Bône, le 12 octobre 1861                               LA SEYBOUSE

18ème Année    N° 841                                  JOURNAL DE BÔNE

 

COURRIER

 

 

FRANCE. ‑ On lit dans une correspondance de Paris :

« D'après les rumeurs qui ont couru dans les cercles politiques, dont les accointances avec les régions officielles sont patentes, il paraîtrait que le conseil des ministres tenu le 1er à Saint-Cloud n'aurait pas, été sans résultat heureux pour la cause de l'unité italienne.

» La question romaine aurait été abordée carrément. M. de Persigny aurait chaleureusement plaidé la cause d'une population qui demande à faire partie, au même titre que les habitants de la Lombardie, de l'Emilie, de la Toscane, des Romagnes, des Marches, de l’Ombrie et des Deux-Siciles, du royaume d'Italie, avec Victor-Emmanuel pour souverain. L'empereur aurait paru s'associer aux arguments développés par son ministre de l'intérieur.

» Les autres ministres, comprenant l'inutilité d'une opposition quelconque, n'auraient hasardé que quelques observations portant moins sur le fond que sur la forme relativement à la question agitée. »

Une dépêche, adressée de Paris au Sémaphore, porte ce qui suit :

« Le Constitutionnel du 3 octobre publie un article signé Grandguillot et intitulé Visite du roi de Prusse, dans lequel il constate que depuis dix ans presque tous les souverains de l'Europe sont venus en France. Il émet l'espoir que ces entrevues riveraines amèneront les peuples à s'estimer et à se comprendre. La France ne voit pas autre chose dans la visite du roi de Prusse.

» Répondant aux appréciations des journaux allemands qui considèrent cette visite comme de pure courtoisie, le Constitutionnel croit qu'il est difficile d'admettre que les souverains des deux puissances continentales les plus influentes, les plus solidement assises de la vieille Europe, se rassemblent uniquement pour échanger quelques banales politesses. Ce journal considère le traité de commerce actuellement en négociation comme d'une importance énorme, car les traités commerciaux réconcilient les nations.

» Le Constitutionnel, termine ainsi : Le roi Guillaume, est un de ces princes qui savent, comprendre leur pays et, leur époque. La fermeté et la droiture de son caractère sont proverbiales. Il est de la race de ces princes qui déclarent hardiment à leurs peuples qu'ils mettent sous les pieds les préjugés injustes, la haine aveugle, qu'ils dédaignent la faveur d'une popularité éphé­mère et ne poursuivent que l'approbation impar­tiale de la postérité. »

 

ITALIE. - Une brochure publiée par le père Passaglia, qui condamne le pouvoir temporel de la papauté, produit une immense sensation. Certains journaux repoussent l’appui du célèbre théologien italien.

L’Opinione du 26 septembre dit que la France ayant interposé ses bons offices pour empêcher la rupture entre l'Italie et l’Espagne, notre gouvernement va suspendre toute délibération relativement à la retraite du représentant de Madrid.

Soixante brigands ont envahi un petit village de la province d'Ascoli et ont été faits prisonniers.

La petite bande qui s'était réunie à Borgès a été battue. Les paysans ont fait prisonniers la plus grande partie de ceux qui la composaient.

Borgès et le peu d'hommes qui lui restent sont en fuite, mais on espère pouvoir les arrêter.

Le procès Christen est commencé.

 

ALLEMAGNE. - Le 29 le 30 septembre de grands rassemblements ont eu lieu à Pesth, devant l'hôtel du comitat. Les rues environnantes étaient occupées par les troupes, et un lieutenant, l'épée nue, défendait aux députés d'entrer. Il règne une vive agitation populaire, mais l'ordre n'a pas été troublé.

On lit à ce sujet dans le Sémaphore de Mar­seille :

«       Les dépêches de Hongrie signalent encore une grande agitation à Pesth, agitation sans troubles, sans émeute, digne et mesurée comme elle est toujours en Hongrie. La suppression du comitat aurait chez tout autre peuple soulevé des tempêtes; à Pesth, les rues voisines de l'hôtel du comitat avaient été envahies par la foule, qui.protestait silencieusement contre l'emploi de la force pour empêcher les députés de se rendre dans le lieu de leurs séances. »

 

PORTUGAL.  Le recensement, pour le Por­tugal et ses colonies, donne 3.923.410 âmes.

