N° 140
Juin

http://piednoir.net
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Juin 2014
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO

Le Titre de Pieds-Noirs

Chers Amis,

         La déclaration d'Arnaud Montebourg appelle des réflexions sur le Titre de Pieds-Noirs.
         Il récuse ce Terme en affirmant qu'il est fier d'être un petit-fils d'arabe ayant combattu la France. C'est tout à fait son droit mais pas son honneur de se réclamer français et de devenir ministre. J'espère qu'il ne deviendra jamais Président. Voir plus bas, un article de M. De Pasquale sur les socialistes, l'Algérie et la Colonisation en réponse à Montebourg.

         Comment appelait-on un français ayant combattu la France en 39/45 ?
         Un Collabo ou un Traître passible de la peine de mort ?
         Pas un Patriote ou un Résistant, quoique bon nombre soit passé à la libération du statut de collabo ou traître à celui de résistant et qu'ensuite nous avons encore retrouvé contre la France lors de la guerre civile d'Algérie de 1945 à 1962.
         Donc " Montebled " est fier de cela, pourquoi ?
         Parce qu'il est en phase avec la " vente " de la France ; avec ses destructeurs ; avec le changement de ses racines ; avec les lois anti-françaises ; avec le changement de la société de la France. C'est ce qui s'appelle dans les " merdias " être un bon français dans la " nov'langue ", dans le politiquement correct. Ah elle est belle la France avec ces énergumènes !
         C'est vrai que je ne peux pas me reconnaître dans ce pétrin.

         Ce titre de Pieds-Noirs que la France officielle de 1962 et une grosse partie de ses habitant nous appelaient avec mépris et haine, est un titre très honorable et glorieux.
         Je dirai même plus honorable que celui de " français " pour certains occupants du sol français qui ne l'utilisent qu'à leur seul profit quand cela les arrange. A l'exemple de ce " Montebled " pour en devenir ministre et narguer les Français. C'est ce que l'on appelle chez nous des " mandjacaga " ou des " mesloute "
         Bien sur et comme dans toutes les races ou communautés, il y a des bons et des mauvais, mais est-ce pour cela que l'on doit accabler toute une communauté ?

         Le Pieds-Noirs que l'on accuse d'être en général un colon ayant fait suer le burnous, un capitaliste, un fasciste ou autre être néfaste, c'est quoi au juste ?

         Le P.N c'est un être né sur un sol déclaré français. Donc il se dit français, au moins dans la loi même si certains ne veulent pas le reconnaître.
         Le P.N c'est un être dont les ancêtres, pour la plupart très miséreux, ont émigrés vers une terre occupée puis libérée par la France, et qui ont fait souche dans le nouveau pays dénommé ALGERIE.
         Le P.N c'est un être dont ses ancêtres ont crée un pays neuf qui aurait pu devenir un Eldorado avec les musulmans. L'inventaire de ce qu'il a été crée est bien trop long pour tenir dans cet édito.
         Le P.N c'est un être qui a été chassé de son sol natal par la seule décision des français et du premier d'entre-eux, le grand charlot.
         Le P.N c'est un être dont les ancêtres (et aussi lui-même) ont défendu le pays qu'ils croyaient être le leur au cours des grands conflits de 1870 ; 1914/18 ; 1939/45. Ils ont servi de chair à canon et ils n'ont pas droit à la reconnaissance en ayant leurs noms sur des monuments reconstitués.
         Le P.N c'est un être fier de ce que ses ancêtres ont fait pour la France, l'Algérie, le monde car ils ont participé aux découvertes ; à la création ; à la modernisation ; à la paix ; à l'élaboration d'une race issue de pionniers venus de l'Europe et qui se reconnaissaient dans ce qu'ils appelaient " la mère patrie ", dans le respect des lois, du drapeau tricolore et de son hymne.
         Le P.N c'est encore un être fier, car même après un exode meurtrier et douloureux dont on ressent encore les traces 52 ans après, il a su se reconstruire une vie ailleurs. Il a su montrer la voie du pionnier à ses enfants. On le retrouve encore dans toutes les sphères de la société française où il a laissé son empreinte.
         Le P.N c'est toujours un être fier car son sol natal est ancré en lui. Il l'aime parce que son passé, personne ne pourra le lui prendre. L'accueil qui lui est réservé en Algérie en porte témoignage. Il aime sa terre natale plus que les Algériens d'aujourd'hui qui fuient cette Algérie dont l'indépendance leur a été volée et mal utilisée.

         Ce titre de Pieds-Noirs, haï, honni par une certaine fange de la population française est un titre de gloire, d'honneur et de fierté. Issu de la 7ème génération née en Algérie, je peux dire sans honte que je suis Fier d'être le Pieds-Noirs que mes parents ont produit.

Jean Pierre Bartolini          
        Diobône,
        A tchao.


Montebourg - "Mon grand père était un arabe, pas un pied noir, un arabe"
Envoyé par Mme Annie Bouhier

             Sur le site "oumma.com" (3), très fréquenté par les Musulmans de France, Montebourg, Ministre de la République, évoque ses origines "métissées", et se glorifie auprès des internautes habitués de ce site, d'avoir eu un Grand-Père algérien, qui après avoir combattu dans les rangs de l'Armée française, a combattu la France dans les rangs du FLN.
             Et pour en rajouter une couche, il récuse l'étiquette de "Pied Noir" qui, à ses yeux, est infamante, puisque comme tout bon Socialiste d'aujourd''hui, il considère la "colonisation" comme une tache sombre sur notre Histoire.
             Je ne reviendrai pas sur ce que, dans plusieurs de mes précédents billets, j''ai rappelé à la mémoire sélective de nombreux Socialistes (et de Français), au sujet de la part historique prise par les Socialistes dans les conquêtes coloniales, ainsi que dans la lutte contre les adversaires de la France, au cours de la Guerre d'Algérie, dans laquelle se sont illustrés Mitterrand, alors Ministre de l'Intérieur, ou Guy Mollet, alors Premier Ministre, sans parler de Robert Lacoste alors Gouverneur Général de l'Algérie, et j'en passe…...
             Mais il est "de bon ton", aujourd'hui, à Gauche, d'afficher des opinions qui fleurent bon le "politiquement correct", et de glorifier ceux des Français qui, par égarement ou par fanatisme idéologique, ont choisi, pendant une période tragique de notre Histoire, de combattre dans les rangs de ceux qui combattaient la France.
             La "glorification" de communistes qui ont pris les armes contre nos soldats, ou qui se sont "illustrés" dans des attentats meurtriers contre des civils, est devenue courante dans certaines municipalités de Gauche où des places et des rues ont été consacrées à leur nom.
             Comme si tout cela pouvait faire oublier qu'avant de "changer de camp" les parangons de l'escroquerie intellectuelle étaient les héritiers de ceux qui, socialistes, ont été, aux côtés de Jules Ferry et de bien d'autres, à l'origine d'une politique d'expansion coloniale sur toute la planète, et ce, au nom de la "mission sacrée" de la France et de son devoir de participer à "l'émancipation des peuples".
             Comme si cela pouvait faire oublier que l'expansion coloniale de la France s'est réalisée malgré l'opposition de la Droite française, qui, à l'époque, considérait que nos forces militaires devaient, avant tout, être consacrées à la défense de nos frontières.

             L'escroquerie intellectuelle des Socialistes a permis d'instaurer une sorte de confusion qui, dans l'opinion, attribue à la Droite française une politique coloniale qu'elle a sans cesse combattue, avant de devoir l'assumer. La Droite s'est ainsi laissée "refiler" la "patate chaude" qui ne cesse, depuis, de lui brûler les doigts….
             Je pourrais citer ici des pages entières des livres scolaires d'Histoire que je possède dans ma bibliothèque, consacrées à la glorieuse épopée de nos "conquêtes", que nous enseignaient dans notre jeunesse les "Hussards de la République", socialistes pour la plupart, pages dans lesquelles défile la galerie des Ministres socialistes qui, au XIXème siècle, étaient à la manoeuvre….
             Ainsi, on peut encore vérifier dans le "Manuel d'Histoire de France" de Mallet et Isaac, que Charles Maurras, que l'affaire Patrick Besson a remis dans l'actualité, était hostile à cette expansion coloniale impulsée par les gouvernements républicains dirigés par des Socialistes, qui détournait ses forces de la "Revanche contre l'Allemagne" et les dispersait. De plus, il était hostile à la politique jacobine et républicaine d'assimilation qui visait à imposer la culture française à des peuples ayant leur propre culture. Comme Lyautey, il pensait qu'il fallait faire aimer la France, et non imposer la culture française au nom d'un universalisme abstrait et d'un pseudo-humanisme….
             Mais qui relit Charles Maurras, "écrivain maudit" aujourd'hui ??? L'inculture et l'ignorance qui caractérisent nos médias, permettent, avec aplomb, de tout dire et de tout écrire, et d'entretenir ainsi toutes les confusions et les ambiguités….

             Mais mon propos est tout autre aujourd'hui.
             À l'heure où ce turbulent Ministre socialiste émerge au premier plan du nouveau Gouvernement de la France, je voudrais dénoncer un demi-mensonge entretenu par ce Ministre sur ses origines.
             Car pour "compléter" ce qu'il prétend dans l'entretien diffusé sur le site que j'ai cité en introduction, un correctif doit être apporté à sa relation de ce que fut son Grand-Père et ses relations avec la France.
             Car, Lionel Vives-Diaz Arnaud Montebourg ment, par omission (?), sur son Grand-Père.
             "Arnaud Montebourg est le fils de Michel Montebourg, né en 1933 dans la région d'Autun, fonctionnaire des impôts, et de Leïla Ould Cadi, universitaire, née à Oran en 1939, professeur d'espagnol et essayiste issue, par son père, Khermiche Ould Cadi, d'une famille de walis d'Algérie et d'une mère normande. Son aïeul Ahmed Ould Cadi, agha de Frendah (Oran), qui combattit aux côtés de l'armée française lors de la conquête de l'Algérie, fut fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1842, officier en 1852, commandeur en 1860, puis grand officier dans cet ordre en 1867".
             Il aurait donc dû préciser, dans cet entretien, pour être clair, que son aïeul n'était pas un simple fellah, mais était Ahmed Ould Cadi, l'Agha de Frendah, un puissant et très riche seigneur rallié à la France…(1).
             Il aurait pu préciser que, si son aïeul s'est rangé aux côtés de la France, c'était pour défendre les populations placées sous son autorité, contre d'incessantes et meurtrières razzias. Car c'était aussi cela l'Algérie, avant la "pacification" française: des luttes incessantes entre tribus rivales, et des "rezzous" meurtriers, des enlèvements de femmes et d'enfants, des pillages destructeurs.
             Et pour être honnête jusqu'au bout, Montebourg aurait pu préciser que pour remercier les médecins français d'avoir éradiqué une épidémie ravageuse chez ses "sujets", son aïeul a offert à la France plusieurs milliers d'hectares sur lesquels a été construite la ville de Lourmel.(2)
             Car, n'en déplaise à ceux qui tentent de réécrire l'Histoire, si la colonisation de l'Algérie a fait couler, hélas, beaucoup de sang, par contre la pacification de ce beau pays n'a pu se réaliser que grâce au ralliement à la France de nombreux notables algériens, dont l'ancêtre de Montebourg faisait partie, ce dont il ne devrait pas rougir de honte.
             De même que les plus de cent ans de vie commune et de destin partagés entre la France et l'Algérie n'auraient jamais été possibles sans les liens qui, au fil du temps, s'étaient tissés entre Algériens et Pieds-Noirs, unis par un même amour de ce pays.
             "Mentebourg" peut aujourd'hui s'offusquer qu'on puisse le prendre pour un Pied-Noir, mais ne peut renier le fait que sa famille, au moment de la "conquête", s'est rangée puis a combattu aux côtés de la France.
             Si, dans cette interview accordé à "oumma.com", il déclare fièrement que son grand-père était du côté du FLN et a combattu pour la décolonisation, il ne peut donc nier, sans mentir, que son aïeul, l'Agha de Frenda, a été un acteur majeur de la colonisation !

             Monsieur "Mentebourg", le Pied-Noir que je suis ( et fier de l''être ), et qui connaît son Histoire sur le bout des doigts, ne pouvait vous laisser leurrer les lecteurs qui ignorent (presque) tout de notre Histoire commune, sur les demi-vérités qui entourent les origines dont vous vous flattez !
Bernard DE PASQUALE              

(1).- Consultez sur ce sujet: " Le livre d'or de l'Algérie : histoire politique, militaire, administrative, événements et faits principaux, biographie des hommes ayant marqué dans l'armée, les sciences, les lettres, etc., de 1830 à 1889 / par Narcisse Faucon,…, préf. de M. le colonel Trumelet"
(2).- http://www.lourmel-algeriefrancaise.com/historique1.ws
(3) - http://oumma.com/Arnaud-Montebourg-Mon-grand-pere



A Mon Père
ECHO D'ORANIE - N°226
Strasbourg 1964


              C'était plus qu'un ami, qu'un confident,
              Et je l'aimais d'un amour infini.
              Il m'avait tout donné de lui, sa tendresse
              En même temps qu'il me donnait la vie.
              ll m'apprit la sagesse, le devoir, la bonté.
              De toutes ces années passées à ses côtés,
              Les plus belles furent celles de mon enfance,
              Dans un ailleurs plus cher, plus ensoleillé,
              Dans un pays plus chaud, sans fausses apparences,
              Sans autres artifices que ses horizons bleus,
              Que ses plages dorées et ses soirs étoilés.
              Si ses dernières années furent de souvenirs,
              A mon coeur, il sera le plus doux d'entre tous.
              Et si aujourd'hui, son départ, je pleure,
              Si son sourire me manque, et ce qui est le pire :
              Je regrette sa présence autant que ma pudeur,
              Car de toute ma vie, je n'ai pas su lui dire :
              "Papa, je t'aime tant, et tout mon coeur!!"
             
Mme EYMARD             
née Chantal ROUAYROUS             
de Mostaganem             
  



LE MUTILE N° 12, 1916


Aux Colons Pionniers de l'Algérie

       
                      Le patriotisme bien connu de votre phalange de travailleurs sublimes, vous a appelés à combattre à nos côtés pour la défense du sol sacré.
                      Vous l'avez fait avec un courage, un acharnement qu'explique cet amour du sol que votre sueur et votre labeur ont fécondé.
                      Beaucoup des vôtres sont restés là-bas par de là des mers, enfouis à jamais dans cette terre humide qu'ils ont arrosé de leur sang. et auxquels ils ont donné leur corps, heureux de tomber en héros pour la défendre contre l'envahisseur.
                      D'autres sont revenus dans leurs foyers, mutilés à jamais, par suite de glorieuses, blessures reçues dans l'acharnement des batailles.
                      Nous saluons respectueusement les innombrables tombes des premiers et nous convions les autres, nos frères en mutilation à grossir le nombre immense des camarades qui se sont joints à nous pour donner une force au, groupe des mutilés qui compte des adeptes dans les trois colonies françaises de l'Afrique du Nord.
                      Nous avons créé à Alger, depuis juin 1916, un organe, Le Mutilé de l'Algérie, dans lequel, deux fois par mois nous menons le bon combat pour la défense des intérêts des mutilés, réformés et blessés de guerre.
                      Sous la plume d'écrivains lés plus autorisés, mous publions chaque fois, des articles du plus haut intérêt, car ils traitent essentiellement de tout ce qui intéresse les victimes de la grande guerre.
                      - De toutes parts nous recevons des encouragements à persévérer dans la voie que nous nous sommes tracée. Commerçants fonctionnaires, artisans, tous veulent compter en nombre de nos lecteurs ou abonnés.
                      Ils ont compris que sans assistance nous ne saurions subsister, et nous encouragent chaque jour en souscrivant de nouveaux abonnements. Ils connaissent la sainteté de notre cause où nulle politique, nulle chapelle ne veut semer le désaccord.
                      Les travailleurs de la terre, les colons, sont peut être les seuls à nous connaître très peu, et cependant, ils comptent certainement pour la plupart, dans leur famille, des victimes de cette guerre atroce.
                      Fils de la terre, vos intérêts sont les nôtres, nous aimons comme vous la terre où nous sommes nés, que nous avons défendue comme devaient le faire de bons fils, et à cet égard, nous sommes vos frères. Tandis que courbés sur le sillon vous semez dans le sein de notre bonne-mère, nous sommes encore sur la brèche pour que notre commun dévouement ne soit pas stérile.
                      La raison de notre existence repose uniquement sur le concours de tous qui en l'espèce est l'abonnement, le véritable moyen d'existence d'un Journal.
                      Abonnez-vous au Mutilé Algérien, lisez-le, faite-le lire. Faites mieux encore, dans vos causeries intimes, dans vos pérégrinations les jours de marché, parlez de nous, de notre but, et souvenez-vous que le mutilé représente l'image de la Patrie.
                      F. MANFREDI.


PEUT-ON LE DIRE

                      Peut-on le dire qu'il y a encore dans certaines Usines beaucoup de gaillards, jeunes encore, qui n'ont jamais vu la guerre.
                      Peut-on le dire que s'ils avaient le Cœur de Français, ils demanderaient à relever ceux qui sont à Verdun ou dans la Somme depuis 26 mois.

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TRACES DE VIE
                    Par M. Gilles CAMILLERI (2013)             N°12
LES NAISSANCES EN 1837

          Les naissances, en cette année annonciatrice de profonds changements dans la politique africaine de la France, révèlent des constantes mais aussi quelques modifications que nous allons tenter d'expliquer.

           Parmi les constantes on retrouve la tenue approximative des registres.
Un registre incomplet … ou trop complet

           Si nous nous reportons, sans suspicion, à la fin du registre, nous enregistrons soixante seize naissances.

           La soixante seizième naissance est celle d'Elisa Claire GUIBAL, le 25 décembre, au numéro 6 de la rue d'Armandy.

           François, le père, est âgé de 31 ans. Il est né à DIGNAN, dans l'Hérault. La mère n'est autre que Rosalie LAVIE, 18 ans, née à DANJOUTIN dans le Haut Rhin.

           Une étude plus attentive de l'année nous montre cependant qu'une naissance est déclarée deux fois.

           Elisabeth ADAMI née à REMELFING (Moselle), une aubergiste de la rue des Numides, met au monde, le 2 août (AN 42 du 3 août) un fils prénommé Joseph. Cet enfant naturel est reconnu le 15 août par son père, un lieutenant du 3ème régiment de chasseurs d'Afrique : Joseph Auguste GOICHOT (AN 44). On a donc une naissance et une reconnaissance, ce qui fait chuter notre chiffre à 75 naissances.

           Toutefois, nous l'avons déjà observé, certaines naissances ne sont pas déclarées.
           Les raisons de cette négligence sont assez obscures. Nous avons vu un officier : Luis Arnold ALLEGRO, incriminer les mœurs " indigènes " de son épouse, le manque de sérieux de la sage femme, ses absences prolongées. D'autres familles, peut-être, attendent de voir si l'enfant va survivre. D'autres enfin, ne trouvent pas le temps de le faire dans un espace géographique en pleine mutation.

           Ainsi la naissance de la petite Jovanetta BRIGNONE n'est pas signalée en 1837.
           Ce qui nous a permis de la comptabiliser, est la mention de son décès, le 27 novembre, à l'âge de 5 mois, au domicile de ses parents, rue Jemmapes. Jovanni BRIGNONE exerce la profession de domestique. Il a trente cinq ans et a épousé Madalena GROSSO, une femme de trente huit ans. La famille est fort probablement originaire de PANTELLERIA (Royaume de NAPLES). Ce père ne va pas survivre longtemps à son enfant puisqu'il décède à son tour le 29 avril 1838.

           Au total donc, ces modifications effectuées, nous obtenons le chiffre de soixante seize naissances ! Une quinzaine de plus qu'en 1835 mais un taux de natalité en baisse (28.9 pour mille).

Un taux de natalité en baisse

           Cette constatation est curieuse. En effet, en 1834, celui que nous avons calculé est de 50.8 pour mille. En 1835, il reste important avec 38 pour mille et, en 1837, il chute de 9 pour mille.

           La population, en 1837, atteint 2622 européens. Il faut cependant, comme nous l'avons vu par ailleurs, tenir compte d'une frange très volatile de plusieurs dizaines d'individus attirés par la préparation de la deuxième expédition militaire destinée à conquérir CONSTANTINE. Elle se trouve présente à BÔNE pour quelques semaines ou quelques mois et fausse les statistiques.

          Car les naissances, après une période de stagnation, continuent d'augmenter ! De trente et une en 1833, elles passent à soixante en 1836 et atteignent, en 1837, le chiffre de 76 évoqué plus haut.

          De plus, si nous essayons de calculer le taux de fécondité pour les quelques 500 femmes présentes à BÔNE cette année-là, il atteint les 6,6 enfants par femme européenne et dépasse certainement ce chiffre car sont comprises dans le chiffre évoqué plus haut toutes les femmes, celles en âge d'avoir des enfants (entre 15 et 49 ans) et les autres. Ce taux correspond à peu prés à ceux calculés par Claudine ROBERT-GUIARD dans son ouvrage : " Une fécondité moyenne de 7,14 naissances par femme en 1844 et de 6,79 naissances pour 1851 ". (154)

          Nous nous trouvons, bien sûr, devant une population de migrants très jeunes qui n'a bien entendu pas grand-chose à voir avec une population de la vieille Europe.

          Ce qui nous surprend surtout, lors de l'étude attentive des naissances et ce, malgré nos observations précédentes, c'est le nombre important des naissances naturelles constatées cette année-là.

Un taux de naissances naturelles en hausse

           Sur 76 naissances, nous relevons 15 naissances naturelles ce qui nous donne un taux de prés de 20 % (19.7 %), un taux bien supérieur à ceux des précédentes années : 14.2 % en 1834 et 15.7 % en 1835 (155). Il reste cependant inférieur à celui de 1836.

          Comparés aux rapports numériques indiqués dans l'ouvrage de Claudine ROBERT-GUIARD (156) : 216 pour mille pour ALGER en 1831/1847 (Etude des docteurs FOLEY et MARTIN), 165 pour mille (Victor DEMONTES, Algérie 1841/1850) et à celui calculé par l'auteure de l'ouvrage : 190 pour mille pour la période 1842/1844, notre chiffre de 197 pour mille confirme le chiffre très élevé des naissances naturelles dans les possessions françaises du Nord de l'Afrique.

          Quelle est l'origine de ces enfants naturels à BÔNE ?

          Dans cinq cas le père reconnaît l'enfant.

          Pour l'AN 25, il s'agit d'un marchand, Antoine DARBOUS dont la compagne, Jeanne LECLERC, habite 18 rue d'Héliopolis.

          Dans le cas de l'AN 37, nous avons affaire à une union croisée. Léonardo MANGIAPANELLI, un aubergiste napolitain vit avec une demoiselle de BASTIA, Marie EMMANUALIS.

          Deux militaires sont les pères des unions qui donnent naissance à Rosalie MAYRAN (AN 43) et Marie Antoinette PATAU (AN 46).

          Jean Louis MAYRAN est fourrier maréchal des logis et il a pour compagne une ouvrière, la demoiselle Elisa GARNIER, domiciliée rue de La Victoire. Quant à Antoine PATAU, il est sapeur conducteur au deuxième régiment du génie et partage son existence avec la demoiselle Marie RIBSTEIN.

          Le dernier père, Denis LEROY, donne son nom et son prénom à son enfant. C'est un " suiveur de camps ". Son fils voit d'ailleurs le jour au camp DREHAN (orthographiée aussi DREAN). Il exerce à cette époque-là la profession de boucher et est assisté de Catherine METTETAL, sa compagne. Il fait partie de l'industrieuse minorité lorraine. Il est né à ARRACOURS dans la Meurthe et va devenir " vendeur de goutte " avant d'épouser sa compagne le 7 août 1838.

          Pour les dix autres enfants, un seul est reconnu avec du retard, douze jours après sa naissance, par son père Joseph Auguste GOICHOT, lieutenant au 3ème RCA : Joseph ADAMI (AN 42 du 3 août) fils d'une aubergiste lorraine de la rue des Numides. Peut-être le lieutenant GOICHOT n'était-il pas présent au moment de la naissance de son enfant ?
          C'est, en effet, le commissaire de police Silvestre HAURE qui effectue la déclaration.

          Huit autres enfants ont pour mères des jeunes femmes qui possèdent une profession. On note ainsi 3 blanchisseuses, 2 couturières, une domestique, une cantinière et une débitante de boissons.

          Une seule est dite sans profession : Anne SILMAIN, 32 ans, née à GRANVILLAR SAINT PANCRACE dans les Hautes Alpes, un département parmi les plus pauvres de France.

          Trois d'entres elles habitent rue de Carthage : Anne SILMAIN, Elisabeth FROISSARD veuve GRENINGER et Elisabeth ROCHE. Les autres sont dispersées dans la ville : rue Royale, rue Huder, rue des Numides, rue Saint Augustin, rue Freart, rue Sidi Ferruch et impasse de la Légion Etrangère. Enfin, une seule de ces femmes est d'origine étrangère : Antoinette MESQUIDA (40 ans) mère du petit Joseph (AN 70).

          Pourquoi cette augmentation sensible des naissances naturelles ?

          Peut-être faut-il y voir une conséquence de l'arrivée à BÔNE de nombreuses compagnes de militaires ou de suiveurs de camps préparant la deuxième expédition de CONSTANTINE. Onze de ces naissances ont lieu durant la concentration des troupes, l'expédition, le retour des militaires à BÔNE et leur dispersion, en gros du mois de juin au mois de décembre 1837.

Toujours une majorité de naissances françaises

           Elles sont 42 en 1837 soit 56 % pour 16 naissances maltaises (21.3 %), dix italiennes (13.3 %) et cinq espagnoles (6.6 %).

