Voilà une interruption qui s'imposerait. On ne s'est pas privé d'ailleurs de m'en faire subir les effets. Et on comprend facilement pourquoi. "Car" m'a-t-on dit, "d'accord, l'Algérie c'est important, C'est dramatique. Mais le 8 mai 1945 est une date autrement capitale dans l'histoire de France, de l'Europe et du monde. Souvenez-vous, c'est le jour anniversaire de la fin de la guerre de 1939-1945 en Europe. C'est le jour de la capitulation allemande",
Après un premier essai en 1914-1918 et le désastre antinational et surtout anti-européen consécutif au traité de Versailles, wilsonnien, de 1919, les fossoyeurs de l'Occident, les exterminateurs de l'ensemble ethnico-culturel européen, ont réussi leur coup à partir du 3 septembre 1939. Une guerre horrible va dévaster l'Europe, Nous n'évoquerons pas ici, bien sûr, les drames imputables à ce conflit qui se développeront en Extrême-Orient et en Afrique du Nord. L'Allemagne capitule. Ou plutôt l'armée allemande capitule, car une nation ne capitule jamais. La Wehrmacht, donc, cesse le combat "de facto"... Ie 7 mai 1945. Le 8 mai est consacré comme la date officielle de la fin de la guerre.
D'accord. Nous n'avons pas oublié l'histoire. Il n'en reste pas moins vrai que ce Jour-là, insistons sur cette coïncidence, se déclenche une horrible insurrection en Petite Kabylie, dans la région de Sétif surtout, au sud-est d'Alger.
L'émeute fait rage, le sang coule, des horreurs sont commises autour et à l'intérieur de petites villes très connues comme Sétif, Chevreul, Périgotville, Kerrata. Autour de Saint Arnaud, de Tocqueville et de la petite ville de Cérès. Beaucoup d'autres localités sont le siège d'agressions sauvages. C'est une terre de Hauts Plateaux. Une terre céréalière. Ce dernier détail est fondamental à souligner. Car sur des terres productrices de grain, ne se développent jamais de famines. Certes, les restrictions alimentaires du temps de guerre se font sentir ici comme partout en Algérie. Tout le monde est soumis au régime des cartes d'alimentation. Mais, insistons encore sur cette précision importante : pas de famine sur cette terre à blé des Hauts Plateaux setifiens. Malgré la sécheresse exceptionnelle qu'a connue l'Algérie durant les trois années précédentes.
Ce jour-là donc, répétons-le, se déclenche une violente insurrection,
je signale que "I'Amicale des Hauts-Plateaux de Sétif' a rédigé un remarquable travail sur le déroulement de ces émeutes sous la direction de Maurice VILLARD. Cet ouvrage est cité avec toutes ses références dans la bibliographie de notre travail. Tous les drames évoqués y sont relatés par des témoins oculaires, victimes ou parents de victimes de ces journées d'horreur.
Des rebelles kabyles, rameutés la plupart du temps par des scouts musulmans, se jettent sur notre peuple sans défense et massacrent plus de 100 Européens en quelques heures. Des femmes sont collectivement violées avant d'être massacrées. Enfants, vieillards, pas de barrière sentimentale pour ces forcenés qui exécutent leurs assassinats dans un vacarme de
"you-yous" lancés par des mauresques. Ce détail est important. Car, en ces circonstances, le "you-you" des femmes est préparé, c'est-à-dire qu'il est l'objet d'un mot d'ordre et à l'évidence il est synchronisé avec la tuerie déclenchée par les émeutiers. Donc ceux-ci se sont soumis à un effort de coordination, à des consignes très précises. il illustre en lui-même et au plus haut point la préméditation de l'événement qui était en attente,
En attente de quoi ?... D'un signal.
Celui-ci sera donné le 7 mai. Nous aurons l'occasion de préciser la nature, l'origine et la signification de ce signal. C'est la matière des deux chapitres suivants.
