Bône, le 29 décembre 1860
LA SEYBOUSE
17ème Année
N° 800
JOURNAL DE BÔNE
COURRIER
Le Moniteur du 19 contient ce qui suit
« Une
dépêche du baron Gros, arrivée par voie russe, datée de Pékin le 7 novembre,
confirme la signature de la paix.
»L’ultimatum
de Shang-haï a été accepté; les ratifications du traité de Tien-Tsin ont été
échangées.
» 60
millions d'indemnité seront payés à la France. 3,750,000 F ont dû être versés à
compte le 30 novembre. L'émigration des coolies est autorisée. Les églises,
les cimetières et leurs dépendances,
appartenant autrefois aux chrétiens dans tout l’empire, leur sont rendus par
l'entremise du ministre de France.
» Un Te Deum et le Domine salvum ont été chantés le 29 octobre dans la cathédrale
chrétienne de Pékin, après le rétablissement de la croix au sommet de
l'édifice. »
Le Moniteur du 20 publie un décret qui fait
remise des condamnations prononcées pour délits de contraventions en matière de
presse et met à néant les poursuites commencées. Le décret réserve
expressément les droits des parties civiles.
Un
tribunal de commerce est institué à Chambéry et à Nice.
M. Pierrey
est nommé procureur général à Alger, en remplacement de M. Guillemard, nommé,
conseiller à la cour impériale de Paris.
ITALIE.
- La Patrie dit que les
négociations de Gaëte ont échoué. Le feu a dû recommencer dans la matinée du
19.
Une
correspondance du Sémaphore, sous la
date du 19 décembre, ajoute :
« L'aide de camp du vice-amiral Le Barbier de Tinan est arrivé hier a Paris, venant de Gaëte; Il a vu le roi François Il le 10 de ce mois; l'audience a duré assez longtemps; le roi a exprimé sa résolution bien arrêtée de résister dans Gaëte, quelle que soit d'ailleurs l'attitude des puissances, et en particulier du gouvernement français. Il a dit, entre autres choses, que la place avait pour six mois de vivres, que le côté de la mer était parfaitement armé, que pendant l'hiver les approches de la côte offrent de grands dangers à une escadre de bombardement, que par conséquent la flotte sarde était peu à craindre. Du reste, aurait ajouté le roi, le colonel Lagrange tient dans les Abruzzes et gagne même tous les jours un peu de terrain; si nous résistons ainsi jusqu'au printemps, la guerre éclatera inévitablement entre le Piémont et l'Autriche. Le Piémont sera forcé de porter ses troupes vers le Mincio, et mes sujets rendus à la liberté me rappelleront à Naples.
ALLEMAGNE. Il se confirme à Berlin et à Londres que le
voyage de lord Bloomfield et de lord Loitus se rattache, comme l'a dit une
dépêche allemande, à la question vénitienne, sur laquelle ces deux diplomates
seraient appelés à conférer avec leur gouvernement. Les offres de service
faites par M. Cobden auraient soulevé des difficultés, et l'affaire se
traiterait décidément par la voie diplomatique ordinaire.
En attendant elle est très sérieusement
discutée dans la presse anglaise, et le
Tîmes la traite aujourd'hui, au point de vue de l'intérêt, européen, dans un article où il développe cette idée émise déjà plusieurs fois par nous : que la cession de la Vénétie
est dans les désirs de tous les cabinets.
L’Angleterre
et la France, dit-il, veulent la paix et l'unité de l’Italie qui ne peuvent
être obtenues qu’en rendant la Vénétie italienne ; la Russie doit avoir à cœur
d'éviter une lutte entre l'Italie et l'Autriche, parce que cette lutte se
transporterait, immédiatement en Hongrie et en Pologne ; la Prusse désire que
l'Autriche, dans une éventualité donnée, soit en état de concourir avec elle à
résister à la France, ce qui sera impossible aussi longtemps que l'empire des
Habsbourg aura l'Italie « suspendue à soit flanc. « Il en conclut que
toute l'Europe, est profondément intéressée à la solution profondément et
définitive de la question vénitienne, et il exprime l'espoir que cet intérêt
général parviendra à produire quelque impression, même sur l'esprit de
l'empereur d'Autriche. (Indépendance
belge du 19.)
