N° 171
Avril

http://piednoir.fr
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Avril 2017
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
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EDITO
AVRIL C'EST L'HEURE DU CHOIX !

         Chers Amis,

         Ce mois d'avril, qui débute par le poisson traditionnel, risque de nous conduire vers un autre gros poisson plus difficile à digérer avec l'élection présidentielle.

         Mais avant il y a les Rameaux et les fêtes de Pâques que je vous souhaite de bien passer et de profiter des chocolats, des gazadielles et de la Mouna.

         Alors que je ne voulais pas parler d'élections ou de politique, mais un candidat inculte, dégoûtant, a insulté la France, soit, et en plus il nous a insulté et s'est moqué ouvertement de nos morts, de nos ancêtres et de leurs œuvres de colonisation civilisatrice, sociale, bâtisseuse. Cela m'incite à dire en partie ce que j'ai sur le cœur car d'autres en disent bien plus dans le dossier consacré à la honte de ce candidat que je vous invite à lire dans ce numéro.

         - Que les médias et les macrophiles veuillent nous imposer à tout prix leur candidat, cela montre à quel point le système mis en place depuis des décennies par des élus en fonction, fait qu'ils choisissent celui qui sera le prochain président.

         - Que ces médias soient à la solde du système, cela montre à quel point ils sont redevables de leurs aides subventionnées, de leurs avantages fiscaux ou effacement de dettes.

         - Que les macrophiles soient aveugles sur leur candidat qui a insulté la France et les Français, les Pieds-Noirs et les Harkis en allant à l'étranger cracher sa haine, cela démontre que ces macrophiles manquent, avec leur candidat, de respect pour leur pays et la mémoire de ceux qui ont porté la colonisation à son apogée à travers son empire et en France. Cela, même si quelquefois il y a eu des entorses malheureuses souvent perpétrées par les ennemis français de cette colonisation.

         - Que la plupart des candidats et ex-candidats se préparent à rejoindre le macronisme, cela prouve qu'ils ne regardent pas l'intérêt de la France et de leurs concitoyens. Cela renforce le sentiment d'irrespect qu'ils ont envers leurs discours, promesses et paroles données à leurs propres électeurs qui les supportent et leur font confiance.

         - Que des français trompés et floués par cinq ans de hollandisme soient de nouveau prêts à porter aux nues un hollandisme bis, cela confirme que le décervellement de masse subit par le peuple a plutôt bien fonctionné grâce au système UMPS-centriste-écologiste.

         - que des candidats de ce système veuillent étouffer les candidats hostiles à leurs manœuvres néfastes pour le pays, cela signifie qu'ils ont aussi peur de ces candidats, par eux qualifiés " d'extrêmes ", alors qu'ils sont sûrement plus français qu'eux et plus respectueux de la France, de son histoire, de sa culture et de sa mémoire.

         - Que des Français soient tentés de s'abstenir en restant à la maison, cela donnera raison au système qui a pour but extrême de supprimer les élections au suffrage universel.

         - Que le marinisme et le mélanchonisme soient les seuls qui aient un programme pour la France et les Français, même s'ils n'ont pas la même doctrine ; qu'ils soient les seuls à n'avoir pas gouvernés seuls, cela éclaire les électeurs avec un choix contre l'abstentionnisme ou contre le système.

         Pour ma part, mon choix est fait, j'irai voter pour le respect de nos morts, de notre civilisation et de notre mémoire.

         Que tout le monde réagisse ainsi et le système en place s'effondrera, sinon la victoire du système conduira le pays au chaos, et inexorablement vers la guerre civile que nous promettent déjà les ennemis de la civilisation occidentale. Guerre qui a déjà commencée, avec les attentats.
         Il y a cinq ans, on avait le choix entre la Peste et le Choléra, on a eu les deux. Cette année le choix est entre les maladies mortifères et les maladies bénignes soit l'union de la peste-choléra contre la rubéole ou la rougeole.

         Bonnes Fêtes Pascales et Bon Choix.

Bonne lecture, JPB                   
         Diobône,
         A tchao.
ATTENTION :
URGENCE EN DERNIERE PAGE
       
 



Les rameaux.
Par M. Marc Donato

Photo M. M. Donato        En passant récemment devant la devanture d'une confiserie, j'ai été surpris de voir en vitrine des rameaux comme nous les avons connus dans notre enfance.

        Je croyais que cette coutume était passée à la trappe des oubliettes, qu'elle était la démonstration d'un groupe de méditerranéens d'un autre âge. Et puis voilà notre histoire me sautait brutalement à la figure. René Vento avait déjà rappelé dans son livre "Papa, Maman, Bône et moi" la vision des rameaux depuis la pâtisserie Piccione de la rue neuve Saint-Augustin et un épisode truculent où il a mangé les friandises de sa voisine.

        Le "Dominica in Palmis" de l'église, dimanche avant Pâques, célèbre l'entrée de Jésus à Jérusalem. Il est monté sur un âne. La foule l'acclame en brandissant des rameaux et en criant : Hosanna !

Photo M. M. Donato        Cette fête s'implante en Europe vers le VIIIème siècle : on se rend à l'église avec un rameau à la main. C'est une palme, un rameau de palmier (symbole du juste) ou des branches de laurier, de buis, ce qu'offre la végétation locale.

        A Nice, une tradition se perpétue le dimanche des Rameaux, " lu rampau ", c'est la vente sur le parvis des églises, outre de l'olivier, du buis, du laurier à bénir, de savants sujets tressés en jeunes feuilles de dattiers, blanchies par serrage de la tête de l'arbre, survivance des palmes sacrées de l'église romaine et de la Pâque des Juifs.

        Ces rameaux bénis par le prêtre étaient ensuite conservés plusieurs mois. Le rameau béni se gardait généralement dans la chambre, on s'en servait pour bénir les morts, lorsqu'un décès survenait dans la famille. Il préserve aussi la maison de la foudre. Le jour des Cendres, on brûle le rameau de l'année précédente ou on l'enterre.

Photo M. M. Donato        Rappelons-nous notre coutume devenue païenne, loin de ses origines mais suivie avec une telle ferveur sinon pour accompagner la cérémonie elle-même, du moins pour montrer qu'on avait le rameau le plus beau, le plus chargé. Le jour des Rameaux, les enfants allaient à la messe avec des branches recouvertes de papier brillant sur lesquelles étaient accrochés, sur chaque branchette, des friandises ou des petits jouets et sur le haut il y avait une orange confite. Les petits étaient fiers, mais les grands !!!

        C'était souvent le parrain et la marraine qui offraient ces rameaux aux enfants qui attendaient avec une impatience difficilement contenue la fin de la messe pour pouvoir goûter à toutes ces friandises.

        Pour rien au monde on aurait raté le jour des Rameaux et on l'attendait bien à sa place huit jours avant Pâques, pas question de faire Pâques avant les Rameaux !
Marc DONATO





PHOTOS de BÔNE
Envois de M. Charles Ciantar
COLLEGE D'ALZON
Photo envoyée par M. C. Ciantar


Photo envoyée par M. C. Ciantar


Photo envoyée par M. C. Ciantar



Photo envoyée par M. C. Ciantar


LE MUTILE N° 40, 2 décembre 1917 (Gallica)
Histoire vraie Trop motivé pour servir son pays !!!
        
        Nous avons cru utile de signaler au public la désinvolture avec laquelle on traite certaines catégories de citoyens, lorsqu'ils désirent contracter un engagement aux travailleurs Kabyles, nous ayons, prouvé qu'une circulaire dont la valeur est indiscutable, puisqu'elle émane du Chef suprême de l'Armée Française, le Ministre de la guerre, pouvait devenir lettre morte, au moyen d'un ordre occulte dont la conséquence est l'annulation pure et simple de l'esprit de cette circulaire : aujourd'hui, dans un autre ordre d'idées, il nous faut expliquer ce qu'il advient de celui qui désire contracter un engagement comme sergent surveillant lés détenus.

        Notre frère d'armes, Jaïs Elie, de la classe 1900, ayant été réformé n- 2 durant la mobilisation et désireux de se rendre cependant utile à son pays avait adressé à la Division d'Alger, une demande d'engagement comme sergent surveillant les détenus à Douera et avait fait établir à cet effet, un extrait de son casier judiciaire et un certificat de bonne vie et mœurs. On sait avec quelle lenteur l'Administration établit ces sortes de pièces, mais on est loin de supposer quelle longueur de temps est nécessaire pour la formation d'un dossier militaire et nous croyons en donner un faible aperçu en disant que l'intéressé attendit plus de 15 jours que l'on voulu bien le convoquer pour la visite réglementaire.

        Celle-ci eut lieu et l'attitude du Major désigné, comme sa réponse du reste, faisaient espérer à notre camarade son acception, puisque le Médecin-Major lui avait textuellement dit : " C'est bien, vous pouvez vous retirer " ce qui confirmait sa pensée intime qu'il était apte et que la prise de possession de son futur poste n'était plus qu'une simple formalité.

        Une note de service de la Division en date du 26 Octobre 1917, est venue le désillusionner en lui faisant connaître que ce même Major l'avait déclaré "inapte à remplir l'emploi sollicité ". L'intéressé en est resté tout interloqué, au point qu'il se demande encore à l'heure actuelle s'il a rêvé ou s'il n'y a pas eu confusion.

        Nous n'avons pas la prétention de nous substituer à un homme de l'art, mais cette décision nous parait étrange, car Jaïs s'il a été réformé pour bronchite, n'en parait pas moins être un solide gaillard tout désigné pour assurer un service de garde dans un camp.
        Marié, père de famille, il est très sérieux, d'une bonne moralité et d'une énergie peu commune. Il a 37 ans et possède en outre à fond la langue arabe, ce qui n'est pas à dédaigner dans un camp de détenus où se trouvent des éléments indigènes.

        L'état, de ses services militaires le recommandait du reste. Incorporé le 18 Mai 1901 à la 13° Cie du 18° Escadron du Train, il fut réformé temporairement par la Commission Spéciale de Tlemcen le 4 Juin 1902. Rappelé à l'activité par la Commission Spéciale de Tlemcen le 7 Mai 1903, il fut incorporé au 17° Escadron du Train des Equipages le 4.
        Juin 1903. Envoyé dans la disponibilité le 28 Octobre 1903, il accomplit une première période d'exercices au 17° Escadron, du 25 Septembre au 22 Octobre 1905, puis une seconde au même escadron du 3 au 19 Octobre 1910.

        Rappelé à l'activité à la mobilisation générale le 2 Août 1914, il fut affecté au 1° Régiment de Tirailleurs.
        Réformé n' 2 par la Commission de réforme d'Alger du 14 Septembre 1914, il fut classé service auxiliaire par la Commission dé réforme d'Alger du 28 Avril 1915. Rappelé à l'activité le 12 Août 1915, il fut affecté à la 19° Section de Commis cl Ouvriers d'Administration.
        Maintenu service auxiliaire par la Commission de Réforme d'Alger, le 29 Septembre 1915 (loi Dalbiez), il fut réformé n" 2 à Alger le 29 Octobre 1918.

        Jaïs voulait servir cependant, contrairement à beaucoup qui emploient tous les moyens pour échapper au devoir sacré et c'est ainsi qu'il contracta un engagement spécial pour la durée de la guerre au 6° Groupe d'Artillerie, engagement qui dut être résilié au bout de quatre mois pour son étal, de santé.

        Cette raison doit être écartée aujourd'hui car l'état général de Jaïs s'est beaucoup amélioré grâce aux soins incessants qui lui ont été prodigués, du reste, une contre visite qu'il réclame avec juste raison le proclamera.

        Une enquête s'impose. Nous l'espérons entière et impartiale aussi bien pour la satisfaction de l'opinion publique que pour attester que les règlements militaires n'ont pas subi une entorse, ce que nous voudrions qu'il nous fut démontré. .
Paul BONPOUR.                  
Mutilé, Réformé n" 1                  



Fables Bônoises
De M. Edmond Brua
Envoyé Par M. Carpy Dominique

.


 L'OS DE MORT

Deux vrais amis vivoient aux bords de la Seybouse.
Il n'étoit point de coup de dent,
De coup de main ni de partouse
Qu'ils n'eussent en commun, l'un l'autre s'entr'aidant
Et comme apôtres s'entendant.
J'ai dit qu'ils étoient deux. Les Autres étoient douze.
Mais dans le nombre fut Juda
Et Pierre, quand le coq chanta.
La morale préliminaire
De cet apologue bônois
Seroit donc qu'il est mieux, autant qu'on le peut faire,
D'avoir au plus ménage à trois.
Mais là n'est point notre affaire.
Revenons à nos amis
Ou mieux, à nos larrons. Si j'ai parlé d'apôtres, C'est par un lapsus calami.
Il n'est qu'entre larrons de comptes à demi.
Voyons ce qu'il advint des nôtres.

Un jour, allant je ne sais où,
Ils côtoyoient un cimetière,
Celui-là même qui le goût,
Marquise, de mourir, donne du premier coup.
Aussi, cruelle, gardez-vous
D'y jeter en passant cette œillade si fière
Dont vous glacez vos soupirans.
Iris, je vous tuerois (il n'est que trop facile)
Si je ne redoutois la mort de mon tyran.

Donc, un de nos rats-de-ville
Qui jouoient aux rats-des-champs,
Mourant presque de faim (je le dis pour la forme),
Buta, chemin faisant, sur un obstacle énorme,
Un os, puisqu'il me faut l'appeler par son nom.
Os de poulet ? Os de pigeon ?
J'ai dit : énorme. Pourquoi donc
Voyez-vous un ptéranodon ?
La Nature aux oiseaux fixe-t-elle des normes ?
Hippocrate dit oui, mais Galien dit non.
Et quant à moi, je suis au centre.

Salvator ! s'exclame Bagur,
Dès, touch'-moi c't os comme il est dur !
Atso ! D'un peu de pluss ce bâtard i ' me rentre
En dedans les boyaux du ventre !
De quoi c'est ça ? D'aousqu'i' sort ?
A de bon, c'est un os de mort !

Salvator approchant saisit l'os et le flaire.
- Popopo ! dit-il, que des necs !
Rien qu'à oir comment qu'il est sec
J'endevine à qui j'ai d'affaire.
Un kelb qu'il a crevé, oilà ça qu'c'est, pas pluss !
Mieur nous se le laissons par terre,
Aussinon, entention la peste et le tuphus !
En pluss de ça, diocane, il est plein des fourmilles !
Il jette l'os à quatre pas.
Mais Bagur de crier : - T i es jmaouss, manmamille ?
Assaoir si c'est pas un os de la famille,
L'os à manman, l'os à papa ?
Chance à nous aut', a'c ton biznesse,
Si la schkoumoun i ' nous vient pas !

Il court ramasser l'os, sur son cœur il le presse
Et s'en forge déjà plus d'une identité
Qui le fait pleurer de tendresse.
- Cet os, dit-il, la vérité,
C'est l'os à le p'tit nain qu'on s'I'a décapité
(Le bon dieu qu'i' se le repose !)
T'sais, vec un œil oui, un œil non ?
Machin, Truc, atso ! Comment ? Chose.
Je m'arappelle plus du nom.
Alors, si c'est pas lui, c'est l'aut'e,
Çuilà qu'il avoit la calote
Que manque i ' s'la lévoit à les enterrements,
Truc, Machin, Chose, atso ! Comment ?
Qu'i' va s l a pille où je me pense !
Ça qu'y a de sûr et de certain,
C'est pas l'os à Saint Augustin !

Cependant que Bagur fait l'homme d'importance
Et se prend tout de bon pour un nouveau Cuvier
, Salvator, qui perd patience,
Décoche à l'os un coup de pied.
Le tibia (c'étoit l'os du mort, on le suppose)
Vole en poussière. Adieu Machin, Truc, Chose !
Bagur ne l'entend pas ainsi.
Et voilà nos amis qui tombent l'un sur l'autre
A bras, comme on dit, raccourcis.
Longuement dans l'herbe ils se vautrent,
Puis Salvator a le dessus.
Une pente étoit là qui menoit mordicus
Au champ des morts. Bagur devoit la prendre.
C'est ce qu'il fit, sans bien comprendre,
Contre son gré, mais non à son insu.

- Ouille ! ouille ! ouille ! Entention ti glisses !
Bagur, au cul ti as la peau lisse !
Le charitable Salvator
Harangue ainsi l'ami dont il cause la perte,
Ajoutant, pour celer ses torts :
S'i' rencontre une tombe ouverte,
La mort de ses oss, il est mort !

Pour moi, je suis d'avis qu'il méritoit son sort
Et je conviens que je préfère
Le rêveur distrait qui s'enferre
Dessus une flèche d'Eros
Au pédant solennel qui tombe sur un os.

               
Edmond Brua








 Bulletin - Oeuvre de saint Augustin et de sainte Monique, patronne des mères chrétiennes  
1875 - Brochure trouvée à la BNF


L'ARMEE D'AFRIQUE
ET LA MISSION LA FRANCE EN AFRIQUE
               
UNE SAINTE EN ALGÉRIE N° 3


                C'est au mois de Novembre 1866, que mourut Mgr Pavy. Quelques mois après Mgr Lavigerie fut appelé de l'évêché de Nancy au siège d'Alger dont il devint le premier archevêque.
                Pour nous conformer aux lois de l'Eglise, nous déclarons n'employer dans cette Notice les noms de saint, d'inspiration, de miracle, qu'en soumettant le tout au jugement du Saint-Siége et dans le sens où il est permis de les employer.

                Avec ce Prélat une ère nouvelle va commencer pour le pèlerinage de Notre-Dame d'Afrique. Les prévisions si souvent manifestées de Mlle Agarithe vont se réaliser elle va voir se presser dans le vénéré sanctuaire dont elle est la gardienne, de jeunes musulmans devenus néophytes qui dans la douce Mère Marie, Imana Mariem, comme l'appellent ces pauvres enfants, viendront saluer et prier la Vierge, Mère de Dieu.
                A peine le nouvel Archevêque avait-il pris possession de son siége qu'un voile de mort s'étendait sur l'Algérie où tous les fléaux semblaient s'être successivement déchaînés, pour venir décimer les malheureuses populations indigènes.

                Le cœur du premier pasteur dont la devise et les armes sont charitas, s'émut de tant de misère à la fois. Il chargea ses prêtres, ses religieux et ses religieuses de ramasser sur les grands chemins les pauvres victimes de l'épouvantable famine. En peu de temps le palais de l'Archevêché fut rempli, et l'établissement provisoire ouvert aux orphelins par les soins du zélé et charitable prélat ne tarda pas à se trouver insuffisant, car il avait commencé l'Œuvre sans aucune autre ressource devant lui qu'une grande confiance en Dieu et dans la charité catholique.

                Le vénérable Archevêque n'ayant plus de locaux pour recevoir ces pauvres enfants abandonnés qui chaque jour arrivaient en foule, en prit une partie près de lui, dans sa résidence de Saint-Eugène, tout près de Notre-Dame d'Afrique, où ces enfants demi-barbares voyaient les chrétiens se rendre pour prier. Dès lors ce lieu devint pour eux comme une terre sacrée, et ce monument avec ses formes imposantes, ils s'habituèrent à le vénérer comme le sanctuaire de la Vierge Marie leur Mère, en même temps qu'elle était la Reine de l'Afrique leur patrie.
                Tout d'ailleurs les saisissait dans ce pèlerinage, jusqu'à la céleste apparition de cette humble fille à l'air angélique et qui passait son temps à recevoir les pèlerins ou à prier dans le silence du sanctuaire. Bien des fois à cette époque, ces pauvres enfants se demandaient en effet si cette femme si douce, si recueillie, n'était pas un ange que Dieu avait envoyé du ciel pour garder son temple.

                Cependant Agarithe se sentait surabonder de joie en voyant grandir et prospérer les OEuvres de l'éminent Archevêque, à qui le Saint-Siége confiait à cette même époque l'immense délégation apostolique du Sahara et du Soudan, délégation qui comprend plus de 50 millions d'infidèles entre les États Barbaresques et les grands lacs du centre de l'Afrique d'une part, et d'autre part, l'Égypte et le Fezzan, jusqu'aux plages de l'Atlantique.
                En face de ce champ immense ouvert à son zèle, l'infatigable Prélat fonda tout d'abord, pour cette œuvre spéciale, une société de Missionnaires et une congrégation de femmes.

                C'est quelque temps après, le 2 février de l'année suivante, qu'il réunissait dans la chapelle de Notre-Dame d'Afrique, les quatre jeunes Missionnaires accourus les premiers à son appel, les dépouillait de leur costume ecclésiastique pour les revêtir des blancs et longs vêtements arabes. L'un d'eux recevait, ce jour-là même, l'onction sacerdotale des mains du vénérable Archevêque c'était le premier prêtre de la Congrégation naissante. Tout se fit alors dans le silence, presque dans le mystère, comme il convient à une œuvre d'apostolat qui commence, car tout berceau a besoin de mystère et de silence autour de lui. Une seule personne fut admise à cette touchante cérémonie bien solennelle dans sa simplicité. Ce fut la vieille Agarithe dont le cœur déborda ce jour-là de joies et d'espérances prophétiques, car après la cérémonie elle vint baiser la main nouvellement consacrée du jeune prêtre, toucher son vêtement de Missionnaire, et lui demander à genoux sa première bénédiction; puis elle ajouta " Vous êtes le premier prêtre, mais bien d'autres viendront après vous, car Dieu a béni ce grain de senevé, destiné à grandir et à fructifier. Avant peu cette petite chapelle sera trop étroite pour contenir ceux que Dieu choisira pour travailler à la conversion de nos pauvres Arabes. "
                Elle disait vrai le grain de senevé à produit un grand arbre qui abrite déjà une partie du désert de son ombre. Après moins de huit années d'existence l'œuvre compte près de 130 Missionnaires exclusivement destinés à l'évangélisation de l'Afrique du Nord.

                Cependant, dès la première année de son arrivée à Alger, Mgr Lavigerie avait pressé l'achèvement des travaux de Notre-Dame d'Afrique. Il avait hâte de livrer au culte ce magnifique monument élevé à la gloire de Marie. Dans l'espoir de faire honorer davantage cette Reine de l'Afrique par la prière et les splendeurs du culte, il travailla, à établir là une communauté de Religieux Prémontrés. Mais ils ne purent y rester que de 1868 à 1873.
                Malgré tout le bonheur qu'éprouvait Mlle Agarithe de voir le soin du pèlerinage confié à d'aussi fervents religieux, cette période fut encore pour elle, dans les desseins de Dieu, un temps de rude épreuve, mais d'un genre qu'elle ne connaissait pas encore.

                Quand Dieu veut une âme c'est par l'immolation qu'il se l'attache il lui envoie des flots de souffrances, et c'est par ce canal pénible de la douleur qu'il se communique lui-même plus abondamment.
                La souffrance n'est-elle pas véritablement, en effet, le creuset où s'épure le cœur de l'homme. Sans elle la vie terrestre nous ferait oublier que nous sommes fils du ciel; nous perdrions de vue la patrie véritable. Plus Dieu veut s'attacher une âme, plus il lui envoie de tribulations L'éminente sainteté d'Agarithe a toujours brillé au grand jour pendant sa vie; mais aussi elle a bu largement à cette coupe du sacrifice!

                Nous avons vu que cette sainte fille avait, depuis son enfance, connu toutes les souffrances et surtout celles du cœur. Nous en sommes à une époque de sa vie où tout cela n'était plus rien pour elle peines et sacrifices étaient au contraire des échelons qui l'élevaient graduellement vers Dieu. La souffrance disparaissait et se transformait en joie délicieuse, dès qu'elle avait pu passer quelques instants aux pieds de son Dieu. Elle ne connaissait plus d'autre jouissance que celle de le recevoir fréquemment dans la sainte Communion et de conférer ensuite de longues heures avec lui dans le secret de son cœur et dans le silence du sanctuaire.
                Dieu permit qu'un sacrifice, qui a été le plus pénible de sa vie lui fût alors imposé. Il lui fit avoir pour Directeur un religieux qui tout en accordant à cette âme d'élite de faire la sainte Communion chaque jour, l'obligea à quitter la chapelle pour retourner à sa petite boutique un moment après que le prêtre descendait de l'autel.

                C'est ainsi qu'Agarithe qui aurait tant aimé, comme Madeleine, passer sa vie aux pieds de son bien-aimé, devait borner son action de grâce aux courts instants qui séparent la communion de la fin de la messe, car, une fois dans sa cellule, elle avait à répondre à tous les pèlerins, en sorte que souvent il ne lui était plus possible, pendant plusieurs heures, de jouir d'un seul moment de solitude.
                Cette épreuve dura cinq longues années. Elle à avoué que rien ne lui avait coûté davantage. " C'est peut-être, ajoutait-elle simplement, parce qu'il y a fort peu d'âmes à avoir un aussi grand besoin d'obéissance que la mienne. "

                Elle eut, à cette même époque, une autre épreuve qui dura moins, mais qui faillit devenir une crise terrible dans cette vie déjà si tourmentée. Ce même directeur, soit pour l'éprouver, soit parce que Dieu permit cette décision comme un suprême sacrifice que devait endurer sa servante, finit par lui déclarer qu'elle devait quitter ce pèlerinage, dont elle avait été la principale fondatrice. Il lui conseilla de rentrer en France dans une communauté, pour y mener un autre genre de vie que celui où Dieu l'avait placée jusque-là. Le coup fut terrible elle s'y résigna cependant.

                Elle vint donc un jour prévenir Mgr l'Archevêque pour lequel elle avait une entière confiance, et qu'elle regardait comme son directeur extraordinaire, que l'obéissance la faisait se retirer, et qu'elle allait retourner à Lyon, pour y finir ses jours. C'est là que Dieu l'attendait pour lui manifester, comme à Abraham, que son obéissance lui suffisait. Sa Grandeur répondit sans hésiter " Retournez à votre cellule, je vous ordonne de rester où vous êtes. Croyez-le bien, vous serez la dernière à quitter N.-D. d'Afrique ! "

                La vénération de Mgr Lavigerie a toujours été très-grande pour cette sainte âme. Plusieurs fois, nous lui avons entendu dire cette parole : " J'ai vu bien des gens, et parcouru bien des pays; mais je n'ai jamais rencontré dans ma vie une sainte comme Mlle Agarithe " Que de fois en venant, selon sa coutume, prier Notre-Dame d'Afrique pour lui confier les grandes entreprises de son zèle et de sa foi, il s'est arrêté devant la petite boutique pour ordonner à la pieuse Agarithe de se mettre en prières à ses intentions " Dieu et Marie ne sauront rien lui refuser ", disait-il en s'éloignant.

                Mlle Agarithe continuait à suivre avec les transports d'une sainte joie les développements progressifs des œuvres du grand Archevêque. C'est N.-D. d'Afrique qui a reçu, comme il convenait, les prémices de la moisson que Dieu fait lever sur cette vieille terre, autrefois si chrétienne. Les douze premiers indigènes, orphelins et orphelines, que l'œuvre ait admis au sacrement de la génération, ont reçu là le Baptême des mains de leur Père, Mgr Lavigerie, assisté de l'Evêque d'Oran son suffragant.

                En 1872, toujours à N.-D. d'Afrique, et le 4 mai, fête de sainte Monique, quatre de ces jeunes indigènes devenus chrétiens, venaient demander à Monseigneur la bénédiction nuptiale! Ce même jour, Mgr l'Archevêque consacrait solennellement la grande chapelle du pèlerinage c'était une vraie résurrection des anciennes Églises d'Afrique dans ce premier mariage d'indigènes chrétiens, et dans la consécration de cette basilique qui s'élevait radieuse comme un phare de salut sortant de ruines amoncelées.

                Un an plus tard, ce sanctuaire, de plus en plus célèbre, voyait se réunir le premier concile de la nouvelle Eglise d'Afrique si pleine de vie et d'espérances, au sortir de la longue et douloureuse nuit qu'elle vient de traverser. Il s'est produit là un fait bien intéressant, c'est que dans ce Concile, tous les textes employés pour définir ou défendre la foi étaient empruntés aux ouvrages des anciens docteurs africains et toutes les cérémonies, tous les chants sacrés étaient exécutés par des Africains récemment convertis à la foi.

                Qu'on nous pardonne de faire ici, en quelques mots cet historique des progrès du pèlerinage. C'est pour montrer combien cette fondation, qui avait été en partie l'œuvre d'Agarithe, avait grandi et prospéré en peu de temps. Nous sommes loin de l'humble Madone déposée par ses pieuses mains dans la petite grotte du ravin, loin même de l'étroite chapelle auprès de laquelle elle a passé la dernière partie de sa vie C'est aujourd'hui un vaste monument, aux immenses coupoles, et cependant trop étroites à certains jours, pour abriter la foule énorme des pèlerins qui se pressent confiants et recueillis autour de l'image vénérée de leur Mère.
                Aujourd'hui la chapelle de N.-D. d'Afrique est érigée en Basilique, et sa statue miraculeuse vient de recevoir de N. S. Père le Pape Pie IX, les honneurs du couronnement.

                C'est le jour de l'inauguration de ce premier concile d'Afrique que la statue de Marie fut définitivement transportée de la petite chapelle, où elle avait été déposée provisoirement, pour venir sur le trône de gloire qui lui avait été préparé au-dessus du magnifique autel de la chapelle définitive. Des larmes coulèrent ce jour là des yeux de Mlle Agarithe, larmes de bonheur de voir enfin sa mère prendre possession de cette remarquable basilique élevée à sa gloire, larmes de regrets à la pensée que cette Madone vénérée quittait sa modeste et primitive chapelle où elle l'avait tant priée et tant vue honorée par les nombreux pèlerins qui s'y étaient succédé jusqu'à ce jour.

                Dieu prit soin de la consoler en lui donnant un dédommagement au sujet de cette même chapelle. Nous avons dit plus haut toute l'affection, toute la confiance, et la dévotion presque familière que notre sainte fille portait au bon Saint Joseph, comme elle ne manquait jamais de l'appeler. Une des tâches qu'elle parut se donner pendant la dernière période de sa vie, a été de propager et de répandre le plus possible cette dévotion pour le saint Patriarche. Chose bien remarquable, un jour, bien avant cette même époque, elle envoyait le Bulletin de Sainte-Monique à une de ses pieuses amies qui était en ce moment à Lyon. En ouvrant la brochure, celle-ci trouva un billet écrit de la main de Mlle Agarithe, et qu'elle avait laissé là par mégarde. Voici ce qui s'y trouvait : " J'ai la conviction que la petite chapelle de Notre-Dame d'Afrique sera un jour consacrée au bon saint Joseph; avant que la chose arrive, j'éprouve le besoin de l'écrire ici."

                En effet, quelque temps après, Monseigneur décida spontanément et sans connaître le désir d'Agarithe que lorsque la statue miraculeuse serait transférée dans la grande chapelle avec les nombreux ex-voto qui remplissaient la chapelle appelée provisoire, celle-ci deviendrait définitivement un sanctuaire dédié à. saint Joseph. Peu après, Sa Grandeur y fit placer une statue du protecteur de l'Église universelle et de l'Enfant Jésus avec le Sacré Cœur sur la poitrine.
                C'est un peu avant l'époque où nous sommes arrivés dans ce récit que furent réalisées d'autres prévisions fréquemment manifestées par Agarithe l'installation à Notre-Dame d'Afrique d'un des centres principaux de la Société des Missionnaires, fondée par Mgr Lavigerie.

                Bien souvent, il nous en souvient, à l'époque où la charge du Petit Séminaire arabe, alors à Saint-Eugène, nous était confiée, elle nous recommandait de conduire le plus fréquemment possible nos chers enfants aux pieds de leur Mère " Vous venez ici trop peu souvent, nous disait-elle "Notre-Dame d'Afrique, voyez-vous, est le centre naturel de votre Mission. Habituez-vous dès maintenant à vous regarder là comme chez vous "

                J'avoue que rien ne pouvait alors justifier une telle prévision. Les RR. PP. Prémontrés desservaient le sanctuaire, et avaient établi là un monastère qui avait les apparences de la prospérité. En supposant même qu'ils dussent partir, tout nous eût fait croire que, vu notre petit nombre d'alors, il ne pourrait venir à la pensée de personne de nous offrir de leur succéder. C'est cependant ce qui a eu lieu les troubles de 1870-71 avaient mis, par diverses causes, cette communauté dans une situation critique.
                Leur monastère déjà commencé dut rester inachevé. Bientôt la position ne fut plus tenable pour ces religieux ils durent abandonner la place.

                C'est alors que Mgr l'archevêque, d'accord avec le chapitre d'Alger, proposa à la Société des Missionnaires d'Afrique de venir en leur lieu et place. Le nombre de ses membres qui s'accroissait alors de jour en jour, permit à cette Société d'accepter le soin de desservir le pèlerinage, et de grouper là sous le manteau de Marie leur mère, ceux de nos enfants plus avancés dans leurs études, et qui songeaient sérieusement à se préparer à l'apostolat au milieu de leurs frères égarés.

                Ce sont ces jeunes Lévites indigènes qui assistent les Missionnaires chargés du pèlerinage. Ils le font avec cette dignité, cette gravité dont le peuple arabe possède si bien le secret. Le spectacle qu'ils offrent ainsi est bien touchant pour les nombreux pèlerins qui visitent ce sanctuaire vénéré de la Reine de l'Afrique, car ils ont là, sous les yeux, de pauvres indigènes plongés, il y a quelques années, dans les ténèbres de l'infidélité, et qui, aujourd'hui, nouveaux Samuels sur les marches du Temple, attendent de devenir les sauveurs de leurs peuples. Ce sont ceux-là, en effet, qui sont les premiers destinés à renouer la chaîne si longtemps interrompue du sacerdoce catholique parmi les peuples africains.

                En voyant l'Œuvre de son cher pèlerinage grandir, en même temps que s'affermissaient les œuvres plus récentes encore en faveur des Missions d'Afrique, Agarithe éprouvait comme un besoin de répéter autour d'elle que maintenant son Nunc dimittis pouvait être chanté.
                Ses forces, en effet, s'affaiblissaient peu à peu; le travail lui devenait de plus en plus pénible; ses traits s'altéraient, et son corps si mortifié semblait s'affaisser chaque jour. Sa faiblesse ne lui permettant plus aucune sorte de travail, elle passait presque tout son temps ou devant le T.-S. Sacrement ou dans sa cellule, le plus souvent à genoux dans son petit coin, c'est-à-dire derrière la porte de sa boutique qui donnait sur la chapelle de Saint-Joseph.

                " Si au moins la mort était venue me prendre dans ce petit réduit, disait-elle souvent pendant sa dernière maladie, il me semble que là, j'eusse mieux été à mon poste." D'autres fois aussi elle ajoutait : "J'aurais bien désiré mourir en balayant la chapelle, il m'eût été si doux de paraître ainsi devant mon Dieu les armes à la main, dans l'exercice de ces fonctions si honorables d'une servante de Dieu et de Marie"
                Balayer la chapelle, c'est en effet la chose dont, par esprit de foi, elle se sentait le plus honorée. Elle tenait extrêmement à ce privilège, et elle voulut encore remplir cet office le jour même qu'elle s'est mise au lit; mais ce fut bien péniblement, car elle dut recommencer à plusieurs reprises. C'est le dernier travail qu'elle ait fait de sa vie.

                Sa dévotion pour le saint lieu était extrême. En voyant nos jeunes néophytes arabes baiser quelquefois la porte de la chapelle quand ils venaient à Notre-Dame d'Afrique : "Oh comme je comprends ces pauvres enfants, s'écriait-elle, et que j'aime à voir le besoin qu'ils ont de donner ainsi des témoignages de leur respect à la maison de Dieu"
                Que de fois nous l'avons entendu dire avec des élans de foi et d'amour qui faisaient du bien : " Que je voudrais faire brûler des parfums devant N. S. partout où il veut bien venir reposer " A une personne que tourmentait une souffrance physique des plus violentes, elle dit un jour : "Servez-vous donc pour vous guérir de l'huile qui brûle devant le S. Sacrement. On ne connaît pas assez toutes les vertus que Dieu attache à cette huile précieuse qui l'honore si bien et le jour et la nuit. "

                De toutes les dévotions, celle qu'elle semble avoir cherché à propager d'avantage, c'est, nous l'avons vu, la dévotion à la sainte Famille et en particulier à saint Joseph. A la date du 12 mars 1873, elle écrivait à une de ses amies d'autrefois qui était devenue religieuse : " Chère et tendre amie, ayons grande confiance à saint Joseph lorsque j'ai une grâce à obtenir de lui, je promets un nouvel abonnement au Propagateur, et cela me réussit toujours. "

                Un peu plus tard, cette même amie qui est Supérieure d'une Communauté et d'un Refuge, lui exposait ses difficultés, Agarithe lui rappela encore sa recette pour la surmonter "Le moyen qui me réussit le mieux, lui écrit-elle encore, c'est de promettre un abonnement au Propagateur pour faire connaître les grandes faveurs accordées par la sainte Famille J. M. J. Je donnerai l'abonnement, et toi tu écriras les grâces obtenues. Tu verras que nous serons exaucées."

                Enfin, deux ans plus tard, le 1er mars 1875, en répondant à son amie, elle lui disait : " Tous les matins, je demande pour toi force et courage, et aussi ce dont tu as besoin pour ta nombreuse famille. Oh! comme tu dois souffrir, en voyant que malgré toutes vos privations tu as encore des dettes Tourmentons ensemble saint-Joseph. Il a souffert lui aussi, il nous comprendra. J'ai la ferme confiance que son mois ne finira pas sans que tu aies reçu quelques consolations."

                C'est la dernière lettre qu'elle ait écrite.
                Cette sainte fille a écrit bien peu dans sa vie, elle tenait tant à rester ignorée et elle vivait si complètement éloignée du commerce du monde ! Nous avons eu cependant la bonne fortune de lire les lettres qu'elle a écrites à cette amie devenue religieuse, et avec laquelle elle a consenti à reprendre ses rapports intimes d'autrefois. Nous aimons à en donner ici quelques fragments pour mieux faire connaître cette belle âme dans son intimité.

                Voici ce qu'elle écrivait à cette amie en février 1843, la veille de son départ pour le cloître : " Pauvre amie, comme tu as besoin de forces; mais celui pour lequel tu quittes tout te rendra tout au centuple tu sais bien que Jésus ne se laisse jamais vaincre en générosité. Prends donc ton âme et ton cœur deux mains, et, avec la croix et l'amour de J.-C. brise toutes les chaînes des amitiés humaines qui t'écrasent de leurs poids! Tant mieux que tu sentes vivement les sacrifices que tu as à faire ton divin Epoux t'en saura bien plus gré; cela prouve l'ardeur de ton cœur eh bien! un cœur ardent est capable des plus grandes choses."

                "Regardons, bonne amie, cet univers comme une prison. Laissons-nous changer de cachot par notre maître, jusqu'à ce qu'il lui plaise de nous ouvrir les portes de notre céleste patrie. Si tu deviens une sainte religieuse, comme je l'espère, ta retraite deviendra pour toi le vestibule du ciel. Tout ce que tu laisses de cher derrière toi, abandonne-le dans le cœur de ton époux il en prendra soin; et puis, toi, marche sans te retourner en arrière. Espérons que si nous nous sommes connues et quittées au pied de la Croix, nous nous reverrons un jour portées par cette même Croix sur la montagne de Sion, où, enivrées de délices, nous ne nous séparerons plus jamais "
                " Oui, c'est au Ciel, Pauline, que je te dis au revoir. "

                Pendant près de trente ans la Religieuse et sa sainte amie furent séparées, et ne correspondirent plus ensemble. Ce ne fut qu'en 1872 que cette sœur, devenue Supérieure de Communauté, se rappela l'éminente sainteté de sa compagne d'autrefois pour lui demander l'assistance de ses prières, et aussi pour lui confier ses peines, car elle connaissait toute la tendresse et l'excellence du cœur de sa vieille amie.

                Ce n'est pas, en effet, par misanthropie ni par esprit chagrin qu'Agarithe avait enseveli sa vie dans un si profond silence, elle ne l'a fait que par vertu et par esprit de sacrifice. Le passage suivant d'une lettre écrite par elle à son amie nous le fait supposer "J'ai promis, il y a longtemps, de ne jamais plus chercher ma consolation dans aucune créature. Dieu, seul sait combien ce sacrifice m'a coûté. Mais puisque Jésus daigne être jaloux de mon misérable cœur, je ne dois plus le partager. "

                Voici un autre passage de la même lettre " Sois heureuse, ma chère vieille amie, de ce que Dieu a si souvent torturé ton cœur. Quand on connaît par expérience les déchirements de l'âme et du cœur, oh comme on est plus compatissant pour les autres "

                Elle revient souvent sur cette pensée dans ses lettres "Dis-moi où tu en es de tes chagrins. Tes peines sont mes peines, comme tes joies sont mes joies. Oh qu'il fait bon avoir souffert! Combien on comprend mieux la souffrance de ses frères, surtout ces souffrances de l'âme qu'aucune parole ne peut rendre."