Mais au milieu des you-yous se fait entendre un autre cri, mille fois répété de
"djihad". Djihad, c'est-à-dire la guerre sainte, qui est ainsi déclenchée. Certes, les arabisants de haut niveau nous expliquent, en étalant une argumentation très étoffée, que le terme de djihad ne signifie pas guerre sainte. Ce terme évoque plutôt un effort demandé aux croyants dans le but de vivre pleinement leur foi. Mais, dans le cas particulier des émeutes de Sétif, vivre sa foi, à l'évidence, c'est massacrer des Français isolés et violer des femmes françaises. Et afin qu'aucun doute ne subsiste sur l'identité de l'agression, on entend un autre cri, lui aussi mille fois proféré :
"n'katlan n'sara", ce qui veut dire
"tuez les chrétiens". Dans le mot
" n'sara ", on retrouve le mot
"nazaréen". Ce qui donne toute sa signification symbolique à ce cri de guerre d'un style bien particulier : il faut massacrer tous les disciples de jésus de Nazareth.
Donc, tuez, égorgez, pillez, violez, Dieu est avec nous !
La loi martiale est proclamée par le gouverneur général de l'Algérie, Yves CHATAIGNEAU. Il s'agit d'un ancien haut fonctionnaire du Quai d'Orsay, historien par vocation. il est connu pour ses opinions libérales et dans l'ensemble favorables aux indépendantistes. Mais l'horreur de l'émeute est telle qu'il ne peut différer la mise en application d'urgence de cette loi martiale.
Les forces de l'ordre présentes sur ce territoire sont rudimentaires. Quelques pelotons de gardes mobiles. De gendarmerie départementale. Des brigades de la police nationale. Des policiers en civil.
En ce qui concerne les forces militaires proprement dites, elles sont réduites à des dépôts d'unités de très faible potentiel de guerre. A cette époque, ne persiste sur le territoire français d'Algérie aucune véritable unité combattante. En particulier ne s'y trouve aucun régiment d'artillerie. Pas d'escadrons de chars. Pas de compagnie de mitrailleuses.
Ajoutons que devant la violence et la folie meurtrière qui animent les émeutiers, des Européens d'Algérie se sont spontanément regroupés en milices. Terme prétentieux, si l'on veut bien se souvenir que la majorité des hommes valides et en âge de se battre sont à la guerre, et opèrent depuis bien longtemps sur d'autres théâtres opérationnels. Cependant, je dis bien : des milices, on pourrait les appeler escouades, groupes de défense, commandos de choc. Des milices, et pourquoi pas ? Il s'agit de défendre un peuple contre la fureur sanguinaire de forcenés fanatisés. Contre ces derniers, des volontaires vont s'armer du mieux possible. Avec des revolvers, des pistolets, des fusils de chasse, Rarement, quand ils avaient beaucoup de chance, avec des pistolets-mitrailleurs, Mas 36 ou Sten, procurés par des militaires ou des policiers qui avaient besoin d'un appoint d'effectifs.
La terreur déclenchée par les émeutiers était ressentie dans toutes les couches de la population. Ce qui l'alimentait, soulignons-le une fois de plus, c'était le fanatisme. L'instinct de la meute s'est manifesté avec une densité que l'on a peine à imaginer. La sauvagerie s'exprimait dans toute sa cruauté animale. Elle était dirigée contre une fraction de Français d'Algérie tout particulièrement sympathiques. Car il s'agissait d'hommes et de femmes qui dans cette région vivaient toujours très près des Kabyles.
Il fallait réagir vite, mais surtout sans nuances, pour donner un coup d'arrêt à l'événement. Les forces de l'ordre sont intervenues avec détermination. Mais encore une fois les effectifs étaient légers. jouissant d'une valeur combattante réduite si on voulait l'évaluer en termes de moyens de guerre disponibles. Les gros régiments de l'armée d'Afrique, insistons une fois de plus sur cette évidence, étaient absents. Les Européens en situation de se battre, nous l'avons dit, se trouvaient ailleurs. 120.000 Français d'Algérie environ étaient mobilisés au nord de la Méditerranée pour la plupart. Ce qui traduit un énorme coefficient de mobilisation jamais atteint par ailleurs en France. Plus de 16 % de la population européenne d'Algérie,
En cette circonstance des événements du 8 mai 1945, l'essentiel des opérations de maintien de l'ordre n'avaient qu'un seul but: inverser la balance de la peur, dans les délais les plus rapides.