AMÉRIQUE.
- Le Moniteur du 19 publie le
message du président des Etats-Unis, M. Buchanan. On remarque que le président
parle dans les termes les plus amicaux des relations des Etats-Unis avec la
France, leur ancienne et puissante alliée.
Pour extrait DAGAND
~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Le décret
du 24 novembre qui reconstitue le gouvernement général de l'Algérie a servi de
texte à des opinions très contradictoires.
L'Africain
de Constantine s'en réjouit comme d'une satisfaction personnelle accordée à ses
doctrines.
Le doyen
de la presse algérienne, l’Akhbar, très orfèvre en cette matière, s'extasie,
bien entendu, sur les avantages d'un pouvoir central à Alger. Il va plus loin,
il ne veut, pas qu'on soit, d’un avis contraire et gourmande M. Jules Duval
d'avoir osé dire dans I’Echo d’Oran ce
qu'il pouvait y avoir de regrettable
dans ce retour vers un passé qui semblait impossible, parce qu'il n’avait plus
de raison d'être.
C'est,
selon nous, louer assez médiocrement un acte
du gouvernement que de supposer qu’il ne saurait soutenir un examen consciencieux.
Ce que la
presse dissimulerait, chacun se le dirait tout bas et se le dirait, sans
correctif. Le plus sage est donc de laisser la porte ouverte à la discussion et
de point bâillonner l'opinion publique.
Du reste,
si nous sommes bien informées, dans l'opinion comme dans la presse, en France
comme en Algérie, le décret du 24 novembre est fort diversement apprécié.
Les uns
croient qu'il y a avantage pour l’Algérie à posséder de ce côté de la
Méditerranée un délégué de l'autorité suprême, muni de pouvoirs assez étendus
pour prendre au besoin beaucoup sur lui-même; ceux-là supposent qu'une administration
centralisée sur la rive africaine expédiera les affaires plus vite qu'un
ministère résidant à Paris.
Les autres
s'affligent de voir l'Algérie installée comme une sorte de camp sans cesse armé
contre des Arabes inoffensifs, poussant à la guerre pour justifier son
existence, et ne s'occupant qu'accessoirement des intérêts de la colonisation.
C'est là,
on ne saurait se le cacher, l'impression la plus générale ici et en France. Le
décret du 24 novembre a péniblement affecté la colonie et la mère-patrie,
parce qu’on a cru y lire la pensée de subordonner le civil au militaire. Or, il
faut bien le reconnaître, en Algérie comme en France, on aime et on admire le
soldat qui, au prix des plus généreux sacrifices, défend le pays et propage au
dehors l'influence nationale. On se plaît à l'honorer, mais librement et spontanément
; on redoute les instincts vainqueurs de Chauvin; le péquin se méfie
naturellement du caporalisme et de toute velléité prétorienne.
Ceux qui
partagent ces appréhensions et n'accueillent qu'avec crainte l'organisation
nouvelle se disent : Le décret du 24 novembre a une double tendance l'une
visant à remettre aux mains de l'empereur lui-même ou tout au moins du ministère
d'état, la haute direction de l'Algérie ; l'autre à rendre à l'armée son
ancienne prépondérance.
Cette
haute main que l'empereur se réserve est une précieuse garantie pour la colonie
; car s'il s'occupe d'elle, ce ne saurait être qu'à son avantage. - Quant à la
prépondérance trop prononcée de l'armée, elle humilierait la population civile,
l'inquièterait et porterait un coup funeste à la colonisation.
L'administration
qui fonctionne depuis deux ans, continuent-ils, n'était point parfaite ; loin
de là ! Sans parler des ridicules qu'elle avait empruntés à sa devancière et
qu'elle avait exagéré, tels que les promenades triomphales des préfets avec
trompettes et tambours indigènes, elle n'avait pas su se garantir des
tiraillements, des incertitudes et des paresses systématiques qui alourdissent
la marche des affaires; toutefois et malgré ces défauts, il se faisait de
bonnes choses. De belles routes, des projets de ports, des bâtiments civils qui
pourraient bien désormais céder la place à des casernes et à des poudrières.
