C'est l'aventure de quatre jeunes boulistes (cadets juniors) de l'Amicale Bouliste de Staouéli… Dans les années 1946-47 se constitue cette équipe de boules " lyonnaise ". A l'époque, M. Edgar Borgeaud est le Président de l'ABS. Il entend dire que quatre jeunes sont doués pour ce sport… Il y a Charles SORABELLA, 16ans 1/2, André MIOQUE, 14 ANS 1/2, Jean PEREZ, 14 ans 1/2 et Claude CERVERA, 14ans.
            Un jour, il nous propose de nous lancer dans le grand bain. Première inscription au Grand Prix de l'écho d'Alger qui a lieu au Bois de Boulogne, à Alger, le week-end de Pâques. M. Borgeaud nous y emmène dans sa belle limousine Panhard. Toutes les équipes qui nous sont opposées sont laminées et nous remportons haut la main le magnifique trophée.
            Une petite anecdote : en demie finale, contre l'équipe MARTY du Ruisseau, une prime de 1 000 F (de l'époque) est attribuée à Marty qui a frappé le " bouchon " alors qu'il tirait une boule. M. Borgeaud, mécontent, offre alors une prime de 5 000 F au tireur qui frappera le " bouchon " après l'avoir annoncé. Quelques minutes plus tard, nous avons 7 boules en main contre 0 à l'adversaire. Je (André MIOQUE) tire et frappe le bouchon plein bois. Résultat, nous marquons 6 points et empochons la prime de M. Borgeaud, très satisfait de cette première expérience…et nous, très heureux !
            Quinze jours plus tard, nous participons au Grand Prix Liminana-Africa Bortolotti au jeu algérien, équivalent du jeu Provençal, qui se joue de 3 en 3 ; c'est Jean Perez qui est écarté de l'équipe.
            Après deux jours de compétition, nous nous inclinons en demie finale et enlevons la troisième place.

            Un mois plus tard, après divers tours de qualification, nous disputons la phase finale du championnat d'Algérie Juniors de quadrette à la Lyonnaise. Cette compétition a lieu à Alger, au Boulodrome du Sahel, près de la caserne d'Orléans et durera deux jours et demi.
            M. Borgeaud, très fier de nous, promet une belle surprise si nous mettons une Fanny à un adversaire…
            Qu'à cela ne tienne ! Le premier jour, nous battons l'équipe de Ste Amélie (Alger) par 13 à 0. A midi, notre Président nous paie le restaurant et un énorme gâteau avec l'inscription " Fanny ". Le dernier jour, après 5 parties gagnées, nous disputons la grande finale contre l'équipe de Constantine que nous avions déjà battue lors des poules de qualification. Nous menons par 13 à 0 en 15 points. A ce moment-là, mon père, Honoré Mioque, Vice-Président, vient nous demander d'éviter de les mettre " Fanny ". Nous leur laissons faire un point. A partir de là, plus rien ne va et nous n'arrivons plus à marquer. Finalement, nous perdons 15 à 13. Quelle déception ! Nous sommes désolés et j'en veux terriblement à mon père… Nous ne sommes que vice champion d'Algérie et nous n'irons pas à Grenoble disputer le championnat de France.
            Voilà ! Notre aventure s'arrêtera là, sur cette mauvaise note. La leçon à retenir : il ne faut jamais mésestimer l'adversaire !!!
            De rage, en colère Dédé jeta ses boules dans le ravin de la femme sauvage …

            Quelque temps plus tard, un jeune boudjadi gardant ses chèvres trouva parmi les ronces et les câpriers une merveilleuse paire de boules.
            Très heureux de trouver ce trésor, il s'entraîna avec ses copains, l'histoire ne dit pas qu'il devint un champion, à moins qu'il nous le raconte…mais c'est déjà la légende…
            (Novembre 2006 )                                                         Dédé MIOQUE



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