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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
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Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO
Le 5 DECEMBRE !
Une Date, un Jour, une Commémoration Pourquoi, Comment, pour Qui ?
Chers Amis,
Que représente le 5 Décembre ?
Si l'on pose cette question crûment, cela ne représente rien.
Si on se creuse la tête, on trouvera, " 5 décembre : journée nationale d'hommage aux Morts pour la France pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie ". En 2002, c'est le jour de l'inauguration quai Branly, du Mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie de M. Jacques Chirac et dédié aux morts militaires de ces affrontements.
Puis le 5 décembre est devenu une journée commémorative par la pose d'une plaque où figure : " La Nation associe les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres ou d'exactions commises durant la guerre d'Algérie et après le 19 mars 1962 en violation des accords d'Evian, ainsi que les victimes civiles des combats du Maroc et de Tunisie, à l'hommage rendu aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord ".
Pourquoi avoir choisi le 5 décembre qui ne représente rien en tant que date historique ?
Parce que les Associations d'anciens combattants et de Pieds-Noirs n'étaient pas arrivées à un consensus sur une date unique.
La FNACA ennemie jurée des Pieds-Noirs ne voyait et ne voit toujours que le 19 mars comme date officielle alors que les historiens sérieux et honnêtes disent que c'est une date inadaptée à une telle commémoration.
Les Pieds-Noirs et 2 ou 3 associations d'anciens Combattants célébraient déjà depuis de nombreuses années le 16 octobre à Notre Dame de Lorette qui avait été choisi par M. Valérie Giscard d'Estaing en 1977 où repose la tombe du soldat inconnu de la guerre d'Algérie.
Cette date du 5 décembre qui n'a aucune référence officielle est sortie d'un chapeau par des Associations proches de l'agenda présidentiel de M Jacques Chirac qui devait inaugurer, le 5 décembre 2002, quai Branly à Paris le mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.
La France tenait " une date ", confirmée par le décret de 2003. Il n'en fallait pas plus pour mettre presque tout le monde d'accord.
Bien que personnellement, j'aurai préféré garder le 16 octobre, contre mauvaise fortune, j'ai pris le 5 décembre et depuis je rends hommage à tous les morts de ces guerres, à cette date, devant le Monument aux Morts de mon village d'exil.
Bien sur, il aurait mieux valu, une fois pour toutes, nous mettre d'accord sur le 11 Novembre qui reste quand même la date de la plus grande boucherie guerrière dans laquelle de très, très nombreux compatriotes sont tombés pour venir défendre une France qui les a lâchement remerciés en les abandonnant dans des moments cruciaux.
Le 11 novembre aurait été la date unique la mieux appropriée pour commémorer les victimes de tous les morts pour la France.... quel que soit le théâtre des opérations, dès lors qu'il y a un engagement de la FRANCE !! Ce n'est pas une affaire de politiciens, c'est une affaire de bon sens, des anciens combattants eux-mêmes ? Qui aurait le courage de statuer sur ce point ?
Avec le temps, on pourrait s'apercevoir, que l'on pouvait prendre n'importe quel jour du calendrier pour rendre cet hommage, car chaque jour il y a eu des morts, des assassinats, des torturés à mort, des égorgements, etc… comme en Algérie le 05/12/55 avec le Coup de force contre le Centre de LAMY, dans le CONSTANTINOIS, près de la frontière tunisienne: quarante morts.
Maintenant, je suis persuadé que je partirai rejoindre mes ancêtres sans avoir vu un jour la grande réunification du peuple Pieds-Noirs parce que des Associations de P.N. n'en veulent pas car elles tiennent trop à certains de leurs privilèges ; à leurs subventions reçues sur l'indemnisation des P.N (même si les adhérents sont peu nombreux) ; à l'ego de leurs représentants ; à leurs prébendes ; et comme je l'ai souvent entendu dire " à leur fond de commerce ".
Je ne sais pas si le monde P.N. se rend compte qu'il y a plus de 1200 " Associations " de P.N., sans compter celles des Harkis. Il faut dire aussi que les adhésions diminuent car parmi les " jeunes " de mon âge, beaucoup ont compris et n'en veulent plus.
Internet en 15 ans a fait plus pour la mémoire que plus de 50 ans de vie associative. Grâce au NET, cette mémoire est connue et diffusée dans le monde entier.
Certes la vie associative a un coté festif et convivial qui est très apprécié par tout le monde. Ils ont même adopté le couscous/merguez. Vous voyez la merguez qui flotte comme un étron dans la marga. Une aberration inventée par la patosie pour se moquer des P.N. et que le " Grand Charlot " appelait " les couscous/merguez " qu'on achète avec une kémia et de l'anisette.
Eh bien Chirac a fait de même pour le 5 décembre, il a acheté des " Assos de P.N. " de la même façon.
Malgré tout cela, je souhaite à tous d'avoir le 5 décembre, d'humbles pensées pour nos morts, soit en se rendant dans un cimetière sur nos stèles ou à un Monument aux Morts où ils recevront un hommage mérité.
Jean Pierre Bartolini
Diobône,
A tchao.
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ILS SONT NOMBREUX LES BIENHEUREUX
ECHO D'ORANIE - N°243
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Ils sont nombreux les bienheureux
Qui n'ont jamais fait parler d'eux
Et qui n'ont pas laissé d'image:
Tous ceux qui ont depuis les âges
Aimé sans cesse et de leur mieux
Autant leurs frères que leur Dieu.
Ceux dont on ne dit pas un mot,
Ces bienheureux de l'humble classe,
Ceux qui n'ont pas fait de miracles,
Ceux qui n'ont jamais eu d'extase
Et qui n'ont pas laissé d'autre trace
Qu'un coin de terre ou un berceau.
Ils sont nombreux ces gens de rien,
Ces bienheureux du quotidien
Qui n'entreront pas dans l'Histoire,
Ceux qui ont travaillé sans gloire
Et qui se sont usé les mains
A pétrir ou gagner leur pain.
Ils ont leur nom sur une pierre,
Et quelquefois dans nos prières.
Mais ils sont dans le cœur de Dieu.
Et quand l'un d'eux quitte la terre
Pour gagner la maison du Père,
Une étoile naît dans les cieux.
Auteur Inconnu
envoyé par Albert et Francine ANDREOLETTI
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JARDIN DES ETOILES 2014
Fleurissement cimetière de Bône
Par Mounir Hanéche-------- SUITE 2014
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PLAQUE CIMETIERE FRANÇAIS
Tombe CATALDO
Tombe CRONEISS
Tombe DEFOSSE
Tombe DESANTI
Tombe DI MEGLIO
Tombe GUITTARD
Tombe JEANELLE
Tombe LASTES
Tombe MENETRIER
Tombe PERNICE
Tombe ROSSO
Tombe XUEREF
Encore un grand merci à M. Mounir Haneche, notre petit frère
sur place qui réalise notre devoir.
UN GRAND MERCI aux familles et aux généreux donateurs
qui nous ont permis de réaliser cette floraison de quelques
tombes afin de ne pas oublier ceux qui sont
restés là-bas. Notre souvenir ne peut pas s'eteindre et
faisons en sorte que l'année prochaine soit une année
encore plus "fleurissante".
Seules, ont été publiées, les photos
dont les familles ont donné leur accord.
JPB.
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ON-TON-TION !
Par M. Roda Jean
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Sur la chanson "Laisse béton" écrite et interprétée par Renaud, parodie d’un petit Oranais relatant ses démêlés avec des "sauvageons".
J'étais tranquille j'étais pénard,
J'me promenais en trottinette.
Il est arrivé un loubard,
Qui m'a raconté des sornettes,
Qui m'a traité de tête de lard
Et me dit :"j'aime pas ta binette".
"Ta trottinette
Pitchounette,
J'te l'achète.
J'te la paye avec des clopinettes.
Avec, je draguerai les minettes.
Sinon, on va au campico,
Je casse ta gueule de santico.
D'une bougna, je te mets k.o".
Moi j'lui dis : "On-ton-tion !"
Y m'a filé un gnon,
J'lui ai donné sa mère.
Y m'a traité de con,
Je l'ai foutu par terre.
J'étais tranquille, j'étais pénard,
Je jouais au pitchac.
Arrive alors un type bizarre.
Je peux même dire un peu braque.
Y m'a donné un trompasso
J'ai attrapé le capasso.
"Toi au pitchac,
Macaque,
T'es pas un crack.
Moi je fais des jongles jusqu'à cent.
Es-tu capable d'en faire autant ?
Tu vois, ton pitchac j'te le pique
Et j'le revends pour m'faire du fric.
T'as compris vieille bourrique ?".
Moi j'lui dis : "On-ton-tion !"
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Y m'a mis une torta,
J'lui ai mis une coca.
Sa tête a fait clic-clac,
J'ai repris mon pitchac.
J'étais tranquille, j'étais pépère,
Je roulais sur mon carrico.
Un mec à mine patibulaire
Y me courait sur l'haricot,
Y me cassait les pelotas,
Ce con, la putain de sa race ...
"Ton carrico,
Chico,
C'est pour Coco.
Y me plait bezef, ma parole.
Je m'excuse mais t'as pas de bol,
A présent, il est à mézigue.
La purée, t'es un drôle de zigue.
Allez, gicle de là tu me fatigues".
Moi j'lui dis : "On-ton-tion !".
Y m'a passé une datte,
J'lui ai mis une bougna,
J'y ai fait un croche-pattes
Et gagné la barouffa.
La morale de cette pauvre histoire
C'est qu' quand t'es tranquille et pénard,
Qu'un mec arrive sans crier gare,
Pour t'chercher noise et la bagarre,
Le seul moyen dans ce cas-là,
C'est d'montrer que tu en as
Et qu't'es loin d'être un bamba.
Jean Paul RUIZ
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LE MUTILE N° 20, 1917 (Gallica)
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Les Accaparateurs
M. Michel Accietto, marchand de poisson à Bône, se livrait depuis quelque temps, à l'accaparement dans les campagnes de tous tes oeufs dont il offrait 14 à 16 francs le cent. Les marchés de Bône s'en ressentaient et le cours normal des oeufs, qui était à 10 francs, atteignit rapidement le double.
Le Parquet ouvrit une, enquête et une perquisition faite au domicile de l'inculpé, amena la découverte de onze grandes caisses contenant 18.000 oeufs qui devaient être expédiés à Marseille.
Poursuivi pour accaparement et hausse injustifiée sur le prix des denrées, M. Accietto comparaissait le 14 décembre dernier, devant le tribunal correctionnel de Bône qui, par application de l'article 419 du code pénal et des dispositions de l'article 10 de la loi du 20 avril 1916, le condamna à huit jours de prison avec sursis et cent francs d'amende.
Le prévenu interjeta appel et fut suivi dans cette voie, par le ministère public qui forma appel à minima.
La Cour d'Alger a confirmé la décision des premiers juges.
L'exemple doit être suivi. Nous comptons sur l'énergie de tous pour que soient énergiquement poursuivis les accapareurs d'œufs, puisque maintenant on est sûr qu'ils sont condamnés par les tribunaux et que les condamnations seront confirmées par la Cour d'Appel.
-oooooooooooooo-
LA CONSCRIPTION INDIGÈNE
L'Echo de Bougie formule à cet égard des réflexions marquées au coin du bon sens :
La faculté de remplacement qui crée, au profit des familles aisées, un véritable privilège, doit être considérée comme une erreur de la loi militaire actuelle. Son application est d'autant plus dangereuse qu'elle favorise, surtout en ce moment, la plus scandaleuse spéculation. Des remplaçants sont achetés et revendus au poids, par des maquignons qui parcourent les marchés indigènes ; on raconte publiquement que, dans notre arrondissement, cette chair humaine s'est payée trente-cinq, quatre-vingt et même au-dessus de cent francs le kilogramme.
Le gouvernement devrait bien supprimer définitivement cette faculté de remplacement qui ne profite qu'aux riches indigènes, c'est-à-dire à ceux qui doivent le plus à la France par le crédit qu'ils trouvent dans nos établissements financiers, la sécurité dont ils jouissent dans leurs affaires et leurs biens, les faveurs, enfin dont ils ont toujours été comblés et qui, à cette heure où notre pays est en danger, continuent à faire preuve d'un dévouement trop verbal, alors que c'est aux actes que l'on aimerait jauger leur gratitude...
Combien pourrait-on citer de ces familles indigènes, devant tout à l'Administration Française : leur situation, leur influence, et qui n'ont encore envoyé aucun de leurs enfants au service du pays en guerre.
Notre confrère conclue en faisant remarquer que ce sont surtout les fils de Fellah, les meskines qui constituent ces régiments de tirailleurs et à qui doit aller notre reconnaissance.
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Le rugby
Envoyé par Hugues
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Vous aimez le rugby ?? Histoire de rugbyman:
Deux vieux amis Marcel et Jojo, 90 ans tous les deux, ont été amis toute leur vie. Jojo est à l'article de la mort et Marcel lui rend visite tous les jours.
Un jour, Marcel lui dit : « Jojo, toi et moi avons aimé le rugby toute notre vie. Nous avons joué ensemble chaque Dimanche pendant de nombreuses années. Je voudrais que tu me rendes un service quand tu seras au Ciel. Débrouille-toi pour me faire savoir si on joue au rugby là-haut. De son lit de mort, Jojo s'adresse à son ami :
- Marcel, tu as été mon meilleur ami pendant toutes ces années. Je te rendrai ce service si je le peux.
Quelques instants plus tard, Jojo quitte ce monde.
Quelques jours plus tard, à minuit, Marcel est réveillé dans son sommeil par une lumière blanche aveuglante. Une voix lui dit : Marcel Marcel !
- Qui est-ce ? demande Marcel affolé, assis sur son lit.
- C'est moi Jojo.
- C'est impossible, Jojo vient de mourir !
- Je te dis que c'est moi Jojo !
- Jojo ! Mais où es-tu ?
- Au ciel. J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t'annoncer.
- Vas-y, commence par la bonne, demande Marcel.
- Eh bien, la bonne, c'est qu'on joue bien au rugby au Ciel. Mieux, tous nos vieux potes qui sont morts avant nous sont ici aussi ! Encore mieux, on a tous retrouvé notre jeunesse ! La meilleure de toutes, c'est que c'est toujours le printemps, pas de pluie, pas de neige ! Il n'y a pas d'arbitres (on a dû les envoyer ailleurs !) Et cerise sur le gâteau, on peut jouer autant qu'on veut, on n'est jamais fatigués !!!
- C'est fantastique ! répond Marcel. C'est encore mieux que ce que j'avais espéré ! Mais la mauvaise nouvelle, c'est quoi ?
- T'es sur la feuille de match samedi !!
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PHOTOS DE BÔNE
Envoi de M. Nicolas Duchene
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TRACES DE VIE
Par M. Gilles CAMILLERI (2013) N°17
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LES DECES
LES DECES EN 1835
BÔNE, à l'aube de l'année 1835, apparaît comme une cité coloniale en pleine installation mais aussi comme une ville très surveillée.
Une cité coloniale en pleine installation
En pleine installation car, comme nous l'avons déjà évoqué, les troupes françaises du capitaine du génie BALLARD s'attachent très vite à remodeler la ville.
Le déblaiement des gravats et des immondices accumulés par les sièges et les occupations successives a été entrepris dès 1832.
Les ruines ont été rasées. Le plan de la ville a été repensé.
Les mosquées et les marchés ne constituent plus les repères obligés de la population. Les rues sont alignées dans la mesure du possible, agrandies, reçoivent des noms ; les maison des numéros.
A un espace replié sur lui-même, sorte de structure en escargot, les soldats substituent l'ouverture au monde.
Un véritable PC opérationnel du pouvoir civil s'est installé à la mairie, au n°1 de la rue Française.
On y trouve tout un groupe d'hommes aptes à répondre aux problèmes : François Joseph LAROCHETTE (30 ans) menuisier ; Joseph TERRADE, lui aussi menuisier. Avec eux, Joseph ANDRIEUX, ancien huissier ; Henri Michel BADENCO, avocat défenseur (33 ans) ; Pierre FORGUES, conducteur de travaux, 40 ans, (acte de décès n°3 de 1834) ; Jean Baptiste DURANTI, qui signe GIAMBATTISTA (AN 3 du 18 janvier 1836, Charles Joseph BORGELLA), un homme fort probablement d'origine italienne dont les fonctions sont celles de concierge, sa trace disparaît dans les années 1840. C'est un homme déjà âgé : 55 ans en 1835 / 1836. Peut être est-ce la même personne qui décède à ALGER en 1848 (AD 400 1848) à l'hôtel du globe à l'âge de 65 ans. Les éléments sont trop ténus pour effectuer le rapprochement.
S'ajoutent à cet effectif conséquent : Sylvestre HAURE " commissaire de police, demeurant hôtel de la mairie ", (AD 17 1836) ; Célestin BOURGOIN, 38 ans, secrétaire de mairie puis Charles Hippolyte DUMAIN, 42 ans, lui aussi secrétaire de mairie (AD 310 1835), Pierre LACOMBE, adjoint au maire, pourtant propriétaire (AD 30 1836) et les sergents de ville : Armand Joseph DROMARD (AD 27 1836), Simon BARSIA (AN 29 de Maria Cattarina Giuseppa CARDONA du 8 mai 1836) (230).
Les remparts, abîmés par endroits, ont été restaurés. Mieux, des blockhaus préfabriqués sont maintenant disposés dans des endroits stratégiques comme autant de " sonnettes " destinées à prévenir les soldats de la garnison et les habitants d'une éventuelle attaque. On en trouve un au pied de la Casbah pour protéger le lazaret situé juste au dessus de la grenouillère, un autre au pont des Kharézas (blockhaus des palmiers), un autre encore à HIPPONE pour surveiller la route de CONSTANTINE et le bac de la SEYBOUSE, le dernier est édifié dans le vallon où s'édifiera l'hospice COLL afin de protéger l'aqueduc (231).
L'eau potable, en effet, est un des gros soucis de la ville coloniale naissante. Une seule fontaine, nous l'avons indiqué, est encore en état au moment de la conquête française ; des corvées d'eau s'avèrent nécessaires pour approvisionner l'énorme garnison, les animaux qui l'accompagnent et la population civile dans les aiguades plus ou moins proches de la ville. L'eau des puits, sauf un, nous l'avons dit, est polluée, celle des citernes s'avère insuffisante. La situation est donc difficile et nécessite en plus la mise en place de toute une équipe de porteurs d'eau européens ou indigènes afin d'alimenter les casernements et les habitations.
Dans les actes de décès de 1835 on en trouve la trace avec le jeune Gasparo CACCIA, un maltais de 18 ans, qui décède le 25 décembre (acte 109 du 26 septembre). Ces porteurs d'eau contribuent aussi à la fourniture en eau des blanchisseurs et des blanchisseuses. Sont en effet présents lors de la déclaration du décès du jeune CACCIA deux compatriotes : Rosario CAMILLERI (19 ans) et Francesco CARBONARO (29 ans). Le déclarant n'est autre qu'Antonio DARMENIA qui nous est connu car il cumule plusieurs métiers dont celui de " blanchisseur des draps de la garnison ". Il est à noter que ces trois hommes ont signé l'acte de décès ce qui peut sembler peu fréquent à la lecture des actes de ce temps. Mais l'analphabétisme de ces " colons " des " îles britanniques " nous apparaît, au fur et à mesure que nous étudions les différents actes de l'état civil et que nous essayons, par leur intermédiaire, de nous pénétrer de l'état d'esprit des conquérants français, comme de plus en plus douteux. Ainsi, dans l'acte 109 Antonio DARMENIA est déclaré " ne pas savoir signer " et nous découvrons son paraphe au bas du document. De même, dans l'acte 227 qui concerne Joseph ABELLA, le déclarant : Primo RECLI est déclaré " ne savoir " or il signe lui aussi l'acte.
Les officiers de l'état civil de la BÔNE naissante, avec peut être la complicité des interprètes, n'ont pas dû souvent, peut être pour gagner du temps ou simplifier l'inscription des actes, se donner la peine d'interroger ces étrangers à la langue peu compréhensible même si elle est très voisine de l'arabe.
Très vite donc l'armée va s'efforcer de remettre en état la conduite des eaux captées dans le massif de l'EDOUGH en restaurant les installations romaines ou maures.
Autre nécessité indispensable à une installation durable : l'hygiène. Dès 1833, un service de nettoyage des rues et de blanchissement des maisons existe. Les négligences en la matière sont sanctionnées.
Un nommé Nicolas GALLIA (GALEA) (232), 56 ans, est chargé du balayage et de l'enlèvement des immondices (acte de décès 86, 1835). C'est son activité visible mais comme son métier l'amène à visiter toutes les rues, les ruelles et impasses de la ville, à connaître tous ceux logés dans les maisons et les immeubles qui les bordent, il participe aussi parfois à la déclaration des naissances et des décès. Sa connaissance des résidents de la vieille cité, celle des nouveaux arrivants, l'amène à informer le commissaire de police Sylvestre HAURE (233). Cet aspect caché de son activité apparaît clairement lors de l'épidémie de choléra qui touche la ville en 1835. L'acte de décès de Francesco PALOMA, mort le 31 octobre, nous indique en effet comme déclarant Nicolas GALLIA " employé à la police de BÔNE ". En 1836 le même Nicolas GALLIA, domicilié rue d'Alger, comparait devant l'officier d'état civil pour déclarer la naissance de Jean Joseph VELLA son petit fils (AN 20 du 6 avril 1836). Nous apprenons à cette occasion que son gendre, Carmino ou Carlo est aussi " employé de police à BÔNE ". Ledit Carlo exerce ensuite la profession de marchand de tabac (AN 110 du 29 décembre 1838, Giovanni VELLA) puis revient à ses premières amours : il est à nouveau " agent de police " en 1841 (AN 84 de Thomas VELLA, son fils, du 20 septembre 1841) puis " concierge de la police " (AN 174 de Félicie Polixène Jeanne VELLA, sa fille, du 23 octobre 1844). L'acte de mariage de ladite Félicie Polixène Jeanne VELLA (AM 70 1864) avec Salvator Michel CAMILLERI le signale comme journalier. Son beau père, il est vrai, a disparu et ne le protège plus.
L'hygiène corporelle, aussi, n'a pas été négligée et ce, dès le début de la conquête.
Le général comte de CORNULIER LUCINIERE, l'indique brièvement dans son ouvrage (234) : " la journée du 5 avril (1832) parut bien longue à passer. Les turcs avaient improvisé en ville des bains de vapeur, où tous les français éprouvèrent un grand délassement en y allant les uns après les autres se faire masser par eux ".
Toujours sur le plan de l'installation, l'approvisionnement n'a pas été négligé. Le grand nombre de négociants présents à BÔNE à ses débuts le prouve. Il arrive donc, bien entendu, en grande partie par la mer, mais un marché installé hors les murs, près de la porte de CONSTANTINE, dite aussi BAB RABAH, attire agriculteurs et éleveurs, commerçants et marchands indigènes parfois venus de loin.
Ces derniers et les voyageurs se logent dans un caravansérail délabré situé non loin de là.
Une ville très surveillée
Mais BÔNE est aussi une ville très surveillée. Nous venons en partie de le voir avec Nicolas GALEA, son gendre, le commissaire de police Sylvestre HAURE, l'interprète Angelo BENABU qui va devenir inspecteur de police, les sergents de ville DROMARD et BARSIA.
De plus, pour veiller à la sécurité de ce marché, du caravansérail, des environs immédiats de la ville, ont été mis en place des gardes champêtres : René RICHARD (40 ans) AN 29 du 8 mai 1836 ; Zacharie BORGELLA (28 ans) AN 3 du 18 janvier 1836 de Joseph BORGELLA ; Louis Alexandre CAGNY (32 ans) (AN 21 d'Honorine CAGNY) du 8 avril 1836.
Cette petite escouade de gardes champêtres est doublée par une gendarmerie maure, fort probablement créée dès les premiers jours de la conquête (235). Son fondateur est connu par l'acte de décès 141 du 20 décembre 1833, celui d'une toute petite fille de 3 ans du nom de KAMIRA : il s'agit de Belekar BEN KADI.
Les actes de l'état civil des premières années de la ville coloniale, les actes de décès en particulier, nous révèlent les noms de ces gendarmes maures :
- Casme BEN HAMET (acte de décès n°55 de la nommée Aïcha BENTE GETTENI [90 ans] décédée à BÔNE le 9 septembre 1833.
- Mohamed BEN AXIS (30 ans) (acte de décès du 10 mars 1833 de ALY BEN AMOUR).
- RAMDAN (46 ans) (actes 100 du 25 octobre 1833, 275 et 315 de 1835).
- Mohamed SFAÏ (40 ans) (acte de décès 233 du 29 octobre 1835).
- SELLAMI ou SELBANI (45 ans) (acte 398 du 19 novembre 1835 concernant la nommée TURKIA).
- Mohamed ESBAÏ (40 ans) (décès de ADDA le 30 novembre 1835 acte 270).
- SOLTANI (45 ans) (mort du spahi Ali ZIRI, acte 285 de l'année 1835).
- Mustapha BEN DALAVACH (22 ans) (décès de la petite HADDA, 8 ans, le 30 octobre 1835, acte 282).
- Hassan BEN ALY (21 ans) (décès du marchand Essen ABSIR, 88 ans, acte 264 de l'année 1835).
- Ali KASSAR (50 ans) (décès de Fatma, 90 ans, acte 362 de l'année 1835).
- BEL HESSEIN (35 ans) à propos de la mort d'une jeune femme, MABROUKA, 35 ans, (acte 249 de 1835).
- Hemed EL GHERFI (35 ans) décès de SCHRIFFA, 25 ans, épouse du gendarme Mohamed SELBANI, fille de Hadj Mohamed TONSI décédé et de Fatma, 40 ans, (acte 247 du 29 octobre 1835).
- HASIN (35 ans) décès de Mohamed, 10 ans, (acte du 24 octobre 1835).
Ces gendarmes maures méritent d'être cités car, nous le verrons, leur comportement pendant l'épidémie de choléra va s'avérer exemplaire.
Sont aussi surveillées et fermées la nuit, les portes de la ville. Contrôlées au départ par des turcs bien sûr qui ont été maintenus dans leurs fonctions par les français. Tels, par exemple, AMESA, turc, gardien à la porte de CONSTANTINE qui décède le 16 août 1833 (acte 34) à l'âge de 85 ans. C'est son collègue OSMAN, gardien à la même porte, qui déclare le décès. Par la suite, elles passent peu à peu, au fur et à mesure du décès des turcs très âgés (comme, nous l'avons vu, une bonne partie de la garnison turque) entre les mains des indigènes maures et des français. Il semble que les occupants n'ont pas effectué de changement brutal dans ce cas. En effet, en 1835, le nommé OSMAN, gardien de la porte de CONSTANTINE, âgé de 65 ans, est toujours en fonction. C'est lui, en effet, qui déclare le 14 octobre 1835 la mort de son fils HEMED dans un acte où il est fait mention de sa fonction de gardien de ladite porte. Il est assisté dans son office par MUSTAPHA, 65 ans, lui aussi gardien de la porte de CONSTANTINE qui décède en fin d'épidémie de choléra, le 11 décembre 1835 (acte 431) mais aussi par HESSIN, 50 ans, dont il est fait mention comme déclarant dans le décès de MERIEM, 80 ans (acte 250).
A côté de ces turcs ou de ces maures investis de la confiance des militaires français, nous connaissons aussi par les mêmes actes les noms de quelques français : Henri PERNELLE, portier consigne de la porte de la Casbah (déclarant lors du décès de la blanchisseuse Thérèse ROUSIER, le 24 avril 1833) ou encore Félix DELORD, 48 ans, lui aussi portier consigne (acte 148 du 20 octobre 1835) qui enregistre le décès de son enfant ; Jean BUFFET (42 ans) portier consigne sans précision de son lieu d'affectation (acte de décès 39 du 25 mars 1835) ; Joseph Sébastien ANSIAUX (46 ans) qui, lui aussi, exerce la même fonction (acte de décès 357 du 7 novembre 1835).
