N° 120
Septembre

http://piednoir.net
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1erSeptembre 2012
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO

" Arrête de pousser,
je suis au bord du trou. "

Chers Amis,
        L'été se fane mollement, comme une fleur qui a trop abusé du soleil. Les plages se vident de la populace car les enfants vont effectuer leur rentrée. C'est avec un pincement mélancolique qu'on regarde cet été, finir dans la douceur et il ne sera bientôt qu'un souvenir.
        On pensera tantôt avec nostalgie à ces semaines de vacances, de feinte liberté et de désinvolture lancinante, où l'on évacue le stress et les blessures, allongé sur le sable ou dans un hamac, bercé par des rires d'enfants. On, on, on…. Il y en aurait à dire.. et à rêver.

        " J.P., réveille-toi, arrête de rêver "
        " Arrête de pousser, je suis au bord du trou. "

        C'est le cri que j'ai envie d'adresser à " Fanfan ", le Président des "François".
        Voilà la rentrée avec son lot habituel de mauvaises nouvelles. Sauf que cette année, " Fanfan " National, dans sa campagne électorale a fait des promesses, que tout allait bien et que le redressement serait au rendez-vous. La réalité nous rattrape car les promesses n'engagent que ceux qui y croient.

        Bien sur qu'il va redresser le pays avec des mesurettes de produit laxatif comme :
        - Les 3 centimes (état) de " baise " sur le carburant pendant trois mois alors qu'il sait qu'il nous en prendra 10 à 20 de plus pendant quatre ans.
        - Le coup de pouce au SMIC qu'il " compensera " par la disparition du dégrèvement fiscal des 10% sur les revenus des retraites. Une bonne mesure pour les petits retraités.
        - La hausse de la CSG viendra en complément en attendant la hausse de la TVA car naturellement il faudra toujours plus d'impôts à un gouvernement qui se dit " soucieux " de notre pouvoir d'achat au point de le rogner chaque jour un peu plus.

        A cela il faut ajouter :
        La montée du chômage avec le dépassement probable des 3 millions de chômeurs à l'heure où j'écris ces lignes.
        L'accélération de la délocalisation des entreprises effrayées par ce que cache les projets de l'horizon 2013.
        La flambée des prix qui démontre bien, que nous sommes en récession malgré les dénégations " fanfanistes ".
        La perte des heures supplémentaires des bas salaires pour des millions de salariés va accroître la descente du pouvoir d'achat de ceux-ci.
        L'effacement des dettes de pays qui ne font qu'acheter des armes (A QUI ?) qu'ils utilisent contre leurs peuples qui ne pensent qu'à fuir. VERS OU ? Vers la " Marie salope " ou plutôt ce qu'ils appellent la " Patrie salope ".
        Le financement en tout genre de ceux qui arrivent (nous P.N. n'avons pas eu cette chance) en France alors que nous somme au bord de la faillite et de la guerre sociale et civile en même temps.

        Pour combler le tout, l'on nous promet encore de nouvelles lois pour entraver un peu plus les citoyens. Comme dirait une " SégoReine ", c'est la " fanfanitude ", c'est la ligne présidentielle.

        Parmi ces futures lois, il y en a une de très pernicieuse, c'est le mariage homosexuel. Comment un gouvernement ou un Etat peuvent-ils valider et encourager des lois détruisant la famille avec toutes les conséquences qui en découleront ?
        A savoir : la fin de la famille traditionnelle - La perte des repères des enfants - L'amoralité de la société.
        Comme dirait mon grand-père, " c'est la fin des haricots, Sodome et Gomorrhe bis repetita. "
        Décidément, encore une fois, une minorité hurlante d'activistes va gagner face à des larves politiques.
        Au nom de quel véritable but, un état peut-il dériver ainsi dans une forme de perversité.

        Ceux qui se disent " différents " de la normalité, qui le revendiquent avec des " gays parades ", qui font de la ségrégation, de la discrimination en toute impunité, demandent toujours plus. Ils ont voulu le " PACS ", ils l'ont eu et j'approuve, mais cela ne leur suffit plus.
        Veulent-ils le " Mariage " et l'adoption afin de les détruire irrémédiablement ?
        Veulent-ils que les gens " normaux " (normalement constitués biologiquement) refusent le mariage et la procréation naturelle depuis que l'homme existe ?
        Veulent-ils marginaliser les gens qui ne sont pas comme eux ?
        On peut se poser des tas de questions.
        Croyez-vous que les homosexuels sensés réclament cette loi qui à terme leur sera fatalement néfaste ? Ceux que je connais en sont totalement opposés.

        Un référendum sur le sujet serait le bienvenu. Auront-ils le courage de l'affronter. Allez, " Fanfan " saute le pas.
        Mais… " Fanfan arrête, arrête, ne pousse plus, on est au bord du trou. "
        Bonne " Rentrée " à tous.

Jean Pierre Bartolini          

        Diobône,
        A tchao.

LE MUTILE N° 197, 12 juin 1921

Déclaration du prince Napoléon

A L'OCCASION DU CENTENAIRE
DE NAPOLEON 1er

                 La France vient de commémorer le centenaire de la mort de Napoléon.
       Bannissant les dissidences politiques et l'esprit de partie s'est souvenue, non seulement du maître incomparable de la guerre, mais aussi du puissant organisateur qui a reconstruit la société française et l'a fondée sur des bases si solides qu'a travers tous les changements de régime, d'édifice qui nous abrite depuis cent ans, résiste à tous les assauts. Elle a reporté sa gratitude sur le génie prodigieux qui, après un siècle, à été l'inspirateur, le guide de nos héroïques armées d'aujourd'hui... La France a rendu à la mémoire de Napoléon un hommage national. Unis dans une même pensée, notre vaillante armée et ses glorieux chefs ont entouré sa tombe : l'Epopée d'aujourd'hui est venue saluer l'Epopée d'autrefois.

       Seuls les grands peuples célèbrent les grands héros.
       Exilé, je n'ai pu m'associer à la commémoration du chef de ma race, mais je n'oublie pas les devoirs que m'impose mon nom.
       La France est victorieuse. Elle a retrouvé ses provinces tant aimées, elle est auréolée d'une gloire immortelle. Si de nouveaux périls la menacent, elle saura y faire face avec la calme résolution qu'elle a montrée depuis sept ans.
       Puisse l'union de tous être plus étroite que jamais. Puisse chacun comprendre que le premier des devoirs est de servir la France en apportant un loyal concours, à tout gouvernement réparateur et pacificateur.

       Si ce gouvernement est assez large pour comprendre tous les Français, assez, avisé pour concilier l'ordre politique et le progrès social, assez vigilant pour contenir l'ennemi du dehors, assez fort pour réprimer l'ennemi du dedans, il n'aura pas d'amis plus fermes que les admirateurs de Napoléon.

Napoléon.               
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MES SOUVENIRS
Par Mme ETIENNE Paulette

LES PETITS METIERS DE CHEZ NOUS
LE MARCHAND DE HARICOTS DE MER

              Quand les beaux jours revenaient, que la mer avait épuisé sa furie dans l'équinoxe de printemps et que l'on sentait dans l'air un avant goût de l'été, on les voyait réapparaître arpentant chacun son quartier réservé.

             Durant plusieurs années et jusqu'à l'indépendance, je l'ai vu tous les ans aux mêmes époques. C'était un algérien de mine avenante, poli, toujours vêtu d'un bleu très propre, un béret basque sur la tête. On l'entendait arriver de loin. Vers 15 heures, à son cri " haricots de mer " modulé sur trois notes, succédait souvent sa chanson :
C'est moi qui les fait,
C'est moi qui les vends,
C'est Guébar qui profite de l'argent.

Photo J-R Rolot             Car c’est vrai, il avait un petit penchant pour la dive bouteille. Il faut dire que son travail était pénible. Levé à 3 H du matin, il allait « pêcher » au large de Joanonville. Rentré dans l’eau jusqu’à la poitrine, harnaché d’un filet rigide en fer qu’il tirait derrière lui. Il draguait le fond de la plage par un interminable va et vient. L’eau était encore froide et le filet pesait lourd. Il ramassait ainsi une dizaine de kilos de haricots de mer qu’il venait vendre l’après midi. Sa récolte répartie en deux paniers reliés par une cordelette sur son épaule.

Photo JP. Bartolini             Il connaissait ses clients habituels et s’arrêtait plus longuement près de chez eux, qu’on lui réponde ou non.

             Comme nous en étions très friands, c'est très souvent que nous lui en achetions. Dans son panier protégé par un sac de jute imbibé d'eau salée, les haricots de mer étalaient leurs coquilles bariolées. Leurs valves quelquefois entr'ouvertes, se refermaient dés qu'on les effleurait. Quelques petits crabes aux pâtes grêles couraient sur leur surface.

             A l’aide d’une boite de conserve qui lui servait de mesure, il remplissait le récipient qu’on lui tendait, y ajoutant chaque fois une poignée supplémentaire.

Photo JP. Bartolini             Il profitait presque chaque fois de sa halte pour boire une gorgée de vin. A la fin de sa tournée, il ne marchait plus si droit.

On l’avait d’ailleurs surnommé « GUEBAR ».

             Les haricots de mer mis à dégorger dans une passoire plongée dans de l’eau salée, rejetaient le sable qu’ils contenaient et nous nous en régalions le soir, sautés à l’ail et au persil ou en sauce curry, ou tout simplement bouillis en salade.

             Peut-être suis-je chauvine car dans mon souvenir, ils étaient plus « goûteux chez nous », c’est peut-être qu’ici, on les appelle « tellines »

             Après l’indépendance, notre marchand de haricots de mer s’était reconverti en marchand de fraises. Il avait changé de quartier et prospectait vers Saint-Cloud.

Photo JP. Bartolini
Montpellier le 22 juillet 2012             
Paulette ETIENNE                 

Mers-El-Kébir
Lettre à mon village
ECHO D'ORANIE - N°274


             Bonjour mon cher village,
             Mon beau pays,
             Qui m'a vue naître,
             Où j'ai grandi.

             Chasse au loin ton lourd silence,
             Fais-moi revivre ma tendre enfance.
             Je veux entendre les cris de joie
             De mes amis, comme autrefois.

             Offre-moi ton ciel si bleu,
             Je sens des larmes dans mes yeux.
             Je veux chanter, je veux danser,
             Près de la vague, une nuit d'été.

             Quand ton soleil devient trop fort,
             Je fais une pause et je m'endors.
             Alors, je rêve d'autres pays,
             Mais tu es celui que jamais je n'oublie.

             Je retrouve triste, ma maison.
             Envolés les fous-rires, les tendres chansons.
             La porte pour toujours, reste close,
             Emprisonnant les souvenirs et les choses.

             Au revoir mon cher village,
             Mon beau pays,
             Qui m'a vue naître,
             Où j'ai grandi.

             Je vais te quitter, ne pleure pas,
             Tu le sais bien, je pense à toi.
             Je reviendrai dans tes pensées,
             Comme l'hirondelle de l'été.
Sylviane MAS / PIETRAVALLE              



CONTE EN SABIR
Par Kaddour

LI CHAT AFIC ON RAT QUI SONT VIO
FABLE IMITEE DE LA FONTAINE!

             Un Zarabe chibani qui coni barli bian
             On jor qui ji marchi, sor la rote afic loui,
             Y son barli par moi on zastoir di lontan.
             Ji conni mon zami, on chat tri digordi,
             Qui son fasir la sass', y la nuit y li jour,
             Por li rat qui trovi. Ji marchra dans son bled,
             Ji marchra la mison, Ji sassra toujours
             Li rat son embiti ; pas moyan yaouled,
             Di sortir bor mangi, di voir mon boun' ami
             Qui jabrass' mon babac. Cit chat y son jouré
             Di touillé tous li rat, qui loui sont rencontré.
             Li forbi qui son fir, li roumi por trapi
             Li souri, qui ,j'apil, ji crois on soricière,
             To ça cit rian di tout, c'iti di coillonnad ;
             Cit chat por fir trapi, ji coni cent manière,
             Y sont plous carotti, plous qui toi camarad'.
             Ma li rat ji son por, jami ji son sortir,
             Tos didan son mison, bar force ji va morir.
             Li chat son pas content, barc' qui trovi blon rian.
             Y qui por boulotter, à brisann pas moyan.
             Por li fir coillonne, y pour fir bon gousto,
             Y trapera son pied, attachi fic on cord
             Y mit son tite en bas, kif kif ji souis morto.
             Li rat y li souri, qui voir cit zafir,
             Y bensi dans son tite, qui cit on salopri,
             Qui sont fir mauviz' coup, qui quarqu'on ji souis morto
             Qui bit-itre en bassan, ji voira di fromage,
             Ji fir pour on zenfant, ji griffa sa maman,
             Fi cassir on marmitte, touillé zoizeau en cage :
             Enfin qui son pendi, cit mauviz garnement
             Qui tos qui ji va rir, a son enterrement.
             Ji fir voir son nif, ji mit mon tit' dihors.
             Tot souite ji rentr' chi loui
             Ji sort encor' on fois, ji voir qui son bian mort
             Y dir ji fir la fête, masire ji sont fini.
             Ji sortir tos ensembl', ji commence por danser,

             Ma voila qui li mort, ji sont rissouciter.
             Y tombi sor son pieds, ji trapi blous di cent,
             Y loui dir mon zami, matnant ji souis content !
             Pas bisoan qui ti cach', au fond di vot silos.
             Ji conni la manièr', por vos atrappi tos.
             Cit chat il a raison. Bassi plous d'oun smin'
             Y trouv' on bon forbi ; -y blanchir son figour
             Dans on sac di farin'
             Ji viendra por cochi, à côté d'un couffin,
             Y restera lontan, apri qui fir blous jour.
             Ji crois qui bor cit fois, y fir on coup tri fin
             Li rat l'on zapri l'autre, di souite ji son trapi.
             On qui l'a conni bian, tof à fi digordi,
             Y rigardi di louan, ma jami ji m'appoch'
             C'itit on vio lascar, kharami comm' chitan
             Mim' qui dans on babille, ji perd, ya lontan,
             Son queu. Di louan ji dir pas dangi ji m'approch' !
             Cit morçon di farin', ji crois qui sont pas bon,
             Qui son barli comm' ça, al gininar di chats,
             Ji crois qui li fotra, por trappi li collions.
             Di zafir commu' çoui-là, moi ji conni pas;
             Quand mime qui li sous sac, moi ji n'abrochra pas.
             Ji crois qu'il a rison, il en a la prodence,
             Y por qui ji marchra, ji bisoan la confiance.

             MORALE
             Cit rat y'en a l'compas, pourquoi il a trové
             Qui tojor la méfiance, besoan por la sureté.
 


PHOTOS AERIENNES
Envoyé par A. KHADIR
Vue sur le Cap de Garde par temps de brume
Photo A Khadir
Vue sur le Cap de Garde
Photo A Khadir
Coucher de soleil sur le "Sous-Marin"
Photo A Khadir
Littoral - "Les Deux Frères"
Photo A Khadir
Littoral "Le Pain de Sucre"
Photo A Khadir


Une histoire pour les retraités...
Envoyé par Annie

        
         Un senior, enfin un homme d' âge mûr (comme certains d' entre nous, quoi...), pas vraiment en pleine forme (pas comme nous, en fait...), faisait de la musculation selon ses capacités dans une salle de gym quand il remarqua une jeune femme très sexy.
         Il demanda au moniteur le plus proche: "Quelle machine vous me conseillez d'utiliser pour impressionner cette charmante petite personne là-bas ?"

         Le moniteur le toisa de haut en bas et lui répondit: "Vous devriez essayer le distributeur de billets dans le hall d'entrée"


LES MINES DE PHOSPHATE
DU KOUIF

(Département de BÔNE)
Par M. Guy d'Ennetières

            C'est en 1873 que Philippe THOMAS, vétérinaire militaire, découvrit des couches de phosphate près de Rass-El-Aïoun au sud-ouest de la Tunisie.
            Les échantillons collectés par THOMAS furent ensuite analysés par Adolphe CARNOT en octobre 1885.
            Précédemment, l'Ingénieur français Jules TISSOT avait découvert en 1878 le gisement de minerai de fer de Anini.
            Voici ce que THOMAS écrit au sujet de TISSOT dans ses mémoires :
" Pour mémoire et pour ne rien laisser dans l'ombre concernant la découverte des phosphates nord-africains, je dois ajouter que mon observation du niveau phosphatifère des monts Fatah fut portée par moi à la connaissance du savant et excellent ingénieur en chef des mines de Constantine J. Tissot, que j'eus le plaisir de connaître pendant les années 1874 à 1880, lorsque je dirigeais le pénitencier agricole indigène d'Ain-el-Bey. Tissot vivait à la popote des officiers du génie, à laquelle j'avais mon couvert mis toutes les fois que les affaires du pénitencier m'appelaient à Constantine. Nos marteaux de géologues eurent bientôt établi entre nous un amical trait d'union. Lorsque je lui fis part de mon observation de 1873, il manifesta une vive curiosité et s'écria qu'elle ne le surprenait point, qu'il avait toujours pensé que les marnes ou les calcaires du Suessonien devaient être phosphatifères, puisqu'ils produisent les meilleures terres à blé de sa province... "
Dès 1893 les mines de phosphate commenceront à être exploitées.

            Jérôme Bertagna qui avait obtenu le 20 septembre 1894, la concession des gisements phosphatiers du Djebel-Kouif , avait presque aussitôt rétrocédé ses droits à un Anglais, M. Jacobsen, moyennant une redevance annuelle à son profit de 250.000 francs pendant une période de dix-huit années.
            Soixante cinq conseils généraux de France protestèrent contre la spoliation au profit des Anglais d'une richesse dont, selon eux, aurait dû bénéficier, seule, l'agriculture française.
            En 1898 la production s'élevait à 41.348 tonnes de phosphate.
            C'est dans les années 1900 que les droits furent rachetés.
            La Société anglaise sera francisée sous le nom de Compagnie des Phosphates de Constantine (C.P.C.).
            La Compagnie des Phosphates de Constantine, Société Anonyme au capital de 45.000.000 de francs fut constituée le 18 avril 1912 avec pour Directeur Général Monsieur Paul GINGEMBRE.
            Le minerai de phosphate extrait titrait 65-68% de phosphate tricalcique pour transformation en superphosphate 16 %.
            La production ne cessa d'augmenter d'année en année.
            Le minerai était acheminé au Port de Bône par chemin de fer à vapeur dès 1893.
            La ligne de chemin de fer fut définitivement électrifiée en 1932 de Bône à Souk-Ahras et en 1951 entre Souk-Ahras et Le Kouif.
            Ce fut la première ligne électrifiée de toute l'Afrique du Nord.
            L'extension de cette ligne fut entreprise dès 1955 pour relier Tebessa au Djebel-Onk.
            Les Français exploitèrent cette mine jusqu'en 1962, date à laquelle fut proclamée l'Indépendance de l'Algérie.

            Durant toute cette période, et du fait de l'activité croissante de la mine, le Village qui, dans les années 1920 n'était constitué que de quelques maisons, ne cessa de se développer pour accueillir la main-d'œuvre qui ne cessait d'affluer ainsi que les familles.
            En 1947 la production de phosphate atteignait 650.000 tonnes.
            La Compagnie des Phosphates de Constantine procéda durant plusieurs années à de gigantesques investissements.
            C'est ainsi que prirent naissance des quartiers tels que :
                   - Le Village Ancien-Kouif, le Village du Château d'Eau, Le Village El-Bey, le Village Espagnol, le Village de La Gare, pour loger les employés et mineurs Européens,
                   - Le Village Blanc, Le Village Kabyle, Le Douar Ghorba, Le Douar Fougha, pour loger les employés et mineurs musulmans.
                   - Un ensemble de fermes pour les exploitants agricoles,
            Le Directeur et les cadres supérieurs occupaient des villas au centre du village du Kouif.

            Pour la vie quotidienne de tous les habitants :

                   - Un groupe scolaire de la classe enfantine à la troisième,
                   - Une grande salle des fêtes avec un cinéma de 700 places,
                   - Une bibliothèque riche de 3.000 volumes,
                   - Une piscine,
                   - Un stade et de nombreuses infrastructures sportives (terrains de tennis, boules, basket), - Une brillante équipe de football, l'En-Vedette-Kouif (E.V.K.), qui remporta en 1949 le titre de Championne Départementale de Première Division,
                   - Une Harmonie réputée dans tout le Pays 1....
                   - Un Cercle Hôtel avec salles de lecture, de correspondance et de jeux,
                   - Un Café Restaurant,
                   - Un Café Maure,
                   - Une Chapelle, présentée à l'Exposition des Arts Décoratifs de 1925,
                   - Une Mosquée,
                   - Un économat pour tous les produits alimentaires,
                   - Un magasin de tous articles non-alimentaires (Galeries du Kouif),
                   - Un moulin produisant la farine issue du blé cultivé par les Fermes,
                   - Une boulangerie mécanique,
                   - Une fabrique de pâtes alimentaires,
                   - Une boucherie-charcuterie,
                   - Une limonaderie,
                   - Un frigorigène pour la production de barres de glace pendant l'été,
                   - Un grand jardin maraîcher pour la production de fruits et légumes,
                   - Une champignonnière,
                   - Des abattoirs
                   - Une grande étable pour la production du lait,
                   - Un bureau de poste,
                   - Un bureau de tabac,
                   - Un salon de coiffure,
                   - Des bains-maures avec salles de massage, de sudation et de repos,
                   - Un hôpital de 25 lits avec infirmerie, bloc opératoire, cabinets dentaire et de radiologie,
                   - Une pharmacie,
                   - Une grande place de marché avec de nombreux souks,
                   - Une gare de voyageurs et de marchandises,
                   - Un aérodrome (ligne Rass-El-Aïoun I Tebessa 1 Bône),
                   - Une station de pompage pour l'approvisionnement en eau avec appareils stérilisateurs d'eau.

            Pour l'exploitation et le traitement du minerai :
                   -Une centrale thermique qui alimentait en électricité les villages et la mine,
                   - Une usine de traitement et de conditionnement du phosphate,
                   - Des bâtiments pour le tri du minerai,
                   - Une usine à oxygène liquide pour la préparation des explosifs,
                   - Un laboratoire d'analyses du minerai,
                   - Un réseau ferré qui reliait le fond de la mine aux usines de traitement,
                   - Un bâtiment de compresseurs pour alimenter en air les galeries de la mine.

            Et divers autres ateliers :
                   - Un garage automobile,
                   - Un magasin de pièces détachées pour le matériel de la mine,
                   - Une forge,
                   - Des ateliers de menuiserie et de mécanique,
                   - Un atelier de mécanographie.

            Dans les années 1950-1955, la production annuelle de phosphate avoisinait les 900.000 T.
            Vivant en autarcie, avec ses infrastructures modernes, Le Kouif intimement lié à l'exploitation de ses richesses, n'avait rien à envier aux villages miniers de la Métropole.

            Lors de l'Indépendance de 1962 et après 8 années de guerre et d'insécurité quotidienne, la grande majorité de la population européenne quitta le village.
            Beaucoup d'entre eux, n'ayant jamais vécu en Métropole, se sont retrouvés disséminés dans toutes les régions de l'Hexagone, avec l'obligation de se reconstruire une nouvelle vie.
Guy d'ENNETIERES            
Photo M. Guy d'Ennetières
Photo M. Guy d'Ennetières
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Photo M. Guy d'Ennetières
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Photo M. Guy d'Ennetières
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Photo M. Guy d'Ennetières


ANECDOTE
Tiré de la BNF
 L'HUMANITE (PARIS)
JOURNAL SOCIALISTE QUOTIDIEN
SEPTIEME ANNEE. N° 2114.
DIMANCHE 30 JANVIER 1919

   Richesses Nationales :  

                 EST-CE UN NOUVEAU SCANDALE ALGERIEN ?
      L'Ouenza n'est pas encore enterrée qu'une autre histoire scandaleuse nous arrive toujours du département de Constantine. Il y a vraiment des endroits prédestinés.
      Il s'agit de mines de phosphates situées au sud de l'Ouenza, près de Tébessa, les mines du Kouif, pour ne pas les nommer. La concession, donnée pour vingt ans, expire cette année. La Compagnie, il y a trois ans, en a demandé le renouvellement.
      On raconte que M. Thomson, dont la situation électorale est fort compromise par les échecs successifs de l'Ouenza, aurait juré de faire aboutir cette demande dans l'espoir de se réhabiliter à leurs yeux.
      M. Briand, qui ne sait rien refuser aux camarades dans la peine, aurait, ajoute-t-on, consenti à signer le décret. Mais il faudrait une seconde signature, celle du ministre des Finances, et M. Cochery serait plus qu'hésitant.
      Notre Grand Argentier trouverait, paraît-il, que la redevance demandée il y a vingt ans au concessionnaire est ridiculement médiocre au regard de ses bénéfices et qu'un renouvellement fait, à peu de choses près, aux conditions anciennes, équivaudrait à une flibusterie commise aux dépens du Trésor.
      Est-ce exact ?
      Est-il vrai, comme on nous l'affirme, que le décret signé place Beauveau voilà trois semaines, attend depuis huit jours, rue de Rivoli, l'approbation de M. Cochery ?
      Est-il vrai que l'ancien ami de M. Méline éprouve d'heureux scrupules que le socialiste d'hier n'a ressentis ?
      Faut-il le féliciter ?
      Faut-il les mettre dans le même sac ?
      ANDRE MORANT


DES CARTES POSTALES DES MINES DU KOUIF
Offertes par M. Bertrand Bouret

Photo Bertrand Bouret
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Photo Bertrand Bouret
Photo Bertrand Bouret
Photo Bertrand Bouret
Photo Bertrand Bouret
Photo Bertrand Bouret
Photo Bertrand Bouret
Photo Bertrand Bouret
Photo Bertrand Bouret
Photo Bertrand Bouret
Photo Bertrand Bouret
Photo Bertrand Bouret
Photo Bertrand Bouret
Photo Bertrand Bouret

LES PHOSPHATES
Bône, Hippone la Royale, tome II
Par M. Hubert Cataldo

                Le gisement du Kouif est découvert en 1892 sur le territoire de la Commune Mixte de Morsott.

                Le 4 juin 1892, cette dernière concède à Mme Elisa Larribaud, Veuve Laporte, rentière à Tébessa, l'exploitation d'une carrière de phosphate de chaux sur 2 groupes communaux et ce, pour 18 ans. Elle cède ses droits le 20 juin 1892 aux frères Crockston de BONE. Le 20 janvier 1893, la même commune mixte donne à Dominique Bertagna le droit exclusif d'exploiter des carrières de phosphate de chaux sur tout le territoire Communal du Kouif, moyennant une redevance de 20 centimes par tonne de minerai brut extrait. Cette convention est confirmée par le préfet le 20 septembre 1893. (1) Dominique Bertagna ne pouvait céder ses droits sans autorisation de la Commission Municipale et l'approbation du Préfet.

                Le 20 octobre 1893, et sur leur demande, la Commission Municipale de la Commune Mixte de Morsott substitue Jérôme Bertagna à Dominique, en même temps qu'elle approuve la cession de Jérôme aux sociétés Jacobsen Son and C°, Brunton and Rews C° et Constantinoise des Phosphates C° Ltd.(2)

                Le 31 janvier 1894, la Commune Mixte concède également un droit d'exploitation de carrières de phosphates de chaux à un nommé Blaise Barboutie, négociant à La Meskiana, sur d'autres parcelles, dont les droits sont vendus, après faillite, par le Syndic RENIER de Guelma.
                Ayant probablement eu l'impression d'avoir été flouée (3), la Commune Mixte entame une procédure d'annulation des concessions. Elle perd ses procès en 1er ressort le 11novembre 1897 devant le Tribunal Civil de Guelma et en Appel à Alger le 10 mai 1899, où elle est condamnée aux dépens. (4)

                L'exploitation commence en 1897 et l'embarquement du phosphate se faisait au Quai Ouest de la Petite Darse. La Compagnie occupait le hangar construit par la Chambre de Commerce et ses installations couvraient toute la future place de la Gare.

                La concession expire en 1911 et le gisement est amodié à la Cie des Phosphates de Constantine, pour 40 ans, le 19 janvier 1912.
                La production augmentant, des installations mécaniques sont implantées à cheval sur la Petite et la Grande Darse au Quai Sud.
                Certaines années le tonnage exporté dépassait les 600 000 tonnes, sans compter la partie de production traitée à BONE par la S.A.P.C.E. qui commercialisait des phosphates broyés naturels et des superphosphates produits dans son usine de la route de La Calle. Sur la photo aérienne, on aperçoit les Tours de Glower destinées à la fabrication de l'Acide Sulfurique nécessaire à celle des Superphosphates.

                La Mine était une petite ville avec cinéma, théâtre, hôtel-restaurant, stade avec sa fameuse équipe de football, l'En vedette du Kouif, et ses courts de tennis que nous avions inaugurés en 1947 avec Gil Bernard, Charlet Pellaroque, Henri Bonnabry. Nous y avions été très bien reçus et le Chef Hongrois s'était mis en quatre pour nous concocter les plats que nous lui avions commandés.
                On peut dire que le gisement du Kouif (5) a assuré, avec le Mokta El Hadid, jusqu'en 1904, le plus gros des exportations du Port.
Photo H. Cataldo

                En 1960, commencent à arriver les phosphates du Djebel Onk, gisement énorme évalué à plus de 500 millions de tonnes (probable un MILLIARD de tonnes). (6)
                Le gisement contenait nombre de fossiles intéressants, dents de requins, rostres de poissons-scie, etc ... Monsieur du Part, Directeur à Bône, m'en avait fourni quelques pièces que, malheureusement, je n'ai plus.
                Le phosphate arrivait par wagons de 20 tonnes de charge utile et était repris par les installations portuaires (photo). La voie est longue de 259 km soit : Le Kouif/ Tébessa : 26 km, Tébessa/Oued Keberit : 69 km, Oued Keberit/Bône : 164 km.

                La frontière algéro-tunisienne était des plus floues. Déjà, en 1874, les Tunisiens avaient revendiqué les terres au Sud de Tébessa, à l'Est de Négrine, incluant Bir el Ater et le Djebel Onk, ainsi que le territoire de diverses tribus algériennes (Ouled Sidi Abid, Ouled Sidi Yiahia).
                Il faut attribuer à Jérôme Bertagna qui, je le suppose, devait déjà connaître l'existence probable de gisements de phosphate dans cette région, le mérite d'avoir fait tracer la frontière au-delà de cette zone. La délimitation de la région de Tébessa est terminée en avril 1888 et le procès-verbal en est signé le 8 juin 1888. Il est approuvé par le Bey de Tunis par décret du 25 octobre 1888 paru au J.O. du 7 mars 1889. Après quelques contestations Tunisiennes sur des détails d'application du trace, le bornage frontalier est terminé le 5 juillet 1893.

                Autres mines et renseignements divers
                Aïn Barbar : Calamine (Zn), Galène (plomb) et pyrites doubles de fer et cuivre. Arrêtée en 1927, la production reprend en 1931.
                Production 1953 : 98 T de plomb, 753 T de zinc, 330 T de cuivre, puis monte à 814 tonnes de plomb, 1003 de zinc et 1563 de cuivre en 1958. Elle est pratiquement arrêtée par les événements.
                Le B.M.R.A. prévoyait sa reprise en 1963 avec une production de 50000 T de minerai donnant 2000 T de concentré de plomb, et cuivre, et 3000 T de concentré de zinc à 49,50 % plus 4000 T de concentré de cuivre à.28 %.

                Hammam N'Baïls : Antimoine/Minerai titrant 40 à 45 %. Production 2065 T en 1938. La production reprend en 1950 avec 4146 T, 6926 T en 1953, 8222 T en 1954. Elle tombe à 3395 T en 1955, remonte à 6137 T en 1956, tombe à nouveau à 4007 T en 1957 et 3113 T en 1958. La production pourrait s'élever à 6000 T par an. C'était la seule mine d'antimoine, à l'exception d'une petite au Maroc, de la zone franc. Située entre Guelma et Laverdure au Sud du Djebel Nador.

                Belelieta : (Karézas). Réserve 80000 tonnes de WO3 à 1% (minerai de Tungstène). Arrêtée au début des années 1950, la production devait reprendre en 1960 avec 250 à 300 tonnes de concentré par an.

                Khanguet près de l'Ouenza. Début des travaux en 1956. Réserves 4 millions de tonnes plus un million probables. Produit en 1958, 25000 tonnes de minerai de fer. Prévisions 1961 : 275000 tonnes.

                Mesloula près de Clairfontaine. Découverte en 1870 par Tissot, Ingénieur des Mines? Buhot obtient un permis de recherches en 1885. La concession est accordée aux Héritiers, Buhot et Parisot, le 13 mai 1891. En 1903, il est formé, par l'intermédiaire de François Régis PASCAL (celui de l'Ouenza) la Compagnie des Mines d'Ouasta et Mesloula.
                Les galènes titraient 9 à 11 % de plomb. Après lavage et triage, le marchand titrait 55 % de plomb et 300 grammes d'argent par tonne. Les boues 85 % de plomb. Production 1938 : 3750 T - 1958: 2489 T.
                Le B.M.R.A. prévoyait pour sa campagne 1960/65 des recherches à Jemmapes (Ras el Ma), Herbillon (El Gourou) pour le plomb, le cuivre et le mercure, à Tébessa et La Meskiana pour le plomb. Aux Karézas (Belelieta), reconnaissance de la 2° formation de minerai de Scheelite (Tungstène).

(1) Il avait racheté le droit de recherches accordé à Salah Ben Khelil le 15 novembre 1892 sur le groupe n°35.
(2) Ce qui .provoque un scandale, car la cession se fait sur la base une rente de 250 000 Francs par an pendant 18 ans.
(3) Dans le seul cas Bertagna, pour que la Commune touche la même somme annuelle, il faut que la mine extrait 1 250 000 tonnes.
(4) Archives d'Aix en Provence.
(5) Production 1952 ; 575 932 tonnes - 1955: 660812 tonnes
(6) Situé à 100 k au sud de Tébessa, le gisement se présente ainsi : Couche exploitable : 30 mètres d'épaisseur sur 15 km Recouvrement de faible épaisseur : 10 à 100 mètres - Teneur 52 % d'où nécessité de l'enrichir. Prévisions immédiates en 1960, porter la teneur à 75 % puis, ensuite à 90 % afin de concurrencer les phosphates Marocains à 75 %, grâce au gaz de Bir el Ater. Construction d'une voie ferrée de 95 km jusqu'à Bir el Ater. On prévoit alors que la grosse production se situera vers octobre 1962.

Hubert Cataldo            

Photo H. Cataldo
Mine de Djebel-Kouif, avril 1914, une partie du village
Photo H. Cataldo
Stockage à la mine
Photo H. Cataldo
Une vue du gisement, par dessus
Photo H. Cataldo
Déchargement des wagons à l'aide de couffins d'alfa et chargement des navires par les moyens du bord
Photo H. Cataldo
Chargement par portique à raison de 300 tonnes/heure par appareil
Photo H. Cataldo
Mines d'Ouesta-Mesloula

LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini


             Comme les morts de 1914-1918 enregistrés sur la circonscription de Bône, de Duzerville et de Penthièvre, ceux de Randon et Herbillon méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons fait et cela vient d'être mis en oeuvre.
             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages necessaires pour Randon et Herbillon, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour phographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.

POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net
Pour Aïn-Mokra
http://www.livredor-bonois.net/ain-mokra/ainmokra1418-liste.html
Pour Bugeaud
http://www.livredor-bonois.net/bugeaud/bugeaud1418-liste.html
Pour Duvivier
http://www.livredor-bonois.net/duvivier/duvivier1418-liste.html
Pour Duzerville
http://www.livredor-bonois.net/duzerville/duzerville1418-liste.html
Pour Herbillon
http://www.livredor-bonois.net/herbillon/herbillon1418-liste.html
Pour Mondovi
http://www.livredor-bonois.net/mondovi/mondovi1418-liste.html
Pour Morris
http://www.livredor-bonois.net/morris/morris1418-liste.html
Pour Nechmeya
http://www.livredor-bonois.net/nechmeya/nechmeya1418-liste.html
Pour Penthievre
http://www.livredor-bonois.net/penthievre/penthievre1418-liste.html
Pour Randon
http://www.livredor-bonois.net/randon/randon1418-liste.html

             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :  
                         J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 

Le mille pattes
Envoyé par M. Annie

            Marrant ? non ? -

           Un gars vivant seul, décida un jour que sa vie serait moins monotone avec une bestiole quelconque, pour lui tenir compagnie.
           Alors il alla dans un magasin pour animaux et demanda ce qu'il y avait, comme animal peu commun.
           Après un certain temps, il décida que l'idéal serait un mille pattes....
           C' est vrai, une bestiole avec 1000 pieds, c'est vraiment peu commun, NON ???
           Donc, il emporta son mille pattes dans une petite boîte blanche avec des feuilles et du coton, qu'il prit soin de placer dans un coin tranquille, à l'abri de la chaleur.
           Il se dit alors que la meilleure chose à faire pour fêter son arrivée, serait de l'emmener dans un bar pour boire une petite mousse.

           Alors il demanda à son mille pattes : - "tu veux aller chez Janine avec moi, pour prendre une bière "
           MAIS pas de réponse .....ce qui l'énerva un peu !!! Il attendit un peu, puis redemande - " bon alors tu viens avec moi prendre une bière chez Janine !!!"
           Mais toujours aucune réponse.... Il attendit encore un peu plus, se demandant pourquoi son petit mille pattes ne répondait pas !!

            Déjà bien agacé il le relança "TU VIENS BOIRE UNE MOUSSE OU MERDE ?! ?!?!"

           Et soudain une petite voix sortant de la boîte, se fit entendre et lui dit
           "- PUTAIN MAIS TA GUEULE, J'AI COMPRIS ....
           - JE METS MES GODASSES !!! '"


PHOTOS
Diverses de BÔNE
Photos de M. J. Bena
Envoyé par M. Charles Ciantar
Place Alexis Lambert
Photo Charles Ciantar
Photo Charles Ciantar
Le Port
Photo Charles Ciantar
Photo Charles Ciantar
Photo Charles Ciantar
Photo Charles Ciantar
Photo Charles Ciantar
Hôtel d'Orient
Photo Charles Ciantar
Place des Gargoulettes
Photo Charles Ciantar
Soldats à Bône
Photo Charles Ciantar
Souvenirs de Bône
Photo Charles Ciantar

HISTOIRE DES VILLES DE LA
PROVINCE DE CONSTANTINE  N°16
PAR CHARLES FÉRAUD
Interprète principal de l'Armée auprès du Gouverneur général de l'Algérie.
LA CALLE

ET DOCUMENTS POUR SERVIR A L'HISTOIRE
DES ANCIENNES CONCESSIONS
FRANÇAISES D'AFRIQUE.
Au GÉNÉRAL FORGEMOL

Ancien Capitaine Commandant supérieur,
du Cercle de La Calle

Inspection de La Calle
par M. De Veyrayon en 1750

                   Un Mémoire, rédigé par M. de Verrayon, l'un des Directeurs de la Compagnie, à la suite de sa tournée d'Inspection aux Concessions, en 1750, nous initie également à une foule de détails très curieux.
                   Après avoir signalé les réparations essentielles à faire à l'Établissement de La Calle, que la nouvelle Compagnie a trouvé entièrement délabré, il ajoute :

                   " Venons à son Commerce. Le blé et les autres denrées en font, aujourd'hui, la plus forte branche. Le blé est naturellement, à La Calle, d'une qualité beaucoup plus basse que dans le reste des Concessions; celui surtout des Nations voisines de la Place, est chargé de tant de saletés, lorsqu'on l'achète, qu'après qu'il en a été purgé la mesure s'en trouve diminuée de près d'un huitième, quoiqu'on soit en usage de la faire verser en l'achetant. La sotte tolérance des Gouverneurs qui ont précédé, a été cause de cet abus ; il est d'autant moins supportable, que ces Nations ne manquent pas des moyens nécessaires pour purger le blé, que ce n'est que l'intérêt qui les engage à l'apporter dans cet état, et qu'il n'est pas à craindre qu'elles aillent le vendre ailleurs, à cause du plus bas prix...
                   " La Pêche du Corail est, sans contredit, la branche la plus onéreuse du commerce de La Calle ; disons mieux, elle est onéreuse, et ce que l'on pourrait proposer de mieux pour la manutention, serait peut-être de la supprimer entièrement, du moins n'y a-t-il point de raison qui doive engager la Compagnie à la continuer sur le pied qu'elle est aujourd'hui, et aux conditions qu'elle a avec les Corailleurs ; les choses y sont de façon que, lorsque la Compagnie voudra examiner, dans le détail, toutes les dépenses qu'elle fait pour cette Pêche et les différents préjudices qui lui en reviennent, elle les trouvera toujours beaucoup au-dessus du produit. Ce qu'il y a de pis, c'est que je ne pense pas que l'on puisse y mettre jamais un autre ordre, ni remédier à tous les troubles qu'elle entraîne, si le Roy n'accorde à la Compagnie les gens de mer dont elle aura besoin pour cette Pêche, et si l'on n'a des ordres supérieurs pour contenir ceux qui y seront employés.

