L'Ouvrage sur Staouéli

                     "Si tu te tais tu meurs ;
                     Si tu dis, tu meurs.
                     Alors dis et meurs. "

                     Tahar Djaout assassiné le 26 mai 1993 à 39 ans

            A MES AMIS (ES) STAOUELIENS

            Vous attendiez un ouvrage sur Staouéli ?
            C'est fait.
            C'est à vous que je le dédie.
            Ma première pensée, en divulguant ces lignes, est un élan d'amitié pour vous tous.
            Les souvenirs qui nous unissent jouiront par cette dédicace, du privilège de prolonger, bien au-delà du terme fixé à notre vie, l'existence d'un véritable sentiment. Séparé de mes amis par les aléas de l'Histoire, j'ai voulu faire revivre le quotidien d'un peuple mis à l'index.
            Vous m'avez fait faire le premier pas dans un domaine qui n'est pas le mien.
            D'autres auteurs se sont joints à moi dans cette aventure, pour témoigner…, pour que survive dans nos mémoires, un reflet de ce que fut la gloire de nos anciens et une partie de notre jeunesse.
            Ayez pour eux, pour moi, l'indulgence que les mots et les phrases nous refusent parfois.
            Je pense que d'autres jugeront avec le recul du temps, en toute impartialité, quand la haine, la passion, le fanatisme, et l'intérêt, seront émoussés.

Robert ANTOINE           


COMME UN AVANT - PROPOS …

     C'est un conte que l'on raconte aux enfants qui nous écoutent d'une oreille distraite, plus par politesse que par intérêt.
     Le" vieux " radote une fois de plus. Et pourtant…
     Si nos anciens n'avaient pas eu cette folie d'aller en Afrique nous n'aurions que les banalités de tout un chacun.
     Faisant face à l'adversité, ils ont combattu les pillards, la malaria, les maladies pour rêver à un mieux-vivre et arriver à ce que nous avons laissé… et qui part en déliquescence.
     Pourquoi sont-ils venus, par quels moyens, comment vivaient-ils dans ce pays inconnu ? A ces questions, je n'ai pas toujours de réponses et, le temps passant, les co-auteurs des différents récits ont eu bien du mal à se souvenir…
     Aujourd'hui que nous reste-t-il ? Rien ou si peu. Il est urgent de l'écrire pour garder en mémoire les sacrifices qu'ils ont endurés pour nous, leurs descendants. J'avoue que je ne suis pas très fier du résultat final puisque l'Algérie n'est plus française mais, c'est là une autre histoire…

     Avec les différents auteurs, avec leurs sensibilités propres, venez découvrir ces vielles légendes que racontait le père de votre grand-père.
     Tendez l'oreille pour écouter la voix douce d'une grand-mère dont les récits lui rappellent ses belles années et la font encore vibrer...
     La jeunesse à l'avenir devant elle, nos jeunes sont sans pitié, durs parfois mais, rappelez-vous, nous étions dans notre jeune temps, cuits dans le même bouillon.
     Aujourd'hui nous sommes les anciens, la dernière génération qui puisse encore se souvenir. Il faut donc braver cette indifférence, sans pour autant construire un mur des lamentations. Laissons une trace que nos enfants découvriront, à leur tour, quand ils auront de la neige sur leurs cheveux.
     Cet ouvrage se limite à quelques récits et anecdotes sur notre village. J'ai voulu qu'il ressemble à un tableau pointilliste qui, si on le regarde de près, trouble la vue mais, en prenant quelque recul, la toile livre son véritable aspect, les couleurs s'harmonisent, et donnent vie au dessin. J'invite d'autres auteurs à rédiger des textes plus doctes et plus profonds que les nôtres, car l'Histoire de l'Algérie Française reste encore à écrire.

A SUIVRE         


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