N° 22
octobre

http://www.bartolini.fr/bone

Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Octobre 2003
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Numéros Précédents: 1 , 2 , 3 , 4 , 5 , 6 , 7 , 8 , 9 , 10 , 11 , 12 , 13 , 14 , 15 , 16 , 17 , 18 , 19 , 20 , 21 ,
DEPECHE-TOI
Paroles Jean-Louis Morel
Musique Jean-Paul Gavino
Couplet 1
Dépêche-toi de dire
Dépêche-toi de parler
Dépêche-toi d'écrire
Dépêche-toi de chanter…
Car un pied-noir qui meurt
C'est la mort d'un témoin
Dans nos mémoires en pleurs
Que rest'ra t-il demain ?
Quand chaque saison passe
Et quand passe le temps,
Dans nos esprits s'efface
Un détail, un détail important.
Contre un rapport truqué
Un film méprisable
Au lieu de t'offusquer
Parle, mon ami parle...

Couplet II
Dépêche-toi de dire
Dépêche-toi de parler
Dépêche-toi d'écrire
Dépêche-toi de chanter…
La culture en péril
D'un peuple dispersé
Comme une fleur fragile
Il faut, il faut la conserver.
Fais parler ta mémoire
Si tu sais quelque chose,
Les épines de l'histoire
Portent, portent parfois des roses.
Lève-toi et témoigne
Le temps nous est compté
Face au vent qui s'éloigne
Clame, clame ta vérité.

Couplet III
Dépêche-toi de dire
Dépêche-toi de parler
Dépêche-toi d'écrire
Dépêche-toi de chanter…
Garde-toi d'écarter
Un détail inutile
Pour dire la vérité
Rien, rien n'est jamais futile.
Un témoin qui se tait
C'est un livre qui brûle
Un mystère plus épais
C'est le vrai, c'est le vrai qui recule.
L'histoire est déguisée
Mais je garde l'espoir
Quand je vois se dresser
Le peuple, le peuple des Pieds-Noirs...

Couplet IV
Dépêche-toi de dire
Dépêche-toi de parler
Dépêche-toi d'écrire
Dépêche-toi de chanter…
Et toi l'ami de France,
Viens, moi je t'associe,
Tous les murs de silence
Devront, devront crouler aussi.
Tu peux par deux paroles
Que l'on dit simplement
Faire trembler une idole
Consoler, consoler un enfant
Dépêche-toi de dire
Dépêche-toi de parler
Dépêche-toi d'écrire
Dépêche-toi, dépêche-toi de chanter…

Couplet V
Dépêche-toi de dire
Dépêche-toi de parler
Dépêche-toi d'écrire
Dépêche-toi de chanter…
Ta mémoire est fidèle
Mais elle est attaqué,
Et l'oubli criminel
Avance, avance toujours masqué
Pour qu'à l'œuvre des Pieds-Noirs
Chacun rende l'honneur
Ecoute ta mémoire
Et chanter, et chanter le chanteur
Dépêche-toi de dire
Dépêche-toi de parler
Dépêche-toi d'écrire
Dépêche-toi de chanter…
(ter)
C'est avec émotion que nous apprenons le mariage de Jean Paul et d'Incarna, le samedi 28 septembre 2003.
Jean Paul et Incarna, nous sommes ravis de cette union et partageons la joie qui doit étre la votre.
Recevez nos sincéres félicitations ainsi que tous nos voeux de bonheur et de réussite.
Jean Pierre, Jeanine et tous les Amis du site

ICI===>
Pour Mieux Connaître Jean Paul

EDITO

Chers Amis
Ce mois-ci, le texte ci-dessous de Christian Vebel, même écrit il y a plus de 35 ans, sera pour ce numéro un édito qui est bien dans la ligne éditorial du site de Bône et de sa "Gazette la Seybouse".
Je remercie Christian Vebel de l'avoir écrit pour les générations futures et pour toutes les communautés.
Il résume ce que nous avons vécu en étant éxilés et ce que toutes les communautés ont perdus.
Bonne lecture à tous.


Aprés votre visite,
(---n'oubliez pas de Cliquer --- ou de téléphoner ---)
Les textes , ci-dessous, de Christian Vebel ont été tirés de pages volantes envoyées par Mme Belmonte et récupérés sur un annuaire Pieds-Noirs des années 65/70
Christian Vebel
Chansonnier
et Poète des " Pieds-Noirs "

(Photo Studio Verbrassel)

Chansonnier à la dent dure et à la verve intarissable, Christian Vebel est devenu le poète sensible, délicat et émouvant de l'Algérie française.
Le drame national et ses victimes, les " Pieds-Noirs", ont magistralement inspiré Christian Vebel dont nous nous plaisons à reproduire dans les pages qui suivent des oeuvres écrites avec son grand talent et avec tout son cœur.

En Feuilletant ces pages (de l'annuaire) …

        Il fallait bien le créer, cet Annuaire. C'était indispensable.
        Un être humain, voyez-vous, est une bien petite chose, perdue dans l'humanité.
        Un individu, pour vivre heureux, a besoin de s'accrocher à des êtres semblables à lui. C'est bien pourquoi il existe la famille et la patrie.
        Certes, le monde de notre planète est peuplé de frères, mais j'avoue qu'un Lapon me semble un parent bien lointain. Je me sens Européen par raison,
        et parce que je souhaite l'abolition des guerres... Mais...
        Mais comment se fait-il que d'incontestables Français ne vibrent profondément qu'en retrouvant un Breton s'ils sont de Quimper, un Corse s'ils sont d'Ajaccio, un Lillois s'ils sont du Nord, ou un Bordelais s'ils sont nés en Guyenne ?
        C'est qu'on est bien à l'aise qu'avec des gens ayant les mêmes habitudes que soi, s'éclairant au même soleil, buvant les mêmes boissons, et se nourrissant des mêmes cuisines.
        Vous voyez peut-être où je veux en venir...

        Pauvres Français d'Algérie, cruellement arrachés à la province natale bâtie par leurs ancêtres, et dans laquelle ils ne retourneront jamais, parce que tout ce qu'ils y avaient édifié s'est écroulé le jour de leur départ !
        Je souris - tristement - en me souvenant de ces associations qui pullulaient en Algérie : " Les Corses d'Oran ", " Les Parisiens d'Alger ", " Les Gascons de Constantine " ! C'était un jeu charmant, prétexte à réunions joyeuses, à sauteries et à banquets... Ah ! comme on était fier de se réclamer de Paname, de Toulouse ou de Bastia !
        Ils ne se doutaient guère, alors, ces Parisiens, ces Corses, ces Gascons, que rejetés brusquement dans la métropole de leurs ancêtres, ils s'y sentiraient presque étrangers parce qu'ils étaient avant tout des Français Pieds-Noirs.

        Aujourd'hui; ils cherchent fébrilement à retrouver leurs compatriotes et l'on ne serait pas surpris de voir éclore à l'inverse d'autrefois des sociétés appelées " Les Oranais de Nice ", " Les Constantinois de Strasbourg ", ou " Les Algérois de Paris " !
        Ces associations d'ailleurs exîstent dans une forme plus large. Et puis il y a les cafés pieds-noirs, les restaurants pieds-noirs où des petits centres se forment, des groupes d'habitués se constituent.
        J'y vais souvent boire l'anisette ou manger un plat de chez-nous-z-otres
        L'odeur d'anis me transporte miraculeusement rue d'Isly, boulevard d'Alsace-Lorraine ou place de la Brèche... Les accents me font chaud à l'oreille et au coeur... Ah ! elle se retrouve bien là, notre Algérie, car les Pieds-Noirs l'ont emportée tout entière ! De l'autre côté de la mer, je crains qu'il n'en reste qu'un misérable cadavre.

        Ce qui est touchant c'est que ces petits clubs pieds-noirs ne sont point fermés. Des métropolitains s'y agglomèrent, charmés par une atmosphère qu'ils découvrent... un peu tard, hélas !
        Le couscous, à peu près inconnu à Paris il y a vingt ans, est devenu plat à la mode. Après CENT TRENTE ANNEES de labeur, c'est tout ce qui nous reste de l'Algérie. Au moins, profitons-en !
        Ils ont du reste bon appétit, les Rapatriés, comme ils ont bonne santé et bon courage. Oserai-je ajouter : bonne gaieté ?

        Jamais on ne rendra assez grand hommage à la manière dont ils ont fait leur rétablissement.
        Imaginez seulement, Monsieur Dupont (de Neuilly), Monsieur Durand (de Grenoble), Monsieur Duval (de Rennes), qu'un beau matin on vous annonce : votre boutique n'est plus à vous ; votre cinéma est nationalisé ; votre terre ne vous appartient plus. Imaginez qu'après cela on vous rende la vie tellement impossible à Rennes, à Grenoble, à Neuilly, que vous soyez contraint de partir en abandonnant tout ce que vous avez gagné, tout ce qui vous était cher, tout ce qui constituait votre vie...
        Que feriez-vous alors, Messieurs Dupont, Durand et Duval ? Vous suiciderez-vous ou trépasseriez-vous de chagrin ?
        Peut-être trouveriez-vous au fond de votre âme une énergie du désespoir qui vous permettrait. de reprendre la vie à zéro.
        C'est cela que les Pieds-Noirs ont fait.
        Seule solution noble, sans doute, mais courage devant lequel ceux qui n'ont jamais quitté leurs pantoufles doivent s'incliner avec beaucoup de respect.

        Les mois ont passé. Des enfants de Cagayous sont déjà nés sur le sol métropolitain, et bientôt Bab-El-Oued ne sera pour cette génération qu'une vieille légende. Leurs parents leur parleront d'Alger comme jadis les premiers colons alsaciens parlaient de Colmar à leurs rejetons de la Mitidja.
        Mais la famille pieds-noirs demeurera longtemps unie, malgré sa maison détruite.
        Il fallait que les adresses de ces milliers de représentants dispersés soient réunies, pour qu'on se retrouve, qu'on s'écrive, qu'on se téléphone, qu'on ne se perde plus.
        Voici l'ANNUAIRE.
        C'est avec émotion que je vous le présente, puisqu'on m'a fait l'honneur de m'en charger.
        A chaque ligne correspond un coeur qui bat sur la terre de France.
        Et tous ces coeurs réunis forment le grand coeur fidèle de notre Algérie bien-aimée.

FELLAGHA
(Poème écrit au début des " événements ")
Par Christian Vebel

Quand ma pensée s'en va vers l'Afrique du Nord
Je me sens tout à coup bourrelé de remords.
Que l'Algérie soit une province française
C'est évident bien sûr... bien qu'à tous ça ne plaise.
Que des hommes aient fait, d'un bled qui n'était rien
Ce beau pays algérien,
Nul ne peut dire le contraire...
Ces gens-là étaient nos grand-pères.
Seulement, ces temps-ci, il faut compter là-bas
Avec un mécontent... un certain fellagha.
Et, petit fellagha, c'est à toi que je pense,
En voyant ta rancune à l'égard de la France
J'ai beaucoup réfléchi, et ma méditation
Me décide à venir te demander pardon.
Oui, pardon fellagha, pardon pour mon grand-père

Qui vint tracer la route et labourer la terre.
Il est tombé chez toi et a tout chamboulé :
Où poussaient des cailloux, il a foutu du blé,
Et mettant après ça le comble dans l'ignoble,
Où poussaient des cactus il a fait un vignoble!
Pardon cher petit fellagha.
Oh pardon, pour tous ses dégâts.

Et mon affreux grand-père, il faut qu'on le confesse,
N'était pas seul de son espèce.
Ces autres scélérats ont bâti des cités.
Par surcroît de férocité
Ils y ont installé l'eau, l'électricité
Et tu n'en voulais pas, c'est la claire évidence,
Puisqu'avant qu'arrive la France
Tu n'avais, en dehors de la casbah d'Alger,
Que la tente ou bien le gourbi pour te loger
,

Et que tu t'éclairais à l'huile.
Nos maisons, mais bien sûr, pour toi c'était la tuile
Et l'électricité, là encor, soyons francs,
Tu ne demandais pas qu'on te mette au courant.
Tu t'es habitué à ces choses infâmes,
Mais à regret, la mort dans l'âme...
Stoïquement d'ailleurs ; supportant ces malheurs,
Avec courage et bonne humeur.
Même tu engraissais, mais de mauvaise graisse,
Car tu prenais le car : une invention traîtresse...
Ce même car que, pris d'un délire divin
Tu devais, un beau jour pousser dans les ravins.

Je comprends ta rancœur, je comprends ta colère.
Tu n'es pas au niveau des Arabes du Caire ;
Tu gagnes et vis mieux qu'un fellah égyptien !
A quoi Nasser ?... Nasser à rien.
Nous avons massacré tes lions, tes panthères,
Nous avons asséché tes marais millénaires,
Les moustiques sont morts... les poux... de profundis !
Nous avons tout tué, jusqu'à la syphilis.
Ah ! pardon fellagha, pour de pareils carnages.
Nous avons fait tout ça... C'est bougrement dommage.

Car si d'autres Idiots l'avaient fait, inspirés,
C'est nous qui, maintenant viendrions " libérer "
Et bouffer les marrons cuits par ces imbéciles.
Ç'aurait été moins long... et beaucoup plus facile.

Bien pardon, fellagha, de t'avoir mieux nourri ;
De t'avoir vacciné pour le béribéri,
Et d'avoir, à tes pieds nus, mis, ô maladresse,
Ces souliers... dont tu voudrais nous botter les fesses.

Ce poème a été enregistré par l'auteur sur DISQUE DECCA (collection Pieds Noirs). Intitulé " Christian Vebel vous a compris ". N° 460-789 M.

LES CHRONIQUES BONOISES
Par René VENTO
Numéro 8

Symposium de la Choumarelle
Suite et fin

      Trois camarades de classe, Christian Agius, André Gabard et René Vento, anciens élèves du lycée Saint-Augustin, se sont réunis du 9 au 14 juin 2003, dans la propriété de ce dernier , à Gonfaron dans le Var. L'ordre du jour de cette rencontre, intitulée " SYMPOSIUM DE LA CHOUMARELLE ", était exclusivement consacré à la tchatche, pour combler les quarante années de silence auxquelles ils avaient été condamnés depuis leur départ de Bône. Pendant cinq jours, nos trois compères se sont rajeunis de plusieurs décennies pour revivre à l'heure bônoise, par leur langage, leur tenue, leurs histoires, et l'incontournable cuisine allant des merguez, façon Redzin, jusqu'aux haricots de mer et les poulpes, en passant par un couscous, bon comme là-bas dit ! Le tout arrosé de vingt litres du Tannières local et de trois litres d'anisette pour accompagner la kémia.

     Après la grande messe, célébrée par l'abbé Agius ( alias Porta et Martimor), et le rappel des plaisanteries de potaches du lycée Saint-Augustin, nos trois compères décidèrent de préparer un repas de là-bas avec, au menu, des grillades de poissons. Les voici donc partis vers la grande surface la plus proche, vêtus d'un tee-shirt décoré aux armoiries de Bône. Au rayon poissonnerie, une jolie canusse de vendeuse les accueillit avec un sourire moqueur à la vue de ces sexagénaires affichant avec prosélytisme leur appartenance à une confrérie de joyeux lurons. Son regard fut particulièrement attiré par le mot Bône, écrit en grosses lettres capitales. Ignorant le nom de cette ville, disparu dans les oubliettes de l'Histoire, elle pensa que nous interpellions les femmes pour leur demander si elles étaient " bône ". Sachant que l'orthographe n'était pas une compétence nécessaire à la vente de poissons, nos trois amis profitèrent de cette méprise orthographique pour donner le ton à la conversation.