                   " Il me paraît que le seul moyen pour rendre cette Pêche plus fructueuse et moins tracassante pour la Compagnie, serait, en premier lieu, d'avoir de nouvelles conventions avec les Corailleurs, par lesquelles, au lieu de leur passer à 50, 60 et même à 100 pour 0/0 de perte les différentes fournitures qu'on leur fait, on les leur passerait au prix courant, et, au lieu qu'on ne leur paye que 3l.20 du Corail, ce qui les induit à vendre en fraude, au préjudice de la Compagnie, on conviendrait avec eux que le Corail se vendrait pour leur compte à Marseille, et que la Compagnie percevrait le 20 ou le 30 pour 0/0 sur le prix : cela couperait court à toutes les fraudes et la Compagnie saurait, au sûr, le bénéfice que cette Pêche lui donnerait.
                   " En second lieu, pour réprimer les insolences et les mutineries auxquelles cette espèce de gens n'est que trop sujette, il faudrait que l'on fasse classer tous les Corailleurs que l'on renverrait pour raison de mécontente-ment en nous faisant, néanmoins, conserver le privilège de les employer préférablement lorsque nous voudrions encore de leurs services ; et, qu'en revanche, Sa Majesté, accorderait les gens de mer dont nous pourrions avoir besoin, ce qui deviendrait alors d'autant plus raisonnable que nous fournirions plus de Sujets à ses classes que nous n'en emprunterions d'elle.
                   " Si le corail ne donne pas du bénéfice à la Compagnie, on pourrait établir, à La Calle, une nouvelle branche de commerce beaucoup moins tracassante et infiniment avantageuse : ce serait une salaison de cochons. Ces animaux naturellement féconds, multiplient extrêmement à La Calle, où il ne faut ni soins ni dépenses pour les élever ; ils vont paître d'eux-mêmes et sans gardiens dans les terres voisines où ils ne se nourrissent que de quelque peu de glands et d'une racine particulière qui est très abondante dans le pays ; rien n'empêcherait, je pense, d'en augmenter l'espèce jusqu'au point de pouvoir en saler 2 ou 3 mille par an. On trouverait dans les criblures qu'il y aurait à l'avenir, surabondamment à La Calle, de quoi fournir à une partie de leur engrais ; et l'on suppléerait au reste par de l'orge qui est à bon compte dans le pays, et pour du gland que l'on engagerait aisément les Maures à en apporter à la Place. On sent, par la consommation qui se ferait de cette viande et par le bon prix qu'elle se vend, combien la chose serait avantageuse à la Compagnie. Si elle avait un heureux succès, il faudrait seulement avoir des gens entendus pour proposer à cet Établissement et faire passer, à La Calle, une bonne espèce de cochons pour se mettre en race, ceux qu'il y a aujourd'hui s'étant abâtardis avec les sangliers, ce qui les rend moins propres à la salaison.

                   " Le séjour des denrées, à La Calle, a toujours été d'un double préjudice pour la Compagnie, en ce qu'il occasionne leur dépérissement dans les Magasins et leur arrivée à Marseille dans le temps de la morte vente. Il en faut dire autant des denrées et marchandises des autres Comptoirs ; le bon état des Magasins et les autres arrangements qui ont été proposés à ce sujet, pourrait bien remédier à l'avenir â ce qui est de leur dépérissement, Mais, comme leur arrivée dans le temps de la morte vente n'est pas d'un moindre préjudice, on ne doit rien négliger pour le prévenir. Je ne pense, pas que la Compagnie puisse y réussir tant quelle pourvoira par elle-même à leur enlèvement, attendu qu'elle ne peut et ne doit même envoyer de bâtiments, sur les lieux, qu'après les avis certains d'une prochaine cargaison, de peur de noliser des bâtiments qui seraient obligés de s'en revenir vides, ce qui emporte nécessairement beaucoup de retard. Elle a tâché, jusqu'ici, de parer à ces inconvénients en laissant chômer les laines dans les Magasins des concessions, afin que, dans le cas où elle croirait devoir prévenir les avis pour travailler à l'enlèvement des denrées, les bâtiments trouvassent toujours de quoi charger...
                   " Il paraît que le meilleur parti que la Compagnie aurait à prendre, serait de donner à entreprise l'enlèvement général de toutes les denrées et marchandises, en fixant le temps, ce qui se pourrait d'autant plus aisément, que ce temps est, comme fixé de lui-même pour la traite des marchandises et denrées ; dès-lors, il fauchait que cet Entrepreneur fut tenu d'avoir enlevé, depuis le mois d'août jusqu'au mois de novembre inclusivement, toutes les denrées et marchandises qui se trouveraient dans les Places, à la fin d'octobre ; et, depuis le, mois de mars jusqu'au mois de juin inclusivement, toutes celles qui s'y trouveraient à la fin de mai : ces cieux temps s'assortissant très bien à la traite des laines, des denrées et de la cire…
                   " La façon dont La Calle s'approvisionne de bois, de foin et de viande est si excessive ou plutôt l'oblige à des dépenses si excessives et l'assujettit tellement aux Maures des Nations voisines, qu'on ne saurait trop faire pour trouver des moyens moins onéreux pour y fournir.
                   " C'est de l'intérieur du pays qu'elle tire le bois et le foin ; on y commet des Chrétiens pour les exploiter, et, quoi qu'on leur donne toujours une escorte de plusieurs soldats, on sent assez le danger qu'il y aurait pour eux si l'on mécontentait les Maures du lieu jusqu'à un certain point ; les moindres ménagements dont on soit obligé d'user, en conséquence, c'est d'en nourrir continuellement un très grand nombre dans la Place, quoiqu'on soit persuadé que ce sont des coquins qui ne pensent qu'à la voler, et des espions dangereux qui lui ont souvent attiré les avanies les plus cruelles.

                   " Cette pratique, outre qu'elle asservit la Place aux Maures, est encore la plus dispendieuse qu'elle puisse employer ; on le concevra aisément si l'on considère qu'elle oblige aux fournitures de dix-huit à vingt charrettes, à l'entretien d'une quarantaine de bœufs que l'on ne nourrit presque qu'avec de l'orge, à celui de deux charrons, de dix-huit à vingt charretiers, de plusieurs bûcherons et d'une quinzaine de soldats au-dessus de ce que demanderait le service de la Place. On trouve par un relevé, qu'on a fait en gros, de toutes ces dépenses qu'elles se montent à plus de 18,000 livres par an. Si l'on ajoute à cela que ces travaux et surtout la coupe du foin qui oblige nos gens à coucher plusieurs nuits dans des endroits marécageux, nous remplissent ordinairement l'Hôpital de malades, on conviendra qu'il est infiniment à souhaiter pour la Compagnie qu'elle puisse se pourvoir de bois et de foins par d'autres moyens. C'est ce qu'elle fera aisément par ceux que je vais proposer ; je commencerai par le bois, mais avant toutes choses, il faut diminuer la consommation qui s'en fait dans la Place…
                   " On pourra faire venir le bois de dehors, ou le tirer de la Côte Occidentale de la Place, au moyen de bateaux. J'ai été la reconnaître avec tout le soin possible, ce n'est presque qu'une forêt continuelle ; il y en a surtout trois endroits des mieux fournis, qui aboutissent chacun à une calanque, et dont la plus éloigné n'est qu'à deux lieues de la Place. Soit prévention pour les anciens usages, soit autre motif m'objectaient bien des choses contre cette pratique : mais, outre qu'elles ne tiennent pas contre la raison, elles sont encore démenties par l'expérience, puisqu'il est bien constaté que lors de la dernière Peste de Bonne, il y a onze ans, la Place ne s'approvisionna pas autrement de bois....
                   " Autres propositions : faire venir du bois de St-Tropez, en Provence ; ou bien de la petite île de Saint-Pierre.
                   " Dès que le bois et le foin ne se prendront plus dans l'intérieur du pays, on n'aura plus, pour se soustraire entièrement de la servitude des Maures, qu'à trouver des moyens pour n'être pas obligés d'avoir toujours de nombreux troupeaux que l'on ne peut pas faire paître aux environs de la Place ; on y est obligé aujourd'hui, parce que la Place ne tirant les bœufs et les moutons que des Maures voisins ; il ne lui en viendrait plus qu'à un prix excessif, quoique celui d'aujourd'hui le soit déjà beaucoup, s'ils voyaient qu'elle pût être bientôt à même d'en manquer : mais il est à cela un remède très facile et qui opérera plus d'un bien.
                   " Il est assuré qu'à Bonne, qui n'est qu'à 12 lieues de La Calle, les bœufs et les moutons y sont plus gros, d'une meilleure viande et à beaucoup meilleur marché : il n'y aura donc qu'à s'y en approvisionner au besoin, où même habituellement, puisque la chose tournerait infailliblement plus à compte et qu'on a un Agent sur la Place ou sur le lieu qui pourrait en faire les achats ; on les leur ferait passer à La Calle, partie par mer et partie par terre, ce qui serait en deux jours ; il suffirait alors de commettre à leur conduite deux ou trois Chrétiens avec quelques Maures, et un ou deux Turcs affidés pour les escorter. Dès-lors on pourrait n'avoir qu'une cinquantaine de bœufs à la fois ; ils trouveraient toujours à paître aux environs de la Place, et l'on ne serait plus obligé d'avoir tant de sots ménagements pour les Maures voisins : on les amènerait, au contraire, à nous donner les bœufs à moitié prix.

                   " La bonne manutention demande encore qu'on y ait toujours de la galette pour deux mois d'avance et autant de farine, afin de parer à tous les inconvénients, soit de maladie générale, soit de guerre de la part des Maures, soit de mutinerie de la part des meuniers et boulangers de la Place, qui n'y sont que trop portés aujourd'hui, sur ce qu'ils voient qu'on ne saurait se passer d'eux un seul jour.
                   " Je finirai ce qui regarde les différents besoins de La Calle par celui de l'eau; il n'y en a que hors la Place. C'est d'un puits qu'on la prend, et elle oblige à plus de 4,000 l. de dépense pour son charroi, sans compter qu'il y a toujours à craindre que les Maures ne l'empoisonnent, quoiqu'on y tienne, nuit et jour, un corps de garde…
                   " Propose d'amener l'eau d'une source qui est à une portée de fusil de la Place…
                   " Le Gouverneur, qui n'a jamais cessé de se plaindre, dans ses Lettres, des sots ménagements qu'il est forcé d'avoir pour cette canaille (les Maures voisins), prétend néanmoins, aujourd'hui, que c'est un mal absolument nécessaire, et que si les Maures n'avaient plus les mêmes occasions de ronger la Place et de lui faire des avanies, ils ne penseraient plus qu'il en ruiner le Commerce, sans se soucier d'être privés des redevances qu'on leur fait. C'est là une opinion qui ne pourrait trouver créance, auprès de ceux qui connaissent tant soit peu le pays, qu'après qu'elle aurait été confirmée par l'expérience, et qui, jusqu'alors, paraîtra toujours un paradoxe des plus étranges. En effet, n'est-il pas plus naturel de croire au raisonnement, d'après le caractère de ces gens là, qui est un amour excessif de l'argent, qui n'en seraient que plus observés dans leur conduite envers la Place, s'ils se voyaient exposés à perdre leurs lismes, au moindre sujet de mécontentement, et que la Place aurait un moyen assuré pour piquer leur zèle et les animer à son service, si elle employait seulement, en gratifications faites à propos, la dixième partie des dépenses qu'elle trouve aujourd'hui en pure perte dans les avanies et les usages abusifs auxquels la soumet son extrême dépendance des Maures... Ce sera très aisé, lorsqu'ils verront qu'on peut aisément se passer d'eux.

                   " Les divers arrangements que je viens de proposer, diminueront aussi beaucoup le nombre des gens nécessaires à la Place. Les Soldats étant le principal instrument du Gouverneur pour maintenir le bon ordre et la sûreté dans la Place, il importerait beaucoup de n'en avoir aucun sur lequel on ne pût pleinement se reposer pour l'exécution des ordres qu'on lui confie. Cependant, la Troupe d'aujourd'hui n'est presque que le rebut de la Place, dont la plupart Sont ivres les trois quarts du temps, les autres infirmés ou inhabiles au service, et, tous généralement, si peu soumis au Commandant et si liés à tout ce qu'il y a de coquins, qu'il n'y a jamais à compter sur eux pour les ordres qui les exposeraient tant soit peu, ou qui tendraient à réformer des insolences ou les friponneries de la canaille : ajoutez à cela que celui qui les commande aujourd'hui, sous le nom de Capitaine d'armes, n'est pas de meilleure étoffe, n'ayant cessé d'être soldat que depuis quatre jours et vaut, peut-être, moins qu'eux en tous sens, et vous conviendrez qu'un Gouverneur est bien à plaindre de ne pouvoir confier son autorité qu'à des gens de cette espèce. Aussi, si celui d'aujourd'hui commande encore, ce n'est plus que par mine, et il n'y a rien de plus commun pour lui que de voir enfreindre impunément, aujourd'hui, les ordres qu'il avait donnés hier.
                   " Je pense, pour remédier à ce désordre qui entraînera toujours celui de toutes les autres parties du Gouvernement, qu'il faudrait, en premier lieu, à la place du Capitaine d'armes, établir un Major qui fut bien au fait du service et qui commandât aux soldats et au reste du peuple, l'autorité en main et non point en priant et suppliant, comme il se fait depuis longtemps. Renvoyer ensuite ceux de la Troupe qui ne seraient pas propres au service, c'en est le plus grand nombre, et les remplacer par des sujets d'espérance et nouveaux dans la Place. Je crois, après cela, si, au lieu de haillons dont ils sont couverts aujourd'hui, on leur donnait une espèce de petit uniforme, ce que l'on décompterait sur leur solde, on les rendrait bientôt tels qu'il faut et qu'ils en imposeraient assez, tant aux Maures qu'aux Chrétiens, pour pouvoir compter sur eux dans toutes les occasions…
                   " La Compagnie sentant, par elle-même, la nécessité d'établir un Majora La Calle, je crois qu'il n'est pas moins nécessaire d'établir encore un Officier qui puisse partager les fonctions du Gouverneur ; je les ai suivies de près pendant le séjour que j'ai fait à La Calle. Un Gouverneur est accablé seulement pour écouter tous ceux qui ont à faire à lui, tant Maures que Chrétiens; ajoutez à cela les soins qu'il doit donner à la direction de la Place, dont les détails sont infinis et des plus tracassant, et ceux qu'emporte la correspondance par Lettres, soit avec les Maures, soit avec les Agents des différents Comptoirs, soit avec les Puissances et Consuls de Barbarie, soit enfin avec le Bureau et la Direction à Marseille, et vous conviendrez, sans peine, qu'il est bien difficile, pour ne pas dire impossible, qu'un homme puisse suffire à tout par lui-même ; il est à observer que cet Adjoint que l'on donnerait au Gouverneur, partagerait avec lui les soins de la Direction, pourrait encore être chargé d'aller, de temps en temps, faire la visite des Places pour y éclaircir la conduite d'un chacun et y prévenir les malversations dont la Compagnie a eu à se plaindre plus d'une fois, malgré le soin qu'elle se donne au choix de ses Employés…

                   " Voici maintenant un état des gens qui seront à l'avenir nécessaires à la Place, auquel nous opposerons celui de ceux qui y sont employés aujourd'hui, afin que, par leur réduction, on puisse mieux juger de tous les avantages que l'on trouvera dans les arrangements que nous avons proposé, savoir :
                   Employés ci-devant à La Calle.
                   GOUVERNEMENT

                   1 Gouverneur ; 2 Aumôniers ; 1 Caissier ; 1 Chancelier ; 1 Garde-magasin ; 1 Commis aux vivres ; 1 Commis à la boutique ; 1 Commis à la chancellerie ; 3 Chirurgiens ; 6 Domestiques.
                   HÔPITAL
                   4 Infirmiers.
                   GARNISON
                   1 Capitaine d'armes ; 4 Caporaux ; 45 Soldats.
                   MAISTRANCE
                   4 Charpentiers ; 6 Scieurs ; 3 Calfats ou aides ; 2 Charrons ; 2 Voiliers ; 1 Poulieur ; 2 Cordiers ; 2 Menuisiers ; 1 Barillan ; 3 Forgerons ; 2 Serruriers ; 2 Jardiniers ; 4 Menuisiers ; 2 Cribleurs ; 2 Mesureurs ; 6 Boulangers ; 2 Bluteurs ; 2 Bouchers et charcutiers ; 1 Palefrenier ; 4 Buandiers ; 7 Cuisiniers ; 1 Valet au magasin ; 1 Valet à la boutique ; 30 Gens de peine dits frégataires ; 40 Maures à salaire
                   Total : 205

                   Employés à l'avenir
                   GOUVERNEMENT

                   1 Gouverneur ; 2 Aumôniers ; 1 Inspecteur ; 1 Major ; 1 Caissier ; 1 Chancelier ; 2 Gardes-magasins ; 1 Commis à la boutique ; 2 Commis aux vivres ; 1 Commis à la chancellerie ; 2 Chirurgiens ; 6 Domestiques,
                   HÔPITAL
                   3 Infirmiers.
                   GARNISON
                   1 Sergent ; 4 Caporaux ; 30 Soldats,
                   MAISTRANCE
                   2 Charpentiers et menuisiers ; 2 Calfats et garçons à la poix ; 1 Charron, remoulat et poulieur ; 1 Barrillan et tonnelier ; 3 Forgerons, dont un serrurier ; 3 Menuisiers ; 2 Cribleurs et mesureurs ; 5 Boulangers ; 2 Bluteurs ; 2 Bouchers et charcutiers ; 1 Jardinier ; 2 Cuisiniers à la maistrance ; 2 Valets aux magasins ; 16 Gens de peine frégataires ; 12 Maures à salaire.
                   Total : 115

                   " La différence, comme on voit, de 90 hommes de moins qui seront à l'avenir nécessaires à La Calle, en supposant que l'un portant l'autre, leurs salaires dont les moindres sont de 9 l. par mois et leur ration que l'on paye à 12 d. par jour, ne dussent être évaluées qu'à 30 l. le mois, ce serait environ 10,000 écus de moins qu'il en coûterait annuellement à la Compagnie. A quoi, si l'on ajoute l'économie qui se trouvera encore sur le bois, le foin et la viande, il est sûr que la régie de ce Comptoir s'en trouvera diminuée de plus de 50,000 l. par an.

                   "Je ne dois point finir ce qui regarde la Place de La Calle, sans insister contre les avanies continuelles que le Bey de Constantine lui suscite, les obstacles qu'il met, à Bonne, à notre commerce de la denrée, auquel il admet toutes les Nations, excepté nous, quoique nous soyons les seuls à en avoir les privilèges; ils sont assurément une injustice des plus criantes, puisque nous, avons été privés de plus de deux cent mille écus de profit que nous aurions fait infailliblement, dans l'espace de ces trois dernières années. Mais il y a encore plus de violence de sa part d'envoyer des Camps à la Place, sur les moindres prétextes, car outre les sommes qu'il faut leur donner et les dépenses qu'ils occasionnent à la Place où ils sont comme à discrétion, il n'est sorte d'insulte qu'on n'essuie de leur part et il y a toujours à craindre que l'on ne soit obligé d'en venir aux dernières extrémités ; on est d'autant plus en droit de se récrier là-dessus que, par les conventions que nous avons avec le Divan d'Alger, obtenues par le Sr. Hély, en 1694, sur un Traité de Paix, il est extrêmement défendu d'envoyer des Camps à la Place. Ne pourra, y est-il dit, article cinquième, l'Agha de Bonne, Caïd et autres, aller au Bastion sans l'ordre exprès de notre Divan. Ces raisons feraient désirer, à la Compagnie, que Sa Majesté voulut engager cette Régence à être un peu plus fidèle dans l'observation de ses Traités.
                   " Bonne, cet Établissement qui donne le plus de motifs à la Compagnie et il en donnerait infiniment davantage si, comme j'ai déjà dit depuis quelques années, nous n'y étions exclus du Commerce du blé : les laines en font le principal article. Il s'y fait quelque petit commerce d'entrée en café, alun et eau-de-vie. Je pense, d'après le sentiment de l'Agent de ce Comptoir, très versé dans les mœurs de ce pays, que l'on pourrait l'étendre à bien d'autres choses comme la coutellerie, la quincaillerie, bonnets de Turcs et plusieurs petites étoiles. On pourrait même y introduire quelque peu de drap Il ne manque pas de gens dans la ville qui s'en habillent ; la difficulté est de le faire venir d'Alger où on le prend aujourd'hui, en retient peut-être bien d'autres, et, ce qu'il y a de plus, c'est qu'il s'en fait une consommation considérable à Constantine qui serait plus à portée de s'en approvisionner à Bonne que partout ailleurs.

                   " L'Agent de Bonne, auquel la Compagnie laisse le commerce d'entrées comme un supplément de ses appointements, attendu sa modicité actuelle, n'a jamais osé faire les avances qui conviendraient pour cela, par l'incertitude où il est toujours dans son emploi ; mais il les ferait très volontiers, si la Compagnie voulait s'obliger de reprendre les marchandises au prix coûtant, en cas de révocation, de retraite ou autre chose qui l'éloignerait de Bonne. Je pense que cela conviendrait, d'autant mieux que des Nations Maures du Royaume de Tunis, que des guerres intestines ont obligé, cette année, de porter leurs laines à Bonne, regrettent infiniment de n'en pouvoir faire le retrait en des marchandises qu'ils prenaient ordinairement à Tunis. Il est à remarquer, d'ailleurs, que le Bey de Tunis commence à se réserver le privilège exclusif de l'achat des laines, comme il a fait, depuis quelque temps, pour celui des huiles, et, comme il n'est sorte d'injustices et de violences qu'il ne fasse à ceux qui ont affaire à lui, il n'y a pas de doute que beaucoup de Nations de ce Royaume préfèrent porter leurs laines à Bonne, dès qu'en les y vendant à un prix convenable elles trouveront à s'y accommoder des marchandises qui leur conviennent. Les frais du Comptoir de Bonne en sont peu considérables, eu égard au commerce qui s'y fait; il serait à souhaiter que l'on y eut des Magasins plus convenables : ils sont tous extrêmement humides. Il serait à propos d'en faire l'acquisition et de les mettre ensuite en bon état ; elle serait avantageuse à la Compagnie, tant par le loyer qu'elle en paye aujourd'hui, qui est plus de la sixième partie de leur valeur, que par leur convenance, ces Magasins attenant à la maison de l'Agent.
                   La Compagnie souffre encore un préjudice considérable au Comptoir de Bonne, par la façon dont on y embarque ses marchandises et denrées. Les portefaix ayant à traverser une vingtaine de pas dans la mer, avec de l'eau jusqu'à la poitrine, pour les porter dans les bateaux, qui les versent ensuite dans les bâtiments, ce qui est cause que la denrée et la marchandise, surtout, se mouillent presque toujours quelque peu et dépérissent ensuite dans le bord. Il conviendrait, pour y remédier, que la Compagnie fit faire une planque au quai de Bonne, et il n'y faudrait que quelques pilotis et des planches à proportion, le tout pour fournir à une quinzaine de toises de longueur : la chose serait d'une petite dépense pour la Compagnie et lui épargnerait de grands dommages ; les Commandants du pays n'auraient pas de peine a le permettre, pourvu que l'usage en soit commun.

                   " La Compagnie ayant abandonné le Comptoir du Collo, en 1748, attendu les pertes qu'elle y trouvait, par les avanies et les injustices continuelles qu'on lui faisait, et par les violences dont on usait encore envers ses Employés, avait d'abord résolu d'y envoyer des bâtiments, toutes les années, pour y faire la Traite. Ceux qu'elle expédia pour cela, il y a environ un an, ne purent rien avancer, les gens du Collo ne voulant absolument pas vendre leurs marchandises si on ne leur laissait un Agent, et, après avoir passé quelques jours à ce mouillage, furent obligés d'aller charger dans les autres Comptoirs. Le Bey de Constantine, qui perçoit le dix pour cent sur la marchandise qui se livre à Collo, avait trop d'intérêt â ce commerce pour ne pas nous presser très fortement de ne point l'abandonner ; il n'entendait pas, néanmoins, nous obliger d'y reprendre un Établissement. Cependant, le Gouverneur actuel de La Calle et l'Agent de Bonne, ayant trop tôt pris l'alarme sur une Lettre du-dit Bey, qui ne tendait du tout point à cela, écrivirent à la Compagnie qu'elle ne pouvait plus se dispenser de reprendre le Comptoir du Collo, sans s'exposer aux dernières avanies de la part du Bey de Constantine et insistèrent tellement là-dessus que, quoiqu'elle en augura très mal, elle crut ne pouvoir point se refuser au rétablissement de ce Comptoir et me chargea d'y travailler de mon mieux, dans le cas où je le croirais inévitable, comme on le lui avait fait entendre.
                   " Arrivé aux Concessions, je ne vis pas la moindre nécessité à cela, et, comme je n'ignorais pas tout ce que la Compagnie avait eu à souffrir de ce Comptoir, je voulus ne faire l'Établissement qu'à la dernière extrémité. Le Bey de Constantine m'avait envoyé un Turc de considération pour seconder la Traite du Collo. Je m'aperçus bientôt, dans les différentes conversations que j'eus avec lui, qu'il ne pensait pas seulement au rétablissement de ce Comptoir ; cela me confirma encore plus dans ma résolution. Enfin, arrivé sur le lieu et après deux jours de pourparlers avec les gens du Collo, sans que je voulusse leur donner un Agent, ni même laisser descendre aucun Chrétien, dans la crainte qu'ils ne le retinssent de force, j'obtins des principaux du pays qu'ils me donneraient huit de leurs enfants en otage, dans le bâtiment, jusqu'à la fin de la Traite, et j'exigeai encore que l'Envoyé du Bey et l'Aga du Collo s'obligeassent, par écrit, à nous faire rembarquer avec toute sûreté à notre première réquisition. Cela ayant été rempli de leur part, je me mis à terre avec tout mon monde, et, après avoir fait consentir les gens du Collo à la suppression de tous les usages abusifs et leur avoir fait promettre de porter la marchandise à la maison que nous habiterions, au lieu qu'on l'allait autrefois acheter chez eux où l'on n'était plus maître du prix, je voulus encore, pour éviter toute contestation, que l'on marquât trois cuirs de différentes qualités pour servir de règle à ceux que j'achèterais. Les achats se firent sur ce pied là, quoique avec beaucoup de trouble et de tracasserie, ces gens étant accoutumés de vendre leurs marchandises le double de ce que je leur en donnais et nous ayant toujours contraint, par le passé, d'acheter le bon et le mauvais indifféremment, je chargeai deux bâtiments entiers et je compte que la Compagnie y trouvera un bénéfice assez considérable pour l'indemniser un peu des pertes que ce Comptoir lui a données autrefois, encore les Anglais en avaient-ils enlevé toute la cire qui fait cependant la meilleure branche du commerce de cette Place.

                   " La Traite finie, malgré toutes les instances que me faisaient les gens du pays pour leur laisser un Agent, je sommai l'Aga de me donner des soldats pour que nous puissions nous rembarquer avec toute sûreté Il vint lui?même à la tête de la garnison et contre tout ce qu'avaient cru et écrit les principaux Officiers des Concessions, je me rembarquai avec tout mon monde, sans qu'il nous fût fait la moindre violence à ce sujet.
                   " Il y a apparence qu'en prenant les mêmes précautions et surtout en ne se laissant pas intimider par les criailleries et les emportements des gens du Collo, on parviendra toujours à y faire la Traite avec assez d'avantage et sans que personne soit détenu. Il convient seulement, pour prévenir l'enlèvement de la cire par les interlopes, d'y aller ordinairement deux fois l'année, savoir : au commencement de mai et à celui d'octobre, qui sont les deux saisons où se recueillent ces marchandises. Après l'avarice des gens de ce pays, ça toujours été la mauvaise conduite et la pusillanimité des Agents de ce Comptoir qui en ont fait le plus grand mal; il importera donc bien, le cas où l'on voudrait le rétablir, de n'y mettre que des gens mûrs et d'un caractère ferme, mais ce à quoi on devra le plus s'attacher, comme à l'occasion la plus prochaine des avanies, ce sera d'y faire la Traite d'une façon différente de ce qui se pratiquait pour le passé.
                   " L'Agent n'achetait ordinairement les cuirs qu'après qu'il lui était venu quelque bâtiment pour les enlever; les gens du Collo voyant le bâtiment en radé et sentant bien que l'Agent, non-seulement ne voudrait pas le renvoyer vide, mais qu'il était encore de son intérêt d'en presser le chargement, s'entendaient entre eux pour ne lui vendre leurs marchandises qu'à un prix excessif et avec bien des fraudes, et si l'Agent refusait de les recevoir de quelqu'un d'eux, sur ce pied là, et qu'il allât battre aux maisons des autres, pour y trouver de quoi charger le bâtiment qu'il avait en rade, Ce qui pouvait lui arriver de moins disgracieux, c'était que ceux-ci refusassent d'entendre à aucun marché, jusqu'à ce qu'il se fut accommodé avec leurs voisins ; si bien que, de guerre lasse, il était enfin obligé de recevoir en aveugle tout ce qu'on lui présentait et sans répliquer, au prix qu'on lui demandait…
                   " La Compagnie devrait encore s'attacher à un objet très intéressant en rétablissant ce Comptoir, ce serait le commerce du blé, qui est très abondant dans le voisinage et d'une qualité beaucoup supérieure à tout ce que j'ai vu dans tout le reste des Concessions. Il ne s'en est jamais fait dans cette Place, je ne sais pour quelle raison mais il est assuré que la plupart des Maures qui le portent à Stora, où il s'en fait au-dessus de quarante chargements, préféreraient de le porter au Collo, parce qu'ils y seraient payés en piastres qu'ils aiment beaucoup mieux que l'or qu'on leur donne à Stora. C'est après avoir consulté les principaux Chefs de ce pays que je parle. Il y aurait même d'autant mieux à espérer de ce projet : que le Bey de Constantine, qui nous traverse partout ailleurs sur la Traite du blé, trouverait ses propres intérêts à la seconder au Collo, puisqu'en lui payant une piastre par Caffis, qui est d'environ onze quintaux, ainsi qu'il la perçoit à Stora et qu'il en aurait le droit au Collo, serait un objet très considérable pour lui, d'autant mieux qu'il se fait bien des chargements en contravention de ses droits, et qu'il est toujours exposé à les perdre entièrement par l'indépendance des Maures de cette Place, je dis, de cette contrée.

                   " J'ajouterai, enfin, qu'il conviendrait dans les années où l'on pourrait trouver du bénéfice sur le blé, de faire faire la Traite à Stora et à Tarcus (Tacouch), où il se fait beaucoup de blé et d'une bonne qualité, Les Anglais sont presque les seuls, aujourd'hui, à y faire le commerce ; mais, outre que nous pourrions peut-être les en éloigner, en faisant valoir notre privilège exclusif pour le commerce de ces Places, il est sûr que les Maures nous préféreraient toujours à eux, à cause des mauvais traitements qu'ils en ont reçus; au surplus, le blé s'y donne à un fort bon prix ; le plis haut est de douze piastres, le Caffis; la piastre étant d'un quart inférieure à celle du Collo, le Caffis est, à peu de chose près, comme celui de Bône. On paye, en outre, deux piastres de droit par Caffis, l'une au Bey, et l'autre au Chef des Maures de la contrée.
                   " DE VERRAYON. "

                   Le document qui précède a été retrouvé dans nos archives d'Alger, ainsi que plusieurs autres que nous allons successivement reproduire par ordre chronologique.
                   La Lettre suivante, par exemple, écrite par les Directeurs de la Compagnie d'Afrique, siégeant à Marseille, a trait au Cheikh de la Mazoule, Abdallah, dont l'abbé Poiret nous a fait le portrait.

                   " Marseille, le 30 septembre 1761.
                   " A M. Armeny, Agent de la Compagnie, à Alger.
                   " M. Don, mal conseillé ; Hugon, son Drogman, a été sa boussole, et cette boussole l'a mené par une mauvaise route et lui a inspiré un plan aussi éloigné des intérêts de la Compagnie que chimérique ; heureusement, la Compagnie a été à temps d'empêcher l'exécution d'un projet mal arrangé qui la mettait à deux doigts de sa perte, et comme vous l'observerez fort bien, les prétendus avantages dont on plâtrait cette entreprise, n'étaient qu'illusion et le fond était d'une noirceur indigne de la Nation Française. En effet, vouloir que la Compagnie se prêtât à appeler Abdallah dans la Place, sous l'apparence d'amitié, qu'elle l'y retint prisonnier et qu'elle payât 4,000 piastres au Bey de Constantine, pour l'assassiner, sont-ce là des démarches d'une Compagnie Française et Chrétienne ! Vouloir persuader que le fils d'Abdallah qu'on fera nommer Chef à la place de son père, payera 44,000 piastres en reconnaissance de cette inhumanité, n'est-ce pas la plus haute rêverie ? La Compagnie n'a pas donné là dedans, mais voici ce qu'elle pense : qu'il faut vivre avec Abdallah, tant qu'il voudra bien vivre avec nous, et, qu'à la première faute, il faut se plaindre au Bey de Constantine demander fortement réparation, même sa destitution, et si, dans un court délai, le Bey de Constantine, ne rend pas la justice qu'il doit à la Compagnie, porter ses plaintes au Dey d'Alger contre le Bey de Constantine et Abdallah et contre tous ceux qui troubleront le Commerce de la Compagnie. Si M. Don n'avait pas été mal conseillé par Hugon, il aurait suivi cette route.
                   " Les Directeurs de la Compagnie royale d'Afrique,
                   " BEAUSSIER, ARMENY DE BENEZET, CHAUDIÈRE. "

                   En 1763, les Français, qui vivaient paisiblement depuis quelques années, eurent à subir de nouvelles avanies. Un bâtiment de Marseille fut encore pris, parce qu'il avait eu l'audace de se défendre contre l'attaque d'un Corsaire d'Alger, qu'il croyait Marocain.
                   A cette nouvelle, ce fut un soulèvement général contre les Français. Le Dey fit jeter dans les fers le Consul et son personnel, les Missionnaires Apostoliques, ainsi que les Équipages de quatre navires Provençaux qui étaient dans le Port. Deux jours après, on les fit travailler à la charrette. Après avoir ordonné cette mesure illégale, le Dey, pensant que la France allait lui déclarer la guerre, se hâta de donner des ordres à Constantine, pour qu'on se saisit également de tous les Français établis à Bône et à La Calle. Le Dey ne voulut pas permettre à notre Consul Vallière de repasser en France, ainsi qu'il en avait reçu l'ordre du Ministre; il le garda comme otage, et écrivit à Versailles pour déclarer qu'Alger ne pouvant pas rester sans Consul, il ne renverrait M. Vallière qu'autant qu'un nouvel Agent viendrait le remplacer.
                   A l'occasion de cette affaire, Vallière fit remarquer à la Cour que les Algériens ne considéraient plus les Consuls que comme des otages ; que la Compagnie d'Afrique, établie à Bône et à La Calle, était traitée par les Barbaresques sous le même point de vue, et que les Algériens pouvaient, selon leur caprice, arrêter le personnel de cette Compagnie et le rendre responsable des événements; il proposait, en conséquence, d'abandonner définitivement les Concessions. La Cour n'y voulut pas consentir.

A SUIVRE

ALGER, TYP. DE L'ASSOCIATION OUVRIÈRE V. AILLAUD ET Cie
Rue des Trois-Couleurs, 1877
Livre numérisé en mode texte par M. Alain Spenatto.

Oran, 5 Juillet 1962
In memoriam
ECHO D'ORANIE - N°274


             Douce ville d'Oran, cité de ma naissance,
             Tu as bercé ma vie de joie et d'espérance.
             J'ai grandi dans ton sein, enfant choyé, heureux
             D'avoir été béni par ton ciel généreux.

             Fol amoureux de toi, aveuglé par tes charmes,
             J'aurais donné ma vie et mon sang et mes larmes
             Pour te garder à moi, O ville tant chérie !...
             Mais ce cinq juillet-là ce fut la barbarie...

             "Ils" firent irruption au nom de Ben Bellah
             Qui leur avait promis le paradis d'Allah,
             Comme des êtres fous à l'appel d'émeutiers,
             Fauves ivres de sang, par cortèges entiers.

             La plus petite rue, les boulevards, les places
             Furent ensanglantés par ces hordes rapaces,
             Egorgeant, éventrant, dépeçant avec rage
             Tous ces chiens de roumis promis à l'abattage...

             Et je dirai à ceux criant " France, au secours ! ":
             " Oseriez-vous en plus demander un recours ?
             Vos mains tachées du sang de milliers d'égorgés
             Insultent nos martyrs et les veulent vengés ! "

             Je revois sans répit chaque nuit depuis lors,
             Des spectres par milliers, ces cohortes de morts
             Hantent mon souvenir, errant dans ma mémoire
             Comme pour me punir d'oublier leur histoire.

             L'oubli des disparus, c'est leur second cercueil.
             Gardons-nous de jamais devoir quitter ce deuil.
             Le long martyrologe est en lettres de sang,
             Qui pour nous doit rester un rappel incessant.

             Douce ville d'Oran, témoin des jours heureux,
             Ils ont donné leur vie pour te garder à eux.
             Notre devoir sera, pour leur plus grande gloire,
             De conserver leurs noms aux frontons de l'histoire !
Amédée Moreno              



5 JUILLET 1962 LE GENOCIDE
Par M. José CASTANO, 15 juillet 2012


« J’écris dans ce pays que le sang défigure qui n’est plus qu’un monceau de douleurs et de plaies, une halle à tous vents que la grêle inaugure, une ruine où la mort s’exerce aux osselets. »
(Louis Aragon - « François la Terreur »)

          Ce jeudi 5 juillet ne paraissait pas devoir être, à Oran, une journée plus angoissante que les autres. Comme depuis cinq jours, les Oranais s'éveillaient dans les rumeurs d'une foule qui avait déjà envahi la rue, ivre de promesses et de rêves. On allait enfin connaître le bien être, le monde allait changer de face, le pactole allait couler. Et la fête continuait... tandis que les Français qui étaient encore là bouclaient leurs valises ou attendaient, écrasés de soleil et de misère, un bateau sur les quais ou un avion aux abords de l'aérogare.

                      Un soulagement pourtant se faisait jour parmi ces Français-là. Tous avaient redouté la date fatidique du 1er juillet (référendum) et plus encore celle du 3 juillet qui avait vu défiler sept katibas de l'ALN dans Oran. Or, rien de ce qu'on avait craint ne s'était passé. Les enlèvements se succédaient, certes, les attentats sournois au coin des rues, aussi, mais il n'y avait pas eu de déferlement de la masse musulmane et le chef de détachement des unités de l'ALN, le Capitaine Bakhti avait déclaré aux Européens : « Vous pourrez vivre avec nous autant que vous voudrez et avec toutes les garanties accordées par le GPRA. L'ALN est présente à Oran. Pas question d'égorgements. Bien au contraire, nous vous garantissons une vie meilleure que celle que vous connaissiez auparavant ! »

                      De plus, le général Katz, en personne, avait estimé qu’il avait pris toutes les dispositions nécessaires pour que les manifestations du 5 juillet à Oran se passent dans le calme le plus absolu. Avec le Capitaine Bakhti, il s’était engagé à ce que les réjouissances algériennes ne débordent pas en ville européenne. Pourquoi dans ce cas là s'inquiéter plus que de coutume ? La fête marquant la célébration de l'indépendance algérienne pouvait commencer...

                      Cependant, dès l'aube, le village nègre (quartiers arabes) se mit en mouvement et contrairement à ce qui avait été promis, ce furent des milliers de Musulmans qui déferlèrent vers la ville européenne, s'étourdissant dans les cris, les chants, les you-you des femmes. Rien ne laissait encore prévoir le drame qui allait se passer. Pourtant de nombreux Européens constatèrent que certains avaient une arme à la main et que beaucoup d'autres tentaient de dissimuler soit un revolver, un couteau, un fusil, une hache ou un gourdin. Le doute n'était plus permis. Alors les plus avertis se barricadèrent et on essaya de prévenir par téléphone les amis et la famille de ses craintes.

                      Place Jeanne d'Arc située devant la cathédrale, une Musulmane, après avoir poussé une série de you-you stridents, grimpa sur le socle de la statue équestre de la pucelle d'Orléans. On lui tendit un drapeau vert et blanc qu'elle accrocha à l'épée que Jeanne d'Arc pointait vers le ciel. Une immense clameur accueillit cette action. Survoltée par sa prouesse, la mégère entreprit, toujours juchée sur le socle, une danse du ventre endiablée, supportée en cela par des milliers de mains qui claquaient au rythme de la danse. Il n'y avait plus de France en Algérie, il n'y avait plus de pucelle Française. L’Algérie appartenait aux Algériens !

                      A midi moins dix, devant le théâtre municipal où s'était rassemblée la foule, un silence incompréhensible s'établit soudain. Des responsables du FLN, étaient là, encadrant la meute et semblant attendre un signe. Puis quatre coups de feu isolés se firent entendre. C'était le signal ! Ce fut alors que plusieurs hommes, semblant mettre à exécution un plan mûrement réfléchi, partirent en courant dans toutes les directions, criant : « C'est l'OAS, c'est l'OAS qui nous tire dessus !» entraînant par là même la foule qui se mit également à courir en criant « OAS, OAS, OAS ! »

                      De ce rassemblement qui se devait - aux dires de Katz - être pacifique, émergèrent soudain des hommes en armes qui, pour affoler les gens, tirèrent dans toutes les directions - y compris sur la foule - aux cris de « OAS assassins ! Sus à l'OAS ! »

                      Bientôt le feu fut dirigé sur les sentinelles françaises en faction devant la mairie, le Château-Neuf (là précisément où se tenait l'état-major de Katz) et l'hôtel Martinez qui hébergeait les officiers français. Après un moment d'hésitation, les soldats français ripostèrent à leur tour avant de se barricader. Ce fut là le point de départ du plus grand pogrom anti-européen que l’Algérie n’eût jamais connu.

                      Ce qui va se passer ce 5 juillet à Oran, sera insoutenable à voir. Toutes les limites de l'horreur seront franchies. Des centaines d'Européens seront enlevés ; on égorgera, on émasculera, on mutilera pour le plaisir, on arrachera les tripes des suppliciés, on remplira les ventres de terre et de pierraille, des têtes d'enfants éclateront contre les murs comme des noix, des hommes seront crucifiés, brûlés vifs ; des femmes seront violées puis livrées à la prostitution ; le sang se répandra en nappes tandis qu'au village nègre, les Européens encore vivants seront suspendus par le palais aux crochets d’abattoir.

                      Comment pardonner, 48 ans après l’horreur de ce sang pleurant des viandes… ces bouts de cadavres que l’étal tenait suspendu à ses crochets ? Le crime est bien trop grand pour que nous n’en perdions jamais le souvenir !

                      Très vite, les Européens qui ne s’attendaient pas à ce déferlement de violence furent pris en chasse et bientôt ce ne fut qu’horreurs et abominations. Les cris de terreur trouvaient leur écho dans toutes les gorges des victimes pourchassées. Il ne subsistait plus le moindre sang froid, plus le moindre germe d'humanité... Ce n'était plus qu'une avalanche de démence et de terreur. Le carnage était sans précédent. La puanteur uniforme de la mort avait remplacé les odeurs multiples de la vie.

                      Pendant ce temps, l'armée française se barricadait dans les postes de garde en position de surveillance. Un hélicoptère survola la ville. A son bord, le Général Katz essayait d’apprécier la situation. D'après le rapport des sentinelles, sur la seule place d'Armes, il y avait au moins vingt cadavres d'Européens affreusement mutilés. Mais du haut de son appareil, le « boucher d'Oran » - ainsi l'avaient surnommé les Oranais - crut pouvoir conclure que la ville semblait calme (!). Tout était, apparemment, rentré dans l'ordre ! Il valait mieux éviter un affrontement avec le FLN, pensa-t-il !... et le drapeau français fut amené pour ne pas exciter davantage la multitude.