 

POLOGNE. - On mande de la frontière polonaise, sous la date du 27 septembre, que l’on a mis en circulation et qu'on a affiché à tous les coins de Varsovie un appel invitant les Polonais, les Lithuaniens et les Roumains à envoyer des députations de toutes les villes de l'ancienne Pologne de 1772, pour  le 10 octobre, à une assem­blée solennelle à Heradlo, près de Lublin.

Les évêques ont adressé au lieutenant de l'em­pereur un mémoire demandant que l'Eglise catho­lique soit réintégrée dans ses anciens droits. Le lieutenant de l'empereur a refusé d'accepter le mémoire.

L'archevêque a adressé une allocution aux évêques, dans laquelle on remarque ce passage : « Restez toujours avec le peuple, défendez la cause de la patrie; n'oubliez jamais que vous êtes Polonais. »

 

TURQUIE. - On mande de la frontière monténégrine que le Monténégro a ordonné une levée en masse contre les Turcs. Les Bosniaques et les Serbes se sont mis d'accord. Les défilés conduisant dans l'intérieur du pays seront défendus à outrance pour gagner du temps, parce que l'on s'attend à une diversion de la légion hongroise sous les ordres du général Turr.

 

AMÉRIQUE. - Londres, 1er octobre. - L'office Reuter nous donne les nouvelles suivantes de New-York, à la date du 21 septembre :

Le bruit court qu'un poste moins important doit être offert à Frémont et qu'il donnera sa démission par suite de difficultés entre lui et le président.

Le bruit court aussi que 11.000 confédérés se sont emparés de Mayfied, dans le Kentucky, et qu'ils s'y fortifient. La bataille de Lexington dans le Missouri a continué le 18 septembre. Brice a attaqué 3.5OO fédéraux avec 30.000 confédérés ; il a été repoussé par une charge à la baïonnette vigoureusement exécutée par la brigade irlandaise. L'attaque devait se renouveler le lendemain. En attendant, les fédéraux ont été renforcés de 4.000 hommes; d'autres renforts approchent, 500 confédérés ont été battus; des pertes considérables ont été subies à Blue Mills Landing, par 1.500 confédérés.

Des nouvelles de New-York, du 24 septem­bre, annoncent que Lexington s'est rendue aux confédérés.

Le duc de Chartres et le comte de Paris ont été nommés officiers de l'armée fédérale.

Pour extrait  DAGAND.

 

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Le Courrier du dimanche contenait, dans un de ses derniers numéros, une peinture assez piquante de la tenue des conseils généraux... en France, bien entendu; car ici, en Algérie, tout est au mieux. Nos journaux africains sont con­damnés, sous peine d'avertissement, à trouver l'administration locale excellente, affectueuse, infaillible; c'est elle qui suppléera incessamment les conciles oecuméniques.

L'article est intitulé : Causerie.

« …. Les conseils généraux s'assemblent sous l’œil des préfets. On échange des compliments et des félicitations, on vante la vaste intelligence du préfet, la science de l'ingénieur en chef; on n'oublie pas l'expérience « éclairée » du directeur des contributions directes, ni l'attachement du conseil. général au bien public, ni la capacité, le dévouement et le zèle des fonctionnaires ; on vote ici un lycée, - présent ruineux; - là une caserne, plus ruineuse encore, qui logera deux brigades de gendarmerie et leur sacerdoce ; on rectifie des routes, on vote un emprunt, on vote des centimes additionnels, on dîne avec le préfet; tout le monde boit à la santé de tout le monde; on se sépare en criant : Vive l'empereur! et la session est terminée.

Allez-vous-en, gens de la noce,

Allez-vous-en chacun chez vous.

» Que dites-vous de cette analyse des travaux d'un conseil général? N'est-elle pas exacte?...

»Voilà pourquoi l'administration du préfet est toujours sans reproche, et sa capacité supérieure à tout ce qu'on a vu dans les temps anciens et modernes, celle du ministre excepté, qui sera sans rivale même dans les siècles à venir. Au reste, si le préfet rencontrait quelque opposant, les séances du conseil n'étant pas publiques, l'op­position demeurerait à peu près secrète ; et quant à donner ses raisons dans un journal, il n'y faut pas penser : les journaux de Paris, excepté tou­tefois le Courrier du dimanche, n'ont pas de place pour les affaires de Brives et de Châteauroux, et la plupart des journaux du département ne disent que ce que M. le préfet veut bien souffrir qu'on   dise, et ce n'est guère. »

Pour extrait : DAGAND.

 

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DE LA NOUVELLE VILLE.