     - Que désirez-vous ? demanda la jolie vendeuse.
     - Donnez-moi des pourpres, répondit Christian.

     - Nous n' avons pas ce poisson, répliqua la canusse.
     - Et ça, c'est quoi ! dit Christian en désignant de son index un tas de calamars baignant dans l'encre noire.

     - Je les connaissais pas sous ce nom, avoua la vendeuse.
     - Donnez-moi des matsagounes, enchaîna André.

     - Qu'avez vous demandé ? déclara la vendeuse inquiète de ses lacunes en vocabulaire de la mer.
     - Des matsagounes ! Ce sont des crevettes grosses comme ça ! s'écria André en écartant ses deux mains de vingt centimètres pour donner une idée de la dimension.

     - Vous n'avez pas honte, à votre âge, d'importuner cette jeune femme ! reprocha une vieille dame qui croyait qu'André faisait la promotion de son appareil génital.
     - Nous parlons de poisson, lança Christian prenant la défense de son copain. Puis, il ajouta en écartant ses deux mains de cinquante centimètres : chez nous, on les a comme ça !

     - Quels vantards ces bônois ! murmura un ancien de Philippeville qui faisait la queue comme tout le monde.
     - Avez-vous des catsomarines ? demanda René à la vendeuse.

     - Comment dites-vous ? répondit la vendeuse agacée par ces clients qui semblaient débarquer d'un autre monde.
     - Catsomarine, c'est une holothurie appelée aussi concombre de mer, précisa René.

     - Comment ça se mange ? chuchota la vieille dame intéressée par la recette.
     - En salade, après les avoir fait bouillir et coupés en tranches, s'écria René. Puis, il ajouta : ce plat est un puissant aphrodisiaque, cent fois plus efficace que le Viagra !

     - Donnez-moi un kilo de catsomarines, c'est pour mon mari, murmura la vieille dame sur un ton confidentiel.
     - Nous n'en avons pas dans notre rayon mais je vais demander à mon chef d'en commander pour la semaine prochaine, conclut la vendeuse en nous faisant un clin d'œil.

     De retour à Gonfaron, les épouses de nos trois compères se chargèrent de griller au barbecue les pseudos pourpres et matsagounes tout en tchatchant. Pendant ce temps, André, Christian et René se faisaient macérer dans l'eau de la piscine dont la température atteignait 33 degrés, comme à Toche au mois de juillet. L'après-midi, après la sieste, il fallut encore patienter plusieurs heures dans la piscine avant d'attaquer l'anisette et la suite.
     Le lendemain matin, nos amis se retrouvèrent sur la terrasse au petit déjeuner, avec des mines déconfites tandis que leurs épouses faisaient une fugure de gatarelles mal braisées.

     Qu'avez-vous aujourd'hui bande de calamars, on dirait des caisses de mort ! s'exclama René.
     - Hier, j'ai fait tchoufa ! avoua Christian.

     - Moi aussi ! confia André.

     - Diocane, moi aussi ! confessa René.

     - C'est à cause de ces putains de pourpres patos, ils sont pleins de bromure ! expliqua Christian en bon connaisseur des produits de la mer.

     - Du bromure, t'ias dit ? ça y est, j'ai tout compris s'exclama René : depuis un mois je traite l'eau de la piscine avec du bromure.

     - Atso, tout notre corps il est imbibé de bromure maintenant, se lamenta André.

     - Y te reste pas un peu de Catsored, oh René ? supplia Christian.

     - Affirmatif, j'en ai dans la pharmacie, répondit René.

     Le lendemain matin, toujours au petit déjeuner, nos amis comparèrent leurs performances de la nuit.

     - Deux fois, avoua René, persuadé d'être le premier.
     - Et moi trois fois, surenchérit Christian.

     - Moi quatre fois, murmura André comme pour s'excuser d'être toujours le premier.

     - Quoi ! s'exclamèrent les épouses d'une seule voix dubitative.
     - Diocane à misère ! s'exclama René tout penaud. J'ai mal lu l'étiquette (normal pour un guitche) et je vous ai donné des dragées Fuca au lieu du Catsored !

     René fut condamné à offrir un flacon de Catsored à ses amis en leur promettant de traiter l'eau de la piscine au chlore à l'avenir.
      Le symposium s'acheva dans la bonne humeur car, pour la dernière nuit, l'honneur fut sauf.


ROBERT BEGHAIN
N° 5 de Mai 1950
de M. D. GIOVACCHINI
Envoyé par Georges Bailly

        Une bonne taille d'homme complet. Rien de convenu ni de faisandé chez ce garçon bronzé, dandinant et fleurant bon la pampa.
        Tout en lui est calme et moyen. il n'effarouche jamais : il attire.
        Ses gestes, sont d'un flegme reposant. Sa voix, légèrement voilée, a comme un accent guttural qui lui donne un air de complainte. La démarche a-t- celle du Monsieur qui pense et qui mesure la valeur des mots qu'il a peur de prononcer.
        Je l'ai entrevu trois fois, sans jamais avoir le plaisir de le fréquenter. Mais son regard est bien doux et le léger sourire qui s'esquisse sur ses lèvres semble fait de gentillesse et de timidité.
        Il est né riche : il ne porte donc pas en lui la tare du parvenu.
        J'aurais bien voulu être un fils privilégié. Et ce " damné de la terre " de Bernard YACONO, n'aurait certes pas refusé un Capital qui aurait fait de lui un affreux bourgeois....
        Mais Robert BEGHAIN est un bon riche. Compréhensif, il connait les mèfaîts du capitalisme et les maux qu'il engendre. Le Communisme ne ferait pas tant de ravages si tant de fortunés cupides avaient sa générosité et sa modestie.
        Je n'attends rien de lui, même pas une bonne bouteille de Kébir.
        Mais il faut savoir rendre hommage à la vérité.
        Je connais des gestes, ces actes que l'on peut inscrire sur le palmarès de la Bonté, et qui l'honorent. N'attendez rien de pareil de la part de nos grands hommes ! Robert BEGHAIN aime le sport. C'est un prince de la balle ronde, et il y va carrément de sa présence et de ses deniers.
        Tout cela sans fausse ostentation, sans même attendre un ruban, qu'il mériterait aussi bien que tant de malfaisants et d'inutiles.
        Le sport a sa part d'utilité. Mais je crois qu'il en comprend parfaitement le côté moral.
        Il ne doit pas se transformer en école de jalousie ou d'orgueil. Et les équipes bariolées que l'on présente souvent dans les stade, ne sont pas toujours faites pour stimuler et aguerrir la " race française ".
        Mais bien des choses seraient à définir sur le sport libre ou le sport organisé et officiel. Et Robert BEGHAIN a sûrement médité plus que moi sur ces intéressantes questions.
        Je voudrais, seulement demander au Président le l'A. S. B. de louer un hectare de jardin dans les parages du stade. Après une heure d'entraînement, il pourrait y diriger ses équipes vers la culture des pommes de terre, la greffe de la vigne et la taille des arbres.
        Marquer un but est chose fort agréable : savoir sarcler un pied d'artichaut ou de tomate n'est pas mal non plus. Et l'un complèterait l'autre.
        Robert BEGHAIN a, paraît-il, un penchant pour la politique.
        Il a toutes les qualités et toutes les facilités pour en faire et réussir.
        Mais pourra-t-il saluer perfidement et à l'infini comme F... ?
        Pourra-t-il, comme ce dernier, dire " oui " sans arrêt, en pensant toujours " non " ?
        La politique est parfois l'Art de savoir tout avaler, " même les crapauds ".
        Qu'il calcule donc la solidité de son estomac, et si vraiment, il en a dans le ventre, qu'il aide les honnêtes gens à débarrasser la ville des pédants et des " hannetons " qui l'encombrent.
        Il est bon. Il est indépendant. Il doit savoir comment on stimule la galerie.
        Un seul reproche. Pourquoi a-t-il approché PUCHEU ?
        Peur être utile à Queue-de-Cerise, probablement !

Ça qu'on vous a pas dit … ! (8)
Christian AGIUS,
le Maltais de la route de Bugeaud,
y ramasse dans les poubelles…
ma, tombe de ses morts, c'est la franche vérité !!!
L'armée israélienne elle a infiltré en Irak, pendant la guerre, un commando de 150 rombiers, en uniforme des Marines, pour liquider environ 500 scientifiques irakiens. Comme ça, tranquille, fils, des fois qui z'auraient envie, ces babaloucs, de fabriquer vraiment des " armes de destruction massive "…

Gene Robinson (vous connaissez pas ? C'est pas important) y vient d'être nommé évêque d'une secte américaine. Mais oilà ! Le journal qui se l'a annoncé (pas la Dépêche de l'Est) il a précisé que cette église américaine elle faisait partie des " églises tolérantes ". Zotch ! Où tu veux en venir, le Maltais ?
Oualà : c'est que le Gene en question, il est connu comme coulot militant !!!
Le Chat Noir, la Régence, le Tam-Tam, etc.., c'étaient bien des maisons de …tolérance !

Le général Thorette, chef d'état-major de l'armée de terre, il a défini dans son rapport annuel, ses vues dessur le commandement.
" …fondamentaux incontournables faits d'écoute, de considération, d'attention portée, de temps passé, de concertation qui précède l'ordre…etc.. "
Diocane ! Imagine notre maréchal Juin, Monsabert, etc.. qui se concertent avant les ordres ac les Tirailleurs à la bataille du Belvédère, Cassino…
Reusement mon grand-père, l'Alsacien, il est mort avant d'entendre ça !

Le baptême musulman, tu connais : rien à dire…
Ma y en a des petits malins qui veulent prendre leurs précautions pourquoi des fois le taleb il a pas bien désanfecté le couteau !
Alors cette bonne Sécu, elle veille : le baptême il est fait en service de chirurgie ! Toujours rien à dire…sauf que ça lui coûte 640 €…

L'entraîneur de l'équipe de football ougandaise, c'est un Argentin, Pedro Pasculli.
Son équipe, battue 1 à 0 par le Rwanda, elle était toute gougoutse dedans le match : les Rwandais, y zavaient porté l'achcoumoune ac des incantations magiques !!!..

Dommage le chanoine Houche et l'abbé Porta y peuvent pas commenter le livre de " Mgr " Gaillot, " Un Catéchisme au goût de liberté ".
Tu trouves en dedans " entrer en relation ( ?) pour exister ; descendre dans la rue ; accueillir un au-delà de l'humain ; la foi décantée…etc.. "

Jean-René Fourtou, le nouveau pédé G de Vivendi, y veut pas payer 20,5 millions d'euros d'indemnité à l'ancien Jean-Marie Messier.
Ma babalouc, il est pas… : avant la fin de sa première année de présidence, il sa signé 4 millions d'euros pour ses menus frais…

L'Association des Femmes Démocrates elle exprime " sa profonde inquiétude " en devant " l'étendue que prend le hidjab ", cet " uniforme qui veut gommer la diversité des femmes, annuler les différences, méconnaître les femmes en tant qu'individus sexués, est un symbole réducteur et de régression…… Zotch ! Elle est où, cette association ?
Cherche pas à la banlieue parisienne… C'est une association de femmes……tunisiennes, à Tunis !!!


2 % des personnes embauchées elles le sont grâce à…… l'A.N.P.E….
1,78 milliards de zorros de budget !!! (traduit en boîtes de Catsored…) !
Dont 49 % pour payer ses fonctionnaires qui ……se remuent pas trop le tafanar pourquoi le taux d'absentéisme il est trois fois supérieur à la moyenne nationale !..


Mugabe, le secoué du Zimbabwe, il a eu raison de foutre à la porte les fermiers blancs.
Ma la Banque Centrale elle peut pas imprimer les billets : ya pas de flouss pour s'acheter l'encre !!!


Pluss de la moitié des femmes militaires américaines engagées en Irak elles sont enceintes !
Zeb ! On a beau être " Marines ", on n'aime pas moinss les
Catsomarines !


Les Bônois au Secours de la France

Suite des Volontaires Bônois de 1870 d'aprés Bône Militaire envoyé par Georges Bailly

      La 3éme compagnie fut incorporée dans la 1ère brigade de l'armée des Vosges (général Menotti Garibaldi) et fit partie d'un bataillon de francs tireurs commandé par le chef de bataillon Lhoste et composée de :
      une compagnie de Lyon, deux d'Alger, une de Constantine, une de Guelma, une d'Aumale, deux d'Avignon, deux du Tarn et Garonne.
      La compagnie avait perdue deux hommes, Falavel et Labesse disparus le 1er décembre.
      Le jour même le bataillon partit pour Arnay-le-Duc. Après un séjour assez long dans cette ville, couvert par la compagnie de Bône en avant-garde, il se dirigea par une marche de nuit sur Pont-d'Ouche. Il devait prendre par la voie ferrée pour gagner Nuits et prendre part à la bataille qui s'y livrait. Mais la voie était coupée. Il dut marcher par étapes et arriva seulement le 24 décembre. Il fut réuni à un groupe de 30 bataillons de francs-tireurs de toutes provenances.
      Après le repos de trois ou quatre jours, la compagnie partit en avant garde vers huit heures du soir. Elle traversa une forêt sous une neige abondante et arriva à Sombernon à neuf heures du matin. Des reconnaissances furent lancées de ce point dans toute les directions à une distance de 15 à 20 kms.
      Au cours d'une de ces reconnaissances, le fanion noir faillit être la cause d'une terrible méprise. La compagnie avait été réveillée à trois heures du matin, les armes avaient été enveloppées de chiffons et de paille et sans aucun bruit du cantonnement. Ce mouvement avait été tellement silencieux que les volontaires Roches et Julian n'avaient rien entendu et étaient restés couchés.
      Les hommes furent sur le point distant du village de 4 à 5 kms, dissimulés dans la forêt couverte de neige. A midi elle n'était pas rentrée. Le commandant croyant à un malheur, fit partir quelques hommes en avant du village et fit disposer, sur la route, des grenades commandées par un fil électrique; tout à coup,on aperçut une ligne sombre, un drapeau très foncé flottait au dessus des têtes coiffées de bérets.
      Les fusils furent abattus, le courant allait être envoyé dans les grenades lorsque les volontaires Julian et Roches, qui se trouvaient là, s'écrièrent " Ne tirez pas mon commandant, ce sont les enfants de Bône" A la suite de cette mésaventure, malgré sa hampe traversé d'une balle et sa flamme déchirée de deux autres, le fanion fut roulé et remplacé par un drapeau tricolore qui fut acheté à la première occasion. L'ennemi ne se montrant pas le bataillon fut dirigé vers Dijon puis Saint seine.
      Les allemands se trouvaient à six kms, de là à Chanceaux. Le 1er Janvier, M.Carcasonne lieutenant démissionnaire et capitaine de la compagnie de Guelma, en l'absence du commandant, retenu à Dijon, dirigea une opération sur le village. Les Allemands, au nombre de 4 à 5 fantassins, soutenus par deux petites pièces de canon, ouvrirent le feu à bonne portée. Le bataillon se déploya immédiatement , la compagnie se trouvait à l'extrême droite, sur deux lignes de tirailleurs respectivement sous les ordres du capitaine et du lieutenant. Le combat dura une heure, l'ennemi battit en retraite. La compagnie ne subit aucune perte.
      A la suite de cette affaire, le colonel chef d'état-major, des troupes garibaldiennes, écrivit dans son rapport officiel que la compagnie vaillamment entraînée par ses chefs avait manœuvré avec la même précision et le même calme que si elle avait été sur la place d'exercices. Elle avait incorporé le même jour Kilfourmi Léon N° matricule 65.

