Bône,
le 12 octobre 1861 LA SEYBOUSE
18ème
Année N° 841 JOURNAL DE BÔNE
COURRIER
FRANCE. ‑ On lit dans une correspondance de Paris :
« D'après les rumeurs qui ont couru dans les cercles politiques,
dont les accointances avec les régions officielles sont patentes, il paraîtrait
que le conseil des ministres tenu le 1er à Saint-Cloud n'aurait pas,
été sans résultat heureux pour la cause de l'unité italienne.
» La question romaine aurait été abordée carrément. M. de Persigny
aurait chaleureusement plaidé la cause d'une population qui demande à faire
partie, au même titre que les habitants de la Lombardie, de l'Emilie, de la
Toscane, des Romagnes, des Marches, de l’Ombrie et des Deux-Siciles, du royaume
d'Italie, avec Victor-Emmanuel pour souverain. L'empereur aurait paru
s'associer aux arguments développés par son ministre de l'intérieur.
» Les autres ministres, comprenant l'inutilité d'une opposition
quelconque, n'auraient hasardé que quelques observations portant moins sur le
fond que sur la forme relativement à la question agitée. »
Une dépêche, adressée de Paris au Sémaphore, porte ce qui suit :
« Le Constitutionnel du 3 octobre publie un article signé Grandguillot et
intitulé Visite du roi de Prusse, dans lequel il constate que depuis dix ans
presque tous les souverains de l'Europe sont venus en France. Il émet l'espoir
que ces entrevues riveraines amèneront les peuples à s'estimer et à se
comprendre. La France ne voit pas autre chose dans la visite du roi de Prusse.
» Répondant aux appréciations des journaux allemands qui considèrent
cette visite comme de pure courtoisie, le Constitutionnel croit qu'il est
difficile d'admettre que les souverains des deux puissances continentales les
plus influentes, les plus solidement assises de la vieille Europe, se
rassemblent uniquement pour échanger quelques banales politesses. Ce journal
considère le traité de commerce actuellement en négociation comme d'une
importance énorme, car les traités commerciaux réconcilient les nations.
» Le Constitutionnel, termine ainsi : Le roi Guillaume, est un
de ces princes qui savent, comprendre leur pays et, leur époque. La fermeté et
la droiture de son caractère sont proverbiales. Il est de la race de ces
princes qui déclarent hardiment à leurs peuples qu'ils mettent sous les pieds
les préjugés injustes, la haine aveugle, qu'ils dédaignent la faveur d'une
popularité éphémère et ne poursuivent que l'approbation impartiale de la
postérité. »
ITALIE. - Une brochure publiée par le père Passaglia, qui condamne le pouvoir
temporel de la papauté, produit une immense sensation. Certains journaux
repoussent l’appui du célèbre théologien italien.
L’Opinione du 26 septembre dit que la France ayant interposé ses bons
offices pour empêcher la rupture entre l'Italie et l’Espagne, notre
gouvernement va suspendre toute délibération relativement à la retraite du
représentant de Madrid.
Soixante brigands ont envahi un petit village de la province d'Ascoli et
ont été faits prisonniers.
La petite bande qui s'était réunie à Borgès a été battue. Les paysans ont
fait prisonniers la plus grande partie de ceux qui la composaient.
Borgès et le peu d'hommes qui lui restent sont en fuite, mais on espère
pouvoir les arrêter.
Le procès Christen est commencé.
ALLEMAGNE. - Le 29 le 30 septembre de grands rassemblements ont eu lieu à Pesth,
devant l'hôtel du comitat. Les rues environnantes étaient occupées par les
troupes, et un lieutenant, l'épée nue, défendait aux députés d'entrer. Il règne
une vive agitation populaire, mais l'ordre n'a pas été troublé.
