POUR NOYER UN DOSSIER ENCOMBRANT,
CREONS UNE COMMISSION…
Anne CAZAL, Déléguée Générale de VERITAS
 

        N'en déplaise à M. Liauzu et à tous les signataires de la pétition en faveur du refus d'enseigner " l'Histoire officielle ", le 3 mars 1962, cinq cents membres de l'Enseignement se sont émus au point de remettre au Président de la République un appel déclarant que " toute forme de violence physique ou morale met celui qui s'y livre hors de la société morale ".
        Et M. de la Bastide, initiateur de cette " pétition ", écrit : " Il a donc fallu sept ans de ce terrorisme quotidien, et parfois horrible, pour que cinq cents membres éminents de la pensée française, manifestent publiquement leur émotion et leur indignation. ".
        Puis, rappelant que Jean Daniel, alors journaliste à l'Express, avait cité cette réponse d'un dirigeant renommé du FLN : " Il faut admettre notre terrorisme… " M. de la Bastide ajoute : " Telle semble bien avoir été, jusqu'à l'appel du 3 mars 1962, l'opinion de beaucoup de nos professeurs et intellectuels, notamment catholiques. ".
        Il nous semble, à nous, Français d'Algérie et boucs émissaires, que les choses, malgré cette excellente initiative, n'ont pas varié d'un iota. Aujourd'hui, ces enseignants, ces intellectuels, qu'ils soient catholiques, protestants, musulmans ou athées, enseignent toujours la même Histoire officielle et mensongère, ceci depuis 1945 et n'hésitent pas à rajouter, depuis l'abandon de notre province française d'Algérie, que la colonisation fut une colossale injustice, voire un crime contre l'humanité, que l'Armée française en Algérie ne possédait que des champions de la torture, que le FLN ne représentait pas un mouvement terroriste minoritaire et isolé, mais le peuple algérien dans son intégralité, que la France a pillé ses colonies, et j'en passe…
        Comme je refuse de croire qu'ils soient tous pervers, je préfère considérer qu'ils sont, eux-mêmes, victimes d'un demi siècle de désinformation. Ce n'est donc pas à eux qu'il faut nous en prendre, mais au vice humain qui a déclenché dans l'esprit des Français ce mécanisme de culpabilisation qui risque bientôt de nous être fatal.
        Car l'immoralité originelle, responsable de la désinformation de nos compatriotes, du plus érudit au plus ignare, c'est l'imposture gaullienne, le fruit répugnant des revirements, des mensonges et de l'orgueil de celui qui reste encore l'idole des Français, bien qu'il ait élevé le terrorisme au rang d'interlocuteur valable, ouvrant ainsi un fleuve de sang dont les sinuosités n'ont pas fini de nous submerger !
        Ah ! Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, comme vous êtes naïf, simplet, inepte, et surtout irresponsable, lorsque vous vous affirmez prêt à signer avec l'Algérie de Bouteflika un pacte d'amitié alors que vos " amis " n'ont pas l'intention de " laisser les couteaux au vestiaire " et qu'ils escomptent bien, au contraire, vous faire regretter cet acte en pleurant des larmes de sang…
        J'ajouterai que vous êtes, aussi, bien inexpérimenté, inculte, incompétent et profane lorsque vous imaginez une " commission mixte d'historiens algériens et français " travaillant ensemble au rétablissement de la vérité historique.
        Que représente pour vous, homme politique français, la date du 20 août 1955 ? Pour nous…c'est notre Oradour, le crime contre l'Humanité le plus cruel qui soit puisque qu'il fut perpétré à la hache et au couteau, avec les raffinements les plus horribles de la barbarie.
         Il est dommage que M. Jacques Soustelle, Gouverneur Général de l'Algérie à l'époque, ne soit plus de ce monde, car il ne partagerait votre optimisme en matière de traité d'amitié. Il est vrai que Soustelle, le 21 août 1955, a parcouru les rues d'Aïn Abid, de Oued Zem et d'El-Halia, ruisselantes de sang français, jonchées de cadavres mutilés et de débris humains de toutes sortes et qu'il a vu de quoi le FLN était capable.
        " Pas de pitié, pas de quartier " avait ordonné Zighout Youssef, ancien forgeron. Ce suppôt du FLN était un remarquable organisateur de massacres répétés, qui avait déjà fait ses preuves en réduisant par l'intimidation, la terreur, la torture et la contrainte, nombre de douars et de mechtas fidèles à la France.
        Et il n'y eut ni pitié, ni quartier. Les hordes barbares se ruèrent sur les Européens à coups de hache, de faux, de serpe, de couteau…