          Les nouveaux nés dont le père est un militaire sont moins nombreux (10 : 13.3 %) que les années précédentes.

          L'étude des parents des nouveau-nés légitimes comme naturels nous montre aussi une forte endogamie et quelques mariages croisés.

Endogamie et mariages croisés

          Commençons par ces derniers.

          Sept, peut-être huit mariages ou unions peuvent être considérés comme des unions ou des mariages croisés.

          Dans trois cas, nous sommes en présence d'officiers qui ont épousé des jeune filles espagnoles.

          Le premier cas (AN 53) est celui de l'officier d'état major Félix DELCAMBE, un capitaine chargé du commandement du corps des otages, né à DOUAI et âgé de 42 ans. Son épouse est Dame Marie Conception DEL RIO, 28 ans, née à CADIX. L'évacuation progressive de l'Espagne, à la suite de l'expédition militaire française d'avril 1823 (157), ne s'achevant qu'en 1828, il est possible que le mariage de Félix DELCAMBE et de Marie Conception DEL RIO ait eu lieu à la fin de cette période.

          La deuxième est plus énigmatique. Frédéric Hugues FROTTE, chirurgien sous aide major à l'hôpital militaire a épousé Dame Jeanne Catherine COLOM née à MAHON (AN 57). On ne trouve pas trace de ce mariage en Algérie qui a peut-être eu lieu en 1830 ou 1831, le premier registre que nous pouvons consulter étant celui de 1832.

          Le troisième cas concerne un capitaine du 17ème régiment d'infanterie légère : Jacob Edmond César Louis Hyacinthe MARULLAZ dont l'épouse porte les nom et prénom de Dame de DESCALLAR Marie Thérèse Manuela (158).

          Parmi les mariages de militaires, citons, pour conclure, celui d'Alexandre Fortuné de LACOMBE, capitaine au 3ème régiment de chasseurs d'Afrique, rattaché à l'état major du général d'UZER en 1834 et qui, à cette date, épouse à BÔNE, la fille d'un limonadier : Marie Caroline Rosalinda GUIDELLI, née à ROME.

          Les autres mariages ou unions sont le fait d'italiens et de jeunes filles corses : Rafaële VIVIANI de LIVOURNE et Dame Marthe CAURO d'AJACCIO (AN 21), Luigi MANGIAPANELLI originaire de PANTELLERIA (Royaume de NAPLES) et Demoiselle Marie EMMANUELLIS de BASTIA.

          Enfin, on relève les mariages d'un français de l'Est avec une allemande : le strasbourgeois Pierre REINER et la wurtembourgeoise Caroline SIEGFRIED (AN 74) et celui d'un maçon de MILAN âgé de 23 ans, Primo RECLI avec une maltaise de 30 ans : Catherina GIORDOMAÏNA dont l'un des parents exerce la profession de marchand.

          Tous ces mariages nous donnent quelques indications sur l'évolution future des clivages ethniques à l'intérieur de la communauté européenne. Les militaires français se marient avec des espagnoles ou des italiennes mais pas avec des maltaises trop " exotiques ". Les français de l'Est s'unissent souvent avec des allemandes. Les italiens sont attirés par des jeunes filles corses et arrivent à les épouser malgré une endogamie très forte dans la communauté insulaire. Maltais et maltaises se marient entre eux et on doit considérer, du moins au début de la colonisation, le mariage RECLI / GIORDOMAÏNA comme exceptionnel. Il est peut être dû à deux facteurs : Primo RECLI, maître maçon, épouse une jeune femme plus âgée que lui car les éventuelles épouses sont rares. Catarina GIORDOMAÏNA, quant à elle, appartient à une famille plus aisée de marchands.

          L'endogamie reste cependant la règle pour les autres couples dont les enfants voient le jour en 1837.

          Tous les maltais se marient entre eux à part, comme nous venons de le voir, Catarina GIORDOMAÏNA.

          Les corses font en général de même (AN 2, AN 34, AN 41 et AN 49). Les français de métropole épousent des " payses ". Ainsi Henri Auguste ALEXANDRE est marié avec Dame Désirée GARDANE (AN 51). Tous deux sont de TOULON. Cassiodor DUFOUR, un sergent et son épouse, Marie Cécile LOMPREZ sont originaires de WALLERS (Nord). Louis GILES et Rose HIVERT viennent d'AIX (Bouche du Rhône).

          Les étrangers agissent de même : Francesco TUDURI est l'époux de Juana VASSAL et ces deux espagnols viennent de MAHON (AN 55). Antonio MAZZI et Concetta TORRANDINO ont vu le jour à TORRE DEL GRECO (Royaume de NAPLES) (AN 58). Giovani BATTISTA et Sperenza HENRIGO sont gênois (AN 5). Vincent DANINO et Juana GARATE de GILBRALTAR (AN39). Le mariage homogène est la règle, l'hétérogène, l'exception (159).

          La conquête de l'Algérie et la colonisation vont ébranler cette vieille habitude mais d'une manière superficielle et il va falloir attendre la période de l'entre deux guerres pour voir une fille et petite fille d'officier français épouser un descendant de maltais (160).

          L'étude des professions des parents des nouveau-nés permet de dégager d'autres indications sur la ville. Deux d'entre elles sont intéressantes.

          Tout d'abord il s'agit d'une cité en reconstruction dont le paysage urbain est en train de changer. Ensuite, du fait de son importante garnison, sa fonction principale est militaire.
          Et, tous ces soldats qui y séjournent nécessitent qu'on s'occupe d'eux en leur proposant un certain nombre de services.

Une ville en reconstruction …

          Nous avons vu l'état calamiteux de la ville lors de la conquête. Elle a été ravagée par la guerre civile. Des maisons sont détruites, d'autres en ruines. Les murs des fortifications ne valent pas mieux. Le système d'adduction d'eau est défaillant.
          L'évacuation des eaux usées reste problématique. Le génie s'emploie à résoudre ces problèmes mais il ne peut les résoudre seul. Il n'est donc pas étonnant que, parmi les pères, les déclarants, les témoins présents lors de la rédaction des actes de naissance, on compte sept maçons, un entrepreneur en bâtiment, cinq menuisiers, un vitrier, un tailleur de pierres, deux manœuvres, deux journaliers et un portefaix. Au total quinze à vingt personnes (mais sans doute beaucoup plus) dont nous pouvons être sûrs qu'elles sont affectées à des tâches de construction ou de reconstruction soit 17.4 % des 87 métiers non militaires relevés dans les actes de naissance.

Habitée par une importante garnison dont il faut s'occuper
en lui proposant des services

           Pour cette garnison d'environ quatre mille hommes, il est nécessaire de disposer d'un certain nombre de services aptes à assurer l'entretien des uniformes, de l'équipement, une alimentation " de complément " et des distractions simples telles la consommation de boissons dans un troquet accompagnée de jeux divers.

          Nous sommes encore au début de la conquête et le linge de corps comme les uniformes ont besoin d'être entretenus (161).

          Des escouades de blanchisseurs et de blanchisseuses aidées par des couturières et des tailleurs voisinent avec la troupe. Des cordonniers aptes à réparer les pièces de l'équipement de l'infanterie comme de la cavalerie ne sont pas non plus très loin. N'oublions pas les coiffeurs soucieux de tailler moustaches, barbes et chevelures ! Au total 14 personnes (16 %) des métiers indiqués dans les actes (6 blanchisseurs ou blanchisseuses, 2 couturières, 2 tailleurs, 2 cordonniers et 2 coiffeurs). A côté de ces " incontournables ", des métiers de l'alimentation : des boulangers, bouchers, épiciers complètent l'activité du boulanger ou du boucher de l'administration. Treize personnes en tout : 6 boulangers, 5 bouchers, 2 épiciers auxquels il faut adjoindre la cohorte des bistrotiers multiformes : 4 aubergistes, trois marchands de vins, un brasseur, un cafetier, une cantinière non affectée à une unité militaire. Soit un total de 23 personnes vouées à alimenter une faible population civile mais surtout une énorme garnison grossie par l'afflux incessant des troupes préparant la prise de CONSTANTINE, plus du quart des métiers relevés !

          Si nous ajoutons à ces professions les habituels marchands et négociants (10), cela nous donne plus de 50 % des métiers (56.3 %) affectés à l'approvisionnement, à l'entretien, à l'alimentation voir à la distraction des soldats.

          Et les autres professions ?

Des activités résiduelles

           On est surpris de compter seulement 5 activités liées à la mer (1 capitaine marin, deux marins, un pêcheur, un batelier) et seulement trois affectées au travail de la terre (deux cultivateurs et un jardinier), le secteur déficitaire étant celui des communications avec la présence d'un seul charretier.

          Au risque de nous répéter, BÔNE, en 1837, est une île fortifiée entourée de marécages où ne s'aventurent que les militaires et les " suiveurs de camps ". Après la conquête d'une ville à rebâtir, il n'existe pas de plan pré établi de conquête des terres, de main mise sur les forêts et sur les richesses du sous-sol. En 1837 on ne sait même pas si la France va rester en Afrique du Nord. Ce ne sont pas les " colons " qui donnent le la, ce sont les politiques et surtout les militaires. Pour conquérir, il faut avoir des certitudes mais aussi des bras et ces derniers manquent cruellement. Les quelques propriétaires terriens, les fermiers, manquent d'agriculteurs, de cultivateurs ou de jardiniers.

          Et même si le foin, les légumes, les fruits et les céréales se vendent à prix d'or, les alentours de la ville demeurent dangereux et surtout malsains. La conquête du sol passe par un espace assaini desservi par des voies de communication. Aucun " colon " n'a les moyens d'entreprendre efficacement ce travail colossal.

          Selon le guide d'Armand PIGNEL cité par Pierre DARMON (162) [en 1836] " Les environs de BÔNE et d'ORAN ne sont pas encore mis en valeur. On y trouve de très bonnes terres qui se vendent pour rien " mais c'est " un foyer de pestilence et plus de vingt ans après la conquête rien de sérieux n'a été tenté pour [le] neutraliser ". Car les propriétaires terriens, les " fermiers " manquent d'agriculteurs, de cultivateurs ou de jardiniers même en les payant grassement. Les bras disponibles en abondance, seule l'armée les possède et peut les utiliser pour réaliser des adductions d'eau, cultiver des champs, établir des routes ou assainir les marécages.

          Les " colons " donc ont vite fait leur choix. Dans un univers où le long séjour n'est pas assuré, pourquoi s'encombrer d'une ferme ? Mieux vaut tenter de gagner au plus vite des espèces sonnantes et trébuchantes au voisinage de l'économie totalement artificielle générée par la troupe. De l'argent vite gagné qui permettra de " rebondir " ailleurs " en valant plus ! " " Donne moi ma chance et jette moi à la mer " (163). Cela vaut mieux d'ailleurs pour les familles chargées d'enfants car la mortalité infantile reste inquiétante.

Une mortalité infantile toujours préoccupante

          L'étude des actes de décès de l'année est édifiante : 22.3 % des enfants nés en 1837 ne voient pas l'année 1838. Dix sept meurent dans l'année ! Sur ces dix sept, quatre dépassent le mois d'existence : Paul Marie BASONE ou BASONI vit deux mois et dix jours, Joseph Auguste GOICHOT : trois mois et neuf jours, Joséphine PSAILA cinq mois et Catherine PHILIPPE huit mois. Nous n'avons pas fait porter notre étude sur les années 1838 et 1839 mais nul doute que de nombreux enfants décèdent aussi ces années là.

          Nous avons choisi, pour achever l'étude des naissances de 1837, de donner un aperçu du destin africain de quelques femmes européennes. Des travailleuses, des compagnes, des épouses et des mères sans lesquelles la colonisation aurait été beaucoup plus difficile voire impossible.

Destins de femmes

          Une veuve de soldat : Elisabeth FROISSARD (orthographié aussi FROSSARD) veuve GRENINGER.

          Cette femme arrive à BÔNE avec son époux, François Joseph GRENINGER, fusilier à la 2ème bataillon de la légion étrangère. Elle est alors âgée de 26 ans et a vu le jour dans le Haut Rhin, à WISSEMBOURG.

          La date exacte de son arrivée est difficile à donner mais nous savons que le 6ème bataillon a été réformé à BÔNE le 1er novembre 1833 ainsi qu'en témoigne l'acte de décès (AD 190 de 1834) d'un ex major à la 1ère compagnie du 6ème bataillon : Victor Emmanuel IMER, un suisse né à BERNE.

          Se contente-t-elle de suivre son époux ou exerce-t-elle, à ses côtés, une fonction de blanchisseuse, de couturière ou de cantinière ? Nous ne pouvons l'affirmer.

          Comme de nombreux soldats de cette époque, son époux est victime " des fièvres " ou du choléra. Il décède à l'hôpital militaire de BÔNE le 2 juillet 1834. La date nous laisse à penser qu'il est fort probablement victime de l'épidémie de choléra qui sévit cette année là en juin et surtout en juillet / août.

          Elisabeth FROSSARD se retrouve veuve, dans une ville africaine habitée par une population cosmopolite. Une ville dévastée, malsaine, entourée de marécages et de tribus souvent hostiles. Elle choisit d'y rester. Pourquoi ? Il eût été facile pour elle de reprendre le bateau et de rejoindre son Alsace natale. L'inconnu, l'Afrique ont-ils exercé sur elle une fascination comparable à celle d'Isabelle EBERHARDT ?

          On sait qu'elle habite au numéro 9 de la rue Royale où elle donne le jour à une fille Rosalie FROSSARD (ou FROISSARD) le 4 février 1836 (AN 7 du 5 février 1836). Sa fille décède quatre mois plus tard (AD 74 du 20 juin 1836) le 19 juin 1836. Comment vit-elle ? Peut-être est-elle devenue compagne d'un militaire … Parmi les actes de naissance et de décès de la petite Rosalie on trouve le nom de Théodore VINCENT, armurier. Il loge, lui aussi, au numéro 9 de la rue Royale.

          Elle met au monde un autre enfant, Louis Félix GRENINGER, le 27 août 1837 (AN 48 du 29 août 1837). Elle a changé de logis puisque l'acte de naissance indique qu'elle habite rue de Carthage et qu'elle exerce le métier de cantinière. Le petit Louis Félix ne va pas vivre très longtemps car il décède le 1er octobre 1838 (AD 110 du 1er octobre).
          Elisabeth FROSSARD a encore déménagé. Elle vit maintenant rue d'Hippone. Ce sont deux militaires qui déclarent la mort de Louis Félix : Charles Edouard LEONARD, un musicien gagiste de 35 ans au 12ème régiment d'infanterie de ligne domicilié rue de l'Arsenal et Antoine POULIN, 41 ans, garde des bâtiments militaires dont la demeure se situe rue Terence au numéro 5.

          On retrouve les deux hommes dans la déclaration de naissance d'un autre enfant naturel : le jeune Isaac Charles Edouard ANJOUBEAU né le 26 septembre 1838 (AN 71). Le déclarant est Charles Edouard LEONARD demeurant 55 rue de l'Arsenal. Il présente " un enfant de sexe masculin né au dit domicile ce matin à 7 heures de père inconnu et de Demoiselle ANJOUBEAU Joséphine âgée de 27 ans, blanchisseuse au camp de MEDJEZ AMMAR " [prés de GUELMA]. La demoiselle demeure actuellement à BÔNE au susdit domicile. Elle est née à SAINT QUENTIN dans le département du Loir et Cher. Antoine POULIN est témoin lors de la déclaration ainsi que François Rémond LAPORTE, un traiteur de 32 ans domicilié rue Louis Philippe.

          Charles Edouard LEONARD nous est connu. En 1837, la naissance de son fils Isaac Charles Eugène nous permet d'en savoir un peu plus sur son compte. Isaac Charles Eugène naît " au camp d'Hippone " le 12 décembre 1837 (AN 72). Son père est originaire de BRESSIERES (sic) en Lombardie, en fait BRESCIA, et sa mère Dame Antoinette Marguerite DEMARNE, de MEUDON, Seine et Oise.

          Antoine POULIN est, comme Charles Edouard LEONARD, un homme chargé de famille. Concierge et garde des bâtiments militaires, il se marie le 8 février 1838 (AM 3) avec Elisabeth MOREAU née à ORIGNY SAINTE BENOITE dans l'Aisne le 7 pluviôse an V. Elisabeth MOREAU est une des rares femmes débitante de vins à BÔNE à la fin des années trente. Les parents d'Antoine sont originaires de NEVACHE prés de BRIANÇON dans les Hautes Alpes.

          On ne sait ce que devient Antoine POULIN mais Charles Edouard LEONARD reste en Algérie. Il semble avoir hésité puisqu'en 1840 il est à TOULOUSE où sa fille Estéphanie Pierrette voit le jour. On le retrouve, en 1842, à CONSTANTINE où sa femme met au monde Pierre. Charles Edouard apparaît installé dans la vie puisqu'il est dit " professeur de musique ". Puis, pour le malheur de ses enfants, il revient à BÔNE en 1843 où décèdent successivement le petit Pierre (AD 78 du 28 juin) puis Estéphanie alors âgée de 3 ans (AD 176 du 29 novembre). Il termine ses jours à CONDE SMENDOU (arrondissement communal de CONSTANTINE, à une trentaine de kilomètres au Nord de la ville, sur la route CONSTANTINE / PHILIPPEVILLE) le 3 mars 1860. Il est veuf d'Antoinette qu'il avait épousé le 10 février 1829 à PARIS et ce sont ses voisins qui déclarent son décès.

          Pourquoi étudier ces deux hommes si attentivement dans des destins de femmes ?

          Pour comprendre très exactement les liens qui les unissent. Charles Edouard LEONARD et Antoine POULIN sont des militaires. En 1837 ils sont mariés ou en passe de l'être. Leurs épouses connaissent la vie des camps, en particulier Elisabeth MOREAU, débitante de vins. Au bivouac, elles ont fait la connaissance des autres femmes qui partagent la vie des soldats : Elisabeth GRENINGER, la veuve devenue cantinière, Joséphine ANJOUBEAU, la blanchisseuse du camp de MEDJEZ AMMAR.

          Ces deux femmes ont, elles aussi, sans doute fréquenté " le camp d'HIPONNE ". Au moment d'accoucher il est fort probable qu'elles ont souhaité, pour des raisons de confort ou de surveillance médicale, venir faire leurs couches à BÔNE auprès de femmes amies ou chez elles. Les deux hommes ont donc déclaré les naissances. Il existe aussi peut être un embryon d'organisation charitable mis en place par des militaires qui viendrait en aide aux filles mères … Mais nous sommes là dans le domaine des suppositions et nous possédons trop peu d'éléments pour répondre à cette interrogation.

          On perd ensuite momentanément la trace de cette veuve de 26 ans. Nous avons remarqué lors de l'étude des actes de naissance et de décès des deux enfants d'Elisabeth FROSSARD que sa fille porte son nom de jeune fille et que son fils s'appelle Louis Félix GRENINGER alors que Joseph GRENINGER ne peut être le père de ce dernier enfant. Les deux naissances sont d'ailleurs dites " de père inconnu "… Encore une preuve, si on avait besoin d'en donner, de la légèreté certaine avec laquelle sont tenus les registres de l'état civil…

          On retrouve Elisabeth FROSSARD en 1841. Qu'est-elle devenue en 1839 et en 1840 ? On ne sait. Peut-être suit-elle, en tant que cantinière, un régiment. En tout cas, en 1841, à KOUBA, banlieue d'ALGER, elle épouse en secondes noces Jean Philippe STIELDORFF, un employé à la direction de l'intérieur (AM 3 KOUBA). Elle a 29 ans et lui 28. C'est un beau mariage pour une cantinière car Jean Philippe STIELDORFF est le fils d'un pharmacien lorrain de SAINT AVOLD (Moselle).

          Elisabeth FROSSARD a su redémarrer dans la vie après le décès tragique de son époux. Fille mère, on aurait pu penser qu'elle passerait de compagnon en compagnon, " fétu de paille " dans le torrent humain de la colonisation. Elle a su retrouver son indépendance en exerçant un métier difficile et gagner le cœur d'un nouvel époux. Ce dernier a peut-être ignoré en partie les débuts bien difficiles de son épouse dans la BÔNE naissante …

La marchande de vin : Françoise LANG

          Françoise LANG est, comme Elisabeth FROSSARD, une femme de l'Est. Elle est native de VILLEFERDON en Moselle. Ne cherchez pas ce village sur une carte : il est introuvable et nous tenterons, quelques lignes plus loin, de vous donner le nom véritable du lieu de naissance de Françoise LANG.

           Son nom apparaît dans les actes en 1838 / 1839 mais il est fort probable qu'elle est présente à BÔNE en 1837 et qu'elle est enceinte.

          C'est la naissance de son enfant, le petit Jules LANG, le 6 février 1838, qui la fait entrer dans l'histoire des colons des origines. A cette date, elle met au monde un fils. Elle a 24 ans. Elle occupe un logement rue Freart et elle exerce le métier de " marchande de vins ".

          Une soixantaine de personnes, d'après les relevés effectués dans les actes, exercent cette profession dans les années 1830. Ce sont presque exclusivement des hommes. On relève seulement les noms de quatre femmes :

          - Dame veuve GONTARD (AN 64 du 5 novembre 1837) ;
          - Femme CARENTENE, une veuve aussi, née MATHIS Catherine (AD 238 du 30 décembre 1837) ;
          - Magdeleine Elisabeth MOREAU veuve de Jean Baptiste BARON (vue précédemment mariage PAULIN (orthographie aussi POLIN / MOREAU du 8 février 1838) et, enfin,
          - Françoise LANG (AD 241 du 13 décembre 1839).

          Ce sont donc surtout des veuves qui se lancent dans cette activité mais il est à peu près certain, surtout dans le cas de la veuve CARENTENE que nous avons affaire à des femmes qui connaissent la pratique et aident leurs " marchands de goutte " d'époux avant de devenir veuves.

          Dans notre courte liste, Françoise LANG apparaît donc comme la seule célibataire. Fille mère en 1838, elle perd son enfant le 15 décembre 1839 (AD 241) à BÔNE, rue Freart. C'est un voisin, le maçon François AIROLDI, domicilié dans la même rue qui participe à la déclaration du décès.

          Est-elle venue seule à BÔNE ? C'est peu probable. Il existe un Jean Nicolas LANG domicilié dans la ville à cette époque. C'est un veuf. Il est journalier. Il est père de deux filles : Marguerite LANG, née à ENGWILLER (Bas Rhin) le 7 décembre 1811 et Suzanne LANG, native de SAINT AVOLD (Moselle) vers 1801. Marguerite est blanchisseuse et épouse, en 1838, Jacques GELIN, un débitant de vins originaire de CHATEAUBOURDIN (Deux Sèvres). Suzanne est l'épouse d'un cultivateur, Claude SCHMITZ . Marguerite décède en 1839 (le 11 janvier) et Suzanne en 1843 (AD 155).

          Françoise est peut-être une cousine qui s'est jointe aux migrants.

          Que devient-elle après 1839 ? En étudiant les registres de toute l'Algérie, on trouve une Françoise LANG qui, le 20 novembre 1855, épouse à SETIF (AM 22), monsieur Eugène Honoré JACQUIN, capitaine au 3ème régiment de spahis. Le capitaine JACQUIN est né le 29 octobre 1811 et Françoise LANG est dite fille de Jean Paul LANG né à ACHEN (Moselle) et de Marguerite PREIFF. Sur l'acte de mariage il est indiqué qu'elle a vu le jour le 4 août 1813 à WELFERDING ou WELFERLING (Moselle). Le lieu de naissance est introuvable mais on peut rapprocher le VILLEFERDON (Moselle) de la Françoise LANG vivant à BÔNE en 1839 du WELFERDING de la Françoise LANG, propriétaire à SETIF en 1855. Les âges des deux femmes, aussi, correspondent.

          On a d'autres exemples, en outre, de la propension du rédacteur des actes de l'état civil de BÔNE à franciser les noms (voir l'exemple précédent de Charles Edouard LEONARD né à BRESSIERES [Lombardie] en fait BRESCIA). Pas très loin d'ACHEN on trouve WOELFLING LES SARREGUEMINES. C'est sans doute la ville de naissance de la Françoise LANG de SETIF et aussi de la marchande de vins de BÔNE qui sont sans doute la même personne. Françoise LANG disparaît à SETIF, rue de Constantine, le 7 août 1886, âgée de 73 ans (AD 84 du 8 août).

          Si les deux femmes, comme il est probable, sont la seule et même personne, Françoise LANG, comme Elisabeth FROSSARD, après des débuts difficiles, a, elle aussi, bien réussi.

Une veuve blanche : Marianne MUÑOZ ?

          Nous découvrions Dame Marianne MUÑOZ (orthographié aussi MUNOS …) dans l'acte de naissance 52 du 29 septembre 1837. Le sieur Félice RIZZO, 30 ans, boucher, vient déclarer, ce jour-là, la naissance d'un enfant de sexe féminin : Rose Marie Elisabeth PONS, rue Kléber.

          Tout, au premier abord, nous parait normal.

          L'accouchée est mariée avec Joseph PONS, 28 ans, journalier à ALGER.

          Il est normal que des connaissances, le père étant absent, se chargent de la déclaration. Aux côtés de Felice RIZZO, on trouve ainsi César DOZOL, 28 ans, un gendarme à pied et un employé de mairie.

          On retrouve la dame Marianna MUÑOZ, épouse du sieur Joseph PONS, devenu boulanger à ALGER, au village de MEDJEZ AMMAR en 1839. Ce village est en fait un camp retranché, créé par le gouverneur de l'Algérie, le général marquis Denys de DAMREMONT, en face du gué de LA SEYBOUSE en juillet 1837. Ce camp a servi de base relais dans la deuxième expédition organisée contre le nid d'aigles de CONSTANTINE.