La santé, elle aussi, est placée sous surveillance. La ville, touchée de manière endémique par le paludisme, se trouve aussi sans cesse menacée par le typhus, la dysenterie et le choléra. Une commission a été désignée pour déterminer et examiner puis isoler les malades suspects. Le moindre doute déclenche une procédure de mise à l'écart au lazaret (235 bis). C'est ce qui se passe dans le cas de Mohamed GREDAB, natif de BÔNE, âgé de 70 ans, dont l'acte 99 enregistre le décès le 7 septembre 1835. Les membres de la commission de santé sont les déclarants. C'est Dauphin RAIMBERT, 62 ans, qui en est à ce moment là le président semainier. Figurent aussi dans la commission Pierre Michel GESTIN, 52 ans, le capitaine du port et Michel Adolphe MIGNARD, 28 ans, le secrétaire du conseil de santé de BÔNE. Il faut dire qu'en ce mois de septembre la commission est en état d'alerte maximale. Venu de CARTHAGENE, le choléra a débarqué à MERS EL KEBIR et ORAN en septembre 1834. En août 1835, l'épidémie finit par parvenir à ALGER et la province de CONSTANTINE s'attend à être touchée dans les mois qui suivent. C'est le cas pour BÔNE non pas en septembre mais, comme nous allons essayer de le démontrer, le mois suivant.
Les autorités, aidées par la population, ont aussi tenté de renforcer l'importance des stocks en vue d'éventuels sièges. Chaque boulanger, par exemple, se doit de constituer un stock de 600 kg de farine (236). Toutes les tribus de la plaine comme celles de la montagne proche, en effet, ne sont pas soumises. Les DREIDS, les MERDES surtout, harcèlent les tribus fidèles et lancent des opérations de razzias. A une dizaine de kilomètres de BÔNE et parfois dans les faubourgs, la sécurité des alliés, comme des colons est difficilement assurée. Le haut commandement militaire de la ville y répond par des expéditions de représailles, la prise d'otages et la constitution d'escadrons de spahis irréguliers (été 1833) qui deviennent très vite réguliers (été 1835). Beaucoup de ces spahis sont d'ailleurs des otages. En témoignent les registres des décès de 1835. Ainsi l'acte 95 du 30 août 1835 est celui d'une jeune femme, ZORA, 18 ans, femme de ALY BEL OUSIF " otage à l'escadron auxiliaire ". Dans celui de la nommée AÏCHA, 35 ans (acte 113 du 30 septembre 1835), le déclarant s'appelle SARA SAXI, 35 ans, otage dans le corps auxiliaire turc à BÔNE et y demeurant. Otage aussi est la condition d'AMARA BEN TALHI, 65 ans, otage spahi régulier qui disparaît le 15 novembre (acte 132), otage encore le nommé Maklouf BEN LOUSIF, 35 ans, qui va déclarer en cette sombre année 1835, les décès successifs de sa femme Hadda, 30 ans, le 19 octobre (acte 142) puis celui de sa petite fille, Haïcha, 8 ans, le 23 octobre (acte 171). Otage toujours le nommé RESACH, 30 ans, qui perd sa fille Fatma (acte 158) et BEN KASSEN BEN ALY qui signale le décès d'un " arabe étranger " âgé de 30 ans : ROBANI (acte 164 du 23 octobre). Otage enfin, Kaïd ERGEM BERRADIA, 45 ans, peut être un turc qui, le 29 octobre, vient déclarer la mort de Hemed BEL AÏFA, spahi de 35 ans (acte 238).
Ces otages vivent à BÔNE avec leurs familles. Ils correspondent à une vieille pratique " romaine " destinée à rallier les vaincus mais aussi à un besoin : la constitution d'escadrons bien plus mobiles que les " soldats chameaux " des régiments de ligne et plus aptes aussi à obtenir des résultats militaires contre les tribus semi nomades. BÔNE héberge donc de nombreux " étrangers " parents des militaires. L'acte 385 mentionne ainsi la mort d'Amari EDDIABI, 40 ans, " étranger ", fils de Gabella et de Aziza. C'est son parent, Mohamed EDDIABI, 32 ans, spahi à BÔNE, qui se rend à l'état civil pour signaler sa disparition.
Pour mieux encore contrôler la ville et éventuellement la défendre, la population européenne est organisée en milice dès le 17 août 1833 puis en " milice africaine " comprenant les français mais aussi les étrangers de 18 à 60 ans (25 octobre 1836) (237).
BÔNE est donc bien gardée et sa population civile, divisée en communautés et nationalités comme nous l'avons vu ; des groupes humains souvent changeants du fait des arrivées et des départs, est encadrée de trois manières :
- Les consuls bien sûr, représentent les étrangers italiens, espagnols, portugais. Le mariage, le 17 février 1849 (acte 13) du rentier Étienne POLESE né le 14 juin 1818 à LIVOURNE (Toscane) avec Anne Camille Joséphine BENSAMONI, nous livre quelques noms : Paul BENSAMONI, 49 ans, est consul de Toscane ; son collègue des ETATS ROMAINS s'appelle Louis SAVONA, 51 ans ; le Portugal est représenté par Célestin BOURGOIN, 36 ans, ex secrétaire de mairie. Il faut joindre à ces personnages figurant dans l'acte d'autres diplomates rencontrés à la lecture des actes de décès : Édouard FOWLS, vice consul de NAPLES, 35 ans (acte 77 du 1er août 1835) et Augustin GEBHARDT, consul du PIEMONT SARDAIGNE (acte 5 du 2 janvier 1835).
Ces personnages se connaissent car ils sont souvent négociants ou propriétaires. Liés entre eux par le commerce, ils le sont aussi par des mariages. Ils ont eu ou ont toujours des liens plus ou moins étroits voire familiaux avec un puissant personnage déjà évoqué : Jean Dauphin RAIMBERT, représentant de l'agence générale méditerranéenne (ex compagnie d'Afrique). Ils sont la véritable " aristocratie " de la ville.
- A côté des consuls vient d'être créé le conseil municipal (22 décembre 1834) où siègent MM LABAILLE, D'AMBLY, LACOMBE, DUPUY, GAILLARD, Nouan BEN SASSI, Sidi Abd El Rahman BEN TRIF, Mohamed SERRADJI et Salomon BEN KOMBRI.
- Enfin la vieille division communautaire perdure puisqu'existent un " cheik des nègres " : Hadj Mohamed BEN ALI (acte 185 du 25 octobre, décès de MERIEM), un représentant de la communauté israélite : Salomon BEN KOMBRI, conseiller municipal (acte 188, décès le 25 octobre de Chalabi COHEN) et un chef des indigènes maures : Abd El Rahman BEN TRIF, adjoint au conseil municipal, 34 ans. Les français ont d'ailleurs repris les chefs des communautés pour les intégrer dans leur conseil municipal à une exception près : celle de Hadj Mohamed BEN ALI, le " cheik des nègres ". Il est vrai que nous abordons là un problème dont on évite d'évoquer l'existence, celui de l'esclavage des noirs qui ne va être aboli par la République Française qu'une douzaine d'années plus tard.
Seuls parmi les étrangers, les maltais semblent peu ou mal encadrés mais ce n'est qu'une apparence car un maire déjà évoqué est d'origine maltaise.
L'irruption du choléra
En ce début de 1835, alors que la colonie s'organise pour durer, rien ne laisse prévoir le drame qui va se jouer.
En hiver : janvier, février, mars, la mortalité est la même qu'en 1834 : 13 décès par mois. Avril marque un traditionnel répit (5 décès en 1833, 6 en 1834 et en 1835). Le mois de mai et le retour de la chaleur voit les décès augmenter à nouveau : il double ! (13 morts en 1835, 11 en 1834, 10 en 1833). Avec juin et le début de l'été, la mortalité ne cesse de croître (15 morts en 1835, 21 en 1834, 14 en 1833). Elle marque ensuite un palier en juillet / août (23 morts par mois en moyenne en juillet 1833, 1834, 1835 ; 22.3 morts en août 1833, 1834, 1835). Elle continue de croître en septembre / octobre (25.3 en septembre 1833, 1834, 1835) puis 26 en octobre des mêmes années. En 1835, comme les années précédentes, l'automne devrait voir la mortalité chuter puis redevenir faible les mois d'hiver. C'est sans compter avec le choléra.
Il " survient comme l'éclair et sabre dans la masse " (238). La ville, il est vrai, attend son arrivée inéluctable mais, comme d'habitude, quand on découvre sa présence, il est déjà bien installé.
La première manifestation
On peut maintenant dater sa première manifestation visible des 14 et 15 octobre. Le bacille semble présent dans l'eau car le 15 octobre meurt une blanchisseuse d'origine suisse : Alexandrine Louise CHRISTEN, 27 ans et le jour suivant, une autre blanchisseuse : la veuve Marie HOULIER, 27 ans aussi, une lorraine attachée au 59e de ligne.
Nous ouvrons là une parenthèse pour dire quelques mots des blanchisseuses. Le métier n'est pas exclusivement féminin. Des hommes l'exercent (239), souvent étrangers. Mais la plupart sont des femmes. Une " armée de femmes " destinées à l'obscurité et vouées à toujours entretenir l'hygiène vestimentaire et l'élégance militaire masculine. Il y a, d'ailleurs, dans ce versant choisi ou souvent subi de la vie, quelque chose de résigné, de pathétique … Une acceptation à poursuivre une condition féminine " inférieure ", une vocation à exister dans l'ombre d'une espérance de gloire dont les parcelles ne peuvent jamais les éclabousser, une vie de paysannes besogneuses qui ont choisi de brûler leur existence par les deux bouts en prenant soin des guerriers du sexe opposé au lieu de demeurer dans la continuité sans nuages d'une vie dominée par le mécanisme d'horloge des jours et des saisons agricoles, la rudesse de mâles aussi, plus familiers des plantes et des bêtes domestiques que de la délicate complexité de l'éternel féminin. Il faut considérer aujourd'hui autrement ces femmes désireuses d'échapper au carcan d'une vie tracée, réglée, si prévisible dans un univers connu, restreint, pour épouser les grands espaces trompeurs au delà des mers. Toutes les femmes ne sont pas Isabelle EBERHARDT, mais toutes sont habitées par des rêves. Quelques historiens en parlent mais souvent pour faire peser aussitôt sur leurs épaules le soupçon d'une vie plus proche des gourgandines que des robustes travailleuses qu'elles étaient.
Alors, disons le tout net, si elles " fautaient " parfois, si leur naissaient des " enfants naturels ", doivent-elles être vouées aux gémonies et éradiquées du paysage historique au nom d'un ordre moral qui perdurerait au delà des âges ?
Fermons la parenthèse et souhaitons une étude qui s'attacherait aux origines et aux parcours de vie de ces " chevilles ouvrières " de la colonisation. Le choléra, en tout cas, les frappe en premier.
L'extension de l'épidémie au corps des spahis
Puis, très vite, l'épidémie s'attaque au corps auxiliaire des spahis. Un décès le 15 ; un otage spahi le 16 ; un autre le 17 ; quatre morts le 19 (3 soldats et une épouse d'otage spahi) ; un le 20 ; deux épouses de militaires et un enfant le 21 ; un soldat le 22 ; une fille, une épouse et un soldat le 23 ; un militaire et une femme de soldat le 24 ; deux militaires le 25. L'épidémie s'amplifie le 26 où décèdent cinq spahis et un enfant. Le 27, on note encore quatre spahis et une épouse de militaire puis, à partir du 28, le déclin de la maladie commence avec trois décès : 2 décès de militaires, 1 concernant une épouse mais aussi trois morts parmi les " arabes étrangers " liés, semble-t-il, aux spahis. Quatre décès de spahis le 29 auxquels il faut ajouter une épouse, trois soldats et deux épouses le 30. Après le 31, l'épidémie touche surtout les familles. On note du 1 au 8 novembre six décès de militaires pour onze décès de membres des familles.
Pourquoi les spahis sont-ils si sévèrement touchés par le choléra ? Trente six des leurs meurent en effet durant l'épidémie sur les quarante décès qui les touchent tout au long de l'année. Ce n'est pas tout, comme nous venons de le voir. A ces militaires il faut adjoindre seize épouses, sept fils, trois filles et le père d'un des défunts. Le chiffre des victimes est d'ailleurs certainement plus élevé car les spahis sont déclarants dans 80 cas durant la période qui s'étend du 13 octobre au 2 décembre.
Pourquoi donc un tribut si lourd payé au choléra ? Est-ce la présence parmi les spahis de nombreux " arabes étrangers " ? Cela n'est guère probable car le premier décès parmi ces " étrangers ", celui de ROBANI, 30 ans, n'a lieu que le 22 octobre (acte 164). Il faut alors peut-être incriminer le cantonnement (240). Les spahis sont des troupes auxiliaires dont la qualité des installations doit être assez sommaire (241). Il ne faut pas oublier que 3500 soldats tiennent garnison à BÔNE en 1835 auxquels il faut ajouter 1500 civils européens et 1400 indigènes juifs et musulmans.
Nous savons par ailleurs que quatre soldats français disparaissent durant 'épidémie (sur les huit décès de l'année ; dix si on y adjoint les gardes des bâtiments militaires). Nous sommes loin des 82 décès indiqués, pour cette année là, par l'ouvrage récent d'un historien (242). Quoi qu'il en soit, même si des décès de militaires français ne sont pas comptabilisés dans les actes de l'état civil, ce qui ne manque pas de nous interpeller, c'est le fait que les troupes auxiliaires se trouvent très durement touchées par le fléau et les soldats européens très peu. Les autorités militaires ont sans doute, comme en 1834 (243), envoyé les troupes européennes non contaminées camper à proximité de la ville dans des endroits plus sains et se sont contentées d'attendre que l'épidémie cesse, d'exercer ses ravages parmi les troupes auxiliaires.
Les européens touchés en fin d'épidémie
Autre remarque concernant le choléra : les européens sont surtout frappés à partir du 27 octobre et massivement le 11 novembre c'est-à-dire en fin d'épidémie. Pourquoi si tardivement ? Les européens observent-ils des précautions qui vont relativement les protéger durant la deuxième partie du mois d'octobre ? On ne peut, en l'état de nos connaissances, l'affirmer …
Le taux de mortalité durant la période du choléra
Il nous faut maintenant en venir au taux de mortalité durant la période du choléra. L'étude des actes de décès nous permet de dire que sur 3500 militaires, il en est mort 40 (50 durant l'année). Sur les 1400 juifs et musulmans, on relève 182 décès (158 indigènes musulmans, 5 nègres ou nègresses musulmans, 19 israélites) soit un taux de mortalité de 112 pour mille (au total 62 % [61.9 %] des 294 morts durant la cinquantaine de jours où sévit le fléau). Quant aux européens, on compte 62 décès durant le choléra (TM : 41.3 pour mille) avec des différences notables parmi les communautés : 5 morts parmi les maltais, 3 espagnols, 16 italiens ou italiennes, 37 français (21 hommes dont deux gardes des bâtiments militaires et 16 femmes). Le chiffre des décès maltais est étonnant car ils représentent 467 personnes sur les 1500 civils de la population européenne (TM : 10.7 pour mille). Pourquoi le choléra les épargne-t-il relativement ? Déclarent-ils tous leurs décès ? Ont-ils fui BÔNE au début de la maladie ? Les français qui sont 723 perdent 35 ou 37 des leurs (51 pour mille) et les autres européens, à peu prés 300 individus, 20 personnes dont 16 italiens (66 pour mille).
Voila donc les terribles effets du choléra sur la population bônoise : 294 morts ! 147 par mois alors que la moyenne s'établit autour de 15/16 par mois en année normale (si on peut parler " d'année normale " au vu des ravages exercés par le paludisme et les autres maladies).
Un vent de panique
Sur le plan humain le vent de panique qui règne durant cette période est perceptible au niveau de la rédaction des actes de décès
En général, les années précédentes, les attestations sont données par François Jean Guillaume MESTRE, médecin militaire. Il quitte BÔNE le 14 juin, probablement pour PHILIPPEVILLE et se trouve remplacé par le docteur Mayer WORMS. Ce dernier va travailler en alternance avec un officier de santé : Raymond CARRERE (34 ans). D'autres médecins interviennent début octobre : Pierre BRUNEAU, chirurgien major du 59e régiment de ligne et Georges Basile FORTIER, 40 ans, docteur médecin au 59e régiment de ligne. On note aussi Guyon BERNIER, docteur médecin chirurgien major aux spahis réguliers, Hippolyte MOREAU, docteur médecin à l'hôpital militaire de BÔNE, Louis FOURNIER, 24 ans chirurgien lui aussi à l'hôpital militaire et Joseph LUSUARDI, 29 ans, sous aide major à l'hôpital militaire. Les mentions des noms de tous ces membres du corps médical disparaissent du registre des décès car les membres du personnel soignant se voient sans doute débordés par le nombre des malades alités ou hospitalisés.
Le stress, la surcharge d'activités amènent aussi des erreurs dans la rédaction des actes.
L'acte 138 est daté du 10 octobre puis rectifié car la date exacte est le 17 (acte de décès de BERNIA, 1 an).
Sur l'acte 139, décès de Constance LECORCHE née LEROY, 42 ans, le nom du déclarant : Georges Basile FORTIER, docteur médecin au 59e de ligne est rayé. Mêmes ratures sur l'acte 140 où les précisions concernant le père et la mère du petit Alexandre BELLIN, 1 an, sont elles aussi rayées.
Les âges aussi sont souvent omis durant cette période. Comme dans l'acte de décès de LFOUGALI BEN MOHAMED (acte 179 du 24 octobre).
L'origine communautaire disparaît à son tour dans l'acte 186, celui de BRAHAM CARROBY, fort probablement d'origine juive comme CHELOUM BOUSSOUCHAH (acte 209) ou David BJAIA (acte 242), la mention israélite n'apparaît pas. Par contre dans l'acte 211, celui de François TARTAROLA, on voit figurer son origine corse comme si la Corse n'était pas française. MOUSSA, décédé le 29, est lui fort probablement " nègre " (acte 256) comme Ali KDIDJA, 30 ans, journalier (acte 299 du 2 novembre). Ce qui nous le fait deviner, dans le cas du second, c'est le déclarant : Hadj Mohamed BEN ALI, " cheik des nègres ".
Au plus fort de l'épidémie, le 2 novembre, on gère à l'économie le papier des actes de décès : on en vient à inscrire deux décès par feuille. Les domiciles des défunts ne sont plus indiqués.
Toujours au cœur du fléau, l'adjoint maure, Sidi Abd El Rahman BEN TRIF, membre du conseil municipal, peut être alité, disparaît pour ne réapparaître que le 4 décembre. Ce même quatre décembre est à nouveau mentionné comme déclarant un médecin : Raymond CARRERE, 34 ans, officier de santé. Le " cheik des nègres ", Hadj Mohamed BEN ALI, 55 ans, est mentionné pour la dernière fois le 2 novembre. Il réapparaît lui aussi le 4 décembre (acte 423 décès de EMBARCA, 30 ans). Salomon BEN KOMBRI, 50 ans, conseiller municipal, chef des israélites de BÔNE, se manifeste plus tôt : le 20 novembre, en fin d'épidémie (acte 402, décès de Salomon KAROUBI, cultivateur).
La fin de l'épidémie voit la réapparition des précisions concernant les défunts. Dans l'acte de décès 387 du 16 novembre, celui de Geneviève Marie LANGLOIS née BITARD, on apprend qu'elle est née à BOURG, département de l'Oise, qu'elle est fille d'un cultivateur : Martial LANGLOIS et épouse de Jacques François BITARD, meunier âgé de 58 ans. Toutes ces indications avaient disparu dans les actes précédents. Le désordre provoqué par l'épidémie s'estompe et les morts retrouvent toute leur identité. Ils ne sont plus des décès quasi anonymes mais des morts reconnus pour lesquels le travail de deuil a désormais repris.
Autre manifestation d'un retour à la normale : la présence des noms des habituels témoins comme l'avocat BADENCO ou le conducteur de travaux FORGUES. Ils sont à nouveau mentionnés (acte de décès 426 de Nunciata DI ROLLA, 18 mois du 9 décembre).
Enfin, l'épidémie peut être considérée comme éteinte lorsque les défunts retrouvent leur adresse en ville. C'est le cas du décès du jeune Mohamed, 15 ans, le 9 décembre qui habite " Impasse Joseph " (acte 427).
Qui a assuré jusque là les nécessaires fonctions de l'état civil en pleine tourmente ? Rendons hommage au trio Sylvestre HAURE, commissaire de police ; Hebi BENABU, l'interprète attaché à la gendarmerie de BÔNE et Louis Jean Jacques DUSSERT, maire de la ville. Les deux premiers étant souvent " témoins ", le dernier constatant " conformément à la loi ". Ces trois hommes sont restés en place. Ils ont été aidés par les gendarmes maures comme HASIN, gendarme de 35 ans qui déclare le décès du petit Mohamed, 10 ans, fils de Mohamed, 50 ans, " cultivateur de la montagne " (AD 175 du 24 octobre) ; Il n'est pas le seul. Hadfel GUERFI, Mohamed SFAÏ, Hamed EL GUERFI (peut être le véritable nom d'Hadfel GUERFI), BEL HESSEIN, Hassen BEN ALY, Mohamed ESBAÏ, RAMDAN, SOLTANI, Mustapha BEN DALLAVACH, SELLAMI, Ali KASSAR, participent à la déclaration des décès sans oublier, bien sûr, de très nombreux spahis. On peut y ajouter quelques marchands comme Mohamed BEN MRAD, 30 ans (AD 149), des propriétaires comme SAHALMI, 60 ans (AD 347) ou Mohamed EL COLLI (AD 202, AD 220, AD 275) mais surtout des petites gens comme les cordonniers Hamouda BEN JAIA, 28 ans (AD 262), Ali TOBAL, 21 ans (AD 334) ; les journaliers Chabi BEL LAFIA, 31 ans (AD 206, AD 207, AD 320), Hemed DERRADJI, 22 ans (AD 228), Mohamed BEN ALI, 31 ans (AD 254), Mohamed CANOUN, 30 ans (AD 258), BARCA, 40 ans (AD 256) ; le cafetier Mohamed DREOUECH, 30 ans (AD 311) ; le forgeron SAID, 25 ans (AD 232), les marchands de tabac Catar BEN ALI (AD 280) et YOUSEF (AD 318). Tout un peuple se mobilise là pour déclarer ses morts à l'administration française en l'absence, pour des raisons que nous ne connaissons pas, de Sidi Abd El Rahman BEN TRIF ou de Salomon BEN KOMBRI.
Nous donnerons deux exemples de cette solidarité ou de ce dévouement.
Le domestique Hammada BEN ZEMMAL, domicilié à BÔNE, âgé de 40 ans, vient signaler cinq décès dans la période la plus difficile : celui du journalier Mahmoud BEN SASI, 28 ans, qui meurt le 22 octobre (AD 205), ceux de deux " étrangers " : Mohamed, 40 ans, décédé le 29 ou 30 octobre (AD 265) et de ALY, 40 ans, disparu le 30 octobre (AD 266), puis celui d'un autre journalier : Hamida, fils de Hemed, 25 ans, mort le 31 octobre à minuit (AD 283) et enfin, la disparition du spahi Mohamed BEN SALAM, 40 ans, décédé à BÔNE le 2 novembre (AD 313).
A côté de cet homme obscur, il faut noter le cas de la famille PSIR. Mohamed PSIR, âgé d'une quarantaine d'années (certains actes lui donnent 30 ans, d'autres 40 ans), est un boucher. Il est très lié au corps des spahis qui vient d'être créé car un de ses parents y sert : Ramdam PSIR, 37 ans. Ledit Ramdam, d'ailleurs, vient à la mairie déclarer le décès de la nommée JENNAT, 40 ans, femme de Hadj ESSIFI, marchand (AD 231 du 28 octobre). Mohamed a perdu son épouse Kdidja, 25 ans, au tout début de l'épidémie (AD 144 du 20 octobre) et il en a effectué la déclaration. Il est, en cette période qui va du mois de novembre au tout début de décembre, l'homme qui va être le témoin du plus grand nombre de disparitions.
- Celles de Mohamed BEN NAÏLA, maréchal ferrant, décédé le 5 à 6 h du soir (acte 351 du 6 novembre) et de sa fille de 14 ans, Zineb, le même jour à 7 heures du soir (acte 241 du 6 novembre).
- Puis celle du spahi Mohamed BEN HAOUIMEL, 45 ans, mort le 6 novembre à minuit (acte 353) suivie de celle de sa veuve Freha, 45 ans, disparue le 7 novembre à 4 heures du matin (acte 359).
- Il va indiquer après le décès du spahi Omar ISCHAKER, 35 ans, qui meurt le 5 novembre à 7 heures du soir (acte 354 du 6 novembre).
- Il termine enfin sa tache funèbre en signalant la disparition d'un enfant : le petit Mohamed LERGHEK, 5 mois, fils d'un officier indigène des spahis, Kaïd Soliman LERGHEK, 45 ans, peut être d'origine turque.
Mohamed PSIR, mais nous n'avons aucune indication dans ce sens, fait peut être partie de ce groupe de maures bônois qui a demandé l'intervention française. Il ne faut pas, d'autre part, exclure un réel acte de solidarité.
Nous allons maintenant suivre la même progression que celle adoptée pour l'étude des deux précédentes années pour analyser cette désastreuse année 1835.
Les israélites
Grand changement dans les actes de décès de 1835 : le mot juif n'est plus employé. Il est remplacé par le terme israélite.
Nous l'avons vu, un israélite, le chef de la communauté, Salomon BEN KOMBRI, un négociant de 40 ans, fait partie du conseil municipal créé en décembre 1834.
On le retrouve comme déclarant dans une partie des 28 actes de décès qui concernant des israélites en 1835.
Sur ces 28 actes, trois ne sont pas indiqués comme ceux de personnes de confession juive :
- L'acte de décès numéro 100, celui de Zora TAÏB (8 ans), fille d'Ibrahim et de Turkia. C'est toutefois Salomon BEN KOMBRI, guide reconnu de la nation israélite en 1834, qui vient la déclarer.
- Le deuxième est celui de Braham CARROBY, 35 ans, musicien. C'est le tailleur Nessem EDDERY qui signale le décès C'est le moins probable des trois car le deuxième déclarant est un conseiller municipal musulman adjoint au maire : Sidi Abderhamane BEN TRIF orthographié aussi Abd El Rhaman BEN TRIF.
- Le dernier, celui d'un marchand de 30 ans, David BJAIA, fils de Youssef et de Messada décédé le 29 octobre est plus plausible. En effet c'est un israélite connu : le bijoutier Isaac MAHAJI (orthographié aussi MARAJI ou MARAGE ou encore MORAGE) qui effectue la déclaration. Ce commerçant est à l'origine de sept déclarations dont celle de David BJAIA. C'est bien plus que Salomon BEN KOMBRI seulement à l'origine de quatre déclarations. Isaac MARAJI, pour des raisons qui nous échappent, joue donc, malgré son jeune âge, 21 ans, un rôle important dans la communauté israélite et il est donc logique de penser que David BJAIA appartient au peuple juif.
Si nous considérons maintenant l'ensemble des décès, le caractère cosmopolite de la communauté israélite, déjà mis en évidence lors de l'étude des années 1833 et 1834, se voit confirmé. Trois personnes sont originaires d'autres villes voire de l'étranger.
Ainsi, la jeune ESTER (AD 8) disparue le 8 janvier est dite " native du Maroc ". Salomon LEVY, 25 ans (AD 19), fils de Moïse et de Negma est lui originaire de la ville d'ALGER. Quant à Menahim SABAH, sa provenance géographique est encore plus lointaine car ce jeune marchand de 23 ans est né à TRIPOLI (AD 120 du 9 octobre).
