N° 169
Février

http://piednoir.net
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Février 2017
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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Les derniers Numéros : 159, 160, 161, 162, 163, 164, 165, 166, 167, 168,
EDITO
Savoir dire "Assez, Basta !"

         Chers Amis,

         Depuis plus d'un demi-siècle, la politique et les médias nous éloignent des fondements de notre mémoire en niant tout notre passé, en créant des repentances ou des fausses dates historiques, en détournant les bases de notre histoire ou en déconnectant la vérité commune de nos communautés avec l'Algérie. S'il y a bien un retour qui est bénéfique, c'est le retour aux sources grâce à nos sites Internet P.N et bien sur notre chère Seybouse.

         On tisse à nouveau du lien dans la communauté et dans les générations. Chaque site essaie de privilégier et raconter au mieux les racines de sa ville, de son village, les produits de la mémoire brute et non transformée.

         Les circuits Internet de diffusion de la mémoire rencontrent de grands succès, même hors communauté, et sont très complémentaires aux circuits de diffusion dits alternatifs, comme les livres, les expositions, les associations, etc.. qui ne rencontrent plus d'ailleurs un franc succès ou un grand intérêt comme par le passé.

         Internet nous permet de redevenir maîtres de notre mémoire. Les spécialistes de la " novlangue " appelleraient cela l' " intermémologie ", l'union de l'Internet, de la mémoire et de la science. Nous, on a appelé simplement ça: reprendre le contrôle de notre mémoire où l'on peut dire à nos ennemis, les politiques et les médias " Assez, Basta ! "

         Oui on peut le leur dire car de plus en plus de jeunes reprennent le flambeau avec Internet et notre mémoire perdurera encore longtemps contrairement aux desseins de nos ennemis qui sont aussi ennemis de la France avec l'imposition forcée de la " colonisation du pays " par des populations peut-être douteuses qui peuvent s'avérer guerrières.

         D'ailleurs le tournant de l'histoire que prend la France depuis quelques années, avec les événements qui ont causé des centaines de morts dans le pays et qui n'est pas prêt de s'arrêter, nous donne entièrement raison dans le combat de notre mémoire pour tenter d'éviter à nos enfants et petits-enfants un destin équivalent à celui de l'exil de 1962.

         Se battre pour notre pensée de mémoire d'exilé c'est se battre contre la police de la pensée unique, mortifère et destructrice des cerveaux que l'on tente de nous imposer depuis des décennies.
Bonne lecture, JPB                   
         Diobône,
         A tchao.
       


UNE BELLE FETE
Journaux envoyés par M. Marc Donato

à " l'Harmonie Bônoise "
Extrait de la Dépêche de Constantine du vendredi 4 janvier 1956.

               Nos amis de l'Harmonie Bônoise avaient organisé, hier matin, dans la salle de leur société, une belle fête qui leur a permis, non seulement d'aborder l'année nouvelle dans de bonnes conditions, mais encore de récompenser quelques excellents musiciens.
               En effet, le dévouement et le talent dont ont fait preuve plusieurs membres de l'association leur ont valu de recevoir une magnifique récompense, en l'occurrence la Médaille des Sociétés Musicales et Chorales.
               Ces distinctions ont été solennellement remises hier, au cours d'une réunion qui fait honneur à l'Harmonie Bônoise.

               M. Dominique Accomando, président de la Société, avait auprès de lui les membres du Conseil d'Administration, MM. Mazzola, Lopez, Proust, Viricel, Nabeth, Antonietti, Vincent, Yacono, etc. Il y avait là également le dévoué chef, M. Charles Bracale, directeur musical, tous les sous-chefs du groupement, tous les musiciens et leurs familles.

               Après que la traditionnelle " fougasse " eut été offerte à l'assistance et que des gâteaux aient comblé les vœux des enfants, M. Dominique Accomando prononça une éloquente allocution.
               Le Président de l'Harmonie Bônoise se réjouit de voir, rassemblée autour de lui, une assistance aussi nombreuse et aussi enthousiaste dont l'empressement prouve une fois de plus les excellents sentiments liant les membres de cette grande famille musicale.

               Puis, dans les termes les plus heureux, le président fit l'éloge des musiciens dont les mérites viennent d'être si brillamment retenus. Et ceci dit, M. Accomando remit la médaille des Sociétés musicales à MM. Henri Marguerith-Dupré. André Debiez, Georges Pisani. Marcel Curbet. Roger Cozzolino, Emmanuel Cordaro, Vincent Di-Costanzo.

               Une médaille devait aller également à notre regrette concitoyen, M. Eugène Chamboissier dont le décès prématuré l'a empêché de recevoir une distinction qu'il avait si largement méritée. Après qu'une minute de recueillement ait été observée à la mémoire de M. Chamboissier, le président de l'Harmonie remit la médaille à son fils, notre estimé concitoyen, M. Armand Chamboissier, professeur.

               Vivement ému par ce témoignage de sympathie, M. Chamboissier exprima ses remerciements au président et à ses camarades de l'Harmonie Bônoise.

               La réunion se poursuivît ensuite très animée jusqu'à une heure avancée de la matinée. Elle a marqué une bonne page dans la longue histoire la grande association musicale bônoise.


2017 - ALGERIE ENNEIGÉE
Envoi de diverses sources
Bône, envoi de M. Mounir Haneche
Photo de M. Mounir Haneche   Photo de M. Mounir Haneche
Photo de M. Mounir Haneche
Photo de M. Mounir Haneche
Photo de M. Mounir Haneche
Photo de M. Mounir Haneche
Bone, envoi de M. Robert Léon
Envoyée par M. Robert Léon

Images d'Internet envoyées par plusieurs correspondants
Constantine


Constantine


Tlemcen

Sahara



Kabylie


Dely Brahim


Fables Bônoises
De M. Edmond Brua
Envoyé Par M. Carpy Dominique

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LA MORT ET LE BONOIS

                Deux habitants d'Hippone un jour se querellèrent.
                C'est, dans la cité d'Augustin,
                Chose toujours spectaculaire.
                Mais le fils de Monique exprimoit en latin
                Ce qu'au plus fort de leur colère
                Mes Bônois se disoient. Irai-je pour vous plaire
                Remettre en latin le débat ?
                J'aime mieux vous livrer le thème :
                - O grand lâche ! O falso ! Descends à oir en bas !
                Tu te tiens la pète ou la flemme ?

                Va, mieur pour toi tu sors dihiors,
                Aussinon moi dedans je rentre
                Et pis je monte en haut et les boyaux du ventre
                Par les œils de ta tête un par un je m'ies sors
                Pour m'en fabriquer, diocane,
                Des boyaux de... comment ?
                - De vélo ?
                - De bécane !
                Va t'apprendre à causer d'abord.
                Pis, vec les oss de tous tes morts,

                Je me fais des crayons, des cannes,
                Des... choses, des... machins qu'on se prend les oiseaux,
                Comment qu'on les dit ?
                - Des baguettes ?
                - Va de là ! C'est des reginglettes.
                - Si je descends en bas, coulaud, si je descends,
                Un coup en haut les yeux en premier je te sonne.
                Un coup ? Quoi je dis ? Au moins cent !
                Et chaque coup, trois bosses, dio bone !
                Et chaque bosse i' sort le sang

                Et le sang, c'est la mort ! C'est vrai ou non, cavé ?
                - Entends-moi cet enfant de pute !
                Qui c'est premier qu'il a serché duspute ?
                Petit, porte-moi trois pavés.
                Je me l'affogue à sa fenêtre,
                Encor sans le prendre en retraître !
                - Tu m'as dit ça, tu m'as tué !
                La mort des coqs ! Et où nous sommes ?
                Tout le lait qui m'a remué !
                Arrégardez çuilà qui se croit d'être un homme.

                I' vient tout gonf et tout vilain.
                Au plus s'il est un petit nain
                Qu'en soufflant dessur i' s'envole !
                - Un homme comme toi, madone, achpète un peu,
                Je veux mourir, mourir je veux
                Si j'y bouffe pas, ma parole,
                La boumarolle !
                - Allez, va, petit fout-la-faim !
                - Petit ? Le monde i' sont témoins

                Qu'i' me traîne en-dedans la boue,
                Mâ si je l'aurois dans les mains,
                La mort de lui, je m'ie secoue
                Et j'y tords les claouis jusqu'à tant qu'i' vient blancs !
                D'un grand vous avez peur ? Ah ! ouatt ! I' fait semblant.
                Laissez qu'i' souffle un peu du vent.
                Force à force i' se déracine
                Çuilà-là que sa tête au ciel elle est oisine
                E t qu'i' touche a'c les pieds l'empire de ses morts !
                - Si c'est pas malheureux qu'on s'entend la racaille
                Insulter à le monde ! Il est mortel, alors !

                Allez, va, bon, je sors dihiors.
                A oir de moi ou toi qui va lever la paille
                Ou cracher d'sur les morts. Trouve un morceau du bois.
                Et surtout, n'as pas peur. Qu'est-c' qu'on dit, les Bônois ?
                Que le cimitière de Bône
                Le goût de mourir i' te donne
                En premier que tu le connois !
                Tant d'éloquence mortuaire
                Fit l'effet qu'elle devoit faire.

                La Mort passoit par là. - Viens, dit-elle, avec moi.
                Tu n'as goûté que les prémices
                Du bonheur qui t'attend dans ce lieu de délices.
                Le Bônois se tait prudemment.
                Elle insiste, elle s'évertue
                Tant qu'il trouve enfin l'argument :
                - Si je meurs, ma mère i' me tue !

                MORTALITÉ

                La Rhétorique à Bône est en honneur constant.
                N'y va jamais, ô Mort, car tu perdrois ton temps
               
Edmond Brua








SOUVENIRS
Pour nos chers Amis Décédés
Nos Sincères condoléances à leurs Familles et Amis


Envoyé par Mme Elyette Fillioz

Décés de Claude STEFANINI « Bubu »

       Publié le 26 janvier 2017 par SkikdaMag
   Le 25 janvier 2017 un brutal et cruel événement vient de frapper la grande famille des Philippevillois et Skikdis. Claude vient de nous quitter.
   Nous le savions certes bien fatigué mais son hospitalisation ne présageait pas une telle issue.
   Skikda Magazine (SkikdaMag) perd un de ses piliers fondateurs car très vite il avait rejoint Jacky le créateur du Site.
   C’était entre autres le père de « Dis Papy, raconte-moi comment c’était l’Algérie que tu as connue ».
   Claude, dans sa générosité a fait parvenir à Jacky, son copain de toujours et Webmaster de Skikdamag, l’intégralité de son ouvrage publié en épisodes actuellement sur notre site.
   BMW aura à cœur de nous faire savourer toute la sensibilité imprégnant ces pages de vécu.

   Par notre grande complicité, nous nous étions donné des surnoms.
   Ainsi nous avions affectueusement surnommé Claude « Bubu », dérivé de « bulot » ce gastéropode de Normandie, là où Claude vivait.
   BMW, Ben Merlan Webmaster, jacky fils du Coiffeur de la rue Valée.
   Autre gastéropode lui également marin, Scoungil, Gilles, (pour sourire « des Collines du Montplaisant ») escargot que Claude ramassait aussi sur les rochers immergés de la corniche de STORA.
   Associés également dans la peine, celle de Joseph ALFONSI, alias affectueusement Tonton Joseph, notre illustrateur ainsi que celle de Henri PEREZ que nous surnommons Enrique, notre musicien.
   Tous frappés par cette cruelle disparition, c’est tout Skikdamag en deuil.

   A Danielle son épouse, à l’ensemble de sa famille, l’expression de notre profonde affliction accompagnant toutes nos sincères condoléances.
   Claude nous te disons Adieu mais tu restes dans nos cœurs et dans nos pensées.
   Repose en Paix.
   P.S : Les personnes désireuses de contacter la famille de Claude doivent impérativement le faire par mail à son frère : M. pierre.stefanini@orange.fr
https://jakcol6478.wordpress.com/

     Les Amis de la Seybouse se joignent à ces condoléances car Claude Stéfanini et Jacky Colatrella ont participé à plusieurs reprises à la Seybouse et nous les remercions chaleureusement.
      De plus j'ai eu le plaisir et le bonheur de rencontrer Claude à Bône sur le Cours Bertagna en mai 2009.
      Sur la photo ci-dessous, vous le reconnaitrez au centre entouré de Rachid Habbachi (debout à gauche), moi même, mon épouse, Elyette Fillioz (son élève), Suzy Mons, et Dominique le compagnon d'Elyette.

Photo Mme Elyette Filloz

     Claude tu as bien travaillé toute ta vie et surtout pour la communauté, maintenant repose dans la paix éternelle.
Le Webmaster : J.P.B.
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LE MUTILE N° 41, 16 décembre 1917 (Gallica)
LA FEMME DE GUERRE
Par M. Jean CODET. Sénateur
                 Elle nous est apparue tout d'abord sous la physionomie sérieuse et douce de l'infirmière qui, penchée sur le lit de nos blessés, les pansait de ses doigts habiles et les consolait avec un ineffable sourire ; puis, nous l'avons vue guidant les pas chancelants de nos mutilés ou conduisant des aveugles, victimes infortunées de cette atroce guerre, leurs mains blanches passées au bras de ces héros pour toujours privés de la lumière. Vêtues de leurs simples blouses et coiffées de leurs voiles blancs, elles paraissaient plus belles que dans leurs robes de soie et de satin, et la croix rouge de Genève leur faisait une superbe auréole au front.
        Puis ce furent les tricoteuses qui, rassemblées le soir, autour du foyer familial, s'empressaient de confectionner cache-nez, chandails et chaussettes laineuses pour aider nos vaillants poilus à supporter le froid et l'humidité des tranchées. Elles travaillaient avec ardeur, car elles avalent conscience de servir, elles aussi, comme nos combattants du front la France.

        Ensuite, on les vit dans les usines de guerre, conduisant les tours, et travaillant l'acier, maniant tes explosifs et chargeant les obus, à la fabrication desquels elles participaient, afin que nos poilus, là-bas, soient amplement pourvus des engins et des munitions qui rompant les fils barbelés et détruisant les forts bétonnés, devaient les aider à vaincre l'ennemi en épargnant leurs vies. Quoi De plus pittoresque et de plus beau que ces soudeuses autogènes maniant de gigantesques obus et faisant jaillir autour d'elles d'étincelantes gerbes de feu ! Avec leurs énormes lunettes, elles rappelaient les cyclopes forgeant dans l'antre de Vulcain.

        Pendant que celles-ci travaillaient directement pour la guerre, d'autres s'adonnaient aux travaux dés champs. Ne fallait-il pas remplacer les maris, les fils, les frères, qui repoussaient, sur la Marne, sur l'Aisne et sur l'Yser, le Boche envahisseur et mouraient en héros pour la France ? Ne fallait-il pas soigner et nourrir ces- animaux abandonnés par le chef de la ferme mobilisé dès les premiers jours ? Ne fallait-il pas labourer, semer, récolter, faire rendre enfin à la terre les produits qui permettraient de vivre et de tenir à l'arrière comme au front ? Aussi, des femmes fortes et courageuses prirent-elles le manche de la charrue, pendant que leurs enfants guidaient, pour tracer le sillon, la marche nonchalante des bœufs. D'autres ont fauché l'herbe mûre et chargé le foin odorant. D'autres ont coupé les blés d'or et battu les gerbes alourdies par le grain.

        Que n'ont-elles pas fait, ces femmes, transformées par la guerre, pour faire rendre à la terre tous ses bienfaits !
        Nous leur devons d'avoir pu vivre et d'avoir résisté au prix, de privations légères, alors qu'en Allemagne la mortalité des femmes et des enfants s'accroissait dans de foudroyantes proportions. Un officier fait prisonnier dans nos dernières victoires répondait récemment à nos officiers lui demandant : "Pourquoi vous rendez-vous ?" - " Je me rends parce que mes deux frères ont été tués et que ma mère et mes deux sœurs sont mortes de faim, " Trop des nôtres, hélas ! Sont morts au champs d'honneur ; mais qui donc, en France est mort de faim ? - Personne.

        Si nous vivons dans un bien-être qu'on ne peut contester, nous le devons certes, en très grande partie, à nos alliés d'Angleterre et d'Amérique ; mais nous le devons aussi, ne l'oublions pas, à nos femmes de France.
        Quelques-unes remplacent déjà des ingénieurs dans les usines, après avoir suivi des cours équivalant à ceux des Arts et Métiers. D'autres imitent leur exemple et se préparent, en dessinant des épures, à calculer la force des engrenages et à construire dos machines, comme les ingénieurs qu'elles remplaceront.

        Sans doute, elles ne remplissent pas un rôle d'illustre combattant, comme Jeanne Hachette ou Jeanne d'Arc, ces deux physionomies si pures du patriotisme français, ni même comme Kenau Hasselaer, cette héroïne de la Hollande qui, pendant le siège de Harlem, tous les hommes ayant été tués, forma une compagnie de femmes et tua de sa main trois capitaines espagnols sur la brèche. Mais elles remplissent un rôle utile, un rôle qui était demeuré jusqu'ici l'apanage des hommes; et la petite fille de la noble dame qui filait sa quenouille et s'enorgueillissait de ne pas savoir signer son nom, pendant que son époux combattait en Terre sainte, sera bientôt Madame l'Ingénieur, comme elle est déjà Madame la doctoresse en médecine et en droit.

        Que lui répondrons-nous quand elle viendra nous réclamer l'équivalent de ses devoirs, c'est-à-dire la plénitude des, droits qui appartenaient aux hommes que les femmes remplacent dans la société P....,
        Que lui répondrons-nous lorsqu'elle viendra nous demander le droit de suffrage et l'entrée dans nos assemblées?...
        Nous lui dirons ce que disait récemment le Président Wilson aux suffragettes de New-York en les recevant à la Maison-Blanche : "Que la guerre a soulevé des questions fondamentales et que le droit de suffrage est de ce nombre : " et nous nous prononcerons, comme lui, en faveur du vote des femmes.
                 


 Bulletin - Oeuvre de saint Augustin et de sainte Monique, patronne des mères chrétiennes  
1875 - Brochure trouvée à la BNF


L'ARMEE D'AFRIQUE
ET LA MISSION LA FRANCE EN AFRIQUE
               
UNE SAINTE EN ALGÉRIE

                Il y a deux mois, est morte à Alger dans la paix du Seigneur et en odeur de sainteté, une pieuse et humble fille, qui fut, en un sens, la vraie fondatrice et la gardienne du pèlerinage de Notre-Dame d'Afrique. Nos pieux lecteurs liront avec intérêt la Notice que l'on nous communique sur la Vie de cette servante de Dieu, la première sainte, peut-être, que l'Afrique ressuscites, donnera à l'Église et au ciel.

                Les saints d'Afrique sont nombreux. Après les grands Évêques et les SS. Docteurs qui illustrèrent cette Église florissante autrefois, ce qu'on remarque surtout, en parcourant son histoire, ce sont ses Vierges, ses Anachorètes, ses Martyrs.