-
L'Algérie n'était pas assimilée à la France et il fallait l'en féliciter, car
elle a besoin d'un régime particulier ; mais les dénominations, les formules
administratives rappelaient la mère-patrie; l'Algérie avait son ministère, ses
bureaux à Paris, comme les autres départements, et l'exilé français pouvait se
croire établi sur un point frontière, mais en France, cependant.
Enfin -
question la plus grave de toutes ! - chaque province avait son budget. Les
impôts de l'Est et de l'Ouest étaient employés sur les lieux et ne pouvaient
pas être absorbés par le favoritisme central. - Désormais, au contraire, le
budget se mandatera tout entier à Alger, et les départements d'Oran ou de
Constantine seront dépouillés au profit du chef-lieu. En résumé, dans la
majorité de l'opinion, l'organisation nouvelle a été envisagée plutôt comme une
reculade que comme un progrès.
Ceux qui
en jugent ainsi se sont même demandé à quoi pouvait tenir un revirement si
inattendu, si rétrograde, et ils n'ont trouvé pour se l'expliquer que deux
hypothèses plausibles : ou la probabilité d'une guerre européenne au printemps
on une sorte de pression exercée en haut lieu par les sommités militaires.
Les
esprits aventureux qui admettent cette seconde explication en tirent comme
conséquence que les fonctionnaires de l'administration civile ont été bien
maladroits.
C'était
une grande maladresse, en effet, ajoutent-ils, que de triompher sans
modération de la suprématie qui leur écherait. Entrer avec l'armée en
hostilité ouverte et lui disputer le pas en toute occasion, c'était évidemment
se préparer une déception aisée à prévoir. Car l'armée est une force et le
pouvoir civil n'est qu'un droit. Or un droit sera toujours sacrifié à une
force. Tels sont les divers propos plus ou moins sages, plus ou moins osés que
nous avons entendu circuler autour de nous.
Qu'y
a-t-il de fondé dans ces méfiances et ces appréciations ? C'est ce que l'avenir
nous apprendra.
Après
avoir consigné les opinions et impressions d'autrui, nous devrions formuler la
nôtre; mais nous le confessons, nous n'en avons pas encore de bien arrêtée.
En soi,
l'esprit de la nouvelle organisation n'est pas moins libéral que celui de la
précédente. Les services spéciaux sont rendus à leurs ministères propres; les
conseils généraux et les`préfectures restent, quant à présent, dans leurs
rapports respectifs. D'un autre côté
le décret du 24 novembre laisse à la bonne volonté souveraine plus de
latitude en notre faveur que l’organisation précédente. Peut-être, enfin et en
résumé, est-il plus approprié à notre situation.
Seulement
il donne beaucoup à l'épée et à l'arbitraire.
Attendons,
avant de nous prononcer, à voir l'usage qu'on fera de cet arbitraire.
Jusqu'ici, si l'on se livre à des appréhensions, ce n'est que sur des souvenirs
et des conjectures qu'aucun fait ne justifie. Peut-être les hommes éminents que
l'empereur a placés à la tête de la colonie tiendront-ils à honneur de ne pas
abuser de leur victoire et de montrer un libéralisme et une modération dont on
leur saura d'autant plus de gré qu'on s'y attend moins.
Nous
serons des premiers à nous en apercevoir, nous publicistes; car, lorsque l'on
veut maltraiter les gens, on commence toujours par les empêcher de parler. -
Nous ne tarderons donc pas à savoir à quel régime nous sommes dévolus, et si la
liberté à laquelle M. de Persigny a convié la presse française est faite aussi
pour nous.
S'il en
est autrement, nous nous résignerons, et nous laisserons passer, ce qui ne
saurait être long ; car l'esprit de réaction anime toutes les choses de ce
monde.
Quoi qu'il
en soit, nous pensons avec M. Jules Duval que, plus que jamais, notre devoir
est d'insister chaque jour et sous toutes les formes pour que notre Algérie ait
des représentants aux chambres législatives, afin que notre voix aussi puisse
être entendue, nos besoins signalés, nos réclamations écoutées. OLIVIER.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Arrêté.
