Bône, le 5 Janvier 1860 LA SEYBOUSE
17ème Année N° 749 JOURNAL DE
BÔNE
COURRIER
FRANCE - Le résumé dans lequel
l’indépendance belge du 28 décembre analyse ses correspondances contient ce paragraphe
:
On parlait beaucoup hier à Paris du refus de
l'Autriche d'envoyer M. de Rechberg au congrès, si la brochure le Pape et le
Congrès n'était pas désavouée par le gouvernement français, d'une déclaration
dans le même sens faite à Paris par le nonce du Pape à M. Walewski, et à Rome
par le cardinal Antonelli à M. de Gramont, en ce qui touche la représentation
du Saint-Siège près de l’assemblée dont les travaux doivent s'ouvrir le 19
janvier, enfile d'une menace d'excommunication suspendue sur la tète de
l'empereur Napoléon ; mais ces rumeurs ont jusqu'à présent si peu de
consistance, pour ne parler que des deux premières, car il est impossible de
prendre la troisième au sérieux, que nous nous bornons à les mentionner ici. La
plus vraisemblable, celle qui concerne les intentions de Rome, quoique très
accréditée hier à Paris, n’était guère répandue à ce moment dans la ville
éternelle, où cependant la brochure avait produit une immense sensation.
« La
publication de la brochure le Pape et le Congrès, la conversation si curieuse
entre un Anglais et un Français reproduite par le Times et attribuée par le Globe, journal semi-officiel, à l’Empereur
Napoléon III et à M. Cobden; enfin, la phase nouvelle dans laquelle parait vouloir entrer la question de
l’isthme de Suez, sont considérées par beaucoup d'hommes politiques en
Angleterre comme les symptômes heureux de la reconstitution de l'alliance
anglo-française, comme elle, existait à l'époque de la guerre d'Orient. »
ITALIE.
- On lit dans une
correspondance de Turin, 25 décembre :
« On a
remarqué avec plaisir l'empressement que, le journal officiel du royaume a unis
à publier la nomination de MM. de Cavour et Desambrois aux fonctions de
plénipotentiaires sardes au congrès qui va s’ouvrir. Cet empressement indique
que le gouvernement a parfaitement compris l’anxiété du public et a tenue à la
satisfaire aussitôt que possible. La polémique inqualifiable de quelques
journaux avait rendu d'ailleurs cette publication plus que jamais nécessaire :
il fallait dire au pays que le gouvernement, interprète de l'opinion publique,
flétrissait par un témoignage éclatant de confiance la polémique dirigée contre
une des plus grandes gloires de l'Italie. »
TURQUIE. - La question de l’isthme de
Suez, à laquelle l'Europe occidentale, émue par les affaires italiennes, ne
prête qu'une attention distraite, malgré les derniers articles des journaux
anglais, a été en ces derniers temps très -‑vivement débattue à
Constantinople.
Le
divan a tenu de nombreuses séances à ce sujet ; il a fini par s'arrêter à la
résolution d'inviter l'Europe à régler au préalable le côté purement politique
du percement, de façon à garantir l'intégrité de l'empire ottoman.
L'ambassadeur de France et les ministres, ses collègues, qui secondaient ses
démarches, ont déclaré qu'ils acceptaient cette transaction, et des
notifications en ce sens vont être adressées par la Porte aux diverses
puissances. En d’autres termes, l'affaire va entrer dans la phase des
ajournements.
Provisoirement,
la politique de lord Palmerston triomphe ; il lui reste maintenant à gagner à
ses vues quelques autres cabinets européens. Telle paraît être d'ailleurs son
intention, et déjà, dit-on, des démarches ont été faites en ce sens.
Quant à
la France, comme l'a déjà dit une de nos correspondances de Paris, son
intention n'est pas, quant à présent, de provoquer un conflit avec l'Angleterre
pour le succès de l'entreprise qu'elle patronne, Elle demandera le succès de
cette entreprise à son caractère éminemment commercial et aux avantages que l'Angleterre
elle-même en retirera. C'est d'une sage politique et, comme notre
correspondant, nous croyons qu'elle finira par l'emporter sur tous les embarras
que lord Palmerston pourra lui susciter.
ANGLETERRE. - On lit dans une correspondance générale de Londres :
- La
brochure le Pape et le Congrès alimente toute la presse anglaise aujourd'hui.
Elle a surpris, et surpris agréablement, au moment où l'on s'attendait
précisément à voir la question romaine devenir le principal obstacle à la
solution pacifique du congrès.
Nous sommes loin de croire que la politique française soit réellement
d’enlever au pape tout son royaume à l'exception de Rome, nous croyons plutôt
que la brochure a eu pour but de préparer le gouvernement pontifical à la perte
des légations. Quoi qu'il en soit, cet ouvrage a produit ici une grande
sensation , et tous les journaux s'en occupent sans exception.
- Il
est vrai que quelques journaux, tels que le Morning-Star, le Standard, le
Morning-Advertiser, se demandent s'il y aura justice à laisser Rome sous la
domination papale, pendant que l’on trouve injuste d'y laisser les légations et
les autres portions de territoire qui forment les états de l’Eglise.
- Les
organes du parti conservateur donnent leur adhésion pleine et entière, sans
restrictions aucunes, à la brochure, et c’est un fait qu'il importe de noter.
Le
gouvernement anglais vient d'ordonner au colonel Cadogan, attaché militaire à
la légation britannique à Turin, de se rendre auprès du général Fanti à
Bologne. On interprète cet ordre comme un indice de l'intérêt que le
gouvernement anglais porte à l'Italie centrale.
ALLEMAGNE. – S’il fallait en croire une dépêche adressée de Vienne à l'agence
télégraphique de Reuter, M. de Metternich, ambassadeur d’Autriche à Paris,
aurait informé M. de Rechberg que M. le comte Walewski aurait déclaré au corps
diplomatique qu'aussi longtemps qu'il resterait au pouvoir, la brochure le pape
el le congrès ne serait pas le programme du gouvernement.