                L'Afrique ressuscitée vient à son tour d'envoyer au Ciel une Vierge, une pauvre fille qui, depuis près de 50 ans, a mené tout à la fois la vie des Anachorètes et des Martyrs sur cette même terre qui, au berceau de, l'Église avant d'être devenue le foyer de la barbarie, avait déjà produit tant de saints et tant de saintes. Elle a été surtout admirable par son humilité, son amour des souffrances, sa piété envers Marie, sa charité poussée jusqu'à l'héroïsme.
                C'est à Notre-Dame d'Afrique, c'est sous le manteau de la sainte Madone que la servante, de Dieu dont nous avons à parler [ici, est venue; dès les premiers jours du pèlerinage, abriter sa vie si mortifiée et si intérieure.

                Plusieurs fois dans ce Bulletin, en parlant du pèlerinage de Notre-Dame d'Afrique, nous n'avons pu nous empêcher de soulever un coin du voile derrière lequel cherchait à se dérober aux regards de tous, une existence héroïquement belle. Nous avons déjà fait connaître à nos lecteurs cette femme, type de la foi vive et simple et du zèle pieux. C'est elle, en effet, qui était la gardienne du sanctuaire vénéré, c'est elle dont la vie admirable, avait été la promotrice de cette dévotion à la reine d'Afrique, qui devint bientôt si populaire.
                Le pèlerinage de Notre-Dame d'Afrique remonte à une vingtaine d'années, date déjà lointaine dans un pays comme l'Afrique où tout est créé d'hier.
                Depuis cette époque, un grand nombre de fidèles ont gravi cette montagne, chaque jour plus célèbre, où Marie se plaît à être implorée, puisqu'elle y répand des faveurs sans nombre dont plusieurs sont vraiment miraculeuses.

                Ces nombreux pèlerins qui vinrent ainsi déposer aux pieds de la Madone, leurs supplications, leurs besoins, leurs joies et leurs peines, ont tous remarqué cette humble femme, à l'air angélique sous ses traits amaigris, aux longs vêtements noirs, toujours propres, mais pauvres et souvent rapiécés, qui passait exclusivement sa vie au service de Dieu et du pieux sanctuaire de Marie.
                Le peuple, en parlant d'elle, l'appelait la Sœur de Notre-Dame d'Afrique.
                Ceux qui l'approchaient plus fréquemment lui donnaient le nom de Mademoiselle Agarithe.
                Aux yeux de tous, elle était la gardienne de la Chapelle pour elle, elle aimait à se dire très-haut, l'esclave de la sainte Vierge.
                La suite de ce récit fera voir que non-seulement elle a assisté à la fondation du pèlerinage, mais encore qu'elle y a pris une part active car, comme Bernadette à Lourdes, et Mélanie à la Salette, c'est surtout à elle que la sainte Vierge manifesta son désir d'être honorée sur cette colline.

                Quoi qu'il en soit, dès que la chapelle provisoire commença à sortir de ses fondations, Agarithe vint s'y installer et, depuis, ne s'en est plus séparée. Elle se fit en effet construire une étroite cellule, d'un peu plus d'un mètre de large sur trois mètres à peine de long, avec une porte qui ouvrait sur la chapelle, et d'où elle pouvait voir le Saint-Sacrement aux pieds duquel s'écoulèrent les plus doux moments de son existence.

                C'est là qu'elle vient de passer les vingt dernières années de sa vie, occupée à vendre des objets de piété ou à prier sur une marche en pierre, dans cette embrasure de porte qu'elle appelait son petit coin.
                Elle n'avait qu'à se lever pour se trouver dans sa modeste cellule qui lui servait en même temps de boutique, et où elle vendait aux Pèlerins des cierges, des chapelets, des médailles et autres souvenirs pieux qu'on aime à emporter d'un pèlerinage.

                Mais tout en Vendant ces divers objets, elle ne manquait jamais, par une de ces paroles comme les saints savent seuls en trouver, de réveiller dans les cœurs soit la confiance, soit l'amour, soit la foi. Nous verrons plus loin que bientôt les paroles ne suffirent plus à son zèle ardent, elle y joignit de petits imprimés qu'elle faisait emporter pour être lus à domicile.

                Bien souvent aussi nous avons vu les Pèlerins sortir de la chapelle avec les larmes aux yeux, et, avant de redescendre la montagne, confier à mademoiselle Agarithe, le soin de solliciter de Marié la faveur qu'ils étaient venus implorer.- Que de grâces ont été ainsi obtenues et qui doivent rester ignorées !
                Mais avant de faire connaître la vie de mademoiselle Agarithe, en Afrique, disons un mot de sa naissance et. des années qui précédèrent le jour où Dieu la fixa sur ce vieux sol Africain qui est vraiment devenu sa nouvelle patrie.

                Marguerite Bergésio naquit en Piémont, à Conio près de Turin, en 1809 et le 8 septembre, fête dé la Nativité de Marie, cette mère qu'elle a tant aimée, qu'elle a si dévotement servie, qu'elle a tant contribué à faire honorer.

                Elle était fille unique, mais ne connut jamais son père qui lui fut ravi de bonne heure. Sa mère ne resta pas longtemps dans le veuvage elle se remaria, mais il n'y eut pas d'enfant de cette seconde union. Dams le cours de sa vie, Agarithe a parlé très-peu de ses premières années. Tout ce que l'on en connaît, c'est que n'ayant plus de père, elle a eu le bonheur d'être élevée par ses grands-parents qui étaient des modèles de vertu et de sainteté.
                Sa première éducation a donc été excellente, et ces germes de religion et de vertu, déposés alors dans cette âme d'élite, n'ont jamais cessé de se développer et ont produit plus tard les plus excellents fruits.

                Et cependant, elle était encore bien jeune, quand tout à coup elle fut arrachée à ceux qui prenaient tant de soins k guider ses premiers pas sur le chemin de la sainteté; et à donner à son cœur de salutaires impressions. Elle avait à peine huit ans, lorsqu'en 1817, sa mère vint se fixer à Lyon celle-ci exigea que sa fille lui fût rendue, et elle l'emmena avec elle.
                C'est à cette époque que la jeune Margarita Bergésio donna à son nom une couleur plus locale, car elle ne fut plus connue que sous celui d'Agarithe Berger.

                Dieu forme de bonne heure, et toujours par des épreuves spéciales, ceux qu'il veut s'attacher irrévocablement, ou qu'il destine à l'exécution de quelques grands desseins ultérieurs. A Agarithe, il donna l'épreuve la plus sensible au cœur d'une fille aimante et pieuse.

                Après lui avoir enlevé son père, dont elle connut à peine les caresses, après l'avoir ravie à l'affection et aux soins éclairés de son grand-père* il la mit seule dans une grande ville, où tout le monde lui était étranger, et à côté d'une mère qui, par sa légèreté et son peu de religion devait empoisonner l'existence de sa vertueuse fille d'une façon bien triste et bien amère.
                On remarque dans la vie de chaque serviteur de Dieu qu'il y a comme un caractère particulier de souffrance et d'épreuves qui s'attachent à leur existence et qui, suivant les circonstances, se reproduisent sous des formes diverses, bien que dans le fond, elles soient de même nature.

                Le genre de souffrance que Dieu semble avoir assigné de bonne heure à sa servante comme trait caractéristique de sa vie, ce fut la torture de cœur, à l'endroit de ses aspirations religieuses.
                A la tête de ses saintes les plus illustres, l'Afrique place à bon droit sainte Monique qui a éprouvé, elle aussi, toutes les angoisses du cœur, d'abord à cause de son époux, et plus tard à cause de son Augustin.

                Chez mademoiselle Agarithe, il y a quelque chose d'analogue, mais de plus poignant encore, car ses peines lui vinrent surtout de sa mère c'est-à-dire qu'elle n'avait pas même, comme Monique, la consolation de pouvoir faire à la cause de ses tourments, ni représentations ni remontrances. Quels que soient les défauts d'une mère, la déférence et le respect qu'on lui doit ne permettent jamais de prendre vis-à-vis d'elle, l'attitude pleine d'ascendant d'un père ou d'une mère vis-à-vis de son enfant. - Agarithe ne pouvait donc que souffrir en silence, et, devant sa mère et l'étranger qui lui servait de père, se contenter de pleurer et de prier.

                C'est alors que commença à se répandre sur son visage, pour ne plus se dissiper désormais, ce voile de, tristesse résignée, de douleur calme, que nous lui avons remarqué jusqu'à son dernier jour.

                C'est alors aussi qu'elle sentit sa dévotion s'accroître de plus en plus pour la Vierge au cœur percé de glaives. C'est sans contredit sous le vocable de Notre-Dame des Sept-Douleurs qu'elle se plut davantage à invoquer Marie.

                Toutes ces circonstances permirent à la grâce de faire de bonne heure une impression profonde dans ce jeune coeur; et, malgré la tendresse de son âge, Agarithe était déjà douée d'une sagesse avancée, d'une maturité précoce qui frappèrent son Directeur lorsque, en 1820, elle se présenta à Saint-Nizier de Lyon pour se faire admettre à la première communion.
                Dieu lui envoya la grâce insigne de rencontrer, à ce moment si important de sa vie, un saint prêtre qui sut la discerner et comprendre tout ce que la grâce avait déjà mis de trésors précieux dans cette âme. Il la dirigea encore plusieurs années, et jusqu'à cette époque toujours si délicate de la vie où les années de l'enfance s'enfuient, et où le regard se fixe vers l'avenir pour y chercher la route dans laquelle Dieu -veut désormais que nous marchions.

                Agarithe n'avait pas encore 20 ans lorsque, en 1829, dégoûtée du monde qu'elle avait appris à connaître de bonne heure, elle se présenta pour faire partie de la communauté des Hospitalières qui desservent l'Hôtel-Dieu de Lyon. Cette vocation avait pour elle d'autant plus d'attraits qu'en la suivant, non-seulement elle rentrait enfin dans la solitude qu'elle avait toujours tant aimée, parce qu'elle savait y trouver son Dieu, mais encore elle se consacrait par-là au service des malades, des pauvres, des infirmes, pour lesquels son coeur a toujours eu une si vive compassion.

                Cependant elle n'y resta qu'un an;Dieu, qui la voulait ailleurs, ne permit pas qu'elle s'y fixât. Les événements de 1830 amenèrent dans l'administration civile de cet hôpital des personnages dont le mauvais vouloir, l'hostilité ouverte, portèrent le saint prêtre qui servait d'aumônier à se retirer. Il était en même temps le Directeur des Sœurs un certain nombre d'entre elles fuirent une maison où leurs Règles ne pouvaient plus les mettre à l'abri des tracas du siècle. Agarithe était de ce nombre mais, depuis, elle s'est toujours applaudie d'avoir appris à connaître là les doux fruits de la vie de Règle, de la Pauvreté et de l'Obéissance.

                A cette même époque le zèle de l'abbé Pavy, qui fut depuis évêque d'Alger, venait de voir s'ouvrir un champ bien vaste devant lui encore tout jeune prêtre, on l'avait nommé vicaire à Saint-Bonaventure de Lyon.
                C'est en courant, comme le bon Pasteur, après les brebis égarées de sa paroisse, qu'il rencontra la mère d'Agarithe, et, par la mère, il vint à connaître et à apprécier la vertueuse jeune fille qui désormais n'aura plus d'autre Directeur que lui.

                Il la plaça d'abord dans une sorte d'ouvroir où vivaient réunies, le jour et la nuit, une quinzaine de jeunes ouvrières en lingerie, sous la direction d'une vieille et sainte fille appelée Mlle Aulinet, et qui avait la réputation de tenir sa maison comme une communauté des plus sévères.
                Tous les exercices de piété s'y faisaient en commun et à heure fixe; et l'emploi de la journée était prévu d'avance par un règlement déterminé qui, entre les heures du travail, permettait à quelques-unes d'aller ensemble ou à tour de rôle, porter des secours aux pauvres, visiter les malades, servir les infirmes, ou prier au nom de toutes devant le T.-S. Sacrement et aux pieds de N.-D. de Fourvières.

                Agarithe fit là un séjour d'environ deux ans dont elle garda le plus durable souvenir. Elle aimait surtout à se rappeler que pendant tout ce temps elle avait passé ses nuits, couchée dans un long tiroir de placard, placé sur des planches dans un coin élevé de la chambre commune.
                Elle ne quitta cette maison de travail et de bonnes oeuvres que pour obéir à son confesseur en venant, avec trois autres compagnes, dévouées comme elle, se consacrer à de jeunes filles non surveillées par leurs parents, et qu'elles attiraient auprès d'elles pour les préserver.
                Mais la fondation qu'espérait faire l'abbé Pavy d'une maison de ce genre n'ayant pu réussir, il conseilla à Mademoiselle Agarithe d'attendre les volontés de Dieu sur elle, et lui donna, dans la personne d'une autre de ses pénitentes, Mlle Anna Sinquin, une compagne qu'elle ne quitta plus.

                Elle mena pendant près de 15 années ce nouveau genre de vie qui, à l'extérieur, n'avait absolument rien d'extraordinaire, mais qui a été pour elle une source inépuisable de mérites par les divers genres de souffrances que son cœur a dû encore y endurer chaque jour et à chaque instant. Dès la première année, elle commença par faire une maladie de six mois, et une autre de quatre mois l'année suivante. Ne pouvant plus travailler, Anna sa compagne fut obligée de procurer à elle seule la vie de deux. Pour cela elle dut aller le plus souvent travailler à domicile, et laisser Agarithe souffrir seule et les privations de toutes sortes et les tourments de sa maladie.

                La source de tant de souffrances venait surtout de ces tortures de cœur dont nous avons parlé plus haut, des amertumes de tout genre dont sa mère l'abreuvait, car elle voyait l'âge et les infirmités lui arriver sans qu'elle songeât même à se rapprocher de Dieu!
                Enfin, à la suite d'une longue et douloureuse maladie, les vœux, les prières et les larmes d'Agarithe finirent par être exaucées. La mère s'amenda et continua à vivre en chrétienne jusqu'à sa mort qui arriva vers 1840.

                Pendant les quatorze ou quinze ans que Mlle Agarithe mena une vie si obscure, elle prit davantage encore le dégoût du monde qu'elle voyait de moins en moins, car son état de souffrance presque continuelle l'obligea à travailler chez elle, tandis qu'Anna continua à aller au dehors. Son goût pour la solitude, pour l'union avec Dieu dans le Saint-Sacrement, son affection pour les souffrances qu'elle supportait avec une si grande résignation, ne firent que s'accroître de plus en plus. On ne la voyait plus sortir que pour aller à l'église de sa paroisse, ou pour monter à Fourvières où elle éprouvait le besoin de porter souvent ses peines, ses douleurs, et recevoir en échange la consolation que Marie se plaît à communiquer ses âmes fidèles.
                Depuis son enfance, cette dévotion à N.-D. de Fourvières n'avait fait que s'accroître avec l'âge; aussi, pendant de longues années, eût-elle pour coutume invariable de monter à toutes les fêtes de la Sainte-Vierge, et tous les samedis, à 4 heures du matin, pour aller y faire la sainte communion, et redescendre ensuite afin de commencer son travail à l'heure ordinaire.

                On a souvent remarqué que Dieu Se plaît à déposer chez la plupart de ses serviteurs les germes de la destinée qu'il leur réserve, dans la première partie de la vie qu'ils passent sur la terre. C'est ainsi qu'il semble les préparer lui-même la vocation pour laquelle il les a créés. Il est difficile, avec nos faibles lumières de nous rendre compte immédiatement des desseins de Dieu sur nous. Ce n'est que plus tard, et en jetant un coup d'œil d'ensemble sur notre vie, que nous comprenons mieux la marche que la Providence a suivie pour nous amener, le plus souvent sans violence et sans secousses, là où nous sommes.

                Ceux-là surtout comprendront ces choses qui, contre toutes leurs prévisions, ont été appelés à une vocation particulière, mais se sont abandonnés en toute confiance à la volonté de Dieu sur eux, manifestée par la voix des événements ou celle de leurs Directeurs. Ils sentiront leur Sécurité s'accroître encore en réfléchissant sur les voies imprévues et toutes providentielles qui les ont conduits insensiblement là où tout d'abord ils n'avaient jamais songé à venir.
                Ainsi en fut-il d'Agarithe.
                Dieu la réservait à un genre de vie spéciale en Afrique. Pour cela, il voulut d'abord la sanctifier; et, dès sa plus tendre enfance, il la mit entre les mains de saints vieillards qui n'eurent qu'un souci, celui de former de bonne heure le cœur de leur petite-fille à la piété et à une grande innocence de vie.

                Il voulut l'attirer à lui par le détachement, le dégoût du monde, et l'épreuve de sa vertu; et les années de sa jeunesse ont été abreuvées d'amertumes qui lui vinrent à la fois et de sa mère, et de la vie agitée qu'elle lui faisait mener dans le monde, et des écueils qui l'environnaient de toutes parts, et contre lesquels elle prit tant de soin de se précautionner.

                L'estime de la vie de Règle, de la Pauvreté, de l'Obéissance, estime qu'elle porta si haut plus tard, lui fut surtout inspirée pendant son noviciat chez les sœurs Hospitalières.
                Son amour pour les petits, les malades, les affligés, et toutes les oeuvres de zèle dans lequel elle a excellé, se développa surtout dans la communauté des jeunes et édifiantes ouvrières de mademoiselle Aulinet.

                Son zèle pour la conversion des pécheurs et le salut des Infidèles pour qui elle a montré tant de sollicitude sur cette pauvre Afrique, commença à s'enflammer dans cette maison de préservation à la fondation de laquelle elle essaya de travailler. Sa passion pour la solitude et la vie intérieure qui la porta ici, à passer le reste de sa vie dans la petite cellule du Pèlerinage, au point qu'elle resta plus de dix ans sans vouloir descendre à Alger, qui cependant n'est qu'à 3 kilomètres, se développa et grandit dans la vie si retirée qu'elle mena à Lyon pendant quinze ans, seule, dans sa modeste chambre, où Anna se rendait seulement chaque soir, après sa journée.
                Mais ce à quoi Dieu la destinait surtout, c'était à édifier la foule par son détachement du monde, son amour pour le Très-Saint Sacrement, sa dévotion à Marie qu'elle devait contribuer, nous allons le voir, à faire tant honorer sur la terre d'Afrique. Aussi, pendant tout le cours de sa vie à Lyon, il semble qu'elle ne connut aucune autre jouissance que celles inénarrables qu'elle goûtait dans la sainte Communion, dans les visites fréquentes à l'église, et surtout aux pieds de Marie, à son pèlerinage de Fourvières.

                En 1846, Mgr Pavy fut appelé au siège épiscopal d'Alger.
                Ce fut d'abord une épreuve bien pénible pour mademoiselle Agarithe qui, depuis près de dix-sept ans n'avait pas eu d'autre Directeur de conscience.

                C'était le moment que Dieu attendait pour montrer à sa Servante la terre nouvelle où il allait l'appeler.
                Un des premiers soins de Mgr Pavy, en arrivant à Alger avait été d'établir un Petit-Séminaire pour préparer des vocations ecclésiastiques à ce pauvre diocèse si dénué de tout. Mais une fois cet établissement fondé, il lui fallait entre autres choses, pour compléter son installation, une infirmerie pour les élèves malades et une lingerie.
                Les ressources de toute sorte, et surtout en sujets, manquaient alors à l'évêque d'Alger. Aussi s'empressa-t-il de jeter les yeux sur mademoiselle Agarithe et sa compagne. Il leur écrivit donc pour les prier de venir le rejoindre en Afrique.

