TORTURE....
Paru dans : Debout les Paras N°176 de février 2001
Envoyé par Madame Raby femme de parachutiste métropolitain

Ainsi donc, les vieux adversaires de l'Armée Française ont relancé la polémique sur la "torture en Algérie " demandant que la France, bien entendu condamnée d'avance, fasse repentante des exactions infligées aux terroristes du FLN.
Qu'ils se réclament, ouvertement ou non, de l'idéologie communiste, ces moralistes épris des droits de l'homme, si soucieux de Mémoire, en manquent pourtant singulièrement.

Oubliés les dizaines de millions de morts dans les goulags ; oubliés les massacres de civils « politiquement incorrects » en Hongrie, R.D.A., Tchécoslovaquie, Chine, Cambodge pour ne citer que ceux-là. Oublié le Professeur Boudarel, commissaire politique du Viet Minh dans des camps de prisonniers dont la mortalité atteignait 80 %. Oubliés l'aspirant Maillot, déserteur et les "porteurs de valise" dont les armes volées ou achetées visaient des Français. Oubliés les saboteurs de l'armement qui tuaient lâche-ment à distance leurs compatriotes, au prétexte que, selon Moscou, leur guerre était injuste. Oubliés les 80.000 harkis affreusement massacrés malgré les engagements du FL.N. à Evian. Oubliés les dizaines de milliers de "boat people " noyés en mer de Chine en fuyant le paradis de l'oncle Ho.

On veut faire ouvre d'Histoire ? Très bien, mais alors parlons de tout.

Parlons certes de la torture pratiquée parfois par des soldats Français. Mais parlons aussi des circonstances qui ont amené le pouvoir politique à confier aux militaires une tâche qui n'était pas la leur. Parlons des ordres donnés par les autorités civiles, de la connaissance qu'elles avaient des méthodes employées et de la reconnaissance manifestée devant les résultats. Parlons des routes, des canaux, des écoles, des dispensaires, des villages construits en huit ans par l'Armée Française parce que cela n'avait pas été fait en un siècle. Parlons des attentats aveugles qui frappaient dans les deux communautés. Parlons des massacres et des mutilations de notables voire de villages entiers pour convaincre les habitants de rejoindre le FL.N. Parlons de la torture et des exécutions pour l'exemple au sein des willayas.

Mais il est vrai que les crimes de l'adversaire ne peuvent servir d'excuses aux siens propres. Bien sûr qu'il faut, dans l'absolu, condamner la torture, cette "souffrance physique que l'on fait subir à quelqu'un" (Larousse). Qui ne le ferait pas ? Seulement, il se trouve que la guerre ne se fait jamais en théorie et dans l'absolu. Les décisions et les actions qu'elle génère ont toujours des circonstances particulières, sans cesse renouvelées. On ne peut les juger, installé dans le confort d'un salon ou d'une salle de rédaction.

Aussi, lorsqu'un individu a placé un engin explosif qui va, s'il n'est pas neutralisé à temps, exploser dans un lieu public tuant et mutilant des dizaines d'innocents, femmes et enfants, vaut-il mieux malmener le terroriste pour qu'il consente à révéler où est son engin de mort ou laisser le massacre s'accomplir ? Dans cette situation vécue pendant la "Bataille d'Alger", mais qui pourrait se produire en France, où se trouvent l'immoralité et la lâcheté ?

En Algérie, notre Armée reçut la charge d'une telle besogne devant l'incapacité des autorités civiles à faire cesser le massacre d'innocents. Elle le fit avec réticence, mais du mieux qu'elle put, consciente du drame qu'il lui était ordonné de vivre pour protéger la population face à des ombres agissant par la terreur.

La résurgence régulière de ces attaques contre l Armée et la faiblesse, pour ne pas dire plus, de la réaction des autorités en charge de la Défense, démontrent, à l'évidence, qu'il y a danger pour l'institution militaire on peut l'attaquer et la salir en toute impunité, au mépris de toute objectivité et vérité historique. Que peuvent penser nos camarades d'active souvent engagés eux-aussi dans des missions floues, sous commandement diffus et parfois contraints dans l'urgence à prendre des décisions qui pourrait un jour leur être reprochées par des théoriciens bien pensants mais irresponsables ?

L'adversaire est de taille car il dispose de moyens d'actions redoutables, les média en particulier lui étant largement favorable. Il ne faut donc pas l'affronter en ordre dispersé. C'est dans cet esprit que l'U.N.P, comme de très nombreuses associations, s'est rangée derrière la bannière du Cercle de Défense des Combattants d Afrique Française du Nord qui regroupe 500.000 adhérents (1.000.000 d'électeurs !).
Fort opportunément, le cercle a réalisé un livre blanc "Mémoire et vérité des combattants d A.FN. ", sorti des presses juste au moment de l'affaire. IL a été adressé à toutes les autorités de l'État et aux grands média, accompagné d'une lettre d'envoi de circonstance, rappelant quelques vérités et affirmant sans ambiguïté que le monde combattant ne laisserait pas déformer la vérité sans réagir. Tous les présidents de section de l'U.N.P. ont reçu ce document, remarquable outil historique qui aborde tous les aspects de la guerre d Algérie. Lisez-le et surtout faites le lire aux politiques et média de votre environnement ; adressez vos témoignages de combattants aux journaux pour ne pas laisser s'exprimer que les traîtres et les déserteurs.

Les millions de Français engagés en Algérie n'ont pas à rougir de leur action. Leur mémoire ne saurait être salie par une minorité aux intentions troubles. Avec le Cercle de défense, l'UNP. les défendra toujours.


Page Précédente RETOUR Page Suivante