DANEMARK. - Copenhague, 24 décembre. - Le corps diplomatique a été admis hier à
présenter au roi ses compliments de condoléances sur l'incendie du château de
Frederiksborg. Sa Majesté portait les traces des dangers qu'elle a
personnellement courus en dirigeant elle-même les travaux de sauvetage. Ses
lèvres et une partie de sa barbe ont été brûlées. En parlant de ce désastre, le
roi pouvait à peine maîtriser son émotion. L'incendie a, en effet, englouti des
trésors de l'art le plus précieux, et les conservateurs des musées de
Copenhague, envoyés sur le lieu du sinistre, sont revenus sans avoir rien pu
recueillir des décombres. Sa Majesté a perdu non seulement une superbe
collection d'antiquités qu'elle avait mis vingt-cinq ans à former, mais encore
toutes ses notes destinées à un ouvrage auquel elle travaillait depuis
plusieurs années sur la comparaison des antiquités des divers peuples.
L'opuscule dont elle a fait hommage, l'année dernière, à l'empereur Napoléon,
était un fragment détaché, une sorte d'introduction à l'œuvre qu'elle se
proposait d'élever à la science.
Pour
extrait : DAGAND
LE PAPE et LE
CONGRÈS.
Ben-Afsoun.
C'est
un magnifique don du ciel que la force - Mais c'est aussi une grande puissance
qu'une idée qui se rattache à Dieu et qui plane sur les hommes avec les ailes
de la foi.
Quelques
Pages sur le pape et le congrès ont été publiées à Paris. ‑ Trente mille
lecteurs se sont jetés dessus le même jour pour les lire et les méditer ; trois
jours après l'Europe entière les commentait.
C'est que ces pages ont été, dit-on, inspirées
par le souverain qui gouverne la France, et que la France pèse lourd
aujourd'hui dans les conseils de l'Europe.
Mais
quel est donc l'objet de cet écrit, pour qu'il remue ainsi des millions
d'esprits à la fois ?
-
Est-ce que c'est la Russie, l'Allemagne ou l'Angleterre, dont on y plaide
l'être ou le non être?
-
Point du tout. - Il s'agit d'un vieillard sans finances et sans armées, qui
occupe un recoin de l'Italie, et que les gens de son pays pourchassent
ardemment; ils en sont las et ils veulent qu'il aille trôner ou mendier
ailleurs.
Mais ce
vieillard imbelliqueux et dénué, c'est le pape, c'est-à-dire le représentant
d'une idée qui depuis tout à l'heure deux mille ans, passionne le monde d'amour
ou de haine.
N'avais-je
pas raison de dire que si la force est un beau don du ciel, l'idée aussi est
une grande puissance ?
Quant
à l'écrit en lui-même, quel qu'en soit l'auteur, nous ne saurions nous ranger à
son opinion.
Sa
brochure intitulée : Le Pape et le Congrès, peut se résumer en quelques mots
que voici: « Il faut que le pape soit souverain temporel, afin qu'il ne
dépende d'aucun autre pouvoir.
« Peu
importe, d'ailleurs, l'étendue de son territoire. Une ville y peut suffire;
qu’on lui sacrifie donc Rome, et que tous les états catholiques lui offrent une
dîme abondante. »
Plus nous portons haut le respect de la papauté, plus nous souhaitons
la voir libre des entraves humaines ; nous ne comprenons pas le successeur du
Christ et de Saint-Pierre obligé d'espérer une liste civile de la bonne volonté
des peuples étrangers. - Que deviendra le saint-père si cette bonne volonté lui
manque? Faudra-t-il qu'il attende,
l’œil tourné vers le nord, l'est ou l'ouest, que la charité législative des
fidèles remplisse sa besace? Et si les fidèles deviennent infidèles? Si deux ou
trois méchants obstinés, habiles menteurs, comme Voltaire, exploitent contre
lui les mauvais côtés d*une nation voila le pape sans budget. - Mieux vaut une
pauvreté convenue, déterminée, qu'un riche état de maison, éventuel et livré à
la merci des passions populaires.
Nous
croyons donc que le pape n'a pas besoin, pour dominer le monde, de jouer au roi
sur un coin de terre.. S'il habite l'Italie, s'il y est évêque, que l'Italie
lui fasse un traitement et qu'au besoin une cotisation volontaire et privée en
arrondisse le chiffre. - Nous croyons, en outre, que nul n'a le droit de dire à
un peuple quelconque : « Lasciate ogni speranza, voi... ; tous les
peuples auront place au banquet de la vie politique ; vous, non. Vous êtes les
portiers du conclave. Vivez bien, faites chère lie, dormez votre plein sommeil
et chantez clair ; le reste vous est interdit. » Des malintentionnés
supposeraient peut-être que nous détournons le sens de la célèbre brochure, si
nous n'en citions pas des passages ; nous en citerons.
L'auteur
anonyme cherche à établir d'abord qu'il faut que le saint-père ait une
souveraineté telle quelle. Voici
comme il s'exprime à ce sujet:
La nécessité du pouvoir temporel du pape, au
point de vue du double intérêt de la religion et de l'ordre politique de
l'Europe, est donc bien démontrée. Mais quel sera ce pouvoir en lui-même?
Comment l'autorité catholique, fondée sur le dogme, pourra-t-elle se concilier
avec l'autorité conventionnelle fondée sur les mœurs publiques, les intérêts
humains, les besoins sociaux ? Comment le pape sera-t-il tout à la fois pontife
et roi ? Comment l'homme de l'Evangile qui pardonne sera-t-il l'homme de la loi
qui punit? Comment le chef de l'Eglise, qui excommunie les hérétiques,
sera-t-il le chef de l’Etat qui protège la liberté de*conscience ? tel est le
problème à résoudre.
