Le 09/04 2008 à 14 heures (heure française)


Panorama d’Alger

Le lent remorqueur vient aider « Méditerranée à se positionner au quai de débarquement. C’est la symphonie des téléphones portables pour appeler un ami, annoncer son arrivée à la famille.



La grande mosquée, la casbah et N.D. d’Afrique

Si j’ai entrepris ce long voyage par la mer, c’était pour me remémorer cette vue d’Alger.
Une vue qui reste encore bien vivace dans nos souvenirs.
La passerelle établie, la foule des passagers se rue vers un autre goulet qui la freine.
Nous passons la police où une jeune policière scrute avec attention votre visa et votre passeport, demande où vous allez résider, si vous avez rempli votre fiche de police sur laquelle figure votre durée de séjour, votre adresse ou vous résiderez, et le but de votre voyage.
J’ai dit touriste, elle parut étonnée …
Puis ce fut la douane.
Contrôler les valises est une épreuve, mais vérifier tous ces énormes paquets et une autre affaire. Pour rendre la chose plus piquante, il faut tout passer au scanner afin qu’un douanier puisse voir sur un écran si vous ne possédez pas d’armes ou d’autres objets interdits.
Puis, normalement, nous aurions du passer devant le bureau de contrôle financier, mais notre ami Belkacem connaissait un officier de ce service qui, vu mon handicap, nous évita cette longue attente. Il faut dire que notre navire avait touché terre à 14 heures et que nous nous retrouvions à l’air libre sur la route moutonnière à 16 heures. Les voyages par mer sont certainement à améliorer si ce pays veut s’ouvrir au tourisme mais l’arrivée sur Alger est une merveille. Certes le triangle banc de la casbah s’est terni, les immeubles ont surgi donnant à la vieille ville un aspect que je ne connaissais pas. Alger la blanche a perdu de son éclat.


Monument à la gloire des Martyrs

Des monuments, des mosquées, des immeubles ont surgi, gravissant peu à peu les hauteurs. La capitale algérienne compte 4 000 000 d’habitants !
Cependant, lors de notre courte visite de la capitale, nous avons retrouvé la grande poste, la rue Michelet avec ses arbres plantés sur les trottoirs et ses immeubles haussmanniens, la préfecture qui n’a pas changé de style ainsi que la mairie et l’hôtel Aletti ( aujourd’hui Hôtel).
La rue d’Isly, je ne vous donnerais pas son nom actuel car je ne l’ai pas retenu, est maintenant en sens unique et les boutiques élégantes ont fait place à de petits magasins où l’on doit tout trouver. La place Bugeaud a pris le nom d’Abdel Kader ainsi que le lycée Bugeaud. Le centre d’Alger est propre, mais la ville est devenue une mégapole! La circulation y est toujours très difficile et les places pour se garer relèvent d’une loterie.


Le début de l’ex rue Michelet

Alger la blanche a pris des couleurs et la plupart des volets et fenêtres sont peints en bleus ce qui n’est pas choquant.


Sur les hauteurs, au Balcon St Raphaël nous avons une vue d’ensemble de la ville qui s’étend aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest.



Place Abdel Kader ex- place Bugeaud et statue de l’Emir sur sa monture.

La place Bugeaud est un peu modifiée. Le jardin qui entourait la statue du Maréchal a disparu et a fait place à l’Emir Abdel Kader chargeant, l’épée hors du fourreau, un ennemi qui n’existe plus.
Le square Bresson a perdu ses ânes, le théâtre reste inchangé.
Notre visite d’Alger se termine, nous aurions tant aimé baguenauder dans ses rues et ruelles, mais le cœur n’y est pas, l’atmosphère a changé, la gaîté n’est plus à Alger ou alors je ne l’ai pas perçu.
Nous demandons à Belkacem de nous rendre à notre hôtel par la côte.
Nous passons devant le lycée ex- Bugeaud,nous traversons Bab-el-Oued puis nous longeons le bord de mer. Les cabanons accrochés au rivage par des poutres ont presque tous disparu. je n’ai rien reconnu de St Eugène, J’ai à peine aperçu, de la route, le phare du cap Caxine, je n’ai rien vu de la cimenterie, rien reconnu de Guyotville qui me rappelle quelques souvenirs d’adolescent. Quand nous sommes arrivés à Staouéli, j’ai découvert pour la première fois la place aux dauphins et les quelques maisons qui l’entourent  me sont familières.
Mes yeux devaient être bien troubles pour ne plus se rappeler du parcours Staouéli- Sidi-Ferruch si souvent emprunté. Mais la continuité de l’urbanisation fait que mes repères ont disparu.
Le temps a passé, et tout change en demi-siècle. Il y a deux regards à porter sur cette région, celui qui n’a pas connu du temps où nous y étions et celui qui découvre un nouveau pays. Les réalisations faites, peuvent étonner l’étranger qui débarque pour la première fois, elle déboussole le pied noir que je suis.
Mais quand j’entends un gamin demander à son père : «  Papa, qu’est-ce qu’un pied-noir » j’ai le sentiment d’être en trop !
De Staouéli à Sidi Fredj il y a 4,5 kilomètres, et trois barrages de police.
Nous voilà devant l’hôtel El Marsa, hôtel d’Etat, qui au premier abord a une bonne figure.


Jardin à l’entrée de l’Hôtel El Marsa.

                                                                    Voyage effectué en avril 2008

                                               R.A.

Suite en novembre 2008


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