      Bien à vous tous, Georges le Bônois

La suite au prochain numéro.

COMMUNIQUE
De M. Fred ARTZ
Président de l'UNFAN
LE JOURNAL PIEDS-NOIRS MAGAZINE
EST DE RETOUR

Le Journal Pieds-Noirs Magazine sera en vente courant Octobre dans les Kiosques.
Ce périodique, qui est le seul journal entièrement consacré aux Rapatriés, avait cessé de paraître faute d'abonnés en nombre suffisant.
PIEDS-NOIRS, si vous voulez voir aboutir nos préoccupations qui perdurent depuis plus de 40 ans, il faut nous prendre en mains.
Et la seule façon de le faire, c'est d'avoir nos propres médias. Aujourd'hui la relance de ce journal est un début, demain ce pourrait être la radio.
Dés que tous sera mis en place pour les abonnements et les soutiens, nous vous le ferons savoir.
Soutenez-nous en achetant ce journal Pieds-Noirs. Merci d'avance.

Fred ARTZ.

ADIEU AIN QUIMEN
Envoyé par Albert BUONO

       Si tu as une pellicule de culture des westerns, même si elle est mince comme du papier à cigarettes Bastos, tu comprends illico pourquoi les BUONO ils ont pas fait des vieux os dans la forêt d'Aïn Quimen. Les westerns ils t'apprennent que la ruée vers l'or, elle a donné sa place à l'épopée du cheval de fer. La conquête de l'Algérie elle a suivi l'exemple de la conquête de l'Ouest américain.

       La différence, c'est qu'au lieu de l'or, les BUONO ils ont trouvé une mine des chênes-lièges qu'elle était pas à eux et que le liège il rapportait pas gros à une si grande famille.

       A la fin du compte, tous les frères BUONO ils ont suivi le même trajet: des voies forestières, ils sont passés dans les voies ferrées ; les voies ferrées elles les ont conduits dans les voies urbaines et dans les voies urbaines ils ont trouvé la voie nuptiale. Le travail dans les lignes des chemins de fer et le mariage c'est le commencement de la diaspora familiale.

       Pour finir, un peu d'années avant la Grande Guerre, Nicolas BUONO, il s'est retrouvé seul avec sa femme, ses filles, son intelligence et son audace qu'elles servaient plus à rien, sans les bras de ses fils pour démascler les chênes.
       Nicolas et Madeleine, ils se sont regardés les yeux dans les yeux et ils ont pas trouvé au fond de leur cœur une bonne raison pour rester à Aïn Quimen. Si tu pèses le pour et le contre, même si t'y es pas un philosophe des Universités, tu comprends comment on s'attache à une terre ; en premier, si elle est ton bien propre, naturel que tu t'attaches à elle ; tu t'attaches aussi si t'y as " bâti dessur " cette terre, une maison qu'elle est devenue le cocon de ta famille ou si t'y as construit une école, un hôpital ou une église ; tu t'enracines encore plus si t'y as fait pousser sur cette terre des hectares et des hectares d'opulence des blés, des vignes ou des vergers.

       Nicolas BUONO, il n'avait ni terres, ni champs, ni édifices ; la terre elle était aux Arabes, qu'ils s'en doutaient même pas ; la forêt elle était à Monsieur Hope qu'il voulait s'en aller, dans son île des brouillards; même le travail il devenait impossible sans les garçons. Pas besoin de se plaindre : c'était écrit.
       Le seul bien à eux, dans cette immense forêt qu'ils allaient abandonner c'était un petit enclos, tout près de la maison, où ils avaient enfouis l'un après l'autre, tous les bébés que le bon Dieu, sitôt donnés, il les avait repris.

       Par manque de Curé, Madeleine elle les avait baptisés elle-même, de son pouce imprégné des signes de croix, en vitesse, avant qu'ils s'envolent vers le ciel en anges qu'ils avaient le droit d'être et de voler dans les nuages.

       Comme la main de Madeleine elle avait reçu d'en haut le don de guérir, elle avait aussi le don plus fort que celui des prêtres d'ouvrir les portes du ciel aux nouveau-nés qu'elle avait portés. Ces huit ou dix petits anges que Madeleine et Nicolas ils avaient plantés dans la terre d'Algérie, c'était leur seule amarre, le seul grappin qu'ils avaient jeté sur cette terre étrangère avec tous les malheurs qu'elle les avait accablés. Avant de partir pour Bône, Madeleine elle avait apporté des fleurs dans le petit enclos ; mais elle n'avait pas versé des larmes. Elle ne laissait rien derrière elle dans la forêt d'Aïn Quimen, que jamais elle oublierait; les morts et les vivants elle les avait dans son cœur.

       Parce que ses fils ils étaient partis dans l'aventure, sur les lignes des chemins de fer algériens, Nicolas il refusa d'acheter le domaine que Monsieur Hope il voulait lui vendre à bas prix et avec toutes les facilités de paiement possibles et imaginables. Nicolas il est parti en ville s'éteindre à petit feu.


LES   NOUVELLES   D'ANTAN
LA SEYBOUSE
JOURNAL DE BÔNE
Jeudi 17 Novembre 1859 - N° 742
Envoyé par Pierre LATKOWSKI

CHRONIQUE LOCALE
Par Dagand

Chronique locale.

        On a mis en adjudication la route du Fort-Gênois et l'entrepreneur s'y emploie avec une remarquable activité. - Mais il est deux points qu'il faut signaler à l'administration supérieure : Certaines parties de cette route sont en remblai la pluie a déjà percé d'outre en outre ces terres rapportées, et comme on laisse circuler dessus chaque jour trente ou quarante tombereaux qui vont chercher du sable dans la propriété Bornemann, il est à peu près impossible de passer en voiture légère dans les ornières de ces lourds véhicules. Si l'on oblige l'entrepreneur à empierrer dans ces conditions, l'empierrement sera aussitôt noyé. ? Ne serait-il pas expédient d'astreindre les voituriers qui font ce commerce de sable à le prendre, au moins momentanément, au rivage en face de la propriété Allégro?

        Autre question : On s'empare des terrains des riverains sans même leur en parler ; c'est sans doute pour leur rappeler qu'ils sont en pays conquis. Peu d'entre eux, au surplus, feront difficulté de les abandonner gratuitement; mais il parait qu'un des propriétaires auquel nous portons le plus vif intérêt, est menacé de voir jeter bas cent vingt à cent trente mètres de murettes. - A l'en croire, il en aurait écrit à l'administration qui n'aurait pas daigné répondre, mais en revanche on aurait des velléités de verbaliser. - De verbaliser quoi ? - Que la murette n'est pas sur l'alignement de la route ? Comment peut-on observer un alignement qui n'existe pas ? - Cette murette était bâtie depuis plus de deux ans quand ce propriétaire, notre ami, et M. Alex Fabre, demandèrent officiellement à l'administration l'indication exacte de l'alignement de la route, afin d'y planter des arbres. - On offrait alors une prime à ceux qui feraient ces sortes de plantations. ? Il leur fut officiellement répondu qu'aucun projet de route n'ayant encore été arrêté on ne pouvait leur déterminer un alignement qui n'existait pas. - C'était logique ; mais il en découle non moins logiquement que les riverains n'étaient soumis à aucune observance et que si l'on démolit leurs murs il faut qu'on les leur reconstruise.

        Tout le monde se plaint à Bône du manque de monnaie. Les marchands sont obligés de faire des crédits dangereux ou de refuser de vendre ; en sorte que nous sommes exposés, comme le roi Midas, à mourir de faim avec des bourses pleines d'or. Il est vraiment temps de porter remède à cette singulière maladie des Arabes d'accaparer et de faire disparaître toute la monnaie.

DAGAND.

MUSIQUE DU 58°.

        Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche, aux Allées, à quatre heures et demie du Soir.

        Un Souvenir, pas redoublé (Brepsant).
        Ouverture du Serment (Auber).
        Mosaïque sur des motifs de la Favorite, arrangée en Harmonie militaire par (T. Zwierzina).
        Trio de la Favorite (Donizetti).
        Mosaïque du Songe d'une nuit d'été (A. Thomas).
        CornéIie, rédowa (Brunet).


Pour consulter, le N° 742 de la Seybouse du 17 novembre 1859
CLIQUER ICI

LES SABIRS
De KADDOUR BEN NOLUOT
Envoyé par Roger Sabaton

PREFACE

1830-1930 ! Un siècle s'est déjà écoulé pendant lequel l'Algérie, depuis la conquête, a pris le plus brillant essor.

NOUS voyons en elle, parmi la population indigène et cosmopolite qui encadre l'élément français, l'emprise que la civilisation européenne a su déployer dans les villes, dans les villages et même dans les douars. Les mœurs si primitives dont le fanatisme musulman avait imprégné ses millions d’adeptes se sont transformées depuis la grande tuerie de 1014-1918, pendant laquelle nous avons vu Algériens et Français partager le même sort dans la misère et dans le devoir.

Bien avant déjà, l'évolution était grande dans cette belle Algérie au cœur franc et généreux. Mais depuis que ce cauchemar s’est achevé, depuis que les indigènes ont connu la France et vécu dans cette atmosphère si différente de la leur, l'état d'esprit s'est trouvé changé, transformé.

Des « Sidis », éblouis par la vue des superbes châteaux de Touraine et de Provence, se sont crus un moment transportés dans un rêve et c'est, obsédés par cet apparat seigneurial, qu'ils se sont prétendus eux aussi Marquis Ben Ali du Douar Gourbi.

Quelques ingénues,  fascinées par le regard brûlant de ces ardents Algériens, ont voulu connaître ce luxe et goûter à ces richesses!

Mais la déception a envahi le plus profond de leur âme.

Le château n’était qu'un austère gourbi et la cour une abondante basse ... cour.

Pourtant, de ces unions éphémères naquirent des poupons trapus, des Français bronzés. La Grande Famille a ainsi développé ses ramifications pendant que, de relations en relations, des scènes typiques présentaient à nos yeux un Kaddour inénarrable, un, Jacob surprenant.

L’œil vif, l'esprit ouvert, le cœur impressionnable, Kaddour ben Noluot n'est pas resté insensible devant ces tableaux vivants de l’AIgérie Centenaire.

   Et c'est avec l’accent authentique fidèlement reproduit qu’il a décrit, dans ces pages les événements saillants qui l'ont frappé par leur originalité et par l'excellent esprit qui s'en dégage.

De la gaîté et du rire dans un cadre algérien, voilà ce que, avec un art que de nombreux admirateurs se plaisent à reconnaître en notre grand Kaddour bônois, amis lecteurs, dans cette délicieuse édition.

Aussi ne doutons-nous pas de voir chez vous se développer votre sympathie pour le célèbre Kaddour Ben Noluot à qui vous devrez de vous avoir souvent déridés.

Charles DANAN

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Sérénade bônoise

A minuit, dans une rue de Bône, Augu, s'accompagnant d'une guitare, fait sérénade à sa mie.
                             Air de la Chanson, Bônoise.

         Muette, acoute ma chansonnette,
         A rien qu’pour toi j'a venu,
         Pour tdire que j't'aîme, ma Ninette,
         Tel'ment que maigre je suis devenu.

(A ce moment quelqu'un, dans l'ombre, fait entendre un bruit bônois. Augu s'interrompt aussitôt ; il cherche à deviner qui en est l'auteur ; il hausse les épaules et se remet à chanter.)

         Acque les copains je me dispute,
         Parqu'eusse y sont tous des jaloux.
         Mais tia pas peur, dans deux minutes
         A tous je leur gonfle le mou.

(Nouvelle interruption ; Augu se met en colère.)
- Eh,! qui c'est qui me pête ? Agas moi çuila là, oh ! Y me pête à moi, y sait pas ça qui fait, le pauv’. Eh ! ! ! fais entention, hein, c'est à Augu que te pêtes ; d'où qu’te vas te viens ? Ça s'voit qu'te me connais pas, oua, atrement tu me pet’rais pas. Allez, oua, mieux je dis rien... (Il continue.)         

         Tes yeux sont beaux mieux qu'les étoiles,         
         Ta bouche plus rouge qu'une framboise,         
          Le jour qu'te mettras la blanche voile         
         T'seras, la plus belle des Bônoises.
(Interruption.)
        - Le ouala encore qui me pête, c' coup-là y va fort, le maouêche. La colère y me vient, oh ! l'ami. Eh ! montre un peu la figure au soleil, la rascasse de tous tes meilleurs, bézéïette, hein ! Te m'as compris, te m'as ... pasque alors tout alors ça va chauffer ... je vais te jurer tous les morts de tes morts, si tu m'les ronfles encore longtemps ... Bon, ça va, t’en, casse plus une maint'nant ? alors j'continue ...

         Dépêche-toi, ma p'tite Ninette,
         De finir vite ton trousseau,
         Qu'on, s'commence à faire la fête
         Pour faire rager tous ces falsos.

(Interruption.)
- La rascasse de tes bis, de ta mère aphoguée, poutchi scoulata ti, challa qui te vient le gobe, et la tsop avec ! Fais entention, oh ! Avec les tibias de tes morts je fais des flûtes, avec leurs têtes je joue aux boules, avec leurs yeux je fais des billes agates et avec les cheveux de tes morts les plus frais je fais des lignes de fond pour aller pêcher les maqueraux pour ta soeur, zek alors ! Te cherches te trouves, t'sais ! Allez, montre-toi un peu, quoi ! Tia honte à la figure? ... Va te faire une soupe de fêves, oua ça vaut mieux pour toi… pasque si te m'tombe en dessous la main j'te fais tout neuf ...Tia raison, oua, te veux pas te faire voir, te les, serres ... Entenfion, !  qu’te fais de l'huile ! Oh ! l'ami… t'la fermes ... te dis rien ... zek ! ça c'est un homme ! ... Y me pête quand j'ai le dos tourné ... et à peine qu'je me bouge ... y s’les met ... Ça y manque ... Va faire des crapes poileuses en bas la Marine, ça t’va mieux ... pasque tout à l'heure ... si la colère elle me monte à de vrai ... j’va te chercher, moi, et te vas voir comment j't'arrange, spèce de calamard…

L'interrupteur, se montrant :         
- Eh ! ben, qu'est-ce qui a, Augu, ti es pas content ? C'est moi qui te pête ... Te crois j’a peur

Augu, changeant de ton:         
- Oh, Pepino, c'est toi ? Tia de la sanche ... j'croyais qu’c'était un aut' ... Allez viens, on va s'envoyer une bonne bien tassée chez Fanfan, à le Café du Sahel.         
 