                Les âmes! ça été la passion de sa vie. Son bonheur était de trouver une âme à relever, à lui faire prendre courage, à porter à Dieu. Voici les paroles si apostoliques qu'elle écrivait à son amie quelques mois avant sa mort. " Courage, chère amie, ne te laisse pas abattre: Dieu proportionne les grâces aux besoins; plus nous entrons dans la profondeur de notre misère, plus nous nous relevons avec amour et confiance. "
                " Confiance oh que ce mot est doux à mon cœur et à mes lèvres Que je voudrais pouvoir parcourir la terre et crier à tout " ceux qui souffrent Confiance, abandon le plus absolu entre les mains de Celui qui gouverne tout! Que de choses j'aurais à te dire au sujet de ce doux abandon; comme Dieu sait tirer le bien du mal, même quand tout semble perdu pour toujours. Je craindrais de manquer de charité en te révélant des peines qui maintenant me donnent de la joie. Voilà pourquoi je voudrais porter tous les cœurs à la confiance en Dieu seul! "
D'ailleurs, disait-elle dans la même lettre, "je crois que dans ces temps où tant d'âmes ne prient plus, le bon Dieu est plus prompt à nous donner ce que nous lui demandons, principalement les faveurs spirituelles. "

                A cette passion des âmes se joignait chez elle, on le voit, une très-grande commisération pour ceux qui souffrent. De tous les dons que Dieu donna à sa servante, un des plus remarqués a été en effet de savoir consoler les personnes qui venaient lui faire-part de leurs peines, surtout quand il s'agissait d'une conversion à obtenir. Son cœur et sa grande charité lui inspiraient admirablement ce qui convenait à chacun selon la situation où il se trouvait. Dans ces circonstances, sa mémoire était extraordinaire; elle reconnaissait une personne après plusieurs années, et se rappelait toutes les ouvertures déjà faites, tous les détails concernant cette âme.

                Il y avait surtout une époque de l'année où son âme était comme dans une sainte exaltation c'était vers l'automne, lorsque commençaient les retraites de communautés religieuses, et les retraites ecclésiastiques "Que Dieu est honoré en ce moment, aimait-elle à répéter, et que de bien se prépare à l'heure qu'il est pour l'avenir !"
                Quand elle apprenait le retour à Dieu d'une âme égarée, c'était pour elle un jour de fête; rien n'égalait son bonheur.

                Quelque temps avant sa dernière maladie, une personne qui avait mené une vie peu édifiante, mais à l'âme de laquelle Agarithe s'était vivement intéressée, tomba dangereusement malade, et mourut parfaitement en règle avec sa conscience. Elle vint avec empressement l'annoncer à son Directeur, comme une Grande faveur qui lui aurait été faite personnellement " Puisque le bon Dieu a daigné m'accorder cette grâce, dit-elle, je vais bien pouvoir souffrir quelque chose maintenant. "

                La souffrance, le sacrifice, la mortification étaient devenus, avec la prière, comme un pain quotidien dont cette âme généreuse ne pouvait plus se passer. Mais elle redoublait encore ses prières et ses austérités quand elle avait une grâce à obtenir en faveur de quelque pauvre âme à laquelle la sienne s'intéressait.

                Et cependant son genre de vie ordinaire était des plus mortifiés, elle avait pour lit une simple paillasse, et sa nourriture était des plus pauvres. Elle ne buvait jamais de vin, et, depuis bien des années, la viande n'entrait plus dans ses aliments. Le soir, son habitude invariable était de prendre un peu de pain et d'eau avec un oignon qu'Anna, sa compagne, lui préparait. Ce frugal repas d'anachorète, elle le préférait à tous les festins.

                Et cependant, de l'aveu de cette même compagne qui a passé près de quarante années près d'elle, les mortifications d'Agarithe était bien plus intérieures qu'extérieures. En suivant de près cette vie si pure et si fervente, on remarquait qu'elle se passait bien plus dans le ciel que sur la terre, au milieu des Anges qu'avec les humains. La vue seule de ce visage si serein, si angélique, malgré le nuage de tristesse dont nous avons parlé, impressionnait profondément il y avait là comme un rayon céleste qui portait à penser à l'autre vie.

                Une âme si étroitement unie à son Dieu, si dégagée de la terre, vivant si complètement des choses du Ciel, devait, au milieu des amertumes de sa vie, goûter les douceurs des familiarités divines.

                Nous avons entendu dire à Mgr l'Archevêque d'Alger qu'à plusieurs reprises elle lui avait parlé, d'elle-même, des choses considérables qui avaient trait aux intérêts de l'Eglise en Algérie et qu'elle ne pouvait connaître d'une manière naturelle. Aussi la confiance qu'inspiraient au vénérable Archevêque sa sainteté et sa sagesse toutes célestes était si grande, qu'il n'hésita pas à la consulter plusieurs fois dans des cas difficiles.

                Une des personnes qui ont le plus vécu dans l'intimité de cette âme d'élite a écrit d'elle ce qui suit " Notre-Seigneur devait lui parler bien souvent, mais elle ne s'en ouvrait que lorsqu'elle y était forcée. Elle m'en donna un jour la preuve la voyant préoccupée après la sainte communion, j'insistai pour en connaître la cause, car je savais par elle que cela me concernait. Notre-Seigneur venait de lui dire de me confirmer dans une décision que j'avais à prendre. "

                Elle n'était pas sans avoir le pressentiment, on pourrait même dire la révélation de sa fin prochaine. On le comprit à la sainte expansion qu'elle montrait les derniers temps de sa vie, aux personnes de sa connaissance qui s'éloignaient momentanément d'Alger, mais qu'elle ne devait plus revoir à leur retour. Elle laissa même pressentir la chose à une de ses amies intimes qui partait pour Lyon.

                Au mois de mai 1875, quand Mgr Lavigerie, brisé par une longue et terrible maladie se mit en route pour l'Europe, afin d'aller prendre un peu de repos Rome auprès de l'auguste victime du Vatican, Mlle Agarithe s'avança vers la voiture qui l'emportait, et, se mettant à genoux " Bénissez-moi Monseigneur, s'écria-t-elle, et veuillez demander pour moi une bénédiction spéciale au Saint-Père, car nous ne devons plus nous revoir.
                - C'est vrai, répondit Monseigneur en la bénissant, je me sens au bout de ma course i
                - Oh ce n'est pas de vous qu'il s'agit, répondit-elle avec assurance."

                C'est deux mois plus tard que Monseigneur se rappelant cette scène et apprenant la mort de la sainte fille, comprit tout le sens de cette dernière conversation avec elle.

                Cependant ses forces s'affaiblissaient de plus en plus et déclinaient rapidement. Elle en vint à ne plus pouvoir se tenir debout dans sa pauvre boutique. Elle passait son temps à méditer pieusement, assise sur une chaise, car la lecture elle-même lui devenait de plus en plus difficile. Elle vouait cependant demeurer à son poste son désir, nous l'avons vu, eût été de mourir dans son petit coin ou aux pieds du Saint-Sacrement, c'est son directeur qui, le samedi 25 juin, vint l'obliger à se mettre au lit.

                Agarithe sentant qu'elle ne devait plus se relever, demanda elle-même un matelas à sa compagne qui parut toute surprise d'une délicatesse si inaccoutumée " c'est afin, lui dit la sainte fille, de ne pas paraître extraordinaire sur mon grabat aux personnes qui viendront me voir pendant ma maladie. " Son plus grand souci était d'éviter tout ce qui pouvait la faire remarquer.

                Pendant sa dernière maladie, les souffrances et les tortures ont été atroces. Cette vie déjà si remplie de douleurs ne semblait vouloir se briser que par la plus longue et la plus pénible des agonies.

                C'était pitié de voir l'irritation de sa poitrine; ses mains brûlantes se crispaient sous l'étreinte de la fièvre, son corps ruisselait de sueurs, et elle n'était attentive qu'à une chose ne rien faire et ne rien dire qui pût exciter la moindre compassion.

                " Pour rien au monde, disait-elle quelquefois à son confesseur, je ne céderais ma place à un autre! "
                Elle lui avoua même, à la fin, qu'elle n'avait pas eu un seul instant d'ennui dans le cours de cette longue et pénible maladie. Tous les remèdes qui lui étaient présentés, elle les prenait avec la plus grande indifférence un seul paraissait provoquer davantage ses dégoûts chaque fois qu'elle en prenait, son cœur semblait vouloir se soulever. Néanmoins elle ne le refusa jamais, seulement elle priait la sœur qui la veillait de l'offrir auparavant à N.-D. des Sept-Douleurs, après quoi elle se sentait plus forte pour vaincre sa profonde répugnance.

                Ce qui frappa le plus le missionnaire qu'elle avait pour directeur, et qui l'a assistée pendant sa dernière maladie, c'est son inaltérable patience au milieu des douleurs les plus vives. Il venait la voir régulièrement deux fois par jour. A la visite du soir elle ne manquait jamais de lui demander sa bénédiction " C'est ma meilleure potion pour passer une bonne nuit, " lui disait-elle en souriant. Plusieurs fois la semaine, il lui portait la sainte communion. Dès la veille son âme se consumait de saints désirs : "C'est donc demain, répétait-elle, Que je vais recevoir mon Jésus! "

                Le vendredi 16 juillet, fête de N.-D. du Mont-Carmel, la souffrance sembla redoubler d'acuité. On crut donc que Marie avait attendu ce jour-là pour venir chercher sa fidèle, servante " Non, pas aujourd'hui, dit-elle à ceux qui lui parlaient de l'approche des derniers moments. "

                Dans la nuit, elle fit un effort en se retournant comme pour chercher une bonne place dans son lit! La sœur de Bon-Secours, qui la veillait, s'en aperçut et lui dit " Vous êtes mal, n'est-ce pas? Voulez-vous que je vous place mieux? " - " Mon Jésus était bien plus mal sur la croix; laissez-moi où je suis, répondit-elle."
                On remarqua qu'elle a demeuré jusqu'à la fin sans vouloir changer de place.

                Le lendemain, samedi, elle fit appeler de bonne heure le R. P. Pascal pour se confesser une dernière fois, et lui demander l'autorisation de renouveler sa profession de tertiaire de Saint-François d'Assise, en ce jour qui devait être le dernier de sa vie.

                Un des grands bonheurs de son existence avait été, elle le disait souvent, de pouvoir faire profession d'une entière pauvreté comme fille de Saint-François. Cette faveur, car cela en était une très grande à ses yeux, lui fut refusée bien des années. Monseigneur Pavy, en directeur habile, avait eu soin d'épurer ses désirs même les plus saints, par de nombreuses contradictions dont quelques-unes lui furent souvent très sensibles; mais elle s'y résigna toujours avec une angélique soumission. De toutes celles qu'elle dut endurer, la plus pénible, sans contredit,' fut de voir l'évêque d'Alger, soit pour l'éprouver, soit pour l'empêcher de se livrer à de nouvelles austérités, lui refuser si longtemps le bonheur d'entrer dans la famille de Saint-François.

                A la mort de l'évêque, son désir né fit que s'accroître davantage. La douce pauvreté du séraphique Père l'attirait de plus en plus; mais elle dut attendre plusieurs années encore avant que le tiers-ordre la reçût dans son sein. Elle a souvent avoué que ce jour-là fut un des plus beaux de sa vie. Le renouvellement de sa profession fut la dernière consolation qu'elle se procura sur son lit de mort, quelques heures seulement avant de paraître devant Dieu.

                " Je n'oublierai jamais cette pieuse et touchante cérémonie," a écrit le Père qui l'assistait. "Après avoir baisé respectueusement le livre de ses règles, elle a pris dans ses mains tremblantes le cierge qui, six ans auparavant, lui avait servi pour sa profession. On remarquait sur le visage de la mourante une expression de bonheur indicible un sourire angélique se promenait sur ses lèvres; j'étais si ému que j'avais peine à réciter les, prières, malgré toute la violence que je me faisais. J'étais si heureux de voir de si près lia mort d'une sainte ! ",
                C'est ainsi qu'elle s'avançait vers son éternité avec les transfigurations de la foi la plus ardente, de la piété et de la patience la plus admirable..

                " J'affirme l'avoir toujours trouvée entièrement unie à N.-S., continue son directeur, toujours désireuse de souffrir toutes les croix qu'il plairait au bon Dieu de lui envoyer, et de les souffrir jusqu'à la fin du monde, si tel était son bon plaisir. Le souvenir de Jésus crucifié lui rendait douces toutes les souffrances et enflammait son courage. En entendant prononcer. ce saint nom, une joie ineffable se peignait aussitôt sur son visage. Au milieu de ses souffrances, son cœur brûlant d'amour et rempli de consolations, semblait savourer d'avance les délices du paradis. Prenant en main son crucifix, elle baisait avec respect et dévotion les plaies sacrées de notre divin Sauveur " Oh! que mon état est digne d'envie, s'écriait-elle parfois; que je suis heureuse ! que de grâces, mon Dieu! " On le voit, cette âme privilégiée était avide de souffrances, car elle en connaissait tout le prix.

                " La pensée de la mort, qui d'ordinaire jette l'angoisse dans l'âme des mondains, ne trouble nullement les véritables serviteurs de Dieu. Agarithe vit approcher la sienne avec une joie et un calme inexprimables elle n'avait qu'un seul désir, celui de vite s'unir à son bon maître pour ne jamais plus s'en séparer. J'assure n'avoir jamais vu une pareille sérénité de visage chez un malade. Mûre pour le Ciel, tout lui était à dégoût sur la terre. Enfin, elle a vécu en sainte, elle est morte de même. "

                "Son recueillement augmentait à mesure que la mort approchait. Elle ne parlait plus, ni ne prêtait plus attention à ce qui l'entourait. Son oraison fut continuelle. Elle semblait converser intérieurement avec Dieu qu'elle avait tant aimé et si généreusement servi."
                Un moment sa voix sembla s'élever, et on l'entendit prier pour la mission d'Afrique et offrir ses souffrances pour Monseigneur l'archevêque d'Alger. On pense même qu'elle a offert sa vie pour que celle du bien-aimé et indispensable Pasteur soit conservée plus longtemps à son troupeau; et d'ailleurs la santé du vénérable prélat qui, toute l'année, avait inspiré les plus vives inquiétudes, ne commença à s'affermir qu'à cette époque, ce qui lui permit de reprendre avec des forces nouvelles la direction de son immense diocèse et des grandes œuvres qu'avaient enfantées son zèle et sa charité.

                C'est le samedi 17 juillet que cette âme si pleine de vertus et de mérites s'est exhalée, avec une dernière prière, de ce corps brisé par les souffrances et par ses longues austérités. La sœur de Bon-Secours, qui pendant trois semaines est restée au chevet de cette édifiante malade, répétait bans ma vie j'ai soigné et j'ai vu mourir bien des prêtres, bien des religieuses et bien des personnes pieuses, mais jamais comme cette sainte demoiselle!

                A peine la nouvelle de sa mort fut-elle connue qu'un concours considérable de fidèles se succéda à Notre-Dame d'Afrique auprès de ses restes vénérés, pendant les jours qui précédèrent leur inhumation. C'est à Biarritz, où sa santé l'avait obligé de se rendre pour y respirer l'air natal, que Monseigneur l'archevêque fut informé de cette mort. Il s'empressa d'envoyer l'ordre de creuser pour elle un caveau au milieu même de l'ancienne chapelle provisoire devenue la chapelle de Saint-Joseph. C'est là que pendant tant d'années elle avait vécu, prié et adoré.

                En attendant que les travaux fussent achevés pour recevoir sa dépouille, son cercueil fut déposé dans un coin du modeste sanctuaire. La piété et la vénération des nombreux pèlerins qui accoururent à son tombeau, entretinrent pendant toute une semaine le luminaire de la chapelle ardente où elle avait été déposée. C'est là en effet que le concours des fidèles afflua d'une manière continue.
                On venait s'agenouiller auprès de cette bière comme autour d'un autel et cependant personne n'eut la pensée de prier pour son âme: c'était au contraire pour l'invoquer, pour lui demander des grâces, des faveurs.

                La vénération populaire se traduisit de la manière la plus éclatante on attachait le plus grand prix à posséder quelque chose qui avait été à son usage, on lui faisait toucher des objets de piété, on emportait la terre de son tombeau; on coupait le bois de son cercueil, malgré toute la vigilance exercée; on le couvrait de fleurs on allumait des cierges tout autour; on épinglait aux tentures des commissions écrites pour le ciel. Les nombreux fidèles d'Alger et des paroisses voisines avaient admiré la sainteté d'Agarithe pendant sa vie; et ils n'hésitaient pas à venir l'invoquer comme une sainte après sa mort.

                Le jour des obsèques qui furent présidées par le vicaire-général d'Alger, en l'absence de Mgr l'archevêque, le concours fut plus considérable encore, et la chapelle beaucoup trop étroite pour contenir la foule qui avait tenu à assister à la cérémonie. Pendant plusieurs heures on se succéda pour venir s'agenouiller à tour de rôle sur le pavé de la petite chapelle. C'est là qu'elle repose sous une dalle de marbre où l'on a gravé cette simple inscription
Hic
in spem beatee resurrectionis
requiescit
Margareta Bergesio quae
ImmaculataeVirginis Mariae
in templo suo
per annos P. M. XX
servam fidelem se constituens,
omnibus christianis virtutibus,
bumilitate, caritate, pietate enituit
et bonum Christi odorem
usque ad finem prae se ferens
obdormivit in Domino
die XVII Julii A. C. MDCCCLXX V
Annos nata. P. M. LXVI.
Tanti meriti ne memoria intercidat
R. P. D. Carolus-Martialis Allemand-Lavigerie
Primus Algeriensium arebiepiscopus
ïnscripto lapide consignandam jussit.


                "Ici repose, dans l'attente d'une résurrection bienheureuse, Marguerite Berger qui, pendant 20 ans, s'est faite la fidèle servante de Marie, vierge immaculée, et de son temple elle a brillé par l'humilité, la charité, la piété et toutes les vertus chrétiennes, et, répandant jusqu'à la fin la bonne odeur du Christ, elle s'est endormie dans le Seigneur, le 17 juillet 1875, à l'âge de 66 ans."
                C'est pour que le souvenir d'une vie si pleine de mérites ne périsse point, que Mgr Charles-Martial Allemand-Lavigerie, premier archevêque d'Alger, a voulu le faire graver sur la pierre."


                Le pieux concours des fidèles à ce tombeau vénéré ne s'est point ralenti. Les pèlerins de N.-D. d'Afrique, avant de redescendre la montagne, ne manquent jamais de venir prier un instant sur la dalle qui recouvre le corps de la servante de Dieu. " Elle a vécu en sainte, écrivait le R. P. Pascal qui l'a assistée à ses derniers moments, elle est morte en sainte; c'est ma conviction la plus intime. Aussi ne serais-je nullement surpris que Dieu manifestât sa sainteté par plusieurs miracles."

                Les grâces obtenues et attribuées par ceux qui les ont reçues à son intercession sont déjà nombreuses. Nous, nous contenterons de transcrire ici, en terminant, une déclaration écrite et signée par l'Assistante des religieuses de la Doctrine chrétienne qui, une des premières, a ressenti les effets du crédit de la sainte fille auprès de Dieu.

                " Je déclare que, par suite d'une raideur au bras droit, je ne pouvais, depuis un an, faire certains mouvements. Soins et remèdes avaient été impuissants à me guérir; mais, ayant fait toucher ce membre au cercueil de la sainte défunte, Mademoiselle Agarithe, le jour de son enterrement, j'ai pu dès le lendemain replier mon bras en arrière, ce que j'attribue à la protection de cette âme si digne de vénération.
Mustapha-Supérieur, le 17 août 1875. "

                Sœur Marie- Joseph Meyer
                Religieuse de la doctrine chrétienne.

                Peut-être un jour nous sera-t-il donné de faire connaître d'autres faveurs obtenues sur le tombeau déjà si glorieux de l'humble Agarithe, et de montrer ainsi que, même dans notre siècle, et jusque sur cette terre d'Afrique nouvellement rendue à l'Eglise, la génération des saints n'est pas encore éteinte.
L. J.-Ciiristus.
A SUIVRE


Poème aux morts
De la guerre d'Algérie
ECHO D'ORANIE - N°265


               A vous.
                Comme beaucoup de combattants.
                Simple appelé, pour la patrie
                J'étais prés à donner mon sang
                Dans cette guerre d'Algérie
                Et j'ai connu, le cœur très gros
                Des rappelés de la classe avant
                Tombés dans les gorges de Palestro
                Tous mutilés évidemment

                Et on s'est borné à nous dire
                Qu'on était pour le maintien d'ordre
                C'était pas une guerre, là c'est le pire
                Et ma muse a envie de mordre.
                Dans l'Oranais, dans l'Algérois.
                Ainsi que dans tous les Aurès.
                Combien sont tombés de soldats
                Pour qu'enfin certains reconnaissent
                Que le mot guerre d'Algérie
                Puisse enfin être reconnu

                Encore de nos jours, aujourd'hui.
                Certains n'en sont pas convaincus
                A ceux qui ont donné leurs vies
                Je veux, ici, leur rendre gloire
                Et à toi, ma belle patrie
                Fais les donc rentrer dans l'histoire.
                Pour les veuves de ces héros.
                Qu'elles sachent, que leurs souvenirs.
                Restent à jamais dans mon coeur gros.
                Cela jusqu'à mon dernier soupir.

Yvon Rouquiert                  
C.T.A.M. de Pére                  
  




ANECDOTE
Mrs. Alain Algudo
DE GAULLE à MOSTAGANEM

       Chers Amis,

       Dans ma collection photos, je retrouve ce document de DE GAULLE à MOSTAGANEM (les Mostaganemois reconnaîtront les lieux), photo prise quand il crie :"Vive l'Algérie Française". J'ai aussi le document audio.

       Et pour corser la preuve de l'ignominie, le témoignage MANUSCRIT du fils de notre dernier Maire de MOSTAGANEM? Lucien LAUGIER.

       Piqure de rappel en ce maudit mois de Mars de la trahison et de la tragique fin de l'Algérie Française.
       A.ALGUDO
       Président CDFA/UCDARA
       Vice Président de VERITAS
Photo M. Algudo





Photo M. Algudo



26 mars 1962 :
Massacre de la rue d'Isly

Par Jacques Lacroix - 26 MARS, 2017
http://www.jeune-nation.com/culture/26-mars-1962-massacre-de-la-rue-disly.html

       Le 19 mars 1962, le gouvernement français signe l'abandon de l'Algérie. A Paris, la trahison s'installe et trouve son expression ignoble chez celui-là même qui avait été porté au pouvoir par les Français d'Algérie : De Gaulle.
       Trahissant sans vergogne son engagement, il négocie avec les représentants du F.L.N. Il trahit la France et la république puisqu'elle est une, indivisible, et que l'Algérie est formée de départements. Il trahit son armée. Victorieuse sur le terrain, elle se voit refuser cette victoire. Il trahit les Français d'Algérie, à qui il avait promis l'Algérie Française.

       Il faut suite aux accords d'Evian, abandonner le fruit du travail de nos aînés français : 132 années de labeur acharné. Des marécages asséchés, des terres cultivées, des hôpitaux, des routes, des voies ferrées, des barrages hydrauliques, des ponts, des écoles, une université…
       Les accords d'Evian donnent l'Algérie à des gens qui non aucun droit historique sur ce pays et n'offrent que d'illusoires garanties. Celles-ci seront balayées dès que le gouvernement algérien sera au pouvoir. En fait, il ne faudra même pas attendre l'indépendance de l'Algérie pour que les engagements signés ne soient pas respectés et par le FLN et par le gouvernement Français.

       Le 23 mars 1962, dans le quartier de Bab el Oued des coups de feu vont être échangés. Aussitôt, l'armée et la gendarmerie encerclent ce quartier, y pénètrent à grands renforts de blindés, écrasent les voitures, éventrent les devantures des magasins. Les troupes tirent sur les balcons, dans les rues, sur les façades, des maisons. Une petite fille à l'intérieur de son appartement trouve ainsi la mort.
       L'aviation mitraille les toits, les perquisitions se succèdent, les appartements sont saccagés. On ne sait pas combien il y a de morts. Les blessés, les malades ne sont pas soignés. Les morts ne sont pas enterrés. IL n'y a plus de ravitaillement…. Bab el Oued est transformé en véritable ghetto. Les 75 000 habitants du quartier sont totalement coupés du reste d'Alger.
       Tous les jours, de nombreuses personnes ainsi que la Croix-Rouge essaient de passer les barrages afin de porter du ravitaillement aux habitants assiégés par les troupes militaires et des engins blindés.

       Une manifestation est organisée le lundi 26 mars : " manifestation de masse, pacifique et unanime, drapeaux en tête, sans aucune arme et sans cri, devant le périmètre du bouclage de Bab-El-Oued. "
       Ce jour-là, c'est en toute confiance que les Algérois, drapeaux tricolores en tête, marchent vers Bab el Oued.
       Il y a bien quelques barrages, mais qui s'écartent devant la foule. Rien n'est fait pour dissuader les manifestants de continuer leur marche. Le piège est bien organisé. Tout est bien prémédité.
       Pour ce rassemblement pacifique, les autorités ont prévu qu'elles auront besoin de leur équipement de combat, de leurs casques lourds et de leurs fusil-mitrailleurs.

       Soudain, à 14h50, une longue rafale, suivie d'autres. Des militaires, conditionnés pour tuer du Français sont là. Bien sûr, il ne s'agit pas de l'armée qui avait choisi l'honneur, qui s'était battue pour garder l'Algérie Française. Non, ce sont d'autres, dont beaucoup de marocains et de noirs, qui obéissent aveuglément et qui ont décidé de faire comprendre par la manière forte que les français ne sont plus chez eux.

       L'armée va tirer sans sommation, pendant 12 minutes !
       La version officielle dira qu'il y a eu un tir venant d'une terrasse vers l'armée. Curieusement, au lieu de riposter vers le tireur embusqué sur le toit, l'armée va tirer sur les manifestants.
       Beaucoup se sont jetés à terre pour se protéger, d'autres se réfugient dans les immeubles mais rien n'arrête ces forcenés. Ils tirent dans le dos des manifestants qui fuient, qui se sont couchés sur le sol. Ils achèvent des blessés, vont jusque dans les immeubles, montant dans les étages pour terminer leur sinistre besogne.

       Peu importe que ces gens aient un drapeau bleu, blanc rouge. On tire sur les drapeaux. On tire à l'arme automatique sur tout ce qui bouge. Des pompiers sont blessés. Un médecin est assassiné alors qu'il fait son devoir, celui de porter secours.

       Pendant un cours instant, un petit lieutenant incapable de se faire obéir par ses hommes crie poussé par un civil : " halte au feu ".
       Quelques secondes d'espoir, puis les tirs recommencent. Couchés sur la chaussée, certains blottis les uns contre les autres, les algérois attendent que cette folie meurtrière s'achève.

       Dans d'autres points d'Alger, les gendarmes mobiles tirent aussi.
       On compte une centaine de morts, plus de 200 blessés.

       Ce qui rend cette journée atroce, c'est que des civiles ont été assassinés par traîtrise : par des balles françaises, des rafales tirées dans le dos des manifestants. Pire, les blessés ont été achevés à bout portant, alors qu'ils étaient à terre, sans défense.






       26 mars 1962, la morgue de l'hôpital Mustapha à Alger

26 MARS, 2017       
Jacques Lacroix              

Lettre de Monseigneur Molinas
Envoyée par M. Jean Fernandez
26 mars 1962

           Frères et sœurs pieds-noirs, chers amis,

            Il y a cinquante-cinq ans, alors que s'amorçait le dernier printemps de l'Algérie Française -mais pouvions-nous alors le croire ? - Alger allait vivre le jour le plus horrible de son histoire. Jour de violence, jour de cruauté, mais surtout jour où le " crime d'état " allait marquer de son sceau la trahison dont notre peuple allait être la victime.

            Depuis cette date et l'exode qui s'en est suivi, nous vivons, nous les Pieds-Noirs et les Harkis, dans l'espérance mille fois déçue d'une reconnaissance de ce que fut notre histoire. Sachons bien que si nous n'avions pas persévéré dans le combat pour la sauvegarde de notre mémoire, aujourd'hui nous n'existerions plus. Non seulement nous n'existerions plus mais, d'une manière définitive, l'histoire de l'Algérie française serait reléguée dans Ies coins les plus sombres de l'histoire de France, et avec elle l'honneur de nos aïeux, de nos soldats ; celui aussi des fusillés du 26 mars 1962, des victimes des massacres qui ont ponctué le long chemin de croix de cette guerre sans nom, et de tous ceux qui ont donné leur vie et souvent leur sang pour l'édification d'un monde nouveau.

            Or, ce que nous constatons aujourd'hui c'est que l'oubli dans lequel on veut nous enfermer ne suffit pas à certains. II faut la diffamation, le travestissement grossier de l'histoire pour continuer une basse besogne qui semble ne pas être achevée. Et l'on va donc parler de la colonisation comme d'un crime contre l'humanité. Une telle insulte infamante ne concerne pas seulement la politique d'une époque donnée, elle atteint tous ceux qui ont travaillé pour la venue au monde de pays nouveaux et d'énergies nouvelles. C'est à dire que ce mensonge salit la mémoire de nos ancêtres et chacun de nous personnellement si nous voulons rester fidèles à l'œuvre qu'ils ont accomplie.

            Et ne soyons pas dupes. En effet, si de telles paroles peuvent être prononcées, et dans le contexte que l'on connaît, c'est que leur auteur en a mesuré les risques. N'est-il pas persuadé finalement qu'une grande partie de nos concitoyens, pour ne pas dire la majorité d'entre eux, accepteront une telle mystification sans réagir ? Depuis plus de cinquante ans on ment à la France et aux français. Les consciences sont annihilées ou, au mieux, endormies. Le maréchal Juin avait déclaré face à l'abandon de l'Algérie : " La France est en état de péché mortel. Un jour elle aura à le payer. " Notre grand homme avait sans doute raison, mais je continue de croire, même au point où nous en sommes, que la rédemption est toujours possible, Continuons donc de nous battre pour l'honneur et la mémoire de nos martyrs, pour le respect de notre histoire et pour le salut de la France, notre patrie. Ne perdons jamais courage ? Poursuivons le combat jusqu'au dernier d'entre nous en espérant que, d'une manière comme d'une autre, le relais sera passé à des générations de jeunes français qui auront à cœur de rétablir la vérité.

            Aujourd'hui nous prions pour les victimes de la rue d'Isly, sans oublier bien sûr tous ceux qui sont tombés durant ces sept années de folie destructrice. Notre coeur se tourne vers la ville blanche ensanglantée en ce funeste jour du 26 mars 1962. Frères et sœurs pieds-noirs, chers amis, restons forts dans la foi et prions pour la France. Que Dieu sauve la France !

            Mgr Jean-Yves Molinas
            Le 26 mars 2017, à Caraquet - Acadie - Nouvelle France

            Cette lettre de la paroisse de Caraquet ( Canada ) par Monseigneur MOLINAS a été adressée et lue à l'église Ste Anne de Six Fours le dimanche 26 mars 2017 lors de la messe anniversaire du crime d'Etat commis par la France le 26 mars 1962 rue d'Isly à Alger.


Faut-il dire ou cacher ce qu’a fait de Gaulle
le 9 mai 1962 ?

Publié par Manuel Gomez le 9 mars 2017
Envoyé par M. Jean-Pierre Ferrer

       9 mars 1962 : Le sacrifice programmé d’une unité de jeunes appelés métropolitains.

       Cet épisode de la guerre d’Algérie a été soigneusement occulté par le gouvernement français et par tous les médias (mais l’ont-ils su ?).
       Dix jours avant la signature des «accords d’Evian» l’armée française allait commettre, sur ordre de De Gaulle et de son gouvernement, la plus odieuse forfaiture de son histoire.

       Voici comment le chef de l’État français avait décidé de refaire un nouveau Diên Biên Phu, en laissant massacrer une unité d’infanterie, composée essentiellement de jeunes appelés du contingent, basée non loin de Souk-Ahras, dans l’Est algérien, face au village tunisien de Sakhiet-Sidi-Youssef.

       (Rien à voir bien entendu avec le fameux bombardement de ce même village le 2 février 1958 qui mobilisa toute la presse internationale et attira l’opprobre de nombreux pays contre la France)

       Depuis le lever du jour de ce 9 mars 1962, une pluie d’obus tirés par l’artillerie lourde de l’ALN, installée en Tunisie, pleut avec une intensité sans précédent sur cette unité composée de jeunes recrues, des appelés pour la plupart.
       Le commandant de l’unité n’a pas les moyens matériels de riposter car ses hommes ne sont équipés que d’armes légères.

       En effet, sur ordre du gouvernement on lui a retiré quelques jours plus tôt son artillerie lourde plus un régiment de la Légion étrangère et une demi-brigade de blindés.
       Ordre bien singulier puisque les services secrets avaient signalé une concentration inhabituelle de forces adverses en territoire tunisien, juste en face de ce secteur.

       Sans cesse le commandant demande par radio à sa hiérarchie basée à Constantine et à Bône, l’appui de l’aviation pour le dégager.

       La situation devient désastreuse à l’aube du 10 mars. Les tirs redoublent de violence.

       Puis c’est le silence.
       -«Je vous en prie, réagissez ! Nous risquons une attaque massive des fellaghas».

       De son poste d’observation le commandant constate, à l’aide de ses jumelles, qu’à moins d’un kilomètre plusieurs brèches ont été ouvertes dans le barrage électrifié qui délimite la frontière entre les deux pays. Sur les collines environnantes, des milliers de combattants de l’ALN progressent à découvert dans sa direction.

       Ils sont à moins de deux kilomètres à vol d’oiseau. Il sait qu’il ne pourra pas résister à une attaque de cette envergure et que tous ses hommes vont se faire massacrer. Il se demande pourquoi on ne lui envoie aucune aide.
       Ce qu’il ignore c’est que l’état-major militaire a reçu l’ordre de ne pas intervenir.

       Pour quelles raisons ?
       Des négociations sont engagées avec les nationalistes algériens et Louis Joxe discute en ce moment même à Evian avec les représentants du GPRA.

       Pour amadouer les dirigeants nationalistes, le gouvernement français a décidé quelques jours plus tôt un «cessez-le-feu unilatéral».

       Ainsi l’ALN (Armée de libération Nationale) peut agir en toute impunité et tenter une opération spectaculaire afin de négocier dans de meilleures conditions.
       Et c’est pour cette raison que de Gaulle va sacrifier sans aucune pitié, sans aucune émotion, quelques centaines de jeunes soldats appelés du contingent dans le seul but de démontrer à la métropole la nécessité urgente de terminer cette guerre, quel qu’en soit le prix.

       Informé de tout cela, le lieutenant-colonel Lisbonis, commandant la base aérienne 213 de Bône, hésite à intervenir.
       Un an plus tôt, au moment du putsch des généraux, il était resté fidèle à De Gaulle.

       Mais sa conscience le tenaille et il ne peut concevoir de ne pas se porter au secours de ces jeunes soldats français sacrifiés au nom d’une odieuse politique d’abandon.
       Dès le lever du jour, il donne l’ordre aux escadrilles de décoller.

       En quelques heures la victoire change de camp. Les pilotes des T-6 arrosent de leurs mitrailleuses les fellaghas, surpris par une attaque aérienne qu’ils n’attendaient pas, et les A-26 franchissent la frontière, les poursuivant et lâchant leurs bombes sur les positions de l’artillerie adverse.
       Les soldats du contingent et la population civile sont sauvés.

       Quant au lieutenant-colonel Lisbonis, il s’envole pour Paris.
       Non pas pour être félicité mais par mesure disciplinaire.

       Le gouvernement lui reproche d’avoir enfreint les ordres et d’avoir gravement compromis les pourparlers d’Evian, même au prix de la vie de quelques centaines de jeunes soldats français.

       Le 14 mars 1962, le commandant de la base aérienne de Bône-les-Salines est mis aux arrêts pour avoir riposté aux attaques de l’ALN contre le barrage et sauvé quelques centaines de jeunes soldats et de civils français.

       Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
       (Source : «J’accuse de Gaulle*», édition 2016)


Le 26 MARS 1962
De Monsieur Alain ALGUDO

       Le 26 mars 1962 a été commémoré à Béziers par les associations et la municipalité.
  Photo de M. A. Algudo
Photo de M. A. Algudo


ANECDOTE
Envoyé par M. Migliaccio

Goebbels et Staline sont dépassés...

          Accusée de «tourner en dérision les politiques», une campagne de pub de l'Eglise censurée

          «Votez Jésus-Christ, le seul qui n’a jamais changé de programme.» C'est cette phrase humoristique, assortie d'un visuel représentant le célèbre personnage de Don Camillo, interprété au cinéma par Fernandel, qui n'a pas plu à l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP). Cette dernière a décidé de ne pas l'autoriser. Monseigneur Jean-Michel di Falco, évêque de Gap, a annoncé la décision sur Twitter le 10 mars dernier.



PHOTOS de BÔNE
Envoyées par M. C. Ciantar
Photo envoyée par M. C. Ciantar
Le P'tit Mousse
Photo envoyée par M. C. Ciantar
Plage Chapuis sans le Miramar
Photo envoyée par M. C. Ciantar
Le Boulevard de Narbonne

Photo envoyée par M. C. Ciantar
La Colonne Randon, vue générale


Photo envoyée par M. C. Ciantar
Ancienne darse


Photo envoyée par M. C. Ciantar
Le Port



PA
L'Effort Algérien N°6 du 14 mai 1927
A travers le vieil Alger
HISTOIRE DE NOS RUES
         
               Jusqu'à ce jour aucune étude complète n'a été faite sur l'histoire des rues, des places et des monuments de la ville d'Alger. Nous essaierons de combler cette lacune en publiant les documents que nous avons recueillis sur ce sujet depuis une vingtaine d'années.

            On peut diviser celte histoire en quatre périodes suivant, les divers peuples qui, tour à tour, ont occupé notre ville : période Romaine, périodes Arabe et Berbère, période Turque et période Française.

            Sur la période Romaine, il y a peu de chose à dire. Le tracé des principales voies romaines a pu être reconnu au début de la conquête au cours des démolitions de maisons mauresques ou de monuments. Nous relaterons les faits enregistrés par les historiens et les archéologues de l'époque : tels que les Berbrugger et les Devoulx qui ont rendu tant de services à l'histoire du pays.

            Les voies romaines d'Icosium (ancien nom d'Alger) étaient pavées en losange avec la pierre du pays appelée communément la " pierre bleue de la Bouzaréa ".
           Le tracé des principales voies romaines qui traversait la ville s'est rencontré maintes fois dans les travaux à diverses époques.

            Ce fut, dit Berbrugger, dans son étude sur Icosium, en l'année 1887 que j'aperçus la voie antique pour la première fois, lorsqu'on commença à creuser les fondations de la maison de La Tour du Pin (actuellement l'Hôtel de la Régence). Elle était à trois mètres environ au-dessous du sol actuel à l'angle du bâtiment de la rue Mahon. Le sol avait donc monté de trois mètres depuis l'époque romaine à cet endroit. Il est des endroits où l'exhaussement du sol a, d'ailleurs, été bien plus sensible, par exemple rue du Soudan, près de la Cathédrale, où il se rencontre à plus de dix mètres au-dessous du niveau actuel. Chose curieuse, une maison est enfouie entièrement dans le sous-sol, vestige romain dans la haute ville.

            En l'année 1843, l'on retrouva un tronçon de voie romaine dans la rue d'Orléans. Ce tronçon coupait cette rue à angle droit et se trouvait à une distance de quarante mètres de la rue de la Marine.