 

Les pluies ont peine à se décider à venir; elles viendront cependant, et, selon toute probabilité, elles seront abondantes cet hiver. Que deviendra­-t-on dans la nouvelle ville, quand l'eau aura rempli les trous qui tiennent encore la place des rues? Ce seront de véritables cloaques. – Faudra-t-il alors prendre des mesures d'urgence pour assainir la ville elle-même , comme on a assaini la petite plaine ?

Si le plan des rues n'était pas définitivement arrêté, nous comprendrions qu'on dût retarder jusqu'à l'approbation ministérielle les travaux indispensables à la salubrité et à la circulation, mais il n'en est pas ainsi. Le plan est fait et approuvé. Les alignements sont à la disposition de chacun des propriétaires intéressés à la question. Beaucoup ont déjà construit; des capitaux importants ont déjà été dépensés en bâtisses à l'ouest de la ville;           il y a vis-à-vis d'eux engagement moral de seconder leur bonne volonté.

On comprendrait encore à la rigueur les délais qu'on apporte à l'achèvement des rues, si la ville était pauvre. Mais d'abord l'expropriation des terrains ne lui coûtera rien, pour les rues du moins; car la plus-value des terrains laissés aux propriétaires compensera largement le prix des terrains nécessaires aux voies publiques.

Qu'est-ce donc qui arrêterait la ville? La dépense des égouts, des remblais, du pavage?

Grâce à Dieu, notre ville est riche ; notre commerce va toujours augmentant; les droits perçus sur nos marchés donnent chaque année un excédant de budget plus que suffisant pour ces indispensables travaux.

En les exécutant promptement, on servira tous les intérêts, ceux de la santé publique qu’un marais aussi intime peut compromettre; ceux des constructeurs qui ont mis là leurs économies, et enfin un intérêt supérieur encore peut-être à ceux-là, quoi que ce ne soit pas le premier qui se présente à l'esprit, l'intérêt de notre avenir comme préfecture.

Nous ne le savons que trop, Bône ne tient pas le premier rang dans les bonnes grâces administratives. Nous ne devons pas compter sur des faveurs; mais, en dépit de toutes les froideurs, il faudra bien qu'on s'occupe de nous, si nous nous en occupons nous-mêmes intelligemment et activement.

 

Les voyageurs qui nous visitent, on le sait et nous l'avons déjà consigné ici, sont émerveillés des progrès de Bône, lorsqu'ils les comparent avec l'état stationnaire ou de décroissance de la plupart des autres villes. Ce sont autant de voix qui, rentrées en France, nous prônent et appel­lent l'attention sur nous.

Que sera-ce lorsqu'on aura terminé les voies publiques de notre ville neuve, lorsqu'au lieu de ces sables mouvants qui calomnient le Sahara, de ces fondrières qui rappellent l'ancienne route de Dréan et même encore une partie de celle de Phi­lippeville, on verra des rues bien faites n'atten­dant plus que le travail privé pour doubler l'éten­due de la cité? - Et le travail privé ne se fera pas attendre. - C'est alors qu'on comprendra ce dont nous sommes capables, ce qu'on peut atten­dre de nous. - Et qui sait? - Notre préfecture viendra-t-elle s’asseoir d'elle-même au bout de l'une de ces rues nouvelles?

DAGAND.

 

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Les arts et la France viennent de faire une grande perte. L'artiste célèbre auquel nous devons les belles peintures du musée impérial, de la bibliothèque du Louvre, de Saint-Sulpice, de Saint-Roch, les magnifiques grisailles de la Bourse, M. Abel de Pujol, est mort le 27, à l'âge de soixante-dix-huit ans.

Enfant du Nord, né à Valenciennes, sorti de l'obscurité, il ne dut qu'à lui-même son talent, les distinctions dont il fut honoré pendant sa longue et laborieuse carrière. Il était membre de l'Institut de France, officier de la Légion d'honneur. Cette mort a causé une profonde émotion dans le monde des arts; M. Abel de Pujol y était aussi aimé qu'estimé.

 

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Chronique locale.

 

D’UN TRIBUNAL DE COMMERCE. - Le nombre des affaires continue à augmenter, et, malgré toute la diligence que nos magistrats y apportent, le rôle se charge et s'arrière de plus en plus.

Il n'y a qu'un remède à ce fâcheux état de choses, l'institution à Bône d'un tribunal consulaire.

Voici, jusqu'au 1er octobre courant, le mouvement approximatif de notre marché aux céréales. Il a été vendu : blé, 92.562 hectolitres; orge, 87.182 hectolitres.