Le préfet
du département de Constantine
Vu le décret du 17 février 1853, ainsi
conçu :
« Les
annonces judiciaires exigées par les lois pour la validité ou la publicité des procédures ou des contrats seront insérées, à
peine de nullité de l'insertion, dans le journal ou les journaux de
l'arrondissement qui seront désignés chaque année par le préfet.
» A défaut
de journal dans l'arrondissement, le préfet désignera un ou plusieurs journaux
du département.
» Le
préfet règlera en même temps le tarif de l'impression de ces annonces. »
Vu le décret du 14 mars 1855, Arrête
:
Art, 1er
- Sont désignés dans le département de Constantine pour recevoir l'insertion
des annonces judiciaires pendant l'année 1861
:
1° L'Africain
et l’Indépendant pour les
arrondissements de Constantine et de Sétif ;
2° La Seybouse pour les arrondissements de
Bône et de Guelma ;
3° Le Zéramna
pour l'arrondissement de Philippeville.
Art. 2. - Le tarif de l'inscription de ces
annonces est fixé à vingt-cinq
centimes par ligne de trente-cinq lettres.
Constantine,
le 17 décembre 1860. Le préfet, Signé A. DE TOULGOET,
Cet arrêté
est probablement le dernier qu'ait signé M. de Toulgoët.
A la
suite, l’Indépendant place quelques lignes que nous lui empruntons avec
plaisir.
En France,
quand on endosse un habit brodé, on commence par hérisser toutes ses vanités
comme les dards d'un porc-épic. Aussi notre premier instinct est de nous
méfier de tout homme qui entre en fonctions. Mais en revanche, nous aimons à
être juste envers ceux qui s'en vont et nous savons gré à notre confrère
d'avoir écouté le même sentiment.
« Les
fonctions politiques ont ceci de palpitant et d'absolu, qu'elles unissent
presque indissolublement les hommes aux idées dont ils sont soit les
imitateurs, soit les interprètes. Ils s'élèvent avec elles, mais aussi ils les
suivent quand elles fléchissent, - honorable et douloureuse mission de tous
ceux qui épousent une pensée et la servent avec persévérance et dévouement.
« Le
ministère spécial a cessé d'être. M. Legoazre de Toulgoët est remplacé comme
préfet de notre département.
« Bien
que nos concitoyens aient à reconnaître d'abord la bienveillance et l'extrême
affabilité de cet administrateur, ils n'ont pas oublié, dans ces graves
circonstances, la part qu'il a prise, de son chef, ou comme représentant des
deux ministres, dans la prospérité de la province. Jamais, depuis un an
surtout, depuis la paix qui avait rendu l’Algérie à elle-même, à la sollicitude
de la France, on n'avait remarqué une telle activité dans les affaires
ressortissant du département.
» M. de
Toulgoët, malgré la rapidité de son passage, laisse son nom attaché à toutes
les grandes mesures dont nous avons recueilli, dont nous espérons recueillir
les fruits.
» En
dehors même des institutions d'un caractère général, - complément de
l'assimilation douanière - vente des terres - extension du territoire civil,
etc., - on se plaît à constater l'immense et nouvelle impulsion imprimée aux
travaux publics, dans une province où longtemps ils avaient passé inaperçus..
» Soyons
justes. Les mois se sont écoulés, peu nombreux et rapides, et pourtant la route
de Bône à Guelma est oeuvre définitive; c'est peut-être la plus belle de
l'Algérie. Celles de Bône à Saint-Charles, de Constantine à Sétif, de Bône au
Fort-Gênois, ont été si notablement améliorées qu'il faut peu d'efforts pour
les parachever. Les ponts d'Aumale, de l’Oued-Cherf, de Vallée, de
Saint-Charles et tant d'autres travaux d'art sont terminés. Les ports de
Philippeville et de Bône ont cessé d'être une fable : un crédit considérable
leur est alloué. Les bâtiments civils ont eu leur part, et, sans entrer dans
plus de détails, il est bien permis de couronner ce bref aperçu par le vote du
chemin de fer et la sanction pratique obtenue des compagnies pour son
exécution.
