NOS ANCETRES
LES RAPATRIES DE TABARCA
Envoyé par J. B. Lemaire

1- PRESENTATION :

               Tabarka, Tabarca, Tabarqa ou même pourquoi pas Tabarque comme l'a écrit le Capitaine de frégate Cavelier de Cuverville dans son étude " La pêche du corail sur les cotes de l'Algérie " publié vers 1880 chez Berger-Levrault à Nancy. Peu importe la transcription puisqu'il s'agit d'un nom de lointaine origine sémitique déjà retranscrit, à notre connaissance, du Phénicien/Carthaginois en Latin, Grec puis en Arabe, toujours avec les approximations que cela implique, avant de l'être en " Lingua franca "(sabir vernaculaire en Méditerranée occidentale du Moyen-Âge au XIXème siècle), en Italien et en Français. De plus les noms propres n'ayant pas d'orthographe comme chacun sait, laissons donc aux linguistes le loisir d'argumenter sur une hypothétique "correction" et concentrons-nous sur notre propos, la généalogie.
               Les lecteurs auront compris qu'il s'agit de la petite île, plutôt îlot, qui avait déjà été évoquée dans un article intitulé " Les Tabarkini de San Pietro " paru dans GAMT n° 37-1992/1 sous la plume de Louis et Christiane Nozières (née MORETTO). Ils ont retraçé les grandes lignes de l'histoire mouvementée de ces Génois de Pegli installés devant la côte de l'actuelle Tunisie au service des Lomellini, concessionnaires de l'exploitation du corail. La souveraineté génoise se maintint sur Tabarka de 1540 à 1741 date de la mainmise du Bey de Tunis. Ce dernier, ayant eu vent que les Français s'y intéressaient, voulut en tirer profit en la plaçant sous sa tutelle pour le compte de l'empire Ottoman.
               Sur le plan de la population, eu égard au fait que les premiers arrivants étaient près d'un millier, que le travail de la collecte du corail devait être épuisant, que les conditions sanitaires ne permettaient certainement pas d'assurer la survie d'un grand nombre de nouveaux nés, ni d'anciens, sans parler de l'alimentation (principalement importée) et de l'eau (fournie par la pluie et les apports extérieurs) qui devait croupir longtemps avant d'être consommée, nous avons toutes bonnes raisons d'imaginer que la population a dû être renouvelée, au moins partiellement et que de ce fait les 2000 personnes qui peuplaient l'îlot en 1738, date du premier "rapatriement" ne devaient pas toutes être, loin s'en faut, les descendants du premier contingent débarqué au milieu du XVIème siècle.
               Si nous nous référons au peuplement de l'Algérie par nos ancêtres 300 ans plus tard, en principe dans de meilleures conditions et que nous nous rappelons les hécatombes caractérisées (épidémies de choléra, paludisme, dysenterie et autres endémies) qu'ont connues les premières générations, il nous est aisé de concevoir ce qu'il avait dû en être à une époque beaucoup plus ancienne.
               Le comptoir étant en relation permanente avec la Mère Patrie, il servait de base avancée pour le commerce de marchandises de toutes sortes et disposait de silos à céréales. Hormis les résidents génois, sa population était peu nombreuse, généralement de passage et très variée. On y rencontrait des représentants de maisons de négoce, des agents diplomatiques de puissances européennes, des négociateurs accrédités par les organismes de rachat des esclaves chrétiens; ils s'y reposaient entre deux missions pour préparer les rapports destinés à leurs commanditaires, profitant des rotations navales permanentes avec Gênes et quelques autres ports d'Italie pour envoyer et recevoir leur courrier. Il fallait alors une dizaine de jours pour rallier la cote ligure. L'île accueillait aussi les esclaves libérés en attendant leur rapatriement.

2- REFUGIES DE TABARKA :

               Comme l'ont écrit mes prédécesseurs, une partie des résidents quitta Tabarka en Avril 1738, pour aller s'établir sur la petite île de San Pietro, alors déserte, au sud-ouest de la Sardaigne; ils y fondèrent la bourgade de Carloforte ainsi qu'un certain nombre de hameaux ou lieux-dits pour ceux d'entre eux qui, se destinant à une activité agricole et pastorale, avaient demandé et obtenu un terrain. Le tout formant une seule commune, une seule paroisse où tous les enfants étaient baptisés, tous les mariages contractés et tous les décès enregistrés.
               Nous avons vu que le comptoir de Barbarie était passé sous contrôle turc depuis 1741. A la suite de cette annexion, un grand nombre de femmes et d'enfants furent réduits en esclavage par Tunis. Ils seront rachetés par le Roi de Sardaigne et en 1770, ils seront accueillis à quelques milles au sud de San Pietro, dans la péninsule de Sant'Antioco où ils créeront eux aussi une nouvelle agglomération sous le nom de Calasetta.
               La nouvelle possession de Tunis suscitant leur convoitise, des pirates Algérois s'emparèrent de Tabarka par la force et firent des habitants restants, leurs esclaves. Ceux-ci seront rachetés par le Roi d'Espagne mais c'est seulement au bout de quelques années qu'ils seront installés à Nueva Tabarca ainsi que sera désormais appelée cette île minuscule rattachée à la commune d'Alicante.
               Tabarka de Kroumirie était désormais pratiquement vidée de ses habitants, elle sera définitivement désertée vers 1783 et l'est encore aujourd'hui.
               Voici la première partie du destin de sa population terminée. A la fin du XVIIIème siècle, ils sont donc répartis entre l'archipel sulcitain (San Pietro et Sant'Antioco) et l'Espagne (Nueva Tabarca). De cette dernière branche, nous n'avons pas de nouvelles mais des deux premières nous savons qu'ils ont fourni quelques contingents au peuplement de l'Algérie française.