            La principale voie romaine qui desservait la côte se trouvait plus éloignée du bord de la mer que ne l'est actuellement la rue de la Marine. Cette voie allait rejoindre la rue Bab-el-Oued, où fut retrouvée une nouvelle chaussée qui longeait le côté nord de cette rue en venant de la place du Gouvernement. Elle coupait ensuite la chaussée à partir de la rue Bab-el-Oued par une diagonale et allait longer l'autre côté, à peu près à la hauteur des rues Jénina el Charles-Quint. Il y a des endroits où les dalles de cette voie n'ont pas été déplacées. Quelques pointes seulement se trouvent engagées dans les constructions modernes à cet endroit (entre la rue Jénina et la rue Charles-Quint, la voie romaine se rencontre à deux mètres de profondeur).

            A partir de là, elle suit la direction de la rue Bab-el-Oued et devait probablement rejoindre la voie romaine qui se dirigeait vers la Bouzaréa. On la retrouve actuellement, en partie intacte el en escaliers, en sortant, de la Caramoussa, sur plus de 200 mètres de longueur dans la montagne, coupée par la route actuelle. Elle se poursuivait de même du côté de la rue Bab-Azoun, où elle fut de nouveau mise à jour en avant de la maison qui précédait la caserne des Janissaires. A cet endroit elle n'était qu'à une profondeur d'un mètre soixante-dix environ. C'est tout ce que l'on sait de l'histoire des voies romaines d'Icosium, elles suivaient à peu de chose près le même itinéraire que les berbères et turques, sauf en ce qui concerne la rue de la Marine.

            Les fouilles ont permis de constater que ces voies romaines avaient une largeur totale de 5 m. 50. Une couche de gravier assez épaisse les recouvrait, lors de la découverte, en 1837.Cette couche avait été déposée par les eaux de pluie et semblait indiquer que ces voies avaient été assez longtemps abandonnées avant que les indigènes aient bâti des maisons dont les fondations reposaient dessus.

            Les dépôts de gravier ont dû se former dans l'intervalle de la destruction d'Icosium et de sa reconstruction. En effet, si nous interrogeons l'histoire de ces époques lointaines, nous apprenons avec Ammien Marcellin que le rebelle Firmus, fils de Nubel. fit remettre dans Icosium prisonniers, drapeaux, butin et trésors lorsqu'il se décida à faire sa soumission à Théodose, en l'an 375 après J.-C. D'autre part, Paul Diacre raconte que du temps des Vandales un tyran s'empara d'Icosium et le démolit. Il ajoute que cette ville se rétablit bientôt.
Henri MURAT           
           

LES FRANÇAIS EN ALGERIE (1845)
Source Gallica : Louis Veuillot N°7

Souvenirs d'un voyage
fait en 1841, par Louis Veuillot,


 XVI -
BLIDAH - LE GENERAL CHANGARNIER
LE GENERAL DUVIVIER
JAHIA-AGHA

          Vers le milieu du jour à peu près, nous arrivâmes sur le territoire de Blida, ville charmante, non quant aux édifices, il n'y en a point d'autres que des maisons assez mesquines; mais charmante par sa situation, la plus agréable du monde, et par la fertilité de son sol.
          Blida est bâtie à l'extrémité de la plaine, au pied des premiers contreforts de l'Atlas. De hautes montagnes la dominent, des eaux vives l'arrosent, des orangers toujours verts, toujours en fruits, toujours en fleurs, l'entourent et pénètrent jusque dans la blanche enceinte de ses maisons. Une enivrante odeur, un air tiède et doux nous enveloppaient, nous pénétraient et berçaient les sens de je ne sais quelle langueur active qui nous fit comprendre l'antique mauvaise renommée des mœurs blidiennes. Il semble que sous l'influence énervante de ces parfums, de ce soleil, de ces eaux murmurantes, il soit plus difficile qu'ailleurs de se défendre de l'oisiveté et de ses mauvais conseils. Blida fut plus d'une fois renversée par des tremblements de terre, où les marabouts ne manquèrent pas de voir des preuves de la colère du Ciel. A Dieu ne plaise que je les contredise !

          Cependant le premier habitant de Blida qui vînt à nous n'avait point cédé à l'influence du sol. C'était le brave et très-intelligent colonel Bedeau (1), l'un des plus remarquables officiers de l'armée d'Afrique, celui de tous peut-être que la sage fermeté de son caractère appelle à exercer une plus salutaire action sur les destinées de la colonie. Nous vîmes son beau régiment (le 17e léger) bien tenu, allègre, dispos, digne en tout de son chef et de sa renommée, et toujours prêt à partir avec joie. Le canon qui saluait l'arrivée du gouverneur tonnait encore, que déjà trois bataillons avaient reçu l'ordre de se préparer au départ et l'avaient exécuté. Ils n'attendaient puisque le dernier ordre, et ils étaient là, calmes et forts sous leurs armes resplendissantes. C'était le dernier jour de plusieurs de ces hommes pleins de courage et de vie ; leur vaillant chef devait lui-même, le lendemain, voir à deux pas de lui la mort, la braver et la vaincre pour la centième fois.

          Il y avait encore à Blida deux héros : Changarnier et Duvivier.
          Le général Changarnier (Aujourd'hui lieutenant-général), officier obscur jusqu'à cette retraite de Constantine, où son courage et son talent militaire jetèrent un éclat si soudain, si salutaire et si consolant, n'a point du tout l'apparence classique d'un guerrier; mais quel guerrier répond par son aspect à l'idée qu'on s'en fait dans les classes ! C'est un homme de quarante-cinq ans environ, assez grand, frêle, d'une figure fine et spirituelle, de manières aimables et distinguées, peu de moustaches, une voix faible, un regard vif, mais qui pourrait appartenir à la plume ou à la robe aussi bien qu'à l'épée : voilà un des plus intrépides favoris de la guerre qui soient parmi ces quatre-vingt mille hommes de l'armée d'Afrique, tous disposés à faire sans cesse leur va-tout dans ce terrible jeu qu'ils jouent sans relâche.
          On m'a dit qu'à l'époque où son nom devint célèbre, M. Changarnier, alors chef de bataillon depuis peu de temps, dégoûté, non pas du péril et de la fatigue, mais du service, songeait à se retirer. Son mérite n'était point ignoré: seulement l'on trouvait qu'il en avait trop pour un grade inférieur, et la faveur lui tournait le dos ; il la força bien de prendre garde à lui. Dès ce moment on l'employa, et il sut remplir le théâtre qu'il s'était vigoureusement ouvert. L'avantage de commander fut pour lui l'avantage de courir plus de dangers qu'un autre. Il n'y a point d'affaire où il ne montre sa capacité et où il n'attrape quelque coup ; heureusement les balles le caressent plus qu'elles ne le frappent. Son cheval est tué, il en monte un autre; ses habits sont percés, il en change; s'il est touché lui-même, il se fait panser pendant ou après l'affaire, et il retourne au feu le lendemain ou sur l'heure, selon l'occasion.

          Je ne sais si quelqu'un a fait en Afrique, depuis treize ans, un service plus dur que le général Duvivier. Il a commandé à Bône, à Bougie, à Blida, à Guelma, à Médéa, autant de prisons où il a eu à lutter, non contre les Arabes, ce ne serait rien, ce serait un plaisir; mais contre la fièvre, contre la famine, contre le dénuement.
          Il s'est trouvé aux affaires les plus meurtrières, et enfin, pour compléter cette série de souffrances, blessé dans ses idées qui sont abondantes et dont quelques-unes sont fort bonnes, il a parfois encouru la disgrâce des chefs suprêmes, ou s'est lui-même condamné à l'inactivité. Le général Duvivier a beaucoup d'instruction, une capacité militaire remarquable, encore plus de courage et un peu trop d'imagination. Ses plans, appuyés plutôt sur les qualités qu'il se reconnaît que sur la vérité des faits et sur la réalité des moyens, effraient à juste titre l'expérience et la responsabilité de ceux à qui il les propose ; on les ajourne, on les rejette ; et lui, ne pouvant remuer les hommes en Afrique comme il le voudrait, il se retire, il va en France remuer des idées; puis l'amour des combats le reprend, une ambition légitime le pousse ; il revient en Afrique, sollicite quelque poste difficile, l'obtient, s'y distingue selon l'usage, renouvelle des propositions jugées inadmissibles, et voit de nouveau le chemin de la retraite, je devrais presque dire celui de l'exil, s'ouvrir devant lui. A travers ces vicissitudes,
          M. Duvivier est parvenu, en neuf années, du rang de capitaine à celui de maréchal de camp et de grand officier de la Légion d'honneur. Quelques personnes ont trouvé cet avancement rapide ; je ne le trouve que mérité. Tel attend vingt ans et vingt-cinq ans des épaulettes de colonel qui ne les a pas payées si cher. Ces fortunes de soldat actif, si rapides qu'elles soient, sont les plus légitimes de toutes, et il faut ajouter à l'honneur du général Duvivier que ses idées, bonnes ou mauvaises, sont honorées par la constance avec laquelle il les a proposées et défendues. On a pu faire très sagement de ne les point accepter, il s'est montré homme de cœur en leur sacrifiant son avenir.
          Personne n'a mieux senti que lui le tort que nous fait l'absence du sentiment religieux et moral. Je crains malheureusement que le Coran ne l'ait un peu séduit.

          Tandis que le gouverneur s'occupait des détails de l'expédition, j'allai visiter la ville. Blida n'a qu'une rue commerçante; mais cette rue offre un tableau plein de vie et d'originalité. C'est un long berceau de vigne, sous lequel causent, fument ou trafiquent une quantité de gens qui semblent n'avoir pas autre chose à faire en ce monde que se promener, boire le café et passer le temps.
          En effet, tout est si essentiellement provisoire en Afrique, surtout la vie, que, hors le moment où ils marchent et se battent, la plupart des gens n'y ont rien à faire, rien à attendre ; ils sont des instruments placés dans une main qui les emploie sans leur demander conseil, et ils se façonnent aux nécessités de cette situation par une entière insouciance des événements passés, présents et futurs.
          A part les chefs militaires et quelques marchands européens, du petit nombre de ceux qui ont quelque chose (et ceux-là n'habitent pas hors d'Alger), personne ne s'inquiète de ce qui peut arriver ; chrétiens et musulmans ont appris de longue date l'art de se résigner à toutes les aventures ; et s'ils comptent sur quelque chose, c'est sur l'imprévu.

          Nous allâmes nous asseoir devant la boutique d'un cafetier maure ; on nous donna des pipes, on nous mit dans les mains du café plus épais que le brouet des Spartiates, et un Maure que nous avions invité paya son écot en nous racontant la mort stoïque de Yahia-Agha, digne d'être comparée à celle de Socrate.
          Sous le gouvernement du dernier dey, en 1827, Yahia était donc agha des Arabes, c'est-à-dire à peu près généralissime de la république, avec plein pouvoir de vie et de mort sur toute créature en dehors des murs d'Alger.
          C'était un homme juste et bon, qui n'usait de son autorité que pour punir les coupables et protéger les innocents. Les Arabes le chérissaient; leur amour le rendit suspect : on l'accusa d'avoir conspiré; rien n'était plus faux, néanmoins il tomba en disgrâce. Fort de sa conscience, il ne daigna point se défendre, et demanda seulement de pouvoir habiter Blida aussi longtemps qu'il aurait le malheur de déplaire à son maître.
          Ce qu'il désirait lui fut accordé, car Hussein avait assez d'amitié pour lui, et répugnait un peu à le faire étrangler sur une dénonciation que rien ne justifiait. Yahia partit ; ses ennemis le virent avec joie s'éloigner ; il se mettait ainsi à leur discrétion. Bientôt ces perfides allèrent trouver le dey et lui parlèrent de la sorte : " O effendi ! (titre d'honneur donné aux Turcs) Yahia t'a demandé la grâce d'habiter Blida ; il y demeure, et c'est maintenant surtout qu'il est dangereux. Personne n'ignore que toutes les tribus de la plaine et toutes celles de la montagne qui entourent cette ville, et Hadjouthes, et Beni-Salah, et Soumetah, et Mouzaya et tous les autres lui sont dévoués. Que fera-t-il ? Pour se venger, il en formera une troupe avec laquelle il viendra vous assiéger dans Alger. Il faut qu'il meure. "

          Hussein les crut. Il fit venir son chaouch, Hadj-Aly, qui avait été précédemment au service de l'agha. Il lui dit : " Prends une troupe d'hommes sûrs ; fais-toi accompagner du mezouard (officier de police faisant fonction de bourreau) et rends-toi tout de suite à Blida, en calculant ta marche de manière à arriver pendant, la nuit.
          Tu feras cerner par ta troupe la maison de Yahia, et lorsque tu seras bien sûr que personne ne peut s'échapper, tu entreras avec le mezouard, vous saisirez Yahia, et vous l'étranglerez. Voici mon firman. "


          Aussitôt Hadj-Aly, le mezouard et plusieurs chaouchs, suivis de quelques cavaliers résolus, se mettent en route. Cependant le secret n'avait pas été si bien gardé, que les nombreux amis de l'ancien agha n'eussent pu soupçonner quelque chose. On dit que Hadj-Aly, dont la triste contenance parlait assez haut, laissa échapper à dessein certaines paroles qui, sans le compromettre lui-même, révélaient le danger de son bienfaiteur. Un homme dévoué monta un excellent cheval qui avait été dans les écuries de Yahia et qui n'y avait reçu que de bons traitements, car Yahia, fidèle aux injonctions du Coran, était doux et miséricordieux envers les animaux et envers les hommes. Le cheval et le cavalier firent si bien qu'ils devancèrent la troupe de Hadj-Aly. La funeste nouvelle est donnée. On avertit Yahia que les bourreaux sont en route, qu'ils vont arriver, et on le conjure de chercher son salut dans une prompte fuite que chacun sera heureux de protéger, car il n'est personne qui ne consente à braver, pour le servir, la colère du pacha. Il ne lui faut qu'une heure pour gagner les Beni-Salah ou les Beni-Menad.

          Une fois là, il peut se mettre en défense et marcher sur Alger. Certainement toute la plaine grossira son monde. Il lui sera aisé de prendre la ville, où ses partisans feront un tumulte; et en s'emparant de la première place de l'État il se vengera d'un maître ingrat et cruel et de tous ses ennemis. Yahia ne répond que par un refus, disant qu'il veut attendre les ordres de son prince, et que s'il est vrai qu'on songe à le priver de la vie, ce n'est pas une chose à quoi il tienne tant, et qu'il saura bien mourir.
          Ni les raisons ni les prières ne sont épargnées pour l'amener à changer de résolution; tout est inutile.

          Cependant la nuit, est venue ; Aly, les chaouchs, le mezouard pénètrent dans la ville. Tandis qu'en silence ils cernent la maison, les fidèles domestiques de l'agha, sans consulter leur maître, s'empressent, en silence aussi, de la barricader. Cela fait, et d'autres dispositions étant prises, ils se présentent devant Yahia et tentent un dernier effort.
          " Seigneur, lui disent-ils, les bourreaux sont arrivés, et ils entourent votre maison. Actuellement personne ne peut sortir d'ici; mais nous avons barricadé la porte, et personne aussi ne peut entrer. Vous ne sauriez douter qu'on en veut à votre vie. - Je n'en doute pas, dit Yahia. - Vous n'avez, reprirent-ils, qu'un mot à dire pour la sauver.

          Du haut de la terrasse nous avertirons un ami qui est prêt à se rendre dans les tribus. Il leur fera connaître le danger où vous êtes, et en moins de trois heures elles seront ici, assez fortes pour vous délivrer. Qu'elles puissent seulement voir un mot écrit par vous. Elles vous emmèneront à la montagne. Si vous ne voulez pas faire la guerre au pacha, vous n'aurez qu'à rester tranquille chez ces amis fidèles : personne ne sera si hardi que de vous y aller chercher."

          Yahia, sans changer de visage, leur répond tranquillement : " Ici ou ailleurs, connaissez-vous dans le monde un lieu où je ne doive pas un jour mourir ? Mais si je m'enfuis, je mourrai comme un lâche, puisque j'aurai crains la mort, et comme un traître, puisque je me serai révolté. J'aime mieux mourir innocent et fidèle. Plus tard on me rendra justice et l'on dira ce que c'était que Yahia-Agha."
          Sans permettre qu'on ajoute une parole, sans prendre garde aux sanglots et aux gémissements qui éclatent autour de lui et qu'on s'efforce d'étouffer pour ne pas donner l'éveil aux gens du pacha, Yahia, de cette voix à laquelle nul ne pouvait désobéir, ordonne qu'on ouvre immédiatement la porte de sa maison. Les bourreaux entrent et n'ont pas même eu la peine de frapper.
          Aly s'approche de Yahia, lui baise la main et présente ensuite le firman : " Effendi, lui dit-il, voici l'ordre de notre maître. - C'est bien, dit l'agha. Donnez-moi seulement une heure pour écrire mon testament, embrasser ma famille et faire mes prières. - Seigneur, répond le chaouch, je ne puis ; l'ordre est formel et doit être exécuté sans délai."
          Yahia, toujours aussi tranquille que s'il s'agissait d'un autre, dit de nouveau : " C'est bien."
          Il donne paisiblement l'ordre à ses serviteurs de placer une natte dans la cour, au pied d'un bel oranger qui étendait ses branches chargées de fleurs sur une fontaine limpide et murmurante ; il fait mettre sur cette natte un tapis, et, pour ne point perdre de temps, après s'être purifié avec l'eau de la fontaine, tout en récitant la prière, il ôte lui-même ses vêtements. Ayant achevé, il se place sur le tapis et dit : " Je suis prêt."
          Alors le mezouard s'avance; mais Yahia le repousse d'un geste dédaigneux : " Non, dit-il, que ce soit Aly. - Effendi, s'écrie Aly en pleurant, comment oserai-je porter la main sur vous? Vous avez été mon maître et vous m'avez comblé de bienfaits ! - Est-ce toi, mon fils, lui dit Yahia, qui me fais mourir? Tu n'es qu'un instrument comme ce lacet. Mais puisque je meurs innocent, je ne veux point que ce soit la main de ce chien, habituée à ne se porter que sur de vils criminels, qui me donne la mort ; je veux une main choisie par moi, la main d'un ami."

          Alors Aly, tout tremblant, lui passe le lacet autour du cou; Yahia, d'une voix ferme, dit encore : " Allah Akbar, Dieu est grand ! " et meurt avec un sourire. Il était dans la force de l'âge, de petite taille, mais agile, robuste et majestueux ; il portait une longue barbe noire. Ses traits aimables commandaient le respect et l'attachement. S'il avait vécu, les Français ne seraient pas dans le pays des Arabes, car il les en aurait chassés, ou par ses sages conseils il aurait empêché Hussein-Pacha de s'engager dans cette funeste guerre. Voilà ce que vous diront tous les Arabes à qui vous parlerez de Yahia-Agha.



" Attache ta charrue à une étoile "
Livre documenté.

Envoyé Par Mme Jocelyne Mas

photo Mme J. Mas Médaille de Vermeil des Arts et Lettres de France.
Proverbe Berbère. : " Si tu veux que ton sillon soit droit, attache ta charrue à une étoile "


             " Pionniers : Personnes qui partent défricher des contrées lointaines, qui ouvrent la voie, qui préparent la route à d'autres. "
              Les personnages et les faits relatés dans ce récit sont réels.
              Les livres d'Histoire sont écrits, au jour le jour, par des gens sans histoires, des gens comme vous et moi, des livres tissés par leur vie quotidienne, leur travail, leurs joies, et leurs larmes.

             L'Histoire de l'Algérie, c'est un puzzle composé de petites choses qui raconte la vie exubérante et meurtrie de tous ces pionniers.
              L'Algérie, c'est aussi le parfum de la glycine, bruissante d'abeilles, de la fleur d'oranger qui sature les routes au bord des orangeraies, c'est le bleu du ciel et la mer qui murmure à chaque page.
              Tout       "En fallait-il du courage à l'époque pour partir, laisser tout derrière soi, traverser la France, peuplée de brigands et aussi faire la traversée de cette mer Méditerranée qui paraît-il a des colères terribles. Oui ! Il en fallait du courage pour partir en exil !

             Une fois arrivé, il a fallu cacher sa déception de ne trouver que des marécages et de la caillasse.
              Et se mettre au travail.
          cela, j'ai voulu le sauver de l'oubli ; il faut avoir le courage de soulever le " second linceul de la mort " pour reprendre les termes de Lamartine, pour voir se relever les morts d'hier.
             
" Une terre comme une mère ne se remplace pas "

           Il en fallu des efforts, du courage, du travail, de la sueur, de la ténacité pour arracher de cette terre aride et caillouteuse, les pierres, les racines énormes des palmiers nains, les cistes, les ronces.
              Creuser à mains nues des puits très profonds pour trouver cette eau si précieuse.
              Résister à la chaleur, aux fièvres, aux bandits. Assécher les marais. Travailler avec son arme sur l'épaule. Se barricader le soir pour protéger sa famille, ses maigres biens et sa récolte. Ensemencer, s'adapter à ce nouveau climat, nourrir sa famille pour, enfin, voir sortir de cette terre rouge et fertile : le blé, la vigne et pouvoir respirer et se dire c'est ma terre, je peux nourrir mes enfants. Ils auront une autre vie que la nôtre, une vie plus facile.
              N'oubliez pas, enfants, que cette terre a été enrichie par toute une génération d'hommes et de femmes qui sont morts pour qu'elle devienne cette terre que vous connaissez. Ils avaient la force de recommencer, encore, et encore avec cette Foi inébranlable qu'ils avaient en leur pays et en eux.
              Hélas quelques générations après il a fallu faire le chemin inverse, retraverser cette Méditerranée, et repartir à nouveau sur les chemins de l'exil. "
Jocelyne MAS
Poète-Ecrivain http://www.jocelynemas.com             

 Préface
       « La famille LEMASUYER, et ses descendants, était encore là en 1962 quand il a fallu abandonner ce pays, cette terre que tous ses habitants aimaient viscéralement. Partir sur les chemins de l’exil. Laisser son âme, ses biens, ses morts, sa patrie. Pourquoi ? »
       Oui, « pourquoi ? » : c’est cette interrogation profonde qui guide la plume de Jocelyne MAS. Ses livres ont beau connaître un succès qui ne se dément pas. Rien n’y fait. Pour l’écrivain autant que pour la femme, le temps semble s’être s’arrêter il y a près d’un demi-siècle déjà. Cette cannoise d’adoption poursuit, au grand jour, une quête partagée par des milliers de Français, comme en témoignent les nombreux témoignages postés sur son site internet.
       Pourquoi fallait-il donc quitter ce pays ? Ce pays ? L’Algérie bien sûr. L’Algérie de Baraki, le village de son enfance où elle a passé des moments d’intense bonheur chez ses grands-parents. L’Algérie d’Alger aussi, Alger dite « la Blanche » dont elle a remarquablement exhumée le souvenir dans son premier livre « Il était une fois ma vie, Alger la Blanche. »
       Jocelyne MAS nous livre des histoires vraies, des histoires vécues. Ce livre que je suis heureuse de préfacer : « Attache ta charrue à une étoile » retrace l’aventure de ceux qu’elle appelle avec justesse les « pionniers ».
       Des pionniers, les membres de la famille LEMASUYER en sont. Nous sommes à la fin du XIXème siècle. L’histoire commence précisément  en 1850. La France et l’Algérie ont lié leurs destins depuis déjà une vingtaine d’années. Métayers dans une ferme en Bretagne, les LEMASUYER envoient l’un des leurs, Gwendal, sur l’autre rive de la Méditerranée afin d’y prendre possession de terres agricoles concédées par le gouvernement. Ces Bretons habités par la culture de l’ouest de la France apprennent à aimer l’Algérie, ses couleurs et ses saveurs. Ils l’aiment passionnément, cette Algérie, ils meurent pour elle et sont désespérés de la quitter en 1962.
       Ce désespoir-là, Jocelyne MAS le porte aussi au fil des pages. Elle aussi a été « arrachée » à sa terre. Comme les LEMASUYER, elle ne s’en est jamais vraiment remise. On comprend pourquoi : comment trouver la force de tout recommencer ?
       L’écriture s’impose alors comme une thérapie salvatrice. Non pas que la nostalgie soit une maladie. Bien au contraire. Il s’agit tout simplement d’écrire pour ne pas oublier. Ecrire pour redonner vie aux souvenirs. Ecrire pour célébrer les lumières d’une Méditerranée bleue comme la mer mais aussi rouge comme le sang tant les combats y sont souvent fratricides.
       Dorénavant, la Méditerranée de Jocelyne MAS est au Sud. Avant, écrivait-elle dans son deuxième livre : « Chez nous, en Algérie, la Méditerranée était au nord. »
       La Méditerranée ne quittera plus Jocelyne MAS. Notre écrivain, dont l’œuvre a déjà été récompensée par de nombreuses distinctions locales et nationales, s’est installée sur la Côte-d’Azur. Une Côte-d’Azur source d’inspiration évidemment avec, par exemple, les richesses du haut pays grassois qu’elle apprécie autant que moi. Lire son livre : « De la Côte turquoise à la Côte d'Azur. » 
       Mais l’essentiel est ailleurs. Pour Jocelyne MAS, cette cicatrice est une blessure qui ne s’est jamais vraiment refermée et encore moins cicatrisée. Notre Histoire est aussi faite de ces feux mal éteints.
Michèle TABAROT              
Maire du Cannet              
Députée des Alpes-Maritimes.       


Avant propos
Par Mme Jocelyne Mas



Jean FERRAT
" L'encre sèche vite en entrant dans l'Histoire. " .

Est-ce ma faute si je suis née par delà la Méditerranée sur un
coin de France de l'autre côté ?

Est-ce ma faute si mes arrières-arrières-grands-parents paternels sont
partis d'Alsace, leur terre natale pour s'expatrier, afin de ne pas
devenir allemands ? En 1870.

Ils ont préféré fuir et tout abandonner : terre, amis, famille
uniquement pour demeurer Français car l'amour de leur patrie
était le plus fort.

Est-ce ma faute s'ils sont arrivés sur cette terre d'Afrique, s'ils
ont créé ce village de Lavarande, s'ils ont asséché les marécages,
succombant aux fièvres, au paludisme, à la typhoïde ?

S'ils ont défriché, épierré à mains nues, arraché les palmiers nains qui
envahissaient les plaines, creusé des puits, pour trouver cette eau si
précieuse, labouré cette terre aride et sèche pour en faire jaillir un
petit paradis, une terre rouge et fertile, qui après tant d'années de
labeur, de sueur, de travail leur rendait
enfin ce qu'ils lui avaient donné ?

S'ils ont dû se défendre contre les attaques des pillards, et des
rebelles qui semaient la terreur ; toujours se battre sans relâche ?

Est-ce ma faute si un siècle plus tard, ma famille a dû de
nouveau quitter cette terre qui était devenue la leur.
Partir à nouveau sur les routes de l'exil ?

Laisser encore une fois : maison, amis, école,
quartier, église et leurs morts ?
Personne ne viendra plus fleurir la tombe du grand-père tombé à Verdun, gazé dans les tranchées.

On ne choisit pas sa vie, on la construit là où on est.
Et l'Histoire décide.

Mme Jocelyne Mas         






Photo Mme J. Mas
Promotion de Printemps 2017 :
"Un livre acheté = un livre offert".



Et si JÉSUS naissait de nos jours ?
Envoyé par Christian
Cela donnerait la “une” suivante dans tous les journaux télévisés :
       «Hier le 24 décembre, un «nouveau-né» a été trouvé dans une étable. La police s'est rendue immédiatement sur les lieux et a fait appel au SAMU. Un charpentier et une mineure (vraisemblablement la mère) ont été placés en garde à vue.

       Ce matin très tôt, les autorités ont été avisées par un citoyen de la banlieue de Bethléem, qu'une famille de S.D.F s'était installée dans son étable. À son arrivée sur les lieux, la police a découvert un nouveau-né enveloppé dans des morceaux de tissu sans précaution d'hygiène et dormant sur une litière de paille.
       Le charpentier, identifié plus tard, Joseph (de Nazareth), s'est opposé à ce que les autorités emmènent l'enfant afin de le mettre en lieu sûr. Il était aidé de plusieurs bergers ainsi que de trois étrangers sans papiers.
       Ces trois étrangers, se présentant comme mages, ont été arrêtés. Ils sont passibles de reconstitution de secte dissoute.

       Le ministère de l'Intérieur s'interroge sur l'origine de ces trois hommes probablement en route vers Calais. Le préfet a confirmé qu'ils n'avaient pas de papiers d'identité mais qu'ils détenaient de l'or ainsi que des produits suspects et illicites. Ils prétendent que Dieu leur a dit de ne pas répondre aux questions... Les produits suspects ont été envoyés en laboratoire pour analyse.

       Le lieu où le nouveau-né se trouve actuellement n'a pas été communiqué. D'après le service social en charge de l'affaire, le père avoisinerait la cinquantaine tandis que la mère n'est certainement pas majeure. On vérifie pour le moment la relation entre les deux. Mais à défaut de soupçon de pédophilie, le détournement de mineure est très suspecté...
       La mère se trouve pour l'instant à l'hôpital universitaire de Bethléem pour des examens médicaux et psychiatriques. Elle prétend être encore vierge et affirme que le bébé vient de Dieu. Si son état mental le permet, elle sera mise en examen pour non-assistance à personne en danger.

       La consommation de stupéfiants, probablement amenés par les trois étrangers, doit sans doute être prise en compte dans cette affaire. Des prélèvements et des prises de sang ont d'ailleurs été faits en vue de retrouver les empreintes d'ADN nécessaires à l'enquête. Aux dernières nouvelles on apprend que les bergers présents sur les lieux affirment avoir vu un grand homme, tout de blanc vêtu, qui leur a ordonné de se rendre à l'étable, avant de s'envoler mystérieusement. Aucune hypothèse n'est écartée, comme celle d'embarquement à bord d'un OVNI qui n'est pas exclure...

       L’opposition s’est indignée que le gouvernement ne mette pas en place les moyens de protection suffisants pour éviter que n’importe quel OVNI puisse survoler notre espace aérien.Ils demandent une enquête parlementaire.

       Les verts rappellent que faire un feu de bois dans une étable est source de pollution…

       Le parti de la Marine dénonce l’absence de contrôles aux frontières qui permettent aux étrangers de venir accoucher en France pour bénéficier des allocations familiales.

       L’extrême gauche dénonce ce capitalisme sauvage qui augmente les loyers et empêche les familles modestes d’avoir un logement décent.

       Le président déclare que depuis son élection le gouvernement a ouvert de nombreuses nouvelles places d’accueils pour éviter de laisser des familles à la rue alors que son prédécesseur en avait supprimées. Une cellule de crise a été installée sous la direction du préfet Hérode, l'autorité craignant un complot dont les rumeurs avaient persisté ces derniers temps.

       On pourra également suivre les images en direct sur BFM télé…et à 17h30 « C’est à vous » organisera un débat sur le thème « Peut-on encore accoucher dans une étable de nos jours ?», en présence de plusieurs invités : notre confrère de Libération auteur d’une enquête sur "la rue pour toute vie ", d’un sociologue enseignant à l’Institut d’Étude Politique, spécialiste de la précarité sociale, de l’écrivain Hugo Victor qui a écrit" les Misérables" et de M. Pilate Ponce représentant le gouvernement.

       Et pour conclure, après examen médical, la fille mineure ayant effectivement été reconnue vierge, le couple a été placé en garde à vue pour rapt d'enfant

UN PETIT COURS D'HISTOIRE ..........
A MÉDITER !!!

envoyé par M. Pierre Buttacavoli
MÊME EN PACA IL N'Y A PAS UNE PERSONNE SUR 10 QUI SAIT L'ORIGINE DE L'APPELLATION : « MASSIF DES MAURES » SUR LA ROUTE DE SAINT TROPEZ

         Un petit rappel d'histoire très intéressant, car jamais étudié à l'école dans sa continuité et sa totalité.
          C'est pourtant notre histoire !

         Les musulmans sont entrés pour la première fois en 714 dans ce qui était la France de l'époque.
         Ils se sont emparés de Narbonne, qui est devenue leur base pour les 40 années suivantes, et ont pratiqué des razzias méthodiques.
         Ils ont ravagé le Languedoc de 714 à 725, détruit Nîmes en 725 et ravagé la rive droite du Rhône jusqu'à Sens.

         En 721, une armée musulmane de 100.000 soldats mit le siège devant Toulouse, défendue par Eudes, le duc d'Aquitaine. Charles Martel envoya des troupes pour aider Eudes. Après six mois de siège, ce dernier fit une sortie et écrasa l'armée musulmane, qui se replia en désordre sur l'Espagne et perdit 80.000 soldats dans la campagne.

         On parle peu de cette bataille de Toulouse parce qu'Eudes était mérovingien. Les Capétiens étaient en train de devenir rois de France et n'avaient pas envie de reconnaître une victoire mérovingienne.

         Les musulmans ont conclu alors qu'il était dangereux d'attaquer la France en contournant les Pyrénées par l'est, et ils ont mené leurs nouvelles attaques en passant à l'Ouest des Pyrénées.

         15.000 cavaliers musulmans ont pris et détruit Bordeaux, puis les Pays de la Loire, et mis le siège devant Poitiers, pour être finalement arrêtés par Charles Martel et Eudes à vingt kilomètres au nord de Poitiers, en 732.

         Les musulmans survivants se sont dispersés en petites bandes et ont continué à ravager l'Aquitaine. De nouveaux soldats les rejoignaient de temps en temps pour participer aux pillages (Ces bandes n'ont finalement été éliminées qu'en 808, par Charlemagne).

         Les ravages à l'est ont continué jusqu'à ce qu'en 737 Charles Martel descende, au sud, avec une armée puissante, et reprenne successivement Avignon, Nîmes, Maguelone, Agde, Béziers et mette le siège devant Narbonne. Cependant, une attaque des Saxons sur le nord de la France obligea Charles Martel à quitter la région.

         En 759 enfin, Pépin le Bref reprit Narbonne et écrasa définitivement les envahisseurs musulmans. Ces derniers se dispersèrent en petites bandes, comme à l'ouest, et continuèrent à ravager le pays, notamment en déportant les hommes pour en faire des esclaves castrés, et les femmes pour les introduire dans les harems d'Afrique du Nord, où elles étaient utilisées pour engendrer des musulmans.

         La place forte des bandes se situait à Fraxinetum, l'actuelle Garde-Freinet (le massif des maures). Une zone d'environ 10.000 kilomètres-carrés, dans les Maures, fut totalement dépeuplée.

         En 972, les bandes musulmanes capturèrent Mayeul, Abbé de Cluny, sur la route du Mont Genèvre.
         Le retentissement fut immense. Guillaume II, comte de Provence, passa 9 ans à faire une sorte de campagne électorale pour motiver tous les Provençaux, puis, à partir de 983, chassa méthodiquement toutes les bandes musulmanes, petites ou grandes.

         En 990, les dernières furent détruites. Elles avaient ravagé la France pendant deux siècles…

         La pression musulmane ne cessa pas pour autant. Elle s'exerça pendant les 250 années suivantes par des razzias effectuées à partir de la mer. Les hommes capturés étaient emmenés dans des camps de castration en Corse, puis déportés dans les bagnes du Dar al islam, et les femmes d'âge nubile dans les harems.

         Les repaires des pirates musulmans se trouvaient en Corse, Sardaigne, Sicile, sur les côtes d'Espagne et celles de l'Afrique du Nord.

         Toulon a été totalement détruite par les musulmans en 1178 et 1197, les populations massacrées ou déportées, la ville laissée déserte.

         Finalement, les musulmans ayant été expulsés de Corse, Sicile, Sardaigne, du sud de l'Italie et de la partie nord de l'Espagne, les attaques sur les terres françaises cessèrent mais elles continuèrent sur mer par des actions de pirateries.

         Ce n'est qu'en 1830 que la France, exaspérée par ces exactions, se décida à frapper le serpent à la tête, et à aller en Algérie détruire définitivement les dernières bases des pirates musulmans.

         Ce fut l'origine et la raison de notre présence en Afrique du Nord.

         Vous savez ce qu'est devenue ensuite l'Algérie… et l'histoire ne s'est pas figée…

         Ce qu'il y a de frappant, c'est qu'entre 714, la première entrée, et 1830, l'écrasement définitif des pirates barbaresques, il s'est écoulé plus d'un millénaire, ce qui montre qu'ils ne renoncent jamais...Et aujourd'hui, effectivement, ils reviennent en masse, par le biais "pacifique" d'une immigration de peuplement, qui exploite à fond les failles de nos lois, de nos principes démocratiques, et de nos avancées sociales...!

         Bientôt ils seront assez nombreux pour prendre démocratiquement le pouvoir dans les villages, les banlieues, les villes, les régions, les pays d'Europe !
         Il ne faut pas croire ceux qui les décrivent comme "modérés" ! Car les exemples des "printemps arabes" qui se déroulent sous nos yeux en Tunisie, Libye, Égypte, montrent s'il en était besoin que les "modérés" se font toujours évincer par les enragés ! Qui ne cherchent qu'une chose : appliquer la charia et transformer nos pays d'Europe en un "Dar al Islam", une terre d'islam.
         Il suffit de voir les exactions actuelles contre les chrétiens d'Afrique du Nord, d’Égypte, d'Indonésie, du Nigéria, etc. pour imaginer quel serait le sort réservé à nos familles, à nos peuples européens de souche judéo-chrétienne !

         La France est le pays européen avec la plus importante population musulmane qui augmente très rapidement avec l'immigration de peuplement et la natalité.

Ignorer l'histoire, c'est s'apprêter à la revivre !
Eux ils savent ce qu'ils veulent...nous pas !.

Marcel fait du stop...
Envoyé Par M. Henri


          Marcel fait du stop sur le bord de la route par une nuit très sombre, alors qu'il y a une terrible tempête. Hélas il n'y a pas de voitures qui passent.

          Trois heures plus tard, la tempête et l'orage sont toujours aussi forts qu'il est impossible de voir plus loin que 3 mètres devant soi.

          Tout à coup il voit une voiture qui s'approche lentement et qui s'arrête. Marcel sans se poser de questions monte dans la voiture, ferme la porte, et lorsqu'il se retourne il se rend compte qu'il n'y a personne à la place du conducteur.

          La voiture démarre doucement, il ne voit rien devant mais sait qu'il y a un virage très sévère qui approche. Effrayé, il commence à prier. Il n'a pas fini d'être étonné lorsque juste avant d'arriver sur le virage, la porte du conducteur s'entrouvre et une main entre pour faire tourner le volant dans le virage.

          Cette fois il y croit au bon Dieu ! Paralysé par sa peur il s'accroche de toutes ses forces à son siège. Il reste immobile et voit que la même chose arrive à chaque fois qu'il y a un virage sur la route.

          La tempête augmente en force, alors, à l'approche de son village, il descend de la voiture et part en courant, entre dans un bar, demande deux tequilas doubles et en tremblant commence à raconter à tous ce qui lui est arrivé.

          Une demi-heure plus tard arrivent deux gars complètement trempés, l'air exténué et l'un dit à l'autre :
          - Regarde là-bas, c'est le con qui est monté dans la voiture pendant qu'on la poussait !



PHOTO de BÔNE
Envoyé par M. C.Ciantar
       
Photo envoyée par M. C. Ciantar
Bône en 1830
Photo envoyée par M. C. Ciantar
Port Ancien
Photo envoyée par M. C. Ciantar
Rue Gambetta
Photo envoyée par M. C. Ciantar
Rue Louis Philippe
Photo envoyée par M. C. Ciantar
Les Coopératives
Photo envoyée par M. C. Ciantar
1962 - Embarquement des Harkis


Origine de la barre du chiffre sept ! 7
Par M. Hugues Jolivet


Encore aujourd'hui, de nombreuses personnes,
en écrivant le chiffre 7 utilisent une barre supplémentaire
horizontale au milieu du chiffre.

La plupart des typographies l'ont fait disparaître aujourd'hui
Mais savez-vous pourquoi cette barre a survécu
jusqu'à nos jours ?
Il faut remonter bien loin, aux temps bibliques :

Lorsque Moïse eut gravi le mont Sinaï,
et que les 10 commandements lui furent dictés,
il redescendit vers son peuple et leur lut,
à haute et forte voix, chaque commandement.

Arrivé au septième commandement, il annonça :
« Tu ne commettras point d'adultère.
Tu ne désireras pas la femme de ton prochain »

Et là... de nombreuses voix s'élevèrent
parmi le peuple lui criant :
"Barre le sept, barre le sept, barre le sept !!!"

Et voilà… l'origine de la barre du sept !