On lit à ce sujet dans le Sémaphore de Marseille :
« Les dépêches de Hongrie
signalent encore une grande agitation à Pesth, agitation sans troubles, sans
émeute, digne et mesurée comme elle est toujours en Hongrie. La suppression du
comitat aurait chez tout autre peuple soulevé des tempêtes; à Pesth, les rues
voisines de l'hôtel du comitat avaient été envahies par la foule,
qui.protestait silencieusement contre l'emploi de la force pour empêcher les députés
de se rendre dans le lieu de leurs séances. »
PORTUGAL. Le recensement, pour le Portugal
et ses colonies, donne 3.923.410 âmes.
POLOGNE. - On mande de la frontière polonaise, sous la date du 27 septembre, que
l’on a mis en circulation et qu'on a affiché à tous les coins de Varsovie un
appel invitant les Polonais, les Lithuaniens et les Roumains à envoyer des
députations de toutes les villes de l'ancienne Pologne de 1772, pour le 10 octobre, à une assemblée solennelle à
Heradlo, près de Lublin.
Les évêques ont adressé au lieutenant de l'empereur un mémoire demandant
que l'Eglise catholique soit réintégrée dans ses anciens droits. Le lieutenant
de l'empereur a refusé d'accepter le mémoire.
L'archevêque a adressé une allocution aux évêques, dans laquelle on remarque ce passage : « Restez toujours avec le peuple, défendez la cause de la patrie; n'oubliez jamais que vous êtes Polonais. »
TURQUIE. - On mande de la frontière monténégrine que le Monténégro a ordonné une
levée en masse contre les Turcs. Les Bosniaques et les Serbes se sont mis
d'accord. Les défilés conduisant dans l'intérieur du pays seront défendus à
outrance pour gagner du temps, parce que l'on s'attend à une diversion de la
légion hongroise sous les ordres du général Turr.
AMÉRIQUE. - Londres, 1er octobre. - L'office Reuter nous donne les
nouvelles suivantes de New-York, à la date du 21 septembre :
Le bruit court qu'un poste moins important doit être offert à Frémont et
qu'il donnera sa démission par suite de difficultés entre lui et le président.
Le bruit court aussi que 11.000 confédérés se sont emparés de Mayfied,
dans le Kentucky, et qu'ils s'y fortifient. La bataille de Lexington dans le
Missouri a continué le 18 septembre. Brice a attaqué 3.5OO fédéraux avec 30.000
confédérés ; il a été repoussé par une charge à la baïonnette vigoureusement
exécutée par la brigade irlandaise. L'attaque devait se renouveler le
lendemain. En attendant, les fédéraux ont été renforcés de 4.000 hommes;
d'autres renforts approchent, 500 confédérés ont été battus; des pertes
considérables ont été subies à Blue Mills Landing, par 1.500 confédérés.
Des nouvelles de New-York, du 24 septembre, annoncent que Lexington
s'est rendue aux confédérés.
Le duc de Chartres et le comte de Paris ont été nommés officiers de
l'armée fédérale.
Pour extrait DAGAND.
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Le Courrier du dimanche contenait, dans un de ses derniers numéros, une peinture assez piquante
de la tenue des conseils généraux... en France, bien entendu; car ici, en
Algérie, tout est au mieux. Nos journaux africains sont condamnés, sous peine
d'avertissement, à trouver l'administration locale excellente, affectueuse,
infaillible; c'est elle qui suppléera incessamment les conciles oecuméniques.
L'article est intitulé : Causerie.
« …. Les conseils généraux
s'assemblent sous l’œil des préfets. On échange des compliments et des
félicitations, on vante la vaste intelligence du préfet, la science de
l'ingénieur en chef; on n'oublie pas l'expérience « éclairée » du
directeur des contributions directes, ni l'attachement du conseil. général au
bien public, ni la capacité, le dévouement et le zèle des fonctionnaires ;
on vote ici un lycée, - présent ruineux; - là une caserne, plus ruineuse
encore, qui logera deux brigades de gendarmerie et leur sacerdoce ; on rectifie
des routes, on vote un emprunt, on vote des centimes additionnels, on dîne avec
le préfet; tout le monde boit à la santé de tout le monde; on se sépare en
criant : Vive l'empereur! et la session est terminée.