Ce caractère cosmopolite s'explique lorsque nous nous penchons sur les professions. Sur les 23 métiers relevés soit parmi les défunts soit parmi les déclarants, on compte plus d'un tiers de marchands (12 marchands et 1 négociant). Viennent ensuite la profession de tailleur (7 mentions) puis celle de bijoutier ou d'orfèvre (4 mentions). Le tableau est donc presque caricatural : les israélites sont les maîtres du commerce et de la confection… Ils transforment l'or et l'argent … mais les métiers pratiqués par un petit nombre viennent nuancer cette observation puisque nous remarquons, dans cette liste de 33 métiers, deux interprètes, dont un commis courtier, un cultivateur, deux journaliers, un ferblantier, un domestique et un sacerdoce que nous avons inclus dans la liste : celui du rabbin Youssef BEN ISTI, disparu à l'âge respectable de 90 ans (AD 197).
Autre observation, le déséquilibre constaté entre les sexes masculin et féminin. Durant cette année tragique disparaissent 16 adultes et 3 enfants de sexe masculin et quatre adultes accompagnés de 5 enfants de sexe féminin.
Au total 28.5 % des décès sont des enfants dont 14.2 % de moins de 2 ans.
Cette mortalité infantile peut apparaître " faible " mais elle est à relativiser car calculée sur une année terrible marquée par une très forte mortalité toutes catégories confondues dues au choléra.
Quels autres renseignements nous apportent les autres actes de décès ?
Un enfant du malheureux Mouchicot BUSIDAN (BOUSSIDAN) décédé à 52 ans le 5 août 1833 (AD 25) n'a pas trop mal réussi puisqu'on le retrouve comme témoin lors de la disparition du marchand Cheloum BOUSSOUCHAH (60 ans) (AD 209). Il est devenu, à 22 ans, interprète du génie militaire. Comme les BENABU, les BOUSSIDAN sont devenus des " hommes doubles ", des " hommes passerelles " entre le monde africain et le monde occidental. Leur goût pour le commerce qui sous entend la maîtrise de plusieurs langues les prédisposent à cette fonction qui leur apportera la nationalité française.
Un autre interprète est aussi cité dans ces actes. Il s'agit de Elie HASAN déjà étudié en 1834. Ce jeune marchand juif de 22 ans utilise l'alphabet latin et fréquente l'interprète Gaetano FERRARI. Il vient déclarer la mort de Menahim SABAH, 23 ans, marchand juif natif de TRIPOLI. Il est dit dans le document qu'il exerce le métier de courtier interprète.
Autre homme à porter le prénom d'Hélie, un marchand déjà cité en 1833 ; Hélie NAURY, 36 ans. Les vieux bônois reconnaîtront sous ce nom de famille déformé celui de la famille NAOURI.
Les nègres
Peu nombreux comme les années précédentes. Le comptage est aussi perturbé, comme pour les israélites, par la désorganisation qui frappe les services de l'état civil au moment de l'épidémie de choléra.
On relève neuf décès : cinq hommes, trois femmes et un enfant qui meurt à l'âge de 5 jours : Kara ALY (AD 97 du 31 août).
Parmi les métiers pratiqués on note deux journaliers, un maçon, un employé aux bains turcs et un bouvier.
Les femmes décèdent entre 25 et 30 ans, peut être de suites de couches. L'une d'elles est dite native d'ALGER. C'est bien peu !
Mais l'année 1835 nous permet quand même d'apprendre que les " nègres " sont représentés par un chef de la communauté, un " cheik des nègres " : Hadj Mohamed BEN ALI, 50 ans. Ce " cheik " est jugé comme un personnage peu important car il ne fait pas partie du conseil municipal mis en place par les français en décembre 1834.
Reste en tout cas sans réponse la question suivante : combien de ces " nègres " sont libres ? Combien demeurent des esclaves ? Les actes de l'état civil ne permettent pas d'y répondre.
Les maures
Sous cette appellation nous avons aussi rangé les arabes des tribus ainsi que les arabes dits " étrangers " au nombre de 22.
Les rédacteurs des actes de décès, sauf pendant la désorganisation provoquée par le choléra, s'appliquent à distinguer les maures, habitants de la ville, des arabes des tribus et des arabes étrangers dont beaucoup sont sans doute venus s'engager dans le corps des spahis. Cette distinction vient-elle des conquérants français ? Il est fort probable qu'elle existait avant leur arrivée et qu'ils l'ont tout simplement reprise avant de mettre en place des institutions françaises.
Les maures musulmans sont 214 à décéder en cette année terrible. Ils sont accompagnés de neuf " nègres " musulmans, de vingt huit israélites et de trois turcs. Au total 254 décès sur les 404 civils disparus en 1835 (nous avons retranché du total les 40 spahis et les 8 militaires français d'origine métropolitaine), ce qui nous donne un chiffre de 62.8 % des décès civils.
Parmi ces défunts on compte vingt deux personnes, comme nous l'avons vu, dites d'origine " étrangère ". Ce sont soit des arabes appartenant à des tribus comme Mohamed BEN KAMMAR, 12 ans, " domicilié à la tribu des BEN AMAN " (BENI HAMMENDA ?) (AD 62 du 24 juin) ou Hemed BEN MOHAMED, 30 ans, " arabe de la tribu des OUED SNATI " (AD 157 du 22 octobre) ou encore Zineb, 80 ans, veuve du marabout SHERIF, de la " tribu des BENI AMER " (probablement des BENI AMAR, une tribu vassale des turcs) (AD 85 du 11 août), soit des " maures " natifs d'autres villes comme Aly BEN ACHOR, marin, 40 ans, " natif de COLLO " (AD 96 du 31 août), ville très liée à BÔNE sur le plan commercial puisque nous savons que Jean Dauphin RAIMBERT a été ancien agent de la compagnie d'Afrique à COLLO, ou encore, Hamor BEN SHENA (environ 40 ans) arabe de GIGERI (AD 168 du 23 octobre) ou enfin SAFSY, 60 ans, maure natif de CONSTANTINE (AD 31 du 19 avril).
Les autres sont dits " arabe étranger " ou tout simplement " étranger " ou même " étranger inconnu ". Viennent-ils de la Tunisie toute proche ? C'est fort peu probable car chaque fois qu'un commerçant, marchand ou une personne quelconque vit à BÔNE et se trouve originaire de ce pays, la mention " tunisien " précède ou suit son nom. Il s'agit donc d'étrangers à la ville et dont l'origine tribale n'est pas connue.
Autre observation : alors que les jeunes représentent 55 % des décès en 1834, en 1835 ils ne comptent que pour 34.2 %. La baisse du pourcentage est due, il est vrai, au décès du choléra d'un grand nombre d'adultes car il meurt 36 jeunes garçons, garçons ou adolescents en 1835 (30 en 1834) et 29 petites filles, filles ou adolescentes (31 en 1834) donc peu de variations entre 1834 et 1835 concernant les jeunes.
Troisième constatation : 115 décès concernent le sexe masculin (82 durant l'épidémie et 33 hors épidémie). Du côté féminin le chiffre est moins élevé mais fort proche : 99 disparues (75 durant l'épidémie et 24 hors épidémie). Une surmortalité masculine qui s'accentue si nous ajoutons les 40 spahis décédés en 1835.
Dernière remarque : les métiers pratiqués par nos habitants maures de la ville. Un relevé des professions des défunts et des déclarants nous donne 23 journaliers, un manœuvre et deux terrassiers, 4 pêcheurs et un marin, 4 cordonniers et 2 bourreliers, 4 jardiniers et 2 cultivateurs, 5 bouchers, 12 marchands et 16 propriétaires. La faiblesse de la représentation des autres métiers : 1 forgeron, 1 armurier, 1 potier, 1 boulanger, 1 cafetier (mais le café est encore un luxe …), 1 garçon de café, 1 maçon, 1 menuisier, 1 portefaix, 1 écrivain, 1 mesureur de grains et 1 employé aux bains turcs, nous interpelle car elle fait apparaître les maures comme une société des extrêmes. Au sommet des propriétaires et des marchands, à la base tout un peuple de journaliers, de manœuvres et de terrassiers. Au milieu un artisanat squelettique sauf pour les métiers de l'alimentation (boucherie, fruits et légumes, pêche) et aussi ceux du cuir.
Que sont les potiers, les menuisiers, les forgerons, les boulangers, les maçons, les portefaix devenus ? La guerre a-t-elle chassé de la cité des communautés qui pratiquent ces métiers ? C'est probable. On sait que, dans le Maghreb pré colonial, existe une division ethnique et géographique du travail … les portefaix berbères, les boulangers mzabites... et d'autres métiers assurés par des émigrés de l'intérieur. Ces professions peu fournies sont donc sans doute orphelines de leurs artisans chassés par la guerre civile et la conquête française. Peut être aussi, dans le cas des potiers par exemple, les récipients sont-ils importés … Il est difficile, là encore, de donner une réponse claire.
Avant de conclure sur cette importante communauté indiquons que cette année 1835 voit le décès de Mohamed BEN ANESS, le 20 octobre, au début de l'épidémie. Mohamed BEN ANESS a 50 ans. Il est boucher. C'est le chef de MEDJLES. L'acte de décès de Aïssa BEN AMRISI, nous l'avons vu, le qualifie de " maire de BÔNE ". Nous connaissons la puissance des bouchers dans les villes du moyen âge occidental mais elle est toujours, sauf exception, due à d'importants bouleversements, inférieure à celle d'autres catégories importantes comme les propriétaires ou les marchands.
La situation politique très agitée et fluctuante semble avoir amené à la tête de la ville un homme qui n'aurait jamais accédé à cette fonction en période normale. C'est son fils, un spahi, Soliman BEN ANESS qui signale sa disparition. Derrière ce boucher, cependant, se trouve un personnage certainement plus puissant qui décède la même année, trois jours plus tard (AD 177 du 24 octobre), c'est son père, Hadj Embarek BEN ANESS, 86 ans, qui lui est dit propriétaire.
Les turcs
Ils apparaissent de moins en moins nombreux. Trois décès, certains d'hommes âgés, marquent le déclin de la puissance turque : le " maure " HELIL, 53 ans, est né à SMYRNE (AD 11 du 9 janvier) ; Kerim BEN ABD EL KERIM d'AKSERLY, déjà signalé, 60 ans, est natif de CONSTANTINOPLE ; Mustapha (AD 452 du 31 décembre) est dit " turc spahi " lorsqu'il meurt à l'âge de 60 ans.
D'autres turcs se fondent dans la masse des maures, tel le petit Yasmin, 5 ans, fils de Caïd OMAR et de Haddegia, sa femme. Souvenons-nous ! Caïd OMAR est l'un des chefs de la garnison turque qui se rallie aux français. Nommé Bachaouch, il est tué dans un accrochage avec les SENHADJA le 24 avril 1832.
Coulougli sûrement est le nommé Mohamed, 35 ans, fils de Hemed, turc et de Fatma dont l'acte de décès est enregistré le 6 octobre (AD 119). Le déclarant, Kaïd BRAHIM, maréchal des logis aux spahis turcs, 45 ans, qui va disparaître le 2 novembre (AD 311) est lui aussi fort probablement turc comme OLMERJDOK, 30 ans, et Hosin MUSTAPHA, 30 ans lui aussi, deux soldats du corps des spahis réguliers dont Gaetano FERRARI, maréchal des logis au même corps, déclare les décès le 20 octobre (AD 146 et 147). Gaetano FERRARI est accompagné dans cette funèbre fonction par Kaïd BRAHAM, 45 ans, maréchal des logis lui aussi affecté aux spahis. Peut être s'agit-il d'Ibrahim AGA, un autre chef de la garnison turque de BÔNE …
Kaïd Soliman LERGHEK qui a le malheur de perdre son fils le 2 décembre, est lui aussi fort probablement turc (AD 420). Cette " dissolution " des turcs dans la population indigène est symptomatique. La condition de turc n'est plus prestigieuse et les anciens maîtres, par habileté politique ou tout simplement pour éviter le regard des autres vis-à-vis des vaincus, ont tout intérêt à se fondre dans les troupes des vainqueurs.
Pour clore le sujet des décès indigènes, si nous prenons comme base à peu prés fiable, le chiffre avancé par plusieurs historiens de 1400 maures juifs et musulmans, le taux de mortalité de 1835 est effroyable puisqu'il dépasse les 178 pour mille. La ville, de ce fait, aurait dû disparaître. Elle ne survit que grâce à l'arrivée de nombreux immigrés indigènes de l'intérieur mais aussi grâce à celle de très nombreux européens.
Les maltais
Ils sont relativement peu à décéder en cette année d'épidémie eu égard à leur nombre : 467 individus.
Ce qui pose question c'est d'abord leur faible nombre de morts durant l'épidémie de choléra : 1 homme et quatre enfants pour 18 décès annuels (12 hommes, cinq enfants de sexe féminin et une jeune femme). Ensuite, bien sûr, leur taux général de mortalité : 38 pour mille qui n'a rien à voir avec celui des indigènes (178 pour mille) ou celui des français (98 pour mille) ou encore avec celui des européens espagnols, italiens, allemands ou suisses (154 pour mille). Notons au passage que la mortalité des espagnols est aussi très faible durant le choléra : un homme, une femme, un enfant pour un total de neuf décès dans l'année (33 %).
Enfin, malgré les bouleversements apportés par l'épidémie qui frappe toutes les catégories d'âge de manière indistincte, nos maltais continuent d'afficher une forte mortalité infantile : 9 décès sur 18 sont des enfants : 50 %. Les espagnols ne sont pas loin sur ce plan : 4 décès sur 9 (44 %). Qu'en conclure ? Que peut être une partie importante des maltais comme des espagnols, prévenue à temps, a préféré fuir l'épidémie avant son déclenchement, ce qui n'a pas été le cas, nous allons le voir, des italiens.
L'étude des professions n'apporte pas d'éclairage sur cette population. Au fil des actes, on relève sans surprise deux portefaix, un manœuvre, un porteur d'eau, un maçon, un charretier, un meunier, un marchand et un négociant. Rien que de très banal sur ce plan et qui confirme nos observations antérieures.
Les espagnols
Les chiffres des décès : 9, confirment qu'il s'agit d'une communauté peu nombreuse. On continue de noter l'existence de femmes qui mettent au monde des enfants naturels. Ainsi Marie PARDO meurt, certainement des suites de son accouchement, le 29 décembre 1834, puisqu'elle disparaît le 31 décembre. Son bébé la suit rapidement car il meurt le 3 janvier 1835.
Le nombre d'hommes, inférieur jusque là, devient très supérieur à celui du sexe opposé (6 décès masculins dont deux enfants). Que sont venus faire ces espagnols en Algérie et plus particulièrement à BÔNE ? La misère, sans doute, a joué son rôle. De même que l'attrait de salaires plus conséquents qu'en Europe. Une petite indication nous est peut être fournie par le relevé des professions. A côté des traditionnels marchands, marins ou aubergistes, on constate la présence, dans ce petit nombre, de trois cordonniers : Michele QUINTANA, Manuel VALLEJO et Juan GOMES. La colonie naissante et surtout l'armée manquent sans doute d'hommes sachant travailler le cuir. Il y a bien des cordonniers indigènes mais en nombre insuffisant et comme les autres nationalités européennes ne semblent pas en posséder en abondance, ces espagnols sont sans doute venus à BÔNE pour pallier un manque.
C'est une population dont certains membres, aux métiers pourtant modestes, savent écrire. Juan GOMES signe comme témoin lors du décès de Marie Louise VALLEJO, 3 ans et demi (AD 372 du 9 novembre). Un autre déclarant, Domingo BARCA, 22 ans, portefaix, signe aussi au bas des actes de décès de Manuele SANTIAGO, 25 ans, aubergiste (AD 447) et de Thomas PONS, 30 ans, menuisier (AD 437). Le patronyme de BARCA n'est pas très répandu en Algérie sauf dans la population indigène. On trouve des BARCA originaires d'ALGHERO (Sardaigne), d'ISCHIA. Domingo BARCA, lui, vient d'Espagne.
Deux de ces défunts sont originaires de MAHON, un autre de SANTANDER, en BISCAYE. C'est bien peu comme informations ! Visiblement, en tout cas, comme constaté les années précédentes, l'Est algérien, trop lointain, n'attire pas les populations ibériques.
Les italiens
Les italiens sont trente cinq à mourir cette année là. Vingt cinq individus de sexe masculin et dix de sexe féminin. Seize morts : 45.7 %, sont des enfants ou des adolescents. Parmi ces enfants 6 ont moins de 2 ans (17 %). Par rapport à 1834 où l'on compte 25 % de décès de femmes, d'adolescentes ou de petites filles, le nombre de personnes disparues appartenant au sexe féminin augmente légèrement : 28 %.
L'âge au décès des hommes est de plus de 39 ans. Ces hommes sont surtout des marins (neuf mentions soit parmi les décès soit parmi les déclarants) ; des pêcheurs (quatre dont trois de corail), des jardiniers ou des cultivateurs (quatre), des cordonniers (deux). Cette présence de nombreux cordonniers italiens ou espagnols confirme que la colonie naissante, surtout avec les nombreux militaires qui y vivent, manque de travailleurs du cuir. On comptabilise ensuite un maçon, deux marchands, un tonnelier, un boucher, un boulanger.
D'où sont-ils originaires ? Majoritairement du royaume des Deux Siciles (douze mentions), du grand duché de Toscane (huit citations) et du royaume du Piémont Sardaigne (huit mentions). Personne des duchés de Parme, de Modène, des Etats de l'Eglise ou du royaume Lombardo Vénitien. Là encore la proximité géographique joue un grand rôle dans le peuplement de BÔNE et, plus on est proche (Sicile, Sardaigne), plus facilement on émigre vers l'Algérie.
Quelles familles citer ? Peut être celle du tonnelier Léonardo INGRAZIA qui, en deux jours, voit disparaître ses deux fils : Luciano (3 ans), le 1er novembre (AD 303) et Francesco (6 ans) le 2 novembre (AD 330). Celle aussi de Xaverio SERPE, 28 ans, pêcheur de corail, qui perd son épouse de 21 ans : Angelista DI VICENZO (AD 368 du 8 novembre). Ce marin de la paroisse de la Sainte Croix de la Tour des Grecs (TORRE DEL GRECO) à NAPLES, se remarie, dix ans plus tard, avec une grecque : Hélène MUSTINA, 42 ans. Il a, à ce moment, quitté BÔNE pour LA CALLE. Probablement en 1836, au début du mois d'août puisque cette ville est solidement occupée par les français à cette époque. Ce veuf épouse, comme bien souvent, une veuve puisque sa nouvelle épouse, Hélène MUSTINA, originaire de CALAMATA en MOREE était l'épouse d'un italien de TRIESTE : Joseph CATTANI (mort à 47 ans le 12 janvier 1844). Sa fille née de son premier mariage, Rose Anne Silvie SERPE, qui a vu le jour à SAINT JACOB en Toscane, épouse à quinze ans et quatre mois, le 23 décembre 1845, à BÔNE (acte de mariage n°40) Vincent PALOMBA (28 ans), fils d'un patron corailleur. A cette occasion nous apprenons que Xaverio SERPE a changé de métier : il est devenu, comme beaucoup, débitant de boissons. Cet événement heureux succède d'ailleurs à un moment tragique. Xaverio SERPE et Angelista RAIMANTONIO DI VICENZO avaient eu une autre fille : Caroline qui meurt le 14 novembre 1845, toujours à BÔNE, au domicile de sa grand-mère au 7 de la rue Tabarca. Neuf mois plus tard, Xaverio SERPE déclare la naissance d'un enfant de sexe masculin, un enfant naturel, celui de sa belle fille Giulia CATTANI âgée tout juste de 19 ans. Xaverio SERPE disparaît le 26 juillet 1850 à LA CALLE, rue Baude.
Peut être aussi devons nous faire mention de la famille de Pierre PORTA, 55 ans. Il décède dans la nuit du 26 au 27 septembre dans la propriété de Monsieur DELALANDE, prés de la SEYBOUSE. C'est un cultivateur, originaire de VILLACIDRO en Sardaigne. C'est son fils François qui effectue la déclaration. Il travaille lui aussi sur la même exploitation.
Encore une indication qui nous prouve que beaucoup de domaines agricoles français installés à proximité de la ville fonctionnent avec de la main d'œuvre européenne. Des soldats sont utilisés comme ouvriers agricoles notamment par le général d'UZER. Il est vrai que, du fait de la situation troublée : guerre civile, conquête française et harcèlement des tribus hostiles aux conquérants, les propriétaires indigènes eux-mêmes doivent éprouver de grandes difficultés à trouver des travailleurs agricoles. L'étude des décès indigènes nous a montré que 23 journaliers maures périssent lors de cette terrible épidémie de choléra.
Les suisses et les allemands
Leur nombre est très faible (244). On relève le décès de Pierre HAAS (12 jours) fils de Jean Baptiste HAAS, journalier, à la date du 10 juin (AD 60). Sa mère, Catherine KLINGEL est morte, fort probablement en couches ou de suite de ses couches le 31 mai. Son acte de décès nous apprend qu'elle est native de ORBACH en Bavière. On relève aussi le nom de Martin ANDERSON, 34 ans, chasseur au 3e régiment de chasseurs d'Afrique, né à FREIDOM en Prusse (AD 71 du 22 juillet 1835).
A côté de ces trois " allemands ", signalons une jeune fille suisse, sans doute une des premières victimes de l'épidémie : Alexandrine Louise CHRISTEN, 27 ans, blanchisseuse, dont la famille habite GENEVE.
Les français
Des chiffres tout d'abord : sur 723 civils français, 71 personnes, 40 individus de sexe masculin et 31 de sexe féminin, disparaissent dans l'année.
Pendant l'épidémie 19 hommes ou enfants mâles, 21 si on inclut les deux gardes des bâtiments militaires, et 16 femmes, jeunes filles ou petites filles soit 35 ou 37 personnes sont victimes du fléau. Un taux de mortalité de 51 pour mille durant cette tragique période et de 98.2 pour mille pendant l'année.
Le deuxième chiffre est impressionnant et fort proche de celui avancé par Pierre DARMON pour l'année 1849, une autre année de choléra : 102.6 pour mille (245). Ce taux très élevé est cependant inférieur à celui des indigènes : 112 pour mille durant l'épidémie et 178 pour mille pendant l'année.
En ce qui concerne le sexe masculin, sur 40 décès on note 20 décès de moins de 2 ans : 50 % (40 % en 1833 ; 47 % en 1834). Pour le sexe féminin, on relève 9 moins de 2 ans : 29 % des décès (37.1 % en 1833 ; 28.5 % en 1834). Se trouve ici vérifiée, cette année là du moins, l'affirmation de Claudine ROBERT GUIARD (246) selon laquelle " les garçons meurent un peu plus que les filles " mais, par contre, nous ne constatons pas que " un peu plus de la moitié des décès [féminins] concernent des petites filles de moins de 2 ans ". A BÔNE. C'est l'inverse ! (247)
Ce sont donc les petits garçons de moins de 2 ans qui constituent 50 % des décès alors que les petites filles représentent 29 %. Une situation différente de celle de 1834 où, cette fois, les jeunes enfants et les adolescentes représentent 67 % des décès féminins alors que les jeunes garçons et les adolescents de sexe masculin s'inscrivent pour 48 % des décès. Dans tous les cas, les chiffres des deux sexes confondus nous donnent 49.2 % de décès de jeunes, ce qui est considérable.
Quand aux métiers pratiqués que nous avons relevés, ils ne présentent pas de surprise. Parmi les déclarants et les défunts, on comptabilise huit marchands et trois négociants. Une confirmation donc. La ville, si on excepte sa fonction militaire, est surtout un espace où tous les commerces se pratiquent. Une véritable plate forme d'échanges, qui a besoin de stabilité, de tranquillité et de paix pour fonctionner et dégager des bénéfices. Il n'est donc pas étonnant que, du côté indigène, on trouve des commerçants et des boutiquiers maures dans les délégations expédiées à ALGER pour quérir le secours des français. C'est aussi, ne l'oublions pas, une plate forme de ravitaillement pour l'importante garnison comme pour les troupes qui vont être concentrées là pour la prise de CONSTANTINE. Derrière les métiers du commerce, on trouve ceux de l'alimentation : 5 boulangers, 2 pâtissiers, 4 restaurateurs et 1 garçon d'auberge puis ceux de la construction : cinq maçons, trois menuisiers, un vitrier peintre et un tailleur de pierres.
Enfin on note quatre ferblantiers.
Comme les maures se servent surtout pour leur cuisine de vaisselle composée de poteries et d'instruments en bois, les ferblantiers sont caractéristiques de la présence française.
Nul doute que les familles qui débarquent ont besoin d'outils ou d'ustensiles en fer blanc ; que les casseroles, les bassines, les assiettes, les timbales sont nécessaires aux nombreux restaurateurs et que les distillateurs, les limonadiers et autres brasseurs ou marchands de vins ont besoin de récipients de dimensions diverses pour leurs officines.
En conclusion, l'année 1835 nous montre le formidable impact du choléra sur une population déjà fragilisée par d'autres maladies. Les taux de mortalité sont énormes et, pour les indigènes, dépassent ceux des populations européennes.
Parmi ces immigrants le taux de mortalité infantile est effroyable mais il est quasiment le même pour les maures. Les populations indigènes n'ont donc pas acquis une quelconque immunité vis-à-vis des maladies endémiques.
La ville ne peut continuer d'exister, comme nous l'avons déjà dit, que par des apports permanents d'immigrants de l'intérieur comme de l'extérieur. Elle est une structure très coûteuse en vies humaines. Un véritable " vampire " qui ne peut justifier son existence que par des considérations stratégiques, politiques, militaires voire commerciales qui dépassent l'entendement de la quasi-totalité de sa fluctuante population, victime de son ignorance des dangers, prise au piège d'un environnement hostile, marécageux et malsain.
Parmi cette population " sacrifiée " à des intérêts supérieurs, certaines communautés tirent mieux leur épingle du jeu que d'autres. Juifs, maltais et espagnols semblent de celles-là. Peuples de marchands au long cours voire internationaux, d'insulaires avertis issus d'une plaque tournante du commerce méditerranéen ou tout simplement, migrants originaires d'un pays au passé colonial ancien, ils savent les risques de cette terre nouvellement conquise et se montrent plus prudents, plus méfiants et donc plus aptes à survivre.
Annexes
(230) Qui est Simon BARSIA ? On ne connaît de lui que deux actes. Ceux de la naissance et du décès de sa fille Victorine Virginie Louise à ALGER. L'enfant naît le 22 septembre 1835 (AN 174). Il est dit interprète et habite au 5 rue de la Lyre. Il est l'époux de Magdeleine REVERTEGAT 24 ans, un nom originaire du Var. Il a 31 ans. La petite Victorine décède le 19 novembre 1835. On le retrouve à BÔNE le 25 avril 1836 où il est devenu sergent de ville. Son nom et sa signature (identique à celle figurant sur l'acte de naissance d'ALGER) apparaissent lors de la naissance de FATMA (AN 27) où il a peut être servi d’interprète à Ahmed BEN NOUAR le déclarant, un marchand qui signe l'acte avec lui.
(231) Source : H. CATALDO (op. Cit.) p 17. Ce dispositif de blockhaus semble avoir été plus élaboré (ou complété ?). Dans l’acte de décès 50 du 17 juin 1841 : « Le sieur LACOMBE Pierre Auguste, adjoint à la mairie de BÔNE, faisant fonction de commissaire de police (déclare) que le sieur FOULLA Joseph Jean, fils de Joseph et de FALIN Marie Thérèse, son épouse, né le 10 avril 1810 à TEZZATA (THEZA ? TERRATS ?) canton de THUIR, département des Pyrénées Orientales, soldat congédié du 26e régiment de ligne, fermier du sieur DURAND, médecin de cette ville, a été trouvé dans un champ prés du blockhaus des sables sur le route du fort Génois, assassiné et prêt à expirer ; que son transport en ville ayant été ordonné il avait cessé de vivre pendant le trajet ce matin vers 6 heures, qui enfin son cadavre a été déposé dans une des salles de la police. Nous nous sommes transportés rue du Lion aux bureaux de la police où nous avons trouvé le corps du-dit sieur FOULLA Jean Joseph … ».
(232) Nicolas GALLIA a, comme beaucoup d'habitants de la ville, un nom mal orthographié. Un acte de décès de 1833, acte 96 de Marcella BOHAJAR (BUHAJIAR) indique comme déclarant Nicolas GALEA, 45 ans, conducteur du balayage.
