche!
              Le général-
              Mais aucun de ceux-là ne se disait de gauche!
              Alors que ces pignoufs, sinistres polissons,
              Se pavannent le jour en donnant des leçons!
              Je me suis renseigné sur l’histoire récente
              Pour comprendre un peu mieux ces façons indécentes,
              Et qu’ai-je appris Grand Dieu?... Mille calamités
              Sur un gouvernement qui semble tout rater!
              Depuis plus de deux ans, on s’agite, on spécule!
              Ce qu’on avance un jour, ensuite on le recule
              Dans un rythme éffréné qui donne le tournis,
              Ça n’est plus du tango, c’est danse de Saint Guy!
              Le peuple abasourdi par ces folles pratiques
              Ne voit pour l’avenir que funestes musiques!
              Il s’agite à son tour, ployant sous les impôts,
              Résiste à tout diktat, discute à tout propos
              Tire à hue et à dia et renverse la table!

              Yvonne-
              Un peuple ingouverné devient ingouvernable !
              Le général-
              Je confirme et j’illustre, écoutez bien ceci,
              C’est un tableau d’en bas que je vous fais ici:
              A-t-on pris décision dans les formes légales
              Que l’on voit illico se former des cabales!
              L’un met un bonnet rouge et l’autre un bonnet vert
              En prétendant agir au nom de l’Univers!
              Quelques illuminés ou quelques fous furieux
              Hurlent en vômissant des slogans injurieux
              Pillent les magazins, éructent, gesticulent
              Cassent trois abribus!... Et le pouvoir recule!
              Yvonne-
              Mais que fait la police et que font les gendarmes?
              Le général-
              Le moins possible hélas! ils ont du vague à l’arme!
              Car si par aventure on coffre un malfaisant
              C’est la garde des sceaux qui portent les croissants!
              Les socialos naïfs rêvent dans les nuages,
              Se bercent d’illusions dans leurs lits d’enfants sages!
              Confrontés au réel, ancrés dans le dénis
              Ils sont tout étonnés quand ils tombent du nid!
              Les jeunes snobinards que bobos on appelle
              Vitupèrent la droite en faisant bien pis qu’elle!
              Les tribuns de la plèbe agitent leurs grelots:
              L’un veut saigner Neuilly pour nourrir le prolo
              L’autre clâme à grands cris qu’il faudrait tout secouer
              En virant les négros, les bicots, les niaquoués!
              Et les deux réunis proposent des programmes
              Qui traduisent à plat leur encéphalogramme.

              Yvonne-
              Mais où sont les anciens? Gaullistes et cocos!
              Qui, eux, savaient pousser de grands cocoricos!
              Le général-
              Leur QG moscovite ayant pèté les cables,
              Les cocos d’autrefois sont quasi introuvables!
              Yvonne-
              Bonne nouvelle, au gué! Tout espoir n’est pas mort!
              Souvenez vous du temps où ils étaient si forts!
              Plus de rouges enfin, en travers de la route!
              Mais la race est teigneuse... il en reste, sans doute?
              Le général-
              Oui, vous avez raison, ce sont de grands pervers...
              Les derniers survivants se font repeindre en vert!
              Quant à nos vieux amis gaullistes de baptème
              On fleurit leur logis avec des chrysantèmes...
              C’est leurs petits neveux qui piaillent à présent
              Et se bouffent le nez pour occuper leur temps!
              L’un d’eux, le plus remuant, habile en artifices
              Se débat aujourd’hui dans les cours de justice.
              Je crains pour mon malheur, avoir œuvré en vain
              Mon costume est trop grand pour habiller ces nains!
              Yvonne-
              Oubliez tout ceci, laissons la politique
              Qui vous fait enrager et tourner en bourrique
              Parlons d’autres sujets plus gais et plus légers,
              Des lieux que j’ai connus... Paris a-t-il changé?
              Le général- (redevenant plus calme)
              Heureusement, pas trop. On reconnait la ville,
              J’ai pu me promener jusqu’à St Louis-en-l’ile.
              Pompidou un peu snob, pour marquer son séjour
              Fit une usine à gaz au quartier de Baubourg.
              Giscard n’a rien cassé c’est déjà quelque chose!
              Mitterand l’a suivi tenant au poing sa rose!
              Mais lui, plus mégalo, se croyant pharaon
              S’est plu à imiter le roi Toutankhamon
              Il sema pyramide aux parterres du Louvre,
              C’est l’Egypte à présent qu’en ces lieux on découvre!
              Chirac, plus primitif, a voulu, quai Branly
              Honorer les Dogons, les Peuls, les Chamboulis
              A leur art dit premier il a su rendre hommage
              Le monument s’efface au milieu des feuillages...
              Je n’ai pas retrouvé les halles de Baltard
              A leur place un chantier avait pris du retard.
              Et quant à l’Élysée où vous fûtes naguère.
              Ce n’est plus un palais, c’est une garçonnière!
              j’ai même cru comprendre en lisant leurs canards
              Que peu s’en est fallu qu’il fût un lupanar!

              Yvonne-
              Un lupanar! grands dieux, comment-est ce possible?
              Vous me faites plonger dans un monde indicible,
              Je ne puis y songer sans trembler de dégoût,
              Notre chambre à coucher annexe au «one two two!»
              Le général (qui s’échauffera progressivement)
              Oui, les mœurs d’aujourd’hui connaissent quelque audace
              La contrainte est bannie et la honte fugace!
              Ce qu’on cachait jadis, on l’étale à présent
              L’ inverti manifeste, et la lesbienne autant!
              On divorce partout: mariage... anachronique!
              Sauf pour certains homos qui, eux, le revendiquent!
              La déviance est très mode et ne fait plus horreur,
              On l’exhibe à tout vent mieux que légion d’honneur:
              Le travelo s’affiche et le camé ne cesse
              De réclamer sa dose au frais de la princesse!
              Le moindre hurluberlu fait son intéressant
              Quitte à montrer son cul au regard des passants!...
              A quand le zoophile, à quand le coprophage?
              Yvonne-
              Du calme, mon ami, modérez cet orage!
              Le général-
              Mais, mon cœur, laissez moi m’expliquer plus avant
              Et vous aurez la clé de cet emportement.
              Si vous aviez pu voir, même de votre rive,
              Ce qu’il m’est advenu juste avant que j’arrive!
              vous auriez, c’est bien sûr, eut le souffle coupé!
              Je reprends mon discours, où je l’avais laissé:
              Ayant à satieté subi les psychodrames
              des gauchos, des fachos et de tous ceux qui brament
              Avant de repartir, j’ai voulu, bon époux,
              Me rendre chez Chaumet vous choisir un bijou
              Sur la place Vendôme. Au pied de la colonne,
              Que vis-je alors, madame ? En cent, je vous le donne!
              Le sommet, m’a-t-on dit, de l’art contemporain:
              Un enculoir géant en guise de sapin!
              Il m’a fallu trouver le salut dans la fuite
              Pour ne pas m’exposer au viol d’un sodomite!
              Afin qu’il me remonte aussitôt chez les miens,
              J’ai convoqué presto mon bon ange gardien!
              Et c’est ainsi tremblant et d’horreur et de rage
              Que vous me revoyez en ces nobles parages.