Allez-vous-en, gens de la noce,
Allez-vous-en chacun chez vous.
» Que dites-vous de cette analyse des travaux d'un conseil général?
N'est-elle pas exacte?...
»Voilà pourquoi l'administration du préfet est toujours sans reproche, et
sa capacité supérieure à tout ce qu'on a vu dans les temps anciens et modernes,
celle du ministre excepté, qui sera sans rivale même dans les siècles à venir.
Au reste, si le préfet rencontrait quelque opposant, les séances du conseil
n'étant pas publiques, l'opposition demeurerait à peu près secrète ; et quant
à donner ses raisons dans un journal, il n'y faut pas penser : les journaux de
Paris, excepté toutefois le Courrier du dimanche, n'ont pas de place pour les
affaires de Brives et de Châteauroux, et la plupart des journaux du département
ne disent que ce que M. le préfet veut bien souffrir qu'on dise, et ce n'est guère. »
Pour extrait : DAGAND.
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DE LA NOUVELLE VILLE.
Les pluies ont peine à se décider à venir; elles viendront cependant, et,
selon toute probabilité, elles seront abondantes cet hiver. Que deviendra-t-on
dans la nouvelle ville, quand l'eau aura rempli les trous qui tiennent encore
la place des rues? Ce seront de véritables cloaques. – Faudra-t-il alors
prendre des mesures d'urgence pour assainir la ville elle-même , comme on a
assaini la petite plaine ?
Si le plan des rues n'était pas définitivement arrêté, nous comprendrions
qu'on dût retarder jusqu'à l'approbation ministérielle les travaux
indispensables à la salubrité et à la circulation, mais il n'en est pas ainsi.
Le plan est fait et approuvé. Les alignements sont à la disposition de chacun
des propriétaires intéressés à la question. Beaucoup ont déjà construit; des
capitaux importants ont déjà été dépensés en bâtisses à l'ouest de la ville; il y a vis-à-vis d'eux engagement
moral de seconder leur bonne volonté.
On comprendrait encore à la rigueur les délais qu'on apporte à
l'achèvement des rues, si la ville était pauvre. Mais d'abord l'expropriation
des terrains ne lui coûtera rien, pour les rues du moins; car la plus-value des
terrains laissés aux propriétaires compensera largement le prix des terrains
nécessaires aux voies publiques.
Qu'est-ce donc qui arrêterait la ville? La dépense des égouts, des
remblais, du pavage?
Grâce à Dieu, notre ville est riche ; notre commerce va toujours
augmentant; les droits perçus sur nos marchés donnent chaque année un excédant
de budget plus que suffisant pour ces indispensables travaux.
En les exécutant promptement, on servira tous les intérêts, ceux de la
santé publique qu’un marais aussi intime peut compromettre; ceux des
constructeurs qui ont mis là leurs économies, et enfin un intérêt supérieur
encore peut-être à ceux-là, quoi que ce ne soit pas le premier qui se présente
à l'esprit, l'intérêt de notre avenir comme préfecture.
Nous ne le savons que trop, Bône ne tient pas le premier rang dans les
bonnes grâces administratives. Nous ne devons pas compter sur des faveurs;
mais, en dépit de toutes les froideurs, il faudra bien qu'on s'occupe de nous,
si nous nous en occupons nous-mêmes intelligemment et activement.
Les voyageurs qui nous visitent, on le sait et nous l'avons déjà consigné
ici, sont émerveillés des progrès de Bône, lorsqu'ils les comparent avec l'état
stationnaire ou de décroissance de la plupart des autres villes. Ce sont autant
de voix qui, rentrées en France, nous prônent et appellent l'attention sur
nous.
