JEUDI 31 DECEMBRE 1857                  LA SEYBOUSE                        14e ANNEE

                                    JOURNAL DE BÔNE                        ( N° 643. )

 

Bône, 31 décembre 1857

 

COURRIER DE FRANCE

 

Une dépêche télégraphique en date de Marseille, mardi soir, 22 décembre, annonce que le Steamer Caroline-Flore Carenzo, parti de Naples le 19, a apporté la nouvelle d'un épouvantable tremblement de terre qui, dans la nuit du 17, a ravagé une partie du royaume des Deux-Siciles, et, plus particulièrement, les belles villes de Pola, de Polenza et de Salerne.

Les édifices de cette dernière ville ont été, pour la plupart, lézardés. Un très grand nombre de villages ont été à moitié détruits, enfin, l'on a compté PLUSIEURS MILLIERS de personnes tuées dans la province de Basilicale et dans la principauté Citérieure.

Les autorités napolitaines ont fait élever immédiatement des baraques pour abriter les familles sans asile, sans vêtements et sans pain.

À Naples, trois secousses très violentes se sont fait sentir. Le palais Carenzo a eu un de ses pavillons qui surplombe sur la mer, détruit. Il n'y a pas eu d'autres accidents. La population entière de la capitale a campé, pendant toute une journée, sur les places publiques.

On nous écrit que les provinces du nord du royaume ont été épargnées.

Dans le plus prochain numéro de notre feuille, nous publierons tous les détails complémentaires de cette immense catastrophe qui, à l'heure où nous écrivons, tient en émotion l'Europe entière.

À Paris, l'événement dominant du jour est l'abaissement de 1% sur le taux de l'escompte de la Banque.

On s'entretient beaucoup, en ce moment, dans les salons de Paris, de la lettre adressée par les exécuteurs testamentaires du roi Louis Philippe à M. Bottier, au sujet de M. Dupin; factum d'intérêts privés qui fait payer très cher, à notre avis, au nouveau sénateur, les broderies d'or de son costume. Les sphères gouvernementales ont ressenti une certaine émotion de cette publication de la Revue des Deux-Mondes, et M. de la Guerronnière, conseiller d'Etat, y a répondu dans la Revue contemporaine, avec l'élégance habituelle de son style. Ce qui donne une importance toute spéciale à l'article de M. de la Guerronnière, c'est que son article vient d'être reproduit in extenso par le Moniteur.

Entre les cabinets de Saint-Pétersbourg et Paris, les relations de toute sorte deviennent, de jour en jour, plus sincèrement sympathiques. Des ordres ont été donnés pour que l'on offrit à l'ambassadeur de l'autocrate des Russies un hôtel digne de la puissance qu'il a l'honneur de représenter près la cour de France. Inutile d'ajouter qu'en échange de cette hospitalité, magnifique, pareille gracieuseté sera faite à l'ambassadeur de Napoléon III près Sa Majesté Alexandre II.

En rendant compte à la presse européenne et algérienne des détails, déjà placés sous les yeux de nos lecteurs, de l'éclatante ovation populaire faite au roi Victor-Emmanuel Il à l'occasion de l'ouverture des chambres piémontaises, la télégraphie électrique privée de Turin ajoute : C'est une des belles journées de la liberté!

Le récent voyage que M. le marquis de Villamarina a fait à Turin a mis en circulation dans les salons diplomatiques une foule de bruits que nous pensons controuvés. Que le noble ambassadeur profite des quelques jours qu'il a passés dans la capitale du Piémont, pour faire connaître à M. le comte de Cavour ce que M. Colonna Walewski, secrétaire d'Etat des affaires étrangères de Napoléon III, pense des questions intérieures qui s'agitent à cette heure au sein du cabinet de Turin, rien de mieux. Mais il y a loin de ce simple incident diplomatique à la prétendue mission grave donnée par l'empereur des Français à M. le marquis de Villamarina.

