BÔNE, dans les temps anciens, n'avait dû être qu'une escale dans les périples méditerranéens ou un havre de grâce permettant aux frêles embarcations des Phéniciens, des Egéens ou des Cypriotes de se mettre à l'abri des colères soudaines et brutales de cette mer intérieure, si belle et si attirante lorsqu'elle est calme.
Cette mer, que chacun de ses riverains entend tenir pour sienne exclusivement, n'en a jamais isolé aucun. Elle n'a jamais séparé personne.
Au contraire, elle leur a servi de trait d'union ; elle leur a permis de se rapprocher les uns des autres, au point qu'il est aisé de retrouver chez tous les peuples qui l'entourent, vivent sur son rivage et respirent son air marin, des similitudes de tempéraments, des affinités d'esprit, des analogies de caractère.
Elle est comme leur Patrie spirituelle à tous.
Les navigateurs, venus du bassin Oriental, furent les premiers à s'aventurer jusqu'aux limites opposées de la Méditerranée.
Leurs barques étaient légères et non pourvues de voiles.
Elles naviguaient au cabotage et leurs rameurs suivaient, au plus près, les côtes des continents que la grande mer baignait.
C'est donc l'une après l'autre qu'ont été visitées toutes les anfractuosités du rivage méditerranéen, et c'est sans doute, ainsi que notre rade a dû être découverte par de hardis nautoniers.
La rade leur parut sûre, et la contrée qui l'entourait dut leur plaire,
Une ville fut fondée en cet endroit, où les peuples du Proche-Orient vinrent établir des comptoirs et vendre leurs produits.
Ainsi, les Phéniciens fondèrent Hippo-Regius, douze siècles avant l'ère chrétienne.
La Ville devint bientôt, tantôt une alliée, tantôt une rivale de Carthage, la résidence favorite des rois de Numidie.
Les Vandales, commandés par Genséric, s'en emparèrent peu de temps après la mort de Saint-Augustin, et la mirent à sac avant de s'y installer et d'en faire pendant dix ans leur capitale.
A leur tour, ceux-ci furent chassés par les armées de Bélisaire qui occupèrent la contrée au nom de Justinien 1"', Empereur de Byzance.
Hippone fut réaménagée et peut-être embellie par ses nouveaux conquérants.
Puis, les Arabes vinrent qui, après l'avoir pillée, puis détruite, bâtirent avec ses ruines une Ville nouvelle, plus au Nord, que l'historien arabe El-Békri qui la visita vers 1050, appelait Bouna-El-Hadidia et dont il disait que " ses environs étaient très riches en fruits et en céréales".
Les Andalous, les Siciliens et les Génois occupèrent ensuite, tour à tour, la Ville.
Les Arabes revinrent, et les Espagnols les chassèrent encore. Ces derniers demeurèrent maîtres du pays pendant cinq années de 1535 à 1540.
La Ville, à cette époque, comptait trois mille feux.
Après le départ des Espagnols, les Turcs s'empressèrent d'accourir. Ils implantèrent aussitôt leur domination et leur religion sur la région, et s'y maintinrent jusqu'en 1830, jusqu'à l'arrivée des troupes françaises.
Ces multiples phases de la vie de la petite Cité fondée par les Phéniciens trois mille ans avant la prise d'Alger, démontrent suffisamment que la petite Cité était devenue une Ville relativement importante, dont la rade était connue et fréquentée par des navigateurs de toutes origines.
Jusqu'à l'arrivée des Turcs, en effet, la Ville avait conservé un peu de sa prospérité. Son port était le seul de la Province de Constantine qui fut ouvert au commerce européen. 1%
Mais, sous l'administration des Turcs, qui ne songeaient qu'à tirer le plus de profits possibles de leur possession, la Ville avait considérablement périclité, et, lorsque les troupes du Général Damrémont y débarquèrent le 2 août 1830, moins d'un mois après la reddition d'Alger, Bône ne comptait plus que quinze cents habitants.