               Ainsi, certains descendants de ces rapatriés de la première heure sont retournés en Afrique, à proximité des "Turcs", comme ils les ont toujours appelés. D'autres y étaient déjà revenus travailler, soit avec les Français dans le corail soit dans la pêche au thon à La Goulette. En effet au tout début du XIXème siècle on y comptait des thonières tenues par des Carlofortins alors même que d'autres de leurs compatriotes étaient détenus en esclavage. "Les affaires sont les affaires".
               En ce qui concerne les concessions de corail, c'était la concurrence entre les Corses de Marseille et les Napolitains, on a même vu une compagnie anglaise s'y risquer sans succès mais la main d'œuvre était invariablement du sud de l'Italie et Tabarquine de Carloforte ou de Calasetta.
               Il est à noter que si les habitants de Nueva Tabarca se sont progressivement assimilés en Espagne, leurs noms étant généralement transcrits à la Castillane dès le début et la langue ayant pris la suite, ceux de San Pietro et de Calasetta ont gardé leur particularité Ligure, essentiellement au point de vue de leur parler qui est resté très fidèle à leur dialecte génois d'origine. A tel point qu'ils ne peuvent et ne doivent en aucun cas être confondus avec leurs voisins Sardes. Ils disent eux-mêmes: "Aua parlemmu tabarchin" et ce dialecte est encore pratiqué de nos jours. C'est pourquoi M. Crespo (in Les Italiens en Algérie pp212-235) commet une erreur qui nécessite correction lorsqu'il décrit une certaine "micro communauté sarde à Philippeville et dans le Constantinois" alors qu'il s'agit essentiellement de Tabarquins, comme nous le verrons au moment de la présentation des listes de noms de famille. Il convient toutefois de noter que tous les émigrants de Sant'Antioco ne sont pas Tabarquins seule la majorité des originaires de Calasetta le sont. En ce qui concerne San Pietro nous n'oublions pas qu'il y a eu un appoint de populations diverses, à majorité ligure de Pegli aux portes de Gênes, venus en deux vagues: la première en 1738 et la seconde étalée entre 1739 et 1866. Ces nouveaux arrivants se sont tous fondus dans le creuset de la culture locale, ce qui a du être on ne peut plus facile à ceux de Pegli ; les autres étant largement minoritaires et les mariages aidant ils formèrent rapidement un groupe homogène.
               Peuvent effectivement se prévaloir d'une origine tabarquine ceux dont l'un des ancêtres figure sur une des listes de "rapatriés". M. Crespo a du être mal renseigné par ses informateurs mais il est excusable tant il est vrai que j'ignorais moi-même, jusqu'à une date récente, ce détail de mes origines.
               Pour l'anecdote nous mentionnerons que sur le plan culinaire, ils sont restés attachés à une sorte de plat à base de couscous mais dont l'accompagnement est uniquement constitué par des légumes sans sauce. Ils l'appellent "Cashca'" et le préparent dans une "cuscussiera" en terre cuite qui figure en bonne place dans toutes les cuisines de San Pietro et de Calasetta. C'est d'ailleurs un Chef de Carloforte qui a remporté le premier prix au concours international de couscous 2002 face à des concurrent maghrébins, entre autres. Dans les traités de cuisine tabarquine de l'île de San Pietro, il est généralement fait état que leur plats représentent une synthèse entre les fonds culinaires ligures et les saveurs nord-africaines. Pour ma part le cashca' est la seule que j'ai pu trouver. Cependant en matière de préparation d'origine génoise traditionnelle nous pouvons mentionner une bouillie de pois chiches qui n'est pas sans rappeler la calentita et la socca niçoise.

3- L'ALGERIE :