En même temps que les journaux autrichiens nous annoncent que les difficultés semblent toujours s'accroître dans les Principautés danubiennes, une correspondance particulière de Constantinople nous mande que lord Strattford de Redcliffe, qui a dû arriver le 18 de ce mois à Trieste, se trouvera à paris avant la fin de l'année. Nous ne pensons pas que l'ambassadeur britannique retourne à son poste. Outre les obstacles politiques qui peuvent concourir à son éloignement, il est question, mais un peu vaguement cependant, de difficultés d'une autre nature. Comme le célèbre Canning, chef de sa famille, il aurait trop vécu dans la profonde absorption de ses préoccupations politiques, et n'aurait tenu aucun compte de ses intérêts privés. Il en est résulte une chose facile à comprendre ; c'est qu'à la suite de prodigalités fastueuses, que tous les trésors réunis de William Betitinck et de Palmer, Pérous incarnés, n'auraient pas suffi à solder, la gêne, l'affreuse gêne, le res augusta domi d'Horace, serait arrivée, et que l'orgueil de son nom lui aurait commandé de revenir en Angleterre pour rétablir et équilibrer sa fortune.

Les Etats de Sa Sainteté se trouvent, en ce moment, nous écrit-on, dans des circonstances politiques très difficiles. Appelés prés de Pie IX, qui réclamait leurs conseils, les cardinaux italiens ont donné au pape celui de la résistance à toute pression étrangère.

En Suède, les affaires commerciales prennent, sur tous les points du royaume, l’aspect le plus désolant. Des lettres de Londres nous assurent, cependant, que les maisons anglaises qui ont été obligées de suspendre leurs paiements pourront, dans quelques mois, reprendre leurs opérations, un moment interrompues. Nous tiendrons les lecteurs de nôtre feuille au courant de cette grande crise.

Les nouvelles qui nous parviennent de la Chine sont graves. Pendant que l'amiral Seymour reste en observation à Hong Kong, le commodore Elliot dirige le blocus de Kang-ton, mais pas assez énergiquement, cependant, pour empêcher toute communication, ce qui mécontente les négociants britanniques établis dans le premier de ces ports. En attendant, et pendant que ces choses se passent, et que le blocus de Kang-ton fait la prospérité de Sang-Haï, où les relations commerciales avec les Français n'ont pas été interrompues un seul jour, l'amiral russe, vicomte Paniutin, à qui on a refusé, officiellement l'entrée de la capitale de l'Empire du Milieu, est parti en protestant de toutes ses forces et en déclarant qu'il rentrerait prochainement en Chine par le droit de l’ultima ratio regum, autrement dit par le canon.

Augustin MARQUAND.

 

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LES RICHESSES DE LA PROVINCE DE CONSTANTINE

Voir la Seybouse des 12, 19, 26 novembre, 3, 10, 17 et 24 décembre 1857

 

RICHESSES GÉOLOGIQUES.

 

-  La destinée de l’Algérie, c’est de devenir la maîtresse perle de la couronne de France.

Adolphe Coquet

 

XIX.

 

C’est souvent la grandeur même des obstacles placés sur la route de l'homme qui l'enhardit à des efforts que, sans ces obstacles, il n'eut jamais eu la volonté de tenter. L'existence du chemin de fer qui conduit des bords de la Seybouse au pied du gigantesque plan automoteur de l'exploitation Jules Tatabot en est un exemple.

La voie ferrée de la plaine des Kareza se déroule sur une longueur totale de onze kilomètres. Les fossés qui les longent sont partout dans un admirable état d'entretien. Sur le rail-way, qui traverse la Bou-Djima, nous avons compté quatre grands ponts et quinze ponceaux.

Au départ de la voie, la pente présente un maximum de dix-sept millimètres par mètre. Cette pente diminue à mesure qu'on avance dans la direction de la plaine. Une fois arrivé à deux mille cinq cents mètres du point de départ, on n'a plus qu'une horizontale jusqu'à la Seybouse.

Ainsi que nous l'avons constaté nous-même, la totalité du rail-way présente dix courbes. Nous les avons vérifiées avec soin l'une après l'autre, et nous les avons toutes trouvées réglementaires, exception faite, bien entendu, de celles qui ne sont que provisoires et qui contournent la propriété Bourré. La courbe Bourré, l'une de celles qui n'est pas réglementaire, a quarante-cinq mètres vingt-sept centimètres. Nos lecteurs le savent, le rayon réglementaire est, pour les grandes courbes, de deux cents mètres pour le minimum, et, pour les petites courbes, de cent mètres.