          Laissons à quelqu'un qui l'a connu en septembre 1837, le capitaine de SAINT ARNAUD, le soin de nous le décrire : " Un vallon immense, entouré de toutes parts d'une double ceinture de collines à plateau sur le premier plan, et de montagnes plus élevées au second. Dans ce vallon où coule LA SEYBOUSE, toute l'armée est campée. " (164)

          Ce camp, en 1837, est à base de fortifications, de tentes et de feuillages. Un espace réservé aux civils est situé en son milieu. Il est probable, en 1839, que des améliorations y ont été apportées. Voilà donc où vit la dame MUÑOZ en 1839. Son activité est difficile à déterminer. Est-elle blanchisseuse ? Cantinière ? On ne sait. En tout cas, le 9 avril 1839, elle donne naissance à un enfant, un garçon, César PONS (AN 41 BÔNE 9 avril 1839). L'homme qui effectue la déclaration n'est pas un inconnu. C'est un ancien gendarme : César DOZOL, déjà présent lors de la naissance de Rose Marie Elisabeth PONS. César DOZOL est devenu marchand au village de MEDJEZ AMMAR. C'est un " suiveur de camps " et il semble bien que la dame MUÑOZ l'ait accompagné et vive avec lui. Il est difficile de comprendre pourquoi. A-t-elle été abandonnée par son époux parti à ALGER ? Il semble cependant qu'elle ait été informée de son changement de métier puisque le journalier Joseph PONS est devenu boulanger. Pourquoi n'a-t-elle pas suivi son époux à ALGER ?

          Est-elle devenue " une veuve blanche " ? Une de ces femmes mariées avec un époux qui a déserté le domicile conjugal ? A-t-elle remplacé ce mari par le gendarme à pied César DOZOL devenu marchand en 1839 ?

          Comme d'habitude le peu d'éléments en notre possession ne nous permet pas de nous prononcer.

          Bien-sûr, on peut imaginer un mari lointain revenant par périodes auprès de sa compagne mais, pourquoi donc, une fois devenu boulanger, ne l'a-t-il pas fait venir auprès de lui ? Pourquoi la dame MUÑOZ suit-elle l'ex gendarme DOZOL ? Il est fort probable, en 1837 comme en 1839, que César DOZOL a remplacé l'époux absent et qu'il vit avec Marianna MUÑOZ. Il est aussi probable que Rose Marie Elisabeth et surtout César sont ses enfants. Pourquoi les services de l'état civil leur donnent-ils alors le nom de PONS ? Là encore le laxisme, déjà constaté, des services de l'état civil, souvent débordés il est vrai, explique sans doute cela.

La domestique Catherine FRAILLON

          Si les trois femmes précédentes ont vécu à BÔNE, ce n'est pas le cas de Catherine FRAILLON mais il nous a semblé que son parcours de vie algérien pouvait compléter la tentative d'éclairage que nous tentons d'apporter sur les femmes des premiers temps de la conquête.

          La demoiselle Catherine FRAILLON est âgée de 23 ans et elle est née à (OLAT ?) département de l'Ain. Elle exerce le métier de domestique du sieur CAVALIER, lequel est aubergiste à LA CALLE, un ancien comptoir français réoccupé depuis 1836. LA CALLE se trouve à 86 kilomètres de BÔNE.

          En 1839 demoiselle Catherine FRAILLON est enceinte et entre dans son sixième mois. Elle effectue un voyage de retour vers LA CALLE quand " par suite du mauvais temps [l'équipage du bateau où elle est passagère] se trouve dans l'obligation de débarquer les passagers à plus de quatre lieues du but de son voyage " (165).

          La pauvre fille qui vient de vivre un voyage mouvementé dans une embarcation secouée par les flots, se trouve alors dans l'obligation d'effectuer une vingtaine de kilomètres sur un chemin certainement difficile puisque nous sommes en décembre, " chemin qu'elle est obligée de faire à pied ". Le difficile voyage en bateau, l'angoisse, l'épuisement provoqué par le voyage à pied sur un chemin boueux, entraînent une fausse couche relatée ainsi par le chef de bataillon JANET, officier au 26ème régiment de ligne, commandant le cercle de LA CALLE, remplissant les fonctions d'officier de l'état civil :
          " (…) Nous nous sommes transportés à la maison du sieur CAVALIER (ou CAVAILLER) où nous avons effectivement trouvé la dite demoiselle FRAILLON qui venait d'accoucher et monsieur ODIGIER, chirurgien sous aide major chargé en chef du service de l'hôpital militaire de ce lieu, occupé à lui donner les soins de son art. Lequel nous a déclaré que le fœtus que la demoiselle FRAILLON avait mis au monde était de sexe masculin entrant dans son sixième mois et qu'après le plus scrupuleux examen, il avait reconnu que l'enfant, bien constitué du reste, ne devait pas avoir cessé d'exister depuis plus de vingt quatre heures, et qu'il attribue la cause de cet avortement à une grave fatigue qui aurait éprouvé la mère pendant un voyage [et un] chemin qu'elle fut obligé de faire à pied. " (…)
          Fait à LA CALLE l'an mil huit cent trente neuf le 16 décembre à 3 heures de l'après midi (AN 6 LA CALLE 1839).

          On ne peut qu'être admiratif devant la ténacité et le courage de ces femmes qui, plongées dans un univers masculin, guerrier, dangereux et malsain, arrivent à vivre, à travailler et à enfanter. On a beaucoup parlé, dans de nombreux ouvrages, des militaires et de leurs exploits. On a oublié, malheureusement, de porter le regard sur l'héroïsme au quotidien que manifestent les femmes dans les premiers temps de la conquête.

          (154) Claudine ROBERT-GUIARD (op. cit.) p 139
          (155) Mais inférieur à celui de 1836 : 26.1 %
          (156) Claudine ROBERT-GUIARD (op. cit.) p 89
          (157) Expédition menée par la Restauration dans le cadre du Congrès de VIENNE contre les libéraux espagnols. Elle aboutit à la restauration de la monarchie absolue en Espagne.
          (158) L'année 1838, registre des naissances, nous donne quelques renseignements sur Catherine (sic) Thérèse Manuella DESCALLAR. Elle est âgée de 27 ans et est née à PUYCERDA (PUIGCERDA) en Espagne (AN 101 du 15 décembre 1838 de César Joseph Alfred MARULLAZ).
          (159) Jean Louis BEAUCARNOT " Qui étaient nos ancêtres ? " J.C. LATTES 2002 p 161.
          (160) Cas des parents de l'auteur.
          (161) Plus tard la situation se dégradera du fait de l'usure des équipements et de la difficulté à les remplacer.
          (162) P. DARMON op. cit. p 111 p 133
          (163) Phrase souvent répétée par le grand-père paternel de l'auteur
          (164) Lettre du capitaine de SAINT ARNAUD à son frère rédigée le 29 septembre 1837.
          (165) Lieue kilométrique : 4 km ; Lieue maritime : 5 556 mètres ; Lieue terrestre : 4444 mètres.
A SUIVRE



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Par le Webmaster
       Bonjour chers Amis

       Je m'adresse encore aux anciens du Lycée Saint Augustin de Bône.

       Comme je l'ai dit le mois dernier, j'ai fait un séjour en Algérie et bien entendu en notre chère ville de Bône. J'ai ramené des archives scolaires qui m'ont été offertes. Ne me demandez pas le ou les noms des amis qui m'ont fait ce cadeau, je ne les donnerai pas car je ne voudrais pas leur attirer des ennuis par des gens qui n'ont pas fini leur "guerre" comme en France.

       J'ai dit que je ferai parvenir une copie scannée aux personnes concernées.
       J'ai déjà expliqué, pourquoi une copie scannée et pas l'original ?

       Bien entendu, les reproches n'ont pas tardés à arriver de ceux qui en revendiqueront la propriété puisque ce serait à leur nom. Je continue à répondre que si elles n'avaient pas été sauvées, ils n'en auraient jamais eu une copie et n'auraient aucune revendication. De plus, trop souvent au décès d'un P.N., ses descendant détruisent cette mémoire avec tous les documents et photos. Ensuite, je reçois souvent des messages de jeunes qui aimeraient connaître un peu du passé de leurs ascendants et je ne peux leur répondre.

       J'ai aussi dit que ce sont des archives qui appartiennent à la mémoire collective et quand mon exploitation bénévole et non lucrative sera terminée, ces archives iront dans un lieu sur où elles seront conservées et accessibles gratuitement à tout le monde. Trop souvent des archives gardées dans des associations ne sont pas accessibles aux non adhérents, ce qui fait qu'elles restent confinées dans un placard alors que si elles étaient scannées, elles pourraient servir utilement pour la préservation de notre mémoire en la diffusant.

       Donc je ne céderai à aucune intimidation et en plus de gens qui ne figurent pas dans la liste que je publie ci-dessous. Je me demande souvent si mon travail de bénévole est bien compris et s'il en vaut la peine à cause de certains P.N. qui ne font jamais rien pour la communauté mais qui découragent ceux qui agissent sans idées tordues comme elles peuvent en avoir elles-même.

       En effet, j'ai mis un peu d'ordre dans ce que j'ai ramené en vrac et j'ai pu reconstituer des dossiers dont certains sont fournis et d'autres plus maigres. Je les ai scannés et les originaux sont déjà mis en lieu sur et quand je le déciderai, ils rejoindront les archives d'Outre Mer.

       Depuis des années, je tente de rassembler des archives qui prendront le même chemin.

       La liste ci-dessous représente peu d'éléves, si le temps me laisse le loisir de refaire des voyages, je ramènerai d'autres archives.

       Donc, si vous avez été lycéen au Lycée Saint Augustin et si vous vous reconnaissez dans cette liste, adressez-moi, votre NOM, Prénom, date de naissance, votre année de scolarisation, classe et autres renseignements d'identification.

       Pour pallier à tout mauvais procés et pour rester dans la ligne légale, je demanderai aussi une copie de la carte d'identité. Cela peut paraître fort, mais vu la teneur de certains messages, je préfère me préserver des mauvais coucheurs. (A bon entendeurs, salut).

       Je m'excuse auprés de ceux dont je n'ai pas eu le temps de répondre, ce travail m'a pris du temps.

       Je dirai encore une fois UN GRAND MERCI et j'embrasse tous ceux qui ont sauvé ces documents qui ont une valeur sentimentale, généalogique et surtout mémorielle.

       N'oubliez pas que je suis preneur de toute archive, (documents, livres, photos, récits, etc...) d'Algérie et plus particulièrement de Bône et sa région.
Mon adresse est : jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
          Jean Pierre Bartolini
          Webmaster

LISTE D'ELEVES DE BÔNE
du Lycée Saint Augustin
Avant juillet 1962
     ALECI Gérard
     ALLES André
     AMRAM Jean Marie
     ANSELME Jean Jacques
     ATTAL Gérard

     BAGHDADI Messaoud
     BALLOT André
     BAURPER Claude
     BEKKOUCHE Saïd
     BELGUIDOUM Mohamed Kamel
     BENHAROUN Joseph
     BERNARD Roland
     BERTAGNA Claude
     BIANCHI Roland
     BIXIO Georges
     BLANCHARD Jean Paul
     BOCAT Denis
     BONICI Félix
     BOUBERON Pierre André
     BOURGEAT Pierre
     BRUCHET Jean
     BUCHER Georges
     BUHAGIAR Gilbert
     BURLET Georget Yves Roland

     CARDINALE Jean Pierre
     CASIMIR Pierre
     CRACOUSKI Jean Pierre

     DEBECHE Lakdar
     DEL RIO Jean Bernard
     DELON Jean Paul
     DI CARLO Christian
     DI CARLO Yves
     DJAOUI Georges
     DONGAIS Roger
     DUFOND Jean François

     ELKAÏEM André Yves Joseph

     FAYET Jean Pierre Etienne
     FELLAH Belkacem
     FELLAH Khemis

     GALLAND Jean
     GIRARD Denis
     GOUBY Jacques
     GRIMA Jean Claude
     GUEMARI Sadek
     GUEZ Albert Henri Ayem
     GUEZ Berbard
     GUEZ Georges Elie Charles

     HEILIGENSTEIN Daniel
     HERMITTE Jean Claude
     HERMITTE Jean Noël

     JACONO René
     JOLLY Paul
     JONATHAN Jacques Albert
     JONCHERAY Jean Marie
     JOURDAN Roger
     JOURDANO Pierre

     LACOMBE Bernard
     LAVAL Louis
     LEBRUN Patrick
     LORENZINI Guy

     MARCHAL Gerarld
     MARTINEZ Jacques
     MEKKI Ethemène
     MENETRIER Bernard
     MEURICE Baudouin
     MICALLEF Gérard
     MILLET Yves
     MIMOUNI Marceau
     MOUGEOT Georges
     MOUREN Suzy Josiane
     MOUTON Claude
     MULA Fernand
     MULLER Michel
     MUSCAT Danielle
     MUSCAT Pierre

     NABETH Jean Paul
     NESCI Yves

     PAOLINI Denis
     PEIFFER Daniel
     PEIFFER Jean Paul
     PERNICE René
     PEYRE Bernard
     POLI Paul

     RAFFIN Yvan
     RAGUCCIA Alain José Jean
     RAIMBAULT Roger
     RENAUDIN Marcel Jacques
     RENAUDIN Renée
     RENAUX Daniel
     RENAUX Jean Paul
     RENUCCI Jacques
     RENUCCI Raoul Lucien
     ROMANO Gilles
     ROPERS Dominique
     ROPERS Jean Pierre Louis

     SANCHEZ Yves
     SANSONNENS Claude
     SEGUER Mohamed
     SIRE Jean Pierre
     SOUFFI Mohamed
     SPOSITO Charles
     SULTAN Jean Louis
     SULTANA Gabriel
     SULTANA Louis

     TARDIEU Guillaume
     TARI André Manuel
     TARI Antoine Salvator
     THEVRET-GUILLAUMAIN Marc
     THEY Claude
     THIEBOLD Christane
     THIEBOLD Pierre
     THIERRY Gilbert Auguste
     THOMANN Lucien

     ULRICH Jean Jacques
     VANGIONI Lucien
     VIEUILLE Jean
     VIGNELONGUE Jean
     VIGNES Daniel
     VIGNES Lucien Daniel

     WAGNER Pierre
     WARION Emile Louis Narcisse

     ZERBIB Jean Claude
     ZERBIB Marc
     ZERBIB René


Les conseils de nos grands-mères
envoyé par Eliane


         On devrait être plus à l'écoute des conseils expérimentés des personnes âgées.

         La grand-mère enseigne à ses petits-enfants ses méthodes pour traiter les maladies.

         "Pour une bonne digestion, je bois de la bière, en cas de manque d'appétit,
         je bois du vin blanc, pour une tension basse, du vin rouge,
         pour une tension élevée, du cognac, et quand j'ai pris froid, je prends du schnaps.

         - Et quand bois-tu de l'eau ?

         - Je n'ai encore jamais eu de maladie aussi grave



ANNALES AFRICAINES
N° 33 - 14 août 1909
UN GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'ALGERIE
L'Amiral de Gueydon
PAR L.C. Dominique

         C'est une grande et noble figure que celle de l'amiral de Gueydon. Elle se détache avec un relief saisissant dans l'histoire administrative de notre Colonie, oubliée aujourd'hui, mais si fertile en précieux renseignements.
         On les retrouve exposés avec clarté et méthode dans l'ouvrage de M. L.C. Dominique : "Un Gouverneur général de l'Algérie, l'amiral de Gueydon ", que vient d'éditer la maison Jourdan.
         Cette publication présentée avec infiniment de goût fait le plus grand honneur à la librairie
         Qui se classe parmi les plus importantes et les plus consciencieuses de la Métropole et de l'Algérie.
         Ce livre n'est pas un banal panégyrique, c'est la justification documentée de l'œuvre tant décriée et attaquée du protégé de M. Thiers.

         L'auteur s'est modestement: dissimulé dans l'ombre. Il a choisi avec discernement les textes et les pièces officielles et privées qui, dans l'ordre chronologique et le plan adopté, constituent l'armature de cet ouvrage considérable.

         Il est seulement regrettable que M. Dominique ait apporté si peu d'empressement à commenter les gestes de son personnage et qu'il se soit tenu dans une position presque inexpugnable que, par un euphémisme courtois, je qualifierai de neutralité officielle.
         Sans vouloir entrer dans l'analyse détaillée de cette publication, il est intéressant de dégager certaines phases de la vie si mouvementée du premier gouverneur civil, phases qui se lient étroitement à l'évolution de notre histoire coloniale.

         Pendant, les périodes troublées de 1871, au lendemain de la défaite, des scènes d'une violence inouïe se déroulent et s'enchaînent avec une rapidité que les passions politiques colorent et animent. Une phalange de journalistes ardents et convaincus entretient cette agitation populaire qui prend les proportions d'une révolte.
         Chose remarquable, la Municipalité d'Alger parvient à contraindre le général Esterhazy, alors gouverneur, à démissionner, elle l'escorte à l'Amirauté et le force à s'embarquer. Le préfet d'Alger, M. Warnier, abandonne ses fonctions et le colonel de gendarmerie se constitue prisonnier entre les mains de son commandant...
         C'est dans ces circonstances, que M. Thiers nommait M. de Gueydon, gouverneur général civil de l'Algérie.
         Le nouveau gouverneur ne se dissimulait pas les difficultés qu'il avait à résoudre. La situation politique soulevait des problèmes délicats que l'esprit pénétrant et agile de l'administrateur devait résoudre avec une promptitude de décision exemple de faiblesse.
         La tâche se compliquait de l'insurrection. D'un mot, l'amiral de Gueydon la qualifia : "Elle est à la fois arabe et kabyle, et nous avons, contre nous les chefs de l'ancienne aristocratie arabe et les chefs des grandes confréries religieuses."
         Malgré l'absence des secours qu'il réclamait en vain à la Métropole, il organisa la répression. Il la voulut d'une sévérité extrême, mais nul plus que lui ne fit preuve d'une sagacité aussi impartiale, aussi équitable. On le vit défendre aux soldats le pillage et l'inutile destruction des cultures et des plantations, s'opposer au fonctionnement des cours martiales et conserver aux conseils de guerre leur compétence normale, même sous le régime de l'étal de siège.

         La presse avait souvent reproché à l'amiral de Gueydon de n'être qu'un marin. Elle se défiait des mérites trop spéciaux de l'homme qui, en raison de son passé et de ses études ne semblait pas doué des qualités solides et réelles de l'administrateur.
         Mais l'intelligence et l'activité du "marin " suppléa à son inexpérience. En quelques mois, il acquit un sens très sûr et très droit sur les problèmes complexes que soulevaient notre domination en Algérie et la coexistence de races différentes.
         Lorsque le fameux décret Crémieux fut rendu, il déchaîna une tempête d'imprécations dans la presse algérienne et suscita le mécontentement irrité de la population indigène. Il serait oiseux de revenir sur cette question encore brûlante. Mais l'amiral combattit sans relâche ce décret prématuré et toujours à la veille d'être abrogé !
         Il signala que les Israélites étaient de détestables miliciens, que leur cohésion dans la vie politique les amènerait fatalement à détenir le pouvoir dans la plupart des centres insuffisamment européanisés.
         Il ne croyait pas à la possibilité d'une assimilation entre la race autochtone et la race immigrante.
         Il s'insurgeait contre l'esprit de libéralité qui avait laissé distribuer des terres immenses aux indigènes et ne songeait pour contenir leurs instincts belliqueux qu'à les frapper de lourdes contributions à la moindre velléité de révolte.
         Ce sont ces principes, consacrés par la pratique qu'il défendit lors de l'affaire des indemnités. On sait qu'en dédommagement des pertes éprouvées par les colons, lors de l'insurrection, 19 millions devaient être répartis entre 10.000 individus. Mais lorsqu'il fut à prévoir que cette somme ne serait pas tout entière, affectée à sa destination primitive, faute d'emploi, le Gouverneur eut à lutter contre des influences occultes et puissantes.
         Les indemnitaires et les concessionnaires de forêts voulaient à tout prix que les 19 millions fussent complètement dépensés, alors que l'amiral de Gueydon désirait consacrer l'excédent au développement de la colonisation.
         Malgré un désaccord passager avec M. Thiers, le gouverneur finit par obtenir gain de cause.
         C'est à cette même époque que M. de Gueydon institua le séquestre, en application de l'ordonnance de 1815, autant pour procurer de nouvelles terres aux colons et en particulier aux Alsaciens, que pour réagir contre l'application du Senatus Consulte de 1863 qui avait attribué aux tribus la propriété des terres qu'elles occupaient.
         L'essai de colonisation alsacienne-lorraine qui fut tenté en Algérie, fut malheureux. Ce fut encore l'amiral de Gueydon qui procura aux immigrants l'argent et les terres nécessaires. Les 100.000 hectares concédés n'existaient que sur le papier, et il fallut des prodiges d'habileté et de persévérance pour mettre des terres suffisantes à la disposition des nouveaux colons.

         Tel est l'exposé rapide des principales questions qui sollicitèrent de la part du gouverneur, avec une connaissance approfondie de la situation économique de l'Algérie, une clairvoyance aiguisée par les attaques incessantes dirigées contre lui. Il en fut d'autres moins importantes, mais combien difficiles et malaisées à résoudre pour l'homme abreuvé par moments de toutes les amertumes, alors que lui faisaient défaut le concours des colons qu'il protégeait et du gouvernement qui le suspectait de népotisme.
         Ce sont par exempte, les difficultés que lui suscitèrent le Conseil municipal d'Alger et les Conseils généraux: le premier, lui refusant le droit d'inscription sur les listes électorales de la commune. Il fallut que l'amiral plaidât devant le juge de paix et, chose curieuse, le pourvoi dirigé contre la décision de cette juridiction et déclaré irrecevable par la Cour de Cassation, fut rédigé par M. Laferrière qui, trente ans plus tard, devait être nommé gouverneur de notre Colonie.
         Les seconds contestant aux assesseurs musulmans de droit de délibération, malgré l'avis et l'intervention du président de la République qui dut prononcer la dissolution des Conseils généraux récalcitrants.
         Ce n'est pas seulement au sein des Assemblées élues que l'amiral de Gueydon rencontra une opposition de tous les instants. Il se heurta dans le haut commandement à une inertie opiniâtre.
         Le Gouverneur, sans attaquer ouvertement ses subordonnés, s'en plaignait au Ministre de la Guerre, le général de Cissey. Il demandait la suppression du Commandant supérieur des forces de terre et de mer, que les Indigènes considéraient, à tort ou à raison, comme un véritable gouverneur militaire, placé à côté du gouverneur civil.
         Mais le Ministre était loin d'être favorable à cette proposition. Il reprochait à l'amiral son esprit envahissant, de détenir le Pouvoir personnel, marque de désapprobation qui lui fut des plus sensibles; mais ne contenait-elle pas une part de vérité? Et si le Gouverneur ne pouvait s'accommoder de la déférence passive des généraux qu'il avait sous ses ordres, n'est-ce pas plutôt que son grade d'officier supérieur le portait trop souvent à oublier qu'il n'était qu'un fonctionnaire civil ?
         D'ailleurs, s'il obtint de Thiers la suppression du Commandant supérieur, le général de Cissey eut soin de lui écrire: " Quand le Gouverneur civil ne sera plus militaire, il faudra bien revenir au Commandant supérieur !... "

         Il est à remarquer que le décret du 21 octobre 1890, qui avait inauguré un gouvernement général civil des trois départements, pour donner satisfaction aux adversaires du régime militaire, ne fut appliqué qu'à la lettre.
         L'amiral de Gueydon, le général Chanzy, son successeur, furent proclamés gouverneurs civils et cependant c'étaient des militaires, imbus des idées, de la routine, de l'expérience de leur état.
         La qualification de civil qu'on leur octroyait n'était qu'un trompe-l'œil insuffisant pour l'intelligence, déjà exercée aux choses de la politique, de la population si remuante de la Colonie.
         De là, l'opposition injustifiée et parfois inconsciente des pouvoirs élus. De là, aussi, la contrainte impatiente de l'amiral vis-à-vis des officiers supérieurs, ses subordonnés. On le voit même adresser ses instructions directement à certains officiers, sans les porter à la connaissance de leurs supérieurs immédiats.
         C'étaient là des fautes que M. Dominique excuse en vain. Elles étaient contraires au règlement et à la discipline.
         Si l'amiral s'était révélé comme un administrateur prudent et avisé, si sa loyauté et sa probité n'avaient jamais été mises en doute, sa popularité ne fut consacrée que la veille de son départ. Les colons n'avaient reconnu que tardivement l'intérêt que leur portait le Gouverneur et les journaux qui l'avaient le plus attaqué - le Petit Colon, entre autres -ont rendu hommage à ses qualités.
         Le général Chanzy même reconnut la tâche immense qu'avait accomplie son prédécesseur, les situations inextricables qu'il avait éclairées avec une lucidité d'esprit et une solidité de jugement parfaits.
         On peut seulement regretter le cléricalisme étroit de l'Amiral de Gueydon. Les difficultés qui s'élevèrent lors de l'établissement des écoles laïques concurrentes des écoles religieuses amoindrirent pendant longtemps sa popularité naissante.
         Il n'avait pas su apporter dans le domaine de la religion des qualités de modération et de conciliation nécessaires dans un pays neuf, affamé de liberté et de libéralisme, et secouant avec une désinvolture dédaigneuse des formes et des ménagements, le joug des antiques servitudes et des privilèges trop exclusifs.
         C'est la conclusion implicite qui se dégage de l'ouvrage de M. Dominique.
         Nous lui reprochions de se cantonner sur un lorrain strictement officiel et il faut convenir qu'aux textes officiels ne s'attache pas toujours un caractère de vérité incontestable. Le mérite de L'auteur a consisté surtout, en les présentant à leur place et dans leur teneur exacte, à rendre plus faciles la discussion et la critique, ainsi dépouillées des obscurités de l'histoire, et des passions ardentes des générations passées.
Marcel Savoyant         


         SOURCE WIKIPEDIA
         Louis Henri, comte de Gueydon, né le 22 novembre 1809 à Granville et décédé le 1er décembre 1886 à Landerneau, est un amiral français.
         Issu d'une noble famille d'origine italienne et neveu de l'amiral Le Coupé, le comte de Gueydon entre à l'école navale d'Angoulême en 1825 avec le numéro 3, en sort avec le numéro 1. Il est aspirant le 23 septembre 1827 et participe à l'expédition d'Alger en 1830 sur l'Émulation. Il obtient le grade d'enseigne de vaisseau le 31 décembre 1830, à bord du brick le Faucon, sur la côte du Brésil.
         Il est nommé le 29 mars 1871 gouverneur général de l'Algérie (premier gouverneur de la IIIe République), où depuis quelques mois avait éclaté une grave insurrection. Il met en état de siège la plus grande partie des communes de la colonie et travaille énergiquement à la répression de la révolte. Assimilant les Kabyles aux insurgés de la Commune, il donne comme consigne : " Agir comme à Paris ; on juge et on désarme ".
         Un arrêté du 14 septembre supprime en partie les " bureaux arabes ", reconstitue l'administration de la Grande-Kabylie, et crée des circonscriptions cantonales qui ont donné ensuite naissance aux communes mixtes.
         Louis de Gueydon travaille sur la future constitution de l'Algérie, et regagne son poste au moment de la réunion des conseils généraux (15 octobre 1871). Il crée une vingtaine de centres de population, pour répondre à la loi du 21 juin 1871 (révisée par décrets des 15 juillet 1874 et 30 septembre 1878) attribuant 100 000 hectares de terres en Algérie aux immigrants d'Alsace-Lorraine.
         Sur la proposition de l'amiral de Gueydon, le président de la République décrète le 16 octobre 1871 un nouveau mode d'attribution des terres. Le titre Il dispose qu'on devient propriétaire en Algérie en prenant l'engagement de résider pendant neuf ans sur la terre concédée.
         En janvier 1872 il résume la situation : " Il ne faut pas se le dissimuler : ce que veulent les politiciens, et avec eux la grande majorité des colons, c'est la souveraineté des élus de la population française et l'écrasement, j'ose dire le servage, de la population indigène ".
         Il se présente en 1885 aux élections sénatoriales dans la Manche, sans succès, mais est élu député de la Manche aux élections de novembre 1885 (conservateur), 3ème sur 8, par 54 007 voix sur 109 795 votants. Il vote avec la droite royaliste. Il décède au manoir de Kerlaran à Landerneau.