(233) Le commissaire de police Sylvestre HAURE est né vers 1806 à ARETTE, arrondissement d'OLORON dans les Basses Pyrénées. Il décède à BLIDAH (acte 208) département d'ALGER, le 30 juillet 1858 à l'âge de 52 ans. Les déclarants disent ne pas avoir d'autres renseignements sur la qualité de marié, veuf ou célibataire du défunt. Les déclarants devraient cependant savoir que Sylvestre HAURE, secrétaire de première classe à la police de BLIDAH, a eu un fils le 19 novembre 1855 (acte 204) de la demoiselle Catherine BRIAM, 28 ans : Silvestre Edmond Clément Paul. Cet enfant va devenir inspecteur de police à ALGER où il meurt, célibataire, le 1er août 1889 (acte de décès 1707). Catherine BRIAM, une lorraine née à FORBACH (Moselle) le 3 octobre 1827, décède à son tour à ALGER en 1899, à l'âge de 62 ans. Elle est dite rentière. On s'interroge sur les raisons qui ont amené Sylvestre HAURE à quitter BÔNE. En 1850, il a 44 ans, nous savons qu'il est dit « ancien commissaire de police » quand il déclare, à ALGER cette fois, le 3 mai 1850, le décès de son fils Charles Henri Philémon HAURE demeurant avec sa mère, demoiselle Catherine BRIAM, au n° 314 de la rue de Bab El Oued. L'enfant a un peu plus de six mois. Il est toujours dit « ancien commissaire de police » lorsqu'il signale le 16 juin 1852 le décès de Anna Marie Catherine HAURE, sa fille, née le 4 juin au domicile de ses père et mère, Impasse Jenne, n°5. Pourquoi ce départ de BÔNE ? Puis ce départ d'ALGER pour BLIDAH ? Pourquoi surtout ce passage du rang de commissaire de police à celui d'ancien commissaire puis à celui de secrétaire de première classe à la police de BLIDAH. Il semble avoir été peu disert à BLIDAH puisque son acte de décès est on ne peut plus succinct. Encore beaucoup de points d'interrogation mais deux confirmations : la propension à vivre en concubinage de nos « colons » et aussi leur faculté importante à se déplacer. Il est vrai, comme on le dit parfois, que pour voler de leurs propres ailes les hommes ne doivent pas s'enraciner. Nous en avons là encore un bon exemple.
(234) Général comte de CORNULIER LUCINIERE (op. Cit.) p 241.
(235) L'acte de décès n°38, daté du 25 juillet 1832, est celui du nommé Ali MOUSSA « agent de la police maure » domicilié à BÔNE, rue de la Surprise. C'est Mustapha BEN KERIM, interprète et commissaire de la police maure, qui effectue la déclaration.
(235 bis) Nous possédons dans les actes de décès de l’année 1841 un autre exemple du fonctionnement de la commission de santé de BÔNE. Le 8 février 1841 (AD 18) « à trois heures du soir, Charles Eugène Emmanuel François FENECH, président semainier de la commission de santé faisant fonction d’officier de l’état civil déclare : « Nous nous sommes transportés au lazaret de BÔNE où nous avons trouvé le corps du nommé LOTRANE Vincent, boulanger, âgé d’environ 40 ans, embarqué à bord de « L’Euphrate », vapeur de l’état, et débarqué le 1er février courant. Lequel dit LOTRANE Vincent, né à LORIENT, département du Morbihan et dont la filiation est inconnue, le sieur GELIN Benezet Joseph âgé de 50 ans, capitaine de santé à BÔNE y demeurant rue d’Uzer, nous a déclaré être mort au dit lazaret, aujourd’hui à 1 heure du soir. Et après nous être assuré de son décès, nous en avons rédigé l’acte en présence dudit sieur GELIN et du sieur MIGNARD Michel Adolphe, âgé de 34 ans, secrétaire de santé à BÔNE y demeurant rue Caraman (…) » ».
(236) H. CATALDO (op. Cit.) T III p 16
(237) H. CATALDO (op. Cit.) T III p 16 et 19. En 1837, la milice africaine deviendra la « garde urbaine » réservée aux seuls français.
(238) P. DARMON (op. Cit.) p 135
(239) César THEVENET, blanchisseur au 59e de ligne par exemple. AD de François THEVENET, 2 mois, le 31 décembre 1835.
(240) Une lettre de BÔNE en date du 22 juillet 1833, écrite par un maréchal de camp lors de l'épidémie de choléra de juillet 1833, signale à ce sujet : « le séjour des camps sous les tentes a été mortel pour tous ceux qu'on n'a pas été à même de recevoir à l’hôpital ... » Cité dans La Dépêche de l’Est de mars 2007 à propos de l'épidémie de BÔNE en 1833 p 4 et 5.
(241) Comme nous allons le voir plus loin beaucoup de spahis mariés habitent cependant en ville.
(242) P. DARMON qui cite le bulletin officiel du 12 novembre 1835 AFOM F 80 659, le 12 novembre, l’épidémie n’est pas terminée. Elle s’achève à la fin du mois.
(243) H. CATALDO T III (op. cit.) p 17 « le 10 juillet 1834 les troupes sont envoyées camper à la Batterie du Lion pour les éloigner du foyer de choléra ».
(244) Certains noms sont mal orthographiés ou francisés ce qui rend le comptage difficile. Par exemple Catherine GUERMANN décédée le 15 septembre 1835 à 9 heures du matin (AD 104 du 16 septembre) dite veuve du nommé METZGAUR Philippe n’est autre que Catherine GERMANN veuve de Philippe METZGER, cultivateur, décédé à BÔNE le 12 décembre 1834. De plus, le prénom du mari de Catherine GERMANN n’est pas Philippe mais Benoît. Benoît METZGER, 45 ans au moment de sa mort, est natif de LAUSEN ou CLAUSEN en Bavière. Il faut attendre le mariage, le 2 décembre 1865 (AM 75) de sa fille Barbara veuve de Gustave HIVERT (décédé le 22 juillet 1861, AD 242) pour apprendre que cette famille est originaire de CLAUSEN canton de WALDFISCHBAK, département de ZWEIBRUCKEN, royaume de Bavière où ladite Barbara est née.
Entre temps Barbara METZGER aura été appelée Catherine METGER. Elle a alors 19 ans et non 18 comme indiqué dans l’acte de décès de son premier enfant né sans vie le 12 octobre 1841. Elle exerce le métier de modiste et vit en concubinage avec le limonadier Gustave HIVERT, rue Caraman. Le couple se marie le 22 mai 1842 et Barbara va continuer à être prénommée Catherine dans les actes de naissance de ses enfants. Pire, son nom de jeune fille va être mal orthographié et francisé : Catherine MESSIERES : AN 88 et 89 du 29 mai 1845 de Pierre Alexandre et André Marius HIVERT. Puis elle devient Catherine MEICIERE (naissance de son fils Cyprien Jules le 10 janvier 1846) et, enfin, Catherine MEYSIERE (AN 26 d’Eugène Etienne du 26 janvier 1849). On s’aperçoit à la suite de ces diverses transformations que le nom de jeune fille de l’épouse a peu d’importance. L’essentiel est celui du mari … quand il est bien orthographié…
(245) P. DARMON (op. cit.) p 130.
(246) Claudine ROBERT GUIARD (op. cit.) p 142.
(247) Nous verrons qu’il n’en est pas de même l’année suivante …
A SUIVRE
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CONSTRUCTION DU PORT
Envoyé par M. Charles Ciantar, 2014
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Depuis l’antiquité jusqu’au 16ème siècle, c’était la Seybouse qui formait le port de la ville.
Dans la vaste échancrure ouverte vers le nord qui entaille la côte, du cap de Garde au cap Rosa, il n’existait avant la création du port de Bône, qu’un mouillage naturel de bonne qualité, celui du Fort génois, situé à 6 km au nord de la ville et bien abrité des vent du N.W et de l’W ; par les contreforts de l’Edough ; les grand navires pouvaient également jeter l’ancre plus au sud, derrière la pointe du Lion ou celle du Cazarin.
Il faut attendre l’installation définitive des turcs en 1543 pour qu’un débarcadère soit aménagé au pied du fort Cigogne.
L’emplacement du port romain d’Hippone, situé dans la Seybouse même, avait pu, grâce à des dragages pratiqués continuellement dans la barre du fleuve, recevoir des bateaux de 3 m de tirant d’eau, et ce fut même la que les premiers minerais extraits d’Aïn Mokra furent embarqués, après 1845, date de la concession.
Il va sans dire que la navigation moderne ne pouvait s’accommoder de pareilles conditions, pas plus que d’un mouillage situé plus à l’Ouest, dans l’angle que fait la côte à proximité de la ville : l’oued Boudjemah y apporte en ce point des atterrissements de vase argileuse, que l’on a constaté sur une épaisseur de 10 m à 15 m, lors des premiers travaux du port.
Après la conquête française en 1832, un nouveau quai d’accostage prolongeant le quai originel, fut construit. Les premiers éléments du port français consistèrent en 1832 en un débarcadère construit derrière la pointe rocheuse dite pointe cigogne limitant l’anse du même nom et une petite cale de halage. Mais ce petit bout de port montra vite ses limites car bien qu’il était à l’abri des grands vents du nord et de l’ouest, il ne l’était pas contre les vents violents qui venaient de l’est.
Un premier avant-projet fut approuvé par le Ministère de la Guerre, le 4 juin 1855. Le projet, approuvé par décision ministérielle du 7 octobre 1885 comportait la création d’un nouvel avant-port de 47 ha. Au Nord de l’ancien, fermé d’une part par le prolongement de la jetée sud de ce dernier, d’autre part par une digue enracinée, à l’Ouest, à la pointe du Lion et dessinant dans son ensemble une courbe convexe vers la haute mer et brisée à 200 m. de son origine. La passe, ouverte au S.S-E., n’avait plus que 235 m. de largeur. L’ancien avant-port devenait la Grande Darse, communiquant avec le nouveau port par une passe de 70 m. seulement. De vastes terre-pleins, formant tout un quartier maritime, étaient aménagés du côté du Nord. Ainsi se trouvaient assurés l’accès facile du port et la tranquillité de la nappe d’eau. Des dragages devaient approfondir la Petite Darse jusqu’à – 7 m. 50, chiffre qui a été porté dans la suite à – 8m. et à – 9m. pour la grande darse ; l’avant port offrait la plus grande surface un mouillage de – 8m. à – 14 m.
Les travaux furent enfin entrepris en 1856 et terminés en 1870.
On voulut voir grand ; les évènements se chargèrent de justifier les prévisions et de répondre à ceux qui s’inquiétaient de la disproportion des travaux avec le trafic réel du port, et qui entrevoyaient pour l’avenir une grande nappe d’eau pourvue de quais et vide de navires. En 1885, ,l’année même où l’on commençait à réaliser le programme adopté, Ph. Thomas découvrait les gisements de phosphate de chaux de la région de Tébessa.
Ce projet comportait la création d’un nouvel avant port de 47 ha. Au Nord de l’ancien, fermé d’une part par le prolongement de la jetée Sud de ce dernier, d’autre part par une digue enracinée, à l’Ouest, à la pointe du Lion et dessinant dans son ensemble une courbe convexe vers la haute mer et brisée à 200 m. de son origine. La passe, ouverte au S.S.E., n’avait plus que 235 m. de largeur.
L’ancien avant-port devenait la grande Darse, communiquant avec le nouveau port par une passe de 70 m. seulement. De vastes terre-pleins, formant tout un quartier maritime, étaient aménagés, du côté Nord. Ainsi se trouvaient assurés l’accès facile du port et la tranquillité de la nappe d’eau.
Ils permirent de mettre à la disposition de la navigation dès le début de 1870, les quais nord et Ouest de la petite darse actuelle et un avant-port formé par les jetées Nord et sud que séparait une passe de 400 mètres de largeur. Au cours des années 1875-1876 l’Oued Boudjemah qui envasait continuellement la petite darse fut dévié vers la Seybouse.
Le port de Bône de 1832 à 1836.
Le port était d’une sécurité complète et d’une tenue excellente
Gallica Ponts et Chaussées
Louis Arnaud : Le port et le chemin de l’avant port,
Le port de bône
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Je suis fauchée
Envoyée par Eliane
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Quand je dis que je suis fauchée, je SUIS fauchée!
Un beau matin une petite vieille dame répond lorsqu'on frappe à sa porte. Elle y découvre un jeune homme, bien habillé avec un aspirateur à la main.
"Bonjour madame, dit le jeune homme. Si vous avez une minute je vais vous montrer ce nouvel aspirateur, haute technologie, qui aspire sans comparaison"!
Allez-vous en, lui dit-elle, je suis fauchée. Et elle tente de refermer la porte.
Aussi rapide qu'un éclair, le jeune homme met son pied pour coincer la porte ouverte.
Il rouvre la porte et s'exclame: "pas si rapidement, madame, pas avant que je vous ai fait ma démonstration".
Sur ce, il vide un sac plein de fumier de cheval sur le tapis.
La vieille dame recule et lui dit: " Je vais vous chercher une fourchette, monsieur. Ils ont coupé mon électricité ce matin parce que je n'ai pas payé ma facture".
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La chèvre de Monsieur Seguin et le Boudjadi
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Asténa chouïa !
J'va raconti, bien coume i'faut,
Li chèvre di Missiou Siguin.
Li frankaouïs i'raconti comme ça
Ah ! qu'il iti joulie li p'tite chèvre di missiou Siguin ! Qu'il iti joulie, vec si zïos doux, si sabouts noars, i sa barbiche di sous-oufficier ! I ... gnan gnan gnan ! ...
Aouah ! C'i bas coume ça qui faut raconti !
C'i coume ça ! Icouti, vec ti oureilles ! Nadine li loup qui trapi li chèvre di missiou Siguin !
Hakarbi ! Il i michant beaucoup, li loup, borquoi il a mangi li p'tite chèvre, qui s'pelle Blanchitte, i qu'il i blanc kif kif li lait.
Bessif, faut loui goupi li tête à li loup, bor plou qui mangi li chèvres, li moutons iiii mime li boules (icouti bien ! Ici ti dis pas li loup, ti dis l'dib, en françi, li chacal) !
Li chèvre, Blanchitte, il en a beaucoup li corage : tote la nouit, li loup i vient, la chèvre i tappi, li loup i rivient, la chèvre i tappi encore ; Ajbed ! Ajbed ! Donne-loui ! Miiii li chèvre il i fatigui : rhlass ! Il abandonni li bataille.
Lors, li loup, naoueldik ! Il la trappi tote souite, 'vant qui vient li jor, 'près li nouit qui en a bézef li zitoales, i qui li coq il a chanti : li coq i chanti pas bien coume i faut : Il i malade, il i aroué : ça fi rien, i chanti qua mime !
Apri, quand i en a plou la nouit, i qui li zitoales i foute l'camp, là-bas, tot à fi en bas, où c'i qui en a l'oued qui cole pas, qu'il est sec, missiou Siguin i vient, coume ça, bor donner li mangi à li chèvres, à li moutons, à li boules, à li kelp, i tout ça qui a.
I voit pas Blanchitte ; Comment qu'ça fi ??? " Oh ! Où il i Blanchitte ? ... Blanchitte ! Blanchitte ! .. . t'it' caches bien hein ! P'tite carhba !
Attends, j'va trouvi où ti es ! ... Blanchitte ! ... Blanchitte ! ... Ouélou, makache Blanchitte !
Lors, tote souite missiou Siguin i pensi avec sa tête : " Aïwaan !!! Blanchitte il i bartie la mountagne i li loup i la mangie ! C'i ça ! Li loup il a bouffie ! "
Lors, missiou Siguin il i bas content, il i driste : i blori, i blori beaucoup "Ah yémah ! Ah yémah ! Blanchitte ! Blanchitte ! Ma Blanchitte ! " I blori plousse qui si sa femme il i morte !
Lors, d'un coup, oilà la djouza, l'autre, la chèvre qu'il i vielle, qui s'pelle la Renault… non, la Renault c'i l'outo ; i s'pelle ... la Renaude ! Oualà, c'i ça, la Renaude !
Lors, cille-là, il ippelle missiou Siguin coume ça : " Asma, ya missiou Siguin ! "
" Quoi ! Qu'est-ce qui a encore, toi la djouza ! Qu'est-ce ti veux ? "
Qu'est-ce ji veux, qu'est-ce ji veux ? ... ji veux mounti au djebel !!! "
" Wache ? Qu'est-ce ti dis ? "
" J'ti dis ji veux mounter à la mountagne ! Eeeeh ! Il entend pas cuilà, ou quoi ? "
" Ah scoute ! I nadine imek ! Toi ti veux mounter la mountagne ? ...
Ji tachi toi vec la ficelle, i ti boges plou d'ici ! Ti comprends li françi, oui ou non !!! Ti boges plou mime oune oreille ! Ouallah ! Si ti boges, j'ti donne oune dobza, tote souite ti vas l'hôbital di chèvres ! " ...
Oualà comment il a bien crivi l'histoire, li grand taleb, qui s'pelle Phonse Doudi : Qui c'est cuilà qui counit pas Phonse Doudi, Toool'mondei counit mime li Boudjadi i counit ci grand taleb, qu'il a crivi l'histoire sor la littre, qu'il i dans son moulin, mais c'i pas li grand moulin coume à l Houssein-Di, qui s'pelle Narbonne, non !
C'i un moulin qu'il i p'tit, i qu'il i loin di l'Houssein-Di : il i ... il i ... manaarf ! Il i loin dans l'bled.
Oualà, barakette ! C'i fini l'histoire !
Jocelyne MAS
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ANECDOTE
envoyée par Mme Annie Bouhier
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La SAINT ELOI à BÔNE
Envoyé par M. Charles Ciantar, 2014
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Saint Eloi était le patron des Bourreliers, des Charrons, des Forgerons, des Horlogers, des Maquignons, des Mécaniciens, des Orfèvres, des Selliers, des Serruriers et des Vétérinaires….
Tous les employés de Sens-Olive et A. Mignot, fêtaient chaque 1er Décembre la Saint Eloi. Cette journée était fériée pour tous les employés de l’atelier.
A L’atelier de réparation automobiles - Sens et Mignot. Toutes sortes de voitures, essence et diesel étaient réparées. Et à cette époque il y avait des mécaniciens, des metteurs au point, des ajusteurs, des charrons, des électriciens (alésage des culasses, calage des moteurs, carrosserie, peinture, chaudronnerie, électricité, mise au point des pompes à gas-oil). Les radiateurs étaient débouchés à la main, tuyaux après tuyaux.
A gauche celui qui verse à boire est Tarento Antoine et celui qui tend le verre Ciantar Ange était son neveu.
avec la bouteille à la main Tarento Antoine
En fin de journées les fêtards de la Saint Eloi rentraient un peu (ou beaucoup) éméchés à la grande joie des épouses.
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L’AVIATION MILITAIRE EN ALGERIE (1912-1918)
Envoyé par M. Jarrige
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Pierre Jarrige
www.aviation-algerie.com
ISBN 2-9506620-5-6
Novembre 2014
Reproduction autorisée
Publication gratuite - Vente interdite
Histoire de l’aviation en Algérie
Cette représentation d’un ballon au siège d’Alger en juillet 1830 est une vue d’artiste. Les accessoires de gonflement du ballon captif de Margat, prévu pour participer à l’expédition, ayant mis le feu au bateau qui les transportait.
1910-1914
La préparation
Dès que l’Armée crée l’Aviation Militaire (premier achat d’un avion en juillet 1909), son emploi au Sahara est sérieusement envisagé. Le 3 décembre 1909, Paul Painlevé, de l’Académie des Sciences et futur président du Conseil, demande, devant le groupe sénatorial de l’Aviation : La mise en projet immédiate, en vue d’une réalisation prochaine, de transports industriels par aéroplanes, exemple : service de transports légers entre le Sud Algérien et Tombouctou.
En même temps, la Ligue nationale aéronautique (LNA) étudie, en accord avec le ministère de la Guerre, le ministère des Travaux publics et le Gouvernement général de l’Algérie : Les moyens de pénétration par l’aéroplane des régions sud-algériennes et sahariennes. Le 18 juillet 1910, René Quinton, président de la LNA, s’adresse au ministre de la Guerre pour solliciter : Le concours des troupes de Terre stationnées dans le Sud-Algérien, en vue de faciliter les études préliminaires concernant l’organisation d’un service postal par aéroplanes dans le Sahara.
La création d’une Station d’aviation à Colomb-Béchar est même envisagée pour servir de Centre d’entraînement au 19ème corps d’armée dont le commandant, le général Bailloud, réclame, le 3 octobre 1910 : L’organisation d’un service militaire en Algérie, en vue de préparer l’aviation saharienne.
Sur décision du général Roque, commandant l’Aviation militaire, le lieutenant Max de Lafargue, du 3ème régiment de Spahis, est envoyé en école de pilotage en Métropole. Avant de quitter l’Algérie, Max de Lafargue expose aux membres de la Société de géographie de l’Algérie et de l’Afrique du Nord les grandes lignes du réseau aérien qu’il a tracées en accord avec le général Bailloud : L’installation d’un réseau aérien sera progressive et méthodique. Il comprendra d’abord un réseau sud-algérien mettant en communication Biskra, Touggourt, Colomb-Béchar et Béni-Abbès ; ensuite, un réseau saharien passant par les vallées de la Saoura, de l’oued Mla et de l’oued In-Narghar, et permettant d’atteindre les postes les plus éloignés de l’extrême Sud : In-Salah et Timassinine. Plus tard, lorsque ces deux réseaux primitifs fonctionneront, mais à ce moment seulement, on envisagera la création d’un réseau trans-saharien qui reliera In-Salah à Tombouctou d’une part et Timassinine à Agadès, le Tchad et l’Afrique Equatoriale d’autre part. A l’heure actuelle, les études préparatoires ont porté surtout sur le réseau sud-algérien ; les secteurs d’exploitation ont été déterminés et les terrains d’atterrissage fixés et échelonnés entre Biskra, Touggourt et Ouargla. C’est sur les indications judicieuses du général Bailloud que la base de ce réseau a été fixée à Biskra, terminus d’une voie ferrée.
Le massacre de la mission Flatters, en février 1881, avait suspendu pendant longtemps toute tentative de pénétration au Sahara. Le capitaine Cortier, de l’Infanterie coloniale, qui vient de traverser le Sahara, avec le capitaine Arnaud, en 109 jours d’Alger au Niger, est particulièrement qualifié pour parler de ces problèmes et préconise, comme Max de Lafargue, la prudence, il écrit, en octobre 1910 : L’Aviation a nos colonies comme terre promise, mais il ne faut pas que des catastrophes en arrêtent l’essor. Les aéroplanes, par deux et trois, afin de se porter secours mutuellement, reconnaîtront le pays avoisinant, peu à peu, dans un rayon de plus en plus étendu. Après un an à dix-huit mois de cette marche lente mais progressive et sûre, durée que, sans crainte de se tromper, l’on peut hardiment reporter à cinq ou six années au minimum, les cercles d’aviation de Tombouctou et de l’Algérie tangenteront et la traversée du Sahara sera chose accomplie.
Le Parlement vote, le 16 décembre 1910, un crédit de 400 000 Francs, pour envoyer six avions à Biskra pour servir à l’étude des graves et attachants problèmes que la traversée ambitionnée du Sahara pose à l’aéronautique. Le colonel Hirschauer et le capitaine Hugoni, commandant l’école de pilotage de Châlons, viennent en Algérie en janvier 1911 afin d’étudier la création du Centre d’expérience coloniales d’Aviation Militaire de Biskra. L’escadrille de Biskra sera rattachée au 3ème Groupe de Lyon et dotée d’Henry-Farman type Manoeuvre 1911, puis Henry-Farman HF 20.
Le commandant Clolus, du 2ème Cuirassier, prend le commandement de l’Aviation en Algérie.
Les premiers vols
Le lieutenant Maxime de Lafargue revient en Algérie avec le brevet de pilote et réalise son rêve le 17 février 1912, en décollant de Biskra. Ce premier vol, sur Henry-Farman type Manoeuvre 1911, frappe les imaginations au point que le pilote signale : L’effet moral considérable produit par ces premiers vols sur les Arabes et, en particulier, sur les Nomades du sud, qui se prosternent au passage de l’appareil.
Commence alors une série de voyages autour de Biskra. Le 22 mars 1912, les lieutenants de Lafargue et Jean Reimbert décollent pour reconnaître la futur ligne Biskra-Touggourt-Ouargla, en ayant Touggourt pour but. Assailli par les rafales de vent de sable, l’équipage est contraint de se poser à plusieurs reprises et ce n’est que le surlendemain que Touggourt est atteint.
Au départ de Touggourt, les 24, 25 et 26 mars, plusieurs voyages sont effectués vers Temcine, Bled-el-Ahmar et Aïn-Ahnefiane. Le 27, c’est le retour vers Biskra.
Le 29 décembre 1912, Jean Reimbert, accompagné du caporal mécanicien Emile Dewoitine, retourne à Touggourt et en revient le 2 janvier 1913.
Le 26 février 1913, quatre avions de l’escadrille, pilotés par les lieutenants Reimbert, Cheutin, Jolain et le maréchal des logis Hurars, ayant leurs mécaniciens comme passagers, décollent pour le raid Biskra-Tunis. Le jour même, ils se posent à Tozeur après un vol de 260 km, le 27 ils rallient Gabès (180 km), puis Sfax (180 km), le 28. Sousse et Tunis étaient prévu le 1er mars, mais une tempête disperse les avions et trois équipages, dont Reimbert et Dewoitine, doivent interrompre leur vol à Grombalia, 40 kilomètres au sud de Tunis. Ce n’est que le 3 mars que toute l’escadrille est enfin réunie à Kassar-Saïd, l’aérodrome de la banlieue de Tunis. L’escadrille effectue, le 14 mars, un vol de démonstration sur l’itinéraire Tunis-Bizerte-Tunis, puis c’est le retour par chemin de fer des équipages et des avions.
En avril 1913, Jean Reimbert prend le commandement de l’escadrille, le lieutenant de Lafargue devenant chef du Centre aéronautique de Biskra. Le même mois, les lieutenants Reimbert, Cheutin et Jolain et le maréchal-des-logis Benoit accompagnent le général Bouttieaux en tournée d’inspection en parcourant, le 14, Biskra-Touggourt (220 km), le 15 Touggourt-Ouargla (180 km), le 16 Ouargla-Touggourt et le 17 Touggourt-Biskra.
Le lieutenant Maxime de Lafargue qui a effectué le premier vol militaire en Algérie le 17 février 1912 avec un Farman biplace type Manoeuvre 1911.
Biskra présente l’avantage d’être une ville importante avec de l’armée, des possibilités d’hébergement et une gare.
Max de Lafargue a choisi un terrain au marabout de Sidi-Ghezel, sur la piste de Biskra à Oued-Djellal, qu’il relié à la gare par une voie Decauville. Il y a installé trois hangars Bessoneau >qui abritent quatre avions et 23 sous-officiers et hommes de troupe.
Les vols en 1912 et 1913, en Algérie et en Tunisie
A Biskra en 1912, le lieutenant Jolain et le caporal Charles Courtade dans l’avion Farman type Manoeuvre 1911, le lieutenant Cheutin sur le méhari
Escale à Tozeur au cours du raid Biskra-Tunis en Henri-Farman HF 20
Le lieutenant Cheutin à Biskra en Henri Farman HF 20
Le romantisme de l’aviation, source d’inspiration
Vue d’artiste, comme pour la gravure de la couverture,
il n’y a pas eu de Blériot dans l’Aviation Militaire en Algérie
La Sauterelle et l’Aérosable
Le génie mécanique du futur constructeur d’avions Emile Dewoitine, et sans doute les loisirs dont il dispose à Biskra, lui permettent de participer à la construction d’un étrange engin conçu par le lieutenant de Lafargue dans le but, téméraire, d’assurer des liaisons rapides au Sahara.