Le
problème nous parait tout simple à résoudre : le pape, s'il a un état à lui,
n'y protégera pas la liberté de conscience, voilà tout. Et si le congrès tient
à ce que la liberté de conscience entre dans le droit public de l'Europe, il ne
laissera point au pape de peuple à gouverner. Mais du même coup il fera bien de
morigéner un peu la Suède et autres états dissidents qui, sous prétexte de
sauvegarder le libre arbitre, persécutent ceux qui en usent.
Une
fois posé qu'il faut absolument au pape un semblant de gouvernement temporel,
l'auteur de la brochure reconnaît volontiers qu'il sera passablement vexatoire
d'y demeurer soumis.
Cependant,
dit-il, « on peut admettre qu'il existe en Europe qui petit coin de terre
séquestré des passions a des intérêts qui agitent les autres peuples, et
voué uniquement a la gloire de Dieu. Dans ce coin de terre, illustré par les
grands souvenirs de l'histoire, le centre de l'unité catholique a remplacé la
capitale du monde. Rome, qui résumait naguère toute la grandeur des siècles
païens, à une destinée exceptionnelle. En perdant sa domination politique, elle
a conquis une domination d'un caractère plus élevé dans l'ordre spirituel, et
elle s'appelle la Ville éternelle. La religion, les souvenirs, les arts forment
aussi une nationalité. Ceux qui vivent à Rome, sous l'autorité du chef de
l'Eglise, sont soumis, sans doute, à des conditions particulières d'existence
sociale et civile; mais s*ils ne sont plus les membres d'une grande patrie, ils
sont toujours les citoyens d'une glorieuse métropole qui étend son influence
partout où la foi se maintient et se répand.
Rome
appartient donc au chef de I*Eglise. Si elle échappait à ce pouvoir auguste,
elle perdrait immédiatement tout son prestige; Rome, avec une tribune, des
orateurs, des écrivains, un gouvernement séculier et un prince au Vatican. ne
serait qu'une ville. La liberté la déshériterait. Après avoir imposé sa loi à
tous les peuples, elle ne petit conserver sa grandeur qu'en commandant aux
âmes. Le sénat romain n'a d*autre compensation digne de lui que le Vatican.
L'histoire,
la religion, la politique justifient donc complètement une dérogation aux
conditions régulières et normales de la vie des peuples. Rien de plus simple,
de plus légitime et de plus essentiel que le pape trônant à Rome et possédant
un territoire restreint. Pour la satisfaction d'un intérêt aussi élevé, il est
bien permis de soustraire quelques centaines de mille âmes à la vie des
nations, sans les sacrifier toutefois et en leur assurant des garanties de
bien-être et de protection sociale, il faut que le gouvernement du pape soit
paternel par son administration comme il l'est par sa nature. Celui qui
s'appelle le saint-père pour tous les catholiques, doit être un père pour tous
ses sujets. Si ses institutions sont en dehors des principes qui garantissent
les droits du gouvernement dans une société politique, ses actes n'en doivent
être que plus irréprochables, et quand il ne petit être imité de personne, il
importe qu'il soit envié de tout le monde.
En
résumé, il y aura en Europe un peuple qui aura à sa tête moins un roi qu'un
père, et dont les droits seront plutôt garantis par le cœur de son souverain
que par l'autorité des lois et des institutions. Ce peuple n'aura pas de
représentation nationale, pas d'armée, pas de presse, pas de magistrature.
Toute sa vie publique sera concentrée dans son organisation municipale. En
dehors de ce cercle étroit, il n'y aura d’autre ressource pour lui que la
contemplation, les arts, le culte des grands souvenirs et la prière. Il sera à
jamais déshérité de cette noble part d'activité qui, dans tous les pays, est le
stimulant du patriotisme, et I’exercice légitime des facultés de l’esprit ou
des supériorités du caractère. Sous le gouvernement du souverain pontife, on ne
pourra prétendre à la gloire du soldat, ni à celle de l'orateur ou de l'homme
Ce sera un gouvernement de repos et de recueillement, une sorte d'oasis où les
passions et les intérêts de la politique n'aborderont pas et qui n'aura que les
douces et calmes perspectives du monde spirituel.
Sans
doute, il y a dans cette condition, exceptionnelle quelque chose de pénible
pour des hommes qui sentent en eux de nobles ambitions de servir et de s'élever
par le mérite, et qui sont condamnés à l'inaction. C'est un sacrifice qu'il
faut bien leur demander, dans un intérêt d'ordre supérieur devant lequel les
intérêts particuliers doivent s'effacer. D'ailleurs, si les sujets du pape sont
soustraits à l'activité de la vie politique, ils en seront dédommagés d'un
autre côté par une administration toute paternelle, par des exemptions
d'impôts, par la grandeur morale de leur patrie, qui est le centre de la foi
catholique, et par la présence d'une cour dont l'éclat, nécessaire a la double
majesté du pontife et du prince, sera entretenu au moyen des tributs que
loueront généreusement les puissances catholiques de l'Europe. Ces
compensations ont bien quelque valeur, et, après tout, sous un pareil régime,
avec de tels avantages et avec de grands papes, comme il y en a eu dans
l'histoire, il y aura toujours de l'honneur à se dire citoyen romain ‑
civis romanus.
En
lisant ces pages consolatrices, on ne peut s'empêcher de se rappeler malgré soi
le Sosie de Molière et de dire avec ce rustre :
Le
seigneur Jupiter sait dorer la pilule.
Mais
l'auteur de la brochure, volontairement ou involontairement, a passé sous
silence une objection assez sérieuse. Les sujets du pape seront libres dans
leur pâturage de bonheur, je suppose ; ils ne seront pas attachés avec des
chaînes. ‑ Et s'il leur plaisait de s'en aller ? ‑ S'ils
franchissaient peu à peu la courte frontière de cet Eldorado pour aller jouir
ailleurs d'une vie un peu plus énergique, est-ce qu'on les en empêcherait ?