PHOTOS de BÔNE
Envoi de M. Sabaton


Photo De M. Roger Sabaton
Photo De M.  Roger Sabaton
Photo De M. Roger Sabaton
Photo De M. Roger Sabaton
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 Les Trompettes de la Revanche   
Echo d'Oranie N° 226

        Les trompettes de la revanche
       Qui se souvient de la "Revanche"
        Cette fanfare bleue et blanche
        Son étendard, sa madelon
        Une clique en or un vrai filon.

        Une clique franche et altière
        Faisant vibrer la ville entière
        D'airs glorieux de cavalcades
        Qui résonnaient sous les arcades.

        Pantalons neige, casquettes d'été
        La fourragère d'amirauté
        Sur vestons bleus de bonnes tailles
        Ou luisent boutons et médailles.

        Des souliers au blanc d'Espagne
        Des gangs talqués qui "accompagne"
        Aux pas triomphants et nacrés
        Le défilé des hymnes sacrés.
        Aux paradis du vieil ORAN
        Papa était au premier rang
        Le cuivre brillant à la main droite
        Lèvres collées à l'embouchure étroite.

        Les trompettes valsaient en moulinets
        Avant d'attaquer "les sonnets"
        Aubades, concerts sous le palmier
        En demi-cercle ou en damier.

        De la musique en bandoulière
        Triolet ou salve cavalière
        Charge "cuivrée" en éloquence
        Roulées au tambour cadence.

        Qui se souvient de la "Revanche"
        Celte fanfare bleue et blanche
        Dans ma pensée elle marque le pas
        Quand j'en sifflote un air, papa.
Sylvestre SUANEZ             
26 juillet 1991             


 INAUGURATION DU SACRE CŒUR D'ANTIBES    
Envoyé par Mme Odile MIZZI et Charlette MIZZI
LES CLOCHES DE BÔNE
ONT SONNE POUR 2000 RAPATRIES

Photo envoyée par Mme Odile Mizzi
Eglise d'architecture moderne, mais sobre,
belle et propre à l'exercice du culte.

       30 mars 1969... c'est la pose de la première pierre, bénie par Mgr Mouisset, évêque de Nice, dans un terrain dont on peut regretter qu'il soit un peu petit pour la mise en valeur de l'édifice aujourd'hui achevé ; en octobre 1969, les travaux commencent... le 17 mai 1971, on met en place les cloches de Bône rapatriées elles aussi dés février 1969, parmi elles le bourdon (3 tonnes et demi) du Souvenir français portant, gravés, les noms de plus de 400 Bônois morts pour la France entre 1914 et 1918.
Photo envoyée par Mme Odile Mizzi
Ils sont des centaines qui n'ont pu entrer et remuent
- mais avec le sourire des souvenirs.

       Hier 10 septembre 1971, c'était enfin l'Inauguration et la consécration de cette église du Sacré-Coeur d'Antibes dédiée aux rapatriés d'Afrique du Nord et la fin d'une longue et difficile entreprise menée à bien par M. le chanoine d'Agon de Lacoutrie, hier curé de Bône, aujourd'hui curé d'Antibes, qui a gagné avec cette bataille le droit réservé aux bâtisseurs d'églises, d'être inhumé à l'ombre des pierres qu'il a fait dresser, quand l'heure sera venue.
       Nous n'en étions pas dimanche aux sombres pensée, même si parfois des yeux se sont mouillés, en particulier lors du pèlerinage à la petite chapelle du Souvenir avec son mausolée, ses objets pieux ramenés de - là-bas - son panneau dû à Edouard Collin. Grand Prix de Rome et surtout, surtout, la centaine d'urnes contenant chacune un peu de la terre de ces cimetières d'Algérie qui encadrent la longue énumération de prés de 1200 Français reposent en une terre devenue étrangère.

       Mais sorti de la petite chapelle qui recevra bien des visiteurs, il faudrait être - Roro de Bal El Oued - pour savoir dire le grand, l'incroyable rassemblement de ces pieds-noirs et rapatriés mêlant la joie à la nostalgie, les regrets aux projets, le plaisir des retrouvailles à la peine de certains évocations, la foi en Dieu à la confiance en soi: pour transcrire les conversations et les éclats de voix de ceux que retrouvaient après plusieurs années des amis perdus de vue et qui n'étaient pourtant parfois distants que de quelques kilomètres, encore que beaucoup soient en l'exceptionnelle occasion, venus de loin. Combien étaient-ils ? Les chiffres sont difficiles à fixer; cependant tenant compte que la nef comporte 600 places assises, la chapelle du Saint-Sacrement en sous-sol une centaine, qu'il était impossible de pénétrer dans l'une ou l'autre tant de gens debout se pressaient aux portes, qu'on avait beaucoup de peine à se frayer un chemin sur la parvis, les rampes d'accès, la courette, on peut assurer que le nombre des présents devait avoisiner les deux mille.

       L'inauguration, la consécration, la messe - longues de plus de deux heures étaient honorées de la présence des plus hautes autorités ecclésiastiques avec Mgr Mouisset, évêque de Nice et son auxiliaire Mgr Dupanloup. Mgr Pinnier ancien évêque de Constantine, Mgr Bournique archiprêtre d'Antibes, Mgr Chazelles. MM les chanoines Ghilardi, vicaire épiscopal. Le Coq curé de N.-D. du Port à Nice, Llopis, l'abbé Carvana et de nombreux représentants des paroisses voisines et prêtres rapatriés.
       Coté personnalités laïques, ils étaient tant, ils étaient trop pour que nous puissions les citer tous, l'énumération aurait commencé par M. Olivier Giscard d'Estaing, député, Merli, maire d'Antibes.
       Il était midi trente quand les cloches ont carillonné, certains, quelques instants, ont cru être ailleurs.
       Nous sommes en France mais l'avenir reste, bleu, comme le ciel.
Photo envoyée par Mme Odile Mizzi
La messe est dite une nouvelle église dresse son clocher de 33 mètres. Mgr Mouisset est satisfait de la réussite de M. le Chanoine d'Agon

       (Photos O.F. : Coupure de Journal trouvée sans indication d'appartenance, si quelqu'un peut me donner le renseignement, je l'afficherai.)
             


SOUVENIRS
Pour nos chers Amis Disparus
Nos Sincères condoléances à leur Familles et Amis


Envoyé par plusieurs correspondants

Décès de M. Roland BACRI

                                                                      CHERS AMIS,
Photo tirée des Trésors des racines pataouètes  
       C'est avec une grande tristesse que je vous fais part du décès de Roland Bacri survenu le samedi 24 mai 2014 à Levallois-Perret, à l'age de 88 ans.
       Né en 1926, le 1er avril à Alger Bab-el-Oued dont la Profession de foi était : "Petit Poète" au "Canard Enchaîné" et la Devise de la famille: "Les hauts cris s'envolent, les Bacri restent."

       Humoriste pied-noir, il fait ses premières armes de journaliste au Canard Sauvage de Bernard Lecache à Alger. En 1953, il envoya un poème au Canard enchaîné qui le publia. Une relation épistolaire s'établit entre lui et le rédacteur en chef du journal. En 1956, il est convié à Paris pour une collaboration régulière.
       Pendant plus de 40 ans il a participé à l’équipe de rédaction du Canard Enchaîné, rendant célèbre le surnom du “Petit poète”.

       Sous le pseudonyme « Roro de Bab-el-Oued », ainsi que « le petit poète », il signe des textes qui se signalent surtout par l'emploi de l'argot algérois.
       Roland Bacri était le chantre d’une Algérie disparue, la mémoire des pieds-noirs et en particulier des Algérois.

       Il avait publié de nombreux livres dont le formidable “Et alors ? Et Oila !” (1968) ; Trésors des racines pataouètes (1983) ; Le petit Poète, La Canardothèque (1957) ; Le Roro, Dictionnaire pataouète de langue pied-noir (1969) ;Le beau temps perdu, Bab, el Oued retrouvé (1978) ; Les Rois d'Alger (1988), Grasset et Fasquelle, Paris4 ; J'ai descendu dans mon Jourdain, la Bible racontée par le petit poète (1999), La Découverte ; Alger : Bab-el-Oued tous azimuts, texte en ligne ci-dessous
       Roland avait aussi enregistré plusieurs chansons sur des musiques de son frère Jean-Claude, surnommé, Jean Claudric, compositeur et chef d’orchestre d’Enrico Macias, (pour qui il composa Les filles de mon pays et Les gens du nord), Mireille Mathieu et de bien d’autres.
       Il a aussi travaillé à la radio. Il a écrit des monologues pour son ami Raymond Devos avec qui il remporta le grand prix du disque de l’académie Charles Cros pour un album intitulé “Le Petit Poète”.
       Il a été dialoguiste pour le cinéma. On le vit souvent à la télévision chez Bernard Pivot avec Apostrophe ; des Raisins Verts d’Averty, de l’histoire du rire de Daniel Costelle et de beaucoup d’autres émissions.

       À la suite d’une intervention chirurgicale malheureuse, Roland Bacri, très diminué et se déplaçant avec peine, cessa toute activité à la fin des années quatre-vingt-dix et se retira à Levallois-Perret ou il vécut dans une semi-solitude, oublié de la plupart de ceux qui le courtisaient lorsqu’il était journaliste.
       Il a été inhumé au cimetière de Levallois-Perret le 27 mai.
       Que la paix l'accompagne pour l'éternité.
       Son épitaphe sera : « Ici git suis. Ici git reste. »
J.P.B. Webmaster

P.S. :
       J’ai connu Roland à un congrès du Cercle Algérianiste à Narbonne en mai 2000 et avec mon épouse nous avons passé une matinée mémorable avec lui dans le hall d’entrée du palais de sports de Narbonne où nous avons parlé du Pataouéte d’Alger et du Tchapagate de Bône.
       Si je me souviens bien, le sujet de ce congrès était “le langage P.N. de l’Algérie Française”, à savoir le Pataouéte d’Alger, le Tchapourléo d’Oran et le Sabir ; le Tchapagate de Bône était bizarrement absent alors qu’il y a de grands hommes comme Brua (avant le Pataouéte), Lafourcade, Réclus, Jourdan, Habbachi, etc.., qui l’on pratiqué. Cela le turlupinait au point qu’il reculait l'instant de monter sur l’étagère (comme il disait), pour un débat. Il se faisait attendre, on discutaient et riaient toujours car il avait des anecdotes à en revendre.
       Il était déjà dans un fauteuil roulant, il avait des difficultés à se mouvoir. Son intervention, sur la tribune a ému et enchanté beaucoup de monde, il a aussi bousculé et choqué d'autres par son style personnel. Ce fut un grand moment que j'ai doublement savouré.
       Adieu Roland
J.P.B.

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 -Alger : Bab-el-Oued tous azimuts
Historia Magazine , n°196, 6 oct 1971
Par Roland BACRI


Un square, à Bab el-Oued, où les gosses des deux communautés venaient jouer, au soleil,à deux pas de la mer. Dans de nombreuses rues, à Bab-et-Oued, musulmans et Européens cohabitaient. Chevallier était partisan de ce contact dans la vie quotidienne, qui crée les vrais liens.

Mais à Bab-et-Oued, il y a aussi des rues qui ressemblent à celles de la basse Casbah, uniquement peuplée de musulmans. Cet état de choses deviendra tragique, avec le temps, quand le terrorisme du F.LN. déclenchera, chez les Européens, ces colères meurtrières, dévastatrices, qu'on appela les " ratonnades ".


A Toussaint, c'est la fête des morts, mais cette année-là, elle était égayée par le pont qu'on faisait du samedi-dimanche, qu'on rentrait tous travailler mardi, formidable !
Malgré tout, bien sûr, c'était la Toussaint, fête des morts, et moitié le sens de cette fête, moitié qu'on était à moitié mort de trois jours de congé et de penser qu'on allait retourner au travail le lendemain, l'ambiance, elle se traînait un peu.
Le soleil y tirait sa flemme de l'après-midi, le ciel il était pas bleu de froid mais presque, et Mme Fascina, au balcon d'en face, quatrième étage de la rue du Roussillon où on habite, elle donnait à Mme Linarès et à ma mère tous les détails de l'accouchement de Mme Waïs, que tout le monde il a cru pendant deux heures et demie qu'elle avait deux jumeaux, et total, à la fin, elle en avait qu'un et tout juste !
Moi, j'étais assis par terre sur le balcon en train de lire Michel Zevaco et je faisais tout pour aider Pardaillan et Fausta vaincue à pas mêler Mme Fascina à leur discussion.
Mme Dahan, tout d'un coup, elle pousse un cri de son troisième étage
- Vous avez vu les Dernières Nouvelles qu'y m'apporte, le petit ? Regardez "Flambée de terrorisme en Algérie " sur toute la première page !
- Roland, va m'acheter les Dernières Nouvelles !
- Alors, toujours moi ? Jamais JeanClaude ?
- Ti'es l'aîné ! Jean-Claude, c'est le plus petit. Avec des nouvelles comme ça, j'veux pas qu'y traîne dans les rues.
Bon, ça va, je monte, je descends, oilà le journal !
Purée ! c'est vrai que ça sautait aux yeux. Moins heureusement que toutes leurs bombes qu'elles avaient fait ou chouffa ou long feu, à Boufarik, Baba-Ali, Azazga, Camp-du-Maréchal, Arris, Batna, à Alger même y paraît, même que, ici, personne n'a rien entendu.
C'est drôle quand même que paf ! ça arrive en même temps dans toute l'Algérie. C'est un vaste plan d'ensemble prémédité ou quoi ?
Pourtant, hier dimanche, ç'avait été un dimanche normal, où j'avais été un peu manger chez mon oncle Georgeot et tata Suzy à la rue Duc-des-Cars avant d'aller, avec mon oncle Georgeot tout seul, ma tante elle a horreur de ça, au Stade municipal voir la partie de fotball du R.U.A. qu'il a gagnée comme d'habitude ; c'est les plus forts !
Mme Fascina, elle fait remarquer qu'elle l'avait toujours dit
- Ça m'avait frappée, moi, que depuis quelque temps, à peine on dépasse Maison-Carrée, les routes elles sont plus tellement sûres, que vous avez vu toutes ces agressions qu'y a en c'moment ?
- Qu'est-c'vous voulez, comme y dit mon mari, la police elle préfère s'intéresser aux autos qui s'arrêtent qu'à les bandits.
Mme Meyer (depuis la mort mari elle fréquente un communiste) voit rouge
- Vous confondez, ma chère, les bandits de grand chemin avec les rebelles à la présence française en Algérie
La barouffa que ça a fait ! !

La terrasse : un art de vivre...Quand, en 1962, une jeune femme de Bab-eI-Oued comprit qu'elle devait abandonner son quartier pour vivre à Paris, elle s'écria, en pleurant " Comment je ferai sécher mon linge? "

La plus sensible du quartier

- Où les rebelles ? Quelle présence française ? On est pas nous aussi des algériens comme eux ? On est tous nés ici depuis des générations et on fait seulement acte de présence française ?
À qui c'était l'Algérie avant la présence française ? A la présence turque ? A la présence romaine ?
Toute la rue du Roussillon, elle était comme du feu. Les arguments y volaient de balcon à balcon, y avait ceux de l'Echo d'Alger et de la Dépêche quotidienne, qui versaient de droite, et paf ! collision avec les idées avancées d'Alger Républicain et du Journal d'Alger, qui venaient sur leur gauche.
La petite Nathalie Tordjmann, la plus sensible du quartier, elle s'est mise à pleurer ; qui c'est qui la console? Les poules d'en bas, de Slimane le marchand d'poules, allez, tous en choeur !

Les filles, qu'on appelait à Bab-el-Oued " les petites cailles ", ou " gracieuses ", et que les garçons saluaient au passage, à la manière espagnole de " piropos ", louanges à la beauté.

Comme Pardaillan et Fausta vaincue y z'arrivaient vraiment plus à s'entendre, bon ! tourne la page ; je suis allé m'allonger sur mon lit dans la chambre des garçons.
La conversation, elle est tombée en même temps que le soir. Ça tombait bien pasqu'on devait aller tous rejoindre les hommes chez tonton Benjamin et tata Fifi, où y z'avaient joué aux cartes toute l'après-midi.
Là-bas, de quoi on parle, bien sûr? C'est tata Fifi, la plus vive de la famille, qu'elle explose la première
- Ma parole, qu'est-c'qu'y veulent enfin, ces Arabes ? Comment qu'elle était leur Algérie quand on est venus et comment qu'elle est devenue, franchement ? On leur a fait un pays civilisé, y t'ont des routes pour aller où y veulent, du travail, des hôpitaux si y se fatiguent trop, de quoi y se plaignent ? C'est la vérité, hein ! Pluss on leur donne, moins y sont contents !
- Et toi, qu'y dit son mari, tonton Benjamin, toi, pluss j'te donne, pluss ti'es contente ?
Tonton Benjamin, y faut toujours qu'y fasse rigoler tout le monde ; ça les tue tous dans les discussions. Lui, y penche pour la tendance libérale Alger Républicain, Journal d'Alger, que comme y dit Sauveur, tout le contraire, mieux qu'y penche pas trop, qu'un jour ça va pas tomber loin !
Sauveur, il attaque :
- En somme, tu veux leur donner le droit de vote ?
Fifi, elle désarme pas :
- Y sauraient seulement pour qui y faut voter ?
>Sauveur, il appuie le tir :
- Si je comprends bien, le jour où y nous foutront dehors, toi tu mettras la chéchia ; tu s'ras beau, ce s'ra un plaisir !
Benjamin :
- Pourquoi pas ? Ton grand-père, y portait pas la chéchia, avant ? A sa'oir si y s'app'lait pas Mohammed Ben Sauveur, ton grand-père ! On est des Algériens comme les Arabes y sont Algériens. Si on s'entend pas avec eux ou on choisit la Champagne pouilleuse ou on reste dans la Mitidja ! Mais pourquoi tu te fais du mauvais sang ? Toi, que ti'aies le chapeau melon ou la chéchia, ti'auras toujours ta tête de Sauveur, va !

L'heure de l'anisette


La " tchatche ", autrement dit la " parlote ". Chaque bistrot, un forum, où chaque citoyen a son mot à dire. Dans ces petits cafés de Bab-al-Oued, par la "tchatche ", on fait et refait, inlassablement, avec les mains et le coeur, les " événements d'Algérie" et du monde.

Pendant cinq minutes, Sauveur y s'est demandé si il allait faire la tête ; et puis non.
- Ecoute, Benjamin, supposons que les Arabes y vont tous à l'école, qu'est-ce qui va se passer ?
- Ti'as peur qu'y soyent plus intelligents que tes gosses ?
- J'ai peur que comme y sont neuf millions et nous, un...
- Ah ! tu veux pas qu'y z'apprennent la preuve par 9 ? C'est pas un mauvais calcul de ta part !
Tonton Eloi, comme toujours, il oriente la conversation sur les femmes.
- Si y veulent être comme nous, pourquoi qu'y z'auraient plusieurs femmes ?
- Ti'es jaloux, c'est ça ! Et qui c'est qui t'empêche, dégourdi que ti'es !
Là, tout le monde s'est pissé de rire, mais les femmes moins franchement. Eloi, il attend que ça passe, y poursuit sec.

Dans les nouvelles cités qui se dressent au nord de Bab El Oued, bâties sur les plans de Fernand Pouillon, les gosses sont les rois de la cour.

- Plusieurs femmes, ça fait des gosses en pagaille. Toutes les allocations qu'y toucheraient, c'est normal, alors, tu crois ?
- Eh ben, qu'est-c'qui t'empêche, qu'est-c'ti'attends d'en faire avec Germaine, toi ? Allez, cours, cours ! Et fais pas du travail arabe, hein ? Nous fais pas carnaval dans la famille
Comme c'était l'heure de l'anisette, on s'est tous mis à table ; les cocas de tata Fifi, délicieuses ! et on a écouté les informations à " Radio-Algérie ". Rien de nouveau, tout c'qu'on savait déjà !
Et tout c'qu'on savait déjà sur les idées politiques de la famille, eh ben ! on l'a remis sur le tapis.
- Tout ça, c'est la faute au gouvernement Mendès-France, qu'y croit que pasque la France elle a perdu l'Indochine à Dien Bien Phu, l'Algérie, c'est pareil ; c'est une colonie donc on doit la perdre !
- Comme si y a pas colonie et colonie ! Comme si en Algérie y a pas que des Français, tandis qu'en Indochine, c'est tous des à moitié Hindous, à moitié Chinois !

- Tandiss que les Arabes, eux, y sont à moitié du Poitou, à moitié du DouarNenez ! qu'y ricane tonton Benjamin.
Les autes, y z'haussent les épaules.
- Même avant Mendès, la France elle a su tirer la leçon des événements de Sétif de 45 ? Qu'on leur donne des libertés, qu'on leur donne des libertés, tu vas oir la liberté qu'y vont prendre de nous jeter à la mer comme y faut, un d'ces jours !
- Ce Ferhat Abbas, tiens !
- Merhat Abbas, ouais ! (Un merhat, en arabe, c'est ouater-closé en français naturel.) Quand y vont la faire taire, purée ! cette " Voix des Arabes " d'Egypte ?
- Y peuvent pas la brouiller comme on brouillait Radio-Londres sous Pétain, non ?
- Nasser, kss, kss ! rien qu'y les excite bien bien contre nous !
- Comme si que tous ces fellaghas qui se battent en Tunisie et au Maroc et qui se sont bien entraînés chez lui, c'est pareil que ces bandes de bandits qu'y a toujours eu dans l'Aurès !
- Messali Hadj et Ben Bella y font semblant de croire que c'est pareil pasque ça les arrange devant l'opinion internationale.
- L'opinion internationale, ça veut tout internationaliser, bien sûr !
- Ne parlez pas de Ben Bella, va ! La première fois qu'on a parlé de lui, c'est pasqu'il avait fait le hold-up de la poste d'Oran ! Un voleur de deux sous qu'y veut faire d'la politique, tiens !
- De toute façon, la Tunisie, le Maroc et l'Algérie, c'est pas pareil ! Le Maroc, c'est un protectorat. Y veulent plus qu'on assure leur protection, d'accord...
-On leur dit tchao,! d'un ton protecteur,qu'y conclut tonton Benjamin.
- Exactement ! C'est comme, la Tunisie territoire sous mandat. Sous mandat, ça veut dire un mandat et ça veut dire des sous ! Coupe-leur le mandat, ! Tu vas oir comme y resteront territoire, y s'ront bien contents, va, qu'y viennent pas ensuite nous pleurer misère !
Etc., etc.