               Après cette présentation globale de l'environnement venons en au peuplement de l'Algérie.
               Toutefois avant de suivre nos Tabarquins, il convient de nous rafraîchir la mémoire afin de mieux nous y retrouver dans le dédale inextricable des peuples à l'origine des "Pieds-noirs". Dédale est bien le terme car il en est venu de toutes parts comme dans les autres pays neufs fondés au cours du XIXème siècle par la grande migration des Européens.
               Ce n'est un secret pour aucun d'entre nous que parmi les Français d'Afrique du Nord et d'Algérie en particulier, les origines sont diverses et variées. Cependant les sentiments sont souvent confus voire inexacts quant à la provenance des "Algériens" de la première heure. Nous en voulons pour preuve ce qui a été démontré plus haut au sujet des Tabarquins.
               En fait il y eut beaucoup plus d'Allemands que l'on pouvait se l'imaginer: Bavarois, Grand-duché de Bade et même Prussiens (en fait des Sarrois et des Palatins de Rhénanie annexée par la Prusse en 1815) . Mais si le Grand-duché de Bade correspond à ses limites traditionnelles, il n'en est de même ni de la Bavière qui s'étendait jusqu'au Rhin donc bien au-delà de ses limites actuelles, ni de la Prusse qui elle aussi avait annexé de nombreuses principautés proches des frontières de France. Il faut donc se méfier en lisant la mention " Prussien " ou " Bavarois " sur les registres d'état-civil des anciens départements d'Algérie, la localité mentionnée a de grandes chances de se trouver dans l'ouest de l'Allemagne, en Sarre, Palatinat ou Bade-Wurtemberg par exemple. De plus volontairement ou non de nombreux Allemands se sont eux-mêmes déclarés "Alsaciens" pour diverses raisons sur lesquelles nous ne nous étendrons pas ici.
               Il y eut aussi des Suisses (Romands, quelques Alémaniques et Italophones), des Alsaciens et des Lorrains de Sarre française (Moselle de l'est) bien avant 1870; des Parisiens, quelques Bretons, des gens du Sud-ouest en assez bon nombre, des Languedociens et Provençaux en gros contingents, quelques Niçois (avant et après le rattachement de ce Comté à la France en 1860) et bien sur, d'autres de toutes les régions de France sans oublier la Corse.
               Concernant le sud de l'Europe, il y eut naturellement les "Mahonnais" qui sont en fait d'origine catalane car les Baléares, saignées par les exactions des pirates, avaient été repeuplées de Catalans aux siècles précédents. Ils ont suivi de près, lorsqu'ils ne les avaient pas précédés, les hommes du Maréchal de Bourmont en 1830.
               Les Espagnols quant à eux, Africains de longue tradition, ils allaient et venaient entre l'Europe et la Barbarie au gré de leurs conquêtes et retraites. Depuis la prise de Marzalquivir (Mers el-kébir) en 1505 puis d'Oran sous Charles Quint en 1509 et l'occupation des îlots d'Alger. Malgré l'évacuation finale de 1792, beaucoup demeurèrent à Oran et dans ses environs, sans oublier Ceuta et Melilla où ils sont toujours. Aventureux et aventuriers, ils étaient notamment issus de l'Estrémadure et de la région d'Alicante où certains sont même retournés en 1962-63 et y ont établi une forte présence française et francophone.

4- TABARQUINS A PHILIPPEVILLE :

               Me consacrant à Philippeville, je me contenterais maintenant de limiter mon propos à ce qui me concerne directement, laissant aux Algérois et aux Oranais le soin de traiter les autres aspects de la question. Que personne ne se vexe si sa région de prédilection n'a pas été nommée, cette énumération n'avait pas la prétention d'être complète; elle consistait simplement à donner une petite idée de la complexité de nos racines.
               Dans notre région de l'Est algérien et jusqu'en Tunisie, les immigrations italienne et maltaise ont été les plus marquantes.
               A ceux d'entre nous qui s'intéressent à la généalogie et qui ont pu faire des recherches approfondies dans les archives ou sur place, ce qui va suivre n'apportera peut-être rien de nouveau mais parmi les autres qui n'y attachent qu'une importance relative et qui sans être vraiment actifs n'en sont pas moins attentifs aux trouvailles de leurs prochain, j'ai trop souvent constaté des erreurs dans l'analyse de leurs racines, dans ce qu'ils s'imaginaient être la provenance de leurs ancêtres.
               S'il est exact que la région de Naples et l'île d'Ischia ont fourni un important apport de population à Philippeville entre autres, ce ne sont pas les seuls sources de nos origines. Combien de fois devant le nom italien de mon grand-père maternel, ne m'a-t-on demandé: mais d'où il est (d'où viennent ses parents ou ses grands parents), de Naples ou d'Ischia? Non, ce patronyme vient de Toscane, de Porcari près de Lucques (on en trouve aussi à Capanori). Il est bon de rappeler qu'en 1851, à la naissance du seul émigrant connu, Lucques n'était ni Toscane, ni Italienne, c'était un Duché indépendant.
               Pourquoi cette fixation sur Ischia?
               Je me suis interrogé à ce sujet et après en avoir discuté avec quelques autres personnes, il semblerait que cela vienne du caractère frappant du nom lui-même et de la façon dont nous le prononcions en "Filivilois": "Ichque", ce nom était vraiment devenu "mythique", avec des expressions telles que: "à Ichque" pour désigner quelque lieu perdu dans le lointain.
               En réalité, des Italiens il en est venu de presque toutes les régions de la botte, avant même que l'Italie ne fut unifiée à partir de 1861: Royaume de Piémont-Sardaigne (Quelquefois dénommé "Etats sardes"), République de Gênes, Duchés de Lucques, de Parme, Lombardie autrichienne, Royaume de Naples et des Deux-Siciles…
               La mémoire humaine est courte, en moins d'une génération on a trop souvent tout oublié; volontairement ou non et le jour où quelqu'un se pose des questions, il se retrouve dans le brouillard, manquant de références et de pistes. Certes, aujourd'hui tout ceci fait partie du superflu et n'a que peu d'importance puisque nous sommes tous Français.
               C'est ainsi que j'avais toujours entendu dire " elle était Alsacienne " au sujet de la première épouse de l'un de mes arrières grands-pères alors que j'ai découvert qu'elle était née en Bavière (avec les réserves énoncées précédemment). L'un de ses descendants directs interrogé ne connaissait même pas son existence !
               En ce qui concerne nos ancêtres de San Pietro/ Tabarca , j'ai interrogé un cousin éloigné qui ne savait pas mais pensait qu'ils pouvaient être… d'Ischia !!! Il a toutefois une excuse, sa grand'mère était effectivement de cette ascendance, c'est son époux qui lui, était d'origine tabarquine.
               Certains croient leurs ancêtres Alsaciens, alors qu'ils venaient en réalité de l'autre coté du Rhin, arrivés vers 1850 et avaient survécu au choléra et à la malaria qui décimaient bon nombre de nouveaux installés. D'autres se disent d'Ischia alors que leurs racines sont en Calabre, dans les Pouilles ou plus au nord.
               Compulsant les registres d'état-civil de Philippeville, j'ai pu constater, ça et là, la mention "Italien" ou "Italien d'Ischia" alors que le sujet était "Maltais" ou "Anglo-Maltais" et vice versa ou autre mention erronée portée par un employé de mairie laxiste ou mal informé face à un déclarant s'exprimant mal en Français, peu au fait de ces subtilités et/ou n'osant pas reprendre un bureaucrate impressionnant d'importance. Il y a toutefois eu des corrections, faites sur le champ ou demandées en justice à posteriori sur l'orthographe des noms et prénoms, plus rarement sur la nationalité.

