Il m'arrive de songer
Revenant, en arrière
S'il n'y avait eu, il est vrai
De la part des Français
Cette fameuse barrière.
Cette chaleur, en arrivant ici
Nous l'avons tous ressenti,
La même qu'un serpent
Dans un nid entrant,
A sur les moineaux petits
Les bouffer s'appétant
Avec un grand appétit.
La porte, ouverte étant
Ils ne l'ont pas fermée,
Car tout autrement
Le faire, ils ne pouvaient,
Le naturel aidant
Ils n'avaient qu'une idée
De débarquer nous empêcher.
Nous disant bonjour
En ouvrant la fenêtre
Nous jeter dans la cour
Et, nous voir disparaître.
Les femmes et les enfants d'abord,
Les autres n'en parlons pas,
Il faut attendre encore ,
Camarades, marquons le pas,
Car au train ou ça va
Ils seront bientôt morts
Au départ de chez eux.
Moins ils y en aura
Arrivant au vieux port
Ils seront moins nombreux.
Le Maire de Marseille,
Sur le moment pressé
Devant tous,... déclarer ,
Tant que Gaston sera Deffert,
La place qui vous revient,
Vous, Français d'outre mer
Est une place en enfer.
Pieds Noirs, moins que rien
La seule qui vous va bien
Est avec les marsouins.
Le problème sera réglé
Au frais vous resterez
Et tous les braves Marseillais
Ne seront pas dérangé.
Difficile à croire
Tout ce qui s'est passé,
Une place dans un tiroir
Ils l'auraient refusé,
Si nous n'avions su nager
Et le linge garder
Au jour et à l'heure qu'il est,
Dans ce port par la sardine bouché,
Tous les Pieds Noirs seraient noyés.
Ainsi grâce à vous,
Nous avons put évaluer
Cet Amour, pour nous
Que vous aviez démesuré.
Je vous le dis, cela nous a aidé
A découvrir, cette malveillance
Qui nous a fait garder,
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A tous, notre indépendance.
Grand merci à toi,
Oh peuple de France,
De nous avoir ouvert les yeux
Sur notre différence,
Ce qui a été pour nous
Notre plus grande chance.
Que des deux, le plus con
C'est pas celui qu'on croit.
A jouer du violon
C'est l'aveugle qui voit.
Abandonné et trompé
Par cette unique Grandeur,
Vous avez attendu
Que vienne notre dernière heure,
Que s'écoule le temps
Sur une victoire perdue.
Ces milliers de braves gens
Plus que vous Français,
Adorant leur patrie
Par vous exécutés,
Et par un homme de génie
Qui un jour leur a dit
Pieds Noirs mes amis
Je vous ai tous compris.
Nous avons à nos dépends appris,
De ce grand homme, les valeurs,
Et de ceux qui l'accompagnent,
Mensonges lâcheté hypocrisie
Huit ans durant ont été leurs compagnes.
Et levant ses deux bras
Pour nous mettre tous à l'aise,
La France jamais n'abandonnera
Notre Algérie Française.
Le Bagage ou mourir,
Nous pouvions choisir-
Pour vous c'est évident-
La valise dans les dents,
Nous devions tous périr.
Ce choix, Marseillais
Par vous décidé
Car si tôt débarqué ,
Des navires accostés
Dans le cul, on l'aurait .
C'était sans compter
Des Pieds Noirs le jeu
Ce que vous ne saviez pas,
Et ne saurez jamais,
Pas besoin d'être deux
Pour tout recommencer.
Défenseurs ardents
De l'homme ses droits,
L'adversité devant
Vous ne vous mouillez pas.
L'amalgame refusant,
Ça plus jamais ne voulez
Français et tolérants.
Couleaux vous resterez
Si ce terme choisi
Vous ne traduisez pas
Zieutez vers Paris
On vous l'expliquera..
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