J'ai rêvé, maintes fois, d'écrire une élégie,
Méritant de paraître en quelque anthologie,
Grâce à des rimes riches et fort bien ordonnées,
Me permettant enfin, de me voir couronné.
je voulais évoquer le monde et mes voyages,
Chanter l'aurore, le soleil et les nuages,
Pleurer avec le couchant, qui ploie sous ses voiles,
Tandis qu'au ciel qui s'éveille, il pleut des étoiles.
J'aurais décrit mes paysages familiers,
Suivi mon vieux chemin tout bordé de halliers,
Jusqu'à l'humble maison aux petits volets verts,
Havre &amour, où l'on m'attendait, bras ouverts.
Cependant, mes écrits n'étaient que des chants mornes,
Souvent peu triomphants et plein d'ennui sans bornes,
Et déçu, dans l'oubli, je me suis installé,
Ayant tant à vous dire et ne sachant parler...
Usant d'autres accents, j'ai cru, charmer les muses,
Qui les ignorèrent, sans leur concéder d'excuses...
C'est pourquoi, depuis, j'écris sans plus m'inquiéter,
Laissant aux seuls pédants, le soin de s'excite i...,
De mes espérances en des frissons poétiques,
Il ne reste que des souvenirs nostalgiques.
'Souvenirs !.. C'est pourtant grâce à eux que j'existe,
Et que tout mon passé, en mon présent subsiste !
La gloire ne m'a pas accordé son baptême,
Car j'ai trop, tard admis qu'il faut, pour un, poème,
Un brin d'infinie et l'adresse de l'oiseau,
Pour tresser, avec les mots, de jolis rameaux,.
Le parfait, l'absolu, l'idéal ne sont pas
Des vertus faciles et accessibles ici bas,
Mais à présent, j'ai enfin, compris que l'on peut,
Etre heureux en ce monde, en comptant sur bien peu…