               C'est en "surfant" sur Internet, en consultant un des nombreux sites sur Carloforte et l'île de San Pietro, que j'ai découvert la surprenante histoire de cette petite communauté tabarquine dont sont issus les arrières grands parents maternels de mon grand-père maternel. Ils ont débarqué, âgés d'une petite trentaine d'années et ont fait souche à Philippeville alors que certains de leurs proches ont laissé des traces à Valée.
               Comme partout en Europe, la surpopulation poussa les plus aventureux à l'émigration vers l'Amérique latine et …l'Afrique du Nord principalement dans la même région que leurs aïeux, entre Tunis et Collo.
               Philippeville, de création récente et en pleine expansion à cette époque allait devenir, pour un temps, le port principal à l'est d'Alger. De nombreux immigrants y débarquèrent, le travail ne manquant pas, ils y prirent racine. On les retrouve journaliers, terrassiers, maçons, paveurs, plâtriers, charpentiers de marine, pêcheurs et autres métiers. Ils habitaient rue du Sphinx qui deviendra rue Antoine Bruno en 1918 (la plus longue de Philippeville, du Montplaisant à l'avenue de la République! ), rue Valée, rue Buffon, rue Scipion ou rue du Ravin et rue des Aurès, sur les hauts, vers les remparts de cette cité en construction. D'autres sont agriculteurs, fermiers, vignerons, viticulteurs ou horticulteurs dans les villages environnants, Mareuil, Valée, Danrémont, Saint-Antoine, Robertville, Gastonville ou plus loin Jemmapes, Auribeau, La Robertsau et même sur la route de la Grande-Plage après Stora.
               Mais, n'en déplaise aux détracteurs de l'œuvre et de la présence française en Algérie, je n'en ai rencontré aucun qui " faisait suer le burnous ", c'est plutôt eux, les malheureux que l'on faisait trimer pour juste de quoi survivre… Ils ne s'en plaignaient que peu, étant des gens soumis et respectueux de l'autorité, ils obéissaient et exécutaient sans discuter bien heureux d'avoir leur " panade " quotidienne en priant le ciel d'avoir de quoi payer le loyer et les vêtements des enfants pour la communion sans quoi certain curé au comportement discutable pouvait leur refuser de la faire (c'est arrivé à mon grand père maternel qui en a gardé, à vie, une méfiance viscérale vis à vis de la " bonté " des gens d'église. Heureusement qu'un oncle par alliance de sa veuve de mère, plus favorisé par le sort lui offrit le fameux costume pour la communion).
               Beaucoup allaient misérablement vêtus mais en général soigneux de leurs effets et l'un des mots que j'entendais dans ma prime enfance était : " il vaut mieux une vilaine pièce qu'un beau trou ".
               Alors, où sont les " gros colons ", " Latifundiaires " dont on a fait la caricature du Pied-Noir ? Une poignée tout au plus et en général même pas résidants en Afrique mais pas la grande majorité du peuple Pied-noir ! Car ceux que l'on appelait " les colons " n'étaient que de petits agriculteurs trimant sur une terre pauvre et ingrate, plus ingrate qu'en Sicile ou en Espagne pour ne citer que ces deux parmi leurs pays d'origine.
               Dans sa thèse, M. Crespo déclare que la rue du Sphinx semble être la rue de prédilection des Italiens et de ceux qu'il qualifie de "Sardes", c'est-à-dire les Tabarquins. Sans pouvoir dire que c'est inexact, il faut y apporter les ajustements qui s'imposent. Il est exact que ce nom revient souvent, mais si on étudie les autres origines on le rencontrera aussi souvent; de plus n'oublions pas que c'est la rue la plus longue de Philippeville et qu'il n'y avait pas beaucoup de rues à cette époque, c'était une ville nouvelle qui s'étendait progressivement. De plus c'est sur la rive gauche de la rue principale (rue Royale, Impériale, Nationale puis G.Clémenceau), tracée dans le lit du Saf Saf asséché et détourné vers l'embouchure que nous lui connaissons sur la route de Jeanne-d'Arc derrière le Skikda, que les premières maisons et immeubles d'habitation ont été construits. La rive droite, en ce temps là, étant plutôt occupée par des édifices publics civils et militaires, Eglise, Mairie, hôpital, Caserne de France, Caserne d'Artillerie à cheval (plus tard nommée Mangin), parc à fourrage, cimetière, poudrière, arsenal etc…, elle est aussi devenue secteur d'habitation mais plus tard. Donc il y avait tout au plus une dizaine de rues dans ce gros village entre 1845 et 1890 et par voie de conséquences plus de chance de retrouver les mêmes noms de rues qui reviennent. De plus il ne faut pas oublier que l'endogamie n'était pas la norme, loin s'en faut. On pouvait critiquer ou se moquer de tel ou tel et ça s'est fait jusqu'à l'indépendance mais on se mariait sans en tenir compte, c'était déjà le "melting pot". On ne peut pas en déduire qu'il y avait des regroupements par origine bien qu'il y ait des présomptions que les plus pauvres habitent les plus vieilles maisons.
               Une autre erreur de cet auteur est illustrée par la remarque suivante tirée de son ouvrage page 85: "A Philippeville, trois fabricants de pâtes alimentaires sur quatre sont Italiens: ce sont les sieurs, Azzopardi, Mizzi, Casseri. Il en est de même pour les négociants en grains: Marchica, Camilleri, Grima".
               Voilà qui fera bien rire les Philppevillois, ce sont tous des noms MALTAIS. Errare humanum est, espérons une rectification…