« D'autres
projets ont été étudiés, présentés, approuvés; le budget en autorise
l'exécution, et nous serons les bienvenus en citant seulement le pont sur le
ravin d'El-Kantara.
« Il
y aurait de l'ingratitude à ne pas rappeler en même temps la brillante
participation de M. de Toulgoët aux travaux du conseil général et les
conséquences que nous venons d'exposer sommairement.
« Nous
désirons que les administrateurs qui lui succèderont à l'avenir nous laissent,
pour leur gloire et notre intérêt, d'aussi utiles souvenirs. »
Pour extrait : DAGAND
~~~~~~~~~~~~~~~~~~
L’Akhbar, dans son numéro du 10 décembre, a
inséré les lignes suivantes :
« L'Echo d'Oran, l’Africain, la Seybouse proposent
comme moyen de favoriser l'immigration en Algérie, l'exemption du service
militaire pour les jeunes gens nés en Algérie. Nos confrères semblent ignorer
que la conscription militaire n'existant pas dans les colonies, l'Algérie s'en
trouve exemptée à ce titre, et qu'une loi qui interviendrait pour l'y établir
n’aurait pas, dans tous les cas, d'effet rétroactif. »
Notre confrère a mal lu notre article; nous
n'avons pas demandé l'exemption du service militaire seulement pour les jeunes
gens nés en Algérie, mais encore pour ceux dont les familles y sont établies
depuis plusieurs années.
L’Akhbar ajoute à l'alinéa précédent :
« Pour le
dire en passant, n'y a-t-il pas là de quoi faire réfléchir les partisans, quand
même, de l'assimilation complète de l'Algérie à la France? »
Nous ne
croyons pas du tout qu'une assimilation complète fût encore un bienfait pour
l'Algérie. Nous croyons qu’une colonie naissante a besoin, pour attirer
l'immigration, d'avantages particuliers, d'immunités et surtout d'une grande
somme de liberté ; mais nous croyons en même temps que la nécessité où elle
est de travaux publics et de main-d’œuvre privée exige des institutions spéciales
qui facilitent sa mise en valeur.
La même
feuille, dans son numéro du 22, rappelant un apophtegme de M. Mercier-Lacombe,
dit que la colonisation de l'Algérie est une question de travaux publics, et
elle ajoute :
« Mais ces
grands travaux qui devront être accomplis largement, rapidement, par des
masses imposantes de travailleurs obéissant à une direction unique et absolue,
où sont-ils les bras qui les exécuteront? Où est-elle cette force intelligente
et disciplinée accomplissant son oeuvre au commandement, à l'heure dite,
mettant en avant les efforts de bras multiples, abondamment pourvue de matériel
de travail, d'approvisionnements de toute sorte, guidée par des chefs
réunissant la science et la pratique, la théorie et l'application, et armés
d'une autorité sans réplique? Cette force est-elle à créer, où existe-t-elle ?
Elle existe! C'est l'armée. »
Quand nous
soutenons qu'une colonie ne peut se développer qu'avec une main-d’œuvre organisée
et réglementée, nous ne sommes pas seul de notre avis, à ce qu'il paraît. OLIVIER.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Extrait des minutes du greffe du tribunal de Bône (
Algérie).
D'un
jugement définitif rendu le six décembre mil huit cent soixante par le tribunal
de première instance de Bône, jugeant en matière correctionnelle, à la requête
du ministère public,
Contre
Honoré-Césaire Carlavan, âgé de 46 ans, restaurateur débitant de liquides, né à
Mongins, arrondissement de Grasse (Alpes-Maritimes), demeurant à Guelma, non
repris de justice,
A été
extrait ce qui suit :
Le
tribunal
Déclare
Honoré-Césaire Carlavan coupable, mais avec circonstances atténuantes, du délit
de falsification d'une certaine quantité de vin destiné à être vendu et de mise
en vente de ce même vin, sachant qu'il était falsifié,
Et, par
application des art. 1er §§ 1 et 2, 5, 6 et 7 de la loi du 1227 mars
1851, 423 et 463 du code pénal, le condamne à la peine de quinze jours
d'emprisonnement, cinquante francs d'amende et aux frais ;
Déclare
confisquées les deux bouteilles de litre contenant le vin falsifié et ordonne
qu’elles seront mises à la disposition de l'administration pour être attribuées
aux établissements de bienfaisance;
Ordonne
l'affiche du présent jugement en dix exemplaires, dont cinq seront apposés à
Bône et cinq à Guelma, un de ces derniers, notamment, à la porte du magasin du
condamné, et son insertion par extrait, une fois, dans le journal la Seybouse; le tout aux frais du condamné.