Le singulier véhicule, construit avec l’aide des sapeurs Delaunay et Louis Mourier et du caporal Cros, possède un châssis en tubes d’acier suspendu par sandows sur trois points et articulé dans tous les sens, ce qui permet la déformation de la suspension dans les terrains accidentés. Il est monté sur trois essieux portant chacun deux roues jumelées d’avion. Le moteur rotatif Gnôme 50 chevaux attaque directement une hélice quadripale propulsive. La marche de ce curieux véhicule de 350 kilos consiste en une série de bonds qui devraient lui permettre de franchir les zones sablonneuses sans s’y enliser et qui lui ont donné son nom : la Sauterelle. La principale difficulté est de l’arrêter car, en l’absence de ralenti et de frein moteur, le conducteur coupe le moteur et les passagers s’arc-boutent dans le sable pour stopper l’engin capable d’une vitesse de 60 km/h.
Le succès de la Sauterelle amène de Lafargue à modifier une voiture Brasier dont le moteur Clerget 60 chevaux entraîne alors une hélice propulsive à six pales. Cet Aérosable parvient à relier Biskra à Touggourt à une vitesse moyenne de 50 km/h. Le général Bailloud, lui-même, se fait transporter sur une cinquantaine de kilomètres. Essayée jusqu’en 1914, l’Aérosable effectue la randonnée Touggourt-Ouargla-El Oued. Encouragé par ces succès, de Lafargue va jusqu’à étudier un projet de véhicule amphibie dont les roues amovibles pourraient être remplacées par une coque en bois glissant sur la surface des chotts sahariens.
A gauche : Les deux véhicules conçus par le lieutenant de Lafargue, la Sauterelle et l’Aérosable.
Dessous : Une représentation fantaisiste du voyage du général Bailloud.
Le général Maurice Bailloud, né le 13 octobre 1847 à Tours, a considérablement appuyé la pénétration du Sahara par la moto, l’automobile et l’avion au cours de son commandement en Algérie. Il mourra le 1er juillet 1921 des suite d’un accident d’avion à Bar-le-Duc. Après avoir mérité la Médaille Militaire pendant la guerre, il a continué à défendre l’aviation en présidant la Ligne nationale aéronautique et l’Union des combattants de l’Air.
Le raid Tunisie-Maroc
A la suite du raid Biskra-Tunis, le général Pistor, commandant la division de Tunis, obtient, en juillet 1913, l’implantation d’une escadrille à Manouba (au nord de Tunis), commandée par le lieutenant Reimbert qui succède à de Lafargue muté en métropole, afin de renforcer la défense de la Tunisie face aux prétentions italiennes sur ce territoire.
L’expérimentation en régions présahariennes étant considérée comme terminée, il propose au ministère de la Guerre une liaison aérienne de Tunis à Casablanca et retour par Alger, Oran. Ce projet magnifique est soumis au général Lyautey, résident général de France au Maroc, qui le rejette vivement avec le commentaire suivant : Complètement opposé à l’idée d’autoriser en avril prochain une escadrille d’avions à franchir l’étape M’Coum-Fez. On peut regarder comme certain que, quelques soient les progrès réalisés d’ici à la date du voyage, nous n’occuperons pas encore effectivement les pays de Gliata, T’Soul et Branes, interposés entre M’Coum et Fez. Une panne de moteur dans cette région aurait pour résultat de livrer aux dissidents deux ou plusieurs aviateurs et leurs appareils : têtes promenées dans les douars, perte du prestige des hommes volants etc. On peut courir ce risque pour une bataille, on ne peut pas le courir pour un raid !
On reconnaît le style direct et le sens pratique du futur Maréchal, qui est par ailleurs un ardent propagantiste de l’aviation qu’il utilise depuis plusieurs mois dans les opérations du Maroc.
Devant ce refus, le capitaine Reimbert organise un circuit de 3 500 kilomètres de Tunis à Oujda. Un convoi automobile, commandé par le lieutenant Jolain, part en précurseur pour assurer le ravitaillement et les dépannages de l’escadrille composée de cinq avions commandés par le lieutenant Battini - Avion Constantinois, lieutenant Cheutin et soldat Samson - Avion Clavenad, lieutenant Menard et soldat Tholy - Avion Kabylie, lieutenant Battini et caporal Charles Courtade - Avion numéro 68, maréchal des logis Hurars et soldat Lidon - Avion numéro 100, maréchal des logis Benoit et soldat Alberola.
Les avions (Henry-Farman HF 20 de 80 chevaux) décollent de Kassar-Saïd le 6 mai 1914 en emportant chacun 30 kilos d’outillage, d’armes, de munitions et de provisions et arrivent le jour-même à Aïn-Beïda (287 km). Le 7 mai, étape à M’Sila (200 km), le 8 mai à Chellala (290 km) où l’avion de Battini est immobilisé par des avaries. Le 11 mai, Cheutin, Menard et Hurars arrivent à Oujda.
Le 29 mai, après quelques vols au Maroc, l’escadrille prend le chemin du retour en faisant Oujda-Tendara-Bou Denib (420 km). Le 31 mai, Bou Denib-Colomb Béchar (160 km) effectué par trois avions. A cause du vent, Aïn-Sefra ne sera atteint que le 4 juin et Geryville le 7 juin par trois avions seulement. En raison de l’état du matériel, l’autorité décide d’arrêter le raid au Kreider et de faire rentrer les Farman à Tunis par le chemin de fer le 12 juin.
Escale du raid à Colomb-Béchar. Le cercle matériallise la zone d’atterrissage
Près de 3 000 kilomètres ont été parcourus en 43 heures de vol de groupe. C’est un exploit considérable pour l’époque, mais les espoirs fondés en 1909 sur l’avion pour explorer le Sahara ont été déçus. Ce raid n’a pu être réalisé que grâce au convoi automobile qui le précédait en préparant les escales.
Les cellules étaient encore trop fragiles et les moteurs encore trop peu fiables pour envisager de s’aventurer à grande distance au-dessus d’un territoire hostile.
Cependant, à la veille de la Grande Guerre, la conquête du ciel nord-africain est bien entamée.
A SUIVRE
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Les calculetes corses
Envoyé par Christian
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Un Corse en Voiture est arrêté à la Douane.
Avez-vous quelque chose à déclarer ?
- Non, rien.
Qu’ avez-vous dans le Coffre ?
Des Calculettes uniquement.
- Quelle idée de mettre des Calculettes dans un Coffre de Voiture ! Vous en avez beaucoup ?
- Quatre ou Cinq.
Ouvrez votre Coffre, je veux voir ça, c’est curieux de mettre des Calculettes dans un Coffre.
Le Corse ouvre et là … là, Surprise .. !!
1 Révolver,
1 Fusil de Chasse,
1 Pistolet Mitrailleur,
1 Lance Roquette
Le Douanier lui dit :
Vous appelez ça des « Calculettes » vous ?
- Oui, parce que c’est avec ça que
Je règle mes Comptes
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Le Papy de Marseille
Envoyé par Gilles
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Un touriste breton dont la voiture est immatriculée 22(Côte d’Armor) est en vacances à Marseille.
Il descend le Boulevard d’Athènes pour se rendre sur le Vieux Port.
Il est 14 heures et comme d’habitude, c’est le grand embouteillage.
Devant la voiture du breton se trouve celle d’un Papi marseillais.
Le-dit Papi change de file en permanence, un coup à droite, puis à gauche, puis il revient à droite et ainsi de suite.
Ulcéré, le breton s’énerve et parvient enfin à le dépasser.
Arrivé à la hauteur du papi, il se penche vers sa fenêtre de droite et hurle :
« Alors le vieux, vous arrêtez de changer de file sans arrêt !
On roule à droite un point c’est tout ! »
Le brave papi, qui a sa fenêtre ouverte, regarde le breton d’un air complètement étonné et lui répond :
« Oh fada ! Ici on est à MARSEILLE ! On roule ni à droite ni à gauche ! »
Le conducteur breton n’en croit pas ses oreilles et enchaîne :
« Ah bon ! Et vous roulez où à MARSEILLE ?
Le Papi lui rétorque alors :
« Eh, comme d’habitude couillon, on roule à l’ombre ! »
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La Charia … ou l’esclavage des temps modernes
Par M.José CASTANO, Octobre 2014
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« L’islam, c’est la polygamie, la séquestration des femmes, l’absence de toute vie publique, un gouvernement tyrannique et ombrageux qui force de cacher sa vie et rejette toutes les affections du cœur du côté de l’intérieur de la famille. » (Alexis de Tocqueville)
Dans nos sociétés occidentales, le citoyen lambda a du mal à comprendre l’interprétation de la parole de Dieu qui est donnée par l’Islam... Tout n’est que contradiction dans ses propos religieux. Ainsi, bien que Dieu soit loué en permanence –même quand il s’agit d’égorger aux cris d’« Allah Akbar ! »-, on ne peut être que choqué par les tolérances du Coran sur certains points et par son paradis voluptueux…
La loi de Jésus est généreuse ; elle ordonne le pardon, l’oubli de soi, le sacrifice, tandis que la loi de Mahomet prescrit le talion dans la vie sociale et néglige les commandements suprêmes : « Tu travailleras ; tu ne tueras point ! » Or, il n’est pas bien loin le temps où, un père furieux et honteux de la naissance chez lui d’une fille, l’enterrait vivante ou qu’un mari tenait à l’attache un troupeau d’esclaves dont il usait à sa fantaisie, sans retenue légale ou morale…
Par conséquent, rien ne révolte plus que cet état dépendant que l’Islam impose, notamment, à la femme, que ces préjugés, ces erreurs accumulées, ces hypocrisies sans bornes qui dominent la vie de cette race.
L’un des problèmes sur lequel la Tradition musulmane se heurte de plus en plus aux impératifs et aux valeurs du monde moderne est celui, précisément, de la condition de la femme, soumise à trois lois : la polygamie, le droit du jebr (mariage des mineurs sans les consulter) et la répudiation unilatérale.
Pour exemple, le Prophète Mahomet a épousé une petite fille âgée de six ans et le mariage a été consommé quand elle a eu neuf ans…
Sur la vie familiale –cellule de base de nos sociétés occidentales- les conceptions de l’Islam sont totalement étrangères aux nôtres. Elles assujettissent la femme aux privilèges masculins. Il y a quelques années de cela, à la suite des contestations qui avaient opposé, en France, des Européennes divorcées de musulmans se plaignant de s’être vu enlever leur enfant (c’est encore le cas aujourd’hui) –illustrant bien l’incompatibilité dramatique de deux conceptions différentes- le cheikh Abbas Ben Cheikh El Hocine, à l’époque, recteur de la Mosquée de Paris, s’était permis de mettre en garde les femmes françaises qui épouseraient des Maghrébins. Il avait déclaré : « la future mère qui épouse un musulman doit savoir que les enfants issus de cette union seront musulmans. L’enfant est appelé à perpétuer le nom et l’identité religieuse de son père ».
Cette attitude s’explique dans une société où la lignée l’emporte sur l’individu, et les droits de l’homme sur ceux de la femme. Dans le monde musulman, il n'y a pas de punition pour les crimes commis par les hommes contre les femmes. La charia (loi islamique) est axée strictement sur la punition des femmes.
Alors que dans les sociétés occidentales la femme est considérée comme étant l’égale de l’homme, le Coran (4,34) affirme que « les hommes ont autorité sur les femmes », que les « femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et que « si les hommes craignent la désobéissance de leur(s) femme(s) ils peuvent les exhorter et même les frapper ».
Pour les hommes comme pour les riches et les influents, la loi islamique est plus clémente. C'est ainsi que, par exemple, en Arabie Saoudite, récemment, une jeune femme violée a écopé d’un an de prison ferme et cent coups de fouet pour « adultère »… tandis que ses cinq agresseurs n'ont pas été inquiétés le moins du monde…
Au Koweit, on vous dira que « acheter des esclaves sexuelles permettrait aux hommes koweitiens « décents », « dévoués » et « virils » de résister au démon de l'adultère ». Mais cela est valable aussi au Qatar et dans toute la péninsule arabique. La femme n'étant qu'un objet, l'adultère n'y a pas le même sens qu’en Occident. Violer une femme, c’est également voler l'homme qui en est propriétaire. Dès lors, la femme devient adultère et doit être lapidée puisque par définition, c'est de sa faute. C’est l’Islam !...
C’est, pour les hommes, l'approbation légale de leurs crimes contre les femmes. C'est la liberté d'abuser d’elles et de les utiliser comme il leur plaît, sans limites. Par ailleurs, l’excision fait toujours partie des traditions, perpétuée de génération en génération afin que le plaisir amoureux que pourrait prendre la femme à la relation sexuelle reste toujours inférieur à celui de l’homme…
En Algérie, selon le quotidien « El Chourouk », 4000 femmes sont répudiées chaque année par leurs maris parce qu’elles ont un cancer du sein. Selon Hamida Kateb, présidente de l’association d’aide aux personnes atteintes de cancer, les hommes qui choisissent d’abandonner leurs épouses dans ce contexte « refusent d’accepter les changements physiques qui surviennent chez leurs femmes. Ils considèrent que ces femmes ne sont plus en mesure d’accomplir le devoir conjugal ». En plus de la terrible détresse psychologique et de l’isolement qui en résulte, les femmes répudiées du jour eu lendemain se retrouvent, pour la plupart, sans couverture sociale après le divorce et sans soins, car trop onéreux.
Au Nigéria, depuis des années, la secte musulmane Boko Haram (qui signifie « l’éducation à l’occidentale est impure ») ne cesse de perpétrer des abominations en tous genres : Assassinats, attentats, viols, massacres collectifs, rapts d’otages et de jeunes femmes destinées à des « mariages-esclaves » ou à l’entretien des harems.
Cette secte djihadiste capture femmes, jeunes filles, enfants pour les donner en esclaves sexuelles à ses soldats, les plus belles étant vendues à de riches africains ou arabes. L’horreur de la barbarie esclavagiste de Boko Haram relève sans contestation possible de ce que l’on désigne aujourd’hui comme crimes contre l’humanité. Ces crimes sont en effet perpétrés dans le plus total déni d’humanité de la femme, inhumainement traitée comme du bétail.
Un rapport de Human Rights Watch datant de fin 2013 fait notamment état d'enlèvements et de viols de femmes et de jeunes filles par le groupe islamiste et d'enrôlement de force de jeunes enfants.
On se souvient avec effroi de l’enlèvement de ces 276 jeunes filles, élèves d’un lycée de la ville de Chibok (Nigéria), enlevées le 14 avril 2014 dans leur établissement par des hommes armés et menaçants. Le chef de Boko Haram, le tristement célèbre, Abubaker Shekau, a aussitôt revendiqué les enlèvements, déclarant avoir enlevé les lycéennes parce que « l’éducation occidentale doit cesser » et que les filles « doivent quitter l’école et être mariées », menaçant, par ailleurs de vendre les jeunes filles sur le marché, « au nom d’Allah ».
Selon la Maison Blanche, « beaucoup d'entre elles ont probablement été déplacées hors du pays, vers des pays voisins », a expliqué la porte-parole de la diplomatie américaine, Marie Harf, tandis que des informations circulaient sur le possible transfert des adolescentes au Tchad et au Cameroun voisins, où elles auraient été vendues pour 12 dollars chacune.
L’enseignement étant désormais devenu impie, le 17 septembre 2014, deux djihadistes avec armes automatiques, grenades et ceintures d’explosifs ont pénétré à l’intérieur du « Federal College of Education » (Centre de formation des professeurs) de Kano et se sont livrés à un massacre, tuant 15 étudiants et en blessant une trentaine d’autres. Durant le seul mois de juillet, cinq attaques similaires, imputables à Boko Haram, ont eu lieu à Kano.
Confortée par l’incompétence et la veulerie de gouvernants corrompus, la démission et la déliquescence d’une armée nullement entretenue et non payée, cette secte s’enhardit à chacune de ses attaques, faisant régner sa loi et sa terreur en toute impunité. C’est ainsi que le 25 octobre 2014, 60 autres femmes et jeunes filles furent enlevées à Wagga et, le lendemain, une trentaine d’adolescents (garçons et filles) connurent le même sort dans un village de l’Etat de Borno, au nord-est du Nigéria… sans la moindre réaction des autorités.
…Et le calife autoproclamé, Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l’Etat Islamique (EI), en fait autant en Irak et en Syrie. Ce sont des arabes chrétiennes, mais aussi yazidis et des musulmanes chiites qui sont présentées dans des cages, comme des animaux et serviront d'esclaves sexuelles autant que domestiques. Mise à prix une centaine de dollars « pièce » !...
« La liste des crimes atroces commis par l'État Islamique à l'encontre des Yézidis en Irak ne cesse de s'allonger », a déclaré Fred Abrahams, conseiller spécial à Human Rights Watch. « Nous avons recueilli des témoignages au sujet de conversions religieuses forcées et de mariages forcés, ainsi que d’agressions sexuelles et d’esclavagisme… et certaines victimes ne sont que des enfants. »
En août, les Nations unies ont notamment estimé que l’organisation terroriste avait réduit en esclavage sexuel environ 1 500 femmes et adolescentes dans le Nord de l’Irak et Amnesty International en a fait de même. On est bien loin –dans les faits- de l’illusion entretenue en Occident d’une religion musulmane « de paix et d’amour » tolérante envers les autres religions…
Et ce qui nous révolte, nous, Français, c’est que face à ces abominations on n’entend nullement se dresser ni Caroline Fourest, ni Najat Belkacem, ni les Femen, ni Houria Bouteldja du Parti des Indigènes de la République, ni son conseiller, Said Bouamama, de « Nique la France » qui n’ont de cesse de dénoncer « l’esclavagisme blanc » de jadis en occultant négligemment l’esclavagisme musulman. Il est vrai qu’en la matière, ils peuvent compter sur l’appui inconditionnel de Christiane Taubira, notre inénarrable ministre de « l’injustice », la passionaria indépendantiste guyanaise qui, dans L’Express du 4 Mai 2006 déclarait : « Il ne faut pas trop évoquer la traite négrière Arabo-musulmane pour que les jeunes Arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfais de leurs Pères ! »… en contradiction flagrante avec l’anthropologue Malek Chebel qui écrit à ce sujet : « Parce que je suis un intellectuel musulman, je me sens missionné pour dénoncer ce drame de l’esclavage qui a contaminé tous les pays où l’Islam à prospéré ! »
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1er Novembre 1954
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG
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Y-a-t-il quelque chose de changé dans la reconnaissance par la République française de notre mémoire pied-noir et de notre Exode ? Non ! Nous sommes toujours dans le temps de l'ignorance et de l'effacement de ces 132 ans de conquête et de construction, depuis un vide historique, d'une terre algérienne moderne. Il nous faut donc toujours, avec nos modestes moyens et nos associations, rester vigilants malgré l'ostracisme que nous rencontrons, et réagir à la rage de nombreuses associations et de nombreux élus de la République à nous faire disparaître. C'est un combat... Il ne s'arrêtera qu'avec le dernier Pied-noir, mais la légende survivra comme celle du dernier des Mohicans !
01 / 11 / 1954. ! En ce temps de Toussaint 2014, qui se souvient de cette journée rouge de 1954 ? Du sang des innocents en ce mois de novembre 1954 ? Il y a eu ce jour-là des morts et des attentats contre des civils. Ce fut le début d'une longue série de tergiversations, d'erreurs et de traitrise de la nomenclature française et des médias, qui se solderont par l'abandon de la province française d'Algérie par ordre de De Gaulle. Il a tout fait, lors de sa prise de pouvoir en 1958, après la fameuse manifestation du Monument aux Morts d'Alger, pour se présenter en sauveur, puis nous mentir et nous perdre. C'est un gaullisme qui sent le rance mais qui sévit toujours dans les rangs de nombreux élus de cette droite en faillite, percluse de manigances, de fausses factures et de luttes intestines. Ces élus de mauvaise foi adoubent cependant ce temps entre 1958 et 1962 en acceptant de rester des descendants d'une période de traîtrise et toujours de mensonges. Des héritiers adhérant honteusement aux arrangements du gaullisme d'hier avec le FLN et cautionnant les intrigues qui provoquèrent le drame des européens d'Algérie que Jean Brune nommait les " algériens ", parce que nés en Algérie française. Que reste-t-il de ce temps de la manipulation et de la désinformation ? Des nostalgiques de la trahison à droite et les socialistes, dignes héritiers du gaullisme ! Spécialistes des promesses sans lendemain, maîtres de la désinformation et du mensonge, ils manient avec aisance le bourrage de crâne et font semblant de croire à l'histoire après avoir affirmé leur relativisme destructeur... Cérémonies de 14 / 18 ; de 39 / 45 ! Ils y ajoutent la cérémonie de " reconnaissance " de la manifestation interdite du FLN le 17 octobre 1961 et rejoignent De Gaulle dans sa braderie de l'Algérie française en " célébrant " - mot horrible - la date de cette honte d'Etat que fut le 19 mars 1962 !
Ainsi, soixante ans après la Toussaint rouge, la boucle est bouclée. Il ne faut plus que quelque chose reste de ce temps des conquêtes. Pourquoi ? Par crainte que le peuple se réveille et s'interroge sur une histoire de France tronquée ! Il doit demeurer cloîtré, emmuré dans le silence complice des partis politiques de droite et de gauche. Des partis complices qui calfeutrent le passé, l'obturent, pour que ne sortent pas en plein jour la politique de l'hypocrisie et de la tromperie qui entoura la fin de cette terre de France au Maghreb ! Ils semblent sur la bonne voie et avoir réussi leur pari de nous effacer par un calfatage d'une épopée glorieuse où les médias sont complices.
Qu'évoque la TOUSSAINT ROUGE DE NOVEMBRE 1954 pour les journalistes de gauche ? L'Humanité, le Monde... Chaines de télévision gauchisantes, mensongères !
Que de l'affabulation et la dénaturalisation de l'histoire. Ce temps ne doit pas exister ! Pas un journal télévisé ne l'aborde... Pas un quotidien en ce 1 er novembre 2014 !
J'écoute une radio. RMC, RTL... ? J'entends une évocation de ce temps passé : " 1954 est la suite des dix mille (10 000 !), morts de 1945 à Sétif et Guelma " -Ai-je bien entendu ? - " Tout un peuple algérien se révolte en 1954... " Sans doute les mots du journaliste ne sont pas exactement repris dans mon texte, mais l'idée... " idée " générale, oui ! Donc, toujours la duperie, la duplicité et la contrevérité !
Une autre constatation ? Nice-Matin du 31 / 10 présente, sur un petit coin de colonne, ce sujet de la Toussaint 1954 en page intérieure du journal. Où a-t-il trouvé ses sources ? Dans un tableau extrait du " Musée national de la révolution algérienne ! "..., car il semble que nos archives ne doivent plus exister et c'est les algériens qui donnent les informations ! Dans ce tableau, quelques anomalies... Pas de trace des barricades... et pas de 26 mars sanglant.
A l'évidence nous sommes devenus, nous et notre histoire, des avatars. Nous n'existons pas.
Cette France des médias a tellement été contre nous, gens de " là-bas ; contre l'armée d'Algérie qui défendit jusqu'au Putsch de 1961 l'idée d'une plus grande France !
Les médias étaient et sont encore du côté de ceux qui mentent, et ils mentent avec eux ! Ils sont imbus de leur idéologie gauchisante et avilissante pour notre pays. Ils sont comme Sartre prêchant la haine à travers son " manifeste des 121 " indiquant clairement " Un européen tué en Algérie, c'est un colon de moins ! ".
Voilà la République ! Elle est la même qu'en ce temps de la fausse vérité, avec le mariage méphistophélique de la gauche et des journaleux de même tendance !
Aujourd'hui les élites sont les descendants de ces élus d'hier, gaullistes, communistes et socialistes qui ont tenu le cou des victimes pieds-noirs et harkis pour que le FLN les décapite ! En effet, rien n'est plus nécessaire aux hommes politiques que de continuer à entretenir ces sentiments de haine et d'avilissement de notre passé, en étouffant la vérité.
Pourtant nous avons la preuve que la France se trompe en ne tenant pas compte de nos avertissements. Que constatons-nous à travers ces manifestations anarchiques et cette écologie traitresse qui font plier le gouvernement socialiste, en 2014 ? Ils ont désarmé la Nation ! Ils ont laissé l'extrémiste contestataire faire sa loi au détriment d'un ordre et des valeurs humanistes que les Pieds-noirs respectent. Alors demain, la chienlit et le désordre ?
Comme les " Justes " ont sauvé des juifs de l'Allemagne nazie lors de la deuxième guerre mondiale, j'attends que des " Justes " sauvent à nouveau la République française de sa tourmente révolutionnaire, des mirages socialistes et de sa lâcheté à ne pas reconnaître ses erreurs passés. Pour le moment, elle persévère dans l'absurde ! Un rebelle, un contestataire à l'ordre républicain, mort par erreur, fait la " une " de tous les médias et " on " lui rend " hommage " tandis qu'un sergent-chef de l'armée française, tué au combat au Mali contre le jihad et le communautarisme, n'a pour oraison funèbre qu'un communiqué de François Hollande. Ne cherchons pas loin la cause de ces anomalies ! Le premier novembre 1954 a marqué le début d'une République déshonorée par ses serviteurs de l'Etat et ses représentants du peuple. Cela continue en 2014 ! Est-ce pour longtemps ?
France, réveille-les ! Ouvre-leur les yeux pour un autre futur !
Robert Charles PUIG / 1er Novembre 2014
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Oran la Joyeuse
Page 103 et 124 d' d'Alfred Salinas
Envoyé Par M. Pierre Barisain
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En 1792, les Espagnols abandonnèrent la ville d'Oran aux Turcs ; ce n'est pas une défaite militaire qui en fut la cause, mais un enchaînement de causes qu'accélérèrent les deux tremblements de terre de forte magnitude ( probablement 8 sur l'échelle de Richter) qui, l'un dans la nuit du 8 au 9 Octobre 1790, l'autre le 22 Novembre suivant, détruisirent la plus grande partie de la ville…/…Sur les quelques 9.500 habitants que comptait alors Oran, près de 1200 périrent ( certaines sources avancent le chiffre de 3.000 victimes), parmi lesquels 900 soldats et le Gouverneur Basilio Gascon, colonel commandant du Régiment d'infanterie des Asturies, stationné dans la cité.
Approvisionnés en munitions par les Anglais de Gibraltar qui leur firent parvenir, entre autres, 250 quintaux de poudre, les turcs et les arabes profitèrent de la situation pour attaquer : 50.000 se pressèrent autour de la ville .. En vain ! les Oranais se défendirent becs et ongles…/
L'opinion publique espagnole ne voulait point entendre parler d'une reddition ou d'un bradage du préside oranais…/…Les détracteurs mettaient en branle toute une batterie d'arguments arc-boutés sur une vision réductrice de l'histoire d'Oran…/…Malgré un bilan sécuritaire largement favorable, l'Espagne se résolut à évacuer l'enclave…. Les militaires contrôlaient pourtant la situation malgré les dommages causés par les séismes ;Le bey de Mascara s'était avéré incapable de prendre par la force une ville presque martyrisée.