               Dès l'ouverture de Constantine à l'implantation européenne, certaines familles se dirigèrent vers cette ville puis essaimèrent dans tout le constantinois où d'ailleurs une forte proportion de la population est issue d'une première génération de Philippeville. Et l'on peut qualifier cette dernière de " berceau des Constantinois ".
               Paradoxalement, ce port n'évoluera pas suffisamment.

                               Sa population atteignit tout juste les 60 à 70.000 habitants en 1962.

                               En 1861, selon les autorités consulaires italiennes, il y aurait eu 10.942 Italiens en Algérie: 4907 dans la province d'Alger avec 3976 à Alger même, 2108 dans la province d'Oran avec 1.436 à Oran même et 3.927 dans la province de Constantine dont 1.003 à Bône et 1.311 à Philippeville. En fait ces chiffres ont été corrigés et l'on arriva à plus de 3.000 pour la seule ville de Bône.
                               En 1864, le consulat dénombre 12.000 Italiens dont 4.000 dans l'Algérois, 2.000 dans l'Oranais et 6.000 dans le Constantinois.

               En 1866, le recensement fait par l'administration française en relève 16.665 en ne comptant que les personnes établies de façon permanente. Selon le consulat italien on arriverait à plus de 32.000 en ajoutant les itinérants. En effet ajoute le consulat, "presque tous les ouvriers employés aux travaux des mines et des ports, à la construction des voies ferrées et des voies ordinaires, des canaux et des réservoirs, sont Italiens.
               Ces chiffres de 1861, 1864 et 1866 sont tirés du " boll. Consolare de Déc 1870 pp429-30 "
               En 1868, il y aurait à Bône, toujours selon la même source 1871 p457, 2.926 Italiens sur les 17.501 habitants de Bône soit un tiers de la population totale de la ville. En 1870 ils seraient passés à 4.000 âmes (Tous ces chiffres sont cités dans G.Loth, le peuplement Italien en Tunisie et en Algérie, Paris, Armand Colin 1905).
               Même si on a du mal à s'y retrouver, nous avons ici la confirmation du rôle de premier plan joué par la main d'œuvre italienne dans la construction des infrastructures de l'Algérie. Alors où sont les indigènes ? Qu'ont-ils fait pour la construction de "leur" pays ? Vraisemblablement pas grand chose. A qui le mérite revient-il ?
               Ils continuaient leur vie musulmane dans leurs "douars", se tenant bien à l'écart des "Roumis, impurs et méprisables" pendant que ceux-ci trimaient pour leur préparer le pays qu'ils allaient recevoir sur un plateau d'argent en 1962. Ils refusaient, certes sous l'influence de leurs chefs et leur foi le leur imposait-il, l'école et le contact des Français, jusqu'à une période récente, vers 1900, où ils se sont mis à "descendre" en ville s'étant rendu compte de l'avantage matériel qu'il pouvait y avoir à travailler avec les Français. Mais l'essentiel de l'œuvre était accompli et l'Algérie avait, entre autres, le réseau ferré le plus important d'Afrique y compris à l'époque de l'Afrique du sud.
               Donc nos ancêtres venus en Algérie n'ont pas "fait suer le burnous" mais ont sué eux-même et tout le mérite leur revient sous l'égide du génie français qui a conçu les projets auxquels ils ont prêté leurs bras et leur savoir faire habile.
               Nous en voulons pour preuves ces quelques lignes que Gaston Loth avait écrites avant 1905 :
               Page 125 de son livre déjà cité: "Un deuxième point…en 1898-99, n'arrivèrent d'Italie que 75 émigrants après en avoir, en 1877-78, envoyé 335; en 1884-85, 668; en 1890-91, 168 seulement. L'ère des grands travaux étant close, les grandes lignes construites, ceci s'explique".
               Et page 135: "Les Italiens constituaient, dès 1863, la partie la plus considérable des classes ouvrières de la province de Constantine".