Pour
extrait conforme délivré à M. le procureur impérial, à Bône :
Vu au
parquet : Pour
le greffier,
Le procureur impérial, E. BRISSET.
A.
LETOURNEUX. Commis-greffier.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~
ANNONCES
Avis administratif.
AVIS AUX
COLONS ET AU COMMERCE.
Marché hebdomadaire
POUR LES
BESTIAUX.
Le public
est prévenu que par arrêté en date du 17 août dernier, M. le préfet, faisant
droit au vœu si légitime des agriculteurs et du commerce, a approuvé la
création, à Bône, d'un grand marché, hebdomadaire pour les bestiaux.
Ce marché
aura lieu tous les jeudis, à compter du 3 janvier 1861.
Des
affiches ultérieures feront connaître le lieu de stationnement, les heures d'ouverture
et de fermeture ainsi que la quotité des droits à percevoir sur ce marché.
En faisant
un appel à tous les colons européens et indigènes, le maire a l'espoir qu'ils
comprendront qu'il est de leur intérêt de seconder, en cette circonstance les
efforts de l'administration, par une concurrence assidue. Et il les invite à
ne pas perdre de vue que si cette mesure d'encouragement est destinée à leur
offrir un écoulement plus facile de leurs produits, elle a en même temps pour
but de provoquer une amélioration sensible dans l'élève et la reproduction du
bétail.
Bône, le 28 novembre 1860.
Le maire,
LACOMBE.
Annonces
légales.
Etude de
Me LAGORCE, notaire à Bône.
D'un
contrat passé devant Me Lagorce, notaire à Bône, le vingt et un décembre mil
huit cent soixante, enregistré,
Il
appert :
Que MM.
Vacca (Antoine), entrepreneur de travaux publics, et Jean Perier,
entrepreneur, demeurant tous deux à Bône, ont établi entre eux une société en
nom collectif pour l'exploitation des travaux de la route de Bône a Souk-Ahras
à eux adjugés.
La raison
sociale est Vacca et Périer.
Le siégé
de la société est à Bône, rue Constantine, chez M. Périer;
La
signature sociale appartient aux deux associés;
Tous
engagements, billets, effets, endossements ne seront valables qu'autant qu'ils
porteront la signature des deux associés individuellement.
Cette
société commencera le 1er janvier 1861 et finira avec les travaux
adjugés.
Les
associés apportent à la société un matériel évalué à six mille francs, dont
inventaire estimatif est demeuré annexé au contrat présentement extrait.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Suivant
conventions verbales, en date de ce jour, le sieur Christophe Muscat a vendu
aux sieurs Laurent et Carmelo Gaucci son fonds de café connu sous l'enseigne de
Café des Quatre Nations.
Le montant
de l'inventaire déjà dressé sera payé par acomptes mensuels de 400 F., jusqu'à
parfait paiement.
Les
acomptes susdits seront versés entre les mains de M. Boudin, négociant à Bône,
qui demeure chargé de faire la distribution aux créanciers ayant droit.
Annonces
diverses.
M. VIGUIER AINÉ
PROFESSEUR
DE MUSIQUE
A
l'honneur d'informer les habitants de cette ville qu'il donne, avec le concours
de son frère et de ses deux fils, des leçons de Chant, Violon, Piano,
Clarinette, Flûte, Piston, Tambour, Contre-Basse, enfin de tous les instruments
actuellement existants (bois et cuivre), accorde les Pianos et se charge des
petites réparations; le tout à des prix très modérés. Il tient aussi à la disposition
des amateurs un assortiment d'accessoires de musique, tels que : cordes
archets, embouchures, papier à musique, pupitres, etc.
