C'est au travers de l'accident d'avion qui causa la mort du Général Laperrine que j'évoquerai les Compagnies Sahariennes. Je les illustrerai par quelques photos prises lors d'une méharée. Créées en mars 1902, à l'initiative du Général Laperrine, les " Compagnies des Oasis " ont su, depuis leur création, faire régner la paix dans un pays à l'instinct belliqueux toujours à fleur de peau. Composées au départ de spahis et de tirailleurs, elles deviennent, après fusion avec les " goumiers ", l'élément essentiel de la Pacification Saharienne. Débarrassées d'éléments douteux, il ne restera plus que des sujets originaires des tribus nomades, habituées à vivre de ce que l'on peut trouver dans le Sahara ou de ce qui peut y être facilement apporté. " Il ne faut plus vivre sur le pays mais vivre dans le pays. " Ce qu'il importait surtout de développer chez le saharien, c'était l'aptitude à la longue marche, de façon à ce qu'il acquiert une résistance quasi infinie. " Plus longtemps le méhariste tire son chameau par la figure, plus la méharée sera de longue portée, rapide, et l'effet de surprise incontestable. " Ce sont là les principes que développa Laperrine Restait la question du choix des cadres. On fit appel à des volontaires gradés, en garnison dans le Tell, âgés de vingt et un an au moins, et comptant dix-huit mois de service.
Le premier décembre 1916, à la tombée de la nuit, un Harratin qu'il avait soigné, guéri, frappe à sa porte pour lui remettre une lettre. Sans méfiance, le Père ouvre sa porte et tend la main ; on la lui saisit. Le voilà bientôt terrassé, les mains attachées derrière le dos. Il tombe à genoux et prie. Le Harratin, d'un coup de fusil, lui fracasse le crâne. " Le Laperrine en robe de bure est mort. "
En 1920, il remplace le Général Nivelle pour une reconnaissance, il embarque depuis Tamanrasset, le 18 février, à bord d'un Breguet, qui, hélas, ne prévoit que deux places. Qu'importe, le Général voyagera sur les genoux du jeune mécanicien, Marcel Vaslin.
Le pilote, Bernard, reçoit l'ordre de régler sa marche sur l'avion accompagnateur du Commandant Vuillemin. Ce dernier navigue à la boussole, au lieu de suivre la piste jalonnée.
Les étoiles et la bure ont fortement marqué le Sahara et particulièrement le Hoggar. Dans les années 1960 les Compagnies Sahariennes avaient encore gardé les principes de leur créateur. Elles partaient pour des missions de contrôle des caravanes commerciales, effectuaient des secours humanitaires et entretenaient les puits et gueltas abandonnés.
Dans l'attente du Chef de peloton Le peloton était relié par radio à Tamanrasset, l'opérateur était souvent un infirmier. Chaque fois que nous arrivions dans les campements, " l'homme des soins " était assailli par une demande très forte de cachets d'aspirine, remède miracle dans ces coins si reculés qu'ils ne figuraient pas sur les cartes, encore bien imprécises.
Le repas du midi était frugal. Quand nous trouvions un peu d’ombre, c’était parfait puis, rapidement, venait le thé que nous consommions très chaud et souvent plusieurs fois.
Tant que le soleil n’était pas trop ardent, nous remontions sur nos bêtes, espérant arriver pour la nuit à un point d’eau.
Nous, nous cherchions un coin près du feu et nous nous enroulions dans nos couvertures car les nuits sont froides.
Nos montures, qui avaient si fière allure au départ, ont maintenant une bosse bien aplatie, ce qui rend son aspect encore moins avenant. Il est temps que le peloton se mette en ordre de marche, qu’il revête ses habits de parade pour entrer dans la ville.
On selle pour la dernière fois la fameuse rhala sur la bosse bien pendante de notre méhari, une dernière inspection du chef de peloton et pour cette fois nous ne tirerons pas notre monture.
C’est au petit trot que nous rentrons à Tam, aucune foule ne nous attend, le spectacle est habituel et répété tout le long de l’année.
Sous les tamaris, le peloton défile dans les rues de Tam avant de s’engouffrer dans le Fort Laperrine.