Le Général de Damrémont, à cause des événements de 1830, dut se rembarquer pour Alger avec ses troupes, le 21 août.
Les tribus des environs revinrent, aussitôt après le départ de la garnison, et assiégèrent la Ville.
Ce siège dura dix-huit longs mois et ne prit fin qu'avec la prise de la Casbah, le 27 mars 1832.
Pendant ces dix-huit mois, la situation morale et matérielle des habitants s'était encore considérablement modifiée, et c'est une Ville presque totalement ruinée, dans laquelle vivaient de pauvres habitants craintifs et démoralisés, que le Général d'Uzer avait trouvée en venant prendre le commandement de la Subdivision de Bône, le 16 mai 1832.
Aujourd'hui, après un siècle de tâtonnements, de tergiversations, de perplexités, d'efforts, de persévérance et surtout de souffrances, le nombre des habitants a presque centuplé et la Ville qui s'est installée, autour est vaste et spacieuse, belle et accueillante.
Elle est surtout commerçante et industrieuse et pleine de vie et d'activité.
Son port est l'un des principaux de la Méditerranée.
Ce n'est que depuis le début de ce siècle, que la marche ascendante de la Ville s'est nettement manifestée. Jusque là, elle n'avait été animée que par l'exploitation des minerais du Mokta, rien d'autre ne lui avait encore permis d'espérer en un avenir plus brillant.
Mais, c'est surtout après la première grande guerre mondiale, qu'elle a pris véritablement son essor.
L'agriculture, les mines de l'Ouenza et de Bou-Kadra, l'industrie et le commerce s'éveillèrent ensemble et l'espoir' qui avait presque abandonné la population revint dans le cœur de chacun.
La seconde guerre mondiale permit aux étrangers de mieux connaître la rade de Bône et son hinterland, et, depuis lors, le nombre des habitants n'a cessé de s'accroître.
Cette ville, qui n'avait en 1902, que 32.000 habitants, en compte près de cent trente mille, cinquante ans après.
Tout a désormais pris une valeur dans ce pays où l'homme n'avait été jusque là, ni avide, ni cupide, ni même calculateur.
La prospérité économique d'une région dépend surtout de la mise en valeur, c'est-à-dire de l'exploitation rationnelle, de ses richesses naturelles.
Les richesses du sol, et du sous-sol, ont toujours été la principale source de la prospérité des régions dans lesquelles elles se trouvaient.
Les mines, l'agriculture, les forêts, les eaux thermales, la constitution des sols, sont des biens réels et tangibles dont il est habituellement aisé de tirer parti.
Mais il est des régions qui n'ont, ni sous-sols producteurs, ni cultures intensives particulières, ni forces motrices, ni eaux thermales.
Est-ce à dire que ces régions sont vouées à la pauvreté et à la misère ? Ce serait une erreur de le croire, car la Providence a justement réparti ses dons à travers l'Univers.
Il est remarquable, d'ailleurs, que les régions dépourvues de ces ressources élémentaires, minières, agricoles, industrielles ou thermales, jouissent le plus souvent, par contre, d'un climat idéal, de paysages et de sites admirables.
Ce sont là des richesses naturelles qui peuvent et doivent être exploitées, au même titre que les autres, plus matérielles et plus massives peut-être, mais pas forcément, toujours, plus lucratives.
Notre Côte d'Azur est bien la preuve que le ciel bleu, l'infini de la mer, et la tiédeur du soleil, sont bien des richesses capables de faire vivre toute une région.
Bône, qui a déjà des ressources certaines, avec sa riche campagne agricole et ses forêts, et dont le port est le débouché d'une vaste et fertile région, et de mines importantes, possède, en outre, cette autre richesse qui vient d'être évoquée, et qui suffit, à elle seule, à la prospérité de la Côte d'Azur.