Sur les quatre ponts principaux, l'administration Jules Talabot, en sage prévision de sa prospérité future a fait laisser en réserve les remblais nécessaires pour la pose d'une deuxième voie ferrée.

 

XX.

Arrivons aux magnifiques plans automoteurs de l'exploitation. Ces travaux remarquables font le plus grand honneur aux deux habiles ingénieurs qui les ont exécutés, MM. O. Platon et Frédéric Mouchez.

Le premier de ces plans automoteurs offre sept cents mètres de longueur et présente un plan bis de cent cinquante mètres soixante-dix centimètres. Au bas de la montagne, il y a un second petit plan automoteur dont la longueur est de cent cinquante mètres trente-trois centimètres.

Pour le grand plan automoteur, les pentes générales varient de trente-cinq à vingt-cinq pour cent; pour les plans automoteurs secondaires, ces mêmes pentes s'abaissent jusqu'à quinze pour cent.

 

XXI.

C’est sur les plans élaborés par M. O. Platon qu'a été, construite la maison du mécanisme. La construction en est aujourd'hui complètement achevée, et si les renseignements que nous avons dû nous procurer sont exacts, le mécanisme définitif ne tardera pas d'y être placé.

La maison du mécanisme nous amène naturellement à nous occuper du chemin de ceinture de l'exploitation.

Ce chemin part du haut du plan bis et contourne, en hélice, le mamelon du marabout de Sidi-Bou-Fernana (le Seigneur père des chênes-lièges.). Nous en avons vérifié soigneusement les pentes générales, et nulle part nous ne les avons trouvé dépasser deux centimètres.

 

XXII

Quand la compagnie Jules Talabot le voudra, elle pourra fournir à l'exploitation habituelle un minimum de six cent vingt tonnes de minerai par jour; et comme la France côtière ne possède, en totalité, à l'heure où nous écrivons ces lignes, que cent soixante-seize hauts-fourneaux, la compagnie se trouvera constamment en mesure de fournir à tous les hauts-fourneaux de la métropole. C'est beau; c'est très beau ! À l'appui des longs calculs qui nous ont fourni nos formules mathématiques, nous avons acquis la conviction qu'un haut fourneau ne peut traiter, par jour, dans les conditions ordinaires, que trente tonnes de minerai.

La qualité de l'acier fourni par les fers provenant de l'exploitation Jules Talabot est aussi belle, plus belle même, que celle suédoise de Damora et du mont Thaberg, et nous en avons vu un magnifique échantillon entre les mains de M. Conte, directeur de l'exploitation.

 

XXIII.

Dès que les plans automoteurs fonctionneront et que la maison du mécanisme aura, enfin, reçu son puissant et ingénieux appareil, voici de quelle manière s'opérera la manœuvre. Les wagons pleins partant du haut du plan automoteur principal arriveront au bas de ce plan, et leur trop grande force vive sera employée à faire remonter les wagons vides, non seulement jusqu'au point de départ des wagons pleins, mais encore à la partie supérieure du plan bis. Ces wagons vides seront ensuite lancés sur le chemin de ceinture, qu'ils parcourront sans moteur, iront recevoir leur chargement complet aux nombreux chantiers de l'exploitation et arriveront ainsi, et toujours sans moteur, au haut du grand plan, pour recommencer leur vaste itinéraire.

Arrivons maintenant à l'importante création du beau village naissant de Talabot-Ville.

Augustin Marquand

(La suite au prochain numéro.)

 

 

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Le jury provincial de la province de Constantine a réglé, ainsi qu'il suit, l’attribution des prix accordés à la culture cotonnière dans l'arrondissement de Bône pour la campagne de 1857 :

Prix de 5000 fr. avec médaille en argent (9 concurrents): Ex æquo. M. Salvatore Muscat, propriété Colson, à Sainte-Anne, près Bône; Si Taïeb-ben-Zergin, à Guelma.

Prix de 3000 fr. avec médaille en argent (10 concurrents) Ex æquo : Si Abd‑Allah-bou-el-Nar, à Guelma ; Si Mohammed-ben-Ahmed, également à Guelma.

Prix de 1000 fr. avec médaille en argent (29 concurrents) :  Ex æquo, Si Amarah-ben-Mohammed, à Guelma.