        La tuerie, dont l'horreur me laisse encore pantelante, un demi-siècle après, moi qui n'ai vu que des photos de ces abominations - photos que je répugne à vous montrer tant elles sont horribles - la tuerie, donc, n'épargna personne. Les jeunes enfants furent fracassés contre les murs, les femmes violées et éventrées, les hommes tronçonnés à la hache.
        Je ne sais comment vous qualifierez ces atrocités, Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, mais ce dont je suis certaine, c'est que jamais les historiens français ne pourront se mettre au diapason sur cette affaire avec les historiens algériens, alors que ces derniers, tout comme le Président de la République Algérienne - lui-même ex-terroriste - et tous les médias qui se courbent sous sa dictature, désignent ce crime odieux contre des innocents comme " UNE INITIATIVE NATIONALE GRANDIOSE " et célèbrent le féroce iconoclaste Zighout et sa horde de massacreurs sanguinaires comme des héros nationaux ayant accompli " UN HAUT FAIT D'ARMES ". Moi, j'en ai la nausée…
        Boutef', dans sa déclaration, estime que l'offensive du 20 août 1955, (dont il ne dit pas, bien sûr qu'il s'est agi, comme à Mélouza et en bien d'autres lieux, de l'attaque d'une meute assoiffée de sang sur de paisibles familles aussi bien musulmanes qu'européennes, en majorité d'humbles mineurs travaillant à la mine de pyrite, sans aucune arme, mais avec femmes et enfants) a rendu l'action révolutionnaire irréversible, ajoutant même que " le colonisateur " n'a laissé d'autre alternative aux Algériens… On croit rêver….. cauchemarder plutôt !
        Pas d'autre alternative, par exemple, que celle de tronçonner, sur le rebord d'une baignoire, une fillette de cinq jours, Bernadette Mello, et d'ouvrir ensuite le ventre de sa mère pour y replacer les morceaux du nouveau-né supplicié… Haut fait d'armes, vraiment !…
        A la hauteur des sentiments que le Raïs éprouve réellement pour ses amis français envers lesquels, demain, il agirait de la même façon, s'il le pouvait …
        Car le Président de la République algérienne, arguant d'une identité algérienne inexistante lors du débarquement français à Alger, annonce la couleur du traité à venir en exhortant les Français à la repentance, affirmant qu'ils " n'ont pas d'autre choix que de reconnaître qu'ils ont torturé, tué, exterminé, de 1830 à 1962… (sic) !
        Pas d'autre choix !… Allez, ne rêvez plus, Monsieur Douste… Vouloir faire réécrire par une commission mixte d'historiens français et algériens, la page d'Histoire de France que nos ancêtres ont rédigée dans la sueur et dans le sang en abolissant l'esclavage, en délivrant le territoire du joug des occupants turcs, en élevant un pays moderne et prospère là où il n'y avait que friches, marécages, brousses désertiques et roches minérales, est plus qu'une gageure, c'est une aberration ! C'est aussi insensé que vouloir assimiler notre Code civil à la Charia… A MOINS D'ACCEPTER DE FAIRE DE LA DHIMMITUDE NOTRE PAIN QUOTIDIEN !
        Ne comptez pas sur les historiens algériens abusés par la dictature haineuse du FLN. Ne comptez pas, non plus, sur les historiens français fourvoyés par une idéologie marxiste que nous ne cessons de dénoncer, (surtout si vous nommiez un Benjamin Stora, un Alexandre Adler ou un Jacques Dufresne, et tant d'autres, hélas !…). Et ne comptez pas, in fine, sur les archives françaises démantibulées, quand ce n'est pas détruites, par les complices du gaullisme. Que vous reste-t-il, alors ? Les témoins, les survivants du parti de la France en Algérie : eux seuls connaissent la vérité et peuvent encore la dire !
        " L'Express " nous a dernièrement appris que l'un des proches du Premier Ministre aurait affirmé - sans prendre le risque d'une déclaration autre qu'anonyme (prébendes obligent !) - qu'il ne paraissait pas envisageable de signer, aujourd'hui ce fameux traité d'amitié avec l'Algérie FLN …. Alors, souhaitons qu'il soit entendu… Sinon, pour les Français, ce pacte d'amitié sera " Nigro notanda lapillo* " ! (à marquer d'une pierre noire).

ANNE CAZAL          
Journaliste-écrivain
Auteur du " Ravin Rouge "

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