Que sera-ce lorsqu'on aura terminé les voies publiques de notre ville
neuve, lorsqu'au lieu de ces sables mouvants qui calomnient le Sahara, de ces
fondrières qui rappellent l'ancienne route de Dréan et même encore une partie
de celle de Philippeville, on verra des rues bien faites n'attendant plus que
le travail privé pour doubler l'étendue de la cité? - Et le travail privé ne
se fera pas attendre. - C'est alors qu'on comprendra ce dont nous sommes
capables, ce qu'on peut attendre de nous. - Et qui sait? - Notre préfecture
viendra-t-elle s’asseoir d'elle-même au bout de l'une de ces rues nouvelles?
DAGAND.
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Les arts et la France viennent de faire une grande perte. L'artiste
célèbre auquel nous devons les belles peintures du musée impérial, de la
bibliothèque du Louvre, de Saint-Sulpice, de Saint-Roch, les magnifiques
grisailles de la Bourse, M. Abel de Pujol, est mort le 27, à l'âge de
soixante-dix-huit ans.
Enfant du Nord, né à Valenciennes, sorti de l'obscurité, il ne dut qu'à
lui-même son talent, les distinctions dont il fut honoré pendant sa longue et
laborieuse carrière. Il était membre de l'Institut de France, officier de la Légion
d'honneur. Cette mort a causé une profonde émotion dans le monde des arts; M.
Abel de Pujol y était aussi aimé qu'estimé.
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Chronique locale.
D’UN TRIBUNAL DE COMMERCE. - Le nombre des affaires continue à augmenter, et, malgré toute la
diligence que nos magistrats y apportent, le rôle se charge et s'arrière de
plus en plus.
Il n'y a qu'un remède à ce fâcheux état de choses, l'institution à Bône
d'un tribunal consulaire.
Voici, jusqu'au 1er octobre courant, le mouvement approximatif
de notre marché aux céréales. Il a été vendu : blé, 92.562 hectolitres; orge,
87.182 hectolitres.
Cet immense trafic, joint aux autres négoces et, aux sources de
prospérité qui naissent de notre sol fécond, enfante de nombreuses affaires. De
là la nécessité que nous signalons.
- On nous écrit de La Calle :
« Dimanche, un enfant de quatre ans, qui jouait sur le quai avec ses
camarades, est tombé à la mer, et le vent prenant dans sa robe l'a poussé
rapidement au large.
»Aucun des nombreux spectateurs de cet accident n'osait se dévouer,
lorsque le factionnaire de la douane, le nommé Tisseyre, attiré par le bruit,
s'empara d'un canot et rama vigoureusement vers le petit infortuné qui allait
périr, faute de secours. Ce douanier, voyant qu’il n’avançait pas assez vite,
se jeta à la mer tout habillé, saisit l'enfant au moment où il allait
disparaître sous l'eau et l'arracha à une mort certaine.
»Ce n'est pas la première fois que le sieur Tisseyre accomplit des actes
semblables. Il paraît qu'en d'autres circonstances il a exposé ses jours pour
sauver quatre personnes, et que sa modestie l'a empêché de faire constater ces
traits de dévouement qui l'honorent. »
- L'adjudication
des travaux d'achèvement de la douane de Djidjelli, primitivement fixée au 17
de ce mois, est renvoyée au 21. (Communiqué.) Pour la chronique locale :
DAGAND.
- Nous avons reçu de Penthièvre une lettre d'une de nos anciennes connaissances, Constant Chéret,
aujourd'hui soldat au 3ème Zouaves. Il parait qu'il emploie quelques
jours de permission, qu'il a obtenus, à pourchasser les lions. – Peut-être
devrions-nous analyser et prendre à notre compte l'anecdote qu'il nous raconte;
mais sa lettre est si simple, si naturelle, que nous aimons mieux la citer
textuellement ; la voici :
« Penthièvre, 10
octobre 1861.