L'indiscipline des ses soldats avait entravé son entreprise. Il avait converti en acte une idée que le cardinal Jimenez n'aurait désavoué : il avait incorporé dans ses troupes une milice pieuse formée de " Tolbas ", étudiants coraniques qui prêchaient la guerre sainte . Mais au lieu de donner l'exemple de la vertu, ces tolbas semèrent la zizanie par leur comportement querelleur. Ils firent congédiés.. L'armée beylicale se retrouva seule, toujours aussi peu motivée à combattre. Si bien que la ville lui fut offerte " comme sur un plateau d'argent "…/…
Les " Moros de paz " qui avaient collaboré avec l'Espagne recevaient l'assurance qu'ils ne seraient pas inquiétés s'ils restaient en Oranie. Leur chef Ali Ben Mansour, qui en raison de ses nombreux états de service avait le grade de lieutenant colonel dans l'armée espagnole, demanda avec quelques uns de ses compagnons , à bénéficier de cette faveur. Mais la plupart des maures se méfièrent de ces belles paroles et préférèrent émigrer à Ceuta…/…
../…Alors que les frégates achevaient le rapatriement de la garnison, le " bradeur " Floridablanca fut poussé à la démission sous la pression du comte d'Aranda qui aussitôt réinvesti du pouvoir exécutif, le fit jeter en prison à Pampelune de 1792 à 1795, au motif qu'il avait volé et trahi son roi…/…
Environ 80 familles espagnoles, représentant près de 300 personnes, avaient décidé en 1792 de rester à Oran et de bénéficier de toutes les garanties économiques et sécuritaires que leur accordait le traité conclu avec la régence.. mais la dégradation des conditions de vie, les appels à la haine raciale, la famine qui rôdait, las luttes d'influence entre le beylick de l'Ouest et le pouvoir d'Alger, la jalousie maladive du dey à l'égard de ses subordonnés, l'instabilité des tribus berbères de la région qui menaçait la ville d'un saccage en règle ; ce furent là autant de facteurs qui leur firent amèrement regretter de ne pas être parties avec les autres. Une à une , elles regagnèrent la péninsule. En 1799, lorsque Mohammed El Kebir disparut, il n'en restait presque plus.
A l'arrivée des troupes françaises, en janvier 1831, seule demeurait encore une famille : les Gallardo. Le mari Dominique était un ancien soldat du régiment des Gardes Wallones qui stationnait avant 1792, dans la ville.
( Lorsque, après les tremblements de terre de l'automne 1790, le bey Mohammed lança ses janissaires et ses tribus maghzen contre une ville affaiblie, ce fut un officier français, le Chevalier de Torcy, qui organisa la défense avec son régiment de Gardes Wallones, dont nombre de recrues étaient d'origine française, à l'instar de Dominique Gaillard.).
D'origine parisienne, il avait troqué son patronyme de Gaillard pour celui de Gallardo en se faisant naturaliser espagnol. Puis sous le régime turc, il avait embrassé la religion musulmane. Il était devenu joailler du Bey et consul d'Espagne. On lui avait donné le sobriquet d'e " El Chico ". Il habitait au 8 de la Place de Nemours dans le quatier de la Marine. Il avait deux fils ; Diego qui hérita de la charge consulaire et Domingo le bijoutier qui se maria à une madrilène Ramona Martin et qui mourut en 1841, à Oran à l'âge de 46 ans.
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Le Député en tournée
Histoire Envoyée par Eliane
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Un Député effectue une tournée de sa circonscription.
Il visite en premier un complexe scolaire et écoute les plaintes des élèves et des profs.
"Monsieur le Député, le chauffage est vieillot et on s'attend à un hiver rigoureux, nos salles de cours sont exigüs et nécessiteraient une réfection, beaucoup de bancs et chaises sont plus que vétustes, toutes les fenêtres laissent passer l'air … etc., etc., etc."
Après avoir entendu toutes leurs doléances, le Député répond :
"Ne vous en faites pas, tout sera corrigé le plus tôt possible."
Il monte alors dans sa flamboyante Citroën et continue sa tournée en s’arrêtant à la prison locale.
Là aussi les doléances sont nombreuses notamment celles des détenus :
"Monsieur le Député, on aimerait avoir une meilleure qualité de vie, une amélioration des repas serait la bienvenue, on souhaiterait avoir des draps et des couvertures neuves tous les 6 mois, des TV grand écran, home cinéma, piscine, court de tennis, petites masseuses privées une fois par semaine, etc., etc., etc."
Après avoir une fois encore entendu toutes les doléances, le Député répond :
"Ne vous en faites pas, tout sera corrigé le plus tôt possible."
Il retrouve à nouveau sa Citroën et, pendant le voyage de retour, donne des instructions à son secrétaire :
"Alors, Michel, faites envoyer à l’école une équipe de réparations pour remplacer quelques fenêtres et boucher quelques trous, mais rien d’autre.
Ensuite, faites envoyer une autre équipe à la prison pour installer une piscine, des bains jacuzzi, des bains turcs (hammam), un sauna, un court de tennis, une salle de loisirs avec un téléviseur de 80 centimètres, etc., etc. "
Le secrétaire, tout surpris, lui répond :
"mais, ce que vous me demandez, monsieur le Député, n’a pas de sens. "
Et celui-ci de lui répondre:
"Voyons Michel, on est déjà allés à l’école, on n’y retournera plus. Mais pour ce qui est de la prison… on ne sait jamais" !
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LA STRATÉGIE ISLAMIQUE DE LA TERREUR
Par M.José CASTANO, octobre 2014
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« Les tortionnaires se ressemblent… Ils appartiennent à la sombre patrie des bourreaux et insultent d’abord à notre espèce avant de salir, au hasard des guerres, le drapeau de leurs victimes » (Pierre Moinot)
Le 22 septembre 2014, l'Etat islamique (EI) a appelé sur les réseaux sociaux, le monde islamique « à tuer des citoyens, notamment Américains et Français, des pays formant la coalition internationale mise en place pour le combattre en Irak et en Syrie ».
Dans un message diffusé en plusieurs langues, sous forme audio en arabe avec une traduction en Anglais, Français et Hébreu, son porte-parole, Abou Mohammed Al-Adnani a déclaré :
« Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen –en particulier les méchants et sales Français– ou un Australien ou un Canadien ou tout citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l'Etat islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière ».
Pour donner plus de poids à cette argumentation, le 24 septembre, le naïf, imprudent et inconscient otage Français, Hervé Gourdel, était, « pour l’exemple », décapité en Kabylie… (Le Département d’Etat américain avait pourtant informé les services français de ne se rendre en Algérie sous aucun prétexte. L’Algérie est sur la liste des pays extrêmement dangereux).
Cet acte barbare déclencha, en France, un électrochoc d’une intensité jamais atteinte auparavant…
Et pourtant !... Des égorgements et décapitations, il s’en produit, chaque jour, des dizaines –voire, des centaines- en terre d’Islam sous la sombre indifférence d’un monde par trop égoïste et blasé de tant de violence comme, l’exécution cet été, par l’Etat Islamique de 700 personnes d’une tribu syrienne fidèle à Bachar El-Assad et, à Racca (Nord de la Syrie), de soldats de l’armée régulière dont les têtes ont été plantées sur des poteaux en guise de trophées et largement diffusées sur le net. Début novembre, 600 autres membres d’une tribu Bounemer, en Irak ont connu le même sort…
Le 16 novembre 2014, une nouvelle vidéo mise en ligne par l’Etat Islamique met en scène la décapitation de dix-huit soldats syriens et de l’otage américain Peter Kassig… qui a adopté le prénom d’Abdul Rahman après sa conversion à l’Islam fin 2013… ce qui ne l’a pas épargné pour autant.
Depuis le début de ce conflit, nos médias n’ont eu de cesse –comme pour minimiser l’horreur de ces exécutions- de véhiculer l’idée qu’Hervé Gourdel, James Foley, Steven Sotloff, David Haines avaient été décapités… comme la guillotine permettait de le faire il y a encore un demi-siècle, en France. Cela fait plus « propre » et heurte moins les sensibilités… mais la vérité est tout autre. Ces hommes ont été égorgés comme des moutons, exécutés avec une bestialité innommable dans le but de terroriser la victime, la faire souffrir et la reléguer au rang d’animal… ce qui rend actuelle la remarque de Confucius : « Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté ». Cette barbarie accomplie, on les a alors décapités, puis on a posé leur tête sur leur corps. Et quelle que soit la victime sacrifiée, le but à atteindre et les procédés utilisés sont les mêmes…
On agenouille l’otage, mains liées dans le dos devant une caméra. Durant un laps de temps effroyable d’angoisse qui doit sembler une éternité pour lui (ce qui ajoute à son tourment), le bourreau cagoulé harangue l’occident et la chrétienté. Et pas un secours humain à espérer, rien, personne !... et l’horreur de voir venir sa mort… Puis c’est un bref silence durant lequel le temps paraît suspendre son cours… Une face de bile noire s’écrase sur la victime… Un geste de sacrificateur et l’éclair d’une lame qui s’abat déclenchant aussitôt une salve d’Allah Akbar !… Avec un crissement horrible, elle entaille le cou, pénètre, hache et tranche dans la gorge du supplicié son dernier hurlement sous les vociférations bestiales d’une meute assoiffée de sang tandis que la main libre du bourreau écrase les yeux de la victime.
Ces scènes reproduites à l’infini dans un but précis atteignent à l’horreur d’une cérémonie ensanglantée par des sacrifices humains… Et le choix de l’égorgement au couteau ne doit rien au hasard… « Dans une société acclimatée à la violence par arme à feu, au cinéma et à la télé, l’Etat Islamique devait se démarquer et gravir un degré supplémentaire dans l’horreur », explique le criminologue Patrick Morvan. « Cette barbarie sanglante est une opération de communication », précise-t-il.
En effet, les membres de l'État islamique ou autres djihadistes maîtrisent parfaitement la mise en scène de leurs forfaits. Question marketing de la terreur, il semble difficile de les concurrencer sur ce terrain-là.… Les images sont aussitôt diffusées sur les réseaux sociaux dans un but précis : Répandre la terreur !... Laisser la peur envahir les citoyens du monde et, en premier lieu, les Arabes eux-mêmes, sachant qu’elle demeurerait tapie en eux comme une bête cruelle et s’installerait pour des temps infinis.
Et cette décapitation relève, en réalité, d’une culture, d’une coutume, d’un rituel, d’une tradition institués par Mahomet qui déclara dans un hadith : « Ô gens de Qoraïch ! Écoutez bien ! Au nom de celui qui détient mon âme entre ses mains, je suis venu à vous par l’égorgement ! »
Et, joignant le geste à la parole, le fondateur de l’Islam ordonna la décapitation, en l’an 627, de tous les hommes pubères de la tribu juive des Banu Qurayza après la « bataille de la Tranchée » (800 à 900 personnes) et la réduction de leurs femmes et enfants en esclavage.
« L’Envoyé d’Allah les fit chercher et les décapita dans les fossés alors qu’ils lui étaient amenés par groupes. Ils étaient 800 à 900 », rapporte à cet effet l’historien musulman Ibn Ishaq dans sa biographie de Mahomet (« Sîrat Rasûl Allah », c’est-à-dire « Biographie du Messager de Dieu »), écrite entre l’an 740 et l’an 770.
Depuis lors, pour justifier leurs décapitations, les barbares se réfèrent au Coran qui, dans sa Sourate 8, 12-13, précise :
« Et ton Seigneur révéla aux Anges : « Je suis avec vous : Affermissez donc les croyants. Je vais jeter l’effroi dans les cœurs des mécréants [les non-musulmans]. Donc frappez-les au-dessus des cous [décapitez-les] et frappez-les sur tous les bouts des doigts [amputations]. Cela, parce qu’ils ont désobéi à Allah et à son messager ».
Par ailleurs, quand les pères, chaque année lors de la « Fête du mouton » (l’Aïd el-Kebir), apprennent à leurs jeunes garçons à égorger des moutons, ils les rendent, de fait, mentalement insensibles à cet acte barbare qu’ils considèrent naturel, adéquat et juste, approprié à la situation dans laquelle il est accompli.
Devenus adultes, ils pérennisent à leur tour cette coutume de l’abattage qui, inéluctablement, débouche sur d’inévitables agressions barbares comme, entre autres, celle pratiquée sur les sept marins italiens à bord de leur navire dans le port de Gigel (anciennement Djidjelli), sur les sept moines trappistes français du monastère de Tibhirine enlevés en mars 1996 et retrouvés décapités deux mois plus tard et sur les deux religieuses espagnoles qui aidaient des familles malheureuses dans un quartier pauvre à Alger… autant d’actes monstrueux commis au nom de cet islam que la « bien pensante » qualifie toujours de religion « de paix et d’amour, pacifique et tolérante ».
Les âmes chagrines disent que la conscience se révolte au spectacle de certains crimes. Nous sommes ici –comme hier, en Algérie- en présence du plus monstrueux florilège du crime qui puisse se concevoir. Ce n’est pas de guerre –au sens conventionnel du terme qu’il s’agit- mais d’extermination ! De massacres perpétrés dans des conditions atroces sur des innocents. Les images qui représentent ces égorgements, ces décapitations, ces visages mutilés au couteau, ces corps déchiquetés, ces femmes vitriolées, lapidées après avoir été violées, reculent les limites assignées à l’horreur. Ni l’amour, ni les bienfaits ne suffiraient à vaincre ce fléau, car ces trésors prodigués pendant des mois, des années, seraient –comme hier, en Algérie- ramenés au néant par un seul cadavre abandonné la gorge ouverte au travers d’une piste ou pendu à l’entrée d’un village.
Churchill s’est écrié un jour : « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ! ». Dans cette logique, la guerre d’Algérie a produit des monstres tout aussi ignobles que ceux qu’il nous est donné de découvrir aujourd’hui et c’est parce que l’on s’est toujours désintéressé de ce douloureux passé que l’on voit, désormais, reproduites à l’identique, ressurgir tant de créatures du diable… et le diable n’apparaît qu’à celui qui le craint.
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7 octobre 1571 Lépante
Envoyé par M. Pierre Barisain
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7 octobre, Victoire de Lépante, victoire du Rosaire : des "chapels" pour la Vierge Marie
Bernard Antony sur son blog fait un rappel bienvenu sur l'origine de la fête de Notre Dame du Saint Rosaire, née directement de la bataille de Lépante au XVI° siècle, bataille navale mémorable, qui a vu la flotte chrétienne commandée par Don Juan d'Autriche anéantir la flotte ottomane :
"Le 7 octobre 1571, à cinq heures de l’après-midi, le pape saint Pie V tient une réunion de travail au Vatican, entouré de plusieurs prélats.
Alors que le cardinal Bussoti, en quelque sorte son ministre des finances, expose une importante affaire, il se lève promptement, lui fait signe de s’interrompre et se précipite à la fenêtre, l’ouvre et demeure alors pendant quelques minutes immobile, les yeux fixés vers un coin du ciel en une contemplation silencieuse et profonde.
Son visage dénote ensuite une très vive et lumineuse émotion. Comme transporté d’une sainte allégresse, il s’adresse à ses prélats, s’écriant : « Assez parler des affaires, ce n’est pas le moment, courons plutôt rendre grâce à Dieu, notre armée est victorieuse ! »
Les ayant priés de sortir, il se précipite alors, les yeux baignés de larmes, pour se mettre à genoux dans son oratoire.
La victoire de Lépante ne marqua pas hélas la fin des invasions ottomanes en Europe. Mais la défaite de l’alliance constituée par l’énergique souverain pontife eut été catastrophique : c’était la route de Rome ouverte à Soliman, saint Pierre bientôt transformée en mosquée comme sainte Sophie dans ce qui avait été Constantinople.
En mémoire de ce grand événement, saint Pie V voulut que chaque année désormais on célébrât la fête de Notre-Dame du saint Rosaire le premier dimanche d’octobre. Car la Sainte Vierge avait exaucé les prières des chrétiens. L’Église reprenait ainsi une antique coutume romaine consistant à offrir en hommage aux grands personnages des couronnes de fleurs appelées « chapels ». Les fleurs étaient désormais, pour l’hommage à la Vierge Marie, les grains du chapelet."[...]
NDLR: «Jamais dans l'histoire des guerres un si grand nombre d'hommes ont dû autant à un si petit nombre». Churchill
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La consonne !
Envoyé Par Christian
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Un Evêque, un curé et une bonne sœur sont dans le train en direction de Lourdes pour le pèlerinage diocésain.
Le trajet est long et ils commencent à s'ennuyer.
L'évêque, un peu joueur, dit :
- Si on faisait un concours de mots croisés.
Je vois qu'on lit tous le même journal, «La Croix».
Le gagnant aura droit à une gourde d'eau de Lourdes !
Tout le monde est d'accord et chacun commence sa grille.
Au bout de 15 minutes, l'évêque s'écrie :
- Ç’a y est, j'ai fini ! C'était vraiment facile.
La bonne sœur, 5 minutes plus tard s'exclame à son tour :
- J'ai fini moi aussi, mais ce n'était pas évident !!
Dix minutes plus tard, le curé se gratte toujours la tête, ça coince. - Pas facile cette grille,
L'évêque vient à son secours :
- Mais qu'est-ce qui vous embête, curé ?
- Ben, c'est le 3 horizontal ... j'ai bien la deuxième lettre, le "O", la troisième le "U", la quatrième le "I", ensuite "L", "L", "E" et "S" ... mais je ne vois pas du tout. Je pense à nouilles, bouilles, fouilles, mouilles mais ça ne correspond pas à la définition.
L'évêque :
- Voyons ! curé ! la définition ... "sont vides quand le coup est tiré" ... mais c'est évident, ce sont les douilles, bien sûr !
La soeur, d'une petite voix :
- Quelqu'un a t-il une gomme ?
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L'AS DES AS ALGÉRIEN
Envoyé par M. Marc Mottet
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Je vais vous parler du premier as de guerre algérien.
Vous savez que le terme "As de guerre" a été créé au cours de la guerre 14-18. Pour avoir droit au titre "As de guerre", il fallait avoir abattu au moins 5 avions ennemis. Cette réglementation a été maintenue pendant le seconde guerre mondiale et je crois qu'il y a pas mal de pays qui l'ont également adoptée. Si vous avez 5 victoires officielles, vous êtes classé "As de guerre".
Alors voici l 'histoire du premier as de guerre algérien.
C'était, bien sûr, après l'indépendance de l'Algérie. Nous sommes restés 2 ou 3 ans avec nos Constellation de sauvetage en Algérie pour assurer le sauvetage dans la zone méditerranéenne de responsabilité de l'Algérie et surtout également du Sahara parce que, du fait du départ des troupes françaises du Sahara, les gens, en particulier les pétroliers, partaient imprudemment à la chasse à la gazelle, se perdaient, et souvent, il fallait qu'on aille à leur recherche. On les a heureusement, la plupart du temps, retrouvés et sauvés. Nous attendons d 'ailleurs toujours un mot de remerciement. Mais ça, ce n 'est pas grave, c' était notre boulot.
Nous étions donc stationnés avec notre Constellation dans ce qui avait été la grande Base 149 de Maison-Blanche qui, bien sûr, avait été évacuée par les Français. Il n'y avait plus que nous. Comme nous avions un statut international dans le cadre du sauvetage, nous étions basés là. Et la toute naissante aviation militaire algérienne s'était installée à l'ancienne base aéronavale qui était à côté de nos bâtiments, base toute neuve, avec de beaux bâtiments, avec un beau hangar et, comme disaient les marins un plan d'eau magnifique, c'est à dire un parking magnifique.
L'aviation algérienne comprenait à ce moment-là 5 chasseurs de type Mig-15 soviétiques, qui avaient été offerts au président Ben-Bella par le colonel Nasser, le président de l'Egypte. Ces avions monoplaces de chasse qui étaient redoutables à l'époque avaient fait pas mal de misère aux avions américains en Corée. Ils étaient stationnés dans l'ancien hangar de la marine . Et on ne les voyait jamais voler.
Un jour il y a quand même un gradé haut placé qui a dû se dire :
- « Il faudrait quand même faire tourner un peu nos avions. »
Ils ont sorti un Mig-15 et l'ont mis en route. Je suppose que c'est un pilote qui est monté dedans et qui a mis le moteur en route.
À un moment donné, on l'a vu descendre pour aller chercher des cales : il s'était aperçu qu'il n'en avait pas mis.
Le Mig-15 ne devait pas comprendre l 'arabe. Ils l'avaient mis face au hangar ;
il est parti plein régime tel un taureau dans les arènes de Mont-de-Marsan pour les fêtes de La Madeleine. Il est parti comme un boulet de canon, il est rentré dans le hangar et a démoli tout ce qui se trouvait à l'intérieur. Autrement dit, tous les Mig se sont retrouvés en pièces détachées. C 'est pour cela que je dis que le premier as de guerre algérien a détruit 5 avions, 5 Mig-15, il avait donc droit au titre d' "As de guerre".
Je dois ajouter que, pas loin de là, il y avait l 'équipage du Constellation, avec à sa tête un certain capitaine que je connais bien et qui était plié de rire.
Pour terminer je dirais que ce brave Algérien a battu le record mondial qu 'avait battu en juin 1940, le fameux Adj Le Gloan, le grand as de guerre français tombé ensuite en 1943 en Afrique du Nord. Lorsque les Italiens de Mussolini nous ont lâchement attaqués vers le 15 juin, alors que la France était déjà exsangue et à moitié occupée, Le Gloan était sur le tout nouveau et magnifique Dewoitine 520. Je crois qu' il était basé au Luc. Il a décollé pour intercepter des avions italiens qui venaient bombarder Toulon et en 50 min, à l' époque c 'était le record du monde, il a abattu 5 avions italiens.
Je peux dire que l'as algérien a battu, et de loin, le record puisque lui, c' est en 5 sec qu 'il a mis 5 avions au tapis.
Il faut dire que cela, c'était il y a près de 50 ans et d'après ce que j'ai entendu à la radio ou lu sur des revues militaires, l'Algérie, maintenant, grâce à l 'argent du pétrole et du gaz, dispose d 'une Armée de l' air ultramoderne et redoutable.
Ce n 'est, hélas, pas le cas chez nous où l'on entend sans arrêt parler de dissolution d'unités de combat et de fermetures de bases.
Et puisque je parle des Algériens, je profite de l'occasion pour saluer la mémoire d'un petit Algérien, le Sgt Saharaoui, qui était pilote de chasse dans l'Armée de l 'air française. Il participait à la bataille de Diên-Biên-Phù comme pilote de chasse sur Bearcat. Il fut abattu, s'en est sorti vivant, mais mourut par la suite dans la marche de la mort qui les amenait vers les camps Viet-Minh.
Et mon navigateur de Diên-Biên-Phù, Pierre Duchenoy, qui est à Pau, que je vois presque tous les jours, l'a très bien connu et m'a dit :
- « C'était un garçon absolument délicieux et profondément français. »
C'est la raison pour laquelle, comme il est totalement oublié maintenant le pauvre garçon, j'ai tenu à rappeler sa mémoire. Il le méritait bien.
Jean ADIAS (*)
(*) Jean Adias, fils d'un tailleur renommé de Pau, loin d'être découragé dans son désir de voler, en fut renforcé dans sa vocation. Et c'est sur ce type d'avion, le Potez 25, qu'il passa son brevet de pilote de guerre alors qu'il n'était encore que caporal-chef. Sa carrière le conduisit en divers lieux de fondation aéronautique, notamment pour le transport, et en beaucoup de lieux où sévirent la deuxième guerre mondiale, les opérations en Indochine (il fut l'un des derniers à poser plusieurs fois son Dakota à Dien Bien Phu pour, entre autres missions, des évacuations sanitaires) et en Algérie. C'est avec le grade de Colonel qu'il prend sa retraite, et avec un état de services impressionnant: plus de 35 000 heures de vol sur 126 types d'avions différents, du plus petit jusqu'au Constellation, et le record mondial absolu de missions de guerre: 1241. Il sera, durant plusieurs années, pilote-largueur au para-club de Pau-Idron : certains d'entre nous s'en souviennent...
Source : http://www.lestelle-betharram.fr/histoire/lestelle-histoire-chroniques.html
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Point de vue ou vérité ?
De M. Albertelli
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C’est une évidence historique :les Arabes musulmans ont commencé à exister avec Mahomet, lors de l’Hégire (‘’hidjra’’=fuite) Ère de l'islam qui commence l'année où Mahomet s'enfuit à Médine (an 622 de l'ère chrétienne, le 22 ou 23 septembre).Mais la tradition situe l'événement le 16 juillet 622, premier jour de l'année lunaire en cours.] (L'hégire à Médine a permis la transformation de ce qui n'était qu'une secte religieuse en communauté politique.)
Comment peuvent-ils revendiquer la Palestine, alors que celle-ci et Jérusalem n’ont intéressé leur prophète que dans ’’un rêve’’…
Jugez plutôt de l’analyse faite, ci-jointe, par un journaliste et un islamologue et demandez-vous pourquoi des nations occupantes (Jordanie, Royaume-Uni, etc…) continuent de faire la ’’sourde-oreille’’ aux ‘’clameurs de l’Histoire’’, qui ne justifient pas l’existence d’un peuple Palestinien…
De même, interrogez-vous sur l’origine préhistorique du peuple Berbère en AFRIQUE DU NORD, qui fut leur Patrie séculaire , la ’’Berbérie’’, jusqu’à ce qu’une ‘’horde de sauterelles’’ (expression de Ibn Khaldûn) venue de l’Est s’en empare et convertisse ‘’Be-cif’’ (par le sabre) les habitants berbères…
Mais alors, à quelle Epoque ’’E’’ de l’Histoire des hommes faut-il se référer pour décider de la légitimité d’un peuple et de sa Patrie… la relativité, toujours la relativité !... mais surtout votre jugement des preuves matérielles de prospérité laissées par une civilisation sur une terre que des hommes ont aimé…
Pardonnez-moi cette parenthèse : en écrivant cela, mes regards se tournent naturellement vers l’Algérie et parcourent les réalisations humaines, parfois spectaculaires, de 132 ans de présence française en ’’Barbarie’’. Qu’était ce pays en 1830, administré et gérée sous la férule des Turc ?… Qu’est-il devenu aujourd’hui ?... Mes regards finissent par se perdre dans le marasme et la décrépitude d’un ’’autre pays’’ que je ne reconnais plus, d’un autre peuple, dont, je reconnais, pourtant, la partie de ma génération, qui croise mon regard avec la chaleur communicative et la tristesse de ne plus vivre ensemble (tous ceux que j’ai autrefois côtoyés) …
Louis ALBERTELLI
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Pauvre Palestine, pauvre peuple palestinien !
Par Joseph Farah
Joseph Farah est journaliste Arabe Américain au www.worldnetdaily.com
La situation au Proche-Orient paraît simple pour tout le monde : les Palestiniens veulent une patrie et les Musulmans veulent le contrôle de sites qu'ils considèrent comme étant sacrés. Simple, non ?
Eh bien, en tant que journaliste Arabe Américain qui s'est forgé une connaissance approfondie de la situation au Moyen-Orient, à force de commenter jets de pierres et tirs de mortiers, je peux aujourd'hui vous assurer que la justification de la violence et des émeutes ne trouve pas son origine dans la simple revendication palestinienne à une patrie, ni dans la volonté des Musulmans de contrôler des sites qu'ils considèrent sacrés.
Surpris ?
Alors comment expliquer qu'avant la guerre des Six Jours en 1967, il n'y eu aucun mouvement sérieux de revendication d'indépendance palestinienne ?
" Avant 1967 ? " me direz-vous, " les Israéliens n'occupaient pas la Cisjordanie et la vieille ville de Jérusalem " C'est vrai. Mais durant la guerre des Six-Jours, ce n'est pas des mains des Palestiniens, ni de Yasser Arafat qu'Israël conquît la Judée, la Samarie et Jérusalem Est.
Ces territoires étaient de fait occupés par le Roi Hussein de Jordanie depuis 1948. A-t-on une seule fois demandé au souverain Hachémite de restituer ces territoires aux Palestiniens ? Est-ce qu'une seule résolution de l'ONU a vu le jour à ce sujet ? Non et non.
Ne vous demandez-vous pas alors pourquoi tous ces Palestiniens ont soudainement découvert leur identité nationale après qu'Israël ait gagné cette guerre ?
La vérité est que la Palestine est un Mythe !
Le nom Palestine est utilisé pour la première fois en l'an 135 de l'ère actuelle par l'empereur Romain Hadrien, qui, non content d'avoir éradiqué la présence juive en Judée (une présence qui durait depuis plus de 1000 ans !), non content d'avoir détruit leur Temple à Jérusalem, non content d'avoir interdit l'accès du pays aux derniers Juifs, se persuada qu'il fallait annihiler toute trace de civilisation juive dans le pays en le débaptisant au profit d'un nom dérivé des Philistins.
Les Philistins étant ce peuple auquel appartenait Goliath et que les Hébreux parvinrent à vaincre des siècles plus tôt. Ce baptême était pour les Romains une façon d'ajouter l'insulte à la blessure. Ils essayèrent également de changer le nom de Jérusalem en " Alea Capitolina ", mais cela ne rencontra pas le même succès. La Palestine en tant qu'entité autonome n'a jamais existé au cours de l'Histoire. Jamais !