                Les pieuses filles regardèrent cette demande de leur Père spirituel comme un ordre d'en haut. Elles n'hésitèrent pas à se mettre en route immédiatement pour ce lointain voyage d'outre-mer, elles qui depuis près de trente ans ne s'étaient jamais éloignées des bords du Rhône et elles étaient à Alger. moins de trois mois après l'arrivée de Mgr Pavy.
                L'Evêque confia la lingerie à mademoiselle Anna, et Agarithe, qui avait déjà vécu à l'Hôtel-Dieu de Lyon comme Novice Hospitalière, et qui avait visité si souvent les malades à domicile, fut chargée des fonctions d'infirmière.

                Les prêtres d'Algérie qui ont fait autrefois leur éducation cléricale au Petit-Séminaire de Saint-Eugène se rappellent encore les soins si charitables et tout maternels dont étaient l'objet ceux que visitait la maladie; mais tous ont pu faire une remarque, et aujourd'hui ils éprouvent de la complaisance à se rappeler entre eux que si, pendant ces huit années qu'elle a été chargée du soin des malades, son dévouement n'a jamais été trouvé en défaut, on a souvent pu constater que sa confiance était évidemment placée ailleurs que dans l'efficacité des remèdes.
                Chose bien remarquable, en effet, pendant tout le temps qu'elle a été infirmière, pas un seul séminariste n'est mort à Saint-Eugène Aussi, tous sont-ils encore dans la persuasion que les prières d'une si sainte garde-malade les soulageaient autant que tous les médicaments.

                Cependant Mademoiselle Agarithe, tout heureuse des jouissances que renferme le sacrifice, regardait l'Algérie comme sa terre adoptive. Mais une chose avait été surtout pénible à son cœur, quand elle avait quitté sa patrie pour passer en Afrique c'était de s'éloigner de Notre-Dame de Fourvières, de ne plus pouvoir gravir désormais cette sainte colline pour porter à sa Mère, au moins chaque samedi, l'hommage de ses bonnes œuvres, de ses travaux, de ses peines de toute une semaine.

                Rien, à Alger, ne remplaçait pour elle une telle privation. Dès le premier jour elle en avait souffert, et sa peine ne faisait que s'accroître.
                C'est pendant ces moments de religieuse tristesse qu'elle aimait à aller cacher ses regrets à quelque distance du Petit Séminaire, dans cette retraite pleine de fraîcheur et de mystère qu'on appelle le Ravin.
                C'est une étroite vallée profondément encaissée, au fond de la-quelle un ruisseau promène son eau fraîche et pure, ici sous la mousse et le lierre, là à travers les fleurs de ses rives, plus loin sur un lit de granit taillé à pic comme ,une cascade.

                Tout le long serpente, en suivant les sinuosités du ruisseau, un sentier qu'abritent constamment de leurs épais ombrages les grands oliviers séculaires qui plongent leurs racines jusqu'au fond du ravin.
                A droite et à gauche, les deux flancs de la vallée aux pentes rapides, souvent escarpées, mais recouvertes partout d'arbustes verts, relies entre eux par d'épaisses lianes de chèvre-feuilles et de clématites qui tapissent, en les entrelaçant, arbres et rochers. n y a là quelque chose qui porte instinctivement à la paix, au calme, au recueillement.

                C'est sans contredit le coin le plus .agreste des .environs d'Alger Toutes Les séductions de la nature Africaine semblent s'y être donné rendez-vous.
                Ce ravin était la promenade favorite d'Agarithe quand le devoir ne l'appelait pas aux fonctions de sa charge.
                Malheureusement, elle ne tarda pas à constater qu'il était en même temps fréquenté par des vagabonds de toute espèce. Cette remarque l'attrista, car s'il en était ainsi, il lui devenait impossible de continuer à y venir passer ses instants de recueillement et de solitude.

                C'est alors qu'elle reçoit de Dieu l'inspiration vive et ardente de placer là, dans le tronc d'un vieil olivier aux branches touffues, une petite statue de la Sainte Vierge pour l'établir comme la maîtresse de ce séjour. Il lui semblait, disait-elle depuis, que Marie elle-même lui donnait l'ordre impérieux de la faire honorer sur cette montagne, consacrée autrefois par le sang des martyrs. Elle fît part de ce mouvement intérieur à l'Évêque d'Alger qui y trouva toutes les marques d'une inspiration surnaturelle.

                Le jour même, cette sainte inspiration fut réalisée; et la blanche image de Marie vint prendre possession de son trône de mousse et de feuillage, près de l'étroit sentier et du profond ravin, à l'endroit où, grâce à une source qui s'échappe des rochers, la végétation forme le plus riche berceau de fleurs et de verdure"
                L'heureuse Agarithe se retira persuadée que Marie saurait bien garder la place, et au besoin conquérir sur le Démon son ennemi, un lieu si calme, se religieusement tranquille.

                Sa confiance ne fut point déçue Non-seulement, depuis ce jour, le ravin ne fut plus hanté par les vagabonds, mais en peu de temps il devint comme un rendez-vous de persévérante prière.

                Quelques femmes de marins avaient en effet remarqué, en passant le long du sentier, la pieuse Agarithe agenouillée devant sa modeste statue, et la priant avec ferveur. Cette douce apparition leur revenait en mémoire quand l'inquiétude pour ceux qu'elles aimaient envahissait leurs cœurs. Aux jours de tempête au lendemain d'un danger, elles prirent l'habitude de venir, elles aussi, offrir leurs prières et faire brûler des cierges aux pieds de la statue.

                Le cœur d'Agarithe tressaillit de bonheur et s'ouvrit à l'espérance. Une nouvelle inspiration lui fit connaître que le culte de Marie allait se développer sur cette montagne, et qu'avant peu elle y aurait un temple où les fidèles viendraient"n foule soit pour l'implorer, soit pour lui rendre des actions de grâces que l'Afrique posséderait enfin son pèlerinage, et qu'elle-même n'aurait plus rien à regretter puisqu'elle trouverait là, près d'elle, pour venir y épancher son âme, un sanctuaire consacré à Marie, comme celui qu'elle avait tant de bonheur à fréquenter quand elle habitait Lyon !

                D'un autre côté c'était là l'espoir et le secret désir de Mgr Pavy qui, lui aussi, regrettait Fourrières, et qui, dès le premier jour de son arrivée en Afrique, se proposait de donner Marie pour patronne à son immense Diocèse.

                Aussi est-ce avec bonheur qu'il apprit, et les nouvelles inspirations d'Agarithe et le mouvement qui déjà se, produisait autour de la Vierge du Ravin.

                Bientôt, le nombre des pèlerins et des grâces obtenues augmentant, il résolut, sur la prière de la servante de Dieu de faire quelque chose de plus. A cette même place, il fit construire, sous un rocher, une grotte rustique en, rocailles, qu'entremêlaient des coquillages ramassés sur la plage et, un jour de fête de la Sainte Vierge, il fit porter solennellement une statue plus grande et plus convenable de Marie qu'il vint bénir lui-même, entouré d'un nombreux clergé et de tout le Petit Séminaire.

                Ce fut l'occasion d'une fête qui a laissé de profonds souvenirs dans l'esprit de ceux qui y prirent part. Des arcs de triomphe avaient été dressés à celle qui venait prendre solennellement possession de ces lieux enchanteurs des banderoles étalaient dans les airs le chiffre de Marie; des chants préparés pour la circonstance se firent entendre, interrompus par de formidables détonations que répétaient, en les prolongeant, les échos du ravin.
                Le soir, un brillant feu d'artifice vint couronner la fête.

                Ce jour-là furent lues en public des pièces de poésie dont nous citerons deux extraits le premier a trait à la fondatrice de ce naissant pèlerinage.
Là semblait s'exhaler un parfum de prière
Qu'un ange aux ailes d'or
Aurait versé sur l'humble pierre.

Un ange avait bien prié là…
De ses genoux j'y vis encore l'empreinte.
Le front virginal d'une sainte
Dans ce ruisseau se refléta.

Voici ce qu'on me raconta
Tout près de là se trouve une fille inconnue,
Les Anges seuls savent son nom
Des cieux on la croit descendue
Pour venir ici-bas sanctifier ce vallon.

Elle fait son séjour du toit de l'indigence
Qu'elle sait embellir
Des doux trésors de l'espérance;
Au chevet du malade, Ange de la souffrance,
Elle vient prier et guérir.

C'est cette femme, la première,
Qui vint apporter là sa fervente prière
Et le parfum de ses vertus
A réjoui la Mère de Jésus !

Et c'est ainsi qu'on raconte au village
Les premiers jours du Saint Pèlerinage.

On dit aussi que cette Sainte, un soir,
Aux pieds de sa douce Mère,
Blanche colombe, s'enfuit
Et que près de l'autel l'extase l'endormit.

(La suite au prochain Bulletin.)                                  
A SUIVRE


A la gloire de l'Armée d'Afrique
ECHO D'ORANIE - N°260


               Au pied des monts bleutés, en un site historique
               Il est une colline où flottent nos couleurs,
               Endormis à jamais, abattus loin des leurs,
               C'est là que sont tombés ceux de l'Armée d'Afrique...
               Alignés sous la croix ou la stèle hébraïque,
               Arborant le croissant du soldat musulman,
               De modestes tombeaux témoignent de ce sang
               Que versèrent pour nous ceux de l'Armée d'Afrique.
               Et sur ce tertre obscur, morne et mélancolique,
               Ils ne sont pas là: les autres, par milliers,
               Ont jalonné de gloire, en usant leurs souliers
               La route de l'honneur, chère à l'Armée d'Afrique.
               Quand ils ont débarqué, courageux, magnifiques,
               Venus de Kabylie, d'Alger, venus d'Oran,
               De Tunis ou Rabat, de Dakar, d'Abidjan,
               Ils étaient de chez nous, ceux de l'Armée d'Afrique
               Ils s'appelaient Mullet, Krauth ou
               Bou-Haiche, Fernandez, Ouadi, Ginart ou bien Dardour
               Ayant pour idéal de planter sur Strasbourg
               Leurs drapeaux glorieux, ceux de l'Armée d'Afrique!
               A leur rang s'ajoutait le peuple nostalgique
               Ayant perdu la France en fuyant l'étranger,
               Qui dans "Rhin & Danube" accourait s'engager
               Fier de rejoindre ceux de l'Armée d'Afrique...
               Leurs grands Chefs égalaient les héros de l'Attique
               C'étaient Juin et Leclerc, de Lattre ou Montsabert,
               C'étaient Giraud, Valin, Brosset de Boislambert,
               Qui menaient au combat ceux de l'Armée d'Afrique...
               Ils ont rétabli Rome en sa grandeur antique
               On les a vus à Sienne, à Monte Cassino
               Dans la neige et le froid du Garigliano
               Dans Mulhouse et Colmar, ceux de l'Armée d'Afrique...
               Après avoir vécu l'aventure Homérique
               Quand ils ont défilé sur les Champs Elysées
               Les foules en délire étaient électrisées
               Et Paris acclamait ceux de l'Armée d'Afrique
               Mais tant d'autres sont morts en n'ayant pour musique
               Que la voix du canon et la plainte du vent...
               Passant, près de ces tombes arrête-toi souvent:
               Prie et recueille-toi: là dort l'Armée d'Afrique.

Cimetière de Sigolsheim (près de Colmar).             
de la part de J.P. AMAR, Directeur adjoint des Douanes,.             
fils de Paul et Juliette AMAR d'Oran.                  
  



NOS CONTES
L'Effort Algérien N° 2 du 16 avril 1927

LE MÉDECIN MALGRÉ LUI
Version xxème siècle
         
              Antoine Lecapellier gisait effondré sur le sofa de sa garçonnière, tenant à la main la lettre de sa tante de Sétif. Debout devant lui, Jean Capefigue tentait en vain d'interroger ce Sphinx désemparé :
           - Mais, dis-moi donc ce qui t'arrive. Tu brandis celte malheureuse lettre en poussant des petits cris sans suite. Comment veux-tu que j'y comprenne quelque chose ?
           - Malédiction, tuile; catastrophe... fin de tout, te dis-je.
           - Deviens-tu fou, Antoine ? Ta tante a-t-elle été assassinée ?
           - A Dieu ne plaise, c'est bien plus terrible que cela.
           - Je renonce à comprendre.
           - Soit, je vais t'expliquer.
           Et Antoine redressa un peu son corps pantelant pour narrer la lamentable histoire:
           - Comme je te l'ai déjà dit, ma tonte Clotilde, qui m'a élevé après la mort de mes parents, décida, sans me consulter, de faire de moi un médecin. Pourquoi ? Je l'ignore. Peu importe, d'ailleurs, la raison de ce choix. Je me trouvai donc Installé un beau matin à Alger et régulièrement inscrit au cours de la Faculté de Médecine. La première année, je passai l'examen sans savoir comment et ma tante me reçut aux vacances, à Sétif, comme Jules César le fut à Rome après la conquête des Gaules. La seconde année (qui dure toujours depuis trois ans) me vit tomber lamentablement à l'obstacle de l'examen. Je dois à la vérité de dire que je n'avais pas ouvert un livre en dix mois.

           Au retour à Sétif, tante Clotilde menaça de me couper les vivres et affirma sans rire qu'elle ferait de moi un valet de ferme. Je revins à Alger plus dégoûté que jamais de l'art d'Esculape. La peinture me tentait. Au bout de dix mois, j'y acquis une certaine notoriété et mes toiles commençaient à se vendre, annonçant déjà la vogue dont je jouis maintenant sous le pseudonyme de Fiabani. Par contre, la médecine me valut encore un échec retentissant. Mais celte fois, j'avais mon idée. J'écrivis froidement à ma tante que j'étais reçu avec mention très bien et je fabriquai même (ô honte !) un document " officiel " pour appuyer mon mensonge.
           " Et depuis, ça continue, ma tante me croit médecin établi, alors que je suis peintre, sans m'en plaindre, d'ailleurs.
           - Mais, je ne vois rien de terrible en tout cela ?
           - Un peu de patience, mon vieux Jean, j'y arrive. Pour ne pas te faire languir plus longtemps, je vais te lire le passage principal de la maudite lettre. Tiens-toi bien :
           " Mon cher Antoine, j'ai le plaisir de t'apprendre que je t'adresse un client, en la personne de M. Derval, le riche colon que tu connais bien. Ce pauvre homme est malade depuis plus de dix ans et tous les médecins l'ont abandonné. Je lui ai vanté tes mérites et l'ai décidé à te consulter. Je te le recommande chaudement, il ne regardera pas au prix, sois-en certain. C'est un client à soigner, etc... "

           Sans commentaires, n'est-ce pas. Tu comprends maintenant, mon vieux Jean, dans quels vilains draps je me trouve ?
           Mais Jean Capefigue n'essayait pas de comprendre. Un rire fou le secouait, un rire impérieux, qui le courbait sur sa chaise et faisait venir les larmes sons ses paupières.

           Le gros homme se laissa tomber en geignant dans un large fauteuil, cependant que sa fille, une délicieuse blonde de vingt printemps, prenait une chaise en face d'Antoine Lecapellier. Ayant refoulé l'air emmagasiné dans sa vaste poitrine, M. Derval s'épancha :
           - Ah ! Docteur, comme je suis heureux de vous voir. Votre tante m'a dit beaucoup de bien de votre science ! Je suis persuadé que vous allez réussir là où les autres ont échoué.
           Antoine prit un air grave :
           - Monsieur Derval, je ferai, croyez-le, tout mon possible pour vous rendre la santé. Expliquez-moi longuement votre cas.
           Antoine appuya sur le mot " longuement ". Il voulait différer l'instant suprême où il lui faudrait donner son diagnostic

           M. Derval exposa en détail sa lamentable histoire. Depuis bientôt dix ans, il se privait de tout. II avait dit adieu à la bonne-chère, aux vins capiteux, au tabac parfumé, aux émotions de la chasse et des courses, aux voyages et, en général, à tout ce que sa fortune pouvait lui procurer pour l'agrément de sa vie. Malgré ces privations, il éprouvait des vertiges, des maux d'estomac, des somnolences inexplicables. En outre, il se sentait sombrer chaque jour davantage dans la plus noire hypocondrie.
           Pendant l'exposé de M. Derval, sa charmante fille poussait des soupirs. Elle semblait prendre Antoine à témoin et lui demander : " Pourquoi faut-il que ma jeunesse se passe dans les cabinets de consultation des médecins ? Pourquoi ne connaîtrais-je pas, comme tant d'autres, les joies du sport, des voyages et des spectacles. Suis-je donc condamnée à vivre ainsi comme une garde-malade ? Ce pauvre papa est-il vraiment aussi atteint, qu'il veut le croire ?
           Et son joli regard se portait, suppliant vers Antoine. Celui-ci admira d'abord la beauté de ces yeux et, soudain, il comprit la détresse de la jeune fille. Il comprit également autre chose et se sentit sauvé. Prenant le ton qui convient quand ou parle au nom de la Faculté, il mit fin à cette première entrevue :
           - Monsieur Derval, volte cas n'est pas très grave. Confiez-vous a moi, faites tout ce que je VOUS ordonnerai et dans deux mois, vous aurez retrouvé votre vigueur de naguère. Je vous prendrai demain matin à votre hôtel pour commencer votre cure.

           Deux mois après, Jacqueline Derval, seule cette fois, pénétrait dans le salon d'Antoine Lecapellier. S'avançant vers le docteur d'occasion, elle lui serra la main un peu plus longuement, peut-être qu'il ne sied entre cliente et médecin :
           - Monsieur Lecapellier, je ne sais comment vous exprimer ma reconnaissance. Papa est véritablement transformé. Il ne rêve que voyages et distractions. Il est gai comme un pinson et repousse avec mépris tous les médicaments que je lui propose. Par contre, il vient de faire une commande importante pour renouveler sa cave. Votre traitement l'a rajeuni de vingt ans. Vous avez opéré un véritable miracle.
           Antoine protesta :
           - Mademoiselle, n'exagérez pas mon mérite. J'ai eu le bonheur de voir juste. Votre père n'était heureusement qu'un malade imaginaire. Il serait devenu un malade réel s'il avait continué sa vie monastique. Depuis deux mois, je l'ai conduit de théâtre en théâtre, de casino en casino, de restaurant en restaurant. En un mot, je lui ai fait aimer la vie. Voilà, tout mon secret.
           - Comment vous remercier, docteur de votre dévouement, vous qui avez négligé vos autres clients pour sauver mot père ? Comment vous dédommager de et sacrifice ?
           - Mademoiselle, mon succès est la meilleure récompense de mes efforts. Si vous m'en êtes reconnaissante, accordez-moi votre... amitié. Car, tout cela, je l'ai fait pour vous, en souvenir de notre bonne camaraderie d'autrefois, lorsque vous n'étiez que la petite Jacqueline ?
           - Et vous, le petit Antoine qui me faisait enrager quand il arrachait la tête de ma poupée..
           Au souvenir de ces heureux jours, Jacqueline rougissait. N'avait-elle pas, dès ce temps-là, fait un beau rêve dont Antoine était le héros.
           Et, pendant un long quart d'heure, tous deux redevinrent des enfants. Les prénoms revenaient sans cesse sur leurs lèvres, Antoine, Jacqueline, Antoine, Jacqueline

           Puis Antoine prit son courage à deux mains.
           - Jacqueline, pourquoi pas ?..
           - Mon pauvre Antoine, vous allez me croire ingrate. Mais je ne puis réellement unir mon sort à celui d'un médecin. Voilà trop longtemps que je fréquente leurs salons d'attente en compagnie de papa. La seule idée de passer mon existence dans cette atmosphère, de revoir, même à table, un médecin en mon mari, me remplit d'effroi.
           Antoine prit alors les mains de la jeune file :
           - Jacqueline, votre vœu sera exaucé, vous n'épouserez pas un médecin. Vous épouserez un peintre.
           - Je n'en connais pas.
           - Croyez-vous ?
           - J'en suis certaine.
           - Détrompez-vous. Vous en connaissez au moins un... ,
           Et Antoine raconta la burlesque aventure qui avait fait de Fabiani un médecin malgré lui.
           Alors, Jacqueline fut prise d'un rire implacable, qui eut pour résultat de révéler à Antoine les plus belles dents du monde. Quand elle put parler, la jeune fille prit un ton de pitié :
           - Mon pauvre Antoine. Savez-vous ce que vient de faire papa ?
           - Comment le saurais-je ?
           - Il vient d'envoyer une lettre pressante à une quinzaine d'amis neurasthéniques pour les engager à venir vous consulter
René BARBIER.
           

