M. José Arnau me fait parvenir un petit topo sur Staouéli rédigé par M.Edgar Scotti. Ce texte nous donne une foule de renseignements et à sa lecture des noms familiers resurgissent dans leurs activités premières .
            Bonne lecture.

R.A.                  

DEPARTEMENT D'ALGER !

VILLES ET VILLAGES D'ALGÉRIE.
Pour faire barrage à l'oubli.
SOUVENONS-NOUS DE STAOUELI 1844-1962.
Edgar SCOTTI


            C'est à Staouéli que se livra la bataille du 19 juin 1830 entre la cavalerie du Dey Hussein, campée sur un large plateau situé à 150 mètres au-dessus de la mer et les troupes du général de Bourmont débarquées à Sidi-Ferruch. C'est près des koubbas de Sidi-Khralef situées à un kilomètre environ de Chéragas que se déroulèrent les combats du 24 juin 1830 où Amédée, le second des fils du général de Bourmont, devait perdre la vie.
            Déjà en 1808, le capitaine Boutin avait reconnu le site de Staouéli sous le nom de
            " Plateau des tentes ". Une végétation assez dense entretenue par la présence de nombreuses sources favorisait depuis toujours la présence, durant la belle saison, de bergers venus y faire pâturer leurs troupeaux.
            Durant les années suivantes, ce plateau séparé de la mer par une chaîne de collines sablonneuses était parcouru par des chasseurs et des touristes dont les pieds heurtaient les boulets ou les éclats de bombes de cet ancien champ de bataille.
            Treize années après ces combats, un arrêté du 11 juillet 1843 autorisait les Trappistes à fonder dans le voisinage de l'ancien camp un établissement agricole sur une superficie de 1 020 hectares. Ce domaine était limité au Nord par la mer, au sud par l'oued Bridja, à l'ouest par l'oued Bou-Kara et à l'est par la Mitidja. Quelques jours plus tard, le 19 août 1843 les Trappistes vinrent planter leurs tentes dans les champs de palmiers nains (doum) près desquelles se dressaient celles d'Ibrahim gendre du Dey Hussein et des beys d'Oran et de Constantine. Le lendemain, ils célébraient une messe en plein air à la mémoire des guerriers tombés à Staouéli. Ils livraient, aussitôt après, d'autres combats pour construire des bâtiments et implanter des cultures. Les débuts dans ce désert, sous la houlette du révérend père François Régis furent difficiles. Cependant, un demi siècle plus tard, en 1897, une vaste ferme était dotée d'un moulin à farine, d'élevages de bétail et de plus de 300 ruches, avec un vignoble de 425 hectares, un verger, un jardin et 15 hectares de géranium.
            Créé en 1844 le village de Staouéli situé à 5 kilomètres de la Trappe dépendait en 1863 de la commune de Chéragas. Présidé par M. Mercurin, c'est le docteur médecin Guillot, qui au sein du conseil municipal était son adjoint chargé de la section de Staouéli.
            En 1900, le village situé sur un plateau à une altitude de 40 mètres au-dessus du niveau de la mer, offrait une vue splendide sur le littoral. Son territoire s'étendait sur 5 272 hectares en coteaux.
            Avec une température de 10°C en hiver et de 35°C en été, les terres de Staouéli étaient arrosées par la dérivation des eaux de l'oued Bou-Kara, tandis que l'eau potable provenait de la source du four à chaux des Trappistes.
            Staouéli était relié aux autres agglomérations du littoral par le chemin de grande communication n° 15 emprunté par les voitures du courrier d'Alger à Cherchell par Castiglione et d'Alger à Koléa en passant par la Trappe.
            Dès 1900, le village était déjà doté d'une école de garçons, une école de filles ainsi que des établissements religieux de Saint-Joseph.
            Au fil des années des défricheurs et des bâtisseurs ont transformé ces coteaux du Sahel d'Alger en y implantant des entreprises d'exportation des produits du sol. Industriels du crin végétal, primeuristes, expéditeurs-transitaires en fruits et légumes firent de ce plateau de Staouéli l'une des plus belles et des plus prospères régions de polyculture et d'élevage.

