Dédié aux colons d'Algérie (air des trois couleurs)
Lorsque la ruche est trop pleine d'abeilles,
Un jeune essaim, vers des vallons meilleurs,
S'en va chercher, sur des fleurs plus vermeilles,
Le butin d'or promis aux travailleurs.
Tels, pleins d'espoir, fils de la République,
Nous ouvrons l'aile et nous nous envolons.
Toi qui d'en haut nous a montré l'Afrique,
Dieu protecteur, sois en aide aux colons !
La foule au port nous suit et nous devance
De tous les yeux coulent des pleurs touchants
Mais avec toi, lorsqu'on a l'espérance,
Les pleurs sont vite étouffés par les chants.
Bien qu'à regret nous quittions la patrie,
C'est une France encore où nous allons
Et du prélat la sainte voix nous crie :
Dieu protecteur, sois en aide aux colons
Oui ! C'est la France, elle est bien achetée
Et nos soldats, tombés au premier rang,
Sur cette terre à jamais adoptée,
Ont tous écrit leurs noms avec du sang.
Nos bras moins fiers, de moissons magnifiques,
Vont enrichir ces glorieux vallons.
Toi qui bénis nos drapeaux pacifiques,
Dieu protecteur, sois en aide aux colons
Vous qui là-bas nous offrez ces campagnes,
Nous vous jurons que, dignes de tels biens,
Tous les enfants de nos jeunes compagnes,
Fils du travail, seront bons citoyens ;
Ils grandiront pour être un jour utiles,
Comme la graine aux bords que nous peuplons,
Pour que leurs mains rendent nos champs fertiles,
Dieu protecteur, sous en aide aux colons
Adieu donc France ! Adieu mère adorée
Souvent le soir, à notre doux foyer,
Nous parlerons de la terre sacrée
Qui nous berça sur son sein nourricier.
Nous fonderons son grenier d'abondance,
Et, des romains rouvrant les vieux sillons,
A notre tour nous nourrirons la France,
Dieu protecteur, sois en aide aux colons