                               Revenons au cœur de notre sujet :
               En activité, Philippeville se maintint quand même à la 3ème place des ports de pêche (1er pour la sardine et l'anchois) et obtint tout juste une place intérimaire de port pétrolier, alors que Bône dépassa allègrement les 120.000 habitants et conforta sa place de 1er port de l'Est algérien au cours du XXème siècle malgré des liaisons moins favorables avec l'arrière pays. Pourquoi?...à approfondir.

5 - BORGHERO et DANOVARO :

               C'est le 12 Septembre 1841 que fut célébré en l'église San Carlo de Carloforte l'union de Donato, fils de Agostino BORGHERO et de Catterina son épouse, d'une part et de Rosalia, fille de Bartolomeo MORETTO (ou Amoretto ?) et de Rosa son épouse, d'autre part.
               Certainement embarqués à Cagliari ou à Castel Sardo sur une goélette ou une tartane vers 1851, Donato BORGHERO, son épouse Rosalia MORETTO (enregistrée sous ce nom à Philippeville) et leurs enfants ont débarqué au mouillage de Stora car le port de Philippeville n'existait pas encore.
               Je tiens cette information de mon grand-père qui m'avait expliqué comment sa grand'mère Catherine, Maria, Regina BORGHERO était arrivée à l'age de 9 ans en mentionnant qu'elle se rappelait avoir été portée du bateau dans la baleinière puis avoir marché dans l'eau jusqu'à la taille pour arriver à terre; comme elle est née le 1er Janvier 1842 à Carloforte, j'ai fait le calcul.
                              1°)Le 26 Avril 1862 à Philippeville, à 18h15, à 20 ans elle épousa Giuseppe, Salvatore DANOVARO, 30 ans, exerçant la profession de journalier, né le 17 Décembre 1832 à Carloforte de feu Bartolomeo et de feue Caterina LEONE (Unis le 3 Mars 1822 à Carloforte étant respectivement fils de feu Bernardo et Maria et fille de Luigi et feue Maddalena). Giuseppe, Salvator aussi bien que Catherine, ont déclaré ne pas savoir signer. Les témoins étaient : Severac Jean Pierre, employé de 46 ans, Bourdis Charles gendarme de 30 ans, Canapo Salvator journalier de 42 ans et GROSSO Grégoire maçon de 24 ans (certainement aussi Tabarquin de Carloforte, cf liste des noms). Vous voyez qu'ils n'ont pas que des compatriotes comme témoins !
                              Parmi leurs enfants identifiés nous notons :
               a- Mathilde née le 29 Mars 1863 à Philippeville rue Valée n°54, mariée à 16 ans 1/2, le 20 décembre 1879 avec Giovanni, Raffaele, Alessandro dit Jean DELLA MAGGIORA , menuisier né le 12 octobre 1851 à Lucques qui décédera le 18 Mai 1886, rue du Sphinx n°35.
               Parmi leurs témoins on retrouve GROSSO Grégoire âgé de 41 ans qui avait déjà été témoin au mariage des parents de Mathilde, Keller Jean, marchand de meubles, Emeric Augustin, officier en retraite de 69 ans et Pio Sébastien, cordonnier de 56 ans.
               Les époux ont signé.
               Ils eurent 4 enfants dont 3 arrivèrent à l'âge adulte:
               · Bernard, Auguste, Salvator DELLA MAGGIORA, 18 Septembre 1880, rue des Aurès maison Caille. Il sera grièvement blessé au Champ d'Honneur le 7 Avril 1917 dans la zone de Nieuport au cours d'un coup de main pour lequel il s'était porté volontaire avec d'autres et décèdera le lendemain, jour de Pâques, à l'ambulance "Océan" de La Panne (Belgique), récompensé par une élogieuse citation posthume à " l'ordre de la division ". Une lettre reçue de l'aumônier mentionnait qu'il avait voulu remplacer un père de famille, lui-même étant célibataire, sans enfants. Il figure sur le monument de Philippeville, maintenant à Toulouse au cimetière "de Salonique".
               · Augustine DELLA MAGGIORA, 17 Août 1882, rue du Sphinx n°35. Deviendra Mme GAUDINO Giro (Jérôme) en 1903, aura 3 enfants (Rose, Mathilde, Francis) et décèdera en 1939.
               · Salvator DELLA MAGGIORA, 25 Juin 1884 à la même adresse. Epousera en 1921 Prudence, Félicité, Zoé FORMOSA dont il aura 2 enfants (Yvonne 1/8/1922 et Jean 9/5/1925) et décèdera le 11/11/1975 à Nice.

               b- Madeleine, Marie 29/10/1865- 30/5/1866, rue du Sphinx n°32.