Cet immense trafic, joint aux autres négoces et, aux sources de prospérité qui naissent de notre sol fécond, enfante de nombreuses affaires. De là la nécessité que nous signalons.

 

- On nous écrit de La Calle :

« Dimanche, un enfant de quatre ans, qui jouait sur le quai avec ses camarades, est tombé à la mer, et le vent prenant dans sa robe l'a poussé rapidement au large.

»Aucun des nombreux spectateurs de cet accident n'osait se dévouer, lorsque le factionnaire de la douane, le nommé Tisseyre, attiré par le bruit, s'empara d'un canot et rama vigoureusement vers le petit infortuné qui allait périr, faute de secours. Ce douanier, voyant qu’il n’avançait pas assez vite, se jeta à la mer tout habillé, sai­sit l'enfant au moment où il allait disparaître sous l'eau et l'arracha à une mort certaine.

»Ce n'est pas la première fois que le sieur Tis­seyre accomplit des actes semblables. Il paraît qu'en d'autres circonstances il a exposé ses jours pour sauver quatre personnes, et que sa modestie l'a empêché de faire constater ces traits de dé­vouement qui l'honorent. »

 

- L'adjudication des travaux d'achèvement de la douane de Djidjelli, primitivement fixée au 17 de ce mois, est renvoyée au 21. (Communiqué.) Pour la chronique locale : DAGAND.

 

- Nous avons reçu de Penthièvre une lettre d'une de nos anciennes connaissances, Constant Chéret, aujourd'hui soldat au 3ème Zouaves. Il parait qu'il emploie quelques jours de permission, qu'il a obtenus, à pourchasser les lions. – Peut-être devrions-nous analyser et prendre à notre compte l'anecdote qu'il nous raconte; mais sa lettre est si simple, si naturelle, que nous aimons mieux la citer textuellement ; la voici :

 

              « Penthièvre, 10 octobre 1861.

Monsieur,

» Si votre estimable journal daigne toujours s'intéresser à moi, voici l'aventure qui m'est arri­vée dans la nuit du 8 au 9. Je m'étais rendu au Rocher du lion, sur les renseignements du nommé Boun-El-Baïs, oukaf de la tribu d'Aïn-Mokhra. Le soir de mon arrivée, je m'assis sur la même pierre d'où le 13 juin 1859 j'avais tué un lion.

»Vers le coucher du soleil, je me mis à imiter le cri de la chèvre croyant que ça devait attirer celui que j'attendais; mais ce fut en vain. La nuit venue, je descendis prendre ma nourriture chez des charbonniers italiens qui m'avaient reçu dans leur tente. Ensuite je me rendis à une fontaine que je connais depuis longtemps pour être fré­quentée par le lion, surtout à cette époque où les eaux sont rares. Je restai blotti près de cette source jusqu'à onze heures environ. Comme le temps menaçait d'un orage et qu'il devenait im­possible de tirer, je partis. Il y avait environ six minutes que je marchais le long d'un petit sentier, lorsque tout à coup, en tournant ce sentier, je me trouvai nez à nez avec le lion, à le toucher, avec ma carabine qui était chargée d'un coup à balle cylindro-conique, et de l'autre à balle explosible. Je ne saurais vous dépeindre, Monsieur l'émotion que j'ai éprouvée alors. Toujours est-­il que j'ai fait deux pas en arrière et que j'ai tiré sans même ajuster. Je ne voyais pas même mes canons.

» Le lion tomba, et moi me souciant peu de lui tenir compagnie à une pareille heure, avec un temps aussi noir, je disparus dans les brous­sailles. Quand j'eus fait environ vingt pas, j'écoutai et je crus entendre comme un cri plaintif. Je me mis de nouveau en marche avec la plus grande précaution afin de ne pas me faire entendre. À mon avivée chez les charbonniers, je reconnus que dans ma précipitation, j'avais tiré le coup à balle franche, ce dont je ne fus pas très satisfait. Mais il faut savoir que j'étais un peu ému.

» Le lendemain, m'étant rendu sur les lieux, je ne trouvai que du sang qui rougissait le sol et

les branches.

» Je le suivis pendant une assez longue dis­tance; mais la terre étant sèche et dure, lorsque

le sang a disparu, il m'a été impossible de découvrir aucune trace.

» Voilà, monsieur, le résultat de dix nuits passées aux montagnes de la Mâouna et partout

où j'ai cru rencontrer ma proie. Mais je ne désespère pas d'avoir ma revanche avant l'expiration de ma permission.

