LETTRE à Mme Marie Hélène AUBERT

Par : Jean Pierre BARTOLINI: envoyés le 12 janvier 2002, par Courrier électronique

Mme Marie Hélène Aubert
Députée RCV
51, rue Gambetta, 28200 Châteaudun ,Fax 02 37 45 40 85
ou Palais Bourbon, casier de la poste Paris, Fax 01 40 63 89 08
adresse électronique: mhaubert@verts.imaginet.fr

Madame la Député

Par ce courrier, je ne tiens pas à être injurieux ou impoli mais révolté en mémoire de tous nos morts ou disparus d'Algérie.

Si vous en avez le courage démocratique, faites lecture de ce texte dans l'hémicycle français et remettez en une copie à tous les députés élus.

La loi sur le 19 mars, dont vous êtes la "Rapporteure" ou plutôt la "Rapporteuse" comme l'on dirait chez nous, est une loi scélérate, infame et déshonorante de la France.

Tous les députés qui présenteront ou voteront cette loi seront indignes des français qui les ont élus. Ils n'ont pas le respect des morts pour la France. Ils ne se rappellent pas que ces morts ou leurs ascendants sont venus par trois fois sauver la mère patrie. Ils n'ont pas la reconnaissance d'être encore français grace à ces gens, ou alors ne se sentent-ils plus Français eux même. Ce qui est plus grave encore. Dans cette loi, vous parlez de souvenir et de recueillement, savez-vous ce qu'est un véritable souvenir ou recueillement? A part vos dépots de gerbes politiques, je ne crois pas que vous en connaissez le sens véritable et profond. Pous vous mettre sur la voie, je ne vous rappelle que ces deux dates : 26 mars 62 à Alger et 5 juillet à Oran, je pourrai vous en citez d'autres avant le 19 mars et après.

De plus, pourquoi faire un amalgame des victimes de guerre d'Algérie avec celles, que je respecte aussi, du Maroc et de Tunisie? Pour la seule et bonne raison, c'est que vous n'avez pas trouver de réelles motivations pour cet ignoble 19 mars 62, alors dans un geste calculateur et politicard, vous voulez associer deux autres pays qui avaient eu leur indépendance des années auparavant. Votre démarche et votre loi sont encore plus perverses que ce que l'on croit ou imagine.

Et vous madame, qui allait rapporter cette infamie, comment vous sentez-vous? Bien dans votre peau?

Non madame, vous et vos collégues vous n'avez pas la dignité requise pour représenter ne serait-ce qu'un seul français dans l'hémicycle car vous porterez à jamais le fardeau de la livraison de la France aux térroristes comme l'avait fait en son temps votre bien aimé Charles de Gaulle qui avait livré le 19 mars 62 l'Algérie Française à ces mêmes terroristes.

Ce fardeau, vous le léguerez à vos enfants et petits enfants et par ricochet aux notres, qui demain changeront de nationalité, de religion, de moeurs, de régime politique. Ils changeront de gré ou de force comme nous, nous avons du choisir entre la valise ou le cercueil. Voilà votre héritage aussi noir que vous êtes verte.

Madame en d'autres temps, on aurait pu vous plaindre en disant, "elle ne sait pas, 'la Pôvre' ", mais à l'heure actuelle et en plus élue vous savez ce que c'était la vraie guerre d'Algérie, vous savez ce que c'était le 19 mars 62 et les mois qui ont suivi cette date apocalyptique, vous savez le calvaire et les atrocités endurées par les populations européenne et musulmane d'Algérie, vous savez la situation de l'Algérie aprés 1962 et jusqu'à nos jours avec tous les massacres quotidients exécutés par les mêmes terroristes auquels vous voulez rendre hommage par ce 19 mars. Voyez vous, vous n'êtes pas à plaindre mais à blamer.

A propos de souvenir : le vote de votre loi scélérate aura lieu le 22 janvier 2002, ce jour là fera exactement 40 ans que mon copain Noël Mei à été Abattu le Vendredi 22 janvier 1962 à 18 h 45 à Bône par le sous lieutenant PALVADEAU, substitut du commissaire du gouvernement près le tribunal des forces armées de Bône. J'étais à cent métres environ, on collait des affiches pour rester Français, lui avait 16 ans, moi j'en avais 15.

Par cette loi, vous ne rendrez pas hommage à nos morts européens et musulmans français, mais seulement aux terroristes.

Ce n'est pas une loi de paix fraternelle, mais une loi en la gloire de la guerre pour faire aussi plaisir à vos amis de la FNACA.

Alors, madame, avant de déposer votre bulletin de vote dans l'urne, regardez le bien et pensez aux milliers de victimes inscrites dessus que vous assassinez une deuxième fois et à toutes celles qui s'ajouteront demain par votre geste.

Madame, je ne vous adresse pas mes salutations, mais des voeux pour que le remords qui vous hantera le reste de vos jours soit à la hauteur des souffrances que nous subissons encore.

BARTOLINI Jean Pierre