- Hugues JOLIVET        
3 janvier 2015         




La nouvelle arme terroriste – Les « camions tueurs »…
Par M.José CASTANO,

« Quelle que soit la cause que l’on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d’une foule innocente… » - Albert Camus

      
       Alors que les déconvenues militaires s’amplifient sur le terrain, le groupe Etat islamique a rappelé, le 22 mars 2017, à Londres, par l’entremise d’un « véhicule tueur », qu’il ne perd rien de ses capacités de nuisance.

       Ainsi qu’en atteste cette nouvelle attaque meurtrière qui fait suite dans des conditions analogues à celles de Nice, le 14 juillet 2016, puis de Berlin, le 19 décembre 2016, c’est désormais sur un autre terrain que le califat compte enregistrer ses victoires et, ainsi, marquer les esprits. Car ne nous y trompons pas : l’éradication, sur le plan militaire, de l’État islamique ne signifiera en aucun cas sa disparition. Bien plus : réduit à cette forme de combat souterrain que constitue le terrorisme, il sera plus fort que jamais puisque agissant cette fois-ci selon des méthodes qu’il connaît et qu’il maîtrise parfaitement. C’est pour cette raison que le combat qui s’annonce sera long, meurtrier et difficile à parer…

       Et pourtant, dès le début du conflit, dès que l’EI a jeté les bases de son Califat, la situation était limpide… En effet, dans une vidéo de propagande datant du 21 septembre 2014 et un communiqué en plusieurs langues diffusé par le quotidien online « The Long War Journal », Abu Muhamad al-Adnani n’écartait aucun moyen pour frapper : « Nous conquerrons Rome, nous briserons ses croix, nous ferons de ses femmes des esclaves avec la permission d’Allah, le très-Haut », a déclaré à ses adeptes le porte-voix de l’Etat islamique, qui n’a pas simplement répété qu’il fallait « exterminer les infidèles où qu’ils se trouvent », mais leur a indiqué également les modalités : « Placez de l’explosif sur leurs routes. Attaquez leurs bases, faites irruption dans leurs maisons. Tranchez-leur la tête. Qu’ils ne se sentent en sécurité nulle part ! Si vous ne pouvez trouver de l’explosif ou des munitions, isolez les Américains infidèles, les Français infidèles ou n’importe lequel de leurs alliés : brisez leur le crâne à coups de pierre, tuez-les à coup de couteau, renversez-les avec vos voitures, jetez-les dans le vide, étouffez les ou empoisonnez-les.” »…

       Lors des auditions devant l’Assemblée Nationale des 10 et 24 mai 2016, Patrick Calvar, le directeur général de la Sécurité intérieure (DGSI) alertait les parlementaires en précisant –si besoin en était- que les troupes de Daech, si elles sont affaiblies sur le terrain de la Syrie, vont intensifier leurs attaques dans nos villes : « Je suis persuadé qu’ils passeront au stade des véhicules piégés et des engins explosifs, et ainsi qu’ils monteront en puissance », semant la mort en France comme on le voit quasi quotidiennement dans les rues de Bagdad, et comme on l’a vu durant le mois de Ramadan dans les rues d’Istanbul. « Dès qu’ils auront projeté sur notre territoire des artificiers, ils pourront éviter de sacrifier leurs combattants tout en créant le maximum de dégâts ». Particulièrement dans le collimateur du patron de la DGSI, les 2 000 suspects en relation avec le conflit syrien. « La menace la plus forte est représentée par des gens qui ont combattu, qui ont été entraînés en Syrie et en Irak, à l’exemple de ceux qui ont attaqué le Bataclan. Ils sont au nombre de 400 à 500 », a rappelé Patrick Calvar.

       Une mise en garde prémonitoire avant les événements de Nice, même si l’hypothèse d’un « camion tueur » dans une foule n’avait pas (par manque de clairvoyance) été évoquée par le patron de la DGSI…

       En effet, foncer dans des foules, des familles, des enfants, des poussettes, cela correspond parfaitement au mode opératoire préconisé par les théoriciens de Daech qui –faut-il le rappeler ?- l’avaient déjà « expérimenté » le 22 décembre 2014. Mais qui s’en souvient encore aujourd’hui ?…

       Ce jour là, un individu au doux nom de Nacer Benabdelkahder, au volant d’une voiture bélier avait foncé, à Dijon, dans la foule, fauchant 13 personnes devant un abribus. Il fut interpellé par la police en criant : « Allah Akbar ! »… La leçon ne fut pas retenue… Et si elle ne le fut, c’est parce que la procureure de Dijon, Marie-Christine Tarrare, se refusa à qualifier cette agression « d’attentat islamiste », arguant que cet individu avait fait de nombreux séjours en hôpital psychiatrique en 2001 et 2014. Il n’était donc, à ses yeux, qu’un « déséquilibré ».

       Comble de perversion dans ses propos, elle avait ajouté que si ce dernier avait crié à plusieurs reprises « Allah akhbar », « c’était pour se donner du courage ! » (sic)…

       Et c’est un tunisien de 31 ans, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, domicilié à Nice, connu des services de police qui, probablement « pour se donner du courage », a reproduit le mode du « camion tueur » utilisé sur la foule le soir du 14 Juillet

       2016, faisant 86 morts et plus de 200 blessés… En réalité, il ne faisait, à son tour, que mettre en pratique cette recommandation djihadiste publiée le 11 octobre 2010 dans la deuxième édition du magazine en langue anglaise d’AQPA, « Inspire », qui proposait aux musulmans américains plusieurs façons de mener des attaques terroristes y compris en utilisant un camion… AQPA étant la branche d’Al-Qaida au Yémen qui a revendiqué l’attentat de « Charlie Hebdo ».

       Cet article intitulé « La meilleure machine pour faucher » suggérait d’utiliser un « camion comme faucheuse, non pas pour faucher l’herbe mais pour faucher les ennemis d’Allah » en ces termes :

       « Pour obtenir le carnage le plus grand, vous devez parvenir à la vitesse la plus élevée, tant que vous conservez le contrôle de votre véhicule, afin de maximiser votre inertie et d’être en mesure de frapper autant de personnes que possible dès la première lancée. N’oubliez pas que, dès que les gens comprendront ce que vous faites, ils vont se disperser et courir dans toutes les directions pour se protéger. Ils vont chercher à se planquer là où aucun véhicule ne peut les atteindre. C’est pourquoi il est important de préparer votre trajectoire à l’avance.

       Le lieu idéal est celui où se trouvent un nombre maximal de piétons et un nombre minimal de véhicules. En fait, si vous pouvez atteindre des espaces piétonniers, comme il y en a dans certaines zones du centre-ville, cela serait idéal. Il existe certains lieux fermés aux véhicules à certains moments en raison des gens qui grouillent. Si vous pouvez vous procurer des armes à feu, emportez-les avec vous pour pouvoir finir le travail si votre véhicule est immobilisé pendant l’attaque. »


       Et de conclure par cette ultime recommandation :
       « Après une telle attaque, nous pensons que vous aurez beaucoup de mal à vous échapper de manière sûre sans être reconnu. Aussi cela doit être considéré comme une opération martyre. C’est une voie à sens unique. Vous continuerez à vous battre jusqu’au martyre. Vous commencez votre voyage dans ce monde et à la fin, vous êtes auprès d’Allah. »

       C’est exactement ce mode opératoire qui fut utilisé à Nice, Berlin et Londres…

       Extrait du livre : « TERREUR ISLAMISTE »
José CASTANO, 27 mars, 2017       
e-mail : joseph.castano0508@orange.fr


MOI, JE DIS : C'EST LA PREMIERE FOIS QUE C'EST DUR
Envoyée Par Eliane


         On a beau nous raconter
         Que c’est la longueur ou la grosseur
         Qui compte et la motivation ! aussi,
         Moi, je dis, " c’est la première fois qui compte " !
         Quelle soit grosse ou petite,
         Encore faut-il savoir s’en servir !
         Un peu à droite, un peu à gauche,
         C’est pas gagné d’avance.
         Si ça réussit, ça donne envie d’y revenir,
         Mais si c’est raté,
         Recommencer demande du courage.
         On est déçue…

         Les copines nous disent pourtant
         Que ce n’est pas difficile….
         Qu’il faut y mettre un peu de cœur,

         Qu’il suffit de se concentrer.
         Avant, arrière,
         Une fois, deux fois, trois fois…
         Répétitif et lassant,
         Et faut pas trop faire durer non plus,
         Surtout la première fois,
         Quand l’émotion est à son comble !
         On a vite fait de tout foirer.

         Quand ça commence à déraper,
         moi, j'abandonne !
         On va y arriver ? ou pas ?
         Mais si la première fois c’est Bysance,
         Qu’on a gagné au premier coup,
         On se dit qu’au final,
         C’est pas si difficile que ça,


         De faire un créneau !



Chantiers nords-africains
           Trouvé à la BNF            01-1930   N°7
La Maison Mauresque (N°2)
par M. M. J. COTEREAU

Les pièces de service.

                          Outre les salles à usage d'habitation, les maisons riches comportent des pièces de service et dépendances souvent fort curieuses. Voici la buanderie sur laquelle s'ouvre le puits et qu'avoisine la citerne.
                          Voici le bain et son étuve, ses baignoires encastrées, souvent à peine assez grandes pour permettre des bains de siège. Au Bardo l'eau de èes bains est chauffée par le four de boulangerie, lequel se trouve au-dessous. On procède aux soins de toilette le jour où les esclaves font cuire les fournées. Le fourneau du bain maure peut être d'ailleurs autonome ; il porte alors le même nom que celui des bains romains. Bains maures et bains romains, c'est au fond la même chose. Un entrepreneur du département de Constantine que nous connaissons, chargé d'édifier un hammam, releva simplement le plan de certains thermes de Timgad et put ainsi réaliser une construction tout à fait conforme aux traditions mauresques, laquelle construction fut unanimement louée...

                          Les bains maures du palais d'Hussein Pacha (Palais d'Hiver) comportent un plafond en plâtre, ajouré qui laisse passer la chaleur.
                          Revenons à nos maisons d'habitation. La cuisina du palais de Mustapha Pacha, particulièrement bien agencée, s'aérait par une trouée ouverte entre quatre colonnes : on reconnaît, quelque peu perfectionné, le système des trous de fumée que comportent les habitations primitives, par exemple les maisons kabyles. Cinq arceaux pratiqués dans un mur laissaient passer les tuyaux de cheminée au-dessus de plaques spécialement agencées pour supporte des fourneaux de terre. Le fourneau circulaire était aménagé dans un réduit voisin. Le service de la cuisine était fait obligatoirement par un cuisinier nègre eunuque, aidé par une négresse.

                          La Dwira.
                          Un détail fort curieux de la maison turque était la dwira ou petite maison : petite maison en effet, organisée comme la grande autour d'une cour centraie. Là habitait un fils ou un gendre du chef de famille, à moins, dit-on..., que celui-ci ne se le réservât pour ses plaisirs.

                           Les étages.
                          Un second étage est quelquefois construit au-dessus du premier. Les chambres qui le constituent s'ouvrent alors sur des galeries non couvertes.
                          La superficie des étages supérieurs est souvent plus grande que celle du rez-de-chaussée, grâce aux encorbellements. La tendance était fort naturelle, en l'absence de toute réglementation et dans l'ignorance totale où l'on était de l'hygiène. Le rez-de-chaussée doit évidemment, ne serait-ce que pour être accessible, faire des concessions aux rues. L'étage peut s'y refuser d'autant qu'il est plus important, logeant les maîtres de maison. De ce fait l'El Djezaar Turc rappelle le Paris gothique. A noter que les encorbellements étaient inconnus du moyen âge maghrébin : ils se retrouvent en Orient et doivent être d'origine turque.

                          Les escaliers qui réunissaient les étages se gardaient bien d'affecter un aspect monumental. Ils étaient en général droits, raides, coupés de portes à claire voie, flanqués de recoins obscurs qui semblaient prévus pour le guet. Ceux qui aboutissaient aux terrasses débouchaient sous des coupoles à pans coupés, formant des sortes de petits kiosques.

                          Les terrasses.
                          En règle générale, conformément aux types les plus courants de l'architecture méditerranéenne, les maisons algéroises de l'époque turque sont à terrasses. Il ne faut pas généraliser ce parti. A Constantine, par exemple, les couvertures sont en tuiles, les toits en pente vers l'intérieur comme dans les « impluvia » romains. Il est même curieux, lorsqu'on arrive au bout du pont de Sidi-Rached, du côté de la ville, de regarder du parapet les toits où nichent les cigognes. Sur les trous désormais gênants, les habitants ont érigé des palissades de bois, tendu des velums sordides, employé tous les moyens pour que leur intimité fut de nouveau assurée. Nous ne citons que l'exemple de Constantine ; il est exact, comme beaucoup d'érudits l'ont fait remarquer, qu'en notre Macédoine africaine les modes de couverture varient d'un pays à l'autre, souvent en dépit du climat, à l'encontre de toutes les prévisions.

                          Sous un ciel relativement sec comme l'est celui d'Alger, il est normal que la terrasse règne. Elle est un des agréments les plus certains de la maison, surtout aux jours caniculaires, dès la prime fraîcheur du soir. Au-dessus des maisons urbaines elle remplace le jardin qui ne peut s'étendre à l'entour. Dans son livre sur « Alger », M. G. Guiauclnin en donne une fort jolie description :

                          En ville, les femmes, cloîtrées dans leurs maisons, ne pouvaient respirer l'air pur et jouir de la fraîcheur des soirées que sur leurs terrasses, aussi l'accès leur en était-il réservé ; le soir, ces terrasses, formant amphithéâtre devant l'admirable panorama de la baie, étaient le rendez-vous joyeux de la population féminine de la ville...
                          Du groupe des mauresques, drapées dans leurs soies voyantes, s'élevait comme un gazouillis d'oiseaux chanteurs, rythmé par la cadence du « derbouka ».

                          Chaque dimanche, au son de la guitare et du chant nasillard de son novio, l'alerte « manola », castagnettes aux doigts, dansait la « cachucha".
                          C'est sur les terrasses que les Israélites pratiquaient, dans des cabanes en roseaux, les rites compliqués institués en commémoration de leur exode d'Egypte.

                          C'est aussi sur les terrasses que séchaient au soleil les beaux chapelets de poivrons rouges et les draperies bariolées de toutes couleurs.

               Aux yeux de l'observateur le fameux soleil du midi n'a pas été probablement sans poétiser le tableau. Nos regards ont pendant des mois plongé sur des terrasses mauresques ; ils ont pu en apprécier l'animation et le coloris ; mais vraiment les pauvres serves qui venaient y prendre l'air avec leurs rejetons malingres évoquaient plutôt des idées de navrance et de compassion.

                          L'album de Berbrugger contient une vue d'Alger prise de ses hautes terrasses. On ne peut s'empêcher de comparer l'aspect de la ville barbaresque avec celui de quelques cités ultra modernes, voire futuristes. Prédominance des cubes et des plans horizontaux, sans aucune intervention de la peinte ou du triangle. Mais sous le soleil africain on évoque le fatalisme, la Passivité de l'islam.

                          Méfiance devant les hommes, sur les façades des ruelles et oisiveté sous le ciel, par les terrasses étagées, tels sont les aspects d'El Djezair, bien orientaux l'un et l'autre. La réalité serait-elle symbolisée dans le murmure indéfini et inutile du jet d'eau entre les arcades...

                          VARIATIONS AU PLAN

                          Telle que nous l'avons présentée, la maison mauresque d'Alger se manifeste une individualité architecturale admirablement organisée.

                          

                          Le même Vitruve qui nous rapporte ce détail a fait. un parallèle maintes fois cité entre la maison grecque et la maison romaine. La différence essentielle qu'il signale a trait à l'emplacement des appartements familiaux par rapport aux bâtiments de réception.

                           Tentatives de réduction.

                          Il paraît difficile de la réduire sans en rompre la symétrie et l'équilibre, sans en compromettre la vie. Cela est vrai, surtout pour le patio, ses quatre galeries et ses quatre salles, composition sur schema carré.

                          Les solutions peu élégantes peuvent néanmoins être imposées par certaines nécessités, par exemple la surface à bâtir est trop exiguë ou les ressources du propriétaire trop limitées. Notre figure 25 représente une petite maison de la rue Sidi-Kal (?), maison assez bizarrement constituée. Sur les galeries du patio elle se contente d'ouvrir deux chambres. Nous avons déjà signalé que le nombre des sqifas pouvait se réduire à l'unité...

                           La maison rurale.

                          Un autre genre de simplification, relative si j'ose dire non au plan, mais au devis, se manifeste dans la maison rurale. Même aux environs d'Alger, il faut se garder de confondre celle-ci avec la villa dont nous parlerons tout à l'heure.

                          Le chaouch n'était en effet qu'une demeure rustique. Quelquefois, cependant, il prenait une certaine allure, dressait un campanile fruste dont la cloche appelait les ouvriers des champs (anciens haouchs de Baba-Aly, de la Salpêtrière, de la Rassauta, ce dernier détruit).

                          Si nous nous éloignons d'Alger nous pouvons être les témoins de curieuses schematisations. A Blida, les quartiers « réservés » de la ville contenaient de fort jolies maisons du type ordinaire mais réduites à un simple rez-de-chaussée.


                          Dans le Mzab, la cour semble contracter son ouverture à la lumière : comme la pupille d'un chat.

                          Elle ne s'éclaire plus que par un trou. Son plafond reste cependant soutenu par quatre colonnes. Sur la patio, transformé ensalle commune, donnent sans autre prise de jour la salle de tissage des femmes, les chambres à coucher, les chambres à provisions et les réduits. Un vestibule à entrée, coudé, analogue à la sqifa, s'ouvre sur la pièce centrale ; les domestiques y couchent ; un escalier conduit les hôtes vers leurs chambres du premier.

                          Dans le Djerid, au contraire, le patio se découvre entièrement. Les pièces donnent sur une cour.

                           La villa, épanouissementde la maison urbaine

                          Nous avons montré tout à l'heure que les enfoncements des pièces en T en provoquaient d'autres sur les façades, que les pièces du premier étage à l'étroit dans le cadre du rez-de-chaussée débordaient par des encorbellements. La maison de ville, dans sa composition normale, paraît ainsi il l'étroit. Les rues, les bâtisses voisines l'empêchent de s'épanouir. Qu'on la transplante par la pensée à la campagne. Il se passera en architecture le même phénomène qu'en horticulture. La maison s'épanouira ; elle deviendra une villa. Urbaine, elle restait une forme imparfaite ; il lui a fallu le plein air... Tout cela en théorie, bien entendu, et sans aucune prétention à un classement chronologique il est tout aussi possible que la maison de la ville soit une villa étiolée.

                          Sqifas et patios sont évidemment conservés. Les pièces en T développent leur enfoncement et le font supporter par l'intermédiaire d'arcades sur des colonnes du rez-de-chaussée. Ainsi se constituent les avant-corps, comme ceux de la villa des Arcades (fig. 26). Outre leur fonction architecturale qui est de supporter les parties surplombantes de l'étage, ces avant-corps constituent de petits pavillons greffés sur les bâtiments principaux. Il devient loisible d'en faire des lieux de repos en concurrence avec les galeries du patio. Ils sont peut-être moins frais, mais plus aérés, et conviennent admirablement aux rêveries crépusculeuses.

                          Pour permettre aux habitants de se livrer à celles-ci sans inquiétude, des cours se ferment de hauts murs autour de ces pavillons. Elles s'égayent de vasques, pareilles à celles des patios. Des corbeilles de fleurs, des cyprès, des bananiers relèvent les blancheurs des pierres. Des céramiques s'enchâssent, opposant éclat à éclat. Pour que les murs ne soient trop nus, les longent des galeries à arcades. Partout des recherches d'ombre, cependant que les enduits blancs reflètent la joie du soleil...

                          Autour de l'essentielle construction, se développent les cours. Elles se multiplient et se compliquent. Elles se substituent parfois aux pièces des maisons de ville. Celle-là joue à très peu près le rôle d'une sqifa. Les gardiens de la maison y veillent aussi à leur poste, non plus assis sur la banquette, mais au-dessus de la porte, dans une niche de guetteur.

                          Toutes ces différenciations, tous ces enrichissements permettent aux constructeurs de réaliser des combinaisons originales. On appréciera par exemple la beauté toute linéaire de cette entrée de villa (fig. 26). Malgré la laideur des arcs algériens non décorés, utilisés en impostes, l'enfoncement médian, l'ouverture du porche, les escaliers, les moulures donnent à l'ensemble une réelle valeur décorative. Et cependant, qu'on y songe ! Aucune colonne torse, aucune arcade outrepassée. Le mauresque a l'air frelaté. Le style paraît classique.

                          Voici donc que se révèle l'esthétique de la villa mauresque. Avec la maison urbaine, sur les étroites ruelles, il n'en était pas question. Pittoresque, si l'on veut ? Mais point de composition ? La méfiance orientale, contractée, comme crispée, s'y opposait. Et ici, parmi les jardins, dans les replis de terrain, cette méfiance désarme-t-elle ? Non. La décoration ne s'extériorise pas. Comparez une des plus jolies villas de Mustapha, celle des arcades, avec une manifestation architecturale occidentale, avec un château Renaissance.

                          En France, des détails charmants, des sculptures, des fenêtres, des escaliers extérieurs, des tourelles. En Algérie, des cubes blancs, des terrasses, sans autres motifs que les cheminées, les coupoles et les merlons. Des vues extérieures au minimum, pas la moindre expansion décorative. Mais une telle simplicité n'est plus de la pauvreté, de la contraction famélique, elle s'avère tout à coup réellement esthétique.

                          L'effet architectural, déclare M. Guiauchain, dans l'ouvrage déjà cité, réside uniquement dans les décrochements produits par les différentes hauteurs d'étages et par les ressauts des avant-corps. L'absence de toute recherche inutile, le respect scrupuleux des formes nécessitées par la construction, la finesse de ton du badigeon produisent un effet d'une suavité exquise». Au temps où il écrivait, l'architecte avait raison quand il déclarait humiliants les résultats de nos efforts pour trouver mieux ».
                          Aujourd'hui ces longs efforts ont abouti au «style moderne », lequel, dans certaines formes, fait penser au style mauresque et dans les autres a trouvé «mieux ».

                          Autour des villas, les isolant et les mettant en valeur, s'étendent les jardins, bien clôturés, bien secrets. Nous l'avons vu tout à l'heure : ils n'ont pas été tracés pour entourer les villas ; ce serait plutôt les villas qu'on a construites pour les centrer.

                   Les palais

                          Attenant au corps du logis, des cours avec des jets d'eau, des portiques autour des cours. Les éléments d'un patio supplémentaire. Que l'on développe celui-ci et nous obtenons un palais. On nous permettra une comparaison biologique et l'emploi de mots bien pédants : la maison urbaine est une cellule contractée, la villa une cellule ramifiée, le palais tel que je l'entends un organisme polycellulaire. Il est un agglomérat de maisons. Déjà la dwera justaposait un petit bâtiment au bâtiment principal. Ici le parti est plus large. A l'Alhambra de Grenade, au palais de la Division de Constantine, il y a plusieurs patios, autour desquels règnent des galeries et des bâtiments.

                          Certes on peut appeler palais de très riches maisons, comme l'Archevêché ou la Bibliothèque Nationale, et nous ne pouvons prétendre ici déranger les terminologies courantes. Cependant il y a une réelle disproportion entre l'Hôtel des Ambassadeurs, encore assez peu spacieux, et la vaste construction du dernier bey constantinois. Celle-ci entoure de ses bâtisses deux vastes jardins et deux ou trois cours plus petites. Les galeries sont à double colonnades, interrompues de moucharabis, décorées de belles céramiques et de curieuses peintures sur lesquelles nous reviendrons. Malgré son irrégularité générale, le palais du dernier bey s'inscrit très régulièrement dans un rectangle.

                          Les pavillons.

                          Il comporte entr'autres dispositions curieuses un pavillon séparant les deux jardins. Il s'agit d'une construction de quatorze mètres sur six, éclairée de quinze fenêtres.

                          Conformément au plan type, un enfoncement il trois croisées s'oppose à la porte d'entrée. Ces ouvertures, barreaudées de fer à l'extérieur, sont, en dedan¡, fermées de volets ornés de petits miroirs ». Dans un -édtiît ouvrant sur un angle obscur de la galerie, une eunuque nègre préparait le café du potentat...

                          Autrement célèbre est le pavillon de la Casba, dit pavillon du coup d'éventail. On conçoit mal cependant que la fameuse scène historique ait eu lieu dans une pièce aussi exiguë. En tout cas il s'agit plutôt d'un simple kiosque suspendu, d'un mirador en saillie sur une galerie supérieure du patio. Il existe encore aujourd'hui quoiqu'hélas assez dégradé. Notre figure 8 le représente à sa belle époque, au temps d'Hussein.

                          La villa d'Abd-el-Tif comporte un pavillon plus authentique ; mais, au moins extérieurement, la pauvreté de sa forme lui enlève de son intérêt.

                          Au Bardo, en revanche, en face de la porte de la squifa, sur la première cour intérieure, « le Divan » constitue le plus charmant des pavillons. Nos lecteurs pourront s'en convaincre d'après notre figure 29. Certes, il y a quelques erreurs : la menuiserie des fenêtres, par exemple, est d'une inélégance totale. Mais la combinaison familière des arcades et des colonnes constitue la plus belle trame décorative ; les soubassements et le perron sont décorés de riches carreaux, quatre vases bien à leur place en scandent le développement. Un jet d'eau sur une vasque cintre la composition d'une chanson. Au fond s'ouvre une pièce plus étroite.

                          Là, aux jours de solennité qui l'exaltaient, le maître occupait la seconde et, sous les lumières diaprées, apparaissait à ses sujets majestueux et redoutable. Les gardes et les subordonnés se tenaient dans la première salle, au haut de marche.

                          Plus rustiques, écrit M. Roustan, et généralement en bois peints avec, portes enluminées et grandes vitres de couleurs,-- les kiosques sont de petits bâtiments carrés ou octogonaux, de quelques mètres de côté, couverts de toits pyramidaux... Ils se dispersent dans la verdure et en général se mirent dans les pièces d'eau. Ils rappellent aux nomades les tentes des existences passées.

                           Les jardins.

                   Mais autour d'eux, au lieu des sables illimités, s'étendent les jardins, bien des jardins bien clos des jardins fermés, pour employer l'expression du Cantique des Cantiques. De hauts murs les enclosent, les séparent du monde extérieur. Ce sont des prisons dorées, certaines mêmes furent de vraies cages où les femmes étaient captives comme des oiseaux précieux...

                   L'irrigation en était re juarquablement soignée. Les Maures ignoraient l'ui ige des pompes. Ils établissaient des norias à un niveau assez élevé pour que l'eau n'eût plus ensuite qu'à s'écouler par gravité. La tour du Palais de Mustapha-Supérieur comportait une telle noria... Des aqueducs étaient également prévus : la Villa des Arcades comporte les ruines d'un tel aqueduc et leur doit peut-être son nom...

                   Sous la claire lumière algérienne, arrosés comme ils l'étaient, ces jardins constituaient de merveilleuses oasis. Leur réputation reste prestigieuse et la plus débordante poésie peut se donner libre cours à leur sujet. Gonflées de sèves tropicales, les fleurs ont des couleurs ardentes, des arômes enivrants.

                   «Les faux poivriers, écrivait M. Fraigneau dans l'Algérie Artistique et Pittoresque de février 1893, les géraniums avec la feuille desquels l'Orient fabrique son essence de rose, les myrtes, les narcisses, les jacinthes, les tubéreuses, les amaryllis, le jasmin, l'oranger, le citronnier, le chèvrefeuille, forment la gamme des odeurs. Et, serpentant avec tous les caprices de la fantaisie, les bordures de marjolaine, de sauge, de verveine, de romarin, de thyn, exhalent leurs senteurs sous la caresse ou la morsure du soleil ». De leurs bractées plus colorées que des fleurs, les bougainvillées forment de merveilleuses taches pourpres. Les palmiers évoquent les colonnes de tous les Orients disparus. Les bananiers étalent leurs vastes feuilles. Les aloès, les agaves et les figuiers de barbarie dressent leurs silhouettes baroques, bouffons déguisés en guerriers...



                   Aucune pelouse de parc anglais. Aucune géométrisation de jardin dit à la française, ainsi nomme parce que d'inspiration italienne. Le seul rêve est celui de l'oasis et on comprend qu'un tel rêve puisse être cher aux fils du désert.



CHANTIERS NORD-AFRICAINS D'ANTAN


                           Un cahier des charges.

                          Le Sultan Meridine Aboû'l Hasan, n'ayant pu trouver de maison où abriter sa future épouse, se décida à en bâtir une. Il convoqua tous les ouvriers et leur dit : « le désire une maison qui comprenne quatre qoubbas (1) différentes les unes des autres, avec deux appartements qui leur soient contigus. Les murs seront couverts de décors variés, en plâtre et zellij (2). On emploiera du bois de cèdre sculpté et ajusté, avec des motifs floraux et polygonaux. Le patio aura ses parois sculptées et sera pavé de zellij et de marbre; on y plantera des vasques de marbre et des colonnes. La menuiserie des plafonds sera différente sans chacune des quatre qoubbas, suivant les procédés de décoration florale et polygonale connus des artisans; ces plafonds seront ensuite peints, les portes seront faites de marqueterie de bois, ainsi que les armoires et les guichets : toute leur garniture sera de cuivrepolie et dorée ou de fer étamé. Il leur traça, sur un papier, le plan de l'ensemble et convint avec eux un prix à forfait pour le tout. Après leur avoir expliqué en détail ce qu'ils avaient à faire, il leur dit : « Je veux que cette maison soit prête dans une semaine, jour par jour ; s'il plaît à Allah, j'y entrerai alors ! »
                           Ils lui dirent : « Avant tout, nous demanderons l'assistance d'Allah et de ta seigneurie ! »
                           (1) Salles couvertes de coupoles et plus généralement chambres.
                           (2) Carreaux de céramiques ou plutôt marqueteries de fragments de terre cuite émaillée.


                           Lorsque le délai fut écoulé et que l'attente eut pris fin, le Sultan vint avec moi au jour convenu et put s'assurer qu'elle avait été construite suivant toutes les indications qu'il avait données et à son entière satisfaction. »

                           Ce cahier des charges du XVIéme siècle, que nous a transcrit l'écrivain arabe Ibn Marzoûq, donne des détails curieux sur la construction des maisons méridines, déjà si analogues aux maisons mauresques d'Alger. On remarquera le délai accordé pour les constructions et on ne s'étonnera pas de ce que les maçons musulmans aient mis souvent si peu dé soin à construire leurs édifices.

                           Entreprise

                          Il nous a été donné, en 1930, de voir construire une villa mauresque, suivant les anciens procédés. Il s'agissait plutôt de transformer une ancienne ferme en-villa. On a exhaussé les murs de toubes avec des moellons de machefer. Des cloisons de briques creuses ont compartimenté l'intérieur. Sur des colonnes d'albâtre se sont établies des arcades, des voûtes et des coupoles faites des mêmes matériaux. Un jet d'eau à tuyau de plomb était même en préparation dans le plus classique des patios.
                          Les parties alors achevées ne manquaient pas d'élégance; celles qui ne l'étaient pas révélaient le « travail arabe ». Nous avons compris l'appréciation sévère, mais juste de M. Hourticq : « L'Arabe... a transformé en un émail somptueux une misérable maçonnerie de brique ou de pisé »... Tout ce que nous allons pouvoir dire sur la construction mauresque ne fera que confirmer une telle appréciation.

                           Les matériaux.

                          Le pisé est un mélange de terre, terre arable ou marne, avec de la chaux, mélange que l'on humectait et que l'on pilonnait ensuite entre des panneaux. dé bois. Les murs étaient construits par larges tranches, comme le prouve l'histoire de Géronimo..

                          On était au XVIéme siècle, début de l'époque turque. Géronimo, jeune maure devenu espagnol et converti au catholicisme, ayant été fait prisonnier par des anciens coreligionnaires, fut sommé par le pacha Euldi Akki d'avoir à redevenir musulman. Sur son refus, le confesseur fut couché, la face contre terre, les mains liées derrière le dos, dans un. caisson où l'on fabriquait du pisé pour la construction du fort des 24 heures. On recouvrit son « corps de couches successives et l'on dama énergiquement. Le travail fut-il-, exécuté plus consciencieusement que' de coutume ? toujours est-il qu'au cours de la démolition dudit fort on découvrit dans le mur une excavation renfermant des ossements, laquelle excavation s'avéra le moulage parfait d'un corps humain. On ne manqua pas, bien entendu, de constituer des reliques. Cette lamentable histoire fait pendant à celle des emmures albigeois. Elle ne nous intéresse qu'à un point de vue : elle témoigne de la perfection avec laquelle on pouvait confectionner le pisé : le fort des 24 heures dut être démoli à la mine.

                          Concurremment au pisé, on employait les tourbes, moellons de terre séchés au soleil. Les matériaux moins vulgaires sont la brique crue ou cuite et la pierre. Le palais de Constantine, par exemple, a la base de ses .murs construite en pierres romaines, le reste en moellons avec arases de briques...

                          Le marbre était assez employé, en particulier pour les colonnes. Il s'agissait à l'époque turque du Carrare le plus précieux, lequel n'était d'ailleurs importé qu'à l'état de colonnes, de vasques, voire de plaques. Nous avons vu employer, pour les colonnes «te notre figure 5, une sorte d'albâtre provenant des Ouled-Djilal. Cette pierre, relativement tendre à l'extraction, par suite facile à travailler, devient très dure à l'air libre. Elle mérite d'être signalée.

                          Nous n'aurons guère à parler des appareils; ils n'ont rien d'original et ne se révèlent guère sous les enduits et blanchiments. Leur solidité n'est pas toujours considérable. On peut citer l'exemple du palais de Constantine qui menaçait ruine à moins de cent ans. On a dû le reprendre en sous-oeuvre et l'armiaturer soigneusement.

                           Piliers et colonnes.

                          Les supports dégagés des murs jouent, dans l'architecture mauresque à patios et à galeries, un un rêle de premier plan.
                          Les piliers en maçonnerie sont moins fréquents que les colonnes.. On en trouve cependant dans la maison Merinide de Fez (fig. 3); la chute des enduits et des ornements ciselés découvrent la masse des briques...

                          Faut-il voir dans ce procédé une imitation de l'art persan qui établissait déjà des arcades sur des piliers. Les arabes et les turcos-maures les construiront sur colonnes. La combinaison de la colonne et de l'arcade, généralement outrepassée, suffit aux yeux du vulgaire à évoquer de l'art , mauresque...
                          Isolons les deux éléments.

                          Il ne saurait s'agir, a propos des colonnes algéroises, d'étudier un cycle d'évolution, à analogie vivante, pareil à celui 'de la colonne grecque. Sur les territoires qu'ils ont occupés, les Arabes ont trouvé des modèles déjà parfaits. Leurs mosquées ont utilisé les fûts des temples romains. Une fois ces stocks épuisés, on a dû en constituer. On s'est borné à imiter ; et une fois de plus, les imitations se sont avérées inférieures à leurs modèles. L'inspiration des arts autochtones leur a même fait abdiquer le galbe, par suite la vie: La colonne arabe est morte dans les pays barbaresques : la colonne italienne l'a remplacée.

                          Il n'y a pas eu évolution. On n'en a pas moins trouvé à El-Djezair des pièces de toutes époques et de tous styles, depuis les ébauches les plus frustes jusqu'aux œuvres les plus fignolées. M. H. Murat, un des chercheurs algérois les ph1s documentes, a fait à propos de colonnes des trouvailles vraiment curieuses, dignes d'intéresser nos lecteurs.

                          A l'Amirauté, dans l'ancien corps de garde de la Consulaire, se dressent des cblonnes sans chapiteaux. S'il est vrai que le profil des Propylées « a quelque chose de beau comme le sourire humain", ces colonnes en question ont un rictus de squelette. Des mains sanglantes les marquent. C'était-là que l'on suppliciait, pendant nos bombardements, les consuls de - notre pays : le P. Levacher, en 1681, lors de l'expédition de Duquesne; Tyolle, en 1688, à propos de celle d'Estrées. On trempait leurs mains dans leur sang et on les appliquait ensuite, à titre comriïêmoratif, contre les murs ou les colonnes; après quoi, on les attachait au canon dont la décharge dispersait leurs membres.
 

                          Dans les sous-sols du palais de Mustapha, M. Murât a découvert une colonne qui ne soutient rien, qui est simplement fichée en terre comme pour servir de point de repère. Sur le fût sont gravés en grec les mots « elpis » et « anagke », lesquels signifient espérance et nécessité. On ne peut vraiment s'empêcher de penser à ces lettres grecques qui mirent Morhange et de Saint-Avit sur les traces d'Antinéa... ; lettres qu'on peut lire encore sur les stalactites de la grotte de Djidjelli... Le romancÍer de l'Atlantide aurait-il connu ce détail ?
                          Quoiqu'il en soit : «Cette colonne avec cette inscription, se demande M. Murât, remonte-t-elle à l'origine où les vingt colons, venant de Grèce, fondèrent la ville d'Icos (Alger à une lieue près) au Vème siècle avant Jésus-Christ. On ne peut que le supposer ».

                          Notre excellent collaborateur reste encore dans le domaine de l'hypothèse quand il voit dans cette colonne la marque extérieure d'une cachette à trésor. Nécessité de cacher et espérance de retrouver. Des fouilles entreprises ont révélé la cachette mais non pas fait trouver le trésor... Nous ne pouvons, pour notre part, nous empêcher de penser devant la photographie de cette colonne à une transposition en pierre de certains piliers archaïques : dans un autre article de cette revue, nous avons signalé, en effet, que certains peuples de l'Orient constituaient des supports au moyen de troncs d'arbre fichés la pointe en bas, l'élargissement de la base en haut. Ce serait peut-être là l'origine de certains chapiteaux.

                          Avec d'autres colonnes antiques, Alger pourrait nous fournir des motifs à d'autres digressions. Nous devons nous en abstenir, celle-ci était déjà longue.

                          Passons maintenant aux colonnes d'inspiration hispano- mauresque. Nous en trouverons à Alger de tout à fait comparables à certaines de Tlemcen, par exemple dans la mosquée funéraire de Sidi-Abd-el-Rahman. Le chapiteau procède du chapiteau corinthien par schématisation et disons-le par dégénérescence. Les acanthes, simplement épannelées, ont perdu toutes dentelures, tout caractère végétal: il n'en subsiste que deux méandres dont se recourbent les sommets. La partie supérieure, très vague souvenir de la corbeille, nest plus qu'un cube orné de palmes et de fleurons. Ce chapiteau, très exceptionnel, paraît être du XVIéme siècle.

                          La vaste collection de colonnes que fournissent les maisons mauresques d'Alger pose une fois de plus le problème de la main-d'œuvre. Le Turc n'a jamais rien su élever d'original; « il faisait faire, mais il ne produisait pas ou produisait mal ». On peut opposer par exemple, comme l'a fait M. Guiauchain, les fontaines algéroises construites par des indigènes, dépourvues de toute valeur artistique, et celles, fort intéressantes, que bâtirent des Italiens. Les ateliers de ce dernier pays ont travaillé pour la Bergerie. Les uns à pied-d'œuvre, captifs ou exilés volontaires, la plupart probablement dans les ateliers de leur patrie.

                          Les artisans indigènes n'ont pas manqué d'imiter les modèles européens, en les modifiant, en les schématisant suivant le génie de leur race. Sur le chantier moderne plusieurs fois cité, nous avons eu un " sculpteur » des Ouled-Djelal, Bachir ben Saïdi, tailler sous nos yeux les colonnes de notre figure 5, dont on ne peut contester l'élégance. Sur des blocs polygonaux provenant des carrières, l'artisan traçait au crayon, à main levée, les lignes directrices de sa décoration, puis il attaquait directement au ciseau et au marteau. Le relief réalisé était parfaitement régulier. Bachir ben Saïdi nous a déclaré s'être inspiré de colonnes qu'il avait vues dans une mosquée... C'était sa mémoire seule qui guidait l'imitation... On comprend ainsi que parmi les colonnes de style italien, il y en ait d'origine et d'autres d'inspiration; c'est surtout au chapiteau qu'on peut distinguer les deux groupes.