Monsieur,
» Si votre estimable journal daigne toujours s'intéresser à moi, voici
l'aventure qui m'est arrivée dans la nuit du 8 au 9. Je m'étais rendu au
Rocher du lion, sur les renseignements du nommé Boun-El-Baïs, oukaf de la tribu
d'Aïn-Mokhra. Le soir de mon arrivée, je m'assis sur la même pierre d'où le 13
juin 1859 j'avais tué un lion.
»Vers le coucher du soleil, je me mis à imiter le cri de la chèvre
croyant que ça devait attirer celui que j'attendais; mais ce fut en vain. La
nuit venue, je descendis prendre ma nourriture chez des charbonniers italiens
qui m'avaient reçu dans leur tente. Ensuite je me rendis à une fontaine que je
connais depuis longtemps pour être fréquentée par le lion, surtout à cette
époque où les eaux sont rares. Je restai blotti près de cette source jusqu'à
onze heures environ. Comme le temps menaçait d'un orage et qu'il devenait impossible
de tirer, je partis. Il y avait environ six minutes que je marchais le long
d'un petit sentier, lorsque tout à coup, en tournant ce sentier, je me trouvai
nez à nez avec le lion, à le toucher, avec ma carabine qui était chargée d'un
coup à balle cylindro-conique, et de l'autre à balle explosible. Je ne saurais
vous dépeindre, Monsieur l'émotion que j'ai éprouvée alors. Toujours est-il
que j'ai fait deux pas en arrière et que j'ai tiré sans même ajuster. Je ne
voyais pas même mes canons.
» Le lion tomba, et moi me souciant peu de lui tenir compagnie à une
pareille heure, avec un temps aussi noir, je disparus dans les broussailles.
Quand j'eus fait environ vingt pas, j'écoutai et je crus entendre comme un cri
plaintif. Je me mis de nouveau en marche avec la plus grande précaution afin de
ne pas me faire entendre. À mon avivée chez les charbonniers, je reconnus que
dans ma précipitation, j'avais tiré le coup à balle franche, ce dont je ne fus
pas très satisfait. Mais il faut savoir que j'étais un peu ému.
» Le lendemain, m'étant rendu sur les lieux, je ne trouvai que du sang
qui rougissait le sol et
les branches.
» Je le suivis pendant une assez longue distance; mais la terre étant
sèche et dure, lorsque
le sang a disparu, il m'a été impossible de découvrir aucune trace.
» Voilà, monsieur, le résultat de dix nuits passées aux montagnes de la
Mâouna et partout
où j'ai cru rencontrer ma proie. Mais je ne désespère pas d'avoir ma
revanche avant l'expiration de ma permission.
» Agréez, etc.
Constant CHÉRET. ‑
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Faits divers.
Le conseil général d'Oran, dans sa séance du 17 septembre, a adopté, après une vive discussion, un
vœu ainsi formulé :
« Le conseil émet le vœu que, désormais, les membres des conseils
généraux soient nommés à l'élection. »
Il a demandé, dans la même séance, la suppression des passeports, entre
la France et l'Algérie, soit à l'aller soit au retour, pour les Français et
pour les étrangers affranchis en France de cette formalité.
- Le Moniteur extrait
d’une lettre qui lui est adressée les détails suivants sur les ambassadeurs
siamois, au moment où ils se préparaient à quitter à Paris, le 25 septembre
dernier :
».. ..... Dès l’approche du départ, les Siamois se
sont sentis saisis de tristesse et ont manifesté le plus grand regret de
quitter la France, qu'ils trouvaient si belle, si grande, mais dès qu'il a
fallu faire les derniers préparatifs pour partir, leurs larmes ont coulé à
plusieurs reprises.
» Avant de quitter leur
hôtel, les trois ambassadeurs ont réuni leurs subalternes dans leur chambre.