               c- Joseph, Pierre le 13 Octobre 1869, rue du sphinx n°35. Il exercera la profession de maçon et dans la mémoire familiale il est célèbre puisqu'il aurait exécuté les moulures en staff et en stuc de la décoration du théâtre de Philippeville (vérifié et attesté auprès de différentes sources familiales). Rappelons que c'est un DANOVARO, Maître Agostino qui avait été le Maître d'œuvre (capomastro costruttore) lors de l'édification de l'Eglise de Carloforte où il subsiste deux ou trois descendants du même nom. En 1790-91 il en est devenu Maire (Sindaco), alors que son père Maître Antonio, unique porteur de ce nom figurant sur la liste des rapatriés et sur celle des trente mariages de Tabarka avant le départ de 1738, avait déjà en 1740 exercé des fonctions officielles locales. Un autre de ses fils, Maître Ambroggio fut également Maire de Carloforte en 1793 (attesté par un document du 2/9/1793, alors que la République Française avait annexé San Pietro, renommée " île de la Liberté ". Joseph a une nombreuse descendance en France par ses enfants, Reine, Jeanne et Antoine.

               d- Donat, Augustin né le 26/4/1879 rue des Aurès, maison Caille. Son père Joseph, Salvator est terrassier et les témoins sont Baude François maçon de 32 ans que nous retrouverons ci après et Borghero François cultivateur de 28 ans. Meurt le 20/8/1885.

                              2°) Le 29 Août 1863 à Philippeville, Agathe BORGHERO, née à Carloforte le 4/1/1845 et baptisée Maria Agate (sous les parrainages de Andrea et Agata Tassara), épouse Jean Alphonse GOUMAZ. Ils auront un fils, Marius Antoine qui épousera Marie Anne Portelli le 24 Décembre 1889 et une fille Rosalie Hyacinthe qui épousera Victor Joseph BOREL le 21/12/1893 dans la même ville.

                              3°) Une autre fille de Donato BORGHERO, Marie Anne, Philippine, née à Carloforte le 28/7/1847 épousa le 21/12/1869, François Joseph BAUDE, maçon né à Oran le 23/12/1846. Dans cet acte Donato Borghero serait cultivateur. La future et ses parents n'ont pas signé.
               Ils eurent au moins 5 enfants: Fortuné le 21/11/1870, Eugénie le 01/10/1872, Baptistin le 25/4/1878 se mariera à Sétif le 16/4/1904 avec Zoé Bonnot, Marie Victorine le 9/11/1880 et Marius le 16/5/1884 (+en Juin 1887).
               Elle décèdera le 9/5/1888, rue des Poudrières, maison Baude, fille de feu Donato Borghero.
               François BAUDE se remariera en 1889, sera à nouveau veuf et plus tard il rejoindra sa fille mariée à un Sicilien, à New York où il a été enregistré à Ellis Island le 21/12/1919. Il y finira sa vie, mais sera enterré à Philippeville dans son caveau où se trouvent également, si ma mémoire est bonne, outre les dépouilles de ses épouses et de ses enfants décédés, les corps des époux Borghero, des époux Danovaro et de Mathilde Danovaro. C'est lui qui avait payé le costume pour que mon grand père puisse faire sa communion (cité plus haut).

                              4°) Marie Louise, 3 ans, figure aux décès du 15/4/1862, rue du Sphinx, maison Musso. Salvator DANOVARO, le futur gendre de 30 ans est témoin.
                              Donato Borghero est décédé avant sa fille Marie Anne (+ 9/5/1888).
               Rosalia Moretto, son épouse demeurait à Valée au moment du décès de sa fille.
               Joseph Salvator DANOVARO, journalier de 58 ans, décède le 11 Février 1891, rue Clauzel, maison Calendini.
               Quant à Catarina, son épouse née BORGHERO, elle était toujours en vie pendant la première guerre mondiale. Comme elle est souvent dénommée Borghese sur les registres de l'état-civil, il faut entreprendre des recherches de confirmation. Toutefois, le nom de Borghese n'étant jamais apparu dans l'histoire des Tabarquins et toute sa fratrie s'appelant Borghero, je pencherais pour une erreur de transcription, ce qui reste à établir. C'est établi le 17 juillet 2003 par la consultation du registre des baptêmes de Carloforte où elle est inscrite sous le nom de Borghero. C'était donc bien une mauvaise transcription de l'officier d'état civil de Philippeville.

6- HOMONYMES NON IDENTIFIES :

BORGHERO :
               BORGHERO Augustin se marie le 7/1/1888 avec Deydier Adrienne.
               J'ai également trouvé le décès de Donat Alfred fils de BORGHERO Augustin, viticulteur âgé de 27 ans le 13/6/1893. Les prénoms Donat et Augustin sont utilisés dans la famille que nous étudions mais nous n'avons pas assez d'éléments pour trancher.