Prix de 400 fr. avec médaille en argent (12 concurrents) : Si Madani-ben-Saadi, à Guelma.

Prix de 300 fr. avec médaille en bronze (3 concurrents) : M. Michel Debono, à Bône.

 

Prix accordés aux petites cultures

(27 concurrents).

Prix de 250 fr. avec médaille en bronze : Si Kerfou-ben-S'liman, à Bône.

Prix de 150 fr. avec médaille en bronze : M. Michel-Ange Butayer, à Bône.

Prix de 100 fr. avec médaille en bronze : Si Seghrir-ben-Dellalou, à Bône.

 

Mentions honorables:

A Si Aly-Bangorah, à Guelma , concurrent au prix de 100 fr.

A M. Joseph Bègue, à Bône, concurrent au prix de 400 fr.

 

Dans ses tournées officielles de vérification, le jury a constaté les observations générales suivantes et qu'on trouve insérées in extenso dans le Moniteur algérien, feuille officielle de la colonie :

« Dans les plaines voisines de Guelma et de Bône, le coton s'accommode parfaitement du climat et du sol, et l'on peut tout espérer, pour l'avenir, d'une culture intelligente et de travaux persévérants.

» Le jury a le regret de le dire, ces dernières conditions manquent souvent. A Bône, les colons européens ne sont pas exempts de ce travers. Bien que les cultures y soient mieux traitées qu'à Philippeville : le terrain a été fumé et amendé depuis longtemps. On y pratique l'écimage ; en résumé, on trouve là plus d'entente, plus de soins et de plus beaux produits.

» À Guelma, les indigènes sont arrivés depuis déjà plusieurs années, à rivaliser d'efforts et de succès avec les plus intelligents planteurs européens, non seulement de la province, mais même de l'Algérie. Les cultures de la plupart d'entre eux, faites sur des étendues considérables, laissent très peu à désirer.»

 

 

 

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NOUVELLES LOCALES

 

Le fil électrique qui avait cessé, de fonctionner pendant quelques jours par suite du mauvais temps survenu entre Spartivento et Cagliari, est complètement réparé. Depuis près d'une semaine les dépêches de France parviennent régulièrement à Bône, où elles sont transmises en moyenne dans un espace de trois heures.

- A partir du 13 de ce mois, les heures de départ d'Alger des courriers de l'Est, dont les voyages ont lieu, comme nos lecteurs le savent, les 3, 13 et 23 de chaque mois, ont été modifiées.

Désormais, les départs d'Alger pour Bône auront lieu à midi, ainsi que cela avait lieu avant la dernière expédition de la Kabylie.

 

- La troupe lyrique est arrivée hier. Les débuts auront lieu incessamment.

 

- On nous transmet, au sujet des exploitations forestières de l'arrondissement de Bône, quelques renseignements de nature à intéresser nos lecteurs.

Les travaux de démasclage des liéges du cantonnement de Jemmapes se sont continués, pendant le trimestre dernier, avec une sève très favorable. Ils ont donné partout des résultats avantageux ; la mortalité a été de beaucoup inférieure à celle de la saison correspondante de 1856.

Dans la même section de Faïd-el-Deba (concession de M. de Lucy), trois mille sept cent cinquante chênes, tous jeunes et vigoureux, ont été démasclés. Dans celle de Oum-el-Sekek (concession Agnel de Bourbon), les travaux ont porté sur trente-deux mille quarante quatre sujets.

Dans le cantonnement de Guelma, l’exploitation charbonnière a pris une extension très grande.

Du côté de Souk-Arras, les greffes d'oliviers, favorisées par la température, se trouvent dans I'état de prospérité le plus parfait.

Les travaux exécutés pendant la saison sur un seul point du cercle de La Calle (concession de Montébello) témoignent de l'activité de l'honorable concessionnaire; trois cent quarante cinq mille lièges ont été démasclés et le débroussaillement a porté sur cinquante-trois hectares.

 

- Par arrêté du consistoire provincial, en date du 9 de ce mois, M. Isaac Taïb, conseiller municipal, a été nommé commissaire délégué près la synagogue de Bône.

