Suite des Volontaires Bônois de 1870 d'aprés Bône Militaire envoyé par Georges Bailly
Le 11 aout, les préfets reçurent un arrêté prescrivant de réorganiser les milices et de créer des corps de volontaires, les généraux de division avaient délégation pour faire les nominations d'officiers réservée jusqu'alors à l'Empereur.
Le 18, la pêche au boeuf et la pêche du corail furent interdites dans le golfe de Bône et entre le Cap de Garde et Herbillon, aux alentours du cable sous-marin qui reliait Marseille à Bône.
Puis arrivèrent les nouvelles les plus terribles. Ce fut Woerth, Froeschwiller, saint Privas, Sedan, Illy. Zouaves, tirailleurs, Chasseurs d'Afrique avaient soutenu vaillament le vieux renom de l'Armée d'Afrique.
Aux uns, l'ennemi lui même avait conféré la glorieuse épithète de "braves gens".
Des autres il avait conçu une telle terreur qu'on le verra, au moment de la paix, tenter, mais en vain d'obtenir qu'on n'amena plus sur les champs de bataille d'europe ces bandes demi-sauvages.
Le 4 septembre on perdit Sedan. Le 5 ce fut la proclamation de la république. Le Général Durrieu fit paraître deux nouvelles proclamations dans lesquelles il affirmait sa confiance dans les Algériens.
L'honneur était sauf, mais la situation était plus que critique. Le gouverneur le comprit et fit alors un énergique appel au patriotisme des colons qui, dés le début de la conquête avaient combattu et travaillé côte à côte avec nos soldats et pour leur montrer la confiance qu'il avait en eux il leva l'état de siège vu l'attitude calme des populations et les preuves que les milices ont données de leur dévouement au maintient de l'ordre et de la sécurité.
Ce fut sur ces bases que dans les premiers jours de novembre une compagnie de Volontaires fut formée à Bône.
MM.Génova (Xavier) fut élu Capitaine commandant.
Fournier Albert, lieutenant.
N°2 Guy Charles, Sergent Major,
4 Sion Jules, Sergent,
6 Bonnefoy Léon, Sergent porte fanion,
9 Morlot Louis Caporal,
10 Calmon Ernest, Caporal,
11 Gery Francois Marie, Caporal,
12 Hamon Francois Marie, Caporal.
La compagnie eut deux clairons,
21 Massin Casimir,
23 Mazias Alphonse.
Les autres reçurent le matricule :
20 Amiel Lupert,
22 Bernard Joachim,
24 Colombier Jean,
25 Chabrol Prosper,
26 Blanc Baptiste,
27 Liandrai Pierre,
28 Garnier Henri,
29 Tavera Joseph,
30 Denante François,
31 Vicari Jules,
32 Rossy Antoine,
33 Falavel Emile,
34 Lartigau Alphonse,
35 Laurnet Xavier, |
36 Hutin Henri,
37 Bonnefoy Eugène,
38 Lopez Joseph,
39 Labesse Auguste,
40 Legey François,
41 Nelet Gustave,
42 Basso pierre,
43 Odenino Michel,
44 Pouchet François,
45 Augier de Maintenon François,
46 Platon Auguste,
47 Arras Auguste,
48 Roche Léopold,
49 Laurens Jérome,
50 Estèbe Damien,
51 Mikalowski André,
52 Fritz André,
53 Armand Léon,
54 Martin Joseph,
55 Remusat Marius,
56 Jalabert Joseph,
57 Faurte Emile,
58 Bertraux Louis,
59 Moustier Charles,
61 Mégia André,
63 Teddè Antoine,
64 Ahmed ben Brahim.
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- Ces hommes reçurent de la ville un franc de solde, par jour sans vivres;
- les sous officiers, un franc et vingt cinq centimes;
- les officiers, la solde et l'indemnité de la première classe de leur grade dans la ligne.
Ils étaient vétus d'effets de drap bleu de roi, composés d'un caban avec capuchon, d'une vareuse, d'un pantalon et d'un képi portant sur le bandeau un croissant, et une étoile, sauf l'indigène qui conserva sa chéchia. Une ceinture rouge tranchait sur ces couleurs sombres, celle des officiers était de mille teintes comme l'est celle des officiers indigènes de nos jours.
Les officiers et les sous officiers eurent des insignes de grade en argent; ceux des caporaux étaient de laine rouge.
L'armement consista en une carabine Miniè avec baïonnette et 100 cartouches; 60 dans la giberne et 40 dans le sac.
Chaque homme reçut de la ville un havresac et une couverture, de l'Etat, une tente et des ustensiles de campement.
Le signe de ralliement consista en un fanion de drap noir brodé par les demoiselles Séréno de Guelma et portant en lettres d'or l'inscription "Volontaires de Bône".
La plupart de ces jeunes gens étaient des recrues sans aucune instruction militaire; mais les officiers étaient de vieux soldats rompus au métier des armes.
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