PHOTOS de BÔNE
Envoyées par M. Bussola
Photos de la Rue du 4 Septembre
Photo Roland Bussola
Photo Roland Bussola

Photo Roland Bussola
Photo Roland Bussola

Photo Roland Bussola
Photo Roland Bussola
Invitation à la Fête Patronale de Sainte-Anne
Photo Roland Bussola



ANECDOTE
M. Christian Migliaccio

N'EST-CE PAS UNE VIGNETTE
ANTI ÉCOLOGIE ?

Envoyée par M. Migliaccio

QUI POLLUE LE PLUS ?
LE SANS-DENT ou LE PULLMAN !





Août-1956 Journal de Paul Landowski.
Envoyé par M. Alary Fabien

http://journal.paul-landowski.com/node/78

           Qui connait Paul Landowski ? C'est le sculpteur du Monument aux Morts d'Alger.
           La Seybouse lui a consacré un article en décembre 2010.
http://www.seybouse.info/seybouse/infos_diverses/mise_a_jour/maj101.html
           M. Fabien Alary a été l'élève, à Bône, de sa belle-fille et a retrouvé sa trace dans le journal de Paul Landowski.

           Bonjour Jean-Pierre,
           J’ai retrouvé la “trace” de madame Flore Landowski, née Pouy (mon) professeur de piano à Bône
           Quelques lignes extraites du “Journal de Paul Landowski - Août-1956” :
           “Flore arrivée hier soir, donne des nouvelles bien inquiétantes sur l'état d'esprit des Algériens. Une de ses élèves de Bône est arabe, de famille autochtone. Son père, qui exploite ses coreligionnaires en leur louant des terrains sur lesquels ils installent leurs gourbis, en est d'autant plus hostile aux Français. La jeune fille, elle, veut se sauver de sa famille. Elle disait à Flore : "Ne vous faites pas d'illusions, tous les Arabes sont contre les Français!" Elle, la petite, a fait la connaissance d'un parachutiste et veut le suivre en France.”

           Vous pourrez lire ce journal à l'adresse ci-dessous.
           http://journal.paul-landowski.com/node/78  

Amitiés, Fabien Alary  



LES FRANÇAIS EN ALGERIE (1845)
Source Gallica : Louis Veuillot N°6

Souvenirs d'un voyage
fait en 1841, par Louis Veuillot,


 XIII - LA GUERRE SAINTE

          Pour apôtres de sa loi, si sévère aux passions de l'homme, le sauveur Jésus-Christ n'a voulu qu'un petit nombre de gens faibles, simples, désarmés, auxquels il ne permit d'employer d'autres moyens de conquête que la parole, la liberté et l'exemple persuasif de leur vertu; s'il y ajouta le don des miracles, le plus grand miracle dont ils étonnèrent le monde fut leur patience à supporter tous les maux, à pardonner toutes les injures, à braver tous les supplices. Ils n'étaient pas cent lorsque, portant la besace du mendiant et le bâton pacifique du voyageur, ils sortirent de Jérusalem à pied, avec la mission d'instruire tous les peuples, c'est-à-dire de leur faire adorer les plus impénétrables mystères, de leur faire pratiquer les plus héroïques vertus, et d'apprendre à tout homme sur cette terre l'art suprême de mourir à lui-même pour conquérir dans une autre vie les chastes et incompréhensibles ivresses d'une éternelle contemplation. A la sublime folie de leur dessein, comment méconnaître l'inspiration d'un Dieu qui savait bien quels prodigieux changements opérerait sa parole, et qui connaissait la force de l'élément divin qu'il venait de rajeunir dans l'Ame humaine, en brisant par la générosité d'une expiation inouïe le formidable anathème encouru par le péché ?

          L'infâme parodiste du Rédempteur, comme il avait pris le contre-pied de l'Évangile a pris aussi le contre pied de la prédication, et n'a peut-être nulle part mieux trahi le sentiment de son impuissance. Homicide dès le commencement, il s'en remit au sabre du soin d'établir sa religion de rapine et de luxure : "Combattez contre " les infidèles jusqu'à ce que toute fausse religion " soit exterminée ; - mettez-les à mort, ne les épargnez " point; - lorsque vous les aurez affaiblis, réduisez-les " en esclavage et écrasez-les par des tributs."

          Il n'y eut point, dans le Coran, de loi plus sacrée ni mieux suivie que celle-là : la guerre contre les infidèles semble avoir été le but même de l'islamisme, comme elle en a été le résultat. On a admiré l'audace avec laquelle Mahomet, divisant la terre en deux parts, celle qu'occupaient les croyants et celle qu'ils n'occupaient pas encore, leur avait ordonné de ne jamais abandonner la première, et de tenter de continuels efforts pour s'emparer de la seconde ; il ne pouvait faire autrement : la vénération de ses disciples et la force de sa secte en dépendaient.

          Il devait parler de la sorte et regarder le monde entier comme son domaine; on a vu que cette prétention ne l'empêchait pas de transiger au besoin, et qu'importaient aux souverains éloignés, tels qu'Héraclius et Kosroës, les lettres que leur adressait un fou retiré dans ses déserts, pour les sommer d'embrasser une religion aussi inconnue qu'il l'était lui-même? Il en avait la gloire aux yeux de ses compagnons, et le mépris qu'il provoquait ailleurs le mettait à l'abri du danger. Mais ses disciples, animés d'une foi brutale et voyant leurs forces s'accroître, se crurent véritablement appelés à l'empire du monde. Encouragés par leurs étonnants succès, et forcés en même temps de donner un aliment extérieur à toutes les passions anarchiques qui, dès l'origine, fermentèrent au milieu d'eux, ils firent de la guerre sacrée leur principal et presque leur unique mode d'action. Cette guerre eut un nom spécial, el Djihad (1), et un code particulier, dont voici les dispositions : La guerre sacrée est obligatoire ; chacun est tenu de s'y rendre jusqu'à ce que le contingent nécessaire soit formé; cependant le célibataire passe avant l'homme marié. Si le danger est sérieux, le fidèle ne peut ni emporter son Coran ni emmener sa Femme ; cette prescription ne s'applique pas aux concubines. La femme musulmane qui tombe au pouvoir de l'ennemi doit préférer la mort au déshonneur. L'appel général n'exempte que les femmes, les enfants, les esclaves et les infirmes ; mais s'il y a irruption de l'ennemi, tout ce qui peut combattre doit marcher, la femme sans le consentement du mari, l'esclave sans celui du maître.

          (1) Les noms génériques qui dans la langue arabe s'appliquent à la guerre ( el Harb, el Seir, el Therad) sont rarement employés lorsqu'il s'agit d'expéditions contre les non croyants.

          Le combattant du djihad n'a droit à aucune rémunération. Il paye de sa personne ou de son bien la dette que Dieu lui impose. Mahomet prenait les armes et les chevaux de ceux qui restaient dans leurs foyers ; il frappe d'anathème la désertion ou le refus de contribuer aux frais de la guerre.

          Le djihad, ayant pour but la conversion des infidèles, ne peut être employé contre eux qu'autant qu'ils refusent d'embrasser volontairement l'islamisme. Avant donc d'entrer en campagne, l'imam fait aux populations un appel religieux. Si elles se convertissent, on doit s'abstenir de les combattre ; dans le cas contraire, un second appel les somme de payer le tribut jusqu'à ce qu'elles soient converties. Refusent-elles et l'islamisme et le tribut, il faut alors les combattre par tous les moyens, sans trêve, sans miséricorde, avec le fer, avec le feu et l'eau.

          Dans le cas où les infidèles essayeraient de se couvrir comme d'un bouclier des enfants ou des prisonniers musulmans, que ces obstacles n'arrêtent pas la flèche ni l'épée des croyants; qu'ils visent aux infidèles, ils sont absous du résultat. Néanmoins les musulmans doivent épargner les femmes, les enfants, les vieillards, les infirmes et les insensés, à moins qu'ils n'aient pris part à la guerre, ou que la femme ne soit une reine. Tout ce que le vaincu possède est la proie légitime du vainqueur ; le vainqueur détruira ce qu'il ne pourra emporter. Il inflige à son gré au vaincu l'esclavage ou la mort ; mais la loi proscrit toute espèce de cruauté, et notamment toute mutilation sur les prisonniers.

          On sait combien ces prescriptions ont été mal observées.

          Une disposition expresse interdit, sous les peines les plus rigoureuses, la vente aux infidèles de munitions de guerre, d'armes et de chevaux, même en temps de paix.

          On ne peut vendre non plus les armes prises sur les ennemis, ni les donner comme rançon pour les prisonniers musulmans. Quelques jurisconsultes admettent cependant ce dernier cas ; tous s'accordent à proscrire le don pur et simple.

          Le prophète a déclaré que la guerre serait éternelle. Il peut y avoir des trêves, jamais de paix. Dans les accommodements temporaires que la force des choses amène avec les infidèles, la foi donnée doit être gardée scrupuleusement. Quand la trêve est expirée, il est bien de reprendre les hostilités, car la guerre est essentiellement la volonté de Dieu ; mais imam doit préalablement en faire la déclaration à l'ennemi. Dans le cas où celui-ci fait, pendant la paix, acte de perfidie et de trahison, l'attaque peut être commencée par surprise, sans déclaration. Le prétexte pour en agir ainsi n'a jamais manqué, et Mahomet, d'ailleurs, autorise le mépris des serments.

          Pour soutenir le courage de l'homme devant cette perspective d'éternels combats, les lois du djihad garantissent à tous les guerriers une part positive dans le fruit de la victoire. Tous les objets pris sur l'ennemi vaincu sont mis en commun et répartis ensuite par l'imam. Un cinquième est d'abord prélevé pour les besoins généraux de l'islamisme ; les quatre autres cinquièmes sont partagés entre les vainqueurs ou leurs veuves et leurs orphelins.

          Le cavalier a deux parts, le fantassin n'en a qu'une; il n'y a point de part pour le dhjimi (infidèle payant le tribut, proprement client). L'imam le rétribue s'il le juge à propos. Le musulman qui a tué un ennemi en combattant corps à corps peut prendre sa dépouille en sus de la part qui lui revient dans le partage. Ces règles s'appliquent également à la répartition des terres conquises.

          A l'appât du gain s'ajoutait l'espérance des récompenses éternelles, fermement attendues par une foi aveugle. Partout le Coran répète que le paradis est le prix de celui qui combat pour la foi, que le lâche et le déserteur seront précipités dans l'enfer, que nul n'évite sa destinée, que le terme est également près pour le brave et pour le fuyard, que tomber sur le champ de bataille ce n'est pas mourir, mais vivre ; Que le martyr ( chaed ) trouvera dans la mort bien plus qu'il ne laisse en ce monde inférieur, etc. Telles sont les assurances du livre redoutable au moyen duquel nos docteurs français entreprennent d'argumenter aujourd'hui contre les Arabes , où les interprètes vont prendre les devises qu'ils insèrent dans les cachets officiels de nos gouverneurs, et qu'une ineptie qu'on ne sait par quel mot caractériser nous fait honorer devant les musulmans eux-mêmes comme un livre sacré.

          Sous l'empire de cette législation, de cette croyance et des premiers succès de l'islamisme, le djihad déploya une force qui parut longtemps indomptable. Lorsque enfin le grand revers de Poitiers eut marqué la limite que l'islamisme ne pourrait franchir, l'amour du butin resta le même et s'accrut, le zèle religieux diminua, et la rigueur des principes commença de fléchir. Les lois fondamentales de la guerre sainte furent souvent violées dans leurs commandements ou dans leurs défenses ; on vit se multiplier des alliances que le rigorisme des premiers croyants aurait certainement réprouvées, mais que la politique et la nécessité dictaient impérieusement. Une institution si violente ne pouvait longtemps subsister, elle devait se détruire elle-même en se modifiant, ou briser l'islamisme tout entier sur les obstacles que lui opposait l'énergie des autres peuples, revenus de leur premier accablement.

          Le fatalisme fut impuissant contre l'instinct de la vie. A deux siècles de sa naissance l'islamisme pactisait déjà avec les infidèles, et ne cherchait plus à leur imposer la foi, mais seulement à les dépouiller lorsqu'il se trouvait le plus fort. Trois siècles après l'avènement du Sauveur, les chrétiens n'étaient pas encore las de renoncer à tous les biens de ce monde, d'être persécutés, de mourir et de prier pour leurs bourreaux.

          Après l'expulsion des musulmans d'Espagne, le djihad devint plus particulièrement maritime , et, sous cette nouvelle forme, cessa tout à fait de tenter à l'envahissement et à la conquête. On sait comment il finit par n'être plus qu'une piraterie mesquine, et de temps en temps durement punie. Néanmoins les musulmans d'Alger, comme les autres Barbaresques, croyaient faire une oeuvre pie en donnant la chasse aux navires chrétiens, et en ramenant esclaves dans leurs repaires quelques malheureux que parfois l'on forçait encore, le pistolet au poing, d'opter entre l'abjuration et la mort. Le fanatisme, excité par l'ardeur du pillage, engagea le dey Hussein dans la résistance insensée qu'il opposa aux réclamations du gouvernement français ; et ainsi le fait immense de la prise d'Alger, dont les dernières conséquences, déjà visibles, seront la chute et le complet anéantissement de la puissance musulmane en Afrique, eut pour causes déterminantes les deux éléments primordiaux de la grandeur de l'islamisme : la brutalité d'une foi folle et la soif du butin. Dès que la flotte française fut en vue d'Alger, l'el Djihad, proclamé dans toute la régence, fit accourir sous les murs de la ville une multitude de combattants.

          Les Turcs et les Arabes en étaient encore aux souvenirs de Charles-Quint et ne doutaient pas de leur triomphe ; mais la journée de Staouèli ayant montré la force des chrétiens, ces croyants se dispersèrent aussi vite qu'ils s'étaient rassemblés ; les Turcs seuls résistèrent, ils défendaient leurs foyers ; l'intérêt de la religion ne parla pas assez haut pour retenir les autres. Cet abandon ne prouve pas seulement que les Turcs étaient haïs, car les Maures d'Afrique ont haï tous leurs maîtres; il prouve aussi l'affaiblissement de la foi.

          Cependant le gouvernement des Français ne tarda pas à ranimer cette foi languissante. J'ai dit comment et pourquoi les Arabes avaient appris à nous mépriser : d'autres fautes s'ajoutèrent à cette faute radicale. L'opinion que nous ne voulions pas garder l'Algérie s'étant accréditée, non sans motif, parmi les indigènes, mit en mouvement toutes les ambitions et fit concevoir l'espérance de nous dégoûter plus vite en nous opposant une résistance armée. Les marabouts, ces agents actifs de toute révolte contre le pouvoir établi, multiplièrent leurs prédications et leurs intrigues. Une première coalition se forma en 1831, et n'eut pas grande importance; une seconde éclata en 1832, et détermina la défection du chef que nous avions donné aux Arabes d'Alger, l'agha El-Hadj-Mahi-eddin-ben-Embarrak, qui d'abord avait résisté au mouvement, et qui céda plus encore peut-être à la crainte d'être arrêté par les Français qu'à celle d'être maudit par les musulmans. Peu de temps avant d'abandonner notre cause, il écrivait aux ministres pour les engager à ne pas céder l'Algérie à une autre puissance européenne, et à lui donner plutôt un roi indigène, si la France voulait se retirer. " Songez donc à notre sort, disait-il. Occupez-vous de notre bien, pensez à tous les maux auxquels vous livreriez tant d'êtres faibles et dignes d'intérêt.

          Maintenant nous ne faisons qu'un avec vous. De même que vous avez en France la tranquillité et le bien-être, vous devez désirer que nous jouissions aussi de ces avantages dans notre pays. "


          Ce n'est pas là le langage d'un fanatique. Plus tard il prêcha la guerre sainte avec énergie ; le gant était jeté, il fallait parler au peuple un langage propre à l'émouvoir et à nous créer le plus d'ennemis possibles ; mais Mahi-Eddin, tout fils, frère et neveu de marabouts qu'il était, songeait aux biens de sa famille qui régnait véritablement à Coléah, aux magnifiques appointements que lui donnait la France, à sa mosquée enrichie par les offrandes des pèlerins, à sa Zaouia (sorte de séminaire) florissante, à ses maisons, à ses champs, à ses fermes qui allaient être saccagées ; il n'avait pu se résoudre aisément à sacrifier tant de biens.

          Parmi les pauvres arabes des tribus, beaucoup plus fervents que tous ces grands seigneurs attachés à leurs richesses, qui ne se disputaient la gloire de nous combattre qu'après s'être disputé le profit de nous servir, existaient deux partis : l'un voulait la guerre et mettait en avant les intérêts ou plutôt les commandements de la religion ; l'autre désirait la paix et ne nous reprochait que de ne savoir pas la maintenir. Le parti fanatique, puissamment aidé par notre faiblesse, par notre ignorance, par nos fautes, et, je le répèterai sans cesse, par le dégoût qu'inspiraient l'impudence de nos mœurs et notre évidente impiété, l'emporta comme il arrive toujours ; néanmoins Abd-el-Kader, seul, put imprimer au djihad un peu d'ensemble et d'énergie.

          Cet homme, si remarquable, qui est en toutes choses le premier parmi ses compatriotes, le meilleur cavalier, le guerrier le plus habile, le plus savant docteur, le politique le plus délié, le prédicateur le plus éloquent, le musulman le plus pieux, le seul organisateur, ne doit pas seulement à ses qualités la force qu'il nous oppose. Nul plus que lui n'était capable de réveiller le zèle de la foi, et il l'a fait avec un succès étonnant; mais son éloquence et ses réelles vertus auraient échoué contre l'apathie des masses, contre la jalousie des autres chefs, contre l'influence du fatalisme qui nous montre comme une nouvelle race d'hommes devant lesquels les enfants d'Ismaël lutteront en vain, si, par la création de ses bataillons réguliers, il ne s'était mis en position de lancer sur nous les tribus que nous ne pouvions défendre de ses coups et de sa colère.