 

- Par arrêtés de M. le recteur de l'académie d'Alger, ont été nommés :

M. Relié, instituteur à La Calle, en remplacement de M. Gilard, appelé, en la même qualité, à Lodi;

Mme Anselme (sœur Euphrasie), de la Doctrine chrétienne, directrice de l'asile de Mondovi ;

Mme Sager (sœur Céline), de la Doctrine chrétienne, directrice de l'école des filles à Bône.

 

- Le bateau à vapeur des Messageries impériales l'Hermas vient de faire sa dernière traversée de Marseille à Philippeville en trente deux heures, et, en dernier lieu, de Philippeville à Bône en quatre heures. Nous complimentons, sur ce beau résultat, et la compagnie et M. de Bovis, commandant du navire.

 

- Le paquebot des Messageries impériales le Sinaï, commandé par M. le lieutenant de vaisseau de Sardi, vient d'effectuer son dernier voyage, de Marseille à Alger, en trente sept heures. Nous ne pouvons que féliciter hautement et l'honorable commandant du pyroscaphe et la compagnie de ces merveilles de vitesse, si importantes du point de vue commercial de la colonie.

 

‑ On sait quel est l’accroissement que prend chaque jour, dans l'Algérie entière, la culture du sorgho sucré de la Chine, et, à quelques pas de Bône, à Sainte-Anne, nous possédons déjà une remarquable distillerie dirigée par M. Toche. On sait aussi qu'on en obtient du sucre, de l'alcool, du vin, de la couleur, du papier, du fourrage, des graines, des balais.

Mais voilà que M. Hardy, directeur de la pépinière du gouvernement au Hamma, près Alger, vient de découvrir, tout récemment qu’un hectare de sorgho peut rendre une certaine quantité de cérosine. Ce serait séduisant, très séduisant, car ceci représenterait tout simplement huit mille francs de bénéfice net et bien prouvé par chaque hectare de terre. A ce compte, et ainsi que le fait remarquer très judicieusement l’Akhbar, vous et nous, en cultivant seulement vingt hectares, nous deviendrons tout bonnement millionnaire. C'est grave !

Dagand.

 

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MUSIQUE DU 70ème

 

Programme des morceaux qui seront exécutés aux Allées, dimanche, de quatre à cinq heures du soir.

 

Le Trappiste, allégro militaire (Gurtner),

La Fleur animée, varsovania (Lamotte)

Ouverture de la sirène, (Auber)

Fantaisie sur le Caïd, (Amboise Thomas)

Mosaïque sur le Pré aux Clercs (Hérold)

Le Lilas Blanc, redowa (Bender)

 

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FAITS DIVERS

 

Les nominations et promotions suivantes viennent d'avoir lieu dans le service des douanes :

M. Salles, receveur particulier de La Calle, passe en la même qualité à Cherchell, en remplacement de M. Pain, nommé commis principal à Alger;

M. Astolphi principal de 2me classe à Philippeville, est nommé receveur principal à La Calle, en remplacement de M. salles,

M. Péchin, vérificateur de 3me classe aux Rousses (direction de Bourg) , est nommé receveur particulier à Souk-Arras, en remplacement de M. Saury;

 

- Une commission franco-sarde a été récemment nommée, afin de donner son avis sur les moyens à employer pour faciliter la navigation du détroit de Bonifacio, qui sépare la Corse de la Sardaigne, et empêcher des sinistres du genre de ceux qu'on a eu plusieurs fois à déplorer. Cette commission vient de faire un rapport dans lequel elle propose un système complet de balisage, ainsi que l'établissement de feux nouveaux sur des points spécifiés. Ce rapport a, dit-on, été aussitôt adopté, et on assure que les travaux indiqués vont commencer sans retard.

 

- Les mémoires d'outre-tombe de Béranger, et qui portent pour titre ; ma biographie, viennent de paraître. C'est un livre rempli de faits et d'appréciations sur les hommes et sur les choses, depuis 1800 jusqu'à 1840. Sa lecture va causer, nous assure-t-on, de très vives et très nombreuses surprises.

 

- Jamais la France, jamais aucun pays n'a montré, comme le gouvernement de Napoléon III, autant de libéralité pour multiplier partout et pour tout des chaires enseignantes. Paris compte en ce moment cent quatre-vingt seize cours Publics.