              Yvonne-
              Calmez vous! les Francais autrefois ont fait pis!
              Et même en votre temps, vous fûtes déconfit
              Par leur acrimonie et par leur inconstance,
              n’ont-Ils pas, bien des fois, frôlé la décadence?
              Je me souviens d’un jour où par eux, excédé
              Vous les aviez traités, je crois, de bovidés?
              Le général-
              C’est possible, en effet, dans un accès de doute
              Où leur grande inertie entravait trop ma route!
              Mais, Madame, aujourd’hui, ils ont fait bien plus fort!
              Les Français sont des veaux gouvernés par des porcs!
              Yvonne-
              Mais vous n’y pouvez rien! Laissez à Dieu le père
              Le soin de réprimer tous ces coléoptères!
              C’est ainsi et c’est tout! Le Français, français né
              Sera toujours paillard et indiscipliné
              Toujours libidineux, frondeur si nécessaire
              Arrogant, belliqueux et même téméraire
              Et cela en dépit de centaines de lois!
              Car s’il n’ est plus gaulliste il demeure gaulois!
              Le géneral- (se levant, plus détendu)
              Oui, vous avez raison, j’ai tort, je m’obnubile
              Et ne fais rien de mieux que m’échauffer la bile,
              Laissons aux successeurs ce monde convulsif...
              Et allons chez Malraux, prendre l’apéritif!
                                                        Ils sortent
                                                        NOIR



ISLAM… LE SOMBRE AVENIR

Par M.José CASTANO, Octobre 2014


« Tout au long de l’Histoire, l’immense expansion musulmane s’est effectuée par la guerre sainte, les massacres, l’intolérance, la volonté de conquérir, de diriger, de s’imposer, par la colonisation… »
(Jean-Paul Roux, historien français
spécialiste du monde turc)

       C’est, en réalité, par la voix du cheik El Bachir el Ibrahimi, président de l’association des oulémas d’Algérie, que le 1er novembre 1954, au Caire, les islamistes ont déclaré, via la France, la guerre au monde occidental en ces termes : « Le combat est engagé sur le territoire algérien, contre la France, pour le triomphe de l’arabisme et de l’islam ». En clair, c’est le combat de l’arabisme universel et de l’islam qui fut engagé contre la France, l’Occident et la chrétienté, ce jour là, dans une totale incompréhension des analystes politiques et que l’Etat islamique (EI) ne fait que poursuivre aujourd’hui…

       « Les Français qui n’ont pas voulu de l’Algérie française auront un jour la France algérienne » a écrit dans son livre, « d’une Résistance à l’autre », Georges Bidault, l’ancien chef du Conseil National de la Résistance. Il reprenait là, en quelque sorte, cette déclaration du redoutable chef du FLN qu’était Larbi ben M’Hidi, déclaration lancée à la face des parachutistes français venus l’arrêter en 1957 lors de la « bataille d’Alger » : « Vous voulez la France de Dunkerque à Tamanrasset ? Je vous prédis, moi, que vous aurez l’Algérie de Tamanrasset à Dunkerque ».

       Il a fallu attendre un demi-siècle et les atrocités de l’EI –répliques de tant d’autres commises par le FLN- pour que cet aspect-là des choses, cette dimension ethno-religieuse, soit prise en compte par ceux qui travaillent sur les mouvements d'indépendance en Afrique du Nord et sur la guerre d'Algérie. Celle-là ne pouvait être que « juste et bonne » pour les rebelles algériens et c’est donc un regard idéologique bienveillant qui fut d'abord porté sur la guerre faite par le FLN à la France. Les crimes du FLN, le massacre au faciès des Européens (notamment le génocide du 5 juillet 1962 à Oran où près de 3000 d’entre eux furent massacrés dans des conditions effroyables et dans la plus méprisable indifférence de la Métropole) ont été oubliés dans les poubelles progressistes de l'histoire grâce aux bons conseils dispensés par Jean Paul Sartre dans sa préface aux « Damnés de la terre » de Franz Fanon : « Un bon européen est un colon mort, lui, sa femme et ses enfants », écrivait en l'occurrence l'auteur des « Mains sales ».

       En 1968, Abdallah Ghochach, juge suprême du Royaume hachémite de Jordanie s’exprimait en ces termes : « Le Djihad a été légiféré afin de devenir un moyen de propagation de l’Islam. En conséquence, les non-musulmans doivent venir à l’Islam soit de leur plein gré, soit de force par la lutte et le Djihad… La guerre est la base des relations entre les musulmans et leurs adversaires. »

       Et voilà qu’imprégnés de cette recommandation, de l'Océan Atlantique aux rivages de la Chine, les islamistes n'instaurent désormais plus que fureur, chaos et délires…

       Au sud du Sahel, cette même fureur sème la terreur au Mali et au Niger. Des centaines de jeunes filles, coupables de vouloir aller à l'école, ont été kidnappées au Nord du Nigéria par un illuminé qui s’est autoproclamé calife et se dit « envoyé de Dieu ». En cette région du monde, Boko Haram sème la terreur en toute impunité. Les églises flambent et les chrétiens sont massacrés sans que l’Occident ne réagisse le moins du monde…

       Un autre Calife autoproclamé, tout aussi délirant, menace au prix d’une épuration sanglante sans précédent, la Mésopotamie (nord-est de la Syrie et nord de l'Irak actuel) où le grotesque dispute à l'épouvante la scène de cette tragédie antique…

       En Afghanistan où l’on continue –par tradition- de porter la burka et de lapider les femmes accusées d’adultère après avoir été violées, les talibans attendent leur heure… Dès que les occidentaux auront évacué le pays, ils s’élanceront pour la curée et la vie sera alors terrible pour les Afghans, notamment les femmes…
       Le temps jouant en sa faveur, l’Iran se dote tranquillement d’un arsenal nucléaire complet, missiles balistiques compris. Depuis 2006, le risque d’un conflit armé entre Israël et l’Iran est en effet omniprésent. Pour préparer leur bombe atomique (la République islamique d’Iran n’a jamais caché son ambition nucléaire et surtout sa volonté d’utiliser l’arme atomique contre l’État hébreu), les mollahs font tourner sans discontinuer les centrifugeuses… L’agence internationale pour l’énergie nucléaire (AIEA) tente depuis des années, en vain, d’accéder aux installations nucléaires iraniennes. Des photos satellites montrent que l’Iran s’efforce d’effacer toute trace de ces installations dont la plupart sont cachées sous terre. 16 000 centrifugeuses fonctionnent, en effet, à plein régime dans le site de Natanz, tandis que 3 000 autres se trouvent dans le site de Fordo, enfoui sous la montagne et difficile à détruire.

       Le 24 septembre 2014, le ministre israélien du Renseignement, Youval Steinitz, a déclaré que l’Iran avait mené des expériences avec des armes nucléaires sur la base militaire de Parchin et que « chaque jour qui passe, les chances de pouvoir arrêter encore ce programme s’amenuisent ».

       En Arabie saoudite, on coupe, au sabre et en public, la tête de ceux qui contreviennent à la charia. Le royaume a perpétré en 2014 le troisième plus grand nombre d'exécutions au monde, derrière l'Iran et l'Irak. Et cette charia s'applique également à la presse quand elle contrevient aux règles édictées par l’oligarchie régnante. En témoigne le cas du blogueur et journaliste, Raif Badawi, condamné « avec clémence » pour avoir critiqué l’Islam et le gouvernement Saoudien, à 10 ans de prison, 1000 coups de fouet et 225 000 euros d’amende. La peine devant être appliquée tous les vendredis pendant 20 semaines, la première des 50 séances de flagellation eut lieu le 9 janvier 2015. Celle-ci ayant occasionné tant de lésions, que la seconde, prévue 7 jours plus tard, dut être reportée pour « raisons de santé ».