Le pays fut dominé successivement par les Romains, par les croisés Chrétiens, par les Musulmans (qui n'ont d'ailleurs jamais fait de Jérusalem une capitale pendant qu'ils occupaient le pays), par les Ottomans et, brièvement, par les Britanniques au lendemain de la première Guerre Mondiale. Dès 1917, avec la déclaration Balfour , les Britanniques s'étaient montrés favorables à céder au moins une partie du territoire au peuple Juif afin qu'ils y établissent un Etat souverain.
Il n'existe pas de langue proprement Palestinienne. Ni même de culture spécifiquement Palestinienne. Il n'y a jamais eu de Palestine dirigée par des Palestiniens. Ces derniers sont des Arabes, et sont indissociables des Jordaniens ( la Jordanie étant elle aussi une invention récente, créée de toutes pièces en 1922 par les Britanniques).
Mettez-vous bien en tête que le monde Arabe contrôle 99.9% des terres du Moyen-Orient. Israël ne représente que 0,1% de la superficie régionale ! Mais cela est encore trop pour les Arabes. Ils veulent TOUT. Et c'est précisément là que se situe le nœud du conflit qui les oppose à Israël.
Avidité. Fierté. Jalousie. Convoitise. Toutes les concessions que pourrait faire Israël n'y suffiront pas.
Qu'en est-il des lieux saints de l'Islam ? Il n'y en a tout simplement aucun à Jérusalem. Cela vous choque ? Vous pouvez l'être. Je suis persuadé que vous n'entendrez jamais cette vérité brutale de la part d'aucun média international. C'est politiquement incorrect. Je sais que vous me direz : la Mosquée Al Aqsa et le Dôme du Rocher à Jérusalem représentent le troisième lieu saint de l'Islam ", après la Mecque et Médine.
Eh bien, sachez que c'est faux ! En réalité, le Coran ne fait aucune mention de Jérusalem. La Mecque est citée des centaines de fois. Médine est mentionnée un nombre incalculable de fois. Mais Jérusalem, jamais (inversement, Jérusalem est citée 669 fois dans la Torah !). Il n'existe aucune preuve historique que le prophète Mohamed se soit rendu à Jérusalem.
Alors comment Jérusalem est-il devenu le troisième lieu saint de l'Islam ? Les Musulmans, aujourd'hui, se réfèrent à un vague passage du Coran, la 17ème Sourate, intitulée " le Voyage Nocturne "(1). Il y est fait état d'un rêve de Mohammed qui fut transporté de nuit " du temple sacré au temple le plus éloigné dont nous avons béni l'enceinte.»
Au septième siècle, des Musulmans ont identifié les deux temples mentionnés dans ce verset comme étant la Mecque et Jérusalem. Voilà à quoi tient la connexion si étroite entre l'Islam et Jérusalem - connexion faite de rêve, d'imagination, d'interprétations et de mythe. Parallèlement, le peuple Juif voit son enracinement à Jérusalem remonter jusqu'à l'époque du patriarche Abraham.
La dernière vague de violence qui sévit en Israël a eu comme origine, dit-on, la visite du chef du Parti Likoud Ariel Sharon sur le Mont du Temple, là où se trouvent les fondations du Temple construit par Salomon. C'est le site le plus saint du judaïsme. Sharon et son entourage y furent accueillis à coups de jets de pierres et d'insultes. Je sais à quoi cela ressemble. J'y étais. Pouvez-vous imaginer ce que ressentent les Juifs lorsqu'ils sont menacés, lapidés et tenus éloignés du lieu le plus saint du judaïsme ?
Alors, me direz-vous, quelle est la solution pour apporter la paix dans ce Moyen-Orient ?
Franchement, je ne pense pas qu'un homme aujourd'hui puisse se prévaloir de détenir une solution durable. Mais s'il y en a une, elle se doit de commencer par rétablir la Vérité. La poursuite des mensonges n'apportera que plus de chaos. Continuer à mépriser un droit légitime vieux de 5,000 ans pour les Juifs, de surcroît renforcé par des preuves historiques et archéologiques éclatantes, en les confrontant à de fausses revendications, ne pourra que donner une mauvaise réputation à cette diplomatie de menteurs.
Note
(1) Les musulmans s'appuient sur le Coran pour revendiquer Jérusalem, pourtant Jérusalem n'y est pas mentionnée une seule fois. La 17ème sourate contient une allusion floue à une " Mosquée la plus éloignée ". " Loué soit celui qui a conduit pendant la nuit son serviteur de la mosquée inviolable à la mosquée la plus éloignée ". Mais existe-t-il une base solide qui prouverait qu'il est ici parlé de la mosquée al-Aqsa de Jérusalem ? La réponse est : Non !.
Au temps de Mahomet, qui mourut en 632 après Jésus Christ, Jérusalem était une ville chrétienne du royaume byzantin. Elle ne fut conquise que six ans plus tard par le calife Omar. Durant cette période, il n'y avait que des églises dans la ville et sur le Mont du Temple se trouvait l'église byzantine de Sainte Marie. Vers l'an 711, soit 80 ans après la mort de Mahomet, l'église fut transformée en mosquée et appelée al-Aqsa afin de donner corps à l'incompréhensible sourate 17 du Coran. Mahomet ne pouvait donc pas penser à cette mosquée quand il écrivit le Coran, puisqu'elle n'exista que trois générations après sa mort. D'ailleurs Mahomet n'éprouvait pas de sympathie particulière pour Jérusalem. Il permit à ces fidèles de prier tournés vers Jérusalem pendant quelques mois, pensant ainsi convaincre les juifs de se tourner vers l'islam. La tentative ayant échoué, il prononça le 12 février 624, l'interdiction de prier en direction de Jérusalem.
Cette ville ne fut jamais pour les musulmans un lieu saint.
Francis NADIZI, islamologue
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C'ETAIT LE BON VIEUX TEMPS ! (Et ce n'est pas moi qui le dis)
19 Novembre 2014
Envoyé Par M. Régis Sanchez
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Il se passe quelque chose d’assez extraordinaire en Algérie : la nostalgie du passé par les jeunes Algériens.
Je lis dans le quotidien « El Watan » de ce 13 novembre un article qui me touche énormément. Pourquoi ?
Non loin de la Grande Poste d’Alger se tient une exposition de vieilles photos et cartes postales anciennes. Des passants, beaucoup de jeunes surtout des étudiants, s’arrêtent, fouillent, regardent cette photos de la rue Dumont-d’Urville en 1930 (rue Abane Ramdane) et surtout commentent :
« Il paraît que c’était la belle époque. Nous sommes nés dans les années 90 et tout ce que l’on apprend de l’Algérie c’est le terrorisme, l’incivisme, la misère ».
A travers les réseaux sociaux on retrouve cette même nostalgie du passé. Des centaines de pages consacrées à ces vieilles photos et cartes postales anciennes et l’on note des commentaires flatteurs : « C’était tellement propre », « Je donnerai tout pour vivre ces années-là », « La différence est immense », « Autrefois on vivait mieux », « L’Algérie avait plus de valeur à l’étranger ».
**Aujourd’hui je suis trop triste et je suis même très déçu, affirme Hacène, qui gère la page « Algérie à une certaine époque » et se dit fasciné par le charme de la ville d’Alger avec le respect, la « horma », la quiétude, les femmes en haïk, la plus belle époque qu’a connu l’Algérie.
Je me souviens de cette confidence de mon ami Boubekeur (qui fut goal de la sélection algérienne et de l’équipe de l’A.S.Monaco) avant qu’il ne nous quitte définitivement :
« Avant, quand j’allais à Bab-el-Oued avec mes amis c’était la joie de vivre, le bonheur, les rires, l’amitié. Aujourd’hui quand il m’arrive d’y passer, je pleure… ».
Hassène Zerkine, grand collectionneur, raconte : « Quand j’ai commencé cette collection, il y a 40 ans, j’étais loin d’imaginer les questions que se posent les jeunes aujourd’hui. Une grande partie des Algériens qui ont vécu l’époque coloniale n’est plus et ceux qui sont nés au cours des années 50/60 n’ont de ce passé que des images de guerre. Nombreux donc ignorent que leur passé ne se limite pas à la « révolution de 1954 ». Ils ne savent pas qu’il y avait autre chose aussi. Que les gens vivaient, fêtaient les mariages, allaient au cinéma, à la plage, au théâtre, qu’il y avait une vie culturelle, sportive, artistique. A lire les commentaires sur ma page Facebook je retiens, bien sûr, la classique nostalgie du passé mais, en contraste avec la situation dégradée de l’environnement et de l’insalubrité qui règne dans l’Algérie indépendante. Cette nostalgie c’est celle de l’ordre et de la propreté coloniaux. Je m’étonne toujours du fait que les jeunes Algériens « idéalisent » la période coloniale, dépassant ainsi le but recherché par cette exposition qui n’avait pour objectif que de présenter le progrès et la civilisation apportés par la France. La décadence c’est à travers la tenue vestimentaire que je la constate. Regardez ces jeunes dames sans hijab, djebab, où je ne sais quel autre accoutrement qu’elles utilisent de nos jours. C’est ce côté de l’histoire de notre pays que je veux montrer, ce côté que les médias occultent complètement. Et le constat général est : « C’était le bon vieux temps ».
Et ce n’est pas moi qui le dis !
Hocine Aït Hamed, l’un des chefs historiques de la révolution algérienne, l’a dit :
« Chasser les Pieds-Noirs a été plus qu’un crime, une faute, car notre chère Patrie a perdu son identité sociale. Avec les Pieds-Noirs et leur dynamisme, je dis bien les Pieds-Noirs et non les Français, l’Algérie serait aujourd’hui une grande puissance méditerranéenne. Hélas ! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques et stratégiques. »
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Chez nous en Algérie, la méditerranée était au nord
Extrait : Le tombeau de la Sultane
Nous sommes avec nos parents chez leurs amis : Les LEMIERE. Ils sont arrivés il y a une vingtaine d'années et sont tombés "en amour" pour ce pays, cette terre si différente de leur Normandie natale. Ils habitent une jolie maison en bordure de forêt à Yakouren, près de Tizi-Ouzou en Kabylie. La maison de briques rouges semble posée sur un tapis verdoyant au milieu d'un petite clairière. Il y a des buissons fleuris un peu partout, l'ensemble est gai et tranquille.
La forêt de Yakouren est magnifique il y a surtout des cèdres bleus du Liban, majestueux et immenses et des chênes. On la surnomme « la petite Suisse Nord-Africaine ». Il y a d'innombrables sources. Se promener dans cette forêt est un délice de tous les instants. Des odeurs de mousse se mêlent au parfum boisé des cèdres. L'herbe est drue. Par contre les chênes-lièges, écorchés vifs pour la fabrication des bouchons, laissent apparaître leurs troncs nus et rouges privés de leur écorce.
En Kabyle "Yacouren" veut dire le "col des genêts".
Christian LEMIERE est garde-champêtre, il a la passion des arbres, ils les élaguent, leur fait de la place pour qu'ils puissent devenir grands et forts. Surveille leur croissance, dégage les petites repousses, ces arbres sont ses amis.
Sylvie, sa femme est blonde, des yeux couleur pervenche, toujours un sourire lumineux. Leurs deux bambins Jean 4 ans et Coralie 3 ans sont adorables. Ils sont aimés et respectés, tous les habitants du petit village, arabes et européens, les connaissent bien. Et sont toujours accueillis comme des amis.
Laissant nos parents et leurs amis préparer le repas nous partons, mon frère et moi, à la découverte de cette magnifique forêt. Nous croisons des écureuils et cueillons toutes sortes de fleurs sauvages, aux couleurs éclatantes. C'est un matin d'octobre d'une sonorité et profondeur extraordinaire. Il fait doux. La forêt résonne sous ses voutes vertes. Les oiseaux lancent leurs trilles vers le ciel d'un bleu éclatant. Dans l'air flotte un parfum de feuilles annonçant l'automne en de longs soupirs et le soleil poudre d'une lumière d'or le vert sombre des grands arbres.
Un bruit furtif de pas, de brindilles écrasées, des voix qui chuchotent. Soudain angoissés, nous voulons rebrousser chemin et retrouver au plus vite nos parents. Mais l’affolement et la peur font que le chemin que nous prenons n’arrive pas à la maison, nous débouchons dans une clairière. Au centre, un petit marabout blanc s’élève près d'un arbre sacré : un énorme betoum (un pistachier térébinthe, dont l’écorce fournit la térébenthine.) bruits se rapprochent. On entend des voix rudes et le cliquetis des armes. Nous sommes perdus au sens propre et au sens figuré. Les rebelles qui nous suivent vont nous tuer, c’est sûr. Lâchant mes fleurs, je pousse la porte en bois de la Kouba,* nous entrons et refermons derrière nous ce pan de bois qui, naturellement, ne se verrouille pas de l’intérieur. Il fait sombre, nous sommes accroupis derrière cette porte, nous écoutons en retenant notre respiration. Mon petit frère tremble de tous ses membres, je le prends dans mes bras et lui murmure : « n’aie pas peur », mais j’étais loin de le penser.
Dehors des hommes piétinent, palabrent, cela dure une éternité. Enfin le silence ! Les hommes sont partis, nous attendons encore un moment puis j’entrouvre le panneau de bois, regarde alentour, personne ! Nous prenons nos jambes à notre cou. Je me retourne et remercie le marabout. Je suis sûre qu’il nous a protégés, car nous étions dans un lieu saint et c’est cela qui a arrêté nos poursuivants et nous a sauvés.
Nous arrivons en nage à la maison où mes parents inquiets nous attendaient avec impatience. Après avoir repris notre souffle, nous racontons notre mésaventure.
Monsieur LEMIERE nous explique que ce tombeau est une Kouba édifiée au 12eme siècle, par les Almoravides, et restauré depuis. Cette kouba est construite en briques sur plan octogonal, formé d'arcs, découpés chacun de 9 grands lobes avec une coupole à 8 pans, reposant directement sur les arcs.
On y a découvert l'épitaphe d'une petite princesse, arrière petite-fille de Yaghmoracen, morte en 1412 et celle d'une femme de sang royal, la Sultane, ce qui a motivé probablement sa construction et son appellation
Nous adressons une prière à cette princesse qui nous a sauvés d'une mort certaine.
Les amis de mes parents ne sont jamais retournés chez eux en Normandie. Ils furent égorgés tous les quatre.
*Kouba : petit mausolée ou tombe d'un Saint.
Jocelyne MAS
Extrait de "De Chez nous en Algérie, la méditerranée était au nord"
Prix Méditerranée
Médaille de Vermeil du Mérite Culturel. Jocelyne MAS
Poète-Ecrivain - Conférencière
Site Internet : http://www.jocelynemas.com
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Devoir d’insurrection ou la réponse géopolitique à la tentation cosmopolite
(Par Fabrice Dutilleul )
Envoyé par : Francephi diffusion
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« On peut abonder dans mon sens
ou combattre mes opinions,
mais il est nécessaire de s’informer
avant d’argumenter »
Entretien avec le Dr Plouvier, auteur du (Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
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Pourquoi considérez-vous l’insurrection comme un devoir ?
Mai 2013 : la France est riche de 4,4 millions de chômeurs. Elle est envahie par 11 millions d’immigrés extra-européens et leurs descendants, citoyens français par « droit du sol », dont 10 millions de musulmans, formant une très puissante 5e colonne en cas de guerre civile déclenchée par les islamistes, en relais de la guérilla qui hante nos villes depuis plus de quarante ans, où l’on comptabilise un millier de « zones de non-droit ».
Mai 2013, des émeutiers noirs et maghrébins saccagent en état de quasi impunité le centre de Paris et celui de Stockholm ; deux islamistes surarmés tuent un soldat britannique désarmé en plein cœur de Londres et, à Perpignan, 16 islamistes forcent deux autochtones (des « souchiens ») à hurler « Allah Akbar » pour éviter l’émasculation.
Pendant ce temps, le Parlement français vote, toutes affaires cessantes, une loi autorisant le mariage des homosexuels, brisant une valeur plurimillénaire, celle de la Famille… et les CRS du ministre de l’Intérieur, qui n’osent guère frapper les émeutiers d’origine extra-européenne, par peur de l’accusation rituelle de « racisme », cognent avec ardeur sur des citoyens et des citoyennes dont le double tort est d’être attachés aux valeurs saines, mais jugées « réactionnaires » et d’être blancs.
Tout comme, en ce joli mois de mai 2013, un ministre « socialiste » juge inutile de plafonner les énormes rémunérations des grands patrons, mais le Parlement légifère pour supprimer le mot « race » !
L’état des lieux de l’Europe occidentale que vous dressez est assez peu réjouissant…
On peut abonder dans mon sens ou combattre mes opinions, mais il est nécessaire de s’informer avant d’argumenter. J’étudie le rôle théorique de l’État et la notion, concrète et un peu trop oubliée de nos jours, de « pacte social », et présente la préhistoire de la mondialisation de la vie politique, sociale et culturelle, et celle de la globalisation de l’économie. Cette évocation historique éclaire indéniablement nombre d’aspects de notre époque, qui en devient plus compréhensible. Il en va de même avec l’étude de la manipulation des mouvements islamistes par les USA, envisagée comme une nouvelle arme anti-européenne.
Les apports et coûts de l’immigration extra-européenne sont exposés à la façon d’un bilan…
Oui, ce qui permet au lecteur d’alimenter sa réflexion. De même, sont analysés les tics de langage et les attitudes des politiciens et des agents des media… et là encore, il y a de quoi nourrir les méditations du lecteur.
La démission des Européens, dans leur rôle de civilisateurs, est analysée par l’abord des changements d’attitudes (ou d’habitudes) sociales qui font du XXIe siècle, débuté entre 1985 et 1990, une époque radicalement différente du XXe siècle. Il en résulte une incompréhension totale (qui diffère beaucoup du simple et classique « conflit de générations »), entre adolescents ou adultes de moins de quarante ans d’une part et ceux qui ont connu « autre chose », en se souvenant que l’histoire n’enseigne que peu de vérités, mais essentielles : ce qui a été sera de nouveau et aucun changement n’est jamais irréversible.
C’est d’une révolution (un terme sur la définition duquel il convient de s’entendre) qu’il s’agit d’envisager… quand s’effritera l’édifice économique, fondé sur le surendettement collectif, l’obsolescence dirigée et la désindustrialisation de l’Europe.
Le devoir d’insurrection ou la réponse géopolitique à la tentation cosmopolite du Dr Bernard Plouvier, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 346 pages, 33 euros
Philippe Randa est écrivain, chroniqueur politique et éditeur (www.francephi.com). Ses chroniques sont libres de reproduction à la seule condition que soient indiquée leurs origines, c’est-à-dire le site www.francephi.com, « Espace Philippe Randa ».
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Comme il est triste ce pays !
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG
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Handicapés... femmes battues... avortement... Des dossiers sérieux. Ils demandent réflexions avec des solutions pérennes. Des aides et de la protection. Cela est une nécessité nationale. Il faut donc en parler, l'écrire.
Ce qui me gène c'est ce battage médiatique soudain, toxique, qui accompagne ces causes. Cela ne dure qu'une journée et il faut vite passer à autre chose ! Cependant, comme un scoop, pendant une journée entière, de la presse écrite aux radios et aux journaux télévisés, il n'est question que de ce sujet. Il est énorme, envahissant, étouffant tellement il est rabâché à satiété. C'est une séance d'abrutissement collectif ; une méthode d'intoxication populaire ; un assommoir, et c'est juste pour un jour !
Puis il faut passer à autre chose... Trouver le sujet qui fait tâche, provoque, attriste, interpelle, culpabilise. On en imprègne les esprits jusqu'à plus soif, puis on recommence... Handicapés, le lundi... ; femmes battues, le mardi... ; avortement, le mercredi...
Bien entendu il faut savoir aborder avec tact et évoquer ces sujets tellement graves, mais est-il nécessaire d'en faire des tonnes, juste un jour, puis de passer à autre chose comme si chacun de ces thèmes ne méritait aucune suite ?
C'est ce que nos journaleux nous assènent : un égoïsme de bateleur de foire, de " professeur " en tartuferie et de donneur de leçon... juste un jour.
Pendant ce temps, resteront dans l'ombre propice à la collusion socialo-médiatique d'autres sujets aussi importants : le chômage, les impôts ou le nombre de personnes dans la misère, abonnées aux restaurants du cœur.
Mais, est-ce que le pays est vraiment triste, sans ressort, sans espoir ?
Non ! Mille fois non ! Un seul être - qui ne nous manque pas mais qui est toujours là - n'est pas atteint par cette morosité ambiante, ce malaise d'une population sans horizon. C'est une sorte d'extraterrestre, un ovni venu d'on ne sait d'où et qui plane loin du monde réel qui est le nôtre ! Son nom ? François Hollande, un président de la République à l'optimisme béat et au sourire de Ravi.
Robert Charles PUIG / Novembre 2014
Bonjour chers Amis
A l'approche des fêtes de fin d'année, sans doute envisagez-vous quelques cadeaux?
Mes livres vous tendent ... leurs pages.
J'ai le plaisir de joindre en pièces jointes les couvertures de mes trois derniers écrits.
EXTIRPATION 62 : un ensemble de nouvelles sur l'Algérie d'avant 1962 et une extrapolation sur notre époque contemporaine
RÉSISTANCE : Des réflexions sur le quinquennat de N S et cette grande déception de ne pas voir des promesses suivies d'effets...
L'ACHEVEMENT : Une histoire de vengeance et une histoire d'amour...
Ces livres sont en vente sur le site d'EDILIVRE, mon éditeur mais peuvent se commander sur de nombreux sites en lignes : Fnac..; Chapitre... Amazon... et même chez les librairies affiliées au site Dilicom.
Je compte sur vous pour que ce message soit rediffuser et transmis à tous vos amis du Net, et je vous en remercie chaleureusement.
Avec mes meilleures salutations.
Robert Charles PUIG à Nice
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Les Pieds-Noirs, les Bernés de l'Histoire
Envoyé Par M. Alain Vincenot
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Sur ce bout de France caillouteux…
Extrait de : Les Pieds-Noirs, les Bernés de l'Histoire
Et la terre d'Algérie s'est dérobée sous leurs pieds qu'on disait noirs. Sur ce bout de France caillouteux, rongé par le soleil, leur France du Sud, à sept cents kilomètres de Marseille, ils n'avaient plus leur place. Ils y avaient peiné, défriché des landes, asséché des marais, creusé des puits, irrigué des vallées, fertilisé des champs, planté des arbres, bâti des villes, des hôpitaux et des dispensaires, des écoles, des lycées et des universités, des usines et des aérodromes, tracé des routes et des lignes de chemin de fer, tendu des ponts, érigé des barrages, dragué des ports, développé une administration, ouvert des commerces ; ils y avaient souffert de l'insécurité, de la famine, des épidémies et des nuages de sauterelles ; ils y avaient enterré leurs anciens...
En 1962, porté au pouvoir par un général de Gaulle pressé d'en finir avec la " boîte à chagrins " algérienne, le FLN, nouveau maître du pays à l'idéologie mâtinée de marxisme, d'islamisme et de nationalisme arabe, laissait pour alternative aux Pieds noirs : " La valise ou le cercueil ".
Dans la patrie de Vercingétorix, du chevalier Bayard, de Jeanne d'Arc, du bon roi Henri IV, de Zola, de Victor Hugo et de Jules Ferry, ces icônes qu'ils vénéraient, personne ne les attendait.
Plus d'un million d'hommes, de femmes, d'enfants, chassés de leur terroir doux et rêche qu'ils aimaient passionnément, se métamorphosaient en fardeau encombrant. " Des vacanciers qui ne tarderaient pas à rentrer chez eux ", ronronnait la thèse officielle. Le gouvernement en minimisait l'exode qui ravivait les mauvais souvenirs de 1940 et portait atteinte au prestige de la France. Pour le général de Gaulle, il n'était pas question que l'exil de ces " rapatriés " désemparés et démunis, entache, aux yeux des grands de la planète entre lesquels il s'évertuait à déplier un strapontin, le " succès " de ses " accords d'Evian ", ni que son image " d'homme providentiel ayant ramené la paix " soit écornée auprès de ses concitoyens de métropole. Il fallait s'amputer de l'Algérie. Avec grandeur. Et vite. Qu'importe les larmes des rastaquouères récalcitrants à la tchatche excentrique qui, après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord en novembre 1942, lui avaient préféré son rival, le général Giraud et n'entendaient rien à la marche des nations.
Ils agaçaient l'homme du 18 juin qui avait su jadis relever l'honneur de la France et se hisser à la table des Churchill, Roosevelt et Staline. Leur remue-ménage contrariait ses plans. Leurs terrasses, où, dans le cliquetis des glaçons des verres d'anisette, se dégustait la kémia, leurs tables où défilaient plats de loubia, boulettes, charba, tchoutchouka, calentita et polenta étaient étrangères au hobereau de La Boisserie. Colombey-Les-Deux-Eglises ne serait jamais Colomb-Béchar-les-Deux-Mosquées.
En 1954, dans le tome 1 de ses Mémoires de guerre (éd. Plon), il s'était épanché sur " une certaine idée de la France " : Le sentiment me l'inspire aussi bien que la raison. Ce qu'il y a en moi d'affectif imagine naturellement la France, telle une princesse des contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle. Charles de Gaulle ne concevait vraisemblablement pas que la princesse ou la madone qu'il sublimait roule la semoule d'un couscous, fasse griller des merguez, se délecte de zlabias, de cornes de gazelles et de makrouts, qu'elle se promène le long d'une allée moderne bordée d'eucalyptus et de lauriers roses. Au loin : des vignes, des vergers et des champs de céréales dont les parcelles dessinaient un paysage géométrique, avec, en arrière-plan, les escarpements d'une montagne balayée par le vent qui enveloppait de poussière les maquis de lentisques et de ronces, les buissons d'asphodèles et de jujubiers. La " destinée éminente et exceptionnelle " de la princesse ou de la madone gaullienne ne croisait pas celle des Pieds noirs.
Expansifs, machos, rugueux, soupes au lait, ces " braillards " faisaient trop de bruit. Néanmoins, en 1957, ils avaient donné au monde un prix Nobel de littérature, Albert Camus, et un autre de leurs fils, Claude Cohen-Tannoudji, recevrait, en 1997, le prix Nobel de physique : deux anciens élèves du lycée Bugeaud d'Alger. Ils avaient même façonné une langue, parlée à grand renfort des gestes, le pataouète, patchwork de français, d'arabe, d'italien, de maltais, de catalan et de castillan.
Un chapitre de l'histoire de ce pan du Maghreb, où était né, en l'an 354, Saint-Augustin, un des pères du christianisme, et qui, depuis près d'un siècle et demi, avait agrégé cinq départements à la France, s'achevait dans les faux-semblants, le sang, les larmes et l'incompréhension.
Celui-ci s'était ouvert le 14 juin 1830, trente ans avant le rattachement de la Savoie à la France, avec le débarquement, au lever du jour, de militaires français sur la presqu'île de Sidi-Ferruch : dans la soirée, la Première division d'infanterie, sous les ordres du général baron Pierre Berthezène, épaulée par la division Loverdo, contrôlait la place. Le roi Charles X avait confié à son armée une mission : laver un affront vieux de trois ans. Le 29 avril 1827, veille de l'Aïd el-Seghir, fin du ramadan, le dey d'Alger, représentant du sultan ottoman qui régnait sur le Maghreb, avait, au cours d'une audience rendue houleuse par des créances impayées, donné un coup de chasse mouche au consul de France, Pierre Duval.
A Sidi-Ferruch, il n'était pas seulement question d'honneur. Les pays européens voulaient mettre un terme à la piraterie barbaresque qui, depuis des siècles, infestait la Méditerranée, aux captures de chrétiens vendus comme esclaves sur les marchés d'Alger et aux cruels supplices dont Arabes et Ottomans appréciaient le spectacle.