- Le ministère de l'intérieur vient de publier, à l'imprimerie impériale, le compte rendu du dernier recensement (1856) de la France. Il ressort de cet intéressant document que la population de l'empire doit être classée comme suit :

 

Agriculteurs, 20 351 698 ; fabricants et ouvriers, 2 094 371 ; artisans et petits industriels, 7 810 144 ; routiers, fonctionnaires, médecins, avocats, hommes de lettres, artistes et autres appartenant aux professions libérales, 3 991 026 ; domestiques, 753 505 ; personnes non classées, 782 496.

 

La population des quatre-vingt-six départements étant de 36 039 364 individus ,

22 232 766 demeurent dans les communes au-dessous de 2 000 habitants.

 

- Décidément, le vent semble être partout aux tremblements de terre. Nos lecteurs ont pu lire, en tête de notre Courrier de France d'aujourd'hui, les poignants détails que nous avons reçus de Naples. Nous apprenons que, quelques jours avant, le 19 novembre au matin, une secousse assez forte, produite aussi par un tremblement de terre, avait été ressentie au Portugal; elle avait duré environ cinq secondes. et avait été observée plus particulièrement à Leiria, à Ayeiro, à Vianna, à Coïmbre, à Guimaraens, c'est-à-dire presque parallèlement à la côte de l'Atlantique et dans la direction du sud-est au nord-ouest. Dans plusieurs de ces localités, elle a eu peu d’intensité ; dans d'autres, au contraire, elle a eu une violence très caractérisée. C'est ainsi qu'à Coïmbre, dans le couvent des ursulines de Saint Joseph, où l'on donnait en ce moment la communion, une des jeunes élèves a été renversée sur les marches de la chapelle où elle était agenouillée, et est restée assez longtemps privée de sentiment. Dans la même ville plusieurs femmes ont été obligées de se retirer, en poussant de grands cris de frayeur, aux grilles du jardin botanique : elles ne pouvaient conserver l'équilibre. A Anca, le tremblement de terre a été accompagné d’une sorte de détonation et a lézardé les murs de la belle maison de M. Cunha Baindeira : elle menace.

 

- Le navire anglais le Dunbar, du port de 1 321 tonneaux et commandé par le capitaine Honoré-Marius Green, s'est échoué sur les rochers de la côte du port Jackson, en Australie, dans la matinée du 21 au 22 août dernier. A l’exception d'un seul matelot nommé Johnson, l’équipage et les passagers, qui étaient au nombre de vingt personnes ont tous péri. La cargaison de ce beau navire était évaluée à trois millions de francs.

 

- Une juive d'Oran a mis au monde, ces jours derniers, un enfant monstre dont on donne la description suivante : le visage a l'aspect d'un masque, les yeux sont enfoncés et paraissent rouges, le nez est absent et sa place n’est marquée que par deux cavités, les oreilles sont indiquées, mais sans être détachées, les trous auditifs seuls sont parfaitement visibles, la bouche est très grande et les lèvres en sont presque retournées. La tête du phénomène semble être recouverte d'une écaille. Les mains sont bombées et les doigts se terminent par des pointes pareilles à des griffes. Il en est de même des pieds. Tout le corps a l'aspect extérieur d'un coquillage, et il est sillonné, de distance en distance, par des raies d'un rouge vif tranchant sur un fond d'un blanc mat. Cet enfant a vécu deux jours.

 

- Le maire d'un chef-lieu de canton du département du Var a pris, à la date du 14 novembre dernier, l'arrêté, suivant :

Mairie de ….

Avis aux sapeurs-pompiers.

Par le présent avis, qui recevra son application à compter de demain, 15 novembre 1857, il est ordonné aux sapeurs-pompier de la ville de visiter les pompes la veille de chaque incendie.

Le garde champêtre de la commune est spécialement chargé de l'exécution du présent,

Fait à … en l’Hôtel de ville, le 11 novembre 1857.

Signé : …., maire.

   Le premier jour où l'ordre fut exécuté, l'alarme fut grande. ‑ Quelle est donc la maison qui brûlera demain, se demandait-on, avec une inquiète curiosité ? - Il en est résulté que, pour ne pas effrayer davantage la population, les pompes n'ont plus été visitées.