       La charia encadre arbitrairement la vie des Saoudiennes : Elles ont besoin d'un tuteur pour travailler, voyager, se marier et même pour pouvoir se faire ausculter par un médecin. Elles n'ont pas, non plus, le droit de conduire ou d'assister à des matchs de football. En termes d'égalité des sexes, le royaume se classe à la 130e place sur 142... Et quand Christine Lagarde, la puissante Présidente du FMI, se complait à faire l’éloge d’un vieux roi décédé : « Le roi Abdallah d’Arabie Saoudite était un grand défenseur des femmes »… on se dit que, vraiment, la bêtise est tonitruante. En d’autres termes, quand les ignares diplômés prolifèrent, la bêtise fleurit joyeusement…

       Dans les Emirats, on lapide également les femmes considérées adultères après avoir été violées : L'honneur des tribus ne saurait souffrir une quelconque atteinte… tandis que notre « ami » le Qatar (1) approvisionne à coups de millions de dollars les terroristes islamistes que la haine de l’Occident transcende et a offert d’aider à reconstruire l’enclave palestinienne mise à mal par les bombardements israéliens…

       A Gaza, encouragé par l’Iran qui lui verse chaque mois plus de 20 millions de dollars, le Hamas a crié « victoire » au lendemain du « cessez-le-feu », utilisant ce dernier pour se réorganiser et construire de nouveaux tunnels dans le but de porter la mort en Israël… Sur ce point, les médias israéliens ont annoncé qu’une partie du ciment et d’autres matériaux livrés à l’autorité côtière du territoire palestinien dans le cadre d’un effort international de reconstruction, a été détournée pour la construction de tunnels.

       « Si le Hamas arrive à s’implanter en Cisjordanie, il sera en mesure d’anéantir Israël et d’établir un Etat islamique à sa place » a déclaré un haut responsable du Hamas, Mahmoud al-Zahar, au quotidien palestinien Al-Hayam. L’article traduit et publié par Palestinian Media Watch a également révélé que le Hamas lui avait secrètement attribué la responsabilité de la Judée-Samarie. « Certains pensent ou ont dit que nous allions établir un Etat islamique dans la bande de Gaza, mais ce n’est pas notre objectif, nous allons établir un Etat islamique sur toute la Palestine »

       Et partout, en terre d’Islam, ces mêmes visions apocalyptiques… Viol des femmes qui ne se voilent pas complètement… Viol de celles qui transgressent la charia en quittant leur domicile pour chercher de quoi nourrir leurs enfants… Lapidation de ces mêmes femmes considérées dès lors comme « adultères »… Flagellation pour les contrevenants à la prière obligatoire… Décapitation des blasphémateurs… Mutilation des voleurs… Et cela porte tout simplement un nom : Barbarie !
José CASTANO       
e-mail : joseph.castano0508@orange.fr
(1) - LES NOUVEAUX MAÎTRES DU MONDE
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La parole à ceux qui ne sont pas Charlie !
Envoyé par : Francephi diffusion
Vient de paraître : NON, NOUS NE SOMMES PAS CHARLIE ! : numéro hors-série de Synthèse nationale, 120 pages, 12 euros.
Ce numéro hors série de Synthèse nationale
donne la parole à ceux qui ne sont pas Charlie !

         La semaine d’hystérie qui a suivi les deux tueries des 7 et 9 janvier 2015 à Paris mérite qu’on s’y intéresse de plus près. Sept jours durant, les médias aux ordres nous ont abreuvés de commentaires élogieux et hypocrites sur ceux qui s’autoproclamaient « Je suis Charlie ». Cette opération de récupération politique a été menée de main de maître par le pouvoir actuel. Rarement nous avons assisté à un tel conformisme de circonstance.
         Mais cet unanimisme n’est qu’apparence. Des voix se sont élevées ici et là pour affirmer leur différence. Elles n’ont pas eu, ou très peu, la possibilité de s’exprimer. Nous avons donc décidé de recenser dans ce numéro hors-série de la revue Synthèse nationale un certain nombre de prises de positions iconoclastes glanées sur la toile. L’ensemble de ces textes donnant une toute autre approche des événements que celle véhiculée par les chiens de garde du Système.
         Notre objectif : donner à ceux qui veulent s’opposer à la pensée unique les arguments nécessaires pour la combattre.
         De nombreuses réactions :
         Vous pourrez lire les réactions de personnalités non conformistes telles que Jean-Ansar, Serge Ayoub, Bruno Bartez, Yvan Benedetti, Claude Bourrinet, Thibaut de Chassey, Yves Darchicourt, Raoul Fougax, André Gandillon, Bruno Gollnisch, Roland Hélie, Carl Lang, Jean-Yves Le Gallou, Jean-Marie Le Pen, Jean-Gilles Malliarakis, MNR, Charles-Philippe d’Orléans, Charlotte d’Ornellas, Patrick Parment, Caroline Parmentier, Arnaud Raffard de Brienne, Philippe Randa, Riposte laïque, Jean-Claude Rolinat, Robert Spieler, Nicolas Tandler, Pierre Vial... et bien d’autres.

Philippe Randa est écrivain, chroniqueur politique et éditeur (www.francephi.com). Ses chroniques sont libres de reproduction à la seule condition que soient indiquée leurs origines, c’est-à-dire le site www.francephi.com, « Espace Philippe Randa ».


Réchauffement climatique
Par M. Marc Spina
C’est de l’arrogance de croire qu’en 150 ans d’industrialisation nous avons changé le climat !
            
             Spécialiste reconnu des avalanches, le Suisse Werner Munter planche nuit et jour depuis trois ans sur le réchauffement climatique. Et, pour lui, l’homme n’y est pour rien !

            Il y a une semaine, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pointait une nouvelle fois d’un doigt accusateur l’homme et le CO2 qu’il produit comme principaux coupables du réchauffement climatique. Pour Werner Munter, spécialiste mondialement reconnu des avalanches, qui se penche compulsivement sur le phénomène depuis trois ans, « ces gens sont des imbéciles qui répètent en boucle des bêtises, le savent et sont payés pour ! » Le Bernois nous a longuement reçus dans son appartement d’Arolla (VS) pour étayer ces accusations entre une tranche de viande séchée et deux verres de Cornalin. Son diagnostic climatosceptique, loin d’être celui d’un hurluberlu, est partagé par d’éminents scientifiques dont deux Prix Nobel. Il nous l’explique.

            Vous affirmez que l’homme n’a rien à voir avec le réchauffement. Pourquoi ?

            Précisons tout d’abord que je ne conteste pas le réchauffement lui-même. Je l’ai d’ailleurs constaté en tant que guide de montagne en voyant les glaciers reculer. Celui qui nous fait face par exemple a perdu 100?m depuis que j’ai acheté cet appart en 1989. En 2005, le pilier Bonatti des Drus s’est effondré à cause du réchauffement du permafrost. Ce que je remets en cause, ce sont les causes de ce réchauffement. Elles n’ont rien à voir avec l’homme ou avec le CO2 comme on nous le serine. Je suis arrivé à cette conclusion pour trois raisons.

            Quelles sont ces raisons ?

            La première, c’est tout simplement l’analyse des données climatiques reconstituées sur des millions d’années. Rien que dans les 10?000 dernières années, il y a eu cinq pics de températures comparables à celui que nous vivons. Ces optima correspondent à des cycles naturels. Au Moyen Age, il était par exemple possible d’aller en vallée d’Aoste depuis Arolla avec les troupeaux car le glacier n’existait plus. Lors des deux premiers optima, le Sahara était une savane avec des lacs, des arbres et des éléphants. Avant cela, pendant des centaines de milliers d’années, il a fait plus chaud qu’aujourd’hui. Et parfois jusqu’à 7?degrés plus chaud ! Or le GIEC se concentre sur les 150 dernières années. Autant dire qu’il regarde autour de son nombril. Les reconstructions paléoclimatiques montrent aussi que, pendant des centaines de millions d’années, il n’y a pas eu de corrélations entre le CO2 dans l’atmosphère et la température sur terre.