Dans la Série "LES EGLISES DE BÔNE"
LA BASILIQUE SAINT-AUGUSTIN
Par le Fr. P.N. Merlin, O.E.S.A. Recteur
Parue dans l'Algérie Catholique, N° 11, novembre 1937
(Envoyé par M. Roger Sabaton)

Vue générale de la Basilique Saint-Augustin (Photo Roblédo)

          Pour les étrangers qui aperçoivent de loin sur mer ou sur terre, ou qui visitent pour la première fois la Basilique d'Hippone, celle-ci prend souvent d'apparence d'une énigme.

          Quelle est cette magnifique église, s'écrient-ils ? Pourquoi l'a-t-on bâtie ainsi sur une colline, en dehors de toute agglomération, à 3 kilomètres de la ville de Bône ?

          L'on peut répondre que cette église est avant tout une oeuvre de piété reconnaissante plutôt qu'un édifice directement utilitaire.


Vue intérieur de la Basilique Saint-Augustin d'Hippone

          Un homme illustre entre tous, l'un des plus grands Docteurs de l'Eglise, catholique, un saint à la charité à toute épreuve, Saint-Augustin, évêque d'Hippone a vécu là pendant près de quarante ans (391?430) ; n'est-il pas juste que l'on ait cherché à y faire revivre sa mémoire par un monument digne de lui, dans le but d'attirer en même temps sur la contrée sa puissante protection ?

          Un écrivain de haute race, Maurice Barrès, a fait ressortir en des termes splendides dans sa "Colline inspirée", l'attraction spéciale et mystique qu'exercent ordinairement les hauts lieux d'un pays ou d'une région déterminée.

Le maître-autel. - Piliers en marbre rouge, fond onyx, la table d'autel est d'une seule pièce en marbre de Carrare

          Or la colline d'Hippone, dite actuellement colline St-Augustin, peut passer pour un de ces hauts lieux du diocèse de Constantine et même de l'Algérie tout entière, reliant spirituellement Notre-Dame d'Afrique à la Primatiale Saint Louis de Carthage. Sans doute elle n'a pas toujours servi d'assises à un temple catholique; mais M. le Chanoine Leroy, ordonnateur général, peut-on dire, de toute la décoration intérieure de, la Basilique, a soutenu avec preuves à l'appui, qu'il y avait là autrefois un temple en l'honneur de Baal, le dieu des Phéniciens. Les rois de Numidie y possédèrent plus tard un château, forteresse où ils résidaient une partie dé l'année, tout en surveillant les diverses routes qui conduisaient à Hippone la royale. Il n'est donc pas étonnant que le Cardinal Lavigerie, avec son regard d'aigle inspiré, ait jeté sur elle son dévolu dans le but d'y glorifier le grand St-Augustin.

          A vrai dire, il avait été devancé dans ce rêve par le tout premier évêque d'Alger, Mgr Dupuch. Celui-ci, ne pouvant ramener à son premier tombeau tout le corps du Saint qui reposait depuis douze siècles à Pavie, ancienne capitale de Lombardie, avait néanmoins réussi à obtenir une Relique insigne, celle du bras droit qui avait écrit tant d'immortels ouvrages et béni si souvent le peuple de l'ancienne Hippone. Lors de la translation, le 31 octobre 1842, un petit monument, appelé improprement le tombeau de St-Augustin avait déjà été construit à mi-côte, auprès des citernes romaines, que l'on regardait alors par erreur comme des restes de l'ancienne basilique dé la Paix, où avait officié l'évêque d'Hippone.
          Mais ce, ne pouvait être qu'une pierre d'attente, car il eut été souverainement imprudent, à pareille date, de confier à cet autel absolument isolé, un trésor tel, que le bras droit authentique du Docteur de la Grâce. Le mérite particulier du Cardinal consista donc à élargir d'anciens projets, à les animer de son esprit réalisateur, et à ne pas craindre d'endosser au moment opportun, les responsabilités de l'entreprise.


Le transept gauche avec ses Superbes vitraux

          Le sanctuaire, commencé le 9 octobre 1881, par la pose et la bénédiction de la pierre, cérémonie présidée par Mgr Combes le soir même de son sacre dans la Cathédrale de Bône, fut terminé, quant à l'architecture générale, en Vue intérieure de la Basilique Saint-Augustin d'Hippone
          1900. C'est en effet le 29 mars de la même année qu'eut lieu la consécration de l'église, réservée désormais au culte chrétien.
          Actuellement, c'est surtout un lieu de prière et de pèlerinages journaliers, principalement individuels ou familiaux, en attendant de devenir plus souvent paroissiaux ou de groupements religieux. Ces derniers seraient assez indiqués, maintenant que Saint-Augustin vient d'être déclaré, par un Bref du quinze février 1936, Patron céleste de tout le diocèse. Il faut ajouter que ce sanctuaire qui a reçu le titre de Basilique, le 24 avril 1914, reçoit à la belle saison, de nombreux visiteurs ou touristes qui ne cessent de louer le plan d'ensemble, la richesse des matériaux, en particulier ceux de la chaire-tribune et du maître-autel où l'onyx domine au milieu de sept pierres précieuses, sans oublier les vitraux artistiques, non plus que le récent monument ou châsse renfermant l'insigne relique.

Un coin de la partie haute et plafond de la basilique

          L'on peut dire que cette église est avant tout l'œuvre des évêques de Constantine, aidés d'ailleurs en cela, par les aumôniers des Petites Sœurs des 'Pauvres, en même temps chapelains de l'"OEuvre d'Hippone". Parmi les premiers se distinguèrent, Mgr Combes, plus tard Primat de Carthage, et Mgr Gazaniol, qui n'épargnèrent ni, soucis, ni sacrifices pécuniaires en faveur du sanctuaire d'Hippone.


          Parmi les Chapelains reviennent surtout les noms de Messieurs les chanoines Barbier (1885-1893 et Leroy (1891-1927) ; le premier pour l'organisation, des quêtes et souscriptions, le second pour la décoration intérieure.

          Dans le campanile de droite se trouvent quatre cloches sorties de la fonderie de M. Burdin aîné, à Lyon. Les deux plus petites ne portent sur, leur bronze que le nom du fondeur; sur la plus grosse se lit, l'inscription, suivante Cantate Domino canticum novum " " Je m'appelle Théodule-Augustin Musta: Je suis, né le 10 décembre 1891 : Burdin aîné, fondeur à Lyon 1892.

          En l'année 1882, une partie, de la colline fut cédée à la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres. Celles-ci s'y installèrent en 1885, dans un solide établissement qui contient actuellement 115 vieillards, hommes et femmes.
          Il faut dire que les clients ne manquent jamais et qu'ils seraient même plus nombreux s'il y avait plus de place, bien qu'ils n'aient d'autres ressources que la divine Providence qui arrive à les nourrir par l'intermédiaire de la générosité des fidèles de Bône et des environs. La crypte de la Basilique leur servit d'église, jusqu'au jour où une aile de l'établissement fut transformée en chapelle et bénite en octobre 1900.

La Châsse de Saint-Augustin. - On remarque sur l'avant bras droit le cubitus authentique du Saint.

C'est dans la Crypte de la Basilique que repose le corps de Monseigneur Bessières   É

          L'abbé Leroy, à peine installé à Hippone, fonda un Bulletin intitulé " Echo d'Hippone ", d'abord mensuel, puis bimensuel et même hebdomadaire, destiné à renseigner les lecteurs sur la marche de l' "OEuvre d'Hippone " et à servir en même temps de Semaine Religieuse pour le diocèse. Il en resta le principal directeur jusqu'en 1921, date où la rédaction fut transférée aux bureaux de l'Evêché de Constantine, sous le titre d'abord de " Semaine Religieuse du Diocèse ", puis sous celui d'" Echo du Diocèse de Constantine et d'Hippone ".

          La grande solennité de la Basilique se célèbre le 28 août, jour anniversaire de la mort, ou plutôt, pour parler comme la liturgie, du jour de naissance au ciel de St-Augustin; mais on la renouvelle le dimanche qui suit avec le même cérémonial, pour permettre aux travailleurs de Bône d'y prendre part à leur tour. Il conviendrait également de ne pas oublier la fête de la Conversion de St-Augustin, fixée au 5 mai dans le calendrier du diocèse, le lendemain de celle de Sainte Monique; non plus que le 31 octobre, anniversaire de la Translation, de Pavie à Hippone, en 1842, de l'insigne Relique du bras droit de Saint-Augustin.

          Des parvis de la Basilique, l'on domine presque toute l'ancienne Hippone, dont on aperçoit très bien les ruines. Malheureusement, à part les thermes de Sosius, où St-Augustin, encore simple prêtre, donna une grande conférence contradictoire contre Fortunat, porte-parole des manichéens, l'on n'est pas encore parvenu à identifier les lieux mêmes honorés habituellement de la présence corporelle du saint Docteur. Souhaitons que des fouilles plus heureuses nous découvrent un jour, au lieu du théâtre en plein air qui a, certes, son importance archéologique, la Basilique de la Paix, objet de tant de recherches, qui fut témoin de tant de beaux offices religieux présidés par l'évêque Augustin, et de tant de sermons dont un bon nombre, Dieu merci, nous ont été conservés. Alors il serait facile de déterminer du même coup l'emplacement du tombeau primitif où le corps entier du saint Docteur reposa pendant 75 ans dans un sarcophage de pierre.


LE MARCHE DE PHILIPPEVILLE
Envoyé par J. B. Lemaire

          Dès que le jour se levait, alors que l'horloge du marché sonnait les 5 ou 6 heures du matin, nous étions réveillés par le fracas des sabots sur les pavés de la rue Antoine Bruno (autrefois rue du Sphinx), dans le tronçon (voir les photos) entre la rue d'Austerlitz (anciennement rue des Arbres) et la courte rue des Numides qui se prolonge par la rue Bélisaire, elle-même escalier à larges marches menant en pente douce vers le bout de la rue du 3ème Bataillon d'Afrique et la place Victor Hugo où se trouvait, jouxtant la petite porte d'accès au Théâtre Romain, le Collège-Lycée de jeunes filles Emile Maupas.

          Le marché de Philippeville, tel que je l'ai connu, à la droite du jardin de la "Justice de Paix" (lorsqu'on lui fait face), était une grande bâtisse couverte d'un toit de tuiles rouges et doté de 4 entrées:
-Celle qui semble avoir été la principale puisque c'est la seule a avoir bénéficié de la faveur des cartes postales, donnait rue Valée, vis-à-vis de la pharmacie Césarini et de la charcuterie Méziane. Elle était dotée d'un escalier double et d'une horloge carillon dans un beffroi.
-Une autre avec quelques marches, donnait dans la rue des Numides pratiquement face à la boucherie Azzopardi (grands chasseurs devant l'éternel), à un petit épicier " mozabite " (chez qui je payais la bouteille de " cidre " 10 anciens francs de moins que les autres) et à la cordonnerie Goldberg.
-Les deux dernières étaient dans la rue Antoine Bruno, l'une d'elles me concernant plus particulièrement, était de plein pied face au numéro 55 et enfin, l'entrée de la poissonnerie où l'on accédait par quelques marches, face au 53 de la même artère.

          Au début des années 50, il y avait bien sur déjà des camions et des camionnettes, mais encore beaucoup de fermiers, horticulteurs, maraîchers, jardiniers ou éleveurs de volaille et de lapins venaient des environs (périphérie de Philippeville, Ste Lucie, Valée, Mareuil, Ksoub, Saint-Antoine, Stora, la Grande-Plage, etc…) vendre leurs produits au marché en voiture hippomobile. Chevaux ou mulets, ils étaient ferrés et produisaient en se déplaçant, le même claquement auquel nous étions habitués. Les ânes, que nous appelions " bourricots " étaient généralement utilisés par les Musulmans, ils se déplaçaient en se faisant un peu moins remarquer, si ce n'étaient les encouragements sonores de leurs cochers. Et l'on entendait des bruits de bouche du genre " k, k, k, k, k " mouillé impossible à transcrire, puis des OOH!, OHH ! OOHH ! signal de ralentissement ou d'arrêt et parfois le claquement d'un fouet ou le grincement d'un frein ancien et mal graissé dont on tourne la manivelle à bout de course pour immobiliser la voiture (charrette que les Musulmans appelaient " carrossa " en Arabe et " une carrosse " en Français). Les portefaix se manifestaient à ce moment-là, se précipitant en désordre, se bousculant, imposant leurs services d'autorité en se saisissant des cageots et des couffins pour gagner quelques sous en aidant à les décharger et à les porter jusqu'à l'étal sous la halle.

          La rue était encombrée, ça courait, allait et venait dans tous les sens, on entendait des " attention devant ", " ataciou, ataciou diva ! ", " trig, trig, ", " entention, ententiaaan ", " baalek !, belakal ! " lancés par les portefaix soufflant, suant et trottinant d'un pas précipité. En une demi-heure tout au plus, les fruits et légumes étaient en place et les vendeurs à leur poste commençaient à s'échauffer, en s'exerçant à haranguer le chaland et vanter leurs produits ou faisant des prix avantageux que l'on n'appelait pas encore " promotions ".

          Les premiers arrivés stationnaient le long du marché, les derniers allaient plus loin ou près des autres entrées, sauf dans la rue Valée qui était trop étroite et plus commerçante donc toujours encombrée, de plus avec l'escalier il était moins aisé d'effectuer les livraisons.

          Le spectacle de la rue pouvait maintenant commencer.

          Il y avait 3 débits de boissons autour du marché, un petit bar face à la poissonnerie, le " Zanzi Bar "?, le café Balestriero au 55, rue Antoine Bruno et le café Mattera au coin des rues des Numides et Antoine Bruno. Chez Georges (Balestriero) on entendait le sifflement du percolateur, machine à café composée de 2 réservoirs cylindriques verticaux et d'un robinet, ainsi que les éclats de voix des premiers clients qui se saluaient avec exubérance.

          Au même numéro il y avait également un matelassier employant 1 ou 2 ouvriers et 1 apprenti, Aquilina qui aux beaux jours, mettait sa cardeuse, quelque fauteuil ou autre travail en cours sur l'étroit trottoir. A coté de cet artisan d'un autre temps, un marchand de beignets Tunisien qui ouvrait aussi très tôt car les beignets se consommaient essentiellement au petit déjeuner vers les 8 heures et avant. C'est dans la matinée que les commerces alimentaires, faisaient l'essentiel de leurs ventes. La clientèle des beignets était principalement constituée par les Musulmans du quartier et les portefaix qui eux, en commandaient plusieurs (4, 5, 6) qu'ils avalaient goulûment , on les leur servait empilés dans une assiette en aluminium cabossée par l'usage et ils s'en rassasiaient debout ou assis à une petite table dans le trou noir de l'échoppe enfumée. Mais ils n'étaient pas les seuls clients, les Européens aussi étaient friands de ces fritures spongieuses gorgées d'huile cuite et recuite, ainsi que des " makroud " et des " zlabiya " eux aussi préparés dans des conditions qui mettraient aujourd'hui le marchand de beignets en fâcheuse posture vis-à-vis de la réglementation sanitaire. A l'époque on ne se posait pas les questions de diététique et d'hygiène qui constituent la norme aujourd'hui. Il est vrai que le travail de force, pénible, exécuté par ces pauvres mal nourris permettait d'assimiler une nourriture différente de celle plus légère, suffisante aujourd'hui pour les ronds de cuir que sont la plupart de nos contemporains.