                      Chaque Européen était devenu proie, gibier face à la foule terrible, acharnée à sa joie, déchaînée, et quand ils apercevaient des véhicules de l'armée française, en proie à la terreur, tentaient d'y grimper… ils y étaient la plupart du temps repoussés à coups de crosse. C'était l'épouvante parmi eux. « Mais que fait l'armée, que fait l'armée ? » disaient-ils. Ils entendaient encore les hauts parleurs des camions militaires promener dans toute la ville, le lancinant et rassurant appel : « Oranais, Oranaises, n'écoutez pas ceux qui vous mentent (sous-entendu, l'OAS). L'armée est ici et restera pendant trois ans pour vous protéger. ». C'était, les 26, 27 et 28 juin 1962 !

                      Des hommes en tenue de combat, rutilantes de neuf, « les valeureux soldats de la libération », et d'autres civils armés se déversaient dans les immeubles et en ressortaient des files d'Européens, hommes, femmes, enfants, vieillards. Ces malheureux « convois de la mort » prenaient la direction d'Eckmuhl, du Petit Lac et de la Ville Nouvelle, mains sur la tête, sous les sarcasmes, les crachats, les injures, les coups et les huées de la populace. Pour eux, c'était la fin, ils le savaient et ils priaient pour que la mort vînt les prendre le plus vite possible et les arracher aux supplices qui les attendaient. Avec amertume ils se remémoraient les paroles de Fouchet : « La France n'oubliera jamais l'Algérie. Sa main sera toujours là pour l'aider»... « Comment pouvez-vous croire que la France puisse vous abandonner ? Vous avez la garantie d'un traitement privilégié ». Il est vrai que le Ministre n'avait pas précisé de quel traitement il s'agirait !... Et aujourd'hui, la ville toute entière leur paraissait une tombe : la leur. Aucune aide de personne à attendre. Crier, appeler au secours, tout était inutile. C'était le colonialisme et la génération nouvelle qu'on allait détruire, voilà tout. Alors, qu'importait qu'on saignât les enfants et qu'on ouvrît le ventre des mères, qu'on arrachât les tripes des suppliciés et qu'on les pendît par les pieds au-dessus de braises incandescentes...

                      A dix sept heures, enfin, le bruit caractéristique d'un convoi de camions se fit entendre. C'était la gendarmerie mobile, l'âme damnée du Général Katz qui prenait position. Dès cet instant, comme par miracle, la manifestation prit fin et la populace disparut... mais il était trop tard.

                      Des centaines de cadavres jonchaient les rues, le sang avait maculé trottoirs et rigoles, les appartements étaient dévastés, les magasins pillés, les disparitions ne se comptaient plus, la ville avait pris le visage de l'apocalypse.

                      Pourquoi cette intervention s'était-elle produite si tardivement ? Avait-on décidé de faire payer aux Oranais leur folie, leur passion pour l'Algérie française, leur trop grande fidélité à l'OAS ?

                      Où était passé le Capitaine Bakhti, l'homme fort, l'homme de confiance de Katz, qui avait déclaré le 3 juillet qu'il n'était pas question d'égorgement ?

                      La réponse est simple : Paris, qui, grâce à ses renseignements, s'attendait à cette explosion de folie furieuse, avait ordonné à Katz « de ne pas bouger, de laisser faire ». Et Katz, grosse brute bornée qui tirait vanité de sa servilité - même quand il s'agissait d'assassiner ou de laisser assassiner des Français ! - à la recherche constante d'une nouvelle étoile, obtempéra aveuglément. Ceci est une certitude. Les preuves matérielles foisonnent en ce sens. Ce qui est incontestable, c'est que l'ordre de Paris, capté à la poste centrale vers 16 h 30, de faire cesser la tuerie eut instantanément son effet. A 17 heures, tout était fini et la ville abasourdie était plongée dans un silence de mort, de cette mort qui pendant six heures s'était abattue sur elle. Katz quant à lui, pouvait être fier : Il avait obéi aux ordres et une quatrième étoile allait récompenser sa fidélité.

                      Cependant dans la cité meurtrie, l'angoisse étreignait les survivants. Chacun tremblait pour les siens, les gens se cherchaient, beaucoup demeuraient encore cachés de peur de voir la tornade s'abattre de nouveau. Le nombre des disparitions augmentait d'heure en heure, aggravant le tourment des familles. La morgue était pleine à craquer et une odeur fétide s'en dégageait. On en refusa bientôt l'entrée et les corps entassés, mutilés, étaient méconnaissables.

                      Dans la ville arabe et au Petit Lac, le tas des tués était plus incohérent et plus dense. Il s'échappait une odeur fétide, insupportable, une épouvantable pestilence. L'on pouvait voir, trempant dans des bains répugnants, les viscères des malheureuses victimes et sur un mur, tracé d'une main maladroite, l'on pouvait lire : « Les boyaux des Français »... Et toujours cette liesse, et toujours ces cris « Mort aux Chrétiens ! »... Et toujours cette foule frénétique, fanatique, cette même foule qui, quelques mois plus tard, n'obtenant rien des promesses invoquées tout au long de la guerre et réduite soudain à la famine, émigrera en France avec une mine attristée et des yeux de douleur, dans cette Patrie qu'ils auront eu plaisir à humilier et dont ils auront persécuté avec délice ses enfants.

José CASTANO          

Pour ces malheureux, la mort était la seule délivrance…
« Viens ô Mort et emporte mon cœur
Ecoute-moi t’appeler sans gémir
La terre ne veut plus me porter
Et le ciel est lourd de douleur »
Richard Scheid          

« En songeant à la paix, les Français ont fait preuve d’un monstrueux égoïsme. L’Histoire ne saurait leur pardonner leur silence et leur implacable inaction face aux appels désespérés de ceux que l’on menait joyeusement à l’abattoir pour y être suspendus vivants par le palais ou dans les chaudrons pour y être ébouillantés. » (Henry Tanner – Journal New York Times – USA)
(Henry Tanner – Journal New York Times – USA)

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5 JUILLET 2012
Envoyé par Divers

Envoyé par Mme. Odile Pereira
Cérémonie qui s'est déroulée le 5 juillet 2012 à notre Dame de Paris. C'était une messe, dite en souvenir de tous les morts et disparus en Algérie.

" IL PLEURE DANS MON COEUR
COMME SUR IL PLEUT SUR LA VILLE… "
                                                                (Paul Verlaine)


                La phrase du poète se vérifie ce soir. De gros nuages noirs déversent sur l'esplanade de Notre Dame une pluie fine, et notre cœur est bien lourd.
                Dès 17h45, nous sommes installés aux tout premiers rangs de la Cathédrale. Trente guides d'Oranie, en uniforme, et trois foulards rouge et blanc sur chemise d'uniforme: André Gaya, son épouse Michelle et votre serviteur.
                Un prêtre qui avait les pieds noirs, comme tout le reste du corps d'ailleurs, est venu à l'autel à 18h, escorté d'un acolyte et d' un ange blond en aube bleue (une soliste de la chorale de N D). Il a procédé à l'office du soir, accompagné des chants merveilleux et aériens de la choriste.
                A 18h30, la procession menée par Mgr Eric de Moulins-Beaufort , évêque auxiliaire de Paris, suivi de Mgr Boze, de l'Archiprêtre de N D et d'un prêtre sans doute Pied-Noir, ont investi le chœur. Mgr Eric de Moulins-Beaufort a introduit la Messe en rappelant que sa grand-mère était née à El Biar, sa mère à Alger. Son père étant militaire, il avait, dès son enfance, baigné, au cours des repas de famille, dans notre vie de " là bas " et dans toutes les souffrances liées à l'exode. Il a insisté sur le fait que cette Messe était une prière de souvenir pour tous ceux, évêque, prêtres et moines, religieuses, et tous les civils chrétiens ou non qui avaient péri ou disparu du fait de la guerre depuis 1954 à aujourd'hui.
                La Messe fut très recueillie, accompagnée là aussi des voix " divines " de plusieurs choristes en aubes bleues. L'homélie a été prononcée par Mgr Boze qui, hélas, fut trahi par la sono et très peu audible. La Sainte Communion fut partagée par un très grand nombre de participants.
                Une dame, en fin d'office, est venue témoigner de la disparition de son époux, de la difficulté de faire son deuil, ainsi que pour ses deux enfants, ne sachant où est enterré leur père, si même il l'est. Témoignage émouvant s'il en est et qui interpelle beaucoup d'entre nous. Cette dame s'occupe des " disparus ".
                Il est certain que nous vous avons associé à nos prières, tous, frères et sœurs Scouts et Guides et Amis qui n'avaient pu venir ainsi que tous nos "vieux" frères Scouts âgés et malades.
                J'ai, pour ma part beaucoup pensé à Claude Casavechia, mon patrouillard disparu et assassiné à Oran.
                Après la cérémonie, chant à N D, qu'elle soit de Paris, d'Afrique, de Santa Cruz... Elle est toujours notre Souveraine et notre Avocate auprès de son Fils ; "AVE MARIA, priez pour nous pauvres pécheurs".

                A la sortie de la Basilique, il pleut toujours un peu. Nous nous rendons dans un restaurant Libanais retenu par Danielle Paya, où nous partageons, par petits groupes, un repas bien sympathique et ou nous souhaitons à Jacqueline Cheula, Commissaire des Guides, un joyeux Anniversaire.
                Voilà Frères et Sœurs Scouts, ce que fut notre Communion et participation au cinquantième Anniversaire de l'exode.
                Je ne peux m'empêcher en sortant de cette Messe de rappeler que, à l'heure où nos dirigeants et 9 sur 10 des journalistes de la presse écrite ou télévisuelle se préparent à aller, tels des renégats, présenter leurs excuses au peuple Algérien pour toutes les "exactions" commises par la France en Algérie pendant 132 ans, ils oublient sciemment que la Mitidja, les marécages de la Macta pleins de moustiques et de malaria, les hauts plateaux désertiques, tous ces coins plus qu'inhospitaliers en 1830 sont devenus les vergers, les vignobles, les greniers de l'Algérie et même de la France.
                Que nos aïeux pauvres et démunis, venus des bords de la Méditerranée la bourse plate, les Lopez ou Escuderro, les Scotto di Meglio ou les Vanacore, les Schwartz ou Zimmerman qui refusaient la germanisation de l'Alsace, et les Dupont ou les Pietri et Casavechia, crevant de malaria ou de paludisme, ont transformé de leurs mains et souvent en y laissant la vie, ces terres arides, inhospitalières et abandonnées en Jardin d'Eden.
                Et qu'un modeste moinillon, le frère Clément y a " inventé " la Clémentine dans la vallée de Misserghin…
                Si devoir de repentance il devrait y avoir, je pense qu'il consiste dans le fait que dès l'école primaire, on ne nous ait pas obligé à apprendre l'Arabe dialectal, ce qui nous aurait peut-être permis de mieux comprendre et de nous intégrer complètement sans la barrière de la langue, à ce pays qui fut le nôtre, et qui le restera pour moi et pour beaucoup, jusqu'à notre dernier souffle.
                A chacun son opinion, c'est la mienne et je souhaitais la dire ici.
                Fraternellement et affectueusement à vous.
Y@GO de la 6°, Dom Bosco.

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Envoyé par Mme Pereira
Mémoire, Vérité, Espoir.
Notre Dame de Paris, le 5 Juillet 2012

L'homélie de Monseigneur BOZ
5 juillet 2012

Monseigneur,
Chers amis " Pieds-Noirs ",

Nous sommes ici ce soir pour le souvenir et la prière d'intercession pour toutes les victimes de la guerre d'Algérie de 1954 à 1962. Le Seigneur les a déjà sûrement prises en grâces et en pitié, quelles que furent leur religion et leur foi.
        Nous aurons une intention particulière pour les religieuses et les religieux massacrés durant ces évènements et les hommes, les femmes, les enfants enlevés et disparus à jamais.

        S'il nous arrive encore de nous souvenir des drames vécus, des atrocités, des enlèvements et de ne pouvoir encore effacer certaines images qui rendent nos nuits interminables, c'est que nous ne sommes pas totalement guéris de cette fin des temps que beaucoup d'entre nous ont vécue. Comment réparer des blessures, les fêlures irréversibles striées dans nos cœurs et nos vies ? Cela donnera à notre mémoire l'empreinte de la douleur, du mal subi qui nous rendent solidaires de tous les peuples ou communautés victimes de génocide, même si ce mot terrible n'a pas encore appliqué à notre histoire.
        Mais une longue marche, une longue maturation ont été accomplies et assurées depuis cinquante ans par les hommes et les femmes de communautés si diverses qui constituaient notre quotidien sur notre Algérie natale, Ces hommes et ces femmes, nous sommes de ceux-là, juifs, musulmans, chrétiens ou sans aucune religion, furent condamnés à la Dispersion à la suite d'un invraisemblable mélange d'erreurs de jugement, de passions et peut-être aussi de haine et de trahisons. Si pour les décisions au plus haut niveau, si pour les engagements de toutes sortes qui sont à l'origine de notre sinistre destinée, nous n'avons pas été consultés, et délibérément écartés, nous savons du moins comment tout cela s'est passé. Et nous avons eu le temps avec le temps qui passe, de prendre la mesure de nos propres responsabilités comme " pieds-noirs ", mais aussi une plus grande clairvoyance sur les responsabilités des autres acteurs du drame qui fut le nôtre.
        Et jamais, dans cette quête, aucun sentiment de repentance ou une quelconque demande de pardon ne se sont imposés à nous. Il nous reste l'immense regret de n'avoir pas eu assez tôt la conscience d'une communauté, d'un peuple nouveau qui était en train de naître dans ce pays. Communauté et peuple nouveau que nous n'avons pas pu défendre. Nous fûmes même traités d'assassins lorsqu'il fut question de défendre la terre de nos morts.
        Au-delà de toute rancune, au-delà de toute haine, la mémoire de ce passé reste une nécessité absolue pour sa transmission dans les temps à venir, comme une part irremplaçable de l'Histoire de la France, de l'Europe, de notre Mer commune.et aussi de l'Eglise. Ce passé fait désormais partie de l'héritage spirituel de nos enfants et des générations à venir. Il doit également peser sur notre propre réflexion, pour un retour et la cohérence sur nous-mêmes, la réconciliation avec notre histoire et notre place dans le monde et dans notre nouvelle patrie. Pour aller de l'avant, la réconciliation st nécessaire et signe de notre humanité, avec tout homme de bonne volonté qui a pu être notre adversaire, peut-être même notre ennemi, jusqu'à celui qui, par temps de folie, a tué ou enlevé l'un des nôtres.
        Comme dit l'Ecriture, jusqu'en éternité, seront reconnus ceux qui ont " traversé la Grande Epreuve " et qui restent signés du Sang de l'Agneau.

        Mais il fallait aussi que Lumière soit faite sur ce passé.
        Il fallait à tout prix, extraire de l'histoire, nos communautés d'Algérie, du magma idéologique et tragique dans lequel a baigné pendant des décennies, toute l'Afrique du Nord : fin de l'Empire Ottoman (1917), première revendication d'indépendance de l'Algérie en 1926, à Paris, et les1O.OOO algériens assassinés ou disparus, victimes des combats en France entre partisans algériens du pour ou du contre la France (entre 1945 et 1954), proclamation au temps de la " guerre froide " de la Troisième Internationale du Komintern Soviétique, déclarant que toute colonisation, identifiée à l'exploitation " de l'homme par l'homme ", était le crime absolu pour les pays qui en bénéficiaient.
        Plus profondément, il fallait séparer la guerre de conquête de l'Algérie, guerre hélas semblable à toutes les guerres durant lesquelles assaillants et assaillis commirent des actes irréparables, séparer la guerre de conquête d'avec l'arrivée sur ces terres africaines, des hommes et des femmes les plus pauvres de la Méditerranée. Les Métropolitains eux-mêmes se rendirent compte, lors du l'Exode imposé en 1961-1962, que les descendants de ces premiers arrivés, appelés " Pieds Noirs " n'avaient aucune ressemblance avec les découvreurs conquérants d'Isabelle la Catholique, revenant des Amériques, sur des galions remplis des trophées et d'or. Plus de cent ans de " colonie " n'avaient pas transformé ces hommes et ces femmes en " maîtres d'esclaves ", ni en possesseurs de trésors. Ils n'avaient que le souvenir de leurs morts, leurs ancêtres qui n'ont vécu, la plus part d'entre eux, sur cette terre, que les années de leur jeunesse de pionniers et d'ouvreurs d'espaces nouveaux, tant cette terre était ingrate et dure, et depuis des siècles fermée sur elle-même. Leur existence ne dépassait pas trente cinq ans.

        Et pourtant que de liens créés, qui ne nous font que regretter cet immense gâchis de cette fausse guerre d'Algérie, durant laquelle les habitants de ce pays ont failli perdre leur âme et le culte héréditaire de la lumière et de terre et de la mer ! Ce fut une histoire achevée par un simulacre de traité de paix entre des communautés qui avaient déjà appris à vivre ensemble, à faire la fête ensemble, et à mourir ensemble.
        Et mourir ensemble aussi pour une Patrie, découverte dans la douleur et dans le doute, mais avec quelle loyauté et quelle générosité. Ceux de nos frères algériens qui sont morts et ont souffert pour notre commune patrie ne sont ni des traitres ni des renégats. Ce sont les meilleurs d'entre nous. Car leur route fut plus longue et souvent plus cruelle que la nôtre, combien semée de malheurs. Mais ils sont avec les " Pieds-Noirs ", les annonciateurs de temps nouveaux que nous vivons. Avec le retour parmi nous en " terres d'Occident " de nos frères d'Afrique du Nord. C'est avec eux qu'il faudra construire un monde nouveau. Si le chagrin, surgi de l'abandon de leur terre l'Algérie, a fait mourir prématurément, nombre de nos anciens, lors de leur exil en 1962 en France ou ailleurs en Méditerranée, jamais le suicide pratiqué par nos ancêtres les Donatistes n'a traversé le cerveau d'un " Pied-Noir ". Revenus en Europe, les "Pieds-Noirs " se sont remis à la tâche avec un courage et une persévérance qui étonnèrent les Métropolitains. Ceux-ci eurent du mal à reconnaître en ces hommes et ces femmes, ceux ou celles qui " auraient fait suer le burnous " ou auraient humilié l' " indigène " comme on disait alors. C'est ainsi que certains observateurs de la vie économique de l'Europe n'hésitent pas à signaler, à décrire le rôle et la part non négligeable prise par les Français d'Algérie, dans l'embellie économique et les progrès acquis durant les " Trente Glorieuses " en France.
        Nos frères des communautés ecclésiales d'Europe furent étonnés de la ferveur, de la chaleur des chrétiens venus d'Algérie dans l'expression de leur foi et aussi de leur expérience et des difficultés de la Rencontre avec l'Autre.
        Mais à une autre échelle ou perspective, cette vie commune de plus d'un siècle, et cette rencontre au niveau de la pensée et du comportement quotidien, qui sont les bases de toute rencontre durable au-delà des cultures, cette première rencontre entre Orient et Occident après les Croisades, dans un tout autre contexte, n'a-t-elle pas semé des germes qui ont lentement mûri pour au moins initier ces mouvements profonds qui bouleversent actuellement, dans un sens positif, nous l'espérons de tour notre cœur, le monde arabo-musulman ? C'est ce rôle qu'ont joué les chrétiens du Moyen-Orient auprès de leurs compatriotes, lors de la " Renaissance " de ce continent à la fin du 19e siècle.
        Et commence à se lever au milieu de nous ce souffle, non pas de l'oubli qui serait une trahison pour notre histoire, commence à se lever au milieu de nous, , ce Souffle de l'Esprit, ce souffle de l'Espérance, cet espoir qui purifie, qui dégage des horizons nouveaux pour des routes nouvelles, fi sabil lillah, " sur la voie de Dieu " comme on disait autrefois ?

Mgr Pierre BOZ, d'Oran                                                        
Groupe de recherches des Disparus en Algérie                     
   
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Envoyé par M. Edmond Vassalo
Cimetière de Ranquine

        Je me permets de vous adresser des photos prises à l'occasion de la cérémonie du 5 Juillet 2012 au cimetière de Ranquine à Biarritz.,


Photo M. E. Vassalo
Photo M. E. Vassalo
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Envoyé par M. Hugues Jolivet
Le Souvenir à Nice

        Ce message a pour but, de donner quelques éléments "objectifs" sur les cérémonies du 30 juin, à NICE, pour Commémorer le retour forcé des P.N en Métropole.

        Cette journée du souvenir s'est déroulée en trois phases :
        A) Dans le Jardin Alsace - Lorraine où est érigé depuis longtemps un Monuments aux Morts dedié à tous ceux qui sont décédés en Afrique du Nord et dans les territoires d'Outre-Mer, sous la Présidence du Député-Maire de NICE,Christian ESTROSI, accompagné duDéputé Eric CIOTTI, Président du Conseil Général des Alpes Maritimes, et du Député Rudy SALLES dont l'épouse est une Pied-Noir d'ORAN.
        Trois gerbes ont été déposées au pied du monument, la première par la Présidente des Associations de Rapatriés, la seconde par le Président du Conseil Général, la troisième par Le Maire de NICE.

Photo M. H. Jolivet
Jardin Alsace-Lorraine de Nice, le Monument aux Morts d'Afrique du Nord et des territoires d'Outre-Mer.

        B) Inauguration de l'Oeuvre Commémorative (Mémorial du Cinquantenaire), réalisée par Raoul MOREAU, P.N d'Oran.
        Après la cérémonie au Monument aux morts, Elus en tête, (au premier plan, le Député Eric CIOTTI, Président du Conseil Général des Alpes Marimes), les participants se dirigent vers le nouveau Mémorial du Cinquantenaire à inaugurer.
Photo M. H. Jolivet
Dos du Mémorial, côté Méditerranée. Les traces de pas représentent les rapatriés rejoignant la Métropole et la "Déchirure" est symbolisée par la brisure de la stèle.
Photo M. H. Jolivet
Autre vue, pour souligner que le mémorial concerne aussi bien les Harkis musulmans, que les Juifs et les Chrétiens.

        Le Mémorial a été inauguré par Christian ESTROSI et béni par un Prêtre, un Rabbin et un dignitaire Musulman. Est inscrit dans le marbre : "Hommage aux Français d'Afrique du Nord de toutes confessions. Ils ont construit un pays, l'ont quitté dans la douleur en 1962. Arrivés en nombre sur la Côte d'Azur, ils ont participé à son essor et à sa réussite. Ne sont pas oubliés, les Français du Maroc et de la Tunisie". Ce mémorial est élevé sur la Promenade des Anglais face au Centre Universitaire Méditerranéen (CUM), lieu de rencontre des riverains de "Mare Nostrum".

        C) Allocutions au Centre Universitaire Méditerranéen par :
        Madame Agnès RAMPAL, rapatriée, adjointe au Maire de NICE, responsable des rapatriés et de l'Education.
        Le testament des Harkis à leurs enfants renouvelant leur attachement à la France.
        M. Christian ESTROSI retrace la vie des P.N sur la Côte d'Azur, de 1962 à 2012, reconnaissant ce qu'ils ont souffert, mais aussi, ce qu'ils ont apporté : leurs valeurs, leur courage, leur ténacité pour atteindre la réussite.
        Les chants patriotiques ont été chantés avec ferveur avant de se quitter.
        


Jésus s'énerve
Envoyé par Jean

         

       - Qui est la?
       - C'est Paul. Jésus ouvre la porte.
       - Qu'as-tu ramené Paul ?
       - Haschisch du Maroc.
       - Très bien mon fils, entre.

       - Qui est la ?
       - C'est Marc. Jésus ouvre la porte.
       - Qu'as-tu ramené Marc ?
       - Marijuana de Colombie.
       - Très bien mon fils, entre.
       - C'est Mathieu. Jésus ouvre la porte.
       - Qu'as-tu ramené Mathieu ?
       - Cocaïne de Bolivie.
       - Très bien mon fils, entre.

       - Qui est la ?
       - C'est Jean. Jésus ouvre la porte.
       - Qu'as-tu ramené Jean?
       - Ecstasy de Montréal.
       - Très bien mon fils, entre.

       - Qui est la ?
       - C'est Luc. Jésus ouvre la porte.
       - Qu'as-tu ramené Luc?
       - Speed d'Amsterdam.
       - Très bien mon fils, entre.

       - Qui est la ?
       - C'est Judas. Jésus ouvre la porte.
       - Qu'as tu ramené Judas?
       - Gendarmerie Nationale ! Tout le monde contre le mur.



Le XXIe siècle et la tentation cosmopolite
Par M. Fabrice Dutilleul,
Envoyé par : diffusion@francephi.com
«Consommer est devenu le but suprême de l’existence des individus, ce qui comble d’aise les maîtres du “village terrestre” peuplé d’hédonistes (les travailleurs) et de psychopathes (les parasites sociaux)»

          Entretien avec le Dr Bernard Plouvier (propos recueillis par Fabrice Dutilleul)

         Vous abordez dans votre livre des thèmes très divers, tel les origines de l’Homo sapiens, le domaine territorial de la race blanche, dite « caucasienne », les constantes de la société humaines et les variables culturelles, mais également l’ambiguïté du « libéralisme » et du « melting pot » des USA, l’expérience mondialiste et l’économie globale qui permet aux ploutocrates de confisquer les États… Le titre de cette collection « Nouveau siècle, nouveaux enjeux » semble parfaitement s’appliquer au thème de ce livre ? 

         Nous autres, Européens autochtones, vivons indéniablement une période de « fin de civilisation », qui ressemble à s’y méprendre à celle vécue par les contemporains de la fin de l’Empire romain d’Occident. Cette constatation, assez peu réjouissante, mérite à la fois que l’on établisse un bilan des réalisations anciennes et que l’on apporte quelques réflexions comparatives sur les valeurs qui s’estompent et celles qui émergent.
          Au Ve siècle, l’enrichissement général des citoyens de l’Empire romain avait conduit au relâchement de l’effort collectif et deux nouvelles religions moyen-orientales – la chrétienne et celle des adorateurs de Mithra – avaient supplanté le culte des dieux de l’État. De nos jours, la fraction la plus inventive de l’humanité contemporaine s’est lancée dans la course effrénée aux petites joies individuelles, au lieu d’œuvrer comme auparavant pour la collectivité.
          Au Ve siècle, le pouvoir spirituel avait asservi puis anéanti la puissance politique. De nos jours, les maîtres de l’économie écrasent les autres pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire, médiatique et même spirituel.
          Consommer est devenu le but suprême de l’existence des individus, ce qui comble d’aise les maîtres du « village terrestre » peuplé d’hédonistes (les travailleurs) et de psychopathes (les parasites sociaux).
          L’économie globale et la mondialisation de la vie économique et culturelle sont deux notions nées aux USA durant la IIe Guerre mondiale. Du fait de l’implosion des sociétés communistes, elles sont devenues la réalité quotidienne de presque tous les peuples de la planète : rêve pour les uns, cauchemar pour les autres… c’est affaire de sensibilité et d’idéal.
          Il est évident que Franklin Delano Roosevelt, le grand concepteur, n’aurait nullement apprécié notre monde où les grands actionnaires des multinationales et des trusts nationaux d’Asie manipulent, du fait de la toute-puissance de l’argent, les pantins de la politique et des media.

          Quelle est votre définition du « cosmopolitisme », un mot qui, au XVIIIe siècle, à l’époque des Lumières, représentait le nec plus ultra : cela revenait alors, pour l’élite, à s’informer des autres cultures que celle de son pays d’origine ?

          Le cosmopolitisme à la sauce mondialiste équivaut au mixage des cultures et au brassage des populations, de façon à liquider l’option nationale, jugée pernicieuse. L’Europe est ainsi envahie d’extra-Européens, souvent incultes, toujours faméliques et avides, également nantis pour la plupart d’une religion médiévale, c’est-à-dire grosse de l’expression d’un fanatisme anachronique, mais également porteurs d’un racisme revanchard dont l’expression est évidente, sauf pour les pitres qui façonnent l’opinion publique et ceux qui font semblant de nous gouverner.
          La propagande mondialiste reflète, c’est évident, les choix de nos maîtres, qui leur sont dictés par leur intérêt. Le grand village terrestre ne doit plus être composé que d’individus qui consomment beaucoup, au besoin à crédit, et pensent gentiment ce qu’imposent les fabricants d’opinion publique.
          Dans leur désir d’uniformiser l’humanité, pour augmenter la rentabilité du négoce en facilitant le travail des producteurs, des distributeurs et des revendeurs de biens de consommation, nos maîtres font l’impasse sur de nombreuses données génétiquement programmées de l’espèce humaine, non susceptibles d’éducation ou de rééducation. En outre, il nient allègrement une évidence : la profonde inégalité des êtres humains et des civilisations passées.
          Par intérêt également, ils autorisent le développement de conduites sociales aberrantes pour peu que cela leur fournisse un marché lucratif (pornographie, conduites addictives, coutumes alimentaires absurdes conformes à des préceptes religieux antiques ou médiévaux).
          Que cela envahisse le continent phare du melting pot, celui des trois Amériques (pour reprendre une expression rooseveltienne), ne nous regarde pas en tant qu’Européens, mais il est grotesque de le tolérer dans notre continent, qui fut le continent civilisateur durant deux millénaires et demi.

          Pourquoi ne pas aimer ce monde nouveau, apparu il y a une vingtaine d’années, lors de l’effondrement des sociétés communistes et du triomphe de l’american way of life ?

          Dépourvus de culture historique et philosophique, nos nouveaux maîtres créent une société mono-culturelle, multi-raciale parfaitement artificielle, qui ne peut en aucun cas créer une civilisation stable, donc durable, ni innovante au plan intellectuel et spirituel.
          L’étude des espèces animales démontre que l’égoïsme et l’individualisme sont nocifs à moyen terme pour l’espèce, mais aussi pour les individus. Sans discipline, sans hiérarchie fondée sur les qualités et les mérites individuels, sans cohésion du groupe fondée sur l’utilité sociale, il ne peut y avoir de sécurité donc de survie, encore moins d’expansion pour l’espèce considérée.
          Ce qui effare le plus un observateur européen contemplant la société actuelle est de constater que les Européens de souche ont, par veulerie et par esprit de facilité, renoncé à leur histoire. De la position de civilisateurs de la planète, ils sont passés en un demi-siècle au statut de colonisés, achetant des produits de médiocre qualité et d’infime durée de vie, fabriqués le plus souvent en Asie, et se gavant d’une sous-culture élaborée aux USA et au Japon.
          L’étude de quelques grandes civilisations européennes défuntes démontre que l’homogénéité ethnique est l’une des conditions fondamentales de l’implantation, puis du rayonnement d’une civilisation originale. La perte du sens de l’effort collectif, l’incorporation de populations ou de croyances issues d’autres continents sont les conditions idéales pour amener la dégénérescence, puis la mort d’une civilisation, c’est-à-dire l’instauration d’un nouvel « âge des ténèbres ».
          On ne peut guère compter sur le milieu des universitaires, où règnent en maîtres le conformisme et le misonéisme, ni sur les media, par définition aux ordres du Pouvoir, pour provoquer une réflexion critique chez nos contemporains, alors même que l’avenir de l’Europe dépend essentiellement de la prise de conscience de l’originalité et de la richesse de leur passé par les Européens de souche, qui seuls doivent décider de l’avenir du continent et de sa race.

          LE XXIE SIECLE OU LA TENTATION COSMOPOLITE, édition L’Æncre, collection « », à nouveau siècle, nouveaux enjeux, dirigée par Philippe Randa, 452 pages, 35 euros.
          Francephi diffusion


"POUR QUI LA REPENTANCE "
Envoyé par J. F. Paya
POUR QUI LA REPENTANCE ?      8 MAI 1945
DANS LES HAUTS-PLATEAUX SETIFIENS ET A GUELMA

Du docteur Jean-Claude PEREZ
Auteur du livre " ATTAQUES ET CONTRE-ATTAQUES " Aux Editions Dualpha - BP 58, 77522 COULOMMIERS CEDEX, NOUS COMMUNIQUE SOUS LE N° 12 BIS L'ETUDE SUIVANTE

    Comme tout un chacun j'ai entendu parler, en mai 2005, du 8 mai 1945.
    Comme tout un chacun j'ai entendu évoquer des " massacres " : ceux de Sétif du 8 mai 1945.
    Comme tout un chacun j'ai appris qu'il s'agissait de massacres subis par des berbères musulmans affamés, qui s'étaient rebellés contre des Français affameurs.
    Comme tout un chacun j'ai entendu parler de repentance : celle que la France devait exprimer à la suite de ces " tueries ".
    Comme tout, un chacun j'ai enregistré la timidité, la passivité, plus encore la couardise, ne craignons pas la vigueur des mots, manifestées par certains de nos médias Pieds-noirs dans leur riposte geignarde.
    Comme tout un chacun j'ai ressenti un désespoir atroce né du manque de détermination de la part de notre communauté à se défendre avec force, avec violence, avec passion, contre l'accusation de génocide portée contre elle et contre notre armée, à l'occasion de cette horrible tragédie du 8 mai 1945.
    Comme tout un chacun enfin, j'ai pris acte, d'une attitude coupable : le refus de connaître la signification véritable de ce drame car, lors de cette émeute, à, travers les seins coupés et les ventres ouverts des femmes françaises violées par des Berbères fanatisés, c'était la France, " l'Alma Mater ", la Mère Patrie française que l'on éventrait dans un vacarme de youyous, aux cris de " Jihad " et de " qatlan ensara ", " tuez " les chrétiens !

              Oui, j'ai enregistré tout cela et j'éprouve, aujourd'hui, un sentiment de honte à l'égard de ceux qui, parce qu'ils sont ignorants des faits, parce qu'ils se vautrent dans cette ignorance qui leur sert d'excuse et d'alibi, se taisent en refusant d'opposer la Vérité à ce séisme accusateur et diffamatoire.
              La vérité, c'est-à-dire l'identité réelle des événements du 8 mai 1945, qui à l'évidence n'intéressent personne, à l'exception de nos frères et soeurs des Hauts-Plateaux sétifiens qui ont subi l'événement.
              Et pourtant combien de fois, avons-nous insisté sur l'origine de ce 8 mai 1945, combien de fois avons-nous écrit et proclamé que ce 8 mai 1945, dans les Hauts-Plateaux sétifiens et à Guelma, illustrait le début militaire de la guerre d'Algérie, le début de la nouvelle Révolution Mondiale telle que nous la connaissons dans sa phase actuelle !
              Révolution mondiale ?
              " Pauvre abruti " m'a-t-on répliqué, " mais, de quelle révolution mondiale parles-tu ? "
              Avec pitié, plus qu'avec dédain et mépris, je leur ai répondu : " la révolution mise en place par les stratèges de l'anti-Occident, qui ont su utiliser l'islamisme fondamentaliste algérien pour enclencher cette nouvelle dialectique ultime, c'est-à-dire cette nouvelle contradiction, qui illustre l'histoire du monde actuel : l'Islamisme, contre l'Occident chrétien. L'islamisme, arme révolutionnaire actuelle, contre ce qui reste de la pauvre civilisation occidentale, capitularde, geignarde, pour ne pas dire soumise. "
              Mais, aujourd'hui, parce que l'urgence l'impose, mon attitude s'est radicalement modifiée.
              Halte à la rancoeur ! Halte au mépris !
              Ce qu'il faut, c'est d'abord savoir, puis faire savoir. Et pour savoir, il faut regarder l'histoire. Mais dans un combat regarder ne sert à rien si l'on n'est pas capable de voir. Et pour être capable de voir il ne faut plus se piquer de cette vanité commune, à quelques Pieds-noirs : celle de tout savoir.
              Et que voit-on dans l'historique et la genèse du 8 mai 1945 ?
              Ceci et pour l'amour du ciel regardez, mais surtout voyez !
              En 1931, se réunit à Jérusalem le Congrès mondial de l'Islam, à la convocation d'Asmine El Husseïni, le mufti de Jérusalem, sous l'égide des services secrets britanniques.
              En réalité il s'agit d'installer un dispositif de guerre dans le but, d'interdire la naissance de l'état d'Israël. Les Anglais, reniant les engagements de Lord Balfour, veulent s'opposer à la naissance de l'état Juif, dans l'espoir d'assurer la sauvegarde d'un oléoduc destiné à transporter le pétrole d'Irak au port d'Haïfa en traversant la Jordanie. Ils ont donc besoin des " Arabes " et ils jouent leur va-tout sur Asmine El Husseïni.
              Mais celui--ci pour accomplir la mission dont il est investi doit s'appuyer sur la complicité de notables musulmans en renom du Proche-Orient. Tout particulièrement sur les animateurs de la " Nahdah ". La nahdah, c'est la renaissance de l'islam, un mouvement islamiste spécifiquement arabe, qui est né en Egypte au lendemain de la victoire des Pyramides, remportée par Bonaparte.

              Or, en 1931 la nahdah bénéficie du concours d'un animateur de prestige, d'un grand homme de l'Islam. Il s'agit de l'émir Chekib Arslan. C'est un Druze libanais né en 1870, journaliste puis parlementaire à la Chambre ottomane. Avant toute chose, il s'agit d'un religieux profond, animateur principal de la nahdah, précisons-le encore et encore. C'est un homme doté d'une immense culture, mais avant tout c'est un fanatique du Panarabisme. Il est membre du parti Union et Progrès fondé en Turquie au XIXème siècle. En 1915, il participe activement à la campagne exigeant le génocide arménien. Plus tard, en 1931, au moment du congrès de l'Islam de Jérusalem, il est devenu, depuis 9 ans, un farouche ennemi de la France.

              En effet, en 1922 il n'a pas accepté les décisions du traité de San Remo par lequel, la Société Des Nations (SDN) attribue à la France le mandat d'administrer la Syrie et le Liban. Alors que l'Angleterre reçoit le mandat d'administrer l'Irak, la Transjordanie et la Palestine. Très vite, sous la pression du Roi Pétrole, le nouveau veau d'or du monde moderne, les Britanniques vont accorder l'indépendance à l'Irak, faire naître le royaume de Jordanie et assurer les Palestiniens musulmans de leur détermination à interdire la naissance d'Israël. Car les Anglais ont besoin du port d'Haïfa, pour garantir la rentabilité de ce fameux et théorique oléoduc.
              Dans cette perspective il faut une caution islamiste, un appui spirituel, qui va soutenir dans le sens antijuif et antisioniste l'action du mufti de Jérusalem Asmine El Husseïni. Qui va, personnaliser cette caution islamiste ? C'est l'émir Chekib Arslan, le Druze libanais, l'homme qui a réclamé le génocide arménien, l'animateur principal de la nahdah, expression religieuse du panarabisme.
              Mais entre-temps pour les Britanniques Chekib Arslan offre une autre appréciable qualité : il est devenu un ennemi de la France, depuis le traité de San-Remo, comme nous l'avons précisé antérieurement. Il déclare la guerre à la France… en 1925. Il va prendre part à la révolte des Druzes syriens déclenchée cette année-là. De furieux combats seront livrés par l'armée française contre les rebelles. Au cours de cette révolte un officier subalterne français, est sévèrement blessé. Il s'appelle : Raoul Salan. En 1926 un tribunal militaire français le condamne à mort par contumace.

              Chekib Arslan s'installe alors, à Genève où il organise un comité suprême pour la " libération " de l'Afrique du Nord Française. Mais fidèle à la nahdah, qu'il continue d'animer, il fonde une revue " el Ouma ", " la Nation Arabe " A partir de Genève, de l'Egypte et des territoires non français du Proche-Orient, il prêche le jihad contre la France. Il est en contact permanent avec les grands indépendantistes berbères d'Algérie qu'il avait connus antérieurement, avant la guerre de 1914, lorsque ces derniers étaient venus accomplir des stages de formation au Hedjaz et dans tout le Proche-Orient. En particulier, il va connaître Abdelhamid Ben Baddis, Berbère de Constantine, et El Bachir El Ibrahimi, un Berbère du Constantinois, des Hauts-Plateaux sétifiens, né en 1889 à Tocqueville, Ras-El-Oued, pas loin de Sétif et Borj-Bou-Arreridj. Ce dernier détail est d'une importance cruciale pour comprendre la genèse du 8 mai 1945. Ces deux hommes ont fait partie en 1920, à l'échelon directionnel, de la première organisation religieuse fondamentaliste algérienne, anti-française, peu connue, mais dont le rôle sera déterminant, fondé par un Berbère, Omar Smaïl.
              1920 ?

              Pourquoi, 1920 ? Parce que c'est l'année qui suit 1919. Que s'est-il passé, en 1919 ?
              C'est le 4 février, de cette année-là qu'ont été publiés dans le journal officiel les décrets d'application d'une nouvelle loi. La loi du 4 février 1919.
              Elle reprend les données du sénatus-consulte de Napoléon III du 14 juillet 1865, concernant l'accession des musulmans d'Algérie à la citoyenneté française, mais en simplifiant considérablement la procédure d'accession. Il suffira désormais de passer par le bureau d'un juge de paix, de satisfaire à un questionnaire, et la citoyenneté française est octroyée à celui qui la demande. C'est donc une loi de très grande importance qui engage évidemment, mais on l'ignore à cette époque, l'avenir de l'Algérie française, celui de la France, de l'Europe et aussi l'avenir de l'Occident tout entier. Mais le sait-on à cette époque ? Non, soulignons-le une fois de plus. Car, onze semaines après l'armistice, à la fin à l'imbécile boucherie de 14-18, qui est préoccupé, en France de l'accession ou de la non-accession des musulmans à la citoyenneté française? Personne.
              En France on panse les plaies subies par la Patrie et par notre peuple, et surtout on aspire à la paix. Les Arabes d'Algérie ? Ca n'intéresse personne à ce moment-là. En réalité nous nous inscrivons parmi ceux qui considèrent avec conviction, plus encore avec une certitude absolue, et nous le démontrons dans notre nouvelle conférence[1], que cette loi illustre une astucieuse et savante provocation. Elle a pour but réel de déclencher une réaction en Algérie dans la perspective de voir s'édifier sur cette terre, un appareil de riposte à partir duquel va se structurer progressivement un organe de guerre, dans le but de provoquer l'expulsion de la France d'Algérie.