Ils leur ont rappelé en quelques mots bien sentis la manière, digne et
bienveillante avec laquelle ils avaient été reçus, combien on avait eu pour eux
d'égards et de complaisance, combien ils devaient se sentir heureux d'avoir été
choisis par leurs rois pour venir en France, pour y voir et y admirer toutes
les merveilles ,dont ils avaient été témoins ; qu'ils devaient surtout
reconnaître que c'était à la haute bienveillance de LL. MM. l'empereur et
l'impératrice? qu'ils devaient un tel bonheur; qu'ils n'oublieraient jamais la
réception solennelle que Leurs Majestés leur avaient accordée et les paroles, bienveillantes
qu'elles avaient daigné leur adresser.
» Puis, après avoir témoigné leurs regrets de n'avoir pu présenter à
Leurs Majestés leurs derniers hommages et leurs remerciements, les ambassadeurs
ont ajouté qu'ils allaient y suppléer autant qu'il était en leur pouvoir. Ils
ont alors fait allumer une dizaine de cierges en cire qu'ils avaient
apportés de Siam avec des baguettes odorantes dont ils se servent dans
leur pays.
Les cérémonies
religieuses; et alors que celles du sud où ils savaient que, leurs Majestés,
ils se sont Prosternée jusqu'à terre en joignant les mains, et disant à chaque
fois qu'ils prenaient, humblement congé de Leurs Majestés et se mettaient sous
leurs heureux auspices pour faire un bon voyage et être à tout jamais heureux.
»Après cette cérémonie et au moment où le personnel (le l'ambassade
quittait l'hôtel, ils ont tous poussé les cris de : Vive l'empereur! vive
l'impératrice ! vive la France! D
Pour les faits divers : DAGAND.
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Annonces légales.
Etude de Me CHERONNET,
défenseur à Bône.
VENTE
SUR
SAISIE RÉELLE
D'UN
JARDIN et D'UNE MAISON
Situés commune de
Souk-Ahras
Canton dudit,
arrondissement judiciaire
de Bône, département de
Constantine.
Adjudication le 13 novembre 1861.
Aux requête, poursuites et diligences du sieur Claude Colin, propriétaire,
demeurant à Penthièvre, ayant pour défenseur constitué sur cette poursuite Me
Ferdinand Cheronnet, exerçant en cette qualité près le tribunal civil de Bône,
demeurant en cette ville,
Il sera procédé, le mercredi treize novembre mil huit cent soixante-un,
en l'audience des criées dudit tribunal, issue de l'audience commerciale qui
s'ouvre à midi, à la vente aux enchères publiques des immeubles ci-après
désignés, saisis sur le sieur Salvator Gaviano, maître maçon, et la dame
Rafaela Caria, son épouse, demeurant ensemble à Souk-Ahras, suivant
procès-verbal de Bailly, garde colonial faisant fonctions d'huissier à
Souk-Ahras, du huit août mil huit cent soixante-un, visé, enregistré et
transcrit au bureau des hypothèques de Bône, le vingt dudit mois d’août, vol.
9, N° 24.
Désignation des immeubles mis en vente telle qu'elle est insérée au procès-verbal de saisie.
1° Un terrain en
nature de jardin, situé près de Souk-Ahras, commune et canton dudit, d"une
contenance de trente-quatre ares neuf centiares portant sur les indications.
Ce jardin
est cultivé par le sieur Gaviano lui‑même et lui a été concédé par M. le
préfet du département de constantine, savoir : le lot no 96, suivant titre de
concession du vingt-huit septembre mil huit cent cinquante-neuf, enregistré,
et les lots N°s 95 et 97,
suivant titre de concession du huit octobre mil huit cent soixante , aussi
enregistré.