ADMINISTRATION MUNICIPALE EN 1900.

            En 1900, Staouéli abritait une population de 698 habitants dont 630 fiançais originaires des départements provençaux et notamment du Var. Quelques années plus tard en 1908, il y avait dans le village 1 398 européens sur 1 756 personnes employées dans les champs et notamment sur le domaine de la Trappe dont les Trappistes furent évincés en 1904.
            Les villages de Zéralda et de Sidi-Ferruch étaient alors rattachés à la commune.
        Maire : M. Charles Augeraud.
        Adjoint : M. Alexandre Pinard.
        Secrétaire : M. Eugène Colombani.
        - Instituteur ; M. Silve.
        - institutrice : Mme Juving.
        Directrice de l'école libre de Saint-Joseph : Sœur Marie Dosithée.
        - Curé : M. l'abbé Chenevier.
        Postes et télégraphe : Mme Marie Labonne, receveuse,
        M. Charles Faget. Facteur local.
        - Garde-champêtre : M. Etienne Maestracci.
        - Expert phylloxérique : M. Icard.
            Cette organisation municipale permettait déjà de répondre aux besoins exprimés par ses habitants en matière d'enseignement, de communication et d'information technique, notamment en ce qui concerne la lutte contre le phylloxéra qui, en ce début du XXème siècle, compromettait le développement du jeune vignoble algérien.

ARTISANS ET COMMERÇANTS EN 1900

            Situé sur une voie de grande communication, Staouéli était le lieu de passage de tous les intervenants économiques travaillant dans les agglomérations de la région.
        Aubergistes : M. Vidal à l'Hôtel Malakoff
        M. Germain Segond à l'Hôtel de la Poste.
        M. François Banüls à l'Hôtel du Louvre.
        MM. Kolfemback et Charles Grandmougin à l'Hôtel du Roulage,
        Cafés-restaurants divers.
        - Charrons-forgerons MM. Hubert, Puig, Pierre.
        - Coiffeur: M. Martinez
        - Boulangers : MM. Henri Guerche, Jean Vallat.
        - Entrepreneur de travaux publics : M. Paul Gatoni.
        - Entrepreneur de transports : M. Gustave Piller.
        Epiciers : MM. Dominique Motta, Pons, Grospelli. Baptiste.
        Menuisier : M. Leboucher.
            Par leurs activités dans les secteurs du vin et de l'agriculture, les magnifiques domaines agricoles de La Trappe et de la Bridja contribuèrent largement au développement de cette région dit Sahel d'Alger. En raison de leur situation en bordure de mer, les maraîchers s'orientèrent vers des cultures de primeurs : aubergines, poivrons, tomates, pommes de terre. Les sols légers se réchauffant facilement étaient propices aux cépages à raisin de table comme le Chasselas de Guyotville, dont tes grappes dorées et sucrées, arrivaient très tôt sur les marchés français et étrangers. Même si la vigne avait déjà une grande importance économique, cette région du Sahel d'Alger était et restera jusqu'en 1962 orientée vers la polyculture. La production des légumes primeurs fera notamment appel à l'adaptation et au perfectionnement de procédés de protection des plantes contre le froid et les vents marins. Ces techniques, traditionnellement utilisées sur les bords du littoral méditerranéen furent apportées par des immigrants venus de la côte ibérique, des îles Baléares, de Sicile ou du littoral amalfitain.

AGRICULTEURS-VITICULTEURS EN 1900.

            Bien que très propice aux céréales et aux fourrages, cette région du littoral s'est cependant très rapidement spécialisée dans la production de légumes précoces et dans des cultures spéciales et soignées de beaux raisins de table expédiés chaque année dans les premiers jours de juillet sur les divers marchés de la Métropole.
            Ces agriculteurs s'appelaient : MM. Antoine, Léon Bemheim, Auguste Bez, Baron de la Boissière, Charles Dubard, Edouard Bonnard, Mme Vve Brock. MM. François Camilliéri, Marius Caras-Latour, François Cardona, Emmanuel Cazerte, Félix Cazerte, Victor Clément, Julien Dencausse, Augustin Cazelle. MM. Famin et Bernheim, Funel et Cassini, Nesslet, Gomez, Mme Vve Hanotel, MM. Pierre Lhérété, Ernest Mary, André Mary, Louis Ninet, Alexandre Pinard, Cesar Pons. Mme Vve Pons, Mme Vve Saurine, MM. André Schneider, Mathias Schneider, Aimé Seingeissein. Jean Vivier. Sur un vignoble de 350 hectares, la commune de Staouéli possédait 58 hectares de vigne qu'elle louait à différents viticulteurs.