          L'appel au djihad se fait, en Algérie, de deux manières : par lettres et par la prédication. Abd-el-Kader et ses lieutenants, non-seulement parcourent les tribus, mais leur écrivent sans cesse, et envoient jusque dans nos villes des émissaires porteurs d'exhortations destinées à réchauffer le zèle des croyants. L'émir s'est mis en outre en relation avec les puissances musulmanes du Caire, de Constantinople et de Maroc, et s'efforce d'en obtenir quelques secours. Je ne sais si ses prières sont parvenues jusqu'au vice-roi d'Egypte, et je doute que le vieux pacha les écoute jamais.

          La Porte lui envoie des derviches qui ont pour mission de le féliciter, de contribuer à entretenir parmi les populations la haine du nom chrétien, et de soutenir leur courage en leur faisant espérer une assistance qu'elle est hors d'état de leur donner. Pertew-Pacha tient dans ses mains le fil de ces intrigues : un couvent de derviches, fondé par lui à Scutari en 1836, sert de point de réunion à tous ceux qu'enflamme le zèle de la cause musulmane ; les derviches missionnaires sont embarqués comme par charité, au nombre de deux ou de trois, sur un navire qui porte un officier destiné à tromper l'attention de nos agents diplomatiques, et débarquent à Tunis, d'où ils se rendent dans les tribus et jusqu'à Alger même. Ce renfort, bien que faible, n'est pas méprisable, à cause du grand crédit dont les derviches jouissent auprès de tous les musulmans. L'empereur du Maroc admire et craint Abd-el-Kader, dont les exploits, grossis par la renommée, émerveillent les populations guerrières de son empire. Il lui donne quelques munitions, quelques armes, parfois quelques soldats.

          Il ferait sans doute davantage, car il est plus fanatique encore qu'il n'est avare, si, d'une part, la popularité d'Abd-el-Kader ne l'effrayait avec raison, et si, de l'autre, il ne redoutait le mécontentement des Français. Sa contribution pour la guerre sainte se borne donc à de maigres offrandes. Vainement les derviches de Constantinople, les marabouts du Caire, ceux de l'Algérie, ceux du Maroc, plus que les autres, le pressent de se montrer et lui promettent la victoire ; vainement Abd-el-Kader le flatte, lui envoie en cadeaux les présents qu'il a reçus naguère des Français, lui rend compte des avantages qu'il remporte, et semble se regarder comme son lieutenant : Muley-Abder-Ahman, plus importuné que satisfait d'un tel honneur, résume en lui les deux partis contraires; désire, eu tremblant, le succès du héros dans lequel il craint de rencontrer plus tard un usurpateur, et seconde à regret, le moins qu'il peut, pour satisfaire son peuple, une lutte qui menace de devenir le plus grand de ses embarras.

          Certes il est difficile de reconnaître à de tels caractères le djihad primitif, et ces fiers Kabyles, apôtres forcenés, uniquement préoccupés du triomphe du prophète, qui marchaient devant eux, répétant toujours , dans la défaite comme dans la victoire, et sans jamais fléchir devant l'infidèle : "La conversion, le tribut ou la mort. " Abd-el-Kader lui-même, qui a ressuscité la guerre sainte autant qu'elle pouvait l'être, et sous la conduite duquel il est probable qu'elle aura jeté son dernier éclat, Abd-el-Kader a oublié la rigueur des préceptes jusqu'à payer le tribut aux chrétiens.

          A cette infraction près, il faut reconnaître que le jeune émir a observé, plus qu'on ne l'avait fait depuis des siècles, ce qu'il y a de religieux, d'humain et de loyal dans le code de la guerre sacrée. Il est ambitieux sans doute, et lui-même l'avoue, mais personne ne peut assurer que ce n'est pas sa foi autant que son ambition qui lui a mis les armes à la main. Autant qu'il l'a pu, il a empêché qu'on ne maltraitât les prisonniers; et si ce ne sont pas les Français qui ont les premiers coupés les têtes, ce n'est pas Abd-el-Kader qui a renoncé le dernier à cette coutume barbare ; enfin nul n'a autant que lui contribué aux frais du djihad : lors de la rupture de la paix il fit vendre jusqu'aux bijoux de sa femme, sur la place publique de Mascara.

          On trouvera dans les notes à la suite de cet ouvrage quelques-unes de ces exhortations à la guerre sainte que l'émir et ses lieutenants envoient continuellement dans les tribus, et qui, même pendant la paix, exhortaient les Arabes établis dans le voisinage de nos villes à émigrer chez les vrais croyants. J'y ai joint les lettres curieuses d'un marabout du Caire, Mohammed Effendi-el-Kadiry, qui voulait détacher de notre cause l'agha des Douairs, Mustapha-ben-lsmayl, et le réconcilier avec Abd-el-Kader. Le même personnage écrivit à l'empereur du Maroc pour le louer de l'appui qu'il donne à l'émir. C'est toujours le même langage; on devait parler ainsi du temps des khalifes; mais ce n'est plus la même foi qui écoute.

          Quelque grand que soit le nombre des fidèles qui ont obéi, celui des rebelles a été plus grand encore, et les pèlerins qui se rendent à la Mecque vont répéter dans les villes saintes que les croyants du Maghreb, non-seulement se refusent en majeure partie à combattre l'infidèle, mais encore, scandale plus terrible, font alliance avec lui et tournent leurs armes contre leurs frères. En effet, une tribu jadis puissante, celle des Douairs, aujourd'hui bien diminuée par la famine et la désertion, sert sous nos drapeaux, et dans la mosquée de Constantine on a rendu de solennelles actions de grâces à Dieu pour la victoire du Scheik-el-Arab, remportée à notre profit contre les partisans d'Achmed-Bey. Au récit de ces faits lamentables, les docteurs se voilent la tète et devinent que les derniers jours sont venus. Ils gémissent, ils exhortent les croyants à prendre les armes, mais eux-mêmes, exemples éclatants de la décadence commune, ils négligent de s'armer, ils ne connaissent plus la route frayée par leurs pères ; pas un guerrier n'est venu de l'Orient pour grossir les faibles bataillons de l'imam du Maghreb.

          Bénissons Dieu de cet affaiblissement dont il a frappé l'antique fureur de nos ennemis. Assez forts pour nous vendre chèrement leur défaite et nous faire expier nos fautes, ils ne peuvent nous résister avec succès. Que ferions-nous si cette foi musulmane, qui jadis, des confins de Tripoli aux déserts les plus reculés du Maroc, aurait armé jusqu'aux femmes et aux enfants, maintenant attiédie et presque indifférente, n'abandonnait sa destinée aux mains de quelques braves qui devront bientôt se soumettre ou périr?

          Le djihad n'est déjà plus en quelque sorte que le souvenir d'une institution disparue. Néanmoins ne nous hâtons pas de croire que cette ombre, chaque jour plus légère, se dissipera promptement et nous laissera paisibles possesseurs des contrées où nous la combattons. La nature du sol algérien permet d'y prolonger la guerre ; le caractère arabe est mobile et vindicatif, à la haine contre les chrétiens succédera la haine contre l'étranger ; la conscience musulmane est sujette à des retours prompts et terribles, et le désert enfin sera toujours là pour receler des ennemis et pour en vomir. Tel qui nous sert aujourd'hui, se trouvant mai récompensé, ou même se repentant de notre amitié comme d'un crime, ira s'absoudre à la Mecque et reviendra pour nous trahir. Nous verrons se relever tout à coup des têtes longtemps soumises, et ces révoltés, après avoir brûlé nos maisons, fatigué nos armées, maltraité ou séduit peut-être les populations nouvelles, ne succomberont que pour laisser des vengeurs.



Je vous ai envoyé mes vœux
Envoyée Par Eliane

         "Je vous ai envoyé mes vœux, mais après consultation d'un avocat, je me suis rendu compte de l'imprudence de ma formulation.
         Vous souhaiter une bonne année, une bonne santé et la prospérité me soumet en effet au risque de poursuites pénales...
         Voici donc la version rectifiée de mes vœux, qui remplace la précédente, et qui est en conformité avec le principe de précaution inscrit dans la Constitution.

         Nouvelle formulation:
         Je vous prie d'accepter, sans aucune obligation implicite ou explicite de votre part, mes vœux à l'occasion du solstice d'hiver et du premier de l'an, en adéquation avec la tradition, la religion ou les valeurs existentielles de votre choix, dans le respect de la tradition, de la religion ou des valeurs existentielles des autres, ou dans le respect de leur refus, en la circonstance, de traditions, religions ou valeurs existentielles, ou de leur droit de manifester leur indifférence aux fêtes populaires programmées.

         Ces vœux concernent plus particulièrement :
         - la santé, ceci ne supposant de ma part aucune connaissance particulière de votre dossier médical, ni d'une quelconque volonté de m'immiscer dans le dialogue confidentiel établi avec votre médecin traitant ou votre assureur avec lequel vous auriez passé une convention obsèques ;
         - la prospérité, étant entendu que j'ignore tout de la somme figurant sur votre déclaration de revenus, de votre taux d'imposition et du montant des taxes et cotisations auxquelles vous êtes assujetti ;
         - le bonheur, sachant que l'appréciation de cette valeur est laissée à votre libre arbitre et qu'il n'est pas dans mon intention de vous recommander tel ou tel type de bonheur.

         NB 1 :
         Le concept d'année nouvelle est ici basé, pour des raisons de commodité, sur le calendrier grégorien, qui est celui le plus couramment utilisé dans la vie quotidienne de la région à partir de laquelle ces vœux vous sont adressés.
         Son emploi n'implique aucun désir de prosélytisme. La légitimité des autres chronologies utilisées par d'autres cultures n'est absolument pas mise en cause.


         Notamment :
         - le fait de ne pas dater ces vœux du Yawm as-sabt 1 Safar de l'an 1434 de l'Hégire (fuite du Prophète à Médine) ne constitue ni une manifestation d'islamophobie, ni une prise de position dans le conflit israélo-palestinien.
         - le fait de ne pas dater ces vœux du 2 Teveth 5773, ne constitue ni un refus du droit d'Israël à vivre dans des frontières sûres et reconnues, ni le délit de contestation de crime contre l'humanité.
         - le fait de ne pas dater ces vœux du 3ème jour (du Chien de Métal) du 11ème mois (Daxue, Grande Neige) de l'année du Dragon d'Eau, 78ème cycle, n'implique aucune prise de position dans l'affaire dite "des frégates de Taïwan".
         - le fait de ne pas dater ces vœux du Quintidi de la 3ème décade de Frimaire de l'an 221 de la République Française, une et indivisible, ne saurait être assimilé à une contestation de la forme républicaine des institutions.

         Enfin, l'emploi de la langue française ne sous-entend aucun jugement de valeur.
         Son choix tient au fait qu'elle est la seule couramment pratiquée par l'expéditeur.
         Tout autre idiome a droit au respect tout comme ses locuteurs.

         Clause de non responsabilité légale :
         En acceptant ces vœux, vous renoncez à toute contestation postérieure.
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         Ils n'ont fait l'objet d'aucun dépôt légal. Ils sont valables pour une durée d'une année, à la condition d'être employés selon les règles habituelles et à l'usage personnel du destinataire.

         A l'issue de cette période, leur renouvellement n'a aucun caractère obligatoire et reste soumis à la libre décision de l'expéditeur.
         Ils sont adressés sans limitation préalable liée aux notions d'âge, de genre, d'aptitude physique ou mentale, de race, d'ethnie, d'origine, de communauté revendiquée, de pratiques sexuelles, de régime alimentaire, de convictions politiques, religieuses ou philosophiques, d'appartenance syndicale, susceptibles de caractériser les destinataires.
         Leurs résultats ne sont, en aucun cas, garantis et l'absence, totale comme partielle, de réalisation n'ouvre pas droit à compensation.
         En cas de difficultés liées à l'interprétation des présentes, la juridiction compétente est le Tribunal habituel du domicile de l'expéditeur.
         Après ce préambule je me permets de vous adresser mes vœux.

         NB 2 :
         Le fait d'avoir choisi la police de caractère "Time New ROMAN" ne présuppose évidemment pas de jugement de valeur sur la Suisse.
         (Finalement, afin d'éviter tout problème, je l'ai remplacée par " Comic Sans MS)
         L'emploi de NB (terme latin Nota Bene) ne sous-entend aucune prise de position. Il est dû aux habitudes linguistiques de l'expéditeur et pourrait très bien être remplacé par " Ah au fait ! " ou toute autre expression plus moderne.
         Le choix de NB plutôt que PS (Post Scriptum) n'est pas forcément discriminatoire envers un parti politique et ne doit pas être pris pour un signe ostentatoire de préférence. (Quoi que, NDLR)"





THEÂTRE DE BÔNE
Envoi de Marc Donato
      Origine des photos, Madame Martine Cardono. Son père, Louis Widenlocher, a dirigé les travaux de la construction du théâtre en tant que chef de chantier entre 1952 et 1954, année de l'inauguration par le maire de Bône, Paul Pantaloni.
Construction
Photo de Mme M. Cardono
Photo de Mme M. Cardono    Photo de Mme M. Cardono

Photo de Mme M. Cardono

Photo de Mme M. Cardono


Photo de Mme M. Cardono

Photo de Mme M. Cardono


Photo de Mme M. Cardono


Façade théâtre
Photo de Mme M. Cardono


Banquet de fin de chantier
Photo de Mme M. Cardono

Inauguration
Photo de Mme M. Cardono
Escalier
Photo de Mme M. Cardono
Couloir
Photo de Mme M. Cardono

Gradins
Photo de Mme M. Cardono


Gradins
Photo de Mme M. Cardono


Salle de spectacle
Photo de Mme M. Cardono

Ancien Théâtre démolli par un bombardement
Photo de M. A. Roffé



Trop fort chez Lefoncé
Envoyé Par M. Christian


Juste un peu d'humour sur "Xavier Le Sombre" dit "Lefoncé" et sa volonté justifiée d'obtenir le droit de vendre des remédes.

          À la Cafétéria du Centre Lefoncé, Daniel dit à Jacques :
          - Mon coude me fait mal et je vais consulter mon médecin.
          - Chez Lefoncé, il y a un comptoir pharmacie et un ordinateur fait des diagnostics : tu dois fournir un échantillon d'urine et 5 euros. C'est plus rapide, plus fiable et moins cher que chez le docteur.

          Daniel se rend au comptoir pharmacie du Lefoncé (près du rayon charcuterie) et dépose son échantillon d'urine, 5 euros et il attend le résultat.

          Trente secondes plus tard, l'ordinateur imprime le résultat :
          Mr. Daniel T. vous souffrez d’un Tennis Elbow (épicondylite), badigeonnez votre coude de pommade Inflammose et prenez des cachets Coolmal 250mg que vous trouverez dans la rangée n°6.
          Évitez les travaux lourds et tout ira mieux dans environ deux semaines. Merci de faire vos courses chez Lefoncé !

          Daniel est stupéfait .

          Chez lui, il veut en avoir le cœur net, et petit malin, il prépare un échantillon d'eau du robinet dans lequel, il mélange de l'urine de son chien, de sa femme et de sa fille et un peu de son sperme, histoire de rigoler .

          Le lendemain il se rend au comptoir pharmacie chez Lefoncé avec un sourire sardonique et dépose l'échantillon, 5 euros et attend le résultat.
          Au bout de trente secondes, l'ordinateur imprime ceci :
          Mr Daniel T :
          - L'eau de votre robinet est trop dure, achetez un adoucisseur d'eau, vous en trouverez dans la rangée n°9.
          - Votre chien a des puces, lavez-le avec un Shampoing SalDog et utilisez des pipettes de Canibestioles que vous trouverez dans la rangée n°7.
          - Votre fille a des problèmes avec le haschisch, achetez-lui des substituts StoneStop en vente libre dans la rangée n°10.
          - Votre femme attend des jumeaux, mais vous n’en êtes pas le père. Achetez des comprimés de Bandachoc 15 mg à la rangée n° 8 et invitez votre femme ce soir pour un dîner romantique à notre cafétéria.
          - Et surtout, arrêtez de jouer du cornet à piston, sinon votre coude ne guérira jamais et votre femme aura toujours un amant.
          Merci de faire vos courses chez Lefoncé !

          P.S : histoire de vous dérider un peu, sinon, vous trouverez la crème antiride dans l’allée n°23 ...




Chantiers nords-africains
           Trouvé à la BNF            01-1930   N°4
Le Musée National des Beaux-Arts d'Alger
par P. GUION, Architecte

Photo Gallica

                          L'année dernière encore, les remarquables collections de peintures et de sculptures qui constituent le patrimoine artistique, sans cesse accru et embelli, de la ville d'Alger, s'abritaient, à l'angle des rues Waïsse et de Constantine, dans une sombre, poussiéreuse, incommode et croulante bâtisse pompeusement dénommée "Musée municipal des Beaux-Arts" et qu'a remplacée en quelques mois, pour la joie de nos yeux et la satisfaction de notre amour-propre d'Algérois, le splendide Palais de M. Aletti.

                          Quant au "Musée" enfin digne de porter ce nom et promu, par surcroît, à la classe nationale, il dresse désormais sa masse harmonieuse, aux lignes sobres et franches, en amont du Jardin d'Essai, dans l'axe de la perspective si charmante du Jardin Français.

                          C'est à l'architecte Paul Guion, successeur de M. Régnier, que le Gouvernement Général de l'Algérie demanda en 1927 d'établir un avant-projet. du nouveau Musée des Beaux-Arts. Nul choix, ne pouvait être plus heureux, car M. Guion joint aux solides capacités du technicien et aux garanties que confère une longue expérience, les ressources précieuses d'un vrai tempérament d'artiste, à qui les travaux si divers, de l'architecte - et sa brillante réussite "professionnelle" - n'ont enlevé ni la sincérité, ni la foi, ni le courage de la jeunesse.

                          M. Guion se. mit donc à l'étude avec enthousiasme et put présenter rapidement à M. Alazard, conservateur de notre musée, un programme traçant les, grandes lignes, du futur établissement.

                          Il eut le rare bonheur de trouver en M. Alazard un artiste au goût sûr, aux idées claires, bien françaises, un administrateur à la volonté calme et réfléchie. Une étroite collaboration s'établit entre eux et les dispositions du projet furent bientôt définitivement arrêtées.

                          Aujourd'hui, le Musée National des Beaux-Arts d'Alger est achevé. Excellemment situé au-dessus d'un paysage admirable, il le complète et le couronne. Cette construction est en effet, du point de vue de l'ordonnance architecturale, la suite mûrement étudiée des travaux d'aménagement et de restauration du Jardin d'Essai.

                          Diverses raisons : la nature de l'emplacement, la destination du bâtiment, qui exigeait que les œuvres d'art rassemblées dussent mises en valeur et retinssent seules l'attention, enfin la limitation des crédits engagés, conduisirent M. Guion à rechercher, aussi bien, dans la conception architecturale que dans lé choix des procédés de construction, la plus grande simplicité. Il y a pleinement réussi, sans qu'on puisse faire à son œuvre le reproche d'une excessive sévérité d'aspect. La pergola qui couronne l'édifice ajoute a la sobriété de la façade une note méditerranéenne qui prendra toute sa valeur quand elle se renforcera du coloris vif et gai de la verdure et des fleurs.