          Concomitamment, arrivaient dans les parages un grand nombre de vendeurs ambulants. " Chauds les caldis!…, chauds les caldis! ", répétait-il à tue-tête en arpentant la chaussée et il avait du succès avec ses petits pâtés feuilletés farcis de " broutche " ou de filet d'anchois salé. Ceux au fromage étaient de forme oblongue, pincés aux deux bouts et ceux à l'anchois, rectangulaires. J'ai retrouvé les caldis à Malte où ils les appellent " pasticci " et les farcissent de " ricotta " fraîche de brebis (du moins on le suppose). Il les transportait dans une caisse en bois suspendue à son cou par une lanière de cuir épaisse et large. Quelques années plus tard, c'est au moyen d'un grand coffre, à roues de bicyclette et aménagé en échelle pour glisser les plaques à l'intérieur, que ces amuse-gueule étaient transportés sur le lieu de vente et proposés aux clients. Au début des années 60, il se postait dans le renfoncement entre la rue Bélisaire et la boulangerie Gaudino au 57, rue Antoine Bruno, devant le cordonnier et le Mozabite qui vendait des vêtements.

          Il y avait également au 57, dans la maison Gaudino , une épicerie mozabite tenue par la famille Bafou Loulou qui en avaient également une autre plus petite au n° 53. Il y avait chez eux un garçon de notre age qui jouait avec nous puis vers 1956 on ne l'a plus vu dans la rue. Il restait à l'intérieur du magasin pour apprendre le métier. Il y avait également des Bafou Loulou à Constantine.

          Le marchand de brioches au sucre lui, portait sa plaque sur la tête en se déplaçant d'un pas alerte dans tout le quartier, ne s'arrêtant que pour servir les enfants en général et parfois les adultes qui voulaient grignoter quelque chose en allant à l'école, au travail ou au marché. Quelquefois, il en avait aussi en forme de croissant mais ça n'en avait que la forme, tout étant fait de la même pâte. Les boulangeries ne vendaient pas de viennoiseries ou très rarement et très peu ; les croissants et les brioches au beurre étaient l'exclusivité des pâtisseries.

          La " pitse ", c'est ainsi que l'on prononçait pizza à Philippeville, était vendue au coin de la rue Valée et de la rue des Numides, sous la boite aux lettres, où le " pitsaiole " se tenait debout, sa plaque posée sur un tréteau de bois en X, retenu par une ficelle. Il y avait aussi de la " pitse ", quelquefois dans les boulangeries et chez le marchand de caldis. Le vendeur de " pitse ", lui ne se déplaçait pas, c'était certainement plus lourd et encombrant que les caldis ou les brioches.

          A coté de l'alimentation, l'information n'était pas en reste et le vendeur de journaux proposait " La Dépêche ", le quotidien régional, édité à Constantine sous le nom complet de " La Dépêche de Constantine et de l'Est Algérien ".

          Lorsqu'ils n'étaient pas à l'école, les enfants du coin jouaient dans la rue où à cette heure ils n'avaient pas beaucoup de place. Alors, l'un des jeux favoris des garçons était de passer entre les pattes des chevaux et de les observer. Parfois, certainement agacé dans les naseaux par un taon, il pouvait y en avoir un qui écumait et qui s'emballait en se cabrant mais c'était assez rare. Exceptionnellement il pouvait s'affoler et s'enfuir au galop, entraînant à grand bruit son attelage mais quand même, retenu par le frein il n'allait pas bien loin, arrêté par quelqu'un qui était parvenu à saisir la bride. En général ils attendaient placidement jusqu'à la fin de la matinée que l'heure du retour arrive, ce qui provoquait de leur part des hennissements de satisfaction, ou des martèlements de la pointe du sabot avant sur la chaussée, les premiers faisant apparaître leurs énormes incisives et leurs gencives roses et brunes.

          Les mulets et les " bourricots " eux, envoyaient facilement des ruades, il fallait se méfier. D'autant plus que certains des petits garnements de la rue trouvaient très amusant de leur tapoter légèrement le membre avec une badine pour provoquer un phénomène qu'ils trouvaient du plus haut comique. Leur maître les calmait en plaçant sous leur museau un sac d'avoine pour les occuper.

          Les rues grouillaient littéralement, surtout à la belle saison (ce qui voulait dire la plupart du temps car l'hiver, sauf exception, durait quoi ? 3 mois ?) autour du marché car à l'époque on achetait la nourriture au jour le jour et selon les saisons, il n'y avait pas de grandes surfaces, que des petits commerces. D'ailleurs on disposait de très peu de moyens pour la conservation, les réfrigérateurs n'étaient pas monnaie courante, sauf pour les gens aisés. Les plus pauvres improvisaient en été, en mettant de la glace dans une bassine et les boissons étaient au frais, parfois rien et on n'en est pas mort ! Loin de là. La gargoulette emmaillotée dans un linge humide et placée dans un courant d'air, servait également à avoir de l'eau plus fraîche pour l'anisette, la grenadine, le coco ou l'Antésite du soir en rentrant des Arcades. Il y avait quand même les glacières, à gaz ou approvisionnées par les morceaux de pains de glace que l'on achetait également à un colporteur, celui-ci avait une camionnette mais il me semble bien qu'auparavant la glace était distribuée sur le plateau sans ridelles d'une de ces voitures à cheval qui stationnaient sous la place de la Marine avant qu'il y ait le boulevard Front-de-mer et qui servaient d'entreprises de transport en ville. Nombre d'entre elles subsistaient toujours en 1962-63 et plus d'une famille de rapatriés ont peut-être encore fait transporter leurs gros bagages au port par ce moyen.
-Manman ! ,Manman !, le " tchic tchic il est là !, le " tchic tchic il est là !.
-Regar kes kila ojordui !
-On bouli madame, on bo boli bian grrras bor fir on ban couscous ! Si ba chir madame, achra doro, sankante fra, ci to ! Afic ça kis tiachitt ? rian do to !
-C'est bon, je prends un billet, tiens, chte descends l'argent par la fenêtre dans le couffin !
-Marci madame, à midi tianvoi tan fils au cafi chi Georges, an va tiri. Ti janti madam, ti va gani, li ban dio ya'tik la sonche.

          Aujourd'hui le poulet, demain peut-être un poisson, dorade, sar ou doblade, ensuite un lapin, des grives ou des perdreaux en automne, il y avait toujours quelque chose à gagner pour 50 francs (anciens). Evidemment, c'était une loterie, il y avait le risque de perdre sa mise mais comme les participants étaient peu nombreux (20 maximum), le risque était moindre. Tout le monde y trouvait son compte, l'organisateur faisait un bénéfice d'environ 500 francs et le gagnant emportait un lot pour 10 fois moins que sa valeur. C'est la débrouille que l'on retrouve dans les pays pauvres, un autre petit métier de la rue qui permettait à une famille de manger à sa faim tous les jours, quand le protagoniste n'allait pas boire la recette, en tout ou partie, avant de réintégrer ses pénates. Il arrivait malheureusement trop souvent, que les espèces se dissolvent en chemin dans ce milieu un peu marginal des vendeurs à la sauvette. Une chance qu'il n'y ait pas eu le tiercé ! Les services sociaux auraient eu du travail, eux qui n'étaient déjà pas sans ouvrage !
          A midi comme prévu, tirage chez Georges. Recouverte d'un drap, une table de billard qui trônait au milieu de la salle allait servir de table à recevoir les dés. On choisit à grands cris la main innocente qui va procéder au tirage. C'est le plus jeune qui est chargé d'agiter le gobelet dans lequel ont été placés 2 dés de couleurs différentes après avoir désigné celui qui représenterait les dizaines et celui des unités. Il le fait et lance les dés sur la table de billard. Le numéro gagnant est constaté par tous et s'il y a un vainqueur et qu'il est présent il emporte le lot, ce qui se passe la plupart du temps, sinon on note le numéro et il viendra plus tard mais avant la fermeture à 12h30.

          Un peu plus loin :
- oualio, Salvo ! Comment va ?
- Et toi, Fanfan, ça gaze ?
- En tous cas, mon 'ieux, t'yé zaz ! zek t'ya un nouveau costume ! T'ya du en louer des logements !
- Atso ! kes tu veux, que j'm'habille en bleu d'chine ? Je vois du monde, moi, je dois être correct.

          Vous avez compris qu'il s'agit du " courtier ". C'est une sorte d'agent immobilier avant l'heure. Il parcourt la ville à demander s'il n'y a pas de logement à louer, note les références et propose à ceux qui cherchent à se loger moyennant une commission de la main à la main. Et oui ! à l'époque l'administration des impôts et les organismes de collecte des cotisations sociales étaient moins attachés à traquer l' " activité professionnelle en dehors du cadre de la réglementation ". Et puis il fallait bien vivre quand il n'y a pas de travail pour tous. Il faut dire que tous ces petits métiers n'avaient aucune couverture sociale, si ce n'est le dispensaire, le " Miskine " et l'hôpital à l'article de la mort, suivie de la fosse commune. Quand à la retraite, inutile d'en parler, sans enfants c'est le " vieillard " (l'hospice) pour les plus chanceux.
          Dans le même ordre d'idée il y avait aussi " l'avocat des pauvres ", sorte d'écrivain public qui se faisait mandater par ses clients pour les représenter, comme un Avoué mais en dehors du cadre de l'ordre professionnel. Plus tard cette activité a été organisée sous le nom de " Conseil Juridique " qui ont été intégrés dans l'ordre des Avocats , il y a une dizaine d'années. Ceci pour dire que l'expression " avocat des pauvres " n'est pas une fiction mais une activité qui a bien existé.

          En saison, les marchands de figues de barbarie poussant leur " bangarelle " montée sur roulements à billes y allaient de leur complainte :
-" Hindi ! hindi ! zouj bdoro ! zouj bdoro ! "
-" li figue di berberi ! li figue di berberi ! do bor son sous ! do bor son sou !
          Evidemment, 2 pour 100 sous (5 AF), c'est un prix de référence du début des années 50, il a évolué avec l'inflation, comme d'ailleurs les autres prix cités.
          Il y avait aussi possibilité d'obtenir une remise quantitative pour les gros achats.
          Soit on les arrêtait en chemin pour en grignoter quelques unes, soit on envoyait un enfant avec une assiette pour en prendre une douzaine ou plus pour le dessert, en surveillant à travers les persiennes qu'il ne se fasse pas embrouiller.
          Le vendeur sortait alors son canif, et entaillait les 2 bouts du fruit sans détacher le morceau, puis il pratiquait une incision dans toute sa longueur jusqu'à pouvoir écarter l'enveloppe et dégager la partie comestible de la figue de barbarie que le client détachait lui même pour la manger ou la déposer dans le récipient dont il s'était muni.
          Pour cueillir lesdites figues recouvertes de fines épines à la piqûre douloureuse, la technique consistait à entailler l'extrémité d'un roseau (abondants autour du Saf Saf) et à placer une petite pierre pour maintenir les morceaux écartés; il n'y avait plus qu'à placer la pince ainsi constituée sur une figue de barbarie, à la coincer au fond et à tourner pour la décrocher du cactus.
          Pour enlever les épines ou du moins le plus possible, il suffit de laver les fruits dans un récipient plein d'eau et à tourner avec un bâton pour faire tomber les épines tant redoutées.

          Soudain, à cette heure chaude de la mi-journée où le soleil était au zénith, des couinements attirent les enfants dans le bas de la rue, c'est la " fourrière ", le ramassage des chiens errants ou accidentellement loin de leurs maîtres. Equipés d'un grand fouet dont ils se servaient comme lasso, les ramasseurs capturaient les pauvres bêtes qu'ils plaçaient ensuite dans une carriole équipée de compartiments grillagés où on les voyait apeurés ou affolés, les uns aboyant ou hurlant à la mort, les autres terrés au fond du box étroit. Les enfants essayaient de contrecarrer l'action des employés municipaux en faisant fuir les chiens ce qui engendrait parfois il y avait des échanges d'invectives entre les deux parties.

          Midi étant dépassé, les clients se faisaient plus rares et les marchands libéraient la place pour le ménage. Les balayeurs équipés de grands balais de bruyère faisaient le nettoyage qui se poursuivait dans la rue au jet d'eau.

          Le marché était fini, tout le monde chez soi prenait le repas de midi avant l'heure de la sieste qui allait sévir jusqu'à 15 heures.

          Il y avait d'autres marchés à Philippeville, le marché " Arabe " vers le musée dans un périmètre comprenant les rues Antoine Bruno, Valée , de France, St Augustin et Jugurtha. On y trouvait de tout, fruits et légumes de second choix, gargotes, fripe, américaine notamment, où les jeunes se fournissaient en blue-jeans délavés très prisés par les premiers " fans " de rock and roll.

          Le marché de gros aussi était autrefois près de notre quartier, de l'autre coté de la rue d'Austerlitz entre les rue Antoine Bruno et Valée. Au début des années 50 il a été transféré dans la banlieue, vers les allées Barrot mais sous toutes réserves.

          St Germain-en-Laye le 22 Janvier 2003
J.B. Lemaire ;paru dans " l'ECHO "


Les " Africains "
et le 7ème Régiment de Chasseurs d'Afrique
Histoire et traditions de la " légère "

       Ce chant, entonné par tous les anciens de l'Armée d'Afrique, est une œuvre du Capitaine Félix BOYER, Chef de la Musique Régionale des Chantiers de la Jeunesse d'Afrique du Nord. A vrai dire, l'origine en remonterait à la Grande Guerre.

       La légende dit que le Commandant REYJADE - des Tirailleurs Marocains - écrivit, en 1915, une marche destinée aux troupes marocaines qui commençait ainsi : " C'est nous les Marocains, qui arrivons de loin ".

       Une autre source attribue le texte au Sergent BONDIFALA et au Tirailleur MARIZOT, en 1915, sur la musique de l'Hymne de l'Infanterie de Marine.

       Plus prosaïquement, les paroles sont de Jeanne DECRUCK, en 1915, sous le pseudonyme de REYJADE. Décédée en 1954, elle était aussi connue sous le nom de Jeanne BREILH, BREILH-DECRUCK, ou FAY-BERYL (source S.A.C.E.M.).

        En 1940, le Capitaine Félix BOYER fut libéré par les Allemands en tant qu'ancien combattant de la Grande Guerre. Récupéré par le Général de La PORTE du THEIL, placé à la disposition du Commissaire Régional des Chantiers de la Jeunesse Française, Alphonse, S. VAN HECKE, il reçut la charge d'organiser la Musique d'Afrique du Nord à Hussein-Dey.

        Le Capitaine Félix, Frédéric, Marius BOYER reprit les marches de l'Armée d'Afrique composées en 1915. Les " Africains " devinrent le chant de gloire des Chantiers de la Jeunesse Française d'Afrique du Nord dans les Groupements, les Districts, les Sections de l'A.D.A.C. (Association des Anciens des Chantiers), à Rabat, à Alger, à Constantine et à Tunis.

" C'est nous les Africains,
qui arrivons de loin "

        Nommé Chef de Musique de la Garnison d'Alger, le Capitaine Félix BOYER rebaptisa officiellement cet hymne :

" Chant de guerre des Africains "

        La nouvelle Armée d'Afrique l'adopta aussitôt et l'emmena dans ses campagnes de Tunisie, d'Italie, de France et d'Allemagne. Le 7ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, régiment de tradition des Chantiers, était fidèle au rendez-vous.