            Autour de petits bassins, des norias faisaient entendre le bruit métallique du cliquet retombant sur la roue dentée placée sur le même axe que celle des godets recueillant l'eau du fond pour la déverser dans un bassin. Un mulet avec son chapeau de paille percé pour le passage des oreilles, était attelé et tournait inlassablement autour de la margelle pour en faire remonter l'eau de 15 à 40 mètres de profondeur. Un autre mulet permettait à son propriétaire d'amener dés le 15 juin, ses tomates sur le marché de la rue Randon à Alger. C'est ainsi que la tomate d'hiver commença à Staouéli une belle aventure, étendue aujourd'hui dans bien d'autres pays, dont le Maroc, l'Espagne et l'Italie.

AGRICULTEURS-VITICULTEURS EN 1956.

            A Staouéli en 1956, le maraîchage et la culture des légumes de primeurs prévalaient sur la viticulture malgré la réputation internationale acquise par la qualité exceptionnelle de la production de quelques grands crus comme ceux du domaine de la famille Borgeaud. Cette famille continua jusqu'en 1962, l'oeuvre généreuse entreprise en 1843 par les Trappistes du révérend père François Régis, relatée par plusieurs ouvrages cités dans la bibliographie. II convient de citer aussi les vignobles de MM. Delore et Lebon, René Dourin, René Fine. François Guieysse, Laurent Séguy, ainsi que celui de la Société de Mokta-Essefa.

DES TECHNIQUES ANCESTRALES AU SERVICE
DE LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX MARCHES.

            Les primeurs, tomates, poivrons et courgettes n'arrivaient plus à dos de mulet au marché de la rue Randon. Sur la seule commune de Staouéli une quinzaine d'expéditeurs dotés d'installations de conditionnement assuraient l'écoulement vers la métropole et l'étranger, de tomates, poivrons, aubergines, haricots. Ces légumes cultivés à l'abri de paillassons de diss ou protégés par des haies brise-vent, sur des surfaces réduites, fournissaient de nombreux emplois. Des producteurs cultivaient hors saison des champs entiers de tomates. Entre Guyotville, Staouéli, Douaouda, Fouka et Castiglione, les semis se faisaient courant octobre sous abri de diss et le repiquage des jeunes plants se déroulait du 15 novembre au 15 décembre dans un sol profondément ameubli. Les soins donnés par une main d'œuvre très qualifiée consistaient en confection d'abris de diss et de haies pour protéger, soigner, tuteurer et pincer les plants sensibles à l'influence des vents marins. En année favorable la récolte commençait fin avril ou début mai.

            Parmi ces producteurs, citons : MM René Aloy, Albert Bas, Pierre Bertucci, Albert Bez, Gilbert et François Blanquer, Marcel Brandan, Mme Vve Brock et M. Lucien Brock. MM. Julien Bruel, François Chesa, Fernand Coffinet, Lucien Courtot, Delore-Lebon. Georges Dencausse, Jean Escalés, René Famin, Jacques Ferrer, Louis Fonti, Joseph Garcia. Roland Gomès. Guieysse, Jover frères, Lubrano, Edouard Montaner, Lucien Motta, Fernand Oltra, Palmisano, Claude Papa, Joseph Pape. Même si en 1956, l'Espagne n'était pas encore exportatrice de fruits et légumes, les tomates de Staouéli arrivaient sur un marché national et international où la concurrence était particulièrement vive entre l'Algérie, le Maroc et l'Italie.