                          Entre cette pergola et la rue de Lyon, la différence de niveau est de 33 mètres. C'est contre une falaise de 20 mètres de hauteur, orientée plein Nord, que l'architecte a étagé deux galeries : celle du rez-de-chaussée affectée aux moulages et desservant deux escaliers placés à ses extrémités ; la deuxième abritant la magnifique collection des sculptures modernes.

                          Au centre de la première galerie s'ouvre le porche d'entrée, auquel on accède par deux rampes carrossables dont l'une, à l'Est, part de la vieille fontaine mauresque du chemin des Arcades, et l'autre, à l'Ouest, a son origine, rue de Lyon, en face de la rue d'Amourah. Pour les piétons, deux escaliers encadrent le péristyle de l'entrée du Jardin d'Essai. Il a été prévu en outre un ascenseur pour, desservir les deux terrasses de l'édifice.

                          M. Alazard a en l'heureuse idée de demander à Paul Guion de ménager sur son plan des jardins destinés aux travaux de sculpture en plein air. L'architecte a vu là une occasion remarquable d'évoquer le style du pays sans modifier la simplicité d'ensemble de son œuvre. Et comme la vue splendide dont on jouit des terrasses du bâtiment était un élément considérable, il a clos ces jardins suspendus, du côté de la mer, par la belle pergola dont nous avons déjà parlé et à travers laquelle on peut contempler à loisir le panorama sans égal de la ville, du port et de la baie d'Alger.

                          Le musée de peinture occupe le plan supérieur de l'édifice, la hauteur des salies de ce plan ne dépasse pas le niveau du chemin des Arcades qui longe la villa Abd-El-Tif et se dirige vers les crêtes. Ainsi la vue de la baie se trouve également sauvegardée de ce côté. La façade Sud du bâtiment, que l'on aperçoit en contrebas du chemin s'harmonise avec le paysage. On y accède de plain-pied par une allée carrossable qui prend son départ au droit de la villa Abd-El-Tif.

                          L'aménagement intérieur du musée de peinture a longuement préoccupé M. Guion qui, loin d'imiter servilement les dispositions généralement défectueuses qui règnent dans les vieux musées, s'est efforcé de tirer le meilleur parti possible et de l'espace dont il disposait et de la luminosité extérieure. Là encore un succès complet a été le fruit de ses recherches. Ces huit salles, toutes éclairées par des verrières ménagées au plafond, sont divisées par des écrans qui augmentent la longueur du soubassement sur lequel les toiles sont exposées. Les peintures de tendances diverses se trouvent ainsi heureusement séparées. Au centre sont situés la bibliothèque et deux galeries couvertes prenant jour sur les deux jardins suspendus.

                          On a prévu à cet étage les appartements du conservateur et un logement de gardien. Un deuxième logement de ce genre est également aménagé en contrebas de la façade Sud tandis que divers locaux et dépendances occupent-les sous-sols contre terre-plein.

                          La construction de l'édifice a été faite en matériaux du pays. Les planchers sont en ciment armé, le carrelage des salles en mosaïque de grès ; la charpente du toit est en fer, avec double vitrage assurant l'étanchéité parfaite des plafonds.
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                          Les travaux de terrassements et. d'ouverture des voies d'accès ont été commencés à la fin de l'année 1927 ; ceux de maçonnerie ont débuté au mois de juin 1928.

                          Nous relevons dans la liste des entreprises qui ont mené à bien cette magnifique construction, des noms bien connus des lecteurs de cette revue. Nous les mentionnons avec plaisir :
                          M. Piequot et son excellent collaborateur M. de Mathon, directeur du chantier, pour les terrassements et la maçonnerie ;
                          M. Tossut, pour les mosaïques ;
                          M. Delduc, pour les faïences décoratives de la façade Sud ;
                          M. Combe, pour la fourniture des marches en pierre de taille ;
                          M. H. Meyer, pour la menuiserie, toute en cèdre apparent ;
                          M. A. Durafour, pour la charpente, la couverture et les plafonds étanches ;
                          M. Féraud fils, pour le chauffage et l'aération par air filtré et puisé ;
                          M. Sebaoun, pour la peinture et la vitrerie ;
                          Les Etablissements Daubron, pour l'amenée et la distribution de l'eau ;
                          Et les Etablissements Lerolle, pour l'installation électrique.


                          Nous devons citer également la Maison Balzakis, qui a exécuté, d'après les dessins de M. Louis Fernez, le mobilier si élégant et si pratique qui orne les bureaux du conservateur et du conservateur-adjoint. Quant aux fauteuils qu'on voit dans les diverses salles du Musée, ils sortent des ateliers Francis Jourdain, de Paris.

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                          Inauguré le 6 mai dernier, le nouveau Musée des Beaux-Arts attire chaque jour une foule de visiteurs, heureux de pouvoir admirer des chefs-d'œuvre dans un cadre enfin digne d'eux, et de trouver à la sortie, au lieu des banalités de la rue, un panorama de beauté qui élargit encore leur méditation.

                          Une si complète réussite honore grandement M. Paul Guion qui en est le principal artisan. Elle nous dicte aussi les plus vives félicitations à l'adresse de M. Alazard, dont la distinction était déjà bien connue de tous, mais qui vient d'affirmer dans l'organisation du nouveau Musée les qualités d'un administrateur de la classe la plus éminente.
             



La Maison de l'Agriculture, à Constantine
par l'Architecte : A. JOURNEAU

                          On a, à l'occasion du Centenaire, procédé à des inaugurations nombreuses, les Pouvoirs Publics ayant, avec juste raison, limité les fêtes et réjouissances à leur strict minimum, et affecté, à des œuvres d'utilité reconnue, la majeure partie des crédits alloués pour la célébration d'un millésime fameux entre tous. Edifices publics, travaux d'édilité, améliorations matérielles de toute nature, dont pourront jouir aussi bien les indigènes que les Européens, marqueront l'année 1930 d'un souvenir ineffaçable.

                          Parmi les beaux monuments inaugurés, nous nous faisons un agréable devoir de mentionner la Maison de l'Agriculture de Constantine, édifiée par les associations agricoles du département voisin, dont M. Maurice Bonnefoy, délégué financier, est l'actif et distingué président ; le Commissariat général du Centenaire, attentif à aider, dans la mesure de ses ressources financières, toutes les initiatives susceptibles de concourir efficacement à l'essor de la colonie, a attribué aux groupements intéressés, pour la réalisation de cette œuvre, une subvention de 800.000 francs.

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                          L'édifice, dont la sobriété d'aspect n'exclut point la réelle élégance et le haut style moderne, est l'œuvre de l'éminent architecte, M. Ange Journeau, qui a su y réunir toutes les commodités et tous les raffinements du confort actuel.

                          Nous regrettons vivement que la place mesurée, qui nous est impartie, ne nous permette pas de donner à l'étude technique et documentaire que mérite la Maison de l'Agriculture de Constantine, le développement suffisant à en faire valoir l'économie et les détails ; néanmoins, nous signalerons ce que nous avons pu, au cours de la rapide visite que nous avons été admis à en faire, y remarquer de particulièrement intéressant.

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                          Le sous-sol comprend un garage spacieux et bien compris, où les agriculteurs pourront, en toute sécurité, garer leurs voitures, lorsque leurs affaires les appelleront au chef-lieu ; les magasins des associations agricoles ont pu également y trouver place, de même que la chaufferie pour la production et la distribution de la chaleur en hiver ; on y trouve l'amorce de l'escalier secondaire.

                          Au rez-de-chaussée, dès l'entrée principale, d'un aspect imposant, s'ouvre le grand hall, de dimensions suffisantes pour satisfaire à tous les besoins ; le grand escalier y prend naissance, tandis que l'on y trouve, suivant un ordre parfaitement compris et très à leur aise, les différents services des associations agricoles, les services agricoles, avec les bureaux des présidents, des directeurs, du vétérinaire et enfin du concierge.

                          Par une heureuse disposition, ces multiples affectations ne se gênent nullement les unes les autres ; leur juxtaposition assure, au contraire, une remarquable simplification du travail respectif de chacun des organismes réunis là, en un faisceau harmonieux...

                          Au premier étage, nous avons beaucoup admiré la salle des conférences, qui ne comprend pas moins de 25 mètres de longueur sur 10 de largeur ; destinée à des causeries de vulgarisation agronomique, elle a été fort sagement munie d'une cabine de projections cinématographiques ; On sait, en effet, que de plus en plus, pour permettre aux auditeurs de tirer, d'un exposé, tous les enseignements désirables, les conférenciers ont recours aux films explicatifs et démonstratifs.

                          La bibliothèque est également des mieux comprises et de dimensions suffisantes pour pouvoir loger de très nombreux livres ou publications, avec possibilité pour quelques chercheurs de prendre communication des ouvrages sans déplacement. L'utilisation de l'étage se complète d'une belle installation moderne de lavabos et de water-closets.
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                          Au second étage, le laboratoire départemental, destiné au service des fraudes, trouvera l'espace et la lumière indispensables à l'exécution parfaite de ses travaux souvent délicats ; il y sera effectué également les analyses de terre et d'engrais, et, en général, toutes les recherches de chimie agronomique. Des bureaux, un grand appartement ont été également répartis à cet étage.

                          La couverture de l'édifice consiste en une belle et spacieuse terrasse comprenant deux chambres et une buanderie perfectionnée. Telle est, rapidement exposée, la disposition intérieure de l'édifice...
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                          Les fondations sont constituées par des pylônes Compressol portant des semelles de béton armé, les murs en beaux et durs moellons du pays reposent sur ces semelles extra-résistantes ; ajoutons que les planches en béton armé forment chaînage à chaque étage.
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                          Nous l'avons dit : l'architecture moderne exige une grande simplicité de ligne et une extrême sévérité dans l'ornementation ; l'excellent technicien qu'est M. Ange Journeau s'est scrupuleusement conformé aux directives contemporaines, ce qui donne, à la Maison de l'Agriculture, une très belle et très esthétique apparence ; toutefois, désireux de donner, tout de même, au monument, un cachet méditerranéen et d'adoucir son aspect extérieur, il a prévu cintrées, les fenêtres du rez-de-chaussée, ce qui est d'un effet réellement plaisant.
                          Les façades ont été réalisées en enduit-pierres, avec joints gravés au ciment ; leur développement calme fait ressortir les motifs décoratifs, dont il n'a d'ailleurs pas été abusé.
                          Les bas-reliefs ont été commandés au maître Alaphilippe, premier grand prix de Rome, et expriment le symbole de l'Agriculture et de la Terre dans ce qu'il peut avoir de plus pur et de plus classique. Ils décrivent la rude existence du colon, faisant ressortir, au centre, la principale scène qui consacre le pacte fraternel des français et des indigènes.
                          La construction est couronnée par une frise d'épis stylisés de la hauteur des baies du deuxième étage ; c est la couronne triomphale de lauriers de l'agriculture au travail.
                          La même sobriété de manière et d'exécution a, d'ailleurs, présidé à la décoration intérieure ; partout, la même note de calme, d'harmonie, de mesure ; le grand hall est, à cet égard, un modèle du genre, avec ses moulures engravées, que complète heureusement ses boiseries de chêne ciré aux moulures.

                          Nous devons une mention spéciale à l'escalier monumental, réalisé en roche d'acier, avec rampe en fer forgé et à la verrerie de 7 mètres de hauteur, remarquable prototype de la décoration translucide moderne. Les vitraux, composés d'émaux noir et argent, avec parties dépolies, assurent, dans le hall, un éclairage irréprochable...
                          La salle des conférences est d'une réelle et impressionnante beauté ; par sa réalisation sans points d'appui, elle constitue une audace architecturale remarquable au point de vue technique ; décorée sobrement, elle aussi, elle offre un carrelage de mosaïque comprenant toutes les gammes des jaunes, du jaune d'or pâle au brun Van Dyck ; la Maouna a, en outre, fourni le marbre précieux du stylobathe qui relie cette mosaïque. Le fond est en vert véronaise, rehaussé d'or jaune ; la corniche, d'un gris discret, avec denticules dorés, rehausse heureusement l'ensemble.
                          L'éclairage sera assuré au moyen de lustres en fer forgé de Subes à qui déjà l'on doit le merveilleux escalier monumental, munis de diffuseurs avec glaces dépolies.

                          Signalons encore que, pour n'avoir reçu aucune ornementation, le laboratoire n'en a pas moins bénéficié de tous les progrès de la science : une paillasse en ciment armé, revêtue de carreaux de grès cérame avec gorges saillantes et rentrantes, comprend un développement de près de 16 mètres. Deux rampes, conduisant l'eau et le gaz, circulent sous la table à manipulations et sont reliées aux postes prévus ; des éviers de manipulation ; des hottes pour l'échappement des gaz ; des niches à réchauffeurs ont été également prévus.
                          Tous les fils d'éclairage courent dans des tubes et sont encastrés ; le chauffage est assuré par circulation d'eau chaude ; dans toutes les parties de l'édifice, des lavabos et des water-closets ont été prévus en nombre suffisant.
                          Signalons encore que, pour rehausser la somptuosité de la demeure, on a disséminé avec goût, un peu partout, des toiles de maîtres signées : Simoni, Dabat, Antoni, Clarac, etc...

                          Nous ne serions pas complets, et nous nous en voudrions, si nous ne donnions pas quelques indications sur l'architecte qui a conçu et réalisé cette belle œuvre, M. Ange Journeau.
                          M. Ange Journeau est architecte diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts décoratifs, où il fut l'élève du maître Geruys. Lauréat en 1925 de l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs, où il obtint une médaille d'argent en classe d'architecture, il fut auditeur, durant quatre années, du cours d'architecture supérieure du Service des Monuments historiques du Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts au Trocadéro. La même année, au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, il a exposé un projet de groupe d'habitations pour travailleurs intellectuels. Il fut admis en qualité de membre associé de la Société Nationale des Beaux-Arts.
                          La Maison de l'Agriculture est, sans contredit, une des plus belles réalisations qu'il nous ait été permis de contempler et qui fait le plus grand honneur à son talent d artiste inspiré et de technicien averti.
                          Il nous reste à donner le nom des collaborateurs de M. Ange Journeau dans cette circonstance. Ce sont :
                          Pour le gros œuvre et le béton armé, Société Algérienne des Etablissements Louis Grasset et Cie ;
                          Pour la menuiserie, la Maison Ritzenthaler, de Constantine ;
                          Pour l 'électivité, la Société Générale d'Application Electrique ;
                          Pour la peinture, la Maison Zimmer, de Constantine ;
                          Pour le chauffage, la firme Curtelin, de Tunis ;
                          Pour les vitraux d'art, M. Gaétan Jeanin.
                          Les mosaïques ont été exécutées par M. Tossut ; les panneaux décoratifs par M. Antoni, prix de la Société Nationale des Beaux-Arts.



Le Stade de Maison-Carrée
par l'Architecte : M. VILLALONGA

             Ce stade à proximité du centre de Maison-Carrée, pouvant contenir près de 18.000 personnes est précédé d'un portique monumental monté sur colonnes portant au fronton l'inscription : "Racing-Club Maison-Carréen", il donne accès à la cour d'entrée où se trouve une organisation de contrôle parfaitement étudiée.

             Le public n'aura pas à attendre, vingt guichets assureront la délivrance des tickets et vingt couloirs-contrôles à tourniquet, canaliseront la foule dans l'enceinte ; pour la sortie, cinq grands portails permettront, dans le moindre temps, l'écoulement des spectateurs.

             Les aménagements intérieurs ont été conçus d'une façon rationnelle. Sous l'important groupe des tribunes, en béton armé, dont la moitié est couverte, nous notons les dépendances suivantes : vestiaires pour les équipes et arbitres, salles de massage, douches, lavabos, w.-c., magasin du matériel, logement du gardien, stand de tir à l'arme de guerre et surtout, ne l'oublions pas, une organisation de pari mutuel pour les courses d'ânes dont les débuts auront lieu dans le courant du mois de juin prochain.

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             Un tableau marqueur bien en vue permettra aux spectateurs la lecture des points marqués par les équipes sur le terrain.

             Une innovation des plus utiles. Elle consiste en une solide barrière circulaire en fer de 2,00 de haut sur 415 mètres de périmètre, ayant pour but d'éviter d'une façon décisive tout contact entre certains clans chauvins et les joueurs.

             C'est aux Etablissements Drieu frères que nous devons la construction des tribunes en béton armé, aux ateliers "La Construction Métallique" les charpentes et couvertures métalliques et les enseignes en céramiques aux Etablissements E.T.N.A.C. de Fort-de-l'Eau.

             Ces différents travaux ont été confiés à l'habile direction de M. Villalonga, architecte à Maison-Carrée qui en a dressé les plans, devis et assuré la bonne exécution.
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             Nul doute que ce beau stade, un des plus importants de l 'Afrique du Nord, ne connaisse le succès des grandes foules et des belles rencontres internationales.



Les voies du Seigneur sont impénétrables ........
Envoyé par Eliane

       " Docteur, j'ai une crise de hoquet depuis plus d'un mois et je n'en peux plus : je ne dors plus, je ne mange plus et tout mon corps est endolori par toutes ces contractions brusques..."
       " Étendez-vous sur la table d'examen, ma Sœur, je vais vous examiner," lui dit le médecin.
       Il l'examine, puis lui dit : " Ma Sœur, vous êtes enceinte ! "

       " QUOI !!!" hurle la bonne sœur qui se relève et sort en courant du cabinet de consultation, complètement paniquée.
       Une heure plus tard, le médecin reçoit un appel téléphonique de la Mère supérieure du couvent : " Dites-moi, Docteur, qu'avez-vous bien pu raconter à Sœur Marie ? "

       " Vous allez tout de suite comprendre, ma Mère : j'ai fait un pieux mensonge. Comme elle avait une forte crise de hoquet, j'ai voulu lui faire peur pour lui faire passer. Et je suppose que ça aura marché, n'est-ce pas ? ", lui demande le médecin

       " Oui, la Sœur Marie n'a plus son hoquet, mais le Père HUBERT s'est jeté du haut du clocher..." ?


ENTRE PASSÉ ET PRÉSENT…
Par M.José CASTANO,

« Un jour, tout sera bien, voilà notre espérance. Tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion » - (Voltaire - poème sur « Le désastre de Lisbonne »)

       De l’avis des médias (ce qui est rare), le banquet patriotique du 21 janvier à Palavas Les Flots (34) animé par Jean-Marie Le Pen fut une réussite puisque 600 personnes, au moins, participèrent à cette manifestation.