Dagand

 

 

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Demandes de renseignements dans l'intérêt des familles.

CASTEL (Joseph), maçon, né à Villeneuve, province de Saluce (Piémont) ; dernier domicile connu, province de Constantine.

BLANC (Louis), colon, lié à Combovin ; dernier domicile connu, Ain-Nouissy (Oran). - Parti de Mostaganem, le 14 avril 1857, pour aller en Kabylie, comme cantinier (aux zouaves), suivre la Colonne expéditionnaire qui opérait du côté de Bougie.

POPINEAU (Louise Constance Désirée) ; dernier domicile Connu. Alger. = Aurait habité Alger.

SELLIER (Joseph-Denis), ancien militaire au IIe d'artillerie ; dernier domicile connu. Nemours (Oran).

SCHMITD (Henriette), âgée de vingt-six ans environ, née à Saintes-Marie_Aux_Mines (Haut-Rhin); dernier domicile connu, Philippeville.

DRUJON , ancien capitaine, de marine ; dernier domicile connu, province de Constantine. - il habite l'Algérie depuis deux ans.

 

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ARRIVÉE DES PASSAGERS.

 

De France : MM. Numa, perruquier. - Suchet, forgeron. ‑ Montel (Achille), négociant. – Bousquet, cultivateur. - Cottini, imprimeur - Marchat, cultivateur. - Million, id. - Ponat, ancien notaire, - Sauvaire, marchand. - Sautier, menuisier. ‑ Vignier, étudiant. – Mme. Montel, Marchat, Million.

De PHILIPPEVILLE : MM. Lambert, secrétaire de la mairie de Constantine, ‑ Maurice, Commerçant­. - La troupe lyrique sous la direction de M. Reichenstein

 

DEPART

 

Pour FRANCE: MM. Blanc, voyageur de commerce. - Dédiés, propriétaire. - Lafontaine, id. - Ferriol, mécanicien. - Petrocchi, ferblantier. - De Fontbonne, rentier.

Pour ALGER : MM. Thuillier, négociant. - Hazan, commerçant.-‑ Bellet (Germain) brigadier des

douanes.

Pour PHILIPPEVILLE MM. Luquet, commis négociant. - Gobin, Commis des bâtiments civils. -

Narbey (Arsène), sous-brigadier des douanes.

 

 

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MOUVEMENT DU PORT

 

Du 24 au 30 décembre 1857.

ARRIVAGES.

 

Le 24 SALINS, le 9, br.-goël. Jason, Fr., 95 t., cap. Fouques, sel

LA CALLLE le 23, bat. Louise-Anaïs, fr., 21 t., cap. Siche, 4 pass., div. march.

TARRAG0NE, le 10, br. Marie-et-Félicie, fr., 128 t., cap,. Contrasty, lest.

Le 23. STORA , le 24 , vap. Ville de Bône, fr., 150 t., cap. Mauranchon, 3 p., div. march.

ALGER, le 23, vap. phare, fr., Capit. Vicary, 50 pass., lest.

Le 26. LIVOURNE, le 2. br. Amicizia, toscan, 104 t.. cap. Di Palma, charbon.

Le 28. TUNIS, le 27 , vap. 0asis , fr., 375 t., cap. Tournaire. 25 P., div. march.

ALGER. le, 16, bat. Courrier-d'Afrique, fr., 33 t., cap. Sposito, tissus.

Le 29. STORA, le 28 , vap. Prophète, fr.. 199 t., Cap mouron. div. March.

PALMA, le 24, bat. , Monte - Carmela, esp., 46 t., cap. Feleny, 1 pas., oranges.

MARSEILLE, le 5, . br. Bonne - Désirée, fr., 124 t., cap. Audibert, bouille.

TOULON, le 24, br. Bacchus, fr., 119 t., cap. Figallo, vin.

Le 30. STORA , le 29 , vap. Hermus, fr.. 471 t., cap, de Bovis, 65 p., div. march.

 

DEPARTS

 

Le 23. TRIPOLI, bat. Mabruck, Tunis, cap Spitéro, tabac.

Le 24. LA CALLE, bat. Courrier – de – Bône, fr.. cap. Rombi, div. March.

Marseille, br. Messager, fr. , cap. Licioni, div, March.