        Actuellement, c'est le symbole du souvenir et de la gloire de l'Armée d'Afrique qui se chante " au garde à vous ".

       Le Capitaine Félix, Frédéric, Marius BOYER, alias Grasso BOYER, est décédé en 1980 (source S.A.C.E.M.)

LES AFRICAINS
(NDLR : selon les versions le texte peut varier légèrement. Celui qui est proposé ci-dessous est le plus ancien connu - source Président Alain ABDI du 7ème RCA)

Refrain
C'est nous les Africains
Qui arrivons de loin,Nous venons de nos pays
Pour sauver la Patrie (pour défendre le pays)
Nous avons tout quitté
Parents gourbis, foyers
Et nous gardons au cœur
Une invincible ardeur
Car nous voulons porter haut et fier
Le beau drapeau de notre France entière
Et si quelqu'un voulait nous séparer,
Nous saurions tous mourir jusqu'au dernier
Battez tambours (bis), à nos amours (bis),
Pour le Pays, pour la Patrie, mourir au loin
C'est nous les Africains !
IV

Et lorsque finira la guerre,
Nous reviendrons dans nos gourbis,
Le cœur joyeux et l'âme fière
D'avoir libéré le Pays (d'avoir défendu la Patrie)
En criant, en chantant : en avant !

II

Pour le salut de notre Empire,
Nous combattons tous les vautours,
La faim, la mort nous font sourire
Quand nous luttons pour nos amours,
En avant ! En avant ! En avant !

III

De tous les horizons de France,
Groupés sur le sol Africain,
Nous venons pour la délivrance
Qui par Nous se fera demain.
En avant ! En avant ! En avant !

IV

Et lorsque finira la guerre,
Nous reviendrons dans nos gourbis,
Le cœur joyeux et l'âme fière
D'avoir libéré le Pays (d'avoir défendu la Patrie) En criant, en chantant : en avant !

Site Internet de l'Amicale : - http://amichass.europeanservers.net/ -


N.B. pour voir cet article sur la Marquise avec d'autres illustrations, reportez-vous sur
l'excellent site que le Capitaine Francis Josse nous signale au bas de son article.

AVERTISSEMENT
de Yves REMY
Tiré de son livre : Le Crépuscule du Coq

          Pourquoi, et pour qui, j'ai écris ces lignes ?
          Pour rien, ou pour très peu, je le sais !!
          Car ceux qui savent,.... le savent...
          Ceux qui ne le savent pas, ne le veulent pas, et n'en ont rien à foutre.
          Après quarante années de stand-bye, Europe oblige, nous sommes beaucoup plus libres, et disponibles, pour réfléchir calmement, à tout ce qui nous est arrivé.
          Notre esprit, embrumé, par des contingences, impératives, et prioritaires, avait pour beaucoup d'entre nous, occulté, les péripéties, de nos malheurs.
          Et, ça n'est pas un scoop, de dire, que :
          Depuis l'Abandon de notre Algérie, le processus de détérioration de la France, est enclenché, et s'accélère.
          Aboutissement logique, d'une politique de laxisme, et de lâcheté, mise en place depuis de nombreuses décennies, allant au fil des jours, en s'améliorant..
          Avant, d'aller plus avant, je tiens à dire, que ces écrits, si publication, il y avait (rien n'est moins sûr), ne pourraient être mis entre toutes les mains.
          En effet, les Gaullos, socialos communistes et autres adeptes, de la Grandeur de la France, le jugeront : mensonger, et politiquement incorrect.
          Le gaullisme, étant en quelque sorte, le dénominateur commun, de la planète politique, Française, puisque tous, sans exception, s'y réfèrent....
          Quelles que soient, la sauce, qu'ils accommodent, pour nous bouffer, ils y rajoutent toujours, un petit zeste de De Gaulle, ça la fait tenir.!!
          C'est dire, s'ils étaient tous d'accord, concernant nos condamnations, physiques, directes, ou, par contumace.
          Je rassure donc tout le monde, on ne trouvera pas, dans cette histoire, car c'est bien de cela, qu'il s'agit;..... de récits équivoques, ou autres descriptions, tendant à une récupération quelconque.
          Visant telles, ou autres officines, ayant pour vocation première, l'abrutissement National.
          Cette histoire, je l'ai écrite, avec mes tripes.
          Ça fait, quarante ans que j'ai mal au ventre.
          Il n'entre pas dans mes intentions de faire ici, le procès de l'histoire de France.
          D'autant, qu'il faudrait pour cela, attaquer l'éducation nationale, son enseignement scolaire et l'état Français:
          Pour diffamation, mensonges et préjudices, à l'encontre d'une communauté ethnique, qu'il a sciemment laissé anéantir, après avoir lâchement, et à son insu, pactisé, avec un ennemi déclaré.
          Je n'en ai ni la volonté, ni la prétention; encore moins, les moyens, je suis simplement un tout petit peu lucide...
          Je laisse cette vérité, à sens unique, aux intellectuels de tous bords, qui s'auto proclament, gardiens de la conscience universelle; et qui font l'orgueil et la joie de la nation Française.
          Je me contente de relater des faits, tels que nous les avons vus et vécus; en donnant parfois peut être quelques petites appréciations toutes personnelles.
          Nous avons été pour ces gens, à un moment ou à un autre, des Terroristes, des Factieux, des Ultras; la langue Française, est tellement riche, qu'il serait dommage de s'en priver.
          La démesure, faisant partie du patrimoine national.
          Dans le pays de Voltaire, les mots revêtent une importance Capitale, comme notre peine.
          A aucun moment, pour vous, nous n'avons été, opprimés victimes, ou martyrs.
          Vous préfériez, privilégier, le comment, sans vous soucier du qui, et du pourquoi.
          Exemple, comment l'armée Française faisait subir la torture à ses prisonniers, plutôt, que de savoir pourquoi.
          Qui, égorgeaient femmes et enfants en Algérie ?
          Pourquoi, au sein même de votre pays, la nation Française; les ténors de la révolution, menaient grande vie, et portaient des valises, remplies de fonds rackettés aux travailleurs immigrés.
          Pourquoi, une vénérable ministre, n'ayant jamais cacher un net penchant, pour le F.L.N., prenait une part active, à ce conflit, ce qui lui valut, une condamnation de deux ans de prison, et une nomination de ministre.
          Sans doute pour services rendus, à la Nation.
          Nomination, que beaucoup regrettèrent, par la suite, la cause, rejoignant, le triste effet.
          Du moins, ceux qui réussirent à pouvoir l'exprimer; tous n'ont pas eu cette chance.....
          Belle doctrine, que celle d'affamer les uns, pour pouvoir assassiner les autres.
          Quand à l'intelligentsia gauchiste, elle, n'hésitait pas à signer toutes les chartes, manifestes, ou autres pétitions; propres à faire sacrifier des Français, qu'ils soient Musulmans, Pieds-Noirs, ou soldats de l'armée Française.
          Au nom de la Liberté, et du libéralisme disaient-ils.
          Est-ce la Liberté, que de cautionner le meurtre et l'assassinat ?
          De... donner son pays à l'ennemi de la nation.!!
          Car c'est bien d'ennemis qu'il s'agissait; nous étions en guerre.
          Nous venons de l'apprendre, il n'y a pas bien longtemps.
          Cela, a paru, au journal officiel, les évènements d'Algérie, se sont transformés en : Guerre d'Algérie.
          Tous ces Soldats, morts aux combats, l'étaient pour des évènements; seraient-ils morts pour rien.?
          Oui!!
          Lorsque l'on fait la guerre, nous la gagnons, ou nous la perdons.
          La France toujours généreuse, à fait tuer des centaines de milliers d'innocents, pourquoi, pour qui, le sait-on ?
          Elle s'est déshonorée, en signant l'arrêt des combats, pour ses soldats, et le début d'une épuration ethnique, systématiquement organisée, par les signataires,.... orchestrée, par le F.L.N., et la grande Armée de Libération nationale.

          Qui parlera, des soldats Français, assassinés, après ce fameux 19 Mars?
          Qu'en pensez-vous, messieurs d'une certaine fédération d'anciens combattants, que je ne nommerais pas...
          Vous qui voulez, avec nombre de députés, fêter cet évènement, en inscrivant, au calendrier Républicain, cette date, pour perpétrer le souvenir de la lâcheté, du déshonneur de ceux qui ont participé, à cette farce, qui devait coûter la vie, à bon nombre de Français.
          Baptisant à tout va, rues, ou monuments.
          Elle entérinait la condamnation à mort de 150 000, Harkis fidèles à leur drapeau, et elle cautionnait le massacre de milliers de Pieds-Noirs.

          Les aides, à la rebellion, ont été multiples, : des intellectuels, des gens du spectacles, et autres libéraux, des catholiques, au nom de la charité chrétienne bien sûr, s'en sont mêlés.
          "A, Alger, tout le monde, police comprise, savait que les immeubles de l'évêché, abritaient les chefs F.L.N., en transit, dans la capitale.
          Sans parler de certains terroristes, recherchés, par la police et l'armée.
          L'évêque du lieu, Mgr Duval, a été un des premier chrétiens, à prendre la nationalité Algérienne, ce qui lui valu, la pourpre cardinalesque, et le prénom de Mohamed.
          Au lendemain, de la guerre d'Algérie, on apprit, par la bouche même des fellaghas, la monstrueuse collusion, de certains prêtres Français, avec les tueurs du F.L.N.
          Le chef rebelle, Amar Ouzegane, écrivit:
          Partout, des prêtres nous ont secourus, hébergés, et soignés.
          L'Eglise catholique à rompu avec le passé colonialiste.
          Message, de Ben Bella, 1er Président de la république Algérienne, à Témoignage Chrétien:
          "Les Algériens, savent la part prise, par les vrais chrétiens, dans notre lutte libératrice; certains, nous ont aidés concrètement, n'hésitant pas à se trouver à nos côtés."
          Depuis vingt ans et plus, depuis le début de la guerre d'Algérie, en 1954, sous couvert d'œcuménisme, la hiérarchie catholique Française, avait noué d'étroites complicités, avec la Maçonnerie, le protestantisme, le judaïsme, et le communisme; tout cela, évidement restant assez discret."*
          Une saint Barthélémy, à leur manière.
          Massacrer des femmes et des enfants, relève, de la guerre sainte, il faut le savoir.
          Ainsi, ils pouvaient, associer les tueries de l'Islam à la charité chrétienne.
          Les égorgeurs, étaient assurés du pardon de leurs victimes.
          Cela donnait mauvaise conscience, aux quelques Français égarés qui croyaient encore à l'Algérie Française.
          Vous avez fabriqué notre, rejet, par votre obéissance à la politique de votre "Sauveur", par votre égoïsme, et surtout, par votre Indifférence.
          Sur les cendres de notre malheur vous nous avez fait découvrir un sentiment que nous ignorions jusque là: Notre différence!!
          Sur ce point, vous nous avez servis; car depuis que nous l'avons découvert, nous n'avons de cesse de la cultiver, pour la garder toujours intact: cette Différence.
          C'est la seule fierté qui nous reste.
          Je ne pouvais l'écrire autrement, ils m'ont fait perdre toutes les valeurs qui étaient les miennes, les nôtres; la principale celle que Dieu nous enseigne:
          Le Pardon.
          A qui faut-il demander pardon ?
          Aux victimes, ou aux bourreaux !!
          Notre gouvernement, a choisi les seconds, au mépris du respect le plus élémentaire dû aux centaines de milliers de Morts, toutes ethnies, et religions confondues.
          Quelle importance, ça n'étaient que des soldats Français, tombés, sur une terre Française, que l'on refusait de reconnaître ! et dont les ennemis, n'étaient pas étranger à la Nation.
          Quand aux milliers de Pieds-Noirs, mieux ne vaut pas en parler: ils étaient un peut trop Français.
          C'est la reconnaissance éclatante, et l'allégeance, faite au croissant, par la croix de Lorraine, alliée à la Faucille et au Marteau, posé sur un lit de Roses Rouges; dans l'enceinte de l'assemblée nationale, en terre de France.
          1789 ; La Révolution Française ;
          2000 ; La Révocation Française.
          Notre Génération, ne pardonnera à personne, elle ne le peut, ni le veut ce mot à été banni (comme nous), de notre vocabulaire.
          On ne peut absoudre, celui qui tient le couteau ; moins encore, celui qui le lui a donné.
          Général, vous êtes responsable, d'un ethnocide, de crimes contre l'humanité, et de la déportation de plus d'un million de personnes.
          Ma question est :
          Quand ,où, et comment seront jugés les responsables?
          Faudra t-il attendre encore quarante années.!!

          * Péril Islamique de J.Castano.


- PIEDS-NOIRS ! VOUS AVEZ DIT PIEDS-NOIRS ?

En réaction contre l'appelletion péjorative "pieds-noirs" quelques réflexions sur ce sujet. Amitiés algéroises.

Maintenon, y a des choses que tu peux pas les dire,

Des mots que comme insultes, oualou, y’a pas plus pire !
Appelle un, n’importe où, négro, youpin, bicot,
La police, le procès y z’arrivent aussitôt !
Y’a les ligues qu’elle défilent et tout l’monde y s’déchaîne !
La honte elle est sur toi, t’y es bon comme la romaine !
A côté d’ça, t’y a le droit, même c’est recommandé
D’appeler « pied-noir » un qui t’a rien d’mandé !
S’plique moi la différence, aousqu’elle est l’astuce ?
Sauf qu’pour noyer son chien, on dit qu’il a des puces…
Suppose qu’les marseillais on s’les nomme « blague à mort »,
Les bretons « tête de mule », « Bazouk » les gens du nord,
Les parisiens « gros bec », les auvergnats « rapia »,
Les toulousains « saucisse », les corses « vendetta »,
Quel beau sac d’embrouilles pour parler des Français !
Combien de tchaklalas pour combien de procès…
Au sujet des Pieds-noirs, rapport à l’étiquette,
Y’en a qui z’ont sarché, y z’ont fait des enquêtes
Qu’on dirait le concours du tchalef le plus gros !!!
Personne y peut prouver ça qu’y disent, ces falsos…
Un, il accuse les zouaves, les « pieds-noirs » pleins d’la boue…
Un aut’, y s’leur répond « c’est à dormir debout » !!!
« Moi, j’dis que les raisins que les pieds y z’écrasent
S’les sont peints en noir… Pas la peine d’faire des phrases !!!