              Dans cette nouvelle optique, Omar Smaïl, un négociant berbère, islamiste convaincu, réunit en 1920 des oulémas, berbères comme lui, dans une toute nouvelle et première association tout à fait légale. C'est-à-dire conforme aux exigences de la loi de 1901 sur les associations, la très célèbre loi de Waldeck-Rousseau. Des oulémas, nous voulons dire des imams, des muftis et des cadis. Ce sont les Cénacles, ainsi s'appelle cette nouvelle association. Dans le cadre de ces Cénacles, en observance des statuts, Omar Smaïl va demander deux choses à ces oulémas, et pas une de plus.

              1°/ Imperméabiliser la communauté des croyants à l'égard des effets possibles de la francisation et de l'assimilation. Et il ajoute, contre toute logique : protéger aussi la communauté des croyants contre l'évangélisation ! Comme si le gouvernement de la IIIème République était préoccupé de la christianisation des Musulmans ! C'est d'autant plus aberrant, en apparence seulement, que les conversions collectives sont interdites par la IIIème République.
              Aberrant, en apparence seulement, avons-nous dit. Pourquoi ? Parce que cette illogique et inutile recommandation va permettre à Omar Smaïl et aux oulémas des cénacles, de forger, dès cette époque, l'arme maîtresse de la guerre d'Algérie.
              Guerre d'Algérie qui est en train de se mettre en place cette année-là. Une arme révolutionnaire que, plus tard, nos grands spécialistes de la guerre subversive et de la guerre psychologique ignoreront totalement dans leur souci de "chinoiser" à outrance la guerre d'Algérie. Il s'agit tout banalement de l'arme de la malédiction divine. Car ce que veut exprimer Omar Smaïl c'est ceci : " la France veut faire de vous, des citoyens français, mais ce qu'elle prétend en réalité c'est faire de vous des chrétiens et vous subirez en temps voulu les effets de la malédiction divine ". La malédiction divine, voilà la menace brandie contre ceux qui refuseraient de suivre la Révolution algérienne.

              2°/ Mais Omar Smaïl demande aux oulémas des cénacles une seconde chose : " il vous appartient dorénavant d'exercer votre action en faisant un usage exclusif de la langue arabe littérale "
              Il s'adresse à des oulémas presque tous, Berbères comme lui. Il exige d'eux qu'ils s'expriment en arabe littéral. Mais il sait que cela ne pose aucun problème à ses interlocuteurs, étant donné le niveau culturel exceptionnel des hommes auxquels il s'adresse.
              En prenant cette décision il recherche et obtient un double résultat :
              - il impose la nouvelle arabité de l'Algérie pour faciliter le combat contre la France, la fameuse " arabité rénovée " sur laquelle nous sommes très peu nombreux à insister ;
              - il incorpore ainsi ce combat dans les exigences culturelles de la nahdah, dont l'émir libanais Chekib Arslan est le principal animateur, nous le savons déjà.
              Cette action des cénacles dure cinq ans et en 1925 il peut se permettre d'aller plus loin. Il fonde une deuxième association : le " nadi at taraqui ", " le cercle du progrès ".
              Dans cette nouvelle association, il attribue au statut personnel des musulmans d'Algérie une valeur de plate-forme révolutionnaire ultime, sur laquelle la France finira par se casser les dents.
              En 1931, enfin, il créée une troisième et dernière association, au cours de deux cérémonies solennelles :
              - la première le 5 mai 1931 : il fonde ce jour-là l'association des oulémas d'Algérie, le conseil supérieur des docteurs de la foi coranique ;
              - la seconde le 7 mai : il fait élire, à la présidence de l'association Abdelhamid Ben Baddis, mufti de Constantine et à la vice-présidence un autre Berbère des Hauts-Plateaux sétifiens, l'homme de Tocqueville-Ras El Oued, El Bachir El Ibrahimi ou Ibrahim Bachir Cheikh.
              Or ces deux Berbères, comme tous les autres de l'association, sont depuis longtemps sous l'influence spirituelle de l'émir Cheikib Arslan, le Druze ennemi de la France depuis 1922, condamné à mort par contumace en 1926, qui a milité ouvertement pour le génocide arménien en 1915, et qui dirige depuis l'étranger le combat islamiste contre la France.

              Après la déclaration de guerre (septembre 1939), Ben Baddis est astreint à résidence surveillée dans un camp de concentration français. Il y meurt le 23 avril 1940. El Bachir El Ibrahimi, le vice-président de l'association, l'homme des Hauts-Plateaux sétifiens, bien qu'assigné à résidence dans la petite ville d'Aflou, près de Tiaret, devient le président "de facto". Astreint à résidence certes, mais libre de ses mouvements et de ses contacts dans les limites de cette ville.
              Pendant le déroulement du conflit mondial, le mufti de Jérusalem, Asmine El Husseïni, rejoint Adolphe Hitler à Berlin. L'émir Chekib Arslan le suit très peu de temps plus tard. Il va participer, par la voix radiophonique allemande, à la préparation d'un soulèvement des musulmans d'AFN. Il est fait prisonnier par les alliés à la fin de la guerre, en même temps qu'Asmine El Husseïni devenu depuis son séjour en Allemagne le grand mufti de Jérusalem. On les "laisse" s'évader et Chekib Arslan donne le signal de l'insurrection le jour de la capitulation effective de l'armée allemande, c'est-à-dire le 7 mai 1945.

              Nous avons apporté, par ce parcours très schématique et nécessairement incomplet, une explication au " pourquoi " de la date du 8 mai. Il fallait que l'insurrection se déclenchât alors que l'essentiel de l'armée d'Afrique se trouvait encore en Allemagne, ou répartie dans des centaines de garnisons de France, d'Afrique du Nord et du Proche-Orient. Il ne restait dans le Constantinois qu'un effectif de forces militaires classiques extrêmement restreint. Donc le 8 mai, c'était vraiment la date limite favorable à l'insurrection, avant le rapatriement d'effectifs militaires plus conséquents, habitués au combat depuis 1943.
              Mais pourquoi cet appel dont le résultat, bien que sanguinaire, fut un fiasco complet, s'est-il révélé efficace sur le territoire des Hauts-Plateaux sétifiens et à Guelma ? Et sur ces territoires seulement ?

              Pour deux raisons sur lesquelles d'une part nos accusateurs et d'autre part nos défenseurs, à la combativité ramollie, ne veulent pas insister.
              Première raison : le 23 avril 1945 se déroulent dans le Constantinois des manifestations destinées à commémorer d'une façon spectaculaire le cinquième anniversaire de la mort de Ben Baddis, décédé en 1940 dans un camp de concentration français. "Assassiné" par les Français, vont dire les organisateurs de cette commémoration. Et c'est, dans un climat passionnel tout à fait exceptionnel, d'une extrême violence, que va se dérouler cette célébration.
              Si l'on ne veut pas connaître et retenir cette phase préalable de l'événement, il est inutile de prétendre à défendre notre peuple pied-noir contre les attaques dont il est l'objet. A plus forte raison, il est impossible, dans l'éventualité de ce comportement, de contre-attaquer sur le drame du 8 mai 1945.
              Au cours de ces cérémonies, la haine de la France fut non seulement proclamée mais, surtout elle fut psalmodiée : c'est-à-dire qu'elle fut chantée, modulée en cadence au nom de Dieu, accompagnée du rituel balancement latéral et rythmé de la partie supérieure du corps. La haine connut ainsi, une expression physiologique, sous la forme d'une transe collective ressentie biologiquement par une foule littéralement envoûtée. Les scouts musulmans ont joué un rôle décisif dans la transmission des mots d'ordre et dans la préparation psycho-religieuse de l'action. C'était le " cantique des cantiques de la haine et du sang ".

              Deuxième raison : tout cela se déroulait sur la terre de l'exécuteur en chef, le cheikh El Bachir El Ibrahimi, né à Tocqueville-Ras El Oued, président en fonction à cette époque de l'association des oulémas. C'est-à-dire qu'en lui s'illustrait le père spirituel et militaire de la révolte. "qatlan ensara", " tuez " les chrétiens, voilà le cri de guerre psalmodié en cadence.
              Le jour de la manifestation du 8 mai 1945, autorisée par le gouverneur général Chataigneau dans toute l'Algérie bien qu'il fût informé par son bureau militaire du déclenchement d'une insurrection le jour même de la capitulation allemande, tout était prévu pour, qu'au premier incident, quel qu'il fût, se déclenchât le massacre.
              Un massacre non pas localisé dans la ville de Sétif, mais répandu sur le territoire des Hauts-Plateaux avec une extension à Guelma. Pour les déclencheurs, une généralisation à l'ensemble du territoire était espérée.
              Nous avons dit qu'El Bachir El Ibrahimi était à Aflou. Mais il y résidait librement. De la même manière que Messali Hadj était assigné à résidence à Revel-Chelala à l'ouest d'Alger. Il ne porte aucune responsabilité personnelle dans le déclenchement de l'émeute. Au contraire, à Aflou, le président de l'association des oulémas recevait des messagers et transmettait depuis la fin avril les consignes émanant de l'émir Chekib Arslan, soutenu lui-même par Asmine El Husseïni, qui depuis son ralliement à Hitler était devenu le Grand Mufti de Jérusalem. Prisonnier des alliés depuis quelques semaines il s'est évadé. Il se rend à Genève et sera plus tard remis aux autorités françaises. Après un séjour confortable au château de Rambouillet il s'évadera une fois de plus pour rejoindre d'autres sites plus accueillants dans le but de continuer son combat contre les Juifs et contre la France, car pour lui c'est le même combat. Beaucoup plus tard, en octobre 1962, il assistera à Alger aux cérémonies commémoratives du 45ème anniversaire de la révolution bolchévique et on le photographiera en train de serrer la main de l'ambassadeur soviétique. De Hitler aux soviets il y avait un petit pas à franchir et ce pas passait par Sétif, les Hauts-Plateaux, par nos concitoyennes violées et massacrées, nos frères écharpés, tout cela sous l'indulgence béate des ennemis de l'Algérie française d'hier et d'aujourd'hui.

              Le début des massacres de Sétif, des Hauts-Plateaux et de Guelma fut d'une atrocité obscène. En quelques heures, sur tout ce territoire des hommes furent littéralement lynchés par dizaines, des enfants tués et disons-le une fois de plus des femmes violées collectivement avant d'être éventrées et d'avoir les seins coupés.
              Le " fait de tuer " avait été sublimé, en quelque sorte " consacré ", par les incantations et les psalmodies des jours précédents. C'est-à-dire pendant la période du 23 avril au 8 mai 1945 et les quelques jours qui ont suivi.
              C'est au nom de Dieu que l'on a voulu humilier les Français d'Algérie de toutes confessions, comme si l'on avait voulu projeter une malédiction sur un peuple de Français d'Algérie qui, depuis toujours, avait établi d'excellentes relations avec les Berbères. Et je fais partie de ceux qui attribuent aux malheureuses femmes violées le rang de saintes martyres de notre terre.

              Aucune justification sociale, économique ou tout banalement humaine ne pouvait être invoquée. C'était encore une époque coloniale certes, mais tout à fait légitime et légale, au cours de laquelle les relations entre les peuples étaient déterminées par des règles différentes des règles modernes, qui ont vu le jour par la suite. Règles imposées par la logique et par la raison. Et auxquelles nous avons adhéré.
              Mais rien ne justifiait une fureur animale de cette envergure. En particulier on ne pouvait invoquer " la faim ". Car il s'agissait de terres à blé et les populations qui y vivaient étaient les mieux nourries d'Algérie. C'est au nom de Dieu, au cri de jihad que fut déclenché le massacre de notre peuple français. Le génocide amorcé des Français avait été l'expression choisie de la foi en Dieu.
              Il fallait arrêter le massacre. Donc il a fallu riposter.
              La riposte fut terrible.
              Oui. C'est vrai. 4 000 morts, chiffre le plus vraisemblable.
              Et heureusement. Pour être efficace elle se devait d'être violente, cruelle même, en tout cas spectaculaire. Car en quelques heures il était devenu nécessaire de se comporter en égorgeurs pour ne pas être égorgés ! Au diable la timidité, les fausses pudeurs, la lâcheté et les manifestations méprisables de pitié a posteriori. Le moment était une terrible tragédie.
              Il fallait la réduire à sa plus faible durée. Il fallait survivre d'abord, ensuite protéger la vie de nos concitoyens menacés de mort, de lynchage, de dépeçage et de viols.

              Une question, la dernière, doit être posée. Qui est responsable de l'explosion de l'islamisme fondamentaliste en Algérie française ? Qui est responsable de l'intronisation, c'est-à-dire de la consécration laïque de l'association intégriste des oulémas dont le rôle fut déterminant dans cette émeute ? Dans ces horreurs ?
              C'est le général De Gaulle lui-même qui, en 1943, en tant que Président du CFLN (Comité Français de Libération Nationale) depuis le mois d'août de cette année-là, autorise plus tard Ferhat Abbas à déposer les statuts de son nouveau parti l'AML. C'est-à-dire l'Association du Manifeste de la Liberté. Statuts rejetés par le général Giraud au printemps 1943.

              Il officialisera ainsi cette organisation révolutionnaire née de la réunion tactique de quatre partis politiques :
              1° - le PCA (Parti Communiste Algérien),
              2° - le PPA (Pari du Peuple Algérien),
              3° - le premier parti de Ferhat Abbas, "le manifeste algérien de la Liberté,
              4° - enfin l'association des oulémas, qui existe depuis le 5 mai 1931 et qui en 1943 est présidée par El Bachir El Ibrahimi, l'homme des Hauts-Plateaux sétifiens depuis la mort de Ben Baddis le 23 avril 1940. Il transmettra l'ordre du Jihad qui aboutira au drame du 8 mai 1945.
              Dans la continuité de son action El Bachir el Ibrahimi, le jour de la Toussaint Rouge, c'est-à-dire le 1er novembre 1954, dont je ne veux pas évoquer ici la manière indigente dont le 50ème anniversaire a été évoqué par nos médias et nos associations en 2004, El Bachir El Ibrahimi donc, réfugié au Caire depuis 1952, proclame ce jour-là que le combat est engagé pour " le triomphe de l'arabisme et de l'Islam ".

              Il définit ainsi à cette occasion, pour ceux qui sont capables de comprendre, la projection extra-africaine de la Révolution algérienne.
              Aujourd'hui encore cette proclamation définit l'identité de cette nouvelle révolution qui se développe progressivement au niveau des trois sites géopolitiques qui nous intéressent, parce qu'ils sont prioritaires : la France, l'Europe et l'Occident.
              Pour le " triomphe de l'arabisme et de l'Islam ", voilà la nouvelle formulation de l'actuelle Révolution Mondiale.
              En Algérie, en 1945, nous étions encore en situation de riposter. Protéger notre peuple partout, c'était difficile. Mais en toutes circonstances nous étions en mesure de punir les agresseurs, ceux qui osaient lyncher nos anciens et violer nos mères, nos épouses, nos sœurs et nos filles. Par la suite le pouvoir capitulard s'emploiera à nous priver des moyens de riposter. La dernière riposte, traduction de la vigueur de notre peuple, s'est illustrée à Philippeville le 20 août 1955. Après le massacre odieux de Français sans défense la punition fut rapide, terrible et collective.
              Puis revint le général De Gaulle qui s'emploiera à nous amputer des moyens de riposte, soumettant ainsi notre peuple à la violence libérée des ennemis de la France, de l'Europe et de l'Occident.

              Privés de moyens de nous défendre nous subirons l'assassinat collectif du 26 mars 1962 à Alger, les massacres d'Oran du 5 juillet 1962, les enlèvements de nos concitoyens.
              Nous ne pouvions plus nous défendre, car nous étions désarmés et abandonnés de nos concitoyens de la métropole, qui ont envisagé notre génocide avec une quiétude… surprenante. Il fallait partir d'une terre qui avait changé d'identité.
              Je prends acte de la mort de l'Algérie française et je n'éprouve aucune envie de la retrouver dans l'Algérie d'aujourd'hui.
              Mais la vérité doit être enseignée.
              C'est notre combat.
              Fin


" AUX FEMMES ET AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ "
Études de synthèse n° 14, 15 et 16
Envoyé par J.C. Perez

DE LA DEFAITE FRANCO-OCCIDENTALE D'ALGERIE (1962)
A UNE VOLONTE CONTRE-STRATEGIQUE UNIVERSELLE

" Je me rappelle alors tout ce que les autres ont dit, tout ce que j'ai lu, et j'y ajoute tout ce qui sort de mon fonds qui est en ce genre d'une fécondité surprenante ". (Diderot : " Le Neveu de Rameau ")
I - INTRODUCTION

              Passé le cinquantenaire ! Clos le chapitre des regrets, de l'amertume, des condamnations ! Atténué, dominé ou plutôt contrôlé, le temps du mépris !
              Les jugements de valeur, en effet, n'ont pas de place en histoire. Pour affronter le passé, il faut en toute priorité avoir le cran de s'affranchir de l'autorité des " autres ". " Les autres ", je veux dire les ennemis passés et perpétuels de l'Algérie française. Il faut affirmer son indépendance par une formulation audacieuse et révolutionnaire pourquoi pas, de la vérité. Il faut éviter de se complaire ou plutôt de se vautrer dans un refuge de servilité, je veux dire de commodité servile, qui " invite " à cautionner, à promouvoir même, des interprétations encore officielles d'un passé trop proche. Ces vérités conventionnelles, " routinières ", prennent très rapidement l'identité de vérités légales contre lesquelles, en vertu de la loi Gayssot, il est risqué de prendre position. Cette loi illustre l'occasion ou jamais, de souligner ce que François Mitterrand prétendait évoquer lorsqu'il s'exprimait à propos de la " force injuste de la loi ".
              Ces vérités officielles exercent leurs effets, aujourd'hui plus qu'hier, grâce à l'exercice permanent du " faustrecht ", le droit du poing. Ou plutôt aujourd'hui, le droit de ruse. De ruse perverse qui s'attribue le pouvoir de faire croire ce qu'il est nécessaire de faire croire pour justifier, et se faire pardonner, l'infâme trahison d'hier.
              Un demi-siècle est passé. Sonne enfin avec autorité l'heure de l'analyse. L'analyse qui ouvre objectivement la voie du diagnostic d'une maladie. Une maladie aux redoutables conséquences passées et futures.
              Elle nous a tués, hier, en Algérie. Elle menace la France aujourd'hui d'un bouleversement de son identité d'abord, de sa réalité ensuite. Elle menacera l'Europe dès 2014, d'une contamination invasive et accélérée depuis l'Ouzbékistan et le Kazakhstan. Jusqu'aux rives de la Mer Noire et de la Méditerranée.
              Elle va plonger l'Europe et l'Occident dans un ridicule sans précédent.
              Elle altère profondément le psychisme d'une majorité de dirigeants politiques modernes, de droite comme de gauche, qui éprouvent la nécessité de se repaître d'une démolition constante de la France par le biais, déjà archaïque et suranné, d'un avilissement entêté, sénile même, de notre histoire d'outre-mer. De notre passé national " Algérie française " en tout premier lieu.
              Une maladie enfin, qui s'exprime par un symptôme dominant : celui de l'oubli, chez tous ceux qui condamnent la France pour son passé " Algérie française " d'une vérité historique, géopolitique et surtout humaine, irréfutable : c'est la France qui a créé l'Algérie. C'est la France qui est la véritable et unique mère accoucheuse de l'Algérie.
              Je me remets donc à l'étude. Pour extirper de l'histoire les raisons explicatives de l'immense défaite subie en Algérie par notre patrie, la France. Et par voie de conséquence, par l'Occident. Défaite concrétisée et accomplie en ultime analyse opérationnelle, grâce à l'adhésion de De Gaulle, il y a plus d'un demi-siècle, aux exigences de l'ennemi anti-occidental actuel : l'arabo-islamisme conquérant.

              Cette volonté d'analyse, d'enquêtes ou de recherches, voire de simple compilation, m'impose de proposer des réponses, pour la millième fois peut-être à tout un faisceau d'interrogations, auxquelles je ne peux échapper. Des interrogations à finalité inquisitoriale parfois. Et par-dessus le marché, jubilatoire pour ceux qui prétendent me déstabiliser grâce à l'impact d'un questionnaire très orienté.
              Des interrogations auxquelles je dois faire face à chaque instant, en raison de mes antécédents, qui m'interdisent toute dérobade. Des antécédents d'avoir été un des premiers ou plutôt l'un parmi les premiers, à rejoindre en Algérie le combat clandestin pour la France. Contre l'ennemi de la France. Puis qui, progressivement, par l'intermédiaire des échelons qu'imposait de franchir le combat quotidien à partir d'octobre 1955, a fini par assumer en dernière étape, le poste dramatique et redoutable de responsable national de l'Organisation du Renseignement et des Opérations de l'OAS (ORO).
              Je tiens à rappeler à ceux qui s'entêtent à l'ignorer, que le général Salan m'a désigné, par écrit, comme " pilier du combat pour l'Algérie française ". Il a tenu à préciser, par un écrit de sa main, que j'ai toujours été " très près de lui ".
              Une déferlante d'interrogations inquisitoriale donc, formulée par qui ? Par des minorités qui veulent savoir et comprendre. Comprendre aujourd'hui encore la nature de l'agression dont la France fut l'objet en Algérie française. Comprendre surtout ce qui nous menace aujourd'hui et demain.
              Ces minorités m'interpellent avec exigence ; elles seules sont volontaires pour se soumettre à un effort qui enrichira peut-être leur information.
              Et les autres ? Comment se comporter à leur égard ? Quand on les voit se divertir au cours de cérémonies commémoratives, de congrès au cours desquels on parle beaucoup et au cours desquels, on ne dit pas grand-chose. Au cours desquels manifestement, on refuse d'aller au fond des choses. Des cérémonies au cours desquelles l'évocation de l'OAS et de mon rôle dans ce combat, provoque des replis plus que frileux. Néanmoins, c'est en pensant à eux aussi, mais plus que tout, en pensant à nos morts du combat clandestin d'Algérie et de France métropolitaine, que je dois enrichir à partir du poste qui fut le mien, avant mon prochain rendez-vous avec les chérubins et les séraphins qui, j'ose l'espérer, m'accueilleront parmi eux, que je dois enrichir donc la lumière qui naît de cette merveilleuse bataille pour l'Algérie française.
              Le combat le plus intelligent que nos compatriotes aient livré, grâce à une minorité, pour la survie de la France sud-méditerranéenne. Le combat pour l'Algérie française, assassinée par l'ignare et capitulard De Gaulle, soumis, par le relais des pompidoliens, aux exigences économiques suicidaires, parce que caduques, du néo-capitalisme financier.
              Mais la mort de l'Algérie française ne s'identifie pas à la conclusion d'un combat terminal. D'un combat de la fin. Il faut le souligner pour la millième fois : ce fut la conclusion d'un combat qui s'identifie historiquement au combat de la fin d'un commencement. Du commencement d'une longue confrontation pour la vérité évidemment, mais surtout pour le destin de l'humanité, à travers le triomphe ou plutôt la survie de l'Occident.

              Contre la subversion qui s'est mise en route, subversion anti-occidentale qui tout logiquement a tiré avantage d'une accélération exponentielle grâce à l'assassinat de la France Sud-Méditerranéenne, il importe que se structure et s'organise une volonté de résistance européenne d'abord, puis rapidement occidentale.
              Une volonté contre-stratégique.
              Pour que l'Occident puisse continuer à vivre.
              Il m'arrive fréquemment d'être gênant, parce que je suis iconoclaste. Je le suis effectivement, sans pudeur, sans vergogne. Car, l'identité réelle de la guerre d'Algérie, quand on croit l'avoir bien comprise, ouvre la voie à des interrogations que personnellement j'affronte avec une prétention de clairvoyance.
              Quelles sont les conséquences de la mort de l'Algérie française, ou plutôt de la France sud-méditerranéenne, sur l'avenir des trois sites géopolitiques que sont : la France, l'Europe et l'Occident ?
              L'Occident… il importe de le définir une fois de plus, à l'heure des printemps arabes. Où l'on voit réapparaître la dynamique de la Nahdah (la renaissance de l'Islam), et celle des Frères Musulmans, associées à d'autres structures révolutionnaires islamistes, massacreuses de Chrétiens. A l'heure de cette explosion, ou plutôt de cette déflagration arabo-islamiste fondamentaliste, entretenue, louée et enrichie même par les propagandes occidentales officielles, comment définir l'Occident ?
              Il faut éviter de recourir à une terminologie alambiquée et salonnarde. Il faut affirmer d'une manière simple à laquelle je reste fidèle : l'Occident c'est l'entité géopolitique au sein de laquelle tous les chrétiens du monde peuvent vivre libres. Affranchis des risques d'humiliation, de soumission, d'esclavage, de brutalité et de mort.
              Je revendique la prétention d'être intervenu dans la guerre d'Algérie, spontanément, comme un national français d'abord puis rapidement et avant tout comme un croisé européen d'avant-garde.
              C'est en tant que tel que je m'exprime aujourd'hui en acceptant de répondre, une fois de plus, à une exigence d'interrogations auxquelles je me trouve exposé, parce que je suis ce que je suis.

    1. Tu soutiens que le début réel de la guerre d'Algérie, ne se situe pas au 1er novembre 1954. Pourquoi ?

    2. Tu déclares te trouver dans la nécessité de livrer un enseignement. Comment justifies-tu une telle prétention ? Car l'enseignement, ce n'est pas ton métier.

    3. Es-tu résigné à t'avouer vaincu ?

    4. Le " 8 mai 1945 " représente d'après toi la date du déclenchement militaire de la guerre d'Algérie. Es-tu en mesure d'apporter des éclaircissements définitifs ?

    5. Tu affirmes que l'abandon de l'Algérie française illustre historiquement la mise en opération d'une conquête arabo-islamiste à finalité planétaire. Peux-tu enrichir cette affirmation ?

              II - LES INTERROGATIONS

              A/ Première interrogation

              " Pourquoi la date officielle de début de la guerre d'Algérie, 1er novembre 1954, te paraît-elle infondée ? "

              La Toussaint Rouge ne s'identifie certainement pas au début historique de la guerre d'Algérie.
              Depuis 1920 la IIIème république ne s'est jamais radicalement opposée, en effet, à la mise en place, par nos ennemis, d'un dispositif opérationnel. Un dispositif majeur. Celui qui sera expérimenté plus tard comme moyen de guerre particulièrement affûté contre la France.
              Tout remonte au 4 février 1919. 11 semaines à peine après l'armistice du 11 novembre 1918, sont connus les décrets d'application d'une loi. Celle-ci réactive le sénatus-consulte de Napoléon III promulgué le 14 juillet 1865. Elle le complète, le précise, le vitalise. L'actualise.
              Ce sénatus-consulte exprimait la possibilité d'une accession des musulmans et des juifs d'Algérie, à la citoyenneté française, sous la condition de renoncer à leur statut personnel. C'est-à-dire de se soumettre au code Napoléon, comme tous les autres citoyens français. C'était de toute évidence ce qu'il fallait imposer : la citoyenneté par le biais d'une sécularisation des musulmans d'Algérie dans le vécu quotidien de leur foi.
              Il n'est pas inutile de préciser, une fois de plus, le sens de trois substantifs.
    Le sécularisme : il reconnaît la nature fondamentale, exclusive des valeurs matérielles de la vie. Le sécularisme absolutise ces mêmes valeurs matérielles de la vie. Mais il refuse de les soumettre à Dieu, dont l'existence est niée.
    La sécularité : elle reconnait la réalité des valeurs matérielles de la vie. Mais elle ne les absolutise pas. Elle les soumet à Dieu.
    La sécularisation : Elle définit l'ensemble des attitudes et des comportements qui permettent de parvenir à la sécularité. C'est-à-dire, en dernière analyse, à un concordat qui permet aux musulmans de vivre librement leur foi, dans le cadre de nos institutions qui elles-mêmes, expriment la volonté du peuple souverain.
              On a choisi, pour l'entrée en vigueur de cette loi du 4 février 1919, un moment particulièrement opportun. Ou plutôt satanique pour ceux qui envisageaient déjà de se débarrasser de l'Algérie.
              En effet, 11 semaines à peine après l'armistice, dès la fin de la première grande boucherie européenne mise en œuvre par les Polpots de l'époque, qui était préoccupé en France et en Algérie, du statut des musulmans ? Qui pense aux " arabes " d'Algérie, alors que l'on pleure en France 1.500.000 morts !
              Tout s'est passé comme si la manœuvre était secrètement motivée par la volonté de provoquer la naissance d'un dispositif de riposte, précisément ou plutôt ponctuellement dirigé contre cette loi de 1919.
              Ce dispositif de riposte allait effectivement s'identifier à une manœuvre chronique, insidieuse, visant à monter un appareil de guerre capable d'exercer sa pugnacité contre la France en Algérie, le moment venu.
              Dans cette perspective, dès 1920, en vertu de la loi de 1901, loi de Waldeck-Rousseau, une association légale est autorisée à s'installer en Algérie : les Cénacles d'Etudes dont le but est manifestement de rendre la communauté musulmane d'Algérie réfractaire aux effets de cette loi de 1919. Effets théoriquement et publiquement redoutés. J'insiste sur l'adverbe théoriquement.
              Dans ces Cénacles, il est prescrit aux musulmans de se préparer à la lutte contre les effets officiellement redoutés donc de cette loi : l'évangélisation, l'assimilation, la francisation. Comme si la IIIème république était préoccupée à cette époque de la christianisation des musulmans d'Algérie ! Le président fondateur de cette association est un négociant berbère, Omar Smaïl. Il va réunir une élite parmi les oulémas berbères d'Algérie. C'est-à-dire des docteurs de la foi coranique (imams, muftis, cadis). Ceux-ci vont se soumettre à une première injonction d'Omar Smaïl : s'exprimer désormais, exclusivement, en langue arabe littérale. Il va mettre en pratique opérationnelle, " l'outil conceptuel " que constitue la langue arabe. Il va renforcer d'une manière très offensive, " le lien liturgique représenté par la langue arabe et les vocalises sans cesse renouvelées ". Il va conférer une valeur opérationnelle majeure à " l'exercice de la différence ". De grands auteurs, spécialistes de la langue arabe et de l'islam, exposent que " certains partages " sont constamment refusés par les musulmans. " C'est la psalmodie qui cautionne que l'on reste soi ". Et qui " symbolise l'universel ". Ils insistent sur la " réciprocité opérationnelle qui existe entre le texte et les récitants ". Ils prétendent démontrer que les progrès de l'islam s'expliquent avant tout " non point dans ses références métaphysiques mais dans ses mises en œuvre temporelles ".
              C'est " la psalmodie qui cautionne que l'on reste soi ". Nous estimons nécessaire de le rappeler. Ils ajoutent : " elle symbolise l'universel ".
              Ils veulent démontrer, permettez-moi d'insister encore, l'importance de " la réciprocité opérationnelle entre le texte et les récitants ". C'est leur idiome " qui les situe en permanence en site de véracité ". Les vocalises perpétuellement renouvelées, permettent de comprendre combien l'orthodoxie touche de près à sa " substance phonique ".
              Le berbère Omar Smaïl soutient que c'est la langue arabe littérale qui s'illustre comme un moyen de guerre nécessaire et suffisant pour lutter contre les trois conséquences, officiellement et théoriquement redoutées, de la loi du 4 février 1919. A savoir, répétons-le, l'évangélisation, l'assimilation, la francisation.
              C'est au nom de Dieu et pour le respect de la parole du Prophète que l'on va combattre la France à partir des Cénacles d'Omar Smaïl, dès 1920.
              En 1925, Omar Smaïl franchit un pas en fondant
le Cercle du Progrès, Nadi at Taraqqi. Il prend soin de conférer au statut personnel, c'est-à-dire au statut coranique des musulmans d'Algérie, la vigueur d'une place forte idéologique.
              En 1930, Omar Smaïl et les oulémas d'Algérie, subissent les effets ô combien négatifs pour eux, des manifestations musulmanes francophiles, célébrant avec ferveur et en masse, le centenaire du débarquement français à Sidi Ferruch, le 14 juin 1830. Smaïl réagit en profondeur, en prenant son temps, contre l'enthousiasme français des musulmans d'Algérie. Enthousiasme, répétons-le, massivement exprimé en juin 1930.
              Le 5 mai 1931, un an plus tard donc, il fonde l'Association des Oulémas.
              Le 7 mai 1931, Abdelhamid ben Baddis, de Constantine, est élu président de cette association.
              El Bachir el Ibrahimi, des Hauts-Plateaux-Sétifiens (il est né à Tocqueville, Ras-el-Oued aujourd'hui) est nommé vice-président. Rien ne pourra se faire désormais pour le combat contre la France sans le blanc-seing, sans l'aval, sans l'imprimatur verbal de cette association des oulémas. Pardon pour ce barbarisme car nous savons qu'un imprimatur ne peut être qu'imprimé par définition.

              Mais cette association n'est pas encore techniquement située à l'intérieur du dispositif révolutionnaire qui se met en place pour combattre la France. C'est au général De Gaulle que doit être attribué le mérite exclusif et décisif de cette mise en place qui fut mortelle pour l'Algérie française. Qui, secondairement et surtout actuellement, s'illustre comme un danger de mort spirituelle pour la France, l'Europe et l'Occident.
              Au mois d'août 1943, en effet, en tant que président du Comité Français de Libération Nationale, siégeant à Alger, il donne son agrément à l'acceptation des statuts du nouveau parti de Ferhat Abbas. Le général Giraud les avait rejetés quelques semaines plus tôt. Il s'agit de l'AML : l'association des Amis du Manifeste de la Liberté qui fédère opérationnellement quatre formations politiques et religieuses décidées à combattre la France :

              - le Parti Communiste Algérien (PCA) d'Amar Ouezeguène.

              - Le Parti du Peuple Algérien (PPA) de Messali Hadj, interdit en 1939 dès le début de la guerre pour complicité avec l'Allemagne, autorisé à réapparaître en 1943 pour combattre la France.

              - Le premier parti de Ferhat Abbas, le Manifeste Algérien de la Liberté.

              - L'association des Oulémas enfin : tête pensante islamiste fondamentaliste, moteur spirituel de la révolution algérienne, dirigé depuis la mort de Ben Baddis en avril 1940, par l'homme des Hauts-Plateaux-Sétifiens, El Bachir el Ibrahimi ou Ibrahim Bachir. Cette association est ainsi opérationnellement intégrée, par la volonté de De Gaulle, au dispositif révolutionnaire et guerrier qui décide de faire la guerre à la France au nom de la umma.

              En 1945, le 8 mai, se déclenchent les émeutes de Sétif, des Hauts-Plateaux-Sétifiens et de Guelma. C'est-à-dire dans la zone d'influence maximale du président en fonction de l'Association des Oulémas à cette date, Ibrahim Bachir de Tocqueville, nous l'avons vu. La première victime de ces tueries est une petite fille française de Sétif, de confession juive, elle s'appelait Nakache.
              Après la répression des émeutes, répression nécessaire et urgente pour éviter le massacre de milliers de Français de toutes confessions, ces mouvements sont dissous par l'autorité française.
              En 1946, survient l'amnistie lors de la naissance de la IVe république.
              Ces mêmes mouvements réapparaissent alors, sauf le parti communiste qui s'était manifesté contre le soulèvement du 8 mai 1945, qui avait appelé à une répression sévère et qui n'avait pas été interdit en Algérie. Ils réapparaissent sous d'autres sigles, dès le mois de janvier 1947 :

              - L'UDMA de Ferhat Abbas (l'Union démocratique du Manifeste algérien) prend la suite de l'AML.

              - Le MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques) de Messali, prend la suite du PPA. Soulignons immédiatement que c'est à partir du MTLD, dont le siège se situe place de Chartres à Alger, que va naître l'OS (Organisation Secrète) qui va donner l'effectif du CRUA au mois de mars 1954, puis du FLN le 23 octobre 1954.

              L'appareil de guerre ennemi s'est développé, structuré et finalement implanté en Algérie avec le consentement passif des IIIème et IVème républiques. La Vème république s'attribuera le rôle historique de lui livrer sur un plateau les moyens de sa victoire. Car la Vème république sera intégrée opérationnellement, à la révolution arabo-islamiste, l'actuelle révolution mondiale, dès 1959. De Gaulle, en 1943, dans cet esprit nous l'avons vu, avait déjà donné naissance à l'organisation officielle de l'anti-France, l'AML : c'était sur injonction de Murphy représentant de Roosevelt en AFN.
              A partir des Oulémas, du MTLD et surtout de l'OS, va naître le FLN le 23 octobre 1954.
              Plus tard, dès l'avènement de De Gaulle, avec le concours de Ferhat Abbas et de Farès, va naître le GPRA, (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne), le 18 septembre 1958. 10 jours avant le référendum maudit du 28 septembre 1958.
              On oublie de préciser que le destin de l'Algérie française était déjà scellé, en réalité, dans un écrit auquel personne, aujourd'hui, ne veut faire référence : il s'agit d'un document Pompidou, qui, dès le printemps 1958, avant que De Gaulle prît possession du pouvoir, précisait les manœuvres à entreprendre pour obtenir du FLN une cessation des hostilités, en lui abandonnant l'Algérie. Ce plan Pompidou-Brouillet émanait du cabinet privé de De Gaulle. Il avait tout prévu pour que la guerre fût perdue. Et cela, dès le printemps 1958.
              Il faudra à De Gaulle quatre ans de pouvoir pour perdre cette guerre contre le FLN. Quatre ans d'opposition des Français d'Algérie qui, refusant la défaite mendiée par De Gaulle par l'intermédiaire de Pompidou, ont opposé une résistance illustrée et symbolisée en dernier recours, par le combat de l'OAS d'Algérie et de Métropole, en 1961 et 1962.

              Cette réponse que j'apporte à la première interrogation, permet de comprendre que situer le début de la guerre d'Algérie au 1er novembre 1954 est un leurre ou plutôt une escroquerie historique. L'Algérie française était l'objet, depuis 1920 au plus tard, d'une conjuration permanente. Celle-ci a pris son identité définitive aujourd'hui de temps opérationnel majeur dans la conjuration permanente contre l'Occident.

              B/ Deuxième interrogation

              " As-tu la prétention de livrer un enseignement ? "

              Mon vécu, mes études et recherches sur le déroulement et sur les origines de la guerre d'Algérie, les responsabilités que j'ai assumées, les sources de connaissances particulièrement précieuses auxquelles j'ai accédé durant mon combat et mes pérégrinations d'exil, me font une obligation de livrer un enseignement. A qui s'adresse-t-il ? A ceux qui veulent comprendre et qui ne se satisfont pas d'un comportement de taxidermistes à l'égard de l'Algérie française. Il faut, aujourd'hui, être en mesure de bien " capter " le rôle fondamental qu'aurait tenu l'Algérie Française dans l'équilibre eurafricain et la richesse de perspectives qui aurait été investie dans le destin du monde occidental, si l'intégration de la victoire s'était accomplie en Algérie. L'intégration Nord-Sud, qui ne doit, en aucun cas, être comparée à l'intégration Sud-Nord qui nous est imposée aujourd'hui, parce que De Gaulle a voulu qu'il en soit ainsi.
              La guerre déclenchée en Algérie est terminée. Elle est terminée en Algérie. Mais elle se poursuit aujourd'hui au niveau d'autres sites géopolitiques.
              Un homme de droite, très fin lettré, a cru devoir affirmer que la mort de l'Algérie française n'avait pas provoqué la déferlante marxiste-léniniste que l'on redoutait. Cet auteur, à l'évidence, est très mal informé sur l'identité des protagonistes véritables de la guerre d'Algérie, déclenchée contre la France et l'Occident chrétien. Le marxisme-léninisme n'a jamais compté en Algérie. Ben Khedda, un chef FLN très connu, avait accepté que les membres du PCA participent à la lutte sous la condition de taire leurs convictions et de ne jamais faire état de leurs projets politiques. Devant cette exigence, le docteur Hadjeres, secrétaire général du PCA lui déclara : mais c'est notre mort que tu exiges ! ". C'est un évènement que nous avons mille fois rapporté mais il faut insister sur cette vérité que le parti communiste ainsi que les progressistes et les partis dits de gauche, français, n'ont joué qu'un rôle de " roue de secours " très accessoire pour le FLN. Des communistes s'engageront, Yveton, Laban, Maillot. Ces trois-là mourront. Maillot et Laban ayant été vendus par le FLN aux forces de l'ordre françaises.
              Ce qu'il faut souligner, c'est que ces forces de gauche se sont essentiellement exprimées en Algérie par le jeu pervers et satanique des catholiques progressistes algériens : Scotto, Bérenguer, Duval pseudo-archevêque d'Alger, madame Chaulet, son mari le docteur Chaulet et d'autres encore. Comme Jacques Chevallier et ses complicités protéiformes dans le monde de la trahison de la IVème république, de la Vème et plus tard, d'un membre de l'OAS. Avec mise à la disposition des renégats de l'Algérie française, d'un lieu maudit, la villa Pouillon du Clos Salembier.
              Le marxisme-léninisme ne fut qu'un leurre en Algérie. De même que la dictature des communistes telle qu'elle fut évoquée par le Général De Gaulle lui-même dans son pauvre discours du 16 septembre 1959. Discours frappé d'une nullité telle, qu'il est facile de comprendre son classement parmi les stupidités gaullistes dont il est préférable de ne plus faire état.
              Ce qu'il faut souligner pour cet interlocuteur de droite c'est, en tout premier lieu, l'importance fondamentale de la signification dont est revêtue la mort de l'Algérie française. Elle constitue un symbole historique, plus encore le symbole ésotérique d'une victoire : celle des Oulémas berbères intégristes d'Algérie, sur une grande puissance européenne. C'est en cela que s'illustre la dimension réelle de la défaite gaulliste en Algérie les 18 et 19 mars 1962. C'est en cela que cette défaite doit être disséquée par ceux qui l'ont subie et surtout par ceux qui s'y sont opposés. Par ceux qui ont sacrifié leur confort, leur situation, leurs équilibres familiaux, qui ont joué leur liberté, leur vie et leur âme dans ce combat.