Je m'arrête là pasqu'à l'époque, bien sûr, j'avais pas le magnétophone, mais qu'est-c'ça fait ? L'essentiel, c'est pas que j'm'en rappelle très bien ? Surtout que j'ai même pas le mérite, c'était toujours la même discussion et même maintenant, tenez, qu'on est tous à Paris, depuis dix ans qu'on est tous revenus de là-bas à vacarme et, bagages, eh ben ! même discussion, mêmes arguments, tout !
Pour en revenir, après cette fameuse Toussaint, toute la semaine à Alger,de quoi vous voulez qu'on parle d'aute ?
Au Gouvernement général de l'Algérie, au Conseil général du département d'Alger, à l'Association des maires d'Algérie avec le président Laquière (que tout le monde, pour rigoler, on l'appelait Laquière à soupe ") tous, comme un seul homme, y s'étaient voté les motions considérabes.
A la police, le coup de filet qu'y z'avaient fait, hein ! de main de maître, faut reconnaître !
En moins que rien le M.T.L.D. de Messali-Hadj -(ouais,., çui-là 'qu'y di que pour nous autes, ça sera la valise ou le cercueil et total, à la fin, c'est la mort de ses' z'osses qu'on mettra dans not'valise !), en moins que rien, donc, M.T.L.D. c'était plus le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques,qu'est-c'que c'était ? Les Messalistes en Tôle Liés et Désarmés !
Comme une fleur, y t'ont été cueillis!
Disparus à la fleur de l'Hadj, oilà !
Et y fallait oir dans les rues aller venir les C.R.S. et les paras en tenue léopard, martiaux comme tout, arrivés exprès de la métropole !
- Enfin y z'ont pigé, c'est pas trop tôt !

Bab-et-Oued de grand-papa... On discute au soleil, devant ces vieilles bicoques blanchies à la chaux, dont la porte reste toujours ouverte. Le bon temps où on était pêcheur, maçon ou terrassier, débarquant d'Espagne en espadrilles, pour valise un panier, histoire de tenter l'aventure du gagne-pain.Tout était à faire.

Allez, qu'y viennent faire les coups de main, maintenant, les Arabes. (Les terroristes ! Les Arabes, c'est pas tous des terroristes, faut pas croire ! La minorité et tout juste !) Ouais, qu'y viennent faire les coups de main, y seront servis et dès demain, faites-moi confiance !

Bon. Remarquez, quand on lisait les journaux, on voyait bien qu'un peu partout, à Dellys, Khenchela, Timgad, ça continuait quand même, hein !
Des bombardiers et des chasseurs y s'étaient mis en action, on allait passer l'Aurès au peigne fin, bref, mon oncle Benjamin y plaisantait toujours, mais en levant les sourcils et en tordant la bouche et en hochant la tête d'une façon d'en penser pas moins dans une expectative plus soucieuse que rassurée.
C'est vrai qu'y fallait bien faire attention de pas trop mettre le doigt dans l'engrenage de la violence ! D'abord, c'est un doigt seulement, merci, ensuite, comme vous avez un peu perdu la main, allez après appeler vot'femme pour lui donner le bras, tiens !

Buffalo-Kabyle à Texas-Sidi

D'un aute côté, c'est vrai aussi que si on serre pas tout de suite la vis, tout l'engrenage y se déglingue en pièces détachées et c'est pas ça qui va faire marcher tous les rouages de l'appareil administratif !
Non, le juste c'est le juste et d'abord, la population musulmane elle est très heureuse avec nous. La preuve : toutes les Mauresques qu'y viennent laver le par terre chez les Français, demandez leur d'aller faire la bonne chez les Arabes riches, vous allez voir !
Zohra, qui vient chez nous tous les matins de 9 heures à 2 heures de l'après-midi et qui nous a vus naître, les cinq enfants de la famille, à quoi ça lui servirait la Sécurité sociale sinon de lui faire faire des démarches et des paperasses pour rien, surtout qu'elle sait ni lire ni écrire, la pauve ?
Elle est malade, elle vient pas, ma mère elle l'a jamais renvoyée pour ça ou retenu un jour !
Mon père et moi, à la banque, on a droit à 15 jours de congé payé ; Zohra, comme elle travaille qu'une demi-journée, ma mère, d'elle-même, elle lui donne une semaine de vacances par an ! Pas pasque c'est syndical ou quoi, pasque c'est logique, normal qu'elle a droit elle aussi à du congé pour se reposer ou faire c'qu'elle veut !
Qu'est-ce qu'elle s'en fout, Zohra, de la Noël ou de la Pâque juive? Que dalle ! Eh ben, comme nous autes qu'on est juifs on profite des fêtes arabes et des fêtes catholiques, eh ben, Zohra, on lui fait des cadeaux pour Pourim ou pour Roch Hachana et à Noël, quand elle vient `le lendemain, dans la cheminée elle trouve que le Petit Jésus y li'a apporté une robe, un flacon d'odeur et des chocolats, des pralines !
On fait esclavagistes, hein ?
Non, la vérité, c'est que dans l'Aurès et en Kabylie, depuis toujours, c'est la configuration du terrain qui le veut, y a eu des bandes de bandits qui ont joué aux hors-la-loi comme dans les Justiciers du Far West au cinéma Trianon.
Buffalo-Kabyle, y se croient !
À Texas-Sidi !
Et comme on les a laissés trop faire, comme on a pas tout de suite employé les grandes villes.
Heureusement qu'après , la tournée qu'il a faite dans le bled, Mitterrand il a quand même très bien vu les choses, y s'est rendu compte de tout et il a dit exactement ça qu'il fallait dire et avec le ton qu'y faut ! L'Algérie c'est la France et la France elle reconnaîtra jamais chez elle une aute autorité que la sienne !
Et l'O.N.U. elle peut toujours parler dans toutes ses langues, la tour de Babel et la tour de Babel-Oued, ça fait deux, excusez-moi !
Pasque vous trouvez pas drôle, vous, que tous les attentats y z'éclatent partout juste comme un fait exprès deux jours avant que l'O.N.U. elle s'ouvre sa session extraordinaire ?
Quel moyen, quel meilleur moyen pour dire : " Vous, vous êtes les Nations unies, mais nous autes, en Algérie, on est divisés comme tout ! Même que la preuve, regardez les Français, toutes les divisions qu'y envoient contre nous autes les Arabes ! "
Purée, va ! y sont à plaindre, tiens !
Mais ouah ! laisse qu'y chantent, l'O.N.U. elle a pas à se mêler du dehors, de nos affaires intérieures ! L'Algérie, c'est trois départements français ! Vous verriez, vous, l'Ardèche se faire représenter à l'O.N.U. et réclamer son indépendance ?
Ma parole, c'est du Courteline ou du Balzac !
Et puis faut quand même pas dramatiser comme à l'Opéra d'Alger, hein !
Ça bouge dans l'Aurès, comme ça bouge dans le maquis corse ou en Sicile avec la maffia ! C'est le soleil qui veut ça !

La fête des morts, c'est la fête des Maures...

Les Arabes, c'est pas tous des terroristes, y a qu'à les voir en ce moment fêter le Mouloud en paix, dans leurs quartiers.
Et en Algérie, l'événement, eh ben, c'est la Coupe de France de fotball où le Gallia, purée ! comment qu'y s'est qualifié en éliminant l'A.S.S.E. 3 à 0 !
Trois buts splendides : un, une reprise de Mas après que Déléo il a tapé sur la transversale, un de Bagur, y le méritait depuis longtemps, le pauve, tout c'qu'y faisait au centre du terrain, et le dernier que Dahan il a marqué lui-même contre son camp sur un centre, canon, de Fortuné !
La Toussaint 54, qui c'est qui s'en rappelle bien bien à part tous les M.T.L.D. en prison ?
>En tout cas c'est quand même drôle qu'y z'aient choisi juste le jour de la Toussaint pour commencer leur soi-disant guerre d'indépendance !
Qu'est-ce qu'y t'ont cru ? Que la fête des morts, c'est la fête des Maures ou quoi ?
Oilà ce que c'est que d'aller à l'école pour rien comprendre et tout embrouiller le français tel qu'y faut qu'on le parle bien sûr !

Roland BACRI



ANECDOTE
envoyée par M. Christian Migliaccio

Le "Notre-Père" en Araméen à MAALOULA.
Souvenir d'une petite église proche de la Résidence des pins à Beyrouth, où l'on peut entendre la messe en français, en arabe ou en araméen. La ferveur des fidèles étant à peine troublée par les échanges de tirs.
En complément: le document sonore du Nôtre Père en araméen.
(fichier mp3)

  Notre Père en Araméen  


RAPPEL
La Saint-Couffin !
A UZES le 15 JUIN 2014
Communiqué de l'A.B.C.T
AMICALE des BÔNOIS, CONSTANTINOIS
& ANCIENS de TUNISIE, du GARD
ADRESSE POSTALE B.P. 16 - 30128 GARONS
RETENEZ BIEN CETTE DATE, 15 JUIN 2014
ET RESERVEZ-LA


Grand Rassemblement national des Bônois, Constantinois et anciens de Tunisie

     Chers(es) compatriotes et amis(es)

     Depuis 47 ans notre amicale organise le grand rassemblement National d'UZES, avec l'aide de bénévoles issus du Conseil d'administration, ayant pour seul objectif, permettre à l'ensemble des Bônois, Constantinois, Philippevillois et anciens de Tunisie et d'ailleurs de se retrouver pour une journée de souvenirs liés à notre enfance et à notre terre natale.
     (pour plus amples renseignements nous contacter-Tél: 04 66 70 00 75 ou 06 14 59 93 11)
     Les années sont passées et avec elles une grande partie de notre vitalité, mais nous essayons toujours d'organiser ce rassemblement qui nous met à toutes et tous un peu de baume au coeur.
     Alors pour maintenir ces liens, nous avons besoin de votre présence et de celles de vos amis. Votre participation aux services et prestations proposés, nous permettent de pérenniser ces cordiales retrouvailles qui font la joie de beaucoup d'entre-nous.
     Nous fêterons tous les "Papas", ainsi que notre Saint Augustin lors de la messe en plein air.
     Le Conseil dAdministration et moi même, nous vous espérons nombreux à effectuer le déplacement afin de faire perdurer nos retrouvailles qui vous et nous apporterons joies et réconfort.

Le dimanche 15 juin 2014 à UZES
Grand rassemblement National
des Bônois, Constantinois, Anciens de Tunisie, de leurs sympathisants et amis.

     C'est donc le Dimanche 15 Juin qu'aura lieu la traditionnelle journee champêtre, organisée par l'Amicale des Bônois du Gard (A.B.C.T.) et l'Association des Fidèles de Saint-Augustin.
     Comme précédemment, c'est dans le cadre verdoyant du camping Municipal d'UZES, mis à notre disposition (moyennant location) par la Mairie de la belle cité des Cévennes que nous vous accueillerons en famille, ainsi que vos amis.
       Nos stands seront bien approvisionnés et nous l'espérons vous donneront satisfaction, Votre présence à ceux ci, vous permettra de rencontrer les organisateurs (tous bénévoles) et contribuera à maintenir notre très belle et amicale journée de retrouvailles.

Voici le programme de la journée :
     8 h 30 - ouverture et accueil des participants (entrée gratuite)
     10 h 30 - Grande messe en plein air ( Statue de ST AUGUSTIN) recueillement et silence...
                 vente de veilleuses à l'effigie du Saint Patron des BONOIS....
     11 h 30 - Accueil des personnalités Gardoises et des représentants des diverses amicales et associations régionales de Rapatriés
     12 h 00 - Repas tiré du sac ou ravitaillement aux stands (couscous)
     15 h 00 - Animations diverses, orchestre MELODIA 60 de l'Ami Henri PASTOR.
     17 h 00 - Tirage de la tombola (10 lots importants) pour couvrir les frais de la journée, votre participation sera très appréciée.
     Prix du billet - 2 €

Vous trouverez sur place : café , jus de fruits etc.,.., merguez,, pizza, Chippolata....
FTAHÏR (beignets de chez nous) KEBAB pain et pâtisseries orientales, couscous à la viande (13€ la portion), ne pas oublier les assiettes et les couverts.

Bônois, Constantinois, anciens de Tunisie, Pieds Noirs de tous horizons, amis et sympathisants, venez nombreux participer à cette journée, afin de retrouver des visages connus, d'échanger des souvenirs impérissables et d'assurer dans la joie et la bonne humeur le succès complet de cette manifestation.
Qu'on se le dise ! ! ! de bouche à oreilles ou par Tam-Tam....


SOYEZ NOMBREUX A CES RETROUVAILLES DE CONVIVIALITE ET DE SOUVENIRS QUI NOUS RAPPELLERONS NOTRE HEUREUSE JEUNESSE.
DITES LE A TOUS VOS AMIS ET AUTOUR DE VOUS ! ! ! A BIENTOT ...

Merci d'avance de votre participation
Le Président, J.P. ROZIER

Pour cette journée nationale, Campagnarde et conviviale,
qui se déroule au Camping Municipal d'UZES (dans le Gard).
Chacun apporte son "Couffin" ou sa "Cabassette",
sa petite table et ses chaises pliantes.
N'oubliez pas les verres pour notre éternel "Sirop de Cristal"
(se délecter avec modération entre copains)




La ka-cacophonie hollandaise
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG


       Cela ferait fuir une horde de putois si ces derniers avaient une conscience, mais chez nous, en France, cette ka-cacophonie ne semble pas inquiéter les esprits. Pourtant... pourtant, avons-nous un gouvernement digne de la Nation ? Avons-nous des Ministres qui méritent ce nom ? Je répète à l'envie mon titre, c'est de la ka-cacophonie hollandaise, novice en morale et en économie, mais qui se veut Coq gaulois, dans un poulailler de galliformes immatures.
       Laissons de côté le scooter ; les mots inappropriés ; les lois indigestes et sociétales. Ne prenons note que des dernières nouvelles d'un quinquennat épuisé au bout des deux ans. Sur le plan international, le pays est la risée du monde. Des accès d'acné juvénile nous entraînent à la guerre sans rien pour la financer... puis, retenons la farce de Merkel, faisant cadeau à Hollande un tonnelet de harengs (Canard du 14 / 05).
       Est-ce tout ? Non ! Il y a l'économie ! Voilà le gouvernement, par la voix chantante de Montebourg, qui vend PSA aux chinois, mais, comme un âne qui brait, refuse Alstom aux américains et à la Générale Electric. Il préfèrerait un accord entre Alstom surendettée et Siemens au même niveau financier, ne trouvant personne au Qatar ou en Chine. Un travail de cochon pour défendre une fierté de paon qui finira par coûter cher aux travailleurs de ces deux entreprises, même si on espère que non.
       Les socialistes ne sont pas des économistes et leur utopie n'est qu'intellectuelle.

       Est-ce tout encore ? Non ! Le genre revient en force, approuvé par Hamon et l'éducation nationale. Ils autorisent sans rire une journée " écoliers en jupe ! " C'est triste, mais il semble que des garçons acceptent ce rôle, à croire que le genre introduit par Luc Chapel, de droite UMP, et poursuivi par Peillon à gauche est dans les mœurs ! Ils fabriquent une jeunesse gastéropode, acceptant de changer un slip " kangourou " pour un string " aubade ! "
       Est-ce finalement tout ? Hollande voyage tel un canard à travers les continents ; Valls joue le taureau dans l'arène parlementaire, et voilà Ségolène Royal, tel le Sphinx sortant du bois, qui sème sa propre ka-cacophonie en s'en prenant à Sapin et Montebourg ( à juste raison avec Alstom, d'ailleurs) puis qui tourne sa veste comme on peut retourner la peau d'un poulpe en reniant ses propos.
       Ainsi va la France... Comme une véritable foire aux animaux.

Robert Charles PUIG / mai 2014       

      


Le Pape..
Envoyé par Hugues
        

               Le Pape est sur son lit de mort. Sentant sa dernière heure arrivée, il fait convoquer un assureur et un banquier, parmi les plus renommés de Rome.

              Il leur demande de venir très vite le voir, ensemble.

              Dès leur arrivée, on les conduit dans la chambre où repose le Pape et on les fait assoir de chaque côté du lit.

              Le Pape leur lance un regard intense, sourit, puis regarde au plafond. Ni l'assureur ni le banquier ne disent mot. Ils semblent touchés que le Pape ait pu penser à eux à cet instant tout en étant très intrigués.

              Finalement, l’assureur, n'en pouvant plus, demande au pape :

              "- Votre Sainteté ! Pourquoi sommes-nous là ?"

              Le Pape, rassemblant ses dernières forces, lui répond très faiblement

              " Jésus est mort entre 2 voleurs.
              Je veux faire comme Lui ... "
      



7 Mai 1954 : La chute de DIEN BIEN PHU
Par M. José CASTANO, avril 2014

« Passant, va dire à Sparte que nous gisons ici pour avoir obéi à leurs lois » (Epitaphe célèbre de Simonide de Céos (-556 -467) célébrant la vaillance et le sacrifice des 300 Spartiates aux Thermopiles pendant la 2ème guerre médique en -480)

       … 22 Avril 1961

       Diên Biên Phu, le « grand chef lieu d’administration frontalière » est habité par les Meos, rudes montagnards qui cultivent le pavot et font commerce de l’opium et par les Thaïs qui travaillent les rizières de la vallée et font du petit élevage. Cette localité, à la frontière du Laos, est reliée au reste du pays par la route provinciale 41 qui va jusqu’à Hanoï située à 250 kms et vers la Chine. C’est une cuvette de 16kms sur 9 entourée de collines de 400 à 550 mètres de hauteur et traversée par la rivière Nam Youm.

       Au début de l’été 1953, l’Indochine entre dans sa 8ème année de guerre. Le Vietminh, très mobile, se meut avec facilité sur un terrain qu’il connaît parfaitement. Son corps de bataille est de surcroît numériquement très supérieur à celui du corps expéditionnaire français et bénéficie, en outre, de l’aide sans réserve de la Chine libérée de son action en Corée depuis la signature de l’armistice, le 27 juillet 1953. C’est dans ce contexte, que le 7 mai 1953, le Général Navarre se voit confier le commandement en chef en Indochine en remplacement du Général Salan. Navarre avait un grand principe : « On ne peut vaincre qu’en attaquant » et il décidera de créer à Diên Biên Phu une base aéroterrestre pour couper au vietminh la route du Laos et protéger ainsi ce pays devenu indépendant.

       Quand les responsables français décident d’investir, la cuvette de Diên Biên Phu, ils savent pourtant que des forces régulières vietminh importantes de la division 316 du régiment 148 et du bataillon 910 occupent solidement la région depuis octobre 1952. Qu’à cela ne tienne ! L’endroit paraît idéal au commandant en chef ! Il est un point de passage obligé pour le vietminh qui ne pourra que très difficilement le contourner… De plus, il bénéficie d’un aérodrome aménagé durant la deuxième guerre mondiale par les Japonais tandis que le fond de la cuvette est une véritable plaine de plus de 100km² qui permettra l’emploi des blindés. Par ailleurs, le commandement français considérait en cet automne 1953 que le vietminh, vu l’éloignement de ses bases, à 500 kms de Diên Biên Phu, ne pourrait entretenir dans le secteur que deux divisions maximum… Il en conclut donc qu’il ne pourrait mener que de brefs combats en ne disposant, en outre, que d’une artillerie limitée qu’il sera aisé de détruire par les canons du colonel Piroth, qui s’était porté garant.

       L’occupation de la cuvette fut fixée le 20 novembre 1953. Elle fut baptisée « opération Castor ». Ce sera le plus important largage de parachutistes de toute l’histoire de la guerre d’Indochine. Vers 11 h du matin, les deux premiers bataillons sont largués : Le 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux du Commandant Bigeard et le 2ème Bataillon du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes du Commandant Brechignac. Puis arriveront : le 1er Bataillon de Parachutistes Coloniaux, deux batteries de 75 sans recul du 35ème RALP, une compagnie de mortiers de 120 et une antenne chirurgicale. Le lendemain, les légionnaires du 1er Bataillon Etranger de Parachutistes sauteront ainsi que le 8ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, des éléments du génie et le PC de l’opération (général Gilles, lieutenant-colonel Langlais avec 25 hommes). Le 22 novembre, le 5ème Bataillon de Parachutistes Vietnamiens est largué à son tour. Au soir du 22 novembre 1953, il y aura 4195 hommes dans la célèbre cuvette.

       Durant près de quatre mois, les soldats français vont aménager la cuvette en camp retranché. Les petites collines entourant le camp prennent le nom de Gabrielle, Béatrice, Dominique, Eliane, Anne-Marie, Huguette, Claudine, Françoise, Eliane, Junon, Epervier et enfin Isabelle.

       L’offensive vietminh débute dans la soirée du 13 mars 1954 par une intense préparation d’artillerie (près de 9000 coups) visant particulièrement Béatrice et Gabrielle. Le combat du tigre contre l’éléphant commençait : Le tigre tapi dans la jungle allait harceler l’éléphant figé qui, peu à peu, se videra de son sang et mourra d’épuisement.

       Le point d'appui Béatrice est écrasé par les obus de canons et de mortiers lourds. Pendant plusieurs heures il reçoit des milliers d'obus. Les abris, n'étant pas conçus pour résister à des projectiles de gros calibre, furent pulvérisés. La surprise est totale dans le camp français. Malgré un combat acharné et sanglant, au prix de lourdes pertes de part et d’autre, Béatrice, tenu par la 3/13ème Demi-Brigade de la Légion Etrangère, commandée par le Commandant Pégot, fut enlevée par les Viets en quelques heures. Un malheureux concours de circonstance favorisa cette rapide victoire vietminh : les quatre officiers dont le lieutenant-colonel Gaucher, responsables de la défense de Béatrice furent tués dès la première heure par deux obus qui explosèrent dans leur abri. En une nuit, c'est une unité d'élite de la Légion qui est supprimée. Nul n'a imaginé un tel déluge d'artillerie. La contre batterie française se révèle inefficace. Le Viêt-Minh utilisant une énorme capacité en bras, a pu creuser des tunnels en travers des collines, hisser ses obusiers et s’offrir plusieurs emplacements de tir sur la garnison sans être vu. Des terrasses furent aménagées et dès que les canons avaient fini de tirer, ils regagnaient leur abri. De ce fait jamais l'artillerie française ne fut en mesure de faire taire les canons Viêt-Minh, pas plus que les chasseurs-bombardier de l'aéronavale.

       Dans la soirée du 14 mars, Gabrielle, défendue par le 5/7 Régiment de Tirailleurs Algériens, subit un intense et meurtrier pilonnage d’artillerie. A 5h, le 15 mars, le vietminh submerge la position, dont les défenseurs ont été tués ou blessés. L’artillerie ennemie –que l’on disait inefficace- fait des ravages parmi les défenseurs sans que l’on puisse espérer la réduire au silence. Conscient de cet échec et de sa responsabilité, le Colonel Piroth, responsable de l’artillerie française se suicidera dans la nuit du 15 au 16 mars en dégoupillant une grenade.

       Cependant, la piste d’aviation, bien que pilonnée quotidiennement -mais aussitôt remise en état- permettait l’arrivée régulière des renforts. Ce pilonnage s’intensifiant, les atterrissages de jour devinrent impossibles et les appareils durent se poser de nuit dans les pires conditions. Bientôt il fallut renoncer complètement et les assiégés se retrouvèrent, dès lors, isolés du reste du monde. A noter que le 28 mars, l’avion devant évacuer les blessés de la cuvette, endommagé au sol, ne put décoller. L’infirmière convoyeuse de l’équipage, Geneviève de Galard, était à bord. Elle restera jusqu’à la fin parmi les combattants.

       Le général vietminh Giap, afin de s’infiltrer plus facilement dans les défenses françaises, fit alors intervenir des milliers de coolies dans le creusement d’un réseau de tranchées, véritable fromage de gruyère, menant aux divers points d’appui. Le 30 mars, après une préparation d’artillerie très intense et l’infiltration des viets par ces tranchées, Dominique 2 et Eliane1 furent prises. Cependant, les parachutages français continuaient encore dans la plus grande confusion. La superficie de la base aéroterrestre ayant été réduite et les liaisons avec les points d’appui encore tenus par les soldats français devenant impossibles, ces « volontaires du ciel » exposés aux feux directs de l’ennemi, connaissaient des fortunes diverses. Certains atterrissaient directement chez l’ennemi, d’autres étaient morts en touchant le sol, d’autres étaient perdus… tandis que le ravitaillement parachuté faisait la joie du vietminh en améliorant son quotidien.

       Du 9 au 11 avril, une nouvelle unité de légion, le 2ème Bataillon Etranger de Parachutistes, est largué dans des conditions déplorables et engage aussitôt une contre-attaque sur la face est. Il est en partie décimé. Les rescapés fusionnent alors avec les restes du 1er BEP reformant une unité sous les ordres du Commandant Guiraud. Le 4 mai, ont lieu les derniers parachutages d’hommes provenant du 1er Bataillon de Parachutistes Coloniaux tandis que les Viets intensifient encore leurs bombardements faisant intervenir les fameuses orgues de Staline, aux impacts meurtrier en rafales, provoquant d’énormes dégâts dans les abris minés par les pluies quotidiennes d’Avril. La cuvette disparaît dans des nuages de boue soulevée par les obus.