                          Sans avoir la moindre originalité ni même une grande pureté de ligne, ces colonnes sont généralement exquises. Les unes droites, les autres à torsades, d'autres enfin réellement torses. Les dernières, de taille difficile, sont relativement rares; le patio de l'ancien consul général en présente de caractéristiques (fig. 17). Les colonnes droites ne sont pas non plus très communes; il semblerait que les arabes les considéraient comme inachevées. Les colonnes à torsades, comme en montre notre figure 36, sont au contraire le type le plus courant. Si elles n'ont pas la grâce austère des ordres grecs, elles conviennent peut-être mieux au décor de l'art musulman. Leurs spires évoquent l'ascension d'une plante grimpante, voire d'un serpent autour du fût ; ainsi s'amorce l'essor de l'arcade, essor que la forme brisée-outrepassée rend particulièrement aérien. Le linteau se contentait de colonnes lisses, l'arc prolonge mieux un fût torse.

                          Notons que dans bien des cas, la torsade ne commence qu'à la moitié de la hauteur. Serait-ce que l impulsion de l'élan, en ce qui concerne la suggestion visuelle, pouvait se contenter de quelques spires ? Il est beaucoup plus simple de noter que la balustrade de menuiserie, indispensable accessoire des arcades du premier étage, se serait mal appliquée contre une surface irrégulière, comme celle d'un fût à torsades. La partie inférieure et polygonale se raccorde à la partie supérieure par d'élégantes dents de scie. Dans quelques colonnes plus frustes, la séparation est brutale suivant un polygone de section, mais l'effet obtenu n'est pas heureux.

                          Des colonnes mixtes, comme en représentent notre figure 36, ne se trouvent pas uniquement là où règnent des balustrades. On en rencontre au rez-de-chaussée, voire sur des galeries extérieures. Soit que le type ait plu et soit généralisé. Soit que le travail de taille, plus rapide, rendit ces colonnes moins chères que d'autres entièrement torses. Soit qu'on ait utilisé pour les constructions tous les fûts qu'on avait sous la main.
                          Ces diverses suppositions sont vraisenlblables. La dernière en particulier : que de fois ne voit-on pas mêler au hasard, dans la même colonnade, sans souci ni du rythme, ni de la symétrie, des fûts droits, circulaires ou polygonaux, des colonnes entièrement torses et d'autres mixtes de divers types. Heureux quand les chapiteaux conservent le même aspect comme en notre figure 26... Au Palais de Constantine, par exemple, règne la diversité la plus déconcertante. On ne s'en étonnera pas si l 'on se rappelle que les matériaux manquaient et que le tyran local ramassait tout ce qu'il trouvait chez ses très liubles sujets. Dans notre figure 9. par exemple, on peut distinguer au moins quatre types différents... On voit même, au premier plan, un simple chapiteau dorique. La sobriété de cet ordre ne plaisait pas aux indigènes. Ils préféraient le corinthien ou son dérivé local. C'est ainsi qu'à Notre-Dame des Victoires, à Alger, on a enrobé des chapiteaux toscans dans des chapiteaux de plâtre d'inspiration maghrebine.

                          Un type très courant, relevant de cette inspiration, peut se voir sur notre figure 37. Quatre feuilles lisses et s'enroulant à leurs pointes — quelquefois marquées au centre d'un curieux motif décoratif — enveloppent une corbeille cylindro-conique. Ce type serait d'origine constantinoise et même tunisienne. Il s'agit encore d'une modification dans le goût arabe du corinthien italien...

                          A côté des colonnes, nous ne saurions oublier de mentionner les colonnettes qui limitent les niches des sqit'as. Géminées, elles peuvent affecter une grande légèreté sans compromettre leur résistance à l'écrasement des murs supérieurs... Les colonnettes de la ligure 39 sont très curieuses par leurs torsades contrariées; celles de la figure 15 par les exquises petites lleurs qui décorent leurs chapiteaux.

                           Les arcs.

                           L'arcade sur colonne, nous l'avons dit plus haut, est une des caractéristiques les plus apparentes, sinon les plus essentielles de l'art arabe.
                          Le plein cintre est rare; il ne se trouve guère qu'aux portes où il semble le plus souvent de fabrication étrangère.

                          Les Arabes ont employé l'arc outrepassé ou en fer à cheval, rare dans l'architecture byzantine, et l'arc brisé, ignoré d'elle. Mais ils ont réduit les avantages de celui-ci. On sait que l'arc brisé comporte deux centres sur le même plan horizontal : il équivaut ainsi à une contraction en largeur du plein cintre par suppression de la partie lourde vers la clef. On doit, pour lui conserver son intérêt, faire converger au cordeau les lits de chaque partie vers son centre. Les arabes, ne sachant sans doute pas construire les centres, alignent sur le milieu de la base, comme s'il s'agissait d'un plein cintre. Une fois encore, ils apparaissent plus soucieux de faciliter la construction que de la rendre logique et solide.

                          L'arc est généralement surhaussé par deux piles coiffant les chapiteaux. Ainsi se trouve rachetée la diminution de hauteur que produirait la perspective. L'arc outrepassé, brisé ou plein cintre, procède de l'arc surhaussé dont il possède ce dernier avantage. Il se prolonge au-dessous de la ligne des centres suivant sa courbure normale et non pas par des tangentes verticales. La partie (lui s'étend au-dessus du chapiteau, entre l'arc et sa tangente, est simplement du remplissage. Voici comment : supposons deux piliers sur lesquels on veut construire un arc. On appuie le cintre de bois sur le bord des piliers, ce qui donne lieu à une certaine retraite. Le cintre enlevé, pour prévenir le décrochement inesthétique de l'intrados par rapport au pilier, on constitue avec l'enduit un glacis comblant la retraite et se raccordant à l'arc : c'est là le remplissage dont nous parlions plus haut.
                          Supposons maintenant notre arc outrepassé arrivé à un certain niveau au-dessus de ses piédroits. Les lits non encore recouverts sont inclinés... Jusqu'à présent l'arc surplombait à peine: on a pu se passer de cintre, d'autant plus volontiers que le bois est rare. Maintenant le cintre s'impose; on l'appuie sur les bords des lits, sur des saillies des voussoirs, ensuite on termine l'arc. Les corbeaux ainsi saillants seront, après décintrage, noyés encore dans l'enduit et l'on aura l'arc lobé, en trèfle, comme on a eu l'arc outrepassé.

                          Plus fréquent, plus spécial à la ville barbaresque est une troisième sorte d'arc qu'on voit dans toutes les sqifas. M. Marçais propose de l'appeler : « arc algérien ». Cette appellation serait la plus simple ; elle vaudrait d'être retenue. L'arc algérien paraît résulter de la combinaison d'un arc en accolade avec un arc outrepassé; il représente, en réalité, un arc outrepassé tronqué.

                          On peut, après M. Guiauchain, expliquer ainsi son origine. Il s'agissait de voûter les banquettes de la sqifa. L'artisan indigène, paresseux et routinier, montait l'arc outrepassé dont il avait l'habitude. Mais un tel parti aurait donné une hauteur trop grande, surtout aux retombées des voûtes. On arrêtait la montée de l'arc à l'entrait qui aurait soutenu le cintre de bois et qui devenait un linteau. L'arc était constitué en fin de compte par deux branches montantes d'arc outrepassé (qu'ont pouvait presque remplacer par des assises en encorbellement) et par une platebande appareillée, le tout enrobé dans un enduit qui adoucissait les angles et donnait à l'ensemble hétéroclyte l'aspect de quelque chose d'achevé. Les petites cannelures de la clef rompent la rigidité d'une forme qui sans cela serait inesthétique. (Comparez les arcs si élégants de la figure 39 à ceux de la figure 27 si peu gracieux.)

                          Sont-elles les derniers vestiges de lobes réduits à des formules décoratives, de ces lobes qui parfois festonnent l'arc tout entier (fig. 3) ? des souvenirs de l'accolade ? ou des trois rontins primitifs qui, fichés dans le mur de fond, servaient à porter le cintre.
                          Quoiqu'il en soit, « l'arc algérien » paraît d'origine turque; on en trouve d'analogues en des édifices balkaniques datant du XVIIéme siècle ! La forme est curieuse, mais assez bâtarde. Elle relève du procédé, voire chr truquage, plutôt que de l'architecture. Celle-ci se fut contenté d'un simple linteau sur piliers...

                          L'arcade est plus ou moins décorée suivant son emplacement et son. cadre. L'Archevêché comporte des arcs revêtus de merveilleuses décorations de plâtre (figure- 39). A l'extérieur, les arcades " tirent souvent leur grâce de leur ligne architecturale. Tout au plus les bandes céramiques des ceintures et des « boucles tombantes » viennent-elles parfois rehausser l'harmonie un peu trop pauvre des arcatures, rompre les excessives blancheurs. En tout cas, les formes restent sobres; on ne retrouve jamais les dessins élégants et les combinaisons savantes du style hispano-mauresque.

                          Les voûtes et les coupoles..
                          La plupart des salles sont plafonnées. Cependant certaines de leurs parties, surtout en ce qui concerne les pièces d'apparat, sont à voûtes, plutôt à coupoles. De très jolies voûtes, d'arêtes se trou'vent dans les sqifas, sous les volées d'escalier. Mais elles ne sont guère en faveur, au moins auprès des maîtres de l'œuvre ; en effet, elles ne se construisent pas sans cintre et c'est là une grosse difficulté dans des pays où le bois est rare...

                          Ici encore, la maison en construction à laquelle se rapportent, outre notre figure 5, de nombreux passages de la présente étude nous a fourni une confirmation curieuse. L'entrepreneur indigène, d'ailleurs très habile, très « astucieux » pour employer l'argot des ingénieurs, Mohammed ben Brahim, avait à établir sur un salon une coupole au centre et deux voûtes d'arête (fig. 32). Pour la coupole aucune difficulté. On construit très normalement, sans recourir au moindre cintre. Notre malin maître maçon a donc élevé trois coupoles et il en a truqué deux au moyen d'arêtes de plâtre rapportées, arêtes dont on peut vaguement apercevoir la croisée au bas de notre figure 32. Dûment enduite et blanchie, cette fausse voûte d'arête ne se distinguait pas d'une vraie. On peut se demander si, dans d'autres cas, on n'a pas recouru au même subterfuge que l'excellent Mohammed ben Brahim n'a sans doute pas inventé...

                          La coupole sur trompes est d'origine persane. Dès le XIVe siècle, le Sultan du Caire Hassan en voyait en Perse des architectes pour s'enquérir de ses procédés d'établissement. Le pendentif a été inventé par les Byzantins, lesquels l'ont passé aux Turcs. Ceux-ci le préfèrent au trompe. Cependant, ce dernier procédé a été employé dans la coupole de notre figure 32; il est vrai qu'il a subi lui aussi un étrange camouflage au plâtre...

                          Il ne sera pas sans intérêt de dire un mot des pendentifs. On peut couvrir une salle carrée d'une coupole ayant pour diamètre à la base un des côtés de la salle. Le cercle de la base de la coupole touche chaque mur en un point. Le pendentif est un triangle curviligne isocèle, dont un côté est le quart du cercle de base, les deux autres les raccordant aux murs.

                          Notre figure 40 représente la salle carrée du Bardo, salle centrale sur laquelle donnent les autres pièces. On aperçoit deux pendentifs décoré de céramiques. Une double rangée de carreaux marque la base de la coupole. Du sommet pend une curieuse lampe de type kabyle....

                          A l'extérieur, la coupole se traduit par un dôme qui fait saillie par rapport à la terrasse. Ce dôme est un des éléments les plus caractéristiques, les plus apparents, de l'architecture arabe. Il couvre tantôt une « travée» de chambre, tantôt une cage d'escalier. Nos figures 22 et 24 représentent de pareils dômes, généralement octogonaux.

                          Les terrasses.

                          Avec les dômes nous sortons de la maison. Noifs voilà déjà sous le ciel, sur la terrasse.
                          La contexture de la terrasse est très simple. Des solives, appuyées sur des murs ou des piliers, etc., supportent un plancher de voliges, de petits bois, voire de roseaux, sur lequel repose des couches successives de pierraille d'abord, de terre ensuite, enfin d'enduit. Un damage approprié rend l'ensemble imperméable. La surface se fendille certes sous les alternatives des chaleurs et de pluies, mais à l'automne on comble les fissures au moyen d'un lait de chaux. Des inclinaisons convenables, des étagements de plans permettent les écoulements des eaux.
                          Des gargouilles, voire des canalisations, en règlent l'évacuation. Un tel procédé peut paraître primitif à notre époque, alors que tant de matériaux sont utilisés pour obtenir l'étanchéité ; il donne cependant d'excellents résultats. Dans une ancienne villa, ainsi couverte, ne s'était jamais révélée infiltration, ni gouttière. Une partie de la terr asse s étant effondrée, fut reconstruite suivant les procédés modernes. C'est à cet endroit désormais qu'ont lieu tous les suintements à la suite des fortes pluies... Dans le même ordre d'idées, il convient de signaler que la villa en question a résisté à tous les tremblements de terre, alors que des constructions européennes ne laissaient pas d'en pâtir...

                          En raison de son épaisseur qui peut aller jusqu'à un mètre, la terrasse constitue un admirable isolant contre les températures extrêmes. Elle s'avère sous le ciel d'Alger le mode de couverture idéal. Elle peut jouer un rôle dans la défense des maisons.

                          Sa platitude est corrigée par des saillies, par celles des dômes, par celles des nierions et des cheminées, voire des tours de guet et des potences.

Les cheminées ! Il est curieux de constater qu'un organe d'importance négligeable ait donné lieu aux recherches esthétiques les plus amusantes. Les arabes n ont pas prévu le chauffage de leurs maisons; d autre part, ils ne sont pas de remarquables gastronomes. Inutilisées dans les appartements, peu utiles dans les cuisines, les cheminées deviennent objets de luxe. On les soigne comme tels. Aux angles de la terrasse, leurs conduits s'ouvrent par des bouches de côté. Des pyramidions de faïence coiffent le tout; ils ajoutent à l'ensemble l'élégance de leurs pointes, prétendent même quelquefois à des proportions monumentales... Notre figure 22 représente des cheminées plus analogues à celles des maisons européennes.
                          Les merlons qui décorent les terrasses, concurremment aux dômes et aux cheminées, ne sont pas des ornements, mais des organes de défense. Initialement les parties pleines du parapet crénelé. Arrondis, prismatiques ou dentelés, ils brodent aujourd'hui, sur les horizontales supérieures, les plùs délicieuses variations. Transportés dans la décoration, ils composent des frises à jour au-dessus des balustrades de bois, des festons à léger relief sur fond méplat dans un décor de plâtre... Sur les maisons, ils n'oublient pas leur destination première : les degrés qui les dentellent peuvent servir d'appui à des armes à feu..

                          Les escaliers.

                          Pour être complet sur ces détails de construction, il nous reste à dire un mot des escaliers. Ils sont généralement droits, établis sur voûte d'arête. Les coudes sont assez gauchement rachetés non par un palier, mais par deux marches triangulaires.Ces marches sont construites en briques, revêtues de céramique, L'escalier très raide, souvent en colimaçon, qui mène aux terrasses, aboutit comme nous l'avons vu sous un petit kiosque à coupole.

LA DÉCORATION MAURESQUE

                          Le génie oriental, à la différence du nôtre, n'est ni réaliste ni naturiste. Sa sculpture en relief ne s'obtient que par la mise en saillie apparente de certaines régions du plan par le creusement des régions voisines. Le travail est négatif; il constitue la première étape, et pas davantage, du travail de l'exécution en ronde lisse telle que la pratiquent les sculpteurs occidentaux. Considérons par exemple une porte dite porte aux roses; la décoration s'écrase sur un plan en avant, sur un autre en arrière. Si jolie qu'elle soit, elle apparaît figée. La « porte aux fruits », au contraire, que reproduit notre figure 49, évoque une toute autre impression.
                          Dans la capitale barbaresque, seuls les artistes venus du dehors ou ayant travaillé au dehors ont réalisé la plénitude de la décoration plastique. Ces quelques considérations générales faites, examinons les diverses parties de l'habitation mauresque qui relèvent du présent chapitre.

                          Les portes extérieures.
                          Les arabes ne manquent pas d'un certain talent en menuiserie. Nous commencerons notre étude par les parties des maisons mauresques relevant de cette technique. Aussi bien ce sont les portes d'entrée qui, dans une visite bien conduite, solliciteront d abord notre attention. Il ne s'agit jamais de cochères. Les véhicules à roues qui ont déjà tant de difficultés à parcourir l'Alger français, en auraient eu bien davantage dans J'EI-Djezair d'il y a cent ans. A cette époque les femmes d'officiers étaient fort embarrassées pour aller faire leurs visites. L'une d'elle ne trouva rien de mieux que de recourir à une chaise à porteur...

                          La porte principale s'appelle Bab-el-Dâr, porte de la maison. Elle avait la mission importante de protéger ladite maison non seulement contre les importuns, mais encore et surtout contre les agresseurs. Elle n'était pas sans s'inspirer des procédés de l'architecture militaire.

                          Les portes des forts étaient en cœur de chêne et bardées de fer. Celle des Lions, ainsi nommée pour les armoiries qui la surmontent, était blindée, comme un vrai navire de guerre, de plaques de 6 millimètres d'épaisseur et pourvue d'une énorme serrure... Cependant l'art n'ignorait pas ces cuirasses formidables; des clous ou des cabochons se disposent ici en quinconces, là-bas plus gracieusement suivant de curieux dessins. Citons, à l'Amirauté, la porte principale et celle du fort Es-Sardin; à la Quasba la fameuse porte à la chaîne, construite en 1591 sous le pacha Khedeur. Son nom lui vient d'une chaîne que l'on tirait en criant : « Chera Allah ! », « la loi de Dieu », lorsque l'on voulait faire appel à la justice du dey.
                          La porte du palais du Dey (fig. 42), malgré son bel encadrement, est aussi fruste et rébarbative qu'il soit possible de rêver...

                          Celles des maisons affectent moins de dispositions guerrières. Elles n'en restent pas moins méfiantes. Le souvenir du blindage n'est pas perdu à l'entrée du Palais de Mustapha; une double rangée de clous en bronze à tête ronde encadre l'épais vantail. Un guichet central était pratiqué dans cette porte et, plus haut, une ouverture rectangulaire harreaudée dont le nom signifie : « la grille en haut de la porte ».
                          La porte de l'Archevêché (notre figure 43) est d'une facture analogue. La surveillance de l'extérieur se faisait sans difficulté, sans risque. Comme si toutes ces vues n'étaient pas suffisantes, au-dessus de la « grille », le dormant comportait souvent une ouverture rectangulaire garnie d'une menuiserie à croisillons découpés...

                          Ces pièces à usage défensif contribuent puissamment à la décoration des vantaux. Les heurtoirs y contribuent aussi. Il ne s'agissait souvent que de petits barreaux de fer terminés par une boule, voire d'une pièce métallique arrachée à un bateau capturé. En général, par prudence, l'élégance de ces ferronneries extérieures n'était pas exigée. Le heurtoir de l'Archevêché est cependant fort beau avec son lion en relief sur un médaillon central. Malheureusement, il est très haut, ayant servi aux cavaliers; il est difficile à observer. La porte en comporte un second, c'est là le parti normal. Mais ce second heurtoir, pour les piétons, est moins riche : heurtoir de service. Les gens de marque frappent à cheval !

                          Les entrées de serrure sont, elles aussi, exécutées avec art, découpées dans des plaques de cuivre suivant de délicates arabesques, en formes de trèfles ou de croissants.

                          Au fond, la mènuiserie de ces portes extérieures est sans intérêt. La ferronnerie seule, même malgré elle, est décorative. L'encadrement est presque toujours beaucoup plus intéressant. Certes, dans les habitations modestes, il consiste simplement en une ouverture en plein cintre, blanchie ou devenue sale avec le reste de la façade. Il est plus souvent traité avec un souci d'esthétique.

                          La décoration résulte quelquefois de la mise en valeur de l'arc et de ses piédroits, sans autre ornementation que certains motifs en relief extrêmement simples et stylisés. Parmi ceux-ci, le croissant et la main d'Allah reviennent assez souvent. Cette dernière n'avait pas besoin d'être sculptée ou modelée avec grand soin pour attirer sur les habitants la haute protection divine. Elle était le sceau final apposé par les maçons indigènes sur le travail terminé; on se contentait d'appliquer la main sur la chaux fraîche, à moins que l'on ne procédât à un moulage rudimentaire. La main d'Allah correspondait ainsi pour partie au drapeau que hissent les maçons européens sur la construction achevée, pour partie aux plaques de tôle illustrées de Sacrés-Cœurs que les pieuses familles catholiques clouent aux portes de leur maison.

                          Quant aux croissants, on les trouve sur certaines portes comme celle de la salle du trône à la Quaçba: l'ouvrage est incontestablement de fabrication européenne et l'on sait que cette emblème lunaire de l'Islam, sculpté sur certaines pièces, indiquait leur destination à des contrées marmaresques.

                          D'une façon générale, les portes sont à plein cintre ou à plein cintre outrepassé ou, comme à la Bibliothèque Nationale, à ogive outrepassée. Cette dernière porte est complètement encadrée de colonnes corinthiennes, prolongée par des bandes de céramique... Nous avons parlé plus haut de la porte dite à la Rose : sa décoration stylisée fait penser à l'art roman par sa rigidité d'exécution. L'ancienne dwera du Palais d'Hiver s'ouvrait de son côté par une porte à l'oeillet. Celle de l'Archevêché, de notre figure 43, mérite son nom de porte aux fruits : les fruits qui décorent ses pilastres, melons, figues, cerises, raisins sont d'un réalisme païen à vous faire venir l'eau à la bouche. Une telle porte conviendrait plutôt au logis d'une prêtresse de Pomone ou d'un prêtre de Bacchus qu'à celui d'un Archevêque ou même des anciens Ambassadeurs...
                          A la Quaçba, la Porte à la Chaîne s'encadre de pointes de diamants. La porte blindée du palais du Dey comporte un encadrement classique fort curieux. Certains ont même pensé à un emploi de fûts antiques. Cette hypothèse n'est pas à rejeter a priori, les Turcs après les Arabes ne s'étant jamais gênés pour transformer les Villes d'Or en carrières de pierres de taille, de colonnes et d'ornements... Pour nous, nous pourrions plutôt, sans aller chercher si loin à un ornement Renaissance... A remarquer que l'ensemble garde des traces de couleur...

                          Au-dessus de la porte, un auvent faisant saillie sur la platitude de la façade était constitué par un coffrage de bois de cèdre, proverbialement incorruptible, de ce cèdre qui constitue, avec le thuya, le chêne, l'ébène et le cyprès, l'invariable matière première de la menuiserie indigène. Deux corbeaux encastrés dans le mur et appuyés sur deux jambes de force soutenaient une traverse. Des chevrons portaient sur cette dernière et maintenaient sur un coffrage de bois un terrasson bordé de tuiles vertes. Toute cette charpenterie, comme il ressort de notre ligure 44, était sculptée, quoique sobrement. On trouve de pareils auvents aux portes de la Bibliothèque nationale, au Secrétariat Général (ancien harem d'Ahmed Pacha), de l'Administration des Territoires du Sud, sans parler d'une ancienne entrée du Palais d'Hiver dont l'album Lessore et Wild est seul à garder le souvenir. Cet auvent a servi à faire du feu...

                           Les portes des Sqiîas
                          Lorsque l'habitation comportait deux sqifas (c'était le cas général) une porte séparait celles-ci. Plus simple que la « porte de la maison », moins armée, elle était pourvue cependant d'un judas à sa partie haute et de deux heurtoirs, l'un pour les piétons, l'autre pour les cavaliers. Au palais de Mustapha, elle était percée à hauteur de l'œil d'une ouverture carrée, couverte d'une plaque de fer à trous ronds ; par ceux-ci pouvait passer le canon d'un fusil...
                          Une inscription placée au-dessus de cette seconde porte, plus rarement au-dessus de la première, donnait des détails sur la construction...

                          Au palais de Mustapha, une troisième à arc plein centre et pilastres, sans clous saillants, ni judas, de simple menuiserie indigène, s'ouvrait sur la troisième sqifa... Enfin une nouvelle, la dernière de ce type, sur les appartements intimes. Elle n'était pas sans analogie avec celle de notre figure 41. Le marteau est à l'intérieur, du côté des enfermés; à l'extérieur, les verrous dont disposent, sur l'ordre du maître, les gardiens du vestibule. Une ouverture en bois découpé, véritable moucharabi, permettait aux gens du dedans, aux femmes en particulier, de regarder sans être vus...

                          Si le Maure était obligé de confier à des ouvriers étrangers la construction et la décoration de sa maison, il savait en revanche bien exécuter sa menuiserie. Aux quelques essences qu'il utilisait, cèdre, acajou, ébène, il laissait leur aspect naturel. Nous n'avons reconnu le nom d'aucun architecte, ni d'aucun maître maçon indigène ; nous retrouvons celui d'Ahmed ben Lâblatchi, syndic des menuisiers algérois, auquel on attribue l'ancienne porte à deux vantaux, actuellement au Musée de Mustapha, de la Mosquée Katchawa. Remarquons en passant que cet artisan porte un nom turc...

                          Les portes intérieures dont nous allons nous occuper maintenant sont constituées par des petits panneaux plus ou moins habilement exécutés, agencés et combinés. Le style, moitié turc, moitié italien, n'a en tout cas rien de spécifiquement oriental.

                          Les vantaux se subdivisent en panneaux carrés ou rectangulaires; ces derniers à leur tour, grâce à des petits bois moulurés, en compartiments plus petits, également carrés ou rectangulaires, embrévés dans leurs encadrements. Dans lesdits compartiments, s'inscrivent soit une rosace, soit un ou deux losanges également sculptés de rosaces; les motifs sont contrariés, tantôt verticaux, tantôt horizontaux, et l'ensemble presque toujours d'une harmonie fort réussie. A noter que très souvent la partie supérieure se découpe suivant cet arc outrepassé si cher à l'art musulman.

                          Parmi les portes intérieures, on doit distinguer deux catégories : celles qui donnent sur les galeries et celles qui s'ouvrent sur des chambres privées.
                          Comme les extérieures, les premières sont à un seul vantail, dans un encadrement de pierre.

                          Une des plus belles de ce genre donne accès à une galerie du premier étage du palais d'hiver ; elle y aboutissait jadis par un escalier de marbre, entre des murs de plâtre découpé et servait d'entrée principale au palais d'Hassan Pacha. L 'encadrement de marbre, très simple, quasi classique, est marqué des trois croissants dont nous avons vu plus haut la signification commerciale. La par tie menuisée comporte un dormant sculpté, dont la partie centrale vers le sommet de l'arc est ajourée d'un judas très finement ouvragé...


                          L'Archevêché présente une porte analogue, mais double, curieuse par son encadrement de pierre à roses stylisées. Le judas, encore plus discret, semble à moitié avalé par l'arc. La porte est en bois de cèdre ; les verrous de bronze, d'un beau travail, la fermaient de l'intérieur. On trouve de telles portes en assez grand nombre dans les villas de la banlieue d'Alger...

                          Celles qui donnent sur les salles sont à plein centre ou à ogives. Au-dessus d'elles s'ouvrent, comme nous l'avons vu, des claustraes en plâtre ajouré, lesquelles servaient à l'aération.

                          Détail distinctif : ces portes étaient à deux vantaux, beaucoup plus hauts que larges, dans chacun desquels s'ouvrait un portillon. La figure 45, très explicite, montre comment l'ensemble était constitué. Les grands battants tournaient dans les godets de quatre crapaudines ; de celles-ci les deux inférieures étaient de pierre, les autres de bois.

                          Les portes de la maison mérinide, postérieures il est vrai à la construction de la maison (XIVe siècle), présentaient déjà cette disposition... Fermés, les vantaux s'appliquaient directement contre le mur, sans feuillures. Un dispositif spécial, que nous ne saurions nous attarder à décrire, assurait une fermeture impeccable tant des guichets que des vantaux ; les siècles eux-mêmes n'ont pu altérer la justesse des mouvements. Toutes les portes étaient verrouillées du dedans, les grandes par des verrous de fer, les guichets par de petits verrous de bronze souvent richement ciselés. La décoration, plus ou moins élégante, était du même genre que celle des galeries. Signalons comme assez curieux. au palais d'Hassan Pacha, deux motifs centraux d'une porte peints de jolis bouquets de roses.

                          La porte de l'Archevêché de notre figure 45 est doublée d'une porte vitrée, récente conception occidentale. Autrefois la haie était simplement voilée d'un rideau d'étamine et permettait à la pièce d'être éclairée par la cour.

                          Les placards.
                          Aux portes il convient de rattacher d'autres travaux de menuiserie, parmi lesquels les placards. Fort employés, ils remplaçaient les meubles dans les pièces trop étroites. La plupart ont disparu. Le Palais d'Hiver en comporte de curieux. A deux vantaux, à petits panneaux, comme celles des chambres sur galeries, la porte du premier s'ajoure de motifs découpés. Au-dessus d'elle une étagère que surmonte un arc algérien ; rempli de carreaux de faïence, celui-ci est encadré de décorations Louis XV. Les palmes et les coquilles bordent de très naïves décorations murales, lacs aux galères fantastiques, impossibles architectures, arcades, créneaux, arbres géants, de ces paysages que rêvèrent les primitifs européens. Tout cet ensemble hétéroclyte porte sur des céramiques italiennes et s'achève sur des claustraes du plus beau goÙt indigène. Nous avons insisté sur cette composition, curieuse mais baroque, pour montrer combien les Turcs se souciaient peu d'harmoniser les matériaux et les styles.

                          Dans le même palais, existe un placard muni d'une glace, le tout entouré d'une décoration de bois sculptée aussi molle et aussi banale qu'il est possible de rêver. Ouverte, la porte ne laisse voir que des rayons d'étagères sur un simple fond de bois. Mais ce fond cède à la poussée et, s'étant enfoncé, découvre une pièce secrète s'aérant en haut sur la terrasse, comme une large cheminée. Nous voici en plein roman d'aventure. La femme du dey en effet occupait la chambre au placard. Eliminons les hypothèses les plus romanesques et malveillantes ? S'agissait-il d'une chambre de refuge pour les jours de révolution ? Ou simplement, en saison chaude, d'une bouche d'aération ? Il existe une pièce analogue au palais de Mustapha et c'est là raconte-t-on, que le potentat barbaresque aimait à prendre le frais !

                           Les moucharabis

                          Ce sont des Réparations à jour, généralement constituées, comme certaines balustrades, par le menus bois tournés. Ils permettent aux femmes de regarder sans être vues. On voit sur notre figure 46 ce qu'ajoutent de tels dispositifs à une galerie : le charme d'un demi-mystère, d'un voile léger, d'un rideau subtil de feuillages...



                          Les balustrades.
                          Sur le patio, les galeries du premier étage ne pouvaient manquer d'en comporter. Dans les vieilles habitations, elles étaient en maçonnerie, fort lourdes par suite (notre figure 5 en présente de modernes, conçues d'une manière analogue). On en trouve plus fréquemment en menuiserie ajourée, pareilles à des dentelles de bois, décorées d'arabesques, de motifs floraux, sinon constituées par un assemblage de colonnettes délicieusement tournées. Nos figures 16, 17, 18 et 36 représentent des balustrades typiques, les plus belles qu'on puisse trouver à Alger. Autrefois un coloris vif ajoutait du charme à la ligne. Depuis la conquête, d'affreuses applications de peinture vert wagon ont recouvert les enlumineuses naïves.

                          Menuiseries
                          Dans son ouvrage sur Alger, 1\1. G. Guiauchain reproduit une très curieuse photographie de la devanture d'un barbier maure. Sous trois arcs outrepassés. une porte enfoncée entre deux baies. Sous chaque fenêtre, une tablette de coin en quart de cercle. Un couronnement fort curieux de lambrequins et d 'arcades. Décoration et couleur conçues à la mode turque. Cet ensemble roccoco n'en révèle pas moins une réelle recherche d'harmonie et de composition décorative.
                          Nous achèverons avec les plafonds notre chapitre sur les menuiseries.

                           Les plafonds.
                          Ils n'ont rien de commun avec les chefs-d'œuvre de l'art hispano-mauresque. Ils n'en réalisent pas moins des effets de « joli » et méritent d'être étudiés.
                          A l'origine, et encore, il y a un siècle, dans les demeures modestes, les poutrelles, plus souvent les rondins de thuya, qui soutiennent les planches, ne songeaient pas à se cacher. Dans les ouvrages les plus récents, des planches légères sont fixées sur ces rondins et supportent la décoration. Ce premier travail exécuté les décorateurs peignaient à plat, à la détrempe les bordures d'encadrement. Le résultat n'était point trop mauvais, pourvu que l'on veuille admettre ce goût turc qui préside encore à la décoration picturale des tables à thé, étagères et mallettes indigènes. Le motif central est exécuté à part ; sur notre figure 47, qui représente un des plus jolis plafonds de l'Archevêché, il consiste en deux carrés fixés l 'un sur l 'atitre, de manière à constituer un octogone étoilé. Un quadrillé tracé sur le fond était recouvert de baguettes de bois blanc, comme notre collaborateur M. Murât a pu s'en rendre compte au cours de réfections dont on l'a chargé.

                          Les baguettes fixées, on donnait la couche de peinture de fond. Cette peinture, détail amusant, était simplement de ce goudron dont les corsaires barbaresques se servaient pour leurs bateaux ! Quoique fruste, un tel produit donnait une belle teinte analogue aux vieux « bitumes ». Les peintres collaborant aux réfections n'ont rien trouvé qui le remplaçât... Il ne restait plus qu'à orner chaque carreau d'un motif central. Sur le plafond de la figure 47 les petites rosaces, d'un si délicieux effet, sont simplement des rondelles de parchemin clouées. Ailleurs on a placé des roses ou des étoiles de bois doré. L'exécution de ces petits détails semble relever d'une très vieille technique : les restaurateurs ont fait exécuter par des ouvriers les motifs à remplacer; le travail fût identique à celui des vieux artisans.

                          Le même parti se retrouve un peu partout. Un art de géométrie élémentaire, touché d'une pointe de décoration florale. Le motif central est souvent plus compliqué que celui de notre figure. La science arabe de l'entrelac s'y révèle quelquefois. Ailleurs, par contre, ce sont de grosses rosaces en ronde bosse... La couleur aussi peut changer : rouge, sombre au lieu de bitume. Quand il en entrait dans le décor, on appliquait l'or sur le bois (et aussi sur la faïence) en feuilles extrêmement minces, que collait du miel épais, procédé que les Egyptiens connaissaient depuis des siècles.

                          Les plafonds du Palais d'Hiver (ancien palais d'Hassan Pacha) sont d'une facture bien différente. Celui que représente notre figure 48 est en bois mouluré et doré. Tel autre, du même palais, comporte une décoration florale où l'on reconnaît la main d'un artiste européen. Ce sont souvent des captifs qui ont réalisé,, en effet, ces curieuses compositions décoratives. Faut-il croire que le plafond, dit « aux fleurs de lys », ait été l'œuvre d'un français ? En tout cas le goût des turcs les a tous plus ou moins marqués.

                          Les plafonds dont nous venons de parler couvrent des pièces d'apparat, de réception. Celui de notre figure 21, en plâtre ajouré, était établi sur un bain maure. Son relief alvéolaire est extrêmement curieux. Remarquez sur notre figure la bordure roccoco exécutée à la détrempe.

                          La ferronnerie.

                          Nous avons eu déjà à mentionner les marteaux de portes, les verrous et les serrures.
                          Les grilles des fenêtres extérieures comportaient surtout dans les villes, des mains d'Allah, des croissants et des dispositifs où l'on accrochait les lampes.

                          Sur les patios, les chambres intérieures ouvraient de part et d'autres de leur porte des baies carrées et grillagées. Les grilles tantôt de bronze, tantôt de fer forgé. Les barreaux torsadés, leurs points de rencontre marqués de sortes de nœuds. Il ne serait pas impossible qu'on ait imité en métal un filet à grosses cordes.

                          Ces fenêtres, peu élevées au-dessus du sol et d'elles-mêmes de faible hauteur, sont fort caractéristiques. Souvent un cadre de marbre les entoure, tantôt sculpté de tulipes ou de roses, comme on en voit à l'Archevêché (fig.-49), tantôt gravé d'un simple filet. D'autres fois ces cadres sont supprimés et les carreaux de céramique enveloppent l'ouverture.

                          La céramique.

                          La première chose qui frappe l'œil quand on pénètre dans une maison, mauresqùe bién conservée c'est la profusion des carreaux de céramique. Nous parlons des maisons mauresques bien conservées.. Il en est d'autres qu'un vandalisme éhonté et ce qui est pire, inconscient a dépouillé d'une de leurs plus belles parures. Les Turcs, eux, en avaient grand soin. D'ailleurs les tapis les protégeaient. Depuis notre conquête, ceux-ci ont disparu ; les carreaux, directement exposés à l'air, ont perdu leur verni et leur fraîcheur. Beaucoup ont été remplacés par des matériau¡. modernes. L'elginisme a servi partout. A l'heure actuelle, les subsistants sont cotés et il est aussi difficile d'en trafiquer que de trafiquer des valeurs au porteur- La commercialisation de l'art, une des hontes de notre époque, n'est pas toujours sans heureux effets.

                          Les collections qui nous restent sont encore assez importantes. Une monographie détaillée mériterait d'être faite ; mais. il faudrait un expert au courant de toutes les productions européennes du XVIe au XIXe siècle. On peut s'en convaincre en visitant le Bardo, palais enrichi, il est vrai, des dépouilles d'autres palais.

                          Parmi ces carreaux presqu'aucun n'est algérien, Les chefs-d'œuvre hispano-Illauresques révèlent déjà du passé. « Seuls, d'après M. Marçais, de petits carreaux de pavage, estampés, à couverte brune, verte et jaune et quelques plaques de faïence à entrelacs géométriques, peuvent avoir été créés à Tlemcen ». Leur décor bien couleur locale et leurs dimensions réduites les distinguent nettement. Ils paraissent avoir été utilisés en remploi et ne se trouvent que dans les communs, cuisines, etc... \

                          Des carreaux aux tonalités froides, originaires de la Tunisie, sont fréquents à Constantine, même à Alger. Le très joli panneau que représente notre figure 50 a très probablement la même origine. Il figure un vase de fleurs sous une arcade en arc / brisé, tout cela étrangement tourmenté par la recherche de l'arabesque. Ce panneau et d'autres analogues, qui se trouvent au Bardo, représentent-ils quoique considérablement transformés, le Homa, arbre de vie de la mythologie asiatique, peut-être dans le cadre du Mirah ou niche sacrée de la mosquée. Quel que soit son symbolisme, le motif est un prétexte à de très belles compositions de ce style, moitié oriental, moitié européen, que l'on peut bien, pour le nommer, appeler le style turc...

  
                          Certaines faïences tunisiennes imitaient également des modèles italiens. C'était en effet ce pays, en particulier la Sicile, qui fournissait aux constructeurs maures la plus grande partie de leurs céramiques, assez vulgaires, mais décoratives, aux tonalités jaune d'or. La production marseillaise n'a pas non plus été absente. De l'Espagne provenaient des faïences aux superbes reflets métalliques.
                          Les plus belles pièces originaires de l'Europe étaient peut-être celles de Delft. Au palais de Mustapha les salles d'apparât étaient ornées de petits carreaux représentant des voiliers, bleus ou violets. On peut signaler dans la sqifa du même palais un motif d'un beau cachet, un vase de fleur traité à la mode européenne d'il y a quelques siècles. Cette décoration est à rapprocher, tant pour l'analogie des sujets que pour la différence de l'exécution, des panneaux tunisiens mentionnés plus haut. Le décor est bleu ; les motifs sont signés J. V. M., Jean Van Maak.

                          En général, les céramiques recouvrent les planchers, les lambris, les banquettes des sqifas ; elles encadrent les arcs, soulignent les grandes lignes architecturales, forment les « ceintures » et les « boucles tombantes » qui surmontent et complètent les arcatures.
                          Leurs types les plus fréquents sont peut-être ceux de notre figure 31. Tonalité toujours assez froide, bleue et verte ; ou d'un jaune vif. Cette uniformitén'engendre pas la monotonie, tant l'éclat est brillant, doux le coloris... On trouve aussi plus rarement des carreaux à inscription, voire, malgré les prescriptions coraniques, des céramiques à personnages.
                          En somme l'Alger barbaresque a été un véritable musée. Malgré toutes les destructions, il l'est encore quelque peu. C'est là, peut-être plus qu'en toute autre ville du monde, qu'on peut étudier l'art du carreau de faïence, non certes du carreau algérien, mais du carreau hollandais ou italien...
A SUIVRE              


NOUS SOMMES DES DESCENDANTS D'ASSASSINS.  
Par M. Gérard ROSENZWEIG
Envoyé Par Christian Migliaccio
                  
                  Monsieur Macron,

                   J’ai longuement réfléchi avant de vous adresser ce courrier. Il est tellement difficile de reconnaître ses crimes… Mais votre remarquable, lucide, mesurée et sage intervention d’Alger a réussi à m’en donner le courage.