L'EXPORTATION UNE ACTIVITE COMPETITIVE

            Les expéditeurs particulièrement nombreux à Staouéli s'appelaient MM. Paul Ambrosino, la société Bahu-Coudray. Georges, Michel et Henri Buonnano, Roger Coffinet et Robert Antoine, Courgeau-Olivier et Cie, Vincent Ferrer, René Fine, Roland Gomès, Antoine Miello, Fernand Mignano, Lucien Oltra. Ces entreprises valorisaient en amont le travail de petits producteurs agricoles, vanniers confectionnant des abris de diss, des corbeilles tressées à même le trottoir, ainsi que des cagettes fabriquées à Hussein-Dey par les établissements Ben-Ouenniche et fils. En aval les camions de Mme Vve François Arnaud, de M. François Mary ou ceux des sociétés Bahu-Coudray et Mory, assuraient dès la fin de la journée le transport des cageots de tomates sur les quais et aux halles centrales de la rue Sadi-Carnot à Belcourt. Pas une minute n'était à perdre pour mettre les cagettes à bord des navires équipés de cales réfrigérées.

            Dimanche 8 novembre 1942. Staouéli connut en avant première le débarquement des alliés qui s'inspirèrent des relevés topographiques effectués en 1808 soit 134 ans plus tôt par le capitaine Laurent-Yves Boulin. D'autres noms s'ajoutèrent au martyrologe des enfants de Staouéli tombés durant la Grande guerre de 1914-1918. Grâce aux souvenirs de MM. Seingeissein, Forti, Gomes et Amati, nous aurons une pensée pour ceux des jeunes gens du village morts pour la France en 1939-1945, dont Jean Arnould engagé à 17 ans, Cartonne, Guarinos, Emmanuel Paquet, Riéra, Eugène Sanchez, Gaby Servera et Albert Séva. Ce dernier tombait dimanche 10 décembre 1944, par un froid polaire. Comme tant d'autres jeunes de Staouéli morts en Tunisie au Zaghouan, en Italie sur le Garigliano, Albert Séva participait à un assaut donné aux tranchées défendant l'accès au col du Bonhomme. Ce jour là, le brouillard enveloppait lugubrement la forêt de sapins entourant un petit plateau. Quelques jours après, le 24 décembre 1944, cette avancée, payée de leur vie par tant de jeunes français faillit être compromise par une violente contre-offensive du général allemand Von Runstedt.

STAOUELI DANS LA TOURMENTE..

            II serait temps de tourner la page de la nostalgie du ciel bleu, de la mer cruelle, mais belle avec ses lames montant furieusement à l'assaut des rochers de l'îlot ou du Ras Acrata, de la couleur des champs de tomates, des odeurs des embruns ou du moût de raisin en fermentation. Notre propos, ici, est de rendre hommage à la mémoire de ceux et celles qui furent à l'origine de Staouéli, de ses cultures, de sa prospérité.
            Cette production maraîchère demandait beaucoup d'efforts et d'intelligence pour semer, repiquer, arroser, pincer, tuteurer, récolter et affronter la concurrence des marchés étrangers. Ces ouvriers des champs de tomates, des ateliers de conditionnement tiraient des sols de ce Sahel de beaux produits gorgés de soleil et constituaient la clientèle des boucheries Lounès, Medjadji, Vattell, des boulangeries-patisseries de Mme Joseph Cholbi, de MM. Arezki Gasmi, Llorca, Martinez, des épiceries : Bedj Mohamed, Forquet, Guerroudj au " Bon Coin ", Lliano, Marne, Rippol, San-Roque et de quelques artisans comme MM. Georges et Roger Lopinto à Moretti Plage.

            Situé à 22 kilomètres à l'ouest d'Alger, Staouéli avec 5 300 habitants en 1956 avait tous les attraits d'une petite ville qui se distinguait par le nombre de ses hôtels-restaurants comme le " bar du Sahel " de M. Rochietta, sa brasserie " Malakoff " tenue par Milliaire Poquette, le café de " La Poste " de Mme Vve Pierre Caserte. Il y avait toujours le " Café du Louvre " avec M. Michel Ginard, le " Triomphe Bar " de M. Auguste Grébot ainsi que celui de Mme René Bas " Au bon accueil ". Les pharmacies Blanc et Pellégrini délivraient les médicaments prescrits par les médecins à leurs patients couverts par la Sécurité Sociale.

