"Mon Cher Alain

C’est par la voix du net que je réponds à ta lettre qui m’a beaucoup émue.

J’avais l’intention de revoir ce qu’il reste de notre village, un peu comme un archéologue recherchant une ville enfouie par le temps… ta lettre et tes photos m’ont fait renoncer, pour l’instant, à ce voyage.

Sur SIDI FERRUCH, ce qui m’a impressionné le plus est le vivier.

Les mânes de M.Capomaccio , des Staoueliens et  des Algérois  ont du avoir un choc, le même que celui que j’ai  ressenti  en voyant les bassins à l’air libre…. et ce trou béant  donnant sur des eaux limpides.


Celui-ci, à notre époque, était barré par une forte grille   où les langoustes

recevaient les vagues de la pleine mer.

Là, dans ces bassins aujourd’hui à ciel ouvert, pendaient les sacs de moules  et les paniers d’huîtres.

De grandes tables permettaient de pouvoir déguster ces coquillages  avec un petit blanc sec de chez nous. Plus rien ! Des bassins vides , même les arapèdes semblent honteuses de s’y installer.

Quant au port, il est impressionnant, et c’est une belle réalisation .

Impensable à notre époque mais le charme des cabanons sur pilotis a disparu.

Parlez-moi de la plage Carrio, de la guinguette Carrio. Un hôtel  4 **** a remplacé la terre battue et le toit en roseaux.

Disparu aussi le « Normandie  »  si apprécié par la jeunesse de tant de générations.

On dit que les regrets sont stériles. C’est certainement vrai mais les souvenirs sont encore si vivaces, qu’il est difficile de s’en extraire.

Comment vivre dans un pays où la civilisation des murs est à son apogée, où le sentiment de confinement est pesant, où il semble que le plaisir de vivre de façon joyeuse et ouverte  ne soit plus d’époque.

Certes, des amusements souterrains doivent exister mais ils sont dissimulés  et secrets.

Triste retour  40 ans en arrière mais j’espère encore une ouverture dans quelques temps. Inch Allah.

 Merci encore de ces photos,

Très amicalement à toi

                                               Robert

Je trouve ta lettre bien modérée par rapport à ce texte que j’ai trouvé sur internet  écrit par une journaliste Algérienne en août 2004, par Hafida  Ameyar

Le reste est du même tonneau, et porte sur 6 pages décrivant avec moult détails, ce que fut l’été 2004. J’avoue que le touriste potentiel que je suis n’a guère envie de retrouver ce climat délétère. Je tiens à votre disposition le texte intégral de l’article.)


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