              C/ Troisième interrogation

              " Te ranges-tu parmi les vaincus ? "

              Non. Je ne suis pas vaincu car la guerre déclenchée en Algérie française par l'anti-Occident est encore actuelle. Oui, je le confirme, cette guerre n'est pas terminée.
              Les vaincus s'identifient à ceux qui refusent de voir que nous, occidentaux, sommes devenus progressivement l'objet d'une véritable conquête territoriale.
              Non pas sous la forme d'une invasion illustrée, hier encore, dans l'agitation du peuple des banlieues de Paris et d'ailleurs. Agitation qui prend la signification d'une guéguerre conduite dans le but de faire peur aux bourgeois, qui nous incarcère dans une névrose d'occupés.
              Non pas sous la forme d'une invasion consistant en un flux d'immigrants qui bouleverseront l'identité globale du peuple français à plus ou moins longue échéance.
              Mais à une invasion idéologique et religieuse s'identifiant comme une conséquence, imprévue peut-être, de la nouvelle stratégie capitaliste. En quoi celle-ci est-elle nouvelle ?
              Elle est nouvelle car on imagine sans difficulté l'évolution curieuse des grandes banques. En reprenant la définition du défunt professeur Jacques Marseille, nous retenons que le capitalisme financier se définit, pour le moment encore, comme une concentration opérationnelle au niveau des grandes banques de tous les moyens qui permettent le contrôle de la production. Nous nous permettons d'élargir cette définition. Après tout, pourquoi pas ?
              Car le contrôle des moyens de production s'est obligatoirement complété du contrôle, dans la mesure du possible, des sites et des circuits de consommation. Cette ampliation des sites opérationnels nécessaire pour la survie et le pouvoir du capitalisme financier, conduisit ce dernier à rendre exécutoire le délestage économique du débouché algérien. Cette opération de délestage a trouvé en De Gaulle, en tant qu'exécuteur pompidolien, son instrument historique majeur. Son agent d'exécution. Tout cela nous le savons d'abondance.
              Mais aujourd'hui, le capitalisme financier évolue de toute évidence sous la pression, je n'ose pas dire sous la dépendance, d'une force tactique qui est en train de bouleverser sa première définition. Cette force tactique acquiert, tout naturellement, l'identité d'un nouveau déterminant stratégique à l'intérieur même du capitalisme financier. Essayons de nous expliquer.

              Dans le processus d'abandon qui fut expérimenté en Algérie française, est intervenu un déterminant stratégique dominant. Mais surtout unique. Celui-ci s'identifie donc, nous venons de l'exprimer, au capitalisme financier qui, sans aucun doute possible, exigea de la France, dans un premier temps, le délestage économique de son empire Puis dans un temps ultérieur, le délestage du débouché algérien. Cette finalité stratégique, constante et réelle, devait être impérativement passée sous silence. Devait être camouflée. Car elle est alimentée avant tout d'un rejet raciste, occulté mais évident, des anciens peuples coloniaux de la part des décolonisateurs. L'avenir des peuples, le progrès social, la liberté de ces mêmes peuples à disposer d'eux-mêmes, constituent un vocabulaire qui ne trouve pas sa place dans la terminologie opérationnelle du capitalisme financier.
              Pour celui-ci, la rentabilité des investissements exigeait à un moment donné, que l'on se débarrassât de la charge de ces peuples. Quitte à les abandonner à de nouveaux pouvoirs dont prétendre, aujourd'hui, qu'ils se comportent en pouvoirs démocrates, illustrerait une attitude pleine de ridicule et de grotesque.
              Comment exprimer l'espérance illusoire et cependant formulée du capitalisme financier ? Schématiquement de la façon suivante : il eut été d'un intérêt primordial de faire évoluer ces peuples vers l'identité de sites exclusifs de consommation et d'escamoter l'obligation d'assurer la survie économique et sanitaire de ces mêmes peuples, par le biais d'une couverture sociale, entendue dans le sens le plus moderne possible. Couverture sociale qui, de nos jours encore, ne peut être assumée par les nouvelles nations nées du délestage économique du débouché colonial.
              Les peuples décolonisés, pour une très forte majorité d'entre eux, sont devenus des sites de consommation plus que médiocres. Mais surtout leur couverture sociale et sanitaire est non seulement très mal assurée mais elle reste souvent encore à la charge, pour une grande part, des anciennes métropoles ou des nations occidentales dans leur ensemble. Par le biais louable, mais insuffisant, des associations humanitaires qui restent limitées quant à leurs moyens d'action.
              La stratégie capitaliste du délestage économique de ces territoires, en réalité du délestage de ces populations, a échoué parce qu'elle n'a pas provoqué un enrichissement de ses propres disponibilités financières.

              Dans la mise en œuvre des opérations ayant abouti à la mort de l'Algérie française, en tant que déterminant stratégique exclusif du délestage économique du débouché algérien, le capitalisme financier avait fait donner trois intervenants tactiques que nous connaissons de longue date. Dont il ne faut pas oublier l'identité dans le cadre de cette troisième interrogation concernant la notion de vaincu de la guerre d'Algérie.

    1. Premier intervenant : c'est le leurre communiste ou marxiste-léniniste qui va s'exprimer à travers le jeu des catholiques progressistes français d'Algérie et d'ailleurs. Ils vont y participer eux, à la guerre, en faisant couler le sang français, parce qu'il était français.
              Madame Chaulet transporta elle-même dans deux voitures américaines, depuis la villa Pouillon du Clos-Salembier à Alger, une partie des armes volées par Maillot, dont avait besoin Khodja en Grande Kabylie. 18 soldats français du contingent furent massacrés grâce à Madame Chaulet. Jacques Chevallier, le maire FLN d'Alger, usa de la villa Pouillon comme d'un site investi de malédiction pour la France et l'Algérie française de 1954 à 1961 inclus. Il ne faut pas l'oublier.
              Ainsi, au nom du Sacré-Cœur de Jésus, ces progressistes catholiques n'ont pas hésité à participer, en toute conscience, à des tueries de compatriotes, chrétiens pour 99 % d'entre eux.
              Jacques Chevallier, entre autres forfaitures, avait organisé une cellule opérationnelle FLN à l'intérieur de la mairie d'Alger. Grâce à Rabah Adjaoui, un appariteur de la mairie, il fit livrer dans la casbah de fausses cartes d'identité préparées dans les bureaux de la mairie d'Alger, pour le profit des tueurs de la zone algéroise du FLN. Les religieuses de Rivet soignaient, cachaient et nourrissaient des tueurs du FLN qui ont assassiné plusieurs habitants de cette petite ville du sud d'Alger. Des gens de Rivet qu'elles connaissaient depuis des dizaines d'années.
              Cet intervenant tactique globalement étiqueté marxiste-léniniste ou socialo-progressiste, était constitué majoritairement d'une fraction catholique satanique incorporée militairement au FLN.

    2. Le deuxième intervenant tactique c'est le général De Gaulle en personne. En 1943, nous l'avons vu, il avait accordé avec empressement l'autorisation de naître à l'AML. L'AML, la cellule-mère de la révolution algérienne.
              Il alla jusqu'au bout dans sa volonté de liquidation de l'Algérie française. Dès 1956, il s'était préparé à prendre le pouvoir, conditionné, orienté et instruit, par la fraction pompidolienne c'est-à-dire rothschildienne, tout particulièrement active au sein de l'effectif opérationnel du capitalisme financier de l'époque. Maître Boumendjel dès cette année-là, servit d'officier de liaison entre De Gaulle et l'Organisation Extérieure de la rébellion algérienne.

   3. Le troisième intervenant tactique, c'est l'arabo-islamisme fondamentaliste ou plutôt l'islamisme-arabo-berbère mis en place par le Berbère Omar Smaïl, dynamisé en 1931 par Ben Baddis, puis par son successeur Ibrahim Bachir à la tête de l'association des Oulémas. Ce dernier participa à la constitution du CRUA puis du FLN. Il exprima le pourquoi réel de la guerre d'Algérie. En proclamant que le combat était engagé pour le triomphe de l'arabisme et de l'Islam. C'était le 1er novembre 1954 lors de la Toussaint Rouge.

              Mais aujourd'hui, il se passe quelque chose. Le capitalisme financier pour accéder au pouvoir total, doit disposer en permanence d'énormes liquidités. Or, il a vu s'atténuer, selon toute apparence, les moyens d'assumer seul la permanence de ces moyens. Il éprouve en conséquence, la nécessité de recourir à de nouveaux Lombards. En l'occurrence les banques arabes qui disposent de quantités de numéraires évalués en milliers de milliards d'euros. Disponibilités qui leur offrent la possibilité d'acheter ce qu'elles veulent, partout dans le monde. De s'approprier tout ce qu'il y a de beau, de riche et de brillant dans nos pays.
              Peut-on prétendre que ces banques arabes ambitionnent de devenir aujourd'hui les organismes créditeurs majeurs du capitalisme financier occidental ? On m'oppose de pauvres réponses. Comme celle-ci :
              " Et pourquoi pas ? Les banques arabes ne fonctionnent pas comme si elles étaient à la botte des commandos d'Al-Qaïda. Elles n'obéissent pas au nouveau Mein Kampf arabo-islamiste fondamentaliste exprimé dans les Epîtres Djihadiens. "
              Il s'agit là d'une attitude officielle. Car ces banques attendent, comme avantage de leur crédit, comme intérêts acceptables en vertu de la loi coranique, un assouplissement des pouvoirs occidentaux à l'égard de la charia, à l'intérieur même des nations d'occident.
              L'arabo-islamisme était hier, en Algérie, un intervenant tactique, agissant en complicité avec De Gaulle et l'église progressiste, pour le bénéfice du capitalisme financier qui voulait conduire à bonne fin le délestage économique du débouché algérien. " Débarrassez-nous de ces peuples ! " " De ces populations " a déclaré De Gaulle le 16 septembre 1959.
              L'arabo-islamisme, aujourd'hui, par le moyen de sa puissance financière et de la vigueur opérationnelle des banques arabes, accède ainsi, tout naturellement, au rang d'un force stratégique intercontinentale.

              Je ne suis pas vaincu, parce que, comme des centaines et des centaines de millions d'êtres humains, je refuse de me soumettre à une dictature spirituelle.

              C/ Quatrième interrogation

              " Tu insistes avec vigueur sur la date du 8 mai 1945 comme date de début militaire de la guerre d'Algérie. Eprouves-tu la même conviction aujourd'hui ? "

              Le 8 mai 1945 s'illustre effectivement comme la première grande opération de guerre déclenchée au XXème siècle par l'arabo-islamisme fondamentaliste contre la France. Pourquoi le 8 mai 1945 ?
              Parce que le dispositif opérationnel mis en place par nos ennemis n'avait de chance de réussir que dans la mesure où l'armée française était encore absente du territoire algérien. Ce jour-là, nos régiments étaient opérationnels en dehors de l'Algérie. Les hommes français valides d'Algérie, n'étaient pas là.
              Dans la perspective d'une agression contre la France, nos alliés avaient favorisé l'évasion, en 1945, d'un grand leader islamiste libanais, Chekib Arslan, condamné à mort en 1926 par la France parce qu'il avait déclenché en 1925 la révolte des Druzes syriens. A partir de cette date en effet, il s'identifie au symbole historique du combat livré à outrance contre la France au nom de l'Islam. Au nom de la Nadah c'est-à-dire la renaissance de l'Islam dont il est le principal animateur. Rappelons qu'il avait participé au vote déclencheur du génocide arménien, lorsqu'il était député à la Chambre Ottomane en 1915. Prisonnier des Français en Allemagne où il s'était mis au service d'Hitler pendant la guerre, à l'instar de son allié dans la lutte anti-juive Asmine el Husseini le grand mufti de Jérusalem, il fut opportunément libéré par le moyen d'une fausse évasion à la fin de la guerre. Officiellement évadé d'un centre de détention français.
              Il put se rendre à Genève où il s'était établi en 1926 pour y organiser le combat contre la France. C'est de lui, maître à penser d'Ibrahim Bachir de l'association des oulémas d'Algérie, qu'est venu l'ordre opérationnel pour le déclenchement des émeutes simultanées et synchrones de Sétif et de Damas le 8 mai 1945, avec l'espoir affirmé qu'elles se généraliseraient à tout le Maghreb, au Liban et à la Syrie. Mais l'énergie de la répression anéantit cette opération. Ce fut une victoire refusée par les vainqueurs. On laissa en effet, l'ennemi reconstituer ses forces et adopter une technique de combat plus adaptée. Un ennemi qui sut exploiter, pour le profit exclusif de l'anti-France, la sévérité nécessaire qui fut mise en œuvre pour contrer cette rébellion sanguinaire dans les plus rapides délais. Ils vont se comporter, en effet, en accusateurs de la répression consécutive à une tuerie, qu'eux-mêmes avaient déclenchée.
              En réalité, rien ne va s'arrêter. A partir de 1945, l'appareil de guerre va se structurer pour réapparaître en 1946, nous l'avons vu, à partir du MTLD et de l'UDMA lors de l'amnistie octroyée par la IVème république naissante. Ces deux partis ne se priveront pas d'exploiter psychologiquement la répression française du 8 mai 1945. Une répression qui fut nécessaire, soulignons-le encore, pour interrompre le massacre déclenché ce jour-là contre nos concitoyens, femmes et enfants compris, ainsi que contre les Kabyles, fidèles de la France, dont plusieurs centaines furent lynchés. Ils sauront exploiter cette répression pour la préparation de la phase ultime de leur combat en Algérie française. Ils n'hésiteront pas à multiplier par 20 le chiffre des victimes imputables à cette répression.

              En réponse à cette quatrième interrogation, il faut bien se convaincre qu'entre le 8 mai 1945 et le 1er novembre 1954, il existe une relation de continuité opérationnelle permanente qu'il faut cesser d'ignorer. Cet état de guerre, latente et réelle, nous ne l'avons pas perçu en Algérie. Nous avons vécu, à partir de 1945, comme si l'Algérie était en paix, ce qui était faux. Et c'est cette méconnaissance, naïve et inconsciente, qui nous a tués en Algérie Française, avant tout.

              E/ Cinquième interrogation

              " L'abandon de l'Algérie est-il à l'origine de la dynamique actuelle de la Nouvelle Révolution Mondiale ? "

              La dynamique révolutionnaire islamiste, universelle et actuelle, s'est effectivement générée en Algérie française. Car la défaite française, officialisée le 19 mars 1962, prend la signification d'une base historique et symbolique de l'actuelle révolution mondiale. Plus encore d'une base ésotérique de cette même révolution mondiale.
              Ben Baddis, dès 1931, avait synthétisé le trépied de la révolution algérienne :

ma religion c'est l'islam,
ma langue c'est l'arabe
ma patrie c'est l'Algérie.

              Dans cette affirmation il faut relever deux contre-vérités.

              Les deux premières affirmations, ma religion c'est l'islam, ma langue c'est l'arabe illustrent la volonté de Ben Baddis qui est un Berbère, d'arabiser à outrance le combat contre la France pour l'universaliser et surtout le pérenniser. Par là même, il exprime un faux historique. S'appuyant d'une part, sur le fait que le coran est écrit en langue arabe, depuis " l'édition " du 3ème calife Otman au VIIème siècle, et sachant d'autre part, que le coran c'est la parole de Dieu il veut persuader les musulmans d'Algérie, très majoritairement Berbères, que l'arabe c'est la langue de Dieu. Langue qui devient ainsi par sa décision celle des révolutionnaires algériens. Il prétend convaincre les musulmans d'Algérie, que leur combat s'inscrit dans l'obligation religieuse du Djihad universel.

              Quand il proclame ma patrie c'est l'Algérie, il importe de rappeler avec conviction et sérénité qu'il invente une patrie qui n'existe pas. En 1830, avant l'arrivée de la France, l'Algérie ne connaissait aucune réalité historique et politique. La Régence était un territoire vassal de la Sublime Porte. Les multiples beylicats qui se succédèrent passaient leur temps à se faire la guerre. Les peuples indigènes musulmans ou juifs d'Algérie, ne jouissaient d'aucune nationalité avant 1830. Ils étaient apatrides sur la terre de leur naissance pour 95 % d'entre eux au moins.
              Le 16 avril 1940, Ben Baddis meurt en détention administrative. Il y avait été interné parce qu'il complotait avec les Allemands dès le début de la guerre en 1939. Lui succède l'autre Berbère des Hauts-Plateaux Sétifiens Ibrahim Bachir qui ira plus loin que Ben Baddis, dans la définition historique de la révolution algérienne.
              Le 1er novembre 1954 lors de la Toussaint Rouge, nous l'avons souligné, il proclame afin que nul n'en ignore, que le combat est engagé contre la France pour le triomphe de l'arabisme et de l'islam. Il confirme ainsi d'une manière définitive la dimension réelle de cette phase nouvelle de la guerre d'Algérie. C'était en réalité, une guerre planétaire qui était déclenchée.

                  La guerre d'Algérie se définit comme une guerre anti-occidentale et c'est dans ce sens qu'elle n'est pas terminée. C'est une conviction qu'il faut avoir à l'esprit et enrichir à chaque instant. La France, l'Europe et l'Occident sont encore loin d'être islamisés. Mais l'arabo-islamisme fondamentaliste conquérant trouve aujourd'hui dans la défaite du gouvernement gaulliste du 18-19 mars 1962, le nutriment idéal pour tonifier l'agressivité nécessaire au combat qu'il a déclenché contre la France, l'Europe et l'Occident.
              Nous retenons une vérité qui s'illustre comme le fondement d'une conviction frappée d'évidence : le gouvernement gaulliste de 1962 a mis bas les armes devant l'un des pires ennemis qui ait jamais attaqué la France depuis le début de son histoire. Ce qui s'est mis en place à Evian les 18 et 19 mars 1962 par la volonté de De Gaulle, c'est avant toute chose une base historique promotionnelle et symbolique, ésotérique même, de grande valeur pour la vigueur de l'actuel Djihad universel.

              III - CONCLUSION

                                     " L'OAS, PREMIER REMPART

              La conjuration permanente contre l'Occident chrétien est plus que jamais actuelle. Certes. Mais il ne faut pas oublier qu'elle est ancienne. Elle a débuté, opérationnellement, à la fin du IIIème siècle et au début du IVème siècle. Une conjuration mise en œuvre à l'initiative de l'empereur romain Constantin. Celui-ci en effet mit en jeu l'existence de l'église à partir de 330. A partir du moment où le bras séculier impérial romain ne soutint plus le catholicisme apostolique et romain et se mit au service, officiel et exclusif, des hérétiques de l'arianisme. Hérétiques négateurs forcenés de la Tradition apostolique et romaine.

              Plus près de nous, la mort de l'Algérie française s'identifie à la phase moderne la plus intense de cette conjuration. La plus productive aussi en tant que génératrice de conflits ethnico-religieux de l'Afghanistan au Mali.
              En Algérie, chez les musulmans, la loi du 4 février 1919 ne provoqua guère d'ébranlement. En tout cas, aucun effet de séduction ne fut recherché à partir de la métropole française. Cette loi ne bénéficia d'aucun soutien officiel de la part du pouvoir de la IIIème République. Aucun effort de persuasion ne fut mis en œuvre pour engager les musulmans sur la voie de la citoyenneté française. De la citoyenneté laïque. Rien ne fut entrepris pour leur démontrer la nécessité et en même temps la possibilité de vivre leur foi dans le cadre de citoyenneté et de laïcité.
              Aujourd'hui les sécularisationnistes musulmans qui adhèrent à l'intégration, à la citoyenneté laïque, ne sont soutenus par aucun pouvoir officiel. On les abandonne aux exactions des terroristes d'Al-Qaïda. Ils sont stigmatisés et condamnés à mort par les Epîtres Djihadiens.
              L'OAS d'Algérie et de métropole, illustre historiquement, le premier rempart qui fut dressé contre la conquête programmée arabo-islamiste fondamentaliste de la France, de l'Europe et de l'Occident.
              Conquête qui pour se développer avec plus de vigueur tire le plus grand profit du manque de clairvoyance et surtout du vide spirituel qui lui sont opposés.

              Je suis un ancien chef de l'OAS. Ni repenti, ni converti, ni renégat.
              Je m'inscris dans l'ambition de voir un jour le peuple pied-noir bénéficier enfin de la reconnaissance qu'on doit lui concéder dans tous les compartiments de son identité historique. Fraction vivante de la nation française avant tout, peuple européen auquel se sont intégrés et s'intègrent encore les harkis, les anciens combattants musulmans et les sécularisationnistes musulmans français qui ne renient pas notre drapeau commun. Ainsi que les sécularisationnistes universels qui aspirent à la laïcité et grâce à elle, à l'égalité et à la fraternité.
              Nous avons été contraints de nous soumettre, pour sauver la vie de nos concitoyens, aux exigences d'une guerre terroriste. L'hypermnésie des historiens capitulards s'emploie à ne retenir que cette phase de notre combat : le terrorisme de l'OAS. Phase du combat à laquelle il était impossible de nous dérober si nous voulions survivre. Car refuser d'agir devant les massacres qui assaillaient notre peuple, c'était se comporter en complices de ces massacres.
              Nous l'avons fait pendant quatre mois. C'est vrai. J'ai assumé à mille reprises, la responsabilité historique et surtout spirituelle des actions de l'OAS.
              Il est banal aujourd'hui de constater l'hypermnésie permanente de nos accusateurs à l'égard des quatre mois du combat terroriste de l'OAS. Cette hypermnésie s'accompagne d'une amnésie totale à l'égard des 92 mois au moins du terrorisme FLN qui s'est exercé aux dépens de notre peuple pied-noir de toutes confessions : juifs, chrétiens et musulmans.

              En 2012, nous affirmons ceci : le passé c'est le passé, certes. Mais, comme l'écrit Anatole France, " le passé c'est la seule réalité humaine ". Il nous permet d'enregistrer que l'agression dont nous fûmes l'objet en Algérie, continue de s'exercer en France. En Europe et en Occident. Grâce à la défaite gaulliste en Algérie. De Gaulle : déclencheur de l'actuelle révolution mondiale.
              Une révolution à volonté stratégique qui prétend éradiquer de l'univers et de la vie, la liberté du choix et des aspirations spirituelles des hommes modernes. On prétend nous soumettre. On ambitionne de faire de nous des renégats. On aspire à faire du monde moderne un univers concentrationnaire.
              Contre cette volonté, animés d'un amour fou de la liberté, nous affirmons qu'il est nécessaire que s'élabore et se structure une volonté de résistance.
              Une volonté contre-stratégique internationale. Intercontinentale.
              C'est le vœu que j'ose formuler parce que je jouis de l'immense chance d'avoir toujours compris le motif profond, réel et constant des actions que j'ai assumées et que je ne renie pas, pour la défense de l'Algérie française en tant que terre française, terre européenne, terre d'occident.

              Je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour ceux, parmi les nôtres, qui s'emploient aujourd'hui à discréditer l'effort des volontaires de France et d'Algérie. Des volontaires qui, je le souligne encore, ont joué leur confort, leur avenir professionnel, leur liberté, leur réputation, leur vie et j'ajoute, en pensant à moi, leur âme pour que vive la France sud-méditerranéenne. Ces histrions soumis aux vérités officielles, se dégradent par un exhibitionnisme de soumis et prétendent se démarquer de notre combat par des critiques publiques, difficiles à digérer parfois.
              C'est en pensant à eux, pauvres histrions de l'actualité que j'évoque ces vers de Musset, particulièrement adressés bien évidemment à ceux qui éprouvent le besoin carriériste de nous déconsidérer :

" Que du moins l'histrion, couvert d'un masque infâme,
N'aille pas, dégradant ta pensée avec lui,
Sur d'ignobles tréteaux, la mettre au pilori ".
Jean-Claude PEREZ    
Nice,                         
Août 2012                  


LES KOUIFIENS
Par M. Guy d'Ennetières
Ils se retrouvent cinquante ans plus tard...

                 Il y a 50 ans la guerre d'Algérie prenait fin et les derniers français quittaient le pays. L'un d'entre eux, Guy d'Ennetières, a eu la volonté de réunir à Super Besse les anciens habitants du Kouif, un ancien village minier.

                 J'ai effectué de très nombreuses recherches documentaires, réuni des milliers de photos et contacté les gens grâce à Internet. En 2007, j'ai organisé notre premier rassemblement, explique le président de l'Amicale des anciens d'Algérie. La troisième édition prend une tournure particulière avec la commémoration du cinquantenaire de notre départ. "

                 Une centaine de Kouifiens, âgés de 64 à 95 ans, se retrouvent donc depuis jeudi, et jusqu'au lundi 25 juin, pour évoquer le passé. On n'oublie pas les souvenirs d'enfance, mais je ne reconnais pas certains visages confie Monique Monnot. " C'est la première fois que je viens. C'est impressionnant. Les souvenirs refont surface explique Robert, ému. En exclusivité, ils pourront assister à une projection du film " La nuit s'achève " tourné en 1949.

(23 juin 2012, journal la Montagne, envoyé par M. Guy D'Ennetières)


Je viens vous dire Merci

A beaucoup d'habitants d'un village Tourangeau
Qui, par un jour d'automne, sur le quai de la gare,
Nous ont vus débarquer et sans nous dire un mot
Ont murmuré tout bas : " Tiens encore des Pieds-Noirs !".
Merci pour votre accueil !

Après cette longue guerre, nous étions fatigués
De toutes ces nuits blanches, d'avoir vu tant d'horreurs.
Dans ce jardin de France nous espérions trouver
Cette solidarité qui réchauffe les coeurs.
Merci pour votre compassion !

Dès les premières semaines, après notre arrivée,
Notre accent de là-bas ne nous trahissant pas,
Nous avons entendu toutes sortes de quolibets
" Encore des étrangers qui nous viennent de là-bas "
Merci pour votre hospitalité !

Dans mon nouveau collège, en classe de troisième,
Dans de grandes flaques d'eau, " ils " me faisaient rouler.
je cherchais des copains, j'avais besoin qu'on m'aime,
Mais j'étais en sanglots et " ils " s'en amusaient.
Merci pour votre amitié !

Merci à mes parents, qui pendant bien longtemps,
Tous les dimanches matin et pour me protéger,
Faisaient entrer chez nous l'un de mes enseignants
Venant d'un air narquois nous vendre l'Humanité.
Merci pour votre solidarité !

Pour trouver du boulot, ce n'était pas facile,
Le " 99 " ça ne pardonnait pas,
Et l'on s'entendait dire au bout de longues files,
" On verra votre dossier et on vous écrira ! ".
Merci pour votre compréhension !

" Pas besoin de travail pour ces fils de colons,
Ils n'en ont pas besoin, ils ont les poches pleines !
Depuis leur arrivée et avec leurs millions
Ils nous ont envahis sans même la moindre gène !"
.
Merci pour votre aide !

Beaucoup ont oublié que par un beau matin,
Sur cette terre de France, si longtemps occupée,
A retenti cet hymne " C'est nous les Africains "
Chanté avec ardeur et pour la Liberté.
Merci pour votre reconnaissance !

Il fallait bien qu'un jour, sortent de ma mémoire
Ces souvenirs pesants trop longtemps étouffés,
Paroles un peu brutales, difficiles à croire,
Mais qui reflètent hélas une triste vérité.

Ces quelques mots sont écrits sans aucune haine,
Ce sont des faits réels, une histoire vécue.
Nous n'avons pas trouvé cette chaleur humaine
Dont on a tant besoin quand on a tout perdu.
Guy d'ENNETIERES - juillet  2007    

Un Peu de Bon Sens
Envoyé par M. Hugues


PHOTOS de BÔNE
Par M. Roland CAMILLERI
Envoi de M. Charles Ciantar


Le Miramar
Photo M. Roland Camilleri
Place D'Armes
Photo M. Roland Camilleri
Les Cigognaux
Photo M. Roland Camilleri
Le Cap de Garde
Photo M. Roland Camilleri
Photo M. Roland Camilleri
Photo M. Roland Camilleri
Photo M. Roland Camilleri
Entrée de la Colonne
Photo M. Roland Camilleri
Souvenirs
Photo M. Roland Camilleri
Le Port
Photo M. Roland Camilleri
Saint-Augustin
Photo M. Roland Camilleri
Photo M. Roland Camilleri

REACTION
Envoyée par M. Langdebois
"LE PAVÉ DE L'OURS"

          Le 4 juillet 2012 le Figaro publiait un article sous le titre « France-Algérie : 2012, l'année des occasions manquées ». Cela a suscité la réaction d'un fidéle lecteur qui nous a fait parvenir son commentaire avec un extrait de l'article concerné, le tout publié sur le Figaro.

          "Laurent Fabius se rendra à Alger peu après le cinquantenaire de l'indépendance pour tenter de relancer les relations entre les deux pays."

          "En 2009, Xavier Driencourt, alors ambassadeur de France en Algérie, avait imaginé quelques événements symboliques, susceptibles de marquer fortement, en 2012, le cinquantième anniversaire des relations avec l'ex-colonie devenue indépendante: une grande régate entre les deux rives de la Méditerranée, une étape du Tour de France passant par Alger… Il allait toutefois devenir vite évident que ces ambitieuses initiatives ne verraient pas le jour. L'année 2012, avec ses deux pics mémoriels hautement sensibles, le 19 mars (cinquantenaire du cessez-le-feu décrété au lendemain des accords d'Évian) et 5 juillet (déclaration d'indépendance), se sera déroulée sur fond de tensions et de malentendus.
          La France, qui n'a pas été invitée aux célébrations de l'indépendance, sera représentée par le nouvel ambassadeur, André Parant.

          Commentaire de M. Langdebois :
          Parmi les " ambitieuses initiatives " imaginées par l'ambassadeur de France Xavier Driencourt, il en est une qui a vu le jour, mais qui est une sorte de modèle de fiasco. Il s'agit de la pose, en janvier dernier, d'une plaque commémorative sur la prétendue maison natale d'Albert Camus à Drean (ex-Mondovi), dans la wilaya d'Annaba (ex-Bône).
          Acceptée du bout des lèvres par les autorités algériennes, cette cérémonie bâclée (la vraie maison natale de l'écrivain, détruite depuis, se trouvait à quelques kilomètres du village, sur le domaine viticole du " Chapeau de gendarme ") a eu pour effet, au lieu du " réchauffement attendu ", le vol de la plaque, dès le lendemain. Ce qui n'a guère étonné les vieux rapatriés mondoviens qui, par les attaches qu'ils conservent dans leur région natale, ont su que l'initiative de l'ambassadeur français rencontrait une vive hostilité des intégristes locaux, toujours très influents.
          Laissons à La Fontaine (" Le Pavé de l'ours), la morale de cet apologue vrai :

" Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami ;
          Mieux vaudrait un sage ennemi ".



LES ANNALES ALGERIENNES
De E. Pellissier de Reynaud (octobre 1854)
Envoyé par Robert
LIVRE XVI
Premiers actes de l'administration du comte d'Erlon dans ses relations avec les Arabes. - Intrigues de quelques Maures d'Alger. - On envoie des troupes au marché de Boufarik. - - Bons résultats de cette mesure. - État satisfaisant du pays. - - Le lieutenant-colonel Marey est nommé agha des Arabes. - Changement dans la politique arabe. - - Guerre contre les Hadjoutes. - Troubles sur plusieurs points. -Événements de Bougie. - - Prétendue paix avec les Kbaïles. - Le général Desmichels quitte Oran. - - Abd-el-Kader envahit la province de Titteri et une partie de celle d'Alger. - - Concessions que lui fait le comte d'Erlon. - La guerre recommence. - Combat de Muley-Ismail - - Défaite de la Macla. - Départ du comte d'Erlon.

         Les premiers actes du comte d'Erlon purent faire croire qu'il avait adopté, à l'égard des Arabes, le système de conciliation du général Voirol, dégagé de ce que celui-ci y avait introduit d'hésitation et de faiblesse. Malheureusement, le nouveau gouverneur était un homme facile à circonvenir, et dont les idées recevaient de leur confusion une grande mobilité. Chacun chercha à s'emparer de son esprit et à prendre une petite part aux affaires.
         Nous avons parlé, dans le livre précédent, des ruses grossières employées par quelques Maures pour se donner de l'importance à ses yeux. Les premières attaques, dirigées contre le bureau arabe, ayant échoué, les intrigants se mirent à dénoncer les kaïds pour les faire remplacer par des hommes à leur dévotion. Hamdan, l'ex-agha, voulait faire nommer, à Beni-Mouça, Bou-Rebaah, homme immoral, destitué par le général Voirol et remplacé par Ali-ben-el-Khasnadji. Tout fut mis en oeuvre pour amener ce changement ; mais El-Khasnadji, soutenu par le général Voirol, résista à toutes ces attaques et triompha des machinations de ses ennemis.
         Les arrivages des huiles d'Isser, d'Animal et d'Oued-Zeithoun ayant éprouvé quelque interruption, on mit à profit cette circonstance pour attaquer le kaid de Khachna, Et Arbi-ben-Kala. Chacun présenta son candidat, comme le seul qui pût rendre au commerce toute son activité. Ben-Omar mit en avant un homme obscur et sans influence. Un médecin anglais établi à Alger, et qui avait eu quelque crédit auprès du duc de Rovigo, voulut aussi se mêler de cette affaire. Mais les arrivages des huiles ayant tout naturellement repris leur cours, les intrigues cessèrent. Le candidat de Ben-Omar ayant insulté le kaki, fut mis en prison, et tout rentra dans l'ordre.

         Le comte d'Erlon, débarrassé pour un temps de ces obsessions, se mit à étudier un peu le pays. Il se fit rendre compte de ce qui s'était passé à Boufarik, dans le mois de juillet précédent, et convaincu de la nécessité d'y faire respecter l'autorité française, il y envoya, tous les lundis, quelques compagnies dont la présence rendit facile aux Européens la fréquentation du marché. Il se détermina bientôt à faire occuper ce point d'une manière permanente. Cette mesure rencontra de nombreux contradicteurs. Le ministère eut de la peine à consentir aux dépenses, bien faibles cependant, qu'elle devait entraîner. A Alger même, quelques personnes la regardaient comme destructive du marché, et, par conséquent, de tout le commerce des Beni-Khelil. Les faits prouvèrent que ces craintes n'étaient point fondées ; le marché de Boufarik ne fut point abandonné. Le camp qu'on y construisit prit le nom de camp d'Erlon. Il consista en une enceinte rectangulaire bastionnée, et en un vaste réduit en pierre où l'on bâtit des casernes et des écuries.
         Les mesures prises par le comte d'Erlon ayant fait penser aux Arabes qu'il se proposait de les traiter avec fermeté, quoique avec douceur, toutes les petites perturbations qui avaient été la suite naturelle de l'événement du mois de juillet, cessèrent tout-à-coup, et les choses reprirent le cours qu'elles avaient quelques mois auparavant. Les Européens se répandirent de nouveau dans la plaine; enfin, la situation politique du pays fut, pendant quelque temps, assez satisfaisante. Pour consolider cet état de choses, le comte d'Erlon crut devoir nommer un agha des Arabes. Il fit choix de M. Marey, qui venait d'être nommé lieutenant-colonel, commandant le corps des spahis réguliers alors en organisation. Cet officier venait de passer huit mois à Paris et était signalé, par l'opinion des personnes importantes qu'il y avait vues, comme très propre à remplir ce poste. C'est ce qui détermina le choix du comte d'Erlon. Cette mesure entraînait naturellement la dissolution du bureau arabe, qui cessa d'exister le 20 novembre 1835.

         Le chef de ce bureau employa les huit derniers jours de sa gestion à parcourir le pays, sans autre escorte que les Arabes eux-mêmes, afin de constater l'état pacifique des tribus. Il vit à Coléah, chez le marabout Sidi-Mohammed, les principaux Hadjoutes qui se plaignirent de l'inaction de leur kaïd, que l'amour d'une jeune femme absorbait au point de lui faire négliger ses devoirs. Une nouvelle réunion fut désignée à Mocta-Kera, à quelques jours de là, pour aviser aux moyens de remédier à un état de choses qui, laissant le champ libre aux malfaiteurs, pouvait compromettre toute la tribu. En effet, un vol de bœufs avait été commis dans le Sahel, et personne n'avait eu autorité pour poursuivre les coupables, qui étaient connus et qui furent désignés par les Hadjoutes eux-mêmes. La dissolution du bureau arabe ayant été prononcée sur ces entrefaites, la suite de cette affaire revenait naturellement au nouvel agha ; mais le comte d'Erlon crut devoir la confier à mm. Vergé et Allégro, sortant tous deux de ce bureau. Ces deux officiers se rendirent auprès des Hadjoutes, et après qu'il eut été bien reconnu que l'inaction de. Kouider ne permettait pas de lui continuer ses fonctions, on proposa de nommer à sa place Mohammed-ben-el-Hadji-Rebah, propriétaire d'Haouch-el-Hadji, jeune homme brave et actif, qui avait une foule de partisans. L'affaire allait se conclure, lorsque des amis de l'agha, plus zélés qu'éclairés, vinrent dire que ces deux officiers agissaient sans ordre, et qu'on ne devait ajouter aucune foi à leur parole. Les Hadjoutes crurent voir alors qu'il n'y avait plus à Alger unité de commandement, et qu'on s'y disputait la direction des affaires arabes. Quelques-uns allèrent même jusqu'à demander aux deux officiers quels avantages ils leur feraient pour les avoir dans leur parti contre l'agha. Cette affaire aurait dû, sans doute, être conduite plus régulièrement qu'elle ne le fut ; mais, enfin, il aurait été à désirer qu'elle eût été conclue d'une manière ou d'une autre. L'autorité française, dans quelques mains qu'elle se trouvât, étant prévenue que tes Hadjoutes étaient de fait sans chef et qu'ils en souhaitaient un de réel, il était de son devoir d'y pourvoir ; c'est ce qu'elle ne fit pas.

         Les Hadjoutes, présomptueux et moqueurs, se permirent contre l'agha des plaisanteries déplacées. D'un autre coté, bien des gens étaient las d'être en paix. On saisit donc avec empressement le prétexte des bœufs volés dans le Sahel pour finir, par la voie des armes, une affaire qui aurait pu se terminer autrement.
         Le 5 janvier, quatre bataillons, les zouaves, les chasseurs d'Afrique, les spahis réguliers, quatre obusiers de montagne et deux pièces de campagne, se réunirent à Oulad-Mendil, en avant de Douéra. Le même jour, qui était un lundi, le colonel Marey se présenta au marché de Boufarik avec quelques troupes, et fit arrêter deux Hadjoutes qui s'y trouvaient. Un des deux était un homme à qui le général Voirol avait eu occasion de rendre service, et qui, depuis cette époque, n'avait laissé échapper aucune occasion de nous être utile. Il fut conduit à Alger avec son compagnon, et mis en prison. Au bout de deux mois de captivité, ils parvinrent à s'évader.
         Cette arrestation de deux hommes, qui se reposaient sur la foi des conventions existantes, était peu loyale sans doute; mais elle prévint un acte qui l'aurait été encore moins, c'est-à-dire une surprise en pleine paix d'une tribu dans le moment inoffensive. En effet, les Hadjoutes, avertis par ce qui s'était passé à Boufarik, se tinrent sur leurs gardes, et lorsque les troupes françaises se présentèrent sur leur territoire, le 6 au matin, ils avaient mis leurs personnes et leurs troupeaux en sûreté. Le général Rapatel, qui commandait cette expédition, divisa ses forces en deux colonnes, et battit le pays dans tous les sens, dans les journées des 6 et 7. Dans la nuit du 7, il se porta sur la tribu des Mouzaïa, que l'on crut devoir mettre aussi dans la querelle. Au point du jour, il attaqua un de leurs villages, situé dans une des gorges de l'Atlas. Il y eut là un engagement assez vif, dans lequel le colonel Marey fut blessé. Les deux colonnes allèrent, le 8, coucher sur les bords de la Chiffa, poursuivies par les Hadjoutes et les Mouzaïa. Le 9, elles rentrèrent à Boufarik, d'où les troupes reprirent, le lendemain, la route de leurs cantonnements.

         Ainsi recommença la guerre contre les Hadjoutes, guerre dans laquelle nous avions plus à perdre qu'à gagner. Depuis cette époque, cette tribu, qui comptait au plus 500 cavaliers, brava notre autorité, nous tua plus de monde que nous ne lui en tuâmes, et reprit constamment, à nous ou à nos alliés, le double du bétail que nos expéditions lui faisaient perdre. Loin de diminuer, elle augmenta chaque jour, par l'adjonction des mécontents des autres tribus qui se rendirent sur son territoire. ( Les Hadjoutes furent la matière ordinaire des bulletins. Le Moniteur algérien en tua plus qu'il n'en avait existé.)
         Un mois après notre course chez les Hadjoutes, ils voulurent nous rendre la visite que nous leur avions faite. A cet effet, ils envoyèrent environ 150 cavaliers, parmi lesquels se trouvait un déserteur français. Ce parti balaya, comme un orage, la route de Dely-Ibrahim à Douéra, tua des voyageurs et des militaires isolés, et se retira après avoir échangé quelques coups de fusil avec un camp de travailleurs établi à Baba-Hassan pour les travaux de la route. Il fit dans le Sahel un butin considérable. Une forte reconnaissance. conduite par le général Rapatel, partait ce jour-là de Boufarik pour aller visiter les bords du Masafran, où l'on désirait établir un poste. Le hasard aurait pu la faire rencontrer avec les Hadjoutes, qui se seraient trouvés pris dans leurs propres piéges ; mais ils furent assez heureux pour passer le gué de Mocta-Kera une heure avant que les Français n'y arrivassent.

         Cet événement et quelques autres actes de brigandage commis par les Arabes hostiles répandirent la terreur chez les colons européens. L'effroi fut encore augmenté par la publication maladroite de plusieurs ordres du jour, où l'on recommandait de telles précautions, que le mal parut à tons pins grand qu'il ne l'était en réalité. Le comte d'Erlon vit bien qu'il s'était engagé dans une fausse voie. Les réflexions qu'il fit à ce sujet furent, sans aucun doute, au nombre des causes qui le déterminèrent à céder en tout aux Arabes sur les autres points de son gouvernement. C'est ainsi que, chez les hommes faibles, l'aveu intérieur d'une faute ne sert qu'à leur en faire commettre une nouvelle, dans un autre sens.
         Les courses des Hadjoutes firent comprendre que la route de Dely-Ibrahim à Douéra était mal défendue. Pour la couvrir du mieux qu'il serait possible, on établit un camp d'un bataillon à Maalema.
         Cependant les actes de l'administration avaient indisposé bien des gens ailleurs que chez les Hadjoutes. Les Arabes qui, sous le général Voirol, avaient été traités avec affabilité et tout à fait en compagnons et camarades, avaient pris goût à cet état de choses, et ne se souciaient plus des formes turques que l'on affectait avec eux. Plusieurs d'entre eux cessèrent de venir à Alger, et prirent même parti contre nous. De ce nombre fut le kaïd de Beni-Khelil, El-Arbi-ben Brahim, qui se mit dans les rangs des Hadjoutes à l'expédition du mois de janvier. On le remplaça par Ali-Bouchicha, cheikh d'Oulad-Chebel. Presque tous les cavaliers du Merdjia et plusieurs de Beni Mouça suivirent l'exemple d'El-Arbi. A peu près à la même époque, un navire sarde fit naufrage près du cap Bengu. L'équipage arriva à terre sain et sauf ; mais il tomba entre les mains des gens d'Isser qui ne voulurent pas le lâcher sans une forte rançon. Celte insolence, qui aurait mérité un châtiment exemplaire, glissa sur l'âme du comte d'Erlon. L'argent destiné à racheter ces malheureux fut fourni par le consul de Sardaigne, et porté aux gens d'Isser par un officier d'état-major. L'humanité exigeait sans doute que ces naufragés fussent d'abord délivrés; mais après, il fallait apprendre à la tribu d'Isser qu'elle ne mettrait pas impunément à composition le gouverneur général des possessions françaises dans le nord de l'Afrique. Cet utile enseignement ne lui fut pas donné. Ainsi, tandis que le comte d'Erlon tourmentait les Hadjoutes pour quelques bœufs volés par des individus isolés de cette tribu, il laissait en paix les Isser qui avaient volé des hommes.