Embrouillounes que vous êtes, un troisième il ajoute :
C’est rapport au charbon des marins dans la soute,
Que, bessif, les pieds noirs y z’avaient quand y sortent…
Personne y peut m’enl’ver cette preuve que j’apporte !
On était tous babaos à s’poser des questions
Quand d’un coup y’en a un qui lance sa solution :
On descend d’Amérique, des tribus, des indiens,
De ceuss qu’on a chassé, nous aut’es comme des chiens…
On s’les appelait « blackfeet », peignaient leurs pieds en noir,
Tribus comme « œil de lynx », « sioux » ou « faucons noirs »…

Je ne trancherai pas parmi ces hypothèses,
Il n’y a pas matière à présenter une thèse.
Ce pseudo sobriquet, vulgaire, péjoratif,
Quelque soit l’employeur, la raison, l’objectif,
Nous fut attribué pendant l’Indépendance
Par un large consensus du mépris de la France…
Afin d’édulcorer ce terme peu flatteur,
Certains se plaisent à dire qu’il n’est pas réducteur…
Pourtant traiter quelqu’un de « pied » ou « d’imbécile »
Est d’une équivalence ni fortuite, ni subtile…

Le « noir » incarne le deuil, l’obscurité, la crasse
Et conforte l’anathème, l’injure, la disgrâce…

Mais ces vains subterfuges nous laissent convaincus
Que « Pieds-noirs », à dessein, synonyme de « vaincus »,
Est ce terme foncier que la France affectionne
Distillant le venin que l’hypocrisie donne…

Ces manœuvres mesquines, misérables et sans gloire
Ne parviendront jamais à falsifier « L’Histoire »…
Les français d’Algérie quelle qu’en soit l’origine
Ont des critères palpables, des vertus synonymes

De vaillance, de courage. Du fond de leurs entrailles,
Issus des bâtisseurs et des champs de bataille,
Contre vents et marées, ils ont pourvu la France
D’une œuvre colossale jusqu’à… l’Indépendance …


COMMUNIQUE
Amicale des Enfants de Bône
NOUBLIEZ-PAS :
les 22-23 Novembre 2003

C. et Y. MARTHOT vous présentent la Grande Exposition Culturelle sur Bône et sa région, de 10 h à 19 h à la Maison Maréchal Juin à Aix en Provence, rue de Turbigen.

En hommage à Yves et Cathie

Des milliers de photos vous attendent.
Nous comptons sur vous tous pour rendre hommage, par votre visite, à ce très grand travail de bénévolat et pour continuer à enrichir l'exposition en leur fournissant de nouveaux documents et photos sur Bône et ses environs.

Entrée gratuite pour tout le monde.

Le Livre d'Or
des Morts Bônois de 14/18
Envoyé par M. Jean Claude Stella
ABZETTO     Paul ; ACCIETTO Daniel Vincent ; ADAD     Salomon ; ADAMI     Gabriel ; ADAOUY     Salomon ; AGIUS     Auguste ; AIELLO Louis Jules ; AILLAUD Aristide ; ALBENQUE Gabriel Paul ; D'ALESIO Amiello ; ALLARD Louis ; ALLOUCHE Henri ; ALOÉ René ; ALZETTO Noël ; d'AMBRA Louis ; AMBROSINI Jean-Baptiste ; de ANGELIS Augustin ; AOUGELLI Joseph ; APAP Sauveur Louis François ; AQUINO François ; d'ARCANGELLO Louis ; d'ARCO Antonio ; AREZKI Amary ; ARIBAUD Julien Paul ; ARMAND Jules Jean ; ARNAUD Paul ; ARNAUD René Joseph ; ARPINO Philippe Vincent ; ATLAN Siméon ; ATTARD Salvador ; AUDIBERT Paul Auguste ; AUFIERO Pascal ; AZZOPARDI Carmeno ; AZZOPARDI Joseph ; BADER Augustin Léon Philippe ; BALDACHINO Paul ; BALESTRIÈRI Antoine ; BANCONE François Paul ; BARETJE François Louis ; BARTOLINI Alfred Toussaint ; BARTOLO Grazio ; BAYARD Marcel Jean Claude ; BELAY Jean ; BELLON Raoul ; BELMONTÉ François Marie ; BELMONTÉ Gaëtan ; BENAZET Pierre Jean François ; BENEZECH Élie ; BENVENUTTO François Michel ; BÉROUD Virgile ; BERTOLINO André ; BERTRAND Jules ; BESSON Louis Ferdinand ; BEZZINA Noël ; BIGGIO Joseph Savator ; BIGNALET Maurice ; BOIREAUD Jean-Claude ; BOISSERAND Auguste Joseph ; BOLNN Albert ; BONICI Paul Michel ; BONIFAI Alphonse ; BONNET Jean Léonce ; BONNET Louis Paul ; BONNICI Paul ; BORG Antoine ; BORG Charles ; BORG Charles Antoine ; BORG Cyprien Laurent ; BORG Emmanuel Laurent ; BORRIELLO Salvator Cyprien ; BORSATA Charles ; BOTTA Séraphin Charles ; BOUCHARA David Henri Oswald ; BOUCHET Auguste ; BOUISSEREN Pierre Hippolyte ; BOULAY Albert Auguste ; BOULET Irénée Alphonse ; BOURDIEU Marcel ; BOUVARD Aimable François ; BOUVARD Henri Louis ; BRAU Eugène Justin ; BRAY Jean ; BROILLAT Raoul Joseph ; BROUTECHOUX Nicolas ; BUGÉJA Charles ; BUGÉJA Paul ; BUGGIONI Marino ; BUONO Élie ; BUONO Jean ; BURE Constant Pierre Albert ; BUSSUTIL Georges ; BUTTIGIÈG Emmanuel ; BUTZ Pierre Victor ; CAILLOT François Joeph Augustin ; CALISE Jules ; CALISSE Joseph ; CALISSI Marino ; CALLÉJA Joseph ; CALLÉYA Michel ; CAMILLERI Marius Joseph Aimé ; CAMUGLI Albert ; CANAL Maixent Antonin ; CANE Joseph ; CANZANO Augustin Daniel ; CANZANO Gennaro ; CAPAROS André ; CAPAROS Paul Joseph ; CAPRON Georges Louis Auguste ; CAPUONO Nicolas ; CARDONNA Georges ; CARPANETTI David Georges ; CARUANA Prosper ; CASANOVA Georges Antoine ; CASELLA Pascal ; CASHA Carmeno ; CASSAR Armand ; CASSAR Charles ; CASSAR Laurent ; CASSAR Marius ; CASSAR Marius ; CASSAULET Henri ; CASTAGNA Joseph ; CASTAN Frédéric Vincent ; CATALA François ; CATHALA Théophile ; CASTELLANO Salvador ; CAUCHI Albert ; CAVALLARO Vincent ; CERVONI Jacques André Noël ; CÉSARANO Arthur ; CHABREAU Raoul Edmond ; CHAVERNAC Georges Émile ; CHEMLA Albert ; CHEMLA Simon ; CHINI Léon ; CHIRICO Mathieu ; CLÉMENT Charles Joseph ; COHEN Élie Gaston ; COHEN Moîse ; COL Dominique ; COL Fortuné François ; CONCI Augustin ; CONTI Gabriel ; CONTRÉRAS André ; CONTU Joseph ; COPPA Salvator ; COPPOLA Jean Michel Aniello ; CORCELLET François Louis Léon ; CORDINA Auguste Michel ; CORDINA Augustin ; CORDINA Georges ; CORDINA Grazio Carmel ; CORRIA Angélo Antoine ; COULLONDRE Octave ; COUSSIEU Henri Raoul ; CRÉMONA Jean ; CROCE Vincent ; CROCÉ Vincent ; CUCUEL Henri Pierre Georges ; CURMI Auguste ; DACCORSO Salvator René ; DAGAS Lucien ; DARBON René Marius Gilbert ; DAUBORD Louis ; DAUPHIN Joseph ; DAVID André Fernand Cyprien ; DEBATISTA François Gaëtan ; DEHÉ Isaac ; DELAYE Edmond Germain ; DEL GATTO Joseph ; DELL POZZO Henri ; DELMÉDICO Eugène Salvator ; DEL POZZO Louis ; DESANTI Félix ; DEVRIES Théodore Eugène Célestin ; DGIACOMO Gratio ; DIBIAGGIO Roméo ; DIEUSET Gaston ; DIMECH Paul ; DIMÉGLIO Alfred ; DIOT Julien Louis ; DISCALA Edmond ; DISCALA Jean Pierre ; DI SPIGNO Louis Augustin ; DISSET Félix ; DI TUORO Auguste ; DUBOIS Paul Georges ; DUCHÈNE Georges ; DUPUY Marius Auguste ; DURAND Julien Jean ; DURANTI Francis Antoine ;
EBERHARDT François ; ELLUL Antoine Michel ; ELLUL Augustin ; ERHARD COLLET Georges ; ESBÉRARD Alexandre Auguste ; ESCATO François ; FABRE Marcel Frédéric ; FABRI Fernand Charles ; FAGGIANELLI Antoine Francois Claude ; FAÏN Judas ; FITENI Antoine ; FALZON Auguste ; FALZON Paul ; FARRUGIA Gabriel ; FARRUGIA Louis François Joseph ; FAURE Jean Eugène Louis René ; FENOUILLET Pierre Alfred ; FERLANDO Charles ; FERRAT Georges Charles ; FERRIGNI Vincent ; FERRIÈRE Paul ; FERRO Albert-Vincent Augustin ; FIORENTINO Félix ; FITINI Augustin ; FITOUSSI Julien Alfred Abraham ; FORMOSA Augustin ; FOURCADE Joseph Marius ; FRANCAVILLA François ; FRANCESCHINI Salvator ; GACON Joseph Docité ; GAILLARD Paul Vincent ;
GAFFIÉRO Edmond Laurent Marie ; GAFFIN Jean-Baptiste ; GALÉA Auguste ; GALÉA Charles Benoît ; GALÉA Édouard Léon Salvator ; GALÉA Ignace ; GALÉA Louis ; GALÉA Salvator ; GAMBA Jean ; GAMBA Louis ; GANDOLPHE Joseph ; GANDIÉ Jérome ; GARIDACCI Michel ; GASQUET Georges ; GAUCI François ; GAUCI Paul ; GAUDIO Antoine ; GAUTHERON Camille Justin ; GELSI Pierre ; GÉNY Arnold Henri ; GÉRARD Augustin Jean ; GERBER Antonin Rémy Charles ; GIACHINO Victor ; GIARAMITA Barthélémy ; GIARD Edmond Augustin Alexis ; GIARDINO Salvator ; GIUILY Fernand Élie ; GIRANDEL Charles ; GIUSTI Conrad Dominique ; GODART Auguste Pierre ; GODART Louis Jean ; GRAILLET Marie Auguste Xavier ; GRAZIANI Marcel ; GRECH Louis ; GRÉGOIRE Augustin ; GRISTI Joseph ; GROS François Pierre ; GROSLIÈRE Émile Edmond ; GUARNIÉRI Carmeno François ; GUASCO Fernand Alexandre ; GUEZ Abraham ; GUEZ Calfa ; GUICHARD Charles ; GUIDO Alexandre Gennaro ; GUIDO Dominique ; GUITTARD Marius Hippolyte ; HAENN Gaspard ; HEER Edmond Gabriel ; HILST Léon Célestin ; HUMBERT Jean Eugène ; IRALDI Louis Marius ; JAMET Marcel Henri Jean Baptiste ; JAMI David ; JAMI Joseph ; JAVET Camille ; JOLY Léon ; JOUBERT Pierre Victor ; JOVINE Vincent ; KALIFA Siméon ; KOCH Jean Antoine Aimé ; KOHNEN Lucien ; LAFAYE Baptiste ; LAFOSSE Léon ; LAMAGNÈRE Jean Jérôme ; LANGARD Marcel Augustin ; LANTONNET François ; LARINI Jérôme ; LATARD Paul3- Mohamed1-Sadok2 ; LAURO Jules Léon ; LAURENS Louis Edmond ; LAURENS Paul Ange ; LAURENT Edmond Charles ; LAURENT François ; LAZARO Dominique Lucien ; LECORNEY-LEVAL Antoine ; LÉONARDI Émile ; LÉONE Joseph ; LÉVY Élie ; LÉVY Jules Chemaou ; LÉVY Salomon ; LÉVY-VALENSIN Simon ; LINSCHEÏD Roger Armand ; LLORENS Baptiste ; LONARDI Augustin ; LONGO Manuel Vincent ; LOUSORI Archange ; LOUSTAU Pierre ; LOVICHI Jean Ary François Léon ; LUNARDELLI Olivier ; LUPI Paul ; LUSTRO Victor Joseph ; MACIACCHINI Armand ; MAC NAMÉE René Hugues ; MAILHOT François Jean-Baptiste ; MALFITANO Joseph ; MALLIAH Michel ; MANGIAPANELLI Carmelo ; MANGOLD François ; MANNONI François Xavier ; MANNONI Paulin ; MANTELS Alfred ; MARCEL Albert Eugène Marius ; MARCHI Antoine Xavier ; MARCHISIO François Émile ; MARINO Angélo ; MARTINO Auguste ; MARULLAZ Ernest ; MARZULLO Nunziato ; MASALA André Clément ; MASTELLONE Louis Antoine ; MATHELIN Raoul Michel ; MATTERA Jean Joseph ; MAURER Edmond Augustin ; MAZELLA Joseph ; MAZZA Pascal ; MAZZELLA Pierre ; MELLINI Félix Pascal Charles ; MENOTTI Louis Henri ; METTER Auguste ; MICALLEF Alphonse ; MICALLEF Joseph Salvator ; MICHEL Paul André ; MILLIACCIO Ferdinand ; MIRAULT Léon ; MISSUD Antoine ; MIZZI Auguste ; MIZZI, Vincent ; MONGENET Paul Louis ; MONTANA Dominique Augustin ; MORATI Antoine Ange François ; MOURET Joseph ; MULA François Charles ; MUYARD de MARTIGNAT Maurice Claude Albert ; NADAL Baptiste ; NAOURI Abraham ; NATAL Henri Israêl ; NICOLI Jean-Baptiste ; NOCI Charles ; OLOCCHO Mattéo ; ORTOLI François Auguste ; OUFRANI Léon Eugène ; OUSSET René Augustin Louis Marie ; PACÉ Jean ; PACÉ Jean-Marie ; PALOMBA Joseph ; PANNE Salvator ; PAOLI Jules ; PAOLI Xavier Émile ; PARDINI Charles ; PARDINI Louis ; PARIENTI Moïse ; PARIZOT Émile ; PASSANANTE Louis ; PÉRAL Joseph ; PERROUD Charles André Alexandre ; PHILIPPON Henri Camille ; PICONE François Antoine ; PIÉRI François Marie ; PISANI Joseph ; PISCIONE Jacques Jean ; PIVOT Marius Édouard ; POLICINI Henri ; POLLIO Antoine ; POMPÉANI Toussaint ; PORTELLI Auguste ; PORTELLI Paul ; PORTELLI Salvator Carmélo Dominique ; PURSEIGLE Michel Jean Baptiste ; RAGAZZACCI Démétrius Félix ; RAMBAUD Pierre François ; RANIERI Henri François ; REGOLTA Adrien ; RESASCO Louis ; REVERTÉGAT Pierre André ; RIBOUX Léon Auguste ; RICARDO Salvator ; RIDOTTI Jérôme François ; RIGASSE Léon ; RINALDI Rodolphe ; RIPERT Léon Charles Marius ; RIVECCIO Ciro ; RIVIECCIO Cosme ; ROMANO Antolino Vincent ; ROMANO François ; RONDEAU Théodore Auguste ; ROSELLO Louis ; ROSSO Eugène Jean Prosper ; ROUX Georges Léon ; RUOCCO Angélo ; RUSSO Antoine ; SAÏD Henri Georges ; SAINT-ANDRÉ Émile ; SALIBA Pascal ; SALINA Joachin Joseph ; SALVIA Salvator ; SAVINO-MOUGILARDI Leu Henri ; SBÉROU Messim ; SCARANO Jean ; SCHEMEL Jean Marius Prosper ; SEBBAH Émile Adolphe ; SEBBAH Fernand ; SECHI Antoine ; SCIAVO Vincent ; SCOGNAMIGLIO Aimé Salvator Prosper ; SÉGARRA Auguste Jean Joseph ; SIDY Édouard ; SITZIA Paul Auguste ; SOLTAN Samuel ; SOREIL Louis Jean Cyprien ; SOUSBIE Antoine Gustave Eugène ; SPITÉRI Jean-Baptiste ; SPITÉRI Jean-Marie ; SPITÉRI Joseph Emmanuel ; SPITÉRI Michel Ange ; STAGNETTO Joseph ; STELLA Savino ; STIVALA Antoine ; TARABO Orette ; TEDDÉ Marcel Eugène ; TEISSIER Paul Joseph ; TÉLÈSE François Philippe ; TEUMA Paul ; TIXIER Henri ; TOMASO Gaëtan Antoine ; TONDUT Charles Marcel ; TONNA Michel ; TORO Vincent Michel ; TRANCHAT Henri Paulin ; TRIBES Cyprien ; TUCCILLO Jean Joseph ; VALENZO Salvator ; VALÉRO Raphaël ; VASSALO Albert ; VASSALO Augustin ; VASSALO Fernand ; VASSALO Joseph Marius ; VELLA Auguste Michel ; VELLA Joseph ; VELLA Laurent ; VELLA Michel ; VELLA Michel ; VELLA Paul ; VENERUZO Ciro ; VENERUZO Salvator ; VEROLLET Eugène Pierre ; VIOLANTE Antoine ; VIOU Victor Georges ; VITIELLO Vicenzo ; VIVAT Dominique ; VUILLEQUEZ Charles Frédérik ; XERRI Aimable ; XICLUNA François ; ZAMMET Joseph ; ZAMMIT Joseph ; ZAMMIT Joseph Augustin ; ZERMATI Aimé Jacob ;