Son fils
aîné enseigne en peu de temps et à des prix modérés toutes les danses modernes
le plus en vogue.
S'adresser
maison Aribaud, au premier, rue Neuve-Saint-Augustin.
DESBALS, négociant, rue Saint-Augustin, 18, a l'honneur d'informer le
public qu'il vient de recevoir des meilleures maisons de France : Bonbons,
Fruits glacés, Cartonnages, Confitures, Piles de Strasbourg, Liqueurs
assorties, Vins fins , etc., etc.
ETRENNE
DE 1861
Un joli
cadeau à faire à un ami et généralement, adopté, en France, comme étant de bon
goût, est une CAISSE DE VINS FINS ASSORTIS.
Par suite
de la liquidation de la maison L. De Salomon et Cie, on trouvera chez le
liquidateur, au prix de revient, des caisses de vins assortis.
S'adresser
rue de Tunis.
A VENDRE
40.000 PIEDS DE VIGNES
DE DEUX
ANS
provenant
des meilleurs cépages du midi de la France, à raison de 10 F. le cent.
S'adresser
à M. Louis Boujol, à Guelma.
Le
Lieutenant-Colonel en retraite, Victor MAGNIER, prévient qu'à l'occasion du
Jour de l’An il ne recevra ni ne rendra aucune visite et ne déposera de cartes;
par contre il versera dix francs pour les orphelines.
AVIS AUX CULTIVATEURS.
MM. BALME & Cie ont l'honneur
d'informer MM. les amateurs qu'ils arrivent de France avec un bel assortiment
de plantes d’agrément, d'arbres à fruits, de fleurs, oignons, bulbes, graines
de fleurs et de légumes.
Les
personnes qui voudront bien les honorer de leur confiance seront satisfaites de
la modicité des prix et pourront s'assurer de la beauté des produits par les
échantillons qui sorti exposés dans leur magasin.
Rue
Louis-Philippe, maison Monero. Jusqu'au
10 janvier seulement.
TAPISSIER-DÉCORATEUR
Rues Neuve-Saint-Augustin et de Tunis
Se charge
de réparations et regarnitures de meubles, fait tentures et décors.
Nota. Spécialité pour sommiers caoutchouc
(brevetés) et autres genres à ressort, en coutil fil damassé, à 55 F. à deux
places.
M. J. Roux, ARTISTE PÉDICURE, a l'honneur de prévenir le public, qu'il
passera quinze jours dans cette ville pour opérer les cors.
Il se rend
à domicile.
S'adresser,
rue Césarine, maison des bains, de neuf heures à midi et de deux à quatre
heures.
AVIS
M. CHARLES
GAUCHI, négociant, rue Saint-Augustin, à Bône, porte à la connaissance de MM.
les cultivateurs qu'il possède trente quintaux de blé tendre et trois cents
quintaux de pommes de terre premier choix pour semences, de la provenance de
Pertuis.
Les
personnes qui désireraient s’en procurer pourront traiter par petites parties,
aux prix de:
Pommes de
terre 15 F. 50 les 100 kil., sac rendu.
Blé tendre
40 F. les 100 kil.
Il informe
en outre qu'il achètera à MM. les cultivateurs tout le blé tendre qu'ils auront
à l'époque de la récolte à un prix supérieur à celui du blé dur.
M. COURBIER, fumiste, enlève la fumée des cheminées et ne reçoit de
paiement qu'après parfaite réussite.
Il se
charge aussi du ramonage.
S'adresser
à M. Combe, coiffeur, rue Neuve-Saint-Augustin, ou impasse Scipion, maison
Cassar.
ASSURANCES
MARITIMES.
AVIS
AU COMMERCE.
M. Cir.
Bronde a l'honneur d'informer le commerce qu'il a été institué agent à Bône des
compagnies d'assurances maritimes françaises et étrangères ayant siège à
Marseille.
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