            Votre second argument ?

            La concentration de CO2 – qui est soit dit en passant un gaz vital et non pas un poison – dans l’atmosphère est négligeable. Il y en a un peu moins de 0,5‰ dans l’atmosphère, et au maximum 5% de cette quantité est imputable à l’homme. Pour un million de molécules d’air, il y a seulement 20 molécules de CO2 produites par l’homme. Et chaque année, notre industrialisation rajoute 4 molécules de CO2 pour chaque million de molécules d’air, mais la moitié est absorbée par les océans et les plantes. Et on veut nous faire croire que cette infime proportion due à l’homme est une catastrophe ? J’ai beaucoup de peine à le croire (rires).

            Pourquoi dès lors la thèse officielle fait quasi consensus ? Vos collègues scientifiques ne sont pas tous des imbéciles !

            Ces théories visent à nous culpabiliser. Quand des scientifiques comme ceux du GIEC disent qu’ils veulent sauver la planète, je dis qu’ils ne sont pas crédibles. Ils mentent pour préserver des intérêts économiques dont les leurs. Car il y a tout un business derrière la lutte contre le réchauffement. Il y a une volonté de faire peur aux gens par exemple en dramatisant la montée des océans, alors que ceux-ci ne s’élèvent que de 2 à 3?mm par an ! C’est aussi une manipulation intellectuelle de parler de CO2 en tonnes plutôt qu’en proportion. Des tonnes, ça impressionne, mais rappelons que l’atmosphère pèse 5 000 000 000 000 000 tonnes !

            Votre dernier argument est que la thèse officielle contredit les lois de la physique. C ’est-à-dire ?

            Celle de la thermodynamique en particulier. Pour faire simple : la terre fait 15° en moyenne. L’atmosphère censément polluée de CO2 est grosso modo à -30° à 10 km d’altitude. Qu’elle réchauffe la Terre qui est bien plus chaude qu’elle est une aberration. La thermodynamique nous dit que la chaleur va toujours vers le froid et jamais dans le sens inverse, ce qui correspond à notre expérience quotidienne.

            Alors au final, comment expliquez-vous ce fichu réchauffement ?

            Je n’ai pas de réponse car trop de facteurs entrent en jeu. Par contre, j’ai des hypothèses. Je soupçonne par exemple les variations de l’intensité du rayonnement solaire – qui répondent à des cycles – de jouer un rôle central, tout comme les processus nucléaires complexes et méconnus qui sont à l’œuvre au centre de notre Terre. Quoi qu’il en soit, c’est de l’arrogance de croire qu’en 150?ans d’industrialisation nous avons changé le climat. La nature est bien plus forte que l’homme, nous ne sommes pas les maîtres de la Terre !



Dossier Charlie
Préparé par JP. B.
        
          Depuis les attentats du 8 janvier à Paris, nous avons droit chaque jour à un reportage, une affaire, une redite de la part des médias, des politiques et de certaines associations.
          Tout est fait pour enchanter "Charlie" et jamais on donne la parole aux "non Charlie", je ne dis pas aux "anti Charlie".
          Chaque citoyen en vertu de la déclaration des droits de l'homme a droit sa liberté d'expression, les "non Charlie" aussi, mais pas aux yeux de la pensée unique.
          Donc dans ce dossier, j'ai réuni une partie de tout ce que j'ai reçu et qui permet aux "non Charlie" de s'exprimer et d'expliquer pourquoi ils sont "non Charlie".

         Vous pouvez consulter ce dossier en cliquant ICI

Bonne Lecture


LA BONNE PECHE
Histoire Envoyée par Eliane


       Il pleuvait à verse, et une grande flaque s'était formée devant ce pub écossais. Un vieillard en kilt, déguenillé, était là, sous la pluie, avec une canne et une ficelle pendue dans la flaque.
       Un passant, touché par ce qu'il voyait, l’approcha et lui demanda ce qu’il faisait là sous cette pluie battante :
       « Je pêche » répondit le vieillard tout simplement.
       « Pauvre bougre » pensa le brave homme qui invita aussitôt le vieillard à l’accompagner dans le pub pour se sécher au chaud et prendre une boisson.
       Alors qu'ils buvaient leurs whiskys à petite gorgée le gentilhomme pensant faire plaisir au vieillard, lui demanda, un peu ironique :
       « Et alors, vous en avez attrapé combien depuis ce matin ? »
       « Vous êtes le huitième » répondit le vieil écossais en souriant.



LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini


             Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens d'ajouter Petit, Clauzel, Guelât Bou Sba, Héliopolis, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, Kellermann et Millesimo, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net

             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :  
                         J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie

Yennayer, un symbole profondément humain
Envoyé par Roger
http://www.elwatan.com/regions/kabylie/bajaia/contribution-yennayer-un-symbole-profondement-humain-13-01-2015-284776_143.php


El Watan  le 13.01.15;  l Par : Allaoua Rabehi

           Yennayer est un événement fêté par les populations de Tamazgha, berbérophones ou non. On y accueille la nouvelle année, peu importe le rituel : sacrifice du poulet, crêpes, sacrifice particulier du bouc, uftiyen (ou irecmen "blé, fèves… bouillis") cérémonie de l'ayrad, etc. C'est une division d'un vieux calendrier : le calendrier julien, qui est, rappelons-le, un calendrier agraire, et c'est aussi un calendrier solaire.
          Mais pourquoi un retard de 12 jours ? Pourquoi le fête-t-on 12 jours après le nouvel an chrétien ? Le calendrier romain, qui était un calendrier de 12 mois lunaires, fut réformé par Jules César en l'an 46 av. J.-C. (en l'an 708 de Rome), d'où la dénomination de calendrier julien. D'une durée approximative de 365 jours ¼, il comprend alors 3 années communes de 365 jours et une année bissextile.
          Il a subi une seconde réforme peu avant la fin du XVIe siècle. En effet, le Père Grégoire, qui a à son actif plusieurs réformes, constata en 1582 que le calendrier était en retard de 10 jours par rapport au temps réel. Il fit alors étudier une solution, "supprima" dix jours et décida que le lendemain du 4 octobre 1582 fût le 15 octobre (1582). Le nouveau calendrier ainsi réformé a reçu le nom de calendrier grégorien. A supposer que le décalage de ce calendrier soit d'un an tous les deux cents ans, le retard est maintenant de 12 (10 + 2) jours.
          Cet événement, appelé aussi tawwurt useggas ou tiwwura useggas [la(les) porte(s) de l'année], qui célèbre la nouvelle année solaire, est plusieurs fois millénaire : il renvoie dos à dos les deux autres jours de l'an à tonalité religieuse, le Jour de l'an chrétien, dans le cadre du calendrier solaire, qui fête la nativité ou la naissance de Jésus (c'est plutôt la Noël, le 25 décembre), et Awwal Muharrram, qui fête, dans le cadre du calendrier lunaire, l'hégire, c'est-à-dire la fuite de Muhammad de la Mecque à Médine en 622 de l'ère chrétienne.
          Peu importe ce qu'on y met comme rituel en fonction de la région ou du groupe humain (sacrifices, plats cuisinés, chants, danses, etc.), cet événement, qui existe depuis la division utilitaire de l'année en périodes correspondant aux étapes du cycle de la nature, est une fête de la nature.
          Plus préoccupés par les soucis de survie d'ici-bas, d'où des sagesses comme Anda wwden waman n Yennayer ad yawed yitij n ghuct [jusqu'où ont pénétré les eaux (de pluie) de Yennayer pénétrera l'ardeur du soleil en août], les populations de cette contrée considèrent ce rendez-vous comme une solennité communautaire. Yennayer constitue à ce titre une survivance, un vestige à la limite du méconnaissable d'un paganisme respectueux de la nature mais qui semble en perte de vitesse face à ces mastodontes à fondement céleste que sont le Jour de l'An et Awwal Muharram et qui, tels des rouleaux compresseurs, broient tout sur leur passage.
          Ces mastodontes ne tarderont pas à avoir raison de Yennayer car depuis toujours l'un et l'autre passent pour être des "dates universelles" et l'un et l'autre sont des jours fériés, notamment chez nous en Algérie, c'est-à-dire chômés et payés tandis que c'est à peine si Yennayer ne passe pas inaperçu.
          S'il est en effet célébré dans certaines régions, d'autres (régions ou familles) le font en catimini alors que dans d'autres encore on en laisse le soin à l'association du village ou de la commune… à l'échelle des institutions, à l'exception de la mention qui en est faite dans le programme (je devrais dire plate-forme de revendications) du Haut Commissariat à l'Amazighité, il n'est jamais venu à l'esprit d'un quelconque responsable de la République Algérienne Démocratique et Populaire d'inscrire Yennayer comme journée républicaine chômée et payée.
          Car qu'on l'appelle Amenzu n Yennayer, Yennayer, Nnayer, Yennar, c'est sans doute là une occasion de dire adieu à l'année écoulée et de souhaiter la bienvenue à la nouvelle année sans avoir besoin de se justifier face à une religion ou une autre, une occasion naturelle et rassembleuse.
          Allaoua Rabehi