Le 26. MARSEILLE, vap. Ville ‑ de­ - Bône . fr., cap. mauranchon, div. march.

LA CALLE, bat. Courrier de Cherchell, fr., cap. Rombi, div. march.

ALEXANDRIE,  br., Marie-Félicie, fr., cap. Contrasty, lest.

Le 27 ALGER. vap. Phare, fr., cap. Vicary, lest

Le 28. ST0RA, vap. Oasis, fr., capit. Tournaire, div. march.

Le. 30. TUNIS. vap. Hermus, fr., capit. de Bovis, div. march.

Le 30. STORA , bat. Monte-Carmela, esp , cap. Feleny, oranges.

 

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ANNONCES LEGALES

 

Etude de Me. Krupski, avocat défenseur à Bône.

 

Par Jugement de défaut du tribunal civil de Bône, du vingt-deux décembre mil huit cent cinquante­sept, enregistré, la dame Térésa Amoros, commerçante, demeurant à Bône, ayant Me krupski pour défenseur, a été, sur sa demande, séparée de corps d'avec le sieur Pierre Brochier, son mari, menuisier, demeurant aussi à Bône.

Par le même jugement, lesdits époux Brochier demeurent séparés, quant aux biens.

Bône, le vingt-neuf décembre mil huit cent cinquante-sept.

Pour extrait certifié par moi défenseur au tribunal de première instance de Bône et de la dame Brochier;

KrupsKi.

 

Par acte sous seing privé, en date du quatre décembre courant, enregistré à La Calle le quatorze du même mois, les sieurs Charmanty et Hagelstein, liquoristes, le premier résidant à Bône et le second à La Calle, ont vendu au sieur Long (Marie ), demeurant présentement audit La Calle, le fonds de commerce qu’ils exploitaient audit lieu, et ce, moyennant le prix indiqué audit acte.

 

 

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ANNONCES DIVERSES

 

A VENDRE UN FONDS DE MAGASIN

situé à Guelma, se composant d'articles de quincaillerie, de mercerie, de chaussure, etc., etc.

Ce magasin, fondé depuis plusieurs années, est très achalandé.

Pour les renseignements, s'adresser à M. LAURENS, quincaillier à Bône.

 

Avis important

Pour cause de prochain changement de commerce et afin de faciliter sans délai sa liquidation, M. BARBIER , horloger-bijoutier, a l’honneur d'offrir au public de notre ville un très riche et très complet assortiment de bijoux en or, en argent et service de pierreries, de services d'orfèvrerie argentés par le procédé Ruolz, de montres chronomètres et autres en or et en argent, de pendules, de jumelles, de longues vues et de lunettes. Afin que la totalité de sa marchandise puisse s'écouler rapidement, M. BARBIER offrira, à ses acheteurs, des réductions de prix qu’ils ne pourraient rencontrer ailleurs.

 

 

AVIS

Le Sieur DESSALS, négociant à Bône a l'honneur d’informer le public qu'il vient de recevoir de Paris un grand assortiment de bonbons et dragées de première qualité, marrons et fruits glacés, cartonnage, paniers à ouvrage et nécessaires.

On trouvera chez lui terrines de foies gras, vins fins assortis et toutes sortes de liqueurs fines.

Le tout à des prix très modérés.

 

CHAPELLERIE.

M. TEXIER, chapelier, a l'honneur d'informer le public qu'il vient d'ouvrir un magasin de chapellerie rue Saint-Augustin, maison du Lion-d’Or.

On trouvera toujours chez lui un assortiment complet de chapeaux en tous genres, casquettes , képis, etc.

Il se charge aussi de toutes les réparations.

 

 

BROCHES - FRISETTES

De CROIZAT, coiffeur, breveté, 76, rue Richelieu (Paris),

Faisant boucler les Cheveux des dames sans fers, quelle que soit leur longueur, et gonfler toute espèce de bandeaux bouffants sans les crêper. Prix, la douzaine : 1 fr., 1 fr. 50 c, 2 fr., 2 fr. 50 C. et 3 fr.

Teinturie de Croizat pour la coloration de la barbe et des cheveux en blond-cendré, châtain, brun et noir. Dépôt : chez M. Calmont, coiffeur, à Bône ( Afrique).

 

 










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