         Vers la fin de mars, les Hadjoutes, au nombre de deux à trois cents, vinrent faire une démonstration sur le camp de Boufarik Pendant qu'une partie d'entre eux occupait l'attention de nos troupes, en ripostant bravement à des coups de canon par des coups de fusil, les autres enlevaient du bétail aux gens de Beni-Khelil nos alliés. Après une journée de course et de pillage, ils se retirèrent sur les bords de la Chiffa, où ils avaient un petit camp.
         Le lendemain, dans la nuit, le général Rapatel se dirigea sur ce camp avec quelques troupes; mais lorsqu'il y arriva au point du jour, il le trouva évacué. Les spahis réguliers et les chasseurs d'Afrique se mirent à la poursuite des Hadjoutes, qui ne les attendirent pas. Après une course d'une heure, notre cavalerie rentra dans la colonne, qui reprit le chemin de Boufarik Les Hadjoutes vinrent alors tirailler avec l'arrière-garde, selon leur habitude. Cette petite expédition fut du reste sans résultat.
         Les événements militaires et politiques les plus importants, survenus sous l'administration du comte d'Erlon, se passèrent hors de la province d'Alger.
         A Bougie, le Gouraïa fut attaqué le 9 octobre dans la nuit; le poste lança des grenades qui éloignèrent l'ennemi. La fusillade, d'abord assez vive, cessa bientôt.

         Le 10, dès le matin, de nombreux groupes de Kbaïles se montrèrent au loin. A huit heures du soir, des fusées lancées du blockhaus de la plaine et de celui de Rouman, annoncèrent l'approche de l'ennemi. Bientôt après, une fusillade très nourrie se fit entendre au camp retranché inférieur; mais au bout de quelque temps, les Kbaïles: se portèrent au camp retranché supérieur où se trouvait le colonel Duvivier. Repoussés par le feu de notre artillerie, ils concentrèrent leurs forces autour du blockhaus Salem, qu'ils attaquèrent avec beaucoup d'acharnement. Ce blockhaus se défendit pendant quatre heures, et joncha de morts le terrain qui l'environnait. Les Kbaïles mirent le feu aux fascines et aux gabions de la redoute, mais heureusement l'incendie ne gagna pas le blockhaus. Aune heure du matin, les attaques cessèrent, et l'ennemi s'éloigna au point du jour. Le colonel Duvivier, qui n'avait que 600 hommes disponibles, ne put faire de sortie. Les forces des Kbaïles s'élevaient à près de 6,000 hommes.
         Il ne se passa rien de remarquable à Bougie, depuis l'attaque du blockhaus Salem jusqu'au 5 décembre. Ce jour-là, l'ennemi parut en assez grand nombre dans la plaine et sur les hauteurs du Moulin. Le colonel Duvivier marcha avec une partie de ses troupes contre ceux qui étaient dans la plaine, et ordonna au 2ème bataillon d'Afrique de manœuvrer de manière à tourner ceux qui étaient sur les hauteurs du Moulin, et à les rejeter sur lui; mais les choses ne se passèrent pas ainsi : les Kbaïles, qui étaient à la position du Moulin, restèrent maîtres de leur retraite, qu'ils opérèrent par le haut de la position. Ceux de la plaine furent culbutés par le colonel Duvivier et chargés par la cavalerie, qui leur tua quelques hommes.

         Trois jours après, c'est-à-dire le 8 décembre, le colonel Duvivier sortit de Bougie avec 1,500 hommes environ, et se dirigea vers la vallée de l'Oued-bou-Messaoud, où il pénétra sans résistance. Cette vallée est superbe, bien cultivée, et couverte de nombreuses habitations, dont quelques-unes furent incendiées. Les Kbaïles, postés sur la rive droite de la rivière, commencèrent une assez vive fusillade lorsqu'on en approcha; mais ils s'éloignèrent lorsque les Français la franchirent. Après avoir reconnu la vallée sur les deux rives, le colonel Duvivier commença sa retraite sur Bougie; elle s'effectua avec assez d'ordre. Cependant, deux compagnies du 2" bataillon d'Afrique, qui avaient mal compris ce qu'elles avaient à faire, furent un instant compromises.

         Depuis cette expédition, les Mzaïa observèrent une sorte de neutralité. Oulid Ourebahh, qui habitait la vallée de l'Oued-bou-Messaoud, comprenant que l'on pouvait venir jusque chez lui, commença à désirer la paix ; mais par ménagement pour son amour-propre, il affecta de ne pas vouloir la demander au colonel Duvivier. Il y avait alors à Bougie un jeune homme, appelé Lowasy, commissaire du roi près la municipalité tout à fait imaginaire de cette ville. Ce fut vers lui qu'il tourna les yeux. Il se mit en relation avec ce personnage par l'intermédiaire d'un certain Blédani, Arabe intrigant. M. Lowasy, fier d'avoir enfin quelque chose à faire à Bougie, se hâta d'écrire à l'intendant civil pour lui annoncer qu'il tenait dans ses mains la pacification de la contrée, et que si elle n'avait pas déjà eu lieu, il fallait s'en prendre aux sentiments de haine et d'éloignement que le colonel Duvivier avait eu le malheur d'inspirer aux Kbaïles. L'intendant civil fit part de cette découverte au gouverneur qui, sans plus approfondir la question, autorisa M. Lowasy à traiter, s'il le pouvait, avec Oulid Ourebahh. Muni de cette autorisation, qua l'on eut l'inconcevable inconvenance de ne point faire connaître au commandant supérieur de Bougie, M. Lowasy s'embarqua, le 27 mars, sur une chaloupe du port, et se rendit, avec son Arabe, sur un point de la côte où Oulid-Ourebabh l'attendait. Leur conférence avait à peine duré quelques minutes, qu'elle fut interrompue à coups de fusil par des Kbaïles mécontents de ce que l'on voulait faire. Oulid-Ourebahh, qui était bien accompagné, tomba avec ses gens sur ses interrupteurs, et en tua trois à qui il fit couper la tète. Pendant ce combat, M. Lowasy, ne sachant quelle en serait l'issue, avait regagné son embarcation à la nage. En vain Oulid-Ourebahh voulut le rappeler en lui montrant les sanglants trophées de sa victoire, qui étaient en même temps des garanties de sa bonne foi; il n'entendit rien et fit force de rames vers Bougie. Mais un nouveau désagrément l'attendait : le colonel Duvivier avait été informé qu'une chaloupe était sortie du port, et il avait vu de loin un Européen en conférence avec l'ennemi, sans y avoir été autorisé par lui, acte puni de la peine de mort par nos lois.
         Il fit aussitôt partir une seconde embarcation pour alter arrêter cet Européen. M. Lowasy fut donc saisi et conduit à bord du stationnaire, où il fut détenu pendant quelques heures. Ayant ensuite exhibé les instructions du comte d'Erlon, il fut relâché, et partit immédiatement pour Alger, où il arriva en même temps que le rapport que le colonel Duvivier écrivit au gouverneur sur cette affaire.

         Le comte d'Erlon recevant à la fois, sur les mêmes faits, un rapport écrit et un rapport verbal qui devaient nécessairement t se contredire sur plusieurs points, fit partir pour Bougie le colonel Lemercier, directeur des fortifications, que la nature toute spéciale de ses fonctions semblait devoir rendre étranger à de pareilles missions. Cet officier supérieur reçut l'ordre d'examiner l'état des choses et de traiter avec Oulid-Ourebahh, si les dispositions de ce cheikh étaient toujours pacifiques. En arrivant à Bougie, il s'aboucha avec lui à l'embouchure de la Soummam. Oulid-Ourebahh déclara qu'il voulait bien faire la paix, mais qu'il y mettait pour condition première l'éloignement de Bougie du colonel Duvivier, sans alléguer contre cet officier aucun grief positif. Cette prétention était si exorbitante, si contraire à la dignité qu'il convenait que nous mettions dans nos relations avec les indigènes, que le colonel Lemercier ne voulut pas traiter sur cette ignoble base, et rompit la conférence; mais le colonel Duvivier, instruit de ce qui s'était passé, et aigri par les procédés du gouverneur, déclara qu'il ne voulait pas être un obstacle à la paix que l'on paraissait si fortement désirer. Il demanda à rentrer en France, en prévenant toutefois que cette paix ne serait guère qu'une fiction, ce que les événements n'ont que trop justifié. Un bateau à vapeur fut aussitôt expédié pour porter à Alger l'ultimatum d'Oulid-Ourebahh et la demande de M. Duvivier.
         Le comte d'Erlon venait à cette époque de provoquer le rappel d'Oran du général Desmichels, à qui il reprochait d'avoir conclu avec Abd-el-Kader une paix où la dignité de la France n'avait pas été assez ménagée. Néanmoins, par une contradiction déplorable, il n'hésita pas à accepter l'ultimatum insolent d'Oulid-Ourebahh. L'offre faite par M. Duvivier de se retirer, s'il était un obstacle à la paix, fut accueillie. Cet officier supérieur fut provisoirement remplacé par le colonel Lemercier. Certes, si M. Duvivier n'était point propre à amener une pacification que l'on devait désirer, il ne fallait point lui sacrifier le bien-être et la consolidation de notre établissement à Bougie; mais il était contre toutes les convenances de l'offrir en holocauste aux exigences d'un ennemi, surtout pour arriver à des résultats aussi négatifs que ceux que l'on obtint.
         Le terrain étant ainsi débarrassé de tous les obstacles à la paix dont M. Lowasy avait préparé les bases, M. Lemercier et Oulid-Ourebahh signèrent un traité par lequel ce dernier cédait à la France la ville et les forts de Bougie, qui, certes, ne lui avaient jamais appartenu, et la plaine en avant de cette ville qui se trouve sur le territoire des Mzaïa. La France s'engageait, de son côté, à soutenir Oulid-Ourebahh dans ses guerres contre les tribus qui lui seraient hostiles. (Il est clair qu'un homme qui, comme M. Duvivier, connaissait l'organisation politique des Kbaïles, n'aurait pu signer un pareil traité qui était un non-sens continuel. (Voyez le livre XIV.))
         Or, cet Oulid-Ourebahh, dont on faisait ainsi un prince, n'était qu'un cheikh des Oulad-Âbd-el-Djebar, assez riche pour avoir toujours quelques cavaliers à sa solde, mais point assez puissant pour mettre sa volonté et ses calculs à la place des haines ou des caprices des Kbaïles. Il est à présumer qu'il s'abusa lui-même sur le degré d'influence qu'il croyait exercer. Pendant tout le temps que M. Lemercier commanda à Bougie, il le pressa d'attaquer, d'après les clauses du traité, les gens de Mzaïa, ses ennemis; mais ce colonel ayant déclaré qu'il ne le ferait qu'autant qu'Oilid Ourebahh se réunirait aux Français pour cette expédition, il fut forcé d'avouer que cette démarche soulèverait toute la contrée contre lui : c'était reconnaître qu'il ne pouvait nous être d'aucune utilité, ainsi que l'avait fort bien prévu M. Duvivier. De son côté, il ne tira d'autres fruits de son alliance avec nous, que quelques présents assez riches que lui fit le comte d'Erlon.

         Immédiatement après le départ de M. Duvivier, au moment où l'on croyait encore avoir traité avec la majorité des Kbaïles, Bougie fut attaquée par trois à quatre mille hommes. M. Lemercier chercha longtemps à se persuader que ces gens-là se trompaient, que c'était un malentendu. Il envoya vers eux quelques pelotons et un interprète qui furent reçus à coups de fusil. Il fallut bien alors reconnaître la vérité. Le lundi main, trois de nos soldats eurent la tète coupée à une demi-portée de fusil de la ville, et, ce qui était plus significatif, rien ne venait au marché qu'Oulid Ourebahh s'était chargé d'approvisionner. Il fut démontré dès lors que la paix n'était qu'une illusion, ainsi que l'avait annoncé M. le colonel Duvivier.
         Après quelque temps de séjour à Bougie, le colonel Lemercier voyant que la position ne changeait pas, alla reprendre ses fonctions à Alger. M. Girod, lieutenant-colonel d'état-major, aide de camp du gouverneur, le remplaça. Ce fut sous le commandement de ces deux officiers, que l'on construisit l'enceinte qui, du fort Abd-el-Kader, va à celui de Moula. Cette construction rendit plus facile et moins fatigante pour les soldats la garde de la place. M. Girod, conformément aux instructions qu'il avait reçues, ne fit jamais aucune sortie et se contenta de repousser de derrière ses lignes les attaques impuissantes des Kbaïles. Il était encore à Bougie lorsque le comte d'Erlon quitta la colonie.

         Il y eut à Bône, peu de temps après l'arrivée de ce général à Alger; une expédition assez importante. Le 18 novembre, des cavaliers de la tribu des Elma arrivèrent à toute bride dans cette ville pour implorer la protection du général d'Uzer, contre les troupes du bey de Constantine qui ravageaient leur territoire sous la conduite de Ben-Aïssa. Dans la soirée, le général se mit en route avec trois bataillons, une batterie, trois escadrons du 3ème de chasseurs d'Afrique, et tous les spahis. On arriva au matin sur les troupes de Ben-Hissa que les chasseurs et les spahis chargèrent avec beaucoup de résolution. Les cavaliers du bey abandonnèrent les fantassins, dont cent cinquante furent tués et quinze pris.
         L'infanterie française n'eut aucune part à cette affaire, dans laquelle le commandant Yousouf et le capitaine d'état-major Delcambe, commandant les spahis irréguliers, se firent principalement remarquer. On trouva dans le camp des Constantinois 10,000 têtes de bétail que l'on rendit, en grande partie aux Elma, à qui elles avaient été enlevées.
         Nous venons de faire connaître les événements politiques et militaires des provinces de Bône et d'Alger, sous l'administration du comte d'Erlon. Il nous reste maintenant à parler de ceux de la province d'Oran, qui furent à cette époque d'une grande importance.

         Les partisans et les adversaires de la politique du général Desmichels attendaient , avec une égale impatience, l'arrivée du comte d'Erlon, les uns dans l'espérance de faire triompher un système qu'ils croyaient sans doute avantageux à la colonie ; les autres dans celle d'ouvrir les yeux au Gouvernement sur les conséquences funestes qui devaient naturellement en découler. Les premières impressions que reçut le gouverneur général, furent peu favorables à la cause d'Abd-el-Kader. Le bureau crabe venait d'intercepter des lettres où les prétentions du jeune émir et ses projets ambitieux étaient si clairement dévoilés qu'il était impossible de voir en lui, comme le voulait le général Desmichels, un instrument codé dont la France pouvait se servir pour établir sa nomination en Algérie. A peine le général d'Erlon eut-il pris connaissance de ces lettres, que le général Desmichels arriva à Alger avec Miloud-ben-Arach, qui venait sonder les dispositions du nouveau gouverneur. Ce dernier ne pouvait avoir encore sur les affaires du pays que des idées assez confuses; aussi l'effet produit par les lettres interceptées s'effaça en partie dans les entrevues que le commandant d'Oran et l'envoyé arabe eurent avec lui. (Ces lettres avaient été saisies dans les derniers jours de l'administration du général Voirol, qui donna ordre de ne point les ouvrir avant l'arrivée da comte d'Erlon.)
         Miloud fut traité avec une grande distinction, et partit d'Alger très satisfait du résultat de sa mission, et chargé d'assez riches présents pour son maître. Le général Desmichels put croire un instant que son système triomphait ; mais avant qu'il n'en eût complètement obtenu l'adoption, il fut obligé de retourner à Oran où le choléra-morbus venait, d'éclater. Le comte d'Erlon tomba alors sous l'empire d'autres influences qui, malheureusement, ne furent pas les dernières qui modifièrent sa conduite et ses idées.

         Abd-el-Kader, imprudemment excité par le général Desmichels, et se croyant sûr de ne trouver aucune opposition de la part du gouverneur, reprit le projet d'agrandissement dont le général Voirol l'avait forcé d'ajourner l'exécution quelques mois auparavant. Il écrivit aux tribus de Titteri, et même à celles de la province d'Alger, pour leur annoncer sa prochaine arrivée. Le comte d'Erlon en ayant eu connaissance, en éprouva une vive indignation. Il écrivit de son côté à toutes les tribus, et leur déclara que si Abd-el-Kader effectuait son projet, il le traiterait en ennemi de la France ainsi que tous ceux qui s'uniraient à lui. Il signifia en même temps à Abd-el-Kader de s'abstenir, non-seulement de franchir le Chélif, mais même de s'avancer au-delà de la Fedda. L'Émir était loin de s'attendre à une signification aussi impérieuse. Le dépit qu'il en ressentit l'aurait poussé peut-être à n'en tenir aucun compte si, dans ce moment, le choléra-morbus n'avait pas ravagé ses tribus. Forcé de rester dans une inaction matérielle, l'activité de son esprit se prit à analyser la nature de ses relations avec le comte d'Erlon; il vit qu'elles manquaient de continuité et d'ensemble, et qu'aux influences permanentes qui agissaient contre lui, il devait opposer des influences de même nature. En conséquence, il résolut d'avoir un chargé d'affaires à Alger. Il fit choix, pour remplir ce poste délicat du juif algérien Durand, homme éclairé, fin et habile, qui avait été élevé en Europe, dont il parlait plusieurs langues, le français surtout, avec une extrême facilité. Au moment où cet homme fut accrédité auprès du comte d'Erlon, le commerce français élevait des plaintes véhémentes contre le monopole exercé par Abd-el-Kader, contrairement, disait-il, à la teneur du traité. Le gouverneur demanda des explications à Durand qui répondit que, d'après le traité qu'on invoquait, Abd-el-Kader était libre de donner au commerce d'Arzew la direction qui lui convenait. Le fait fut nié et devait l'être, car le comte d'Erlon ne connaissait que la partie du traité rendue publique. Quelle ne fut donc pas sa surprise lorsque Durand mit sous ses yeux le traité entier, tel que nous l'avons mis sous ceux du lecteur dans le livre XIV ! Ne pouvant expliquer d'une manière favorable au général
         
         Desmichels l'ignorance où on l'avait laissé de l'existence de cette pièce, il demanda sur-le-champ au ministre le rappel de cet officier général, et envoya à Oran, pour le remplacer, le général Trézel, chef de l'état-major.

         Peu de temps avant ce dénouement, le général Desmichels, qui comprenait qu'une explication allait devenir nécessaire, avait cherché à substituer un nouveau traité à celui dont l'existence mystérieuse excitait tant de réclamations. Il envoya à cet effet auprès de l'Émir un de ses officiers qui lui proposa la cession de Mostaganem, et quelques autres avantages, à condition qu'il renoncerait au monopole et qu'il paierait un léger tribut à la France. Abd-el-Kader répondit avec beaucoup de hauteur qu'il s'en tenait à son premier traité, et que si, contre tout droit et toute justice, on voulait recommencer la guerre, il était prêt à la soutenir.
         Malgré ce ton d'assurance, Abd-el-Kader craignait la guerre; aussi fut-il très affecté lorsqu'il eut connaissance du rappel du général Desmichels, qui lui sembla être le signal d'un changement complet dans la politique suivie depuis dix mois à sou égard. Mais pendant que le général Trézel arrivait à Oran, sous l'impression des causes qui avaient motivé la disgrâce de son prédécesseur, le juif Durand travaillait avec succès à Alger à ramener le gouverneur général aux errements d'une politique qu'il avait si ouvertement condamnée. Dans cette occasion, les circonstances favorisèrent merveilleusement l'habileté diplomatique du chargé d'affaires de l'Émir. Le comte d'Erlon, ainsi que nous venons de le dire, avait annoncé qu'il traiterait en ennemies les populations de la province d'Alger et de celle de Titteri qui favoriseraient les projets ambitieux d'Abd-el-Kader. Les habitants de Médéa répondirent à ses menaces par une lettre très sensée, où ils disaient que s'ils avaient jamais désiré l'arrivée chez eux du fils de Mahiddin, c'était dans l'espérance qu'il tirerait la province de l'anarchie où elle gémissait depuis quatre ans; qu'ils s'étaient plusieurs fois adressés aux Français dans le même but, que ceux-ci avaient dédaigné de leur tendre une main secourable, et qu'il était étrange que ces mêmes Français trouvassent mauvais qu'ils cherchassent ailleurs un secours si obstinément refusé. Ce raisonnement était de nature à faire impression; aussi le gouverneur général en sentit la justesse. Il songea donc à organiser un gouvernement à Titteri; mais au lieu de prendre cette affaire au point où les négociations du général Voirol l'avaient laissée, il jeta les yeux, pour les fonctions de bey de Titteri, sur le kaïd Ibrahim, que la disgrâce du général Desmichels avait remis en évidence. Son dessein était de lui organiser un corps de cinq cents soldats turcs ou indigènes, et d'aller l'installer à Médéa, où il serait resté avec cette petite troupe. Ce projet n'ayant pas reçu l'approbation du ministre, le comte d'Erlon crut qu'il n'avait plus de moyens de résister à l'ambition d'Abd-el-Kader, et résigné à en subir désormais les conséquences, il s'abandonna sans réserve à l'impulsion que Durand cherchait à lui donner.
         Ainsi le général Trézel, qui avait été envoyé à Oran comme représentant un système opposé à celui du général Desmichels, se trouva, par une singulière bizarrerie de position, en contradiction avec le comte d'Erlon lui-même qui l'y avait placé dans ce but.

         Cependant Abd-el-Kader, instruit par Durand de ce qui se passait à Alger, ne négligeait rien de son côté pour se rendre agréable au comte d'Erlon. Tous les Français qui voyageaient dans ses états étaient bien reçus, et la protection la plus complète et la plus efficace leur était assurée. Il employa surtout la séduction de son esprit et de ses manières à capter la bienveillance de quelques officiers d'état-major que le gouverneur lui envoya à diverses reprises, et qu'il savait jouir de quelque crédit. Bientôt on ne s'entretint plus à Alger que de l'émir Abd-el-Kader; ceux mêmes qui déploraient les erreurs d'une fausse politique ne parlaient qu'avec admiration de ses grandes qualités. Pendant que sa réputation s'étendait ainsi, que son nom franchissait même les mers et retentissait en Europe, sa puissance était de nouveau attaquée. Sidi-El-Aribi, après lui avoir fait sa soumission, avait conspiré contre lui. Les preuves écrites de la main du coupable ayant été produites, un conseil des cadis et des ulémas le condamna à mort. Soit par générosité naturelle, soit par crainte d'exciter le ressentiment d'une famille puissante, Abd-el-Kader ne laissa pas exécuter la sentence. Sidi-El-Aribi fut cependant mis en prison, où il mourut peu de temps après du choléra. Ses fils, refusant de voir dans cette mort une cause naturelle, coururent aux armes, et entraînèrent à la révolte presque toutes les tribus du Chélif. Mustapha-ben-Ismaél, cet irréconciliable ennemi d'Abd-el-Kader, en apprenant cette nouvelle, releva la tête du fond du Méchouar de Tlemcen où il s'était retiré, et fit au général Trézel des offres que les instructions de celui-ci ne lui permettaient pas d'accepter. Une haine personnelle et envenimée faisait seule agir Mustapha; un fanatisme aveugle dirigeait les tribus qui avaient répondu à l'appel de Sidi-El-Aribi. Ainsi, pendant que Mustapha cherchait chez les Français un appui à sa révolte, les tribus de l'Est couraient aux armes, en reprochant à Abd-el-Kader son alliance avec des Chrétiens. Le frère même de l'Emir, l'ancien kaki de Flita, qui avait quitté les affaires pour se livrer, disait-il, à la vie contemplative, s'était joint à elles , et les excitait contre celui qui était l'orgueil de sa famille et la gloire de son nom.
         Elles eurent bientôt un auxiliaire plus redoutable : Mouça, chérif du désert, s'avançait du cité du midi avec des forces considérables, annonçant qu'il allait exterminer les Français et leurs partisans, aux premiers rangs desquels il mettait le fils de hlahiddin. II traînait avec lui ces tribus du Sahara désignées par les Turcs sous le nom de Darkaoui, ou indépendants, qui, à diverses époques, avaient fait trembler les beys. Abd-el-Kader, voyant se former l'orage, résolut d'aller au devant. II partit de Mascara le 12 mars 1855, et arriva chez les fils de Sidi-El-Aribi avec tant de promptitude. qu'il les força à se soumettre, avant qu'ils eussent pu tenter la chance des armes. Lorsqu'ils se présentèrent à lui, il les traita avec douceur et distinction, leur dit que la mort de leur père lui avait fait oublier son crime, et nomma l'aîné d'entre eux kaïd de leur tribu. Cela fait, il se dirigea sur le pont du Chélif. Les Shiah voulurent s'opposer à sa marche, mais il les battit complètement et les força à venir implorer sa clémence. Poursuivant ensuite sa route, il arriva au pont du Chélif. Le franchir, c'était fouler aux pieds les défenses du Gouvernement français; mais il pensa qu'il pouvait tout oser. Cependant, quoiqu'il eût fait prévenir le général Trézel, par son consul à Oran, que son intention était d'aller jusqu'à Miliana, arrivé aux limites qui lui avaient été assignées, il hésita un instant, car cet instant allait peut-être décider son avenir politique. Enfin, apprenant que Mouça le Darkaoui était entré à Médéa, il s'abandonna à sa fortune, et arriva à Miliana, où le peuple le reçut avec un enthousiasme frénétique. L'ex-agha du général Berthezène, El-Madji-Mahiddin-El Seghir, et Mobammed-El-Barkani, ex kaïd de Cherchell, que des circonstances fâcheuses ou des imprudences avaient rendus ennemis des Français, vinrent offrir leurs services à l'Emir qui n'eut garde de les refuser. Il marcha avec eux contre Mouça le Darkaoui qu'il rencontra près de Haouch-Amoura, sur le territoire des Soumata. Quelques pièces d'artillerie, dont Abd-el-Kader était pourvu, décidèrent la défaite de Mouça. Ses bagages et ses femmes, qui l'avaient suivi, tombèrent entre les mains du vainqueur.
         El Hadj-Mahiddin, qui commandait l'avant-garde de l'Emir, poursuivit Mouça jusqu'à Beraoukia sans pouvoir l'atteindre. Cet aventurier rentra dans le Sahara, et peu de temps après, Abd-el-Kader lui renvoya ses femmes, qu'il avait traitées avec générosité et courtoisie. L'Emir fut reçu à Médéa comme il l'avait été à Miliana, et nomma bey de la province de Tittery Mohammed-ben-Aïssa-El-Barkani.

         Cependant le comte d'Erlon se trouvait dans une position fort embarrassante pour un homme bien décidé à n'agir que d'après des ordres venus de Paris, mais qui se rappelait cependant les menaces faites à Abd-el-Kader pour l'empêcher de franchir le Chélif. Le général Trézel lui écrivait d'Oran pour lui demander l'autorisation de marcher sur Mascara, afin de forcer l'Emir à rentrer dans les limites qui lui avaient été tracées par le général Voirol et par le gouverneur lui-même. Mais le comte d'Erlon, subjugué par Durand, finit, après quelques hésitations, par préférer de céder à Abd-el-Kader, que de recourir aux armes. Le juif Durand se chargea de sauver les apparences, non aux yeux des Arabes, c'était impossible, mais à ceux du public européen, qui du reste ne se laissa pas tromper. En conséquence, on répandit le bruit que l'Emir n'avait agi qu'avec le consentement du gouverneur, et on lui écrivit en même temps pour lui demander s'il consentirait à recevoir un officier d'état-major que le gouverneur voulait lui envoyer pour traiter quelques affaires, et lui offrir des présents. A la réception de cette lettre, Abd-el-Kader ne put que bénir l'habileté de son chargé d'affaires, et la simplicité du gouverneur français, qui n'avait sans doute pas calculé les tristes conséquences de cette démarche. Il répondit de manière à convaincre le comte d'Erlon que l'ambassadeur et les présents seraient fort bien reçus, et, pour comble d'humiliation, il chargea les Hadjoutes de lui conduire l'officier qu'on voulait lui envoyer. Les Hadjoutes, à qui nous avions eu le tort de déclarer une guerre injuste, et que nous ne pouvions ou ne savions soumettre, mirent un certain orgueil à conduire à Abd-el-Kader l'envoyé des Français. Celui-ci accompagnait Durand, le chargé d'affaires d'Abd-el-Kader, et n'avait pas d'autre interprète que lui. Il était donc clair que sa mission se bornait à porter à l'Émir des paroles approbatives et des présents que celui-ci était en droit de regarder comme une preuve de soumission.
         Dès lors, il dut penser, et pensa en effet que les Français, renonçant à tout projet de colonisation, ne songeaient plus qu'à avoir en Afrique quelques comptoirs sous la protection de celui qu'ils reconnaissaient, avec tant de complaisance, pour souverain de tout le pays. Il exigea qu'on levât l'embargo mis sur deux cents fusils, restant d'une fourniture commandée par lui à un négociant européen, et dont la livraison avait été arrêtée à l'époque où le comte d'Erlon s'était presque déclaré son ennemi. Il demanda aussi quelques milliers de poudre. Tout cela lui fut promis. Après avoir proclamé El-Hadji-Mahiddin bey de Miliana, nommé un kaid chez les Hadjoutes, et un autre dans la tribu de Beni-Khelil, il reprit la route du Chélif, traînant à sa suite l'envoyé français, qui semblait n'être venu auprès de lui que pour assister à ses triomphes. (L'auteur de cet ouvrage voyageait â cette époque parmi les Arabes de la province d'Oran en simple curieux. II apprit par eux l'arrivée d'un officier français au camp d'Abd-el-Kader, et les entendit parler de cet événement comme d'une preuve de soumission de la part du Gouverneur Général.)

         Pendant que l'Emir était sur la rive droite du Chélif, deux de ses officiers avaient été assassinés sur le territoire de la tribu de Flita. Abd-el-Kader, à son retour, marcha contre cette tribu. Comme elle ne put livrer les meurtriers qu'on disait en fuite, elle fut condamnée à une amende de 150,000 boudjous (150,000 francs) qui furent versés dans le trésor de l'Émir, après qu'il en eut été prélevé une somme assez forte pour les familles des victimes. Cet exemple d'une rigoureuse justice acheva de rétablir l'ordre partout. Les brigandages cessèrent, parce que chaque tribu se mit à surveiller les malfaiteurs. Les routes devinrent si sûres que, d'après l'expression des Arabes, un enfant aurait pu les parcourir avec une couronne d'or sur la tète. Abd-el-Kader, dont l'esprit travaillait sans cesse, s'étant aperçu que les cadeaux que l'usage permettait aux cadis de recevoir des plaideurs nuisaient à la bonne administration de la justice, leur défendit par une ordonnance de rien accepter, et leur assigna un traitement fixe payé par l'État. Une autre ordonnance abolit la peine de mort pour le crime d'adultère, tout en laissant aux maris le droit de tuer leurs femmes prises en flagrant délit, ce qui a lieu partout. Le génie de cet homme extraordinaire embrassait tout, et, comme il n'avait autour de lui que des gens assez médiocres, il était forcé d'entrer dans tous les détails. Il avait organisé un régiment d'infanterie permanente et quelques compagnies de canonniers, qu'il se plaisait souvent à faire manoeuvrer. Il attira à Mascara quelques ouvriers armuriers qui parvinrent à lui faire d'assez bons fusils sur des modèles français. Les premières armes qui sortirent de cette manufacture naissante donnèrent lieu à des réjouissances publiques. Il faisait aussi fabriquer de la poudre. La fabrication en était lente, parce que toutes les triturations se faisaient à la main. Un déserteur allemand lui présenta un modèle de moulin; il en fut dans l'admiration, mais il n'eut pas le temps de le faire exécuter en grand. Enfin, dans ses rèves d'agrandissement, il songeait à se créer une marine à Rachgoun et à Tenez. Cette ville avait reconnu son autorité depuis son expédition de Médéa.

         Les finances attiraient surtout l'attention de l'Émir. Toutes les tribus lui payaient l'achour, impôt prescrit par le Coran et le seul qu'il se crût en droit d'exiger. Pour augmenter ses revenus, il fit une recherche exacte de tous les biens de l'ancien Beylik, et les fit administrer pour le compte du trésor. Il éleva même des prétentions sur ceux qui étaient situés à Oran; mais le général Trézel les repoussa comme il le devait. Abd-el-Kader, comme tous les princes de l'Orient, avait des idées très fausses sur le commerce. Il voyait dans le monopole une source féconde de richesses, et, sûr de ne pas être inquiété à ce sujet par le gouverneur général, il se mit à l'exploiter avec une nouvelle rigueur. Le juif Durand, qui lui avait rendu de si grands services, reçut le privilège exclusif du commerce pour Arzew et Rachgoun; l'Émir passa de plus avec lui un marché pour la vente des grains provenant de l'achour. Il fit aussi à un négociant français des propositions pour le commerce de Tenez, mais on ne put s'entendre sur les conditions.
         Heureux dans toutes ses entreprises, Abd-el-Kader se crut plus grand qu'il ne l'était ; il osa méconnaître la puissance de la France, parce qu'elle était momentanément représentée en Afrique par un homme dont le grand âge avait peut-être un peu usé l'énergie. Dès son retour à Mascara, après sa grande expédition, ses relations diplomatiques avec l'autorité française prirent un caractère de hauteur plus prononcé que jamais. Le gouverneur général s'étant rendu à Oran dans les premiers jours de juin 1835, il lui écrivit qu'il était heureux de le savoir dans son royaume. Il lui envoya en même temps Ben-Arach pour lui demander un mortier et deux obusiers pour le siége du Méchouar de Tlemcen, et lui faire d'impérieuses remontrances sur la manière dont M. le lieutenant-colonat Marey se conduisait envers les Arabes de la Métidja. Le gouverneur promit d'avoir égard à ses remontrances à son retour à Alger. Quant au mortier et aux obusiers, il paraissait disposé à les livrer, et ne s'en abstint que sur les énergiques observations du général Trézel. Ben-Arach était également porteur de quelques propositions pour un traité plus régulier que celui qui existait, mais qui devait sanctionner les usurpations de l'Émir et reconnaître son indépendance encore plus explicitement que l'ancien.

         Le gouverneur, que l'opposition constante et raisonnée du général Trézel gênait un peu, renvoya à un autre temps l'examen de cette affaire.
         Pendant que l'Emir marchait sur Miliana, le général Trézel, pensant que cette violation des défenses du Gouvernement français amènerait une rupture, et ne pouvant croire que le comte d'Erlon se mettrait en contradiction manifeste avec lui-même, le général Trézel, disons-nous, avait cherché à susciter des embarras à Abd-el-Kader; à cet effet, il avait travaillé à détacher de sa cause les Douairs et les Zmela chez qui fermentait encore un levain de révolte contre l'Emir. Il était parvenu à décider plusieurs douars de ces deux tribus à se déclarer sujets de la France, sous la condition d'une protection efficace; mais le comte d'Erlon s'étant déterminé à tout supporter d'Abd-el-Kader, refusa de sanctionner cet arrangement. L'Émir, qui était parfaitement au courant de tout ce qui se passait de relatif à ses affaires, même dans les conseils intimes du gouverneur, eut connaissance de cette négociation, et se promit bien d'empêcher qu'elle ne se renouât. Aussi à peine le comte d'Erlon se fut-il rembarqué pour Alger, qu'il ordonna à la partie des Zmela et des Douair qui occupaient les environs d'Oran de s'éloigner de cette place et d'aller s'établir au pied des montagnes. On crut généralement que cet ordre fut provoqué par la maison Durand, qui voyait une atteinte à son privilège dans le commerce que les Douair et le Zmela parvenaient à faire directement avec les européens, malgré la défense de l'Émir.
         Ses ordres n'ayant pas été exécutés, il envoya sur les lieux son agha El-Mzary, avec quelques troupes, et mission d'user de rigueur au besoin. Les Douair et les Zmela ainsi menacés envoyèrent sur-le-champ des députés au général Trézel pour implorer la protection de la France. C'était le 14 juin. Aussitôt et sans hésiter, le général sortit d'Oran avec une partie des troupes dont il pouvait disposer, et vint s'établir à Miserghin, déclarant aux Arabes qu'il venait les soutenir contre les attaques d'El-Mzary. Le lendemain, ayant appris que cet agha était dans les environs de Bridia, il envoya à sa rencontre un de ses aides de camp, escorté par un escadron de chasseurs, pour lui signifier de se retirer et de laisser en paix des hommes qu'il prenait sous sa protection. L'agha commençait déjà à exécuter, dans toute leur rigueur, les ordres qu'il avait reçus de l'Émir. Il avait fait arrêter et couvrir de chaînes son propre neveu, Ismaël-Ben-Kadi, qui avait osé lui résister; mais, à l'approche de l'officier français, il lâcha sa proie et s'éloigna sans que celui-ci pût le joindre, et par conséquent lui parler. Les Douair et Zmela, qui étaient décidés à se séparer de l'Émir, vinrent se réunir auprès du général Trézel, ayant à leur tête Abd-Ben Othman et Ismaël-Ben-Kadi. Les autres, qui étaient en assez grand nombre, suivirent de prés El-Mzary, et se portèrent au sud du lac salé, voulant rester fidèles à celui qui, à l'époque de la première révolte, s'était montré clément et généreux. Cette scission se fit en silence et sans acte d'hostilité. Chacun allait prendre la place qu'il jugeait convenable sans demander compte à son voisin de celle que celui-ci choisissait.

         Le 16 juin, le général Trézel alla s'établir à la position du Figuier, à deux lieues au sud d 'Oran, pour couvrir toute la partie où s'étaient réunis les Douair et les Zmela qui s'étaient déclarés contre Abd-el-Kader. On signa un traité par lequel ces deux tribus reconnurent la souveraineté de la France.

         VOICI CE TRAITÉ
         Conditions arrêtées le 16 juin 1835 ou camp de Figuier, entre le général Trézel et les Douair et Zmela.
Art. 1er. Les tribus reconnaissent l'autorité du roi des Français et se réfugient sous son autorité.
Art. 2. Elles s'engagent à obéir aux chefs musulmans qui leur seront donnés par le gouverneur général.
Art. 3. Elles livreront à Oran, aux époques d'usage, le tribut qu'elles payaient aux anciens beys de la province.
Art. 4. Les Français seront bien reçus dans les tribus, comme les Arabes dans les lieux occupés par les troupes françaises.
Art. 5. Le commerce des chevaux, des bestiaux et de tous les produits, sera libre pour chacone de toutes les tribus soumises; mais les marchandises destinées à l'exportation ne pourront être déposées et embarquées que dans les ports qui seront désignés par le gouverneur général.
Art. 6. Le commerce des armes et des munitions de guerre ne pourra se faire que par l'intermédiaire de l'autorité française.
Art. 7. Les tribus fourniront le contingent ordinaire, toutes les fois qu'elles seront appelées par le commandant d'Oran à quelque expédition militaire dans les provinces d'Afrique.
Art. 8. Pendant la durée de ces expéditions, les cavaliers armés de fusils et de yatagans recevront une solde de 2 fr. par jour. Les hommes à pied, armés d'un fusil, recevront 1 fr. Les uns et les autres apporteront cinq cartouches au moins. Il leur sera délivré de nos arsenaux un supplément de dix cartouches. Les chevaux des tribus soumises qui seraient tues dans le combat seront remplacés par le Gouvernement français.
Art. 9. Lorsque les contingents recevront des vivres des magasins français, les cavaliers et les fantassins ne recevront plus que 50 cent. par jour.
Art. 9. Les tribus ne pourront commettre d'hostilités sur les tribus voisines que dans le cas où celles-ci les auraient attaquées, et alors le commandant d'Oran devra en être prévenu sur-le-champ, afin qu'il leur porte secours et projection.
Art. 10. Lorsque les troupes françaises passeront chez les Arabes, tout ce qui sera demandé pour ta subsistance des hommes et des chevaux sera payé au prix ordinaire et de bonne foi.
Art. 11. les différends entre les arabes seront jugés par leurs Kaïds ou leurs cadis; mais !es affaires graves de tribu à tribu seront jugées par le cadi d'Oran.
Art. 12. Un chef choisi dans chaque tribu résidera à Oran, avec sa famille.


         Le 19, le général se porta à trois lieues plus loin, et campa sur les bords du ruisseau de Tlélat. Il écrivit à Abd-el-Kader pour lui déclarer que les Français resteraient dans cette position jusqu'à ce qu'il eût désavoué l'arrestation d'Ismaël, et renoncé à tout droit de souveraineté sur les Douair et les Zmela. Il écrivit en même temps à Alger pour annoncer au gouverneur la démarche qu'il avait cru devoir faire; il le priait, dans le cas où cette démarche ne serait pas approuvée, de lui envoyer ses ordres par son successeur, déclarant qu'il lui serait impossible de conserver le commandement à des conditions qu'il regardait comme incompatibles avec l'honneur de la France. Abd-el-Kader répondit au général Trézel que sa religion ne lui permettait pas de laisser des Musulmans sous la domination française, et qu'il ne cesserait de poursuivre les deux tribus rebelles, fussent-elles enfermées dans les murs d'Oran. Il terminait sa lettre pour demander qu'on lui renvoyât l'agent consulaire qu'il avait à Oran, pour être échangé contre celui que nous avions à Mascara. La guerre étant ainsi déclarée, il ne fallait plus, de part et d'autre, songer qu'à combattre. Le général français, un peu indécis sur ce qu'il avait à faire, se mit d'abord à retrancher sa position de Tlélat, pour pouvoir, au besoin, y enfermer ses bagages et un bataillon. Quant à l'Émir, ayant fait un appel à tous ses Arabes, il se rendit sur les bords du Sig, où il leur avait donné rendez-vous.