Je suis Raif Badawi
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/contrechamp/je-suis-raif-badawi-3990
liberte-algerie.com : le 14-01-2015
Par : Mustapha Hammouche
 Un jeune Saoudien, Raif Badawi, animait un blog militant pour un régime politique plus libéral et un rigorisme religieux atténué.  

            Le 7 mai dernier, la “justice” du roi a condamné Badawi à dix ans de prison, une amende de 226 000 dollars et mille coups de fouet pour avoir créé ce site de débat. Il devra subir vingt séances de bastonnade réparties sur vingt vendredis à raison de cinquante coups par séance. La première lui a été infligée vendredi dernier.
           Un témoin décrit ainsi “l’événement” : “Lorsque les fidèles ont vu le fourgon de police devant la mosquée, ils ont su que quelqu’un allait être flagellé aujourd’hui. Ils ont formé un cercle. Des passants les ont rejoints et la foule s’est agrandie (…). Mais personne ne savait pourquoi l’homme amené là allait être puni.” C’est que l’Arabie saoudite n’est pas le paradis de la liberté d’information et peu de gens étaient au courant de l’affaire Raif Badawi.
           Entravé aux pieds et menotté, Raif “était silencieux, mais on voyait à son visage et son corps qu’il souffrait terriblement” pendant que l’agent des forces de sécurité lui assénait les coups de bâton en comptant jusqu’à cinquante.

           Après quoi, la foule a crié : “Allahou Akbar !” Et Raif Badawi a été traîné vers le fourgon qui devait le ramener en prison en attendant la séance suivante de supplice, vendredi prochain. Le surlendemain, Nizar al-Madani, ministre d'État aux affaires étrangères (numéro deux de la diplomatie saoudienne), était à Paris pour prendre part à la “marche républicaine” contre le terrorisme islamiste et pour la liberté d’expression !
           Des chefs d’États démocratiques, Obama notamment, ont bien tenté d’intercéder auprès du roi d’Arabie. Comme ils le font souvent auprès de despotes protégés par leurs “justices” barbares et… leur utilité pour le commerce mondial. Ces démarches ne vont jamais jusqu’à faire de cette brutalité d’État un enjeu de relations internationales. Les démocraties savent bien que ce genre de “partenaires” survit par la terreur qu’ils instillent en leurs sujets. Mais pas question de compromettre des débouchés potentiels pour les Awacs, Rafale et autres centrales EPR…

           Y aurait-il une différence entre un intégrisme qui terrorise les consciences et assassine la liberté d’expression parce qu’ici, il est pratiqué par un État et là par un groupe armé ? Puisque les droits de l’Homme constituent un attribut de l’être humain, de l’individu, pourquoi y aurait-il une différence entre un crime commis contre des citoyens que la république défend et un autre comme contre des sujets otages de leurs despotes ?
           Ce n’est que chimère d’espérer réduire le terrorisme porté par les forces disparates de l’obscurantisme tout en admettent la légitimité de pouvoirs sévissant contre leurs peuples par la terreur rigoriste ? Les tragédies que l’islamisme a infligées aux démocraties ont invariablement suscité en elles le même réflexe : renforcer la frontière. Mais, à l’ère numérique, il n’y a plus de frontières qui puissent contenir le message ! Et c’est le message du wahhabisme, relayé par Farid Benyettou du côté des Buttes-Chaumont, qui a engendré les frères Kouachi ! Et c’est la source du mal et son relais qui s’en tirent à bon compte. Et s’offrent le luxe de condamner le crime de leurs disciples !
           L’on ne peut pas être Charlie sans être Raif Badawi.
           


Célébration du nouvel an berbère 2965 à Béjaïa
Festivités et messages de vœux
Envoyé par Jean Pierre
http://www.elwatan.com/regions/kabylie/bajaia/festivites-et-messages-de-voeux-13-01-2015-284778_143.php


El Watan  le 13.01.15 ;  l Par : Irbah Rabah
Le nouvel an berbère 2965 a été célébré dans les quatre coins de la wilaya de Béjaïa où divers programmes ont été concoctés.

           La célébration du nouvel an berbère a mobilisé le mouvement associatif et plusieurs autres parties à Béjaïa. C'est le cas par exemple à Seddouk, où l'association tafath de Tibouamouchine a célébré, le samedi 10 janvier, Yennayer premier jour de l'an 2965 du calendrier amazigh qui coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien, en organisant une exposition et une conférence sur cette date historique à la salle des délibérations de l'APC de Seddouk.
           Une panoplie d'objets d'art et traditionnels, des outils de paysannerie, des photos, des coupures de journaux et des livres portant sur l'histoire et la culture amazighe étaient exposés au public dans la matinée, et une conférence a été animée par Mohand Ait Ighil. Le conférencier a expliqué la signification de ce rite ancestral fêté chaque année dans différentes régions du pays et en Afrique du nord.
           Yennayer, smayem, tafsut sont autant de périodes du calendrier agraire annonçant le début d'une saison. Des dates repères auxquelles se réfèrent les paysans pour la programmation et le lancement des activités agricoles traditionnelles. C'est ainsi que, à titre d'exemple, lahlal, coïncidant avec le 25 octobre de chaque année, annonce la saison des labours.
           Quant à smayem, c'est durant cette période qu'on entame la campagne du moissons battage. Le conférencier a abordé plusieurs volets liés à Yennayer : le lexique, les traditions, l'histoire et même les proverbes évoquant cette journée particulière de notre culture ancestrale. Enfin, Yennayer demeure à ce jour un symbole, une tradition, une histoire, une identité, une fête, un repère et une mémoire pour les populations, loin d'une reconnaissance officielle au même titre que les autres fêtes nationales officielles.
           Par ailleurs, le centre culturel Malek Bouguermouh de la ville d'Amizour a abrité, depuis lundi 5 janvier, une série d'activités à l'occasion de la célébration du nouvel an berbère 2965. Au menu, une exposition de couture et de bijoux berbères s'est étalée le long de la première journée au niveau du hall dudit centre. D'après la direction du centre, le public a été convié dans l'après-midi de vendredi 9 janvier à assister à la présentation d'une pièce théâtrale intitulée Djelloul lefhaymi, mise en scène par Djamel Abdelli.
           Quant à la journée de Yennayer, lundi 12 janvier, les initiateurs de l'action ont opté pour une projection d'un film documentaire portant sur l'histoire des berbères. L'écrivain Said Amzal animera en fin de la même journée une conférence-débat qui sera suivie d'une vente dédicace de son dernier roman intitulé Dounia à l'ombre de son passé.
           Par ailleurs, la direction du lycée Lalla Fadhma n Soumer d'Amizour a programmé, à la même occasion, mardi 13 janvier une conférence sous le thème "Repères identitaires de la nation algérienne". Elle sera animée par Moussa Maouchi, écrivain et enseignant dans l'éducation nationale.
           Irbah Rabah



