Pierre, Paul, Daniel et les autres ……
Par Mme Lydie Buonanno

          Dimanche 4 Juin, c'était la réunion des Staouéliens à Montélimar selon un rituel bien rodé depuis maintenant 27 ans, nous sommes venus de tous les coins de France, principalement du Sud. De belles voitures, d'autres plus modestes à l'image des différences sociales des participants mais le port altier, la mine superbe, les tenues vestimentaires de certains, pouvaient contraster avec la modestie, l'effacement, le regard un peu préoccupé des autres, l'harmonie qui émanait de cet ensemble un peu disparate, c'était le réel bonheur de se revoir, le plaisir d'échanger de vieilles photos jaunies, de ressasser de vieux souvenirs.

          C'était pour ma part la seconde fois que je participais à ce genre de réunion. La première fois, c'était en 1981 et je n'avais pas comme aujourd'hui éprouvé cette rare émotion. Peut être est-ce dû au fait qu'en vieillissant, on devient plus sensible, plus à l'écoute des autres, plus disponible, plus à même de ressentir cette fameuse empathie à l'évocation de la vie avec tous ses aléas que tous ont vécue.

          J'ai écouté Pierre Teste. J'ai retrouvé en lui ce perpétuel questionnement, cette perpétuelle inquiétude malgré une vie professionnelle satisfaisante et enrichissante qu'il a pu avoir. J'ai été à nouveau sous le charme de Paul Banuls et de la sérénité qui a toujours émané de lui et qu'il a su garder, Arianne sa femme était là et l'écoutait. Six enfants, une vie associative bien remplie avec le Basket qui a pu le mener avec ses poulains aux jeux Olympiques. Les jumeaux n'étaient pas là. Lucien était opéré d'un triple pontage (je lui souhaite un prompt rétablissement !). André était aux Baléares où il passe une grande partie de l'année. De simples petites phrases évoquent bien les malheurs et les grands bonheurs de la vie de tous. Et puis il y avait Jacques Ribourel, René et Alain Chesa, Henri Coffinet, Henri Motta, Jean Sengeissen et Francette Lauro, mes cousines Danielle et Michèle Buonanno. J'ai retrouvé chez Danielle l'esprit malicieux et taquin, les petits coups de patte qui me plaisaient chez elle. Qu'y avait-il ma chère cousine derrière tout ce " tchak-lala " dont tu m'as accusés. Une certaine futilité que je revendique mais à laquelle il ne faut surtout pas s'arrêter.
          Je n'ai pas reconnu ma chère Luce Brane, elle non plus d'ailleurs. Les différentes vies que nous pouvons mener, impriment chez nous une patine qui nous rend complètement différents de ce que l'on a été. Peut être est-ce parce que nous ne sommes pas côtoyées depuis si longtemps ? Mais la vie nous joue des tours. Certaines personnes malgré le temps, malgré l'âge ont su resurgir intacts dans ma mémoire. Pierre et Anna Spinelli, Norbert Siacchitano, Bernard et Gerard Yvars, Arlette Lopinto, Noémie Motta et Jean Pierre Assante. J'en oublie certainement mais il y avait ce jour là un tel afflux de personnes surgies du passé qu'on est en droit de s'y perdre.

          Une chose est sûre, on reste un peu sur sa faim. On lance une conversation, quelqu'un arrive, la surprise est si grande qu'on laisse choir son interlocuteur et encore et encore, on reste un peu abasourdis. Nous n'avons abordé aucun sujet fâcheux tout à la joie de se retrouver. Je suppose qu'après toutes ces années, nos orientations politiques ont quelque peu divergé mais je reste persuadée que quelques soient nos divergences, je serai toujours heureuse de retrouver cette partie du passé que j'avais un peu occultée et que grâce à Robert Antoine et à tous les auteurs " Il était une fois Staouéli ", j'ai pu revivre avec émotion.

          Encore Merci

Lydie Buonanno          


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