Est-ce qu'on les repousserait dans leur béatitude comme des bêtes dans leur
cirque ?
‑
Est-ce que la faculté locomotive leur serait enlevée ? ‑ Alors ce ne
serait plus un état sur lequel règnerait le saint-père, ce serait une
ménagerie.
Nous ne
saurions goûter de pareils tempéraments. Profondément catholique, nous croyons
que le pape porte au front une auréole qui n'a pas besoin, pour attirer les
respects d'être enguenillée d'oripeaux humains. La foi, l'espérance et la
charité, voilà sa triple couronne : la foi, cette force qui remue les
montagnes ; l'espérance, cette force qui brave gaiement la mort ; la charité,
cette force qui enfante le dévouement et qui lie toutes les autres en faisceau,
Plus le pape sera pauvre et
seul, plus les âmes généreuses lui feront cortège. - Qu'est-ce que la puissance
matérielle au prix de celle de la vérité? - Si ma parole porte en elle une
étincelle de vérité, de raison, les armées peuvent se ruer contre moi, ma
parole les dissipera. On pourra m’emprisonner, m’enchaîner, m'étouffer sous le faix des lois ou des
violences, ma parole s'envolera dans l'air ; elle s'y répandra comme la goutte
d'huile à la surface des eaux et elle enveloppera l'univers. - Ainsi s'est
élancée des sombres prisons mamertines la vérité chrétienne ; enivrée un
instant du faux éclat de sa puissance souveraine, elle s'est fait des
adversaires de ceux-là même qui ne voulaient voir en elle que la vérité;
ôtez-lui ses pourpres inutiles, faites-la fine, si vous voulez, comme le Christ
sur la croix, et tous verrez les multitudes se prosterner à ses pieds et les voiles
des temples ennemis se déchirer en lambeaux.
OLIVIER.
EXPÉDITION ESPAGNOLE AU MAROC
On lit
dans le Moniteur de l’armée :
« Une lettre écrite du
camp d'El-Otero annonce que le chemin de Tétuan est complètement reconnu. On
aperçoit la ville à une distance de six milles, au milieu d'une campagne
richement cultivée. L'armée est impatiente de franchir cette courte distance.
Malheureusement, elle est retenue à proximité des côtés par l'état toujours
déplorable de la mer, qui ne permet pas la régularité des arrivages. Le
troisième corps, commandé par le général Ros de Olano, n'a pas encore pu
quitter Malaga, dont le port, déjà gêné par un navire hollandais naufragé en
1857, l'est encore par la carcasse du Genova récemment incendié.
Au
Puerto-Réal, dans le baie de Cadix, il se trouve encore fille quantité
considérable de bagages de la troupe, de l'état-major, des généraux et des
équipages, des chevaux d'officiers, liés bêtes de somme, dont le départ est
ajourné au grand détriment des besoins de l'armée. L'accusation portée contre
la marine par le maréchal O'Donnell, qui reprochait à celle-ci les lenteurs qui
entravaient les opérations, parait avoir été renvoyée par la marine au
maréchal, à qui M. Herrera, commandant général de la flotte, aurait dit, dans
une assez vive altercation : « Vous n'auriez pas dû ignorer ce qui manque
et ce dont il est besoin. »
«
S'il y eu imprévoyance ou insuffisance de moyens, il est à craindre, la tempête
aidant, de voir se renouveler, puisque les troupes débarquées sont plus nombreuses,
les faits regrettables qui ont privé de vivres pendant deux jours la division
du général Echaguë. On assure, toutefois, que cinq navires à vapeur anglais
viennent d'être nolisés pour servir au transport du matériel.
« L'affaire
du 30 novembre, dans laquelle le général Gasset fut chaudement engagé, et que
lu nuit seule put interrompre, a été accompagné elle de circonstances assez
inexpliquées. Ce même jour, 30 novembre , le général O'Donneil écrivait à une
heure quarante-cinq minutes : Il n'y‑ a rien, de nouveau ; l'ennemi
parait avoir renoncé à » tout projet offensif; » et c'est un quart d'heure
après, à deux heures, d'après le rapport du général Gasset, que la redoute
d'Anghera a été tout à coup assaillie par une multitude de Maures. Ce fait
prouve toutes les difficultés de cette guerre, et combien il faut de vigilance
et de sang froid pour y faire face.
On
parle toujours de la formation d'un corps de réserve, qui serait composé des
premier bataillons de plusieurs régiments cantonnés dans les provinces du midi.‑
Le
général en chef de l'armée d'Afrique mande du campement d’el Otero, le 9
décembre, à cinq heures du soir :
‑
L'ennemi a attaqué impétueusement ce matin les redoutes d'Isabelle Il et
Francisco de Asis. Repoussé avec bravoure par les compagnies qui occupaient ces
redoutes, il s'est replié dans la vallée dominée par ces forts. Là, il s'est
réorganisé et il a généralisé son mouvement au nombre de 1O,OOO hommes
approximativement. Le deuxième corps, qui couvre le service avancé, a pris des
positions, attaquant à son tour les Maures qu'il a délogés complètement. Le
premier corps et la division de réserve ont fait des mouvements pour appuyer
les forces qui avançaient, mais il n'a pas été nécessaire qu'ils prissent part
ait feu. L'ennemi a laissé sur le champ de bataille 300 morts, et il a eu
environ 1,000 blessés.
« Notre
perte a été de 30 officiers supérieurs et officiers et 980 soldats blessés.
Madrid,
16. -- Les Maures, au nombre de 15,000, ont attaqué la redoute de gauche; ils
ont été enveloppés par le général Olano, qui les a repoussés à la baïonnette.
L'ennemi a perdu 1.500 hommes : les Espagnols ont 30 morts et 125 blessés.
ARRÊTÉ.