                   Et voilà, grâce à vous et à cette extrême rigueur qui vous honore, je me suis enfin décidé.
                   Mais par quel bout commencer ? Car il ne s’agit pas de reconnaître un simple et banal petit crime de rien du tout, mais bien hélas de confesser une monstrueuse série de crimes. Crimes contre l’humanité, qui plus est ! Et qui s’étendent, comme vous l’avez pressenti, sur plusieurs générations…
                   Je trouve, entre parenthèses, que votre déclaration télévisée et mondialement diffusée était d’ailleurs bien timide. « Crimes contre l’humanité », « barbarie », peut-être que, lorsque l’on a décidé de salir sa propre patrie sur une terre étrangère, faut-il encore prendre quelques gants.

                   Mais au fond je pense que vous avez bien agi et qu’ainsi, par ces mots odieux dont vous ne pourrez plus jamais vous détacher et qui désormais vous poursuivrons, vous êtes parvenu à payer le juste prix de ces dizaines de milliers de voix dont vous allez avoir grand besoin dans quelques semaines. Chacun reçoit les trente deniers qu’il peut, car il n’est pas de petit judas…
                   Mais pour le grand politicien que vous êtes, cela n’est que broutille.

                   Venons-en maintenant à mes propres aveux.
                   Vous l’avez compris, je fais partie de ce million de Français d’Algérie qui , les mains rouges du sang de nos esclaves musulmans, ont pris en 1962 le juste chemin de l’exil. Certes, ma culpabilité est presque mineure par rapport à celle de mes ancêtres ; je n’avais alors que vingt ans. Mais rassurez-vous, conscient de ma prédestination et du châtiment qui s’approchait, j’ai mis les bouchées doubles.

                   J’habitais dans le faubourg d’Eckmühl, quartier très populaire d’Oran. Imaginez un peu : Il y avait en ce petit bout de France à peu près autant de représentants de chacune des trois communautés (comme l’on dit aujourd’hui). Imaginez l’horreur : on jouait ensemble, et souvent même on était copains.

                   Pis encore : on fréquentait les mêmes écoles et les mêmes classes ! N’est-ce pas là le plus grand des crimes contre l’humanité qui se puisse rêver ?
                   Mais vous avez certainement compris que si nous cohabitions ainsi, c’était pour humilier un peu plus les fils de nos esclaves.

                   Mon père est né aussi à Oran. Porté par sa vocation de futur criminel contre l’humanité, il commença à travailler à 14 ans, et je vous passe dans quelles conditions. Après son retour d’une seconde guerre mondiale à laquelle il donna volontairement quelques années de sa courte vie, c’est à ma naissance qu’il entra comme ouvrier ajusteur-mécanicien à l’usine Berliet d’Oran, et comme vous l’imaginez, pour un salaire royal.
                   Mon infâme exploiteur de père n’hésita pas à vivre les mains dans le cambouis, et les oreilles brisées par le bruit permanent des moteurs.

                   Crime contre l’humanité : 48h de travail par semaine. Autre crime contre l’humanité : son chef d’atelier se prénommait Miloud (très important : à souligner dans son dossier d’accusation). Son dernier crime contre l’humanité : il mourut de tuberculose et un peu d’épuisement lorsque j’ai eu quinze ans. Il en avait cinquante trois ; il en paraissait soixante-dix.
                   Quelle barbarie…

                   Sans doute enrichie dans le commerce des esclaves, ma mère put ensuite acheter une gigantesque épicerie de 16m2. Sans doute encore pour humilier un peu plus ses nombreux clients musulmans, elle ne baissait son rideau qu’entre 21 et 22h, été comme hiver. Quelle horreur, quelle barbarie, devez-vous penser avec raison !

                   Mais elle ne s’en tint pas là, elle aussi ayant l’âme d’une grande criminelle contre l’humanité, elle laissa piller notre magasin et échappa de justesse à une (juste) mort ; C’était fin juin 62.

                   Quelques jours plus tard, elle échappait de nouveau à une seconde (juste) mort : le 5 juillet 62, jour de justice comme vous devez les apprécier sans doute, où un petit millier d’autres Français d’Algérie, coupables d’une multitude de crimes contre l’humanité, furent enlevés et assassinés au hasard des rues. Mille morts…, hommes femmes enfants mêlés, c’est peu cher payé sur une population locale de plus de deux cent mille criminels contre l’humanité.

                   Leurs dépouilles justement martyrisées furent jetées au lieu-dit du Petit-Lac à Oran. Mais foin de ces salauds, il est tout à fait compréhensible que vous ayez plutôt choisi de déposer une gerbe sur la tombe de Roger HANIN ; lui peut être exempté du chef d’accusation de crime contre l’humanité, puisqu’il eut la bonne idée de définitivement quitter son Alger natal dès 1951.
                   C’est sûrement pour cela que vous n’avez pu déposer la moindre fleur sur ce charnier d’Oran…

                   Je suis à peu près certain que vous avez dû en débattre longuement avec vos honnêtes interlocuteurs du désormais provisoire gouvernement d’Alger. Et que vous avez sûrement obtenu d’eux la prochaine ouverture des archives algériennes toujours inaccessibles.
                   Mais non, c’est idiot, surtout pas !

                   Sans doute ces dignes personnages craindraient-ils d’aggraver notre cas devant votre tribunal. Ah, les braves gens…

                   Revenons aux barbares et autres criminels de ma famille. Mon grand-père, né en 1875 à Tlemcen, qui assouvit ses pulsions morbides et racistes en posant les voies du chemin de fer d’Algérie (CFA) durant plus de vingt ans.

                   Mon arrière grand-père né en 1852, qui connut lui aussi une dure vie criminelle de forgeron maréchal-ferrant. Selon les souvenirs trafiqués de mon odieuse famille, il mourut d’ailleurs des suites d’un mauvais coup de pied de cheval. Pas si bête la bête, déjà un criminel contre l’humanité en moins.

                   Le grand-père du grand-père enfin.

                   Celui-là, on ignore presque tout de sa vie ; il parait qu’il ne savait pas écrire. Bien fait pour ce tout premier criminel amené à sévir en cette pacifique et paisible terre algérienne !

                   Né en 1820 en Pologne, et sans doute avide de débuter une longue carrière de crimes contre l’humanité, il fuit Lwow et ses réguliers pogroms, traversa l’Europe à pied à 20 ans, et se retrouva deux ou trois ans plus tard dans une immonde cahute de torchis près de Tlemcen.

                   Esclavagiste dans l’âme, il parvint très vite cependant à nourrir une belle engeance de futurs criminels colonialistes. C’est lui la source originelle de mon épouvantable lignée d’ancêtres, et dont la belle carrière criminelle a dû servir de modèle à tous les Himmler de l’Allemagne nazie.

                   Ce dossier est bien long ; vous m’en excuserez. Mais votre acte d’accusation doit être circonstancié et précis. J’espère y avoir contribué.
                   A quand les débuts de cet immense procès qui devrait éclipser son modeste précédent de Nuremberg ? Je compte sur vous pour y tenir la digne et haute fonction de procureur général (Président de la République Procureur Général, pas mal comme titre…), mais connaissant votre calme, votre sagesse d’orateur et vos grandes capacités de saine réflexion, vous n’aurez aucune peine à surpasser la pourtant belle performance de M. Robert Houghwout Jackson.

                   Quand les sbires de votre future police viendront m’arrêter, prévenez-les quand même que je suis prêt à signer tous les aveux qu’ils voudront. Et que je suis même volontaire pour témoigner contre tous ces fichus Pieds-noirs que je n’ai même pas connus. Barbare émérite, criminel contre l’humanité moi-même, je sais de quoi, dès le berceau, ce million de criminels était capable, et jusqu’à la valise ou au cercueil…

                   Permettez-moi pour finir de souligner respectueusement une terrible fausse manœuvre de votre part: redire à des Pieds-noirs pensant les séduire « Je vous ai compris », cela m’a laissé pantois. Là, vous m’avez déçu. Je suis à peu près certain que cette bande de salopards criminels (dont je suis) va vous en vouloir longtemps.

                   De plus, la citation est douteuse dans sa portée. N’est-ce pas Alain DUHAMEL qui, en décembre 2009, qualifia le Général auteur de cette funeste phrase, de plus grand traître de l’histoire de la France moderne?
                   Justement pour cette phrase de juin 1958, et son comportement ultérieur en Algérie.
                   Mais ce grand homme reste bien excusable, lui qui savait déjà l’emprise qu’exerçait sur ce malheureux pays notre innommable bande de barbares et de criminels contre l’humanité…

                   Ah, deux détails encore à vous signaler pour votre futur réquisitoire. Au moment des fêtes pascales communes aux juifs et aux chrétiens, nos quartiers populaires et néanmoins criminels devenaient le lieu d’un échange qui incluait également la communauté musulmane : pendant quelques jours s’offraient triangulairement mounas, zlabias, makrouds et autres galettes azymes.

                   Grâce à votre révélation, je me demande maintenant si ma mère n’enrichissait pas sa production de quelques pincées de poudre de zyklon B.
                   J’ai maintenant un doute…

                   Second détail : Toujours très barbares, les vieux criminels contre l’humanité ont pris l’habitude de retourner de temps en temps en Algérie sur les lieux de leur enfance et de leurs innombrables crimes.

                   Et comme vous le devinez sans doute, ils sont toujours plus que chaleureusement accueillis par leurs vieilles victimes.
                   C’est tellement évident et logique, n’est-ce pas?

                   Qui dois-je saluer ? Le Procureur ou le futur Président de la République ? Dans le doute, je saluerai les deux hautes fonctions.
Gérard ROSENZWEIG
5° génération, dont quatre nées en Algérie.
Toutes les cinq Algérie-Française sans le moindre scrupule.
    


La réponse des Alsaciens-Mosellans

Envoyé par Mme Leonelli

        Monsieur Macron,

       Les pleurnicheries virant au trouble obsessionnel compulsif et pratiquées ad nauseam par des ‘’anciens colonisés‘’, …… dont les trois quarts sont nés après l’indépendance de l’Algérie, …… m’insupportent et me donnent envie de leur claquer le beignet en leur rappelant un ‘’détail de l’Histoire‘’ : « Nous, Alsaciens-Mosellans, sommes également des ‘’anciens colonisés‘’ pour les plus anciens d’entre nous, et des descendants de colonisés, … COMME EUX, … pour la plupart d’entre nous ! »

       En 1870, nous avons été vendus à l’Allemagne par la république naissante de l’immonde Adolphe Thiers !

       Aussitôt, le Germain imposa sa férule à nos grands-pères et à nos pères qui durent adopter séance tenante la langue de Goethe et abandonner celle de Molière. De 1871 à 1918, ils furent enrôlés dans les armées du Reich wilhelminien, qui, durant le premier conflit mondial, les envoyèrent sur la Vistule combattre les armées russes dans des conditions climatiques extrêmes !

       Je galèje, penserez-vous ? ……
       Alors lisez Maurice Barrès ! …… Oups ! Excusez-moi, j’allais oublier que cet écrivain de talent, qui eut droit à des funérailles nationales en décembre 1923, est depuis catalogué : « maître à penser de la droite nationaliste de l’entre-deux guerres », …… En d’autres termes, c’est aujourd’hui un auteur à l’index !

       Bon, ben, … lisez « Les Oberlé » de René Bazin ! …… Je n’ai encore une fois pas de chance ! … il fut toute sa vie Monarchiste et Catholique ! …… par conséquent inaudible dans le monde actuel !

       Tant pis ! … je continue ! …… C’est sans doute mon côté Holzkopf ! Après un interlude d’une vingtaine d’années, la ‘’colonisation‘’ reprit de plus belle en 1940 et dura plus de quatre longues années ! … Elle fut pire que la précédente qui compta quarante-sept ans !

       Bon nombre de nos anciens connurent la torture, les mauvais traitements, la déportation et les exécutions sommaires. Les civils furent confrontés à la faim, aux humiliations, aux sévices les plus variés.

       134.000 de nos jeunes furent incorporés de force dans les armées du 3ème Reich. 24.000 d’entre eux furent tués au front et 16.000 moururent en captivité soviétique, et ce sans les portés disparus. 30.000 furent blessés, dont 10.000 restèrent invalides ! …… Beaucoup ne rentrèrent de captivité que bien des années après la capitulation allemande.

       Et pourtant ! Qui entend, de nos jours, un Alsacien-Mosellan invectiver un Allemand de sa génération ?

       Qui entend, de nos jours, un Alsacien-Mosellan demander réparation à un Allemand de sa génération pour les ‘’crimes‘’ commis par ses pères et grands-pères ?

       PERSONNE ! Pourquoi ? … parce que tout simplement la pleurnicherie n’appartient pas à la culture de nos pères ni à celle des générations qui les ont précédés sur notre sol ! … et que de ce fait ils ne nous en ont pas transmis la pratique chronique !

       Nous ne gardons que le meilleur de l’héritage de notre lourd passé : le Concordat, l’échevinage, et bien d’autres ‘’singularités‘’ chèrement acquises dont les vautours parisiens voudraient nous priver !

       Qu’ont fait les pleurnichards d’outre Méditerranée de l’héritage que la France leur a laissé en 1962 ? …… Au fil d’un demi-siècle ils l’ont laissé se dégrader et, à ce rythme là, le prochain demi-siècle les rendra à l’état où la France les a trouvés en 1830 !

       La faute à qui ?




Lettre d'une fille de harki
à Emmanuel Macron
par Jeannette Bougrab
Envoyé par Mme Saurel

           Fière de promouvoir la culture française à l'étranger, mais aussi d'être fille de harki, la directrice de l'Institut français de Finlande répond à Emmanuel Macron.

           Cher Monsieur Macron, nous ne nous connaissons pas. Nous ne nous sommes même jamais croisés. Alors vous trouverez peut-être ma lettre incongrue, voire malvenue. Mais nous avons des amis communs, pour lesquels j'ai une profonde estime et qui voteront pour vous. Je respecte leur choix et il m'est même arrivé d'acquiescer, par un simple hochement de tête. Pour Mickaël et d'autres de mes amis, vous incarnez une relève. Il se trouve que, depuis l'élimination de deux personnalités que j'apprécie particulièrement, et elles sont pourtant de bords opposés, je ne regarde plus que du coin de l'œil la campagne présidentielle. Mais, depuis quelques jours, je la regarde à nouveau. Je ne sais pas si je fais bien. Pour tout vous dire, je suis tombée de ma chaise lorsque vous avez déclamé qu'il n'y avait pas de culture française.

           Moi, je vis en Finlande et la culture française y est portée aux nues. Le réalisateur multirécompensé Aki Kaurismàki aime tellement la poésie française qu'il n'a pas hésité à publier à ses frais la traduction en finnois de Paroles de Jacques Prévert. Susanna Màlkki, le chef de l'Orchestre philharmonique d'Helsinki, se fait un devoir de diriger les oeuvres des plus grands compositeurs français, de Ravel à Boulez. Faut-il croire, Monsieur Macron, que seuls les étrangers savent apprécier à sa juste valeur la richesse de notre patrimoine culturel français?
           Une autre fois, vous êtes allé en Algérie pour y tenir des propos ahurissants qui assimilent la colonisation française à un crime contre l'humanité et dont la seule justification semble être de vous aider à gagner quelques voix à gauche ou chez des Franco-Algériens à un moment où des quartiers s'embrasent avec l'affaire Théo.

           Ces déclarations sont incompréhensibles de la part de quelqu'un qui veut être le chef de l'État français et qui doit avoir une vision de la France et de sa politique étrangère. Si vous voulez traiter de vrais sujets, vous, ancien ministre de l'Économie, rendez donc visite à Theresa May pour parler du Brexit et de l'avenir de notre coopération bilatérale avec les Etats-Unis et Trump. En Algérie, la situation politique est illisible, le président est invisible, les droits de l'homme et les principes démocratiques sont bafoués, et c'est aussi un des pays les plus corrompus au monde. Quel peut donc être le sens autre qu'électoraliste de cette tirade absurde dans laquelle vous vous êtes lancé, dépréciant la notion de crime contre l'humanité qui avait été introduite à Nuremberg pour juger les criminels du IIIe Reich dont le dessein macabre était d'exterminer les juifs d'Europe ou encore les Tsiganes.

           Le crime contre l'humanité n'est pas un accident de l'histoire, c'est un crime intentionnel, des atrocités délibérées. Je n'ose imaginer un seul instant qu'un brillant énarque, sorti dans la botte et qui a intégré la prestigieuse Inspection des Finances, ignore que l'un des chantres de la colonisation était Jules Ferry. Oui, Jules Ferry, lui, le père de l'école républicaine. Convaincu de la supériorité de notre modèle de civilisation, il jugeait que la France avait un devoir moral de répandre ses lumières à des peuples encore plongés dans l'obscurité. Doit-on en conclure qu'au même titre que les SS, Jules Ferry serait coupable de crime contre l'humanité? Ou, aussi Albert Camus, Prix Nobel de littérature, qui avait eu un cri du cœur pour son Algérie natale?

           Ce délire est dangereux. C'est une forme de clientélisme éhonté, qui se pare des oripeaux du droit et de la morale. Je suis une fille de harki, vous ne le savez peut-être pas, de ces soldats musulmans torturés et tués par milliers après l'indépendance de l'Algérie, pour avoir été fidèles à la France. J'entends que vous vouliez faire plaisir à quelques idéologues, mais en cela vous venez de trahir notre héritage républicain. Dès lors, quand Mickaël et les autres de mes amis me parleront de vous, je ne pourrai que m'opposer avec pugnacité en espérant les convaincre de leur erreur de penser que vous incarnez la relève alors que vous n'êtes que le premier des populistes postmodernes.

           23 février 2017, Valeurs Actuelles
           Jeannette Bougrab



Au politicien inculte qui nous insulte
Par M. Claude Lant
Envoyé par Mme Leonelli

        Monsieur Macron,

       Du haut (pas très....) de votre suffisance caractéristique de ceux qui savent tout sur rien et qui pensent que le monde est à la dimension de leur cervelle, vous avez cru bon dans un louable exercice de veulerie électorale, comme beaucoup de girouettes politiciennes y excellent et vous en particulier, d'encenser les Algériens en vous vautrant dans la pire des abjections, en insultant nos ainés, ceux qui ont bâti la France et dont vous profitez aujourd'hui. Vous avez osé traiter ces Français, dont je fais partie, qui ont bâti l'Algérie puis l'avoir défendue contre la barbarie du FLN,de criminels contre l'humanité .

       Vous avez voulu vous donner une dimension "internationale" à bon compte en avilissant l'Histoire de la France,votre pays, que vous prétendez diriger à la magistrature suprême.Mais si je puis me permettre, votre "dimension internationale" est ce que "Lidl" est à "Fauchon" (..je suis sûr que vous connaissez ce dernier établissement...).

       Je m'honore d'être l'un des descendants de ces "macrocriminels" qui ont bâti un pays qui n'existait pas, asséché des marais, planté des vignes, des fruitiers, du blé, bâti routes, voies ferrées, aéroports, ports, écoles, dispensaires médicaux qui ont fait passé une population indigène de 1 à 10 millions en 130 ans dans un pays dominé jusqu'en 1830 par les turcs et la piraterie, leur unique ressource, en méditerranée ...bref qui ont transformé une méditerranée infestée par les pirates en lieu de navigation sûr et des terres inhospitalières occupées par des pirates et servis par des esclaves chrétiens, en un éden où tout se trouvait à profusion, et même exportait sa production agricole (..que les algériens importent aujourd'hui...) .Ces mêmes "macrocriminels" ont exploré le Sahara pour y découvrir l'"or noir", qui est encore à ce jour la bouée de sauvetage économique de vos nouveaux amis du FLN.

       Je m'honore d'être aussi un "macrocriminel", ancien officier de l'Armée Française (...vous connaissez ????) et pas n'importe où, la 10eme Division Para du Général Massu qui a "cassé" le FLN, j' ai servi, entre autres dans ce prestigieux corps de troupe, pendant 6 ans de guerre en Algérie.Comme tous mes camarades nous avons combattu le terrorisme aveugle du FLN qui massacrait dans le bled et en ville femmes et enfants cette "humanité" posait des bombes qui massacrait aveuglément, égorgeait ses compatriotes qui n'était pas d'accord avec elle. Nous avons combattu les bandes du FLN qui massacraient, brulaient les fermes, mettaient le feu aux récoltes, coupaient le nez, les lèvres, égorgeaient ceux de leurs compatriotes qui n'étaient pas de leur avis...et j'en passe.

       Vous ignorez sûrement que 1,5 million d'appelés ( des "macrocriminels" potentiels) ont combattu en Algérie entre 1955 et 1962, plus de 20.000 d'entre eux sont tombés au champ d'honneur ( vous connaissez ???),beaucoup de mes camarades "macrocriminels" survivants sont sur une chaise roulante, amputés, amoindris physiquement par leur blessures reçues au combat, d'autres sont tombés au combat, leurs veuves, leurs enfants, leurs proches, vivent encore et vous monsieur macron vous vous permettez de nous insulter du haut de votre éclatante veulerie, vous insultez ceux qui ont défendu notre pays , par bêtise au mieux, et plus certainement par veulerie électorale.

       Vous pensez, comme probablement l'ensemble des gens que vous représentez,qu'il suffit d'être bardé de diplômes et de relations "haut placé" ou d'avoir été ministre pour être "honorable", si tel est le cas vous vous trompez lourdement , certains le sont certainement mais la nullité de beaucoup plaide pour le contraire, mais vous concernant c'est plutôt le terme de "méprisable" qu'il faut employer, l'honorabilité comme le mépris ne se décrètent pas, les deux se "méritent". Vous êtes un de ces "méritants".

       Au fait, j'ai pensé que pour votre information, au cas où vous vous sentiriez l'envie de vous renseigner sur le sujet, à vous joindre quelques photos, il en existe des centaines, prises pendant la guerre d'Algérie: enfants amputés par les bombes, hommes,femmes et enfants égorgés, femmes et hommes éventrés, musulmans égorgés, décapités, leurs couilles dans la bouche...oui c'est cela l"humanité" de vos amis FLN que vous défendez à la mesure de votre démarche électorale, et nous les "macrocriminels" avons commis des "crimes " contre cette "humanité" . Ces quelques photos jointes vous montrent à quel point vos "macrocompatibles" amis électoraux qui ont bénéficié de votre sollicitude soumise et repentante sont des gens tout à fait bien et respectables.J'y ai joint également celle de celui qui "nous avait compris", responsable de la fin tragique de cette guerre, et dont vous avez repris les termes .. l'envergure en moins....

       Je fais partie d'une de ces associations patriotique ( ça existe, savez vous ?) dont vous ne soupçonnez même pas l'existence, je peux vous dire que ceux jeunes ou moins jeunes qui y participent sont littéralement écœurés par votre attitude.

Claude Lant


Réactions aux propos de M. MACRON
postées sur le site de l’Association de Soutien à l’Armée Française (ASAF)

www.asafrance.fr
Envoyée Par plusieurs correspondants
RÉACTION du Général d’Armée aérienne Vincent LANATA aux propos de M MACRON : Lettre à Emmanuel MACRON.

       Monsieur le candidat,

       Les propos sur la colonisation que vous avez tenus devant un média étranger en terre étrangère, au-delà de l’incongruité de la démarche, dénotent une méconnaissance profonde de l’Histoire, ce qui me parait être une lacune majeure pour un prétendant à la magistrature suprême ; savez-vous ce que disait Winston Churchill à ce sujet : celui qui peut regarder loin en arrière, sera le plus apte à regarder loin devant ! Si cette démarche visait à récupérer quelques voix dans je ne sais quel quartier, elle n’en est que plus lamentable.

       Que savez-vous de la colonisation ? Vous devez certainement avoir en tête le cliché de prêtres illuminés débarquant sur une plage en brandissant le crucifix sous la protection de féroces soldats et évangélisant sous la contrainte des populations terrorisées dont on faisait rapidement disparaître les éléments récalcitrants … Non, monsieur Macron ce n’a pas été cela.

       Ces hommes et ces femmes partis pour apporter la France à ces contrées lointaines, ont fait des pays : ils ont fait des routes, construit des ponts, créé une administration, mis en place un état civil, construit des hôpitaux, des dispensaires, des établissements scolaires, mis en valeur des terres bien souvent arides, éradiqué les famines…

       Ils ont lutté et éradiqué l’anthropophagie (oui, elle existait dans de nombreux endroits en Afrique !), arrêté les luttes tribales qui décimaient des populations entières, arrêté l’esclavage…

       Ils ont apporté le savoir en mettant en place patiemment tout un réseau d’établissements scolaires, et à cet égard les missions ont apporté une large contribution.

       Ils ont enfin soigné : savez-vous que la lèpre et la maladie du sommeil faisaient des ravages, elles ont été éradiquées ; la lutte contre la fièvre jaune et le paludisme a été un succès ; toute une série de mesures ont été prises afin de lutter contre les maladies dues à des parasites intestinaux comme la dysenterie amibienne et la bilharziose ; enfin une lutte intense a permis de remporter des succès contre cette la maladie terrible des yeux qu’est l’onchocercose qui rendaient les malades rapidement aveugles…

       Oui, monsieur Macron tout cela a été fait par des criminels contre l’humanité ! Beaucoup d’entre eux y ont laissé leur vie en particulier nombre de médecins coloniaux qui se battaient avec la foi dans leur mission humanitaire, avec peu de moyens contre les fléaux précédemment cités, mais n’en parlons pas, … c’étaient des criminels.

       Alors, monsieur Macron, apprenez un peu votre histoire avant de proférer des inepties! Cette tâche va vous coller à la peau et elle vous sera sans cesse rappelée : méditez le proverbe arabe suivant :
       « Tu es maître du mot que tu n’as pas dit ; le mot que tu as dit est ton maître ! ».
Vincent LANATA
Général d’Armée aérienne
Grand Croix de la Légion d’Honneur
Fils d’un responsable de l’administration coloniale
et ayant passé lui-même de nombreuses années en Afrique.

RÉACTION du Général (2s) Jean Paul SALINI aux propos de M MACRON.

       Reynes, le 16 février 2017
       Jean Paul SALINI
       Général de l'Armée de l'Air
       Commandeur de la Légion d'Honneur
       à Monsieur Emmanuel MACRON
       Candidat à la Présidence de la République

       Monsieur le Candidat,

       Je viens d'entendre à la télévision que vous avez assimilé à un crime contre l'humanité la colonisation de l'Algérie par la France.
       Je suis général en deuxième section. Ce qui veut dire que j'ai quitté le service. Je n'appartiens à aucun parti, je ne suis inscrit à aucun réseau social. Je ne fais pas de politique mais je la suis avec attention. Je contemple les manœuvres, les déclarations et les querelles des hommes politiques avec des sentiments divers qui vont de l'admiration (très rare) à l'étonnement, la perplexité ou quelquefois le mépris. Je n'ai écrit qu'une seule fois à un homme politique pour lui signifier mon désaccord. Mais je ne peux pas m'empêcher de réagir à votre propos et de vous écrire cette lettre.

       Je ne crois pas que votre déclaration grandisse l'image de notre pays. Je ne crois pas qu'elle vous grandisse.
       Je ne crois pas qu'elle soit de nature à améliorer les rapports entre nous et nos anciens colonisés. Et je ne crois pas non plus qu'elle corresponde à la réalité.
       Mais je pense qu'elle s'inscrit dans une ligne politique qui est à la mode depuis quelques années et qui est propre à notre pays et à notre pays seulement. Il est admis que, quel que soit le grief invoqué, la France, et la France seule, est responsable. A intervalles réguliers s'élèvent les lamentations des rampants de la repentance.

       Et quelques-uns d'entre eux en font leur pain quotidien. Oui, c'est vrai que l'histoire de notre pays n'est pas toujours très belle. Mais c'est le cas de tous les pays. Et eux, ils oublient. Peu de gens évoquent aux Etats Unis le massacre des Indiens. Peu de dirigeants mauritaniens ou saoudiens perdent le sommeil en évoquant l'esclavage qu'ils pratiquent depuis des centaines d'années. Et peu d'Algériens sans doute se souviennent que les Sarrazins ont écumé les côtes de la Méditerranée et ont réduit à l'esclavage cinq millions d'Européens.

       Tout le monde a oublié ou feint d'oublier ces vieilles histoires. Sauf nous ! C'est ainsi, par exemple, que monsieur le président Hollande est allé à Dakar battre sa coulpe en évoquant les horreurs de l'esclavage. On aurait pu s'attendre à ce que monsieur Macky Sall, président de la République du Sénégal, se mette à genoux à ses côtés et répande avec lui les larmes de la contrition. Parce que, dans cette entreprise répugnante, ce sont les Sénégalais qui allaient à l'intérieur de l'Afrique capturer les victimes qu'ils vendaient ensuite aux Européens. Mais monsieur Macky Sall avait oublié sans doute cette péripétie de l'histoire et il a laissé Monsieur Hollande se livrer seul à ses démonstrations de repentir.

       Je me vois, comme tous les Français, engagé dans un contentieux qui ne me concerne pas. Je me vois, comme tous les Français, désigné à la haine et à la réprobation du monde entier par la repentance répugnante de nos chefs et de nos élites autoproclamées. Ils versent avec constance de l'huile sur un feu qu'on aurait pu espérer éteindre sous les stratifications du temps. Tout dernièrement on a érigé en Guadeloupe un monument destiné à perpétuer le souvenir de notre faute. Pourquoi ne pas élever aussi un monument en souvenir des Corses qui ont été les victimes de la répression sans nuances qui a suivi la prise de possession de la Corse par les Français.

       Cela inclinerait-il les militants du FLNC à plus de modération ? Pourquoi ne pas rappeler aux Vendéens la déclaration du général Westermann à la Convention : "Citoyens ! La Vendée n'est plus!". On peut continuer mais j'arrête. On peut remplir des volumes avec la liste de nos erreurs. Le sang ! Le sang ! Ce ciment que l'Histoire utilise pour ses desseins obscurs !
       Quant à l'aventure coloniale elle a eu ses bons et ses mauvais côtés. Le mauvais côté c'est la domination d'une population sur une autre. Cette domination engendre des injustices et un sentiment d'humiliation dont les souvenirs ne s'effacent que difficilement. Cela est détestable et justifie pleinement la révolte de ceux que l'on appelait autrefois les indigènes.

       Par contre nous avons apporté à ces pays des aspects de notre civilisation dont ils ont plus ou moins bénéficié.
       Qu'est-ce que c'était l'Algérie avant 1830 ? Rien ! Lorsque nous en sommes partis nous avons laissé derrière nous une infrastructure considérable, une agriculture en pleine expansion et, je l'espère, quelques idées qui pourront, peut-être, avec le temps, donner des fruits. De cette Algérie là qu'est-ce que les gouvernements successifs en ont fait ? Pas grand-chose, je le crains !

       Il faudrait, je crois, élever le débat et comprendre que certains évènements regrettables de l'Histoire sont dus à l'Histoire elle-même. Il est logique que les peuples suivent dans leur expansion les voies les plus faciles qui s'offrent à eux. A l'époque coloniale il était facile aux Européens de dominer les peuples les plus faibles. Cela ne l'est plus aujourd'hui. C'est même le contraire qui se passe. Un Islamisme conquérant et fort de ses certitudes s'apprête à s'emparer des zones de basses pressions démographiques européennes. C'est dans la logique de l'Histoire. Le malheur c'est que, contrairement à nous, qui étions porteur d'une certaine civilisation, il n'apporte rien que le fanatisme et le retour au moyen âge.

       La France a semé la Terre de cimetières lointains. Dans ses entreprises coloniales il y avait des saints et des fous, des salauds et des illuminés, des bâtisseurs et des cupides. Une bonne partie d'entre eux repose là-bas, sur ces espaces qu'ils ont voulu, chacun à sa manière, posséder. Mais saints ou fous, soldats ou bandits, calculateurs ou idéalistes, tous n'ont été que l'instrument du destin. Dans un monde qui se rétrécissait sans cesse, il était logique que les civilisations se rencontrent. Il n'était pas légitime, mais il était inévitable que les plus fortes prennent provisoirement le pas sur les plus faibles. Qui peut dire que de nos jours les choses ont changé ? Ce que la France a fait, si elle ne l'avait pas fait, d'autres l'auraient fait. Elle n'a été dans cette affaire que l'un des instruments que l'Histoire utilise pour ses desseins obscurs. Elle a été le levain d'un avenir qui va. Et toutes ces tombes du bout du monde ne sont que ce qui reste des graines d'autrefois dispersées par le vent.

       Je vous assure, Monsieur le Candidat, de ma haute considération
Général (2s) Jean Paul SALINI

RÉACTION du Docteur Philippe PAUX, Médecin des Troupes de Marine, aux propos de M MACRON.

       Monsieur Macron, je suis un criminel...
       Monsieur Macron, médecin colonial, médecin des Troupes de Marine, je suis un criminel contre l’humanité, je suis un criminel contre l’humain.

       Par vocation petit garçon je rêvais d’aller soigner au fin fond de l’Afrique, de l’Océanie, de l’Asie. Adolescent puis jeune étudiant, de toutes mes forces, j’ai travaillé, bossé, trimé pour pouvoir soigner à travers le continent et porter la science pas seulement au pays des Bantous, mais partout dans le monde où la France était présente. Ma vocation, que j’ai assouvie depuis, était de rejoindre les ex-Colonies, sur les pas de mes glorieux Anciens à l'âge, comme le disait le médecin colonial Paul-Louis Simond, où l'esprit est exempt de préjugés, où les idées préconçues ne viennent pas contrarier la poursuite du vrai, à l'âge des élans généreux, à l'âge des enthousiasmes pour tout ce qui est vérité, lumière et progrès.

       Mes héros n’étaient pas footballeur, chanteur, acteur, mais médecins coloniaux exerçant dans les conditions les plus extrêmes, dans ces pays tropicaux, sans la moindre politique ou infrastructure de santé, où sévissaient des guerres interethniques, le tribalisme, le féodalisme, l’esclavagisme, la famine, l’irrationalité, la pensée magique, les mutilations rituelles sexuelles ou corporelles et l’anthropophagie.
       Je n’ai eu de cesse tout au long de ma carrière de médecin de la Coloniale, des Troupes de Marine, au sortir de l’illustre Institut de Médecine tropicale du Pharo à Marseille de représenter mes illustres Anciens, de sauver parfois, de soulager souvent, de servir l’humain toujours.

       Secourir était mon combat, sauver, ma victoire quelques soit l’Homme, de Mopti, de BoboDioulasso, de Grand Bassam, de Bouaké, de Korhogo, de Brazzaville, de Bangui, de Ndjamena, de Moundou, de Bardai, de Hienghène, de Lifou, de Maripasoula, de Camopi, de Paramaribo, de Mata-Utu, de Tchibanga, de Brazzaville, et bien d’autres villages africains, sudaméricains et océaniens.
       Partout et toujours pour l’Humanité, j’ai soigné, soulagé et prévenu, à pied, à cheval, par le ciel, par les eaux des mers, rivières et rapides, dans les déserts, dans les montagnes, dans les forêts, dans les ruines d’un tremblement de terre, dans les tempêtes, dans le feu, sous le feu, mais jamais autant que mes Anciens qui ont pour beaucoup donné leur vie et parfois la vie de leurs proches.

       Monsieur Macron, ayez un peu de respect, d’égard pour tous ces Hommes, pour vous criminels contre l’Humanité, mais en fait les premiers « French Doctors », la modestie et l’humilité en plus. Et comme le disait, il y a quelques années, le premier doyen de la Faculté de médecine de Dakar « Y a-t-il au monde plus petite équipe d'hommes ayant rendu plus de services à l'humanité souffrante ? Y a-t-il au monde œuvre plus désintéressée, plus obscure, ayant obtenu de si éclatants résultats et qui soit pourtant ignorée, aussi peu glorifiée, aussi peu récompensée ? Qui peut prétendre avoir fait mieux, où, quand et comment ? »

       Un peu d’histoire, Monsieur Macron. Tous ces Médecins coloniaux, mes héros, sont associés à ces maladies dont certaines ne vous sont pas connues et d’autres vous évoquerons probablement des souvenirs plus de voyages que d’Histoire, l’Histoire que vous bradez par clientélisme. Ces maladies sont parfaitement bien rapportées par Louis-Armand Héraut, historien de la médecine. La peste, cette maladie tueuse qui élimina au XVe siècle un tiers de l'humanité et sema encore la terreur à Marseille en 1720. C'est le médecin colonial Alexandre Yersin qui, découvrit à Hong Kong le bacille qui porte désormais son nom. Quatre ans plus tard, à Karachi, le médecin colonial Paul-Louis Simond démontre le rôle vecteur de la puce du rat. Soulignons La mort héroïque en soignant des milliers de pestiférés du médecin major Gérard Mesny en 1911, lors de l'épidémie de Mandchourie. On ne peut oublier la mort tout aussi courageuse du médecin colonial Gaston Bourret en 1917 dans son laboratoire de Nouméa. Enfin ce sont les médecins militaires coloniaux Girard et Robic qui réussirent à mettre au point en 1932 à Tananarive un vaccin anti-pesteux efficace.

       La variole fit l'objet d'une lutte constante dès les premiers temps de la colonisation aussi bien en Afrique qu'en Asie. L'action sans défaillance du Service de santé des troupes coloniales a contribué de façon décisive à l'éradication de cette maladie effroyable qui, faisait en France 10 000 victimes par an à la fin du 18e siècle. La vaccination, qui se faisait au début de bras à bras fut grandement améliorée quand on put inoculer le virus à partir de jeunes buffles, créer des centres vaccinogènes et transporter, grâce à Calmette, lui aussi médecin colonial, la lymphe vaccinale en tubes scellés.

       La fièvre jaune, affection virale redoutée, endémique en Afrique et Amérique, fit des incursions dans les ports européens au XIXe siècle (20 000 morts à Barcelone). Elle fit de très nombreuses victimes dans le corps de santé colonial, comme en témoignent les monuments de Dakar et de Saint-Louis du Sénégal. Il faut attendre 1927 pour que le médecin colonial Laigret puisse obtenir un vaccin grâce au virus recueilli à Dakar sur un malade. Par la suite la vaccination par le vaccin de Dakar et le vaccin américain Rockefeller permit d'obtenir rapidement un contrôle quasi-complet de cette affection souvent mortelle.

       Le paludisme, dont le parasite responsable, l’'hématozoaire, fut découvert par le médecin militaire Alphonse Laveran à Constantine en 1880. Le paludisme reste la principale cause de mortalité infantile sous les tropiques. Il faisait et fait partie du quotidien du médecin tropicaliste. Les premiers médecins qui s'acharnèrent à le combattre à travers son vecteur, le moustique, furent surnommés par les autochtones les "capitaines moustiques ». Le médecin colonial Victor Le Moal s'illustra particulièrement dans cette lutte anti- moustique à Conakry.

       La maladie du sommeil ou trypanosomose, parasitose particulièrement redoutable, atteint le système nerveux central en provoquant une apathie, des troubles du comportement et un état de délabrement organique cachectique extrême qui aboutit à la mort. Nombreux sont les médecins qui furent contaminés en la combattant, et parfois en sont morts. Cette affection dépeuplait en Afrique noire des régions entières. Elle fit très tôt l'objet d'études qui vont permettre au médecin colonial Jamot, grand nom de la médecine tropicale de développer son action

       La lèpre, une autre vieille connaissance, quasi disparue d'Europe, atteint la personne dans son apparence physique ainsi que dans sa dimension sociale. Marchoux va organiser la lutte contre cette maladie mutilante, lutte qui sera poursuivie et développée par le médecin général Richet en collaboration avec Daniel Follereau. De nombreux médecins coloniaux se consacreront à cette lutte difficile, dont Léon Stevenel qui isola le principe actif de l'huile de Chaulmoogra, seul médicament d'une certaine efficacité avant qu'apparaissent les sulfones. La méningite cérébro-spinale à méningocoque, endémo-épidémique en Afrique tuant encore et toujours des milliers d’enfants, dont certains dans mes bras, au Burkina-Faso à BoboDioulasso, au Mali à Djenne, dans une zone que l’on nomme encore la ceinture de Lapeyssonie du nom d’un illustre médecin colonial qui a tant dispensé aux pays sahéliens et qui a transmis son savoir à des légions de médecins tropicalistes et à moi-même dans les années 80.