       Dans la soirée du 6 mai, c’est le déchaînement de l’artillerie viet et de toutes les armes dont elle dispose. Dans le camp agonisant, c’est l’apocalypse. Tout ce qui est inflammable prend feu ; les abris s’effondrent, les tranchées s’écroulent, la terre se soulève. La mort frappe sans interruption. A 23h, les taupes vietminh, après avoir creusé un tunnel de 47 mètres de long, déposent sous Eliane2 une charge d’une tonne de TNT puis se ruent à l’assaut. La résistance des défenseurs est héroïque ; ils refusent de se rendre et luttent jusqu’à la mort. Une poignée de survivants arriveront à se replier sur Eliane4 afin de poursuivre le combat. A l’aube du 7 mai, Dominique et Eliane sont tombées. Les tranchées sont jonchées de cadavres et de blessés des deux camps. Alors que le Colonel de Castries vient d’être promu général, à 10h du matin, les viets finissent d’investir les Eliane. Du côté Français, il n’y a plus ni munitions, ni réserve d’hommes mais les sacrifices continuent…

       Le Général Cogny adresse un dernier message au Général De Castries, souhaitant qu’il n’y ait ni drapeau blanc, ni capitulation. « Il faut laisser le feu mourir de lui-même pour ne pas abîmer ce qui a été fait » précise-t-il. L’ordre de cessez-le-feu tombe à 17h. Après destruction de tout le matériel et de tout le ravitaillement, le PC de Diên Biên Phu adresse son ultime message à Hanoi à 17h50 : « On fait tout sauter. Adieu ! » Quelques minutes plus tard, la division 308 du général Vuong Thua Vu fait irruption dans le PC du général De Castries. Un drapeau rouge à étoile d’or est planté sur le PC français. Diên Biên Phu est tombé mais n’a pas capitulé.

       Cette bataille fut la plus longue, la plus furieuse, la plus meurtrière de l'après Seconde Guerre mondiale durant laquelle le corps expéditionnaire Français compta près de 3 000 tués et un nombre très important de blessés. 11 721 soldats de l’Union Française furent faits prisonniers mais les effroyables conditions de détention des camps Vietminh furent telles que seulement 3 290 d’entre eux reviendront de captivité dans un état sanitaire catastrophique, squelettiques, exténués. Le destin exact des 3 013 prisonniers d’origine indochinoise ayant combattu sous le drapeau tricolore reste toujours inconnu. Il est probable qu'ils aient été exécutés systématiquement comme traîtres.

       Tous les prisonniers durent marcher à travers jungles et montagnes sur 700 km, pour rejoindre les camps, situés aux confins de la frontière chinoise. Ceux qui étaient trop faibles mouraient ou étaient achevés. Sur les 11 721 soldats, valides ou blessés, capturés par le Vietminh, plus de 70 % décédèrent pendant leur marche vers les camps ou une fois en captivité, de sous-alimentation, mauvais traitements, absence de soins, dans des régions propices à toutes sortes de maladies, ou furent exécutés sommairement. Le 21 juillet 1954, les accords de Genève mettront fin à cette guerre, instaurant une partition du pays de part et d’autre du 17ème parallèle Nord.
José CASTANO       
e-mail : joseph.castano0508@orange.fr


       Le Commandant Hélie Denoix de Saint Marc se souvient, alors que la France va quitter l’Indochine : « La plupart des Vietnamiens ne disent rien. Ils nous regardent simplement. Nous avons honte. Ils nous auraient tués à ce moment-là que nous aurions trouvé cela juste». L’un d’eux me dit : « Alors, mon capitaine, vous nous laissez tomber ? » Je ne réponds rien ! »

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Français, n’oubliez pas l’Indochine
et le sacrifice de milliers de nos soldats !

60ème anniversaire de la chute de Diên Biên Phu

Cliquez sur ces liens (ctrl + clic) :

http://www.anapi.asso.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=106%3Ale-monument-de-dien-bien-phu&catid=35%3Alanapi&Itemid=123&lang=fr
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Prisonniers du Vietminh... sur le site de l'amicale du 8e RPIMa...
http://amicale8rpima.e-monsite.com/pages/la-photo-du-mois/mai-2013.html
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       Extrait d’une lettre prémonitoire du Maréchal De Lattre de Tassigny au Général Salan (1952)

       « Si nous perdons ici (Indochine), tout s’écroulera ; nous avons en face de nous des adversaires qui ne se contentent pas de tuer des soldats, ils font la guerre aux âmes.

       Le lavage de cerveau, l’endoctrinement des prisonniers, les manifestes que les Viets font signer aux officiers captifs sont des choses terribles.

       C’est une guerre qu’il ne faut pas perdre, sinon le jeu maudit continuera en Tunisie, en Algérie, dans toute l’Afrique et peut être même un jour en France... »

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       « Si j’ai pu pendant cinq ans, seul à l’autre bout du monde, avec une poignée de Français, garder l’Indochine à la France, c’est au Maréchal que celle-çi le doit. On sait ce que les usurpateurs, qui furent en même temps ses bourreaux, ont fait après lui de l’Indochine et de l’Empire ! » Amiral DECOUX, Gouverneur Général de l’Indochine (1940 – 1945) (Octobre 1952)
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LETTRE OUVERTE
Par Roger HOLEINDRE

Le 29 avril 2014

- aux antimilitaristes traitres à leur pays
- aux pleureuses professionnelles
- et aux défaitistes… jamais lassés de raconter des inepties      

                 Le centenaire de la déclaration de la guerre de 14-18 a permis à toute cette chienlit de déverser aussitôt, par médias interposés, des tombereaux de mensonges et de lamentations sur le sort des poilus de la Grande guerre… qui soi-disant… devait être la dernière.

        Bien sûr, notre président de la République, entre deux rendez-vous galants, y a été aussi des sa pleurnicherie. Mais, comme pour les premiers cités, pas un mot de bravoure… de patriotisme… d'élan national.
        Il n'y avait donc en 1914 que des "veaux" menés à l'abattoir !
        Il est quand même scandaleux que tous ces gens, adeptes du dénigrement permanent, qui ont fait perdre à notre pays les notions de fierté et d'honneur… qui ont falsifié notre histoire, et pour qui la France a toujours tort, soient ceux qui donnent le tempo de la décadence à notre jeunesse. Celle-ci d'ailleurs ne sait plus d'où elle vient… et surtout… où elle va !
        Si la vérité doit être dite sur cette guerre qui vit des tueries sans nom, et où nos soldats paysans montrèrent leur courage et leur abnégation… il est bien certain que de nombreuses erreurs commises les premiers mois de la guerre furent imputables au fait que le pouvoir civil avait promu un certain nombre d'incapables choisis pour leur seul "républicanisme"… au détriment de soldats de grande valeur, mais fichés par les francs-maçons comme catholiques pratiquants.
        Il est aussi très significatif que, dans chacune de ces émissions, le nom du maréchal Pétain ne fut jamais prononcé, alors qu'il fut incontestablement un des principaux acteurs de la victoire et l'un des plus humains de nos généraux.

        Il se trouve que cette année du centenaire de ce gigantesque conflit est aussi le soixantième anniversaire de la fin de la guerre d'Indochine, et donc de la chute de Dien Bien Phu.
        Au nom de mes amis, anciens du Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient… qui devait devenir l'Armée d'Indochine, je tiens à préciser à ces raconteurs d'histoire, que nous, "les anciens d'Indo", nous n'avons besoin ni de leurs pleurs, ni de leurs regrets.
        Le seul commentaire que j'ai entendu à ce sujet à la télévision était celui d'un olibrius qui, faisant parler des soldats de cette longue et lointaine guerre… les amenait à déclarer… " Ils nous ont volé notre jeunesse ! "
        J'ai fait trois séjours complets en Indochine en unité opérationnelle, donc pendant plus de dix ans. Je n'ai jamais entendu un seul soldat déclarer ce genre d'élucubration. Nous étions tous volontaires… sachant pour la plupart d'entre-nous… exactement… pourquoi nous nous battions.

        Dès la première année du conflit, nous avions compris qu'il ne s'agissait plus d'une guerre de reconquête coloniale… mais d'une lutte à mort contre les communistes asiatiques… des fous furieux ! Officiellement certes, Ils proclamaient, leur désir d'indépendance et de liberté… mais en fait ne voulaient qu'une chose… instaurer une dictature communiste au Viêt Nam… au Cambodge... et au Laos.
        Il est quand même un fait irréfutable… Jamais… nulle part… sur la grande terre… le communisme n'est arrivé au pouvoir démocratiquement !
        Il est aussi incontestable, que jamais les peuples des trois pays de la fédération indochinoise n'ont désiré être "libérés" par les hommes d'Ho Chi Minh, de Giap et de Pham Van Dong.
        Alors, messieurs, racontez ce que vous voulez sur la guerre de 14-18… mais "lâchez-nous les baskets" au sujet de la guerre d'Indochine !
        Nous avons fait cette guerre… terrible par moments… pour empêcher la mainmise marxiste sur des populations laborieuses dont des centaines de milliers se battaient à nos côtés, et n'ont jamais trahi.
        Si vous voulez vraiment vous inquiéter des horreurs de cette guerre… de ses tueries… de ses goulags… de nos milliers de copains de toutes races et de toutes religions morts de désespoir dans les camps vietminh… penchez-vous donc sur la trahison généralisée qui, pendant huit longues années a été le fait de vos copains d'hier. Nous, nous n'oublions pas… qu'à plusieurs reprises le général Giap… désespéré par la résistance et l'allant de nos troupes, a déclaré… Si nous désespérions… la lecture des journaux français nous rendait le moral…
        Oui, nous… personne ne nous a volé notre jeunesse ! C'est avec enthousiasme que nous sommes partis… délivrer l'Indochine de l'occupation japonaise… ensuite, pour la ramener dans l'Empire français… puis dans l'Union française… aidés par les gens de ces pays, pour empêcher la mainmise des fanatiques sur ces terres meurtries, mais qui furent paradisiaques.

        Nous, la seule chose qui nous intéresse, c'est de savoir que ce n'est pas à Dien Bien Phu, mais à Paris que cette guerre a été perdue.
        Je le répète… nous, nous savions pourquoi nous nous battions. Le gouvernement français qui nous avait envoyés là-bas, ne l'a jamais su ! Mais il n'y eut jamais en Indochine de "quillards" ni d'adeptes de la FNACA.
        Ce que nous reprochons encore aujourd'hui à nos gouvernants, soixante-dix ans après le début de la guerre, c'est de ne pas nous avoir défendu face à la trahison des communistes prétendument "français". Ceux-là même qui ont travaillé avec nos ennemis asiatiques, comme ils avaient "collaboré" avec les nazis, tant que leur patron, Joseph Staline, s'était acoquiné avec Adolf Hitler.
        
        Matériel saboté… Renseignements militaires fournis à l'ennemi… Notes signalétiques récupérées par les cellules communistes en France… sur tous nos prisonniers… et fournies à leurs geôliers. Collectes de sang sabotées… Blessés jetés des trains dans des gares françaises !
        Pour nous, ce n'est que cela qui compte, car nous avions fait don de notre jeunesse, de notre allant et de notre patriotisme à la France.

        Nous, anciens d'Indochine, pour la plupart à l'orée de notre vie… là, et là seulement, est notre regret le plus sincère… N'avoir pas été aimés par notre patrie que nous servions avec honneur et fidélité !
        Comme le disait fort justement le commandant Guillaume, le célèbre "Crabe-Tambour", qui comme nous tous a aimé ce pays et ses peuples travailleurs… de tout son cœur… de toute son âme… et qui en avait fait sa devise de soldat de France, que beaucoup d'entre nous ont repris à leur compte…
                Mon âme à Dieu…
                Mon corps à la patrie…
                Mon honneur à moi !

        Oui, messieurs les "anti tout", lâchez-nous les baskets, et laissez nous avec nos souvenirs… dans lesquels vous n'avez rien à voir !
Roger HOLEINDRE        
Président du Cercle national des Combattants        
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LE CORBEAU & LE RENARD
Journal L'Impartial d'Oran 29 avril 1896

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Edition Electorale

Un ouvrier français s'en allant au matin,
Pliait en quatre son suffrage,
Quand X... Frère Trois-Points, flairant son bulletin,
Lui vint tenir à peu près ce langage
" Hé ! bonjour, cher concitoyen,
Que je t'aime aujourd'hui ! Que je te veux du bien
Sans mentir, si ton vote
Correspond bien à ta jugeotte,
Tu voteras pour moi.
Je t'en donne ma foi,
Becs de gaz, urinoirs, vont surgir dans ta rue,
Je supprime l'octroi ;
Je parlerai pour que l'on diminue
L'Impôt qui pèse sur l'ouvrier endetté... "
         

A ce discours doré, l'ouvrier ne résiste,
Et victime de sa bonté
Il va voter pour ce fumiste.
Or, le Frére Trois-Points fut élu, chose triste…
Quand il fut en famille, il dit : " Mes bons garçons,
Apprenez que les Francs-Maçons
Etant sans foi, sont encor sans scrupule !
D'ailleurs, pourquoi le peuple est-il si crédule ?
Tout comme Mesureur, je me f..iche de vous !
Se dire conseiller est un titre si doux !
laissez-moi, bien tranquille,
Me désintéresser des besoins de la ville "


L'électeur reprenant ses sens,
Jura, mais un peu tard, d'élire d'autres gens.
LASOURCE          



1961 : pourquoi le putsch d'Alger....
Envoyé par M.Jacques CATALDO, avril 2014

1961 : pourquoi le putsch d'Alger de militaires français contre la politique du général de Gaulle a échoué

       Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, André Zeller, ancien chef d’état-major de l'armée de terre, participe au coup d'Etat d'Alger avec les généraux Challe et Jouhaud, bientôt rejoints par le général Salan. Ce coup de force vise à maintenir l'Algérie dans la République française. Le 23 au soir, le général de Gaulle apparaît en uniforme à la télévision. Ses formules choc donnent un coup d'arrêt à l'opération. Le 6 mai à Alger, André Zeller se met à la disposition de l'autorité militaire. Incarcéré à la prison de la Santé, il est condamné à 15 ans de détention et à la privation de ses droits civiques par le haut tribunal militaire. Transféré à la maison centrale de Clairvaux puis à la prison de Tulle, il est libéré par décret du président de la République le 13 juillet 1966, à 68 ans. Extrait de "Journal d'un prisonnier", aux éditions Tallandier.

       Bonnes feuilles


       Dès leur arrivée dans la nuit du 20 au 21 avril 1961 débute pour les deux généraux, embarqués dans une aventure dont ils ne maîtrisent ni les tenants ni les aboutissants, la série de déceptions qui va conduire à l’échec de leur action. Alors qu’ils s’attendaient à prendre immédiatement la direction des opérations, le général Challe comme commandant en chef des forces militaires, le général Zeller comme responsable de la vie quotidienne et des approvisionnements d’une Algérie provisoirement coupée de la métropole (Jouhaud et Salan étant chargés des rapports avec la population), leur avion, après s’être posé à l’aéroport de Maison- Blanche, repart pour Blida.
       Ils y passent la nuit dans l’appartement d’un parachutiste, avant d’être conduits dans une villa de la banlieue d’Alger où ils prennent connaissance du plan établi par les capitaines et commandants qui ont préparé sur place le coup de main. La journée du 21 avril, qui devait être celle de la mise en oeuvre du mouvement, est une journée de conciliabules entre officiers qui, avant de prendre parti, tiennent à s’assurer de la réalité de la présence des généraux. C’est ainsi que Challe doit s’employer à convaincre le commandant Hélie Denoix de Saint Marc, qui commande par intérim le 1er régiment étranger de parachutistes, de participer au mouvement alors que cette unité est la clé de voûte de l’opération prévue sur Alger. Il en va ainsi pour de nombreux officiers qu’on disait gagnés au coup de main. D’autre part, Challe et Zeller constatent que bien des hommes qui s’étaient déclarés très favorables au putsch se sont éclipsés, découvrant l’urgence d’une inspection au Sahara, d’un voyage impossible à remettre, d’une permission indispensable. Les deux généraux touchent du doigt une réalité qu’ils n’avaient pas envisagée. S’il est peu douteux que la très grande majorité des cadres militaires sont partisans du maintien de l’Algérie dans l’ensemble français, il ne s’ensuit pas pour autant que tous envisagent pour y parvenir de se placer dans l’illégalité au risque de mettre en jeu leur carrière, tout du moins tant qu’il n’est pas certain que les putschistes l’emportent.

       Or dans la journée du 21 avril, alors que les tractations se poursuivent, les autorités civiles et militaires sont alertées et des dispositions sont prises pour s’opposer à la tentative. Néanmoins, dans la nuit du 21 au 22 avril entre 2 et 5 heures du matin, le 1er REP venu de Zéralda sous le commandement de Denoix de Saint Marc et les commandos parachutistes du commandant Robin s’emparent des points stratégiques d’Alger et de sa banlieue sans rencontrer de résistance. Pendant que des troupes venues de Tébessa, de Philippeville, d’Aumale convergent vers Alger, le commandant en chef, le général Gambiez, et le délégué général Jean Morin sont arrêtés par les insurgés. Au matin du 22 avril, Alger est aux mains des putschistes. À 6 heures, Challe et Zeller s’installent au quartier Rignot, siège de l’état- major interarmes. En apparence, le coup de force a réussi.

       Toutefois, Alger n’est pas toute l’Algérie et l’espoir caressé par Challe et Zeller de voir les différents commandants de zones et de corps d’armée se joindre au mouvement va se trouver démenti. C’est que les mutations opérées en Algérie après la semaine des barricades ont conduit au remplacement des généraux les plus notoirement favorables à l’Algérie française par des hommes plus proches du pouvoir, plus disciplinés ou plus soucieux de leur carrière. Aussi les nouveaux maîtres d’Alger se heurtent- ils à des refus nets, des dérobades, des atermoiements. Zeller lui-même ne peut prendre les fonctions qui lui ont été confiées et doit passer la journée du 23 avril, à la demande de Challe, à convaincre le général Gouraud. Celui-ci, ancien major général de Zeller, commandant du corps d’armée de Constantine, s’était dit très favorable au mouvement. Mais, après la visite du général Olié, resté fidèle à de Gaulle, il change d’avis et se déclare loyal au gouvernement. Zeller se rend alors à Constantine, bien que Gouraud ait souhaité qu’il ajourne sa visite, et il doit exercer sur lui une forte pression pour finir par arracher littéralement sa signature au bas d’un document attestant qu’il se place aux ordres de Challe.

       Pendant que Challe tente d’obtenir les ralliements nécessaires, Zeller prend contact les 23 et 24 avril avec les responsables des services de la Délégation générale pour connaître le bilan des ressources de toute nature afin que l’Algérie, séparée de la métropole, puisse vivre en autarcie le plus longtemps possible. Les directeurs de services refusent de donner leur signature et leur collaboration directe, mais acceptent de mettre leur personnel à la disposition des généraux.

       Les choses n’iront pas plus loin. L’opération était fondée sur l’idée que le gouvernement, comme l’avait fait celui de la IVème République en mai 1958, entrerait en négociation avec les nouveaux maîtres d’Alger. C’était confondre les régimes. Au défi lancé par les généraux à son autorité, le général de Gaulle répond le 23 avril à 20 heures par un discours radiotélévisé d’une grande fermeté, prononcé en uniforme. En quelques termes méprisants, il condamne l’entreprise des généraux : « Un pouvoir insurrectionnel s’est établi en Algérie sur la base d’un pronunciamiento militaire… Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité : un groupe d’officiers partisans ambitieux et frénétiques. Ce groupe et ce quarteron possèdent un savoir- faire expéditif et limité… Leur entreprise conduit tout droit à un désastre national. » Viennent ensuite les ordres sans réplique qui attestent que le chef de l’État n’a pas la moindre intention d’entrer en discussion avec les putschistes : « Au nom de la France, j’ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer partout la route à ces hommes- là, en attendant de les réduire. J’interdis à tout Français, et d’abord à tout soldat, d’exécuter aucun de leurs ordres. » Et pour faire bonne mesure, le général de Gaulle décide de faire jouer l’article 16 de la Constitution qui, en cas de crise grave, lui permet de prendre des mesures exceptionnelles.

       Dès le 24 avril, les effets de cette fermeté se font sentir. Les hésitants se montrent désormais fermés à toute velléité de ralliement, les attentistes, qui, sans s’engager, ont laissé leurs subordonnés rejoindre le mouvement, rappellent leurs unités en route pour Alger, les légalistes campent sur leurs positions. Lorsque, dans l’après- midi du 24, les quatre généraux apparaissent au balcon du gouvernement général, les acclamations de plusieurs dizaines de milliers d’Algérois dissipent difficilement l’anxiété qui les étreint à l’idée que, loin de s’étendre à l’ensemble de l’armée d’Algérie, le putsch est en train de s’essouffler. Le 25, dans l’après- midi, tout est joué. Challe fait connaître à ses trois collègues qu’en raison de l’inertie par laquelle la grande majorité de l’armée a accueilli le soulèvement, il considère que celui- ci a échoué et, en conséquence, qu’il a décidé d’y mettre fin, de se livrer aux autorités et d’assumer la responsabilité entière du mouvement. Pendant que Salan et Jouhaud décident de continuer le combat pour l’Algérie française en plongeant dans la clandestinité, Zeller, hésitant sur la conduite à suivre, se met en civil et se réfugie chez son beaufrère, puis dans un couvent. Il y apprend que le 26 avril un mandat d’arrêt a été délivré contre lui pour « usurpation et rétention illégale d’un commandement militaire, organisation et direction d’un mouvement insurrectionnel, fourniture d’armes, munitions, instruments, subsistances et intelligence avec les Directeurs ou commandants de ce mouvement ». Le 6 mai, après avoir appris l’arrestation du général Gouraud que son intervention a conduit à rallier le putsch, André Zeller décide à son tour de se livrer aux autorités. Transféré à Paris, il est incarcéré à la Santé où la procédure d’instruction débute le 10 mai. Sur rapport du Premier ministre Michel Debré, du ministre des Armées Pierre Messmer, du garde des Sceaux ministre de la Justice Edmond Michelet, un décret du président de la République le défère le 20 mai 1961, ainsi que les trois autres généraux du « quarteron », devant le haut tribunal militaire créé le 27 avril 1961 afin de juger les responsables du putsch.

       Extrait de Journal d'un prisonnier, André Zeller, aux éditions Tallandier, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.
       
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GENDARMES MOBILES, COMPLICES DU FLN en 1962
Envoyé par Mme Saurel Eliane

 Ce témoignage corrobore les faits évoqués par JORDI dans son livre : Les disparus civils européens de la Guerre d’Algérie :   

" Silence d’Etat "
                  La date des faits se situe au mercredi suivant la fête des pères 1962 (mois de juin). Je me trouvais en fonction au Commissariat de Police de Saïda en qualité de Gardien de la Paix. Un collègue de mon service, Roland Hamel, qui possédait une 4 CV. Renault, avait consenti à m'accompagner à l'aéroport de La Sénia afin que je puisse revoir mon épouse et mon fils avant leur départ pour la métropole.

       Nous sommes arrivés à Oran par Gambetta. Je conduisais et j'ai pris la direction de La Senia. Tout s'est très bien passé. Nous sommes arrivés à La Senia vers 13 heures 30. J'ai demandé à voir mon épouse à l'entrée de l'aéroport et elle est arrivée avec notre fils vers 14 heures. Nous sommes restés ensemble pendant une heure environ : j'avais appris que son embarquement était prévu dans le courant de la soirée; et c'est ce soir-là qu'ils ont quitté Oran à destination de Marignane où ils sont bien arrivés. Il pouvait être donc 15 heures lorsque Roland Hamel et moi-même avons quitté l'aéroport de La Senia à destination d'Arzew.

       Je conduisais la 4 CV. Renault, circulant vers le centre ville, afin de nous rendre à Arzew en passant par Gambetta. Au carrefour nous avons aperçu un half-track et une automitrailleuse, de face et sur la gauche, en quinconce, avec quatre à cinq gardes mobiles en protection au sol et l'un d'eux s'approchant des véhicules pour interpeller les occupants. Le serveur de la mitrailleuse de l'half-track était en position de tir et assez irrité. Cela allait très vite et nous n'avons pas eu le temps de nous interroger !... Il pouvait y avoir un ou deux véhicules devant nous.

       A notre tour, le garde mobile s'est approché de moi et je lui ai fait savoir que nous étions tous deux policiers à Saida. Il a alors crié à l’attention du serveur de la mitrailleuse : "II y en a deux là"... Et aussitôt un arabe en tenue militaire est apparu de derrière l'half-track et l'A.M. pour arriver vers nous au pas de gymnastique; comme cela s'était produit pour les véhicules qui nous précédaient. Il s'est installé à l'arrière de la 4 CV. armant la MAT 49 qu'il portait et dont le canon touchait ma tête. Au moment où j'ai démarré, sur l'ordre de notre convoyeur, j'ai entendu le serveur de la mitrailleuse dire :

       "deux de moins à dédommager en France"...

       Nous étions pris au piège, suivant le ou les véhicules qui nous précédaient et suivis de la même façon par d'autres voitures. C'est pratiquement en cortège que nous sommes arrivés dans un des P.C. du F.L.N. de la ville nouvelle (Village nègre); Roland Hamel se trouvant en position de passager avant. Je me souviens qu'il n'y avait pas de circulation en sens inverse... Ce campement était installé, pour ce dont je me souviens, dans une impasse avec un parking assez large, clos à droite par un mur pouvant constituer l'arrière de garages dont les portes donnaient dans la rue ou l'impasse parallèle; et bordé gauche et au fond par des pavillons. Je pense qu'il s'agissait d'une impasse parce que le pavillon où nous allions être détenus se situait en bout et en travers de la chaussée et du parking sur lequel nous sommes arrivés. Cette impasse ne se situait pas sur l'artère principale.

       Sur les indications de notre convoyeur, j'ai tourné une fois à gauche en rentrant dans la ville nouvelle, et une fois à droite à environ deux à trois cents mètres, puis à nouveau à droite pour nous retrouver vraiment dans ce camp retranché...