       L’enseignement à tirer de cette réunion est de deux ordres :

       - Les pressions exercées par la hiérarchie nationale et locale sur les adhérents (appel au boycott et menaces de sanctions) ont permis de découvrir le nouveau visage d’un FN aux antipodes de celui bâti par JMLP… En effet, depuis l’avènement de Marine à la présidence du Mouvement, une nouvelle génération d’adhérents a pris son essor : « transfuges », « jeunes loups » ambitieux et carriéristes, sans talent, dénués de toute personnalité, effigies monotones et sans relief de la servilité ponctuelle et disciplinée…

       - Les conséquences de ce nouveau « parricide » et ces trahisons à répétition à l’égard de JMLP fomentées par certaines « sirènes » qui composent la « garde rapprochée » de Marine Le Pen ne paraissent guère la meilleure des stratégies pour vaincre en 2017……
       Dans « l’Odyssée », Homère avait attribué à ces sirènes la particularité de chanter d'une voix très attirante et irrésistible, amenant les marins qui les entendaient à une mort certaine, une fois leur bateau fracassé sur les récifs. Le navire FN est-il voué à une pareille fin ?... Seuls, les anciens « grognards » pourraient lui éviter semblable tragédie… mais ils ont été remisés dans les poubelles de l’ingratitude et du mépris.

       Avant les élections régionales de 2016, Marine avait appelé les politiques de tous bords à s’agréger à elle. Elle leur avait offert des places qui revenaient de droit aux « anciens », pensant ainsi obtenir des voix supplémentaires. Cuisante désillusion !... S’il y eut quelques apports, combien, à l’inverse, y eut-il de « défections »?... Suffisamment en tout cas pour la priver de victoire ! Le problème, dans ce genre de tractation, est que quand on fait de ses anciens ennemis des amis, on risque de voir ses amis devenir des ennemis…

       Avant d’inviter ses adversaires d’hier à la rejoindre, n’aurait-il pas été plus convenant et salutaire de prêcher la réconciliation patriotique et nationale ?... Ayant ordonné ou couvert la « mise au placard » des anciens grognards de JMLP, il lui appartenait d’accomplir le premier pas sur le chemin de cette réconciliation… juste à faire le premier pas. Sur ce point, la parabole du fils prodigue (Evangile selon Saint-Luc, 15) sonne comme un message de consolation et une invitation à trouver ou à retrouver la voie de l’espérance, celle là même qu’elle illustre si bien dans ses « Carnets d’espérances ».
       « Entre le passé où sont nos souvenirs et l’avenir où sont nos espérances, il y a le présent où sont nos devoirs ».

       Que la présidente du Front National « new look » fasse sienne cette morale de Henri Lacordaire et redonne des couleurs à l’espérance de nombreux Français ; c’est là que se situe son devoir.
José CASTANO       
e-mail : joseph.castano0508@orange.fr


LA MARSEILLAISE EN ARABE
Envoyée par M. Dennetière

Je n'avais jamais vu ça !.....
Une partition de La Marseillaise... en arabe...
sans doute pour accueillir un président français...!

Envoyé par M. G. Dennetiere




Envoyé par M. G. Dennetiere
Envoyé par M. G. Dennetiere

LE MARTYRE DES PRÊTRES
Par M. Hugues Jolivet

M. H. Jolivet

         ''Oui, je viens dans son temple adorer l'Eternel'', (1)
         Prière quotidienne du Père Jacques Hamel,
         Lorsqu'il gravit les marches qui mènent à l'autel
         Pour célébrer la Messe avec ses chers fidèles.

         Or, voici trente jours, au pied du Crucifix,
         Deux jeunes, fous d'Allah, arrêtent et sacrifient
         Ce vieux prêtre séculier, à la fin de l'Office,
         Sous les yeux des chrétiens présents dans l'édifice.

         Père Hamel n'est pas victime isolée,
         Car, depuis plus d'un siècle, pour l'Islam, sont violées
         Les retraites de moines, martyrs auréolés,
         Dont le cœur charitable n'est jamais étiolé.

         Pour eux, les années ''seize'' sont années de martyre :
         Décembre 1916, Charles de Foucauld expire
         Lorsque des Senoussistes, sans sommations, tirent,
         Il est un ennemi, il faut l'anéantir !

         Année quatre vingt seize, terrible en Algérie,
         Quand des hordes islamistes assassinent en série
         Les Moines de Tibhirine, forçant leur abbaye.
         En août, l'Evêque d'Oran, Monseigneur Claverie.

        
M. H. Jolivet
Puis juillet 2016, et en terre chrétienne,
         Dans la France profonde, près des rives de la Seine,
         Aux ordres de Satan, deux démons pleins de haine,
         Donnent à Dieu un martyr et tombent dans la Géhenne.

         Et combien d'autres prêtres, dans ce Moyen Orient
         Soumis au Califat, parce qu'ils sont ''mécréants'',
         Ont payé de leur vie et ont versé leur sang
         Pour défendre leur Foi ! Silence de l'Occident.
        
- Hugues JOLIVET        
26 août 2016         

(1) Athalie de Jean Racine



Le cri d’alarme du général DESPORTES
Envoyé par Mme E. Saurel, dimanche 08 janvier 2017

LIBRE OPINION du général (2S) Vincent DESPORTES : Un désastre militaire.

         S’il est un domaine de l’action régalienne où la logique de résultat doit l’emporter sur celle des moyens, un domaine où il est dangereux de sacrifier le futur au présent, c’est bien celui de la défense. Et pourtant, c’est aussi celui où ces règles élémentaires ont été ignorées depuis cinq ans, au mépris du premier des principes stratégiques : proportionner les moyens à l’enjeu. L’impossible a été demandé aux armées : elles l’ont fait, mais à quel prix ?

         Nos armées ont été engagées sans retenue. A l’étranger, elles l’ont été de manière réactive sans que de ces déploiements – des pays baltes à l’Afrique centrale jusqu’au Moyen Orient - émerge une stratégie solide. Sans, hélas également, que la France arrive à dépasser ses brillants succès tactiques pour les transformer en succès stratégiques durables. L’Adrar des Ifoghas a été remarquablement pris aux djihadistes début 2013 ; ils s’y sont aujourd’hui réinstallés. En Centrafrique, notre laborieuse intervention a porté indéniablement certains fruits, dont des élections nationales, mais, faute de moyens, nous sommes partis trop tôt, laissant un pays divisé prêt à retomber dans ses luttes fratricides. Au Moyen Orient, nous participons aux combats, mais nous demeurons un « junior partner » avec une influence mineure sur la conduite de la crise - et donc son règlement ultérieur. A l’intérieur, Sentinelle use inutilement nos forces à contre-emploi dans une gabegie capacitaire incapable de prévenir le prochain attentat.

         Que les armées soient engagées, c’est normal. Mais qu’elles le soient aujourd’hui au détriment de notre défense de demain, c’est dangereux. La dégradation des armées ne date pas de cette mandature, mais la faute nouvelle est que, malgré l’explosion des interventions militaires, jamais n’ont été attribués aux armées les moyens leur permettant de conduire leurs missions tout en préservant les capacités de le faire à l’avenir. Les promesses ont remplacé le courage ; peu importe, cela tiendra bien jusqu’en 2017 ! D’ailleurs le militaire, à la silencieuse obéissance statutaire, fait toujours … au mieux, ce qui est à la fois sa grandeur et sa faiblesse. Jusqu’à l’usure.

         Depuis le Livre Blanc de 2013 et sa LPM, l’équation est la même : des moyens physiques alloués sous-dimensionnés par rapport aux missions théoriques, mais celles-ci très en deçà des menaces et des déploiements réels. Ainsi, malgré les demandes pressantes des hauts responsables, malgré leurs auditions très franches devant la représentation nationale, nos armées, asphyxiées chaque jour davantage, se sont usées en se consommant plus vite qu’elles ne pouvaient se régénérer.

         Le bilan est terrible. Certes, les troupes déployées bénéficient encore d’un entraînement performant et de moyens assez adaptés, du moins si l’on ignore la vétusté incroyable de certains équipements et les déficits capacitaires qui réduisent l’efficacité et l’autonomie de nos forces. Mais cette excellence ponctuelle s’obtient en sacrifiant le reste, comme si le fruit se rongeait de l’intérieur pour rester présentable sur l’étal des 14 juillet.

         Nos matériels en service affichent un taux de disponibilité dangereusement bas. Pour les hélicoptères par exemple un taux inférieur à 40% (moins d’un hélicoptère sur deux peut décoller, ce qui est aussi le cas de nos avions de patrouille maritime ATL2 !). Les crédits d’entretien constituant la première variable d’ajustement budgétaire, le système de maintien en condition est resté celui du « temps de paix », mal adapté au suremploi des matériels. Cette situation impacte l’entraînement des forces ; elle a conduit au concept pudique d’«entraînement différencié » qui affaiblit la cohérence d’ensemble.

         La préparation opérationnelle – modulable à la baisse instantanément – a de fait servi de deuxième variable d’ajustement budgétaire : nos forces sont aujourd’hui globalement sous-entraînées. En 2015, nos troupes de mêlée n’ont bénéficié que de 64 jours d’entraînement contre 90 prévus dans la Loi de Programmation Militaire, nos pilotes d’hélicoptères et de chasse ont volé respectivement 156 heures et 150 pour une norme de 180.

         A force de suremploi, les munitions sont venues à manquer, avec aujourd’hui une nécessité urgente de remonter le stock des munitions critiques, missiles et roquettes notamment.

         Les « réductions temporaires de capacité », autre fallacieux concept, sont devenues des trous béants où se détruit l’autonomie stratégique de la France et se dégradent ses atouts : ainsi, notre Marine Nationale n’est plus capable de patrouiller notre Zone Economique Exclusive, la 2ème au monde, pourtant l’une de nos grandes richesses.

         En aval, les hommes souffrent : la surchauffe opérationnelle, les tensions sur les effectifs affectent aussi les temps de repos. Ainsi, en 2016, plus de la moitié de la force terrestre a exécuté 150 jours de mission hors garnison. La vie courante n’est pas épargnée : autre variable d’ajustement, les crédits consacrés à l’entretien de l’immobilier se sont effondrés, passant de la norme de 6€/m²/an à moins de 2€, ce qui ne permet plus de freiner la dégradation du patrimoine. La décision de retirer la politique des ressources humaines au chef d’état-major des armées a conduit à des aberrations, la logique budgétaire dominant désormais. L’armée française, la plus engagée des armées européennes, est aussi la moins encadrée : il manque aujourd’hui – officiellement - 600 officiers ! Dans ce contexte, hors les opérations, le moral des militaires chute et il est difficile de les retenir dans l’institution. L’efficacité gestionnaire s’est imposée au détriment de la finalité opérationnelle, la politique de défense – pourtant première mission de l’Etat - venant s’inscrire dans les impératifs communs des politiques publiques …

         D’autres vers, plus pernicieux, ont été glissés dans le fruit. Ainsi du plan de civilianisation massive des armées, manœuvre de marginalisation de l’Institution lancée au mépris de sa finalité et de l’intérêt de ses membres. Ainsi de l’évolution imposée au Conseil supérieur de la fonction militaire, recomposé désormais de membres professionnels permanents à la main du ministre. Ainsi encore de la création des Associations Professionnelles Nationales Militaires, bombe à retardement pour l’efficacité des armées, dont le ministère a entériné la création soi-disant imposée par la Cour Européenne des droits de l’homme.

         Le Maréchal Foch rappelait dans son discours de réception au Palais Mazarin : « Un gouvernement ne peut avoir que la politique de son état militaire ». L’évident précepte est ignoré depuis cinq ans. En aval, un héritage désastreux : une spirale mortifère de suractivité, un mur de difficultés à venir sans résultat stratégique probant. Il aura fallu attendre les attentats de 2015 pour que le gouvernement se résolve à faire un geste symbolique, laissant d’ailleurs aux successeurs le soin de payer l’addition. La très insuffisante augmentation du budget 2017 (600 millions) est sans rapport avec les réinvestissements indispensables pour rééquilibrer l’équation moyens/missions. Et si chacun se réjouit de l’accroissement de nos exportations de matériels militaires, impliquant d’ailleurs un lourd accompagnement des armées, il n’a aucune retombée directe sur le redressement de ces dernières.

         En cause, l’extravagante contradiction entre la surintensité de l’emploi des forces, la surexposition stratégique de la Nation et l’absence de mesures à la hauteur de cette démesure. Une faute stratégique et politique que la France paiera longtemps.
Général (2S) Vincent DESPORTES        
Professeur des universités associé à Sciences Po        



LES FRANÇAIS VUS PAR ISRAËL
Envoyé par M. G. Martinez
Par Jean-Patrick Grumberg, journaliste israélien
Publié le 17 juillet 2016 par EuroCalifat

Respect aux français
qui acceptent le terrorisme !
        
         Le 15 novembre dernier, après l’attentat du Bataclan, le peuple français allumait des bougies, mais ne réclamait aucun compte à son gouvernement. Après l’attentat de Nice, le peuple français allume des bougies, et ne hurle pas sa rage : il a accepté, il s’est soumis au terrorisme et je respecte son choix.

       Je songe au petit livre de Stéphane Hessel, Indignez-vous, qui s’était vendu à 3 millions d’exemplaires, avait été acclamé par une presse enthousiaste qui encourageait les Français à s’indigner, et je me demande pourquoi soudainement mes confrères, après le Bataclan, après les morts de Nice, alors qu’aucune indignation n’est plus légitime que la perte de la vie, appellent les Français à ne pas s’indigner contre la barbarie qui s’est abattue sur eux.

       Ils ont recommencé avec l’attentat de Nice : les Français déposent des fleurs, allument des bougies, se recueillent, mais personne ne proteste, personne ne crie sa douleur et sa rage, personne ne s’indigne, personne ne réclame des comptes.

       Oui, les Français ont choisi d’accepter le terrorisme, et je respecte leur choix.

       Après les attentats de Charlie Hebdo et de l’épicerie cacher, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré à des étudiants, le 23 janvier 2015 : «Les jeunes Français doivent s’habituer à vivre durablement avec la menace d’attentats.»

       Les Français ont décidé de s’habituer. Ils ne sont pas descendus dans la rue manifester leur refus. Ils n’ont pas demandé à leur gouvernement qu’il assume ses fonctions régaliennes et les mette à l’abri des attentats. Je respecte leur décision.

       Je suis journaliste étranger, je ne vais pas faire comme mes confrères français.

       Je respecte les Français : ils ont choisi librement et démocratiquement un président. Il à nommé une ministre de la justice, Christiane Taubira, qui laissait les jihadistes en liberté. Je respecte ce choix, il est d’une humanité que je n’ai pas : je pense plus aux victimes qu’au bien-être des terroristes.

       Les Français ont choisi le pacifisme et le laxisme vis-à-vis des islamistes. Ils ont choisi la réinsertion des jihadistes qui rentrent du combat en Syrie. Ils ont choisi de ne pas nommer l’ennemi, mais au contraire d’insulter ceux qui dénoncent l’islam. Je respecte leur choix.

       Ils ont décidé de laisser en liberté les musulmans radicaux fichés S pour ne pas les stigmatiser, tout en sachant que cela leur faisait courir un plus grand risque d’attentats terroristes. Je respecte cette décision.

       Ils ont interdit aux citoyens de porter des armes (l’inverse aurait évité une grande partie des 89 morts du Bataclan, car des citoyens armés auraient éliminé les tueurs), et ils ont décidé de ne pas retirer leurs armes aux dealers de drogue des banlieues, mi-dealers mi-islamistes, de ne pas désarmer les salafistes pour ne pas paraître islamophobes. Je respecte ce choix politique.

       J’ai le plus grand respect pour le courage du Premier ministre qui préfère exposer ses concitoyens à la mort pour ne pas froisser sa population musulmane.

       Les 129 morts et les 350 blessés du 13 novembre, les 84 morts et 200 blessés du 14 juillet sont le prix à payer lorsqu’on décide d’avoir cette tolérance vis à vis des jihadistes français, des salafistes français, des Frères musulmans français, et de l’islam de France. Se sacrifier pour montrer l’amour et la tolérance envers la diversité est admirable et je le respecte.

       J’ai le plus grand respect pour le courage du Premier ministre : il préfère exposer ses concitoyens à la mort pour ne pas froisser sa population musulmane, pour éviter d’emprisonner les radicaux. Il a le courage de le dire aux Français. Et les Français ont le courage de l’accepter.

       Le gouvernement français a été démocratiquement élu, les Français vivent en démocratie, avec la liberté d’expression, de choix, de manifester leur mécontentement ou leur accord – et les Français savent mieux que personne descendre dans la rue lorsqu’ils ne sont pas d’accord.

       D’une humilité admirable, les Français ne prononcent jamais un mot déplacé contre Mahomet et Allah, même s’ils meurent en leur nom.

       Les Français ne sont pas descendus dans la rue pour dénoncer le terrorisme, l’islam, l’islamisation, les attentats et les morts parce qu’ils sont tolérants, humanistes, accueillants. Quand ils ont manifesté Je Suis Charlie, ce n’était pas tout à fait vrai : ils n’ont jamais, comme Charlie, offensé en le caricaturant le prophète de l’islam. Au contraire, d’une humilité admirable, les Français ne prononcent jamais un mot déplacé contre Mahomet et Allah, même s’ils meurent en leur nom.

       Les Français ne sont pas descendus dans la rue pour questionner l’arrivée de centaines de milliers de migrants et réfugiés, infiltrés comme on l’a vu par des combattants de l’Etat islamique – en fait, ils n’étaient que 700 personnes à l’appel de Riposte laïque contre l’immigration. Voilà un peuple qui sait ouvrir les bras.

       Ce qui arrive, les attentats, est la conséquence de tout ce qui précède. Ce qui arrive, les morts, est le prix à payer de cette politique, et les Français ont librement choisi cette politique.

       Ils ont choisi les attentats et la mort – qui seront de plus en plus nombreux et ils le savent – pour ne pas heurter une communauté. Je respecte leur choix.

       Ils ont les attentats et les morts. Les déclarations du président, de la classe politique, des médias, montrent que la France a décidé, malgré ces attentats et ces morts, de ne pas nommer le coupable, de ne pas combattre les racines de cette violence : le coran qui appelle à tuer les infidèles. Voilà une preuve de tolérance. Quel sens du sacrifice pour ne pas froisser l’islam !

       Les Français ont choisi d’apaiser l’islam. Ils punissent les coupables, mais les peines sont courtes, trop courtes pour empêcher aux terroristes de recommencer. Les coupables des attentats de janvier 2015 étaient tous radicaux, tous récidivistes, tous dangereux, et tous en liberté. Un pays qui préfère laisser sa population se faire tuer à la cruauté de longues peines de prison pour les terroristes, je trouve cela admirable et je le respecte.

       Les Français ont décidé de laisser les radicaux, musulmans fichés S, libres d’aller et venir, de s’armer pourquoi pas, de préparer d’autres attentats – et il y a d’autres attentats.

       Qui suis-je pour critiquer les choix des Français ?

       Se sacrifier pour rester une terre d’accueil, quels que soient les dangers, montre un sens du renoncement exemplaire.

       Décider d’abandonner leur civilisation, leurs traditions, leurs racines, leur identité, leur culture, pour s’adapter à celles d’autres civilisations est un choix de vie vertueux. Nous Israéliens n’avons pas cette vertu : nous nous obstinons à refuser d’abandonner nos traditions, notre passé, notre culture, notre terre et nos racines comme le monde entier l’exige de nous.