Nous,
préfet du département de Constantine
Vu
l'articl11 du décret du 28 mars 1852, ainsi conçu :
« Les
annonces légales exigées par les lois, pour la validité ou la publicité des
procédures ou des contrats, seront insérées, à peine de nullité de l'insertion,
dans le journal ou les journaux de l'arrondissement qui seront désignés chaque
année par le préfet.
« A
défaut de journal dans l'arrondissement, le préfet désignera un ou plusieurs
journaux du département.
«
Le Préfet réglera en même temps le tarif de l'impression de ces
annonces. »
Vu le
décret du 14 mars 1855, sur le régime de la presse en Algérie,
ARRETONS :
Art. 1er. ‑ Sont désignés, dates le département de
Constantine, pour recevoir l’insertion des annonces judiciaires et légales
pendant l'année 1860, savoir ;
Pour
l'arrondissement de Constantine et la Commune de Sétif, l'Africain;
Pour
les arrondissements de Bône et de Guelma , la Seybouse ;
Pour
l'arrondissement de Philippeville et la justice de paix de Bougie, le Zéramna.
Art. 3.
‑ Le tarif de l’insertion de ces annonces est fixé à 30 centimes par
ligne de 35 lettres de petit-romain.
Constantine,
le 26 décembre 1859.
Le
préfet,
Signé : A. de TOULGOET.
Pour
copie conforme :
Le
secrétaire général
A.
FENECH.
CIRCULAIRE DE M.
LE MINISTRE DE L'ALGÉRIE
A MM. LES
PRÉFETS.
Monsieur
le préfet,
Un concours agricole où seront admis tous
les produits primés dans les douze Concours régionaux de France, doit avoir
lieu à Paris, pendant le mois de juin 1860, et quoique nos établissements
d'outre-mer soient en dehors de la catégorie des exposants, la nouvelle
installation, à titre définitif, de l’exposition permanente de l'Algérie et des
colonies, dans une des principales galeries du Palais de l'Industrie, fournira
l'occasion de montrer à la France et aux nombreux étrangers que cette solennité
y appellera toutes les ressources de leur sol.
Je me
concerte avec MM. le ministre de l'agriculture du commerce et des travaux
publics pour que le jury examine et classe tous les produits algériens et
coloniaux. Des médailles, frappées aux frais de l'exposition, seront accordées
aux exposants les plus méritants.
Je ne
doute pas que votre zèle ordinaire n'apporte à mon département un concours
puissant pour faire comprendre aux colons et aux indigènes les avantages de la
publicité et des récompenses qui pourront être données à leurs produits en
cette circonstance, et je pense que la chambre d'agriculture vous aidera en
cela de tout son pouvoir.
L'organisation
régulière du service de l'exposition permanente, l'expérience acquise dans les
concours précédents, enfin les dispositions minutieuses que l'administration se
propose de prendre, doivent rassurer les expéditeurs au sujet des
détériorations ou même des pertes qui ont pu se produire en 1855 et en 1856, et
vous leur garantirez le renvoi exact des objets qu'ils ne voudraient pas
laisser figurer définitivement à l’exposition permanente.
Déjà
cet établissement possède des collections, fort remarquables pour la solennité
qui se prépare, mais quelques spécimens détériorés par le temps ou par des
transports successifs dans les expositions départementales, font aujourd'hui
complètement défaut. De ce nombre sont les céréales, les graines alimentaires,
les huiles, les vins, etc., etc., toutes choses formant la base de
l'agriculture aIgérienne. D'autres, par suite du temps d'arrêt qu'a nécessité
la complète réorganisation du service, ne sont même pas parvenus à l'exposition
permanente, tels sont les laines et les colons de 1859 (celui du prix de
l’empereur notamment). Enfin pour donner à cette exhibition commerciale un
attrait de plus, il serait à désirer qu'elle comprit quelques objets
ethnographiques.
Quant
aux quantités à envoyer, il est bon qu'elles soient calculées en raison de la
valeur du produit et de l'utilité qu'il peut y avoir à en distribuer des
échantillons suffisants pour l'examen des hommes spéciaux. En général, pour les
matières telles que le blé, les grains légumiers, etc. , l'envoi d'un seul
colon ne devra pas, autant que possible, dépasser 5 kilog., et 8 ou 10
bouteilles suffiront pour chaque espèce de vin. En outre, comme le transport
des colis, du port d'embarquement à Paris, doit être à la charge de la caisse
des expositions, l’administration ne devra recevoir que les produits les plus
remarquables et refuser, sans exception, toutes les qualités inférieures.
Une
liste contenant le nom de l'exposant, le nom du produit, l'indication du prix
dans la colonie et le chiffre de la production dans la province, devra
accompagner chaque envoi ; enfin, vous m'adresserez un état ou récapitulation
sommaire de toutes ces listes, qui devra servir à vérifier si chaque colis est bien parvenu à mon département
et s'il contenait exactement tous les objets annoncés. Il sera facile de cette
manière, d'éviter les pertes ou erreurs qui ont soulevé, jusqu*â présent, tant
de réclamations dans les trois provinces.
J'appelle
votre attention sur les soins à prendre pour l’emballage et il sera bon de
choisir pour cette délicate opération, surtout pour les fruits, des hommes
d'une habileté reconnue.
Enfle,
vous aurez à examiner la question des transports de l'intérieur au port
d'embarquement et à me soumettre les résolutions que vous aurez prises tour
assurer cette partie du service.
Je
compte sur votre concours empressé et sur le zèle des employés et agents sous
vos ordres, pour que le département que vous administrez soit convenablement
représenté à l'exposition permanente des produits de I'Algérie et des colonies.
Recevez,
Monsieur le Préfet, l’assurance de ma considération très distinguée
Le ministre secrétaire d'état
de l’Algérie et des colonies,
Cte
P. de Chasseloup-Laubat.
Faits divers.