       Sur le rétroviseur intérieur j'avais remarqué que notre convoyeur avait le doigt sur la détente. Il avait environ la trentaine d'années et il paraissait sûr de lui. J'ai commencé à lui parler lentement en arabe, lui faisant remarquer qu'il avait le doigt sur la détente et qu'un "accident regrettable" pouvait toujours arriver en roulant. Je l'ai alors prié de quitter son doigt de la détente, ce qu'il a fait lentement. Puis je lui ai demandé de me confirmer si nous allions vers un P.C. du F.L.N. Il a répondu par l'affirmative. Toujours en arabe et très lentement, je lui ai dit que je voulais avant toute chose parler à un responsable; lui précisant que mon père avait servi dans la même unité que Ahmed Ben Bella, en Italie, et qu'il serait regrettable pour tous qu'il nous arrive quelque chose... Il m'avait alors promis de faire le nécessaire et nous avons eu beaucoup de chance.

       Dès notre arrivée, plusieurs individus se sont rués vers notre véhicule comme sur tous les véhicules qui nous précédaient (un ou deux) et qui nous suivaient (beaucoup plus); j'ai encore à l'esprit l'image de l'individu qui arrivait vers moi, débraillé, veste ouverte, un couteau de boucher passé dans la ceinture avec encore du sang frais sur la lame... Et à proximité, sur notre gauche, un groupe d'individus formant un rond au centre duquel un ou plusieurs Français étaient en train de se faire égorger...

       Cette situation était générale dans ce campement sur 200 à 250 mètres environ.

       Notre convoyeur est sorti rapidement et s'est interposé énergiquement à l'adresse de ceux qui se ruaient vers nous. Ces derniers ont marqué un temps d'arrêt et le convoyeur nous a demandés de descendre, les mains en l'air, de manière à nous faire désarmer. Nous portions tous deux nos armes de service et je l'avais dit à notre convoyeur avant d'arriver. C'est pendant cette opération que j'ai aperçu, quatre à cinq voitures derrière nous, un ami d'Arzew... Il était conduit "manu militari" dans notre direction... Il s'agit de François Perles, propriétaire et exploitant du cinéma "L'Eden" d'Arzew.

       A partir de là les choses ont été très vite. On m'a demandé d'avancer vers un pavillon qui se trouvait en face de nous. J'ai exigé que mon collègue reste avec moi. C'est ainsi que nous avons été tous les deux conduits au 1er étage. Alors que nous gravissions l'escalier, j'ai pu apercevoir François Perles qui était dirigé vers le sous-sol de ce même pavillon; pour entendre presque aussitôt trois coups de feu claquer... J'ai compris qu'ils l'avaient tué...

       Présenté au responsable qui s'est avéré être un "religieux" faisant autorité (Alem ou recteur de mosquée), je n'ai pas eu de mal à m'entretenir avec lui pour avoir appris le "coran"... Je lui avais proposé de prendre attache avec mon chef de brigade de Saïda, le brigadier Seddiki, que nous tenions depuis peu pour être le responsable du F.L.N.; mais surtout avec le poste de commandement de Ahmed Ben Bella. Il m'a demandé certaines précisions à ce sujet et je lui ai dit ce que je savais, Ahmed Ben Bella et mon père faisaient partie de la même compagnie de tabors. Ben Bella commandait la 3e section et mon père la 4e. Ils avaient fait Monte Casino ensemble... et avaient gardé de bons et loyaux souvenirs de combattants. Enfin, peu de temps avant, mon père m'avait demandé de ne pas hésiter à en user en cas de difficulté. Ce responsable, âgé de 35 à 40 ans environ, à l'époque, était bien mis de sa personne. Sur photo d'époque, je pourrai le reconnaître. Il avait un coran à la main lors de notre entretien. Il nous a laissés à la garde de deux militaires en armes, dans cette pièce quasiment vide, regardant le mur; alors que notre convoyeur était reparti dès notre prise en charge.

       Pendant ces deux heures, sans parler ni nous retourner, nous avons entendu les départs et arrivées de véhicules, les cris, les coups de feu qui se répétaient, et toutes ces clameurs nous renseignaient sur la tuerie qui se commettait...

       Deux heures après, environ, entre 17 heures et 17 heures 30, le "responsable" est revenu en me précisant qu'il n'avait pas pu avoir Saïda en raison d'une coupure des communications téléphoniques; mais il avait pu obtenir le poste de commandement de Ahmed Ben Bella, et il nous apprenait aussitôt qu'il nous libérait... Dans la mesure où ses renseignements auraient été négatifs, dès son arrivée nous aurions été abattus, sans discussion... Il nous a demandés de le suivre. Nous sommes sortis du pavillon et nous avons pu constater que la même "effervescence" régnait dans le campement. Notre véhicule avait été déplacé et garé plus près du pavillon. J'ai pris le volant, Roland s'est installé à la place passager-avant, et le responsable est monté à l'arrière. Nous avons quitté ces lieux, que je ne puis situer exactement, et c'est sur les indications de ce "responsable" que nous avons abouti "avenue ou boulevard" de Lyon.

       Peu avant la mairie, en venant de la ville-nouvelle, le "responsable" m'a demandé de m'arrêter. Il nous a rendu nos armes de service, chargeurs vides, et les cartouches en vrac. Il est descendu du véhicule et nous a souhaités bonne chance... J'ai donc pris la direction d'Arzew. Arrivés devant le boulevard Front-de-mer, nous nous sommes arrêtés pour nous détendre et nous remettre de nos émotions.

       C'est là aussi, en contrebas du boulevard, que nous avons vu des hommes tirer à la roquette sur les réservoirs de carburant situés à droite du port... et prendre feu... il s'agit de ceux qui n'avaient pas encore été détruits...

       Nous avons repris la route en direction d'Arzew où nous sommes arrivés vers 19 heures, chez mon oncle, François Cano, a qui nous avons relaté les faits. Avec lui, nous sommes allés prévenir une autorité et nous sommes allés aviser le frère de François Perles : Michel. Je ne lui ai rien caché en ce qui concernait François, à savoir que j'avais bien entendu trois coups de feu et que je pensais qu'il avait été tué. Il n'a plus été revu vivant... Le lendemain, Roland et moi-même avons rejoint Saïda... où nous avons signalé les faits au commissariat de police...

       Peu de jours après, le 29 juin 1962, dans la matinée, avec seize de mes collègues, pratiquement tous pieds-noirs, j'ai été invité à quitter le territoire algérien en raison de l'évolution politique et par mesure de sécurité...

       En clair, il nous avait été dit que nous faisions tous l'objet d'un jugement de condamnation à mort rendu par le tribunal permanent des forces de l'A.L.N. : c'est alors que j'ai compris toute la chance que nous avions eu... le responsable religieux n'avait pas pu obtenir téléphoniquement notre chef de brigade qui est devenu peu de temps après commissaire de police à Saïda... Et il devait avoir connaissance de cette condamnation me concernant...

       Dès ma sortie du bureau de l'officier de paix Abed Djillali, j'ai rencontré Hamel Roland qui m'a aussitôt remis les clefs de sa voiture pour quitter Saïda avant midi... Il l'a récupérée à Arzew, chez mon oncle, par la suite...

       Par ailleurs, l'administration a obligé chacun de nous à se rendre à la préfecture d'Oran à l'effet de récupérer le certificat de cessation de paiement; faute de quoi, nous avaient-ils dit, nous ne pourrions pas recevoir notre traitement en arrivant en France. Or, le jour où j'ai quitté le port d'Oran, le 4 ou le 5 juillet, sur l'EI-Djézaïr, quinze collègues venant d'un peu tous les environs avaient été tués et pendus aux crochets de bouchers de l'abattoir.

       Cette pièce administrative ne comportait pas d'obligation à signature de l'intéressé; et, par conséquent, l'administration aurait très bien pu transmettre ce document, par courrier, au lieu d'affectation connu depuis quelques jours déjà... Il faut y voir là, sinon un moyen certainement une occasion de faire éliminer beaucoup d'entre nous !...

       Par conséquent, la date de la fête des pères de juin 1962 et la date du départ réel de "L'EI-Djézaïr" (NDLR : le 5/07) me permettraient d'être formel sur les dates de ces faits. Un plan d'Oran de l'époque, permettrait peut-être de situer le P.C. du F.L.N. où nous avons été conduits; ainsi que l'endroit exact où nous avons été interceptés par les gardes mobiles agissant de concert avec le F.L.N.

       Je vous donne donc mandat à l'effet de faire valoir le présent témoignage, dans le cadre de l'information ouverte contre le Général Katz, et contre toute autre personne qu'elle révélerait; voire même par le dépôt de plainte pour tentative d'assassinat à mon encontre puisqu'elle n'a raté son effet que par des circonstances indépendantes de la volonté des gardes mobiles agissant de concert avec le F.L.N. Je pense que Roland Hamel pourrait aussi me suivre dans cette voie. Je vous laisse donc le soin de mettre en forme le témoignage ou la plainte que vous aurez décidé après vérification des faits.

       Je persiste et signe les présents feuillets pour valoir ce que de droit, affirmant qu'il s'agit de l'expression de la vérité, sans haine ni passion, ou autre intéressement de quelque nature que ce soit.
André RASTOLL        
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PHOTOS DE BÔNE
De BÔNE
Envoi de Mrs. Pierre Cameleyre et Louis Di Rosa


Cet envoi de photos de Bône a été fait par Mrs Pierre Cameleyre et Louis Di Rosa du site de Djidjelli
Vous pourrez y faire une visite
ICI photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
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photo de M. Pierre Cameleyre
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Une touchante histoire d'amour
Histoire Envoyée par Eliane


       Un très vieil homme était étendu, mourant, dans son lit. Soudain, il sentit l'odeur de ses biscuits favoris aux pépites de chocolat.

       Il rassembla le peu de forces qui lui restaient pour se lever. Se tenant au mur, il se dirigea hors de la chambre. Et avec grands efforts, il descendit l'escalier en tenant la rampe avec ses deux mains.

       Respirant péniblement, il se tint dans le cadre de porte regardant vers la cuisine. S'il n'avait pas été à l'agonie, il se serait cru déjà rendu au ciel.

       Là, dans la cuisine, sur la nappe, il y avait des centaines de ses biscuits favoris. Était-ce le ciel ? Était-ce un acte héroïque de sa femme dévouée désirant qu'il quitte ce monde en homme heureux ?

       Dans un ultime effort, il rampa vers la table.

       Se soulevant péniblement avec ses mains tremblantes, il tenta de prendre un biscuit.

       Soudainement, il reçut un coup de spatule que lui donna sa femme.

       « Touche pas ! c'est pour l'enterrement » dit-elle.

       Argjhhhh !!



LE 13 MAI
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG
De gouvernement.COM... à gouvernement.COUAC ! (Titre d'après V.A. n°4037)

       J'y pense, comme je me souviens du 26 mars ou du 5 juillet 1962.
       Des dates qui soulignent combien notre combat de chaque jour, chaque instant est important pour que notre mémoire tellement meurtrie par la France politique ne soit pas enterrée.
       Ce 13 mai 1958, devait être un jour d'espoir. Tout a été différent.
       Je pense au soldat romain qui donna un coup de lance au corps meurtri du Christ. Un sacrilège ! Les Pieds-noirs, c'est un " Je vous ai compris ", qui nous meurtri, entraînant notre fin et notre Exode. Un coup mortel mais... était-il inattendu ?
       Aujourd'hui je me rappelle encore de cette année 1958... Ce 13 mai.

       Ah ! Les souvenirs… Nous étions quelques-uns à fréquenter les môles du port d'Alger… Toujours la même équipe de Gautier ! Nous avions nos habitudes en dehors de la piscine mythique du R.U.A… que nous trouvions trop snob.
       La Méditerranée m'attirait. Je suis toujours sensible à sa présence… Il me semble que jamais je ne pourrais me passer de son spectacle, de ses vagues au goût d'algues et de sel…
       Ces images me rappellent les longues journées d'été sur la plage du Lido. Toute la famille une fois encore se retrouvait et c'était de longues discutions, des rires et quels repas ! Toujours préparés par Mémé Sportiello, maîtresse de son domaine : les fourneaux ! Il y avait aussi les brochettes de Fort de l'eau ! Un parfum d'abats grillés, de merguez, sur la grande place noire de monde en fin d'après midi. La dégustation des viandes au barbecue, un feu de bois odorant, s'accompagnait d'un rosé frais ou du traditionnel anis blanc !

       En France, fin 62, j'ai voulu goûter aux brochettes du côté du vieux port de Marseille… Quelle déception de voir dans mon assiette cette brochette épaisse, ces morceaux de viande gros comme des œufs de pigeons et qui n'avaient rien de comparable avec nos fines et élégantes brochettes d'agneau ou d'abas, cuites au feu de bois et dont nous nous régalions d'avance rien qu'à leur odeur de viande grillée ! Voilà la différence : culinaire !

       Je me raconte au passé, mais ce n'est plus de la nostalgie : c'est un devoir de mémoire. C'est affirmer que tout n'était pas noir, tout n'était pas "négatif" dans cette vie antérieure, malgré ces rites et ces mœurs qui nous séparaient les uns des autres. Pourtant je ne sais pas que mon pays se meurt… Dans le bled et l'Ouarsenis, dans les montagnes du Constantinois, le F.L.N. tue et massacre les arabes des autres partis politiques, sans se priver d'assassiner les européens des fermes isolées. Les attentats, les contre-attentats… Les bombes des terroristes; les cinq coups de feu de la vengeance O.A.S…
       Mon pays que devenais-tu ? Que deviens-tu ? Qu'es-tu devenu !

       Pourquoi tant de français continuent-ils à ne rien comprendre de cette période et à la dévaloriser ? Nous sommes devenus les complexés du colonialisme, parce que pour certains "historiens" et hommes politiques, seules les lois de gauches sont bonnes. Une tendance soutenue par De Gaulle et Chirac, à l'idéologie socialo-humaniste... et aveugle !

       La France occulte sa fierté de patriote, celle du nationalisme au profit du néant, en reniant au pays le droit d'être considéré comme une grande nation.
       N'avions-nous que des torts en Algérie ? Qui a torturé, massacré, tué pour prendre un pouvoir dictatorial ? Qui maintient de nos jours un peuple jeune mais désargenté en position de faiblesse et d'assistance malgré la richesse de son sous-sol que se partagent quelques oligarques en place depuis l'indépendance ?
       Où est la démocratie, là-bas ? En 2014, il y a des attentats, des bombes et des morts.

       Malgré les crimes et tous les drames vécus par notre Algérie, je n'envisage pas un jour mon départ d'Alger. Je ne peux pas y croire parce que la population européenne s'élève à plus d'un million d'habitants. Un tiers sont des actifs. Parmi eux, les colons ne sont que vingt à vingt cinq mille. Pour beaucoup, leurs ancêtres ont créé et fait fructifier cette terre ! Cinq à six mille possèdent des domaines agricoles qui dépassent les cent hectares. Seulement quelques domaines spécialisés dans les cultures intensives comme la vigne par exemple, s'étendent sur des surfaces de plusieurs centaines d'hectares. Ils se comptent en petites dizaines et appartiennent à des grands noms de la politique et de l'économie du pays.

       En 1962, une partie du peuple français et la plupart des médias nous traiteront de fascistes et de colonialistes sauvages… En 2014, ces deux termes sont encore d'actualité.
       1958 ! Une année charnière… Un tournant dans le devenir de notre Algérie française : en janvier, celui de l'espoir avec une "loi-cadre" inscrivant l'Algérie comme partie intégrante de la république française... avant l'amertume et la tempête de la désespérance après juin, avec la nomination par le Président Coty de Charles De Gaulle au poste de président du Conseil.

       1958 ! La France est en crise. Un pays asphyxié par l'instabilité du régime; la paralysie des institutions; la valse des gouvernements successifs et l'opposition systématique des partis politiques à toute évolution de la constitution : parti communiste; députés de la S.F.I.O. (section française de l'internationale ouvrière qui deviendra le parti socialiste) et le Mouvement républicain populaire (la démocratie chrétienne)
       C'est dans ce climat d'un Etat institutionnellement chaotique qu'ont lieu au Forum d'Alger les grandes manifestations de mai. Elles sont la conséquence de l'indignation qui soulève l'Algérie après l'exécution par l'A.L.N. (armée de libération nationale… placée sous le commandement de Houari Boumediene qui prendra très vite en 1964 la tête de l'Etat algérien… à la place de Ben Bella, jeté en prison par ses pairs) de trois militaires métropolitains prisonniers en Tunisie. Les noms de ces martyrs ? René Decourtex et Robert Richomme du 23ème R.I. et Jacques Feuillebois du 18ème Dragon. Il faut se souvenir d'eux car d'autres soldats, otages du F.L.N. restent les "Oubliés" des accords d'Evian et de la mémoire des divers gouvernements français… jusqu'à nos jours. Cet acte terroriste avait été ordonné par le F.L.N. à la suite du bombardement de Sakiet par l'aviation française. C'était en Tunisie, presque face à Souk Arras, un camp de rebelles. Ils faisaient des incursions sanglantes sur le territoire de l'Algérie française.

       1958 ! Le 13 mai, la première manifestation à l'instigation d'hommes comme Pierre Lagaillarde, Joseph Ortiz, Sussini et les unités territoriales algéroises (U.T.) semble balayer quatre années de peur et de drames et fait vaciller la IVème république.
       C'est aussi malheureusement l'année où Charles De Gaulle arrive sans que nous l'attendions sur cette place du Gouvernement Général. Il a les pleins pouvoirs et le droit de révision de la constitution… En quelque sorte pour nous, le début de la fin !
       Nous allons pourtant scander son nom et l'applaudir. Sa venue ressemble tout d'abord à un jour de fête, comme si nous sortions d'un cauchemar. Les troupes de son parti presque défunt fondé en 1947, le R.P.F. (Rassemblement pour la France) ont préparé le terrain pour son retour. Nous ne savons pas, à ce moment là, qu'Alger ne sera qu'un tremplin pour sa prise de pouvoir à Paris… Ses partisans ont agi dans l'ombre et il est là, sur le balcon du G.G. début juin 1958. La grande place du Forum est noire de monde. Une population unie, mélangée, où se côtoient des européens et des indigènes pour un renouveau qui sera tué dans l'œuf.
       Dès son premier discours le 4 juin, face à un Forum en ébullition où la foule crie plus facilement " Vive Soustelle" que "Vive De Gaulle", il montre sa différence et ne prononce pas les mots attendus, les mots de l'espoir : "Algérie française !"
       Pourquoi mon pressentiment me souffle-t-il que je n'ai pas en face de moi sur ce balcon du Gouvernement Général, l'homme qu'il faut ? Nous ne sommes que quelques-uns à discerner des nuances dans ses propos, mais l'euphorie est à son comble au Forum : les gens chantent la Marseillaise et applaudissent le "Sauveur".
       À observer les visages fermés de Massu et de Soustelle, il est facile de se rendre compte que le jeu de De Gaulle ne sera pas le nôtre. Il n'aime pas les Algérois; il n'aime pas ce peuple qui permit à la France de gagner, avec ses troupes coloniales, les guerres de 14/18 et de 39/45. Il se méfie du caractère de ces patriotes qui ne se reconnaissent pas dans son attitude hautaine et arrogante. De plus, il sait que beaucoup d'anciens gardent un mauvais souvenir du De Gaulle de Mers el-Kébir : le bombardement et le massacre des marins français en 1940.
       Le général ne nous porte pas dans son cœur… En a-t-il eu un ? Le général parle. De son discours je ne retiens que cette phrase à double sens, équivoque, le : "Je vous ai compris…". Je crois avoir été parmi les rares, je le redis sans prétention, à ne pas croire à sa sincérité. Un doute… mais une intuition n'est pas une preuve. Par ailleurs qu'étais-je dans ce monde en effervescence ? Seulement un des milliers de manifestants battant la semelle, le jour et la nuit, sur cette place du Forum… Un des milliers à croire finalement à une ère nouvelle parce que des centaines et des centaines d'arabes en burnous, avec l'odeur du mouton collée à la peau, venaient avec nous applaudir à la réconciliation.
       À Oran ne dira-t-il pas : " Oui, la France est ici avec sa vocation… pour toujours "
       De Gaulle une autre fois, lança enfin les mots que tout le monde attendait : "Algérie française…", à Mostaganem… Le six juin 1958… Encore un leurre ! Puis le vent politique tourne en notre défaveur… Pourtant l'armée balaie les willayas sur le terrain de la guérilla !
       Il y a des redditions de rebelles dans le bled. Boumediene et l'A.L.N. sont bloqués sur les frontières marocaine et tunisienne, impuissants, incapables d'agir, mais le ton et les propos de Charles De Gaulle ont changé ! " Voulez-vous être "bougnoulisé" ", lance-t-il à un de ses proches… Plus tard, il dira à un député : " … La France est entravée par cette guerre. Il s'agit de s'en sortir à tout prix. "

       1958 ! Cette année est malheureusement porteuse d'un mauvais présage que nous ne voyons pas ; que nous ne comprenons pas et qui prépare pourtant notre funèbre destin de futurs émigrés… C'est en 1958 que l'administration française décide un changement dans l'édition des timbres-postes utilisés en Algérie pour le courrier. Un événement passé quasiment inaperçu, sauf pour les philatélistes et pas compris des Pieds-Noirs. Pour cause, tout le monde n'est pas spécialiste en la matière… Un événement qui marque d'une croix rouge, sanglante, le début d'une fin non soupçonnée que ni les barricades de 1960 ni le putsch des généraux de 1961 qui suivra, ne pourront endiguer, stopper notre fin.
       Cette année-là, le gouvernement et la poste, les télégraphes et les télécommunications métropolitaines au fameux sigle P.T.T, décideront que plus aucun timbre de cette province française ne portera la mention " R.F. " : République française ! Une décision unilatérale que nous n'avons pas su "interpréter". Une sentence sans appel, décidée par avance.

       Le dernier timbre portant en 1958 la mention "R.F." fut le six francs rouge et vert aux armoiries d'Alger. Il marquait la fin d'une époque après le timbre de cette même année, créé par René Rostagny, journaliste à la Dépêche, au profit de la fondation Maréchal de Lattre. Il a aussi écrit un livre " documents " : La grande Honte, sur l'histoire de notre Algérie entre 1954 et 1962.
       Dès 1958, notre sort sera réglé. Il y a la conférence du général le 23 octobre - cinq mois après le 13 mai - qui ébranlera encore plus le sentiment d'abandon de l'Algérie par le pouvoir en place. Il parle de… "La paix des braves !" et tend la main aux terroristes et aux tueurs ! À ceux qui assassinent des civils européens et musulmans : femmes violées, mutilées, ventres et seins tailladés; hommes castrés, les couilles mises entre les dents ; enfants égorgés !
       Une preuve de son souhait de ne RIEN retenir des exactions du F.L.N. afin d'accélérer le processus de mise en place d'une "République algérienne"
       1958... 2014. Quelle tristesse et quelle rage m'habitent encore ! Quel média évoque ce temps ? Trop de journalistes sont aux ordres. Ils en oublient qu'ils ont un rôle : celui de la vérité. Mais c'est un temps ancien.
       Tous ces morts, ces assassinés, ces disparus de l'Algérie française par la faute d'un seul homme, qui s'en soucie ? Aujourd'hui, il faut critiquer le passé, cracher sur le drapeau français ; siffler la Marseille ou trouver le Chant des Africains " fétide ". Aujourd'hui, l'hymne national c'est du " karaoké " et la France un pays en déliquescence gérée par des fondamentalistes du relativiste plus souvent alliés aux forces du mal jihadiste qu'à défendre la chrétienté. À quoi servent toutes ces lois mémorielles ? À nous complexer et faire de la France une terre sans identité. C'est la raison de mon combat. Le nôtre !

Robert Charles PUIG / 13 mai 2014       


                  

Détournement d’héritage
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
Envoyé par : Francephi diffusion
Entretien avec Aristide Leucate, auteur de Détournement d’héritage,
préfacé par Pierre Hillard


« C’est un fait indéniable que nos sociétés contemporaines changent de visage sous les effets conjugués d’une immigration de masse et d’une société de consommation de plus en plus addictive et hédoniste, avec l’obligation corollaire de communier obligatoirement dans la religion totalitaire des droits de l’homme »

                    Vous balayez beaucoup de thèmes, l’islam côtoyant la « mal-bouffe », elle-même voisinant avec la diplomatie, le « pouvoir d’achat » et des portraits politiques.

         En choisissant pour titre Détournement d’héritages, j’ai emprunté une formule que les notaires connaissent bien, mais aussi ceux qui se disent victimes d’indélicatesses de la part de défunts qui les auraient déshérités. Par-là, j’ai souhaité montrer la vie des gens, notre vie. Nous sommes quotidiennement confrontés à des problèmes aussi divers que l’alimentation, la santé, la météo, la peur, etc. Tous les jours, le journal télévisé, la radio ou Internet relatent les horreurs et autre évènements de l’humanité. Quand vous prenez le métro, vous vous affrontez à la réalité brute et entêtée, celle qui vous fait prendre conscience (si vous faites marcher votre sens critique) de tous ces thèmes abordés dans mon livre.

         Vous traitez aussi de l’homosexualité et de l’antiracisme. Deux questions relativement explosives quand on sait que la liberté d’expression en ces domaines est en résidence surveillée.

         Les débats, souvent vifs, qui ont opposés partisans et contempteurs du « mariage » pour tous et la victoire indiscutée des premiers est symptomatique, à cet égard, de la prégnance de ce discours univoque et, in fine, totalitaire, de la psychanalyse auto-érigée en arbitre des orientations sexuelles. À l’évidence, il me semble que l’enracinement de ce discours dans l’esprit de l’opinion comme dans celui de l’université, a contribué à l’émergence de théories farfelues (« gender », mariage homosexuel, homoparentalité, etc.), appuyées par des revendications marginales, mais puissamment relayée au sein des médias et des cercles de pouvoirs. Il en va de même concernant la question de l’antiracisme, que j’aborde sous l’angle, là encore, totalitaire, d’une religion d’État.