» Agréez, etc.

Constant CHÉRET. ‑

 

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Faits divers.

Le conseil général d'Oran, dans sa séance du 17 septembre, a adopté, après une vive discussion, un vœu ainsi formulé :

« Le conseil émet le vœu que, désormais, les membres des conseils généraux soient nommés à l'élection. »

Il a demandé, dans la même séance, la sup­pression des passeports, entre la France et l'Algérie, soit à l'aller soit au retour, pour les Fran­çais et pour les étrangers affranchis en France de cette formalité.

 

- Le Moniteur extrait d’une lettre qui lui est adressée les détails suivants sur les ambassadeurs siamois, au moment où ils se préparaient à quitter à Paris, le 25 septembre dernier :

».. .....         Dès l’approche du départ, les Siamois se sont sentis saisis de tristesse et ont manifesté le plus grand regret de quitter la France, qu'ils trouvaient si belle, si grande, mais dès qu'il a fallu faire les derniers préparatifs pour partir, leurs larmes ont coulé à plusieurs reprises.

»  Avant de quitter leur hôtel, les trois ambas­sadeurs ont réuni leurs subalternes dans leur chambre. Ils leur ont rappelé en quelques mots bien sentis la manière, digne et bienveillante avec laquelle ils avaient été reçus, combien on avait eu pour eux d'égards et de complaisance, combien ils devaient se sentir heureux d'avoir été choisis par leurs rois pour venir en France, pour y voir et y admirer toutes les merveilles ,dont ils avaient été témoins ; qu'ils devaient surtout reconnaître que c'était à la haute bienveillance de LL. MM. l'empereur et l'impératrice? qu'ils devaient un tel bonheur; qu'ils n'oublieraient jamais la réception solennelle que Leurs Majestés leur avaient accordée et les paroles, bienveillantes qu'elles avaient daigné leur adresser.

» Puis, après avoir témoigné leurs regrets de n'avoir pu présenter à Leurs Majestés leurs derniers hommages et leurs remerciements, les ambassadeurs ont ajouté qu'ils allaient y suppléer autant qu'il était en leur pouvoir. Ils ont alors fait allumer une dizaine de cierges en cire qu'ils avaient

apportés de Siam avec des baguettes odorantes dont ils se servent dans leur pays.

         Les cé­rémonies religieuses; et alors que celles du sud où ils savaient que, leurs Majestés, ils se sont Prosternée jusqu'à terre en joignant les mains, et disant à chaque fois qu'ils prenaient, humblement congé de Leurs Majestés et se mettaient sous leurs heureux auspices pour faire un bon voyage et être à tout jamais heureux.

»Après cette cérémonie et au moment où le personnel (le l'ambassade quittait l'hôtel, ils ont tous poussé les cris de : Vive l'empereur! vive l'impératrice ! vive la France! D

Pour les faits divers : DAGAND.

 

 

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Annonces légales.

 

Etude de Me CHERONNET, défenseur à  Bône.

 

VENTE

SUR SAISIE RÉELLE

D'UN JARDIN et D'UNE MAISON

Situés commune de Souk-Ahras

Canton dudit, arrondissement judiciaire

de Bône, département de Constantine.

 

Adjudication le 13 novembre 1861.

 

Aux requête, poursuites et diligen­ces du sieur Claude Colin, proprié­taire, demeurant à Penthièvre, ayant pour défenseur constitué sur cette poursuite Me Ferdinand Cheronnet, exerçant en cette qualité près le tri­bunal civil de Bône, demeurant en cette ville,

Il sera procédé, le mercredi treize novembre mil huit cent soixante-un, en l'audience des criées dudit tribu­nal, issue de l'audience commerciale qui s'ouvre à midi, à la vente aux enchères publiques des immeubles ci-­après désignés, saisis sur le sieur Salvator Gaviano, maître maçon, et la dame Rafaela Caria, son épouse, demeurant ensemble à Souk-Ahras, suivant procès-verbal de Bailly, garde colonial faisant fonctions d'huissier à Souk-Ahras, du huit août mil huit cent soixante-un, visé, enregistré et transcrit au bureau des hypothèques de Bône, le vingt dudit mois d’août, vol. 9, N° 24.

Désignation des immeubles mis en vente telle qu'elle est insérée au procès-verbal de saisie.

1° Un terrain en nature de jardin, situé près de Souk-Ahras, commune et canton dudit, d"une contenance de trente-quatre ares neuf centiares portant sur les indications.