DANOVARO :
               Marie Charlotte née le 2/11/1817 à Carloforte, fille de Joseph (décédé en Mars 1847) et de Rosa (Rombi ?) (décédée en Novembre 1829) a épousé le 13/6/1855 à Philippeville, Adolphe PIEL, voilier, dont elle avait eu une fille Angélique née le 25/11/1849 à Philippeville, alors qu'il était sapeur. Les témoins étaient Filippi Jean Baptiste, patron marin de 76 ans, Rosso Baptiste, menuisier de 36 ans, Rias Philippe forgeron de 27 ans et Padovanni Antoine Paul, agent de police de 36 ans. Elle n'a pas signé.
               Il est fort probable qu'elle soit parente de Joseph Salvator, les DANOVARO de Carloforte descendant tous d'Antonio " rapatrié " de Tabarka (cf. supra et liste des mariages et des rapatriés de 1738 en annexe), fils d'Ambroggio et originaire de Rivarolo in Ponsevia au nord-est de Gênes, aujourd'hui quartier (circonscription) de cette métropole.

7- ORIGINE et DIFFUSION DES NOMS :

BORGHERO : Assez rare, semble avoir deux foyers, l'un à Padoue et l'autre à Carloforte.
          Selon l'annuaire téléphonique, il y en aurait 157 en Italie, 25 en France, 24 aux Etats-Unis (NY/NJ), 3 en Argentine et 2 en Espagne. >DANOVARO :
Très rare, exclusivement génois, il se rencontre dans l'île de San Pietro du fait de Tabarca.
          Au XIXème siècle une famille d'armateurs portait ce nom à Gênes, ils avaient baptisés de nombreux navires des noms de membres de leur famille.
          Dans le dictionnaire italien des familles nobles éteintes, on mentionne en 1868, des Comtes DANOVARO.
          Aujourd'hui il est porté par 187 abonnés en Italie (Génois, Carlofortins), 19 en France, 10 aux Etats-Unis (Cal., NY/NJ) et 2 en Argentine.

8- ANNEXES : Seule l'annexe B est disponible sur le site de J.P. Bartolini " Bône la coquette " sous le titre " Ceux de Tabarka " :
               A- Liste des 30 mariages de 1738 à Tabarka.
               B- Liste des 100 familles installées à Carloforte le 17 Avril 1738.
               C- Liste des immigrants non Tabarquins en 1738.
               D- Liste des immigrants à Carloforte entre 1739 et 1866.
               E- Liste des immigrants à Calasetta en 1770.
               F- Liste des rachetés de Nueva Tabarca.
               G- Liste de familles des 630 esclaves rachetés en 1803.
               H- Liste des natifs de Carloforte et de Calasetta naturalisés Français.
               I- Liste de quelques mariages de Carlofortins à Philippeville de 1862 à 1894.

*****
Sources bibliographiques :

               -Giuseppe Vallebona, "Storia di una colonizzazione", Edizioni Della Torre, Cagliari, 1962, 1974, 1988.
               -Giorgio Ferraro, "Da Tabarka a San Pietro", Grafica del Parteolla,1998.
               -Maria Cabras et Pietrina Rivano Poma, "Calasetta", Storia e folklore letterario.
               -Alejandro Ramos Folqués, " La isla de Tabarka ".
               -Gérard Crespo, "Les Italiens en Algérie 1830-1960" Septentrion 1998.
               -Cavelier de Cuverville, "La pêche du corail sur les cotes de l'Algérie" Nancy 1880
               -Ambassade d'Italie à Tunis, "Memorie italiane di Tunisia" Finzi, Tunis.
               -Pierpaolo Merlin, coordinateur, "Grande storia del Piemonte" 5vol., Bonechi, Florence.
               -Fernand Braudel, "Histoire de la méditerranée sous Philippe II", 2t., Armand Colin, 1985.
               -Revue GAMT n° 37- 1992/1.

Archives :

               -Registres d'état-civil de Philippeville (1838-1895) C.A.O.M. Aix-en-Provence.
               -Bulletins des lois 1830-1920.
               -Service Historique de L'armée de Terre à Vincennes.
               -Archivio di Stato, Cagliari.
               -Archivio Storico Diocesano, Iglesias Sardaigne.
               -Archives personnelles et mémoire familiale.

Sites internet :

               -Melegnano.net : sens et origine des noms de famille.
               -Chercher Carloforte, SanPietro, Calasetta et Tabarka/Tabarca avec un moteur de recherches.
               -Geneaita.org : généalogie italienne et bibliothèque.
               -Annuaires électroniques.

Articles complémentaires du même auteur :

               -"Cuisine insolite" Oct. 2002. Paru en Décembre 2002, Revue "Ensemble" 130, ave. de Palavas 34000 Montpellier et sur le présent site rubrique " cuisine " sous le titre "Calentita".
               -"I Tabarchini" Sept. 2002, Non publié
               -"La Madonna dello schiavo" (traduction d'un texte italien) Nov 2002 à paru en Octobre 2003 dans la revue "Etoiles du Sud" et sur le présent site dans le N° 24 de la Seybouse sous le titre "La Madonna dello schiavo" .
               -"Barbarie et méditerranée occidentale" Nov 2002, paru en Janvier 2004 dans la revue "Etoiles du Sud" et sur le présent site dans le N° 26 de la Seybouse sous le titre "Barbarie et méditerranée occidentale" ..

Jean-Bernard LEMAIRE                    
St Germain-en-Laye - le 12 Décembre 2004



Page Précédente RETOUR Page Suivante