         Les hostilités commencèrent, le 22, par l'attaque d'un convoi qui se rendait d'Oran à Tlélat. Cette attaque fut, du reste, peu vive et sans résultat. Le 25, un fourrage fut également attaqué, dans les environs de Tlélat, par un parti de 200 chevaux. Le 26 enfin, le général Trézel n'ayant plus que quatre jours de vivres, se décida à marcher contre Abd-el-Kader, qui avait eu le temps de réunir des forces considérables. Le petit corps du général français n'était que de 2,500 hommes au plus. Il se composait d'un bataillon du 66e de ligne, du 1et bataillon d'infanterie légère d'Afrique, d'un bataillon et demi de la légion étrangère, du 2e régiment de chasseurs d'Afrique, de deux pièces de campagne et de quatre obusiers de montagne. Le convoi contenait vingt voitures. Ce faible corps d'armée se mit en marche dans l'ordre suivant, à quatre heures du matin :
         L'avant-garde, aux ordres du colonel Oudinot, composée de deux escadrons de chasseurs, de trois compagnies polonaises, et de deux obusiers de montagne.
         Le convoi, flanqué à droite par le bataillon du 66e de ligue et un escadron, et à gauche par le bataillon italien de la légion étrangère et un escadron.
         L'arrière-garde, commandée par le lieutenant-colonel Beaufort composée du 1er bataillon d'infanterie légère d'Afrique, d'un escadron et de deux obusiers de montagne.

         Cet ordre de marche avait l'inconvénient de trop morceler notre cavalerie, et de ne point présenter une tète de colonne assez forte. C'est une faute qu'il faut éviter avec soin en Afrique.
         A 7 heures, la colonne s'engagea dans le bois de Muley-Ismaél, qui est un taillis assez épais sur un sol inégal et raviné. A 8 heures, elle aperçut l'avant-garde d'Abd-el-Kader. La nôtre, assaillie par un ennemi plus nombreux, plia presque aussitôt et éprouva des pertes considérables. Le bataillon du 66e de ligne, que les accidents du terrain avaient séparé du gros de la colonne, attaqué à son tour, plia également. A la gauche, la légion étrangère, mieux disposée, conserva sa position et résista à l'ennemi ; mais le colonel Oudinot, qui cherchait à rallier l'avant-garde, ayant été tué, et les cavaliers qui étaient avec lui ayant tourné bride, le désordre gagna la légion étrangère, qui se mit aussi en retraite. Le convoi, se voyant ainsi découvert de tout côté, prit l'épouvante, et les voitures firent demi-tour, à l'exception de celles du génie. Le général fit aussitôt passer de l'arrière-garde à la tète du convoi une compagnie du bataillon d'Afrique, qui se porta en avant au pas de charge. Les deux ailes prirent alors l'offensive, et, par un vigoureux effort, qui fit oublier le moment de faiblesse qu'elles avaient eu, elles repoussèrent l'ennemi, dont les pertes furent énormes. Les nôtres s'élevaient à 52 tués et à 180 blessés. On fut obligé, pour transporter ceux-ci, de débarrasser les voitures des tentes, et même de quelques approvisionnements.

         A midi, le corps d'armée fit halte dans la plaine du Sig, en dehors du bois. Il arriva au Sig à 4 heures du soir, et campa en carré sur les bords de cette rivière. Abd-el-Kader établit son camp à deux lieues au-dessus de celui des Français. A l'entrée de la nuit, l'agent consulaire de l'Émir fut échangé contre le nôtre, le commandant Abdallah. Cet agent porta à son maître une lettre du général Trézel, dans laquelle, renchérissant sur ses premières conditions, ce général imposait à Abd-el-Kader celles de reconnaître, non-seulement l'indépendance des Douair et des Zmela, mais encore celle des Garaba, des Koulougli de Tlemcen, et de renoncer en outre à toute prétention sur les contrées de la rive droite du Chélif. Abd-el-Kader répondit comme la première fois; cependant, on a su depuis que les pertes qu'il avait éprouvées au combat de Muley-lsmaél l'auraient engagé peut-être à entrer en arrangement, si son agent ne lui avait pas fait connaître que les Français avaient, de leur côté, perdu beaucoup de monde, et que le général Trézel était surtout embarrassé de ses blessés. En effet, ce général, qui avait d'abord formé le projet d'attaquer le camp de l'Émir, y renonça dans la crainte d'en augmenter encore le nombre, et, après avoir passé sur le Sig la journée du 27, il se mit le 28 en retraite sur Arzew. Le bataillon d'infanterie légère d'Afrique prit la tète de la colonne. Venait ensuite le convoi, marchant sur trois files de voitures, et flanqué à droite par les compagnies polonaises et deux escadrons, et à gauche par le bataillon italien et un escadron. L'arrière garde, commandée par le lieutenant-colonel Beaufort, se composait du bataillon du 66ème de ligue et de deux escadrons. Ce fut dans cet ordre que l'armée, entourée de tirailleurs, s'avança dans la plaine de Ceïrat. Abd-el-Kader, la voyant s'ébranler, se mit aussitôt à ses trousses avec huit à dix mille cavaliers et douze à quinze cents fantassins. Il l'eut bientôt enveloppée, et à 7 heures la fusillade devint assez vive; mais l'ordre le plus parfait ne cessa de régner dans la colonne française depuis le matin jusqu'à midi.

         Le général Trézel, craignant de rencontrer sur la route directe d'Arzew des difficultés de terrain insurmontables à ses voitures, avait résolu, contrairement à l'avis de ceux qui connaissaient le mieux le pays, de tourner les collines très accessibles des Hamian, et de déboucher sur le golfe par la gorge de l'Habra, à l'endroit où cette rivière, sortant des marais, prend le nom de Macta. L'Émir ayant reconnu son dessein, envoya un gros de cavaliers, ayant des fantassins en croupe, pour occuper ce défilé, où la colonne française arriva vers midi. Elle y pénétra sans précaution, avant à sa gauche les collines des Hamian, et à sa droite les marais de la Macta. A peine y était-elle engagée, que quelques tirailleurs ennemis parurent sur les collines. Au lieu d'engager aussitôt contre eux des forces suffisantes, en ne fit marcher que deux compagnies, qui furent repoussées par un gros d'Arabes que masquaient les tirailleurs. D'autres compagnies arrivèrent successivement et furent aussi successivement repoussées. Ces attaques partielles et sans force ne pouvaient évidemment avoir qu'une malheureuse issue. Les Arabes ayant précipité dans la vallée tout ce qui avait cherché à s'établir sur les collines, en descendirent à leur tour et tombèrent sur le convoi, que la nature du chemin forçait à défiler voiture par voiture. L'arrière-garde, se voyant alors coupée, prit l'épouvante et serra sur la tête de la colonne en passant à droite du convoi, qu'une vigoureuse charge de cavalerie dégagea un instant, en refoulant les Arabes sur les pentes des collines de gauche; mais bientôt les voitures du train des équipages et celles du génie, voulant éviter le feu qui partait de la gauche, appuyèrent à droite et s'engagèrent dans les marais, où elles s'embourbèrent. Dans ce moment, un millier de cavaliers arabes de l'aile droite de l'Émir, ayant passé le marais, menaçait le convoi par la droite. A leur approche, Ies conducteurs effrayés coupèrent lâchement les traits et s'enfuirent avec les chevaux, laissant ainsi les voitures au pouvoir de l'ennemi, et, ce qu'il y a de plus affreux, les blessés.
         Une seule voiture chargée de vingt blessés fut salivée par l'énergie du maréchal des logis Fournié, qui, le pistolet à la main, força les conducteurs à faire leur devoir et à serrer sur la colonne.
         Les voitures de l'artillerie, conduites par des gens de cœur, ne s'étaient point engagées dans les marais et furent presque toutes sauvées. Néanmoins, un obusier de montagne resta entre les mains des Arabes.

         Cependant le désordre le plus affreux régnait dans la colonne ; tous les corps étaient confondus, et il ne restait presque plus rien qui ressemblât à une organisation régulière. Heureusement que les Arabes, occupés à piller les voitures et à égorger impitoyablement les blessés, ralentirent leur attaque. Cela donna à quelques fuyards le temps de se rallier sur un mamelon isolé, où l'on conduisit une pièce d'artillerie qui se mit à tirer à mitraille sur les Arabes. Les hommes qui se réunirent sur ce point se formèrent en carré, et dirigèrent également sur l'ennemi un feu irrégulier, mais bien nourri. La masse des hommes entièrement démoralisés, et ce qui restait de voitures, s'entassèrent en arrière du mamelon, dans un fond qui paraissait être sans issue ; car en cet endroit, la route d'Arzew, à peine tracée, tourne brusquement vers l'Ouest. Plusieurs voyant la Macta à leur droite, et, au-delà, quelque chose qui ressemblait à un chemin, se précipitèrent dans la rivière et se noyèrent. D'autres, et même quelques chefs, criaient qu'il fallait gagner Mostaganem. La voix du général se perd dans le bruit, il y a absence de commandement ; et ce n'est qu'au bout de trois quarts d'heure que cette masse informe, après s'être longtemps agitée sur elle-même, trouve enfin la route d'Arzew. Mais les soldats restés sur le mamelon n'entendent, ou plutôt n'écoutent pas les ordres qu'on leur donne, et ne comprennent point qu'ils doivent suivre la retraite. Ils font entendre des paroles décousues et bizarres qui prouvent que la force qui les fait encore combattre est moins du courage qu'une excitation fébrile. Enfin, les compagnies du 66e de ligne finissent par se mettre en mouvement ; mais les autres les suivent avec tant de précipitation, que la pièce de canon est un instant abandonnée. Elle fut dégagée cependant, et les hommes qui étaient restés si longtemps sur le mamelon, se réunirent à ceux qui étaient déjà sur la route d'Arzew; alors le corps d'armée ne présenta plus qu'une masse confuse de fuyards. L'arrière-garde ne fut plus composée que de quarante à cinquante soldats de toutes armes qui, sans ordre et presque sans chefs, se mirent à tirailler bravement, et de quarante chasseurs commandés par le capitaine Bernard.
         Quelques pièces d'artillerie, dirigées par le capitaine Allaud et par le lieutenant Pastoret, soutenaient ces tirailleurs en tirant par-dessus leurs têtes , mais leur nombre ayant été bientôt réduit de moitié, les Arabes allaient entamer une seconde fois la masse des fuyards, lorsque le capitaine Bernard les chargea avec tant de bravoure et de bonheur, qu'il les força de lâcher leur proie. (M. Maussion, chef d'escadron d'état-major et chef d'état-major du général Trézel eut deux chevaux tués ou blessés sous lui. M. Jacquin, capitaine du génie, fut continuellement avec les tirailleurs de l'arrière-garde). Dès ce moment, la retraite se fit avec plus de facilité. Bientôt on parvint sur le rivage de la mer, où la vue d'Arzew releva un peu le moral du soldat. Les Arabes, fatigués d'un long combat et surchargés de butin, ralentirent successivement leurs attaques, qui cessèrent complètement à 6 heures du soir. A 8 heures, le corps d'armée arriva à Arzew, après 16 heures de marche et 14 de combat.

         Nous eûmes, dans cette fatale journée, trois cents hommes tués et deux cents blessés, et nous perdîmes la plus grande partie de notre matériel ; dix-sept hommes seulement furent faits prisonniers par les Arabes, qui, à l'exception de ceux-là, égorgèrent tous ceux qui tombèrent entre leurs mains, même les blessés.
         Le corps expéditionnaire campa à Arzew dans le plus grand désordre, quoiqu'il dût s'attendre à chaque instant à être attaqué par Abd-el-Kader. Les troupes paraissaient tellement découragées, que le général Trézel ne crut pas devoir les ramener à Oran par terre. Des ordres furent donnés pour que tous les bâtiments qui étaient disponibles à Mers-el-Kebir vinssent les chercher. Cette mesure prouvait, plus que le reste, toute l'étendue du mal.
         Cependant le comte d'Erlon avait reçu la lettre où le général Trézel lui donnait avis de sa marche sur Tlélat.
         La question était urgente et demandait une prompte solution. Elle était en outre fort simple, et n'admettait que le oui ou le non. En effet, ou le général Trézel devait être approuvé, et dans ce cas soutenu ; ou il devait être blâmé, et alors immédiatement rappelé ; mais, au lieu de se prononcer dans un sens ou dans l'autre, le gouverneur après avoir perdu huit jours en délibérations, ne se décida ni pour ni contre, et parut résolu à laisser à son lieutenant toute la responsabilité de sa démarche. Cependant il fit partir pour Oran le commandant Lamoricière et le juif Durand, avec mission d'examiner l'état des affaires, et d'entrer, s'il était possible, en arrangement avec Abd-el-Kader. Les deux envoyés relâchèrent à Arzew, et furent témoins du découragement de l'armée. Ils avaient avec eux le Kaïd Ibrahim. Après s'être arrêtés quelques heures à Arzew, ils poursuivirent leur route sur Oran. A peine le commandant Lamoricière y fut-il débarqué, que conjointement avec le kaki Ibrahim, il réunit près de 500 cavaliers Douair et Zmela, et se dirigea avec eux et les capitaines Cavaignac et Montauban sur Arzew où il arriva le 5 juillet, sans avoir rencontré d'ennemis. L'embarquement de l'artillerie et de l'infanterie était terminé, et celui de la cavalerie allait commencer; mais l'arrivée de Lamoricière l'arrêta. On vit que la cavalerie pouvait retourner par terre et l'on renonça à la voie de mer; de sorte que le brave, mais malheureux et imprudent général Trézel, ne fut pas obligé de boire jusqu'à la lie le calice amer de sa défaite. Il rentra à Oran par la porte d'où il en était sorti. Sa conduite, dans les pénibles circonstances où il se trouvait, fut noble et digne. Dans ses rapports et son ordre du jour, il ne chercha point à déguiser l'étendue du mal, ni à le rejeter sur ses troupes. Il en accepta la responsabilité, et se montra résigné à en subir les conséquences.

         Avant que la rupture avec Abd-el-Kader eût été connue à Alger, un bâtiment chargé de poudre et de fusils destinés pour l'Émir était parti de cette place pour Rachgoun, où la livraison devait en être faite. Ainsi nous fournissions nous-mêmes des armes à notre ennemi; mais le général Trézel ayant eu connaissance de l'arrivée de ce bâtiment, le fit saisir par le stationnaire de Mers-el-Kébir, et arrêta ainsi ce monstrueux commerce. (Le gouvernement d'Alger fit nier par son journal officiel l'envoi de ces armes et de cette poudre; mais le fait est prouvé autant qu'un fait peut l'être : il est même de notoriété publique. Ce fut le capitaine Bolle, commandant le Loiret, qui saisit le bâtiment en question. Tout Oran le sait et l'a vu; du reste, les preuves écrites et officielles existent.)

         La nouvelle de la défaite de la Macta étant parvenue à Alger, le comte d'Erlon qui, comme nous l'avons vu, n'avait ni blâmé ni approuvé la conduite du général Trézel lorsque les événements étaient encore incertains, sévit contre le commandant d'Oran aussitôt que la fortune se fut prononcée contre lui. Il lui ordonna de remettre son commandement au général d'Arlanges, arrivé récemment à Alger, où il venait prendre le commandement d'une brigade, en remplacement du général Trobriant. Voulant renouer à tout prix avec Abd-el-Kader, il aurait abandonné à sa vengeance les Douair et les Zméla, sans les énergiques représentations de la majorité des membres du conseil d'administration, et surtout du général Rapatel. Il fut décidé que ces deux tribus nous étaient à jamais acquises. On leur donna pour chef le kaïd Ibrahim qu'elles avaient demandé, et qui, aux yeux de certaines personnes, paraissait un adversaire redoutable pour Abd-el-Kader. On groupa autour de lui les Turcs qui étaient restés à Mostaganem lorsqu'il quitta cette ville en 1833, et quelques autres qu'on lui recruta de tout côté. Il alla avec cette troupe s'établir à Miserghin; mais bientôt la tribu des Beni-Amer le força de se réfugier sous le canon même d'Oran. La garnison de cette place fut considérablement affaiblie par le départ de la légion étrangère que la France céda à l'Espagne dans l'été de 1835. En vain on représenta au comte d'Erlon que les circonstances étaient assez impérieuses pour qu'il prit sur lui de suspendre le départ de la partie de la légion qui était à Oran. II ne voulut rien entendre, et aima mieux compromettre la sûreté de nos établissements, que de retarder de quelque temps l'exécution des ordres du ministre : ainsi c'était après une défaite que nous diminuions nos forces. Il est vrai que le comte d'Erlon nourrissait l'espoir de rétablir la paix avec Abd-el-Kader. L'Émir de son côté, presque embarrassé de sa victoire, sentait bien que ses intérêts exigeaient qu'il la fit en quelque sorte oublier. Il n'ignorait pas que la France est trop susceptible sur ce sujet pour laisser longtemps impuni un affront fait à ses armes, et il se montrait assez disposé à négocier; mais bientôt la scène changea.
         Le comte d'Erlon fut rappelé, et le choix de son successeur put faire penser à l'Émir que la France était décidée à ne reconnaître dans le pays d'autre souverain qu'elle-même.

         Le comte d'Erlon, peu de temps après son retour de son voyage à Oran, conçut la pensée d'établir Ben-Omar à Blida, je ne sais trop à quel titre. On lui persuada que rien ne pouvait être plus utile, et en même temps plus facile. Ben-Omar fut conduit à Blida, au milieu d'une forte colonne commandée par le colonel Marey; mais les habitants de cette ville refusèrent de le recevoir. L'agha qui venait de recevoir la nouvelle du désastre de la Macta n'insista pas et ramena paisiblement Ben-Omar à Alger. Dans le même moment partait pour Paris une lettre dans laquelle le gouverneur annonçait que ce Maure avait été parfaitement accueilli à Blida et que, dans peu, il irait à Médéa. Le comte d'Erlon avait regardé comme fait ce qu'on lui avait présenté comme si facile à faire.
         Peu de temps après cet événement, un parti d'Hadjoutes fit une nouvelle irruption dans le Sahel, surprit à l'abreuvoir un détachement de chasseurs de la garnison de Douéra, lui tua quelques hommes, et lui prit quelques chevaux. A peu près vers le même temps, un autre parti d'Hadjoutes enleva un troupeau à Haouch-ben-Mered, non loin de Boufarik Pour tâcher de le ravoir, Ali-benel-Khasnadji, qui venait d'échanger depuis peu de jours le kaïdat de Beni-Mouça pour celui de Beni-Khelil, (Son frère le remplaça à Beni-Mouça), eut une entrevue avec les Hadjoutes, avec qui il chercha également à négocier la paix. Cette première entrevue se passa assez bien, et une seconde fut assignée; mais en revenant, le kaïd annonça à quelques personnes que l'en allait établir un fort détachement d'Arib à Haouch-bou-Agueb, pour tenir les Hadjoutes en bride. Ce propos leur fut rapporté, et ils crurent y voir la preuve que Khasnadji voulait les tromper; aussi dans la seconde entrevue qu'ils eurent avec lui, ils l'enlevèrent et le laissèrent odieusement assassiner sous leurs yeux, peu d'instants après, par un ancien domestique qui avait à se plaindre de lui. Ce tragique événement coïncida avec le départ du comte d'Erlon. Le général Rapatel, qui prit le commandement par intérim, en ayant eu connaissance, fit marcher contre les Hadjoutes quelques troupes commandées par le colonel Schauenbourg. Cet officier supérieur ne trouva personne à combattre. Tous avaient foi, excepté les fermiers du grand marabout de Coléah Sidi-Mohammed, habitués à regarder leur ferme comme un terrain neutre. Le colonel Schauenbourg les fit fusiller, et fit enlever leurs troupeaux. Le vieux Mohammed, qui les aimait beaucoup, en fut profondément affecté. Cette circonstance, jointe à plusieurs autres, lui firent croire que les sentiments de bienveillance que lui avait montrés le général Voirol avaient été répudiés par la nouvelle administration; il craignit d'être enlevé de Coléah comme il l'avait été sous le duc de Rovigo, et s'enfuit de cette ville pour se réfugier à Boualouan. Il mourut en route de fatigue et d'abattement ; il était fort âgé.
         Le comte d'Erlon quitta Alger le 8 août. En voyant partir ce bon et respectable vieillard, la colonie oublia un instant ses erreurs et sa faiblesse. On le plaignit de s'être laissé placer momentanément sur un théâtre si peu fait pour lui, et surtout de ne pas avoir eu des amis assez sages et assez dévoués pour l'empêcher d'y monter.

         FIN DU PREMIER VOLUME
                   

INFOS DIVERSES
1) Réunion de Bônois
Par M. Bernard Palomba
        
         Pour la 3ème année consécutive, nous organisons avec quelques amis Bônois la réunion des anciens du quartier Ste Thérèse et alentours.
         Cette réunion se déroulera cette année les 8 et 9 septembre, tout à côté de Nîmes.
         2 possibilités:
* soit le mini week end comprenant: l’apéritif de bienvenue, le repas du soir, la chambre d’hôtel ***, le petit déjeuner et le méchoui le dimanche matin, prix tout compris pour un couple 213 €, pour une personne seule 129€
* soit le méchoui seul le dimanche: prix 28€/personne

         L’an passé nous étions plus de 40 pour tout le week end et 65 pour le méchoui du dimanche.
         Si vous souhaitez plus de renseignements, vous pouvez m’appeler au 04 67 52 00 41
         Bien cordialement et je l’espère à bientôt.
         Bernard Palomba
         6 rue Léon Dubois (ancienne rue Thagaste) à Bône
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2) USTICA GENEALOGIE
Par Mme Chantal Cotté
        
         Je lis toujours avec beaucoup d'émotions votre site. Ma mère est née à Bône, nous à Philippeville. Dernièrement j'ai consulté la rubrique du cimetière et j'ai découvert la tombe de mon arrière grand père et sa date de décès, mais pas celle mon arrière grand mère. Quel travail colossale.
         En faisant des recherches sur ANOM j'ai aussi découvert qu'une fille de mes arrières grands parents était décédée à Bône mais naît à USTICA ITALIE, SICILE.

         Je ne connaissais pas le lieu de naissance des mes arrières grands parents.
         Je suis allée sur le site d'USTICA GENEALOGIE une merveille : l
         1/ USTICA.ORGUstica Genealogy (Congregazione di San Bartolomeo Apostolo)

         Une page s'ouvre avec un clavier numérique -

         TRES IMPORTANT : au dessus de ce clavier un rectangle à gauche où l'on doit faire apparaître : ALL USTICA SURMANES- sur celui de droite doit apparaître include spelling vairations.
         Sinon si on laisse sur common ustica il y a une sélection de nom.
         Attention à chaque ouverture il faut vérifier ces rectangles.

         Ensuite taper la première lettre du nom recherché pour nous T (TROISI) je savais que l'arrière G/P s'appelait Gaspard (d'après le site ANOM) j'ai trouvé Gaspard et sa famille qui était marié avec AMATO Guiseppa j'ai tapé sur Amato. Je suis remontée à Ustica grâce à une fille née à Ustica mais dcd à Bône, Cest un travail de longue haleine - Il vous être curieux- Ne pas hésiter à éditer pour comprendre,
         Apparaissent que les enfants nés en Italie ou nés en Italie et dcd en Algérie.
         Garder un dico en anglais, le site est en anglais en raison des habitants de cette île qui sont partis vivre en Amérique (et d'autres en Algérie).
         J'ai buté sur l'indication pour ROISI Dominique - frère de Gaspard A/GP) qui s'est marié à Ustica le 2 mai 1877 -mais à cette date leur mère était DCD
         " and the late Francesca Macaluso qui veut dire feu de Francesca Macaluso. "
         B = baptisé - M = marié - d = dcd,.
         Mes descendants paternels : AMATO - GARITO - MACALUSO (partis vers l'Amérique - SAMMONTE -

         D'autres onglets vous permettront de découvrir cette association.

         Tout les résidents de cette île ont été recensés. Si on ne trouve pas le nom recherché c'est que la personne n'ont pas vécu à Ustica -

         Pour faire connaissance avec l'île : Ustica,it OU roland Licciardi à Ustica via Google ce monsieur est le correspondant en France des immigrés vers l'Italie.
         Autres sites info@centrostudiustica.it
         - http://www.ustica.org
         -- http://www.usticape.it

         Cette année le centro ustica a organisé une grande Mostra exposition, qui retraçait l'exode de ces iliens vers l'Amérique et l'Algérie.
         Site google : roland Licciardi à Ustica..

         Ce travail a été fait par une congrégation religieuse.
         Je me suis rendue à Ustica au mois de Mai, un accueil très chaleureux, j'ai rencontré des personnes qui s'occupent de généalogie, j'attends des documents officiels

         Je souhaite que ces informations puissent servir à d'autres personnes. Merci pour votre généreux travail.
         Je me tiens à votre disposition;
         Chantal Cotté née TROISI
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3) PLAQUES A MARSEILLE
Par M. Henri LUNARDELLI
        
         Première plaque : "Français d'Algérie à Marseille"
         Seconde plaque : "Rapatriés d'Afrique du Nord et d'Outremer"

         Après avoir lu et relu, ceci : "La ville de Marseille aux rapatriés d'AFN et d'Outre mer. A tous ceux qui ont pour dernière demeure un sol maintenant étranger sur lequel il ont vécu, travaillé et qu'ils ont aimé. Salut à vous qui êtes revenus. Notre ville est la votre."

         je comprends que:
         La ville de Marseille (c'est qui?) a accueilli avec bienveillance ceux qui sont revenus (je comprends : les Marseillais partis en Afrique) et nos morts qui sont restés là-bas.

         Nous, qui étions nés là-bas, la ville de Marseille nous a accueillis comme des chiens enragés en 1962. Heureusement que Nos morts (non marseillais) n'ont pas connu l'accueil des dockers de la CGT que nous avons vécu.
         J'ai souvenir de Gaston Deferre, maire de la ville, qui ne voulait pas de la racaille que nous étions à ses yeux. Cela a été imprimé sur du papier, et beaucoup l'ont oublié. Mais cette plaque - la seconde - est de marbre, et faite pour durer pour faire croire à un mensonge. Je ne sais pas qui a payé pour elle, mais .....

         Dites-moi si je n'ai pas bien compris, mais je suis linguiste et je sais ce que les mots veulent dire.
         Henri
Où sont placées exactement ces Plaques ?
Photo envoyée par H. Lunardelli
Photo envoyée par H. Lunardelli
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4) UNE IDEE
Par M. Cyrille Rochas et Jean Pierre Bartolini
        
         Depuis 50 ans, les expatriés sont ignorés par la grande majorité des natifs de France. Beaucoup ne connaissent pas l'histoire de France et notamment celle des dernières grandes guerres.
         Il est très rare de voir un Français qui sait s'il vit en tant que français il le doit aux armées d'Afrique et principalement des natifs d'Algérie toutes confessions confondues. Même la plupart de ceux qui savent veulent l'ignorer.
         Afin de faire connaître ce pan de notre histoire et de le prouver, nous pensons que les Webmasters des sites de ville d'Algérie devraient étaler les états de service militaire de nos braves combattants ayant combattu pour défendre un pays qui n'a pas la reconnaissance du ventre.
         Pour Bône je suis prêt à le faire si les enfants ou petits enfants de ces combattants m'envoient la copie des livrets militaires ou état de service.
         Je signale qu'une grande partie des archives des militaires d'Algérie se trouvent à PAU.
Bureau Central d'Archives Administratives Militaires
Place de Verdun, caserne Bernadotte,
64023 Pau cedex,
téléphone: 05 59 40 46 92 fax: 05 59 40 45 53.
http://www.pau.fr/la_vie/soyons_citoyens/20071221_141415

         Qui est prêt à relever le gant ?
         Cyrille et JPB.
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UNE LEÇON D'HISTOIRE BIEN UTILE

Envoyé par M. J.P. Ferrer
Connaissez l’histoire de votre pays ?

Episodes peu connus, qui éclairent les motivations actuelles et suscitent certaines inquiètudes pour l'avenir.

           Il s'agit là d'un peu d'histoire ...oubliée, mais c'est notre histoire, celle de la France. Plus particulièrement celle du Sud de la France ... Très intéressant. Cela remet un peu les "pendules à l'heure" pour tous ceux qui auraient oublié... ou qui ne l'ont jamais su !!!

           Utile leçon d'Histoire !!!

           Les musulmans sont entrés pour la première fois en 714 dans ce qui était la France à l'époque. Ils se sont emparés de Narbonne, qui est devenue leur base pour les 40 années suivantes, et ont pratiqué des razzias méthodiques. Ils ont ravagé le Languedoc de 714 à 725, détruit Nîmes en 725 et ravagé la rive droite du Rhône jusqu'à Sens.

           En 721, une armée musulmane de 100.000 soldats mit le siège devant Toulouse, défendue par Eudes, le duc d'Aquitaine. Charles Martel envoya des troupes pour aider Eudes. Après six mois de siège, ce dernier fit une sortie et écrasa l'armée musulmane qui se replia en désordre sur l'Espagne et perdit 80.000 soldats dans la campagne.

           On parle peu de cette bataille de Toulouse parce qu'Eudes était mérovingien. Les capétiens étaient en train de devenir rois de France et n'avaient pas envie de reconnaître une victoire mérovingienne.

           Les musulmans ont conclu alors qu'il était dangereux d'attaquer la France en contournant les Pyrénées par l'est, et ils ont mené leurs nouvelles attaques en passant à l'Ouest des Pyrénées. 15.000 cavaliers musulmans ont pris et détruit Bordeaux, puis les Pays de la Loire, et mis le siège devant Poitiers, pour être finalement arrêtés par Charles Martel et Eudes à vingt kilomètres au nord de Poitiers, en 732.

           Les musulmans survivants se sont dispersés en petites bandes et ont continués à ravager l'Aquitaine. De nouveaux soldats les rejoignaient de temps en temps pour participer aux pillages. (Ces bandes n'ont finalement été éliminées qu'en 808, par Charlemagne)

           Les ravages à l'Est ont continué jusqu'à ce qu'en 737 Charles Martel descende au sud avec une armée puissante, et reprenne successivement Avignon, Nîmes, Maguelone, Agde, Béziers et mettent le siège devant Narbonne. Cependant, une attaque des Saxons sur le nord de la France a obligé Charles Martel à quitter la région.

           En 759 enfin, Pépin le Bref reprit Narbonne et écrasa définitivement les envahisseurs musulmans. Ces derniers se dispersèrent en petites bandes, comme à l'Ouest, et continuèrent à ravager le pays, notamment en déportant les hommes pour en faire des esclaves castrés, et les femmes pour les introduire dans les harems d'Afrique du Nord, où elles étaient utilisées pour engendrer des musulmans.

           La place forte des bandes se situait à Fraxinetum, l'actuelle Garde-Freinet. Une zone d'environ 10.000 kilomètres carrés, dans les Maures, fut totalement dépeuplée.

           En 972, les bandes musulmanes capturèrent Mayeul, Abbé de Cluny, sur la route du Mont Genèvre. Le retentissement fut immense. Guillaume II, comte de Provence, passa 9 ans à faire une sorte de campagne électorale pour motiver tous les Provençaux, puis, à partir de 983, chassa méthodiquement toutes les bandes musulmanes, petites ou grandes.

           En 990, les dernières furent détruites. Elles avaient ravagé la France pendant deux siècles.

           La pression musulmane ne cessa pas pour autant. Elle s'exerça pendant les 250 années suivantes par des razzias effectuées à partir de la mer. Les hommes capturés étaient emmenés dans des camps de castration en Corse, puis déportés dans les bagnes du Dâr al islam, et les femmes d'âge nubile dans les harems. Les repaires des pirates musulmans se trouvaient en Corse, Sardaigne, Sicile, sur les côtes d'Espagne et celles de l'Afrique du Nord.

           Toulon a été totalement détruite par les musulmans en 1178 et 1197, les populations massacrées ou déportées, la ville laissée déserte.

           Finalement, les musulmans ayant été expulsés de Corse, Sicile, Sardaigne, du sud de l'Italie et de la partie nord de l'Espagne, les attaques sur les terres françaises cessèrent mais elles continuèrent sur mer.

           Ce n'est qu'en 1830 que la France, exaspérée par ces exactions, se décida à frapper le serpent à la tête, et à aller en Algérie détruire définitivement les dernières bases des pirates musulmans. Vous savez ce qu'est devenue ensuite l'Algérie, et l'histoire ne s'est pas figée.

           Ce qu'il y a de frappant, c'est qu'entre 714, la première entrée, et 1830, l'écrasement définitif des pirates barbaresques, il s'est écoulé plus d'un millénaire, ce qui montre qu'ils ne renoncent jamais!

           Et la prochaine invasion est déjà programmée!....

?o?-?o?-?o?-?o?



L’ASSASSINAT DU LIEUTENANT
ROGER DEGUELDRE
Par M. José CASTANO, 6 Juillet 2012


« Le jour où les « fells » entreront à Alger, j’espère trouver trois compagnons pour garder les faces du Monument aux morts et tomber en tirant une dernière salve de PM »
(Roger Degueldre)

           C’est quelques heures seulement après le génocide du 5 juillet 1962 qui, rappelons-le, fit plus de trois mille victimes parmi la population civile européenne, que de Gaulle prit sa décision de faire fusiller le lieutenant Roger DEGUELDRE qui, fidèle à son engagement « La mort plutôt que le déshonneur! », avait justifié son action dans l’OAS par ces mots : « Mon serment, je l’ai fait sur le cercueil du Colonel Jeanpierre. Plutôt mourir, Mon Colonel, que de laisser l’Algérie aux mains du FLN, je vous le jure ! »

                      Le lendemain, 6 juillet 1962, à l’aube, au fort d’Ivry, Degueldre se présenta devant le peloton d’exécution en tenue de parachutiste, le drapeau tricolore sur la poitrine, drapeau auquel il avait tout sacrifié et qu’il avait choisi comme linceul. Autour de son cou, il avait noué un foulard de la légion. Dans la poche intérieure de sa vareuse, il y avait la photo d’un bébé, son fils qu’il n’avait jamais vu. Il avait conçu cet enfant dans la clandestinité. Le bébé était venu au monde alors que le père se trouvait dans sa cellule de condamné à mort.

                      « Dites que je suis mort pour la France ! » s’écria-t-il à l’adresse de son défenseur. Puis il refusa qu’on lui bande les yeux et, au poteau cria : « Messieurs, Vive la France ! » avant d’entonner la Marseillaise. Les soldats qui devaient l’exécuter, émus par son courage, hésitèrent à tirer. La première salve le blessa seulement : Une seule balle l’atteignit sur les douze qui furent tirées : au ventre dirent certains… au bras affirmèrent d’autres. Quoiqu’il en soit, le fait certain c’est que Degueldre ne fut pas atteint de manière décisive.

                      L’adjudant chargé de donner le coup de grâce se précipita, l’arme à la main, pour accomplir sa sinistre besogne et se rendit compte que le condamné était toujours en vie. Sa tâche ne consistait désormais plus à achever un quasi-mort censé avoir reçu douze bouts de métal… mais bel et bien de tuer un vivant. Et ce sont là deux choses bien différentes... Il en eut si terriblement conscience, que sa main pourtant préparée à cette macabre mission trembla, et que le revolver se déchargea dans le vide.

                      Parmi l’assistance, c’était la stupéfaction. Cette situation eut pour effet d’agacer le procureur qui, réveillé un peu tard, n’avait pas eu le temps de prendre son petit déjeuner. Et son estomac gargouillait. Mécontent, il fit signe à l’adjudant de se dépêcher. Pensant ce temps, Degueldre, à demi recroquevillé souffrait. Les coups de feu résonnaient encore à ses oreilles et il se demandait quand son calvaire prendrait fin.

                      L’adjudant, toujours tremblant, pointa une nouvelle fois son arme sur la tête de l’officier parachutiste, ferma les yeux et appuya sur la détente. Stupeur ! Rien ne se produisit. L’arme s’était enrayé. Une rumeur monta de l’assistance. Degueldre tourna la tête vers son exécuteur comme pour l’interroger. Aucune haine dans son regard… juste de l’incompréhension.

                      Exaspéré par cette situation –unique dans les annales de l’exécution- le procureur ordonna qu’une nouvelle arme soit amenée. Mais personne parmi les militaires présents n’en possédaient. Il fallait courir en chercher une… Et pendant ce temps, Degueldre était toujours vivant... et il souffrait.

                      A partir de ce moment là, tous les juristes s’accordent à dire que la sentence ayant été exécutée, puisque le condamné étant encore en vie, il fallait le détacher du poteau et lui donner les soins nécessaires. Autrement dit, on n’avait pas le droit d’achever le blessé. Mais les ordres étaient formels ; Il fallait que Degueldre soit tué ! Il incarnait à lui seul, l’OAS, cette puissance qui avait fait trembler les Etats Majors, le FLN et l’Elysée… Il fallait exorciser jusqu’à son souvenir.

                      Et pendant que l’on s’affairait à se procurer une arme, celui qui, à cet instant, aurait pu changer le cours des événements ne réagit point. Pétrifié par la scène, glacé d’effroi, le défenseur du condamné demeurait inerte. Pourtant, il lui appartenait de tenter quelque chose, de courir jusqu’au supplicié, de le prendre dans ses bras et de le couvrir de son corps en invoquant la justice, en appelant à l’amour, en exigeant au nom de toutes les traditions humaines et chrétiennes qu’on fît grâce qu condamné. Cela s’était déjà produit dans l’Histoire quand la corde du pendu avait cassé et que la grâce lui avait été accordée. Mais non, l’avocat demeurait prostré, sans voix, mort… alors que Degueldre, lui, était vivant et qu’il le regardait.

                      Enfin on remit un pistolet à l’adjudant qui, blanc comme un linge, écoeuré par cette boucherie… mais servile au commandement de tuer, devait en finir puisque tels étaient les ordres et que le défenseur du condamné qui, seul avait qualité pour tenter quelque chose, se taisait.

                      Un nouveau coup de feu claqua. Stupeur ! Celui-ci fut tiré, non pas au-dessus de l’oreille comme l’exige le règlement, mais dans l’omoplate… Une douleur atroce irradia le corps du supplicié. Il regarda vers le ciel et ouvrit grand ses yeux. Peut-être perçut-il à cet instant que son calvaire prenait fin. Il était tout illuminé des illusions radieuses de ceux qui vont mourir et il lui sembla entendre, là haut, les voix des martyrs du 5 juillet lui murmurer : « Roger… Roger… dès aujourd’hui tu seras avec nous dans le Paradis ».

                      Puis une nouvelle détonation retentit… et ce fut la fin.

                      C’est ainsi qu’après Claude PIEGTS et Albert DOVECAR, Sergent au 1er Régiment Etranger de Parachutistes, mourut, assassiné, le lieutenant Roger DEGUELDRE, également du 1er R.E.P, Chevalier de la Légion d’honneur… Et les salves du peloton couvrirent un instant les plaintes et les râles qui montaient d’Oran, tandis que la France, en vacances, n’entendit rien. Et nous nous devons de ne jamais oublier son ultime message adressé au petit peuple d’Algérie : « Si je ne suis pas de leur race, ni né sur leur sol, je les ai beaucoup aimés et je les aime toujours ! »

                      Huit mois plus tard, le 11 mars 1963, le Colonel Jean BASTIEN-THIRY, Polytechnicien, tombait à son tour à 35 ans, sous les salves du peloton.

                      Décidément, le crime était profondément enraciné !…

José CASTANO          
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L’Empire du mensonge
Par M. Fabrice Dutilleul
Envoyé par : diffusion@francephi.com
« Vivant sous le règne d’une pensée monochrome et obligatoire, le délit d’opinion étant inscrit dans la loi, la parole n’est plus libre.
Et le grand Mensonge, c’est justement de prétendre le contraire avec un certain succès »

          Entretien avec Maurice Bonnet, auteur de « L’Empire du mensonge » (éditions L’Æncre) (Propos recueillis par l)

          Pourquoi un titre si violent ?
          Je ne suis pas le seul à m’être avisé que nous sommes abreuvés de mensonges, mais je suis, peut-être, le premier à envisager ce problème dans son origine et sa globalité. À le présenter sous l’aspect totalitaire qui est aujourd’hui le sien. Je parle bien entendu du mensonge répandu dans l’espace public sous l’angle politique et sociétal. La plupart des mensonges, quelle que soit la forme qu’ils prennent (arguments biaisés, témoignages à sens unique, fausses représentation, etc.) ne sont pas perçus comme des mensonges par les gens et participent du Mensonge global qui constitue notre atmosphère et forme nos mentalités. C’est de cela qu’il est question, très au-delà de cas particuliers, même graves, qui peuvent être ou sont déjà dénoncés ici et là.

         Il y aurait un Mensonge global surplombant tous les mensonges particuliers ?
          D’une certaine façon, oui ! Je soutiens et je montre qu’à notre insu le mensonge s’insinue partout aujourd’hui grâce à un système médiatique et des méthodes qui ne cessent de se perfectionner et que le climat dans lequel nous vivons est tout entier mensonger, de plus en plus mensonger, l’empire du mensonge étant conquérant.

         C’est un complot ?
          Non, un phénomène aux origines déjà lointaines, accéléré par le progrès foudroyant des techniques, la monopolisation des médiats, le grand nombre et l’immensité des conflits d’intérêts. Certains débats sont devenus impossibles, sauf en cercle restreint, et encore convient-il d’être prudent. Vivant sous le règne d’une pensée monochrome et obligatoire, le délit d’opinion étant inscrit dans la loi, la parole n’est plus libre. Et le grand Mensonge, c’est justement de prétendre le contraire avec un certain succès. Ce qui m’anime, c’est naturellement le désir de réveiller le plus possible de nos compatriotes, et ce qui me désole, c’est de constater combien peu réalisent à quel point ils sont infantilisés, inconscients d’évoluer dans une ambiance fabriquée et donc mensongère. Toute l’information qui déferle ruisselle de « bonne foi ». J’explique les méthodes du mensonge et leurs implications. Et le rôle considérable des « idiots utiles ». Il est difficile de combattre à la fois l’indifférence, la paresse, la lâcheté, la sottise et l’incrédulité.