       Je respecte leur décision de «s’habituer à vivre durablement avec la menace d’attentats». Et aux paroles s’ajoutent leurs actes : après les morts du 13 novembre, après les morts de Nice, les Français allument des bougies, ne protestent pas, ne hurlent pas, ne crient pas, ne se révoltent pas : ils acceptent et s’habituent. Ils refusent la haine. Quel peuple, quel sens du sacrifice !

https://eurocalifat.wordpress.com/2016/07/17/respect-aux-francais-qui-acceptent-le-terrorisme/
Jean-Patrick Grumberg        



"Je vous le dis, s'ils se taisent,
les pierres crieront!"

Par P. Barisain

          Au moment où tous les bonimenteurs de droite comme de gauche se prétendent "gaullistes" et même "chrétiens-gaullistes" (un comble !)... au moment où les derniers témoins de l'ignominie de 1961-62 disparaissent et où leurs descendants oublient , doutent ou parfois excusent au nom d'une "raison d'Etat" que rien ne justifiait puisque nos soldats étaient maitres du terrain, ces quelques "révélations", en réalité connues dès les faits rapportés, à savoir la collusion De Gaulle- Colonels d'Oujda avec Ben Bella, l'abandon des nôtres torturés et égorgés au vu et au su du pouvoir élyséen, pire ! la délation et livraison des nôtres aux bourreaux du FLN par les séides gaullistes, rafraichiront les mémoires.

          Rien ne peut faire oublier ce qui a fait le malheur de 9 millions de Français trompés sciemment ( FSNA comme FSE) et encore moins pardonner l'abjection du Pouvoir de ce sinistre 1962 ! La France n'a pas fini de payer cette trahison.



JANVIER NOIR
Par M. Hugues Jolivet


         La France était en deuil, au début de l'automne.
         Un Français, un Niçois, passionné d'alpinisme,
         Découvre la Kabylie. Il paie de sa personne
         La haine, pour la France, des fous de l'islamisme.

         Des sectaires barbares, cruels et sanguinaires,
         Sacrifient leurs otages selon des rites anciens
         Qui datent de l'Hégire, pratiques des Janissaires
         Conquérants Ottomans, décimant les Chrétiens.

         Ces lâches assassins d'innocents sans défense,
         Utilisent toujours le même processus
         Pour provoquer la crainte, la peur ou la méfiance,
         Inciter au départ, avoir le dessus.

         Et quatre mois après ce vil assassinat,
         C'est au coeur de Paris qu'un duo fanatique
         Commet le plus odieux de tous les attentats,
         En fusillant l'équipe d'un journal satirique.

         La France est sous le choc, elle n'a rien vu venir,
         Même si ses Dirigeants sont conscients des menaces,
         Lorsque le commando surgit sans prévenir,
         Armé jusques aux dents, n'accordant aucune grâce

         A ceux qu'il considère comme des blasphémateurs
         Pour avoir, autrefois, critiqué le Prophète.
         Oui, c'est au nom d'Allah, qu'ange exterminateur,
         Il supprime, sans remords, du Journal, la tête.

         Et, dès le lendemain, le sang coule à nouveau,
         Celui d'une policière, lâchement abattue
         Par un tueur djihadiste lui tirant dans le dos
         Avec pour seul motif, qu'elle soit combattue !
         Soldat d'Al Qaïda, chargé, le jour suivant,
         De sacrifier des Juifs, des " suppôts d'Israël ".
         Il remplit sa mission mais n'en sort pas vivant,
         La police stoppe son Odyssée criminelle .
         Et, simultanément, le premier commando,
         Traqué puis encerclé, se sachant condamné,
         A choisi le martyre, veut mourir en héros,
         Lance un dernier assaut, fatal, mais, raisonné.

         Vient, après la stupeur et la paralysie,
         La prise de conscience que nous sommes en guerre.
         Cette situation que l'on n'a pas choisie,
         Frappe et s'impose à nous, tel un coup de tonnerre !
         Et, dans tout l'Hexagone, du Nord jusqu'au Midi,
         Des millions de Français, bravant l'Obscurantisme,
         Ont battu le pavé, scandant "Je suis Charlie",
         Affrontant, les mains nues, les lois du Djihadisme.
         Place de la République, le dimanche onze janvier,
         Cinquante Chefs d'Etat, ont, par leur seule présence,
         Adressé un message aux peuples du Monde entier :
         "Liberté, c'est la Vie. La Mort, par son absence" !

         Après le temps du deuil, des manifestations,
         Celui des analyses, des fautes, des manquements.
         Pour notre Président, trouver les solutions
         Passe par les accords "Elus - Gouvernement".
         Chacun est à son poste dans chaque Ministère,
         L'Intérieur, la Défense et même l'Education.
         Députés, Sénateurs: Rentrée Parlementaire
         Pour réfléchir aux textes, à la situation.

         Cet élan spontané, qualifié d'historique,
         Saura-t-il résister à l'instant euphorique ?
         Ne pas tergiverser. Des mesures s'imposent
         Afin que l'Ennemi, jamais, ne se repose !
         Oui, la France est en guerre, qu'elle poursuive l'effort,
         Partout où elle le doit, même en Métropole.
         Et, qu'à la moindre alerte, surtout, en cas de mort,
         L'Armée fouille les cités, leurs caves et leurs sous-sols !

- Hugues JOLIVET        
15 janvier 2015         




LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini

                            Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.

             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens d'ajouter Petit, Clauzel, Guelât Bou Sba, Héliopolis, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.

             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.

             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, Kellermann et Millesimo, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :

CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net
             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
                         J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie



LANCEMENT DE LA 3E ÉDITION
DE LA FOIRE DU MIEL DE KABYLIE

Envoyé par Pierre
http://www.jeune-independant.net/Lancement-de-la-3e-edition-de-la.html

Par Jeune-Indépendant, 4 janvier 2017   l Par Saïd Tissegouine

La place de l’ex-APC de Tizi Ouzou abrite depuis hier, et ce jusqu’au 14 de ce mois, la foire du miel de Kabylie dans sa troisième édition.
           C’est le secrétaire général de la wilaya qui, au nom de Mohamed Bouderbali, a donné le coup d’envoi de cette manifestation apicole, laquelle a attiré un public très nombreux. L’activité apicole, devons-nous rappeler, est devenu depuis quelques années déjà un réel segment économique.

           Par conséquent, cette manifestation, à laquelle ont pris part pas moins de 30 exposants, tous de gros producteurs de miel, a dépassé largement le pan purement folklorique où, hélas, certaines organisations « excellent » encore. Et pour preuve, cette troisième édition de la foire du miel est entièrement financée par les apiculteurs exposants.

           Selon Ramdane Ladaouri, président de la commission de l’agriculture de l’APW, le coût de cette manifestation d’une dizaine de jours est d’un montant de 700 000 DA. Notre interlocuteur a précisé que l’APW n’a fait qu’accompagner et orienter les manifestants.

           De même concernant la Chambre d’agriculture de la wilaya, la Chambre de l’artisanat et des métiers ainsi que la direction des services agricole (DSA) de la wilaya. Ces organismes et institutions n’ont fait qu’octroyer l’espace aux apiculteurs pour organiser leur foire et, bien entendu, les accompagner dans les perspectives de recherches d’autres opportunités commerciales.

           Il est à relever également que l’économie apicole dans la wilaya de Tizi Ouzou, données chiffrées à l’appui, est exponentielle. En effet, au cours de la saison 2014-2015, la production de miel a été de 2 880 quintaux. La saison d’après, c’est-à-dire l’année d’exercice 2015-2016, la production a presque doublé puisque la récolte a été de 4.909 quintaux.

           Et selon nombre d’estimations, cette saison 2016-2017 sera meilleure que celle de la saison passée. Notons enfin que l’offre répond aux goûts des consommateurs, et ce tant en variétés et qualités du miel qu’en prix.

           Naturellement, le prix dépend de la qualité et de la variété du produit. Les prix proposés varient entre 2 300 et 5 500 DA le kilogramme. Selon bien des avis, le miel « noir « est le plus recherché tant ses vertus thérapeutiques sont nombreuses.

           Il reste cependant que le goût varie d’une personne à une autre. Autrement dit, une personne peut avoir une préférence pour le miel d’eucalyptus alors qu’on dit souvent que le miel du jujubier est le mieux indiqué. La gelée royale est classée aussi dans la catégorie du miel de super-luxe.

           Dans tous les cas, cette foire du miel, qui est initiée par la Coopérative apicole de la wilaya de Tizi Ouzou, répond à tous les goûts et à toutes les bourses.
Saïd Tissegouine           


LUTTE CONTRE LA CONTREBANDE

Envoyé par Martin
http://www.liberte-algerie.com/est/les-douanes-algeriennes-procedent-a-plusieurs-saisies-a-annaba-263071


Par Liberté Algérie : 25. 01. 2017   l Par A. ALLIA

Les Douanes algériennes procèdent
à plusieurs saisies à Annaba

        Dans un autre avis adressé à la presse, il est indiqué que les services des Douanes du port d’Annaba ont saisi durant la semaine passée 10 800 pointeurs laser, une marchandise sensible prohibée à l’importation sans autorisation préalable, qui étaient dissimulés dans un conteneur stocké au port de Annaba. Un dossier a été formalisé dans cette affaire et transmis aux services de la justice en vue de procéder à la confiscation de la marchandise en plus de l’amende encourue. Rappelons à propos de ce type de marchandises que les services des douanes avaient saisi au cours de l’année 2015 30 000 pointeurs laser. Une marchandise qui constitue un danger réel pour les yeux lorsqu’elle est utilisée à des fins malveillantes, notamment lorsque lesdits lasers sont pointés à l’encontre de personnes physiques, surtout les conducteurs de voitures et les pilotes d’avions au décollage et à l’atterrissage. Les services des Douanes de l’inspection principale aux opérations commerciales du port d’Annaba ont saisi en plus 515 filtres pour véhicules (filtres à air, filtres à gasoil, filtre à l’huile), importés de Chine et portant l’inscription “Made in Israël”, dissimulés à l’intérieur d’un conteneur en attente de dédouanement sur un quai du port de Annaba. La marchandise prohibée en question a été saisie, un dossier a été formalisé et l’affaire a été portée en justice en vue de confisquer la marchandise et prononcer les amendes prévues par la loi. Rappelons que les services des douanes ont saisi, en décembre 2016, 5 815 unités de joggings pour enfants portant aussi la même inscription “Made in Israël”.

A. ALLIA           

           NDLR:


ANNABA LES MONTS DE SÉRAÏDI TOUS BLANCS

Envoyé par Roland
http://www.lexpressiondz.com/actualite/258379-les-monts-de-seraidi-tous-beaux-tous-blancs.html


Par l'Expression DZ : Lundi 16 Janvier 2017  par Wahida BAHRI

La chute de ces premiers flocons
est synonyme d'une belle saison

           Dame nature est en colère, elle crache vents, froid, pluie et tonnerre, mais elle étend son manteau blanc, annonçant une belle saison hivernale.
           La baisse sensible du mercure enregistrée à l'est du pays ces derniers jours est synonyme d'importantes précipitations mais aussi des toutes premières chutes de neige sur les hauteurs de l'Edough à Annaba. En effet, l'importante vague de froid qui sévit depuis une semaine sur les régions Nord-Est du pays a entraîné les premières chutes de neige sur les reliefs. Dans les wilayas d'Annaba, Guelma, Souk Ahras et Tébessa entre autres wilayas Est, les montagnes commencent à se revêtir de leur manteau blanc immaculé. La chute de ces premiers flocons en cette période de l'année est synonyme d'une belle saison hivernale qui s'annonce et n'a suscité que joie et plaisir parmi les populations de ces régions. A noter que dans la nuit de samedi à dimanche, d'importantes chutes de pluie se sont abattues sur les régions du Nord du pays notamment celle de l'Est. L'alerte météo lancée par la station régionale de la météorologie d'Annaba, renseigne sur l'importance de la pluviométrie. Cette dernière qui, convient-il de le noter, n'a enregistré ni dégât ni encore moins de désagrément. Un constat fait au bonheur des populations vivant la précarité dans les bidonvilles.

           Néanmoins, il demeure que, plus de 50% du réseau routier intra-muros du village côtier de Séraïdi, dans la wilaya d'Annaba, est fermé à la circulation piétonne et automobile à cause des neiges tombées en quantités importantes. La neige qui a atteint plus de 30 cm d'épaisseur a paralysé toute activité dans plusieurs agglomérations de cette commune qui culmine à plus de 900 m d'altitude, d'où il a été enregistré la fermeture de la route principale Séraïdi centre-Bouzizi en raison de l'amoncellement de la poudreuse, incommodant les habitants. Situation à laquelle ont paré les éléments de l'Armée nationale populaire, déployés depuis les premières heures de la matinée d'hier pour rouvrir les routes Séraidi-Bouzizi et Annaba-Séraïdi.
           Méme constat ailleurs, où le froid glacial qui accompagne le mauvais temps sévit dans plusieurs autres régions dans le Nord-Est du pays. L'amoncellement de la neige à Guelma, Souk Ahras et Tébessa, où plusieurs axes routiers ont été bloqués, a occasionné un désagrément aux automobilistes, notamment ceux appelés à s'y rendre pour une raison ou une autre. À Guelma la fameuse montagne de Maouna, culminant à plus de 1000 m d'altitude, s'est finalement décidée à porter son manteau blanc, resté rangé trop longtemps. S'agissant du réseau routier, la RN 80 reliant Guelma à Souk Ahras (commune d'Aïn Sandel) et le CW 162 reliant Guelma à Badjarah (commune de Badjarah) ont été coupés à la circulation. Situation similaire dans la wilaya de Tébessa où le trafic routier reliant cette wilaya à la région des Hauts-Plateaux, Oum El Bouaghi, Khenchela et Batna entre autres est totalement inaccessible. Plusieurs mechtas de ces régions sont bloquées, même les écoliers n'ont pas pu rejoindre les blancs des classes. Au moment où nous mettons sous presse, de violentes rafales de vent, accompagnées de fortes averses et de grêle continuent de s'abattre sur la wilaya d'Annaba et les wilayas avoisinantes, annonçant l'arrivée d'autres pingouins. C'est ainsi que les Annabis qualifient la neige.

Wahida BAHRI           


En Algérie, la ville de Béjaïa théâtre d’émeutes

Envoyé par Gilles
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/01/04/en-algerie-la-ville-de-bejaia-theatre-d-emeutes_5057408_3212.html


Par le Monde Afrique : Lundi 4 Janvier 2017  par Amir Akef (Alger, correspondance)

Une manifestation pacifique contre la hausse des taxes dans la plus grande ville de Kabylie a tourné à l’affrontement avec les forces de sécurité

           La ville côtière de Béjaïa, en Kabylie, est le théâtre depuis lundi 2 janvier d’un violent mouvement de contestation, mené par des jeunes qui s’en sont pris à des bâtiments publics et à des magasins et ont affronté les forces de l’ordre. Si les motivations de ces troubles restent confuses, ils s’inscrivent dans un contexte d’inquiétude croissante liée à la chute des prix du pétrole qui a un lourd impact sur la situation économique de l’Algérie.

           Lire aussi : Face à la baisse des revenus pétroliers, le premier ministre algérien tente de rassurer

           Les violences de Béjaïa ont éclaté le jour où avait été lancé un appel à la grève des commerçants afin de protester contre des hausses de taxes prévues par la loi de finances 2017, entrée en vigueur le 1er janvier. Etranglé par la baisse du prix du brut, sa principale ressource, le pays est en effet contraint de revoir son budget. Le gouvernement tente de diminuer ses dépenses et d’accroître ses recettes, notamment en augmentant les taxes.

           Diffusion virale sur les réseaux sociaux

           Selon le site Tout sur l’Algérie (TSA), la manifestation commencée pacifiquement dans la matinée aurait ensuite tourné à l’affrontement entre des jeunes et des forces de police, puis à la casse de plusieurs édifices publics et de commerces. Les vidéos du saccage d’un bus d’une compagnie de transport public locale et des pillages de magasins ont connu une diffusion virale sur les réseaux sociaux. Des tensions ont également été rapportées dans plusieurs autres localités des environs.

           Dans ce climat, certains habitants ne cachaient pas leur inquiétude de voir se répéter les événements de 1988, lorsque des émeutes du pain avaient dégénéré en troubles généralisés à l’échelle du pays, ou encore ceux de 2001, lorsque la Kabylie, théâtre d’un vaste mouvement de contestation, avait été violemment réprimée par le pouvoir. Mais le ministre de l’intérieur, Noureddine Bedoui, a joué l’apaisement, déclarant que les « services de sécurité contrôlaient la situation à Béjaïa » et que l’Etat algérien « garantissait le pouvoir d’achat des citoyens ». « Le défi premier et majeur en 2017 pour l’Algérie sera de préserver sa sécurité et sa stabilité face aux menaces terroristes. »

           Le même jour, des troubles étaient signalés dans plusieurs quartiers d’Alger. A Bab Ezzouar (est), des adolescents ont attaqué le quartier chinois, selon le quotidien Al-Khabar. Ce sont les habitants du quartier qui ont pris la défense des commerçants chinois en chassant à coups de gourdin les assaillants. Un début d’émeutes a également été enregistré dans le quartier populaire d’Ain Benian (ouest), mais ces mouvements sont restés très marginaux dans la capitale.

           « Du pain bénit pour le pouvoir »

           La soudaineté des échauffourées de Béjaïa a en tout cas soulevé de nombreuses questions sur leur origine, renforcées par l’opacité qui a entouré l’appel à la grève des commerçants. Celui-ci a été lancé de manière anonyme et relayé sur les réseaux sociaux, mais sans qu’aucune organisation ne s’en réclame, ce qui n’a pas manqué d’alimenter les soupçons de manipulation. L’Union des commerçants (UGCAA), qui a nié en être à l’origine, a même dénoncé, lundi, des « menaces » contre des commerçants pour les contraindre à fermer boutique.

           Lire aussi : Algérie : Reporters sans frontières dénonce « la main invisible » du pouvoir sur les médias

           Confrontés aux violences de Béjaïa, des militants politiques ne cachaient pas leur dépit : selon eux, les images de destructions et de pillages diffusées sur les réseaux discréditent par avance toute contestation dans la rue. Du « pain bénit pour le pouvoir », souligne un militant des droits de l’homme. Mardi 3 janvier, des tensions étaient toujours signalées dans plusieurs localités de la wilaya (région) de Béjaïa.

Amir Akef           



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M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er Janvier 2017
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
http://guelma.piednoir.net/



M. Rémy Baison a mis en ligne avec une nouvelle adresse son site sur l'Ecole Normale de Constantine.
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
http://www.normaliens-constantine.fr/index.html


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Pauvre Homme
Envoyé par Eliane
       Une femme arrive au ciel et demande à Saint-Pierre si elle pouvait revoir son mari …
       - On va faire un effort et le chercher…
       St Pierre consulte son ordinateur et regarde dans le fichier des bienfaiteurs :
       - Rien !
       Il regarde le fichier des Béats :
       - Rien !
       Il va voir dans le dossier des Saints :
       - Toujours rien !!!
       - Au fait, vous êtes restés mariés combien de temps ?
       Toute fière :
       - Oh, 52 ans !!!

       - Ah bien sûr, ça explique tout !!! c’est chez les martyrs que j'aurais dû chercher !!!



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