On écrit de Guelma, le 29 décembre :
S'il n'y a
point encore dans nos environs de ce qui s'appelle une inondation, au moins
nous avons eu et nous avons encore de grosses eaux.
Tous les cours d'eau, et en particulier la Seybouse,
sont devenus des torrents impétueux. Or, comme ponts, passerelles, bacs et tout
ce que vous voudrez sont défunts ; les communications entre nous et Bône
sont sinon impossibles, du moins très-difficiles depuis le commencement de ce
mois.
La continuité des pluies a fait suspendre tous les
travaux, de sorte que la population ouvrière n'est pas à son aise; mais, d'un
autre côté les cultivateurs se félicitent de cette persistance du temps, que
nous autres citadins appelons mauvais, et qui présage, disent-ils, une bonne
récolte pour 1860.
‑ On connaît à présent le résultat de la
campagne viticole pour le département d'Alger,
Les superficies plantées dans l'arrondissement
d’Alger ont été de 939h
Dans l'arrondissement de Blidah ...
346 85
Milianah
.
364 45
Médéah. .
312 60
Soit au
total 1.962 90
Le
chiffre de l'année dernière avait été de 1.823 55
Différence en faveur de 1859 .... 139 35
Le produit des 1.962 hectares 90 ares a été de
33.371 hectolitres de vins récoltés et 307.872 kilogrammes de raisins consommés
en grappes.
Si l'on met en regard les chiffres des années 1856
et 1857, on voit qu'en 1856 la production viticole s'établissait ainsi :
Culture .....................
1.425h
Production 5.387 hectol. de vin et 48.760
kil. de raisin.
En 1857, culture 1.720
h
Production 7.517 hectol. de vin et 216.730 kil.
de raisin.
Comme
on le voit par les chiffres qui précèdent, cette culture, une des plus
importantes de l'Algérie, tend chaque année la s'accroître ; la dernière
campagne a dépassé de 357 hect. 90 à celle de 1856.
Les
cultivateurs ont eu encore à lutter
contre l'oïdium, et les vignobles de la partie de l'est du département et
principalement le territoire de Dellys ont beaucoup souffert.
(Moniteur
de la Colonisation.)
COMPTE-RENDU
AUX PREMIERS SOUSCRIPTEURS DE LA SOUSCRIPTION LAMARTINE.
Une
souscription nationale, pour conserver à M. de Lamartine son foyer patrimonial,
a été ouverte.
Cette
souscription a été, interrompue par les souscriptions d'un plus haut intérêt
national en faveur des blessés de nos champs de bataille.
Cette
souscription n'a produit qu'environ 160.000 fr., défalcation faite des frais,
des non valeurs et des non recouvrements.
Cependant
la dette de M. de Lamartine s'élevait à deux millions cinq cent mille francs :
malgré toute espèce de calomnie, on en sait assez l'honorable origine.
Les
biens de M. de Lamartine étaient assez considérables pour tout payer sans
aucune intervention étrangère ; mais ces biens, mis en vente vainement se
sont trouves frappés d'un véritable interdit par la répugnance absolue des
acquéreurs à paraître s'investir de ces patrimoines.
Contre
l'insuffisance de la souscription jusqu'ici, M. de Lamartine, résolu à payer à
tout prix honnête, a eu recours au travail.
Il est parvenu à payer ainsi en dix-huit mois
un million trois cent mille francs.
Il lui
reste à payer un million trois cent mille francs dont une partie dans un
très-bref délai.
Sa
santé altérée enfin par l'excès et la continuité du travail préoccupe ses amis.
Il a
fait un récent appel aux acquéreurs possibles de ses propriétés ; ils ont été
sourds.
Dans
cette situation, il ne lui reste qu'à livrer ses biens aux poursuites et aux
frais de justice, ruineux pour ses créanciers, ou à nous permettre de faire un
suprême appel non plus à la nation, mais à ses amis connus et inconnus qui lui
ont témoigné un si touchant intérêt par leur premier concours.
C'est
ce que nous faisons ici, autorisé par le mandat de ses plus intimes amis, par
notre dévouement personnel, et de son propre aveu.
Un
examen attentif de ses affaires nous a convaincu tous que trois cent mille
francs de souscription supplémentaire suffiraient pour sauver ses créanciers,
qui lui sont plus intéressants que lui-même, en donnant le temps de trouver des
acquéreurs à son patrimoine.
Nous
provoquons ceux dont l'amitié s'est l'ait connaître par une première
souscription à nous aider dans notre oeuvre.
Nous
les prions de distribuer cet appel autour d'eux et de faire, autant qu'il est
en eux, la propagande de notre pensée.
Nous
n'avons pas besoin de répéter que cette souscription n'a rien de politique, M.
de Lamartine est sépare de la politique par des siècles révolus en dix ans ! Il
ne songe qu'a sortir avec honneur et probité de la vie.
Si nous
ne sommes pas entendus, nous n'insisterons plus, mais on s'étonnera qu'une
nation comme la France ait laisser lutter seul contre l'insolvabilité un homme
qu'i a rendu pendant trente ans tant de services gratuits a son pays, et qui a
prodigué tant de fois sa fortune et son existence pour couvrir les existences
et les fortunes de tout le monde.
Si cela
se réalise pourtant, qu'au moins quelques âmes d'élite protestent seules avec
nous contre la dureté du sort.
Au nom
des amis personnels de M. de Lamartine,
P. DETOT,
etc., etc., Cie.
P.‑S.
‑ Les personnes qui désirent souscrire peuvent le faire de trois manières
:
1° En
venant déposer leur souscription entre nos mains (13, rue Ville-Lévêque). Le
bureau est ouvert à toute heure.
2° En
envoyant leur souscription en un mandat de poste à notre adresse ou à celle de
M, de Lamartine lui-même, 43 rue Ville-Lévêque.
3° En
souscrivant au bureau du journal la Seybouse.
Nous
enverrons le reçu de toutes les sommes, et nous remettrons les noms des
souscripteurs à M. de Lamartine.