Ce golfe merveilleux que Louis Bertrand a comparé à la Baie de Naples, qui fait rêver les amoureux par sa poésie et son calme : " Voir Naples et mourir ".
Cette corniche qui s'étend sur douze kilomètres de longueur, tout au bord d'une mer idéale qui évoque ces deux vers si joliment harmonieux, que le Comte de Lisle semble avoir écrits pour elle :
o Au loin, la mer immense et concave se mêle
o A l'espace infini d'un bleu léger comme elle ".
Ces montagnes hautes et boisées qui peuvent si facilement procurer un regain de fraîcheur et de santé.
Ces promenades nombreuses et agréables, ces sites admirables et divers,
Tout cela pourrait être mieux mis en valeur et amener à Bône un surcroît d'activité et de ressources.
La Ville, au surplus, offre par elle-même un charme particulier et incontestable par la belle ordonnance de ses avenues, de ses rues, de ses jardins et de ses places.
Peut-être un jour, les dirigeants de cette Cité si justement appelée " Bône-la-Coquette ", songeront-ils à s'intéresser sérieusement à ce côté touristique, climatique et revivifiant qui fait honneur aux anciens habitants d'avoir su conserver à ces lieux toute leur beauté et leur fraîcheur naturelles.
Comment l'âme de l'homme qui naît et vit dans une telle ambiance, ne serait-elle pas imprégnée de tant de douceur et d'harmonie ')
Comment l'âme de l'homme qui subit le charme d'une nature si belle et si clémente, pourrait-elle être autrement que simple, vraie et bonne?
Et cependant, ces fils choyés par la nature, ont eu de tous temps, des détracteurs qui n'étaient, en réalité que des jaloux et des envieux.
On leur prêtait, mille défauts, et tous les vices même. Le vocable " enfants de Bône " était méchamment pour les Bônois, appliqué à ces jolis poissons de la famille des scombres, fins, élancés, aux couleurs bleu d'acier, sur les flancs, et noires (et non vertes) sur le dos, que l'on nomme " maquereaux " en français, et " Cavales " dans le langage pittoresque du port.
La comparaison est par trop outrée, sans être vraie le moins du monde.
Mais les Bônois qui sont de bons " enfants de Bône ", ne se fâchent pas, car ils savent que sur la côte provençale, juste en face, de l'autre côté de la Méditerranée, ces mêmes poissons sont communément nommés " Auriols " et que jamais personne ne se serait avisé de prétendre que cette appellation était irrévérencieuse pour notre ancien Président de la République.
Le peuple de Bône, qu'il fut de la Marine ou de la Colonne, ou tout simplement de la rue, était, néanmoins, assez particulier, même particulariste.
L'homme des quais, de la rue ou de la Colonne était de Bône avant tout, il s'en félicitait " avec gloire et honneur, Dio Cane ", comme il disait en se rengorgeant.
C'était bien simplement exprimé, mais c'était net et formel. La trivialité du verbe ne faisait que mieux apparaître le sentiment d'orgueil qu'éprouvait ce pur méditerranéen à se dire Bônois.
On demandait autrefois à Gagayous, s'il était Français, et il répondait invariablement : " Algérien, je suis ". L'enfant de Bône, lui répondant à la même question, aurait été plus exclusif, il aurait dit " J'suis de Bône ".
Ah, ce Bônois, si entiché de sa Ville, et si décrié, parfois, même, si ridiculisé, fut-il jamais blâmable et répréhensible autant qu'on a bien voulu le dire ?
Peut-on le rapprocher, comme on l'a fait parfois, du nervi de Marseille ?
Non, cent fois non, le Bônois est bon, et loyal, mais il est fier de lui, vaniteux, vantard surtout, bavard et passionné.
Il est toujours le plus grand, quand il se compare, toujours prêt à critiquer autant qu'à se dévouer.
Il était autrefois électeur avant tout, et il semblait que ce fut là sa principale raison d'être.