Robert ANTOINE
Novembre 2007 Les vents du Sud ont apporté quelques nouvelles : Sans commentaires, je vous livre ce que j’ai reçu ;
Résistance Touarèg du Mali 4 février 2007 14:36
Tandis qu'on nous rabache la cause palestinienne et d’autre peuple arabe voila un peuple qui est persécuté chez lui et qui n’intéresse aucune des grandes nations pour sa défense et survie.
Le panarabisme avec ses centaines de chaînes de télévisions répand sa doctrine de peuple (dominer opprimer) tandis qu’a l’autre bout de la terre se meurent un peuple dont ils ont oublieux, pas ce que berbère.
Tous ces pouvoirs en Afrique du Nord défendent le moindre palestinien qui tombe mais quant, il s’agit d’un Touareg (amazigh) on n'en tient pas compte comme si la vie d’un palestinien est supérieure à celle d’un touarègue.
BRAVO M. Belgacem lounes pour votre visite, j’espère que vous tiendrez vos engagements envers ce peuple.
Révolte Touareg : Dimanche 26 août 2007
Les armes contre la misère, c’est le raccourci le plus approprié pour résumer la situation que vivent les Touaregs du nord du Niger. Baptisée Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), la rébellion des hommes bleus a pris comme cheval de bataille les droits socio-économiques des Touaregs nigériens et des autres communautés.
Dirigée par un ex-opérateur touristique originaire d’Iferouane, Aghaly ag Alambo, que « ce désert inutile ne nourrit plus », le mouvement se veut fédérateur de tous les mécontents du régime de Niamey. Parti de la région montagneuse de l’Aïr, comprenant Agadez et Arlit, l’une des plus déshéritée du Niger, pays comptant parmi les plus pauvres de la planète. Le soulèvement gagne du terrain au fil des succès militaires et diplomatiques des insurgés.
Néanmoins, ce conflit entre le MNJ et les forces régulières nigériennes FAN, n’est que partie remise de la rébellion du début des années quatre vingt-dix. Des accords de paix ont été déjà signé en 1995 entre le gouvernement de Niamey et les rebelles, mettant à l’époque fin à cinq années d’affrontements sanglants. Les accords pour une meilleure répartition des revenus de la production minière entre le gouvernement et la région, et la consécration d’une importante partie de ces revenus à la réalisation de projets de développement de la région, ne sont pas respecté par le gouvernement de Seini Omar selon les rebelles. Le vote en 2006 à l’assemblée nationale nigérienne d’une loi accordant 15 % des bénéfices de sociétés minières aux collectivités des territoires d’où le précieux minerai est extrait, ne semble pas dissuader les Touaregs d’emprunter le chemin des armes.
L’attaque du MNJ contre leur poste de Tizirzet (435 Km au nord d’Agadez), le 22 juin dernier, qui s’était soldée par la mort d’une quinzaine de soldats et celle d’un site d’exploration minière à Arlit sont les faits d’armes les plus médiatisés du mouvement.
Parmi les revendications des rebelles figure l’embauche par les sociétés d’explorations minières de 90% du personnel parmi les autochtones. Ainsi que la consécration de 50% des bénéfices à des projets de développement de la région. Revendications qualifiées d’égoïstes par les satellites de l’Etat au sein de la société civile. Pour une population qui subit la pollution atomique jusque sur ces trottoirs l’égoïsme n’est-il pas ailleurs ?
L’histoire du peuple Touareg est parsemée de tragédie, depuis que la France coloniale ait mis le pouvoir des deux pays subsahariens le Mali et le Niger entre les mains d’ethnies minoritaires. En 1963 une première révolte est réprimée dans le sang par le gouvernement malien. Dix ans après, la sécheresse décima les cheptels, sous le regard impassible des gouvernements, les privant ainsi de leur principale rente. Les années quatre vingt la dictature de Seyni Kountché était particulièrement virulente contre les dirigeants Touareg. Le massacre entre mai et juin 1990 de Tchin-Tabaraden d’un millier de civils Touaregs a sonné le glas de la relative paix dans la région.
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