Ce sont les discours intégristes et wahhabites qui ont engendré les amalgames

Envoyé par Gilbert
http://www.elwatan.com/culture/ce-sont-les-discours-integristes-et-wahhabites-qui-ont-engendre-les-amalgames-16-01-2015-285070_113.php


El Watan  le 16.01.15  ;  l Par : Rafik Faten Hayed
Saïd Djabelkhir. Chercheur en sciences islamiques et spécialiste du soufisme

           Des Arabes se sont moqués du prophète à La Mecque et à Médine, le Coran ne le lui a pas ordonné de les tuer, ou même de les punir de quelque sorte que ce soit.
           - L'attaque du journal français Charlie Hebdo a suscité l'indignation. Mercredi dernier, une nouvelle une provoque les musulmans du monde. A votre avis pourquoi les musulmans se sentent-ils de nouveau en colère ?
           Il y a une très forte majorité de fakihs musulmans qui continuent à dire qu'il est strictement interdit de représenter les prophètes en général et le nôtre en particulier. A mon avis, ces fakihs n'ont aucune preuve dans les textes scripturaires fondateurs de l'islam pour avancer une pareille fetwa, car on ne trouve ça ni dans le Coran, ni dans la Souna, dans les hadiths du prophète Mohammed.
           De plus, pour la quasi-totalité des musulmans, tous ceux qui ne sont pas musulmans, sont automatiquement des kafers (mécréants), ce qui provoque leur colère par rapport au dernier numéro de Charlie Hebdo. Pour ces musulmans, Mohamed ne peut pas et ne doit pas être Charlie.
           Je pense que notre rapport et notre lecture de l'autre (surtout du Français) sont toujours une réaction à la grande déchirure causée par la colonisation. Il se trouve que la page n'a pas encore été tournée sur les deux rives, car ici comme là -bas, on continue quelque part à cultiver les deux complexes, celui du colonisateur et celui du colonisé.
           - Est-il vraiment interdit de représenter le prophète de l'islam ?
           Il n' y a aucune preuve religieuse pour dire ça. Les musulmans ont bien représenté le prophète à travers l'histoire, ce qui prouve bien que cet interdit ne faisait pas l'unanimité avant. Et nous avons beaucoup de manuscrits musulmans à travers les musées du monde qui en sont témoins.
           - Pensez-vous que les musulmans, en Algérie et ailleurs, soient conscients de la véritable source de cette contestation ? Le comprennent-ils ?
           Je continue à penser que la plupart des musulmans ne connaissent de la religion que ce que veulent bien leur faire connaître les fakihs et autres prédicateurs religieux. Ils ne font pas un travail approfondi sur les textes religieux et les interprétations que font les fakihs depuis plus de quatorze siècles sur ces textes.

           Ce qui fait que l'islam d'aujourd'hui, c'est tout simplement du prêt-à-penser, nous sommes très loin de la pensée d'Ibn Sina et Ibn Rochd et autres philosophes musulmans, qui ont été condamnés par les fakihs pour leurs idées rationnelles progressistes et ô combien coraniques.
           - Quelle serait la limite entre la liberté d'expression et l'acte blasphématoire ?
           Dans chaque pays il devrait y avoir des lois qui régissent la liberté d'expression. Ce sont ces lois qui devraient clarifier la limite entre ce qui est blasphématoire et ce qui ne l'est pas. Le problème sur le plan religieux, c'est que le fakih se voit le "gardien du temple" pas seulement dans les sociétés musulmanes, mais à travers le monde entier. De ce fait, ses fatwas deviennent intercontinentales. Rappelons-nous les fatwas contre Salmane Rushdi et Teslima Nesrine pour ne citer que ces deux exemples.
           Pour moi, le fakih n'a pas le droit de décréter des fatwas qui sortent du cadre de la société où il se trouve, car le contraire peut mener à des catastrophes. Par ailleurs, il y a des Arabes qui se sont moqués du prophète à La Mecque et à Médine, le Coran ne le lui a pas ordonné de les tuer, ou même de les punir de quelque sorte que ce soit, bien au contraire, il lui a demandé d'être patient et de ne pas répondre à l'intimidation.
           - Pensez-vous que les musulmans doivent réitérer leurs "excuses" face au terrorisme, pour se justifier, ou se désolidariser des terroristes ouvertement ?
           Je pense que le vrai travail doit être fait non pas sur les consciences des musulmans, mais plutôt sur les textes religieux qui régissent la façon d'être et la façon de penser des musulmans. Il nous faut une vraie révolution dans les textes et les interprétations de la religion musulmane. Nous avons déjà des ébauches par rapport à ça, mais le plus gros reste encore à faire. Le problème ce sont les réactions de l'islam officiel et de l'islam intégriste qui doivent être prises en considération, car c'est justement ces deux islams qui continuent malheureusement à gérer les idées et les attitudes des musulmans.
           - Islamistes, terroristes, djihadistes... Dernièrement la presse internationale a mis les musulmans dans le même sac. Existe-t-il à la base un problème de définition et ou de redéfinition ?
           Tout à fait. Je pense que les médias font l'amalgame entre musulman et terroriste. Il faut dire que tout musulman n'est pas un terroriste. Moi-même, je suis musulman, mais je ne me vois pas posséder la vérité religieuse absolue. Je crois aussi que toutes les religions se valent, il suffit d'être humain et d'aimer les humains quels qu'ils soient et d'œuvrer pour la paix et le bien de l'humanité. Je suis pour la séparation totale entre le politique et le religieux, je ne suis ni intégriste, ni djihadiste, encore moins terroriste.
           Ce sont les discours intégristes, wahhabites et autres, qui ont engendré cet amalgame à travers le monde. L'islam a besoin d'une révolution, d'un nouveau manifeste coranique, d'une nouvelle écriture et d'une nouvelle lecture qui replace les textes religieux dans l'histoire et dans le monde d'aujourd'hui en s'attaquant aux vrais problèmes du monde actuel, et en prenant en considération les vrais besoins de l'homme moderne.