            Mais Staouéli, ce n'était pas que des ateliers de conditionnement de fruits et légumes, c'était aussi son kiosque à musique, sa grande fête du 15 août. Son bal animé par des orchestres en vogue faisait rêver les jeunes filles en petites robes " Vichy " à carreaux et enflammer le cœur des garçons venus d'Alger et des villages de l'intérieur. Staouéli, c'était aussi en hiver son circuit automobile sur les petites routes de La Bridja et de La Trappe où des foules s'amassaient entre les rangs de vigne où poussaient les poireaux sauvages, pour voir passer les bolides. Pas très loin, à Palm-Beach-Plage, résidait aussi le grand peintre, Armand Assus qui eut le mérite de donner un visage aux hommes de cette Algérie. La Principauté de Monaco y avait son consul général en la personne de M. Vincent Cadière. Après la suppression des trains à vapeur reliant Alger rue Waïsse à Castiglione par le cap Caxine, Guyotville et Staouéli, les services entre Alger et Staouéli étaient assurés par :
        - les Messageries du littoral et les transports Mory 4, boulevard Carnot.
        - les cars Roques R et A, 9, rue Colonna d'Ornano.

STAOUELI L'EXODE DE L'ETE 1962..

            Depuis 1954, ce paisible village connaissait les affres des " événements d'Algérie ". En cet été 1962, sa population exposée aux risques des enlèvements et des mutilations qui endeuillèrent cette région du Sahel commença à regarder de l'autre côté de la Méditerranée. Réunissant les sommes nécessaires à l'achat d'un billet pour le passage à destination de Port-Vendres ou de Marseille, des familles entières se précipitaient vers les quais d'Alger où elles attendaient anxieusement une hypothétique place sur un paquebot équipé en transport de troupe.
            Comme leurs aïeux arrivés avec un simple baluchon, des hommes des femmes des enfants, désorientés, démoralisés sont partis avec une petite valise. Traumatisés, ils n'ont rien pris de ce qu'ils avaient construit à Staouéli, ils y ont laissé des cultures et des installations de conditionnement de fruits et légumes en parfait état de fonctionnement.

APRES L'EXODE, LA RECONVERSION ET LA MEMOIRE.

            Après la disparition du dernier cliché de cette ville d'Alger en amphithéâtre. Image brouillée ou estompée par le sillage laissé par les hélices du bateau de l'exode, il fallait penser à d'autres sillons à creuser, de nouvelles perspectives à ouvrir et d'abord trouver une bonne école pour les enfants. Reprendre au plus vite sa place au travail dans une France en vacances qui ne les attendait pas.
            Aujourd'hui, les petits enfants de ces exilés retournent en pèlerinage dans le village. Ils se recueillent devant l'école communale et sur les restes de la maison familiale, fruit des efforts et des sacrifices de plusieurs générations.
            Cette région de polyculture du Sahel d'Alger continue à produire, tomates, poivrons, aubergines et courgettes, légumes gorgés de soleil, appréciés des populations d'Algérie.
            Les puits détectés par les sourciers, forés, non sans risques d'éboulement mortels, par des puisatiers d'Almeria ou de Catane peuvent être encore dégagés. Quant aux vieilles norias, dont le cliquetis métallique résonnait dès l'aube. Leur musique imprègne encore la mémoire de ceux qui les ont connues. Le silence des pompes à moteur électrique, ne pourra jamais complètement effacer leur souvenir.
            Ainsi, tourne la noria des générations d'hommes simples et humbles, partis comme ils étaient arrivés, pour ouvrir d'autres sillons et faire couler l'eau de la vie.

" La mémoire crée l'imagination.
Celui qui n'a pas de mémoire, ne peut pas concevoir l'avenir ".

Toulouse le 15 août 2007.
Edgar SCOTTI.



Précédent RETOUR Suivant