Lorsqu'il s'était choisi un chef, il s'attachait à lui aveuglément et il l'accablait de son dévouement et de ses exigences.
Un prototype de l'électeur bônois d'autrefois a servi de modèle au sculpteur Sicard pour fixer les traits et l'allure du marin, qui, en bas de l'imposant monument de Jérôme Bertagna, salue et semble remercier l'ancien Maire de Bône.
C'est " Carloutch ", humble marin, mais électeur zélé alors, qui allait à l'urne, sous la conduite du gros Pisani, dit " Thomson ".
" Carloutch ", type parfaitement représentatif de ces pêcheurs et dockers du siècle dernier, électeurs disciplinés, dont la masse compacte arrivait aux urnes, comme un seul homme, avec dans le creux de la main droite, soigneusement plié, le bulletin portant les noms de Bertagna, Thomson ou autres " éjusdern farinae ".
De la proue de son " Canote ", il salue largement, le béret à la main, le grand Bônois qui avait doté la Ville d'un grand port, ce qui, seul, comptait, pour l'humble canotier docker et pêcheur qu'il était en même temps.
Pensaient-ils, Carloutch et ses camarades de la marine, que, lorsque l'œuvre de Jérôme Bertagna serait achevée, lorsque l'équipement portuaire serait complété et modernisé, et Parfaitement adapté aux besoins du trafic maritime, c'en serait fait de leur prestige et de leur règne sur les quais comme sur les urnes.
La machine est venue avec le grand port, et elle a détrôné l'homme des quais.
Les dockers sont moins nombreux, car les grues vont plus vite, que les hommes, et elles n'ont pas besoin de personnel nombreux.
Et les syndicats C.G.T., F.O., ou autres, ont apporté avec leurs principes de solidarité et d'entraide, des règles de conduite politique, si strictes et si rigides, qu'il est difficile de s'en départir.
Les idéologies ont remplacé les idoles.
Tout est changé sur les quais et ailleurs ; l'enfant de Bône, si fier de sa jolie Ville, n'est plus.
Le Bônois de la belle époque, le " Dio Cane ", si féru de sa naissance a disparu pour faire place à un simple citoyen, le même que partout ailleurs.
Il est devenu égoïste et personnel, et n'a plus cette prédilection, qu'avaient: ses anciens, pour tout ce qui touchait à sa ville natale, à sa région, à son Passé.
Il n'a plus la religion de Bône.
Sa Ville n'est plus qu'une ville comme les autres, envahie par un important apport de population venue d'un peu partout, de France, d'Algérie, de Tunisie ou de plus loin.
Beaucoup de ces étrangers à la Ville ne sont là que de passage, à cause de grands travaux en cours d'exécution, ou de sociétés commerciales et industrielles qu'ils représentent, ou auxquelles ils appartiennent.
Ils partiront et seront remplacés par d'autres qui ne se fixeront pas davantage dans la Ville.
Il y a un Joli stade, un beau Cours, des cafés avec des terrasses où les consommateurs sont tellement près les uns des autres..., d'innombrables autos, et d'agréables promenades au bord de la mer. Cela leur suffit. Ils sont donc indifférents à l'âme de la Ville.
Les " enfants de Bône " se mêlent aux étrangers et les imitent, car ils aiment mieux ceux qui viennent d'ailleurs. Dans cette ville où tout a été créé par eux ou les leurs, les Bônois d'aujourd'hui sont, en effet, bien loin d'être des prophètes.
Quantum mutatus ab illo...
Tout est changé, hélas ! Même ce langage truculent et picaresque qui caractérisait autrefois l'homme des quais ou le gamin des rues ne vient plus heurter le tympan des passants.
Ces mots grossiers et grotesques qui contredisaient si fort l'harmonie naturelle des choses et violentaient la douceur de l'ambiance dans laquelle ils étaient proférés, n'étaient, sûrement pas à leur place dans ce pays où tout est calme et sérénité, où l'hiver ne vient qu'en intrus troubler un long printemps, ou rien n'est brutal.