       Médecin colonial, je suis, médecin colonial, je reste, car chemin faisant je termine ma carrière dans un quartier multiculturel et je soigne hommes et femmes de 49 nationalités différentes dont de nombreux « colonisés ». Nous devons croire que le « criminel » que je suis, ne fait plus peur à toutes ces victimes de la colonisation tant ma patientèle est grande. Les « souffrances endurées », par la faute du « bourreau-tortionnaire » que je suis, ont été vite oubliées et pardonnées tant l’attachement de mes patients est profonde.

       Mr MACRON, votre insulte envers tous ces Hommes dont la devise « Sur mer et au-delà des mers, pour la Patrie et l'Humanité, toujours au service des Hommes » a toujours été respectée jusqu’à la mort pour certain, ne fait pas honneur à un homme qui pense pouvoir être un jour président. Je vous suis reconnaissant d'au moins une chose : si j'ai pu avoir quelque hésitation à vous écouter au gré de vos shows politiques, tant votre charme de beau-fils idéal, de prince charmant des banques d’affaire, de bonimenteur, discoureur et beau phraseur m’avait interpellé, vous m'avez définitivement libéré de cette faiblesse. Je vous laisse à vos fans, cadres urbains diplômés en communication ou en sociologie, geek asociaux et bobos aux vélos électriques, vous qui n’avez jamais été confronté par vos mandats inexistants ou par vos activités professionnelles à la misère et la pauvreté, à la souffrance, à la violence et la guerre, au communautarisme, à l’islamisme radical. Restez dans votre bulle et qu’elle n’éclate pas.
       Monsieur Macron, bradeur d’histoire, j’ai la mémoire qui saigne.
Le Doc

RÉACTION de Bernard LUGAN aux propos tenus par M MACRON.

       Lettre ouverte à Monsieur Emmanuel Macron,

       Homme politique né d’une PMA entre le grand capital et les Minotaures de la repentance.
       Lancé sur le marché politique tel un nouveau smartphone, vous êtes, Monsieur Macron, un ignorant butor dont les propos concernant la colonisation sont doublement inadmissibles.

       1-En premier lieu parce qu’ils furent tenus à Alger, devant ces rentiers de l’indépendance qui, pour tenter de cacher leurs échecs, leurs rapines et la mise en coupe réglée de leur pays, mettent sans cesse la France en accusation.
       Certains qui, parmi votre auditoire, applaudirent à vos propos d’homme soumis (cf. Houellebecq), et devant lesquels vous vous comportâtes effectivement en dhimmi, sont en effet ceux qui, le 1er novembre 2016, publièrent un communiqué exigeant que la France :
       « (…) présente des excuses officielles au peuple algérien pour les crimes commis durant les 132 ans de colonisation et pour les crimes coloniaux perpétrés à l’encontre du peuple algérien afin de rappeler les affres de la répression, de la torture, de l’exil, de l’extermination et de l’aliénation identitaire car l’histoire du colonialisme restera marquée par ses crimes de sang et ses pratiques inhumaines ».
       Candidat à la présidence de la République française, vous avez donc donné votre caution à de telles exigences autant outrancières qu’insultantes. Ce faisant, vous vous êtes fait le complice des pressions et chantages que l’Algérie exerce à l’encontre de la France afin d’obtenir d’elle une augmentation du nombre des visas ou tel ou tel avantage diplomatique ou financier. En d’autres temps, vous auriez donc pu être poursuivi pour « Atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ».

       2-Ensuite parce que vos propos constituent non seulement un recul de l’état des connaissances, mais également le viol de ce consensus historique auquel étaient arrivés les historiens des deux rives de la Méditerranée. Or, par ignorance ou par misérable calcul électoraliste, vous les avez piétinés.
       Au nom de quelle légitimité scientifique avez-vous d’ailleurs pu oser les tenir ? Avez-vous seulement entendu parler des travaux de Jacques Marseille, de ceux de Daniel Lefeuvre ou encore des miens ?
       Oser parler de « crime contre l’humanité », maladroitement rectifié en « crime contre l’humain », au sujet de la colonisation revient en réalité à classer cette dernière au niveau desgénocides du XXe siècle, ce qui est proprement scandaleux. Sur ce terrain, vous voilà donc encore plus en pointe que Christiane Taubira, ce qui n’est pas peu dire...
       Pierre Vidal-Naquet, pourtant militant de la décolonisation et « porteur de valises » assumé du FLN écrivait à ce sujet :

       « Assimiler peu ou prou le système colonial à une anticipation du IIIe Reich est une entreprise idéologique frauduleuse, guère moins frelatée que l’identification, à Sétif, (…) de la répression coloniale aux fours crématoires d’Auschwitz et au nazisme (…). Ou alors, si les massacres coloniaux annoncent le nazisme, on ne voit pas pourquoi la répression sanglante de la révolte de Spartacus, ou encore la Saint-Barthélemy, ne l’auraient pas tout autant annoncé… En histoire, il est dangereux de tout mélanger. Un sottisier peut-il tenir lieu d’œuvre de réflexion ? (…) L’air du temps de la dénonciation médiatique (…), le contexte social, économique et politique actuel est encore fécond qui continuera à générer de telles tonitruances idéologiques à vocation surtout médiatique ». J’ajoute électoralistes.

       Vous devriez pourtant savoir, Monsieur le candidat à la présidence de la République, qu’en créant l’Algérie, la France donna un nom à une ancienne colonie ottomane, traça ses frontières, unifia ses populations, y créa une administration et toutes ses infrastructures.
       Ce faisant, y aurait-elle commis un « crime contre l’humanité » ou « contre l’humain » ? Les chiffres de l’accroissement de la population ne semblent pas l’indiquer puisqu’en 1830, la population musulmane de l’Algérie n’excédait pas 1 million d’habitants alors qu’en 1962 elle avait bondi à 12 millions.

       Serait-ce donc en commettant des « crimes contre l’humanité » que la France, ses médecins et ses infirmiers soignèrent et vaccinèrent les populations et firent reculer la mortalité infantile ?
       Serait-ce parce qu’elle commettait des « crimes contre l’humain » que chaque année, à partir du lendemain du second conflit mondial, 250 000 naissances étaient comptabilisées en Algérie, soit un accroissement de 2,5 à 3% de la population, d’où un doublement tous les 25 ans ? A ce propos, relisons René Sédillot :

       « La colonisation française a poussé l’ingénuité - ou la maladresse - jusqu’à favoriser de son mieux les naissances : non seulement par le jeu des allocations familiales, mais aussi par la création d’établissements hospitaliers destinés à combattre la stérilité des femmes. Ainsi, les musulmanes, lorsqu’elles redoutaient d’être répudiées par leurs maris, faute de leur avoir donné des enfants, trouvaient en des centres d’accueil dotés des moyens les plus modernes tout le secours nécessaire pour accéder à la dignité maternelle. (…) » (L’histoire n’a pas de sens, Paris, 1965, page 71).

       Enfin, puisque vos propos indécents tenus à Alger obligent à faire des bilans comptables, voici, Monsieur le candidat à la présidence de la République, celui qui peut être fait au sujet de l’Algérie française : en 132 années de présence, la France créa l’Algérie, l’unifia, draina ses marécages, bonifia ses terres, équipa le pays, soigna et multiplia ses populations, lui offrit un Sahara qu’elle n’avait jamais possédé après y avoir découvert et mis en exploitation les sources d’énergie qui font aujourd’hui sa richesse. Comme je ne cesse de l’écrire depuis des années, en donnant l’indépendance à l’Algérie, la France y laissa 70 000 km de routes, 4 300 km de voies ferrées, 4 ports équipés aux normes internationales, une douzaine d’aérodromes principaux, des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), des milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels qui étaient propriété de l’Etat français ; 31 centrales hydroélectriques ou thermiques ; une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., des milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités. Dès l’année 1848, et alors que la conquête de l’Algérie était loin d’être achevée,

       16 000 enfants en majorité musulmans étaient scolarisés. En 1937 ils étaient 104 748, en 1952 400 000 et en 1960 800 000 avec presque 17 000 classes, soit autant d’instituteurs dont les 2/3 étaient Français (Pierre Goinard, Algérie : l’œuvre française. Paris, 1986).

       En 1962, il y avait en Algérie, un hôpital universitaire de 2 000 lits à Alger, trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, 14 hôpitaux spécialisés et 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants.
       Tous ces équipements, toutes ces infrastructures, tous ces établissements ainsi que les personnels qui les faisaient fonctionner avaient été payés par la France et avec l’argent des Français.

       Monsieur le candidat à la présidence de la République, je vous poste ce jour en RAR mon dernier livre « Algérie, l’histoire à l’endroit », afin que vous puissiez mesurer l’abîme séparant la réalité historique de vos inacceptables propos.
Bernard LUGAN
Historien africaniste français
contact@bernard-lugan.com

RÉACTION du Général (2s) Jean SALVAN suite aux propos de M MACRON : MACRON et l’Histoire.

       Lors de son voyage en Algérie le 15 février dernier, dans un entretien avec la chaîne Echourouk News, Monsieur Macron a déclaré : « La colonisation fait partie de l’histoire française... C’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes…»
       Certes, des propos tenus lors d’une campagne électorale qui s’annonce difficile ne devraient pas être pris à la lettre… Mais enfin, si l’on comprend bien Monsieur Macron, seule la colonisation française est condamnable.

       Pour qui s’est intéressé à l’histoire du Maghreb – le nord de l’Afrique au sud de la Méditerranée - ce qui est devenu l’Algérie fut colonisé par les Phéniciens, les Grecs, les Romains, les Vandales, les Byzantins, par les Arabes depuis 680 de notre ère, puis par les Turcs à partir du XVI° siècle. Qui peut croire que ces colonisations furent plus douces que la nôtre ? Peut-on rappeler qu’à partir de 707, une partie du sud de la France fut envahi et colonisé par des Musulmans venus d’Afrique du Nord. Saint-Tropez et Lagarde-Freinet ne furent libérés qu’en 980. La toponymie en conserve le souvenir : Roquemaure, Castelsarrasin, etc. Le colonialisme musulman a-t-il jamais fait l’objet d’excuses ou de repentance ?
       Et dès le VIII° siècle, les pirates musulmans écumèrent les côtes de l’Europe : près de quatre millions d’Européens furent pris en esclavage, Saint Vincent de Paul et Cervantès furent les plus célèbres. L’ordre du Saint Esprit fut fondé pour racheter ces esclaves.

       Si l’on admet que la colonisation fut un crime contre l’humanité, qu’en est-il de l’esclavage ?
       Car jusqu’en 1830, Alger et Tripoli furent des repaires de pirates chasseurs d’esclaves, contre lesquels nos rois luttèrent sans cesse. Louis XVI, souvent accusé de faiblesse, était décidé à régler ce problème et il envoya le Baron de Tott et l’orientaliste Venture de Paradis reconnaître les fortifications d’Alger. Bonaparte donna pour mission au Capitaine Bergé et au Chef de Bataillon Boutin reconnaître la côte algérienne : c’est Boutin qui recommanda le site de Sidi Ferruch pour un débarquement. C’est finalement Charles X qui décida en 1830 l’envoi d’une expédition pour en terminer avec la piraterie et le trafic d’esclaves au Maghreb.
       Notre colonisation fut-elle aussi effroyable que la dépeint Monsieur Macron ? Je constate simplement que les Algériens demandent des visas pour venir en France, bien plus que pour aller en Arabie saoudite. Et les écrivains algériens d’expression française me semblent avoir plus de succès que leurs confrères qui ne s’expriment qu’en arabe…
Jean SALVAN
Officier général (2S)

RÉACTION du général de Corps d’Armée (2S) Michel FRANCESCHI aux propos de M. MACRON :

       Ancien Inspecteur des Troupes de Marine, héritières des Troupes Coloniales, j’ai l’impérieux devoir de prendre es qualité leur défense morale, en réaction à votre diabolisation de la colonisation. Ma carrière d’officier colonial épanoui, à la charnière de la colonisation et de la décolonisation de l’Afrique, me confère le double caractère d’acteur de terrain et de témoin privilégié. Je me sens donc parfaitement qualifié pour vous administrer une salutaire leçon d’histoire que vous n’aurez pas volée.

       Tout d’abord, je dois vous rappeler que la conception de l’épopée coloniale de la France fut l’œuvre de grands Républicains appartenant au Panthéon de votre obédience politique. N’est-ce pas Jules Ferry qui a voulu « porter la civilisation aux races inférieures » ? Albert Sarraut a défini notre « politique indigène comme étant la Déclaration des Droits de l’Homme interprétée par Saint Vincent de Paul » (sic). De son côté, Léon Blum a déclaré en 1925 à la tribune du Palais Bourbon « il est du devoir des races supérieures de venir en aide aux races inférieures ».
       Et honni soit qui mal pense de ce vocabulaire !!!

       Les prestigieux artisans de cette grande œuvre humaniste s’appelèrent Gallieni, Lyautey, Savorgnan de Brazza, Auguste Pavie, Charles de Foucauld et autre docteur Schweitzer, figures de proue d’une nombreuse cohorte de valeureux exécutants plus humbles. Résumons leur œuvre à l’essentiel. Ils ont d’abord libéré les populations autochtones du joug sanguinaire de ce que l’on a appelé les « rois nègres », à la source de l’immonde chaîne de l’esclavage qu’ils ont aboli.
       Ils ont mis un terme aux perpétuelles guerres tribales qui saignaient à blanc le continent africain, apportant un siècle de « paix française ». A défaut d’une totale liberté qui n’était pas l’aspiration prioritaire, ils ont apporté l’Ordre et la Justice de nos admirables administrateurs coloniaux. Ils ont éradiqué les épidémies qui anéantissaient des tribus entières. Ils ont fait disparaître les endémiques famines qui aggravaient la dépopulation.
       Libre à vous, monsieur Macron, de penser que les conquêtes de la Liberté, de la Paix et de la Santé sont des crimes contre l’humanité !

       Il est de notre devoir de Français d’honorer la mémoire de tous ceux qui ont laissé leur vie dans cette grandiose aventure humaine dont nous devons être fiers. J’ai pu me recueillir sur bon nombre de leurs sépultures, qui jalonnent notre épopée coloniale. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour remédier à leur état lamentable, jusqu’à m’attirer les foudres d’une administration lointaine. En ces lieux émouvants, cadres et simples soldats côtoient leurs frères d’armes du service de santé, particulièrement éprouvés par leur place en première ligne des épidémies. Ces Français de condition modeste avaient votre âge, monsieur Macron. Ils avaient quitté courageusement le cocon métropolitain pour servir la France au loin sans esprit de lucre et au mépris des dangers encourus. Alors, de grâce, daignez leur accorder un minimum de respect.

       Voilà, monsieur Macron, ce que j’ai eu à cœur de vous dire. Au Tribunal de l’Histoire devant lequel je vous ai fait comparaître, je laisse à votre conscience et au suffrage universel le soin de prononcer le verdict.
Général de Corps d’Armée (2S) Michel FRANCESCHI

RÉACTION de Paul RIGNAC suite aux propos de M MACRON : Lettre ouverte à Monsieur Emmanuel Macron.

       Monsieur,

       Vous venez de qualifier la colonisation de "crime contre l’humanité".
       À titre personnel, vous avez le droit de penser ce que vous voulez. Au titre de candidat à la magistrature suprême, vous avez le devoir de mesurer vos interventions avant de condamner aussi lourdement votre propre pays, sur le plan historique comme sur le plan judiciaire. Vous avez failli à ce devoir.

       L’histoire ne s’écrit pas en noir et blanc, elle s’écrit parfois en lettres de sang, parfois en lettres de noblesse, mais toujours avec un alphabet que, visiblement, vous ne maitrisez pas. D’où l’incongruité de vos propos. Avant de dire n’importe quoi, commencez par vous renseigner sur les différentes colonisations (comptoirs, exploitation, peuplement) qui ont jalonné l’histoire de l’humanité depuis la nuit des temps. Vous découvrirez peut-être la complexité de conquêtes territoriales qui ne peuvent pas se résumer au seul mot de "crime", par exemple les conquêtes coloniales musulmanes sur le Maghreb. Sans vous demander d’aller jusqu’au débat sur les méfaits ou les bienfaits des entreprises coloniales (votre position manichéenne semble déjà tranchée), renseignez-vous au moins sur les faits. À moins qu’en bon disciple de Rousseau vous ayez délibérément choisi de les écarter quand ils contrarient votre idéologie.

       Ensuite, offrez-vous ou faites-vous offrir un petit ouvrage élémentaire du type "le droit pour les nuls" qui vous permettrait sans doute de découvrir la portée du crime contre l’humanité, crime imprescriptible et rétroactif. En reconnaissant la France coupable de ce crime devant un gouvernement étranger, alors que vous briguez la présidence de la République française, vous vous êtes engagé au nom de notre pays sur la voie de la peine la plus lourde qui soit. À Nuremberg ce fut la peine de mort. Elle n’existe plus chez nous. Alors, c’est à ce qui est le plus proche de la mort, le plus sévère, le plus irrémédiable, que vous condamnez la France et le peuple dont vous sollicitez les suffrages. On ne saurait faire pire.

       D’une certaine façon, je vous remercie pour cette intervention. Elle a au moins le mérite de clarifier les choses : voter pour vous, c’est voter pour la condamnation de la France à la peine la plus infamante pour la faute la plus irrémissible. Comme ça, on sait où l’on va, ou du moins où l’on risque l’aller si par malheur une majorité de Français venait à vous ouvrir les portes de l’Elysée.
       Repentance, auto-flagellation, indemnisations à la clé, silence radio sur les crimes du FLN passés et présents, mépris pour les harkis et les Français d’Algérie, votre chemin hasardeux vers le pouvoir est pavé d’obscénités.

       A défaut de la considération distinguée dont je n’aurai pas l’hypocrisie de vous donner l’assurance, croyez, Monsieur, à l’expression de ma détermination farouche (vous aimez bien ce mot, moi aussi) à maintenir ma modeste plume au service du combat contre l’idéologie mortifère dont vous êtes porteur.
Paul RIGNAC
Essayiste écrivain spécialiste sur l'Indochine
Contributeur du hors série de l’ASAF consacré à l’Indochine

RÉACTION de Francois-Xavier BELLAMY Professeur de philosophie suite aux propos de M MACRON : Macron ou la passion de la "post-vérité" (extrait).

       La colonisation n’était pas un projet de destruction - en fait, le grand paradoxe, c’est qu’elle constitue plutôt l’une de ces tragédies auxquelles a conduit cette foi aveugle dans le progrès dont le même Emmanuel Macron se revendique aujourd’hui… La gauche progressiste avait largement épousé l’idéologie coloniale. Nous pouvons aujourd’hui dire les conséquences tragiques de cette erreur historique, sans insulter ceux qui y crurent. Ceux qui ont laissé leurs noms sur nos monuments aux morts n’ont pas donné leur vie dans un crime contre l’humanité, et il est révoltant de voir aujourd’hui un candidat venir cracher sur leurs tombes par opportunisme électoral.

       Car c’est bien là le fond du problème. Lorsque la parole ne renvoie plus au réel, lorsqu’on dit tout et son contraire, quand la vérité ne compte plus, c’est que seule importe l’efficacité - en termes de calcul politique, de voix rapportées, de cibles touchées. La démocratie se dissout dans le marketing, et ainsi on détruit un peuple aussi sûrement que par la censure. C’est là la faute grave dont Emmanuel Macron est en train de se rendre coupable. Car qui ne voit la ficelle grossière dans cette surenchère mémorielle délirante ? La cible, en l’occurrence, ce sont des millions de binationaux, héritiers de cette histoire douloureuse. Mais si la cible est touchée, la victime sera la France.

       Connaissant certains quartiers qui s’embrasent aujourd’hui, je mesure l’ampleur de la tragédie que la parole d’Emmanuel Macron contribue à entretenir. Des générations de jeunes Français, nés en France et qui vont y construire leur vie, sont entretenues par nos dirigeants dans la haine de leur propre pays… Qui ne voit combien sont graves ces mots absurdes, irresponsables ?
       "Crime contre l’humanité" : l’erreur historique est aussi une faute morale, car ces mots deviennent le ferment de la violence, de la vengeance et de la division.

       Ce calcul est d’autant plus médiocre et dangereux que, hélas, il dure depuis trop longtemps déjà… Comme beaucoup de Français, j’avais regardé avec intérêt le renouvellement qu’Emmanuel Macron semblait apporter à notre classe politique. Quelle désillusion aujourd’hui ! Cette stratégie électorale recycle la schizophrénie des élites qui depuis quarante ans tentent de sauver leur lien avec les jeunes issus de l’immigration, à coup d’histoire biaisée et de tribunes dans Libé, en leur expliquant qu’ils sont les victimes de leur propre pays - leur interdisant ainsi de s’y reconnaître et de s’y intégrer... Ce petit calcul irresponsable est précisément ce qui nous bouche le chemin d’un avenir commun, et ce qui provoque aujourd’hui la poussée de violence qui traverse nos banlieues, dans la coupable complaisance de dirigeants installés dans l’échec du mensonge victimaire.

       Quand il affirme qu’il n’y a pas de culture française, quand il insulte à l’étranger le pays qu’il prétend diriger, Emmanuel Macron montre qu’il n’est que la nouvelle voix de la vieille haine de soi qui a conduit la France au bord d’une division irréversible. Mais nous refuserons de le suivre en marche forcée vers le vide. Le véritable renouveau consiste à reconquérir les mots, et à leur redonner leur sens. Si Emmanuel Macron a travaillé avec Paul Ricœur pour son dernier grand ouvrage, La mémoire, l’histoire, l’oubli, il devrait se souvenir de l’avertissement qu’il y lançait : "l’histoire manipulée" est toujours dangereuse pour l’avenir, car "la projection du futur est solidaire du regard sur les temps passés." Il n’y a pas de progrès sans passion de la vérité.
Francois-Xavier BELLAMY
Professeur de philosophie
Auteur de « les déshérités »

RÉACTION du Médecin-général (2S) Jean-Noël FERRET suite aux propos de M MACRON : Des propos irresponsables et scandaleux.

       Les personnels du service de santé des Armées (SSA) sont particulièrement affectés par cette déclaration irresponsable et scandaleuse.

       Nos anciens ont participé grandement à cette colonisation avec l'élaboration d'un système de soins, des établissements de santé allant du dispensaire de brousse aux hôpitaux et plusieurs instituts Pasteur, qui couvraient tout l'empire colonial.
       J'ai eu entre les mains un livre datant du début des années 50 qui détaillait tous les postes disposés le long des pistes transsahariennes, un points d'eau, un poste essence, un militaire et souvent un personnel de santé, une radio: une organisation remarquable !

       Le SSA a mené de très nombreuses campagnes de vaccination…
       Armand Jamot a quadrillé l'Afrique noire francophone au début des années 30 pour éradiquer la maladie du sommeil particulièrement meurtrière…
       Alphonse Laveran a reçu le prix Nobel de médecine en 1907 pour ses travaux sur le paludisme…
       Nous avons formé de nombreux personnels de santé indigènes…
       Le service de santé pouvait s'enorgueillir d'être à la pointe de la médecine tropicale jusqu'à la fermeture du Pharo à Marseille il y a peu.

       L'histoire de la médecine coloniale est partie prenante de l'histoire de la colonisation française ; elle a d'abord été animée par les médecins de marine puis par les médecins des troupes coloniales devenues ensuite des troupes de marine ; Cette histoire est bien trop longue pour être résumée en quelques lignes : vouloir l'affubler d'une qualification de crime contre l'humanité est insoutenable.

       Cette volonté de repentance morbide par un représentant de la finance internationale, qui tend à nous rabaisser, est indigne de notre pays et de notre histoire.
Jean-Noël FERRET
Médecin-général (2S)
Ancien médecin-chef de la 11 ème division parachutiste
Auditeur de l’IHEDN et membre de l’ASAF 31

RÉACTION d'un Pied-noir suite aux propos de M MACRON : MACRON et la colonisation de l’Algérie.

       Pied-noir de la 5ème génération, j’ai été atterré et indigné par les propos de Monsieur Macron qualifiant la colonisation de l’Algérie de crime contre l’humanité. Je n’ai plus que dégoût envers le personnage et ses propos abjects. En les entendant, j’ai pensé à mon père, à mes aïeux qui reposent à Saïda, dans cette terre qu’ils ont sortie de la misère et qu’ils aimaient tant.

       Oui, Monsieur Macron, vous êtes indigne d’être Français lorsque vous comparez l’œuvre française en Algérie aux fours crématoires nazis, aux goulags staliniens et j’en passe. Votre culture d’énarque est bien sélective. Aussi, permettez-moi de remettre votre pendule à l’heure, concernant l’histoire de l’Algérie et la détermination des divers gouvernements de gauche sous la 3e République pour développer l’œuvre française en Algérie. Les Jaurès, Ferry, Grévy et autres Carnot doivent-ils être jugés pour crime contre l’humanité ?

       Et Victor Hugo, alors sénateur, défenseur du droit et des miséreux, qui prononçait le 18 mai 1879 ce discours, à l’occasion de la commémoration de l’abolition de l’esclavage :
       Dieu offre l’Afrique à l’Europe. Prenez-la. Prenez-la, non pour le canon, mais pour la charrue ; non pour le sabre, mais pour le commerce ; non pour la bataille, mais pour l’industrie ; non pour la conquête, mais pour la fraternité. Versez votre trop-plein dans cette Afrique, et, du même coup, résolvez vos questions sociales, changez vos prolétaires en propriétaires. Allez, faites ! Faites des routes, faites des ports, faites des villes ; croissez, cultivez, colonisez, multipliez. »
       C’est ce que nos ancêtres ont fait, Monsieur Macron. Comme crime contre l’humanité, il y mieux, non ? Et encore, pour preuve, que dire au sujet de la population autochtone (arabes, berbères, juifs..), qui comptait environ un million et demi à deux millions d’habitants au xii e siècle, et qui en était toujours au même nombre en 1830 ? Les guerres tribales, le manque de nourriture et, surtout les épidémies ont fait qu’en six siècles, la population n’avait pas progressé. En 1962, elle était recensée à neuf millions. Drôle de génocide, Monsieur Macron !

       Comment alors, en 132 ans seulement de présence française, en est-on arrivé à ce résultat ? Sinon par nos hôpitaux dans les villes et les médecins de colonisation dans les villages, fonctionnaires payés pour soigner gratuitement dans les dispensaires. Et pour ajouter une dose de « mauvais esprit », je vous dirai qu’il ne reste aujourd’hui qu’environ deux millions d’Indiens en Amérique du Nord alors qu’ils étaient plusieurs dizaines de millions – des historiens avancent le chiffre de cinquante et plus – avant d’être exterminés puis, pour les survivants, parqués dans des réserves. Alors ?

       Il est encore un fait qui nous sépare : aux États-Unis, on ne perd aucune occasion de magnifier cette colonisation à travers des films à grand spectacle, romans et autres et d’en faire une sorte d’épopée nationale ; en France, on préfère l’ignorer, la taire, parfois en rougir, souvent se repentir, comme vous venez de le faire en allant pécher des voix en Algérie. Oui, Monsieur Macron, à notre départ, nous avons laissé un pays en parfait état de marche, le plus en avance de toute l’Afrique, fruit du travail commun de tous ses habitants : autochtones, européens (pieds-noirs), fonctionnaires venus de métropole ; pays livré « clefs en mains » au seul fln, parti unique, dont les chefs successifs l’ont mis sous coupe réglée, à leur seul profit.

       Où est le crime contre l’humanité ?
Louis BAYLE

RÉACTION du Général (2S) Bernard MESSANA aux propos de M MACRON : Réconcilier les mémoires.

       La colonisation que la France a imposée à l’Algérie a été qualifiée par M. Macron de « crime contre l’humanité », et de « vraie barbarie ». C’est par cet aveu, que cet ancien Ministre, candidat à la présidence de la République, prétendait œuvrer à la réconciliation des mémoires.
       Si l’on en juge par les réactions que ces propos ont provoquées, la réconciliation qu’il a appelée de ses vœux tourne au carnage :

       - A Gauche, le silence est lourd. Ne s’expriment avec passion que certains gauchistes impénitents, descendants des porteurs de valises du FLN. Palpitants d’émotion, ils retrouvent leurs vieilles lunes, ce temps béni où l’on pouvait agonir les prétendus « colons » faisant suer le burnous, dénoncer les tortionnaires parachutistes, pleurer le fellah abattu lors de « corvées de bois », magnifier l’intrépide fellagha aux pieds nus, avide de dignité. Il était donc juste et bon de trahir alors la France pour en « sauver l’honneur »! Ceux là ont totalement oublié qu’en ce temps là, c’était bien la Gauche qui défendait l’Algérie française, guillotinait les terroristes, et mettait aux arrêts de forteresse le général de Bollardière dénonçant la torture.

       - A Droite bouillonne la fureur. Fureur de voir, sur le sol algérien, un candidat à la présidence de la République française humilier une France qu’il accuse de crime et de barbarie.
       Fureur de le voir ainsi tenir des propos jugés déshonorants envers notre Pays. Dégoût de deviner que cette attitude qualifiée d’indigne n’a d’autre objectif que de racoler les suffrages des minorités musulmanes d’origine maghrébine installées sur le sol français.

       - Les Pieds-noirs étouffent de colère, et de douleur. Eux savent l’histoire de l’Algérie, car ils l’ont faite, transformant des terres sous-développées en espaces fertiles, donnant naissance à un Etat moderne. Ils ont inventé cette Algérie que Ferhat Abbas cherchait en vain dans les cimetières. L’Algérie était leur terre de France, bâtie pierre après pierre, ils l’aimaient, la respectaient. Aujourd’hui, en Algérie, au milieu des déchets qui inondent villes et campagnes, Kamel Daoud tonne : « la terre appartient à ceux qui la respectent. Si on en est incapable, autant la rendre aux colons ». Et Boualem Sansal renchérit en invitant « à reconnaître que ces foutus colons ont plus chéri cette terre que nous qui sommes ses enfants », oubliant toutefois que ces colons étaient aussi « enfants » de cette terre.

       - Les militaires encore nombreux qui ont servi en Algérie, appelés ou engagés, sont révulsés. 25 000 de leurs camarades sont tombés sur le sol algérien, en huit années d’un conflit qui, s’il a connu des actions de guerre, s’est voulu avant tout pacification. Les faits d’armes de leurs adversaires n’ont été qu’actes de terrorisme, assassinats, massacres, mutilations, égorgements, bombes dans les lieux publics. L’Armée a rétabli l’ordre, créé écoles, dispensaires. Elle a gagné toutes les batailles qui lui ont été ordonnées. Mais la France du général de Gaulle ne voulait plus d’une Algérie française. La rage au cœur, l’Armée a obéi.

       - En France, la communauté d’origine algérienne, française ou non, est désorientée. Au sein de cette communauté, nos frères d’armes harkis et leurs descendants, bouleversés, découvrent ce qu’ils considèrent comme une nouvelle trahison de la France à leur égard. Abandonnés en 1962, massacrés en Algérie, parqués en France, ne va t’on pas maintenant les traiter de « collabos » comme osait déjà impunément le faire, sur notre sol, le Président Bouteflika !
       Quant à ces Algériens très majoritaires qui ont quitté le bled pour, tout simplement, vivre mieux et en paix en France, ils s’inquiètent de cette agitation qui réveille, chez les Français de souche, la fibre xénophobe. Seuls exultent les islamistes radicaux, et les jeunes paumés des cités. Les premiers nourrissent leur prédication des prétendus crimes de la colonisation, les seconds voient là fonder leur haine envers notre société, et justifier leur révolte.

       - En Algérie même, interloqués par cet acte de contrition inattendu d’un candidat à la présidence de la République française, les responsables exultent et s’esclaffent. Ils n’en attendaient pas tant ! Si la France se veut repentante, on la fera payer, avec les intérêts ! Ceux qui patiemment travaillaient dans l’ombre au rétablissement des liens indispensables entre nos Pays hésitent à comprendre. Cette France qui s’humilie, ils la regardent avec une surprise qui peu à peu devient condescendance, et confine au mépris.

       Ce « carnage », assurément, M. Macron ne le voulait pas. Mais il s’inscrit parfaitement dans le lamentable et troublant désordre de la campagne présidentielle française. Où est passée la France des Lumières, la France « mère des Arts, des Armes, et des Lois », la France de l’intelligence, du bon sens, des grands hommes d’Etat ? Une Justice à la compétence contestée et à la communication sibylline alterne hâte fiévreuse et lenteurs paralysantes pour cerner les prétendus délits d’un candidat de Droite qui pressent qu’on cherche à le « casser », et irrémédiablement polluer sa campagne. La Gauche s’émiette entre visionnaires généreux du revenu universel tombant comme la manne au désert, et bouillonnants adeptes de l’insoumission. M. Macron, cœur à Gauche, portefeuille à droite, déchire et recoud, en grand écart permanent. Faut-il s’inquiéter de le voir chanter la Marseillaise, marche guerrière, en fermant les yeux ? Et si, comme il l’avoue, il nous « aime furieusement », devons-nous redouter les dérives possibles de cette dévorante passion ? Mais il plait à bien des « djeun’s » modernes que son imprévisibilité provocatrice séduit ; « Macron, c’est une tuerie ! » disent-ils. Au Front national, patiemment, on cultive le discours qui rassemble le noyau frontiste, séduit les mécontents de Droite, attire les mécontents de Gauche. Madame Le Pen assure déjà « Si j’étais présidente… ». Mais avec quelle Chambre introuvable pourrait-elle gouverner ?

       Alors peut-être faut-il croire ces experts de la CIA annonçant, de par le monde, et pour les prochaines années, la multiplication des guerres civiles.
       Et si la France, comme elle a su si bien le faire dans le passé, en donnait le signal, en jouait l’ouverture ? Le 14 Juillet 1790, sur le Champ de Mars, on célébrait « le mariage de la France avec la France ». Célèbrera t’on, en Mai 2017, le divorce de la France avec la France ? Car les Français auront élu, non pas l’homme d’Etat censé montrer la voie du redressement, mais le personnage incarnant jusqu’à la caricature leurs frustrations, leurs rancœurs, leur colère, leur désespoir ?

       A moins que par crainte du « carnage » à venir, ils n’implorent M. Hollande de se représenter, un peu comme le « sauveur de la France », dans ce rôle de « protecteur » qu’il sait si bien jouer.
       Et puis, nous le savons, avec lui, « la France va mieux ».
Bernard MESSANA
Officier général (2S)

RÉACTION d’un adhérent de l’ASAF aux propos de M MACRON.

       Je tiens à vous témoigner mon indignation profonde et sincère aux propos d'un politicien en quête de la magistrature suprême qui a comparé la colonisation française à un crime contre l'Humanité.

       On ne peut en rien comparer l'œuvre coloniale et les guerres afférentes aux crimes nazis qui avaient pour but l'extermination ethnique et pas de diffuser le Progrès et la Civilisation comme le proposaient les pères de la République, à l'instar de Ferry.
       Une telle comparaison assimile donc notre Armée, nos forces de Police et de Gendarmerie à des organisations criminelles, comme l'était la SS jugée telle au Tribunal International Militaire de Nuremberg.

       Tous les anciens de la guerre d'Algérie, pour majorité des appelés, deviennent de facto des « criminels de guerre », comme d'ailleurs les moindre « Pied noir » ou bien même tous ces Harkis, qui combattaient la barbarie du FLN. Le seul acte de cette période qui s'assimile à un crime contre l'Humanité et à de la purification ethnique a été l'exode forcé des colons français menacés de mort par l'alternative cruelle « la valise ou le cercueil ». Le FLN en est coupable.

       Par ailleurs, les propos excessifs de ce politicien en quête de popularité communautariste ont été tenus sur le territoire d'un Etat qui fait régner sa dictature exclusive depuis un demi-siècle.
       Peut-on les yeux en face briguer l'appui d'un tel régime sans insulter la démocratie?

       Le Président tunisien Bourguiba, qui fut un temps l'adversaire de la colonisation française, a eu lui cette conclusion qui tient tant de la mesure historique que de l'homme d'Etat disant que si la colonisation avait eu des aspects négatifs, les aspects positifs l'emportaient.
Adhérent de l’ASAF

LETTRE OUVERTE du président de l'ASAF à monsieur Emmanuel MACRON.

       Paris le 19 février 2017

       Lettre ouverte à monsieur Emmanuel Macron,

       Des médias français rapportent les propos que vous avec tenus lors de votre voyage en Algérie, dans une interview télévisée de laquelle j’extrais cette phrase délirante: « …La colonisation fait partie de l'histoire française, c'est un crime contre l'humanité, une vraie barbarie…. »

       Qui êtes-vous monsieur Macron pour lancer une accusation aussi grave à l’encontre de votre pays ?

       Un ignare qui ne connaît de la présence de la France en Algérie que ce que lui en a dit un professeur d’histoire en une heure de cours ? Peut-être ! Mais candidat à la présidence de la République, vous avez le devoir de connaître l’histoire des pays dans lesquels vous vous rendez et celle de leurs relations passées avec la France. Dans votre position, chaque mot compte. Vous ne devez donc pas confondre le déplacement du candidat Macron avec un voyage touristique.

       Une girouette, voire une marionnette, qui pense pouvoir changer d’avis en fonction de son interlocuteur ou du pays dans lequel il se trouve ? Peut-être cela se pratique-t-il dans certains milieux, mais quand on ambitionne de servir la France au plus haut niveau de l’Etat, quand on doit être prêt à engager des hommes dans la guerre et exiger d’eux le sacrifice suprême, un minimum de clairvoyance, et de constance dans la stratégie s’imposent. Quelle confiance pourriez-vous inspirer aux soldats en tant que chef des Armées françaises ? De quelle crédibilité pourriez-vous bénéficier auprès d’alliés et de partenaires ?

       Un idéologue intellectuellement proche des « porteurs de valises du FLN » qui ont trahi la France et ses soldats en collaborant avec les terroristes poseurs de bombes qui assassinaient des civils désarmés à Alger et à Paris ?

       Vos propos sont inacceptables pour tous les Français qui ont œuvré pendant des décennies dans les colonies et protectorats français ou pour leurs descendants. Relisez l’Histoire de France ; apprenez ce qui a été réellement fait en Algérie durant 130 ans par les fonctionnaires, militaires et colons français. Vous découvrirez ainsi qu’en 1962, le pays auquel vous venez de rendre visite était le pays le plus développé du continent africain !

       Vos propos, baignant dans une repentance nauséabonde, maladive et destructrice, insultent tous les Français, de toutes origines, qui aiment leur patrie et croient en elle. Ils vous dénient maintenant le droit de parler un jour en leur nom, ainsi que de représenter la France que vous semblez ne pas connaître et que vous n’hésitez pas à condamner à seule fin de servir vos ambitions personnelles.
       Indignes d’un candidat à la magistrature suprême, vos propos auront au moins eu le mérite de lever le masque et de vous révéler à l’opinion !
Henri PINARD LEGRY
Président de l’ASAF
Diffusé par l’Association de Soutien à l’Armée Française (ASAF)
sur le site http://www.asafrance.fr/
Source : ASAF


Terrorisme musulman : l'irresponsabilité politique de Macron
par Michel Janva le 23 mars 2017
Envoyé par Mme Leonelli

           Dans le numéro 41 de sa revue de propagande Al Masra, Al-Qaïda dans la péninsule arabique évoque la prise de position d'Emmanuel Macron sur la colonisation, "crime contre l'humanité". Christophe Billan, le président de Sens commun, réagit dans Valeurs Actuelles :

           "Cet organe de propagande se contente de rapporter les faits évoquant le profil et les propos d'Emmanuel Macron ainsi que ceux de François Fillon du reste. Toutefois, cette évocation met en lumière deux points fondamentaux : l'irresponsabilité politique de Macron et ses véritables motivations. Irresponsabilité car l'outrance de ses propos entretient des fantasmes qui contribuent d'une part à fragiliser l'unité du pays d'autre part à mettre en danger nos ressortissants et nos intérêts.

