A lire en retrouvant l'accent et en imaginant les attitudes et gestes qui étaient propres à certains... là-bas.

Mohamed est assis devant son petit gourbi, bien tranquille, il sirote son café.
Devant lui ses poules qui picorent. Il en a dix et, ce matin là, il se met à les compter : une, deux, trois... Il n'y en a que neuf ! Pense qu'il s'est trompé et recompte: toujours neuf! Soucieux, il recommence en partant du côté opposé, mais non, c'est vrai il en manque une ! Désolation, il se lève, tourne en rond, réfléchit, il est vraiment inquiet. Juste arrive Saïd et, après les salamalecs d'usage, lui demande : n'as-tu pas aperçu une poule sur ton chemin ?
? Saïd : Non.
? Mohamed : Tu sais j'ai dix poules et ce matin en les comptant. je n'en trouve que neuf. Alors, réfléchis, en venant tu n'as rien vu ?
? Saïd : je sais que tu as dix poules, mais je n'ai rien vu, mais ... peut être ... ?
? Mohamed : Quoi ? peut être ?
? Saïd : Ce matin de bonne heure, j'ai aperçu Ali.
? Mohamed : Ah! Oui! Et alors ?
? Saïd : je crois qu'il avait quelque chose dans les mains.
? Mohamed : Quoi?
? Saïd : je ne sais pas.
? Mohamed : Où?
? Saïd : là-bas vers le sentier qui mène à la rivière.

Vite Mohamed met sa chéchia, ses babouches et se dirige vers la rivière, cherche et aperçoit Ali. Ali !
? Ali : Ah ! Mohamed ! Qu'est-ce que tu fais-là ?
? Mohamed : Ali, il m'arrive un malheur tu sais que j'ai dix poules
? Ali : Oui bien sûr, tout le monde le sait
? Mohamed : Eh bien, ce matin, en les comptant, je n'en ai trouvé que neuf, tu n'aurais pas vu une de mes poules ?
Et tout en parlant il aperçoit plein de plumes sur le sol.
? Ali prenant un air triste : non je n'ai rien vu.
? Mohamed : cherche un peu, rappelle toi c'est très important.
? Ali : Non je ne me rappelle pas..., j'ai pas vu
? Mohammed : Alors et les plumes qui sont là qu'est-ce que c'est ?
? Ali : Les plumes ? Quelles plumes ?
? Mohammed : Celles-là !

? Ali réfléchissant : Les plumes ? heu ... ! je sais pas... peut être... Ah! Oui! Cà y est, je me rappelle! Oui, ce matin, en arrivant il y avait une poule ici. Et puis au bout d'un moment, elle m'a dit: tu sais Ali, ce matin il fait trop chaud, aussi, je m'désabille et je vais aller prendre un bain!