Oui, il fallait transférer la peur chez les autres pour reprendre la situation en main et protéger nos concitoyens contre un massacre de masse, contre un génocide, Car, dans une confrontation de ce style, il n'est jamais temps de discuter. Il y a des égorgeurs et des égorgés. Et s'il faut devenir égorgeur pour ne pas être égorgé...
Aujourd'hui encore j'éprouve de la colère, du dégoût, mais surtout de la pitié pour quelques-uns uns de mes compatriotes français d'Algérie qui ressentent le besoin de se voiler la face et qui, influencés par la pression médiatique, sont gênés par l'évocation de ces événements. Qu'ils sachent, une fois pour toutes, qu'il était impossible d'agir autrement, Il était absolument nécessaire de frapper vite et fort de manière à inspirer la terreur aux terroristes. C'était d'une urgence absolue.
On ne voudra pas le faire le 1
er novembre 1954. Conséquence : nous avons connu huit ans de guerre, nous avons perdu l'Algérie, nous avons altéré l'identité de notre patrie, nous avons déstabilisé l'Occident. Et par-dessus le marché, nous avons provoqué des centaines de milliers de morts.
Donc il y eut répression. Spontanée, expéditive, sans jugement, sans discernement. C'était le seul moyen, nous disons bien le seul moyen, de sauver notre population d'un génocide, répétons-le, c'est-à-dire d'un massacre de masse décidé en fonction de critères ethnico-culturels et religieux :
" n'katlan n'sara ", tuez les chrétiens !
D'accord, nous déplorons l'événement, car nous ne sommes pas sanguinaires, nous ne sommes pas fous. Les dieux politiques avaient peut-être "soif" de sang, mais pas nous.
Toutefois, nous soulignons avec vigueur, qu'entre le chiffre de morts réellement imputable à cette répression militaire et civile d'une part et le chiffre avancé par nos ennemis et accusateurs d'autre part, il existe une différence scandaleuse. Car le chiffre de victimes a été multiplié par onze. On a parlé de 45.000 morts, chiffre auquel la presse américaine a cru devoir accorder un crédit opportuniste. On a même avancé le chiffre de 60.000 morts !
Des chiffres qu'il est facile de réfuter, car ils sont frappés du sceau de l'invraisemblance technique la plus indiscutable. Plus encore, du sceau de l'impossibilité matérielle la plus totale. En effet, il est nécessaire de rappeler que sur le territoire algérien n'étaient pas rassemblés les moyens de tuer autant de monde en si peu de temps. Car le chiffre invoqué correspondait à celui des victimes d'une grande bataille de la deuxième guerre mondiale, dans laquelle interviendrait de l'armement lourd : de l'artillerie, des blindés, des lance-flammes, des mines, de l'aviation, etc.
Les chiffres officiels, divulgués à la suite d'enquêtes diligentées par le gouvernement général de l'Algérie, ainsi que par le ministre de l'intérieur français, ne font état que d'un millier de morts environ.
Robert Aron est beaucoup plus sévère. Lui, qui a vécu deux ans en Algérie, à partir de 1943, qui fut membre du CFLN (Comité Français de Libération Nationale), nous impute 6.000 morts. Cependant, dans le même ouvrage, il souligne la nécessité de retrancher de cette évaluation le chiffre de ceux qui vont réapparaître vivants et bien portants au mois de mars 1946, lors de l'amnistie votée par la IVème République naissante en faveur des émeutiers du 8 mai 1945.
Par nécessité, étant donné la signification primordiale et cependant négligée, sur le plan historique, de cet événement, je me suis personnellement intéressé à cette évaluation. je me suis trouvé astreint à prendre connaissance d'un grand nombre de publications et de rapports.
Le général Weiss impute à son aviation un maximum de 200 morts. L'amiral Ronnar'ch estime que le croiseur Duguay-Trouin qui effectua quelques tirs avec ses pièces d'artillerie lourde, à partir de la baie de Tichy, à quelques encablures de la côte, tout près de Bougie, n'a provoqué que 4 morts au maximum. En effet, sans être un spécialiste de la question, il est facile de comprendre qu'un tir de ce genre, effectué avant tout pour impressionner, n'est jamais très meurtrier.
