ALLO ! Allo ! Les os de vos morts. Ici Moi et Augu. Nous sommes à Neuf-Jersey (ça veut dire le tricot neuf en américain). Je vous cause de le micro du Stade qu'il est relié tsur la chaine internationale qui passe par le Canada, le Kanchakail, l'A.B.C.D. de Londres et enfin, qui s'arrive à Radio-Cité-La-Colonne.
Le stade il est plein comme une gargoulette. Augu et Moi on est à côté le ringe ac tous les jornalisses. Entre nous deux, un collègue américain du New-York Régal Tribune. C'est une armoire à glace, les cheveux coupés aux enfants des douars et qui se fume un madone de cigare et comme y dit l'autre, y faut pas être faignant pour tirer tsur un torpilleur comme ça.
Les premiers combats y se disputent. Ma on fait pas entention pourquoi le monde chic y commence à rappliquer : Les vedettes du ciné, les girelles du Musical, les rois de la finance, le roi du cirage, du chwingomme, de la crême à. raser, Y manque le roi des tchoutches.
Ac Augu on est pâles comme si on s'était avalé la purge.
Tout d'un coup dans un grand broubaba, des mastodontes de poliçmans y s'arrivent ac les deux champions. Les deux hommes y montent tsur le ringe,. Cerdan y s'enlève sa robe de chambre bleue et va se toucher la main de son aversaire. La « Marseillaise » et l'Yme américain elles éclatent... J'a mes jambes qui flagellent. Augu à côté moi, nerveux y remue comme un ver dla Sybouse et y bouffe des cacaouettes.
La cloche elle sonne. Les boxeurs y se lèvent d'un bond, pourquoi y zétaient assis. Les ménagers et soigneurs y quittent le terrain. Le grand combat y commence. Ça deux beaux boxeurs : Cerdan, on dirait le million de Cretonne ; Zale il est aussi costaud ma moins souple.
1er RAOUG (je prononce à l'américaine). - Les deux boxeurs y se régardent de travers et rentrent tout de suite dans le cor à cor. Zale y vise le stomac et Marcel la fugure. Avantage à Cerdan.
2me RAOUG. - Marcel il attaque. Zale aussi. L'arbitre y sépare pourquoi y zétaient accrochés comme deux setches. L'avantaye elle est à notre collègue. A côté moi, l'Américain y se mastique nerveusement son cigare. Augu, qu'il a plus de cacaouettes, y se ronge les ongles.
3me RAOUG. - Le même que l'autre. Not Marcel y prend de l'avance. Ah, si vous verriez ce jeu de jambes, on dirait une sauterelle de Biskra.
4me RAOUG. - Marcel y tape des deux mains et Zale y s'accroche comme un dispérate. Cerdan y tire un swing ac un zuppercup formidable.
Mon voisin y tyre des fusses tsur son cigare que te dirais le Bône-La Calle à la côte de Blandan.
5me et 6me RAOUG. - Cerdan comme le torriador y torne autour du taureau fatigué et se lui bombarde le portrait. Zale esquinté y baisse le pied et s'accroche malgré que l'arbitre y crie comme les marchands : « Brek, brek ».
Tout à l'heure à la place du brek y va te lui donner un beignet.
7me RAOUG. - Zale il a l'arcade sorcillère ouverte, le sang y coule, ma le combat y se continue à toute vitesse. Augu, qu'il a plus rien a manger y s'a pris la pochette du jornaliste étranger qu’il était devant lui et s'la mord.
8me et 9me RAOUG. - C'est une véritable donnade à la vie et à la mort. Marcel y gagne des points. Zale y continue à donner des coups de melon (heureusement que c'est pas à la bônoise) et y s'accroche tout le temps.
10me et 11me RAOUG. - Cerdan, la victoire dans le gant et comme le bombardier, y continue la destruction de la gratte-ciel américain et tape rien que dans la toiture. Zale il encaisse les coups de la mitrailleuse à répétition. Ouf . Comme il est long à venir ce coq-nout.
Mon copain Américain y s'a avalé son cigare et les gouttes de sueur ,elles lui coulent pourquoi il avait fait un parié pour Zale.
Ac Augu, on se lève, on s'asseoit, on se relève, on se rasseoit, et les Français y sont déchaînés.
Tot d'un coup, Cerdan y s'allonge un zuppercut estraordinaire et Zale, comme un pourpre à qui t'y a tourné la calotte, y tombe molle dans les cordes. Le pauvre Tony de ce coup-là s'a vu toutes les étoiles du drapeau .américain devant sa vue des yeux.
Les soigneurs y se l'emportent, lui donne à boire, ma c'est fini, il est coq nout.
Le 12me raoug y tape et l'arbitre y déclare Cerdan vainqueur.
Ché tapage, ché cacophonie. Ac Augu on s’embrasse et on commence à chanter : « C'est Marcel qui gagne, qui gagne... », comme pour les matches et pour les élections quand l'aversaire y s'a mangé le saucisson. Le public américain qui l’est sportif y s'applaudit notre Marcel. C'est une soirée que l’on se souviendra Moi et Augu. Depuis longtemps on s'attendait une victoire. Elle est venue grâce à un Africain.
Escusez-moi, ma le temps y presse et on se va s'embrasser notre nouveau champion.
A demain,'Ies détails tsur l'ariodrome, pourquoi nous arrivons tsur un Constellation ».
Vive l'Amérique, Vive la France, Vive Bône
Envoyé par Marc Dalaut