Certes, Henri Heine, ce poète allemand qui aimait tant Paris et qui se plaisait à se faire bousculer par les passants pressés, dans la cohue des boulevards, rien que pour entendre, disait-il, leurs excuses qui sonnaient à ses oreilles comme une musique, n'aurait pas éprouvé le même plaisir à Bône.
Et cependant, ces expressions outrées, sonores, et, le plus souvent, incompréhensibles, étaient autrefois tout à fait couleur locale.
Dans les rues, les enfants allaient, se tenant fraternellement par les épaules, et s'injuriant, en même temps, sans colère et sans raison.
Des blasphèmes, dans un dialecte d'apparence italienne, revenaient, sans cesse, comme un leit?motiv, sur le bord de leurs lèvres, sans le moindre effort, et, peut-être aussi, sans la moindre intention.
Ces mots, ces blasphèmes, ces injures et le Plus souvent incompréhensibles, semblaient faire partie de leur appareil respiratoire.
Tout est changé, la rue elle-même qui servait de cadre à ces manifestations verbales, n'est plus ce qu'elle était jadis.
Elle est encombrée et bruyante.
Le bruit infernal des voitures sur le pavé, les autos qui cornent, couvrent le parler baroque des rares gamins qui évoluent encore sur la chaussée.
Ce n'est plus la rue d'autrefois, calme et sans danger, familière, même avec sa poussière ou sa boue.
L'autre matin, une brave femme du peuple, aux cheveux gris et correctement habillée, restait comme figée sur le trottoir, littéralement effrayée par le mouvement des autos passant dans la rue Bugeaud. Elle n'osait pas s'aventurer sur la chaussée.
Enfin, prenant son courage à deux mains, elle parvint, en suivant bien le passage clouté, à traverser la rue, du temple protestant au trottoir d'en face, pour aller vers l'Eglise.
Arrivée sur ce trottoir, elle poussa un " ouf " de soulagement qui venait certainement du fond de ses entrailles et, se laissant aller à parler tout haut, on l'entendit s'exclamer : " Madone, si ceusses qui sont au cimitière y reviendraient. Qu'est-ce qu'y diraient " ?
Eh ! oui, cette brave vieille disait vrai. Si les anciens pouvaient revenir, que diraient-ils ?
Ils ne seraient peut-être pas aussi surpris que cela, au fond. Car ils avaient toujours confiance dans l'avenir de leur Ville.
Ce qui les étonnerait, sans doute, et les attristerait, c'est de voir les atteintes qui ont été portées au charme naturel qui enveloppait autrefois ces lieux qui leurs étaient si chers, c'est de voir toute notre proche banlieue anéantie, écrasée sous une multitude de petites maisons qui ne laissent que bien peu de places aux fleurs et à la verdure.
Bône ressemblait naguère à ?ces beaux enfants aux traits fins, au teint clair, et aux Jolies boucles blondes, comme on en voit dans les réclames de Blédine, ou de Lait Nestlé. Elle est aujourd'hui en pleine croissance. Elle est à l'âge ingrat, où la moindre modification de structure ou de forme, apparaît bien souvent comme un défaut, ou une faute et devient quelquefois presque de la laideur.
Avec le temps, et l'épanouissement complet de la Ville, tout rentrera dans l'ordre, dans un ordre encore imprévu, car les formes et les exigences du Progrès sont inconnues.
Mais la Ville poursuivra sa marche ascendante, car elle a désormais pris place dans le Monde. Elle n'est plus simplement une Ville algérienne, un port méditerranéen, elle est devenue un grand carrefour pour les routes maritimes et aériennes.
Déjà l'on parle d'agrandir son port, que l'on trouvait trop grand, il y a cinquante ans à peine, et son terrain d'aviation des Salines sera bientôt transformé et aménagé pour servir d'escale aux avions géants qui vont aux quatre coins de l'Univers.