2° Une maison située
à Souk-Ahras, ayant deux façades, l'une sur la rue du Mamelon, l'autre sur la
rue de l'Olivier; sur la rue du Mamelon, elle tient, d'un côté, aux sieurs
Clada et Guelpa, et, d'autre côté, au sieur Barchi; sur la rue de l'Olivier,
elle tient, d'un côté, audit sieur Barchi, et, d'autre côté, au sieur François
Darmani; une partie seulement de la façade de la rue du Mamelon, celle
attenante à la maison du sieur Barchi, est terminée et percée d'une porte et
d'une fenêtre avec persiennes, le tout peint en vert; l'autre partie, en voie
de construction, est percée de deux baies de porte et de deux baies de fenêtre
et n'est pas couverte ; la façade de la rue de l'Olivier n'est percée que
d’une porte et une fenêtre garnie dé persiennes, le tout aussi peint en vert
et faisant partie du logement occupé par le receveur de l’enregistrement.
Cette maison a été construite par le sieur Gaviano sur un terrain figurant
au plan de Souk-Ahras sous le N° 230, pour une contenance en superficie de
deux cent quatre-vingt-six mètres carrés, qui lui a été concédé par M. le
préfet du département de Constantine, suivant titre de concession en date du
onze septembre mil huit cent soixante, enregistré et transcrit.
Mise à prix.
Outre les charges, clauses et conditions contenues au cahier des charges
dressé et déposé au greffe du tribunal civil de Bône, les immeubles sus
désignés seront mis en vente en un seul lot, sur la mise à prix, en sus des
frais, de trois mille francs, ci . . . . . . . 3.000 fr.
Etant déclaré que tous ceux du chef desquels il pourrait être pris
inscription pour raison d'hypothèque légale devront requérir cette inscription
avant la transcription du jugement d'adjudication desdits immeubles, sous peine
de déchéance.
S'adresser, pour prendre connaissance du cahier des charges et pour tous
renseignements,
1) Au greffe du tribunal civil de Bône;
2) À Me Cheronnet, défenseur poursuivant.
Fait et rédigé par le défenseur soussigné, à Bône, le huit octobre mil
huit cent soixante et un.
Signé CHERONNET.
Enregistré à Bône le neuf octobre mil huit
cent soixante et un. Reçu cinquante centimes.
Signé VERNIER.
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Etude de Me CHAPUIS, avocat-avoué à
Bône,
rue dit Croissant, N° 2.
AViS.
Les créanciers du sieur Vacca, entrepreneur de travaux publics, sont
priés de se trouver à l'étude de M° Chapuis le jeudi dix-sept octobre courant,
à une heure de relevée, pour donner suite au projet d'arrangement déjà
présenté. Les fonds dont a été parlé dans une précédente réunion sont déposés.
Ils sont priés également de se munir de leurs titres de créance.
C. CHAPUIS.
Suivant acte sous seing privé , en date du quinze juillet mil huit cent
soixante et un, enregistré, le sieur Cornet (Gustave) a vendu au sieur Cornet
(Alfred) le fond de quincaillerie qu'il exploitait à Guelma, rue
Saint-Augustin, moyennant le prix
convenu entre eux et payable ainsi qu'il est dit dans l'acte.
Annonces diverses.
Mme FLEURY
modiste, a l'honneur de prévenir les dames qu'elle arrivera de Paris dans la
première quinzaine du mois courant; elle
rapporte un assortiment d'objets pour dames du meilleur goût et de la plus haute nouveauté, à des prix très modérés.
~~~~~~~~~~~
M . PRIEUX Tailleur, place d'Armes, à côté du Café de
Paris, a l'honneur de prévenir le public qu'il vient de recevoir directement
d'Elbeuf un assortiment de drap très-joli et très-varié, qu'il pourra céder et
confectionner d'après les dernières modes de Paris, à des prix très-modérés.
~~~~~~~~~~~
A VENDRE
Un MANÉGE, un MOULIN MALTAIS et un MOULIN BOUCHON petit modèle, pouvant
marcher à bras.
S'adresser à M. Dresler, rue Fart.