Ce jardin est cultivé par le sieur Gaviano lui‑même et lui a été concédé par M. le préfet du département de constantine, savoir : le lot no 96, suivant titre de concession du vingt-­huit septembre mil huit cent cinquante-neuf, enregistré, et les lots N°s  95 et 97, suivant titre de concession du huit octobre mil huit cent soixante , aussi enregistré.

 

2° Une maison située à Souk-Ahras, ayant deux façades, l'une sur la rue du Mamelon, l'autre sur la rue de l'Olivier; sur la rue du Mamelon, elle tient, d'un côté, aux sieurs Clada et Guelpa, et, d'autre côté, au sieur Barchi; sur la rue de l'Olivier, elle tient, d'un côté, audit sieur Barchi, et, d'autre côté, au sieur François Darmani; une partie seulement de la façade de la rue du Mamelon, celle attenante à la maison du sieur Barchi, est terminée et percée d'une porte et d'une fenêtre avec persiennes, le tout peint en vert; l'autre partie, en voie de construction, est percée de deux baies de porte et de deux baies de fenêtre et n'est pas couverte ; la faça­de de la rue de l'Olivier n'est percée que d’une porte et une fenêtre gar­nie dé persiennes, le tout aussi peint en vert et faisant partie du logement occupé par le receveur de l’enregis­trement.

Cette maison a été construite par le sieur Gaviano sur un terrain figu­rant au plan de Souk-Ahras sous le N° 230, pour une contenance en su­perficie de deux cent quatre-vingt-six mètres carrés, qui lui a été concédé par M. le préfet du département de Constantine, suivant titre de conces­sion en date du onze septembre mil huit cent soixante, enregistré et trans­crit.

 

Mise à prix.

 

Outre les charges, clauses et con­ditions contenues au cahier des char­ges dressé et déposé au greffe du tribunal civil de Bône, les immeubles sus désignés seront mis en vente en un seul lot, sur la mise à prix, en sus des frais, de trois mille francs, ci . . . . . . . 3.000 fr.

Etant déclaré que tous ceux du chef desquels il pourrait être pris inscrip­tion pour raison d'hypothèque légale devront requérir cette inscription avant la transcription du jugement d'adjudication desdits immeubles, sous peine de déchéance.

S'adresser, pour prendre connais­sance du cahier des charges et pour tous renseignements,

1) Au greffe du tribunal civil de Bône;

2) À Me Cheronnet, défenseur pour­suivant.

 

Fait et rédigé par le défenseur soussigné, à Bône, le huit octobre mil huit cent soixante et un.

Signé CHERONNET.

Enregistré à Bône le neuf octobre mil huit cent soixante et un. Reçu cin­quante centimes.

 Signé VERNIER.

 

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Etude de Me CHAPUIS, avocat-avoué à Bône,

rue dit Croissant, N° 2.

 

AViS.

Les créanciers du sieur Vacca, entrepreneur de travaux publics, sont priés de se trouver à l'étude de M° Chapuis le jeudi dix-sept octobre courant, à une heure de relevée, pour donner suite au projet d'arrangement déjà présenté. Les fonds dont a été parlé dans une précédente réunion sont déposés. Ils sont priés également de se munir de leurs titres de créance.

C. CHAPUIS.

 

Suivant acte sous seing privé , en date du quinze juillet mil huit cent soixante et un, enregistré, le sieur Cor­net (Gustave) a vendu au sieur Cornet (Alfred) le fond de quincaillerie qu'il exploitait à Guelma, rue Saint-Augustin,  moyennant le prix convenu entre eux et payable ainsi qu'il est dit dans l'acte.

 

Annonces diverses.

 

Mme FLEURY modiste, a l'honneur de prévenir les dames qu'elle arrivera de Paris dans la première quinzaine du mois courant; elle rapporte un assortiment d'objets pour dames du meilleur    goût et de la plus haute nouveauté, à des prix très modérés.

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M . PRIEUX  Tailleur, place d'Armes, à côté du Café de Paris, a l'honneur de prévenir le public qu'il vient de recevoir directement d'Elbeuf un assortiment de drap très-joli et très-varié, qu'il pourra céder et confection­ner d'après les dernières modes de Paris, à des prix très-modérés.

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A VENDRE

Un MANÉGE, un MOULIN MALTAIS et un MOULIN BOUCHON petit modèle, pou­vant marcher à bras.

S'adresser à M. Dresler, rue Fart.

 


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