DECRET IMPERIAL
SUR
L'ORGANISATION DES MILICES EN ALGÉRIE
(Suite).
SECTION
VII. Des dépenses de la milice.
Art. 41. Les dépenses de la milice sont votées
réglées et surveillées comme toutes les autres dépenses, municipales.
Art. 42. Les
dépenses de la milice sont obligatoires ou facultatives.
Les dépenses
obligatoires sont :
1° Les frais d'achat et d'entretien des tambours et
trompettes ;
2° L'entretien, les réparations et le prix des
armes, sauf recours contre les miliciens, aux termes de l'art. 38.
3° Le loyer,
l'entretien, le chauffage, l'éclairage et le mobilier des corps de garde :
4° Les frais
de registre, papiers, contrôles, billets de la garde et tous les menus frais de
bureau qu'exige le service de la
milice ;
5° La solde des majors, adjudants-majors et
adjudants sous-officiers ;
6° La solde et l'habillement des tambours et
trompette;
Toutes autres dépenses sont facultatives.
Art. 43. Dans
les bataillons cantonaux, la répartition de la portion afférente à chaque
commune du canton dans les dépenses obligatoires du bataillon, autres que
celles des compagnies, est faite par le préfet en conseil de préfecture, après
avoir pris l’avis des conseils municipaux ou, à défaut, celui des autorités
exerçant les fonctions municipales.
Il en est de même pour la répartitions des dépenses
de compagnie, lorsque le contingent de plusieurs communes sera réuni pour
former une seule compagnie.
Art. 44. Il y a dans chaque légion ou chaque
bataillon formé par les miliciens d'une même commune un conseil d'administration
chargé de présenter annuellement au maire l'état des dépenses nécessaires pour
le service de la milice, et de viser les pièces justificatives de l'emploi des
fonds. Ce conseil est composé du commandant de la milice, qui préside, et de
quatre membres pris parmi les officiers, sous-offIciers et miliciens.
Il y a également, par bataillon cantonal, un
conseil d'administration chargé des mêmes fonctions, et qui doit présenter au
sous-préfet l'état des dépenses résultant de la formation du bataillon. Ce conseil
est composé du chef de bataillon président et de quatre membres pris également
parmi les officiers, sous-officiers et miliciens.
Les membres des conseils d'administration sont
nommés par le Préfet.
Art. 45. Dans les communes où la milice comprend
une ou plusieurs Compagnies non réunies en bataillon, l'état des dépenses est
soumis au maire par le commandant de la milice.
Dans les territoires militaires, les dépenses de la
milice sont régies suivant les règles spéciales à l’administration de ces
territoires.
TITRE III. - Du service
ordinaire -
Art. 46. Le règlement relatif au service ordinaire,
aux revues, exercices et prises d'armes; est arrêté sur la proposition du
commandant de la milice.
Pour les territoires civils, par le maire ; sous
l’approbation du préfet ou sous-préfet ;
Pour les territoires militaires, par le commandant
de place sous l'approbation du général commandant la subdivision.
Les chefs de la milice pourront, en se conformant à
ce règlement, et sans réquisition particulière, mais après en avoir prévenu
l'autorité municipale, faire toutes les dispositions et donner tous les ordres
relatifs au service ordinaire, aux revues et aux exercices.
Lorsque
le service de place est fait en commun par les postes de la milice et de la
troupe de ligne ; la surveillance de des postes reste séparée, à moins
qu'il en soit décidé autrement par le général commandant la division.
Les commandants de place restent investis du
droit général d'inspection sur tous les postes.
Dans
les villes de guerre, la milice ne peut prendre les armes ni sortir des portes
qu'après que, le Maire en a informé par écrit le commandant de la place.
Le tout sans préjudice de ce qui est réglé par les
fois spéciales pour l'état de guerre et l'état de siège dans les places.
Art. 47. Lorsque la milice est organisée en
bataillons cantonaux et en légions, le règlement sur les exercices est arrêté
par le sous-préfet, de l'avis des maires des communes, ici sur la proposition
du commandant pour chaque bataillon isolé, et du chef de légion pour les
bataillons réunis en légion.
Art. 48. Le sous-préfet ou le commandant de la
subdivision, suivant le territoire, peut suspendre les revues et les exercices
dans les communes à la charge d'en rendre immédiatement compte au préfet ou au
général commandant la division, qui, a leur tour, doivent en informer le
ministre de l'Algérie et des colonies.
Art. 49. Tout milicien commandé pour le service
doit obéir sauf à réclamer ensuite, s'il s'y croit fondé, devant le chef de
corps.
TITRE IV. -
DE LA DISCIPLINE.
SECTION 1ere.
- Des peines.
Art. 50. Les chefs de poste ou de détachement
peuvent ordonner :
1° Une action, patrouille ou autre service hors tour, contre tout milicien qui a manqué à l'appel ou s'est absenté du poste sans autorisation ;
2° La détention dans la prison du poste jusqu'à la relevée de la garde de tout sous-officier, caporal ou milicien de service en état d'ivresse ou qui s'est rendu coupable de bruit, tapage, voies de fait ou de provocation au désordre ou à la violence, sans préjudice du renvoi au conseil de discipline, si la faute emporte une punition plus grave.
Art. 5l. Les conseils de discipline peuvent
infliger les peines suivantes :
1° La réprimande
2° La réprimande avec mise à l'ordre des motifs du
jugement ;
3° La prison pour six heures au moins et trois
jours au plus, avec ou sans mise à l'ordre ;
4° La privation du grade, avec mise à
l'ordre ;
5° La radiation des contrôles avec mise à l'ordre
s'il n'existe dans la commune ni prison spéciale pour l'exécution des jugements
du conseil de discipline, ni local en tenant lieu, la peine de la prison est
remplacée par une amende de un franc à quinze francs au profit de la commune du
contrevenant.
