Je reprends, après plus de 2 mois d'arrêt, mes descriptions et souvenirs de ma ville, par celles des quartiers des Santons et de Beauséjour . J'ai séparé cette description en deux bien que l'on puisse admettre que les Santons ne soient pas un véritable quartier, mais par commodité, je parlerai en premier des Santons puis de Beauséjour proprement dit .
Il s'agit en réalité d'une zone créée artificiellement pour exploiter des carrières qui ont servi à combler et à ériger les terre-pleins du port . Il s'est formé une véritable brèche très large coupant en deux la colline des santons qui surplombe la ville d'un coté et la corniche de l'autre. Toute cette caillasse a été évacuée par la tranchée, elle aussi artificielle, séparant la colline des Santons de la vieille ville de Bône, l'accès supérieur se faisant par un pont enjambant cette tranchée.
Je décrirai donc ce quartier au dessus de la place de la cathédrale, faisant suite au cours Bertagna . Quartier plat ,arasé, situé à droite des Carrières des Santons et à gauche d'une petite colline occupée par le Centre de santé et un parc d'Artillerie militaire .
Au centre, notre Église où je me suis marié en Janvier 1963 après l'indépendance. On y accédait par d'imposants escaliers. Tout autour, des ficus apportaient leurs ombrages et derrière se trouvait le Lycée Ernest Mercier, lycée de filles de notre ville qui s'étendait sur 2 à 300 mètres avec deux cours et un petit stade au bout .
En regardant vers le Nord à droite de la Cathédrale; la Rue Saint Monique séparant la cathédrale et le Lycée de fille de la nouvelle poste et du gros bloc de la prison et du Tribunal civil l'avenue de la 3éme D.I.A . Sur le plateau, en arrière de la poste, s'étaient construits de grands immeubles locatifs de huit étages, je crois. Au pied de la falaise des carrières, s'était construit un grand Immeuble de trois ou quatre étages; l'Hôtel des Impôts.
Quand j'ai quitté ma ville je me rappelle y être allé pour demander le quitus de sortie des Impôts. Devant cet Hôtel des Impôts construit vers 1960 la rue Sainte Monique rejoignait l'avenue du Maréchal Juin pour former le Boulevard Narbonne. Par cette avenue, on redescendait en ville pour rejoindre l'avenue de la 3ème DIA . A droite, sur le grand terre-plein longtemps inoccupé, s'est construite en 1958 la nouvelle Préfecture quand le Département de Bône a été créé.
Voilà ce quartier des Santons qui regroupait des administrations (PTT, Impôts, Préfecture), et le lycée de filles au centre. Je sais que depuis notre départ, la cathédrale de Bône a été rasée pour prolonger le Cour Bertagna jusqu'au devant du Lycée de Filles. Par ailleurs j'ai appris qu'il s'est construit rue Sainte Monique, un très grand Hôtel panoramique de sept étages : "Le quartier de Beauséjour".
Ce quartier, centré par le Boulevard Narbonne sur un trajet en baïonnette, s'étalait à flanc de coteau de la colline des Santons à la dépression du Stade Municipal et du sud vers le nord; de la place derrière le Lycée Mercier jusqu'au transformateur .
Il était entouré par les rues Marcel Vigo et des frères Goncourt le long de la pépinière et des jardins du Stade, et par le chemin de ceinture en bas du cimetière et vers le Transformateur.
Le long du Boulevard Narbonne, on trouvait quelques grands et beaux immeubles : Ceux de l'Ouenza, des Ponts et Chaussées, Casad'Italia transformé après guerre en annexe du Lycée de Filles où il n'y avait pas d'internat et surtout l'Immeuble du Majestic qui avec ses 7 étages construits avant guerre était sans doute le plus beau de la ville. Il logeait le cinéma du même nom qui me rappelle mes souvenirs d'enfance de Bambi, Pinocchio ou la Bataille du rail .
En face, un bel immeuble locatif existait aussi. De même, dans la deuxième partie de la baïonnette, s'était construit un très bel immeuble avec des commerces au dessous. Sous le boulevard Narbonne, vers la rue Marcel Vigo, se trouvait un quartier de petites villas de même qu'entre le chemin de ceinture et cette rue.
En face de la régie des tabacs, le Tennis Club de Bône avec ses nombreux courts de brique pillée rouge. Au dessus du Boulevard Narbonne c'était le quartier des aviateurs : Rue Ader , Wrigt, Nungesser et Coli , Latham , Roland Garros etc. .. . J'y ai habité quelques années quand ma mère a pris sa retraite de l'enseignement au Beni Ramassés dans une petite villa qu'ils avaient acheté donnant sur des escaliers entre les rues Roland Garros et Wright. Un peu en contrebas, à droite en montant l'escalier, la grande villa de ma belle mère, Madame Tenneroni . Ce quartier était très agréable, beaucoup de petits jardins , beaucoup de fleurs et les crêtes du massif de l'Edough en face . J'ai épousé ma voisine après l'indépendance et j'y ai résidé jusqu'en Avril 63 finissant les deux derniers mois en face dans la maison natale de mon épouse, avant de repartir en France définitivement .
Au début du quartier de Beauséjour se situaient plusieurs cliniques. En face de la préfecture, rue Debussy, la clinique Molandre, dans une rue parallèle au dessus du Boulevard Narbonne, la clinique Tcherny, je crois.
Voilà ce quartier de Beauséjour très verdoyant entre le centre ville se prolongeant vers les plages par les quartiers de la Ménadia et Sainte Thérèse, surplombé par la colline des santons avec ses casernes et le quartier des caroubiers par delà la crête.
La période où mes parents y ont résidé, je ne l'ai connu qu'en vacances Universitaires mais j'y ai résidé aussi durant ma dernière année Bônoise ou j'ai fini mes 26 mois de service comme médecin à la Base aérienne des salines, puis ensuite comme médecin au centre Hospitalier de Bône et quelques aides médicales dans la plaine à Morris, Randon , Zerizer. Cette année là je m'y suis marié dans une cathédrale aujourd'hui disparue.