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Quitter Sidi
Envoyé Par M. Guy Cespedes
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Chers Compatriotes,
J’ai écrit et fait publier un roman aux Editions Beaurepaire, au mois de mai dernier, intitulé “Quitter Sidi”. C’est l’histoire romancée de ma famille, son départ d’Algérie, puis sa difficile intégration en France. Peut être pourriez vous m’aider à faire connaître mon livre, à un plus grand nombre de lecteurs.
Il est difficile pour l’auteur d’un premier roman de se faire de la publicité seul, dans cette jungle qu’est le monde de l’édition....
Cette histoire est sûrement la même pour un grand nombre de pieds noirs, et beaucoup s’y retrouveront.
Je vous remercie de l’intérêt que vous voudrez bien porter à mon roman..
Je vous joint la couverture de mon roman, la Préface et l'Introduction du livre ainsi qu'un extrait du 1er Chapitre.
Merci de me lire. Bien cordialement.
Guy Cespedes
Quitter Sidi
Préface
Beaucoup d'êtres chers ont disparu et je porte ancré leur souvenir, au plus profond de mon être. Je me rappelle avec mélancolie le chemin qu'ils ont fait à mes côtés, parsemé de peines indélébiles, au gré des aléas de nos existences communes. C'est l'automne de ma vie et le temps me file entre les doigts à toute vitesse, inexorablement, sans que je puisse vraiment freiner sa course folle, comme une poignée de sable que l'on tente de retenir au creux de sa main. J'ai décidé d'écrire cette histoire, avant qu'il ne soit trop tard, tant que ma mémoire de petit enfant est encore présente et précise. Je différencie avec difficulté les souvenirs réels, car depuis mon plus jeune âge, certains évènements m'ont été maintes fois décrits et à force détails par les différents protagonistes de ces situations. Si bien que je m'interroge parfois, ai-je vécu tout cela, ou bien ai-je rêvé.
Avec émotion, je dédie ce livre aux êtres chers disparus, qui je le regrette, ne pourront se reconnaître dans ces lignes. Je pense aussi aux autres, ceux qui m'accompagnent depuis toujours, dans le parcours éprouvant de la vie, et qui m'entourent de leur indispensable affection. J'espère qu'ils liront ce témoignage avec sollicitude, et qu'il leur laissera une empreinte d'amour. Je souhaite qu'ils puissent vivre, à travers ce témoignage, le destin mouvementé, de notre famille, rapatriée d'Algérie.
Pour tout ce que j'aurai dû dire et que je n'ai pas dit, pour tout ce que j'aurai dû faire et que je n'ai pas fait, je demande pardon à ceux que j'aime.
Introduction
La maison se réveillait doucement aux bruits de la campagne environnante. Les chants des coqs de basse-cour se répondaient d'un versant à l'autre de la vallée, rythmés par les cloches des vaches dans les pâtures. Grossi par les orages de ce début d'octobre, le petit ruisseau qui courait au fond du jardin, faisait entendre son grondement sourd. Le pâle soleil automnal dardait ses rayons à travers les interstices des volets, dessinant sur le mur de la chambre des arabesques de lumière. Guy ne dormait pas, il écoutait ces bruits si familiers et goûtait ces instants de quiétude. A l'étage les enfants étaient encore endormis, mais bientôt leurs cris et leurs rires résonneraient dans la maison brusquement réveillée. Dans cette demi-pénombre, il distinguait à ses côtés, sur le lit, la silhouette de sa femme Joëlle. Son souffle régulier se mêlait au bruissement des feuilles agitées par la brise, qu'il percevait par la fenêtre entrouverte. Doucement, il déposa un tendre baiser dans son cou, elle frissonna et il sentit l'odeur de sa peau qu'il aurait reconnue entre mille. Il releva le drap sur son épaule dénudée. On commençait à ressentir la fraîcheur des petits matins d'automne.
Profitant de cette tranquillité apaisante, son esprit vagabondait, et dans sa tête, une multitude de questions se bousculaient. Comment était-il arrivé ici, par quel miracle le destin l'avait-il conduit jusque là, lui, fils et petit fils d'immigré. Comment sa famille avait-elle quitté les rivages de la Méditerranée Algérienne, pourquoi avait-elle déposé ses maigres bagages sur ces verdoyants coteaux vallonnés des Landes de Gascogne. Il avait décidé de prendre le temps de se souvenir, de retracer le parcours chaotique de sa famille pied noir aux origines espagnoles. Alors il se souvenait de ses ancêtres qui vivaient paisiblement dans ce lointain pays submergé de soleil, de ces paysages arides balayés par le siroco.
Comme à son habitude, il se leva silencieusement, se servit un café et s'installa sur la terrasse ensoleillée. Son regard se perdit alors sur la forêt environnante. La chaleur de ces dernières journées et la fraîcheur d'une providentielle pluie d'automne, faisait revivre la nature. Des sous-bois tout proche, se levait une brume cotonneuse, qui enveloppait tout sur son passage. Elle transformait le paysage familier, n'épargnant que les hauts châtaigniers et la cime des chênes centenaires.
Il aiguisa méticuleusement son crayon à papier, rituel obligatoire, avant de se plonger dans les souvenirs de son enfance. Une belle journée s'annonçait et son humeur s'en trouva réconfortée. Il s'était fait un devoir de figer sur le papier, l'histoire de sa famille, avant que les derniers anciens ne disparaissent avec leurs souvenirs, à tout jamais. Cela lui pesait quelque peu, car il se sentait investi d'une responsabilité, écrire son témoignage, pour que ses enfants, ses petits enfants, connaissent leurs racines. Il désirait laisser une trace de ces destins à la foi tragiques puis heureux, pour que tous les évènements passés ne meurent avec le temps.
CHAPITRE 1 : Algérie mon cher pays
Des personnages singuliers
Un bruit sourd et métallique s'échappait de la petite fenêtre de l'atelier, se diffusant jusque dans la rue inondée de soleil. Un petit homme moustachu, aux cheveux grisonnants, dans une blouse grise presque trop grande pour lui, travaillait, assis sur un tabouret de bois. Son visage émacié et son front dégarni, le rendait un peu plus vieux qu'il ne l'était en réalité, soixante deux ans le mois dernier. Il tendait avec ses mains noueuses sur l'accoudoir arrondi d'un immense fauteuil, une bande de tissu aux reflets mordorés, et la fixait avec des petits clous à tête plate, qu'il prenait un à un dans sa bouche. Son marteau battait régulièrement la cadence, dans un geste simple et précis, qui semblait machinal. En apparence seulement, car l'outil ne devait pas rater sa cible, au risque de déchirer le précieux tissu commandé par le client fortuné. Il régnait dans la pièce aux murs blancs badigeonnés à la chaux, une atmosphère paisible, mais appliquée. L'odeur du cuir et des bois exotiques se mélangeait aux effluves de la colle. A ses pieds gisait un petit monticule de copeaux de chêne en forme de tortillons, dus au travail expert du rabot, témoins de la réparation du meuble.
Joseph surnommé " Pépico ", le grand-père maternel, artisan tapissier, possédait une personnalité affirmée, un humour fin et des réparties cinglantes. A son époque, il était coutume pour sa corporation, d'avoir les idées politiques de la droite conservatrice, et bien lui, par conviction, mais aussi par esprit de contradiction, était un militant de gauche. Son atavisme, issu de ses racines de réfugié politique, lui conférait à vie, un esprit rebelle. Lors des manifestations ouvrières, il était contraint de se grimer avec un petit chapeau, des lunettes et un foulard, afin que ses riches clients ne le reconnaissent, dans les défilés de contestations et de luttes syndicales.
Son enracinement en Algérie datait de deux générations. Fils et petit fils d'immigrés espagnols, cherchant fortune dans ce pays qu'ils croyaient de cocagne, il se plaisait à romancer son histoire et brossait ainsi le tableau familial. Ses ancêtres étaient d'anciens bagnards déportés d'Estrémadure, ayant achevé leur triste vie, aux fers, dans les redoutables geôles sahariennes. Il était le seul rescapé de cette bande de mécréants, estimait mériter reconnaissance et gloire, pour avoir élevé à la sueur de son front une tribu de quatre enfants.
Arrivé en France il devint quelqu'un de solitaire, profondément meurtri. Il regretta jusqu'à la fin de ses jours, d'avoir quitté sa terre natale où il menait une vie laborieuse mais heureuse aussi. Il ne fut pas un grand-père attentif car il traînait une peine immense, celle des êtres déracinés, son esprit était encore là bas, sur l'autre rive de la Méditerranée. Trop âgé pour changer de vie et se projeter dans l'avenir, il ne fit que survivre, presque indifférent aux joies et chagrins de son entourage. Il savait pourtant forcer son talent inné pour la moquerie, et lors d'inoubliables repas de familles, lorsqu'il se laissait aller à la plaisanterie, il captivait toujours son auditoire, par sa finesse d'esprit et son humour décapant. Mais bien vite la nostalgie le gagnait de nouveau et il se refermait comme une huître, se recroquevillait sur lui-même et ses souvenirs.
Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours ressenti à travers lui une grande blessure, sans contours, sans détails, indescriptible. Elle ne se refermera jamais…
Pendant ce temps, dans la cour intérieure au sol lisse de béton gris, ma grand-mère Digna, penchée sur le petit lavoir en ciment, frottait vigoureusement à l'aide d'une brosse dure et du savon de Marseille, un pantalon de travail en toile indigo, lourde et grossière. C'était un petit bout de femme aux cheveux blancs et aux yeux si bleus qu'on eut dit que la Méditerranée vous contemplait. Il se dégageait de sa personne, une vitalité débordante, un dynamisme communicatif. Inépuisable, du soir au matin, sans que la fatigue ait sur elle la moindre emprise, elle régissait la maisonnée avec douceur mais fermeté.
La matinée était peu avancée, mais déjà un soleil de plomb s'abattait sur la ville. Sidi bel Abbes se réveillait par une chaude et lumineuse matinée de printemps. A l'ombre sous la pergola de vigne vierge, ma grand-mère besognait avec son énergie coutumière. Une corde de chanvre s'étirait depuis le tronc de l'amandier, puis filait jusqu'à la gouttière en zinc où elle s'enroulait sur plusieurs tours. Cet étendoir provisoire supportait les pantalons et les blouses de travail de Joseph. Ici la chaleur était telle, disait-on, qu'on devait étendre le linge dès le petit matin, ne pas le quitter des yeux et surtout le ramasser avant l'heure de l'anisette, sinon il rétrécissait, et se transformait tout bonnement en vêtement de bébé.
Un portail vert en fer forgé fermait le patio accueillant, où murmurait une petite fontaine, fraîche et moussue. Un mince filet d'eau limpide, gouttait d'un tuyau de bronze, dans une large vasque de pierre aux reflets verdâtres. L'incessante chute des gouttes pourtant fragiles, leur impact répété, avait sculpté la dure matière granitique, creusant un sillon dans la pierre millénaire. Au dehors, la rue " Duguesclin" descendait jusqu'aux faubourgs de la ville, elle était bordée par un grand talus pierreux, que les gens du quartier surnommaient affectueusement, "la montagnette". N'ayant jamais vu que des plaines arides, aussi lisses que la paume de leur main, ils étaient fiers de pouvoir dire avec exagération, qu'ils habitaient au pied d'une petite montagne. Derrière, s'étendait à perte de vue, une garrigue aussi sèche que l'amadou. Au loin, serpentait deux sombres traits parallèles, le rail de chemin de fer, destiné au transport des marchandises pour les villages perdus au fin fond du djebel désertique. Son tracé sinueux disparaissait parfois au détour d'un monticule rocheux, puis il réapparaissait, gravissant, dévalant, contournant les obstacles et se jouant des dénivellations avec une incroyable aisance.
Depuis sa place ombragée, Digna, inépuisable, volubile comme un moulin à paroles, conversait avec son mari. Absorbé par la précision de son méticuleux travail, entre deux coups de marteaux, Joseph lui répondait distraitement mais patiemment, par la fenêtre de l'atelier, lui même attenant à la maison d'habitation. Celle-ci était construite de plein pied, avec des murs blancs et un toit bas de tuiles plates. Ici, tout était de couleur claire pour résister au soleil, pour réfléchir ses rayons brûlants. L'épaisseur des murs de pierre retenait longtemps la fraîcheur de la nuit. Cette amie bienfaitrice s'immisçait par les volets ajourés, dès le crépuscule, et s'installait durablement, rafraîchissant le sommeil des habitants, jusqu'à l'aube déjà tiède. Le mobilier était sobre mais fonctionnel, et c'était Joseph qui avait tout fabriqué de ses mains calleuses et expertes d'artisan, usant ses outils d'acier sur les durs bois de noyer ou d'acacia. Avec eux vivait encore Marie Jeanne, benjamine de la fratrie, la seule à retarder son envol du douillet nid familial.
Ce prénom peu courant de Digna, la vieille dame le tenait de son père, aide de camp d'un capitaine de la légion étrangère d'origine allemande, qui avait passé sa vie à guerroyer du Rif Marocain à l'atlas Tunisien, jusqu'aux confins même du Sahara occidental. En souvenir de cet homme qui lui avait sauvé deux fois la vie et qu'il admirait plus que tout, l'arrière grand-père jura, que si un jour il en réchappait, il aurait une fille et l'appellerait Digna, comme la fille de son valeureux officier. Et voilà pourquoi, des années plus tard, une jolie petite fille blonde aux yeux bleus, toute menue, exilée espagnole et native de Valence, porta ce prénom à consonance germanique.
Ma grand-mère avait l'obsession de la propreté, et rien ni personne dans son entourage, n'échappait à ses lavages répétitifs. On ne pouvait laisser durablement traîner une paire de chaussures, un vêtement, ou bien même un enfant, sans qu'elle ne se précipite dessus pour l'astiquer. Elle fut une grand-mère adorable, attentive et aimante. Etant très peu instruite, elle parlait peu le français, et souvent ses propos nous amusaient, car elle mélangeait les deux langues dans un dialecte incompréhensible, inventant parfois de son propre chef, des mots inconnus du dictionnaire français ou ibérique. Quelque temps après notre rapatriement, naissaient mon frère et ma sœur, et nous devenions ses petits enfants adorés, son unique raison et joie de vivre. Elle ne supportait pas que l'on puisse se faire gronder ou punir, et bien souvent nous nous réfugions sous ses jupons pour échapper à la fessée promise à grands cris. Elle venait alors à notre secours, pour plaider notre cause. Elle faisait presque rempart de son corps, réussissant toujours au bout du compte, à nous protéger de la sévère sanction.
Je me souviens si peu, car le timbre de sa voix s'est perdu dans les méandres du passé, mais ses expressions pleines de bon sens, restent gravées dans ma mémoire. Comme une lumière dans le soir, ses bons mots, ceux qu'elle nous décochait dans sa révolte, m'éclairent encore aujourd'hui. L'un de ses favoris, celui que j'emploie à mon tour, pour lui rendre hommage, lorsque qu'il n'y a plus rien à dire, lorsque la situation est désespérée. C'est le mot " dégoûtation "…..
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LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS
Par J.C. Stella et J.P. Bartolini
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Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens d'ajouter Petit, Clauzel, Guelât Bou Sba, Héliopolis, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, Kellermann et Millesimo, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :
J.C. Stella et J.P.Bartolini.
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NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie
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Un bidonville est né dans une cour
Envoyé par Roland
http://www.elwatan.com/regions/est/annaba/cite-didouche-mourad-a-annaba-le-quotidien-d-une-jeunesse-en-deperdition-10-11-2014-277201_133.php
El Watan, 10 novembre 2014 ; l Par : .
Cité Didouche Mourad à Annaba : Baptisée Lauriers Roses du temps colonial Le quotidien d'une jeunesse en déperdition
Jadis propres et destination de bien-être, les lieux concentrent aujourd'hui tous les maux de la société.
Actuellement Didouche Mourad, cette cité populaire de la ville d'Annaba n'a pas bénéficié encore des bienfaits de l'indépendance. Pis, elle a connu depuis 1962 une dégradation générale programmée à tous les niveaux, telle qu'elle s'est transformée en un fief de trafic de drogue.
En l'absence de programmes de relogement à la mesure des attentes des familles nombreuses, les constructions illicites battent leur plein dans la cour intérieure des bâtiments Carré, Chouk et CRS de la cité Didouche Mourad. Initialement destinées pour une aire de jeu, ces cours se sont transformées en un grand bidonville, juste sous les balcons des locataires desdits immeubles.
A la tombée de la nuit, certaines baraques font même office de lieux de débauche, de commerce et consommation de drogue. Situé au beau milieu de la ville, inondable et à forte concentration humaine de couches défavorisées, ce quartier regroupe l'ensemble des facteurs porteurs de différentes maladies qui n'épargnent ni les enfants ni les adultes.
Zinou, un jeune dealer habitant cette cité, fait la description d'un quotidien amer, déclarant à ce propos : "Notre quotidien est invivable. Par dizaines de personnes, les familles s'entassent dans des buanderies ou dans des constructions illicites d'à peine 9 m². Soumises à l'humidité des lieux et confrontées à l'absence d'hygiène et de salubrité, nos familles ne font que survivre. Las de cette misère et désolation nous les jeunes de ce quartier avons choisi le trafic de la drogue en réponse à ce fait accompli.
Pour nous c'est une solution en l'absence d'une prise en charge effective de nos problèmes. Et les services de sécurité le savent bien ". Jadis propre et destination de bien-être, la cité Didouche Mourad est devenue aujourd'hui un lieu infâme où tous les maux de la société sont présents. Du chômage au problème de logement en passant par le commerce de la drogue sous toutes ses formes, Lauriers Roses est actuellement un exemple édifiant d'une jeunesse exposée aux quatre vents des vicissitudes. "S'il est une cité où le commerce de la drogue et des stupéfiants est exercé au vu et au su de tout le monde, y compris la police, c'est bien Didouche Mourad" affirment d'autres habitants.
Le trafic de drogue bat son plein.
En effet, jeunes et moins jeunes, les dealers sont à tous les coins de la cité. Ils guettent le moindre client, au visage d'étranger, pour lui proposer toutes les qualités de drogue allant du kif traité aux psychotropes en comprimés ou en gouttes, avons-nous constaté sur place. Ce constat amer est celui des pères de familles rencontrés dans ce quartier qui affirment n'avoir pas hésité à dénoncer continuellement cette situation préjudiciable à leurs jeunes enfants en proie à cet environnement malsain.
"Ce que nous n'arrivons pas à comprendre, c'est que les éléments de la 5ème sûreté urbaine sont au courant de ce trafic de drogue à grande échelle mais ils ne réagissent pas. Pour preuve, il a fallu dernièrement le déplacement des policiers de la wilaya d'El Tarf sur leur territoire de compétence pour arrêter un dealer dans ce même quartier et récupérer plus d'un kilogramme de kif", dénoncent les mêmes habitants. Acculés, les services de la sûreté de wilaya de Annaba ont organisé dernièrement une journée de sensibilisation contre la consommation de la drogue en pleine cité. Curieux, des jeunes n'ont pas hésité à dénoncer le cadre de vie dans lequel ils évoluent.
La crise de logement, le chômage et la malvie sont les problèmes qui reviennent à chaque intervention de jeunes auxquels s'adressent les officiers de la police en charge de l'animation de cette initiative. De l'autre côté, les autorités locales, responsables et élus, sont également pour beaucoup dans cette situation.
Ils sont appelés à s'intéresser à cette cité dont les jeunes et moins jeunes représentent la majorité. "Le budget destiné annuellement à refaire la chaussée de la Plage Rizzi Amor et le revêtement de la Corniche, tous les deux en très bon état, peut financer des actions en faveur d'une jeunesse en proie à la délinquance et à la déperdition scolaire", relève des pères de famille.
À l’occasion du centenaire du premier conflit mondial
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/radar/commemoration-de-larmistice-de-1918-a-oran-2085
Liberté Algérie 9 novembre 2014 ; l Par : Radar / Actualités
Commémoration de l’armistice de 1918 à Oran
Pour célébrer l’armistice du 11 novembre 1918 et honorer la mémoire de toutes les victimes de la Première Guerre mondiale dont on commémore cette année le centenaire, une cérémonie présidée par l’ambassadeur, haut représentant de la République française en Algérie, Bernard Emié, aura lieu, mardi à 11h, à la nécropole du Petit-Lac d’Oran, où sont notamment enterrés des soldats d’Algérie, de France, d’Amérique et du Royaume-Uni, et qui a longtemps abrité un carré allemand. Participeront à cette cérémonie les autorités civiles et militaires algériennes, les ambassadeurs des États-Unis, du Royaume-Uni et d’Allemagne, une délégation d’anciens combattants, des élèves et des représentants de la communauté française en Algérie. Il faut rappeler que ce conflit meurtrier a causé la mort de plus de 10 millions de personnes.
NDLR: Ces croix intactes sur fond de Santa Cruz sous le fameux soleil d'Afrique, sont réconfortantes. Elles contrastent avec celles détruites de Mers El Kébir qui blessent notre mémoire.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
En plus d'un demi-siècle :
Envoyé par Pierre
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5203300&archive_date=2014-09-18
Le quotidien d’Oran : 18 septembre 2014 ; l Par : Zahir Mehdaoui l
Moins de 1% d'exportation hors hydrocarbures
L'Etat algérien a investi quelque 28 000 milliards de DA depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962, a indiqué hier Ali Boukrami, professeur d'économie et ancien président de la COSOB (Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse). En dépit de ce montant astronomique, le pays reste toujours tributaire des hydrocarbures, relève le professeur qui fait état de moins de 1% d'exportation hors hydrocarbures en plus d'un demi-siècle de tentatives de diversification de notre économie.
Ali Boukrani qui intervenait à l'occasion d'un colloque organisé par la COSOB à l'hôtel El- Aurassi à Alger autour du thème : « l'introduction en bourse, gouvernance et transparence, quels enjeux ? » ne s'est pas montré critique mais a soulevé des interrogations liées notamment à la bonne gouvernance des affaires publiques. « Il faut nous écouter mutuellement pour arriver à un consensus », a-t-il déclaré en invitant les pouvoirs publics à associer les opérateurs économiques dans toutes les décisions visant l'amélioration du climat des affaires et de l'économie en général au risque de dépenser encore de l'argent inutilement.
En fait l'expert, à l'instar d'autres, a fait un constat connu désormais de tous. Il ne suffit pas d'avoir les moyens financiers pour bâtir une économie saine et durable. Le problème de bonne gouvernance ou simplement l'absence de gouvernance a fait de notre pays une sorte de bateau équipé de moteurs très puissants mais qui navigue à vue depuis maintenant 52 années. Evoquer par ailleurs l'introduction à la Bourse d'Alger des entreprises et groupes industriels algériens relève franchement du gag à la lumière de ce constat accablant. La « gestion bureaucratique » de l'économie a plombé tout espoir de développement d'un pays qui dispose pourtant de compétences avérées.
Ceci étant, le colloque organisé hier par la COSOB a eu le mérite de rassembler nombre d'experts nationaux et étrangers pour débattre de l'idée de réforme du marché financier algérien qui reste à la traîne en dépit de toutes les réformes engagées depuis une quinzaine d'années. Les aspects liés à la transparence et à l'équité ont été abordés par certains experts étrangers. Alain Pithon, secrétaire général de Paris-Europlace et Jean Michel Beacco, professeur associé à l'université de Paris-Dauphine, ont ainsi présenté tour à tour les expériences étrangères dans le domaine de la gestion transparente des sociétés cotées en Bourse.
Par ailleurs, le chef de cabinet du ministère des Finances, Farid Tiaiba, a fait savoir de son côté que l'initiative du conseil scientifique de la COSOB va participer à la dynamisation du marché, ce qu'on attend depuis longtemps pour développer la place financière afin d'approfondir la réforme du secteur financier à propos de laquelle des actions ont déjà été entreprises. « L'objectif est d'encourager la transparence des entreprises et d'améliorer leur gouvernance selon les normes édictées par la COSOB et doivent aussi bénéficier de l'intérêt des participants », a déclaré ce responsable qui parlait au nom du ministre des Finances.
NDLR: C'est cet Algérien qui avait aussi annoncé en Septembre, une baisse du prix du pétrole et depuis, le baril a chuté de 25 %. Pour lui, cette baisse va se poursuivre jusqu'en 2016 !
La "malédiction du pétrole" poursuit l'Algérie qui a chassé les PNs et les colons qui la nourrissaient, massacré les harkis et récolte la misère et l'Islamisme. Et ce n'est pas fini ! 200.000 visas cette année, 300.000 l'an prochain, en attendant le tsunami inéluctable.
Zahir Mehdaoui
Un ex-P-DG d’une cimenterie, assassiné à Skikda
Envoyé par Pierre
http://www.jeune-independant.net/L-ex-P-DG-de-la-cimenterie-de-H.html
Jeune Indépendant : 26 Septembre 2014 ; l Par : Nabil Chaoui
Dans les squats des réfugiés de la faim
Ahcene Rezagui, appelé aussi « monsieur Ciment » par de nombreux opérateurs économiques versés dans le bâtiment, a été retrouvé assassiné tard dans la soirée au niveau de la plage de Guerbes, dans la wilaya de Skikda, trois jours après sa disparition.
Porté disparu par des membres de sa famille depuis lundi dernier et après d’intenses recherches par les services de sécurité, son corps a été retrouvé pieds et mains ligotées et portant de profondes traces de strangulation.
Selon des sources sécuritaires, la victime, découverte par les éléments de la Brigade de la Gendarmerie de Skikda , portait aussi des traces de torture dans différentes parties du corps alors que sa voiture, une berline Skoda, n’a pas été retrouvée dans les parages. Nos sources signalent que l’enquête déclenchée par le parquet de Skikda est en cours afin de déterminer le pourquoi de cet assassinat.
Il faut noter que l’ex-P-DG de la cimenterie de H’jar Essoud est connu pour sa droiture et son expérience certaine dans le monde du ciment. Non seulement il avait mis fin sur toutes les spéculations sur le prix du ciment, mais avait déclenché une série d’enquêtes internes en 2006 visant les différents points commerciaux de ses services. Il avait déposé plainte contre certains agents véreux et plusieurs pseudo-promoteurs de l’immobilier, qui ont été par la suite arrêtés et incarcérés.
Interrogation profonde, l’usine de H’jar Essoud, deuxième fleuron de l’industrie algérienne inaugurée par feu Houari Boumediene après le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, après avoir connu des déboires dans les années 1990, a été hissée au rang de cimenterie internationale grâce aux compétences de M. Rezagui et de son staff. Privatisée en 2007 au profit du groupe italien Buzzi à hauteur de 35% des capitaux, l’usine de H’jar Essoud avait connu ces dernières années déclin après déclin, alors que Ahcene Rezagui s’occupait de la gestion de la société des ciments de Sour El Ghozlane pour la rendre performante au niveau de la commande et de la qualité. On affirme, de source crédible que le défunt était pressenti pour reprendre, dès cette semaine, les commandes de l’usine de H’jar Essoud.
Le défunt a été inhumé vendredi, en présence d’une foule nombreuse venue des quatre coins du pays. Qui a tué Rezagui ? Plusieurs personnes versées dans le bâtiment n’écartent pas le règlement de comptes. Côté services de sécurité, on assure que tous les moyens ont été mis en œuvre pour démasquer le ou les assassins de l’ex-P-dg dans les prochains jours.
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MESSAGES
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n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini
Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la Seybouse.
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sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura
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DIVERS LIENS VERS LES SITES
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Le Routier
Envoyé par Eliane
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Un routier s'arrête dans un resto pour prendre un petit déjeuner.
La serveuse lui apporte un sandwich, un café et un morceau de tarte.
A ce moment là trois motards en blouson de cuir font irruption dans le resto et s'installent près de lui.
Le premier lui prend son sandwich,
le deuxième boit son café,
et le troisième avale sa tarte.
Sans dire un mot, le routier paie et s'en va.
Un des motards s'exclame :
- C'est même pas un homme !
La serveuse s'exclame à son tour :
- C'est même pas un bon conducteur non plus... Regardez ça, Il est en train d'écraser trois motos avec son camion !!
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