Tant pis si vous n'aimez pas les olives ni les paysages rudes et sauvages de Kabylie. Je me propose de vous y conduire, quand même, dans des coins perdus du Djurdjura, où certains villages sont sans nom et quand vous interrogez un autochtone, il parle de son bled, sans préciser. Dans les années 1960, je me suis aventuré dans une de ces régions, par des chemins de terre où parfois l'air vif de novembre ne me faisait pas moins frissonner que vers l'inconnu où j'allais. Je devais montrer l'aspect économique de la Kabylie et son aménagement, c'est-à-dire l'électrification de ces villages perdus où la fée Electricité n'avait pas encore montré le bout de son nez. C'était la période de la cueillette des olives, une activité première de cette région. Arrivé dans les hauts contreforts du Djurdjura, je vois ces nids d'aigles accrochés aux parois de la montagne, entourées d'une forêt d'oliviers.
Puis, on charge les ânes pour que le plus jeune des vieux conduise la récolte au moulin. Chaque tas appartient à un des propriétaires des oliviers. Les plus riches ont des monticules importants tandis que les moins aisés devront faire quelques économies sur leur consommation d'huile pour l'année.
La main d'œuvre est essentiellement locale, chaque famille prêtant son aide à d'autres, moyennant une rémunération en kilos d'olives.
L'homme est harassé, l'âne fourbu, après toute une journée de va-et-vient entre le centre de cueillette et le moulin à huile.
Je terminerai mes errances en Kabylie par une vision quelque peu simpliste de notre présence là-bas. Certes, une guerre ne se fait pas avec des enfants de Marie mais s'il y a des torts, chaque côté eut les siens.
Installation d'une ligne électrique Haute tension de 30 000 Volts Piliers basse tension (220/380 volts) à usage domestique Je ne résiste pas à vous montrer une école Kabyle. Une école c'est le lieu où l'on enseigne le savoir. Dans ces contrées perdues où le climat est rude, ou les routes sont rares qui aurait voulu enseigner dans des conditions aussi spartiates dans un local que nous appelons chaumière ? Un soldat du contingent l'a fait ! Je ne connais pas son nom, ni le coin de France où il habite, je sait qu'il a passé de longs mois à essayer d'apprendre le calcul, la langue française dans un dénuement qui frise l'ermitage. Pourquoi ? La réponse vous appartient. Mais quand j'entends que la présence française n'a rien apporté à l'Algérie, alors je ne peux m'empêcher de sourire.
R.Antoine Mars 2007 |