         Vous vous attaquez aussi à la démocratie…
          C’est un plaisir que je ne me suis pas refusé. Il faut dire qu’elle est si contente d’elle-même, notre démocratie, si donneuse de leçons, dans le temps même où, lamentable, elle se montre incapable de rien résoudre, se contentant d’expédients à la petite semaine. Dans le conte, le Roi est nu. Notre démocratie, elle, est tout simplement une imposture. C’est la seule partie de mon essai où je reconnais avoir cédé à la veine polémique, mais mon opinion est étayée par quelques ouvrages que je mentionne à la fin de mon livre dans mes suggestions bibliographiques.

         Et puis, aussi, vous semblez en vouloir beaucoup au féminisme.
          Je connais beaucoup de femmes intelligentes et merveilleuses, et je crois qu’aucune ne me donnerait tort. J’appelle un chat un chat et l’état où s’enfonce notre société un désastre, cela par le jeu du mensonge égalitaire, du venin de la mixité, du stupide principe de parité, et autres sottises du même tonneau. La situation est gravissime. L’envahissement de toutes les fonctions par les femmes, jusqu’à la police et aux armées, devrait nous alerter. La folie nous gagne. Ce monde, ces gens, qui ne cessent de parler de leurs « valeurs », sans jamais préciser en quoi elles consistent vraiment, ont perdu la plus précieuse des valeurs, celle du simple bon sens. Cet essai est très fourni en références et arguments…

         L’Empire du mensonge, Maurice Bonnet, Éditions L’Æncre, collection « À nouveau siècle, nouveaux enjeux ! », dirigée par Philippe Randa, 190 pages, 23 euros
          Francephi diffusion


Les Immortelles

Envoyé par : Hugues
Ronsard nous avait prévenus !!!
           France, de ton malheur tu es cause en partie,
           Je t'en ai, par mes vers, mille fois avertie.
           Tu es marâtre aux tiens, et mère aux étrangers,
           Qui se moquent de toi quand tu es au danger,
           Car la plus grande part des étrangers obtiennent,
           Les biens, qui à tes fils, justement appartiennent.
           Ces vers datent bien du XVIème siècle !

          Pierre de Ronsard (1524- 1585 )
La pensée du jour :
          "Les finances publiques doivent être saines,
          le budget doit être équilibré,
          la dette publique doit être réduite,
          l'arrogance de l'administration doit être combattue et contrôlée,
          et l'aide aux pays étrangers doit être diminuée de peur que Rome ne tombe en faillite.
          La population doit encore apprendre à travailler au lieu de vivre de l'aide publique. "

          Cicéron - 55 AVANT JÉSUS CHRIST -


EPAVE D'AVION
Envoyé Par M. Henri Lunardelli

Les Recherches progressent

       Suite à la demande d'informations, publiée dans La Seybouse de juillet, venant d'un jeune d'Annaba, Miminémo (ne répond pas aux messages ?), qui a trouvé cette relique sous le sable de la plage de Bugeaud (plage de Jenan El Bey, aussi appelée de l'Oued Bagrat) voici l'état d'avancement de mes recherches:
       -en p.j. les photos de l'aile partiellement désensablée. Elle a été mise au jour à la suite d'une tempête, sur une autre photo on voit que la surface de la plage un peu plus en retrait se trouve à peu près à 1.50 m au-dessus.
       -le jeune a contacté d'abord des "spécialistes" sur un forum, sans succès:
       http://www.aerostories.org/~aeroforums/forumhist/aff.php?nummsg=46773

       -je me suis rappelé que c'étaient des Ju-88 accompagnés de Me 109 qui venaient bombarder Bône en novembre 42, regardez la vidéo d'époque:
       http://www.criticalpast.com/video/65675028995_German-air-raid_anti-aircraft-gun-crew_Supermarine-Spitfire_Messershmidts

       -j'ai trouvé que des Norvégiens avaient remonté une épave de Ju-88 et avaient passé plusieurs années à le reconstituer:
       Leur site est remarquable, et on voit que quand on est "pété de thunes" grâce à l'argent du pétrole et du gaz, pour se faire plaisir on peut dépenser son argent autrement :
       http://www.ju88.net
       http://www.ju88.net/wings-engines/ju88cwings.jpg
       -sur les bombardements de Bône en 1942 et 1943:
       http://www.piednoir.net/bone/titre_rubrique/histoire_de_bone/bombardement1942.html

       -je n'ai pas approfondi les recherches sur l'aérodrome d'origine des bombardiers, certainement dans le sud de la Sardaigne, Elmas, Decimomannu, Villacidro ?
       Decimomannu a été ensuite base de l'USAF pour B-26. SIX pistes parallèles, quel luxe ! Voici une photo de l'aérodrome en 1944:
       http://www.gearthhacks.com/dlfile34449/Decimomannu-air-base-with-six-runways-for-multiple-takeoff-in-1944.htm

       J'envoie ce message pour tous ceux qui sont susceptibles de faire avancer le schmilblick, Bônois, aérophiles et aérodromophiles !
       Je vous souhaite d'avance bonne lecture et bonnes recherches.
       Henri
Photo envoyée par M. H. Lunardelli
Photo envoyée par M. H. Lunardelli
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 Tunisie tunisienne
ni panarabisme ni panislamisme      
Par M. Ben Ammar Salem
TUNISIE-NEWS.COM, 18 juillet 2012
Dossier 617 : Tunisie tunisienne ni panarabisme ni panislamisme


Ibn Khaldoun disait par où les arabes passent la civilisation trépasse. Ils détruisent tout sur leur passage laissant derrière eux un fleuve de larmes et de sang et un désert de désolation. Ce qu'on observe aujourd'hui dans les pays arabisés malgré eux ne fait hélas que conforter ce constat amer.


             Dire cela n'est pas de l'arabophobie. On ne va pas se voiler la face à l'image de certaines femmes (1) ou se déguiser en pieux musulmans juste pour esquiver la vérité et l'occulter. Là où le monde progresse, les pays arabes régressent. Les chiffres, cette autre vérité implacable en témoignent. Les droits de la femme, de l'homme, du citoyen, la protection des droits de l'enfance, la liberté de culte, la liberté d'association, la liberté syndicale, la démocratie, l'égalité d'accès au droit, la justice sociale, le développement humain, autant de valeurs universelles censées aux yeux des fondamentalistes constituer des sacrilèges pour incompatibilité avec les dogmes de l'Islam à cause de leur caractère judéo-chrétien ou maçonniques. En quoi est-ce une hérésie quand on revendique une égalité absolue en droits et devoirs entre les hommes indépendamment de leur origine ethnique, leur sexe, leur système de croyance ou non-croyance ? En quoi est-ce un crime de ne pas adhérer à l'idéologie dominante ? La vraie démocratie comme disait A. Camus est celle qui protège les droits des minorités contre le pouvoir hégémonique de la majorité. Mais aussi quand une caste religieuse s'arroge le droit d'imposer sa volonté au nom d'un prétendu pouvoir que lui confère sa croyance, on tombe dans le totalitarisme despotique et par voie de conséquence dans la théocratie qui lui sert de repoussoir et un étouffoir des valeurs universelles transcendantales des frontières entre les civilisations.

             Elles sont humanistes et humaines, elles ne connaissent pas les frontières ni physiques, ni politiques, ni religieuses, trans-civilisationnelles pour ne pas les qualifier de supra-civilisationnelles parce qu'elles sont inaliénables et non-négociables, elles s'imposent à toutes les civilisations quelles qu'elles soient et notamment celles qui veulent se prévaloir de l'exception religieuse qu'elles veulent imposer au monde comme une pensée universaliste qui de surcroît est loin de constituer un facteur de citoyenneté, de paix, de sécurité, d'égalité entre les hommes et les femmes. Une pensée qui n'est pas un modèle du bien vivre ensemble et de tolérance. Non plus un idéal de vie commune entre tous les hommes en leur offrant les mêmes conditions de progrès humain, préconisant un traitement égal fondé sur des critères objectifs et équitables et non motivés par des critères religieux pour justifier l'exclusion de tel ou tel individu ou catégorie d'individus du fait de leur statut d'impureté de droit canonique. Un système de valeurs qui tend vers la création d'une société avec des compartiments où les hommes sont répartis en fonction d'un ordre fondé sur des critères sexuels et religieux voire en fonction du degré de piété, comme s'il pouvait exister une échelle de piété, ne peut qu'être injuste et contraire aux principes fondamentaux de l'égalité des droits entre les êtres humains. J.J. Rousseau disait que tous les hommes sont nés égaux en droit. Ce qui constitue le fondement même de l'idéal humain universel. Or, un système idéologique qu'il soit religieux ou politique qui classifie les hommes, les hiérarchise dès la naissance, où les femmes et les hommes doivent s'inscrire dans une logique qui dépasse l'entendement humain, abstraite et irrationnelle, est fondamentalement raciste et castaire. Il est difficile d'y voir un facteur de civilisation universelle alors qu'elle s'appuie sur une idéologie fondée sur un ordre réducteur, concentrationnaire, discriminatoire, désintégrateur et liberticide.

             Un modèle de société qui s'apparente au système de caste hindoue, à un régime d'apartheid ou le Reich nazi (2). Chaque civilisation a ses caractéristiques et spécificités propres, il est évident qu'il ne peut y avoir de hiérarchie entre elles, mais il n'en demeure pas moins que certaines sont plus différentes que d'autres et qu'au nom de leurs propres spécificités religieux à l'instar des sociétés musulmanes rejettent des valeurs universelles sous prétexte de leur incompatibilité avec les prescrits de la religion qui n'adentent ni la démocratie et encore moins les droits de l'homme et du citoyen. Au nom de leurs spécificités culturelles qui se veulent elles-mêmes de portée universelle (c'est le paradoxe musulman), elles continuent à se prévaloir d'un mode de vie opprimant, inégalitaire et irrespectueux des droits humains les plus élémentaires, telle la liberté de circuler ou de voyager pour les femmes. Au nom des traditions d'un autre temps sous couvert des dogmes religieux pour les rendre immuables et intemporelles, on refuse le paritarisme, on continue à exciser, reléguer, censurer, brimer, brider, ostraciser, lapider, opprimer, cloîtrer, infliger aux femmes un traitement humiliant et indigne de la condition humaine. Une société qui se prive de la moitié de son humanité pour des considérations incompatibles avec la raison humaine ne saurait difficilement prétendre au statut de civilisation dans son sens universaliste, celui des valeurs unanimement reconnues et admises par tous les hommes et de toutes les cultures. Une société à fort relent xénophobe qui ne reconnaît pas à l'étranger ses droits humains les plus élémentaires surtout quand cet étranger, cet autre n'a pas de surcroît son caractère religieux, n'a pas les attributs d'une société véritablement humaine.

             Il est difficile par conséquent d'y voir un symbole de civilisation humaine (3). Alors qu'elle ne souscrit guère aux principes fondamentaux des droits de l'homme et du citoyen, de la charte universelle de la protection de l'enfance, l'abolition de toutes formes de racisme et qu'elle ne transpose pas dans son droit interne la convention internationale contre la haine raciale, l'antisémitisme, le révisionnisme et le négationnisme des crimes contre l'humanité. Une société où l'on continue à faire l'apologie du nazisme et d'appeler à la mort du Juif comme cela venait de se produire tout récemment en Tunisie sans que les auteurs de tels propos n'aient fait l'objet d'une quelconque procédure pénale. De même quand des élus du peuple s'appuyant sur les prescrits de la religion se font les apôtres de la violence physique mutilatrice du corps humain pour châtier leurs concitoyens qui n'adhèrent à la pensée religieuse dominante. Le climat de violence religieuse, l'intolérance, les menaces et dangers qui couvent sur les libertés individuelles, politiques, syndicales, associatives, les annonces inquiétantes et effrayantes sur le sort réservé aux femmes, l'abaissement de l'âge nubile du mariage, c'est-à-dire la légalisation de la pédophilie, l'excision, la " marchandisation " institutionnelle du corps de la femme sous couvert de la religion tels que les mariages coutumiers, la répudiation, l'homophobie, la haine de l'autre surtout du Juif, les pogroms et autodafés, les ukases de droit canonique pour légitimer des pratiques sexuelles morbides (nécrophilie), voire zoophilie etc...Elles sont peut-être des valeurs pour les sociétés qui les pratiquent mais en aucun cas des valeurs de portée universelle, susceptibles de contribuer à l'épanouissement humain en faisant de l'homme un acteur de sa vie et non un simple disciple comme s'il était affilié à un ordre sectaire où il est dépossédé de son libre-arbitre. Or, une société qui ne favorise pas la pensée-libre et qui au moyen des mécanismes obscurs, transcendantaux, dogmatiques et eschatologiques inhibe toute forme de progrès humain et d'indépendance d'esprit est une société plutôt liberticide. Une telle société est escamotrice et réductrice du phénomène civilisationnel. En effet, elle est certainement fidèle à ses dogmes religieux, mais cela ne fait pas d'elle forcément humaniste.

             Elle serait plutôt inhumaniste tel le modèle de société fasciste ou hitlérien. Une société civilisée et civile est celle qui place la dignité humaine au cœur de ses préoccupations, elle offre aux hommes d'Aurès substances que la religion à savoir l'art, la culture, la démocratie, les droits fondamentaux, l'éducation publique, la technologie, la science, la technique, la philosophie rationaliste. Une société fondée sur la seule allégeance à une force supra-humaine au cœur de toutes choses aux dépens de l'homme avec des règles de vie étrangères à la raison humaine universelle dans le sens kantien du concept a surtout les caractéristiques d'une organisation sectaire. Ainsi, elle n'est ni civile ni civilisée surtout qu'il y a la racine civile dans civilisation en opposition au phénomène religieux. Une société n'est jamais préconçue, elle est le fruit de la réflexion humaine et correspond à l'idéal de vie commune guidé par des motifs dépollués de tout symbolisme irrationnel sans aucune cohérence avec les besoins essentiels des hommes. Une société est de par sa nature dédiée aux hommes avec des moyens d'organisation et des objectifs conçus, déterminés et adoptés par eux et au profit général, indépendamment des clivages religieux, sexuels, ethniques et idéologiques. Si transcendance il y a, elle est la résultante de leur volonté commune universaliste et non en vue de satisfaire la volonté abscons de dieu. La société dédiée à dieu est discriminatoire est désintégratrice des hommes contrairement à une société civilisée. Une société d'assujettissement et d'avilissement des hommes et qui cherchent à créer un goulag pour les femmes et tous ceux qui ne sont pas dans ses normes socioreligieuses s'inscrit dans le champ de la civilisation de la monstruosité humaine. Quelles que soient cette force transcendantale à laquelle les hommes vouent un culte, elle ne peut être pacificatrice et civilisatrice du caractère de ses hommes tant qu'elle privilégie des conduites et des comportement et des pratiques d'un autre âge synonymes de barbarie humaine et de "féminicide" voire d'infanticides, coulées dans le moule de son système de croyance, est fidèle certes à sa propre conception de la civilisation mais elle n'est en aucun cas une société qui s'inscrit dans la voie de la modernité et du bien-être commun universel.
                                                                                     Ben Ammar Salem


1) La femme est pour l'islamisme ce que furent le juif et le non-aryen pour le nazisme.
Dossier 581 : la femme est pour l'islamisme ce que furent juif et non aryen pour le nazisme
2) La politique antiféministe et démographique d'Ennahdha : Un poison mortel pour la Tunisie
Dossier 543 : politique antifeministe demographique, ennahdha poison mortel pour la Tunisie
3) La civilisation est aux arabes ce que l'humanisme est à l'islamisme
Dossier 611 : la civilisation est arabe ce que l'humanisme est islamisme

LE CHIEN ET LES CHACALS
Envoyé par Janus
Texte attribué à Jean de la Fontaine !!!

Du coquin que l’on choie, il faut craindre les tours
Et ne point espérer de caresse en retour.
Pour l’avoir ignoré, maints nigauds en pâtirent.
C’est ce dont je désire, lecteur, t’entretenir.

Après dix ans et plus d’homériques batailles,
De méchants pugilats, d’incessantes chamailles,
Un chien estoit bien aise d’avoir signé la paix
Avecque son voisin, chacal fort éclopé
A l’allure fuyante, que l’on montroit du doigt,
Qui n’avoit plus qu’un oeil, chassieux de surcroît,
Et dont l’odeur, partout, de loin le précédoit.

Voulant sceller l’événement
Et le célébrer dignement,
Le chien se donna grande peine
Pour se montrer doux et amène.
Il pria le galeux chez lui,
Le fit entrer, referma l’huis,
L’assit dans un moelleux velours
Et lui tint ce pieux discours :
« Or donc, Seigneur Chacal, vous êtes ici chez vous !
Profitez, dégustez, sachez combien je voue
D’amour à la concorde nouvelle entre nous !
Hélas, que j’ai de torts envers vous et les vôtres,
Et comme je voudrois que le passé fût autre !
Reprenez de ce rôt, goûtez à tous les mets,
Ne laissez un iota de ce que vous aimez ! »

L’interpellé eut très à cour
D’obéir à tant de candeur.
La gueule entière à son affaire,
Il fit de chaque plat désert
Cependant que son hôte affable
Se bornoit à garnir la table.
Puis, tout d’humilité et la mine contrite,
En parfait comédien, en fieffée chattemite,
Il dit : « Mais, j’y songe, mon cher,
Nous voici faisant bonne chère
Quand je sais là, dehors, ma pauvrette famille :
Mes épouses, mes fils, mes neveux et mes filles,
Mes oncles et mes tantes que ronge la disette,
Toute ma parentèle tant nue que maigrelette.
Allons-nous les laisser jeûner jusqu’au matin ? »

« Certes non ! » répliqua, prodigue, le mâtin,
Qui se leva, ouvrit, et devant qui passèrent
Quarante et un chacals parmi les moins sincères.
Sans tarder cliquetèrent les prestes mandibules
Des grands et des menus, même des minuscules.
Ils avoient tant de crocs, de rage et d’appétit,
Ils mangèrent si bien que petit à petit
Les vivres s’étrécirent comme peau de chagrin
Jusqu’à ce qu’à la fin il n’en restât plus rien.

Ce que voyant, l’ingrat bondit :
« Ah ça, compère, je vous prédis
Que si point ne nous nourrissez
Et tout affamés nous laissez
Tandis que vous allez repu,
La trêve entre nous est rompue ! »

Ayant alors, quoi qu’il eût dit,
Retrouvé forces et furie,
Il se jeta sur son mécène,
Et en une attaque soudaine il lui récura la toison,
Aidé de toute sa maison.
Puis, le voyant à demi mort,
De chez lui il le bouta hors.
Et l’infortuné crie encore
«La peste soit de mon cœur d’or ! »

Retenez la leçon, peuples trop accueillants :
À la gent famélique, point ne devez promettre.
Ces êtres arriérés, assassins et pillards
Marchent en rangs serrés sous le vert étendard.
Vous en invitez un, l’emplissez d’ortolans,
Et c’est jusqu’à vos clefs qu’il vous faut lui remettre.


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie
Batailles sanglantes entre deux quartiers
Trois morts à Annaba
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/actualite/trois-morts-a-annaba-batailles-sanglantes-entre-deux-quartiers-184059
Liberté Algérie 23/08/2012
          Par : Badis B.

           La ville d'Annaba fait peur. Elle est devenue aujourd’hui une ville à hauts risques. Livrée à elle-même et plus que jamais aux gangs de voyous, elle fait fuir ses propres enfants vers d’autres cieux plus cléments.

           Pas plus tard que la veille de l’Aïd, deux bagarres sanglantes ont marqué l’ambiance festive de cette sacrée journée. Durant la première rixe sanglante, l’on dénombre un bilan de trois morts et une vingtaine de blessés. Cette bagarre, ayant opposé au début de la soirée de la dernière journée du Ramadhan, les jeunes de deux quartiers ruraux limitrophes, à savoir Es Sarouel (El-Bouni) et El-Karria (Sidi-Amar). Selon les éléments de l’enquête, cette rixe a éclaté à la suite d’une agression caractérisée suivie de vol de bijoux et du téléphone portable d’une jeune fille, originaire d’Es Sarouel, en visite chez des proches au lieu-dit El-Karria, un quartier rural de la commune de Sidi-Amar, dans la daïra d’El-Hadjar.
           Alertés, les membres de la famille de la jeune fille se sont rendus en force sur les lieux où le père de la victime, un quadragénaire allait trouver la mort par arme blanche à la suite d’une bagarre avec les agresseurs. La victime, qui a été atteinte, selon des sources médicales, de plusieurs coups de couteau à divers endroits du corps, à rendu l’âme sur le lieu de la bagarre, en l’absence totale des services de police. Dans la mêlée générale, un autre jeune allait trouver la mort, lui aussi “perforé” de coups de couteau. Ce dernier a rendu son dernier souffle quelques minutes après son transfert par la Protection civile au service des urgences du CHU Ibn-Rochd d’Annaba. À cela, il faut ajouter plus d’une vingtaine de blessés. Bien que tardive, l’intervention des éléments de la BMPJ de Sidi-Amar a été néanmoins salutaire pour de nombreux blessés lors de cette rixe. Selon nos sources, l’assassin du père de la jeune fille a été arrêté quelques minutes après son forfait par les éléments de la BMPJ, arrestation également de plusieurs individus ayant pris part à cette rixe. Depuis, les deux quartiers où la tension est toujours palpable, sont sous haute surveillance par un impressionnant service d’ordre. Il faut, cependant, reconnaître que la situation sécuritaire au niveau de nombreuses cités fantoches qui ont vu le jour, ces dernières années, à Annaba, est qualifiée de très détériorée et surtout difficile, voire impossible à maîtriser en raison de plusieurs paramètres socioéconomiques et culturels. Le même jour et à quelques encablures du lieu du drame, plus précisément à la limite des wilayas d’Annaba et d’El-Tarf, une autre bagarre sanglante a eu pour théâtre la mosquée de la localité de Ben-Amar.
           Ce sont deux bandes rivales qui se sont affrontées au moyen d’armes blanches et de gourdins quelques minutes avant la prière du sobh.
           Selon des sources sécuritaires, cette rixe s’est soldée par l’assassinat à l’intérieur du lieu de culte d’un fidèle et a causé des blessures caractérisées à une dizaine d’autres. L’on signale aussi l’interpellation de plusieurs individus par la Gendarmerie nationale.

France/Tunisie : une plainte d’un élu sarthois agressé à Bizerte par des militants
islamistes tunisiens
Envoyé par Pierre
http://mediarabe.info/spip.php?breve7936
Mediarabe.info : mercredi 22 août 2012 - 14h27
          Par : (AFP)

           Un conseiller régional socialiste des Pays de la Loire a porté plainte après avoir été roué de coups à Bizerte (Tunisie) par des militants islamistes opposés à un festival culturel, a-t-il indiqué aujourd’hui, une agression dénoncée par le président de la région, Jacques Auxiette (PS).
           Jamel Gharbi, 62 ans, élu régional PS dans la Sarthe depuis 2010 et chargé de mission à la ville du Mans, se promenait en compagnie de sa femme et de sa fille de 12 ans dans le quartier du port de Bizerte, ville dont il est originaire, dans la soirée de jeudi, quand il a été violemment pris à partie. « Nous avons croisé un groupe d’une cinquantaine de salafistes qui les ont agressées verbalement en raison de leurs vêtements d’été, qui n’avaient pourtant rien de choquant », a-t-il déclaré.
           Après avoir crié à ses proches de s’enfuir, il a vu les agresseurs se ruer sur lui et le « frapper à coups de matraques et de gourdins », a-t-il indiqué. « Personne ne m’a secouru. Je n’ai dû mon salut qu’au fait que j’ai réussi à m’enfuir. Si j’étais tombé à terre, ils m’auraient lynché ».
           L’agression s’est déroulée le 16 août, en marge de la soirée de clôture du festival de Bizerte qui avait été ciblée, selon le ministère de l’Intérieur tunisien, par « environ 200 personnes affiliées au courant salafiste » et armées, selon des témoins, de sabres et de bâtons. Cinq autres blessés ont été recensés.
           Victime de nombreuses contusions et choqué, ainsi que ses proches, M. Gharbi, qui s’est vu prescrire 15 jours d’ITT (incapacité totale de travail), est rentré en urgence en France avec sa famille, après avoir porté plainte et avoir été pris en charge par l’ambassade de France. Le ministre des Affaires étrangères « Laurent Fabius m’a appelé pour me soutenir », a précisé Jamel Gharbi. (AFP).

Navette nocturne Alger-Annaba par train
Voyage au bout des chemins… d’enfer !
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/radar/la-premiere-transplantation-du-foie-a-annaba-prevue-avant-la-fin-de-l-annee-en-cours-178538

Liberté Algérie 12/08/2012
          Par : Farid Abdeladim

           Le train s’ébranle d’Alger à 21h30 pour arriver à Annaba le matin du lendemain à 8h30. Onze heures de trimard dans des conditions rocambolesques.

           Les horaires étant décalés en ce Ramadhan, le train quitte la gare d’Alger (aux environs) de 21h30, pour atteindre Annaba, le matin du lendemain. Logiquement, il arrive vers 8h30. Poussière visible sur les nombreux sièges vides, insalubrité des sanitaires, lumières très faibles et climatisation souvent en panne : tel est le décor qui s’offre à l’intérieur des wagons datant des années 80 ! Entre le wagon de l’escorte et les deux voitures-couchettes, plus ou moins vivables, le wagon à places assises reste le compartiment le plus incommode. Pour l’hygiène, il faut repasser. Une couche épaisse de poussière couvre les sièges et le parterre.
           A priori, cela n’augure rien de bon, en ce début de la soirée du 2 août. Le 14e jour de Ramadhan, que nous avons choisi pour partager le long courrier Alger-Annaba, avec le peu de citoyens qui osent encore fréquenter l’unique train nocturne gardé par la SNTF. “Franchement, si je connaissais ce décor à l’avance, je n’aurais jamais voyagé dans un train pareil. C’est la première et la dernière fois que je le prends. Inch’Allah, je n’y remettrai plus les pieds !” vocifère Omar, désabusé, quelques instants seulement après le sifflet du départ donné par le chef de gare d’Agha.
           Pourtant, ce voyageur qui découvre pour la première fois cette situation ne va pas aller jusqu’au bout du trajet. Il descend à Sétif. La seule chose qui peut consoler Omar, c’est le fait de pouvoir voyager la nuit, notamment durant l’intervalle d’une soirée ramadhanesque. Même son de cloche chez son voisin Kamel avec qui il partage le siège.
           Pour lui, le choix de ce train est justifié par une seule chose : pouvoir passer son temps à voyager entre le f’tour et le s’hor.
           “Ce n’est que durant ce Ramadhan que j’ai découvert ce train, et je ne le trouve intéressant que durant cette période justement, car il nous permet de voyager la nuit. C’est l’unique avantage qu’il présente. Autrement, c’est le moyen de transport le plus mauvais en termes de confort et autres prestations”, commente encore Kamel, qui emprunte ce train au moins deux fois par semaine depuis le début du Ramadhan.
           La plage horaire reste finalement le seul avantage qu’offre ce train nocturne, notamment en ce mois de carême. À titre d’exemple, la SNTF ne prévoit rien de spécial pour les voyageurs, encore moins à ses employés, en ce mois dit pourtant de piété ! Hormis des boissons et quelques amuse-gueules, rien d’autre n’est proposé à l’heure du s’hor.

           La sécurité, seule satisfaction
           S’il est déjà bien informé que nos trains arrivent souvent en retard, Omar, tout comme le reste des passagers, ne s’attend pas cependant à cet arrêt imprévu de plus de 3 heures et demie que devait marquer, contre toute attente, le train ce soir à la gare de Bordj Bou-Arréridj… À ce moment précis, c’est tout le monde, y compris les cheminots à bord, qui est tenu en haleine. Le train reste immobilisé de 1h15 jusqu’à 3h45 ! Et pour cause, des citoyens de la localité d’Ouled Mimoune, 14 km plus loin à l’est de la gare de Bordj Bou-Arréridj, décident de bloquer la voie ferrée au niveau de leur région, pour exprimer leur colère contre les coupures d’électricité et autres problèmes sociaux.
           Ce modus operandi auquel recourent ces dernières années les citoyens n’étonnent pas outre mesure les passagers. Toujours est-il, c’est tout le monde à bord qui s’impatiente naturellement à voir enfin le train reprendre le rail. Pendant ce temps, le personnel de bord tente de rassurer les plus impatients. D’ailleurs, et pour le même problème, ce même train sera, le lendemain, contraint d’annuler carrément son départ. Cette fois-ci, ce sont des cheminots, recrutés dans le cadre du dispositif de l’Anem, et auxquels la SNTF aurait refusé de renouveler leur contrat, qui décident de fermer la voix ferrée à la grande gare de Béni Mansour. “Ne vous souciez pas trop, ce n’est qu’une affaire de quelques minutes, et le train reprendra son chemin. On arrivera Inch’Allah”, confirme le chef de gare de Bordj Bou-Arréridj, pendant que les agents de sécurité, armés de fusils à pompe, de la SNTF, font le va-et-vient le long des wagons. La sécurité reste d’ailleurs la seule satisfaction de ce voyage stressant. Les agents de la SNTF sont épaulés par des gendarmes, une quinzaine environ, qui “squattent”, ensemble, le wagon de première classe à places assises. Initialement, le croisement des deux trains, à destination opposée entre les villes d’Alger et d’Annaba, devait s’effectuer au niveau de la gare de Sétif. En même temps, les brigades des gendarmes accompagnant les deux trains devaient se relayer pour retourner à leur caserne de départ. Mais toutes les opérations ont été chamboulées cette nuit-là, pour cause du blocage des deux trains, l’un à Bordj Bou-Arréridj et l’autre à Constantine. Il a fallu attendre plusieurs heures pour enfin voir les deux trains se croiser à la gare de Khroub. Le train en provenance d’Alger atteindra finalement la gare d’Annaba vers 11 heures…
           “C’est le plus long trajet de la Sntf et le moins rentable !”
           Il est le voyage le plus long en Algérie. Il dessert au moins six grandes wilayas, à savoir Alger, Bouira, Bordj Bou-Arréridj, Sétif, Constantine et Annaba. Cependant, le train quotidien à destination ou en provenance d’Annaba, est devenu, de nos jours, étrangement le trajet le moins rentable de la Société nationale des transports ferroviaire (SNTF).
           Il est passé de 21 voitures, dont 18 couchettes, durant les années 80, à seulement 3 voitures, (deux couchettes, une à places assises), aujourd’hui. Mieux, il ne fait jamais le plein. Souvent, attestent des cheminots, sous le couvert de l’anonymat, le taux de remplissage de wagon est insignifiant. “Pratiquement, seuls les citoyens titulaires de cartes de gratuité de transport, tels que les moudjahidine et les personnes souffrant de handicap, optent aujourd’hui pour ce train”, confie un habitué de la navette Alger-Annaba.
           Ou encore des… SDF ! “C’est le train le moins rentable de la SNTF”, regrettent des cheminots, soucieux de l’avenir de leur entreprise. Pourquoi les citoyens fuient-ils ce train ? C’est si simple : d’abord, il y a le prix du trajet qui reste hors de portée de la classe moyenne, comparativement aux prix pratiqués par les autres moyens du transport terrestre, comme les bus et les taxis.
           Fixés respectivement à 750 DA la place dans un bus et à 1 000 DA celle du taxi, les voyageurs préfèrent de loin ces prix par rapport à ceux du train qui varient, selon les classes, entre 1 260 DA et 2 005 DA ! Pis encore, le rapport qualité-prix n’est guère respecté. Il s’agit de l’un des plus anciens trains de la SNTF, en plus qu’il est très mal entretenu.
           D’où il ne peut être classé que parmi les moyens de transport les plus incommodes, voire désagréables. Désormais, opter pour ce moyen de transport, c’est tout simplement accepter d’aller à l’aventure sans compter les retards fréquent ; le trajet Alger-Annaba, long de 629 km, dure au minimum 12 heures. Ça coûte exactement 1 260 dinars la place assise, dans le compartiment non classé, voire inclassable, tandis que le prix du soi-disant première classe à couchettes, est fixé à 2 005 DA.
           Les couchettes de deuxième classe sont taxées à 1 530 DA. Les cabines de première classe comportent quatre couchettes superposées, alors que celles de deuxième classe en comptent six. Cependant, les poussières couvrent toutes les classes…

48 candidats à l’émigration clandestine interceptés au large d’Annaba
Envoyé par Pierre  
http://www.algerie1.com/actualite/48-candidats-a-lemigration-clandestine-interceptes-au-large-d%E2%80%99annaba/ Algérie.com 02/08/2012
Par Kaci Haider

           Le groupement territorial des gardes-côtes a déjoué, dans la nuit de mercredi à jeudi au large de Annaba, une tentative d’émigration clandestine de 48 personnes, dont deux mineurs, qui étaient à bord d’une embarcation artisanale.

           Parti de la plage de Sidi Salem, dans la commune d’El Bouni (Annaba), le groupe dont les membres sont âgés de 16 à 31 ans, originaires pour la plupart de Annaba, a été arrêté vers 23H00 à six miles au Nord de Ras El Hamra (Annaba) par une patrouille de contrôle des gardes-côtes.

           Les 48 personnes qui ont suivi un examen médical de routine seront présentées devant le procureur de la République du tribunal de Annaba pour tentative d’émigration clandestine. Depuis le début de l’année 2012, c’est la deuxième expédition du genre déjouée par les gardes-côtes à Annaba où le phénomène d’émigration clandestine a connu un recul notable.


Le fils du colonel Amirouche accuse Boussouf d’avoir assassiné son père
Envoyé par Pierre
http://www.algerie1.com/actualite/le-fils-du-colonel-amirouche-accuse-boussouf-dassassinat-de-son-pere/  
Algérie1.com, 17/07/2012
           Par : Abbès Zineb

           Le fils du colonel Amirouche, Nordine Aït Hamouda accuse le défunt Abdelhafidh Boussouf d’être l’instigateur de l’assassinat de son père et Si El Houas.

           Il affirme détenir des preuves sur les circonstances de la « liquidation » de ces deux dirigeants de la guerre de libération nationale.

           Boussouf aurait, selon l’ex-député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), fourni des renseignements sur l’itinéraire de Si El Houas et Amirouche avec leurs hommes en route pour la Tunisie pour sommer les dirigeants se trouvant à l’étranger de rentrer aux pays.

           Les divergences autour de la ligne du combat libérateur du pays du joug colonial est à l’origine de cette affaire, selon Nordine Aït Hamouda. Ce dernier s’exprimera demain dans un long entretien télévisé accordé à la chaine Ennahar Tv. Il sera diffusé aux environs de 21 heures (heure algérienne) ce mercredi.

           Le fils du colonel Amirouche n’a pas manqué de rendre hommage à l’ancien président Chadli Bendjedid pour avoir réhabilité les deux hommes Si El Houas et Amirouche tout en accusant le défunt président Boumediene d’avoir séquestré leurs dépouilles à l’indépendance du pays.

           Nordine Aït Hamouda évoquera également dans le même entretien l’affaire Melouza et bien d’autres dossiers de la révolution algérienne dont son père a été l’un des héros.

NDLR: Au même moment où la visite de Fabius à Alger oscille entre profusion de belles paroles et absence d’actes concrets pour Abbès Zineb | 17/07/2012 | 15:34 ( d'Algérie/one), les héritiers du FLN se déchirent. En France, le verrou de la 5ème république bloque toute exploitation nouvelle sur la collusion entre les gaullistes et le FLN depuis 1955. L'UMPS en héritier fidèle et le FN qui a fait son aggiornemento à Valmy, le 20 septembre 2006, ne toucheront pas au mythe trop commode du génial visionnaire.


L’émir de la katiba de l’Edough
arrêté vendredi à Annaba
Envoyé par Pierre  
L'ALGERIE.COM le 15/07/2012
           http://www.algerie1.com/actualite/l%E2%80%99emir-de-la-katiba-de-l%E2%80%99edough-arrete-vendredi-a-annaba/
            Par Mourad Arbani

           Les services de renseignement de l’ANP ont réussi un coup spectaculaire à Annaba en parvenant à arrêter vendredi l’émir de la katiba de l’Edough Abdelmalek Sellami âgé de 35 ans.

           L’arrestation de ce dangereux terroriste est le résultat d’une embuscade à la cité du 5 juillet, plus connue sous le nom de «Lisangroa».

           A la tête d’une Katiba de 20 personnes tous originaires de Annaba et Skikda, cet émir reste un des plus actifs qui a pu échapper à toutes les opérations antiterroristes engagées par les forces de sécurité.

           Abdelmalek Sellami fait partie des vétérans du terrorisme puisqu’il avait pris les maquis en 1996 qui est passé par le GIA, le GSPC, avant de faire allégeance à AQMI.

           Ce dangereux terroriste aujourd’hui hors d’état de nuire a un triste bilan pour avoir été pendant toutes ces longues années auteur d’actes terroristes qui ont eu pour cible les forces de sécurité à Annaba. Une de ses victimes est le commandant Chebli assassiné à El Bouni .

           Selon les services de sécurité, ce terroriste est descendu des maquis depuis un mois en compagnie d’une groupe. Il a été placé «sous observation» par les services de sécurité qui suivaient ses mouvements dans la ville de Annaba.

           Au moment de son arrestation, il était en possession d’une Kalachnikov, des munitions, et un matériel de communication. «Les cinq éléments des services de sécurité qui l’ont arrêté à 22 heures ne lui ont laissé aucune chance de faire usage de son arme», explique le journal El Khabar , citant ses sources.

NDLR: Abdelmalek Sellami est un "dangereux terroriste"; Zighoud Youcef ou Amirouche, couverts de sang arabe ( entre autres)... des "héros de la guerre de libération" algérienne.
           Mohamed Bouazizi en s'immolant par le feu en Tunisie, est un héros islamique qui a ouvert la voie au printemps du même nom. Sa mère en réclamant ses droits, est en tôle au nom du pouvoir islamique..
           De Gaulle en se dressant contre le pouvoir légal en 1940 pour avoir demandé l'armistice, est statufié. Salan, en se dressant contre le pouvoir légal qui bradait 15 départements français et livrait 150.000 FSNA, 20.000 FSE et 500 Soldats français au couteau de égorgeurs, est un dangereux criminel.
           « La vie n'est qu'un fantôme errant, un pauvre comédien qui se pavane et s'agite durant son heure sur la scène et qu'ensuite on n'entend plus ; c'est une histoire dite par un idiot, pleine de fureur et de bruit, et qui ne signifie rien… »
           William Shakespeare . Macbeth (acte V, scène 5) :


MESSAGES
S.V.P., Lorsqu'une réponse aux messages ci-dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la Seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique,
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sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura

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De M. Jean claude BANTWELL
       Je suis né en Algérie à Bône en 1945 !
       Beaucoup de temps bientôt 50 ans !!
       Si ce message vous parvient, auriez vous des photos du départ, de l’exode, j’y étais ce jour là mais mes pauvres parents n’avaient pas les moyens d’un appareil photo !
       Ce serait très aimable de votre part,
       J’ai reconstitué notre histoire, notre arbre généalogique et mes ancêtres sont Français , des albigeois, ?
       Mais avec un petit mélange d’Anglais, de maltais et Italien !
       Nous sommes partis, j’aimerais y revenir pour revoir, plages anciennetés, surtout, le cimetière !
       J’ai le cœur serré ! rien que d’y penser !
       Merci de votre réponse !
       Jean claude BANTWELL
Mon adresse : Jean claude BANTWELL

De M. Jacky FERRER
       Pardonnez moi de trouver un intérêt personnel à vouloir faire un immense saut dans ma mémoire et donc dans ma vie pour exhumer des souvenirs qui restent intacts 55 ans après. J'étais alors au Lycée Lucciani de Philippeville. En face sur l'autre versant du ravin, était construite notre cité, il y avait le Collège de fille, Emile Maupas. Entre ces deux lieux de curieux et autres, la jeunesse venait s'égayer rue Clemenceau et Place Marquet. Je l'avais alors remarqué et j'en étais admiratif. Une jeune femme brune, élégante, discrète qui était alors surveillante et enseignait l'Anglais à Maupas.
       Elle habitait Bône, quartier de l'Elisa qu'elle rejoignait chaque fin de semaine. Son nom CHOQUET, son prénom RENEE. Etait dans les années 55 et 57.
       Qui m'aiderait pour me permettre d'en retrouver quelques traces.
       Par avance je vous en remercie.
Mon adresse : Jacky FERRER

De M. Marcel PASTOREL
       Bonjour
       Je suis moi-même Pied noir natif de l'algérois mais j'ai vécu toute mon enfance, ma jeunesse à La Calle, Constantine (où j'ai fait mes études ) et Bône où j'ai résidé à La Ménadia II bloc A.
       Je préside actuellement l'amicale des Anciens du Séminaire Saint Augustin de Constantine et à ce titre je recherche un cantique à la gloire de Saint Augustin écrit en 1954 par le Chanoine Houche, archiprêtre à la Cathédrale de Bône.
       Ce cantique pourrait figurer dans un recueil de Prières et Cantiques du Chanoine Houche. Est-ce que quelqu'un pourrait m'aider dans cette recherche ?
       Merci d'avance
Mon adresse : Marcel PASTOREL

De M. Pierre Jarrige

Chers Amis
Voici les derniers Diaporamas sur les Aéronefs d'Algérie. A vous de les faire connaître.
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Pierre Jarrige
Site Web:http://www.aviation-algerie.com/
Mon adresse : jarrige31@orange.fr

DIVERS LIENS VERS LES SITES

M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er Septembre 2012.
Son adresse: http://www.piednoir.net/guelma
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Guelmois

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POURQUOI CHOISIR D'ETRE INCINERE ?
Envoyé par Hugues

         Pourquoi demander de terminer dans un incinérateur ? Au départ, nous sommes créés d'une " étincelle " d'amour. La première année, nous sommes la "flamme " de nos parents, voire "tout feu tout flamme". On se fait ensuite "chauffer" les fesses jusqu'à notre adolescence parce qu'on peut aussi être une "tête brûlée".
         Suit la période où un rien féminin nous "allume"
         Et dans la vingtaine, on pète le "feu ".
         Ensuite, on "bûche" jusqu'à 65 ans.
         A 75 ans, on est " cramé ".. ?
         80 ans, on est placé dans un "foyer"
         Puis à 90 ans, on " s'éteint".
         Alors, pourquoi demander à être incinéré? On est déjà " cuit " de toute façon.
         Si tu choisis l'incinération, sache que ce sera ta dernière cuite.
         Tandis qu'enterré, tu auras toujours une chance d'avoir un petit ver dans le nez.


Si vous avez des documents ou photos à partager,
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