Art. 52. Est puni, selon la gravité des cas, de
l'une des peines énoncées sous les numéros 1, 2, 3 et 4 de l'article précédant,
tout officier qui, étant de service ou en uniforme, tient une conduite qui
compromet son caractère ou porte atteinte à l'honneur de la milice.
Est puni de l'une des mêmes peines, selon la
gravité des cas, tout officiers ou chef de poste qui commet une infraction aux
règles du service, à la discipline ou à l'honneur de la indice, et, notamment,
qui contrevient à l'article 6 du présent décret.
(A suivre.)
MUSIQUE DU 58e
Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche aux Allées,
à quatre heures du soir.
La
jeune Garde, pas redoublé (Sellenik)
Ouverture
de la Reine d'un job (Adam)
Mosaïque
sur Si j'étais Roi (Adam)
La
Savoyarde (E. Berr).
Mosaïque
sur Haydée (Auber).
La
Violette, polka (E. Zwierzina)
ANNONCES DIVERSES
Nous
sommes heureux d'annoncer à nos lectrices la publication, à Paris, d'un journal
destiné surtout aux jeunes dames, devant reproduire par la gravure, dans leurs
plus minutieux détails, tous les travaux féminins qui peuvent intéresser la
famille et donner toutes les évolutions de la mode contemporaine.
LA MODE ILLUSTRÉE, tel est le titre du
nouveau journal, paraîtra 52 fois par an et ne coûtera que 42 fr. ; (envoyée
directement par la poste, 50 cent. de plus par trimestre), et contiendra plus
de 2.000 gravures et un grand nombre de patrons. On peut aussi s'abonner par
trimestre, sans augmentation de prix : trois mois, 3 fr. ( directement par la
poste, 50 cent. de plus ).
Les
quelques dessins du premier numéro que nous avons pu voir nous permettent
d'affirmer la supériorité des gravures. Du reste, toutes les personnes amies
des belles publications partageront cette opinion, car en s'adressant
directement (par lettre affranchie) à l'administration de LA MODE ILLUSTRÉE,
56, rue Jacob, à Paris, sur leur simple demande, le premier numéro leur sera
expédié gratis. Pour une dame ou une jeune demoiselle, nous ne connaissons pas
de plus charmant cadeau qu'un abonnement à ce journal.
Le
premier numéro vient de paraître, et le deuxième paraîtra dans les premiers
jours du mois prochain.
Le
bureau de notre journal se charge de recevoir les abonnements.
ARRIVÉE DES PASSAGERS.
DE
FRANCE : MM. Créquet, horloger.- ‑ Valette, débitant. - Caucher,
cultivateur. – Dutheillet-de-Lamothe, rentier.
D'ALGER
: MM. Secchia, tailleur de pierres. - Guiet, employé. Achmet-Karési, Propriétaire. - Mignot, voyageur de commerce -
Ballar, négociant. - Mme Mignot. -
Ballar, sa belle-sœur et sa nièce. ‑ Melle James, rentière.
DE
PHILIPPEVILLE : MM. Lalanne, propriétaire. - Quéron, huissier. - Pisani,
entrepreneur. - Santandrea, écrivain. - Mme Laurencin et sa fille. - Melle
Ermann Fanny, rentière.
DE
TUNIS : MM. Salah-beti-El-Hadi, marchand. - Aurran, négociant.
DÉPARTS.
Pour FRANCE : MM. Hamburger, ingénieur
civil. – Hanoun-Hiaim, marchand de sangsues. -Jannin, maçon.
Pour
PHILIPPEVILLE : MM. Ricordeau, directeur de la compagnie du gaz. - Carrey,
garde-mine. ‑ Gesquières, représentant de commerce. - Délègue, piqueur
aux petits et chaussées. - Mme Délègue.
Avis
administratifs.
SUBSISTANCES MILITAIRES.
ADJUDICATION.
Fourniture et réparations des objets mobiliers et ustensiles nécessaires
à l'exploitation des services des subsistances pendant l'exercice 1860.
Le public est prévenu que le 13 janvier 1860, à une heure de
relevée, il sera procédé, dans une des salles de la mairie de Bône, à
l'adjudication de la fourniture et des réparations des objets mobiliers et des
ustensiles des services des subsistances.
L’adjudication
aura lieu au rabais, sur les prix de base indiqués dans le cahier des charges; ce
rabais unique sera exprimé en francs et centime. À l'appui de chaque
soumission, et renfermé dans la même enveloppe, devra se trouver un récépissé
constatant le versement en numéraire ou en rentes sur l'état, fait à titre de
garantie provisoire, dans une des caisses publiques, d'une somme de deux cents
francs.
Les
cahiers des charges et les instructions qui régissent cette fourniture sont
déposés dans les bureaux du sous-intendant militaire, où le public pourra en
prendre connaissance.
Bône ,
le 25 décembre 1869.
Le
sous-intendant militaire,
A.
Beaumès.
Annonces
légales.
D'un acte reçu M' Pasquier, notaire à Bône, le quatre
janvier mil huit cent soixante, enregistré,
Il
appert que MM. François-Lèo-Alfred-Léopold de Salomon de Saulger, ex-principal
clerc de notaire, négociant, demeurant à Bône;
Ernest-Charles-Marie-Alexis-Stanislas
de Salomon de Saulger, employé, demeurant aussi à Bône;
Et
Jean-Baptiste Cellerin, propriétaire, demeurant actuellement à Bône;
Il a
été formé une société générale et en nom collectif dont les opérations pourront
embrasser toutes les branches de commerce, sans exception.
Le
siège de la société est à Bône, sa durée est de dix ans à compter du quatre
janvier mois courant.
La
raison sociale L. de Salomon et
Compagnie.
M.
Léopold de Salomon a seul la signature sociale.
L'apport
social de chacun des associés est de quinze mille francs.
Des
associés commanditaires pourront être admis dans la société.