Hommes et villages de l'Algérie profonde
SOUVENONS-NOUS DE PENTHIEVRE EN 1900
Par M. Edgar SCOTTI
(ACEP-Ensemble N°238 - juin 2003)

      Chef lieu de commune de plein exercice, Penthièvre a été créé en 1847, Ce village est situé à 90 mètres d'altitude. Il est distant de 18 kilomètres de Mondovi, son chef lieu de canton et de 33 kilomètres de Bône.
      Population en 1887 : 1 490 habitants dont 162 Français
      Treize ans plus tard en 1900 : 1 975 habitants dont 270 Français.
      uperficie : 13 337 hectares en coteaux.
      Station à Mondovi sur la ligne du chemin de fer de Bône à Guelma.
      Cours d'eau : oued Berda et oued Dardara qui forme la Méboudja appelée aussi "Ruisseau d'or".
      Eclairage au pétrole.
      Comme tous les centres de cette région, Penthièvre est un important village agricole avec un marché actif du mardi.

ADMINISTRATION MUNICIPALE EN 1900


      - Maire …………………..M. Edouard Mayer
      - Adjoint …………………M. Louis Jouvin
      - Secrétaire ………………M. Henri Lacrampe
      - Garde-champêtre ……….M. Emile Stempfler
      - Médecin…………………Dr Agussol
      - Curé …………………….M. l'abbé Gentil
      - Ecole de garçons………...M. Palat, instituteur
      - Ecole congréganiste……..Sœur Théodule pour les filles
      - Ecole congréganiste……..Sœur Saint-Cyriaque à la maternelle
      - Postes …………………...M. Gros-Jean, facteur boîtier
      - Télégraphe ………………Mme Lacrampe

COMMERÇANTS ET ARTISANS EN 1900


      - Boulangerie……………...M. Louis Jouvin
      - Café ……………………..M. joseph Galéa
      - Cordonnier ……………. .M. Copella
      - Forgeron…………………M. Norbert André
      - Hôtels…………………... M. Louis Jouvin, Mme Vve Amberni
      - Maréchal-Ferrant………...M. Ernest André
      - Menuisiers ………………M. Louis Meyer, Paille, Rougon

AGRICULTEURS EN 1900

      Avec une pluviométrie supérieure à la moyenne, la région produisait des céréales, orge et surtout blé d'excellente qualité. Elevage de bovins de la race de Guelma.
      MM. Etienne Bron, Eugène Gros, Hoefner, Edouard Mayer, Martin Steinel.

VITICULTEURS EN 1900

      Un vignoble de 150 hectares, entretenu par des viticulteurs et des agriculteurs-viticulteurs, donnait 6 000 hectolitres d'un vin apprécié pour ses qualités organoleptiques.
      MM. Chaix-Brian, Edouard Mayer, Franck Sampayo.

AGRICULTEURS-VITICULTEURS EN 1900

      MM. François Abrieux, Etienne Brun, Jean-Jacques Mandery, Edouard Mayer, julien Verlet, Mme Vve Célestine Mayer.

      Penthièvre a pris le nom d'un ancien comté puis duché breton. C'était aussi celui de Louis de Bourbon, duc de Penthièvre (1725?1793) fils d'un comte de Toulouse.
      Aujourd'hui complètement oublié, Penthièvre a été construit par des hommes et des femmes qui auraient aimé que l'on sache ce qu'ils y faisaient. Malgré sa brièveté cette note tente de remettre en mémoire leur souvenir. Elle pourra être complétée par tous ceux qui auraient eu des attaches familiales dans ce centre.

      REMERCIEMENTS
      Ce texte n'a été rédigé que grâce à l'amabilité du Dr Georges Duboucher et de M. Jacques Piollenc qui ont bien voulu nous ouvrir leurs archives.


MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône vient de créer une nouvelle rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui sera liée avec les numéros de la seybouse.
Après avoir pris connaissance des messages ci-dessous,
cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura


De M. Francis Josse
L'Amicale du 7ème Régiment de Chasseurs (unité de Cavalerie Légère Blindée dissoute depuis dix ans) perpétue le souvenir et les traditions du 7ème Régiment de Chasseurs à Cheval et du 7ème Régiment de Chasseurs d'Afrique.
Cette dernière formation est l'héritière des Chantiers de la Jeunesse Française d'Afrique du Nord.
Afin que nul ne les oublie, nous recherchons des témoignages, des anecdotes, des souvenirs des "anciens" des Chantiers, de la Musique de la Garnison d'Alger, de BEN CHICAO et de la ferme ROUDIL.
Retrouvez leur gloire, rejoignez-les, rejoignez-nous sur le site de l'Amicale - http://amichass.europeanservers.net/ -
A bientôt. Cordialement. Capitaine (H.) Francis JOSSE
Adresse : Francis Josse: jossef@wanadoo.fr

De M. Pierre Latkowski
J'ai relevé la note n°3 de l'excellent article de Cutajar "galerie de portraits"
"Ce rocher, situé prés du rivage, avait la forme d'un lion. Malheureusement, lorsque la Grande Guerre éclata, il fut prétendu que sa silhouette empêchait le faisceau d'un certain projecteur de bien surveiller la mer il fut tout simplement canonné et …étêté. Plus tard encore, il reçu le coup de grâce lors de la construction de la jetée de l'avant-port : il fut alors partiellement emprisonné dans une gangue de ciment… "
D'après la photo que j'ai envoyée pour le site, il semble que la jetée ait emprisonné les pieds du Lion avant qu'on lui coupe la tête.
Mon père a dû prendre ce "cliché" au début du siècle.
Je suggère donc de lancer un appel pathétique à l'adresse de tous ceux qui, grâce à ce qui leur reste de mémoire ou aux documents en leur possession, pourraient rétablir l'ordre chronologique des atrocités subies par notre chère bestiole.
         D'abord la tête ? d'abord les pieds ?
Mais nous exigerons des preuves incontestables !! HI..HI..HI....
Adresse : Pierre Latkowski: Pierre.LATO@wanadoo.fr

De M. Yvon Bertel
Je vous annonce du nouveau sur le site piedsnoirs.net, par la création d'un forum par Yann qui est susceptible de vous plaire....Je vais essayer de vous expliquer:
- Vous rentrez sur le site piedsnoirs.net
- Vous cliquez sur "forum" dans le menu et vous voyez apparaitre toute une série de possibilités s'adressant aux diverses rubriques principales du site,
- Vous cliquez sur la rubrique qui vous interesse,on va d'ailleurs vous demander de créer votre compte d'une manière extrèmement simple...il vous suffit ensuite de faire vos commentaires,agréables ou acerbes ,sur l'article que vous avez parcouru sur le site et qui fait l'objet de votre connexion sur le forum,
- L'objectif est ainsi de dire ce qui vous a plu ou déplu sans être obligé d'aller dans les commentaires de l'article ou dans le livre d'or que vous pouvez donc beaucoup plus réserver à un complément d'infos ou un avis définitif. Le forum permet d'attendre éventuellement une réponse ou d'aborder une discussion éventuelle avec l'auteur de l'article ou celui qui l'a rapporté, ou de solliciter des précisions sur tel ou tel aspect de l'article ou de la NEWS qui vous ont interpellé,
- Toute expression étant opportune,on peut tout dire qui ne soit pas une insulte personnelle.
- Vous trouvez également un "chat" qui nous permettrait d'avoir une discussion en direct comme sur aim...La seule différence est que, dès lors où on souhaite avoir ce type d'échanges,il faut le solliciter en envoyant un message à celui ou celle ou ceux (il peut y en avoir plusieurs) avec lesquels vous souhaitez discuter..Si il ou elle est en ligne, il lui suffit d'entrer sur le forum et de "chater " avec vous aussi longtemps qu'il ou elle le voudra.
Voila,je pense vous avoir dit l'essentiel,à vous d'aller voir si vous le désirez, de mettre vos critiques et d'appeler ceux avec lesquels vous souhaitez entrer en contact.
A la limite,on pourrait très bien imaginer d'être à 10 ou 15 ou 20 en discussion,ce serait bordélique mais rigolo.
Nous espérons que cette nouvelle avancée vous interessera...en tout cas, c'est Yann qui en est l'auteur,je ne suis que l'un des deux modérateurs que nous formons lui et moi.
BISOUS A TOUS.
Yvon Bertel-Venezia: ybv@wanadoo.fr
Consultez piedsnoirs.net......c'est l'Algérie Française

De M. Claude Lahache
Que sont devenus mes Amis d'enfance : Ghislaine SECRETAIN, Serge ATTALI, Paul RODES, qui habitaient tous à Beauséjour, rue Nungesser et Coli ?
Aidez-moi à les retrouver.
Je recherche aussi la bande de "TEKILA CLUB" en particulier Monique LANEQUE et Yves GIRAULT.
Merci d'avance. Amicalement.
Adresse : Claude Lahache: lahache@9online.fr

De M. Georges Bailly
AVIS DE DECES ET DE CONDOLEANCES
Nous apprenons le décés le 29/8/2003 de notre ami et compatriote Claude Grauby.
Il a été inhumé auprés de son père René Grauby, dernier Maire de la ville de Bône et de sa maman dernier Censeur du Lycée de jeunes filles E.Mercier de Bône.
Tous deux expulsés de leur ville par les autorités Françaises de l'époque en raison de leur engagement pour l'Algérie Françaises.
Nous adressons nos sincéres condoléances attristées, à son épouse, ses enfants, et leurs familles.
On peut contacter Madame Veuve Jocelyne Grauby sur son portable 06.08.00.45.38
Adresse : Georges Bailly : georges.bailly@free.fr

De M. René Vento
Je recherche des documents (photos, articles de presse, archives) et objets divers (tenues, médailles, coupes, instruments de musique, enregistrement sonores) concernant les Sociétés Musocales de Bône: Enfants de Bône, Harmonie Bônoise. La Bônoise, Clique des Pompiers.
Bien cordialement.
Contact: René Vento : Tel. 04 42 02 89 56 ou
Adresse : renevento@yahoo.fr

De M. Jean Roulet
Je suis un pieds noirs qui comme tant d'autres a la nostalgie du pays.
Personnellement je ne veux pas me renfermer sur de simples souvenirs.
J'ai donc décidé de reprendre contact avec l'Algérie.
Je l'ai fait à travers le religieux et j'ai essayé de connaitre l'état des lieux pour les chrétiens. J'ai établi des contacts et je suis allé à Bône il y a trois mois.
Oui, vraiment, je ne regrette pas.
Bien sûr,rien n'est comme avant mais, malheureusement, l'histoire passe.
Voici l'adresse du site d'un ami kabyle catholique à Bône : http://www.an.takilt.freesurf.fr/
Voilà une nouvelle... Cordialement.
Adresse : Jean Roulet: jean_droit@yahoo.fr

De M. "ULYSSE"
Un nouveau livre en téléchargement GRATUIT sur :
http://www.heureux-qui.com/listing.php
L'Algérie Touristique
Par M. le Général de Bonneval
Publication du Comité National Métropolitain du Centenaire de l'Algérie.
1930. - 1 vol. in 8 - 68 p.
Amitiés, A bientôt.
Adresse : Ulysse : heureux-qui.com

De M. Jean Pierre Bartolini

RECHERCHE DE DOCUMENTS:
Je recherche, même des photocopies des N° de la revue "Les Grands Hommes Bônois" de M. D Giovacchini.
De même, je serais preneur des N° "de la Dépêche de l'Est", de la "Seybouse"
ou de tout autre publication Bônoise ou pas, comme : "Le Réveil Bonois"; " Le Ralliement"; "L'Indépendant de Constantine" ; "L'Oasis" ; "L'Akhbar" ; "Le Morbacher" ; "Le Courrier de l'Algérie"; "Le Commerce Algérien, de Sétif" ; "Le Sémaphore" ; "La Gazette des Abonnés" ; "L'est Algérien"; "Le Mahouna" ; "Le Progrés de l'Algérie" ; "Le Zeramna" ; "L'Electeur Libre" ; "Le Potache" ; "La Démocratie Algérienne" ; "La Dépêche de Constantine" ; "Démocratie" ; "Dépêche de l'Est" ; "Le Courrier de Bône" ; "La Liberté" ; "Le Petit Bônois" ; "Le Bônois" ; "L'Impartial" ; " Echo de Bône" ; "La Gazette Algérienne" ; "L'Avenir de l'Est" ; "Echo d'Hippone" ; "La Petite Revue Agricole" ; "Le Chêne Liège" ; "Les Clochettes Bônoises" ; ETC...
"Le Calvaire des Colons de 1848" de Maxime Rasteil.
Ces recherches sont faites pour sauvegarder numériquement, et faire connaître notre passé. Ce site en fait foi.
Il va de soi, que ces journaux devront être mis en lieu sur, accessibles facilement à tous (toutes communautés confondues d'hier et d'aujourd'hui).
Seules la connaissance et la diffusion permettront la sauvegarde de notre mémoire, de rétablir des vérités et de montrer au Monde que nos communautés vivaient trés bien ensemble.
Je remercie d'avance tous les chercheurs.


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MISE A JOUR DES RUBRIQUES
  1. Rubrique "Mémorial" : La Liste des Morts Bônois de la guerre 14/18
  2. Rubrique "Où sont-ils" : Photo de la Maternelle Garibaldi envoyée par M. Sorbara Gérard
  3. Rubrique les "Bônois à l'Armée" : Texte de J.C. Stella, sur la page d'accueil de la rubrique


Vous venez de parcourir cette petite gazette, qu'en pensez-vous ?
Avez-vous des suggestions ? si oui, lesquelles ?
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