A titre individuel, je souscris au chiffre maximum de 4.000 morts pour l'ensemble des victimes de la répression, Ce qui est beaucoup, compte tenu des moyens employés et des effectifs militaires en présence. Compte tenu de la puissance de feu disponible. Chiffre qui révèle néanmoins la combativité manifestée, en cette occasion, par nos concitoyens et par les forces de l'ordre. Et je n'éprouve aucune gêne à affirmer qu'on aurait bien voulu retrouver une combativité identique, dès le mois de novembre 1954, sur la totalité du territoire algérien.
Il ne s'agissait pas, durant ces longues journées des " événements de Sétif " de gagner une bataille au sens traditionnel du terme. Ce n'était pas une guerre classique qui se déclenchait. Ce qui importait, avant tout et de toute urgence, c'était de se révéler fort et responsable. Mais il ne fallait pas oublier par la suite, de rester fort tout le temps. C'était la condition indispensable pour contrôler la situation d'une part et pour envisager les réformes qui s'imposaient d'autre part. Mais, qui ne pouvaient être mises en route que dans la mesure où toutes les conditions auraient été réunies et les dispositions prises auparavant pour qu'un djihad de ce genre ne fût plus jamais envisageable. Voilà comment s'énonçait le problème qui était posé à la France. Et qu'il ne fallait surtout pas éluder.
J'ai volontairement résumé à sa plus simple expression, la relation de cet événement que je n'ai pas vécu, Ou plutôt que j'ai vécu de loin. J'étais jeune. J'avais dix-sept ans. C'était l'année du bachot. La guerre se terminait. on attendait le retour des prisonniers. on en avait assez d'entendre des communiqués exaltant le massacre de populations civiles européennes, par des bombardements tout à fait traditionnels, classiques et moralisateurs, qui comblaient d'extase certains amateurs de tueries collectives, penchés avec avidité aux fenêtres de l'information officielle et qui en demandaient encore.
Mais je me souviens que le compte rendu des émeutes de Sétif donné par la presse algéroise, m'a bouleversé. J'ai senti que la France était en danger en Algérie.
Et puis, le temps a passé. Et on a failli oublier .. là-bas, loin du drame. A Alger, à Oran. C'est cette attitude qui finalement nous tuera. Cet égoïsme d'abord, puis cette indifférence à l'égard du voisin qui souffre, du compatriote qui risque sa vie. Les Pieds-Noirs ont payé cher par la suite, leur manque de solidarité, de cohésion et surtout de lucidité. Nous étions un "peuple-sentinelle" de l'Occident, Mais nous ne le savions pas !
Par la suite, j'ai pris connaissance des commentaires du général Duval, commandant de la division de Constantine, qui a su rétablir l'ordre avec l'efficacité que nous avons relatée. J'ai lu aussi des commentaires émanant d'hommes politiques d'Algérie.
Et j'ai entendu parler de "victoire"... de "paix pour dix ans".
Stupidité ! Contresens à la fois ridicule et tragique !
La guerre avait commencé le 8 mai 1945. Mais elle n'était pas interrompue, encore moins terminée. Elle allait se poursuivre pendant dix-sept ans.
Aujourd'hui encore, à l'examen minutieux, spectroscopique, de cette page d'histoire, on reste interloqué devant le faible intérêt historique qu'elle a finalement suscité.
Certes, nos adversaires ne se privent pas d'exploiter cet événement pour nous accuser du crime de génocide. En agissant ainsi, ils manifestent leur volonté de nous immobiliser sur une position constamment défensive. on s'efforce, par tous les moyens, de ne voir dans ce drame du 8 mai 1945 qu'une arithmétique de cadavres à clarifier. Nous obliger à réfuter sans cesse ces chiffres invraisemblables de 45.000 ou 60.000 victimes dont on veut nous rendre responsables,
Grâce à cette manoeuvre, toutes les conditions sont réunies pour nous interdire de chercher une réponse à deux questions. Deux questions qui se posent et qui se sont toujours posées. J'ose affirmer ici en toute responsabilité, mais surtout en toute modestie, que je suis le seul à avoir posé ces questions. A ce propos, permettez-moi de vous faire part d'une constatation : chaque fois qu'il m'arrive de formuler ces deux interrogations, je provoque une véritable crise d'hystérie chez mes interlocuteurs ennemis,
Voici les deux questions.