           Bio express
           Natif de Boufarik, Saïd Djabelkhir est titulaire d'une licence de philosophie et des sciences islamiques à l'université d'Alger. Il enseigne pendant 10 ans la langue arabe et la philosophie dans un lycée. Journaliste collaborateur au journal arabophone El Khabar et au magazine Parcours maghrébin, Saïd Djabelkhir prend ensuite en charge la rubrique culturelle dans des quotidiens arabophones : El Fadjr, Djazaïr News et Echourouk.
           Faten Hayed


Cadre de vie à Annaba
Envoyé par Roland
http://www.elwatan.com/regions/est/annaba/la-ville-clochardisee-12-01-2015-284650_133.php


El Watan  le 12.01.15 ;  l Par : Leïla Azzouz
La ville clochardisée

           Depuis quelques années, Annaba n'offre plus cette image de coquette qui lui a été attribuée précédemment. Elle sombre actuellement dans une clochardisation programmée. Les annabis sont étonnés de voir leur quatrième ville se dégrader jour après jour. Les eaux pluviales charrient à travers les quartiers des tas de détritus et d'ordures solides.
           Sans wali depuis plus d'un mois, sans chef de daïra depuis plus d'une année, Annaba est actuellement vouée au laisser-aller. La majorité des rues du chef-lieu et celles de ses banlieues sont dans un état déplorable.
           Certaines routes, dont la détérioration remonte à plusieurs années, n'ont pu être bitumées jusqu'alors.
           Elles sont devenues impraticables en période de pluie, à l'image de celles des cités Genie Sider, Bouzered Hocine, Seybouse, Oued D'heb, la cité Auzas, l'Orangerie, Oued Forcha. Pis, certaines sont devenues inaccessibles même en voiture. Par manque de bac à ordure, d'autres sont envahis par les déchets ménagers, faute de ramassage régulier.
           Ce qui génère des odeurs nauséabondes, indisposant les riverains. Au-delà de l'incivisme et l'importance de la quantité de déchets domestiques, estimée à 165 tonnes collectées quotidiennement au niveau de la ville d'Annaba, la gestion des ordures ménagères demeure encore non maitrisable. Par ailleurs, malgré la réalisation de certains marchés pour absorber l'informel et que la ville devienne propre, il n'en est rien. Les charrettes se sont multipliées à travers tous les quartiers de la ville d'Annaba.
           Cet état déplorable à plus d'un titre est constaté à la rue Larbi Tébessi (ex Bouscarin), El Hatab, Leghzala, la Colonne, et la rue Benbadis. Les charrettes de fruits et légumes ou autres ustensiles et effets vestimentaires sont omniprésentes. Une véritable plaie béante dans l'environnement immédiat de cette ville. Ces vendeurs ambulants agressent quotidiennement les conducteurs de véhicules qui tentent de se frayer un espace pour stationner.
           Baisse de vigilance également dans les différents marchés de la ville où les pouvoirs publics ont démontré leur incapacité à réorganiser et restructurer ces espaces en matière de sécurité et d'hygiène alimentaire. Les trottoirs sont squattés par diverses marchandises, obligeant les piétons à emprunter la route. Qui dit mieux ?
           Leïla Azzouz


Le courage politique serait de sortir de cette rhétorique guerrière
Envoyé par Roland
http://www.elwatan.com/hebdo/histoire/le-courage-politique-serait-de-sortir-de-cette-rhetorique-guerriere-09-01-2015-284354_161.php


El Watan  le 9.01.15  ;  l Par : Adlène Meddi
Nedjib Sidi Moussa. Docteur en sciences politiques à l'université Panthéon-Sorbonne (France)

          - L'histoire otage de la politique : est-ce un poncif en Algérie ou une manière de cacher notre inaptitude collective à écrire et à assumer notre histoire ?
          L'idée selon laquelle l'histoire pourrait être complètement séparée de la vie politique me semble illusoire. Il y a, par contre, un véritable défi concernant la conquête de l'autonomie du champ scientifique, à propos du mouvement indépendantiste en particulier. Cela concerne en premier lieu les chercheurs qui doivent travailler dans les meilleures conditions, avoir librement accès aux diverses sources et publier leurs travaux sans craindre les sanctions administratives ou judiciaires.
          Ces problèmes ne sont pas propres à l'Algérie, mais s'expriment sous une forme spécifique en raison de la violence de la domination coloniale, de la permanence du régime autoritaire et de la guerre civile des dernières années. Il a fallu attendre la fin du parti unique pour se procurer librement la biographie de Messali Hadj en Algérie. Les voies discordantes ont pu commencer à se faire entendre seulement après octobre 1988. Cela ne fait pas encore vingt ans.
          - Pourquoi nous n'arrivons pas à structurer une fois pour toutes un récit national de l'Algérie ?
          L'existence d'un récit national se heurte de fait aux progrès de la recherche scientifique et aux évolutions de la société algérienne. Il sera toujours remis en question par des individus ou groupes qui se sentent marginalisés, à tort ou à raison. Le conflit n'est pas quelque chose qui doit effrayer, à condition qu'il soit encadré, apaisé et productif. Chaque génération a le droit d'interroger son rapport à l'histoire et au récit qui apparaît dominant. Même s'il reste des progrès à faire, on a pu observer une évolution dans les manuels scolaires où des figures historiques, longtemps occultées comme Messali Hadj, ont fait leur apparition. Malgré des résistances qui paraissent anachroniques, des infrastructures publiques portent désormais les noms de ces mêmes personnages qui ont contribué, dans leur diversité, à l'indépendance de l'Algérie. C'est justement cette pluralité que refusent les sectaires, indépendamment de leurs obédiences.
          - Est-ce que le politique doit vraiment être en dehors de la fabrication du récit national ?
          Quand un professionnel de la politique intervient sur le terrain historique, il le fait le plus souvent avec les mots de la compétition partisane et non avec la rigueur supposée du chercheur. On constate tous les jours, avec les petites phrases ou les déclarations choc, ou encore par le biais des messages postés sur les réseaux sociaux, que le débat politique ne vole pas très haut. Par principe, n'importe quel individu peut s'exprimer sur l'histoire mais cela ne signifie pas pour autant que son opinion soit pertinente. Mais critiquer ne donne pas le droit de calomnier. Surtout quand il s'agit de figures historiques, et à travers elles leurs partisans, qui se sont sacrifiéss pour libérer le peuple algérien du joug colonial. Le courage politique aujourd'hui serait de sortir de cette rhétorique guerrière et de militer pour la reconnaissance de tous les indépendantistes, indépendamment de leur sexe, de leur origine, ou de leur affiliation partisane (FLN, MNA, PCA).
          - La réécriture de l'histoire est un débat qui a tant duré en Algérie, ne faut-il pas passer à son écriture tout simplement ? C'est-à-dire refonder notre manière d'approcher notre histoire.
          L'histoire s'écrit en ce moment dans les universités algériennes, françaises, américaines et bien au-delà. Il se pose toutefois un problème concernant la publication des travaux universitaires, et plus particulièrement de leur circulation voire de leur appropriation par certains segments de la société. Rares sont les revues en Algérie diffusant des articles scientifiques ayant un rapport avec l'histoire.
          En raison de cette lacune, la presse publie des contributions de chercheurs ou d'acteurs donnant parfois lieu à des polémiques. Mais l'écriture de l'histoire ne peut se faire uniquement à travers les journaux et encore moins dans les tribunaux. Non seulement les chercheurs doivent pouvoir fixer eux-mêmes les règles du jeu, leur rythme, leurs objets, mais ils doivent aussi bénéficier du soutien des secteurs éclairés de la société, y compris quand ils remettent en cause certaines idées reçues. L'unanimisme ne fait pas bon ménage avec la pensée critique.
          - L'histoire des années 1990, des violences, que seuls la littérature, la presse et les décrets de la charte pour la paix et la réconciliation écrivent, ne subira-t-elle pas le même sort que l'histoire de la guerre de Libération et du mouvement national ?
          On peut constater que cette séquence de l'histoire récente fait l'objet de controverses, ne serait-ce que dans sa dénomination : guerre civile, décennie noire ou tragédie nationale. Le parallèle avec l'autre séquence fondatrice de l'Algérie contemporaine est saisissant, car les terminologies varient selon les auteurs : révolution, guerre (de libération) ou encore djihad. Mais l'écriture de ce moment de terreur, de répression et de résistance se heurte à plusieurs contraintes.
          A commencer par la consultation des archives étatiques, et plus largement celles des protagonistes qui ont eu à gérer la question de la violence... Il s'agit sans doute d'une question de temps et de mobilisation citoyenne, au même titre que la censure ou l'autocensure. Plus que l'accès aux sources, il convient surtout de s'émanciper des deux récits dominants (dialoguistes et éradicateurs) afin d'éviter de sombrer dans une infructueuse chasse aux "héros" ou aux "traîtres".
          Adlène Meddi