         Mon propos sera loin de faire l’unanimité, je sais. Et alors ! En cohérence avec ma démarche, si je combats la pensée unique de gauche, ce n’est pas pour me complaire et m’encaserner (et avec moi, les lecteurs) dans une pensée unique de droite. C’est pourquoi j’appelle à une lecture attentive et subtile de ce livre touchant bien d’autres domaines qui sont autant d’indices de la dépossession de nous-mêmes, en tant que peuple, en tant que Français, en tant qu’Européens.

         Pourquoi avoir sous-titré votre livre « la dérive kleptocratique du monde contemporain » ?

         Le sous-titre éclaire bien souvent le titre. Par l’usage d’un mot quelque peu inusité, j’ai voulu montrer (et c’est tout le propos du livre) que nous étions volés à nous-mêmes par ceux qui nous dirigent. En d’autres termes, nous ne nous reconnaissons plus nous-mêmes. C’est un fait indéniable que nos sociétés contemporaines changent de visage sous les effets conjugués d’une immigration de masse (qui est le vecteur de l’islamisation de nos pays) et d’une société de consommation de plus en plus addictive et hédoniste (donc superficielle et éphémère), avec l’obligation corollaire de communier obligatoirement dans la religion totalitaire des droits de l’homme. Tels sont, selon moi, les marqueurs principaux de l’idéologie mondialiste. Le problème, voire le danger absolu pour notre civilisation française et européenne, est que nous finissons par « oublier » progressivement notre être profond et que nous ne savons plus dans quelle direction nous allons. Nous sommes devenus des consommateurs mondialisés, c’est-à-dire, nomades, apatrides, déracinés, acculturés, métissés, aseptisés (par l’hygiénisme ambiant), conformistes (notre esprit critique ayant été étouffé par le « politiquement correct »).

         Vous brossez un tableau apocalyptique…

         Hélas, je n’y suis pour rien, puisque je me suis borné à photographier la réalité en assortissant mes clichés d’une grille d’interprétation, laquelle est forcément subjective, donc discutable. Mais casser ou cacher le thermomètre ne fait nullement redescendre la température et la grippe est toujours là.

         Aristide Leucate est chroniqueur sur le site Boulevard Voltaire.

         Détournement d’héritages d’Aristide Leucate, préface de Pierre Hillard, éditions de L’Æncre, collection « A nouveau siècle, nouveaux enjeux », dirigée par Philippe Randa, 280 pages, 25 euros

          
Philippe Randa est écrivain, chroniqueur politique et éditeur (www.francephi.com). Ses chroniques sont libres de reproduction à la seule condition que soient indiquée leurs origines, c’est-à-dire le site www.francephi.com, « Espace Philippe Randa ».


  "ANNONCE"
par M. Monsieur Claude NAL

Claude NAL

Ecrire sur l’Algérie Française pour
“Ne pas oublier - Défendre la Vérité - Transmettre”

VeP Couv 1 BAT.jpgNouveau - Vient de Paraître: La Piednoirie est un pays mal connu et sa population affublée de légendes. Pourtant, les habitants de cet état moderne ont un passé riche en bonheur et en douleurs. Jean Nélin, jeune reporter du journal "La Nouvelle France" y est envoyé en mission de découverte, et de rétablissement d'une vérité dont ses confrères se soucient peu depuis plus d'un demi-siècle.

 Reportage rendu difficile par l'intensité émotionnelle rencontrée, mais agrémenté par deux charmantes jeunes filles qui vont guider Jean dans sa découverte d’une nation dont elles sont les fruits magnifiques.

 Le jeune journaliste pourtant reçu avec méfiance, est rapidement conquis par ce peuple riche des valeurs héritées de ses aïeux, que le malheur a sublimées. Sortira-t-il indemne de ce voyage en Piednoirie ?

Pièce de théâtre historique dramatique A la fin de l’année 1961, Jean-Pierre, président de l’association des étudiants d’Oran, et les membres de son bureau vivent les derniers mois de l’Algérie Française, qui se meurt. Au milieu d’évènements où s’entremêlent attentats du F.L.N, réactions de la population et de l’O.A.S., couvre feu et perquisitions, enquêtes des Renseignements Généraux, ils vivent dans l’angoisse. Ils échappent miraculeusement à l’horrible journée du 5 juillet 1962 avant de se retrouver à Marseille où ils font le serment de rester fidèles aux valeurs de leurs aïeux. En prologue, un professeur d’histoire fait un exposé destiné aux étudiants – mais aussi aux spectateurs – sur l’histoire du Nord de l’Afrique depuis la création de Carthage jusqu’à l’arrivée des Français en 1830.
A Port-Vendres dimanche 6 juillet 2014 à 15h Théâtre Le Vauban


Couverture JH dhonneur 1 ombrée-2.jpg

Premier roman  (encore disponible)

Pourquoi Nicolas Dorval, jeune homme d’honneur, se retrouve-t-il à Dirkou, poste isolé du désert nigérien, digne de Fort Saganne ?

Ses galons d’officier de réserve vont briller pendant plusieurs mois sous le soleil du désert du Ténéré, au milieu des barkhanes, des ksours et des méharis.

La Croix du Sud veillera sur ses nuits pendant des missions hasardeuses mais pleines de charme. Nicolas est là à cause du plan Simoun, qui l’a expédié loin de sa ville, Oran la Belle, à la fin de la guerre d’Algérie.

C’est dans le décor de cette ville cosmopolite qu’il a passé son enfance et son adolescence, pleines d’amitié et d’amours, dans la douceur de vivre et dans le tumulte des affrontements.

Il nous invite à le suivre en Provence, en Afrique occidentale et dans bien d’autres lieux exotiques et mythiques. Il avance vers sa deuxième vie. Une vie d’homme adulte à accomplir…

Pour toute précision, et dates de représentation de la pièce, rendez-vous sur le site www.jh-dhonneur.fr ou prenez contact directement avec Claude Nal au 04 91 82 01 37 ou claude.nal@numericable.fr .


Actualité du site du Mémorial de Notre Dame d'Afrique à Théoule
envoyé par http://memorialnotredamedafrique.com/
Mémorial Notre Dame d’Afrique

       Actualité 3/2014 du 16 Mai 2014
      1er mai 2014- Inauguration du Mémorial de Notre Dame d’Afrique à Théoule (1ere partie)
       Le jour est enfin arrivé. Nimbée de lumière, sur cette colline de Théoule, La Vierge fait face à la mer...Son regard, certes est pour nous, qui sommes à ses pieds, mais attentive à ceux qui, de l’autre côté de la mer, se sont endormis en la priant... 1er Mai 2014- Inauguration du Mémorial de Notre Dame d’Afrique à Théoule Branchez le son sur vos ordinateurs, animation musicale...Regardez les photos en "plein écran" - :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- A la fin de cette présentation (...)

       Lire la suite de 1er mai 2014- Inauguration du Mémorial de Notre Dame d’Afrique à Théoule (1ere partie)
     Amicalement


LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini


             Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages necessaires pour les villes ci-dessouset je viens d'ajouter Kellermann et Mileesimo, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.

POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net

             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :  
                         J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 

SOUVENIRS
Pour nos chers Amis Disparus
Nos Sincères condoléances à leur Familles et Amis


Envoyé par M. Robert Léon

Décès de M. Raphaël MANIERO

                                                                      CHERS AMIS,
       Monique SAMMUT et Robert LEON

       Ont la tristesse de vous faire part du décès, survenu le 22 Mai 2014 de Raphaël MANIERO dit " Fanou ", âgé de 78 ans, époux de Marie Rose FALANGA
       Né à Bône en 1935, il était le Fils de Antoine MANIERO et de Rosine VENERUSO
       Lui et sa famille habitait rue Dr Mestre, quartier de la Colonne
       Il a commencé sa carrière comme bijoutier-orfèvre chez M. OLIVIERI rue Sadi Carnot
       Avec son frère Michel il avait créé un orchestre " Les Frères Maniéro ", et il a notamment accompagné Sacha Distel.
 
       Lors de son arrivée en France il a intégré le service archive cinématographique de la S.N.C.F
       Il avait pris sa retraite à Gruissan où il résidait depuis 1999, " Fanou " avait trois enfants : Serge, Véronique et Sabine, et 3 petits enfants : Raphaël, Claire et Lucas
M. Robert Léon

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NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie

Colloque international sur l’insurrection de 1871 à Béjaïa
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/actualite/la-revolte-de-cheikh-aheddad-revisitee-colloque-international-sur-l-insurrection-de-1871-a-bejaia-220885#rediger


Liberté :  07/05/2014 ;    Par : K.O., Ouhnia Kamel
La révolte de Cheikh Aheddad revisitée

          Les travaux du Colloque international sur l’insurrection de 1871 menée par le chef spirituel de la puissante Tarika Rahmania, Cheikh Aheddad, ont été ouverts, hier matin, au théâtre régional Abdelmalek-Bouguermouh de Béjaïa (TRB). Organisée par le comité des fêtes de la ville de Béjaïa et Balade littéraire, cette manifestation culturelle a vu la présence d’une quinzaine d’éminents chercheurs universitaires, dont des écrivains, des historiens, des anthropologues, des politologues… venus des quatre coins d’Algérie, mais aussi de France.
          La direction des travaux de ce colloque de deux jours a été confiée à Mme Tassadit Yacine, membre du laboratoire d’anthropologie sociale au Collège de France et directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales de Paris. Le coup d’envoi de cette rencontre a été donné par M. Djabali, vice-président de l’APC de Béjaïa, en présence d’une assistance nombreuse composée essentiellement d’hommes et de femmes de culture et des lettres, dont des écrivains, des journalistes, des artistes, des élus locaux, des enseignants universitaires, des étudiants… Le célèbre politologue français, Georges Morin, un natif de Constantine, sera le premier conférencier à intervenir pour aborder le thème “Surmonter la tragédie coloniale et construire un avenir solidaire par l’information et la culture”...//....
          Enfin, la politologue Françoise Vergès, spécialiste des logiques postcoloniales, estimera que “décoloniser le savoir passe par la construction d’un système national du savoir”, avant d’ajouter qu’il faut “jeter un coup d’œil sur ce qui s’est passé ailleurs, dans la même période, pour pouvoir comprendre le contexte général des colonies françaises”.
          Il faut signaler que d’autres personnalités, telles que l’historien Benjamin Stora, Slimane Zeghidour, Samia Messaoud, ou encore Abdelmadjid Merdaci qui est spécialisé dans l’histoire coloniale, devront animer aujourd’hui des conférences sur les résistances anticoloniales, plus particulièrement sur l’insurrection de 1871.

          NDLR: L'Enseignement supérieur français reconnait être à la pointe de la destruction de notre système "national du savoir". Il n'y a plus d'"Instruction publique", ni "d'Education nationale". Il reste un champ de ruines où proliférent marxistes et anciens trotskistes ou maoistes.


ILS PROJETAIENT DE COMMETTRE UN “TIGUENTOURINE” BIS
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/actualite/10-terroristes-abattus-pres-de-tamanrasset-ils-projetaient-de-commettre-un-tiguentourine-bis-220881#rediger


            Par : RABAH KARECHE | Mercredi, 7 mai2014| liberté Algérie
10 terroristes abattus près de Tamanrasset
          
          Ces terroristes sont de nationalités malienne et libyenne et projetaient, selon des sources sécuritaires locales, de perpétrer un attentat dans un des sites pétroliers situés au nord de la wilaya.

          Dix terroristes ont été neutralisés, lundi vers 17h, par un détachement des forces combinées de l’Armée nationale populaire (ANP), près de la ville frontalière de Tin-Zaouatine, à 500 km à l’extrême sud de Tamanrasset.
          De sources sécuritaires, nous avons appris que les terroristes, affiliés, a priori, au réseau d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont été abattus non loin de Taouendert, localité distante de 80 km à l'ouest de Tin-Zaoutine. Les mêmes sources indiquent que l’opération menée par les escadrons du régiment relevant de la VIe Région militaire a eu lieu suite à un accrochage avec les terroristes qui s’apprêtaient à quitter le territoire de la wilaya à bord de trois véhicules 4x4 de marque Toyota Station et FG 45. Mais, c’était compter sans la force de frappe des éléments de l’ANP embusqués sur les lieux de leur passage.

          NDLR: les "terroristes" d'aujourd'hui sont "les héros" de demain. Il suffit d'attendre 50 ans et les marxistes de l'Enseignement Supérieur Français s'en chargent.


SON ÉVOCATION RENVOIE AU PASSÉ CHRÉTIEN DE SON PAYS
Envoyé par Jean Pierre
http://www.liberte-algerie.com/culture/saint-augustin-cet-algerien-qui-derange-son-evocation-renvoie-au-passe-chretien-de-son-pays-220460

algerie.com, Par : Mohamed-Chérif LACHICHI ; 30 avril 2014
Saint Augustin, cet Algérien qui dérange
         
           Face à une ignorance crasse, triomphante par moments, il semble impossible de soustraire la vie et l’œuvre de “l’Algérien le plus célèbre au monde” de toutes les lectures religieuses, idéologiques, politiques, toujours à l’ordre du jour dans son pays d’origine…

          Vendredi aura lieu à Annaba, l’antique Hippone, la célébration du centenaire de la basilique Saint-Augustin, rénovée après des travaux de restauration. Le Saint-Siège a délégué pour l’occasion l’une des figures de la curie romaine, en l’occurrence le cardinal français, Jean-Louis Tauran, envoyé spécial du Pape, qui a passé le plus clair de sa carrière dans les services diplomatiques du Vatican. C'est d’ailleurs lui qui avait été chargé, l’année dernière, d’annoncer au monde le nom du nouveau Pape François, désigné à l’issue d’un conclave suivi par la planète entière. Le cardinal Tauran est également le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. A ce titre, et après la messe solennelle qu’il dirigera vendredi, le cardinal participera à une conférence sur le dialogue entre chrétiens et musulmans. Un beau programme. On se souvient que la Basilique Saint-Augustin dite «moderne» (car elle n’a à peine que 100 ans) avait rouvert ses portes en octobre dernier après de nombreux travaux de restauration, et ce, lors d'une cérémonie à laquelle avait pris part le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, représentant le chef de l'Etat convalescent, une vingtaine d’ambassadeurs, des officiels algériens, des invités étrangers et plusieurs ecclésiastiques. Il est à rappeler que le financement de cette opération de sauvegarde et de restauration de grande ampleur avait donné lieu à une vaste coopération entre de nombreux donateurs privés et institutionnels, qu'ils soient algériens ou étrangers. Il faut reconnaître que l'édifice commençait à connaître, avant sa restauration, des dégradations avancées. Grâce à ce soutien, le résultat est aujourd’hui éloquent et à la mesure des efforts déployés. Bien que les visiteurs n’aient jamais fait ici défection, le public dispose à présent d’un site restauré.
          
           D’ailleurs, la débauche de moyens enregistrée sur cette colline surplombant l’entrée de la ville d’Annaba ne peut que contraster avec l’état d’abandon dans lequel se trouve, une centaine de mètres plus bas, le site archéologique d’Hippone, un musée à ciel ouvert qui recèle, faut-il le souligner, la véritable «Basilique de la Paix» où retentirent précisément la voix et les pas du grand évêque berbère. C'est même à cause d’une croyance populaire typiquement locale, celle du mythe de «Lella Bouna» que les autorités coloniales avaient établi, à tort, que le grand évêque et philosophe chrétien a vécu sur cette colline, un lieu-dit autour duquel plane, encore aujourd’hui, une atmosphère sacrée. Jusqu’à nos jours, on peut en effet, retrouver des traces de henné, de la cire de bougies ou encore du sang de coqs égorgés.
           Et pour cause, nombre d’Annabis continuent à se sacrifier de nos jours au rite païen de Lella Bouna que les colons ont trop vite assimilé à un culte au “marabout chrétien”. Il faut signaler qu’à cet endroit précis, un haut-lieu de pèlerinage s’il en a toujours été, il fut découvert les fameuses «citernes d'Hadrien» qui ont longtemps été considérées, à tort, comme les restes du monastère de saint Augustin.
           Cette erreur subsista jusqu'au moment où les fouilles entreprises par la direction des antiquités du gouvernement général ont révélé que la Basilique de la Paix, dans laquelle avait réellement officié l'illustre Berbère, se trouvait, au contraire, au pied du monticule. L'évêque d'Hippone n'avait dû gravir, en toute vraisemblance, que bien rarement les pentes de ce “Mamelon vert, entre deux montagnes inclinant sur la gauche”, qu'entrevit de loin, de son bateau en rade d’Annaba, Gustave Flaubert, qui le nota dans son Voyage à Carthage. On peut donc présumer que pour s'isoler et s'inspirer du spectacle grandiose qui s'offre au sommet de cette colline, saint Augustin aurait pu se rendre plusieurs fois à cet endroit. Un peu, d’ailleurs, comme tous les visiteurs de la Coquette qui ne peuvent s’empêcher aujourd’hui l’ascension de Lella Bouna, «the place to be», afin de contempler le panorama et évoquer éventuellement ce lointain ancêtre. Cela dit, en arpentant le chemin qui monte en zigzag, beaucoup se désoleront, au passage, de voir les ruines de l’antique Hippone en proie aux herbes folles et exposées aux prédations en tous genres…

          Un patrimoine encombrant
           A ce sujet, l'affaire du Masque de Gorgone, qui vient d'être restitué récemment à l'Algérie par la Tunisie voisine, est symptomatique de cette situation de déliquescence du patrimoine archéologique d’Hippone, une des plus anciennes villes du bassin méditerranéen. Pour rappel, l’objet volé à Annaba en 1996, d’une valeur inestimable, avait été retrouvé à Hammamet, en Tunisie, au domicile de Sakhr El-Materi, le gendre du dictateur tunisien Ben Ali. Et ce n’est que grâce à un reportage d’une télévision satellitaire que cette œuvre d’art qui ornait jadis une fontaine publique de l’antique Hippone a été fortuitement repérée. Il s’en suivra une mobilisation et un «buzz» sur le net pour que l’Algérie récupère enfin ce pan de sa mémoire. Au-delà de ce cas marginal et suffisamment médiatisé, doit-on rappeler que, faute d’une véritable politique de sauvegarde de ce patrimoine plusieurs fois millénaire, les vols n'ont toujours pas cessé ? Que des dizaines de pièces de mosaïque, des poteries, des artefacts et des statuettes sont encore portées disparues ? Certes, l'Etat a manifesté, plusieurs fois, sa préoccupation en soulignant sa détermination à lutter contre le marché illégal des œuvres d'art et des biens culturels. On n’en a retenu surtout que le constat dans lequel semblent toujours se complaire les responsables en charge du secteur. D’ailleurs, ce n’est pas sans raison que la ministre de la Culture a décidé de conserver dorénavant, le Masque de Gorgone au Musée des antiquités à Alger.
           À sa décharge, Khalida Toumi a toujours reconnu que le patrimoine algérien était menacé. De même qu’elle n'a jamais cessé de déplorer la situation des musées et sites archéologiques insuffisamment protégés et qui ne répondent pas aux normes internationales. Autant dire qu’il s’agit, dans le cas d’espèce, de manque de “volonté politique”. A cet égard, il convient de rappeler que parmi les résolutions du colloque international consacré en 2001 à saint Augustin (premier et dernier du genre !) figurait la création, à Annaba, d’un centre international de documentation. Quatorze ans après, ce projet n’a jamais vu le jour. D’ailleurs, cette manifestation scientifique qui se présentait sous sa première édition n’en connaîtra aucune autre. Initié par le président Bouteflika, le retour de saint Augustin au bercail ne tiendra pas toutes ses promesses. Tout le monde sait que depuis le chef de l’Etat a dû céder aux forces rétrogrades, notamment au courant conservateur incarné par le duo Abdallah Djaballah et Abdelaziz Belkhadem qui, pour l’un, saint Augustin est un nouveau “pied-noir” et pour l’autre un ancien “harki”. Une réputation écrasante. Car, face à cette ignorance crasse, triomphante par moments, il semble impossible de soustraire la vie et l’œuvre de “l’Algérien le plus célèbre au monde” de toutes les lectures religieuses, idéologiques, politiques, toujours à l’ordre du jour dans son pays d’origine…

          Coup de jeune ou coup de pub ?
           En tout cas, dans leur grande majorité, les habitants de Annaba ne confondent pas toujours religion, philosophie, politique et histoire. Pour montrer qu’ils ne sont pas insensibles ou indifférents à ce passé qui remonte avant l’avènement de l’islam, ils sont nombreux, de toutes conditions, à faire le pèlerinage de “Lella Bouna”, un lieu qui réunit plusieurs mondes, plusieurs cultures, plusieurs civilisations, plusieurs religions. D’après certaines sources, l’Algérie veut inscrire la basilique Saint-Augustin (qui n’est pas seulement un lieu de culte) aux monuments historiques. Il va sans dire que sur le plan symbolique, une telle initiative est à encourager même si elle reste très insuffisante. Car doit-on se féliciter également que le célèbre lycée Saint-Augustin de Annaba n’a pas été débaptisé ? Toujours est-il que les différents prélats qui se sont succédé à la basilique n’ont cessé de rendre hommage aux citoyens de la région de Annaba pour la fraternité qu’ils portent pour la communauté des Augustins, et aux Petites sœurs des pauvres qui s’occupent, notons-le, des personnes âgées depuis plus d’un siècle. Aussi, les gens de Annaba ne sont pas peu fiers de cet édifice dédié à un humaniste, un penseur universel, un enfant du cru dont l’enseignement continue à faire autorité dans plusieurs domaines. Et quand bien même cette basilique construite par la France coloniale et évangéliste serait la réplique exacte de la cathédrale de Carthage, elle n’en reste pas moins un monument algérien. Non seulement son cachet architectural est très inspiré du style arabo-musulman, mais tous les matériaux qui ont servi à sa construction ont été tirés du sol algérien, notamment les marbres blancs extraits des carrières de Guelma et de Filfila ainsi que l’onyx translucide de Aïn Smara. Grâce aux concours publics de la wilaya, de l’APC et d’autres collectivités, ainsi qu’aux contributions d’entreprises comme Sonatrach, Total, Saipem, Sider, Sonelgaz, Lafarge, Mehri, Fertial, Linde Gas et tant d’autres, le monument est aujourd’hui on ne peut mieux présentable. Sa façade resplendit à nouveau. Cet effort collectif est aussi le fait d’ambassades étrangères et de contributeurs de tous ordres qui se sont brillamment impliqués.
           Parmi les donateurs — rapporte le quotidien Le Figaro — les ambassades de France et d’Allemagne, de nombreuses églises et communautés religieuses (comme les Conférences épiscopales italienne et allemande et l’Ordre de Saint-Augustin), et même le pape Benoît XVI qui a mis la main à la poche de sa soutane. L'ambassade d'Autriche a décidé, pour sa part, d’aider à la restauration de l'orgue. Ainsi, après plus de seize siècles, saint Augustin persiste à être un symbole de coopération avec l’Algérie, entre le Nord et le Sud, des deux côtés de la Méditerranée. Et même au-delà. Il faut dire que les initiatives qui peuvent être prises, pour faire mieux connaître ce personnage hors du commun, un Algérien pas comme les autres – et dont la vie et l’œuvre comportent quelques aspects “déconcertants” pour un pays comme le nôtre – peuvent être, en effet, fort nombreuses. Il faut savoir ainsi que la région est du pays regorge de vestiges remontant à l’antiquité. Et si les collectivités et les populations locales souvent démunies se détournent parfois de ces “vieilles pierres”, elles n’en restent pas moins sensibles à l’idée que peuvent s’en faire les autres, c'est-à-dire des milliers de touristes potentiels à travers le monde. Protéger, promouvoir et intégrer ce patrimoine culturel dans les projets de développement serait assurément une belle manière de faire (re)vivre ce pan entier de notre histoire. Il convient de rappeler qu’il n’existe toujours pas d’association nationale dont le but serait de promouvoir la connaissance de saint Augustin et sa place dans la culture algérienne passée et présente. Il n’y a toujours pas de réflexion sérieuse pour prendre en charge le site archéologique d’Hippone de dimension internationale, mais qui reste hélas superbement ignoré. Pour l’anecdote, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, le défunt Abdallah Fadel, avait suggéré un jour au président Bouteflika d’envisager une demande de classification du site auprès de l’Unesco. Sa proposition connaîtra le même sort que la demande de béatification du cardinal Duval, restée, souvenons-nous-en, lettre morte.


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DIVERS LIENS VERS LES SITES

M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er Mai 2014.
Son adresse: http://www.piednoir.net/guelma
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Guelmois, guelma-collectif@orange.fr

Mes amis Pieds Noirs plus jeunes que moi regardez ce document et vous comprendrez pourquoi je ne peux oublier tout ce vécu.

Voici un lien, et en cliquant sur lui, des séquences "prises sur le terrain" d'actualités de l'époque, (Algérie 1958).
Film réalisé par l'établissement militaire ECPAD.

http://www.ecpad.fr/la-france-est-ici-mai-juin-1958
Transmis par l'un de nos fidèles adhérents,
Amicalement,
Jean Louis Reimonen
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CONVERSATION D'UN VIEUX COUPLE
Envoyé par Eliane

    Un vieil homme sirotait son Ricard, alors qu'il était assis dans le patio avec sa femme, et il dit :

    - " Je t'aime tellement, je ne sais pas comment je pourrais vivre sans toi "

    - Sa femme lui demande: " Est-ce que ça vient de toi, ou c'est le Ricard qui te fait parler ? "...

    - Il répond : " C'est moi....... qui parle......... au Ricard...


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