La première : pourquoi ces émeutes se sont-elles déclenchées le 8 mai 1945 ? C'est-à-dire le jour symbolique de la capitulation sans condition de l'armée allemande ?
La deuxième : pourquoi "là" ? Oui, pourquoi ces événements sont-ils restés circonscrits dans ce secteur bien limité du Constantinois, la terre céréalière des Haut-Plateaux et la Petite Kabylie ? Car il ne se passe rien par ailleurs.
Mensonges ! me rétorque-t-on. Il s'est déroulé des événements très graves le 1er et le 2 mai 1945 à Oran, à Alger, à Bône ! Des défilés de militants. Plusieurs morts sont à déplorer. Un à Bône. Un à Oran. Deux à Alger, dont un rue d'Isly, devant le casino music hall !
Voilà la réplique que l'on m'oppose. Oui. Evidemment.
Dans les villes que nous venons de citer se déroulent, effectivement ce jour-là, des défilés de quelques centaines d'indépendantistes chauffés à blanc. La police n'est pas avare de matraquages. Des coups de feu partent. Deux morts à Alger. N'oublions pas que nous sommes encore en guerre. Et que l'usage des armes à feu ne signifie rien d'exceptionnel à cette époque.
Mais, entre une manifestation violente avec intervention musclée des gardes mobiles d'une part et une insurrection qui se caractérise par des fermes incendiées, des fonctionnaires pendus, égorgés, brûlés vifs, des civils de tous âges massacrés par dizaines, des femmes collectivement violées, torturées, à qui on a coupé les seins, avant de les éventrer d'autre part, il existe une différence.
Qui va se permettre de comparer ce qui se passe le 1er mai à Alger, Oran et Bône avec ce qui explose le 8 mai à Sétif, Perigotville, Chevreul, etc..
Cependant, nous ne commettrons pas l'imprudence de nier une évidence : ces défilés et tout particulièrement celui qui se déroule à Alger, place Bugeaud, véhiculent en eux-mêmes un message de haute importance. A cause d'un détail, sur lequel les gens qui m'interpellent restent cependant muets. Un tout petit détail ... très petit. Un petit détail encore une fois, oui, mais porteur cependant d'un énorme capital d'information indispensable à la compréhension de l'événement. Voici ce détail : "Quelques manifestants d'Alger, le 1er mai 1945, ont exigé au milieu de leurs clameurs et de leurs vociférations, que fût constitué un gouvernement fédéral nord-africain présidé par "l'émir libanais Chekib Arslan ! "
Nous verrons, une fois de plus, l'importance de ce nom, Nous aurons l'occasion de nous attarder sur le rôle joué par ce personnage historique, que nous avons déjà rencontré, dans le déclenchement direct de cette émeute proprement dite. C'est-à-dire, en réalité, dans le déclenchement de la guerre qui nous intéresse.
Cette guerre qui, à partir du 8 mai 1945, va prendre son véritable essor, celui d'une guerre franco-arabe, insistons sur cette dernière formulation. Et surtout ne craignons pas la vigueur et plus encore la vérité des mots. Car depuis 1931, les leaders révolutionnaires algériens sont animés du souci dominant d'arabiser à outrance le combat qu'ils vont conduire contre la France. L'arabité rénovée devient l'ossature de leur expression guerrière.
En temps voulu, nous préciserons le rôle joué par cette grande figure de l'islam, l'émir libanais Chekib Arslan, en répondant à ces deux questions fondamentales que nous tenons à formuler à nouveau :
Pourquoi ces événements se sont-ils déclenchés très précisément le 8 mai 1945 ?
Pourquoi se sont-ils concentrés exclusivement, dans l'ouest et le nord-ouest constantinois, les Hauts-Plateaux sétifiens la petite Kabylie, dont fait partie Bougie: ma ville natale.
Texte tiré du Livre du Dr Jean-Claude PEREZ:
L'ISLAMISME DANS LA GUERRE D'ALGERIE.
(Paru dans Acep-Ensemble N°247)