La théorie du complot ...
Envoyé par Annie
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5208934


Le Quotidien d'Oran; Jeudi 29 janvier 2015 ;  l Par : Kamel Daoud
La théorie du complot : un banc public pour faire asseoir les peuples

          Un autre ciel, un autre jour. Le fleuve le plus long du monde est Internet. Il coule hors du temps, d'un méridien à l'autre, gambadant sur les créneaux et les insomnies. De quoi y parle-t-on chez nous dans nos têtes ? du complot. Cette vaste théorie qui permet de ne rien faire, de juger le monde sans se juger, de parler pour ne rien dire et dire pour ne rien faire et accuser sans s'accuser et s'expliquer sans agir. La théorie du complot est la théorie favorite du monde dit « arabe », partout, depuis quelques temps. Tout ce qui se passe et se passera, selon les « complotophiles », est l'œuvre du sombre juif, du sionisme mondial, de l'Occident, des ennemis de l'islam ou du Club universel occulte, des forces noirs, des enfants de De Gaulle, de la CIA. Rien n'est notre faute à nous qui tuons nos terres par nos mains et nos crachats. Nous sommes tous manipulés et notre intelligence se limite à le signaler tout le temps au lieu d'en changer l'état. Car le théoricien de la « manipulation » ne fait rien contre la « manipulation » sauf répéter que c'est une manipulation. C'est une règle.

          Quand on désigne l'islamisme comme source du mal, c'est l'Occident qui est inculpé et la cause est qu'il nous envie cette religion qu'il veut salir ou nous voler. Quand Daech tue en direct, on trouve des « failles » dans les vidéos de décapitations et on enjambe le crime par une collection de ricanements. Quand les frères Kouachi tirent dans le tas, on s'attarde sur les rétroviseurs et un carte d'identité oubliée dans une voiture. On oublie que l'un des meurtriers a même fait tomber l'une de ses chaussures et qu'il s'est baissé pour la ramasser en live et directe sur les images. Quand un alpiniste français est décapité, on accuse les « Services » ou un clan ou les ennemis de l'Islam Pur. Quand les autres marchent sur la lune, on plisse les yeux pour en douter comme des crocodiles nageant à sec. C'est ainsi, le complot est une vue de l'esprit ? Non, c'est juste qu'il faut appeler les choses par leur noms : suprématie, intelligence, études, stratégies. C'est la cause de la suprématie de L'Occident sur les esprits faibles et les nations fictives. Si on est manipulé c'est qu'on est faible et manipulables et malades et tordus et geignards. Donc la cause du mal n'est pas la manipulation mais le manipulé. Un argument qu'il faut répéter au complotiste en guise de premiers pas dans la thérapie de groupe pour les nations dites « arabes ».

          Pour le reste, on arrête d'en déblatérer. La Palestine ? Et bien il faut construire un pays fort pour l'aider au lieu de jouer au photocopieur de la théorie sioniste, du cri « mort au juif ». On s'émeut pour 17 morts en France et pas pour 2000 morts au Nigéria ? Oui et toi tu as fais quoi pour ces 2000 morts ? Tu es sorti marcher et dénoncer ? Non. Le « complotiste » a pour sport favori de dénoncer les « dénonceurs », pas le mal. L'Occident est fourbe ? Mais bon sang l'occident est une nature, un empire. Il n'est ni juste ni injuste ; il est. On le subit parce qu'on n'a pas les moyens de lui tenir tête. Il faut arrêter d'en attendre une morale ou d'en espérer une sainteté. Un empire n'est pas un saint, mais une géographie qui mange les histoires des autres et les dévore. La France ? Chapitre favori des théoriciens du complot en Algérie.

          Tout est la faute de la France. Oui ? Non : avant la France on était quoi ? Qui ? Une nation forte ? Une civilisation ? Un empire ? Une conquête de l'espace ? Et après la France ? On a fait de ce pays une Suisse ? Non. Et la liste est longue. Infinie en boucle dans la bouche de l'assis qui regarde le monde avec les yeux plissés et l'âme salissante. Fatigué de ce réflexe de déni qui sert aux « arabes » comme pagne pour cacher la cavité vide du crâne. Fatigués et en colère. C'en est devenu une névrose. Misère spirituelle. Panne de la source. Laideur des visages.
          Kamel Daoud



MESSAGES
S.V.P., Lorsqu'une réponse aux messages ci-dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la Seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique,
cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura

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De Bernard VIOT

Bonjour les Amis
    Venez Découvrir un site convivial http://www.treizarts.com monté avec mon association et qui s'engage à garder ses conditions d'origine et ne pas augmenter ses tarifs qui sont dans les plus avantageux du marché
    C'est un site de vente par Internet qui peut s'adresser à des collectionneurs (timbres d'Algérie)
    Vous pouvez vous inscrire gratuitement et inviter tes nombreux amis et connaissances
    Voila. Là je suis le patron et je peux vraiment appliquer ma charte (Visible sur le site)
    Visionnez mon reportage du 22/01/15 sur St Pétersbourg à la Maison de l'Artisanat de Marseille
    http://youtu.be/n8Q8ddjcj4A

    Amicalement et Meilleurs voeux
Mon adresse est : Bernard Viot





De M. Pierre Jarrige

Chers Amis
Voici les derniers Diaporamas sur les Aéronefs d'Algérie. A vous de les faire connaître.
    Diaporama 78                                          Diaporama 79
    Diaporama 80                                          Diaporama 81
    Diaporama 82                                          Diaporama 83
    Diaporama 84                                          Diaporama 85
    Diaporama 86
Pierre Jarrige
Site Web:http://www.aviation-algerie.com/
Mon adresse : jarrige31@orange.fr


DIVERS LIENS VERS LES SITES

M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er Janvier 2015.
Son adresse: http://www.piednoir.net/guelma
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Guelmois, guelma-collectif@orange.fr

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CHEZ PILOU
Envoyé par Eliane

Tous les 10 ans, d'anciens copains se retrouvent
pour passer une bonne soirée ensemble


     Au moment de fêter leurs 40 ans, ils se retrouvent et se demandent où passer cette soirée.
     Au début ils n'arrivent pas à se mettre d' accord sur le lieu mais l'un d'eux propose :
      Aussitôt dit, aussitôt fait.

      10 ans plus tard, pour leurs 50 ans, ils se retrouvent à nouveau et se demandent où passer la soirée mais l'un d'eux propose :
      - "Allons au restaurant « Chez Pilou », on y mange très bien et la carte des vins est excellente."
      Aussitôt dit, aussitôt fait.

      10 ans plus tard, quand ils fêtent leurs 60 ans, ils se retrouvent à nouveau et se demandent comme d'habitude où passer la soirée et l'un d'eux propose:
      - "Allons au restaurant « Chez Pilou», c'est calme et non-fumeur."
      Aussitôt dit, aussitôt fait.

      10 ans plus tard, pour leurs 70 ans donc, ils se retrouvent et se demandent où passer la soirée et l'un d'eux propose :
      - "Allons au restaurant « Chez Pilou », c'est bien adapté aux fauteuils roulants et il y a un ascenseur."
      Aussitôt dit, aussitôt fait.

      Dernièrement, ils fêtaient leurs 80 ans et se demandaient où aller. L'un d'eux proposa :
      Et tous de répliquer : - "Bonne idée, nous n'y sommes jamais allés !"

      Ne riez pas !!!
ØØØØØØØØØØØØØØ



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