           Irresponsabilité également car les perpétuelles contorsions démagogiques du leader " d'en marche " atteignent aujourd'hui un paroxysme en alimentant une propagande terroriste qui menace la France mais aussi la stabilité des pays arabes. Irresponsabilité enfin parce que l'histoire est une discipline sérieuse. La colonisation est un processus complexe qui recouvre des réalités non homogènes.

           Mettre sur un même plan l'action du Maréchal Lyautey au Maroc et les crimes de la shoah est immoral. Faire référence à un projet génocidaire sans considérer l'évolution démographique des pays du Maghreb durant cette période est indécent. Cette absurdité révoltante transparait aujourd'hui dans un organe de propagande terroriste qui pointe du reste la véritable motivation d'Emmanuel Macron : la présence en France d'une communauté d'origine algérienne estimée à plus d'un million d'individus.

           Ce clientélisme électoral fondé sur des caricatures est simplement abject. Sa démagogie devient propagande et j'observe qu'elle alimente celle des terroristes qui menacent notre pays. Macron c'est un peu le portrait de Dorian Gray : au-delà des apparences, on perçoit peu à peu son vrai visage et il est inquiétant. [...]

           Lors de son discours à Berlin, Emmanuel Macron a félicité Mme Merkel pour son courage. Il estimait en effet que l'accueil d'un million de migrants était une véritable " aubaine économique ". Ce déni de réalité au profit de considérations économiques étroites, parfaitement résumées par Christophe Guilluy, pose un vrai problème pour l'avenir. On voit apparaitre progressivement le libéralisme hors sol de Macron qui repose sur l'émergence d'un marché global toujours plus dérégulé. Cette vision considère les Etats, les peuples et la politique comme des vestiges encombrants. [...]

           La tribune dans le Figaro met en lumières les contours d'une société qui fait froid dans le dos. Il y assume désormais la notion de " multiculturalisme " et très vite il revendiquera celle de " communautarisme ". Une fois encore Macron s'inscrit dans une logique de séduction destinée à abuser les Français. Il faut être très clair avec les termes employés. Le multiculturalisme dont il se réclame ce n'est pas l'unité dans la diversité mais l'agrégation de communautés repliées sur leurs avantages et leur identité dans un espace donné. Ce processus est en total contradiction avec les notions de Peuples et de Nation. La nation parvient, au terme d'un processus historique de plusieurs siècles, à fédérer des singularités autour de principes assumés et d'une vision commune. Le multiculturalisme qu'Emmanuel Macron appelle de ses vœux est une déconstruction de notre héritage et un véritable danger pour l'avenir puisque l'unité dans la diversité devient impossible.

           Le repli d'une communauté sur ses avantages la conduit inexorablement à considérer les autres groupes comme un concurrent voire comme un adversaire. L'Etat s'épuise alors à réguler des intérêts toujours plus contradictoires. Voilà à la fois la réalité et l'impasse du multiculturalisme vanté par certains. J'observe d'ailleurs que Thierry Tuot, le conseiller d'Etat à l'origine du rapport sur une nouvelle intégration, qui assume pleinement les contours d'une société bâtie sur le communautarisme, évolue dans le premier cercle d'Emmanuel Macron. En 2012, Terra Nova conseillait à la gauche de remplacer son socle électoral populaire par le vote communautaire. Son directeur est également un proche d'Emmanuel Macron. Nous sommes loin de la rupture annoncée mais bien dans une continuité délétère avec le quinquennat en cours. [...]"

           Michel Janva




EN MARCHE : LA VOITURE BALAI
Par M. Hugues Jolivet


Image envoyée par M. Jolivet

         Le candidat fringant, parade sur les scènes,
         Promet monts et merveilles à qui boit ses paroles !
         Attirés par ses chants, vocalises de sirènes,
         Politiques de tous bords ont perdu leur boussole.

         Nombreux élus de Gauche savent que leur "champion",
         Franchira tardivement la ligne d'arrivée,
         Abandonnent leurs dossards, montent dans le camion,
         Se laissent bercer par des promesses enjolivées !

         Ils se retrouvent assis près des "Judas" de Droite,
         Peu enclins au combat pour défendre l'honneur
         De leur Chef légitime. Leurs excuses benoites
         Méritent le dédain. Ce sont des gens mineurs.

         Qui gérera cette troupe en marche désordonnée ?
         Quelles seront les réformes et qui les votera ?
         Marianne pleure déjà, car on l'a baillonnée.
         Pour demain, la chienlit. Après ? Et caetera . . . !

- Hugues JOLIVET        
27 mars 2017         






La guérilla ethnique a commencé
De M. Guillaume Faye le 26 Mars 2017
Envoyé par M. C. Migliaccio

             Et elle est le prélude d'une guerre civile en gestation, probablement de forte intensité, sanglante et dévastatrice, et qui sera un cataclysme, y compris économique. Profitez des dernières années de tranquillité relatives. La tempête approche. Pas une semaine, en France et ailleurs en Europe de l'Ouest, sans qu'éclatent des affrontements ethniques - à sens unique. Souvent, sans qu'il y ait besoin de prétextes : les émeutiers - d'origine maghrébine et africaine en totalité - sont des agresseurs qui ne revendiquent même plus leurs violences sous la justification d'une protestation. Les émeutes et agressions sont pratiquement gratuites et incessantes. La guérilla a commencé, première phase de la guerre. Elle annonce l'embrasement dévastateur qui se prépare et qui sera peut-être salvateur.

              Criminalité et terrorisme djihadiste, même combat
             C'est une criminalité d'intimidation, un mélange de délinquance crapuleuse avec saccage urbain et de raids de guérilla. Toujours sur fond de djihad islamique. Ce à quoi s'ajoutent des actes de terrorisme "artisanaux", dont l'égorgement du Père Hamel, pendant sa messe, est un symbole majeur, une provocation qui prolonge le meurtre des moines de Tibéhirine en Algérie, sauf que là, pour la première fois dans l'histoire, les tueurs musulmans agissaient en France même, au cœur de la Normandie.

              L'intensité et la gravité des émeutes ethniques ne fait que croître d'année en année. Depuis le début de 2017, il n'y pratiquement pas une semaine sans un embrasement, surtout en région parisienne, avec son cortège de voitures incendiées, de mobilier urbain détruit, de policiers agressés et blessés. Les grands médias minimisent ou censurent. Le parallélisme est parfait avec la croissance des attentats djihadistes et la montée incessantes des innombrables problèmes liés à l'islam invasif. Il s'agit d'un seul et même phénomène, généré par la même population, grâce à la passivité, à la naïveté angélique ou à la complicité perverse des autorités françaises - et européennes.

             L'État s'humilie devant les émeutiers arabo-africains
             La tentative de meurtre de policiers par des voyous et dealers arabes et africains racistes anti-Blancs, gravement brûlés dans leur voiture incendiée, en banlieue parisienne en janvier 2017, a beaucoup moins ému les médias et le ministère de l'Intérieur que l' "affaire Théo ", fin février 2017. Cet Africain, qui s'était violemment rebellé au cours d'un contrôle de police, prenant parti pour des dealers, a prétendu avoir été "violé" par une intromission anale de matraque. Invraisemblable ; mais les médias, complices, ont suivi cette version délirante. Il semblerait que la "blessure anale" ait une toute autre cause… Les policiers, accusés de "racisme", ont été lourdement sanctionnés et des émeutes avec vandalisme ont éclaté pendant plusieurs jours dans les banlieues et ailleurs, soutenues par les islamo-gauchistes.

              Incroyable humiliation : le chef de l'État, le pathétique François Hollande, est allé au chevet dudit Théo, voyou de banlieue, pour négocier avec lui ! Il lui a demandé, suprême soumission, de bien vouloir appeler ses amis des "cités" au calme. Peine perdue, d'ailleurs. Hollande, méprisant, indifférent, n'était même pas allé au chevet des policiers gravement brûlés par les voyous arabes et africains. Deux poids, deux mesures. Hollande est un homme indigne qui a déshonoré sa fonction et encouragé les émeutiers et envahisseurs.

              Il est bien, en version microscopique, le fils de son père en politique, François Mitterrand, le vichyste collabo, toujours du côté de l'occupant, quel qu'il soit, détestant toute forme de "résistance", qui a dit que les envahisseurs étaient " chez eux, chez nous ". Et pour tout couronner, le faux martyr, " Théo", s'avère être, ainsi que sa famille, un escroc détourneur de subventions publiques. Mais il ne risque rien ; pour la justice partiale, il est devenu sacré et intouchable. Antiracisme oblige.

             Multiplication des actes de guérilla
             L'attaque de militaires du 1er RCP en patrouille à la machette au Carrousel du Louvre par un Égyptien, Abdullah Reda al-Hamamy, au cri de Allah Akbar le 3 février 2017 relève d'un terrorisme de proximité, imprévisible, cœur de la guerre civile ethnique qui s'annonce. Ce genre d'actes se multiplie. À cela s'ajoute les raids de plus en plus fréquents, mêlant la criminalité crapuleuse et l'agression à caractère anti-français et raciste.

              Dans la nuit du 14 au 15 janvier 2017, sept "jeunes", tous d'origine maghrébine et africaine, ont perpétré des saccages et des agressions dans un quartier tranquille de Juvisy-sur-Orge (Essonne). Ils étaient armés (sabre, scie, machettes, marteau). Ils ont aussi dévasté l'appartement d'un riverain. Outre une affaire de règlements de comptes entre bandes ethniques rivales, il s'agit d'une de ces razzias de plus en plus fréquentes, gratuites, destinées à terroriser les Français de souche sur leur propre territoire. Ce sont des actes, non pas seulement de délinquance, mais de guerre. Ces sept agresseurs n'ont été condamnés par une justice (laxiste ou complice ?) qu'à des peines de "travaux d'intérêt général" (des plaisanteries jamais exécutées), à l'obligation d'indemniser les victimes (ce qui ne sera jamais fait) et à de la prison avec sursis. Autant dire : impunité, vous pouvez recommencer.

              Les 25 et 26 janvier 2017, à Compiègne, ville royale jadis sans histoires, dans un quartier en proie au trafic de drogue, des policiers ont été encerclés et lapidés et les affrontements ont duré plusieurs heures. Le 26, à Corbeil-Essonne, au cours d'incidents avec toujours la même population (les " jeunes "), un policier a été grièvement blessé. Il ne se passe plus une semaine sans que ce genre d'incidents éclatent.

             L'inexorable montée des violences protéiformes de même origine

             Il existe une imbrication entre délinquance criminelle et guerre terroriste et/ou émeutière. En France, les homicides (hors attentats islamiques) étaient en hausse de 11% entre 2015 et 2016 ; les violences physiques sont en augmentation constante depuis 2013. Aujourd'hui, 3.000 personnes par jour en sont victimes, avec blessures. En 2014, il y avait 90 détenus pour des faits liés au terrorisme islamique, et 358 fin 2016. Et 16.000 individus sont soupçonnés d'être liés à l'islamisme radical, acteurs potentiels de toute forme d'agressions sanglantes et de terrorisme. Ce chiffre des services de renseignement est sous-estimé car c'est sans compter ceux qui ne sont pas repérés et dont le nombre ne cesse de croître. C'est un fait gênant (la réalité sociologique est toujours incorrecte et brutale face à l'idéologie) : l'immense majorité des individus impliqués dans des actes criminels et délinquants, dans des émeutes et dans des projets ou actions terroristes sont d'origine arabe ou africaine et sont musulmans. Quant aux Français, surtout dans les classes sociales modestes, tous les sondages indiquent que leur principale préoccupation, avant le chômage, est maintenant leur sécurité face à cette inexorable montée de la violence qui gangrène leur vie quotidienne. Face à un État impuissant et à une justice quasiment complice. Quand se rebelleront-ils ?

             La stratégie de la tension

             Les incidents graves et affrontements sont presque quotidiens, dans toute la France ; les grands médias les dissimulent ou les minimisent par idéologie ou par habitude ; ces émeutes dépassent la criminalité arabo-musulmane et africaine endémique, et visent les forces de l'ordre. C'est ciblé, calculé, politique, manipulé et encouragé dans l'ombre par les autorités musulmanes qui veulent en découdre. L'immense majorité des policiers et gendarmes tués en opération ou grièvement blessés en France depuis plus de dix ans le furent par qui vous savez…

              Embuscades et agressions avec souvent volonté de meurtres contre les policiers et autres représentants de l'autorité, y compris pompiers, se multiplient partout. La portée de ces faits est donc politique et ethnique. S'attaquer aux forces de l'ordre revêt un sens : celui de lancer la guerre civile éthique.

              En parallèle se développe évidemment un antisémitisme arabo-musulman, violent et largement impuni, qui provoque le départ vers Israël (alya) ou d'autres destinations de familles juives qui ne se sentent plus en sécurité dans une France qui se laisse envahir. Ces juifs français ont une attitude intuitive et préventive : ils sentent que la guerre civile ethnique se rapproche et qu'ils en seront les premières victimes.

             Terroriser la population autochtone

             Une de mes correspondantes me rapporte que dans son petit village du Sud de la France, près de Montpellier, jadis tranquille et très agréable à vivre, l'enfer s'est installé. Toute la région est particulièrement envahie par l'immigration arabo-africaine. Des bandes ethniques armées venues d'une ville voisine font régulièrement irruption au cours de razzias, terrorisant la population. L'incursion dure une quinzaine de minutes : saccage du mobilier urbain, bris des vitrines des magasins et des vitres des voitures, destruction des plantes des habitants, etc. Le but est clair : terrifier la population, qui s'enferme chez elle. Fin de la convivialité villageoise dans la sécurité du voisinage, comme jadis. C'est un marquage territorial ; le message est : "vous n'êtes plus chez vous, on est chez nous, on est les nouveaux maîtres". Exactement la même technique atavique que celle employée par leurs ancêtres dévastateurs à partir du VIIIe siècle…

              Les zones tranquilles où ne résident pas les musulmans maghrébins et africains ne sont plus épargnées comme jadis. Les bandes ethniques y mènent des razzias pour "casser du flic et du Blanc." Le soir du 27 janvier 2017 , dans la très bourgeoise et jadis parfaitement tranquille petite ville de Saint-Germain-en-Laye, le poste de la police municipale a été attaqué par onze assaillants encagoulés qui ont défoncé la grille d'entrée et incendié un véhicule. Cette agression est gratuite ; elle n'est motivée par aucun intérêt crapuleux ; c'est un acte d'intimidation et de guerre civile.

             Favoritisme ethnique et racisme anti-Blancs

             La totalité des agressions (crapuleuses ou terroristes) contre les Français de souche, les chrétiens et les juifs, ainsi que la plupart des faits de criminalité crapuleuse ou violente et de vandalisme sont le fait de la même population qui, par ailleurs, est présentée comme victime de racisme ! Alors que l'État accorde à cette population envahissante tous les privilèges ethniques possibles : mansuétude judiciaire, impunité très fréquente avec peines symboliques, discrimination positive (1) et privilèges dans tous les domaines ; ils sont présentés par l'idéologie dominante comme des victimes alors qu'ils sont des prédateurs favorisés.

              Imaginons une seconde que les centaines de morts (les milliers en comptant le 11 septembre 2001) des attentats commis par des musulmans en Europe (France, Espagne, Grande-Bretagne, Belgique, Russie, etc.) et en Amérique du Nord, au nom du djihad islamique, aient été perpétrés contre des musulmans par des non musulmans. Imaginons que des non- musulmans chrétiens aient attaqué des mosquées ou des immigrés musulmans en faisant des milliers de victimes, comme les musulmans le font, un peu partout en Occident et en Orient contre les chrétiens - sans même mentionner les massacres inter-musulmans. Imaginons que des tueurs européens de souche aient attaqué à l'arme à feu une mosquée ou un quartier à majorité immigrée en région parisienne en faisant le même nombre de morts que les Arabes musulmans au Bataclan et ailleurs. Imaginons que des catholiques intégristes ait tué un imam pendant sa prêche, comme des Arabes musulmans ont égorgé le Père Hamel pendant sa messe. Les réactions d'indignation auraient été dix fois plus fortes et des vagues d'émeutes auraient suivi. Deux poids, deux mesures.

             Cibles des agresseurs : Noël et la Saint-Sylvestre

             Pendant les fêtes de Noël 2016, pour la première fois dans l'histoire de France, il a fallu que des policiers et militaires, fusils au poing, soient postés devant les églises pour dissuader les agressions d'assassins musulmans ! La fête de la Saint-Sylvestre, le 31 décembre 2016, a dû être sécurisée par près de 100.000 policiers et militaires, en armes, sur le territoire français, toute la soirée et la nuit. Le chiffre est énorme. Car aux agressions crapuleuses, aux voitures incendiées, s'ajoute la menace d'attentats islamiques. On remarquera que c'est exactement la même population agressive qui est impliquée dans les deux cas. S'il ne s'agit pas des prémisses d'une guerre civile ethnique, on se demande de quoi il s'agit.

              Au lendemain de la Saint-Sylvestre 2016, malgré les mensonges du nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux (le réveillon " s'est particulièrement bien passé, sans problème majeur " a-t-il déclaré) 945 véhicules ont été incendiés - contre 602 l'an passé -et 454 émeutiers ont été interpellés, notamment pour agression envers les forces de l'ordre. Très peu feront de la prison ferme. Quatre morts sont à déplorer, dans l'incendie de leur appartement, ainsi que de nombreuses agressions avec vols contre des personnes ou des commerces. L'immense majorité des agresseurs est de l'origine que vous devinez. À part ça, tout va bien. Si 100.000 policiers et militaires n'avaient pas été mobilisés, que se serai-il passé ?

              Il y a quelques décennies - dont beaucoup se souviennent avec nostalgie - aucun policier ou militaire ne surveillait les églises, les fêtes de fin d'année et aucune voiture ne brûlait ! Mais nous étions encore entre nous…

             Corrélation entre islam et criminalité, avec même cause anthropologique

             L'attaque au camion bélier, pendant un marché de Noël, à Berlin, fin 2016 (même méthode que la tuerie de Nice, le 14 juillet) qui vise un symbole chrétien, fait suite aux viols, agressions et vols à l'arraché contre des jeunes femmes allemandes, massivement commis à Cologne, à la Saint Sylvestre 2015, par des bandes de "migrants" maghrébins, ces clandestins, faux réfugiés, parasites accueillis à bras ouverts par l'irresponsable Angela Merkel. Cet exemple, qui se répète partout, montre que les deux types d'attaques sont parfaitement liées.

              Le djihadisme islamique par attentats terroristes et la délinquance criminelle, crapuleuse et sexuelle, sous des formes violentes ou non, sont largement corrélés. C'est une tradition millénaire dans cette ethno-culture, ce que révèle une étude objective de la genèse de l'islam arabique des origines : la religiosité et la criminalité de razzia (meurtres, vols, viols, pillages, brutalités, conquêtes, piraterie barbaresque) sont étroitement associées. Cet atavisme a évidemment des origines anthropologiques, antérieures à la création de l'islam, ce dernier n'en étant que le produit.
Guillaume Faye               

(1) Cette "discrimination positive", objectivement racisme anti-Blancs, est parfaitement anti-constitutionnelle et contraire à la Déclaration des Droits de l'homme. Pourtant, M. Macron veut l'établir officiellement en France, alors qu'elle est déjà pratiquée discrètement un peu partout. Quant au pitoyable Benoît Hamon, candidat du PS à la présidentielle de 2017, il a déclaré qu' " il avait trop de Blancs à Brest". Si ce n'est pas du racisme, c'est quoi ?



LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini

                            Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.

             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens d'ajouter Petit, Clauzel, Guelât Bou Sba, Héliopolis, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.

             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.

             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, Kellermann et Millesimo, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :

CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net
             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
                         J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie



Dégradation et pollution tous azimuts

Envoyé par Jean Pierre
http://www.latribunedz.com/article/25188-Degradation-et-pollution-tous-azimuts

Par Tribune DZ, 15 mars 2017   l Par M. Mohamed Rahmani

           «Préservons notre environnement», «Protégeons la nature», «Veillez à la propreté de la cité», «Interdit de jeter les ordures», «Décharge interdite»... Autant de panneaux plantés un peu partout en ville, au niveau des espaces verts encore «verts», sur les plages, au bord des routes, mais apparemment cela n’a pas vraiment incité les citoyens à adopter ces comportements et la situation empire de jour en jour.

           En effet, il n’y a qu’à voir l’état dans lequel se trouve la ville d’Annaba qui baigne dans les ordures de toutes sortes pour comprendre que l’incivisme a pris le dessus et est devenu un comportement tout à fait normal et admis par presque tout le monde. Dans la rue qui est balayée et nettoyée chaque jour par les agents de la commune, juste après leur passage tout redevient comme avant. Mégots de cigarettes, épluchures d’oranges ou de bananes, bouteilles en plastique, canettes de boissons, restes de sandwiches jetés sur les trottoirs, cartons d’emballages et autres scories traînent tout le long des rues.

           Les espaces publics comme la place Alexis Lambert avec ses bancs sous les platanes et ses kiosques est aujourd’hui un véritable dépotoir où l’on se débarrasse de tout, ordures ménagers dans des sacs éventrés que se disputent chiens et chats, résidus de poudres à cafés jetés par les serveurs des établissements alentour, des déjections animales de béliers que des jeunes font paître sur le semblant de plantes rescapées du vandalisme, des bouteilles, des canettes de bière et autres transforment cette place publique en décharge. Le soir, les lieux se transforment en bar à ciel ouvert où les beuveries durent jusqu’au petit matin avec tout ce que cela suppose comme désagréments pour les riverains qui s’en plaignent.

           Du côté des cités, poussières et boues, moustiques, gros rats, saletés, ordures ménagères qui s’accumulent, odeurs nauséabondes se dégageant des avaloirs, des fuites d’eau et des eaux usées provenant d’égouts que des engins avaient détruits lors de travaux. Ici plus d’espaces verts, pas le moindre arbuste, les aires de détente construites ont disparu. Le cadre de vie y est déplorable.

           Sur le littoral censé être propre, c’est une suite de décharges tout le long des plages, à Fellah Rachid (Ex Saint-Cloud), Rizzi Amor (ex-Chapuis) Toche ou Aïn Achir, plage de Sidi Salem ou la cité Seybouse tout est pollué. Ce sont surtout les buveurs qui abandonnent sur le sable ou les rochers leurs canettes ou les bouteilles en verre qu’ils brisent laissant des tessons tranchants sur les lieux. Une inconscience et un incivisme qui perdure en l’absence de mesures contre ces individus.

           La pollution due à l’activité industrielle se manifeste en premier lieu au niveau du complexe pétrochimique Fertial dont des colonnes de fumée s’échappent des cheminées pour se disperser dans l’air emportées par le vent jusqu’aux localités voisines, la cité Seybouse (ex-Joannonville), Sidi Salem et El Bouni où l’on a recensé une nette augmentation de maladies respiratoires chez les nouveau-nés.

           Le complexe sidérurgique d’El Hadjar avec ses cheminées qui dégagent des fumées qui enveloppent la localité de Sidi Amar, une commune populeuse située à 1 km de l’usine. Les cités à l’exemple des tours Aadl sont recouvertes d’une épaisse couche de poussière ocre provenant du minerai de fer, matière première du haut fourneau.

           La Seybouse polluée par les rejets et les déchets industriels dont on se débarrasse dans cette rivière qui se déverse dans la mer avait pendant l’été dernier provoqué une catastrophe écologique. Des tonnes de poissons le ventre en l’air flottaient sur l’eau avaient été échoués sur les plages de Sidi Salem rejetés par les vagues. Il avait fallu faire appel à des engins pour enfouir ces animaux marins au grand dam des pêcheurs de cette localité.

           Dans tout cela, ni les associations à l’exemple de l’Anpep qui se dit protectrice de l’environnement et encore moins la direction de wilaya ne se sont manifestées ne serait-ce que pour dénoncer cette situation. L’absence de réactions et de mesures coercitives contre ces pollueurs a fait empirer les choses et le cadre de vie des citoyens continue à se dégrader. Ce sont les citoyens qui, hélas, participent eux-mêmes à cette dégradation
M. R.           


Un gouverneur des Émirats suggère que l’indépendance de l’Algérie a été « offerte » par De Gaulle à… Gamal Abdel Nasser

Envoyé par Michel
http://www.tsa-algerie.com/20170320/gouverneur-emirats-suggere-lindependance-de-lalgerie-a-ete-offerte-de-gaulle-a-gamal-abdel-nasser/


Par TSA Algérie : 20. 03. 2017   l Par Fayçal Métaoui



        Cheikh Sultane Ben Mohammed Al Kacimi, gouverneur de Sharjah et membre du Haut conseil aux Émirats arabes unis, suggère que l’indépendance de l’Algérie a été « offerte » par le général Charles De Gaulle à Gamal Abdel Nasser.

        Il a, dans une interview accordée dimanche 19 mars à plusieurs médias émiratis, et reprise par le quotidien Al Khaleej, évoqué une discussion qu’aurait eue, selon lui, Charles De Gaulle avec son ministre de la Culture André Malraux au début des années soixante.

        « De Gaulle a posé la question à son ministre de la Culture : comment pourrai-je gagner la sympathie des Arabes ? Il lui a répondu : il faut plaire au leader arabe Gamal Abdel Nasser. Si vous arrivez à avoir sa confiance, vous aurez tout le monde arabe avec vous. Et comment pourrai-je avoir Abdel Nasser à mes côtés ? Son ministre lui a répondu : en donnant l’indépendance à l’Algérie. De Gaule a dit alors en évoquant l’Algérie : ‘maintenant, je les connais’, et il a travaillé pour l’indépendance de l’Algérie », a soutenu Sultane Ben Mohammed, en marge de la 46e Foire du livre de Londres.

        Il n’a exprimé aucune réserve par rapport à ce prétendu échange entre De Gaulle et son ministre ni rappelé le combat des Algériens contre le colonialisme français. Un colonialisme qui a duré 132 ans.

        Au contraire, le gouverneur de Sharjah semble partager la position de l’ancien président français, perçu comme un modèle de sagesse dans l’action et la pensée politiques. « Là, on voit comment un homme cultivé peut atteindre ses objectifs sans prendre des armes et sans ouvrir le feu en usant du mot juste et en prenant la bonne direction », a-t-il appuyé en parlant de l’entretien entre De Gaulle et Malraux.

        Curieusement, les déclarations du gouverneur de Sharjah ont été tenues le jour même de la célébration du 55e anniversaire des accords d’Évian.

        Les propos de Sultane Al Kacimi sont étonnants d’autant plus que cet homme, connu pour ses travaux sur l’art, la culture et l’éducation, a de bons rapports avec les responsables algériens et a toujours veillé à ce que l’Algérie soit présente dans les manifestations culturelles aux Émirats arabes unis.

        Sultane Al Kacimi est connu pour avoir une grande admiration pour Gamal Abdel Nasser et pour l’Égypte. Ses déclarations suscitent déjà une vague d’indignation sur les réseaux sociaux mais sans faire réagir officiellement les autorités algériennes, habituellement allergiques à toute remise en cause ou critique de la guerre de libération nationale et l’histoire du mouvement national.

Fayçal Métaoui           

           NDLR:



Mouvement de grève illimité des transitaires
l

Envoyé par André
http://www.liberte-algerie.com/est/mouvement-de-greve-illimite-des-transitaires-221402


Par Liberté Algérie : 7 mars 2017  par B. Badis

Les transitaires dénoncent l’insécurité, la corruption et les agissements d’une horde sauvage qui impose une sorte d’omerta.

           PORT DE ANNABA

           Depuis mardi et à l’exception des mouvements des voyageurs par car-ferry, l’activité portuaire est totalement paralysée en raison d’un mouvement de grève lancé par les transitaires.

           Depuis le mois de janvier dernier, le port de Annaba est l’objet de scandales aussi retentissants les uns que les autres. En effet, en l’espace de deux mois, cette infrastructure a été éclaboussée par cinq affaires sordides, allant de l’importation frauduleuse de rond à béton, de sucre, de munitions et de vulgaires chiffons jusqu’au pillage de conteneurs.
           Ceci avant de sombrer dans un mouvement de protestation des transitaires contre l’insécurité et la corruption. Ainsi, depuis mardi et à l’exception des mouvements des voyageurs par car-ferry, a-t-on constaté sur place, l’activité portuaire est totalement paralysée en raison d’un mouvement de grève lancé par les transitaires. Les transitaires dénoncent l’absence d’une prise en charge sécuritaire au port depuis plusieurs mois, et évoquent les agissements d’une horde sauvage, digne de la Camorra, qui impose une sorte d’omerta.

           De fait, ces déclarants en douane assurent qu’ils ne reprendront pas le service, tant que les responsables du service de manutention continueront de fermer les yeux sur la situation de déliquescence avancée qui caractérise le port de la Grenouillère tout particulièrement. “Nous avons lancé un mouvement de grève illimitée avec pour principal objectif : mettre un terme à l’impunité et briser la loi de l’omerta imposée par une nouvelle race de manutentionnaires, originaires de la vieille ville (place d’Armes) et du quartier Seybouse (ex- Joannonville), dont certains sont des repris de justice notoires”, a annoncé le représentant de quelque 300 médiateurs, en grève depuis quatre jours déjà. Notre interlocuteur n’y va pas de main morte à l’endroit des responsables de l’Entreprise portuaire de Annaba (EPA), qui demeurent à ses yeux la principale source de tous les problèmes qui entravent le bon fonctionnement des activités portuaires. “À l’intérieur du port, c’est la pagaille totale, et rares sont ceux qui échappent aux griffes des manutentionnaires corrompus. Beaucoup d’entre nous sont invités, chaque fois, à payer obligatoirement, cash et à l’avance, la dîme au profit des manutentionnaires, pour espérer voir notre marchandise chargée à bord des camions. Si tu oses protester ou ne pas casquer, le clarck sera déclaré automatiquement en panne. La seule chose qui te permettra d’éviter les tracasseries et les lenteurs administratives, tu dois débourser, de gré ou de force, sinon tu n’obtiens rien”, ont tenu à témoigner de nombreux transitaires, rencontrés lors du mouvement de protestation contre l’insécurité. Un mouvement qui a été déclenché à la suite d’une bagarre qui a opposé un “clarckiste” à un transitaire. Ce dernier a déposé plainte après avoir refusé, selon ses collègues, de se soumettre aux exigences dudit manutentionnaire.
           Grave, cette affaire l’est à plus d’un titre, s’il s’avère que ces accusations sont vraies, et mérite une enquête en profondeur pour mettre un terme à une situation qui, au fil des jours, devient incontrôlable. Approchés à ce sujet, les responsables de l’EPA ont refusé de répondre à nos interrogations. Le directeur de l’EPA, seul responsable en mesure de nous répondre, n’était pas disponible ; en réunion, dit-on, avec les travailleurs de l’entreprise, lesquels eux aussi ont protesté en exigeant, entre autres, l’augmentation des salaires et une nouvelle réglementation concernant le mouvement des transitaires à l’intérieur du port. Nous apprenons de sources sécuritaires, par ailleurs, que tous les manutentionnaires, auxquels l’accès de l’enceinte portuaire a été interdit, ont été invités à restituer leurs badges. Une affaire à suivre.

B. B           



GOÛT DE FRANCE/GOOD FRANCE 2017 S’EST INVITÉ À ANNABA

Envoyé par Georges
http://www.liberte-algerie.com/est/les-produits-locaux-algeriens-a-lhonneur-266873


Par Liberté Algérie : Lundi 25 Mars 2017  par A. ALLIA

Les produits locaux algériens à l’honneur
Conférence gastronomique animée à l’hôtel Sabri.

           À l’invitation du directeur de l’Institut français de Annaba, l’opération Goût de France / Good France 2017 a eu lieu, mardi 21 mars, premier jour du printemps, à l’hôtel Sabri, en présence d’un public nombreux.

           Intéressées par le thème proposé par les organisateurs de l’événement, plus d’une centaine de personnes, dont des jeunes, ont suivi avec intérêt la conférence gastronomique, qui a été animée par le chef cuisinier de réputation mondiale Thierry Hainaut, qui est propriétaire du Restaurant Ô de mer à Ars en Ré, en France. Assisté en la circonstance par Kais Hamami, le jeune et non moins compétent chef de l’hôtel Sabri, Thierry Hainaut a fait une démonstration en direct de son art et a proposé à l’assistance des dégustations. On notera la réactivité des personnes présentes à cette conférence, lesquelles ont participé au débat sur le fond des problématiques se rapportant notamment à la culture du goût, à la préservation des produits locaux et à l’expérience personnelle du grand chef.
           Ce dernier a, de son côté, pris plaisir à transmettre son savoir immense dans le domaine de l’art culinaire en expliquant, par exemple l’évolution des recettes et l’ajout d’ingrédients et autres produits à celles-ci. Avec humour et en bon pédagogue, Thierry Hainaut encouragera les amateurs de cuisine à faire preuve d’audace dans la confection des mets. “N’hésitez pas à improviser, osez des choses nouvelles lorsque vous préparez vos plats, innovez. Vous serez les premiers à être agréablement surpris des résultats”, ne cessera-t-il de conseiller à l’auditoire, qui pour sa part ne tarissait pas de questions à ce sujet.
           En soirée, l’invité de l’Institut français s’est chargé d’un dîner spécial Goût de France, qu’il a élaboré en commun avec Kais Hamami, Chef de l’hôtel Sabri et sa brigade à l’intention du consul général de France à Annaba, Patrick Poinsot, du premier vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie, Djamel Daoudi et de journalistes. Intervenant en cette circonstance, Djamel Daoudi a tenu à remercier David Queinnec, le directeur de l’Institut français, pour ce moment de partage sur les valeurs de la gastronomie française et sur la générosité de Thierry Hainaut qui a fait bénéficier, ne serait ce qu’un court instant, les jeunes cuisiniers algériens de son expérience dans le métier. Et de l’expérience, ce chef de renom en a, à en juger par son impressionnant parcours. Diplômé d’une école hôtelière réputée, après avoir ouvert un premier restaurant, il a vite été récompensé par Michelin, Gault&Millau et bien d’autres médias. De plus il a passé plus de vingt ans en Australie, où il a ouvert de nombreux établissements qui, pour la plupart, ont été récompensés par de nombreux Awards, peut-on lire sur la fiche introductive rendue publique par les organisateurs de Goût de France / Good France 2017.

A. ALLIA           



MESSAGES
S.V.P., Lorsqu'une réponse aux messages ci-dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la Seybouse.
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De M.

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De M. Pierre Jarrige

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Voici les derniers Diaporamas sur les Aéronefs d'Algérie. A vous de les faire connaître.
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    Diaporama 110                                          Lieutenant Bleuberet 11
Pierre Jarrige
Site Web:http://www.aviation-algerie.com/
Mon adresse : jarrige31@orange.fr


DIVERS LIENS VERS LES SITES

M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er Mars 2017
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
http://.piednoir.fr/guelma


guelma
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C’est la crise, mais joliment dit !
Envoyé par Eliane
      
       Les problèmes des boulangers sont croissants...
       Alors que les bouchers veulent défendre leur beefsteak,
       Les éleveurs de volailles se font plumer,
       Les éleveurs de chiens sont aux abois,
       Les pêcheurs haussent le ton !
       Et bien sûr, les éleveurs de porcs sont dans la merde,
       tandis que les céréaliers sont sur la paille.
       Par ailleurs, alors que les brasseurs sont sous pression,
       les viticulteurs trinquent.
       Heureusement, les électriciens résistent.
       Mais pour les couvreurs, c'est la tuile
       et certains plombiers prennent carrément la fuite.
       Dans l'industrie automobile, les salariés débrayent,
       dans l'espoir que la direction fasse marche arrière.
       Chez EDF, les syndicats sont sous tension,
       mais la direction ne semble pas au courant.
       Les cheminots voudraient garder leur train de vie,
       mais la crise est arrivée sans crier gare,
       alors... les veilleurs de nuit, eux, vivent au jour le jour.
       Pendant que les pédicures travaillent d'arrache-pied,
       Les croupiers jouent le tout pour le tout,
       les dessinateurs font grise mine,
       les militaires partent en retraite,
       les imprimeurs dépriment
       et les météorologistes sont en dépression.
       Les prostituées se retrouvent à la rue.
       Amis, c'est vraiment une mauvaise passe.
       Mais rarement les banquiers perdent au change ....




Si vous avez des documents ou photos à partager,
n'hésitez-pas à nous les envoyer. D'avance, Merci.

                 EN CLIQUANT. ===> ICI


Notre liberté de penser, de diffuser et d’informer est grandement menacée, et c’est pourquoi je suis obligé de suivre l’exemple de nombre de Webmasters Amis et de diffuser ce petit paragraphe sur mes envois.
« La liberté d’information (FOI) ... est inhérente au droit fondamental à la liberté d’expression, tel qu’il est reconnu par la Résolution 59 de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptée en 1946, ainsi que par les Articles 19 et 30 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948), qui déclarent que le droit fondamental à la liberté d’expression englobe la liberté de « chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ».
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DERNIERE NOUVELLE !
L'AIR : UNE RESSOURCE DE
PLUS EN PLUS MENACÉE

       PRESSION DÉMOGRAPHIQUE, changement climatique, mauvaises habitudes respiratoires... l'air est aujourd'hui une ressource rare et mal répartie dans le monde. Dans les prochaines années, les " crises-de l'air " risquent même de " s'aggraver et de converger ", selon un rapport des Nations Unies présenté à l'occasion du 378e Forum mondial de l'air.

UNE SOLUTION : LA RESPIRATION ALTERNÉE ?

       LA CROISSANCE INQUIETANTE du nombre de micro particules nécessite des mesures fortes. Nous avions proposé la respiration alternée qui impose de ne rejeter le CO2 que d'une seule narine. Le préfet doit déclencher la respiration alternée dès le seuil de 80 mg par m3 de particules fines. Des exemptions temporaires peuvent être accordées, au cas par cas, par le médecin traitant. Les " foutbaleurs " et sportifs reconnus d'utilité publique sont dispensés de la respiration alternée.

LA VIGNETTE

       MAIS SANS DOUTE faut-il préférer un système plus ciblé, celui de la vignette. La vignette Respire devra être collée en permanence sur le front de l'individu ou encore bien visiblement sur le vêtement. Elle permettra d'identifier les individus en fonction de... leur niveau de respiration, et sera obligatoire à compter de ce mois-ci dans le grand Paris. Les pouvoirs publics pourront décider en fonction de l'intensité de l'épisode polluant, d'interdire la marche, le jogging et la course aux individus arborant les vignettes correspondant aux plus mauvais résultats. Difficilement acceptable socialement, car les individus les plus polluants sont souvent les plus jeunes. Mais, c'est le système le plus efficace ! Les vapoteurs et fumeurs auront respectivement les vignettes 4 et 5.

LA RESPIRATION EST-ELLE UN DROIT ?

       POUR LE FONDATEUR DE L'ASSOCIATION " RESPIRE", seule l'automaticité de ces mesures en assurera l'efficacité, " parce qu'elle doit devenir une habitude ". Les pouvoirs publics ont peur d'affronter la question des changements de comportements des respirants, mais ils doivent accepter que pour des périodes transitoires, leurs mesures soient impopulaires. Il faut avoir du courage. "
       Crit'Air : Le certificat qualité de l'air, un acte citoyen pour favoriser les individus les moins respirants.
       Comment obtenir son certificat ? Le certificat qualité de l'air est un document sécurisé délivré à partir des informations figurant sur la carte d'identité du respirant. Il atteste de la classe environnementale en fonction des émissions de polluants. Vous pouvez en quelques clics sur la plate-forme https://respire.gouv.fr connaître votre classement et télécharger votre vignette de respirant.
       La loi offrira en outre la possibilité aux collectivités qui le souhaitent de mettre en place des zones à respiration restreinte (ZRR) limitant le droit de respirer des plus polluants, sur tout ou partie de leur territoire, afin de protéger la santé des respirants de catégorie 1, 2 ou 3. Une ZRR est créée par un arrêté local. Elle doit être justifiée par une étude environnementale permettant de faire un état des lieux et d'évaluer la réduction attendue des respirations. Rappelons qu'il existe déjà en Europe plus de 200 ZRR appelées aussi " low respiration zones ".
P.D'A      
















UN  PEU  D'HUMOUR
DANS  CE  MONDE  TRISTE
NE  FAIT  PAS  DE  MAL
MERCI  D'ÊTRE  ARRIVÊ  JUSQU'ICI